supdh 20130827 supdh full

Ses planspour nos Diables

SPÉCIALCHELSEA

DINGUE DES DIABLES !

N° 3MAGAZINE GRATUITMARDI 27 AOÛT 2013

STAMFORDBRIDGEIMMERSIONDANS L’ARÈNEDESBLUES

POSTEREDEN

HAZARD

BELGACOM,SPONSOR

DES DIABLESDEPUIS 20 ANS

JoséMourinho

LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LUNDI 19 AOÛTJanuzaj : le matchdes fans sur Facebook

8Le nombre de clean sheets

que compte déjà Simon Mignolet depuis son arrivée

à Liverpool (matches amicaux compris) ! En neuf rencontres, un seul joueur

a réussi l’exploit de tromper le portier belge des Reds :

Giancarlo Gonzalez, l’attaquant costaricain des Norvégiens de Valerenga

“Nous devronsprendre

beaucoup destéroïdes avantÉcosse-Belgiquepour espérer

contrerBenteke”Le sélectionneur écossais,

Gordan Strachan

PENDANT CE TEMPSLÀ,AU BRÉSIL

DÉJÀ 344.000DEMANDES

POUR LA FINALE !

La première phasede ventes de tickets

pour le Mondial a démarrésur les chapeaux de roue :

dans les 24 premières heures, la billetterie de la

Fifa avait déjà reçu plus de 2,3 millions de demandes,

dont 372.000 pour le match d’ouverture avec le Brésilet 344.000 pour la finale.

Rien ne sert de se presser :la première phase finit

le 10 octobre et les tickets seront attribués

par tirage au sort.

LE CAIPIRINHA

J-289

AP

Ü ÉDITO BenoîtDelhauteur

“HAPPYONE”,HEUREUXDIABLES

Ah ! JoséMourinho. Derrière cemaître de la com-munication agressive – il ne s’est pas gêné pourégratigner Guardiola–, il y a aussi un coach d’excep-tion, qui se retrouve dans un contexte bien différentde celui qu’il connaissait la saison dernière. ÀMa-drid, il devait gérer les ego de ses stars. À Chelsea, ilse retrouve avec unemajorité de jeunes joueursprometteurs qu’il doit emmener, àmoyen terme, auplus haut niveau européen. Il compte ainsi sept titu-laires potentiels demoins de 22 ans ! Face à ce grosdéfi, Mourinho s’est nommé lui-même The HappyOne. Un bonheur que partagent ses trois jeunesDiables. Hazard est une pierre angulaire du nou-veau dispositif deMourinho. Kevin De Bruyne a sur-pris tout le monde et, sauf accident de fin demer-cato, devrait rester toute la saison à Chelsea alorsquemême un JuanMata pourrait être prêté…Maiscelui qui pourrait être le grand gagnant du retour deMourinho, c’est Romelu Lukaku. En équipe nationa-le, il cherche sonmeilleur niveau, mais dans sonclub, il a été très bon cet été. Lors de notre visite àChelsea, nous avons été surpris de voir à quel pointil est adoré par les supporters blues. Une ombrecontinue hélas ! de planer au-dessus de lui et ne luifacilite pas la tâche : celle de Didier Drogba. Mais lesgens oublient vite qu’à l’âge actuel de Romelu, 20ans, l’Ivoirien était en Espoirs en D2 auMans et qu’iln’avait pas encore disputé lemoindrematch pro.Alors, laissons-le temps à Romelu de grandir. Il leferamieux s’il reste à Chelsea avec lemeilleur desprofesseurs pour lui. Ah ! JoséMourinho… l

2 La semaine diabolique y De Januzajà Mertens, retour sur l’actu brûlante des Diables.

4 Dossier LaméthodeMourinhoappliquée à Hazard, à Lukaku et à De Bruyne

8 Dossier Le best of des phrases-chocdu Special One. Attention, ça déménage !

10 Reportage yNous avons passé une soiréeà Stamford Bridge au cœur du kop historique.Les Belges y ont la cote.

PHO

TO

NEW

S

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55.Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Reporters/Photo NewsMagazine gratuit, avec la DH du 27 août 2013. Ne peut être vendu séparément.

SOM

MAI

RE

Adnan Januzaj, l’ancien Anderlechtoisde 18 ans qui s’est fait remarqueravec Manchester United cet été,doit encore faire son choix entrel’Albanie et la Belgique. Sur Facebook,les supporters des deux campsont créé des groupes pour essayerde faire pencher la balance de leurcôté. Il faut espérer que Januzajn’aime pas les réseaux sociaux : pourl’instant, le groupe albanais compte26.000 fans, les Belges sont moinsde 14.000.A

P

MARDI 20 AOÛTSauce napolitainepour Vermaelen ?Actuellement blessé, Thomas Vermaelenrejouera-t-il un jour pour Arsenal ? Pas sûr,car Rafael Benitez a faim de nouveaux joueurset l’entraîneur espagnol aimerait attirer ledéfenseur à Naples où il retrouverait un autreDiable Rouge, Dries Mertens. Et si la gastrono-mie italienne l’aidait à enfin éviter les petitsbobos ?

BEL

GA

DIMANCHE25 AOÛTLes grands débutsde Dries l’ItalienOn reparle de sauce, cette foisbolognaise : Naples s’est facile-ment imposé face à Bologne(3-0). Dries Mertens a fait sesgrands débuts en match officielen entrant au jeu à la 71e. Le petitailier le sait : il devra se battrepour gagner sa place.

AFP

SAMEDI 24 AOÛTUn Simon, deux poings, quatre pointsComme la semaine précédente, Simon Mignolet sort deux paradesde classe mondiale pour empêcher… Benteke d’égaliser. Brendan Rod-gers, le coach de Liverpool, est aux anges. “On dit que les bons gardiensvous font gagner dix point sur une saison. Simon en est déjà à quatre !”

AFP

JEUDI 22 AOÛTBenteke, le doux réveil du meilleur buteurDouce sensation que ressent Christian Benteke en ouvrant les yeux en cette belle matinée : ils’est levé dans la peau du meilleur buteur de Premier League, avec trois réalisations. C’est lapremière fois dans l’histoire qu’un Belge occupait seul la tête de ce prestigieux classement.

MERCREDI21 AOÛTLe 6e défi :supporterles supporters !Les Diables Rougeslancent leur sixième défi :ils invitent tous les Belgesà supporter… les 6.859supporters qui feront ledéplacement en Écosse.“Rendez-les fous !” deman-dent-ils. La plupart le sontdéjà ! La récompense,ce sera une promenadedes Diables en rue…B

ELG

IAN

FO

OT

BA

LL

VENDREDI 23 AOÛTGlasgow, ce sera sans captain VinceBlessé quatre jours plus tôt avec City, Vincent Kompany est officiellement forfait pour le déplace-ment des Diables en Écosse. Very bad news. Mais il en faut plus pour abattre les Diables.

AFP

10D

LE TWEETThibaut Courtois

“Fier de jouer mon 100ematchavec ce grand club. #aupaatleti”

2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

8Le nombre de clean sheets

que compte déjà Simon Mignolet depuis son arrivée

à Liverpool (matches amicaux compris) ! En neuf rencontres, un seul joueur

a réussi l’exploit de tromper le portier belge des Reds :

Giancarlo Gonzalez, l’attaquant costaricain des Norvégiens de Valerenga

“Nous devronsprendre

beaucoup destéroïdes avantÉcosse-Belgiquepour espérer

contrerBenteke”Le sélectionneur écossais,

Gordan Strachan

PENDANT CE TEMPSLÀ,AU BRÉSIL

DÉJÀ 344.000DEMANDES

POUR LA FINALE !

La première phasede ventes de tickets

pour le Mondial a démarrésur les chapeaux de roue :

dans les 24 premières heures, la billetterie de la

Fifa avait déjà reçu plus de 2,3 millions de demandes,

dont 372.000 pour le match d’ouverture avec le Brésilet 344.000 pour la finale.

Rien ne sert de se presser :la première phase finit

le 10 octobre et les tickets seront attribués

par tirage au sort.

LE CAIPIRINHA

J-289

AP

DIMANCHE25 AOÛTLes grands débutsde Dries l’ItalienOn reparle de sauce, cette foisbolognaise : Naples s’est facile-ment imposé face à Bologne(3-0). Dries Mertens a fait sesgrands débuts en match officielen entrant au jeu à la 71e. Le petitailier le sait : il devra se battrepour gagner sa place.

AFP

SAMEDI 24 AOÛTUn Simon, deux poings, quatre pointsComme la semaine précédente, Simon Mignolet sort deux paradesde classe mondiale pour empêcher… Benteke d’égaliser. Brendan Rod-gers, le coach de Liverpool, est aux anges. “On dit que les bons gardiensvous font gagner dix point sur une saison. Simon en est déjà à quatre !”

