stratÉgies hydrauliques pour amÉliorer la qualitÉ …
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ANDRÉANNE SIMARD
STRATÉGIES HYDRAULIQUES POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’EAU POTABLE EN RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en génie civil
pour l’obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.)
GÉNIE CIVIL FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE
UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC
2008 © Andréanne Simard, 2008
Résumé
Ce mémoire présente une méthodologie pour identifier des stratégies hydrauliques en
réseau de distribution dans le but d’assurer des concentrations suffisantes de chlore résiduel
en extrémités de réseau. La recherche a été réalisée en deux phases. La première consistait
à identifier les zones de distribution de l’eau potable dans le réseau d’aqueduc à l’étude à
l’aide d’une étude au traceur. La seconde phase du projet visait à prédire les concentrations
de chlore résiduel en réseau de distribution ainsi que d’émettre des recommandations pour
améliorer les concentrations de chlore résiduel en extrémités de réseau. Le secteur
sélectionné pour l’étude est un quartier résidentiel de la ville de Québec alimenté en eau
potable par deux sources : un réservoir situé en réseau et une usine de traitement de l’eau
potable (UTE). Le système de distribution du secteur est caractérisé par la présence de
nombreuses extrémités de réseau puisqu’il ne possède aucune interconnexion avec les
réseaux limites au sud et à l’est. Les consommations étant faibles à ces endroits, les temps
de séjour y sont élevés. De plus, le réseau est le dernier secteur à être desservi dans la partie
à l’est de l’aire de distribution de l’UTE. Ces conditions mènent à une dégradation de la
qualité de l’eau potable dans le système de distribution.
La méthode proposée combine une caractérisation hydraulique, une étude au traceur ainsi
qu’une étude de la qualité de l’eau pour identifier le patron de distribution de l’eau en
réseau. Également, le modèle a été calé au niveau de l’hydraulique et de la qualité de l’eau
potable à partir de données inédites sur la distribution de l’eau, les temps de séjour et la
variabilité de la qualité de l’eau dans le réseau. Les données nécessaires au calage du
modèle ont été obtenues à partir d’une campagne intensive d’échantillonnage. L’étude au
traceur a été réalisée par injection d’une saumure de chlorure de calcium (CaCl2). Les
résultats obtenus ont permis d’associer au réservoir les points d’échantillonnage dont la
concentration en calcium a augmenté au cours de l’essai. Les hypothèses élaborées suite à
l’étude au traceur ont été validées à partie des résultats d’une campagne de caractérisation
de la qualité de l’eau effectuée simultanément. Cette validation a été rendue possible par les
différences entre les valeurs de chlore résiduel aux deux entrées, dues au fait que l’eau
provenant du réservoir y a été re-chlorée avant d’être acheminée dans le réseau de
distribution. De plus, cette campagne a permis d’identifier la source d’alimentation en eau
ii
potable des points dont la concentration en calcium était demeurée constante au cours de
l’essai au traceur.
Par la suite, le calage du modèle a permis d’en augmenter les capacités prédictives jusqu’à
un niveau jugé satisfaisant. Sur la base du modèle de qualité de l’eau, des stratégies
hydrauliques ont été évaluées afin d’optimiser les concentrations en chlore résiduel en
extrémité de réseau. Cinq groupes d’essais ont été explorés : (1) fermetures de vannes sur
des conduites importantes, (2) ajout de pompe re-circulatoire avec injection d’une solution
d’hypochlorite, (3) régulation de pression aux entrées du secteur, (4) ouverture d’une
interconnexion avec le réseau limitant à l’est, et (5) combinaison des essais 2 et 4. Suite aux
différentes simulations, deux stratégies hydrauliques se sont démarquées et des
recommandations ont été émises. Celles-ci impliquent l’ajout d’une pompe re-circulatoire
et l’injection d’une solution hypochlorite ainsi que l’ouverture d’une interconnexion avec le
réseau limitant à l’est.
iii
Abstract
This Master’s project presents a methodology that can effectively identify distribution
zones within a drinking water distribution network in order to ensure sufficient
concentrations of residual chlorine at the dead-ends of a distribution system. The project
was carried out in two phases. The first phase of the project consisted in identifying water
distribution zones within the network with a tracer study. The second phase was designed
to predict concentrations of residual chlorine within the distribution network, as well as
make recommendations in hydraulic strategies to improve these concentrations in
problematic areas of the network. The sector selected for the study is a residential district of
Quebec City supplied with drinking water directly from the main supply pipes from the
water treatment plant and by re-chlorinated water from a reservoir. The water distribution
network is characterized by several dead-ends due to the absence of interconnexions with
the bordering networks to the north and east and is also the last sector to be supplied on the
eastern side of the plant’s service area. Unfortunately, water consumption is very low in
these areas resulting in long standing time in the water pipes. These conditions lead to the
degradation of water quality.
The proposed methodology engages three strategies: a hydraulic characterization of the
distribution network, a tracer study and a water quality characterization study. The
hydraulic and water quality models were calibrated with original data characterizing the
spatial and temporal water quality variations within the network. An intensive sampling
campaign was conducted to obtain the necessary data for the calibration of the models. The
tracer study was conducted by injecting CaCl2 brine at the reservoir outlet in order to
increase calcium concentrations in water from the reservoir. It was then possible to
associate sampling points at which calcium concentrations showed an increase during the
test as being supplied by the reservoir. A water quality characterization study was
conducted simultaneously with the tracer study, making it possible to validate the
distribution zones identified. This validation was made possible by the difference between
chlorine values at the two entry points: water from the reservoir has distinctively higher
levels due to re-chlorination. In addition, it was possible to identify distribution zones at
points where the calcium concentration had remained constant during the tracer test.
iv
Thereafter, the hydraulic and water quality models were calibrated satisfactorily providing
a tool for evaluating hydraulic strategies to boost chlorine concentrations in problematic
areas. Five types of hydraulic strategies were explored: (1) valve closures on major
pipelines, (2) the addition of a re-circulating pump with chlorine injection, (3) the
regulation of pressure at the main entry points of the sector, (4) the opening of an
interconnexion with the east neighbouring network, and (5) a combination of strategies 2
and 4. Following the various simulations, two hydraulic strategies were more efficient than
the others: the addition of a re-circulation pump with the injection of a hypochlorite
solution and the opening of the interconnexion with the east neighbouring network.
Avant-Propos
Ce mémoire n’aurait pu être mené à terme sans l’appui et la collaboration de plusieurs
personnes qui me sont chères et à qui je tiens à exprimer ma gratitude. Je remercie tout
d’abord madame Geneviève Pelletier, ma directrice de recherche, pour son dévouement, sa
grande disponibilité et ses précieux conseils. Par son enthousiasme, sa rigueur et sa passion,
elle est et demeurera toujours un modèle pour moi. La complicité que nous avons
développée au cours de ces années m’est très précieuse.
Ma reconnaissance va également à monsieur Manuel Rodriguez, mon co-directeur de
recherche pour sa grande expertise dans le domaine de la qualité de l’eau ainsi que sa
passion pour le sujet. Il fut un guide précieux tout au long de ma maîtrise.
J’aimerais également remercier les collaborateurs de la ville de Québec, qui ont contribué
énormément au bon déroulement des travaux de recherche. J’adresse un merci particulier à
messieurs François Proulx, Sébastien Desmeules, Christian Tremblay et à monsieur Pierre
Baillargeon, l’instigateur du projet. Ils ont démontré un grand intérêt et m’ont fourni de
précieux conseils tout au long de la recherche. Merci également à madame Brigitte
Labrecque qui a généreusement répondu à mes nombreuses demandes d’informations.
Je remercie le Groupe-Conseils Dessau, plus particulièrement messieurs Denis Maltais et
Daniel Gagnon. Leurs judicieux conseils et leur expertise ont fait en sorte de bonifier cette
recherche.
Je tiens aussi à remercier les membres de la chaire de recherche en eaupotable de
l’Université Laval du groupes de recherche GEAU et CRAD ainsi que le personnel du
laboratoire d’environnement du Département de génie civil qui ont participé de près ou de
loin à la réalisation des travaux de recherche. Je pense entre autre à Michel Bisping, Sylvie
Leduc, Annick Dion-Fortier, Sonia Poulin, Sabrina Simard, David J. Langlois et Annie
Prophète.
Enfin, je désire offrir mes derniers remerciements à ma merveilleuse famille: mes parents,
Lise et Laval et ma sœur, Barbara. Chère famille, votre support indéfectible et votre intérêt
continu dans mon travail m’ont permis d’atteindre mon but. Je souhaite adresser un merci
vi
particulier à ma mère pour ses conseils avisés, ses encouragements mais également, pour la
fierté qu’elle ressent à mon égard. Finalement, merci à mon copain, Louis-Olivier, qui, lors
des périodes plus difficiles, a toujours été à mes côtés et a su trouver les mots pour
m’encourager. Merci pour tout! C’est à vous que je dédie ce travail.
À ma mère Lise, à mon père Laval et à ma soeur Barbara
À Louis-Olivier
Table des matières
Résumé.....................................................................................................................................i Abstract................................................................................................................................. iii Avant-Propos ..........................................................................................................................v Table des matières .............................................................................................................. viii Liste des tableaux....................................................................................................................x Liste des figures .....................................................................................................................xi Note au lecteur ........................................................................................................................1 Introduction générale ...........................................................................................................2 Partie 1. Méthodologie pour évaluer les zones d’alimentation en eau potable en réseau de distribution .......................................................................................................................5 Résumé de l’article .................................................................................................................6 Introduction.............................................................................................................................7
1.1. Mise en contexte ..........................................................................................................7 1.2. Objectif de l’étude .......................................................................................................8
Méthodologie ..........................................................................................................................9 2.1. Étude de cas .................................................................................................................9 2.2. Caractérisation hydraulique du réseau de distribution...............................................10 2.3. Étude de traceur et de la qualité de l’eau ...................................................................13
2.3.1 Injection du traceur ..............................................................................................14 2.3.2. Suivi du traceur...................................................................................................15 2.3.3. Caractérisation de la qualité de l’eau..................................................................16
Résultats et discussion ..........................................................................................................18 3.1. Étude de traceur .........................................................................................................18 3.2. Étude de caractérisation de la qualité de l’eau...........................................................22
Conclusion ............................................................................................................................27 Références.............................................................................................................................29 Partie 2. Stratégies hydrauliques pour améliorer la qualité de l’eau potable en réseau de distribution .....................................................................................................................33 Résumé de l’article ...............................................................................................................34 Introduction...........................................................................................................................35
4.1. Mise en contexte ........................................................................................................35 4.2. Objectif de l’étude .....................................................................................................35
Revue de littérature...............................................................................................................36 5.1. Le chlore et les sous-produits de désinfection ...........................................................36 5.2. Dégradation du chlore résiduel ..................................................................................37
Méthodologie ........................................................................................................................41 6.1. Étude de cas ...............................................................................................................41 6.2. Calage du modèle.......................................................................................................42
6.2.1. Calage hydraulique .............................................................................................43 6.2.2. Calage des paramètres de qualité............................................................................48
Optimisation du chlore résiduel en réseau de distribution....................................................55
ix
7.1. Stratégies hydrauliques ..............................................................................................55 7.2. Variantes ....................................................................................................................57
7.2.1. Essai 1 : Fermeture de vannes sur des conduites ................................................57 7.2.2. Essai 2 : Régulation des pressions aux entrées ...................................................59 7.2.3. Essai 3 : Pompe re-circulatoire avec injection de chlore ....................................60 7.2.4. Essai 4 : Ouverture de l’interconnexion .............................................................62 7.2.4. Essai 5: Combinaison de l’ouverture de l’interconnexion avec une régulation des pressions aux entrées ..............................................................................................65
7.3. Résultats des essais et comparaison...........................................................................65 Conclusion ............................................................................................................................67 Références.............................................................................................................................69 Résultats supplémentaires..................................................................................................74
8.1 Variation saisonnière de la qualité de l’eau potable ...................................................74 8.2. Estimation expérimentale des coefficients de dégradation du chlore........................80
Conclusion générale ............................................................................................................82 Bibliographie ........................................................................................................................84 Annexe A. Résultats de la campagne d’échantillonnage du 25 mai .....................................89 Cette annexe contient les résultats obtenus lors de l’étude au traceur et de la caractérisationde la qualité de l’eau potable. ........................................................................89 Annexe B Résultats du programme d’échantillonnage pour l’évaluation de la variation saisonnière des différents paramètres de la qualité de l’eau potable ....................................93 Annexe C. Répartition de la consommation aux nœuds du modèle ...................................100 Annexe D. Évaluation expérimentale des coefficients de la dégradation du chlore résidu .......................................................................................................................104 Annexe E. Calcul des coefficients de Hazen-Williams théoriques ....................................108 Annexe F. Fiche technique du traceur utilisé lors de l’étude au traceur réalisé le 25 mai 2007 ....................................................................................................................................112
Liste des tableaux
Tableau 2.1. Paramètres à considérer pour déterminer le débit d’injection de la saumure ..14
Tableau 2.2. Méthodes d’analyse des différents paramètres de qualité................................17
Tableau 6.1. Comparaison des débits (m3/h) aux entrées du modèle et enregistrés par les
débitmètres............................................................................................................................48
Tableau 7.1. Combinaisons des vannes ouvertes ou fermées sur sept conduites .................59
Liste des figures
Figure 2.1. Parcours de l’eau de la prise d’eau jusqu’à Limoilou ........................................10
Figure 2.2. Localisation des points d’échantillonnage .........................................................15
Figure 2.3. Patron de consommation observé lors de la campagne d’échantillonnage ........16
Figure 3.1. Variation de la dureté totale atteinte dans le réseau de distribution du réservoir
suite à l’injection du traceur..................................................................................................19
Figure 3.2. Comparaison des valeurs moyennes de concentration de calcium (mg/L)
mesurées aux points d’échantillonnage pour différentes périodes de l’essai ......................20
Figure 3.3. Évolution de la concentration en calcium de trois points d’échantillonnage dont
les temps de séjour diffèrent .................................................................................................22
Figure 3.4. Chlore résiduel libre aux points d’échantillonnage à l’entrée des deux zones de
distribution ............................................................................................................................22
Figure 3.5. Chlore résiduel libre moyen entre 14 h et 17 h ..................................................23
Figure 3.6. Patron de circulation de l’eau en fonction des concentrations ...........................24
moyennes de chlore résiduel obtenus entre 14 h et 17 h ......................................................24
Figure 3.7. Portrait des THM et des AHA mesurés dans les points d’échantillonnage
alimentés par le réservoir et l’UTE.......................................................................................25
Figure 3.8. Corrélation entre les niveaux de THM et des AHA pour les points
d’échantillonnage desservies par l’UTE et le réservoir ........................................................26
Figure 6.1. Parcours de l’eau de la prise d’eau jusqu’à Limoilou ........................................41
Figure 6.2. Localisation des points d’échantillonnage .........................................................44
Figure 6.3. Patron de consommation observé lors de la campagne d’échantillonnage du 25
mai 2007 ...............................................................................................................................45
Figure 6.4. Chlore résiduel libre aux points d’échantillonnage à l’entrée des deux zones de
distribution ............................................................................................................................45
Figure 6.5. Patron de distribution de l’eau observé ..............................................................46
Figure 6.6. Patron de distribution de l’eau simulé ................................................................47
Figure 6.7. Comparaison des valeurs observées et simulées pour l’âge de l’eau .................50
Figure 6.8 . Meilleure corrélation obtenue pour les concentrations de chlore résiduel entre
14h et 17h..............................................................................................................................52
Figure 6.9. Concentrations en chlore résiduel observées et simulées entre 14 h et 17 h......54
xii
Figure 7.1. Localisation des points d’échantillonnage ayant présenté les plus faibles
concentrations en chlore résiduel lors de la campagne d’échantillonnage ...........................55
Figure 7.2. Localisation des conduites dont l’état des vannes a été modifié au scénario 1 et
résultats obtenus suite aux simulations des meilleures variantes .........................................58
Figure 7.3. Concentrations en chlore résiduel obtenus au scénario 2 suite à différentes
modifications des têtes d’eau aux entrées à 6 :00.................................................................60
Figure 7.4. Localisation et caractéristiques de la pompe ajoutée au scénario 3 ...................61
Figure 7.5. Concentrations en chlore résiduel obtenus au scénario 3 en ajoutant ou non une
solution hypochlorite ............................................................................................................62
Figure 7.6. Localisation de l’interconnexion et résultats obtenus au scénario 4 suite..........64
aux différentes simulations des variantes .............................................................................64
Figure 7.7. Comparaison des concentrations en chlore résiduel obtenues à 6:00 pour les
variantes retenues dans les cinq groupes de scénarios..........................................................65
Figure 7.8. Impact des stratégies hydrauliques les plus efficaces sur les concentrations en
chlore résiduel à 6:00............................................................................................................66
Figure 8.1. Localisation des points d’échantillonnage en réseau de distribution .................74
Figure 8.2. Variation saisonnière des concentrations en chlore résiduel..............................75
Figure 8.3. Variation saisonnière des concentrations THM .................................................76
Figure 8.4. Corrélation entre l’âge de l’eau observée et les résultats de chlore résiduel et
THM obtenus le 25 mai 2007 pour les points desservis par le réservoir..............................78
Figure 8.5. Corrélation entre l’âge de l’eau simulée et les résultats de chlore résiduel et
THM obtenus le 25 mai 2007 pour les points desservis par l’UTE......................................79
Note au lecteur
Le présent projet de recherche comporte deux parties qui sont présentées sous formes
d’article scientifique. Certains aspects du premier article sont répétés dans le second article
puisque ce dernier a été réalisé à partir des résultats obtenus dans la première partie.
2
Introduction générale
Le chlore, le désinfectant le plus utilisé à travers le monde, se dégrade à mesure que l’eau
réagit avec la matière organique et inorganique lors du transport dans le réseau de
distribution. En particulier dans les grands réseaux de distribution, la concentration en
chlore résiduel peut devenir très faible voir indétectable aux extrémités (Powell et al., 2000;
Rodriguez et Sérodes, 2001). Le maintien d’un niveau de chlore résiduel suffisant dans le
système de distribution est un moyen efficace pour réduire les risques de contamination
microbiologique. Au Québec, le règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP)
(Gouvernement du Québec, 2001), en vigueur depuis juin 2001, fixe un niveau de chlore
résiduel libre minimal à 0,3 mg/L à la sortie de l’usine de traitement d’eau potable (UTE).
Un compromis doit être fait quant à l’augmentation de la dose de chlore à l’UTE ou aux
stations de re-chloration à travers le réseau de distribution puisqu’à titre d’oxydant, le
chlore réagit avec la matière organique naturelle et génère des sous-produits de la
désinfection (SPD). La dose de chlore requise à la sortie de l’UTE (ou aux points de re-
chloration) dépend de plusieurs paramètres d’opération et de la qualité de l’eau. Pour cette
raison, le contrôle des concentrations de chlore résiduel dans le réseau de distribution
s’avère complexe. Afin d’améliorer la qualité de l’eau potable dans un réseau de
distribution, l’élaboration d’un modèle permettant d’estimer les variations spatio-
temporelles de la qualité de l’eau en représentant le transport et la dégradation du chlore,
s’avère un outil intéressant.
