romans adulte avril-mai 2018 · quête d'accomplissement et nous offre un roman lumineux,...
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Romans adulte Avril-Mai 2018
ACIMAN André. – Appelle-Moi par mon nom. – Bernard Grasset, 2018. R/ACI
Elio Perlman se souvient de l'été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt.
Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne
un jeune universitaire censé assister le père d'Elio, éminent professeur de
littérature. Cette année l'invité sera Oliver, dont le charme et l'intelligence
sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le
court de tennis et à table où l'on se laisse aller à des joutes verbales enflammées,
Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine.
L'adolescent et le jeune professeur de philosophie s'apprivoisent et se fuient tour
à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l'été se termine, Oliver repart aux
Etats-Unis, et le père d'Elio lui fait savoir qu'il est loin de désapprouver cette relation singulière...
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l'idée de
rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que
la mémoire transforme tout, même l'histoire d'un premier grand amour.
Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et
évoquent la mémoire du père d'Elio, décédé depuis. Appelle-moi par ton nom est un roman d'amour
singulier tout autant qu'une réflexion sur la mémoire et l'oubli. La langue à la fois précise et sensuelle
d'André Aciman parvient à évoquer la tyrannie des corps - mais aussi la part de brutalité qui se niche
dans tout éveil au sentiment amoureux - avec une élégance rare.
BOISSARD Janine. – La Maison des enfants. – Editions retrouvées, 2016. R/BOI
Margaux a quarante ans. Après la mort accidentelle de son compagnon, elle a
quitté son hôpital en Bourgogne et s'occupe de l'enfance maltraitée entre les
quatre murs protecteurs d'un ministère. Une mission lui est confiée : enquêter
sur La Maison des enfants, un établissement à Auxerre qui recueille des petits
blessés de la vie et de la société. Dans cette maison il y a France, une voix de
rossignol et un corps brisé par une mine antipersonnel, l'énigmatique Hugues qui
fait la grève de la faim, le touchant Martin qui refuse de parler depuis que son
frère s'est noyé sous ses yeux et Kenza ... et Cédric. Une dizaine
d'enfants encadrés par des médecins généreux. L'enquête s'annonce pleine d'embûches, de nombreux
ennemis souhaitent la faire interdire prétendant qu'elle abrite de dangereux psychotiques. Margaux
reprend peu à peu goût à la vie. L'heure est venue pour elle de livrer un nouveau combat.
BENNETT Brit. – Le cœur battant de nos mères. – Autrement, 2017. R/BEN
"Tous les grands secrets ont un goût particulier." Nadia a 17 ans et la vie devant elle.
Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors
de quitter la communauté noire et religieuse qui l'a vue grandir. Boursière dans une
grande université, Nadia fréquente l'élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien
amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie.
Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes
gens vont se croiser puis diverger, tendues à l'extrême par le poids du secret. Dans
la lignée d'Elena Ferrante et de Chimamanda Ngozi Adichie, Brit Bennett donne voix à des héros en
quête d'accomplissement et nous offre un roman lumineux, inoubliable.
BOURDIN Françoise. – Mano a mano. – Belfond, 2009. R/BOU
Raphaëlle a trente ans et vit une relation amoureuse sans passion avec Jocelyn, un
homme de vingt ans son aîné. La liberté de la jeune femme le rend fou et, pour la
retenir, il envisage de l'épouser. Mais avant de lui faire sa demande, il tient à la
présenter à son meilleur ami, Virgile. Celui-ci vit en Camargue, où il élève des
chevaux et des taureaux de combat. En arrivant sur les terres écrasées de soleil,
Raphaëlle est éblouie par la beauté des lieux et enchantée par l'accueil que lui
réservent ses hôtes.
Quand apparaît Ruiz, le fils cadet de Virgile, elle est immédiatement séduite par le corps fin et souple
du jeune torero. Son talent et son charme ont fait de lui le plus prometteur des matadors. Son charisme
aimante les foules, sa vie n'est que promesse de réussite et de bonheur. Alors qu'à Séville l'arène
s'embrase et que Ruiz est touché par la grâce, le destin de Raphaëlle et du torero bascule dans un
mouvement de cape superbe et désespéré.
BUSQUETS Blanca. – Un Cœur en silence. – Les Escales, 2015. R/BUS
Berlin, de nos jours. Lors des derniers préparatifs d'un concert en hommage à Karl
T., un chef d'orchestre décédé dix ans auparavant, quatre personnes originaires de
Barcelone se remémorent le passé. Teresa, la virtuose sauvée par la musique ; Anna,
la soliste jalouse ; Maria, la simple gouvernante secrètement éprise du chef
d'orchestre et Mark, le fils de Karl. À travers leurs récits se révèlent peu à peu les
liens qui les unissaient : relations de haine ou d'amour, de filiation ou d'abandon,
mais surtout la passion, parfois destructrice, pour la musique. Quatre destins
marqués par un même musicien et par son violon, un précieux Stainer disparu depuis longtemps.
À qui Karl a-t-il légué son instrument fétiche ? Des années plus tard, ce dernier concert fera éclater la
vérité. Magnifique roman choral construit comme un concerto, entre envolées lyriques et murmures,
Un coeur en silence est une ode à la musique et à son pouvoir.
