cinémaart et essaide la Villede Saint-Denis

ASSOCIATION CINÉMA L’ÉCRAN

#205

PROGRAMME DU 11 MARS AU 7 AVRIL 2020

Tarifs : plein: 7 euros / réduit: 6 euros (étudiants, chômeurs, handicapés, familles nombreuses, +60 ans) / – de 25 ans: 4euros /abonnés* et étudiants Paris 8 : 4,50euros / “le petittarif”: 4 euros pour tous* / groupes scolaires et centres de loisirs: 3 euros / location lunettes 3D: 1 euro par séance. (*conditions sur notre site ou dans le hall du cinéma)

L’abonnementannuel à l’Écran, 15 euros avec envoi du programme, 8 euros sans, vous donne droit à des invitationset des tarifs préférentiels (1 place pour 2) à nos rencontres, événements, festivals…

et l’Écran vous proposent 4 heures de parking pour 1€ tous les jours sur toutes nos séances, exclusivement au parking Basilique St-Denis. Ticket délivré à la caisse du cinémauniquement lors de l'achat de votre place.

La période de ce programme couvre les deux toursd’une élection importante pour l’avenir de notre ville etde notre cinéma, cela ne nous empêche pas, bien aucontraire, de vous proposer quelques belles décou-vertes. Outre un cycle hommage à Kirk Douglas quivient de nous quitter, du grand théâtre sur grand écranavec la Comédie-Française et le Petit-Maître corrigé,nous vous proposons de rencontrer trois cinéastes. Toutcommence le mercredi 18mars avec Mariana Otero quiviendra nous parler de son Histoire d’un regard, explo-ration de l’œuvre du photographe Gilles Caron, compo-sition à la fois portrait d’un grand du reportage, évoca-tion d’événements cruciaux et démonstration de lapuissance de l’image.Continuons le vendredi 20mars en accueillant la réa-

lisatrice argentine Maura Delpero pour nous parler deson film Maternal. Dans un pays où l’avortement n’estpas encore légalisé, le film s’attaque à une question socié-tale éminemment importante, à partir d’un lieu emblé-matique où les filles enceintes, souvent mineures, viventavec des femmes qui ne seront jamais mères.Enfin, c’est le samedi 28 mars que nous aurons le

plaisir de recevoir Sébastien Lifshitz pour une rencon-tre autour de son magnifique Adolescentes. Projet aulong cours (débuté en 2014) qui suit deux jeunes filles,filmées de treize à dix-huit ans. Leurs émotions, leurcomplicité, leurs différences qui peu à peu apparais-sent et font glisser la chronique légère vers le docu-mentaire politique. À l’Écran, plutôt qu’à des lende-mains qui chantent, nous préférons des présents quibruissent et vibrent.

Boris Spire, directeur de l’Écran

Les Parfums

Le Sel des larmes

Effacer l’historique

Police

The Perfect Candidate

Il Trovatore

Rocks

Nuestras Madres

Sous les étoiles de Paris

Le Capital au XXIe siècle

L’Envolée

Madre

Monsieur Deligny, vagabond efficace

Mourir peut attendre

L’Ombre de Staline

OM

22 juin 2017

Saba

Mes jours de gloired’Antoine de Bary

�

Une mère incroyablede Franco Lolli

�

Jacob et les chiens qui parlentd’Edmunds Jansons

�

à partir de 5 ans – petit tarif

À Bogota, Silvia, mère célibataire et avocate, estmise en cause dans un scandale de corruption. Àses difficultés professionnelles s’ajoute uneangoisse plus profonde. Leticia, sa mère, est grave-ment malade. Tandis qu’elle doit se confronter à soninéluctable disparition, Silvia se lance dans une his-toire d’amour, la première depuis des années.Cinq ans après Gente de Bien, le francophile

cinéaste colombien Franco Lolli revient avec cebeau mélodrame d’inspiration autobiographique,dans la veine du cinéma de Maurice Pialat et portépar une actrice époustouflante dans son premierrôle au cinéma, Carolina Sanín.

