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Rapport d’évaluation du programme 1998-99 W0000

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Rapport d’évaluation du programme

1998-99

W0000

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I. Table des matières

Avant-propos du Directeur général 1

Sommaire 3

Introduction 3

Observations méthodologiques 4

Programme 2.1.4: Systèmes de soutien à l'agriculture 5

Programme 2.4.1: Ressources forestières 7

Grand Programme 3.2: Soutien à l'investissement 9

Evaluation des projets du PCT pour le contrôle de la qualitédes produits alimentaires 10

Approches participatives pour le développement à la FAO 12

Chapitre Un – Examen du Programme 2.1.4: Systèmes de soutien à l'agriculture 15

I. Grandes lignes du programme 15A. Les questions de développement 15B. Objectifs et grands thèmes 17

II. Cohérence de la conception du programme 18

III. Ressources et gestion du programme 19A. Ressources 19B. Dotation en personnel et organisation 21C. Collaboration à l'exécution du programme 22

IV. Résultats (produits) 24A. Principaux produits – Résumé 24B. Publications 24C. Pages web 26D. Outils informatiques 27E. Réunions et formation 28F. Programme de terrain 28G. Avis sur les politiques dans les Etats Membres 32H. Réseaux et associations 33I. Intégration des questions de parité et d'environnement 34

V. Effet et impact potentiels des sous-programmes 35

VI. Bilan des performances du programme 37

VII. Problèmes et recommandations 38A. Problèmes pour l 'ensemble du Programme Systèmes de soutien à l'agriculture 38B. Problèmes pour l'ensemble de l'Organisation 41

Annexe 1: Examen externe par des experts du secteur 43

Annexe 2: Réponse du Département de l'agriculture à l'évaluation 46

Observations de la direction 47

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Chapitre Deux – Programme 2.4.1: Ressources forestières 48

I. Grandes lignes du programme 48A. Les problèmes 48B. Objectifs et conception du programme 49C. Unités de la FAO intéressées et partenaires extérieurs 49

II. Cohérence du programme 50

III. Ressources et gestion du programme 51A. Dotation en personnel 51B. Ressources 52C. Composante Programme de terrain 53D. Gestion du programme 54

IV. Résultats 55A. Sous-Programme 2.4.1.1 – Gestion durable des forêts et évaluation des

ressources forestières 55B. Sous-Programme 2.4.1.2 – Plantations, protection et ressources génétiques

forestières 58C. Sous-Programme 2.4.1.3 – Conservation des forêts, faune sauvage et

contribution à la sécurité alimentaire 61D. Programme de terrain – Conclusions des évaluations de projets 66

V. Effets et impact du programme 66

VI. Bilan 69

VII. Principaux problèmes et recommandations 70Une approche multidisciplinaire 70Des priorités mieux définies, assorties d'une masse critique 71Des liens solides entre le siège et le terrain 71Ressources 71

Annexe 1: Résumé des observations des évaluateurs exerternes 73

Annexe 2: Observations de la Division des ressources forestières approuvées parle Sous-Directeur général, Chef du Département des forêts 74

Observations de la direction 75

Chapitre Trois: Grand Programme 3.2: Soutien à l'investissement 76

I. Généralités 76A. Les problèmes 76B. Historique du Centre d'investissement 78

II. Objectif, fonctions et ressources 79A. Objectif et partenariats 79B. Fonctions 81C. Ressources 83

III. Réalisations 86A. Volume des opérations 86B. Autres réalisations et services importants 88C. Quelques tendances à signaler 89

IV. Effets et impact 92A. Mobilisation d'investissements 92B. Autres contributions importantes (renforcement des capacités, travail en amont) 93

V. Problèmes et recommandations 95

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Annexe 1: Réumé des observations formulées par les fonctionnaires d'institutionsfinancières internationales 98

Annexe 2: Observations du Centre d'investissement, approuvées par le Sous-Directeurgénéral du Département TC 99

Chapitre Quatre – Evaluation des projets du PCT pour le contrôle de la qualitédes produits alimentaires 100

I. Introduction 100

II. Méthodologie d'évaluation 100

III. Portefeuille des projets et typologie 100

IV. Pertinence et conception des projets 102

V. Exécution des projets 103

Soutien technique 105

VI. Résultats 105

Par région 105

VII. Conclusions et recommandations 108

Annexe: Observations de la Direction sur l'évaluation des projets du PCT pour lecontrôle de qualité des produits alimentaires (Division de l'alimentation etde la nutrition (ESN) et Unité de coopération technique (TCDT)) 111

Chapitre Cinq – Approches participatives pour le développement à la FAO 112

I. Introduction 112

II. Organisation du travail en faveur de la participation à la FAO 114

III. Projets de terrain participatifs 115Pourquoi des approches participatives ont-elles été utilisées? 116Données statistiques sur les projets de terrain 127

IV. Planification participative aux projets d'investissement 129

V. Produits normatifs 131Accroître les connaissances et la sensibilisation en matière de participation 131Renforcement des capacités par la formation 133

VI. Conclusions et recommandations 135Constatations générales 135Institutionnalisation des méthodes et approches participatives 136Facteur temps et coûts 136L'importance de la planification, du suivi et de l'évaluation 137L'importance de l'aspect économique 137L'importance de la formation 138L'emploi tactique des outils participatifs 139Publications FAO à l'appui des activités participatives 139Problèmes de gestion pour la FAO 139Recommandations 140

Annexe 1: Résumé des observations des évaluateurs-experts externes 142

Annexe 2: La réponse du Département du développement durable à l'évaluation 143

Observations de la haute direction 144

Abréviations 145

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Avant-propos du Directeur général

J'ai le plaisir de soumettre le quatrième Rapport d'évaluation du Programme, qui présente un examen approfondi de trois programmes sélectionnés à cet effet: Systèmes de soutien à l'agriculture, Ressources forestières et Grand programme Soutien à l'investissement, ainsi qu'une évaluation thématique des projets du PCT à l'appui du contrôle de la qualité des produits alimentaires, et enfin, un examen thématique des approches participatives mises en œuvre par la FAO.

Le Rapport d'évaluation du Programme vise à faciliter, pour les Etats Membres, la tâche consistant à apprécier la pertinence, les réalisations et l'utilité d'un choix de programmes et activités de l'Organisation. A ce propos, on voudra bien relever que des efforts supplémentaires ont été déployés pour améliorer le contenu analytique et la présentation des examens de programme, en se guidant sur les aspects privilégiés par les organes directeurs. Je me réjouis, en particulier, de ce que les examens présentés dans ce Rapport reflètent un dialogue élargi entre, d'une part, les directeurs de programme et leur personnel et, d'autre part, le personnel du Service de l'évaluation, comme le démontrent les observations figurant dans chacun des chapitres. Un tel dialogue renforce la crédibilité des constats et des recommandations découlant des examens de programme, et il aide mieux à tirer les leçons nécessaires aux améliorations futures. Je me félicite également du recours, à titre d’initiative pilote, à la consultation d'experts du secteur - cette pratique, d’une grande utilité, permet d'incorporer au contenu de l'examen, à moindres frais, le savoir-faire d'experts extérieurs tout en améliorant la transparence et ouvrant le processus sur le monde extérieur.

Les analyses que contient ce Rapport démontrent que les programmes et activités visés ont, de manière générale, contribué efficacement à fournir aux Etats Membres et à la communauté internationale des services, tant normatifs qu'opérationnels, de grande qualité. On observe, en particulier, qu'une réorientation au profit des fonctions normatives a été amorcée avec succès pour les programmes techniques, que le travail opérationnel de soutien à l'investissement et l'aide afférente au PCT ont eu un effet catalyseur perceptible, et qu’une collaboration fructueuse a été maintenue avec tout un éventail de partenaires extérieurs. Parallèlement, les examens mettent indéniablement en relief le déclin marqué du Programme de terrain au cours des exercices biennaux antérieurs, de même que les effets négatifs des coupes successives dans les ressources du Programme ordinaire. De façon analogue, il est hors de doute que nous devons améliorer notre planification de programme ainsi que le suivi de la mise en œuvre. Comme vous le savez, ces questions sont à l'examen grâce au travail en cours concernant la planification stratégique et l'amélioration de la planification des programmes.

Je souligne à nouveau ici la priorité qui doit revenir, selon moi, à une utilisation efficace de l'évaluation comme partie intégrante du processus de gestion de la FAO, car elle doit contribuer à nos efforts incessants pour améliorer la pertinence, l'utilité et la rentabilité des programmes de la FAO; nous comptons sur elle pour renforcer notre base de connaissances servant à la planification et à la gestion de nos activités; enfin, elle doit également jouer un rôle important dans le renforcement de la transparence et de la rigueur qui doivent présider à nos activités. A mesure qu'évolue l'Organisation, il convient que notre système d'évaluation s’adapte, lui aussi, aux nouveaux défis et aux nouveaux besoins. Cette observation vaut, en particulier, dans le contexte de la réforme de la planification et de la programmation récemment entreprise dans nos murs. Je compte veiller à ce que nous poursuivions sans relâche nos efforts pour mener à bien ces améliorations, afin de pouvoir disposer d'un système d'évaluation plus utile et plus rentable.

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C'est dans cet esprit que je soumets à la Conférence le quatrième Rapport d'évaluation du Programme, en espérant qu'un débat fécond s'instaurera sur ce thème, et que des suggestions et orientations constructives permettront d'améliorer encore, à l'avenir, la présentation de ce rapport.

Jacques Diouf Directeur général

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Sommaire

INTRODUCTION

1. Le Rapport d'évaluation du Programme fournit aux organes directeurs et à la haute direction de la FAO une évaluation approfondie d'un choix de programmes et d'activités de l'Organisation. Bien que, par sa nature même, le rapport ne couvre qu'un nombre limité de sujets sélectionnés, il vise à englober un échantillonnage des activités de la FAO: programmes de fond (deux ou trois programmes/sous-programmes), opérations de terrain (un sujet) et une question thématique touchant l'ensemble de l'Organisation. Ce quatrième rapport traite de deux programmes (le Programme 2.1.4, Systèmes de soutien à l'agriculture et le Programme 2.4.1, Ressources forestières, figurant aux Chapitres 1 et 2 respectivement, un Grand Programme 3.2, Soutien à l'investissement, présenté au Chapitre 3, une évaluation thématique des projets du PCT concernant le contrôle de la qualité des produits alimentaires - au Chapitre 4, et enfin un examen thématique des approches participatives en matière de développement, au Chapitre 5. Comme pour le dernier rapport, ces sujets ont été choisis en concertation avec le Comité du Programme. Il avait été prévu initialement d'inclure un chapitre sur le Programme 2.2.4 (Politiques alimentaires et agricoles), mais les limitations imposées en ce qui concerne la taille du document nous ont empêché de le faire.

2. La Conférence, le Conseil et le Comité du Programme ont tous trois insisté sur l'importance de l'évaluation, tant comme facteur de responsabilisation que comme instrument permettant de tirer les leçons nécessaires aux améliorations futures. Ils ont mis en lumière l'importance de l'analyse pour l’appréciation des résultats et de l'impact, ainsi que d'un retour efficace d'informations de l'évaluation pour la planification et la mise en œuvre des programmes et des projets. Ils se sont félicités, lors de l’examen du dernier rapport, des améliorations apportées à la qualité et à la transparence de l'analyse, notamment grâce à de nouvelles pratiques telles que: a) l'incorporation des observations des responsables des programmes; b) le recours à une évaluation succincte basée sur un ensemble de critères d'évaluation; c) enfin, les apports d'experts extérieurs pour l'examen de certains programmes. Parallèlement, ils ont réitéré leur souci, exprimé de longue date, de voir l'évaluation utilisée davantage à la FAO, et ont encouragé les mises au point et les améliorations dans ce domaine, y compris les "nouvelles" pratiques introduites dans le rapport précédent.

3. Ces suggestions ont été dûment prises en compte, dans toute la mesure possible, dans la préparation du présent rapport. Des consultations plus intensives ont eu lieu avec les directeurs de programme et leurs cadres supérieurs, afin d'examiner les résultats, les problèmes et les recommandations découlant des examens individuels, et leurs observations ont été annexées à chacun des examens contenus dans le rapport, en y intégrant le point de vue des cadres supérieurs sur des questions plus larges. On s'est de plus efforcé d'étayer de façon plus explicite les évaluations succinctes. Enfin, deux approches ont été utilisées pour le recours à des examens externes: en premier lieu, des spécialistes ont été engagés à titre de consultants pour l'examen thématique concernant les approches participatives de même que pour l'évaluation thématique des projets du PCT sur le contrôle de la qualité des produits alimentaires; en second lieu, les rapports d'examen ont été commentés par des experts extérieurs. S'agissant du Programme des systèmes de soutien à l'agriculture, quatre spécialistes ont consacré, à Rome, trois journées à l'examen du projet de rapport, en coopération avec le personnel du programme; pour les autres examens de programme, les observations ont été communiquées par correspondance. Toutes les observations ont également été annexées aux examens individuels contenus dans le rapport.

4. On prévoit de maintenir la procédure de l'examen externe, dont les coûts directs sont très contenus. L'expérience pilote a confirmé son utilité pour l'amélioration du contenu des examens, de même que le profit qu'en tirent les directeurs de programme concernés, du fait du "deuxième

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avis" ainsi fourni et du surcroît d'attention accordé aux problèmes et recommandations mis en relief par le processus.

OBSERVATIONS MÉTHODOLOGIQUES

5. Les examens et évaluations contenus dans ce rapport ont été établis par le Service de l'évaluation, qui est responsable de l'analyse et des jugements qu'il renferme. Le personnel du Service de l'évaluation travaille en collaboration étroite avec les gestionnaires de programme et leur personnel tout au long du processus, ce qui favorise une rétroaction informelle et un enrichissement réciproque qui dépassent le contenu explicite des comptes rendus. Parallèlement, ces examens et évaluations internes présentent certaines limites, notamment du point de vue de l'indépendance et des compétences disponibles. C'est pourquoi l'on a eu recours à des examens externes, tout en gardant à l'esprit les critères de rentabilité et les contraintes budgétaires.

6. Comme l'indique le dernier Rapport d'évaluation du Programme, les examens et évaluations présentés ici suivent la méthodologie de base pratiquée en la matière par la FAO, laquelle s'inspire largement du cadre logique et de la méthodologie commune au système des Nations Unies, notamment en ce qui concerne l'évaluation des projets d'assistance technique. De ce fait, on évalue principalement: la pertinence et la cohérence conceptuelles du programme, y compris ses objectifs et les considérations stratégiques; l'efficacité de la mise en œuvre, mesurée par les résultats et la coordination de la gestion entre les principaux participants; l'efficacité dans l'obtention des effets et de l'impact planifiés; et la durabilité des résultats obtenus. Afin de permettre une analyse suffisamment approfondie, le programme couvre une durée de trois ou quatre périodes biennales.

7. L'approche utilisée pour l'examen des programmes soumis dans ce rapport suit le plan indiqué ci-dessous, qui reflète la démarche habituelle pour les examens de programme sélectionnés, avec cependant une adaptation aux exigences du thème particulier examiné:

Examen général des caractéristiques du programme: cette section présente la principale justification du programme mis sur pied par la FAO, sous l'angle des problèmes abordés et du rôle de l'Organisation, ainsi que la conception et la structure du programme et son insertion institutionnelle au sein de la FAO ou à l'extérieur;

Cohérence conceptuelle du programme: ce volet contient une critique du Service de l'évaluation concernant la clarté et la cohérence générales de la conception du programme. Une bonne conception doit incorporer un ensemble de critères assortis d’objectifs, d'indicateurs et de repères, afin de permettre une évaluation des résultats et plus spécialement de l'efficacité;

Aspects liés aux ressources et à la gestion: cette section vise à communiquer des informations de fond pertinentes, afin d'isoler les facteurs clés qui influencent la mise en œuvre et les résultats du programme. Elle couvre notamment l'évolution des ressources du Programme ordinaire allouées au programme – y compris en personnel -, ainsi que les ressources extrabudgétaires, principalement destinées aux projets de terrain liés au programme;

Résultats de la mise en œuvre: cette rubrique est axée sur les activités clés et notamment les résultats produits, y compris leur volume et leur qualité. Les informations basées sur le suivi de la mise en œuvre sont d'une importance critique;

Effets et impact: la section évalue l'efficacité du programme en isolant les aspects les plus marquants des résultats obtenus au plan des effets (c'est-à-dire l'utilisation et l'application des produits et services du programme par les destinataires) et l'impact (à savoir les incidences marquées induites par le programme en matière de développement, conformément à ses objectifs et à sa stratégie);

Evaluation sommaire: il s'agit d'une évaluation globale du programme, sous forme de tableau de synthèse et couvrant cinq critères clés, à savoir la pertinence du programme, sa cohérence conceptuelle, l'efficacité de sa mise en œuvre, ses effets et impact, et enfin sa rentabilité générale. Ce dernier élément représente un critère d'application

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particulièrement délicat, qui exige une analyse comparative des différentes approches possibles vues sous l'angle de leurs coûts et de leur efficacité, et nécessite de ce fait un jugement essentiellement qualitatif s'inspirant de la notion de solution la moins coûteuse pour l'obtention d'un résultat préfixé;

Principaux problèmes et recommandations: cette section expose les principaux problèmes requérant l'attention des gestionnaires de programme et de la direction, et présente des suggestions pour leur solution. La réaction des responsables de programme et de la direction à ces éléments illustre le degré d'acceptation et les perspectives de suivi des recommandations.

8. Bien que les examens et évaluations de programme aient été fort bien accueillis par les gestionnaires de programme de la FAO et le personnel intéressé, il y a lieu de mentionner certaines entraves importantes à leur conduite efficace, à savoir: a) la faiblesse conceptuelle des programmes, notamment l'imprécision des objectifs et des indicateurs de résultat au-delà du stade immédiat; b) l'absence d'information régulière sur les résultats de la mise en œuvre des programmes, et en particulier les résultats - c'est-à-dire la façon dont les biens et services ont été utilisés par les destinataires et partenaires en vue d'obtenir les résultats attendus; c) enfin, l'insuffisance du temps dont disposent les personnels du programme, notamment les gestionnaires, pour participer de façon adéquate au processus d'examen. Certaines de ces contraintes, la première en particulier, sont traitées dans le cadre de la planification stratégique et de l'amélioration des processus de planification des programmes.

PROGRAMME 2.1.4: SYSTÈMES DE SOUTIEN À L'AGRICULTURE

9. Ce programme, qui relève de la Division des systèmes de soutien à l'agriculture (AGS), répond de façon pertinente et efficace aux besoins des pays en développement. On voit la prospérité rurale augmenter à mesure qu'une proportion croissante de la valeur ajoutée est obtenue à l'extérieur de la ferme et que cette dernière est de plus en plus exploitée comme une entreprise. Les domaines couverts par le programme, à savoir le développement des systèmes de culture, le génie agricole, la gestion après récolte, les industries alimentaires et agricoles, la commercialisation et les finances rurales, ont joué un rôle particulièrement important pour les pays en développement durant la période de libéralisation de leurs économies. Les conclusions de l'évaluation dont nous présentons la synthèse ci-dessous ont été entérinées dans leurs grandes lignes par la commission d'examen externe, qui s'est réunie au siège de la FAO pendant trois jours.

10. Bien que le programme ait souffert du manque d'une stratégie d'ensemble cohérente, cette carence est actuellement corrigée grâce à un processus interne de planification stratégique qui a isolé un certain nombre de secteurs d'intérêt commun nécessitant des efforts accrus. De manière générale, les sous-programmes ont un objet cohérent, et les industries alimentaires et agricoles, de même que la gestion après récolte, sont des sous-programmes plus longs à s'ajuster à un rôle normatif.

11. S'agissant de la production d'extrants, le programme a été généralement efficace, notamment pour ce qui est du Sous-Programme de commercialisation. On a observé certaines faiblesses dans ce domaine, lorsque la tâche consistant à produire des extrants d'application plus générale dans les pays en développement n'avait pas été suffisamment cernée, notamment pour les industries alimentaires et agricoles. La production d'extrants de qualité concerne notamment:

les publications faisant appel à certains des spécialistes les plus qualifiés du domaine, fournissant ainsi un tremplin à un enseignement de niveau universitaire, notamment pour le développement des systèmes de culture de même que pour la commercialisation et les finances rurales. Une série complète de textes a également été produite dans le domaine du génie agricole;

des sites web très largement consultés, notamment dans le domaine de la commercialisation et du développement d'une plate-forme favorisant la création d'un

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système d'information intégré pour les industries alimentaires et agricoles et les technologies après récolte (INPhO);

des progiciels, en particulier MicroBanker, utilisés par les institutions financières rurales; de nouvelles approches, testées par le truchement du Programme de terrain, et concernant

plus spécialement le développement des systèmes de culture, ainsi que la fourniture, en réponse à la demande, d'équipement agricole par le secteur privé;

le soutien aux réseaux et aux associations, notamment ceux établis par la FAO dans le domaine de la commercialisation et des finances rurales.

12. Bien que la qualité des extrants ait été dans l'ensemble très satisfaisante, on a jugé souhaitable d'améliorer le ciblage des publications, ainsi que la méthodologie de consultation sur les politiques.

13. Comme pour de nombreux programmes de la FAO, on aurait pu travailler davantage en équipes internes multidisciplinaires; cependant, la rentabilité des programmes a été renforcée de façon significative par de puissants partenariats extérieurs, parmi lesquels il faut distinguer celui avec la GTZ en matière de finances rurales et de développement d'INPhO. Ajoutons que, malgré les efforts de la FAO, le travail en association avec l'ONUDI n'a pas donné son plein potentiel. Enfin, le recours aux réseaux et aux associations a suscité un important effet multiplicateur.

14. Malgré le manque d'informations sur l'incidence concrète des programmes, les missions indépendantes d'évaluation ont fait état, de manière quasi uniforme, de résultats positifs pour les projets de terrain. La distribution des publications est restée limitée, conformément au schéma habituel des réalisations techniques de la FAO, mais l'on peut dire que celles qui sont mentionnées plus haut ont été très appréciées. Les réseaux et associations ont fourni le cadre nécessaire à la diffusion des résultats, et la solidité ainsi que l'autonomie des associations régionales de commercialisation et de finances rurales ont illustré les bons résultats du travail antérieur accompli par la FAO. Il y a unanimité sur le fait que la FAO a beaucoup contribué à promouvoir concrètement l'idée de développement de systèmes de culture à partir de la recherche dans ce domaine. Par ailleurs, MicroBanker est un produit pilote dans son domaine et les avantages qu'il procure à ses utilisateurs sont démontrés. En 1998, MicroBanker avait été installé dans plus de 1 000 sites, répartis dans 27 pays.

15. Compte tenu du rôle croissant joué par les bureaux régionaux pour le soutien direct aux pays, AGS devra, au niveau du siège, mener rapidement à bien la réorientation du soutien au Programme de terrain, afin de répondre aux besoins communs d'instruments concrets dans le domaine des politiques, mais aussi des approches retenues et de l'information. Il est désormais possible d'améliorer l'efficacité des programmes grâce à une meilleure intégration interne. Le mandat suggéré pour AGS est donc le suivant: "AGS préconisera et appuiera l'expansion de l'esprit d'entreprise dans les domaines de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et des services de soutien agricole, de manière à améliorer des perspectives d'emploi et le niveau de vie dans les régions rurales, et de produire et de commercialiser en quantité suffisante des denrées alimentaires et autres produits agricoles".

16. Outre les commentaires détaillés concernant le travail futur dans des domaines particuliers, les recommandations concernant le programme portent également sur:

l'établissement de priorités et la concentration des ressources, afin d'atteindre une masse critique;

la nécessité d'accorder une attention accrue à la diffusion d'extrants et au rôle clé des réseaux et partenariats;

le renforcement de la fonction d'information, y compris la diffusion de principes clés de politiques;

la fourniture d'ensembles éducatifs et de matériel de formation de qualité reconnue; l'expansion de la base conceptuelle dans les domaines où l'autorité intellectuelle a été

établie, tout en maintenant l'accent sur l'application; la coopération avec d'autres agences, notamment l'ONUDI et l'OIT.

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17. Citons, parmi les principales questions concernant l'Organisation dans son ensemble: la difficulté - liée aux règles financières et administratives de la FAO - de traiter les

produits semi-commerciaux devant couvrir une partie substantielle de leurs coûts et mis au point à l'intention des pays en développement. La question s'est posée à propos de MicroBanker et des brevets afférents au processus; mais elle pourrait s'étendre aux ressources génétiques à maintenir dans le domaine public universel. On propose la création par la FAO, à titre d'essai, d'un fonds renouvelable destiné à couvrir les besoins de ce genre de produits;

il devient nécessaire de prévoir une compensation pour les services fournis par certaines unités en réponse aux demandes croissantes de soutien technique de la part de projets d'urgence, et de rééquilibrer en conséquence leur charge de travail.

PROGRAMME 2.4.1: RESSOURCES FORESTIÈRES

18. Le Programme Ressources forestières, qui relève de la Division des ressources forestières (FOR), porte sur la gestion, l'utilisation et la conservation des ressources provenant des forêts et des arbres. Il couvre dix domaines allant de la protection, l'évaluation et l'utilisation de ces ressources naturelles, notamment au sein des écosystèmes fragiles et des terres arides, jusqu'au soutien à l'amélioration de la gestion forestière et aux pratiques d'utilisation des terres dans le cadre du développement durable. Le programme s'acquitte du rôle de maître d'œuvre de la FAO pour deux des chapitres d'Action 21 de la CNUED, à savoir la lutte contre le déboisement, au Chapitre 11, et le développement durable des zones montagneuses, au Chapitre 13; il fait également office de secrétariat pour le Groupe d'experts de la FAO sur les ressources génétiques forestières et pour la Commission internationale du peuplier. C'est également dans le cadre de ce programme qu'ont été mises en œuvre les activités qui ont conduit à la Convention sur la désertification (Chapitre 12) et à la définition du volet forestier de la Convention sur la diversité biologique (Chapitre 15).

19. Au cours de la période analysée (1992-1998), l'accent a été mis, au niveau international, sur le soutien aux processus internationaux dirigés par la CDD pour l'élaboration de critères et d'indicateurs de la gestion durable des forêts. Il s'agissait notamment d'aider les pays en développement à participer de manière effective à ces mécanismes en lançant des processus analogues au niveau régional, notamment en Afrique et dans les pays arides et semi-arides. Au niveau national, le programme a continué d'apporter un appui technique dans un vaste éventail de domaines, comprenant l'évaluation des ressources forestières, la gestion durable des forêts et des écosystèmes fragiles, les ressources génétiques forestières, la lutte contre le déboisement, l'agroforesterie, et la gestion des bassins versants et de la faune. Depuis 1992, environ 380 projets représentant un investissement voisin de 307 millions de dollars E.-U. ont été réalisés dans ces régions.

20. Citons, parmi les principales réalisations du programme durant cette période: la contribution au processus de suivi de la CNUED, sous forme de mise en œuvre des

Chapitres 11, 12 et 13 du programme Action 21 de la CNUED, qui a valu à l'Organisation une grande notoriété internationale, notamment au plan de la fiabilité technique. Signalons, en particulier, que la tâche réalisée par FOR en tant que maître d'œuvre du Chapitre 13: Gestion des écosystèmes fragiles et développement durable des régions montagneuses, a débouché sur la création du Forum de la montagne et à l'établissement du programme Action pour les montagnes, qui ont permis de canaliser les efforts et le débat à l'échelle internationale;

dans le domaine de la gestion durable des forêts, FOR a appuyé les processus intergouvernementaux régionaux pour l'élaboration de critères et indicateurs de la gestion durable des forêts, et elle a également joué un rôle de catalyseur pour la création de processus analogues par des pays en développement de l'Afrique et des régions du Proche-Orient en matière de foresterie en zone aride/semi-aride;

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les résultats de l'évaluation des ressources forestières effectuée en 1990 ont été publiés sous la forme d'une série de documents techniques prenant également en compte les améliorations méthodologiques accompagnées de normes internationales renforcées. Parallèlement à différents projets sur le terrain, des approches plus systématiques de renforcement de la capacité nationale ont été entreprises;

dans le domaine de la conservation des forêts et de la faune, de la gestion des bassins versants, de l'agroforesterie et de la foresterie en zone aride, la collaboration entre les pays a été renforcée grâce à l'établissement de réseaux techniques régionaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine; en outre, grâce à l'appui apporté aux projets sur le terrain, il a été possible de transférer, sur grande échelle et à un grand nombre de pays, les technologies appropriées, ainsi que les meilleures pratiques, avec comme résultat l'introduction d'une approche mieux intégrée des pratiques forestières et de la gestion des ressources naturelles.

21. A l'évidence, l’œuvre accomplie dans le cadre du programme répondait de près aux préoccupations internationales et nationales en matière de foresterie, comme en témoigne le niveau élevé de soutien extrabudgétaire qu'il a attiré. Cette situation a cependant considérablement alourdi la charge de travail du fait de la demande de services émanant d'un nombre croissant de domaines prioritaires. En conséquence, le personnel de FOR a été trop lourdement sollicité, avec parfois des conséquences négatives sur la mise en œuvre du travail normatif, notamment pour ce qui est de la coordination et de la synergie avec des efforts convergents entrepris au niveau du département ou de la FAO, ainsi que pour la promotion des approches intersectorielles reliant les ressources forestières aux questions de développement agricole et rural.

22. Le Département des forêts a formulé son plan stratégique 1996-97 de manière à affiner les objectifs et les priorités stratégiques pour l'ensemble du Grand Programme; cependant, les objectifs, au niveau du programme, sont demeurés plus implicites qu'explicites. Compte tenu des limites imposées aux ressources financières et humaines, il convient à présent de fixer des perspectives à vocation plus explicitement stratégique pour l'établissement des priorités découlant du programme.

23. Il est recommandé, dans le cadre de cet examen, que: les priorités du programme soient axées sur un certain nombre de domaines où la FAO

dispose d'un potentiel technique reconnu. Il faudrait, pour cela, harmoniser les activités avec les priorités et les ressources disponibles en s'orientant d'après des objectifs à moyen terme clairement articulés dans le cadre du plan stratégique retenu pour le Grand Programme sur les forêts;

le programme tienne compte, encore plus que par le passé, des priorités thématiques liées à l'interface entre les ressources des forêts et des arbres et l'agriculture, le développement rural et les questions environnementales. Afin de garantir son efficacité, le programme devrait renforcer encore sa collaboration avec des programmes complémentaires dans le cadre du Département des forêts et l'ensemble de la FAO. Dans le même ordre d'idées, il appartient aux programmes, destinés à œuvrer dans l'interdisciplinarité avec le Programme Ressources forestières, d'identifier les liens nécessaires et de s'attacher à les renforcer. Il importera en outre de rendre plus systématique la collaboration entre les programmes grâce à des mécanismes explicites intégrés à la programmation et à l'allocation des ressources;

l'efficacité de la synergie entre les activités normatives et les opérations de terrain a été l'un des points forts du programme, et il incombe à FOR de poursuive dans cette voie dans le cadre de la décentralisation de la FAO. A cette fin, la division devrait élaborer une méthode coordonnée de partage des responsabilités avec les bureaux régionaux en matière de soutien technique des projets de terrain;

bien que le programme ait été relativement à l'abri des réductions budgétaires au cours des récentes périodes biennales, la direction de la FAO devrait envisager de lui fournir

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des ressources du Programme ordinaire à un niveau compatible avec sa priorité au sein de l'Organisation. Cette mesure contribuerait de façon importante à garantir au programme un niveau continu et substantiel de soutien extrabudgétaire.

GRAND PROGRAMME 3.2: SOUTIEN À L'INVESTISSEMENT

24. Le Centre d'investissement a pour mission de promouvoir les investissements dans les secteurs agricole et rural des pays en développement en jouant un rôle de catalyseur dans l'identification et la préparation des programmes et des projets d'investissement; il joue également le rôle d'intermédiaire désintéressé et fournit des avis techniques impartiaux. Le Centre opère en vertu d'accords de collaboration passés avec une vingtaine d'institutions financières internationales (IFI), dont les principales sont la Banque mondiale, aux termes du Programme de coopération PC-FAO/Banque mondiale, ainsi que le FIDA et les banques de développement de l'Afrique et de l'Asie, aux termes du Programme de soutien à l'investissement (PSI) dans le secteur agricole. Tous les accords de collaboration appliquent le principe du partage des coûts, la place prédominante revenant au Programme de coopération avec la Banque mondiale.

25. Le Centre (Division TCI) dispose d'un important noyau de personnel technique, multilingue et multidisciplinaire, comptant près d'une centaine de professionnels. Ces derniers sont appuyés par un nombre substantiel de consultants internationaux, entre 40 et 50 personnes/année, et par un certain nombre de consultants nationaux. Les dépenses de Programme ordinaire de la Division TCI ont légèrement augmenté, passant de 18,9 millions de dollars E.-U. en 1992-93 à 19,7 millions de dollars E.-U. en 1996-97, soit près de 40 pour cent de la dépense totale pour l'ensemble de la période.

26. Le travail de la division TCI a considérablement évolué au cours de la période soumise à examen, aux planx des types de services et des modalités de travail. Alors que, par le passé, la division menait à son terme le processus de préparation des projets au nom des gouvernements, une bonne partie de son travail consiste aujourd'hui à appuyer des équipes nationales engagées dans la préparation et la mise en œuvre des projets. Son rôle prend donc de plus en plus un caractère consultatif, ou encore d'encadrement et de formation plutôt que d'exécution directe du travail. Les missions de TCI pour ce genre de travaux tendent à être plus brèves et à faire appel à des équipes moins nombreuses et composées de spécialistes. Cette nouvelle approche, qui a été particulièrement encouragée par la Banque mondiale et par le FIDA, favorise la propriété nationale des programmes et des projets tout en renforçant les qualifications et les capacités institutionnelles au niveau local. De ce fait, en 1998, les missions ont été deux fois plus nombreuses qu'en 1992.

27. Alors que le travail traditionnel de TCI, qui consiste en études sectorielles et sous-sectorielles et en travaux d'identification et de préparation de projets, est resté prédominant, on a observé une augmentation notable des tâches relevant de la supervision, de l'examen des projets achevés et du soutien au programme PSSA de la FAO.

28. Les principales réalisations de cette période sont: de 1992 à 1998, près d'un tiers du total des engagements d'investissement dans le

domaine agricole provenant d'institutions financières multilatérales ont reçu, au stade de la préparation, une aide substantielle de la Division TCI, soit un total de 260 projets faisant appel à 11 569,1 millions de dollars E.-U. de financement externe des investissements;

la collaboration de la division avec les IFI et avec les pays pour la planification et la préparation des stratégies et des approches en matière de développement s'est considérablement renforcée; c'est le cas, notamment, de la préparation des stratégies d'assistance aux pays mises en œuvre par la Banque mondiale, et de ses stratégies de développement rural (Vision to Action) et forestier. En outre, les méthodologies d'étude de diagnostic en participation, domaine dans lequel TCI fait œuvre de précurseur, ont été

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reprises par le FIDA, la Banque mondiale et la BAfD pour favoriser la propriété locale des projets et leur durabilité;

la collaboration avec les unités techniques de la FAO a également connu une augmentation sensible, puisque la participation des personnels de la FAO est passée de 70-80 agents/semaine en 1993-94 à 200 en 1998. TCI a également joué un rôle de catalyseur des progrès de la collaboration entre les unités techniques de la FAO et les IFI.