Le présent projet de recherche comporte deux parties qui sont présentées sous forme
d’articles scientifiques. Le premier article présente une méthodologie pour identifier les
patrons de distribution de l’eau potable dans un réseau. Les résultats d’une caractérisation
hydraulique du réseau de distribution, d’une étude au traceur et d’une campagne de
caractérisation de la qualité de l’eau y sont présentés.
Le deuxième article concerne l’évaluation de stratégies hydrauliques en réseau de
distribution dans le but d’assurer des concentrations suffisantes de chlore résiduel en
3
extrémités de réseau. Dans cette partie, un modèle hydraulique et un modèle de la qualité
de l’eau sont conçus et calés à partir des résultats de la caractérisation hydraulique du
réseau de distribution, des études au traceur et de la caractérisation de la qualité de l’eau
potable réalisées dans la première partie.
4
PREMIÈRE PARTIE
MÉTHODOLOGIE POUR ÉVALUER LES ZONES
D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE EN RÉSEAU
DE DISTRIBUTION
5
Méthodologie pour évaluer les zones d’alimentation en
eau potable en réseau de distribution
Par
Andréanne Simarda, Manuel Rodriguezb, Geneviève Pelletierc aGEAU, CRAD, Université Laval, Québec, Canada
bCRAD, Université Laval, Québec, Canada cGEAU, Université Laval, Québec, Canada
Faculté des Sciences et Génie, Département de Génie Civil
Université Laval, Québec, Canada, G1k 7P4
Résumé de l’article Cet article présente une méthodologie pour identifier les zones de distribution de l’eau
potable dans un réseau de distribution. Le secteur sélectionné pour l’étude est un quartier
résidentiel de la ville de Québec alimenté en eau potable par deux sources. Le secteur est
desservi, en partie, par un réservoir situé en réseau de distribution. Également, le secteur
étudié ne possède aucune interconnexion avec les réseaux limites au sud et à l’est, ce qui
génère de nombreuses extrémités de réseau. Or, les conditions les plus critiques au niveau
du chlore résiduel et des sous-produits de la désinfection (SPD) se présentent généralement
aux extrémités du réseau. La méthode proposée met à contribution une caractérisation
hydraulique du réseau, une étude au traceur et une campagne de caractérisation de la qualité
de l’eau. La première étape a impliqué la conception d’un modèle représentant les
conduites principales et locales du secteur Limoilou ainsi que la répartition de la demande
en eau aux nœuds du modèle. La deuxième étape de l’étude a consisté en l’évaluation de la
répartition de l’eau provenant du réservoir et de l’usine de traitement de l’eau potable
(UTE) dans le réseau. Pour ce faire, une étude au traceur a été effectuée en injectant à la
sortie du réservoir une saumure de CaCl2 afin d’augmenter la concentration en calcium de
l’eau provenant du réservoir. À la suite de cette injection, l’évolution des concentrations en
calcium a été suivie à partir d’une campagne d’échantillonnage intensive incluant 47 points.
Les résultats obtenus ont permis d’associer au réservoir, les points d’échantillonnage dont
la concentration en calcium a augmenté au cours de l’essai. Finalement, les hypothèses
élaborées suite à l’étude au traceur ont été validées à l’aide des résultats d’une campagne de
caractérisation de la qualité de l’eau effectuée simultanément. De plus, cette campagne a
permis d’identifier la source d’alimentation en eau potable des points dont la concentration
en calcium était demeurée constante au cours de l’essai au traceur.
7
Introduction
1.1. Mise en contexte L’objectif principal du traitement de l’eau potable est de produire une eau esthétiquement
acceptable au niveau des goûts, des odeurs et de la couleur et, surtout, ne présentant aucun
risque pour la santé des consommateurs. Le traitement physico-chimique des eaux brutes
suivi d’une désinfection efficace constitue le meilleur moyen pour y parvenir
(Gouvernement du Québec, 2002). La désinfection de l’eau contribue, en effet, à réduire
considérablement les micro-organismes pathogènes qui sont à l’origine de maladies
hydriques tels que la fièvre typhoïde, l’hépatite, le choléra ou la dysenterie bacillaire
(Crittenden et al, 2005). La réduction des contaminants microbiologiques s’effectue à partir
des procédés physico-chimiques. La désinfection par des procédés physiques (en particulier
la filtration) permet l’enlèvement des kystes de Giardia et des oocystes de Cryptosporidium
qui sont plus résistants au chlore que d’autre pathogènes. En ce qui concerne la désinfection
chimique, celle-ci s’effectue en deux étapes; la désinfection primaire, c’est-à-dire
l’inactivation des pathogènes dans l’eau (notamment bactéries et virus) et la désinfection
secondaire qui consiste en une injection ou une réinjection de désinfectant dans l’eau à la
sortie de l’usine. La désinfection secondaire assure le maintien d’un désinfectant résiduel
dans le réseau de distribution.
Le chlore, le désinfectant le plus utilisé à travers le monde, se dégrade avec le temps à
mesure que l’eau réagit avec la matière organique et inorganique lors du transport dans le
réseau de distribution. En particulier dans les grands réseaux de distribution, la
concentration en chlore résiduel peut devenir très faible voir indétectable aux extrémités
(Powell et al., 2000; Rodriguez et Sérodes, 2001). Le maintien d’un niveau de chlore
résiduel suffisant dans le système de distribution est un moyen efficace pour réduire les
risques de contamination microbiologique. Au Québec, le nouveau règlement sur la qualité
de l’eau potable (RQEP), en vigueur depuis juin 2001, fixe un niveau de chlore résiduel
libre minimal à 0,3 mg/L à la sortie de l’usine de traitement d’eau potable (UTE).
8
Un compromis doit être fait quant à l’augmentation de la dose de chlore à l’UTE ou aux
stations de rechloration à travers le réseau de distribution puisqu’à titre d’oxydant, le chlore
réagit avec la matière organique naturelle et génère des sous-produits de la désinfection
(SPD). Or, ces SPD sont considérés potentiellement cancérigènes (Cantor et al., 1998) et
ont récemment été associés à des problèmes de reproduction chez les humains (Bove et al.,
1995; Kallen and Robert, 2000). Les trihalométhanes (THM) et les acides haloacétiques
(AHA) sont les principaux groupes de SPD (Sadiq et Rodriguez, 2004). Leurs
concentrations augmentent à mesure que le chlore résiduel se dégrade. Dans le cas des
THM, elles se stabilisent aux extrémités de réseau tandis que pour les AHA, elles
diminuent après un certain en réseau de distribution. Des conditions de faible concentration
en chlore résiduel et des niveaux importants de THM se présentent généralement aux
extrémités car ces dernières sont caractérisées par des temps de séjour de l’eau élevés.
(Chaib et Moschandreas, 2006, Rodriguez et al, 2003). La re-chloration de l’eau en réseau
s’avère une stratégie intéressante pour maintenir des concentrations suffisantes de chlore
résiduel aux extrémités. Cependant, il a été démontré qu’une re-chloration en réseau suivie
d’un temps de séjour de plusieurs heures dans un réservoir favorise une formation
supplémentaire des SPD (Turgeon et al, 2004).
Afin d’améliorer la qualité de l’eau potable dans un réseau de distribution, l’élaboration
d’un modèle permettant d’estimer les variations spatio-temporelles de la qualité de l’eau en
représentant le transport du chlore résiduel, s’avère un outil intéressant. Pour ce faire, un
modèle hydraulique doit préalablement être développé. Or, une modélisation hydraulique
exige une excellente connaissance de la circulation de l’eau dans le réseau de distribution.
1.2. Objectif de l’étude Le but de cette étude est de présenter une méthodologie pour identifier les patrons
d’alimentation de l’eau potable dans un réseau. La particularité de la méthode proposée est
qu’elle met à contribution trois stratégies: une caractérisation hydraulique du réseau de
distribution, une étude au traceur et une campagne de caractérisation de la qualité de l’eau.
9
Méthodologie
2.1. Étude de cas L’étude de cas porte sur un secteur du principal réseau de distribution de la Ville de
Québec. Ce réseau est approvisionné par le lac Saint-Charles et dessert environ 40% de la
population de la ville, soit approximativement 230 000 personnes. Le secteur spécifique à
l’étude est le réseau de l’arrondissement Limoilou. L’eau brute provenant de la prise d’eau
de la rivière Saint-Charles est d’abord acheminée vers l’UTE puis, elle est transportée par
deux conduites maîtresses de façon gravitaire vers un réservoir situé en réseau: le réservoir
des Plaines d’Abraham. La dénivellation de 50 mètres entre l’usine et le réservoir est
suffisante pour permettre à l’eau de faire le trajet, via les conduites maîtresses, de façon
gravitaire. Le réservoir des Plaines d’Abraham a une capacité de stockage de 130 000 m³ en
deux compartiments et un débit moyen de 40 000 m3/jour. Lorsque l’eau arrive au
réservoir, elle passe par un premier point de re-chloration puis, elle y séjourne pour une
durée estimée de deux à trois jours avant de passer par un second point de re-chloration à la
sortie du réservoir. Elle est ensuite acheminée vers deux chambres de vannes (CV) ayant
pour fonction de régulariser sa pression. Environ 90% de l’eau est envoyée vers une CV,
située au Nord du réservoir, qui est responsable de l’alimentation d’une partie du réseau
limitrophe Sud ainsi que d’une partie de Limoilou. L’excédent d’eau est envoyé vers une
seconde CV située au Sud du réservoir.
L’eau potable est acheminée jusqu’à Limoilou via quatre entrées principales et une
secondaire. Deux entrées sont approvisionnées en eau directement à partir de l’UTE de
Québec. L’âge de l’eau y est donc relativement faible. Les deux autres entrées principales
sont alimentées en eau à partir du réservoir des Plaines d’Abraham et l’entrée secondaire
est probablement alimentée par une source mixte (UTE et réservoir). L’eau potable est donc
associée à une eau re-chlorée dont l’âge est relativement élevé. Le parcours de l’eau potable
de l’UTE jusqu’à Limoilou est présenté à la Figure 2.1.
10
Figure 2.1. Parcours de l’eau de la prise d’eau jusqu’à Limoilou
Le territoire de l'arrondissement s’est urbanisé après 1909, suite à son incorporation à la
ville de Québec. Le secteur, dont la superficie est de 9,66 km2, est aujourd’hui caractérisé
par une densité de population relativement forte pour la ville de Québec soit, environ 4 600
habitants/km2 (Statistique Canada, 2003). Limoilou est un quartier résidentiel comprenant
de nombreux blocs appartements. De plus, on y retrouve divers usagers importants dont une
usine de pâtes et papiers, un hôpital et deux parcs industriels. Le réseau ne possède aucune
interconnexion fonctionnelle avec les réseaux limitrophes au Nord et à l’Est, ce qui donne
lieu à plusieurs extrémités de réseaux. De plus les niveaux de consommation d’eau étant
faibles à ces endroits (peu ou pratiquement pas d’industries, de commerces ou
d’institutions), les temps de séjour de l’eau y sont élevés. Ces conditions favorisent une
dégradation de la qualité de l’eau.
2.2. Caractérisation hydraulique du réseau de distribution À partir d’un modèle des conduites principales déjà existant conçu à l’aide du logiciel
WaterGEMS (Rossman, 1993), une caractérisation hydraulique détaillée a été effectuée.
Pour les fins de la présente étude, les conduites locales (≤250 mm) du secteur Limoilou
ainsi que les coefficients de Hazen-Williams (CHW ) selon l’âge des conduites ont été
11
ajoutés au modèle. Le CHW d’une conduite neuve dépend du matériau de celle-ci : PVC,
fonte, fonte ductile, etc. Par la suite, le CHW diminue avec son âge. Une table présentant les
CHW en fonction de différents types de matériaux et de l’âge des conduites est présenté à
l’annexe E. Ultérieurement, des ajustements ont été faits suite à des essais de bornes
fontaines réalisés par la ville afin de prendre en considération l’état réel des conduites. Ces
essais ont été réalisés pour quatre tronçons et ont permis d’identifier des niveaux de
corrosion « sévère ». Étant donné que les conduites de Limoilou ont en moyenne le même
âge (entre 60 et 100 ans) et, à défaut d’information plus détaillée, ce niveau de corrosion a
été attribué à toutes les conduites. Le dénivelé de Limoilou étant de 11 mètres, la
topographie est très plate. Cette caractéristique a également été prise en considération dans
le modèle.
Comme la plupart des municipalités du Québec, le secteur de Limoilou n’est pas équipé de
compteurs d’eau résidentiels. Afin de répartir la demande en eau de façon réaliste, une
méthodologie a dû être développée. Cette méthodologie prend en compte le fait que le
quartier Limoilou comporte plusieurs types de logement (dont plusieurs blocs
appartements) et de consommation d’eau (e.g. institutionnelle, commerciale et industrielle).
La méthodologie comprend trois étapes : l’attribution des débits ICI aux nœuds les plus
proches, la répartition spatiale de la population selon les nœuds de consommation et
l’évaluation de la consommation journalière moyenne par personne (débit per capita).
La population correspondant à chaque nœud de consommation (situé principalement aux
intersections) du réseau a été évaluée à l’aide de la base de données Rôles d'évaluation
foncière de la Ville de Québec (Gouvernement du Québec, 2003) ainsi que la base de
données sur la consommation des usagers majeurs du secteur Limoilou (compteurs d’eau
industriels). La base de données Rôles d'évaluation foncière contient un résumé de
l’inventaire quantitatif, qualitatif et estimatif des immeubles situés sur le territoire d’une
municipalité: type, superficie, nombre de logements (bloc appartement), type d'activités
pour les usines, etc. À l’aide d’un système d’information géographique (logiciel MapInfo),
chaque bâtiment a été relié, en distance euclidienne, au noeud de consommation le plus
proche. Les informations de la base de données Rôles d’évaluation foncière sur le nombre
12
de logements par bloc appartements ont ensuite permis d’évaluer le nombre de personnes y
vivant en utilisant l’hypothèse d’occupation de 1,84 personnes/appartement. Ce facteur a
été déterminé en considérant que la population totale du secteur est de 46 500 personnes
(Statistique Canada, 2001; Ville de Québec, 2003). La population a ainsi été répartie à
chaque nœud. Cependant, la consommation à chaque nœud demeure inconnue. En effet,
bien que le débit per capita soit généralement compris entre 225 et 445 L/personne/jour, la
valeur exacte pour le secteur à l’étude demeure indéterminée étant donné que le débit total
entrant dans Limoilou est inconnu. La prochaine étape consiste donc en la détermination du
débit per capita à partir des débits mesurés.
Le débit total d’un secteur (Qtotal) est fonction du débit per capita (Qpercapita), de la
population ainsi que de la consommation des institutions, commerces et industries (QICI)
s’y trouvant. L’équation 1 présente la relation entre ces données.
( )total percapita ICIQ Q Population Q (2.1.)
La population et le débit consommé par les différents ICI de Limoilou sont connus.
Cependant, le débit total entrant dans Limoilou est inconnu étant donné qu’aucun
débitmètre ne permet de le connaître précisément. On doit donc tenir compte des
débitmètres des réseaux limitrophes au sud et à l’ouest (Figure 2.1.). En effet, l’entrée
approvisionnée directement à partir de l’UTE (entrée 1) est munie de débitmètres, toutefois,
les débits fournis par ceux-ci incluent le débit du réseau limitrophe à l’ouest de Limoilou.
Ainsi, les débits de ce réseau doivent être soustraits afin d’obtenir le débit entrant à
Limoilou. Les deux autres entrées (entrées 1 et 2) sont également munies d’un débitmètre
mais le débit inclut le réseau limitrophe au Sud. On doit donc inclure les débits des
débitmètres de ce réseau dans les calculs. Étant donné que le secteur approvisionné par le
réseau limitrophe au sud et le secteur Limoilou sont semblables en terme d’habitudes de
consommation, l’hypothèse a été faite que le débit per capita est le même. Les équations
utilisées pour la détermination du débit per capita (Qper capita) sont présentées ci-dessous. Le
débit total (Qtotal) comprend les débits résidentiels (Qres) et des ICI (QICI) de Limoilou et du
réseau limitrophe au sud.
13
Qtotal = ∑Qdébitmètres - ∑Qdébitmètres(réseau ouest)
Qres= Q total - ∑QICI (Limoilou+réseau sud) (2.2.)
Qper capita = QRes/∑Population (Limoilou+réseau sud)
La valeur du débit total (Qtotal) est de 57 106 m3/jour. Les débits des ICI (QICI) et la
population sont respectivement de 10 859 m3/jour et 46 556 personnes pour Limoilou et
5 220 m3/jour et 24 605 pour le réseau limitrophe au sud (Statistique Canada, 2001; Ville
de Québec, 2003). À partir de ces données, un débit per capita de 576 L/personne/jour a été
déterminé. Ce débit, plus élevé qu’attendu pour un quartier résidentiel, nous porte à croire
que le réseau a des fuites importantes dues à l’âge élevé des conduites (entre 60 et 100 ans).
L’évaluation du pourcentage des pertes d’eau par les fuites n’a toutefois pas été mesuré
dans le secteur. Subséquemment, les consommations ont été réparties à travers le territoire
en multipliant ce débit aux populations attribuées aux différents nœuds du modèle. La
variation de la consommation journalière a été obtenue à partir des débitmètres.
La répartition de la population aux nœuds du modèle ainsi que l’identification du débit per
capita de Limoilou ont permis de répartir la consommation d’eau à travers le réseau de
distribution de Limoilou. Cette information est toutefois insuffisante pour identifier le
patron de distribution de l’eau potable à l’aide d’un modèle hydraulique du réseau de
distribution. En effet, Limoilou est approvisionné en eau par deux sources différentes. Pour
tenir compte de cette particularité, il a donc été nécessaire d’identifier les zones de
distribution de l’eau provenant de chacune des sources: le réservoir et l’UTE.
2.3. Étude de traceur et de la qualité de l’eau Puisque la répartition de l’eau provenant du réservoir et de l’UTE dans le réseau était
inconnue, une étude au traceur a été effectuée. Le traceur utilisé est le chlorure de calcium
de grade alimentaire (saumure de 47% en poids par volume de CaCl ). Celui-ci est injecté à
la sortie du réservoir et son ajout permet d’augmenter la concentration en calcium de l’eau
provenant du réservoir (entrées 2 et 3). À la suite de cette injection, une campagne
14
d’échantillonnage intensive a permis de suivre l’évolution des concentrations en calcium en
plusieurs points d’échantillonnage distribués sur le réseau de Limoilou.
2.3.1 Injection du traceur
L’injection a été réalisée à l’aide d’une pompe doseuse dont le rôle était de pomper la
saumure de CaCl2 à partir d’un réservoir d’appoint selon le débit pour lequel elle était
ajustée. Le débit d’injection devait répondre à trois principaux critères. D’abord, bien que la
précision de l’analyseur automatique de la concentration en traceur utilisé est d’environ
0.2%, l’augmentation des concentrations en calcium de l’eau provenant du réservoir devait
être suffisamment importante pour que la différence avec l’eau provenant de l’UTE de
Québec soit marquée. Ensuite, la dureté maximale atteinte en réseau ne devait pas excéder
la valeur approximative de 50 mg/L de calcium afin d’éviter une dureté excessive de l’eau.
Finalement, l’injection devait se faire sur une période suffisamment longue afin que l’eau
puisse parvenir aux points d’échantillonnage situés aux extrémités du réseau. Cette période
a été estimée à environ 8 heures. Le Tableau 2.1 présente les données nécessaires à la
détermination des doses pour l’injection du CaCl2.
