projets de développement local cas de la construction des

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE Mention : ECONOMIE Grade : MASTER Parcours :Développement Local et Gestion de Projet Mémoire de Fin d’Etudes pour l’Obtention du Diplôme de Master Professionnel Par : Monsieur BEATREFINA Delphin Président du Jury : RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa Maître de conférences des Universités Encadreur(s) Pédagogique : Dr JAONASY Anivosoa Maître de conférencesdes Universités Examinateur : LAZAMANANA Pierre André Maître de conférencesdes Universités Soutenu publiquement le 13 octobre 2017 Evaluation et étude des impacts socio-économiques des projets de développement local Cas de la construction des pistes rurales financée par le Fonds d’intervention pour le développement (FID) dans la région Itasy entre 2002 et 2005

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Page 1: projets de développement local Cas de la construction des

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE

Mention : ECONOMIE

Grade : MASTER

Parcours :Développement Local et Gestion de Projet

Mémoire de Fin d’Etudes pour l’Obtention du Diplôme de

Master Professionnel

Par : Monsieur BEATREFINA Delphin

Président du Jury : RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa

Maître de conférences des Universités

Encadreur(s) Pédagogique : Dr JAONASY Anivosoa

Maître de conférencesdes Universités

Examinateur : LAZAMANANA Pierre André

Maître de conférencesdes Universités

Soutenu publiquement le 13 octobre 2017

Evaluation et étude des impacts socio-économiques des projets de développement local

Cas de la construction des pistes rurales financée par le Fonds d’intervention pour le développement (FID) dans

la région Itasy entre 2002 et 2005

Page 2: projets de développement local Cas de la construction des

i

Partie I:*Cadrage théorique et contextuel de l’évaluation de la construction de piste

rurale dans la région ITASY ………………………………………………………………..4

Chap. : 1 Approche théorique sur le développement local .................................................. 6

I. Origine .............................................................................................................6

II. Le concept de « développement local» ........................................................6

III. Les outils du « Développement Local ................................................................8

Chap.2 : Le Fonds d’intervention Pour le Développement: FID ....................................... 15

I- Présentation du FID ..................................................................................... 15

II- Organigramme du FID ................................................................................. 18

III- Classification des projets de développement FID ............................................. 24

Chap.3:La Région ITASY .......................................................................................... 27

I- Présentation générale de la région ITASY11 .............................................. 27

II- Les infrastructures de développement de la Région ITASY .................... 33

Partie II: Diagnostic, évaluation et étude d’impact socio-économique de la construction

des pistes rurales …………………………………………………………………………..44

Chap. 4: Diagnostic de la construction routière financée par FID dans la Région ITASY

………………………………………………………………………………………………...46

I- Les pistes rurales financées par FID dans la région Itasy ........................ 46

IIJustification de ces projets de constructions des pistes ………………………51

III- La réalisation de ces projets de développement ....................................... 54

Chap. 5: Evaluation de projet de développement ..................................................... 61

I- Cadre général de l’évaluation ...................................................................... 61

II- Méthodologie d’évaluation ........................................................................... 63

III- Rapport d’évaluation de la construction des pistes rurales et données

économiques dans la région ITASY ............................................................................. 64

Chap. 6: Etude d’impact socio-économique et recommandations ............................ 76

I- Cadrage général ................................................................................................ 76

II. Etude d’impact socio-économique……………………………………………..80

III. Recommandations……………………………………………………………….85

CONCLUSION .............................................................................................................. ….87

SOMMAIRE

Page 3: projets de développement local Cas de la construction des

ii

Le présent travail est le fruit de nos propres efforts, en conjugaison avec ceux

d’autres personnalités, à qui nous exprimons notre haute et fidèle considération, en

l’occurrence :

Monsieur le professeur RAMIARAMANANA Jeannot, Directeur de la Formation qui

nous a autorisés de faire cette soutenance.

Monsieur l’Encadreur Pédagogique : Dr JAONASY Anivosoa, Maître de conférences

professeur dans ce département est encadreur du présent mémoire. Ses directives et

conseils nous ont facilités la conception et l’élaboration de cet ouvrage.

Monsieur le Président du jury qui a accepté de diriger cette séance.

Monsieur l’Examinateur de la forme et du fond de cet ouvrage, Enseignant chercheur

dans cet établissement, malgré ses temps impartis il a accepté de rester parmi nous

lors de cette soutenance.

Nous formulons notre sincère gratitude à :

Tous les enseignants dans ce département qui nous ont partagés leur savoir-faire tout

au long de notre étude ;

Notre promotion de classe qui n’a pas cessé de nous encourager au cours de notre

recherche et pendant la réalisation de ce mémoire.

Nous dédions notre sincère reconnaissance à/ aux :

Tous les membres de notre famille qui nous ont aidés dans tous les domaines lors de

la préparation de cet ouvrage ;

Hauts responsables et personnel du Sénat qui nous ont autorisés de poursuivre à ces

études en vue de perfectionner nos expériences et notre savoir-faire.

Tous nos interlocuteurs qui nous ont donnés des informations sur les réalités qui nous

ont intéressés.

Enfin, à toutes les personnes de bonne volonté, nous réitérons, une fois de plus nos

vifs remerciements. Leurs actes de bienfaisance nous resteront indélébiles où que

nous soyons.

Merci !

REMERCIEMENTS

Page 4: projets de développement local Cas de la construction des

iii

AB : Apport des Bénéficiaires

AEP : Adduction d’Eau Potable

AFITEP : Association Francophone de Management de Projet

BE : Bureau d’Etudes

BTP : Bâtiments et Travaux Publics

CAT : Catégorie

CEG : Collège d’Enseignement Général

CHD : Centre Hospitalier de District

CLAC : Centre de Lecture et d’Animation Culturelle

CSB : Centre de Santé de Base

CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée

DDR : Directeur du Développement Régional

DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté

EPP: Ecole Primaire Publique

FAO: Foods and Agricultural Organization

FDC : Financement Direct des Communes

FID : Fonds d’Intervention pour le Développement

FIKRIFAMA: Fikambanana KRistianina ho FAmpandrosoana an’i MAdagascar

FMG : Francs Malagasy

FTM : Foiben-Taosarintanin’i Madagasikara

HIMO : Haute Intensité de Main d’œuvre

IDA : International Développent Association

IEC : Information Education Communication

JIRAMA: Jiro sy RAno MAlagasy

Km: Kilomètre

MOD : Maîtrise d’Ouvrage Délégué

MPE : Micro Petites Entreprises

MPI : Micro Périmètre Irrigué

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAAP : Programme d’Appui à l’Autopromotion Paysanne

PC : Projet Communautaire

PCC : Projet Communautaire Classique

PCCO : Projet Communautaire géré par la Commune

PCD : Plan Communal de Développement

ACRONYMES

Page 5: projets de développement local Cas de la construction des

iv

PCMOD : Projet Communautaire à Maîtrise d’Ouvrage Déléguée

PDC : Projet de Développement Communautaire

PK : Point Kilométrique

PNB : Produit National Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPN : Produits de Première Nécessité

Priv : Privé

Pub : Public

RIP : Route d’Intérêt Provincial

RN : Route Nationale

SAF/FJKM : Sahan’Asa Fampandrosoana Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara

SRCAD : Service Renforcement de Capacité et Appui à la Décentralisation

SSD : Service de Santé de District

STD : Service Territorial Déconcentré

USS : Dollars Américains

Page 6: projets de développement local Cas de la construction des

v

Tableau 1: Les différents types de projet .................................................................. 12

Tableau 2: Evolution du crédit FID ........................................................................... 17

Tableau 3: Situation des infrastructures éducatives dans la Région ITASY ............. 34

Tableau 4: Situation des infrastructures sanitaires dans la Région ITASY ............... 34

Tableau 5: Les routes nationales de la Région ITASY ............................................. 38

Tableau 6: Les routes d’intérêt provincial de la Région ITASY ................................. 39

Tableau 7: Quelques pistes de désenclavement de la Région ITASY ...................... 40

Tableau 8 : Répartition des coûts des projets de construction de piste rurale financée

par FID dans la Région ITASY ................................................................................. 57

Tableau 9 : Indicateur de réalisation ......................................................................... 65

Tableau 10: Comparaison des budgets prévisionnels et des réalisations ................ 67

Tableau 11: Niveau d’intervention des acteurs : Bailleur et bénéficiaires ................. 69

Tableau 12: Indicateurs de viabilité et de pérennité. ................................................ 70

Tableau 13:Niveau de satisfaction des bénéficiaires ................................................ 72

Tableau 14 Production des cultures sèches ……………….……………………….......74

Tableau 15 Production rizicole ………………………………………………………..…74

Tableau 16 Effectif du cheptel…………………………………………………………….74

Tableau 17Ressource aquatique ………………………………………………………..74

Tableau 18 Moyen de transport …………………………………………………………75

LISTE DES TABLEAUX

Page 7: projets de développement local Cas de la construction des

vi

Figure 1:Organigramme de la Direction général du FID… ………………………... 20

Figure 2:Organigramme du FID, Directeur ............................................................... 23

Figure 3: Localisation et situation administrative de la région ITASY ....................... 29

Figure 4:Les axes ITASY .......................................................................................... 50

LISTE DES FIGURES

Page 8: projets de développement local Cas de la construction des

1

INTRODUCTION

Le développement local suscite l’approche participative et active de tous les

acteurs inclus dans la circonscription administrative concernée. Le but est

l’identification et la réalisation des projets communément conçus et acceptés par ces

acteurs en vue de mettre en valeur toutes les ressources locales. Le territoire est

délimité par une ligne imaginaire faisant état de l’intégrité de la classe dirigeante et des

dirigés dans cette contrée. Ce haut lieu de rencontre de toutes les ressources viables

et vivables constitue la scène coopérative entre les collectivités territoriales et leur

partenaire technique et financier. Cette politique administrative a été introduite à

Madagascar depuis les années 90, stipulée par la loi n° 93-005 du 26 janvier 1994

portant orientation générale de la politique de décentralisation (J.O n° 2241 du

02/05/94, page 1057), modifiée et complétée par la loi n° 94-039 du 03/01/95 (J.O n°

2296 du 17/04/95, page 902), dont le concept de la décentralisation a permis de la

booster dans une phase d’être un outil apte à concevoir et de réaliser le projet de

développement au sein des cellules de base. La volonté politique, la stratégie et la

fixation des objectifs à atteindre, sont à la une des actions des acteurs locaux pour

satisfaire le besoin de l’ensemble de la population, faisant partie intégrante du maillon

de la chaîne s’ajoutant au territoire et le multisectoriel.

Toujours est-il dans ce cadre contextuel, l’espace de développement local est

généralement les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). A Madagascar, cet

espace s’assimile à la décentralisation aux démembrements du pouvoir central. Cette

gouvernance est assurée par une pluriactivité sectorielle garante de la dynamique

spatio-temporelle du développement local, orchestré par les élus, les opérateurs

économiques, les acteurs associés et la population.

A contrario, l’anarchie se manifeste par l’unilatéralité du développement. Chacun

des acteurs est non coopératif tout en agissant aveuglement selon son propre point de

vue. Dans cette cacophonie du développement, les programmes, plans d’action sont

non structurés, conduisant à la stagnation de tous les projets. Le FID, dans son endroit,

accompagne les acteurs associatifs dont les objectifs ne sont autres que le

développement local. Ces multiples raisons nous ont conduites de choisir comme

thème : « Evaluation et Etude des impacts socio- économiques des projets de développement local : cas de la construction des pistes rurales financée par le FID dans la Région Itasy entre 2002 et 2005 ».

Page 9: projets de développement local Cas de la construction des

2

La pertinence de constructions routières demande une évaluation de toutes les

ressources ayant contribué à leur mise en place. La quantification de cette approche

permet de visualiser les impacts sectoriels touchant directement la population locale à

desservir. En effet, la Région Itasy reste encore dominée par une ruralité dans une

partie de son territoire. Cet arrière- pays est à la fois populeux et productif. L’insuffisance

du réseau routier retarde le développement. Le concours financiers du FID a doublé les

efforts déployés par les collectivités décentralisées. Cette activité pluri actrice mérite une

évaluation des impacts socio-économiques pour mesurer sa dimension à l’échelle

régionale. Cette démarche a besoin d’une description et analyse pour savoir son

efficacité, efficience au bénéfice de la population locale et les usagers de ces voies

d’accès.

La problématique s’énonce comme suit : la construction d’une piste rurale

répond- elle aux besoins socioéconomiques de la population locale pour un

développement durable et harmonieux ?

L’objectif global est le désenclavement de zones rustiques dans cette région pour

une bonne circulation des ruraux et les produits locaux.

Les objectifs spécifiques sont la réalisation des projets inscrits dans les PRD et

PCD. A cela s’ajoute la fluidité des échanges créant des valeurs ajoutées et des

activités génératrices de revenus aptes à amorcer le développement local.

Les questions de recherche sont les suivantes :

Y a-t-il une mobilité de la population et leurs biens matériels ?

Les pistes rurales sont-elles importante et sécurisantes en terme prioritaire,?

Le niveau de vie de la population s’améliore-t-il ?

L’hypothèse en est : la mise en place de pistes rurales renforce la motivation de

la population locale à la mise en valeur des ressources existantes.

Pour ce faire, nous avons effectué une recherche et lecture bibliographique,

suivie d’une enquête auprès de personnes ressources. Les informations ainsi obtenues

ont été traitées pour disposer des données fiables.

Les résultats entendus sont la pérennité de ces pistes et la continuation des

interactions des entités concernées par ces travaux en vue d’augmenter les impacts

positifs générés par ces voies d’accès.

La présente étude se limite à la quantification des retombés socio-économiques

induits par ces pistes. Elle a comme intérêt, la pratique des différentes théories acquises

Page 10: projets de développement local Cas de la construction des

3

durant les études. Le dépôt final de notre ouvrage est consultable dans les

bibliothèques.

Cet ouvrage comprend: le cadre théorique et contextuel de l’évaluation de la

construction des pistes rurales dans la Région Itasy ainsi que le diagnostic, l’évaluation

et l’étude d’impact socio-économique de la construction des pistes rurales.

Page 11: projets de développement local Cas de la construction des

4

PARTIE I :

CADRE THEORIQUE ET CONTEXTUEL DE

L’EVALUATION DE LA CONSTRUCTION DE PISTES

RURALES DANS LA REGION ITASY

Page 12: projets de développement local Cas de la construction des

5

INTRODUCTION PARTIELLE

Comme son intitulé l’indique, la présente partie est axée sur trois points

essentiels tels que les notions de développement, décentralisation et

déconcentration ; viennent s’ajouter la présentation du FID et la description de la

région Itasy. Ces épines dorsales sont fondamentales et se focalisent sur la réfection

des pistes rurales locales du point de vue contextuel et théorique.

Il faut ainsi avoir en tète une certaine idée sur le cadrage cognitif de ce qu’est le

développement, avec son cortège politique la décentralisation et la déconcentration,

pour s’acheminer lentement mais surement sur un parcours où les projets sont

synonymes du développement dont la base n’est autre que leur réalisation.

Le FID et la région Itasy, moyennant les pistes rurales locales, ont été en

partenariat, dont sa description relève de cette partie.

Page 13: projets de développement local Cas de la construction des

6

Chapitre 1 : Approche théorique sur le développement local I. Origine

1. Sur le plan international a. En France

Le concept est apparu en France au milieu des années 1960 en réaction aux

pratiques dirigistes de l’aménagement du territoire, fondées sur des logiques

sectorielles de filière.

La vision «descendante de l’État », les décisions sont prises en haut lieu sans

concertation avec la population concernée, est contestée au début des années 1970

par de nombreux acteurs locaux qui considèrent que le développement d’un territoire

doit prendre en compte les besoins et les aspirations de ses habitants.

b. Chez les pays en développement Chez les pays en développement, le concept de développement local, appelé

aussi “Développement à la base” est prôné en complément des mesures

macroéconomiques et des grands projets. On peut dire même qu’il est adopté pour

remplacer les politiques macroéconomiques sans résultat encourageant des années

70-80.

2. Fondement conceptuel Le développement local n’est pas la croissance, c’est un mouvement culturel,

économique, social qui tend à augmenter le bien-être d’une société. Cette

augmentation est sensée de commencer au niveau local et par ricochet s’étendre au

niveau national. Pour cela, le développement local doit valoriser les ressources d’un

territoire par et pour les groupes qui l’occupent.

II. Le concept de « développement local» 1. La notion de développement On accorde différents qualificatifs au développement, nous allons voir

l’appellation développement économique, puis le développement durable qui ont une

signification importante dans la notion de développement local.

a. Le développement économique

Le développement économique fait référence à l’ensemble des mutations

positives: technique, démographique, sociale et sanitaire que peut connaître une

zone géographique: monde, continent, pays, région...

Le développement économique nécessite notamment de la création de

richesse. On associe développement économique et «progrès», puisqu’il entraîne,

Page 14: projets de développement local Cas de la construction des

7

généralement, une progression du niveau de vie des habitants. On parle alors

d’amélioration du bien-être social (au sens économique).

b. Le développement durable Le «développement durable» est, selon la définition de la Commission

mondiale sur l’environnement et le développement: «un développement qui répond

aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des

générations futures de répondre aux leurs ». Cette notion met l’accent surtout sur le

concept de “besoins “, (Maslow A. : « Hiérarchie de besoin », édition : Dunod, Paris,

2000, p. 109) et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui

il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée de limitation que l’état de nos

techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de

l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Bref, le développement est souvent interprété comme un processus de

transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce

processus est étroitement lié au concept de progrès. Il ne peut pas y avoir de

développement sans croissance mais on peut constater une croissance économique

sans développement.

2. La notion de local a. Origine géographique

La notion de territoire a pris une importance croissante en géographie et

notamment en géographie humaine et politique.

En effet, la notion « local » repose sur la notion de territoire géographique. II

se définit, soit par une homogénéité physique et géographique, soit par une identité

socioculturelle, ou encore par une localisation sectorielle et industrielle.

Dans la réalité, un territoire implique l’existence de frontières ou de limites

imaginaires. Ces deux derniers termes sont utilisés en fonction du type de territoire

dont ils forment le périmètre. Un territoire politique, ou une subdivision administrative

est délimitée par une frontière; un territoire naturel est circonscrit par une limite,

terme moins juridique.

b. Utilisation généralisée

En utilisant ce jargon de la géographie, le critère de délimitation ou d’une

localité qui, le découpage administratif, repose donc sur ces idées de territoire:

Homogénéité physique et/ou géographique, identité socioculturelle, localisation

sectorielle et industrielle.

Page 15: projets de développement local Cas de la construction des

8

La localité au sens économique naît souvent par l’acquisition par la population

d’un territoire d’une compétence économique spécifique à partir d’avantages naturels

ou humains.

3. Le développement Local a. Constat

Le constat non rejetable des échecs des différentes politiques économiques est

mis en place.

Dans les pays avancés, mais aussi et surtout dans les pays en voie de

développement ont amené les économistes et les dirigeants à concevoir une autre

approche pour avoir un résultat plus tangible.

En effet, c’est en impliquant les prestataires, usagers et autres acteurs de la

localité que les projets de développement ont les meilleures chances de s’implanter

durablement.

b. Définition En associant la notion de développement avec le concept de «Local », le

développement local peut se définir comme la recherche d’un équilibre local par le

biais d’une certaine autosuffisance.

L’accent est surtout mis sur l’émergence d’initiative par des acteurs les plus

proches du terrain, voire par les bénéficiaires eux-mêmes.

Le développement local serait un processus de mobilisation de l’ensemble des

acteurs d’un territoire à une échelle humaine pour favoriser l’échange entre les

différents acteurs et la participation de tout le monde

Bernard Pecqueur, dans son ouvrage « Le développement Local: mode ou

modèle» définit le Développement Local comme une dynamique qui met en évidence

l’efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes, pour

valoriser les ressources dont ils disposent».

En un mot, ce serait un enrichissement économique et social sur un territoire, à

partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies.

III. Les outils du « Développement Local» Le Développement Local est une notion assez récente dans le jargon

économique et politique. Pourtant, on assiste à une application généralisée de cette

nouvelle vision partout dans le monde, autant dans les pays riches que dans les

pays en voie de développement. Aussi, existe-il des outils plus ou moins communs

dans la mise en place et dans la pratique du développement Local. Nous allons

Page 16: projets de développement local Cas de la construction des

9

parler d’abord de l’outil institutionnel du développement local: La décentralisation

économique et la déconcentration du pouvoir central. Ensuite, on va aborder l’outil

que nous qualifierons d’économique: les projets de Développement Local.

1. La décentralisation et la déconcentration Pour assurer le développement d’une nation à partir de sa base, qui est la

localité, l’Etat lance une réforme administrative, associant les logiques de

décentralisation et de déconcentration ; ceci dans le sens qu’il est généralement

admis qu’il n’y a pas de bonne décentralisation sans une déconcentration parallèle

des services de l’Etat. Les élus locaux, dotés de nouvelles compétences, doivent

pouvoir s’adresser au niveau local à un représentant de l’Etat dont les attributions lui

permettent d’engager Institution publique sans en référer systématiquement à

l’échelon central.

a- Définitions i. La décentralisation

La décentralisation est un transfert de compétence de l’État à des institutions

distinctes de lui, qu’il appelle les collectivités territoriales. Elle vise à donner aux

collectivités territoriales décentralisées des compétences et des moyens propres,

distincts de ceux de l’Etat: transferts des moyens financiers, fiscaux et administratifs

correspondants, et à faire élire leurs autorités par la population. Elle prend sa

complète signification quand elle donne à ces collectivités une suffisante maîtrise

des ressources financières qui leur sont nécessaires.

ii. La déconcentration

La déconcentration est une notion bien distincte. C’est une technique

d’organisation qui consiste à distribuer les agents et les compétences au sein d’une

même personne morale, depuis une administration centrale vers ses services

déconcentrés ou démembrements de l’Etat. Elle s’avère comme une volonté

d’améliorer l’efficacité de l’action de l’État en délégant certaines attributions de

l’échelon administratif central aux fonctionnaires locaux: représentants territoriaux

des différents départements ministériels et chefs de District. Elle peut être

simplement le transfert de responsabilités du gouvernement central à des

fonctionnaires qui travaillent dans une localité, ou bien elle peut être la création d’une

Administration sur le terrain dotée d’un pouvoir fort, ou encore une entité

administrative locale sous la supervision des ministères.

