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R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E L'optimisation des dépenses publiques en faveur du sport REVUES DE DÉPENSES 2016

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R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

L'opt imisat ion des dépenses publ iques en faveur du spor t

REVUES DE DÉPENSES 2016

Les revues de dépenses constituent un dispositif innovant d’évaluation des dépenses publiques, instauré par la loi de programmation des finances publiques 2014-2109 (article 22). Elles ont pour objectif explicite de documenter des mesures et des réformes structurelles de redressement des comptes publics. Réalisées en toute indépendance par les corps d’inspection et de contrôle, les recommandations des revues de dépenses n’engagent donc pas le Gouvernement. Leur efficacité repose tant sur leur contenu opérationnel que sur leur procédure spécifique, qui associe étroitement Gouvernement et Parlement.

Un champ de compétence large associé à une démarche opérationnellePortant sur l’ensemble des administrations publiques, le champ d’intervention

des revues de dépenses est très large. Elles peuvent couvrir tous les domaines de l’action publique et tous les sous-secteurs des administrations publiques (État, agences, organismes de sécurité sociale, collectivités territoriales), comme tous les outils de financement des politiques publiques (dépenses fiscales, crédits budgétaires, taxes affectées, etc.).

Centrées sur la réalisation d’économies, les revues de dépenses s’inscrivent dans une logique opérationnelle. Chaque revue de dépenses doit permettre d’ap-profondir la connaissance des dépenses afin de préparer des réformes pouvant être mises en œuvre à court ou moyen terme.

Une association du Parlement en parfaite articulation avec le calendrier de la préparation du budget

L’une des principales innovations des revues de dépenses par rapport aux autres exercices d’évaluation tient à leur articulation étroite avec le calendrier budgé-taire annuel. Ces modalités de mise en œuvre sont directement prévues par la loi de programmation des finances publiques (LPFP) et constituent un élément clé de l’efficacité du dispositif.

La loi dispose ainsi que l’exercice est lancé chaque année de manière conco-mitante avec le dépôt du PLF. La liste des thèmes faisant l’objet d’une revue de dépenses est présentée dans une annexe budgétaire du PLF dédiée (« jaune »). Les parlementaires sont ainsi informés des thèmes des revues et de leurs enjeux pour en débattre, le cas échéant, avec le Gouvernement.

Les travaux des corps de contrôle doivent être finalisés au cours du premier trimestre. Ce calendrier permet ainsi que les conclusions des revues de dépenses puissent être intégrées à la construction du PLF suivant. Le Gouvernement en prévoit la diffusion, sans que celle-ci soit précisée dans la LPFP, non seulement dans un souci de transparence, mais aussi dans la volonté de fournir le degré d’information le plus précis et le plus fin, propre à nourrir des échanges éclairés et de qualité au sein du débat public.

MINISTERE DES FINANCES ET DES COMPTES PUBLICS

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DU NUMÉRIQUE

MINISTÈRE DE LA VILLE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

CONTRÔLE GÉNÉRAL ÉCONOMIQUE ET FINANCIER

INSPECTION GÉNÉRALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

Rapport établi

par

Jean-Marie BRINON chef de mission de

contrôle

Pierre AMIDEY contrôleur général

Bertrand JARRIGE inspecteur général

Patrice LEFEBVRE inspecteur général

CGEFi n° 15.12.70 IGJS n°2016-I-05

Avril 2016

L’OPTIMISATION DES DÉPENSES PUBLIQUES EN FAVEUR DU SPORT

MISSION DE REVUE DE DÉPENSES

1

MINISTERE DES FINANCES ET DES COMPTES PUBLICS

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DU NUMÉRIQUE

MINISTÈRE DE LA VILLE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

CONTRÔLE GÉNÉRAL ÉCONOMIQUE ET FINANCIER

INSPECTION GÉNÉRALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

Rapport établi

par

CGEFi n° 15.12.70 IGJS n°2016-I-05

Avril 2016

L’OPTIMISATION DES DÉPENSES PUBLIQUES EN FAVEUR DU SPORT

MISSION DE REVUE DE DÉPENSES

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3

SOMMAIRE

SOMMAIRE 3

SYNTHESE 5

TABLEAU DE SYNTHESE DES RECOMMANDATIONS ET DES ECONOMIES CHIFFREES SUR LA DEPENSE PUBLIQUE 7

INTRODUCTION 11

1 LA DYNAMIQUE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE SPORTIVE EST AVÉRÉE ET N’A PAS SUBI D’INFLEXION MARQUANTE SUR LA PÉRIODE RÉCENTE 13

1.1 L’agrégat de la dépense sportive nationale ne fournit qu’une estimation de la dépense publique 13

1.2 Les dépenses portées par le ministère chargé des sports se maintiennent, malgré une très récente orientation à la baisse 14

1.2.1 Des dépenses en croissance sur moyenne et longue périodes 14 1.2.2 Une répartition assez stable entre actions des dépenses complètes du programme « Sport » 15 1.2.3 Des effectifs consolidés en légère diminution sur dix ans 16

1.3 Les dépenses fiscales et sociales demeurent partiellement documentées et évaluées 17 1.3.1 Les dépenses fiscales sont partiellement chiffrées 18 1.3.2 Les dépenses sociales soulèvent des questions de chiffrage et d’opportunité 20

1.4 Les collectivités territoriales, acteurs majeurs de la dépense publique en faveur du sport 21 1.4.1 Les dépenses comptabilisées au titre de la fonction « sport » 21 1.4.2 La dépense sportive globale des collectivités territoriales telle qu’estimée par l’agrégat de la dépense sportive nationale 23

1.5 Les comparaisons internationales confirment le niveau élevé des dépenses publiques en France 23 1.5.1 Le modèle français de l’organisation et de la dépense publique sportive 23 1.5.2 L’offre sportive est perçue positivement en France, mais la pratique demeure au niveau de la moyenne européenne 25

2 LA DÉPENSE PUBLIQUE SPORTIVE : DES PRIORITÉS MULTIPLES ET DES ACTEURS PEU COORDONNÉS 27

2.1 L’État ne définit pas de priorités sélectives ni n’effectue de choix clair entre une approche de régulateur et un rôle d’opérateur 27

2.1.1 De trop nombreuses fédérations soutenues, avec une répartition non optimale des moyens 27 2.1.2 Le financement des opérateurs et établissements hors CNDS 32 2.1.3 Les interventions du CNDS 37 2.1.4 La structuration territoriale de l’État 45

2.2 L’empilement des compétences et de l’engagement financier des collectivités demeure un facteur de complexité 47

2.2.1 Le sport : une compétence éclatée entre plusieurs acteurs 47 2.2.2 La compétence partagée n’ordonne pas clairement le champ des interventions financières 50

4

2.3 Le mouvement sportif reconnaît l’ampleur de l’effort public mais évoque l’épuisement du modèle d’organisation et de financement du sport 54

2.3.1 Le mouvement sportif demeure éclaté 55 2.3.2 L’organisation territoriale du mouvement sportif reproduit les empilements liés à la compétence partagée et les déperditions qui s’ensuivent 55 2.3.3 Les priorités sociétales successives de l’État ont pris le pas sur les objectifs sportifs dans la dimension du sport pour tous 56 2.3.4 Les relations avec l’État, bien qu’étroites, sont de fait marquées par la perception d’un décalage croissant 56 2.3.5 À l’intérieur du mouvement sportif, la solidarité entre le sport amateur et le sport professionnel reste faible 56

3 DES MESURES D’OPTIMISATION APPARAISSENT NECESSAIRES 57

3.1 Mieux connaître et évaluer la dépense publique en vue de son optimisation (Axe 1) 57 3.1.1 Le suivi de la dépense totale doit être renforcé 57 3.1.2 La connaissance des dépenses de l’État doit être approfondie 58 3.1.3 Améliorer l’évaluation et le suivi des dépenses fiscales et sociales 59 3.1.4 L’observation de la dépense des collectivités territoriales doit en permettre une meilleure estimation 59

3.2 Clarifier les responsabilités propres à chacun des acteurs publics (Axe 2) 60 3.2.1 L’État doit se recentrer sur son cœur de métier 60 3.2.2 Organiser la compétence partagée dans sa mise en œuvre et dans son financement 69

3.3 Recentrer la dépense publique autour d’une logique de projet renforcée (Axe 3) 74 3.3.2 Recentrer les interventions du CNDS 76 3.3.3 Inscrire les grands équipements sportifs dans une logique de schéma directeur national 78

3.4 Intégrer la dépense sportive dans une approche économique (Axe 4) 79 3.4.1 Diversifier et accroître les ressources propres de l’INSEP 79 3.4.2 Responsabiliser les clubs dans l’exploitation, voire la construction, des équipements sportifs 80 3.4.3 Renforcer la solidarité entre, d’une part, le spectacle sportif, les grands évènements et le sport professionnel et, d’autre part, le développement du sport pour tous 83

ANNEXES 93

Annexe 1 - Lettre de mission 95

Annexe 2 - Liste des fédérations sportives agréées au 1er

janvier 2016 99

Annexe 3 - Extrait de l’annexe 1 à l’instruction du Gouvernement du 22 décembre 2015, relative aux incidences de la suppression de la clause de compétence générale des départements et des régions sur l’exercice des compétences des collectivités territoriales 101

Annexe 4 - Fiche descriptive des sociétés coopératives d’intérêt collectif 103

Annexe 5 - Liste des recommandations 105

Annexe 6 - Liste des personnes rencontrées 117

Annexe 7 - Glossaire 125

5

SYNTHESE

L’action en faveur du sport s’inscrit dans des politiques publiques qui mobilisent des acteurs nationaux et locaux. La dépense de l’État gérée par le ministère chargé des sports (moins de 1 Md€) ne représente qu’une part très minoritaire de l’effort public total (estimé à 16,8 Md€) et la présente revue de dépenses prend en considération à la fois les dépenses de ce ministère et celles des collectivités territoriales et de leurs groupements (estimées à plus de 12 Md€). Une partie du champ lui échappe cependant, s’agissant tout particulièrement des dépenses engagées par l’État pour l’éducation physique et sportive (3,8 Md€).

Le sport tient une place particulière dans la société et l’intervention publique intègre des préoccupations bien plus larges que le seul développement de la pratique sportive : le sport est utilisé comme instrument de cohésion sociale (politique de la ville, lutte contre la radicalisation etc.) et d’aménagement du territoire ; il est perçu comme porteur de bien-être (sport santé etc.), ou encore comme vecteur possible d’exemplarité et d’identité, entre autres par le spectacle sportif.

Cette revue de dépenses intervient à un moment où la France réalise et forme des ambitions fortes sur la scène sportive internationale : accueil de l’Euro 2016 de football, candidature de Paris en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 entre autres évènements. Le succès en 2017 de la candidature de Paris influerait certainement sur le cadre et le niveau de la dépense ; de l’avis de la mission, cela légitimerait encore davantage une réorientation durable de celle-ci dans le sens de l’optimisation.

Le premier constat de la mission est que la dynamique de la dépense publique consacrée au sport est avérée et ne marque pas d’inflexion sur moyenne et longue périodes. La progression de la dépense des collectivités territoriales est soutenue (+4.4% par an depuis 2008), celle de l’État se maintient malgré une très récente orientation à la baisse. Les autres principaux constats concernent l’empilement des interventions des collectivités et le caractère évolutif des priorités de l’État qui n’effectue pas de choix clair entre une approche de régulateur et un rôle d’opérateur.

De l’ensemble des travaux menés, il résulte que le modèle de la dépense publique en faveur du sport est à un tournant. Ce modèle fait aujourd’hui l’objet d’un débat, voire d’une remise en cause, autour de la complexité et de la dilution qui résulte de l’empilement des compétences et de l’engagement financier des collectivités, de la nécessaire recherche d’un effet de levier et d’une stabilité accrue des objectifs de l’État et de l’organisation du mouvement sportif, comme de l’offre de services que ce dernier est en mesure de proposer aux citoyens face à l’évolution de la pratique sportive.

Dans ce contexte, des mesures d’optimisation de la dépense sont clairement nécessaires et le mouvement sportif devra y prendre toute sa part. La mission formule ainsi 35 recommandations, autour de quatre axes structurants de réforme qui impliquent l’État, les collectivités et le mouvement sportif.

Le premier axe porte sur la connaissance et l’évaluation de la dépense publique qui méritent d’être renforcées.

Le deuxième axe porte sur la clarification des responsabilités propres à chacun des acteurs.

L’État doit se concentrer sur le sport de haut niveau, les grands évènements et équipements ainsi que la réduction des inégalités sociales et territoriales d’accès à la pratique sportive. Cette stratégie nationale devra être déclinée au niveau régional. Le Centre national pour le

6

développement du sport (CNDS) appelle une réforme : plusieurs options sont ouvertes quant à son évolution, y compris celle de la rebudgétisation totale ou partielle de ses interventions.

Les collectivités devraient, quant à elles, organiser la compétence partagée qui résulte de la loi NOTRe. Pour mieux séquencer leurs interventions dans une logique renforcée de subsidiarité, l’accent devrait ainsi être mis sur un niveau de stratégie territoriale, celui de la région, et un niveau d’action de proximité, celui de la commune et, de plus en plus, de l’intercommunalité. La conférence territoriale de l’action publique serait alors le lieu de la concertation entre les collectivités, en présence de l’État et en association avec le mouvement sportif, pour la définition et la mise en œuvre de la politique sportive territoriale.

Le troisième axe de réforme invite à recentrer la dépense publique autour d’une logique de projet renforcée. L’État doit mettre fin à la dilution de son soutien aux fédérations sportives, redéfinir la doctrine d’emploi des moyens humains dont il dispose à ce titre (conseillers techniques sportifs) et concentrer l’action menée au travers du CNDS. La question des grands équipements doit s’inscrire dans une actualisation du schéma de services collectifs du sport, pour assurer un dimensionnement et un positionnement adaptés de ces infrastructures.

Enfin, le quatrième axe de réforme consiste à mieux intégrer la dépense dans une approche économique assurant le développement de l’offre de services sportifs.

L’accent mis sur les ressources propres de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) doit à ce titre être accentué.

L’implication des clubs sportifs dans l’exploitation, voire la construction, des équipements doit être développée et la solidarité renforcée entre, d’une part, le spectacle sportif, les grands évènements et le sport professionnel et, d’autre part, le développement du sport pour tous.

Les dépenses fiscales et sociales doivent être ajustées aux capacités contributives propres au monde sportif, notamment pour les grandes compétitions internationales et le spectacle sportif.

Enfin, en écho à des débats au sein du mouvement sportif, la démarche de l’entrepreneuriat social et solidaire peut apporter aux acteurs du sport des voies nouvelles de développement.

*

* *

7

TABLEAU DE SYNTHESE DES RECOMMANDATIONS ET DES ECONOMIES CHIFFREES SUR LA DEPENSE PUBLIQUE

Axes de réforme Recommandations Économies directes sur la dépense de l’État

Économies directes sur la dépense des collectivités

Mieux connaître et évaluer la dépense publique en vue de son optimisation (Axe 1)

sous -total axe 1 : - -

1. Créer un observatoire de la dépense sportive rattaché au conseil national du sport

- -

2. Élaborer une annexe au projet de loi de finances retraçant l’effort financier de l’État dans le domaine du sport (« jaune budgétaire »)

- -

3. Améliorer l’information du Parlement sur les effectifs consacrés au sport dans les services centraux et déconcentrés et retracer les effectifs des CREPS dans les documents budgétaires du programme 219

- -

4. Améliorer l’évaluation et le suivi des dépenses fiscales et sociales

- -

5. Procéder à une enquête périodique en vue de l’estimation des dépenses des collectivités territoriales consacrées au sport

Non chiffré (coût d’enquête) -

Clarifier les responsabilités propres à chacun des acteurs publics (Axe 2)

sous-total axe 2 : de 11,4 à 86,8 M€ -

6. Sérier les priorités de la politique sportive de l’État en les concentrant sur un nombre restreint d’objectifs liés au sport de haut niveau et à l’équité sociale et territoriale

Non chiffré -

7. Procéder à la rebudgétisation totale ou partielle du CNDS

Réduction des dépenses de structures (1 M€ hors personnel et transfert de 22,9 ETPT) Régulation budgétaire (3 à 20 M€)

-

8

Axes de réforme Recommandations Économies directes sur la dépense de l’État

Économies directes sur la dépense des collectivités

8. Concentrer au niveau régional l’exercice de la stratégie territoriale de l’État et les moyens affectés

Réduction de 106 ETPT soit 6,4 M€ -

9. Regrouper le GIP Campus sportif Bretagne et l’ENVSN au sein d’un nouveau CREPS Bretagne

Non chiffré -

10. Inscrire dans un cadre interministériel la contribution du sport à d’autres politiques publiques

Réduction de dépenses selon réallocations (champ de l’ordre de 15 M€)

-

11. Réallouer les missions et les moyens des pôles ressources nationaux (PRN)

Non chiffré -

12. Rationaliser les interventions de l’État et des autres acteurs dans le domaine de la formation et de la certification

Économies en moyens humains (16 ETPT, soit environ 1 M€) Réduction des subventions versées aux établissements (Non chiffré)

-

13. Promouvoir le pilotage des politiques sportives locales aux niveaux régional et intercommunal

- Optimisation de la dépense publique, tant pour l’investissement que pour le fonctionnement (non chiffré)

14. Adapter l’organisation territoriale du mouvement olympique et sportif à l’évolution de la répartition proposée des compétences

Moindres subventions (champ de 9,2 M€ pour le CNDS)

Moindres subventions (non chiffré)

15. Faire de la CTAP élargie le lieu de la concertation et de la coordination des politiques sportives territoriales

Rationalisation (non chiffré) Rationalisation (non chiffré)

16. Supprimer ou déconcentrer l’enveloppe du CNDS dédiée aux équipements structurants de niveau local 17. Confier au CNOSF l’emploi des crédits destinés aux CROS et aux CDOS

En cas de suppression de l’enveloppe CNDS dédiée aux équipements locaux : 25 M€ Subventionnement des CROS et CDOS (champ : 9,2 M€)

-

9

Axes de réforme Recommandations Économies directes sur la dépense de l’État

Économies directes sur la dépense des collectivités

Recentrer la dépense publique autour d’une logique de projet renforcée (Axe 3)

sous-total axe 3 : de 51,11 à 59,9 M€ -

18. Concentrer les moyens alloués au sport de haut niveau sur un nombre restreint de 29 fédérations

17,9 M€, dont 10,2 M€ pour 157 ETPT correspondant aux moyens alloués pour le sport de haut niveau aux 29 fédérations qui ne seraient plus soutenues à ce titre

-

19. Redéfinir la doctrine d’emploi et resserrer les moyens humains de l’État utilisés par les fédérations sportives (conseillers techniques sportifs)

Économie chiffrée à au moins 6,7 M€ (103 ETPT), pour les CTS (hors sport de haut niveau) qui pourraient être pris en charge par les 5 fédérations auprès desquelles ils exercent Économies supplémentaires selon redéfinition de la doctrine d’emploi

-

20. Favoriser les convergences entre fédérations disciplinaires et affinitaires en donnant la priorité à l’approche disciplinaire

Non chiffré (champ de 8,8 M€ incluant les moyens humains) Hypothèse de réduction de dépenses par gains de productivité (1M€)

-

21. Abandonner la part du soutien non différencié à la pratique sportive dans la part territoriale du CNDS

Réduction de dépenses (25,5 M€) -

22. Réguler le niveau global des aides à l’emploi du CNDS en fonction des capacités de pérennisation des emplois par le mouvement sportif

Limitation de l’enveloppe des aides à l’emploi du CNDS (non chiffré) Hypothèse de blocage de l’enveloppe au niveau du réalisé 2015 (4 628 emplois)

-

23. Stabiliser pour la durée d’une olympiade les priorités d’intervention du CNDS

- -

24. Renforcer l’optimisation du positionnement et du dimensionnement des grands équipements sportifs dans le cadre du schéma de services collectifs du sport à actualiser

Risques budgétaires et engagements hors bilan évités (non chiffré)

Risques budgétaires et engagements hors bilan évités (non chiffré)

10

Axes de réforme Recommandations Économies directes sur la dépense de l’État

Économies directes sur la dépense des collectivités

Intégrer la dépense sportive dans une approche économique (Axe 4)

sous-total axe 4 : de 61 à 66 M€ 40 M€

25. Augmenter de 50 %, à moyen terme, le montant des ressources propres de l’INSEP

Réduction de la subvention pour charges de service public versée à l’INSEP, potentiellement à hauteur de 5 M€

-

26. Clarifier les conditions de participation des clubs aux coûts d’implantation et de gestion des équipements sportifs publics

non chiffré non chiffré

27. Impliquer financièrement les clubs dans l’exploitation, voire la construction et la rénovation, des équipements sportifs

non chiffré non chiffré

28. Renforcer, dans les décisions publiques concernant l’accueil des grands événements sportifs, la prise en compte de l’impact sur le développement du sport pour tous

non chiffré non chiffré

29. Accroître la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur 30. Remettre en cause l’imposition au taux réduit de TVA des recettes de billetterie sportive

Réduction de 40 M€ de la dépense fiscale au titre de la TVA applicable à la billetterie sportive

-

31. Mieux réguler le soutien des collectivités territoriales aux clubs professionnels

- Économie évaluée à 40 M€ pour la suppression des subventions des collectivités aux clubs de L1, L2 et Top14

32. Rationaliser la dépense sociale bénéficiant aux arbitres professionnels

Au regard des chiffrages retenus par la direction de la sécurité sociale, une économie de 21 M€ sur la dépense sociale pourrait être réalisée.

-

33. Sécuriser la perception de la licence - -

34. Développer le recours par le mouvement sportif au mécénat des entreprises et des particuliers

non chiffré non chiffré

35. Inscrire le développement du mouvement sportif dans une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire

non chiffré non chiffré

Total chiffré : de 123,1 à 212,7 M€ 40 M€

11

INTRODUCTION

L’action en faveur du sport s’inscrit en France dans des politiques publiques qui mobilisent des acteurs nationaux et locaux. Aussi bien, la dépense de l’État ne représente qu’une part minoritaire de l’effort public total consacré aux sports. C’est pourquoi la présente revue de dépenses, confiée conjointement au contrôle général économique et financier (CGEFi) et à l’inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS)1, traite à la fois des dépenses de l’État et de celles des collectivités territoriales ainsi que de leurs groupements. La mission note que la prise en compte de l’action des collectivités territoriales aurait pleinement justifié une intervention conjointe avec l’inspection générale de l’administration.

L’objectif de la présente revue est de formuler des préconisations pour optimiser les dépenses publiques en faveur du sport en vue de concourir au respect de la trajectoire des finances publiques. La lettre de mission engage les rapporteurs à compléter la cartographie des dépenses publiques du secteur et à documenter les voies et moyens de leur optimisation. La mission a d’abord fait l’objet d’une phase initiale de cadrage avec les commanditaires. Une note d’étape leur a été ensuite transmise pour présenter les principaux éléments des constats intermédiaires ainsi que les axes de préconisation envisagés.

Si le champ de la mission est vaste, il importe de préciser qu’un élément majeur de la dépense de l’État en est exclu : la dépense portée par le ministère chargé de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, évaluée à 3,8 Md€.

La situation de l’École nationale des sports de montagne (ENSM) et celle de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) sont abordées dans le présent rapport sous réserve de missions spécifiques en cours par l’IGJS. Les dépenses des centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) ne sont pas examinées de façon approfondie par la mission en raison de la décentralisation partielle, en cours, de ces établissements. L’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) doit prochainement faire l’objet d’une mission spécifique et n’est donc pas examiné dans le cadre de cette revue de dépenses. Le Musée national du sport (MNS) n’a pas été retenu dans le champ fixé par la lettre de mission.

Il est utile de relever que la politique du sport dépasse les objectifs propres au développement de la pratique sportive. Le sport tient une place particulière dans la société et l’intervention publique intègre des préoccupations bien plus larges : le sport est utilisé comme instrument de cohésion sociale (politique de la ville, lutte contre la radicalisation etc.) et d’aménagement du territoire ; il est perçu comme porteur de bien-être (sport santé etc.), ou encore comme vecteur possible d’exemplarité et d’identité, entre autres par le spectacle sportif.

Cette revue de dépenses intervient à un moment où la France réalise et forme des ambitions fortes sur la scène sportive internationale : accueil de l’Euro 2016 de football, candidature de Paris en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 entre autres évènements. Le succès en 2017 de la candidature de Paris influerait certainement sur le cadre et le niveau de la dépense ; de l’avis de la mission, cela légitimerait encore davantage une réorientation durable de celle-ci dans le sens de l’optimisation.

La mission a procédé à une large série d’entretiens auprès de représentants de l’État ainsi que de ses opérateurs spécialisés, de parlementaires, d’élus et de représentants de collectivités locales, de responsables du mouvement sportif et de personnalités. Elle a procédé à deux déplacements

1 Lettre de mission du ministre des finances et des comptes publics, du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, du secrétaire d’État chargé du budget et du secrétaire d’État chargé des sports en date du 7 décembre 2015 (cf. annexe 1).

12

en Bretagne ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes et a rencontré des représentants de plusieurs collectivités de la région Île-de-France.

De l’ensemble des travaux menés par la mission, il résulte que le modèle de la dépense publique en faveur du sport fait aujourd’hui l’objet d’un débat, voire d’une remise en cause, marqué par :

la nécessaire recherche d’un effet de levier accru des interventions de l’État ; l’incidence de la réforme territoriale et de l’empilement des compétences attachées aux

différents niveaux de collectivités territoriales ; l’évolution de la pratique sportive et les interrogations sur l’organisation du mouvement

sportif pour la prendre en compte.

Dans le cadre du présent rapport, une attention est d’abord portée au paysage de la dépense publique sportive (partie 1), permettant de poser les principaux constats de la mission (partie 2) puis de préconiser quatre axes d’optimisation (partie 3).

13

1 LA DYNAMIQUE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE SPORTIVE EST AVÉRÉE ET N’A PAS SUBI D’INFLEXION MARQUANTE SUR LA PÉRIODE RÉCENTE

Contrairement à une perception souvent exprimée, la dépense publique en faveur du sport est demeurée dynamique et n’a pas subi d’inflexion marquante à la baisse sur la période récente (1), ainsi que le confirme l’examen des moyens de l’État (2), des dépenses fiscales et sociales (3), de celles des collectivités territoriales (4). Un éclairage complémentaire est apporté par les comparaisons internationales disponibles (5).

1.1 L’agrégat de la dépense sportive nationale ne fournit qu’une estimation de la dépense publique

La dépense publique totale consacrée au sport est, de fait, plus large que la dépense répertoriée comme telle dans les budgets et les comptes de l’État, de ses établissements publics, des collectivités territoriales et de leurs groupements. Ainsi, d’autres natures ou destinations de dépenses contribuent à la pratique sportive sous ses différentes formes, comme c’est le cas par exemple de dépenses de voirie pour assurer l’accès aux installations sportives, de dépenses liées à la sécurité des manifestations sportives ou de dépenses de formation. Réciproquement, la dépense sportive identifiée contribue non seulement au développement de la pratique mais encore à d’autres actions ou politiques : éducation, aménagement du territoire, cohésion sociale, santé publique etc.

Ces éléments expliquent que la connaissance de la dépense sportive publique revête à ce jour une dimension estimative, ainsi que l’illustre l’agrégat de la dépense sportive nationale. Pour proposer une évaluation d’ensemble de la dépense, le service statistique du ministère chargé de la jeunesse et des sports (MEOS) a mis en place depuis 2001, dans la logique de compte satellite, un agrégat qui assemble à partir de plusieurs sources les composantes de la dépense sportive portée par les agents économiques : les ménages, les administrations publiques et les entreprises. Cet agrégat est publié annuellement2. Il vise à quantifier l’effort financier total de la collectivité nationale en faveur de la pratique du sport et de son développement ; l’agrégat établit le poids économique du sport en France à 36,5 Md€ en 2012, soit 1,74 % du produit intérieur brut.

Selon cet agrégat, la dépense sportive totale augmente de 8 % sur la période 2008-2012, avec une évolution comparable à celle du produit intérieur brut courant. La dépense des administrations publiques (46 %) et celle des ménages (45 %) constituent les deux grandes masses et atteignent des niveaux proches : en 2012, la dépense des administrations publiques est évaluée à 16,8 Md€ et celle des ménages à 16,3 Md€. La dépense des entreprises (3,4 Md€) se limite à 9 % du montant total.

La constitution de cet agrégat intègre cependant des extrapolations et repose sur des choix de compilation statistique qui, s’ils sont documentés et assumés, n’en ont pas moins pour conséquence que les éléments produits n’ont qu’une valeur estimative. Ainsi, la dépense des ménages intègre les achats de vêtements de sport dont une partie seulement est probablement destinée à un usage sportif. S’agissant des entreprises, la dépense retenue se concentre sur les droits de retransmission télévisée payés aux organisateurs d’évènements sportifs et sur les dépenses de parrainage de sportifs, clubs ou évènements, sans garantie d’exhaustivité.

2 Dernière publication dans le bulletin Stat-Info du ministère de la ville, de la jeunesse et des sports, février 2015.

14

La difficulté de construction de l’agrégat est également illustrée par l’estimation de la dépense des collectivités territoriales, au regard des limites d’analyse des comptes par fonction (cf. infra).

Malgré ces limites, il demeure que l’agrégat de la dépense sportive nationale indique que la dépense publique représente près de la moitié de la dépense sportive et que son augmentation (13 % en volume entre 2008 et 2012) concourt à celle de la dépense sportive totale. Les collectivités représentent 72 % de la dépense publique et l’État 28 %.

Au plan de l’emploi, les indications de l’agrégat identifient environ 230 000 emplois liés au sport (postes à temps partiel inclus), dont 102 000 pour la sphère publique. Les travaux menés sur le renforcement de la filière sport3 relèvent que l’économie du sport représenterait près de 2% du produit intérieur brut et que 410 000 personnes travaillent dans ce secteur, hors bénévolat (emplois directs et indirects).

1.2 Les dépenses portées par le ministère chargé des sports se maintiennent, malgré une très récente orientation à la baisse

Le périmètre pris en considération par la mission est celui du ministère chargé des sports et de ses opérateurs, étendu aux autres organismes publics pour lesquels il contribue aux dépenses de fonctionnement (l’AFLD depuis 2006, l’IFCE depuis 2010, les CREPS depuis 2016). Il exclut les dépenses des autres ministères, notamment celles du ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.

1.2.1 Des dépenses en croissance sur moyenne et longue périodes

Le montant des dépenses examinées s’obtient en ajoutant trois éléments :

les dépenses du programme budgétaire 219 « Sport » de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », y compris les fonds de concours ;

les dépenses relatives au fonctionnement des services centraux et déconcentrés et à la rémunération des personnels, ventilées dans le cadre de la comptabilité d’analyse des coûts depuis d’autres programmes budgétaires (majoritairement le programme 124 « Conduite et soutien des politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative » de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances ») ;

les dépenses du CNDS, déduction faite du fonds de concours versé au programme 219 et pris en compte à ce titre.

En prenant pour référence l’année 20064, les dépenses du ministère chargé des sports évoluent de la façon suivante jusqu’en 2014, dernière année pour laquelle le rapport annuel de performance est publié :

3 Cf. notamment l’installation le 23 mars 2016 du nouveau comité stratégique de la filière sport et la signature d’un contrat de filière. 4 Qui est celle de l’entrée en vigueur de la LOLF et de la création du CNDS.

15

Source : Rapports annuels de performance du programme 219 « Sport »

On observe que la progression moyenne des crédits est de +3,1 % par an entre 2006 et 2014 et qu’elle s’établit à +1,8 % par an entre 2010 et 2014. Dans les deux cas, ces évolutions sont supérieures à l’augmentation moyenne des prix à la consommation, de +1,4 % par an sur ces périodes5. Entre 2006 et 2014, la progression des dépenses est très forte pour le CNDS (+54,9 %), importante pour le programme 219 (+31,1 %) et plus modeste pour les dépenses ventilées (+10,4 %).

Sur la période la plus récente, en prenant en considération les projets de loi de finances (PLF) 2013 à 2016, les dépenses prévisionnelles du ministère évoluent légèrement à la baisse (-2 % entre 2013 et 2016).

Source : Projets annuels de performance du programme 219 «Sport», budgets initiaux du CNDS

1.2.2 Une répartition assez stable entre actions des dépenses complètes du programme « Sport »

Depuis l’entrée en vigueur de la LOLF, les dépenses du programme 219 sont réparties entre les quatre mêmes actions :

1. promotion du sport pour le plus grand nombre ; 2. développement du sport de haut niveau ; 3. prévention par le sport et protection des sportifs ; 4. promotion des métiers du sport.

5 Source INSEE.

184,3 203,4 200,7 246,7 243,5 234,9

265,4 254,6 241,6

307,0 327,3 322,8

333,1 320,3 344,7 322,1 332,3 338,8

179,4

217,2 246,8

203,1 233,9

270,5 256,4 247,9 277,9 670,7

747,8 770,3 782,8

797,8

850,2 843,9 834,8 858,3

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1 000

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Dépenses du ministère chargé des sports (budget de l'État + CNDS)en millions d'euros

Dépenses P219 Ventilation externe entre programmes Dépenses CNDS (hors fonds de concours) Total

2013 2014 2015 2016

Dépenses P219 252,2 252,1 249,5 250,5

Ventilation externe entre programmes 344,4 361,4 347,2 354,5

Dépenses CNDS (hors fonds de concours) 260,4 249,8 238,4 234,9

Total 857,1 863,2 835,1 839,9

Variation N/N-1 0,7% -3,3% 0,6%

Dépenses du ministère des sports (budget de l'État + CNDS) en millions d'euros en PLF

16

La répartition des dépenses complètes du programme entre ces quatre actions montre une relative stabilité sur la période 2006-2014, comme l’indique le graphique suivant. L’action consacrée au sport de haut niveau reste la mieux dotée sur toute la période, suivie par celles relatives au sport pour le plus grand nombre, à la promotion des métiers du sport et à la protection des sportifs. Cet ordre reste le même pour les PLF 2015 et 2016.

1.2.3 Des effectifs consolidés en légère diminution sur dix ans

La mission a retracé l’évolution des effectifs du ministère chargé des sports et des organismes publics qu’il contribue à financer, exercice complexe en raison de nombreux changements de périmètre et d’imputations budgétaires. La mission a pris en compte les données suivantes :

sur le programme 124, les personnels des services centraux et déconcentrés du ministère intervenant dans le champ du sport, soit directement (action 19), soit au titre de leurs fonctions transversales et de soutien (action 22). Ces effectifs sont établis sur la base de l’enquête activité annuelle des services déconcentrés6, ainsi que des plafonds d’emplois des structures d’administration centrale ;

sur le programme 219, les effectifs sous plafond des opérateurs ;

sur le programme 154 « Économie et développement durable de l'agriculture et des territoires », les effectifs de l’IFCE issus de l’ancienne École nationale d’équitation de Saumur (ENE) dont les rémunérations sont financées par la subvention pour charges de service public provenant du programme 2197 ;

hors plafond d’emplois depuis 2016, les effectifs des CREPS, avant prise en compte du transfert d’une partie de ceux-ci vers les régions ;

6 Dernières données disponibles relatives à l’exercice 2014. 7 La mission a procédé à la reconstitution d’un plafond d’emplois « Sport » de l’IFCE en appliquant aux effectifs transférés depuis l’ENE un schéma d’emploi analogue à celui des autres écoles nationales.