29. Il convient de mentionner les problèmes que pourrait poser le rôle de TCI en tant qu'interlocuteur neutre entre les Etats Membres (emprunteurs) et les IFI (prêteurs), ainsi que la capacité de TCI à mettre à profit les ressources institutionnelles de la FAO et à fournir des avis de qualité:

compte tenu des changements qui se font jour dans le travail de TCI et de ses modalités opérationnelles, la division devra continuer de se concentrer sur ses points forts, à savoir l'identification des projets et la formulation de cahiers des charges, et réduire la fourniture de personnel en complément des missions des IFI. A cette fin, il conviendra de développer davantage les secteurs "thématiques" au sein de TCI, ou de le faire en coopération avec des unités de la FAO, en axant les programmes de travail en coopération sur ces domaines "thématiques";

TCI a toujours accordé une grande attention à la préservation des meilleures normes et pratiques dans l'exécution de son travail. Les modifications récentes de ses modes opératoires nécessitent de nouvelles approches en matière d'assurance de la qualité. Il convient que TCI maintienne la qualité de son personnel en appliquant des normes rigoureuses de recrutement, des conditions concurrentielles d'emploi et un éventail équilibré de spécialités pour couvrir ses besoins en qualifications;

les procédures de détachement de personnel technique de la FAO se heurtent à la difficulté que rencontrent les unités techniques lorsqu'elles doivent dégager leur personnel des tâches normatives pour des périodes relativement longues; en outre, les coûts de détachement subis par TCI sont assez élevés relativement à l'embauche de consultants à titre individuel. A ce propos, le barème de frais de détachement récemment introduit devra être étroitement contrôlé;

les activités de suivi et de tenue de dossiers de TCI ont, de manière générale, répondu à ses besoins opérationnels. Cependant, les aspects qualitatifs captés par le SIG ne suffisent pas à une évaluation des extrants et de l'efficacité des différentes activités de TCI relativement à ses objectifs de programme; le rapport recommande donc que TCI repense son système.

ÉVALUATION DES PROJETS DU PCT EN MATIÈRE DE CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES ALIMENTS

30. Il s'agit de la première des évaluations thématiques des projets du PCT proposées à la vingt-huitième session de la Conférence, dans le cadre du Programme de travail et budget 1996-97. Ces évaluations avaient pour objet de tirer les leçons nécessaires à la conception de projets analogues dans l'avenir, à la détermination du degré de succès des projets, à l'amélioration de la rentabilité et à la fourniture d'une plate-forme pour la reddition des comptes. Le premier thème choisi a été le contrôle de la qualité des aliments, qui porte sur des projets bénéficiant du soutien technique de la Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN).

31. Vingt-deux des projets approuvés entre 1992 et 1996 avaient été sélectionnés en vue de l'évaluation. Dix-neuf d'entre eux ont reçu des visites de missions composées de consultants extérieurs et/ou de personnel du Service de l'évaluation de la FAO, tandis que les trois projets restants ont fait l'objet d'études théoriques. Aux fins de l'analyse, les projets ont été divisés en quatre catégories1. On a observé des différences entre les régions quant à la nature des projets mis

1 Contrôle général de la qualité des aliments (y compris le volet juridique); contrôle général de la qualité des aliments (à l'exclusion du volet juridique); projets visant à l'amélioration des laboratoires; projets traitant de problèmes spécifiques de contrôle des aliments et de normes alimentaires.

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en œuvre; les pays d'Afrique et les pays les plus pauvres d'Asie nécessitaient un éventail plus large d'assistance, tandis que les pays d'Amérique latine requéraient une aide spécifique dans des domaines techniques bien définis; quant aux pays européens, ils avaient besoin d'assistance pour la formulation de la législation.

32. Dans la quasi-totalité des cas, les projets de contrôle de qualité des aliments ont semblé correspondre aux besoins des pays, et l'on était fondé à penser, au moment de la rédaction de ce rapport, que les gouvernements des pays bénéficiaires poursuivraient l'action entreprise. On a relevé une tendance à l'uniformité excessive au niveau de la conception des projets; en outre, un lien plus explicite entre les problèmes identifiés et la combinaison intrants/extrants aurait été souhaitable. Les projets traitant de problèmes spécifiques de contrôle des aliments ou de normes alimentaires étaient généralement mieux conçus que ceux traitant du contrôle de qualité alimentaire dans un sens plus large.

33. Les projets étaient généralement réalisés dans les temps prescrits et dans le respect de l'enveloppe budgétaire, le personnel constituant le principal poste budgétaire dans la plupart des cas. Les consultants étrangers se sont bien acquittés de leurs tâches, comme le démontre le sérieux du suivi donné, dans la plupart des pays, à leurs recommandations. La place occupée par les équipements de laboratoire dans les budgets des projets était minime, mais importante pour certains pays où cette composante a permis de renforcer les capacités nationales en matière d'investigations fondamentales. Les voyages d'étude ont souvent été utiles, avec certaines exceptions pour ceux destinés au personnel de laboratoire. Les cours de formation organisés à l'échelon régional pour un projet ne répondaient pas aux critères de rentabilité. L'appui technique était de bonne qualité et les fonctionnaires de ESN pourraient, à l'avenir, assumer les fonctions de consultants principaux pour les projets.

34. L'évaluation a porté sur les résultats de différentes composantes des projets: c'est en Europe que l'assistance législative a été jugée la plus utile, bien que l'adoption

des lois sur l'alimentation ait été lente un peu partout. L'assistance-conseil a été moins utile en Asie du Sud-Est, peut-être parce que les recommandations insistaient exagérément sur des questions relevant davantage du niveau réglementaire que du niveau législatif;

l'assistance-conseil portant sur les structures administratives préconisait le regroupement des fonctions, l'amélioration de la coordination et une participation accrue des parties intéressées;

elle a été très bien accueillie dans les pays d'Afrique. En revanche, elle a été moins bien reçue en Europe et en Asie, où les pays assistés tendent à avoir d'importantes bureaucraties se chevauchant dans le domaine du contrôle des produits alimentaires;

les activités visant au renforcement des laboratoires variaient également selon les régions. En Europe, où les laboratoires sont en surnombre dans la plupart des pays et présentent des capacités limitées, les recommandations visaient à obtenir un regroupement et un renforcement, ainsi qu'une amélioration des programmes d'assurance de la qualité. En Afrique et en Asie, où les laboratoires, outre leur rareté, ne se consacrent pas à l'analyse des échantillons, l'accent a été mis sur les nouvelles techniques. Quant à l'équipement acquis dans le cadre des projets, il était utilisé et, dans la plupart des cas, correspondait aux besoins des pays;

presque tous les projets portaient sur l'inspection des aliments. La quasi-totalité des activités entreprises dans le cadre d'un projet du PCT ont fait l'objet d'un bon suivi, plus particulièrement en Afrique et en Europe.

35. L'évaluation a conclu que la FAO dispose d'un potentiel technique considérable pour la mise en œuvre de projets d'assistance au contrôle de qualité des aliments. En dépit de l'excellent suivi des recommandations techniques, on n'a relevé qu'un seul exemple de donateur finançant un projet ultérieur, une fois l'assistance du PCT terminée. Les auteurs de l'évaluation recommandent que l'on envisage de constituer un fonds renouvelable destiné à aider les pays à adopter les

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normes Codex selon diverses modalités, pour améliorer le suivi des projets du PCT de contrôle de qualité des aliments.

36. Compte tenu des chevauchements de recommandations, on a suggéré de combiner les activités de consultation pour certains projets et d'organiser certaines visites de consultation en concomitance, dans le but d'améliorer les chances d'une bonne coordination des conseils dispensés.

37. L'évaluation recommande un meilleur ciblage des secteurs industriels concernés par les projets de contrôle de qualité des aliments, et souligne l'importance du suivi de la formation. Elle recommande une plus grande sélectivité dans le recours aux voyages d'étude, notamment à l'intention des personnels de laboratoire. En outre, la première évaluation devrait faire apparaître clairement dans les budgets des projets les besoins en équipement, en énonçant l'usage auquel on destine la composante désignée.

38. La mission recommande également un examen de la législation-type FAO/OMS sur l’alimentation et, au besoin, l'émission de lignes directrices révisées pour l'élaboration de législations alimentaires nationales dont les dispositions seraient suffisamment générales pour s'appliquer à tous les systèmes juridiques.

APPROCHES PARTICIPATIVES EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT

39. La FAO a adopté, dès le début des années 70, des approches participatives en matière de développement: c'est dire qu'elle a une longue expérience en la matière. La Conférence mondiale qui s'est tenue en 1979 sur la réforme agraire et le développement rural (CMRADR), a fortement impulsé les programmes visant à renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des personnes défavorisées en vue de leur participation collective aux efforts de développement. Ces dernières années, un certain nombre d'éléments nouveaux sont apparus, renforçant l'intérêt envers les approches participatives de développement et les tendances dans ce domaine: allégement et décentralisation des structures gouvernementales, apparition d'un éventail plus large et plus affirmé d'acteurs de la société civile et d'ONG, nouvelles technologies de l'information et possibilités de création de réseaux.

40. Les approches participatives au développement ont été largement mises à profit par la FAO, où l'on a pleinement conscience des avantages de la participation. Les travaux de la FAO concernant les approches participatives en matière de vulgarisation ont particulièrement bien réussi, démontrant que l'utilisation stratégique des outils participatifs peut donner de bons résultats dans les projets assortis d'objectifs sectoriels, comme les ateliers agronomiques de terrain ou le téléenseignement. Par ailleurs, la FAO a largement contribué à renforcer le patrimoine de connaissances relatives aux approches participatives au développement, par le biais de programmes comme le PPP ou la foresterie communautaire. La FAO a largement recouru à l'Evaluation rurale participative (ERP), y compris pour la préparation de projets d'investissement. Cependant, cet examen révèle, entre autres constats importants, qu'en dépit du volume élevé d'activités dans ce domaine, il existe une grave pénurie d'informations systématiquement diffusées sur le résultat et sur les effets concrets sur le terrain.

41. L'expérience de la FAO fait apparaître que, pour que des projets participatifs réussissent de façon durable, les conditions suivantes doivent être réunies:

le cadre directeur ainsi que les institutions doivent être ouverts à une prise de décision décentralisée;

les bénéficiaires doivent percevoir de façon constante les avantages économiques et/ou sociaux de leur participation;

la formation et les autres formes d'appui au renforcement des capacités institutionnelles, souvent dans différents domaines, est un facteur important;

il faut veiller au renforcement des capacités des institutions participantes;

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il est nécessaire d’obtenir, de la part des donateurs et gouvernements, des ressources supplémentaires en temps et en argent pour couvrir les coûts initiaux et récurrents liés aux projets participatifs.

42. Cette expérience, parallèlement aux tendances récentes évoquées plus haut, semble indiquer les principaux domaines suivants pour des travaux ultérieurs:

évaluer les coûts et avantages globaux des différentes approches du développement participatif;

déterminer les secteurs prioritaires, ceux où les approches participatives sont les plus adaptées à la solution des problèmes de sécurité alimentaire et de développement rural, notamment lorsque les biens ou les services destinés au public doivent être fournis par des organismes non étatiques ou par des organisations d'agriculteurs;

élaborer des démarches permettant d'utiliser des méthodes participatives sur une échelle vaste et intégrée, à un coût acceptable et en veillant tout particulièrement à la décentralisation des cadres institutionnels;

créer un cadre de politique permettant de soutenir les approches participatives, notamment aux niveaux provincial, régional et national.

43. La coordination entre les activités participatives entreprises par les unités de la FAO tend à s'accomplir de façon informelle, grâce à l'échange d'informations au sein du réseau d'ERP ou au moyen de réunions intersectorielles sur des thèmes particuliers. Cependant, il serait souhaitable de renforcer, de façon tant formelle qu'informelle, la collaboration entre les secteurs techniques de la FAO sur le thème de la participation, étant donné que bon nombre de questions qui se posent au niveau communautaire sont de nature intersectorielle. A ce titre, le Groupe informel sur la participation en matière de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance durables, qui s'est réuni pour la première fois en novembre 1998, pourrait contribuer à renforcer des liens plus systématiques entre la Division du développement rural (SDA) et d'autres divisions. Parallèlement au renforcement du Groupe, il convient que SDA renforce sa capacité à jouer un rôle proactif en tant que chef de file dans ce domaine thématique.

44. Par conséquent, on peut formuler les recommandations suivantes: il y a lieu d'accorder une plus grande attention à l'élaboration de modèles et d’outils de

formation à l'appui d'une approche systématique visant le renforcement des capacités institutionnelles;

les projets participatifs devraient faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation plus systématiques, tenant compte de manière spécifique de la façon dont la participation contribue au succès du projet, ainsi que des coûts et des avantages de la participation et de ses effets à long terme, une fois le projet achevé. Des mécanismes de financement devraient être créés, afin d'évaluer l'incidence des projets une fois qu'ils ont été achevés, et il conviendra d'obtenir à cette fin une assistance spécifique des donateurs;

les activités liées aux publications de la FAO devraient être mieux coordonnées, afin de réduire les chevauchements et de combler les lacunes en matière de connaissances et de qualifications à différents niveaux. Il est conseillé d'entreprendre une analyse intersectorielle des publications produites en participation à la FAO et de diffuser les résultats de cette analyse, afin d'encourager les échanges de contenu entre secteurs techniques;

il faudrait constituer des équipes intersectorielles au siège de la FAO et dans les bureaux régionaux, avec la participation de SDA et d'autres unités techniques, pour traiter certains des problèmes encore non résolus dans le domaine de la participation, ou pour élaborer des méthodes participatives permettant de traiter de problèmes présentant une importance particulière aux plans technique, social et/ou économique. Ainsi, une approche intersectorielle serait efficace dans le cadre de l'évaluation post-projet, y compris les analyses avantages-coûts, la diffusion des meilleures pratiques et la coordination et la collaboration des services de publication, y compris l'examen externe, ou encore la formation et la conception de projets;

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SDA devrait jouer un rôle de catalyseur dans l'élaboration d'approches intersectorielles et la synthèse des travaux effectués dans l'ensemble de la FAO pour l'élaboration d'approches participatives, de même que pour aider à déterminer quelles sont les pratiques les plus efficaces et les plus rentables. Ces informations pourraient être partagées avec d'autres agences de développement;

il convient d'accorder une attention suffisante à l'élaboration et à la mise en œuvre d'approches participatives dans le cadre des stratégies interorganisations pertinentes au Cadre stratégique de la FAO.

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Chapitre Un

Examen du Programme 2.1.4: Systèmes de soutien à l'agriculture2

I. GRANDES LIGNES DU PROGRAMME

A. Les questions de développement

45. Le programme relève de la Division des systèmes de soutien à l’agriculture (AGS) et englobe plusieurs aspects importants des services de soutien à l’agriculture et au développement des agro-industries, notamment: l’optimisation durable de la productivité des exploitations dans l’intérêt des ménages d’agriculteurs (systèmes de culture et gestion des exploitations); la mécanisation appropriée de l’agriculture; la gestion après récolte des productions vivrières; la transformation des produits agricoles et les industries alimentaires; la commercialisation des produits et des intrants agricoles; et les finances rurales. D’autres services de soutien à l’agriculture, tels que la vulgarisation, la formation et l’éducation, les services vétérinaires et la recherche agricole relèvent d’autres programmes de la FAO, comme c’est en général le cas pour les secteurs des forêts et des pêches.

46. Avec le revirement de tendance en faveur des économies de marché, l’Etat a dans une large mesure cessé de fournir directement, ou par l’intermédiaire des entités qu’il soutient, des services agricoles et de s’occuper de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles. Parallèlement, on a assisté à une augmentation de la confiance dans les capacités du secteur privé, qui est de plus en plus considéré comme un moteur de la croissance. Grâce à la réduction des contrôles des importations et des exportations et à la libéralisation accrue des transactions en devises, les entrepreneurs privés ont beaucoup plus de facilités à importer des biens d’équipement essentiels et à saisir les possibilités offertes sur les marchés intérieurs et internationaux. Avec la suppression des taxes à l’exportation, la production et la transformation des cultures d’exportation sont, dans certains cas, devenues plus intéressantes, mais l’évolution récente des termes de l’échange pour les produits primaires a en général eu l’effet contraire. L’ouverture des économies aux firmes multinationales a donné la possibilité à des entreprises locales d’entrer dans des partenariats, mais introduit la menace de la concurrence. Dans le même temps, dans de nombreux pays en développement et dans les pays en transition, où le rôle de l’Etat est resté prépondérant, la faiblesse du secteur privé est devenue manifeste.

47. L’économie rurale se développe lorsque s’accroît la part de valeur ajoutée créée sur les exploitations grâce à l’intensification de l’agriculture et, en dehors des exploitations, à la transformation et à la commercialisation en temps voulu des produits d'origine agricole, et grâce à la fourniture de services de soutien plus perfectionnés. Si l’on veut assurer le développement des zones rurales en créant des emplois et des revenus, il est évident que les entreprises agricoles et les industries connexes ont un rôle important à jouer. Cependant, dans de nombreux pays en développement, les changements intervenus dans l’environnement macro-économique ne se sont pas encore répercutés en réformes micro-économiques qui soutiennent la croissance de petites et moyennes entreprises en milieu rural ou qui encouragent l’agriculture, en tant qu'entreprise. De même, peu de pays ont mis en place des normes appropriées pour le machinisme agricole et les équipements de transformation dans les entreprises rurales. On s’est souvent contenté d’adopter les normes des pays développés qui étaient souvent inadaptées et n’ont pas été appliquées.

48. Le programme a dû répondre à d’autres aspects importants du contexte extérieur à et des objectifs de la communauté internationale, notamment: problèmes du développement durable et

2 L'examen porte sur la période 1992-98. Les données statistiques se réfèrent généralement à la période 1992-97.

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de la conservation de l’environnement; lutte contre l’insécurité alimentaire et contre la pauvreté; et participation des populations, y compris des femmes, au développement.

49. Développement des systèmes de culture: la gestion des exploitations agricoles est désormais une discipline reconnue dans les pays en développement, tant dans les programmes de formation d’agronomes que dans la structure des départements de l’agriculture. Néanmoins, dans ces pays, les recommandations aux agriculteurs sont souvent encore fondées sur des possibilités techniques, et l’on s’est contenté d’effectuer des calculs arithmétiques élémentaires sur les coûts et les bénéfices, alors que la réflexion globale sur les systèmes a été négligée. En outre, les approches ne tiennent généralement pas compte du fait que ce sont les agriculteurs qui décident et adaptent les recommandations à leur situation. Dans de nombreuses institutions de recherche, il n’y a pas d’unité des systèmes de culture efficace, et dans un plus grand nombre encore, la recherche sur les systèmes de culture n’est pas intégrée et demeure une activité séparée. De même, on ne dispose pas d’informations socio-économiques appropriées ou suffisamment probantes à l’échelle micro-économique sur les effets potentiels des réformes des politiques, ou sur lesquelles s’appuyer pour la planification de projets individuels. Sur le plan conceptuel, on a compris que les cadres analytiques occidentaux de la gestion des exploitations ne sont pas fondés sur une approche suffisamment globale pour être applicables dans leur intégralité aux ménages de petits exploitants des pays en développement, mais les manuels et l’enseignement reflètent encore ce contexte historique.

50. Génie agricole: Pour que l’agriculture puisse nourrir un nombre croissant de personnes qui ne vivent pas de cette activité, il faut que la main d'œuvre agricole soit plus productive. Il est également indispensable d’accroître la rentabilité du travail pour améliorer les revenus ruraux et diminuer les tâches pénibles. C’est pourquoi les pays ont cherché à favoriser la mécanisation, souvent sans stratégie cohérente, certains augmentant les obstacles aux importations, d’autres favorisant l’importation de grosses machines ou rendant difficile l’importation d’éléments ou de pièces détachées. Certains pays ont mis l’accent sur le rôle des services publics. Pratiquement aucun n’a mis en œuvre de politiques favorisant délibérément un développement approprié de la mécanisation par le secteur privé, et pratiquement tous effectuent, sans grand succès, des recherches sur la mécanisation grâce à des fonds publics.

51. Gestion après récolte/ Prévention des pertes de produits alimentaires: Avant la période à l’étude, le programme a largement contribué à faire mieux comprendre les pertes après récolte. Les travaux entrepris pendant les années 80 ont établi que les pertes céréalières n'étaient pas toujours aussi importantes qu’on ne l’avait supposé au départ. Les critères de base de l’évaluation de la rentabilité de l’investissement dans la prévention des pertes ont été considérablement améliorés. L’importance de la prévention des pertes alimentaires pour accroître le volume de production disponible est désormais largement reconnue et, au début de la période considérée, les questions après récolte avaient été intégrées, au même titre que les questions de production.

52. Industries alimentaires et agricoles: Les économies de la majorité des pays en développement reposent sur l’agriculture et les agro-industries peuvent être donc une source importante de valeur ajoutée et d’emplois et contribuer de façon significative au commerce d’exportation. Le développement agro-industriel a été pénalisé par presque tous les facteurs examinés pour l’ensemble du programme. Les politiques nationales d’appui institutionnel au secteur ont souvent été affaiblies par leur fragmentation et l’absence de stratégie cohérente.

53. Commercialisation: Pendant la période à l’étude, la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles dans de nombreux pays en phase d’ajustement structurel a cessé d’être un objectif pour devenir une réalité. L’une des préoccupations est de nourrir les populations de plus en plus concentrées dans les zones urbaines, mais l’accès au marché des populations rurales (éloignées des villes) reste un aspect important. Compte tenu de l’impératif primordial qui est de garantir de la nourriture pour tous, il a fallu intervenir pour que le commerce des produits alimentaires ne dépende pas uniquement du jeu des forces du marché. Ces faits

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nouveaux n’ont toutefois pas été accompagnés d’analyses suffisantes pour aider les décideurs à s’adapter, autrement que sur une base pragmatique.

54. Finances rurales: La transition d’une économie de subsistance à une économie de marché dans les zones rurales nécessite des fonds. Désormais conscients des conséquences négatives des programmes de crédit orientés ou contrôlés, les responsables des politiques et les agents d’exécution ont porté leur attention sur les finances (qui comprennent le crédit et l’épargne) non plus seulement agricoles, mais aussi rurales (qui englobent les activités agricoles et non agricoles). Si le microcrédit est devenu important, il intéresse essentiellement les populations urbaines, et les fonds mis à disposition par les donateurs et par les gouvernements pour des prêts agricoles ont accusé une forte baisse. L’évolution du climat macro-économique tend à égaliser les chances pour les initiatives commerciales, car les interventions dictées par des motivations politiques sont plus rares, mais la grosse difficulté est d’arriver à fournir des services ruraux rentables, en gérant les risques et en surmontant le problème du coût élevé des très petites transactions, en particulier lorsque le volume total des affaires sur place est relativement faible. Cependant, depuis peu, on voit se dessiner certains éléments d’un modèle pour un système bancaire rentable en milieu rural, y compris des interlocuteurs entre les institutions financières et les ménages ruraux et les petites entreprises (par exemple, les groupes d’auto-assistance et les ONG, les relations commerçant/prêteur étant reléguées au second plan); la répartition des frais fixes sur une plus vaste gamme d’entreprises, complétée par la fourniture d’un service financier plus complet; et l’informatisation et les systèmes de communication modernes qui facilitent de nombreuses petites transactions.

B. Objectifs et grands thèmes du Programme

55. Stimulée par la préparation du Cadre stratégique pour l’ensemble de l’Organisation et par l’introduction du nouveau modèle de programmation, la Division des systèmes de soutien à l’agriculture (AGS) a récemment organisé un atelier de planification stratégique à l’issue duquel les objectifs ont été formulés de façon plus précise:

a) Développement des systèmes de culture: Avant la période à l’étude, il n’existait pas à la FAO de point focal pour l’application des approches de développement des systèmes aux petites exploitations agricoles. Le sous-programme a cherché à faire sortir la méthodologie de recherche sur les systèmes de culture du cadre strict de la recherche et s’est fait le défenseur du développement des systèmes de culture (DSC). L’accent a initialement été mis sur l’analyse participative de l’ensemble du système économique des ménages pour déterminer les technologies et les méthodologies susceptibles de l’améliorer, avant de les diffuser à une plus grande échelle à des ménages agricoles similaires. Cette démarche a progressivement évolué vers une approche de développement globale - dont l’un des meilleurs exemples est représenté par les toutes récentes activités du projet FARM, décrit plus loin (Encadré 4, à la suite du paragraphe 81) - dans laquelle la gestion des exploitations et la collecte de données, qui étaient auparavant au premier plan, ont nettement moins d’importance. On a noté une tendance particulièrement marquée vers des méthodes d’évaluation plus participatives et plus qualitatives. L’examen des avantages comparatifs de certains systèmes de culture et la recherche de moyens efficaces permettant d'utiliser les informations micro-économiques pour l’élaboration des politiques et la planification, sont d’autres aspects qui ont retenu l’attention;

b) Génie agricole: Le sous-programme a redéfini son rôle pour mettre moins l'accent sur des projets de mécanisation, qui ont souvent exacerbé les aspects négatifs du contexte décrit plus haut. Des solutions novatrices ont été recherchées pour encourager le développement d’une infrastructure durable pour la mécanisation, notamment dans le cadre du projet albanais examiné plus loin, et qui encourage la fourniture d’équipement aux agriculteurs, par des circuits commerciaux normaux, plutôt que par des arrangements parallèles liés au projet. Etant donné que le soutien était au départ principalement axé sur l’application de pesticides, le sous-

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programme travaille à la mise au point d’une approche globale pour la mécanisation, en vue d’informer les techniciens sur ses conséquences, sur les plans juridique et économique, mais aussi dans les domaines de la santé, de la sécurité etc.; en outre des normes communes applicables aux pays en développement sont en cours d’élaboration;

c) Gestion après récolte: Pendant la période à l’étude, le sous-programme a été réorienté: l’accent n’est plus mis sur la promotion directe d’améliorations des systèmes de gestion après récolte des pays par l’intermédiaire de projets de terrain, mais sur la diffusion d’informations sur les technologies et les systèmes après récolte, et la mise en place d’un centre d’information (INPhO) est depuis peu l’activité prioritaire. La transition du Programme spécial pour la prévention des pertes de produits alimentaires (PPA), d’une orientation opérationnelle à une orientation normative, s’est avérée difficile.3

d) Industries alimentaires et agricoles: Le sous-programme a, dès le départ, mis au tout premier plan le développement du secteur privé. Les travaux couvrent toutes les industries de transformation des produits agricoles, à l’exception du traitement des semences qui relève du Programme 2.1.2 Cultures; de la transformation du lait et de la viande, gérée par le Programme 2.1.3 Elevage; et des industries des pêches et des forêts, prises en charge par chacun des départements concernés. Outre l’appui à des projets de terrain en faveur des agro-industries, AGSI s’est intéressé à la transformation de produits alimentaires de base et a sélectionné certains créneaux d’industrie qui ne recevaient qu’une assistance technique limitée d’autres sources. Les travaux ont porté sur les racines et les tubercules, les céréales et les oléagineux, les fruits et les légumes, ainsi que la sériciculture et l’apiculture;

e) Commercialisation: Les problèmes concrets de commercialisation sont passés au second plan, les questions de politiques et de planification ayant désormais la priorité. L’importance du secteur privé a toujours été reconnue et, avec la libéralisation du commerce agricole dans de nombreux pays, le développement de ce secteur est devenu une nécessité primordiale. Les priorités du programme ont été les suivantes: le cadre des politiques et les services de facilitation, notamment l’information sur les marchés, la vulgarisation en matière de commercialisation, les infrastructures commerciales et le crédit à la commercialisation. Récemment, la commercialisation des intrants est passée au second plan, mais cette tendance est en train de s’inverser. On accorde une attention sans cesse croissante au problème de la commercialisation des aliments en zone urbaine, dans le cadre de l’initiative d’approvisionnement alimentaire des villes, dans laquelle les considérations de planification axées sur l’efficacité des marchés ont pris le pas sur les aspects matériels de la conception des infrastructures.

f) Finances rurales: Tout au long de la période, les priorités du programme ont été axées sur le cadre des politiques pour les services financiers ruraux et la mise au point et la promotion d’approches intégrées; le renforcement des institutions financières rurales, notamment l’amélioration de leur efficacité par l’informatisation (MicroBanker); et l’amélioration des services financiers.

II. COHÉRENCE DE LA CONCEPTION DU PROGRAMME

56. Le programme n’était pas le résultat d’une conception délibérée; il s’était constitué en fonction de la structure de l'Organisation et avait évolué au fil des réalisations. De ce fait, il ne représentait pas un ensemble cohérent, mais une série de sous-programmes indépendants. Les récents travaux de planification stratégique ont remédié à ce problème et l’on constate une plus grande intégration dans les propositions de PTB pour 2000-2001. Les activités de tous les sous-programmes ont été largement réorientées. L’accent avait principalement été mis sur le soutien à

3 Avant la période à l’étude, les dépenses du Programme de terrain s’élevaient à quelque 12 millions de dollars E.-U par exercice biennal. En 1992-93, ce chiffre était tombé à 7 millions de dollars E.-U et il n’a pas cessé de baisser jusqu’en 1996-97 (2,8 millions de dollars E.-U.).

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des actions directes par l’intermédiaire du Programme de terrain. Comme dans tous les autres services de l’Organisation, les travaux conceptuels et la création d’autres filières de communication occupent à présent une place plus grande. Cette réorientation a été particulièrement marquée et délibérée dans les Sous-Programmes Gestion après récolte et Génie agricole. Il y a également eu une autre réorientation déterminante au début de la période couverte par ce rapport, lorsque la gestion des exploitations agricoles et la collecte de données sur les exploitations ont cédé le pas au développement des systèmes de culture.

57. Plusieurs aspects de la démarche du programme ont été élaborés sur la base des succès et expériences antérieurs, notamment le développement d’associations régionales de commercialisation agricole et de crédit rural. Dans le domaine des finances rurales, l’élaboration du logiciel informatique MicroBanker pour les banques rurales est depuis peu au premier plan. La conceptualisation et l’application des méthodologies de développement des systèmes de culture commencent également à jouer un rôle prépondérant. Dans d’autres cas, on a saisi les possibilités qui se présentaient pour combler des lacunes. Le Sous-Programme Industries alimentaires et agricoles s'est intéressé à certains créneaux d’industrie qui recevaient une assistance technique limitée d’autres sources, d’où une certaine dispersion des efforts.

58. Chacun des sous-programmes a entrepris des activités pertinentes qui traitaient les questions prioritaires. Au cours des récents exercices biennaux, la planification des résultats s’est améliorée, mais les stratégies auraient pu être plus focalisées: en effet, on a constaté des variations entre les sous-programmes, selon que l’orientation des travaux a été plus ou moins claire, permettant d’atteindre une masse critique dans certains secteurs clés d’activité.

III. RESSOURCES ET GESTION DU PROGRAMME

A. Ressources

59. Le Tableau 1 résume le budget et les dépenses effectives du programme (certaines inexactitudes sont possibles, car la base d’établissement du budget a été modifiée à plusieurs reprises au cours de la période considérée. Par exemple, la gestion après récolte n’a pas toujours été un sous-programme distinct). Comme dans l’ensemble de l’Organisation, la diminution du budget total est évidente. On note en particulier une différence dans l’ampleur des sous-programmes, ceux des Finances rurales et de la Gestion après récolte étant deux fois moins importants que le Sous-Programme Industries alimentaires et agricoles. Au cours de la période, on constate une augmentation des ressources allouées au Développement des systèmes de culture, et une diminution de celles affectées au Génie agricole, qui est à présent l’un des plus petits sous-programmes. En ce qui concerne la FAO en général, la part du budget alloué aux Bureaux régionaux et sous-régionaux s’est accrue, passant de 20 à 25 pour cent au cours de la période. Dans le Sous-Programme Développement des systèmes de culture, les dépenses ont été inférieures au budget prévu, car des postes sont restés vacants.

60. D'une manière générale, le pourcentage des dépenses hors personnel a baissé, de 33 pour cent en 1992-93 à 24 pour cent en 1996-97 (on relève la même tendance dans toute l'Organisation, en raison des restrictions budgétaires). Ce déclin a été particulièrement marqué dans les Sous-Programme Gestion après récolte, qui a été réorienté vers des activités plus normatives, et Commercialisation. Le Sous-Programme Développement des systèmes de culture est celui qui a utilisé la part la plus forte de son budget pour des dépenses hors personnel, en partie parce que certains postes n'avaient pas été pourvus. L'évaluation montre que le niveau actuel des ressources hors personnel (environ 25 pour cent en moyenne) est trop faible, ce qui limite la souplesse et la capacité de produire des résultats normatifs de qualité. Cela peut être corrigé, soit en augmentant les crédits hors personnel, soit en réduisant le nombre de postes du cadre organique.

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Tableau 1: Programme 2.1.4 - Budget et dépenses1992-93 1994-95 1996-97 1998-99

Budget en milliers de $E.-U-

Dépenses (en % du budget)

Budget en milliers de $E.-U-

Dépenses (en % du budget)

Budget en milliers de $E.-U.

Dépenses (en % du budget)

Budget en milliers de $E.-U

Total Programme 18 974 97% 18 945 89% 16 253 97% 16 185 Siège 15 157 98% 15 234 89% 12 333 98% 12 074 Régions 3 817 93% 3 711 90% 3 920 92% 4 111% total du programme dans les régions

20% 19% 20% 20% 24% 23% 25%

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61. Le Programme de terrain de la FAO a diminué, du fait principalement que le PNUD favorise l'exécution des projets par les pays eux-mêmes. Cela est confirmé par le Tableau 2, où l'on note une forte baisse des dépenses du Programme de terrain pour tous les sous-programmes, hormis celui relatif au Développement des systèmes de culture, mais celui-ci diminue aussi depuis peu. Les plus fortes réductions ont concerné les sous-programmes Gestion après récolte et Industries alimentaires et agricoles.

Table 2: Programme 2.1.4 – Dépenses du Programme de terrain et nombre de projets directement liés, bénéficiant d'un soutien technique du programme

Sous-programmes 1992-93 1994-95 1996-97

En milliers de $E.-U.

Nombre de projets

En milliers de $E.-U.

Nombre de projets

En milliers de $E.-U.

Nombre de projets

2.1.4.1 Développement des systèmes de culture

4 844 20 4 480 23 5 765 17

2.1.4.2 Génie agricole 5 880 42 3 806 26 3 721 17

2.1.4.3 Gestion après récolte 7 013 33 3 917 21 2 827 14

2.1.4.4 Industries alimentaires et agricoles

9 892 69 5 179 51 3 804 29

2.1.4.5 Commercialisation 8 661 25 6 336 31 6 288 35

2.1.4.6 Finances rurales 2 677 15 2 149 15 1 130 9

Total programme 38 967 204 25 867 167 23 535 121

B. Dotation en personnel et organisation

62. La Division des systèmes de soutien à l’agriculture (AGS) du Département de l’agriculture comprend trois services et une sous-division, dotés du personnel suivant:

a) Service de la gestion des exploitations et de l’économie de la production (AGSP), pour le Sous-Programme 2.1.4.1 Développement des systèmes de culture (7 postes au siège pendant l’exercice biennal 1996-97). Le Service n’avait qu’un fonctionnaire au Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique (RAP) jusqu’en 1996-97, où trois nouveaux postes ont été créés;

b) Sous-division du génie agricole (AGSE) pour le Sous-Programme 2.1.4.2 Génie agricole (5 postes au siège en 1996-97). Avant 1996-97, la sous-division n’avait qu’un poste régional qu’elle partageait avec le service des agro-industries au RAP. Elle a maintenant un fonctionnaire régional au Bureau régional pour l'Afrique (RAF). Un poste a été supprimé au siège et les fonctionnaires s’occupant de l’entreposage se chargent maintenant aussi d’autres aspects de la gestion après récolte; bien que les structures et les bâtiments relèvent encore du mandat de AGSE, il n’y a actuellement aucun poste pour couvrir ces fonctions;

c) Service des agro-industries et de la gestion après récolte, à présent divisé en deux groupes, ayant chacun un fonctionnaire principal pour les Industries alimentaires et agricoles (Sous-Programme 2.1.4.4 - 8 postes au siège en 1996-97) et pour la Gestion après récolte (Sous-Programme 2.1.4.3 - 4 postes au siège en 1996-97). Avant 1996-97, il y avait des fonctionnaires régionaux des agro-industries (en commun avec le génie agricole) au Bureau régional pour l'Asie, ainsi que dans les Bureaux régionaux pour l'Afrique et pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Il y avait aussi un fonctionnaire chargé de la Prévention des pertes de produits alimentaires au Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes;

d) Service de la commercialisation et des financements ruraux (AGSM) divisé en deux groupes, ayant chacun un fonctionnaire principal pour la Commercialisation et les approvisionnements agricoles (Sous-Programme 2.1.4.5. - 4,5 postes au siège en 1996-97) et les finances rurales (Sous-Programme 2.1.4.6 - 3,5 postes au siège

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en 1996-97). Tout au long de la période, il y a eu trois postes de fonctionnaires de la commercialisation et des finances rurales dans les Bureaux régionaux pour l'Afrique, pour l'Amérique latine et les Caraïbes et pour le Proche-Orient. L’Office allemand de la coopération technique (GTZ) a détaché un fonctionnaire au Sous-Programme Finances rurales depuis 1995.