CAUVIN Patrick. – Rue des bons enfants. – Editions retrouvées, 2015. R/CAU
En cet été 1922, le soleil ruisselle sur Marseille. La ville prospère et joyeuse
accueille l'Exposition coloniale. C'est là que se rencontrent pour la première fois
Pascal, dit Frise-Poulet, et Séraphine. Ils ont huit ans. L'un vit entre sa grand-mère
et son souteneur de père, l'autre est la fille d'un riche industriel. Les deux enfants
grandissent, s'aiment, se détestent se quittent, se retrouvent.
La guerre surgit, brisant l'âge d'or. Collaboration, trafics, résistance,
bombardements. Leurs choix opposés, leurs modes de vie pourraient faire de
Pascal et Séraphine des ennemis. A la fin du conflit, il reste au couple le refuge de toujours, la vieille
rue au centre de la cité meurtrie : la rue des Bons-Enfants.
CAVALIE Roger. – Julien l’insoumis. – De Borée, 2015. R/CAV
A dix-sept ans, Julien Delsol est admis à l'école normale afin de réaliser son rêve :
devenir instituteur. Pourtant, son quotidien va plutôt s'articuler entre colles et
résistance au bizutage. Julien, surnommé le Primitif pour son fort caractère, s'attire
tous les ennuis. Peu concentré sur ses études, le jeune normalien va faire face à un
autre problème de taille : continuer à filer le parfait amour avec la douce Jeanne,
tendre complice depuis l'enfance, ou essayer de construire un futur avec la belle
Agnès, sa nouvelle et troublante camarade ?
CLAUDEL Philipe. – L’Archipel du chien. – Stock, 2018. R/CLA
"Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se
produire. Ce fut déjà et cela dès l'aube une chaleur oppressante, sans brise aucune.
L'air semblait s'être solidifié autour de l'île, dans une transparence compacte et
gélatineuse qui déformait ça et là l'horizon quand il ne l'effaçait pas : l'île flottait au
milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue.
Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si
soudain elles redevenaient liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées
d'une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits. On ne pouvait y jouir d'aucune
fraîcheur. Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu
se dire qu'on l'avait rêvée, ou qu'elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs
vêtements ou de leurs intérieurs.
Mais d'heure en heure l'odeur s'affirma. Elle s'installa d'une façon discrète, pour tout dire
clandestine".
COSTIN Bogdan. – Un Plan mortel. – Autrement, 2018. R/COS
Tout se vend. Même la mort. Notre héros l'a bien compris. Publicitaire à Bucarest, il
abandonne toute morale pour s'enrichir. Son filon ? Faire sponsoriser la mort des
gens par des marques célèbres, et empocher le pactole. Mais il veut toujours plus et
sa folie va le conduire jusqu'au marché hollywoodien...
DE LUCA Erri. – Une tête de nuage. – Gallimard, 2018. R/DEL
Une femme, Miriàm. Un homme, Iosèf. Un jeune couple d'amoureux. Ils se sont
rencontrés en Galilée, au nord d'Israël, et vont se marier à Nazareth. Quand Miriàm
annonce à son fiancé qu'elle attend un enfant dont il n'est pas le père, Iosèf ne la
dénonce pas aux autorités, comme la loi le prescrit. Il croit en sa parole. Il croit qu'elle
est enceinte d'une annonce, il croit à une vérité invraisemblable.
"C'est l'hiver en Galilée, mais entre eux deux, c'est le solstice d'été, le jour de la lumière
la plus longue" . Avec Une tête de nuage, Erri De Luca poursuit sa relecture de la
Nativité, abordée précédemment dans Au nom de la mère. Structuré en trois actes, le texte assume
une forme dramatique parcourue par des dialogues intenses, non dépourvus d'ironie. Derrière la figure
du Messie, Erri De Luca brosse le portrait intime de Marie et Joseph, ici présentés dans leur simple
humanité : deux jeunes parents qui s'apprêtent à élever leur enfant, Jésus, dans mille difficultés.
Un homme et une femme, liés par un sentiment qui dépasse les faits et s'inscrit dans les mots. "En
amour, croire n'est pas céder, mais renforcer, ajouter quelques poignées de confiance ardente".
DESBIOLLES Maryline. – Rupture. – Flammarion, 2018. R/DES
"II venait d'une ville noire, pas autant que cette nuit de désastre mais bien sombre
tout de même, il venait d'une ville noire, les pêchers, il avait trouvé ça très beau."
Embauché sur le chantier du barrage de Malpasset, près de Fréjus - qui va "changer
la vie des gens", s'enthousiasme son ami René -, François quitte Ugine, la ville-usine,
et son enfance silencieuse. Il découvre avec émerveillement la vallée rose, les bains
de mer, la photo, les conversations politiques des camarades ouvriers.
Et il tombe amoureux de Louise Cassagne, la fille d'un producteur de pêches. "Pas
une fille pour toi", lui dit-on. Pourtant c'est elle qui lui donne le monde, et François croit en ce cadeau
autant qu'en la solidité du barrage.
CHIARA Piero. – Le 28 octobre. – La fosse aux ours, 2017. R/CHI
Le 28 octobre 1932, à Luino, au bord du lac Majeur, on célèbre le dixième anniversaire
de la Marche sur Rome de Mussolini. Peppino Ballinari, jeune homme insouciant et
dilettante, a bien d'autres préoccupations... Ce court roman, véritable éducation
sentimentale, est une merveille de concision et de drôlerie.