Tableau 2.1. Paramètres à considérer pour déterminer le débit d’injection de la saumure
Concentration de calcium moyen dans l'eau provenant de l’UTE 16,3 ± 0,02 mg/L
Concentration de calcium totale à atteindre 35 mg/L Ca
Débit moyen du réservoir 30 m3/min
Volume de saumure à injecter 1 360 L
Concentration moyenne des barils de CaCl2 470 g/L
Durée prévue pour l’injection 8 h
Ainsi, l’injection du traceur a été réalisée entre 7: 00 et 14: 00 à un débit moyen d’environ 3
L/minute. Ce débit d’injection a été prévu pour l’essai étant donné qu’il permet de répondre
aux trois critères préalablement fixés : (1) il augmente la dureté totale de l’eau provenant du
réservoir à 35 mg/L de Ca, soit un peu plus du double de la dureté de l’eau provenant de
l’UTE; (2) il permet une injection de la saumure sur une période de 6,8 heures et,
15
finalement, (3) il cause une augmentation de dureté inférieure à la dureté maximale de 50
mg/L de calcium.
2.3.2. Suivi du traceur
Une campagne de suivi du traceur a été effectuée sur l’ensemble du territoire de
l’arrondissement Limoilou dans 47 points d’échantillonnage situés à l’intersection de
conduites de diamètres importants. La Figure 2.2 présente la localisation des points
d’échantillonnage en réseau. Également, sur cette Figure, un agrandissement d’un nœud de
consommation illustre un exemple des bâtiments associés à un nœud dans le modèle. Les
points d’entrée 1, 2 et 3 ainsi que la chambre de vannes (CV) ont fait partie des points
d’échantillonnage.
Figure 2.2. Localisation des points d’échantillonnage
Cette campagne a permis de déterminer les temps à partir desquels les concentrations en
calcium augmentent dans chacun des points de prélèvement alimentés par le réservoir. Par
16
le fait même, la campagne a permis d’identifier les parcours de l’eau et les temps de séjour
(âge de l’eau) associés aux points de prélèvement. La campagne a été réalisée lors de la
première journée très chaude du mois de mai (température ambiante d’environ 30 degrés
Celcius). Due à la température élevée, la demande en eau de cette journée a été plus élevée
au cours des heures d’échantillonnage (nettoyage de terrains, etc.) et la variation de la
consommation a été relativement faible. La Figure 2.3 présente le patron de consommation
observé au cours de la journée d’échantillonnage.
Figure 2.3. Patron de consommation lors de la campagne d’échantillonnage
Afin d’assurer le suivi spatio-temporel des concentrations de calcium dans l’eau, une
équipe de douze personnes a participé au prélèvement d’échantillons d’eau pendant neuf
heures (entre 8: 00 et 17: 00) sur l’ensemble du territoire de Limoilou. Chaque personne
était responsable de trois à cinq points et devait refaire les prélèvements en « boucle ».
Chaque point a donc été visité environ à tous les 90 minutes. Tous les échantillons d’eau
ont été transportés au laboratoire pour l’analyse des concentrations en calcium.
2.3.3. Caractérisation de la qualité de l’eau
Une caractérisation de la qualité de l’eau potable a été réalisée simultanément afin de
valider les résultats de l’étude au traceur. Le suivi de la qualité de l’eau a été fait avec la
même stratégie que l’étude au traceur. Ainsi, pour chaque point et à chaque boucle, des
échantillons d’eau ont été prélevés pour analyser le chlore résiduel libre et mesurer la
température in situ. Pour la dernière boucle, des échantillons supplémentaires ont été
prélevés pour mesurer les THM, les acides haloacétiques (AHA), les bactéries
17
hétérotrophes aérobies et anaérobies totales (BHAA), l’absorbance UV à 254 nm et la
turbidité. Le protocole d’échantillonnage mis au point dans cette étude a permis de
minimiser les risques de contamination et d’assurer l’intégrité des échantillons. Avant
d’effectuer tout prélèvement, l’eau du robinet devait couler pendant au moins cinq minutes
afin d’obtenir l’eau du réseau et non celle présente dans les conduites des bâtiments.
Trois différents types de bouteilles ont été utilisés pour l’échantillonnage. Des contenants
de plastique gradués de 120 ml ont servi pour les analyses de dureté et de la concentration
de calcium. Des bouteilles de plastique stérilisées de type Nalgène de 250 ml furent
utilisées pour les analyses physico-chimiques (turbidité, absorbance) et microbiologiques
(BHAA). Des fioles en verre de 40 ml contenant 166 uL de NH4Cl à 30 mg/L séchées à 100
°C ont été utilisées pour l’échantillonnage des THM et des AHA. Le prélèvement avec ce
type de bouteille devait être fait lentement afin d’éviter la turbulence et la formation de
bulles d’air. Les échantillons d’eau pour l’analyse du traceur ont été ramenés à la
température ambiante. Le transport des autres échantillons (fioles et bouteilles stérilisées) a
été effectué dans une glacière à environ 4 C . Au laboratoire, ces mêmes échantillons ont
été entreposés dans la noirceur à 4 C pour un maximum de 14 jours avant l’extraction. Le
Tableau 2 présente les méthodes d’analyse des différents paramètres de qualité considérés.
Tableau 2.2.
Méthodes et lieux d’analyse des différents paramètres de qualité Paramètres Lieu de l’analyse Méthode
Chlore résiduel libre In situ DPD
(N, N-dietyl-p-
phenylenediamie
Turbidité Laboratoire (Université
Laval)
Turbidimètre HACH 2100A
Absorbance Laboratoire (Université
Laval)
Spectrophotomètre
UV/visible
longueur d’onde 254 nm
AHA Laboratoire (Université
Laval)
EPA 552.1.
18
BHAA Laboratoire
d’environnement (Ville de
Québec)
MA.700 - BHA35 1.
THM Laboratoire
d’environnement (Ville de
Québec)
EPA 524
Concentration en calcium Laboratoire
d’environnement (Ville de
Québec)
3120 B
Résultats et discussion La caractérisation du réseau de distribution a permis d’élaborer un modèle de base
représentant les conduites principales et locales du réseau. Également, la consommation
d’eau a été répartie aux nœuds du modèle du réseau de distribution. Dans la prochaine
partie, les résultats de l’étude au traceur seront ajoutés au modèle afin de représenter les
zones de distribution des deux sources. Les résultats seront ensuite validés à l’aide des
résultats obtenus de l’étude de caractérisation de la qualité de l’eau.
3.1. Étude de traceur L’ajustement de la pompe doseuse étant plus délicat qu’attendu, l’injection du traceur n’a
pu être fait à un débit moyen de 3 L/min. En effet, tel que montré à la Figure 3.1, le traceur
a été introduit dans le réseau de distribution selon trois paliers de débit sur une durée totale
de huit heures: (1) de 7:00 à 10:15, le débit était inférieure à 1 L/min., (2) de 10:30 à 11:00,
le débit était compris entre 1,5 et 3,5 L/min., (3) de 11:15 jusqu’à 15:00, le débit était
compris entre 5 et 5,5 L/min. Ainsi, la dureté totale atteinte dans le réseau de distribution
du réservoir a varié entre 12 et 39 mg/L de calcium au cours de l’essai. À partir de 11:00,
soit quatre heures après le début de l’injection, la dureté a atteint 36 mg/L de calcium, ce
qui correspond à plus du double de la concentration de l’eau provenant de l’UTE. Les
variations dans le débit d’injection n’ont pas nui au déroulement de l’essai puisque
19
l’objectif de ce dernier était d’évaluer les zones d’influence des eaux provenant du réservoir
et de l’UTE et non pas d’estimer la composante des eaux.
0
1
2
3
4
5
6
7:00 8:00 9:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00
Temps (h)
Déb
it d
'inje
ctio
n (
Lit
res/
min
ute
)
Figure 3.1. Variation du débit d’injection du traceur dans le réseau de distribution
Une faible augmentation de la concentration en calcium des points desservis par l’UTE au
cours des premières heures de l’essai n’a pas eu d’impact sur les résultats. En effet, étant
donné que l’analyse a été effectuée à l’aide d’un instrument de très haute précision (ICP-
OER : précision ≈ 0.2%), le parcours du traceur a pu être suivi dès le début de
l’échantillonnage vers 8:00.
La Figure 3.2 présente les courbes de niveau des valeurs moyennes de calcium mesurées
aux points d’échantillonnage au cours de l’essai de traceur dans quatre périodes différentes
de la journée. Il est important de mentionner que lors de l’essai de traceur, le niveau de base
des concentrations en calcium dans l’eau du réseau provenant de l’UTE était de 13,2 mg/L,
ce qui est légèrement inférieur au taux moyen habituel qui est d’environ 16 mg/L.
a) b)
c) d) Figure 3.2. Comparaison des valeurs moyennes de concentration de calcium (mg/L) mesurées aux points
d’échantillonnage pour différentes périodes de l’essai a) 8-9 hr; b) 12-13 hr; c) 14-15 hr; d) 15-16hr
x : Points d’échantillonnage : Entrées d’eau
-15- : Concentration en calcium CV : Chambre de Vannes
19
On constate à la Figure 3.2 que la zone du réseau où les concentrations en calcium ont
augmenté suite à l’injection du traceur a évolué du début à la fin de la campagne
d’échantillonnage. Ainsi, une heure après le début de l’essai (Figure 3.2 a), le traceur est
parvenu à l’entrée du réseau alimenté par le réservoir. En effet, les concentrations en
calcium des échantillons d’eau prélevés à la CV ainsi qu’à proximité des entrées 2 et 3 sont
supérieures à celles des autres points d’échantillonnage. Au cours des heures suivantes, si
on considère la ligne de 15 mg/L dans ces figures comme la limite de la zone où le traceur
est parvenu dans le réseau, on constate que le traceur continue à évoluer dans le réseau
jusqu’à la fin de la campagne vers 16:00. Les Figures 3.2 b, 3.2 c et 3.2 d permettent de
bien visualiser cette progression. Il est à noter que la valeur de 15 mg/L a été choisie
comme la limite de la zone où le traceur est parvenu de façon arbitraire. Cette valeur
représente une augmentation d’environ 15% par rapport au niveau moyen « naturel » des
concentrations en calcium dans l’eau du réseau à l’étude. Il est possible qu’après
l’échantillonnage, le traceur ait continué d’évoluer vers le nord. Cependant, pour des
raisons de logistique, le suivi du traceur n’a pas été fait après 16 heures.
Ces résultats permettent de constater que les points d’échantillonnage dont la concentration
en calcium a augmenté au cours de l’essai de traceur sont approvisionnés par le réservoir.
Les faibles variations observées dans les concentrations en calcium ailleurs dans le réseau
peuvent être expliquées de deux façons : soit que les points sont alimentés par l’UTE (à
partir de l’entrée 1), soit qu’ils sont approvisionnés en totalité ou en majeure partie par le
réservoir mais que le temps de séjour de l’eau associé à ces points est supérieur à la durée
de la campagne de suivi du traceur. Les points d’échantillonnage concernés par le dernier
fait sont généralement situés en extrémités du réseau. Ces points sont considérés comme
appartenant à une zone dite « mixte ». La Figure 3.3 compare, à titre d’exemple, l’évolution
de la concentration en calcium de trois points d’échantillonnage dont les temps de séjour
diffèrent.
20
22
Figure 3.3. Évolution de la concentration en calcium de trois points d’échantillonnage
dont les temps de séjour diffèrent
3.2. Étude de caractérisation de la qualité de l’eau La Figure 3.4 présente le chlore résiduel libre mesuré aux points d’échantillonnage à
l’entrée des deux zones de distribution.
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
7:00 8:00 9:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00
Heures d'échantillonnage
Co
nce
ntr
atio
n e
n c
hlo
re (
mg
/L)
Chambre de vannes
Entrées 1 a et 1b
Figure 3.4. Chlore résiduel libre aux points d’échantillonnage à l’entrée des deux zones de distribution
23
Les différences entre les valeurs de chlore résiduel aux deux entrées sont attribuables au fait
que l’eau provenant du réservoir a été re-chlorée avant d’être acheminée dans le réseau de
distribution. C’est cette particularité qui rend possible la validation des résultats de l’étude
au traceur. On constate que les patrons de chloration aux entrées desservies par le réservoir
et l’UTE sont stables entre 13:30 et 15:30. Toutefois, pour la comparaison des résultats, une
période de 14:00 à 17:00 a été considérée afin de prendre en compte le temps que met l’eau
pour être acheminée à partir des entrées vers les différents points du réseau.
La Figure 3.5 présente la courbe de niveaux des valeurs moyennes de chlore résiduel
obtenues lors d’une période où la chloration à l’UTE et au réservoir a été stable (14h à
17h).
Figure 3.5. Chlore résiduel libre moyen entre 14 h et 17 h
N.B. Les cercles représentent les points d’échantillonnage où le traceur s’est rendu au cours des heures d’échantillonnage et les « x » représentent les points dont la concentration en calcium est demeurée constante au cours de l’essai de traceur.
On remarque sur cette figure que les points d’échantillonnage dont la concentration en
calcium de l’eau a augmenté au cours de l’essai au traceur (Figure 3.2 d) ont également des
concentrations de chlore résiduel relativement élevées. Cette observation vient corroborer
24
les résultats de l’étude au traceur mais ne permet pas encore de connaître la provenance
dans les zones 1 et 2 montrées sur la Figure 3.5. Bien que le niveau de chlore résiduel soit
relativement bas dans ces zones et que le traceur n’y ait pas été acheminé au cours de
l’essai, cela ne signifie pas nécessairement qu’elles sont alimentées par l’UTE. Ces résultats
pourraient être attribuables au fait que le temps de séjour de l’eau est supérieur à la durée
de la campagne (c’est-à-dire 8 heures).
Il est donc possible d’émettre des hypothèses sur la circulation de l’eau dans le réseau de
distribution (Figure 3.6). Ces hypothèses sont basées sur deux principes : (1) le chlore se
dégrade avec le temps de séjour (donc l’eau circule dans le sens d’un gradient de chlore
décroissant); (2) l’eau est acheminée d’un point à l’autre d’un réseau de distribution par le
chemin offrant le moins de résistance à son passage (diamètres importants). Le patron de
circulation de l’eau de la Figure 3.6. permettrait de conclure que les points situés aux zones
1 et 2 sont approvisionnés respectivement par le réservoir et par un mélange des deux eaux
(UTE et réservoir).
Figure 3.6. Patron de circulation de l’eau en fonction des concentrations moyennes de chlore résiduel obtenues entre 14 h et 17 h
25
L’analyse des résultats des autres paramètres de la qualité de l’eau contribue à la validation
de cette hypothèse de circulation de l’eau. Les Figures 3.7 a et 3.7 b présentent un portrait
des THM et des AHA des points d’échantillonnage alimentés par le réservoir et par l’UTE.
Ces paramètres ont été mesurés à la dernière boucle de la campagne d’échantillonnage, soit
entre 16:00 et 17:00.
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
Points d'échantillonnage
Co
nc
entr
atio
n e
n T
HM
to
tau
x (u
g/L
)
UTE
Réservoir
Mixte
a) THM
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
Points d'échantillonnage
Co
nce
ntr
atio
n e
n A
HA
to
tau
x (p
pb
)
UTE
Réservoir
Mixte
b) AHA
Figure 3.7. Portrait des THM et des AHA mesurés dans les points d’échantillonnage
alimentés par le réservoir et l’UTE
26
On constate que, pour les points d’échantillonnage où la concentration en calcium a
augmenté au dessus de 15 mg/L au cours de l’essai, les concentrations de THM et de AHA
sont supérieures aux concentrations des points dont la concentration en calcium est
demeurée constante (alimentés par l’UTE). Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que
la re-chloration suivie d’un temps de séjour élevé dans le réservoir augmente d’une façon
importante les concentrations de SPD. De plus, il est intéressant d’observer aux Figures 3.7
a et 3.7 b que, dans les points alimentés par le réservoir, la variabilité des AHA est
beaucoup plus importante que celle des THM. Ceci n’est pas le cas pour les points
alimentés par l’UTE. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait qu’après la
rechloration et le séjour subséquent de l’eau dans les conduites alimentées par le réservoir,
le portrait de l’évolution des AHA n’est pas uniquement associé aux réactions du chlore
avec les précurseurs de AHA. Comme d’autres études l’ont suggéré, une dégradation
microbiologique des AHA peut se produire (Rossman et al 2001; Chen et al 1998). Ces
réactions sont davantage importantes lorsque les temps de séjour sont élevés (Williams et
al. 1994), ce qui est le cas pour plusieurs points alimentés par le réservoir. Dans ce secteur,
le patron d’évolution des AHA pourrait donc être différent de celui des THM. En effet, tel
que présenté à la Figure 3.8, on observe une assez bonne corrélation entre les niveaux de
THM et des AHA pour les points alimentés par l’UTE. Une telle corrélation n’est pas
observée pour les points alimentés par le réservoir.
R2 = 0,564
R2 = 0,0461
0
10
20
30
40
50
60
0 10 20 30 40 50
THM totaux (ug/L)
AH
A t
ota
ux
(pp
b)
UTE
Réservoir
Figure 3.8. Corrélation entre les niveaux de THM et des AHA pour les points d’échantillonnage desservis par l’UTE et le réservoir
27
Conclusion Dans la présente étude, une méthodologie efficace a été développée pour identifier les
zones de distribution de l’eau potable dans un réseau de distribution d’eau potable. Le
secteur sélectionné pour l’étude est un quartier résidentiel de la ville de Québec alimenté en
eau potable par deux sources. Le secteur est desservi, en partie, par un réservoir situé en
réseau de distribution, ce qui, tel que démontré par plusieurs études, favorise une formation
supplémentaire des SPD. Une autre caractéristique du secteur étudié est qu’il ne possède
aucune interconnexion avec les réseaux limitrophes au Sud et à l’Ouest. Les conditions les
plus critiques au niveau du chlore résiduel et des SPD se présentent généralement aux
extrémités du réseau.
La méthode proposée met à contribution une caractérisation hydraulique du réseau, une
étude au traceur et une campagne de caractérisation de la qualité de l’eau. La première
étape a consisté, entre autre, dans la conception d’un modèle représentant les conduites
principales et locales du secteur Limoilou. Également, comme le secteur ne posséde pas de
compteurs d’eau résidentiels, la répartition de la demande en eau a été estimée à partir
d’une répartition spatiale de la population selon les nœuds de consommation et d’une
évaluation de la consommation journalière moyenne par personne (débit per capita). La
deuxième étape de l’étude a consisté à l’évaluation de la répartition de l’eau provenant du
réservoir et de l’UTE dans le réseau. Pour ce faire, une étude au traceur a été effectuée en
injectant à la sortie du réservoir une saumure de CaCl2 afin d’augmenter la concentration en
calcium de l’eau provenant du réservoir. À la suite de cette injection, une campagne
d’échantillonnage intensive incluant 47 points a permis de suivre l’évolution des
concentrations en calcium. Les résultats obtenus ont permis d’associer au réservoir, les
points d’échantillonnage dont la concentration en calcium a augmenté au cours de l’essai.
Finalement, les hypothèses élaborées à partir de l’étude au traceur ont été validées à l’aide
d’une campagne de caractérisation de la qualité de l’eau effectuée simultanément. De plus,
la source d’alimentation en eau potable des points dont la concentration en calcium était
demeurée constante au cours de l’essai au traceur a été identifiée à partir de cette
campagne.
