rencontre au castelnau - web.ac-toulouse.fr · la décision a donc été prise de nous lancer...

7
Rencontres au Castelnau ou…. …. quand les auteurs s’en vont au champ Sandrine Trochet. Enseignante Castelnau Barbarens. 1,Un constat : Il existe de fortes inégalités entre les écoles quant à l’accès à la culture. Enseignant dans des écoles rurales, éloignées des grands pôles culturels, il nous est difficile d’accéder aux théâtres, aux musées, aux cinémas. Même si les départements ruraux se sont organisés pour favoriser l’accès à la culture : opération « un film pour tous » avec CINE 32, théâtre jeune public… il n’en reste pas moins que le bain culturel y est plus difficile. Depuis plusieurs années, les élèves de notre R.P.I participent aux salons du livre de Condom, Fleurance organisés par l’A.D.P.L et aux salons de Riscle. Nous avons pu constater l’effet dynamisant de ces salons auprès de nos élèves, et aussi au sein de l’équipe enseignante. Nous avons pu mettre en place de nombreux projets autour des activités et des rencontres suscitées par ces salons. Malheureusement, chaque année nous nous trouvons confrontés à plusieurs contraintes : Le coût excessif des transports. Le manque de liberté par rapport au choix des intervenants. Une participation limitée de nos classes. Le manque de liens entre les participants. La décision a donc été prise de nous lancer nous-mêmes dans l’organisation d’un salon du livre rural qui correspondrait à nos attentes. Travailler avec nos élèves autour de l’univers d’auteur tout au long de l’année. Mettre en relation les classes participantes autour d’un même projet. Créer en s’inspirant de la littérature de jeunesse (des jeux, des écrits, arts visuels, théâtre, danse, film d’animation…) Rompre l’isolement, rencontrer des collègues motivés pour travailler ensemble autour de ce projet et en faire un temps d’échanges et de formation. 2. Une première problématique : Comment vaincre l’isolement de l’adulte et de la classe en milieu rural pour construire une première culture commune ? Comment organiser la transmission de ce patrimoine ? Quels enjeux ? Quels projets pour favoriser la cohésion du groupe classe ? Selon les programmes de l’école primaire, l’école doit permettre à l’enfant de construire une culture commune, c’est à dire lui permettre de construire des connaissances et des savoirs, développer chez l’élève l’esprit critique, la

Upload: others

Post on 30-Aug-2019

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Rencontres au Castelnau ou…. …. quand les auteurs s’en vont au champ

Sandrine Trochet. Enseignante Castelnau Barbarens.

1,Un constat :

Il existe de fortes inégalités entre les écoles quant à l’accès à la culture. Enseignant dans des écoles rurales, éloignées des grands pôles culturels, il nous est difficile d’accéder aux théâtres, aux musées, aux cinémas. Même si les départements ruraux se sont organisés pour favoriser l’accès à la culture : opération « un film pour tous » avec CINE 32, théâtre jeune public… il n’en reste pas moins que le bain culturel y est plus difficile. Depuis plusieurs années, les élèves de notre R.P.I participent aux salons du livre de Condom, Fleurance organisés par l’A.D.P.L et aux salons de Riscle. Nous avons pu constater l’effet dynamisant de ces salons auprès de nos élèves, et aussi au sein de l’équipe enseignante. Nous avons pu mettre en place de nombreux projets autour des activités et des rencontres suscitées par ces salons. Malheureusement, chaque année nous nous trouvons confrontés à plusieurs contraintes : Le coût excessif des transports. Le manque de liberté par rapport au choix des intervenants. Une participation limitée de nos classes. Le manque de liens entre les participants. La décision a donc été prise de nous lancer nous-mêmes dans l’organisation d’un salon du livre rural qui correspondrait à nos attentes. Travailler avec nos élèves autour de l’univers d’auteur tout au long de l’année. Mettre en relation les classes participantes autour d’un même projet. Créer en s’inspirant de la littérature de jeunesse (des jeux, des écrits, arts visuels, théâtre, danse, film d’animation…) Rompre l’isolement, rencontrer des collègues motivés pour travailler ensemble autour de ce projet et en faire un temps d’échanges et de formation.

