Toxicologie végétale – chapitre I

I) Plantes pneumotoxiques. a. Légumineuses.

- Galega officinalis (Galega)

Biotope (plante d'ornement ; plante méditerrannéenne) :

Se rencontre dans les zones humides, les terrains vagues, surtout dans le sud de la France. Plante jadis cultivée comme fourrage ou plante ornementale

Description botanique :

Plante entière : vivace et glabre, érigée assez haut (0,5-1,5 m), à tige creuse ; confusion possible avec le sainfoin

Feuilles : imparipennées avec 11 à 19 folioles oblongs ou lancéolés, échancrés et terminés par une pointe fine (mucron). Stipules vertes en forme de fer de flèche

Inflorescence : fleurs de 10-15 mm blanches à bleu-lilas, réunies en grappes insérées à l'aisselle des feuilles ; floraison de juin à août

Fruits : gousses cylindriques de 2 à 5 cm comprimées entre les graines

Pneumotoxique :

Parties toxiques : racine (en permanence) vs parties aériennes (floraison et fructification seulement)

Principes actifs : divers alcaloïdes (galégine et hydroxygalégine) ainsi qu'un glucoside flavonique, la galutéoline

Circonstances d'intoxication : ovins surtout, par consommation de plante fraîche, sèche ou ensilée, de graines

Toxicité : cas rapportés chez les ovins et caprins essentiellement, bovins et cheval moins concernés

Doses : ovins : 400 à 500g (plante fraîche) ou 100g (plante sèche) ; un fourrage à 10% de galega est très dangereux

Symptômes : après environ 18 à 24h de latence, on observe une dyspnée brutale et intense avec signes d'asphyxie (cou tendu, naseaux dilatés, tirage costal et jetage spumeux, salivation) évoluant rapidement en crises convulsives vers le décubitus et la mort. Lors de consommation prolongée en petites quantités, anarsaque facial et avortement.

Lésions : hydrothorax au liquide citrin et moussant qui gélifie à l'air, oedème et hémorragies pulmonaires

b) Crucifères.

- Brassica nigra (moutarde noire)

Biotope :

Plante adventice commune dans les terrains vagues, sur les talus, bords de ruisseaux et littoraux

 

Description botanique :

Plante entière : annuelle , herbacée assez grande (60 à 120 cm), de couleur grisâtre ; sa tige solide, souvent rougeâtre porte des poils raides à la base

Feuilles : les feuilles sont toutes pétiolées, les inférieures sont grandes, pennées et lobées ; les supérieures oblongues et étroites

Inflorescence : petites fleurs jaunes (12 à 15 mm) de type IV, fleurissant de juin à août

Fruits : siliques courtes (2,5 cm) à bec court, érigées et portés tout le long de la tige. Graines noires, ressemblant à des graines de colza mais plus petites

Pneumotoxique + Entérotoxique (diarrhée) :

Parties toxiques : les graines Principes actifs : plusieurs glucosinolates dont le sinigroside dont

l'hydrolyse donne l'isothiocyanate d'allyle, ou essence de moutarde noire, très toxique

Circonstances d'intoxication : lors d'ingestion de graines, de tourteau, d'ensilage contaminés

Toxicité : touche les bovins et ovins, le cheval, les volailles et l'homme

Doses : 1,2 à 1,4g de graines/kg PV tuent un bovin

Organes cibles : poumons (essence volatile) et tube digestif

Symptômes : ils diffèrent suivant les espèces :

o cheval : dépression respiratoire et jetage spumeux important (jusqu'à 10 litres en 1 h), puis mort par asphyxie

o bovins et ovins : gastro-entérite aiguë (réticulite), diarrhée et choc

o oiseaux : entérite, troubles pulmonaires et rénaux

 

Lésions: œdème aigu du poumon (chez le cheval seulement), congestion, inflammation, œdème du tube digestif, néphrite sinon

Utilisation pharmaceutique :

Appliqué en cataplasme comme excitant local, rubéfiant...ou donné per os pour activer la motilité gastro-intestinale

- Brassica napus (Colza)

Biotope :

Cultivé pour sa graine oléagineuse, il repousse sur les terrains en friche, les talus et bords de routes

Description botanique :

Plante entière : bisannuelle, assez haute (80 cm), elle est coverte de poils raides

Feuilles : d'un vert glauque, les feuilles basales sont pétiolées etles supérieures plus allongées et engainantes

Inflorescence : petites fleurs jaune pâle de type IV ne dépassant pas les boutons ; floraison de mai à août

Fruits : longs fruits érigés tout le long de la tige et portant un bec mince ; g raines de couleur noire difficiles à différencier de la moutarde noire ; racine parfois en navet.