63. Les Sous-Programmes Développement des systèmes de culture et Gestion après récolte ont été particulièrement gênés par le problème des postes vacants en 1996-97. Il était difficile de pourvoir les postes devenus vacants pendant cette période, à cause du déficit budgétaire de l’ensemble de l’Organisation. Les Sous-Programmes Commercialisation et Finances rurales sont ceux qui ont été le moins touchés par ce problème. De nouveaux postes régionaux ont été créés au début de l’exercice 1996-97, mais les effectifs n’ont pas pour autant augmenté de façon significative jusqu’à l’exercice biennal actuel (1998-99). Le Sous-Programme Génie agricole est le seul à avoir connu une importante réduction de postes, alors que les postes affectés au Développement des systèmes de culture ont augmenté de façon substantielle, tant au siège que dans les régions. Dans l’ensemble, le nombre de postes a augmenté, principalement dans les régions.

C. Collaboration à l'exécution du Programme

64. Partenariats extérieurs: La majorité des sous-programmes ont établi des liaisons avec des organismes externes pour certains aspects de leurs activités. Le GCRAI (l’un des principaux partenaires de la FAO) est moins bien placé que d’autres programmes techniques pour intervenir dans le Programme Systèmes de soutien à l’agriculture, mais il existe des possibilités de collaboration qui pourraient être développées dans les domaines du Génie agricole, de la Gestion après récolte et des Systèmes de culture. Le CIAT, le CIP, l’IITA, l’IFPRI et l’IRRI sont, avec GTZ, le CIRAD, le CRDI et diverses universités, des partenaires dans le Réseau international sur les opérations après récolte (INPhO). Les réseaux et associations examinés plus loin ont été un mécanisme efficace pour relier les institutions de pays en développement dans les Sous-Programmes Commercialisation et Finances rurales. Dans le cadre du Sous-Programme Finances rurales, des liens étroits ont également été établis avec l’Office allemand de la coopération technique (GTZ), qui a détaché un membre de son personnel, collaboré à une série de publications conjointes et soutenu les activités de développement de Microbanker. GTZ affecte également davantage de personnel à l'INPhO. En ce qui concerne le Génie agricole, le dialogue avec l’industrie est à présent encouragé grâce à une collaboration avec la Commission internationale du génie rural (CIGR)4.

65. Les liens avec les institutions universitaires ont été particulièrement forts dans le Sous-Programme Finances rurales, où une bibliographie est publiée conjointement avec le Programme des finances rurales à l’Université de l’Ohio, qui accueille aussi en ce moment une conférence par courrier électronique. Les Sous-Programmes Finances rurales et Développement des systèmes de culture ont obtenu pour leurs publications la collaboration de quelques-uns des plus éminents spécialistes universitaires de ces disciplines.

66. Partenariats avec des organisations du système des Nations Unies: Dans le sous-programme Industries alimentaires et agricoles, quelques travaux sur l’irradiation des aliments ont été effectués en collaboration avec l’OMS et l’AIEA, par l’intermédiaire de la Division mixte de la FAO. Des échanges ont également eu lieu avec le CCI, sur le commerce des produits transformés, et avec la CNUCED, sur les politiques agro-industrielles. Dans l’ensemble, les travaux de l’ONUDI sur les agro-industries sont un peu moins importants que ceux de la FAO, mais dans le domaine spécifique des industries alimentaires et agricoles, les crédits du PTB de l’ONUDI pour 1998-99 sont de 2,7 millions de dollars E.-U, et la moitié de cette somme est consacrée à des domaines couverts par le sous-programme de la FAO. Les efforts récemment accomplis pour intensifier la collaboration avec l’ONUDI dans le domaine des industries

4 Réseau mondial regroupant des sociétés nationales et régionales de génie agricole, ainsi que des sociétés et des chercheurs.

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alimentaires et agricoles n’ont pas été couronnés de succès. En 1969, la FAO et l’ONUDI avaient conclu un accord sur leurs rôles respectifs dans les industries agricoles. Un groupe de travail comprenant des experts des deux organisations s’est réuni régulièrement, mais l’ONUDI s’est retirée en 1989 et s’occupe maintenant de nombreux secteurs de la transformation à petite échelle, qui étaient à l’origine réservés à la FAO. La FAO s’est également intéressée à certaines activités d’amont et il est évident que l’accord a perdu tout intérêt et toute validité. Les chevauchements d’activités ne sont importants que dans les industries alimentaires et, étant donné la capacité très limitée des deux organisations, il n’y a pas de doubles emplois, mais il y a un manque de synergie (on constate aussi des chevauchements d’activités dans d’autres secteurs dont s’occcupe la FAO, notamment la transformation du bois et l’industrie de la pâte et du papier).

67. L’autre organisation du système des Nations Unies dont les secteurs d’intérêt pourraient se chevaucher avec ceux de la FAO est le BIT. Dans ce cas, l’interface est plus réduite et se limite à la promotion des petites entreprises, orientée vers la gestion et la création d’un environnement porteur. Il n’y a pas eu d’activités conjointes, si ce n’est à travers l’Association régionale du crédit agricole pour l’Asie et le Pacifique (APRACA).

68. Ainsi, il est sans doute possible d’intensifier la collaboration externe, mais les possibilités de coopération avec des partenaires non membres du système des Nations Unies ont été largement explorées et, lorsqu'on examine les partenariats externes, il ne faut pas oublier que ceux-ci doivent être voulus par les deux parties et qu’il faut du temps pour bâtir ces alliances.

69. Partenariats internes: au sein du programme lui-même, la collaboration entre les fonctionnaires régionaux et leurs homologues du siège a été inégale, mais relativement satisfaisante. La collaboration a également été importante avec les unités des opérations et les autres divisions techniques, pour l’exécution du Programme de terrain, y compris le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, ainsi qu’avec la Division du centre d’investissement (TCI) pour l’élaboration d’un projet d’investissement. Toutefois, si les partenariats externes ont été relativement étendus, la collaboration interne a été plus limitée en ce qui concerne les travaux normatifs5; à cet égard, les fonctionnaires font valoir que les tentatives de travail en commun, même à l’intérieur de la division, prennent beaucoup de temps et qu’en fin de compte la responsabilité de la production tend à revenir à une seule unité. Les efforts déployés pour développer les programmes matriciels se poursuivent pour l'élaboration du Cadre stratégique et du nouveau modèle de programmation, dans lequel AGS a identifié un certain nombre de projets intéressant l’ensemble de la division, qu’il est prévu de relier avec ceux d’autres divisions.

5 L’AGSP a servi de point focal à l’intérieur de l’Organisation pour les travaux interinstitutions de remise en état des zones libérées de l’onchocercose (cécité des rivières) en Afrique de l’Ouest, mais il a été difficile d’obtenir des apports d’autres divisions. Dans certains cas, la collaboration entre le Sous-Programme Génie agricole et le Programme Ressources naturelles a été bonne, en ce qui concerne les travaux sur les façons culturales respectueuses de l’environnement. L’AGSI collabore avec le Service des cultures et la Division des produits et du commerce international, dans le domaine de la transformation des cultures industrielles, en particulier pour formuler des projets destinés au Fonds commun pour les produits de base.

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IV. RÉSULTATS (PRODUITS)

A. Principaux produits - Résumé

Tableau 3: Programme 2.1.4 – Indicateurs de résultats, par sous-programme 1992-97

Dévelop. des systèmes de

culture

Génie agricole

Gestion après récolte

Industries alim. et agricoles

Commer- cialisation

Finances rurales

Total Programme

Publications Nombre 64 37 14 24 51 33 223

Equivalent pages (en milliers)

8.8 4.3 1.6 3.2 6.1 3.3 27.3

Exemplaires imprimés (en milliers)

68 36 11 25 44 23 206

% d'exemplaires imprimés distribués

69 67 77 80 79 72 73

Réunions Nombre 21 8 4 7 2 2 44

Participants 602 154 113 83 23 37 1 012

Jours/participant 1 501 594 369 318 115 161 3 058

Formation Nombre 9 4 11 15 41 6 86

Participants 169 187 139 221 853 92 1 661

Jours/stagiaire 644 1 446 595 1 895 4 589 346 9 515

Pages du Site Internet

Nombre de visites juillet 1998 (un mois)

2 441 1 404 899 7 321 580 14 875

Programme de terrain

Nombre moyen de projets opérationnels par exercice biennal

18 28 23 50 31 13 163

Note: Les chiffres ne donnent qu’une indication de la production totale. Par exemple, les activités de formation qui sont essentiellement exécutées dans le cadre de projets, mais avec l’apport de quelques fonctionnaires permanents, n’apparaissent pas toujours et les chiffres du Programme de terrain s’appliquent uniquement aux projets placés sous la direction technique de AGS. Par contre, de nombreux apports servent à des projets qui relèvent d’autres divisions.

70. Le Tableau 3 résume certains produits importants du programme entre 1992 et 1997, en termes quantitatifs; il peut être complété par les informations figurant sur les pages web disponibles sur Internet en juillet 1998. D’autres réalisations importantes ne figurent pas dans le tableau, notamment les outils informatiques et l’appui aux réseaux. Pris dans leur ensemble, les indicateurs donnent une idée de la productivité globale (malgré l’absence d’indications sur la qualité ou l’impact des réalisations). Favorisés par la continuité de la gestion et des effectifs, les Sous-Programmes Commercialisation et Développement des systèmes de culture sont, dans l’ordre, ceux pour lesquels les taux de réalisation globaux ont été les plus élevés par rapport aux ressources déployées. AGSE a été très active dans le domaine des publications alors que le Sous-Programme Finances rurales a surtout concentré ses travaux sur la collaboration avec des associations régionales de crédit rural et sur la mise au point d’un important logiciel informatique, appelé MicroBanker, pour les banques rurales. La lenteur de l’ajustement de l’appui au Programme de terrain, dont l’importance a été réduite, et la dispersion et la multiplicité des activités expliquent probablement que les autres sous-programmes semblent avoir un pourcentage de réalisations plus faible par rapport aux ressources déployées.

B. Publications

71. Produits: Les publications ont été un important produit de tous les sous-programmes. La plupart ont été préparées au siège plutôt que par les bureaux régionaux. On s’est préoccupé d’améliorer l’efficacité des publications et une étude indépendante a été réalisée sur ce sujet pour le Génie agricole, en 1995. Les recommandations sont à présent en cours d’application. La qualité du contenu a dans l’ensemble été satisfaisante, mais dans certaines publications les généralités et les exposés sont trop détaillés pour le public visé. Le ciblage des lecteurs peut encore être amélioré et il serait intéressant de faire une distinction entre: a) les responsables des politiques qui

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ont besoin d’informations très concises d’ordre général, en particulier sur les enseignements à tirer de l'expérience; b) les étudiants, les universitaires et les responsables de l’exécution qui ont besoin de bons manuels et d’analyses plus larges des problèmes; c) les agents de terrain qui ont besoin de directives pratiques et bien illustrées, et qui ne peuvent souvent être atteints que dans le cadre de programmes nationaux.

72. Utilité potentielle: Les principaux manuels mis au point par le programme peuvent être largement utilisés dans le secteur de l’éducation et de la formation et plusieurs, en particulier ceux sur la Gestion des exploitations, le Développement des systèmes de culture et la Commercialisation, sont considérés comme les ouvrages de référence dans leurs disciplines respectives, et sont particulièrement utiles pour l’enseignement universitaire. L’étude classique sur la commercialisation dans les pays en développement a été publiée par la FAO, qui la réédite pour répondre à la demande. Les réseaux et associations avec lesquels travaille le programme sont utilisés pour distribuer les publications au public visé. Les séries de publications qui paraîtront sous le titre “Nouveau regard sur le financement agricole” peuvent devenir une source de conseils pratiques et d’avis sur les politiques pour les finances rurales.

Encadré 1. Principales publications produites

Développement des systèmes de culture: Les manuels sur le développement des systèmes de culture, la gestion des exploitations et les risques sont parmi les principaux documents dans ce domaine, de même que le guide pratique sur l’application des méthodes de développement des systèmes de culture. Des études de cas sur les systèmes d’exploitation et les premiers travaux sur les coûts et les avantages des mesures de conservation, et sur l’intensification de possibilités comme l’aquaculture, ont également été réalisées.

Génie agricole: Bulletins donnant des conseils sur divers aspects du génie agricole, comme l’essai et l’évaluation des machines et équipements; série de manuels de formation à l’intention des forgerons, et directives complètes et détaillées sur l’application de pesticides.

Industries alimentaires et agricoles: Une liste de publications donne un aperçu de la variété des sujets traités, mais aussi de la visée limitée des travaux: Récolte des fibres textiles animales; Cuirs et peaux; Perspectives pour les sous-produits du palmier dattier et utilisation des résidus; culture d’algues microscopiques pour la production d’hydrocarbures comme combustible liquide; Transformation à petite échelle de fruits et de légumes; Propriétés fonctionnelles des amidons; et Applications des enzymes pour l’agrotransformation.

Commercialisation: Publications de niveau universitaire: une série de quatre textes détaillés sur la commercialisation et les agro-industries. Publications à visée pratique: une série de guides et de matériels de formation à l’intention des techniciens, gestionnaires, etc. sur divers sujets, tels que: infrastructures commerciales; services d’information sur les marchés; et constitution, gestion et exploitation des réserves céréalières stratégiques. Pour les utilisateurs locaux: quelques guides, présentés de manière simple, pouvant être utilisés par des agents de vulgarisation, des commerçants etc. sur des sujets tels que: vulgarisation dans le domaine de la commercialisation des produits horticoles et calcul des coûts et des marges de commercialisation.

Finances rurales: Lors de la rédaction du présent rapport, les deux premiers volumes d’une importante série, intitulée “Nouveau regard sur le financement agricole”, étaient parus. Les autres publications importantes portent sur les sujets suivants: Publications de niveau universitaire ou de direction - la protection des dépôts bancaires, les garanties des prêts bancaires, les politiques de taux d’intérêt et les services bancaires et l’environnement et la planification des assurances agricoles. Publications de niveau pratique - un guide de formation communautaire sur la gestion des activités rémunératrices, en particulier pour les femmes; et des matériels de référence et d’information.

73. Néanmoins, les tirages sont en moyenne de 1000 exemplaires (sauf pour la version anglaise des principales publications, normalement produite en plus grande quantité). En moyenne, 70 pour cent des publications ont été distribuées (mais la moitié de ce pourcentage est obligatoirement distribuée aux gouvernements, aux représentants de la FAO, etc.), ce qui indique

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que le nombre d’exemplaires atteignant le public de techniciens visé pourrait être relativement réduit. A cet égard, les résultats du programme sont à peu près comparables à ceux du reste de l’Organisation (voir Chapitre V, Rapport d’évaluation du Programme 1996-97).

C. Pages web

74. Produits: AGS a une série de pages web assez complètes sur tous les aspects des activités du programme. La conception des pages est généralement de bonne qualité. Sauf pour la Commercialisation, la couverture linguistique a été insuffisante, mais s’améliore et plusieurs sites fournissent des liens vers les sites d’autres organisations. Des travaux sont en cours pour développer les services de conférences et créer des systèmes d’information avec des données provenant de la FAO et d’autres organisations. Sur les sites web, outre la couverture linguistique, plusieurs points doivent être améliorés; il faudrait notamment inclure un résumé des points clés des politiques d’amélioration des sous-secteurs couverts par le programme qui occupent une place prépondérante dans les pages; en outre, l’indexage est trop souvent présenté comme une courte table des matières, au lieu de fournir un outil de recherche, par sujet. Les utilisateurs des pays en développement risquent de se heurter à des difficultés à cause des images utilisées, qui demandent de meilleurs outils de télécommunication que ceux dont ils disposent généralement (il est possible d’accéder à tous les sites sans images, mais ils ne sont pas faits pour cela).

Encadré 2: Importantes bases de données

Le Réseau d’information sur les opérations après récolte (INPhO) est un centre de référence dynamique sur les technologies et les systèmes de post-production, depuis la récolte jusqu’à la consommation. Il fournira des systèmes-experts, des informations et des connexions en réseau (deux conférences par courrier électronique, ouvertes à tous, ont été tenues en 1998). La FAO joue le rôle de facilitateur et assure le Secrétariat. Actuellement, une version prototype du INPhO est disponible sur CD-ROM et sur le site Internet de la FAO. Le réseau produit aussi un bulletin mensuel qui touche un public de plus en plus nombreux (le numéro de septembre 1998 a atteint quelque 225 destinataires).

Le Génie agricole gère une base de données de plus de 640 institutions spécialisées dans le génie agricole et soutient l’élaboration d’une base de données des fournisseurs de machines et d’équipement agricoles.

Le programme d’approvisionnement alimentaire des villes, qui relève du Sous-Programme Commercialisation, a un journal auquel on s’abonne à travers Internet. Les pages web sur la commercialisation donnent aussi des informations sur les possibilités de formation et sur les manuels, et contiennent des liens vers les associations de commercialisation des produits agricoles.

La base de données des Finances rurales contient des informations sur les personnes à contacter dans les associations régionales de crédit agricole, ainsi que pour l’initiative, conduite par l’Université de l’Ohio, visant à développer un réseau par courrier électronique sur les finances rurales, qui compte 800 abonnés. Le programme, qui fonctionne à travers le réseau établi par les associations de crédit rural et SACRED (voir plus loin), crée actuellement une base de données FAO sur les banques agricoles accessible sur le web.

75. Utilité potentielle: Parmi les pages web de l’Organisation, celles de AGS sont les plus souvent consultées après celles de la Division de la nutrition (ESN) et celles de la Division de la production végétale et de la protection des plantes (AGP). La Commercialisation présente une série d’informations particulièrement étendues, et près de la moitié des recherches des utilisateurs externes des sites de AGS concernent les pages de la Commercialisation. Il est indéniable que les pages web contribuent à la diffusion de l’information et commencent à promouvoir le dialogue. L’utilisation de l’information dans les pays en développement est, semble-t-il, limitée, mais en hausse (voir Chapitre V, REP 1996-97). Le Réseau international d’information sur les opérations après récolte est encore rudimentaire, mais il pourra servir de cadre à une grande partie des

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informations de la division. Le GTZ a démontré qu’il soutenait activement ce système, en détachant du personnel.

D. Outils informatiques

76. Produits: Pour les services d’information sur les marchés, un guide informatique, FAO - AgriMarket, a été mis en circulation en 1994 et une nouvelle version Windows 95 est actuellement à l’essai. Dans le domaine du Développement des systèmes de culture, un outil pour la saisie et l’analyse de données sur la gestion des exploitations a été diffusé (FAYSDB). Le MicroBanker, qui est un logiciel bancaire peu coûteux, conçu pour automatiser les opérations bancaires et utilisable sur PC de base, a été un important produit des Finances rurales (voir Encadré 3). Ce système n’est pas seulement considéré comme un outil informatique: il devrait aussi permettre d’introduire des systèmes améliorés pour les opérations bancaires.

77. Utilité potentielle: AgriMarket a été utilisé dans une dizaine de pays, mais ses possibilités d’utilisation sont limitées vu le nombre restreint de services officiels d’information sur les marchés. La version 2 devrait trouver de plus grandes applications auprès du secteur privé, mais après le lancement d’une version fiable, la FAO n’envisage pas de continuer à participer à l’amélioration du programme. FAYSDB a également été utilisé par certains pays, mais la FAO elle-même n’est pas satisfaite de l’architecture de ce produit, qui a été interrompu. Par ailleurs, MicroBanker est un produit de pointe dans ce domaine. En 1995, il a été utilisé sur 500 sites, principalement en Asie. En 1998, ce nombre était passé à plus de 1000 sites dans quelque 27 pays. La plupart des copies ont initialement été distribuées dans le cadre de projets, mais certaines ont maintenant été vendues si bien que les ventes cumulées s’élèvent au total à 200 000 dollars E.-U., avec un chiffre d’affaires de 100 000 dollars E.-U pour la seule année 1998. Les utilisateurs sont des banques commerciales, par exemple à Sri Lanka, où MicroBanker est utilisé dans les succursales. Il est démontré que les banques peuvent réduire considérablement leurs coûts grâce à l’introduction de ce progiciel (par exemple, Ouganda). Les efforts visant à promouvoir un serveur commercial régional “Microbanker Asia”, qui ont démarré avec un projet parrainé par le PNUD, se sont avérés non viables, pour deux raisons: MicroBanker n’aurait pas un marché assez étendu pour intéresser une société de services et de conseils en informatique de portée internationale et, lorsque la FAO n’interviendra plus, les plus grosses sociétés de ce type en feront un produit de haut de gamme, en vue de l’utiliser ailleurs que dans les zones rurales pour lesquelles il a été conçu au départ.

Encadré 3. Le logiciel MicroBanker

MicroBanker a été le plus important produit du programme pendant la période à l’étude: il a absorbé l’équivalent du temps de travail d’un fonctionnaire et environ un tiers des ressources hors personnel. Le logiciel a été conçu dans le cadre d’un projet de terrain en 1981. Plusieurs projets PCT ont mis au point le produit en Asie et leur exemple a été suivi par un projet régional du PNUD. La FAO a collaboré avec le Conseil mondial des coopératives d’épargne et de crédit (WOCCU) pour s’assurer que le logiciel pouvait être utilisé par les coopératives de crédit. Le premier progiciel standard complet a été mis en circulation en 1994, les versions française et espagnole ont suivi en 1995, et il existe aujourd’hui également une version russe (des versions dans d’autres langues ont été spécialement préparées pour certains pays, par exemple pour la Thaïlande et la Lettonie.) Un projet triennal financé par le Japon qui s’est achevé en 1996 a largement contribué à renforcer le système et à l’introduire dans de nouveaux pays. L’une des premières priorités du programme a été la formation et un réseau d’une trentaine de prestataires de services a été créé. Ces prestataires installent le logiciel et assurent son entretien, aux frais de l’utilisateur. Le revenu des ventes du MicroBanker est utilisé pour entretenir et perfectionner le logiciel, et pour les services de garantie. Une version MS DOS définitive de MicroBanker sera mise en circulation en 1999 et un accord a été conclu avec GTZ pour produire une version MS Windows.

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E. Réunions et formation

78. Produits: Tous les sous-programmes organisent des réunions et des sessions de formation et il arrive souvent que les activités de discussion et de formation se chevauchent. Les Bureaux régionaux ont été très actifs: 52 pour cent des réunions ont été tenues au niveau régional, contre 27 pour cent au niveau national (presque toutes les réunions nationales portaient sur la remise en état des zones libérées de l’onchocercose, en Afrique de l’Ouest). Dans le cas de la formation, 84 pour cent des activités étaient régionales, et 15 pour cent nationales (la formation nationale portait en grande partie sur la vulgarisation en matière de commercialisation). Le personnel régional étant de plus en plus sollicité pour fournir un appui technique au Programme de terrain et pour donner directement des avis aux pays, les réunions et les activités de formation régionales pourraient décliner. Les deux seuls comités ou commissions ordinaires du programme ont cessé de se réunir. La Commission régionale sur la gestion des exploitations en Asie et en Extrême-Orient s’est réunie pour la dernière fois en 1997. Elle a jeté les bases pour les contacts en cours, notamment en publiant une revue régionale semestrielle. La dernière réunion du groupe d’experts du génie agricole de la FAO a eu lieu en 1994 et les contacts entre l’industrie, les agents d’exécution et les universitaires assurés par le groupe d’experts se poursuivent à présent à travers la Commission internationale du génie rural (CIGR). Des réunions ordinaires du Programme de développement du crédit agricole (SACRED) et des associations régionales de commercialisation et de financement ont également bénéficié d'un soutien (voir ci-après).

79. Utilité potentielle: On ne dispose d’aucune évaluation indépendante des résultats des réunions ou des activités de formation. Celles qui ont été organisées par l'intermédiaire d'associations et de réseaux régionaux sont, semble-t-il, celles qui ont eu le meilleur rapport coût-efficacité. Les participants ont généralement beaucoup apprécié les sessions et comme il est à peu près certain qu’il s’agit de responsables du secteur public dans les sous-secteurs concernés, ils ont la possibilité d’appliquer les résultats des informations et des expériences échangés lors de ces réunions.

F. Programme de terrain

80. Produits: Les activités des programmes de terrain de tous les sous-programmes ont été en diminution constante, sauf celles du Développement des systèmes de culture, qui ont légèrement augmenté jusqu’en 1997, tendance qui s’est par la suite inversée. Pour l’ensemble du programme, le soutien technique au Programme de terrain, qui absorbait plus de 40 pour cent du temps de travail du personnel du cadre organique en 1992-93, a diminué et ne représentait plus que 23 pour cent en 1996-97, à la fois à cause de la réduction du Programme de terrain et de l’importance croissante des travaux normatifs. Toutes les unités ont fourni un soutien technique à des projets dans d’autres sous-secteurs6, mais l’ampleur de cet appui a été particulièrement sensible pour les Systèmes de culture et les Finances rurales (pour les fonds de crédit des projets). Il est demandé au Sous-Programme Génie agricole de spécifier clairement tous les achats d’outils et de machines, ventilés par projets, en particulier pour les expéditions d’urgence. Pendant la période à l’étude, l’apport des Bureaux régionaux a été faible, mais est à présent en augmentation, depuis que la responsabilité en première ligne du soutien technique de terrain leur a été transférée.

6 Ce soutien n’est pas pris en compte dans les chiffres.

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Tableau 4: Programme 2.1.4 – Ventilation des projets par thème principal

Dév. des systèmes de culture

Génie agricole

Gestion après

récolte

Industries alim. et

agricoles

Commer-cialisation

Finances rurales

Total Programme

Politiques 10% 2% 34% 7%Développement du programme et des institutions 84% 40% 54% 52% 80%Introduction de technologies 41% 55%Urgences 41%Développement des agro-industries 2% 10% 4%Gestion des exploitations agricoles 14%Promotion de la profession de forgeron 5%Infrastructures et entreposage 4% 4% 10%Sériciculture 19%Apiculture 14%Micro-crédit 13%Dépenses totales (en milliers de $E.-U.) 1992-97 15 089 13 408 13 756 18 692 21 286 5 956 88 187

81. Relations avec le Programme normatif: Dans tous les sous-programmes, le Programme de terrain a été utilisé pour élargir les résultats du Programme ordinaire et mettre au point des produits à diffuser par celui-ci. Les travaux sur les politiques ont reposé en grande partie sur des projets du PCT de la FAO:

Développement des systèmes de culture: Les projets qui ont poussé le plus loin les démonstrations et les essais de l’approche suivie par le sous-programme sont le Projet de gestion des ressources agricoles centré sur les agriculteurs (FARM) en Asie, financé par le PNUD (voir encadré 4), et son homologue en Afrique orientale et australe (FARMESA);

Génie agricole: Les services de location de tracteurs gérés par les gouvernements s’étant un peu partout avérés inefficaces ou non durables, des projets de mécanisation à grande échelle (principalement en Afrique) ont fourni des machines, dans le cadre de divers arrangements qui se sont également avérés non viables en raison des liens avec les gouvernements, et de la nature de l’opération qui était dictée par l’offre. Les projets conçus selon cette approche touchaient à leur fin au début de la période à l’étude et des projets de fourniture d’équipement d’un autre style ont été lancés (voir Encadré 4). En renforçant la structure de l’offre locale, ces projets ont fourni le modèle normatif qui est à la base d’une grande partie des travaux de AGSE;

Gestion après récolte: (Programme de prévention des pertes de produits alimentaires - PPA) Ce programme, qui était au départ un Programme spécial de type opérationnel et d’envergure nationale, n’a que récemment été réorienté vers les aspects plus normatifs de la gestion après récolte. Pendant les quinze premières années, jusqu’en mars 1992, 203 projets PPA ont été achevés, pour une dépense totale d’environ 90 millions de dollars E.-U., mais, pendant l'exercice 1996-97, les dépenses sont tombées à 2,8 millions de dollars E.-U. La très grande majorité des travaux a porté sur l’amélioration de l’entreposage des céréales. Un observateur externe a attribué le déclin considérable du Programme de terrain à la non-application des technologies préconisées par le PPA. Cette thèse n’est pas confirmée par les évaluations qui suivent, mais il est certain que les donateurs ne sont pas convaincus de l'importance d'un programme spécial pour améliorer de façon significative l’entreposage et la manutention au niveau local; cela vient peut-être de l’intégration des problèmes après récolte au niveau national;

Industries alimentaires et agricoles: Dans le souci d’améliorer ses activités de terrain, AGSI a fait exécuter en 1997 une étude théorique sur dix projets sélectionnés. Cette étude a conclu que le Programme de terrain était en général "réactif", plutôt qu’"anticipatif", sauf en ce qui concerne l’apiculture et la sériciculture. AGSI cherche actuellement à promouvoir des activités de terrain liées au thème normatif, dans le cadre d’une stratégie cohérente de développement agro-industriel;

Commercialisation: Les activités du Programme de terrain ont surtout été concentrées sur le renforcement des capacités institutionnelles des gouvernements, qui a absorbé 38 pour cent des dépenses des projets, avec notamment trois importants projets de

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renforcement de la formation en Chine, et un projet sous-régional de formation à la commercialisation et aux agro-industries en Afrique orientale et australe (l’importante série de manuels de formation de niveau universitaire citée plus haut a été initialement produite pour ce projet). Les travaux sur les infrastructures commerciales de gros et de détail ont largement évolué sur la base de l’expérience des projets de terrain en Asie. Le programme d’approvisionnement alimentaire des villes est basé sur des travaux de terrain en Afrique francophone, financés par des fonds extrabudgétaires français;

Finances rurales: Un projet visant à fournir une formation et des avis sur les politiques, financé par la France, et les projets de développement du MicroBanker ont fourni un appui direct aux travaux normatifs.

Encadré 4 Exemple des interactions normatives entre le Programme ordinaire et les projets de terrain

Systèmes de culture: Le projet FARM a démarré en 1993 et a cessé d’être financé par le PNUD en 1998. Il dessert 8 pays (Chine, Inde, Indonésie, Népal, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande et Viet Nam). FARM intervient dans 16 sites pilotes sélectionnés (dans lesquels vivent au moins 1700 adultes) dans des zones pauvres non irriguées, avec l’appui d’équipes interdisciplinaires locales. Le projet aide les communautés locales à effectuer des Evaluations rurales participatives (ERP), centrées sur l’identification et la résolution des problèmes auxquels elles sont confrontées dans la gestion de leurs ressources agricoles et naturelles, sans pour autant négliger d’autres aspects du développement. Des fonds communautaires autorenouvelables ont également été constitués et, plus récemment, des écoles pratiques d’agriculture ont commencé des essais concernant la gestion des terres. Des réseaux de coordination nationaux officiels sont à présent en place pour rassembler des spécialistes de la recherche et du développement agricole et rural et permettre des échanges d’expérience, tant au niveau national que régional. Evaluation et planification participatives (EPP): La méthode conduite sur place, mise au point par le projet FARM, se déroule en cinq étapes: i) évaluation des ressources naturelles dont peut disposer la communauté et des contraintes et des possibilités pour leur utilisation durable; ii) analyse similaire de la situation sociale; iii) vision collective de ce que les populations souhaitent pour leur communauté dans les 3 à 5 années à venir; iv) élaboration collective d’un plan communautaire; et v) élaboration d’une stratégie de mise en œuvre, englobant un système de suivi et d’évaluation. Ce processus débouche ensuite sur un cycle systématique d’enquête, d’apprentissage et de mise en pratique des acquis.

Génie agricole: Une nouvelle approche des projets de génie agricole a été illustrée par un projet en Albanie. Le projet visait à fournir aux agriculteurs et aux entrepreneurs une vaste gamme de machines adaptées à leurs besoins individuels. L’approche du projet se distinguait des méthodes classiques antérieures qui consistaient à fournir, puis à vendre des machines et des outils qui ne correspondaient pas toujours à ce que les agriculteurs et les commerçants auraient acheté s’ils avaient eu la possibilité de choisir. Des distributeurs ont défini les caractéristiques spécifiques des outils et des machines que le projet devait acheter et l’équipement a été fourni par leur intermédiaire, ce qui a renforcé les infrastructures locales.

Travaux d’urgence en Ethiopie: Le projet de 1,6 million de dollars E.-U., financé par les Pays-Bas, a acheté des outils à des forgerons locaux et les a distribués à des agriculteurs déplacés et à des paysans disposant de peu de ressources touchés par la sécheresse ou dont les récoltes avaient été endommagées par des ravageurs pendant la campagne de 1993, sur une surface cultivée de 87 000 hectares. La mission d’évaluation a confirmé que les procédures de sélection des bénéficiaires, par l’entremise des Associations de paysans, avaient effectivement permis d'atteindre les groupes ciblés, notamment les ménages pauvres et dirigés par des femmes. Les outils fournis devaient être remboursés au prix coûtant, pour éviter que les bénéficiaires ne deviennent tributaires de l’aide, et le métier de forgeron a également été revalorisé.