32,4%

30,1%

27,5%

25,6% 25,9%27,0%

25,9%24,4%

26,7%

34,8%

39,3%

41,2%

44,5%

42,6%

40,2% 39,7%

42,8%

38,3%

10,5% 9,9% 10,2% 9,9% 9,9% 10,4%

12,3%11,1%

11,9%

22,4%20,8% 21,1%

20,0%21,6%

22,4% 22,1% 21,7%23,1%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

35,0%

40,0%

45,0%

50,0%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Exécution programme 219 "Sport" dépenses complètes selon rapport annuel de performances (en %)

1 - Promotion du sport pour le plus grand nombre 2 - Développement du sport de haut niveau

3 - Prévention par le sport et protection des sportifs 4 - Promotion des métiers du sport

17

hors plafond d’emplois depuis 2007, les effectifs de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), autorité publique indépendante8 financée à hauteur de 89,2 % par le programme 2199.

Il résulte de ces retraitements le tableau suivant, qui met en regard les effectifs prévisionnels pour 2015 et 2016 et ceux de 2006 :

Source : Projets de loi de finances et documents annexés, DFAS pour la répartition des ETPT sous plafond État,

retraitements mission pour l’IFCE.

On observe de sensibles variations de chacun des postes sur une période de dix ans, mais une diminution globale modeste de -3,4 % des emplois sur la période. Une accélération de cette diminution est cependant notée entre 2015 et 2016 (-1,3 %), particulièrement marquée pour les personnels transversaux et de soutien (-6,8 %).

La modestie de la diminution des effectifs consacrés au sport sur longue période est d’autant plus à souligner qu’elle est constatée après des vagues de réformes structurelles, touchant notamment :

aux établissements, avec la fermeture de 8 CREPS sur 24 entre 2009 et 2010 dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ;

aux services déconcentrés, avec, en 2010, la fusion des réseaux « jeunesse et sports » et « cohésion sociale » au niveau régional et un regroupement interministériel plus vaste encore à l’échelon départemental, dans le cadre de la réforme de l’administration territoriale de l’État (RéATE) ;

à l’administration centrale, avec la constitution, finalisée en 2013, d’un secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales regroupant l’ensemble des fonctions « support » sur les périmètres « jeunesse et sports », « santé et solidarité », « travail, emploi et formation professionnelle ».

1.3 Les dépenses fiscales et sociales demeurent partiellement documentées et évaluées

La dépense de l’État en faveur du sport comporte un volet de dépenses fiscales ainsi que des éléments de dépenses sociales.

8 L’AFLD a été créée courant 2006 par regroupement du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), autorité administrative indépendante dont les moyens étaient rattachés au programme support de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » et du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD), opérateur du programme 219. 9 Source : Rapport sur les autorités publiques indépendantes annexé au PLF 2016.

2006 2015 2016% évolution

2016/2006

% évolution

2016/2015

Personnels "sport" 3 544 3 056 3 031 NS -0,8%

Personnels "transversaux et de soutien" 1 942 732 682 NS -6,8%

Opérateurs P219 235 1 601 535

Opérateur P154 (IFCE) 150 148

CREPS 1 068

AFLD 62 62

TOTAL GENERAL 5 721 5 601 5 526 -3,4% -1,3%

Effectifs consacrés au sport selon PLF - évolution sur 10 ans

ETPT sous plafond budget État

ETP/ETPT sous plafond opérateurs

ETPT hors plafond d'emplois

18

1.3.1 Les dépenses fiscales sont partiellement chiffrées

La présentation du programme 219 « sport » retient cinq dépenses fiscales spécifiques pour un montant de 59 M€ pour 2016, deux dépenses seulement faisant l’objet du chiffrage.

1.3.1.1 Le taux réduit de TVA pour la billetterie sportive

La première mesure chiffrée (40 M€ au PLF 2016) est l’application du taux réduit de TVA sur les droits d’entrée aux réunions sportives. Ces droits d'entrée étaient jusqu'à 2015 exonérés de TVA et soumis à l'impôt sur les spectacles. Sur injonction de la Commission européenne en raison du traitement différencié des disciplines et d’exonérations locales, la loi de finances pour 2015 a supprimé l'impôt sur les spectacles pour les manifestations sportives ; en contrepartie, les droits d'entrée sont dorénavant soumis à la TVA au taux réduit de 5,5%. Cet assujettissement a pour corollaire la déductibilité de la TVA amont et la diminution de l’assiette de la taxe sur les salaires. Les manifestations des associations non soumises à la TVA sont exclues. Le chiffrage retenu constitue un ordre de grandeur obtenu par reconstitution de la base taxable, à laquelle est appliqué le différentiel entre le taux de 5,5 % et le taux normal de 20 %.

Les rapporteurs relèvent que l’évaluation de 40 M€ pour 2016 devrait intégrer les recettes de billetterie liées à l’Euro 2016, que la SAS Euro 2016 évalue à 250 M€, soit une dépense fiscale supplémentaire de 36,25 M€.

1.3.1.2 La franchise d’imposition pour les sommes perçues par les arbitres et juges sportifs

La seconde mesure chiffrée (19 M€ au PLF 2016) porte sur l’exonération des sommes perçues par les arbitres et juges sportifs, dans la limite d’un plafond annuel d’indemnités proche de 5 600 euros. Cette mesure, en vigueur depuis 2006, vise à clarifier le statut des sommes allouées aux arbitres ainsi qu’à encourager l’engagement de pratiquants sportifs dans le cursus arbitral. Cette mesure fiscale, traitée comme une exonération et non comme un abattement, ne bénéficie qu’aux seuls arbitres dont le revenu annuel lié à ’arbitrage n’excède pas le plafond retenu. L’évaluation du gain fiscal repose sur une hypothèse de taux marginal d’imposition. Les arbitres dont le montant d’indemnités est supérieur au plafond sont imposés dès le premier euro perçu. En l’absence d’obligation déclarative, l’estimation du nombre de bénéficiaires résulte d’un calcul établi par la direction de la législation fiscale à partir de la population arbitrale connue (environ 200 000 personnes), en prenant pour hypothèse que 80 % de cette population perçoit des indemnités dépassant le seul remboursement des frais et en formulant une hypothèse sur le niveau moyen d’indemnités par arbitre. La mesure fiscale a fait l’objet d’une description précise en 201110.

Les observations ont montré entre 2007 et 2010 un effet positif de cette mesure sur le recrutement des arbitres. Pour autant, dès son rapport public annuel pour 2011, la Cour des comptes a relevé que ce régime d’exonération ne s’inscrit pas dans des objectifs clairement définis et souffre d’une absence de pilotage : le régime déclaratif apparaît peu fiable, le dispositif mal suivi et la définition du coût global très approximative ; ces mesures concernent en outre une population très hétérogène au regard de leur statut et de leur rémunération. La Cour a repris les mêmes observations dans son rapport thématique sur le sport en 201311.

L’utilité et le niveau de cette dépense fiscale doivent en effet être questionnés aujourd’hui. L’estimation de la dépense repose sur une série d’hypothèses historiques, à revalider. Son effet utile sur l’entretien de la population arbitrale ainsi que son chiffrage demeurent discutés et peu documentés. En outre, ce dispositif fiscal est doublé d’une niche sociale visant le même objet (cf. infra).

10 Rapport du comité d’évaluation des dépenses fiscales et des niches sociales, 2011. 11 « Sport pour tous et sport de haut niveau : pour une réorientation de l’action de l’État » : rapport public thématique de la Cour des comptes, janvier 2013.

19

1.3.1.3 L’exonération fiscale des organisateurs de compétitions internationales

Deux mesures fiscales non chiffrées portent sur l’exonération des retenues à la source et des bénéfices réalisés lors de l’organisation de compétitions internationales. Cette exonération12 concerne l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et commerciaux des organisateurs ainsi que leurs filiales. Ceux-ci ne sont alors pas redevables de la taxe sur les salaires, ni de la taxe d’apprentissage ni d’autres contributions assises sur les salaires. Ils sont également exonérés d’impôts locaux, à l’exception des taxes foncières et de leurs taxes annexes.

Les compétitions visées doivent répondre à un ensemble de critères13 s’agissant de compétitions attribuées à la France d’ici fin 2017, de niveau au moins équivalent à un championnat d’Europe et qui entrainent des retombées économiques exceptionnelles. L’examen interministériel a conclu à l’absence de nécessité de notification de cette mesure à la Commission européenne au titre des aides d’État. Un décret14 liste six compétitions répondant aux critères de l’exonération15, dont l’Euro 2016 de football.

Fin 2014, la SAS Euro 2016 évaluait à près de 38 M€ le manque à gagner fiscal relatif à cette compétition. Elle mettait toutefois en avant un équilibre global largement favorable à l’État, notamment au titre des recettes supplémentaires de TVA induites, de l’ordre de 160 à 180 M€. Une étude sur l’impact économique et social de l’Euro 2016, réalisée par le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges pour le compte de l’UEFA16, retient que cet évènement apportera à la France un surcroît d’activité économique de 1,26 Md€. Cette étude confirme l’estimation à 180 M€ des recettes fiscales supplémentaires. Les rapporteurs n’ont pas procédé à l’audit de ces données, mais ils notent qu’elles ont été recueillies à l’initiative du bénéficiaire de l’exonération fiscale.

L’absence de chiffrage de cette dépense fiscale dans les documents budgétaires est lié au fait que chiffrages en PLF comportent une année de décalage par rapport au fait générateur En 2016, la seule compétition concernée est ainsi le championnat d’Europe de basketball 2015, pour lequel le compte de résultat n’est pas encore disponible. De plus, la direction de la législation fiscale (DLF) a indiqué ne pas avoir eu connaissance des évaluations communiquées par la SAS Euro 2016 lors de la discussion parlementaire de la mesure d’exonération fiscale.

1.3.1.4 La déductibilité des dépenses de formation des sportifs professionnels

Une cinquième dépense fiscale, non chiffrée, porte sur les dépenses de formation engagées par les sportifs professionnels imposés aux bénéfices non commerciaux. Cette disposition est ancienne (1948) et non documentée. Les rapporteurs se demandent s’il ne conviendrait pas d’en réserver le bénéfice aux sportifs de haut niveau inscrits en liste ministérielle, seuls susceptibles de recevoir des aides financières de l’État.

1.3.1.5 L’étalement de l’imposition des primes olympiques et paralympiques

Pour l’avenir, la liste des dépenses fiscales s’enrichira d’un nouveau dispositif17 étalant sur quatre ans, pour l’établissement de l’impôt sur le revenu, le montant des primes versées par l'État aux sportifs médaillés des Jeux olympiques et paralympiques et le cas échéant leur guide,

12 Introduite par une loi de finances rectificative pour 2014. 13 Article 1655 septies du code général des impôts. 14Décret n° 2015-910 du 23 juillet 2015. 15 Championnat d'Europe de basket-ball masculin 2015, championnat d'Europe de football masculin 2016, championnat du monde de handball masculin 2017, championnat du monde de hockey sur glace masculin 2017, Ryder Cup et Ryder Cup Junior 2018, coupe du monde féminine FIFA 2019. 16 Union des associations européennes de football. 17 Article 163-0 A ter CGI, introduit par la loi de finances pour 2016.

20

ainsi que les primes versées par les fédérations à l'encadrement de ces sportifs médaillés. La loi de finances pour 2016 provisionne les primes d’État à hauteur de 5 M€ pour les Jeux olympiques et paralympiques de Rio.

1.3.2 Les dépenses sociales soulèvent des questions de chiffrage et d’opportunité

Les rémunérations liées au sport se voient en principe appliquer les cotisations sociales de droit commun. Toutefois, une série de dispositifs dérogatoires ont été mis en œuvre au fil du temps pour répondre à des situations particulières, sans que leur fondement soit encore aujourd’hui d’actualité.

Un dispositif sur le droit à l’image collective des sportifs professionnels a, par le passé, exonéré de cotisations sociales (patronales et salariales) 30 % des rémunérations versées aux joueurs par les clubs professionnels. Il a été mis fin à ce dispositif en 2010

Plusieurs dispositifs ont été mis en place afin d’adapter les règles générales à la situation particulière des sportifs : la franchise et le principe d’une base forfaitaire différente de la rémunération réelle.

Ainsi, bénéficient d’une franchise de cotisations les rémunérations occasionnelles versées à l’occasion des compétitions sportives organisées par des structures à but non lucratif employant moins de dix salariés permanents, dans la limite de cinq manifestations par mois. La fraction de la somme excédant le montant maximum exonéré est soumise à cotisations sociales.

Un dispositif spécifique concerne les aides personnalisées aux sportifs inscrits sur la liste nationale de haut niveau, exonérées à hauteur de 25 % du plafond annuel de la sécurité sociale. Ces aides sont financées par le budget de l’État (programme 219) et versées par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

1.3.2.1 L’abattement social au profit des arbitres et juges sportifs

Outre l’avantage fiscal dont ils bénéficient, les arbitres et juges sportifs se voient appliquer un dispositif dérogatoire sur le calcul des cotisations et des contributions sociales18. Les sommes perçues par les arbitres et les juges, dans la limite du même plafond annuel que celui de l’avantage fiscal (proche de 5 600 euros), ne sont pas soumises aux cotisations et contributions sociales (CSG et CRDS). Les sommes qui excèdent ce seuil sont soumises à cotisations et contributions. Ce dispositif est plus large que l’avantage fiscal car l’exemption s’applique également aux arbitres dont le revenu excède le seuil. Le coût de la mesure est estimé à 36 M€ en 201519.

La Cour des comptes dans son rapport public annuel pour 2011, ainsi que la mission IGAS-IGF effectuée dans le cadre de la revue de dépenses sur les exonérations et exemptions de charges sociales (juin 2015) soulignent qu’en l’absence de circuit déclaratif et de suivi statistique, ce dispositif ne fait l’objet d’aucune évaluation. La Cour relève l’effet d’aubaine pour les fédérations sportives et les organisateurs de manifestations et propose la suppression de ce dispositif. La revue de dépenses effectuée en 2015 formule une appréciation critique, soulignant l’existence de mesures concourant au même objectif, le caractère très restreint du champ des bénéficiaires, la complexité et le manque de lisibilité du dispositif et son évaluation négative antérieure. Au total, la revue de dépenses sur les exonérations et exemptions de charges sociales retient un niveau d’alerte élevé sur cette mesure en faveur des arbitres et juges sportifs.

18 La fiche annexe n°43 au projet de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 détaille cette mesure. 19 Revue de dépenses sur les exonérations et exemptions de charges sociales spécifiques, juin 2015, rapport de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale des affaires sociales.

21

Le ministère chargé des sports se déclare quant à lui attaché aux dispositions fiscales et sociales bénéficiant aux arbitres et juges sportifs, retenant qu’elles ont permis de conforter l’effectif de ces acteurs indispensables de toute compétition sportive (jusqu’à 200 000 personnes concernées). Il conteste par ailleurs, mais sans pouvoir documenter ce désaccord, le niveau des chiffrages retenus en PLF et PLFSS.

La mission retient en définitive que l’accumulation d’un avantage fiscal et d’un avantage social pour les arbitres et juges sportifs ne repose ni sur une évaluation actualisée du coût pour l’État, ni sur une évaluation fiable des effets réels de ces mesures.

1.3.2.2 Les ouvertures de droits sans cotisation pour les sportifs de haut niveau

Un autre dispositif introduit en 2012 porte sur la validation de trimestres de retraite non cotisés, dans la limite de seize trimestres, au bénéfice des sportifs de haut niveau. Cette mesure entend prendre en compte, sur demande des intéressés, l’absence de constitution de droits durant leur carrière de compétiteurs. Elle suppose toutefois de réunir des conditions limitatives, la mesure ne concernant que le public des sportifs inscrits sur la liste de haut niveau, dont les revenus n’ouvrent pas déjà un droit complet à la retraite et sont inférieurs à un plafond (revenus annuels inférieurs à près de 29 000 euros)..

Les prises en charge sont assurées sur le budget du ministère chargé des sports. En 2013, ce dispositif a financé 1 500 trimestres pour 485 sportifs, et en 2014 1 750 trimestres pour 573 sportifs. L’estimation du coût pour 2016 est de 2,5 M€.

1.3.2.3 La mesure nouvelle sur l’assurance des sportifs de haut niveau sur les accidents du travail

Enfin, une mesure nouvelle est ouverte en 2016 sur les droits à l'assurance accident du travail et maladie professionnelle des sportifs de haut niveau20. Cette mesure devrait concerner la prise en charge des incapacités permanentes et des frais de santé. Elle sera financée par le budget de l’État (programme 219), les fédérations ayant à charge la mise en place d’une démarche de prévention. Sa mise en œuvre suppose un décret en cours d’élaboration. Le coût annuel de départ est estimé à 1,83 M€ en 2016 (PAP 2016, en prenant pour base l’application du dispositif en juillet 2016).

1.4 Les collectivités territoriales, acteurs majeurs de la dépense publique en faveur du sport

Les collectivités territoriales interviennent fortement dans la dépense publique en faveur du sport, dont elles sont le premier financeur.

Les dépenses des collectivités territoriales en matière de sport sont d’abord appréhendées au regard des chiffres produits par la direction générale des collectivités locales (DGCL) ; ces données font l’objet de retraitements importants pour reconstituer l’agrégat de la dépense sportive des collectivités territoriales.

1.4.1 Les dépenses comptabilisées au titre de la fonction « sport »

La DGCL produit à titre informatif des données annuelles concernant la fonction « sport » dans la comptabilité des communes, des EPCI, des départements et des régions. Concernant le secteur communal, les données sont disponibles pour les communes de plus de 10 000 habitants, auxquelles s’ajoutent, à partir de 2013, les communes de 3 500 à 10 000 habitants ; ces

20 Loi n° 2015-1541 du 27 novembre 2015 visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels et à sécuriser leur situation juridique et sociale.

22

dernières sont toutefois omises du tableau qui suit, afin de permettre de mesurer les évolutions sur une base homogène21.

Les dépenses des collectivités territoriales ont augmenté à un rythme soutenu (+4,4 % par an en moyenne) entre 2008 et 2013. L’évolution est particulièrement forte pour le secteur communal (+5,4 % par an), en raison de la progression rapide des dépenses des EPCI (+9,1 % par an). Les dépenses des régions progressent pour leur part à un rythme plus modéré (+1,8 % par an), tandis que celles des départements diminuent de -1,0 % par an.

Les évolutions vont dans le même sens lorsque l’on distingue les dépenses de fonctionnement et d’investissement, avec quelques valeurs remarquables :

les dépenses de fonctionnement des EPCI progressent de +11,4 % par an, ce qui démontre une appropriation grandissante de la compétence en matière de sport par les intercommunalités. On notera que cette évolution n’est pas accompagnée d’une inflexion à la baisse des dépenses de fonctionnement des communes, qui continuent à progresser au rythme de +3,3 % par an ;

à l’inverse, les dépenses d’investissement des départements diminuent de -2,4 % par an, ce qui est un indice de désengagement progressif de leur activité de cofinanceur des équipements sportifs ;

on notera enfin le niveau élevé des investissements du secteur communal en 2013 (+48 % par rapport au point bas de 2010), qui traduit le caractère cyclique de l’investissement des communes, calé sur le rythme des mandats électifs :

21 Pour mémoire, la DGCL indique, pour les communes de 3 500 à 10 000 habitants en 2013, des dépenses de 387 M€ en fonctionnement et 404 M€ en investissement, non comprises dans la totalisation présentée par la mission.

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Variation

annuelle

moyenne

Dépenses de fonctionnement

Communes de plus de 10 000 habitants 1 290,5 1 357,3 1 371,6 1 402,7 1 442,8 1 520,7 3,3%

EPCI 327,8 380,0 404,3 453,5 492,5 562,7 11,4%

Total secteur communal 1 618,3 1 737,3 1 776,0 1 856,2 1 935,3 2 083,4 5,2%

Part des EPCI dans le secteur communal 20,3% 21,9% 22,8% 24,4% 25,4% 27,0%

Départements 316,6 322,6 314,5 312,1 321,3 314,2 -0,2%

Régions 130,5 131,7 131,2 137,4 132,2 138,1 1,1%

Total collectivités territoriales 2 065,3 2 191,6 2 221,6 2 305,7 2 388,7 2 535,6 4,2%

Dépenses d'investissement

Communes de plus de 10 000 habitants 1 027,4 881,5 909,2 960,8 1 088,4 1 322,7 5,2%

EPCI 385,4 438,9 348,4 515,0 498,8 537,4 6,9%

Total secteur communal 1 412,7 1 320,4 1 257,6 1 475,8 1 587,2 1 860,2 5,7%

Part des EPCI dans le secteur communal 27,3% 33,2% 27,7% 34,9% 31,4% 28,9%

Départements 220,8 224,9 195,2 176,7 168,8 195,7 -2,4%

Régions 94,7 112,6 121,9 171,4 127,9 107,7 2,6%

Total collectivités territoriales 1 728,2 1 658,0 1 574,7 1 823,9 1 883,9 2 163,6 4,6%

Dépenses totales

Communes de plus de 10 000 habitants 2 317,8 2 238,8 2 280,8 2 363,5 2 531,2 2 843,4 4,2%

EPCI 713,2 818,9 752,8 968,5 991,2 1 100,1 9,1%

Total secteur communal 3 031,0 3 057,7 3 033,6 3 332,0 3 522,4 3 943,5 5,4%

Part des EPCI dans le secteur communal 23,5% 26,8% 24,8% 29,1% 28,1% 27,9%

Départements 537,4 547,5 509,6 488,8 490,1 509,9 -1,0%

Régions 225,2 244,4 253,1 308,8 260,1 245,8 1,8%

Total collectivités territoriales 3 793,6 3 849,6 3 796,3 4 129,6 4 272,6 4 699,2 4,4%

Fonction « sport » - dépenses des collectivités territoriales en millions d'euros - source DGCL

23

1.4.2 La dépense sportive globale des collectivités territoriales telle qu’estimée par l’agrégat de la dépense sportive nationale

Dans le cadre de l’agrégat de la dépense sportive nationale (cf. supra), le niveau global de la dépense sportive des collectivités territoriales est estimé à 12,1 Md€ en 2012 (dernière année publiée), soit un montant largement supérieur aux 4,3 Md€ au montant identifié par la DGCL au travers de la fonction « sport » des comptes.

En effet, l’agrégat intègre des dépenses qui bénéficient aux activités physiques et sportives sans pour autant être comptabilisées au sein de la fonction « sport » des budgets. On peut citer par exemple les éducateurs sportifs intervenant dans le cadre scolaire, ou encore des investissements de voirie tels que les pistes cyclables.

La MEOS applique donc un coefficient multiplicateur significatif aux dépenses de fonctionnement et d’investissement recensées par la DGCL. Ce multiplicateur, différencié par niveau de collectivité, est de 3,07 pour les dépenses du secteur communal, 1,49 pour celles des départements et 2,26 pour celles des régions.

Ces coefficients ont été établis sur la base d’une étude initiale remontant à l’année 2000, réalisée dans le cadre du groupe de travail des comptes économiques du sport mis en place par le ministère de la jeunesse et des sports avec le concours de l’INSEE. Les conclusions de cette étude initiale, qui n’a pu être produite à la mission, n’ont pas été réactualisées depuis et ce sont toujours les mêmes coefficients multiplicateurs qui sont appliqués aux chiffres produits par la DGCL.

La mission dresse le constat que le niveau élevé et l’ancienneté des coefficients multiplicateurs sont de nature à introduire une incertitude marquée sur l’évaluation produite de la dépense sportive des collectivités territoriales.

1.5 Les comparaisons internationales confirment le niveau élevé des dépenses publiques en France

Au regard des comparaisons internationales, la dépense publique en France demeure élevée et l’offre sportive est perçue positivement par la population.

1.5.1 Le modèle français de l’organisation et de la dépense publique sportive

Une étude sur l’organisation du sport dans les États membres de l’Union européenne caractérise l’organisation française comme reflétant un modèle interventionniste, avec un mouvement sportif structuré et un niveau élevé de dépenses publiques.

24

Le tableau suivant reprend des données comparatives issues de cette étude :

France Allemagne Royaume-Uni Italie

Nombre de fédérations

sportives

>100

>60 >300 < 50

Nombre de clubs

180 000 91 000 150 000 95 000

Dépense publique

répertoriée

Cf. dépense sportive

nationale : 850 M€ pour l’État et 12,1 Md€ pour les collectivités

180 M€ de l’État fédéral pour le sport de haut

niveau et 700 M€ par les Länder

pour le sport de masse. Dépenses des communes de

3 Md€ par an

375 M€ pour l’État (dont loterie) et 1,5

Md€ des collectivités locales

450 M€ versés par l’État au CONI (part

loterie nationale) + 10 M€ pour les grands

évènements. Participation des

collectivités locales non chiffrée

Source : L’organisation du sport dans les États membres de l’Union européenne, ouvrage collectif sous la direction de Colin Miège et Julian Jappert, Think Tank européen Sport et citoyenneté, 2013

Ces données, dans la limite de leur comparabilité, recensent pour la France un nombre élevé de fédérations et de clubs sportifs ainsi qu’une dépense publique sensiblement plus élevée que dans les trois autres pays mentionnés. Tous quatre comportent un mouvement sportif structuré dans la logique de clubs et de fédérations. En dehors de la France, ces pays sont caractérisés selon l’étude par un modèle dit libéral, qui donne moins d’emprise visible à l’intervention de l’État sur l’organisation et le financement du sport.

Le dispositif mis en place par le Royaume-Uni pour le soutien au sport de haut niveau a particulièrement retenu l’attention de la mission.

Extraits d’une note de l’ambassade de France au Royaume-Uni relative à UK sport par Michaël ALOÏSIO, attaché olympique et Camille REINAULD, chargée de mission

Jeux olympiques et paralympiques (2012)

UK Sport est l’agence gouvernementale chargée du sport de haut niveau au Royaume-Uni. Elle se caractérise par de larges missions autour du sport de haut niveau, une organisation autonome sous la tutelle du Ministère des Sports britannique et un budget provenant majoritairement de l’État et de la Loterie nationale.

Le slogan « no compromise » traduit la stratégie d’investissement de l’agence UK Sport. Elle vise à concentrer les financements sur les sports et les athlètes ayant les plus grandes probabilités d’apporter des médailles olympiques et paralympiques à la Grande-Bretagne, à court ou long terme.

Depuis 2001, UK Sport a développé une approche basée sur la hiérarchisation des sports en fonction de leur capacité à apporter des médailles. « No compromise » signifie également qu’il ne faut pas faire de compromis sur les différents facteurs influençant la performance, en apportant aux meilleurs athlètes des conditions optimales de préparation pour maximiser leurs chances de réussite au plus haut niveau international.

La démarche de UK Sport est dynamique afin de garantir le maximum d’impact aux financements attribués. Les sports obtenant des médailles bénéficient ainsi de financements stables, tandis que ceux qui n’atteignent pas les objectifs fixés peuvent voir leur financement réduit ou supprimé.

UK Sport a fait le choix de ne pas financer des sports comme le football et le tennis pour les Jeux de Londres 2012, considérant que ces sports avaient les ressources suffisantes et que l’attribution de financements aurait davantage d’impact pour d’autres disciplines. Néanmoins, ces sports, ainsi que le golf et le rugby, peuvent faire le choix volontaire d’adhérer au processus d’évaluation et d’accompagnement de UK Sport pour Rio 2016, et bénéficier ainsi de ses conseils et de son expertise.

25

1.5.2 L’offre sportive est perçue positivement en France, mais la pratique demeure au niveau de la moyenne européenne

La Commission européenne a mis en place un eurobaromètre sur la pratique du sport et de l’activité physique dans les États membres22.

Cet eurobaromètre indique une perception favorable en France sur l’offre globale de pratique sportive, supérieure à la moyenne dans les États membres (89 % contre 76 %). Dans le même sens, l’appréciation de l’offre de services par les clubs et les prestataires apparait au-dessus de la moyenne européenne (88 % contre 74 %).

En revanche, la pratique sportive demeure en France seulement au niveau de la moyenne européenne, avec 42 % de personnes sondées déclarant ne jamais pratiquer d’activité sportive et 43 % déclarant une pratique régulière ou assez régulière (contre 41 % pour la moyenne de l’Union européenne). Seize pays obtiennent des scores plus élevés sur le taux de pratique dont les pays nordiques, l’Allemagne et le Royaume-Uni, alors que onze pays ont un score inférieur, dont l’Italie.

Il peut aussi être noté que la France se situe au niveau de la moyenne des États membres de l’UE s’agissant de l’engagement bénévole dans des activités sportives, avec un taux de 7 % de la population. Ce résultat est considéré comme stable au regard des précédentes études menées.

22 La publication de l’eurobaromètre remonte à mars 2014. Des études de même nature avaient été menées en 2002 et 2009.

26

27

2 LA DÉPENSE PUBLIQUE SPORTIVE : DES PRIORITÉS MULTIPLES ET DES ACTEURS PEU COORDONNÉS

La stratégie de l’État n’est pas clairement définie faute d’une hiérarchisation de ses priorités et d’une clarification de son positionnement (1). L’empilement des compétences et de l’intervention financière des collectivités nuit à l’affirmation d’une stratégie et à l’efficacité de la dépense (2). Dans ce paysage éclaté, le mouvement sportif constate l’essoufflement du modèle (3).

2.1 L’État ne définit pas de priorités sélectives ni n’effectue de choix clair entre une approche de régulateur et un rôle d’opérateur

2.1.1 De trop nombreuses fédérations soutenues, avec une répartition non optimale des moyens

2.1.1.1 Un soutien de l’État réparti entre de nombreuses fédérations

Le ministère chargé des sports reconnaît, début 2016, 116 fédérations agréées (cf. liste en annexe 2) :

91 fédérations dites « unisport » constituées sur une base disciplinaire ; 2 fédérations consacrées à la pratique sportive des personnes handicapées ; 18 fédérations affinitaires qui regroupent des pratiquants en fonction d’affinités

professionnelles, sociales ou culturelles ; 5 fédérations scolaires et universitaires placées sous la tutelle du ministre chargé de

l’éducation nationale.

Le nombre des fédérations agréées reste assez stable : depuis 1998, il n’a été procédé qu’à dix nouveaux agréments de fédérations (dont deux correspondent à des scissions de fédération et un à un regroupement) et un retrait d’agrément. Les fédérations agréées peuvent recevoir un soutien de la part de l’État, d’une part, sous la forme d’un concours financier dans des conditions fixées par une convention d’objectifs et, d’autre part, au travers de l’exercice auprès de ces fédérations de missions de conseiller technique sportif (CTS) par des personnels de l’État ou des agents publics rémunérés par lui.

Dans chaque discipline sportive et pour une durée de quatre années correspondant à l’olympiade, une seule fédération agréée reçoit délégation du ministre chargé des sports. Ces fédérations délégataires sont investies de prérogatives exclusives dans les domaines de l’organisation des compétitions officielles (internationales, nationales, régionales et départementales) et du sport de haut niveau. Elles disposent d’un pouvoir normatif pour édicter les règles propres à leur discipline. Les décisions prises par les fédérations dans le cadre de la délégation ministérielle sont soumises à la juridiction des tribunaux de l’ordre administratif.

À la date du 1er janvier 2016, on compte 76 fédérations délégataires, couvrant 269 disciplines sportives. Le nombre de disciplines est en retrait par rapport aux périodes 2005-2008 (291 disciplines pour 78 fédérations) et 2009-2012 (306 disciplines pour 78 fédérations)23.

Selon la direction des sports (DS), le nombre des disciplines déléguées pourrait de nouveau augmenter pour la prochaine olympiade, notamment en raison du souhait de mieux identifier les différentes disciplines pratiquées par les personnes handicapées. Toutefois, le nombre des fédérations délégataires devrait rester stable.

23 Source : « La délégation attribuée aux fédérations sportives. Une évolution nécessaire ? » Mémoire de droit du sport de Benjamin Louche.

28

Le ministre chargé des sports reconnaît le caractère de haut niveau d’une discipline sportive ayant fait l’objet d’une délégation, sur la base de critères proposés par la commission du sport de haut niveau du conseil national du sport.

Au 31 décembre 2015, on dénombre 58 fédérations sportives organisant 136 disciplines reconnues de haut niveau :

31 fédérations olympiques ; 2 fédérations paralympiques ; 25 fédérations non olympiques.

Le large éventail de disciplines soutenues pour le haut niveau en France contraste fortement avec la politique suivie par le Royaume-Uni, qui concentre le financement par l’agence UK sport sur ce qui, dans l’organisation française, correspondrait à 22 fédérations olympiques et 2 fédérations paralympiques24. L’approche britannique s’est accompagnée de résultats en termes de performance, puisque le Royaume-Uni a devancé la France, tant pour les résultats des finalistes aux Jeux olympiques que pour le classement des médailles aux Jeux paralympiques25.

2.1.1.2 Le volume global du financement des fédérations par les conventions d’objectifs diminue et privilégie les actions visant le sport de haut niveau

Entre 2010 et 2015, le nombre des fédérations agréées soutenues financièrement n’a que légèrement baissé, passant de 105 à 102 fédérations.

L’évolution globale et la répartition du montant des conventions d’objectifs sur la période 2010-2015 s’établissent ainsi :

Source : DS

On relève que l’enveloppe globale des conventions d’objectifs a diminué de -8,5 % sur la période. Cette diminution est plus marquée pour les fédérations non délégataires que pour les fédérations délégataires qui représentent une part très majoritaire et croissante du montant des conventions d’objectifs (92,1 % en 2015). Les fédérations olympiques et paralympiques bénéficient ensemble de 76,7 % du total des dotations.

Sur la période 2010-2015, les fédérations paralympiques sont les seules à avoir vu leur dotation augmenter (+7,5 %) ; à l’inverse, les fédérations unisport non délégataires (-70,7 %), unisport délégataires sans discipline de haut niveau (-29,1 %) et scolaires et universitaires (-17,9 %) connaissent des baisses marquées. Au total, 83 fédérations ont connu une baisse de leur convention d’objectifs entre 2010 et 2015, pour un montant cumulé de -9,2 M€ ; parallèlement, 22 fédérations ont enregistré une hausse, pour un montant cumulé de 1,1 M€.

24 Source : site internet de UK sport. 25 Indicateurs 3.1.1 et 3.1.2 du projet annuel de performance 2016 du programme « Sport ».

Type de fédérations 2010 2011 2012 2013 2014 2015% du total

en 2015

Évolution

2010/2015

Fédérations olympiques 68 565 291 68 932 777 67 628 227 62 281 847 61 635 277 62 884 333 72,4% -8,3%

Fédérations de haut niveau non

olympiques 12 753 005 12 835 242 12 335 861 11 688 138 11 560 681 11 823 533 13,6% -7,3%

Fédérations unisport délégataires sans

discipline de haut niveau 2 159 560 2 113 085 1 836 103 1 741 502 1 616 090 1 531 262 1,8% -29,1%

Fédérations paralympiques 3 490 586 3 591 090 4 116 194 3 617 535 3 616 057 3 753 249 4,3% 7,5%

Sous total fédérations délégataires 86 968 442 87 472 194 85 916 385 79 329 022 78 428 105 79 992 377 92,1% -8,0%

Fédérations unisport non délégataires 337 932 324 000 287 488 272 340 215 954 99 000 0,1% -70,7%

Fédérations affinitaires 4 946 920 4 843 982 4 706 230 4 308 495 4 350 515 4 606 052 5,3% -6,9%

Fédérations scolaires et universitaires 2 642 602 2 800 335 2 387 063 2 296 023 2 282 123 2 169 546 2,5% -17,9%

Sous total fédérations non délégataires 7 927 454 7 968 317 7 380 781 6 876 858 6 848 592 6 874 598 7,9% -13,3%

Total fédérations agréées 94 895 896 95 440 511 93 297 166 86 205 880 85 276 697 86 866 975 100,0% -8,5%

Montant des conventions d'objectifs en euros, par type de fédérations

29

L’enveloppe globale des conventions d’objectifs se répartit entre les quatre actions du programme « Sport », l’action 2 « développement du sport de haut niveau » étant majoritaire avec 67,8 % du total des dotations en 2015.

