suplément campagne perenco 2012
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La militarisation en Amérique latine : un autre dérivé du pétrole? Entretien avec les invités représentants des communautés du Petén. Accés à la justice et inégalités : le point de vue de Ramom Cadena. Violation des droits humains dans la zone d'exloitation de la filliale guatemaltèque de Perenco.TRANSCRIPT
« Mais pourquoi le Collectif Guatemala s’acharne-t-il donc
contre l’entreprise Perenco ? »
E n 2011, à la sortie de l’exposition du quai Branly sur les Mayas - sponsorisée par Perenco - un mili-
tant du Collectif Guatemala distribue des tracts. Un employé de l’entreprise pétrolière s’approche du
militant, refuse le tract puis s’agace : « Mais pourquoi vous acharnez vous donc contre nous ? Vous
feriez mieux d’enquêter sur Total. Perenco, c’est une petite compagnie… ».
Une petite compagnie… qui permet à ses (discrets) actionnaires d’enregistrer de belles recettes. La famille
Perrodo est, selon la revue Challenges, la 21ème fortune française en 2012. Aussi, la comparaison entre les beaux
bureaux parisiens de l’entreprise et les conditions de vie minables des populations locales dans sa zone
d’exploitation justifierait par elle seule un « acharnement » contre ce fleuron de l’industrie française. Perenco se
défend en argumentant qu’il participe au développement du Petén à travers des projets de santé et d’éducation
notamment. Mais est-ce au secteur privé, préoccupé principalement par ses intérêts particuliers, d’articuler les
politiques économiques et sociales censées profiter à tous les Guatémaltèques ?
Un autre motif d’ « acharnement » est l’analyse du réseau qu’a su créer l’entreprise pour favoriser ses projets. En
se rapprochant de l’oligarchie nationale et en finançant l’institution militaire, Perenco s’allie avec des secteurs
qui ont eu un sombre rôle dans l’histoire récente du Guatemala. La condamnation récente d’un fonctionnaire du
Conseil national des aires protégées (CONAP) qui a favorisé l’entreprise lors du renouvellement de son contrat
en 2010 démontre que Perenco sait également jouer de son influence à l’intérieur de l’appareil d’État.
De surcroît, Perenco, comme toutes les entreprises d’extraction, a un impact négatif sur l’environnement. Certes,
nous n’avons aucune preuve que Perenco soit responsable de marées noires comme BP ou Total. Mais
l’exploitation d’hydrocarbures dans la zone protégée de la Laguna del Tigre, au détriment des lois nationales et
des conventions internationales, est caractéristique de la vision à court terme du capitalisme qui met en danger
des sites naturels et des populations pour permettre l’accumulation immédiate de profits.
Enfin, notre « acharnement » trouve son fondement dans le principe de solidarité internationale. Si nos ami(e)s
guatémaltèques sont victimes d’abus de la part d’une autorité ou d’une entreprise et qu’ils souhaitent les
dénoncer, nous les soutenons, d’autant plus quand il s’agit de groupes français. C’est pourquoi, fin septembre,
nous accueillons une délégation guatémaltèque en Europe. L’avocat Ramón Cadena et deux représentants
communautaires, Mario Ramos et Hilda Ventura , viennent témoigner des « méthodes » de Perenco et chercher
des solutions légales et politiques avec les associations françaises. Un des objectifs est d’exiger une législation
sur la responsabilité pénale des sociétés mères et de leurs filiales puisque qu’actuellement, en France, il n’est pas
possible de poursuivre légalement une entreprise dont la filiale commet des exactions à l’étranger. De
nombreuses associations françaises attendent un signe fort de la part du nouveau gouvernement en matière de
bonne gouvernance environnementale et sociale.
Ces modifications au niveau du droit devront également être accompagnées d’un changement dans les pratiques
diplomatiques. Dès 2006, un conseiller en poste au Guatemala avouait au Collectif Guatemala : « Nous pouvons
vous aider à dénoncer les entreprises minières canadiennes … Mais on ne peut pas toucher à Perenco ». En
2010, dans un contexte de mobilisation sociale contre le renouvellement du contrat de Perenco par l’État
guatémaltèque, le besoin d’appui diplomatique se fait plus pressant. L’ambassadrice de France au Guatemala
interpelle l’environnementaliste Yuri Melini qui a déposé plusieurs plaintes contre l’État en sollicitant
l’annulation dudit contrat, et partage avec lui son incompréhension et son inquiétude concernant « les actions
légales menées à l’encontre de Perenco ». Le contrat finalement signé, l’ambassade conseille à Perenco de
mieux communiquer sur ses actions sociales et de s’impliquer dans la défense du patrimoine en finançant
l’exposition sur les Mayas au musée des Arts premiers du quai Branly.