DICKER Joël. – La disparition de Stephanie Mailer. – Editions le Fallois, 2018.
R/DIC
30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l'Etat
de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers : le maire de la ville et sa
famille sont assassinés chez eux, ainsi qu'une passante, témoin des meurtres.
L'enquête, confiée à la police d'Etat, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse
Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le
meurtrier, solides preuves à l'appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur
hiérarchie et même une décoration. Mais vingt ans plus tard, au début de l'été 2014, une journaliste
du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu'il s'est trompé de coupable à l'époque. Avant de
disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses. Qu'est-il arrivé à Stephanie Mailer ? Qu'a-t-
elle découvert ? Et surtout : que s'est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea ?
DUPEREY Anny. – Le poil et la plume. – Editions retrouvées, 2016. R/DUP
On sait qu'Anny Duperey aime les chats, mais depuis qu'elle élève des poules
comme sa grand-mère le faisait, elle aime aussi ces aimables animaux qui, depuis des
millénaires nous offrent leurs oeufs et leur chair. Elle les considère comme ce qu'elle
appelle des « personnes animales » qui méritent reconnaissance, attention et
respect. L'ignorance étant la source de tous les mépris – pas seulement en ce qui
concerne les bêtes – elle a appris à tout connaître d'elles.
Son livre peut servir de manuel d'élevage, mais il va bien au-delà. Histoires vécues,
souvent drôles, mais aussi dramatiques, observations, souvenirs, réflexions, Le Poil et la plume
enchante. Tout est vivant, tout sonne juste. D'un sujet qui peut paraître mineur, Anny Duperey a su
en faire un livre d'amour et de sagesse, sensible sans sensiblerie, amusant et troublant, humble et
profond, toujours généreux.
ERDRICH Louise. – La Rose. – Albin Michel, 2018. R/ERD
Dakota du Nord, 1999. Un vent glacial souffle sur la plaine et le ciel, d'un gris acier,
recouvre les champs nus d'un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le
passage des saisons, et c'est la chasse au cerf qui annonce l'entrée dans l'automne.
Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, est impatient d'honorer la tradition. Sûr de son
coup, il vise et tire. Et tandis que l'animal continue de courir sous ses yeux, un enfant
s'effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans. Ainsi
débute le nouveau roman de Louise Erdrich, couronné par le National Book Critics
Circle Award, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La Malédiction des colombes et
Dans le silence du vent. L'auteur continue d'y explorer le poids du passé, de l'héritage culturel, et la
notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d'observer une ancienne coutume en
vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil.
Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples
conséquences.
FAST Howard. – La dernière frontière. – Gallmeister, 2018. R/FAS
1878. Chassés des Grandes Plaines et parqués dans un territoire aride de
l'Oklahoma, les Cheyennes assistent, impuissants, à l'extinction programmée de leur
peuple. Jusqu'à ce que trois cents d'entre eux, hommes, femmes, enfants, décident
de s'enfuir pour retrouver leur terre des Black Hills. A leur poursuite, soldats et civils
arpentent un pays déjà traversé par les chemins de fer et les lignes télégraphiques.
Ils tentent à tout prix d'empêcher cet exode, ultime sursaut d'une nation prête à
tout pour retrouver liberté et dignité. L'un des plus grands livres consacrés à la
question indienne, adapté à l'écran par John Ford.
FOENKINOS David. – Vers la beauté. – Gallimard, 2018. R/FOE
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il
décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne
ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu'il vient
d'éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la
beauté. Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin, celui d'une
jeune femme, Camille, hantée par un drame.
FRANCESCHI Patrice. – Dernières nouvelles du futur. – Grasset, 2018. R/FRA
Quelles nouvelles attendre du futur ? L'avenir sera-t-il à la hauteur de nos espoirs ?
Et si les progrès rêvés d'aujourd'hui devenaient les cauchemars bien réels de demain
? A l'heure du transhumanisme, de la guerre mondialisée, de la société de
surveillance généralisée, des crimes de masse et de la production industrielle de
l'insignifiance, la seule question valant pour les consciences éveillées ne serait-elle
pas : que va devenir l'homme, dépouillé de la maîtrise de son destin ? Dans le sillage
d'Orwell et de Huxley, Patrice Franceschi dessine pour nous, en quatorze fables
pleines d'imagination et de tendresse, le portrait-robot d'une humanité qui a perdu la raison mais où
l'espoir demeure à défaut d'illusions.
REDEL Victoria. – Nous avant tout le reste. – Flammarion, 2018. R/RED
Sur cette photo, ce sont elles avant tout le reste. Elles ? Cinq amies d'enfance
réunies pour quelques jours dans la maison d'Anna en plein Massachusetts. Tout le
reste ? C'est ce qu'elles ont traversé, chacune, parfois ensemble, des quatre cents
coups de l'adolescence jusqu'aux femmes qu'elles sont devenues, c'est-à-dire la vie
et son cortège de mariages, séparations, enfants, drames et joies. Aujourd'hui le
temps a passé et Anna, la forte tête du groupe, est malade.
