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cinéma | La Rochelle
Mon festival de palmes
GRATUIT
no5 Juin / Juillet / août 2008
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sélection
agenda des festivals d’été
Dossier | Musiques actuelles
rockl’ouestà
uN MAGAziNE À L’ouEst
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Partenaires
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sommaire
Rock à l’ouest
salut à deux fidèles
Une librairie maritime à rochefort
Un regard juste
dityvon, photographede l’ombre
cinéma
littérature
littérature
spectacle vivant cinéma
société
internet + design
expositions
audiovisuel
jeune public
jeune publicAgenda
Shopping
Les talents font des bulles
Le jeu en vaut la chandelle
Une école libertaire
Huis clos
Le bout du monde
Coquillages et crustacés… mon festival de palmes
aide-la et la région t’aidera
donin : le héraut solitaire
délocalisation massive du Baz’arts
Forever young
Le grand rush
« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. »
Robert Filliou
Nos colonnes regorgent de commentaires sur les conditions de production de l’art, sur ses dérivés et avatars. Cette position d’observateur est confortable et a peu à voir avec la tension qui anime certains artistes dans leur recherche et leur travail. Au quo-tidien, nous côtoyons des œuvres tantôt muettes tantôt bavardes, qui happent, hantent ou nous défient, mais qui demeurent des objets, à distance.Puis chaque année l’été nous
gagne. Les troupes et groupes quittent les salles de spectacle pour venir à notre rencontre. Que les festivals se spécialisent ou ratissent large, ils nous invitent au rassemblement et à l’échange. Ici, l’art devient un moyen. Dans ces moments de partage, il tou-che à l’essentiel, au primaire, au point de nous concerner tous. Il sème ses points d’interrogation partout, y compris dans les inter-prétations qu’on peut en faire. Et c’est, de mon point de vue, un de ses plus grands mérites.Alors bon été, et bon esprit
critique. Nicolas Giacometti ¬
Nota : Les CD ne se vendent plus, les cachets des artistes flambent en été. Comment faire pour les payer ? Les municipalités sondent leurs poches : misère… De nouveaux parcmètres ? Une autre forme d’art…
Bd : La Guerre d’Alan
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portrait
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Cotweb, c’est mieux, en pas pareil !
Board culture
Niort - La Rochelle - RochefortExpressions s’affranchit des frontières et est désormais distribué aussi à Niort, la ville rock !
retrouvez le magazine surwww.magazine-expressions.com
i m p r i m e u ri m a g i n a t i f
Les sPéciaListesdu lundi au vendredi
9h10 - 9h40au 05 46 50 67 68
France BleuLa Rochelle répond à
toutes vos questions de la vie quotidienne.
expressions – 36, rue Beltrémieux, BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 – Fax. 05 46 00 08 12email : redaction@magazine-expressions.com / site : www.magazine-expressions.com
dossier02
directeur de la publication : Pierrick Zelenay / responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti / ont collaboré à ce numéro : Céline Challet, Julien Chauvet, Gilles Diment, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Martin Masmontet, Elis Ouaibe, Philippe Thieyre / date de parution : juin 2008 / issN : 1960-1050 / Photographe : Julien Chauvetmaquette : Antichambre Communication / mise en page : Cyril Perus / Photo de couverture : © iStockPhotoimpression : IRO - ZI rue Pasteur - Périgny / service commercial : François Fottorino 05 46 43 19 20expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / tirage : 10 000 exemplaires
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Balade au musée
muséographie
Prav
da
dossier
Les yeux vers l’ouest Salles, concerts, festivals, ça s’agite à Niort.
J’adore NiortNiort, un nom qui sonne comme « mu-
tuelles ». Des mutuelles qui assurent une prospérité économique (mais qui n’in-vestissent pas du tout dans les musiques actuelles), des Chamois niortais éjectés de la deuxième division de foot, une porte vers les marais de la Sèvre niortaise, toutes ces images ne sonnent pas très rock’n’roll. Pourtant, il ne faut pas se fier aux appa-rences ou aux premières impressions. L’association « J’adore Niort » a été créée pour, au contraire, proclamer que non seulement Niort est une ville de 60 000 habitants (100 000 dans l’agglomération) dynamique, où il fait bon vivre, mais que les musiques actuelles y occupent une place non négligeable. Sous l’impulsion de Charles Provost et Éric Surmont, cette association organise des soirées dans les différents lieux musicaux de la ville, notamment au Bistrot de l’éclusier, un bar très bien situé en centre ville d’une capacité de 50 personnes, voire 150 avec la terrasse quand les nuits sont belles. Si le financement initial est assuré par les lieux d’accueil, la sono est en revanche fournie par Éric Surmont, qui cumule les fonctions de régisseur, de manager et de DJ. « Crème Brûlée », une autre associa-tion, complète le dispositif en prenant en charge les tournées et le management de groupes comme Phospho. Celui-ci vient d’ailleurs de signer un contrat de diffusion avec « La Baleine » où travaille justement Charles Provost.
La BaleineIl y a quinze ans, après avoir été employé
chez un important distributeur installé à Niort, Wotre Music puis FNAC Music, Romuald Heuchin fonde deux sociétés, l’une spécialisée dans l’export de dis-ques, Multiwaves, l’autre dans les soldes, IDCD. Cinq ans plus tard, il enrichit sa palette avec La Baleine, une structure de
distribution axée sur l’import (à 95 %) de productions électroniques. Récemment, l’arrivée de Charles Provost accentue le virage vers une plus grande diversifica-tion : soul, reggae, rock, Metal… Pour la scène locale, la présence d’un distributeur indépendant (le troisième en France par son volume) ne représente cependant pas un vecteur d’émulation aussi fort que celle d’une maison de disques – en fait, il ne manque finalement que des studios d’en-registrement pour compléter le maillage musical niortais. Mais cette présence permet à La Baleine, outre la création de seize emplois liés au marché du disque, de s’impliquer ponctuellement dans des événements locaux ou régionaux (le festi-val Hellfest par exemple) en y apportant un soutien logistique et promotionnel, à plus forte raison quand des formations maison comme Phospho ou Itrema y sont engagées. Ainsi, en octobre, cette société fêtera ses dix ans par trois concerts dans les trois principales salles niortaises. Enfin,
1. My secretary2. Minuscule Hey3. Subway4. Stout5. Phospho
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Les yeux vers l’ouest
depuis peu, Romuald Heuchin a ouvert un magasin de disques exclusivement dédié aux soldes et à l’occasion, Le Pressing, acti-vité complémentaire à celles du disquaire indépendant Media Music et de l’Espace culturel Leclerc.
Le Loup blanc et LeclercFaisant parti des étudiants fondateurs
des « Pieds dans le PAF » après les mani-festations contre les lois Devaquet Monory de 1986, Pascal Duforestel arrive à Niort à la fin des années 80 pour s’occuper du pôle Media Jeunesse. En 1994, il monte la structure d’ingénierie culturelle et évé-nementielle Le Loup blanc, dont l’activité d’organisation et de promotion de specta-cles de rue s’étendra vite bien au-delà de la région Poitou-Charentes. En avril 2008, Pascal Duforestel a été élu premier ad-joint aux côtés de la nouvelle maire PS, Geneviève Gaillard.
Après celui de Ptôse, l’émergence des noms de Bosco, My Secretary, Windget, Phospho, Itrema, Minitel Rose ou Stout… illustre la vitalité du tissu musical niortais.
M. Gattepaille est le patron du centre Leclerc et un passionné de musique. En 2002, il décide de restructurer la topologie du centre commercial et de transformer le Brico Leclerc en une salle de concerts entièrement financée par son magasin. Un fait d’autant plus rare que, s’il y a de temps en temps des concerts dans les centres commerciaux, il s’agit de la seule expé-rience de ce type en France. C’est l’unique Espace culturel à disposer de sa propre salle de concert, une véritable exception culturelle. Il fait appel au Loup blanc dès la concep-
tion du lieu, avant de lui en confier la gestion par un contrat renouvelable tous les ans. Le Leclerc finance donc cette salle de 980 places modulables à hauteur de 600 000 euros par an dont 100 000 consa-crés au budget artistique. De son côté Le Loup blanc assure la programmation, la régie et la communication. Le son et les lumières sont pris en charge par un pres-tataire spécialisé, Concept, établi à Échiré, sous forme d’un forfait à l’année permet-tant de trouver un équilibre entre les diffé-rentes prestations. La direction artistique est d’abord confiée à David Fourrier, puis, en 2005, après son départ pour rejoindre la NEF d’Angoulême comme program-mateur, à Sébastien Chevrier. Ce dernier propose aux Niortais à peu près quarante rendez-vous annuels, exclusivement dans le registre des musiques actuelles sans restrictions particulières de genre ou de style, accompagnés parfois de résidence. Yelle, Rose, Prototypes, Ange, Asa, Kaly live Dub, Wax Taylor, Ange, Bratsch, Fancy, The Do… autant de noms qui, entre janvier et avril 2008, démontrent la diversité et la qualité des choix. Les prix, entre 13 et 22 euros, restent assez bas pour un lieu qui ne bénéficie actuellement d’aucune subvention (à l’exception de la Sacem), la fréquentation moyenne tournant autour de 250 spectateurs.
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D.R
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Il est évident qu’une salle de concert n’est pas vraiment une affaire directement rentable, mais ses retombées en termes de publicité et de communication, elles, peuvent l’être, permettant de concilier intelligemment, pour une fois, culture et commerce.
Le CamjiEn mars, par contre, le festival « Nouvelles
Scènes » reçoit quelques subsides de la ville et de la région et sollicite tous les interve-nants de la scène musiques actuelles tels que Leclerc et l’association Camji. Cette dernière a connu plusieurs phases depuis sa naissance en 2001 sous l’égide de la mu-nicipalité. À partir de 2002, elle gagne en autonomie, mais reste financée par la mai-rie, la région, l’état et plus modestement par le département, les emplois étant en partie pris en charge par la DRAC. Après quelques difficultés en 2003, une nouvelle équipe de cinq personnes est nommée. Actuellement, Lionel Rogeon en est le di-recteur et Théo Richard le programmateur. La salle y afférant a été construite dans des caves médiévales, pratiquement situées sous la mairie. Initialement elle était pré-vue pour accueillir 600 spectateurs, mais, suite à une conception architecturale qu’on pourrait qualifier d’étrange, sa capacité a été réduite à 350/400 et sa sonorisation rendue un peu délicate. Le Camji possède sa propre sono, rachetée pour l’essentiel à la ville. Le multimédia étant une des composantes de son travail, toutes les prestations sont enregistrées et filmées. Le budget de fonctionnement est équivalent à celui de l’Espace Leclerc, 600 000 euros, dont 60 000 affectés aux cachets des artis-tes, pour un nombre de concerts oscillant entre vingt-cinq et trente par an. La saison s’étale, comme pour toutes les structures fixes, entre septembre et mi-mai, afin de laisser la place aux innombrables festivals de l’été. Les prix d’entrée sont une fois encore très raisonnables, dans une four-chette de 7 à 15 euros, avec une réduction systématique de 4 euros pour les abonnés. La programmation internationale est dé-cidée trimestriellement et elle comprend toujours, au minimum, une tête d’affiche et une première partie assurée par une for-mation régionale. Totalement « musiques actuelles », elle est, là aussi, très éclectique, avec une forte dominante rock : punk, hardcore, chanson, ska, funk et Metal extrême, genre qui remplit bien les salles mais qui subit la concurrence du festival Hellfest. En moyenne, elle attire plus de 150 aficionados par concert.