Source : DS

Deux lignes de crédits méritent un commentaire particulier :

les aides personnalisées (9,5 M€ en 2015) ne sont pas destinées à la fédération elle-même, mais à ses sportifs de haut niveau. Ces sommes sont versées au CNOSF qui les reverse ensuite aux sportifs sur la base d’une répartition définie par le directeur technique national de la fédération ;

les indemnités de sujétions des CTS (3,1 M€ en 2015) sont destinées à être reversées par la fédération à certains cadres d’État investis de missions nationales. Ce mécanisme sui generis disparaît en 2016 avec la création d’un nouveau régime de primes pour les CTS et le transfert des crédits correspondants sur le programme 124.

2.1.1.3 Le soutien humain apporté par les conseillers techniques sportifs entame une diminution

Depuis les années 1960, l’État concourt à la structuration technique du mouvement sportif en confiant à des fonctionnaires et agents publics des missions de conseiller technique sportif auprès des fédérations sportives agréées. Ces personnels sont aujourd’hui présentés par le ministère comme le lien physique entre l’État et la fédération pour la mise en œuvre dans le cadre fédéral des priorités ministérielles.

Les CTS peuvent exercer les missions de directeur technique national (DTN), entraîneur national (EN), conseiller technique national (CTN) ou régional (CTR) ; les CTR et une partie des CTN sont placés sous l’autorité des DRJSCS26, les autres relèvent de l’autorité du ministre représenté par le directeur des sports. Ils sont chargés de mettre en œuvre la politique sportive définie par la fédération, contractualisée avec l’État dans la convention d’objectifs ; le DTN concourt à la définition de cette politique sportive fédérale et veille à sa mise en œuvre.

Les CTS sont nommés par le ministre, pour une durée maximale de quatre années renouvelables, après avis du DTN (ou du président de la fédération s’agissant du DTN). Chaque CTS dispose d’une lettre de mission établie par l’autorité hiérarchique dont il relève27. Une convention-cadre signée par le ministre chargé des sports et par le président de la fédération fixe, pour une période qui ne peut excéder quatre ans, le nombre d'agents susceptibles d'exercer leurs missions auprès de la fédération aux plans national et territorial et définit les modalités d'exercice de leurs interventions.

Le tableau ci-après présente l’évolution des effectifs et des missions des CTS entre 2010 et 2015 :

26 Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale. 27 Cette lettre est établie après avis de l’intéressé et sur la base des propositions du DTN (ou du président de la fédération pour le DTN), après avis du président de ligue ou de comité régional pour les CTR.

Action Montant (€) %

Promotion du sport pour le plus grand nombre 17 131 656 19,7%

Développement du sport de haut niveau 58 863 981 67,8%

dont aides personnalisées 9 522 625 11,0%

dont indemnités de sujétions des CTS 3 077 606 3,5%

Prévention par le sport et protection des sportifs 5 551 922 6,4%

Promotion des métiers du sport 5 319 416 6,1%

Total 86 866 975 100,0%

Répartition par action de l'enveloppe des conventions d'objectifs 2015

30

Source : DS

La diminution globale du nombre de CTS est de -4,9 % ; cette baisse est particulièrement marquée pour les CTR (-20,3 %). À l’inverse, les autres missions de CTS voient leur nombre augmenter, particulièrement les CTN (+11,1 %).

Un double phénomène affecte donc les CTR : d’une part, ils portent seuls l’effort de réduction du nombre des CTS, d’autre part, leurs missions ont tendance à être transformées vers des missions à caractère national.

Entre 2010 et 2015, le nombre de fédérations agréées dotées de CTS – 77 - est resté constant.

Source : DS

NOTA : La réduction présentée du nombre de CTS est différente de celle du tableau précédent, car elle n’intègre pas les situations particulières d’affectation de certains CTS.

Les fédérations délégataires concentrent 95,7 % des CTS, dont 80,8 % pour les fédérations olympiques. Celles-ci ont toutefois vu leur effectif de CTS diminuer de 77 postes entre 2010 et 2015 ; à l’inverse, les fédérations de haut niveau non olympiques et les fédérations paralympiques ont enregistré une modeste hausse sur la même période.

Entre 2010 et 2015, 30 fédérations ont perdu 111 CTS, tandis que 22 fédérations en ont gagné 43. L’effort imposé aux fédérations perdantes a donc été consacré à hauteur de 61 % à la baisse des effectifs globaux et à hauteur de 39 % à une redistribution des CTS entre fédérations.

2.1.1.4 Le soutien de l’État aux fédérations, rapporté à leur situation

La mission a calculé, pour chaque fédération, le montant du soutien global de l’État, en ajoutant le montant de la convention d’objectifs et celui de la masse salariale des CTS28. Le tableau suivant présente ces données pour l’année 2015, par type de fédérations :

28 Estimée à hauteur de 65 000 € par agent.

Mission 2010 2011 2012 2013 2014 2015Évolution

2010-2015

%

2010-2015

DTN 65 65 63 65 65 67 2 3,1%

EN 345 341 340 333 339 347 2 0,6%

CTN 558 608 623 615 628 620 62 11,1%

CTR 710 681 671 632 589 566 -144 -20,3%

Divers 9 7 6 5 4 4 -5 -55,6%

Total 1 687 1 702 1 703 1 650 1 625 1 604 -83 -4,9%

Évolution du nombre et des missions de CTS (effectifs en fin d'année)

Type de fédérations 2010 2015% du total

2015

Évolution

2010-2015

Fédérations olympiques 1 366 1 289 80,8% -77

Fédérations de haut niveau non olympiques 182 188 11,8% 6

Fédérations délégataires sans discipline de haut niveau 21 20 1,3% -1

Fédérations paralympiques 26 30 1,9% 4

Sous-total fédérations délégataires 1 595 1 527 95,7% -68

Fédérations unisport non délégataires - - 0,0% 0

Fédérations affinitaires 66 66 4,1% 0

Fédérations scolaires et universitaires 2 2 0,1% 0

Sous-total fédérations non délégataires 68 68 4,3% 0

Total fédérations agréées 1 663 1 595 100,0% -68

Répartition et évolution du nombre de CTS par type de fédérations (effectifs en fin d'année)

31

Source : DS

Le soutien total de l’État aux fédérations sportives s’établit ainsi à 190,5 M€, dont 94,1 % pour les fédérations délégataires. Les fédérations olympiques concentrent 77,0 % du soutien de l’État.

Une autre façon d’apprécier le soutien de l’État aux fédérations est de le rapporter à leur situation économique. Il est ainsi possible de calculer le soutien de l’État par licencié et de le comparer aux recettes fédérales issues des cotisations et affiliations ainsi qu’au total des produits d’exploitation des fédérations. Le tableau ci-après présente ces données pour l’année 2014 (dernières données disponibles).

Source : DS

Il apparaît que le soutien de l’État est plus intense pour les fédérations délégataires que pour les fédérations non délégataires, quel que soit l’indicateur retenu. Les fédérations paralympiques sont celles pour lesquelles les ratios de soutien sont les plus élevés, suivies par les fédérations de haut niveau non olympiques et les fédérations olympiques. Le soutien aux fédérations scolaires et universitaires et aux fédérations unisport non délégataires se révèle le plus faible.

Le montant des recettes fédérales issues des cotisations et affiliations, rapporté au nombre des licenciés est extrêmement variable : il s’échelonne de moins de 2 € par licencié à près de 200 € par licencié, avec une moyenne qui s’établit à 18,4 € par licencié. On peut donc mettre en avant la capacité au moins théorique de certaines fédérations à compenser un éventuel retrait du soutien de l’État en augmentant le montant des recettes issues des cotisations et affiliations, lorsque ces recettes sont inférieures à la moyenne. Les fédérations de football et de tennis (produit fédéral des licences et affiliations de 4,1 € par licencié pour le football et de 7,9 € par licencié pour le tennis) sont dans ce cas.

La mission relève enfin que, pour quatre fédérations olympiques (tennis, football, rugby et golf) et une fédération de haut niveau non olympique (sport automobile), le montant du soutien de

Type de fédérationsConvention

d'objectifs (€)Nb CTS

Valorisation CTS

(€)Soutien État (€) % du total

Fédérations olympiques 62 884 333 1 289 83 785 000 146 669 333 77,0%

Fédérations de haut niveau non olympiques 11 823 533 188 12 220 000 24 043 533 12,6%

Fédérations unisport délégataires sans discipline de haut

niveau 1 531 262 20 1 300 000 2 831 262 1,5%

Fédérations paralympiques 3 753 249 30 1 950 000 5 703 249 3,0%

Sous total fédérations délégataires 79 992 377 1 527 99 255 000 179 247 377 94,1%

Fédérations unisport non délégataires 99 000 - - 99 000 0,1%

Fédérations affinitaires 4 606 052 66 4 290 000 8 896 052 4,7%

Fédérations scolaires et universitaires 2 169 546 2 130 000 2 299 546 1,2%

Sous total fédérations non délégataires 6 874 598 68 4 420 000 11 294 598 5,9%

Total fédérations agréées 86 866 975 1 595 103 675 000 190 541 975 100,0%

Soutien de l'État par type de fédérations en 2015

Type de fédérations Soutien État (€)Soutien État par

licencié (€)

Soutien État sur

produit des

licences et

affiliations

Soutien État sur

total des

produits

d'exploitation

Fédérations olympiques 146 135 277 16,9 84,9% 17,2%

Fédérations de haut niveau non olympiques 24 365 681 17,0 41,5% 24,4%

Fédérations unisport délégataires sans discipline de haut

niveau 2 916 090 5,5 20,8% 10,6%

Fédérations paralympiques 5 566 057 69,1 245,9% 40,5%

Sous total fédérations délégataires 178 983 105 16,7 72,4% 18,0%

Fédérations unisport non délégataires 215 954 1,9 9,6% 5,0%

Fédérations affinitaires 8 835 515 4,0 30,9% 12,7%

Fédérations scolaires et universitaires 2 412 123 0,8 15,6% 4,6%

Sous total fédérations non délégataires 11 463 592 2,2 24,8% 9,1%

Total fédérations agréées 190 446 697 11,9 64,9% 17,0%

Soutien de l'État par type de fédérations en 2014

32

l’État, rapporté au total des produits d’exploitation fédéraux, est particulièrement faible (entre 2,0 % et 5,4 % du total des produits d’exploitation fédéraux).

2.1.2 Le financement des opérateurs et établissements hors CNDS

Outre le CNDS, les opérateurs du programme 219 sont en 2016 l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), les écoles nationales (École nationale des sports de montagne (- ENSM - et École nationale de voile et des sports nautiques – ENVSN) ainsi que le Musée national du sport (MNS).

Par ailleurs, le programme 219 subventionne l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), opérateur du programme 154, ainsi que les 17 centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS), devenus depuis le 1er janvier 2016 des établissements publics locaux de formation et qui constituaient auparavant un opérateur du programme.

Après une présentation des subventions et dotations à ces opérateurs et établissements ainsi que des crédits d’investissement qui leur sont consacrés, des développements particuliers concerneront l’INSEP et les écoles nationales ENSM et ENVSN.

2.1.2.1 Des subventions et dotations qui continuent à progresser

Le tableau suivant présente l’évolution des subventions et dotations du programme 219 aux opérateurs et établissements publics :

Source : documents annexés aux lois de finances et de règlement.

L’augmentation très forte de ces subventions et dotations entre 2010 et 2016 s’explique tout d’abord par les changements de périmètre intervenus : la charge de la rémunération des personnels titulaires a été transférée sur les budgets des établissements, en 2011 pour l’ENSM et l’ENVSN, en 2012 pour les CREPS et le MNS (cf. tableau suivant des effectifs rémunérés par les établissements). Depuis cette date, une part prépondérante des subventions du programme 219 aux établissements est consacrée au financement de leur masse salariale :

Source : documents annexés aux projets de lois de finances et de règlement.

Entre 2012 et 2016, le montant global des subventions et dotations aux opérateurs et établissements publics progresse de 10,2 % ; cette augmentation peut notamment être reliée au

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016Évolution

2016/2012

RAP RAP RAP RAP RAP PLF PLF

INSEP 22 944 22 977 21 441 21 144 22 464 22 649 20 984 -2,1%

ENSM et ENVSN 1 002 11 717 11 069 11 902 11 546 12 153 13 109 18,4%

IFCE (prog 155) 7 780 7 200 7 100 7 200 7 384 7 878 7 991 12,5%

MNS 2 201 1 658 3 411 3 954 2 456 2 888 2 843 -16,7%

CREPS 13 267 11 583 49 625 52 316 52 825 53 859 57 190 15,2%

Total 47 194 55 135 92 646 96 516 96 675 99 427 102 117 10,2%

Évolution N/N-1 16,8% 68,0% 4,2% 0,2% 2,8% 2,7%

Subventions et dotations aux opérateurs et établissements publics (CP) en milliers d'euros

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

ETP ETP ETP ETP ETPT ETPT ETPT

INSEP 297 297 295 292 283 293 290

ENSM et ENVSN 35 192 192 195 194 196 202

MNS 6 3 16 15 17 19 19

CREPS 383 365 1 074 1 045 1 071 1 068 1 068

Total 721 857 1 577 1 547 1 565 1 576 1 579

Évolution N/N-1 18,9% 84,0% -1,9% NS 0,7% 0,2%

Effectifs sous plafond d'emplois des opérateurs du programme 219 (hors CNDS) et des CREPS en ETP/ETPT

33

coût de la titularisation des personnels contractuels recrutés dans le cadre des concours réservés dits « Sauvadet » (charge estimée à 4,65 M€ au PLF 2016).

Deux établissements évoluent à l’inverse de cette tendance générale :

l’INSEP, en raison d’une ponction de 2,2 M€ opérée sur son fonds de roulement en 2016 par une réduction du montant de sa subvention pour charges de service public ;

le MNS, en raison des coûts exceptionnels supportés en 2012 et 2013, pour le transfert du musée effectué depuis Paris vers Nice.

Une partie des crédits destinés aux CREPS a vocation à être transférée aux régions qui ont désormais la charge des personnels assurant les fonctions d'accueil, de restauration, d'hébergement, d’entretien général et technique et de maintenance dans ces établissements.

2.1.2.2 Les dépenses d’investissement relatives aux établissements

Le tableau suivant présente les crédits de paiement consommés ou prévus pour les investissements immobiliers dans les établissements entre 2010 et 2016 :

Source : documents annexés aux projets de lois de finances et de règlement.

On observe que près de la moitié de ces crédits concernent l’INSEP, soit pour sa partie Sud (équipements sportifs sous maîtrise d’ouvrage de l’État), soit pour sa partie Nord (loyer d’investissement dans le cadre du contrat de partenariat).

Pour l’année 2016, au sein de la ligne « autres », 9,5 M€ concernent les CREPS et ont vocation à être transférés aux régions, désormais responsables de l’investissement immobilier dans ces établissements. L’enveloppe consacrée aux écoles nationales est donc réduite à 0,11 M€. Cette constatation pose fortement la question de la capacité de l’État, dans l’avenir, à rénover et moderniser le patrimoine immobilier de l’ENSM, de l’ENVSN et de l’IFCE (site de Saumur).

2.1.2.3 L’INSEP

L’INSEP a, depuis 2009, le statut d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel prévu par le code de l’éducation, dans la catégorie des grands établissements. Sa tutelle continue toutefois à relever du ministre chargé des sports.

Les missions de l’INSEP concernent :

la formation et la préparation des sportifs ayant vocation à représenter la France aux Jeux olympiques et paralympiques (28 pôles France accueillis dans l’établissement) ;

la formation des cadres supérieurs du sport ; la recherche en matière de sport de haut niveau ; l’expertise et le conseil en matière de sport de haut niveau ; l’animation du réseau des établissements (CREPS, écoles nationales et campus sportif

Bretagne) au travers du label « Grand INSEP » ; les relations internationales et la coopération dans le champ du sport.

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016Total 2010-

2016

RAP RAP RAP RAP RAP PLF PLF

Insep Partie Sud 5 873 8 200 9 100 8 760 9 490 6 510 4 820 52 753

Insep partie Nord 6 684 1 700 1 292 1 350 1 415 1 478 1 545 15 463

Autres 12 346 13 100 11 200 4 190 7 720 10 570 10 200 69 326

Total 24 903 23 000 21 592 14 300 18 625 18 558 16 565 137 542

Investissements pour l'INSEP, les écoles nationales et les CREPS (CP) en milliers d'euros

34

Le site de l’INSEP, implanté à Paris dans le bois de Vincennes, a connu depuis 2007 une rénovation de grande ampleur :

dans le cadre d’un contrat de partenariat pour la partie Nord du site, comprenant les bâtiments d’hébergement, de restauration, d’enseignement, de recherche, d’administration, ainsi que le service médical (coût total prévisionnel pour l’État au titre de l’investissement et de son financement : 142,3 M€ sur la période 2007-2036)29 ;

en maîtrise d’ouvrage publique de l’État pour les équipements sportifs de la partie Sud (130,6 M€ d’autorisations d’engagement affectées ou prévues selon le PLF 2016).

Le contrat de partenariat, entré en vigueur début 2007 pour une durée de 30 ans, confie au partenaire privé le gros entretien, le renouvellement et la maintenance pour l'ensemble des bâtiments de la partie Nord et la gestion des services (hôtellerie/nettoyage, gardiennage/sécurité incendie, restauration, déchets, espaces verts), en contrepartie d’un loyer total prévisionnel de 241,2 M€ sur la durée du contrat, pris en charge par l’État :

Source : documents annexés aux projets de lois de finances et de règlement.

La singularité de la gestion de l’INSEP est donc que le budget de l’État assume directement une part significative des charges de fonctionnement de l’établissement, qui ne transitent pas par son propre budget30.

Le tableau suivant présente un compte de résultat agrégé de l’INSEP, intégrant en charges et en produits les loyers de fonctionnement (L2, L3 et L4) du contrat de partenariat, pris en charge par l’État :

Source : DS, retraitements mission.

29 Source : direction des sports. 30 Pour mémoire, on mentionnera également la redevance annuelle versée par l’État à la ville de Paris pour l’occupation du terrain d’assiette de l’INSEP (0,55 M€ en 2016).

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

RAP RAP RAP RAP RAP PLF PLF

Investissement (L1) 5 144 4 283 4 283 4 283 4 298 4 298 4 298

Prestations (L2, L3 et L4) 9 040 7 860 7 953 8 606 8 864 8 770 8 930

Total 14 184 12 143 12 237 12 890 13 162 13 068 13 228

Loyers PPP INSEP (CP) en milliers d'euros

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Exécution Exécution Exécution Exécution Exécution Exécution

Produits

Loyers L2, L3 et L4 réglés par l'État 9 040 7 860 7 953 8 606 8 864 8 770

Subventions de l'État 19 770 21 476 21 274 21 137 21 813 19 909

Autres subventions 1 023 208 396 401 357 644

Ressources propres et autres 8 834 18 760 18 484 18 270 17 546 17 829

Total 38 667 48 304 48 107 48 414 48 580 47 152

Charges

Loyers L2, L3 et L4 réglés par l'État 9 040 7 860 7 953 8 606 8 864 8 770

Personnel 16 957 17 692 18 134 18 277 18 153 18 548

Fonctionnement 11 520 20 991 21 364 20 427 19 143 19 018

Total 37 517 46 543 47 451 47 310 46 160 46 336

Bénéfice ou perte 1 150 1 761 656 1 104 2 420 816

Compte de résultat agrégé de l'INSEP, intégrant les loyers de fonctionnement du contrat de partenariat,

en milliers d'euros

35

Nota : La forte augmentation des charges de fonctionnement et des autres ressources enregistrée à partir de 2011 est liée à la prise en compte, en dépenses et en recettes, de l’amortissement du patrimoine immobilier de l’INSEP.

Les ressources propres de l’INSEP (tarifs de pensions pour les sportifs résidents et les stagiaires en formation, locations d’espaces, partenariats privés…) représentent, en 2015, 26,1 % de ses charges de fonctionnement agrégées, hors amortissement du patrimoine immobilier. La contribution de l’État à la couverture de ces mêmes charges est de 73,7 %.

En 2015, le conseil d’administration de l’INSEP a adopté le principe d’une augmentation des tarifs de pension des sportifs permanents de 2 % par an sur la période 2016-2018. Cette politique tarifaire constitue une rupture avec les hausses de 6 % annuelles appliquées entre 2010 et 2014 ; elles légèrement supérieure à l’augmentation pour 2015 (+1%). Sur la période 2009-2016, l’augmentation des tarifs de pension varie entre +43,3 % et +97,8 % :

Source : DS.

Les recettes prévisionnelles issues des sportifs de haut niveau permanents sont évaluées à 5,4 M€ en 2015, soit 13,9 % du coût de fonctionnement agrégé de l’établissement hors amortissement du patrimoine immobilier.

2.1.2.4 Les écoles nationales ENSM et ENVSN

L’ENSM et l’ENVSN forment un unique opérateur du programme 219, dont les recettes et dépenses s’établissent ainsi :

Source : documents annexés aux projets de lois de finances et de règlement.

Cependant, les deux écoles présentent des caractéristiques très différentes, ce qui justifie de les examiner séparément.

2.1.2.4.1 L’ENSM

L’ENSM est un établissement regroupant depuis 2010 deux sites, l’un situé à Chamonix-Mont Blanc (Haute-Savoie), l’École nationale de ski et d’alpinisme (ENSA), et l’autre à Prémanon (Jura), le Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM).

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016%

Évolution

Pension mensuelle Sportif

permanent770 € 830 € 890 € 950 € 1 010 € 1 070 € 1 082 € 1 103,64 € 43,3%

Demi-pension mensuelle

Sportif permanent370 € 420 € 490 € 530 € 570 € 606 € 606 € 618,12 € 67,1%

Externat mensuel Sportif

permanent230 € 290 € 350 € 380 € 410 € 446 € 446 € 454,92 € 97,8%

Évolution des tarifs de pension de l'INSEP pour les sportifs permanents

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Exécution Exécution Exécution Exécution Exécution Budget

Produits

Subventions de l'État 834 11 024 11 010 11 263 11 307 11 378

Autres subventions 576 752 571 563 345 491

Ressources propres et

autres5 313 6 184 6 839 6 464 7 255 7 711

Total 6 723 17 960 18 420 18 290 18 907 19 580

Charges

Personnel 738 10 369 10 616 10 823 10 932 11 635

Fonctionnement 5 437 6 086 7 176 6 795 7 522 7 939

Total 6 175 16 455 17 792 17 618 18 454 19 574

Bénéfice ou perte 548 1 505 628 672 453 6

Compte de résultat des écoles nationales ENSM et ENVSN, en milliers d'euros

36

L’ENSA exerce un monopole légal en matière de formation aux métiers de moniteur de ski, de guide de haute montagne et, plus marginalement, de moniteur de vol libre.

Le CNSNMM a pour sa part le monopole de la formation au métier d’accompagnateur en moyenne montagne et constitue par ailleurs le centre national de haut niveau de la Fédération française de ski pour les disciplines nordiques (ski de fond, saut à ski, combiné nordique et biathlon)31.

L’ENSM exerce également une mission de documentation, de recherche et d’expertise dans le domaine des sports de montagne. L’effectif de l’École est de 132,5 ETPT en 2016.

Source : ENSM.

Nota : La forte augmentation des dépenses de personnel et des subventions à partir de 2011 est liée au transfert cette année-là des dépenses de rémunération des personnels titulaires sur le budget de l’ENSM.

En 2014, les subventions de l’État représentent 55,6 % des charges de fonctionnement de l’École. La participation des stagiaires couvre 40,5 % des coûts de fonctionnement de l’ENSM en 2014, contre 36,2 % en 2012. Cette tendance à la croissance de l’autofinancement devrait se poursuivre pour faire suite aux recommandations formulées par la Cour des comptes à l’issue de son contrôle de l’école en 2014, qui préconisait que les tarifs des prestations assurées aux stagiaires (formation et hébergement) soient augmentés et que soit mis en place un droit d’inscription forfaitaire.

En conséquence, lors du conseil d’administration de mars 2015, l’ENSM a décidé une augmentation progressive des tarifs ainsi que la création de droits d’inscription.

2.1.2.4.2 L’ENVSN

L’ENVSN, fondée en 1970 sous le nom d’École nationale de voile, s’est ouverte en 2007 aux autres disciplines nautiques (kayak de mer, planche volante [kite surf], surf etc.). Elle est implantée à Saint-Pierre Quiberon (Morbihan), au bord du plan d’eau remarquable de la baie de Quiberon, mais pâtit de son éloignement des centres urbains.

Ses missions principales sont :

la formation des professionnels des sports nautiques ; le soutien aux politiques sportives des fédérations nautiques ;

31 Ces disciplines ont rapporté 18 médailles à la France lors des trois dernières éditions des Jeux olympiques d’hiver.

2010 2011 2012 2013 2014

Exécution Exécution Exécution Exécution Exécution

Produits

Subventions 795 7 490 7 392 7 666 7 523

dont subventions

collectivitésNC NC 282 408 280

Ressources propres et

autres4 053 4 800 5 108 5 164 5 814

dont participation

stagiairesNC NC 4 358 4 737 5 271

Total 4 848 12 290 12 500 12 830 13 337

Charges

Personnel 479 6 743 6 839 6 913 6 913

Fonctionnement 4 148 4 589 5 201 5 361 6 108

Total 4 627 11 332 12 040 12 274 13 021

Bénéfice ou perte 221 958 460 556 316

Compte de résultat de l'ENSM, en milliers d'euros

37

l’animation d’un centre de ressources techniques, scientifiques, pédagogiques et juridiques pour la pratique de la voile et des sports nautiques, ainsi que la conduite d’actions de recherche dans ces domaines.

Dans les faits, l’École peine depuis plusieurs années à remplir pleinement ces missions :

dans le domaine de la formation, l’activité de l’École est réduite dans le champ concurrentiel32 et limitée à deux disciplines33 dans le champ monopolistique ;

dans le domaine du sport de haut niveau, une seule structure permanente d’entraînement est implantée à l’ENVSN, le pôle France handivoile. De l’avis général, la Fédération française de voile conserve une certaine distance vis-à-vis de l’École.

Au total, la mission s’interroge sur les perspectives de l’ENVSN. On notera toutefois, au titre des points positifs récents, l’implication de l’ENVSN dans le développement de navigation sur foil, en partenariat avec le conseil départemental du Morbihan et la filière Team France (défi français pour la coupe de l’America).

L’École compte 70 agents au 31 décembre 2015, la cible 2016 étant de 69.

Source : ENVSN

En 2014, la subvention de l’État représente 79,7 % des charges de l’École. La part des ressources propres est limitée à 28,0 % des charges en 2014 et devrait avoir baissé en 2015 à 25,4 % des charges.

2.1.3 Les interventions du CNDS

Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) a été créé en 2006 dans la suite du fonds national pour le développement du sport, qui fonctionnait depuis 1979 sous la forme d’un compte d’affectation spéciale.

Le CNDS est affectataire de recettes fiscales qu’il a pour mission d’employer en concours financiers selon les orientations générales fixées par le ministre chargé des sports pour :

contribuer au développement de la pratique du sport par le plus grand nombre ; favoriser l'accès au sport de haut niveau et l'organisation de manifestations sportives ; promouvoir la santé par le sport ; améliorer la sécurité des pratiques sportives et la protection des sportifs ; renforcer l'encadrement de la pratique sportive.

32 Jusqu’en 2016, pas de formation de niveau IV organisée pour la voile. 33 Glisses aérotractées et surf.

2012 2013 2014 2015

Exécution Exécution Exécution Prévision

Produits

Subvention pour charges

de service public (État)3 904 4 010 4 068 4 176

Autres recettes publiques 189 88 20 52

Partenariats privés 97 62 40 150

Autres ressources propres 1 290 1 158 1 390 1 210

Total 5 480 5 318 5 518 5 588

Charges

Personnel 3 777 3 909 4 018 4 099

Fonctionnement 1 360 1 124 1 083 1 249

Total 5 137 5 033 5 101 5 348

Bénéfice ou perte 343 285 417 240

Compte de résultat de l'ENVSN, en milliers d'euros

38

Les bénéficiaires des concours financiers du CNDS sont le CNOSF34, les associations sportives, les collectivités territoriales et leurs groupements, les organismes assurant le fonctionnement des antennes médicales de prévention du dopage ainsi que les associations et groupements d'intérêt public qui interviennent dans le domaine des activités physiques et sportives.

Pour contribuer au financement des projets de construction ou de rénovation des stades destinés à accueillir l’Euro 2016 de football ainsi que de leurs équipements connexes, le CNDS peut conclure des conventions de subventionnement avec toute personne morale de droit public ou privé.

Le conseil d’administration du CNDS associe des représentants de l’État, du mouvement sportif et des collectivités territoriales, ainsi que des personnalités qualifiées, dont l’une préside le conseil. Le ministre chargé des sports est membre de ce conseil et participe en personne à ses réunions.

Après une présentation générale des recettes et des dépenses de l’établissement, on s’intéressera à la gestion de la part territoriale, des subventions d’équipement sportif, du financement du mouvement olympique et sportif, ainsi des grands évènements sportifs internationaux.

2.1.3.1 Le cadre général des recettes et des dépenses de l’établissement

2.1.3.1.1 Les recettes

La quasi-totalité des ressources de l’établissement proviennent des quatre recettes fiscales qui lui sont affectées (cf. encadré ci-après).

Les recettes fiscales affectées au CNDS

Le premier alinéa de l’article L1609 novovicies du code général des impôts (CGI) institue un prélèvement de 1,8 % sur les mises des jeux exploités par la Française des Jeux (FdJ) en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer, hors paris sportifs.

Sur la même assiette que le précédent, un prélèvement complémentaire de 0,3 % est effectué de 2011 à 2017, en application du troisième alinéa de l’article L1609 novovicies du CGI. Ce prélèvement, originellement destiné au financement de la construction et de la rénovation des stades de l’Euro 2016, a été élargi par la loi de finances pour 2016 au financement de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

L’article 1609 tricies du CGI institue en outre un prélèvement de 1,8 % sur les mises des paris sportifs, qu’il s’agisse du secteur monopolistique du réseau de la FdJ ou du secteur ouvert à la concurrence des paris sportifs en ligne.

De plus, l’article 302bis ZE du CGI institue une contribution de 5 % sur la cession à un éditeur ou un distributeur de services de télévision des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives Cette contribution est communément dénommée « taxe Buffet ».

Depuis la loi de finances 2012, toutes les recettes fiscales affectées au CNDS sont plafonnées ; l’évolution de ces plafonds est présentée dans le tableau suivant.

34 Comité national olympique et sportif français.

39

Source : Versions successives de l’article 46 de la loi de finances pour 2012

À compter de 2015, les recettes affectées au CNDS sont grevées d’un prélèvement de 4 % au titre des frais d’assiette et de recouvrement par l’administration fiscale (soit 10,8 M€ en 2015).

2.1.3.1.2 Les dépenses

Le tableau et le graphique ci-après présentent l’évolution des dépenses du CNDS par catégorie, de 2006 à 2015. On distingue :

les subventions d’équipement, attribuées aux collectivités territoriales, à leurs groupements et aux associations sportives pour la construction et la rénovation d’équipements sportifs ainsi que pour l’acquisition de matériels sportifs lourds (bateaux, aéronefs…). Sont également inclues les sommes allouées pour les stades de l’Euro 201635. Les subventions d’équipement sont attribuées par le conseil d’administration, après avis d’un comité de programmation associant des représentants du mouvement sportif, majoritaires, de l’État et des collectivités territoriales ;

les subventions de fonctionnement de la part territoriale, attribuées aux associations sportives régionales, départementales et locales. Leur attribution est déconcentrée au niveau des délégués de l’établissement (préfets de région), après avis de la commission territoriale du CNDS composée de représentants de l’État, majoritaires, du mouvement sportif et des collectivités territoriales ;

les subventions de fonctionnement de la part nationale, attribuées par le conseil d’administration. Elles sont notamment destinées au CNOSF et au comité paralympique et sportif français (CPSF) (y compris pour la participation de la délégation française aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques), à l’organisation des grands évènements sportifs internationaux, ou encore au soutien à la production audiovisuelle ou à divers projets de niveau national ;

le fonds de concours au programme 219 « Sport », institué en 2009 pour contribuer au financement des actions en direction du sport pour tous dans les conventions d’objectifs passées avec les fédérations sportives ;

les frais de siège de l’établissement, qui restent modestes dans la mesure où le CNDS dispose d’une équipe nationale de taille réduite (22,9 ETPT consommés en 2015) et s’appuie au plan territorial sur les services déconcentrés du ministère.

35 Dont celui de l’Olympique lyonnais, porté par une société privée.

2012 2013 2014 2015 2016

Prélèvement principal FdJ 173 800 176 300 176 300 170 500 163 450

Prélèvement complémentaire FdJ 24 000 24 000 24 000 24 000 27 600

Prélèvement paris sportifs 31 000 31 000 31 000 34 600 32 300

Contribution droits de diffusion 43 400 40 900 40 900 40 900 40 900

Total 272 200 272 200 272 200 270 000 264 250

Plafonnement des recettes fiscales affectées au CNDS, en milliers d'euros

40

On note un ralentissement très marqué (-21,1 %) des dépenses de l’établissement entre 2014 et 2015. La diminution est particulièrement forte pour les subventions d’équipement (-57 M€), après une année 2014 exceptionnelle en raison des versements opérés pour les stades de l’Euro 2016. Le montant des subventions de la part nationale est également en baisse sensible (-5 M€). Le fonds de concours au budget de l’État a lui-même été réduit (-3,7 M€), afin de financer le plan « citoyen du sport » décidé dans le cadre du Comité interministériel à l’intégration et à l’égalité des chances (CIEC).

Les prévisions présentées au conseil d’administration en février 2016 annoncent une augmentation des dépenses pour 2016 (262,3 M€ en raison de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques et de l’évolution des paiements sur subventions d’équipement), suivie d’un retour au niveau de 227,9 M€ en 2017.

2.1.3.1.3 Le résultat et les réserves en fin d’année

Le graphique suivant fait apparaître le résultat du CNDS et le niveau des réserves de l’établissement en fin d’année :

37,9 48,6

58,6 54,7 71,8

102,0 86,0 89,0

120,1

63,0

119,8 123,2

127,7 136,3

137,8

142,0

142,0 133,3

132,3

134,6

20,5

43,3

58,4

15,7

21,0

23,8

25,1 22,8

22,8

17,8

-

-

-

6,3

19,0

16,0

19,5 19,5

19,5

15,8

179,4

217,3

246,9

215,8

252,4

286,5 275,9

267,5

297,4

234,6

0

50

100

150

200

250

300

350

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Dépenses du CNDS selon compte financier, en millions d'euros

Subventions d'équipement Subventions de fonctionnement part territoriale

Subventions de fonctionnement part nationale Fonds de concours au P219

Personnel et fonctionnement Total dépenses

41

Les trois premiers exercices, fortement excédentaires, avaient doté l’établissement d’un niveau de réserves de 78,7 M€ à fin 2008. Ces réserves se sont ensuite amenuisées jusqu’à 12,6 M€ fin 2014, les exercices 2009 à 2014 ayant été déficitaires à l’exception de 2013. L’exercice 2015 renoue avec les excédents et a permis de retrouver un niveau de réserve suffisant pour le CNDS.