28
Une limite de l’étude concerne la durée de l’injection du traceur dans le réservoir. En effet,
la concentration en calcium de certains points alimentés par le réservoir est demeurée
constante puisque le temps de séjour de l’eau était supérieur à la durée de la campagne.
Néanmoins, l’ordre de grandeur des valeurs de chlore résiduel ainsi que la configuration du
réseau d’aqueduc de Limoilou ont permis d’identifier leur source d’alimentation. Le fait
que le secteur ne possédait pas de compteurs d’eau résidentiels constitue une autre limite de
l’étude puisque la répartition de la consommation n’a pu être validée.
Dans les travaux futurs, le modèle hydraulique développé pourra être utilisé pour estimer
les variations spatio-temporelles de la qualité de l’eau en représentant la dispersion du
chlore résiduel et des SPD. Cet outil serait très intéressant pour la gestion et l’amélioration
de la qualité de l’eau potable d’un système de distribution.
29
Références
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.
DEUXIÈME PARTIE
STRATÉGIES HYDRAULIQUES POUR AMÉLIORER
LA QUALITÉ DE L’EAU POTABLE EN RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
33
Stratégies hydrauliques pour améliorer la qualité de l’eau
potable en réseau de distribution
Par
Andréanne Simarda, Geneviève Pelletierb, Manuel Rodriguezc aGEAU, CRAD, Université Laval, Québec, Canada
bGEAU, Université Laval, Québec, Canada cCRAD, Université Laval, Québec, Canada
Faculté des Sciences et Génie, Département de Génie Civil
Université Laval, Québec, Canada, G1k 7P4
34
Résumé de l’article Le chlore est le désinfectant auquel on a le plus souvent recours dans le traitement de l’eau
potable. Son utilisation dans le maintien de la qualité de l’eau en réseau de distribution pose
toutefois des défis importants. En effet, les concentrations de chlore résiduel décroissent à
mesure que l’eau s’éloigne de l’usine de traitement (UTE), pouvant ainsi favoriser la re-
croissance microbienne. Les conditions les plus critiques se présentent généralement aux
extrémités du réseau car ces dernières sont caractérisées par des temps de séjour de l’eau
élevés. La dose de chlore requise à la sortie de l’UTE (ou au points de re-chloration)
dépend de plusieurs paramètres d’opération et de la qualité de l’eau. Pour cette raison, le
contrôle des concentrations résiduelles de chlore dans le réseau de distribution s’avère
complexe. Dans cet article, une approche basée sur la modélisation de la qualité est
proposée pour prédire les concentrations de chlore résiduel en réseau de distribution.
L’étude de cas est un secteur du principal réseau de distribution de la Ville de Québec
(arrondissement Limoilou). Le secteur étudié est approvisionné en eau en partie par un
grand réservoir situé en réseau (au niveau des Plaines d’Abraham) et son aqueduc
comprend plusieurs extrémités de réseau. Le modèle a été développé à l’aide des logiciels
EPanet et WaterGEMS, à partir d’une étude au traceur et d’une caractérisation de la qualité
de l’eau potable en 47 points d’échantillonnage sur l’ensemble du territoire. La
méthodologie adoptée comporte trois principales étapes : l’identification des patrons de
distribution, le calage du modèle au niveau de l’hydraulique et de la qualité ainsi que
l’élaboration de stratégies hydrauliques dans le but d’assurer des concentrations suffisantes
de chlore résiduel en extrémité de réseau. Les données inédites tirées des études sur la
distribution de l’eau, les temps de séjour et la variabilité de la qualité de l’eau dans le
réseau ont permis d’obtenir un modèle dont les capacités prédictives sont jugées
satisfaisantes. Sur la base de ce modèle, des recommandations sont émises pour améliorer
les concentrations de chlore résiduel en extrémités de réseau. Ces stratégies impliquent
l’ajout d’une pompe re-circulatoire et l’injection d’une solution d’hypochlorite ainsi qu’une
ouverture des interconnexions avec le réseau limitant à l’est (Beauport), qui mettra
prochainement en opération une nouvelle UTE.
35
Introduction
4.1. Mise en contexte Le maintien de la qualité de l’eau en réseau de distribution représente un défi majeur étant
donné les variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques et
microbiologiques. En effet, les concentrations de chlore résiduel décroissent à mesure que
l’eau s’éloigne de l’usine de traitement, ce qui peut favoriser la re-croissance microbienne.
De plus, en se dégradant, le chlore génère des sous-produits de désinfection (SPD) dont
certains sont considérés potentiellement cancérigènes. Les conditions les plus critiques se
présentent généralement aux extrémités du réseau car ces dernières sont caractérisées par
des temps de séjour de l’eau élevés ainsi que par de faibles concentrations de chlore
résiduel. C’est également à ces endroits que les concentrations de trihalométhanes (THM)
sont généralement les plus élevées. La re-chloration de l’eau en réseau s’avère une stratégie
intéressante pour maintenir des concentrations suffisantes de chlore résiduel dans les
extrémités. Cependant, il a été démontré qu’une re-chloration en réseau de distribution
suivie d’un temps de séjour de plusieurs heures dans un réservoir favorise une formation
supplémentaire des SPD (Rodriguez et al., 2004).
Le maintien d’une concentration optimale de chlore résiduel dans les systèmes de
distribution d’eau potable représente un défi pour les hydrauliciens. La complexité du
réseau de conduites ainsi que la variation de débit et de la réactivité du chlore rendent
difficile la prévision spatiale et temporelle du chlore dans le réseau. Des modèles de
prédiction de la qualité de l’eau potable peuvent être très utiles pour prédire le niveau de
chlore optimal à la sortie de l’usine de traitement de l’eau potable (UTE), ou aux points de
re-chloration. Toutefois, l’utilisation de tel modèle n’est utile et fiable que lorsque
l’hydraulique et la dégradation réelle du chlore dans le réseau sont bien définies.
4.2. Objectif de l’étude L’objectif de cette étude est d’évaluer des stratégies hydrauliques en réseau de distribution
dans le but d’assurer des concentrations suffisantes de chlore résiduel dans les extrémités
36
de réseau. La particularité de la méthode proposée est qu’elle se base sur une
caractérisation hydraulique du réseau de distribution, une étude au traceur et une
caractérisation de la qualité de l’eau potable afin de concevoir et caler un modèle
hydraulique et de la qualité de l’eau.
Revue de littérature
5.1. Le chlore et les sous-produits de désinfection L’objectif principal du traitement de l’eau potable est de produire une eau esthétiquement
acceptable (goûts, odeur, couleur, etc.) et ne présentant aucun risque pour la santé des
consommateurs. La désinfection constitue le meilleur moyen pour y parvenir
(Gouvernement du Québec, 2002). Celle-ci permet, en effet, de réduire considérablement
les micro-organismes pathogènes qui sont à l’origine de maladies hydriques telles que la
fièvre typhoïde, l’hépatite, le choléra ou la dysenterie bacillaire (Crittenden et al., 2005). La
réduction des contaminants microbiologiques s’effectue à partir des procédés physico-
chimiques. La désinfection par des procédés physiques (chaîne de traitement
conventionnelle et filtration) permet l’enlèvement des virus, des kystes de Giardia et des
oocystes de Cryptosporidium qui sont résistants au chlore à basse température
(Gouvernement du Québec, 2002). En ce qui concerne la désinfection chimique, celle-ci
s’effectue en deux étapes: la désinfection primaire, c’est-à-dire l’inactivation des micro-
organismes dans l’eau, et la désinfection secondaire pour maintenir un désinfectant résiduel
dans le système de distribution.
Le chlore, le désinfectant le plus utilisé à travers le monde, se dégrade à mesure que l’eau
est transportée dans le système de distribution. Particulièrement dans les gros systèmes de
distribution, les concentrations en chlore résiduel peuvent devenir très faibles voire
indétectables aux extrémités (Powell et al., 2000; Rodriguez et Sérodes, 2001). Le maintien
d’un niveau de chlore résiduel suffisant dans le système de distribution est le meilleur
moyen pour réduire les risques de contamination microbiologiques. Au Québec, le nouveau
règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP) (Gouvernement du Québec, 2001), en
vigueur depuis juin 2001, fixe une concentration de chlore résiduel libre minimum à 0,3
mg/L à la sortie de l’usine de traitement de l’eau potable (UTE). Aux États-Unis, la
37
Environmental Protection Agency (USEPA) demande une concentration de chlore résiduel
libre de 0,2 mg/L à la sortie de l’UTE.
Un compromis doit être fait quant à la dose de chlore à l’UTE ou aux stations de re-
chloration à travers le système de distribution puisqu’à titre d’oxydant, le chlore réagit avec
la matière organique naturelle et génère des sous-produits de la désinfection (SPD). Or, ces
SPD sont considérés potentiellement cancérigènes (Cantor et al., 1998) et ont récemment
été associés à des problèmes de reproduction (Bove et al., 1995; Kallen et al., 2000). Les
trihalométhanes (THM) et les acides haloacétiques (AHA) sont les principaux groupes de
SPD (Rodriguez et al., 2004).
Les conditions les plus critiques en regard du chlore résiduel et des SPD se présentent
généralement aux extrémités du réseau car ces dernières sont caractérisées par des temps de
séjour de l’eau élevés ainsi que par de faibles concentrations de chlore résiduel (Rodriguez
et Sérodes, 2001). C’est également à ces endroits où les concentrations de THM sont
généralement les plus élevées. La re-chloration de l’eau en réseau s’avère une stratégie
intéressante pour assurer des concentrations suffisantes de chlore résiduel aux extrémités.
Cependant, il a été démontré qu’une re-chloration en réseau de distribution suivie d’un
temps de séjour de plusieurs heures dans un réservoir favorise une formation
supplémentaire des SPD (Rodriguez et al., 2004).
5.2. Dégradation du chlore résiduel libre Le chlore est un désinfectant économique, efficace et il permet la conservation d’une
concentration de désinfectant résiduel dans le système de distribution (Doré, 1989; Sadiq et
Rodriguez, 2004). Bien que des normes sur la concentration résiduelle de chlore existent, la
dose initiale requise pour assurer une concentration suffisante de chlore en extrémités de
réseau dépend de plusieurs paramètres d’opération ainsi que de la qualité de l’eau. Des
études ont démontré que les paramètres d’opération ayant une influence significative sur la
demande en chlore sont la dose de chlore initiale, la température de l’eau et le pH. En terme
de qualité de l’eau, il a été établi que les constituants fulviques et humiques de la matière
38
organique (MO) sont d’importants consommateurs de chlore. La concentration en MO étant
difficile à mesurer dans l’eau potable, ses principaux indicateurs sont le carbone organique
total (COT) et dissous (COD) ainsi que l’absorbance UV (à 254 nm). Finalement, la
présence d’ammoniac dans l’eau peut causer une formation de chlore combiné qui a pour
effet de réduire la proportion de chlore résiduel libre (Connel, 1997; Rodriguez et al., 2002)
Il est difficile, pour les opérateurs, de tenir compte de tous ces paramètres lorsqu’ils doivent
ajuster la dose requise de chlore à la sortie de l’UTE. Dans cette perspective, les modèles de
prédiction de la qualité de l’eau peuvent s’avérer très utiles. Ceux-ci peuvent être utilisés
pour la conception et l’opération des réseaux de distribution mais, également, pour
l’amélioration des stratégies hydrauliques, pour l’optimisation des processus de
désinfection et pour l’évaluation des effets sur la qualité de l’eau d’éventuelles
modifications au réseau de distribution.
Plusieurs modèles ont été proposés pour décrire la dégradation du chlore résiduel dans un
système de distribution d’eau potable. Biswaz et al. (1993) et Lu (1991) proposent un
modèle basé sur l’évaluation théorique des processus impliqués dans le transport chimique
et particulaire dans le système de distribution. Rossman et al. (1994) ont développé un
modèle de dégradation et de transport du chlore résiduel libre dans les conduites du
système de distribution pour des conditions d’écoulement non permanent laminaire et
turbulent. D’un autre côté, Tzatchkov et al. (2002) présentent une approche basée sur les
équations d’Euler-Lagrange pour décrire l’advection et la dispersion du chlore résiduel
dans le réseau de distribution. Enfin, Rodriguez et al. (2002) utilisent un modèle basé sur
les réseaux neuronaux (RN) pour prédire les concentrations en chlore résiduel dans l’eau
traitée de six différentes municipalités. Les performances des modèles basés sur les
équations d’Euler-Lagange et sur les RN ont été comparées avec la performance d’un
modèle classique de la dégradation du chlore par une fonction de premier ou de second
ordre. Dans les deux cas, les résultats ont révélé des capacités de représentation de la
dégradation du chlore résiduel acceptables. Toutefois, il a été observé que la capacité de
représentation du modèle impliquant une cinétique de premier ou de second ordre diminue
lorsque le temps de séjour est élevé. En dépit de ces observations, étant donné leur
39
simplicité, la dégradation du chlore résiduel est généralement modélisée par une cinétique
de premier ou de second ordre :
Dégradation de premier ordre : (5.1)
0 1exp( )tC C k t
Dégradation du second ordre : (5.2)
20
1 1t
k tC C
où Ct est la concentration de chlore au temps t,
C0 est la concentration initiale de chlore au temps t = 0,
k1 est le coefficient de dégradation du premier ordre, et
k2 est le coefficient de dégradation du second ordre.
La majorité des modèles publiés dans la littérature considère que la dégradation de chlore
suit une cinétique de premier ordre. Cependant, certains auteurs, dont Jadas-Hécart et al.
(1992), suggèrent que la dégradation du chlore suit une cinétique de second ordre après
quatre heures dans un réseau de distribution. À l’opposé, Dharmarajah et al. (1991)
considèrent que la cinétique de dégradation du chlore est de second ordre lorsque le temps
de séjour est court (moins de cinq heures) et lorsque la concentration de chlore est élevée;
autrement, la dégradation suit une cinétique de premier ordre. D’autres auteurs, tels que
Powell et al. (2000), proposent l’utilisation de l’approche la plus simple, soit la dégradation
de premier ordre, même si, sous certaines conditions, la cinétique de second ordre décrit
mieux la réaction.
L’utilisation des modèles de prédiction des concentrations de chlore requiert l’évaluation
des coefficients de dégradation du chlore (k1 et k2). Ces coefficients dépendent de deux
types de réactions : celles ayant lieu avec la matière organique et inorganique contenue
dans le volume d’eau et celles dues aux interactions avec le biofilm sur les parois des
conduites ou avec le matériel des conduites lui-même (Turgeon et al., 2004). Le coefficient
de dégradation totale du chlore (kt) peut donc être estimé à l’aide du cœfficient de réaction
dans la masse d’eau ou «bulk» (kb) et sur les parois ou «wall» (kw). Le kb est généralement
40
évalué expérimentalement à l’aide du test en bêcher. Ce test consiste à mesurer la
concentration en chlore résiduel, à des intervalles de temps précis, dans une bouteille
contenant l’eau d’échantillonnage. Il a été observé que la valeur de kb varie entre 0,02 et
0,74 h-1 (AWWARF, 1996; Powell et al., 2000). Les cœfficients kt et kw sont généralement
plus difficile à mesurer sur le terrain. Ils sont donc souvent évalués par essai-erreur lors du
calage avec les concentrations en chlore observées sur le terrain (Munavalli et al, 2005).
Des analyses in situ réalisées par Hallam et al. (2002) ont montré que la valeur du kw varie
habituellement entre 0 et 1,56 h-1. De plus, il a été observé que le kw des conduites en fonte
centrifugée et en fonte grise (utilisées principalement vers 1959-1960) est beaucoup plus
important que le kw des conduites en polychlorure de vinyle (CPV) et en fonte avec
recouvrement intérieur en mortier de ciment et en polyéthylène (utilisées principalement
après 1979). En effet, le kw est compris entre 0,03 et 1,64 h-1 pour les conduites en fonte
centrifugée et en fonte grise alors qu’il oscille entre 0 et 0,26 h-1 pour les autres conduites
(Hallam et al., 2002). Lorsque le temps de séjour en différents points a été évalué, suite à
une étude au traceur ou à l’aide de débitmètres, il est possible d’estimer le kt. Celui-ci est
fonction de la différence en chlore résiduel entre deux points ainsi que du temps de séjour
entre ces mêmes deux points.
Il est difficile de déterminer si ces paramètres doivent être assignés individuellement,
globalement ou par zones, aux conduites modélisées étant donné leur variation spatiale et
temporelle dans les systèmes de distribution (Powell et al., 1999). En effet, le kb est
influencé par la température et la concentration initiale en chlore, mais il varie également
selon la matière organique contenue dans l’eau (Powell et al., 1999). Les facteurs ayant une
influence sur le kw sont la concentration initiale en chlore, les diamètres, les matériaux des
conduites, la corrosion ainsi que le biofilm sur les parois des conduites. Outre la
température et la concentration initiale, tous ces facteurs peuvent varier dans le temps, mais
également dans l’espace.
41
Méthodologie
6.1. Étude de cas L’étude de cas est un secteur du principal réseau de distribution de la Ville de Québec. Ce
réseau est approvisionné par la rivière Saint-Charles et dessert environ 40% de la
population de la ville, soit approximativement 230 000 personnes. Le secteur spécifique à
l’étude est le réseau de l’arrondissement Limoilou. Tel que présenté à la Figure 6.1, l’eau
brute provenant de la prise d’eau de la rivière Saint-Charles est d’abord acheminée vers
l’UTE puis elle est transportée par deux conduites maîtresses de façon gravitaire vers un
réservoir situé en réseau: le réservoir des Plaines d’Abraham.
Figure 6.1. Parcours de l’eau de la prise d’eau jusqu’à Limoilou
Le réservoir des Plaines d’Abraham a une capacité de stockage de 130 000 m³ en deux
compartiments et un débit moyen de 40 000 m3/jour. Lorsque l’eau arrive au réservoir, elle
passe par un premier point de re-chloration puis elle y séjourne pour une durée estimée de
deux à trois jours. Elle passe ensuite par un second point de re-chloration avant d’être
acheminée vers deux chambres de vannes (CV) ayant pour fonction de réduire la pression.
Environ 90% de l’eau est envoyée vers une CV située au nord du réservoir, qui est en partie
42
responsable de l’alimentation du réseau de Limoilou ainsi que du réseau limitrophe au sud
(Basse-Ville). La seconde CV, située au sud du réservoir, régularise la pression de l’eau
distribuée à un petit secteur résidentiel (Cap-Blanc).
L’eau potable est acheminée jusqu’à Limoilou via quatre entrées principales et une
secondaire. Deux entrées sont approvisionnées en eau directement à partir de l’UTE de
Québec (entrées 1a et 1b à la Figure 6.1). Les deux autres entrées principales sont
alimentées en eau re-chlorée à partir du réservoir des Plaines d’Abraham (entrées 2 et 3 à la
Figure 6.1). L’entrée secondaire (entrée 4) est fournie en eau à partir du réseau limitrophe
sud, et celle-ci est probablement constituée d’un mélange de l’eau de l’UTE et du réservoir.