Accès Rock, fête de la musique et festivalsLes fonctions de l’association ne s’arrê-
tent pas là. Elle offre aussi la possibilité, en partenariat avec « Accès Rock », d’utiliser des studios de répétition pour la modeste contribution de 40 euros les vingt heures, ou de suivre des formations dans les domai-nes du son, de la lumière et de l’électricité. Plus de quarante-cinq groupes de rock et quinze de rap utilisent les lieux, auxquels s’ajoutent des dizaines d’autres se révélant le jour de la fête de la musique, preuve de la vitalité du tissu musical niortais d’où émergent après celui de Ptôse les noms de Bosco, My Secretary, Windget, Phospho, Itrema, Minitel Rose, Stout…Deux festivals (gratuits) niortais ont dis-
paru de la programmation pour diverses raisons : Urbantronic, rencontres hip-hop, rap prévues fin mai en extérieur et annulées en début d’année ; et Jazz-si, abandonné l’an dernier. Il est toutefois probable qu’ils puissent renaître dès l’année prochaine.Avec cette brève immersion dans le
paysage musical niortais, on constate que la ville possède, depuis 2002, à la fois les ressources humaines et une diversité des lieux favorables à l’éclosion d’une véritable et importante scène de musiques actuelles, d’autant que les différents intervenants se concertent et accordent leurs programma-tions, quitte à se repasser les bons plans.
Philippe Thieyre ¬
Quelques infosMicro Faunes, 30 ans de création musicale en Deux-Sèvres (1968-2000) par Philippe Guillemoteau, éd. Patrimoines & Médias. Récemment sorti, ce livre retrace l’histoire musicale moderne du département. La Baleinewww.la-baleine.com
espace Leclercwww.espaceculturelleclerc.comEspace Mendès-France
Le Camjiwww.camji.comEspace Michelet, 3, rue de l’Ancien-Musée
J’adore Niorthttp://www.myspace.com/jadoreniort
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dossier
PUBLICITÉ
RochefortFin de saison pour la Poudrière. Christophe Pineau va maintenant aider Rudy Bonin à mettre en place les Mercredis du jazz avec huit concerts répartis en juillet et en août dans différents endroits de la ville, puis il donnera un coup de main au festival Rochefort-en-Accords les 21, 22 & 23 août. / P.T.
AytréConcerts XLR
Un peu moins de monde, ce 26 avril, que pour EZ3kiel, mais une belle assistance quand même pour cet avant-dernier concert de la saison. Si le trio Kill The Young a assuré une bonne prestation, conforme à ce qu’on pouvait en attendre, bien construite et rugueuse, pour ma part, j’ai trouvé que les formidables Elderberries lui ont volé la vedette avec leur rock nerveux et dynamique s’appuyant sur un gros son parfaitement réglé, des guitares saignantes, une rythmique énergique et un chanteur qui se donne sans retenue. /P.T.
Quatre groupes étaient à l’affiche de ce 6e concert, le 17 mai. Une date supplémentaire au programme initial, tardivement annoncée, qui explique peut-être la fréquentation éparse de l’événement. Car la qualité était bien là : les belles prestations « Girl power » des Prototypes et Pravda, l’énergie des jeunes Adam Kesher emmenés par un chanteur possédé et l’électro psychédélique du duo Zombie Zombie. / P.L.
La Rochelle
Enfin !Une salle de musiques actuelles à La Pallice
Après des années d’attente et de recours, l’implantation du futur espace « musiques actuelles » pourrait enfin satisfaire tout le monde. Imposant bâtiment de 2 838 m2 sur trois étages, le lieu choisi est situé Bd Delmas et dépend du Port autonome. Ses trois pla-teaux magnifiques sont à rénover totalement pour y intégrer les éléments indispensables à un complexe : une salle de spectacles de 900 places (debout) modulables, un club d’une capacité variant de 150 à 350 spectateurs, un bar, des salles de rencontre, de consultation ou de formation, trois studios de répétition et des studios d’enregistrement. Cette dernière op-tion n’est pas finalisée, mais, au vu de la réus-site d’espaces comme la NEF à Angoulême, elle paraît pourtant nécessaire pour proposer une offre complète aux différents utilisateurs.
2010En charge du dossier, Nathalie Dupuy,
une des vice-présidentes de la CdA*, nous confirme que les travaux commenceront dé-but 2009 et que le premier concert est prévu pour 2010. Même si le nom du futur directeur n’est pas encore connu, le maître d’œuvre (le groupement Julienne Loïc) travaillera en col-laboration avec un comité de pilotage regrou-pant des partenaires financiers éventuels, des associations comme XLR, des représentants des Francofolies… avec une première réunion en juin. Le budget prévisionnel d’aménage-ment est de 3,5 millions d’euros ; celui de fonctionnement, de 800 000, dont les deux tiers seront assumés par la CdA. Comme à Aytré (XLR) et dans un nombre croissant de villes, la volonté des élus de promouvoir les musiques actuelles et de maintenir des tarifs bas offrira au plus grand nombre la possibilité d’accéder aux équipements et d’assister à des concerts de qualité pour une dizaine d’euros en moyenne.À suivre… / P.T.
* CdA : communauté d’agglomération.
The Do
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salut à deux fidèles
spectacle vivant
PUBLICITÉ
Virginie Garcia et John Bateman furent parmi les premiers danseurs de l’aventure Chopinot à La rochelle. Quand dans quelques jours le BarC* se retirera de la scène, ils seront les derniers à partir. Ces deux personnalités très différentes ont en commun une énergie pure qui les a portés au fil des années et des créations. Nous avons recueilli leur réflexion sur cette expérience, ainsi que le témoignage de régine Chopinot sur ce compagnonnage exigeant et fécond.
«V irginie et John sont des artistes qui ont organisé toute leur vie pour la
danse, avec une relation de confiance et un regard critique essentiels ; leur capacité à percevoir l’espace et le temps, leur person-nalité, ont participé au travail de fond et leur ont donné une place unique… Avancer, toujours, c’est ma nature profonde et ils ont cette même nécessité vitale, autrement la répétition les ennuierait aussi… Toujours dans la recherche, l’exploration, durant toutes ces années, toutes ces heures ! Dans cet art insaisissable qu’est la danse, ne ja-mais être là où on nous attend… Être dans le présent, le vivant et l’éph émère n’est pas un confort. Virginie et John ont cette capa-cité de repartir à zéro, c’est monumental !Le départ va être une épreuve fantasti-
que… et la sublime aventure à La Rochelle restera unique. » Régine Chopinot, avril 2008.
Virginie Garcia, une vraie fille de La RochelleFormée au conservatoire de danse de
La Rochelle puis au Centre national de
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salut à deux fidèles
spectacle vivant
Niort
Le 29 avril, à la Fabrique du Vélodrome, à La Ro-
chelle, Bénédicte Pilchard a donné un cours magis-tral d’espéranto gestuel en compagnie de son assistant, jeune homme comme il faut, et de ses élèves du collège Fromen-tin et du lycée J. Dautet.Sous son apparence
guindée, Béné dicte a laissé s’exprimer une nature… débridée, ma foi, invitant le public à narrer l’histoire de la fabrication du pantalon du lézard… histoire sans queue ni tête direz-vous, et vous aurez raison, quoique…L’abattage d’Agnès Pelle-
tier, car c’était elle sous le tailleur étriqué, tient de la catharsis d’une Mlle Lelonbec partant en vrille. On pourra la retrouver bientôt en compagnie de six comparses pour des « apéros volubiles » dé-tournant le quotidien de la grisaille. Ces performan-ces de l’absurde seront perpétrées à Niort (à 19 h) le 27 juin rue Baugier, le 25 juillet rond-point St-Jean, le 29 août avenue de Paris et le 26 septembre aux usines Boinot.Pour s’aérer le moral et
boire un coup, perspective de salubrité publique !