Mais pour l'heure, il y a encore cette amitié qui a survécu à tout et qui est, elle, plus
vivante que jamais. Avec ce roman dont la forme éclatée en fragments fait écho au "puzzle de la
mémoire" que nous portons en chacun de nous, Victoria Redel signe une très belle ode à l'amitié à
travers cinq portraits de femmes plus vraies que nature et réveille les questionnements qui nous
traversent à toutes les étapes de la vie.
FUKS Julian. – Ni partir ni rester. – Bernard Grasset, 2018. R/FUK
Sebastián est un jeune écrivain brésilien, d'origine argentine, dont le grand-frère a
été adopté par ses parents avant leur départ pour le Brésil. Suite au coup d'état de
1976 ces derniers se sont engagés dans la résistance et lorsqu'on les prévient de
leur arrestation est imminente, ils doivent quitter Buenos Aires de toute urgence.
Avec le bébé que leur a confié une sage-femme, ils traversent donc la frontière
uruguayenne avant de s'envoler pour São Paulo. C'est là que le couple dissident, à
présent exilé, donnera naissance à Sebastián et à sa soeur. Le jeune auteur a besoin
d'écrire sur son frère pour essayer de comprendre : comprendre les silences gênés lors de discussions
sur l'adoption, comprendre le mutisme de ce frère distant, son rapport problématique à la nourriture
et son habitude de s'isoler dans sa chambre. Il essaie de trouver dans le langage et la littérature des
réponses à ses questions intimes mais aussi aux énigmes qui dépassent sa seule famille. Parti à Buenos
Aires afin d'écrire le livre, Sebastián s'intéresse aux Grands-Mères de la place de Mai, une organisation
rassemblant des femmes dont les petits-enfants ont été kidnappés par le régime militaire. On ne sait
presque rien de la famille biologique du grand frère adopté, se pourrait-il qu'il fasse partie de ces
enfants volés ? De vol, il en est d'ailleurs question tout au long du texte, l'auteur se demande sans
cesse si ce n'est pas la vie de son frère qu'il est en train de confisquer avec ce projet littéraire.
Il décide de s'affranchir des codes de la narration autobiographique en intégrant au livre la réaction de
ses parents, puis le moment où il frappe à la porte de la chambre de son frère pour lui remettre en
main propre un exemplaire du manuscrit... Couronné par les plus grands prix littéraires brésilien et
portugais, Ni partir ni rester est un ouvrage remarquable sur la recherche d'une vérité incertaine.
Avec une langue tourmentée et poétique, Julián Fuks réussit à sublimer des sujets aussi douloureux
que l'exil et l'adoption, à bâtir un texte intime sur la résistance - politique, familiale, culturelle,
mémorielle.
HAMILTON Omar Robert. – La ville gagne toujours. – Gallimard ; Du monde
entier, 2018. R/HAM
2011 au Caire. Des cris et des plaintes s'élèvent dans les rues. Des cailloux, des
grenades et des slogans pleuvent sur l'armée. Des femmes sont violentées. Les
hôpitaux débordent, tout comme les morgues. Le peuple égyptien se dresse
contre le régime de Moubarak. Khalil, Mariam, Hafez et les autres organisent la
résistance. Khalil a quitté les Etats-Unis pour venir se battre auprès des siens.
Mariam soigne les blessés, ravitaille les infirmeries, aide à faire libérer les
opposants qui ont été arrêtés. Hafez documente les combats et poste ses photos sur les réseaux
sociaux. Ensemble, ils animent le collectif Chaos, une arme de communication multi-supports qui leur
permet de diffuser informations, émissions, vidéos et appels à manifestation. Chaque fois qu'ils
descendent dans la rue, ils sont portés par le même espoir d'un avenir meilleur dans un monde plus
juste. La révolution est en marche, qui changera pour toujours le sens de leurs vies.
Le sentiment d'urgence, la bravoure et l'intensité qui traversent de part en part La ville gagne toujours
en font un premier roman remarquable. Aussi poétique qu'engagé, l'hymne à la liberté d'Omar Robert
Hamilton se fait l'écho d'une révolution - qui a tant promis et tant compté - et celui de toute une
génération.
HUNTER Megan. – La fin d’où nous partons. – Gallimard ; Du monde entier, 2018.
R/HUN
Une femme s'apprête à accoucher au moment où Londres est menacée par une
inquiétante et mystérieuse montée des eaux. Elle et R, son mari, doivent fuir avec
leur nouveau-né, qu'ils ont baptisé Z. R et la narratrice sont rapidement séparés.
Cette dernière prend la mer avec Z et O, une autre femme poursuivant seule son
chemin avec son tout jeune enfant. A l'abri sur une île, elles attendent. Que
l'inondation et les incendies cessent, que leurs compagnons réapparaissent, que leur
vie retrouve son ancien cours. Pendant ce temps, les premières dents de Z percent dans sa bouche
espiègle et le lien de plus en plus profond qui le relie à sa mère devient très vite, parmi la confusion et
l'incertitude environnantes, le havre le plus sûr. Megan Hunter excelle dans l'expression des
sensations, des émotions et des angoisses liées à la découverte de la maternité. Au-delà de cette
sphère intime, elle fait également écho aux questionnements actuels sur l'écologie, les migrations de
populations et l'effondrement de notre civilisation.