Certes, dans la bataille actuelle pour le contrôle de ressources naturelles, toutes les représentations diplomatiques
usent de leur influence pour défendre les intérêts des entreprises nationales. D’un côté, ces pays « amis » du
Guatemala, contribuent à des institutions qui renforcent la démocratie, comme la Commission internationale
contre l’impunité au Guatemala (CICIG) ; de l’autre, ils soutiennent des entreprises qui contreviennent à
l’émergence d’un état de droit. Avec plus de quinze assassinats par jour et des taux record de pauvreté et d’im-
punité, le Guatemala mériterait que l’on « s’acharne » à exiger un autre type de coopération ! ■
Lettre d’information du Collectif Guatemala
1 Solidarité Guatemala
n ° 20 0 se p te mb r e - o c to b r e 20 12
Supplément Campagne 2012
septembre - octobre 2012
Par le Collectif Guatemala
Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire
75011 Paris - France Tel: 01 43 73 49 60
[email protected] www.collectifguatemala.org
Directrice de publication : Isabelle Tauty Chamale ISSN 1277 51 69
Ont participé à ce numéro : Amandine Grandjean, Vanessa Góngora, Marilyne Griffon, Grégory Lassalle, Isabelle Tauty, Martin Willaume.
Sommaire
La militarisation en Amérique latine : un autre dérivé du pétrole de Perenco? p.2-3
Entretien avec les invités représentants des communautés du Petén p. 4
Accès à la justice et inégalités: le point de vue de Ramón Cadena p. 5
Violation des droits humains dans la zone d’exploitation de la filiale guatémaltèque de Perenco p. 6
Agenda p. 7
La militarisation en Amérique latine : un autre dérivé du pétrole
de Perenco ?
L a maison est située à l’entrée d’une communauté du
Petén. Dans l’entrebâillement de la porte dépassent
des feuilles soigneusement pliées, qui proviennent
d’un de ces cahiers de classe qu’on trouve dans les
tiendas (petites boutiques) guatémaltèques. Sur ces feuilles, un
texte décrit l’histoire de l’attaque des puits de pétrole Xan par
la guérilla en 1986. Malgré les 25 ans qui ont passé, Carlos1 a
peur de donner une interview filmée et préfère raconter par
écrit cette attaque des Forces Armées Rebelles (FAR) contre
l’entreprise pétrolière dirigée, à l’époque, par la femme
d’affaire française Gilberte Beaux, Basic Resources : « Nous avons rassemblé les travailleurs pour leur expliquer qu’on
allait détruire les installations car le pétrole appartient à tous
les Guatémaltèques et pas à ces entreprises étrangères qui ne nous laissent rien… Nous les avons fait partir puis nous avons
mis le feu aux machines et au puits ». Puis Carlos explique
comment les militaires ont riposté à cet attentat : « L’armée
nous a bombardé de manière continue car l’opération au puits
de pétrole leur a fait mal. Je pense qu’ils nous bombardaient avec du phosphore blanc puisqu’aux endroits où explosaient
les bombes, tout prenait feu et les arbres brûlaient comme du
plastique. ».
En 1985, pendant une réception à l’ambassade américaine, la
banquière Gilberte Beaux recevait une bonne nouvelle. Un
Guatémaltèque s’approche d’elle et lui glisse : « Vous avez
gagné Madame. Les mili-
taires sont avec vous »2.
En effet, jusqu’alors, le
gouvernement nationaliste
du militaire Lucas García
rechignait à offrir le
pétrole guatémaltèque à
une multinationale. Mais
les importants appuis
qu’avait su trouver
Gilberte Beaux – membres
de la CIA, de l’oligarchie
guatémaltèque et diplo-
mates – avaient su le
convaincre. Basic Re-sources obtint donc le
droit d’exploiter pour 25
ans la concession 2-85
située dans la Laguna del
Tigre, la plus grande zone
humided’Amérique cen-
trale.
Si la riposte de l’armée contre les FAR fut la preuve la plus
marquante de la connivence entre militaires et secteur pétrolier
pendant le conflit armé, la situation ne devait pas évoluer après
les Accords de paix de 1996. Certes, les généraux ne sont plus
au pouvoir et Gilberte Beaux après être devenue « riche »3 a
vendu ses installations. Mais c’est toujours une entreprise fran-
çaise qui exploite la concession 2-85. Et cette multinationale a
elle aussi un bel avenir avec l’institution militaire… Depuis
2010, dans le cadre d’un accord avec l’État, Perenco finance le
fonctionnement d’un bataillon militaire dans sa zone d’exploi-
tation. Le « Bataillon vert », officiellement chargé de protéger
la nature et de lutter contre les narcotrafiquants, vient se rajou-
ter au dispositif militaire déjà présent. Pour les communautés
de la Laguna del Tigre, la plupart victimes de la répression
militaire dans les années 80, cette militarisation poursuit un
autre objectif : empêcher les mobilisations sociales afin de fa-
ciliter le développement de mégas projets (exploitation pétro-
lière, barrage hydroélectrique, etc.) dans la zone au profit du
secteur privé national et international. Les faits en témoignent :
les militaires contrôlent les voies de communication et le prin-
cipal détachement militaire est situé à l’entrée de la concession
de Perenco.