Pneumotoxique + nitrates :

Parties toxiques : plante entière, surtout si plante en fleur Principes actifs : plusieurs glucosinolates dont la progoitrine et la

sinapine, divers saponosides stéroïdiques et tanins

Circonstances d'intoxication : lors de consommation en fourrage vert ou de tourteau en excès

Toxicité : décrite chez les ruminants (bovins, ovins), le porc, les volailles

Organes cibles : poumons, tube digestif, système nerveux central, appareil urinaire et fonction de reproduction

Symptômes : On distingue 4 groupes de symptômes lors de consommation en vert :

o respiratoires : dyspnée, toux sèche et douloureuse, jetage, ptyalisme,

o digestifs : parésie du tractus et constipation, inrumination, météorisation, entérotoxémie souvent mortelles,

o syndrome nerveux : amaurose et hyperexcitation, o syndrome hémolytique : dû au S-diméthyl-cystéine-

sulfoxide : hémolyse, hémoglobinurie, ictère léger

Lors d'intégration d'un excès de tourteau dans la ration, les problèmes sont essentiellement d'ordre zootechnique : retards de croissance, action goitrogène chez le porc et les volailles, diminution de l'ingestion, baisse du taux de ponte, oeufs à odeur de poisson...

Traitement spécifique :

Suivant l'expression clinique, on pourra donner des analeptiques cardiaques et respiratoires

- Sinapis alba (moutarde blanche)

Biotope :

Elle pousse à l'état sauvage dans les cultures (champs de lin notamment) et est cultivée comme fourrage et pour ses graines (moutarde alimentaire)

Description botanique :

Plante entière : annuelle, à tige herbacée assez grande (jusqu'à 70 cm), rameuse et velue

Feuilles : toutes les feuilles sont pétiolées, pennées et lobées

Inflorescence : fleurs jaunes de 2 cm environ, de type IV, réparties en grappes simples ; floraison de juin à août

Fruits : silique bosselée (2-4 cm) et velue terminée par un long bec (bec aussi long que les valves contrairement au genre Brassica) aplati et recourbé en sabre. Graines très petites et beiges

Entérotoxique (diarrhée) :

Parties toxiques : les graines riches en mucilages Principes actifs : plusieurs glucosinolates dont le sinalboside et

beaucoup de mucilages (20% dans la graine)

Circonstances d'intoxication : lors de consommation d'un fourrage tardif (récolté trop tard, après la formation de la graine) ou de consommation accidentelle de graines

Toxicité : surtout chez les bovins laitiers, les manifestations survenant après 5 à 10 jours de consommation

Organe cible : essentiellement le tube digestif

Symptômes : ils rappellent l'intoxication par le colza mais l'essence de moutarde blanche n'est pas volatile, il y a donc peu de symptômes pulmonaires et prédominance des signes digestifs : parésie du tractus et constipation, inrumination, météorisation légère se résovlant en diarrhée

Lésions : inflammation du tube digestif, peu spécifique

Utilisation pharmaceutique :

On l'utilise comme laxatif et purgatif (action mécanique des mucilages) et comme condiment en alimentation humaine

- Sinapis avensis (moutarde des champs)

II) Plantes photosensibilisantes.a. Photosensibilisation primaire.

