stratÉgie d'intervention du dÉpartement de santÉ

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Santé et Environnement STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE EN URGENCE À SAINTE-FOY HV 553 B932 1988 ÊKMWf INSPQ - Montréal son 3 5567 00007 5199 Département de santé communautaire du Centre Hospitalier de l'Université Laval

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Page 1: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Santé et Environnement

STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT

DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE EN URGENCE À SAINTE-FOY

HV 553 B932 1988 ÊKMWf

INSPQ - Montréal

son 3 5567 00007 5199

Département de santé communautaire du Centre Hospitalier de l'Université Laval

Page 2: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

«TITIIT NATIONAL DE SANït PUBLIQUE BU QUÉBEC CbN..u.-fcUv\l-"nLViAltûN

STRATÉGIE D'INTERVENTION DP DÉPARTEMEHT DE SANTÉ COMMONAUTAIR£

EN DRGENCE COMMDNAUTAIRE A SAINTE-FOY

ïtapport d'étape du projet d'intégration d'un volet santé publique

au plan de mesures d'urgence de la Ville de Sainte-Foy

Par

Raynald Bujold Pierre Lajoie Renaud Leroux

Service Santé et Environnement Département de santé communautaire

Centre Hospitalier de l'Univeriité Laval

P Février 1988

Page 3: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

STRATEGIE D'INTERVENTION DU DSC EN URGENCE COMMUNAUTAIRE

TABLEAU RECAPULATIF

RÔLE DU DSC:

Mesurer l'impact réel ou potentiel d'un sinistre sur la santé de la population

exposée ou à risque de l'être et contribuer à la mise en oeuvre d'un plan

d'intervention d'urgence approprié pour minimiser cet impact.

DOSSIERS PRIORITAIRES:

Priorité no 1: urgence chimique sur le territoire de Ste-Foy

échéancier: modèle expérimental à l'essai d'ici 2 - 6 mois

Priorité no 2: urgence en maladies infectieuses et toxi-infectieuses sur le

territoire du CHUL

échéancier: modèle expérimental fonctionnel d'ici 6 mois - 1 an

OBJECTIFS GÉNÉRAUX: OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

1) Consolider le rôle du DSC en urgence 1) Importance d'aviser le DSC

communautaire est reconnue et l'avis est

automatique et immédiat

2) Rendre les services du DSC plus accès- 2) Voie à utiliser pour commu-

sibles pour les urgences communautaires niquer avec le DSC connue des

partenaires

3) DSC accessible 24h/jour

7jrs/sem.

4) Réponse rapide et compétente du

DSC (évaluation-plan d'inter­

vention)

ACTIVITÉS PRINCIPALES (priorité no 1 surtout mais en bonne partie valable pour

priorité no 2).

1. Pour consolider le rôle du DSC en santé communautaire dans le cadre du plan

d'urgence de la Ville de Ste-Foy.

Page 4: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

- compléter projet pilote avec la Ville de Ste-Foy (Phase II et Phase III),

et réaliser l'objectif 2.

- confier explicitement un mandat en santé communautaire du DSC-CHUL au

médecin animateur et coordonnateur régional et mieux encadrer cette fonc­

tion (reviser statut et rôle).

- participer aux activités de planification: comité du plan d'urgence du

CHUL et comités régionaux.

décrire rôle du DSC en urgence communautaire au plan d'organisation du

DSC mandat de l'équipe santé et environnement.

- programmer activités de planification des mesures d'urgence comme dossier

permanent de l'équipe santé et environnement.

Pour rendre les services du DSC accessibles en tout temps dans le cadre des

mesures d'urgence de la Ville de Ste-Foy.

se donner un plan de mesures d'urgence

établir un service de garde en disponibilité

se donner un moyen de communication et un processus d'alerte efficace:

ville - DSC.

RESSOURCES

Matérielle: Moyen de communication: télé-avertisseur

Accès aux locaux en dehors des heures ouvrables

Documentation, références

Humaines Ressources actuelles

Direction: directeur du DSC

adjoint administratif

téléphonistes

Equipe santé et environnement: tout le personnel

en particulier: 3 membres formés à Arnprior

Médecins ayant vacations pour planification mesures d'urgence

Autres équipes: cas spéciaux, au besoin

Problème particulier à résoudre: la garde et sa rémunération.

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Page 5: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Politique d'utilisation optimale des ressources actuelles:

1) le dossier est scindé et les responsabilités et le travail sont redistri­

bués dans 1*équipe, et intégrés aux tâches courantes.

2) Le système de garde devient polyvalent (dès que possible).

3) Meilleure intégration à l'équipe du coordonnateur et animateur régional

actuellement à vacations avec mandat précis et un nombre de vacations/se­

maine à travailler sur ce dossier pour le DSC.

111

Page 6: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

INTRODUCTION

Pour peu que l'on reconnaisse aux départements de santé communautaire

(DSC) une mission de protection de la santé publique, on se convainc facilement

qu'ils ont un rôle à jouer en situation d'urgence communautaire ou de sinistre

et qu'ils devraient élaborer leurs propres plans d'urgence intégrés aux plans

d'urgence municipaux. Peu ou pas de DSC cependant n'ont à ce jour développé de

tels plans d'urgence qui soient opérationnels et intégrés. Ceci s'explique en

bonne partie parce que la motivation pour la planification des mesures d'ur­

gence est généralement faible, mais aussi en partie parce que l'actualisation

du rôle des DSC en urgence communautaire n'est pas une tâche nécessairement

facile dans le système québécois actuel de santé publique.

Le document de travail que Serge Lecours, médecin-conseil, a présenté en

juin 1985 au regroupement des DSC de Montréal fait le tour complet de la ques­

tion du rôle du DSC en cas de sinistre, en tenant compte des autres interve­

nants impliqués. Il propose même un modèle de plan d'opération pour la santé

publique en cas de sinistre sur le territoire de Montréal *^\ De la même fa­

çon, en novembre 1986, Joyce Pickering, m.d., du DSC de l'Hôpital Général de

Montréal, dans un rapport intitulé: "The Public Health Response to Nuclear

Accidents"^^* s'adresse au problème du rôle du DSC en situation d'urgence nu­

cléaire, en fait une analyse critique et propose une solution pour la région de

Montréal". Elle constate que malgré "un support verbal sur l'implication du

DSC en planification d'urgence, peu d'actions concrètes ont été prises à Mon­

tréal." Dans la même veine, en mai 1987, Jean-Guy Bonnier, médecin-conseil au

DSC de Verdun, dans un document synthèse intitulé "Piste de réflexion et de

solutions. Mesures d'urgence en santé publique", refait le tour du dossier et

constate que les rapports de S. Lecours et J. Pickering n'ont pas eu de suites

concrètes, et que même si les solutions sont connues, aucune démarche concrète

face aux masures d'urgence en santé publique n'a été entreprise par le MSSS et

les DSC^^^. Passer à l'action semble donc difficile.

Le "projet-pilote d'intégration d'un volet santé publique au plan de me­

sures d'urgence de la Ville de Ste-Foy", gui a pris forme à l'automne 1986 au

Page 7: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

DSC du CHUL et a complété sa première phase en juin dernier, se démarque de

l'approche illustrée par les rapports précédents principalement des deux fa­

çons: à Montréal, la perspective est d'emblée régionale et ici, l'entreprise

est un caractère plus sous-régional, et même local: un DSC, avec une ville de

son territoire; à Montréal, c'est un comité du réseau de santé communautaire ou

un médecin-conseil d'un DSC ou les deux qui analysent la situation et font des

recommandations au regroupement des DSC de Montréal; ici l'action est entre­

prise d'emblée par le DSC avec la municipalité par le biais d'un comité multi-

sectoriel. L'approche du DSC du CHUL visait davantage à apprendre en faisant

que d'apprendre pour faire ensuite. C'était en rétrospective une entreprise

téméraire, comme ouvrir une boîte de Pandore, d'où toutes les mêmes questions

monstres soulevées en particulier par Pickering et par J.G. Bonnier surgirent

rapidement. Mais le DSC s'est en sorte compromis à couvrir, malgré toutes les

limites et contraintes, le volet santé publique du plan de mesures d'urgence de

la Ville de Ste-Foy avec des échéanciers définis à l'avance. Il faut donc

poser d'ici peu des actions concrètes.

L'objectif du présent rapport n'est donc pas de refaire pour Québec les

documents de Lecours, Pickering ou Bonnier. Il s'agit plutôt d'un rapport

d'étape d'un projet inspiré par une politique de "petits pas" du DSC du CHUL

afin de mieux couvrir le volet santé publique du plan de mesures d'urgence de

la Ville de Ste-Foy et en même temps les urgences en santé publique sur son

territoire. Cependant le projet est vu comme un laboratoire pour la création

d'un modèle qui pourrait évoluer vers une approche régionale.

Une première section décrira l'évolution du dossier de la planification

d'urgence à Ste-Foy et dans la région métropolitaine de Québec depuis 1979 jus­

qu'au présent projet inclusivement. Une seconde section discutera du degré

d'engagement futur du DSC sur le terrain des urgences communautaires. Enfin,

une troisième section proposera une stratégie d'interventions du DSC du CHUL à

Ste-Foy et sur son territoire.

Page 8: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

SECTION 1

UN DOSSIER EN EVOLUTION

Le projet d'intégration d'un volet santé publique au plan de mesures

d'urgence de la Ville de Ste-Foy se greffe sur près d'une décennie d'efforts en

planification de mesures d'urgence à Ste-Foy et dans la région immédiate. Il

importe de reconnaître ce contexte.

1.1 Évolution du ^ssier depuis 1979

Transports Canada et son aéroport à Ste-Foy constituent certainement pour

la Ville de Ste-Foy et les hôpitaux environnants un stimulus à se préparer en

cas de désastres aériens avec multiples polytraumatisés. L'écrasement d'un F-

27 en 1979, à l'Àncienne-Lorette, a mis à l'épreuve les plans existants et a

été un facteur déclenchant de l'intensification des activités de planification

d'urgence, tant à Transports Canada, qu'à la Ville de Ste-Foy et au CHUL.