AFP

VENDREDI 23 AOÛTGlasgow, ce sera sans captain VinceBlessé quatre jours plus tôt avec City, Vincent Kompany est officiellement forfait pour le déplace-ment des Diables en Écosse. Very bad news. Mais il en faut plus pour abattre les Diables.

AFP

D

LE TWEETThibaut Courtois

“Fier de jouer mon 100ematchavec ce grand club. #aupaatleti”


Mourinho et les DiaBluesVendredi, Lukaku, De Bruyneet Hazard auront l’occasionde remporter la Supercouped’Europe. Et en jouant !Depuis l’arrivée de JoséMourinho, les trois Diablesont répondu aux attentes.Le Special One sembleles avoir pris sous son aile.Qu’attendil d’eux ?Comment veutil les faireprogresser ? En restant fidèleà sa philosophie : des motsdirects et parfois durs,de la franchiseet beaucoup de sueur.Zoom sur la méthodeMourinho appliquéeaux trois Diables des Blues

ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERREBENOÎT DELHAUTEUR

“L es jeunes joueurs sont comme desmelons. Il faut ouvrir et goûter unmelon pour être sûr à 100 % qu’ilest bon.”

C’estMisterMourinho himself qui le dit. Enhuit semaines, il a eu le temps de disséquerlesmelons dans le panier que lui a offertAbramovitch. Visiblement, la Belgique estune bonne terre fruitière !

Hazard a été confirmé commeun joueurclé de Chelsea alors que De Bruyne et Lukaku,que beaucoup voyaient repartir en prêt, ontmarqué des points et pris du temps de jeu.Une fois encore, le tacticien portugais a trou-vé lesmots justes pour lesmettre à l’aise. Larelation de confiance qu’il noue avec sesjoueurs est l’une des clés de sonmanage-ment. “Quand il te répète tous les jours que tu esle meilleur défenseur dumonde, à la longue, tufinis par le croire”, a expliqué John Terry.

A priori, cotôyer un tel entraîneur ne peutêtre que bénéfique pour les trois Diables. Àune condition : qu’ils aient un temps de jeusuffisant. Nous avons fait le point, pour cha-cun d’eux, du rôle qu’ils ont à jouer à Chelseadans la nouvelle èreMourinho.l A

P/R

EPO

RT

ERS

“Hazard doit dribblerpour marquer, pas pourhumilier l’adversaire”

x Eden déjà parmi les chouchous de Mourinho.Mais pour le rester, il devra bosser... (PHOTONEWS)

LE CONTEXTE BLUE Eden a débarqué à Stam-ford Bridge l’an passé avec une étiquette : celled’un joueur qui avait coûté 40millionsd’euros. Elle ne l’a pourtant jamais gêné, bienau contraire. Dans ses premières rencontresofficielles, le Brainois avait joué demanièretrès altruiste etmultiplié les assists : c’était lamanière la plus intelligente de se faire accep-ter dans ce vestiaire de stars. Hazard a confir-mé et signé une première saison convaincan-te. De quoi lemettre dans une position confor-table à l’arrivée deMourinho. Mais le confort,Mourinho n’aime pas ça.CE QU’EN DIT MOURINHO “Hazard a beaucoupde talent. Ça, tout le monde le sait. Ce talent, ildoit pouvoir le traduire en buts et en assists. Aus-si dans les moments importants et dans lesgrandsmatches. J’ai toujours tenu le même dis-cours à Eddy, comme je le surnomme : s’il a plusde capacités que les autres, alors il doit montrerplus de choses que les autres. Il faut aussi garderle regard vers le but. S’il essaie des dribbles impos-sibles aumilieu de terrain et qu’il ne défend pas,alors on aura un problème ! Hazard doit dribblerpourmarquer, pas pourmettre un petit pont àson adversaire ou pour l’humilier. Le football estun sport qui exige qu’on respecte l’adversaire.Mais Hazard doit évidemment garder une certai-ne liberté pour faire ses actions. Qu’il soit tran-quille : il a ma permission d’essayer d’effacer unou deux hommes.”CE QU’EN DIT HAZARD “Je dois dire que tout sepasse assez bien avecMourinho. On voit que c’estleHappy One ! On travaille très dur, mais il y aaussi des moments où l’on peut se faire plaisir. Cequi rend les choses faciles, c’est que le coach dit

très clairement les choses. Dansmon cas, il comp-te sur moi, il veut que je franchisse une nouvelleétape. Mais il nem’a pas dit que j’étais le meilleurdumonde…dumoins pas encore ! (rires) Je mesens prêt. Naturellement, mon statut a évolué.Quand j’ai débarqué à Chelsea, j’étais encore unbébé, en fait. Aujourd’hui, je suis un homme !”L’EXEMPLE MOURINHESQUE Cristiano Ronaldo.Dans son 4-2-3-1 àMadrid, Mourinho postaitRonaldo sur le flanc gauche et lui laissait la li-berté de rentrer dans l’axe et de permuter. Ha-zard évolue aujourd’hui exactement dans le

même rôle. Le profil des deux joueurs n’est pasidentique,mais leurmission est globalementlamême : être lemoteur offensif de l’équipe,celui qui amène le danger et également celuidont la vitesse doit être exploitée pour les con-tres.

La comparaison s’arrête là : au niveau de lapersonnalité, Eden et CR7 sont complètementdifférents. Ronaldo avait certains comporte-ments de divas et il est souvent allé au clash.Hazard est plus jeune et plusmodeste : il ferace queMourinho lui dira de faire. C’est sansdoutemieux : le passé amontré que le Diableest encoremeilleur avec des coaches à fortepersonnalité (Rudi Garcia, MarcWilmots).ET MAINTENANT ? Lors des trois premiersmatches de la saison, Hazard a eu un rôle trèsen vue. Il honore son statut. On l’a vu beau-coup bouger, dribbler, provoquermais aussidéfendre. C’est capital pourMourinho, quiavait annoncé que sa philosophie de travailétait basée sur la “méritocratie”. Si, aujourd’hui,Eden est le seul joueur offensif à être pratique-ment assuré d’une place de titulaire, c’est jus-tement parce qu’il parvient à se faire violenceà l’entraînement. Car avec le Special One, lesprivilèges n’existent pas.

Vu son niveau actuel et la confiance que luiaccordeMourinho, Hazard devrait réussir àatteindre l’objectif fixé par son coach, à savoiraugmenter son nombre de buts et d’assists. Lasaison dernière, il avait inscrit 13 buts et déli-vré 24 assists, toutes compétitions confon-dues. La barre est placée très haut. Mais Eden alargement lesmoyens de la franchir. Surtoutavec un coach comme celui-là...l

&JOSÉEDEN

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS


Mourinho et les DiaBlues

“Hazard doit dribblerpour marquer, pas pourhumilier l’adversaire”

x Eden déjà parmi les chouchous de Mourinho.Mais pour le rester, il devra bosser... (PHOTONEWS)

LE CONTEXTE BLUE Eden a débarqué à Stam-ford Bridge l’an passé avec une étiquette : celled’un joueur qui avait coûté 40millionsd’euros. Elle ne l’a pourtant jamais gêné, bienau contraire. Dans ses premières rencontresofficielles, le Brainois avait joué demanièretrès altruiste etmultiplié les assists : c’était lamanière la plus intelligente de se faire accep-ter dans ce vestiaire de stars. Hazard a confir-mé et signé une première saison convaincan-te. De quoi lemettre dans une position confor-table à l’arrivée deMourinho. Mais le confort,Mourinho n’aime pas ça.CE QU’EN DIT MOURINHO “Hazard a beaucoupde talent. Ça, tout le monde le sait. Ce talent, ildoit pouvoir le traduire en buts et en assists. Aus-si dans les moments importants et dans lesgrandsmatches. J’ai toujours tenu le même dis-cours à Eddy, comme je le surnomme : s’il a plusde capacités que les autres, alors il doit montrerplus de choses que les autres. Il faut aussi garderle regard vers le but. S’il essaie des dribbles impos-sibles aumilieu de terrain et qu’il ne défend pas,alors on aura un problème ! Hazard doit dribblerpourmarquer, pas pourmettre un petit pont àson adversaire ou pour l’humilier. Le football estun sport qui exige qu’on respecte l’adversaire.Mais Hazard doit évidemment garder une certai-ne liberté pour faire ses actions. Qu’il soit tran-quille : il a ma permission d’essayer d’effacer unou deux hommes.”CE QU’EN DIT HAZARD “Je dois dire que tout sepasse assez bien avecMourinho. On voit que c’estleHappy One ! On travaille très dur, mais il y aaussi des moments où l’on peut se faire plaisir. Cequi rend les choses faciles, c’est que le coach dit

très clairement les choses. Dansmon cas, il comp-te sur moi, il veut que je franchisse une nouvelleétape. Mais il nem’a pas dit que j’étais le meilleurdumonde…dumoins pas encore ! (rires) Je mesens prêt. Naturellement, mon statut a évolué.Quand j’ai débarqué à Chelsea, j’étais encore unbébé, en fait. Aujourd’hui, je suis un homme !”L’EXEMPLE MOURINHESQUE Cristiano Ronaldo.Dans son 4-2-3-1 àMadrid, Mourinho postaitRonaldo sur le flanc gauche et lui laissait la li-berté de rentrer dans l’axe et de permuter. Ha-zard évolue aujourd’hui exactement dans le

même rôle. Le profil des deux joueurs n’est pasidentique,mais leurmission est globalementlamême : être lemoteur offensif de l’équipe,celui qui amène le danger et également celuidont la vitesse doit être exploitée pour les con-tres.