2. Une première problématique :

Comment vaincre l’isolement de l’adulte et de la classe en milieu rural pour construire une première culture commune ? Comment organiser la transmission de ce patrimoine ? Quels enjeux ? Quels projets pour favoriser la cohésion du groupe classe ? Selon les programmes de l’école primaire, l’école doit permettre à l’enfant de construire une culture commune, c’est à dire lui permettre de construire des connaissances et des savoirs, développer chez l’élève l’esprit critique, la

mémoire, lui permettre d’établir des liens entre les différents domaines. La construction de ces connaissances, savoir – être, savoir-faire ne peut se faire que dans le cadre de situations vécues riches d’expériences.

3. Comment préparer une rencontre d’auteur / illustrateur ? :

Une rencontre d’auteur se prépare longtemps à l’avance et suppose de lire tous les livres de cet auteur. Ces lectures doivent être accompagnées. Il s’agit non plus d’interroger systématiquement l’élève mais d’interroger le texte, inviter l’élève à faire des inférences, prélever l’implicite du texte et à se faire des images. Lire un texte et des images suppose de « monter les niveaux de lecture » : que nous dit le texte et l’image représentée (dénotation). Comment se fait – il que le texte et l’image nous donne ce message, quelles inférences peut – on faire ? : connotation. En quoi ce texte ou cette image parle de moi ? A quoi me fait – il penser ?Quels sont les liens que l’on peut – faire avec d’autres textes ou images rencontrées ? : interprétation. Ces lectures actives vont permettre à l’élève de prendre des indices, de trouver une structure narrative. Ces lectures invitent à l’échange, à la communication au débat tout en respectant le texte et l’auteur. Ces lectures amènent l’élève à reformuler le texte et à s’approprier ainsi ses mots et ses structures. Mais il s’agit aussi de mémoriser le texte, de jouer avec les mots et les images. Ces lectures invitent à s’intéresser au lexique. La rencontre avec ces textes et ces images impulse des situations d’écriture et de production d’image. Il s’agit de trouver chaque fois des pistes d’écriture qui touchent tous les types de textes : écrire dans les blancs laissés par l’auteur, prolonger le texte de l’auteur ou le transformer pour produire d’autres effets. Par cette démarche, le carnet de lecture prend tout son sens. Il est la mémoire de ces rencontres avec le texte, les personnages, le genre, l’époque le lieu.

4. La rencontre d’auteur / illustrateur :

Les situations de lecture et d’écriture amènent les élèves à s’interroger. Les hypothèses énoncées par les élèves vont être validées par la rencontre avec l’auteur qui va expliquer sa façon d’écrire ou de produire des images. L’auteur va expliquer ses choix. Ainsi ces rencontres favorisent des échanges riches

orientés sur la façon d’écrire ou de produire l’image.

Mais ces rencontres sont aussi un moment privilégié pour produire avec l’auteur / illustrateur ce qui amènent d’autres projets d’écriture à l’issue de la rencontre.

5. le bilan :

Ces rencontres au Castelnau nous ont permis d’inscrire le travail autour des auteurs dans de véritables projets interdisciplinaires, et de placer la littérature de jeunesse au cœur des apprentissages, dans le cadre d’une approche culturelle des apprentissages. Les élèves ont beaucoup lu, ils ont beaucoup écrit. Les échanges autour du livre ont permis aussi de souder le groupe classe. Les élèves ont appris à s’écouter, respecter l’autre dans sa différence, accepter des différences de point de vue. Ces rencontres ont permis de rencontrer des auteurs mais aussi d’autres élèves ayant travaillé sur ces auteurs et ayant réalisé d’autres productions. « Rencontres au Castelnau » a été pour les enseignants une expérience humaine formidable qui a permis de rompre l’isolement de l’enseignant dans sa classe. Cette journée a été un temps fort de co – éducation puisque tout un village (parents, aînés, municipalité….) a œuvré à la réussite de cette journée.

En plaçant l’album de littérature jeunesse au centre des apprentissages et au cœur de projets interdisciplinaires

Des albums pour….