Page 17: projets de développement local Cas de la construction des

10

b- La différence entre ces deux réformes

Ces réformes vont obligatoirement de pair pour assurer un développement à la

base. Elles ne sont pas pour autant synonymes.

i. La déconcentration En effet, la déconcentration consiste en une délégation de compétences à des

agents ou organismes locaux qui relèvent de l’administration d’Etat. Par conséquent,

ces agents ou organismes locaux, appelés Service Territorial Déconcentré (STD)

sont soumis à son autorité et ne dispose d’aucune autonomie. Ces Services

Territoriaux Déconcentrés mettent en œuvre au plan local les politiques conçues au

niveau central.

ii. La décentralisation La décentralisation de son côté, consiste en un transfert de pouvoirs entre deux

personnes morales distinctes. La Collectivité Territoriale Décentralisée (CTD), dotée

d’une compétence concernant le développement de la localité, dispose d’une

autonomie théorique assez large: planification, prise de décision concernant les

recettes et les dépenses de sa circonscription. c- Analyse des réformes apportées par la décentralisation/

déconcentration

i- Avantages

Ces réformes deviennent nécessaires dans la mesure où elles rapprochent

l’Etat aux citoyens. La décentralisation peut soutenir la démocratisation en donnant

aux citoyens ou à leurs élus plus d’influence dans la formulation et l’exécution de la

politique d’une administration. La Déconcentration rapproche l’administration centrale

aux administrés. Une des principales vertus de la décentralisation est d’adapter les

politiques publiques au plus près des besoins de la population. L’objet est sans

ambages de transférer la gestion des affaires locales au plus près des populations

concernées. Le décret No: 2015-592 du 1er avril 2015 portant classement des

Communes en Communes urbaines et en Communes rurales fixe, actuellement,

1693 communes à Madagascar dont 76 Communes urbaines et 1617 Communes

rurales.

ii Inconvénients La mise en place des structures locales, proches de la population, prend un

temps plus ou moins long selon la capacité de chaque gouvernement.

Page 18: projets de développement local Cas de la construction des

11

La transition n’est pas toujours sans risque. La réalité de la réforme peut ne pas

être efficace tout le temps : elle peut causer la perte d’économie d’échelle et le

contrôle du gouvernement si les ressources financières ne sont pas suffisantes. Une

baisse en efficacité et en rendement de la fourniture des services peut être constatée

si une faible capacité administrative ou technique au niveau local se présente ; alors

qu’en réalité, la présence d’une telle situation s’avère fort probable ne serait-ce que

dans les premiers temps d’installation. Mais le plus gros des inconvénients de cette

réforme se place dans l’inadéquation des ressources financières. Il se peut que des

responsabilités administratives soient affectées à des niveaux locaux sans

ressources financières, appropriées, rendant ainsi plus difficile une répartition ou

une fourniture équitable des services. De prime abord, la réforme de

décentralisation/déconcentration peut, parfois, rendre plus complexe la coordination

entre les enjeux nationaux et les réalités locales ; la planification appuie les leviers

locaux du développement, en faisant participer les acteurs locaux à l’élaboration du

plan régional, et en aidant à la formulation de projet de développement local, qui

seront traités dans le paragraphe suivant.

2. Les projets

Ils constituent un outil économique du développement Local.

a. Définitions i- Le projet

L’AFITEP6 définit ainsi le projet: « Le projet est un ensemble d’actions à

réaliser pour un objectif défini, dans le cadre d’une mission précise, et pour la

réalisation desquelles on a identifié non seulement un début, mais aussi une fin ».

En effet, un projet se présente sous forme d’ensemble complexe d’activités et

d’opérations, visant un objectif précis et connu au départ, dont l’atteinte est vérifiable

objectivement parce qu’elle correspond â la réalisation d’un produit.

ii- Le projet de développement Il existe, par conséquent, des milliers d’ensembles d’actions à réaliser, qu’on

définit par le mot «projet ». Un projet de développement se caractérise par le fait qu’il

répond au besoin d’un groupe donné en vue d’atteindre un objectif de

développement, c’est-â-dire d’amélioration de condition de vie.

6 Association Francophone de Management de Projet/ AFITEP – Dictionnaire de management de projet,

4ème édition, AFNOR, Paris - 2000

Page 19: projets de développement local Cas de la construction des

12

Un projet de développement ne vise pas une rentabilité monétaire à court

terme, et ne doit pas profiter à un groupe minoritaire.

iii- Le projet de développement local Le projet de développement local s’avère donc un ensemble d’actions pouvant

induire des mutations positives: technique, démographique, sociale, sanitaire..., et

successives, qui concernent une localité, un espace géographique déterminé. Les

projets entrepris dans cette localité auront directement ou indirectement une

contribution plus ou moins significative au développement de la localité. On parlera

désormais de projet de développement local pour toute action de développement

réalisée dans une localité, en réponse à ses besoins clairement identifiés, en vue

d’en tirer un impact positif sur le niveau de vie de sa population dans un futur plus ou

moins proche.

b. Caractérisations

Les projets de développement ont des caractéristiques qui leur sont

spécifiques.

Tableau 1: Les différents types de projet

Type Définition Pourquoi Exemple

Sectoriel Développement

d’une activité

spécifique

-Résoudre une situation de

crise

Répondre aux besoins

d’expansion

Projet HIMO.

Exploitation

minière.

Grand projet

d’infrastructures

à caractère

structurant

Construction de

grandes

infrastructures

nécessaire au

développement

d’une localité

Améliorer les conditions de

production.

satisfaire les besoins des

marchés extérieurs.

Faciliter l’accès au

développement social

Route.

Autoroute.

Barrage.

Aéroport.

Ports.

Chemin de fer

Projet

d’équipement

local

Définit et

budgétisé

par une collective

pour se doter d’un

équipement

spécifique en

Réaliser les besoins

exprimés ou ressentis par

les populations locales.

Piste rurale.

Micro, petit

périmètre

irrigué.

Ecole.

CSB

Page 20: projets de développement local Cas de la construction des

13

économie, social,

culture, etc. …

Marché

Projet

institutionnel

Amélioration du

fonctionnement,

du mécanisme de

régulation de la

société

Répondre au besoin

d’organisation/réorganisation

Centre d’appui

aux communes

Social -Contribution à

l’amélioration des

politiques

nationales de

distribution et de

participation.

-Réduction du

déséquilibre

autonomique et

social.

-Intégration de la

population

marginalisée .

Intégrer la population

concernée dans le circuit de

la consommation

Centre de

sensibilisation

Programme

territorial

-Amélioration de

conditions de vie

et de

développement

de l’ensemble

d’une

communauté

vivant sur un

territoire identifié,

défini

Maîtriser et contrôler le

développement

d’un territoire

Maison de

bonheur

Source : Cour magistral et investigation personnelle, 2017

Page 21: projets de développement local Cas de la construction des

14

Pour réaliser notre recherche pratique, en vue d’évacuation de projet de

développement, nous avons choisi les réalisations du Fonds d’intervention pour le

Développement, FID, pour en faire une évaluation et une étude d’impacts socio-

économiques. Le FID, en tant qu’agence d’exécution du Gouvernement malagasy,

finance des projets, fournit l’équipement en infrastructures de base pour promouvoir

le développement local. Nous allons parler de cet organisme dans le chapitre

suivant.

Page 22: projets de développement local Cas de la construction des

15

Chapitre 2 : Le Fonds d’Intervention pour le Développement: FID

Le FID est un organisme privé qui gère, pour le compte du gouvernement

malagasy, les crédits de la Banque Mondiale pour financer des infrastructures de

base à Madagascar.

I- Présentation du FID Le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), a été mis en place en

vue de financer des projets de développement à la base pour améliorer la situation

économique des couches défavorisées de la population et de contribuer au

développement économique, social au niveau local.

1- Raison d’être Le Gouvernement malagasy fait partie des pays que la Banque octroie des

prêts. Ces fonds sont gérés par des organismes indépendants pour mieux atteindre

ses buts. Le FID est constitué pour gérer ces prêts destinés au développement.

a- Origine

L’Association Internationale de Développement (IDA), en tant qu’organisme de

la Banque Mondiale, a pour mission de venir en aide aux pays les plus pauvres dont

le produit national brut (PNB) annuel par habitant est inférieur à 675 US$. La plupart

des pays africains au sud du Sahara, dont Madagascar, bénéficient de crédits de

l’IDA à titre de contribution à la réduction de la pauvreté.

Le FID est une agence d’exécution, qui gère pour le compte du Gouvernement

Malagasy, le fonds alloué par la Banque Mondiale, IDA9, pour la réduction de la

pauvreté.

9 IDA, Association Internationale de Développement, créée en 1960, est un des 5 organismes de la Banque

Mondiale pour répondre au besoin de spécialisation des financements de la Banque. Les 4 mitres organismes

sont: la BIRD: Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, la SET: Société Financière

Internationale, le CIRDI: Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements et

I’AMGI: Agence Multilatérale de Garantie des Investissements.

Page 23: projets de développement local Cas de la construction des

16

b- Mission

Dans l’engagement du Gouvernement malagasy dans la stratégie de lutte

contre la pauvreté, le FID, en tant qu’organe d’exécution, a pour mission de réaliser

les objectifs du Projet de Développement Communautaire. Dans la réalisation de ses

missions, le FID travaille sous le slogan «Asa maharitra, fandrosoana isam-paritra»

qui traduit même sa raison d’être, son but, son objectif général et sa principale

mission.

2- Historique a- Création et rôle

Le FID est institué en 1993 sous tutelle de la Primature pour gérer le

financement de développement venant de la Banque Mondiale. Il est une agence

d’exécution de l’Etat ayant pour mission d’assurer le financement des projets

Communautaires. Dans ses activités, le FID joue effectivement le rôle de bailleur de

fonds en tant qu’organisme de financement ; il accompagne ses financements de

plusieurs formes d’appui technique et socio organisationnel au niveau des

associations des bénéficiaires, de la cellule communale de projet et au niveau même

de la commune d’intervention. Dans des projets nécessitant un niveau assez élevé

de technicité, comme dans le cas de la construction de pistes rurales, le FID joue le

rôle de maître de l’ouvrage délégué de la commune bénéficiaire.

b- Evolution Le contrat de financement avec la banque a évolué depuis la première

signature jusqu’à maintenant, d’où les appellations successives de FID I jusqu’au

FID IV ou Projet de Développement Communautaire: PDC.

Le tableau suivant nous donne un résumé de l’évolution du projet FID depuis

sa mise en vigueur:

Page 24: projets de développement local Cas de la construction des

17

Tableau 2: Evolution du crédit FID

Désignation FID I FID II FID III FID IV

Montant de

crédit

10 millions

US$

34 millions

US$

(137,5 milliards

FMG)

33 millions

US$ (137,5

milliards FMG)

137 millions

US$

(878 milliards

FMG)

Numéro du

crédit

2778 MGA 3198 MGA 3498 MGA

Démarrage 1993 1995 Sept. 1999 nov. 2001

Clôture 1995 1998 Juin 2003 déc. 2006

Existence de

crédit

additionnel

Non Appelé FID Jusqu’en juin

2008

Modalité de

financement

de sous projet

PC MOD PCCO / PCC PCCO /PCC

Réalisation 264

Infrastructures

de base dont :

86 écoles

24 AEP

43 MPI

1 259 pistes

et ponts

687

Infrastructures

de base dont :

86 écoles

9AEP

49 MPI

76 marches

1122 piste

et ponts

1239

Infrastructures

de base dont:

489 écoles

166 CSB

80 AEP

169MP1

84 marchés

191 pistes et ponts 05 bassins

versants et digues de protection 55 autres

4856 Infrastructures 12FDC 3269

protections sociales 984 PCD 2903

formations 930 IEC

Source : investigation personnelle, 2017

Page 25: projets de développement local Cas de la construction des

18

3- Raison sociale a- Statut juridique

Le FID est une association sans but lucratif dont l’organisation et le

fonctionnement, sont fixés par le statut, en date du 8 janvier 1993, amendé le 1er

août 1996 et le 14 décembre 2000. L’association FID est reconnue d’utilité publique

par décret n°91044 en date du 27 janvier 1993.

b- Coordonnées Siège : Ouest Ambohijanahary Antananarivo 101- Madagascar

Téléphone : 22 361 50/ 22 361 97/22 342 36

Téléfax : 22 336 06

Site web officiel : www.fid.mg

II- Organigramme du FID

1- Le Conseil d’Administration et la Direction Générale a- Conseil d’Administration

Le FID est administré par un conseil de 6 membres disposant de pouvoir de

délibération et de vote. Le conseil est présidé par un représentant de l’Etat désigné

par le Premier ministre. Les séances de travail du conseil sont assistées de droit par

le Directeur Général, mais ce, parmi toutes les attributions du Conseil

d’administration du FID, en voici quelques-unes :

- Nomination du Directeur Général et définition de ses conditions de travail et de

sa rémunération.

- Approbations diverses: Règlement intérieur, organigramme, modalité de

fonctionnement, convention avec l’Etat, projets à réaliser,

- Prise de décision sur les activités de l’association, l’ouverture d’une agence

décentralisée, la modification du manuel de procédure,

- Suivi, contrôle et évaluation des activités: Adoption de programme d’activité et du

budget, bilan et rapport périodiques, convocation de l’Assemblée Générale,

fixation de l’ordre du jour et exécution des décisions.

b- La Direction Générale La Direction Générale du FID comprend 4 directions organisationnelles dont:

La Direction du Renforcement de Capacités et de l’Appui à la

Décentralisation. Elle est divisée en deux services composés de service :

Page 26: projets de développement local Cas de la construction des

19

Renforcement de Capacités et Service Appui à la Gouvernance Locale.

La Direction Technique regroupe les techniciens formés des ingénieurs

en BTP et des ingénieurs environnementalistes

La Direction Réponses aux Chocs met en œuvre les projets de

Protection Sociale ainsi que différents travaux de Réhabilitation et de reconstruction.

La Direction Administrative et Financière assume les fonctions

classiques de l’administration et de la logistique, des finances et de la comptabilité.

En plus, il met en œuvre les procédures de Passation de marché au sein de la

direction générale du FID

Ci après l’organigramme ramifié du FID :

Page 27: projets de développement local Cas de la construction des

20

Figure 1:Organigramme de la Direction générale du FID Source : FID, 2017

Directeur

général

Directeur de la

qualité

Secrétaire

Auditeurs

internes

Chef

d’unité

relation

extérieures

Chef d’unité

système

d’information et

suivi évaluation

Passation de

marché

Directeur

administratif et

finance

Chef

de

service

Admin

istratif

Chef de

service

Environ

nement

Directeur

réponses

Aux chocs

Chef de

service

Protecti

on

social

Chef de

service

Réhabilit

ation et

construire

Directeur

technique

Chef

service

Ingénie

rie

Chef de

service

Environn

ement

Directeur de

renforcement de

capacité et de l’appui à

la décentralisation

Chef

service

renforceme

nt de

capacité

Chef

service

d’appui à

la

Gouvern

ance

Page 28: projets de développement local Cas de la construction des

21

2- La Direction Inter- régionale Antananarivo

La Direction Inter Régionale du FID à Antananarivo couvre tout le territoire

provincial d’Antananarivo. Mais, en réalité, elle assure aussi la gestion des sous

projets des régions Melaky et ce de Marolambo, en plus de celle des 4 régions de

cette province : Analamanga, Itasy, Bongolava, Vakinankaratra.

a- Les différents services Plusieurs services assurent la bonne réalisation des sous projets FID dans

ces CTD:

i. Le Service Administratif et Financier

Il assure les fonctions de l’administration des moyens mis à la disposition de

Direction Inter Régionale : humains, matériels et financiers. En effet, le service gère

le personnel, la logistique et les finances.

ii. Le Service Informatique

La Direction Inter Régionale est dotée d’un service informatique qui assure

l’entretien informatique de toute la direction mais aussi il est le garant du traitement

numérique des données du FID inter régionales ainsi que l’archivage de ces

données.

iii. Le Service Technique Il est composé des ingénieurs qui travaillent étroitement avec les Bureaux

«étude en BIP et les Partenaires Relais en BTP » dans les études de faisabilité et les

réalisations techniques des projets, et veillent à la conformité technique des

infrastructures.

Le FID respecte les normes environnementales en matière de projet. C’est

pourquoi, les projets FID sont soumis à des études «impact environnemental ». Ils

sont suivis et contrôlés, à cet effet, par des ingénieurs environnementalistes.

b- Le Service Renforcement de Capacité et Appui à la Décentralisation: (SRCAD)

Dans ses attributions de renforcer la capacité des acteurs locaux et «appuyer la

mise en place de la décentralisation, les activités du SRCAD comprennent beaucoup

de formations des acteurs locaux et des appuis réels en socio organisation de projet

de développement communautaire. Il se fait relayer par des partenaires qui assurent

une présence continue et en temps réel auprès des acteurs de CTD, des

bénéficiaires tout au long du projet.

Page 29: projets de développement local Cas de la construction des

22

i. Missions:

Le Service a pour mission principale de former les collectivités décentralisées,

bénéficiaires de projet à sa gestion efficace. Pour cela, le FID laisse aux

bénéficiaires de mener eux même leur projet en leur donnant des formations

pratiques, des appuis organisationnels voire même de l’assistance permanente. Ces

fonctions sont assurées par le SRCAD en particulier avec participation fréquente des

autres services (Service Administratif et Financier, Service Technique)

ii. Intervention du FID dans la gestion de projet communautaire Pour assurer ses missions de renforcement de capacité et appui à la

décentralisation, le service est doté de socio organisateurs, chargés de projet,

réalisation de toutes les procédures au sein du FID, formation et appui au niveau des

bénéficiaires. L’organisation du projet est autant de missions pour ces chargés de

projets. L’assistance permanente, auprès des bénéficiaires des projets FID, est

confiée à des partenaires relais qui assurent la sensibilisation des bénéficiaires dans

la réalisation de leurs apports, l’entretien d’infrastructures. Ces Partenaires Relais

représentent le FID de façon permanente auprès des acteurs du projet et résolvent

les difficultés que ces acteurs rencontrent pendant l’absence des socio organisateurs

FID.

Page 30: projets de développement local Cas de la construction des

23

Figure 2:Organigramme du FID, Source : FID, 2017

Responsable

, Administratif et

logistique

Chef de service

renforcement

capacités et d’appui à

la décentralisation

Chef de

service

Technique

Chef de service

suivi évaluation

et système

Chef de service

financier et

comptable

Directeur inter-

régionale

Secrétaire

de direction

Socio-

organisa

teur

Formate

ur

Environnem

entaliste

Compta

ble

Financie

r

Ingénie

urs

Informat

ion

Page 31: projets de développement local Cas de la construction des

24

III- Classification des projets de développement FID

Les projets de développement entrepris par FID sont classés et groupés selon

des critères et des nomenclatures appropriés, et définis dans le Manuel de

Procédures.

1. Le PDC : Projet de Développement Communautaire

Le quatrième FID est appelé Projet de Développement Communautaire.

a- Définition Le projet de développement Communautaire est constitué par un ensemble

d’activités, de fournitures, d’infrastructures de base socio-économiques pour

améliorer la productivité et la compétitivité de l’économie rurale.

i- Objectif Il a pour objectif d’améliorer l’accès de la population aux infrastructures de

base. En outre, le PDC se veut aussi « améliorer la qualité » de service fourni à

travers la fourniture de ces infrastructures de base en renforçant la capacité des

bénéficiaires dans la gestion, le suivi, l’évaluation et l’entretien de ces infrastructures.

ii- Projet éligible

Les projets réalisés dans le PDC sont : la construction de pistes rurale, de MPI,

de marchés, de CSB, d’écoles, de bâtiments publics, ainsi que les projets

d’adduction d’eau potable.

b- Composante

Le Projet de Développement Communautaire (PDC) comprend trois

composantes principales :

i- PC: Projet Communautaire Les projets communautaires peuvent être des investissements à caractère

durable pour des biens immobiliers comme des constructions ou réhabilitations

d’infrastructures sociales ou économiques. Ils peuvent aussi se présenter sous forme

d’activités limitées dans le temps permettant de valoriser l’utilisation de ces

infrastructures ou contribuant au développement économique et social des

groupements communautaires.

Ils sont appelés « Projets communautaires» car ils doivent avoir pour

bénéficiaires des communes ou communautés par opposition à des individus, ou

faciliter la réalisation de l’objectif d’amélioration des conditions de vie de la

population rurale.

Page 32: projets de développement local Cas de la construction des

25

ii- FDC: Financement Direct des Communes Le Financement Direct des Communes est un transfert des fonds directement

aux communes pour leur permettre de réaliser des projets et activités prioritaires de

leur Plan Communal de Développement (PCD). Etant une expérience pilote, le FDC

fait l’objet de suivi et d’évaluation rapprochés. Le FDC est destiné aux communes

rurales, et une des critères d’éligibilité de ces Communes est le respect de leurs

engagements antérieurs pour le fonctionnement et l’entretien des projets financés

par le FID, et ce, en plus des conditions communes avec les PC.

iii- RC: Renforcement de Capacité

Cette composante recouvre essentiellement des activités de formation au profit

de personnes et entités des secteurs public et privé ainsi que de la société civile qui

englobe aussi les activités d’Information, d’Education et de Communication au profit

de l’ensemble de la population ou de certaines catégories d’habitants (comme les

membres de l’association des bénéficiaires).

