actusoins magazine n°14 octobre 2014
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LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE
BOULEVERSER LE MÉTIER
D’INFIRMIÈRE ?
EN UKRAINE,PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES
COCONPRÉMAS AUX PETITS SOINS
VIE PROFESSIONNELLE
dans un
SOIGNANTS D’AILLEURS
A LA UNE
SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014N°14
RETROUVEZ L’ACTUALITÉ INFIRMIÈRE AU QUOTIDIEN SUR WWW.ACTUSOINS.COM
EDITO
Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688Directeur de la publication : Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN : 2256-6260Dépôt légal : à parution • Rédactrice en chef : Cyrienne Clerc
([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Delphine Bauer, Amélie Cano, Claire Dubois, Olivia Dujardin, Natalie Gryvnyak, Caroline Guignot, Laure Martin, Laurence Piquard, Ilioné Schulz, Malika Surbled, Philippe Viseux de Potter. • Photo de couverture : © Natacha Soury • Maquette : Pascal Fossier / Sylviane Lemy
• Illustrations : Nawak • Impression : Rotocayfo - Sta. Perpetua de Mogoda 08130 Barcelona • Routage : Routage Catalan• Contact rédaction : 09 72 40 47 17 - [email protected]• Contact annonces d’emploi / publicité : 09 54 53 45 45 [email protected] • Tirage : 102 000 exemplaires
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INVISIBLES ?Marisol Touraine profi tera-t-elle de l’occasion offerte par le salon infi rmier pour renouer avec la profession ?Beaucoup lui reprochent son absence de réaction lors du décès de l’infi rmière strasbourgeoise tuée par un patient. D’autres attendent de la ministre une décision sur l’avenir de l’Ordre Infi rmier… D’autres encore critiquent son projet d’abandon des quotas d’infi rmiers/patients en psychiatrie ou en dialyse (à lire dans Actusoins.com).Certes, la réingénierie des formations avance à petits pas. La première promotion du master Ibode est sortie. Mais, la profession attend des avancées sur d’autres dossiers comme la vaccination, les protocoles de coopération…Les infi rmiers seraient-ils les oubliés de la Santé ? Des invisibles ? ActuSoins a pour objectif de les rendre plus visibles, en montrant leurs projets, leur valeur professionnelle…Au salon infi rmier, ce sont également des profes-sionnels engagés dans la recherche et les inno-vations qui seront présents au travers de multiples conférences au salon infi rmier.ActuSoins sera avec vous pour cet événement annuel de la profession. Votre magazine se dé-veloppe et s’enrichit – avec ses 76 pages pour ce numéro – et le site internet d’actualités s’étoffe. C’est le moment de venir nous soutenir et… de vous abonner… Nombreux, nous l’espérons ! n
CYRIENNE CLERC – RÉDACTRICE EN CHEF ACTUSOINS
A LA UNE - La télémédecine va-t-elle bouleverser le métier d’infi rmière ?4
VIE PROFESSIONNELLE - Des greffons prélevés par des infi rmiers. - Prémas aux petits soins dans un cocon. - Centre d’éthique clinique : face aux décisions diffi ciles.30
PRATIQUES - Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoire intrahospitalier chez l’adulte
10
PORTRAIT - Eric, la rage de vivre.
40
VIE LIBÉRALE - HAD/infi rmières libérales : complémentaires ou concurrentes ?
- Exercer en maison de santé : les plus… et les moins20
SOIGNANTS D’AILLEURS - En Ukraine, portraits de soignants sous les bombes.
42 VOS DROITS 38
AGENDA 56
SALON INFIRMIER 52
DOSSIER FORMATIONPROFESSIONNELLE 58
SOIGNANTS AUTREMENT - L’humour adoucit les soins.
48
INITIATIVE - Le civisme à l’hôpital avec les Gilets bleus
46
RENDEZ-VOUS AU SALON
INFIRMIER STAND G33
ACTUSOINS • 3 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • à la une
LA TÉLÉMÉDECINEVA-T-ELLE BOULEVERSER
le métier d’infirmière ?
Cardiologie, gériatrie, dermatologie… La télémédecine touche toutes les disciplines.
Et les projets foisonnent : plus d’une cinquantaine sont expérimentés en France
actuellement. Les infirmières, libérales ou salariées, sont au cœur de ces démarches.
Témoignages.
Christelle Clamont et Vanessa Baes, les deux infirmières coordinatrices de Cardiauvergne, à leur bureau.
© DR/Cardiauvergne
ACTUSOINS • 4 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • à la une
Prise en charge des AVC en Bourgogne, des plaies
en Picardie, téléradiologie dans la Sarthe… La télé-
médecine est en plein boom. Longtemps vue comme
une pratique du futur, la médecine à distance devient
aujourd’hui une réalité. Les raisons ? Des technologies au
point, un cadre réglementaire depuis la loi Hôpital, pa-
tients, santé et territoires (HPST) de 2009 et des finance-
ments via les agences régionales de santé.
Dans chaque projet, les infirmières jouent un rôle central.
Mais suivant la discipline, l’impact sur leur métier est diffé-
rent. Et surtout, tout dépend de la maturation du programme
de télémédecine : la plupart étant tout neufs, les soignants
y cherchent encore leurs marques. Anne-Marie Mercier,
Marie-Odile Benoît, Marie-France Bezault et Christelle
Clamont l’ont testé ou l’utilisent au quotidien. Elles témoignent.
« Notre première réaction, ça a été l’angoisse… »Infirmière et cadre de santé dans l’Ehpad mutualiste de
Plouisy, un petit bourg rural des Côtes d’Armor, Anne-Marie
Mercier vient d’expérimenter la télémédecine pour des ré-
sidents atteints de plaies chroniques. « Leur évolution n’était
pas favorable. Nous avons sollicité l’avis d’une spécia-
liste », explique-t-elle. Mais celle-ci consulte à l’hôpital de
Paimpol, à 45 minutes de route. Au lieu de transférer les
patients – « ce qui aurait été compliqué et beaucoup plus
cher » – les malades ont pu bénéficier d’une télé-expertise
dans le cadre de Telehpad (voir encadrés). « Elle s’est faite
au lit du résident », raconte l’infirmière. « J’ai défait et refait
les pansements, tandis que le médecin coordinateur filmait
les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela
à la spécialiste qui nous a fait un retour rapide. Ce n’était
pas très compliqué ».
L’infirmière y voit surtout des avantages. Pour les patients,
une fois leur accord donné, « ils n’ont pas de stress car
ils restent dans leur lit, et cela économise un VSL ». Quant
aux soignants, ils ont une rare occasion d’échanger avec
un spécialiste. « On a leur avis sur les dernières bonnes
pratiques, ça m’a permis d’améliorer mes connaissances
et de mieux prendre en charge le patient », se félicite l’in-
firmière. Pourtant, lorsque le matériel informatique est arrivé
dans son Ehpad en début d’année, sa première réaction
« a été l’angoisse », se souvient-elle. « Avec notre charge
de travail importante, on se demandait comment on allait
s’en sortir. Mais les tests se sont bien passés, on est rassu-
rées ». La prochaine étape ? Des formations, cet automne,
pour l’infirmière et les aides-soignantes afin qu’elles soient
autonomes pour réaliser, aux côtés du médecin, des té-
lé-consultations et des télé-expertises pour la vingtaine de
patients de l’Ehpad.
« Un nouveau moyen de communication »Marie-Odile Benoît est, elle aussi, cadre de santé en Ehpad.
Elle exerce au sein de l’établissement privé Orpea qui ac-
cueille près de 400 résidents à Saint-Rémy-lès-Chevreuse,
une ville cossue au sud de Paris. Comme à Plouisy, le réseau
de télémédecine (ici baptisé E-Vline, voir encadré) est en
cours de déploiement. Une quinzaine de télé-consultations
ont eu lieu depuis mai. Infirmières et aides-soignantes ont
commencé leurs formations. L’outil pour réaliser ces actes ?
“J’ai défait et refait les pansements, tandis que le médecin coordinateur filmait les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela à la spécialiste qui nous a fait un retour
rapide. Ce n’était pas très compliqué.
”
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ACTUSOINS • 5 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • à la une
Un chariot équipé d’un ordinateur, d’une webcam et de
matériel médical connecté (ECG, température, etc.) qui se
déplace au lit du patient. « On a appris à l’apprivoiser.
Car les symptômes habituels des patients on les connaît,
on a davantage besoin de s’habituer au matériel », ra-
conte Marie-Odile Benoît. Elle qui avoue ne pas être « une
geek », elle trouve son utilisation « assez simple ». « Nous
avons un classeur où toute la procédure est décrite pas à
pas. Et lors de la consultation, nous sommes guidés par le
médecin. On travaille sur dossier informatisé depuis long-
temps, donc on a déjà cette culture », estime-t-elle.
Ici, la télémédecine est utilisée pour réaliser des consul-
tations à distance en psychiatrie – et bientôt en cardio-
logie – ainsi que des consultations en urgence, la nuit et
le week-end, avec un médecin de garde. Une solution
qui rassure les aides-soignantes, en charge des résidents
sur ces plages horaires. En se connectant sur le logiciel
de télémédecine, elles peuvent voir la liste des médecins
disponibles pour une consultation en visio-conférence. Lors
du rendez-vous, elles prennent les constantes du malade
sous supervision du médecin tandis que celui-ci reçoit les
données en temps réel sur son écran. Il peut alors évaluer
si le patient a besoin d’un transfert aux urgences, et établir
un premier diagnostic.
« Notre pratique est valorisée »Infirmière libérale à Clermont-Ferrand, Marie-France
Bezault s’occupe depuis deux ans de patients insuffisants
cardiaques inscrits à Cardiauvergne, un programme de
télémédecine bien installé dans cette région (voir enca-
dré). Son rôle ? Surveiller leur état de santé lors de visites
Marie-Odile Benoît, infirmière et cadre de santé à l’Ehpad Orpea de Saint-Rémy-lès-Chevreuse avec une patiente.
© Juliette Robert
DE QUOI PARLE-T-ON ?Télémédecine : Pratique médicale qui utilise les nouvelles technologies pour mettre
en rapport des patients et des professionnels de santé, ou des soignants entre eux.
Télé-consultation : Possibilité pour un patient, accompagné d’un soignant, de consul-
ter en visio-conférence un médecin ou un spécialiste.
Télé-expertise : Lorsqu’un médecin sollicite l’avis d’un spécialiste. Cela peut se faire
en direct (visio-conférence) ou en différé (envoi de photos, documents, données
médicales… puis retour du diagnostic).
ACTUSOINS • 6 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • à la une
hebdomadaires ou mensuelles et les aider dans la compré-
hension de leur traitement. « Je prends leur tension, je vérifie
d’éventuels œdèmes, je les interroge sur leur poids, leur
régime, s’ils ont eu des malaises, je leur fait des rappels de
diététique… », énumère-t-elle. Des informations précieuses
transmises par smartphone aux infirmières coordinatrices
du programme. « C’est très simple : une grille à remplir
avec les données et nos remarques. C’est sécurisé avec
un mot de passe et un code. Vos observations sont vues et
s’il y a besoin on vous rappelle. On ne perd pas de temps
avec un secrétariat. C’est un vrai plus car en libéral, on
court après le temps », rappelle-t-elle.
Ses principales satisfactions ? Le bien-être de ses patients
et la valorisation de son travail. « D’habitude, si on a des
informations, on ne peut les transmettre à personne. Avec
Cardiauvergne, tout est vu par un médecin. Si le patient va
mal, il peut voir un cardiologue dans les 24 heures, on ne
laisse pas empirer la maladie. Notre pratique est valorisée,
on voit que ce qu’on fait, ce n’est pas pour rien ». Le seul
bémol ? Le financement – le talon d’Achille de la téléméde-
cine. La consultation est rémunérée par la CPAM au tarif
AIS4 (séance hebdomadaire de surveillance clinique infir-
mière et de prévention).
« Le face-à-face avec les patients me manque parfois »Infirmière coordinatrice au sein de Cardiauvergne,
Christelle Clamont est celle qui reçoit les données trans-
mises par Marie-France Bezault et ses collègues libérales.
Elle gère aussi, avec une autre infirmière, les « alertes ».
Chaque patient suivi doit se peser quotidiennement sur une
balance connectée au logiciel de Cardiauvergne. Celui-
ci analyse ensuite tous les résultats (poids, données des
infirmières libérales, bilans sanguins, etc) et alerte les coor-
dinatrices en cas d’anomalie. « On appelle les patients
pour comprendre la situation, discuter avec eux et évaluer
la démarche à suivre », explique Christelle Clamont. Des
patients qu’elle rencontre aussi lors de leur inclusion dans
le programme.
Ce qui l’a séduit dans ce poste original ? L’éducation théra-
peutique, à laquelle elle était formée. « Lorsque je travaillais
en cardiologie, je voyais la phase aiguë de la maladie.
Aujourd’hui, je vois la phase chronique. C’est un autre volet
de la prise en charge du patient », explique-t-elle. Un tra-
vail essentiel concernant l’insuffisance cardiaque, première
cause d’hospitalisation des plus de 60 ans (voir encadré).
« En période de phoning, le face-à-face avec les patients
me manque parfois. Le soin technique, pas du tout » as-
sure-t-elle. Son rôle de coordinatrice lui a ouvert une autre
porte : la coopération entre professionnels. Médecins,
pharmaciens… et infirmières libérales. « Je me suis rendue
compte que quand le patient sort de l’hôpital, on ne leur
donne aucune information. Au sein de Cardiauvergne, on
discute vraiment de la prise en charge : les œdèmes, par
exemple. Lorsqu’on reçoit les bilans sanguins, on les in-
forme. C’est une relation d’égale à égale ». n
AMÉLIE CANO / YOUPRESS
Pour aller plus loin :Télésuivi d’insuffisants cardiaques, Domoplaies... Des exemples de télémédecine à retrouver sur notre site www.actusoins.com
QUELS SONT CES PROGRAMMES DE TÉLÉMÉDECINE ?Telehpad : Développé par le Pr. Pierre Espinoza et
la Mutualité des Côtes d’Armor, ce réseau regroupe
six Ehpad, deux hôpitaux et un SSR. Le principe ?
Faciliter le recours aux spécialistes dans les Ehpad.
Ceux-ci sont dotés d’une salle de télémédecine, spécia-
lement conçue pour ce type d’acte (ordinateur et écran
large, lit, matériel médical, ligne internet dédiée, etc).
Lancé en 2012, Telehpad sera opérationnel d’ici la fin
d’année. Dans l’avenir, il souhaite ouvrir ses salles de
télémédecine aux habitants de ces zones rurales, les
Côtes d’Armor souffrant d’un manque de spécialistes.
E-Vline : Lui aussi lancé en 2012, le programme por-
té par le groupe Orpéa est en cours de déploiement
dans 17 Ehpad d’Ile-de-France, regroupant plus de
1 700 patients. L’objectif : proposer des consultations
en psychiatrie avec les spécialistes de ses cliniques du
Val-d’Oise et assurer des urgences médicales en lien
avec la plateforme France Médecin. Côté technique,
Orpéa a conçu son propre chariot de télémédecine
sur-mesure.
Cardiauvergne : Plus de 650 patients insuffisants car-
diaques ont bénéficié en deux ans de ce programme
imaginé par le Pr. Jean Cassagnes. Le but ? Améliorer
leur pronostic et éviter les ré-hospitalisations. Patients,
infirmières libérales, pharmaciens, médecins : tout
le monde participe. Les premiers sont équipés d’une
balance connectée, les autres œuvrent au suivi mé-
dical et à l’éducation thérapeutique en lien avec la
cellule de coordination de Cardiauvergne, liée au
CHU de Clermont-Ferrand. Avec succès : la mortalité
de ces patients a été divisée par deux, leur taux de
ré-hospitalisation par trois.
“Nous avons un classeur où toute la procédure est décrite pas à pas. Et lors de la consultation,
nous sommes guidés par le médecin.
”
ACTUSOINS • 8 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • pratiques
Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoireintrahospitalier chez l’adulteL’arrêt cardio-respiratoire représente environ 50 000 cas par an en France. Le pronostic
est étroitement lié à la rapidité de la prise en charge et à la réalisation des gestes
de réanimation jusqu’à l’arrivée d’une équipe médicalisée. En absence de réanimation,
les chances de survie baissent de 10 % toutes les minutes.
Rappels réglementairesL’article R4311-7 du Code de la santé publique, autorise,
dans le cadre de l’urgence, l’infirmier (IDE) à poser une voie
veineuse périphérique (VVP), indispensable à la prise en
charge de l’arrêt cardiaque. Selon cet article, « l’infirmier ou
l’infirmière est habilité, à pratiquer les actes suivants soit en
application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit
en application d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif,
préalablement établi, daté et signé par un médecin :
…
3° Mise en place et ablation d’un cathéter court ou d’une
aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des
membres ou dans une veine épicrânienne.
… ».
Certains établissements de soins ont décidé de mettre en
place des protocoles de soins d’urgence destinés aux IDE,
dans le respect de l’article R4311-14 du Code de la santé
publique afin qu’ils puissent intervenir immédiatement, dans
l’attente d’un médecin préalablement informé de l’urgence.
Cet article stipule qu’« en l’absence d’un médecin, l’infir-
mier ou l’infirmière est habilité, après avoir reconnu une
situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse
psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins
d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le mé-
decin responsable. Dans ce cas, l’infirmier ou l’infirmière
accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’in-
tervention d’un médecin. Ces actes doivent obligatoirement
faire l’objet de sa part d’un compte rendu écrit, daté, si-
gné, remis au médecin et annexé au dossier du patient.
En cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre du
protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à
pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin.
Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la
personne vers la structure de soins la plus appropriée à
son état. »
Brefs rappels physiologiquesLe cœur est une pompe assurant l’éjection du sang dans
la circulation pulmonaire et systémique afin d’assurer l’oxy-
génation des cellules de l’organisme. L’activité automatique
du cœur est sous la dépendance du tissu nodal. L’altération
ou le dysfonctionnement du tissu nodal va empêcher la
propagation normale de l’influx électrique à travers le myo-
carde et entraîner l’apparition de troubles du rythme car-
diaque (asystolie, fibrillation ventriculaire).
• L’asystolie (tracé ECG plat) : le cœur n’a aucune acti-
vité électrique donc aucune contractilité et ne peut donc
plus éjecter le sang dans la circulation. La prise en charge
consiste à débuter les gestes de réanimation et à injecter
1 mg d’Adrénaline® en IV toutes les trois minutes jusqu’à
reprise d’une activité cardiaque efficace.
• La fibrillation ventriculaire (tracé ECG complètement anar-
chique) : elle se définit par une désynchronisation totale de
l’activité électrique donc une inefficacité mécanique du
myocarde et l’incapacité d’éjecter le sang dans la circu-
lation. Hormis les gestes de réanimation, le seul traitement
capable de resynchroniser l’activité électrique du cœur est
la délivrance d’un choc électrique externe (CEE) grâce à un
défibrillateur semi-automatique (DSA).
Diverses étiologiesLes arrêts cardio-respiratoires (ACR) sont d’origine car-
dio-vasculaire à 90 % : troubles du rythme (fibrillation
POINTS ESSENTIELS• Reconnaître l’ACR
• Alerter
• Débuter une RCP immédiatement et utiliser précocement le DSA augmente les
chances de survie
• Les compressions thoraciques sont prioritaires et réalisées même en l’absence d’in-
sufflations efficaces
• Anticiper la RCP médicalisée en posant une VVP (peu importe le calibre) avec du
sérum physiologique
• Préparer une seringue d’Adrénaline® (ampoule de 5mg/5ml) en attendant l’arri-
vée d’un médecin.
ACTUSOINS • 10 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • pratiques
ventriculaire), infarctus du myocarde… D’autres causes
peuvent être à l’origine d’un ACR : respiratoires (embolie
pulmonaire), neurologiques (traumatisme crânien grave),
circulatoires (hémorragie), métaboliques (hypoglycémie
profonde, hyperkaliémie), toxiques…
Comment reconnaître l’ACR et que faire ?Trois signes cliniques :
• Personne inconsciente (aucune réponse à la stimulation)
• Absence de respiration spontanée ou respiration anor-male (gasps)
• Absence de pouls carotidienFace à cette triade, l’objectif de la réanimation est de
rétablir, dans les plus brefs délais, un débit cardiaque
efficace permettant l’oxygénation des cellules cérébrales et
cardiaques selon l’algorythme ci-dessous.
La victime ne respire pas ou « gaspe »
Absence de pouls
Chercher un DAE
Appeler le 15
Reprendre immédiatement
RCP 30 : 2 pendant 2 min.
Continuer la RCP jusqu’à la reprise
d’une ventilation spontanée efficace
ou l’arrivée d’une équipe de réanimation
Reprendre immédiatement
RCP 30 : 2 pendant 2 min.
1 choc 150 - 200 j
biphasique
Demander de l’aide
Choc non conseilléChoc conseillé
Libérer les voies aériennes
La victime de bouge pas, ne répond pas
RCP 30 : 2 jusqu’à l’arrivée d’un DAE
DAE
analyse
le rythme
Algoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un Défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF).