LUTHAUD Anne. – Calypso. – Buchet . Chastel, 2017. R/LUT
Dans l'Odyssée d'Homère, la nymphe Calypso disparaît du récit avec le départ
d'Ulysse, qu'elle a échoué à retenir. C'est à cet instant précis que s'ouvre le roman
d'Anne Luthaud : Calypso quitte sa maison, son village, sa vie – à quoi bon rester
puisqu'Ulysse est parti ? Commence alors l'errance de celle qui refuse désormais les
attaches, les lieux qui rassurent et enferment à la fois. Elle marche, se laisse envahir
par les images, se souvient aussi de sa vie avec Ulysse.
Les images de Calypso sont le contrepoint de celles de l'autre personnage central, Simon. Le jeune
homme, lui, vit entouré d'écrans, à peine sort-il de sa chambre pour s'aventurer dans un Paris bien
terne en comparaison des possibles démultipliés que lui offre son univers numérique. Il y rencontre
des figures virtuelles, d'autres bien réelles, il suit, traque les gens, les mouvements de la vie. Les
trajectoires de Calypso et de Simon finissent par se confondre, les images de l'une, bien réelles, se
retrouvant dans les écrans de l'autre. Les deux figures se croisent alors, sans le savoir, au cours de
leurs odyssées respectives. Jusqu'à s'effleurer en vrai, qui sait ? Anne Luthaud nous livre une belle fable
sur notre monde enseveli sous les images, celles que l'on récolte, que l'on recherche, et celles que l'on
subit aussi à chaque seconde.
LÜSCHER Jonas. – Monsieur Kraft ou la théorie du pire. – autrement, 2017. R/LUS
"Kraft contemple la Silicon Valley, cette vallée mystique, lieux de culte étranges où
naissent les créatures digitales". Richard Kraft, professeur de rhétorique allemand,
malheureux en mariage et financièrement aux abois, est invité à participer à un
concours de philosophie organisé dans la Silicon Valley. Sujet : prouver que tout va
pour le mieux dans le meilleur des mondes, grâce à la technologie.
Kraft hésite, mais le prix est doté d'un million de dollars... Le voici donc qui s'envole
pour le pays des start-up, des apps et des millionnaires excentriques. Plus qu'un
nouveau monde, c'est une révolution intérieure qui l'attend. Après Le Printemps des barbares, ce
nouveau roman aussi drôle que grinçant confirme le talent de Jonas Lüscher.
JAMES EL. – Cinquante nuances de Grey. – JC Lattès, 2013. R/JAM
Anastasia Steele, étudiante en littérature, a accepté la proposition de son amie
journaliste de prendre sa place pour interviewer Christian Grey, un jeune et
richissime chef d'entreprise de Seattle. Dès le premier regard, elle est à la fois
séduite et intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente
de l'oublier, jusqu'à ce qu'il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps
et lui propose un rendez-vous. Ana est follement attirée par cet homme. Lorsqu'ils
entament une liaison passionnée, elle découvre son pouvoir érotique, ainsi que la
part obscure qu'il tient à dissimuler...
MARSE Juan. – Cette putain si distinguée. – Christian Bourgeois éditeur, 2018.
R/MAR
1949. Une prostituée est retrouvée morte dans la cabine du projectionniste d'un
cinéma de quartier populaire de Barcelone. L'assassin, le projectionniste lui-même,
est arrêté et condamné. Son procès est marqué par une particularité : s'il reconnaît
avoir tué la jeune femme, et la façon dont il l'a fait – strangulation avec des
morceaux de pellicule –, il est en revanche incapable d'expliquer pourquoi il l'a fait,
chose d'autant plus intrigante que, sans qu'elle fût sa maîtresse, il éprouvait de
l'amour pour elle. Cette particularité lui vaut, durant son internement, un
traitement " médical " particulièrement agressif, digne des médecins nazis, auquel ne manque que la
lobotomie. 1982. Un écrivain, qui ressemble comme un frère à Marsé, qui a écrit des romans qui sont
ceux de Marsé, mais qui ne s'appelle pas Marsé, est engagé par un producteur de cinéma pour écrire
le préscénario d'un film tiré du fait divers ci-dessus évoqué. Il aura comme principal informateur
l'assassin lui-même, libéré après avoir accompli sa condamnation. Le roman est donc le récit des
rencontres quasi quotidiennes que le narrateur-protagoniste a chez lui avec l'assassin libéré. Au cours
de ces entretiens, souvent interrompus par les interventions intempestives – très drôles – de la femme
de ménage cinéphile de l'écrivain, celui-ci essaiera de démêler l'écheveau bien embrouillé de la
mémoire de son informateur, et dont on ne sait trop si elle est vraiment oublieuse ou si c'est lui qui se
livre à une manipulation de ses souvenirs. On retrouve dans ce livre tous les thèmes principaux de
l'univers de Marsé, ici concentrés autour du cinéma, dont il est un fin connaisseur. On y trouve aussi le
petit monde de la Barcelone populaire des années 1940, période la plus noire du franquisme
triomphant et vindicatif. Ces années sont celles où se déroulent certains des grands romans de l'auteur,
qui n'hésite pas ici à évoquer littéralement quelques épisodes et quelques personnages desdits
romans, créant par là chez le lecteur une illusion très séduisante.
MICHELET Claude. – Il était une fois dans la vallée. - Editions retrouvées, 2015.