Jacob habite dans une grande ville et rêve dedevenir architecte comme son papa. Obligé de pas-ser une semaine chez sa cousine Mimi, aveclaquelle il ne s’entend pas beaucoup, il passe sontemps à dessiner et fait la connaissance d’unebande de chiens qui parlent ! Mais voici que M.Cash, grand investisseur, décide de détruire le parcet d’y construire une très grande tour.Une très jolie animation, colorée et ludique, illus-

tre ce récit initiatique. Au-delà du message écolo-gique, Jacob apprend l’amitié et la solidarité en lut-tant pour la sauvegarde de ce quartier qu’il apprendà aimer et où chacun peut s’épanouir.

Adrien est un Peter Pan des temps modernes.Il a beau approcher la trentaine, il vit encorecomme un enfant. Petit, il a connu le succès entant qu’acteur mais c’était il y a plus de dix anset aujourd’hui Adrien n’a plus un sou. Il retourneainsi vivre chez ses parents et tente de redonnerun coup de fouet à sa vie. Entre la possibilité d’unehistoire d’amour et celle d’un retour qu’il s’imaginetriomphant en tant qu’acteur, le chemin d’Adriensera semé d’embûches.Premier long métrage d’Antoine de Bary, Mes

jours de gloire est une comédie assez subtile et dotéed’un « twist » narratif plutôt inattendu et assez réussi.

Dark Watersde Todd Haynes

�

La Communionde Jan Komasa

Tu mourras à 20 ansd’Amjad Abu Alala

�

Daniel, vingt ans, se découvre une vocation spi-rituelle dans un centre de détention pour la jeu-nesse mais le crime qu’il a commis l’empêche d’ac-céder aux études de séminariste. Envoyé dans unepetite ville pour travailler dans un atelier de menui-serie, il se fait passer pour un prêtre et prend la têtede la paroisse…L’histoire est incroyable, mais vraie, ce qui n’en-

lève rien à ce film prenant qui met en avant un jeunecomédien particulièrement charismatique. Loind’être un simple brûlot contre la religion, le film estsubtil, complexe et remarquablement rythmé. Unedécouverte!

�

Soudan, province d’Aljazira, de nos jours. Peuaprès la naissance de Muzamil, le chef religieux duvillage prédit qu’il mourra à vingt ans. Le père del’enfant ne peut pas supporter le poids de cettemalédiction et s’enfuit. Sakina élève alors seule sonfils, le couvant de toutes ses attentions.On ne peut s’empêcher de penser au documen-

taire Talking about Trees en découvrant la huitièmefiction jamais produite au Soudan! Ce film beaucomme une élégie antique, courageux et subtil danssa lutte contre l’obscurantisme, impressionne parsa diversité thématique et sa puissance narrative.

Robert Bilott est un avocat spécialisé dans ladéfense des industries chimiques. Interpellé par unpaysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir quela campagne idyllique de son enfance est empoison-née par une usine du puissant groupe chimiqueDuPont, premier employeur de la région. Afin defaire éclater la vérité sur la pollution mortelle dueaux rejets de l’usine, il va risquer sa carrière…Deux ans après la sortie du splendide Musée des

merveilles, Todd Haynes revient avec ce dramejudiciaire magnifiquement porté par Mark Ruffalo,rappelant l’univers du cinéma de Sydney Lumetou de celui d’Alan J. Pakula.

