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LANOUE Johanna IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables)
Pour l’obtention du : DIPLOME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH
Cursus ingénieur agronome et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE
Stage effectué du 01/03/09 au 31/08/09 A : Phenixa 23 av Chellah Hassan Rabat MAROC Enseignant responsable:
Yves COQUET Maîtres de stage :
Christine LEGER Hinde CHERKAOUI
Soutenu le 23 Septembre 2009
MEMOIRE
IMPLANTATION D’INFRASTRUCTURES DE GESTION DE DÉCHETS DANS LA PROVINCE DE TÉTOUAN (MAROC)
Quels sites pour combiner au mieux les aspects environnementaux, socio - économiques et techniques ?
1/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
REMERCIEMENTS
Par ces quelques lignes, je tiens à remercier sincèrement l’ensemble des personnes suivantes
qui ont fait de mon stage une réussite professionnelle et une belle aventure humaine.
En premier lieu mes remerciements s’adressent à Christine Léger pour m’avoir offert la
possibilité de réaliser ce stage à Phenixa.
Je tiens tout particulièrement à remercier Hinde Cherkaoui, avec qui il a été très agréable de
travailler tout au long de ce projet, pour son aide et sa disponibilité.
Je tiens également à dire merci à Vincent Riou qui a su rendre la phase de terrain de ce projet
aussi enrichissante que joyeuse.
Merci également à Khadija Kouz pour son aide précieuse lors du travail cartographique.
Enfin merci à l’ensemble du personnel de Phenixa pour leur accueil et leur sympathie tout au
long de ces 6 mois de stage.
Johanna Lanoue 2/70
Mémoire de fin d’études
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 1
GLOSSAIRE ET DEFINITION 6
AVANT PROPOS 7
1 PRESENTATION DU STAGE 9
1.1 PHENIXA 9
1.2 ENCADREMENT 9
1.3 PROBLEMATIQUE 9
1.4 PLANIFICATION DU PROJET 10
1.5 ORGANISATION DU RAPPORT 11
2 DEFINITION DES CONTRAINTES 12
2.1 CADRE D’ETUDE : LA PROVINCE DE TETOUAN 12
2.2 PROSPECTIVE : DES QUANTITES GRANDISSANTES DE DECHETS A GERER 13
2.3 PRINCIPES GENERAUX D’UN CENTRE DE STOCKAGE DES DECH ETS : UNE ACTIVITE
A ENCADRER 15
3 CHOIX DES SITES DE MISE EN DECHARGE 18
3.1 METHODOLOGIE APPLIQUEE 18
3.2 INVENTAIRE DU MILIEU ET DES ACTIVITES ASSOCIEES 18
3.2.1 Milieu physique : un relief accidenté et un réseau hydrographique dense 21
3.2.1.1 Topographie 21
3.2.1.2 Géologie 22
3.2.1.3 Pédologie 28
3.2.1.4 Climatologie 29
3.2.1.5 Hydrographie et hydrologie 30
3.2.1.6 Hydrogéologie 31
3.2.2 Milieu humain : une zone très agricole mais expansion du périmètre urbain 34
3.2.2.1 Facteur « utilisation des sols » 34
3.2.2.2 Facteur socioéconomique 35
3.2.2.3 Facteur culturel 36
3.2.3 Milieu biologique : des forêts à protéger 38
3.2.3.1 Couverture forestière 38
3.2.3.2 Aires protégées 38
3/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
3.3 IDENTIFICATION DES SURFACES LIBRES 40
3.3.1 Identification des éléments d’exclusion à forte contrainte 40
3.3.2 Identification des éléments d’exclusion à l’échelle locale 41
3.3.3 Cartographie et validation de la surface libre cartographiée 43
3.4 SELECTION DES SITES 47
3.4.1 Présélection des sites de décharges 47
3.4.2 Visite des sites présélectionnés 47
3.4.3 Sélection des sites favorables 54
3.4.4 Interprétation des résultats 56
4 CONCLUSION-PERSPECTIVES 58
5 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 59
ANNEXES 60
Johanna Lanoue 4/70
Mémoire de fin d’études
LISTE DES FIGURES Figure 1 : Planning du Plan directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés de la
Province de Tétouan. Source : personnelle. ............................................................................. 11
Figure 2 : Situation géographique de la zone d’étude, la province de Tétouan (coordonnées
Lambert : zone I Maroc). .......................................................................................................... 12
Figure 3 : Estimation de la production des déchets (en tonnes/jour) pour l’année 2009 au
niveau des différentes communes de la province de Tétouan (coordonnées Lambert : zone I
Maroc). ..................................................................................................................................... 14
Figure 4 : Vue en coupe d’une alvéole de stockage de déchets ménagers et assimilés. Source :
Aguilar-Juarez, 2000 [3] .......................................................................................................... 15
Figure 5 : Schéma du système d’étanchéité d’une décharge. Source : personnelle ................. 16
Figure 6 : Fonctionnement d’un centre de stockage des déchets. Source : Sita ....................... 17
Figure 7 : Carte topographique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc) .... 21
Figure 8 : Éléments géomorphologiques principaux de la zone d’étude (coordonnées Lambert
: zone I Maroc). ........................................................................................................................ 22
Figure 9 : Carte géologique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc) ......... 26
Figure 10 : Esquisse pédologique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc).
.................................................................................................................................................. 28
Figure 11 : Les sites et leur classification selon leur sensibilité aux inondations (les sites de la
zone d’étude sont cerclés en violet). Source : ABHL, 2005 [2] ............................................... 31
Figure 12 : Carte d’inventaire du milieu physique (coordonnées Lambert : zone I Maroc) .... 33
Figure 13 : Carte d’inventaire du milieu humain (coordonnées Lambert : zone I Maroc) ...... 37
Figure 14 : Carte d’inventaire du milieu biologique (coordonnées Lambert : zone I Maroc) . 39
Figure 15 : Carte des éléments d’exclusion à forte contraintes et leur périmètre de sécurité
(coordonnées Lambert : zone I Maroc) .................................................................................... 44
Figure 16 : Carte des éléments d’exclusion à l’échelle locale et leur périmètre de sécurité
(coordonnées Lambert : zone I Maroc) .................................................................................... 45
Figure 17 : Cartographie de la surface libre dégagée (coordonnées Lambert : zone I Maroc) 46
Figure 18 : Fiche descriptive pour les sites présélectionnés .................................................... 48
Figure 19 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Nord et Nord Est
(coordonnées Lambert : zone I Maroc) .................................................................................... 51
Figure 20 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Ouest (coordonnées
Lambert : zone I Maroc) ........................................................................................................... 52
5/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Figure 21 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Sud Est (coordonnées
Lambert : zone I Maroc) ........................................................................................................... 53
Figure 22 : Sites retenus pour l’étude d’impact et leur piste d’accès proposée ....................... 57
Figure 23 : Panorama des site 3N (3N bis) et 1N. Source : personnelle .................................. 57
LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Ensemble des administrations contactées et documents fournis par elles............. 20
Tableau 2 : Légende de la carte géologique (Figure 9). Unités géologiques de la zone d’étude
et les âges correspondants. ....................................................................................................... 27
Tableau 3 : Éléments d’exclusion à forte contrainte et leur périmètre de sécurité .................. 41
Tableau 4 : Éléments d’exclusion à l’échelle locale et leur périmètre de sécurité ................... 42
Tableau 5 : Sites présélectionnés non retenus et leur motif d’exclusion ................................. 49
Tableau 6 : Échelle de notation ................................................................................................ 54
Tableau 7 : Critères de choix des sites et leur note correspondante ......................................... 54
Tableau 8 : Classement des 11 sites présélectionnés retenus ................................................... 55
Johanna Lanoue 6/70
Mémoire de fin d’études
GLOSSAIRE ET DEFINITION
ABHL Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos
AEP Approvisionnement en eau potable
Amendis Société des eaux et de l'électricité du nord, filiale de Véolia
BV Bassin Versant
Déchets ménagers
et assimilés
Déchets produits par les ménages y compris les déchets dits
"occasionnels" tels que les encombrants, les déchets verts et les déchets
de bricolage. Ce sont également les déchets industriels banals produits
par les artisans, les commerçants et les activités diverses de service,
collectés en mélange avec les déchets des ménages [10]
Douars Actuellement au Maghreb, le douar désigne un groupement
d'habitations, un hameau, un village.
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
soit Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
INRA Institut National de la Recherche Agronomique
Koubbas Mausolées qui doivent leur nom à la coupole qui les surmonte. Ces
petits monuments abritent les restes d’un saint ou d’un personnage
particulièrement pieux, en général un chef de confrérie religieuse vénéré
par la population.
Lixiviat Appelés aussi percolats ou "jus de décharge", c’est l'eau qui a percolé à
travers les déchets en se chargeant bactériologiquement et surtout
chimiquement de substances tant minérales qu'organiques [11]
Marabouts Mausolées à l’architecture plus discrète que les koubbas
Mattoral Ensemble représenté par de nombreuses associations végétales
méditerranéennes (mattoral = broussailles en espagnol).
ONEP Office National de l’eau potable
PN Parc Naturel
UE Union Européenne
SDAU Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme
SDAULTT Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme du Littoral
Touristique de Tétouan
SIBE Site d’Intérêt Biologique et Écologique
7/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
AVANT PROPOS
En termes de protection de l’environnement, il y a énormément à faire au Maroc. La
protection de la ressource en eau, le traitement des eaux usées et la potabilité sont devenus des
priorités pour le pays. La collecte et le traitement des déchets sont confrontés à un quasi vide
juridique et à un manque de civisme. Le Maroc produit ainsi autour de 4,7 millions de tonnes
par an de déchets ménagers dont 90% sont envoyés vers 300 décharges sauvages. Et le pays
produira jusqu’à 6 ,2 millions de tonnes en 2020. Cette absence de bonne gestion des déchets
a de très fortes conséquences négatives pour l’environnement et la santé publique. En 2000,
une étude menée par la banque mondiale a estimé le coût de dégradation de l’environnement
due aux déchets à 0,5% du PIB.
Afin d’assurer les conditions d’un développement durable, le gouvernement du Maroc a pris
d’importantes dispositions pour réformer et mieux gérer le secteur des déchets solides. Il a
entre autres publié la loi 28-00 sur la gestion des déchets et son premier décret d’application
sur la classification des déchets. Le Programme National des Déchets Ménagers (PNDM) a
également été mis en œuvre pour un montant de 37 milliards de dirhams (soit 3,3 milliards
d’euros). Ce programme établi sur 15 ans a des objectifs clairs. Il doit aboutir à la collecte et
au nettoyage dans les villes avec un taux de plus de 90%, à la fermeture et/ou la réhabilitation
de toutes les décharges sauvages existantes, à la mise en place de décharges contrôlées pour
l’ensemble des villes et enfin au développement et à l’organisation de la filière « tri-
recyclage-valorisation » avec un taux de récupération des déchets générés de 20% [12].
Pour atteindre ces objectifs, de nombreuses actions et outils doivent être mis en place. Les
équipements locaux de gestion/élimination des déchets demandent de gros investissements et
posent des contraintes de localisation très fortes. Aussi, comme la loi 28-00 sur les déchets le
prévoit, il est nécessaire de développer de nouveaux outils de planification pour intégrer ces
équipements dans le développement régional (équivalent de la Directive 2006/12/CE du
Parlement européen). La loi prévoit également de déterminer les sites appropriés destinés à
l’implantation des installations d’élimination et de stockage de ces déchets en tenant compte
des orientations des documents d’urbanisme (équivalent de la Directive 1999/31/CE du
Conseil).
Le plan préfectoral de gestion des déchets ménagers et assimilés constitue un outil de
planification à l’échelle de la préfecture qui doit permettre, sur un horizon de 20 années,
Johanna Lanoue 8/70
Mémoire de fin d’études
d’identifier à la fois les solutions techniques appropriées (tant sur le plan de la collecte, du
transport que de l’élimination), les solutions organisationnelles et les coûts d’investissement
et d’exploitation.
C’est dans ce contexte que la province de Tétouan a lancé l’étude du Plan Directeur
Provincial de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés (PDGDMA) pour lui permettre de
fixer un cadre systématique et réglementaire en matière de gestion des déchets à l’échelle
provincial, c’est un projet pilote au Maroc.