Le secteur de Limoilou, dont la superficie est de 9,66 km2, est caractérisé par une densité de
population relativement forte pour Québec soit, environ 4 600 habitants/km2 (Statistique
Canada, 2003). L’occupation du territoire est principalement résidentiel mais on y retrouve
également divers usagers importants dont une usine de pâtes et papiers, deux hôpitaux,
deux parcs industriels, une usine de traitement des eaux usées, l’incinérateur municipal et le
plus grand site de loisirs, de divertissement, de sport et d'affaires dans l'est du Québec
(ExpoCité). Le réseau ne possède aucune interconnexion avec les réseaux limitrophes au
nord et à l’est, ce qui donne lieu à plusieurs extrémités de réseaux. De plus, les
consommations d’eau étant faibles à ces endroits (peu ou pratiquement pas d’industries, de
commerces ou d’institutions en extrémités), les temps de séjour de l’eau y sont élevés. Ces
conditions favorisent une dégradation de la qualité de l’eau.
6.2. Calage du modèle Le calage d’un modèle consiste à comparer les résultats d’une simulation avec les mesures
faites sur le terrain puis à optimiser leur corrélation en ajustant différents paramètres. Bien
qu’il n’existe pas de normes pré-établies pour caler un modèle de la qualité de l’eau, un
calage hydraulique suivi d’un calage du modèle de dégradation du chlore à partir de
données obtenues sur le terrain sont considérées essentielles (Yang, 2007).
43
6.2.1. Calage hydraulique
Le calage hydraulique a été réalisé à partir d’un modèle hydraulique des conduites
principales fourni par la ville de Québec auquel ont été ajoutés les conduites locales (≤ 250
mm) du secteur ainsi que les coefficients de Hazen-Williams (CHW ) selon l’âge des
conduites. Le modèle a été conçu à l’aide du logiciel EPANET. Suite à des essais de
bornes-fontaines réalisés par la ville, les CHW ont été ajustés afin de prendre en
considération l’état réel des conduites. Ces essais ont été réalisés pour quatre tronçons du
secteur et ont permis d’identifier des niveaux de corrosion « sévère ». Étant donné que la
majorité des conduites de Limoilou ont été posées durant la même période et à défaut
d’information plus détaillée, ce niveau de corrosion a été attribué à toutes les conduites.
Subséquemment, la consommation d’eau a été répartie aux nœuds du modèle du réseau de
distribution.
En premier lieu, le modèle a été calé afin d’améliorer sa capacité de représentation des
patrons de distribution de l’eau provenant de l’UTE et du réservoir. Pour fins de
comparaison, les zones de distribution réelles ont dû être identifiées. Ainsi, une étude au
traceur a été effectuée en injectant à la sortie du réservoir une saumure de chlorure de
calcium de grade alimentaire (saumure de 47% de CaCl2). À la suite de cette injection, une
campagne d’échantillonnage intensive a permis de suivre l’évolution des concentrations en
calcium en plusieurs points d’échantillonnage distribués sur le réseau de Limoilou. La
Figure 6.2 présente la localisation les points d’échantillonnage de la campagne.
44
Figure 6.2. Localisation des points d’échantillonnage
Une caractérisation de la qualité de l’eau potable a été réalisée simultanément afin de
valider les résultats de l’étude au traceur. En effet, l’eau potable est re-chlorée au réservoir
et, par conséquent, les points desservis par ce dernier ont une concentration en chlore
résiduel supérieure aux points desservis par l’UTE. Cette différence de concentration a
permis de valider les résultats de l’étude au traceur. La campagne a été réalisée lors de la
première journée très chaude du mois de mai (température ambiante d’environ 30 degrés
Celcius). Tel que présenté à la Figure 6.3, les consommations lors de la période
d’échantillonnage sont constantes, en raison de la température élevée lors de la journée
(nettoyage de terrains, remplissage de piscines, autres.).
45
Figure 6.3. Patron de consommation lors de la campagne d’échantillonnage du 25 mai
2007
La Figure 6.4 présente les patrons de chloration aux entrées 1 et 2 du réseau pour la journée
d’échantillonnage.
Figure 6.4. Chlore résiduel libre aux points d’échantillonnage à l’entrée des deux
zones de distribution
Les différences entre les valeurs de chlore résiduel de ces deux points sont attribuables au
fait que l’eau provenant du réservoir a été re-chlorée avant d’être acheminée dans le réseau
de distribution. On constate que la chloration à l’UTE et au réservoir a été stable entre
13:30 et 15:30. La Figure 6.5 illustre les secteurs du réseau de Limoilou desservis en eau
par l’UTE, le réservoir et par un mélange des deux eaux (UTE et réservoir).
46
Figure 6.5. Patron de distribution de l’eau observé
Afin de comparer les résultats observés sur le terrain et ceux simulés par le modèle, un
traceur virtuel a été injecté aux entrées desservies par le réservoir dans le modèle. Ainsi,
une simulation hydraulique dans les conditions de consommation de la campagne
d’échantillonnage intensive a été réalisée. Comme le montre la Figure 6.6, les résultats de
cette simulation sont très proches de ceux obtenus sur le terrain (Figure 6.5) en ce qui
concerne la provenance de l’eau (UTE ou réservoir).
47
Figure 6.6. Patron de distribution de l’eau simulé
Les résultats des simulations sont différents de ceux observés seulement dans une zone
située à l’ouest de la limite du réservoir et de l’UTE. Les différences observées sont
attribuables au fait que cette zone n’a pas été échantillonnée au cours de l’essai.
Par la suite, les débits aux entrées du réseau modélisé ont été comparés avec les valeurs
enregistrées par les débitmètres aux entrées du système de distribution. Il est important de
préciser que le débit total entrant dans Limoilou n’est pas comptabilisé directement. On
doit donc tenir compte des débitmètres des réseaux limitrophes au sud et à l’ouest (Figure
6.1). En effet, les entrées approvisionnées directement à partir de l’UTE (entrées 1a et 1b)
sont munies de débitmètres, toutefois, les débits fournis par ceux-ci incluent le débit du
réseau limitrophe à l’ouest de Limoilou. Cependant, ces débits sont comptabilisés quelque
peu à l’aval, sur une conduite principale du réseau limitrophe Ouest. Les deux autres
entrées (entrées 2 et 3) sont également munies d’un débitmètre mais le débit inclut le réseau
limitrophe au sud. Étant donné que le secteur approvisionné par le réseau limitrophe au sud
et le secteur Limoilou sont semblables en terme d’habitudes de consommation, l’hypothèse
48
a été faite que le débit per capita est le même. Le Tableau 6.1 présente une comparaison
des débits obtenus aux entrées principales du modèle. Les débits enregistrés aux
débitmètres sont des débits moyens pour la journée de la campagne du 25 mai 2007.
Tableau 6.1. Comparaison des débits (m3/h) aux entrées du modèle et enregistrés par les
débitmètres
Entrées 1a et 1b
UTE
Entrées 2 et 3
Réservoir
Débitmètres 459 1449
Modèle 534 1016
Différence -75 433
La différence entre les débits enregistrés par le débitmètre à la CV (située en amont des
entrées 2 et 3) et par le modèle (433 m3/h) correspond au débit dirigé vers le réseau
limitrophe sud à la sortie de la CV. Les débits enregistrés aux débitmètres à l’entrée 1
devraient toutefois être similaires à ceux calculés par le modèle. La différence de 75 m³/h
est toutefois acceptable compte tenu des hypothèses qui ont dû être posées. Étant donné les
bons résultats obtenus, aucune autre modification n’a été apportée au modèle à cette étape
du calage.
6.2.2. Calage des paramètres de qualité L’étude au traceur a permis de déterminer les temps de séjour des points d’échantillonnage
alimentés par le réservoir. Le temps de séjour correspond au temps entre le moment où la
concentration en calcium a augmenté à chacun des points et l’heure du début de l’injection
(7:00). Une simulation de longue durée (dont les demandes changent à chaque heure de la
journée) a été exécutée avec le patron journalier de la journée d’échantillonnage estimé a
posteriori à partir des mesures débitmétriques. Tel que mentionné précédemment, un
traceur virtuel a été injecté aux entrées 2 et 3 du modèle (réservoir).
Les temps de séjour de la simulation ont été comparés aux résultats obtenus lors de l’étude
au traceur. Ainsi, le temps requis pour que le traceur parvienne aux nœuds du modèle
49
correspondants aux points d’échantillonnage a été comparé à celui mesuré sur le terrain
après l’injection du traceur au réservoir. Afin de représenter la corrosion interne de la
conduite située à l’extrémité sud-est du réseau, qui a pour effet de diminuer son diamètre
effectif, les diamètres des tronçons de la conduite en question ont été diminués (350 mm à
200 mm, 400 mm à 300 mm et 200 mm pour les deux premiers tronçons). Cette
modification permet l’obtention de meilleurs résultats au niveau des temps de séjour sans
modifier d’une façon significative la différence entre les débits mesurés et simulés
(augmente la différence aux entrées 2 et 3 de 15%). La Figure 6.7a présente une
comparaison des valeurs observées et simulées pour l’âge de l’eau. À la Figure 6.7b, on
trouve une représentation en réseau de l’âge de l’eau observé lors de l’étude au traceur.
Également on peut voir, les points les moins bien représentés par le modèle, c’est-à-dire
dont la différence entre les valeurs observées et simulées est supérieure à 2 heures. Il est
important de spécifier que l’âge de l’eau présenté correspond au temps de séjour de l’eau à
partir de son entrée dans le réseau de Limoilou.
50
a) Valeurs observées et mesurées de l’âge de l’eau
b) Représentation en réseau de l’âge de l’eau observé lors de l’étude au traceur et localisation
des points les moins bien représentés par le modèle
Figure 6.7. Comparaison des valeurs observées et simulées pour l’âge de l’eau
51
À la Figure 6.7a, on constate que, dans l’ensemble, les valeurs de l’âge de l’eau observées
et simulées sont dans la même gamme de valeurs. Toutefois, le modèle a tendance à
surestimer globalement les valeurs de l’âge de l’eau. Néanmoins, excepté pour cinq points
d’échantillonnage, les erreurs sont inférieures à 2 heures, ce qui est considéré acceptable.
Une représentation en réseau de l’âge de l’eau observé lors de l’étude au traceur est
présentée à la Figure 6.7b. Il a été considéré qu’un âge de l’eau supérieur à 5 heures est
élevé et que des âges de l’eau inférieurs à 5 et à 3 heures sont respectivement moyens et
faibles. Étant donné que la majorité des points est bien représentée par le modèle au niveau
des temps de séjour, aucune autre modification n’a été faite à cette étape du calage.
L’étape suivante consiste au calage du modèle au niveau des concentrations en chlore
résiduel. Le logiciel EPAnet, comme la plupart des outils de simulation de la qualité de
l’eau, impose des modèles de dégradation du chlore de premier et second ordres. Dans ces
deux modèles de dégradation, la concentration de chlore résiduel en un point est fonction
de la concentration de chlore résiduel dans un point en amont, du temps de séjour entre les
deux points et du coefficient de dégradation totale du chlore (kt). Ce coefficient constitue un
des principaux paramètres de calage étant donné qu’il peut être ajusté afin d’optimiser la
corrélation des résultats observés et simulés. Le kt dépend des cœfficients de dégradation
du chlore dans la masse d’eau (kb) ainsi que sur les parois (kw), tous deux des intrants dans
le modèle.
Un processus d’essais-erreurs a été suivi afin de déterminer les valeurs permettant d’obtenir
la meilleure corrélation possible. Celles-ci sont respectivement de 0,002 h-1 pour le kb et de
0,003 h-1 pour le kw. Ces valeurs sont au moins 10 fois plus faibles que les valeurs trouvées
dans la littérature. En effet, tel que mentionné précédemment, Powell et al. (2000) ont
observé que la valeur du kb varie entre 0,02 et 0,74 h-1, alors que Hallam et al. (2002) ont
montré que la valeur du kw varie habituellement entre 0 et 1,56 h-1 sur le terrain. La Figure
6.8a présente la meilleure corrélation obtenue pour les concentrations de chlore résiduel
lors de la période où la chloration à l’UTE et au réservoir a été stable. Ces résultats ont été
obtenus en utilisant le modèle de dégradation de premier ordre. Tel que déjà illustré à la
figure 4, les patrons de chloration aux entrées desservies par le réservoir et l’UTE sont
52
stables entre 13:30 et 15:30. Toutefois, pour le calage, une période de 14:00 à 17:00 a été
considérée afin de prendre en compte le temps que met l’eau pour être acheminée des
entrées aux différents points du réseau.
a) Corrélation entre les valeurs observées et simulées
b) Localisation des six points
les moins bien représentés par le modèle
Figure 6.8. Meilleure corrélation obtenue pour les concentrations de chlore résiduel entre 14h et 17h
53
On constate que pour l’ensemble des points, les résultats simulés sont très proches des
valeurs observées. Toutefois, le modèle a tendance à surestimer les concentrations en chlore
résiduel pour six points, dont cinq sont desservis par le réservoir. La Figure 6.8b présente la
localisation en réseau de ces six points. La zone alimentée par le réservoir semble donc être
moins bien représentée par le modèle que celle approvisionnée par l’UTE.
Le modèle ne reproduit pas de façon optimale les concentrations en chlore résiduel
mesurées sur le terrain des points mis en évidence à la Figure 6.8b. Cependant, la
corrélation des valeurs observées et simulées pour les points d’échantillonnage situés à
proximité est très bonne. Pour cette raison, il apparaît évident que les six points les moins
bien représentés par le modèle ne suivent pas le même modèle de dégradation que les autres
points en réseau. Les résultats sont probablement attribuables à une stagnation ou à une
plus grande consommation du chlore résiduel due à l’état des conduites. Ces résultats sont
conformes aux observations de Tzatchkov et al. (2002) ainsi que de Rodriguez et al. (2002)
concernant la faible capacité de représentation du chlore résiduel des modèles impliquant
des cinétiques de premier ou de second ordre lorsque les temps de séjour sont élevés.
Toutefois, étant donné que la corrélation obtenue est bonne pour la majorité des points
d’échantillonnage, les cœfficients de dégradation du chlore n’ont pas été modifiés
localement. En effet, pour ce projet de recherche, l’objectif premier de la modélisation de la
qualité consiste à cibler les zones où les concentrations en chlore résiduel sont les plus
faibles. Or, en comparant les valeurs observées et simulées, on constate que les
concentrations les plus faibles observées sur le terrain correspondent aux concentrations
plus faibles que 0,6 mg/L dans le modèle. La Figure 6.9a présente la localisation des points
d’échantillonnage ayant présenté les plus faibles concentrations en chlore résiduel lors de la
période où la chloration à l’UTE et au réservoir a été stable (14:00 à 17:00). Ces points ont
des valeurs de chlore résiduel plus faibles ou équivalentes à 0,5 mg/L. La Figure 6.9b
montre également les zones (ombragées) où les concentrations en chlore résiduel sont les
plus faibles dans le modèle. On remarque que le modèle parvient à bien cibler ces zones.
54
a) Résultats observés
b) Résultats simulés
Figure 6.9. Concentrations en chlore résiduel observées et simulées entre 14 h et 17 h
L’étude au traceur ainsi que les résultats de chlore résiduel provenant de la caractérisation
de la qualité de l’eau ont permis d’identifier les patrons de distribution dans le réseau de
Limoilou. À partir de ces résultats, il a été possible de réaliser le calage du modèle EPAnet
au niveau de l’hydraulique et de la qualité de l’eau. La prochaine étape consiste à élaborer
55
des scénarios permettant d’améliorer les concentrations en chlore résiduel dans les zones
problématiques.
Optimisation du chlore résiduel en réseau de distribution
7.1. Stratégies hydrauliques Afin d’identifier des stratégies hydrauliques à privilégier pour améliorer les concentrations
de chlore résiduel en extrémité de réseau, des analyses de variantes ont été réalisées sur le
modèle de qualité de l’eau. Les efforts ont surtout été orientés vers le secteur mis en
évidence (zone ombragée) à la Figure 7.1.
Figure 7.1. Localisation des points d’échantillonnage ayant présenté les plus faibles
concentrations en chlore résiduel lors de la campagne d’échantillonnage
Dans cette optique, des modifications ont été apportées au modèle de référence, qui
correspond au fonctionnement actuel du réseau, et les cinq groupes de scénarios suivants
ont été évalués;
(1) Le premier groupe de scénarios implique la fermeture de vannes sur différentes
conduites dans le but de pousser l’eau re-chlorée provenant du réservoir vers la zone
problématique;
56
(2) Le second groupe de scénarios inclut une régulation des pressions aux entrées du
réseau, toujours dans le but d’emmener l’eau re-chlorée au réservoir vers la zone
problématique. Ainsi, la pression a été augmentée aux entrées 2 et 3 (approvisionnées par le
réservoir) et, pour compenser, elle a été réduite à l’entrée 1 (approvisionnée par l’UTE);
(3) Le troisième groupe de scénarios comprend l’ajout d’une pompe re-circulatoire avec
injection d’une solution d’hypochlorite;
(4) Le quatrième groupe de scénarios implique l’ouverture d’une des deux interconnexions
existantes (actuellement fermées) avec le réseau limitrophe est, où une nouvelle UTE
entrera en fonction prochainement;
(5) Le cinquième groupe de scénarios combine les scénarios 2 et 4.
Les simulations ont été exécutées avec le patron de consommation du 25 mai 2007. Afin
d’atteindre un comportement périodique au niveau de la variation du chlore en réseau, la
simulation a été effectuée sur 72 heures et les concentrations obtenues entre 48:00 et 72:00
ont été comparées à celles du modèle de référence pour les mêmes heures. Pour toutes les
simulations, la comparaison avec le modèle de référence a été faite pour toutes les périodes
du patron de consommation.
En plus de l’augmentation des concentrations en chlore résiduel, deux vérifications
principales ont été faites. La première vérification concernait la pression maximale qui ne
devait pas dépasser celle du modèle de référence. La seconde vérification se rapportait au
débit incendie disponible en considérant que pour un débit de 270 m3/h, la pression doit
être au minimum de 300 kPa. La procédure suivie afin de s’assurer de ces conditions a été
la suivante :
(1) Les extrémités de réseau donnant lieu aux pressions les plus faibles, celles-ci ont donc
été divisées en quatre zones. Dans chaque zone, le nœud présentant la pression la plus
faible a été repéré.
(2) Par la suite, en procédant un nœud à la fois, une demande de 270 m3/heure a été ajoutée
à la demande de consommation de base d’un des noeuds. Après avoir lancé une simulation,
une vérification a été faite pour s’assurer que les pressions dans tous les nœuds des modèles
soient supérieures à 300 KPa.
57
(3) La deuxième étape a été reproduite pour les quatre nœuds repérés à l’étape 1.
7.2. Variantes Pour chaque groupe d’essais, différentes variantes ont été évaluées dans le but d’améliorer
les concentrations en chlore résiduel dans la zone problématique. La Figure 9 présente la
localisation des points d’échantillonnage ayant présenté les plus faibles concentrations en
chlore résiduel lors de la campagne d’échantillonnage. La variante permettant de réduire la
zone ombragée le plus efficacement pour chaque groupe d’essais a été retenue. Également,
les niveaux de chlore atteint aux autres points d’échantillonnage présenté à la Figure 9 ont
été pris en compte lors de la sélection. Dans la section suivante, les concentrations en
chlore résiduel obtenues aux 11 points d’échantillonnage illustrés à la Figure 7.1 sont
présentées pour les variantes évaluées dans chaque groupe de scénarios.
7.2.1. Essai 1 : Fermeture de vannes sur des conduites
La Figure 7.2a présente les sept conduites dont le statut ouvert/fermé des vannes a été
modifié au cours des simulations.
