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Pétrole: produits pétroliers et environnement
Un
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he
ag
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cy.
ch
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3
Evolution de la qualité de l’air en Suisse 4
Principaux polluants atmosphériques 6
Autres polluants atmosphériques 10
Mesures d’assainissement de l’air 12
L’effet de serre 16
Mesures de réduction des émissions de CO2 18
Protection des sols et des eaux 22
Matières nuisibles pour les sols et l’eau 24
Protection de l’environnement dans l’industrie pétrolière 26
Les produits pétroliers font partie de notre vie quotidienne. Ils génèrent de l’énergie et
servent à fabriquer d’innombrables matériaux et produits. La production, le transport
et l’utilisation des produits pétroliers sont toutefois susceptibles de nuire à l’environne-
ment. Cette brochure indique quelle est l’influence de leur utilisation sur le sol, l’eau
et l’air, et quelles sont les mesures prises par l’industrie pétrolière pour protéger l’en-
vironnement.
Utiliser les produits pétroliers de façon responsable
Dioxyde de soufre (μg/m3)
20
15
10
5
09088 92 94 96 98 0200 04
Ozone (heures par an)
800
700
600
500
400
300
200
100
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Oxydes d’azote (ppb)
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50
40
30
20
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Composés organiques volatils (μg/m3)
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100
75
50
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Poussières en suspension PM10 (μg/m3)
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30
25
20
15
10
5
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Plomb dans les pouss. en susp. (μg/m3)
0,20
0,15
0,10
0,05
0,009088 92 94 96 98 0200 04
En Suisse, la qualité de l’air est contrôlée avec soin depuis des décennies. En service
depuis 1979, le réseau national d'observation des polluants atmosphériques (NABEL)
mesure les quantités de polluants en 16 points répartis dans l’ensemble du pays. Ces
données indiquent que la qualité de l’air s’est considérablement améliorée au cours
des 25 années écoulées, ceci en dépit d’une augmentation de 80 % du parc automobile,
et de près de 30 % de la consommation d’énergie. Globalement, les émissions de pol-
luants sont redescendues à leur niveau du milieu des années soixante.
Aujourd’hui, les polluants atmosphériques qui posent le plus de problèmes sont les
oxydes d’azote (NOx), les particules et l’ozone. Les concentrations en oxydes d’azote et
en poussières en suspension dans l’air sont actuellement très en deçà des valeurs ma-
ximales mesurées au cours des années septante et quatre-vingt, mais elles ont moins
diminué que celles des autres polluants. Même les concentrations en ozone n’ont pas
baissé de façon notable, malgré la baisse des principaux composés précurseurs de l’o-
zone. Jusqu’à la fin des années quatre-vingt, le dioxyde de soufre (SO2) était aussi con-
sidéré, en Suisse, comme le principal responsable des pluies acides. Aujourd’hui, ce
polluant n’est plus au premier rang des préoccupations, car la teneur en soufre des
combustibles et carburants a été réduite, par étapes, de façon drastique. Depuis le dé-
but des années nonante, les concentrations mesurées sont très inférieures à la valeur
limite. Les émissions d’hydrocarbures et de monoxyde de carbone résultant de la com-
bustion de combustibles et de carburants fossiles sont, elles aussi, descendues à un
niveau très bas.
Le fait que ces succès aient pu être enregistrés, malgré l’augmentation de consom-
mation des combustibles et carburants, résulte en premier lieu des progrès réalisés
dans l’industrie des brûleurs et des moteurs, ainsi que de l’amélioration qualitative
constante des combustibles et carburants. Les législateurs ont stimulé cette évolution
en abaissant par étapes les valeurs limites, c’est-à-dire les concentrations maximales
de polluants dans les gaz d’échappement et l’air vicié. Les normes antipollution inter-
nationales fixent les quantités maximales de polluants qu’un véhicule est autorisé à
émettre. En Suisse, la norme antipollution Euro 4 est en vigueur à partir de 2005.
Le standard Euro 5 entraînera une nouvelle baisse des valeurs limites aux alentours
de 2010.
Evolution de la qualité de l’air en Suisse
4
5
Pollution atmosphérique 1988-2004
Source : OFEFP/NABEL – Mesures de la pollution atmosphérique
Moyennes annuelles (ozone: nombre de dépassements de la valeur limite) en agglomérations
Quand un produit pétrolier est brûlé dans des conditions contrôlées – par exemple
dans un moteur de voiture ou un brûleur de chauffage –, il libère une énergie utilisable
de diverses manières. Mais cette combustion s’accompagne toujours de l’émission
d’une certaine quantité de polluants dans l’air. Les polluants atmosphériques résultent
de tous les processus de combustion et proviennent à la fois des composants du com-
bustible et de ceux de l’air ambiant. La composition du combustible et le processus de
combustion sont, l’un et l’autre, déterminants dans la formation des substances
émises.