- Polygonacées

Fagopyrum esculentum (Sarrasin)

Biotope (consommation humaine) :

Espèce cultivée comme céréale : l'akène est utilisé en alimentation humaine et pour les oiseaux de volière

Description botanique :

Plante entière : plante herbacée annuelle, mesurant 20 à 70cm, à tige dressée rougeâtre

Feuilles : en forme de coeur ou sagittées, les supérieures sessiles, les inférieures pétiolées et munies de stipules membraneuses

Inflorescence : fleurs blanches ou rosées de type V, en grappes courtes

Fruits : akène brun, trigone renfermant un endosperme riche en amidon

Photosensibilisation primaire :

Parties toxiques : toute la plante en vert et surtout la fleur Principe(s) actif(s) : un pigment rouge, la fagopyrine

Circonstances d'intoxication : lors d'ingestion de la plante verte ou de la paille ; les akènes ne sont pas toxiques

Toxicité : décrite chez les ovins, bovins (les jeunes surtout) et le cheval ; moins fréquent chez les caprins et le porc

Organe cible : couche de Malpighi du derme

Symptômes : plusieurs jours après consommation de la plante, lorsque les animaux sont placés à l'extérieur : congestion soudaine de la face, des oreilles, des paupières, de la vulve. Secondairement, on observe une infiltration oedémateuse du derme, des éruptions vésiculeuses (surtout dans les régions à peau fine, dépigmentées, avec peu de poils ou de laine). Le grattage entraîne l'apparition de plaies d'excoriation, la peau se craquèle et se couvre, par places, d'exsudations jaunâtres et de croûtes foncées adhérentes

Lésions : dermite exsudative, ictère

Traitement spécifique :

Mettre l'animal à l'ombre !!

(Pied rouge) (Renouée des Oiseaux)

(Serpentaire)

- Guttifères Hypericum perforatum (Millepertuis)

Biotope (plante d'ornement ; plante de montagne) :

Plante très commune dans les champs, les terrains vagues et décombres, elle est cultivée comme plante ornementale et pour ses vertus médicinales

Description botanique :

Plante entière : plante vivace glabre et érigée, à tige cylindrique à 2 lignes longitudinales saillantes, mesurant 20 à 70cm

Feuilles : sessiles, opposées, linéaires à ovales, elles sont ponctuées de poches remplies d'huile essentielle visibles par transparence ("trous")

Inflorescence : fleurs jaunes de type V, groupées en cymes terminales, leurs étamines sont nombreuses et groupées en trois faisceaux

Photosensibilisation primaire :

Parties toxiques : toutes, surtout la fleur en début de floraison Principe actif : l'hypéricine, un pigment rouge

Circonstances d'intoxication : lors d'ingestion de la plante verte ou sèche, surtout en période de disette. La plante jeune est plus appétente ; les animaux à peau et muqueuses pigmentées sont peu ou pas sensibles

Toxicité : décrite chez les ovins, bovins (jeunes surtout) et cheval, plus rarement chez le porc et les caprins

Doses : la plante fraîche est toxique à 1% PV et mortelle à 5% PV chez les bovins ; pour les ovins, à 5% PV on observe des troubles 1 à 2 jours plus tard

Organe cible : corps muqueux de Malpighi du derme

Symptômes & lésions : on parle d'hypéricisme : après une latence variable (48 heures à plus de 20 jours), l'animal devient inquiet, fuit la lumière (photophobie), présente des plages d'érythème prurigineux lie-de-vin, évoluant vers un oedème, puis une tuméfaction avec éruptions vésiculeuses surtout dans les régions à peau fine, dépigmentées, avec peu de poils ou de laine. Le grattage entraîne l'apparition de plaies d'excoriation. La peau se craquèle, présente des exsudations jaunâtres qui évoluent en croûtes foncées adhérentes. La peau finit par se nécroser et tombe par plaques, à l'histologie, on observe des lésions de dermite exsudative, avec corps de Malpighi dentelés

Traitement spécifique :

Il faut mettre l'animal à l'ombre un mois au moins pour permettre l'élimination de l’hypéricine

Utilisation pharmaceutique :

Utilisé comme antiphlogistique, dans le traitement des affections cutanées, comme antidépresseur chez l'homme

b. Photosensibilisation secondaire

- Trifolium hybridum (Trêfle hybride)

Biotope :

Espèce cultivée et naturalisée dans les prés, les pâturages et sur le bord des routes

 

 

Description botanique :

Plante entière : plante vivace basse, parfois de taille moyenne, glabre et érigée, non radicante aux noeuds

Feuilles : stipules vertes à l’extrémité effilée, folioles ovales à cordiformes

Inflorescence : petites fleurs de 7 à 10 mm, pourpres ou blanchâtres, devenant roses puis marron, en têtes globuleuses longuement pédonculées (têtes bicolores roses à la base, blanchâtres au sommet)