Le cas du Guatemala est-il un cas isolé ? En avril 2009,
François Perrodo, le propriétaire de Perenco et Alan García,
alors président du Pérou (2006-2011), se réunissent afin de
finaliser les termes du
contrat d’exploitation du
Bloc 67 dans le départe-
ment du Loreto, en
Amazonie. Un projet
controversé mais déclaré
« d’intérêt national » et
possédant des réserves
estimées à 200 millions de
barils. Au programme de
la discussion également,
les vives tensions sociales
dans la région. En effet,
depuis le mois d’avril,
30 000 personnes se mobi-
lisent dans cinq provinces
amazoniennes afin d’exi-
ger l’annulation des dé-
crets relatifs à la mise en
œuvre du Traité de Libre
Échange entre les États
Unis et le Pérou, qui
2
Campagne 2012
Solidarité Guatemala n ° 20 0 se p te mb r e - o c to b r e 20 12
Par Grégory Lassalle
Dessin d’M’ric réalisé pour le Collectif Guatemala
Qui connaît la famille Perrodo, 21ème fortune française et propriétaire de la compagnie de pétrole Perenco ?Pas grand monde… Les amoureux de bon vin peut-être, ceux qui ont eu la chance de goûter le cru Labergoce Margaux, également propriété de la
famille. Ou les passionnés d’arts premiers, qui se sont régalés au musée du Quai Branly en 2011, devant l’exposition sur les Mayas, financée par Perenco. Ou encore des organisations sociales d’Amérique latine qui dénoncent les liens entre l’entreprise
pétrolière et les institutions militaires ou paramilitaires.
« permet la privatisation de la forêt en faveur des transnatio-nales »4. Dans une lettre au gouvernement, plusieurs
compagnies pétrolières, dont Perenco et Repsol sollicitent une
intervention. Perenco signale que ses « navires ont été bloqués
sur le fleuve Napo et, avec eux, du matériel de construction, du
matériel destiné aux essais de puits et aux forages … »5. Le 8
mai 2009, « afin de rétablir l’ordre public et la légalité », le
gouvernement péruvien décrète l’état d’urgence et suspend les
droits constitutionnels. Malgré la condamnation de cette décla-
ration par l’ONU, des forces de sécurité sont mobilisées. Le 5
juin 2009, des effectifs de la Direction Nationale des Opéra-
tions Spéciales accompagnés de militaires répriment le blocage
de Bagua. Quatre policiers et vingt autochtones meurent dans
l’affrontement.
En Colombie, pays qui vit toujours un conflit armé interne,
Perenco est accusé d’avoir financé les tristement célèbres
groupes armés d’autodéfenses de Casanaré (AUC). Selon un
article publié par le média colombien El Espectador en janvier
2012, Perenco fut la cible des guérilleros qui opéraient dans la
région du Casanaré où l’entreprise possède des puits. En 2000,
les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC)
auraient dynamité un oléoduc. En 2002, un hélicoptère aurait
été volé par un commando de l’Armée de libération nationale
(ELN). Selon El Espectador, l’entreprise aurait cherché l’appui
des AUC en échange de la protection de ses installations
pétrolières contre de possibles attentats de la guérilla. Plusieurs
témoignages de membres de ce groupe paramilitaire illégal
viennent confirmer cette thèse. En février 2010,
l’ex-commandant Daniel Rendon Herrera déclare à l’Unité de
Justice et Paix qu’entre 2002 et 2005 Perenco les finançait et
leur donnait du combustible. En novembre 2011, un autre
ex-paramilitaire, Vargas Gordillo, étaie cette version devant la
justice colombienne : Perenco aurait en effet collaboré avec le
commando dirigé par Martin Llanos : « Les messieurs de
l’entreprise se réunissaient avec Luis Eduardo Ramirez6 […]
Perenco nous fournissait en essence et nous donnait 50 à 100
millions de pesos par mois7 […] Aussi, ils nous payaient pour
que l’on escorte leurs camions ».
Perenco n’est évidemment pas un cas isolé dans l’industrie pétro-
lière. Mais cette jeune société indépendante semble avoir bien
appris des méthodes utilisées par ses consœurs. Le rapprochement
avec les institutions militaires de pays latino-américains de droite
lui a permis de sécuriser ses investissements en diminuant la force
de frappe des mouvements sociaux et/ou armés. Cette stratégie,
alliée avec une notoriété reconnue dans le secteur pétrolier et une
transformation de son modèle économique, lui permet aussi de
réaliser de beaux résultats financiers. Dans son classement 2012
des plus grandes fortunes professionnelles de France, la revue
Challenges positionne la famille Perrodo, propriétaire de l’entre-
prise Perenco à la 21ème place, avec un patrimoine professionnel
estimé à plus de 2 milliards d’euros. ■
Campagne 2012
3 Solidarité Guatemala
n ° 20 0 se p te mb r e - o c to b r e 20 12
Tribune rédigée en décembre 2011 par Jean Ziegler et le Collectif
Guatemala parue dans Libération (http://tinyurl.com/cfucjmb)
Guatemala, militaires et multinationales
« Le crime organisé, comme les multinationales, profite
largement des failles d’un système politique, économique et
juridique au service des grands propriétaires, des hommes poli-
tiques corrompus et des cartels de la drogue. Pour cette oligarchie
de facto, la présence militaire rassure voire, assure la poursuite de
leurs activités.
La discrète multinationale franco-britannique Perenco n’a
d’ailleurs pas attendu les résultats de cette élection pour prendre
appui sur les forces armées. La compagnie exploite le pétrole du
Guatemala depuis 2001 et a obtenu la reconduction de son contrat
pétrolier à l’été 2010. Mais dans le pays de l’éternelle injustice, il
est des communautés qui résistent encore. C’est le cas des
habitants de la Laguna del Tigre qui vivent au milieu des puits de
Perenco.