Dany Huc ¬
Cie VoLuBiLiswww.la-rue.org/volubilisTél. 06 80 42 04 81
« On n’est pas chez le mime Marceau ! »
danse contemporaine d’Angers, elle fait ses premières expériences professionnelles avec les chorégraphes Andy De Groat et Philippe Tréhet. Elle intègre la Cie Chopinot à La Rochelle en 1994 pour la création de Végétal, moment radical.« C’est un vrai choc, dit-elle, être au service
du végétal et du minéral, du collectif et cepen-dant, aussi, de l’individu ; une épure décon-certante, tout ego évacué… mais j’étais prête pour ce travail. Puis, avec Les Quatre Saisons, ce fut une vraie jubilation du corps…Autour de 1999, il y a eu la période des ar-
tistes associés, des ouvertures – les échanges étaient très riches ; ce fut celle aussi du travail de transmission dans les écoles, les cours ouverts, les bals… La relation avec Régine a évolué, s’est affinée dans la complicité artis-tique.En 2002, autre basculement radical : Chair-
Obscur, un gros travail d’improvisation, un champ large pour un sujet difficile, qui creu-sait au plus profond ; ce fut une importante
traversée, qui a révélé amour et respect pour Régine… une acceptation du corps qui cham-boule tout, mais pas dans l’affect. En 2004, c’est Wha, le sommet, l’inconnu, la jouissance des actes qui vont plus vite que la pensée, l’énergie se nourrissant de l’énergie et une osmose magnifique entre Régine, John et moi ; cela a tissé dans le temps et la chair un univers fantastique.Cette grande histoire du BARC se termine et
ce que j’ai appris au cours de ces quatorze an-nées, ces champs d’interprétation inconnus, m’ont donné le désir et la nécessité d’autres expériences. Il y aura, fin 2008, la création de Cornucopiæ et, après, le temps de pren-dre le temps, de voir venir… Je ne suis pas inquiète ! »
John Bateman, un anglais et le continentIl commence à prendre des cours de danse
vers 13 ans et, à 17 ans, accomplit ses trois années d’étude en danse contemporaine au Laban Center de Londres, lieu d’excellence pour la formation du danseur en Angleterre.« En 1989, se souvient-il, nous étions dans
les “années Thatcher”, un vrai cauchemar, et Régine est venue au Laban Center faire passer une audition ; elle m’a pris pour sa création ANA… J’avais déjà très envie de venir en France et j’ai été comblé d’avoir été choisi.Ensuite il y a eu Saint-Georges, dans un
esprit très différent, révélateur du désir constant de Régine de ne pas reproduire une forme déjà éprouvée. Mon bonheur d’être ici était toujours aussi grand, pour cette nou-velle aventure avec elle, et aussi parce que je pouvais mesurer la différence, surtout dans le domaine de la création artistique, entre l’Angleterre d’alors et la France ! Puis les solos de Soli-Bach m’apportèrent
une autre approche de la danse, très positive, mais, à la veille de mes 30 ans, pour des rai-sons privées, j’ai fait une pause ; retour en Angleterre… De passage à Paris en 1998, je vois Les Quatre Saisons et mon désir de retra-vailler avec Régine se ravive ; je lui en parle, elle accepte… et je retrouve le bonheur d’être ici de nouveau !En 2002, ce fut Chair-Obscur, un travail ab-
solu, dur, il “faut y aller !”, mais j’aime ça, la danse a toujours été pour moi ce qui traverse le corps, la danse pure… Et puis il y a eu Wha, juste trois danseurs, Régine, Virginie et moi, une folie ! Mais c’était génial grâce à cette complicité de chaque seconde entre nous.Dommage que cela doive s’arrêter main-
tenant ; mais je suis prêt à rejoindre Régine pour d’autres projets… Déjà pour Cornucopiæ, la première création de sa nouvelle compa-gnie indépendante, et nomade ! »
Dany Huc ¬* Ballet Atlantique Régine Chopinot
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Virginie Garcia
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L ’Arsenal de Rochefort, bâti en retrait de l’océan, peut s’enorgueillir d’abriter,
au sein de sa prestigieuse Corderie royale, deux organismes maritimes de première importance, le Conservatoire du littoral et le Centre international de la mer (C.I.M.). Avec ses expositions permanentes et tem-poraires attirant plus de 200 000 visiteurs par an, cette dernière association, créée en 1986 et actuellement présidée par l’écrivain Erik Orsenna, focalise l’activité touristique de la ville, au même titre que la Maison Pierre-Loti et le chantier de l’Hermione. Il y a une dizaine d’années, le directeur ac-tuel, Emmanuel de Fontainieu, décide de séparer la librairie de la boutique, faisant aménager un espace d’à peu près 140 m2. La thématique du bateau prédomine aussi bien dans les choix littéraires que dans l’architecture intérieure d’un lieu lumi-neux. Il s’agit de la seule véritable librairie installée dans un haut lieu du tourisme culturel de la région.
La librairieprivilégieles livres defonds ens’autorisantaussiquelqueséchappées.
L’océan, les voyages, la région et…Sur les cinquante salariés rémunérés
par l’association, quatre sont affectés à la librairie sous la direction d’Alain Terperau, en poste depuis 2005 après avoir géré sa propre librairie à Cognac. Au-delà de la recherche d’un indispensable équilibre financier, les bénéfices éventuels sont redistribués dans le pot commun, pour les expositions par exemple.En règle générale, dans les librairies, les
livres sont classés sur des étagères, les quelques tables étant réservées aux piles de nouveautés ou à des thématiques. Ici, c’est l’inverse, les rayonnages sont moins nombreux que les tables, d’où, à la fois, une meilleure mise en valeur de chaque objet et une certaine confusion dans la signalisation. En flânant, le lecteur poten-tiel découvrira en priorité des ouvrages maritimes, sans trop s’attarder sur les aspects les plus techniques, ou traitant des voyages de façon élargie, qu’il s’agisse de romans, récits, bandes dessinées, guides littéraires, livres de photos ou de cuisine sans oublier les inévitables cartes postales et autres DVD. Les éditeurs régionaux et les spécialistes de l’aventure historique, comme Phébus, y sont également large-ment représentés dans un fonds qui ne compte que 20 % de nouveautés.
une ligne de démarcationBien sûr, une petite partie du stock,
parfois incongru comme ce renfoncement estampillé Mai 68, empiète sur le terrain des librairies généralistes. Un faux pro-blème en réalité. Si la Maison de la presse concentre (plutôt bien) ses efforts sur le terrain de la nouveauté et des guides infor-matifs, « Bulles en cavale » sur la BD et ses dérivés, la librairie généraliste Pierre-Loti appartient de fait à un tout autre circuit. On constate en effet qu’il existe une invisi-ble mais réelle ligne de démarcation entre le centre-ville et l’Arsenal, un circuit com-mercial pour les Rochefortais, un autre flux pour les touristes. D’ailleurs, c’est août, et non décembre, qui fait exploser le chiffre d’affaires de la librairie maritime, ouverte tous les jours sauf en janvier.
Philippe Thieyre ¬
Une librairie maritime à Rochefort
La librairie du Centre international de la mer, à la fois classique, spécialisée et originale.
p9littérature
Pendant 25 ans nous avons vécu dans le voisinage d’alan ingram Cope, citoyen américain, retraité dans l’île de ré, héros discret d’une des bandes dessinées les plus singulières de ces dernières années, La Guerre d’Alan d’emmanuel Guibert, qui vient elle-même de trouver un prolongement documentaire.
Bande dessinée
Portrait du soldat américain en poupée russe
Après une ultime tentative d’installation relatée dans ce dernier tome, Alan Cope avait en effet choisi de ne pas retourner vivre aux États-Unis après la guerre, pays avec lequel il ne se sentait plus en accord. Sur les circons-tances qui l’ont par ailleurs amené à se retirer dans l’île de Ré, sur la lucidité tardive dont il fait preuve sur sa propre vie au moment de cette retraite, Guibert reste évasif : « Tout le livre concourt à susciter ces interrogations. Ces livres sont un recueil de confessions et comme dans toute confession, certaines choses sont dites, d’autres ne le sont pas, ponctue-t-il pour couper court. C’est probablement moi qui l’ai poussé vers la confession. » Alan Cope était-il finalement un homme apaisé ou vivait-il cette retraite dans l’urgence d’une trace à laisser ? « Alan écrivait de la poésie, un peu de philoso-phie, il avait une correspondance abondante mais rien de nature biographique. Mes livres auront permis cela. Et il y aura un jour un livre sur Alan tel que je l’ai connu, sur ce qui s’est passé depuis qu’il n’est plus là. Mais ce ne sera pas nécessairement de la bande dessinée. »
La Guerre n’est pas finieLes trois volumes parus à l’Association pro-
longent en attendant la parole d’Alan et lui offrent une postérité que son auteur aurait accueillie avec l’esprit qu’on lui découvre au fil des cases. Il n’aurait sans doute pas été déçu non plus du récit de son amitié avec son « confesseur » que vient de réaliser Céline Dréan, documentariste rennaise, dans un film sensible, La Mémoire d’Alan. « J’ai initialement rencontré Emmanuel pour discuter d’une adaptation du Photographe pour la série docu-mentaire “L’histoire par la bande”. Finalement, je suis sortie de chez lui bouleversée par le récit qu’il m’avait fait de son amitié avec Alan Cope. Ensuite, c’est allé assez vite, d’octobre 2006 à juillet 2007 avec un passage dans l’île de Ré pour les prises de vues en Super 8. » Un choix esthétique qu’elle justifie pour son grain, « celui de la révélation photographique », qui s’accorde au trait de Guibert, et aussi parce que « c’est le format des films de famille et il me semble que l’histoire entre Emmanuel et Alan est de cet ordre-là ».Dans cet emboîtement d’histoires – les peti-
tes dans la grande, celles d’Alan, celle d’Alan et Emmanuel –, ces images en série révèlent la mémoire d’un homme. Pendant 25 ans nous avons vécu dans le voisinage discret d’un héros de bande dessinée et nous ne l’avions pas vu.
Philippe Guerry ¬
La Guerre d’Alan, d’Emmanuel Guibert, 3 tomes publiés par l’Association.La Mémoire d’Alan de Céline Dréan, sortie DVD en juin (www.vivement-lundi.com)
Dans les trois volumes de La Guerre d’Alan, Emmanuel Guibert livre une
transcription graphique subtile de la vie d’Alan Cope : la préparation militaire, le débarquement, le quotidien de jeunes sol-dats dans une Europe qui panse ses plaies, la rencontre avec la grande musique dans un mess d’officier ou celle plus tard avec
le pianiste Gerhart Muench. Jusqu’à l’ins-tallation définitive en France.
Les confessions« Je me souviens que nous allions nous
promener au musée du Nouveau-Monde à La Rochelle, évoque Guibert. Alan aimait ce musée, c’était un lien avec l’Amérique. »
© L’
Ass
ocia
tion
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anue
l Gui
bert
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Musée desTumulus de Bougon (Deux-Sèvres)
Tél : 05 49 05 12 13www.deux-sevres.com/musee-bougon
Exposit ion du 7 juin au 2 novembre2008
Exposition conçue en col-laboration avec le musée d’Archéologie nationale de St-Germain-en-Laye et avec le Centre de recherches sur la préhis-toire et la protohistoire de la Méditerranée
© photos MAN, Saint-Germain-en-Laye, clichés L. Hamon.
