Ducasse2013L’ALBUMSOUVENIR

Supplément gratuit à La Dernière Heure - Les Sportsdu 27 août 2013

Il n’a pas fallu attendre samedi après-midi etle combat épique opposant David à Goliathpour que l’édition 2013 de la ducasse d’Athpulvérise des records d’affluence. Dès ven-

dredi soir, une indescriptible marée humaine adéferlé sur la capitale du Pays Vert à l’occasiondu brûlage des marronnes qui, depuis 1987, mar-que le coup d’envoi des réjouissances folkloriquessur les bords de la Dendre. À la veille de son ma-riage célébré en l’église Saint-Julien, les porteursde Goliath mettent depuis bientôt deux décen-nies un point d’honneur à enterrer la vie de gar-çon de l’emblématique monstre d’osier des festi-vités du 4ème dimanche d’août.

À l’instar de tout bon futur époux qui se res-pecte, eul pu biau des Géants comme le sur-nomme la population amoureuse du patois local,n’échappe pas à cette coutume pré-nuptiale. His-

toire de marquer la fin de son célibat, les porteurslui confectionnent un gigantesque pantalon tailléà sa mesure, avant de le bourrer de paille. Impos-sible de quantifier le nombre de personnes maisils étaient des milliers, sur le coup de 21h30, ascruter l’arrivée dans le périmètre de la Grand-Place de l’énorme pantalon acheminée à bordd’un camion des pompiers.

Selon un rituel parfaitement huilé, la marronnede Goliath a parcouru le centre-ville dans uneambiance de saine folie, portée à bout de braspar une foule en délire prête à jouer des coudeset à défier les lois de l’équilibre pour effleurercette véritable relique vestimentaire. Tous n’ysont, hélas, pas parvenus tant il s’agit d’un défiqui relève parfois de l’impossible. C’est le casd’Augustine, une jeune Athoise de 14 ans qui,contrairement à l’an dernier, n’a pas réussi à

nouer un contact tactile avec la sacro-saintemarronne !

“L’année prochaine, j’espère que j’aurai plus dechance”, se console-t-elle. “J’ai découvert le brû-lage des marronnes avec mes parents mais depuisdeux ans, ils m’autorisent à m’y rendre seule avecles copines. Cela fait des mois que j’attendais cemoment”, confie Augustine. Il était 23h lorsquel’impressionnant cortège nocturne a rejoint lesite de l’Esplanade où s’étaient agglutinés petitset grands pour ne rien rater de la crémation de laculotte de l’ami Gouyasse.

C’est Geoffrey Sauvage, chef porteur de M.Go-liath et Vincent Masure, autre porteur, qui ont eul’honneur de bouter le feu à la marronne. Lesspectateurs ont ensuite rejoint les abords duchamp de foire pour poursuivre la fête jusqu’aubout de la nuit.

Texte Bruno DeheneffePhotos Yves Boucau

Le brûlage desmarronnesa enflammé les foulesCette année encore, l’enterrement de la vie de garçon dugéant Goliath a réuni une foule indescriptible

02 DUCASSE D’ATH2013

Selon un rituelparfaitement huilé, la

marronne de Goliath aparcouru le centre-ville

dans une ambiance de sainefolie, portée à bout de bras

par une foule endélire[Boucau]

DUCASSE D’ATH 2013 03

C’est Geoffrey Sauvage, chefporteur de M.Goliath et

Vincent Masure, autreporteur, qui ont eu l’honneur

de bouter le feu à lamarronne [Yves Boucau]

04 DUCASSE D’ATH2013

Le combat entre Monsieur Goliath et le BergerDavid est un des moments phares de la Du-casse. La légende veut que si le berger triom-phe sur le géant philistin, un an de bonheur

planera au-dessus de la ville d’Ath. Si tous s’accor-dent à dire que cette légende n’est qu’une légende(Ndlr : Quoique si le berger gagne, les Athois ycroient tout de même un peu…), ce moment resteun instant d’une grande émotion. Surtout queKillian Masure avait offert aux Athois un énormecadeau l’année passée. Il était parvenu à terrasserGoliath après quatre années de disette. Le toutdans un scénario totalement inédit et émouvant.