La projection présentée au conseil d’administration en février 2016 prévoit des réserves en fin d’année de 29,6 M€ en 2016 et 33,2 M€ en 2017.

2.1.3.2 La gestion de la part territoriale

2.1.3.2.1 Le nombre des bénéficiaires et les montants moyens de subvention

Le tableau suivant présente les données relatives à l’emploi de la part territoriale du CNDS, en dehors de la Corse, de la Polynésie Française et de Wallis et Futuna, où les crédits de la part territoriale sont gérés par la collectivité :

Source : CNDS

Pour 2016, le montant de la part territoriale s’élève à 130,1 M€ (-1,2 %), poursuivant une tendance à la baisse qui devrait s’accélérer en 2017 au vu des prévisions présentées au conseil d’administration (-6,3 %).

25,0

52,0

78,7 73,7

52,9

33,2 31,2 36,4

12,6

38,0

(40)

(20)

-

20

40

60

80

100

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Résultat et réserves en fin d'année du CNDS en millions d'euros

Réserves Résultat

2011 2012 2013 2014 2015Écart

2011-2015

Montant total 139 271 073 € 139 287 449 € 130 253 454 € 129 296 616 € 131 726 465 € -5,4%

Nombre de bénéficiaires 35 087 33 878 32 714 24 684 21 046 -40,0%

Montant moyen par bénéficiaire 3 969 € 4 111 € 3 982 € 5 238 € 6 259 € +57,7%

Nombre de ligues et comités régionaux

bénéficiaires 1 823 1 780 1 877 1 745 1 690 -7,3%

Montant moyen ligues et comités

régionaux 18 025 € 18 787 € 17 225 € 18 367 € 19 314 € +7,1%

Nombre de comités départementaux

bénéficiaires 4 551 4 490 4 599 4 145 3 930 -13,6%

Montant moyen comités

départementaux 8 215 € 8 485 € 7 845 € 8 718 € 9 482 € +15,4%

Nombre de clubs locaux bénéficiaires 28 713 27 608 26 238 18 794 15 426 -46,3%

Montant moyen clubs locaux 2 399 € 2 454 € 2 357 € 3 252 € 4 008 € +67,1%

Part territoriale (hors Corse, Polynésie Française, Wallis et Futuna)

42

On observe entre 2011 et 2015 une diminution importante du nombre de bénéficiaires, liée à une augmentation du montant moyen de la subvention par bénéficiaire (+57,7 %). Cette évolution procède d’une volonté affirmée de rationaliser l’attribution de la part territoriale, en évitant des subventions d’un trop faible montant, dont le coût de gestion est élevé et qui ne permettent pas de soutenir des projets structurants. Cette réforme s’est appuyée à partir de 2014 sur un relèvement du seuil minimum de subvention à 1 500 € (1 000 € en zone de revitalisation rurale), contre 750 € en 2013.

La diminution du nombre de bénéficiaires de la part territoriale a surtout concerné les clubs locaux (-46,3 % de clubs bénéficiaires entre 2011 et 2015), la réduction étant moindre pour les structures régionales et départementales. Pour les mêmes raisons, la croissance des montants moyens d’aide est particulièrement forte pour les clubs locaux (+67,1 % entre 2011 et 2015).

Pour autant, la répartition en masse de l’enveloppe de la part territoriale entre les structures locales, départementales et régionales évolue plus lentement, avec une érosion de la part destinée aux clubs locaux (46,9 % en 2015 contre 49,5 % en 2011).

Parmi les objectifs opérationnels fixés par le conseil d’administration du CNDS, l’un d’entre eux croît à un rythme accéléré : le soutien à l’emploi qui, en 2015, représente 32 % de la part territoriale contre 13,5 % en 2011. En 2015, 4 628 emplois ont été soutenus pour un objectif plus ambitieux encore de 4 970 emplois. La cible visée en 2016 est de 5 070 emplois (soit +442 emplois par rapport au réalisé 2015).

À l’inverse, deux objectifs opérationnels ont connu une baisse marquée entre 2011 et 2015 : les aides directes à l’activité sportive (19,4 % en 2015 contre 25,9 % en 2011) et le soutien aux activités péri et extra scolaires (4 % en 2015 contre 10,5 % en 2011).

Les subventions de la part territoriale bénéficient pour l’essentiel à des structures affiliées à des fédérations sportives agréées (ligues et comités régionaux, comités départementaux, clubs locaux). Le tableau ci-après présente les quinze fédérations dont les structures affiliées reçoivent le plus d’aides de la part territoriale :

Source : CNDS, retraitement mission

Sur ces quinze fédérations, on en compte treize olympiques, une affinitaire (l’UFOLEP) et une paralympique (handisport). Les montants d’aide par licencié sont très variables (entre 4,8 € pour le football et 88,4 € pour handisport) et doivent être comparés à la moyenne qui s’établit, pour l’ensemble des fédérations, à 7,2 € de part territoriale par licencié.

Type Délégation Haut niveau FédérationPart territoriale

CNDS (€)

Nombre

licences et

autres titres de

participation

Part territoriale

CNDS par

licencié (€)

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de football 9 776 959 2 018 003 4,8

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de tennis 7 123 462 1 085 380 6,6

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de basketball 6 064 084 508 207 11,9

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de handball 5 953 659 515 571 11,5

Unisport Délégataire OlympiqueFédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines

associées 4 923 924 572 556 8,6

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de gymnastique 4 793 792 298 879 16,0

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de natation 4 220 697 304 026 13,9

Unisport Délégataire Olympique Fédération française d'athlétisme 4 192 885 265 455 15,8

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de rugby 3 960 166 342 944 11,5

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de tennis de table 3 325 187 190 039 17,5

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de volley-ball 2 690 044 97 583 27,6

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de canoë-kayak 2 676 741 42 955 62,3

Unisport Délégataire Olympique Fédération française de cyclisme 2 615 973 119 357 21,9

Affinitaire Union française des œuvres laïques d'éducation physique 2 518 991 355 194 7,1

Handicap Délégataire Paralympique Fédération française handisport 2 390 867 27 054 88,4

Les quinze fédérations dont les structures affiliées perçoivent le montant le plus important de part territoriale du CNDS en 2014

43

2.1.3.3 Les subventions d’équipement sportif

En matière de subventions d’équipement sportif, il convient de distinguer les autorisations d’engagement (AE) et les crédits de paiement (CP). Les subventions sont accordées sur la base des autorisations d’engagement disponibles, mais leur paiement s’effectue au fur et à mesure de l’avancement des travaux et s’étale donc sur plusieurs années. On s’attachera ici à l’évolution des AE, la chronique des CP étant détaillée supra. Le tableau tient compte de l’évolution dans le temps des types de financement :

Source : CNDS

On relève une baisse marquée des AE en 2015, à l’occasion de l’entrée en vigueur des nouveaux critères d’attribution des subventions d’équipement. Jusqu’à cette date, les AE étaient réparties entre l’enveloppe nationale hors contrats et les enveloppes destinées aux politiques contractuelles décidées par l’État : stades de l’Euro 2016, plan de rattrapage des équipements sportifs en Seine-Saint-Denis, programme exceptionnel d’investissements pour la Corse, contrat de développement de la Nouvelle-Calédonie etc. Une enveloppe de crédits déconcentrés au niveau des préfets de région existait également jusqu’en 2012.

À compter de 2015, si l’enveloppe dédiée aux politiques contractuelles subsiste, deux nouvelles enveloppes remplacent l’enveloppe nationale :

l’une destinée aux équipements structurants de niveau national (équipements susceptibles d’accueillir un grand évènement sportif international, centres d’entraînement fédéraux, CREPS à compter de 2016 etc.) ;

l’autre destinée aux équipements structurants de niveau local, attribuée en fonction de critères cumulatifs relatifs à la nature de l’équipement et des travaux, au territoire concerné (quartiers prioritaires de la politique de la ville, zones de revitalisation rurale) et enfin au sous-équipement avéré du bassin de vie concerné. Une sous-enveloppe (2 M€ en 2015 et 2016) est dédiée à la mise en accessibilité des équipements sportifs. Les projets d’équipements structurants de niveau local sont présélectionnés par le préfet de région (le nombre de dossiers admissibles étant fonction de la population de la région), puis transmis à la structure centrale du CNDS pour décision du conseil d’administration, après avis du comité de programmation.

Cette réforme des critères et procédures d’attribution des subventions d’équipement fait suite à un rapport de l’IGJS de mai 2014, qui avait relevé l’absence d’effet de levier mesurable des aides du CNDS sur la réalisation des équipements sportifs. Le bilan de l’attribution en 2015 des subventions aux équipements sportifs structurants au niveau local fait apparaître les éléments suivants :

84 dossiers ont été sélectionnés par les préfets de région, dont 71 se sont révélés conformes aux critères d’éligibilité et de priorité ; 60 dossiers (71 % des dossiers

2012 2013 2014 2015 2016

Équipements structurants de niveau

national 10,0 15,0

Équipements structurants de niveau

local 24,6 25,4

Enveloppe nationale hors contrats 37,9 50,0 35,5

Crédits régionalisés 15,0

Politiques contractuelles 21,3 18,0 7,0 4,0 12,0

Euro 2016 89,6 32,0 2,0

TOTAL 163,8 68,0 74,5 38,6 54,4

Autorisations d'engagement affectées ou ouvertes pour les subventions d'équipement sportif

(en millions d'euros)

44

transmis et 85 % des dossiers éligibles) ont été retenus par le conseil d’administration du CNDS, après avis du comité de programmation ;

23,3 M€ de subventions ont été accordés, représentant 14 % du coût subventionnable des projets retenus ; pour les outre-mer, ce taux de financement s’élève à 43 % ;

61 % du montant des subventions accordées concerne des bassins de natation, les salles multisports venant en second avec 13 % de l’enveloppe ;

49 % des projets retenus étaient portés par une intercommunalité, 47 % par une commune et 4 % par une association ;

100 % des projets retenus se situent dans un territoire carencé prioritaire : quartiers de la politique de la ville, zones de revitalisation rurale, outre-mer.

Ces données se comparent favorablement avec celles qu’avait établies le rapport de l’IGJS sur l’effet de levier des subventions du CNDS pour les années 2006 à 2013, apportant notamment une augmentation du taux de financement des projets retenus (de 8 à 14 %). On note également une concentration accrue sur les territoires prioritaires ainsi qu’une augmentation marquée de la part des dossiers portés par des intercommunalités.

2.1.3.4 Le financement du mouvement olympique et sportif

Le CNDS est le principal financeur public du mouvement olympique et sportif, au travers de la part nationale pour les subventions au CNOSF et de la part territoriale pour les subventions aux comités régionaux et départementaux olympiques et sportifs (CROS et CDOS). Le tableau ci-après retrace l’évolution de ces financements :

Source : CNDS, CNOSF

On observe une relative stabilité du soutien au CNOSF sur la période, avec une subvention de fonctionnement en légère baisse et une aide aux délégations sportives36 en augmentation. Sauf en 2012, année marquée par l’organisation d’un Club France d’une ampleur exceptionnelle à l’occasion des Jeux olympiques de Londres, la subvention du CNDS représente 44,0 % à 48,3 % des produits d’exploitation du CNOSF.

Depuis 2013 et le rapport de l’IGJS consacré au partenariat entre l’État et le CNOSF, la subvention de fonctionnement versée à celui-ci donne lieu à l’établissement d’une convention d’objectifs et à un rapport annuel du directeur général du CNDS sur l’utilisation des fonds de la subvention. Cette évaluation mériterait d’être développée.

36 Jeux olympiques d’été et d’hiver, Jeux olympiques de la jeunesse d’été et d’hiver, Jeux européens, Jeux mondiaux, festivals olympiques de la jeunesse européenne d’été et d’hiver, Jeux méditerranéens.

2011 2012 2013 2014 2015Évolution

2011-2015

CNOSF

Convention de fonctionnement 5 160 000 5 250 000 4 900 000 4 700 000 4 500 000 -12,8%

Action internationale 265 500 500 000 1 000 000 800 000 NS

Autres 250 000 100 000 NS

Total Fonctionnement CNOSF 5 410 000 5 615 500 5 400 000 5 700 000 5 300 000 -2,0%

Délégations sportives 2 500 000 2 400 000 2 300 000 2 300 000 2 700 000 +8,0%

Total CNOSF (part nationale) 7 910 000 8 015 500 7 700 000 8 000 000 8 000 000 +1,1%

Total des produits d'exploitation du

CNOSF16 376 701 28 339 248 16 126 422 18 174 737 NC

Taux de soutien du CNOSF par le CNDS 48,3% 28,3% 47,7% 44,0% ND

CROS (part territoriale) 3 351 246 3 788 363 3 214 742 3 064 445 3 290 506 -1,8%

CDOS (part territoriale) 5 539 803 5 738 406 5 241 591 4 986 402 5 893 534 +6,4%

Total structures déconcentrées (part

territoriale)8 891 049 9 526 769 8 456 333 8 050 847 9 184 040 +3,3%

Total mouvement olympique et sportif 16 801 049 17 542 269 16 156 333 16 050 847 17 184 040 +2,3%

Montant des subventions versées au mouvement olympique et sportif par le CNDS (en euros)

45

Le financement des structures déconcentrées du CNOSF, qui avait diminué entre 2011 et 2014, a fortement augmenté en 2015, sous l’effet notamment des aides à l’emploi. Sur l’ensemble de la période 2011-2015, on constate une nette hausse des subventions accordées aux CDOS et une légère baisse de celles affectées aux CROS, la résultante globale étant une augmentation de +3,3 % du financement des structures déconcentrées.

Globalement, le financement du mouvement olympique et sportif (CNOSF, CROS et CDOS) par le CNDS a augmenté de +2,3 % entre 2011 et 2015.

Le mouvement sportif dispose d’une représentation importante dans les instances du CNDS :

au conseil d’administration, sept représentants (dont le président du CNOSF, membre de droit) sur vingt-trois membres ;

dans chaque commission territoriale (hors outre-mer), six représentants (dont le président du CROS, coprésident de la commission territoriale) sur vingt-trois membres.

Une présence aussi marquée du mouvement sportif dans les instances amenées à se prononcer, à titre décisionnel ou consultatif, sur le financement du CNOSF et des CROS et CDOS soulève quelques interrogations en matière de conflit d’intérêts, même si les textes statutaires du CNDS prévoient que les membres de ces instances ne peuvent prendre part aux délibérations qui concernent l'attribution ou le versement d'une subvention à un organisme dans lequel ils exercent une fonction d'administrateur ou de dirigeant.

2.1.3.5 Le soutien aux grands évènements sportifs internationaux

Depuis 2009, le CNDS est chargé par l’État du soutien à l’organisation des grands évènements sportifs internationaux (GESI). Plus de 130 manifestations ont été accompagnées par l’établissement depuis cette date, parmi lesquelles les jeux équestres mondiaux de 2014, le championnat d’Europe de basketball 2015, le championnat du monde de handball en 2017, la Ryder Cup de golf en 2018 ou la coupe du monde de football féminin en 2019.

L’instruction des demandes de soutien aux GESI est réalisée conjointement avec les services du ministère chargé des sports, du CNOSF et du délégué interministériel aux grands évènements sportifs (DIGES).

Source : CNDS

2.1.4 La structuration territoriale de l’État

On examinera successivement l’organisation territoriale des services déconcentrés, la répartition des compétences entre le niveau régional et l’échelon départemental et l’allocation des ressources humaines par niveau territorial et par activité.

2.1.4.1 L’organisation territoriale des services déconcentrés

Dans le champ du sport, la structuration territoriale des services déconcentrés de l’État apparaît complexe et variable d’une région à l’autre. On compte, depuis le 1er janvier 2016 :

pour les niveaux régional et départemental :

2010 2011 2012 2013 2014 2015

6 274 7 848 8 268 8 697 7 995 5 881

Soutien du CNDS aux grands événements sportifs internationaux

(en milliers d'euros)

46

o 8 directions régionales et départementales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRDJSCS)37; dans ces services, une direction départementale déléguée exerce les compétences départementales pour le chef-lieu de région ;

o 5 directions de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale dans les départements et régions d’outre-mer ;

pour le seul niveau régional : o 5 directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale

(DRJSCS)38; pour le seul niveau départemental :

o 88 directions départementales de la cohésion sociale (DDCS) ou directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).

Dans les sept régions fusionnées au 1er janvier 2016, la direction régionale conserve des implantations dans les anciens chefs-lieux de région.

2.1.4.2 La répartition des compétences entre le niveau régional et l’échelon départemental

Le préfet de région est le responsable du budget opérationnel de programme (BOP) du programme 219 « Sport » et du programme 124 pour les rémunérations des personnels. Il est également le délégué territorial du CNDS. Il gère donc l’ensemble des crédits déconcentrés budgétaires et extrabudgétaires dans le champ du sport. Le programme 219 ne comporte pas d’unité opérationnelle (UO) au niveau départemental.

En matière de répartition des compétences, le champ du sport déroge au principe selon lequel le niveau régional est celui du pilotage stratégique et de l’allocation des moyens et l’échelon départemental celui de la mise en œuvre des politiques publiques. En effet, dans de nombreux et importants domaines, la mise en œuvre des politiques relève du niveau régional ; on citera par exemple :

le sport de haut niveau ; la formation aux métiers du sport (habilitation et certification)39 ; la gestion des conseillers techniques sportifs ; la lutte contre le dopage etc.

Dans d’autres domaines, tels que l’accompagnement du mouvement sportif, l’instruction des subventions du CNDS, le développement de l’emploi sportif ou la réduction des inégalités d’accès à la pratique sportive, la compétence est partagée entre le niveau régional et l’échelon départemental. En matière de police administrative, le préfet de département – et par voie de conséquence l’échelon départemental - a seul compétence ; il peut toutefois s’appuyer sur l’expertise des agents du niveau régional.

2.1.4.3 L’allocation des ressources humaines par niveau territorial et par activité

Chaque année depuis 2011, une enquête activité permet d’identifier globalement les quotités de temps de travail allouées à chacune des missions et activités des services déconcentrés de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale. Les dernières données disponibles concernent l’année 2014.

37 Dans les régions Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhône-Alpes, Basse-Normandie-Haute-Normandie, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur 38 Dans les régions Bretagne, Corse, Île de France, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas de Calais-Picardie. 39 Même si les personnels des services départementaux sont appelés à participer à des jurys.

47

Source : DFAS, enquête activité des services déconcentrés

Entre 2011 et 2014, on constate une diminution sensible des effectifs consacrés aux politiques sportives (-7,3 %), beaucoup plus marquée à l’échelon départemental (-15,8 %), qu’au niveau régional (-3,8 %).

Le tableau suivant présente la répartition des effectifs consacrés au sport dans les services déconcentrés en 2014, par niveau territorial et par sous-domaine d’activité.

Source : DFAS enquête activité des services déconcentrés

On observe ainsi que 73,9 % des effectifs consacrés au sport exercent en service régional ; cette situation s’explique notamment par l’affectation au niveau régional d’environ 1 200 conseillers techniques sportifs (CTR et CTN).

Dans le détail, les trois activités prédominantes au niveau régional sont la formation aux métiers du sport, la promotion du sport pour le plus grand nombre et le développement du sport de haut niveau.

À l’échelon départemental, les principales activités sont l’inspection-contrôle, l’instruction des subventions du CNDS et la promotion du sport pour le plus grand nombre.

2.2 L’empilement des compétences et de l’engagement financier des collectivités demeure un facteur de complexité

Après l’avoir rétablie en 2014, le législateur a supprimé la clause de compétence générale pour les régions et les départements. Il a retenu en 2015 la compétence partagée des régions, des départements et des communes dans le domaine du sport, posant ainsi des limites à l’optimisation de l’action des collectivités ainsi que des limites dans la mise en œuvre de la loi. Le financement du champ est donc partagé, sans recherche systématique de cohérence entre les collectivités. Mais une évolution vers une rationalisation des financements est engagée, qui mérite d’être amplifiée.

2.2.1 Le sport : une compétence éclatée entre plusieurs acteurs

La loi NOTRe partage la compétence dans le champ du sport, sans organiser complètement sa mise en œuvre.

Niveau 2011 2014Évolution

2011/2014

Régional 1 735 1 669 -3,8%

Départemental 699 588 -15,8%

Total 2 433 2 257 -7,3%

Évolution des ETPT consacrés aux politiques sportives

dans les services déconcentrés

Niveau

régional%

Niveau

départemental% Total %

Formation aux métiers du sport 492 29,5% 66 11,2% 558 24,7%

Pilotage des politiques sportives 28 1,7% 26 4,3% 53 2,4%

Prévention santé par le sport - protéger les sportifs 114 6,8% 58 9,8% 172 7,6%

Développer le sport de haut niveau 451 27,0% - 0,0% 451 20,0%

Promouvoir le sport pour le plus grand nombre 482 28,9% 93 15,8% 575 25,5%

Instruction et gestion des subventions du CNDS 61 3,6% 160 27,1% 220 9,8%

Suivi des CTS 15 0,9% - 0,0% 15 0,7%

Lutte contre le dopage 13 0,8% - 0,0% 13 0,6%

Inspection contrôle dans le champ du sport 13 0,8% 187 31,7% 200 8,9%

Total 1 669 100,0% 588 100,0% 2 257 100,0%

Répartition des ETPT par niveau territorial et sous-domaine d'activité dans le champ du sport en 2014

48

2.2.1.1 Une nouvelle distribution des compétences entre les collectivités

Un peu plus d’an an après la loi40 de modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation des métropoles (MAPTAM), qui avait réintroduit la clause de compétence générale, la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), supprime ladite clause pour les régions et les départements. Ses autres dispositions s’articulent avec celles de la loi MAPTAM qui ouvre aux collectivités de nouvelles possibilités d’organisation de leurs modalités d’action commune et encadre les cofinancements.

S’agissant du domaine du sport, l’article 104 de la loi NOTRe retient que « les compétences (…) sont partagées entre les communes, les départements, les régions et les collectivités à statut particulier ».

L’’instruction du Gouvernement en date du 22 décembre 2015 (cf. annexe 3), détaille dans une annexe, par nature de collectivité, les compétences respectives des communes et établissements publics de coopération intercommunale, des départements et des régions. Il se confirme que, par exception au principe de spécialité des compétences, le sport est une compétence partagée entre ces quatre niveaux de collectivités (outre l’État). Chacun de ces acteurs peut ainsi intervenir sur les équipements sportifs comme sur les subventions aux associations et clubs.

Par ailleurs, la loi précise que les départements sont seuls compétents dans le domaine des sports de nature, les régions étant seules responsables, à titre de compétence obligatoire, pour l’investissement et le fonctionnement des centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS).

Le code général des collectivités territoriales (CGCT) et le code du sport (CDS) précisent certains points.

Ainsi, le CGCT indique que l’exercice de la compétence partagée sur le champ du sport peut faire l’objet d’un débat au sein de la conférence territoriale de l’action publique (CTAP) présidée par le président du conseil régional. Le préfet de région peut participer aux séances de la CTAP. La loi n’a cependant pas détaillé l’existence des commissions thématiques au sein de la CTAP, dont l’une aurait pu concerner le sport. Les élus, particulièrement ceux regroupés au sein de l’ANDES41, souhaitent la création dans chaque région d’une telle commission consacrée au sport.

Par ailleurs, le même code42 prévoit que l’État, une collectivité territoriale ou un EPCI à fiscalité propre peut, par convention, déléguer l’instruction et l’octroi d’aides ou de subventions à l’une des personnes publiques précitées. Cette disposition ne peut viser formellement les aides accordées par le CNDS, qui ne sont pas attribuées par l’État, mais par un opérateur de l’État.

Le code du sport (article L100-2), pour sa part, précise les domaines de compétence des collectivités territoriales, distinguant le sport pour tous, pour lequel elles sont un acteur à part entière et le sport de haut niveau, pour lequel elles apportent leur concours à l’État, aux fédérations et associations sportives. Il définit en outre (articles L114-1 à L114-9) la répartition des compétences entre l’État et les régions concernant les CREPS, désormais établissements publics locaux de formation dans les domaines du sport, de la jeunesse et de la vie associative.

Il encadre enfin, dans les articles L113-1 à L113-3, les aides, subventions et achats de prestations des collectivités territoriales aux associations et sociétés sportives, notamment pour ce qui concerne le sport professionnel.

40 Loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014. 41 Association nationale des élus du sport. 42 Article L1111-8-2.

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S’agissant plus spécifiquement des structures intercommunales, il y a lieu de distinguer selon le caractère optionnel ou de plein droit de certaines compétences. Le CGCT précise ainsi que :

la compétence est optionnelle, pour ce qui concerne les communautés de communes, en matière de construction, d’entretien et de fonctionnement d’équipements sportifs (art. L 5214-16), et, concernant les communautés d’agglomération, en matière de construction, d’aménagement, d’entretien et de gestion d’équipements sportifs d’intérêt communautaire (art. L 5216-5 du CGCT) ;

la compétence est de plein droit pour :

-les communautés urbaines qui l’exercent en lieu et place des communes membres en matière de construction ou d’aménagement, d’entretien, de gestion et d’animation d’équipements, de réseaux d’équipements ou d’établissements sportifs d’intérêt communautaire (art. L 5215-20 du CGCT) ;

-les métropoles en lieu et place des communes membres en matière de construction, d’aménagement, d’entretien et de fonctionnement d’équipements sportifs d’intérêt métropolitain (art. L 5217-2 du CGCT).

Toutefois, la poursuite du regroupement des structures intercommunales dans le cadre des nouveaux schémas de coopération intercommunale pourrait, à terme, favoriser l’uniformisation de traitement entre les différents types d’EPCI.

La métropole du Grand Paris dispose de compétences spécifiques : construction, aménagement, entretien et fonctionnement de grands équipements sportifs de dimension nationale ou internationale, participation à la préparation des candidatures aux grands évènements sportifs internationaux accueillis sur son territoire (art. L 5219-1 du CGCT).

Autre cas particulier : la collectivité territoriale de Corse est compétente pour conduire les actions en matière de promotion des activités physiques et sportives. Elle est également attributaire des subventions de fonctionnement (part territoriale) du CNDS, qu’elle affecte aux groupements sportifs locaux par décision de son assemblée délibérante (art. L 4424-8 du CGCT).

On mentionnera enfin les cinq collectivités d’outre-mer régies par l’article 74 de la Constitution43, ainsi que la Nouvelle-Calédonie. Ces collectivités sont régies par des dispositions spécifiques et deux d’entre elles (la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française) disposent des compétences les plus étendues en matière de politique sportive. Le fonctionnement du CNDS dans ces collectivités est voisin du régime de droit commun, sauf en Polynésie française et dans les îles Wallis et Futuna, où le montant des subventions destinées aux groupements sportifs locaux est versé à la collectivité, qui procède ensuite à son affectation aux différents clubs et comités.

2.2.1.2 Un partage des compétences non abouti

Le législateur n’a pas, pour le secteur du sport, désigné de chef de file, alors qu’il l’a fait pour d’autres secteurs (enseignement supérieur, aide sociale…). Dans la pratique cependant, un acteur prépondérant apparait dans certaines situations. Ainsi, dans la métropole toulousaine, le sport pour tous et le sport santé relèvent d’une compétence encore largement assumée par la ville centre.

Par ailleurs, le poids des intercommunalités en fait le niveau le plus pertinent d’intervention, particulièrement dans les zones non urbaines, où les communes ne peuvent plus financer seules la construction et l’entretien de plusieurs types d’équipements lourds (piscine, stade, gymnase

43 Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la Polynésie française.

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etc.). Le bassin de vie associé aux regroupements intercommunaux est pour le sport le territoire naturel d’implantation de ces équipements structurants.

Les entretiens que les rapporteurs ont conduits avec des représentants de collectivités et d’EPCI, confirment pourtant dans les faits le caractère non abouti du transfert de responsabilités vers les structures intercommunales, surtout là où les grandes villes ont une politique sportive très affirmée ou bien encore un ou des clubs de dimension nationale voire internationale sur leur territoire. Le cas de la métropole lyonnaise (le Grand Lyon) est illustratif. Ainsi, la ville de Lyon, comme celle de Villeurbanne, n’envisagent pas de se défaire de leur compétence sport à la métropole (qu’il s’agisse des équipements, de l’attribution des subventions…), et ce malgré les charges de centralité qui pèsent sur elles. Il en est de même pour la ville de Rennes ou celle de Paris. À l’inverse, la ville de Toulouse a transféré certains de ses équipements structurants à la métropole (stadium, palais des sports…), sur le fondement de deux critères :

l’utilisation de cet équipement par la population de la métropole, le rayonnement métropolitain de l’équipement concerné.

Les compétences dans le secteur sport sont donc dispersées entre quatre niveaux de collectivités et d’EPCI, hors l’État. Le même constat peut être fait s’agissant des financements.

2.2.2 La compétence partagée n’ordonne pas clairement le champ des interventions financières

Selon la loi, chaque niveau de collectivité peut ou doit (selon que cela entre ou non dans son champ de compétence : équipements sportifs liés aux établissements d’enseignement qui relèvent de la responsabilité des régions –lycées- ou des départements –collèges-) assurer ou subventionner la construction et l’entretien d’équipements ainsi que soutenir les associations sportives. Chaque collectivité établit le plus souvent ses propres priorités et critères de financement sans souci particulier de cohérence avec celles et ceux des autres collectivités qui interviennent sur un même territoire. Mais une recherche de mise en cohérence des interventions se développe.

2.2.2.1 Les financements, comme les compétences, se cumulent

2.2.2.1.1 Des financements croisés en matière d’investissement

Sont concernés les équipements portés par les collectivités, mais également les associations et les sociétés sportives.

Le plus souvent, au regard du montant des investissements que les équipements sportifs représentent, les financeurs publics sont multiples. C’est surtout vrai pour les communes (propriétaires de 74,5% des équipements sportifs en France) sur les équipements de proximité auxquels les régions et les départements apportent leur contribution, avec le souci de créer un effet de levier44 Les modalités d’intervention varient cependant selon le niveau de collectivité. Régions, comme départements, apportent des subventions mais n’assurent pas, sauf exception, la maîtrise d’ouvrage qui est de la responsabilité de la commune ou de l’EPCI, propriétaire de l’équipement. Ces interventions sont souvent programmées dans le cadre de contrats pluriannuels de territoire signés avec la région ou le département.

S’agissant du soutien aux clubs, autre compétence partagée entre les différents niveaux de collectivités, il peut aussi, dans certaines limites, prendre la forme d’une aide à l’investissement.

44 À titre d’exemple, la création d’un gymnase dans le quartier du Château de l’Hers à Toulouse (2,7 M€) a bénéficié d’un cofinancement ville/conseil départemental/conseil régional et État via le CNDS. À Lyon, la construction de la Halle Diagana a été financée par la région, le département, le CNDS et l’ANRU, pour un total de 11,8 M€. Le solde, 13,2 M€, était à la charge de la ville.

51

Une instruction du 29 janvier 2002 des ministres de l’intérieur et de la jeunesse et des sports détaille les concours financiers des collectivités territoriales aux clubs sportifs45. Il convient de distinguer deux types de clubs :

ceux dont les recettes de manifestations payantes sont supérieures à 1,2 M€ par an ou dont les rémunérations versées aux salariés dépassent 800 000 € sur la même période, qui doivent créer une société commerciale pour la gestion des activités professionnelles (société sportive régie par les articles L122-1 à L122-19 du code du sport) ;

ceux qui se situent en deçà de ces seuils et peuvent conserver une forme associative.

Outre cette distinction quant au club, une autre distinction est liée à la nature des actions financées par les collectivités :

les missions d’intérêt général des associations et des sociétés sportives. Il peut s’agir d’actions de formation de jeunes sportifs (les collectivités peuvent participer au financement de la construction du centre de formation d’un club professionnel) ou de la mise en œuvre d’actions visant à l’amélioration de la sécurité du public et à la prévention de la violence dans les enceintes sportives. Le code du sport limite à 2,3 M€ par saison sportive, les subventions publiques (toutes collectivités confondues).

d’autres actions présentant un intérêt public local et portées par un organisme à but non lucratif. Les bénéficiaires des subventions des collectivités sont aussi bien les associations sportives que celles qui ont créé une société et sollicitent un soutien financier pour des activités n’entrant pas dans le cadre des missions d’intérêt général précitées relatives au sport professionnel.

Des conditions sont fixées au versement de ces subventions : signature d’une convention entre la collectivité et le club si la subvention est supérieure à 23 000 €; affectation de la subvention à une dépense donnée, dépôt de documents comptables de l’association ou de la société en préfecture si le montant cumulé des aides des collectivités est supérieur à 153 000€.

À titre d’exemple, la ville de Toulouse finance pour partie les investissements programmés par l’association des amis du Stade Toulousain Rugby, propriétaire du stade Ernest Wallon (250 000 € en 2016). Ce type d’aide peut même être étendu à des fédérations nationales, ainsi la région à hauteur de 6 M€ pour le projet de maison du handball porté par la fédération à Créteil.

Le code du sport46 limite la possibilité offerte aux collectivités territoriales d’accorder des garanties d’emprunts aux seuls emprunts contractés en vue de la réalisation d’équipements sportifs pour les associations sportives dont les recettes annuelles n’excèdent pas 75 000 €. Une société sportive ne peut, elle, bénéficier d’aucune garantie d’emprunt ni même d’un cautionnement de la part d’une collectivité territoriale. Dans le même temps, rien n’interdit à une collectivité de garantir un emprunt contracté par une fédération : ainsi, le conseil départemental de l’Essonne envisage de garantir un emprunt contracté par la Fédération française de rugby dans le cadre du projet de stade d’Évry, à hauteur de 450 M€.

2.2.2.1.2 L’aide au fonctionnement : un guichet ouvert

L’aide au fonctionnement concerne tout à la fois le mouvement olympique et sportif, les clubs, les sportifs de haut niveau et les grands évènements sportifs internationaux.

1. S’agissant du mouvement olympique et sportif et de ses structures déconcentrées, le soutien des collectivités à leur correspondant territorial est quasi mécanique. Les régions contribuent au fonctionnement des CROS et ligues régionales, les départements à celui des CDOS

45 Ce texte précise les modalités d’application des articles L113-1 à L133-3 et R113-1 à D113-6 du code du sport. 46Article L113-2.

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et comités départementaux. Ces soutiens sont généralement encadrés par des conventions : ainsi, en Rhône-Alpes, la région et le CROS signaient chaque année une convention pour le développement de schémas régionaux de cohérence (montant de l’aide de la région : 90 000 €). Le conseil départemental des Yvelines, pour sa part, passe des contrats d’objectifs avec certains comités départementaux. Le conseil départemental du Rhône ne soutient les comités départementaux dans le cadre de conventions de partenariat que sur la poursuite d’objectifs définis en commun. En Île-de-France, le conseil régional a signé 76 conventions d’objectifs sur la durée de l’olympiade en cours (montant annuel : 6 M€).

2. S’agissant du soutien au fonctionnement des associations et sociétés sportives, l’instruction du 29 janvier 2002 trouve également à s’appliquer aux subventions de fonctionnement accordées.

Pour ce qui concerne les associations et sociétés sportives dans le champ du sport professionnel, et dans le respect du plafond de 2,3 M€ déjà indiqué, les collectivités peuvent accorder des aides au fonctionnement pour la mise en œuvre de leurs missions d’intérêt général (participation aux dépenses de fonctionnement des centres de formation d’un club professionnel, participation à des actions éducatives etc.). Quant au soutien au fonctionnement des associations sportives hors sport professionnel, il n’est pas plafonné (cf. supra).