Après 1979, le plan de désastre externe du CHUL fut complètement repensé.

Renaud Leroux, alors médecin au département d'urgence, et aujourd'hui animateur

et coordonnateur régional en planification d'urgence, joua un rôle très actif

dans ce dossier. Il voit, dans le plan développé alors au CHUL l'origine du

modèle qui s'est par la suite régionalisé^***. Un exercice de simulation qui

eut lieu en 1981 permit à Transports Canada, à la Ville de Ste-Foy et au CHUL

d'évaluer leurs plans revisés.

Il faut rappeler le rôle discret mais fort utile du DSC du CHUL dans ce

dossier. Le DSC dégagea en effet un certain nombre de vacations en santé com­

munautaire qui furent mises à la disposition du directeur des services profes­

sionnels. Ceci permit de libérer du temps clinique de certains médecins urgen-

tologues pour fin de planification de mesures d'urgence, procédé encore utilisé

aujourd'hui pour les mêmes fins. Il faut mentionner aussi l'influence de mon­

sieur Roger Flaschner, responsable de la Division des mesures d'urgence au

MSSS. Depuis plusieurs années, il est présent à tous les dossiers, comme ani­

mateur, conseiller, facilitateur, formateur, expert. A son instigation, plu­

sieurs intervenants aux plans d'urgence du réseau des affaires sociales ont

3

Page 9: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

participé à des sessions de formation au Collège de Protection civile, à Arn­

prior (Ontario), dont l'influence se fait également sentir.

L'été 84 marqua la régionalisation du dossier avec la responsabilisation

du CRSSS-03 en mesures d'urgence. Le CRSSS reçut en effet du MAS le mandat

spécifique d'organiser les soins de santé d'urgence lors de la venue des Grands

voiliers et de la visite du Pape. Le Centre de coordination des urgences et le

service Info-Santé, toujours en opération aujourd'hui, virent le jour à cette

occasion. Le CRSSS profita de budgets spéciaux pour s'équiper et équiper des

centres hospitaliers désignés comme responsables, de matériel d'urgence, divers

matériel de radio-communication, d'identification, trousse d'urgence etc. Des

activités intenses de planification et d'organisation prirent place en concer­

tation avec les autorités hospitalières, civiles et policières. Le modèle dé­

veloppé et expérimenté au CHUL et à Ste-Foy après 1979, fut largement adopté

pour la région. Les DSC collaborèrent par le biais d'allocations de vacations

qui permirent à un certain nombre de médecins de s'impliquer en urgences commu­

nautaires dans les différents CH et au CRSSS.

Fort de l'expérience de 1984, et dans la foulée de la décentralisation de

la Division des mesures d'urgence du MAS vers les CRSSS, de la responsabilité

des plans de sinistre des établissements le CRSSS demeura présent dans le dos­

sier. Le CRSSS se donna la mission de planifier les soins de santé d'urgence

dans la région 03" Cette fonction fut rattachée à la direction des services au

réseau. Renaud Leroux, médecin, en assure 1'animation avec le titre de

coordonnateur et animateur régional. Grâce à la collaboration du Département

d'urgence du CHUL, qui l'a libéré temporairement de son travail clinique, et au

DSC, qui a autorisé les vacations nécessaires, le docteur Leroux est affecté à

plein temps sur ce dossier depuis le printemps 1986. Il anime en particulier

un comité de planification et de recherche formé d'individus choisis pour leur

expertise et leur intérêt, et une table de concertation régionale constituée de

représentants des CH responsables, habituellement les directeurs des services

auxiliaires et les médecins et infirmières responsables. Noter que les DSC

comme tels ne sont pas présents sur ces comités et tables régionales, pas plus

que sur les comités intra-CH formés dans chaque CH-DSC.

4

Page 10: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Le médecin coordonnateur siège aussi sur le comité de l'aéroport, un co­

mité multisectoriel permanent qui se préoccupe uniquement des désastres

aériens. Il est présent également sur tout comité multisectoriel ad hoc, dont

celui sur les séismes mis sur pied par la Protection civile du Québec. Il

était également de la rencontre convoquée dernièrement par la Communauté ur­

baine de Québec (CUQ) sur les risques chimiques sur son territoire. Son exper­

tise est de plus en plus reconnue, puisqu'on a régulièrement recours à ses ser­

vices pour les services de santé d'urgence lors d'événements spéciaux comme

Rendez-Vous 87 ou le Sommet de la Francophonie.

La programmation 1986-1987 de la direction du service au réseau du CRSSS

en ce qui concerne les planifications des mesures d'urgence est axée

principalement sur la planification des interventions en cas de sinistres avec

nombreuses victimes: support aux CH dans leurs activités de planification et

le maintien d'une équipe de triage, programme élaboré de formation du personnel

médical et paramédical, ententes de services avec les CH et les municipalités

responsables, coordination régionale des admissions dans les CH de courte durée

au Québec-métro lors de sinistres, mise en commun des ressources et partage de

l'expertise au niveau régional et provincial.

Le programme prévoit encore des activités destinées à mieux connaître et

faire connaître les situations réelles ou potentielles de risque sur le terri­

toire. Il y a également un centre de documentation en voie d'être constitué.

Toutes ces énergies déployées en planification d'urgence depuis 1979, ont

donné comme résultat pour le Québec-métro un plan régional d'urgence en cas de

sinistres avec nombreuses victimes, plan qu'on peut considérer comme

"fonctionnel". Ce plan présente les principales caractéristiques suivantes:

- un Centre de coordination des urgences, au CRSSS, responsable de

l'orientation des ambulances vers les CH de courte durée du Québec-

métro apte à accueillir des victimes et de la coordination des admis­

sions dans ces CH.

- la désignation des quatre CH-DSC du Québec-métro comme CH responsables

pour les municipalités de leurs territoires.

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Page 11: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

- des comités de planification intra-CH.

un médecin, rémunéré à vacations, et deux infirmières sont désignés

comme responsables dans chaque CH-DSC

dans chaque CH-DSC une équipe de triage composée d'un médecin et de

deux infirmières, doit se rendre sur le site du sinistre. En princi­

pe, des ententes doivent être prises avec la police municipale pour le

transport de l'équipe de triage au site du sinistre.

- différents niveaux d'alerte et de réponse sont prévus aux plans des CH

DSC et des exercices d'alerte ont lieu fréquemment.

le plan régional et les plans des CH DSC sont intégrés aux plans muni­

cipaux et coordonnés avec les plans d'intervention des différents

corps policiers de la région.

Ce plan eut l'occasion d'être évalué lors d'un exercice de simulation

d'un désastre aérien, "Bravo 110", au printemps 1986. La préparation et

l'exécution de cet exercice furent un temps fort des activités de planification

d'urgence à Ste-Foy et au Québec-métro et ses retombées positives se font en­

core sentir aujourd'hui.

Face à cette orientation quasi exclusive de la planification d'urgence

vers un système de triage et d'évacuation des blessés, le réseau de santé

communautaire peut avoir comme réflexe spontané de minimiser la signification

santé publique du dossier tel qu'il a évolué jusqu'à présent et à exagérer

"l'absence de volet santé publique'*, ou absence du DSC en qualifiant cette ap­

proche de "curative". Lors d'un sinistre, le but de l'intervention de santé

publique n'est pas de "prévenir" la mortalité et la morbidité, et les pertes

économiques évitables dues au sinistre ou à la réponse au sinistre. En réali­

té, évacuer les personnes saines et les blessés de la zone d'impact, de la fa­

çon la plus efficace et efficiente possible en vue de réduire la mortalité et

la morbidité est la priorité de médecine préventive et de santé publique. Il

faut commencer par là. Les vacations en santé communautaire affectées par le

DSC à la planification des mesures d'urgence "curatives" l'ont donc été à bon

escient, même si la participation du DSC, une lors des vacations autorisées n'a

pas toujours été rendue visible.

6

Page 12: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

1.2 Projet d'intégration d'un volet santé ccsaminautaire

Il y a cependant plus que les victimes immédiates des sinistres et il n'y

a pas que les écrasements d'avion. Il y a des impacts potentiels sur la po­

pulation et sa santé qui ne se diagnostiquent pas par l'équipe de triage et qui

exigent d'être surveillés et contrôlés par des méthodes qui relèvent d'autres

disciplines que l'urgentologie. Lors d'une épidémie par exemple ou une fuite

de gaz toxique, il y a un volet préventif, volet santé publique ou volet santé

communautaire, à couvrir spécifiquement et plus directement et ce volet n'est

pas habituellement couvert dans les plans d'urgence municipaux (voir Annexe 1).

La-dessus, Renaud Leroux appuyé en cela par Roger Flaschner du MSSS, et Pierre

Lajoie, responsable du service santé et environnement du DSC du CHUL tombèrent

facilement d'accord à l'automne 1986. D'une part l'intégration d'un volet

santé publique ou santé communautaire aux plans locaux ou régionaux déjà struc­

turé, apparut comme une étape normale de l'évolution du dossier de planifica­

tion d'urgence dans la région. D'autre part, la restructuration et le renfor-

cissement au DSC du CHUL d'un service de santé publique sous le nom de service

santé et environnement, avec ses deux volets de maladies infectieuses et de

problèmes de santé d'origine environnementale, sous la coordination de Pierre

Lajoie, avait créé le momentum nécessaire à un rôle plus actif du DSC dans le

champ de l'urgence communautaire chimique, nucléaire ou infectieuse.

Le projet tel que formulé par Pierre Lajoie et Renaud Leroux lors d'une

rencontre le 1er octobre 1986 ^̂ * se voulait un projet de recherche concret

"qui permettrait d'intégrer l'intervention santé communautaire aux interven­

tions municipales (locales ou régionales)" et à celles du réseau de santé déjà

en place". Le projet fut rapidement élaboré et soumis au CRSSS pour

subvention, mais ne fut cependant pas retenu. Le projet modifié légèrement put

quand même être réalisé par le recrutement d'un résident en santé communautai­

re, qui devint chargé de projet.