9/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
1 PRESENTATION DU STAGE
J’ai effectué mon stage de fin d’étude au sein de la société Phenixa, de Mars 2009 à Aout
2009. Au cours de cette expérience professionnelle, j’ai eu l’opportunité de travailler
principalement sur le projet de recherche de site de mise en décharge pour la Province de
Tétouan qui a commencé environ à mon arrivée dans l’entreprise. J’ai donc choisi de
développer ce travail dans mon mémoire de fin d’étude.
1.1 PHENIXA
Phénixa est un bureau d’études spécialiste de l’ingénierie environnementale, installée au
Maroc et plus précisément dans sa capitale Rabat depuis 1995. C’est un bureau d'études de
droit marocain détenu à parts égales par le groupe français Burgeap et le bureau d'études
allemand IGIP. Les domaines d’activités de cette société d’une quinzaine d’employés sont
divers et variés [13]:
� Déchets solides
� Études d’impact sur l’environnement
� Gestion des ressources en eau
� Assainissement liquide
� Environnement industriel
� Qualité de l’air
� Eau potable
1.2 ENCADREMENT
Au cours de ce stage j’ai été suivie au sein de Phenixa par Hinde Cherkaoui, la chargée
d’étude environnementale de ce projet. Pour la phase de terrain nous avons fait appel à un
expert hydrogéologue français, Vincent Riou.
1.3 PROBLEMATIQUE
Le Plan directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés de la Province de Tétouan doit
donner un cadre au développement de la gestion des déchets. L’étude relative à ce plan a été
commanditée par le Ministère de l’Environnement, le Ministère de l’Intérieur et l’Agence
Allemande de Coopération Technique (GTZ).
Johanna Lanoue 10/70
Mémoire de fin d’études
Elle se décompose en plusieurs missions effectuées par différents bureaux d’études :
� Mission 1A : État des lieux de la gestion des déchets en 2008/2009
• Bureau d’études marocain Segu
� Mission 1B : Scénarii de gestion des déchets aux horizons 2015, 2020, 2025 et
2030
• Bureau d’études allemand Infrastruktur & Umwelt
� Mission 2A : Choix des sites (Infrastructures et décharges)
• Bureau d’études marocain Phenixa
� Mission 2B : Études d’impact des sites sur l’environnement
• Bureau d’études marocain Phenixa
� Mission 3 : Plan Directeur Provincial de la gestion des déchets ménagers et
assimilés aux horizons 2015 - 2020 - 2025 - 2030 pour la province de Tétouan.
• Bureau d’études allemand Infrastruktur & Umwelt
Ce rapport concerne la mission 2A attribuée au bureau d’études Phenixa dans lequel j’ai
réalisé mon stage de fin d’étude. La mission 2B sera également réalisée par Phenixa mais ne
débutera qu’à partir de Septembre 2009.
Selon les termes de référence de l’étude définis par la Banque Mondiale (le financeur), la
mission 2A doit permettre l’identification des sites les plus favorables à l’implantation des
différentes infrastructures de gestion des déchets telle qu’une décharge, une station de tri, une
station de traitement, une station de transfert et une déchetterie. Des critères
environnementaux, sociaux, économiques et techniques seront retenus pour cette mission [4].
Pour répondre à ces exigences, nous devons intégrer les résultats de la mission 1 qui vont
nous permettre de déterminer, entre autres, les surfaces à étudier puis prendre en compte les
impacts sociaux et environnementaux de manière à minimiser les conséquences néfastes des
centres de stockage des déchets. En réalité, la méthode inverse nous est apparue la plus
efficace, c'est-à-dire exclure les surfaces sur lesquelles une décharge ne peut être implantée.
1.4 PLANIFICATION DU PROJET
L’objectif initial était de finir le plan directeur en une année (Figure 1). Cependant du retard a
déjà été pris. La mission 2B, par exemple, devait commencer plus tôt, mais la période de
11/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
juillet-août, pendant laquelle beaucoup d’administrations avec qui il faut collaborer sont en
vacances, suivie du Ramadan (mi aout-mi septembre), compliquent les choses.
2009 Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Dec
x x x x x x x Mission 1A Mission 1B Mission 2A Mission 2B Mission 3 Période de stage
x sélection des membres du comité de pilotage et du comité consultatif x réunion avec le comité de pilotage x visite des meilleurs sites avec le comité de pilotage x réunion avec le comité consultatif x comité régional des études d’impacts
Figure 1 : Planning du Plan directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés de la Province de Tétouan. Source : personnelle.
Le comité de pilotage est un comité de suivi technique qui est consulté tout au long du projet.
Ce comité donne son approbation sur les aspects techniques de l’étude. Le comité consultatif
est plus politique. Des membres comme le gouverneur de la Province sont présents. Il permet,
une fois l’aspect technique accepté par le comité de pilotage, une validation au niveau
politique. Le comité régional des études d’impact n’est pas spécifique au projet comme les 2
précédents, il valide au niveau régional les études d’impacts qui ont été effectuées.
Dans ces conditions, l’entreprise Phenixa avait pour but à la fois de trouver un site mais
surtout de réaliser une étude complète et irréprochable, satisfaisant tous les acteurs rencontrés
des comités de pilotage et consultatif. Entendons par là que la difficulté de la mission est de
trouver un site qui concilie protection de l’environnement et stratégie politique.
1.5 ORGANISATION DU RAPPORT
Dans ce rapport, je présente d’abord les étapes préliminaires à la mission 2A (« choix des
sites ») qui sont indispensables pour orienter les recherches. Elles expliquent également la
méthodologie appliquée par la suite. Ensuite, je détaillerai les différentes étapes qui
permettent d’aboutir à la sélection de sites propices à la mise en décharge et à leur classement
du plus favorable au moins favorable. Enfin, je conclurai sur cette étude et ses perspectives.
Johanna Lanoue 12/70
Mémoire de fin d’études
2 DEFINITION DES CONTRAINTES
2.1 CADRE D’ETUDE : LA PROVINCE DE TETOUAN
Le Maroc est situé dans le coin occidental du Nord de l’Afrique et est régi par une monarchie
constitutionnelle. Il est divisé en 16 Régions économiques, elles même divisées en Province et
Préfecture (équivalents urbains des Provinces).
Cette étude se situe dans la Région de Tanger-Tétouan à l’extrême nord du Maroc. Elle se
trouve à la pointe nord-est de la chaine montagneuse du Rif du Maroc et est baignée à la fois
par la mer Méditerranée au nord et l’océan Atlantique à l’ouest. Cette région est divisée en 5
provinces et préfectures, l’étude a lieu précisément dans la province de Tétouan (Figure 2).
Figure 2 : Situation géographique de la zone d’étude, la province de Tétouan (coordonnées Lambert : zone I Maroc).
Cette province de 1912 km2 comprend 23 communes dont 3 urbaines (Tétouan, Martil et
Oued Laou) et 20 rurales.
La population recensée en 2004 au niveau de la province de Tétouan est de 517 325 habitants
dont 71% en milieu urbain et 29% en milieu rural. La population de 2009, estimée par le taux
d’accroissement, est de 560 000 habitants avec les mêmes proportions urbain/rural. Ces
données ont été définies par la mission 1A [9].
13/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
2.2 PROSPECTIVE : DES QUANTITES GRANDISSANTES
DE DECHETS A GERER
Selon les termes de référence [4], les différents types de déchets ménagers et assimilés à
prendre en compte sont :
� Les ordures ménagères, qui sont principalement constituées des déchets de
préparation des repas et de déchets d’emballage ;
� Les déchets inertes, en particulier ceux produits occasionnellement lors des travaux
d’aménagement des habitations ;
� Les déchets de jardin résultant de l’entretien des jardins ;
� Les déchets encombrants, qui sont produits occasionnellement et qui sont de trop
grande taille pour être déversés dans des conteneurs ou dans des sacs poubelle ;
� Les déchets assimilés aux déchets ménagers ;
� Les déchets dangereux produits en petites quantités par les ménages et artisans.
De plus, les principales installations de gestion des déchets solides ménagers et assimilés
prévues sont :
� Une (ou des) décharge(s) (Installation(s) de stockage des déchets) ;
� Des stations de tri (Centres où les déchets issus des collectes sont triés et stockés) ;
� Des stations de traitement (Centre où les déchets dangereux sont traités par des
procédés adaptés à leur nature)
� Des stations ou centres de transfert (Installations qui permettent de regrouper les
ordures ménagères en provenance de différents lieux de collecte avant de les
acheminer vers le centre de stockage ou de traitement). La nécessité de créer ces
centres de transfert dépend de l’éloignement du ou des sites de stockage retenus.
Leur implantation dépend également du site de décharge identifié afin d’optimiser
les transports
� Des déchetteries (Espaces clos dans lesquels les particuliers viennent déposer tous
les déchets qui ne sont pas collectés de façon classique : déchets encombrants,
produits toxiques, inflammables, etc…).
Le présent rapport ne traite que de l’identification d’un site pour l’installation d’une décharge,
associée à une station de tri et une station de traitement. Ces sites qui doivent être regroupés
sont en effet ceux présentant le plus de contraintes environnementales (du fait de la décharge).
Johanna Lanoue 14/70
Mémoire de fin d’études
Ensuite comme expliqué précédemment, leur emplacement conditionnera celui de la
déchetterie mais surtout des sites de transfert d’un point de vue géographique.
L’évaluation des quantités de déchets à stocker a été déterminée en Mission 1B. Elles sont
évaluées jusqu’à l’horizon 2030 afin d’estimer les superficies nécessaires pour une
infrastructure ayant une durée de vie de 20 ans.
La production de déchets est définie sur la base de l’évolution de la population 2009 et de la
production de déchets par habitants (Figure 3). Il est important de noter que la quantité de
déchets la plus élevée est générée au niveau des communes urbaines de Tétouan puis Martil.
Figure 3 : Estimation de la production des déchets (en tonnes/jour) pour l’année 2009 au niveau des différentes communes de la province de Tétouan (coordonnées Lambert : zone I Maroc).
La superficie du site de mise en décharge, évaluée en mission 1B, est proportionnelle au
nombre d’habitants, au volume de production des déchets par jour par habitant et à la durée de
vie identifiée.
En supposant un stockage des déchets sur une hauteur d’environ 20 mètres, la superficie
nécessaire pour stocker les déchets de la province de Tétouan est de l’ordre de 30 ha.
Cependant pour intégrer les infrastructures de stockage (station de traitement des lixiviats,
gestion de l’eau pluviale, stockage des matériaux, voiries, etc.), la station de tri et/ou
15/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
traitement et un périmètre de zone tampon, il est nécessaire de mobiliser une superficie de 60
hectares [8].
2.3 PRINCIPES GENERAUX D’UN CENTRE DE STOCKAGE
DES DECHETS : UNE ACTIVITE A ENCADRER
Longtemps, le stockage a été assimilé à la mise en décharge, un moyen bon marché et
environnementalement peu recommandable de se débarrasser des ordures. Aujourd’hui, en
France et dans les pays industrialisés, les installations de stockage des déchets sont devenues
de véritables sites industriels, soumis à une réglementation stricte et faisant l’objet de règles
rigoureuses de conception, d’exploitation et de surveillance. Au Maroc, les mentalités
commencent à évoluer à ce sujet et seules quelques décharges respectant les normes
environnementales ont vu le jour. Celle prévue pour Tétouan doit répondre aux normes de la
directive de l’UE. Dans ces conditions, un certain nombre de contraintes sont à respecter.
Tout d’abord le site d’implantation d’un centre de stockage doit répondre aux normes de
l’arrêté français du 9 septembre 1997 (il n’existe pas encore d’équivalent marocain) afin de
garantir l’intégrité du milieu naturel environnant. Chaque centre est subdivisé en casiers qui
constituent des unités de stockage hydrauliquement indépendantes. Ces derniers peuvent eux-
mêmes contenir plusieurs alvéoles ou cellules pour faciliter l’exploitation (Figure 4).
Figure 4 : Vue en coupe d’une alvéole de stockage de déchets ménagers et assimilés. Source : Aguilar-Juarez, 2000 [3]
L’étanchéité des alvéoles est assurée par une double sécurité. La sécurité active est l'ensemble
des moyens de prévention pour éviter les risques de pollution ou les nuisances. Elle se
compose d’une géomembrane surmontée d‘un géotextile de protection puis d’une couche
drainante constituée d’un massif granulaire parcouru de drains. Cette dernière permet de
drainer et collecter les lixiviats qui seront traités par la suite (Figure 5).