En pratique…1) Alerter les secours (procédure interne, SAMU) et deman-
der de l’aide
2) Débuter immédiatement les gestes de réanimation car-
dio-pulmonaire (RCP) :
• Le massage cardiaque externe (MCE)
- Il consiste à comprimer le cœur entre le sternum et le
rachis dorsal (dépression sternale de 5 à 6 cm) à une
fréquence de 100 à 120/min.
- Le patient doit être installé sur un plan dur.
- L’alternance est de 30 compressions thoraciques suivies
de deux insufflations avec un ballon auto remplisseur à
valve unidirectionnel (BAVU).
- Un relais doit être organisé toutes les 2 à 3 minutes
(inefficacité du MCE).
• La ventilation manuelle
- Le bouche-à-bouche n’est plus pratiqué.
- La ventilation manuelle s’effectue avec un BAVU.
- C’est un geste difficile, nécessitant la libération des
voies aériennes supérieures (hyperextension de la tête)
afin de faciliter le passage de l’air.
La RCP est poursuivie jusqu’à installation du DSA.
3) Installer le défibrillateur semi-automatique
D’utilisation simple, le DSA est un dispositif capable d’ana-
lyser l’activité électrique du cœur, de reconnaître une fi-
brillation ventriculaire et de délivrer un CEE. Il nécessite
quelques précautions d’utilisation :
• Ne pas toucher le patient au moment de l’analyse et du
choc
• Un rasage du torse peut faciliter l’adhérence des élec-
trodes
• La RCP est reprise immédiatement après la délivrance
du CEE
Les manœuvres de réanimation sont poursuivies jusqu’à l’ar-
rivée de l’équipe médicalisée. La poursuite de la prise en
charge est d’assurer la sécurité des voies aériennes (IOT),
de rétablir une activité cardiaque et de traiter la cause. Puis
le patient sera transféré en service de réanimation.
Il est indispensable pour tous les soignants de connaître la
procédure du service en cas d’ACR, de connaître et répéter
régulièrement les gestes de la réanimation cardio-pulmo-
naire, de vérifier le chariot d’urgence et de connaître la
prise en charge de l’ACR. n
LAURENCE PIQUARD, INFIRMIÈRE ANESTHÉSISTE-FORMATRICE
BIBLIOGRAPHIEAlgoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un
défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF)
Quelques liens ludiques :- www.fedecardio.org - brochure à commander
- You tube - Cœur infarctus et massage cardiaque
- You tube - Comment faire un massage cardiaque grâce à « Staying Alive » des Bee Gees
- Dailymotion Fibrillation ventriculaire – SDIS seine et Marne
iStock/Fortish
ACTUSOINS • 11 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • publi-rédactionnel
APPAREILLAGE DES STOMIES :des origines à nos joursDe « spontanée » (traumatique ou consécutive à un abcès extériorisé) la stomie est
devenu une technique chirurgicale faisant partie du traitement de certaines pathologies
du tube digestif. Les appareillages ont fait progressivement leur apparition pour permettre
aux patients de mener une vie normale.
Respecter la peau, une condition essentielle :Les effl uents émis par la stomie peuvent avoir des effets
désastreux sur la peau s’ils ne sont pas pris en charge.
Il faut ainsi éviter le contact prolongé de la peau avec
les effl uents par une bonne étanchéité péristomiale. Pour
ce faire, les appareillages doivent être au contact de la
peau. Ils ne doivent ni créer de lésions à cause d’un adhé-
sif agressif, trop fort, ni provoquer d’allergie.
Au début des années quatre-vingt, l’apparition des protec-
teurs cutanés a tout changé. Grâce à ces derniers, les ap-
pareillages sont bien tolérés par la peau et s’ils sont bien
ajustés, permettent de conserver la peau en bon état.
Adapter les poches pour favoriser l’acceptationLa peau protégée, les fuites évitées, les préoccupations ont
ensuite porté sur la poche elle-même. Les fi lms, les voiles, le
fi ltre, les systèmes de vidange, la forme, la transparence ou
la couleur, toutes ces caractéristiques ont évolué offrant ain-
si une gamme de produits adaptés à pratiquement toutes
les situations.
Nouveaux matériauxAu fi l des années, plusieurs solutions ont été proposées,
beaucoup de systèmes étaient des appareillages com-
plexes avec de nombreux éléments (tuyau, raccord,
poches, sangles, ceintures, etc.) réutilisables et lavables.
Puis sont apparus les systèmes jetables en une seule pièce,
collés sur la peau avec des adhésifs. À l’époque, ces ap-
pareillages créaient des lésions, leur renouvellement quoti-
dien accentuait cette problématique et les plaies cutanées
péristomiales empiraient. Les pommades, les crèmes, les
teintures n’étaient pas très effi caces.
L’apparition des systèmes « deux pièces » avec un support
Appareillage « une pièce »
ACTUSOINS • 12 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • publi-rédactionnel
au contact de la peau et une poche fixée dessus a diminué
les problèmes. En effet, le support restant plusieurs jours en
place, la peau est moins sollicitée. De plus, les adhésifs
puis les gommes adhésives permettant la fixation du sup-
port sur la peau sont peu à peu remplacés par d’innovants
protecteurs cutanés.
Des protecteurs cutanés, plus fins, qui se décollent facile-
ment après une journée seulement, sont ensuite mis au point
pour être utilisés sur les poches « une pièce » associant ain-
si la protection de la peau à la souplesse et la légèreté.
Les points forts des uns sont les faiblesses des autresDe nos jours deux familles d’appareillages sont dispo-
nibles : les « une pièce » et les « deux pièces ».
Les appareillages « une pièce », que l’on change 1 à
2 fois par jour, sont légers, souples, confortables, pra-
tiques, discrets.
Mais, ils ne sont pas toujours adaptés à la stomie par-
fois compliquée à appareiller. La pose doit être réussie en
un seul coup. En effet, un décollement même partiel pour
s’assurer d’une pose correcte entraîne une moins bonne
adhésivité du protecteur cutané. La personne stomisée n’est
pas toujours à l’aise lors du soin et n’est pas sûre de le faire
correctement. Néanmoins ceux qui ont réussi à utiliser un
« une pièce » ne veulent pas en changer.
Le système « deux pièces » présente l’avantage d’une ins-
tallation en deux : pose du support, puis pose de la poche.
La vérification est possible et souvent un « clic » confirme le
bon assemblage ce qui augmente la confiance.
Mais, ces systèmes de fixation poche/support confèrent à
l’appareillage plus d’épaisseur, et diminuent la souplesse
et le confort. Afin de réaliser l’emboîtement, il faut appuyer
sur la poche et sur le ventre, ce qui n’est pas agréable et
parfois douloureux.
À la recherche de solutionsLes fabricants ont alors imaginé des évolutions, pour conser-
ver les avantages du deux pièces tout en diminuant son in-
convénient majeur : le manque de confort et de discrétion.
Ainsi la société ConvaTec propose pour la première fois en
2002 Esteem® synergy™, un système « deux pièces » dont
le dispositif de fixation entre support et poche jusque-là en
plastique épais est remplacé par une mousse adhésive qui
redonne souplesse et une plus faible épaisseur au dispositif.
La facilité d’appareillage du « deux pièces » et le confort
du « une pièce » enfin réunis, cette innovation a été reprise
ensuite par d’autres fabricants avec la mise à disposition
d’un système deux pièces repositionnables.
Qu’utilisent les patients ?Aujourd’hui 22 % des patients on recours aux « deux
pièces » adhésif, 47 % aux « deux pièces » avec emboîte-
ment et 31 % au « une pièce » (Source : GERS officines et
revendeurs, mai 2014).
Si la majorité des patients semble préférer un système deux
pièces classique alors qu’il n’est pas le plus confortable
c’est sans doute parce que c’est celui qui les rassure le plus
en terme d’étanchéité.
Le clip lors de l’emboîtement du « deux pièces » rassure et
génère un sentiment de confort. Cependant la rigidité de
l’assemblage peut provoquer une gêne et le confort phy-
sique n’est alors pas optimal. Souvent dans la journée et
même lors de la pose de la poche, la crainte d’un emboî-
tement incomplet, fait appuyer très fort sur le ventre, geste
qui est répété souvent dans la journée « est-ce que je l’ai
bien emboîté ? »
La mise au point d’un support avec soufflet entre le support
et la poche pourrait représenter une nouvelle avancée. En
effet grâce au large débattement du soufflet qui permet de
passer facilement les doigts en dessous, l’assemblage est
facilité sans appuyer sur le ventre tout en offrant une solidité
de fixation comparable au dispositif rigide. n
JEAN MICHEL MARQUET CADRE INFIRMIER STOMATHERAPEUTE,
RESPONSABLE MARKETING ENVIRONNEMENT DE CONVATEC
Appareillage « deux pièces » adhésif
Appareillage « deux pièces » à emboîtement
ACTUSOINS • 14 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Qu’est-ce l’octenidine ?
L’octenidine ou dichlorhydrate d’octenidine est un agent conservateur qui inhibe, inactive et empêche la prolifération des bactéries.
Qu’est-ce l’octenilin® Solution ?
octenilin® Solution est une solution de rinçage des plaies incolore et sans alcool, destinée à nettoyer et hydrater les plaies chroniques et les brûlures. La solution peut également être utilisée pour retirer les débris de pansement incrustés dans la plaie. Cette solution de rinçage à base d'eau stérile et d’octenidine, contient de l’éthylhexylglycérine, un tensioactif qui réduit sa tension de surface. Il améliore ainsi son comportement mouillant et nettoyant.
Qu’est-ce l’octenilin® Gel ?
octenilin® Gel pour les plaies est un hydrogel à base d'hydroxyéthylcellulose et d’octenidine. Il s'agit d'un gel incolore contenant 87% d’eau qui peut être utilisé seul ou en combinaison avec l’octenilin® Solution de rinçage pour : une détersion optimale, une humidification des plaies sèches, une prévention de la contamination bactérienne de la plaie.
Fabricant : Schülke GmbH | Norderstedt | AllemagneDistributeur : Schülke France SARL www.schuelke.fr28 rue d'arcueil 94250 GentillyTel. 01 49 69 83 78 - Fax. 01 49 69 83 85
*Dispositif medical IIb reglementé qui porte, au titre de cette réglementation, le marquage CE (DQS 0297). N’est pas pris en charge par la sécurité sociale. Lire attentivement la notice.
i-Cicainstitut de la Cicatrisation
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Actusoins • pratiques
Optimisation de la gestion des exsudats des plaies chroniquespar une technique d’évaluation numérique des exsudatsObjectif : Optimiser l’utilisation des pansements absorbants à l’aide d’un outil d’évaluation
quantitative des exsudats d’une plaie recueilli dans un pansement.
La stratégie de prise en charge des plaies nous suggère
la nécessité d’une cicatrisation en milieu humide. S’il
est admis que l’exsudat, par les nombreuses substances
qu’il apporte dans le lit de la plaie, contribue à la cicatri-
sation, sa quantité et sa composition peuvent parfois être
un facteur de retard de cicatrisation. Mais comment savoir
si la quantité d’exsudat est favorable ou défavorable à la
cicatrisation ?
ProblématiqueIl n’existe, à ce jour, aucun moyen pour évaluer objective-
ment et quantitativement l’exsudat d’une plaie. La seule
évaluation réalisable reste subjective car opérateur/soi-
gnant dépendant.
Face à cette plaie, comment
faisons-nous pour évaluer la
quantité d’exsudat nécessaire
à la cicatrisation de celle-ci, si-
tuée sur la cheville d’un patient
insuffi sant veineux ?
Au vu de ces deux pansements, quel est celui qui a absor-
bé le plus d’exsudat ? Comment pouvons-nous quantifi er les
exsudats recueillis dans ces deux pansements ?
Si nous posons ces questions autour de nous, il ne serait
pas surprenant qu’il y ait plusieurs opinions différentes.
À l’heure actuelle l’évaluation des exsudats se fait de façon
subjective : plusieurs soignants peuvent ne pas partager la
même analyse. De ce fait, face à une plaie exsudative, le
choix d’un pansement absorbant à utiliser ne sera pas le
même. Le pansement reste, pour le soignant, un outil qui
possède des propriétés spécifi ques. Il n'existe donc pas de
mauvais pansements mais des mésusages.
MéthodologieComment passer d’une évaluation subjective à une évalua-
tion objective ?
1. En se référant à la norme EN13726-1 chapitre 3.2
et 3.3 nous avons distingué deux nouvelles catégories de
pansements absorbants, en utilisant les pansements des
gammes existantes. Nous avons identifi é et créé deux
grandes classes : (1)
• La classe des PALE : pansements d’absorption latéralisée
(l’exsudat est absorbé horizontalement dans le pansement)
• La classe des PAVE : pansements d’absorption verticali-
sée (l’exsudat est absorbé verticalement dans le pansement)
Les PALE comprennent les hydrocellulaires qui ont un pou-
voir absorbant de 30 g/100 cm2/24 h. (2)
Les PAVE comprennent les Alginates, les polymères et les
fi bres de CMC qui ont un pouvoir absorbant qui va de
16 g/100 cm2/30 mn. (2)
Comme les pansements absorbants n’ont ni le même mode
d’absorption ni le même pouvoir absorbant, il est néces-
saire de quantifi er les exsudats pour identifi er le pansement
à utiliser.
Celui-ci sera choisi en fonction de son pouvoir absorbant et
de son mode d’absorption.
2. Afi n d’optimiser la prise en charge des plaies exsuda-
tives et d’éviter le mésusage des pansements absorbants,
nous avons créé une unité de quantifi cation des exsudats
par 24 heures : la TENE®
ACTUSOINS • 16 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • pratiques
La TENE® est issue d’un algorithme mathématique permet-
tant de quantifi er les exsudats. Pour défi nir le score TENE®,
nous nous basons sur la classifi cation EN 13726 en lien
avec les coeffi cients d'absorption et de relargage des diffé-
rentes gammes de pansements et le coeffi cient de viscosité
des exsudats produits par une plaie.
3. Comme nous avons identifi é deux gammes de panse-
ments, les PALE et les PAVE, nous avons développé, pour
quantifi er les exsudats d’une plaie, un outil permettant
de quantifi er les exsudats recueillis dans le pansement,
l’ATOUPLAIE®. Il est gradué de 1 à 6 TENE® que vous met-
tez sur la partie absorbante de votre pansement. Par trans-
parence vous visualisez dans quelle zone l’exsudat s’arrête.
Il ne vous reste plus qu’à noter la valeur de la TENE®.
4. Dans notre exemple ci-contre l’exsu-
dat s’arrête à 2 TENE®.
Pour le multicouche il suffi t de quanti-
fi er l’exsudat absorbé sur chacune des
couches avec un ATOUPLAIES® et d’en
faire la somme. Exemple couche 1 : 2 TENE® et la couche
2 : 3 TENE®, ce qui nous fait un total de 5 TENE®
5. Quel pansement utiliser en fonction du score TENE®
obtenu ? Pour les plaies faiblement exsudatives (de 1 à 3
TENE®) : les hydrocellulaires. Pour les plaies fortement exsu-
datives (plus de 4 TENE®) : les alginates, les polymères et
les fi bres de CMC.
Exemple(3)
À JO de la prise en charge un PALE a été posé sur la plaie (1).À J1 au retrait, une évaluation de la TENE®, avec
l’ATouPlaie®, est réalisée (3).Nous pouvons visualiser sur l’ATouPlaie® un exsudat à 5
TENE® (3). Nous savons que les PALE ne sont pas adaptés
pour 5 TENE®.
Nous constatons que le lit et les berges de la plaie sont
macérées (2). Ceci valide notre hypothèse : l’utilisation des
hydrocellulaires n’est pas adaptée pour 5 TENE® d’exsudat.
À J1, lors de la réfection du pansement, nous utilisons un
PAVE en multicouches (4).À J2, lors de la réfection du pansement, nous évaluons
l’exsudat de la plaie à 5 TENE® (5). Nous observons que
le lit et les berges de la plaie ne sont plus macérées (6).La plaie présente donc une évolution favorable.
Nous avons poursuivi les réfections de pansement en utili-
sant des PALE ou des PAVE en fonction du score TENE® (8).Lorsque nous utilisons un pansement absorbant en relation
avec le score TENE® (8), nous constatons que la plaie ne
présente pas de macération et que le lit de la plaie reste
bourgeonnant (7).L’utilisation d’un PALE ou d’un PAVE en fonction de l’éva-
luation numérique de l’exsudat de la plaie, a favorisé la
cicatrisation de la plaie (9) en huit semaines après le début
de la prise en charge du patient.
Conclusions• Une corrélation a été établie entre le score TENE® obtenu
et le pansement absorbant à utiliser.
• Cette technique, simple d’utilisation, optimise la gestion
des exsudats et donc favorise la cicatrisation de la plaie.
• Avec la TENE® nous passons de la subjectivité à l’objec-
tivité dans l’évaluation quantitative des exsudats produits.
• L’utilisation du score TENE® permet d’éviter les mésusages
et d’améliorer également la prise en charge et le suivi des
plaies par l’utilisation d’un langage commun. n
PHILIPPE VISEUX DE POTTER, INFIRMIER LIBÉRAL,
DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ ATOUSOINS FORMATION CONTINUE
(1) Étude Ph. Viseux de Potter réalisée sur l’ensemble des pansements absorbants 2011-2014 Article Actusoins Juin Juillet Août 2014 page 8 à 12.
(2) Arrêté du 16 juillet 2010 relatif à la modifi cation de la procédure d’inscription et des conditions de prise en charge des articles pour pansements inscrits à la section I, chapitre 3, titre 1er de la liste prévue à l’article L. 165-1 (LPP) du code de la sécurité sociale.
(3) Étude réalisée chez un patient insuffi sant veineux présentant une plaie sur la face latérale de la cheville droite mis sous contention Bifl ex® - Durée de la prise en soins 8 semaines fi n de cicatrisation.
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ACTUSOINS • 18 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie libérale
HAD/infirmières libérales :complémentaires ou concurrentes ?Entre les infirmières libérales et les services d’hospitalisation à domicile, la saine
complémentarité sur un territoire s’avère difficile. En pratique, les premières se plaignent
plutôt d’un chevauchement… De quoi engendrer de réelles crispations.
Elles ont senti le vent du boulet » : le développement
qu’a connu l’HAD en région Languedoc-Roussillon de-
puis 2010 a eu un vrai impact sur le ressenti des infir-
mières libérales, selon Jean-François Bouscarain, président
de l’URPS (Union régionale des professions de santé) infir-
mier. Pour apaiser le climat, l’URPS a lancé une enquête au-
près des infirmières de la région. Principaux points litigieux :
des critères d’inclusion en HAD pas toujours justifiés et une
concurrence déloyale.
L’ampleur des difficultés recensées par l’URPS est certes
spécifique au Languedoc-Roussillon, une région où le déve-
loppement de l’HAD n’a réellement démarré qu’en 2010,
devenant dès lors rapide et intense. Cette dynamique bru-
tale a provoqué de véritables remous dans l’organisation
«
© Jose Oto/BSIP
ACTUSOINS • 20 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie libérale
locale des soins… Sur la nature du constat, en revanche,
« les mêmes difficultés nous sont remontées régulièrement »,
assure Armand Desvignes de l’URPS infirmier Nord Pas-de-
Calais. De même, en Aquitaine, son homologue a lancé
une enquête sur ce thème.
Détournement de clientèle ?Au premier rang des plaintes : les infirmières libérales inter-
rogées assurent que l’HAD est parfois prescrite pour des
indications qui n’en relèvent pas, comme des pansements
simples associés à du nursing. « L’Assurance Maladie a
fait des contrôles dans la région qui vont dans ce sens »,
assure Jean-François Bouscarain.
Le docteur Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD, ne
renie pas le constat : « il y a probablement des dérives en
termes d’indications, mais c’est surtout parce que les cri-
tères d’inclusion définis dans les textes sont flous. Ce n’est
pas faute d’avoir insisté auprès des tutelles pour faire évo-
luer cela ». La Fédération a d’ailleurs commencé à travailler
en ce sens avec la Haute Autorité de Santé. Les choses
devraient donc évoluer. « Mais la plupart des difficultés
tiennent en réalité à des méconnaissances réciproques,
estime Elisabeth Hubert. Cela s’arrange dans le temps. La
meilleure preuve étant que ce sont parfois les infirmières
libérales qui désormais font appel à l’HAD ».
« Certains patients se voient proposer la HAD comme une
suite normale de l’hospitalisation », rapporte Patrick Experton,
président de l’URPS Infirmiers Aquitaine. « Il n’est pas rare
que les médecins traitants ne soient pas informés, alors que
leur accord préalable est indispensable », assure Armand
Desvignes. À leur décharge, « il est beaucoup plus facile
pour les services hospitaliers de passer le relais à l’HAD que
d’organiser la sortie en ambulatoire », selon Patrick Experton.
Mais le détournement en sortie d’hospitalisation, associé à la
possibilité pour la HAD de communiquer sur leurs services (au
contraire des libérales) ravive le ressentiment.