Cette aide au fonctionnement des associations et sociétés sportives peut prendre d’autres formes :

les contrats de prestation de services (achat de places dans les stades, achat d’espaces publicitaires lors de manifestations, apposition du nom ou du logo de la collectivité sur divers supports de communication etc.). Le code du sport prévoit que les sommes versées par les collectivités territoriales ou leurs groupements aux sociétés sportives en exécution de contrats de prestation de service, ou de toute convention dont l’objet n’entre pas dans le cadre des missions d’intérêt général ne peuvent excéder un montant fixé par décret, à hauteur de 30% du total des produits du compte de résultat de l’année précédente, dans la limite de 1,6 M€ par saison sportive ;

la mise à disposition de locaux et d’équipements sportifs. Le code du sport n’envisage pas de manière spécifique de telles mises à disposition. Il est donc fait application du droit commun. S’agissant d’une occupation du domaine public propriété d’une collectivité, celle-ci-doit passer une convention avec l’association ou la société sportive. Ce document doit préciser le montant de la redevance que l’occupant doit verser à la collectivité propriétaire47. Mais l’instruction de 2002 précitée ne comporte aucune disposition de quelque nature que ce soit, qui détermine le mode de calcul de cette redevance. La pratique des collectivités sur ce point peut varier :

-mise à disposition à titre gracieux pour les associations, organismes à but non lucratif (dérogation prévue par la loi) ; -valorisation d’un loyer ou de mises à disposition de locaux : le montant vient alors en déduction de la subvention accordée ; -paiement d’une redevance fixée d’un commun accord. De plus en plus de collectivités font ce choix, notamment pour sensibiliser les clubs à l’effort qu’elles consentent.

Pour être complet, il convient de préciser qu’un agent territorial peut être mis à disposition, avec son accord, d’un organisme à but non lucratif (ce qui exclut la mise à disposition d’une société

47 Cela est conforme aux dispositions des articles L 2125-1 et 3 du code général des propriétés des personnes publiques, qui prévoient que l’utilisation du domaine public doit donner lieu au paiement d’une redevance dont le montant tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l’autorisation d’occupation.

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sportive) dont les activités favorisent ou complètent l’action des services publics locaux relevant de la collectivité.

À ces différents modes de soutien, peuvent s’ajouter des subventions obtenues via les élus locaux qui peuvent disposer, à l’instar des parlementaires (réserve), de crédits utilisés pour soutenir tel club ou telle association de leur territoire, dans des proportions souvent modestes mais qui représentent un soutien apprécié par les bénéficiaires. La recherche d’un quelconque effet de levier est alors totalement absente des critères objectifs d’attribution. Ce type de soutien est pleinement assumé par les collectivités dans la mesure où il représente une part infime des subventions allouées au monde sportif.

Tout cela peut conduire les clubs et associations à penser pouvoir bénéficier d’un « droit de tirage » sur les collectivités, sans mesurer l’effort financier que cela représente pour celles-ci et les contribuables locaux.

3. S’agissant du sport de haut niveau, certaines villes apportent un soutien marqué au sport et aux sportifs de haut niveau inscrits sur la liste établie par le ministère chargé des sports (5 M€ pour le sport de haut niveau à Toulouse par exemple ; Lyon : subvention de fonctionnement aux clubs professionnels selon leurs résultats et aide aux sportifs de haut niveau sous forme d’accompagnement dans leur préparation : subvention versée au club).

Les régions et les départements prennent toute leur part au soutien au sport et aux sportifs de haut niveau. Ainsi, la région Auvergne-Rhône-Alpes soutient les pôles sport (473 000 € en 2015) et les sportifs de haut niveau (100 000 € dans le cadre de conventions d’insertion professionnelle – 400 000 € pour les aides aux projets des jeunes). En outre, elle accompagne dans leur préparation, les jeunes regroupés dans un « Team Rhône-Alpes » (élargi à l’Auvergne) qui vont participer aux Jeux de Rio (coût : environ 380 000 €).

4. S’agissant du soutien aux grands évènements sportifs internationaux, leur rayonnement international et les retombées que les collectivités peuvent en attendre en termes d’attractivité d’un territoire, de développement économique, d’emploi etc. peuvent expliquer la multiplicité de financements. C’est le cas pour la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Région et Ville de Paris contribuent à hauteur de 10 M€ chacune à la phase de candidature. La même logique a prévalu pour l’Euro 2016, pour l’organisation duquel les collectivités concernées ont consenti des efforts financiers (surtout en investissement), avec là aussi une participation et un accompagnement de l’État.

2.2.2.2 Structuration et mise en cohérence des financements

Il demeure délicat d’ordonner ces financements, tant les priorités auxquelles ils répondent sont variées, qu’elles soient nationales, régionales, départementales, intercommunales, communales et tant les objectifs poursuivis sont divers (sport de masse, soutien au haut niveau, aménagement du territoire, développement économique…). Il existe dans les faits presqu’autant de politiques sportives que de collectivités, même si celles-ci peuvent être connexes et complémentaires.

Des modalités d’organisation des relations financières entre collectivités et avec le mouvement sportif existent cependant. Les effets d’une contraction globale des crédits publics et la réorganisation territoriale, qui intéresse également le mouvement sportif, peuvent inciter les acteurs locaux à une mise en cohérence plus poussée des financements.

2.2.2.2.1 Une organisation des relations financières existe déjà

Entre collectivités, la contractualisation est parfois organisée. C’est notamment le cas dans les relations avec les communes pour l’investissement : dans le nouveau département du Rhône (contrats pluri annuels avec les communes pour l’investissement), dans les Yvelines (contrats de

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plan), en Bretagne (contrats de territoire en Ille-et-Vilaine). Certaines collectivités (conseil départemental des Yvelines) privilégient par ailleurs le cofinancement, considérant avant tout engagement la présence d’autres financeurs et le montant de leurs apports. L’’utilité du projet est alors examinée au regard d’une politique d’aménagement du territoire plus que d’une politique sportive en tant que telle. Le nouvel exécutif du conseil régional d’Île-de-France entend également développer sa politique d’investissement en faveur du sport en fonction de choix liés à l’aménagement du territoire.

Parce que cette contractualisation ne permet pas toujours de choisir un projet parmi ceux qui répondent aux critères qu’elles ont définis, certaines collectivités privilégient de plus en plus la logique de l’appel à projets (Grand Lyon ; conseil départemental des Yvelines), qui met en avant les objectifs recherchés par la collectivité plutôt que la logique de guichet.

Selon le président de France urbaine (précédemment Association des maires des grandes villes de France), la loi NOTRe et donc le partage des compétences dans le secteur sportif, justifient désormais de mettre en place des outils de concertation, de coordination ou des mécanismes permettant de vérifier la cohérence des actions conduites par les différentes collectivités sur un territoire donné.

Si plusieurs des élus rencontrés partagent ce souhait, ils n’envisagent pas pour autant de déléguer à un niveau de collectivité déterminé l’intégralité de la responsabilité d’instruction et d’octroi de subventions.

La création d’un guichet unique ne semble pas à l’ordre du jour, pas plus d’ailleurs que l’harmonisation des dossiers de demande de subventions, chaque collectivité voulant rester maîtresse de la définition de ses procédures, de ses objectifs et plus largement de sa politique sportive. En outre, une alternance politique peut affecter sensiblement le lien entre collectivités et les objectifs, communs un jour, peuvent de ce fait diverger.

Avec le mouvement sportif, la contractualisation est également privilégiée par les collectivités. Ainsi, en Rhône-Alpes étaient établis des schémas de cohérence sportive avec des ligues. La région leur accordait dans ce cadre un soutien en fonctionnement défini sur leur nombre de licenciés, la participation au projet sportif territorial fédéral (PSTF) et la mise en œuvre d’actions ciblées précisées dans un cahier des charges.

2.2.2.2.2 La recherche de cohérence va devoir s’imposer

Face à l’empilement des compétences et des financements, auquel peut s’ajouter une multiplicité de priorités diverses et successives de la part des collectivités (et de l’État), le mouvement sportif exprime ses difficultés à répondre aux attentes de ses interlocuteurs, même si il peut selon les cas tirer avantage de cette situation de concurrence ou de complémentarité entre les collectivités,

S’agissant des élus locaux, la baisse des dotations de l’État devrait entrainer mécaniquement une baisse des crédits affectés à une compétence non obligatoire. Cette situation devrait les conduire à rechercher une utilisation plus optimale des deniers publics, comme ils ont commencé à le faire depuis plusieurs années.

2.3 Le mouvement sportif reconnaît l’ampleur de l’effort public mais évoque l’épuisement du modèle d’organisation et de financement du sport

Le mouvement sportif constate et souligne les vertus historiques du modèle français d’appui public au sport, construit à partir des années soixante et qui a accompagné à la fois le développement et l’entretien des équipements par les collectivités et par l’État, l’irrigation du territoire par l’offre de services sportifs et un positionnement reconnu parmi les nations du haut niveau.

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Pour autant, plusieurs éléments mettent en question aujourd’hui ce modèle, qui amènent à en constater l’épuisement.

2.3.1 Le mouvement sportif demeure éclaté

Le mouvement sportif demeure en France comparativement éclaté (cf. supra). La longue liste des fédérations confirme un certain éparpillement des disciplines même si certaines fédérations, comme la Fédération française de karaté et disciplines associées, illustrent une orientation vers le regroupement de disciplines connexes, éventuellement à faible nombre de pratiquants, qui peuvent ainsi, dans le respect de la diversité des pratiques sportives, mettre en œuvre des principes communs d’organisation et optimiser l’exercice des fonctions support.

La pratique d’activités physiques à faible effectif48 recherche de même la reconnaissance et le soutien attaché aux fédérations sportives agréées, ce qui conduit par exemple l’État à reconnaître la Fédération française de giraviation (200 licenciés), deux fédérations de traineau (de l’ordre de 1 000 licenciés au total), la Fédération française de ballon au poing (600 licenciés) etc. La reconnaissance de ces pratiques au rang de fédérations complique le paysage du mouvement sportif et entrave des gains possibles d’optimisation et d’efficience, notamment sur les fonctions support, la rationalisation des équipements, la capacité à porter des projets d’ampleur. Les rapporteurs ont toutefois relevé un début d’évolution soutenu par le ministère chargé des sports avec le regroupement récent des trois fédérations consacrées à la pêche sportive.

Dans le même sens, la reconnaissance des regroupements affinitaires devrait être questionnée dès lors que les pratiques sportives visées sont déjà couvertes par l’approche disciplinaire et le mécanisme de la délégation. L’une des vertus du sport affirmant son universalité, le soutien au sport affinitaire devrait apparaitre comme subsidiaire par rapport à l’approche disciplinaire afin d’éviter les doublons et de renforcer la taille critique des fédérations ainsi que la mixité des pratiques.

2.3.2 L’organisation territoriale du mouvement sportif reproduit les empilements liés à la compétence partagée et les déperditions qui s’ensuivent

Les fédérations sportives ont calé leur organisation sur un système pyramidal qui répond à l’empilement des compétences des collectivités territoriales. Ainsi, elles disposent généralement, outre la structure nationale, de ligues régionales et de comités départementaux regroupant les clubs sportifs. Le code du sport fixe le principe d’une concordance entre l’organisation administrative et l’organisation fédérale.

La nouvelle délimitation des régions a conduit le ministère chargé des sports à demander aux fédérations d’ajuster leur organisation aux nouveaux périmètres régionaux49, au plus tard fin 2017, sauf dérogation. Cette évolution intervient au moment du renouvellement des instances élues des fédérations50. Pour s’y conformer, celles-ci ont mis en place des approches modulées qui vont largement procéder, dans un premier temps, d’une strate supplémentaire des régions fusionnées s’ajoutant aux niveaux existants, maintenus notamment pour l’organisation des compétitions.

Le mouvement olympique et sportif retient une approche parallèle avec une structuration régionale (CROS) et départementale (CDOS) même si le code du sport ne contient pas de prescription en ce sens.

48 22 fédérations agrées regroupent chacune moins de 10 000 licenciés. 49 Lettre du 3 décembre 2015 du ministre et du secrétaire d’État chargés des sports aux présidents de fédérations. 50 Ce renouvellement est opéré à l’issue de chaque olympiade.

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2.3.3 Les priorités sociétales successives de l’État ont pris le pas sur les objectifs sportifs dans la dimension du sport pour tous

Un débat existe, dans le mouvement sportif et au-delà, sur l’importance à accorder au rôle sociétal du sport, comparativement aux vertus propres de la pratique sportive. L’orientation des interventions financières de l’État, en particulier au travers du CNDS, a mis progressivement en avant la contribution du sport à d’autres politiques, qu’il s’agisse de l’insertion, de la santé publique, de l’emploi, de la cohésion sociale, de la réduction des inégalités territoriales ou encore de l’accessibilité. Une stabilité accrue des priorités choisies et des financements, par exemple sous la forme de programmation pluriannuelle, devrait être recherchée afin d’assurer au mouvement sportif, ainsi d’ailleurs qu’aux collectivités, une visibilité suffisante et la possibilité de développer des plans d’action sur la durée.

2.3.4 Les relations avec l’État, bien qu’étroites, sont de fait marquées par la perception d’un décalage croissant

Les relations entre l’État et le mouvement sportif demeurent étroites et fréquentes (tutelle, agrément, délégation, convention d’objectifs, CTS, CNDS etc.).

Pour autant, la concurrence des niveaux d’intervention publique, les changements de priorités, la lisibilité insuffisante de l’organisation des services de l’État entre le niveau régional et départemental, l’accroissement des exigences de l’examen des dossiers de subvention, le sentiment d’un désengagement financier de l’État, alors même que la dépense en faveur du sport est restée à un niveau stable, se conjuguent pour générer une certaine défiance du mouvement sportif à l’égard de l’État.

2.3.5 À l’intérieur du mouvement sportif, la solidarité entre le sport amateur et le sport professionnel reste faible

Les fédérations sportives ont souvent organisé ou délégué le développement autonome de la pratique professionnelle, sans retour financier conséquent des revenus du spectacle sportif vers le développement de la pratique de masse.

Certaines fédérations ont cependant su intégrer le sport professionnel et les revenus qu’il génère dans la logique sportive d’ensemble (cas du tennis avec le tournoi de Roland-Garros ou, dans une moindre mesure, du football avec la contribution de la Ligue de football professionnel au développement du football amateur).

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3 DES MESURES D’OPTIMISATION APPARAISSENT NECESSAIRES

Les constats de la mission ne doivent pas conduire à considérer comme immuable l’organisation de la dépense publique en faveur du sport. La conscience qu’ont les acteurs de l’épuisement du modèle conduit au contraire à rechercher les axes structurants d’optimisation au service d’une dépense publique adaptée et efficiente, portant sur la connaissance et l’évaluation de la dépense (1), la clarification des responsabilités propres à chacun des acteurs (2), le recentrage autour d’une logique de projet renforcée (3) et l’approche économique à développer de la dépense publique sportive (4).

3.1 Mieux connaître et évaluer la dépense publique en vue de son optimisation (Axe 1)

Pour optimiser la dépense publique sportive, il est d’abord nécessaire de l’inscrire dans une perspective d’objectivation accrue de l’intervention financière des acteurs publics. Cela suppose de renforcer le suivi de la dépense totale, la connaissance de la dépense de l’État, l’évaluation de la dépense fiscale et sociale et enfin d’affiner l’estimation de celle des collectivités territoriales.

3.1.1 Le suivi de la dépense totale doit être renforcé

Ce suivi permet d’évaluer le poids de la dépense publique dans l’effort financier national consacré au sport. Il est donc un préalable à l’appréciation du rôle de la dépense publique. Il est actuellement assuré par l’agrégat mis en place par la MEOS, publié annuellement et dont les difficultés de construction ont été soulignées supra.

Il demande donc à être renforcé dans sa dimension statistique et dans son appropriation par l’ensemble des acteurs. Pour ce faire, un observatoire devrait être chargé de définir une méthodologie et d’élaborer les outils nécessaires à ce suivi. Pour associer l’ensemble des acteurs, cet observatoire serait utilement rattaché au conseil national du sport (CNS)51.

Le statut d’observatoire assurerait son indépendance scientifique et son rattachement au CNS confirmerait sa légitimité.

Recommandation 1 : Créer un observatoire de la dépense sportive rattaché au conseil national du sport Bénéfice attendu :

Meilleure connaissance et suivi de la dépense sportive totale, y compris la dépense publique

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Modification des dispositions réglementaires concernant le conseil national du sport

Travaux statistiques approfondis

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre effective en 2017, montée en puissance des travaux statistiques sur trois ans

51 Créé par le décret n° 2013-289 du 4 avril 2013, le CNS est en effet une instance consultative placée auprès du ministre chargé des sports, destinée à contribuer à la coordination et à l’évaluation des politiques publiques en matière de sport. Il est composé de cinq collèges représentant l’État, les collectivités territoriales et leurs groupements, le mouvement sportif (CNOSF, comité paralympique, représentants de fédérations etc.), les acteurs sociaux et économiques du sport (industries du sport et entreprises du loisir sportif, organisations syndicales etc.) ainsi que les autres institutions intéressées (assemblées parlementaires, autorités indépendantes etc.).

58

3.1.2 La connaissance des dépenses de l’État doit être approfondie

Les crédits consacrés au sport par le budget de l’État sont plus élevés que ceux du seul ministère chargé des sports puisque d’autres ministères mobilisent de tels crédits. C’est en particulier le cas des ministères chargés de l’éducation nationale, de la défense, de l’agriculture, de la santé ainsi que de l’intérieur ou de la ville.

La présente revue de dépenses a été centrée par la lettre de mission sur la dépense identifiée « sport », excluant donc la dépense éducative (enseignement de l’EPS en primaire et secondaire, STAPS), des dépenses spécifiques consacrées au sport par des administrations (défense, police, douanes etc.) et par d’autres acteurs publics. La prise en compte de ces dépenses permettrait d’avoir une connaissance approfondie de la dépense de l’État consacrée au sport et de renforcer la dimension interministérielle des politiques sportives, s’agissant par exemple des domaines « sport et santé », « sport et éducation », « sport et handicaps » etc.

Cette prise en compte peut être mise en œuvre par l’élaboration d’une annexe générale au projet de loi de finances (« jaune budgétaire ») destinée à l’information et à l’action de contrôle du Parlement, qui pourrait être intitulée « Effort financier de l’État dans le domaine du sport ». Cette annexe reprendrait l’ensemble des dépenses et des crédits des missions et des programmes du budget général dans le domaine du sport ainsi que les dépenses fiscales associées.

Recommandation 2 : Élaborer une annexe au projet de loi de finances retraçant l’effort financier de l’État dans le domaine du sport (« jaune budgétaire ») Bénéfice attendu :

Visibilité et exhaustivité des dépenses de l’État en matière de sport

Affirmation de la dimension interministérielle de la politique sportive

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Article de loi de finances initiale

Éléments de calendrier :

PLF 2018

La connaissance des moyens affectés par l’État au sport demande également à être approfondie en matière d’effectifs et cela à plusieurs niveaux. Le « jaune budgétaire » permettra de connaître les effectifs des autres ministères et opérateurs œuvrant dans le domaine du sport, mais, dans les documents budgétaires, une information plus complète et plus précise sur les effectifs consacrés au sport par l’État serait également utile. Ainsi, la décentralisation des CREPS a supprimé le statut d’opérateur de l’État de ces établissements et le recensement de leurs emplois dans le programme 219. Or des agents de l’État y sont aujourd’hui affectés (1 068 ETPT selon le PLF 2016) et bon nombre d’entre eux conserveront ce statut, dans la mesure où ils exercent les missions relevant de l’État. Une information du Parlement sur les effectifs d’État restant affectés dans les CREPS sera donc indispensable à l’avenir.

Enfin, les rapporteurs ont constaté que, au moins depuis la suppression de l’action spécifique du programme 124 consacrée au soutien aux politiques sportives, les documents annexés à la loi de finances ne permettent pas de retracer les effectifs consacrés au sport dans les services centraux et déconcentrés du ministère. Cette lacune devrait être comblée.

59

Recommandation 3 : Améliorer l’information du Parlement sur les effectifs consacrés au sport dans les services centraux et déconcentrés et retracer les effectifs des CREPS dans les documents budgétaires du programme 219 Bénéfice attendu :

Connaissance des effectifs de l’État affectés aux politiques sportives

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

PAP des programmes 124 et 219 Enquête activité des services déconcentrés

Éléments de calendrier :

PLF 2017

3.1.3 Améliorer l’évaluation et le suivi des dépenses fiscales et sociales

La mission a constaté que les données évaluatives concernant les dépenses fiscales et sociales étaient souvent manquantes et, pour celles qui sont publiées, parfois contestées par le ministère chargé des sports.

Les rapporteurs ne peuvent donc qu’inviter les services de la direction des sports, de la direction de la législation fiscale et de la direction de la sécurité sociale à resserrer leurs relations, afin de permettre des échanges d’information plus fluides pour mieux documenter ces dépenses et parvenir à des estimations partagées. Pour les dépenses fiscales, ces estimations devront être reprises dans le « jaune budgétaire ».

Recommandation 4 : Améliorer l’évaluation et le suivi des dépenses fiscales et sociales Bénéfice attendu :

Estimation complète, fiable et partagée des dépenses fiscales et sociales

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Meilleure coordination entre services

Éléments de calendrier :

PLF et PLFSS 2017

3.1.4 L’observation de la dépense des collectivités territoriales doit en permettre une meilleure estimation

Les données annuelles de la direction générale des collectivités locales (DGCL) du ministère de l’intérieur concernent la fonction « sport » de la comptabilité des communes et des EPCI, des départements et des régions. L’estimation de cette dépense par le ministère chargé des sports à 12,1 Md€ en 2012 (dernière année publiée) repose sur l’application de coefficients multiplicateurs afin de prendre en compte les dépenses des collectivités qui bénéficient aux activités physiques et sportives, sans pour autant être comptabilisées au sein de la fonction « sport » des budgets (cf. supra).

Or, ces coefficients demandent à être actualisés et périodiquement mis à jour afin de disposer d’une estimation plus fiable de la dépense des collectivités territoriales. Cette actualisation exige de réaliser une enquête sur la dépense sportive des collectivités, dont la méthodologie serait élaborée au sein de l’observatoire de la dépense sportive proposé plus haut, en associant le ministère chargé des sports, la DGCL, les associations d’élus et l’INSEE. Cette enquête aurait lieu selon un rythme quinquennal.

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Recommandation 5 : Procéder à une enquête périodique en vue de l’estimation des dépenses des collectivités territoriales consacrées au sport Bénéfice attendu :

Estimation la plus fiable possible de la dépense des collectivités territoriales et de sa répartition

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré (coût d’enquête)

Principaux leviers d’action :

Enquête associant le ministère chargé des sports, le ministère de l’intérieur (DGCL), les associations d’élus et l’INSEE

Financement de l’enquête à définir

Éléments de calendrier :

Méthodologie élaborée en 2017 Enquête en 2018, puis à un rythme

quinquennal

3.2 Clarifier les responsabilités propres à chacun des acteurs publics (Axe 2)

Au moment où il recherche une efficacité renforcée de la dépense et face à des acteurs dispersés mais qui jouent un rôle accru, l’État doit réaffirmer sa place et se réorganiser. Dans le même temps et avec le même objectif, les collectivités territoriales, leurs groupements et le mouvement sportif sont appelés à coordonner voire harmoniser leurs actions en faveur du sport.

3.2.1 L’État doit se recentrer sur son cœur de métier

L’État doit tout d’abord se recentrer sur ses missions premières et se réorganiser au niveau central et territorial. Par ailleurs, il est essentiel de mieux cibler le champ « sport » de l’action de l’État et de réaffecter en conséquence les missions et les moyens. L’État doit enfin redéfinir son intervention concernant la formation et la certification.

3.2.1.1 L’État doit se recentrer sur ses missions premières et se réorganiser aux niveaux central et territorial

Un recentrage des interventions du ministère chargé des sports pourrait justifier que ce dernier retrouve la pleine maîtrise de ses crédits par une rebudgétisation totale ou partielle du CNDS. Par ailleurs, la réforme territoriale appelle une réorganisation des services du ministère pour une meilleure adéquation avec la montée en puissance des régions et des intercommunalités.

3.2.1.1.1 Revenir aux fondamentaux

Après le second conflit mondial, le sport a été érigé au rang de mission de service public52. Depuis lors, les lois successives ont conforté l’intervention de l’État dans le champ du sport53.

L’article L100-1 du code du sport précise que « la promotion et le développement des activités physiques et sportives pour tous (…) sont d’intérêt général ». L’article L100-2 définit le champ d’intervention de l’État et des autres acteurs54. Ces dispositions fondent la légitimité de l’État à 52 Une ordonnance du 28 août 1945 relative à l’activité des associations, ligues, fédérations et

groupements sportifs assignait au mouvement sportif une mission de service public. 53 Notamment lois de 1975 dite « Mazeaud », relative au développement de l’éducation physique et sportive, de 1984 dite « Avice » relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, de 2000 dite « Buffet » qui a modifié la loi de 1984 et de 2003 dite « Lamour ». 54 « L’État, les collectivités territoriales et leurs groupements, les associations, les fédérations sportives et les entreprises et leurs institutions sociales contribuent à la promotion et au développement des activités physiques et sportives. L’État et les associations et fédérations sportives assurent le développement du sport de haut niveau, avec le concours des collectivités territoriales, de leurs groupements et des entreprises intéressées ».

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intervenir en faveur du sport pour tous et du sport de haut niveau. Cette légitimité est renforcée par le fait que l’État est à la fois :

un régulateur : il définit les règles qui s’imposent aux autres acteurs nationaux et en contrôle l’application ;

le « porte étendard » du sport français dans le monde et son soutien majeur, par les moyens qu’il accorde aux fédérations et aux athlètes de haut niveau, d’une part et son rôle dans l’organisation des grands évènements sportifs internationaux, d’autre part ;

le garant de l’équité d’accès à la pratique sportive ; il s’attache ainsi à favoriser l’accès du sport au plus grand nombre grâce au financement d’équipements dans les territoires sous dotés ou de programmes d’action ciblés.

Depuis plusieurs années cependant, d’autres acteurs entendent, si ce n’est contester cette légitimité, du moins en acquérir une parcelle :

les fédérations demeurent juridiquement sous tutelle de l’État : c’est ce qui les caractérise par rapport à leurs homologues européennes notamment. Le CNOSF revendique la disparition de cette tutelle pour que le mouvement sportif acquière plus d’autonomie. Il attend de l’État qu’il clarifie ses priorités et ses interventions notamment financières ;

les collectivités locales, surtout celles qui accueillent sur leur territoire des clubs professionnels, conduisent leur politique sportive sans souci particulier de celle de l’État. Par ailleurs, la réforme territoriale va dans le sens d’un renforcement des régions et des intercommunalités qui entendent développer leur propre politique sportive ;

des organisateurs privés d’activités, voire de compétitions sportives, sont de plus en plus présents et captent des publics au détriment des clubs, ligues et fédérations sportives, avec un objectif purement commercial.

Face à cette évolution, l’État doit redéfinir son champ, ses priorités et ses modalités d’intervention55. Au regard de la disproportion entre les moyens financiers déployés par le ministère chargé des sports et ceux des collectivités territoriales dans leur ensemble, l’État ne peut être seul responsable du développement général de la pratique sportive ; il est plutôt le garant de la politique du sport de haut niveau et d’une équité sociale et territoriale renforcée dans le champ du sport pour tous. Ainsi, l’indicateur n°1.1 du projet annuel de performance du programme 219 « Sport » témoigne de cette évolution : depuis 2015, il ne mentionne plus le nombre de licences délivrées par les fédérations sportives comme un objectif de la politique sportive de l’État, mais se concentre sur le taux de licences rapporté à la population pour les publics et territoires prioritaires.

55 Sans perdre de vue les « fondamentaux » qu’avait posés le Premier ministre en 1971, Jacques Chaban-Delmas : « l’objectif du gouvernement est de faire en sorte que le sport soit accessible à tous, puisse être pratiqué par tous » sachant que dans le même temps « le sport de compétition doit être exemplaire ; pour attirer les jeunes à la pratique sportive, il faut des champions (Assemblée nationale ; débats du mardi 22 juin 1971).

62

Recommandation 6 : Sérier les priorités de la politique sportive de l’État en les concentrant sur un nombre restreint d’objectifs liés au sport de haut niveau et à l’équité sociale et territoriale Bénéfice attendu : Sélectivité de la politique sportive de l’État Lisibilité de l’intervention de l’État Renforcement de l’effet de levier Complémentarité accrue avec la politique

sportive des collectivités

Impact potentiel sur la dépense : Non chiffré

Principaux leviers d’action : PLF Orientations générales du CNDS

Éléments de calendrier : 2017

3.2.1.1.2 Procéder à la rebudgétisation totale ou partielle du CNDS

La question de la rebudgétisation du CNDS se pose aujourd’hui, car cet établissement ne jouit pas dans les faits de l’autonomie de gestion qui devrait être celle d’un établissement public. Les orientations dites « générales » qu’il reçoit de la part du ministre chargé des sports sont très détaillées et précises quant aux actions à conduire par l’établissement. Dans le même sens, la présence effective du ministre au conseil d’administration oriente fortement les débats et décisions au sein de cette instance et alimente la confusion entre les compétences de l’opérateur et celles propres à l’État. Au niveau territorial, le délégué de l’établissement est le préfet de région, assisté par le DRJSCS, et l’action du CNDS ne se distingue pas de celle des services déconcentrés de l’État.

Le CNDS apparaît donc comme un « budget annexe » du ministère, dont les interventions financières sont largement intriquées avec celle du programme « Sport » ; le fonds de concours du CNDS au budget de l’État pour les conventions d’objectifs en est l’exemple marquant, mais on peut également citer le financement du CNOSF et du CPSF, y compris les délégations aux Jeux olympiques et paralympiques, ou encore le soutien apporté aux grands évènements sportifs internationaux, autant de sujets qui relèvent directement de la politique nationale du sport conduite par le ministère.

L’option de la rebudgétisation conduit à traiter plusieurs questions, notamment celles de sa gouvernance et du financement des opérations dont il a aujourd’hui la charge. Cette rebudgétisation redonnerait au ministère chargé des sports la responsabilité directe de l’instruction des dossiers et de l’attribution des subventions, comme c’était le cas pour le FNDS jusqu’en 2005.

La gouvernance pourrait alors être partagée avec le mouvement sportif au sein du conseil national du sport, un élément du débat tenant au fait que cet opérateur peut être considéré comme un élément de démocratie et de transparence dans le secteur du sport, sa gouvernance associant tous les acteurs56. Au niveau régional, la gouvernance pourrait être aménagée au niveau d’une commission thématique élargie au mouvement sportif, à créer au sein de la CTAP

La rebudgétisation totale aurait pour effet la disparition du fonds de concours (15,8 M€ en 2015, 19,5 M€ en 2016), demandée par la Cour des comptes. Elle permettrait une économie de frais de structures (1 M€ hors personnel) et entrainerait la réaffectation des personnels (22,9 ETP consommés en 2015) au sein de l’administration du ministère chargé des sports ou des

56 Même si, in fine, le ministère conserve toutes ses prérogatives en matière financière.

63

ministères sociaux dont ils relèvent. En outre, les crédits transférés seraient soumis aux mesures de régulation budgétaire57.

Les rapporteurs observent cependant que la dissolution du CNDS n’est pas apparue comme une hypothèse portée par les interlocuteurs qu’ils ont auditionnés. Parfois même, c’est l’hypothèse inverse qui a été envisagée, à savoir un élargissement des interventions du CNDS et une limitation du champ d’intervention du ministère chargé des sports à ses seules missions de police administrative et de régulateur du secteur.

Le cabinet du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports s’est déclaré défavorable à la disparition du CNDS.

En variante, la rebudgétisation partielle pourrait ne concerner que la part nationale du CNDS (33,7 M€ en 2015 avec le fonds de concours), dont la gestion relève en fait des compétences de la direction des sports.

Recommandation 7 : Procéder à la rebudgétisation totale ou partielle du CNDS Bénéfice attendu :

Suppression du doublon ministère/opérateur

Clarification des responsabilités (État et mouvement sportif)

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction des dépenses de structures (1 M€ hors personnel et transfert de 22,9 ETPT

Régulation budgétaire (3 à 20 M€) Principaux leviers d’action :

Loi de finances pour les recettes affectées Dispositions réglementaires du code du

sport relatives au CNDS et au CNS

Éléments de calendrier :

PLF 2018

3.2.1.1.3 Concentrer au niveau régional la stratégie territoriale de l’État et les moyens afférents

3.2.1.1.3.1 Les services déconcentrés

La mise en œuvre des politiques sportives de l’État relève largement du niveau régional : sport de haut niveau, formation aux métiers du sport, gestion des CTS, programmation des crédits du CNDS etc. Le sport représente donc une part marquante de l’activité des DRJSCS.

Cette organisation est cohérente avec la réorganisation territoriale en cours des fédérations sportives – imposée par l’État - et des CROS – non imposée par les textes mais consentie par le mouvement olympique et sportif-.

Ainsi, en relation avec la région via la CTAP, avec les ligues régionales –moins nombreuses, à rayon d’action plus large et mieux dotées- et les CROS eux aussi moins nombreux, les DRJSCS doivent être en capacité de développer leurs interventions de façon plus concertée et coordonnée qu’auparavant. La désignation, non prévue à ce jour par le législateur, de la région comme chef de file de l’action des collectivités territoriales dans le domaine du sport, viendrait renforcer cette concertation régionale (cf. infra) et donc le rôle des DR.

Toutefois, cette organisation peut être affectée par un mouvement contraire en faveur du niveau départemental des DDCS et des DDCSPP. En effet, un effort particulier est aujourd’hui entrepris pour développer les actions de ces directions départementales, dont les interventions dans le

57 Pour la LFI 2016, le taux de mise en réserve des crédits budgétaires consacrés aux interventions est de 8 %, alors que les ressources affectées au CNDS ne sont pas soumises au gel.

64

secteur du sport sont de fait résiduelles quand elles ne sont pas partagées avec le niveau régional, et renforcer leurs effectifs d’ici à 201858. Cette option ne va pas pour le secteur du sport dans le sens de l’évolution dessinée par les lois MAPTAM et NOTRe qui renforcent les échelons régional et intercommunal, ni dans celui de l’optimisation des moyens de l’État.

En outre, dans deux cas59, les relations avec les exécutifs régionaux seront sans doute moins fluides, du fait d’une implantation de la DR sur un site éloigné du chef-lieu régional. Ces DR ne seront donc pas non plus à proximité des CROS et ligues régionales qui vont s’installer dans les villes chefs-lieux. Il sera important de comparer le moment venu, l’efficacité de cette organisation avec celle des autres DR.

Par ailleurs, la réorganisation des services déconcentrés du ministère chargé des sports devrait tenir compte de l’importance donnée aux structures intercommunales par le législateur. Il serait ainsi pertinent que des agents du ministère soient placés aux plus près de leurs interlocuteurs, au sein d’unités départementales rattachées à la DRJSCS.

Les financements des départements dans le secteur du sport décroissent et leur intervention prend le plus souvent la forme d’aides à l’investissement en direction des communes ou des EPCI. Ils ne peuvent donc plus être regardés comme des interlocuteurs de même rang que les autres acteurs que sont les régions, les EPCI ou les communes.

À ce constat concernant les départements, s’ajoute l’évolution souhaitable et déjà entamée des structures départementales des fédérations et du CNOSF vers un regroupement ou une fusion de ces associations au niveau régional. L’échelon départemental n’est plus un niveau pertinent en matière de stratégie et de mise en œuvre des politiques sportives de l’État. De très nombreux interlocuteurs de la mission, élus ou responsables sportifs, partagent cette appréciation.