Les autres classifications

En réaction aux différents évènements qui ont touché beaucoup plus les

populations vulnérables, le FID a accordé un financement pour répondre à ces chocs

sociaux, politiques et économiques ainsi que pour réparer les dégâts cycloniques.

a- Réponses aux chocs et dégâts cycloniques

i- Définition

Il s’agit de secours après les chocs dus aux évènements de 2002 à

Madagascar ainsi que des dégâts des cyclones comme Elita et Gafilo.

ii- Objectif Cette composante a pour objectif d’amortir les effets désastreux de ces

évènements, en finançant la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures de

base socio-économiques. Parmi les projets éligibles, il y a la reconstruction des

bâtiments : Ecole ou CSB.

b- Projet Social :Haute Intensité de la Main d’œuvre (HIMO) Cette composante est appelée projet social car il s’agit réellement des actions y

afférentes.

i- Définition HIMO ou Haute Intensité de la Main d’œuvre réalise des mini projets au niveau

des quartiers. La population est appelée à réaliser des travaux d’intérêt général dans

Page 33: projets de développement local Cas de la construction des

26

leur localité contre des salaires en natures constitués essentiellement par des vivres

et des PPN.

ii- Objectifs Le Projet HIMO est une action sociale qui vise à donner des aides physiques

aux populations pauvres. Les travaux réalisés à cet effet constituent une contrepartie

pour ne pas habituer la population à ces dons

.

Page 34: projets de développement local Cas de la construction des

27

Chapitre 3 : La Région ITASY La région est l’un des échelons territoriaux du découpage juridique de l’espace

national. Elles jouent un rôle primordial dans la planification et dans l’aménagement

du territoire. Leur impact sur le développement local est réel.

La région s’affirme dans les faits comme l’échelon de référence du

développement, comme niveau administratif de coordination et d’action.

L’intervention économique locale est donc considérée comme étant de la

compétence de la Région, à laquelle les Communes et les Fokontany auront

vocation à s’associer.

I- Présentation générale de la région ITASY11

Le processus de décentralisation, que l’Etat malagasy entame actuellement, a

fait naître 22 régions administratives, dont l’ITASY.

1. Origine de la Région En effet, le nom attribué à la région désigne un lac qui se trouve même au

centre de gravité de Madagascar. C’est un lac très riche, arrosant une partie de la

région.

a- Historique Avant la mise en place actuelle des collectivités territoriales décentralisées, il y

avait plusieurs formes administratives qui prenaient toujours Miarinarivo comme

centre.

En effet, dans l’histoire, Miarinarivo était successivement Chef-lieu de Cercle

Militaire (1989), Chef-lieu de la Province de l’ITASY (1905 à 1947), Chef-lieu du

District de Mamolakazo (en 1947), Chef-lieu de la Préfecture d’ITASY (en 1960).

Il y avait aussi l’appellation « Moyen Ouest » qui englobe la partie formée des

anciens Fivondronana suivants: Arivonimamo, Miarinarivo, Tsiroanomandidy,

Soavinandriana et Fenoarivo Be. Mais le Moyen Ouest reste un regroupement

officieux et disparaît définitivement lors de la mise en place de la Région. 11 Plan Régionale de développement corrigé de l’Itasy

Page 35: projets de développement local Cas de la construction des

28

b- Contexte politique Par le biais du processus de décentralisation actuelle qui subdivise

Madagascar en 22 Régions, l’ITASY, avec sa superficie de 6 727 km2, est la plus

petite région de Madagascar. Elle est formée de trois Districts dont: Arivonimamo,

Miarinarivo et Soavinandriana regroupant 54 communes et 513 Fokontany

(source :Direction de l’administration du territoire, 2017). Elle est dotée de la

présence effective des STD de l’Etat dont les différents représentants des ministères.

2. Situation géographique

La Région ITASY, du point de vue de sa position géographique, est très

privilégiée : presque au centre de la Province d’Antananarivo et de Madagascar.

a- Délimitation: Située sur les Hautes terres centrales de l’Ile, la Région ITASY se situe presque

au centre de la Province d’Antananarivo. Elle est délimitée:

- au Nord-est, par la Région ANALAMANGA,

- au Nord-Ouest et à l’Ouest, par la Région BONGOLAVA,

- au Sud et Sud-est, par la Région VAKINANKARATRA.

Ci après l’organigramme de la direction inter régionale Itasy :

Page 36: projets de développement local Cas de la construction des

29

Figure 3: Organigramme de la direction inter régionale ITASY

Source : Plan Région de développement corrigé de l’ITASY, 2017

Environnementaliste Ingénieurs Socio-

organisa

teur

Formateur

Responsable

Administratif et

logistique

Directeur inter-

régional

Secrétaire de

Direction

Chef de service de

renforcement de

capacité et d’appui à

la décentralisation

Chef de

service

Technique

Chef de service

suivi-évaluation

et système

Chef de service

financier et

comptable

Comptable Financier Information

Page 37: projets de développement local Cas de la construction des

30

b- Caractéristiques i- Le relief

L’un des aspects physiques qui caractérise, ITASY, est sa richesse en lacs.

La Région bénéficie, en effet, d’un important réseau lacustre dont l’inventaire établi

jusqu’à présent fait état de 51 unités qui se répartissent dans les trois districts

administratifs. Elle est aussi formée de relief varié dont;

À l’Est, les piedmonts de l’Ankaratra constituant des massifs aux versants

convexes qui retombent sur des vallées de largeur variable.

Au Centre, les hauts massifs sont caractérisés par un relief très accidenté aux

pentes très fortes et à vallées très encaissées.

Et à l’Ouest, le complexe du lac ITASY offre dans sa partie occidentale un relief

plus aéré avec des plaines et des vallées plus larges.

ii- Le sol Trois types de sols caractérisent la Région ITASY. Ils sont classés selon les

ensembles topographiques locaux et en fonction de leurs aptitudes agronomiques:

- Les sols d’alluvions, ou « baiboho », aux aptitudes culturales élevées sur les

berges du lac ITASY et le long des larges vallées d’Analavory et d’Ifanja.

- Les sols volcaniques fertiles des secteurs de Soavinandriana et du Sud

d’Analavory.

- Les sols ferralitiques, aux fertilités médiocres, des massifs dégradés.

iii. Le Climat Sur ce plan, I’ITASY présente deux grandes saisons dont une saison

pluvieuse de novembre à mars et une saison sèche pour les autres mois de l’année.

On peut dire que la région comporte deux parties quant au climat. Les parties Est et

centrale s’apparentent aux climats des hautes terres: plus froides que la partie

occidentale.

3. La population Structurellement, l’économie de la Région est marquée par la prédominance du

secteur rural, c’est-à-dire des activités agricoles et d’élevage. La population de cette

région a donc une vocation agricole héritée du passé.

Page 38: projets de développement local Cas de la construction des

31

a- Nombre de la population

Selon le « Plan Régional de Développement de l’ITASY », la population totale

est estimée à 561 489 habitants en 2000. En 2004, selon la même source, elle était

723.893 habitants. Ce qui permet de ressortir un taux d’accroissement naturel de

3,3% plus élevé que la moyenne nationale qui est de 2,7%.

b- Une idée de la pyramide des âges

Cette population est repartie comme suit en fonction de l’âge:

• Plus de 18% des habitants ont moins de 5 ans,

• 55% moins de 20 ans,

• 5,7% seulement plus de 60 ans.

c- Densité et répartition spatiale Moyennant une population totale de 723.893 habitants pour 6 727 Km2, ITASY

est parmi les régions qui connaissent une très forte densité puisqu’elle est de l’ordre

de 107,6 hab. /km2, alors que la moyenne nationale n’est que de 16 hab. /km2

La répartition de cette population est toutefois marquée par une dissymétrie très

nette entre:

- D’une part, le Centre qui est relativement peu peuplé,

- D’autre part, l’Est et l’extrême Ouest qui enregistrent des densités humaines

élevées.

L’existence des conditions naturelles trop rudes, presque inhospitalières, freine

considérablement l’installation des familles sur le secteur central de la Région. Par

contre, la forte concentration des populations est liée à la fertilité des sols et à la

présence de centres urbains.

4. La situation économique a. L’agriculture

L’agriculture occupe plus de 85% de la population active. Appuyés par les

produits de la pêche continentale (lac ITASY et autres lacs), ceux des activités

agricoles assurent les principaux échanges avec les autres localités, notamment

Antananarivo.

La Région ITASY est caractérisée par la prédominance de la riziculture, ce qui

n’exclut pas les autres activités culturales. En effet, il y est possible de pratiquer à la

fois la riziculture irriguée, les cultures de maïs et d’arachides ainsi que certaines

cultures tempérées: fruits, pomme de terre et divers légumes.

Page 39: projets de développement local Cas de la construction des

32

i- La riziculture La riziculture, sous ses deux formes actuelles (pluviale et irriguée) apparaît

partout dans la Région ITASY. Presque partout, les travaux rizicoles se font

manuellement, et les problèmes de maîtrise d’eau entravent sérieusement

l’amélioration de la production. Le riz, connaît un rendement moyen de 3 t/ha. Dans

les bonnes conditions: maîtrise parfaite de l’eau et utilisation de fumure, il peut

atteindre facilement les 3,5 t/ha.

ii- Les autres cultures On rencontre fréquemment dans la région des cultures de manioc, de maïs,

de pommes de terre et de patates douces. La région abrite aussi des cultures à

destination spéculative comme le haricot, le haricot vert, la tomate, l’ananas et le

cornichon.

b. L’élevage Les activités d’élevage constituent aussi une des bases de l’économie rurale

de l’ITASY. Il s’agit de l’élevage bovin, de l’élevage porcin et de l’élevage des

volailles. On rencontre également, au niveau de certaines familles, des aptitudes

traditionnelles pour l’élevage des vers à soie.

i. Elevage bovin

L’effectif bovin, inégalement réparti dans la région, recensé (source PRD

Itasy, année 2004) est de 191 297 têtes de zébus. Parmi cette répartition, il y a des

pratiques extensives et Semi extensives mais aussi des élevages laitiers qui se

concentrent surtout aux alentours des villes.

ii. Elevage porcin L’élevage porcin est répandu sur tout le territoire régional avec toutefois une

certaine concentration dans les localités sises aux alentours des villes, ainsi que

chez les Communes rurales de Mahavelona et d’Amberomanga.

Comme dans le cas d’Elevage bovin, on rencontre des pratiques extensives et

semi extensives dans l’élevage porcin.

iii. Elevage de volailles Ces dernières années, l’élevage des volailles a connu un développement

palpable en raison de la propagation de l’épidémie de peste porcine africaine. A

l’aide d’un total de 689 975 volailles (année 2004), de gros et petits éleveurs

s’adonnent de plus en plus à l’aviculture (poules pondeuses, poulets de chair,

Page 40: projets de développement local Cas de la construction des

33

canard, etc.). Mais la race locale est la plus répandue et en général, l’élevage est de

type familial.

iv. Elevage de ver à soie La Région ITASY est la plus favorisée en matière d’activité séricicole: soie

sauvage et soie domestique. Cette activité est en cours de relance dans la Région

après être laissée dans l’ombre à cause de la concurrence avec les produits

importés.

c. Les autres activités i- Activités de pêche

La région ITASY renferme un atout considérable en matière de pêche

continentale en raison de ses nombreux lacs et de certains cours d’eau poissonneux.

Les pratiques sont quasi traditionnelles.

ii- Exploitation minière La collecte de pierres précieuses se fait de façon individuelle et anarchique et

non contrôlée. On rencontre aussi un gisement d’aragonite dans la Région ITASY.

iii- Ecotourisme Les potentialités touristiques et éco-touristiques de l’ITASY sont liées à son

histoire et surtout à sa géographie. La Région renferme plusieurs sites touristiques

formés des collines sacrées, des lacs et des sources thermales. Ces sites sont sous

exploités et font l’objet d’une recherche spéciale pour les rentabiliser.

II- Les infrastructures de développement de la Région ITASY 1. Les infrastructures éducatives

La région est dotée de 1 078 établissements éducatifs publics et privés, tous

niveaux confondus, dans l’enseignement général. Au niveau de l’enseignement

technique, elle n’a qu’un seul établissement technique sis à Miarinarivo.

Page 41: projets de développement local Cas de la construction des

34

Tableau 3: Situation des infrastructures éducatives dans la Région ITASY

District Presco EPP CEG LYCEE TECHN

Pub Priv Pub riv Pub Priv Pub Priv

Arivonimamo - 208 172 15 16 2 5 - -

Miarinarivo 10 154 204 11 12 1 2 1 -

Soavinandriana - 145 104 11 12 1 3 - -

Région ITASY 10 507 480 37 40 4 10 1 -

Source : Région ITASY (2017) a- Répartition inégale

L’analyse des données de ce tableau nous permet de relever que ces

établissements se répartissent inégalement à travers le territoire régional: 38% à

Arivonimamo, 36% à Miarinarivo, 26% à Soavinandriana.

b- Importance du secteur privé

Les écoles privées demeurent omniprésentes dans la région. Leur contribution

dans le développement de l’enseignement est très appréciée et devrait être soutenue

par la Région. En effet, les établissements privés représentent 49% du total régional.

2. Les infrastructures sanitaires

Le tableau ci-dessous indique le nombre et le niveau des infrastructures de

santé disponible dans la Région ITASY.

Tableau 4: Situation des infrastructures sanitaires dans la Région ITASY

District CSB 2 CSB 1 CHD

1

SSD PHARMACIE

Pub Priv Pub Priv Priv phacom dépôt

Arivonimamo 20 13 8 1 - 1 1 1 5

Miarinarivo 14 4 9 3 1 - - 24 14

Soavinandriana 14 - 4 - 1 1 - 1 11

Région Itasy 48 17 21 4 1 2 1 26 30

Source : Région ITASY (2017)

a- Une importante couverture en infrastructures sanitaires Le tableau fait dégager que les centres médicaux publics de tous les niveaux

existent dans la Région. II y a 48 centres publics de santé de base et 17 autres

centres privés, soit en moyenne plus d’un centre par commune : 65 centres de santé

de base pour 51 Communes.

Page 42: projets de développement local Cas de la construction des

35

b- Répartition inégale On remarque que 43% de ces formations sanitaires sont concentrées dans le

District d’Arivonimamo qui compte d’ailleurs le plus de population et de commune. Le

District de Soavinandriana est le moins doté avec un taux de couverture de 20%.

3. Les infrastructures de communication a- Les services postaux

La Région ITASY est bien desservie en service postal jusqu’au niveau des

communications rurales. Ces services varient de la vente de timbre, de la distribution

des courriers jusqu’au service complet comme le cas de la poste à Miarinarivo. Ils

assurent par conséquent, la communication entre les villages et les villes de la

région. Dans certaines localités, ce sont surtout les infrastructures routières qui font

défaut et cela affecte négativement la communication et le bon fonctionnement de

ces services postaux.

b- La télécommunication

La possibilité de se raccorder au réseau téléphonique fixe couvre plusieurs

localités:

Arivonimamo, Imerintsiatosika, Miarinarivo, Analavory, Soavinandriana,

Ampefy.

Les opérateurs de téléphonie mobile : Orange et Airtel, commencent aussi à

couvrir la Région. En réalité, au niveau des télécommunications, un énorme

déséquilibre subsiste entre les milieux rural et urbain, et avec le problème

d’enclavement physique, le milieu rustique se trouve de plus en plus isolé.

c- Les sources d’information L’ITASY est bien approvisionnée en matière d’information. En effet, la

population peut bien capter la radio nationale une fois qu’elle possède le matériel et

les batteries ou l’électricité. Il en est de même pour la Télévision nationale. En plus,

la population peut capter aussi quelques radios et télévisions privées qui y sont

fonctionnelles.

Les journaux d’information écrits arrivent en temps réel entre les mains de la

population vivant aux alentours de la Route nationale 1, étant donné d’une part la

proximité d’Antananarivo mais aussi et surtout de l’existence des moyens de

transport assurant tous les jours l’acheminement de ces journaux. Ceci est dû en

grande partie au très bon état de cette route nationale et des autres pistes rurales.

Page 43: projets de développement local Cas de la construction des

36

4- Les autres infrastructures a- L’électricité

La JIRAMA assure la distribution d’électricité dans la Région et une bonne

partie de l’ITASY partage la même source énergétique que la capitale. A part les trois

districts qui sont dotés d’électricité depuis longtemps, l’électrification de la Région

ITASY se concentre surtout le long de la RN1 : d’Ambatomirahavavy à Analavory. En

effet, tous les villages avoisinant cette route nationale ont accès à l’électricité.

b- -L’adduction d’eau potable L’alimentation en eau potable de la région est assurée soit:

- par un réseau de distribution de la JIRAMA (1191 abonnés Miarinarivo,

Soavinandriana, Analavory).

- par des bornes fontaines (nombre: 92) réalisées par des projets ou ONG dont

plus particulièrement SAF FJKM, FIKRIFAMA, CARITAS, PAAP, PNUD/FAO.

Les ONG ont rendu possible l’adduction en eau potable de la majorité des chefs-

lieux de Commune (28 chefs-lieux) ainsi que de certaines localités rurales. Ces

infrastructures permettent l’implantation des établissements sanitaires et scolaires

ainsi que l’amélioration de l’état sanitaire de la population.

c- Les infrastructures de sécurité

Une partie de la Région ITASY est classée « zone rouge » à cause de l’insécurité

qui y règne. Les infrastructures demeurent encore insuffisantes pour assurer la

sécurité de toute la population surtout en milieu rural.

d- Les infrastructures socio sportives

En infrastructures socio sportives, la région dispose de 6 centres de lecture dont

les CLAC (Centre de Lecture et d’Animation Culturelle) dans chaque chef-lieu de

district. Les terrains de sports abondent à l’exception notable aussi du district

d’Arivonimamo qui se trouve moins doté en infrastructures sportives.

e Les infrastructures de transport Les infrastructures de transport qu’on rencontre dans I’ITASY sont constituées

par les RN, RIP et pistes communales. La Région disposait avant d’un aérodrome

dont la réouverture est prévue dans les prochaines années. Etant donné la présence

des cours d’eau et des lacs, le transport fluvial assure une partie des déplacements

mais cela dans des proportions négligeables. L’analyse de cette infrastructure

routière fera l’objet de la troisième étape de ce chapitre de présentation de la Région

ITASY.

Page 44: projets de développement local Cas de la construction des

37

1. Classement des principaux axes routiers Selon la zone de planification de Miarinarivo, le réseau routier, qui quadrille

ITASY, est estimé environ 829 km se répartissant comme suit :

264 km de routes nationales (RN) bitumées et en terre,

113 km de routes d’intérêt provincial (RIP) ou pistes non classées d’accès

permanent,

452 km de pistes d’accès saisonnier ou difficilement praticables.

a. Les Routes nationales L’ITASY possède 2 routes d’intérêt national de longueur totale de 264 km.

i. La RN1 La route nationale 1 relie Antananarivo au chef-lieu du Bongolava:

Tsiroanomandidy, et sert ainsi d’axe principal pour la Région ITASY. En parfait état,

la route nationale 1 qui dessert la région ITASY comprend 96 km bitumée et 70 km

en terre dont une bonne partie est devenue impraticable toute l’année.

Pour combler cette lacune de la RN1, la RN1 bis assure la circulation étant

donné son état parfait.

ii. La RN 43 La RN 43 relie Analavory, partie très productive de la région à Ampefy et

Soavinandriana qui sont tous autant de zones productives que d’attrait touristique à

haute potentialité. Cette RN 43, d’Analavory à Faratsiho, présente une moitié en

parfait état qu’il faut entretenir périodiquement pour assurer la dureté, et une moitié

qui attend de grands travaux pour être praticable. Cet axe desserve une zone

agricole très productive dont les potentialités obligent tout responsable de trouver

une solution rapide pour la désenclaver.

Le tableau suivant donne une idée générale de la répartition de la route

nationale dans la région ITASY.

Page 45: projets de développement local Cas de la construction des

38

Tableau 5: Les routes nationales de la Région ITASY

Axe Espèce Liaison Long Etat actuel

RN1 Bitumée Ambatomirahavavy-

Ambatondramijay

96 Parfait

RN1 En terre Mbatondramijay-Ambalanirana 47 Saisonnière

RN1 En terre Ambalanirana-Amboara poteau 23 Saisonnière

RN

Bis1

Bitumée Ambatondramijay- Akadinondry

Sakay

38 Parfait

RN43 Bitumée Analavory –Ampefy –

Soavinandriana

30 Parfait

RN43 En terre Soavinandriana – Andoharina 30 Impraticable

points noirs

Source Subdivision des travaux publics de Miarinarivo (2017,)

b. Les Routes d’intérêt provincial (RIP) Les routes d’intérêt provincial sont en majorité impraticables toute l’année sauf

celles qui viennent de faire l’objet d’une reconstruction ces dernières années.

i- Les RIP impraticables et abandonnées Elles relient des communes rurales à plus ou moins importantes envergures.

Elles sont toutes en terre et cela ne favorise pas une durabilité et une résistance par

rapport à la réalité qui les attend: pluies saisonnières, charge importante à cause des

camions qui transportent des produits locaux. En plus, ces routes Provinciales qui

sont devenues impraticables n’ont connu aucune forme d’entretien, ce qui a accéléré

leur dégradation. Certaines ont été abandonnées car d’autres issues plus praticables

se présentent aux usagers.

ii- Les RIP praticables Ces routes en terre présentent la caractéristique commune d’être

nouvellement reconstruites. En terre elles doivent affronter le sort de toutes les

routes communales ou provinciales: elles doivent supporter des charges importantes

pendant la saison sèche et doivent subir ensuite les méfaits de l’eau pendant la

saison de pluie. Un sérieux entretien s’impose et il reste à savoir comment l’assurer.

Voici un tableau qui fournit des renseignements sur ces routes d’intérêt

provincial reliant les villages producteurs de la Région ITASY.