La région est l’une des dernières frontières agricoles pour les
populations sans terre de l’Altiplano, contraintes à l’exode par les
monocultures de café, de sucre et d’agrocombustibles. La Laguna
del Tigre, située dans le département du Péten, abrite la zone
humide la plus importante de Mésoamérique. Région frontalière
avec le Mexique, sa richesse est telle qu’elle a été déclarée zone
naturelle protégée par le Guatemala en 1989 et par la convention
Ramsar sur les zones humides d’importance internationale depuis
1990.
Mais les implications de ce statut s’appliquent en deux poids,
deux mesures : les communautés paysannes se font expulser
manu militari alors même que les narcotrafiquants se sont vu
légaliser la propriété sur leurs terres et que Perenco a pu
reconduire son contrat d’exploitation pour quinze années supplé-
mentaires. De plus, les installations pétrolières de cette dernière
bénéficient de la protection du «Bataillon vert», créé spécifique-
ment par le gouvernement guatémaltèque en septembre 2010 et
composé de militaires chargés de la «protection de l’environne-
ment» et des frontières de la région. Le dernier rapport du Collec-
tif Guatemala, - «Perenco, exploiter coûte que coûte» - révèle que
la multinationale a financé l’Etat guatémaltèque à hauteur de
3 millions de dollars l’an dernier pour la création de ce Bataillon
vert et reverse 0,30 dollar par baril produit pour son fonctionne-
ment. La dénomination de ce contingent pourrait faire sourire si le
passif des forces armées au Guatemala n’avait pas été aussi brutal
dans l’application des théories militaires dites de «contre-
insurrection» et d’«endiguement» des idées, mouvements et
populations jugées révolutionnaires ou subversives.
La France, qui sait solliciter et recevoir les bonnes œuvres de
Perenco, notamment lorsque celle-ci parraine une exposition à
Paris au musée du Quai-Branly («Maya : de l’aube au crépuscule,
collections nationales du Guatemala», juin-octobre 2011) devrait
aussi jouer un rôle dans le contrôle et la responsabilisation de ses
entreprises à l’étranger, lorsque celles-ci n’appliquent pas les
règles de conduite éthique et environnementale sous les tropiques
qu’elles seraient obligées d’appliquer au Nord. Il est de notre
devoir de ne pas nous ranger du côté de l’oligarchie guatémal-
tèque qui domine depuis des siècles une population à majorité
autochtone et paysanne qui n’a que trop souffert du vol et du
pillage de ses terres, de ses ressources naturelles et culturelles, de
la répression militaire, de l’impunité, des discriminations et de
l’accaparement des richesses du pays par quelques-uns. »
1 Le nom a été changé afin de préserver l’anonymat de la personne interrogée
2 Gilberte Beaux. « Une femme libre ». Fayard. 2006
3 Idem
4 Source AIDESEP
5 Gouvernement du Pérou. Déclaration de l’état d’urgence. 2009
6 Ex-commandant dans le Casanaré et supposé responsable de l’enlève-
ment de 300 personnes
7 Entre 20 000 et 40 000 euros
4
Campagne 2012
Quelles sont les revendications des communautés aujour-
d'hui ?
Les communautés continuent de revendiquer d'être reconnues
là où elles vivent actuellement, et surtout, exigent l'arrêt des
menaces d'expulsion qui constituent leur plus grande inquié-
tude. Cette situation affecte les familles psychologiquement
parce que l'État ne les reconnaît pas légalement, et qualifient
les habitants « d'usurpateurs ». Les habitants des communautés
exigent que l'État, à travers ses institutions comme le Conseil
national des aires protégées (CONAP) et l'armée, cesse les me-
naces d'expulsion ainsi que la criminalisation et que soient res-
pectés leurs droits. Ils ne veulent plus subir la pression du
CONAP pour signer les « accords de coopération »1.
D'autre part, avant de permettre l'installation de mégaprojets
dans le Petén, et spécialement dans la région de La Libertad et
San Andrés, l'État du Guatemala doit tenir compte de
l'existence des communautés : il est clair que nous n'allons pas
tirer profit de ces dénommés « projets de développement ». Au
lieu de cela, ces projets, tels que l'exploitation pétrolière ou le
projet touristique IV Balam, viennent nous porter préjudice.
Pour mettre en place ce dernier par exemple, nous serions sous
le coup d'un nouvel aménagement du territoire, ce qui nous
inquiète parce que nous terminerions dans les « villes
rurales »2. De plus, ces mégaprojets sont en train de nous pri-
ver de terres et surtout de la liberté de développement person-
nel ou familial. Ils nous soumettent à un système qui ne corres-
pond pas à la façon de vivre des populations paysannes et qui
nous appauvrit toujours plus.
Comment a évolué la situation cette année concernant Perenco?