Fruits : gousses contenant 2 à 4 graines

Cyanogénétique + photosensibilisation secondaire :

Parties toxiques : toute la plante Principes actifs : surtout la lotaustraline, un hétéroside

cyanogénétique, mais aussi un produit de dégradation bactérienne de la chlorophylle, la phylloérythrine, dont l'accumulation dans le sang est à l'origine de la trifoliose ; moins de saponine que dans les autres espèces

Circonstances d'intoxication : lors de consommation en grandeds quantitiés

Toxicité : décrite chez les bovins, ovins, le cheval et le porc

Organe cible : foie essentiellement

Symptômes : on en distingue 3 groupes :

o cutanés dominants : photosensibilisation avec signes hépatiques non constants (ictère, cirrhose hypertrophique)

o signes d'intoxication à HCN (lotaustraline) : dyspnée, muqueuses rouge brillant, tremblements et convulsions pouvant conduire à une mort brutale

o parfois météorisation (saponosides)

 

Lésions : elles dépendent de la substance incriminée mais les plus remarquables sont hépatiques (ictère, cirrhose chronique hypertrophique = " big liver disease" chez le cheval)

- Trifolium repens (Trêfle blanc)

Biotope :

Cultivé en pâturages et présent spontanément sur sols fertiles, calcaires et drainés. Craint la sécheresse et les fortes gelées mais résiste bien au piétinement

Description botanique :

Plante entière : plante vivace assez basse (20 à 40 cm) et plus ou moins poilue avec des tiges rampantes, radicantes aux noeuds

Feuilles : folioles en forme de coeur d'un vert-vif, avec une tache au centre et des nervures translucides ; stipules grandes, membraneuses, engainant la tige

Inflorescence : capitules longuement pédonculées de fleurs blanches ou roses pâles se renversant et devenant brunes après la floraison

Fruits : gousses linéaires, comprimées entre les graines

 

Photosensibilisation secondaire :

Parties toxiques : toute la plante, surtout la variété "Ladino" plus productive et cultivée

Principes actifs : essentiellement phyllo-érythrine (produit de dégradation microbienne de la chlorophylle) accumulée dans le sang) et génistéine, une isoflavone à action oestrogénique. Peu de saponine (espèce peu météorisante) et de lotaustraline (hétéroside cyanogénétique)

Circonstances d'intoxication: lors de consommation importante

Toxicité: décrite chez les bovins et ovins, le cheval et le porc

Organes cibles : peau et foie

Symptômes : ils dépendent de la substance incriminée :

- signes cutanés: photosensibilisation avec signes hépatiques inconstants, ictères, cirrhose hypertrophique,

- troubles de la reproduction: prolapsus vaginal et rectal, hyperplasie mammaire et stérilité,

- plus rarement, intoxication par HCN (lotaustraline) et/ou météorisation (saponosides)

Lésions : atteinte hépatique (ictère, cirrhose), variables suivant la substance incriminée

- Trifolium pratense (Trêfle violet)

Biotope :

Espèce cultivée et naturalisée dans les champs et terrains vagues sur sol frais et bien drainé, jusqu'à 1800m d'altitude

 

Description botanique :

Plante entière : plante vivace poilue de taille moyennes, en touffes Feuilles : folioles ovales à elliptiques, poilus au revers, souvent avec

un croissant blanchâtre au centre ; stipules triangulaires

Inflorescence : fleurs mesurant 12 à 15 mm, roses, en têtes globuleuses, solitaires et serrées

Peu toxique :

Symptômes : les saponosides consommés en grande quantité par les ruminants entraînent un risque de météorisation

- Medicago sativa (Luzerne)

Biotope :

Plante très largement cultivée partout jusqu'à 1800m d'altitude, sauf dans le grand Nord

Description botanique :

Plante entière : vivace à tiges dressées et ramifiées, mesurant 30 à 90cm

Feuilles : trifoliolées avec la foliole terminale pédiculée, folioles dentelés au sommet

Inflorescence : fleurs bleues à violettes, de 7 à 11mm, en grappes assez courtes

Fruits : gousses spiralées sur 1 à 3 tours et laissant un espace central de 4 à 6mm de diamètre

Météorisation + troubles sexuels + photosensibilisation secondaire :