Cette évolution aura une incidence sur les moyens humains de l’État positionnés au niveau départemental. On peut considérer que l’ensemble des ETPT départementaux consacrés au pilotage des politiques sportives (26 ETPT en 2014) et 50 % de ceux consacrés à l’instruction des dossiers du CNDS (80 ETPT sur 160 ETPT en 2014) pourraient être redéployés dans le cadre d’une régionalisation accrue des politiques sportives de l’État, les autres effectifs consacrés au sport (482 ETPT) étant maintenus au sein d’unités départementales rattachées aux DRJSCS.

Recommandation 8 : Concentrer au niveau régional l’exercice de la stratégie territoriale de l’État et les moyens affectés Bénéfice attendu :

Rationalisation des moyens Lisibilité et cohérence des actions de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de 106 ETPT soit 6,4 M€

Principaux leviers d’action :

Modification des décrets relatifs à l’organisation des services déconcentrés

Éléments de calendrier :

2018

3.2.1.1.3.2 Les établissements

La carte des CREPS doit être adaptée à la nouvelle géographie des régions et l’évolution de l’École nationale de voile et des sports nautiques (ENVSN) peut être envisagée dans ce cadre.

58 Communication du Premier ministre relative à l’administration de l’État – conseil des ministres du 31 juillet 2015. 59 En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la DR est implantée à Montpellier et non à Toulouse ; en Nord-Pas-de-Calais –Picardie, elle se situe à Amiens et non à Lille.

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Le code du sport définit les missions des CREPS, principalement :

l’accueil, la formation et la préparation des sportifs de haut niveau afin de leur permettre de réussir dans leur double projet (performance sportive et réussite éducative, universitaire et professionnelle) ;

l’offre de formation aux diplômes conduisant aux métiers dans les domaines des activités physiques et sportives et de l’animation.

Ils ont par ailleurs leur place dans le réseau national du sport de haut niveau dont l’INSEP assure l’animation.

Dix-sept établissements sont aujourd’hui répartis sur le territoire métropolitain et en outre-mer. Plusieurs nouvelles régions accueillent deux60, voire trois CREPS61. À l’inverse, trois régions métropolitaines n’en accueillent aucun62. Le code du sport dans sa rédaction issue de la loi NOTRe, dispose cependant que « chaque région métropolitaine a vocation à accueillir un CREPS sur son territoire ».

Cette même loi décide le transfert aux régions des charges de fonctionnement et d’investissement de ces établissements ainsi que de la gestion des agents affectés aux fonctions supports à dater du 1er janvier 2016, avec compensation des charges transférées par l’État. Ainsi, les CREPS, précédemment opérateurs du programme 219, acquièrent le statut d’établissement public local de formation dans les domaines du sport, de la jeunesse et de l’éducation populaire.

La réforme concerne une partie des 1252 agents (782 titulaires et 470 non titulaires)/1068 ETPT, soit une masse salariale de 61 M€. Les subventions de l’État représentaient environ 50% des ressources de l’ensemble des établissements dans leur statut précédent. Deux questions, ont été particulièrement évoquées par les rapporteurs avec leurs interlocuteurs :

1-La création de CREPS dans les régions qui n’en accueillent aucun relèvera d’échanges entre l’État et les exécutifs régionaux concernés :

la collectivité territoriale de Corse n’a pas entrepris de démarche en vue de l’ouverture d’un établissement, sachant que depuis la dissolution du CREPS d’Ajaccio en 2010, un syndicat mixte assure, sur le site de l’ancien établissement, certaines des missions de formation d’un CREPS ;

en Normandie, la création d’un GIP sur le site de l’ancien CREPS d’Houlgate avait été envisagée par le précédent exécutif régional, sans aboutir ;

en Bretagne : -un GIP a été créé en 2011, après la disparition du CREPS de Dinard. La convention constitutive de ce GIP dénommé Campus sportif Bretagne, arrive à échéance au 31 décembre 2016. L’État devra se rapprocher du nouvel exécutif régional pour envisager le devenir de cet établissement et son éventuelle transformation en CREPS ; -le devenir de l’ENVSN, installée à Saint-Pierre Quiberon, qui peine à développer ses activités et ses ressources (cf. supra doit être également envisagé sous forme d’une éventuelle intégration au sein d’un CREPS de Bretagne multisites. Seront associées aux échanges avec la région et l’État, la Fédération française de voile, même si jusqu’à ce jour celle-ci a marqué ses distances avec l’établissement, et les fédérations de sports nautiques. D’un point de vue financier, l’intégration de

60 Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Auvergne-Rhône-Alpes ; Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. 61 Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. 62 La Bretagne, la collectivité territoriale de Corse et la Normandie.

66

l’ENVSN devrait conduire à aligner le montant de ses recettes provenant du budget de l’État sur celles des CREPS (soit 50% au lieu de 80% actuellement, ce qui en fait l’établissement le plus subventionné).

Hormis la recommandation spécifique concernant la Bretagne, la mission approuve la volonté du ministère de réussir la décentralisation des CREPS sans en modifier la cartographie, avant d’envisager une création de nouvel établissement. Toute modification de la carte des CREPS donne lieu à un arrêté du ministre chargé des sports sur proposition de la région. Si les conseils régionaux engagent des démarches pour en créer, une évaluation rigoureuse des besoins réels et des financements nécessaires devra être réalisée et, là où des structures existent déjà, il conviendra de dégager des ressources par redéploiement de moyens.

2- La fusion de CREPS dans une même région peut être difficilement envisageable au regard de l’ampleur du territoire des nouvelles régions et des besoins à satisfaire. Aussi, dès lors que plusieurs régions accueillent deux voire trois CREPS, l’État doit engager en relation avec les responsables des conseils régionaux concernés et les instances de gouvernance des établissements, la mutualisation de certains moyens (fonctions supports) et la redistribution des missions entre ces établissements en vue d’une spécialisation plus poussée (sport de haut niveau ou formation), en veillant à ne pas établir de concurrence entre eux. Les deux établissements de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ont engagé des réflexions en ce sens, dont les autres CREPS pourront s’inspirer. Une nouvelle répartition des missions entre plusieurs CREPS sur un même territoire impliquerait la création d’une instance de gouvernance stratégique commune.

Ce sujet tout comme celui de la répartition des missions et des moyens, trouveraient leur place dans une convention d’objectifs signée par la région et le(s) CREPS, telle que prévue par l’article L114-16 du code du sport (art. 28 de la loi NOTRe).

Recommandation 9 : Regrouper le GIP Campus sportif Bretagne et l’ENVSN au sein d’un nouveau CREPS Bretagne Bénéfice attendu :

Solution pérenne pour ces deux organismes

Optimisation des moyens Mise en œuvre de la loi NOTRe (existence

d’un CREPS par région)

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Arrêté du ministre chargé des sports pour créer un CREPS de Bretagne

Modification de la convention constitutive du GIP Campus sportif Bretagne pour l’intégrer au CREPS

Mesure législative prévoyant le transfert de l’ENVSN au sein du CREPS de Bretagne (décentralisation partielle)

Éléments de calendrier :

Fin 2017

3.2.1.2 Mieux cibler le champ « sport » de l’action de l’État et réaffecter en conséquence les missions et les moyens

L’absence d’objectifs clairs et l’empilement de priorités successives nuisent à la visibilité de l’action de l’État. Il en est de même de la confusion liée à la dilution du sport dans d’autres politiques publiques.

67

3.2.1.2.1 Améliorer la lisibilité de la politique sportive de l’État

Plusieurs dirigeants du milieu sportif et d’élus ont exprimé avec force leurs regrets de ne plus pouvoir « lire » la stratégie de l’État dans le secteur du sport. Ils fondent leur appréciation sur l’incapacité de ce dernier à affirmer des priorités claires et durables, auxquelles s’attacheraient des financements stables. Ils dénoncent une succession de priorités au fil des ans, qui amoindrit la lisibilité de la politique que souhaite conduire l’État. Ils constatent que le rétablissement de la compétence partagée ajoute à la confusion créée par cet empilement de politiques qui ne fait pas une stratégie, avec le risque supplémentaire que l’exercice de la compétence partagée puisse en définitive favoriser le désengagement des collectivités.

Pour certains, c’est source de déresponsabilisation des acteurs. Pour d’autres, cela explique qu’ils définissent leur politique sportive en fonction des besoins qu’expriment les populations dont ils sont les élus, sans chercher une quelconque cohérence ou coordination avec l’action de l’État.

3.2.1.2.2 Favoriser l’approche interministérielle face à la diversité des politiques publiques incidentes

Bon nombre des interlocuteurs de la mission regrettent que le sport soit trop souvent confondu dans d’autres politiques pour lequel il ne serait qu’un « excipient ».

Ce mélange des genres ne permet pas de distinguer l’action première de celle qui est seconde. Ainsi du sport santé. S’agit-il de sport d’abord ou de santé ? Sport et citoyenneté peut susciter la même interrogation. Que cherche-t-on à mettre en valeur ?

La mission propose que les actions dans lesquelles il apparaît que le sport n’est qu’une valeur seconde, ne soient plus portées par le ministère chargé des sports, mais s’inscrivent plutôt dans un cadre interministériel.

Recommandation 10 : Inscrire dans un cadre interministériel la contribution du sport à d’autres politiques publiques Bénéfice attendu :

Clarification des politiques publiques incidentes

Rationalisation des moyens entre le ministère chargé des sports et les autres ministères

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de dépenses selon réallocations (champ de l’ordre de 15 M€)

Principaux leviers d’action :

Arbitrages budgétaires Suppression du financement d’actions

dans lesquelles le sport n’est qu’une valeur seconde sur le P. 219 et prise en compte de celles-ci par d’autres programmes budgétaires

Éléments de calendrier :

PLF 2017

Cette même logique pourrait trouver à s’appliquer pour certaines politiques animées par les quatre pôles ressources nationaux (PRN)63, implantés au sein des CREPS (sport et santé ; sport et handicaps ; sport éducation mixités citoyenneté ; sports de nature).

63 Créés à partir de 2003 à la suite des États généraux du sport.

68

Ils sont tout à la fois têtes de réseaux, outils d’expertise et animateurs de formation en relation avec les CREPS et l’INSEP notamment et emploient 31 agents. Les emplois correspondants ne sont pas pris en compte dans le plafond d’emplois de l’administration centrale du ministère, ni même dans celui des opérateurs du programme 219 depuis la décentralisation des CREPS.

Les rapporteurs s’interrogent sur l’intérêt de maintenir en l’état ces quatre pôles. Une mission d’évaluation sur l’exercice de leurs missions et sur la valeur ajoutée qu’ils apportent aux différents acteurs intéressés, est en cours à l’IGJS.

Plusieurs scénarios peuvent être envisagés :

le rapprochement du pôle sport et santé avec le ministère de la santé. En effet, la notion de santé paraît première quand celle de sport est seconde. Cela emporterait trois conséquences :

-la prise en charge des actions correspondantes par le ministère en charge de la santé et ses opérateurs64, -la reprise dans le plafond d’emplois de l’administration centrale des ministères sociaux, des personnels de ce PRN ; -l’application à ces moyens et ces crédits, des règles de gestion de l’administration centrale.

Le transfert des missions du PRN sport et handicaps et des moyens afférents, au CPSF. C’est là une demande des responsables de ce dernier. La direction des sports n’est pas favorable à ce transfert au motif que les missions du CPSF seraient sans rapport avec celles du PRN concerné. Les rapporteurs notent cependant que, selon le site officiel du CPSF, un de ses trois axes de développement est la coordination des acteurs en faveur du développement de la pratique sportive à destination des personnes en situation de handicap, ce qui est très exactement la mission du PRN. Il conviendrait donc de mettre fin à ce doublon en allouant au CPSF tout ou partie des moyens de ce PRN.

la réaffectation des missions et des moyens du PRN sport éducation mixités citoyenneté et du PRN sports de nature au sein de l’administration centrale, avec les mêmes conséquences que celles décrites précédemment.

Recommandation 11 : Réallouer les missions et les moyens des pôles ressources nationaux (PRN) Bénéfice attendu :

Suppression de doublons Transparence de l’allocation des moyens

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Arbitrage budgétaire

Éléments de calendrier :

PLF 2017

3.2.1.3 Rationaliser les interventions de l’État et du mouvement sportif dans le domaine de la formation et de la certification

Plusieurs interrogations sont soulevées concernant :

le positionnement de la direction des sports face au développement de formations (certificats de qualification professionnelle - CQP, titres à finalité professionnelle – TFP, diplômes STAPS) qui concurrencent les diplômes d’État jeunesse et sports ;

64 Le coût des actions sport santé portées par le programme 219 et le CNDS est de 7,34 M€ en 2014 (source direction des sports).

69

l’équilibre économique des formations dispensées dans les établissements (CREPS, écoles nationales) ;

les économies générées par la réforme en cours des diplômes d’État.

Sur le premier point, la direction des sports travaille à la complémentarité entre les différents diplômes et titres. Elle poursuit son action de suppression de certifications et de rapprochement des diplômes d’État de certains CQP, TFP, voire brevets fédéraux (par le jeu de passerelles et d’équivalences de certification) à la condition que ceux-ci présentent les mêmes garanties de qualité que ceux que le ministère délivre. La suppression ou la rationalisation devrait générer des économies que la direction des sports n’a pu encore chiffrer.

S’agissant de l’équilibre économique des formations, plus aucune subvention n’est versée aux établissements pour compenser le coût de la formation initiale depuis l’année scolaire 2013/2014. Les établissements comme les écoles doivent donc équilibrer le coût des formations avec des recettes propres. L’ENSM s’est engagée dans cette voie en augmentant ses tarifs de 5% en 2015.

Enfin, la réforme des diplômes d’État (habilitation, jury etc.) ainsi que la dématérialisation65 allègent les tâches administratives, avec un impact à l’horizon 2018 de -3 ETPT en administration centrale et de -13 ETPT dans les DRJSCS.

Les rapporteurs recommandent de poursuivre la rationalisation des diplômes d’État et du développement des complémentarités avec les autres titres et certificats. Les établissements doivent poursuivre sur la durée une politique tarifaire qui leur permette dans un premier temps, de compenser les baisses de subvention voire, dans un second temps, d’augmenter leur capacité à dégager des ressources pour financer une part croissante de leurs investissements.

Recommandation 12 : Rationaliser les interventions de l’État et des autres acteurs dans le domaine de la formation et de la certification Bénéfice attendu :

Complémentarité accrue entre diplômes d’État et autres titres et certificats professionnels

Rationalisation des procédures et meilleur équilibre avec le champ concurrentiel

Impact potentiel sur la dépense :

Économies en moyens humains (16 ETPT, soit environ 1 M€)

Réduction des subventions versées aux établissements (Non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Accord entre l’État, les fédérations et les partenaires sociaux

Éléments de calendrier :

2017-2018

3.2.2 Organiser la compétence partagée dans sa mise en œuvre et dans son financement

La loi NOTRe et le regroupement programmé en 2016 de structures intercommunales existantes sur la base de seuils de population plus élevés que précédemment, font de la région et de l’intercommunalité les deux niveaux les plus pertinents pour définir et appliquer une véritable politique sportive territoriale. Il est donc nécessaire de promouvoir et d’organiser la concertation entre les différents acteurs territoriaux. Cette évolution devra s’accompagner d’une réforme des financements.

65 Via l’application de gestion FORÔMES.

70

3.2.2.1 L’organisation de la concertation à l’échelon local

3.2.2.1.1 Clarifier les compétences d’intervention des collectivités

La région doit constituer le niveau stratégique d’élaboration d’une politique sportive territoriale en se voyant confier par la loi le rôle de chef de file en la matière. Cette responsabilité est cohérente avec les autres compétences qu’elle détient : aménagement du territoire, formation, développement économique-emploi, lycées, CREPS. Des priorités claires, peu nombreuses, concertées et s’inscrivant dans la durée permettront de crédibiliser fortement leur mise en œuvre par les différents acteurs concernés.

Par ailleurs, la région doit apporter son soutien au sport de haut niveau ainsi qu’à l’organisation de grands évènements sportifs internationaux. Enfin, c’est à cet échelon que pourront être programmés les équipements pouvant accueillir les niveaux de compétitions les plus élevés, évitant ainsi les risques de doublons et de suréquipement. Cette mesure permettra aussi de maîtriser l’application des normes fédérales, souvent contraignantes et coûteuses, à des équipements de proximité qui n’ont pas vocation à accueillir de tels niveaux de compétition.

Le département, dont la politique sportive prend souvent la forme d’une aide à l’investissement des communes et intercommunalités dans le cadre de l’aménagement du territoire, doit se consacrer aux publics les plus vulnérables en relation avec ses compétences en matière d’action sociale (personnes âgées, handicap, allocataires des minimas sociaux), ainsi qu’aux équipements des collèges pour l’enseignement de l’éducation physique et sportive.

La commune reste en charge des équipements de proximité, essentiels pour le développement de la pratique du sport pour tous, ainsi que des relations avec les clubs locaux.

Enfin, une place particulière doit être réservée à l’intercommunalité. Dans le cadre du schéma de cohérence sportive régionale, le niveau intercommunal a toute sa place pour définir avec les communes membres et le mouvement sportif, les besoins des territoires et des populations vivant sur le bassin de vie considéré, en s’appuyant sur les outils de diagnostic territorial mis en place par la DRJSCS. À l’échelon du bassin de vie intercommunal, chaque commune pourra se « spécialiser » dans un sport particulier afin de répondre, sur l’ensemble du territoire concerné, aux attentes des populations dans les meilleures conditions.

Pour renforcer cette prise en compte du rôle de l’intercommunalité, il est nécessaire de rendre obligatoire, pour les communautés de communes et d’agglomération, la compétence en matière d’équipements sportifs d’intérêt intercommunal. À partir de la définition de ces besoins et des priorités qu’elle aura retenues, la structure intercommunale pourra assurer la maîtrise d’ouvrage des équipements correspondants.

Elle pourra ainsi organiser l’activité sportive avec le soutien financier des autres acteurs, qu’il s’agisse de réaliser des équipements structurants, de soutenir les clubs de haut niveau présents sur son territoire et leur centre de formation, d’accompagner les communes dans le développement de la pratique sportive locale, mais aussi le mouvement sportif dans ses différentes composantes.

En outre, l’intercommunalité pourra favoriser, en relation étroite avec les instances déconcentrées des fédérations, le regroupement au niveau intercommunal, de clubs locaux, offrant ainsi à la nouvelle structure un accès privilégié aux financements publics (sur la base de conventions d’objectifs par exemple) voire privés (parrainage). Ceci permettra de réduire le montant des subventions publiques (CNDS inclus) et d’affecter les économies ainsi réalisées au financement d’autres actions, sportives ou non. Par ailleurs, la structure intercommunale pourra inciter ces clubs à mutualiser leurs fonctions supports, par exemple au sein d’offices intercommunaux des sports ou d’un club fédérateur. Cela contribuera à réduire les coûts de fonctionnement de ces clubs et donc leur demande de financement aux collectivités.

71

Enfin, un autre gisement d’économies devra être exploité grâce à la mutualisation des services des sports communaux au sein de la structure intercommunale pour les communes qui accepteront ce transfert.

Recommandation 13 : Promouvoir le pilotage des politiques sportives locales aux niveaux régional et intercommunal Bénéfice attendu :

Mise en cohérence de l’intervention des différents niveaux de collectivités

Rationalisation de l’implantation des équipements et des clubs

Amélioration de l’offre de pratique sportive

Impact potentiel sur la dépense :

Optimisation de la dépense publique, tant pour l’investissement que pour le fonctionnement (Non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Désignation par la loi de la région comme chef de file sur la politique sportive des collectivités

Inclusion des équipements sportifs intercommunaux dans les compétences obligatoires des communautés de communes et d’agglomération

Incitation au regroupement des clubs au niveau intercommunal

Éléments de calendrier :

À partir de 2017

3.2.2.1.2 Une nécessaire réforme territoriale du mouvement olympique et sportif

Le mouvement olympique et sportif doit adapter son organisation territoriale à l’évolution de la répartition proposée des compétences.

Au-delà de la prise en compte des nouveaux territoires régionaux, la question est posée du maintien des structures départementales. Des regroupements de structures ont déjà été opérés, avec le souci d’une plus grande efficacité dans les relations avec les autres acteurs, les clubs et les licenciés. Ainsi, en Auvergne-Rhône-Alpes, des comités bi-départementaux ont vu le jour dans des disciplines ayant peu de licenciés et un comité interdépartemental de tennis a remplacé, dans l’ancienne région Auvergne, quatre comités départementaux. Ce mouvement de restructuration reste cependant de la seule responsabilité des fédérations.

S’agissant des CROS, la prise en compte des nouveaux territoires régionaux devrait s’effectuer dès 2018 afin de rester cohérente avec l’organisation des ligues régionales. Pour ce qui est des CDOS, le pilotage des politiques sportives à l’échelon régional d’une part, et intercommunal de l’autre, ne justifie pas leur maintien. Leurs fonctions de soutien au mouvement sportif local pourront être exercées, soit au niveau régional, soit à l’échelon intercommunal.

72

Recommandation 14 : Adapter l’organisation territoriale du mouvement olympique et sportif à l’évolution de la répartition proposée des compétences Bénéfice attendu :

Cohérence et rationalisation de l’organisation du mouvement olympique et sportif

Impact potentiel sur la dépense :

Économies de structure Moindres subventions de l’État et des

collectivités (champ de 9,2 M€ pour le CNDS, non chiffré pour les collectivités)

Principaux leviers d’action :

Incitations financières via le CNDS et les conventions d’objectifs

Regroupement de comités départementaux des fédérations

Suppression des CDOS

Éléments de calendrier :

2017 (fédérations) et 2018 (CROS et CDOS)

3.2.2.1.3 La conférence territoriale de l’action publique (CTAP), enceinte naturelle pour la définition et la coordination de la politique sportive régionale

Dans chaque région, la conférence territoriale de l’action publique est chargée de favoriser un exercice concerté des compétences des collectivités territoriales, de leurs groupements et de leurs établissements publics66 . La CTAP organise librement ses travaux au travers de commissions thématiques.

Il résulte des développements précédents que le niveau régional est à maints égards pertinent pour définir une politique sportive territoriale via la création d’une commission sport au sein de la CTAP, qui puisse réunir tous les acteurs concernés : État, collectivités et mouvement olympique et sportif, comme les textes le prévoient67’.

Comme cela se fait déjà dans certaines régions, des schémas de développement du sport en région devront être mis en place pour définir les grandes orientations et les priorités de la politique sportive, dans l’exercice d’un rôle de chef de file. Ces schémas devront procéder d’une élaboration concertée afin de recueillir l’adhésion des acteurs clés.

Ces schémas, définis pour la durée de la mandature du conseil régional après identification concertée des besoins, préciseraient les priorités d’action, les objectifs définis en commun, un calendrier de mise en œuvre des projets et les modalités de financement. Ces schémas seraient ensuite déclinés à l’échelon intercommunal.

C’est dans le cadre de ce schéma régional que pourraient intervenir des délégations de compétences entre collectivités, telles que prévues par l’article L1111-8 du CGCT. L’État peut également déléguer par convention, l’exercice de certaines compétences à une collectivité territoriale ou un EPCI à fiscalité propre, à la demande de l’un ou de l’autre68. Cette procédure devrait aboutir à la mise en place d’un guichet unique pour l’examen des demandes de subventions de fonctionnement ou d’investissement selon leur nature, décidé dans le cadre du schéma régional.

66 Cf. article L1111-9-1 du CGCT. 67 Le même article précise que la CTAP peut associer à ses travaux tout élu ou tout organisme non représenté. 68 Le décret n° 2015-687 du 17 juin 2015 en précise la procédure et prévoit que la CTAP émet un avis sur la demande de délégation. In fine, la décision est prise par décret.

73

Recommandation 15 : Faire de la CTAP élargie le lieu de la concertation et de la coordination des politiques sportives territoriales Bénéfice attendu :

Affirmation d’une stratégie régionale concertée

Mise en cohérence des interventions des différents acteurs

Impact potentiel sur la dépense :

Optimisation de la dépense (non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Création d’une commission sport au sein de la CTAP

Mise en place des schémas de développement du sport en région

Délégations de compétence et mise en place de guichets uniques

Éléments de calendrier :

2016 (commission sport des CTAP) 2017 (schémas régionaux) 2018 (guichets uniques)

3.2.2.2 Réorganiser les modes de financement de l’État au niveau local

Les projets locaux relèvent de deux niveaux d’attribution des subventions du CNDS :

les subventions d’équipement attribuées aux collectivités, à leurs groupements et aux associations sportives pour la construction et la rénovation d’équipements sportifs et l’acquisition de matériels lourds : elles sont attribuées par le CA du CNDS après avis d’un comité de programmation. Les rapporteurs notent les progrès récents enregistrés en matière de ciblage de ces financements et l’attachement de l’ensemble des acteurs locaux à ce mode d’intervention du CNDS ;

les subventions de fonctionnement aux associations sportives régionales, départementales et locales : leur attribution est déconcentrée au niveau des délégués de l’établissement (préfets de région), après avis de la commission territoriale du CNDS69.

S’agissant des subventions d’équipement, deux hypothèses sont envisageables :

la première consiste à supprimer l’enveloppe de 25 M€ dédiée aux équipements structurants de niveau local, au regard de l’éligibilité des équipements sportifs à la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR);

la seconde conduit à déconcentrer au niveau du préfet de région l’attribution de ces subventions, afin de marquer l’appui de l’État à la mise en œuvre du schéma de développement du sport en région.

Sur un autre point, le CNOSF pourrait assurer, comme il le revendique, la répartition des moyens aujourd’hui destinés aux CROS et CDOS (9,2 M€ en 2015) dans le cadre de la convention d’objectifs. Cette procédure permettrait au CNOSF de s’assurer de la cohérence des actions menées localement avec les orientations et objectifs qu’il assigne et d’accompagner la restructuration territoriale du mouvement olympique et sportif.

Enfin, les rapporteurs relèvent le montant élevé de la réserve parlementaire sur le programme 219 (8,1 M€ en 2015), alors même que l’allocation de ces crédits est fréquemment indépendante

69 Le décret n° 2016-191 du 24 février 2016 relatif à la composition du conseil d’administration et des commissions territoriales du CNDS donne désormais voix délibérative aux élus locaux qui siègent dans les commissions territoriales.

74

des priorités fixées pour les crédits d’intervention de l’État. Ils ne peuvent que souhaiter l’engagement d’une réflexion d’ensemble sur l’emploi de ces moyens.

Recommandation 16 : Supprimer ou déconcentrer l’enveloppe du CNDS dédiée aux équipements structurants de niveau local Recommandation 17 : Confier au CNOSF l’emploi des crédits destinés aux CROS et aux CDOS Bénéfice attendu :

Cohérence des politiques nationale et territoriales

Meilleure gestion de la dépense publique

Impact potentiel sur la dépense :

En cas de suppression de l’enveloppe CNDS dédiée aux équipements locaux : 25 M€

Subventionnement des CROS et CDOS (champ : 9,2 M€)

Principaux leviers d’action :

Loi de finances Dispositions réglementaires relatives au

CNDS

Éléments de calendrier :

PLF 2017

3.3 Recentrer la dépense publique autour d’une logique de projet renforcée (Axe 3)

Cet axe de réformes relève principalement du soutien de l’État aux fédérations sportives comme du recentrage des actions du CNDS. Plutôt que la logique de guichet qui a longtemps prévalu, il convient d’orienter la dépense vers la réalisation de priorités en nombre restreint, d’accentuer la recherche des effets de levier et de mettre fin au saupoudrage des interventions financières. Plusieurs éléments attestent une orientation prise en ce sens, en particulier la réforme des modes d’intervention du CNDS ; l’effort engagé mérite d’être amplifié en vue d’optimiser la dépense.

3.3.1 Concentrer l’appui aux fédérations

Un appui plus sélectif aux fédérations, au regard notamment des priorités du haut niveau, est de nature à générer des gains d’optimisation et d’efficience de la dépense (exemple de UK Sport).

L’État soutient, au titre du sport de haut niveau, 58 fédérations pour un montant d’aides, en 2015, de 55,8 M€ dans le cadre des conventions d’objectifs et de 46,8 M€ pour 719 CTS. Dans une logique de concentration des moyens et de sélectivité accrue des interventions, l’objectif, à l’échéance de l’olympiade 2017-2020, pourrait être une réduction de moitié du nombre des fédérations soutenues pour le haut niveau. Les critères cumulatifs permettant d’aboutir à cette liste resserrée seraient :

la présence des disciplines au programme des Jeux olympiques ou paralympiques, ou dans la liste des sports candidats à l’entrée dans ce programme ;

les perspectives de médailles pour la France à l’horizon de deux olympiades ; l’impossibilité, pour les fédérations concernées, de bâtir un programme de performance

olympique ou paralympique en s’appuyant sur leurs seules ressources propres. Cette concentration des moyens devrait intégrer un relèvement significatif des soutiens aux disciplines paralympiques, dont le financement, en France, apparaît largement inférieur à celui qui a cours dans d’autres pays70.

70 Au Royaume Uni, UK sport apporte 24,8 M€ par an aux disciplines paralympiques pour l’olympiade 2013-2016, à comparer à un soutien de l’État français aux fédérations paralympiques de 3 M€ en 2015 pour le sport de haut niveau, y compris la valorisation des CTS.

75

Les rapporteurs estiment que cette opération de recentrage des priorités sportives sur les disciplines susceptibles d’apporter des médailles olympiques et paralympiques permettrait de réaliser des économies de 7,7 M€ sur la dotation des conventions d’objectifs et de 10,2 M€ (157 ETPT) concernant les CTS.

Recommandation 18 : Concentrer les moyens alloués au sport de haut niveau sur un nombre restreint de 29 fédérations Bénéfice attendu :

Priorisation des actions Résultats du haut niveau confortés pour

les disciplines cibles

Impact potentiel sur la dépense :

17,9 M€, dont 10,2 M€ pour 157 ETPT correspondant aux moyens alloués pour le sport de haut niveau aux 29 fédérations qui ne seraient plus soutenues à ce titre

Principaux leviers :

Liste des disciplines reconnues de haut niveau

Conventions d’objectifs avec les fédérations

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

Les CTS constituent la part la plus importante des moyens humains dont dispose l’État pour la politique du sport et ces moyens doivent être utilisés de manière plus resserrée autour des priorités propres à l’État, avec un contrôle accru.

La mission invite donc à la définition d’une nouvelle doctrine d’emploi des CTS, s’appuyant notamment sur les éléments qui suivent :

la rémunération des CTS par l’État devrait cesser dans les fédérations dont les ressources propres, actuelles ou potentielles, leur permettent de les prendre en charge (football, tennis, rugby, golf, sport automobile). La voie à privilégier serait celle d’une mise à disposition des cadres avec remboursement et, à défaut d’accord sur ce point de la fédération ou des intéressés, celle d’un redéploiement des personnels concernés ;

dans les autres fédérations, l’effectif cible des CTS devrait être revu en fonction des capacités économiques de la fédération, en s’appuyant sur la complémentarité entre les cadres d’État et les cadres fédéraux ;

pour les missions relevant du seul entraînement sportif, il ne devrait plus être procédé au recrutement de fonctionnaires d’État. Ces personnels, dont les missions n’ont pas vocation à être exercées sur la durée d’une carrière, devraient à l’avenir être recrutés sur des emplois contractuels de courte durée.

76

Recommandation 19 : Redéfinir la doctrine d’emploi et resserrer les moyens humains de l’État utilisés par les fédérations sportives (conseillers techniques sportifs) Bénéfice attendu :

Clarification du rôle respectif de l’État et des fédérations

Meilleure allocation des moyens humains de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Économie chiffrée à au moins 6,7 M€ (103 ETPT), pour les CTS (hors sport de haut niveau) qui pourraient être pris en charge par les 5 fédérations auprès desquelles ils exercent

Économies supplémentaires selon redéfinition de la doctrine d’emploi

Principaux leviers :

Redéfinition de la doctrine d’emploi des CTS

Élaboration des conventions relatives aux CTS pour l’olympiade 2017-2020

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

L’appui aux fédérations souffre de doublons entre les fédérations disciplinaires ayant reçu délégation et les fédérations affinitaires. Au regard des priorités sportives et de l’universalité du sport, l’approche disciplinaire doit être privilégiée. La dimension affinitaire peut à certains égards, tout comme la dimension territoriale, constituer une modulation s’organisant à l’intérieur de fédérations disciplinaires, au même titre que des fédérations regroupent plusieurs disciplines.

Recommandation 20 : Favoriser les convergences entre fédérations disciplinaires et affinitaires en donnant la priorité à l’approche disciplinaire

Bénéfice attendu :

Concentration accrue de l’appui aux fédérations

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré (champ de 8,8 M€ incluant les moyens humains)

Hypothèse de réduction de dépenses par gains de productivité (1M€)

Principaux leviers :

Conventions d’objectifs avec les fédérations et conventions relatives aux CTS

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

3.3.2 Recentrer les interventions du CNDS

Les actions du CNDS se répartissent entre plusieurs parts, dont les subventions de fonctionnement de la part territoriale (134 M€ en 2015). Cette part comporte un volet non différencié d’aide à la pratique sportive, dénommé « aide directe à l’activité sportive » et encore doté de 25,5 M€ en 2015 (à comparer à 36 M€ en 2011).

Ce type de financement ne s’inscrit plus dans les priorités assignées au CNDS ; il devrait donc disparaître à l’horizon 2018 afin de privilégier les actions visant spécifiquement la réduction des inégalités sociales et territoriales.

77

Recommandation 21 : Abandonner la part du soutien non différencié à la pratique sportive dans la part territoriale du CNDS Bénéfice attendu :

Concentration des moyens Effet de levier pris en compte

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de dépenses (25,5 M€)

Principaux leviers :

Orientations générales au CNDS et délibérations de son conseil d’administration

Éléments de calendrier :

2017 à 2018

Un accent a été mis durant la période récente sur les aides à l’emploi délivrées par le CNDS, qui ont atteint le niveau de 42,2 M€ en 2015 sur la part territoriale, dont elles représentent désormais 32 % du montant. Ces aides apparaissent, pour de nombreux interlocuteurs, en décalage avec les besoins identifiés de structuration du mouvement sportif et atteignent une limite dans la capacité de celui-ci à pérenniser les emplois. Dès lors, le niveau des aides à l’emploi du CNDS doit être régulé.

Recommandation 22 : Réguler le niveau global des aides à l’emploi du CNDS en fonction des capacités de pérennisation des emplois par le mouvement sportif Bénéfice attendu :

Meilleur équilibre entre les aides à la structure et aux projets

Pérennisation accrue des emplois créés

Impact potentiel sur la dépense :

Limitation de l’enveloppe des aides à l’emploi du CNDS (non chiffré)

Hypothèse de blocage de l’enveloppe au niveau du réalisé 2015 (4628 emplois)

Principaux leviers :

Orientations générales au CNDS et délibérations de son conseil d’administration

Éléments de calendrier :

Dès 2017

L’évolution fréquente des priorités du CNDS est un facteur de déperdition des aides et d’affaiblissement potentiel de leur impact. La définition des priorités de l’État devrait ici être effectuée sur la durée de l’olympiade, de manière à assurer une visibilité accrue de ces priorités et leur effet structurant sur les actions du mouvement sportif.