L’atmosphère terrestre peut être comparée à un laboratoire de chimie extrêmement
complexe. Les polluants libérés s’y mélangent, se déplacent et certains d’entre eux
forment de nouveaux composés. On sait aujourd’hui assez précisément ce qui se passe
dans l’atmosphère, mais les processus ne sont pas tous connus jusque dans les moin-
dres détails. Les pages suivantes donnent un aperçu des principaux polluants atmos-
phériques résultant notamment de la combustion des produits pétroliers.
Oxydes d’azote (NOx)
Les oxydes d’azote (plus précisément le monoxyde d’azote NO et le dioxyde d’azote
NO2) résultent de tous les processus de combustion, que ce soit dans un moteur, lors
de feux de forêt ou par l’incinération des ordures. Ils se forment à hautes tempéra-
tures, par la combinaison de l’azote provenant de l’air et de l’oxygène. En Suisse, les
oxydes d’azote résultent essentiellement du trafic routier, de l’industrie, des usines
d’incinération des ordures et des chauffages. Des concentrations trop élevées en
oxydes d’azote sont néfastes pour les voies respiratoires. De plus, les oxydes d’azote
contribuent à la formation de l’ozone et des pluies acides. La poursuite de l’abaisse-
ment des émissions d’oxydes d’azote est l’un des objectifs prioritaires de l’industrie
automobile. Celle-ci a développé le catalyseur DeNox, une technologie qui devrait,
à l’avenir, entraîner une forte baisse des émissions d’oxydes d’azote dues au trafic
routier.
Principaux polluants atmosphériques
6
7
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
60,3 %
24,5 %
10,0 %
5,2 %
100,0 %
66’400
27’000
11’000
5’760
110’160
en tonnes en %2005
Oxydes d’azote
Source: OFEFP
Particules (PM10, PM2.5)
Les particules sont des corps solides microscopiques de différentes compositions.
Elles peuvent avoir diverses origines : elles sont produites lors de processus de
production industriels et artisanaux, de frottements et de tourbillonnements sur les
routes et les voies de chemin de fer, ou lors de processus de combustion. La désigna-
tion PM10 s’applique à des particules («particulate matter») dont le diamètre est
inférieur à 10 micromètres (1/100 de millimètre). De plus en plus répandue, l’unité de
grandeur PM2.5 s’applique à des particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 micro-
mètres. De telles particules sont suffisamment fines pour pénétrer dans les poumons
et sont susceptibles de provoquer des maladies des voies respiratoires et du système
circulatoire. Plus les particules sont petites, plus elles ont un effet nuisible sur la
santé. L’élément décisif de la pollution par les particules est donc moins leur masse
totale, que leur nombre et leurs dimensions. Les filtres à particules modernes rédui-
sent de plus de 99 % aussi bien la masse que le nombre des particules émises par
les moteurs d’automobiles diesel.
Dioxyde de soufre (SO2)
Le dioxyde de soufre est produit par la combustion de matières contenant du soufre.
Il est néfaste pour les voies respiratoires, mais constitue surtout le principal élément
de la pluie acide, qui attaque la végétation et la substance de construction, et qui a
causé d’importants dégâts dans de nombreuses régions d’Europe au cours des années
quatre-vingt et nonante. Le soufre est un composant naturel du pétrole, dans lequel on
le trouve à une teneur variable selon le lieu d’extraction. La désulfuration du brut lors
du processus de raffinage permet aujourd’hui de réduire à un minimum la formation
de dioxyde de soufre en Suisse.
Ozone (O3)
L’ozone se trouve dans deux couches distinctes de l’atmosphère. Tandis que la couche
d’ozone de la stratosphère protège la Terre du rayonnement ultraviolet néfaste, l’ozone
présent près du sol est un gaz irritant, nuisible à la santé. L’ozone ne résulte pas
d’un processus de combustion, mais de réactions chimiques se produisant dans l’at-
mosphère. En cas de rayonnement solaire intensif, il peut se former ce que l’on appelle
communément le smog estival. Les principaux précurseurs de la formation d’ozone
sont les oxydes d’azote et les hydrocarbures imbrûlés. La baisse de ces émissions
s’oppose donc à la formation d’ozone.