L’histoire est celle d’un jeune Parisien à qui sesparents ont trouvé un bon parti, une fille de comte,en province. Mais à son arrivée chez eux, le beaugarçon – dont les codes parisiens sont à mille lieuesdes règles de bienséance en vigueur dans cettefamille – refuse d’ouvrir son cœur à la charmantepersonne qui lui est destinée. Piquée, cette dernièredécide de le corriger de son arrogance…À travers cette comédie de Marivaux dont la langueest toujours aussi fine, juste et pleine d’humour,Clément Hervieu-Léger met ici le XVIIIe siècle enrésonance avec notre époque…

�

KinoThéatreLe Petit-Maître corrigé

de Marivaux

�

Lucy in the sky est décédée de BérangèreJannelle

Bérangère JannelleAndré Markowicz

Markowicz appartement no 10 de Bérangère Jannelle

André Markowicz, immense traducteur de russe, deDostoïevski à Pouchkine, poète et écrivain, écritpour la première fois de sa vie un récitautobiographique en vers, l’Appartement.Pour mener à bien cette entreprise, il doit retournersur les traces de l’appartement familial à Saint-Pétersbourg à la recherche du lieu où sa vocationd’écrivain et de traducteur a commencé.

Jinpa, un conte tibétainde Pema Tseden

�

Sur une route isolée traversant les vastes plainesarides du Tibet, un chauffeur de camion, qui a acci-dentellement écrasé un mouton, s’arrête prendreun jeune homme qui fait du stop. Ce jeune homme– prénommé Jinpa – explique être à la recherche del’assassin de son père…Avec ce film audacieux, le réalisateur mélange

les genres et les influences : entre polar, western,fantastique et comédie noire ; on y retrouve du Jar-musch, du Sergio Leone, du Kaurismäki et duWong Kar Wai (qui est d’ailleurs producteur deJinpa). Entre réalisme documentaire, esthétismepoétique et fable mystique, voici un film déroutant,à découvrir.

Queen & Slimde Melina Matsoukas

�

En Ohio à la suite d’un rendez-vous amoureux,deux jeunes Afro-Américains qui se rencontrentpour la première fois, sont arrêtés pour uneinfrac tion mineure au Code de la route. La situa-tion dégénère, de manière aussi soudaine que tra-giquement banale, quand le jeune homme abaten position de légitime défense le policier blancqui les a arrêtés.Ce Bonnie and Clyde R’n’B est un cocktail

détonnant de suspense et de lyrisme. Un filmpuissant, très formel et de « genre » mais toutaussi bien politique, dans la veine du cinéma afro-américain qui a émergé ces cinq dernières années(Get Out, Sorry to Bother You, Blindspotting).

Kongode Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav

�

À Brazzaville, un monde invisible régit lemonde visible. L’apôtre Médard se démène pourguérir les malades victimes de mauvais sorts.Mais sa vie bascule lorsqu’on l’accuse publique-ment de pratiquer la magie noire.On se frotte les yeux lorsqu’on découvre que

Kongo n’est pas une fiction mais un documen-taire, dans l’univers de l’apôtre Médard, fait d’en-voûtements et de sorcellerie. En suivant ce per-sonnage ambivalent, Kongo nous entraîne dansun film à suspense, à la lisière du fantastique, quidonne à voir la transformation d’un pays, d’uneville, économique, spirituelle, et une tradition quipourrait disparaître, le Kingunza.

Pinocchiode Mattéo Garrone

�

Dans un petit village de Toscane, vivait Gep-petto, un misérable menuisier déjà âgé quin’avait plus de quoi se nourrir. Lorsqu’une car-riole dans la rue annonce un spectacle demarionnettes, Geppetto découvre de magni-fiques pantins de bois. L’idée germe alors, lumi-neuse : il va fabriquer un pantin de bois et par-courir le monde avec.Enfin un Pinocchio qui sent bon l’Italie et le

XIXe siècle des campagnes isolées. Un Pinocchioà l’aise dans le conte et le burlesque, l’inquiétantet le joyeux. Roberto Begnini qui avait joué enson temps le pantin facétieux, campe ici son papadésespéré par la désobéissance de son fils maisaussi un père aimant sans conditions. C’est uneépopée, un long voyage, au pays des fées, deshommes, des animaux, des menteurs, des pois-sons qui parlent, au bout duquel le pantinapprendra à vivre et gagnera sa condition d’hu-main. Par le réalisateur de Gomorra, et Dogman.