Il n’y a pas de systématisme, reconnaît ce dernier : « la
qualité des relations entre HAD et libéraux est vraiment dif-
férente d’un service à l’autre, en fonction de la direction
du service ou de celle de son établissement ». Mais quel
que soit le mode de fonctionnement des HAD, les libé-
rales de terrain perçoivent un détournement de clientèle :
« lorsque les services de HAD ont des infirmières salariées,
le recours au libéral est moins important » constate Armand
Desvignes. À l’inverse, « lorsqu’ils recourent ponctuellement
à des libérales, il y a parfois un détournement vers quelques
cabinets privilégiés au détriment des autres », assure Jean-
François Bouscarain.
Des accusations qui, pour la présidente de la FNEHAD,
ne sont justifiées qu’à la marge. « Il est toujours facile de
s’appesantir sur des histoires de chasse et d’occulter les
réussites de coopération qui sont aujourd’hui la majorité,
même si nous aussi nous déplorons régulièrement des
manquements chez certains IDEL : absence de traçabilité,
facturations excessives. Mais nous ne faisons pas de ces
comportements une généralité ». D’autres rechignent à tra-
vailler pour le compte d’une HAD parce qu’elles y perdent
leur indépendance. Sans compter que « beaucoup d’HAD
ont des difficultés à trouver des infirmières libérales d’as-
treinte de nuit ou le week-end ». Les torts seraient partagés.
Mieux se connaîtreAucune cellule de concertation ne vient apaiser les dissen-
sions. Quelques services d’HAD ont mis en place des com-
missions internes. Certaines ARS – comme la Bourgogne –
ont installé un comité régional de l’offre en HAD. Mais
d’une manière générale, rares sont les instances locales ou
territoriales qui permettent aux deux parties d’échanger et
de se concerter pour résoudre les sources de conflits.
Parmi les sujets qui fâchent : la rémunération des actes de
coordination. « En pratique, les infirmières libérales qui in-
terviennent pour le compte de la HAD font des actes de
coordination avec le médecin traitant, la famille, pour la
gestion du matériel. Activité que les services de HAD ne
considèrent pas comme telle », explique Jean-François
Bouscarain, et ne rémunèrent pas.
Pour Elisabeth Hubert, le problème est sémantique : « les
deux parties utilisent le même terme, mais la coordination
qu’assure l’infirmière au chevet du patient n’a rien à voir
avec celle de l’infirmière coordinatrice de la HAD. On
parle là d’une coordination organisationnelle, entre médi-
cal, paramédical et social ». Confortées par des injonctions
ministérielles, les services de HAD refusent de verser la MCI
(majoration de coordination infirmière), alors que les libé-
rales la revendiquent. Cependant, « travailler avec les HAD
reste attractif pour les libéraux qui bénéficient de tarifs non
dégressifs en cas d’actes multiples. Un intérêt financier que
nombre d’IDEL reconnaissent », insiste Elisabeth Hubert.
Cette disposition est justement remise en question par cer-
taines HAD. « Beaucoup de choses ont changé depuis
que nous avons signé le premier modèle de convention
avec les syndicats infirmiers il y a cinq ans. La pression
économique est forte sur certains établissements d’HAD qui
veulent faire évoluer ce document de référence », indique
Elisabeth Hubert. Elle vient ainsi d’inviter les représentants
professionnels à renégocier cet accord-cadre. L’occasion,
probablement, d’évoquer les autres difficultés et de faire
évoluer leurs relations.
CAROLINE GUIGNOT
“Il y a probablement des dérives en termes d’indications, mais c’est surtout parce que les critères d’inclusion définis
dans les textes sont flous.
”
ACTUSOINS • 22 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
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Actusoins • vie libérale
EXERCER EN MAISONS
DE SANTÉ :
LES PLUS… ET LES MOINS
L’exercice regroupé entre plusieurs professionnels de santé au sein d’une même
structure est à la mode. Les avantages listés par les adeptes de cette organisation,
dont les infirmières libérales, sont nombreux. À qui le tour ?
Marie-Christine Dufresne, dans son cabinet, à la maison de santé pluridisciplinaire de Segonzac (Poitou-Charentes)
© DR
ACTUSOINS • 24 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie libérale
Composition :Les 23 conseils régionaux de l’Ordre sont com-posés d’infirmiers élus pour 6 ans au suffrage direct par les conseillers départementaux et interdépartementaux titulaires. Ils représentent chacun des trois collèges : infirmiers exerçant à titre libéral, salariés du secteur privé et salariés du secteur public. Le nombre de conseillers varie selon le nombre d’inscrits par région.
Pour connaitre la composition de votre conseil régional : www.elections-oni.fr
Modalités de vote :Le vote aura lieu uniquement par correspon-dance.
Dépôt des candidatures :Sont éligibles tous les infirmiers inscrits au ta-bleau de l’Ordre depuis 3 années à la date de l’élection (soit avant le 29 janvier 2012), à jour de leur cotisation ordinale et n’ayant fait l’objet d’aucune sanction disciplinaire.
La clôture du dépôt des candidatures est fixée au vendredi 12 décembre 2014 à 16 h 00.
Pour connaitre les modalités précises de dépôt de candidature : www.elections-oni.fr
Ann
once
léga
le
LE JEUDI 29 JANVIER 2015Le conseil régional remplit, sur le plan régional, les missions confiées à l’Ordre par la loi. Il assure les fonctions de représentation de la profession dans la région ainsi que la coordination des conseils départementaux ou interdépartementaux. Il étudie les projets, propositions ou demandes d’avis qui lui sont soumis par les instances compétentes en matière de santé sur le plan régional. Il est notamment l’interlocuteur de l’agence régionale de santé. Il peut décider la suspension temporaire du droit d’exercer en cas d’infirmité du professionnel ou d’état pathologique rendant dangereux l’exercice de sa profession.
L’exercice au sein d’une maison de santé pluriprofes-
sionnelle (MSP) permet à des professionnels médi-
caux et paramédicaux de travailler en partageant les
mêmes locaux. Cette organisation a généralement lieu à
l’initiative des professionnels eux-mêmes qui ne veulent
plus exercer seuls dans leur cabinet et trouvent des avan-
tages à l’exercice collectif, mais aussi des collectivités
qui, face aux déserts médicaux, souhaitent attirer les pro-
fessionnels en vantant les mérites d’un exercice collectif.
« C’est la communauté de communes qui a eu la volonté
de créer cette MSP par rapport au départ à la retraite
du médecin et à la crainte du désert médical », raconte
Corine Larroucau, infirmière libérale à la maison de santé
de la communauté de commune du Canton de Lembeye
(Aquitaine).
Un choix professionnel« Contrairement aux médecins et aux pharmaciens qui
peuvent être confrontés à des difficultés gérables en inté-
grant une MSP, celles qui peuvent avoir une vraie com-
plexité à l’installation sont les infirmières libérales », soutient
Pierre de Haas, président de la Fédération française des
maisons et pôle de santé (FFMPS).
En cause ? Encore une grande partie des infirmières libé-
rales vivent du nursing et le fait de travailler en équipe peut
leur faire abandonner le nursing pour les soins complexes.
« Si l’infirmière entre dans une équipe et que le médecin
joue le jeu, il n’y aura pas de problème, fait savoir Pierre
de Haas. D’autant que les médecins ont au moins 5 % de
patients complexes, donc largement de quoi faire travail-
ler une infirmière. Mais si le médecin ne donne pas plus
de prescriptions de patients complexes à l’infirmière, alors
économiquement, cela peut être dangereux pour elle. »
Il est donc impératif de mettre cette question sur la table dès
le début de l’organisation en groupe. « Chaque profession
est nécessaire dans l’équilibre économique de l’autre, et
l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir
si quelqu’un est en difficulté », recommande-t-il.
Charges plus élevées mais plus de confortAutre source de questionnement : les charges souvent plus
élevées en MSP notamment parce qu’il y a du personnel.
« Mais le personnel qui s’occupe de l’administratif permet
de dégager du temps pour faire plus d’actes, indique Pierre
de Haas. Donc normalement cela génère une hausse du
chiffre d’affaires et une meilleure productivité du soin. »
Les infirmières libérales payent aussi le plus souvent un loyer
plus important. « On est locataire de la communauté de
commune, témoigne Corine Larroucau. Le montant du loyer
a un peu augmenté mais je reste satisfaite de mon choix
car j’ai un meilleur confort de travail. Avec notre nouveau
cabinet, nous avons plus d’espace et sommes dans la
conformité. »
« Nos conditions de travail ont changé et se sont amé-
liorées, estime également Marie-Christine Dufresne, infir-
mière libérale à la maison de santé pluridisciplinaire de
Segonzac (Poitou-Charentes). Les locaux sont plus adaptés,
lumineux et de plain-pied. »
“Chaque profession est nécessaire dans l’équilibre économique de l’autre, et l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir si quelqu’un est en difficulté.
”
ACTUSOINS • 25 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie libérale
Miser sur la collaborationOutre l’aspect économique, la crainte de retrouver, comme
à l’hôpital, une organisation hiérarchique avec le médecin,
peut freiner. « D’après moi, il s’agit d’un faux problème car
cela dépend des relations entre professionnels, considère
Pierre de Haas. D’autant que ce sont des professionnels
libéraux, les décisions sont donc prises conjointement et
généralement dans le cadre d’un protocole de travail. »
« Pour éviter cette crainte, il faut bien répartir les rôles dès le
départ, souligne Élodie Praud, infirmière libérale au sein de
la MSP Vie et Santé au Fenouiller (Pays de la Loire). Chez
nous, cela se passe bien. On travaille en collaboration et
on garde aussi nos propres patients. C’est une question
d’organisation. »
« On n’a aucune crainte d’une éventuelle hiérarchie avec
les médecins », poursuit Marie-Christine Dufresne. Avant de
faire le choix, il y a trois ans, de travailler en MSP, elle
travaillait dans un cabinet avec une consœur. « Pour aller
voir les médecins, il fallait se déplacer et on ne les connais-
sait pas tous très bien. Aujourd’hui, les médecins sont plus
à l’écoute. C’est rassurant de les avoir vers nous. Cela
nous a rapproché, on se connaît plus et on ose davantage
discuter. »
Autour du patientL’exercice au sein d’une MSP modifie la pratique des pro-
fessionnels. Ils sont à la fois autonomes dans leurs déci-
sions, mais ils peuvent se solliciter mutuellement lorsqu’il y
a un problème autour d’un patient commun, se retrouver de
manière formelle au cours d’une réunion, ou de façon infor-
melle, dans les couloirs, pour échanger des informations et
élaborer des protocoles pour le patient.
« Je suis satisfaite de mon choix car je ne suis pas seule
dans mes décisions, indique Élodie Praud. Entre profession-
nels de la MSP, on fait des réunions de coordination sur la
prise en charge de patients complexes que nous avons en
commun, afin de trouver pour eux la solution optimum. »
« La MSP apporte un confort de soin pour le patient, ajoute
Marie-Christine Dufresne. Dès que l’on a un souci avec un
patient, on peut aller voir le médecin qui est dans le cabinet
d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assu-
rée car on partage plus d’informations et on est davantage
au courant des pathologies. »
« Il y a 10 ans, quand je recevais un patient lourd, j’avais
beau donner des conseils, je ne le revoyais que quelques
mois plus tard, témoigne Pierre de Haas. Par contre, l’in-
firmière libérale peut le voir tous les jours si je fais une
prescription. Le fait de nous voir entre professionnels porte
ces fruits. La MSP permet des protocoles sur des facteurs de
risque et donc une réponse homogène des professionnels
de santé. »
Et en voyant le patient tous les jours, l’infirmière libérale
peut aussi devenir sa référente. Elle a une place centrale
dans le suivi des patients complexes. Les patients aussi ap-
prouvent ce mode de fonctionnement. « Ils sont satisfaits de
la proximité des soins et de la possibilité d’avoir tous les
professionnels de santé réunis au même endroit, témoigne
Élodie Praud. Il est également rassurant pour eux de savoir
que nous échangeons sur leur cas entre professionnels. »
Organisation juridiqueLes professionnels de santé qui souhaitent travailler dans
une structure de groupe peuvent se regrouper comme ils
le souhaitent. Mais certaines MSP ont été éligibles pour
faire partie d’une expérimentation sur les nouveaux modes
de rémunération et prétendre à des dotations en équipe
comme prévu par la loi Hôpital, patients, santé, territoires
de 2009. Pour en bénéficier, les professionnels ont dû
créer une Société interprofessionnelle de soins ambula-
toires (SISA), seule structure juridique permettant de perce-
voir des rémunérations communes. Le cahier des charges
exige également que le travail en équipe s’organise au-
tour d’un projet de santé. « On a créé une SISA, informe
Marie-Christine Dufresne. Les premières subventions nous
ont permis d’acheter du matériel commun. Puis, nous fai-
sons une réunion une fois par mois pour parler de l’orga-
nisation. »
Le fait de ne pas faire partie des expérimentations n’em-
pêche pas pour autant le travail en commun. « On a envi-
sagé de travailler sur un dossier partagé, indique Corine
Larroucau. Mais ce n’est pas encore fait. Pour le moment,
on se coordonne par écrit et verbalement. On n’a pas ins-
tauré de fréquence de contact. Si un dossier est critique, on
embraye tout le monde, c’est plus facile et rapide ! »
« On pourrait envisager une évolution, suggère Pierre de
Haas. Par exemple, les infirmières sont plus compétentes
que les médecins dans le domaine des plaies et cicatri-
sations. Mais actuellement, le patient doit passer par le
médecin pour avoir une prescription, sinon il n’y a pas de
cotation pour l’infirmière. On pourrait faire en sorte que
le patient puisse aller directement vers l’infirmière et que
le médecin se contente de l’ingénierie des soins. » Et de
conclure : « L’équipe doit se structurer et développer une ca-
pacité d’organisation, car si les libéraux ne s’en occupent
pas, c’est l’État qui va le faire à leur place. » n
LAURE MARTIN
“Dès que l’on a un souci avec un patient, on peut aller voir le médecin qui est dans le cabinet
d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assurée car on partage plus d’informations et on est davantage au courant des pathologies.
”
ACTUSOINS • 26 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie libérale
Du pansement à l’expertise :une aide au suivi des plaies
Fournir le matériel et les pansements nécessaires au pied du patient, mettre en place
un protocole adapté et garantir une expertise grâce à la télémédecine : le projet Suite
de Soins se concrétise dans une douzaine de régions.
Escarres, ulcères, plaies cancéreuses… « Il y a des
plaies que l’on a vraiment du mal à prendre en
charge. Une de mes patientes avait une plaie qui,
après un an, ne cicatrisait toujours pas. Je n’avais trouvé
aucune solution auprès de l’hôpital ou des médecins de
ville. Grâce à l’aide de Suite de Soins, l’évolution de la
plaie s’est nettement améliorée », raconte Leila Benachour.
« C’est important de pouvoir faire appel à des experts poin-
tus dans le domaine de la cicatrisation et de disposer de
protocoles adaptés », ajoute cette infirmière libérale lyon-
naise qui a aussi participé à un module de formation sur les
plaies cancéreuses dispensé chez Suite de Soins.
L’idée de départ ? « Les infirmières libérales sont souvent
livrées à elles-mêmes et le soin des plaies pose souvent
des problèmes particuliers qui nécessite une expertise.
Les infirmières sont polyvalentes et n’ont pas toutes un DU
plaies et cicatrisations. Quant aux médecins de villes et aux
pharmaciens, ils ne sont pas forcément spécialisés dans
ce domaine », explique Hamid Lala, responsable natio-
nal Formations et expertise. « On estime à deux millions
et demi de plaies chroniques soignées chaque année en
France », rappelle-t-il.
Harmoniser les pratiquesGrâce à l’expérience acquise au travers de ses trente-trois
cabinets Studiosanté spécialisés en coordination de soins
ville/hôpital dans le domaine de la perfusion à domicile
« hors des murs de l’hôpital », Gérald Vignal, Pdg du
groupe, a eu l’idée de créer ce concept pour optimiser la
prise en charge de plaies en ville. Après un test en région
lyonnaise en 2013, douze agences ont vu le jour sur le
territoire français. Le réseau poursuit son développement
sous forme de concessions.
Première étape : « quand le médecin fait une ordonnance
ou l’infirmière la renouvelle, nous livrons sans dépassement
par rapport au prix remboursé les dispositifs et pansements
au domicile du patient ou au cabinet de l’infirmière. Nous
fournissons aussi gracieusement certains articles comme
des curettes de détersion, des gels alcooliques,… »,
explique Hamid Lala. « Cela nous évite de courir à gauche
et à droite pour tout récupérer », souligne Leila Bénachour.
Ensuite, une personne de l’équipe se rend sur place ou uti-
lise la télémédecine pour effectuer une expertise de la plaie
et orienter l’infirmière de ville en proposant un protocole de
soin adapté. « Notre activité nous permet ainsi de favoriser
l’harmonisation des pratiques », précise Hamid Lala.
Dernière innovation : Tom3, un logiciel de télémédecine
permet aux professionnels de santé de suivre le patient à
distance, de visualiser l’évolution de la plaie et de partager
ses données de manière sécurisée.
CLAIRE DUBOIS
Pour aller plus loin : www.studioholding.care
Leila Benachour et Hamid Lala chez un patient. © DR
ACTUSOINS • 28 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
DES GREFFONSPRÉLEVÉS PAR DES INFIRMIERS
Depuis quelques mois, une poignée d’infirmiers répartis dans une dizaine
d’établissements de santé peut prélever des cornées sur cadavres frais, au même titre
que les médecins. Un protocole de coopération prometteur qui pourrait bientôt être
transposé au prélèvement de peau.
L’offre en greffons de cornée reste insuffisante en France,
malgré un nombre important de prélèvements : « en
2013, 9 937 cornées ont été prélevées, mais seules
4 429 ont été posées », décrit le Dr Didier Noury, chef du
service de régulation et d’appui Grand Ouest à l’Agence
de la Biomédecine. Pourquoi un tel delta ? « Pour des motifs
de qualité essentiellement ».
Le docteur Alain Gaudray, anesthésiste au CH de
Chalon-sur-Saône, explique : « après prélèvement, la sécu-
rité bactériologique et virologique du greffon est évaluée
et explique pourquoi beaucoup d’entre eux ne pourront
être implantés. Mais la qualité macro et microscopique est
aussi déterminante dans cette équation : plus la cornée est
prélevée rapidement après le décès, plus le greffon sera
de bonne qualité ». Sans compter les prélèvements qui ne
peuvent pas être réalisés parce que la famille veut rapide-
ment récupérer le corps de leur défunt, un temps pas tou-
jours compatible avec les disponibilités du corps médical.
C’est ici qu’intervient l’intérêt d’une délégation infirmière :
plus le nombre de préleveurs potentiel est élevé dans un ser-
vice, plus il est réalisable. Une option d’autant plus logique
que les infirmiers sont aux côtés des médecins lorsqu’ils font
le prélèvement et ont une place active en péri-opératoire,
préparation du prélèvement, conditionnement et envoi des
greffons…
De la démarche locale au protocole nationalLorsque les coopérations interprofessionnelles ont été ren-
dues possibles grâce à la loi Hôpital, patients, santé,
territoires (HPST) du 21 juillet 2009, deux équipes hos-
pitalières ont travaillé isolément sur un protocole territorial
de coopération interprofessionnelle à Chalon-sur-Saône et
à Brest. Une fois ces projets portés à la connaissance de
la Haute Autorité de Santé (HAS), celle-ci les a incitées à
travailler ensemble sur un protocole à visée nationale. La
démarche était justifiée : « les protocoles locaux doivent
répondre à un besoin territorial alors qu’ici nous avons
bien un besoin partagé par toutes les régions, explique le
Dr Alain Gaudray. Ceci est d’autant plus vrai que le péri-
mètre territorial des banques de tissus s’élargit et devient
interrégional ».
De gauche à droite, Céline Bravais, Alain Gaudray, Michael Senneville et Rémy Tentoni dans la salle de prélèvement située dans la chambre mortuaire du funérarium de l’hôpital.
© DR
ACTUSOINS • 30 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
La validation du protocole par la HAS a permis d’entre-
prendre au niveau de chaque région intéressée les demandes
d’autorisations : les agences régionales de santé (ARS) de
Bourgogne de PACA puis de Bretagne ont délivré leurs arrêtés
d’autorisation du protocole. Depuis, d’autres établissements
d’Auvergne, de Rhône-Alpes, d’Alsace, d’Île-de-France, et des
Pays de Loire se sont inscrits dans le mouvement.
En pratique, seuls les médecins et les infirmiers volontaires
et compétents* en la matière adhèrent au protocole. Dès
lors, une lettre mutuelle d’engagement est signée entre
chaque binôme. Les responsabilités et missions de chacun
sont clairement définies à chaque étape du prélèvement,
dès le décès constaté. Seuls le geste de prélèvement et le
conditionnement de la cornée sont délégués, la responsa-
bilité juridique restant sous l’autorité médicale.
Un moment délicat pour les famillesRémy Tentoni est l’un des trois infirmiers coordonnateur des
prélèvements d’organes et de tissus à pratiquer le prélève-
ment à Chalon-sur-Saône : « il est souvent difficile de trouver
un bon timing avec les familles, à un moment si délicat.