Principaux polluants atmosphériques
8
9
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
9,0 %
66,7 %
0,9 %
23,4 %
100,0 %
2'650
19'700
255
6'920
29'525
Dioxyde de soufre
en tonnes en %2005
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
13,4 %
62,4 %
16,8 %
7,4 %
100,0 %
2'390
11'100
2'980
1'310
17'780
Poussières totales
en tonnes en %2005
Source: OFEFP
Hydrocarbures (HC), composés organiques volatils (COV)
Les hydrocarbures volatils sont produits essentiellement par l’évaporation de solvants
et de produits de nettoyage provenant de l’industrie, de l’artisanat et des ménages.
Certains sont inoffensifs, d’autres hautement toxiques. De plus, ils favorisent la forma-
tion d’ozone. Bien que les combustibles et carburants fossiles soient composés pres-
que exclusivement d’hydrocarbures, la plupart d’entre eux ne s’évaporent pas dans les
conditions ambiantes normales. Seule l’essence contient une quantité notable de com-
posés volatils qui, si des précautions adéquates ne sont pas prises lors du stockage,
sont susceptibles de polluer l’atmosphère. La substance la plus nocive est le benzène,
qui est cancérigène. La combustion des carburants dans un moteur ne permet pas
d’éviter totalement qu’une petite quantité d’hydrocarbures imbrûlés soit rejetée dans
l’atmosphère. L’introduction du catalyseur à trois voies sur les véhicules fonctionnant
à l’essence et la récupération des vapeurs d’essence dans les stations-service ont
toutefois entraîné, entre 1985 et 2000, une réduction de 80 % des émissions de benzè-
ne dues au trafic routier.
Le monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique, résultant d’une combustion incomplète
due à un apport insuffisant d’oxygène. L’optimisation des processus de combustion et
l’introduction du catalyseur ont permis de réduire ces émissions à un niveau minimal
dans les pays industrialisés.
Le plomb
Autrefois, du plomb était ajouté à l’essence afin d’accroître son pouvoir antidétonant.
Ce métal lourd est rejeté dans l’air par le truchement des gaz d’échappement. Il entre
dans la chaîne alimentaire et se révèle néfaste pour l’hématopoïèse et le système
nerveux. Mais le plomb est très nuisible aussi pour le catalyseur à trois voies introduit
au cours des années quatre-vingt, raison pour laquelle il a progressivement été élimi-
né de l’essence commercialisée en Suisse. Depuis l’an 2000, l’essence au plomb est
interdite dans toute l’Europe et sa diffusion dans le monde est en forte régression.
En Suisse, la pollution par le plomb est aujourd’hui négligeable.
Autres polluants atmosphériques
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11
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
50,7 %
15,1 %
14,2 %
20,0 %
100,0 %
187'000
55'700
52'400
73'600
368'700
Monoxyde de carbone
en tonnes en %2005
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
15,4 %
69,2 %
6,6 %
8,8 %
100,0 %
14
63
6
8
91
en tonnes en %2005
Plomb
Trafic
Industrie/artisanat
Agriculture et forêts
Ménages
Total
13,6 %
65,5 %
9,6 %
11,3 %
100,0 %
23'000
111'000
16'300
19'100
169'400
en tonnes en %2005
COV sans méthane
Source: OFEFP
12
13
Comme la formation des polluants dépend à la fois de la composition du combustible
et de la qualité de la combustion, les ingénieurs chargés du développement des carbu-
rants et des moteurs doivent coopérer étroitement en vue de réduire les émissions.
Carburants désulfurés, mazout pauvre en soufre
L’abaissement drastique de la teneur en soufre des carburants a pratiquement résolu
le problème de la pollution par le SO2 en Suisse. Mais le recours croissant à des car-
burants désulfurés présente un autre avantage en termes de qualité de l’air : grâce
à ces derniers, les véhicules actuels peuvent être équipés de systèmes d’épuration des
gaz d’échappement permettant d’éliminer très efficacement toute une série d’autres
polluants. Comme le soufre endommage ces systèmes, il est aujourd’hui presque en-
tièrement éliminé des carburants à la raffinerie. Depuis 2005, la taxe incitative prélevée
sur les carburants contenant du soufre contribue au fait que la quasi-totalité des car-
burants importés aujourd’hui par l’industrie pétrolière suisse ont une teneur en soufre
inférieure à 10 mg/kg (10 ppm). On observe une évolution semblable dans le cas du
mazout de chauffage, dont la teneur maximale en soufre a été réduite, ces dernières
années, de 2000 ppm à 50-500 ppm (qualités ECO).