La Ville de Ste-Foy apparut d'emblée comme la villa toute désignée poar

ce projet. Non seulement parce que le CHUL-DSC est situé à Ste-Foy et que

cette ville est, de loin, la principale agglomération du territoire du DSC,

mais aussi parce qu'en raison de conditions particulières favorables; pour les

7

Page 13: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

raisons déjà mentionnées, la motivation pour la planification d'urgence se re­

trouve à Ste-Foy; la ville dispose de ressources adéquates, tant matérielles

qu'humaines; un agent de la Sûreté municipale travaille trois jours semaine à

la planification des mesures d'urgence avec un intérêt et une compétence recon­

nus et maintenus à jour par des stages réguliers au Collège de la Protection

civile à Arnprior; il y a une intégration fonctionnelle des plans de sinistre

externes du CHUL avec le plan d'urgence de Ste-Foy, et les deux sont intégrés

au plan régional via la Centrale de coordination des urgences; l'exercice Bravo

110, il y a un an, a servi à consolider ces acquis et à renforcer les liens

entre les différents secteurs.

Lors d'une rencontre d'exploration à l'Hôtel de ville, le 6 novembre

1986, monsieur Jean Lavoie, directeur général adjoint de la ville et le coor­

donnateur du plan d'urgence et monsieur David Craig, chef par intérim du ser­

vice de sécurité publique, se disent "intéressés" et "très favorables" au pro­

jet du DSC. Déjà à cette rencontre, le transport des marchandises dangereuses

sur le territoire de la Ville de Ste-Foy apparaît comme une préoccupation im­

portante pour les responsables du plan de sinistre de la ville ^^\ Suite à

cette rencontre une demande officielle de collaboration est acheminée à la di­

rection générale de la ville (13 novembre), et la ville accepte de participer

au projet, en désignant deux membres du Service de protection publique et un

ingénieur du Service de génie comme collaborateurs (25 novembre).

L'approche choisie par le DSC pour mener à termes ce projet fut de cons­

tituer un comité de travail multisectoriel, qu'il animerait. Le DSC trouvait

important de se faire connaître et se faire accepter comme un interlocuteur

valable par les autres intervenants en urgence communautaire et également de

mieux les connaître. Il voulait favoriser "l'intégration" des différentes in­

terventions. De plus, l'intérêt particulier du DSC pour les sinistres d'ori­

gine environnementale suggérait cette approche. La Direction régionale du mi­

nistère de l'Environnement et Urgence-Environnement, le Bureau régioncl de la

protection civile du Québec, la Division des mesures d'urgence du MSSS (M.

Flaschener) acceptèrent de se joindre au DSC, au Département d'urgence du CHUL

et au CRSSS pour former ce comité. Après une première rencontre. Transports

Page 14: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Québec et la Sûreté du Québec (Sécurité routière) déléguèrent un représentant.

Finalement le Centre de toxicologie du Québec et le Centre anti-poison joignè-

rent le groupe pour la quatrième et dernière rencontre.

Dès sa première rencontre, le 29 janvier 1987^"^*, le Comité de travail se

donna comme objectif pour le 1er juillet 1988, d'avoir rendu opérationnelle

l'intégration du plan d'urgence en santé publique du DSC du CHUL au plan de

mesures d'urgence de la Ville de Ste-Foy. Pour la Phase I du projet, le Comité

se donna jusqu'au 30 avril 1987 pour mieux connaître le rôle et la responsabi­

lité générale de santé publique du DSC, et pour avoir identifié, documenté et

quantifié au moins un secteur de vulnérabilité au sinistre à Ste-Foy, en

l'occurence le transport des marchandises dangereuses sur le secteur du terri­

toire traversé par les autoroutes Henri IV et Duplessis. Par ailleurs, le DSC

se donnait comme mandat de compléter son propre plan d'intervention en cas de

sinistres pour le 1er juillet 1987. Et le Comité devait arrêter son choix sur

un modèle d'articulation du plan du DSC avec celui de Ste-Foy pour le 1er juil­

let 1987 également. La Phase II qui se terminerait le 31 décembre 1987 doit

permettre d'opérer les changements voulus du plan de la Ville de Ste-Foy et du

DSC et commencer à informer et former les intervenants. La Phase III se termi­

nant le 1er juillet 1988 devait permettre de préparer, compléter et évaluer une

simulation permettant de mettre à l'épreuve le modèle choisi, exercice qui con­

cernait le déversement de matières dangereuses et impliquerait toutes les agen­

ces participant au projet.

Dans l'ensemble les activités de la Phase I se déroulèrent telles que

prévues. L'intérêt et la participation des membres du Comité furent soutenus.

En tout le Comité de travail tient quatre réunions, en janvier, février, mars

et mai (1er). La première rencontre servit à planifier les activités du Comi­

té, la deuxième fut consacrée au transport des marchandises dangereuses, la

troisième à situer le rôle et les attentes de chacun en urgence communautaire,

faisant ressortir le rôle du DSC, et la quatrième au modèle concret d'intégra­

tion du plan d'urgence du DSC au plan de la Ville de Ste-Foy.

Page 15: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Le matériel pour les réunions fut préparé à partir du DSC, avec la colla­

boration des autres représentants du réseau santé. Une étude exploratrice de

la vulnérabilité de la Ville de Ste-Foy à un éventuel sinistre causé par le

transport des marchandises dangereuses sur son territoire fut conduite par le

chargé de projet avec la participation de trois étudiants en santé et environ­

nement*^*. Un rapport final sera disponible bientôt et sera présenté à la vil­

le. Par ailleurs, le DSC forma à l'interne un comité pour la préparation de

son propre plan d'urgence qui, sans avoir terminé son travail, a établi les

grandes lignes de ce plan et du modèle d'articulation avec Ste-Foy *^*. De

plus, le Centre de toxicologie et le Centre anti-poison furent rencontrés pour

discuter de leurs rôles en cas d'urgence chimique et de la façon de les inté­

grer à la réponse à l'urgence chimique.

Par cette démarche, le DSC s'est au moins fait connaître des gens qui se­

raient acteurs principaux lors d'une prochaine urgence communautaire et on peut

croire qu'il s'est établi une certaine crédibilité dans ce champ où il était

peu visible antérieurement. Il a aussi appris beaucoup. S'il veut maintenir

ces acquis, le DSC doit passer aux actes et en arriver pour bientôt à une pro­

position concrète à la Ville de Ste-Foy.

Mais quelle place au juste doit occuper le DSC en urgence communautaire?

Jusqu'où doit-il s'engager dans ce nouveau secteur? Concrètement, quel est son

rôle et comment l'exercer? Malgré un accord de principe, sur la responsabilité

de santé publique du DSC en urgence communautaire, l'exercice de facto de cette

responsabilité demeurait en zone grise ou sujette à des interprétations diffé­

rentes et parfois contradictoires. C'est du moins ce qui nous est apparu en

cours de route.

10

Page 16: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

SECTION 2

DISCUSSION DE L'ENGAGEMENT FUTUR DU DSC EN URGENCE COMMUNAUTAIRE

L'hypothèse que le DSC du CHUL puisse jouer un rôle plus actif en urgence

communautaire n'est pas envisagée par tous avec la même ferveur. Les "promo­

teurs" du projet ont rencontré au cours de sa première phase et ont considéré

eux-mêmes trois options possibles qu'on pourrait caractériser comme suit: ne

rien faire de plus, tout faire, ou faire quelque chose.

2.1 Ne rien faire de plus: option 1

Plusieurs raisons militent, semble-t-il en faveur de ne rien faire de

plus, ou de maintenir le statu quo dans ce dossier.

Il y a d'abord l'impression qu'en ce qui concerne la réponse-santé en ur­

gence communautaire que le "vraiment urgent" est déjà couvert: la Ville de

Ste-Foy est vigilante et prête (c'est d'ailleurs elle qui est responsable), le

Centre de coordination des urgences prend soin des ambulances et de l'admission

dans les hôpitaux, l'urgence du CHUL, prend soin du triage des blessés sur le

site, le Centre de toxicologie et le Centre anti-poison fournissent l'expertise

toxicologique, le ministère de l'Environnement du Québec (MENVIQ) par le biais

de son service Urgence-Environnement, contrôle les déversements chimiques et

prend les mesures d'urgence nécessaires, en plus d'être responsable de la qua­

lité de l'eau potable; le ministère de l'Agriculture prend soin de la qualité

des aliments, sans compter l'aide de la protection civile et les Forces armées

au besoin. Et en ce qui concerne la planification et la coordination le CRSSS

s'en occupe et le DSC, contribue par des vacations en santé communautaire. Le

médecin coordonnateur et animateur régional (Dr Leroux) fait du bon travail.

Dans cette perspective, on voit mal ce qui justifierait la présence au DSC dans

les premières heures d'un sinistre, ça ne ferait qu'un intervenant de plus sur

le site, et il y en a déjà trop. Le DSC peut donc demeurer une ressource de

seconde ligne, à qui référer au besoin, sans que la santé publique en souffre

vraiment. D'ailleurs, lors d'un événement majeur, le plan d'urgence du CHUL

prévoit que tous les directeurs de l'établissement soient alertés: le direc-

11

Page 17: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

teur du département de santé communautaire serait donc automatiquement impliqué

dans les premiers instants de la catastrophe et exercerait la vigilance qu'il

faut. Autrement dit, dans cette perspective, le DSC n'aurait pas à intervenir

d'urgence.

De plus, il n'est pas dans la "culture organisationnelle" du DSC d'offrir

des services d'urgence. Le DSC fonctionne à l'heure actuelle comme une bonne

bureaucratie, du lundi au vendredi de 8 h 30 a.m. à 16 h 30 p.m.. Il n'y a pas

de système de garde. Dans un plan d'urgence municipal, le DSC n'est donc pas

une ressource de première ligne, facilement accessible en tout temps. D'ail­

leurs le DSC demeure inconnu de la plupart des intervenants en urgence commu­

nautaire, et on semble pouvoir s'en passer. Ceci semble généralisé au Québec!