Aux origines de Pharaon
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p11muséographie
Niort
La grille du musée franchie, on est frappé par le senti-
ment d’espace qui se dégage des lieux : 5 000 m² sont ac-cessibles au public (1 000 m² de réserves aménagées pour la conservation des œuvres). Les 1er et 2e étages accueillent les collections propres du musée. La collection des beaux-arts,
fruit de la politique d’acqui-
sition menée depuis trente ans et de legs, rassemble les peintures (XVIe au XXe siècle), sculptures (XIXe et XXe siècles), orfèvrerie, objets religieux, ivoires, faïences, céramiques et les émaux. Les pièces les plus anciennes sont datées du XIIIe siècle. La collection d’art islamique présentée dans un moucharabieh de bois éclairé
par des fi bres optiques est du plus bel effet, tandis que la pièce au plafond en faïence de Parthenay, œuvre du céramiste Prosper Jouneau, est à ne pas manquer.Le conservatoire de l’éducation regroupe
objets et mobiliers scolaires, appareils scientifi ques, cartes, ouvrages et fi lms scolaires… retraçant un siècle et demid’enseignement. Enfi n, la collection d’histoire naturelle
présente une section de paléontologie ainsi qu’une importante section d’ornitho-logie régionale (300 spécimens).Le rez-de-chaussée est consacré aux
expositions temporaires. Les gravures de Michèle Joffrion céderont la place, le 13 juin, aux travaux des élèves de l’école d’arts plastiques, puis, le 1er juillet, aux peintures et dessins d’Albert Deman. À l’automne, ce sont les photographies de Thierry Girard qui seront exposées.
Pédagogie et rechercheOn est bien loin ici du musée où le silence
est d’or. Les animations sont essentielles à la vie du musée d’Agesci qui se veut en perpétuel mouvement. Ainsi sont propo-sées des visites animées sur les thèmes de la mythologie, l’ornithologie ou encore la gravure, la découverte de la musique baro-que ou des balades à thème. Vous pouvez même y fêter votre anniversaire…L’autre particularité de ce musée est
d’abriter l’un des quatre ateliers nationaux de restauration, créé par les fi nancements de la Ville de Niort et de l’État. Spécialisé dans la restauration des peintures, l’ate-lier dispose non seulement de toutes les techniques de pointe (traitement par anoxie, radiographies, lampes UV, éclairage rasant, système informatique d’analyse), mais propose aussi une fi lière de conservation préventive et curative. Des œuvres de toute la France viennent à Niort pour y être restaurées car l’atelier est une décentralisation partielle du centre de restauration de Versailles. Les services du musée font appel à des res-taurateurs sélectionnés selon des critères légaux de formation et sur devis. Les œuvres de collections privées peuvent aussi s’y refaire une beauté, à condition de prendre part à des expositions publiques. L’atelier est ouvert, sur demande, aux visites.Les multiples occasions de pousser la
porte du musée sauront éveiller la curio-sité des petits et des grands et mèneront à la découverte des collections permanentes dont la diversité permettra à chacun d’y trouver intérêt et plaisir.
Céline Challet ¬
Balade au muséeouvert en juin 2006 après quatre années de travaux, le musée d’agesci a investi l’ancien lycée Jean-macé. ses trois collections, son statut d’atelier national de restauration et le dynamisme de ses animations en font une curiosité.
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plafond en faïence de Parthenay, Prosper Jouneau remporta un premier prix à l’exposition universelle de 1889.
Richard TEXIER - Anne BEROT - ETIENNE - Martine LITTOT - Dominique POUCHAIN - Olivier LENAN - Michel WOLHFAHRT - Dominique BAR-REAU - Antoine RENARD - Jean-Louis FOULQUIER - Pierre Augustin MARBOEUF - Richard TEXIER - Anne BEROT - ETIENNE - Martine LITTOT - Dominique POUCHAIN - Olivier LENAN - Michel WOLHFAHRT - Dominique BARREAU - Antoine RENARD - Jean-Louis FOULQUIER - Pierre Augustin MARBOEUF - Richard TEXIER - Anne BEROT - ETIENNE - Martine LITTOT - Dominique POUCHAIN - Olivier LENAN - Michel WOLHFAHRT - Dominique BARREAU - Antoine RENARD - FOULQUIER
Place de l’église - 17410 Saint Martin de Ré - Tél : 05 46 09 10 90 - Fax : 05 46 09 94 28galerie.glineur@wanadoo.fr - site : www.galerieglineur.com
Du 7 juin au 10 juilletPeintures et sculpturesde Florence MARIE
Du 9 août au 19 aoûtPeintures et sculpturesde Martine LITTOT
p13expositions
Dityvon, photographe de l’ombreHuit sites pour une rétrospective.
Celle du photographe rochelais Claude Dityvon. Ce témoin social invite au voyage tout en replaçant l’homme dans son espace urbain. Les flous, les ambiances enfumées, le détail des postures, les nuits oniriques, ou encore cette distance photographique qui respecte autant le sujet que l’événement, permettent de découvrir la palette de l’auteur. Petit bémol toutefois : si une grande partie des tirages en n&b sont de belle facture, ceux imprimés sur bâches sont loin d’être réussis.
Julien Chauvet ¬
Depardon
Un regard juste
En bout de table, un verre de jus de pomme à la main, Raymond Depardon
patiente. Il sourit et ajuste ses lunettes légèrement ébréchées. Le photographe et cinéaste, âgé de 66 ans, dont quarante-huit passés derrière un objectif, entame alors un discours où chaque mot est pesé, et parfois, à l’inverse, ses propos s’emballent. Il s’est donné cinq ans pour photographier le territoire français. « Pour tout vous dire, j’ai eu peur, car votre région, je ne la connaissais pas, et elle m’a beaucoup in-trigué. » La peur, Depardon semble l’avoir toujours eue ; du moins, c’est un mot qui revient fréquemment dans ses propos. Tout comme cette nécessité d’évoquer sa jeunesse et ses racines paysannes.Le photographe de l’agence Magnum a
préféré l’intérieur des terres, comme les marais, la Charente, les villages ruraux, ces lieux que l’on ne connaît pas, « parce qu’on ne les voit pas ». À bord de son camping-car, il a sillonné lentement notre région, « si bien que parfois je mettais trois jours pour faire dix kilomètres, et d’autres fois je ne m’arrêtais pas ». Son état des lieux livre une image sans complaisance et sans jugement de nos contrées. Il en convient, « certaines choses ou situations sont un peu tristes », certaines images parais-sent sombres. Mais ses photographies sont justes. Et très proches de la réalité rurale. Depardon n’est pas là pour faire la « belle image », celle de la pub qui ne nousapprend rien du réel et des gens.
La terre et l’hommeLe Poitou-Charentes, vu par Depardon, se
résume en 27 photographies couleur hori-zontales, prises entre février et avril 2007, tirées en grand format. On connaissait sa vision du monde en noir et blanc, « mais cette fois, j’ai choisi la couleur, car le n&b aurait eu un côté nostalgique ». Depardon coloriste ? Son regard bleu l’atteste. Alors on s’approche lentement des sous-verre et
du Nord de la France à la Provence, en passant par l’alsace, raymond depardon réalise depuis 2004 un état des lieux photographique du territoire français. son « regard d’auteur » s’est posé en Poitou-Charentes. rencontre.
des cartels, et avec patience on pénètre les photographies. La netteté, la profondeur de champ, les moindres détails impres-sionnent – « c’est l’avantage de la chambre 20 x 25 ». L’anodin ne semble jamais avoir été si bien photographié. Chaque image, « apparemment vide alors qu’elle ne l’est pas », fourmille d’informations que l’on ne perçoit pas au premier regard. L’humain est partout, même si physique-
ment il n’y est que deux fois, « ou caché derrière les volets ». Ce tiraillement entre ruralité et urbanisation est soigneuse-ment figé. « J’ai appris à photographier la boulangerie, le kiosque, l’église, le café, car ils nous renseignent sur l’organisation des gens et la réalité sociale. » Tout comme les strates architecturales, qui sont le témoignage de générations successives. Loin de l’idéal champêtre, mais sans misé-rabilisme, Depardon réussit avec justesse, de façon frontale et en se fiant à « son pre-mier regard », à nous questionner sur notre terre, « celle façonnée par nos aïeux ».
Julien Chauvet ¬
Entretien réalisé à Niort, au musée d’Agesci, mars 2008.
« Raymond Depardon : un regard sur Poitou-Charentes », du 6 juin au 8 juillet, à l’ancien marché de l’Arsenal, La Rochelle.Un hommage sera également rendu à Raymond Depardon pour son œuvre de documentariste et de cinéaste lors du Festival international du film de La Rochelle, du 27 juin au 7 juillet.
Médiathèques de La Rochelle, d’Aytré, de La Pallice, de Périgny et mairie de Sainte-Soulle : jusqu’au 30 août
Cloître des Dames-Blanches (LR) et musée de la Mytiliculture (Esnandes) : jusqu’au 30 juin
La Coursive : à partir du 28 avril
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P lein de Lego jonchent le sol de ma chambre. Je regarde autour de moi et,
entre les papiers posés sur la table, les jeux sur l’étagère, les livres de la bibliothèque, les bonhommes miniatures et les Lego, j’hésite. Deux secondes. Je m´assois et, sans bouger les fesses du sol, comme un poulpe, je réunis les briques. Pièce par pièce, je construis une sorte de forteresse, avec de petites fenêtres, deux portes et un toit pointu. Je prends mon temps pour choisir leur dimension, trouver la bonne couleur. À la fin, la forteresse et quelques billes en main, je vais dans le jardin sans me presser.Au bureau, il y a un peu partout des pa-
piers, des stylos, des revues. Il est 9 h 10 et je commence un nouveau projet. Une affiche. Je pense à tout le matériel dont je dispose et j’hésite. Deux secondes. Je m’as-sois devant l’ordinateur en sachant que je vais assembler un dessin au crayon et une photographie. Je prends du temps pour
Vous souvenez-vous que l’Internet a été créé pour échanger des informations
d’ordinateur à ordinateur à travers la pla-nète ? Échanger, pas vendre ! Un rappel im-portant lorsqu’on voit les sites mercantiles envahir peu à peu les pages des moteurs de recherche. Il est pourtant des fenêtres de fraîcheur et de désintéressement comme pshhit.com. En ligne depuis début 2008, le site s’est autoproclamé « éditeur de ta-lents » et sert de vitrine à de jeunes artistes flairés dans le monde entier. Ils travaillent
à La Rochelle, au Portugal, aux États-Unis ou en Argentine, et partagent cet espace sur la toile pour présenter leurs créations. Et, comme à la Samaritaine, il y a tout sur pshhit.com : des créatifs pour la presse ou la publicité, des peintres, des designers, des auteurs de bandes dessinées, des créateurs sur support textile ou des illustrateurs de la board culture. Le site permet de décou-vrir plus de cinquante talents avec, pour chacun, une fiche détaillant leur travail via des liens vers des sites ou des blogs.
Comme concrétisation de sa démarche, pshhit.com se lance dans l’édition d’un premier livre, Le cahier que quand j’ai des petits plaisirs et des petits tracas je les écris dedans, en collaboration avec Jérémie Baldocchi, un des artistes référencés sur le site. L’exposition de certains de ces nouveaux talents est également prévue en 2009.