58
a) Conduites dont l’état des vannes a été modifié au cours des simulations réalisées au scénario 1
b) Concentrations en chlore résiduel obtenus au scénario 1 suite à différentes modifications de l’état des vannes à 6 :00
Figure 7.2. Localisation des conduites dont l’état des vannes a été modifié au scénario
1 et résultats obtenus suite aux simulations des meilleures variantes
Ces conduites ont été sélectionnées en fonction du sens d’écoulement dans le modèle de
référence. L’objectif des modifications apportées était de pousser l’eau re-chlorée
59
provenant du réservoir des Plaines vers la zone problématique (Figure 7.1). Le Tableau 2
présente les neuf combinaisons de vannes ouvertes ou fermées sur sept conduites qui ont
été évaluées.
Tableau 7.1. Combinaisons des vannes ouvertes ou fermées sur sept conduites
Conduite Diamètre Essai 1 Essai 2 Essai 3 Essai 4 Essai 5 Essai 6 Essai 7 Essai 8 Essai 9
1 300 fermée ouverte ouverte ouverte fermée fermée fermée ouverte fermée2 200 fermée fermée ouverte ouverte fermée ouverte ouverte ouverte ouverte3 300 ouverte ouverte ouverte ouverte fermée ouverte fermée fermée ouverte4 250 fermée fermée ouverte fermée fermée ouverte ouverte ouverte fermée5 250 ouverte ouverte fermée fermée fermée ouverte ouverte ouverte ouverte6 400 fermée fermée fermée fermée fermée ouverte ouverte ouverte ouverte7 350 fermée fermée fermée ouverte fermée ouverte ouverte ouverte ouverte
Les variantes permettant d’améliorer les concentrations en chlore le plus efficacement se
retrouvent dans les essais impliquant respectivement la fermeture de la vanne sur la
conduite 1 (essai 6), la fermeture des vannes sur les conduites 1 et 4 (essai 9) ainsi que la
fermeture des vannes sur les conduites 1, 2, 4, 6, 7 (essai 1). La Figure 11b présente les
résultats de simulation avec ces variantes pour les concentrations en chlore résiduel
obtenues pour les points d’échantillonnage ayant présenté les plus faibles concentrations en
chlore résiduel lors de la campagne d’échantillonnage (Figure 7.1). Les résultats sont
présentés à 6:00, une période où le débit de consommation était faible, ce qui implique un
temps de séjour élevé et des concentrations faibles en extrémités. On constate que les
résultats obtenus pour les essais 1 et 9 sont similaires alors que l’essai 6 permet d’améliorer
les concentrations de chlore pour la majorité des points dans la zone problématique ainsi
qu’ailleurs en réseau. Cette variante est donc celle retenue.
7.2.2. Essai 2 : Régulation des pressions aux entrées
Le second essai implique une régulation de la pression aux entrées desservies par l’UTE et
le réservoir. Ainsi, la charge totale aux entrées 2 et 3 a été augmentée et, pour compenser,
celle de l’entrée 1 a été diminuée. La charge totale à l’entrée 4 n’a pas été modifiée
puisqu’elle est desservie en partie par le réservoir et en partie par l’UTE. Des essais ont été
60
réalisés pour des modifications de charge totale de ±1, 2 et 3 mètres (1 mètre = 9.81 kPa).
La Figure 7.3 présente les résultats de simulation à 6:00.
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
0,55
0,60
0,65
0,70
0,75
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Points d'échantillonnage
Co
nc
en
tra
tio
n e
n c
hlo
re r
és
idu
el
(mg
/L)
Référence1m3m5m
Figure 7.3. Concentrations en chlore résiduel obtenues au scénario 2 suite à
différentes modifications des têtes d’eau aux entrées à 6 :00
Tel qu’attendu, la concentration en chlore résiduel croît à mesure que la tête d’eau
appliquée aux entrées de la zone de distribution du réservoir augmente. Inévitablement,
plus la tête d’eau augmente, plus les pressions augmentent également en réseau. La
pression maximale dans le modèle de référence est supérieure à 600 kPa pour un seul
noeud. Or, les essais impliquant des modifications de ±1, 2 et 3 mètres aux entrées génèrent
respectivement 4, 31 et 86 nœuds avec une pression supérieure à cette valeur. Cette
pression d’opération étant déjà haute, la variante impliquant la régulation minimale de ±1
mètre a été retenue. Bien que cette variante ne permette pas une augmentation significative
des concentrations en chlore dans la zone problématique, elle évite des problèmes qui
seraient engendrés par des pressions trop élevées en réseau de distribution.
7.2.3. Essai 3 : Pompe re-circulatoire avec injection de chlore
Le troisième essai consiste en l’ajout d’une pompe re-circulatoire afin de diminuer le temps
requis par l’eau pour parvenir à la zone problématique. L’emplacement du nœud de départ
61
de la pompe a été choisi en fonction du sens d’écoulement dans le modèle de référence, de
la concentration en chlore et du débit. Le nœud d’arrivée de la pompe est compris dans la
zone problématique. La courbe de pompe a été choisie en fonction de l’élévation des deux
nœuds reliés par la pompe ainsi que du débit dans les conduites adjacentes aux nœuds de
départ et d’arrivée. Les simulations ont été réalisées en utilisant une pompe dont les débits
et les charges d’eau sont relativement faibles. La Figure 7.4a présente la localisation de la
pompe permettant d’obtenir les meilleurs résultats et la Figure 7.4b montre la courbe de
pompe choisie (7.4 b).
a) Localisation de la pompe
b) Courbe de pompe
Figure 7.4. Localisation et caractéristiques de la pompe ajoutée au scénario 3
62
Afin d’évaluer l’impact de l’injection d’une solution d’hypochlorite à l’eau circulant dans
la pompe, deux variantes ont été explorées. La première variante comprend l’ajout d’une
pompe re-circulatoire seule tandis que la seconde combine l’ajout d’une pompe ainsi que
l’injection de chlore à l’eau potable afin que sa concentration soit de 1 mg/L à la sortie de la
pompe. Les résultats présentés à la Figure 7.5 mettent en évidence la nécessité de l’ajout
d’une solution hypochlorite à la pompe afin d’améliorer les concentrations en chlore
résiduel dans la zone problématique ainsi qu’ailleurs en réseau. De plus, on constate que,
malgré que les débits et les charges d’eau de la pompe soient petits, l’augmentation des
niveaux de chlore est importante.
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1,00
1,10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11Points d'échantillonnage
Co
nce
ntr
atio
n e
n c
hlo
re r
ésid
uel
(mg
/L)
Référence
Pompe+hypo
Pompe
Figure 7.5. Concentrations en chlore résiduel obtenues au scénario 3 en ajoutant ou
non une solution hypochlorite
7.2.4. Essai 4 : Ouverture de l’interconnexion
Le quatrième essai implique une modification des limites du réseau étudié. Bien que
Limoilou possède deux interconnexions avec le réseau limitrophe à l’est, celles-ci sont
actuellement fermées. L’ouverture prochaine d’une nouvelle usine de traitement en eau
potable dans ce réseau permettra d’améliorer la qualité de l’eau, notamment au niveau de la
concentration en chlore. Ainsi, cet essai vise à évaluer l’impact qu’aurait l’ouverture d’une
des interconnexions entre Limoilou et le réseau à l’est sur les concentrations en chlore
résiduel dans la zone problématique.
63
L’interconnexion ouverte lors des simulations est située dans la zone problématique (Figure
10). Le temps de séjour dans le système de distribution limitrophe à l’est entre la nouvelle
UTE et l’interconnexion est similaire à celui entre l’UTE et l’entrée 1 de Limoilou, soit
environ 2 heures. En conséquence, les simulations ont été réalisées en considérant la
concentration en chlore résiduel à l’interconnexion comme étant équivalente à la
concentration à l’entrée 1. Également, la ville de Québec estime que le réseau limitrophe à
l’est pourra fournir un maximum de 10 000 m3/j (410 m3/h). Or, la capacité résiduelle de la
future UTE de Beauport étant limitée, ce débit ne sera pas disponible en tout temps. Ainsi,
des simulations ont été réalisées en imposant à l’interconnexion des débits horaires
maximaux correspondant à 1000, 2000 et 3000 m3/j. Ces débits ont été imposés à une heure
où la consommation est élevée, soit à 14:00. De plus, l’interconnexion modélisée ne
possède pas de valve anti-retour, ce qui a pour conséquence que l’eau voyage librement
entre Limoilou et le réseau à l’est. Ainsi, l’eau est fournie par le réseau limite à l’est lorsque
la consommation est forte, soit entre 7:00 et 18:00. Autrement, l’eau potable est acheminée
de Limoilou vers le réseau à l’est. Les concentrations en chlore résiduel obtenues sont
présentées à la Figure 7.6.
64
a) Localisation de l’interconnexion
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
0,55
0,60
0,65
0,70
0,75
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11Points d'échantillonnage
Co
nce
ntr
atio
n e
n c
hlo
re r
ésid
uel
(mg
/L)
Référence1000m3/jr2000m3/jr3000m3/jr
b) Concentrations en chlore résiduel obtenues au scénario 4 pour différents débits maximaux
journaliers imposés à l’interconnexion à 6 :00
Figure 7.6. Localisation de l’interconnexion et résultats obtenus au scénario 4 suite aux différentes variantes
Tel qu’attendu, on constate que les trois débits maximaux imposés permettent une
augmentation significative des concentrations en chlore résiduel dans l’ensemble des points
d’échantillonnage, à l’exception du point 2. Toutefois, les résultats sont sensiblement les
mêmes pour les trois débits imposés. Ainsi, la variante retenue sera celle dont le débit
maximal est le plus faible, soit 1000 m3/j puisqu’il est plus facilement applicable par la
ville.
65
7.2.4. Essai 5: Combinaison de l’ouverture de l’interconnexion avec une régulation des pressions aux entrées
L’essai 5 combine les variantes retenues pour l’essai 2, soit une régulation de pression de
±1 mètre, et l’essai 4, soit l’ouverture de l’interconnexion avec le réseau limitrophe à l’est.
Les résultats sont présentés à la Figure 7.7.
Figure 7.7. Comparaison des concentrations en chlore résiduel obtenues à 6:00 pour les variantes retenues dans les cinq groupes de scénarios
7.3. Résultats des essais et comparaison La Figure 7.7 présente une comparaison des concentrations en chlore résiduel obtenues
pour les variantes retenues pour les cinq groupes d’essais pendant la période de faible
consommation (à 6:00). Les résultats sont présentés pour les points d’échantillonnage avec
les plus faibles concentrations en chlore résiduel lors de la campagne d’échantillonnage
(Figure 7.1). Les points compris dans la zone problématique y sont encadrés.
En comparant les résultats des essais à ceux obtenus à l’aide du modèle de référence, on
constate que l’essai 3 permet d’améliorer les concentrations en chlore résiduel avec la plus
grande efficacité dans la zone problématique. En effet, les concentrations sont augmentées
d’une valeur moyenne 0,44 mg/L dans ce secteur. Il est à noter, que les améliorations
concernent seulement la zone problématique puisque, tel que présenté à la figure 16, les
concentrations des autres points ne sont peu ou pas influencées par cet essai. Également,
66
l’essai 4 permet d’élever les valeurs de chlore moyennes de 0,17 dans la zone
problématique et de 0,09 dans les autres points. Les améliorations moyennes sont les
mêmes pour l’essai 5. Ainsi, il n’est pas nécessaire de combiner l’ouverture de
l’interconnexion (essai 4) à une régulation de pression aux entrées pour hausser les
concentrations en chlore. De plus, l’application de l’essai 1 permet d’augmenter les
concentrations en chlore résiduel de 0,06 mg/L dans la zone problématique. Cependant, cet
essai ne permet pas d’amélioration dans les autres points. Finalement, l’essai 2 ne permet
pas d’améliorer significativement les concentrations en chlore résiduel, ni dans la zone
problématique, ni ailleurs en réseau. La Figure 7.8 met en évidence l’impact sur les
concentrations en chlore résiduel des essais 3 (Figure 7.8 b) et 4 (Figure 7.8 c) par rapport
au modèle de référence (Figure 7.8 a).
Figure 7.8. Impact des stratégies hydrauliques les plus efficaces sur les concentrations en chlore résiduel à 6:00
Ces deux essais permettent de diminuer significativement l’étendue de la zone en rouge,
qui correspond aux valeurs les plus faibles de chlore résiduel, notamment dans la zone
67
problématique. L’essai 4 améliore les concentrations en chlore mais il n’est pas aussi
efficace que l’essai 3. Toutefois, contrairement à l’essai 3, il permet une augmentation des
concentrations en chlore dans l’ensemble du réseau modélisé.
Conclusion L’originalité de ce projet sur le plan méthodologique réside dans le fait qu’il combine
l’information sur l’hydraulique du réseau, sur une étude au traceur et sur la caractérisation
de la qualité de l’eau pour identifier les patrons de distribution de l’eau en réseau.
Également, les données inédites tirées de ces études ont permis de caler le modèle au
niveau de l’hydraulique et de la qualité de l’eau potable. Finalement, le modèle a permis
l’identification de stratégies hydrauliques en réseau de distribution dans le but d’améliorer
les concentrations en chlore résiduel en extrémités de réseau. Les améliorations se sont
centrées plus spécifiquement sur un secteur problématique connu pour ses faibles
concentrations de chlore résiduel.
La logistique pour les études de traceur et de la qualité de l’eau potable a été assez lourde
puisqu’elle a nécessité la coordination d’une équipe importante et a généré des coûts
importants. En outre, ces études ont amené une plus grande confiance dans la
représentativité du modèle. En effet, la représentation des patrons de distribution du
réservoir et de l’UTE ainsi que la répartition des débits aux entrées par le modèle sont
similaires aux résultats observés lors des études de traceur et de la qualité de l’eau potable.
Également, la corrélation entre les concentrations en chlore résiduel observées sur le terrain
et celles simulées est très bonne. Le modèle cible bien les zones problématiques au niveau
des concentrations en chlore résiduel. Bien que le modèle surestime certaines valeurs de
chlore par rapport à celles mesurées sur le terrain, des adaptations ont été effectuées pour
l’interprétation des résultats. Sur la base du modèle de qualité, cinq groupes d’essais ont été
explorés. L’élaboration des essais a été réalisée en collaboration avec les responsables de la
ville de Québec, ce qui a assuré des recommandations réalistes. L’essai ayant permis une
amélioration significative des concentrations en chlore dans la zone problématique est
l’essai 3, qui comprend l’ajout d’une pompe re-circulatrice avec injection d’une solution
68
d’hypochlorite dans la zone problématique. L’essai 4, qui implique l’ouverture d’une
interconnexion avec le réseau limite à l’est, a également permis d’augmenter les
concentrations en chlore résiduel dans la zone d’intérêt mais également, sur l’ensemble du
réseau.
Dans des travaux futurs, la méthodologie pourrait être adaptée à un plus grand territoire
pour l’optimisation des temps de séjour en réseau de distribution. Également, en plus du
chlore résiduel, il serait intéressant d’intégrer à l’approche proposée des paramètres tels les
SPD et la qualité microbiologique de l’eau.
69
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Résultats supplémentaires
8.1 Variation saisonnière de la qualité de l’eau potable Suite aux études au traceur et de la qualité de l’eau potable réalisées simultanément, un
programme d’échantillonnage étendu sur une période de cinq mois (juin 2007 - novembre
2007) a été réalisé. L’objectif de ce programme était d’évaluer la variation saisonnière des
différents paramètres de la qualité de l’eau potable. Pour ce faire, neuf campagnes
d’échantillonnage ont été réalisées à une fréquence moyenne d’une fois aux deux semaines.
Afin d’assurer des conditions semblables en termes de consommation et donc au niveau des
temps de séjour, les échantillonnages ont été réalisés entre 9:00 et 12:00 la même journée
de la semaine, soit le mercredi excepté pour la campagne du 31 août qui a été réalisée un
vendredi.
Le protocole d’échantillonnage a compris 13 points, répartis en fonction du temps de séjour
et de façon à couvrir l’ensemble du territoire étudié. Cinq points sont situés dans la zone de
distribution de l’UTE, sept points sont situés dans la zone de distribution du réservoir et un
point est situé dans une zone desservie par un mélange des deux sources. Également, les
points situés dans chacune des zones de distribution ont des temps de séjour qualifiés de
faible, moyen et élevé respectivement. Ces temps de séjour ont été estimés à l’aide du
modèle hydraulique. La Figure 8.1 présente la localisation des points d’échantillonnage en
réseau de distribution.
Figure 8.1. Localisation des points d’échantillonnage en réseau de distribution
75
Pour chaque point d’échantillonnage, des échantillons d’eau ont été prélevés pour analyser
le chlore résiduel libre et mesurer la température in situ. Également, les concentrations de
THM, l’absorbance UV à 254 nm et la turbidité ont été mesurées en laboratoire. De plus, la
conductivité et le PH ont été mesurés à l’entrée de la zone de distribution de l’UTE (point 1
à la Figure 8.1) ainsi qu’à la CV à l’aval de la sortie du réservoir, avant qu’elle ne soit
acheminée vers Limoilou (point 6 à la Figure 8.1). Pour le présent projet, seules les valeurs
de THM et les concentrations en chlore résiduel sont prises en compte. Toutefois les autres
résultats pourront être utilisés dans des travaux futurs. Ils sont présentés en annexe.
Les Figures 8.2 et 8.3 présentent respectivement les variations saisonnières observées pour
les concentrations en chlore résiduel et les concentrations en THM. Les valeurs obtenues
sont comparées à celles obtenues lors de l’étude au traceur et de la qualité de l’eau réalisée
en mai 2007. La température moyenne de l’eau (ºC) pour chaque jour d’échantillonnage est
indiquée entre parenthèses dans les légendes des Figures 8.2 et 8.3.
Figure 8.2. Variations saisonnières des concentrations en chlore résiduel
76
Figure 8.3. Variation saisonnière des concentrations THM
Tel qu’attendu, la Figure 8.2 permet d’observer des concentrations en chlore résiduel plus
faibles lors des campagnes réalisées en juillet et en août, lorsque la température de l’eau
était élevée. Il est à noter que les résultats obtenus lors du 15 août 2007 sont particuliers
étant donné que les doses de chlore avaient été augmentées significativement à l’UTE et au
réservoir. Pour les campagnes réalisées de septembre à novembre, les concentrations en
chlore résiduel sont plus élevées étant donné que la cinétique de dégradation du chlore
diminue avec la température. Il est important de spécifier que les concentrations de chlore
injectées aux points de chloration et de re-chloration sont ajustées selon les saisons. Ainsi,
elles sont légèrement inférieures en hiver et en automne qu’au printemps et en été. La
Figure 8.2 permet également d’observer une constance dans la variation spatiale du chlore
résiduel en réseau de distribution. En effet, les points 4 et 5 (UTE) et les points 12
(réservoir) et 13 (mixte) ont, pour toutes les campagnes réalisées, les plus faibles
concentrations en chlore résiduel.