Les DSC sont absents du domaine des urgences communautaires et personne, ou

presque, ne le remarque.

Mis à part le plan québécois des mesures d'urgence en ce qui concerne

certaines maladies exotiques rares, plan d'ailleurs généralement plus ou moins

relégué aux oubliettes, l'action des DSC en urgence communautaire n'est pas

supportée par un plan provincial de mesures d'urgence. L'exemple ne devrait-il

pas d'abord venir d'en haut?

En admettant qu'en théorie le DSC ait un rôle au moins utile à jouer au

moment d'un sinistre, en pratique, on voit mal quel est ce rôle. Si ce rôle

n'est pas nécessaire, ni indispensable, alors ce ne serait pas une priorité

pour le DSC du CHUL. Le DSC n'a pas de ressources nouvelles à affecter à ce

dossier. En prenant ce nouveau dossier à la légère, on risque de surcharger le

système, de s'éparpiller de créer des attentes qu'on ne pourra combler, etc.

De plus, le dossier ne devrait-il pas être d'emblée régional? Les sinis­

tres ne respectent pas les territoires de DSC. Il faudrait donc que les DSC se

concertent et s'entendent sur un plan d'urgence en santé publique pour le ter­

ritoire du Québec-métro. L'exemple de Montréal nous enseigne qu'une telle en­

treprise n'est pas nécessairement facile.

12

Page 18: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Donc en plus des lois de l'inertie et du phénomène naturel de résistance

aux changements, il semblerait donc y avoir de bonnes raisons de favoriser

l'option statu quo dans ce dossier, du moins pour le moment.

2.2 Tout faire: option 2

Par contre, il y a également des arguments qui militent en faveur d'un

rôle de leadership du DSC tant dans la planification que dans la direction des

mesures d'urgence: on a alors la tentation de vouloir tout faire, option 2,

que Joyce Pickering dans son document, sur les urgences nucléaires, a appelé

"full scale involment".*^*

La préoccupation santé publique est celle qui prime en urgence communau­

taire: sauver des vies, préserver la santé sont les buts communs de tous les

intervenants et de toutes les interventions. Des organismes en vue comme l'Or­

ganisation Mondiale de la Santé et l'Association Américaine de Santé Publique

font la promotion de la planification des mesures d'urgence en cas de désastres

naturels ou causés par l'activité humaine*^°'^^^. Selon eux l'impact sur la

santé publique de sinistre, doit être évalué et on doit en tirer des leçons

pour l'avenir. On doit être prêt. Aux Etats-Unis, comme dans le reste du Ca­

nada, les départements de santé publique, souvent de juridiction municipale,

ont leurs plans d'urgence confiés au "Médical officer of Health". Seul le Qué­

bec a joué, avec son système "pas comme les autres" et les DSC feraient excep­

tion et demeureraient en dehors de ce dossier?

Par ailleurs, qui est mieux placé que le DSC pour coordonner la réponse

santé à un sinistre? C'est en effet le CHUL, en tant que CH-DSC, qui a été

choisi comme hôpital "responsable" sur son territoire. Il revient au CHUL en

tant que DSC, d'avoir une vision d'ensemble d'impact du sinistre sur la santé

publique (poser un diagnostique de population) et de coordonner la réponse-

santé de façon à réduire cet impact (coordonner un traitement de population).

De par ses fonctions de base en santé communautaire sur son territoire - pré­

vention, promotion, planification, programmation, évaluation, coordination, et

par sa mission de gardien de la santé publique, le DSC du CHUL ne peut échapper

13

Page 19: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

à ses responsabilités en urgence communautaire et aurait même un rôle de leader

à jouer. Le DSC a donc une "responsabilité" de santé publique" à assumer.

Le DSC a en plus un mandat spécifique en ce qui concerne le contrôle des

épidémies. Une urgence communautaire peut se présenter d'emblée comme une épi­

démie, ou un autre genre de sinistre peut augmenter le risque d'épidémies. Le

DSC n'a pas actuellement de plan d'urgence en ce qui concerne ce domaine qui

lui est propre et que personne ne lui dispute!

Le DSC est en plus la ressource santé qui doit normalement développer une

expertise unique dans le réseau comme mesurer l'impact d'un sinistre sur la

santé publique et sur les ressources de santé publique, surveiller la popula­

tion et les services de santé à cette fin par de la surveillance continue, les

enquêtes et études épidémiologiques appropriées, et en communiquer les résul­

tats sous forme d'avis experts, de recommandations d'activités, d'information,

d'éducation ou des publications. Or de l'avis général ce rôle de santé publi­

que s'exerce avant, pendant et après les sinistres et pour tout genre de sinis­

tre. Le DSC ne peut échapper non plus à ce rôle et doit être présent sur la

ligne de feu avant, pendant et après l'urgence.

Autre argument en faveur d'une action énergique dans ce dossier: si le

DSC n'y joue pas son rôle de gardien ou de protecteur de la santé publique,

d'autres occuperont sa place. Si le DSC n'est pas là, on s'organisera sans

lui. Le CRSSS jouera une partie de ce rôle, ou le Centre de toxicologie, ou le

Centre anti-poison, ou des experts à titre individuel en assximeront une autre.

A l'heure de certaines remises en question, est-il pertinent pour le DSC de

laisser à d'autres ce champ de compétence reconnu universellement comme de

santé publique? La santé publique serait-elle d'ailleurs protégée comme elle

le devrait?

De plus, la planification des mesures d'urgence n'offre-t-elle pas une

occasion au DSC du CHUL de se rendre plus visible à la communauté? On parle de

plus en plus de visibilité du DSC, de décloisonnement de la santé, d'approche

multisectorielle, de se rapprocher des municipalités, de la vision "ville en

14

Page 20: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

santé": s'intégrer à la planification des mesures d'urgence sur le territoire,

ne permettrait-il au DSC de poursuivre tous ces objectifs?

Enfin, un dernier argument, celui du pire: si un sinistre majeur surve­

nait demain et seul le DSC, n'était pas prêt à couvrir l'aspect santé publique,

demeurait muet ou ne faisait que baffouiller dans la confusion et la désorgani­

sation, quelle excuse aurait-on?

Voilà donc des arguments, et il y en a d'autres, qui militent en faveur

d'un rôle accru du DSC en urgence communautaire et au nom de la santé publique.

Mais attention, cette conviction peut conduire à des attitudes idéalistes ou

même utopistes, face à l'intervention concrète "possible" du DSC et à des beaux

plans qui auront dormi sur les tablettes ce qui n'est pas plus désirable que le

statut quo.

2-3 Faire quelque chose: option 3

Finalement, face à ces deux tendances extrêmes, a pris forme au cours de

la première phase du projet une option, l'option 3, que l'on pourrait quanti­

fier de pragmatique et modérée ou "collée à la réalité" en ce qui concerne le

DSC du CHUL: il faut au moins planifier l'utilisation optimale des ressources

actuelles du DSC, en cas d'urgence cannunautaire et une intégration du DSC aux

activités de planification et à la réponse communautaire sur le territoire du

CHUL. Vue de cette façon, il n'y a aucune excuse à ne pas prendre action immé­

diatement .

Au nom de ce réalisme ou pragmatisme que nous commande la prudence, cette

action immédiate que doit prendre le DSC devrait s'inspirer d'une stratégie

répondant aux critères suivants:

1) Une vision la plus claire et la plus simple possible du rôle du DSC,

pour qu'elle soit non contestable et facile à communiquer.

2) Le choix d'objectifs modestes, avec un sens aigu des priorités et de

la nécessité de procéder par étapes.

15

Page 21: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

3) En continuité avec le travail accompli depuis 1979, ou 1984, et en

particulier le projet en cours avec Ste-Foy.

4) Réponse-santé unifiée et coordonnée en urgence communautaire: CHUL-

DSC, CLSC, CHUL-URGENCE, CHUL-CENTRE ANTI-POISON, CRSSS etc..

5) Réponse-santé intégrée à la réponse municipale, environnementale, ci­

vile.

6) Utilisation optimale des ressources actuelles du DSC après un inven­

taire complet.

7) Harmonisation la plus parfaite possible avec les programmes, les ob­

jectifs et les priorités courantes du DSC, et son mode de

fonctionnement au jour le jour.

8) Le maximiom de retombées positives pour les programmes de santé publi­

que courants ex: approche des intoxications alimentaires, surveil­

lance des maladies transmissibles, ou des risques chimiques.

9) Souplesse et adaptabilité; pas de formules parfaites ni définitives,

mais des cycles "essai-évaluation-réajustement".

Les préoccupations reflétées dans l'énumération qui précède ont présidé à

l'émergence de ce qu'on pourrait qualifier de "stratégie d'intervention du DSC

du CHUL en urgence communautaire pour 1987-1988".

16

Page 22: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

SECTION 3

STRATEGIE D'INTERVENTION DU DSC DU CHUL EN URGENCE COMMUNAUTAIRE POUR 1987-

1988.

L'option 3 est donc retenue. Elle consiste à planifier au moins l'utili­

sation optimale des ressources actuelles du DSC en cas d'urgence communautaire

et de les intégrer aux activités de planification et à la réponse communautaire

à l'urgence sur le territoire du CHUL et au niveau régional.

Les prochaines semaines seront cruciales pour la survie du projet d'inté­

gration d'un volet de santé publique au plan de mesures d'urgence de la Ville

de Ste-Foy. Au service santé et environnement, comme à la direction des servi­

ces au réseau du CRSSS ou la Ville de Ste-Foy, on tient à ce que ce projet pi­

lote débouche sur du concret. Au DSC, le départ du chargé de projet, prévu dès

l'origine, pose un problème de continuité et de suivi à même les ressources

régulières du service santé et environnement. Les autorités municipales doi­

vent être contactées bientôt pour faire le point sur le projet et définir ses

orientations pour la phase II et III.