Page 46: projets de développement local Cas de la construction des

39

Tableau 6: Les routes d’intérêt provincial de la Région ITASY

Routes d’intérêt provincial

RIP Aspect Liaison KM Etat actuel

RIP 71 En terre Imeritsitosika –ambohimandry –

ambohindrapando-miantsoarivo -

behenjy

- Impracticable

RIP 83 En terre Ambatofolaka –mandiavato 18 practicable

RIP 84 En terre Arivonimamo–Amboanana –

antombolo-Ambatomanga–

Ambohimasina–Ambohitramo-

Arivonimamo

- Practicable

Impracticable

RIP 85 En terre Imeritsitosika-morarano –Antambolo-

Ambatomanga –Ambohimasina –

Ambohitramo –Arivonimamo

- practicable

Impracticable

RIP 92 En terre Miarinarivo –Manazary 16 practicable

RIP 93 En terre Alakamisy –Andolofotsy 18 practicable

RIP 93 bis En terre Analavory –Ansibe ifanja 19 practicable

RIP 94A En terre Miarinarivo-Ambatomanjaka –

firavahana

79 Practicable 4*4

RIP 95 En terre Tranovy-zoma /soavimbazaha –

bealoka

31 practicable

RIP 97 En terre PK19 de RIP94-filofa ifanja 15 Abandonné

RIP 98 En terre Manazary –ankorondrano 26 Impracticable

RIP 99 En terre Manazary- amboniasy ilot sacré 14 Impracticable

RIP 101 En terre Mandiavato –mahabo 19 Impracticable

RIP 102 En terre Ampefy–ambatomitsangana- tsiafakafo

– marofotsy -ankarana

19 Impracticable

RIP 103 En terre Garabe – antanetibe –

Antanetibe-soavinandriana

Soavinandriana-mananasy –

20

29

- praticable

-Impraticable avec

point noire

Page 47: projets de développement local Cas de la construction des

40

mahavelona -mahasolo 55 -saisonnière 4*4

RIP 104 En terre Mananasy-andranomafana 14 Impracticable

RIP 105 bis En terre Mahavelona –ankisabe 22 practicable

RIP 106 En terre Soavinandriana–masindray-

mandiavato

14 Impracticable

Source : Subdivision des Travaux Publics de Miarinarivo (2017)

c. Les pistes rurales Il faut dire que ces pistes rurales constituent les principaux axes de

communication dans le milieu rural. Les piétons et les charretiers participent

activement à leur utilisation.

Les camionneurs et les collecteurs arrivent à franchir ces pistes jusqu’au

dernier recoin de la région, en saison sèche pour acheter des produits locaux. Mais

cela ne favorise pas les producteurs : leurs produits sont vendus à des prix très bas

et ils n’ont pas le choix dans la vente, ni dans la formation de prix. Ces pistes

nombreuses, reliant des Fokontany et des Communes rurales, construites par la

population locale et réparées par elle-même. Nous en présentons quelques-unes

dans le tableau suivant :

Tableau 7: Quelques pistes de désenclavement de la Région ITASY

PISTES

PISTE Aspect Liaison Km Etat actuel

PISTE En terre Vohimarina-Ambatoasana-

Tamponala 30 Saisonnière

PISTE En terre Ampary- Ankaranana 25 Saisonnière

PISTE En terre Soavinandriana- Dondona 25 Saisonnière

PISTE En terre Antanetilava 4

PISTE En terre Imerintsiatosika –

Mahitsiarivo

4

Source : subdivision des Travaux Pulics de Miarinarivo, 2017 2. Profil de la région en fonction des infrastructures routières Le profil socio-économique de la Région ITASY se trouve fortement lié à l’état

des l’infrastructure de communication surtout la route. En effet, plus une localité est

désenclavée, plus elle connaît un niveau de développement plus important que les

autres localités.

Page 48: projets de développement local Cas de la construction des

41

a) Organisation le long des routes nationales La RN1 demeure l’artère principale de la région ITASY. Le long de cet axe est

constituée par des localités, caractérisées par la présence d’équipements et

d’infrastructures destinés à appuyer les activités sociales et économiques et à servir

la population. En effet, ces localités ont accès à l’électricité, nécessaire à la mise en

place et au développement de plusieurs activités publiques et privées. Les habitants

des localités bordant la RN1 ont aussi accès au service des téléphonies mobiles. Ce qui explique le fait qu’autour des routes nationales, les villes s’organisent et

deviennent de plus en plus importantes tant en activités économiques qu’en matière

de développement. C’est le cas d’Imerintsiatosika et d’Analavory, des communes

rurales dont le dynamisme dépasse celui des autres. Grâce à ces routes nationales bitumées, l’intégration interne et externe de la

région ainsi que la communication avec l’extérieur se trouvent assurées. Dotés d’un

réseau de transport dense, les déplacements d’une localité à une autre ne posent

aucun problème. Toute initiative d’informations et de diffusion, d’innovations peut

facilement être entreprise. Les problèmes de débouchés et l’écoulement des produits

locaux ne dépendent plus des infrastructures routières. b) Organisation des zones rurales autour des villes desservies par une

piste permanente Due à leur potentialité productive très élevée, ces villages sont desservis par des

pistes en terre plus ou moins praticables. Leur dynamisme en matière de production

agricole reste mitigé par l’absence de toute infrastructure: pas d’électricité, pas

d’infrastructures de communication. L’infrastructure de transport demeure difficile

surtout pendant la période de pluie. Les communes rurales et les localités reliées par

des pistes plus ou moins praticables restent dynamiques: les marchés y sont animés

et rassemblent beaucoup d’acteurs et les flux de produits s’intensifient. La réhabilitation et l’entretien des pistes rurales reliant celles productives

restent une solution prioritaire pour booster le développement de ces localités. Cette situation concerne les localités de la commune d’Ambatomirahavavy, les

localités sises aux alentours d’Imerintsiatosika, les chefs-lieux des communes

d’Ambohipandrano, d’Ambohimiandra et de Miantsoarivo ainsi que leurs zones

limitrophes, les chefs-lieux des communes d’Amboanana, d’Alakamisikely, de

Manalalondo et leurs proximités, les chefs- lieux des communes d’Anosibe Ifanja, de

Page 49: projets de développement local Cas de la construction des

42

Sarobaratra et d’Ambatomanjaka et leurs périphéries et enfin le chef-lieu de la

commune de Mandiavato et leurs contrées immediates. c) Des zones rurales sous équipées et enclavées

Elles comprennent les secteurs qui sont localisés dans l’extrême Sud-Ouest de

la région, l’extrême Nord et une partie du Centre (entre Soavinandriana et

Mandiavato). Ces zones présentent les parties les plus enclavées de la région.

Pourtant, elles sont loin d’être dépourvues de potentialités car disposent de larges

superficies potentiellement utilisables. Par conséquent, elles n’ont pas les minima

d’infrastructures pour assurer leur développement. Du point de vue de la croissance,

il s’agit de zones productrives, essentiellement rizicoles, et l’élevage acquiert une

grande importance. Elles deviennent inaccessibles d’un point de vue physique,

autarcique du coté économique. Toute infrastructure de développement social

présente un disfonctionnement. Les services de santé et d’éducation restent très

limités et l’insécurité y règne.

Page 50: projets de développement local Cas de la construction des

43

CONCLUSION PARTIELLE Le Développement Local est une notion assez récente dans le jargon

économique et politique. Pourtant, on assiste à une application généralisée de cette

nouvelle vision partout dans le monde, autant dans les pays riches que dans les

pays en voie de développement. A Madagascar, il est désormais piloté au niveau des Régions des projets

destinés à promouvoir le développement local. C’est parce que la région s’affirme

dans les faits comme l’échelon de référence du développement et comme niveau

administratif de coordination et d’action. La construction de pistes rurales constitue un outil économique du

Développement Local. La Région ITASY présente beaucoup de pistes à réhabiliter

pour favoriser son développement. A terme, l’avenir économique de l’ITASY se

jouera dans ces zones rurales enclavées qui pourraient subvenir aux besoins d’une

population en croissance rapide. Aussi, s’avèrerait-il urgent de mener des actions

pour les désenclaver, dont la construction et la réhabilitation des Routes d’Intérêt

Provincial et des pistes rurales, pour développer les échanges avec les localités qui

longent le cordon ombilical de la Région qu’est la RN1.

Page 51: projets de développement local Cas de la construction des

44

PARTIE II :

DIAGNOSTIC, EVALUATION ET ETUDE D’IMPACT

SOCIO ECONOMIQUE DE LA CONSTRUCTION DES

PISTES RURALES

Page 52: projets de développement local Cas de la construction des

45

INTRODUCTION PARTIELLE Le partenariat technique et financier, entre le FID et la région Itasy, s’est

manifesté sur les travaux de réfection et de construction des pistes rurales relevant

administrativement des zones : intra communale, inter communale ainsi que la

commune et la route nationale. Les maitres d’ouvrages sont les CTD et le FID ;

tandis que le maitre d’œuvre a été une MPE locale. Les travaux effectués ainsi que

la modalité de cette interaction, tant dans le domaine de l’évaluation qu’au niveau de

l’étude d’impacts, font l’objet de la présente partie.

Cette analyse, avec des chiffres à l’appui montrant la qualité et la quantité des

exécutions, se veut être rationnelle et objective en ce sens que les forces et les

faiblesses d’une telle entreprise soient évoquées d’une manière lucide pour mieux

apporter une amélioration conséquente.

Page 53: projets de développement local Cas de la construction des

46

Chapitre 4 : Diagnostic de la construction routière financée par le FID dans la Région ITASY

Dans son ambition d’être l’acteur numéro 1 du développement local, le FID

entreprend de promouvoir cet essor dans la construction de route en finançant

uniquement des réhabilitations de Piste rurale, soit des pistes intercommunales et

intra communales. Nous allons présenter, en vue d’évaluation, les projets de réhabilitation des

pistes rurales dans la Région ITASY qui étaient financés par le FID. Après une

présentation générale de ces projets, nous analyserons dans ce chapitre leur

réalisation par le FID et enfin, nous procédons au regroupement des objectifs et des

indicateurs de réalisation de ces constructions/réhabilitations de pistes rurales dans

la Région ITASY. I- Les pistes rurales financées par FID dans la région Itasy

1- Pistes intra communales

a- Imerintsiatosika – Mahitsiarivo

Cette piste relie le Village de Mahitsiarivo, Fokontany Avarabary, et le chef-lieu

de la Commune: Imerintsiatosika. Plus encore, la piste désenclave cette partie

productrice de tomates et d’autres légumes, à la route nationale, axe principal

desservant la Région ITASY. En terre, cette piste de 4,50 km de longueur coûte aux

environs de 93 649 30612 Ariary, dont 6,85% d’apport bénéficiaire et le reste, 93,15%

financés par le FID. Cette portion de piste a été réalisée en deux lots de 1,98 km plus

2,5 km. Les travaux sont menés à terme en 2005, et le deuxième lot a fait l’objet

d’une réception officielle par le bénéficiaire. b- Ambohidraisola – Antanetilava

Cette piste relie le Fokontany Antanetilava et le village d’Ambohidraisola ; ce

dernier fait partie dudit Fokontany dans la Commune Arivonimamo. En terre, cette

piste de 3 km de longueur, avec d’importants travaux d’ouvrages de franchissement

et accessoires, coûtent aux environs 71 066 287,8013 Ariary, dont 7,35% d’apport

effectif des bénéficiaires et le reste, 92,65% financé par le FID. Sur le plan

organisationnel, cette portion de piste a été réalisée en deux lots consécutifs plus

ces travaux d’ouvrages, qui ont été réalisés avec trois reprises de contrat.

12 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 93 649 306 Ariary 13 Total du décaissement FID + Apport bénéficiaire = 71 066 287,80 Ariary

Page 54: projets de développement local Cas de la construction des

47

L’ensemble des infrastructures a été remis aux bénéficiaires provisoirement en 2007

et fera l’objet d’une réception définitive en 2008.

c- Piste digue Morarano

Cette piste relie le chef-lieu de la Commune: Morarano et le pont

Tsimatahodaza sur la Rivière Ombifotsy. A part sa potentialité énorme en agriculture

et élevage (fournisseurs du marché de la capitale), cette commune abrite un site

touristique attrayant (Antongona) et développe des activités artisanales

prometteuses. En terre, la réhabilitation de cette piste de 12 km de longueur coûtait

aux environs 98 993 558,7314 Ariary, dont 3,13% d’apport bénéficiaire et le reste,

96,87% financé par le FID. Cette portion de piste a été réalisée en deux lots et les

travaux sont menés à terme en 2005. Le deuxième lot a fait l’objet d’une réception

officielle par le bénéficiaire.

2- Pistes inter communales

a- Mahavelona- Ankisabe

Cette piste relie la Commune Rurale de Mahavelona à celle d’Ankisabe. Cette

partie de la région ITASY demeure une zone potentiellement productrive mais la

dynamique des activités agricoles dépendait beaucoup de l’ouverture de la localité

sur l’extérieur. En effet, la piste relie ces deux Communes rurales, et présente une

sortie vers la RN1, en passant par la Commune Ankadinondry Sakay de la Région

Bongolava. En terre, cette piste d’environ 21 km de longueur coûtait aux environs de

275 713 588,6115 d’Ariary, dont 4,42% d’apport bénéficiaire et le reste, 95.58%

financé par le FID. Cette portion de piste a été réalisée en quatre lots de travaux

différents. Trois-quarts des lots de travaux sont menés à terme en 2005, alors que

l’Entreprise titulaire du quatrième lot rencontrait des problèmes techniques au niveau

des travaux. Cette partie demeure inachevée au moment de notre passage en août

2007. b- Amberomanga – Belavenona

Cette piste désenclave la Commune rurale d’Arnberomanga en offrant une

opportunité d’être reliée aux Communes de Mahavelona et d’Ankisabe, pour faire

sortir la production. En terre, la reconstruction de cette piste de 16 km de longueur

coûte aux environs de 279 668 858,0916 Ariary, dont 4,15% d’apport effectif des

14 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 98 993 558,73 Ariary 15 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 275 713 588,61 Ariary 16 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 279 668 858,09 Ariary

Page 55: projets de développement local Cas de la construction des

48

bénéficiaires. Cette portion de piste a été réalisée en quatre lots. Au niveau des

travaux, ii n’y avait pas de problème majeur ; et, les travaux concernant tous les lots

sont menés à terme en 2005. Ils ont été reçus définitivement par les usagers et

bénéficiaires un an après.

3- Piste reliant la Commune et la route nationale

a- Ambatofolaka — Ankaranana

Cette piste relie la Commune rurale d’Ankaranana, la partie la plus fertile de la

délimitation administrative du District de Soavinandriana, à la RN1, et le PK IO à

l’Ouest du Bourgade d’Analavory. Les travaux de reconstruction de cette piste de 17

km n’ont pas pu être menés à terme pour plusieurs raisons, dont, techniques et

organisationnelles. En fait, la MPE titulaire des travaux rencontrait un problème de

sous-évaluation de ses coûts, alors qu’elle devrait emprunter tous les engins. De leur

côté, les autorités responsables n’arrivaient pas à assurer un suivi périodique

qualitatif des travaux qui se trouvait négligé. La décision de clôturer les travaux n’est

prise qu’après un avancement technique d’en moyenne 80%17 sur tous les lots. Une

reprise des travaux restait prévue pour le premier lot, entrée Ankaranana, mais elle a

été arrêtée après une réalisation technique de 23%. Ces travaux, non achevés, ont

coûté 167 062 61118 Ariary pour le FID et les bénéficiaires, soit un niveau de

décaissement de 51% par rapport au coût total prévu du projet19.

b- Ambatofolaka - Mandiavato

Cette piste relie la Commune rurale de Mandiavato et la RNI au niveau

d’Ambatofolaka, à quelques dizaines de kilomètres à l’Est de Miarinarivo. Les travaux

de reconstruction de cette piste d’environ 23 km n’ont pas pu être menés à terme

pour des raisons de cas de force majeure. Selon les informations collectées sur

terrain, les travaux coïncidaient avec la saison cyclonique ; ce qui rendait difficile

toute activité, car il faut faire et refaire tous les travaux après le balayage de la pluie.

Les MPE titulaires des travaux se trouvaient en face d’un surcoût ; et, à la limite,

elles ont demandé de se retirer. La décision de clôturer les travaux est prise après un

avancement technique d’environ 68%20 sur tous les lots. Des reprises de travaux ont

17 Moyenne arithmétique des avancements techniques des 4 lots de travaux, respectivement ; 90%, 90%,

70% ; 70% 18 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 167 062 611 Ariary 19 Coûts du projet = Prestation Bureau d’étude + Enveloppe MPE + Apport des bénéficiaires =

327.784.458.93 Ariary 20 Moyenne arithmétique des avancements techniques des 4 lots de travaux, respectivement ; 73%, 77%,

76%, et 47%

Page 56: projets de développement local Cas de la construction des

49

été entamées, mais elles ont dû être arrêtées après une réalisation technique de

65%. Ces travaux, non achevés, ont coûté 150 080 496,6521 Ariary pour le FID et les

bénéficiaires, soit un niveau de décaissement de 72% par rapport au coût total prévu

du projet22.

21 Décaissement FID + Apport bénéficiaire = 150 080 496,65 Ariary 22 Coûts du projet = Prestation Bureau d’étude + Enveloppe MPE + Apport des bénéficiaires =

207.805.689,80 Ariary

Page 57: projets de développement local Cas de la construction des

50

Figure 4:Les axes ITASY

Fonds de carte FTM

Source : DDR ITASY, 2017

Page 58: projets de développement local Cas de la construction des

51

II- Justification de ces Projets de construction de piste Avant d’entamer l’évaluation proprement dite, nous passons en revue les

éléments qui ont justifié la réalisation de ces constructions de piste rurale et de la

place de ces projets dans le développement des localités concernées, de la région

ITASY. 1- Contexte

Même si la région ITASY reste la plus petite des 22 régions de Madagascar,

l’enclavement de plusieurs régions de ses localités la rend encore plus vaste que sa

superficie. En effet, étant une région à vocation agricole, l’ITASY regorge de

différentes variétés de culture et de produits agricoles. Au niveau de la production,

une amélioration est en train de se réaliser, augmentant encore la production. Mais

au niveau débouché et commercialisation, un déséquilibre se présente étant donné

que les zones les plus productrices demeurent difficilement accessibles, voire

inaccessibles en saison pluvieuse â tous les moyens de transport. a- Le constat

L’enclavement des zones productives entraîne des déficits

d’approvisionnement en vivre dans les grandes villes en face de surproduction dans

le milieu rural. Le marché subit en permanence la menace de fluctuation, car le

transport des produits se fait uniquement pendant la saison sèche. L’insécurité règne dans les zones enclavées, décourageant les producteurs qui

n’arrivent même pas à l’autosuffisance alimentaire, donc incapables de fournir le

marché des grandes villes. b- Les points forts du projet

La motivation de financement de projet de construction de piste rurale se

trouve renforcée par la cohésion et la solidarité de la population pour les travaux

communautaires, surtout en matière de développement local. Cela se manifeste

surtout par la réalisation des apports en nature, en industrie, et en numéraire pour la

réalisation de ces projets. Notre enquête sur terrain montre que peu de gens refusent

de participer et ce, pour des raisons politiques et non pas à cause du coût de la vie. Le projet a comme opportunité la possibilité d’amélioration de la production

grâce à l’ouverture des routes : nouveaux débouchés, amélioration des prix aux

producteurs, entrée de nouvelles techniques, impacts positifs sur la

communication,…

Page 59: projets de développement local Cas de la construction des

52

2- Objectifs du projet

Les objectifs principaux du projet peuvent se résumer en objectif d’équipement

en infrastructures structurantes, objectif social, objectif économique et objectif de

développement local. a. Objectif d’infrastructures

L’équipement en infrastructures de base, comme les routes et les pistes

rurales, s’avère prioritaire et important pour assurer la pérennisation de toutes autres

actions de développement. Comme artère de la vie économique et sociale, les routes

en bon état constituent un des services que la communauté attend du

Gouvernement, L’existence d’infrastructures routières constitue aussi un aménagement du

territoire et sera comptabilisée dans la formation de capital fixe d’une nation. b. Objectif social

L’ouverture des routes, que ce soit des pistes rurales ou des routes

nationales, favorise la circulation de la population et des biens. Lors de la construction de ces pistes rurales, les bénéficiaires participent avec

un certain niveau de travaux manuels. Il est aussi stipulé dans le contrat avec

l’Entreprise titulaire, qu’elle doit former, au moins 3 ouvriers locaux, en matière

d’ouvrages et de travaux publics pour qu’ils puissent s’y spécialiser. Effectivement, une création d’emploi, lors de ces travaux, se présente comme

une solution au problème de chômage, même si ce n’est que temporaire. La construction de ces pistes présente aussi comme objectif un meilleur accès

aux services sociaux de base tels que les centres de santé, les écoles, mais aussi et

surtout la proximité de l’administration publique. c. Objectif économique

La reconstruction des pistes rurales améliore les conditions de transport en

milieu rural, les transports de personnes et de biens. Cette réfection de piste facilitera la diffusion et la vulgarisation des systèmes

améliorés de production et va induire une nette amélioration de la productivité en

milieu rural. Grâce à ce projet, on espère améliorer le prix de tous les produits

commercialisables qui nécessitent le transport comme moyen de déplacement. A part les activités agricoles, qui se trouvent favorisées par la reconstruction

des pistes rurales, d’autres activités économiques vont se développer, procurant

Page 60: projets de développement local Cas de la construction des

53

ainsi une autre source de revenu pour les ruraux: activités touristiques, activités

artisanales, le commerce, le transport, la Communication d. Objectif de développement

Moyennant la reconstruction des pistes rurales, l’accès de la population aux

services publics se trouve facilité: accès à l’éducation, au Centre de santé de base,

aux informations. Le désenclavement des zones rurales diminue l’insécurité qui

règne dans ces régions. Une fois les pistes rurales construites, d’autres projets de

développement vont se réaliser comme l’électrification et l’adduction d’eau potable. L’ouverture d’une localité attire les investisseurs et cela a des impacts positifs

sur le niveau de vie de la population. 3- Les indicateurs de vérification

L’indicateur est un signe qui permet de mesurer les résultats. Il peut être

quantitatif, facilement observable et mesurable, il est chiffré. Il peut être aussi

qualitatif, est donc constitué par une échelle de valeur qui décrit les différents

niveaux d’un fait. Plusieurs indicateurs sont à l’origine de vérification de l’effectivité

de ces projets et de leurs différents impacts. Nous les avons regroupés en trois

catégories: indicateur de réalisation, indicateur de viabilité et indicateur d’impact. a- Indicateurs de réalisation

Ce sont :

- La longueur de la piste réhabilitée: c’est la distance entre les deux localités du

projet. Pour les cas étudiés, les longueurs des pistes varient de 4km

(Ambohidraisola- - Antanetilava) ; à 22km Ambatofolaka — Mandiavato). - Les villages reliés: il s’agit du nombre et de l’importance des villages reliés

après la ‘ construction de la piste. La réhabilitation de ces pistes rurales dessert aussi

plusieurs villages entre les deux localités, maître de l’ouvrage. L’importance de ces

villages dépend du nombre de la population qui est surtout conditionné par le

dynamisme des activités agricoles. - Niveau de réalisation de l’apport des bénéficiaires: les bénéficiaires sont constitués

par l’entité morale: Commune, et les habitants de la commune qui participeront

directement par les apports en industrie, en nature et en numéraire. b- Indicateur de viabilité

Il s’agit du : - Nombre de mois d’accessibilité par an: Avant la reconstruction, ces pistes

restent accessibles uniquement pendant la saison sèche, et certaines nécessitent

Page 61: projets de développement local Cas de la construction des

54

l’utilisation de voitures spéciales, du genre 4x4 ou des camions pour pouvoir y passer

même en saison sèche. - Existence de l’association de gestion et d’entretien: Une fois l’infrastructure

réalisée, il faut une structure comme une association, la Commune ou le Fokontany,

pour gérer l’utilisation et surtout pour assurer l’entretien. Pour le cas des pistes

rurales, elles sont construites avec une durée de vie de 5 ans avec entretien sérieux. De ce fait, l’existence de structure de gestion et d’entretien au niveau des

bénéficiaires se présente comme un indicateur de viabilité pour le projet de

construction de piste rurale. - Evolution de l’état de l’infrastructure juste après la construction et au moment

de notre passage: La durée, entre la fin des travaux et notre passage sur les sites

étudiés, varie de I à 3 ans ; ce qui veut dire que les infrastructures devraient être

amorties à moitié, et qu’elles demeurent en bon état si bien entretenues. c- Indicateur d’impact

Celui-ci concerne l’évolution du prix des produits agricoles et celle du prix des

produits de première nécessité. Ces prix dépendent en grande partie de l’état de la

route. En effet, le niveau de ces prix est proportionnel avec les conditions routières:

condition facile de transport offre l’opportunité pour les paysans d’imposer leur prix ;

et inversement, si cette condition s’avère difficile, ce sont les collecteurs minoritaires

qui arrivent jusque dans les campagnes qui dicteront les prix. De même, les prix des

PPN vont s’envoler dans le cas où les conditions de transport se trouvent précaires,

et vice versa. Un autre indicateur d’impact s’agit aussi du nombre de trafic par unité

de temps et nous avons opté l’unité semaine.