à partir 9 ans

Benni de Nora Fingscheidt

�

Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle estenfermée depuis sa petite enfance dans une vio-lence qu’elle n’arrive plus à contenir. Prise encharge par les services sociaux, elle n’aspire pour-tant qu’à être protégée et retrouver l’amourmaternel qui lui manque tant. De foyer en foyer,son assistante sociale et Micha, un éducateur, ten-teront tout pour calmer ses blessures et l’aider àtrouver une place dans le monde.

Systemsprenger, le titre original du film, estune appellation non officielle désignant lesenfants pour lesquels le système actuel ne peutrien. La première force du film, c’est de rendre demanière intelligente et convaincante, tangibleaux spectateurs le difficile travail des éducateursspécialisés. La seconde chose qui impressionne,c’est la jeune actrice Helena Zengler, qui donneune performance intense, nuancée, et d’unematurité exceptionnelle. Benni est un film fort etmarquant.

mercredi jeudi vendredi samedi dimanche lundi mardisemaine du 11 au 17 mars 2020 11mars 12mars 13mars 14mars 15mars 16mars 17mars

Jacob et les chiens qui parlent (VF, 1h10) 14:00 - - 15:30 15:45 - -

Mes jours de gloire (1h39) 14:15 - 12:15 18:00 17:00 14:15 14:00 � 18:0020:30 20:00 20:30 18:00 20:30

Jinpa, un conte tibétain (VO, 1h26) 15:30 - 16:15 14:00 14:00 - -19:00 20:45

Dark Waters (VO, 2h06) 16:00 - 12:00 16:15 20:00 18:00 20:15

Tu mourras à 20 ans (VO, 1h45) 17:00 - 18:15 14:15 20:15 14:15 -18:15

Une mère incroyable (VO, 1h35) 18:15 - 14:15 18:45 16:15 16:15 -20:15 20:15

La Communion* (VO, 1h56) 20:15 - 14:00 18:30 - 16:00 18:1516:00

Seuls sont les indomptés (VO, 1h47) - 19:00 r - - - - -

Le Petit-Maître corrigé (KinoThéâtre, 2h35) - - - - 17:15 k - -

Markowicz appartement no10 (Soirée TGP) - - - - - - 20:00 r

mercredi jeudi vendredi samedi dimanche lundi mardisemaine du 18 au 24 mars 2020 18mars 19mars 20mars 21mars 22mars 23mars 24mars

Pinocchio (VF&VO, 2h05) 14:00 - 12:00VO 14:00 14:00 14:00 18:00VO

16:15 14:00 16:15VO 16:15 16:1520:00VO 16:30VO 20:45VO 18:30VO 18:30VO

20:30VO 20:45VO

Benni (VO, 1h58) 14:15 - 14:15 14:15 14:15 14:15 18:1518:00 16:15 18:30 16:30 16:30 20:15

18:30 20:30 20:45 20:15

Kongo* (VO, 1h10) 16:30 18:30 - 18:45 16:30 - 18:45 20:30

Histoire d’un regard (1h33) 20:15 r - 12:00 - 18:45 - -

Queen & Slim (VO, 2h13) - - - 18:00 20:30 - -

La Vie passionnée de Van Gogh (VO, 2h02) - 19:00 r - - - - -

Maternal (VO, 1h31) - - 20:15 r - - - -

8

mercredi jeudi vendredi samedi dimanche lundi mardisemaine du 25 au 31 mars 2020 25mars 26mars 27mars 28mars 29mars 30mars 31mars

En avant (VF&VO, 1h42) 14:00 - 14:00 16:00 14:00 14:00 14:00 -16:00 18:15VO 16:00 18:00VO

Adolescentes (2h15) 14:15 - 18:00 13:45 16:15 16:00 � 18:0020:15 20:30 20:00 r 20:00 20:30 20:30

La Bonne Épouse (VO, 1h49) 16:45 - 12:00 16:15 16:00 14:15 20:1520:30 14:15 18:00 20:45 18:30