Recommandation 23 : Stabiliser pour la durée d’une olympiade les priorités d’intervention du CNDS Bénéfice attendu :

Visibilité et impact potentiel accrus des aides du CNDS

Recentrage et clarification des priorités de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers :

Orientations générales du CNDS

Éléments de calendrier :

Dès 2017

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3.3.3 Inscrire les grands équipements sportifs dans une logique de schéma directeur national

Le code du sport (article L111-2) confie à l’État l’élaboration d’un schéma de services collectifs du sport, coordonnant notamment l’implantation des équipements sportifs à vocation nationale et internationale. Ce document n’a pas été actualisé depuis 2002 et ne tient donc pas compte des réflexions conduites depuis, notamment sur la construction de grands stades (rapport Grands stades Euro 2016) ou de grandes salles (rapport Arenas 2015). Il en est de même pour le projet de construction d’un grand stade fédéral de rugby.

Le projet de réalisation d’un deuxième stade de 80 000 places en région Île de France : un risque majeur pour les finances publiques

(source : référé de la Cour des comptes - décembre 2015

À l’occasion de l’organisation en France de la coupe du monde de football 1998, l’État a concédé à un consortium la réalisation et l’exploitation d’un stade polyvalent de 80 000 places, le stade de France, situé à Saint-Denis (93). L’État a consacré à cet équipement d’envergure nationale 760 M€, au titre de la construction de l’ouvrage, de ses infrastructures de desserte et des indemnités versées au concessionnaire.

La Fédération française de rugby, mécontente des conditions économiques d’utilisation du stade de France, a conçu le projet de construction d’un nouveau stade fédéral de 80 000 places situé à Ris-Orangis (91), pour un coût estimé à 600 M€ et une date de livraison envisagée en 2021.

La réalisation de cette infrastructure pose la question de la viabilité économique de deux stades de 80 000 places en région Île-de-France, dépourvus l’un et l’autre de club résident. Au-delà de cette interrogation, il est certain que la réalisation du grand stade de la FFR fait peser un risque majeur pour les finances publiques :

sur le budget de l’État, susceptible de devoir verser des indemnités supplémentaires à hauteur de 23 M€ par an au concessionnaire du stade de France, dès lors que la FFR ne renouvellerait pas sa convention d’utilisation du stade de France et ce jusqu’à mi-2025, terme de la concession ;

sur les finances du département de l’Essonne, qui devrait apporter une garantie d’emprunt à hauteur de 450 M€ dans le cadre du plan de financement présenté par la FFR.

Face à cette situation, la Cour formule deux recommandations, auxquelles les rapporteurs ne peuvent que souscrire :

« déterminer une position de l’État qui permette d’éviter les charges budgétaires supplémentaires, de se prémunir contre les risques juridiques et d’affronter le problème patrimonial concernant le stade de France ;

« mettre, en tout état de cause, à profit la période restant jusqu’en 2017 pour rechercher avec la FFR des alternatives au projet de stade de rugby. »

Il convient, notamment dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, d’inscrire l’ensemble des projets de grands équipements dans une réflexion globale d’aménagement du territoire et de réactualiser à cet effet le schéma de services collectifs du sport. L’évaluation initiale des projets de grands équipements sportifs devrait de même être renforcée, en prenant appui sur les meilleures pratiques en matière d’investissement public.

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Recommandation 24 : Renforcer l’optimisation du positionnement et du dimensionnement des grands équipements sportifs dans le cadre du schéma de services collectifs du sport à actualiser Bénéfice attendu :

Rationalisation de l’implantation des grands équipements

Meilleur emploi des ressources publiques et maîtrise des risques budgétaires et financiers de l’État et des collectivités

Impact potentiel sur la dépense :

Risques budgétaires et engagements hors bilan évités (pour le stade de la FFR, 184 M€ pour l’État, 450 M€ pour le département de l’Essonne)

Principaux leviers :

Révision du schéma de services collectifs du sport

Évaluation initiale des projets de grands équipements

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre à partir de 2017

3.4 Intégrer la dépense sportive dans une approche économique (Axe 4)

L’examen de la dépense publique pour le sport ne peut être conduit indépendamment de celle du modèle économique de la pratique sportive. Les rapporteurs se sont donc attachés à identifier, au regard du modèle d’organisation et de financement du sport français, les paramètres dont l’évolution pourrait conduire à alléger la dépense publique, en lui substituant un autofinancement par un développement de l’activité économique.

Seront successivement évoqués :le financement des activités de l’INSEP, la responsabilisation des clubs dans l’exploitation, voire la construction, des équipements sportifs, le renforcement de la solidarité entre, d’une part, le spectacle sportif, les grands évènements et le sport professionnel et, d’autre part, le développement du sport pour tous et, enfin, l’accroissement des ressources propres et le développement d’une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire au sein du mouvement sportif.

3.4.1 Diversifier et accroître les ressources propres de l’INSEP

Les dépenses relatives au fonctionnement de l’INSEP, hors amortissement du patrimoine immobilier, sont financées, en 2015, à hauteur de 74 % par l’État, contre 24 % par les ressources propres de l’Institut, dont 12 % par les pensions des sportifs permanents71. Cette situation contraste avec celle de l’ENSM où les recettes issues des participations des stagiaires couvrent 40 % des dépenses de l’École, cette proportion étant encore appelée à croître à la suite des recommandations de la Cour des comptes.

La mission propose de rechercher, à moyen terme, une augmentation de 50% des ressources propres de l’INSEP (10 M€ en 2015), soit 5 M€, en s’appuyant, au-delà de l’évolution du tarif des prestations, sur les leviers suivants :

le recours au mécénat, dans le cadre de la création d’une ou plusieurs fondation(s) universitaire ou partenariale, telle que prévue par les articles L719-12 et L719-13 du code de l’éducation, ou d’un fonds de dotation ;

la modulation des tarifs des prestations de l’établissement en fonction de la capacité contributive des disciplines et des sportifs concernés (la capacité contributive d’une jeune gymnaste et de sa famille étant, par exemple, sans commune mesure avec celle d’un sportif parvenu au sommet de sa carrière internationale dans une discipline plus largement médiatisée et qui bénéficie de recettes liées à l’utilisation de son image) ;

71 Encore faut-il rappeler que ces pensions sont pour partie subventionnées par l’État dans le cadre des conventions d’objectifs passées avec les fédérations utilisatrices des services de l’INSEP.

80

le prélèvement d’un pourcentage des gains des sportifs permanents engagés dans une activité sportive professionnelle, à l’image de ce que pratique le centre national d’entraînement de la Fédération française de tennis pour les gains en tournoi remportés par ses pensionnaires72 ;

la perception d’indemnités de formation lors du transfert d’un joueur professionnel formé à l’INSEP (par exemple à l’occasion du transfert d’un joueur de basket-ball en NBA).

Recommandation 25 : Augmenter de 50 %, à moyen terme, le montant des ressources propres de l’INSEP Bénéfice attendu :

Plus grande autonomie financière de l’établissement

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de la subvention pour charges de service public versée à l’INSEP, potentiellement à hauteur de 5 M€

Principaux leviers d’action :

Création de fondation(s) universitaire ou partenariale ou de fonds de dotation

Modulation des tarifs des prestations de l’établissement

Association de l’Institut aux gains et transferts des sportifs professionnels qu’il forme

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre effective pour la rentrée 2017

Montée en puissance des mesures nouvelles sur trois exercices (horizon 2020)

3.4.2 Responsabiliser les clubs dans l’exploitation, voire la construction, des équipements sportifs

3.4.2.1 Clarifier les conditions de participation des clubs aux coûts d’implantation et de gestion des équipements sportifs publics

La mission considère que, tout particulièrement dans les territoires où les créneaux d’utilisation des équipements sportifs sont une ressource rare, il est de bonne gestion de prévoir une redevance73 pour l’utilisation de ces équipements, y compris pour les associations locales, afin d’inciter ces dernières à en optimiser l’usage.

En tout état de cause, les dispositions législatives excluent la gratuité de la mise à disposition des équipements sportifs pour les activités à caractère commercial, à commencer par celles des clubs sportifs professionnels, que leur statut soit associatif ou qu’ils soient constitués sous forme de société. L’instruction interministérielle Intérieur/Jeunesse et sports du 29 janvier 2002 précitée, toujours d’application, reste cependant peu affirmative sur ce point74 et largement évasive sur les modalités de calcul de la redevance, en se référant simplement aux coûts supportés par la collectivité.

Cette rédaction apparaît aujourd’hui obsolète :

72 À hauteur de 8 % des gains, cf. rapport IGA/IGF/IGJS d’évaluation de la politique de soutien au sport professionnel et des solidarités avec le sport amateur, juillet 2013. 73 Article L2125-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 74 Extrait de la circulaire : « lorsque le contrat d’occupation du domaine public est conclu au profit d’une société qui percevra des recettes importantes provenant de l’exploitation même de l’équipement, notamment par l’intermédiaire de contrats publicitaires, il paraît difficile d’admettre que la mise à disposition puisse être consentie à titre gratuit ».

81

au regard des dispositions de l’article L2125-3 du code général de la propriété des personnes publiques qui prévoit que la redevance due pour l'occupation ou l'utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l'autorisation ;

du fait des principes dégagés par la jurisprudence administrative qui considère que la détermination du montant de la redevance due par l'occupant privatif d'une dépendance domaniale doit se fonder sur deux éléments : un élément fixe, à savoir la valeur locative des lieux, et un élément variable, à savoir l'ensemble des avantages procurés à l’occupant75.

Dans le même sens, la Commission européenne, à l’occasion d’une décision relative aux stades de l’Euro 201676, a demandé une notification complémentaire sur le contrôle des loyers payés par les utilisateurs des neuf stades concernés.

Les rapporteurs recommandent donc une réécriture de l’instruction du 29 janvier 2002, notamment afin d’actualiser les développements relatifs aux redevances dues pour l’occupation d’un équipement sportif.

Recommandation 26 : Clarifier les conditions de participation des clubs aux coûts d’implantation et de gestion des équipements sportifs publics Bénéfice attendu :

Réduction du risque juridique afférent à l’occupation privative des équipements sportifs publics

Optimisation de l’usage des équipements Préservation des finances locales

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Réécriture de l’instruction Intérieur/Jeunesse et sports du 29 janvier 2002, relative aux relations entre les collectivités territoriales et les clubs sportifs

Éléments de calendrier :

Fin 2016

3.4.2.2 Impliquer les clubs dans l’exploitation, voire la construction et la rénovation des équipements sportifs

Sur les 329 271 équipements répertoriés dans le recensement des équipements sportifs, 67 % sont gérés par des communes ou des intercommunalités et seulement 13 % par des associations77. Le modèle traditionnel de l’équipement sportif exploité en régie communale (ou intercommunale) reste donc largement prépondérant.

Pourtant, le transfert de gestion des équipements aux clubs sportifs permet, pour la collectivité, de réaliser des économies et, pour le club, d’offrir de nouveaux services à ses adhérents et, au-delà, à un public plus large (sport loisir, sport santé etc.).

La question de l’appropriation des équipements par les clubs – et, par voie de conséquence, la prise en charge par ceux-ci des coûts de construction et de modernisation des installations – est plus délicate. Elle ne peut être réellement envisagée que pour les disciplines dotées d’un modèle économique suffisamment robuste, fondé, soit sur le spectacle sportif (sports collectifs

75 Cf. en ce sens, cour administrative d’appel de Lyon, 12 juillet 2007 N° 06LY02107. 76 En date du 18 décembre 2013. 77 Y compris les établissements scolaires privés.

82

professionnels), soit sur une certaine marchandisation de la pratique sportive (équitation, tennis, musculation/fitness…).

Quelques clubs professionnels sont, pour des raisons historiques, propriétaires de leur enceinte sportive principale : le Stade Toulousain, l’ASM Clermont-Auvergne, l’AJ Auxerre etc. D’autres se sont lancés plus récemment dans la construction ou la rénovation lourde de leur stade : l’Olympique lyonnais, le Racing 92, ou encore le Paris Saint-Germain.

Comme l’avait noté le rapport de la commission Grands stades Euro 2016 en 2008, la réalisation d’une opération de construction ou de rénovation lourde d’enceinte sportive portée par l’initiative privée nécessite généralement une aide directe ou indirecte des pouvoirs publics (aide à l’investissement, garantie d’emprunt ou encore réalisation d’infrastructures de desserte etc.). Or les articles L113-1 à L113-3 du code du sport interdisent l’octroi par les collectivités territoriales de garanties d’emprunt aux associations et sociétés sportives et encadrent l’attribution de subventions à ces mêmes organismes par la fixation d’un plafond annuel (2,3 M€) et l’énoncé d’une liste de motifs d’intérêt général, parmi lesquels ne figure pas la construction ou la rénovation d’enceintes sportives.

La loi n° 2011-617 du 1er juin 2011 relative à l'organisation du championnat d'Europe de football de l'UEFA en 2016 a fait exception à ces dispositions en autorisant l’attribution par les collectivités d’aides aux projets de construction ou de rénovation des enceintes sportives destinées à accueillir cette compétition. Elle a également autorisé, à titre dérogatoire, le subventionnement public des opérations de même nature réalisées dans le cadre d’un bail emphytéotique administratif. Ce régime d’aides, notifié à la Commission européenne, a été considéré compatible avec le marché intérieur, par une décision du 18 décembre 2013.

Afin de favoriser la prise de responsabilité des clubs sportifs dans la construction et la rénovation des équipements, les rapporteurs proposent d’autoriser l’attribution d’aides des collectivités territoriales aux associations et clubs pour la réalisation de ces opérations. S’agissant d’aides à caractère économique, leur attribution serait coordonnée par la région, collectivité compétente en la matière.

Recommandation 27 : Impliquer financièrement les clubs dans l’exploitation, voire la construction et la rénovation, des équipements sportifs Bénéfice attendu :

Préservation des finances locales Capacités accrues de développement

économique des clubs Diminution des conséquences de l’aléa

sportif pesant sur les collectivités (relégations et promotions de division sportive)

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Signature de conventions d’occupation du domaine public ou de délégations de service public avec les clubs, en vue de l’exploitation des équipements sportifs

Modification des articles L113-1 à L113-3 du code du sport pour permettre les aides des collectivités aux opérations de construction et de rénovation d’équipements sportifs par les associations et sociétés sportives

Éléments de calendrier :

Dès à présent pour l’exploitation des équipements sportifs.

2017 pour la modification législative (à notifier au préalable à la Commission européenne)

83

3.4.3 Renforcer la solidarité entre, d’une part, le spectacle sportif, les grands évènements et le sport professionnel et, d’autre part, le développement du sport pour tous

3.4.3.1 Renforcer l’apport du spectacle sportif et des grands évènements au développement du sport pour tous

Certaines fédérations ont su développer une activité profitable de spectacle sportif et d’organisation d’évènements, qui bénéficie aux finances fédérales et au développement du sport sur l’ensemble du territoire. Le meilleur exemple est celui de la Fédération française de tennis, qui bénéficie, au travers du tournoi de Roland Garros, de ressources à hauteur de plus de 90 M€ en 2014 ; il en est de même, dans une moindre mesure, pour les fédérations françaises de football et de rugby, avec les recettes liées aux équipes de France.

Cependant, toutes les fédérations ne sont pas en situation de bénéficier de ce levier de financement, soit parce que leur sport génère peu de recettes, soit parce que celles-ci sont captées par des opérateurs privés (exemple du Tour de France cycliste ou du Marathon de Paris), ou bien par une fédération internationale.

Concernant ce dernier point, les rapporteurs souhaitent détailler les mécanismes mis en place pour l’organisation en France de l’Euro 2016 de football (cf. encadré ci-après).

L’organisation en France de l’Euro 2016 donne lieu à une répartition déséquilibrée des charges et des produits entre la fédération internationale et la nation organisatrice

Pour l’accueil de cette manifestation, l’État et les collectivités ont consacré 1,45 Md€ à la construction et la rénovation des stades, sans compter les infrastructures de desserte. Les pouvoirs publics assumeront également, entre autres, les dépenses de sécurité à l’extérieur des stades, qui ne manqueront pas d’être lourdes.

De plus, la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 a exonéré de tous impôts, sauf la TVA, l’organisateur de l’évènement, pour une dépense fiscale estimée à 37,7 M€ par la SAS Euro 2016.

S’agissant des recettes, elles sont attribuées en totalité à l’UEFA, ce qui tranche avec la pratique constatée lors de précédents évènements comparables (coupes du monde de football en 1998, de rugby en 2007), où la billetterie et les hospitalités bénéficiaient au comité d’organisation local constitué sous forme d’association ou de groupement d’intérêt public. Ce comité local, prévu par le dossier de candidature de 2010, n’a pas vu le jour, la SAS Euro 2016, contrôlée à 95% par l’UEFA et 5% par la FFF, lui ayant été substituée.

En termes de retombées pour le développement du sport pour tous, l’engagement de l’UEFA se limite à deux versements de 20 M€ chacun, bien modestes au regard des gains qu’elle est susceptible de retirer de l’organisation de cette compétition, et destinés, l’un à la FFF pour l’aide au football amateur, l’autre aux dix villes hôtes pour le financement d’équipements sportifs de proximité.

On rappellera que le Comité français d’organisation de la coupe du monde de football 1998, association loi 1901, avait été, en son temps, assujetti à l’ensemble des impôts commerciaux pour un montant de 69,5 M€ selon la Cour des comptes, ce qui ne l’avait pas empêché de dégager un excédent d’environ 44 M€, consacré au développement du football amateur (fonds Sastre).

Face à cette situation, qui met en évidence, pour l’Euro 2016, les modestes retombées de la compétition en faveur du sport pour tous, les rapporteurs formulent deux recommandations :

84

procéder systématiquement à une évaluation préalable de l’impact de la manifestation sur le développement du sport pour tous (héritage sportif), avant toute décision de l’État quant au soutien à l’organisation d’un grand évènement sportif international et intégrer les retombées sur le sport pour tous parmi les critères fixés par la loi pour octroyer l’exonération fiscale prévue par la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 ;

engager, au niveau du Conseil de l’Europe, une réflexion sur l’établissement d’une relation plus équilibrée entre les États et les organisations sportives internationales, pouvant conduire à la conclusion d’une convention internationale. Cette initiative suppose la recherche d’alliances avec des États membres pouvant partager la même approche.

Recommandation 28 : Renforcer, dans les décisions publiques concernant l’accueil des grands évènements sportifs, la prise en compte de l’impact sur le développement du sport pour tous Bénéfice attendu :

Accroître la contribution de l’organisation des grands évènements sportifs au développement du sport pour tous

Rééquilibrer les relations entre les États et les fédérations internationales

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Demander, avant toute décision de soutien de la part de l’État, une évaluation de l’impact de la manifestation sur le développement de la pratique sportive (décision du CA du CNDS)

Intégrer l’impact de la manifestation sur le développement de la pratique sportive dans les critères relatifs à l’attribution de l’exonération fiscale (modification de l’article 51 de la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014)

Engager, au sein du Conseil de l’Europe, une réflexion sur le rééquilibrage des relations entre les États et les fédérations internationales

Éléments de calendrier :

Décision du CA du CNDS en 2016 Modification législative en 2017 Conseil de l’Europe : second semestre

2016 (conférence des ministres des sports européens)

3.4.3.2 Accroître la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur

Le principal outil de solidarité financière entre le sport professionnel et le sport amateur est aujourd’hui la contribution de 5 % sur les cessions de droits de diffusion télévisée de manifestations sportives (dite taxe Buffet), affectée au CNDS à hauteur de 40,9 M€. Environ 80 % de cette recette provient du football professionnel. On mentionnera également la contribution de la Ligue de football professionnel à la FFF pour le football amateur, à hauteur de 2,5 % des recettes de droits de diffusion nettes de la taxe Buffet (soit 16,4 M€ pour la saison 2013/2014).

Il est plus malaisé d’identifier la contribution du sport professionnel au développement du sport amateur dans les autres disciplines sportives, comme l’avait relevé le rapport IGA/IGF/IGJS de juillet 2013 sur l’évaluation de la politique de soutien au sport professionnel et des solidarités avec le sport amateur.

Ce rapport avait, notamment, formulé les préconisations suivantes, qui restent d’actualité :

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compléter l’article L131-16 du code du sport pour prévoir que les fédérations délégataires définissent, pour les compétitions à caractère professionnel qu’elles organisent, les conditions dans lesquelles celles-ci contribuent à la solidarité avec le sport amateur ;

rendre obligatoire la présence, dans la convention passée entre la fédération et la ligue professionnelle qu’elle a constituée, de dispositions relatives à la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur (modification des articles R132-9 et suivants du code du sport).

Par ailleurs, la loi de finances pour 2015 a prévu l’imposition au taux réduit de TVA de 5,5 % des droits d'entrée perçus par les organisateurs de réunions sportives, en lieu et place du taux normal de 20 % (cf. supra). Les rapporteurs n’ont pu identifier clairement le but d’intérêt général attaché à cette dépense fiscale estimée à 40 M€ par les documents annexés au PLF 2016. Ils recommandent donc sa suppression et l’assujettissement de la billetterie sportive au taux normal de 20 %. Cette ressource peut contribuer à la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur, dans la mesure où elle favoriserait par ailleurs le maintien d’actions de l’État en faveur de la réduction des inégalités sociales et territoriales d’accès à la pratique.

Recommandation 29 : Accroître la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur Recommandation 30 : Remettre en cause l’imposition au taux réduit de TVA des recettes de billetterie sportive Bénéfice attendu :

Augmentation de la contribution, notamment financière, du sport professionnel au développement du sport pour tous

Allégement corrélatif des finances publiques nationales et locales

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de 40 M€ de la dépense fiscale au titre de la TVA applicable à la billetterie sportive

Principaux leviers d’action :

Modifier les articles législatifs et réglementaires du code du sport pour rendre obligatoire la solidarité entre sport professionnel et sport amateur

Assujettir au taux normal de TVA les droits d’entrée perçus par les organisateurs de réunions sportives

Éléments de calendrier :

Fin 2016 pour la TVA (PLFR 2016 ou PLF 2017)

2017 pour la modification du code du sport

3.4.3.3 Mieux réguler le soutien des collectivités territoriales aux clubs professionnels

Le tableau ci-après reproduit les résultats de l’étude d’ensemble réalisée sur les sommes versées par les collectivités aux clubs professionnels par la mission IGA/IGF/IGJS d’évaluation de la politique de soutien au sport professionnel et des solidarités avec le sport amateur, en 2013.

86

Source : rapport IGA/IGF/IGJS d’évaluation de la politique de soutien au sport professionnel et des

solidarités avec le sport amateur, juillet 2013 On observe que le montant total des subventions versées aux clubs professionnels s’établissait en 2011/2012 (dernières données disponibles) à 157 M€, représentant 6,9 % du budget des clubs. Les sommes versées au titre des prestations sont nettement plus faibles, mais la statistique reste incomplète.

D’importants écarts apparaissent entre les divisions sportives :

pour les deux divisions professionnelles de football (L1 et L2) et la première division de rugby (Top 14), les subventions publiques représentent une part marginale, de l’ordre de 1 % à 5 %, des budgets des clubs. Cependant, les subventions versées aux clubs de ces divisions représentaient, en 2011/2012, 45,6 M€, soit 29 % du total des subventions ;

pour six divisions professionnelles de basketball, handball et volley, les subventions des collectivités représentent plus de 50 % des budgets des clubs, ce qui laisse à penser que le soutien apporté va au-delà des seules missions d’intérêt général portées par les clubs, pour financer leur activité sportive professionnelle (notamment le salaire des joueurs et de leur encadrement technique).

Les informations portées à la connaissance de la mission concernant les subventions aux clubs de football professionnel pour la saison 2014/2015 (13,6 M€ pour la L1 et 14,3 M€ pour la L2) font état d’une baisse modérée de -7,7 % par rapport à la saison 2011/2012.

Le dispositif d’encadrement des subventions des collectivités territoriales aux clubs professionnels constituant un régime d’aides d’État reconnu compatible avec le marché intérieur par une décision de la Commission européenne prise en 2001, il serait aléatoire de tenter d’en faire varier les paramètres à l’occasion d’une nouvelle notification.

Les rapporteurs recommandent donc au moins une double démarche d’autorégulation des clubs d’une part, et d’application effective de la réglementation, d’autre part :

pour les deux divisions professionnelles de football et la première division de rugby, dont le modèle économique ne nécessite pas d’aide publique, inviter fermement les fédérations et les ligues professionnelles, en application de l’article L131-16 du code du sport, à prohiber les demandes de subventions publiques par les clubs ;

Division sportiveMontant des

subventions

Montant des

recettes des clubs

Ratio

subventions/

recettes des clubs

Montant des

prestations

versées aux clubs

Football L1 18 100 1 361 872 1,3% N.C.

Football L2 12 127 320 892 3,8% N.C.

Rugby TOP 14 15 390 282 400 5,4% 10 640

Rugby Pro D2 10 814 98 543 11,0% 4 768

Basketball Pro A 20 500 67 854 30,2% 4 600

Basketball Pro B 13 400 32 468 41,3% 1 100

Basketball L Féminine 11 215 21 925 51,2% 545

Handball D1 M 15 470 38 332 40,4% 3 069

Handball Pro D2 7 239 13 462 53,8% N.C.

Handball D1 Féminine 6 563 12 828 51,2% N.C.

Volley LAM 11 520 18 171 63,4% 904

Volley LBM 7 536 9 481 79,5% 11

Volley LA Féminine 7 005 10 791 64,9% 139

TOTAL 156 879 2 289 019 6,9% 25 776

Sommes versées par les collectivités territoriales et recettes des clubs sportifs professionnels,

pour la saison 2011/2012 (en milliers d'euros)

87

pour les autres divisions, donner instruction aux préfets de veiller à la stricte application des règles relatives aux subventions versées aux clubs professionnels, quant au respect du plafonnement de ces aides et à la réalité des missions d’intérêt général qu’elles financent.

Recommandation 31 : Mieux réguler le soutien des collectivités territoriales aux clubs professionnels Bénéfice attendu :

Préservation des finances locales Plus grande solidarité entre le sport

professionnel et le sport amateur

Impact potentiel sur la dépense :

Économie évaluée à 40 M€ pour la suppression des subventions des collectivités aux clubs de L1, L2 et Top14

Principaux leviers d’action :

Décision des fédérations et ligues professionnelles en application de l’article L131-16 du code du sport

Instruction aux préfets pour mettre en place un contrôle renforcé des subventions aux clubs professionnels (avec le concours des DRFIP et des DRJSCS)

Éléments de calendrier :

Saison 2017/2018 pour les clubs de L1, L2 et Top14

Saison 2016/2017 pour le contrôle renforcé des subventions

3.4.3.4 Rationaliser la dépense sociale bénéficiant aux arbitres professionnels

Le chiffrage de la dépense sociale relative aux arbitres et juges sportifs (cf. supra) présenté par le PLFSS 2016 est de 35 M€ en 2014. La direction des sports conteste cette évaluation et estime pour sa part la dépense sociale à 12,5 M€ en 2010. Elle considère également que ces dispositions ont atteint leur but, en permettant une augmentation du nombre des arbitres et juges sportifs (+5,6 % entre 2010 et 2013).

Les rapporteurs ne sont pas en mesure de se prononcer sur le différend entre la direction de la sécurité sociale et la direction des sports, tant sur l’évaluation du coût de ces mesures que sur l’appréciation de leur opportunité.

Ils recommandent toutefois de supprimer l’effet d’aubaine qui existe au bénéfice des arbitres professionnels en assujettissant les sommes excédant le plafond d’exonération aux cotisations et contributions de sécurité sociale pour leur montant total dès le premier euro versé, comme c’est déjà le cas pour l’avantage fiscal. Ils proposent également d’assujettir aux contributions sociales (CSG, CRDS) l’ensemble des indemnités versées.

Recommandation 32 : Rationaliser la dépense sociale bénéficiant aux arbitres professionnels Bénéfice attendu :

Réduction de la dépense sociale relative aux arbitres et juges sportifs

Suppression d’un effet d’aubaine au bénéfice des arbitres professionnels

Impact potentiel sur la dépense :

Au regard des chiffrages retenus par la direction de la sécurité sociale, une économie de 21 M€ sur la dépense sociale pourrait être réalisée.

Principaux leviers d’action :

Évaluation partagée du coût engagé entre la direction de la sécurité sociale et la direction des sports

Modification de l’article L241-16 du code de la sécurité sociale

Éléments de calendrier :

PLFSS 2017

88

3.4.3.5 Accroître les ressources propres et développer une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire au sein du mouvement sportif

3.4.3.5.1 Sécuriser la perception de la licence

La prise de licence est l’acte emblématique qui matérialise le lien entre le pratiquant et la fédération sportive. Elle constitue également une des premières ressources propres pour les fédérations, comme en témoigne le tableau ci-après :

Montant et poids des recettes des licences et affiliations dans les budgets des fédérations sportives

Source : DS, situation financière des fédérations sportives en 2013

Le montant de la licence fédérale est, le plus souvent, perçu par le club, en même temps que le montant de l’adhésion. Les interlocuteurs rencontrés par la mission ont fait état de deux types de sujets :

la difficulté à sécuriser la remontée de la part fédérale du montant de la licence, lorsqu’elle transite par des structures intermédiaires qui prélèvent au passage la part qui leur revient (comités départementaux et/ou ligues régionales) ;

le comportement fautif de certains clubs qui ne déclarent pas à la fédération l’ensemble de leurs licenciés, tout en conservant les sommes correspondantes. Selon les informations communiquées à la mission, le préjudice pour certaines fédérations pourrait se compter en centaines de milliers d’euros.

Les rapporteurs recommandent donc de favoriser la sécurisation du circuit des licences :

en prévoyant, dans les dispositions obligatoires des statuts des fédérations agréées (article R131-3 du code du sport), que le montant de la licence perçu par le club est immédiatement transmis à la fédération, sans transiter par une structure intermédiaire ;

en soutenant le développement par les fédérations d’outils de gestion en ligne des licences, qui garantissent la bonne perception des sommes dues.

89

Recommandation 33 : Sécuriser la perception de la licence Bénéfice attendu :

Sécurisation et renforcement des ressources propres des fédérations

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Modification des dispositions obligatoires des statuts des fédérations sportives agréées (décret en Conseil d’État, pris après avis du CNOSF)

Soutien au développement d’outils de gestion en ligne des licences (conventions d’objectifs)

Dispositifs de contrôle

Éléments de calendrier :

Second semestre 2016 pour les dispositions statutaires, délai de 2 ans à prévoir pour leur transposition

Fin 2016 (conventions d’objectifs 2017) pour le développement d’outils de gestion en ligne

3.4.3.5.2 Davantage recourir à la mobilisation du mécénat

Les fédérations sportives, comme les clubs, pratiquent de longue date le parrainage, par lequel une entreprise apporte des fonds, des services ou du matériel, en contrepartie d’une exposition médiatique favorable à ses intérêts commerciaux. Le mécénat est d’une autre nature, puisqu’il s’agit d’un apport sans contrepartie, ou dont la contrepartie a une valeur économique largement inférieure au montant du versement opéré. Le mécénat, qui peut provenir d’une entreprise ou d’un particulier, bénéficie de dispositions fiscales avantageuses78.

Les fédérations et clubs sportifs peuvent s’appuyer sur ces dispositions afin de développer des projets d’intérêt général, soit en créant une fondation abritée sous l’égide d’une fondation reconnue d’utilité publique, soit en faisant reconnaître par l’administration fiscale leur caractère d’association d’intérêt général (rescrit fiscal), soit encore en créant un fonds de dotation.

Pour autant le recours à ces mécanismes reste peu répandu, malgré la création en 2011, à l’initiative du CNOSF, de la Fondation du sport français79, qui a notamment pour vocation d’abriter des fondations soutenant des projets dans le champ de l’innovation sociale par et dans le sport.

Recommandation 34 : Développer le recours par le mouvement sportif au mécénat des entreprises et des particuliers Bénéfice attendu :

Développement des ressources propres des fédérations et des clubs

Réduction des financements publics

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Reconnaissance d’intérêt général des associations sportives

Création de fonds de dotation Création de fondations abritées

Éléments de calendrier :

Dès à présent

78 Articles 200, 238 bis et 885-0 V bis A du code général des impôts. 79 Fondation du sport français Henri Sérandour, reconnue d’utilité publique.

90

3.4.3.6 Inscrire le mouvement sportif dans une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire

Le mouvement sportif fait face aujourd’hui à une transformation des modes de pratique sportive, souvent décrite par les interlocuteurs rencontrés. À côté du mode traditionnel que constitue la pratique licenciée dans un club sportif, d’autres formes se développent :

la pratique individuelle ou entre amis, orientée vers le sport loisir et le sport santé ; la participation à des compétitions et manifestations « grand public », souvent organisées

par des acteurs extérieurs au mouvement sportif ; le recours à des coachs exerçant à titre de professionnel indépendant ; la fréquentation d’équipements sportifs gérés par des sociétés commerciales (salles de

fitness, terrains de foot en salle…).

Face à cette évolution que le président du CNOSF qualifie d’« uberisation » du sport, de nombreux interlocuteurs mettent l’accent sur la nécessité de développer des services innovants, susceptibles d’attirer dans les clubs ces nouveaux pratiquants qui recherchent une offre de services sportifs diversifiée, incluant liberté et souplesse d’organisation dans leur activité (horaires décalés, lien avec les réseaux sociaux, approche consumériste etc.).

À plusieurs reprises a été développée auprès de la mission l’idée que l’organisation du mouvement sportif devrait adopter une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire pour répondre aux attentes de ces nouveaux pratiquants sans renier les valeurs portées par la pratique sportive en club (bénévolat, lien social, dimension éducative et, plus largement, citoyenneté active).

Certes, les associations sportives, comme l’ensemble des associations, ressortissent à la sphère de l’économie sociale et solidaire. Cependant, d’autres formes juridiques que l’association peuvent se révéler mieux adaptées à une logique de développement économique et d’innovation sociale, associant l’ensemble des parties prenantes. Il s’agit notamment de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), dont les caractéristiques sont résumées en annexe 4.

La constitution d’une SCIC associant éducateurs sportifs, bénévoles, pratiquants, collectivités territoriales etc. pour porter un projet sportif sur un territoire apparaît intéressante. Elle permet d’accéder aux instruments de financement de l’économie sociale et solidaire80 et l’absence de fiscalisation des bénéfices affectés aux réserves favorise l’autofinancement du projet.

Cependant, le code du sport, dans sa rédaction actuelle, ne permet pas la reconnaissance d’éventuelles sociétés coopératives à objet sportif : elles n’appartiennent en effet ni à la catégorie des associations sportives (art. L121-1), ni à celle des sociétés sportives gérant des activités sportives professionnelles (art. L122-1). Elles ne figurent pas non plus dans la liste des différentes catégories de membres possibles pour les fédérations sportives (art. L131-3). Une adaptation juridique du code du sport est donc nécessaire pour permettre au mouvement sportif d’expérimenter la forme des sociétés coopératives.

Cette évolution contribuerait à la dynamique du mouvement sportif et de l’offre de pratiques sportives.

80 Réseaux de BPI France (prêt aux entreprises sociales et solidaires, fonds d’innovation sociale), de la Caisse des dépôts, de la confédération générale des SCOP, ou encore du Crédit coopératif etc.

91

Recommandation 35 : Inscrire le développement du mouvement sportif dans une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire Bénéfice attendu :

Favoriser la démarche entrepreneuriale et l’innovation sociale pour répondre à des besoins non couverts ou émergents en matière de pratique sportive

Élargir la palette des financements disponibles pour développer des projets sportifs

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Adaptation du code du sport permettant la reconnaissance de sociétés coopératives à objet sportif

Éléments de calendrier :

2017 (modification législative)

.