Mesures prises au niveau des moteurs et traitement des gaz d’échappement
Après avoir abaissé les émissions de SO2, de CO et de HC, l’industrie automobile et
les fabricants de brûleurs mettent aujourd’hui l’accent sur une nouvelle réduction des
oxydes d’azote et des particules. Cela se fait en principe de deux façons : par une
meilleure maîtrise de la combustion (mesures prises au niveau des moteurs) ou en
éliminant après coup les polluants des gaz d’échappement (catalyseurs et filtres). Le
recyclage des gaz d’échappement fait partie des mesures prises au niveau du moteur.
Le fait de réintroduire les gaz d’échappement dans le moteur a pour effet d’abaisser
la température de fonctionnement de ce dernier et, de ce fait, de réduire les émissions
de NOx. Dans les brûleurs à mazout, la formation de NOx peut également être
combattue par une construction adéquate. En Suisse, les brûleurs Low-NOx sont très
répandus depuis plusieurs années déjà.
Les techniques de traitement des gaz d’échappement sont, elles aussi, de plus en
plus nombreuses. Le catalyseur à trois voies, qui équipe toutes les voitures à moteur
essence immatriculées en Suisse depuis 1986, fait aujourd’hui partie du standard.
Il réduit de plus de 90 % les émissions de HC et de CO, et de plus de 85 % les rejets de
NOx. Il ne s’applique pas aux moteurs diesel, mais ces derniers sont souvent équipés
d’un simple catalyseur à oxydation, qui permet de réduire les émissions de HC et de
CO dans une moindre proportion.
Mesures d’assainissement de l’air
Pré-catalyseur
d’oxydation (option)
Catalyseur
à hydrolyse
Catalyseur
SCR
Post-
catalyseur
d’oxydation
Gaz d’échappe-ment
Moteur
Mélangeur1
2 Air comprimé1 Solution à base d’urée
2
Réduction des oxydes d’azote par la technique SCR (voir page 14, 2e paragraphe)
14
15
Les filtres à particules, eux aussi, sont de plus en plus répandus. Les plus performants
d’entre eux réduisent de plus de 99 % la teneur en particules des gaz d’échappement.
Cela les rend particulièrement intéressants sur les véhicules diesel, car ceux-ci, s’ils
sont plus économiques et produisent donc moins de CO2, émettent en revanche davan-
tage de particules et de NOx que les véhicules à essence. De nombreux utilitaires et
un nombre croissant de voitures particulières sont équipés aujourd’hui, de série, d’un
filtre à particules.
Outre la réduction des particules, c’est la diminution des émissions de NOx qui est
prioritaire. En Europe, l’industrie des véhicules mise en particulier sur la technique de
réduction catalytique sélective (SCR ou RCS). Au moyen d’ammoniac, les oxydes d’azo-
te présents dans les gaz d’échappement sont transformés en azote, gaz inoffensif
contenu dans l’air. Appliquée à de gros moteurs stationnaires depuis de nombreuses
années déjà, cette technique devrait être étendue à l’avenir aux véhicules utilitaires.
Sa mise en oeuvre exige de l’industrie pétrolière qu’elle distribue, dans ses stations-
service, l’ammoniac nécessaire au bon fonctionnement du catalyseur SCR sous la for-
me d’une solution non toxique, à base d’urée.
Récupération des vapeurs d’essence dans les stations-service
Bien que les polluants atmosphériques soient formés surtout par la combustion des
carburants dans les moteurs, les émissions résultant de l’évaporation des hydrocar-
bures volatils lors du stockage et des opérations de transvasement ne doivent pas être
négligées. A cet égard, le point le plus sensible de la chaîne d’approvisionnement en
essence est la station-service : tant lors de la livraison du carburant qu’au moment où
le client fait le plein à la colonne, des vapeurs d’essence peuvent polluer l’atmosphère.
Afin d’éviter cet inconvénient, toutes les stations-service de Suisse ont été équipées
d’un système de récupération des vapeurs d’essence. Le carburant n’est en contact
avec l’air ambiant ni pendant l’approvisionnement des stations-service, ni quand
les clients font le plein de leur véhicule. Le camion-citerne qui livre l’essence à la sta-
tion-service est équipé d’un second tuyau qui récupère l’air saturé de vapeurs que
contient la citerne de la station. Le camion les ramène ensuite au dépôt pétrolier ou à
la raffinerie où elles sont à nouveau liquéfiées. Et grâce aux systèmes actifs de
récupération des vapeurs d’essence à la colonne, les conducteurs qui font le plein de
leur véhicule n’inhalent aucune vapeur nocive. Ces systèmes contribuent de façon
décisive à la protection de l’environnement et de la santé.
