agriculture durabilité exposé 21mai 2014
TRANSCRIPT
L’agriculture tunisienne: Performances et menaces de
non durabilité Professeur Mohamed Salah BACHTA
Exposé du 21 mai 2014
I-‐ Position du problème
II-‐ Politiques Agricoles et performances du secteur
III-‐ Menaces de non durabilité et défis à relever
IV-‐ Orientations stratégiques: quelques propositions
V-‐ Conclusion
Plan de l’exposé
I-‐ Posi(on du problème -‐ l’agriculture tunisienne aiguillonnée par des politiques publiques a pu réaliser des performances indéniables
-‐ des menaces de non durabilité ont été relevées et des chocs exogènes sont à subir
Questionnement : Compte tenu de ces contraintes, l’agriculture peut-‐elle continuer à assurer ses fonctions classiques?
Poli&ques agricoles 1. Définition : ensemble d’instruments économiques,
techniques et institutionnels conçu et mis en œuvre en vue de réaliser des objectifs préalablement fixés
2. Liens avec la politique (Politics) � la politique agricole est une policy � Le système politique (politics) fixe la nature et les
niveaux objectifs visés 3. Illustration: le modèle de D; EAston
-Environnement extérieur
-Environnement intérieur
Filtre G.P P.P
Boite Noire
*Dissolution des offices *Création des AIC
Inputs Outputs
Effet de rétroaction
Les politiques Agricoles mises en œuvre
Le contenu de ces politiques est décliné en deux catégories:
-‐ les politiques de mobilisation des ressources naturelles et de création des structures d’appui
-‐ politiques de régulation des marchés des produits et des facteurs agricoles
Politiques de mobilisation et structures d’appui
Nature de l’Instrumen
t
Contenu Effets directs
� Apurement Foncier et gestion des terres domaniales
� privatisation des terres collectives dans le centre et le sud.
� création de SMVDA et de lots de techniciens
� a contribué à l’extension de l’arboriculture dans ces zones.
� accroissement du nombre des exploitations capitalistiques
� augmentation du nombre des exploitations agricoles
Nature de l’Instrument
Contenu Effets directs
� Mobilisation et Gestion des Ressources Naturelles
� des investissements publics importants ont permis de mobiliser les ressources naturelles.
� travaux CES (12% de l’I)
� Mobilisation des Ressources hydriques (40% de l’Inv.Agricole.Total). Près de 95% des ressources inventoriés
� Aménagement de périmètres irrigués (près de 450000 ha actuellement)
� Réalisation de 2 stratégies de CES
� Décentralisation de l’Administration Agricole
� création de DG( CRDA)
� plus d’autonomie des régions vis-‐à-‐vis du centre.
Politiques de mobilisation et structures d’appui
II.1-Politiques de régulation Nature de
l’Instrument Contenu Effets directs
� Libéralisation des prix des produits et des facteurs
� les produits agricoles et les facteurs de production ont évolué d’un système d’homologation quasi généralisé à une libéralisation quasi-‐totale du commerce intérieur.
� Cette libéralisation a permis une réorientation des systèmes de culture aiguillonnée par le marché.
� amélioration des rendements � Dépendance vis à vis des prix internationaux et de leur volatilité
� Réduction de la MGS
� Incitation et encouragement de l’investissement
� code des incitations à l’investissement, loi 93-‐120 du 27 décembre 1993.
� augmentation de la F.B.C.F dans le secteur agricole de 239 à 369 MDT constants et ce, au cours de la période 1990-‐1996
II.2- Performances du secteur Nature Réalisation
� Taux de croissance
� croissance annuelle d’environ 3,5% l’an pour les 3 dernières décennies
� Contribution aux agrégats macro-‐économiques
� près de 10% du PIB, cette part est en baisse � 16 %de l’emploi global.
� Satisfaction des besoins
� la progression de la production agricole a permis d’améliorer la satisfaction de la demande intérieure en plusieurs produits et d’accroître les exportations agricoles
II.2- Performances du secteur (2) Nature Réalisation
� Balance commerciale des produits agricoles
� exportation en augmentation (l’huile d’olive, dattes, produits de la pêche, agrumes ) améliorant le bilan de la balance commerciale agricole
� Ce bilan reste variable selon les années
� Dépendance des prix
internationaux
� la variabilité de la production nationale et la volatilité des prix internationaux, ont réduit le niveau de sécurité alimentaire, remettant en cause la souveraineté du pays en la matière
Durabilité de l’agriculture
Cette durabilité a quatre dimensions: 1. Écologique : protection et réduction des menaces de
vulnérabilité
2. Économique valorisation des facteurs à leurs prix économiques
3. Politico-‐ institutionnelle des institution avec justification socio économique
4. Technologique: source de progrès et donc de
croissance
Menaces de non Durabilité
non durabilité écologique � Processus érosifs sont restés particulièrement actifs, malgré les efforts déployés (20 mille ha). � La surexploitation des nappes, notamment dans les régions du centre et du Nord est des réalités (125%).
� les politiques mises en oeuvre n’ont pas réussi à: � Réduire le dualisme technique et structurel de l’agriculture
� Intégrer d’une manière suffisante le climat dans les instruments mis en place.