Le rappel de ces préoccupations partagées par tous resituent notre dos­

sier dans sa perspective d'origine. La stratégie développée dans les lignes

qui suivent procède de l'ensemble des informations et idées contenues dans les

deux premières parties de ce rapport et a une visée qui dépasse la simple sur­

vie du projet dans sa forme originelle. Cependant, les préoccupations fort

concrètes qui viennent d'être exprimées ont joué un rôle capital dans la défi­

nition de cette stratégie.

3.1 Mission ou rôle du DSC en urgence ccMaminautaire: la mission du DSC en

urgence ccanminautaire est de protéger la santé pxiblique.

Il nous faut, selon ce qui a déjà été dit, une vision la plus claire et

la plus simple possible, et non contestable et facile à communiquer du rôle

concret du DSC en urgence communautaire. Entre ne rien faire de plus et tout

17

Page 23: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

faire, il faut choisir de valoriser parmi toutes les définitions possibles cel­

les qui apparaît justifier et expliquer le mieux l'intervention du DSC tout en

respectant sa mission de protection de la santé publique.

On trouvera à l'annexe 1 une description des responsabilités générales de

santé publique qui reviennent au DSC en cas de sinistre. A partir de cette

liste, on pourrait faire ressortir plusieurs rôles: prévention, planification,

coordination, promotion, surveillance épidémiologigue, contrôle, information,

éducation, animation, leadership, sensibilisation, expertise, évaluation, etc.

Il semble y avoir parmi les participants au projet consensus pour

prioriser, parmi plusieurs rôles possibles la dimension suivante: la responsa­

bilité la plus spécifique du DSC en urgence ccanminautaire est de mesurer l'im­

pact réel ou potentiel d'un sinistre sur la santé de la population exposée ou à

risque de l'être, et de contribuer à la mise en oeuvre d'un plan d'intervention

des mesures appropriées pour minimiser cet intact.

Poser un diagnostic d'eacpert sur la santé de la population exposée ou à

risque de l'être et prendre action en conséquence, telle est la formulation à

privilégier en ce qui concerne le rôle du DSC en mesures d'urgence. Par analo­

gie avec le rôle du clinicien, l'expert en santé publique pose un diagnostic de

population et élabore un plan de traitement de population.

Le choix des dossiers et objectifs prioritaires des activités à entre­

prendre et des ressources à y affecter devront tenir compte de cette interpré­

tation particulière du rôle du DSC.

3.2 Objectifs généraux prioritaires

En plus de s'entendre sur une interprétation et une formulation du rôle

du DSC qui privilégie la dimension diagnostic et traitement de population, il

faut se concentrer sur des objectifs modestes, réalisables à court terme.

Pour l'année 1987-1988, deux objectifs généraux émergent comme

prioritaires:

18

Page 24: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

1°) Consolider le rôle du DSC du CHUL dans le champ de l'urgence ccMnmu-

nautaire.

2°) Rendre les services actuels du DSC plus accessibles en cas d'ur­

gence ccHiirainautaire.

En effet, le DSC a encore (il faut bien le dire) à se convaincre lui-même

de l'importance de son rôle et faire ses preuves dans le domaine de l'urgence

communautaire. On doit pouvoir avoir accès à ses ressources rapidement et en

tout temps. Ces deux objectifs prioritaires peuvent se subdiviser en quatre

sous-objectifs principaux, c'est-à-dire que lorsqu'un événement se produit qui

répond à la définition d'urgence communautaire réelle ou appréhendée:

1) l'importance d'aviser le DSC est reconnue par celui qui prend connais­

sance du problème

2) la voie à utiliser pour rejoindre le DSC est connue

3) Le DSC est accessible 24 h/jour, 7 jrs/sem.

4) Le DSC peut répondre de façon efficace par une évaluation rapide de

l'impact de l'événement sur la santé publique et une décision appro­

priée quant à la conduite à tenir.

3.3 Chanç> d'action ou dossier prioritaire

Afin de cibler davantage l'action, il convient de ne pas s'en tenir à

l'urgence communautaire en général, ou vouloir couvrir à tout prix toutes les

vulnérabilités du territoire. C'est pourquoi, deux secteurs ou deux dossiers

prioritaires sont proposés comme champ d'essais pour réaliser les objectifs

énumérés en 3.1.

Prioritaire 1: couvrir le volet santé publique de l'urgence d'origine

chJJDaique sur le territoire de Ste-Foy-

Prioritaire 2: couvrir le volet santé publique de l'urgence d'origine

infectieuse et toxi-infectieuse sur le territoire du DSC.

Ainsi le maximum d'énergie devra le plus rapidement possible être consa­

crée à finaliser l'intégration au plan de mesures d'urgence de Ste-Foy au plan

19

Page 25: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

d'intervention du DSC en ce qui concerne l'alerte chimique. Que le projet avec

Ste-Foy aboutisse rapidement à une réalisation concrète est évidemment priori­

taire et que l'accident impliquant des substances chimiques soit privilégié.

Tout cela est conforme aux préoccupations de la Ville de Ste-Foy, aux préoccu­

pations générales du public concernant les accidents technologiques, et à des

préoccupations quotidiennes au Service santé et environnement du DSC. Ce dos­

sier doit être enclenché avec la ville à court terme (1-2 mois) et mené à un

modèle expérimental fonctionnel en 2 à 6 mois. Il est généralement admis qu'en

se préparant bien à faire face à un genre de catastrophe, on se prépare en même

temps pour toutes les autres.

Quant au dossier des urgences d'origine infectieuse ou toxi-infectieuse,

il demeure important parce qu'il couvre un mandat spécifique du DSC. Il peut

et doit suivre la filière régulière de planification de la section de maladies

infectieuses, et être réalisé sur une plus longue échéance (6 mois - 1 an). Il

concerne tout le territoire, et non seulement Ste-Foy, et peut être plus com­

plexe à organiser parce qu'il demande à être intégré au système de surveil­

lance des maladies infectieuses en voie d'être implanté. Ce dossier ne sera

pas davantage élaboré dans ce document. Se référer aux annexes 2 et 3 pour

quelques détails supplémentaires.

En résumé, afin de consolider son rôle en urgence ccanminautaire et de se

rendre disponible et facilement accessible en cas d'urgence, le DSC poursuivra

de façon prioritaire son projet pilote avec la Ville de Ste-Foy, en se concen­

trant sur un secteur de vulnérabilité particulière: le risque chimique. Les

objectifs opérationnels visés sont donc:

1) déclaration iinnédiate et automatique au DSC des accidents chimiques;

2) système d'alerte et de ccanminication fonctionnelle;

3) accessibilité aux services d'urgence du DSC en tout temps;

4) évaluation rapide par un professionnel ccMipétent du DSC, de l'impact

sur la santé publique de l'événement et de l'intervention s'il y a

lieu.

20

Page 26: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Le système devra être mis en place au cours de l'automne et évalué par un

exercice de simulation au printemps 1988.

3-4 Activités à réaliser (urgence chimique)

Un certain nombre de projets sont à initier ou compléter de façon à at

teindre les objectifs visés.

3.4-1 Consolidation du rôle du DSC en urgence communautaire

Cet objectif sera atteint par la réalisation des activités suivantes:

1) compléter le projet pilote avec la Ville de Ste-Foy, tel que planifié:

- Une entente devrait intervenir avec la Ville de Ste-Foy couvrant le

volet santé publique lors de sinistres réels ou appréhendés, surtout

ceux d'ordre chimique.

- Le modèle développé devrait être évalué au printemps 88 au moins par

une exercice d*alerte

- L'approche devrait être multisectorielle. Un comité de travail ana­

logue à celui mis sur pied lors de la première phase du projet de­

vrait être constitué.

Compléter le projet de cette façon est un excellent moyen pour le DSC de

se faire reconnaître comme interlocuteur responsable dans le domaine des urgen­

ces communautaires. La présence du DSC sur cette scène ne pourra avoir que des

retombées positives pour les autres programmes du DSC nécessitant la collabora­

tion intra-réseau ou multisectorielle.

2) Continuer à supporter et participer activement et visiblement aux ac­

tivités de planification des mesures d'urgence décrites à la section 1

et coordonnées et animées par le docteur Renaud Leroux.

Le DSC supporte depuis plusieurs années, par des vacations en santécommu-

nautaire les activités de planification de mesures d'urgence. Ce support doit

continuer. Mais le DSC doit s'impliquer de plus près et rechercher plus de

visibilité par:

21

Page 27: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

(1) Révision du statut des médecins recevant des vacations en santé com­

munautaire pour fin de planification des mesures d'urgence, avec

explicitation de leurs liens avec le DSC et précision de leur rôle

quant à la poursuite d'objectifs de santé communautaire dans le

cadre des programmes du DSC.

Ceci concerne en premier le médecin coordonnateur et animateur

régional, la Direction des services au réseau du CRSSS, et les

départements d'urgence du CHUL.

(2) Représentation du DSC au comité d'urgence du CHUL et sur les tables

de concertation ou comités régionaux.

Cette mesure signifie non seulement que le DSC réaffirme son intérêt

pour les mesures d'intervention rapide auprès des blessés parce que

prioritaire d'un point de vue santé publique, mais aussi entend in­

tégrer la dimension santé communautaire ou 1'approche population à

la dimension plus médicale et clinique.

3) Le rôle du DSC en urgence communautaire doit être explicite dans le

plan d'organisation du DSC comme un des mandats de santé publique de

l'équipe santé et environnement.

4) La programmation régulière des activités de l'équipe santé et envi­

ronnement doit inclure comme dossier permanent le volet planifica­

tion des mesures d'urgence.

Il n'y a pas de doute que le rôle du DSC en mesures d'urgence sera

mieux assis, si les mesures décrites ci-haut sont mises en applica­

tion.

22

Page 28: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

3.4.2 Rendre les services d'urgence du DSC accessibles en tout temps

Présentement le DSC n'a pas de plan d'urgence propre, n'offre pas de ser­

vices d'urgence et n'est accessible que durant les heures ouvrables. Il

faut évidemment changer cette situation.