Parties toxiques : plante jeune Principes actifs : diverses saponines et plusieurs composés à action

oestrogénique (phyto-oestrogènes)

Circonstances d'intoxication : lors de mise au pré brutale au printemps

Toxicité : décrite pour les ruminants (bovins et ovins) et le cheval

Organe cible : rumen, surtout si pH voisin de 4,5-5

Symptômes : essentiellement météorisation chez les ruminants, indigestion et fourbure chez le cheval (saponines) ; on observe également de l'infertilité chez la brebis et une augmentation de l'incidence des mammites

Traitement spécifique :

Administration par voie orale d'agents tensio-actifs (à but préventif ou curatif), mise au pré progressive

 

Utilisation alimentaire :

En prairies artificielles, composition indicative (1er cycle en début de floraison): 0,77 UFL ; 90g PDIE ; 121g PDIN ; 31% CB et 1 UEL (données rapportées en matière sèche)

- Vicia sativa (Vesce)- Avoine

- Sorgho fourrage

- Setaire d’Italie

- Tribulus terrestris (Croix de Malte - Zygophyllacées)

c. Photosensibilisation de contact

- Famille des Rutacées

Rue fétide (Ruta graveolens)

Biotope (plante méditerrannéenne) :

Se rencontre en zone méditerranéenne, dans les lieux arides et calcaires

Description botanique :

Plante entière : plante de 30 à 80cm, glabre, glauque et buissonnante

Feuilles : un peu charnues, glauques, alternes et divisées en lobes oblongs qui dégagent quand on les froisse une odeur forte et désagréable

Inflorescence : fleurs en cymes corymbiformes, la fleur centrale de type V et les latérales de type IV

Fruits : capsule lobée, déhiscente à sa partie supérieure par 4 fentes

Entérotoxique (diarrhée) + abortive + photosensibilisation de contact :

Parties toxiques : les feuilles fraîches Principes actifs : un hétéroside flavonique (le rutoside), la

méthylnonylcétone et des coumarines

Circonstances d'intoxication : lors de consommation de feuilles (rare car l'odeur de la plante est dissuasive...)

Toxicité : décrite chez les bovins, ovins et caprins ainsi que le cheval

Organes cibles : muscles lisses, du tube digestif notamment

Symptômes : l'animal présente les signes d'une gastro-entérite violente avec tuméfaction de la langue et du pharynx et une inflammation hémorragique de l'utérus avec des avortements, auxquels sont souvent associés d'autres signes plus généraux (ralentissement du pouls, douleurs articulaires, polyurie)

Lésions : gastro-entérite violente, hémorragies utérines

Utilisation pharmaceutique :

La rue était jadis utilisée comme emménagogue et abortif populaire (très dangereux) ; elle est employée comme condiment depuis l'Antiquité, et aujourd’hui encore, au Royaume-Uni, dans les omelettes

- Famille des Moracées Ficus

Biotope (plante d'appartement) :

Plantes d'ornement et d'intérieur (le plus souvent).

Description botanique :

Ficus elastica : caoutchouc ou gommier. Feuilles oblongues, lancéolées, vert foncé ; bourgeons entourés d'une enveloppe rouge et pointue.

Ficus lyrata ou pandurate : ficus violon. Feuilles en forme de violon.

Ficus diversicola : arbuste à feuilles arrondies et à baies jaunâtres.

Ficus pumila, repens, stipulata ou scandens : plante rampante à feuilles cordiformes.

Latex corrosif et photosensibilisant (contact) :

Parties toxiques : toutes, car présence de latex Principe actif : substances vésicantes voisines de celles des

euphorbiacées ; furocoumarines photosensibilisantes

Circonstances d'intoxication : ingestion ou mâchonement, projection de latex dans les yeux

Espèces : toxicité décrite chez les chiens, chats et lapins nains

Organe(s) cible(s) : tube digestif, peau et muqueuses

Symptômes : lors d'ingestion, vomissements, diarrhée, ptyalisme et lésions buccales,

o lapin : météorisme, o chat : prostration, mydriase, œdème de la face, atteinte

rénale, o chien : troubles de la démarche,

régression en quelques jours ; parfois mortel chez le chat

Lésions : locales, liées au contact du latex (tractus oro-digestif, peau et muqueuses)