Les concentrations en THM, présentées à la Figure 8.3, sont, tout au long du programme
d’échantillonnage, plus importantes pour les points desservis par le réservoir et la zone
mixte que pour ceux desservis par l’UTE. Ces résultats sont conformes aux constats
obtenus par Turgeon et al. (2004) et Rodriguez et al. (2004) à l’effet qu’une re-chloration
77
en réseau suivie d’un temps de séjour de plusieurs heures dans un réservoir favorise une
formation supplémentaire des SPD. De plus, on constate que plus la température de l’eau
est élevée, plus les concentrations en THM sont importantes. Ces résultats s’expliquent par
une augmentation de la cinétique de dégradation de la matière organique (M.O.) précurseur
de THM et par une augmentation de la température. Il est à noter que, pour l’ensemble des
résultats, les concentrations en THM sont inférieures à la norme de 80 µg/L fixée par le
RQEP (2001) à l’exception des concentrations en THM mesurées le 31 août 2007 qui
atteignent une valeur maximale 91 µg/L. Également, un point mesuré lors du 28 novembre
2007 est supérieur à 80 µg/L. Notons toutefois que la norme du RQEP est basée sur une
moyenne annuelle de quatre échantillons trimestriels.
On remarque à la Figure 8.3 que les concentrations en THM mesurées aux points desservis
par le réservoir ne semblent pas être affectées par le temps de séjour. En effet, alors que
pour les points desservis par l’UTE les concentrations en THM augmentent avec le temps
de séjour, celles des points desservis par le réservoir demeurent assez constantes peu
importe le point d’échantillonnage. La Figure 8.4a présente la corrélation entre les
concentrations en chlore résiduel et l’âge de l’eau, alors que la Figure 8.4b présente la
corrélation entre les concentrations en THM et l’âge de l’eau des points desservis par le
réservoir. Les résultats présentés dans ces deux figures correspondent aux concentrations
moyennes observées dans les 25 points desservis par le réservoir lors de la campagne du 25
mai 2007. L’âge de l’eau a été évalué à l’aide des résultats de l’étude au traceur. La Figure
8.5 présente les mêmes graphiques mais pour les points desservis par l’UTE. Dans ce cas,
l’âge de l’eau a été évalué à l’aide du modèle de prédiction de la qualité puisque l’étude au
traceur n’avait permis d’évaluer que l’âge de l’eau des points desservis par l’UTE.
78
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
1,40
0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24
Âge de l'eau observé (h)
Co
nce
ntr
atio
n e
n c
hlo
re
rési
du
el (
mg
/L)
a) Chlore résiduel
0
10
20
30
40
50
60
0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24
Âge de l'eau observé (h)
TH
M (
ug
/L)
b) THM
Figure 8.4. Corrélation entre l’âge de l’eau observé et les résultats de chlore résiduel et de THM obtenus le 25 mai 2007 pour les points desservis par le réservoir
79
00,10,20,30,4
0,50,60,70,80,9
0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24
Âge de l'eau simulé (h)
Co
nce
ntr
atio
n e
n c
hlo
re
rési
du
el (
mg
/L)
a) Chlore résiduel
0
10
20
30
40
50
60
0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24
Âge de l'eau simulé (h)
Co
nce
ntr
atio
n e
n T
HM
(p
pb
)
b) THM
Figure 8.5. Corrélation entre l’âge de l’eau simulé et les résultats de chlore résiduel et de THM obtenus le 25 mai 2007 pour les points desservis par l’UTE
Conformément aux résultats présentés à la Figure 8.3 pour les points desservis par le
réservoir, la corrélation entre l’âge de l’eau et le chlore résiduel est forte alors qu’elle est
faible pour les concentrations en THM. Ces résultats sont probablement attribuables à une
consommation de la M.O., précurseur de la formation des THM, en réservoir. Ils peuvent
également être dues à une faible variabilité dans les temps de séjour. En ce qui a trait aux
points desservis par l’UTE, la corrélation entre l’âge de l’eau et le chlore résiduel est forte
mais la corrélation avec les concentrations en THM est faible par rapport à celle observée à
la Figure 8.3. Des recherches plus approfondies pourraientt être effectuées lors de travaux
80
futurs afin de mieux comprendre les variations des concentrations en THM dans le réseau
de distribution de Limoilou.
8.2. Estimation expérimentale des coefficients de dégradation du chlore Le calage du modèle de prédiction des concentrations en chlore résiduel nécessite
l’évaluation du coefficient de dégradation totale du chlore (kt). Ce coefficient constitue un
des principaux paramètres de calage de la qualité étant donné qu’il peut être ajusté afin
d’optimiser la corrélation des résultats observés et simulés. Le kt dépend des cœfficients de
dégradation du chlore dans la masse d’eau ou «bulk» (kb) ainsi que sur les parois ou «wall»
(kw) et ils constituent tous deux des intrants dans le modèle. Les valeurs du kt et du kb
peuvent être mesurées expérimentalement ou par essais-erreurs.
Dans cette étude, les valeurs du coefficient kb correspondant aux zones de distribution de
l’UTE et du réservoir ont été estimées à l’aide du test de la « bouteille ». Ainsi, des
échantillons d’eau provenant respectivement de l’UTE, de l’entrée 1 ainsi que de la CV
(Figure 8.1) ont été prélevés dans trois bouteilles de verre non réactives. Par la suite, la
concentration en chlore résiduel libre a été mesurée, à température ambiante, en duplicata, à
des intervalles de temps de 0 (in situ), 1.5, 2, 3, 4, 8, 24 et 48 heures. Cette procédure à été
réalisée à deux reprises afin d’augmenter la précision des résultats obtenus. Il est important
de spécifier que les prélèvements ont été effectués à des dates ultérieures à la date du 25
mai 2007, soit les 14 et 28 novembre 2007. La température moyenne observée lors de ces
deux campagnes est de 8ºC.
Le kb correspond à la pente du graphique de ln(C0/Ct) en fonction du temps de séjour. Le C0
correspond à la concentration de chlore lors du prélèvement sur le terrain (à 0 heure), le Ct
à la concentration de chlore au temps t, tandis que le temps de séjour correspond à
l’intervalle de temps passé dans la bouteille. Le kt a également été déterminé en évaluant la
pente du graphique de ln(C0/Ct) en fonction du temps de séjour en réseau de distribution.
Pour la zone de distribution du réservoir, le C0 et le temps de séjour sont estimés en
fonction de l’entrée 1. Le kt n’a pu être évalué pour la zone de distribution de l’UTE
81
puisque le temps de séjour, avant le calage, y était inconnu. Cependant, une étude réalisée
par Rodriguez et al. (2004) a permis d’évaluer le kt pour le réseau de Québec. Le temps de
séjour avait été évalué, suite à un arrêt de la fluoration, pour différents points en aval de
l’UTE. Le C0 correspond, dans ce cas, à la concentration en chlore résiduel à l’UTE et le
temps de séjour, au temps que met l’eau pour parvenir aux différents points
d’échantillonnage à partir de l’UTE. Par la suite, le kw a été obtenu par la soustraction du kb
à la valeur du kt. Le Tableau 8.1 présente les résultats obtenus.
Tableau 8.1. Valeurs expérimentales des coefficients de dégradation du chlore résiduel
kb kw kt
h-1
Secteur de Limoilou desservi par le réservoir 0,024 0,141 0,165
Secteur de Limoilou desservi par l’UTE 0,042
Secteur en amont de Limoilou desservi par l’UTE 0,051 0,104 0,155
Les valeurs observées sont comparables à celles que l’on trouve dans la littérature. En effet,
Powell et al. (2000) ont observé que la valeur du kb varie entre 0,02 et 0,74 h-1, alors que
Hallam et al. (2002) ont montré que la valeur du kw varie habituellement entre 0 et 1,56 h-1
sur le terrain. Cependant, lorsque ces coefficients sont entrés dans le modèle, la dégradation
du chlore résiduel est beaucoup trop rapide et les valeurs simulées sont beaucoup plus
faibles que celles observées. Un processus d’essais-erreurs a donc été suivi afin de
déterminer les valeurs permettant d’obtenir la meilleure corrélation possible, tel que
présenté en détails dans la Partie 2 de ce mémoire.
Conclusion générale
Ce mémoire porte sur l’évaluation de stratégies hydrauliques pour améliorer les
concentrations de chlore résiduel en extrémité de réseau. Le secteur sélectionné pour
l’étude est un quartier résidentiel de la ville de Québec alimenté en eau potable par deux
sources: une UTE et un réservoir situé en réseau. La recherche a été réalisée en deux
phases. La première a permis l’identification des zones de distribution de l’eau potable dans
le système de distribution à partir d’une caractérisation hydraulique du réseau, d’une étude
au traceur et d’une campagne de caractérisation de la qualité de l’eau. Pour ce faire, un
modèle représentant les conduites principales et locales du secteur Limoilou a été conçu.
Ensuite, comme le secteur ne possédait pas de compteurs d’eau résidentiels, la répartition
de la demande en eau a été estimée à partir d’une répartition spatiale de la population selon
les nœuds de consommation et d’une évaluation de la consommation journalière moyenne
par personne (débit per capita). Subséquemment, une étude au traceur comprenant 47
points d’échantillonnage a été effectuée en injectant à la sortie du réservoir une saumure de
CaCl2. Les résultats obtenus ont permis d’associer au réservoir les points d’échantillonnage
dont la concentration en calcium a augmenté au cours de l’essai. Finalement, les hypothèses
élaborées suite à l’étude au traceur ont été validées à partir des résultats d’une campagne de
caractérisation de la qualité de l’eau effectuée simultanément. Cette validation a été rendue
possible en comparant les valeurs de chlore résiduel aux deux entrées. Les différences entre
les valeurs sont dues au fait que l’eau provenant du réservoir y a été re-chlorée avant d’être
acheminée dans le réseau de distribution. De plus, cette campagne a permis d’identifier la
source d’alimentation en eau potable des points dont la concentration en calcium était
demeurée constante au cours de l’essai au traceur.
Dans la deuxième phase de l’étude, le modèle a été calé au niveau de l’hydraulique
(répartition des débits aux entrées et temps de séjour) ainsi qu’au niveau de la qualité
(concentrations de chlore résiduel). Au terme du calage, les capacités prédictives du modèle
ont jugées satisfaisantes. Sur la base du modèle de qualité, des stratégies hydrauliques ont
été évaluées afin d’optimiser les concentrations en chlore résiduel en extrémités de réseau.
Cinq groupes d’essais ont été explorés : (1) fermetures de vannes sur des conduites
importantes, (2) ajout de pompe re-circulatoire avec injection d’une solution hypochlorite,
83
(3) régulation de pression aux entrées du secteur, (4) ouverture d’une interconnexion avec
le réseau limitant à l’est, et (5) combinaison des essais 2 et 4. Suite aux différentes
simulations, deux stratégies hydrauliques se sont démarquées et des recommandations ont
été émises. Celles-ci impliquent l’ajout d’une pompe re-circulatoire et l’injection d’une
solution d’hypochlorite ainsi qu’une ouverture d’une interconnexion avec le réseau limitant
à l’est.
Dans des travaux futurs, la méthodologie pourrait être adaptée à un plus grand territoire
pour l’optimisation des temps de séjour en réseau de distribution. Également, il serait
souhaitable d’intégrer des paramètres tels les SPD et la qualité microbiologique de l’eau à
l’approche proposée.
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89
Annexe A. Résultats de la campagne d’échantillonnage du 25 mai
Cette annexe contient les résultats obtenus lors de l’étude au traceur et de la caractérisation de la
qualité de l’eau potable.
Figure A.1. Localisation et numéro d’identification des 47 points d’échantillonnage
90
Tableau A.1. Résultats moyens obtenus aux points d’échantillonnages desservis par l’UTE lors de la campagne d’échantillonnage du 25 mai 2007
Tps de séjour simulé
(hr:min)1
T (ºC)2
Cl moy3
(mg/L) AHA (ppb) THM (ug/L) BHAA(ufc/ml) Turbidité (UNT)Absorbance (240
nm) 1 5:50 13,8 0,54 20,49 20,63 0 0,197 0,772 2 5:13 15,2 0,72 18,65 18,65 0 0,163 0,752 3 5:10 17,6 0,525 19,91 22,59 1 0,168 0,760 4 3:24 14,5 0,61 18,58 28,28 14 0,101 0,715 5 4:12 15,2 0,67 18,11 19,13 0 0,135 0,785 6 3:11 15,4 0,74 19,22 18,1 1 0,103 0,370 7 2:20 12,7 0,84 18,41 17,27 0 0,104 0,709 8 1:46 12,6 0,65 21,84 21,89 9 0,133 0,800 9 3:29 9,0 0,195 27,25 28,82 5 0,371 0,734
10 2:34 11,6 0,66 22,62 22,33 14 0,214 0,734 11 2:47 12,4 0,675 29,69 22,24 1 0,165 0,717 12 2:35 12,7 0,71 20,24 21,01 39 0,144 0,785 13 0:36 13,3 0,805 18,86 17,82 2 0,090 0,721 14 7:11 11,7 0,35 21,94 23,96 0 0,171 0,336 15 6:13 12,5 0,475 21,47 22,43 1 0,152 0,825 16 5:05 11,0 0,375 31,86 36,09 1 0,276 0,843 29 3:20 10,8 0,82 29,65 47,18 50 0,107 0,721
Poi
nts
appr
ovis
ionn
és p
ar l'
UT
E
30 4:45 10,2 0,6 27,44 30,17 1 0,156 0,559 1. Les temps de séjour ont été évalués à l’aide du modèle de prédiction de la qualité. 2. Les valeurs de température et de chlore résiduel présentées constituent des moyennes entre 14 :00 et 17 :00, une période stable du patron de chloration du 25 mai 2007, la journée d’échantillonnage. 3. Les THM présentés sont les THM4 (Trichlorométhane, Bromodichloroméhane, Dibromochlorométhane, Tribromométhane).
91
Tableau A.2. Résultats moyens obtenus aux points d’échantillonnages desservis par le réservoir lors de la campagne d’échantillonnage du 25 mai 2007
Tps de séjour observé
(hr:min)1
T (ºC)2
Cl moy2 (mg/L) AHA (ppb)
THM (ug/L)3 BHAA(ufc/ml) Turbidité (UNT)
Absorbance (240 nm)
18 5:04 10,1 0,56 32,88 35,54 0 0,173 0,548 19 1:02 9,8 1,23 37,9 44,07 0 0,179 0,788 20 0:51 10,0 1,15 27,37 42,84 0 0,118 0,877 21 1:23 11,0 1,15 39,94 43,31 2 0,150 0,827 22 1:07 12,0 1,18 40,57 40,94 0 0,134 0,817 23 2:21 9,7 1,17 43,5 44,41 0 0,151 0,722 24 2:02 9,8 1,02 43,86 43,25 0 0,152 0,724 25 1:45 9,6 0,89 31,56 44,78 0 0,260 0,508 26 1:01 10,0 1,15 44,24 34,1 0 0,140 0,722 27 1:15 10,8 1,18 37,57 44,23 0 0,136 0,760 28 2:02 10,5 0,88 30,91 39,48 0 0,144 0,733 32 5:04 12,2 0,50 43,42 39,2 0 0,178 0,852 33 1:43 9,3 1,11 41,05 40,83 0 0,133 0,816 34 2:25 10,8 1,06 37,12 38,65 0 0,129 0,752 35 3:36 10,5 0,92 38,43 39,52 0 0,133 0,762 36 1:45 10,1 1,18 41,99 40,65 10 0,147 0,839 37 2:01 9,8 1,27 39,64 1 0,134 0,869 38 2:18 12,6 0,61 42,85 42 2 0,172 0,798 39 2:17 12,6 0,53 40,15 38,36 0 0,150 0,563 40 7:50 12,4 0,00 34,21 50,71 8 0,477 0,851 41 7:54 12,6 0,20 44,33 45,12 0 0,262 0,710 42 2:59 9,9 0,91 43,15 43,47 1 0,144 0,801 43 3:11 9,6 1,03 45,27 40,85 0 0,141 0,508 44 3:30 9,6 0,29 43,64 43,57 8 0,211 0,833
Poi
nts
appr
ovis
ionn
és p
ar le
rés
ervo
ir
47 00:45 11,6 1,28 42,99 42,3 0 0,135 0,790 1. Les temps de séjour ont été évalués à l’aide du modèle de prédiction de la qualité. 2. Les valeurs de température et de chlore résiduel présentées constituent des moyennes entre 14 :00 et 17 :00, une période stable du patron de chloration du 25 mai 2007, la journée d’échantillonnage. 3. Les THM présentés sont les THM4 (Trichlorométhane, Bromodichloroméhane, Dibromochlorométhane, Tribromométhane).
92
Tableau A.3. Résultats moyens obtenus aux points d’échantillonnages desservis par un mélange des eaux du réservoir et de l’UTE lors de la campagne d’échantillonnage du 25 mai 2007
Tps de séjour simulé
(hr:min)1
T (ºC)2
Cl moy2
(mg/L) AHA (ppb)THM
(ug/L)3 BHAA(ufc/ml) Turbidité (UNT)Absorbance (240
nm)
17 8,11 11,7 0.55 22,28 25,07 0 0,165 0,818
31 10,11 10,2 0.26 28,36 32,34 0 0,199 0,723
45 12,39 10,6 0.06 31,2 35,6 9 0,285 0,775
Zon
e "m
ixte
"
46 14,13 11,0 0.1 26,65 34,21 3 0,348 0,822 1. Les temps de séjour ont été évalués à l’aide du modèle de prédiction de la qualité. 2. Les valeurs de température et de chlore résiduel présentées constituent des moyennes entre 14 :00 et 17 :00, une période stable du patron de chloration du 25 mai 2007, la journée d’échantillonnage. 3. Les THM présentés sont les THM4 (Trichlorométhane, Bromodichloroméhane, Dibromochlorométhane, Tribromométhane).
93
Annexe B Résultats du programme d’échantillonnage pour l’évaluation
de la variation saisonnière des différents paramètres de la qualité de l’eau potable
Cette annexe contient les résultats obtenus lors du programme d’échantillonnage s’étant étendue
sur une période de cinq mois (juin 2007 - novembre 2007). L’objectif de ce programme était
d’évaluer la variation saisonnière des différents paramètres de la qualité de l’eau potable. La
localisation des 13 points échantillonnés pour chaque campagne sont représentés à la figure A.1.
Il est à noter que la localisation des points d’échantillonnage avait également été présentée au
chapitre 8 du mémoire. Par contre, afin de faciliter la lecture, la numérotation des points
d’échantillonnage était différente de celle présentée à la figure A.1.
Figure B.1. Comparaison du patron de consommation de la campagne du 25 mai 2007 et des patrons de consommation pour les campagnes ayant été réalisées en juillet et en août
2007.
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
1,40
1,60
1:00
3:00
5:00
7:00
9:00
11:0
013
:00
15:0
017
:00
19:0
021
:00
23:0
0
Temps (h)
Ta
ux
de
co
ns
om
ma
tio
n
4 juil T:18.27
18 juil. T:18.75
8 août T:19,61
15 aout T:19
8 aout T:18.61
25mai T:18.27
94
Figure B.2. Comparaison du patron de consommation de la campagne du 25 mai 2007 et des patrons de consommation pour les campagnes ayant été réalisées en septembre, octobre
et novembre 2007.