Concilier la disponibilité des médecins et la faisabilité du
prélèvement n’était pas toujours évident. Les deux autres
infirmiers coordinateurs et moi-même complétons la dispo-
nibilité des trois médecins pour optimiser les possibilités de
prélèvement ». Une nouvelle compétence bien acceptée des
familles, « avec lesquelles nous avons déjà engagé le dia-
logue, car ce geste technique complète la relation très forte
que nous avons établi au travers de ce moment difficile ».
Techniquement, le geste est « assez simple ». Il consiste à
découper une collerette autour de la cornée, en laissant
le globe en place. La cornée est ensuite plongée dans un
liquide de conservation. Un conformateur, sorte de coquille
en plastique est en ensuite positionnée sous la paupière
pour redonner la rotondité à l’œil. « Il faut environ trente
minutes. Nous opérons dans une salle adaptée de la
chambre mortuaire, dans les conditions d’asepsie habi-
tuelle des interventions ».
Comme les autres infirmiers, Rémi Tentoni a suivi une forma-
tion spécifique pour acquérir cette compétence : théorique
d’abord, dans le domaine de la physiologie et de l’ana-
tomie, puis pratique, sous la tutelle d’un chirurgien. Ensuite
durant un tutorat de quelques semaines, l’infirmier passe
de la participation active à la délégation totale de l’acte
auprès de l’un des médecins du service.
Une valeur ajoutée transposable« Grâce au raccourcissement des délais de prélèvement, le
taux d’acceptation des greffons de notre établissement est
passé de 50 % à plus de 65 % » se félicite l’anesthésiste.
Dans les prochaines semaines, l’ARS Bourgogne doit tirer
un bilan du protocole mis en œuvre depuis un an au Centre
Hospitalier de Chalon-sur-Saône. Il en sera de même dans
les autres régions à l’issue d’un an d’exercice. De quoi
mieux évaluer la pertinence du dispositif et motiver d’autres
régions et d’autres établissements. « L’objectif est de pou-
voir atteindre l’autosuffisance en greffons de cornée au ni-
veau national », explique le Dr Didier Noury.
Dans le délai, certaines équipes ont déjà à penser à trans-
poser le protocole au prélèvement de peau. « Comme
pour la cornée, c’est un geste qui ne pose pas de pro-
blème spécifique autre que technique sur une personne
décédée, reconnaît ce dernier. Un tel protocole permettrait
de répondre aux besoins, sachant que malgré les alterna-
tives artificielles, on a importé 7 mètres carrés de peau en
2012 ». Le projet est en cours de soumission à la HAS. n
CAROLINE GUIGNOT
* Diplômés depuis au moins trois ans, exerçant en ophtalmologie, IBODE ou coor-donnateur des prélèvements de tissus et d’organes.
“Les responsabilités et missions de chacun sont clairement définies à chaque étape du prélèvement.
”
ACTUSOINS • 31 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
PRÉMAS AUX PETITS SOINS
dans un COCON
Soudain, le scope d’un bébé s’alarme. En un quart de
seconde, Aurore, infi rmière, se précipite dans sa pe-
tite chambre pour vérifi er l’état du nourrisson. Fausse
alerte : ce n’était qu’une apnée du sommeil passagère. Le
rythme cardiaque retourne rapidement à la normale, même
si la surveillance sera renforcée dans les heures à venir.
Dans les quatre coins de l’unité de néonatalogie de la ma-
ternité Cochin de Port-Royal (AP-HP), les scopes renseignent
les personnels soignants sur les constantes vitales des bé-
bés couvés, 24h sur 24.
Mylène Bigard, 30 ans, est l’infi rmière référente du pro-
jet Nidcap (Newborn Individualized Developmental Care
and Assessment Program). En France, seul le centre de
Brest propose cette formation, qui, basée sur l’observation,
permet de décrypter le comportement du bébé, de recon-
naître les signes d’un stress, de favoriser son bien-être.
« Contrairement aux soins habituels, avec la formation
Nidcap, c’est nous qui nous adaptons aux besoins du
bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit quand il est réveil-
lé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf ur-
gence vitale », explique la jeune femme, qui, par manque
d’effectifs à Brest, a été formée en Belgique. À son retour,
elle a travaillé dix-neuf mois pour fi nir de valider ses acquis
et rédiger son mémoire.© Natacha Soury
Encore trop rares sont les
établissements en France à
proposer un soin aussi pointu
que la maternité de l’hôpital
Cochin, qui a fait le choix de
s’orienter vers le projet Nidcap.
Reportage dans une unité
d’excellence, pour le bien
des grands prématurés.
“C’est nous qui nous adaptons aux besoins du bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit
quand il est réveillé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf urgence vitale.
”ACTUSOINS • 32 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
Deux journées de formation
Quand Mylène Bigard intègre Cochin il y a sept ans, elle
s’investit dans un groupe de travail de soins et de déve-
loppement, et c’est le programme Nidcap qu’elle choisit.
Dès lors, elle convainc l’hôpital de fi nancer sa formation
totale (coût de 7 000 euros), et chaque année, d’envoyer
au moins une infi rmière en Belgique pour deux jours de
formation, comme Aurore. Le premier jour est réservé à des
observations et donne des outils, le second destiné à un
cas pratique.
Les bénéfi ces sont tellement évidents – confort de l’enfant
sur le plan respiratoire, digestif, temps d’hospitalisation en
baisse… – que les résultats ont achevé de convaincre la
direction. À terme, Mylène espère qu’au moins 10 % des
soignants seront certifi és Nidcap dans la maternité afi n de
pouvoir devenir centre de formation, et prétendre à des
subventions.
Le service dans lequel les deux infi rmières évoluent est or-
ganisé spécifi quement pour un accueil optimal des nou-
veau-nés. Les niveaux lumineux et sonore sont baissés
pour se rapprocher au maximum des conditions de vie in-
tra-utérines. Des chambres individuelles ont été construites,
même si des chambres multiples existent également pour les
jumeaux ou les triplés. En tout, soixante-trois bébés peuvent
être accueillis, à partir de vingt-quatre semaines. En des-
sous de vingt-quatre semaines et de cinq cents grammes,
l’OMS recommande de ne pas réanimer.
L’observation au cœur du soinDans le service, Mylène Bigard est la seule infi rmière for-
mée et certifi ée, mais il y a une kiné et un médecin référent
formés et certifi és. Les autres personnels formés sont partis
vers de nouveaux horizons, Mylène a donc un rôle détermi-
nant dans la transmission de son savoir. « Cette formation
est presque devenue incontournable, c’est dans l’ordre des
choses », estime Aurore.
Les pratiques changent, les soins aussi. « La nouvelle gé-
nération de pédiatres est éduquée différemment. J’ai été
formée pour aspirer un bébé toutes les 3 heures, quelle que
soit la situation. Pour certains, il est légitime de continuer
les soins de cette façon, mais au fur et à mesure, on prend
conscience qu’avec ces habitudes, on fait des choses qui
ne sont pas toujours optimales pour un bébé, explique
Aurore aide la maman de Gabriel à le positionner pour une séance de « peau à peau ».
© Natacha Soury
“Les niveaux lumineux et sonores sont baissés pour se rapprocher au maximum
des conditions de vie intra-utérines.
”
ACTUSOINS • 33 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
Aurore. Bien sûr, l’alimentation se fait à heure fixe donc on
a peu de marge de manœuvre car on doit faire les soins
à un moment où l’enfant est réveillé. Mais on profite de
l’alimentation pour faire d’autres soins, on le réinstalle ou
on change ses couches, » détaille-t-elle encore.
Ces solutions peuvent être pratiques, comme l’explique
Mylène : « il faut se détacher de l’idée que l’on ne fait les
soins qu’à jeun, sinon le bébé va régurgiter. Cela veut dire
forcément avant les repas. En réalité en l’installant sur le côté
pour qu’il ne soit pas brusqué, cela se passe très bien. »
Un cocon en microbulles de polystyrèneMais aussi techniques : à ce titre, le cocon est devenu indis-
pensable. Ce tube en microbulles de polystyrène, flexible,
reproduit l’enveloppe utérine. On y place le nourrisson au
milieu pour favoriser la position fléchie des quatre membres
et éviter qu’il ne soit perdu dans sa couveuse. Mylène se
souvient avec amusement qu’avant que le cocon ne soit
officiellement créé, elle se débrouillait avec les moyens du
bord ! Il existe aussi de nos jours des cocoon baby, pour
installer les nouveau-nés et favoriser les changements de
points d’appui. Du matériel qui aide au confort du bébé.
De minuscules bodies sont également à disposition, pour
les parents pris au dépourvu de l’arrivée prématurée de
leur enfant.
Dans le quotidien, la place de l’observation est détermi-
nante. C’est grâce à elle qu’Aurore, Mylène et les autres
vont pouvoir détecter des signes de stress. « C’est surtout
quand un comportement change d’habitude que cela nous
alerte », précise Mylène. « Chaque enfant a sa manière
d’exprimer son mal-être. L’enjeu d’un suivi continu est de
mieux repérer un comportement de stress, ce qui permet de
réajuster les soins », complète Aurore. Tandis que le sourire,
la coloration normale de la peau et la motricité fluide sont
des signes de bien-être, des grimaces, des agitations, des
vomissements et des irrégularités cardiaques vont être au-
tant d’alertes potentielles sur l’état de l’enfant.
Les parents, premiers acteurs du soinDans ce dispositif de soins, les parents sont les meilleurs
alliés des infirmières. Les observations sont écrites à desti-
nation des parents. « Quand on est absent trop longtemps,
ce sont les parents les mieux placés pour nous parler de
“Pour diminuer la douleur, Gabriel effectue des gestes de succion qui, doublés
d’une solution à base de saccharose, vont créer des endomorphines, et naturellement,
diminuer la douleur de la piqûre.
”
Anne-Laure note les constantes de ses petits patients. Derrière, une housse protège le prématuré de la lumière.© Natacha Soury
Tout en douceur, Jennyfer cherche la veine où poser le cathéter de Thomas.
© Natacha Soury
ACTUSOINS • 34 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
leur nourrisson. Ils changent les couches, font les soins des
yeux, les consolent, et leur permettent d’être plus stables
grâce à l’odeur de la maman, laissée sur un doudou ou un
drap. À leur tour, les parents font des observations qui nous
remontent, » explique Aurore.
Il faut apprendre à ces parents à prendre soin d’un enfant
encore fragile. « Pour les soins, il vaut mieux y aller en plu-
sieurs fois, pour ne pas que l’enfant désature, sinon on met
un petit coup d’oxygène. Parfois la maman va trop vite, il
faut le lui expliquer. » La maman de Gabriel, est en train de
parler à son fi ls, pour essayer de l’amener dans une phase
de réveil plus douce. Le petit garçon doit être piqué pour
vérifi er son taux de sucre à jeun. « Les prématurés n’ont pas
de réserves », rappelle Aurore. Pour diminuer la douleur,
Gabriel effectue des gestes de succion qui, doublés d’une
solution à base de saccharose, vont créer des endomor-
phines, et naturellement, diminuer la douleur de la piqûre.
Renforcer le lien mère-enfant« Il y avait clairement quatre mains dans ce soin, analyse
Mylène. Les deux mains actrices, et les deux mains qui
contenaient l’enfant. » Résultat : il n’a pas pleuré, apaisé
par la présence de sa maman, sa voix et son odeur. La
mère de Gabriel, qui enchaîne l’après-midi avec un peau-
à-peau, véritable prolongation du rapport physique en-
fant-mère, reconnaît qu’elle apprend tous les jours comment
faire les soins, le manipuler.
Après la piqûre, il prend son traitement, un mélange de
caféine et de fer. Cela stimule l’activité cardiaque et réduit
les apnées. Gabriel est arrivé à vingt-six semaines et six
jours, il pesait 1,005 kg. Aujourd’hui, il mesure 38 cm et
pèse 1,520 kg, et prend « vingt à trente grammes tous les
jours », se félicite Aurore.
Essayer de renforcer le lien avec l’enfant est au cœur des
préoccupations du programme Nidcap, mais il n’existe
pas de chambre mère-enfant au niveau du service et le lieu
de vie est à améliorer, alors qu’il est indispensable aux pa-
rents pour s’alimenter, sortir du bruit ambiant, déstresser des
angoisses liés à l’état de santé de leur bébé. « L’allaitement
est aussi fortement conseillé qui permet d’améliorer la to-
lérance digestive, d’augmenter la présence d’anticorps,
mieux que le lait en poudre », justifi e Mylène.
Après parfois seulement quelques jours, les bébés sortent :
ils doivent peser au moins deux kilos et être autonomes
sur le plan respiratoire et digestif. Parfois le parcours du
combattant peut durer six mois, six mois « d’angoisse pour
les parents qui doivent apprendre accepter cet enfant, loin
de leurs idéaux. » Les aider à profi ter des petits bonheurs
du quotidien avec lui, voici, aussi, l’une des missions des
infi rmières Nidcap. n
DELPHINE BAUER / YOUPRESS
Pendant toute la durée du changement du cathéter, Thomas est constamment rassuré.
© Natacha Soury
POUR INFORMER SUR LES CANCERS
Parce que la lutte contre la maladie passe aussi par une meilleure compréhension des différents cancers, des moyens de prévention, de dépistage et de traitement, la Fondation ARC édite la collection « Comprendre et agir ».
Des informations clés sur la maladieUn texte illustré et un lexique Le témoignage d’un expert
ACTUSOINS • 35 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
Éthique clinique :face aux décisions difficilesÀ l’hôpital parisien Cochin, un centre d’éthique clinique a été créé il y a une dizaine
d’années. Un accompagnement pour les décisions médicales difficiles.
Deux infirmières y participent. Elles expliquent la démarche et leurs parcours.
Fallait-il débrancher Titouan, ce petit prématuré atteint
de lésions cérébrales après une hémorragie ? Faut-
il accéder aux désirs des parents en souffrance qui
considèrent qu’il s’agit d’un acharnement thérapeutique ?
Les arbitrages sont souvent complexes. C’est alors qu’inter-
viennent les espaces ou centres d’éthique clinique pour fa-
ciliter les décisions médicales difficiles, prendre en compte
toutes les dimensions du patient concerné, dépassionner
les conflits…
Créé à la suite de la loi de 2002 sur le droit des pa-
tients, le centre d’éthique clinique de Cochin peut être saisi
par les patients, les proches, et les soignants dont les infir-
mières. « Le centre est une aide à la réflexion éthique de
la néonatalité à la gériatrie », rapporte Cynthia Le Bon,
chargée de mission au sein du centre et technicienne de
laboratoire de formation.
Un centre pluridisciplinaireEn cas de saisine, les membres permanents du centre (le
chef de service, une chargée de mission, un médecin, un
juriste et un philosophe) vont aller entendre, par équipes de
deux, composées d’un personnel médical et d’un personnel
non-médical, les différentes parties au dossier. « Cela im-
plique, avant que nous ne commencions notre travail, que
toutes les parties soient d’accord pour être interrogées »,
rapporte Cynthia Le Bon.
Une fois ce travail accompli, l’équipe permanente travaille
avec un staff formé à l’éthique clinique, composé d’une
petite cinquantaine de personnes. Entre quinze et vingt
membres sont mobilisés pour un avis. Le staff est consti-
tué de soignants et de non-soignants, psychologues, phi-
losophes, sociologues, juristes et autres représentants de
la société civile.
Parmi eux, Anne-Isabelle Fichet, infirmière à l’hôpital Saint-
Louis et Marie-Carmel Detournay, infirmière-psychothéra-
peute. « J’ai découvert l’éthique clinique par hasard il y
a quelques années, car un médecin avait laissé sa revue
sur le sujet dans le service où je travaillais et je me suis
plongée dedans », raconte Anne-Isabelle Fichet. Très inté-
ressée, elle commence par faire un certificat d’éthique, puis
un Diplôme universitaire, à l’hôpital Saint-Louis. Elle suit en-
suite en auditeur libre les conférences de l’espace éthique
de Saint-Louis, découvre le centre d’éthique clinique de
Cochin et suit une formation de deux ans. À l’issue de
cette période, elle demande à la directrice du centre, le
Dr Véronique Fournier, s’il lui est possible d’intégrer le staff.
Le patient au cœur de la décisionDe son côté, Marie-Carmel Detournay a découvert le
Centre lorsque son service de psychiatrie a fait appel au
Dr Fournier pour avoir l’avis du Centre sur une situation
éthique compliquée. « Nous avons eu une réflexion très
enrichissante sur comment accompagner une patiente,
souligne l’infirmière. Cette démarche m’a vraiment intéres-
sée et j’ai donc commencé une formation au centre. » Et
d’ajouter : « Cette formation a été un tsunami dans ma tête,
et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait de
remettre le patient au cœur de la décision. » Elle a en effet
constaté dans la pratique, que les décisions médicales sont
davantage centrées sur la souffrance de l’équipe ou sur ses
habitudes, et non sur celle du patient et de sa famille.
« Je fais partie du staff depuis maintenant deux ans, raconte
Anne-Isabelle Fichet. J’aime vraiment la dimension holistique
“Cette formation a été un tsunami dans ma tête, et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait
de remettre le patient au cœur de la décision.
”
ACTUSOINS • 36 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vie professionnelle
de la discussion autour du patient, car en tant qu’infirmière,
on est généralement plongé uniquement dans les soins, et
peu ou pas sollicitée pour ce type de décisions. »
Quand les membres permanents du Centre présentent en
réunion la situation et les points de vue des différentes
parties prenantes au dossier, le dossier est anonymisé.
« Nous débattons alors sur quatre principes de bases, rap-
porte Anne-Isabelle Fichet : l’autonomie, la bienfaisance,
la non-malfaisance et la justice. Nous ne devons jamais
perdre de vue ces quatre principes appliqués à chaque
situation, à leur singularité, à l’histoire de vie du patient et
à la question posée. »
Après un débat commun, chacun des membres du staff est
interrogé sur la décision qu’il prendrait et doit l’argumen-
ter. « La façon dont nous travaillons nous permet d’avoir
un doute réfléchi, rapporte Marie-Carmel Detournay. Nous
ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des
situations délicates. Chacun fait preuve d’une certaine hu-
milité. On ose exprimer nos difficultés face à ces situations.
Je laisse une place à mes émotions car plus on lutte contre
les émotions, plus on est stressé. Nous ne sommes pas dans
la toute-puissance, ce qui conforte le lâcher-prise. »
Des avis parfois partagés mais jamais tranchésL’équipe permanente effectue alors un bilan et rend un avis
consultatif dans le meilleur intérêt du patient. « Nous faisons
également part des avis contraires », fait savoir Cynthia Le
Bon en précisant que le Centre rend en moyenne 150 dé-
cisions par an. Il n’y a pas forcément d’avis tranché. Il peut
y avoir des avis partagés. « De nombreuses pensées com-
munes ressortent, constate Anne-Isabelle Fichet. Les argu-
ments des autres membres du groupe d’éthique clinique
peuvent nous interroger. Je trouve essentiel de prendre le
temps de réfléchir à ces situations et à leurs aspects multi-
dimensionnels. »
En fonction des motifs des demandes, les avis peuvent être
rendus sous quinze jours à six mois. Le Centre d’éthique cli-
nique mène aussi, de sa propre initiative, des travaux de re-
cherche, notamment quand certaines questions récurrentes
se posent aux soignants. Et régulièrement, le staff retravaille
sur des avis rendus pour analyser les réactions. n
LAURE MARTIN
Pour plus d’informations : www.ethique-clinique.com
Une réunion du centre d’éthique clinique à Cochin
© DR
“La façon dont nous travaillonsnous permet d’avoir un doute réfléchi.
Nous ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des situations délicates.
”
ACTUSOINS • 37 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • vos droits
“ÉTUDIANTE INFIRMIÈRE EN STAGE, SUIS-JE COUVERTE PAR L’INFIRMIÈRE QUI M’ENCADRE ?
”Lors de ses stages, l’étudiant en soins infirmiers
(ESI) est pleinement intégré au milieu profes-
sionnel, à tel point qu’il est reconnu légalement
habilité à exercer la profession.
L’article L. 4311-12 CSP précise notamment
que « l’exercice de la profession d’infirmier
est permis aux étudiants préparant le diplôme
d’État pendant la durée de leur scolarité, mais
seulement dans les établissements ou services
agréés pour l’accomplissement des stages ».
Ainsi, bien qu’il reste en phase d’apprentissage
et d’acquisition de savoirs, l’étudiant en soins
infirmiers en stage est totalement responsable
des actes qu’il réalise.
Au même titre que tout infirmier confirmé, il doit
à son patient des soins attentifs et conscien-
cieux et répond de ses responsabilités civile,
pénale et disciplinaire.
En effet, on imaginerait mal que, sous prétexte
d’être réalisés par des étudiants, les soins dis-
pensés soient de qualité et sécurité moindres
que ceux dispensés par un professionnel diplô-
mé d’État.
Le risque lié à l’inexpérience du stagiaire n’ayant
pas à être « supporté » par le patient, il doit être
évalué et « compensé » par l’infirmier référent
du stagiaire. Dans ce sens, l’infirmier référent ne
doit confier à l’étudiant que des actes qui cor-
respondent au degré d’autonomie acquis. Ce
degré d’autonomie dépend de la personnalité
de l’étudiant, des enseignements reçus, de son
expérience et des risques inhérents à l’acte.
