web 3.0, 4g, social média. en route ! vers... quoi au fait ?

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Tous droits de reproduction réservés. www.philipperosa.fr 1/1 Social média, 4G, Web 3.0... En route ! Vers quoi, au fait ? ©Philippe ROSA - Février 2014. Consultant en développement de marque et brand content. Extraits dinterventions à lIUT de Strasbourg. Xavier Niel, patron de Free, l'a rappelé fin 2013 : la bataille de la 4G n'en est pas une, dans la mesure où 92 % des internautes n'attendent pas cette option avec impatience. Les chiffres les plus récents annoncent 75 % de non convaincus. D'où la question : le progrès est-il encore un progrès ? en d'autres termes le marketing est-il encore capable de créer la demande ? après tout, rien ne semblait à l'origine plus inutile que la tablette numérique, avant qu'elle n'envahisse nos tables de salons. "Mais ça c'était avant"... car à la lecture des nombreuses (et quelquefois contradictoires) prospectives de ce que deviendra le web dans les mois à venir, on est certain d'une chose : on est sûr de rien ! On plutôt si, les modèles économiques deviennent flous, les succès sont rares et souvent éphémères. Pourtant, à écouter les entrepreneurs, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais plutôt le manque de visibilité pour les faire aboutir. Car, en effet, la révolution numérique est aussi celle de l’envie d’entreprendre. C’est sans doute ce qui caractérise le mieux notre époque : un foisonnement de projets, qui n’aboutissent pas pour la quasi totalité d’entre eux. Lune des raisons est que pour piloter un projet il faut l’idée, l’audace, l’investissement de départ et une certaine stabilité de l’éco-système. Or, au moment où l’idée germe, sur la base de constats établis, l’eco-système est déjà en train d’évoluer vers « autre chose ». Cette instabilité permanente impose de n’avoir pas qu’un coup d’avance, mais deux au moins. Etre visionnaire, et parier sur l’avenir. Alors « à quoi bon se risquer» diront certains. Le zapping ambiant, enfanté par la génération X (et souvent reproché à la génération Y), a investi la sphère entrepreneuriale. Un projet chasse l’autre. Facebook est voué à disparaître selon certaines études ; à trop vouloir créer de la valeur, il s’est coupé de sa base historique, les jeunes, qui migrent vers d’autres plateformes (Snapchat ou Vine par exemple), plus anonymes, encore plus instinctives, éphémères et totalement inconnues il y a 1 an à peine. Une compression du temps, liée au fait que notre dénominateur commun à tous est la journée de 24 heures, et que si nous voulons plus, il faudra faire plus rapide, plus compact, et sans doute aussi plus superficiel. Dans ce contexte, quelle réflexion marketing ? «Inbound», marketing stratégique, opérationnelUn industriel m’a confié il y a quelques mois « le marketing doit être totalement réinventé, les modèles traditionnels ne sont plus applicables ». A tel point que certaines écoles de marketing et de communication sinterrogent. Je remarque que dans ce type d’école les étudiants veulent majoritairement accéder au marketing sans être passés par la vente. Le « terrain » est-il si hostile pour qu’il soit ignoré au profit de disciplines considérées, sans doute à tord, comme plus nobles ? Peut-être faut-il enseigner davantage la capacité à sadapter, réagir, à sentir les choses, qu’à utiliser un tableur Excel pour y intégrer un business plan. Nous vivons désormais dans un monde sans cesse remis en question, dans lequel les repères nont pas leur place, dans la mesure où ils n’ont plus le temps de s’installer. Il faudra sans doute accepter avec une froide lucidité que des entreprises puissent naître, vivre etdisparaître. Or quand on crée une entreprise, ce nest pas dans l’idée de la fermer quelques années après, ou même quelques mois… Il faudra probablement adapter le droit du travail, afin qu’il puisse considérer ce « droit à l’obsolescence ». Reste un constat, bien actuel celui là : depuis la 3G et la baisse des tarifs des forfaits illimités, les individus exploitent de plus en plus les solutions digitales de manière nomade. Les entreprises devront s'y adapter et offrir des solutions mobiles, comme le responsive design. De belles perspectives, au moins pour les web- agencies

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Social média, 4G, Web 3.0... En route ! Vers quoi, au fait ?