Johanna Lanoue 16/70
Mémoire de fin d’études
déchets
1m d’argile. K 10-9m.s-1
5m d’argile
K 10-6 m.s-1
Sécurité passive
Sécurité active
couche drainante
K : conductivité hydraulique du sol
géomembrane + géotextile de protection
Figure 5 : Schéma du système d’étanchéité d’une décharge. Source : personnelle
La barrière de sécurité passive est l’ensemble des moyens permettant d’assurer à long terme la
prévention de la pollution des sols et des eaux et de minimiser les effets des pollutions
potentielles en cas de défaillance de la barrière active. Elle peut être constituée par le sous-sol
du site lui même si celui-ci possède des horizons imperméables d’épaisseur suffisante ou à
défaut par l’apport de matériaux exogènes. Le choix du site de mise en décharge sur un sol
non perméable (argile) est donc stratégique d’un point de vue économique et
environnemental.
Une fois l’exploitation du casier terminée, une couverture définitive est mise en place sur les
déchets. Elle a pour principale fonction de limiter les entrées d’eau et la migration du biogaz
issue de la fermentation anaérobie des déchets vers l’atmosphère. Les couvertures sont des
structures multicouches, comprenant du bas vers le haut une couche de drainage du biogaz,
des couches plus ou moins imperméables, un système de drainage des eaux de surface et une
couche de terre [8]. La figure ci-dessous représente synthétiquement le fonctionnement d’un
centre de stockage des déchets avec ces différentes infrastructures (station de traitement des
lixiviats, divers locaux, alvéoles, réseau de collecte du biogaz…) (Figure 6).
17/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Figure 6 : Fonctionnement d’un centre de stockage des déchets. Source : Sita
Ces différentes caractéristiques techniques permettent de définir des premières contraintes
quant au choix du futur site de mise en décharge : perméabilité du sol, présence de matériaux
meubles pour la couverture, situation du site dans le bassin versant pour la gestion des eaux
pluviales…
En plus de ces contraintes liées à l’aspect technique, il faut également prendre en compte les
nuisances pouvant être occasionnées (pollution visuelle, envols, odeur, prolifération de
rongeurs et d’insectes, incendies). Ces dernières seront atténuées par la distance du site par
rapport aux zones sensibles telles que les habitations, les routes…
Johanna Lanoue 18/70
Mémoire de fin d’études
3 CHOIX DES SITES DE MISE EN DECHARGE
3.1 METHODOLOGIE APPLIQUEE
Pour l’implantation de sites potentiels de mise en décharge et d’infrastructures liées à
l’élimination des déchets solides, il est nécessaire de dégager une surface libre dans la zone
d’étude. Il faut pour cela exclure un certain nombre d’éléments de la surface de la Province
de Tétouan. Ils seront déterminés grâce à l’inventaire du milieu (§ 3.2). A chacun de ces
éléments d’exclusion sera attribué un périmètre de sécurité (§ 3.3). Ainsi la surface libre sera
celle restante après ces deux opérations.
Ensuite, une étude plus approfondie de la surface libre dégagée est réalisée, puis les différents
sites sélectionnés sont évalués en fonction de critères de préférence (§ 3 .4). On procèdera
donc par étapes successives allant du général vers le local pour aboutir à une sélection de sites
présentant le minimum de contraintes et le maximum d’atouts favorables.
La méthode appliquée se divise donc en trois étapes :
� Étape 1 : Inventaire du milieu et des activités associées (§ 3.2)
� Étape 2 : Identification des surfaces libres (§ 3.3)
� Étape 3 : Sélection de sites (§ 3 .4)
Cette méthode a été définie entre autres par les termes de référence de l’étude. Elle se base
également sur le guide de la GTZ (Agence Allemande de Coopération Technique) [1] et sur
d’autres études effectuées par le bureau d’études Phenixa [5] [6]. Enfin, tout au long du projet
il nous a fallu adapter cette méthode aux contraintes spécifiques du milieu et aux exigences
des membres du comité de pilotage.
Notons que cette étude a permis de rédiger un rapport standard regroupant tous les éléments et
critères à prendre en compte pour une démarche exhaustive, qui pourra être utilisé par le
bureau d’études Phenixa lors de futures études similaires.
3.2 INVENTAIRE DU MILIEU ET DES ACTIVITES
ASSOCIEES
L’inventaire consiste à collecter les données nécessaires auprès des administrations
concernées puis à cartographier le tout avec le logiciel de Système d’Information
Géographique ArcGIS. Les données fournies sont dans le meilleur des cas sous forme de
« shapefile » ou « fichier de forme », c'est-à-dire des fichiers utilisables directement avec le
19/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
logiciel de cartographie ArcGIS. Dans le cas de données fournies sous format papier il faut
alors scanner le document puis digitaliser les éléments nécessaires sous ArcGIS.
Le tableau suivant récapitule l’ensemble des données que nous avons pu collecter selon les
administrations (Tableau 1).
Johanna Lanoue 20/70
Mémoire de fin d’études
Tableau 1 : Ensemble des administrations contactées et documents fournis par elles
Administration contactée Documents fournis
Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos (ABHL)
Réseau hydrographique, Sites inondables, Barrages, Qualité des eaux, Point de prélèvements d'eau (puits, forages, sources)
Agence Urbaine SDAULTT
Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie
Cartes topographiques (2006 ou 2007) au 1/25 000 couvrant la province de Tétouan (au 1/50 000 quand absence des autres)
Amendis (Société des eaux et de l'électricité du nord, filiale de Véolia)
Captages Amendis
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) - Service Etudes et Aménagement des Forêts et Bassins Versants
Délimitation du domaine forestier Aires protégées
Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) Cartes pédologiques au 1/500 000 (2000)
Ministère de l'Agriculture du Développement rural et des Pêches Maritimes Dir. Provinciale de l'Agriculture
Données sur exploitations agricoles de la région
Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement Dpt Environnement, Service Bases de données Environnementales
Occupation des sols (ODS) (années 90)
Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement - Service des Statistiques et de la Documentation Minière
Cartes géologiques du Rif au 1/50 000 (1975)
Ministère de l'Equipement et du Transport Dir. Provinciale de l'Equipement
Gravières et sablières Réseau routier
Office National de l'Eau Potable (ONEP) Captages ONEP Conduites d'eau potables en projet
Office National des Chemins de Fer (ONCF) Couloir projeté de la nouvelle voie ferrée
Société Anonyme Marocaine d'Industrie de Raffinage (SAMIR) - Office National des Hydrocarbures et des mines (ONHYM) - Société d’Exploitation du Gazoduc Maghreb - Europe (Metragaz)
Absence de pipeline et gazoduc
Service de Météorologie Nationale Division Climatologie
Rose des vents
Wilaya (équivalent français de la préfecture) Dernier découpage administratif de la province de Tétouan Carrières d'argile
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Mémoire de fin d’études
3.2.1 MILIEU PHYSIQUE : UN RELIEF ACCIDENTE ET UN RESEAU
HYDROGRAPHIQUE DENSE
L’inventaire du milieu physique est synthétisé dans une carte : cf Figure 12.
3.2.1.1 Topographie
La zone d’étude empiète sur la partie axiale du domaine rifain marocain. Le paysage général
comprend un relief marqué au centre (maximum de 2007 m), représentant la dorsale calcaire
(Figure 7).
Figure 7 : Carte topographique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Celle-ci sépare une frange littorale étroite à l’Est et une zone de collines et plateaux à l'Ouest,
en particulier au Nord Ouest de la zone d’étude. Les principales vallées de la zone sont tracées
par les cours d’eau : Lao, Martil et Emsa. Ces oueds, allongés quasi parallèlement, coulent
vers la méditerranée (Figure 8).
Johanna Lanoue 22/70
Mémoire de fin d’études
Figure 8 : Éléments géomorphologiques principaux de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc).
3.2.1.2 Géologie
Du point de vue géologique, la zone d’étude se rattache au Rif marocain, en particulier à sa
zone axiale formant la bordure orientale et septentrionale de l'arc rifain.
D’après une synthèse géologique réalisée en 1960 – 1962 [7], trois grands domaines rifains
sont à distinguer :
� Domaine interne, au Nord du Rif actuel (à l’Est de la zone d’étude et comprenant
la dorsale calcaire) ;
� Domaine externe, au Sud du Rif actuel (à l’Ouest de la zone d’étude);
� Domaine médian, correspondant aux nappes de flysch.
Au dessus de cet ensemble du matériel rifain, des dépôts post-nappes essentiellement
pliocènes ainsi que des dépôts quaternaires se sont formés (Figure 9 et Tableau 2).
Le Rif marocain se caractérise par une grande complexité quant à la disposition géométrique
des nappes, leur hétérogénéité lithologique et leur complexité tectonique. De plus, il n’a était
que peu étudié. Nous allons toutefois tenter ici de donner l’essentiel des éléments concernant
la zone d’étude.
23/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Domaine interne
Le domaine interne comprend de l’Est vers l’Ouest:
� La zone paléozoïque (Sebtides et Ghomarides)
� Les Tétouanides formant les chaînes calcaires.
La zone d’âge paléozoïque est composée de termes cristallophylliens et primaires. Elle
comprend les unités suivantes :
� Les Septides, représenté dans la zone d’étude par le matériel épimétamorphique de
l’unité de Tizgarin (ZF3) ;
� Les Ghomarides.
Les Septides forment un substratum sur lequel sont venues reposer de l'Est, trois nappes des
Ghomarides à matériel paléozoïque. Ainsi, on cite :
� La nappe paléozoïque d'Akaïli (Gh1), très étendue, et qui affleure de part et
d’autre de oued Lao ;
� La nappe paléozoïque de Koudiate Tiziane (Gh2) qui est surtout représentée
entre l'oued Lao et Tétouan ;
� La nappe paléozoïque des Beni Hozmar (Gh3) affleure au Sud de Tétouan, ainsi
qu’au Sud Est immédiat de la zone d’étude.
Ces unités géologiques sont essentiellement schisto – gréseuse et donc imperméable et
dépourvues de formations aquifères étendues.
La zone d’étude est traversée par la Dorsale calcaire. Celle-ci, affleure sous forme de
calcaires et dolomies du Trias à l’Oligocène. Ces formations massives et dures dessinent en
relief une structure arquée de direction Nord Ouest - Sud Est. Au niveau de la zone d’étude,
les principales formations calcaires affleurantes sont reparties de l’Est vers l’Ouest comme
suit :
� Unité El Babat (Ci2) ;
� Unité H. Ferkennix (Ci1) ;
� Unité Ametrasse (CA) ;
� Unité Tazoute (Ce2) ;
� Unité Lakraaa (Ce1).
Johanna Lanoue 24/70
Mémoire de fin d’études
Ces massifs calcaires, très fracturés et karstifiés, sont donc favorable à la mise en place de
formations aquifères dont les potentialités ne sont pas négligeables.
Domaine médian
Ce domaine est constitué par les nappes de flysch, au nombre de sept. Au niveau de la zone
d’étude ce sont surtout trois d’entres elles qui affleurent :
� La nappe de Beni Ider (BI)
� La nappe du Tisiren (Ts)
� La nappe Numidien (Nd)
Les nappes de flyschs représentent des formations charriées et plissées. Ces flyschs sont
constitués d’une succession des niveaux compétents (grès, quartzites, calcaires, etc) et de
niveaux incompétents (marnes, argiles, schistes, etc). Cette situation stratigraphique est
hydrogéologiquement défavorable.
Domaine externe
Les termes intra-rifains affleurant au niveau de la zone d’étude sont représentés
essentiellement par les unités interne et externe de Tanger (Tgi et Tge). A proximité
immédiate de la dorsale calcaire, l’unité interne de Tanger est représentée par des pélites et
écailles d’argiles versicolores du Crétacé supérieur. Le Tanger externe est par contre formé de
séries marneuses allant du Cenomanoturunien à l’Oligocène. Ces substratums à tendance
argileuse et marneuse ne présentent aucun intérêt hydrogéologique.
Dépôts post - nappes
Les dépôts post - nappes d’âge Pliocène affleurent largement sous la ville de Tétouan et
sont formés essentiellement de calcaires.