En aucune manière l’autorisation donnée par
le référent n’est susceptible de « couvrir » l’étu-
diant des conséquences de ses actes puisqu’il
doit avoir conscience des limites de sa compé-
tence réglementaire et technique.
Par exemple, un étudiant en stage à qui l’on
confie un soin auprès d’un patient est seul respon-
sable de la chute de celui-ci s’il le déplace sans
demander d’aide, ou sans avoir pris connais-
sance des consignes annexées au dossier.
Si un « encadrant » ne peut être tenu respon-
sable à la place d’un étudiant fautif, il arrive
toutefois que sa responsabilité soit retenue pour
n’avoir pas correctement évalué la capacité de
l’étudiant, vérifié ce qu’il a compris ou surveillé
celui-ci lors de la réalisation d’un acte technique.
Le cas typique, que l’on retrouve dans plusieurs
décisions de justice, pourrait être celui de l’étu-
diant, généralement très bon élève, effectuant
un stage dans un service en sous-effectif, et qui
se voit confier la réalisation, seul, d’une injec-
tion de chlorure de potassium.
Malheureusement si l’étudiant se méprend sur la
voie d’injection du produit et provoque le décès
du patient, il risquera d’être reconnu coupable
d’homicide involontaire, ainsi que l’infirmière
référente pour son manque de surveillance, dès
lors qu’il s’agissait d’un acte à risque.
JURISTE MACSF
“J’AI DEMANDÉ UNE MUTATION POUR REJOINDRE MON CONJOINT. QUELS SONT MES DROITS ?
”La Loi n° 2009-972 du 3 août 2009 (article 4)
sur la mobilité dans la fonction publique, a ins-
titué un droit au départ dans les trois fonctions
publiques et a modifié la loi du 13 juillet 1983
portant droits et obligations des fonctionnaires.
Ainsi, hormis les cas où le détachement, la mise
en disponibilité et le placement en position hors
cadres sont de droit, une administration ne peut
s’opposer à la demande de l’un de ses fonc-
tionnaires tendant, avec l’accord du service, de
l’administration ou de l’organisme public ou privé
d’accueil, à être placé dans l’une de ces positions
statutaires ou à être intégré directement dans une
autre administration qu’en raison des nécessités
du service ou, le cas échéant, d’un avis d’incom-
patibilité rendu par la commission de déontologie
relative à la prévention de la corruption et à la
transparence de la vie économique et des procé-
dures publiques. Elle peut exiger de lui qu’il res-
pecte un délai maximal de préavis de trois mois.
Son silence gardé pendant deux mois à compter
de la réception de la demande du fonctionnaire
vaut acceptation de cette demande.
Il est spécifié que « ces dispositions sont éga-
lement applicables en cas de mutation ou de
changement d’établissement, sauf lorsque ces
mouvements donnent lieu à l’établissement d’un
tableau périodique de mutations ».
En outre, l’article 38 de la Loi 86-33 du 9 janvier
1986 portant statut de la fonction publique hospi-
talière modifié par la loi du 3 août 2009 (article 2)
énonce que « Dans la mesure compatible avec
les nécessités du service, l’autorité investie du pou-
voir de nomination fait bénéficier par priorité du
changement d’établissement, du détachement, de
l’intégration directe définie à l’article 58-1 ou, le
cas échéant, de la mise à disposition, les fonction-
naires séparés de leur conjoint pour des raisons
professionnelles, les fonctionnaires séparés pour
des raisons professionnelles du partenaire avec
lequel ils sont liés par un pacte civil de solidarité
et les fonctionnaires handicapés relevant de l’une
des catégories mentionnées aux 1°, 2°, 3°, 4°,
9°, 10° et 11° de l’article L323-3 du code du
travail ». Si l’agent est effectivement séparée de
votre conjoint, il importe qu’il puisse fournir des
justificatifs à sa direction (par ex. justificatifs de
domicile) afin que sa demande soit traitée prio-
ritairement. Il peut également y joindre l’accord
de l’établissement au sein duquel il entend muter.
En revanche, les besoins de service priment sur
le rapprochement de conjoint.
JURISTE MACSF
ACTUSOINS • 38 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • portrait
Eric Dargent
en 6 dates :
1998 : obtient son
DE puis travaille en
réanimation et en dialyse
2004 : s’installe en
activité libérale
2011 : est attaqué par
un requin en surfant
2011 : sa cousine crée
l’association Surfeurs
Dargent
2012 : participe au
développement d’une
première prothèse
spécifi que
2014 : a de nombreux
projets pour développer
l’association.© Malika Surbled
ERIC, LA RAGE DE VIVRE
Il y a trois ans, il se
faisait attaquer par
un requin en surfant,
et perdait une jambe
dans l’accident.
Aujourd’hui,
Eric Dargent,
infi rmier de 37 ans,
fait développer
des prothèses
performantes pour
les surfeurs en
situation de handicap.
Et révolutionne
le handi-sport.
ACTUSOINS • 40 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • portrait
Pour bien expliquer pourquoi je fais cela, il faudra re-
prendre depuis le début », dit-il presque en riant, en
guise de présentation. Ces mots, Eric Dargent a bien
dû les prononcer des dizaines de fois, à des dizaines de
médias, à des dizaines de médecins, à des dizaines d’in-
connus. Son histoire, il l’a retrace avec sang-froid. Et même
si l’évocation de son accident lui « fait encore mal », Eric
n’hésite pas à le raconter encore et encore. Pour sa cause.
Pour la cause des autres sportifs handicapés aussi.
Eric est la première victime d’une longue série d’attaques
de requins sur l’île de la Réunion. En février 2011, il dé-
cide avec sa famille d’aller y faire du repérage. Lui et sa
femme sont infirmiers et n’auront pas de problème à y trou-
ver du travail. Il faut dire que pour Eric, l’environnement est
idéal. Amoureux de la nature et de la mer, c’est un grand
sportif. Un grand surfeur. Après quelques jours de visites et
d’activités diverses, avec sa planche, il se met à l’eau. Et
ne se doute de rien. Les conditions météorologiques sont
bonnes.
Puis, c’est le drame. La vie qui s’écroule. « Je ne reviendrai
pas sur l’attaque elle-même ni sur les longues suites en réa-
nimation. Il n’y a plus rien à dire à ce sujet. J’ai été amputé
sur le coup, j’ai perdu beaucoup de sang mais j’ai réussi à
ramer jusqu’à la barrière de corail où d’autres surfeurs puis
les pompiers ont pris le relais et m’ont sauvé. Voilà, c’est
comme ça… ».
« Quand j’étais là sous l’eau, emporté, j’ai ressenti une
envie, une rage de vivre, une montée d’adrénaline. C’était
tellement fort, je ne pouvais pas laisser ma famille là, à
quelques mètres de moi, sur la plage. Il fallait que je tienne.
Quand on travaille dans le milieu médical, on connaît
l’importance de la vie parce que l’on voit des gens qui
meurent, des gens qui souffrent et on sait que tout ça ne
tient qu’à un fil. Là, cette rage que j’ai ressentie, c’était
encore plus énorme ».
Plus de trois ans après, cette rage, Eric l’a connaît encore.
« Du fait de ce qui m’est arrivé. Du fait de ce que j’ai perdu
et des difficultés liées à mon handicap. De ne plus pouvoir
travailler comme avant, de ne plus être l’homme fort que
j’étais, de subir toutes sortes de complications dans mon
quotidien. Cette rage explose dans le surf et c’est ce qui
me fait vivre. Car quand je suis sur l’eau, j’oublie tout cela,
je suis dans mon élément, tout simplement ».
L’associationEric a décidé de faire avec son handicap. Construire une
nouvelle vie, partager et surtout aider. Avec sa cousine et
avec le club de surf auquel il appartient, il a monté une
association à son nom.
« Avec l’association*, notre premier but est d’améliorer
les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye
d’aller plus loin encore. Par exemple, cette année, on a ac-
compagné trois personnes paraplégiques à l’eau, sur une
planche de surf ». Développer des prototypes de pieds,
de genoux ou de jambes artificielles pour pouvoir surfer :
quand il a une idée en tête, rien ne peut arrêter Eric. Lui-
même est allé à l’eau avant même de pouvoir re-marcher.
C’était seulement trois mois après l’accident.
« Ça a été le véritable parcours du combattant. J’ai rencon-
tré plusieurs médecins, plusieurs prothésistes. On me disait
de renoncer au surf, que ce n’était pas possible. Jusqu’au
jour où j’ai trouvé des personnes attentives à mon projet de
re-surfer ». Avec ces soignants, Eric a suivi une rééducation
personnalisée et a pu tester des prototypes de prothèses qui
n’existaient pas jusqu’alors.
S’impliquant à fond dans le projet de développement des
prothèses sportives, il a entre autres ces trois dernières an-
nées, spécialement fait venir des modèles uniques depuis
les Etats-Unis, développé un partenariat avec un lycée
technique d’usinage mécanique dans lequel les lycéens
fabriquent de nouveaux modèles. Il prête aussi son image
à un fabriquant de prothèses en échange de modèles qui
peuvent valoir jusqu’à 15 000 euros et qui ne sont pas rem-
boursés par la sécurité sociale.
Pour l’instant, Eric ne peut pas reprendre son travail d’in-
firmier libéral. Il aimerait pourtant. Mais les difficultés
physiques liées à son handicap ne lui permettent pas de
reprendre son poste. Il faut porter les charges, porter les
patients, se baisser pour faire les pansements. Et ça, ce
n’est pas envisageable pour l’instant. Alors Eric poursuit
ses projets et développe bénévolement son association.
Infirmier finalement, mais bien autrement… n
MALIKA SURBLED
* Association Surfeurs Dargent : http://www.associationsurfeursdargent.com
«
“Avec l’association*, notre premier but est d’améliorer les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye d’aller plus
loin encore. Par exemple, cette année, on a accompagné trois personnes paraplégiques
à l’eau, sur une planche de surf.
”
ACTUSOINS • 41 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • soignants d’ailleurs
EN UKRAINE,PORTRAITS DE SOIGNANTS
SOUS LES BOMBESMalgré le cessez-le-feu, la situation reste explosive à l’Est de l’Ukraine. Les tirs
continuent, comme à Schastya, dans la région de Lougansk où se trouve actuellement
la ligne de front. Une équipe de volontaires y a installé l’un des hôpitaux de campagne
les plus proches des combats. Fin septembre, après le passage de nos reporters,
l’équipe a reçu 70 blessés en quatre jours mais a continué d’opérer, coûte que coûte.
Le toit et les fenêtres ont été endommagés, mais l’hôpital est toujours debout.
Elena s’apprête à transférer le patient opéré dans une petite chambre transformée en salle de réanimation.
© Oleksandr Ratushnyak
ACTUSOINS • 42 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • soignants d’ailleurs
L’atmosphère est étrangement calme et silencieuse à
Schastya. Schastya signifie « bonheur » en ukrainien.
Un sentiment qui semble avoir déserté la ville. Alors que
nous venons d’arriver sur les lieux, un énorme grondement
vient rappeler où nous sommes… À quelques kilomètres
de là, forces ukrainiennes et rebelles pro-russes s’affrontent
violemment sur le terrain.
C’est dans cette bourgade de 12 000 habitants qu’une
équipe de volontaires ukrainiens a transformé une petite
clinique, quasiment inactive, en hôpital de campagne pour
s’occuper des soldats et civils blessés, quel que soit leur
camp.
Tatiana, retraitée et pourtant volontaireTatiana est l’une des infirmières volontaires. Elle est origi-
naire de Poltava, à près de 400 kilomètres d’ici au Nord-
Est du pays. À 47 ans, cette infirmière à la retraite a dé-
cidé d’abandonner ses enfants et petits-enfants – contre
leur avis – pour venir au chevet des victimes du conflit :
« J’ai simplement écouté mon cœur. J’ai senti que je devais
absolument venir pour aider mon pays et mon peuple ».
Tatiana a vu passer l’annonce via la page Facebook de
« Maidanmed ».
Infirmière anesthésiste de carrière, ici, elle n’a pas de spé-
cialité : « Je m’occupe des anesthésies bien sûr, mais j’as-
siste aussi les opérations, et surtout, je surveille les patients
une fois qu’ils ont été opérés ». Dans la petite chambre
justement, deux soldats sont en réanimation, l’un touché
à l’épaule, l’autre à l’aine. Ils ont été opérés la veille. L’un
des ventilateurs se met à biper. Tatiana se précipite : « Il
bouge beaucoup, si ça continue, je vais devoir appeler
le médecin ».
Tatiana est épuisée. Ses traits tirés et sa voix cassée tra-
hissent son état de fatigue. Depuis qu’elle est arrivée, elle
dort seulement deux à trois heures par nuit, « mais le plus
difficile pour moi, c’est de voir ces êtres humains mourir ».
Pourtant, en tant que professionnelle expérimentée, ce n’est
pas la première fois qu’elle y est confrontée… « On ne s’y
habitue jamais, surtout lorsque ce sont de jeunes hommes,
et autant à la fois. Il faut à tout prix résoudre ce conflit
pacifiquement ».
Elena, face à des opérations hors-normesÀ quelques mètres d’ici, Elena, infirmière elle aussi, sort tout
juste de la salle d’opération. Encore un soldat de sauvé, a
priori. Entre trois et quinze blessés arrivent ici chaque jour
et sont opérés, souvent pour des amputations. L’équipe de
soignants, quasiment que des volontaires, oscille entre cinq
et dix chirurgiens, et une vingtaine d’infirmières.
Elena fait le même constat que Tatiana. « Le plus dur c’est
de se dire que tous ces jeunes, même si on les sauve,
vont rester invalides… ». D’après elle, l’hôpital manque de
mains : « souvent, beaucoup de blessés arrivent en même
temps, ce n’est pas comme en temps normal, ou chacun
fait ce qu’il a à faire et nous suivons tous une procédure
bien définie. Là, c’est beaucoup plus dans l’urgence et l’im-
provisation, et nous, les infirmières, on se réfère d’autant
plus au chirurgien ». Car même si Elena n’est pas tellement
impressionnée par les blessures souvent spectaculaires des
soldats (« ça, c’est notre métier »), elle doit assister les
chirurgiens dans des opérations inédites, malgré ses douze
ans de métier en clinique ophtalmologique : « hier, nous
avons effectué une énucléation. C’était ma première fois :
nous ne faisons pas vraiment de neurochirurgie dans la
région ». Elena est en effet originaire de Lougansk. Elle a
dû fuir lorsque les bombardements sont devenus trop pres-
sants et a décidé de venir prêter main-forte à l’équipe de
Schastya, tout comme Denys, chirurgien.
Denys, chirurgien dans l’urgenceEn aménageant un bloc opératoire, l’équipe a redonné vie
à cette vieille clinique à la peinture écaillée et aux sani-
taires défraîchis. Mais l’absence de certains appareils clés,
comme un scanner, fait défaut. « Cela nous permettrait
“On ne s’y habitue jamais, surtout lorsque ce sont de jeunes hommes, et autant à la fois.
”
© Ilioné Schultz
Tatiana en salle de réanimation.
ACTUSOINS • 43 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • soignants d’ailleurs
d’être beaucoup plus rapides et efficaces dans le dia-
gnostic, note Denys. Il m’est arrivé de me tromper… Mais
heureusement, mes erreurs n’ont pas été fatales jusqu’à
présent ».
Dans le bloc justement, on aperçoit les radios accrochées
sur les vitres à la hâte… Dans ces conditions d’exercice,
l’objectif de l’équipe reste de traiter l’urgence, donc de
stabiliser les blessés, avant de les évacuer en hélicoptère
vers de plus gros hôpitaux comme ceux de Kharkiv ou de
Kiev. « En temps de paix, lorsque j’opère un patient touché
par de multiples éclats d’objets, je prends le temps de tout
enlever. Là, je me contente d’arrêter l’hémorragie et de le
stabiliser avant de le transférer », reconnaît Denys.
Alla, aide-soignante, l’angoisse au ventreLa petite équipe est soudée. Plus que les mots, ce sont les
regards qui traduisent leurs liens. Dans les couloirs, pas de
bruit. Mais dehors toujours, le bruit des tirs. « Aujourd’hui ça
n’arrête pas », nous confie Alla, une jeune aide-soignante.
Originaire de Shchastya, elle travaille dans cette clinique
depuis un an. Alors quand la guerre a éclaté, pas question
de partir « Pour aller où ? De toute façon, je suis en stage et
je dois absolument rester ici ».
Cette jolie blonde, les yeux en amande, parvient difficile-
ment à masquer son angoisse : « ce n’est pas tellement le
travail qui me stresse, mais voir tous ces soldats constam-
ment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bom-
bardements… La nuit ça redouble, du coup je ne dors
quasiment pas donc c’est dur ». Son manque d’expérience
n’arrange rien : « nous sommes assez peu, donc il faut ré-
agir très vite parfois, et j’ai plus de décisions à prendre
qu’en temps normal, plus de responsabilités ».
Olga, soldate et organisatriceOlga, elle, paraît étrangement sereine. Maire d’une pe-
tite ville à l’Ouest du pays, la jeune femme de 33 ans a
quitté mari et enfant pour venir coordonner les équipes de
volontaires de l’hôpital, sans vraiment dire la vérité à ses
proches. Elle vient aussi de s’enrôler dans l’armée. C’est
l’une des rares femmes soldats du pays. Elle va souvent
chercher des blessés et les ramène jusqu’à la clinique : « Le
plus dur c’est de regarder les séparatistes dans les yeux
quand je m’occupe d’eux. Je vois très bien qu’ils ont honte,
et je n’arrête pas de penser à ce qu’ils ont fait… »
Elena vient interrompre Olga pour un problème d’organi-
sation. L’infirmière s’efforce d’entrevoir le positif de cette si-
tuation : « Je sais qu’après cette expérience, je pourrai faire
face à tout. Et d’un point de vue technique, je sais que je
progresse énormément, grâce notamment aux grands chirur-
giens volontaires qui viennent des hôpitaux les plus réputés
du pays ». Parmi eux, Artur, chirurgien en pédiatrie. Ce der-
nier a laissé ses deux enfants à Kharkiv, sa ville d’origine, à
400 km de là, pour « aider sa patrie ». Peu importe que cela
soit sur son temps de vacances… « Quand je suis arrivée ici,
j’étais terrifié. Maintenant, moins. C’est incroyable de voir à
quel point l’être humain peut s’habituer à l’horreur. »
Irina, une soignante amputéeL’horreur, Irina sait ce que cela veut dire. Infirmière elle aus-
si, désormais, c’est elle qui se fait soigner. Elle a été am-
putée du pied. Début août, alors qu’elle marchait dans son
village près de Lougansk avec deux de ses amies, un obus
a explosé à quelques mètres : « on a été blessées toutes les
trois ». Bien droite sur son lit, les cheveux peignés, son moi-
gnon délicatement recouvert d’une couverture, Irina lutte
pour rester digne - elle attendra que nous nous éloignions
pour craquer – « Il faut aller de l’avant, le plus inquiétant,
c’est pour l’avenir, je ne sais pas si je pourrai retravailler
car c’est compliqué de vivre dans ce pays avec un membre
amputé. Les prothèses coûtent très cher ».
Elle voudrait tant pouvoir retourner dans son village :
« Avant ce fichu bombardement, je rendais tous les jours
visite aux personnes âgées pour leur faire leur piqûres ou
leur apporter des médicaments et même de la nourriture…
Tout ce que j’espère, c'est pouvoir de nouveau exercer un
jour ». Dans ses mains, l’ancien testament, et tout l’espoir
qu’elle y met. n
REPORTAGE D’ILIONÉ SCHULTZ AVEC NATALIE GRYVNYAK
“Ce n’est pas tellement le travail qui me stresse, mais voir tous ces soldats
constamment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bombardements…
”
Irina (à gauche) a été amputée. Elle se demande si elle pourra un jour reprendre son travail d’infirmière.
© Oleksandr Ratushnyak
ACTUSOINS • 44 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • initiative
LE CIVISME À L’HÔPITALAVEC LES GILETS BLEUS
Depuis 2012, de petits gilets bleus arpentent, mobiles, les couloirs de l’hôpital Mondor
à Créteil. Ils ont entre 18 et 23 ans et ont été recrutés pour effectuer leur service civique
dans les murs même de l’établissement.
La cardiologie ? C’est au 12e étage, Madame ».
Frédéric, la vingtaine, étudiant en reconversion qui ne
reprendra les cours qu’à la rentrée, vient de renseigner
une femme qui débarquait, un peu perdue, à Mondor.
Pendant ce temps, Yoann, 21 ans, aide une personne
âgée dotée d’une canne à se rendre dans le bon service.
Leur point commun : le gilet bleu qu’ils portent tous les deux.
Ces petits « plus » apportés aux patients, aux familles dans
le flou, grâce à ces jeunes qui réalisent leur service civique,
sont le résultat du combat d’un homme, Théo Yamou.
Dynamique, plein de bonne volonté, Théo Yamou fonde
en 2007 l’association Banlieues sans Frontière. Le but ?