La comparaison s’arrête là : au niveau de lapersonnalité, Eden et CR7 sont complètementdifférents. Ronaldo avait certains comporte-ments de divas et il est souvent allé au clash.Hazard est plus jeune et plusmodeste : il ferace queMourinho lui dira de faire. C’est sansdoutemieux : le passé amontré que le Diableest encoremeilleur avec des coaches à fortepersonnalité (Rudi Garcia, MarcWilmots).ET MAINTENANT ? Lors des trois premiersmatches de la saison, Hazard a eu un rôle trèsen vue. Il honore son statut. On l’a vu beau-coup bouger, dribbler, provoquermais aussidéfendre. C’est capital pourMourinho, quiavait annoncé que sa philosophie de travailétait basée sur la “méritocratie”. Si, aujourd’hui,Eden est le seul joueur offensif à être pratique-ment assuré d’une place de titulaire, c’est jus-tement parce qu’il parvient à se faire violenceà l’entraînement. Car avec le Special One, lesprivilèges n’existent pas.

Vu son niveau actuel et la confiance que luiaccordeMourinho, Hazard devrait réussir àatteindre l’objectif fixé par son coach, à savoiraugmenter son nombre de buts et d’assists. Lasaison dernière, il avait inscrit 13 buts et déli-vré 24 assists, toutes compétitions confon-dues. La barre est placée très haut. Mais Eden alargement lesmoyens de la franchir. Surtoutavec un coach comme celui-là...l

&JOSÉEDEN



&“Le gamin se posait des questions, mais il ne doit

pas s’inquiéter. Il me montre tous les joursqu’il est un joueur fantastique”

xDe Bruyne lors de ses grands débutsen Premier League face à Hull.Le Diable est la bonne surprisedu début de saison des Blues. (AP)

LE CONTEXTE BLUE De Bruyne a signé à Chelsea enjanvier 2012. Il savait qu’il était un investissementà long terme : le plan était de le prêter plusieurssaisons. Mais depuis, la donne a changé et tout estallé très vite. Faut-il rappeler qu’il y a 18mois, DeBruyne n’étaitmême pas titulaire chez les Dia-bles ? La saison dernière, il a surclassé tous seséquipiers auWerder et est devenu le patron offen-sif de l’équipe nationale. De quoi débarquer avecunmoral en acier cet été pour faire la préparationavec Chelsea. Le petit rouquin de 22 ans savaitqu’il devait très vite semontrer à son nouveaucoach; il l’a fait.CE QU’EN DIT MOURINHO “Le gaminm’a très vitefait par desmêmes interrogations que Romelu. Il seposait des questions sur son futur temps de jeu et sedemandait s’il ne devait pas retourner en prêt en Alle-magne pour une saison de plus. Mais il ne doit pass’en faire. De Bruyne est un joueur fantastique et il melemontre chaque jour à l’entraînement.”CE QU’EN DIT DE BRUYNE “Le fait d’avoir la confian-ce d’unmanager comme lui, c’est très agréable. J’aiété mis dans les bonnes dispositions. Avantmes dé-buts contre Hull, je n’étais pas du tout stressé, malgréla forte pression qui pesait pour cette première. Jeme sens bien. Je n’avais encore jamais connu le ni-veau de la Premier League, mais mon année à Brêmeet mes prestations avec les Diables m’ont boosté.Aujourd’hui, je suis prêt pour Chelsea. Je ne crainsaucun demes concurrents. Et quoi qu’il arrive d’ici àla fin dumercato, je reste, je ne serai pas prêté.”L’EXEMPLE MOURINHESQUE Wesley Sneijder. Con-trairement aux deux autres Diables, ce fut très dif-ficile de trouver un ancien joueur deMourinhoqui ressemble à De Bruyne, dans le rôle ou dans lafaçon de jouer. Mais celui dont il se rapproche leplus est sans douteWesley Sneijder. Sous les or-dres deMourinho, il était la plaque tournante del’Inter. Le Néerlandais avait notamment étémeilleur passeur lors de la campagne victorieuseen Ligue des Champions. Un faux lent, avec undribble redoutable, une superbe vista, un passingtrès précis et une frappe sèche : ces qualités, DeBruyne les possède aussi. Ce queMourinho appré-cie aussi chez ce genre de joueurs, c’est qu’ils fontmieux jouer les autres. Il faudra évidemmentbeaucoup de temps à De Bruyne avant d’acquérirlemême statut que Sneijder. Surtout que le Chel-sea actuel dispose de bien plus de joueurs de di-mension internationale que lesNerazzuri de l’épo-que…C’est intéressant de noter qu’après le dé-part deMourinho, Sneijder n’a plus jamaisretrouvé lemêmeniveau et qu’il n’est aujourd’huiplus que l’ombre de lui-même à Galatasaray.ET MAINTENANT ? Jusqu’à présent, il y avait sixjoueurs (Hazard, Mata, Oscar, Schürrle, Moses etDe Bruyne) pour les trois places derrière l’atta-quant de pointe. Aux yeux deMourinho, Hazardsemble au-dessus du lot, Moses, en dessous. Queva changer l’arrivée du BrésilienWillian, redouta-ble joueur offensif? A priori, rien pour Kevin, qui al’avantage d’avoir un profil complet et polyvalentqui plaît à son coach. Schürrle, par exemple, estplus prévisible : il part très souvent de la gauchepour rentrer dans l’axe et frapper. Bien sûr,Willian, Oscar etMata sont de sérieux clients,maisMourinho n’est pas du genre à toujours fairejouer lemême quatuor offensif. Il change souventson équipe en fonction des circonstances et del’adversaire. Dans ces conditions, De Bruyne peutespérer viser un temps de jeu proche ou supé-rieur à 50 %. Ce qui lui permettrait de continuer àprogresser jusqu’au Brésil…l

“Romelu a compris ce que j’attendsd’un attaquant : être mobile

et semer la pagaille dans le rectangle”