Pierre Labardant ¬
www.pshhit.com
fonctionne bien pour cette affiche. Dès le début, sachant que je disposais d’une grande marge de manœuvre, j’avais préparé une structure peu rigide. Mais avec cette idée de collage, c’est difficile de garder un certain ordre. Dans le fond, les règles, je peux les inventer au fur et à mesure…J’entends la voix de ma mère : « À ta-
ble ! » Déjà ! Je mange et repars tout de suite après dans ma chambre. Avec les papiers éparpillés sur la table, j’améliore ma technique de construction et de lan-cer d’avions en papier. Coloriés à la craie grasse évidemment ! Parce que chacun doit être unique et, surtout, beau.Pendant que j’avale un sandwich devant
l’ordinateur, je fais un tour sur le Net pour voir comment d’autres ont résolu ce problème, faire des affiches avec des techniques différentes. Et je me dis : Et si l’affiche était elle-même un morceau de papier déchiré ? ou bien imprimée sur du tissu ? ou encore peinte à la main avec un pochoir ? L’important, c’est qu’elle soit unique et, surtout, belle.
João Garcia ¬
trouver la bonne image, avec la bonne composition, la bonne couleur. Peu à peu je commence à mettre en page, à jouer avec le titre et la photo, à imaginer com-ment je pourrais y intégrer le dessin fait à la main. Sans vraiment m’en apercevoir, deux versions me plaisent déjà. J’imprime et vais boire un café.Dans le jardin, je pose ma forteresse près
de l’oranger et je commence à dessiner avec la paume de mes mains les rues qui l’entourent. Dans l’une d’elles, je creuse trois trous. L’idée est simple, il faut qu’avec l’index on puisse faire sauter les billes de l’un à l’autre. Quelque chose entre le golf et la pétanque sauf que ça se joue à genoux. Les règles, je les invente au fur et à mesure…Pendant que le café refroidit, je note des
modifications au crayon à papier sur le tirage, je dessine, efface, déchire et coupe. Je vais chercher du Scotch pour recoller les morceaux. Finalement, l’idée du collage
L’internet pour découvrir le monde depuis son fauteuil ? Le monde oui, mais aussi le coin de sa rue ! Découvrons ensemble ce qui se passe sur notre écran près d’chez nous.
Les talents font des bulles
Le jeu en vaut la chandelleDesign
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p17société
Jean-Marc Reynaud ne s’est pas seule-ment impliqué dans les Éditions liber-
taires1, il s’est aussi investi au sein d’un collectif dont l’ambition était de mettre en pratique ses conceptions d’une éducation libertaire. L’histoire commence par une co-lonie itinérante, « L’échappée belle », puis, à la fin des années 80, est mise en route une des premières crèches parentales sur l’île d’Oléron, « L’île aux enfants », sur la commune de Dolus. Fonctionnant avec des subventions (les mairies ne rechignent pas trop sur les subsides, une association pa-rentale revenant toujours bien moins cher qu’une crèche municipale), elle accueille une dizaine d’enfants dans une ambiance libertaire et égalitaire dans des locaux, ironie du sort, de l’armée.
L’instruction est obligatoire, mais pas l’écoleLa loi sur l’enseignement rend l’instruc-
tion obligatoire, mais pas la scolarisation (en France, à peu près 80 000 enfants sont ainsi éduqués hors des écoles). Fort logi-quement après l’expérience de la crèche, une nouvelle association à but éducatif, « Bonaventure », est créée en 1993 pour établir une école libertaire qui, après une période de tâtonnements, ouvre ses locaux
Une école libertairede la théorie à la pratique : un véritable laboratoire d’éducation libertaire dans l’île d’oléron.
à Chaucre. Sont adoptés les principes d’une classe unique (pour des enfants entre 4 et 11 ans) adhérant au mouvement Freinet2, de cycles d’apprentissage, d’autogestion, de participations collectives à toutes les tâches dès le plus jeune âge, d’entraide, d’égalité, de laïcité et de gratuité. Cette dernière assertion pose immédiatement le problème des ressources de fonction-nement, les parents ne payant pas et Bonaventure se refusant à demander la moindre subvention. Il sera résolu par des souscriptions auprès de réseaux de soutien,
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notamment lors de conférences, par l’édi-tion et la vente de brochures et de livres et, enfin, grâce à l’argent versé pour l’accueil de jeunes adolescents en difficulté.
Éveil, autonomie et capacité d’adapta-tionLes enfants et les adultes, venus de l’île et
d’ailleurs, construisent ensemble les règles de vie et multiplient les projets extérieurs, tel un voyage au Sénégal organisé conjoin-tement avec l’école parisienne Vitruve. Outre les problèmes financiers récurrents et la difficulté de rémunérer même mé-diocrement un instituteur, Bonaventure, comme toutes les expériences hors des normes en vigueur, doit affronter les pressions administratives de tous ordres. Ajoutées à une certaine usure des fonda-teurs et à une motivation moindre de la part des nouveaux adhérents, elles seront les causes d’un repliement, puis d’un re-noncement en 2001. Quant aux enfants, ils surent parfaitement s’adapter au collège, forts de leurs capacités d’autonomie et d’adaptation développées à Bonaventure, avant éventuellement de rejoindre le lycée autogéré de Boyardville.
Philippe Thieyre ¬
1. Voir Expressions no 4.2. Célestin Freinet a pratiqué et théorisé une pédagogie reposant sur la liberté d’expression des enfants et une éducation aussi bien intellectuelle que manuelle.
Comme toutes les expériences hors des normes en vigueur, Bonaventure dut affronter les pressions administratives qui furent en partie les causes de sa fermeture.
Erwan Venn22.06 au 23.08 ‘08Rencontre avec l’artiste le samedi 5 juillet à 16h
respirerE-mail : affaires.culturelles@ville-larochelle.frTél. : 05 46 51 50 65 - Direction des Affaires Culturelles de la Ville de La RochelleTél. : 05 46 34 76 55 - Espace Art Contemporain
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48bis, avenue Guiton - 17000 La Rochellewww.marc-coroller.com06 61 35 47 40
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p19cinéma
s ’inscrivant dans une démarche de vulgarisation du droit illustrée par le
cinéma, Magalie Flores-Lonjou et Agnès de Luget ont fragmenté leur colloque en trois sections distinctes :« Huis clos dans le regard de la caméra »,
« Dialogue entre le huis clos et le monde » et « Huis clos coupé du monde ». Par définition, juridiquement parlant,
le huis clos ne peut être filmé. Or le ci-néma recréé, pour sa part, un imaginaire, souvent réaliste, de ce qui « échappe au regard ». C’est la raison pour laquelle les organisatrices ont savamment sélectionné les trois films qui illustrent leur propos (10e chambre de R. Depardon, Le Sergent noir de J. Ford et 12 hommes en colère de S. Lumet). En fonction de leur auditoire, elles en pro-poseront une lecture à plusieurs niveaux.
Regards croisésCes deux femmes avaient depuis long-
temps le désir de conjuguer ce qui les passionne le plus, le cinéma, à ce qu’elles maîtrisent et connaissent le mieux, le droit. Ainsi, par l’entremise de « Droit & cinéma, regards croisés », elles s’adressent à tous, du juriste au cinéphile en passant par le curieux, et tentent de circonscrire la repré-sentation des questions juridiques dans le 7e Art. Une manière novatrice d’utiliser
un esprit de partage des cultures et d’échange des connaissan-
ces anime ce festival. Sa deuxième édition reste centrée sur la ville de Rochefort, à travers son musée d’art et d’histoire, et l’étude d’un passé fortement lié à la culture kanake de Nouvelle-Calédonie.Si les films programmés doivent
aider à comprendre les conditions de vie dans la zone du Pacifique Sud, tant d’un point de vue social, artis-tique que politique, plusieurs mani-festations sont également prévues afin d’adresser des messages forts, telle la reconnaissance du peuple aborigène d’Australie. Les tables rondes, séances de dédicace, chants, danses et concerts devraient per-mettre de réfléchir et de dialoguer avec les intervenants – anthropolo-gues ou enseignants –, tous investis dans les traditions des différents pays concernés.Détail ? Le mentor du festival,
Michel Vernet-Degorce, tient à ce que celui-ci soit gratuit. Bien que contes-tée par beaucoup, il tient à conserver cette particularité, estimant que la culture ne doit pas être réservée à « ceux qui peuvent » mais, bien au contraire, au plus grand nombre.
Gilles Diment ¬
l’aspect ludique et pédagogique du cinéma comme une ouverture sur l’univers juridique bien souvent réservé à un public élitiste.En complément de leur collaboration avec
le Festival du film de La Rochelle (qu’elles es-pèrent renouveler à l’avenir), elles organisent des conférences à la faculté ainsi que des projections débats à la Coursive tout au long de l’année.
Gilles Diment ¬
Palais des Congrès ››› Cinéma Apollo ››› Muséum d’histoire naturelle de La RochelleA l’occasion de l’exposition temporaire « Les collections d’art aborigène du Musée des Confluences à Lyon » au Musée d’art et d’histoire Hèbre de St Clément à Rochefort
FES� � L DU � NEMA� S PAYS DU PA� � QUE S� � C� FORT, DU 6 AU 9 JUIN 2008
(Charente-Maritime)
Plus d’informations au 06 69 52 82 83 ou sur http://cinemadesailleurs17.weebly.com
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Huis closen parallèle au Festival international du film de La rochelle, deux universitaires spécialistes du droit proposent, les 29 et 30 juin, plusieurs manifestations sur le thème du « huis clos judiciaire au cinéma ».