Mesures d’assainissement de l’air
Illustration:
Schema Benzindampfrückführung
RéservoirDépôt
Liquéfacteur Camion-citerne CiterneStation-service
RéservoirVoiture
1 Membrane flottante
1
2
3
2 Aération libre 3 Liquéfacteur
Essence
Vapeurs d’essence
Récupération des vapeurs d’essence dans les stations-service
La combustion des produits pétroliers n’a pas pour seul effet de produire des polluants
atmosphériques, mais également des gaz à effet de serre. La plupart de ceux-ci ne
sont pas des polluants, mais des composants naturels et indispensables de l’atmos-
phère. Lorsque l’équilibre naturel est perturbé en raison des quantités rejetées dans
l’atmosphère, ils posent toutefois un problème de dimension mondiale.
Brève description de l’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène naturel. Sans lui, la Terre ne serait qu’un gigantes-
que congélateur dont les températures moyennes se situeraient aux alentours de
– 18°C. Les gaz à effet de serre retiennent une partie de l’énergie solaire réfléchie dans
l’espace par l’écorce terrestre, ce qui réchauffe l’atmosphère. C’est donc grâce à
l’effet de serre que les températures enregistrées sur Terre sont propices à la vie. De
nombreuses études scientifiques indiquent toutefois que l’équilibre naturel de l’effet de
serre a été modifié par les activités humaines depuis le début de l’ère industrielle.
La concentration des principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère a augmenté de
façon mesurable. La plupart des scientifiques estiment aujourd’hui que l’augmentation
de l’effet de serre aura des effets à long terme sur le climat.
Le CO2 et les autres gaz à effet de serre
Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2),
le méthane, l’ozone, le protoxyde d’azote (N2O, également appelé gaz hilarant) et
un certain nombre de substances provenant de l’industrie. Parmi tous ces composés,
le CO2 n’est pas le gaz à effet de serre le plus puissant. Mais en raison des grandes
quantités de CO2 rejetées dans l’atmosphère, c’est lui qui joue le rôle le plus important.
Le CO2 est produit par toute combustion, mais également par la respiration humaine
et animale. De leur côté, les plantes absorbent une partie du CO2 contenu dans l’air
ambiant. Outre l’atmosphère, les océans et les forêts sont les principaux réservoirs à
CO2 de la Terre. En raison des activités humaines – principalement l’utilisation d’éner-
gies fossiles et la déforestation des régions tropicales -, la concentration de CO2 dans
l’atmosphère a augmenté d’environ un tiers au cours des 250 dernières années.
L’effet de serre
16
17
1 Rayonnement solaire à ondes courtes
2 Rayonnement solaire absorbé par la Terre
3 Rayonnement solaire réfléchi par l’écorce terrestre
4 Rayonnement solaire réfléchi par l’atmosphère
5 Rayonnement calorifique renvoyé dans l’univers à travers
l’atmosphère
6 Rayonnement calorifique renvoyé au sol par les nuages
7 Rayonnement calorifique piégé par les gaz à effet de serre
5
4
1
3
Univers
Rayonnement solaire
Atmosphère
Terre
2
6
7
Rayonnement calorifique
L’atmosphère terrestre et l’effet de serre
S’il est possible de s’attaquer au problème des polluants atmosphériques en prenant
des mesures à l’échelon local, la diminution des émissions de gaz à effet de serre
requiert des solutions globales. C’est dans ce contexte qu’a été élaboré le protocole de
Kyoto, entré en vigueur en 2005. Cet accord international a pour objectif, au cours des
années 2008 à 2012, d’abaisser les émissions de gaz à effet de serre des pays industri-
alisés à un niveau inférieur de 5,2 % à celui de 1990. Pour la Suisse et l’UE, cela
signifie une réduction de 8 %.
Les émissions de CO2 en Suisse
La Suisse contribue à hauteur de 0,2 % aux émissions mondiales de CO2 dues aux
activités humaines. En 2003, les émissions de CO2 dans notre pays ont atteint 41,1 mil-
lions de tonnes, c’est-à-dire à peu près autant qu’en 1990. De ce total, 16,7 millions
de tonnes sont imputables au trafic et 24,4 millions de tonnes aux chauffages. La loi
sur le CO2 promulguée en 2000 exige, d’ici à 2010, de ramener les émissions totales de
CO2 à un niveau inférieur de 10 % à celui de 1990 (8 % pour le trafic et 15 % pour les
chauffages). Pour atteindre cet objectif, il existe tout un ensemble de mesures (cen-
time climatique, réductions de consommation librement consenties dans les entrepri-
ses, baisse de la consommation spécifique de carburant, etc.).