R/MIC
On redécouvre avec bonheur les thèmes majeurs de l'oeuvre de Claude Michelet :
le souvenir lumineux de son enfance dans la campagne corrézienne, son respect
profond du travail des hommes et son admiration devant leur courage, leurs
touchantes faiblesses et leur noblesse ordinaire... Onze nouvelles émouvantes et
tendres, témoignage de l'histoire de France.
MICHELET Claude. – La grande muraille. - Editions retrouvées, 2016. R/MIC
Ce n’est qu’un champ de pierres, que l’oncle Malpeyre lègue à son neveu Firmin,
pour lui apprendre à vivre. Personne n’a jamais pu cultiver ce coin de causse du
Quercy, où quelques chênes rabougris et des genévriers végètent entre les
cailloux et les grandes dalles de calcaire blanc. Le jeune homme décide de
relever le défi qui lui est lancé : sous les pierres, il y a forcément de la terre, et
Firmin commence à dépierrer. Ce travail insensé occupera toute sa vie. Car,
après avoir fait resurgir la terre et planté de la vigne et des arbres fruitiers,
Firmin, revenu de la guerre, entreprendra d’utiliser les pierres de son champ à
la construction d’une grande muraille qui ceindra son domaine. Non plus pour l’utilité, mais pour la
beauté de la chose. C’est la plus simple histoire du monde. Contée avec des mots qui portent l’odeur
du causse en été, c’est aussi l’une des plus belles.
MEACHAM Leila. – Les Virevoltants. – Charleston, 2015. R/MEA
1979. Catherine Ann est encore une petite fille lorsqu'elle perd ses parents dans un
accident de voiture en Californie. Au Texas, chez sa grand-mère Emma, elle fait la
connaissance de deux garçons, John et Trey, également orphelins, qui décident de
la protéger. Ils formeront un trio remarquable, elle la plus belle fille de la région,
eux des champions de football américain adulés par leur petite ville du Texas.
En grandissant, ils nourrissent le projet de partir tous les trois à l'université. Mais, à
la veille d'un match, une mauvaise blague vire à la tragédie. Le trio va se déchirer et
les trois inséparables devront apprendre à vivre chacun de son côté. Le passé est-il éteint pour toujours
? Une histoire d'amitié et de triangle amoureux pleine de suspense et de rebondissements.
PAASILINNA Arto. – Un éléphant, ça danse énormément. – Denoël, 2018.
R/PAA
Emilia est un prodige des arts forains. Grâce à des années de cirque, la belle
éléphante de trois ou quatre tonnes maîtrise mille acrobaties, et danse la
troïka et le gopak à la perfection. Son spectacle ravit désormais les passants
dans les gares, ainsi que les passagers du Transsibérien. Mais lorsque les lois
se durcissent en matière de spectacle animalier, Emilia, en sa qualité
d'éléphante, se retrouve brutalement au chômage...
Lucia, sa dompteuse, ne peut se résoudre à abandonner son acolyte
pachydermique, et c'est ainsi que démarre leur improbable périple, de ferme
en ferme dans les forêts de Finlande, jusqu'à un cargo en partance pour l'Afrique. Petit à petit, les
personnages les plus farfelus se pressent autour de l'adorable bête, chacun portant secours à ce
pachyderme rempli de tendresse qui partout où elle passe sème l'enchantement et la zizanie.
Entre deux amourettes, Lucia et Emilia s'embarquent dans des dizaines de mésaventures plus insolites
les unes que les autres...
OGAWA Yôko. – Instantanés d’Ambre. – Actes sud, 2018. R/OGA
Une mère demande à ses enfants d'oublier leur prénom. Ils doivent, dit-elle, ne plus
jamais le prononcer ni même y penser, mais en choisir un autre afin d'échapper au
danger qui menace leur vie. Dans une villa ayant appartenu à leur père, au milieu d'un
vaste jardin cerné de hauts murs, les trois enfants vont passer un temps infini,
enfermés, coupés du monde mais heureux. Leurs nouveaux prénoms sont issus d'une
encyclopédie des sciences : des noms de pierres choisis au hasard - prénoms sous le
signe desquels ils reconstruisent leur identité. Arbres immenses, ruisseau ténu et
chants d'oiseaux : les saisons passent, les vêtements cousus par leur mère sont trop
petits, les ailes de coton et de laine qu'elle a fixées dans leur dos ne les gênent pas. Opale, Ambre et
Agate grandissent en harmonie mais la dissonance vient de l'extérieur, un colporteur entre dans le
jardin.
MUZZOPAPA Francesco. – Une position inconfortable. – autrement, 2017.
R/MUZ
Fabio rêve de devenir le nouveau Fellini. En attendant, il faut bien manger, alors
pourquoi ne pas écrire des scénarios coquins ? Résultat : Vingt mille queues sous
les mers ou Quand Harry ramone Sally rencontrent un succès sans pareil. Et le voici
primé à Cannes... mais dans la section X. Cette reconnaissance inespérée risque de
faire voler sa réputation en éclats... Une comédie à l'italienne déjantée, menée
tambour battant par le fils spirituel de Woody Allen et Roberto Benigni.
PAGES Yves. – Encore heureux. – Editions de l’Olivier, 2018. R/PAG
Bruno Lescot est en cavale. Sa jeunesse, il l'a passée à collectionner les délits,
jusqu'à son dernier exploit, ce faux braquage qui a coûté la vie à un policier.