En effet, le nombre du trafic est fonction proportionnelle à la qualité des

infrastructures routières: infrastructure en bon état augmente le nombre de trafic et la

dégradation de ces infrastructures décourage les transporteurs et les automobilistes. III- La réalisation de ces projets de développement

1- Organisation générale Cette partie traite l’organisation au sein du FID pour la réalisation d’un projet

de développement local, plus précisément la construction de pistes rurales. Les réhabilitations de ces voies d’accès dans la Région ITASY, sujettes à la

présente étude, sont groupées dans les Projets communautaires.

Dans le cas des constructions de pistes, ouvrages et ponts (ouvrage de

franchissement) qui nécessitent un certain niveau de technicité, le FID se présente

Page 62: projets de développement local Cas de la construction des

55

en tant que Maître de l’ouvrage. Il se trouve délégué des Bénéficiaires qui sont dans

ce cas supposés ne pas détenir les capacités de gérer les technicités y afférentes. a- Projet Communautaire

On appelle Projet Communautaire les projets répondant aux aspirations des

populations rurales et considérés par ces populations comme prioritaires. L’attribution de financement par le FID pour un projet communautaire est

subordonnée à une participation des bénéficiaires. Cette contribution au coût des

projets se fait en espèces, sous forme de main d’œuvre, en nature dont la valeur

monétaire atteint 5% du coût de projet pour les projets communautaires de

construction de routes rurales. Normalement, ces projets sont gérés et réalisés par

les bénéficiaires eux-mêmes. Mais étant donné le niveau de technicité requis tant sur

la préparation, sur la réalisation que sur le suivi de ces actions, la gestion de projet

de réhabilitation de piste rurale est assurée par le FID, en tant que maître de

l’ouvrage délégué. b- Convention de Maîtrise d’ouvrage délégué

En effet, dans la réalisation de ces projets de construction routière, le FID

passe une Convention de Maîtrise d’ouvrage délégué avec les Bénéficiaires,

représentés par la CTD concernée. La signature d’une telle convention de MOD est

une condition préalable à l’approbation officielle du projet communautaire par le FID. i- Responsabilité du FID

Le FID, à part sa responsabilité en tant que bailleur de fonds, a les Droits et

Obligations différents à la maîtrise d’ouvrage des travaux, tels que: - Etudes préalables - Consultation de Bureau d’études jusqu’à la passation de marché - Appel d’offre pour la passation de marché des travaux - Et, toutes autres prestations nécessaires à l’exécution du projet

communautaire ii- Responsabilité des Bénéficiaires

De leur côté, les bénéficiaires assurent le rassemblement, dans les délais

prévus, de leur participation qui va constituer l’apport, décomposé comme suit: - En espèces: pour constituer dès le début le fonds d’entretien de la piste

réhabilitée et aussi les dépenses de fonctionnement lors de la préparation du projet. - En nature: pour compléter les matériaux de constructions: moellons,

gravillons, sables

Page 63: projets de développement local Cas de la construction des

56

- En main d’œuvre: les bénéficiaires participent directement aux travaux de

réhabilitation. Les travaux à assurer par ces bénéficiaires sont définis dans la

convention et d’habitude, ils concernent le débroussaillage ou décapage des deux

côtés de la piste et certains travaux préliminaires 2- Organisation financière

a- Coût du projet i- Définition

C’est l’ensemble des dépenses effectuées ou à effectuer pour concevoir,

préparer et réaliser un projet, conformément aux objectifs et à la description dudit

projet.

ii- Analyse des coûts Le coût d’un projet de développement local, que nous étudions, comprend les

éléments suivants:

Prestation du Bureau d’études (BE) dont,

- Dépenses pour la préparation du projet, par exemple coûts des consultants

individuels ou bureaux d’études pour les études techniques et environnementales.

- Dépenses pour le suivi et contrôle des travaux, de la livraison des

équipements et de la fourniture des services, par exemple coûts des consultants

individuels ou bureaux d’études recrutés comme maître d’œuvre pour les

infrastructures;

Enveloppe pour la Micro Petite Entreprise (MPE) titulaire des travaux qui est

déterminée en estimant les coûts des travaux, des fournitures, équipements et

services, y compris les imprévus et les taxes y afférentes;

Contributions des bénéficiaires (Apport Bénéficiaire AB) dont:

- En nature, qui ne seraient pas comprises dans les éléments ci-dessus

- Dépenses de fonctionnement de la Cellule de Projet pour ses besoins en

fournitures, en déplacements, et en indemnités éventuelles, à concurrence de 4%

maximum du coût total du projet.

- Provision pour constituer le fonds d’entretien de l’infrastructure.

Page 64: projets de développement local Cas de la construction des

57

Tableau 8 : Répartition des coûts des projets de construction de piste rurale financée par FID dans la Région ITASY

Titre du projet Coût total (%)

Par BE (%)

Part MPE (%)

AB (%)

Imerintsiatosika –

mahitsiarivo

100 4,61 89,83 5,56

Ambohidroa –

Antanetilava

100 15,86 80,94 3,20

Piste digue Morarano 100 5,68 91,35 2,97

Mahavelona Ankisabe 100 5,57 90,49 3,93

Amberomanga –

Belavenona

100 5,19 91,14 3,66

Ambatofolaka –

Ankaranana

100 6,63 89,82 3,56

Ambatofolaka –

Mandiavato

100 3,98 90,46 5,55

100 6,78 89,15 4,06

Source : documentation auprès du FID 2017

La réhabilitation des pistes rurales, entreprise sous FID IV dans la Région

ITASY était réalisée avec un niveau de participation des bénéficiaires limité à 4,06%

du coût total du projet. Moyennant ce chiffre, on peut dire que l’implication des

bénéficiaires dans la réalisation de projet pour leur développement reste minime.

Cette situation peut favoriser un sentiment de« non concerné » par le projet

communautaire, Cela entraînerait une non-appropriation de l’infrastructure qui se

manifeste surtout par la négligence et l’irresponsabilité au niveau de l’usage et de

l’entretien de ces infrastructures.

b- Lotissement

Toutes les réalisations, sous FID IV en matière de réhabilitations de pistes

rurales dans la Région ITASY, connaissent plusieurs lots au niveau travaux.

II s’agit de diviser la longueur de pistes à réhabiliter par lot de 5 km au

maximum et au moins 2 lots pour chaque projet exprimé par le bénéficiaire.

Page 65: projets de développement local Cas de la construction des

58

i-Avantages du système de lotissement des travaux Ce système présente plusieurs avantages dans sa pratique. II s’agit des

avantages d’ordre économique en donnant des chances aux Micro Petites

Entreprises Nationales de s’exercer. Le lotissement permet aussi de limiter les

risques liés à la rupture de contrat en cours de travaux. Mais le plus important,

l’avantage du système de lotissement réside dans une adaptation financière sous

FID IV pour réaliser un projet de développement local nécessitant un financement

supérieur au budget programmé.

Opportunité pour les Micro Petites Entreprises nationales Le lotissement des travaux de réhabilitation, dans le cadre d’un projet de

désenclavement rural, permet au FID IV de faire participer les Micro Petites

Entreprises nationales, de catégorie I, aux appels d’offre qu’il lance pour les travaux

physiques de construction. Les MPE, classées dans la CAT 1, sont celles qui

répondent à des critères de performance et d’équipement, ainsi que celles qui

présentent des expériences probantes en la matière. En effet, chaque lot de travaux

est confié à l’entreprise le moins disant lors de l’ouverture publique des offres.

Limitation de risque de non-réalisation des infrastructures En effet, si les travaux de réhabilitation d’une piste rurale reliant deux

communes rurales sont divisés en 4 lots, et qu’il y a deux entreprises qui ont obtenu

ces lots, on peut s’attendre, avec un maximum de chance, que l’une au moins de ces

entreprises arrive à terme de son contrat. En réalité, il est très fréquent de rencontrer

des travaux clôturés à cause des cas de force majeure, intempérie, ou des

entreprises résiliées pour des problèmes d’organisation. En plus, la qualité du sol,

mou et volcanique, dans plusieurs parties de la région ITASY surprend les

Entrepreneurs quant à la réalisation des travaux.

Adaptation financière

Le système de lotissement, très fréquent dans le FID IV surtout pour la

réalisation de projet routier, a l’avantage d’adapter l’enveloppe financière du FTD IV

au besoin de financement des projets de désenclavement rural. En effet, le FID IV ne

peut pas réaliser de grands et complexes ouvrages publics. L’enveloppe financière

pour chaque projet peut financer la réhabilitation de pistes rurales, non goudronnée,

de 5 km au plus, avec une moyenne d’Ariary 16.000.000,00 par kilomètre.

Page 66: projets de développement local Cas de la construction des

59

Pour un projet de développement local de réhabilitation de piste communale de

20 km, à première vue, le FID IV n’a pas les moyens pour financer les travaux y

afférents. Néanmoins, le système de lotissement permet de considérer 4 lots de

travaux pour cette portion de 20 km ; et, dans ce cas, FID IV réalise 4 sous projets de

développement local en finançant le désenclavement de ces deux localités.

i- Inconvénients

Il existe un risque de non-réalisation des objectifs de désenclavement La

présentation de travaux de réhabilitation des pistes rurales, sous forme de plusieurs

lots, limite les risques déterminés plus haut dans le seul cas que ces lots de travaux

sont accordés à au moins deux entreprises différentes. Alors qu’en réalité, l’appel

d’offre pour les soumissions est ouvert ; et, par conséquent, on ne peut pas laisser

filtrer la moindre limitation ou orientation sur les offres des soumissionnaires. Et, en

vertu de la loi de le moins disant, il se peut que tous les lots soient obtenus par la

même entreprise, et, qui par la suite, augmente le risque de non-réalisation, ou de

réalisation incomplète de l’infrastructure pour cause de rupture de contrat. Et, même,

si les travaux sont accordés à différentes Entreprises, la non-réalisation d’une portion

de piste entraîne que la localité ne soit pas désenclavée.

Atteinte à la qualité des travaux

L’offre des travaux de construction routière, en plusieurs lots à quelques

entreprises, présente aussi un inconvénient surtout sur la qualité des travaux. Celle-

ci va dépendre forcément de la compétence de l’entreprise malgré l’existence du

cahier des charges déterminant ce qu’il faut faire concernant les ouvrages. La qualité

des pistes varie à chaque portion de lots accordés à chaque entreprise. Et, cette

différence de qualité est encore plus nette si l’une des entreprises présente une

défaillance au niveau organisationnel et/ou technicité, surtout si l’une d’entre elles

rompt son contrat à mi-parcours. Coûts supplémentaires

Un des inconvénients de l’organisation des travaux par le système de

lotissement réside dans l’impossibilité de faire des économies d’échelle. En effet,

chaque lot représente un coût supplémentaire administratif, logistique voire même

financier pour chaque entreprise qui va réaliser les travaux. Ces coûts résident, non

seulement au niveau des entreprises, mais aussi au niveau de la gestion du maître

de l’ouvrage délégué.

Page 67: projets de développement local Cas de la construction des

60

Alors que si on propose tous les lots en un seul bloc pour une seule entreprise de

travaux publics, le coût sera inférieur à la somme des coûts des « n lots » de travaux.

Quoi qu’il en soit, les projets de réhabilitation de piste rurale dans la région ITASY

ont connu chacun d’entre eux un lotissement variant de 2 à 4 lots. La réussite de

certains de ces projets est accordée en partie à l’application de ce système. Mais

d’un autre côté, le constat de lot de travaux non-réalisés, lors de notre visite sur

terrain, est attribuable en bonne partie au système de lotissement.

Après ce chapitre descriptif des projets de construction de pistes rurales

financés par le FID dans la région ITASY, nous passons maintenant à l’évaluation

proprement dite des projets de développement local, dont la construction des pistes

rurales.

Page 68: projets de développement local Cas de la construction des

61

Chapitre 5 : Evaluation de projet de développement Nous entamons dans ce chapitre l’évaluation proprement dite de projet de

développement local en prenant le cas de la construction des pistes rurales financée

par le FID dans la région ITASY depuis 2002.

I- Cadre général de l’évaluation 1. Définition

L’évaluation est un processus qui a pour but de déterminer et de juger la valeur

des résultats des projets de développement entrepris. Elle devrait mettre en évidence

les éléments de décisions sur la continuation, l’abandon ou la multiplication de

projet23.

L’évaluation a pour but de porter un jugement sur la valeur d’une action, d’un

projet, d’un programme, d’une politique24.

Notre analyse s’agit d’une évaluation ex-post réalisée par une personne externe

du projet.

a. Evaluation ex-post Il s’agit d’une évaluation à la fin d’une action ou de l’une de ses phases par

opposition à l’évaluation ex-ante, réalisée avant le lancement du projet qu’on appelle

aussi étude préalable.

Pour cela, nous considérons uniquement les projets ayant atteint leur terme.

Les projets étudiés sont effectivement terminés et ont fait l’objet d’une réception

officielle par les bénéficiaires.

Dans le cas des projets financés par le FID, on parle de réception technique et

la constatation de l’infrastructure par le maître d’œuvre et le bailleur de fonds. Il

s’ensuit après, la réception provisoire qui est la présentation de l’infrastructure aux

bénéficiaires ou à ces représentants et au maître de l’ouvrage, la CTD. La réception

définitive intervient un an après la réception provisoire pour tester en quelque sorte,

la conformité de l’infrastructure avec le cahier de charge.

23 Etienne BEAUDOUX, Geneviève de COMBRIGGIIE, Marie-Christine GUENEAU, mark

NEUWKERK : « Cheminement d’une action de développement, de l’identification à l’évaluation ». Paris, L’harmattan,

1992 24 Marie-Christine GUENEAU, « Afrique : Les petits projets de développement sont-ils efficaces ? »,

Edition L’Harmattan, Paris/Montréal 1986

Page 69: projets de développement local Cas de la construction des

62

b. Evaluation externe C’est une évaluation menée par une personne ou une équipe qui n’est pas

impliquée en tant qu’acteur de l’action de développement. C’est souvent une équipe

qui ne connaît pas du tout le projet et va le découvrir au cours du travail d’évaluation.

2. Les critères d’évaluation a. Définition

Les critères d’évaluation ne sont autres que les angles de vue auxquels

l’évaluateur se place pour apprécier un projet de développement. On établit des

critères pour avoir une analyse la \plus objective possible et aussi pour uniformiser

les points de vue.

b. Présentation des critères adoptés dans cette étude25 Il existe un certain nombre de critères pour juger une action et il revient à

l’évaluateur de considérer tel ou tel critère lors de son évaluation.

Dans ce chapitre, nous allons considérer l’efficacité et l’efficience de la

réhabilitation des pistes rurales dans la région ITASY. Outre ces critères, on pourra

rechercher la viabilité de l’action, la stratégie d’intervention, et la satisfaction des

bénéficiaires.

i Efficacité C’est la comparaison entre les objectifs fixés et les résultats atteints à la fin

du projet. Il s’agit d’une comparaison des résultats obtenus par rapport aux objectifs

initiaux.

ii Efficience C’est la comparaison des résultats obtenus avec les moyens mis en œuvre:

Humains, matériels, financiers, temporels.

iii Viabilité et pérennité

C’est une analyse des chances de l’action de se poursuivre lorsque l’aide du

FID aura cessé, c’est-à-dire la poursuite de la gestion et de l’entretien de

l’infrastructure.

25 Etienne BEAUDOUX, Geneviève de COMBRUGGHE, Marie –Christine GUENEAU, Mark

NEUWKERK : « Cheminement d’une action de développement, De l’identification à l’évaluation ». Paris, L’Harmattan, 1992

Page 70: projets de développement local Cas de la construction des

63

iv Stratégie d’intervention C’est l’analyse de la pertinence de la solution apportée par le projet pour

résoudre le problème posé, ou encore la pertinence de la méthode de mise en

œuvre de l’action.

v Satisfaction des bénéficiaires Il s’agit d’une appréciation de l’avis des bénéficiaires quant à la réalisation de

l’infrastructure. La réponse à cette évaluation vient directement des bénéficiaires en

regroupant les réponses obtenues lors de l’enquête réalisée avec l’échantillon

représentatif de ces bénéficiaires.

II- Méthodologie d’évaluation Pour la réalisation de cette évaluation, nous avons fait des études pratiques que

l’on peut regrouper en deux étapes, à part les recherches bibliographiques et les

études théoriques.

a. Stage au sein de l’organisme FID: Fonds d’intervention pour le Développement

Nous avons séjourné deux mois au sein du Service Renforcement de Capacité et

Appui à la Décentralisation (SRCAD) de la Direction Régionale du FID Antananarivo.

Pendant le stage, nous avons pris connaissance des projets de construction de piste

rurale et des organisations générales avant, pendant et après la réalisation des

projets financés par le FID. Pour cela, consultation de dossiers et entretiens avec les

différents responsables au niveau du FID étaient parmi les tâches que nous avons

effectuées.

b. Enquête sur terrain i Déroulement

Nous avons entrepris une descente sur terrain pendant deux semaines en

réalisant des Interviews Semi Structurés au niveau de la population bénéficiaire et

auprès des responsables communaux. Le questionnaire se trouve annexé à la fin du

présent mémoire.

ii Echantillonnage Nous avons enquêté une dizaine de personnes par localité en s’efforçant

d’interviewer autant d’hommes que de femmes, mais aussi en considérant l’avis des

jeunes (16 à 35 ans) autant que celui des plus âgés.

Page 71: projets de développement local Cas de la construction des

64

Dans chaque localité, nous avons entretenu avec un responsable communal: le

Maire ou son adjoint, sauf dans les Communes de Morarano et d’lmerintsiatosika

Faute de temps, matériels, nous n’avons pas pu rencontrer ces personnes au temps

voulu et réel. Pendant les phases de collecte de données et d’informations, nous

avons pu s’entretenir avec:

. / 10 personnes au sein du FID: Directeur, Chefs de Service, Ingénieurs et

chargés de projets

. / 1 responsable régional: Directeur du Développement Régional ITASY

.1 6 responsables Communaux : Maires et/ou Adjoint au Maire

. / 100 acteurs bénéficiaires: répartis dans les localités concernées par le projet

Le résultat de ces entretiens nous a permis d’évaluer le projet de développement

local matérialisé dans la construction de piste rurale dans la région ITASY.

L’évaluation est appréciée selon des critères objectifs que nous détaillons dans le

sous-titre suivant. Il nous est utile de décrire toutes ces caractéristiques pour pouvoir

procéder à l’évaluation de projet de développement et aux études d’impact socio-

économique. Ces analyses feront l’objet du sous-titre suivant.