CeNtre iNtermoNdes*Maison Henri-II, 11 bis rue des Augustins29 juin« Huis clos dans le regard de la caméra » 11 h 30 : Exposés de J. Tulard, M. Flores-Lonjou & A. de Luget 14 h 30 : 10e chambre, R. Depardon (Le Dragon) 16 h15 : Rencontre avec R. Depardon (La Coursive) 18 h15 : Comm. de J.-P. Pancracio et X. Daverat30 juin« Dialogue entre le huis clos et le monde » 9 h : Le Sergent noir, J. Ford (Le Dragon) 11 h 30 : Comm. de J.-M. Tixier « Huis clos coupé du monde » 15 h : 12 hommes en colère, S. Lumet (Le Dragon) 17 h : Comm. de C. Guéry et R. Vidaud 18 h 30 : Synthèse de F. Thibautrenseignements et inscription : 05 46 45 83 89 et lguerin@univ-lr.fr* Sauf indications contraires
RochefortLa Rochelle
Du 6 au 9 juin 2008.cinemadesailleurs17.weebly.comTél. 06 69 52 82 83
Le bout du monde
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Le Sergent Noir i
de John Ford
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Une histoire simple, Claude sautet, 1978, salle bleue, 15 hJe vais fêter mes 36 ans. Je fus et je reste
le constructeur de l’histoire cinéphilique de nombre de gens. On pourrait étaler les poncifs et superlatifs sur le deuxième festi-val de cinéma de France après Cannes, mais ma croisette ne pue pas la jet-set et mes starlettes, qui n’ont plus vraiment 15 ans, ont rangé leur bikini depuis longtemps. Je me plais à être un peu trop sérieux, défri-cheur, découvreur et révélateur de la riche diversité du septième art.Je suis le Festival international du film
de La Rochelle, bourré de films jusqu’à la gueule et de spectateurs dans mes recoins les plus obscurs. Je suis en pleine force de l’âge, je ne me soucie pas vraiment du dé-clin que les esprits chagrins me prédisent un jour et je me souviens.36 années plus tôt, je n’étais
que quelques pellicules semées dans la programmation de rencontres internationales d’art contemporain à La Rochelle. J’en suis le seul survivant !Il y a quelques années, je
suis passé d’une gestion en père peinard, ronronnant dans une douce léthargie jusqu’à l’essoufflement qui guette celui qui s’ennuie à mourir, à une certaine vigueur, une énergie nouvelle quoique un peu mol-lassonne. Toujours sans compétition,
sans jury, mais une vraie fête du cinéma comme le vante ma publicité…La quarantaine approchant,
j’aurais envie de bouleverse-ment, d’un démon de midi picto-charentais qui m’enver-rait lorgner vers de nouvelles citadelles plus aguichantes et aimantes. Mais ma raison l’em-porte toujours, je garde mon image provinciale qui n’est pas que d’Épinal, aussi je reste la tête basse auprès de ma Rochelle, fausse jeune fille qui m’accompagne depuis mes dé-buts. Il est vrai qu’elle me mène la vie dure même si je reste son soi-disant préféré. Je me retrouve ainsi coincé, depuis peu, entre
deux objets plus télévisuels que passionnants, n’ayant que la fougue de leur jeunesse locale : Sunny de Marseille et Fiction Tv de Saint-Tropez. Les voici, qui me font une ombre à me glacer les os, m’entourant d’une condescendance qui me vexe, d’une flatterie qui m’oblige et me fait monter les larmes aux yeux. J’ai ma fierté tout de même !2008, pour moi, c’est 36 chan-
delles : un peu sonné d’accord, mais plus que jamais debout.
Y a-t-il un Français dans la salle ?, Jean-Pierre mocky, 1982, dragon salle 5, 17 h Je suis le public du festival, sa
grande force ! Je me plais à dire que, sans moi, il serait mort de-puis longtemps. Je lui permets de continuer à exister, mais mon abondance peut s’avérer aussi problématique : les bons
chiffres de fréquentation ne faisant pas augmenter les subventions des partenai-res, je pousse alors le festival à chercher l’argent là où il est encore, c’est-à-dire dans mes poches.
Coquillages et crustacés… Mon festival de palmes
Je suis le Festival international du film de La Rochelle, je suis son
public, ses lieux, son affiche, le contrôleur de
billets, je suis…
p21cinéma
Public originel, j’adore exhiber mes nom-breuses cicatrices cinématographiques. J’ai eu du mal avec la nouvelle géopoli-tique qui cherche à me faire crapahuter dans toute la ville. J’en perds mes repères mais pas ma fidélité sans bornes. Pour ne plus me disperser en vaine course, je reste concentré sur mon trajet historique favori : la Coursive-le Dragon, et vice-versa. Je regarde les nouveaux visages dans les
files d’attente. Je me dis qu’il y a peu nous étions plus tranquilles, que ces nouvelles têtes sont bien blondes pour aimer le cinéma en noir et blanc, mais aussi que je suis un peu vieux pour apprécier toute la vidéo contemporaine.Les occasions de se détendre franche-
ment ne courent pas dans la programma-tion du festival, mais ce n’est pas ce que je recherche, je tends plutôt vers un léger snobisme qui me pousse à voir des films, beaucoup de films, énormément de films, dont certains ne seront jamais projetés ailleurs qu’à La Rochelle.Cet appétit gargantuesque de découver-
tes, cette soif insatiable de nouveautés ou
de revisionnages peuvent me conduire jusqu’à l’indigestion et à la fièvre cinéphi-lique. Tout alors se mélange en un cocktail explosif et je délire : les films ne finissent plus, les histoires se chevauchent, les dialogues se mixent et les musiques vont crescendo… L’overdose, si elle est sévère, ne dure que quelques heures et j’en reviens plus fort !
Drôle d’endroit pour une rencontre, François dupeyron, 1988, salle Verdière, 17 hJe suis les lieux du festival et particulière-
ment la salle Verdière.Je complète une implantation de salles
de projection de plus en plus présente dans toute la ville. Je suis la petite dernière, encore un peu fragile techniquement. Il va falloir investir pour que je devienne un lieu de projection à part entière. Mais qui va financer mon évolution vers une vraie salle de cinéma pendant le festival ?
Ivre de femmes et de peinture, im Kwon-taek, 2002, olympia 3, 11 hJe suis l’affiche du festival. Pour certains
esprits chagrins, mon créateur, Stanislas Bouvier, me décline depuis la fin des temps – et jusqu’à l’infini ? Je suis sans doute pour lui un peu comme une rente à vie, un rendez-vous tellement prévu qu’il n’étonne plus personne, quitte à faire un peu trop partie du décor. Pour d’autres, son talent d’illustrateur
et sa signature artistique permettent de m’identifier d’un coup d’œil ; quand on me voit, c’est du festival du film que l’on cause. Alors je continue à m’afficher sans surprise à dates régulières et à annoncer, tel le martinet mexicain un peu plus tôt dans la saison, la venue d’un événement que l’on attend.
Tout se mélange en un cocktail explosif et je délire : les films ne finissent plus, les histoires se chevauchent, les dialogues se mixent et les musiques vont crescendo…
Les Nerfs à vif, Jack Lee thompson, 1962, Chapelle Fromentin, 11 hJe suis contrôleur de billets pendant le
festival, j’en suis le premier diplomate. Si je fais des trous, des petits trous, en-
core des petits trous, je dois aussi gérer les files d’attente, les mécontents, les gru-geurs de queue, les mauvaises copies, les changements de programme de dernière minute et les annulations. Je suis, bien sûr, responsable en chef de la pluie qui tombe, de la chaleur pendant les projections et des petits malins qui gardent des places pour d’autres dans la salle (ça, c’est interdit !). Mon sourire, pourtant bien entraîné, peut se crisper légèrement en fin de parcours… Que ne ferait-on pas par amour du ci-néma ?
E.T. l’extra-terrestre, steven spielberg, 1982, Carré amelot, 17 hJe suis Craspek Vatlavé, seul cinéaste
Ouzbek du Nord à n’avoir jamais été invité au festival. Je suis la honte de l’école de cinéma de mon pays et la risée de tous mes collègues metteurs en scène. Pourtant, mes films en noir et blanc,
contemplatifs, naturalistes et sans dialo-gues audibles devraient ravir les plus fins cinéphiles recherchant l’expérience d’un vague ennui… L’année prochaine, dans la programmation du 37e festival, j’espère un panorama « perspective d’un nouvel élan cinématographique de l’Est » pour postu-ler à la postérité rochelaise…
Ainsi finit notre nuit, John Cromwell, 1941, grande salle, 20 h PUJe suis la Nuit blanche du festival, conclu-
sion épique de dix jours d’écrans noirs avec pour épilogue le petit-déjeuner sur le port. Les yeux rougis, la bouche pâteuse, les
vêtements froissés et les jambes un peu tremblantes d’une longue nuit d’amour avec le cinéma passée dans un fauteuil rouge de théâtre : voilà ma signature. Je me régale, dès la sortie de salle des
spectateurs, de la ruée finale zombiesque et titubante vers le mug cadeau-maison du festival qui prendra la poussière en compagnie d’autres grosses tasses d’autres Nuits blanches de cinéma, en attendant celle de l’année prochaine.
Elis Ouaibe ¬
IRO
p23
Poste avancé de la Commission nationale du film France, le service
Poitou-Charentes Cinéma, intégré au conseil régional, contrôle l’essentiel des tournages depuis ses nouveaux bureaux de la Maison Alsacienne à Angoulême. À sa tête, Pascal Pérennès, grand ma-nitou ès productions, s’enorgueillit des résultats obtenus : en 2007, une quaran-taine de fictions professionnelles ont été réalisées sur nos terres (453 jours de tournages), des courts-métrages et des productions destinées à la télévision, pour la plupart financés grâce aux aides régionales. C’est une convention, signée avec le Centre national de la cinéma-tographie en 1999, qui a doté la région et les départements d’un fonds d’aide à la création (2,5 millions € en 2005). Son champ d’application est très large, soutenant aussi bien les productions audiovisuelles que les jeux vidéo ! Charge aux producteurs de garantir impérativement des retombées en réalisant tout ou partie de leurs œuvres dans la région, et en faisant appel à des prestataires et des « TAF » (Techniciens Artistes Figurants) du cru.
Doyou douyou Île de RéCœur océan est un bon client de la
Région. Tournée au printemps pour la troisième année consécutive, la série sera diffusée en août prochain sur France 2. Respectant la condition pre-mière d’attribution des financements, Scarlett production s’est installée pour treize semaines sur l’île de Ré. Du côté de l’équipe, la couleur est moins locale. Mis à part Didier Carrel (directeur de
production rochelais), une vingtaine de techniciens et quelques seconds rôles locaux, un important contingent d’intervenants est parisien, les acteurs principaux et la dizaine de techniciens « qualifiés » faisant chaque semaine l’aller-retour en TGV. La série offre donc plutôt des retombées en termes d’image, assurant une généreuse promotion de l’île de Ré auprès d’un large public de touristes potentiels.
sans le souEt puis il y a les indépendants
qui préfèrent « se passer des aides et garder une liberté de création », et soulignent « la complexité des demandes d’aide que seules les structu-res établies ont le temps de solliciter ». Frédéric Goupille
est de ceux-là, qui a tourné son moyen-métrage (Danse in the case of) en mai. Sans financement de la Région donc, mais avec de nombreuses aides techniques apportées par les professionnels locaux (en par-ticulier l’association Coolisses). Au terme de deux ans de préparation, ce road movie a mobilisé acteurs, figurants et techniciens du terroir avec les moyens de la « débrouille », telle la lance à incendie prêtée par les pompiers du quartier pour simuler la pluie… De vraies retombées en liquide !