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
1,40
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23Temps (h)
Ta
ux
de
co
ns
om
ma
tio
n
9sept. T:17.82
10 oct. T:14.31
14 nov. T:9.62
28 nov. T:7.42
25mai T:18.27
95
Tableau B.1. Variations saisonnières des concentrations en chlore résiduel (mg/L)
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
1 0,20 0,35 0,38 1,10 0,62 0,81 0,58 1,05 1,15 5 0,54 0,54 0,71 1,59 0,80 1,06 0,89 1,21 1,34 13 0,67 0,74 0,86 1,73 0,93 1,15 0,93 1,37 1,39 17 0,25 0,17 0,33 1,87 0,55 0,72 0,46 0,94 0,52 20 0,83 1,03 0,97 1,39 1,32 1,24 1,04 1,11 1,15 28 0,51 0,65 0,59 0,98 0,94 0,95 0,98 1,03 1,05 29 0,58 0,50 0,72 1,52 0,79 1,01 1,12 1,19 1,09 36 0,71 0,79 0,31 0,72 1,11 1,21 0,98 1,17 1,10 38 0,92 1,00 0,83 1,19 0,97 1,10 0,98 0,92 1,05 39 0,76 0,76 1,17 1,16 0,95 1,02 0,81 1,10 1,03 44 0,03 0,01 0,13 0,12 0,45 0,10 0,64 0,18 0,65 47 0,01 0,00 0,07 0,04 0,29 0,01 0,02 0,00 0,37
CV284 0,80 1,09 1,02 1,49 1,30 1,12 1,10 1,15 1,16
96
Tableau B.2. Variations saisonnières de la température (ºC)
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
1 21 18 19,5 19 19,2 17,5 14 9 10,5 5 20 19 21 20 19 18,8 13 13 12 13 23 19 20,4 20 17,2 18,2 13 7,5 7 17 22 18 20 19,5 19 17 13,5 10 14 20 18 19,5 19,5 19 18,5 18 14 7 5 28 16 18 19 19 18 17 14 9,5 6,5 29 18 19 20,5 20 19 18 14 10 7 36 18 19 19,5 18,5 19 18,1 16,5 7 6 38 18 19,75 18 19 19 18,0 15,0 12,0 4,0 39 18 19,5 20 18 19 18 15 9,5 8 44 11 18,5 18,5 18 18 18,0 15,5 11,0 8,0 46 16 18 18 17 18 18 16,5 14 6
47 18,5 18,5 21 20 19 17 12 5,5 2,5
97
Tableau B.3. Variations saisonnières des concentrations en THM4 (µg/L)
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
1 22,65 32,84 39,15 38,01 41,01 38,14 23,85 20,57 25,42 5 23,43 30,02 37,03 34,77 39,36 31,76 21,8 18,16 17,95 13 20,57 29,22 33,4 32,44 34,81 28,88 17,6 15,36 18,40 17 25,86 33,29 38,5 42,93 46,07 40,47 26,64 24,56 83,26 20 44,09 47,075 59,73 67,36 79,78 66,46 43,08 37,13 29,62 28 36,94 43,65 49,81 59,68 68,2 56,85 44,5 38,85 28,71 29 24,65 36,45 36,55 41,77 34,9 42,62 19,88 26,57 36 45,87 51,13 61,56 71,27 83,29 67,43 46 39,47 26,29 38 44,58 49,57 67,02 64,33 83,27 67,0 42,9 39,14 30,66 39 43,79 61,88 62,83 82,57 66,56 43,59 33,35 31,27 44 32,83 40,43 63,71 65,5 91,05 71,7 49,8 48,60 33,70 46 27,35 36,88 64,19 55,7 83,4 48,34 49,31 33,85 37,51
47 40,55 47,7 66,09 67,06 84,98 63,66 42,54 38,08 30,06
98
Tableau B.4. Variations saisonnières des valeurs d’absorbance (à 240 ηm)
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
1 0,13 0,14 0,17 0,16 0,15 0,117 0,121 0,151 0,156 5 0,12 0,13 0,20 0,15 0,15 0,112 0,114 0,147 0,145 13 0,12 0,13 0,16 0,16 0,15 0,112 0,112 0,146 0,135 17 0,13 0,14 0,34 0,16 0,15 0,12 0,126 0,153 0,267 20 0,11 0,12 0,13 0,14 0,14 0,109 0,109 0,127 0,133 28 0,14 0,13 0,18 0,14 0,41 0,112 0,116 0,132 0,437 29 0,12 0,12 0,16 0,15 0,15 0,11 0,113 0,152 0,135 36 0,18 0,15 0,15 0,15 0,14 0,115 0,111 0,128 0,132 38 0,11 0,12 0,14 0,14 0,14 0,114 0,109 0,128 0,135 39 0,12 0,12 0,14 0,14 0,14 0,112 0,111 0,133 0,135 44 0,14 0,16 0,24 0,16 0,15 0,165 0,124 0,161 0,162 46 0,14 0,16 0,21 0,16 0,17 0,164 0,145 0,192 0,191
47 0,12 0,11 0,13 0,14 0,14 0,114 0,107 0,128 0,405
99
Tableau B.5. Variations saisonnières des valeurs de turbidité (UNT)
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
1 0,385 0,242 0,867 0,275 0,292 0,309 0,373 0,418 0,37 5 0,362 0,233 1,700 0,267 0,260 0,357 0,307 0,389 0,398 13 0,355 0,267 0,567 0,300 0,286 0,338 0,277 0,444 0,345 17 0,434 0,244 5,780 0,319 0,329 0,36 0,345 0,440 0,324 20 0,330 0,268 0,262 0,242 0,25 0,242 0,287 0,355 0,382 28 0,580 0,309 0,340 0,269 4,080 0,287 0,348 0,317 0,151 29 0,308 0,203 0,522 0,260 0,253 0,299 0,333 0,422 0,455 36 2,200 0,409 0,548 0,300 0,274 0,25 0,266 0,313 0,431 38 0,353 0,263 0,464 0,256 0,237 0,275 0,263 0,293 0,441 39 0,353 0,281 0,365 0,264 0,248 0,25 0,294 0,327 0,4 44 0,445 0,306 1,660 0,303 0,296 0,469 0,291 0,355 0,444 46 0,424 0,297 1,080 0,311 0,375 0,573 0,416 0,428 0,504
47 0,340 0,274 0,292 0,240 0,214 0,249 0,30 0,438 0,131
Tableau B.6. Variations saisonnières de la conductivité et du Ph mesurés aux entrées principales du réseau
2007-07-04 2007-07-18 2007-08-08 2007-08-15 2007-08-31 2007-09-12 2007-10-10 2007-11-14 2007-11-28
13 212 149 210 207 184 197 186 170 189 Conductivité (S.m-1) 47 209 178 214 205 187,30 192,00 184,00 143,00 169,00
13 7,67 7,66 7,71 7,72 7,73 7,74 7,66 7,63 7,77 Ph 47 7,69 7,65 7,76 7,82 7,77 7,79 7,57 7,69
100
Annexe C. Répartition de la consommation aux nœuds du modèle
Tableau C.1. Point d’échantillonnage et nœud correspondant dans le modèle
Point d'échantillonnage Nœud modèle
Point d'échantillonnage
Nœud modèle
1 H-8258Q 25 J-9287Q
2 J-8219Q 26 J-9236Q
3 J-8169Q 27 J-8024Q
4 J-8209Q 28 J-8687Q
5 G-8162Q 29 J-8061Q
6 J-8206Q 30 J-9174Q
7 J-321 31 J-8692Q
8 J-406 32 J-8347Q
9 J-483 33 J-8090Q
10 J-269 34 J-9110Q
11 J-8105Q 35 J-8961Q
12 J-8112Q 36 H-7992Q
13 J-8042Q 37 J-7981Q
14 J-8283Q 38 J-8404Q
15 J-8277Q 39 J-8434Q
16 J-8679Q 40 J-8439Q
17 J-8316Q 41 J-9003Q
18 J-8313Q 42 J-8010Q
19 J-7916Q 43 J-9048Q
20 J-50 44 J-8359Q
21 J-116 45 J-9069Q
22 J-499 46 J-9066Q
23 J-9273Q 47 J-8385Q
24 J-8286Q
101
Tableau C.2. Consommateurs majeurs à Limoilou (ICI)
Description Consommation
(m³/h) Nom de l'édifice No.
Point1 Nœud
modèle INDUSTRIE DE LA CHAUSSURE 0,12 1 J-7965Q INDUSTRIE DE PATES ET DE PAPIERS 189,98 DAISHOWA 2 J-7916Q BUANDERIE ET NETTOYAGE A SEC (LIBRE-SERVICE). 0,25 3 J-8090Q BUANDERIE, TEINTURERIE, NETTOYAGE A SEC. 2,41 4 J-8001Q SERVICE D'HOPITAL 51,89 HOPITAL L'ENFANT-JESUS 5 J-8090Q ENTREPOSAGE EN GENERAL 0,25 6 J-7996Q AUTRES INDUSTRIES DU PAPIER 67,49 GLASINE 7 J-8427Q HÔTEL OU HÔTEL-MOTEL 1,85 DAYS INN QUEBEC LE VOYAGEUR 8 J-9011Q INCINERATEUR 76,55 INCINERATEUR 9 J-8427Q USINE DE TRAITEMENT DES EAUX USEES (EPURATION) 6,08 USINE D'EPURATION EST 10 J-476 INDUSTRIE DU LAIT DE CONSOMMATION 28,60 11 J-8678Q
SERVICE D'HOPITAL 23,03 HOPITAL SAINT-FRANCOIS D'ASSISES 12 J-8057Q
GARAGE D'AUTOBUS ET EQUIPEMENT D'ENTRETIEN 0,35 AUTOCAR DUPONT 13 J-7969Q STATION-SERVICE (SAUF LIBRE-SERVICE) 0,21 EKO 14 J-8027Q DEPANNEUR AVEC LIBRE-SERVICE: PRODUITS PETROLIERS. 2,99 DEPANNEUR DU COIN (ULTRAMAR) 15 J-8133Q RESTAURANT OFFRANT DES REPAS RAPIDES (FAST FOOD) 0,31 PFK 16 J-8133Q
SERVICE DE LAVAGE D'AUTOMOBILES 0,07 17 J-297 1. Selon la numérotation présenté au tableau C1
102
Tableau C.3. Bilan des débits moyen pour la journée du 25 Mai 2007
m3/jour Somme Q lim+B-V (m3/jour)
C.V 174 (P122)-DEBIT 4212,828152
C.V 284 (P107)-DEBIT (CV) 34772,77252
C.V 350 (P116)-DEBIT 3422,831693 59620,5858 B
asse
-Vill
e
C.V 324 (P114)-DEBIT 3684,297558
C.V 252 (P258)-DEBIT_HAMEL 2503,028851 57106,57015
Ham
el
C.V 258 (P261)-DEBIT 11024,82706
UTEQUEBEC.VN02-DEBIT 2266,000151
Van
ier
UTEQUEBEC.VN03-DEBIT 248,0155383 2514,01569
ICI (m3/jour) Qres(m3/Jour) Population Somme population Limoilou 10858,97007 46 556
Basse-Ville 5219,668763 41027,93131 24 605 71 161
Qpercapita (L/p*jour)= 576,55 Qresidentiel = Qlim+B-V - ICI(lim et B-V) Q per capita = Qres/Pop(lim et B-V) Q entrant à limoilou=Poplim*Qpercap/(24*1000)+ICIlim/(24*1000)=1570,87 m3/heure Q entrant B-V =PopB-V*Qpercap/(24*1000)+ICIlim/(24*1000)=808,57 m3/heure
103
Tableau C.4. Répartition des débits aux entrées selon les débitmètres
No chambre de vannes Intersection Répartition aux entrées
(m3/hr) P107 (comprend B-V) Sortie du réservoir 1448,87
P258 Hamel (entrée 1 a) 104,29 P261 Hamel (entrée 1 b) 459,37
Somme Hamel 563,66
Somme entrant Limoilou par l’entrée 1 458,91
Tableau C.5. Répartition des débits aux entrées du modèle
Entrée du modèle1 Débit (m3/hr) 2 (R1) -189,61
3 (R2) 843,03
1b (R4) 520,49
4 (R5) 17,70
∑-1570,83 1. Les entrées sont localisées à la figure A.1.
Tableau C.6. Comparaison des débits mesurés aux débitmètres et aux entrées du modèle
modèle (m3/hr) Qmètres Différence CV 1001,65 1448,87 447,22
Hamel(sans Vanier) 545,28 458,91 86,37
104
Annexe D. Évaluation expérimentale des coefficients de la dégradation
du chlore résiduel
Tableau D.1. Concentrations de chlore résiduel obtenues lors du test de la bouteille pour l’évaluation des Kb
2007-11-14 2007-11-28
tps (min) ln(Co/Ct) tps (min) ln(Co/Ct) 0 0
80 0,1 72 180 0,16 120 240 0,10 180 0,04 480 0,18 240 0,14
1140 0,52 480 0,29 2880 0,72 1440 0,88
En
trée
3 (
po
int
20)
2880 1,49 0 0
42 57 120 0,10 120 0,05 180 0,11 180 0,11 240 0,17 240 0,14 300 0,39 480 0,27
1440 1,06 1440 0,95
E
ntr
ée 1
(p
oin
t 13
)
2880 0,37 0 0
76 0,10 107 0,03 60 0,23 180 0,09 120 0,32 240 0,11 180 0,46 480 0,07 240 0,71 540 0,15
1440 1,60 1450 1,25
UT
E
2880 2,26 2860 2,80
105
Tableau D.2. Kb obtenus expérimentalement1
Kb(1/min) Kb(1/hr)
14-nov 28-nov moy moy Entrée 3 pt 20
(réservoir) 0,0005 0,0003 0,0004 0,024
Entrée 1 Kb 13 0,0007 0,0007 0,0007 0,042
kb UTE 0,0007 0,001 0,00085 0,051 1. Le Kb est équivalent à la pente de ln(Co/Ct) en fonction du temps
Tableau D.3. Concentrations de chlore résiduel obtenues lors de l’évaluation des Ktotal
Tem
ps
séjo
ur
moy
(m
in)
Moy
enne
chl
ore
14 n
ov
Heu
re
d'éc
hant
illo
nnag
e
Tem
péra
ture
Moy
enne
chl
ore
28 n
ov
Heu
re
d'éc
hant
illo
nnag
e
Tem
péra
ture
Moy
enne
chl
ore
25 m
ai
CV 45 1,15 08:53 5,5 1,16 0,39 2,5 1,28
20 (C0) 51 1,11 07:40 7 1,15 0,34 5 1,15
36 105 11:45 7 1,10 0,49 6 1,18
28 122 1,03 10:57 9,5 1,05 0,46 6,5 0,88
39 139 12:08 9,5 1,03 0,50 8 0,53
Rés
ervo
ir
38 137 0,92 10:03 12,0 0,42 4,0 0,61
UTE 45 1,39 07:36 17,00 1,31 0,32 6,00
Ultramar (Chauveau) 300 0,64 08:00 9,00 1,02 0,34 8,00
YWCA(Holland) 480 09:12 12,00 0,71 0,41 6,00
Q
uéb
ec
Mc-Do (côte du palais) 840 09:23 0,40 4,00
107
Tableau D.4. Données nécessaires à l’évaluation des Ktotaux
2008-11-14 2008-11-28 2008-05-25
Tps de séjour moyen
Tps selon Po ln(Co/Ct) ln(Co/Ct) ln(Co/Ct)
CV 45
20 (C0) 51
36 105 54 0,049 -0,026
28 122 71 0,075 0,091 0,268
39 139 88 0,115 0,775
Rés
ervo
ir
38 137 86 0,188 0,642
UTE (Bouteille) 45
Ultramar (Chauveau) 300 255 0,776 0,250
YWCA (Holland) 480 435 0,620
Q
uéb
ec
Mc-Do (côte du palais) 840 795 N.B. Le KT est équivalent à la pente de ln(Co/Ct) en fonction du temps selon le P0
Tableau D.5. Kt obtenus expérimentalement
Kt (1/h)
2008-11-14 2008-11-28 2008-05-25 Réservoir 0,45 0,12 1,38
Québec 0,18 0,13
Annexe E. Calcul des coefficients de Hazen-Williams théoriques Cette annexe contient les calculs des coefficients de Hazen-Williams théoriques suite aux essais de bornes fontaines réalisées par la
ville sur De la Ronde, entre la 24 ième rue et Antoine-Silvy. Le responsable des opérations était monsieur Christian Tremblay,
ingénieur à la Ville de Québec. Les essais ont eu lieu le 6 septembre 2007 de 9 :30 à 10 :20.
Tableau E.1. Manipulation des vannes
De fondville 1 De fondville 2 Desroches 1 Desroches 2 23 ième rue De la Ronde 18ième rue
O O O O O O O
F F F F F F F
F F F F F F F
O O O O O O O
Tableau E.2. Mesures
No BI Statut * Élévation (m)
Pression statique
(psi)
Différencestatitique
(psi)
Pression dynamique
(psi)
Différencedynamique
(psi)
Perte de charge hf
(psi)
Débit Q
(Gal/min)
Type de conduite
Diamètre conduite
(m)
Longueurconduite
(m)
C mesuré
8187 M 7,9 72 61 650
-2 -11 9 F.G. 1995
0,213 154,00 48
8185 M 12,2 70 50 650
-5,5 -12 6,5 F.G. 1920
0,213 87,00 42
8182 M 13,1 64,5 38 650
109
-0,5 -5,7 5,2 F.G. 1945
0,213 171,00 69
8180 M 13,4 64 32,3 650
-3 -16,3 13,3 F.G. 1945
0,213 147,00 38
8178 P 13,7 61 16 650
* M = Manomètre P = Pitot
Tableau E.3. Coefficients de Hazen-Williams théoriques sur le tronçon 2 Tronçon 2: Entre les BI no 8185 et 8182
Année cible = 1920
Diamètre cible= 8 po
100 ans = 1907 60 ans
=1947 Valeurs cibles
Diam. (po)
CHW Diam. CHW Année Diam. (po)
CHW
6 49 6 58 1907 8 51,7 12 57 12 66 1947 8 60,7
Att
aqu
e ap
pré
ciab
le
8 51,7 8 60,7 1920 8 54,6
100 ans = 1907 60 ans
=1947 Valeurs cibles
Diam. (po)
CHW Diam. CHW Année Diam. (po)
CHW
6 30 6 39 1907 8 32,7 12 39 12 48 1947 8 41,7 A
ttaq
ue
sévè
re
8 32,7 8 41,7 1920 8 35,6
Tableau E.4. Coefficients de Hazen-Williams théoriques sur les tronçon 3 et 4
Tronçons 3 et 4: Entre les BI no 8182 et 8178 Année cible = 1945
Diamètre cible = 8 po
100 ans = 1907 60 ans = 1947 Valeurs cibles
Diam. (po)
CHW Diam. (po)
CHW AnnéeDiam. (po)
CHW
6 70 6 79 1907 8 72,7 12 78 12 85 1947 8 81,7
Att
aqu
e m
édér
ée
8 72,7 8 81,7 1945 8 81,2
100 ans = 1907 60 ans = 1947 Valeurs cibles
Diam. (po)
CHW Diam. (po)
CHW AnnéeDiam. (po)
CHW
6 49 6 58 1907 8 51,7 12 57 12 66 1947 8 60,7
Att
aqu
e ap
pré
ciab
le
8 51,7 8 60,7 1945 8 60,2
100 ans = 1907 60 ans = 1947 Valeurs cibles
Diam. (po)
CHW Diam. (po)
CHW AnnéeDiam. (po)
CHW
6 30 6 39 1907 8 32,7 12 39 12 48 1947 8 41,7
Att
aqu
e sé
vère
8 32,7 8 41,7 1945 8 41,2
111
Tableau E.5. Coefficients de Hazen-Williams pour différents types de matériaux
112
Annexe F. Traceur utilisé lors de l’étude au traceur réalisé le 25 mai 2007
Figure F.1. Fiche technique
113
114
Figure F.2. Rapport d’analyse