Diverses manières de réduire les émissions CO2
La combustion d’agents énergétiques fossiles comme le pétrole, le gaz naturel et
le charbon produit inévitablement du CO2. Dans les grandes installations, comme les
centrales thermiques, il est possible, en y mettant les moyens, de piéger, réutiliser
ou stocker ce CO2. Il est toutefois plus efficace de réduire les émissions à la source.
Cela peut se faire soit en améliorant le rendement énergétique des installations et des
procédés, soit en élargissant l’offre de combustibles et carburants avec des produits
de substitution produisant peu de CO2. Bien entendu, les consommateurs peuvent
également contribuer à la baisse des émissions de CO2 par leur comportement. Par
exemple en optant pour l’achat de véhicules peu gourmands (l’étiquette énergie donne
des informations à ce sujet), en adoptant une conduite économique (Eco-Drive) et en
n’utilisant leur véhicule qu’à bon escient.
Mesures de réduction des émissions de CO2
18
19
Combustibles, en millions de tonnes
Carburants, en millions de tonnes
30
28
26
24
22
20
18
16
14
12
101990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
Les émissions de CO2 en Suisse: stabilité, voire légère baisse
Source: Union Pétrolière
C’est dans le domaine des chauffages que le potentiel de réduction des émissions de
CO2 est le plus important. Des mesures constructives simples, comme une meilleure
isolation des bâtiments, permettent de réaliser des économies d’énergie calorifique
considérables.
Moins de CO2, grâce à une meilleure efficacité
L’industrie automobile poursuit ses efforts de baisse de consommation de ses nou-
veaux modèles. Les véhicules moins gourmands en carburant produisent moins de CO2.
Les diesels modernes et les moteurs à injection directe d’essence ont une consomma-
tion beaucoup plus basse que les moteurs à essence ordinaires. Lorsqu’ils sont équi-
pés de systèmes de retraitement des gaz d’échappement éliminant efficacement les
particules et les émissions d’oxydes d’azote, ces véhicules apportent une contribution
utile à l’abaissement des émissions de CO2.
En améliorant l’efficacité de leurs processus de production, les exploitations industriel-
les et artisanales peuvent, elles aussi, économiser de l’énergie, donc du CO2.
Les combustibles et carburants de substitution
Il est extrêmement improbable que l’humanité parvienne à remplacer totalement les
combustibles et carburants fossiles dans un proche avenir. Par contre, il est possible
et utile de compléter l’offre actuelle en combustibles et carburants par des produits de
substitution présentant un bilan CO2 favorable. Les biocarburants d’origine végétale,
comme l’éthanol ou l’ester méthylique de colza (EMC), par exemple, compensent dans
une large mesure les quantités de CO2 libérées lors de la combustion par celles absor-
bées pendant la phase de croissance des plantes. Les biocarburants peuvent être
utilisés à l’état pur, ou alors, dans l’optique d’une distribution à large échelle, être mé-
langés à des carburants ordinaires. La logistique existante de l’industrie pétrolière se
prête aussi à la distribution de ces carburants de substitution. Dans le domaine des
combustibles, on pense en particulier à la pile à combustible, qui peut également être
exploitée au moyen de produits d’origine fossile.
Mesures de réduction des émissions de CO2
20
21
Essence
Diesel
Gaz naturel (mélange UE)
Gaz naturel (pipeline 7000 km)
196
164
153
186
Emissions de CO2, de l’extraction à la consommation
(g de C02 par km)
50 100 150 2000
Emissions de CO2 des véhicules, en fonction du carburant utilisé
Source: Rapport Concawe Well-to-Wheels 2004
Si la pollution de l’air est due pour l’essentiel à la combustion des produits pétroliers,
celle des sols et des eaux résulte le plus souvent de problèmes liés au stockage et au
transport. Les produits pétroliers sont issus de la nature, ils proviennent des restes
de matières organiques qui, pendant des millions d’années, se sont transformées en
énergie fossile par des processus physico-chimiques. Le pétrole est une substance en
principe biodégradable, mais sa décomposition, à l’instar de sa genèse, peut prendre
beaucoup de temps selon les conditions ambiantes. De plus, certains composés conte-
nus dans les produits pétroliers sont nuisibles pour l’homme et l’environnement.
La sécurité lors du transport et du stockage
En raison des strictes mesures de sécurité appliquées au transport de produits pétro-
liers, les accidents susceptibles de polluer les sols et les nappes phréatiques sont
extrêmement rares en Suisse. Les transports de matières dangereuses par le rail et la
route sont soumis à des dispositions particulières. Le personnel des chemins de fer et
les chauffeurs routiers suivent une formation spéciale relative aux produits pétroliers.