On note également des dépôts de conglomérats et d'éboulis du Villafranchien (Quaternaire
ancien). Les éboulis affleurent au niveau du contact de la dorsale calcaire avec les zones
bordières.
Les formations quaternaires continentales et marines sont formées essentiellement d'un
faciès détritique fluviatile, de conglomérat surmonté par des sables fluviatiles à intercalation
de galets. Les principales plaines alluviales de la zone d’étude sont du Nord au Sud : Allila,
Martil, Azla, Emsa et Lao. Elles sont favorables à la mise en place de formations aquifères.
25/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Cet aperçu stratigraphique de la zone d’étude permet de constater que les zones
d’affleurement de l’unité de Tanger (du domaine externe), constituées de matériel marneux
et pélitique, peu perméable, pourraient abriter favorablement de potentiels sites de mise en
décharge. En effet, ces termes peu perméables entraveront l’infiltration des lixiviats
verticalement vers les eaux souterraines.
L’analyse macrotectonique de la carte structurale du Rif au 1/500 000 (Figure 9), relève que
les principales structures de fracturation cartographiées au niveau de la zone d’étude
correspondent à des failles, chevauchements et flexures. Une carte à ce degré de précision est
cependant bien insuffisante pour juger de la réelle présence de failles sur le terrain et donc de
l’imperméabilité totale du sol. A ce niveau de l’étude, les données nécessaires pour une
évaluation plus efficace nous manquent. Ainsi, pour la mission suivante d’étude d’impact sur
l’environnement des sites choisis (2B), il faudra donc procéder à un sondage pour approfondir
les connaissances du terrain.
Figure 9 : Carte géologique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Unité de Tanger (Tg)
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Mémoire de fin d’études
Tableau 2 : Légende de la carte géologique (Figure 9). Unités géologiques de la zone d’étude et les âges correspondants.
qr Quaternaire récent Formations "post -
nappes"
qV Quaternaire Villafranchien p Pliocène
d-h Devono Dinantien Epinétamorphisme alpin ZF3
Sebtides
r-t Permo Trias o-s Ordovicien ? Silurien
Gh1
Ghomarides
d-h Devono Dinantien h Viséo Namurien r Autuno Permien
g-mi Oligocène - Miocène inférieur d-h Devono Dinantien
Gh2
r Autuno Permien s-h Silurien-Devono-Dinantien
Gh3
h Viséo Namurien r Autuno Permien
t-rh Trias-Rhétien Ci2
Dorsale interne
Dorsale calcaire
l Lias e-g Eocène-oligocène t-rh Trias-Rhétien
Ci1 l Lias
e-mi Eocène moyen - Miocène
inférieur
es-mi Eocène supérieur - Miocène
inférieur CA
Dorsale calcaire
moyenne t-rh Trias-Rhétien
Ce2 Dorsale externe
l Lias t-rh Trias-Rhétien Ce1 g-mi Oligocène - Miocène inférieur Nd
Nappes des "flyschs"
ci2 Crétacé inférieur Albien
Aptien Ts
cm-s Crétacé moyen -supérieur BI
e-g Eocène - Oligocène
c s Crétacé supérieur Tgi Zone intrarifaine
c s Crétacé supérieur Tge
Note : Cette légende réunit les termes des unités du domaine rifain présent dans la zone d’étude. Les unités sont classées d’une part par la superposition logique des âges correspondants (seulement par unité) et d’autre part de façon spatiale par leur appartenance à un domaine donné.
Domaine interne
Domaine médian
Domaine externe
Johanna Lanoue 28/70
Mémoire de fin d’études
3.2.1.3 Pédologie
Pour la présente étude, une esquisse pédologique (établie par l’INRA en collaboration avec la
FAO en 2000), portée au 1/500 000ème, est interprétée localement au niveau de la province
de Tétouan. L’analyse de ce document révèle une mosaïque pédologique importante
constituée de :
� Sols brunifiés
� Sols peu évolués ;
� Sols hydromorphes ;
� Sols calcimagnésiques ;
� Sols minéraux bruts ;
� Sols sodiques ;
� Vertisols ;
� Sols fersiallitiques.
En plus de ces classes de sols homogènes, des associations de sols se sont développées
(Figure 10).
Figure 10 : Esquisse pédologique de la zone d’étude (coordonnées Lambert : zone I Maroc).
29/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
L’abondance de sols peu évolués est à mettre en lien avec un relief jeune et escarpé. Ces sols
présentant une épaisseur faible jusqu’à la roche mère ne seront donc pas abondant en matériel
de recouvrement.
Sur la partie centrale, se développent des sols calcimagnésiques traduisant leur proximité à la
dorsale calcaire et ainsi leur perméabilité.
Les sols brunifiés sont riches en argiles. Leur origine peut être liée à l’altération de roche
mère argileuse et/ou marneuse. Ils présentent ainsi un intérêt certain en tant que barrière
passive.
3.2.1.4 Climatologie
Le climat de la zone d’étude est conditionné par trois facteurs majeurs :
� La double influence maritime méditerranéenne et atlantique ;
� La situation septentrionale aux portes de l’Europe ;
� L'existence de la chaîne de montagne du Rif.
Cette zone est soumise à des conditions météorologiques très variées. Ainsi, le climat régnant
sur l’ensemble du bassin est humide à subhumide dans sa partie Ouest et subhumide à semi-
aride dans sa partie Est.
La température moyenne annuelle relevée à la station de Tétouan est de 18°C avec une
moyenne des minima de 14,2°C et de 22°C pour les maxima. Elle révèle d’importantes
variations saisonnières. La température moyenne mensuelle la plus élevée est celle du mois
d’août et la plus basse est celle du mois de janvier.
La pluviométrie annuelle est de 887 mm dans le bassin du barrage Moulay Hassan Bel Mehdi
et passe à 680 mm au niveau de la ville de Tétouan. Le régime pluviométrique présente une
certaine irrégularité et une disparité dans l’espace. Les pluies se produisent généralement
durant huit mois, d’octobre à mai. La saison sèche s’étale de juin à septembre.
Au niveau de la zone d’étude, l’humidité relative est fortement influencée par la proximité de
la mer. Les maxima et les minima mensuels ne baissent pas en dessous de 87% et 51%
respectivement. L'humidité relative moyenne mensuelle varie entre 70 et 75 % durant la
majorité des mois de l'année.
L’évaporation annuelle est de 1690 mm et oscille entre un maxima de 220 mm en juillet - août
et un minima de 90 mm en décembre - janvier - février.
Ces données ont surtout de l’importance pour la mission 1B, elles ont permis de déterminer
que les précipitations sont trop élevées pour la recirculation et l’évaporation des lixiviats.
Johanna Lanoue 30/70
Mémoire de fin d’études
En ce qui concerne les vents, ils sont forts et très fréquents dans les environs de la ville de
Tétouan, avec la prédominance de la direction Est - Ouest. Ces vents résultent de l’effet
entonnoir du fait de la situation de la région dans un resserrement entre la chaîne montagneuse
de Gibraltar et celle du Rif. Cette situation accélère la vitesse des vents de manière
remarquable. La vitesse dominante varie entre 4 et 9 m/s.
3.2.1.5 Hydrographie et hydrologie
Réseau hydrographique
Les ressources en eaux de surface constituent l’essentiel des ressources hydriques de la zone
d’étude. En effet l’abondance des précipitations, la prédominance des faciès marneux
imperméables et les fortes pentes font obstacle aux infiltrations souterraines et font que :
� Le ruissellement est important et prédomine dans tous les bassins versants de la
Province de Tétouan ;
� Les cours d’eau ont un régime hydrologique irrégulier avec un écoulement
torrentiel en période de crues et des débits d’étiage très faible voire quasi nul.
Les oueds principaux de la zone d’étude sont les oueds Allila-Martil, Emsa et Lao.
Barrages et retenues
Les principaux cours d’eau sont régulés via un réseau de barrages. Ces ouvrages hydrauliques
peuvent être classés en trois classes selon leur état actuel :
� Barrages existants dont les retenues sont sur l’aire de l’étude : Ajras, Nakhla, Smir
et Ali Thilat;
� Barrages existants dont les bassins versants sont étendus sur l’aire de l’étude :
Moulay Hassan Bel Mehdi, Ibn Batouta et Hachef ;
� Barrages en construction : Martil, Moulay Bouchta ;
� Barrages en projet : Zouada aval, Defla, Bni Mansour, Emsa, Ben H’Maid,
Kharroub.
Ces barrages ont différents buts qui peuvent parfois être combinés :
� abreuvement du cheptel
� alimentation en eau potable
� alimentation en eau potable et industrielle
� énergie
31/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
� irrigation
� protection contre les inondations
� protection contre l’envasement
Sources
Les sources, exutoires naturels des eaux souterraines, sont nombreuses au niveau de la zone
d’étude. Elles sourdent essentiellement à proximité des contacts anormaux (failles,
décrochements, flexures). La majorité de ces sources est liée à l’aquifère carbonaté de la
dorsale calcaire. En fonction de leur débit de jaillissement, ces sources sont soit équipées, soit
captées artisanalement pour satisfaire divers besoins : approvisionnement en eau potable en
premier plan, puis domestiques, abreuvement de cheptel et irrigation de quelques parcelles de
cultures maraîchères.
Zones inondables
Au niveau de la zone d’étude, les sites inondables « à risque » inventoriés sont classés en
quatre catégories. Elles sont définies en fonction de l’urgence d’une intervention par pallier
aux problèmes, correspondant ainsi au degré de gravité des inondations (Figure 11).
Figure 11 : Les sites et leur classification selon leur sensibilité aux inondations (les sites de la zone d’étude sont cerclés en violet). Source : ABHL, 2005 [2]
3.2.1.6 Hydrogéologie
Au niveau de la zone d’étude, les ressources en eaux souterraines sont généralement limitées,
compte tenu de la prédominance du faciès marneux favorisant le ruissellement en surface au
détriment de l’infiltration.
Les principales formations aquifères recensées sont :
Johanna Lanoue 32/70
Mémoire de fin d’études
� Formations carbonatées de la dorsale calcaire
Les aquifères de la dorsale calcaire n’ont été que très peu étudiés. Il est cependant courant de
penser qu’ils ne représentent pas un réseau continu tout le long cette dorsale. Concernant
notre étude, il est de toute façon évident pour des raisons de relief que la dorsale calcaire ne
peut pas abriter une décharge.
� Les formations alluvionnaires quaternaires
Il s’agit essentiellement des formations des plaines alluviales où gîtent des nappes phréatiques
étroitement liées aux régimes des cours d’eau qui les entaillent. Du Nord vers le Sud de la
bande côtière de la zone d’étude, on peut citer :
• La nappe de Martil ou Martil Allila ;
• La nappe de l’oued Emsa ;
• La nappe de l’oued Azla ;
• La nappe de l’oued Lao.
Ces nappes ont des superficies très réduites ; la plus étendue est celle de Martil - Allila, avec
environ 78 Km². La profondeur du plan d’eau y est très proche du sol (souvent inférieure à
5m). Ces formations quaternaires contiennent les ressources les plus facilement utilisables et
les plus productives au niveau de la zone d’étude. De plus, du fait de la granulométrie
grossière de la formation aquifère et de la faible épaisseur de la zone non saturée, les nappes
d’eau souterraines correspondantes sont les plus vulnérables et par conséquent, les plus
sensibles à l’implantation d’un éventuel site de mise en décharge en surface.
Johanna Lanoue 34/70
Mémoire de fin d’études
3.2.2 MILIEU HUMAIN : UNE ZONE TRES AGRICOLE MAIS
EXPANSION DU PERIMETRE URBAIN
L’inventaire du milieu humain est synthétisé dans une carte : cf Figure 13.
3.2.2.1 Facteur « utilisation des sols »
Zones urbaines et touristiques
Ces zones matérialisent les tissus urbains continus et discontinus, existants et projetés au
niveau de la province de Tétouan. Elles sont cartographiées sous une seule trame regroupant
toute l’aire du plan d’aménagement de Tétouan, issue du SDAU - Tétouan (1995 - 2020) et du
SDAULTT.
Zones agricoles
Deux catégories sont considérées :
� Les périmètres irrigués ;
� Les zones agricoles hors périmètres irrigués.