Menaces de non Durabilité non durabilité économique v Certaines exploitations ne peuvent plus générer des revenus suffisants
v les facteurs de production sont de plus en plus difficiles à rémunérer à leurs prix économiques, notamment les ressources naturelles ( eau et sol pour l’agriculture péri urbaine, particulièrement)
politico-‐ institutionnelle L’idéologie antérieurement dominante n’est plus de mise v Les règles organisant les rapports entre acteurs sociaux et État sont bafoués
Non durabilité technologique: v peu de maîtrise de la chaîne nationale invention – innovation
v Le progrès vient de l’extérieur et devient de plus en plus sélectif
Chocs exogènes
� Le réchauffement planétaire et ses conséquences sur les changements climatiques ( T ° augmentera de près de 2,1°C). Cela a des effets négatifs sur les cultures et sur les ressources naturelles (eau, sol et couvert végétal)
� Une volatilité accrue des prix mondiaux des prix des céréales
� Des restrictions quantitatives des exportations des céréales prises par certains pays ( Russie –Ukraine )
Dans ces conditions, la sécurité alimentaire devrait être posée en d’autres termes ( non en tant qu’équilibre de la BC)
Problématique de la sécurité alimentaire
-‐ Des demandes des produits alimentaires en augmentation
Les principaux travaux disponibles sur le sujet pour les ensembles géographiques dont fait partie la Tunisie, il est possible de retenir les principales tendances suivantes :
Entre 2000 et 2030, la demande de céréales destinées à la consommation humaine devrait augmenter d’environ 50 % tandis que celle destinée à l’alimentation des animaux devrait presque doubler
La consommation de viande va progresser de 104 % tandis que celle de lait augmentera de 82 %
Problématique de la sécurité
2006 2007 2008 en Millions de dinars 321 668 1048 en pourcentage du PIB 0,78 1,46 2,25
Évolution du montant de la caisse générale de compensation
Le taux de 2,25% est particulièrement élevé, supérieur à l’objectif visé par les Pouvoirs Publics
2004 2005 2006 2007 Janvier 2008 Couscous (1kg) 735 735 735 760 795 Farine (lkg) 510 510 510 543 560 Macaroni 745 745 745 770 805 Pain (pièce) 240 240 240 240 240 Semoule( Kg) 420 420 420 433 450 Lait frais (litre) 667 680 700 738 800 Lait pasteurisé (1/2 écrémé)
350 350 350 768 900
Beurre ( 0,1Kg)) 455 500 500 513 600 Yaourt naturel (pièce) 220 242 242 245 245
Huile de soja (1 lïtre) 730 730 730 779 900
Evolution des prix moyens de détail des produits alimentaires de base (2004— 2008, en millimes)
Blé dur Blé tendre Orge
Prix à la production
Prix à l’importation
Prix à la production
Prix à l’importation
Prix à la production
Prix à l’importatio
n
2005 30,5 2,6 27 19,8 18 20,1
2006 30,5 36,1 27 22,9 18 22,2
2007 32,8 54,9 28,7 36 20 33,8
2008 (2 premiers mois)
55,0 83,4 45 50,7 40 48,1
Évolution des prix à la production et à l’importation des céréales (2005 à 2008, en dinars quintal)
Des sources de croissance sont encore disponibles (amélioration de l’efficacité, progrès technique, etc.) mais leur mise à profit est elle possible ? La croissance par extension du potentiel productif est honnêtement limitée. Cette croissance possible serait-‐elle suffisante pour assurer à la fois la durabilité et impulser le développement économique et social ? Dans ce contexte, le secteur agricole serait-‐il encore en mesure de conserver ses contributions socio-‐économiques et d’être le fer de lance du développement régional surtout dans les zones les plus démunies du pays?
Problématique de la création de la croissance
� Des propositions de voies d’augmentation de la résilience du secteur et d’amélioration de ses performances économiques sont suggérées (la capacité à remplir les fonctions socioéconomiques, notamment la sécurité alimentaire et la croissance)
III. Orientations stratégiques
III. Orientations stratégiques
III.1. Amélioration de la durabilité du secteur agricole v Des associations d’usagers plus autonomes sont nécessaires pour venir à bout de la dégradation des R.N
v Des techniques de production plus adaptées aux conditions locales de production (repenser l’agronomie)
III.2. Un meilleur ciblage des contenus des politiques agricoles : v Régionalisation de la politique agricole
v Découplage des instruments de politiques
V.1Des sources de croissance sont encore disponibles (amélioration de l’efficacité, progrès technique, etc.) mais leur mise à profit est elle possible ?
V.2La prise en compte du dualisme agricole par les politiques agricoles est un préalable à la mise à profit de ces gisements de gain de productivité
V.3 Il importe de distinguer l’agriculture sociale (ayant comme objectif de préserver l’espace et de fixer des populations rurales) de l’agriculture économique.
V-‐ Conclusion
V-‐ Conclusion V.4-‐ Des solutions extra agricoles à des exploitations économiquement rentables mais ayant de faibles tailles sont à trouver dans un développement rural créant de nouvelles possibilités d’emploi
V.5-‐ l’autonomisation et la responsabilisation des associations d’usagers. De tels changements sont compatibles avec la nouvelle ère que vit la Tunisie
MERCI DE VOTRE ATTENTION