LE CONTEXTE BLUE Le transfert de Lukaku à Chelsea avait sur-tout été le choix de... Roman Abramovitch lui-même. Le proprié-taire du club avait vu Romelu à l’œuvre lors dumatch amical denovembre 2010 entre la Russie et la Belgique et il avait été telle-ment impressionné qu’il en avait fait une priorité. Hélas! AndréVillas-Boas, coach des Blues à l’arrivée du jeune attaquant, nepartageait pas les vues de son patron. Il a souventmanqué deconsidération – voire de respect – envers Romelu, qui étaitmê-me parfois obligé de jouer sur le flanc. Lemal était fait et sous DiMatteo, sa situation n’a pas évolué. Le prêt àWest Bromwich al-lait tout changer : Romelu y a inscrit 17 buts en championnat lasaison dernière, soit… 8 de plus que Torres.CE QU’EN DIT MOURINHO “Romelum’a vite fait une bonne impres-sion. Lors de notre première discussion cet été, il m’a vite posé unesérie de questions. Est-ce que je peux espérer du temps de jeu ? Est-ceque j’ai des chances d’aller à la Coupe duMonde si je joue peu ici ? Ilse demandait si ce n’était pasmieux pour lui d’être à nouveau prêtéune saison. Je comprends ses attentes et samotivation, mais je pensequ’il recevra une bonne formation ici. Les plus vieux comme Lam-pard vont lui montrer le chemin à suivre : travailler dur, montrer durespect. En suivant cette voie, Romelu peut devenir mon attaquantnuméro un. Jusqu’à présent, il a fait de l’excellent boulot. Il doit enco-re se développer, mais il est déjà assez intelligent pour comprendrece que j’attends d’un attaquant de pointe. Je ne veux pas d’un joueurqui reste entre les deux défenseurs centraux, je veux quelqu’un detrès mobile, qui décroche et qui sème la pagaille dans le rectangleadverse. Ce rôle, il l’a plusieurs fois rempli parfaitement.”CE QU’EN DIT LUKAKU “Je suis content de ce que j’ai montré depuisl’arrivée deMourinho. Je dirais même que je viens de connaître leplus bel été dema vie ! Tout se déroule aumieux. Maintenant, c’est àmoi de faire mes preuves. Je sens que je peux le faire. Àmon arrivée àChelsea il y a deux ans, je n’étais pas encore un adulte. Cela a été dif-ficile. J’ai dû encaisser les critiques. Mais j’ai beaucoup appris. Lecontenu demes conversations avecMourinho reste entre nous. Maisj’ai mes ambitions. Je veux jouer le plus possible. La concurrence estféroce à Chelsea, mais ça, ça neme fait pas peur.”LES EXEMPLES MOURINHESQUES Didier Drogba et Karim Benzema.Impossible, évidemment, de ne pas évoquer les similitudes en-tre Lukaku et son idole, Didier Drogba. Mourinho a toujoursaimé ce profil d’attaquant robuste, capable d’aller au duel, detenir la ballemais aussi de prendre la profondeur et d’inscriredes buts. Cette comparaison n’a certainement pas facilité la tâ-che du jeune Belge : en Angleterre, il amême beaucoup demal às’en défaire. Là-dessus, Mourinho a été très clair. “On doit respec-ter Didier et Romelu. Laissez Drogba là où il est, dans les annales duclub, et laissez Lukaku travailler.”

Si on parle de statut, celui de Lukaku pourrait davantage serapprocher de celui de Karim Benzema au Real. Longtemps, leFrançais a été pris en grippe par la pressemadrilène,mais soncoach l’a soutenu pour finalement en faire un serial buteur.Aujourd’hui, Mourinho a quitté le Real et Benzema est en pleinecrise de confiance : ce n’est pas un hasard. Le Portugais estl’homme idéal pour rebooster lemoral d’un joueur, comme il l’acertainement fait avec Romelu après sa prestation décevantecontre la France enmatch amical le 14 août.ET MAINTENANT ? Dans le discours deMourinho, on reconnaîttout de suite saméthode : ilmultiplie les compliments pourmettre le kid, comme il l’appelle, en confiance. Ça fonctionne :Lukaku a reçu du temps de jeu dans les premiersmatches de lasaison et a saisi sa chance. Il a clairement pris le dessus sur Dem-ba Ba, pas du tout convaincant en ce début de saison. Avec Tor-res, le combat est plus serré,mais être la doublure de l’Espagnolserait déjà un premier pas très intéressant pour le Diable, quiaurait dès lors beaucoup de temps de jeu vu le calendrier.

Le souci, c’est que Chelsea cherche à engager un attaquant derenom. Pour des raisons éthiques, Mourinho a promis de ne pasfaire d’offre pour Rooney avant lematch contreManU d’hiersoir,mais dès cematin, les dirigeants londoniens vont relancerle dossier. Le nomd’Eto’o est lui aussi cité.

Si ce transfert survient, Romelu devra prendre le temps de laréflexion.Mourinho veut le garder. Il devrait rester,mais un prêtfait toujours partie des possibilités. Dans ce cas-là, ce serait enPremier League et nulle part ailleurs.l

xGestes à l’appui, petite leçon de jeude position pour Romelu

lors de la tournée des Blues en Thaïlande.(PHOTONEWS)

JOSÉROMELU &JOSÉKEVIN



HAZARD EN 10 POINTS1 Le jardin de la maison familial étantlimitrophe du terrain de Braine-le-Comte,Eden et ses frères y ont passé beaucoupde temps. Mais quand il pleuvait, les partiesse déroulaient dans le salon, faisant desvictimes parmi les bibelots de la maman.Mais les garçons se débrouillaientalors avec leurs économies pour se fairepardonner.

2 Bien avant Lille, Anderlecht avait repéréle petit Eden. À l’époque, il jouait à Tubize.Mais les parents Hazard ne voulaient pasfaire la route et imposer à leur fils des al-lers-retours trois fois par semaine à Bruxel-les.

3 Le Losc a déniché la pépite à l’occasiond’un match entre la sélection du BrabantU13 et l’équipe nationale féminine desU17. Pour l’anecdote, ce jour-là,Hazard et ses coéquipiers en avaient pris5…

4 Le premier fait d’armes de Hazard avecle groupe pro lillois a eu lieu à Tournaiface au Club Bruges le 16 novembre 2007.Lors de ce match amical en pleine trêveinternationale, le Brainois avait donnéle tournis à toute la défense brugeoise…

5 Eden Hazard a effectué ses grandsdébuts pros à Nancy le 25 novembre 2007.Maillot 33 sur le dos, il est entré en jeuà la place d’un certain Kevin Mirallasalors qu’il n’avait que 16 ans, 8 moiset 18 jours !

6 Auxerre a été la première équipeà encaisser un but du prodige, le 20 sep-tembre 2008. Ce jour-là, Eden, 17 ans,8 mois et 13 jours est devenu le deuxièmeplus jeune joueur de l’histoire du club àmarquer, ne dépossédant pas Kevin Miral-las de ce titre honorifique. Et le Liégeois l’ad’ailleurs beaucoup chambré à ce sujet…

7 En quatre saisons pleines chez les pros auLosc, Hazard a remporté 4 trophées indivi-duels : il a été élu deux fois meilleur Espoir,puis deux fois meilleur joueur. Du jamaisvu ! Avant lui, seul Pauleta avait réussià conserver son titre de meilleur joueurdu championnat. Et il n’y a qu’un seuljoueur qui a été élu meilleur Espoiret meilleur joueur de Ligue 1 :Zinédine Zidane, l’idole d’Eden…

8 En mai 2012, avant d’annoncer le choixde son futur club, Hazard a fait le buzz.En un mois, il est passé de 50.000 à 270.000followers sur Twitter. Aujourd’hui,il compte plus d’1,4 million d’abonnés,un record pour un Belge.

9 Un mois après sa signature à Chelsea,Eden a signé un autre contrat, de mariagecette fois, avec Natacha, son amour d’en-fance. Les deux tourtereaux se sont dit ouidans l’intimité dans le sud de la France. Ilsvivent dans la banlieue chic de Londresavec leurs deux fils, Yanis, né en décem-bre 2010, et Léo, qui a vu le jour en jan-vier 2012.

10 Dans toute sa carrière, Hazard n’aécopé que d’un seul carton rouge, faceà Swansea après une altercation avec unramasseur de balle. Le fameux ballboya d’ailleurs mis en vente sur Internetla veste qu’il avait ce jour-là et les enchèresont atteint près de 30.000 euros. l Jo. L.

IMA

GEG

LOB

E

Le physiqueSon côté le plus sous estimé

Sans doute le compartiment de son jeu qui est le moinsvalorisé. Pourtant, c’est une bête ! La manière avec laquel-le il enchaîne prise d’appuis et de profondeur avec une telle

souplesse est excessivement rare. Il a grandi, a augmenté sonvolume de jeu. On le voit à la 90e minute faire des courses de

80 m pour bloquer son défenseur. Il est capable de le faire et ila envie de faire ses efforts. À ceux qui le critiquent, une ques-tion : combien de fois a-t-il été blessé dans sa carrière ? Une

fois, l’an passé. C’est une preuve de travail car c’est unjoueur explosif, notamment au niveau des cuisses, avec

une musculature soumise à plus de contraintes quequelqu’un de longiligne, moins susceptible de se bles-

ser. Il a aussi cette faculté physique à bien tenirsur ses jambes qui lui permet de résister aux

impacts dos au but notamment pourmieux exprimer sa techni-

que.l

Techniquede frappe

De la puretéComme pour les passes, il utilise parfaitement les

différentes surfaces de son pied. De ses frappes sedé-gage une pureté : il est capable aussi bien d’enrouler

le ballon que de plus appuyer du cou-de-pied.Il y a des joueurs qui font cela instinctivement,

d’autre de manière plus inégale.Mais lui a cette qualité de frappe qui fait qu’iln’hésite pas à tenter sa chance du pied droit

comme du pied gauche.Le fameux but qu’il a inscrit

à Marseille l’avaitdémontré. l

Eden

Haza

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(REP

ORT

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HAZARD EN 10 POINTS1 Le jardin de la maison familial étantlimitrophe du terrain de Braine-le-Comte,Eden et ses frères y ont passé beaucoupde temps. Mais quand il pleuvait, les partiesse déroulaient dans le salon, faisant desvictimes parmi les bibelots de la maman.Mais les garçons se débrouillaientalors avec leurs économies pour se fairepardonner.