Pierre Labardant ¬
aide-la et la Région t’aideraBaptisé « Vallée des images » par le conseil régional, le duo Charente/Charente-maritime fait trembler les studios hollywoodiens en attirant chaque année de plus en plus de réalisateurs grâce à des aides incitatives.
audiovisuel
Contact :cinema.poitou-charentes.fr/frfilmfrance.netscarlettprod.frcoolisses.asso.fr
1970 2008le trioletun club
Pas de top 50, une musique très branchéepour noctambules de tous âges, dans un décorde miroirs, laque laiton. Un étage repensédans un décor d’inox, de cuir et sculptures.Du lundi au jeudi ouverture du Triolet àl’étage avec salon fumeur.Discothèque de 23h à 5h du matin
Les petits riens qui font la différence
8 rue des Carmes. La RochelleTél. 05 46 41 03 58 ou 05 46 41 11 88
Ce n’est pas tous les jours dimanche
Quelques exemples de tournages régionaux en
2008 (source : Coolisses).Le 13 octobre 2003 est
un jour de gloire pour la région. L’équipe de Jean-Pierre Jeunet a envahi le village de Montmorillon pour tourner des scènes
de son film Un long dimanche de fiançailles.
Depuis cette date, les productions réalisées localement sont plus
modestes. En 2008, courts-métrages et films télé constituent, comme
en 2007, l’essentiel des tournages :
La Mort dans l’île, réal. Philippe Setbon,
Téléfilm
Quand maman sera partie, réal. Christophe Mounier,
Court-métrage
Puisque tu pars, réal. Julien Hilmoine,
Court-métrage
Icare en tombant, réal. Christopher Lowden,
Court-métrage
De mère en fille, réal. Joëlle Goron,
Téléfilm
Garçon manqué, réal. David Delrieu,
Téléfilm
La Barque, réal. Catherine Foussadier,
Court-métrage
La Carte, réal. Stefan Le Lay,
Court-métrage
Le Livre de Marc, réal. Claude Farge,
Court-métrage
Profil non conforme, réal. Paul Menville,
Court-métrage
p24 jeune public
Donin : le héraut solitaire
Donin, Fais-les tes folies, sortie le 2 juin, Cristal Records. Date des spectacles sur : http://doninspectacle.com
il existe un monde peuplé de lapins bleus qui barbotent dans des torrents de guimauve fondue. C’est le monde merveilleux de la chanson enfantine. et si vous y lâchez vos enfants, ils deviendront fous. et sourds. et vous aussi. il existe heureusement dans ce monde des don Quichotte conquérants qui résistent avec honneur aux moulins et aux sirènes. Nous avons rencontré donin, un de ces chevaliers errants, qui a garé sa rossinante sur l’îlot de saint-martin-de-ré pour nous délivrer son message.
« jeune artiste plein d’expérien-ces » en 1985 en organisant des bals pour enfants (« nous étions trois en France » ). Il fait donner les premiers tours à son manège (en)chanté sur le marché d’Ars, avant de cheminer une dizaine d’années en de bonnes compagnies : Délimélo, les Marmofolies. Certains des spec-tacles créés tournent encore, au gré des festivals. Mais, là encore, Donin est prompt à donner de la voix contre les programmateurs « qui ré-clament des décors, des accessoires, des costumes ! Bon, tempère-t-il, on se sera quand même bien amusés pour certaines inventions scénogra-phiques. » Toujours est-il qu’après avoir ouvert la voie à de toutes jeunes compagnies, il aspire depuis l’an dernier à reprendre un peu la main sur sa carrière. Et, vous disant cela, il dégaine la longue liste de ses projets : « Je sors un nouvel album qui reprend les chansons du specta-cle Le Camelot de trémolos. Il s’agira d’un coffret double-DVD illustré par Allan Barbeau, un Rochelais vivant à Dublin. Et puis j’ai en projet une comédie musicale, clownesque, joyeuse ! et puis j’ai plein de dates de spectacles cet été à Ars, à Saint-Clément, à Saint-Martin. Et puis je… » Lapins bleus, tremblez ! Bavard
Donin ne vous laissera pas colo-niser nos oreilles. Il y défendra sa place, envers et contre tous.
Philippe Guerry ¬
« Avec Scène de manège, je me produis en live 3 heures par jour, tous les jours, pendant les 3 mois d’été, et ce depuis 23 ans. Je suis un phénomène artistique, culturel, hors institution et hors program-mation ! Je suis fier d’avoir inventé un concept unique au monde et de l’avoir réalisé moi-même ! Mon seul regret est le peu de reconnaissance des gens qui colloquent sur les arts de la rue. » La faconde du bonhom-me ne tarde pas à vous emporter : sans conteste, Donin est bavard. Et enthousiaste quand il vous parle de ses créations : « Je revendique ma part de naïveté, le bonheur de l’ouverture, de la curiosité, de la dé-
couverte. J’ai les oreilles et les yeux aiguisés par ce que je ne connais pas. Et, en tant qu’artiste, je veux rendre compte de mes trouvailles sans démagogie. » Cette exigeante ligne de conduite a fixé le cap à près d’une dizaine de spectacles et pas moins de huit albums, où se côtoient influences antillaises, africaines, asiatiques… « Il n’y a pas de “style Donin”, je ne veux pas m’enfermer. C’est le travail avec les musiciens qui permet de se frotter à tout, sans rien exclure. Ça m’énerve quand les gens se complaisent à ressasser les mêmes vieilles chansons, c’est une insulte à la créativité ! » Vous voilà prévenus.
Don QuichanteDes idées, Donin n’en a jamais
manqué : il débute sa carrière de
p25jeune public
Délocalisation massive du Baz’arts
Forever young
Après quatre années à plan-ter son chapiteau entre le
Gabut et la tour Saint-Nicolas, le Baz’arts Collectif déménage ses nombreux spectacles vers un nouveau lieu pour sa cinquième édition. Délogées par les travaux du futur hôtel quatre étoiles du Gabut1, les représentations2 se tiendront du 7 au 9 août dans les parcs de la ville, à l’esplanade des Parcs. La formule reste la même : une programmation dense de spectacles à prix libres pour toute la famille, du cirque, du théâtre, des contes, des bals… dans une ambiance écologi-que et citoyenne (rappelons que, chaque jour, le plus gros camping-car stationné au Gabut était écologiquement réquisitionné pour faire office de toilettes sèches, mais qu’il était citoyennement rendu le soir même à son propriétaire).
– Allô, Philippe ? c’est ton rédac’ chef. Dis-moi, Tender Forever dans la programma-tion des Francos Juniors, tu t’es pas gouré, là ?– Ben… elle s’habille en
fluo, j’ai pensé que c’était de la Tektonik.– Tu te fous de moi ? Elle a
fait la première partie de la tournée d’Electrelane l’année dernière !– Mais elle reprend Justin
Timberlake !– Au ukulélé !– Elle danse avec Beyoncé !– C’est un montage vidéo
qu’elle fait sur scène !– Mais j’ai rien vu d’aussi
drôle, et naïf, et touchant depuis mes 13 ans !– Pfff… T’aurais pu au
moins parler d’Élise Caron !– Mais, Élise Caron, c’est
pour les adultes !
– Mais non ! Là, elle est programmée pour son album Musiques pour les petites oreilles.– Et c’est bien quand
même ?– Ça calme les enfants.
J’attends ton papier pour le 12 !– Mais on est le 14 !Tut… tut… tut…
Philippe Guerry ¬
Élise Caron, Musiques pour les petites oreillesSalle bleue de La Coursive, le 11 juillet à 11 h, à partir de 3 ans.
Tender ForeverScène de la Motte rouge, le 13 juillet à 22 h, à partir de 30 ans.
« L’an dernier, nous avons ac-cueilli 5 000 personnes. Nous ne souhaitons pas nécessaire-ment faire plus gros, nous pré-férons nous produire sous cette autre forme, plus originale. On réfléchit même à une formule un peu plus itinérante pour les prochains festivals. » Le collectif, composé d’une
dizaine de jeunes compagnies de la région, va d’ores et déjà s’initier à l’errance hors les murs de la ville : à l’heure où il n’est pas une entreprise mo-derne sans sa petite délocalisa-tion, le Baz’arts Collectif entend montrer son soutien sans faille à la mondialisation artistique en s’exportant massivement du 20 au 23 août au festival international de théâtre de rue d’Aurillac (Cantal ouest).À la rue et à l’ouest, c’est ça le
bazar !Philippe Guerry ¬
1. Qui n’ont toujours pas commencé. Ce n’était peut-
être pas si urgent…2. La programmation n’est pas définitivement arrêtée au moment de la rédaction de l’article.
FEstiVAL BAz’ARts CoLLECtiF
7, 8 et 9 août, à l’esplanade
des Parcs. Programmation
à surveiller sur festivalbazarts.com et dans les programmes distribués cet été.
La Rochelle
Francofolies
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p26 portrait
Cotweb, c’est mieux, en pas pareil !
B londe. Bien fraîche. De la mousse jusqu’au bord du
verre. Cot est sorti chercher sa baguette de midi et s’en jeter une petite dans son repaire, un des bars du marché, rituel quotidien de celui qui n’a pas de pression patronale sur les épaules. Il faut dire que ça fait des années maintenant, en vieux loup de mer, qu’il est habitué à ce qu’on le laisse tranquille. Olivier Cottanceau (tout le monde dit « Cot ») a toujours navigué. Depuis son BE voile en 1984, suivi de ses brevets de second puis de skipper en 90 et 95, il a écumé les océans et éclusé les demis pression.Si depuis quelques années il
a arrêté les convoyages tran-satlantiques et les saisons aux Antilles, il est toujours connu comme le loup blanc dans le milieu maritime. Et pas uniquement à l’échelle locale : le Cot s’agite sur la place du village global. Il y a huit ans, il s’est créé une occupation, terrestre celle-là, mais avec vue sur la mer. Cot fait du web. Des sites pour les copains et quelques clients, tous liés au monde du nau-tisme. En bon autodidacte du php/MySQL, il s’est formé seul à toutes les recettes de l’Internet, avec une idée en tête : utiliser l’outil génial pour mettre au service de tous les marins une plateforme météorologique unique.