Avec le nouveau gouvernement, c'est pareil, le seul changement
étant le nom du président : les plans continuent. Au lieu de s'amé-
liorer, la situation empire: surtout la remilitarisation de la Laguna
del Tigre. En cela, Perenco est un acteur important dans cette ré-
gion car l'entreprise soutient ou contribue à ce que se développent
d'autres problématiques. Ici, on la considère responsable des inti-
midations et des mauvais traitements de la part de l'armée, puisque
l'on sait très bien que l'armée est présente grâce au soutien de Pe-
renco. Le nombre de brigades militaires a augmenté et la pression
envers la population s'est aggravée. La présence militaire est une
stratégie d'intimidation pour empêcher que les gens s'organisent,
pour leur faire peur, et surtout pour intervenir lors d'expulsions
forcées, ou quand il y a une manifestation. C'est une entreprise,
parmi d'autres, qui est contre la population. Et nous en souffrons
les conséquences. Nous exigeons du gouvernement et des entre-
prises multinationales qu'ils nous prennent en compte et que soient
respectés nos droits, qu'ils laissent vivre les gens là où ils sont.
Enfin, nous considérons qu'il y a un impact sur la santé. On note
des problèmes de peau anormaux, des réactions allergiques
extrêmes, de par la proximité des puits de pétrole, et aussi à cause
du gaz qui s'échappe, près des puits et de la raffinerie. Nous obser-
vons également de nombreux nouveaux cas d'infections respira-
toires et des avortements en plus grand nombre.
Quelles sont vos attentes de votre participation à la tournée en
Europe avec le Collectif Guatemala et Ramón Cadena ?
Aller représenter les communautés est un grand engagement que
nous allons assumer avec l'objectif d'aller dénoncer la réalité que
nous vivons. Ce sera déjà un succès si les gens savent et compren-
nent ce que nous vivons ici, qu'ils prennent conscience de la
situation, car ici c'est très différent de là-bas, les gens croient qu'ici
on vit bien mais ce n'est pas vrai.
Nous souhaitons également obtenir des soutiens et réussir à faire
pression pour que soient réalisées des recherches sur les effets
néfastes provoqués ici par l'entreprise Perenco. En effet, dans
notre pays, les portes sont grandes ouvertes pour eux mais ils se
moquent de notre existence. Nous pensons que les gens vont
prendre conscience, et espérons par la suite pouvoir continuer à
exiger justice. ■
Hilda Ventura et Mario Ramos participeront à la tournée organisée par le Collectif Guatemala, en représentation des commu-nautés de la municipalité de La Libertad, et de la région de la Laguna del Tigre, municipalité de San Andrés, du département du
Petén. Tous deux ont réalisé un important travail de récupération et de compilation de l'histoire du département, notamment sur les résistances et les martyrs de la guerre civile. Aujourd'hui, ce travail de mémoire se poursuit plus lentement, devant l'urgence
de nouvelles luttes engagées.
Entretien avec les invités représentants des communautés du Petén Propos recueillis par Amandine Grandjean
Hilda Ventura & Mario Ramos
1 Ces “accords” qui sont fixés unilatéralement par le CONAP sont des
listes de contraintes que devraient respecter les communautés afin de
pouvoir rester librement sur leurs terres. Les habitants refusent de signer
ces documents au sujet desquels ils n’ont pas été consultés, en plus de
leur caractère non héréditaire (si le signataire de l’accord décède, le
terrain n’est pas assuré pour ses enfants).
2 Voir aussi « Les plans de développement du Petén », Solidarité Guate-
mala n° 194 (juin 2011) : il s'agit de concentrer la population dans des
«villes modèles», autre mécanisme de contrôle de la population, après
avoir supprimé la reconnaissance des hameaux et villages (par la non-
reconnaissance des conseils communautaires par exemple).
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Campagne 2012
5 Solidarité Guatemala
n ° 20 0 se p te mb r e - o c to b r e 20 12
D ’abord, je voudrais remercier Grégory Lassalle et le
Collectif Guatemala pour le documentaire qui
présente le quotidien des communautés du Petén.
En tant que représentant de la CIJ, je suis les
communautés depuis 2010, lorsqu’elles nous ont sollicités afin
d’analyser la situation. C’est un réel honneur que celui de
travailler avec des dirigeants si engagés, et tellement clairs
dans leur lutte. […] Quantité de droits sont violés dans la
région. Je focaliserai cependant sur l’un des aspects présentés
dans le film : le droit à l’égalité de traitement, sans cesse
bafoué par les procureurs, les juges et le secteur privé.
« Les inégalités de ce pays, nous rendent la vie amère et
nous insultent en tant que nation. »
Le problème c’est que la politique
raciste et d’exclusion existante vient
de l’Etat. Les inégalités se reflètent
partout, mais si l’on se concentre sur
le droit d’accès à la justice que nous
analysons dans notre rapport, on
remarque qu’il y a une justice pour
ceux qui en ont les moyens écono-
miques ou pour ceux qui peuvent se
payer un avocat et que ce n’est pas le
cas des communautés pauvres. De
plus, quand elles parviennent jusqu’au
tribunal, leur demande de justice est
systématiquement rejetée. Il n’existe
pas de tribunal capable de rendre
justice en langue Maya, il n’y a pas de
défense publique générale gratuite, accessible à tous.
Finalement, dans le droit d’accès à la justice, il y a une totale
inégalité, alors qu’une des caractéristiques de ce droit est qu’il
devrait être égal pour toutes et tous.