1) Le DSC doit se donner un plan de mesures d'urgence intégré à celui de

la Ville de Ste-Foy.

Les grandes lignes de ce plan ont déjà été arrêtées. Un projet de

plan d'urgence communautaire est disponible sous forme de document de travail.

(9)

2) Le DSC doit mettre sur pied un service de garde sur appel, qui devra en

ce qui concerne les urgences chimiques, être opérationnel le plus tôt

possible.

Il s'agit d'une composante essentielle du plan d'urgence. L'objectif

est q'un professionnel compétent puisse être rejoint rapidement en

tout temps en cas d'urgence communautaire.

La garde sera assumée par des professionnels du Service santé et environ­

nement qui recevront une formation appropriée et auraient à leur dispo­

sition les ressources nécessaires à l'exercice de leur travail. Voir à

l'annexe 2 pour plus d'information sur le système de garde envisagé.

3) Le DSC doit se dotter d'un système de communication efficace de façon à

ce que l'alerte puisse rapidement rejoindre sa destination. Il est

prioritaire de définir avec la Ville de Ste-Foy les modalités d'alerte

au DSC lors d'un accident de nature chimique.

Il a déjà étt déterminé avec la Ville de Ste-Foy et l'Urgence du CHUL

qu'en cas d'urgence communautaire, de quelque nature qu'elle soit, la

Ville de Ste-Foy alertera le département d'urgence du CHUL. Le CHUL

23

Page 29: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

alertera automatiquement le DSC. Voir l'annexe 3 pour plus d'informa­

tion sur l'alerte et les communications.

4) Le DSC devrait être en mesure de proposer à la Ville de Ste-Foy d'ici

la fin septembre un protocole d'entente sur la couverture par le DSC

du volet santé publique du plan d'urgence municipal.

Ce protocole devrait comporter les clauses suivantes:

- reconnaissance du DSC du CHUL comme responsable du volet santé pu­

blique au plan d'urgence de Ste-Foy;

- précisions sur le rôle du DSC, le système de garde, l'alerte, et le

genre de réponses à prévoir;

- besoins spéciaiix de l'une et l'autre partie, exemple pour le DSC:

avoir accès au site de l'événement, avoir accès à l'information,

etc;

- ce protocole devrait inclure une clause selon laquelle la ville

accepte d'aviser le DSC de tout problème aigu ou chronique dû à la

présence dans l'environnement de produits chimiques lorsqu'il y a

exposition ou risque d'exposition de la population, même si ce pro­

blème n'a pas un caractère d'urgence. Ex.: des résidents se plai­

gnent d'odeur d'essence anormale.

Voir à l'annexe 4: un modèle d'un tel protocole.

3.5 Ressources

La réalisation de toutes ces activités pose le problème des ressources à

dégager pour ce nouveau programme, surtout celui des ressources humaines.

24

Page 30: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

3.5.1 Ressources matérielles

Les besoins sont relativement minimes: un moyen de communication (télé­

avertisseur ou autres), matériel de références, documentation, etc. Ces dé­

penses seront absorbées par le budget régulier du DSC.

3.5.2 Ressources en personnel

Afin de réaliser les activités de planification et la gestion des problè­

mes urgents, aucune addition de poste n'est prévisible ou prévue. Au

contraire, le chargé de projet ayant complété son stage en santé et envi­

ronnement assumera bientôt un autre dossier dans une autre équipe. Aucun

autre résident en santé communautaire n'est prévu pour l'année 1987-1988.

1) Ressources disponibles

Les ressources actuelles, dont la contribution sera mise par ce pro­

gramme, sont à des degrés divers:

- Le directeur du DSC, son adjoint, et le reste du personnel adminis­

tratif et de support à la direction (secrétaire, téléphonistes).

- Le personnel de l'Équipe santé et environnement.

- Les médecins oeuvrant en mesures d'urgence avec vacations autori­

sées par le DSC. Il y en a deux: soit le coordonnateur régional

et le médecin responsable du plan d'urgence au CHUL.

- Au besoin, tout autre membre du personnel au DSC pourrait s'impli­

quer dans le cadre au plan d'urgence. Exemple: l'équipe en santé

au travail pour un sinistre en milieu de travail.

Le problème "manque de ressources" en urgence communautaire est jus­

qu'à un certain point un faux problème. Par définition, une urgence

communautaire est un événement "anormal" qui dépasse les ressources

"normales". La première question à se poser en planification d'ur­

gence est la suivante: "Si une urgence communautaire se produisait

demain, comment le DSC s'organiserait-il pour y répondre de façon à en

minimiser les conséquences sur la santé publique?" C'est le premier

pas à faire: planifier avec les ressources du moment.

25

Page 31: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Le DSC du CHUL est loin d'être dépourvu de ressources, mais a égale­

ment beaucoup de dossiers en marche. Le dossier relatif aux urgences

en maladies infectieuses devrait être assumé facilement par la section

concernée (6 ou 7 professionnels + une secrétaire). La section envi­

ronnementale dispose d'un nombre plus réduit d'intervenants: 3 pro­

fessionnels, plus une secrétaire). Au total 3 membres de l'Equipe

santé et environnement ont déjà reçu une formation en urgence commu­

nautaire au Collège de la protection civile à Arnprior (Ontario).

Cette compétence particulière devrait être misée à profit.

2) 1*6 problème de la garde en disponibilité

La question de la garde en disponibilité amène la question de rému­

nération. Pour les professionnels dont la convention collective pré­

voit une rémunération en disponibilité, cette clause sera appliquée.

Pour la plupart, une telle clause n'existe pas. Il faut voir la marge

de manoeuvre qui existe localement pour rembourser cette disponibilité

en temps par exemple. Il faut voir également dans quelle mesure la

disponibilité des différents professionnels, médecins et autres, à

participer volontairement à cette garde en disponibilité existe. Il

semble qu'il y ait localement des ouvertures concernant à la fois

l'hypothèse de remboursement en temps et celle de la participation

volontaire de certains.

3) Utilisation optimale des ressources actuelles

Trois mesures particulières ont été envisagées afin d'assurer le meil­

leur suivi possible à ce dossier à même les ressources existantes.

(1) Scinder le dossier en ses différentes composantes et distribuer

les responsabilités et le travail à l'intérieur des 2 sections,

selon les affinités et la tâche quotidienne du professionnel.

(2) Rendre le système de garde polyvalent: urgence environnementale

et urgence en maladies infectieuses.

26

Page 32: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Cette polyvalence n'existe pas dans l'équipe en ce moment. Cette

polyvalence peut cependant s'acquérir par une formation appro­

priée. Il serait souhaitable qu'elle existe en ce qui concerne

la première ligne.

Il faudra donc pour commencer, assurer une garde sur appel avec

un nombre limité de professionnels déjà sûrs d'eux-mêmes dans le

dossier des substances chimiques.

(3) À la faveur de la revision du statut et du rôle des médecins ré­

munérés à vacations par le DSC pour fin de planification des

mesures d'urgence (voir plus haut), réserver une partie de leur

temps/semaine pour des tâches spécifiques au DSC.

En particulier, l'expertise technique et l'expérience du médecin

coordonnateur et animateur régional seraient extrêmement utiles

dans la phase d'implantation du projet avec Ste-Foy. Il pour­

rait aussi représenter efficacement le DSC sur plusieurs tables

régionales et autres comités.

Le dégagement de ressources pour le suivi de ce dossier ne semble donc

pas poser de problème insurmontable.

27

Page 33: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

CONCLUSION

La meilleure façon pour le DSC du CHUL d'assumer son rôle en urgence com­

munautaire sans s'y perdre, c'est de plonger dans l'action, avec une certaine

retenue. C'est ce qu'a voulu accomplir notre projet et c'est ce que ce rapport

propose.

Conscient de son rôle de gardien de la santé publique, le DSC veut se

tailler une place crédible, "sa" place dans le champ de l'urgence communautai­

re, où sa présence a été jusqu'à présent fort discrète; il peut également ren­

dre ses services plus rapidement accessibles. Ces deux objectifs, il veut les

poursuivre dans deux champs prioritaires bien déterminés: d'abord, l'urgence

de nature chimique sur le territoire de Ste-Foy; ensuite, l'urgence d'origine

toxi-infectieuse sur l'ensemble de son territoire.

Voilà un programme relativement modeste construit sur deux secteurs de

priorité du DSC, d'où leur pertinence. En effet, ce qui est proposé ici colle

de très près à la réalité quotidienne de l'équipe santé et environnement et à

son expertise croissante dans l'évaluation et le contrôle des problèmes d'ori­

gine environnementale ou infectieuse. L'addition d'un volet "urgence communau­

taire" à ces deux secteurs prioritaires représente une évolution naturelle nor­

male.

Concrètement, il s'agit d'abord d'ici quelques semaines de soumettre à la

Ville de Ste-Foy une proposition concrète de collaboration en ce qui concerne

les sinistres d'origine chimique, qu'ils soient réels ou appréhendés et d'en

arriver d'ici quelques mois à un modèle opérationnel à évaluer (annexe 4). Ce

premier pas a été bien élaboré à la section III de ce rapport.

Par la suite, à plus longue échéance (6-12 mois), c'est-à-dire lorsque le

milieu sera prêt, le DSC diffusera à l'intérieur du réseau socio-sanitaire et

des services de sécurité publique un numéro de téléphone d'urgence à utiliser

pour rejoindre le DSC, ceci en tout temps et le plutôt possible après l'identi-

28

Page 34: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

fication d'un risque toxique ou infectieux grave, nécessitant une intervention

urgente (critères à définir). L'essentiel de cette étape reste à élaborer.

Dans les deux cas, à l'alerte correspondra une réponse rapide par un pro­

fessionnel compétent, dont l'accessibilité sera garantie par un système de

garde à la mesure des besoins et des possibilités, quitte à mettre à l'essai en

premier la garde sur appel avec télé-avertisseur.