 

- Famille des Ombellifères Heracleum mantegazzianum (Berce du

Caucase)

Biotope (plante d'ornement) :

Originaire du Caucase, elle fut importée comme plante d'ornement

 Description botanique :

 

Plante entière : herbacée, géante (1.5 à 3.5 m, 5 à 10 cm de diamètre), tige creuse fortement cannelée, tachée de pourpre à la base et couverte de poil rudes (d'où son nom: vient de Bär, ours en Allemand), vivace

Feuilles : simples, grandes, pétiolées, blanchâtres à la face inférieure, découpées en 5 à 9 segments dentés

Inflorescence : Ombelles 0,5 m de diamètre, 15 à 40 rayons, fleurs blanches à pétales bifides

Fruit : aplati et ailé

Il existe aussi : Heracleum spondylium, Berce commune ou patte d'ours (feuilles pennées à 5 segments lobés, dentés et velus, ombelles de fleurs blanches de 15 cm de diamètre à 12-25 rayons) : même caractère de toxicité

Photosensibilisation de contact :

Parties toxiques : toute la plante Principes actifs : furocoumarines

Circonstances d'intoxication : par contact et/ou ingestion

Toxicité : toutes espèces

Organes cibles : peau, muqueuses buccale et occulaire

Symptômes : dermite localisée aux zones exposées au soleil (notamment les zones glabres et dépigmentées). L'expression clinique est très variable, allant de l’érythème léger jusqu’aux lésions bulleuses. les atteintes buccale et oculaire sont toutefois moins fréquentes

Traitement spécifique :

La protection des zones exposées au soleil est généralement suffisante

Daucus carota (Carotte)

Biotope (consommation humaine ; plante d'ornement) :

Jardins et potagers, puisqu'il s'agit d'une espèce cultivée

Description botanique :

Plante entière : herbacée, bisannuelle, de taille moyenne (30 à 80cm)

Feuilles : simples, très découpées, molles

Inflorescence : ombelle composée de 20 à 40 rayons, blanche à rosée

Appareil souterrain : racine pivotante blanche ou orange, charnue et comestible

Nitrates :

Parties toxiques : seulement le collet Principe(s) actif(s) : nitrates, nitrites

Circonstances d'intoxication : consommation de collets en grande quantité ; conditions de culture exceptionnelles

Plante alimentaire :

Composition : 12 % MS ; 1,2 % PB ; 0,2 % MG ; 8,2 % ENA ; 1,1 % CB ; 1,2 % Mm.

Teneur élevée en sucres solubles et en ß-carotènes

Légères propriétés laxatives pour les chevaux

Incorporation à la ration possible à raison de : 2 à 5kg pour un cheval, 25kg pour une vache laitière, 30kg pour un bovin à l'engrais

Céleri Berce commune

Pastinaca sativa (Panais sauvage)

Biotope (consommation humaine) :

Fréquent dans les jardins, les prés secs et calcaires, à basse altitude

Description botanique :

Plante entière : herbacée, bisannuelle, poilue, à tige forte et anguleuse

Feuilles : simples et pennées, avec 5 à 11 segments lobés et dentés

Inflorescence : ombelle portant 6 à 15 rayons inégaux de fleurs à pétales jaunes à pointe enroulée en dedans

Appareil souterrain : racine pivotante charnue, comestible, blanchâtre

Nitrates, nitrites + photosensibilisation de contact :

Parties toxiques : le collet Principes actifs : nitrates et nitrites ; la variété méridionale

sauvage Pastinaca sativa var. urens peut également provoquer des allergies à la manipulation et une photodermatite (photosensibilisation) de contact

Circonstances d'intoxication : lors de consommation de collets en grande quantité et suite à des conditions de culture exceptionnelles

Plante alimentaire :

Composition : 18% de matière sèche ; 1,2% de protéines brutes ; 0,2% de matières grasses ; 8,2% d'ENA ; 1,1% de cellulose brute ; 1,2% de matières minérales

Valeur énergétique : 0,2 UF ; teneur élevée en sucres solubles

Utilisation : incorporation à la ration à raison de 2 à 5kg par jour pour un cheval, 25kg pour une vache laitière et 30kg pour un bovin à l'engrais