« Dans la reconduction du contrat de Perenco, l’impunité
de l’Etat est flagrante. »
En plus de ce constat, on assiste également au pillage, non seule-
ment de biens matériels mais aussi spirituels et culturels des
peuples autochtones, résultat d’un racisme ambiant extrême.
Comme on le voit dans le documentaire pour la préparation de
l’exposition sur l’art Maya au musée du Quai Branly : comment
est-ce possible qu’une famille possède quasiment un musée dans
sa maison ?
En ce qui concerne la terre, on assiste également à un pillage
permanent. Ces communautés revendiquent à juste titre le droit à
la terre après avoir été déplacées, et subi l’exil forcé. Victimes
d’expulsions forcées, de la part de l’Etat guatémaltèque, ces
personnes vivent aujourd’hui dans des conditions infrahumaines,
de pauvreté extrême, sans aucune autorité de l’Etat intéressée à
résoudre ce problème humain. Par contre, l’Etat est bien présent
lorsqu’il s’agit de représenter l’art Maya dans les expositions à
l’étranger, qui représentent un pillage des ressources …
Cette histoire se répète depuis la conquête espagnole. Il y a eu
crime de génocide pendant le conflit armé. Un premier génocide
avait eu lieu lors de la conquista et aujourd’hui, on assiste à une
nouvelle agression, non seulement culturelle mais aussi
économique contre les peuples autochtones. Ce n’est pas possible
que cela reste inaperçu.
Au Guatemala, depuis la conquista et jusqu’aujourd’hui, il a un
système de ségrégation raciale, comme celui qui a existé en
Afrique du Sud, qui constitue un crime. Le problème est que la
communauté internationale est laxiste en termes d’analyse du
racisme dans ce pays. Il s’agit d’un
thème que nous devrions travailler plus,
et au niveau juridique aussi.
Le documentaire revient sur ces
contrastes: la richesse de Perenco, des
personnes qui apparaissent en France,
au musée... cette contradiction qui
existe entre les richesses générées par
l’exploitation minière, les barrages
hydroélectriques, etc. face à l’extrême
pauvreté. Comment peut-on nier qu’il
existe un racisme si l’extrême pauvreté
est omniprésente dans les communautés
et les peuples autochtones ? Comment
est-ce possible de nier cela?
Finalement, je dirais qu’il y a des
témoignages qui nous mènent à la réflexion suivante: quel genre
d’Etat avons-nous aujourd’hui? Et quel genre d’Etat souhaitons-
nous construire? Est-ce que nous voulons continuer avec un Etat
raciste qui joue le jeu des partis politiques, des entreprises, des
multinationales, ou est-ce que l’on va réellement travailler pour la
construction d’un nouvel Etat guatémaltèque? Pour cela, il est très
important que les communautés s’unissent, car c'est la seule façon
de faire face à cette attaque si forte des multinationales, de
Perenco, de Cementos Progreso, de Golcorp, de Hudbay Inc. -
aujourd’hui remplacée par une entreprise russe - , et de toutes ces
multinationales qui agissent avec la complicité de l’Etat. Les
peuples autochtones doivent s’unir et s’organiser. ■
Accès à la justice et inégalités : le point de vue de Ramón Cadena Propos retranscrits par Amandine Grandjean
Avocat membre de la Commission internationale de juristes1 (CIJ), Ramón Cadena fait partie de la tournée organisée en Suisse et
en France du 16 au 28 septembre prochain, avec le Collectif Guatemala. Il accompagne par un appui juridique les communautés du Petén affectées par les activités de l’entreprise Perenco et a récemment présenté le rapport : “Accès à la justice. Le cas des commu-
nautés des municipalités de San Andrés et La Libertad, département du Petén”. Il a participé aux projections-débats au Guatemala du documentaire « Des dérives de l’art aux dérivés du pétrole » de Grégory Lassalle2. Extraits choisis de ses présentations.
Ramón Cadena
1 La CIJ dont le siège est à Genève, est une ONG internationale qui défend
le droit pour l’accès à la justice. Au Guatemala, actuellement la CIJ travaille
conjointement avec l’Association d’Avocats et Notaires Mayas sur une
plainte devant la Commission Interaméricaine de Droits de l’Homme, face
au déni de justice du système national. Récemment, le bureau au Guatemala
a appuyé des communautés de Nebaj (région Ixil, Quiché) sur un cas
d’expropriation illégale de terres pendant le conflit armé interne.
2 Voir la bande annonce du documentaire sur : http://dai.ly/OGkYhj
Perenco aujourd’hui
Dans le département du Petén, et en particulier dans la région affectée par la présence de Perenco Guatemala Limited, filiale de l'entreprise pétrolière franco-britannique Perenco, la situation continue d'alarmer les organisations de défense des droits humains.
La récente mission de la Commission internationale des juristes (CIJ), menée dans le Petén, du 11 au 14 août dernier, a permis de recueillir des témoignages sur les pressions et intimidations constantes subies par les populations voisines des installations1.