Zones rurales
Ces zones sont représentées essentiellement par des douars et habitations isolées. Elles ont été
inventoriées à partir des fonds topographiques et validées sur terrain au niveau des surfaces
libres identifiées.
Infrastructures de bases
Les pipelines et gazoducs devraient être présents dans cette catégorie mais la province n’en
compte aucun.
Dans cette catégorie, on compte essentiellement les réseaux de communication dont:
� Les routes, en particulier les voies routières classées. A signaler que, dans le cadre
du programme national des routes rurales au niveau de la province de Tétouan, un
réseau de routes goudronnées et classées, pour la plupart, est en cours de
réalisation et/ou en projet. A l’horizon 2012, ce nouveau réseau routier devra
assurer le désenclavement de la quasi-totalité des douars de la province. Un projet
d’autoroute reliant Tanger et Tétouan est en stade de définition mais le tracé
définitif du couloir relatif à cette autoroute n’est pas encore arrêté.
� La zone aéroportuaire ;
35/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
� Les lignes électriques ;
� La centrale thermique à turbine à gaz, alimentant en électricité toute la province de
Tétouan ;
� La voie ferrée permettant la desserte ferroviaire entre Tanger et Tétouan via
Melloussa. Le tracé définitif de cette voie en projet n’est pas encore validé, seul le
couloir projeté de 1km nous a été fourni.
Enfin, on répertorie aussi les systèmes AEP. Les ressources en eau actuellement mobilisées
pour l'AEP de la province de Tétouan sont des ressources en eaux à la fois souterraines et
superficielles.
Les ressources en eaux souterraines sont mobilisées par l’intermédiaire d’ouvrages de captage
(puits, forages ou sources):
� appartenant à l’ONEP ou Amendis
� appartenant aux communes rurales ou aux particuliers et destinés à l’AEP du
milieu rural (douars et habitats isolés). Nous n’avons pas pu, faute de données,
tous les représenter, car ils sont très nombreux. Cependant, nous les avons
recherchés directement sur le terrain, en particulier pour ceux les plus proches des
sites de mise en décharge présélectionnés.
Les ressources en eaux superficielles sont mobilisées au niveau des retenues des barrages. On
dénombre deux prises d'eau fonctionnelles implantées sur les retenues des barrages Smir et
Nakhla. Une prise d’eau en cours de construction sur le barrage Moulay Hassan Bel Mehdi,
alimentera aussi la zone d’étude.
La mobilisation de l’ensemble de ces ressources est assurée par des conduites administrées
essentiellement par l’ONEP. Un grand nombre de conduites pour l’AEP du milieu rural de la
quasi-totalité de la province est en phase d’étude, de lancement ou de travaux selon les zones.
3.2.2.2 Facteur socioéconomique
Zones industrielles et de commerces
Ces zones, regroupant quartiers industriels, unités industrielles dispersées, carrières, marchés,
souks et autres locaux d’activités commerciales diverses, sont incluses cartographiquement
dans la zone urbaine, excepté les carrières. Ces dernières sont représentées séparément. Il
Johanna Lanoue 36/70
Mémoire de fin d’études
s’agit en fait de gravières et sablières reparties de part et d’autre de la dorsale calcaire et
principalement localisées autour de Tétouan. Les carrières d’argiles sont par contre
implantées au niveau de l’unité de Tanger à dominance argileuse.
Zones sépulcrales ou autres lieux de culte
Pour cette classe, sont considérés :
� Les cimetières
� Les koubbas
� Les marabouts
3.2.2.3 Facteur culturel
La zone d’étude n’abrite aucun site archéologique ou zones de patrimoines historiques ou
culturels, excepté les lieux de cultes.
Johanna Lanoue 38/70
Mémoire de fin d’études
3.2.3 MILIEU BIOLOGIQUE : DES FORETS A PROTEGER
L’inventaire du milieu biologique est synthétisé dans une carte : cf Figure 14.
3.2.3.1 Couverture forestière
Environ 49 % de la superficie totale de la zone d’étude sont non boisés ; ils sont occupés
essentiellement par des terrains urbanisés, agricoles et parfois nus. Le reste, soit 51 % est
boisé, peuplé majoritairement par du :
� Mattoral (57% de la superficie boisée)
� Chêne liège (17 %)
� Forêts artificielles et naturelles à essences feuillues mélangées (12 %)
� Forêts artificielles et naturelles à essences résineuses mélangées (11 %)
� Chêne zéen (2.6 %)
� Chêne vert (0.2 %)
� Thuya (0.1 %)
� Pin (0.1 %)
� Cèdre (0.01 %)
Dans l’ensemble de cette couverture forestière, le chêne sous forme de ses trois sous genres
(liège, vert et zéen) présente un intérêt biologique important. Les peuplements de Pin et
Thuya présentent un intérêt économique.
Pour ce qui est du mattoral, nous distinguerons le mattoral appartenant au domaine forestier
(56% du mattoral total) qui présente un intérêt biologique et physique et le mattoral qui
n’appartient pas au domaine forestier plus diffus et souvent peu entretenu et dégradé et donc
de moindre importance contre l’érosion. En effet dans cette zone où la pente et les
précipitations sont importantes la présence d’une couverture végétale est essentielle, or dans
le cas de mattoral diffus et dégradé la protection fournie est bien moindre.
3.2.3.2 Aires protégées
Quatre Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) ainsi qu’un parc naturel sont recensés
dans la zone d’étude.
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Mémoire de fin d’études
3.3 IDENTIFICATION DES SURFACES LIBRES
L’étude des caractéristiques propres à un centre de stockage (détaillée dans le paragraphe
§2.3) combinée à l’inventaire du milieu de la zone d’étude nous permet de déterminer les
surfaces favorables (appelées aussi « surfaces libres ») à l’implantation de décharge. Ainsi,
nous allons déterminer quels éléments de l’inventaire sont des critères d’exclusion. Ces
critères sont des surfaces où l’implantation d’une décharge causerait d’importantes nuisances
pour l’environnement qui ne peuvent ni être exclues, ni efficacement limitées.
Deux types de critères d’exclusion sont définis :
� Les critères d’exclusion à forte contrainte ou absolue, pour les sites fortement
défavorables à l’implantation d’un site de décharge
� Les critères d’exclusion à l’échelle locale, pour les sites moins sensibles mais
pouvant néanmoins présenter un risque d’impact sur l’environnement
3.3.1 IDENTIFICATION DES ELEMENTS D’EXCLUSION A FORTE
CONTRAINTE
Dans les éléments à exclure absolument, le premier à citer prend en compte les nuisances
(bruit, odeur, vue) que peut engendrer un site de stockage des déchets sur la population et
donc sur l’habitat proche. Il s’agit des zones urbanisées actuelles et futures. Concernant les
zones rurales, étant donné le nombre très important de douars et habitats dispersés dans la
zone d’étude et pour ne pas éliminer toute la surface libre, nous n’avons pas pris en compte
leur surface ni leur périmètre de sécurité comme surface d’exclusion. Par contre, nous avons
procédé par un inventaire plus ciblé au niveau des surfaces dégagées in situ, à proximité des
sites présélectionnés.
Le deuxième élément à exclure prend en compte les risques environnementaux que peut
engendrer une décharge. Il s’agit ainsi des zones géologiques défavorables où il y a
affleurement de l’aquifère, c'est-à-dire la dorsale calcaire et l’étendue des nappes alluviales.
En effet le caractère perméable de ces formations peut contribuer à une dégradation de la
qualité des eaux souterraines sous-jacentes, par infiltration des lixiviats en cas de déficience
de la géomembrane.
Enfin il existe dans la zone d’étude un certain nombre de zones naturelles à protéger,
comprenant des zones naturelles d’intérêts biologique, écologique et/ou économique. Au
niveau de la zone d’étude, on exclura ainsi toutes les espèces forestières feuillues et résineuses
ainsi que les aires occupées par les SIBE et Parc Naturel. Concernant le mattoral, celui du
41/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
domaine forestier rentre dans cette catégorie. Par contre le mattoral hors domaine forestier
moins entretenu et souvent dégradé sera inclus dans le critère suivant.
On définit alors un périmètre de sécurité pour chacun de ces critères (Tableau 3).
Tableau 3 : Éléments d’exclusion à forte contrainte et leur périmètre de sécurité
Éléments d’exclusion Périmètre de sécurité
Classe Élément Zones urbaines Tissu urbain actuel et en projet 1000 m
Zones géologiques défavorables
Principales formations aquifères affleurantes
Dorsale calcaire Aires des nappes alluviales de Martil Allila, Azla, Emsa et celle d’oued Laou
Zones naturelles à
protéger
Forêts de Chêne 300 m Forêts de Cèdre 300 m Forêts de Thuya 300 m Forêts de Pin 300 m Mélanges de feuillus et résineux 300 m Mattoral du domaine forestier 300 m Les SIBE et PN 1000 m
3.3.2 IDENTIFICATION DES ELEMENTS D’EXCLUSION A L’ECHELLE
LOCALE
Ces éléments à exclure, bien qu’avec un caractère moins systématique que les précédents,
sont au nombre de cinq.
Les zones agricoles irriguées qui ont un fort rendement agricole doivent être épargnées d’un
point de vue économique.
Ensuite viennent les zones de captages d’eaux souterraines et superficielles (prises d’eau,
puits, forages ou sources), qui sont des points de prélèvements d’eau destinée à l’AEP, pour
des raisons évidentes de protection liée à une possible contamination par les lixiviats. A l’état
actuel au Maroc, aucun périmètre de protection rapprochée et/ou éloignée des captages
ONEP, destinés à l’AEP, n’est délimité. Seuls les périmètres de protection immédiate sous
forme de locaux construits sont repérés sur le terrain. Il faut noter qu’au niveau de la province
de Tétouan, l’AEP est essentiellement assurée à partir :
� Des eaux souterraines captées par l’ONEP et AMENDIS ;
� Des eaux superficielles des barrages.
Dans ces conditions, seuls les captages utilisés par l’ONEP ou AMENDIS pour l’AEP, seront
écartés de la surface libre.
Johanna Lanoue 42/70
Mémoire de fin d’études
A exclure également, les surfaces d’acheminement des eaux superficielles. C'est-à-dire les
principaux cours d’eau permanents et les retenues des barrages qui sont sensibles au même
type de pollution que le précédent critère.
Un autre élément s’avère plus spécifique au Maroc de part l’importance de la religion. En
effet les zones sépulcrales et autres lieux de culte, comme les cimetières, les marabouts et les
koubbas, étant des lieux de visites et de pèlerinage, doivent disposer d’une distance de
sécurité.
De plus, un certain nombre d’infrastructures sont à exclure:
� Routes (nationales, régionales, provinciales) ;
� Zone aéroportuaire ;
� Conduites d’eau potable existantes (celles projetées seront déviées si nécessaire);
� Lignes électriques ;
� Centrale thermique ;
� Voie ferrée (en projet).
Enfin le mattoral hors domaine forestier rentre dans cette catégorie de critère.
On définit comme précédemment un périmètre de sécurité pour chacun de ces critères
(Tableau 4).
Tableau 4 : Éléments d’exclusion à l’échelle locale et leur périmètre de sécurité
Éléments d’exclusion Périmètre de sécurité
Classe Élément Zone agricole Zones agricoles irriguées 300 m
Zones de captage d’eau souterraine et superficielle
Points de prélèvements d’eaux souterraines pour l’AEP, appartenant à l’ONEP et AMENDIS
1000 m
Prise d’eau superficielle ONEP (au niveau des barrages)
Contenu dans la protection de la retenue des barrages
Surface d’acheminement des eaux superficielles
Retenue des barrages Surface de la retenue du barrage ainsi que son bassin versant amont
Cours d’eau pérennes et leurs principaux affluents : Ces oueds pérennes sont : Martil, Lao, Emsa, Etc
500m
Zones sépulcrales ou autres lieux de culte
Cimetières, Marabouts, Koubbas
500 m
Infrastructures
Zone aéroportuaire 5000 m Routes 300 m Conduites d’eau potable 300 m
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Mémoire de fin d’études
Éléments d’exclusion Périmètre de sécurité
Classe Élément Lignes électriques 60 m Centrale thermique 100 m Voie ferrée en projet Couloir projeté de 1000 m + 50 m
Zones naturelles à protéger
Mattoral hors domaine forestier
100 m
Les périmètres de sécurité pour les 2 types de critères d’exclusion (absolue et à l’échelle
locale) ont été définis par les expériences passées [1] [5] [6] mais également en collaboration
avec les administrations nous ayant fourni les informations et le comité de pilotage.