Ce service nouveau évoluera-t-il vers une certaine forme de régionalisa­

tion volontaire, du moins en ce qui concerne le DSC du Québec-Métro? A priori,

c'est à souhaiter, car il semble absurde de maintenir trois ou quatre individus

de garde en santé piiblique pour couvrir les urgences du Québec-métro. En pra­

tique l'expérience dont celle de Montréal, enseigne que c'est plus facile à

dire qu'à faire. A la réflexion, il ne s'agit pas seulement d'un manque de

volonté politique des intervenants des DSC. Chaque DSC conçoit qu'il a une

responsabilité sous-régionale réelle dont son chef pourrait difficilement se

désister advenant une crise ou catastrophe. De plus, vu le manque de pouvoir

formel, le DSC ne peut exercer efficacement ses responsabilités, qu'en dévelop­

pant des relations privilégiées avec les établissements (CH, CLSC, etc.) et les

professionnels de son territoire, ce qui se transfère mal d'un DSC à l'autre,

et ne se délègue pas. Tout cela, entre autres choses, rend difficile l'attein­

te du consensus requis pour établir un vrai système de garde régional.

La Commission Rochon proposera-t-elle une restructuration des services de

protection de la santé publique à l'échelle provinciale et au niveau régional?

Si oui, le gouvernement suivra-t-il en imposant en quelque sorte un organisme

unique de santé publique par région et cela en particulier sur les territoires

de Montréal et de Québec? Ces questions demeurent hypothétiques pour

1'instant.

À défaut de ce mouvement venir d'en haut, et juoi qu'il en soit, le dos­

sier de la planification des urgences communautaires, volet santé, a déjà une

dimension régionale qui est fonctionnelle, surtout en ce qui concerne la région

immédiate de Québec. En effet, en ce qui concerne le triage, la stabilisation,

29

Page 35: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

l'évacuation et l'accueil des victimes par les CH de soins aigus du territoire,

l'intervention est planifiée et coordonnée régionalement via le Centre de

coordination des urgences du CRSSS et par la fonction d'animation et de coordi­

nation du médecin responsable des mesures de santé d'urgence, fonction dont

l'étendue a été décrite à la section 1 de ce rapport.

Ce rapport laisse entendre que le dossier animé est coordonné par le mé­

decin coordonnateur régional était bien un dossier de santé publique, marquant

par là l'intention de ne pas opposer les services "aux curatifs" aux services

"plus préventifs" ou dits de "santé publique" dans le dossier des urgences com­

munautaires. Il semblerait plutôt pertinent de les intégrer.

En ce sens, peut-on voir dans le rôle actuellement assumé par le Centre

de coordination et le médecin coordonnateur, l'embryon d'une solution prochaine

à ce problème de régionalisation du volet santé communautaire de la planifica­

tion d'urgence? Tout ce que l'on peut dire, c'est que, si demain il se produi­

sait un sinistre majeur, que ce soit sur le territoire du DSC du CHUL ou sur

les territoires de plusieurs DSC, l'actuel médecin coordonnateur régional y

jouerait un rôle-clef: spontanément on se tournerait vers lui, car il est déjà

présent dans la place et est reconnu pour son expertise au moins technique. Il

serait donc de ce point de vue un conseiller privilégié et un coordonnateur de

facto. Sans connaître pour le moment de formule magique, il semble qu'il y a

du côté de la Centrale de coordination des urgences et de la fonction du méde­

cin coordonnateur une piste à explorer concernant la gestion régionale, de

l'aspect santé, une réponse-santé publique intégrée au sinistre, incluant trois

volets: un volet "curatif", un volet "santé publique" et un volet " récupéra­

tion mentale".

En attendant, n'est-il pas juste de penser que la meilleure façon pour

chaque DSC de faire évoluer ce dossier, c'est encore d'assumer sur le terri­

toire les responsabilités qui sont siennes dans le cadre législatif et organi-

sationnel actuel, tout en s'intégrant au mouvement vers la régionalisation pro­

gressive du dossier?

30

Page 36: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

ANNEXES

Page 37: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

ANNEXE 1

URGENCE COMMUNAUTAIRE ET DSC

NOTIONS D'URGENCE COMMUNAUTAIRE

Définition ccxomune d'une urgence ccamiunautaire

On appelé urgence communautaire un événement anormal, réel ou appréhendé, capa­

ble de porter une atteinte grave à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-

être et/ou à la propriété des personnes ou d'une communauté et dont la nature

ou l'ampleur rendent inefficaces les ressources normalement disponibles et exi­

gent à très brève échéance une réponse intensive, contrôlée, et coordonnée de

ressources variées, qu'elles soient publiques ou privées (réponse de type com­

munautaire) .

Catégories principales d'urgence ccanminautaire

- Désastres naturels: ex.: tremblement de terre, tornade

- Epidémies de maladies transmissibles ou intoxications massives

Interruption prolongée des services municipaux: ex.: électricité, eau po­

table, égouts

- Accidents liés au transport: ex.: chute d'avion, déraillement d'un train

- Déversement de matières dangereuses, chimiques ou radioactives ex.: Bhopal,

Tchernobyl, Missisauga

Incendies et conflagrations

- Conflits sociaux violents: émeutes, guerres

Toute combinaison des catégories ci-haut mentionnées

Gestion d'une urgence ccanminautaire

La municipalité est le premier niveau de gouvernement responsable en cas d'ur­

gence communautaire.

Page 38: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Rôle du DSC

Le rôle du DSC en urgence communautaire découle de très près de son rôle de

"gardien" au jour le jour de la santé publique. La différence majeure entre

une situation normale et une situation d'urgence est la plus grande priorité,

la rapidité et l'intensité de la réponse.

Les responsabilités générales du DSC dans ce contexte sont:

- Évaluation ou bilan initial et surveillance continue de la situation d'ur­

gence et de son impact sur la santé publique.

Identification des problèmes et des mesures de protection de la santé perti­

nentes.

- Prévention, investigation et contrôle des maladies infectieuses et en parti­

culier des épidémies, ainsi que des toxi-infections alimentaires.

Prévention, investigation et contrôle des maladies liées à des facteurs chi­

miques .

Interprétation des normes de santé publique (eau, air, sol, condition d'hé­

bergement, salubrité des aliments, accessibilité, efficacité et efficience

des services de santé etc.), ceci en collaboration avec autres ministères ou

agences concernés.

- Dans certains cas, mise sur pied de programmes de surveillance biologique ou

épidémiologigue.

Identification et surveillance préventives des risques environnementaiix chi­

miques, bactériologiques et viraux par les études appropriées sur le terri­

toire.

- Rôle d'expertise auprès des autorités concernées pour la prévention ou la

réponse à l'urgence communautaire.

- Education sanitaire et information de la population, formation des interve­

nants, avant, pendant et après le sinistre.

- Coordination de la réponse santé communautaire ou santé publique.

Page 39: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

Participation à l'organisation des services de première ligne d'ordre socio-

sanitaires, préventifs ou curatifs, dans la mesure requise par les circons­

tances.

Participation à l'évaluation de la réponse à l'urgence communautaire d'un

point de vue santé communautaire ou santé publique (efficacité et efficien­

ce) .

Page 40: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

ANNEXE 2

SYSTEME DE GARDE

Après discussion on précise les éléments suivants:

- Prévoir un système pour permettre d'atteindre rapidement le DSC en tout

temps est une composante essentielle d'intégration du DSC au réseau munici­

pal d'urgence.

- Un système de garde sera mis sur pied qui aura une double fonction:

couvrir en tout temps, les alertes dans le cadre du plan d'urgence muni­

cipale

couvrir les autres urgences en santé publique

Cette garde sera assumée par l'équipe santé et environnement, en raison de

la nature du travail et du double usage du système. L'ensemble du DSC est

cependant responsable du dossier et tous les membres du personnel font par­

tie d'une liste de disponibilité de seconde ligne, en fonction de leur com­

pétence.

La personne de garde, une fois rejointe, devra évaluer la situation d'un

point de vue santé publique, prendre les actions qui s'imposent immédiate­

ment et référer au professionnel compétent pour la suite (à préciser pour le

plan).

- Le système de communication qui supporte le système de garde devra avoir les

caractéristiques suivantes:

rapidité

. minimum d'intermédiaires (le plus direct possible)

. même système 24 heures/jour, 7 jours/semaine

. utilisé fréquemment

Le télé-avertisseur (Bell-boy) est proposé comme le plus efficace (à certaines

conditions). De plus, peu coûteux (20.$ à 50.$ par mois). Des alternatives

sont: un système cellulaire, un système d'appel pyramidal (moins efficace,

long). L'alerte pourrait entrer au DSC par le numéro actuel (687-1090), d'où

Page 41: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

on lancerait l'appel à la personne de garde. En dehors des heures ouvrables,

l'appel pourrait être automatiquement transféré soit au CHUL (problèmes techni­

ques, à vérifier) soit à un service loué. L'inconvénient de cette façon de

faire, c'est que tout appel entrant au DSC - urgent ou non - serait susceptible

d'être acheminé à la personne de garde, à moins de prévoir un triage par la

téléphoniste, ce gui semble difficile, peut être pas impossible (à vérifier).

Une autre option c'est un numéro, non publié, pour les urgences seulement, à

diffusion restreinte à l'intérieur du réseau des mesures d'urgence: c'est la

solution retenue à date. Le professionnel de garde, muni d'un télé­

avertisseur, pourrait être rejoint directement par ce numéro.

N.B. Un Bell-boy qu'on n'activerait que lors d'une catastrophe deviendrait

vite un instr\ament inefficace (fausse sécurité). Il faut donc s'assurer

d'un niveau d'utilisation suffisant, donc prévoir une utilisation multi­

ple. Or, il a été convenu, déjà, que le DSC désire être averti dans tous

les cas d'alerte:

tout genre de sinistre: très rare;

- avions en détresse (environ 2 alertes/mois);

tout déversement de produits toxiques déclenchant plan de contingente­

ment de la ville ou ayant un impact évident sur la santé (4 ou 5 par

année);

tout cas prouvé ou suspect de maladies transmissibles identifiés par

le DSC comme nécessitant une intervention urgente (liste au plan d'ur­

gence) ;

test d'efficacité du système d'appel à intervalles pré-déterminés

Le numéro à utiliser lors des urgences sera diffusé dans le réseau-santé et

servira à rejoindre le DSC (en dehors des heures ouvrables), pour déclaration

de certains cas de maladies où une intervention immédiate s'impose (reste à

établir).