Violation des droits humains dans la zone d’exploitation de la filiale
guatémaltèque de Perenco: la situation reste préoccupante
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Remilitarisation, abus d'autorité et persécutions
La présence de l'armée dans la région, via son « bataillon de la jungle »,
et les multiples contrôles aux barrages militaires, plantent le décor dès
le début de la mission, et devancent les témoignages des habitants des
communautés de la Laguna del Tigre et alentours. Ce bataillon, finan-
cé en partie par Perenco et supposément installé pour lutter contre le
trafic de drogue et d'animaux sauvages, est aussi posté à l'entrée de la
zone protégée de la Laguna del Tigre pour contrôler les allées et
venues des habitants. Alors que les camions et autres véhicules de
l'entreprise pétrolière passent à loisir le barrage dénommé
« El Tigrillo », les militaires arrêtent tout autre véhicule et, au bon
vouloir d'un employé du Conseil national des zones protégées
(CONAP), l’institution de l'Etat en charge de la gestion du Parc
National, confisquent et détruisent ce qui est jugé incompatible avec
le statut de réserve nationale : mobilier de subsistance (matelas, ...)
mais aussi tout matériel nécessaire à la construction, réparation ou
maintien de dispensaires ou écoles communautaires. Après avoir
demandé un permis au CONAP pour la construction d'un puits, les
habitants d'une communauté de San Andrés se sont vus notifier un
refus, accompagné d’une menace d'expulsion, les accusant d' « usur-
pateurs ». Les communautés menacées d'abandonner leurs terres con-
tinuent d’exiger l'arrêt de cette persécution, revendiquant leur installa-
tion préalable à la reconnaissance de la zone comme Parc National.
Exploitation pétrolière et conservation ?
Quant à la compatibilité de l'exploitation pétrolière de Perenco avec le
statut de zone protégée, il faudra peut-être revenir en arrière...
L'ex-secrétaire du CONAP, Sergio Véliz Rizzo a été condamné le 31
juillet dernier à 3 ans de prison pour avoir falsifié le plan de gestion
2007-2011 de la Laguna del Tigre, permettant en 2010, le renouvelle-
ment pour 15 années supplémentaires du contrat pétrolier 2-85. Dans
le document administratif de gestion du Parc National, il avait éliminé
les lignes présentant l'extraction pétrolière comme une menace alors
même que la loi sur les zones protégées y interdit les activités extrac-
tives. Un exemple de plus de corruption et trafics d'influences entre
l'entreprise française et les institutions de l'Etat guatémaltèque.
Possibilités de recours juridiques
Au vu de ce jugement, le Centre d'action légale environnementale et
sociale (CALAS) a exigé du président Pérez Molina l'annulation de la
reconduction du contrat pétrolier entre Perenco et l'Etat guatémal-
tèque2. En réponse, le chef de l'Etat déclara que « sera réalisée une
étude juridique sur l'exploitation des puits Xan par Perenco ». Des
maires du Petén auraient demandé au président son « soutien afin de
pouvoir continuer à percevoir les royalties venant cette entreprise »3.
Face au déni de justice au Guatemala, la Commission internationale
des juristes, qui soutient les communautés, propose de recourir au
système interaméricain et a annoncé la préparation d'une plainte de-
vant la Commission interaméricaine des droits de l'homme.
Un espoir plus au Sud : une sentence historique a été dictée par la
Cour interaméricaine des droits de l'homme contre l'Equateur, recon-
nu responsable, le 27 juin dernier, de violations aux droits de consul-
tation, de propriété communale autochtone et d'identité culturelle, et
d'avoir porté préjudice au peuple autochtone Kichwa de Sarayaku en
permettant, depuis la fin des années 1990, à une entreprise pétrolière
de réaliser des activités d'exploration sur son territoire, sans l'avoir
consulté au préalable. L’Etat a également été jugé responsable d'avoir
mis en péril les droits à la vie et à l'intégrité personnelle4.
Le Guatemala vendu
Loin d'être consultées sur la question, les populations du Petén souffrent
toujours plus de la pression territoriale engendrée par le développement
de mégaprojets soutenus par les gouvernements successifs. Barrages
hydroélectriques, mégaprojet touristique « IV Balam », expansion de
l'exploitation pétrolière, monocultures de palmier à huile et jatropha
accaparent leur territoire et viennent s’ajouter aux contraintes qu'elles
subissent de la part du CONAP et de l'armée. Dernier exemple en date
de cette différence de traitement entre population locale et multinatio-
nale : l’appel d’offres pour l'exploration de sept zones du territoire natio-
nal, représentant un total de 795 858,8 hectares, lancé par le Ministère
de l´énergie et des mines au mois d'août « dans le cadre du plan gouver-
nemental d'augmenter la production de pétrole à 51 000 barils jour »5.