Aujourd'hui, coupable tout désigné aux yeux des juges, il préfère disparaître. C'est
donc sans lui que se déroule son procès, et que s'enchaînent les expertises et les
témoignages de ceux qui l'ont côtoyé. Le portrait qui se dessine alors est celui d'un
homme de sac et de corde, aux fidélités multiples, prêt à toutes les aventures,
pourvu qu'elles défient l'ordre et ses gardiens dont il aime à se moquer.
Car Lescot est un ironiste d'un genre particulier, plaçant si haut la liberté qu'il est prêt à la perdre pour
un mot d'esprit retors.
PANCOL Katherine. – Vu de l’extérieur. – Editions retrouvées, 2016. R/PAN
Vue de l'extérieur, Doudou est une femme comblée : un mari aimant, deux enfants
à la peau douce et un joli pavillon. Pourtant, cette petite vie parfaite l'étouffe. Un
flash radiophonique sur Christian, son premier grand amour, la décide à partir
vers l'aventure et la liberté. Et la voici qui s'embarque dans une folle escapade avec
Guillaume, un jeune motard rencontré en vacances…
ROSNAY Tatiana (de). – Sentinelle de la pluie. – Éditions Héloïse d’Ormesson,
2018. R/ROS
Rien n'empêchera les Malegarde de se retrouver à Paris pour fêter les soixante-dix
ans du père, arboriste à la réputation mondiale, pas même les pluies diluviennes
qui s'abattent sur la Ville Lumière. La crue redoutée de la Seine est pourtant loin
d'être la seule menace qui pèse sur la famille. Comment se protéger lorsque toutes
les digues cèdent et que l'on est submergé ? Face au péril, parents et enfants
devront s'avouer ce qu'ils s'étaient toujours caché.
Tandis qu'en miroir du fleuve les sentiments débordent, le drame monte en crescendo, démultipliant
l'intensité des révélations.
RUFIN Jean-Christophe. – Le Suspendu de Conakry. – Flammarion, 2018. R/RUF
Comment cet Aurel Timescu peut-il être Consul de France ? Avec son accent roumain,
sa dégaine des années trente et son passé de pianiste de bar, il n'a pourtant rien à
faire au Quai d'Orsay. Il végète d'ailleurs dans des postes subalternes. Cette fois, il est
en Guinée, lui qui ne supporte pas la chaleur. Il prend son mal en patience, transpire,
boit du tokay et compose des opéras… Quand, tout à coup, survient la seule chose au
monde qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué.
Suspendu, ce plaisancier blanc ? A quoi ? Au mât de son voilier, d'accord. Mais avant ? Suspendu à des
événements mystérieux. A une preuve d'amour qui n'arrive pas. A un rêve héroïque venu de très loin…
En tout cas, il est mort. Son assassinat resterait impuni si Aurel n'avait pas trouvé là l'occasion de livrer
enfin son grand combat. Contre l'injustice. Avec tout son talent d'écrivain (Rouge Brésil, prix Goncourt
2001, Le Collier rouge, Immortelle randonnée…) et son expérience de diplomate (comme ambassadeur
de France au Sénégal), Jean-Christophe Rufin donne vie à Aurel et nous le présente dans une première
histoire.
Ne nous y trompons pas : suivre cet anti-héros au charme désuet est un plaisir de lecture mais aussi un
moyen de découvrir les secrets les mieux gardés de la vie internationale.
RYAN Cornelius. – Le Jour le plus long. – Editions retrouvées, 2013. R/RYA
Le 6 Juin 1944 eut lieu la plus formidable opération militaire de tous les temps. À
partir des plages de Normandie, l'opération " Overlord " - le plan de libération de
la France par les Alliés - assenait à l'Allemagne nazie un coup dont elle ne se
relèverait pas. Avec une remarquable minutie, Cornelius Ryan fait le récit haletant
du débarquement et de sa préparation. De l'état-major de Rommel au QG de la 7e
armée, d'Omaha-Beach à Sainte-Mère-Église, l'auteur nous emporte avec passion
dans le tourbillon des événements.
SANDREL Julien. – La chambre des merveilles. – Calmann Levy, 2018. R/SAN
Inattendu, bouleversant et drôle, le pari un peu fou d'une mère qui tente de sortir
son fils du coma en réalisant chacun de ses rêves. Louis a 12 ans. Ce matin, alors
qu'il veut confier à sa mère, Thelma, qu'il est amoureux pour la première fois, il voit
bien qu'elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu,
avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet.
Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s'il n'y a pas d'amélioration, il
faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l'hôpital, désespérée,
Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. A l'intérieur, il a dressé la liste
de toutes ses "merveilles", c'est-à-dire les expériences qu'il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma
prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place.
Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l'aidera à revenir. Et si
dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n'est pas
si facile de vivre les rêves d'un ado, quand on a presque quarante ans...
SHIMAZAKI Aki. – Fuki – no – tô. – Actes sud, 2017. R/SHI 4
Atsuko est heureuse dans la petite ferme biologique dont elle a longtemps rêvé. Ses
affaires vont bien, il lui faudra bientôt embaucher de l'aide. Quand son mari a accepté
de quitter la ville pour partager avec sa famille cette vie à la campagne qui ne lui
ressemble pas, elle a su reconnaître les sacrifices qu'il lui en coûtait. Mais une amie
qui resurgit du passé la confronte elle aussi à des choix : Atsuko va devoir
débroussailler son existence et ses désirs, aussi emmêlés qu'un bosquet de bambous
non entretenu.