82. Conclusions des évaluations de projet indépendantes: Au cours de la période considérée, les projets ayant bénéficié d’un soutien technique du Programme ont été évalués par plusieurs missions d’évaluation tripartites indépendantes, réparties comme suit: Développement des systèmes de culture - 2; Génie agricole - 9; PPA - 4; Agro-industries - 2; Commercialisation - 2; Finances rurales - 1. D’une manière générale, les missions ont estimé que les objectifs étaient

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trop ambitieux et que les projets étaient mal conçus, mais les résultats ont dans l’ensemble été jugés positifs, comme l’indiquent les conclusions résumées ci-dessous:

a) Développement des systèmes de culture: Fin 1997, une mission d’évaluation indépendante a constaté que le projet FARM (voir encadré 4) avait eu un impact important à plusieurs égards: en établissant des groupes de travail enthousiastes sur les sites qui avaient progressivement cessé de promouvoir des solutions technologiques toutes faites pour aider les agriculteurs à élaborer eux-mêmes des solutions adaptées à leurs problèmes. Quelque 30 000 personnes participaient à des degrés divers au projet FARM, dans des villages, et la prise de conscience des communautés et la participation des femmes avaient été sensiblement améliorées;les méthodes d’évaluation rurale participative (ERP) et les écoles pratiques d’agriculture permettaient aux ménages et aux communautés d’identifier les problèmes et d’améliorer leur gestion des ressources naturelles; des fonds communautaires étaient utilisés pour remédier à des problèmes identifiés dans divers secteurs (routes de desserte, protection contre les glissements de terrain, écoles et services sanitaires); les technologies locales étaient plus largement diffusées; un certain nombre de directives et de publications décrivant les grandes lignes de la méthodologie du projet FARM ont été imprimées et étaient distribuées à un large public;

b) Génie agricole: Les missions d’évaluation ont jugé que la majorité des projets étaient satisfaisants ou en amélioration. Les projets d’urgence fournissaient des outils agricoles à des agriculteurs qui avaient été déplacés et revenaient sur leurs terres et aux paysans les plus démunis qui n’avaient pas les moyens de cultiver les terres. Les projets ont fourni une assistance, non seulement aux groupes cibles, mais aussi à des forgerons et à des fabriquants d’outils locaux et ont exécuté avec succès les activités prévues, grâce à la participation des populations, ce qui a contribué à la création de capacités locales durables (voir encadré 4). L’assistance des projets de technologie pour la mise au point de prototypes de machines agricoles a été jugée efficace. Cependant, les objectifs fixés n'ont pas été pleinement atteints à cause de facteurs indépendants du projet, comme les droits de douane sur l’importation de pièces pour la fabrication locale des machines;

c) PPA et Projets de transformation connexes: Un projet bolivien, financé par les Pays-Bas, a été évalué en 1992, puis en 1995. La première mission d’évaluation a conclu que les techniques introduites par le projet n’avaient pas fait l’objet d’une évaluation socio-économique adéquate et que les questions de parité hommes-femmes n’avaient pas reçu une attention suffisante. Ces faiblesses ont été corrigées et la deuxième mission a constaté que le projet avait dépassé ses objectifs. Les petits producteurs avaient généralement accepté les techniques après récolte proposées par le projet, ce qui avait permis de réduire presque complètement les pertes après récolte et donc d’améliorer leurs revenus. En outre, le projet avait réussi à mobiliser les femmes. Ces conclusions positives s’appliquaient aussi à la Zambie, à la Gambie et à l’Indonésie. Le projet indonésien a fourni une assistance pour la mise au point de 11 prototypes de machine pour la récolte, le battage et le nettoyage du maïs, du manioc et du soja et a produit du matériel de vulgarisation et assuré la formation de vulgarisateurs et d’agriculteurs. Cependant, la mission a conclu que si les prototypes de machines étaient utiles pour réduire les travaux pénibles, ils avaient peu de chances de diminuer vraiment les pertes de produits alimentaires.

d) Industries alimentaires et agricoles: une étude indépendante sur documents de dix projets sélectionnés n’a pas permis de relever d’éléments suffisants pour démontrer l’impact de sept d’entre eux, mais a conclu que les trois autres témoignaient de la valeur des petites interventions adaptées à la demande. Aux Bahamas, une coopérative composée de 13 femmes a créé une entreprise très lucrative qui produit une boisson alcoolisée au citron pour le secteur du tourisme. En République de Corée, le projet a introduit une technologie visant à réduire les

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pertes quantitatives et qualitatives après récolte, durant la manutention des fruits. En l’espace de deux ans, le secteur privé a investi plus de 6 millions de dollars E.-U. pour diffuser la technologie sur une base commerciale. En Jamaïque, le projet aurait amélioré les méthodes de fabrication du pain "Bammy", ce qui a, semble-t-il, facilité le développement d’une industrie d’exportation. Des missions tripartites indépendantes ont examiné deux projets: l’un, exécuté en Afrique, visait à renforcer le centre national d’apiculture et à fournir un appui aux structures villageoises de commercialisation du miel, de la cire et d’autres sous-produits; le deuxième était un projet régional en Asie, financé par l’Organisation internationale du jute, ayant pour objet d’améliorer la qualité des fibres et les revenus de producteurs de jute. La bonne gestion a compensé la faiblesse de la conception du projet, qui a produit des réalisations utiles, notamment des machines simples de rouissage, qui ont réduit les besoins en main-d'œuvre et en eau. Le projet africain a réalisé moins de la moitié des activités prévues, mais a permis d'identifier des circuits commerciaux et de fournir du crédit aux petits exploitants;

e) Commercialisation: Un projet africain a illustré l’évolution des travaux de la FAO dans le domaine du développement de la commercialisation. La première phase du projet, qui a démarré en 1979, visait principalement à améliorer l’efficacité des systèmes de commercialisation du secteur public. Ensuite, à partir de 1991, la mission d’évaluation a constaté que le projet avait surtout contribué à promouvoir et à soutenir la libéralisation des marchés. Après l’évaluation de 1995, le projet a soutenu la création d’une institution des réserves alimentaires, pour stabiliser l’offre en période de sécheresse et nourrir les couches les plus pauvres de la population, ce qui a compensé certaines conséquences négatives de la libéralisation. Le projet a également mis en place un service d’information sur les marchés que la mission d’évaluation a jugé efficace, bien qu’elle ait émis des doutes sur la viabilité du système, géré par des fonctionnaires de l’Etat peu qualifiés et insuffisamment motivés. La mission a évalué un autre projet, également en Afrique, qui portait sur le renforcement de la commercialisation de produits frais autochtones et a conclu à un résultat positif, bien que la construction de marchés de gros, financée par des donateurs, n’ait pas été achevée dans les délais prévus, ce qui était une hypothèse clé du projet. Par ailleurs, le projet envisageait de mettre en place un service d’information sur les marchés, mais celui-ci avait déjà été créé avec un appui provenant d’autres sources.

f) Finances rurales: Un projet visant à mettre en place un service de crédit agricole dans une banque centrale africaine a échoué, ce que l'on aurait pu prévoir dès le départ. Il a été recommandé de réorienter le projet vers la création d’un service des questions rurales au sein de la structure existante.

G. Avis sur les politiques dans les Etats Membres

83. Produits: Des avis sur les politiques sont souvent fournis par le biais du Programme de terrain (en particulier par le PCT-FAO) et diffusés à travers les réseaux et associations examinés dans le paragraphe suivant. Dans ces domaines, les réalisations ont aussi été les suivantes:

a) Développement des systèmes de culture: En 1994, AGSP a pris la direction de l’initiative conjointe (FAO/PNUD/OMS/Banque mondiale) de colonisation durable et de développement agricole des zones libérées de l’onchocercose (cécité des rivières) en Afrique de l’Ouest. Dix pays ont reçu une aide pour élaborer des plans d’action et organiser des ateliers régionaux. Un atelier sous-régional a été tenu et le Centre d’investissement de la FAO s’occupe de formuler des projets d’action avec des ressources du PCT. Afin d’améliorer la coordination sur place, ces activités sont actuellement transférées au Bureau régional pour l’Afrique, à Accra.

b) Génie agricole: Dix stratégies nationales de mécanisation agricole ont été élaborées. Ces avis avaient pour objet d’évaluer tous les aspects du problème,

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notamment les obstacles à l’importation, les taxes et les subventions et l’attribution de licences aux distributeurs;

c) Industries alimentaires et agricoles: Des avis sur les politiques ont été fournis au cours de cinq séminaires nationaux auxquels participaient les Chambres de commerce. Une aide a été fournie pour examiner les politiques du secteur des oléagineux en Hongrie et en Pologne.

d) Commercialisation: Le Programme d’approvisionnement alimentaire des villes est essentiellement axé sur les politiques (l’objectif est d’élaborer un programme interrégional mais, en raison des ressources limitées, ce programme est encore au stade de la conceptualisation).

84. Utilité potentielle: Les orientations préconisées sont très rarement adoptées immédiatement et en bloc, elles sont plutôt une contribution à un processus. Lorsque les avis sur les politiques ont un impact, celui-ci se traduit par un dialogue entre les pays concernés et la FAO. Le dialogue a été particulièrement efficace dans le modèle lancé par le Sous-Programme Développement des systèmes de culture pour la remise en état des zones libérées de l’onchocercose, dans lequel des discussions ont été entreprises au niveau national pour internaliser un processus qui ne se fondait pas essentiellement sur des rapports d’experts. Un dialogue s'est également instauré en ce qui concerne les Sous-Programmes Commercialisation et Finances rurales, dans certains projets et à travers les associations. Dans le cas d’autres sous-programmes, il n’est pas certain que les avis aient débouché sur un dialogue, car on ne dispose d’aucune information sur la suite qui leur a été donnée.

H. Réseaux et associations

85. Produits: Tous les sous-programmes soutiennent à des degrés divers des activités de réseaux (par exemple: INPhO). Les réseaux fournissent un cadre peu coûteux pour échanger des idées, ce qui permet à la FAO d’obtenir des informations en retour et de diffuser les approches et les enseignements tirés de l’expérience. La stratégie a parfois consisté à mettre en place des réseaux à visée pratique de courte durée pour examiner des questions particulières; cela a par exemple été le cas pour le suivi des questions soulevées par la Commission régionale sur la gestion des exploitations en Asie et dans le Pacifique. Il existe des interactions avec un certain nombre d’associations professionnelles, telles que l’Institut de technologie alimentaire.7 Les associations régionales de crédit agricole8 et de commercialisation9 font partie des réseaux les plus efficaces qui aient été institués par la FAO, et jouent un rôle important dans la stratégie d’exécution des deux sous-programmes (voir encadré 5).

86. Utilité potentielle: les réseaux et associations permettent d’organiser pour un coût raisonnable des réunions et des activités de formation et offrent à la FAO la possibilité de diffuser et d'obtenir des informations et d'entreprendre de nouveaux travaux normatifs. Le soutien à des initiatives lancées par d’autres organismes que la FAO peut être très efficace par rapport au coût, lorsqu’il existe des mécanismes appropriés et permettant de travailler en liaison étroite avec l'Organisation. Cela a été le cas pour les Systèmes de culture, où les apports de la FAO ont été essentiels pour stimuler les initiatives africaines. Les associations régionales de crédit et de commercialisation représentent un résultat notable de l’activité de la FAO au fil des années. Elles ont été créées en vue de traiter de disciplines importantes pour lesquelles il n’existait pas d’autres réseaux. Les discussions tenues dans le cadre des associations ont beaucoup fait avancer la réflexion sur les problèmes de l’ajustement structurel et de la libéralisation. La participation du secteur privé aux associations régionales de crédit et de commercialisation a cependant été faible.

7 Ailleurs, les réseaux existants sont soutenus ou gérés en collaboration; c’est ce qui a été fait avec les organes centraux et les structures régionales de la Commission internationale du génie rural (CIGR), l’Association pour la recherche et la vulgarisation des systèmes de culture (AFSRE), et l’Association africaine pour la gestion des exploitations.8 Pour l’Afrique (AFRACA), l’Asie et le Pacifique (APRACA) et le Proche-Orient (NENARACA).9 Pour l’Asie et le Pacifique (AFMA), pour l’Afrique orientale et australe (AFMESA), pour le Proche-Orient (AFMANENA) et pour l’Amérique latine (ALDMA).

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Les associations de crédit rural sont financièrement indépendantes et obtiennent des dons supplémentaires d’autres institutions, dont le GTZ, le FIDA, l’USAID et la Banque mondiale. Cela leur permet de conduire d’importants programmes indépendants de réunions et de formation, ainsi que des activités d’échanges techniques. Bien que toutes les associations de commercialisation fassent payer des droits à leurs adhérents et que certaines, comme l’AFMA, poursuivent un important programme qu’elles autofinancent, elles ont peu de chances d’être viables si la FAO ne continue pas à les parrainer, à l’exception peut-être de l’AFMA. Une association sous-régionale de crédit rural a cessé de fonctionner et, dans d’autres secteurs d’activité du programme, il est déconseillé de chercher à revitaliser des réseaux qui sont tombés en désuétude et qui ont peu de chances de se maintenir, comme ceux qui s’occupent d’un domaine technique étroit.

Encadré 5. Associations régionales - l’exemple de l'APRACA

L'APRACA, dans la Région Asie et Pacifique, est la plus active des associations régionales de crédit agricole; elle compte 56 membres dans 21 pays, dont de nouveaux pays d’Asie. Les adhérents sont principalement des Banques de développement agricole, mais des banques coopératives, les banques centrales et un petit nombre de banques commerciales en font aussi partie. Les recettes provenant des droits d’adhésion s’élèvent à 120 000 dollars E.-U par an et couvrent les frais de gestion d’un petit secrétariat, installé au Bureau régional de la FAO (RAP). Il existe trois services décentralisés, basés dans des institutions membres:

Un programme de formation CENTRAB percevant des recettes d’environ 60 000 dollars E.-U par an, dont 40 000 dollars sous forme de droits payés par les stagiaires. Entre 1989 et 1997, environ 1 670 personnes ont suivi des stages de formation de deux semaines portant sur divers aspects des finances rurales. D’après une évaluation, la formation a été efficace en ce qui concerne le transfert de qualifications, mais elle a eu un impact limité sur les politiques, car les stagiaires n’occupaient pas des postes de responsabilité suffisamment élevée;

Un service de conseils ACS qui a fonctionné principalement dans le pays d’accueil (Indonésie), avec un chiffre d’affaires de 600 000 dollars E.-U en 1996;

Un petit programme de publications, basé en Inde, qui édite une revue trimestrielle.

Au cours des années récentes, l'APRACA a mobilisé des fonds pour des projets spécifiques, notamment auprès: de GTZ pour l’établissement de liens bancaires avec des organisations autonomes de crédit et d’épargne, au niveau des communautés (1986-1997 - 150 000 dollars E.-U. par an); du FIDA pour l’établissement de liens pour le micro-crédit (1996-2001 – 850 000 dollars E.-U); et de la Suisse par l’intermédiaire de l’OIT pour la recherche de systèmes de remplacement des garanties pour les prêts (1990-98).

I. Intégration des questions de parité et d'environnement

87. Les sous-programmes se sont occupés activement d’incorporer les questions de parité et d'environnement dans leurs travaux. Le Groupe d’experts du génie agricole a discuté de ces deux questions. Onze pour cent de femmes ont participé aux réunions et, pour les activités de formation, où la FAO intervient davantage, ce pourcentage s’est élevé à 23 pour cent. Les questions de parité ont été prises en compte dans les activités de formation du Sous-Programme Génie agricole, dans le Sous-Programme Industries alimentaires et agricoles (les femmes rurales et les petites entreprises) et dans le Sous-Programme Commercialisation (femmes rurales). Des projets se sont occupés du financement des petites entreprises gérées par des femmes et la parité a tenu une place très importante dans les activités du Sous-Programme Développement des systèmes de culture (DSC). Il a été un peu difficile de passer de la théorie à la pratique; cela n'a probablement été le cas que dans le Développement des systèmes de culture et dans la reconnaissance qu’il était moins risqué de consentir des crédits aux femmes qu’aux hommes.

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88. Les travaux ont commencé par une évaluation des coûts et bénéfices des systèmes de culture respectueux de l’environnement car la viabilité économique et, partant, la durabilité de certaines des solutions proposées ne sont pas certaines. Le Sous-Programme Génie agricole s’est intéressé aux façons culturales non agressives pour l’environnement. On a également cherché à attirer l’attention sur les questions écologiques dans la fourniture de services financiers, notamment par une publication. On peut cependant se demander si l'on s'est vraiment efforcé de trouver des réponses pratiques aux questions d'environnement.

V. EFFETS ET IMPACT POTENTIELS DES SOUS-PROGRAMMES

89. Systèmes de culture: Il est généralement reconnu que la FAO a joué un rôle décisif pour promouvoir le Développement des systèmes de culture (DSC) sur la base des concepts identifiés par la Recherche sur les systèmes de culture (RSC). Les travaux ont également eu un impact positif en accroissant l’intérêt pour le DSC et la RSC et en encourageant leur application, dans le monde entier. On a constaté une tendance très nette en faveur d'approches plus participatives et plus qualitatives pour les évaluations. La méthodologie de DSC converge maintenant avec les approches décentralisées et participatives issues d’autres disciplines et fournit un point d'ancrage différent pour un développement participatif partant de la base. Elle a contribué à renforcer un point, parfois oublié par ceux qui abordent la question sous un angle plus sociologique, à savoir que les solutions aux problèmes vécus doivent être techniquement et économiquement viables. Cependant, elle ne tient pas non plus compte des services demandés aux ONG et aux gouvernements, qui ne sont généralement reproductibles ni en qualité ni en quantité, et tend à considérer que les solutions communautaires fonctionnent dans toutes les situations.

90. Un ensemble de publications de base sur le DSC et la gestion des exploitations a été produit. D’autres documents sur la dynamique de systèmes de culture spécifiques (par exemple sur l’agriculture paysanne en Amérique latine ou sur les systèmes agro-pastoraux dans la zone soudano-sahélienne) peuvent intéresser un large public, mais quelques ouvrages s’adressent à un public plus restreint et leur coût-efficacité peut être mis en doute. Les premiers travaux d’information micro-économique utiles pour la formulation des politiques ont souligné l’importance de la participation des communautés à l’élaboration des politiques, mais n’ont guère contribué à combler les lacunes conceptuelles, car les publications tendent à décrire les techniques de collecte et d’analyse des données en mélangeant les aspects micro- et macro-économiques. Des études plus récentes ont examiné les besoins d’information pour les politiques. Une étude récente sur la gestion des exploitations a contribué à faire avancer des idées sur les méthodes possibles d’analyse des ménages agricoles à partir des méthodes d’analyse de la gestion des exploitations mises au point pour l’agriculture occidentale. Cependant, il est encore possible de perfectionner et d’appliquer des méthodes appropriées pour analyser, non pas des exploitations individuelles, mais des modèles de petites exploitations pour des domaines agricoles (zones homogènes) et autres systèmes ruraux tels que des périmètres irrigués, en particulier dans un contexte dynamique. En ce qui concerne les approches intéressant la gestion des exploitations et les systèmes de culture, une lacune importante est à présent reconnue: pratiquement aucune attention n’a été accordée au coût-efficacité de l’application de différentes méthodes et approches de résolution des problèmes, ce qui donne l’impression que le mot d’ordre a été de faire "toujours plus" au lieu de se concentrer sur le minimum requis.

91. Génie agricole: Le sous-programme a permis de faire en sorte que les interventions d’urgence auxquelles participe la FAO soient conçues de manière à fournir des équipements agricoles par des moyens qui renforcent la chaîne des approvisionnements locaux (efforts visant à encourager les achats locaux et aident aux forgerons locaux). Des travaux utiles sont en cours pour intégrer l’amélioration de la mécanisation dans le Programme spécial de la FAO. Toutefois, pour renforcer encore l’impact du sous-programme, il faudra accroître la synergie avec d’autres unités, en particulier dans le Programme Systèmes de soutien à l’agriculture. On multipliera également l’impact en favorisant l’interaction étroite et des échanges avec les industries de machinisme agricole à travers le réseau d’information.

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92. Gestion après récolte /Prévention des pertes de produits alimentaires (PPA): Les fréquents examens des performances (1983, 1987, 1992, 1993 et 1997) qui ont été demandés ont montré la volonté d’améliorer l’efficacité. Des activités de terrain antérieures avaient eu un impact notoire et le mérite de l’intégration des problèmes après récolte revient en partie à la FAO mais, pendant la période à l’étude, le programme a eu un impact limité. Ceci s’explique non seulement par la réduction du Programme de terrain, mais aussi en grande partie par le manque de stabilité dans la direction (au cours des cinq dernières années, l’unité a relevé de trois services différents au sein de AGS). Les travaux futurs doivent être totalement intégrés avec les activités de l’ensemble du programme, et le Réseau international sur les opérations après récolte (INPhO) devrait permettre d'avancer dans la bonne direction (les questions après récolte intéressent à la fois les systèmes de culture, la transformation et la commercialisation).

93. Industries alimentaires et agricoles: Avant la période considérée, le sous-programme a probablement été le premier de la FAO à attirer l’attention sur l’importance du secteur privé, avec lequel il a travaillé directement dans le cadre de réunions avec des Chambres du commerce. Les initiatives ont été concentrées sur un certain nombre de créneaux où l’on estimait que les industries des pays en développement pouvaient se faire une place. L’idée maîtresse était de répondre à la demande. Cependant, sauf dans le cas de l’apiculture et de la sériciculture, ces travaux dictés par la demande n’ont pas débouché sur des types d’approches ou de technologies susceptibles d’être généralisées et, d’avoir un large impact. A présent, dans la formulation du Cadre stratégique, une stratégie plus complète est en cours d’élaboration pour développer les agro-industries et réorienter le sous-programme dont le rôle ne sera plus de donner des conseils techniques sur des industries isolées, mais de servir de centre de coordination de l'information.

94. Commercialisation: Le sous-programme a débouché sur l’établissement d’associations régionales de commercialisation agricole qui restent d’importants interlocuteurs, ayant un fort effet multiplicateur. L’intérêt pour les travaux du sous-programme est également attesté par les consultations de son site web. L’importante série de manuels de formation qui a été produite peut être largement utilisée dans le secteur de l’éducation et le texte sur la commercialisation dans les pays en développement qui fait autorité en la matière reste une publication de la FAO. En ce qui concerne les aspects pratiques de l’environnement porteur, on peut s'interroger sur l’efficacité de quelques-unes des approches qui ont été adoptées. Il semble, par exemple, que l’on n’ait pas accordé suffisamment de poids aux mauvaises performances des services d’information sur les marchés gérés par les gouvernements (qui se sont souvent avérés incapables de fournir des informations en temps voulu aux producteurs et aux commerçants). De même, les services de vulgarisation ont été encouragés à aider les producteurs à prendre des décisions agricoles en fonction des possibilités de marché. Il est incontestable que les considérations de marché devraient être intégrées dans les programmes de formation à la vulgarisation et dans les programmes de vulgarisation. Mais les compétences limitées des vulgarisateurs et la diminution de la couverture des services de vulgarisation traditionnels sont des réalités dont il faut aussi tenir compte.

95. Finances rurales: Le Groupe des finances rurales a accepté ses limites et n’a pas tenté de traiter tous les aspects de son mandat. L’accent a été mis sur les questions de politique et sur l’amélioration pratique de l’efficacité des services bancaires, deux aspects extrêmement pertinents par rapport aux besoins des pays. L’efficacité a été fortement multipliée par des partenariats avec les associations régionales de crédit rural et le GTZ (qui ont également démontré l’intérêt de l’Organisation pour les travaux normatifs). Plus encore que les associations de commercialisation, les associations régionales de crédit rural sont fortes et indépendantes et sont un impact important du sous-programme. L’amélioration de l’épargne et du crédit dans le Programme de terrain de la FAO, notamment le Programme spécial a été un apport utile. Le MicroBanker est un produit de pointe dans son domaine et son usage se répand très rapidement. On aurait pu faire preuve de plus d’initiative pour travailler avec le système de micro-crédit et l’influencer, mais il intéresse surtout les populations urbaines et l’on a tenu compte des enseignements qui en ont été retirés pour adapter le système au contexte rural.

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VI. BILAN DES PERFORMANCES DU PROGRAMME

96. Pour la majorité de ses domaines d’activités normatifs, le Programme Systèmes de soutien à l’agriculture a peu de concurrents dans les organisations internationales. Les Centres internationaux de recherche agronomique font quelques travaux dans les domaines du développement de la mécanisation, des opérations après récolte et de la recherche sur les systèmes de culture. L’ONUDI s’occupe d’agro-industries. Dans les secteurs de la commercialisation et des finances rurales, la FAO est la seule organisation active, si l’on excepte la Banque mondiale. Ces points forts ont été reconnus par les nombreuses autres organisations qui ont choisi de collaborer avec la FAO. L’Organisation est aussi la seule à avoir la possibilité de relier ces disciplines au contexte agricole global, en s’occupant de toute la chaîne de production (depuis la base de ressources naturelles jusqu'à la production et au marché mondial). Pour exploiter pleinement ces synergies et ces avantages potentiels, d’importants remaniements sont en cours pour améliorer l’orientation des objectifs et l’intégration dans le programme.

97. L’évaluation permet de conclure que le programme a répondu de manière pertinente et efficace aux besoins des pays en développement. Ceci est particulièrement vrai pour les Sous-Programmes Développement des systèmes de culture et Commercialisation. Des alliances solides avec des partenaires extérieurs ont été utilisées pour mobiliser des ressources supplémentaires et diffuser des produits.

Programme 2.1.4 Bilan

Critères Evaluation

1) Pertinence du programme, par rapport aux priorités de l’ensemble de l’Organisation et aux besoins de développement

Convient à l’évolution du rôle du gouvernement et du secteur privé dans la fourniture de services agricoles, mais quelques sous-programmes doivent s'adapter plus rapidement au rôle normatif et à l’évolution des besoins.

2) Cohérence de la conception du programme

Insuffisante - mais la définition des objectifs et la planification prévisionnelle des résultats s'améliorent. Le programme dans son ensemble n’est pas cohérent, mais la cohérence interne des sous-programmes est satisfaisante, et l’orientation générale des sous- programmes est valable, à quelques exceptions près.

3) Mise en œuvre et résultats Bon - La productivité totale, en termes de résultats produits, est comparable à celle de l'ensemble du Département de l’agriculture, mais très variable suivant les sous-programmes. La qualité des réalisations est satisfaisante ou élevée. La pertinence des réalisations par rapport aux besoins des utilisateurs est variable, mais beaucoup peuvent intéresser un large public.

4) Effets/impacts Satisfaisants à bons - Les produits ont généralement été diffusés comme il convient. L’évaluation estime que le programme a eu un impact, mais ceci n’est pas étayé par des informations suffisantes, sauf en ce qui concerne le Programme de terrain, pour lequel les rapports des évaluations indépendantes sont généralement positifs.

5) Coût-efficacité Satisfaisant - La majorité des sous-programmes ont été efficaces du point de vue de la production et de la diffusion des produits, grâce à une collaboration avec une vaste gamme de partenaires extérieurs et, dans quelques sous-programmes, les réseaux et les associations ont été d’importants mécanismes d’interaction. Le coût-efficacité a été insuffisant dans le cas des produits spécifiques, qui n’étaient applicables qu’à une ou deux situations nationales.

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VII. PROBLÈMES ET RECOMMANDATIONS

98. L’efficacité peut encore être renforcée par une plus grande intégration à l’intérieur du programme. Ceci devrait se faire dans le contexte de la politique de l’Organisation, de délégation accrue de responsabilités aux Bureaux régionaux pour l’appui aux pays, notamment dans les réseaux et le Programme de terrain. Le siège devra réorienter rapidement l’ancien Programme de terrain qui visait à répondre à des besoins particuliers, vers un programme ayant pour objet de répondre à des besoins communs (instruments politiques concrets, approches et information).

Encadré 6.- Mission proposée pour AGS

Mission de AGS: AGS défendra et soutiendra le développement de l’entreprenariat en agriculture, dans l’agro-industrie, et dans d’autres services de soutien à l’agriculture, afin de créer des emplois, d’améliorer les conditions de vie en milieu rural et de produire et de commercialiser suffisamment de produits alimentaires et agricoles.

La division s’emploiera à garantir des environnements porteurs encourageant activement la croissance des entreprises rurales et un esprit d’entreprise pour créer des revenus et des emplois, tout en assurant la pleine participation des femmes et des jeunes, un filet de sécurité efficace pour les pauvres et la protection du patrimoine de ressources naturelles. La division s’attachera en particulier à promouvoir et faciliter des cadres porteurs favorisant une situation dans laquelle:

de bons gestionnaires à l’esprit créatif peuvent obtenir des fonds, des informations et une formation adéquats pour gérer et agrandir leur exploitation agricole ou leur entreprise agro-industrielle;

des agriculteurs disposant de peu de ressources ou dont l’exploitation n’est pas rentable peuvent trouver d’autres emplois rémunérateurs dans une économie rurale en expansion;

les utilisations non rentables, ou uniquement axées sur la perception d’une rente, de ressources comme le travail, le capital, l’eau et la terre, sont découragées;

l’expansion des industries et du commerce ruraux améliore l’accès aux machines et aux intrants agricoles, ainsi que les possibilités de création de valeur ajoutée dans la chaîne de commercialisation;

la production est stimulée et les chaînes de commercialisation sont développées pour satisfaire les besoins des villes et d’autres zones à déficit vivrier;

des normes adéquates sont introduites pour protéger la santé et la sécurité des communautés rurales qui se servent des machines et des équipements;

Les approches les plus efficaces, notamment le secteur privé, sont utilisées pour fournir des intrants agricoles et des produits alimentaires, et permettre aux ruraux pauvres d’y accéder;

des incitations économiques rationnelles sont en place pour garantir l’utilisation durable des ressources naturelles;

les décisions prises par les pouvoirs publics et le secteur privé, dans le secteur agricole, sont fondées sur des critères micro-économiques rationnels.

A. Problèmes pour l'ensemble du Programme Systèmes de soutien à l'agriculturei) Renforcer la synergie au sein de AGS pour le développement de l'entreprenariat, en agriculture et dans les industries liées à ce secteur

99. L’une des caractéristiques fondamentales du processus de développement est que la prospérité rurale augmente lorsque s’accroît la part de valeur ajoutée créée en dehors des exploitations, dans le cadre de la transformation et de la commercialisation des produits à base agricole, et de services de soutien de plus en plus perfectionnés pour la production agricole. Parallèlement, l’intensification de l’agriculture peut jouer un rôle clé pour transformer de petites exploitations agricoles en entreprises à visée commerciale. Si l’on veut assurer le développement

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des zones rurales en créant des possibilités d’emplois et de revenus, il est clair que l’action doit être orientée à la fois vers les entreprises agricoles et les entreprises agro-industrielles de post-production. Les Etats Membres et les grandes institutions de développement, comme la Banque mondiale, ont besoin d’une analyse des systèmes et de conseils sur l’interface macro/micro-économique pour créer un environnement porteur qui encouragera les entrepreneurs locaux à investir dans de petites et moyennes entreprises rurales.

100. Outre les infrastructures de base et le cadre fiscal nécessaires, cet environnement porteur suppose que soient réunies les conditions suivantes:

a) connaissance, par les décideurs, des systèmes qui ont ou n’ont pas fonctionné ailleurs, et des mesures à prendre ou à ne pas prendre dans le cadre de la libéralisation en ce qui concerne la sécurité alimentaire;

b) un cadre juridique qui suscite la confiance des investisseurs tout en protégeant les consommateurs, les producteurs primaires et l’environnement;

c) la disponibilité de services financiers appropriés et accessibles, couvrant les transferts d’espèces, le crédit et, si possible, des systèmes d’assurance et de financement des innovations;

d) des informations sur les marchés, les technologies et les conditions propices à l’expansion de différents types d’entreprises;

e) une formation élémentaire à la gestion d’entreprise, englobant les principales considérations techniques et d’autres aspects, comme la passation des contrats avec les producteurs et les commerçants en gros; et

f) un climat incitant les entrepreneurs à se regrouper pour représenter leurs intérêts, accéder à l’information et créer des relations d’affaires.

101. Ce thème général est le plus approprié pour justifier le programme et assurer sa cohésion. Tout comme il existe à l’intérieur de la FAO des unités chargées de défendre l’intégration de dimensions comme la problématique hommes-femmes, la participation, l’initiative des communautés et les problèmes écologiques, la division pourrait se charger de défendre le développement dicté par la volonté des populations d’améliorer le bien-être de leur famille, par le biais de l’entreprise. Les thèmes identifiés par AGS dans le processus du Cadre stratégique vont dans cette direction. En travaillant ensemble et, au besoin, avec d’autres programmes de la FAO, les unités de AGS ont largement les moyens de faire avancer le programme d’action décrit plus haut. Si elles travaillent seules, les unités ont peu de chances d’avoir un impact sur les politiques de leurs sous-secteurs, qui seront moins complètes.

ii) Définition des priorités et concentration des ressources pour dégager une masse critique

102. Le programme a été relativement gêné par un manque d’orientation stratégique. Dans le processus de réorientation, qui devrait tenir compte des recommandations de la présente évaluation, il faudra résister à la tentation de se contenter d’ajouter de nouveaux domaines d’activités et concentrer les ressources de façon à maximiser l’impact sur un nombre limité de priorités. Dans la mesure où les ressources continuent d’être employées pour traiter des domaines techniques étroitement spécialisés, pendant une période de transition, une sélection plus soigneuse des secteurs d’attention sera facilitée par l’application des critères suivants: perspectives de croissance; utilité potentielle pour un grand nombre de pays; absence d’autres sources d’assistance ayant déjà des activités importantes dans ce domaine; point d’impact de la FAO (connaissance du sujet, nombreuses demandes, etc.) et perspectives d’interaction normative/opérationnelle. Les projets qui ne répondent pas à tous ces critères devraient être évités, même s’ils sont valables.

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iii) Diffusion des résultats

103. Dans de nombreuses organisations, la production de certaines réalisations comme les publications et les réunions est reconnue, alors que le temps consacré à leur diffusion et à leur suivi ne l’est pas. Avec le déclin du Programme de terrain, l’une des filières de diffusion des produits s’est rétrécie. Un effort délibéré doit être fait pour trouver des moyens de mieux atteindre les utilisateurs ciblés et de diffuser les produits. A cet égard, les associations, les réseaux et les partenariats seront particulièrement utiles.

iv) Développement de la fonction d’information

104. AGS n’a pas et ne peut pas espérer obtenir les capacités voulues pour fournir des avis techniques sur tous les aspects qui relèvent de son mandat. En outre, plus elle consacre de ressources de personnel à des domaines d’expertise technique étroitement spécialisés, moins elle peut en affecter au programme résumé au paragraphe i) ci-dessus. Le développement des réseaux devrait être poursuivi pour établir une ressource d’information mondiale intégrée, en particulier en ce qui concerne les agro-industries, la prévention des pertes après récolte et le génie agricole. Dans le réseau international d’information sur les opérations après récolte (INPhO), une priorité spéciale devrait être accordée à la fourniture d’un service d’information et de référence global utilisant les moyens de communication traditionnels et électroniques pour renseigner les entrepreneurs agro-industriels ruraux sur les options techniques disponibles, les sources d’équipement, de conseils etc. Ce service serait ciblé sur les entreprises nationales de taille moyenne, les services consultatifs gouvernementaux et non gouvernementaux et les institutions de développement. Le but recherché ne serait pas de fournir toutes les informations à travers la FAO, mais d’établir des liens avec d’autres fournisseurs d’information, tant commerciaux que non commerciaux. En outre, des énoncés brefs et incisifs des principes clés doivent être préparés (au risque de généraliser à l’excès), tenus à jour et largement diffusés, notamment sur les sites web où ils occuperont une place prépondérante. Cela aidera à éviter que des non-spécialistes prennent des décisions non avisées, faute d’informations suffisantes.

v) fourniture de séries de manuels d’enseignement et de formation faisant autorité

105. Il est établi que la FAO a un avantage comparatif dans la publication de manuels et de matériaux de formation pour les pays en développement et les pays à revenu intermédiaire, en particulier dans les domaines de la gestion des exploitations agricoles et des systèmes de culture, de la commercialisation agricole et du génie agricole. Des manuels de ce type sur les finances rurales sont en préparation. Cet atout pourrait être renforcé de façon à fournir aux pays en développement des documents faisant autorité, en particulier au niveau universitaire. Ces manuels peuvent être préparés sous la forme de modules et combinés différemment selon les besoins et les utilisateurs visés, et mis à jour et complétés en fonction des besoins, des ressources et des possibilités.

vi) continuer à élaborer des concepts de base

106. La FAO a acquis une autorité "intellectuelle" dans plusieurs domaines (exemple: SDC, application de pesticides, commercialisation et finances rurales). Etant donné que la plupart des pays n’ont pas encore atteint le stade de l’application des concepts existants, une grande partie des travaux devraient être poursuivis pour renforcer leur application. Cependant, les applications futures dépendront des concepts élaborés aujourd’hui, dont la pertinence peut diminuer avec l’évolution des circonstances (par exemple, la diminution du rôle de l’Etat). C’est pourquoi il est important que le programme continue à élaborer des concepts dans les domaines clés où il a été établi que l’Organisation avait une certaine avance.

vii) Coopération avec d’autres institutions

107. Les alliances existant avec d’autres institutions devraient être renforcées. En outre, les possibilités de coopération avec l’ONUDI devrait être réexaminées, compte tenu des

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chevauchements de mandat et d’intérêt dans le domaine des agro-industries. Avec l’OIT, qui gère un programme de développement des petites entreprises, il serait peut-être intéressant de travailler en commun sur un programme de développement de l’entreprenariat dans l’agriculture et les industries connexes, en particulier pour ce qui concerne l’information. Le FIDA, la Banque mondiale et peut-être l’IFPRI sont aussi d’importants partenaires potentiels, en particulier pour les travaux liés aux finances rurales et à la commercialisation.

B. Problèmes pour l'ensemble de l'Organisation

108. Outre les nombreux points concernant le rôle du programme et celui des secteurs comme l’information, qui ont des incidences au-delà du programme, l’évaluation a attiré l’attention sur les difficultés de l’Organisation à gérer des produits semi-commerciaux autres que des publications, comme MicroBanker ou le procédé de stérilisation de l’eau de coco breveté par la FAO. D’autres types de produits semi-commerciaux sont élaborés ailleurs dans l’Organisation, et il a été suggéré que la FAO fasse breveter certaines ressources génétiques et procédés biotechnologiques, pour garantir leur disponibilité constante pour tous. D’une manière générale, il conviendrait de transférer ces activités au secteur privé, mais il existe des situations où, dans l’intérêt du développement, la FAO doit maintenir le service. Pour ces cas particuliers, les mécanismes financiers et administratifs internes existants ne sont pas appropriés; il est donc suggéré de faire des propositions à la Conférence, en vue de créer à titre expérimental, à la FAO, un mécanisme approprié de financement autorenouvelable, qui permettrait de commercialiser ces produits et de les soutenir, avec des fonds réinvestis pour leur développement et leur entretien (report des capitaux circulants).

109. La Sous-Division du génie agricole (AGSE) apporte une contribution importante à des opérations d’urgence, ce qui réduit les ressources disponibles pour les travaux normatifs; d’autres unités qui s’occupent de l’amélioration de certains intrants, comme les semences, ont connu ce problème. Le Bureau des opérations spéciales de secours (TCOR) pourrait recevoir les orientations nécessaires pour appliquer les approche recommandées, tandis que l’AGSE conserverait un droit de regard sur les résultats. Toutefois, s’agissant d’une politique qui a des conséquences pour l’ensemble de l’Organisation, il serait préférable que l’AGSE facture ses services aux projets d'aide d’urgence, comme pour des opérations normales de coopération technique.