Exemple de la détermination du périmètre autour des barrages :
Pour la protection des retenues des barrages, la législation marocaine différencie :
� Périmètre de protection immédiate (PPI) = 100m autour de la retenue ;
� Périmètre de protection rapprochée (PPR) = 1 km autour de la retenue ;
� Périmètre de protection éloignée (PPE) = reste du BV de la retenue.
La loi autorise donc la mise en place d’une décharge dans le PPE. A l’origine nous pensions
définir comme périmètre de sécurité les PPE uniquement pour les barrages destinés à l’AEP et
les PPR pour les autres. La concertation avec l’ABHL a finalement incité à choisir le PPE
comme périmètre de protection pour tous les barrages de la province, qu’ils servent ou non à
l’AEP, éliminant ainsi de la surface libre une superficie très importante (52% de la surface
totale de la Province).
3.3.3 CARTOGRAPHIE ET VALIDATION DE LA SURFACE LIBRE
CARTOGRAPHIEE
Une fois ces différents critères et leurs périmètres de protection définis on peut réaliser la
cartographie. Elle est réalisée avec ArcGIS par la méthode des « buffers » ou « zones
tampons » (Figure 15 et Figure 16).
La surface libre dégagée est très réduite : 34 km2 soit 1,3% de la province. Or, du fait de son
état de dégradation avancé, le mattoral hors domaine forestier pourrait être utilisé en cas de
besoin (manque de surface libre). Nous obtenons alors deux variantes, la deuxième (sans ce
mattoral) dégageant 65 km2 soit 2,6% de la province. La Figure 17 représente ces surfaces sur
les cartes topographiques au 25 000ième (ou au 50 000ième si les précédentes n’existent pas).
Elles sont regroupées en 6 secteurs (Sud Ouest, Ouest, Nord, Nord Est, Sud et Sud Est)
désignés selon leur situation par rapport à Tétouan (centre le plus producteur de déchets).
Figure 15 : Carte des éléments d’exclusion à forte contraintes et leur périmètre de sécurité (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Figure 16 : Carte des éléments d’exclusion à l’échelle locale et leur périmètre de sécurité (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
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Mémoire de fin d’études
3.4 SELECTION DES SITES
3.4.1 PRESELECTION DES SITES DE DECHARGES
Dans un premier temps, nous avons analysé les surfaces libres dégagées dans la Figure 15 à
partir d’un travail cartographique en considérant des données uniquement bibliographiques
(notamment les cartes d’inventaires des milieux physique, biologique et humain, les photos
aériennes…). Ces données portaient essentiellement sur
� La géologie ;
� L’hydrologie ;
� L’hydrogéologie ;
� La topographie ;
� La population ;
� Les voies d’accès.
Des éléments comme une superficie très réduite, la proximité par rapport à la limite de la
province, une forte pente ou altitude ont permis d’éliminer une grande partie de la surface
libre. Par exemple, l’ensemble du secteur Sud Ouest, trop proche de la limite de la province
de Tétouan, a été éliminé.
Ainsi, dans la surface libre restante, 33 sites de mise en décharge ont été initialement
présélectionnés :
� 14 dans le secteur Nord
� 1 dans le secteur Nord Est
� 10 dans le secteur Ouest
� 4 dans le secteur Sud
� 4 dans le secteur Sud Est
Notons que cette première phase de sélection s’est faite uniquement à partir de la surface libre
dégagée par la variante 1 (avec le mattoral hors domaine forestier comme élément
d’exclusion). La variante 2 n’a été utilisée qu’ultérieurement pour élargir des sites favorables
mais de superficie trop faible.
3.4.2 VISITE DES SITES PRESELECTIONNES
L’ensemble de ces 33 sites présélectionnés a fait l’objet d’une visite in situ. Pour chacun
d’eux a été préparée par avance une fiche descriptive (à partir de la bibliographie) complétée
ensuite sur le terrain. Le schéma d’une telle fiche est présenté en Figure 18. L’exemple de
deux fiches complétées pour les deux « meilleurs » (voir chapitre suivant) sites est présenté
en Annexe 1 et Annexe 2.
Johanna Lanoue 48/70
Mémoire de fin d’études
Fiche descriptive du site n° Date d’observation Lieu dit Commune Province Description sommaire Critères environnementaux
Géologie
Nature de l’affleurement : Matériel de recouvrement : Couche imperméable : Type de sol : Nature du sol : Épaisseur du sol meuble :
Ressources en eau superficielles Proximité par rapport aux cours d’eau : Situation du site par rapport à son Bassin versant :
Qualité des eaux superficielles :
Ressources en eau souterraines État des aquifères : Exploitation des eaux souterraines : Recensement des points de prélèvement d’eau avoisinants :
Occupation des sols Activités agricole, industrielle, … Critères structurels Superficie brute (Ha) Topographie Distance au barycentre des centres producteurs de déchets (Km)
Exposition de l’habitat de proximité par rapport au vent dominant
Accès au site Voie d’accès terminal à aménager Nature du milieu récepteur en cas de rejets liquides
Critères liés à l’habitat Nombre d’habitat Proximité des habitats et des activités Nombre d’habitats le long des voies d’accès
Impact visuel Critères fonciers Nature du site
Structure foncière du site Statut : Morcellement parcellaire :
Aménagement de site Principales infrastructures à proximité du futur site Proximité conduite d’alimentation en eau potable : Proximité ligne électrique : Conclusion Points forts : Points faibles :
Figure 18 : Fiche descriptive pour les sites présélectionnés
49/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Sur ces 33 sites présélectionnés, 22 sites ont été éliminés après les visites de terrain (Figure
19, Figure 20, Figure 21).
Les principales raisons d’élimination de ces sites sont liées à :
� La proximité par rapport aux habitats (situation nouvelle par rapport au fond
topographique utilisé) ;
� La proximité aux voies principales (situation nouvelle par rapport aux fonds
topographiques utilisés : route en construction, etc) ;
� Une forme non aménageable ou superficie trop petite ;
� Une altitude importante rendant l’aménagement et l’accès au site impossible ;
L’ensemble de ces sites non retenus et les raisons de leur exclusion sont récapitulés dans le
Tableau 5.
Tableau 5 : Sites présélectionnés non retenus et leur motif d’exclusion
Secteurs
N° Site Motifs d’exclusion
Nord
2N
- Traversé par une route goudronnée non classée très pratiquée par les camions de la cimenterie Lafarge - Faible capacité de stockage - Partie Nord fusionnée avec le site 3N
4N - Faible capacité de stockage : 36 Ha - Très proche du douar Bounezzal - Site en bosse difficilement aménageable
8N
- Forme difficilement aménageable - Entouré par de nombreux habitats des douars Bounazzal au Nord et Deqqaquine au Sud - Cinq maisons à l’intérieur du site - Faible capacité de stockage : 22Ha
12N - Forme allongée très étroite, difficilement aménageable - Faible capacité de stockage : 15Ha - Plusieurs douars à moins de 300m au Nord et au Sud du site
17N
- Faible capacité de stockage : 35Ha - Proximité par rapport au couloir de la voie ferré projeté (Melloussa - Tétouan) - Proximité par rapport au périmètre irrigué de l’oued Khemis
18N - Forme allongée très étroite, difficilement aménageable - Faible capacité de stockage : 8Ha
19N - Très proche des habitats - Faible capacité de stockage : 14Ha
20N - Très faible superficie de 14 ha,
Ouest
3W - Très proche de la source Ain Otmanich - Forme difficilement aménageable - Faible capacité de stockage : 26Ha
5W - Inclus dans le périmètre de sécurité d’une RNC en construction
6W - Dans le périmètre de sécurité d’une RNC en construction - Faible capacité de stockage : 7Ha
7W - Très éloigné de Tétouan
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Mémoire de fin d’études
Secteurs
N° Site Motifs d’exclusion
- Faible capacité de stockage : 8Ha - Forme de site difficilement aménageable
8W - Très éloigné de Tétouan - Faible capacité de stockage : 15Ha
9W - Forme allongée très étroite, difficilement aménageable - Faible capacité de stockage : 15Ha
10W
- Proximité d’habitats à l’Est et l’Ouest - Site inaccessible via piste carrossable lors de la mission de terrain (route d’accès en cours de construction, la piste tracée s’arrête au douar oued Azla)
Sud Est
1SE - Faible capacité de stockage : 37Ha - Route d’accès à créer très longue et sur pente
3SE - Route d’accès à créer très longue - Site sur versant pentu difficilement aménageable - Faible capacité de stockage : 11Ha
4SE - Très forte pente et altitude (entre 800 et 600 m d’altitude) - Proche des habitats (1 douar inclus à l’intérieur du site)
Sud
0S - Forme allongée très étroite, difficilement aménageable - Entouré de nombreux habitats
1S - Entouré de nombreux habitats - Impact visuel important - Faible capacité de stockage : 6Ha
2S - Entouré de nombreux habitats - Faible capacité de stockage : 10Ha
3S - Entouré de nombreux habitats - Faible capacité de stockage : 8Ha
Les 11 sites restants se répartissent comme suit :
� 6 dans le secteur Nord (1N, 3N, 3NBis, 5N, 6N, 13N)
� 1 dans le secteur Nord Est (1NE)
� 3 dans le secteur Ouest (1W, 2W et 4W)
� 1 dans le secteur Sud Est (2SE)
Pour la quasi - totalité des sites retenus, une extension vers les aires occupées par du mattoral
hors domaine forestier a été admise (variante 2) afin de pouvoir assurer le critère superficie.
In situ, les sites 1NE et 3NBis traversés par des lignes électriques de 22kv et 60kv, sont jugés
comme présentant suffisamment d’intérêt pour être retenus et être inclus dans la poursuite de
la démarche de sélection.
Figure 19 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Nord et Nord Est (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Figure 20 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Ouest (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Figure 21 : Répartition spatiale des sites présélectionnés du secteur Sud Est (coordonnées Lambert : zone I Maroc)
Johanna Lanoue 54/70
Mémoire de fin d’études
3.4.3 SELECTION DES SITES FAVORABLES
Sur chacun des 11 sites présélectionnés retenus, on réalise une analyse multicritères ayant
pour but de les classer du plus favorable au moins favorable. Les critères sont essentiellement
d’ordre : environnemental (géologie, hydrologie), humain, structurel et économique (Tableau
7). On attribue à chacun une note 0, 1 ou 2 (Tableau 6), la note la plus élevée étant la plus
favorable par rapport au critère étudié.
Tableau 6 : Échelle de notation
2 Critère favorable 1 Critère moyennement favorable 0 Critère défavorable
Tableau 7 : Critères de choix des sites et leur note correspondante
Type de critère Note / Classe
2 1 0
Géologie Épaisseur (E) du terrain meuble (casier, couverture, etc.)
E > 5 m 5 < E < 2m E ≤ 2 m
Hydrologie Situation du site dans le BV Amont Milieu Aval
Habitat Voisinage
Nombre (N) de maisons/familles sur le site (à reloger)
N = 0 N < 5 N ≥ 5
Nombre (N) de maisons/familles en bordure du site (nuisance)
N = 0 N < 5 N ≥ 5
Nombre (N) de maisons/familles en bordure du chemin d'accès terminal
N = 0 N < 5 N ≥ 5
Impact visuel Faible Moyen Fort
Contexte structurel
et économique
Distance (D) en km du centre le plus producteur de déchets (Tétouan)
D < 10 10 ≤ D < 20 ≥ 20
Superficie brute en Ha >60 30 ≤ D < 60 < 30
Topographie : Pente Vallon pente
moyenne Vallon
pente faible Vallon
pente forte
Topographie : Altitude (Z) en m < 200m 200
<Z<400m > 400m
Exposition des habitats/direction du vent dominant
Au vent de la décharge / Indifférent
Sous vent de la
décharge (exposé)
Distance route principale < 5 km > 5 km
État du site Site
dégradé
Site partiellement
dégradé
Site non dégradé
Activité sur site (agriculture ….) en % de couverture
< 25% Entre
25% et 75%
> 75%
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Mémoire de fin d’études
Dans les critères géologiques, la nature du substratum est très importante. Elle traduit
l’existence de barrière passive sous forme de couche d’argiles, de marnes, de pélites, etc.