©Philippe ROSA - Février 2014.

Consultant en développement de

marque et brand content. Extraits

d’interventions à l’IUT de

Strasbourg.

Xavier Niel, patron de Free, l'a rappelé fin 2013 : la

bataille de la 4G n'en est pas une, dans la mesure

où 92 % des internautes n'attendent pas cette

option avec impatience. Les chiffres les plus

récents annoncent 75 % de non convaincus. D'où la

question : le progrès est-il encore un progrès ? en

d'autres termes le marketing est-il encore capable

de créer la demande ? après tout, rien ne semblait

à l'origine plus inutile que la tablette numérique,

avant qu'elle n'envahisse nos tables de salons.

"Mais ça c'était avant"... car à la lecture des

nombreuses (et quelquefois contradictoires)

prospectives de ce que deviendra le web dans les

mois à venir, on est certain d'une chose : on est sûr

de rien ! On plutôt si, les modèles économiques

deviennent flous, les succès sont rares et souvent

éphémères. Pourtant, à écouter les entrepreneurs,

ce ne sont pas les idées qui manquent, mais plutôt

le manque de visibilité pour les faire aboutir.

Car, en effet, la révolution numérique est aussi

celle de l’envie d’entreprendre. C’est sans doute ce

qui caractérise le mieux notre époque : un

foisonnement de projets, qui n’aboutissent pas

pour la quasi totalité d’entre eux. L’une des raisons

est que pour piloter un projet il faut l’idée,

l’audace, l’investissement de départ et une

certaine stabilité de l’éco-système. Or, au moment

où l’idée germe, sur la base de constats établis,

l’eco-système est déjà en train d’évoluer vers

« autre chose ». Cette instabilité permanente

impose de n’avoir pas qu’un coup d’avance, mais

deux au moins. Etre visionnaire, et parier sur

l’avenir. Alors « à quoi bon se risquer… » diront

certains. Le zapping ambiant, enfanté par la

génération X (et souvent reproché à la génération

Y), a investi la sphère entrepreneuriale. Un projet

chasse l’autre. Facebook est voué à disparaître

selon certaines études ; à trop vouloir créer de la

valeur, il s’est coupé de sa base historique, les

jeunes, qui migrent vers d’autres plateformes

(Snapchat ou Vine par exemple), plus anonymes,

encore plus instinctives, éphémères et totalement

inconnues il y a 1 an à peine. Une compression du

temps, liée au fait que notre dénominateur

commun à tous est la journée de 24 heures, et que

si nous voulons plus, il faudra faire plus rapide, plus

compact, et sans doute aussi plus superficiel.

Dans ce contexte, quelle réflexion marketing ?

«Inbound», marketing stratégique, opérationnel…

Un industriel m’a confié il y a quelques mois « le

marketing doit être totalement réinventé, les

modèles traditionnels ne sont plus applicables ». A

tel point que certaines écoles de marketing et de

communication s’interrogent. Je remarque que

dans ce type d’école les étudiants veulent

majoritairement accéder au marketing sans être

passés par la vente. Le « terrain » est-il si hostile

pour qu’il soit ignoré au profit de disciplines

considérées, sans doute à tord, comme plus nobles ?

Peut-être faut-il enseigner davantage la capacité à

s’adapter, réagir, à sentir les choses, qu’à utiliser

un tableur Excel pour y intégrer un business plan.

Nous vivons désormais dans un monde sans cesse

remis en question, dans lequel les repères n’ont

pas leur place, dans la mesure où ils n’ont plus le

temps de s’installer. Il faudra sans doute accepter

avec une froide lucidité que des entreprises

puissent naître, vivre et… disparaître. Or quand on

crée une entreprise, ce n’est pas dans l’idée de la

fermer quelques années après, ou même quelques

mois… Il faudra probablement adapter le droit du

travail, afin qu’il puisse considérer ce « droit à

l’obsolescence ».

Reste un constat, bien actuel celui là : depuis la 3G

et la baisse des tarifs des forfaits illimités, les

individus exploitent de plus en plus les solutions

digitales de manière nomade. Les entreprises

devront s'y adapter et offrir des solutions mobiles,

comme le responsive design.

De belles perspectives, au moins pour les web-

agencies…