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Encadré 7. Domaines de travail dans certaines disciplines

Développement des systèmes de culture: Compte tenu de la réduction des activités consacrées au Développement des systèmes de culture, le service devrait fournir les informations micro-économiques nécessaires pour les travaux de l’ensemble de l’Organisation, tant au siège que dans les régions, en particulier pour le Grand programme Production agricole et systèmes de soutien. Ces informations comprendront une analyse des conditions de viabilité des solutions fréquemment adoptées pour résoudre des problèmes de développement de type écologique et économique (par exemple, façons culturales “écologiques” des terres en pente; amélioration des revenus par l’exportation de denrées périssables de haute valeur). En veillant à ne pas trop attendre de ressources extrêmement limitées, les activités techniques peuvent aussi viser à: a) mettre au point une analyse des systèmes de culture comme outil pratique d'examen global des possibilités d’optimisation du respect et d’utilisation durable des ressources naturelles, ainsi que d'identification des contraintes clés des systèmes qui peuvent être améliorés par des politiques plus appropriées et par la création d’un environnement porteur; b) mettre au point des outils, des approches et des méthodes pratiques pour la planification des entreprises et pour faciliter la prise de décisions (par exemple, systèmes experts).

Génie agricole: Les politiques de mécanisation rationnelles auraient tout à gagner d’une interaction étroite avec d’autres unités de AGS. L’évaluation approuve la réorientation en cours des travaux, et l’accent mis sur l’élaboration de normes convenues à appliquer dans les pays en développement, sur les réseaux d’information, et sur le contexte des politiques. Les autres travaux sur des technologies spécifiques, non liés à l’établissement de normes, devraient passer au second plan. Les principes clés de la contribution du génie agricole au relèvement après les catastrophes devraient être largement diffusés.

Industries alimentaires et agricoles et gestion après récolte: Une importante réorientation est en cours pour soutenir la vision du développement des agro-industries décrites plus haut. Dans ce contexte, il conviendrait que le service fasse office de centre de coordination de l'information pour les agro-industries à la FAO. La fonction d’information, à travers le réseau INPhO, devrait avoir la priorité. L’élaboration de normes pour les petites entreprises agro-industrielles, applicables dans les pays en développement, serait aussi un point important. La fourniture directe d’informations techniques spécialisées sur la transformation de produits spécifiques ou sur des procédés particuliers (par exemple, amidons) et les projets autonomes pourraient passer au second plan. Il faudrait également intégrer davantage la réflexion sur la prévention des pertes après récolte dans d’autres aspects des systèmes après récolte.

Commercialisation: L’orientation actuelle des travaux est en général approuvée et l’orientation recommandée pour l’ensemble du programme nécessitera un apport important du Groupe de la commercialisation. Il conviendrait à présent de mettre au second plan les questions de politique pour donner la priorité à une évaluation systématique visant à déterminer avec précision les mesures qui doivent être prises pour créer un environnement porteur permettant au secteur privé d’assumer un rôle à la fois efficace et équitable dans la commercialisation. Les questions de l’information sur les marchés et de la vulgarisation en matière de commercialisation ont déjà retenu l’attention. D’autres besoins concernant l’environnement porteur devraient être définis de façon plus claire, notamment: la formation, les finances, l’attribution de licences et l’inspection; l’appui à des activités dans des zones marginales; et les mesures à prendre pour inciter les négociants et les industriels à se regrouper pour que leurs intérêts soient pris en compte dans les politiques nationales.

Finances rurales: Le Groupe devra apporter une large contribution aux travaux concernant le financement des entreprises agricoles et des agro-industries. Il sera également important d’étendre les principaux avantages potentiels du crédit commercial aux petits producteurs agricoles, notamment en mettant en place les incitations et les contrôles nécessaires pour encourager une expansion de ces services, à des conditions équitables pour les emprunteurs. Etant donné qu’il est pratiquement impossible de résister aux pressions appelant à soutenir les pauvres par le crédit, il faut mettre au point des directives sur les conditions dans lesquelles le crédit peut être employé de façon utile pour les ruraux pauvres, définir ses limites et la place d’autres types de financement, notamment les dons et les subventions pour aider les producteurs marginaux qui ne peuvent pas devenir immédiatement solvables. MicroBanker est à présent un produit viable et ses opérations ont dû être placées dans un cadre plus commercial. Actuellement, aucune relation contractuelle n’a été établie avec les prestataires de services, qui sont libres de servir les utilisateurs comme bon leur semble. Cela devrait être rectifié moyennant un protocole d’accord, et en améliorant la formation.

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Annexe 1

EXAMEN EXTERNE PAR DES EXPERTS DU SECTEUR10

Observations sur le rapport d'évaluation

110. Le Groupe d'experts a conclu que l’appréciation généralement favorable de l’évaluation était justifiée. Il a également reconnu le bien-fondé de la majorité des observations concernant chaque sous-programme. Le rapport contient une bonne analyse des modifications de l’environnement de développement et de la réorientation de la stratégie de l’ensemble de l’Organisation, c’est-à-dire de la réduction de l’appui aux projets de terrain au profit de travaux “normatifs” plus théoriques. L’importance des partenariats externes est soulignée, mais il faudrait développer l’analyse des parties prenantes internes et externes, avant de pouvoir effectuer une évaluation d’impact. L’absence d’évaluation de l’impact est une lacune importante et le Groupe insiste pour que cette omission soit corrigée dans les évaluations futures.

111. L’une des réalisations majeures de l’évaluation a été de contribuer à l’élaboration d’une vision commune de la mission de AGS qui lui confère une identité et une “personnalité” qui la distinguent des autres services de l’Organisation. Cette vision commune devrait permettre d’aborder le processus de programmation en cours, en se fondant sur une série d’hypothèses communes concernant l’objectif et les stratégies de AGS, ce qui permettra d'élaborer un programme cohérent et efficace autour d’un noyau de projets interdisciplinaires s’attaquant aux principaux problèmes du développement de l’agriculture, tout en exploitant l’avantage comparatif de l’Organisation et de la division elle-même.

Observations sur chaque sous-programme

112. Développement des systèmes de culture: Comme la mission d’évaluation, le Groupe approuve sans réserve la priorité donnée au Développement des systèmes de culture (DSC) dans les récents travaux de ce sous-programme. Toutefois, le sous-programme est à présent en phase de réorientation et la défense du DSC est passée au second plan du fait qu’elle est à présent largement internalisée et que des méthodologies ont été mises au point. Le nouvel enjeu du service est plus conforme aux objectifs de l’ensemble de l’Organisation concernant le développement des entreprises commerciales ou agro-industrielles, et recentre l’attention sur la gestion des exploitations et l’économie de la production, après une période où le processus avait, à juste titre, la place d’honneur. Les initiatives passées concernant les données micro-économiques qui visaient à renforcer l’analyse des politiques sectorielles ont à présent produit les résultats attendus et devraient passer au second plan. Le Groupe soutient sans réserve le nouvel enjeu global du programme, qui place le service dans une excellente position pour jouer un rôle essentiel dans les nouveaux objectifs des programmes interdisciplinaires de l’ensemble de la division.

113. Génie agricole: les conclusions concernant le Sous-Programme Génie agricole sont d’une manière générale valables. L’accent mis sur les aspects normatifs est avec raison apprécié. L’apport d’intrants techniques dans la majorité des processus de production et de post-production est crucial pour accroître la productivité du travail et donc les revenus par habitant. D’où l’importance de la réorientation actuelle vers la mise en place de systèmes pour l’apport d’intrants techniques, intégrés avec la fourniture de l’ensemble des intrants. La sous-division a un potentiel élevé de partenariat et de coopération tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la division.

10 Le Groupe d'experts s’est réuni à Rome pendant trois jours (9-11 novembre 1998) et était composé comme suit: M. M. Hall, Systèmes de culture et Gestion des exploitations; M. M. Ali, Agro-industries; M. N. Hatibu, génie agricole; M. B. Genberg, Commercialisation et Finances rurales.

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114. Industries alimentaires et agricoles (y compris Gestion après récolte): Le Groupe d'experts approuve l’orientation générale des observations concernant la nécessité d’une plus grande concentration et d’une plus grande cohérence au sein des sous-programmes. Une période de transition a effectivement été nécessaire pour un service qui apportait auparavant un soutien technique à 400 projets de terrain et qui en soutient encore une cinquantaine, mais il faudrait à présent prendre des mesures pour réduire le niveau de soutien technique accordé à des entreprises industrielles individuelles. Le sous-programme s’est à juste titre engagé dans le secteur de l’information: de nouvelles applications pour le programme INPhO sont en cours d’élaboration et devraient normalement prendre le pas sur la production de bulletins et de guides techniques, qui avait jusqu’ici la priorité dans le service. Il conviendrait à présent d’intensifier les efforts concernant les avis sur les politiques et les activités de plaidoyer qui peuvent déboucher sur la création d’un environnement porteur pour renforcer encore les institutions et accroître les investissements du secteur privé dans les industries agricoles - en s’attachant en particulier à donner aux petits exploitants la possibilité de créer de la valeur ajoutée, et à susciter un environnement porteur pour les petites entreprises de transformation des produits agricoles. Une évaluation locale de la demande dans ce secteur permettrait d’élaborer le programme sur une bonne base.

115. Commercialisation et Finances rurales: Le Groupe d'experts est dans l’ensemble d’accord avec les observations et conclusions favorables. Il estime que les travaux devraient continuer à être centrés sur les problèmes actuels qui découlent directement du processus d’ajustement structurel et de libéralisation de l’économie. Par exemple, une analyse, sur le terrain, des marchés en phase de transition, aide l’Organisation à mettre au point des approches dans le contexte de marchés compétitifs et diversifiés, après le retrait de nombreux services gouvernementaux et la lente émergence de services du secteur privé appelés à les remplacer. Les initiatives d’information commerciale ont jusqu’à présent eu un succès limité, probablement parce que cette fonction relevait de services gouvernementaux inefficaces au lieu de dépendre du secteur privé ou non structuré - notamment des négociants et des bailleurs de fonds. Ces efforts doivent être relancés, en prenant dûment en considération les besoins des acteurs dans ce secteur, et en les mobilisant.

116. Les travaux liés aux finances rurales doivent être mieux focalisés, peut-être en définissant une position plus ferme dans ce domaine au lieu de se concentrer uniquement sur les aspects généraux du financement agricole. Les travaux devraient faciliter le développement du secteur non structuré et le transfert d’expériences entre les institutions financières rurales non structurées, semi-structurées et structurées. Le sous-programme devrait s’engager davantage dans le secteur non structuré - notamment influencer le système de micro-crédit, par exemple en soulignant la nécessité des initiatives d’épargne et du renforcement des capacités institutionnelles. Il devrait également aider le secteur structuré à se développer pour atteindre une clientèle qui n’est actuellement desservie que par le secteur non structuré.

Le Programme Systèmes de soutien à l'agriculture

117. Malgré les progrès réguliers des dernières années dans le sens d’une approche plus globale, le rapport a souligné avec raison le caractère dispersé et le manque de cohérence de la programmation de la majorité des travaux passés de AGS. Il est reconnu que le manque d’"identité" de la division et l’incapacité à tirer profit des possibilités de synergie entre les services expliquent en grande partie ces défaillances, mais aussi le faible soutien budgétaire dont bénéficie AGS au sein de l’Organisation. Cette faiblesse est à présent pleinement reconnue et l’atelier de planification stratégique de AGS, tenu en septembre 1998, a défini plusieurs thèmes communs pour le soutien au secteur privé, la commercialisation et la libéralisation de l’agriculture, les problèmes dérivant de l’urbanisation croissante, de l’intensification de l’utilisation des ressources, de la marginalisation de certains groupes ruraux et de la différenciation croissante de la demande des consommateurs.

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118. La déclaration de mission qui figure dans le rapport représente une excellente vision du rôle de AGS comme défenseur des petites entreprises de production et de post-production agricole - qui lui confère une personnalité distincte dans l’Organisation. Sa mission, c’est-à-dire ses produits quantifiables, est parfaitement condensée dans le rapport de l’atelier de AGS, autour des thèmes suivants:

Compétitivité des petites exploitations; Privatisation des services; Satisfaction des besoins alimentaires des villes; Développement des agro-industries.

119. La nouvelle définition de la vision et de la mission de la division a récemment été complétée par la mise au point provisoire d’objectifs à moyen terme et d’éléments de stratégie bien conçus. La planification des nouvelles entités budgétaires progresse dans ce cadre cohérent.

Recommandations

120. Le Groupe d'experts estime qu’il est crucial que AGS continue à renforcer l’exécution de programmes communs à la division, qui ne doivent pas être considérés comme une série de programmes indépendants. Malgré l’accélération non négligeable des progrès accomplis au sein de la structure institutionnelle établie, celle-ci devrait être réexaminée en vue de renforcer sa productivité et son efficacité, en traitant des thèmes interdisciplinaires. Parmi les options possibles, la création d’une seule équipe d’experts pour la division, avec des chefs de groupe dans les principales disciplines, est attrayante à plusieurs égards. La responsabilité de la gestion globale relèverait de la division et la gestion spécifique des projets interdisciplinaires pourrait être assurée par des chefs de projets sélectionnés. Les autres options consistent à intégrer les groupes disciplinaires existants dans deux services plus grands, selon diverses modalités.

121. Il faudrait remédier aux problèmes de personnel qui ont un effet négatif sur le programme de travail, notamment:

les changements du personnel de direction; la présence continue d’une forte proportion de personnel spécialisé dans une seule

discipline, à caractère technique et non normatif; les nouvelles procédures de recrutement, qui font que les dirigeants ont une marge de

manœuvre plus réduite pour identifier les candidats les plus qualifiés sur la base de leurs compétences professionnelles.

122. Les demandes ponctuelles présentées par les Etats Membres pour résoudre des questions techniques spécifiques posent un problème délicat, car ces demandes entravent les activités normatives de certaines unités. Ces réponses font cependant partie intégrante des services que la FAO rend à ses Membres, aussi faut-il élaborer une stratégie pour minimiser les perturbations. Les changements suivants sont recommandés:

Accorder une plus grande priorité, au sein de la FAO, aux aspects techniques et commerciaux de la post-production alimentaire et agricole, priorité qui doit être reflétée dans une augmentation des flux de ressources;

Renforcer la présence de AGS dans les bureaux régionaux; transférer la responsabilité de la majeure partie des réponses techniques aux bureaux

régionaux qui s’appuieront sur des bases d’information appropriées créées au siège; Donner plus d’importance à la création de capacités locales pour permettre aux ONG,

aux écoles de hautes études, aux Chambres de commerce, etc., d’apporter un soutien technique;

Obtenir des fonds bilatéraux pour des projets régionaux inspirés des projets FARM et FARMESA de AGSP, dans des domaines d’activités clés de AGS.

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Annexe 2

RÉPONSE DU DÉPARTEMENT DE L’AGRICULTURE À L’ÉVALUATION

Généralités

123. L’évaluation a eu lieu peu après l’atelier de planification stratégique de la division. Avec le recul, ce rapprochement dans le temps a été particulièrement bénéfique pour chacune de ces opérations. Le département apprécie à de nombreux égards les problèmes mis en évidence pour l’ensemble du programme dans la Section VII. Il prend en particulier acte de la nouvelle définition de la mission de la division, qui met AGS dans une excellente position pour conduire les efforts de développement de manière novatrice et efficace, en utilisant les principes commerciaux et les méthodes, dans la limite de ses domaines de compétences et de responsabilité.

Observations spécifiques sur les sous-programmes

124. Le département approuve les conclusions généralement positives du Service de l’évaluation et des examinateurs externes en ce qui concerne le Développement des Systèmes de culture. Il convient en particulier que le sous-programme a joué un rôle décisif pour faire avancer l’approche des systèmes de culture, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et que, ce faisant, il a fourni une réponse pertinente et efficace aux besoins des pays en développement. Le département n’est pas d’accord avec les observations concernant les demandes excessives aux services des ONG et des gouvernements et le manque d’attention au coût-efficacité, à moins qu’elles ne doivent être interprétées comme des considérations générales sur l’approche des systèmes de culture, plutôt que comme des conclusions spécifiques de l’évaluation.Le département approuve sans réserve la recommandation de l’évaluation, selon laquelle le service devrait fournir des informations macro-économiques pour les travaux de l’ensemble de l’Organisation, et en particulier pour le Grand Programme Production agricole et systèmes de soutien. A cet égard, le département note et approuve la recommandation des examinateurs externes, selon laquelle le service devrait faire passer au second plan la promotion du DSC pour se concentrer sur les nouveaux objectifs des programmes interdisciplinaires de l’ensemble de la division.

125. Le département est pleinement d’accord avec les conclusions concernant le Génie agricole.

126. Le département approuve les conclusions de l’évaluation et de l’équipe d’examen externe concernant les progrès accomplis ces dernières années dans le secteur de la commercialisation agricole. Le rapport a reconnu et apprécié la pertinence des changements qui ont été apportés à la nature des travaux, changements qui ont été dictés par deux facteurs: premièrement, les importantes demandes concernant l’ajustement structurel et la réorientation des priorités vers la création de conditions favorisant la fourniture efficace et efficiente de facteurs de production et de services de commercialisation par le secteur privé; deuxièmement, l’importance croissante du rôle normatif du service, accompagnée d’une réduction du programme de terrain. Vu le dynamisme de l’orientation des travaux et la gamme de produits qui ont résulté de ces changements, les aspects de commercialisation des nouveaux projets de la division (pour l’exercice biennal 2000-2001 et au-delà) pourront démarrer sur une bonne base.

127. Le rapport a également reconnu que le Sous-Programme Finances rurales avait dû se concentrer sur un petit nombre de domaines d’intervention hautement prioritaires pour pouvoir avancer. Le rapport précise en outre que les progrès réalisés ont été impressionnants, mais le groupe d’examinateurs externes considère qu’une attention plus grande aurait dû être accordée à l’appui au secteur semi-structuré. Ce manque d’attention apparent résulte de l’orientation focalisée, et il est juste d’observer qu’il y a peu de risques que deux spécialistes d’une discipline n’aient à traiter les mêmes priorités. Le département se félicite de l’observation favorable et de la reconnaissance de l’excellente collaboration avec le GTZ, qui couvre plusieurs domaines d’activités.

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128. Les conclusions de l’évaluation et du groupe d’experts externes concernant les industries alimentaires et agricoles et la gestion après récolte sont globalement approuvées. Il y a beaucoup d’éléments positifs, à la fois pour les sous-programmes et les efforts qu’ils ont faits pour se conformer à la modification de leur mandat, et du point de vue des efforts accomplis pour tirer profit des possibilités de synergie au sein de la division. Le Service émet des réserves en ce qui concerne la référence aux “créneaux”, mais soutient et fait sien le concept de la “création de réseaux” entre divers secteurs industriels et avec de nombreux partenaires, afin de fournir un appui à ses clients dans les pays membres de la FAO. L’information est actuellement une ressource clé et le service a rapidement mis en évidence les possibilités existantes, par exemple, avec la promotion d' INPhO. Les agro-industries, plus encore que d’autres secteurs commerciaux et/ou techniques, offrent un potentiel considérable pour la création de richesses; ceci est reconnu dans le texte du rapport, dans la définition de la mission de la division, et dans certaines recommandations du rapport d’évaluation. Les agro-industries sont également devenues un thème central de l’effort de planification de l’ensemble de la division pour la période 2000-2005; ainsi que dans la sélection d’un petit nombre de programmes clés centrés sur la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois, la sécurité alimentaire, l’information et la richesse. La viabilité commerciale est essentielle et, à cet égard, le service conservera un rôle majeur de promotion et de soutien, dans les travaux de l’Organisation.

Remarques pour conclure

129. En conclusion, le département est tout à fait satisfait des conclusions de l’évaluation et apprécie les problèmes mis en évidence et les recommandations faites dans le Rapport d’évaluation du programme. La mission proposée pour AGS est opportune et prend en compte les progrès accomplis par la division, dans sa planification stratégique.

OBSERVATIONS DE LA DIRECTION

130. En ce qui concerne les produits semi-commerciaux, le Directeur général entend examiner les incidences juridiques et politiques de la participation directe de la FAO à ces activités, le rôle de l'Organisation vis-à-vis du secteur privé dans ces cas et la politique de l'Organisation en ce qui concerne la protection, par la propriété intellectuelle, d'innovations élaborées au sein de l'Organisation. Lorsque la participation de l'Organisation, soit directement, soit indirectement par une protection conférée par les droit de propriété intellectuelle est justifiée, cela suppose que la Conférence autorise la création d'un mécanisme financier approprié permettant de réinvestir les recettes de la commercialisation de ces produits élaborés par la FAO pour leur mise au point et leur maintien. Le Directeur général a l'intention d'examiner les options possibles pour ce mécanisme, afin de le proposer rapidement à la Conférence.

131. Quant à la deuxième question, à savoir le remboursement aux unités techniques de la FAO des services techniques qu'elles rendent aux opérations d'urgence relevant du Bureau des opérations spéciales de secours (TCOR), le Directeur général estime que les unités techniques devraient, dans la mesure du possible, être dédommagées comme il convient des services qu'elles rendent aux opérations de TCOR comme il est d'usage pour les services techniques rendus aux activités opérationnelles du PCT ou du Programme spécial pour la sécurité alimentaire.

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Chapitre Deux

Programme 2.4.1: Ressources forestières

I. GRANDES LIGNES DU PROGRAMME

A. Les problèmes

132. En 1992, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) a élargi comme suit le mandat des organismes des Nations Unies en matière de forêts: "Renforcer le bien-être des populations grâce à la gestion durable des arbres et des forêts du monde". Cette nouvelle dimension reconnaît le rôle critique des terres boisées et des forêts dans le développement durable qui fournissent de façon efficace des produits forestiers diversifiés, et produisent des effets écologiques tels que l'accroissement des ressources hydriques disponibles, la lutte contre les inondations et contre l'érosion, le captage des pluies, etc. La CNUED a fait ressortir en particulier l'incidence des services et les avantages que peuvent fournir les forêts et les arbres dans le monde entier sur:

la conservation des sols et des eaux; la rétention du carbone pour atténuer les effets des changements climatiques; la conservation de la diversité biologique; la lutte contre la désertification; le renforcement des systèmes de production agricole; l'amélioration des conditions de vie dans les zones urbaines et périurbaines; l'amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des habitants des forêts et des

populations limitrophes; la fourniture de services d'éducation et de possibilités récréatives aux populations

urbaines.

133. Bien que le couvert forestier se soit stabilisé dans la plupart des pays industrialisés, le déboisement se poursuit ailleurs. Entre 1990 et 1995, la superficie des forêts naturelles dans les pays en développement a diminué, selon les estimations, de 13,7 millions d'hectares par an, en partie par suite de la conversion à l'agriculture. La surexploitation, le surpâturage, les ravageurs, les maladies, les incendies et la pollution atmosphérique dégradent les étendues de forêts et les terres boisées: rien qu'en 1997, les incendies de forêt ont décimé une superficie estimée à 2 millions d'hectares à l'échelle planétaire. Parallèlement, on prévoit actuellement que la consommation mondiale de bois augmentera de 1,7 pour cent par an d'ici 2010. La pression exercée sur les ressources forestières s'intensifiera probablement dans l'avenir prévisible – en effet, le monde comptera 6 milliards d'habitants d'ici l'an 2000 et peut-être 8 milliards vingt ans plus tard. La moitié de la population mondiale vit encore dans des zones rurales, avec une énorme masse de pauvres.

134. L'une des entreprises les plus stimulantes et complexes des temps modernes est de promouvoir le développement grâce à une gestion et une utilisation durables des ressources naturelles de la planète et, en particulier, des forêts et des terres boisées. Outre leur rôle traditionnel dans la production de bois, des forêts d'une superficie toujours plus réduite doivent maintenant contribuer au bien-être économique, social et environnemental d'une population mondiale rapidement croissante, sans pour cela perdre leur valeur intrinsèque de ressources naturelles renouvelables. Dans ce contexte, la perception du rôle des forêts et des arbres doit concilier les exigences du développement et celles de la durabilité. A cet effet, il y a lieu d'adopter une approche intégrée, organique du développement, avec en particulier une plus grande intégration et synergie entre le développement agricole et forestier, en tenant compte d'aspects intersectoriels tels que l'utilisation des terres, la biodiversité, l'agroforesterie, la protection intégrée contre les ravageurs et la gestion des nutriments, et l'utilisation de l'énergie en agriculture.

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B. Objectifs et conception du Programme

135. Au cours de la période à l'examen, le principal objectif à long terme a été l'élargissement de la contribution des ressources forestières et des arbres à un développement économique durable et à la sécurité alimentaire mondiale grâce à l'intégration de la gestion des forêts et de la production alimentaire au niveau local; à des pratiques améliorées pour une utilisation intégrée des forêts et des terres; à la conservation des eaux et des sols; et au développement des ressources génétiques forestières. C'est là l'un des objectifs définis dans le Plan stratégique du Département des forêts de 1997.

136. Dans ce cadre, les principaux axes du programme ont été les suivants:évaluation des ressources à l'échelle mondiale et surveillance continue des ressources

forestières mondiales (Sous-Programme 2.4.1.1);gestion durable des forêts (Sous-Programme 2.4.1.1);pratiques améliorées d'utilisation intégrée des forêts et des terres, de conservation de l'eau

et des sols, y compris les environnements montagneux et les écosystèmes fragiles (Sous-Programme 2.4.1.3);

conservation et gestion des ressources génétiques forestières (Sous-Programme 2.4.1.2).

137. Le programme aborde plusieurs grands thèmes revêtant une haute priorité pour l'Organisation, notamment: i) le développement durable (compatibilité entre, d'une part, le développement et, de l'autre, la conservation des ressources forestières, des arbres et l'environnement, compte tenu des corrélations existantes avec la gestion des ressources naturelles pour l'agriculture et le développement rural); ii) le suivi de la CNUED (en particulier l'évaluation des ressources forestières, les critères et indicateurs pour une gestion durable des forêts, le développement durable des zones montagneuses, la lutte contre le déboisement, le respect des écosystèmes fragiles affectés par la désertification, la diversité biologique); et iii) le suivi du Sommet mondial de l'alimentation (SMA) (en particulier les initiatives intéressant la sécurité alimentaire pour les populations et communautés dépendantes des ressources forestières et des arbres).

C. Unités de la FAO intéressées et partenaires extérieurs

138. Le programme est exécuté par la Division des ressources forestières (FOR) qui comprend deux services. Le Service de la mise en valeur des ressources forestières (FORM) est responsable de deux sous-programmes, intitulés respectivement Evaluation des ressources forestières (FRA) et Gestion durable des forêts (2.4.1.1), et Plantations, protection et ressources génétiques forestières (2.4.1.2). Le Service de la conservation des forêts, de la recherche et de l'enseignement forestiers (FORC) est chargé du Sous-Programme intitulé Conservation des forêts, faune sauvage et contribution à la sécurité alimentaire (2.4.1.3); il contribue aussi au Sous-Programme Institutions et politiques (2.4.3.1) du Programme Politiques et planification forestières. La Division FOR collabore avec de nombreuses unités d'autres départements techniques (Agriculture, Développement économique et social; Pêches et Développement durable) dans des domaines d'intérêt mutuel (par exemple sécurité alimentaire, utilisation intégrée des terres, systèmes d'information géographique, conservation in situ des ressources génétiques, agroforesterie, participation des populations, contribution des femmes au développement, avis politiques et développement durable).

139. Jusqu'en 1996, FOR a activement participé au Groupe de travail interdépartemental (IDWG) sur la planification de l'utilisation des terres relevant de la Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL), et a animé les activités des groupes de travail interdépartementaux sur l'agroforesterie et sur la désertification. Depuis, ces groupes de travail ont cessé d'être actifs. Toutefois, le Groupe de travail interdépartemental sur la désertification a été relancé au début de 1998 pour apporter un soutien à la Commission du développement durable (CDD). Cinq organes

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statutaires assurent la cohésion des travaux du Programme "Ressources forestières", la Division FOR faisant fonction de secrétariat pour ces commissions11.

140. Le programme entretient traditionnellement des contacts et arrangements de coopération très étroits avec d'autres grands intervenants dans le domaine des forêts, tels que: l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO), le Conseil international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et le Centre arabe pour l'étude des zones arides et non irriguées (ACSAD). Après la CNUED, FOR a apporté un soutien au programme de travail du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) spécialement pour la mise au point de critères et d'indicateurs pour une gestion durable des forêts pour l'évaluation mondiale des forêts, et pour la restauration et le reboisement des terres forestières dégradées, en particulier dans les pays à couvert forestier peu important. FOR a également aidé à la préparation de la Convention sur la désertification.

II. COHÉRENCE DU PROGRAMME

141. Pour ce qui est de la conception du programme, même si son objectif n'a pas été officiellement défini, ses principaux centres d'intérêt sont restés relativement cohérents au cours de la période à l'examen - à savoir: évaluation des ressources forestières; gestion durable des forêts pour différents systèmes de production dans des écosystèmes fragiles de type variable; ressources génétiques forestières; et rôle fondamental du programme dans le suivi de la CNUED. Le programme couvrait traditionnellement beaucoup de ces domaines puisqu'il constituait l'ossature technique du Grand Programme "Forêts", mais, pour le suivi de la CNUED, quelques aspects tels que la lutte contre la désertification, l'évaluation des forêts, et les critères et indicateurs à utiliser pour une gestion durable des forêts, se sont vu attribuer une plus haute priorité, d'autres aspects conservant leur rang de priorité traditionnel. Autrement dit, le programme a maintenant un plus grand nombre de priorités, ce qui rend sa tâche de plus en plus difficile avec les ressources disponibles.

142. En outre, bien des questions relevant du programme ont pris de nouvelles dimensions par suite de la prise en considération de la corrélation plus étroite entre la conservation des forêts, l'agriculture et le développement rural. Il importe donc de renforcer encore les liens entre ce programme et d'autres, en particulier ceux des Départements de l'agriculture et du développement durable. C'est pourquoi une intégration plus étroite des résultats avec ceux obtenus en matière de planification de l'utilisation des terres, de production végétale et d'élevage sera particulièrement utile.

143. Comme pour d'autres programmes de la FAO, il y a lieu d'établir des objectifs programmatiques. A cet effet, la Division FOR a participé activement aux efforts du Département, notamment pour la préparation de l'exposé de sa mission en 1993-94, qui a aidé à préciser les priorités du programme. Elle a également contribué à mettre au point le Plan stratégique du Département des forêts en 1996-97, avec une série d'objectifs pour l'ensemble du grand programme. Toutefois, au cours de la période à l'examen, les objectifs à ce niveau sont restés plus implicites qu'explicites.

144. La tâche se poursuit dans le contexte actuel de planification stratégique globale, et on espère aboutir à une définition claire des objectifs et de la stratégie du programme qui fournirait un cadre logique pour définir des priorités auxquelles il faudra attribuer une masse critique de ressources au titre du programme. Etant donné que celui-ci couvre un large éventail de problèmes pour chacun desquels est prévu un grand nombre d'activités, ce choix des priorités et des centres d'intérêt devrait revêtir une importance critique pour le programme lorsque la demande de ses services s'accroît, alors que ses ressources sont gravement limitées et que le soutien extrabudgétaire apparaît également incertain.

11 Le Comité des questions forestières méditerranéennes (Silva Mediterranea); la Commission internationale du peuplier; le Groupe d'experts sur les ressources génétiques forestières; le Groupe de travail africain sur la faune sauvage et le Groupe de travail européen sur les montagnes.

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145. Il est suggéré que, pour formuler rationnellement l'objectif du programme à moyen terme, il soit spécifiquement tenu compte des aspects suivants: i) gestion améliorée des forêts et meilleure compréhension des questions et facteurs liés aux problèmes de durabilité; ii) amélioration des pratiques en matière d'établissement et de gestion des forêts et des ressources arboricoles; et iii) amélioration de la contribution apportée par les arbres à l'extérieur et à l'intérieur des forêts à la durabilité des sols et des eaux, au développement rural et à la sécurité alimentaire.

III. RESSOURCES ET GESTION DU PROGRAMME

A. Dotation en personnel

146. Les effectifs du personnel de la Division FOR (postes financés au titre du Programme ordinaire au siège) prévus pour ce programme sont passés de 13 cadres à temps complet en 1992-93 à 15 en 1998; en outre, le personnel recruté au titre du Programme ordinaire est maintenant complété par six consultants à long terme dont les postes sont financés par des donateurs. Cela résulte d'un arrangement adopté au cours du présent exercice biennal pour incorporer l'équipe du projet du Programme d'évaluation des ressources forestières (FRA) dans la structure normale de FOR12. Ces cadres sont compétents dans divers domaines qui vont de l'inventaire, évaluation et gestion des forêts à l'agroforesterie, à la désertification, à la protection des forêts, à la faune sauvage et à la gestion des zones protégées. Le Tableau 1 montre la répartition des cadres disponibles en 1998 par sous-programme et élément de programme. Il y avait également cinq cadres associés qui n'apparaissent pas dans le Tableau 1.

Tableau 1 – Programme 2.4.1: Répartition des années de travail par élément de programme (toutes sources de financement – 1998)

Elément de programme Ds P5 P4 P3 Total2.4.1 1 12.4.1.1 FRA 0,1 3* 4* 1* 8,1

Gestion durable des forêts 0,2 0,1 1 1 2,32.4.1.2 Protection des forêts 0,3 1 1,3

Ressources génétiques forestières 0,4 0,1 1 1,5Plantations de forêts 0,8 0,8

2.4.1.3 Foresterie agro-urbaine 0,2 1 1,2Foresterie en zones arides 0,3 1 1,3Aménagement des bassins versants 0,2 1 1* 2,2Faune sauvage et aires protégées 0,3 1 1,3Total 3 5 9 4 21

FRA = Evaluation des ressources forestières;

* Y compris des consultants ayant des contrats de longue durée financés par des donateurs bilatéraux (Suède: 1 P-5 et 2 P-4; Suisse: 1 P-4; et Finlande: 1 P-4 et 1 P-3), soit un total de 6 personnes.

147. A l'exception des éléments Evaluation des ressources forestières (FRA) et Gestion durable des forêts (qui regroupent 50 pour cent du total des cadres employés au titre de ce programme), FOR a en moyenne un cadre par grand domaine de travail. Il s'en est suivi une utilisation excessive de son équipe de travail pour des activités prévues par le Programme ordinaire, des apports techniques aux activités de terrain, ainsi que des tâches découlant d'engagements internationaux.

148. A l'échelle régionale et sous-régionale, la prise en charge d'aspects spécifiques du programme est au mieux partielle. Les 15 spécialistes décentralisés en matière de forêts s'acquittent de responsabilités couvrant l'ensemble du Grand Programme "Forêts", y compris le

12 Jusqu'en 1997, le Programme "Evaluation des ressources forestières" a également bénéficié de l'aide d'une équipe de projet (financement extrabudgétaire) pouvant compter jusqu'à 5 cadres, complétée par plusieurs cadres associés (APO).

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soutien technique correspondant au Programme de terrain, et 8 d'entre eux participent à un degré notable à la mise en œuvre de ce programme. En 1998, le temps consacré par les fonctionnaires décentralisés à des activités du programme normatif a été estimé au total à environ 3 années de travail.

B. Ressources

149. Les ressources allouées au titre du Programme ordinaire (ouverture de crédits) au Programme "Ressources forestières" au cours de la période ont totalisé quelque 30,8 millions de dollars E.-U., les crédits alloués pour l'exercice biennal augmentant substantiellement à partir de 1994-95, pour atteindre quelque 8 millions de dollars E.-U. (voir Tableau 2). Toutefois, en raison des restrictions financières générales, les dépenses ont été très inférieures aux crédits alloués pour les exercices 1994-95 et 1996-97: une grande partie de la sous-utilisation des ressources au cours de ces deux exercices, spécialement en 1994-95, reflète les économies imposées sous forme de vacances de postes (par exemple, pour l'exercice 1994-95, un total de 6 postes du cadre organique sont restés vacants, chacun pendant une période moyenne d'environ 12 mois). Bien que les modalités de répartition des ressources entre les sous-programmes soient restées dans l'ensemble les mêmes, la part attribuée au Sous-Programme 2.4.1.1 a augmenté de manière soutenue, passant de 33 pour cent en 1994-95 à 40 pour cent en 1998-99 – en termes de dépenses, la part du Sous-Programme est tombée à 27 pour cent au cours de l'exercice 1994-95. En particulier, les crédits ouverts pour l'élément Evaluation des ressources forestières (FRA) du Sous-Programme 2.4.1.1 ont augmenté de 37 pour cent dans le budget "croissance zéro" 1998-99, ce qui montre la haute priorité attachée à ce travail. A noter également qu'au cours de la période à l'examen, les activités du FRA ont bénéficié d'un important soutien extrabudgétaire s'élevant à quelque 8 millions de dollars E.-U.