Toutefois, dans un domaine géologique tel que le Rif, où les structures de fracturations sont
abondantes, il est difficile de considérer toute couche imperméable (argiles, marnes, etc)
comme barrière passive probable. Comme expliqué précédemment (§ 3.2.1.2) il faudra donc
effectuer un sondage lors de l’étude d’impact. Ce critère n’a donc pas été pris en compte dans
la notation.
De plus notons que le critère de choix foncier est un critère essentiel dans le coût de la mise
en place d’une décharge. Dans le but de minimiser ce coût, il est préférable de choisir des
sites domaniaux et éviter au maximum toute structure privée. D’autant plus que le régime
foncier au Maroc se caractérise par une diversité de statuts juridiques :
� Les terres "melk" qui, quelles que soient leurs origines (achat, héritage, don),
appartiennent à une ou plusieurs personnes qui en ont pleine jouissance. Ces terres
relèvent du domaine privé.
� Les terres "habous" sont des terres léguées par une personne à une fondation
religieuse. Ces terres relèvent du domaine privé.
� Les terres collectives appartiennent à la communauté ethnique. Elles sont
inaliénables, mais peuvent être affectées (partagées en parts attribuées à des ayant
droits) ou non affectées (exploitées pour le compte de toute la communauté).
� Les terres "guich" sont des terres de l'Etat, distribuées en contrepartie de services
militaires rendus.
� Les domaines d'état sont des terres à vocation agricole, propriétés de l'état.
Toutefois, du fait de la difficulté d’acquisition de l’ensemble de ces informations pour chacun
des sites présélectionnés, ce critère n’a pas pu être pris en compte dans l’analyse
multicritères. Après le dégagement des premiers sites les mieux cotés, la recherche foncière
détaillée sera effectuée à l’aide du cadastre et des titres fonciers.
L’analyse multicritère a ainsi permis de classer les 11 sites présélectionnés retenus. Le
résultat est donné dans la matrice en Annexe 3.
Tableau 8 : Classement des 11 sites présélectionnés retenus
site 1N 3N 3N bis
5N 6N 13N 1W 2W 4W 1NE 2SE
classement 2 1 2 4 6 9 6 8 10 5 11
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3.4.4 INTERPRETATION DES RESULTATS
Tout d’abord notons que 11 sites favorables trouvés est un nombre relativement limité. Ceci
est lié aux principales contraintes suivantes :
� Le relief accidenté (pente forte et altitude dépassant les 800m par endroit) rendant
difficile l’accès et l’aménagement des sites de mise en décharge;
� Le nombre important de barrages et l’étendue de leur périmètre de sécurité. En
effet, les aires occupées par les BV des barrages couvrant la province de Tétouan
représentent 52% de la superficie totale ;
� L’espace important occupé par les forêts, mattoral et aires naturelles à
protéger (SIBE et PN), d’environ 51% de la superficie totale de la zone d’étude ;
� Le nombre important d’habitats dispersés hors périmètres urbains.
Parmi ces 11 sites considérés favorables pour une mise en décharge, le 3N (ou encore sa
version étendue vers l’Est sous forme du site 3NBis) suivi du 1N sont les premiers dans le
classement (Figure 22). Ils sont proches de Tétouan et au dessus des formations géologiques
de l’unité de Tanger à dominance marneuse.
Concernant les autres sites :
� Les autres sites du secteur Nord (5N et 6N) bien que bien classés, s’avèrent trop proches
du projet d’extension du douar Dchiriyine (information transmise par un membre du
comité de pilotage lors de la dernière réunion). Le 13N est difficile d’accès à l’état actuel.
� Le site 1NE, bien classé lui aussi, a cependant été écarté de part sa situation
géographique. Il est en effet sur une route considérée comme la porte d’entrée au Maroc
(depuis Sebta, l’enclave espagnole) avec de très beaux paysages qui plus est, le passage
de nombreux camions poubelles serait donc mal accepté.
� Les sites du secteur Ouest (1W, 2W et 4W) sont difficiles d’accès à l’état actuel.
Toutefois, la mise en service de la route reliant Tétouan (à partir de Sbirada) au Brarza
facilitera leur accès. Ils restent néanmoins loin du centre le plus producteur de déchets.
� Le dernier site classé (2SE) est loin de Tétouan de plus de 50 km et nécessite
l’aménagement d’une route d’accès terminal sur une distance de 8 km, sur une pente
importante.
57/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
Figure 22 : Sites retenus pour l’étude d’impact et leur piste d’accès proposée
Ainsi les sites 3N (3Nbis) et 1N (Figure 23) ont reçu l’aval du comité de pilotage pour la
réalisation de l’étude d’impact. A l’issue de celle-ci, le meilleur des 2 sites sera choisi comme
futur site de stockage des déchets de la province de Tétouan.
Figure 23 : Panorama des site 3N (3N bis) et 1N. Source : personnelle
Johanna Lanoue 58/70
Mémoire de fin d’études
4 CONCLUSION-PERSPECTIVES
Ce projet a répondu à son but initial qui était de trouver un site de décharge pour la province
de Tétouan qui soit adéquat d’un point de vue environnemental, socio-économique et
technique. Il est important de souligner que ces sites ont été trouvés à l’issue d’une étude
exhaustive du territoire en relation avec les différents acteurs.
Les sites auraient sans doute pu été trouvés avec moins de recherches préliminaires. En effet
la zone proche de Tétouan et au relief modéré pouvait sembler idéale au premier abord.
Cependant, une étude complète de l’ensemble de la région était nécessaire afin de répondre
aux attentes de l’ensemble des acteurs de la Province qu’ils soient techniques ou politiques.
Le Plan Directeur Provincial de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés pour la province
de Tétouan qui était un projet pilote au Maroc va donner lieu à un grand nombre d’autres
études dans les Provinces restantes. La référence de cette étude est un atout de poids pour la
société Phenixa pour gagner ces futurs appels d’offre. La réalisation du standard de recherche
de site effectuée à la suite de cette étude sera un gain précieux de temps.
En ce qui me concerne, ce projet m’a permis de découvrir le travail réalisé au sein d’un
bureau d’étude. Ceci est d’autant plus satisfaisant que j’ai pu participer pratiquement à
l’intégralité de la mission et m’investir dans les différentes phases de l’étude : collecte des
données, réalisation de cartes sur ArcGis, validation sur le terrain des sites présélectionnés,
rédaction du rapport et présentation au comité de pilotage. Enfin, résider au Maroc m’a
permis d’apprendre à travailler et m’adapter à un autre contexte culturel et m’a donné
l’opportunité de découvrir ce pays, de façon plus approfondie qu’à travers un simple voyage
touristique.
59/70 Johanna Lanoue
Mémoire de fin d’études
5 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Agence Allemande de Coopération Technique GTZ, 2002. Guide de présélection de
site de décharge contrôlée des déchets ménagers _ Cas de Larache et Chefchaouen
[2] Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos, 2005. Atlas de zones inondables au Nord
du Maroc.
[3] AGUILAR-JUAREZ O. ,2000. Analyse et modélisation des réactions biologiques
aérobies au cours de la phase d’exploitation d’un casier d’un centre d’enfouissement
technique. Thèse de doctorat, INSA de Toulouse.
[4] Banque Mondiale, 2008. Projet de termes de références pour les études des plans
directeurs provinciaux / préfectoraux de gestion des déchets ménagers et assimilés.
[5] BURGEAP/ PHENIXA pour le Ministère de l’aménagement du territoire, de l’eau et
de l’environnement, 2004. Etude relative au choix du site pour l'implantation d'une décharge
contrôlée des déchets ménagers de la municipalité d'Al-Hoceima et des communes
avoisinantes (Imzourene, Bni Bouaayach, Ait Youssef ou Ali et Izmmouren).
[6] BURGEAP/ PHENIXA pour l’ONEP, 2008. Etude de gestion contrôlée des déches
solides des villes de Bouznika, Benslimane et El Mansouria. Mission 2 : Choix de sites.
[7] Durand Delga M., Hottinger L., Marcais J., Mattauer M., Milliard Y. & Suter G. 1962.
Données actuelles sur la structure du Rif. Mém. Hors série (1960-62), Soc. géol. France (livre
mém. P. Fallot), 1, 399-422.
[8] Infrastruktur & Umwelt, 2009. Plan Directeur de gestion des déchets ménagers et
assimilés pour la province de Tétouan, Mission 1B : Élaboration de scénarios aux horizons
2015 - 2020 - 2025 - 2030.
[9] Segu, 2009. Plan Directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés pour la
province de Tétouan, Mission 1A : Etat des lieux de la gestion des déchets en 2008/2009.
Site web : [10] Ademe : www.ademe.fr
[11] Actu-environnement (Dictionnaire encyclopédique) : www.actu-environnement.com
[12] Banque mondiale : www.banquemondiale.org
[13] Phenixa : www.phenixa.com
Photographie de la page de garde : Panorama de la ville de Tétouan. Source : personnelle
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Mémoire de fin d’études
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche descriptive du site le mieux côté ................................................................. 61
Annexe 2 : Fiche descriptive du deuxième site le mieux côté ................................................. 64
Annexe 3 : Matrice multicritères de classement des sites retenus de la présélection .............. 67
Johanna Lanoue 61/70
Mémoire de fin d’études
Annexe 1 : Fiche descriptive du site le mieux côté
Fiche descriptive des sites n°3N / 3NBis Date d’observation 20/05/2009 Lieu dit Dhar Bou Cheqqach Commune Saddina Province Tétouan Description sommaire Site situé au Nord Ouest de Tétouan Etendu vers le Nord Ouest dans une surface réduite du mattoral hors domaine forestier Etendu à l’Est dans une surface libre mais incluant une ligne électrique Critères environnementaux
Géologie
Nature de l’affleurement : - A l'Ouest du site : Pélites gris - vert (Albien supérieur - Cénomanien avec des intercalations de phtanites par endroit - A l'Est : Marnes à bancs de calcaires fins ou microbréchiques (Turonien - Sénonien) avec des intercalations de silex par endroit Matériel de recouvrement : Pélites et argiles Couche imperméable : Pélites et marnes Type de sol : Peu évolué Nature sol : argileux, très pauvre et très sensible au ravinement Epaisseur du sol meuble : Terrain meuble argileux en abondance (sur un substratum meuble)
Ressources en eau superficielles
Proximité par rapport aux cours d’eau : Site traversé par le cours d’eau Tchyer qui rejoint l’oued Lakhmis à environ 3km au Sud Ouest Situation du site par rapport à sont Bassin versant (BV) : Le site est situé en bas du bassin versant du cours d’eau Tchyer dont le BV draine une superficie d’environ 10km² Qualité des eaux superficielles : Cours d’eau à sec
Ressources en eau souterraines
État des aquifères Le site se rattache à l’unité de Tanger interne, représentant un substratum marneux sans aucun intérêt hydrogéologique Exploitation des eaux souterraines : Recensement des points de prélèvement d’eau (puits, forages ou sources) avoisinants : Présence d’un puits ou d’une source abandonnée près d’un ravin avec de l’eau à ras du sol en période pluvieuse seulement
Occupation des sols
Petites parcelles céréalières cultivées en bour (sur environ 25% de la superficie du site) Matorral dégradé à l’Ouest Végétation sporadique à base de doum à l’Est
Activités agricole, industrielle, …
Au voisinage du site : - Carrière au sommet du site - Usine de tuyauterie à 150m au Sud Ouest du site A l’intérieur du site : - Culture bour à mauvais rendement - Elevage avec un très faible cheptel
Critères structurels
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Superficie brute (Ha) Site 3N : 81 Site 3NBis : 132
Topographie
Site vallonné, sur une cuvette en bas d’un BV Site sis sur des altitudes variables entre 200m et 100m au point le plus bas Pente dominante variable entre 5 et 10% Au Nord Est du site, la pente dépasse 10% sur versant
Distance au centre le plus producteur de déchets (Km)
14
Exposition de l’habitat de proximité par rapport au vent
Douar Bounazzal : indifférent au vent Est Usine de tuyauterie sous le vent Est
Accès au site
RN2 RP4701 P3N
Nature Nationale Provinciale Piste à
aménager
État
Goudronnée Bon état
Goudronnée Dégradée Etroite Circulation en double sens avec gêne
Trafic
Important Important Circulation fréquente de camions vers la cimenterie Lafarge, usine de céramique, Khemis Anejra et autre
Projet en cours
Elargissement Renforcement (Horizon 2012)
Voie d’accès terminal à aménager
Piste à créer et à goudronner depuis la RP 4701 et longeant l’usine de tuyauterie Longueur : 500m Nature du terrain traversé : Dominance marneuse Pente piste : Moyenne
Nature du milieu récepteur en cas de rejets liquides
Cours d’eau Tchyer
Critères liés à l’habitat Nombre d’habitats Une baraque abandonnée Proximité des habitats et des activités
Carrière au sommet Une maison au sommet, à la limite Nord du site Usine de tuyauterie à 150m au Sud Ouest du site
Nombre d’habitats le long des voies d’accès
Deux maisons et usine de tuyauterie le long de la piste d’accès terminal au site
Impact visuel Visibilité moyenne à partir du douar Rouais sis au NE du site Critères fonciers
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Mémoire de fin d’études
Structure foncière du site
Statut : Privé dominant Morcellement parcellaire : > 10 parcelles
Aménagement du site En raison de sa position en bas d’un BV important, il faudra : - Prévoir l’aménagement des versants du cours d’eau principal : l’oued Tchyer - Prévoir l’aménagement en fond de vallon pour les talwegs annexes - Maitriser le système du ruissellement pour éviter toute forme d’érosion (glissement, ravinement, etc) Principales infrastructures du site Proximité conduite ou antenne AEP : - Conduite ONEP projetée (En phase d’étude) 3km à l’Est du site ou à 2km à l’Est du site en cas de son extension vers l’Est. Les eaux canalisées seront issues du barrage Moulay Hassan Bel Mehdi (Raouz) Proximité ligne électrique : - Ligne électrique de 60kv traversant le site vers l’Est (en cas de son extension) - Ligne électrique de 22kv à 60m au Nord du site Conclusion Points forts - Absence d’habitat à l’intérieur du site ; - Bonne accessibilité à l’Est par la RNC menant vers la cimenterie Lafarge à l’Ouest, par route à créer depuis P4701 ; - Pas visible de la route Lafarge (RNC) ; - Présence de couche d’argile ; - Présence de terrain meuble ; - Terrain dégradé à l’Ouest ; - Capacité de stockage recherchée suffisant (S>60Ha) ; - Voie d’accès terminal à aménager sur une faible distance ; - Aménagement facile ; - Terrain meuble. Points faibles - Visibilité à partir des douars du Nord Est ; - Terrains dominants instables et sensibles au ravinement et au glissement ; - Nord Ouest du site inclus dans du mattoral dégradé, hors domaine forestier; - Site traversé par une ligne électrique de 60 kv (en cas de son extension vers l’Est (Site 3NBis).