La sécurité des réservoirs et citernes requiert elle aussi une attention constante.
En Suisse, toutes les citernes enterrées récentes doivent obligatoirement être munies
de doubles parois, ce qui n’est pas exigé dans de nombreux autres pays. Cuves de
rétention, systèmes de détection des fuites et dispositifs anti-débordement offrent une
sécurité supplémentaire et assurent que, dans le pire des cas, une éventuelle fuite
puisse être rapidement détectée et le dommage limité. Aujourd’hui, il ne se produit en
Suisse qu’un accident par an sur 10'000 citernes en service. Les analyses effectuées
à intervalles réguliers ne font état d’aucune concentration inquiétante, dans les nappes
phréatiques, de substances contenues dans l’essence, comme par exemple les com-
posés aromatiques.
Sites pollués
Malgré toutes les précautions prises, il peut arriver que le sol soit pollué, notam-
ment sur les sites anciens. La façon de gérer ces sites est réglée dans l’Ordonnance
sur les sites contaminés. Les cantons ont l’obligation de les faire figurer dans les
cadastres des sites contaminés et, le cas échéant, d’entreprendre leur assainissement.
Protection des sols et des eaux
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Vue de détail
1 Sécurité anti-débordement
1
couche étanche
2
3
4
2 Captage des éventuels suintements
3 Puits de contrôle
4 Pompe
5 Bac de rétention
5
23
Réservoirs et citernes équipés de systèmes de sécurité
Les composés aromatiques
Les composés aromatiques sont des hydrocarbures cycliques qui constituent un élé-
ment naturel du pétrole. Grâce à leur indice d’octane élevé, ils confèrent à l’essence un
meilleur pouvoir antidétonant. En raison de leur très bonne solubilité dans l’eau, ces
composés pénètrent toutefois très rapidement dans les nappes phréatiques en cas
d’accident. De plus, certaines de ces substances sont toxiques. C’est la raison pour la-
quelle, dans le but de protéger l’homme et l’environnement, la teneur en composés
aromatiques de l’essence n’excède pas 35 %. S’agissant du benzène, substance cancé-
rigène, la limite est fixée à 1 %. En 2004, le réseau d’observation des nappes phréati-
ques n’a révélé aucune pollution préoccupante aux composés aromatiques.
Méthyl-tert-butyléther (MTBE)
Le MTBE se distingue par un indice d’octane particulièrement élevé et on le mélange
à l’essence, dont il augmente le pouvoir antidétonant. Riche en oxygène, le MTBE favo-
rise en outre une combustion complète dans le moteur, ce qui réduit les émissions
d’hydrocarbures imbrûlés et, de ce fait, la formation d’ozone. Dans le cadre de la lutte
contre la pollution atmosphérique et le smog estival, des quantités considérables de
MTBE ont été mélangées à l’essence, dans divers Etats américains, jusqu’à un passé
récent. En Suisse, le MTBE est beaucoup moins utilisé. En 2004, l’essence sans plomb
95 en contenait 3,7 %. Dans l’essence sans plomb de 98, dont la diffusion est bien
moindre, la teneur en MTBE atteignait 10,7 %.
Les avantages du MTBE s’accompagnent en effet de toute une série d’inconvénients.
Il se dissout particulièrement bien dans l’eau, et sa biodégradation dans les sols et les
nappes phréatiques est lente. En raison de sa forte odeur, même de faibles concentra-
tions sont perceptibles dans l’eau potable. Dans les Etats américains de Californie et
du Maine, les concentrations élevées de MTBE dans l’essence et l’utilisation de citer-
nes à simple paroi, facilement sujettes à des fuites, ont fini par poser des problèmes
d’eau potable tels, que le recours au MTBE y est interdit depuis 2003. En Suisse, ce
problème a pu être évité grâce à la meilleure construction des citernes et à une utili-
sation parcimonieuse du MTBE. D’après l’Office fédéral de l’environnement, des forêts
et du paysage (OFEFP), l’interdiction du MTBE ne s’impose pas, d’autant plus que sa
teneur dans l’essence distribuée dans ce pays a tendance à diminuer.
Matières nuisibles pour les sols et l’eau
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Qualité et sécurité
La qualité et la sécurité constituent une préoccupation prioritaire pour les importa-
teurs, raffineurs et négociants en combustibles et carburants. Seuls de stricts contrô-
les de qualité permettent d’assurer que les consommateurs disposent en permanence
de produits irréprochables, conformes à toutes les dispositions légales et dont les
effets sur l’homme et l’environnement soient aussi limités que possible. On s’efforce
de remplacer les substances nocives par des produits de substitution inoffensifs
chaque fois que la logistique, la législation et les coûts le permettent. Dans les raffi-
neries, entrepôts et stations-service, les directives de sécurité en vigueur sont
strictement appliquées et l’on veille à ce que la formation continue du personnel
soit suffisante.