150. La structure des dépenses reflète la réduction du financement au titre du Programme ordinaire pour les exercices 1994-95 et 1996-97, conformément à l'ajustement du budget pour la FAO dans son ensemble. Le soutien globalement apporté au titre du programme pour des réunions internationales, pour des publications et pour la mise en place de systèmes informatisés de gestion des données s'en est ressenti, de même que le soutien pour le Programme de terrain et les réseaux. Indépendamment de l'élément FRA, d'autres aspects prévus des activités du Programme 2.4.1 se sont ressentis de la réduction des crédits – en particulier, il a souvent fallu négliger la mise en œuvre du programme pour faire face à des tâches plus immédiates imposées par l'arrivée de demandes d'assistance. La réduction des fonds et des services de personnel disponibles au titre du Programme ordinaire a entraïné une forte dépendance vis-à-vis des ressources extrabudgétaires et des services de consultants dans de nombreux domaines. Le montant des dépenses de la Division FOR au siège pour des ressources humaines autres que le personnel s'est établi en moyenne à 400 000 dollars E.-U., soit environ 14 pour cent du financement annuel prévu au titre du Programme ordinaire13.

13 Les dépenses sous cette rubrique vont de 380 000 dollars E.-U. en 1992 à 541 000 dollars E.-U. en 1995. En 1997, elles se sont chiffrées à 399 000 dollars E.-U.

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Tableau 2 – Programme 2.4.1: Financement au titre du Programme ordinaire en 1992/93-98/99 (en milliers de dollars E.-U.)

1992-93*** 1994-95*** 1996-97 1998-99

Sous-programmes Crédits ouverts*

Dépenses effectives**

Crédits ouverts*

Dépenses effectives**

Crédits ouverts*

Dépenses effectives**

Crédits ouverts*

Dépenses effectives**

2.4.1.1 1 709 1 758 2 797 1 404 2 671 2 077 3 322 N.A.

2.4.1.2 1 847 1 709 2 169 1 505 1 754 1 360 1 748 N.A.

2.4.1.3 2 708 2 156 3 446 2 356 3 368 2 608 3 286 N.A.

Total programme 6 264 5 623 8 412 5 265 7 793 6 045 8 356 N.A.

* Crédits ouverts au titre du Programme de travail et budget

** Dépenses effectives – données encore non disponibles pour l'exercice 1998-99

*** Au titre de l'ancien Programme 2.3.1 (maintenant 2.4.1), le financement couvrait également des éléments intéressant le Programme d'action forestier tropical, ainsi que le soutien aux bureaux régionaux et aux programmes de terrain. Le Tableau donne les montants estimatifs pour les deux exercices biennaux conformément à la structure actuelle du programme.

C. Composante Programme de terrain

151. La composante Programme de terrain est traditionnellement très importante. De 1992 à 1997, il y a eu un total de 379 projets, avec un budget global de 307 millions de dollars E.-U., exécutés dans les divers domaines relevant du programme (voir Tableau 3). Plus de 71 pour cent (soit 270 d'entre eux) étaient exécutés sous la responsabilité directe de la Division FOR.

Tableau 3 – Programme 2.4.1: Ressources consacrées aux projets de terrain au cours de la période 1992-97 (budgets en millions de dollars E.-U.)Sous-Programmes Nombre de projets Budgets totaux des projets2.4.1 163 139,72.4.2 71 38,42.4.3 145 129,3Total programme 379 307,4

152. Le financement de projets au titre de fonds fiduciaires a été la principale source d'assistance (63 pour cent). La contribution du PNUD au cours de la période considérée a été de 33 pour cent, mais sa part a beaucoup diminué ces dernières années en raison des modalités d'exécution nationale. Le PCT a eu une part de moins de 4 pour cent dans le financement, mais il a représenté quelque 20 pour cent des projets. En ce qui concerne la répartition entre les régions, la majorité des projets (64 pour cent en valeur) ont été conduits en Afrique (33 pour cent) et en Asie (31 pour cent), les parts respectives du Proche-Orient et de l'Amérique latine-Caraïbes s'établissant à 15 pour cent et 12 pour cent.

153. Le Programme de terrain a été une très importante source d'informations et de données concrètes pour le Programme 2.4.1. La plus grande partie du travail publié par FOR au cours de la période à l'examen s'est fondée sur des activités entreprises sur le terrain ou au titre du financement de projets. La synergie entre les activités normatives et le travail de terrain a été l'un des aspects absolument essentiels des activités de la FAO dans le domaine de la foresterie. Ainsi, la priorité a été accordée aux éléments de programme ci-après: Evaluation des ressources forestières; Gestion des forêts, des zones montagneuses et des bassins versants; Conservation de la faune sauvage et des ressources génétiques; Lutte contre la désertification.

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Tableau 4 – Programme 2.4.1: Répartition par domaine d'intérêt et répartition géographique du Programme de terrain 1992-97 (nombre de projets)

Afrique Asie Amérique latine et Caraïbes

Proche-Orient

Europe Projets inter-régionaux

Total

2.4.1.1 45 63 39 12 4 0 1632.4.1.2 26 23 10 5 4 3 712.4.1.3 57 33 12 15 2 26 145Total 128 119 61 32 10 29 379

154. Le Tableau 4 montre la répartition, par domaines d'intérêt et par régions des projets de terrain appuyés par le programme. Les projets entrepris au titre du Sous-Programme 2.4.1.1 à l'appui de la gestion durable des forêts et de l'évaluation des ressources forestières (FRA) représentent presque la moitié (43 pour cent) des projets entrepris dans le cadre du Programme de terrain. Les principaux projets concernant la gestion durable des forêts et le boisement ont été exécutés au Bangladesh, au Burkina Faso et au Bhoutan14. Au Cambodge, au Cap-Vert et au Costa Rica15, les principaux projets exécutés par la FAO avaient pour but d'appliquer à titre expérimental des méthodes participatives de mise en valeur des forêts et d'étudier l'utilisation polyvalente de forêts naturelles et artificielles. Le soutien pour le renforcement des institutions dans le cadre du Programme FRA a été fourni grâce à une série de projets internationaux, régionaux et nationaux16, tandis qu'une série de projets17 de développement forestier à l'échelle sociale/communautaire aident actuellement les pays membres à adapter et mieux mettre au point des critères et indicateurs de gestion durable des forêts. L'autre principal domaine d'intérêt (38 pour cent des projets) a été l'aménagement des bassins versants et l'agroforesterie en zone aride, souvent avec des stratégies novatrices18 d'agroforesterie et de participation.

D. Gestion du programme

155. Le programme a une très importante fonction de soutien. En premier lieu, il s'acquitte du rôle technique majeur qui revient à la FAO à l'appui de mécanismes internationaux mis en place pour donner suite à la CNUED. En deuxième lieu, il apporte une aide directe aux pays membres, spécialement pour le renforcement des capacités nationales. En troisième lieu, il reste aussi une source importante d'avis spécialisés pour un certain nombre de projets de terrain, malgré une réduction substantielle de ce type d'activités à mesure que le soutien technique courant est transféré au personnel des Bureaux régionaux.

156. Avec le passage des années, cette lourde tâche orientée vers la fourniture de services a eu quelques effets négatifs sur l'exécution des travaux normatifs pour laquelle on est devenu de plus en plus tributaire de consultants. Il est aussi devenu de plus en plus difficile d'assurer une coordination et une synergie convenables des travaux correspondants entre les divers sous-programmes, et il y a eu une tendance à la fragmentation plutôt qu'à l'intégration dans le cadre du programme. Par exemple, le travail prévu à titre normatif pour la gestion durable des forêts au titre du Sous-Programme 2.4.1.1 aurait pu être plus étroitement lié aux diverses activités intéressant l'agro-écologie au titre du Sous-Programme 2.4.1.3. De même, la coopération interdivisionnaire entre diverses unités extérieures au Département des forêts devrait être conçue dans une optique plus pragmatique, plus spécialement pour des domaines interdisciplinaires tels que l'agroforesterie, l'aménagement des bassins versants et la planification de l'utilisation des

14 BGD/84/05; BKF/89/011 et BKF/93/003; BHU/91/00215 GCP/CMB/002/BEL; GCP/CVI/015/BEL; GCP/COS/011 et 014/NET; RAS/91/00416 GCP/INT/621/SWE; GCP/RAS/162/JPN; UTF/IND/158/IND; GCP/RAF/281/EEC et CMB/95/002; GCP/SUR/001/NET17 GCP/ECU/063/NET; GCP/SEN/037 et 042/NET; GCP/MLI/019/NET18 GUI/86/012; MYA/93/005 et MYA/96/007; GCP/NEP/048/NOR; PAK/88/051; GCP/VIE/019/BEL; CHD/87/016; SEN/87/027 et GCP/SEN/044/NET; GCP/SUD/033/NET

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terres. A cet égard, il y aurait peut-être lieu de réactiver les groupes de travail interdépartementaux pour la planification de l'utilisation des terres, avec un programme de travail clairement défini.

IV. RÉSULTATS

157. Au cours de la période à l'examen, le programme a conduit aussi bien des activités normatives que des activités opérationnelles en se mettant au service des Etats Membres de diverses manières, soit en fournissant des services universels (par exemple information, et analyses et méthodologies pour l'évaluation des ressources forestières ainsi qu'instruments et approches pour la gestion des forêts), soit en apportant ses concours à des groupes de pays dans des domaines particuliers (par exemple élaboration et application d'approches et d'instruments pour l'agroforesterie ou pour la mise en valeur des bassins versants, et diversité biologique). Les principaux résultats du programme normatif ont été les suivants: i) 110 publications, y compris un certain nombre de directives et manuels techniques; ii) plus de 90 réunions techniques et ateliers (63 réunions organisées par la FAO/GI et autres en collaboration avec d'autres institutions); et iii) plusieurs bases de données pour l'information à l'échelle mondiale (5 en plus de celles fonctionnant pour FRA). En outre, de nombreuses contributions ont été apportées aux processus internationaux mis en œuvre pour donner suite à la CNUED, ainsi qu'au soutien technique à quelque 380 projets de terrain. Pour ce qui est des résultats pratiques, le programme a enregistré un taux d'obtention des résultats attendus au cours de l'exercice 1996-97 légèrement plus élevé que le Grand Programme "Forêts", pour lequel le taux moyen a été de 97 pour cent.

A. Sous-Programme 2.4.1.1 – Gestion durable des forêts et évaluation des ressources forestières

158. L'accent a été mis sur l'évaluation des ressources forestières (FRA) et les critères et indicateurs de gestion durable des forêts, notamment l'assistance pour accroître les capacités institutionnelles. Une contribution notable a également été apportée aux initiatives prises à l'échelle internationale pour donner suite à la CNUED. Le soutien technique a intéressé plus de 160 projets, avec un budget total de 140 millions de dollars E.-U. Une autre caractéristique importante a été la collaboration avec des institutions nationales et plusieurs partenaires internationaux, notamment des organisations régionales telles que le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), l'IGAD, la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) et le CCAD, avec des organisations gouvernementales telles que l'Organisation africaine du bois et avec des ONG telles que le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), le Conseil international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) et l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO).

Gestion durable des forêts

159. Depuis 1992, les activités ont principalement visé à: i) promouvoir les approches et concepts communs pour la gestion durable des forêts; et ii) donner des avis et des informations aux Etats Membres et aux instituts nationaux pour adapter ces concepts et approches, notamment pour mettre au point des critères et indicateurs en vue d'évaluer, suivre en permanence et mettre en œuvre une gestion durable des forêts aux niveaux national et écorégional.

160. En tant qu'organisme chef de file du système des Nations Unies pour la mise en œuvre du Chapitre 11 d'Action 21 de la CNUED, "Lutte contre le déboisement", la FAO soutient des initiatives internationales, régionales et écorégionales en vue de mettre au point des critères et indicateurs pour une gestion durable des forêts. A cet égard, elle appuie les activités du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF), ainsi que des arrangements pris pour leur donner suite par le Forum intergouvernemental sur les forêts opérant dans le cadre de la Commission du développement durable (CDD).

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161. La FAO contribue régulièrement depuis 1992, au niveau de la planification et au niveau technique, à plusieurs importantes initiatives internationales concernant les critères et indicateurs à adopter pour une gestion durable des forêts:

le "Processus paneuropéen" ou "Processus d'Helsinki": le mandat correspondant a été énoncé lors de deux Conférences ministérielles sur la protection des forêts en Europe.19 Lors de la troisième Conférence ministérielle, tenue à Lisbonne en juin 1998, les critères identifiés à l'échelle nationale au titre de ce processus ont été officiellement adoptés pour l'action à l'échelle nationale;

le Processus de Montréal sur les critères et indicateurs pour la conservation et la gestion durable des forêts des zones tempérées et boréales: les dix pays participants à l'origine ont approuvé sept critères juridiquement non contraignants à l'échelle nationale et 67 indicateurs, tels qu'énoncés en février 1995 dans la Déclaration de Santiago. Le premier rapport publié en août 1997 contenait une analyse de la pertinence des critères et indicateurs identifiés pour chacun des pays participants et faisait le point des données correspondantes disponibles. Lors de la treizième réunion du Processus de Montréal (octobre 1998), les pays participants, dont le nombre s'élevait maintenant à 12, sont convenus de passer en revue et d'envisager à l'avenir les éléments éventuels de critères et indicateurs à l'échelon des unités forestières;

la Proposition de Tarapoto pour des critères et indicateurs de durabilité dans la forêt de l'Amazonie. Suite aux examens initialement effectués dans chacun des pays participants, des consultations nationales dans un but de validation ont été organisées au cours des deux dernières années par cinq d'entre eux (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela) et des consultations analogues sont également prévues par les autres. Cette initiative a été énergiquement soutenue par la FAO qui a financé des projets (11) à l'appui du Traité de l'Amazone;

Le Processus pour les zones arides d'Afrique20 a son origine dans la Réunion d'experts FAO/PNUE sur les critères et indicateurs d'une gestion durable des forêts, tenue à Nairobi (Kenya) en novembre 1995. Lors d'un atelier tenu en novembre 1997, les pays participants ont examiné des rapports nationaux sur l'applicabilité du processus, la disponibilité d'informations et les capacités nationales de collecte et d'analyse des données, et ils ont élaboré un plan d'action pour la poursuite des travaux. Une réunion sous-régionale qui a ensuite été tenue a rassemblé des coordonnateurs nationaux de pays des zones arides de la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) à Lilongwe (Malawi) en décembre 1998, pour faire le point des progrès accomplis pour promouvoir l'expérimentation et la mise en application des résultats.

Le Processus du Proche-Orient a son origine dans la Réunion d'experts FAO/PNUE sur les critères et indicateurs d'une gestion durable des forêts, tenue au Caire (Egypte) en octobre 1996. Lors d'un atelier organisé au Caire en juillet 1997 pour lui donner suite, des coordonnateurs nationaux ont fait le point de rapports de pays participants sur l'applicabilité, la disponibilité d'informations et les capacités nationales en matière de collecte et d'analyse des données, et ils ont élaboré une proposition pour l'action future. Une réunion de coordonnateurs nationaux a ensuite été tenue à Damas (Syrie) en décembre 1998 pour faire le point des progrès accomplis et promouvoir l'expérimentation et l'application pratique par les pays concernés.

Le Processus centraméricain de Lepaterique a été entrepris pour donner suite aux recommandations d'une Réunion d'experts sur les critères et indicateurs d'une gestion durable des forêts, organisée à Tegucigalpa (Honduras) en janvier 1977 par le Conseil des forêts et des zones protégées (CCAB-AP) de la Commission centraméricaine de l'environnement et du développement (CCAD) avec le soutien du projet FAO TCP/RLA/5611. La réunion d'experts a ensuite été complétée par deux ateliers de formation sous-régionaux et par sept séminaires nationaux qui ont examiné l'applicabilité

19 Strasbourg 1990 et Helsinki 1993.20 Tenu à Nairobi (Kenya), en 1995.

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et la disponibilité des données et formulé des recommandations en vue de l'action pratique.

162. En 1995, une réunion d'experts FAO/Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT)21 a examiné dans quelle mesure il serait possible et souhaitable d'harmoniser les initiatives ci-dessus; elle est néanmoins convenue de la nécessité de laisser les actions en cours se poursuivre sans y mettre un frein, afin de leur permettre de refléter des différentes conditions environnementales et socio-économiques où elles ont pris naissance. Cette conclusion a été réaffirmée lors du Séminaire intergouvernemental sur les critères et indicateurs (SICI) d'une gestion durable des forêts, coparrainé par le Gouvernement de la Finlande et par la FAO en 199622.

163. A l'heure actuelle, on reconnaît de plus en plus largement la nécessité d'échanger des informations et des données d'expérience sur les initiatives en cours, afin d'assurer leur comparabilité et d'éviter les doubles emplois. C'est là un domaine d'activité où la FAO peut continuer à apporter son aide dans le cadre des initiatives intergouvernementales sur les critères et indicateurs à utiliser pour une gestion durable des forêts.

Evaluation des ressources forestières (FRA)

164. Le travail a englobé la mise au point de lignes directrices, celle d'instruments informatisés et la diffusion de définitions et classifications générales aux fins d'un inventaire des forêts, dans le but de: i) répondre à la demande d'informations émanant en permanence de la communauté internationale qui voudrait mieux comprendre les fonctions écologiques, économiques, culturelles et sociales remplies par tous les types de forêts; ii) élargir les connaissances scientifiques et enrichir la base de données statistiques disponibles. Le FRA assure également le fonctionnement du Système d'information sur les ressources forestières (FORIS) qui fait périodiquement rapport sur l'état des ressources forestières mondiales et leurs modifications. La FAO coopère étroitement avec la Commission économique pour l'Europe (CEE) pour: i) l'analyse des données fiables existantes au niveau des pays; ii) l'évaluation des données satellitaires à haute résolution; iii) l'examen des paramètres environnementaux; et iv) le renforcement des capacités23. Le soutien pour le renforcement des capacités nationales en matière d'évaluation de ressources forestières est devenu une priorité au cours de la période à l'examen et le FRA a axé ce soutien sur les "centres chefs de file" sous-régionaux.

165. FRA 1990: La première évaluation véritablement mondiale des ressources forestières effectuée par la FAO a été fondée sur des données de base de 1980 et la documentation correspondante, et a été publiée au début des années 80. La deuxième évaluation mondiale a été fondée sur des données par pays et a été entreprise en 1990. Les conclusions et les estimations finales ont été publiées dans sept rapports sous le titre "Séries FRA 1990" définitivement mis en forme en 199524. La mise au point de méthodes et de directives dans la série FRA 1990 va de la diffusion de méthodes améliorées pour l'adaptation des données recueillies dans les pays à l'établissement de définitions et classifications normalisées communes et à des années de références communes.

166. L'Etude FAO Forêts no 130 – "Survey of Tropical Forest Cover and Study of Change Processes – Based on Multi-date High Resolution Satellite Data" (1996) (Le couvert forestier tropical et ses modifications – sur la base de données satellitaires à haute résolution) faisait ressortir deux conclusions importantes: l'orientation des modifications du couvert par régions et par zones climatiques, et la confirmation d'estimations précédemment publiées du couvert

21 Rome, février 1995.22 Helsinki, 1996.23 La CEE est chargée de rassembler et analyser les données émanant des pays développés.24 Produit en coopération avec l'Université suédoise des sciences agricoles et l'Agence suédoise d'aide au développement international (ASDI).

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forestier en ce qui concerne son état actuel et ses modifications. Sur la base de ce document, Rapport sur la situation des forêts du monde, publié en 1997, donnait des estimations provisoires sur la base des tendances identifiées par le FRA en 1990.

167. FRA 2000: Une série de réunions d'experts tenues dans l'optique de FRA 2000 a atteint son point culminant avec la consultation d'experts sur l'Evaluation des ressources forestières mondiales en l'an 2000 – Kotka III (Finlande, 1996). Suite à ces réunions, des décisions détaillées en matière de planification et des décisions préliminaires ont été prises en ce qui concerne les variables qualitatives et environnementales à inclure dans FRA 2000, y compris l'introduction de renseignements supplémentaires sur les ressources environnementales, la diversité biologique25 et les ressources humaines, ainsi qu'un accord sur les méthodologies, les données à inclure, les définitions de base, ainsi que le cadre global du FRA 2000.

168. A l'heure actuelle, des efforts importants sont entrepris pour répondre aux demandes de nouvelles informations formulées lors de débats internationaux et, entre autres, par le GIF. Un processus de planification des stratégies et des opérations pour l'évaluation en l'an 2000 a été mis au point et des modules spécifiques ont été élaborés à l'intention des donateurs qui pourraient parrainer les activités ou des partenaires qui pourraient apporter leur contribution. Les ressources allouées au FRA 2000 au titre du Programme ordinaire ont doublé et un poste supplémentaire a été créé. Toutefois, la plus grande partie des activités du FRA continue de dépendre d'un financement extrabudgétaire au titre de fonds fiduciaires. Les contributions financières et les contributions en nature des gouvernements, des organisations internationales et des organismes donateurs ont continué de progresser à l'appui des activités définies lors de Kotka III.

169. Les principaux problèmes à résoudre dans le proche avenir sont les suivants: i) s'assurer la coopération des pays pour la fourniture d'informations, et ii réorganiser les tâches des diverses divisions et les fonctions du FRA à l'échelle mondiale dans le contexte du programme élargi. Les activités du FRA doivent être mieux intégrées dans le travail du Département des forêts si l'on veut que les nouvelles informations requises au cours de l'accord de Kotka soit recueillies et analysées en temps voulu et avec un bon rapport coût-efficacité.

B. Sous-Programme 2.4.1.2 – Plantations, protection et ressources génétiques forestières

170. Le sous-programme collabore avec des institutions nationales et régionales pour combattre les effets négatifs du déboisement et de la dégradation des forêts grâce à une meilleure gestion des plantations, en faisant appel à des matériels de reproduction physiologiquement et génétiquement optimaux et à des méthodes intégrées de lutte contre les ravageurs, et en apportant un soutien pour lutter convenablement contre les incendies de forêt. Il s'est également intéressé à des questions telles que l'incidence de la pollution atmosphérique et des modifications et fluctuations possibles du climat sur la santé et la vitalité des forêts. Une autre de ses fonctions essentielles a été la fourniture de services de secrétariat au Groupe d'experts sur les ressources génétiques forestières et à la Commission internationale du peuplier, y compris la fourniture d'une aide pour les services de secrétariat assurés par la FAO à la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture. A l'échelle internationale, un soutien a été fourni à la quatrième Conférence technique internationale sur les ressources génétiques forestières et au processus préparatoire de la Convention sur la diversité biologique.

Protection des forêts

171. En collaboration avec l'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), la FAO a organisé une série d'ateliers techniques consacrés au transfert sans danger de matériel génétique de i) Eucalyptus spp.; et ii) Pinus spp., lors duquel des insectes et des maladies peuvent être transmis par des semences et tissus entrant dans le commerce international et national. Un troisième atelier, prévu en 1999, concernera Acacia spp. et autres plantes légumineuses ligneuses.

25 Le point en matière de diversité biologique a été fait dans un exercice récent visant à renforcer les capacités nationales en Asie du Sud-Est.

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172. L'aide directement apportée aux pays est allée de l'aide d'urgence à un soutien à plus long terme au titre de projets – ce dernier visant à mettre au point des stratégies de protection intégrée contre les ravageurs pour empêcher de nouvelles poussées26. Les activités concernant la protection intégrée relèvent souvent de projets forestiers d'un type plus complet, comme par exemple le projet GCP/CPR/009/BEL27. Une étroite collaboration avec le Service de la protection des plantes (AGPP) a été entretenue pour l'élaboration de stratégies de protection intégrée, ainsi qu'avec le Système mondial d'information sur les plantes et les ravageurs (SMIPR) sur le site de la FAO sur Internet.

173. On a encouragé la mise en place de réseaux régionaux de protection intégrée dans les forêts et, au cours de cette période, deux réseaux ont été créés (pour l'Afrique de l'Est et du Sud, et pour l'Asie et le Pacifique); un autre est en cours d'installation dans les pays des Balkans28 qui ont des problèmes analogues dus aux attaques de Lymantria dispar (Bombyx disparate).

Lutte contre les incendies de forêt

174. L'accent a été mis sur l'élaboration d'un système d'information sur les incendies de forêt et d'un système d'alerte rapide. En collaboration avec la CEE, des données sur les incendies de forêt sont régulièrement mises à jour et diffusées dans le bulletin trimestriel FAO/CEE/ILO intitulé "International Forest Fire News". La FAO collabore aussi avec le Centre commun de recherche européen29 pour l'utilisation de données de télédétection recueillies par satellite et de données du Système d'information géographique (SIG) pour la détection, ainsi qu'avec le PNUE pour l'évaluation des effets des incendies sur l'environnement.

175. Au cours des dernières années, la FAO a fait ressortir la nécessité d'adopter des approches participatives pour la prévention, la détection et le contrôle des incendies. Tous les grands projets de terrain exécutés au cours de la période à l'examen30 ont adopté cette approche. La FAO, en collaboration avec d'autres organisations, dispense également une formation en matière de prévention et de lutte contre les incendies de forêt, et donne des avis sur les aspects techniques et politiques de la lutte contre les incendies.

176. Suite aux recommandations formulées au onzième Congrès forestier mondial31, la FAO a organisé la première réunion sur les "Politiques affectant les incendies de forêt"32 dans le but de: i) identifier les aspects de politique générale des incendies de forêt; ii) rassembler les informations provenant d'institutions s'occupant des incendies de forêts; et iii) préparer des recommandations en vue de la planification et de la formulation de politiques de prévention des incendies, de lutte contre et de réduction des incendies, et de mesures de restauration. Ces recommandations seront présentées à la Réunion des Ministres responsables de la foresterie en mars 1999.

177. Des Groupes ad hoc sur le changement climatiques ont été créés ces dernières années dans le cadre de la FAO pour examiner et suivre les corrélations possibles entre la foresterie et les changements climatiques. Avec l'approbation de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et le Protocole de Kyoto, il est certain que le travail entrepris dans ce domaine s'intensifiera dans le proche avenir.

Les ressources génétiques

26 Afrique de l'Est, Kenya, Pologne et Lituanie, Niger et Nigéria, République démocratique populaire de Corée, Bulgarie et Roumanie, Seychelles et Bangladesh.27 "Boisement, recherche forestière, planification et développement dans les trois régions septentrionales de Chine".28 Turquie, Bulgarie et Roumanie en particulier.29 Centre à l'ISPRA (Italie).30 L'Inde, l'Indonésie, la Sierra Leone et, plus récemment, la Turquie.31 Turquie, octobre 1997.32 Octobre 1998.

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178. Les activités ont été axées sur l'amélioration des connaissances en ce qui concerne la variabilité des espèces d'intérêt socio-économique réel ou potentiel, et la promotion de l'utilisation de matériels de reproduction génétiquement bien adaptés et de haute qualité physiologique pour la plantation d'arbres et l'établissement de plantations. A cet égard, un soutien a été apporté pour la prospection, la collecte, la caractérisation et les essais, l'amélioration et l'échange de matériel génétique, en portant l'attention voulue à la diversité entre les espèces et au sein des différentes espèces, principalement grâce à la création de réseaux et à des arrangements de jumelage pour renforcer les capacités institutionnelles.

179. Suite au programme sur les espèces Accacia et Prosopis des zones arides, le Réseau international pour le margousier a été créé en vue d'améliorer la qualité et l'adaptabilité génétiques du margousier et d'accroître son utilisation pour répondre aux besoins des populations rurales. Les activités entreprises au sein du réseau ont été axées sur l'exploration des provenances, la collecte de semences et les échanges pour la mise en place d'essais coordonnés à l'échelle internationale. Des institutions nationales de 21 pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et d'Europe collaborent actuellement à ce réseau. L'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI) et un certain nombre de projets de terrain régionaux FAO/PNUD dans le domaine de la foresterie33 participent également au réseau. Le réseau facilite la coopération interrégionale et les échanges d'informations et de matériel génétique; 25 sources de semences, représentatives de toute la variation écogéographique de l'éventail de distribution des espèces, ont été échantillonnées et des semences ont été échangées pour la mise en place d'essais internationaux de provenance dans les pays collaborants.

180. Pour donner suite aux recommandations du Groupe d'experts FAO sur les ressources génétiques forestières, une série de rapports décrivant l'écologie, la sylviculture, l'aménagement, l'utilisation et la conservation des essences d'acajou en Amérique latine ont été préparés. Ces rapports donnent également la liste des activités en cours et des lacunes dans les connaissances et activités actuelles, et ils proposent un programme d'activités en collaboration pour la région.

181. Dans le domaine de la conservation génétique, on s'est efforcé de rassembler des données de base pour guider la gestion des forêts naturelles et des terres boisées de manière compatible avec la conservation des ressources génétiques qu'elles contiennent, ainsi que de formuler des avis et des directives pratiques pour la conservation des ressources génétiques en faisant appel aux stratégies complémentaires de conservation in et ex situ.

182. Depuis 1993, un Système mondial d'information sur les ressources génétiques forestières (REFORGEN) a été mis en place, en étroite collaboration avec des instituts nationaux et organismes internationaux soucieux d'appuyer les décisions politiques et techniques en matière de conservation des ressources génétiques. Le bulletin d'information annuel intitulé "Ressources génétiques forestières " et autres informations pertinentes ont récemment été rendus accessibles sur Internet à la page d'accueil de la FAO consacrée aux ressources génétiques forestières.

Plantation des forêts

183. Au cours de la période à l'examen, les activités ont été adaptées en vue de répondre aux besoins changeants des Etats Membres. A l'heure actuelle, il existe un besoin pressant d'informations sur la contribution que les plantations de forêts apporteront à la fourniture d'une large gamme de produits, notamment des bois ronds industriels et bois de combustible, plutôt que sur la sélection d'espèces ou les techniques de plantation et de gestion de plantations de grande envergure.

33 "Amélioration de la productivité des forêts artificielles, grâce à la sélection" (FORTIP), basé aux Philippines; "Boisement et reboisement – formulation de politiques nationales" (STRAP), basé au Viet Nam, et "Programme de soutien à la recherche forestière dans la région Asie-Pacifique" (FORSPA) basé en Thaïlande, plus le projet "ASEAN Tree Seed Centre Project" (également en Thaïlande).

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184. L'une des principales contributions du programme a donc été de recueillir, analyser et diffuser des données et des informations concernant les programmes nationaux en matière de boisement, de reboisement et de plantation d'arbres à titre de contribution au FRA, et d'entreprendre des études particulières telles que le Modèle sur l'offre mondiale de fibres et les tendances du bois d'œuvre dans la région Asie/Pacifique. Plusieurs rapports de situation ont également été préparés sur les tendances mondiales en matière de plantation de forêts dans l'optique de réunions internationales telles que le Congrès forestier mondial et le Congrès mondial de l'IUFRO, ainsi que de leur publication dans Unasylva et le Commonwealth Forestry Review. Une aide a aussi été directement apportée aux pays membres pour ce qui concerne les utilisations et les performances de plantes et d'espèces d'arbres vivaces dans des systèmes agroforestiers, ainsi que la conservation et l'utilisation durable d'espèces de peupliers indigènes34.

Organes statutaires dans le cadre du Sous-Programme 2.4.1.2

185. Commission internationale du peuplier (CIP): la Commission internationale du peuplier, créée il y a 50 ans, rassemble des administrateurs, des universitaires, des chercheurs, des industriels, des spécialistes de la conservation et des sélectionneurs, ainsi que des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des universités et des instituts de recherche qui s'intéressent à la culture et à l'utilisation des peupliers et des saules. Le travail de la CIP a notamment abouti à la publication d'un grand nombre de documents techniques, diffusant régulièrement des informations sur les aspects techniques, sociaux et économiques de la conservation, de l'acclimatation et de l'utilisation du peuplier et du saule, et des annuaires des chercheurs.

186. Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières: le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières a été créé en 1968 pour: i) faire le point du travail effectué dans le monde entier dans le domaine des ressources génétiques forestières; ii) examiner les initiatives à prendre en priorité aux niveaux national, régional, écorégional et mondial; et iii) formuler des recommandations quant aux principaux objectifs et priorités opérationnelles de la FAO dans ce domaine. Au cours de la période à l'examen, le Groupe s'est réuni trois fois, en 1993, 1995 et 1997.

187. Sur la base d'informations reçues d'instituts nationaux, le Groupe a continué à mettre à jour des listes régionales d'essences d'arbres prioritaires, en établissant des listes pratiques correspondantes de priorité pour la prospection, la collecte, la conservation, la mise en valeur et l'utilisation de leurs ressources génétiques. Il a également formulé des recommandations générales pour la conservation et l'utilisation des ressources génétiques forestières, ainsi que pour ce qui concerne les essences d'arbres prioritaires. La compétence du Groupe et son impartialité sont reconnues dans le monde entier et ses recommandations sont largement appliquées.

C. Sous-Programme 2.4.1.3 – Conservation des forêts, faune sauvage et contribution à la sécurité alimentaire

188. Ce sous-programme intéresse la "dimension environnementale" et les corrélations entre l'agriculture et la foresterie, ainsi que la conservation de la faune sauvage et l'agroforesterie, y compris tous les systèmes arborés extérieurs aux forêts. L'accent a été mis sur la gestion des écosystèmes fragiles, y compris les zones arides, les montagnes et autres zones nécessitant des mesures de protection et de conservation où la dégradation des ressources en terres et la dégradation des écosystèmes forestiers suscitent de graves préoccupations.

189. Entre 1992 et 1997, le sous-programme a apporté un soutien technique à 145 projets, avec un budget total de 129 millions de dollars E.-U. Les principaux projets et programmes visent à assurer le boisement en encourageant la participation de la population et les approches sociales de

34 En Chine, au Maroc, au Kenya et en Inde.

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la foresterie. Ils sont généralement situés dans des écosystèmes fragiles, particulièrement dans des zones arides et des bassins versants35.

Utilisation des terres, agrofesterie et foresterie urbaine

190. Au cours de la période à l'examen, la composante relative à l'utilisation des terres, à l'agroforesterie et à la foresterie urbaine a été introduite en raison de l'attention croissante portée aux systèmes arborés non forestiers et à la contribution des arbres et des buissons à la restauration et à la conservation de la fertilité des sols. Un Groupe de travail interdépartemental sur l'agroforesterie a été créé en 1992 en même temps que le Sous-Groupe sur l'agroforesterie au sein du Groupe de travail interdépartemental sur l'utilisation des terres. Quoique ces deux groupes de travail aient été dissolus en 1996, le second a été récemment relancé sous une forme Ad Hoc et spécifiquement chargé de la suite à donner au Chapitre 10 d'Action 21 intitulé "Conception intégrée de la planification et de la gestion des terres".

191. Au sein du Groupe de travail interdépartemental sur l'utilisation des terres, FOR a joué un rôle central dans l'élaboration du système de classification du couvert terrestre et des indicateurs de la qualité des terres pour le Programme FAO/SIG. Par ailleurs, le Sous-Groupe sur l'agroforesterie a contribué à l'élaboration des directives pour la planification de l'utilisation des terres et les activités de suivi du Chapitre 10 d'Action 21 de la CNUED.

192. La première expression du travail accompli par la FAO dans le domaine de la foresterie urbaine a été la publication en 1993 d'un numéro spécial d'Unasylva36. Les principes et approches d'une foresterie urbaine ont été publiés en 1994 sous la forme d'un document tentant de définir le potentiel de la foresterie urbaine dans les pays en développement, et le point de l'expérience acquise au niveau des pays a été fait dans d'autres publications.