2 Bien avant Lille, Anderlecht avait repéréle petit Eden. À l’époque, il jouait à Tubize.Mais les parents Hazard ne voulaient pasfaire la route et imposer à leur fils des al-lers-retours trois fois par semaine à Bruxel-les.

3 Le Losc a déniché la pépite à l’occasiond’un match entre la sélection du BrabantU13 et l’équipe nationale féminine desU17. Pour l’anecdote, ce jour-là,Hazard et ses coéquipiers en avaient pris5…

4 Le premier fait d’armes de Hazard avecle groupe pro lillois a eu lieu à Tournaiface au Club Bruges le 16 novembre 2007.Lors de ce match amical en pleine trêveinternationale, le Brainois avait donnéle tournis à toute la défense brugeoise…

5 Eden Hazard a effectué ses grandsdébuts pros à Nancy le 25 novembre 2007.Maillot 33 sur le dos, il est entré en jeuà la place d’un certain Kevin Mirallasalors qu’il n’avait que 16 ans, 8 moiset 18 jours !

6 Auxerre a été la première équipeà encaisser un but du prodige, le 20 sep-tembre 2008. Ce jour-là, Eden, 17 ans,8 mois et 13 jours est devenu le deuxièmeplus jeune joueur de l’histoire du club àmarquer, ne dépossédant pas Kevin Miral-las de ce titre honorifique. Et le Liégeois l’ad’ailleurs beaucoup chambré à ce sujet…

7 En quatre saisons pleines chez les pros auLosc, Hazard a remporté 4 trophées indivi-duels : il a été élu deux fois meilleur Espoir,puis deux fois meilleur joueur. Du jamaisvu ! Avant lui, seul Pauleta avait réussià conserver son titre de meilleur joueurdu championnat. Et il n’y a qu’un seuljoueur qui a été élu meilleur Espoiret meilleur joueur de Ligue 1 :Zinédine Zidane, l’idole d’Eden…

8 En mai 2012, avant d’annoncer le choixde son futur club, Hazard a fait le buzz.En un mois, il est passé de 50.000 à 270.000followers sur Twitter. Aujourd’hui,il compte plus d’1,4 million d’abonnés,un record pour un Belge.

9 Un mois après sa signature à Chelsea,Eden a signé un autre contrat, de mariagecette fois, avec Natacha, son amour d’en-fance. Les deux tourtereaux se sont dit ouidans l’intimité dans le sud de la France. Ilsvivent dans la banlieue chic de Londresavec leurs deux fils, Yanis, né en décem-bre 2010, et Léo, qui a vu le jour en jan-vier 2012.

10 Dans toute sa carrière, Hazard n’aécopé que d’un seul carton rouge, faceà Swansea après une altercation avec unramasseur de balle. Le fameux ballboya d’ailleurs mis en vente sur Internetla veste qu’il avait ce jour-là et les enchèresont atteint près de 30.000 euros. l Jo. L.

IMA

GEG

LOB

E

LE PORTRAIT TECHNIQUEPar Alex Teklak, CONSULTANT DH ET BELGACOM

Le mentalSa plus grande force

Il est plein de culot. Il ne doute pas facilement.Est-ce qu’il doute d’ailleurs ? Il a beaucoup de per-

sonnalité dans le bon sens du terme. Qu’il fassel’unanimité chez les anciens et moins anciens en est lapreuve. À Chelsea, il est arrivé sur la pointe des pieds,

avec beaucoup d’humilité. Il a été très, très respec-tueux de la hiérarchie du vestiaire. C’est une questiond’éducation et cela vient de ses parents. Son mental

est sans doute sa plus grande force, tout commesa spontanéité. Et une chose est frappante :

il prend des coups et se relève commesi de rien n’était. Pourquoi ? Parcequ’il a cette confiance en lui qui va

lui permettre de faire ladifférence… l

Le physiqueSon côté le plus sous estimé

Sans doute le compartiment de son jeu qui est le moinsvalorisé. Pourtant, c’est une bête ! La manière avec laquel-le il enchaîne prise d’appuis et de profondeur avec une telle

souplesse est excessivement rare. Il a grandi, a augmenté sonvolume de jeu. On le voit à la 90e minute faire des courses de

80 m pour bloquer son défenseur. Il est capable de le faire et ila envie de faire ses efforts. À ceux qui le critiquent, une ques-tion : combien de fois a-t-il été blessé dans sa carrière ? Une

fois, l’an passé. C’est une preuve de travail car c’est unjoueur explosif, notamment au niveau des cuisses, avec

une musculature soumise à plus de contraintes quequelqu’un de longiligne, moins susceptible de se bles-

ser. Il a aussi cette faculté physique à bien tenirsur ses jambes qui lui permet de résister aux

impacts dos au but notamment pourmieux exprimer sa techni-

que.l

Techniquede dribble

Une conduite de balleà montrer dans les écoles

On reconnaît la qualité de la formation française dans lescontrôles et la première passe, avec une bonne utilisation desdifférentes surfaces du pied. Et lui, il sait tout faire. Quand ilest dos au but, sur un contrôle, il fait la différence. Ses con-trôles orientés sont des modèles du genre, tout comme sa

conduite de balle. Sa grande force est de toucher quasi-ment constamment le ballon en très peu de foulées, ce

qui lui permet d’être très réactif et de dribbler trèsvite. Résultat, il est quasiment impossible pour le

défenseur d’intervenir. Sa conduite de balleest à montrer dans les écoles. Et quand

il est lancé, il est impossible àarrêter… l

Techniquede frappe

De la puretéComme pour les passes, il utilise parfaitement les

différentes surfaces de son pied. De ses frappes sedé-gage une pureté : il est capable aussi bien d’enrouler

le ballon que de plus appuyer du cou-de-pied.Il y a des joueurs qui font cela instinctivement,

d’autre de manière plus inégale.Mais lui a cette qualité de frappe qui fait qu’iln’hésite pas à tenter sa chance du pied droit

comme du pied gauche.Le fameux but qu’il a inscrit

à Marseille l’avaitdémontré. l

“Le gamin se posait des questions, mais il ne doitpas s’inquiéter. Il me montre tous les jours

qu’il est un joueur fantastique”

xDe Bruyne lors de ses grands débutsen Premier League face à Hull.Le Diable est la bonne surprisedu début de saison des Blues. (AP)

LE CONTEXTE BLUE De Bruyne a signé à Chelsea enjanvier 2012. Il savait qu’il était un investissementà long terme : le plan était de le prêter plusieurssaisons. Mais depuis, la donne a changé et tout estallé très vite. Faut-il rappeler qu’il y a 18mois, DeBruyne n’étaitmême pas titulaire chez les Dia-bles ? La saison dernière, il a surclassé tous seséquipiers auWerder et est devenu le patron offen-sif de l’équipe nationale. De quoi débarquer avecunmoral en acier cet été pour faire la préparationavec Chelsea. Le petit rouquin de 22 ans savaitqu’il devait très vite semontrer à son nouveaucoach; il l’a fait.CE QU’EN DIT MOURINHO “Le gaminm’a très vitefait par desmêmes interrogations que Romelu. Il seposait des questions sur son futur temps de jeu et sedemandait s’il ne devait pas retourner en prêt en Alle-magne pour une saison de plus. Mais il ne doit pass’en faire. De Bruyne est un joueur fantastique et il melemontre chaque jour à l’entraînement.”CE QU’EN DIT DE BRUYNE “Le fait d’avoir la confian-ce d’unmanager comme lui, c’est très agréable. J’aiété mis dans les bonnes dispositions. Avantmes dé-buts contre Hull, je n’étais pas du tout stressé, malgréla forte pression qui pesait pour cette première. Jeme sens bien. Je n’avais encore jamais connu le ni-veau de la Premier League, mais mon année à Brêmeet mes prestations avec les Diables m’ont boosté.Aujourd’hui, je suis prêt pour Chelsea. Je ne crainsaucun demes concurrents. Et quoi qu’il arrive d’ici àla fin dumercato, je reste, je ne serai pas prêté.”L’EXEMPLE MOURINHESQUE Wesley Sneijder. Con-trairement aux deux autres Diables, ce fut très dif-ficile de trouver un ancien joueur deMourinhoqui ressemble à De Bruyne, dans le rôle ou dans lafaçon de jouer. Mais celui dont il se rapproche leplus est sans douteWesley Sneijder. Sous les or-dres deMourinho, il était la plaque tournante del’Inter. Le Néerlandais avait notamment étémeilleur passeur lors de la campagne victorieuseen Ligue des Champions. Un faux lent, avec undribble redoutable, une superbe vista, un passingtrès précis et une frappe sèche : ces qualités, DeBruyne les possède aussi. Ce queMourinho appré-cie aussi chez ce genre de joueurs, c’est qu’ils fontmieux jouer les autres. Il faudra évidemmentbeaucoup de temps à De Bruyne avant d’acquérirlemême statut que Sneijder. Surtout que le Chel-sea actuel dispose de bien plus de joueurs de di-mension internationale que lesNerazzuri de l’épo-que…C’est intéressant de noter qu’après le dé-part deMourinho, Sneijder n’a plus jamaisretrouvé lemêmeniveau et qu’il n’est aujourd’huiplus que l’ombre de lui-même à Galatasaray.ET MAINTENANT ? Jusqu’à présent, il y avait sixjoueurs (Hazard, Mata, Oscar, Schürrle, Moses etDe Bruyne) pour les trois places derrière l’atta-quant de pointe. Aux yeux deMourinho, Hazardsemble au-dessus du lot, Moses, en dessous. Queva changer l’arrivée du BrésilienWillian, redouta-ble joueur offensif? A priori, rien pour Kevin, qui al’avantage d’avoir un profil complet et polyvalentqui plaît à son coach. Schürrle, par exemple, estplus prévisible : il part très souvent de la gauchepour rentrer dans l’axe et frapper. Bien sûr,Willian, Oscar etMata sont de sérieux clients,maisMourinho n’est pas du genre à toujours fairejouer lemême quatuor offensif. Il change souventson équipe en fonction des circonstances et del’adversaire. Dans ces conditions, De Bruyne peutespérer viser un temps de jeu proche ou supé-rieur à 50 %. Ce qui lui permettrait de continuer àprogresser jusqu’au Brésil…l