Participer à la réinsertion de jeunes en difficultés, favoriser
le dialogue intergénérationnel et interculturel. L’idée d’un
partenariat avec l’hôpital Mondor lui vient à l’esprit, mais
au départ, il doit faire face à des réticences. « Les syndicats
avaient peur que l’on pique des postes existants », mais en
vérité, aucune embauche en interne n’était prévue. « Le dis-
positif des Gilets Bleus vient compléter ce qui existe déjà, il
n’y a pas de concurrence directe », estime-t-il.
Une fois acceptés, les Gilets bleus se sont fait leur place et
leur réputation. Du côté des jeunes, « c’est une expérience
valorisante et cela leur donne la possibilité de faire ses
stages dans d’autres services à l’hôpital. En plus, ils per-
çoivent une indemnité pour les heures travaillées », détaille
Théo Yamou. Depuis, il se targue que trois d’entre eux ont
été embauchés, et, sur les cinq lycéens qui préparaient le
bac cette année, trois l’ont obtenu.
Même s’il se souvient que dans les premiers temps du
projet, il a du « aller chercher les jeunes dans les cages
d’escaliers, le soir venu. Je devais gagner leur confiance
et leur faire comprendre que cette fois-ci ce n’était pas des
promesses mais du concret », se rappelle-t-il. Il va même
jusqu’à déclarer : « avec ce dispositif, je retire de la main-
d’œuvre aux dealers. » Le bouche-à-oreille a fait son effet :
les jeunes viennent aujourd’hui à lui.
Un rôle intermédiaireAprès une formation sur le service civique au siège de
l’association, les Gilets bleus apprennent la nature de leur
mission à Mondor. « Ils sont formés à la connaissance géo-
graphique de l’hôpital, à la communication, afin de savoir
gérer les gestes d’agressivité, reçoivent des informations
sur l’hygiène de l’hôpital, sur Alzheimer et bénéficient aussi
d’une formation de premier secours. »
Ils doivent renseigner les patients, aller les chercher, les
accompagner à la cafétéria, au Relais H, ou fumer une
cigarette. « Cela permet d’humaniser l’hôpital, de combler
l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules »,
détaille Théo Yamou. Les Gilets bleus sont aussi en contact
avec les soignants. « Après une consultation, ils prennent
en charge les patients, et cela décharge les personnels
soignants. »
«
Kevin ancien gilet bleu devenu brancardier salut Banfa, un « Gilet bleu » Photos © Natacha Soury
ACTUSOINS • 46 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • initiative
“Cela permet d’humaniser l’hôpital, de combler l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules.
”
Yoann estime : « nous sommes devenus indispensables à
l’hôpital ». Ce dernier se qualifie volontiers « d’ancien dé-
crocheur scolaire ». Aujourd’hui, il a pris ses marques, « du
plomb dans la tête, parle bien aux patients et a surmonté
sa phobie du fauteuil roulant : je ne savais pas mettre le
frein ! », raconte le jeune homme, qui espère être embau-
ché à l’hôpital par la suite.
Frédéric explique « voir des trucs de dingue. On a affaire
à la mort, on accompagne les gens à la levée de corps.
L’hôpital c’est aussi un brassage culturel, on voit toutes les
classes sociales, des gens de partout. Je réalise qu’on est
tous égaux face à la santé », lâche le jeune homme, en
interaction constante avec l’équipe soignante. « Pour un
patient paralysé, j’ai demandé de l’aide au soignant pour
le soulever, je ne savais pas comment faire, » raconte-t-il.
Yassa, 19 ans, souhaite devenir infirmière. Pour elle, être
Gilet bleu, même le temps de quelques mois, est une op-
portunité en or pour « mieux connaître le monde hospitalier
et s’habituer à voir les plaies de près », explique-t-elle. Elle
a pu faire un stage en chirurgie réparatrice, a aidé un peu
les aides-soignantes. Mais « j’étais surtout en observation,
je regardais les infirmières faire les piqûres, soigner les pa-
tients, désinfecter les plaies. J’ai pris des notes. »
Un statut en questionLiova Yon, psychiatre à l’hôpital Mondor, a été le médecin
tuteur de l’un des Gilets bleus. Il est nuancé sur le projet.
Pour lui, « cette mission devrait revenir à l’institution hospi-
talière et être réalisée par des agents qualifiés et diplômés
d’État. » Mais il reconnaît que cela arrange tout le monde :
pas de vrai salaire pour l’hôpital, une expérience pour ces
jeunes, un bienfait pour les patients et les visiteurs.
Si le dispositif a fait ses preuves, c’est grâce à la personna-
lité forte de Théo Yamou qui encadre fortement les jeunes,
scrute leurs moindres faits et gestes et débriefe avec eux
chaque semaine de leur expérience sur le terrain, pour ne
passer à côté d’aucune question ou doute. « Je ne suis pas
sûr que cela fonctionnerait avec quelqu’un d’autre. Sur les
faits, oui, les gilets bleus sont utiles mais cela revient à
privatiser la santé, non ? », s’interroge le médecin. Peut-on
faire entrer à l’hôpital, auprès des patients, du personnel
non soignant ? Les deux hommes sont en désaccord sur
ce point. A partir de quel moment parle-t-on de soins ? Le
soin commence-t-il dès l’accompagnement ? Et au final,
les risques éventuels, sont-ils plus importants que les avan-
tages ?
Force est de constater que les Gilets bleus remplissent au-
jourd’hui une mission que personne, avant eux, ne remplis-
sait. Le livre d’or qu’ils présentent timidement aux patients
ou aux visiteurs pour leur laisser un mot de remerciement,
en témoigne. L’idée est lancée. n
DELPHINE BAUER / YOUPRESS
Yoann, Fréderic et un camarade de l’équipe des Gilets bleus
ACTUSOINS • 47 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • soignants autrement
L’HUMOURADOUCIT LES SOINS
© DR
Le nez rouge ne fait pas le clown. Les participants aux
journées de formation Ludo-soignant de l’association Le
Rire médecin en font l’expérience à chaque fois qu’une
session est programmée dans un établissement.
À l’hôpital de Saint-Omer (Pas-de-Calais), l’idée revient à
Eliane Roland, cadre supérieur du pôle, qui a exercé dans
le CHU parisien de Necker. Peggy, 40 ans, puéricultrice Fabien Demory, aide-soignant en ambulatoire.
Peggy, Céline et Fabien, infi rmières et aide-soignant au centre
hospitalier de Saint-Omer ont suivi au printemps 2014 la
formation Ludo-soignant proposée par l’association le Rire
médecin. Elle n’en a pas fait des clowns mais leur a donné
des outils pour aborder les patients de manière plus ludique.
ACTUSOINS • 48 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Retrouvez-nous
au Salon Infirmier à Paris
du 5 au 7 novembre 2014
Stand D42
Actusoins • soignants autrement
en pédiatrie, Cécile, 35 ans, infirmière aux urgences et
Fabien, aide-soignant en chirurgie ambulatoire, ont parti-
cipé, le printemps dernier, à une session dans cet établis-
sement. Peggy avait entendu parler des clowns qui inter-
viennent bénévolement dans les hôpitaux mais pas de cette
formation pour les soignants.
Même pour les timides !Céline a sauté sur l’occasion. Les autres ont été incités par
leur cadre. « Elle a trouvé que cela collait à ma personna-
lité », raconte Fabien. Idem pour Peggy. « Sur le moment,
j’ai hésité, explique-t-elle. C’est vrai que ça m’arrive de
faire le clown mais pas sur commande et de là à suivre une
formation… Et puis je suis un peu timide. Mais j’ai accepté
car on cherche toujours des moyens d’améliorer la prise en
charge des enfants. »
Un plus aussi en chirurgie ambulatoire : « on va assez vite
le matin, remarque Fabien. On accueille les patients, on
prend leurs constantes, ils se déshabillent… Il y a souvent
un peu de stress au début et une attente parfois un peu
longue. Les enfants ont été sortis du lit tôt, ils n’ont pas pris
leur petit-déjeuner… »
La forme du stage en a surpris plus d’un : pas de nez
rouge ni de vêtements rapiécés, pas de recette ni de
sketchs à répéter. Mais une série d’exercices parfois
étranges, riches d’enseignement sur d’autres façons,
décalées, d’aborder les patients… Circuler dans la
pièce sans rien dire aux autres, juste sourire à tous ceux
qu’on croise. Se laisser guider en tenant juste une mince
baguette, les yeux dans les yeux puis les yeux fermés.
Donner des consignes… « Des situations pour prendre
conscience de l’attention qu’on porte aux autres »,
souligne Peggy. Sur la position « en surplomb ». Sur la
richesse du langage non verbal. Sur les capacités créa-
tives aussi.
Savoir lâcher priseCertains exercices ont paru compliqués à des participants,
d’autres les ont trouvés faciles, selon leur « profil » et leur
degré de « lâcher prise »… Fabien se souvient d’un exer-
cice de pliage de papier qu’il appréhendait… et qui s’est
finalement très bien passé ! « Cela m’a révélé des qualités
que je ne me connaissais pas, une confiance en l’autre »,
confirme Céline.
Céline, Peggy et Fabien se sont amusés à détourner les ob-
jets du soin : haricot, garrot, aérosol, pied à transfusion…
« On a beaucoup ri et beaucoup partagé, se souvient
Céline. J’ai été étonnée de ce qu’on était capables de
faire et de dire ! J’ai été surprise par exemple de notre ca-
pacité à détourner des objets ! » Fabien a trouvé pour sa
part qu’une « harmonie et une confiance se sont dévelop-
pées dans le groupe. On s’est aperçus que quand on lâche
prise, on peut faire beaucoup de choses… »
Haricot-chapeauL’intitulé du stage laissait la place au mystère. « Si j’avais su
qu’on ferait des sortes de jeux de rôle et de l’improvisation,
je ne me serais peut-être pas inscrite, reconnaît Céline,
pourtant ravie de son stage. Lors de cette formation, je me
suis aperçue que ce n’est pas si compliqué… » Le stage
a aussi confirmé des approches intuitives. « On avait de
petites astuces avant mais après la formation, on sait qu’on
est dans le vrai », apprécie Fabien.
« Je n’aborde plus les petits patients de la même manière,
souligne Céline. J’ai essayé d’avoir une approche plus
ludique. Je joue avec l’aérosol avant de pratiquer le soin.
Si l’enfant a un doudou, un jouet, j’aborde le soin par ce
biais, j’essaie d’entrer dans leur bulle. Avec les adultes,
c’est un peu différent. Aux urgences, tout va très vite ! ».
Peggy utilise beaucoup le détournement d’objets : haricot-cha-
peau, pied à perf-danseur et tubulure-corde à sauter. « C’est
facile et vite fait, observe-t-elle. Avec les enfants, ça marche
super bien, ils ont beaucoup d’imagination et démarrent au
quart de tour. Et quand on fait rire les enfants, c’est plus facile
de les soigner ! Les parents aussi sont plus détendus. Une
relation de confiance s’installe. » n
OLIVIA DUJARDIN
“Peggy utilise beaucoup le détournement d’objets : haricot-chapeau, pied à perf-danseur
et tubulure-corde à sauter.
”
RÉENCHANTER LES RELATIONS SOIGNANTS-SOIGNÉSLa formation « Devenir un ludo-soignant » proposée par l’association Le Rire médecin s’adresse aux professionnels de santé. « Nous leur donnons des outils pour les aider à mettre du jeu et de l’imaginaire dans leurs soins, à agrémenter la rencontre avec les patients pour la rendre plus vraie et plus facile », explique Emmanuelle Bon, comédienne, clown et formatrice.Pendant un ou deux jours, deux clowns-formateurs accompagnent les soignants pour qu’ils se reconnectent à leur imagination et à leur créativité, à leurs sensations aus-si et au langage non-verbal, « afin qu’ils s’appuient dessus pour s’adresser aux patients », poursuit-elle. Des exercices qui bousculent parfois un peu les relations hiérarchiques, souvent pour le meilleur !Les participants travaillent aussi sur la confiance en soi et dans les autres, sur l’hu-mour également « qui permet de se sortir de bien des situations ». Il s’agit aussi « de montrer que cela n’enfreint pas le sérieux du travail, au contraire », ajoute Emmanuelle Bon, et que les astuces glanées améliorent la confiance, réduisent le stress des patients et, au final, font aussi gagner du temps… n
ACTUSOINS • 50 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • Spécial Salon Infi rmier
GESTION DES RISQUES : UNE CARTOGRAPHIE PLUS HORIZONTALE QUE VERTICALECidalia Moussier, cadre de santé à la direction de
la qualité et de la patientèle au CHU de Tours, a mis en place une méthodologie de cartographie des risques, Marie*, qui privilégie les échanges entre professionnels de santé. « Il s’agit de travailler sur une démarche a priori afi n d’anticiper les risques le plus en amont possible », explique-t-elle. La certifi cation V2014 préconise de réaliser une cartographie des risques dans une série de services (bloc opératoire, radiothérapie…) mais la démarche a été étendue à d’autres parcours de soins (psychiatrie, stérilisation, etc.). Dans chaque service, un groupe de profession-nels de tous horizons, notamment des infi rmières, se réunit une à deux fois par mois pendant environ un an. Tout d’abord pour détailler le parcours d’un patient type puis pour identifi er, à chaque étape, les risques potentiels.
La gravité : de vert à rougeLes causes de ces risques sont alors identifi ées et les risques cotés en fonction de leur gravité estimée et de la probabilité de leur survenue, précise Cidalia Moussier. « On obtient pour chaque risque une criticité exprimée sous forme de feux tricolore, poursuit-elle. Vert pour les risques maîtrisés, orange pour les risques sous contrôle et rouge pour ceux qui nécessitent de mettre en place des actions. » Dans ce dernier cas, le groupe propose au trio de pôle un plan d’actions.Certes, la démarche peut paraître chronophage. Mais le fait que cette cartographie des risques et les plans d’actions soient réalisés et conçus par les profession-nels eux-mêmes, estime la cadre de santé, contribue à développer le consensus autour de la démarche et leur adhésion aux mesures mises en œuvre. n
O.D.* Méthode d’analyse des risques identifi és en équipe
Participer à cette conférence
LE RÔLE CLEF DE L’INFIRMIÈRE DANS LA GESTION DES RISQUES À L’HÔPITALMercredi 5 novembre de 11 h 00 à 12 h 55
Les 5, 6 et 7 NOVEMBRE 2014
à PARISPORTE DE VERSAILLES
HALL 7/2www.saloninfi rmier.fr
SALONINFIRMIER
• 100 conférences, 45 ateliers, 10 tables rondes et débats.
• 3 conférences de santé publique : grand public et fi n de vie, rôle infi rmier dans la prévention des douleurs liées aux soins, rôle infi rmier dans la prise en charge des pathologies chroniques.
• 2 formations : programme DPC Plaies chroniques, réussir son exercice libéral.
• 5 Trophées infi rmiers : étudiant en soins infi rmiers, cadre de santé, puéricultrice, infi rmière libérale et infi rmière hospitalière.
AU PROGRAMME
RETROUVEZ ACTUSOINS
SUR LE STAND G33
ACTUSOINS • 52 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • Spécial Salon Infirmier
CONSULTATIONS D’ACCUEIL ET DE SORTIE : NOUVELLES COMPÉTENCES AUPRÈS DU PATIENT
Dominique Appy, cadre de santé du service de SSR de l’hôpital privé La Casamance, à Aubagne
(Bouches-du-Rhône), a impulsé parmi les soignants de ce service autrefois mal aimé une large dynamique de valorisation bénéfique à tout le service.Après un audit et la réflexion de plusieurs groupes de travail, explique-t-elle, « nous avons transformé le soin d’accueil, dans lequel le soignant applique un soin et le patient le reçoit ou le subit, en une véritable consultation d’accueil » qui implique un tout autre positionnement de l’un comme de l’autre. Le soignant a besoin d’infor-mations de la part du patient pour mener l’évaluation initiale de son autonomie antérieure du patient, de son état psychologique présent ou de sa situation sociale. Il échange également avec le patient sur ce qu’il attend de son séjour, du niveau d’autonomie qu’il souhaite at-teindre et en combien de temps.
Un véritable échangeCes consultations sont menées indifféremment par des infirmières ou des aides-soignantes, qui ont suivi des formations sur la façon de les mener et sur la communi-cation. Le soignant qui mène cette consultation propose ensuite un programme thérapeutique personnalisé et pluridisciplinaire.Sur ce modèle, une consultation de sortie, menée par les mêmes soignants, a été créée. Elle permet d’évaluer les progrès réalisé et les besoins, en matériel et en soins, pour la suite. « C’est un temps dédié de collaboration avec le patient, souligne Dominique Appy. Par ce biais, les soignants développent leurs compétences auprès du patient mais aussi leur professionnalisme. Ils ont une autre image d’eux-mêmes, du soin et du patient. ». n
O.D.
Participer à cette conférence
LA CONSULTATION D’ACCUEIL ET DE SORTIE EN SSR : UN PRINCIPE D’ÉQUIPEMercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55
MASTER EN SCIENCES CLINIQUES : LES PERSPECTIVES
Deux infirmiers en deuxième année du master en sciences cliniques infirmières de l’université de Ver-
sailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ont décidé de présen-ter les perspectives professionnelles qu’il ouvre à ceux qui s’engagent sur cette voie. Les discussions des pou-voirs publics sur l’avenir des masters infirmiers dans le système LMD au printemps les ont inquiétés et motivés à faire la promotion de leur cursus. « Ce master permet un développement des compétences infirmières sur un mode transversal », souligne Baptiste Oriez, qui exerce en milieu carcéral en Lorraine. Et l’infirmier d’énumérer les outils et méthodes enseignés : recherche, supervision et analyse des pratiques, consultation, éducation théra-peutique, prise en charge de situations complexes, etc.
Infirmier clinicienLe master ouvre, à l’issue de la première année, sur le métier de « spécialiste clinique en soins infirmiers », et au bout de la seconde, selon la spécialité choisie, sur celui de spécialiste clinique en psychiatrie et santé mentale (c’est le cas des deux infirmiers), en maladies chroniques et dépendance et en douleur et soins palliatifs. Pour Fran-çois Martineau, qui est déjà infirmier clinicien, en psy-chiatrie, à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), « le master aide à réfléchir aux soins, aux pratiques, et à formaliser ce que je peux mettre en place dans mon institution ». La forma-tion ouvre ainsi sur une évolution du métier différente de la spécialisation et de l’encadrement. n
O.D.
Participer à cette conférence
MASTER DE SCIENCES CLINIQUES EN SOINS
INFIRMIERSJeudi 6 novembre
de 10h00 à 10h55
HÉMODIALYSE : L’HYPNOSE CONTRE LES DOULEURS VASCULAIRES
Les patients souffrant d’artériopathie des membres in-férieurs sont nombreux dans le service d’hémodialyse
du CHU de Grenoble, un centre de prise en charge aigu. Chez ces patients aux artères très rigides, « la circulation extra-corporelle et les variations de tension artérielle qu’elle provoque peut majorer de façon très importante les douleurs déjà présentes, explique Na-dège Brion, infirmière dans ce service, qui présente un projet de recherche lors du salon infirmier. Ils appré-hendent les séances et arrivent dans un état psycholo-gique très tendu. » Sous l’effet de la douleur, les patients s’agitent, essaient de se lever, sollicitent les soignants plusieurs fois…Projet de rechercheElle et une de ses collègues infirmières terminent une
formation à l’hypnose et pratiquent l’hypnose conver-sationnelle avec ces patients pour qui la dialyse est douloureuse. L’hypnose « désamorce les craintes » et permet aux patients de mieux supporter la douleur. « J’ai pratiqué l’hypnose avec un patient pendant 30 minutes, au début de la dialyse, puis il s’est endormi et la séance s’est poursuivie pendant qu’il dormait sans aucune modification des paramètres de dialyse ni antalgique supplémentaire. » L’infirmière a monté un projet de recherche sur l’effet cette hypno-analgésie sur les douleurs vasculaires des patients artériopathes lors de l’hémodialyse. Un projet qu’elle voudrait concrétiser afin de faire en sorte que cette pratique devienne un référentiel. n
O.D.
Participer à cette conférence
RECHERCHE PARAMÉDICALE ET DIFFICULTÉS DE LA DÉMARCHEMercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55
ACTUSOINS • 54 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • agenda
CONFÉRENCE NATIONALE DES PLAIES ET CICATRISATIONSDU 18 AU 20 JANVIER 2015
Le but de ces trois jours de rencontres – 180 conférenciers,
50 exposants, une dizaine de symposiums – est
d’encourager la formation de non spécialistes (infi rmiers,
médecins, pharmaciens) et de les aider à établir les
référentiels pour leurs pratiques, d’entendre les nouveautés en
matière de pansements et de recherche. Parmi les sujets abordés : les plaies
complexes du pied diabétique, la compression des membres inférieurs,
les biofi lms, l’escarre, l’ulcère de jambe, les plaies en cancérologie,…
Une soixantaine d’ateliers, co-modérés par un médecin et une infi rmière,
apporteront un éclairage pratique directement utilisable.