193. FOR a également joué un rôle majeur en donnant des avis pour la prise en considération des arbres et des forêts dans le Programme spécial sur la sécurité alimentaire (PSSA) et le Sommet mondial pour l'alimentation. Les éléments intéressant spécifiquement la foresterie et l'agroforesterie ont été préparés en 1998 et sont inclus dans les "Directives" pour l'exécution du Programme spécial.

194. Deux réseaux agroforestiers ont été créés, respectivement en Asie et en Amérique latine. Ce dernier comprend également un Sous-Groupe sur l'agroforesterie dans les zones arides. Toujours en Amérique latine, 19 profils nationaux en matière d'agroforesterie et un répertoire des instituts de recherche ont été préparés en collaboration avec le Bureau régional, et une Consultation d'experts sur les résultats obtenus en agroforesterie dans les zones arides et semi-arides a été tenue au Mexique en 1993. Le Réseau agroforestier pour l'Asie-Pacifique a suscité un surcroît d'intérêt, plus particulièrement pour l'introduction d'éléments agroforestiers dans la région, grâce à la publication d'un bulletin régional sur l'agroforesterie intitulé APAN-News. Une liste d'institutions organisant des cours de brève durée consacrés à l'agroforesterie a été préparée à l'appui des activités régionales et nationales de formation, du travail des réseaux et de la diffusion de renseignements.

195. Des ateliers internationaux faisant ressortir l'importance de la contribution apportée par l'agroforesterie à la vie des communautés dans les zones arides ont été organisés au titre de ce sous-programme, en coopération avec le Conseil international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes (RLC), l'APAN, le Centre de recherche pour le développement international (CRDI), la Fondation internationale pour la science (IFS) et l'Agence suédoise d'aide au développement international (ASDI), et consacrés aux questions suivantes: agroforesterie; recherche-développement;

35 Ghana, Soudan, pays du CILSS, Yémen, Inde, Népal, Philippines, Bangladesh, Thaïlande, Myanmar, Haïti, Jamaïque, Bolivie, Costa Rica et Pérou.36 No. 173, Volume 44, 1993.

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sylviculture et potentiel de protection offert par l'agroforesterie aux forêts des régions arides; systèmes d'exploitation agricole durable dans les pays soudano-sahéliens d'Afrique.

196. Des publications conjointes commun avec d'autres services spécialisés du Département des forêts sont notamment: Marketing in Forestry and Agroforestry by Rural People 1996 et Knowledge on the Agroforestry in Parklands of West Africa. Cette dernière sera disponible au début de 1999 dans la série Conservation Guides.

Foresterie dans les zones arides et lutte contre la désertification

197. Au titre de cet élément de programme, on a appuyé la mise en œuvre du Chapitre 11 d'Action 21 et des processus GIF/FIF intéressant la restauration des écosystèmes forestiers dégradés. Au cours de la période à l'examen, un soutien technique a également été apporté à des projets visant à: i) restaurer le couvert forestier et arboré; ii) mettre un terme à l'invasion des dunes de sable; iii) promouvoir le rôle de la formation de forêts en zones arides et le rôle des arbres pour la sécurité alimentaire; iv) avoir recours aux services environnementaux des arbres et des forêts dans des zones arides.

198. Les activités au titre de cet élément de projet ont également visé la diffusion des connaissances à l'échelle locale/nationale grâce à des lignes d'orientation préparées localement et des stages de formation consacrés aux brise-vent, aux ceintures de protection, aux barrières et à la stabilisation des dunes de sable. Une synthèse des approches adoptées par la FAO pour la restauration des terres dégradées et pour ce qui concerne les conséquences de la désertification dans les zones arides a aussi été préparée en coopération avec le Service des sols – ressources, aménagement et conservation (AGLS) et présentée au Comité intergouvernemental sur la désertification en 1993.

199. Trois documents essentiels sur la restauration des écosystèmes dégradés, la situation actuelle en matière de gestion des ressources naturelles des terres arides et le rôle de la foresterie dans la lutte contre la désertification ont été produits au cours de la période à l'examen, en collaboration avec des pays et organismes internationaux intéressés.

200. Au titre de cet élément de programme sont également soutenues les activités du Réseau Sylva Mediterranea de CFA/CEF/CFPO37. Dans ce cadre, le Programme d'action pour la foresterie en Méditerranée a été préparé en 1992 et un projet régional pour lutter contre les incendies de forêt en favorisant la création de bases de données informatisées a été approuvé. Un soutien a également été apporté au processus régional aux fins de l'adoption de la Convention des Nations Unies pour lutter contre la désertification dans les régions de la Méditerranée du Nord et du Proche-Orient.

Mise en valeur durable des montagnes

201. Depuis 1992, année où la FAO a été désignée comme chef de file pour la mise en œuvre du Chapitre 1338 du programme Action 21 de la CNUED, on a assisté à un accroissement sans précédent de la demande de services de l'Organisation par la communauté internationale dans son ensemble. De ce fait, la priorité au titre de cet élément de programme a été donnée à la promotion du soutien international pour la mise en œuvre du Chapitre 13, à la coordination des travaux des organisations des Nations Unies, et à la collecte d'informations au titre d'initiatives prises par l'Organisation des Nations Unies conformément à ce Chapitre et en réponse à des activités découlant d'une mobilisation sans précédent d'organisations non gouvernementales.

202. Le processus a été coordonné dans le cadre du Groupe de travail ad hoc interinstitutions, créé pour suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Chapitre 13 d'Action 21. Il s'agissait en particulier d'une série de réunions intergouvernementales, d'initiatives communes et

37 Commission européenne des forêts (CEF)/Commission africaine des forêts/Comité des questions forestières méditerranéennes "Sylva Mediterranea" de la Commission des forêts pour le Proche-Orient (CFPO).38 Chapitre 13: Gestion des écosystèmes fragiles: mise en valeur durable des montagnes.

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d'une réunion internationale sur les montagnes, qui ont conduit à de solides relations de travail entre des organisations non gouvernementales et entre des institutions nationales dans le cadre du système des Nations Unies. Trois réunions intergouvernementales sur la mise en valeur durable des forêts ont été organisées à l'échelle régionale entre 1994 et 199739: pour la région Asie-Pacifique avec le soutien du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes (ICIMOD), pour l'Amérique latine facilitée par le Centre international de la pomme de terre (CIP)40 et pour l'Afrique conjointement avec l'ILRI, le PNUE et le CIRAF. Deux réunions supplémentaires41 ont lancé le processus européen en 1996. Les résultats, y compris les avis politiques et de nouvelles orientations pour tous les organes précités, ont été publiés.

203. Les réunions intergouvernementales ont été complétées par d'autres réunions et initiatives connexes de type non gouvernemental tenues en application du Chapitre 13 de la CNUED. La FAO en tant que directeur d'activités pour le Chapitre 13 a apporté d'importantes orientations techniques et contributions sur le plan théorique. En particulier, un soutien a été apporté à la première Consultation internationale des ONG sur l'Action en faveur des montagnes42 qui a organisé le Forum sur la montagne, réseau mondial de personnes et organisations intéressées par les cultures pratiquées dans les zones montagneuses, leur environnement et le développement durable. La FAO est membre du Conseil exécutif de cette organisation (Comité intérimaire de facilitation), qui est devenu le Conseil du Forum sur la montagne en novembre 1997.

204. La coopération et le soutien aux initiatives des ONG grâce à des conférences au niveau électronique ont abouti à la production d'un certain nombre de publications conjointes de la FAO et de l'Institut sur la montagne, concernant des mécanismes novateurs de financement de la conservation et du développement durable, les aspects opérationnels, institutionnels et juridiques de la mise en valeur et de la conservation des montagnes, et les pratiques permettant de relier conservation et entreprise privée là où la FAO a apporté son soutien en tant que principal examinateur de la publication finale.

Aménagement des bassins versants

205. Pour tenir compte du rôle des forêts et des arbres dans des systèmes économiques diversifiés et durables pour les zones montagneuses et dans les techniques de gestion globale des bassins versants, le programme s'est activement occupé de promouvoir des activités génératrices de revenus en ce qui concerne l'aménagement des bassins versants et les travaux consacrés à leur conservation. La restauration des écosystèmes et les travaux connexes de gestion des bassins versants exigent souvent beaucoup de temps et ne donnent pas de résultats immédiats. Les stratégies visant à satisfaire les besoins à court terme sont donc encouragées et reposent notamment sur un ciblage approprié du travail de vulgarisation et sur l'intégration dans ce travail d'actions et de thèmes susceptibles d'aboutir assez rapidement à des activités rémunératrices.

206. Dans ce cadre, un examen de la conversion de dettes en investissements écologiques pour promouvoir la conservation des ressources naturelles a été entrepris en étroite coopération avec le Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine. L'étude, publiée en 1993, donne les informations voulues sur le potentiel d'échange dette/nature dans le domaine de la conservation et du développement.

207. Les activités au titre du Programme ordinaire se sont poursuivies sur les questions intéressant l'hydrologie des forêts et l'aménagement des bassins versants, et leurs relations avec la gestion et la conservation des ressources des hautes terres et les questions correspondantes de sécurité alimentaire. La FAO a publié avec le PNUD en 1993 un rapport fondé sur les expériences menées au niveau des pays pour subvenir aux besoins des populations minoritaires des hautes

39 Kathmandou en décembre 1994, Lima en 1995, Addis Abéba en juin 1996 40 Centre international de la pomme de terre du GCRAI, Lima (Pérou)41 Tenues à Aviemore (Ecosse) et Trente (Italie)42 Organisée à Lima en 1995

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terres. Un appui a été fourni à un portefeuille de projets interrégionaux, régionaux et nationaux d'aménagement des bassins versants, principalement en Afrique et en Asie et d'Amérique latine43.

208. Tout au long de la période à l'examen, l'assistance technique apportée par la Division des ressources forestières (FOR) s'est traduite par d'importantes modifications apportées à la notion d'aménagement des bassins versants, introduisant progressivement des aspects revêtant un caractère plus socio-économique et des approches "plus douces", et faisant place à des préoccupations environnementales/écologiques dans l'aménagement des bassins versants et le contrôle des torrents. Le Groupe de travail de la CEF44 a commencé à préparer l'exposé d'une mission formulant des objectifs, des principes politiques et des approches pour l'avenir. Il a aussi récemment élargi sa composition de manière à inclure un plus grand nombre de pays d'Europe de l'Est, et il a pris des contacts avec d'autres régions du monde pour faire appel à la contribution d'observateurs d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.

209. Le programme appuie également des réseaux régionaux et sous-régionaux de CTPD pour les forêts de montagne et l'aménagement des bassins versants en Afrique, en Asie et en Amérique latine-Caraïbes, et il a parrainé la participation à des ateliers régionaux. Un ensemble de progiciels pour la planification et l'aménagement des bassins versants est aussi mis au point actuellement en coopération avec Computer-Assisted Development, Inc. au Colorado (Etats-Unis d'Amérique).

Aménagement de la faune et des zones protégées

210. Les liens entre la conservation et le développement rural durable ont été examinés lors des trois dernières réunions des Commissions régionales pour les forêts (Afrique, Asie et Amérique latine) et de trois ateliers sous-régionaux tenus en Afrique. Ce processus a conduit à proposer l'organisation d'une consultation internationale sur la conservation et le développement rural durable à tenir à Rome en avril 1999.

211. Se fondant sur l'expérience considérable de la FAO en ce qui concerne la conservation de la diversité biologique au niveau des écosystèmes, le programme a favorisé l'adoption de concepts et d'approches et promu un enseignement en matière de gestion et d'utilisation de la faune sauvage par le moyen d'une série de publications, consacrées notamment à l'élevage des petits animaux sauvages (agouti et aulacode) et à l'utilisation de la faune sauvage45. Les publications ont été largement diffusées, afin d'informer sur les nombreuses manières dont la faune sauvage peut contribuer à la génération de revenus et à l'approvisionnement alimentaire. En outre, les trois bulletins régionaux consacrés à la faune et à la conservation, intitulés Nature et faune, Tiger Paper et Areas Silvestres protegidas ont été régulièrement publiés, et le Service des réunions régionales du Groupe de travail sur la faune sauvage et les parcs nationaux de la Commission africaine des forêts a été régulièrement assuré.

212. Le premier Congrès latino-américain sur les parcs nationaux et les zones protégées, tenu à Santa Marta (Colombie, 1997) a marqué une étape de la coopération régionale. Il a été organisé conjointement par le Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine et le Réseau sur les parcs nationaux et les zones protégées. Dans la région, deux projets principaux s'acquittent du travail dans ce domaine, à savoir un projet FAO/PNUE intéressant la conservation de la diversité biologique dans les zones protégées, et un projet intéressant la planification et l'aménagement des zones protégées en Amazonie.

213. On a également noté depuis la CNUED une participation accrue à la formulation de projets nationaux et régionaux pour la mise en application d'accords internationaux intéressant la conservation d'espèces et de la diversité biologique, tels que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et la Convention sur la diversité biologique.

43 Népal, Pakistan, Viet Nam, Bangladesh, Iran, Burundi, Rwanda, Ouganda, Mozambique, Cap-Vert et Guinée44 Commission européenne des forêts45 FAO Forestry Conservation Guides No 25 et 33

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D. Programme de terrain – Conclusions des évaluations de projets

214. Au cours de la période 1992-97, 44 projets soutenus par le programme ont été évalués par des missions indépendantes organisées par les gouvernements des pays hôtes, les donateurs et la FAO. Les conclusions globales de ces évaluations de projets, qui sont récapitulées au Tableau 5, englobent une évaluation de la qualité générale de la conception des projets, de leur mise en œuvre, de leurs résultats et de leurs effets. Le modèle global d'évaluation est comparable à celui adopté pour les projets bénéficiant de l'aide de la FAO en général, notamment pour ce qui concerne les points faibles dans la qualité de la conception des projets. Ces derniers (qualité jugée "médiocre" pour 17 pour cent de 44 projets) intéressaient l'inadéquation des objectifs, la mauvaise identification des conditions préalables du succès des projets et des risques à affronter, et l'excès d'optimisme des hypothèses concernant le rythme d'exécution des projets. Pour ce qui est des résultats et effets obtenus, les projets entrepris dans des domaines plus traditionnels, monodisciplinaires (par exemple recherche forestière et gestion et conservation des ressources génétiques) ont généralement bénéficié d'une évaluation plus favorable. Du fait de leur complexité, de nombreux projets de développement entrepris dans une optique plus multidisciplinaire, tels que l'aménagement de bassins versants, se sont heurtés à davantage de difficultés, d'une part sur le plan de l'exécution pratique et, de l'autre, sur le plan de la production de résultats (en termes quantitatifs).

Tableau 5 – Programme 2.4.1: Evaluation chiffrée de la conception, de l'exécution et des résultats des projets* (1992-97)Aspects fondamentaux Pourcentage d'évaluations considérées comme:

médiocres satisfaisantes bonnes1. Conception 17 50 332. Exécution 7 43 503. Résultats - Qualité - Quantité

713

4350

5037

4. Effets 5 46 49Nombre de projets 44

* Sur la base de questionnaires d'évaluation de rapports jugés de qualité "bonne" ou "moyenne" par le Service de l'évaluation.

V. EFFETS ET IMPACT DU PROGRAMME

215. Les effets et l'impact du programme doivent normalement être visibles de diverses manières. Pour les activités normatives, on peut escompter l'adoption et/ou l'utilisation par des organismes internationaux ou groupes de pays, d'informations et d'analyses, ainsi que d'approches et de méthodes produites par le programme. Il en a été ainsi en particulier pour ce qui est des initiatives de la CDD pour donner suite à la CNUED et des travaux du FIF et du GIF. Le soutien opérationnel fourni par l'intermédiaire du Programme de terrain peut produire des effets de développement et avoir un impact planifié aux niveaux national et régional sous forme de renforcement des capacités, transfert d'approches et de technologies appropriées et résultats concrets de développement à l'échelle nationale et locale sous forme d'amélioration de la gestion et de l'utilisation des ressources forestières et arborées, de la gestion des terres et des eaux ou de l'accroissement de la productivité des populations rurales dépendantes des ressources arborées. La présente section s'efforce de faire une évaluation préliminaire de ces effets et impact obtenus dans le cadre du programme. Toutefois, en l'absence d'information systématique, l'évaluation reste assez approximative.

216. S'agissant de l'évaluation des ressources forestières, le programme a trouvé sa place au sein de la communauté internationale qui reconnaît qu'il est la seule source d'informations et évaluations fiables sur les ressources forestières aux niveaux national, sous-régional et mondial. Indépendamment des améliorations apportées à des normes et définitions communes à appliquer à l'échelle mondiale, les méthodes utilisées pour FRA 2000 ont été encore affinées, avec notamment

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des informations additionnelles sur la biomasse, les produits forestiers ligneux et non ligneux, et la diversité biologique. La haute qualité et l'opportunité des contributions dans ce domaine sont largement reconnues par les participants au processus international et par la CDD, ce qui rehausse l'influence de la FAO dans les délibérations internationales sur les questions complexes et délicates de politique forestière. Avec le soutien des donateurs, le programme FRA a également apporté une aide pour le renforcement des capacités nationales dans de nombreux pays en développement.

217. Par l'intermédiaire du Programme "Ressources forestières", la FAO a joué un rôle d'institution chef de file pour plusieurs éléments du Programme GIF (écosystèmes fragiles affectés par la désertification et par la sécheresse, incidence de la pollution atmosphérique sur les forêts, évaluation des multiples bénéfices de tous les types de forêt, et critères et indicateurs d'une gestion durable des forêts). L'influence de la FAO a été visible dans le travail du GIF intéressant l'élaboration de critères et indicateurs pour une gestion durable des forêts; en effet, elle a activement aidé à coordonner la mise au point de ces critères et indicateurs dans un cadre commun en participant à plusieurs initiatives prises sur une base régionale. Par exemple, le projet FAO à l'appui du Secrétariat Pro Temporae du Traité de coopération pour l'Amazone a apporté une contribution majeure à la Proposition de Tarapoto concernant les critères et indicateurs de durabilité de la forêt amazonienne, qui a été adoptée en 1995 par les membres du Traité de coopération. De manière analogue, la FAO a notablement contribué à la formulation de la Convention sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, ainsi qu'à faire reconnaître l'importance de l'ordre du jour pour le développement des montagnes, ainsi que celle de la Convention sur la diversité biologique.

218. Plus largement, les contributions apportées par la FAO aux travaux de la Commission du développement durable (CDD) des Nations Unies ont été maintes fois reconnues comme opportunes, de haute qualité et utiles. Le succès du programme dans ces domaines fait ressortir l'importance de la masse critique de compétences techniques dont dispose la FAO, de son vaste réseau de contacts professionnels et de sa capacité de collaborer avec d'innombrables partenaires de premier plan dans le monde entier.

219. Dans les domaines de la conservation des forêts, la faune sauvage et la contribution à la sécurité alimentaire - y compris l'agroforesterie, la gestion et la conservation des forêts/terres boisées et ressources arborées dans les écosystèmes fragiles, le programme a permis d'accomplir des progrès considérables en facilitant la réorientation des politiques et des stratégies à l'échelle nationale et régionale, ainsi que l'adoption de technologies et approches mieux adaptées pour faire face à des besoins prioritaires de développement dans ces domaines. Les consultations d'experts et ateliers organisés aux niveaux mondial, régional ou sous-régional ont permis de diffuser et d'échanger des idées et approches en matière de politiques générales, ce qui a permis de mieux faire ressortir les problèmes principaux et de promouvoir parmi les hauts fonctionnaires et spécialistes nationaux des méthodes appropriées de recherche de solutions. Fréquemment, ces efforts ont conduit les pays à coopérer par le moyen de réseaux techniques, en faisant quelquefois appel à d'autres organisations internationales et donateurs actifs dans la sous-région ou dans la région. Par exemple, le réseau régional sur l'agroforesterie en Amérique latine joue un rôle actif dans l'échange et le transfert d'informations sur les problèmes à résoudre et les meilleures pratiques utilisables (techniques et approches) pour ce qui concerne l'agroforesterie dans les zones arides de plusieurs pays des Andes. Sur le terrain, un certain nombre de projets d'assistance technique financés par des donateurs multilatéraux et bilatéraux (y compris en particulier les Pays-Bas, la Belgique, la Finlande, la Suède/ASDI, le Japon, le PNUD et quelquefois en association avec la Banque mondiale) ont contribué de façon remarquable à une expression concrète de ces idées et approches et vice-versa. Les efforts entrepris aussi bien au titre du Programme ordinaire qu'au titre du Programme de terrain ont été analysés et on les a fait connaître par le moyen d'une série de publications FAO concernant les orientations générales et donnant des informations sur les cas de bons résultats.

220. Quelques exemples de résultats notables sont présentés ci-après:

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Pour ce qui concerne l'aménagement des bassins versants et la foresterie dans les zones arides ainsi que la lutte contre la désertification, le programme a contribué dans une mesure importante à mieux faire reconnaître, au niveau des politiques générales comme à celui des techniques, qu'il y a lieu d'adopter une approche mieux intégrée faisant place aux pratiques en matière d'agroforesterie, à la gestion et à la conservation des ressources naturelles, et à la participation, en les combinant avec les approches traditionnelles de planification physique. De telles approches mieux coordonnées et de plus large envergure sont maintenant introduites dans les moyens d'action utilisés pour le développement et prises en considération par les instituts nationaux s'occupant de formation, ainsi que dans les programmes d'études de niveau universitaire, les politiques nationales et la législation dans un certain nombre de pays de régions du Sahel, de l'Asie et de l'Amérique latine;

Au niveau national, un certain nombre de pays ont adopté avec succès ces approches mieux intégrées de la gestion des forêts et de l'aménagement des bassins versants dans les zones arides, avec une aide importante de projets de terrain mis en œuvre par la FAO. Par exemple, au Sénégal et au Burkina Faso, les gouvernements transfèrent progressivement à l'échelle locale la responsabilité de la gestion des ressources, afin d'assurer la participation effective des communautés locales à l'exécution des programmes et projets de foresterie dans les zones arides. De manière analogue, au Népal, des approches plus décentralisées ont été encouragées pour l'exécution de projets d'aménagement de bassins versants et projets de mise en valeur des forêts des hautes terres, notamment la mise en œuvre à l'échelle pilote d'une action conjointe pour la gestion des forêts et des terres boisées menée à la fois par l'organe gouvernemental et par les communautés locales. Le développement et l'accroissement de la confiance en eux-mêmes des groupes locaux (spécialement des femmes) pour ce qui est de la gestion des ressources à l'échelle locale ont souvent eu des effets remarquables sur l'exécution de ces projets de terrain intéressant la conservation des forêts, la faune et la contribution à la sécurité alimentaire;

Dans de nombreux cas, la formation et le soutien assurés à la fois par le Programme ordinaire et par le Programme de terrain ont aidé à la mise en place de compétences techniques nationales/locales d'un type durable, en alimentant quelquefois d'intéressantes activités de coopération technique entre des pays en développement: compétences techniques et constitution de réseaux relatifs aux techniques de stabilisation des dunes de sable au Sénégal, au Maroc et en Mauritanie; restauration et boisement des zones de talus (Cap-Vert); aménagement des forêts naturelles de zones arides (Burkina Faso, Sénégal); technologies permettant d'économiser l'énergie du bois et leurs applications (Sénégal); élevage du crocodile (Indonésie).

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VI. BILAN

221. Le tableau ci-dessous résume les principales évaluations et conclusions sur la base des principaux critères retenus:

Critère Evaluation

a. Pertinence du programme

Mandat de base de la FAO

Sécurité alimentaire

Agriculture et développement rural durables

Extrêmement utile dans l'optique du mandat de base de la FAO et des recommandations de la CNUED à l'intention des Nations Unies, en particulier pour ce qui concerne le développement rural durable et les forêts, notamment la mise en application des Chapitres 11, 12 et 13 d'Action 21. Le programme apparaît également pertinent du point de vue de la sécurité alimentaire.

b. Cohérence de la conception

Définition claire des objectifs (effets et impact)

Utilité des résultats escomptés

Réalisme et faisabilité

Pertinence des perspectives stratégiques

Amélioration au cours de la période considérée, mais encore peu satisfaisant à certains égards. Le centre d'intérêt de chaque sous-programme est devenu plus clair et l'utilité des résultats individuels escomptés est généralement bonne ou satisfaisante. Toutefois, les sous-programmes ont eu tendance à rester cloisonnés, d'où la difficulté de créer entre eux une interface plus dynamique pour s'attaquer à des problèmes communs.

De manière analogue, les objectifs du programme considéré dans son ensemble devraient être définis plus clairement pour ce qui est des effets et de l'impact attendus en tant que résultat combiné des éléments des sous-programmes et contribution au Grand Programme "Forêts". Cela faciliterait l'intégration et la synergie des activités de base, et aiderait à préciser la contribution du programme aux objectifs stratégiques du Département. Les liens entre les deux sont encore insuffisants.

c. Efficacité de l'exécution

Degré de réalisation des objectifs fixés

Coordination de l'exécution

Généralement satisfaisante. La qualité des réalisations a été généralement bonne à satisfaisante. Les performances en ce qui concerne les résultats escomptés ont été bonnes et sont venues en temps voulu, avec un grand nombre de réalisations pratiques et de services. Il en a été particulièrement ainsi dans des domaines tels que l'information et les méthodologies pour l'évaluation des ressources forestières (FRA), ainsi que pour la formulation et l'harmonisation de critères et indicateurs de gestion durable des forêts, pour la conservation et la gestion des ressources génétiques forestières, l'aménagement des zones arides et semi-arides, l'agroforesterie et la gestion des bassins versants.

De même, l'efficacité de l'exécution a été généralement satisfaisante au niveau des sous-programmes, mais elle demande à être renforcée au niveau du programme de manière à assurer une meilleure intégration, synergie et cohérence dans l'optique des objectifs à long terme et des objectifs stratégiques du Département.

d. Effets et impact

Effets et impact directs

Durabilité probable

Contribution apportée dans les domaines prioritaires de la FAO

Généralement bons à satisfaisants. Les performances en ce qui concerne les effets escomptés ont été bonnes pour ce qui concerne les divers sous-programmes. Les réalisations et services de la Division FOR ont été généralement accueillis avec satisfaction et il leur est actuellement fait appel par les groupes visés. Sa contribution opportune à la mise en œuvre des Chapitres 11, 12 et 13 d'Action 21 a conduit à faire plus largement reconnaître l'efficacité des services de la FAO. Les perspectives immédiates de durabilité de ces effets semblent généralement bonnes, étant donné l'importance attachée à ces divers aspects par les intéressés.

La contribution globale du programme aux activités prioritaires de la FAO a été bonne, particulièrement pour ce qui a trait à la gestion durable des ressources naturelles et de l'environnement, ainsi qu'au maintien à la FAO de son statut de centre d'excellence en matière de ressources forestières. Toutefois, à plus longue échéance, l'aptitude du programme à soutenir ses efforts actuels apparaît incertaine, car ses ressources en personnel sont très largement disséminées dans de nombreux secteurs, le financement au titre du Programme ordinaire reste limité et la demande internationale de services augmente.

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Critère Evaluation

e. Rapport Coût-efficacité global

Généralement bon, quoique difficile à évaluer précisément. L'efficacité générale du programme peut être déduite du fait que, avec une contribution relativement restreinte du Programme ordinaire, il a été en mesure d'attirer des volumes substantiels de ressources extrabudgétaires, ce qui a aidé à le rendre extrêmement efficace dans un certain nombre de domaines, notamment l'évaluation des ressources forestières (FRA), la mise en valeur des bassins versants, les ressources génétiques et la gestion durable des forêts, particulièrement dans les zones arides, les montagnes et autres écosystèmes fragiles. Les bons résultats obtenus en ce qui concerne l'établissement et le maintien de la coopération avec un grand nombre de partenaires extérieurs ont également beaucoup contribué à son efficacité. Dans d'autres domaines, tels que les plantations et la protection des forêts, le programme semble avoir été d'une efficacité plus limitée et il a été essentiellement dépendant d'un financement par le Programme ordinaire.

VII. PRINCIPAUX PROBLÈMES ET RECOMMANDATIONS

222. Les résultats concrets du Programme "Ressources forestières" au cours de la période considérée ont représenté une aide aussi bien pour les processus internationaux que pour les activités de suivi de la CNUED, ainsi que pour le renforcement des capacités des institutions nationales et des programmes, y compris la mise en œuvre des activités au niveau des pays. En tant que tel, le travail du programme a présenté un grand intérêt pour la communauté internationale, tout en répondant à des problèmes nationaux prioritaires dans un certain nombre de pays en développement. Le programme a également assuré à la FAO une place remarquable à l'échelle internationale, ainsi qu'un rôle directeur dans un domaine de travail relativement complexe et mal défini, puisqu'il a donné des orientations pour l'examen, l'élaboration et la mise à l'essai des liens potentiels entre le développement agricole, la sécurité alimentaire, la gestion des ressources forestières et la conservation des ressources naturelles.

223. Simultanément, il s'en est suivi une demande accrue de services de la FAO dans des domaines de travail élargis, tels que:

les évaluations des ressources forestières, les services à fournir pour assurer une gestion durable des forêts, la remise en valeur des forêts dégradées et la protection des forêts dans les écosystèmes fragiles;

le suivi des progrès accomplis et la fourniture d'une aide pour atténuer les effets des tendances agricoles et démographiques, des modifications des modes d'utilisation des terres et du développement économique;

la gestion polyvalente des écosystèmes et des ressources forestières, la meilleure efficacité en matière d'utilisation des plantations et le développement de l'agroforesterie.

224. On peut dire que le programme est arrivé à un carrefour où les approches adoptées en ce qui concerne les ressources forestières et arborées doivent tenir compte plus étroitement des questions d'agriculture et d'environnement, un problème fondamental étant celui de la place à faire aux efforts internationaux à l'appui de l'aménagement, l'utilisation et la conservation durables des ressources naturelles. Pour assurer l'efficacité globale du programme pour ce qui est de sa contribution aux résultats à long terme en matière de développement - tels que ceux envisagés dans les buts stratégiques du Département des forêts (voir paragraphe 135) récemment mentionnés - il serait essentiel de le coordonner plus systématiquement avec des programmes complémentaires du Département des forêts et de la FAO dans son ensemble.

Une approche multidisciplinaire

225. Il importe de mieux intégrer les réalisations de la Division FOR dans les activités de planification de l'utilisation des terres entreprises à l'intérieur de l'Organisation elle-même, les systèmes de production agro-écologiques, les pratiques de gestion des ressources naturelles et l'appui apporté au niveau des politiques générales. Des mesures devraient être prises au niveau du

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programme pour faciliter et renforcer les liens entre les activités quotidiennes des services du Département intéressés par les questions de gestion durable des forêts, dans le but de: i) assurer des effets catalytiques de ressources limitées en personnel en combinant plus efficacement les efforts entrepris de manière à les axer sur un centre d'intérêt commun; ii) mettre en œuvre une approche intégrée de la gestion durable des forêts, y compris la biodiversité biologique et autres questions environnementales à l'appui des expériences locales actuelles.

226. Les dispositifs de collaboration internes de l'Organisation doivent être renforcés de manière à permettre une véritable fertilisation croisée à l'échelle interdisciplinaire, spécialement avec les services intéressés des Départements de l'agriculture et du développement durable. Les activités entreprises au sein de la FAO à l'échelle interdépartementale doivent être renforcées, bénéficier d'un ordre de priorité élevé et être incorporées dans le plan de travail de la division.

Des priorités mieux définies, assorties d'une masse critique

227. Pendant les années à venir, la FAO devra conserver son objectif actuel qui est de fournir et diffuser des informations précises, évaluations et méthodologies, et pratiques conformes à l'état de la technique en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, aussi bien aux Etats Membres qu'à l'ensemble de la communauté internationale. Toutefois, les priorités dans ce domaine devront être définies sur la base des questions thématiques et interdisciplinaires que soulève le développement rural durable. Les buts quant au suivi de la CNUED et les nouveaux domaines de travail devront être intégrés dans le programme d'activités de l'Organisation, en définissant clairement une série d'objectifs de programme à court et à moyen termes qui constitueront une étape vers les buts stratégiques à plus longue échéance du Grand Programme "Forêts" de la FAO.

228. Etant donné que la charge de travail de la division est déjà considérable et que son personnel a du mal à y faire face, il serait nécessaire d'axer les priorités sur certains domaines où la FAO a un net avantage comparatif, tels que l'évaluation des ressources forestières (FRA). La division devrait réexaminer le travail et les responsabilités de son personnel du siège, afin d'assurer la meilleure utilisation de son effectif limité, compte tenu de la large gamme d'activités prévues au titre du programme et de la nécessité d'intégrer ses travaux avec d'autres importantes initiatives de la FAO pour le secteur agricole.

Des liens solides entre le siège et le terrain

229. L'un des points forts du programme a été la synergie entre ses fonctions normatives et opérationnelles. La Division doit assurer une corrélation étroite et bien focalisée avec les activités du Programme de terrain, en vue de maximiser l'impact à attendre de ses fonctions normatives et de collecte d'informations à l'échelle mondiale, régionale et nationale. Dans le contexte de la répartition prévue des activités opérationnelles entre les services du siège et les Bureaux régionaux et sous-régionaux, la Division devrait aussi mettre au point un système coordonné d'attribution des principales responsabilités en ce qui concerne le soutien technique aux projets de terrain.

230. Simultanément, des liens directs avec les activités connexes aux niveaux des régions et des pays doivent également être préservés, en vue de maintenir les avantages comparatifs de la Division à l'échelle internationale. La collaboration et la coordination entre le Siège et ses bureaux décentralisés doivent être resserrées et cet aspect doit retenir l'attention en priorité dans l'avenir immédiat.

Ressources

231. Le caractère particulièrement bien adapté du programme ainsi que les résultats déjà obtenus plaident en faveur d'un accroissement des ressources prévues pour le programme au titre du Programme ordinaire, avec un effort pour assurer un meilleur rapport coût-efficacité. Cela nécessitera une rationalisation des activités du programme compte tenu des priorités retenues et des ressources disponibles.

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232. Toutefois, étant donné les difficultés générales auxquelles se heurte la FAO, le programme devrait encore avoir accès pour ses activités à un financement extrabudgétaire substantiel de type stable, spécialement pour appuyer efficacement la FAO dans son rôle de directeur de travaux pour le suivi de la CNUED en matière de foresterie, désertification et mise en valeur des zones montagneuses.

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Annexe 1

RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS DES ÉVALUATEURS EXTERNES46

233. Les évaluateurs, qui connaissent bien ce programme de la FAO, sont convenus de l'opportunité et de l'importance de ce programme pour faire face aux principaux problèmes que posent le développement et la gestion durables des forêts à l'échelle internationale et nationale. De même, ils ont souligné la contribution technique apportée par le programme aux processus internationaux actuels en ce qui concerne les critères et indicateurs pour les Programmes de Gestion durable des forêts, de l'Equipe de travail interorganisations sur les forêts et de la CDD. Parallèlement, ils ont tous deux souligné que, si la FAO (le programme) veut conserver son efficacité et son statut international actuel d'institution chef de file pour donner suite à la CNUED dans le domaine de la foresterie, il faut mettre à sa disposition les ressources suffisantes que justifie le programme.

234. Ils ont dans l'ensemble été d'accord avec les observations faites dans le rapport pour ce qui concerne: a) la nécessité de définir clairement les grands axes et les priorités du programme, et notamment de renforcer ses principales composantes, telles que l'évaluation des ressources forestières (FRA); b) la reconnaissance des points forts du programme pour ce qui concerne la diffusion de méthodes et approches sur l'état actuel des techniques, et celle d'informations et évaluations à jour à l'échelle mondiale, ainsi que le soutien pour le renforcement des capacités nationales; c) l'importance que revêtent les approches pluridisciplinaires pour les questions concernant les corrélations entre, d'une part les forêts et les arbres et, de l'autre les ressources en terres/eaux et les pratiques agricoles; et d) la nécessité d'assurer une meilleure intégration entre les services s'occupant des secteurs de la foresterie et de l'agriculture, spécialement du point de vue de la gestion, de l'utilisation et de la conservation des ressources naturelles. Ils ont également souligné l'importance de la collaboration avec des organisations internationales s'occupant de développement, notamment les ONG, pour aider à obtenir des résultats concrets au niveau des pays. Etant donné les efforts à long terme qui s'imposent pour assurer un impact durable au niveau du terrain, ils ont tous deux fait ressortir qu'il importe d'assurer au programme une perspective stratégique. Simultanément, les deux évaluateurs ont estimé que, malgré les difficultés que cela impliquait, un plus grand effort aurait pu être fait pour mieux mettre en relief les effets et l'impact du programme sur le développement.