&JOSÉKEVIN



BESTOF

Il l’a déjà confié :la presseest une partiede son jobqu’il n’aime pas.Pourtant, Mourinhoest très habileavec elle et il manietrès subtilementsa communication.Derrière sesprovocations,il y a souvent la volontéde protéger ses joueurs.Petit florilègede meilleuresdéclarationsdu Special Oneau cours de sa carrièred’entraîneur…

REP

OR

TER

S

Barcelone est un grand

club. Mais en 200 ans,

il n’a gagné qu’une C1.

Moi, en quelques annéesde coaching,

j’en ai gagné autant !Un discours

qui date de 2005

Depuis, le score est passéà 4-2 pour le Barça…

Comm

ent ditontricher en

Catalan? Barcelone

est uneville

avec beaucoupde

théâtres

et Messi a

bienappris com

ment jouer la

comédie

Furieux après queMessi a provoqué l’exclusion

duBlueAsier Del Horno

Toute la semaine,on s’est entraînéavec une équipe

de dix joueurs.Quand je suis allé

au Camp Nouavec Chelsea,

on a fini à dix.J’y suis alléavec l’Inter,

on a fini à dix.Donc…

Avant la demi-finalede C1 100 % espagnole

en 2011

Si je suis haï à Barcelone,

c’est leur problème et pas

le mien. La peur n’est pas

un mot présent dans mon

dictionnaire footballistique

Au plus fort des tensions

entre le Real et le Barça

J’ai été plus influencé par la philosophie du Barça que par n’importe

quel entraîneur. Ces quatre années de ma vie ont été fondamentales

Confidence qui date de 2009, quand il avait été fait docteur honoris causa par l’Université de Lisbonne.

Mais ne le répétez pas trop haut…

C’est clair queje

terminerai

ma

carrièresans avoir

coachéle

Barça

Après avoir éliminé les Catalans

endem

i-finale de C1avec l’Inter

On ne fait pas d’omelette sans casser

des œufs. Et tout dépend de la qualité des œufs.

Au supermarché, on trouve des œufs de classe 1,

2 et 3. Si tu ne peux pas t’acheter les œufs

de première classe, tu vas avoir des problèmes

pour faire une bonne omelette

Avant la fin de sa première ère à Chelsea, métaphore culinaire

pour critiquer le manque d’investissements consentis

par Abramovitch pour faire signer des joueurs de qualité

Comme on dit au Portugal, ils ont

garé le bus devant le but. Si j’avais

été un supporter et que j’avais

dépensé 50 livres pour voir ça,

j’aurais été frustré. Car les Spurs

n’ont fait que défendre

Mourinho se plaint après un match contre

Tottenham de 2007. Par la suite,

il utilisera pourtant aussi la tactique du bus…

SiRomanAbramovitchm’aidait

pourlesentraînement,onserait

dernierduchampionnat.

Etsijel’aidaispourlebusiness,onseraitenfaillite

Businessisbusiness…

C’est comme avoirune couverturetrop petite.Si je couvrema poitrine,mes pieds serontà découvert.Je ne peux pasm’acheter de plusgrande couverturecar le supermarchéest fermé.Mais ma couverture,

c’est du cachemire !

Pendant une crise de Chelsea

juste après la clôturedu mercato hivernal,durant laquelleles blessures se multipliaient

Certaines personnes ont chez ellesun grand téléscope pour voir ce qui se passedans la maison des autres. Ce sont des voyeurs.Wenger doit être l’un d’eux. C’est une maladieSa réponse au coach d’Arsenal, qui a souvent critiquéla politique de recrutement de Chelsea

Certainsclubssonttraitéscom

me

desdémons,d’autres

comm

edesanges.Je

nepense

pasquenoussom

mesaussi

laidsquedesdém

ons.Etje

nepense

pasqu’ArsèneW

engerestassezbeaupourêtre

vucom

me

unange

Anti-Wenger,part2

J’ai étudié l’italien pendant des mois pour être certainde pouvoir communiquer avec les joueurs, les médiaset les fans. Claudio Ranieri, après cinq ans en Angleterre,luttait encore pour dire good morning et good afternoonUn pique pour celui qu’il avait remplacé à Chelsea

Ricardo Carvalhoa du mal à comprendreles choses.Il devrait passer un testde QI ou peutêtrealler dans un hôpital

psychiatriqueComment casserl’un de ses ex-protégés

C’est un gamin qui m’a manqué de respect et de maturitédans ses déclarations. C’est peutêtre son éducation,son enfance difficile ou sa nonéducation…Au sujet de Cristiano Ronaldo, avant qu’ils ne travaillent ensemble au Real

SESTACLES

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C’est ma femme le

manager de la famille.

En dehors je suis une star.

À la maison,

je ne suis pas une star

C’est donc bien madame Mourinho

qui porte la culotte

S’ils faisaient unfilm

sur ma

vie, jepense

qu’ils devraient engager

GeorgeClooney

pour jouer mon

rôle.

C’est unacteur fantastique

et ma

femm

epense

qu’il serait idéal

Solidarité poivre et sel

Je suis la 9e personne

la plus influente de la planète ?

Alors, ma femme

doit être huitième

Love coach

Dieu doit croire

que je suis un gars bien.

J’ai une belle famille et je fais

le boulot de mes rêves.

Il ne m’aurait pas donné tout ça

s’il n’avait pas

une haute opinion de moiAmen

J’air

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Aupe

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fin

JOSÉ

PARL

EDE

JOSÉ

Le monde est agressif, compétitif, égoïste.

Le temps qu’on y passe, on doit être tout ça

Rassure-toi, José, tu l’es

Si j’avais voulu un job facile,

je serais resté à Porto. Un grand siège bleu,

le trophée de la Ligue des Champions

dans la vitrine,

Dieu, et après Dieu, moi

Presque étonnant, dès lors, que José

ait tout de même choisi de quitter les Dragons…

Ne me traitez pas d’arrogant. Mais je suis

champion d’Europe et je pense être spécial

La fameuse phrase prononcée en 2004 à son arrivée à Chelsea

et qui lui a valu son surnom de Special One

,,LEROIDELAPROVOC


8 I I la dernière heure - les sports

Barcelone est un grand

club. Mais en 200 ans,

il n’a gagné qu’une C1.