« Plus de cartes en moins de clics ! »Sur son site (www.cotweb.com), le marin
aguerri à la lecture des cartes météo trouve en quelques clics toutes les infos dispo-nibles (vents, marées, courants, temps, houle...) concernant n’importe quelle zone de n’importe quel océan du globe. Plus remarquable : c’est complètement gratuit. Du vrai service, avec une forte idée de com-munauté derrière.Vivotant d’aides diverses, de coups de
main et de démerde, il mène si bien la bar-que de son petit site que Cotweb est devenu une référence du secteur. Les 3 000 visites quotidiennes des beaux jours et des coups de baston en sont la preuve, et la moyenne quotidienne des pages vues dépasse de-puis longtemps le millier. De plus, la météo est complétée par des news de voile (surf,
kitesurf et autres), un bottin (histoire de mettre tout le petit monde en réseau pour de vrai) et une rubrique « dictons à la con » (qui n’en ont pas que le nom)… Le gaillard sait faire venir du monde sur son site, ré-digé sans concession et sur un ton engagé dans la solidarité et l’indépendance.Un seul grain à l’horizon pour Cot : les
bonnes idées et les quelques heures quo-tidiennes de travail ne suffisent pas vrai-ment à rendre Cotweb rentable. D’accord, le marin n’est pas toujours bon gestionnaire, qui rechigne à vendre trop d’espaces pub, mais un site d’initiative locale qui arrive à fédérer autant de monde (19 000 inscrits à la newsletter !), ça mériterait bien de nour-rir son bonhomme. Si bien qu’après une tentative d’entreprise immatriculée et des aides qu’on lui a supprimées pour d’obs-cures raisons, Cot envisage aujourd’hui de créer une association. Pour connaître la suite de l’histoire, il ne reste plus qu’à vous inscrire sur le site.
Martin Masmontet ¬
Cot en chiffresAnnée de naissance : 1965Poids : 87 kgTaille : 1,80 mTraversées transatlantiques : 18Années sans domicile fixe : 15Clopes / jour : 35Demis pression / jour > 4Pages vues / jour > 1 000Inscriptions newsletter > 19 000
www.cotweb.comwww.cotweb.ci
p27portrait
Expos en ligne de mire
À l’instar de celles de ses maîtres, les
artistes américains Thomas Campbell
ou Blaine Fontana, les créations de
Glasslove sont polymorphes. En
plus des planches, il continue de
produire des toiles, sans cesse à la
recherche de lieux pour les exposer
en compagnie des artistes qui
s’inscrivent dans ce même courant
nouveau. Après l’exposition
présentée au printemps dernier à l’UWL Artgallery, en
collaboration avec Thomas Cardinal,
ses œuvres seront visibles en juin
(espace Spacejunk de Bourg-Saint-
Maurice) dans le cadre de la présentation
collective « Animals ».
t ristan Mausse a 20 ans et il sévit dans le milieu du surf
et de l’art. Victime de l’influence d’un père peintre et auteur de ban-des dessinées, le petit Glasslove commet ses premiers graffitis dès l’âge de 12 ans à La Rochelle et suit même des cours de graph dans le quartier de Mireuil. À 16 ans, il né-glige murs et bombes de peinture pour transposer son travail sur des toiles. Parallèlement, il commence à s’intéresser au skate et au surf qu’il pratique sur les spots locaux. Le garage de ses parents, qui fait déjà office d’atelier d’artiste, devient son local de shaper où il produit avec des moyens modestes ses premières planches.
Petit mais costaudC’est à cette époque qu’il entend
parler d’UWL, fabricant de matériel installé à La Rochelle. Il rencontre Renaud Cardinal, le boss, auquel il présente son travail. La petite société, qui grandit et a besoin de renforts de talent, intègre rapide-
ment Tristan dans son workshop. La tendance du marché est en train de changer. Les fabricants, qui ont longtemps commercialisé uniquement des planches de série, s’intéressent aux productions artis-tiques à diffusion plus restreinte. Glasslove se met immédiatement en action et propose ses premiers boards customs, des pièces uni-ques. Le succès vient rapidement, bien aidé par le magazine spé-cialisé Surf Session qui a repéré Tristan et lui consacre un de ses articles. Aujourd’hui, les œuvres de Glasslove sont au catalogue officiel de la marque UWL et sa production s’élève à plus de cinquante plan-ches décorées.
techniques métissesGlasslove a un parcours atypique
dans le milieu des shapers. Issu du graph, l’artiste a développé des techniques originales qui donnent une personnalité unique à ses planches. Son instrument de prédi-lection est le Posca, ce marqueur à
base d’eau et de pigments dont il se sert pour créer les personnages ca-ractéristiques de ses œuvres. Pour les aplats de couleur il utilise l’aé-rographe, tandis que les finitions sont appliquées au pinceau. Ces méthodes le rapprochent d’autres familles d’artistes, longtemps éloi-gnées de la board culture, que sont les tagueurs, les tatoueurs et les pinstripers connus pour leur art du trait fin pratiqué à la main sur les Hot-rods dans le milieu Kustom. Cette connivence avec ces « com-pagnons » se retrouve d’ailleurs dans le choix des planches rétro qu’il décore (fish et longboard en particulier). Go Glasslove Go !
Pierre Labardant ¬
* Mais pourquoi ce pseudonyme ? La réponse de l‘intéressé : « Glass Love est un film de surf, magnifique, réalisé par Andrew Kidman. C’est un film peu connu qui retrace le parcours de plusieurs personnes ayant apporté leur touche artistique dans le surf, tant des shapers/glassers que des musiciens ou des pein-tres. Et, tout simplement, c’est un nom que j’adore, qui sonne vraiment bien et qui est joli en lettrage ! »
Board CultureÀ l’époque, le surf vivait replié sur ses rites et ses pratiquants. « Locals only » était un avertissement à prendre au sérieux avant de goûter à de nouvelles vagues. Je vous parle d’un temps… aujourd’hui, des personnalités comme Glasslove* ouvrent les sports de glisse aux cultures connexes comme le rock’n’roll, le tatouage et les chromes rugissants. La famille s’agrandit.
Contact : glasslove-artwork.
blogspot.com
uwl-artgallery.comthomascampbell-
art.com
blainefontana.comspacejunk.tv
NotHiNGCanada/USA 2003 – 86 mn CouleurRéalisé par : Vincenzo NataliAvec : David Hewlett, Andrew Miller, Gordon PinsentÉditeur : Seven7Langues : français, anglaisSous-titres : françaisÉcrit avant Cube mais réalisé bien après, Nothing explore le pouvoir de l’imaginaire, la force du psychisme lorsque la vie quotidienne devient trop insupportable.C’est ce qui arrive à deux amis d’enfance, un agoraphobe et un looser vivant dans une masure coincée entre deux bretelles d’autoroute. Quand trop de malheurs et d’injustices leur tombent dessus, leur unique échappatoire pour se soustraire aux règles et aux lois est… le néant.Mais vivre dans rien, avec rien n’est pas si aisé, d’autant que les deux héros vont
se découvrir de nouveaux dons issus de ce vide total leur permettant de subvenir à leurs besoins vitaux.Mais « chasser le naturel, il revient au galop ». C’est ce qu’ils vont apprendre, plus ou moins à leurs dépens, dans ce fi lm unique.Avec seulement deux comédiens (exceptionnels il est vrai) Nothing se permet, en plus de poser quelques questions fondamentales, de distraire et passionner un public pour le moins déconcerté.Natali aime confi ner des individus dans un univers autant inexplicable qu’inexpliqué, en utilisant tous les ressorts de la psychologie afi n d’exploiter toute la force du subconscient. Comme dans Cube, l’irrationnel se confond avec le matériel et l’abstrait devient réalité.Véritable ovni cinéma-tographique, ce fi lm devrait faire l’unanimité auprès des amateurs de fantastique, de fi lms psychologiques et/ou de comédies./G.D.
thirdPortisheadIslandLà aussi, il a fallu une longue attente
Pour un bel été pas trop idiot, quelques provisions plus ou moins intellectuelles.Livres
Demandons l’impossible par Hervé Hamon, éd. Panama. Il n’est pas sorti que des essais commémoratifs sur Mai 68, mais aussi des romans, comme celui-ci, d’une agréable lecture.
Mai 68, L’affi che en héritageMichel WlassikoffEd. Alternatives70, 80, 90… le nombre de livres publiés ces derniers mois à propos de Mai 68 est pléthorique. Parfois inutiles, racoleurs ou médiocrement autosatisfaits comme celui des Glucksmann père et fi ls, ils peuvent aussi être passionnants et pertinents comme cet ouvrage de Michel Wlassikoff. Il nous offre un panorama des créations graphiques au ras du pavé, ces affi ches slogans dont les auteurs se fondèrent justement dans un collectif qui sut longtemps garder son anonymat. Les textes sont concis et judicieusement explicatifs, sans lyrisme ou cynisme excessif./P.T.
avant de découvrir et d’apprécier les nouvelles aventures du trio de Bristol. Et, encore une fois, on se laisse emporter, captiver par cet univers mélancolique, foisonnant, austère, aux sonorités presque glaçantes, d’où émerge la voix fragile et émouvante de Beth Gibbons. De « Silence » à « Thread », les onze titres sont autant de variations subtiles concourant à élaborer cette atmosphère unique propre à Portishead./P.T.
Bleu PétroleAlain BashungBarclayMalgré (ou à cause) une conception longue et douloureuse, Bleu Pétrole marque le retour d’Alain Bashung au sommet, celui de Fantaisie Militaire, par exemple. Il extrait le meilleur de sa collaboration avec Gaëtan Roussel (Louise Attaque), Arman Méliès et surtout Gérard Manset pour le transfuser dans des chansons simplement magnifi ques, à la sombre beauté déjà intemporelle, comme « Vénus », « Résidents de la république », « Comme un lego », « Je tuerai la pianiste »… Indispensable en attendant de le voir sur la scène des Francos. /P.T.
shopping
dVd disQUes : Les retoUrs
LiVres
Vite dit
Mort ou presque par Peter James, éd. Panama. 500 pages pour ce polar à suspense qui se lit avec avidité. Un bon travail d’écrivain à classer auprès des classiques du genre. Disques
The Unfairground par Kevin Ayers (Tuition music/Sphinx). Le retour d’un chanteur et guitariste anglais qui possède l’art d’écrire de superbes mélodies en paressant au soleil.
Lady’s Bridge par Richard Hawley (Mute Records). Pour les mélancoliques qui regrettent les dancings du bord de mer et les rockers jouant au crooner avec la voix d’Elvis./P.T.
Nicolas DAVOUSTAgent Général
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