D’autres progrès, comme l’introduction d’une taxe incitative visant à accélérer la géné-
ralisation des carburants désulfurés, n’ont pu être obtenus rapidement que grâce à la
coopération entre la Confédération et l’industrie pétrolière. Dans les autres domaines
environnementaux, comme par exemple la gestion des sites contaminés, l’industrie
pétrolière coopère avec les autorités.
La recherche au service de l’environnement
En 1996, l’industrie pétrolière suisse a créé le Fonds de recherche de l’Union Pétro-
lière (FRUP). Ce fonds soutient des projets influant de manière positive sur la qualité,
l’efficacité énergétique et la protection de l’environnement lors de l’utilisation de pro-
duits pétroliers. Entre 1996 et 2004, le FRUP a apporté son soutien à une trentaine
de projets de recherches de hautes écoles spécialisées, d’universités et d’entreprises
privées, sans jamais restreindre la liberté scientifique des chercheurs.
Les projets du Fonds de recherche sont aussi diversifiés que les applications des
produits pétroliers. Les recherches relatives à l’utilisation de mélanges d’EMC et de
diesel dans les bus urbains y ont leur place, au même titre que le développement
d’un réservoir flottant destiné à limiter les conséquences des accidents de pétroliers
ou la construction d’une pile à combustible fonctionnant au mazout. En s’engageant
de la sorte, l’industrie pétrolière n’oeuvre pas seulement en faveur de la protection
de l’environnement, elle soutient également le maintien de la recherche et de la pro-
duction en Suisse.
Protection de l’environnement dans l’industrie pétrolière
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Protection du climat: recourir aux mécanismes de flexibilité
Les progrès réalisés dans la réduction de nombreux polluants de l’air et de l’eau ont
mis le problème du CO2 sur le devant de la scène. Il existe certes des possibilités
de réduire les émissions de CO2, mais leur mise en oeuvre est coûteuse. En Suisse, la
réduction d’une tonne de CO2 émise coûte entre 180 et 370 francs. Le potentiel d’éco-
nomies est beaucoup plus élevé dans d’autres parties du monde, où le même effet
peut être obtenu en ne dépensant qu’entre 10 et 20 francs par tonne. Cela ne signifie
nullement que la Suisse ne doit rien entreprendre pour diminuer ses émissions de
CO2. Il apparaît toutefois évident qu’il est possible d’obtenir de bien meilleurs résultats
en agissant à l’échelon international.
Le protocole de Kyoto tient compte de cela au moyen de divers instruments d’économie
de marché. Ces mécanismes flexibles permettent de réaliser une partie des écono-
mies voulues en prenant des mesures moins coûteuses à l’étranger. En s’engageant
en faveur du centime climatique, l’économie pétrolière a obtenu que la discussion
relative aux mécanismes de flexibilité ait également lieu en Suisse. Le centime climati-
que sera introduit fin 2005.
Autres baisses des émissions de gaz à effet de serre et de polluants
En Suisse, les émissions polluantes consécutives à l’utilisation de produits pétroliers
ont souvent diminué de façon considérable au cours des 30 dernières années. Certai-
nes substances nocives comme le plomb, le monoxyde de carbone ou le dioxyde de
soufre ont été presque entièrement éliminées. Pour la plupart des autres, une inver-
sion de tendance a déjà eu lieu. Le prochain objectif doit être d’abaisser toutes les
émissions à un niveau considéré comme inoffensif pour l’homme et l’environnement.
Les succès déjà obtenus montrent que le potentiel d’améliorations techniques est
considérable. Un dialogue constructif entre les autorités, l’industrie, la science et le
public est à la base des progrès futurs.
Protection de l’environnement dans l’industrie pétrolière
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Le monde du pétrole – série de publications de l’Union Pétrolière
En tant qu’association de l’industrie pétrolière de Suisse, l’Union Pétrolière fournit
des informations sur le transport, le raffinage et l’utilisation de produits pétroliers.
Des exemplaires supplémentaires de cette brochure, de la documentation sur
d’autres thèmes, ainsi que la liste des publications sont disponibles auprès de
l’Union Pétrolière.
Editeur
Union Pétrolière, Löwenstrasse 25, 8001 Zurich
Tél. 044 218 50 10, Fax 044 218 50 11, [email protected], www.swissoil.ch
1ère édition: 2005
Copyright
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