Moi, en quelques annéesde coaching,

j’en ai gagné autant !Un discours

qui date de 2005

Depuis, le score est passéà 4-2 pour le Barça…

Comm

ent ditontricher en

Catalan? Barcelone

est uneville

avec beaucoupde

théâtres

et Messi a

bienappris com

ment jouer la

comédie

Furieux après queMessi a provoqué l’exclusion

duBlueAsier Del Horno

Toute la semaine,on s’est entraînéavec une équipe

de dix joueurs.Quand je suis allé

au Camp Nouavec Chelsea,

on a fini à dix.J’y suis alléavec l’Inter,

on a fini à dix.Donc…

Avant la demi-finalede C1 100 % espagnole

en 2011

Si je suis haï à Barcelone,

c’est leur problème et pas

le mien. La peur n’est pas

un mot présent dans mon

dictionnaire footballistique

Au plus fort des tensions

entre le Real et le Barça

J’ai été plus influencé par la philosophie du Barça que par n’importe

quel entraîneur. Ces quatre années de ma vie ont été fondamentales

Confidence qui date de 2009, quand il avait été fait docteur honoris causa par l’Université de Lisbonne.

Mais ne le répétez pas trop haut…

C’est clair queje

terminerai

ma

carrièresans avoir

coachéle

Barça

Après avoir éliminé les Catalans

endem

i-finale de C1avec l’Inter

On ne fait pas d’omelette sans casser

des œufs. Et tout dépend de la qualité des œufs.

Au supermarché, on trouve des œufs de classe 1,

2 et 3. Si tu ne peux pas t’acheter les œufs

de première classe, tu vas avoir des problèmes

pour faire une bonne omelette

Avant la fin de sa première ère à Chelsea, métaphore culinaire

pour critiquer le manque d’investissements consentis

par Abramovitch pour faire signer des joueurs de qualité

Comme on dit au Portugal, ils ont

garé le bus devant le but. Si j’avais

été un supporter et que j’avais

dépensé 50 livres pour voir ça,

j’aurais été frustré. Car les Spurs

n’ont fait que défendre

Mourinho se plaint après un match contre

Tottenham de 2007. Par la suite,

il utilisera pourtant aussi la tactique du bus…

SiRomanAbramovitchm’aidait

pourlesentraînement,onserait

dernierduchampionnat.

Etsijel’aidaispourlebusiness,onseraitenfaillite

Businessisbusiness…

C’est comme avoirune couverturetrop petite.Si je couvrema poitrine,mes pieds serontà découvert.Je ne peux pasm’acheter de plusgrande couverturecar le supermarchéest fermé.Mais ma couverture,

c’est du cachemire !

Pendant une crise de Chelsea

juste après la clôturedu mercato hivernal,durant laquelleles blessures se multipliaient

Certaines personnes ont chez ellesun grand téléscope pour voir ce qui se passedans la maison des autres. Ce sont des voyeurs.Wenger doit être l’un d’eux. C’est une maladieSa réponse au coach d’Arsenal, qui a souvent critiquéla politique de recrutement de Chelsea

Certainsclubssonttraitéscom

me

desdémons,d’autres

comm

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nepense

pasquenoussom

mesaussi

laidsquedesdém

ons.Etje

nepense

pasqu’ArsèneW

engerestassezbeaupourêtre

vucom

me

unange

Anti-Wenger,part2

J’ai étudié l’italien pendant des mois pour être certainde pouvoir communiquer avec les joueurs, les médiaset les fans. Claudio Ranieri, après cinq ans en Angleterre,luttait encore pour dire good morning et good afternoonUn pique pour celui qu’il avait remplacé à Chelsea

Ricardo Carvalhoa du mal à comprendreles choses.Il devrait passer un testde QI ou peutêtrealler dans un hôpital

psychiatriqueComment casserl’un de ses ex-protégés

C’est un gamin qui m’a manqué de respect et de maturitédans ses déclarations. C’est peutêtre son éducation,son enfance difficile ou sa nonéducation…Au sujet de Cristiano Ronaldo, avant qu’ils ne travaillent ensemble au Real

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8 I I la dernière heure - les sports



“LUKAKU VA DÉTRUIRE LES SPURS !”En nous éloignant du stade, alors que les chants de victoire se mêlent aux railleries anti-Tottenham,nous sortons une dernière pièce de notre poche pour nous acheter le CFCUK, l’un des fanzines les plusréputés du pays. Cette publication est une référence pour tous les vrais fans des Blues.Dans son dernier numéro, on y trouve une page consacrée à Romelu Lukaku, signée par Jack Cox. Cesupporter de la première heure croit fermement en la réussite du jeune attaquant. “Après la façon dontVillas Boas a traité Lukaku à son arrivée à Chelsea, il n’y a pas quemoi qui rêve de voir Romelu détruire lesSpurs quand on ira jouer au Lane… Lukakumérite d’avoir beaucoup de temps de jeu cette saison. Si c’est lecas, il est capable d’inscrire aumoins 20 buts toutes compétitions confondues. De là à savoir s’il peut enfilerles chaussures de Drogba, c’est une autre question. Mais pas de pression, mon pote !” l

x Seules trois personnes ont l’honneurd’avoir des masques à leur effigiedans le fan shop: Mourinho, Lampard et... Hazard.

x L’hamburger est savoureux,mais l’addition est salée...

Le public de Stamford Bridge n’a pas la réputation d’être très chaud.Pourtant, il peut vite s’enflammer. Nous nous sommes glissés

dans la peau d’un supporter pour vivre une rencontre au sein de la Shed,la tribune historique des plus fidèles supporters des Blues. L’occasion

de s’apercevoir que les Diables y ont la cote et que dans les travéesdu stade, on voit de plus en plus de supporters belges…

ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE BENOÎT DELHAUTEUR

Lemétro ouvre enfin ses portes pour lais-ser entrer un peu d’air frais. Pour aller àStamford Bridge – alias le Bridge, pourles habitués – il n’y a pas vraiment le

choix : les parkings sont presque inexistants etle trafic est terrible. Comme l’énormemajoritédes spectateurs ce soir-là, on emprunte l’under-ground jusqu’à la station FulhamBroadway. Lequartier est chicos, mais lamarée de supporterset les effluves d’hamburger lui donnent ce soir-là un visage (un peu) plus populaire.

Il ne faut pas deuxminutes pour que l’on soitinterpellé par un vendeur du blackmarket. “Vouscherchez un ticket ? C’est 100 livres pour le moinscher.” Soit 115 euros. À ce prix-là, nonmerci. Onest déjà servi. De nombreux touristes paierontquandmême le prix fort.

Oui, Chelsea a un côté très touristique. Pluson se rapproche du stade, plus on entend parlerde langues. Le russe, l’arabe, le japonais,... Augrand détriment des supporters du noyau dur,le club n’a pas échappé à lamondialisation. Il enamême bien profité pour renflouer ses caisses.“Ce que le CFC a gagné en cash, il l’a perdu en âme”,nous confiera plus tard notre voisin de tribune,abonné à l’année.

HAZARD, DE LOIN LE PLUS POPULAIREAutour du stade, un numéro saute aux yeux :

le 17. Celui d’EdenHazard. Les supporters sonttrès nombreux à porter la vareuse floquée à sonnom. “C’est normal, c’est le meilleur, je ne vaisquandmême pas porter le maillot d’Azpilicueta”,nous explique d’un air dédaigneux David, grandado qui a tout l’air d’un fils à papa trop gâté.Eden a aussi son petit succès auprès de la gentféminine. “Il a du talent et il est craquant, que de-mander de plus ?” nous confie une jeune Londo-nienne avec un accent d’Europe de l’Est.

Sur toute la soirée, on ne verra qu’un seulmaillot floqué au nomdeDe Bruyne, porté parun gamin venu de Flandre avec ses parents. “Jeme suis fait membre de Chelsea, j’essaie de venirtrois ou quatre fois par an”, nous raconte son pè-re. “Il existe un club de supporters basé àMerelbekequi fait les trajets en bus, mais je préfère venir parmes propres moyens.”

Difficile d’estimer le nombre exact de Belgesqui se déplacent à Londres pour chaque rencon-tre,mais depuis l’arrivée d’Hazard, il a grimpéen flèche et cette tendance va encore se renfor-cer. Ce soir-là, nous verrons une bonne dizainede drapeaux belges dans les travées et les tribu-nes du Bridge.