III- Rapport d’évaluation de la construction des pistes rurales et données économiques dans la région ITASY

1 Efficacité C’est la comparaison entre les objectifs fixés et la réalisation à la fin du

projet.

a- Données

Au moment de préparation de ces projets de construction de piste rurale, il

est établi des objectifs dont l’indicateur principal de réalisation est confronté dans le

tableau suivant:

Page 72: projets de développement local Cas de la construction des

65

Tableau 9 : Indicateur de réalisation

Titre du Projet Nb Villages désenclavés

Longueur de la piste

Pourcentage de

réalisation

Réalisation de l’AB

Imerintsiatosika

Mahitsiarivo 4 4,5 km 95 % 100%

Ambohidraisola

Antanetilava 3 3 km 85 % 100%

Piste digue Morarano 5 12 km 100 % 100%

Mahavelona Ankisabe 7 21 km 90 % 100%

Amberomanga –

Belavenona 5 16 km 100 % 100%

Ambatofolaka –

Ankaranana 5 17 km 61 % 100%

Ambatofolaka –

Mandiavato 10 23 km 67 % 100%

TOTAL 39 96,5 km 85 % 100%

Source : Documentation auprès du FID et investigation personnelle2017

b- Interprétations

Le tableau nous indique le taux de réalisation réelle de ces projets de

construction de piste rurale entrepris par le FID dans la région ITASY avec le nombre

de villages directement désenclavés. La réalisation concerne surtout l’aspect

technique. En effet, 100% de réalisations techniques, pour les pistes digue de

Morarano et Amberomanga-Belavenona, veut dire que les travaux de construction de

la piste ont été entrepris exactement comme l’indique les cahiers de charge, et la

qualité de l’infrastructure après les ouvrages est conforme aux prévisions. D’un autre

côté, 67% de réalisation technique pour la piste Ambatofolaka – Mandiavato, signifie

que des étapes de travaux dans une partie de la piste, n’ont pas été réalisées. Ce

qui explique le fait qu’une bonne partie de cette piste demeure dans un état critique.

Page 73: projets de développement local Cas de la construction des

66

c- Appréciations 85% de réalisations techniques sous FID IV en matière de construction de

piste rurale dans la région ITASY, nous amène à conclure que la réhabilitation des

pistes rurales est efficace. Ce chiffre cache la réalité surtout si on se réfère au cas de

la commune d’Ankaranana. L’état de la piste demeure mauvais, et la commune

s’explose au risque d’enclavement pendant la saison de pluie.

d- Analyse L’écart, entre la prévision et la réalisation de ces réhabilitations, est surtout

d’ordre technique au niveau des entreprises titulaires des travaux. Cela n’empêche

qu’il y a une part de responsabilité de la part du maître d’œuvre et du bailleur qui ont

négligé le suivi périodique des travaux. On sait aussi que la saison de pluies est

incompatible à plusieurs activités et surtout aux constructions routières. Or, force est

de constater que la réhabilitation de la piste reliant la commune rurale de Mandiavato

et la route nationale 1, coïncidait avec la saison cyclonique ; ce qui explique en partie

la non-réalisation des ouvrages.

2 Efficience C’est la comparaison des résultats obtenus avec les moyens mis en œuvre.

a- Données

Pour ce critère, nous considérons les moyens financiers et le temps de

réalisation du projet.

Page 74: projets de développement local Cas de la construction des

67

Tableau 10: Comparaison des budgets prévisionnels et des réalisations

Titre du Projet Coût prévu26 Décaissement réel27

Economie réalisée28

Coût moyen par km29

Imerintsiatosika-

Mahitsiarivo

107.920.72

0,00

93.649.306,

00

14.271.41

4,00

20.810.9

56,89

Ambohidraisola-

Antanetilava

152.140.86

6,14.

71.066.287,

80

81.074.57

8,34

23.688.7

62,60

Piste digue

Morarano

100.917.05

0,00

98.993.558,

73

1.923.494

,27

8.249.46

3,23

Mahavelona

Ankisabe

296.859.17

5,80

275.713.58

8,61

21.145.58

7,19

13.129.2

18,51

Amberomanga

Belavenona

304.053.52

9,80

279.668.85

8,07

24.384.67

1,73

17.479.3

03,63

Ambatofolaka

Ankaranana

327.784.45

8,93

167.062.61

1,00

16(1721.8

47,93

9.827.21

2,41

Ambatofolaka

Mandiavato

207.805.68

9,80

150.080.49

6,65

57.725.19

3,15

6.525.23

8,98

TOTAL 1.497.481.4

90,47

1.136.234.7

06,86

361.246.7

83,61

14.244.3

08,04

Source : Documentation auprès du FID et investigation personnelle 2017

b- Interprétation Le décaissement réel est constitué par la somme versée effectivement par le

FID avec la participation des bénéficiaires du projet. En général, ce montant est

inférieur au coût prévu du projet du fait que le versement du fonds aux Bureaux

d’études et aux entreprises se fait en fonction de l’état d’avancement des travaux.

Par conséquent, Les acteurs réalisent une économie en procèdent à ce mode de

paiement, et sauvent une partie du fonds si les contrats n’arrivent pas à terme. D’un

autre côté, la constitution des apports des bénéficiaires est une condition de

réalisation de contrats de financement ; donc, la participation des bénéficiaires est

toujours versée en totalité que le projet arrive à terme ou pas.

Page 75: projets de développement local Cas de la construction des

68

c- Appréciations Considérons le cas de la piste Amberomanga Belavenona comme référence, vu

que cette construction s’est déroulée avec un minimum d’obstacle et est réalisée à

100%. En effet, la moyenne de coût de réhabilitation de piste rurale dans la région

ITASY de 14 millions d’Ariary au kilomètre permet d’avancer que le projet est

efficient. Cette moyenne est largement inférieure au coût par kilomètre de

construction de route bitumée ou d’autres types de route. A travers ces moyens

financiers, on obtient le même résultat : désenclavement de la localité. Il y a aussi

une économie de somme plus ou moins importante d’argent à la fin du contrat. Cette

somme pourrait être réutilisée dans l’entretien de l’infrastructure, dans la reprise du

contrat ou encore pour financer d’autres projets de développement pour la localité.

Mais ces montants laissent entendre que la durabilité des pistes en terre ne

sera pas la même que celle des pistes construites autrement.

d- Analyses

Les coûts unitaires, de construction des pistes : Ambohidraisola – Antanetilava

et Imerintsiatosika – Mahitsiarivo, peuventt traduire un bas niveau d’efficience du

projet par rapport à celui des autres. C’est parce que les coûts des travaux de

construction du pont entre ces localités y sont inclus.

Par contre, la reconstruction des pistes Ambatofolaka – Mandiavato et

Ambatofolaka Ankaranana ne sont pas efficients car les infrastructures commencent

à se dégager et les entretiens semblent oubliés.

3 Stratégie d’intervention

On parlera ici de la démarche retenue pour la mise en œuvre de l’action. Il s’agit

entre autres de la délégation de la maîtrise d’ouvrage à l’organisme bailleur et aussi

la demande de participation des bénéficiaires.

a- Données Dans tous les projets de construction routière que le FID finance, il est acteur

du projet en tant que bailleur de fonds et en même temps maître de l’ouvrage

délégué.

De son côté, il est demandé aux bénéficiaires de participer jusqu’à un certain

niveau à la réalisation du projet.

Page 76: projets de développement local Cas de la construction des

69

Tableau 11: Niveau d’intervention des acteurs : Bailleur et bénéficiaires

Titre du Projet Coût

total

Prévision Réel

Bailleurs AB Bailleurs AB

Imcrintsiatosika – Mahitsiarivo 100 % 94,44 5,56 93,15 6,85

Ambohidraisola – Antanetilava 100 % 96,80 3,20 92,65 7,35

Piste digue Morarano 100 % 97,03 2,97 96,87 3,13

Mahavelona Ankisabe 100 % 96,07 3,93 95,58 4,42

Amberomanga - Belavenona 100 % 96,34 3,66 95,85 4,15

Ambatofolaka – Ankaranana 100 % 96,44 3,56 92,50 7,50

Ambatofolaka – Mandîavato 100 % 94,45 5,55 91,67 8,33

Moyenne 100 % 95,94 4,06 94,04 5.96

Source : Documentation auprès du FID et investigation personnelle 2017

b- Interprétations

Le tableau représente les parts respectives du FID et des bénéficiaires, dans la

prévision et à la fin du projet, dans la construction de pistes rurales. En effet, le FID

participe jusqu’à 95% du coût total du projet. En plus, il assure toutes les démarches

nécessaires du projet: préparation, gestion, suivi et évaluation.

La moyenne de la participation des bénéficiaires s’évalue à 5% du coût total du

projet qui se répartit en participation financière, travaux préliminaires et fourniture de

matériaux locaux: sables, gravillons ou moellons,…

c- Appréciations La stratégie d’intervention, avec ces parts de responsabilité des acteurs, se

présente comme la meilleure approche pour la réponse en besoin de

désenclavement des campagnes. Elle l’est du fait qu’elle facilite la vie de la

population rurale étant donné que les bénéficiaires ruraux n’arriveront jamais à

financer tel projet de fourniture d’infrastructures structurantes, En plus, les ruraux ne

possèdent pas les capacités pour gérer un projet de développement encore moins la

construction de route qui demande plus de technicité que les autres projets de

développement: adduction d’eau potable, construction d’école ou de Centre de Santé

de Base, etc.

Page 77: projets de développement local Cas de la construction des

70

d- Analyses Un projet de développement local, par essence, requiert une forte implication

de la population locale pour s’approprier d’infrastructures. Or, la construction de piste

rurale, financée par le FID dans la région ITASY, se fait avec le minimum

d’implication de ces personnes, voire un manque d’implication de ces bénéficiaires.

Cela aurait pour conséquence un non appropriation de la population locale qui fait

que celle-ci attend encore du bailleur les moyens pour gérer et entretenir la route.

Cependant, l’entretien dans le cas des pistes rurales, est très important surtout que

deux différentes saisons vont accélérer l’usure de la piste en terre:

- saison de pluies avec l’eau qu’elle apporte et les dégâts qui s’ensuivent;

- et saison sèche qui veut dire aussi usage accru de l’infrastructure avec les

transports de produits locaux, après avoir été balayée par la pluie.

4 Viabilité et pérennité II s’agit d’une analyse des chances de l’action de se poursuivre lorsque l’aide

du FID aura cessé. Les actions concernent la gestion de l’infrastructure et son

entretien.

a- Données Tableau 12: Indicateurs de viabilité et de pérennité.

Rang du

projet

Saison d’utilisation Nombre moyen

de voiture par

sem

Existence

structure

d’entretien

Etat de

l’infrastructure30

sèche Année Avant Après

1 sèche Année 6 8 Non Moyen

2 sèche Année 2 3 Oui Très bon

3 sèche Année 6 8 Oui Bon

4 sèche Année 5 10 oui Bon

5 sèche Année 1 5 Oui Très bon

6 Sèche:

Sèche :

9 mois

2 3 Non Dégradé

7 Sèche:

6 mois

Sèche :

9 mois

6 10 Oui Moyen

Source : Investigation personnelle 2017

30 Au moment de notre passage

Page 78: projets de développement local Cas de la construction des

71

1 = Imerintsiatosika - Mahitsiarivo

2 = Ambohidrajsola - Antanetilava

3 = Piste digue Morarano

4= Mahavelona - Ankisabe

5 = Amberomanga - Belavenona

6=Ambatofolaka - Ankaranana

7 = Ambatofolaka – Mandiavato

b- Interprétation Le tableau donne un aperçu général des indicateurs de viabilité et de pérennité

des projets de développement local en matière de construction de pistes rurales. En

effet, avant leur réhabilitation, les pistes sont accessibles en voiture uniquement

pendant la saison sèche. Le nombre moyen de voitures, passant sur ces pistes

réhabilitées, a enregistré une hausse manifeste malgré l’état critique des routes. Des

structures d’entretien de l’infrastructure existent soit par des cotisations que les

bénéficiaires ont versées avant la réhabilitation, soit par l’existence d’associations ou

de responsables qui mobilisent les gens au besoin.

c- Appréciations

D’après les données collectées sur terrain dans la page précédente, on peut dire

que la viabilité de ces pistes rurales demeure incertaine, et sans un appui plus ou

moins important de la part d’autres entités que les bénéficiaires pour assurer

l’entretien périodique, la durée de vie de ces infrastructures se trouve raccourcie de

moitié. Au lieu de 5 ans, elles vont juste tenir pendant deux ans : deux saisons de

pluies et deux saisons sèches. Déjà, l’état des infrastructures se dégrade deux

années après leur réhabilitation. L’entretien n’est pas du tout périodique mais

uniquement au besoin, c'est-à-dire, en réaction à une dégradation qui peut empêcher

le déroulement des transporte. Alors que le nombre de voitures passant sur la piste

augmente, cela accélère l’usure de l’infrastructure, surtout si les travaux de

réhabilitation technique n’ont pas été menés à terme.

d- Analyses Logiquement, l’amélioration de l’état d’une route engendrera une augmentation

du trafic passant sur cette piste. En plus, cela va permettre aux voitures légères

d’emprunter sans difficulté la piste. La structure d’entretien se limite aux cotisations

versées par les bénéficiaires au moment du versement de leur apport.

Page 79: projets de développement local Cas de la construction des

72

Ce fonds est reversé par le FID au niveau de ces bénéficiaires après la réalisation

de l’infrastructure et c’est à ce moment-là que la collectivité l’utilise pour entretenir la

piste. Pour la suite, les villageois réagissent uniquement en réparant les dégâts

causés par les saisons, si une mobilisation est prévue. Sinon, la piste se dégrade de

jour en jour en attendant qu’une autre aide venant de l’extérieur de la collectivité

intervienne. L’incertitude de viabilités de l’infrastructure s’explique aussi par le fait

que, lors de notre descente sur terrain, nous avons constaté d’importante

dégradation au niveau des pistes nouvellement réhabilité. A titre d’exemple, la partie

totalement réhabilitée, reliant Ambatofolaka et Mandiavato a perdu à peu près ses

15%, et l’autre partie non-réhabilitée est fermée pendant la pluie, pour pouvoir la

rendre accessible une fois que l’eau s’infiltre.

5 Satisfaction des bénéficiaires C’est le résultat du sondage d’opinion publique sur le niveau de satisfaction quant

à la réalisation de l’infrastructure.

a- Données

Tableau 13:Niveau de satisfaction des bénéficiaires

Titre du Projet Niveau de satisfaction des riverains

lmerintsiatosika - Mahitsiarivo Elevé

Ambohidraisola –

Antanetilava Moyen

Piste digue Morarano élevé

Mahavelona Ankisabe élevé

Amberomanga - Belavenona Très élevé

Ambatofolaka - Ankaranana bas

Ambatofolaka - Mandiavato bas

Région ITASY Moyen

Source : Investigation personnelle 2017

b- Interprétations

Le tableau désigne le niveau de satisfaction des riverains et des utilisateurs

des infrastructures étudiées. Un niveau élevé de satisfaction signifie gratitude avec

émission de réserve sur la portion non-terminée, ou encore sur les effets indésirables

de la réhabilitation de la piste.

Page 80: projets de développement local Cas de la construction des

73

Le bas niveau de satisfaction veut dire que les gens sont satisfaits du fait que la

piste, après la réalisation, devient plus praticable qu’avant, mais cela ne répondait

pas à leurs attentes, et ne résout pas leur problème.

c- Appréciations Il est évident que c’est difficile de satisfaire à 100% tous les bénéficiaires d’un

projet de développement. Cependant, le cas de la construction des pistes rurales

entreprise par le FID, dans la région ITASY depuis 2002, connaît un niveau de

satisfaction critique de la part d’une proportion conséquente des bénéficiaires: Piste

non réhabilitée et existence de travaux non terminés pour certain lot, entravant le

désenclavement de la zone, sont parmi les fondements de l’insatisfaction.

d- Analyse En effet, l’existence de lot de piste non réhabilité entraîne un non

désenclavement d’une localité même si le but du projet et de faciliter l’ouverture vers

l’extérieur. Pour le cas d’Ankaranana, l’entreprise qui, a travaillé sur la réhabilitation

de la piste, a été résiliée après avoir travaillé sur certaines étapes de la réhabilitation.

Ce qui fait que l’état de la route devient encore médiocre et présente d’autres dégâts

environnementaux: poussière en saison sèche et boue pendant la pluie.

La piste Ambohidraisola Antanetilava n’a pas pu désenclaver ces localités car

la route menant vers ces villages, en partant de la RN I ou du chef-lieu de la

Commune Arivonimamo II, est pratiquement inaccessible.

Les Communes de Mahavelona, d’Ankisabe et d’Amberomanga sont désormais

reliées entre elles, mais elles demeurent isolées du chef-lieu de Région et de la route

nationale et cela entrave l’écoulement de la production et le ravitaillement en produits

de premières nécessités. La suite de l’évaluation concernera le critère « impact ». Le

chapitre suivant est consacré à l’évaluation des impacts du projet de réhabilitation

des pistes rurales dans la région ITASY.

5- Donnée économiques : La série de tableau suivante, avec de chiffres à l’appui, donne une certaine idée

sur les charges supportées par ces pistes tout au long de l’année entre l’an 2000 et

2005. Ces données marquent la portance de ces voies par rapport à la fréquence et

au tonnage des produits et matériels roulants qui circulent sur la couche de

roulement.

Page 81: projets de développement local Cas de la construction des

74

Tableau 14 : Production de cultures sèches (200-2005)

Rubrique (Quantité en tonnes) 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Région Itasy 22300 23600 23390 23180 22980 22790 Source : Monographique de la Région Itasy 2017

De ce tableau, on s’aperçoit que cette Région est productrice des cultures

sèches. A partir de l’année 2002, la quantité totale de cette production tend

progressivement à la baisse due à l’introduction de la technique de la riziculture

intensive et améliorée. Les cultures sèches a été partiellement délaissée.

Tableau 15 : Production rizicole (2000-2005)

rubrique Quantité (en tonnes) 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Région Itasy

170.040 174.760 179.610 184.595 189.580 194.700

Source : Monographique de la Région Itasy 2017

La riziculture a une tendance à la hausse d’une année à l’autre grâce au

système de riziculture intensive et améliorée. De plus, la nature du sol fertile et la

disposition des terroirs ont contribué à la motivation des riziculteurs d’aller plus loin

dans cette pratique.

Tableau 16 : Effectif du cheptel (2000-2005)

Rubrique effectif 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Région Itasy

652.710 785.049 785.150 643.328 843.450 843.580

Source Monographie de la Région Itasy

Les cheptels sont acclimatés dans cette Région. Le type d’élevage semi

moderne correspond à la physiologie des bestiaux les nourritures abondent tout au

long de l’année. Le passage de la peste porcine africaine en 2003 a réduit l’effectif

de ces cheptels

Tableau 17 : Ressource aquatique (2000-2005)

Rubrique Quantité en tonnes

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Région Itasy 328 320 311 303 295 287

Source : Monographie de la Région Itasy 2017

Page 82: projets de développement local Cas de la construction des

75

Les ressources aquatiques, telle que piscicole grâce au lac Itasy, font la

réputation de cette région. La surpêche et le changement climatique ont conduit à la

baisse de la production depuis 2002.

Tableau 18 : Moyen de transport (2000-2005)

rubrique effectif 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Taxi-brousse 256 258 258 267 275 283 Camion 108 108 111 114 117 121 Voiture particulière 524 532 553 564 576 583 Bicyclette 1271 1306 1343 1381 1420 1458 Motocyclette 1026 1037 1043 1047 1052 1058 Charrette 1535 1543 1552 1564 1571 1579 Total 4720 4784 4860 4437 5011 5082

Source : Monographie de la Région Itasy 2017

Les matériels roulants de toute catégorie sont d’usages quotidiens dans cette

Région. Motorisés ou non, le transport des personnes et produits ont besoin de ces

engins.

Page 83: projets de développement local Cas de la construction des

76

Chapitre 6: Etude d’impacts socio-économiques et recommandations I- Cadrage général

1- Définition31 Nous essayons de mettre en exergue, dans cette partie de définition, les sens

et les différences entre les termes « résultat - effet - impact ».

En effet, il s’agit de termes d’usage dans l’évaluation et l’étude d’impacts de

projet de développement qui n’ont pas la même signification.

a. Résultat Le résultat d’une action désigne les changements qualitatifs et quantitatifs

produits directement par l’action. Il est en relation directe avec les objectifs définis

dans les documents du projet. C’est pourquoi, le résultat constitue aussi un critère

d’évaluation de projet en comparant les résultats obtenus avec ceux définis par les

objectifs initiaux de l’action ou résultats attendus

b. Effet

L’effet, par suite, définit l’incidence de l’action sur le milieu physique et humain

environnant. Pour déterminer l’effet d’un projet/programme ou d’une action de

développement, il faut conjuguer les résultats de l’action et les autres dynamiques ou

contraintes provenant du milieu dans lequel se dérode l’action.

L’effet couvre un champ plus large que celui du résultat, et ce champ

augmente avec le temps.

c. Impact Enfin, l’impact désigne un changement durable, une nouvelle situation issue

de l’ensemble des effets. C’est la situation issue de l’ensemble des changements

significatifs et durables, positifs ou négatifs, prévus ou imprévus dans la vie et

l’environnement des personnes et des groupes pour lesquels un lien de causalité

direct ou indirect peut-être établi avec l’action de développement32.

31 www.fse.asso.fr 32 Guide méthodologique «Prise en compte de l’impact et construction d’indicateurs d’impact» du FsE: Fonds pour la promotion des Etudes préalables, Etudes transversales Evaluation, www.fSe.asso,fr

Page 84: projets de développement local Cas de la construction des

77

2 Les résultats et les effets induits par la réhabilitation de pistes rurales dans la région ITASY

D’après les définitions citées précédemment, le projet, entrepris par le FID

pour la réhabilitation des pistes rurales dans la région ITASY, aboutissait à des

résultats qui induisent à leur tour des effets.

a. Les résultats i. Présentation

96,5 km de piste ont fait l’objet de réhabilitation par le FID en trois ans dans la

région ITASY. La réalisation technique est de l’ordre de 85%34, soit 82 km de pistes

rurales en terre.

Pendant la durée des travaux sur terrain, au moins 44 emplois temporaires

sont créés, car cela fait partie du contrat avec les entreprises titulaires des travaux. Il

faut qu’elles s’engagent à recruter des ouvriers locaux et forme au moins 2 ouvriers,

par contrat, pour prendre la relève dans la gestion et surtout les entretiens des

infrastructures. Il y avait 22 contrats de projet de réhabilitation de ces pistes étant

donné que chaque lot constitue un contrat.

Au terme de ces projets de réhabilitation,

- 6 localités sont reliées dont : Imerintsiatosika et Mahatsiarivo, Morarano

et Imeritsiatosika, ainsi que Antanetilava et Ambohidraisola.