Lieu : Palais des Congrès de Paris
Informations et inscriptions : www.mfcongres.com
LES RENCONTRES INFIRMIER(E)S EN ONCOLOGIE RÉGIONALES DE TOULOUSE6 DECEMBRE 2014
L’AFIC (Association Française des Infi rmier(e)s de Cancérologie) a décidé
de « régionaliser » les Rencontres Infi rmières en Oncologie, destinées au
partage d’expériences et de connaissances des infi rmier(e)s exerçant tant dans
le domaine hospitalier que libéral. Les RIO proposent aux visiteurs la découverte
de nouveautés dans le secteur des soins, de la molécule, de la pharmacologie,
du matériel médical et de l’édition spécialisée. Parmi les sujets abordés :
les urgences en hématologie, activité physique et cancer, étude « soigner
les cancers en 2020 », le suivi téléphonique
infi rmier et les nouveautés en soins de support,…
Lieu : l’Oncopole, Institut Universitaire du Cancer à Toulouse
Informations et inscriptions : www.afi c-rencontres.org
DEUXIÈME FORUM RÉGIONAL : L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE EN PACA22 JANVIER 2015
À l’aube de grands changements dans le milieu de la santé, l’URPS Infi rmière PACA entend questionner
les acteurs publics et privés du territoire sur la place de l’infi rmière libérale dans les réformes du système
de santé. Au programme, des débats, des ateliers et un village de stands destinés à tous. Parmi les sujets
abordés : l’éducation thérapeutique du patient vs éducation à la santé, le burn-out du soignant dans
le suivi de la pathologie chronique, les soins infi rmiers et leurs répercussions sur l’environnement, infi rmière libérale : profession à risques,…
Lieu : Acropolis à Nice
Informations et inscriptions : www.forum-infi rmiere-paca.fr
JOURNÉES INTERNATIONALES DE LA QUALITÉ HOSPITALIÈRE ET EN SANTÉ8 ET 9 DECEMBRE 2014
Ces journées réunissent l’ensemble des professionnels
de santé et des usagers des établissements et de
l’ambulatoire, tous impliqués dans les démarches
de progrès au service des patients. Parmi les sujets
abordés : la culture positive de l’erreur et le signalement
massif des EI, la nouvelle place collaborative des
patients, sécuriser la communication quotidienne,
les innovations en hygiène et infectiologie,…
Lieu : Cité des Sciences et de l’Industries de Paris
Renseignements et inscription : www.jiqhs.fr
LES RENCONTRES DE LA CANCÉROLOGIE FRANÇAISE 2014DU 2 AU 4 DECEMBRE 2014
Un rendez-vous pour les acteurs concernés par la prise
en charge des cancers : professionnels de santé
médicaux et paramédicaux, agences nationales
de santé et institutionnels, scientifi ques et chercheurs,
partenaires industriels, gestionnaires des établissements
de santé, responsables politiques et patients eux-mêmes
ou leurs associations… Ces RCFr aborderont notamment
la place de l’infi rmière dans le parcours de soins en
oncologie et l’apport de la recherche infi rmière.
Lieu : Espace Congrès Cardin à Paris
Informations et inscriptions : www.rcfr.eu
ACTUSOINS • 56 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
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Actusoins • dossier formation professionnelle
Formation continue :une réforme qui annonce
de gros changementsÀ partir de janvier 2015, les salariés du privé auront de nouveaux droits en termes de
formation continue. Une loi, promulguée en mars 2014 a été votée pour faciliter l’accès
aux qualifications et au financement des formations, mais aussi favoriser le dialogue
social entre employeurs et salariés. Le public pourrait aussi suivre.
Le droit individuel à la formation ou DIF était très connu
des salariés, mais finalement assez peu utilisé. C’était
surtout un dispositif sans financement car aucune enve-
loppe n’y était spécialement dédiée. Le salarié avait accès
au DIF grâce au plan de formation de son entreprise ou
grâce à une enveloppe de professionnalisation. Il dépen-
dait donc complètement de son employeur. D’ailleurs il y
avait un amalgame sur la compréhension de ce disposi-
tif. Le DIF n’était pas un droit à se former mais un droit
à demander une formation », explique Émilie Lecerf, de
l’UNIFAF(1).
Adieu DIF, bonjour CPFLe DIF disparaîtra complètement au 31 décembre 2014.
À la place, les salariés auront accès au CPF. Le « Compte
Personnel de Formation ». Les heures de DIF qui auront été
acquises avant le 31 décembre 2014 par les salariés et
qui n’auront pas été utilisées seront créditées sur le CPF de
chaque salarié au 1er janvier 2015.
Le CPF s’alimentera de la même manière que le DIF :
chaque année, des heures de formations seront créditées
(24 heures par an jusqu’à 120 heures puis 12 heures par
an pour atteindre les 150 heures au maximum au bout de
7 ans) afin de permettre à un salarié de suivre une forma-
tion. D’autres possibilités pour alimenter le CPF seront mises
«
ET DANS LE PUBLIC ?Cette loi a pour objectif d’aménager un certain nombre de dispositions du code du
travail qui s’adressent aux salariés des structures privées. Le DIF pour les fonction-
naires est issu d’un autre texte. Ce n’est pas le même dispositif, le même finance-
ment, ni le même financeur. Mais il est possible qu’à moyen terme, un décret adapte
les dispositions du privé à la fonction publique. n
ACTUSOINS • 58 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • dossier formation professionnelle
en place, dans le but de faciliter l’accès à des formations
qualifiantes de longue durée. En cas de temps partiel, le
nombre d’heures ajouté sur le CPF sera calculé en fonction
du temps de travail effectué.
« Il faut éviter de dire que le CPF est une forme de DIF. C’est
un nouveau dispositif qui vient en annuler un autre. Le CPF
n’a ni le même mode de gestion ni le même financement
que le DIF » ajoute Émilie Lecerf.
Le CPF plus strict en termes de qualifications…L’objectif premier du CPF est de faciliter l’accès à des for-
mations qualifiantes. Le salarié devra donc viser l’acquisi-
tion de qualification en rapport ou non avec son métier.
Le champ d’application est plus strict et impose une quali-
fication. Avec le DIF, on pouvait faire des formations non
certifiées. C’est vraiment l’acquisition d’une certification (di-
plôme, modules de certification).
Au total, trois types de formation seront éligibles au CPF :
les actions de formation du socle de connaissances, l’ac-
compagnement à la VAE (Validation des acquis et de l’ex-
périence) et enfin, les formations aboutissant à un titre inscrit
au RNCP (Répertoire national des certifications profession-
nelles), ou bien inscrites à un programme de qualification
propre à chaque région, ou encore, à une certification per-
sonnelle établie par la CNCP (Commission nationale des
certifications professionnelles).
…mais plus accessibleLe CPF est transférable d’une entreprise à une autre puisque
toutes les informations sont informatisées. Le quota d’heure
ne sera donc plus remis à zéro, comme auparavant, lors-
qu’un salarié changera d’entreprise ou sera demandeur
d’emploi. « On remet le salarié au cœur du dispositif, en
véritable investisseur de lui-même. Le CPF sera universel
et complément transférable. Il sera géré par la Caisse de
Dépôts et des Consignations, via un service dématérialisé
et non par l’employeur comme c’était le cas pour le DIF.
Le salarié pourra donc accéder à son propre compte sur
internet et n’aura plus besoin de passer par son entreprise
pour obtenir ses droits », explique Émilie Lecerf.
Le CPF ne pourra être débité qu’avec l’accord du bénéfi-
ciaire. Il ne pourra pas être diminué en cas de changement
d’employeur, peu importe le nombre de changements. Le
titulaire de ce compte a le droit de refuser de l’utiliser, cela
ne consiste en aucun cas en une faute. Enfin, en cas de
licenciement, même pour faute lourde, le titulaire du CPF
conserve son crédit d’heures. n
MALIKA SURBLED
(1) UNIFAF : OPCA de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif.(2) OPCA : organisme paritaire collecteur agréé, structure associative à gestion paritaire qui collecte les contributions financières des entreprises.
FORMATION CONTINUE : LES AUTRES GROS CHANGEMENTSOutre le CPF, la loi du 6 mars 2014 prévoit un vrai re-centrage de la formation
professionnelle sur la qualification et sur l’accès à la formation.
Mise en place d’un entretien professionnel obligatoire : cet entretien ne se confond
absolument pas avec l’entretien annuel d’évaluation. C’est un rendez-vous qui per-
met de réaliser un point périodique sur les perspectives d’évolution professionnelle
du salarié et non pas sur l’évaluation de son activité professionnelle. Il est en ap-
plication depuis la loi du 6 mars 2014. Il doit être effectué tous les deux ans et a
pour but d’inciter le salarié à se former. Au bout de six ans, l’entreprise devra établir
un bilan écrit de ces entretiens. L’employé devra avoir suivi au moins une action de
formation (acquise pour les soignants avec le DPC qui rend déjà des programmes
obligatoires), obtenu des éléments de certification et bénéficié d’une progression
salariale professionnelle. S’il n’a pas obtenu au moins deux des trois items précé-
demment cités, l’employeur sera sanctionné et devra créditer le CPF du salarié de
100 heures supplémentaires et verser une somme à L’OPCA.
Le Conseil en évolution professionnelle : tout le monde y aura droit, quelle que soit
sa situation. Ce sera un nouveau service gratuit, proposé par des opérateurs publics.
Cela permettra à la personne demandeuse de se poser et éventuellement de rentrer
en bilan de compétence ou de formuler un projet professionnel pour son évolution et
de sécuriser son parcours. Pour l’instant, cette mesure n’est pas applicable, un décret
d’application est en attente.
En plus des nouveaux droits, la loi prévoit différentes mesures : réforme du finan-
cement de la formation continue, rôle plus important des représentants du personnel
au sein de l’entreprise, branches professionnelles totalement restructurées… n
© iStock/mbbirdy
ACTUSOINS • 59 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Actusoins • dossier formation professionnelle
DPC :Après presque deux ans, le bilan du DPC est plutôt positif. Néanmoins, des axes
d’amélioration sont évoqués, car, au quotidien, soignants et institutions rencontrent
des difficultés dans sa mise en œuvre.
Nous ne savons pas si les formations que nous sui-
vons sont DPC qualifiantes ou non. Et lorsque l’on
interroge nos cadres à ce sujet, eux-mêmes ne
semblent pas être au courant », regrette Céline, infirmière
au CHU de Montpellier.
Le manque de communication sur le Développement pro-
fessionnel continu, Sedalom Folly, responsable de mission
à l’UNIFAF(1) l’a constaté aussi. « Durant cette première an-
née, il y a eu un manque d’informations, aussi bien vis-à-vis
des établissements adhérents qu’envers les professionnels
de santé et cela malgré les campagnes de communica-
tions initiées par les fédérations, les OPCA ou le ministère.
Il est vrai que le dispositif est difficile d’appropriation. Il
correspond à un changement de pratiques en termes de
formation. Il faut que les établissements puissent organiser
la mise en œuvre des programmes et le suivi effectif par
les professionnels. Nous avons donc prévu de renforcer
notre démarche d’information et d’accompagnement afin
d’en améliorer la lisibilité auprès de nos adhérents et de
leurs salariés ».
En avril 2014, un rapport de la mission de contrôle de
l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a établi
que les méthodes de DPC étaient méconnues des soignants
et que le cadre réglementaire instable – avec de nouveaux
décrets d’application qui paraissent tout au long de l’an-
née –, ne facilite pas la mise en œuvre du dispositif. Ce
rapport pointe de nombreux dysfonctionnements, évoque
un « système bancal » et émet 32 propositions pour simpli-
fier le dispositif.
Des satisfactions sur les préconisations de l’IGASParmi les propositions clés du rapport établi par l’IGAS :
plus de contrôle, plus de suivi, des plans de financement…
Les OPCA – dont l’UNIFAF – sont satisfaits que certaines
recommandations faites à l’IGAS aient été reprises dans
le rapport. « Par exemple, on est sur une obligation an-
nuelle. Or, face à l’insuffisance de budget consacré au
DPC, il faudrait que l’obligation soit plus espacée, voire
triennale », explique Sedalom Folly. « D’autre part, on sait
que la procédure pour devenir organisme de DPC est très
lourde. Pour simplifier cela, nous proposons de prévoir
deux procédures distinctes pour les organismes de forma-
tion et pour les établissements. En ce qui concerne les finan-
cements, nous préconisons de créer un fond propre au DPC
et d’élargir les fonds de l’OGDPC(2) – qui ne sont destinés
qu’aux libéraux et aux médecins salariés – à l’ensemble
des professions concernées par le DPC, donc aux infirmiers
salariés ». Des décisions gouvernementales devraient bien-
tôt être prononcées pour simplifier le DPC. n
MALIKA SURBLED
(1) UNIFAF : OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif.(2) l’OGDPC finance les formations des infirmières libérales et des médecins sala-riés, grâce à des fonds de l’Assurance maladie et de l’État.
«
RAPPEL : LE DPC, C’EST QUOI ?C’est un dispositif unique et obligatoire depuis le 1er janvier 2013, asso-ciant la formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles. Ce programme s’adresse à l’ensemble des professionnels de santé, quel que soit leur mode d’exercice et leur statut. Chaque programme de DPC comporte des méthodes et des modalités validées par la Haute Autorité de Santé et doit être dispensé par un organisme de DPC. n
LE GRAND DÉPLOIEMENT
CHEZ LES LIBÉRALESEn 2013, 13 995 infirmières libérales ont suivi un programme de DPC, ce
qui représente 133 % de l’objectif fixé par l’OGDPC pour la première année
de montée en charge. Si le financement n’a pas posé de problème malgré la
sous-évaluation du personnel à former la première année, l’engouement massif
des libérales pourrait causer des soucis budgétaires dans les années à venir.
Aussi, l’OGDPC a sollicité son conseil de gestion pour anticiper le risque. n
ACTUSOINS • 60 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Institut de Recherche et de Formation en Hypnose et Communication ThérapeutiqueDir. Dr Claude VIROT, Rennes
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les concepts et techniques nécessaires à l’utilisation de l’hypnose et à l’activation
des ressources de chaque patient
à utiliser l’hypnose et l’auto-hypnose pour vous et votre patient
à développer un processus dynamique et créatif de changement thérapeutique
à induire et utiliser différentes formes de transes hypnotiques
1e session : 12, 13, 14 mars 2015, à Rennes
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7 sessions de 3 jours
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vos capacités et compétences relationnelles dans l’accompagnement du patient
à utiliser l’hypnose et l’auto-hypnose pour vous et votre patient
à développer et maintenir un état hypnotique en pré, per et post-opératoire
des techniques complémentaires pour la prise en charge de la douleur aiguë
dans des contextes chirurgicaux, de soins douloureux, d’examens invasifs, etc
Actusoins • dossier formation professionnelle
DPC ET DU :Une difficile conciliationNombreux sont les soignants qui dans le cadre de leur parcours professionnel suivent
un enseignement menant à l’obtention d’un Diplôme Universitaire. Or, aujourd’hui, les DU
ne s’inscrivent pas dans le cadre des programmes de DPC. Leur avenir serait-il remis en
question ? Éléments de réponse avec Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH*.
Pourquoi les Diplômes Universitaires ne figurent pas parmi les programmes de DPC ?Aujourd’hui, il y a un vrai souci concernant le DPC : il
est clairement exprimé dans les textes que les Diplômes
Universitaires tels qu’ils sont dispensés ne sont pas considé-
rés comme des programmes de DPC. En effet, le contenu
de l’enseignement ne représente que la partie cognitive
d’un programme, alors que le DPC impose une partie ana-
lyse des pratiques professionnelles. Cependant, les textes
prévoient que les universités peuvent déposer des dossiers
- en qualité d’organismes de DPC- auprès de l’OGDPC
pour demander la validation de certains DU en tant que
programmes de DPC. Les commissions scientifiques pour-
raient alors valider une liste de DU compatibles avec les
exigences du DPC. Or, aujourd’hui, rien de tout cela n’est
fait dans la mesure où ces commissions scientifiques indé-
pendantes sont très absorbées par l’évaluation des orga-
nismes. De plus, les universités ne font pas encore cette
démarche. Au bout du compte, il n’y a pas de liste. Et qua-
siment pas de DU déposés sur la plateforme de l’OGDPC.
L’accès aux DU ne risque-t-il pas d’être plus difficile et contraignant pour les infirmiers qui doivent déjà par ailleurs se soumettre à l’obligation de DPC ?À priori non, car les DU peuvent toujours faire l’objet d’une
prise en charge dans les plans de formation des établisse-
ments, même s’ils ne s’inscrivent pas dans le cadre du DPC.
Les OPCA continuent de gérer la formation tout au long de
la vie, et il y a toujours des solutions pour suivre des DU
(Plan formation, CFP…).
Le financement des programmes de DPC se fait sur le plan de formation des établissements. Ainsi, rien ne distingue le
budget alloué à cette obligation du budget des autres formations facultatives. Cela va-t-il poser problème pour l’accès aux DU ?En effet, le risque est que dans l’avenir, tout ce qui ne re-
lève pas du DPC pose problème. Dès la mise en place du
DPC, les représentants syndicaux craignaient que le finan-
cement du DPC embolise le plan de formation et que tous
les crédits soient utilisés pour le DPC. Ils craignaient non
seulement qu’il n’y ait plus d’argent pour les formations hors
du périmètre DPC, mais également pour les personnels ad-
ministratifs et techniques non soumis au DPC. Mais les pre-
miers chiffres de 2013 ont mis en évidence que la mise en
place du DPC n’a pas modifié l’accès à la formation. En ce
qui concerne les D.U, l’idéal serait quand même que cette
liste que nous attendons depuis deux ans soit établie au
plus vite, afin qu’ils puissent s’intégrer pleinement au DPC.
* ANFH : Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (OPCA de la fonction publique hospitalière)
Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH
© DR
ACTUSOINS • 62 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
ANNONCES CLASSÉES OFFRES DE FORMATION
Addictologie Démarche qualité et gestion des risques Éducation pour la santé / éducation thérapeutique Formation à la simulation en science de la santé Hygiène hospitalière
Prévention-réadaptation cardiovasculaires Psychopathologie à l’adolescence et chez l’adulte jeune Réhabilitation respiratoire Santé au travail Soins palliatifs et d’accompagnement
Des Diplômes d’Université ou Inter-Universités :
Rythme adapté à l’activité professionnelle(session mensuelle de 2 à 5 jours selon la formation)
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ET DE LA SANTÉ
ACTUSOINS • 63 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
MCG
PRÉMATURITÉ : DU TRAUMATISME
Les bébés, les parents, les soignantsAnimé par E. Reichman, psychologue clinicien.
Du normal au pathologique.Animé par S. Kecskemeti, psychiatre d’adolescents, psychanalyste.
Animé par M.C. Genet, psychologue clinicienne.
Fondements théoriques et cliniques.Animé par F. Delille-Henriquez, psychologue clinicienne.
SM14
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Renseignements et inscriptions
Copes 26 bd Brune 75 014 Paris
01 40 44 12 27 [email protected]
organisme gestionnaire
du développement
professionnel continu
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à dispenser des
programmes de DPC
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Au service de vos projets et en réponse à vos appels d’offres
FORMATION ASSISTANT DE SOINSEN GERONTOLOGIE (ouverte aux AS et AMP)
NOS GRANDES THÉMATIQUES :L’amélioration continue de la qualité
Démarches projets - Stratégies de management des équipes
Questionnement éthique et pratiques professionnelles
Communication et pratiques relationnelles pour soigner
Droit, responsabilité et pratiques soignantes
Soins à la personne âgée : vieillissement, bientraitance
Soins en fin de vie
Ecrits professionnels et dossier patient
Transmission des savoirs, organisation apprenante, tutorat
Violence et agressivité
Conduites addictives : connaissances et soins adaptés
Prévenir l’épuisement professionnel
Catalogue complet sur www.hrformation.comNous contacter : 02 99 68 83 19 ou [email protected]
PRÉPARATION AUX CONCOURS IFCS, IFSI, AS
(PRESENTIEL et e-LEARNING)
HR FORMATION est agréé DPC et habilité évaluateur externe par l’ANESM (Nos programmes DPC sont déposés sur la plateforme www.ogdpc.fr).
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
Organisme évaluateur habilité par
Sous le numéro H 2013-03-1143Sous le numéro 1264
Organisme National de Formation de la FFSA« Pour une éthique de l’accompagnement éducatif,
thérapeutique et social »
Nous proposons des formations thématiques en lien avec les problématiques rencontrées en santé mentale et dans le cadre du projet de soin, formations qui peuvent être aussi mises en œuvre en intra, comme :
Ateliers en activités physiques, sportives ou corporelles et projet de soin
Danse et projet de soin Activités aquatiques et projet de soin Animer des ateliers en G.E.M Au-delà des «troubles du comportement», ces
enfants et ces adolescents qui nous mettent à l’épreuve
Ethique et responsabilité dans le soin
Trans’Formation 9 rue Jean Daudin, 75015 PARIS
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Des formations en activités corporelles, artistiques et culturelles, physiques
ou sportives comme médiations dans le cadre du projet de soin
Des formations pour innover en équipe dans sa pratique
ACTUSOINS • 64 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
Objectifs : Acquérir une vision globale de la fonction de management au sein du bloc
opératoire - Optimiser le fonctionnement d’un plateau technique interventionnel
Public : Coordonnateurs de blocs ou de plateformes, cadres de santé, IBODE, IADE, AS,
logisticiens, médecins, ingénieurs organisation et méthodes
Lieu : CHU de Dijon
À savoir : Le DU LBO permet de valider la licence professionnelle
‘Logistique Hospitalière’ en suivant le tronc commun (201h).