L’État sauvage* (VO, 1h58) 18:00 - 12:00 20:30 18:35 16:15 -18:15

Wet Season (VO, 1h43) 18:45 - 16:15 18:15 14:15 20:30 18:15

Le Gouffre aux chimères (VO, 1h51) - 19:00 r - - - - -

La fête du court métrage (deux films, 2h) - - 20:15 r - - - -

mercredi jeudi vendredi samedi dimanche lundi mardisemaine du 1er au 7 avril 2020 1er

avril 2 avril 3 avril 4 avril 5 avril 6 avril 7 avril

Mulan (VF&VO, 1h55) 14:00 - 14:00 14:00 11:00 14:00 14:0016:15 18:15VO 16:15 13:15 16:15VO 16:1520:15VO 20:30VO 18:15VO 17:00VO 20:15VO 20:15VO

20:30VO 19:15VO

Les Lois de l’hospitalité (1h15) - - - - 15:30 - 16:00

Radioactive (VO, 1h50) 14:00 - 12:15 16:00 11:15 14:15 20:4518:00 16:15 15:15 16:30

20:00 20:30

Un fils (VO, 1h36) 16:00 - 18:00 20:00 17:15 - 14:00 18:30

Brooklyn Secret (VO, 1h30) 18:30 - 16:15 14:15 - 18:30 17:30 19:00

Trois étés (VO, 1h33) 20:00 - 12:00 18:15 13:30 18:30 -14:15 19:00

Spartacus (VO, 3h12) - 19:00 r - - - - -

Des jeunesses engagées (Quinzaine solidaire, 50’) - 20:00 r - - - - -

9

CONCEPTION GRAPHIQUE : ANABELLE CHAPÔ / IMPRESSION : TECHNICOM.

Lorsque la réalisatrice Mariana Otero découvre letravail de Gilles Caron, le mystère de cet homme quine laisse derrière lui que des images à déchiffrerfait écho à sa propre histoire. Comment tirer le por-trait du portraitiste, lui qui a pour habitude de sedérober derrière ses modèles? A fortiori commentle faire en son absence, quand celui-ci est mortdepuis longtemps? La documentariste plonge aucœur de ses œuvres, pour faire d’elles la matière pre-mière du film et poursuivre leur trame secrète, où sedessine quelque chose du cheminement et du gestesingulier de l’artiste. Mais aussi, peut-être, du secretde son absence.

�

Maura Delpero

Maternal de Maura Delpero

Paola quitte l’Italie pour Buenos Aires où elle doit terminer sa formation de religieuse au sein d’un foyer pour mères adolescentes. Elle y rencontre Luciana et Fatima, deux jeunesmères de dix-sept ans. À une période de leurvie où chacune se trouve confrontée à des choix, ces trois jeunes femmes que toutoppose vont devoir s’entraider et repenser leur rapport à la maternité.La première fiction de la documentaristed’origine italienne Maura Delpero nous amène

Histoire d’un regardde Mariana Otero

�

Gilles Caron, alors qu’il est au sommet d’unecarrière de photojournaliste fulgurante, disparaîtbrutalement au Cambodge en 1970. Il a tout justetrente ans. En l’espace de six ans, il a été l’un destémoins majeurs de son époque, couvrant pour lesplus grands magazines la guerre des Six Jours,mai 1968, le conflit nord-irlandais ou encore laguerre du Vietnam.

dans un endroit curieux et pourtant bien réel,un foyer où des religieuses sont en charge de mères adolescentes, dans un pays oùl’avortement est toujours illégal. De cet universoù des antagonistes se rencontrent (les nonnesrigides, les jeunes filles bravaches) la réalisatricetire un film subtil, plein de nuances, quiquestionne les relations que des femmespeuvent entretenir avec la maternité.