- 3 Communes rurales sont reliées entre elles dont: Mahavelona -

Ankisabe -Amberomanga

- 2 autres Communes Rurales deviennent connectées à la RN1 ; donc,

ces Communes sont désormais désenclavées: Ankaranana et Mandiavato.

- Une quarantaine de villages se relient directement par les pistes, et

plusieurs autres villages gagnent plus de facilité depuis la réhabilitation des pistes.

Etant donné que des étapes de réalisation technique ont manqué à ces

réhabilitations, il existe un écart entre la prévision et la réalisation notamment en

termes de qualité. Cela implique que le désenclavement de ces localités n’est pas

sans faille. Certaines localités, comme les communes rurales d’Ankaranana et de

Mandiavato, se retrouvent même à la case départ: enclavement saisonnier.

34 Cf, Tableau 9, page 54

Page 85: projets de développement local Cas de la construction des

78

Cette saisonnalité est une solution prise par les bénéficiaires pour assurer le

maximum de durabilité de l’utilisation de pistes en mettant des barrières de pluie.

Cela devient la forme la plus répandue de l’entretien des pistes dans le milieu rural.

Les 3 communes du district de Soavinandriana peuvent désormais se relier

entre elles. Cependant, leur désenclavement dépend en principe de leur contact

direct avec le chef-lieu de région par la réhabilitation de la RIP 103, ou encore par la

remise en état de la piste Ankadinondry - Mahavelona, pour être raccordée à la RN1.

b. Les effets i. Présentations

- Amélioration du système de transport, favorisant l’écoulement des

produits et les déplacements des personnes Cela se manifeste surtout par le nombre

croissant d’opérateurs qui se lancent dans les activités de transport. En effet, il y a

plus de voitures qui assurent le transport entre les localités comme le cas de

Ambatofolaka - Mandiavato. La fréquence du trafic devient de plus en plus rapide

surtout pendant la saison sèche. L’augmentation du trafic pendant cette saison

atteint jusqu’à 50% pour l’ensemble des cas étudiés.

- Différentes activités deviennent rentables, accélérant ainsi l’exploitation des

ressources et cette situation augmente la pression sur l’environnement

Il s’agit par exemple du commerce, de l’agriculture surtout la culture de rente

au détriment de la culture vivrière. Mais à part ces activités classiques, on assiste

aussi à une floraison des activités artisanales et touristiques. C’est entre autres le

cas de la Commune de Morarano. La vente des charbons de bois et du bois de

chauffe se trouve aussi encore plus favorisée.

- Les visites plus fréquentes des ressortissants de la villa installée en ville

provoquent des changements culturels au niveau du village surtout auprès des

jeunes

Ce phénomène est réciproque dans les relations ville-campagne. Les enfants

et les jeunes ruraux sont progressivement attirés par les études à l’extérieur de leur

village ou navette quotidienne due à la fluidité relative de la circulation et la facilité de

s’approvisionner dans les zones d’accueille.

- Des commerçants viennent s’installer et concurrencent l’épicier local qui arrête

progressivement son rôle d’usurier.

Le rôle d’un épicier dans un village enclavé se présente en même temps

comme le fournisseur de produit de première nécessité et le prêteur. En effet,

Page 86: projets de développement local Cas de la construction des

79

pendant la période de culture, où les ruraux sont en faillites de produits et, argents,

l’épicier du coin avance des PPN et voire même de l’argent à ceux qui sont dans le

besoin, et se fait rembourser pendant la période de récolte au double, ou au triple.

Cette situation renforce leur position d’usurier, surtout s’il n’y a pas d’autres solutions

au besoin de financement de la consommation et de la production des ruraux.

La motivation des gens de pratiquer le commerce augmente le nombre

d’offreurs sur le marché des PPN. L’ouverture du village entraîne aussi une arrivée

des mutuelles d’épargne rurale et d’autres formes de financement par effet domino.

ii. Analyse Les résultats de la réhabilitation de la piste suscités, associés avec la

dynamique de chaque localité, provoquent une amélioration nette sur le système de

transport. En effet, la population de ces localités se mobilise progressivement tout

amenant, les marchandises avec elle. Ce dynamisme n’est pas sans effet négatif

surtout si l’artisanat, la vente de bois de chauffe et des charbons devient rentable.

Effectivement, sur le plan environnemental, ces activités accélèrent la pression sur le

milieu naturel ;, et, sans mesures d’accompagnement du genre reboisement, rotation

culturelle ou encore utilisation des engrais organiques et /ou naturels, la faune et la

flore risquent dépérir plus vite qu’il les faut.

Par le biais de l’ouverture de pistes rurales, des impacts s’enregistrent au

niveau sectoriel : social, économique et culturel D’autres projets de développement

vont naître comme l’adduction d’eau potable, l’électrification, la formation paysanne,

le regroupement des femmes Et, l’interaction de toutes ces actions de

développement va donner une nouvelle situation irréversible qui sera l’impact du

projet de développement, de la construction de pistes rurale.

Page 87: projets de développement local Cas de la construction des

80

II. Etude d’impacts socio-économiques Les impacts que nous essayerons d’étudier ici concernent les changements

durables dans la vie des nouvelles localités désenclavées. Ils sont considérés

comme les conséquences durables des effets cités plus haut.

1. Les impacts environnementaux a. Stock de ressources i. Inventaire

L’environnement physique naturel s’avère touché par le projet de construction

de pistes rurales. Il s’agit de l’utilisation des ressources locales pendant les travaux:

eau, moellons, sables, bois...

Il y a aussi la modification du milieu pour construire la piste: il y a une partie de

rizière devenue mute, des collines modifiées et des savanes herbeuses devenues

une terre aride pendant la saison sèche et une terre boueuse pendant la saison des

pluies.

ii. Analyse Cependant, on peut dire que ces ressources ont été utilisées de façon

rationnelle surtout qu’il s’agisse d’investissement communautaire. Toute la

communauté va profiter de ces ressources, en utilisant les pistes et en participant à

leurs effets positifs et impacts bénéfiques, de manière équitable, car ce sont des

ressources communautaires.

b. Qualité environnementale i. Analyse

Comme impact sur le stock de ressource naturelle, on peut dire que la

diminution du stock de ressource sera durable et la quantité de ces ressources ne

retrouvera plus sa masse avant le projet sans une mesure responsable. En plus, la

qualité de l’environnement ne sera plus comme avant, surtout pendant la saison

sèche où les poussières se laissent facilement emportées par la fréquence du trafic.

2. Les impacts économiques a. Impacts sur le prix

Nous allons classer le prix selon les 3 différents angles suivants: prix des

produits locaux aux producteurs, prix des PPN et frais des taxi-brousses et des

autres moyens de transport de voyageurs.

Page 88: projets de développement local Cas de la construction des

81

i. Prix des produits locaux L’impact attendu de la réhabilitation de pistes rurales sur les prix des produits

locaux se présente sous forme d’une augmentation de prix En fait, ce dernier se

trouve effectivement en hausse dans toutes les localités que nous avons visitées par

rapport à sa situation avant la réhabilitation de voies d’accès piste, et suite aux effets

induits par le projet, cités précédemment

A titre d’exemple, le prix minimal du paddy avant la réhabilitation de la piste

était de 200 Ariary, et après le projet, ce prix arrive rarement au-dessous de 350

Anary35. Le kilo du manioc dépasse rarement les 200 Ariary avant la réhabilitation de

pistes et désormais, ce prix arrive jusqu’â 20 à 300 Ariary par kilo36.

L’arrivée massive des collecteurs, jusque dans les campagnes, offre plus de

choix aux producteurs quant au prix de leur produit et attraction d’acheteurs. Cela

arrête en même temps l’emprise des collecteurs qui ont l’habitude d’imposer le prix

aux producteurs.

ii. Prix des produits de première nécessité37 L’impact attendu de la réhabilitation de pistes rurales sur les prix des produits

de première nécessité, , se présente sous forme d’une baisse de prix. Mais en

réalité, ce prix ne cesse de monter et d’après notre entretien avec les bénéficiaires,

ils sont convaincus qu’avec ou sans réhabilitation de pistes rurales, le prix des PPN

continuera d’augmenter. En effet, ce prix est conditionné surtout par le prix chez les

grossistes, donc par la politique de prix des entreprises commerciales. En plus, le

prix des produits de première nécessité reste très sensible au prix du carburant. La

hausse de celui-ci entraîne impérativement une hausse tangible sur le prix des PPN

alors que le prix du carburant demeure non-maîtrisable tout en augmentant

continuellement.

iii. Frais de transport des voyageurs

Cette situation s’explique par le quasi inexistence d’opérateurs dans le

transport collectif: C’est le cas par exemple des Communes rurales d’Amberomanga,

où il n’y a pratiquement pas de transport collectif de voyageurs, de Mahavelona et

d’Ankisabe où le transport collectif se fait une fois par semaine et ce rythme n’est pas

maintenu pendant la saison de pluie. Le moyen de transport le plus utilisé dans ces

35 Résultat entretien avec les bénéficiaires, cas de la Commune Rurale de Mandiavato 36 Résultat entretien avec les bénéficiaires, cas de la Commune Rurale Ankaranana 37 PPN Sucre, bougie, pétrole, savon sel, huile alimentaire, riz,…

Page 89: projets de développement local Cas de la construction des

82

localités s’avère « la moto ». Le mauvais état de la piste, malgré la réhabilitation et la

dégradation continuelle des infrastructures, maintient le prix de transport collectif à

un niveau élevé ; et, on note ces derniers temps une hausse de ce tarif: le prix est

passé de 1200 Ariary à 1500 Ariary pour se rendre au chef-lieu de Région. C’est le

cas de la commune rurale de Mandiavato.

b. Emploi i. Impact attendu

L’impact attendu de la réhabilitation des pistes rurales dans la région ITASY

sur le plan de l’emploi concerne la création d’emploi temporaire pendant les travaux

de construction de pistes. En effet, cet impact a été ressenti avec ses conséquences

durables sur l’amélioration du niveau de vie des travailleurs, l’augmentation du

capital humain acquis lors des travaux de chantier et la diminution temporaire du

nombre de sans-emploi rémunérateur. Cette création d’emploi est exprimée dans les

documents de projet comme objectif, et elle ne peut pas être durable du fait du temps

de construction limitée. Mais les conséquences de ces emplois temporaires

demeurent significatives pour ceux qui y ont participé.

ii. Impact inattendu Comme conséquence durable de ces effets et résultats de la réalisation de

projet de développement local, matérialisée par la réhabilitation des pistes rurales de

désenclavement, il y a des créations d’autres activités rémunératrices pour certaines

catégories de personnes. Parmi les nouvelles activités économiques nées de la

réhabilitation de pistes rurales, les marchands ambulants et les collecteurs attirent

le plus d’acteurs. Mais on constate aussi une nette amélioration des activités

artisanales, une création d’emploi dans le secteur tourisme : guides touristiques,

d’autres emplois dans le commerce et le transport: chauffeurs, aide chauffeurs,

mécaniciens, qui représentent des emplois nouvellement crées suite à l’ouverture de

la localité.

Chaque responsable de la contrée a essayé d’identifier sa potentialité pour en

tirer le maximum de profit via son exploitation.

3. Les impacts sociaux et sur le développement local a. Impact attendu: Réduction de la pauvreté

Après l’analyse des effets produits par la réhabilitation de pistes rurales, on

peut proposer la réduction de la pauvreté comme impact significatif et durable du

Page 90: projets de développement local Cas de la construction des

83

projet. Cet impact est déjà attendu et exprimé clairement dans tous les documents de

projet concernant cette construction de pistes rurales.

i. Equité sociale En effet, la réhabilitation de pistes rurales, désenclavant des localités

productrices de la région ITASY, offre à la population une infrastructure structurante

qui devra profiter à toutes les classes sociales. Dans ce sens, l’équité sociale se

trouve respectée et la différence entre riche et pauvre se rapetisse.

Celle-ci s’explique aussi par le fait que la population de ces zones, jadis

enclavées, se trouve de plus en plus à proximité des services publics administration,

écoles, Centre de Santé de Base. Il est à noter que ces services publics n’étaient pas

totalement absents dans les localités enclavées. On les rencontre même s’ils sont en

quantité insuffisante mais dans une situation précaire: pas de matériels, insuffisance

d’enseignants, manque de médecins,... Désormais, l’offre de ces services publics

s’améliore en quantité et en qualité, et le nombre d’utilisateurs augmente de façon

sensible: augmentation du nombre d’écoliers, du nombre de patients qui se font

soigner dans un CSB,...

ii. Sécurité rurale Un autre facteur, affectant la réduction de la pauvreté, se présente par le

niveau de sécurité rurale. Effectivement, l’amélioration de la qualité des pistes rurales

diminue de façon significative la fréquence des actes de banditisme en milieu

rustique: La communication devenue facile ne laisse pas beaucoup de temps de

manœuvre aux malfaiteurs.

iii. Développement humain

Lors de la préparation et de la réalisation du projet de construction de pistes,

les villageois se trouvaient mobilisés, regroupés et formés de façon continue. Cela a

pour conséquence qu’ils ont acquise une connaissance pratique non négligeable en

matière d’administration et de gestion de projet communautaire. Il y a donc une

amélioration du capital humain pour le développement.

iv. Un pas vers la gouvernance locale Vu que Madagascar est actuellement en transition vers la décentralisation

effective, projets de construction et de réhabilitation de pistes rurales entrepris par le

FID dans la région ITASY, tiennent compte de l’apprentissage des acteurs locaux

pour leur propre gouvernance. Les bénéficiaires ont participé dans tous les

Page 91: projets de développement local Cas de la construction des

84

processus même si cette participation demeure modeste: en moyenne 5% du total

des investigations de l’identification â l’entretien de l’infrastructure.

Sur le plan de l’autonomie financière locale, la réhabilitation des pistes rurales,

avec les résultats de ce projet ainsi que les effets induits, ont fait augmenter la

recette communale. En effet, les ristournes et les tickets de marché collectés dans

ces communes rurales enregistrent une hausse d’environ 15 â 20%, selon notre

investigation sur terrain.

b. Impact inattendu :

Perte d’emploi pour certaines catégories d’activités lors de notre étude sur

terrain, nous avons pu constater des cas de revirement de situation, imprévisibles

dans les documents de projet et sans mesure d’atténuation préalable. II s’agit des

cas des petits monopoles commerciaux et des transporteurs.

i. Les petits commerçants en situation de monopole Cette catégorie de personnes se trouve désormais privée de leur recette

massive et de leur position de force pendant l’enclavement de leur zone. Au lieu de

profiter de l’ouverture de la localité, les commerçants, jadis les principaux acteurs

locaux subissent la concurrence des nouveaux venus et perdent une bonne partie de

leur revenu. L’arrivée des micro-finances dans le milieu rural fait cesser

immédiatement leur activité de rentier. Néanmoins, le cas de ces commerçants

n’affecte pas la situation en général car ils sont en nombre limité ; et, en plus, ils

peuvent profiter de la réhabilitation de pistes comme les autres catégories de

personnes.

ii. Les transporteurs par charrette Les transporteurs par charrette se trouvent aussi dans la catégorie de

personnes qui subit de manière négative la réhabilitation des pistes rurales. En effet,

quand les voies rustiques sont en mauvais état, seul ce moyen de transport peut

passer et assure le transport ou le transbordement des marchandises vers une route

bitumée. Désormais, ils devront trouver d’autres moyens pour rester en activité et

pour garder leur source de revenu. Le cas d’Ambatofolaka - Ankaranana représente

cette situation comme dans les autres localités: La bifurcation vers Ankaranana à

partir de la RN 1 était une localité très animée « gare des charrettes », avant la

réhabilitation de la piste. Désormais, cette localité ne se caractérise plus comme «

gare charretière ». Les camions arrivent à entrer jusqu’à Ankaranana pour prendre

les produits, même si la piste n’est pas totalement réhabilitée.

Page 92: projets de développement local Cas de la construction des

85

Pourtant, comme le cas des commerçants, celui-ci n’affecte pas la situation

globale, car pendant l’été, on aurait besoin de ces charrettes, étant donné que la

piste demeure praticable en saison sèche, alors que la Commune d’Ankaranana

produit des légumes en quantité importante pendant la saison de pluie.

III. Recommandations 1. A l’endroit des Bailleurs de fonds

- Etant donné que les pistes rurales à Madagascar vont se confronter à la

double saison: saison sèche et saison de pluie,

- Etant donné que la saison de pluie est caractérisée par une abondance de

l’eau parfois destructrice,

- Vu que la saison sèche est marquée par le nombre très élevé de trafic avec

des moyens de transport de type poids lourds,

- Vu que les pistes rurales en terre nécessitent un entretien sérieux, pour

assurer une durée de vie qui, cependant, demeure limitée pour une infrastructure de

développement,

- Etant donné que cet entretien pour qu’il soit efficace nécessite une

mobilisation d’énormes ressources, loin de la portée des ruraux,

- Etant donné que développement local se fait à partir de la base: Commune

Rurale

a. Hiérarchisation de la construction de routes Après l’étude des cas des Communes rurales de Mahavelona, Ankisabe et

Amberomanga, qui sont reliées entre elles mais restent isolées du chef-lieu de région

ou encore de la route nationale, nous proposons de construire d’abord des routes

nationales, puis des routes provinciales avant de construire des pistes rurales reliant

des villages et / ou des Fokontany entre eux. Cette hiérarchisation des projets de

construction de routes, allant de plus grand gabarit vers le moins grand, reste la

solution efficace pour désenclaver une localité. Le risque, qui est non- négligeable,

réside dans le fait qu’en attendant la réhabilitation de la RIP 103, les pistes rurales,

avec les contraintes de l’entretien et la vitesse de destruction causée par la saison,

vont enregistrer un niveau de dégradation irréversible : La RIP serait réhabilité mais

les pistes communales deviendraient impraticables et n’arriveraient plus à servir la

RIP.

Page 93: projets de développement local Cas de la construction des

86

Conclusion partielle

Les maîtres d’œuvres et maître d’ouvrages ainsi que la population locale ont

conjugué leurs efforts en vue de remettre en état les pistes rurales dans la contrée

soumise à la présente étude. L’approche d’évaluation appliquée, tout au long de ce

travail, est celle du FID, qui s’apparente à celle des Institutions Financières

Internationales, voire universelle. De cette acception ; les routes en terre, non-

revêtues ou non-goudronnées prédominent, nécessitant, ainsi, un effort au niveau de

la résilience contre la fréquence du trafic, le changement des intempéries. Les

mesures de prévention et protection routières ne sont pas communément

appliquées, affaiblissant progressivement la structure des tracés.

Les usagers locaux, assistés par les autorités décentralisées et déconcentrées,

doivent se comporter comme des parties prenantes, ne serait-ce que dans le cadre

d’une pratique d’entretiens préventif, curatif et périodique pour pérenniser les utilités

de ces voies d’accès constituant l’un des piliers du développement régional

Page 94: projets de développement local Cas de la construction des

87

CONCLUSION Pour conclure cette étude pratique d’évaluation de projet de développement

local, nous avançons que ce développement, favorisé par la disponibilité des

infrastructures économiques et sociales, entraîne effectivement le développement

durable du pays en général si chaque collectivité s’efforce de prendre en main son

développement.

En effet, notre recherche a montré d’abord que la construction de routes est

une condition nécessaire au développement même si cela ne s’avère pas suffisante.

Plus précisément, notre étude aboutit au fait que l’équipement en

infrastructures de désenclavement, comme les pistes rurales, contribue effectivement

au développement local, car elle réduit la pauvreté en améliorant les critères sociaux

de développement, tout en renforçant les performances macroéconomiques

déterminées par les prix et l’emploi. Quant à l’évaluation de la construction de pistes

rurales par le FID, en se référant au cas de la Région ITASY, on peut dire que la

réalisation du projet a été efficace et est réalisé avec l’optimum entre le résultat

obtenu et les moyens mis en œuvre.

La stratégie d’intervention, avec une moyenne de 5% de parts de responsabilité

des acteurs, se présente comme une approche intéressante pour le financement du

projet tout en stimulant le sens de responsabilité des bénéficiaires.

Néanmoins, nous remarquons que la viabilité de ces pistes rurales demeure

incertaine ; et, sans un appui plus ou moins important de la part d’autres entités que

les bénéficiaires pour assurer l’entretien périodique, la durée de vie de ces

infrastructures se trouve raccourcie de moitié.

En parlant de satisfaction des bénéficiaires, il est évident que c’est difficile de

satisfaire à 100% tous les bénéficiaires d’un projet de développement. Malgré cette

évidence, le cas de la construction des pistes rurales entreprise par le FID dans la

région ITASY depuis 2002 connaît un niveau de satisfaction critique de la part d’une

proportion conséquente des bénéficiaires, à cause des lots de travaux non achevés,

entravant le désenclavement total de la zone.

Cette analyse a ensuite mis en exergue le fait que le projet de développement

local, dont la réhabilitation de pistes rurales profite à toute la classe sociale dans une

localité malgré l’incidence temporaire des commerçants usuriers et des transporteurs

par charrette. Le projet n’engendre pas d’exclusion de groupes, car il n’y avait aucun

Page 95: projets de développement local Cas de la construction des

88

sentiment de mépris de la part de tous les acteurs et les bénéficiaires. La tenue

successive d’une série de réception officielle à chaque fin de travaux fait preuve

d’une unanimité probante entre ces acteurs. Les constructions ainsi que le

financement de ces travaux ont trouvé un prenant accordé par l’ensemble des

acteurs administratifs et financiers, techniques et la population locale. Cette

cérémonie témoigne officiellement que les objectifs ont été atteints sans aucune

opposition marquant la démocratisation de toutes les voies et moyens empruntés

Pourtant, la portée de ces effets et impacts de la réhabilitation des pistes

rurales dans la région ITASY est conditionnée de façon positive par l’existence

d’autres projets comme l’électrification rurale, l’adduction d’eau potable, l’intégration

de la localité dans le réseau de télécommunication, de téléphonie mobile, la

présence de postes avancé de la gendarmerie pour assurer la sécurité, la formation

paysanne et plusieurs autres projets de développement. Cette portée se trouve

limitée par la hausse non maîtrisable du prix du carburant, affectant tous les autres

prix de produits sur les marchés, ainsi que par la détérioration rapide

d’infrastructures, ne laissant pas assez de temps aux impacts du projet de

s’enraciner.