On pourrait peut être "garantir" au début 4 ou 5 appels par mois. Le sujet

demeure ouvert à plus de discussion à des informations complémentaires.

Page 42: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

ANNEXE 3

DIAGRAWIE DES 0CM1UNICATI0NS

VILLE EE SAimE POY

^ ^

SINISTRE REEL OU APPREHHCE

1kl

PLAN EE ocmwc^mmEm DES SERVICES DE S B C U R H E

PUBLIC3UE

EEPARHMEKT D'URGfcWΠEU CHUL

LIGNE DIRECTE (ADTORING)

MATIERBS DANGEREUSES

C-A.P- PROVINCIAL

^ EEPARTEMEOT œ SANTE CXM-MUNAOTAIFE DU fflUL T . A . : 664-7697

CRSSS-03 87 -10 -13

Page 43: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

CHEMINEMENT CRITIQUE DES INTERUENTIONS

A L'INTERIEUR DU DSC

Prise en charge des cas individuels _^

Prise de connaissance du problème "salles d'urgence", cabinets de médecins, CLSC, DSC, hôpitaux, police, pompiers, protection civile, citoyens, etc.

téléphone d'urgence: 24h/24/7jrs/sem,

Alerte à:

Officier de santé publique de garde au DSC

Premier niveau d'évaluation et de contrôle

Centres de coordination municipaux ou régionaux

Coordonnateur attitré

Second niveau d'évaluation et de contrôle

^ /

Enclenchement du plan provincial d'urgence pour les urgences de type 1

Mobilisation du MSSS, du ministère de l'Environne­ment, du ministère de l'Agriculture, du Centre de Toxicologie ou de la CSST, municipalité, CRSSS, autres DSC, selon le cas

Consultation et/ou mobilisation d'experts si nécessaire

\

Mobilisation des ressources du DSC et des CLSC pour 1'intervention au niveau collectif

Information donnée au MAS, aux médias et aux médecins locaux si nécessaire

Identification des causes du problème et contrôle du problème

SOURCE: Projet de plan d'urgence communautaire p. 20

Page 44: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

ANNEXE 4

HCTOOOLE D'ENlHflE HfTRE IE EEPARTP1ENT CE SANIE OCIffJNAUTAIRE

m ÇBfTRE HOSPITALIER CE L'UNIVERSITE lAVAL ET IA VILLE CE SAINTO-

PREAMBULE: (1)

La mission ou rôle du département de santé cormiunautaire en urgence conmunautaire est de protéger la santé publique. De façon plus spécifique la responsabilité du département de santé cormwnautaire en urgence comnunautaire est de mesurer l'iiipact réel ou potentiel d'un sinistre sur la santé de la population exposée ou à risque de l'être et de contribuer à la mise en oeuvre d'un plan d'interven­tion des mesures appropriées pour minimiser cet impact.

Dans le cadre de cette mission, le charrp d'action ou dossier priori­taire retenu conjointement par le département de santé cormiunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval et la Ville de Sainte-Foy est de couvrir le volet santé publique de l'urgence d'origine chimique sur le territoire de la Ville de Sainte-Foy.

Afin de consolider son rôle en urgence carmunautaire et de se rendre disponible et facilement accessible en cas d'urgence, le départenent de santé comiunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval poursuivra de façon prioritaire un projet pilote avec la Ville de Sainte-Foy, en se concentrant sur un secteur de vulnérabilité particu­lière: le risque chimique. Les objectifs opérationnels visés sont donc:

1) déclaration imnédiate et automatique au département de santé communautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval, des accidents chimiques survenus ou à risque de survenir sur le territoire de la Ville de Sainte-Foy;

2) système d'alerte et de ccmniunication fonctionnelle;

3) .accessibilité aux services d'urgence du département de santé conmunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval en tout tenps;

4 ) évaluation rapide par un professionnel conpétent du département de santé carmunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval, de l'iirpact sur la santé publique de l'événement, et intervention s'il y a lieu.

OONSIEËRMff

1) La responsabilité première de la Ville de Sainte-Foy en regard des urgences cornnunautaires sur son territoire, incluant le volet santé publique.

(1) BUJOLD, stratégie d'intervention au département de santé ccmnunau-taire en Urgence comnunautaire à Sainte-Foy, Rapport d ' étape au projet d'intégration d'un volet santé publique au plan de nesures d'urgence de la Ville de Sainte-Foy, Service Santé et Environnement, département de santé carmunautaire. Centre hospita­lier de l'Université Laval, Août'87, pp. 17-20.

Page 45: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

- 2 -

2) La responsabilité du département de santé carmunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval en regard de la protection de la santé publique sur son territoire, lequel inclut le terri­toire de la Ville de Sainte-Foy.

3) L'aspect prioritaire des risques reliés au déversement accidentel de MATIERES DANGEREUSES.

Il est convenu entre la Ville de Sainte-Foy et le département de santé conmunautaire du Centre hospitalier de l'Université Laval de réaliser une e:q>érience pilote visant la gestion intégrée des situations d'urgence reliées aux accidents chimiques sur leur terri­toire-Dans le cadre de ce projet, la Ville de Sainte-Foy s'engage:

1 ) A ncnmer un représentant du Centre hospitalier de l'Université Laval sur son comité municipal d'urgence;

2 ) A recourir au département de santé communautaire du Centre hospi­talier de l'Université Laval si besoin d'expertise en santé publique en particulier lors de sinistres réels ou appréhendés;

3) A informer le département de santé carmunautaire du Centre hospi­talier de l'Université Laval de tout événement anormal concernant une exposition réelle ou potentielle d'un groupe significatif de personnes à des prodxiits toxiques;

4 ) A faciliter aux représentants du département de santé carmunau­taire du Centre hospitalier de 1'Université Laval 1'accès au site (accréditations) et à l'information nécessaire à leur tra­vail;

Le départenent de santé carmunautaire du Centre hospitalier de l'Uni­versité Laval s'enga^:

1) A offrir une expertise-conseil en tout tenps, en maintenant un professionnel de garde en disponibilité 24 heures par jour , 7 jours par semaine;

2) A évaluer la situation, et à foumir rapidement une analyse des conséquences pour la santé publique et des recommandations quant aux mesures de prévention, de surveillance, et de contrôle, ceci en concertation avec les autres intervenants concernés, notamment les ministères de l'Environnement et de l'Agricultire du Québec;

3) A coordonner, s'il y a lieu, les services de santé camtinautaires requis par la situation, ccmme par exenple, la surveillance médicale des populations;

Page 46: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

- 3 -

4) A diriger aux instances municipales toute demande d'information relevant de leur carpétence et à informer la population en concer­tation avec la Ville de Sainte-Foy, en ce qui concerne l'inpact sur la santé.

Les parties conviennent d ' évaluer la démarche actuelle d ' ici mai 1989, et de faire les changements pertinents.

Date d'entrée en vigueur:

Page 47: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

DIAGRAmE CES CCIMmiCASIONS

v n i E CE SAINÏE roy

: ^

S I N I S n S REEL ou APPRBIENEE

^kl

PIAN CE OUKriNGQfllSIQfT CES SERVICES CE SBCURHE PUBLIQUE

<3S}>

CEPARTQIQ^ D'URGQCE DU CHUL

iLiaΠDIRECTE (AUTO-RING)

MATIB^ES DANGEREUSES?

C.A.P- PROVINCIAL

v\

EEPARTEMOir EE SANÏE OCM-MlNUn'AIRE DU CHUL T.A.: 664-7697

CRSSS-03 88-01-06

Page 48: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

REFERENCES

1- Serge Lecours, m.d.. "Plan de sinistre-volet santé publique" Regroupe­

ment des DSC de Montréal métropolitaine, juin 1985.

2- Joyce Pickering, m.d.. "The Public Health Response to Nuclear Accidents"

Montréal General Hospital (DSC), novembre 1986.

3- Jean-Guy Bonnier, m.d.. "Pistes de réflexion et de solution" Mesures

d'urgence santé publique. Centre hospitalier de Verdun (DSC), juin 1987.

4- Renaud Leroux, m.d.. Interview par l'auteur en août 1987.

5- "Résiomé d'une réunion tenue en présence du docteur Pierre Lajoie, le 1er

octobre 1986". DSC du CHUL. Équipe Santé et Environnement.

6- "Compte rendu de la rencontre d'exploration de projets au bureau du Di­

recteur général de la municipalité de Ste-Foy, le 6 novembre 1986". DSC

du CHUL. Équipe Santé et Environnement.

7- "Compte rendu de la l'"̂ réunion du comité-intersectoriel élargi sur

l'intégration d'un volet "santé publique" au plan de mesures d'urgence de

la Ville de Ste-Foy, le 29 janvier 1987. DSC du CHUL, Equipe Santé et

Environnement.

8- Raynald Bujold, m.d.. "Transport des marchandises dangereuses sur le

territoire de Ste-Foy. Étude de vulnérabilité". DSC du CHUL. Équipe

Santé et Environnement, septembre 1987.

9- "Projet de plan d'urgence en santé communautaire". DSC du CHUL. Équipe

Santé et Environnement, août 1937.

10- Ellen Wasserman "Technological Disasters in the Americas a P\ablic Health

Challenge". Who chronicle, 39 (3); 95-97 (1985).

Page 49: STRATÉGIE D'INTERVENTION DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ

11- "Preparing for Disaster". American Journal of Public Health, March 1986,

vol. 76, number 3, Editorials, p. 233-235.

12- "Emergency and Dister Plans for Boards of Health". Ministry of Health,

Ontario, Public Health Branch, June 1986.

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p 4934 ex.2

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