Ce samedi nombreux attendaient donc Killian. Il yavait notamment le Premier Ministre, Elio Di Rupo,en personne ainsi que le Premier Wallon, Rudy De-

motte, qui avaient fait le déplacement pour assisterà l’événement.

Mais probablement que la pluie qui a arrosé lesacteurs juste avant le combat mais aussi la décon-traction de Killian ont fait que le berger n’a pu,cette fois, terrasser Goliath.” J’ai visé beaucoup trop

bas”, reconnaissait Killian Masure.De grosses larmes coulaient sur les joues du

jeune garçon de 8 ans. Des larmes que s’empres-saient de sécher la population athoise qui ne lui entenait pas rigueur.” Tout le monde m’a dit par après

que ce n’était pas grave.” Killian a été porté par lenouveau maïeur Marc Duvivier sur le perron del’Hôtel de Ville sous les applaudissements de lafoule.

Le lendemain, Killian ne pensait qu’à faire unechose : “La fête”, souriait-il. Avant ce combat, lesgéants emblématiques du cortège s’étaient rendusà l’église Saint-Julien pour leur mariage, les VêpresGouyasse. Une première pour le nouveau doyen Xa-vier Nys. Ce dernier aura séduit même si son accenttournaisien est quelque peu ressorti lors de son dis-cours emprunt d’humour et d’ouverture d’esprit.

Lors de cette cérémonie, Elio Di Rupo a eu droitaussi à quelques attentions humoristiques. Unebien belle journée donc, malgré la présence de lapluie qui a quelque peu gâché la fête des Athois !

Texte : T.VdB. Photos : Yves Boucau

“TOUT LE MONDE M’A DIT PAR APRÈSQUE CE N’ÉTAIT PAS GRAVE”

Killian n’a pu rééditer son exploitMais la population athoise n’en tiendra pas rigueur auberger David de n’avoir pas pu triompher de Goliath

06 DUCASSE D’ATH2013

Killian n’a pu rééditer son exploit

ques, le public en a aussi connu. Les familles serégalent. Nombreux sont les enfants qui tententd’avoir une photo sur un des chevaux de traits,avec les chevaux Diricq ou encore d’avoir unedouille des Bleus. Mais les enfants ont aussi par-fois peur durant la Ducasse.

C’est le cas quand le Sauvage passe sur sa bar-que des Pêcheurs Napolitains. Ses cris résonnentdans la foule et font courir les enfants dans lesjupes de leur maman ou dans les bras de leurpapa. Magnon ouvre le chemin pour Monsieur etMadame Goliath. Avec ses vessies de porc gon-flées à leur maximum, il frappe petits et grands.Mais les vedettes ce sont avant tout les géants.Leurs danses sont connues par la foule. Certainsles accompagnent, d’autres chantent. La Du-casse d’Ath, c’est avant tout une grande fête po-pulaire mais qui parvient à rester familiale.

La Ducasse 2013 touche à sa fin que déjàd’autres pensent à l’édition 2014.

Texte : T.VdB.Photos : Yves Boucau

çante dans la matinée, elle aura fait place à unsoleil plus que généreux l’après-midi. Pour le plusgrand bonheur des Athoises et des Athois ainsique des nombreuses personnes venues de l’exté-rieur assister à cette grande fête.

Tous les endroits stratégiques étaient unenouvelle fois noirs de monde. Du Pont du Gâdre,le matin, l’endroit où le premier Grand Gouyassede la journée est dansé au Pont Quelin, où le se-cond y est joué, en passant par la Grand-Place, leparvis de l’église Saint-Julien, le rond-point deBrantignies,… la moindre parcelle de trottoirsétait investie par une foule nombreuse, avide dedanse et de moments forts.