�

Mariana Otero

En avant de Dan Scanlon

�

à partir de 5 ans

L’État sauvagede David Perrault

�

Wet Season d’Anthony Chen

�

États-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage.Une famille de colons français décide de fuir le Mis-souri où ils vivent depuis vingt ans. Edmond, Made-leine et leurs trois filles doivent traverser tout le payspour prendre le premier bateau qui les ramènera enFrance. Victor, ancien mercenaire au comporte-ment mystérieux, est chargé de veiller à la sécuritédu voyage…Dans une atmosphère à la lisière du conte ou du

rêve éveillé, le jeune cinéaste David Perrault s’at-taque aux canons du western pour mieux les tordre,en donnant une place majeure aux femmes dans ungenre dévolu majoritairement aux hommes et auxcodes de la virilité.

Des trombes d’eau s’abattent sur Singapour.C’est la mousson.Les nuages s’amoncellent aussi dans le cœur de

Ling, professeure de chinois dans un lycée de gar-çons. Sa vie professionnelle est peu épanouissanteet son mari, avec qui elle tente depuis plusieursannées d’avoir un enfant, de plus en plus fuyant.Une amitié inattendue avec l’un de ses élèves va

briser sa solitude et l’aider à prendre sa vie en main.Après Ilo Ilo, Antony Chen prouve encore son

talent avec cette chronique délicate et douce amèrede deux solitudes qui se rencontrent, sous les pluiestorrentielles de la mousson.

Dans la banlieue d’un univers imaginaire, peupléde personnages mythiques (dragons, elfes, licornes,sirènes…) deux frères, Ian et Barley, deux elfes auxgrandes oreilles, se lancent dans une quête extraor-dinaire pour découvrir s’il reste encore un peu demagie dans le monde. Armés du bâton magique deleur père, ils vont tenter de trouver le sortilège quiva ramener leur père à la vie pour un court instant.Depuis 2017, les studios Pixar avaient proposé sur-

tout des suites: cette année, ce sont deux créationsoriginales qui vont se suivre, Soulen juin, et ce mois-ci, cette jolie quête de deux frères très différents dansun monde « Fantasy » qui ne manque pas d’humour.

centes de Brive. Il y est donc question du franchis-sement de l’adolescence, des années lycées, de rap-ports avec les parents, de la « première fois », en celaAdolescentes est déjà l’un des meilleurs teen moviesde ces dernières années. Mais les cinq années quel’on traverse avec elles, sont aussi celles des atten-tats, de l’élection présidentielle de 2017, de Parcour-sup… la petite histoire se mêle à la grande, et Ado-lescentes devient tout autant le portrait d’uneépoque et d’un pays qui se transforme. Un filmétourdissant à ne pas manquer!

La Bonne Épousede Martin Provost

�

Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sansmoufter: c’est ce qu’enseigne avec ardeur PauletteVan Der Beck dans son école ménagère. Ses certi-tudes vacillent quand elle se retrouve veuve et rui-née. Est-ce le retour de son premier amour ou levent de liberté de mai 1968? Et si la bonne épousedevenait une femme libre?« Il y a bien eu une époque où l’on enseignait aux

jeunes filles à devenir des épouses parfaites… Auxarchives de l’INA, nous avons même déniché des

Adolescentes de Sébastien Lifshitz

�

Emma et Anaïs sont inséparables et pourtant,tout les oppose. Adolescentes suit leurs parcoursdepuis leurs treize ans jusqu’à leur majorité, cinq ans de vie où se bousculent les transfor -mations et les premières fois.Après Les Invisibles et Bambi, Sébastien Lifshitz

revient en fanfare avec ce film épatant, le produit decinq ans de tournage passés à suivre deux adoles-

documentaires étonnants sur ces écoles. Je me sou-viens de ma stupeur quand une présentatrice del’époque, racontait avec beaucoup de sérieuxqu’une repasseuse digne de ce nom ne pouvait ter-miner ses deux années d’apprentissage que par lachemise de monsieur, qui consacrait en elle labonne épouse. » Martin Provost

�

Sébastien Lifshitz

�

La fête du court métrage

Hugues PerrotLouis Séguin Jules Follet

Cinémas 93

Nous invitons à découvrir deux courts métrages de jeunes cinéastes français, bourrés de talent et fins dialoguistes

Bus 96 de Louis Séguin

Pyrénées-Ménilmontant: deux amis montentdans le bus 96. Le temps d’un trajet, Huguesévoque ses projets de films. Louis l’écoute,mais il pense à autre chose. Le bus avance etles souvenirs s’accumulent.