En réalité, les atouts du projet peuvent être consolidés avec ceux des autres

projets de développement pour augmenter leur chance respective de réussir. De leur

côté, les difficultés doivent être résolues à tous les niveaux de compétence selon la

nature des faiblesses et il faut prendre des mesures sur le plan national pour

affronter les menaces. Ces dernières sont devancées par les points forts enregistrés

depuis l’entreprise de ces types de voies d’accès de nature rurale dans la majorité de

cas.

La principale recommandation réside dans le fait qu’il faut des infrastructures

durables pour assurer un développement harmonieux pour chaque localité. La réalité

est que la construction de pistes en terre offre une solution provisoire â la croissance

avec un minimum de garantie pour le développement à long terme. Pour ce faire, le

gouvernement doit concevoir et réaliser une politique sur les pistes rurales en vue de

rééchelonner leur catégorie en routes bitumées carrossables tout au long de l’année.

Cette conversion technique dépend d’une volonté politique et stratégique de la

classe dirigeante.

Page 96: projets de développement local Cas de la construction des

89

De toute façon, aucun développement local ne ressemble à un autre et il n’y a pas

de «recette» de ce type de développement, car chaque cas constitue une

« Signature» spécifique. En termes de développement, en effet, les solutions toutes

faites n’existent pas et le défi réside toujours dans une adaptation de chaque projet

aux contextes précis de la localité.

Page 97: projets de développement local Cas de la construction des

Page 1 sur 6

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES CONSULTES

1. AFITEP - «Dictionnaire de management de projet », 4ème édition, Edition AFNOR,

Paris 2000

2. BACHELARD Paul, Sous la direction de, «Les acteurs du développement Local »,

Edition L’Harmattan, Paris/Montréal 1993

3. BEAUDOUX Etienne, COMBRUGOHE Geneviève de, GUENEAU Marie-Christine,

NEUWKERK Mark: «Cheminement d’une action de développement, De

l’identification à l’évaluation». Paris, L’harmattan, 1992

4. BISSONNAIS Jean Le, «Conduite de Prof et : le management des risques », Edition

AFNOR, Paris 1997

5. CARVALHO José Antonio de Sequeira, «La dynamisation des Initiatives locales,

Une force synergique de développement», Edition L’Harmattan, Paris/Montréal 1993

6. CHAINEAU Yves, PERIGORD Michet, «bu management de projet à la qualité

totale», Edition D’Organisation, Paris 1990

7. GUENEAU Marie-Christine, «Afrique; Les petits projets de développement sont-ils

efficaces? », Edition L’Harmattan, Paris/Montréal 1986

8. MADAULE Stéphane, «Le développement en projet; Conception, réalisation, études

de cas », Edition L’Harmattan, Paris 1992

9. MASLOW A. : « Hiérarchie de besoin », édition : Dunod, Paris, 2000, p. 109

10. PECQUEUR B., « Le développement local: mode ou modèle », ED. Syros

Alternative, Paris 1991.

Page 98: projets de développement local Cas de la construction des

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11. UFUMJER Marc, « Les projets de développement agricoles : Manuel d’expertise »,

Edition Karthala CTA, Paris 1996

MANUELS ETUDIES

12. Manuel de procédure du FID

Tome 1

Tome 1 Bis

Tome 2

Tome 3

DOCUMENTS ADMINISTRATIFS

13. Avant-Projet Détaillé

Piste Imerintsiatosika – Mahatsiarivo

14. Avant-Projet Sommaire

Piste Ambatofolka - Ankaranana

Piste Mahavelona - Ankisabe

Piste Amberomanga - Belavenona

Piste digue Morarano

15. Plan Communale de Développement,

Commune Rurale de Mahavelona

Commune Rurale de Mandiavato

Commune Rurale de Morarano

Commune Rurale d’Ankaranana

Commune Rurale d’Ankisabe

Commune Rurale d’Arivonimamo II

Commune Rurale d’lmerintsiatosika

16. Plan Régionale de Développement corrige de L’ITASY

17. Présidence de la République, Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du

Territoire, Ministère de l’intérieur et de la Réforme Administrative, « Lettre de

Politique de Décentralisation et de Déconcentration (LP2D) »

Page 99: projets de développement local Cas de la construction des

Page 3 sur 6

18. Présidence de la République, Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du

Territoire. Ministère de l’intérieur et de la Réforme Administrative, « Programme

National de Décentralisation et de Déconcentration (LP2D) »

SITES VISITES

1. www.fid.mg

2. www.f3e.asso.fr

3. www.wikipedia.fr

Page 100: projets de développement local Cas de la construction des

Page 4 sur 6

ANNEXES Annexe 1 : Questionnaire d’enquête

Annexe 2 : Cartes de la Région Itasy

- Infrastructure Sociale de l’ITASY

- Infrastructure Economique de l’ITASY

Page 101: projets de développement local Cas de la construction des

Page 5 sur 6

Enquête Auprès des bénéficiaires : Figure 1 : Construction des pistes rurales financée par FID depuis 2003

N° PISTE RURALE COMMUNE DISTRICT

01 Imerintsiatosika - Mahitsiarivo Imerintsiatosika Arivonimamo

02 Ambohidraisolo Antanetilava Arivonimamo II Arivonimamo

03 Piste digue Morarano Morarano Arivonimamo

04 Ambatofolaka- Mandiavato Mandiavato Miarinarivo

05 Ambatofolaka - Ankaranana Ankaranana Soavinandriana

06 Arnberomanga - Belavenona Amberomanga Soavinandriana

07 Mahavelona - Ankisabe Mahavelona,

Ankisabe Soavinandriana

I- IDENTIFICATION

Commune et Fokontany : ……………………………………………………

Sexe : M / F Age :….. Position :…………………….

Statut par rapport au projet :…………………………………………………

II- CONNAISSANCE DU PROJET

1- Quand la réhabilitation a été faite ? ...........................................................

2- L’Entité qui a réalisé la construction (BE, Bailleurs, etc.)?........................

III- SITUATION AVANT REHABILITATION DE LA PISTE RURALE

Moyen de transport passant par la route : .................................................

..................................................................................................................

Prix avant et après des Produits locaux, des PPN :…………………………

RESULTATS – EFFETS – IMPACTS

Emploi ponctuel

a. Nombre de villageois…...dont……. H et………. F

b. Traitement reçu : .................................................................................

Page 102: projets de développement local Cas de la construction des

Page 6 sur 6

c. Durée : ................................................................................................

Indication sur le revenu / Pouvoir d’achat/ Niveau de vie

Critères Av. réhab Ap. réhab

Consommation de viande

Autosuffisance en paddy

Accès aux loisirs / communication

a. Commentaire : .....................................................................................

1. Marché / Commerce

a. Si amélioration, dans quelle mesure .....................................................

.............................................................................................................

b. Si détérioration, comment ....................................................................

.............................................................................................................

EVALUATION

1. Charge sur l’apport Bénéficiaire: lourde moyenne symbolique

Commentaire : ..........................................................................................

2. Organisation générale : (Lotissement, découpage,….)

a. Avant la réhabilitation : Bien Acceptable Mal

b. Gestion en entretien : Bien Acceptable Mal

Commentaire : .................................................................................................

3. Etes-vous satisfaits de cette réalisation

c. Si oui, comment ?.................................................................................

.............................................................................................................

d. Sinon, pourquoi ? ................................................................................

.............................................................................................................

4. Attente non réalisée :..................................................................................

..................................................................................................................

Proposition/recommandation :

Page 103: projets de développement local Cas de la construction des

SOMMAIRE …………………………………………………………………………..i REMERCIEMENT ………………………………………………………………….ii Acronymes …………………………………………………………………………iii Liste des tableaux ………………………………………………………………….v Liste des Figures …………………………………………………………………vi INTRODUCTION ………………………………………………………………….1 Chapitre 1 : Approche théorique sur le développement local …………..6

I. Origine ............................................................................................................6

1. Sur le plan international ..........................................................................6

a. En France ................................................................................................6

b. Chez les pays en développement ......................................................6

2. Fondement conceptuel ............................................................................6

II. Le concept de « développement local» ...................................................6

1. La notion de développement ..................................................................6

a. Le développement économique .........................................................6

b. Le développement durable ..................................................................7

2. La notion de local .....................................................................................7

a. Origine géographique ...........................................................................7

b. Utilisation généralisée ..........................................................................7

3. Le développement Local .........................................................................8

a. Constat ....................................................................................................8

b. Définition .................................................................................................8

III. Les outils du « Développement Local ......................................................8

1. La décentralisation et la déconcentration ...........................................9

a- Définitions ..................................................................................................9

i. La décentralisation ..............................................................................9

ii. La déconcentration .............................................................................9

b- La différence entre ces deux réformes ........................................... 10

i. La déconcentration ........................................................................... 10

Page 104: projets de développement local Cas de la construction des

ii. La décentralisation........................................................................... 10

c- Analyse des réformes apportées par la décentralisation /déconcentration .................................................................................................. 10

i- Avantages ........................................................................................... 10

2. Les projets ................................................................................................ 11

a. Définitions ............................................................................................. 11

i- Le projet .............................................................................................. 11

ii- Le projet de développement .......................................................... 11

iii- Le projet de développement local .................................................... 12

b. Caractérisations .................................................................................. 12

I- Présentation du FID ................................................................................... 15

1- Raison d’être ............................................................................................ 15

a- Origine ................................................................................................... 15

b- Mission .................................................................................................. 16

2- Historique ................................................................................................. 16

a- Création et rôle .................................................................................... 16

b- Evolution ............................................................................................... 16

3- Raison sociale ......................................................................................... 18

a- Statut juridique .................................................................................... 18

b- Coordonnées ........................................................................................ 18

II- Organigramme du FID ............................................................................... 18

1- Le Conseil d’Administration et la Direction Générale ..................... 18

a- Conseil d’Administration ................................................................... 18

b- La Direction Générale ......................................................................... 18

2- La Direction Inter- régionale Antananarivo ....................................... 21

a- Les différents services ....................................................................... 21

i. Le Service Administratif et Financier ............................................ 21

Page 105: projets de développement local Cas de la construction des

ii. Le Service Informatique .................................................................. 21

iii. Le Service Technique ..................................................................... 21

b- Le Service Renforcement de Capacité et Appui à la Décentralisation: .................................................................................................. 21

i. Missions: ............................................................................................. 22

ii. Intervention du FID dans la gestion de projet communautaire 22

III- Classification des projets de développement FID ............................... 24

1. Le PDC : Projet de Développement Communautaire ....................... 24

a- Définition ............................................................................................... 24

i- Objectif ................................................................................................ 24

ii- Projet éligible .................................................................................... 24

b- Composante ......................................................................................... 24

i- PC: Projet Communautaire.............................................................. 24

ii- FDC : Financement Direct des Communes ................................. 25

iii- RC : Renforcement de Capacité.................................................... 25

a- Réponses aux chocs et dégâts cycloniques ................................. 25

i- Définition ............................................................................................. 25

ii- Objectif ............................................................................................... 25

b- Projet Social :Haute Intensité de la Main d’œuvre (HIMO) .......... 25

i- Définition ............................................................................................. 25

ii- Objectifs ............................................................................................. 26

I- Présentation générale de la région ITASY11 .......................................... 27

1. Origine de la Région ............................................................................... 27

a- Historique .............................................................................................. 27

b- Contexte politique ............................................................................... 28

2. Situation géographique ......................................................................... 28

a- Délimitation: ......................................................................................... 28

Page 106: projets de développement local Cas de la construction des

b- Caractéristiques ..................................................................................... 30

i- Le relief ................................................................................................ 30

ii- Le sol .................................................................................................. 30

iii. Le Climat ........................................................................................... 30

3. La population ........................................................................................... 30

a- Nombre de la population.................................................................... 31

b- Une idée de la pyramide des âges ................................................... 31

c- Densité et répartition spatiale ........................................................... 31

4. La situation économique ................................................................... 31

a. L’agriculture ......................................................................................... 31

i- La riziculture....................................................................................... 32

ii- Les autres cultures .......................................................................... 32

b. L’élevage ............................................................................................... 32

i. Elevage bovin ..................................................................................... 32

ii. Elevage porcin .................................................................................. 32

iii. Elevage de volailles ........................................................................ 32

iv. Elevage de ver à soie ...................................................................... 33

c. Les autres activités ............................................................................. 33

i- Activités de pêche ............................................................................. 33

ii- Exploitation minière ......................................................................... 33

iii- Ecotourisme ..................................................................................... 33

II- Les infrastructures de développement de la Région ITASY .............. 33

1. Les infrastructures éducatives ............................................................ 33

a- Répartition inégale .............................................................................. 34

b- Importance du secteur privé ............................................................. 34

2. Les infrastructures sanitaires .............................................................. 34

a- Une importante couverture en infrastructures sanitaires ........... 34

Page 107: projets de développement local Cas de la construction des

b- Répartition inégale .............................................................................. 35

3. Les infrastructures de communication .............................................. 35

a- Les services postaux .......................................................................... 35

b- La télécommunication ........................................................................ 35

c- Les sources d’information................................................................. 35

4- Les autres infrastructures ..................................................................... 36

a- L’électricité ........................................................................................... 36

b- L’adduction d’eau potable ................................................................. 36

c- Les infrastructures de sécurité ........................................................ 36

d- Les infrastructures socio sportives................................................. 36

e- Les infrastructures de transport ...................................................... 36

1. Classement des principaux axes routiers ......................................... 37

a. Les Routes nationales ........................................................................ 37

i. La RN1 ................................................................................................. 37

ii. La RN 43 ............................................................................................. 37

b. Les Routes d’intérêt provincial (RIP) .............................................. 38

i- Les RIP impraticables et abandonnées ........................................ 38

ii- Les RIP praticables .......................................................................... 38

c. Les pistes rurales ................................................................................ 40

2. Profil de la région en fonction des infrastructures routières ........ 40

a) Organisation le long des routes nationales ...................................... 41

b) Organisation des zones rurales autour des villes desservies par une

piste permanente .................................................................................................... 41

c) Des zones rurales sous équipées et enclavées ................................. 42

CONCLUSION PARTIELLE ................................................................................ 43

I- Les pistes rurales financées par FID dans la région Itasy ........................ 46

1- Pistes intra communales .......................................................................... 46

Page 108: projets de développement local Cas de la construction des

a- Imerintsiatosika – Mahitsiarivo ............................................................. 46

b- Amboidraisola – Antanetilava ............................................................... 46

2- Pistes inter communales .......................................................................... 47

a- Mahavelona- Ankisabe ......................................................................... 47

b- Amberomanga – Belavenona ............................................................... 47

3- Piste reliant la Commune et la route nationale ...................................... 48

a- Ambatofolaka — Ankaranana .............................................................. 48

b- Ambatofolaka - Mandiavato .................................................................. 48

1- Contexte ..................................................................................................... 51

a- Le constat ............................................................................................... 51

b- Les points forts du projet....................................................................... 51

2- Objectifs du projet ..................................................................................... 52

a. Objectif d’infrastructures ....................................................................... 52

b. Objectif social ......................................................................................... 52

c. Objectif économique.............................................................................. 52

d. Objectif de développement ................................................................... 53

3- Les indicateurs de vérification ................................................................. 53

a- Indicateurs de réalisation ...................................................................... 53

Ce sont : ....................................................................................................... 53

b- Indicateur de viabilité ............................................................................ 53

c- Indicateur d’impact ................................................................................ 54

II- La réalisation de ces projets de développement ................................. 54

1- Organisation générale............................................................................ 54

a- Projet Communautaire .......................................................................... 55

b- Convention de Maîtrise d’ouvrage délégué ........................................ 55

i- Responsabilité du FID ......................................................................... 55

ii- Responsabilité des Bénéficiaires ...................................................... 55

Page 109: projets de développement local Cas de la construction des

2- Organisation financière ......................................................................... 56

a- Coût du projet ...................................................................................... 56

i- Définition ............................................................................................. 56

ii- Analyse des coûts ............................................................................ 56

b- Lotissement .......................................................................................... 57

i-Avantages du système de lotissement des travaux ...................... 58

i- Inconvénients ..................................................................................... 59

I- Cadre général de l’évaluation .................................................................. 61

1. Définition .................................................................................................. 61

a. Evaluation ex-post .............................................................................. 61

b. Evaluation externe .............................................................................. 62

2. Les critères d’évaluation ....................................................................... 62

a. Définition ............................................................................................... 62

b. Présentation des critères adoptés dans cette étude ................... 62

i. Efficacité .............................................................................................. 62

ii. Efficience ........................................................................................... 62

iii. Viabilité et pérennité ....................................................................... 62

iv. Stratégie d’intervention .................................................................. 63

v. Satisfaction des bénéficiaires........................................................ 63

II- Méthodologie d’évaluation ....................................................................... 63

a. Stage au sein de l’organisme FID: Fonds d’intervention pour le Développement ..................................................................................................... 63

b. Enquête sur terrain ............................................................................. 63

i- Déroulement ......................................................................................... 63

ii Echantillonnage ................................................................................... 63

III- Rapport d’évaluation de la construction des pistes rurales et données économiques dans la région ITASY ........................................................ 64

1- Efficacité................................................................................................ 64

Page 110: projets de développement local Cas de la construction des

a- Données ................................................................................................ 64

b- Interprétations ...................................................................................... 65

c- Appréciations ....................................................................................... 66

d- Analyse .................................................................................................. 66

2- Efficience .............................................................................................. 66

a- Données ................................................................................................ 66

b- Interprétation ........................................................................................ 67

c- Appréciations ....................................................................................... 68

d- Analyses ................................................................................................ 68

3 Stratégie d’intervention ...................................................................... 68

a- Données ................................................................................................ 68

b- Interprétations ...................................................................................... 69

c- Appréciations ....................................................................................... 69

d- Analyses ................................................................................................ 70

4- Viabilité et pérennité ........................................................................... 70

a- Données ................................................................................................ 70

b- Interprétation ........................................................................................ 71

c- Appréciations ....................................................................................... 71

d- Analyses ................................................................................................ 71

5- Satisfaction des bénéficiaires........................................................... 72

a- Données ................................................................................................ 72

b- Interprétations ...................................................................................... 72

c- Appréciations ....................................................................................... 73

d- Analyse .................................................................................................. 73

I- Cadrage général .............................................................................................. 76

1- Définition .................................................................................................. 76

a. Résultat ................................................................................................. 76

Page 111: projets de développement local Cas de la construction des

b. Effet ........................................................................................................ 76

c. Impact .................................................................................................... 76

2- les résultats et les effets induits par la réhabilitation de ces pistes .77

a. Les résultats ......................................................................................... 77

i. Présentation ....................................................................................... 77

b. Les effets ............................................................................................... 78

i. Présentations ..................................................................................... 78

ii. Analyse ............................................................................................... 79

II. Etude d’impacts socio-économiques ......................................................... 80

1. Les impacts environnementaux ........................................................... 80

a. Stock de ressources ........................................................................... 80

i. Inventaire............................................................................................. 80

ii. Analyse ............................................................................................... 80

b. Qualité environnementale .................................................................. 80

i. Analyse ................................................................................................ 80

2. Les impacts économiques .................................................................... 80

a. Impacts sur le prix ............................................................................... 80

i. Prix des produits locaux .................................................................. 81

ii. Prix des produits de première nécessité ..................................... 81

iii. Frais de transport des voyageurs ................................................ 81

b. Emploi .................................................................................................... 82

i. Impact attendu ................................................................................... 82

ii. Impact inattendu ............................................................................... 82

3. Les impacts sociaux et sur le développement local ........................ 82

a. Impact attendu: Réduction de la pauvreté ........................................ 82

i. Equité sociale ..................................................................................... 83

ii. Sécurité rurale ................................................................................... 83

Page 112: projets de développement local Cas de la construction des

iii. Développement humain ................................................................. 83

iv. Un pas vers la gouvernance locale ............................................. 83

b. Impact inattendu : ................................................................................ 84

i. Les petits commerçants en situation de monopole ................... 84

ii. Les transporteurs par charrette .................................................... 84

III. Recommandations ........................................................................................ 85

1. A l’endroit des Bailleurs de fonds ....................................................... 85

a. Hiérarchisation de la construction de routes ................................ 85

CONCLUSION .......................................................................................................... 87

Page 113: projets de développement local Cas de la construction des

Nom et prénoms : BEATREFINA Delphin

Titre : Evaluation et étude des impacts socio-économiques des projets de développement local :

Cas de la construction des pistes rurales financée par le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID) dans la Région Itasy entre 2002 et 2005

Nombre de pages : 99 Tableaux : 18 Figures/Graphiques : 04

Résumé (français)

Les projets de développement, conçus et réalisés au sein des CTD, ont des impacts socioéconomiques, tant au niveau des acteurs administratifs, économiques que pour les restes de la population. Les voies d’accès, telles que les pistes rurales, qui sont des nerfs du développement local, s’évaluent de différentes manières moyennant leurs impacts.

La région Itasy est à la fois peuplée et productive. La construction de pistes rurales impacte son développement ; nécessitant ainsi une approche sur l’évaluation socioéconomique de cette mise en place.

La description et l’analyse, de cette évaluation et les impacts socioéconomiques de la construction des pistes rurales dans cette contrée, font l’objet de la présente étude.

Mots et expressions clés : Développement local, Décentralisation, Déconcentration, Evaluation, Région Itasy, Impacts, Pistes rurales

Abstract(Anglais)

The development projects, conceived and realized on the so-called “Decentralized Territorial Collectivity), have socio economic impacts, as well on administrative actors or on the whole population. The roads, such as rural paths, which are local development strength, are evaluated themselves of different manners by means of their impacts.

The Region of Itasy is both populous and productive. Rural paths construction impacts its development; needing, so, an approach on this set-up socio economic evaluation.

This rural paths construction evaluation and socio economic impacts description and analysis in this Region, are an object of this actual study.

Key words and expressions: Local development, Decentralization, Administrative devolution, Evaluation, Region of Itasy, Impacts, Rural path

Encadreur Pédagogique : Dr JAONASY Anivosoa