Chaque groupe, chaque géant, chaque fanfareont leur particularité. Certains conducteurs dechevaux aussi. C’est le cas notamment sur lechar des Neuf Provinces. Là, un chien, Moinette,passe tout le cortège sur le dos des chevaux. Surla Grand-Place, tous les accompagnateurs duchar se mettent en rang, se courbent et voient lechien leur passé sur le dos. Des moments magi-

La semaine qui précède la Ducasse d’Ath,tous les acteurs scrutent les moindres bul-letins météo. Dans l’attente évidemment debonnes nouvelles. Malheureusement, plus

les jours avançaient, plus les prévisions se mon-traient alarmantes.

Et après la drache que les Athois ont subie lesamedi après-midi, les craintes étaient nombreu-ses. Car le cortège du quatrième dimanched’août n’est jamais plus beau que sous le soleil.En cas d’averses, les géants sortent avec uneénorme bâche en guise d’imperméable. Et tousles autres acteurs, figurants et musiciens ne sa-vourent pas le moment sous la pluie. Les por-teurs, eux, redoutaient aussi le vent. Mais au fi-nal, la météo aura été clémente. Parfois mena-

Un cortègemagnifique,une ferveur intacteLa météo, après un samedipourri, a été généreuse cedimanche après-midi

DUCASSE D’ATH 2013 11

12 DUCASSE D’ATH2013

DUCASSE D’ATH 2013 13

Les porteurs des géants attendent la Ducassed’Ath tout au long de l’année. Mais ce ne sontpas les seuls. Les musiciens sont égalementdans le même état d’esprit.” Pour nous, c’est

le gros week-end de l’année”, avoue le président dela fanfare Saint-Martin d’Ath, Laurent Lizon. Lafanfare Saint-Martin accompagne Monsieur etMadame Goliath.

Leur week-end est rythmé notamment par lebrûlage de la Maronne, le mariage et le combatainsi que le concert sous le kiosque du samedi et,évidemment, le cortège le dimanche.

” C’est vraiment un plaisir de se retrouver tous en-semble à ce moment de l’année. On se rend compteque nous sommes des privilégiés.” Les rangs desfanfares ne sont jamais aussi fournis que lors de laDucasse d’Ath. “Personne ne voudrait rater cela.Mais il faut une présence à l’année pour mériter saplace lors de la Ducasse.”

Si les musiciens font partie intégrante de la Du-casse et de son folklore, leur présence est tout demême sous-estimée. “C’est vrai que l’on parle peude nous. Mais cela ne nous dérange pas. Notre rôleest pourtant important puisque finalement, sansfanfares, il n’y aurait pas de Ducasse.”

Les danses des géants et les airs sont étroite-ment liés. C’est cela aussi qui fait le charme et labeauté du cortège d’Ath. L’entente entre les por-teurs et les fanfares se ressent dans les danses ef-fectuées par les géants d’osiers. Et le public toutau long du cortège a bien compris cela.

Texte: T.VdB. Photos: Yves Boucau

Sans fanfare, pas de DucasseLes géants ne seraient pasde si beaux danseurs sansl’appui des nombreuxmusiciens

14 DUCASSE D’ATH2013

02/744.44.55

Vice-Président du conseil d’administration et du comitépermanent Patrice le Hodey

Administrateur délégué et éditeur responsable François leHodey • Rédacteur en chef Ralph Vankrinkelveldt • Responsa-ble du magazine Yves Boucau• Impression IPM Press Print •Direction, administration, rédaction rue des Francs, 79 –1040 Bruxelles • Fax (02) 211.28.70 • E-Mail dh.tournai@dh.be• Publicité IPM Advertising (02) 211.29.59 • Crédits Une etSommaire Yves Boucau Textes Bruno Deheneffe et ThomasVan den Bril Photos Yves Boucau

Sans fanfare, pas de DucasseDUCASSE D’ATH 2013 15