Comment faire pour de Jules Follet

Hugues vient de quitter Paris où il étaitcritique de cinéma pour s’installer dans lemassif des Bauges. Avec l’argent d’unhéritage, il s’est acheté une petite maisonqu’il entreprend de rénover. Les réparations commencent difficilement.Camille, une actrice rencontrée récemment,vient lui rendre visite.

Mulande Niki Caro

�

Lorsque l’empereur de Chine publie un décretstipulant qu’un homme de chaque famille dupays doit intégrer l’armée impériale pour combat-tre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan,fille aînée d’un vénérable guerrier désormaisatteint par la maladie, décide de prendre sa placeau combat. Se faisant passer pour un soldat dunom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve àchaque étape du processus d’apprentissage,mobilisant chaque jour un peu plus sa force inté-rieure pour explorer son véritable potentiel…

Contrairement aux remakes live du Roi Lion etAladdin, à la vue des premières images de cettenouvelle version de Mulan, les studios Disneysemblent s’écarter du côté comédie musicale dela version animée, pour nous offrir un filmd’aventure et d’arts martiaux dans la veine deTigre et Dragon ou Hero. On notera la présencedes excellents acteurs et artistes de wushu Don-nie Yen et Jet Li dans le casting.

Radioactivede Marjane Satrapi

�

Paris, fin du XIXe siècle. Marie est une scienti-fique passionnée, qui a du mal à imposer sesidées et découvertes au sein d’une société domi-née par les hommes. Avec Pierre Curie, un scien-tifique tout aussi chevronné, qui deviendra sonépoux, ils mènent leurs recherches sur la radioac-tivité et finissent par découvrir deux nouveauxéléments: le radium et le polonium. Cette décou-verte majeure leur vaut le prix Nobel et unerenommée internationale. Mais après un tra-gique accident, Marie doit continuer sesrecherches seule et faire face aux conséquencesde ses découvertes sur le monde moderne…Classique mais attachant.

�

Quainzaine antiraciste et solidaire de Saint-Denis

Des jeunesses engagéesde Camille Clavel

Très loin des clichés stigmatisants, ce filmprésente les portraits croisés de quatre jeunesde la banlieue parisienne qui ont décidé deprendre les choses en mains. Aboubakar animeune radio locale pour créer du lien entre

les habitants de son quartier, Khalissa s’occupede maraudes pour les sans-abri, Abdellah, lui,s’est lancé dans l’organisation de grandesdictées dans les quartiers populaires et Bakarys’est donné pour mission d’aider les jeunes à selancer dans la vie professionnelle.

Trois étés de Sandra Kogut

�

Chaque année, Edgar et Marta organisent unegrande fête dans leur luxueuse résidence d’été,orchestrée par leur gouvernante Mada et les autresemployés de la maison. Mais, en trois étés, tout vabasculer. Alors que le monde de ses riches patronsimplose, balayé par des scandales financiers, Madase retrouve en charge de la propriété dont elle estbien décidée à tirer le meilleur parti.

Portrait décapant d’une société néolibérale à boutde souffle rongée par ses démons, Trois étés est unesatire sociale réussie sur une résistance proléta-rienne, avec dans le rôle de la meneuse, une actricegéniale et charismatique, Regina Casé.