SOUMY Jean-Guy. – La tempête. – Editions retrouvées, 2015. R/SOU
Une tempête. La grande tempête du 27 décembre 1999 sur le plateau de
Millevaches. Grace, jeune avocate d’affaires new-yorkaise, et son mari
Christopher traversent en voiture des forêts ravagées. Leur véhicule bascule dans
un ravin. Christopher est blessé, Grace part chercher du secours. Elle arrive à une
vieille ferme fortifiée où elle fait la connaissance de Thomas, le maître des lieux.
Rencontre prédestinée ?
SOURGNES Richard. – La route du Sud. – ETT / Dépendances, 2018. R/SOU
Après l'accident qui a coûté la vie à sa femme Léa, alors qu'il conduisait, Daniel
quitte Metz, sans projet, pouce levé à une bretelle d'autoroute. Les souvenirs
l'assaillent au cours de son périple : sa rencontre avec Léa, l'amour fou à Marseille,
le dépassement risqué, l'hostilité de Zoé, amie de Léa, l'étrange comportement du
cousin Lucien. Il rejoint finalement Bages dans l'Aude où réside sa mère et retrouve
aussi son père qui affectionne les parties de pêche. Cependant une menace de plus
en plus précise plane sur lui. " La route du Sud " raconte le parcours intranquille
d'un personnage traumatisé fuyant son passé avant de devoir l'affronter.
TALLENT Gabriel. – My absolute darling. – Gallmeister, 2018. R/TAL
A quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec
un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et
les îlots rocheux qu'elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur
s'ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant
: Turtle a grandi seule, sous la coupe d'un père charismatique et abusif.
Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer
sa carapace. Jusqu'au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu'elle
intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d'échapper à son
père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie. My Absolute
Darling a été le livre phénomène de l'année 2017 aux Etats-Unis.
TAMAIN Louis. – Médecin de campagne. – De Borée, 2008. R/TAM
Louis, le nouveau docteur du village, ne s'attendait pas à cette vie : les querelles des
ménages, l'hygiène douteuse de ses patients, leurs confidences impudiques... Il a
vraiment épousé sa vocation pour le meilleur et pour le pire.
TAN Amy. – Belles de Shangai. – Charleston, 2016. R/TAN
« Émouvant et très courageux... Amy Tan nous décrit d'une façon inédite la Chine,
les femmes sino-américaines, leurs familles et le mystérieux lien existant entre
mère et fille. » Alice Walker, auteur de La Couleur pourpre Début du XXe siècle à
Shanghai. Violet Minturn est la fille d'une Américaine qui tient un club huppé, la
Maison de Lulu Mimi, lieu de rencontres de riches Occidentaux et Asiatiques.
Mais derrière les riches tentures, c'est aussi la maison de courtisanes la plus
distinguée de Shanghai. C'est dans cet univers que grandit Violet, petite fille au
caractère bien affirmé. Lorsqu'elle découvre que son père n'est pas mort comme elle le croyait, et que
celui-ci est d'origine chinoise, c'est un choc. Alors que la situation politique du pays devient de plus en
plus instable, sa mère tente de partir avec elle pour San Francisco, mais est piégée par un ancien amant.
Violet, 14 ans, est vendue comme courtisane vierge à une maison close, et Lulu reçoit bien la
confirmation - fausse - de la mort de sa fille... Entre la perspicacité et l'humour sarcastique d'Amy Tan,
Belles de Shanghai traite de la relation profonde existant entre mères et filles. L'histoire d'un
traumatisme hérité, de désirs et de tromperies, mais avant tout du pouvoir et de la persévérance de
l'amour.
TEULE Jean. – Entrez dans la danse. – Julliard, 2018. R/TEU
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement Et s'est répandue dans Strasbourg
De telle sorte que, dans leur folie, Beaucoup se mirent à danser Et ne cessèrent
jour et nuit, pendant deux mois Sans interruption, Jusqu'à tomber inconscients.
Beaucoup sont morts. Chronique alsacienne, 1519.
VALOGNES Aurélie. – Au petit bonheur la chance !. –
Mazarine, 2018. R/VAL
1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère. Pour
l'été. Pour toujours. Il n'a pas prévu ça. Elle non plus. Mémé Lucette n'est pas
commode, mais dissimule un coeur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un
tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible,
rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot. Chacun à une étape
différente sur le chemin de la vie - elle a tout vu, il s'étonne de tout -, Lucette et
Jean vont s'apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon.
Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples
qui font le sel de la vie. Un duo improbable et attachant pour une cure de bonne humeur garantie !
WESTÖ Kjell. – Nos souvenirs sont des fragments de rêves. – Autrement, 2018.
R/WES
Helsinki, années 1970. Stella, Alex et leurs amis sont remplis d'ambitions et de
hautes espérances. Dans la fougue de l'adolescence, ils font les quatre cent coups.
Mais une passion dévorante vient troubler leur insouciance, et arrive le temps de
l'âge adulte et des compromis. Mais oublie-t-on jamais son amour de jeunesse ?