Ouverture de la licence en janvier 2016.
Logistique appliquée aux Blocs OpératoiresDiplôme universitaire (LBO)
Qualité en Établissements de SantéDiplôme universitaire (QES)
Objectifs : Concevoir et manager la démarche qualité (risque, sécurité, environne-
ment du soin) - Définir et mettre en œuvre une politique de développement durable
Public : Cadres de santé, dirigeants, coordonnateurs de la gestion
des risques associés aux soins, médecins, pharmaciens,
consultants des structures publiques ou privées de conseil
Lieu : Centre hospitalier de Chalon-sur-Saône
INFORMATIONS POUR LES 2 FORMATIONS
Prérequis : Bac +2 ou validation des acquis professionnels (VAP) - Durée : 158h
Accès : Plan de formation, période de professionnalisation, contrat de
professionnalisation (secteur privé), Congé Individuel de Formation, DIF, Compte
Personnel de Formation (CPF)
Validation : Diplôme universitaire de niveau 2 (Bac +3)
CONTACT POUR LES 2 FORMATIONS
Pédagogie : Mme Agnès BASAILLE - [email protected] - 03 85 42 43 41
Administratif : Mme Martine BAILLY - [email protected] - 03 80 39 51 93
Toute l’info : www.u-bourgogne-formation.fr - www.iutchalon.u-bourgogne.fr
OUVERTURE EN JANVIER 2015
OUVERTURE EN JANVIER 2015
COUPON-REPONSE (pour envoi d’une documentation)
NOM Prénom : ...........................................................................................................................................................
Adresse Postale complète : ....................................................................................................................................
Mail : ...............................................................................................................................................................................
Je souhaite recevoir une documentation sur la (les) formations suivante(s) : ....................................
...........................................................................................................................................................................................
Date : Signature :
Retour à : POLE FORMATION CONTINUE SANTE 9, rue Bias - BP 53508 – 44035 NANTES CEDEX 01
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Le Pôle Formation Continue Santé de l’Universté de Nantes propose les formations suivantes aux praticiens, aux professionnels de santé et/ou du social ou du secteur éducatif
Formations Diplômantes DU / DIU :
DIU Acupuncture Obstétricale
DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés aux Substances Psychoactives et au
Comportement
DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés à la Consommation d’Alcool
DIU Coordonnateur de Soins en Gérontologie / Gestionnaire de Cas
DIU Echographie Diagnostique Ostéo-Articulaires
DIU Echographie Gynécologique et Obstétricale
DIU Evaluation de la Qualité et Sécurité des soins
DU Education Thérapeutique du Patient -
Education pour la Santé
DU Ethique appliquée à la Santé
DIU Etude de la Sexualité Humaine
DIU Formation Complémentaire en
Gynécologie-Obstétrique pour le Médecin Généraliste
DU Formation Complémentaire en Médecine Préventive en
Santé des Femmes
DU Hygiène & Epidémiologie Infectieuse
DU Hypnose Thérapeutique
DIU Médecine Manuelle Ostéopathie
DU Musicothérapie
DIU Périnatalité et Addictions
FORMATION
- Santé9 rue Bias - B.P 53508 44035 Nantes cédex 1
Tél 02 53 48 47 47 [email protected]
Formations Courtes : EPU Santé au Travail : Vaccinations et Conduite à Tenir autour d’un Cas de Tuberculose
EPU Santé au Travail : Aptitude à la Conduite et Troubles Neurologiques
Introduction aux Thérapies à Médiations Artistiques (Initiation aux Arts-Thérapies)
Pratiques Actuelles de Soins en Afrique Subsaharienne et Conséquences chez le Migrant
en France pour les Professionnels de Santé (Soins Interculturels)
Renseignements et Inscription :[email protected]
02.53.48.47.47
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Reprise d’Etudes sur les Diplômes Nationaux :
PACES, études de médecine,
de pharmacie, d’odontologie,
d’orthophonie, d’orthoptie,
Masters (M1 et M2 Biologie Santé... .
DIU Prise en Charge de la Douleur
DIU Réparation Juridique du Dommage Corporel
DIU Sexologie
DIU Soins Palliatifs et d’Accompagnements
DIU Troubles du Comportement Alimentaire
Nouveau
Nouveau DIU Anesthésie Pédiatrique
Nouveau DU Prévention des Risques Psychosociaux
DIU Pratiques Médicales en Santé au Travail pour les Collaborateurs
Médecins
DU Oncogériatrie
DIU Santé au Travail - Qualification Infirmière
DIU Adolescents Difficiles
PÔLE
CONTINUE
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
Faculté de Médecine et Techniques Médicales Faculté de PharmacieFaculté de Chirurgie Dentaire
ACTUSOINS • 65 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
Hypnoanalgésie dans le soin hospitalier
Formations intra-hospitalières
Institut Français d’[email protected] - 01 42 51 68 84 - hypnose.fr
www.hypnose.fr
Bien-traitance et qualité relationnelle dans les soins
Formations au Toucher Sensitif® pour tout personnel soignant
Modules spécifiques pour :Infirmières, Sages femmes, Aides soignantes, Auxiliaires de vie…Kinésithérapeutes, Psychologues, Éducateurs spécialisés…
Formations certifiantes :Praticien(ne) en Massage Sensitif®de Bien-ÊtreSomato et Psycho-Somatothérapeute en Méthode Camilli®
Catalogue complet sur www.massagesensitif.tm.frContact : 05 62 00 35 72 - [email protected]
Antennes régionales dans toute la France
INFOMECA Institut International de formation au Massage Sensitif® et à la Méthode CAMILLI® Organisme de formation professionnelle enregistré OGDPC et sous le n° 73.31.03277.31 auprès du Préfet de la région Midi-Pyrénées (cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’état). SIRET 422 398 289 00013.
FormationsPlaies et Cicatrisation
iPansementTrophée 2014 de la meilleure application mobile de santé
destinée aux professionnels de santé.
Programme, Dates et Inscriptions dans toute la France sur :www.quelpansement.fr
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
ACTUSOINS • 66 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
ACTUSOINS • 67 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
www.institutpaolicalmettes.fr
l’Institut Paoli-CalmettesCentre régional de lutte contre le cancer
vous propose des formations en cancérologieet sur les spécificités de la prise en charge
contact formation : 04 91 22 33 59 [email protected]
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ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
232, boulevard Ste Marguerite - BP 156 - 13273 Marseille cedex 9
INSTITUT REPERES FORMATIONS
100 stages inter-établissements 2015
* Travailler à partir du passage à l’acte. * Le transfert.* Structure de la parole * L’autisme * Le fonctionnement de groupe.* Atelier meubles en carton.* Relaxation. * Toucher et relation d’aide * Les activités / ateliers * Entretiens familiaux. * *Vieillissement * Le Deuil.* Les médiations. * Etats de crise et maladie mentale. * Art thérapie. * Atelier d’expression créatrice. * Savoir faire… avec les familles. *Corps et voix - * Conte et imaginaire. Etc…
11 rue de Touraine - 37110 ST NICOLAS DES MOTETSTél.: 02 47 29 66 65 - fax : 02 47 29 52 25
Internet : http://i-reperes.fr
25 Stages destinés aux Psychologues / Psychiatres
Le psy en institution et démence * Violence et passage à l’acte.* Réflexion pratiques professionnelle. * Dynamique et gestion de groupes. * Psy et corps * Transmission de la clinique. * Le Psychologue en gériatrie * Clinique et éthique * Humanisation institutionnelle * l’adolescent.*Groupe thérapeutique en institution * Le « Psy » et l’évaluation. * Psychoso-matique. Etc…
Catalogue 2015 sur demandeStages réalisables en intra - établissements
L’ Association de Santé Mentale du 13ème Arrondissement de Paris organise avec l’Université Paris-Sud 11 et le GHU Bicêtre
Paul Brousse
le Diplôme Universitaire«COMPETENCES EN SOINS PSYCHIATRIQUES»
Ce Diplôme Universitaire portera sur l’organisation actuelle de la psychiatrie, universitaire et de secteur, sur les différents types de pathologie, l’approche psychopathologique des troubles, l’organisa-tion du collectif soignant, la conduite des traitements.
DATES (4 sessions de 3 jours + 1 stage de 5 jours)
PROGRAMME COMPLET sur le site www.asm13.org rubrique «Enseignement Formation» ou sur
Le DLM s’applique aussi aux troubles fonctionnels, les petits maux de tous les jours qui peuvent empoisonner la vie mais qui ne sont pas graves. C’est donc encore en préventif que nous allons l’utiliser avec succès pour les maux de tête, les syndromes pré-menstruelles, les colites, les troubles O.R.L., la microcirculation, le sommeil, la détente, la constipation etc...
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ACTUSOINS • 68 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES DE FORMATION
Diplôme UniversitaireAnnée Universitaire 2014 - 2015
Prévention et prise en charge des Escarres3 Modules de 4 jours
Informations sur le site : www.univ-lyon1.fr et www.escarre-perse.com Pré-inscriptions : obtenir l’accord écrit du coordinateur d’enseignement, Dr Dominique Sigaudo-Roussel
envoyer par courrier électronique vos CV et lettre de motivation à :[email protected]
Tél. 04 72 72 26 09 secrétariat ou 04 37 65 29 34 Dr Dominique Sigaudo-RousselInscriptions : sur www.univ-lyon1.fr (spécialités médicales) de juillet à octobre 2014
Module 1 : LYON (Gerland IBCP) du 24 au 27 novembre 2014Module 2 : LE MANS (Centre de l’Arche) du 16 au 19 mars 2015
Module 3 : LYON (Gerland IBCP) du 18 au 21 mai 2015Enseignants encadrants : Pr Marc Bonnefoy, Service de gériatrie, Lyon ; Dr Denis Colin, Centre de rééducation de l’Arche, St-Saturnin ; Dr Brigitte Barois, Qualité-Gestion des Risques, Gonesse ; Pr Jean Louis Saumet, Physiologie vasculaire, Lyon ; Jean-Marc Michel, Service de gériatrie, Colmar ; Dr Yves Passadori, Service de gériatrie, Mulhouse.
Public : Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Diététiciens, Aide-soignants. Capacité d’accueil maximum : 40 personnes
Le Service Formation Continueen chiffres
Plus de 2000 formateurs (enseignants-chercheurs et intervenants professionnels)
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9000 stagiaires et plus de 700 entreprises accueillis chaque année
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Plus de 900 formations proposées par an
Renseignements et inscriptions : Université de Strasbourg - Service formation continue
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Le Service formation continue propose aux professionnels de la santé et du social
50 diplômes et 340 stages courts en inter- et/ou intra-établissements
GérontologieUrgencesMédecine
PsychiatrieManagement
Hygiène hospitalièreRéadaptation - Kinésithérapie
Approche du malade...
GynécologiePédiatrieAnestésiologieOphtalmologie / ORLChirurgiePneumologieCardiologieNeurologie
ACTUSOINS • 69 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES D’EMPLOI ‘‘
AREPA – Acteur majeur du secteur médico-social (1700 salariés - 68 sites), spécialisé dans la gestion de résidences pour personnes âgées, recrute pour ses établissements médicalisés en Ile-de-France et Province des :‘‘Rejoindre l’AREPA,
c’est redonner un sens à la vie...
INFIRMIER D.E H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Cadre infirmier, et en relation avec l’équipe pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à l’organisation quotidienne de l’activité de l’équipe soignante, dans un souci de continuité et de qualité de la prise en charge. Au-delà des missions propres dévolues à votre fonction, vous inscrivez votre activité dans une démarche préventive et éducative et créez les conditions d’une prise en charge individualisée. Vous assurez la mise en œuvre des protocoles de soins et des plans de sécurité sanitaire. En lien avec l’équipe et les acteurs du réseau de santé, vous participez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme IDE exigé.
AIDE SOIGNANT H/F – CDI – Temps plein En relation avec l’équipe soignante et pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à la prise en charge individualisée des résidents en dispensant les soins requis, dans une démarche éducative et préventive, dans le respect des besoins de la personne. Vous participez au développement d’activités d’animation et de loisirs visant à maintenir le lien social et contribuez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme ASD exigé.
PSYCHOMOTRICIEN H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du directeur d'établissement, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, et au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychomotricien met en œuvre des activités de rééducation et de stimulation sensorielle auprès des résidents confrontés à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Diplôme de Psychomotricien exigé. Expérience en gérontologie.
ERGOTHÉRAPEUTE H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du Directeur d'Etablissement, et au sein de l'équipe pluridisciplinaire de la résidence, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, vous contribuez au traitement des déficiences et/ou handicaps de nature somatiques et/ou psychiques par des actes de rééducation et de réadaptation. Vous sollicitez les fonctions déficientes et les capacités résiduelles afin de maintenir, récupérer ou acquérir la meilleure autonomie possible, à travers la mise en œuvre de techniques de compensation du handicap. Diplôme d’Ergothérapeute exigé. Expérience en gérontologie.
CADRE INFIRMIER H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Directeur d’établissement, vous avez en charge l’Animation, l’encadrement de l’équipe soignante, le recrutement, la formation, l’évaluation, l’intégration, et l’accueil des stagiaires. Vous organisez et coordonnez la prise en charge des résidents, conformément aux valeurs AREPA, aux projets de vie et de soins de l’établissement. Vous contribuez à la gestion des relations avec les familles et les divers acteurs de la santé, vous êtes garant du respect de la qualité des services dus aux résidents. Vous assurez la mise en œuvre des procédures et des protocoles de soins dans un souci de sécurisation des soins délivrés. Diplôme IDE exigé. Diplôme de Cadre de Santé apprécié.
Pour l’ensemble de ces postes, outre votre formation initiale, ce sont vos qualités professionnelles qui feront la différence : sens de l’écoute, intérêt pour les problématiques sociales et humaines, goût du travail en équipe, rigueur et patience.
Conditions de recrutement : CCN 51 + reprise d’ancienneté + prime. Avantages : Comité d’Entreprise, 1% patronal.Merci d’adresser votre dossier de candidature (CV + LM) à : [email protected]
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FONDATION OPHTALMOLOGIQUEA. de ROTHSCHILDLa Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, établissement de santé privé d’intérêt collectif situé à Paris (19ème), leader dans le traitement chirurgical et médical des pathologies de la tête et du cou (ophtalmologie, neurochirurgie, ORL, neurologie) recrute un(e) :
Infirmier(e) h/fCoordinateur(trice) en consultation CETD
CDI temps plein Poste en 10 h Repos hebdomadaire : Mercredi Congés Annuels en Août Rémunération selon Convention Collective CCN 51
Secrétariat de Direction des Soins [email protected]
ou envoyer votre CV à :Direction des Soins Infirmiers25 rue Manin75940 Paris Cedex 19
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Merci d’adresser votre candidature à la Direction des Ressources Humaines.Par courrier : CHP de l’Europe - 9 bis route de Saint-Germain - 78560 PORT MARLYPar mail : [email protected] www.chp-europe.fr
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A 30 minutes de Paris, sur la ligne A du R.E.R., situé dans un cadre agréable et verdoyant, le CHP de l’Europe est, avec 259 lits et places, un établissement hospitalier pluridisciplinaire de référence et l’un des plus importants Établissements de Santé privés d’Ile de France.Dans le cadre du développement de ses activités, le CHP de l’Europe recrute des professionnels de santé.
Des Infirmier(e)s D.E. - Jour ou Nuittous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs / Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …).
Des Infirmier(e)s D.E. service SSPI et Bloc Opératoire
Des Aides-Soignant(e)s de Jour ou Nuittous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs/Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …). Au sein d’Équipes dynamiques, vous participez activement à l’expansion de notre Établissement et bénéficiez d’un planning annualisé, d’un parcours d’intégration et d’un programme de formation assuré quelque soit la fonction.
Hôpital Saint CamilleÉtablissement hospitalier privé de 273 lits.
1000 salariés
La Direction des soins recherche h/f :
INFIRMIER D’ANNONCE EN CANCÉROLOGIE
Pour l’Hôpital de JourExpérience exigée
Poste à pourvoir immédiatementConvention FEHAP
Merci d’envoyer votre candidature (lettre de motivation et CV) à l’attention de Madame SEILLE.
Hôpital Saint Camille
2 rue des Pères Camilliens 94366 Bry sur Marne [email protected]
www.ch-bry.com
ACTUSOINS • 71 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
OFFRES D’EMPLOI
Infirmier D.E (H/F)
Le Groupement d’Intérêt Public Samusocial de Paris est un dispositif d’urgence (H24 et 7j/7) proposant une prise en charge médico-psycho- sociale aux personnes sans domicile. Son action départementalisée à pour objet d’aller à la rencontre des personnes sans domicile au travers de ces différentes missions et notamment : soins médicaux ou infirmiers, héberge-ment d’urgence, accueil de jour, 115, maraudes, SIAO Urgence Paris.
Le GIP Samusocial de Paris recherche des Infirmiers D.E (H/F)
Infirmiers D.E - Equipe Mobile d’Aide (Maraude) - Nuit (H/F)Vous êtes le chef de bord d'une équipe de 3 personnes. Votre mission est d’aller à la rencontre des personnes en situation de grande exclusion afin d’évaluer leur état de santé, de prodiguer des soins, de les orienter et de les accompagner vers les structures appropriées. Dans ce cadre vous êtes en relation constante avec un Médecin d’astreinte. EMA : Temps plein Nuit en 9 heures (20h-5h) du lundi au dimanche par roulement + MAJ N, D&JF - salaire selon ancienneté de diplôme.
Infirmiers D.E - Lits Halte Soins Santé (LHSS) et Lits d’Accueil Médicalisés (LAM) - Jour et Nuit (H/F)Les LHSS accueillent toute personne sans domicile fixe qui présente des pathologies ne relevant pas de l’hospitalisation traditionnelle. Les LAM accueillent toute personne sans domicile fixe présentant des patholo-gies lourdes les privant d’autonomie. Vous êtes chargé de mettre en marche les soins nécessaires aux personnes hébergées et de veiller, en collaboration avec l'équipe pluridisciplinaire, au bien-être des hébergées. .Postes de nuit (20h-8h) et postes de jour (8h-20h) du lundi au dimanche par roulement, salaire selon ancienneté de diplôme + MAJ D&JF.
Coordinateur Référent IDE - Equipe Mobile d’Aide (Maraude) - (H/F)Vous veillez à l’application de la démarche de soins, élaborez les outils de travail correspondants et êtes référent quant au diagnostic infirmier. Vous maitrisez l’évaluation et l’analyse des besoins des personnes prises en charge, et aidez l’équipe à rechercher les réponses adaptées aux problématiques rencontrées. Vous êtes en charge de la formation, de l’encadrement des IDE, et collaborez au recrutement et à l’élaboration des plannings. Vous pouvez être amené à remplacer un IDE dans une équipe.EMA : Cadre forfait jour. 2400 € brut mensuel (selon profil)
Expérience en psychiatrie et/ou connaissance de la population en situation de grande exclusion souhaitée Grande rigueur et éthique professionnelle indispensables.
A l’attention de Lucie PichardSamusocial de Paris - Service des Ressources Humaines –
Merci de préciser la mission et l’horaire souhaité
Organisme
Mission
Profil
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ACTUSOINS • 72 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
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Adresser lettre de candidature et C.V. au :
Centre Chirurgical MARIE LANNELONGUE
Mme CARPENTIER
Direction des Ressources Humaines
133 avenue de la Résistance
92350 Le Plessis Robinson
Tél : 01.40.94.87.95
E-mail : [email protected] Reprise ancienneté
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MARIE LANNELONGUECentre hospitalier Privé à but non lucratif participant au Service Public,
hautement spécialisé dans le traitement des pathologies THORACIQUES et CARDIO-VASCULAIRES
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RADIO PHARMACIEN A MI-TEMPS
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Pour mieux nous connaître, site internet : www.ccml.fr
recherche (h/f) :
CENTRE HOSPITALIER
Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent - Gentilly
Fondation Vallée
LA FONDATION VALLÉE Centre Hospitalier Infanto-Juvénile situé à Gentilly (94250) à proximité immédiate de Paris
Recherche H/F :
Pour son pôle adolescents :
1 Infirmier plein temps 1 Orthophoniste mi-temps
pour ses unités d’hospitalisation moyen et long séjour
Pour son pôle enfant :
1 Orthophoniste à 50% sur les deux unités long et moyen séjour et court séjour
1 Orthophoniste à 50% - 50% pour son Hôpital de jour et son CMP de Gentilly
Pour tout renseignement écrire : [email protected]
Les candidatures doivent être adressées à Monsieur le Directeur Fondation Vallée - 7, rue Benserade - 94257 GENTILLY Cedex
ACTUSOINS • 73 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
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ACTUSOINS • 74 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014