Un fils de Mehdi M. Barsaoui

�

Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils deneuf ans, une famille tunisienne moderne issued’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le Sudde la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par ungroupe terroriste et Aziz est grièvement blessé.Pour son premier long métrage, le cinéaste tuni-

sien Mehdi Barsaoui fait d’un drame familial, unfilm à suspense rythmé par les dilemmes et lesémotions de ses principaux personnages qui évo-luent dans un semi-huis clos. Traitant de front,mais toujours à juste distance, ces formes cinéma-tographiques en tension, ce tour de force reposeavant tout sur une interprétation remarquable.

Les Lois de l’hospitalitéde Buster Keaton

�

Une lutte ancestrale oppose les clans Canfieldet McKay. Au cours d’une fusillade, les deuxchefs de famille sont tués. La veuve McKay quittesa campagne et emmène son bébé Willy à NewYork. Vingt ans ont passé. Willy McKay estconvoqué pour prendre possession de l’héritagefamilial…Les aventures de cet indomptable petit homme,

cent ans plus tard, continuent de nous fasciner.Le rire naît du contraste entre le monde sans pitiéqui entoure le héros et sa candeur rusée. Échap-pant tel un magicien à ses poursuivants, Keatonle funambule nous emporte dans la pure magiedu cinéma. À découvrir en famille !

à partir de 8 ans – le petit tarif

Brooklyn Secretd’Isabel Sandoval

�

Olivia travaille comme soignante auprèsd’Olga, une grand-mère russe ashkénaze deBrighton Beach à Brooklyn. Fragilisée par sasituation d’immigrante philippine, elle paie secrè-tement un Américain pour organiser un mariageblanc. Alors que celui-ci se rétracte, elle rencontreAlex, le petit-fils d’Olga, avec qui elle ose enfinvivre une véritable histoire d’amour…Écrit, interprété et réalisé par Isabel Sandoval,

présenté au festival de Venise et au festival Ché-ries-Chéris de Paris, Brooklyn Secret est un filmdélicat et émouvant, une histoire d’amour au-delà des clichés et un des premiers à aborder lavie des immigrés dans l’Amérique de Trump.

�

La Vie passionnée de Van Gogh de Vincente Minnelli et George Cukor

1878. Vincent Van Gogh arrive en Belgiquepour se rendre ensuite en Provence où Gauguinle rejoint. Après le départ de ce dernier, VanGogh se coupe une oreille et se fait internerdans un asile…

�

Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder

Charles Tatum, journaliste sans scrupules, va exploiter un scoop. Au Nouveau-Mexique,Leo Minosa, un Indien, est coincé au fondd’une galerie effondrée…

�

Spartacus de Stanley Kubrick

Italie, 73 av. J-C. Esclave devenu gladiateur,Spartacus est épargné par un de ses compagnons d’infortune dans un combat à mort…(Sous réserve, si le film n’est pas disponible à cette date, Les Vikings de Richard Fleischer sera projeté à la place)

LE RETOUR DU JEUDI

cycle Kirk Douglas sous toutes ses fossettes

Le 5 février dernier, le dernier géant de l’âge d’or d’Hollywoodnous a quittés (il ne reste plus que l’actrice Olivia de Havillandmaintenant). Kirk Douglas acteur francophile et francophone,était réputé pour son mauvais caractère et son ego, mais sabrillante carrière cinématographique et, aussi, son engagementpolitique forcent le respect : sans lui, l’un des plus grands filmsantimilitaristes de l’Histoire, Les Sentiers de la gloire, n’auraitpeut-être pas existé. Il contribua à la fin de la liste noire d’Hol-lywood avec le scénariste Dalton Trumbo sur Spartacus.

Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir quatre filmsimportants qui ont jalonné sa carrière, en commençant par l’unde ses films favoris, Seuls sont les indomptés.

�

Seuls sont les indomptésde David Miller

Au Nouveau-Mexique, Jack Burns, authentiquecowboy perdu dans notre monde moderne,retourne volontairement en prison pour aiderson ami Paul à s’échapper. Mais comme celui-cia décidé de purger sa peine jusqu’au bout, Jack s’évade tout seul mais est poursuivi par le shérif Johnson…