92

93

ANNEXES

ANNEXE 1 - LETTRE DE MISSION 95

ANNEXE 2 - LISTE DES FEDERATIONS SPORTIVES AGREEES AU 1ER JANVIER 2016 99

ANNEXE 3 - EXTRAIT DE L’ANNEXE 1 A L’INSTRUCTION DU GOUVERNEMENT DU 22 DECEMBRE 2015, RELATIVE AUX INCIDENCES DE LA SUPPRESSION DE LA CLAUSE DE COMPETENCE GENERALE DES DEPARTEMENTS ET DES REGIONS SUR L’EXERCICE DES COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES 101

ANNEXE 4 - FICHE DESCRIPTIVE DES SOCIETES COOPERATIVES D’INTERET COLLECTIF 103

ANNEXE 5 - LISTE DES RECOMMANDATIONS 105

ANNEXE 6 - LISTE DES PERSONNES RENCONTREES 117

ANNEXE 7 - GLOSSAIRE 125

94

95

Annexe 1 - Lettre de mission

96

97

98

99

Annexe 2 - Liste des fédérations sportives agréées au 1er janvier 2016

100

101

Annexe 3 - Extrait de l’annexe 1 à l’instruction du Gouvernement du 22 décembre 2015, relative aux incidences de la suppression de la clause de compétence générale des départements et des régions sur l’exercice des compétences des collectivités territoriales

RÉPARTITION DES COMPÉTENCES

COMMUNES (OU EPCI) DÉPARTEMENTS RÉGIONS ÉTAT

102

103

Annexe 4 - Fiche descriptive des sociétés coopératives d’intérêt collectif

Source : Fédération des SCOP

104

105

Annexe 5 - Liste des recommandations

Mieux connaître et évaluer la dépense publique en vue de son optimisation (Axe 1)

1. Créer un observatoire de la dépense sportive rattaché au conseil national du sport Bénéfice attendu :

Meilleure connaissance et suivi de la dépense sportive totale, y compris la dépense publique

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Modification des dispositions réglementaires concernant le conseil national du sport

Travaux statistiques approfondis

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre effective en 2017, montée en puissance des travaux statistiques sur trois ans

2. Élaborer une annexe au projet de loi de finances retraçant l’effort financier de l’État dans le domaine du sport (« jaune budgétaire ») Bénéfice attendu :

Visibilité et exhaustivité des dépenses de l’État en matière de sport

Affirmation de la dimension interministérielle de la politique sportive

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Article de loi de finances initiale

Éléments de calendrier :

PLF 2018

3. Améliorer l’information du Parlement sur les effectifs consacrés au sport dans les services centraux et déconcentrés et retracer les effectifs des CREPS dans les documents budgétaires du programme 219 Bénéfice attendu :

Connaissance des effectifs de l’État affectés aux politiques sportives

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

PAP des programmes 124 et 219 Enquête activité des services déconcentrés

Éléments de calendrier :

PLF 2017

4. Améliorer l’évaluation et le suivi des dépenses fiscales et sociales Bénéfice attendu :

Estimation complète, fiable et partagée des dépenses fiscales et sociales

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers d’action :

Meilleure coordination entre services

Éléments de calendrier :

PLF et PLFSS 2017

106

5. Procéder à une enquête périodique en vue de l’estimation des dépenses des collectivités territoriales consacrées au sport Bénéfice attendu :

Estimation la plus fiable possible de la dépense des collectivités territoriales et de sa répartition

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré (coût d’enquête)

Principaux leviers d’action :

Enquête associant le ministère chargé des sports, le ministère de l’intérieur (DGCL), les associations d’élus et l’INSEE

Financement de l’enquête à définir

Éléments de calendrier :

Méthodologie élaborée en 2017 Enquête en 2018, puis à un rythme

quinquennal

Clarifier les responsabilités propres à chacun des acteurs publics (Axe 2)

6. Sérier les priorités de la politique sportive de l’État en les concentrant sur un nombre restreint d’objectifs liés au sport de haut niveau et à l’équité sociale et territoriale Bénéfice attendu : Sélectivité de la politique sportive de l’État Lisibilité de l’intervention de l’État Renforcement de l’effet de levier Complémentarité accrue avec la politique

sportive des collectivités

Impact potentiel sur la dépense : Non chiffré

Principaux leviers d’action : PLF Orientations générales du CNDS

Éléments de calendrier : 2017

7. Procéder à la rebudgétisation totale ou partielle du CNDS Bénéfice attendu :

Suppression du doublon ministère/opérateur

Clarification des responsabilités (État et mouvement sportif)

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction des dépenses de structures (1 M€ hors personnel et transfert de 22,9 ETPT

Régulation budgétaire (3 à 20 M€) Principaux leviers d’action :

Loi de finances pour les recettes affectées Dispositions réglementaires du code du

sport relatives au CNDS et au CNS

Éléments de calendrier :

PLF 2018

8. Concentrer au niveau régional l’exercice de la stratégie territoriale de l’État et les moyens affectés Bénéfice attendu :

Rationalisation des moyens Lisibilité et cohérence des actions de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de 106 ETPT soit 6,4 M€

Principaux leviers d’action :

Modification des décrets relatifs à l’organisation des services déconcentrés

Éléments de calendrier :

2018

107

9. Regrouper le GIP Campus sportif Bretagne et l’ENVSN au sein d’un nouveau CREPS Bretagne Bénéfice attendu :

Solution pérenne pour ces deux organismes

Optimisation des moyens Mise en œuvre de la loi NOTRe (existence

d’un CREPS par région)

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Arrêté du ministre chargé des sports pour créer un CREPS de Bretagne

Modification de la convention constitutive du GIP Campus sportif Bretagne pour l’intégrer au CREPS

Mesure législative prévoyant le transfert de l’ENVSN au sein du CREPS de Bretagne (décentralisation partielle)

Éléments de calendrier :

Fin 2017

10. Inscrire dans un cadre interministériel la contribution du sport à d’autres politiques publiques Bénéfice attendu :

Clarification des politiques publiques incidentes

Rationalisation des moyens entre le ministère chargé des sports et les autres ministères

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de dépenses selon réallocations (champ de l’ordre de 15 M€)

Principaux leviers d’action :

Arbitrages budgétaires Suppression du financement d’actions

dans lesquelles le sport n’est qu’une valeur seconde sur le P. 219 et prise en compte de celles-ci par d’autres programmes budgétaires

Éléments de calendrier :

PLF 2017

11. Réallouer les missions et les moyens des pôles ressources nationaux (PRN) Bénéfice attendu :

Suppression de doublons Transparence de l’allocation des moyens

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Arbitrage budgétaire

Éléments de calendrier :

PLF 2017

108

12. Rationaliser les interventions de l’État et des autres acteurs dans le domaine de la formation et de la certification Bénéfice attendu :

Complémentarité accrue entre diplômes d’État et autres titres et certificats professionnels

Rationalisation des procédures et meilleur équilibre avec le champ concurrentiel

Impact potentiel sur la dépense :

Économies en moyens humains (16 ETPT, soit environ 1 M€)

Réduction des subventions versées aux établissements (Non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Accord entre l’État, les fédérations et les partenaires sociaux

Éléments de calendrier :

2017-2018

13. Promouvoir le pilotage des politiques sportives locales aux niveaux régional et intercommunal Bénéfice attendu :

Mise en cohérence de l’intervention des différents niveaux de collectivités

Rationalisation de l’implantation des équipements et des clubs

Amélioration de l’offre de pratique sportive

Impact potentiel sur la dépense :

Optimisation de la dépense publique, tant pour l’investissement que pour le fonctionnement (Non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Désignation par la loi de la région comme chef de file sur la politique sportive des collectivités

Inclusion des équipements sportifs intercommunaux dans les compétences obligatoires des communautés de communes et d’agglomération

Incitation au regroupement des clubs au niveau intercommunal

Éléments de calendrier :

À partir de 2017

14. Adapter l’organisation territoriale du mouvement olympique et sportif à l’évolution de la répartition proposée des compétences Bénéfice attendu :

Cohérence et rationalisation de l’organisation du mouvement olympique et sportif

Impact potentiel sur la dépense :

Économies de structure Moindres subventions de l’État et des

collectivités (champ de 9,2 M€ pour le CNDS, non chiffré pour les collectivités)

Principaux leviers d’action :

Incitations financières via le CNDS et les conventions d’objectifs

Regroupement de comités départementaux des fédérations

Suppression des CDOS

Éléments de calendrier :

2017 (fédérations) et 2018 (CROS et CDOS)

109

15. Faire de la CTAP élargie le lieu de la concertation et de la coordination des politiques sportives territoriales Bénéfice attendu :

Affirmation d’une stratégie régionale concertée

Mise en cohérence des interventions des différents acteurs

Impact potentiel sur la dépense :

Optimisation de la dépense (non chiffré)

Principaux leviers d’action :

Création d’une commission sport au sein de la CTAP

Mise en place des schémas de développement du sport en région

Délégations de compétence et mise en place de guichets uniques

Éléments de calendrier :

2016 (commission sport des CTAP) 2017 (schémas régionaux) 2018 (guichets uniques)

16. Supprimer ou déconcentrer l’enveloppe du CNDS dédiée aux équipements structurants de niveau local 17. Confier au CNOSF l’emploi des crédits destinés aux CROS et aux CDOS Bénéfice attendu :

Cohérence des politiques nationale et territoriales

Meilleure gestion de la dépense publique

Impact potentiel sur la dépense :

En cas de suppression de l’enveloppe CNDS dédiée aux équipements locaux : 25 M€

Subventionnement des CROS et CDOS (champ : 9,2 M€)

Principaux leviers d’action :

Loi de finances Dispositions réglementaires relatives au

CNDS

Éléments de calendrier :

PLF 2017

Recentrer la dépense publique autour d’une logique de projet renforcée (Axe 3)

18. Concentrer les moyens alloués au sport de haut niveau sur un nombre restreint de 29 fédérations Bénéfice attendu :

Priorisation des actions Résultats du haut niveau confortés pour

les disciplines cibles

Impact potentiel sur la dépense :

17,9 M€, dont 10,2 M€ pour 157 ETPT correspondant aux moyens alloués pour le sport de haut niveau aux 29 fédérations qui ne seraient plus soutenues à ce titre

Principaux leviers :

Liste des disciplines reconnues de haut niveau

Conventions d’objectifs avec les fédérations

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

110

19. Redéfinir la doctrine d’emploi et resserrer les moyens humains de l’État utilisés par les fédérations sportives (conseillers techniques sportifs) Bénéfice attendu :

Clarification du rôle respectif de l’État et des fédérations

Meilleure allocation des moyens humains de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Économie chiffrée à au moins 6,7 M€ (103 ETPT), pour les CTS (hors sport de haut niveau) qui pourraient être pris en charge par les 5 fédérations auprès desquelles ils exercent

Économies supplémentaires selon redéfinition de la doctrine d’emploi

Principaux leviers :

Redéfinition de la doctrine d’emploi des CTS

Élaboration des conventions relatives aux CTS pour l’olympiade 2017-2020

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

20. Favoriser les convergences entre fédérations disciplinaires et affinitaires en donnant la priorité à l’approche disciplinaire

Bénéfice attendu :

Concentration accrue de l’appui aux fédérations

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré (champ de 8,8 M€ incluant les moyens humains)

Hypothèse de réduction de dépenses par gains de productivité (1M€)

Principaux leviers :

Conventions d’objectifs avec les fédérations et conventions relatives aux CTS

Éléments de calendrier :

2017 à 2020

21. Abandonner la part du soutien non différencié à la pratique sportive dans la part territoriale du CNDS Bénéfice attendu :

Concentration des moyens Effet de levier pris en compte

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de dépenses (25,5 M€)

Principaux leviers :

Orientations générales au CNDS et délibérations de son conseil d’administration

Éléments de calendrier :

2017 à 2018

111

22. Réguler le niveau global des aides à l’emploi du CNDS en fonction des capacités de pérennisation des emplois par le mouvement sportif Bénéfice attendu :

Meilleur équilibre entre les aides à la structure et aux projets

Pérennisation accrue des emplois créés

Impact potentiel sur la dépense :

Limitation de l’enveloppe des aides à l’emploi du CNDS (non chiffré)

Hypothèse de blocage de l’enveloppe au niveau du réalisé 2015 (4628 emplois)

Principaux leviers :

Orientations générales au CNDS et délibérations de son conseil d’administration

Éléments de calendrier :

Dès 2017

23. Stabiliser pour la durée d’une olympiade les priorités d’intervention du CNDS Bénéfice attendu :

Visibilité et impact potentiel accrus des aides du CNDS

Recentrage et clarification des priorités de l’État

Impact potentiel sur la dépense :

Néant

Principaux leviers :

Orientations générales du CNDS

Éléments de calendrier :

Dès 2017

24. Renforcer l’optimisation du positionnement et du dimensionnement des grands équipements sportifs dans le cadre du schéma de services collectifs du sport à actualiser Bénéfice attendu :

Rationalisation de l’implantation des grands équipements

Meilleur emploi des ressources publiques et maîtrise des risques budgétaires et financiers de l’État et des collectivités

Impact potentiel sur la dépense :

Risques budgétaires et engagements hors bilan évités (pour le stade de la FFR, 184 M€ pour l’État, 450 M€ pour le département de l’Essonne)

Principaux leviers :

Révision du schéma de services collectifs du sport

Évaluation initiale des projets de grands équipements

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre à partir de 2017

112

Intégrer la dépense sportive dans une approche économique (Axe 4)

25. Augmenter de 50 %, à moyen terme, le montant des ressources propres de l’INSEP Bénéfice attendu :

Plus grande autonomie financière de l’établissement

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de la subvention pour charges de service public versée à l’INSEP, potentiellement à hauteur de 5 M€

Principaux leviers d’action :

Création de fondation(s) universitaire ou partenariale ou de fonds de dotation

Modulation des tarifs des prestations de l’établissement

Association de l’Institut aux gains et transferts des sportifs professionnels qu’il forme

Éléments de calendrier :

Mise en œuvre effective pour la rentrée 2017

Montée en puissance des mesures nouvelles sur trois exercices (horizon 2020)

26. Clarifier les conditions de participation des clubs aux coûts d’implantation et de gestion des équipements sportifs publics Bénéfice attendu :

Réduction du risque juridique afférent à l’occupation privative des équipements sportifs publics

Optimisation de l’usage des équipements Préservation des finances locales

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Réécriture de l’instruction Intérieur/Jeunesse et sports du 29 janvier 2002, relative aux relations entre les collectivités territoriales et les clubs sportifs

Éléments de calendrier :

Fin 2016

113

27. Impliquer financièrement les clubs dans l’exploitation, voire la construction et la rénovation, des équipements sportifs Bénéfice attendu :

Préservation des finances locales Capacités accrues de développement

économique des clubs Diminution des conséquences de l’aléa

sportif pesant sur les collectivités (relégations et promotions de division sportive)

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Signature de conventions d’occupation du domaine public ou de délégations de service public avec les clubs, en vue de l’exploitation des équipements sportifs

Modification des articles L113-1 à L113-3 du code du sport pour permettre les aides des collectivités aux opérations de construction et de rénovation d’équipements sportifs par les associations et sociétés sportives

Éléments de calendrier :

Dès à présent pour l’exploitation des équipements sportifs.

2017 pour la modification législative (à notifier au préalable à la Commission européenne)

28. Renforcer, dans les décisions publiques concernant l’accueil des grands évènements sportifs, la prise en compte de l’impact sur le développement du sport pour tous Bénéfice attendu :

Accroître la contribution de l’organisation des grands évènements sportifs au développement du sport pour tous

Rééquilibrer les relations entre les États et les fédérations internationales

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Demander, avant toute décision de soutien de la part de l’État, une évaluation de l’impact de la manifestation sur le développement de la pratique sportive (décision du CA du CNDS)

Intégrer l’impact de la manifestation sur le développement de la pratique sportive dans les critères relatifs à l’attribution de l’exonération fiscale (modification de l’article 51 de la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014)

Engager, au sein du Conseil de l’Europe, une réflexion sur le rééquilibrage des relations entre les États et les fédérations internationales

Éléments de calendrier :

Décision du CA du CNDS en 2016 Modification législative en 2017 Conseil de l’Europe : second semestre

2016 (conférence des ministres des sports européens)

114

29. Accroître la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur 30. Remettre en cause l’imposition au taux réduit de TVA des recettes de billetterie sportive Bénéfice attendu :

Augmentation de la contribution, notamment financière, du sport professionnel au développement du sport pour tous

Allégement corrélatif des finances publiques nationales et locales

Impact potentiel sur la dépense :

Réduction de 40 M€ de la dépense fiscale au titre de la TVA applicable à la billetterie sportive

Principaux leviers d’action :

Modifier les articles législatifs et réglementaires du code du sport pour rendre obligatoire la solidarité entre sport professionnel et sport amateur

Assujettir au taux normal de TVA les droits d’entrée perçus par les organisateurs de réunions sportives

Éléments de calendrier :

Fin 2016 pour la TVA (PLFR 2016 ou PLF 2017)

2017 pour la modification du code du sport

31. Mieux réguler le soutien des collectivités territoriales aux clubs professionnels Bénéfice attendu :

Préservation des finances locales Plus grande solidarité entre le sport

professionnel et le sport amateur

Impact potentiel sur la dépense :

Économie évaluée à 40 M€ pour la suppression des subventions des collectivités aux clubs de L1, L2 et Top14

Principaux leviers d’action :

Décision des fédérations et ligues professionnelles en application de l’article L131-16 du code du sport

Instruction aux préfets pour mettre en place un contrôle renforcé des subventions aux clubs professionnels (avec le concours des DRFIP et des DRJSCS)

Éléments de calendrier :

Saison 2017/2018 pour les clubs de L1, L2 et Top14

Saison 2016/2017 pour le contrôle renforcé des subventions

32. Rationaliser la dépense sociale bénéficiant aux arbitres professionnels Bénéfice attendu :

Réduction de la dépense sociale relative aux arbitres et juges sportifs

Suppression d’un effet d’aubaine au bénéfice des arbitres professionnels

Impact potentiel sur la dépense :

Au regard des chiffrages retenus par la direction de la sécurité sociale, une économie de 21 M€ sur la dépense sociale pourrait être réalisée.

Principaux leviers d’action :

Évaluation partagée du coût engagé entre la direction de la sécurité sociale et la direction des sports

Modification de l’article L241-16 du code de la sécurité sociale

Éléments de calendrier :

PLFSS 2017

115

33. Sécuriser la perception de la licence

Bénéfice attendu :

Sécurisation et renforcement des ressources propres des fédérations

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Modification des dispositions obligatoires des statuts des fédérations sportives agréées (décret en Conseil d’État, pris après avis du CNOSF)

Soutien au développement d’outils de gestion en ligne des licences (conventions d’objectifs)

Dispositifs de contrôle

Éléments de calendrier :

Second semestre 2016 pour les dispositions statutaires, délai de 2 ans à prévoir pour leur transposition

Fin 2016 (conventions d’objectifs 2017) pour le développement d’outils de gestion en ligne

34. Développer le recours par le mouvement sportif au mécénat des entreprises et des particuliers Bénéfice attendu :

Développement des ressources propres des fédérations et des clubs

Réduction des financements publics

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Reconnaissance d’intérêt général des associations sportives

Création de fonds de dotation Création de fondations abritées

Éléments de calendrier :

Dès à présent

35. Inscrire le développement du mouvement sportif dans une démarche d’entrepreneuriat social et solidaire Bénéfice attendu :

Favoriser la démarche entrepreneuriale et l’innovation sociale pour répondre à des besoins non couverts ou émergents en matière de pratique sportive

Élargir la palette des financements disponibles pour développer des projets sportifs

Impact potentiel sur la dépense :

Non chiffré

Principaux leviers d’action :

Adaptation du code du sport permettant la reconnaissance de sociétés coopératives à objet sportif

Éléments de calendrier :

2017 (modification législative)

116

117

Annexe 6 - Liste des personnes rencontrées

Parlementaires

Mme Valérie FOURNEYRON, députée de la Seine-Maritime, ancienne ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative

M. Régis JUANICO, député de la Loire, conseiller départemental M. Jean-François LAMOUR, député de Paris, ancien ministre de la jeunesse, des sports et

de la vie associative M. Jean-Jacques LOZACH, sénateur de la Creuse, conseiller départemental

Cour des comptes

M. André BARBÉ, président de section M. Grégoire HERBIN, conseiller référendaire Mme Muriel SOLIGNAC, auditrice

MINISTERES

Cabinets

Mme Armelle DAAM, directrice du cabinet du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports

M. François MOYSE, conseiller budgétaire – cabinet du secrétaire d’État chargé du budget

Ministère de l’intérieur

Direction générale des collectivités locales

M. Michel DUÉE, chef du département des études et des statistiques locales (DESL)

Ministère des finances et des comptes publics

Direction générale des finances publiques – direction de la législation fiscale

M. Florent BARROIS, adjoint au chef du bureau A M. Gilles CLABECQ, chef de la section chiffrage, bureau A M. Tanguy LIORZON, rédacteur

Direction du budget

M. Philippe BRIARD, chef du bureau de la culture, de la jeunesse et du sport (8BCJS) Mme Françoise BEYLARD, bureau de la culture, de la jeunesse et des sports (8BCJS) M. Pierre LANOË, chef du bureau des collectivités locales (5BCL) M. Richard BORDIGNON, adjoint au chef du bureau des collectivités locales (5BCL)

Service du contrôle budgétaire et comptable ministériel auprès des ministères sociaux

M. Patrick DELAGE, contrôleur budgétaire et comptable ministériel M. Bernard COLONNA D’ISTRIA, chef du département du contrôle budgétaire Mme Michèle DUCHEMIN, chef du bureau Santé, jeunesse, sport

118

Ministère des affaires sociales et de la santé

Direction de la sécurité sociale

Mme Amandine GIRAUD, sous-directrice du financement de la sécurité sociale M. Nicolas SCOTTE, chef du bureau de la législation financière M. Erwan LE BRAS, chef du bureau des régimes de retraite de base M. François-Charles MEYRUEIX, adjoint au chef du bureau des accidents du travail et

maladies professionnelles

Direction des finances, de l’administration et des services

M. Jean-Marc BÉTEMPS, sous directeur des affaires budgétaires Mme Brigitte JURGA-HOFFMANN, adjointe à la sous-directrice de la comptabilité et du

contrôle de gestion M. Christophe TASSARD, adjoint au sous directeur des affaires budgétaires M. Sébastien MARIA, chef du bureau de la synthèse budgétaire et des opérateurs M. Kaëlig LEBRETON, chargé de synthèse budgétaire au bureau de la synthèse

budgétaire et des opérateurs

Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports

Délégation interministérielle aux grands évènements sportifs internationaux (DIGES)

M. Nicolas DESFORGES, préfet, délégué interministériel M. Xavier GIGUET, directeur de cabinet

Direction des sports

M. Thierry MOSIMANN, directeur Madame Claudie SAGNAC, cheffe de service, adjointe au directeur Mme Marie-Christine DEWAILLY, cheffe du service à compétence nationale centre de

gestion opérationnelle des conseillers techniques sportifs M. Dominique CHARRE, sous-directeur de la vie fédérale et du sport de haut niveau Mme France PORET-THUMANN, sous-directrice de l’action territoriale, du

développement des pratiques sportives et de l’éthique du sport M. Laurent GENUINI, chef de la mission de synthèse financière M. Christophe VILLEGAS, adjoint au chef de la mission de synthèse financière M. Thomas ALAZARD, chargé de mission budgétaire à la mission de synthèse financière Mme Delphine MOREL, adjointe au chef de la mission des affaires juridiques et

contentieuses Mme Audrey PERUSIN, cheffe du bureau du sport de haut niveau et des fédérations

unisport (DSA1) M. Alaric MALVES, chef du bureau des établissements publics (DSA2) M. Alexandre MARGUERITE, chef du bureau des relations internationales, des affaires

européennes et des grands évènements sportifs internationaux (DSA3) M. Hubert TUILLIER, adjoint au chef du bureau du sport professionnel et de l’économie

du sport Mme Valérie BERGER-AUMONT, cheffe du bureau du développement des pratiques

sportives, de l’éthique sportive et des fédérations multisports et affinitaires (DSB1) M. Laurent VILLEBRUN, chef du bureau de l’animation territoriale et des relations avec

les collectivités territoriales (DSB4) Mme Annie LAMBERT-MILON, cheffe du bureau de la coordination des certifications et

du service public de formation (DSC2)

119

Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative – Service à compétence nationale INJEP - Mission des études, de l’observation et des statistiques (MEOS)

M. Brahim LAOUISSET, chef de la MEOS M. Jacques HO-TA-KHANH Mme Alice BERGONZONI

Inspection générale de la jeunesse et sports (IGJS)

M. Henry BOERIO, inspecteur général M. Yann DYÈVRE, inspecteur général M. Patrick LAVAURE, inspecteur général M. Serge MAUVILAIN, inspecteur général M. Michel DELAGRÉE, chargé de mission d’inspection générale

PRÉFECTURES ET SERVICES DÉCONCENTRÉS

Préfecture de région Bretagne

M. Patrick STRZODA, préfet de région M. Serge AGREKE, chargé de mission au secrétariat général pour les affaires régionales

Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Bretagne

M. Yannick BARILLET, directeur M. Yves BELLIARD, conseiller d’animation sportive M. Louis FAUVEAU, conseiller d’animation sportive

Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône

M. Alain PARODI, directeur régional et départemental M. Bruno FEUTRIER, directeur régional adjoint

Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations d’Ille-et-Vilaine

Mme Marie-Line PUJAZON, directrice adjointe Mme Anne BOESINGER, coordinatrice jeunesse et sports cohésion sociale M. Christophe FOUILLÈRE, chef du service jeunesse et sports M. Arnaud GADBIN, conseiller d’animation sportive

ÉTABLISSEMENTS ET GROUPEMENTS D’INTÉRÊT PUBLIC

Centre national pour le développement du sport (CNDS)

Mme Béatrice BARBUSSE, présidente du conseil d’administration M. Jean-François GUILLOT, directeur général M. Arnaud DEZITTER, secrétaire général

École nationale des sports de montagne (ENSM)

M. Hervé JOSSERON, directeur général

120

École nationale de voile et des sports nautiques (ENVSN)

Mme Isabelle EYNAUDI, directrice Mme Tiphaine AUGER, secrétaire générale Mme Clémentine LECERF, agent comptable

Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP)

M. Jean-Pierre de VINCENZI, directeur général Mme Catherine THÈVES, directrice générale adjointe – direction de l’administration

générale M. Raphaël COLLARD, chef du service économique et financier

Groupement d’intérêt public Paris 2024

M. Étienne THOBOIS, directeur général M. Thierry REY, conseiller spécial M. Guillaume CUSSAC, directeur administratif et financier

Groupement d’intérêt public Campus de l’excellence sportive de Bretagne

M. Jean-Yves LE DEROFF, directeur

MOUVEMENT SPORTIF

Comité national olympique et sportif français (CNOSF)

Denis MASSEGLIA, président M. Serge GOUDEAU, directeur, cabinet du président

Comités régionaux olympiques et sportifs (CROS)

M. Régis LEVARLET, président du CROS Rhône-Alpes Mme Jacqueline PALIN, présidente du CROS de Bretagne M. Claude BROSSARD, secrétaire général du CROS de Bretagne

Comités départementaux olympiques et sportifs (CDOS)

M. Jean SMITH, président du CDOS d’Ille-et-Vilaine M. Jean-Paul LE BOZEC, trésorier du CDOS d’Ille-et-Vilaine M. Guy DESPRES, secrétaire général du CDOS d’Ille-et-Vilaine Mme Françoise TREDAN, directrice du CDOS d’Ille-et-Vilaine M. Jean-Claude JOUANNO, président du CDOS Rhône et Métropole de Lyon

Comité paralympique et sportif français

Mme Emmanuelle ASSMANN, présidente M. Laurent ALLARD, trésorier général, directeur général de la Fédération française

handisport

Fédération française d’athlétisme

M. Bernard AMSALEM, président

121

Fédération française de badminton

M. Richard REMAUD, président M. Philippe LIMOUZIN, directeur technique national

Fédération française de canoë-kayak

M. Jean ZOUNGRANA, président du comité régional de Bretagne

Fédération française d’éduction physique et de gymnastique volontaire

Mme Françoise SAUVAGEOT, présidente M. François FAUVEL, directeur général M. Nicolas MULLER, directeur technique national

Fédération française de gymnastique

Mme Annick DURNY, présidente du comité de Bretagne

Fédération française de handball

M. Joël DELPLANQUE, président M. Alain JOURDAN, secrétaire général M. Alain KOUBI, trésorier général M. Michel JACQUET, directeur général M. Philippe BANA, directeur technique national M. Jean-Yves CAER, président de la ligue de Bretagne

Fédération français de hockey sur glace

M. Luc TARDIF, président M. Éric ROPERT, directeur général M. Cyril LAUGA, directeur financier

Fédération française de karaté

M. Francis DIDIER, président

Fédération française des sports de glace

M. Gérard GAUTUN, membre du bureau du comité régional olympique et sportif Rhône-Alpes, président de la ligue Rhône-Alpes des sports de glace

Fédération française de tennis

M. Jean WALLACH, membre du bureau fédéral, délégué général à la formation, président de la ligue Lyonnais

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Région Auvergne-Rhône-Alpes

Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes

Mme Marie-Camille REY, vice-présidente du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, déléguée à la jeunesse, aux sports et à la vie associative

122

M. Thomas SENN, directeur adjoint, direction du sport, de la jeunesse, de la vie associative et de l’éducation populaire

Conseil départemental du Rhône

M. Fabrice CORMORANT, directeur général adjoint des services chargé de l’aménagement du territoire et du patrimoine

M. Jean-Bernard POISSANT, directeur des sports

Métropole de Lyon

M. Guy BARRAL, vice-président de la métropole de Lyon, chargé de la politique sportive M. Jean-Gabriel MADINIER, directeur général délégué, développement économique,

emploi et savoirs M. Yves MACLET, directeur de projets « politiques publiques »

Mairie de Lyon

M. Yann CUCHERAT, adjoint au maire de Lyon, délégué aux sports M. Xavier PICOU, chargé de mission au cabinet de l’adjoint au maire de Lyon, délégué aux

sports M. Jean-Louis COSTE-CHAREYRE, directeur des sports

Mairie de Villeurbanne

M. Gilbert DEVINAZ, adjoint au maire, délégué aux sports M. Xavier FABRE, directeur des sports

Région Bretagne

Conseil régional de Bretagne

M. Pierre POULIQUEN, vice-président chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative

M. Thomas VINCENSINI, chef du service du développement des pratiques sportives

Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine

M. Cyril KERGOLOT, responsable du service éducation, sports

Mairie de Rennes

M. Yvon LÉZIART, conseiller municipal délégué aux sports M. Marc DELAUNAY, directeur des sports

Région Île de France

Conseil régional d’Île-de-France

M. Patrick KARAM, vice-président chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative au conseil régional d’Île de France

M. Pierre-Yves BOURNAZEL, délégué spécial aux Jeux olympiques auprès de la présidente de la région Île de France

Mme Françoise PATRIGEON, directrice de la culture, du tourisme, du sport et des loisirs M. Frédéric SANAUR, chef du service des sports

123

Conseil départemental des Yvelines

M. Yves CABANA, directeur général des services Mme Claudine BLAIN, directrice générale adjointe, directrice de l’éducation et de la

jeunesse

Mairie de Paris

M. Jean-François MARTINS, adjoint à la maire de Paris, chargé des sports et du tourisme M. Antoine CHINÈS, directeur de la jeunesse et des sports

Associations d’élus

France urbaine

M. Jean-Luc MOUDENC, président de la communauté urbaine de Toulouse métropole, maire de Toulouse, président de France urbaine

Association nationale des élus en charge du sport (ANDES)

M. Marc SANCHEZ, maire de Lavelanet, président Mme Arielle PIAZZA, adjointe au maire de Bordeaux, en charge de la jeunesse, des sports

et de la vie étudiante, vice-présidente M. Cyril CLOUP, directeur

124

125

Annexe 7 - Glossaire

AE Autorisation d’engagement AFLD Agence française de lutte contre le dopage ANDES Association nationale des élus du sport ANRU Agence nationale de la rénovation urbaine BOP Budget opérationnel de programme CA Conseil d’administration CDOS Comité départemental olympique et sportif CDS Code du sport CGCT Code général des collectivités territoriales CGEFi Contrôle général économique et financier CIEC Comité interministériel à l’intégration et à l’égalité des chances CNDS Centre national pour le développement du sport CNOSF Comité national olympique et sportif français CNS Conseil national du sport CNSNMM Centre national de ski nordique et de moyenne montagne CONI Comitato Olimpico Nazionale Italiano CP Crédit de paiement CPLD Conseil de prévention et de lutte contre le dopage CPSF Comité paralympique et sportif français CQP Certificat de qualification professionnelle CRDS Contribution pour le remboursement de la dette sociale CREPS Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive CROS Comité régional olympique et sportif CSG Contribution sociale généralisée CTAP Conférence territoriale de l’action publique CTN Conseiller technique national CTR Conseiller technique régional CTS Conseiller technique sportif DDCS Direction départementale de la cohésion sociale DDCSPP Direction départementale de la cohésion sociale et de la

protection des populations DETR Dotation d’équipement des territoires ruraux DFAS Direction des finances, des achats et des services DGCL Direction générale des collectivités locales DIGES Délégation interministérielle aux grands évènements sportifs DLF Direction de la législation fiscale DRDJSCS Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports

et de la cohésion sociale DRJSCS Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion

sociale DS Direction des sports DTN Directeur technique national EN Entraîneur national ENE École nationale d’équitation ENSA École nationale de ski et d’alpinisme ENSM École nationale des sports de montagne ENVSN École nationale de voile et des sports nautiques EPCI Établissement public de coopération intercommunale ETP Équivalent temps plein ETPT Équivalent temps plein travaillé

126

FdJ Française des jeux FFF Fédération française de football FFR Fédération française de rugby FIFA Fédération internationale de football association FNDS Fonds national pour le développement du sport GESI Grands évènements sportifs internationaux GIP Groupement d’intérêt public IFCE Institut français du cheval et de l’équitation IGA Inspection générale de l’administration IGAS Inspection générale des affaires sociales IGF Inspection générale des finances IGJS Inspection générale de la jeunesse et des sports INSEE Institut national de la statistique et des études économiques INSEP Institut national du sport, de l’expertise et de la performance LFI Loi de finances initiale LNDD Laboratoire national de dépistage du dopage LOLF Loi organique sur les lois de finances MAPTAM Modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation

des métropoles (loi) MEOS Mission d’étude et d’observation statistique MNS Musée national du sport NBA National Basketball Association NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la République (loi) PAP Projet annuel de performance PLF Projet de loi de finances PLFR Projet de loi de finances rectificative PLFSS Projet de loi de financement de la sécurité sociale PRN Pôle ressource national PSTF Projet sportif territorial fédéral RAP Rapport annuel de performance RéATE Réforme de l’administration territoriale de l’État RGPP Révision générale des politiques publiques SAS Société par actions simplifiée SCIC Société coopérative d’intérêt collectif SCOP Société coopérative de production STAPS Sciences et techniques des activités physiques et sportives TFP Titre à finalité professionnelle TVA Taxe sur la valeur ajoutée UFOLEP Union française des œuvres laïques d’éducation physique UEFA Union des associations européennes de football) UK United Kingdom UO Unité opérationnelle

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L’ensemble des revues de dépenses est d isponib le sur :www.performance-publ ique.budget .gouv.fr /