En apercevant le nomde Lukaku sur le dosd’un supporter, on s’attend à tomber à nouveausur un Belge. Ce n’est pas le cas. James estmêmeun Anglais tout ce qu’il y a de plus typique, avecune drôle de dégaine et un accent à couper aucouteau. “Je sais que c’est original, mais si je portesonmaillot, c’est parce que je suis certain que Ro-melu va réussir ici. J’ai adoré ce qu’il a fait la saisondernière avecWest Brom. Il est deux crans au-des-sus de Ba. Et meilleur que Torres. Mais ça, c’est pasdifficile…”

L’heure dumatch approche. Pour faire com-me tout lemonde, on se laisse tenter par unhamburger bien plus consistant que ceux qu’onvous sert en Pro League. L’addition aussi est plusépaisse. Deux pints et un burger : 15 livres soit17,50 euros ! Des prix qui rappellent que la Pre-mier League est devenue un véritable entertain-ment.

xNous avons passé une soirée à Stamford Bridgedans la peau d’un supporter. On y a notamment vu un

maillot floqué au nom de Lukaku, un au nom de DeBruyne et de très nombreux au nom d’Hazard, très

populaire auprès des jeunes femmes… (PHOTONEWS/DR)

Heureusement, Chelsea, c’est bien plus que ça.Le grand public européen a tendance à considé-rer les Blues commede simples nouveaux riches.C’est oublier que c’est un vrai club de tradition.Voilà pourquoi nous avons choisi de prendreplace derrière le but côté sud, dans la tribunehistorique du CFC. Ici, pas de touristes : ceux-cise retrouvent généralement en tribune latérale,tout en haut, là où les tickets sont les plus chers.Ici, on retrouve les fidèles parmi les fidèles del’ancienne génération. Ici, c’est la Shed.

L’adversaire du jour est Aston Villa. Voilà aussice qui fait le charme de la Shed : les supportersadverses sont à une dizaine demètres à peine.Nous en avions déjà croisé dans les rues, aumi-lieu des fans des Blues. En Angleterre, pas besoinde réglement-combi pour éviter les violences.Les sanctions ultra sévères suffisent. À lamoin-dre incartade, vous prendrez vite dix ans d’inter-diction de stade. Ça en calme plus d’un.

DES SKINHEADS ET DU REGGAEÀ l’arrivée des joueurs, tradition oblige, les

baffles du Bridge font résonner Liquidator, reprisen chœur par le public. Unmorceau de reggaeintimement lié à l’histoire du kop de la Shed, ja-dis fréquenté par les skinheads. Dans les années70, être skin et supporter Chelsea était une com-

UN TICKET ?TRÈS COMPLIQUÉ…Comment faire pour se procurer un ticketpour un match de Chelsea ? C’est toutsauf facile. Car Stamford Bridge est unstade à la capacité très limitée – 41.841spectateurs – et la demande est très forte.La première option, c’est de faire appel àune société spécialisée qui vend des voya-ges tout compris, mais les prix dépassenttrès vite les 500 euros pour le séjour.Un autre moyen, c’est de se faire membrede Chelsea. Pour ça, il faut payer 35 euros,mais cela ne garantit aucun ticket. Pourles affiches, la priorité est donnée auxmembres qui ont accumulé beaucoup depoints de fidélité. Être membre peut êtreintéressant à condition de venir plusieursfois par saison et d’avoir de la patienceavant d’assister à de vraies affiches.Il est également possible de s’affilier auseul club de supporters de Chelsea en Bel-gique, les Mighty Blues, basés à Merelbe-ke. La cotisation est de 45 euros et là en-core, c’est surtout intéressant si vous vou-lez assister à plusieurs matches par an.Si c’est pour un one shot, la meilleure solu-tion est encore de passer via un membredu club qui achète les places pour vous.La dernière option est de vous rabattresur le marché noir. Dans ce cas-là, mieuxvaut attendre 20 minutes avant le coupd’envoi pour que les prix baissent… l

Un soir

binaison naturelle, qui n’était pas (forcément)liée au hooliganisme. Aujourd’hui, les skins ontvieilli. On les repère encore à leur crâne rasé, àleur polo Fred Perry et à leurs DocMartens. Onles devine nostalgiques. Ils sont pourtant lespremiers à payer plus de 1.000 euros pour leurseason ticket et à donner de la voix pour accla-mer JoséMourinho.

Pour vivre une belle ambiance au Bridge, ilfaut toujours un peu de chance. Généralement,tout dépend dumatch. Si celui-ci est emballant,la température grimpe très vite. Par contre, si lematch est terne, on peut avoir droit à une at-mosphère digne des comédiesmusicales jouéesdans le centre-ville. Benitez en sait quelque cho-se. Ce soir-là, on a eu de la chance. Lematch a étéd’une intensité rare et le public de la Shed nes’est presque jamais tu. Le chant à la gloire d’Ha-zard, plutôt simpliste, est entonné à répétition.Lukaku est bruyamment applaudi par tout lestade juste parce qu’il vient de faire un énormeeffort pour…défendre.

Le Bridge est bouillant. L’effet Mourinho, sansnul doute. Au coup de sifflet final, la liesse estgénérale. On n’aura toutefois pas droit au tubede ska deMadness,One Step Beyond, qui est ré-servé aux soirs de grandes victoires. On n’a déjàqu’une envie : revenir pour l’entendre.l

au

Bridge



“LUKAKU VA DÉTRUIRE LES SPURS !”En nous éloignant du stade, alors que les chants de victoire se mêlent aux railleries anti-Tottenham,nous sortons une dernière pièce de notre poche pour nous acheter le CFCUK, l’un des fanzines les plusréputés du pays. Cette publication est une référence pour tous les vrais fans des Blues.Dans son dernier numéro, on y trouve une page consacrée à Romelu Lukaku, signée par Jack Cox. Cesupporter de la première heure croit fermement en la réussite du jeune attaquant. “Après la façon dontVillas Boas a traité Lukaku à son arrivée à Chelsea, il n’y a pas quemoi qui rêve de voir Romelu détruire lesSpurs quand on ira jouer au Lane… Lukakumérite d’avoir beaucoup de temps de jeu cette saison. Si c’est lecas, il est capable d’inscrire aumoins 20 buts toutes compétitions confondues. De là à savoir s’il peut enfilerles chaussures de Drogba, c’est une autre question. Mais pas de pression, mon pote !” l

xNous avons passé une soirée à Stamford Bridgedans la peau d’un supporter. On y a notamment vu un

maillot floqué au nom de Lukaku, un au nom de DeBruyne et de très nombreux au nom d’Hazard, très

populaire auprès des jeunes femmes… (PHOTONEWS/DR)

UN TICKET ?TRÈS COMPLIQUÉ…Comment faire pour se procurer un ticketpour un match de Chelsea ? C’est toutsauf facile. Car Stamford Bridge est unstade à la capacité très limitée – 41.841spectateurs – et la demande est très forte.La première option, c’est de faire appel àune société spécialisée qui vend des voya-ges tout compris, mais les prix dépassenttrès vite les 500 euros pour le séjour.Un autre moyen, c’est de se faire membrede Chelsea. Pour ça, il faut payer 35 euros,mais cela ne garantit aucun ticket. Pourles affiches, la priorité est donnée auxmembres qui ont accumulé beaucoup depoints de fidélité. Être membre peut êtreintéressant à condition de venir plusieursfois par saison et d’avoir de la patienceavant d’assister à de vraies affiches.Il est également possible de s’affilier auseul club de supporters de Chelsea en Bel-gique, les Mighty Blues, basés à Merelbe-ke. La cotisation est de 45 euros et là en-core, c’est surtout intéressant si vous vou-lez assister à plusieurs matches par an.Si c’est pour un one shot, la meilleure solu-tion est encore de passer via un membredu club qui achète les places pour vous.La dernière option est de vous rabattresur le marché noir. Dans ce cas-là, mieuxvaut attendre 20 minutes avant le coupd’envoi pour que les prix baissent… l

binaison naturelle, qui n’était pas (forcément)liée au hooliganisme. Aujourd’hui, les skins ontvieilli. On les repère encore à leur crâne rasé, àleur polo Fred Perry et à leurs DocMartens. Onles devine nostalgiques. Ils sont pourtant lespremiers à payer plus de 1.000 euros pour leurseason ticket et à donner de la voix pour accla-mer JoséMourinho.

Pour vivre une belle ambiance au Bridge, ilfaut toujours un peu de chance. Généralement,tout dépend dumatch. Si celui-ci est emballant,la température grimpe très vite. Par contre, si lematch est terne, on peut avoir droit à une at-mosphère digne des comédiesmusicales jouéesdans le centre-ville. Benitez en sait quelque cho-se. Ce soir-là, on a eu de la chance. Lematch a étéd’une intensité rare et le public de la Shed nes’est presque jamais tu. Le chant à la gloire d’Ha-zard, plutôt simpliste, est entonné à répétition.Lukaku est bruyamment applaudi par tout lestade juste parce qu’il vient de faire un énormeeffort pour…défendre.

Le Bridge est bouillant. L’effet Mourinho, sansnul doute. Au coup de sifflet final, la liesse estgénérale. On n’aura toutefois pas droit au tubede ska deMadness,One Step Beyond, qui est ré-servé aux soirs de grandes victoires. On n’a déjàqu’une envie : revenir pour l’entendre.l

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