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Mémoire de fin d’études
Annexe 2 : Fiche descriptive du deuxième site le mieux côté
Fiche descriptive du site n°1N Date d’observation 20/05/2009 Lieu dit Dhar Lekhchine Commune Saddina Province Tétouan Description sommaire Site vallonné, situé au Nord Ouest de Tétouan Etendu vers l’Est au niveau du Mattoral dégradé sis hors du domaine forestier Critères environnementaux
Géologie
Nature de l’affleurement : Marnes verdâtres, grisâtres, à bancs de calcaires fins ou microbréchiques (Turonien - Sénonien) avec des intercalations de silex en serpentin au Nord Ouest du site Matériel de recouvrement : - Alternance de bancs compétents (calcaires) et incompétents (marneux) - Existence d’une carrière d’argile à proximité en cas de besoin de matériaux de recouvrement Couche imperméable : Marnes Type de sol : Peu évolué (au Nord Est petite surface d’association de sols calcimagnésiques, fersiallitiques et minéraux brutes) Nature du sol : Argileux Epaisseur du sol meuble : Importante par endroit
Ressources en eau superficielles
Proximité par rapport aux cours d’eau : - Site traversé par l’oued Leghres, affluent de l’oued Lakhmis - Leghres atteint oued Lekhmis à environ 3km au Sud Ouest du site, ce dernier cours d’eau traverse la plaine agricole (avec son périmètre irrigué) au niveau de la commune du Souk Lekdim Situation du site par rapport à sont Bassin versant (BV) : Site au milieu d’un BV ; très sensible au ravinement, avec un grand risque de glissement de terrain (plusieurs cas de glissement sont enregistrés) Qualité des eaux superficielles Cours d’eau traversant le site à sec
Ressources en eau souterraines
État des aquifères Le site se rattache à l’unité de Tanger interne, représentant un substratum marneux n’étalant aucun intérêt hydrogéologique Exploitation des eaux souterraines : - Recensement des points de prélèvement d’eau avoisinants : - Pas de puits ou forages détectés à l’intérieur du site
Occupation des sols
Alternance de : - Terrains dégradés (Mattoral dégradé hors domaine forestier) - Petites parcelles cultivées (céréaliculture bour) Au Nord Est du site : prairie sèche Sur la partie haute : Terres instables avec apparition de zones de glissement de terrain
Activités agricole, Céréaliculture bour à faible rendement sur de petites parcelles
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Mémoire de fin d’études
industrielle, … couvrant jusqu’à 50% de la superficie du site Critères structurels Superficie brute (Ha) 60
Topographie
- Site vallonné - Limite Nord tracée par une ligne de crête 150m - Altitude variable entre 150 et 60m vers le bas - Pente variable entre 5 et 10% au Nord Est ; et entre 10 et 20% sur versants vers l’Ouest
Distance au centre le plus producteur de déchets (Km)
14
Exposition de l’habitat de proximité par rapport au vent dominant
- Douar Lbeqqaliyine au vent Est - Douar Bounezzal sous le vent Est
Accès au site
RN2 RP4701 RNC P1N
Nature Nationale Provinciale Non classée Piste à
aménager
État
Goudronnée Bon état
Goudronnée Dégradée Etroite Circulation en double sens avec gêne
Goudronnée Bon état Sensible au glissement de terrain
Trafic
Important Important Circulation fréquente de camions vers la cimenterie Lafarge, usine de céramique et autre
Important Circulation fréquente de camions vers la cimenterie Lafarge
Projet en cours
Elargissement Renforcement (Horizon 2012)
RNC : Route Non Classée
Voie d’accès terminal à aménager
Piste à créer et à goudronner depuis la route menant vers Lafarge au Nord Ouest du site, au Nord Est du douar Bounazal Longueur : 1km Nature du terrain traversé : Dominance marneuse Pente piste : Moyenne
Nature du milieu récepteur en cas de rejets liquides
Chaaba coulant vers oued Leghres
Critères liés à l’habitat Nombre d’habitat Pas d’habitat à l’intérieur du site Proximité des habitats et des
Douar Lbeqqaliyine situé à 500m au Sud Est du site Douar Bounezzal situé à 700m au Nord Ouest du site
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Mémoire de fin d’études
activités Nombre d’habitats le long des voies d’accès
Le long de la piste d’accès terminal : Pas D’habitat Le long de la RNC : Plus de 5 habitats
Impact visuel Visibilité moyenne à partir du douar Lbeqqaliyine Critères fonciers
Nature du site - Mattoral hors domaine forestier dominant - Petites parcelles agricoles en faibles proportions
Structure foncière du site
Statut : Privé en partie Morcellement parcellaire : > 10 parcelles
Aménagement de site Site de vallon Possibilité d’aménager le site en fond de vallon avec détournement des eaux superficielles Principales infrastructures du site Proximité conduite ou antenne AEP : Conduite ONEP projetée (En phase d’étude) à 1.4 km à l’Est du site. Les eaux canalisées seront issues du barrage Moulay Hassan Bel Mehdi (Raouz) Proximité ligne électrique : Ligne électrique de 60 kv à 60m au Sud et à l’Est du site Conclusion Points forts - Absence d’habitats à l’intérieur du site ; - Accès facile (route à goudronner sur 1km depuis la RNC menant vers la cimenterie Lafarge) ; - Présence de matériel marneux (pouvant servir comme barrière passive) ; - Site sur aire peu pentue ; - Terrains meubles disponibles ; - Aménagement facile ; - Route d’accès terminal à aménager sur faible distance. Points faibles - Site visible du douar Lbeqqaliyine ; - Terrains dominants instables et sensibles au ravinement et au glissement ; - Inclus dans du mattoral mais dégradé, hors domaine forestier. - Superficie disponible un peu < 60ha.
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Mémoire de fin d’études
Annexe 3 : Matrice multicritères de classement des sites retenus de la présélection Nord Ouest Nord Est Sud Est
Critères 1N 3N 3N bis 5N 6N 13N 1W 2W 4W 1NE 2SE Critère "géologie"
Epaisseur (E) de terrain meuble en m E > 5 2 2 2 5 < E < 2 1 1 1 1 1 E ≤ 2 0 0 0
Critère "hydrologie" Situation du site dans le BV Amont 2 2 2 2 2 Milieu 1 1 1 1 Aval 0 0 Critère "habitat" Voisinage Maison/famille sur le site ( à reloger) 0 2 2 2 2 2 2 < 5 1 1 1 1 ≥ 5 0 Maison/famille en bordure du site (nuisance) 0 < 5 1 1 ≥ 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Maison/famille en bordure du chemin d'accès terminal 0 2 < 5 1 1 ≥ 5 0 0 0 0 0 0 0 0 Impact visuel Faible 2 Moyen 1 1 1 1 1 Fort 0 0 0 0 0
Critères "structurel et économique" Distance (D) en km du centre le plus producteur de déchets (Tétouan) D < 10 2 2 10 ≤ D < 20 1 1 1 1 1 1 ≥20 0 0 0 Superficie (S) brute (ha) S > 60 2 2 2 2 2 2 2 50 ≤ S < 60 1 1 S < 50 0 0 Topographie Altitude < 200m 2 2 2 2 2 2 200 - 400m 1 1 1 > 400m 0 0 Pente Pente faible (0-10%) 2 2 Pente moyenne 10%-20%] 1 1 1 1 1 1 Pente forte (> 20%) 0 0 0 Exposition des habitats/direction du vent dominant Au vent de la décharge 2 2 2 2 2 Indifférent 2 Sous le vent de la décharge (exposé) 0 0 0 0 0 Route d'accès terminal à aménager < 5 km 2 2 2 2 2 2 2 2 > 5 km 0 0 0 Etat du site Site déjà dégradé 2 Site partiellement dégradé 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Site non dégradé 0 Activité sur site (% couvert par l'activité) < 25 % 2 2 2 2 25 - 75 % 1 1 1 1 1 1 1 > 75% Total 18 19 18 16 14 12 14 13 11 15 9
Classement 2 1 2 4 6 9 6 8 10 5 11
SUMMARY
This report describes mission 2A of the household waste management master plan. Its main
aim is to find a landfill site.
This report is composed of three parts. Firstly, constraints are explained: study place, size site
and landfill key principles.
The second part deals with the approach for free surfaces identification. From an
environmental, socioeconomic and technical point of view these surfaces have to be able to
contain a landfill. For that after an environment inventory, there is a sites selection and an
analysis to choose the best one.
The third part is a conclusion and a reflexion about the work.
RESUME
Ce mémoire de fin d’études illustre la mission 2A du Plan directeur de gestion des déchets
ménagers et assimilés de la province de Tétouan (Maroc). Cette mission a pour objectif
principal le choix d’un site de décharge dans cette province.
Ce présent rapport s’articule autour de trois parties. Dans la première, les contraintes sont
posées : le cadre de l’étude, les dimensions du site à rechercher et les principes généraux d’un
centre de stockage des déchets.
La seconde expose la démarche pour l’identification de surfaces libres susceptibles
d’accueillir un centre de stockage des déchets; le but étant de trouver un site qui soit adéquat
d’un point de vue environnemental, socio-économique et technique. Cette démarche qui passe
par un inventaire du milieu se poursuit par une sélection et une analyse des sites. Elle permet
ainsi de faire le choix du site le plus favorable à l’implantation d’une décharge.
La dernière partie permet de faire le point et de conclure sur ce projet tant du point de vue de
la mission accomplie que du point de vue de mon stage de fin d’étude.
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