La direction des hydrocarbures de ce même ministère est d’ailleurs
actuellement en tournée mondiale pour la promotion de ces réserves
pétrolières. Le 21 août, Perenco Guatemala a eu l'occasion de rencon-
trer à Bogotá ses collègues de Perenco Colombia, participant aux
côtés d'autres entreprises à ce road show destiné à attirer de nouveaux
investisseurs étrangers au Guatemala. Les inquiétudes principales de
ces derniers seraient, entre autres, « la sécurité citoyenne, les commu-
nautés autochtones et les possibles conflits sociaux »6. Car oui, la
population, menacée, s’est organisée. Or, un peuple en lutte est un
« problème » pour l'industrie extractive en particulier et la poursuite et
mise en place de politiques néolibérales en général, prédateurs qui ne
cessent d’étendre leurs tentacules dans les pays où l’état de droit est
inexistant, dans les régions abandonnées par les Etats, accaparant les
territoires des populations rurales paysannes et autochtones, violant
leurs droits fondamentaux, comme le droit à la vie, au logement, à
l’éducation, à la santé et à leur libre détermination. ■
Par Amandine Grandjean
1 Remilitarisation de la zone, trafics d'influences, menaces constantes et
assassinats de dirigeants qui se poursuivent dans une totale impunité
2 « Ils exigent l’annulation des opérations de l’entreprise Perenco ».
Prensa Libre. 3 août 2012. http://bit.ly/PKaqinregyr
3 «Le gouvernement procédera à une révision légale du contrat avec
Perenco». Prensa Libre. 6 août 2012. http://bit.ly/PFqJv3
4 Corte IDH. Caso Pueblo Indígena Kichwa de Sarayaku Vs. Ecua-
dor. Fondo y reparaciones. Sentencia de 27 de junio de 2012. Serie C
No. 245. www.corteidh.or.cr/casos.cfm?idCaso=388
5 « Pétrole: lancement d’un appel d'offres ». Prensa Libre. 14 août 2012.
http://bit.ly/Sgu8Ak
6 « Intérêt pour les zones pétrolières du pays ». Prensa Libre. 22 août
2012. http://bit.ly/RHwWfj
Solidarité Guatemala n ° 20 0 se p te mb r e - o c to b r e 20 12
Agenda de la tournée
7
Suisse et France - 17-28 septembre 2012
Paris
- lundi 24 septembre : 20h - Soirée inau-
gurale. Projection-débat à l’Action Chris-
tine, 4 Rue Christine, 75006
En présence de nos invités et de Philippe
Texier, juge au tribunal permanent des
peuples et Braulio Moro, membre du Bureau
National de France Amérique Latine
- mercredi 26 septembre : Soirée pu-
blique « résistances et alternatives » à
Amnesty International, 72-76 bd de la
Villette, 75019
- jeudi 27 septembre : 9h30 - Conférence
publique du Barreau de Paris : « La Res-
ponsabilité des entreprises françaises à
l’étranger, le cas de la compagnie pétro-
lière Perenco au Guatemala », Maison du
Barreau de Paris, 2, rue de Harlay, 75001
12h30 - Projection-débat organisée avec
le CEDIDELP au CICP, 21ter rue Vol-
taire, 75011
20h - Conférence publique à la mairie du
IIème arrondissement « Extractivisme et
transition énergétique », 8, rue de la
Banque, 75002
Languedoc-Roussillon
- vendredi 21 septembre : 20h - projection-débat à la Salle Pelloutier, Maison des Syndicats, Place Zeus, Montpellier
- samedi 22 septembre : participation à la journée internationale contre les gaz et huile de schiste (Saint-Christol-lez-Alès
Gard): rencontre avec les représentants des collectifs locaux, des ONGs et des élus; prise de parole et tenue d’un stand, pro-
jection du documentaire
- dimanche 23 septembre : 11h - projection-débat à Bédarieux (34)
Genève, Suisse
- mardi 18 septembre: Nations Unies - intervention lors de la session du Conseil des Droits de l’Homme sur les popula-
tions autochtones suivie d’une conférence de presse
- mercredi 19 septembre: 19h30 – Projection-débat à Genève à la Maison des Arts du Grütli, 16 rue Général Dufour
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Lyon
Projection-débat le jeudi 20 septembre à 20h au CCFD, 302, avenue Jean Jaurès
Caen
Projection-débat le jeudi 27 septembre à 20h au Café des images, 4, square du
Théâtre, 14200, Hérouville-Saint-Clair
8
Le Collectif Guatemala
Qui sommes-nous ?
Fondé en 1979 par des réfugiés gua-
témaltèques et des militants français,
le Collectif Guatemala est une asso-
ciation 1901 de solidarité internatio-
nale. Il est composé d’associations et
de particuliers, dont une bonne di-
zaine de membres actifs, sur lesquels
repose la vie de l’association. Depuis
octobre 2002, l’équipe s’est étoffée
avec l’arrivée d’un permanent à mi-
temps. Depuis mars 2006, l’associa-
tion a ouvert un bureau de coordina-
tion pour ses activités au Guatemala
(accompagnement international et
campagne de soutien aux militants
luttant contre le pillage de leurs res-
sources naturelles).
Les activités du Collectif en France:
L’appui aux organisations de la so-
ciété civile guatémaltèque qui luttent
pour plus de justice et de démocratie
L’information et la sensibilisation du
public français
Le travail en réseau avec différents
types de partenaires presents au Gua-
temala et en France
Contact:
ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien :
Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre à l’Adhérent -Solidarité Guatemala 23 €
Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif) 15 €
Don, un soutien supplémentaire pour nos activités ………
Total : ………………
Nom .................................................................. Prénom ................................................................................
Adresse ............................................................................................................................................................
Code Postal ........................................ Ville .....................................................................................................
Téléphone ........................................... Courrier électronique ..........................................................................
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