Danser / jouer : dire avec son corps ce que l’on a compris de l’histoire.

Rencontrer l’autre, les autres, et mieux se connaître.

Plonger dans l’univers d’un auteur ou d’un illustrateur. Comprendre comment ses histoires sont construites, comment ses images sont fabriquées. Comprendre les rapports texte / image. Comprendre ce qu’il veut nous dire au travers de ses histoires. Produire des textes et des images avec l’auteur / illustrateur.

Rencontrer des auteurs qui vont valider ou pas nos hypothèses. Pour mieux les connaître. Pour mieux connaître et comprendre leur style. Entrer en connivence avec lui.

Pour être curieux du monde, pour s’interroger sur le monde.

Pour établir des liens entre les auteurs, entre les albums d’un même auteur. Pour établir des liens avec d’autres disciplines.

Pour parler, dire et raconter des histoires.

Pour produire différents types de texte s.

Pour lire et produire des images fixes ou animées Etablir des liens avec d’autres images.

Pour rencontrer d’autres langues et d’autres cultures, établir des liens d’une culture à l’autre.

Partager, échanger, expliquer argumenter ses propos.

Dans l’univers d’auteur

De Christian Voltz

Ecrire la BD de « C’est pas ma

faute »

Reprendre une histoire et changer de type d’écrit et de type de texte. Entrez dans un dialogue.

Ecrire la suite d’une histoire

en reprenant une structure textuelle.

Ecrire la suite de la valise.

Ecrire à la manière de….

Ecrire à la manière de C ; Voltz en jouant avec les prénoms de la classe

Réaliser des personnages à la

manière de C. Voltz

Récupérer Collectionner Assembler Coller exposer

La famille bout de ficelle

Personnage

s

Lecture honnête

Les blancs du texte

Lecture à construire

Carnet de lecture

Mise en réseau de textes, de personnages, lieux, époque,

Dans l’univers de

Cécile Hudrisier

Illustrer une chanson connue sur le thème du jardin à la manière de Christian Voltz et Cécile Hudrisier. Participation à LIRE EN FETE, création d’un livre d’artiste.

Illustrer une autre chanson de Nico Ferrer, OH ! EH ! HEIN ! BON. Analyser les images de C.Hudrisier, repérer les matériaux, la façon dont les images sont construites.Recherches sur le personnage.

Monter les niveaux de lecture.

Comment se fait – il que ?

Etudier différentes versions d’un

conte : « La petite poule rousse » Comparer : identifier les similitudes et les différences d’un conte à l’autre. Ecrire des portraits de personnages

Carnet de lecture

Les blancs du texte Réaliser la recette du gâteau de la petite poule rousse

Lecture par mise en voix

Réalisation du Kamishibaï de la grosse faim de petit bonhomme, raconter l’histoire en mettant en voix les différents personnages, prendre conscience de la notion de narrateur dans un texte. Analyser les images, créer d’autres images avec d’autres techniques

Réalisation d’un spectacle de marionnettes, interpréter le texte

Ecrire la suite de l’histoire

Réalisation de mobiles des personnages, mettre les personnages en

Les personnages

Reprendre un personnage changer les lieux, pour d’autres aventures

Les moutons de Gégé

Réaliser les moutons de Cécile Hudrisier, rechercher tous les matériaux possibles, Ecrire la comptine des nombres jusqu’à 30.

Dans l’univers de

Cécile Hudrisier

Une entrée vers le conte Travail sur les personnages, mise en voix des

personnages. Danser l’album : danse de la cocotte qui tap tip tope

Monter les niveaux de lecture.

Comment se fait – il que ?

Mémoriser des postures par la création de postures crées pour la danse.

Reprendre les personnages de Cécile Hudrisier dans des poèmes écrits à la manière de Christian Havard. : Toujours plus vite, Si j’étais….

Vers l’univers d’auteur de Christian havard

Illustrer une comptine de C. havard

Les blancs du texte

La nuit de Simon le cochon

Mettre en voix le texte : Sonoriser un album.

Danser l’album : Simon Interpréter l’histoire.

Jouer avec les peurs de la nuit : jeu le sac à rêve et le sac à cauchemars