46 Les intéressés sont M. Markku Aho, Conseiller, Ministère des affaires étrangères de la Finlande, et M. Reider Persson, Sous-Directeur général, CIFOR (Djakarta, Indonésie).

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Annexe 2

OBSERVATIONS DE LA DIVISION DES RESSOURCES FORESTIÈRES APPROUVÉES PAR LE SOUS-DIRECTEUR GÉNÉRAL,

CHEF DU DÉPARTEMENT DES FORÊTS

235. Après un examen minutieux de ce document préliminaire, nous sommes parvenus à la conclusion qu'il donne une vue d'ensemble claire et équitable des caractéristiques, des objectifs, de la conception, des ressources et des réalisations du programme.

236. L'analyse des objectifs du programme semble juste, bien qu'elle conclue qu'ils "sont restés plus implicites qu'explicites". Cela tient en partie au caractère pluridisciplinaire du travail. Nous escomptons que la situation s'améliorera avec la mise en œuvre de la nouvelle stratégie à moyen terme de FO qui a été formulée pour les six années à venir. Comme indiqué au paragraphe 144, la planification actuelle des stratégies à l'échelle de l'Organisation pour la période 2000-2005 fournirait un cadre logique pour "conduire à une définition claire des objectifs du programme" et "pour établir des priorités". Si l'analyse des ressources et de la gestion du programme est acceptable, il vaut néanmoins la peine de mentionner que "l'utilisation à l'excès du personnel disponible pour l'évaluation des ressources forestières (FRA) (paragraphe 147) s'explique par le fait que les donateurs ont manifesté un net surcroît d'intérêt et que les fonds fiduciaires associés à l'appui du programme FRA ont fortement augmenté.

237. Nous sommes particulièrement heureux de noter que les paragraphes 151, 152 et 153 concluent que la composante "terrain" du programme a été très importante de 1992 à 1997, avec une forte synergie entre les activités normatives et les activités de terrain, ce qui a été l'une des principales qualités pratiques du programme.

238. Les paragraphes 155 et 156 rendent bien compte des aspects du programme relatifs à l'aménagement. Ils n'indiquent pas seulement ses faiblesses, mais donnent aussi une analyse claire et approfondie de leurs raisons. Nous acceptons une telle évaluation constructive.

239. L'analyse des résultats pratiques et des effets et de l'impact du programme est équitable, même si elle ne reconnaît pas pleinement la richesse et la diversité du travail accompli, en particulier avec des institutions nationales/régionales/internationales.

240. La récapitulation des évaluations et conclusions présentée au paragraphe 221 est très utile, et nous reconnaissons les besoins d'améliorations décrits dans le tableau.

241. Enfin, les problèmes et recommandations présentés dans la Partie VII apparaissent pertinents (paragraphe 222 à 232). Nous appuyons les recommandations concernant en particulier la nécessité de:

définir les priorités dans le contexte des questions thématiques et interdisciplinaires que soulève le développement durable (paragraphe 227);

axer les priorités dans des domaines sélectionnés où la FAO s'est déjà taillé une place importante tels que l'évaluation des ressources forestières (FRA);

renforcer les liens entre les activités quotidiennes des services du Département s'occupant des questions de la gestion durable des forêts et mettre au point des arrangements de travail à l'intérieur de l'Organisation;

entretenir une étroite liaison avec les activités des projets de terrain et mettre au point "un système coordonné d'attribution des principales responsabilités" pour ce qui est du soutien technique à ces projets de terrain;

intensifier la collaboration et la coordination avec des bureaux décentralisés; et envisager un accroissement possible des ressources attribuées au programme au titre du

Programme ordinaire, tout en s'efforçant d'améliorer le rapport coût-efficacité grâce à la rationalisation des activités.

OBSERVATIONS DE LA DIRECTION

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242. Le Directeur général reconnaît qu'il pourrait être très utile d'attribuer des ressources supplémentaires à ce programme, de même qu'à une grande partie du Grand Programme "Forêts". De fait, la priorité accordée aux ressources forestières en 1998-99 ressort clairement du fait qu'elles représentent l'un des très rares programmes à bénéficier d'un réel accroissement des allocations de crédits, alors que la majorité des programmes ont réellement subi une réduction de leur budget. Tout en tenant compte des contraintes que font constamment peser les pressions concurrentes s'exerçant sur les ressources, la haute priorité accordée à ce programme par les organes directeurs sera respectée.

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Chapitre trois

Grand Programme 3.2: Soutien à l'investissement

I. GÉNÉRALITÉS

A. Les problèmes

243. Investissement dans l'agriculture. Devant l'accroissement constant de la population, des investissements importants s'avèrent indispensables dans l'agriculture et le secteur rural tant pour couvrir les besoins alimentaires, notamment ceux des pays en développement, que pour stimuler un essor économique et social général. Bien que le monde pris dans sa totalité ait généralement réussi au cours des dernières décennies à faire face à la demande totale de nourriture, quelque 800 millions de personnes demeurent néanmoins en situation d'insécurité alimentaire, celles en état de pauvreté étant plus nombreuses encore. Au vu de ces problèmes, il faut soutenir des stratégies de développement par des investissements bien étudiés en faveur de l'agriculture et du secteur rural, y compris des investissements provenant de sources extérieures. Si le flux des capitaux privés vers les pays en développement s'est renforcé ces dernières années (passant de 45 milliards de dollars E.-U. en 1990 à 266 milliards de dollars E.-U. en 1996), il était essentiellement destiné aux secteurs non agricoles et profitait rarement aux pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). La récente crise économique a également montré que ces flux de capitaux pouvaient être instables, avec des effets néfastes sur les économies des pays en développement.

244. Les institutions multilatérales de financement ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation d'un soutien à l'investissement pour le développement agricole et rural, mais en règle générale leurs prêts en faveur de ces secteurs ont fléchi pendant la dernière décennie. Ainsi par exemple, à partir de la deuxième moitié des années 80, les prêts de la Banque mondiale (BIRD et IDA) en faveur du développement agricole et rural, qui en 1986 constituaient près de 30 pour cent des financements totaux, sont passés à environ 12 pour cent durant les exercices 1995/96 puis à quelque 10 pour cent en 1998. Ce fléchissement général masque des différences régionales éclatantes – les prêts agricoles de la Banque mondiale en faveur de l'Afrique ont marqué un recul constant, tombant d'une moyenne de 612,8 millions de dollars E.-U. dans les années 1989-93 à 301,3 millions de dollars E.-U. en 1996, avec un creux de 176,9 millions de dollars E.-U. en 1998. On observe également une tendance générale à la baisse des prêts agricoles de la Banque mondiale en faveur de l'Amérique latine et des Caraïbes, du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, tandis qu'un accroissement général des prêts à l'agriculture a été enregistré en Asie du Sud et de l'Est et dans la région du Pacifique. La Banque mondiale ne constitue pas un cas à part; les prêts à l'agriculture de la Banque africaine de développement (BAfD), de la Banque asiatique de développement (BasD) et de la Banque interaméricaine de développement (BID) sont tous en régression depuis le milieu des années 80, avec quelques signes de reprise ces derniers temps.

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Diagramme 1 Part de l'agriculture (en pourcentage) dans les prêts accordés par les principales institutions de financement

245. Cela étant, les estimations présentées par la FAO dans son étude Agriculture mondiale: Horizon 2010, révèlent qu'à moyen terme, il y aurait des perspectives raisonnables d'assurer un équilibre à l'échelle mondiale entre les disponibilités alimentaires et la demande effective, même si l'élimination de la malnutrition chronique demeure un enjeu considérable. La communauté internationale s'est engagée en 1996, à l'occasion du Sommet mondial de l'alimentation, à réduire de moitié d'ici 2015 le nombre de ceux qui souffrent de faim et de malnutrition – entreprise qui requiert une aide extérieure très importante en faveur des pays en développement sous forme de dons, de prêts et autres contributions de la part des secteurs privé et public.

246. Raison d'être de la participation de la FAO. La FAO joue depuis sa création un rôle catalyseur et appuie les investissements dans le secteur agricole, offrant notamment ses services pour l'identification et la formulation de programmes d'investissement, œuvrant à titre d'intermédiaire indépendant et objectif, et fournissant aux pays en développement, en toute impartialité, des conseils techniques pour les projets et programmes d'investissement. En sa qualité d'institution spécialisée des Nations Unies chargée de l'alimentation, de l'agriculture, des pêches et des forêts, la FAO a développé ses activités de soutien à l'investissement dans le prolongement logique de son mandat de base, c'est-à-dire mettre les connaissances spécialisées de l'Organisation au service des gouvernements en les aidant à accéder aux fonds destinés par les institutions financières internationales (IFI) à des investissements en faveur de l'agriculture.

247. Les programmes et projets d'investissement agricole financés par les IFI ont connu avec le temps une évolution dans leur substance et leur nature mêmes. Au milieu des années 60, lorsque les prêts agricoles de la Banque mondiale sont devenus importants, l'accent était mis essentiellement sur des projets de grande envergure axés sur le renforcement des infrastructures, modèle qui a ensuite été suivi par d'autres institutions de financement accordant des prêts à l'agriculture. Avec l'expérience, la philosophie et les procédures de financement des IFI ont évolué pour s'étendre notamment à une assistance ciblée en faveur des pauvres et tenir compte des relations complexes existant entre l'investissement agricole, la sécurité alimentaire et l'environnement durable. Les organismes de développement et les institutions de financement accordent désormais une attention croissante à la question de l'attachement des gouvernements

PART DE L'AGRICULTURE (EN POURCENTAGE) DANS LES PRÊTS ACCORDÉS PAR LES PRINCIPALES INSTITUTIONS DE FINANCEMENT

Exercices financiers 1986–1997 (les données relatives à 1998 ne sont pas encore disponibles)

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emprunteurs et des bénéficiaires des prêts aux programmes et projets d'investissement agricole, tendance qui a conduit à une démarche plus diversifiée et consultative pour l'identification des projets, leur préparation et leur mise en œuvre.

B. Historique du Centre d'investissement

248. Programme de coopération FAO/Banque mondiale. Le soutien à l'investissement a été institutionnalisé au sein de la FAO en 1964, lorsque la Banque mondiale a commencé à accorder des prêts agricoles importants et que le Programme de coopération FAO/Banque mondiale a été établi47. Le mémorandum FAO/Banque mondiale de 1964 prévoyait spécifiquement la mise en place d'un programme de coopération, doté d'une équipe de spécialistes de haut niveau et faisant partie intégrante du Secrétariat de la FAO. Une unité, le Centre d'investissement (CI), a ainsi été mise en place. Pour assurer initialement une collaboration avec la Banque mondiale; aux termes de son mandat, le Centre d'investissement devait en fait œuvrer avec les gouvernements, en priorité ceux des pays en développement, et les institutions de financement pour mobiliser, en faveur du développement agricole et rural, des fonds provenant de sources nationales et multilatérales, en apportant une aide pour l'identification et la préparation de projets d'investissement.

249. Le Centre d'investissement a progressivement élargi son partenariat aux banques régionales de développement, au FIDA et à d'autres institutions de financement, devenant ainsi la principale division multidisciplinaire de la FAO (entre 80 et 100 fonctionnaires du cadre organique), avec un domaine d'expertise allant de l'économie (et autres sciences sociales) à l'agriculture, aux forêts, aux pêches et aux ressources naturelles. La Banque mondiale est restée, de loin, la principale institution de financement, avec environ 50 pour cent des activités totales du Centre d'investissement (prestations de personnel) pendant la période considérée (1992-98).

250. Programme de soutien à l'investissement (PSI). Les accords de coopération conclus en 1965 avec la Banque interaméricaine de développement (BID), puis en 1967 avec les banques africaine et asiatique de développement (BAfD et BAsD), ont abouti à la création du PSI en 1968-69 – des arrangements similaires ont depuis été conclus avec d'autres IFI (à ce jour 20 institutions au total), y compris le FIDA (1977) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD, 1994 et 1997). La part du PSI qui à la fin des années 60 représentait moins de 15 pour cent des activités du Centre d'investissement, est passée à environ 33 pour cent au milieu des années 70, dépassant pour la première fois les 50 pour cent en 1997. Pendant la période à l'étude, les trois principaux partenaires au titre du PSI ont été le FIDA, la Banque africaine de développement et la Banque asiatique de développement; la signature d'un nouveau mémorandum en 1998 a permis de renforcer la coopération avec la BID.

251. Structure actuelle. Actuellement, le Centre d'investissement (désormais dénommé TCI) comprend le Bureau du Directeur et l'Unité consultative pour les projets (TCIU) et cinq Services, dont trois sont consacrés au Programme de coopération FAO/Banque mondiale et organisés selon des critères géographiques (TCIE – Europe, Proche-Orient, Afrique du Nord et de l'Est; TCIP - Asie et Pacifique; TCIL – Amérique latine, Caraïbes et Afrique de l'Ouest). Les deux autres services48 relèvent du Programme de soutien à l'investissement (PSI) et sont chargés respectivement du Programme de coopération FIDA/PNUD/FENU/PAM (TCII) et des programmes de coopération avec les banques régionales/sous-régionales et nationales de développement (TCIR). L'Unité de liaison FAO/PAM intégrée au Centre d'investissement en 1994, a été rattachée en 1997 au Service TCII. Ces dernières années, le personnel mène à bien des

47 La Banque mondiale a conclu d'autres accords de collaboration avec le FIDA, le FEM et le Fonds de l'OPEP, accords similaires en apparence mais en réalité de nature différente. Pour ces trois institutions, la Banque mondiale effectue des missions de préparation, d'évaluation et de supervision, gérant achats et décaissements. De leur côté, ces institutions assurent essentiellement le financement (à titre individuel ou en cofinancement) des projets concernés et acquittent tous les coûts relatifs à la participation de la Banque mondiale dans leur domaine de responsabilité.48 Dans le Programme de travail et Budget pour 1992-93, le nombre des services du PSI a été réduit de trois à deux, par souci d'économie et pour plus de souplesse dans le déploiement du personnel.

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activités dépassant le cloisonnement traditionnel entre les programmes PC et PSI. A la suite de la récente réorganisation de la FAO, l'Unité administrative de soutien de TCI a été démantelée et déplacée au niveau départemental, dans le cadre de la refonte générale des services administratifs de soutien au sein de la FAO. De même, une partie du personnel a été détachée auprès des Bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO, des principales institutions de financement partenaires et dans les zones géographiques où la demande pour ce type de services est toujours forte. L'objectif de cette opération de détachement est de favoriser une meilleure connaissance du pays concerné de la part du personnel de TCI, une compréhension accrue des besoins des organismes de financement dans les pays, des délais de réponse plus rapides et un soutien plus efficace aux équipes en visite sur le terrain49.

252. Jusqu'aux années 80, TCI fonctionnait dans l'ensemble en situation relativement isolée du reste de la FAO. Cet isolement était probablement dû à la fois à la relation spéciale entre le Centre et les institutions de financement, instaurée au titre des accords de coopération et comportant notamment des approches et des programmes de travail substantiellement différents, et à la quasi-autonomie de TCI en termes d'expertise technique au sein de la Division. Les fréquents déplacements du personnel de TCI ont également contribué à limiter les contacts avec le reste des effectifs de la FAO. Dans les années 90, l'interaction avec d'autres unités de la FAO s'est sensiblement accrue grâce à un plus grand nombre d'activités conjointes (missions, séminaires pour le personnel, examens) et à la participation de la Division à certaines activités d'assistance technique de la FAO, y compris celles menées au titre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Parallèlement, le Centre a facilité les liens entre la Banque mondiale et les divisions techniques de la FAO.

II. OBJECTIF, FONCTIONS ET RESSOURCES

A. Objectif et partenariats

253. Objectif. Le mandat général du Centre d'investissement est demeuré en grande partie inchangé tout au long de son existence: œuvrer avec les gouvernements et les institutions internationales de financement pour mobiliser, en faveur du développement agricole et rural, des fonds provenant de sources nationales et multilatérales, et ce notamment en apportant une aide pour l'identification de projets susceptibles d'obtenir un financement de la part des IFI. Un objectif secondaire a été celui de contribuer à renforcer la capacité des pays, pour qu'ils soient par la suite en mesure de procéder eux-mêmes à la formulation des projets. En tant qu'organe d'une institution des Nations Unies, TCI a pour but de fournir des conseils impartiaux et objectifs, dans l'intérêt des pays desservis.

254. Les principaux volets de l'activité de TCI ont été les suivants: identification de possibilités d'investissement appropriées – aider les pays en réalisant des études sectorielles et sous-sectorielles sur les besoins d'investissement aux fins du développement agricole et rural; aide à la formulation – aider les agents d'exécution en menant des recherches et des études approfondies et en procédant aux consultations nécessaires pour achever la préparation de projets d'investissement agricole soumis pour financement extérieur; et renforcement des capacités – consolider les compétences et les expériences nationales en matière d'identification et de formulation de projets, en dispensant aux équipes nationales de contrepartie une formation pratique en cours d'emploi.

255. Ainsi, au fil du temps, certains aspects des travaux de TCI ont pris de l'importance, tandis que de nouveaux éléments sont venus s'ajouter au programme de travail. Parmi les domaines d'activité récemment introduits, on peut notamment signaler les suivants:

49 Du personnel est actuellement détaché à: Washington DC, Etats-Unis (Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement); Santiago, Chili (Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine – 2 personnes); Bangkok, Thaïlande (Bureau régional de la FAO pour l'Asie – 2 personnes); New Delhi (bureau de la Banque mondiale); Harare, Zimbabwe (Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l'Est); San José, Costa Rica (Unité régionale d'assistance technique); Abidjan, Côte d'Ivoire (Banque africaine de développement); Manille, Philippines (Banque asiatique de développement).

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renforcement des capacités - un degré de priorité plus élevé a été attaché à cette activité, au vu de l'importance croissante que les institutions de financement et les organismes de développement accordent à "l'attachement national" aux programmes et projets bénéficiant d'un financement extérieur;

participation au développement – pour mettre au point des approches permettant d'atteindre plus efficacement les plus démunis, on a élaboré et appliqué des principes de consultation approfondie des bénéficiaires finals;

gestion des ressources naturelles et environnement – pour l'élaboration de démarches plus intégrées à l'appui du développement rural; et

identification et préparation d'activités d'assistance technique – depuis la réorganisation, TCI joue un rôle plus actif dans les activités opérationnelles de la FAO, notamment pour ce qui est du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA).

256. Accords de partenariat. Le Centre œuvre dans le cadre d'accords de coopération avec les principales IFI s'occupant du développement agricole; actuellement, 20 programmes de coopération avec ces institutions partenaires sont opérationnels. En principe, les conditions économiques de cette coopération sont définies par l'institution internationale de financement concernée et TCI, qui spécifient également les domaines présentant un intérêt commun particulier. Certains accords prévoient l'élaboration de programmes de travail conjoints (par exemple, l'accord conclu avec la BAfD); tandis que d'autres (comme celui avec le FIDA) restent muets sur ce point. Les programmes de travail de TCI avec les principales institutions de financement partenaires sont négociés par les responsables respectifs de TCI, à l'occasion de réunions semestrielles.

257. Divers mémorandums d'accord entre la FAO/TCI et les IFI ont été modifiés, révisés ou reformulés, par suite de l'évolution des politiques de prêt de ces institutions et des orientations qui régissent leurs stratégies spécifiques en matière de développement. Un exemple récent est le mémorandum d'accord conclu en 1997 avec la Banque mondiale, qui prévoit une coopération élargie entre cette dernière et la FAO en Afrique à la suite du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, notamment au titre du Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire. Référence est notamment faite des méthodes peu coûteuses de maîtrise des eaux et d'aménagement des terres, à l'amélioration de la fertilité des sols, à l'intensification et à la diversification des cultures et à l'analyse des contraintes au niveau des politiques, ainsi qu'au renforcement des capacités. Une coopération entre les deux institutions est également envisagée dans un certain nombre de domaines, comme les statistiques, les pêches, les forêts, la sécurité alimentaire et la lutte raisonnée contre les ravageurs. Pour renforcer la coordination des activités de coopération, TCI a détaché du personnel auprès de la Banque mondiale et de trois autres institutions de financement (Banque interaméricaine de développement, BAfD et BAsD).

258. Si les mémorandums d'accord avec les IFI partenaires ne suivent pas une formule standard, la principale distinction entre la Banque mondiale et les autres institutions partenaires du PSI réside dans le régime de partage des coûts. L'établissement du budget au titre du PC se fait sur la base d'un programme – TCI et la Banque mondiale définissent un programme de travail annuel dont les coûts sont couverts à 75 pour cent par cette dernière et à 25 pour cent par la FAO. La formule adoptée pour le PSI est celle du partage des coûts projet par projet, l'institution de financement couvrant environ les deux tiers des frais et la FAO le tiers restant (initialement, au titre des accords de remboursement PSI, la part de la FAO s'élevait à 50 pour cent). De ce fait, lorsque le personnel PSI n'est pas engagé dans des activités menées avec l'institution de financement, son coût est inscrit au budget de la FAO50.

259. Pendant la période considérée, la collaboration avec la Banque mondiale est restée relativement soutenue, avec un volume annuel de l'ordre de 2 100 à 2 300 semaines de travail (personnel TCI et consultants). En revanche, la collaboration annuelle avec les partenaires du PSI

50 La collaboration avec les IFI autres que la Banque mondiale, est donc moins prévisible, ce qui rend la programmation du personnel à la fois plus difficile et plus complexe à administrer, car des comptes doivent être tenus pour diverses institutions et selon des procédures quelque peu différentes.

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a connu des variations importantes en termes de volume, le nombre des semaines de travail étant passé de 240 à 520 avec la BAfD, de 170 à 280 avec la BAsD, et de 300 à 700 avec le FIDA. Certaines de ces fluctuations peuvent s'expliquer par des tendances nouvelles au sein des institutions de financement partenaires de TCI, ainsi que par une réduction générale des fonds disponibles à des fins de financement. Dans de nombreuses IFI, une série de restrictions budgétaires ont affecté les ressources disponibles pour l'identification et la préparation des projets, avec notamment une compression des fonds non liés pour le recrutement de consultants. Pour TCI cela s'est traduit par des budgets réduits pour un nombre croissant de tâches différentes. Malgré de telles oscillations annuelles entre les diverses institutions de financement, les prestations totales de TCI sont restées relativement constantes: 9 559 semaines de travail en 1992-93, 8 974 en 1994-95, 9 164 en 1996-97 et 4 642 pendant la seule année 1998.

260. Parallèlement, la réorganisation et la restructuration de certaines des principales organisations partenaires de TCI ont eu pour effet d'interrompre momentanément les programmes de travail. Ainsi, la réorganisation interne de la Banque mondiale a abouti à des changements importants dans le processus de programmation pour TCI. En particulier, la décentralisation des opérations au sein de la Banque mondiale, ajoutée au transfert des responsabilités aux autorités nationales, s'est traduite par une participation accrue de la Banque et des pays à l'organisation et à l'appui des missions.

B. Fonctions

261. Services. Le Centre d'investissement assure un certain nombre de services aux institutions de financement partenaires et aux pays, notamment pour l'identification et la préparation de projets d'investissement que ces institutions devraient contribuer à financer. En règle générale, le travail d'identification et de préparation des projets est considéré comme relevant de la responsabilité des emprunteurs. Le rôle du Centre est d'apporter des conseils et une aide aux pays en développement, en formulant des propositions d'investissement qui correspondent aux besoins et aux problèmes nationaux, soient rationnelles et répondent aux critères de prêts établis par les institutions concernées. Parallèlement, le Centre aide les IFI à accélérer le processus de formulation de propositions répondant à leurs critères.

262. Dans le cycle classique d'un projet, la première étape est celle de l'identification du projet, c'est-à-dire qu'il s'agit d'identifier les projets d'investissement prometteurs et d'évaluer leur priorité en fonction des stratégies ou plans de développement nationaux, de même que leur faisabilité et les bénéfices qui devraient en découler. Ce processus est généralement précédé par la préparation d'une stratégie ou d'un programme de prêt à l'échelon national (comme la stratégie d'assistance au pays – SAP – de la Banque mondiale), souvent sur la base d'études sectorielles/sous-sectorielles approfondies – ces études analysent à la fois le potentiel de développement et les contraintes, et les options possibles, à travers un examen exhaustif couvrant les conditions socio-économiques, les systèmes de production, les politiques et la capacité institutionnelle, ainsi que les besoins des bénéficiaires potentiels. Ces processus "en amont" sont normalement préparés par le pays emprunteur et l'institution de financement, mais il a parfois été demandé au Centre d'apporter son assistance.

263. La deuxième étape de la préparation du projet ne démarre que lorsque le gouvernement, le ou les organismes de financement potentiels et la direction du Centre d'investissement sont parvenus à un accord sur le concept du projet. Il s'agit alors de guider et d'aider les gouvernements tout au long de la procédure d'élaboration du projet. L'objectif est de réaliser une étude de faisabilité à soumettre à l'institution de financement identifiée, en collaboration avec le personnel des ministères, des organismes et des banques locales, et les bénéficiaires visés.

264. Le Centre œuvre toujours en collaboration étroite avec les organismes locaux: il s'agit de compléter l'expertise nationale, et non pas d'y suppléer. Dans les pays dotés des capacités institutionnelles et des effectifs voulus, les projets sont de plus en plus souvent préparés par le

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personnel national, auquel le Centre ne fournit que des orientations ou une contribution spécialisée. Des études détaillées, notamment des évaluations sociales et environnementales, sont réalisées par des équipes locales au cours du processus de préparation, avec l'appui d'une série de missions préparatoires TCI. D'une durée de plus en plus courte, ces missions apportent un soutien plus spécialisé pour orienter et soutenir l'avancement des travaux menés par l'équipe locale. Au fil des années, la distinction entre les différentes étapes du processus d'élaboration des projets est également devenue moins nette. Ainsi, par exemple, pour les projets de la Banque mondiale, la tendance a été à un raccourcissement et un assouplissement du processus de préparation, accompagné d'une préévaluation. Deux missions de préparation ou plus peuvent être nécessaires dans certains cas pour mener à bien la préparation du projet. Parfois encore, notamment lorsque les capacités sont moins développées, la responsabilité première de l'identification et de la préparation du projet est assumée d'une façon plus traditionnelle par le Centre, qui accomplit une série de missions sur place jusqu'à l'achèvement des travaux.

265. La préparation est suivie par une préévaluation et/ou une évaluation du projet, opérations qui incombent aux institutions de financement. L'évaluation implique un examen systématique de la proposition dans tous ses éléments, examen auquel le Centre est parfois invité à prendre part. Le personnel de TCI peut aussi aider l'organisme de prêt au stade de la mise en œuvre du projet, en participant à des missions de supervision destinées à vérifier que le projet est bien exécuté selon les plans établis ou, s'il y a lieu, que des modifications lui sont apportées pour atteindre les objectifs convenus. Ces derniers temps, le personnel de TCI a assisté les pays et les organismes de financement dans l'établissement de rapports d'évaluation pour les projets dont la mise en œuvre a été menée à bien (Rapports d'achèvement des projets - PCR, ou Rapports d'achèvement de la mise en œuvre des projets - ICR).

266. Dans le passé, une autre fonction importante du Centre d'investissement était celle de servir de lien entre le Programme d'assistance technique de terrain de la FAO et les organismes de financement. Le Centre effectuait une sélection des opérations d'assistance technique de la FAO, notamment des projets financés par le PNUD, en fonction de leur potentiel d'investissement. Avec le repli des projets financés par le PNUD, ce suivi systématique des projets d'assistance technique FAO/PNUD a cessé en 1993. En revanche, le renforcement de la participation (par des affectations provisoires et des missions conjointes) des unités techniques aux activités de TCI a abouti à une forme de collaboration entre les unités techniques de la FAO et les institutions internationales de financement (élaboration de statistiques nationales en Afrique de l'Ouest, Initiative pour la fertilité des sols et petits projets d'aménagement des eaux, par exemple).

267. La formation théorique aux techniques de formulation de projets d'investissement qui est délivrée par le Centre d'investissement au personnel national dans les pays en développement est une fonction mineure, mais en expansion, tandis que la formation pratique constitue un élément majeur de ses activités sur le terrain. Cette formation est dispensée dans le cadre des missions réalisées dans les pays membres, avec la fourniture de directives et de conseils au personnel de contrepartie pendant la préparation du projet. Celui-ci peut également participer à la rédaction des rapports et à l'évaluation interne, à Rome.

268. Avec le lancement du PSSA, TCI a été plus étroitement associé aux activités opérationnelles de la FAO: le plus souvent pour la formulation de projets, mais aussi pour les activités de suivi. Bien que l'élaboration du Programme spécial relève de la responsabilité des pays, le Centre d'investissement effectue dans la plupart des cas une mission exploratoire sur place, utilisant pour cela soit ses effectifs au Siège, soit du personnel mis en position de détachement. Ces missions exploratoires fournissent au personnel du gouvernement et autres intervenants des informations sur le Programme spécial, définissent la portée générale des activités à inscrire au programme et contribuent à la mise en place d'accords touchant la formulation nationale. Comme on l'a vu, la collaboration avec d'autres unités techniques de la FAO, outre que pour le PSSA, s'est aussi intensifiée dans certains domaines (par exemple statistiques, sols et eaux, forêts).

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269. Le Centre d'investissement élabore également des directives pour la préparation de projets d'investissement et publie des documents techniques sur des aspects fondamentaux de l'investissement agricole, à l'intention d'agents de développement (voir aussi paragraphe 285).

C. Ressources

270. Effectifs. Le Centre d'investissement a une forte équipe multilingue et multidisciplinaire composée d'une centaine de fonctionnaires techniques du cadre organique. Pendant la période à l'étude, les effectifs du Centre d'investissement, dans les catégories du cadre organique et des fonctionnaires de rang supérieur, ont oscillé entre 94 postes pourvus en 1992 et 79 en 1998 (voir tableau 1). A ce personnel s'ajoutent de nombreux consultants internationaux (entre 1 864 et 2 377 semaines de travail par an) et un certain nombre de consultants nationaux. En sus de son personnel régulier, TCI a employé un nombre croissant de cadres associés, de personnel détaché de la Banque mondiale, et quatre jeunes cadres provenant de pays en développement.

271. Le personnel de TCI est constitué pour l'essentiel d'économistes, d'analystes financiers, d'agronomes et d'ingénieurs, avec quelques experts dans le domaine des forêts, des pêches, de l'élevage, de la sociologie rurale et de l'évaluation environnementale. Le Centre a ses propres plans de dotation en personnel et d'organisation des carrières; ses effectifs ont fait l'objet d'un processus d'ajustement constant en fonction de l'évolution des préoccupations, ce qui a déterminé par exemple une diminution du nombre des agronomes et une plus forte représentation des experts de l'environnement51. Le pourcentage de femmes dans la catégorie du cadre organique est passé de 7,8 pour cent en 1992 à 11,3 pour cent en 1998, soit un niveau encore inférieur à la moyenne de la FAO qui est de 21 pour cent (en 1998).

Tableau 1: Effectifs du Centre d'investissement (postes effectivement pourvus)

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Cadre organique – PC 53 49 46 54 54 49 50

Cadre organique – PSI 41 39 27 32 36 28 29

Cadres associés 4 3 3 5 7 8 7

Total cadre organique & cadres associés 98 91 76 91 97 85 86

Services généraux 93 86 71 70 68 69 71

Total 191 177 147 161 165 154 157

% postes vacants dans la catégorie du cadre organique

19,15% 18,48% 18,42% 29,63% 20,25% 21,33% 24,36%

Note: Pourcentage de postes vacants dans la catégorie du cadre organique calculé par comparaison des postes effectivement pourvus et des postes permanents

272. Les effectifs du cadre organique de TCI comportent également une proportion de fonctionnaires de rang supérieur plus élevée (21 postes D-1 et 42 postes P-5) que les autres divisions techniques de la FAO. Cela est principalement dû au fait qu'en tant que collaborateur principal d'institutions internationales de financement, TCI tend à leur disputer le même groupe d'experts. Comme les traitements et les avantages complémentaires des IFI sont souvent jugés plus intéressants que ceux des Nations Unies, un classement légèrement supérieur à la moyenne de la FAO constitue ainsi une forme de compensation, qui paraît du reste justifiée si l'on considère l'envergure financière des projets gérés par le personnel de TCI et les fréquents déplacements auxquels les fonctionnaires sont contraints. En outre, de par la nature de ses activités, axées sur

51 Effectifs de TCI par domaine de compétence dans les années indiquées (Directeur non compris)

Econ./ FinancesAgro-nomieIngé-nierieEle-vageEnviron-nementPêchesForêtsCrédit Socio-logieInstitu-tionsInfor-mationInforma-

tique199345178212423111199437168211333111199646148221334111199851910231414111

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des missions, TCI doit pouvoir compter sur un personnel expérimenté, capable de travailler en toute autonomie avec les administrateurs des IFI et les consultants. Il est important notamment pour la Division de disposer d'un groupe de fonctionnaires chevronnés en mesure de diriger des missions multidisciplinaires – à l'heure actuelle, une soixantaine de personnes présentent ces caractéristiques.

273. Le Tableau 1 met en évidence une certaine augmentation du pourcentage de postes vacants dans la catégorie du cadre organique depuis 1996. Cette tendance semble refléter essentiellement trois facteurs: d'une part le désir de la direction de TCI de réserver une partie des fonds destinés au personnel pour recruter des consultants dans des domaines où des compétences ne sont pas disponibles au sein de la Division (situation plus fréquente à mesure que les projets gagnent en diversité et en complexité); d'autre part, le recours à des postes parallèles d'une durée de 6-11 mois, pour tester les candidats prometteurs pendant que les procédures normales de sélection suivent leur cours52; et enfin, le temps nécessaire pour le processus de recrutement.

274. TCI continue par ailleurs à recourir aux précieux services de consultants recrutés à l'échelon international et national, ainsi qu'à ceux du personnel et de retraités FAO (voir tableau 2). Le recours aux consultants s'est intensifié au fil des années (passant de 45 pour cent en 1992-93 à 54 pour cent du total des prestations en semaines de travail pour les trois dernières années). L'utilisation de personnel détaché d'unités techniques de la FAO a aussi marqué une nette progression. Ces tendances sont révélatrices de l'approche souple adoptée par TCI, consistant à maintenir des effectifs (postes pourvus) d'environ 80-90 fonctionnaires du cadre organique auxquels prêteront main forte des consultants et du personnel technique de la FAO.

Tableau 2: Recours aux services de consultants, de retraités et de fonctionnaires de la FAO par TCI1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Consultants internationaux *Nombre 237 250 268 255 273 329 352Semaines de travail 1 864,0 1 914,8 2 074,0 2 197,0 1 981,0 2 376,5 2 350,8

Personnel FAO détaché *Nombre 17 15 18 17 26 36 46Semaines de travail 70,7 72,6 80,4 81,0 117,2 129,0 203,6

Retraités FAO **Nombre 6 8 6 8 6 7 10Semaines de travail 62,7 82,6 49,8 46,4 42,6 69,4 56,4

* au 10/98** au 7/98

275. Ressources du Programme ordinaire et fonds extrabudgétaires. Le Centre d'investissement a toujours été financé sur la base d'un partage des coûts. Il s'écarte en cela des méthodes comptables de la FAO, les activités menées au titre de ses deux Programmes 3.2.1 (Programme de coopération FAO/Banque mondiale) et 3.2.2 (Programme de soutien à l'investissement) étant exécutées sur la base d'un partage des coûts. Les ressources budgétaires sont donc exprimées en termes à la fois de crédits budgétaires du Programme ordinaire de la FAO et de remboursements reçus au titre de la formule de partage des coûts. Depuis le rattachement de l'Unité de liaison FAO/PAM au Centre d'investissement, les contributions du PAM sont également incluses. Le tableau 3 illustre la situation relative à la période considérée. Le Centre bénéficie également de contributions versées au Fonds fiduciaire par des donateurs pour le financement partiel de consultants provenant des pays donateurs en question et affectés à des activités de préparation d'investissement menées par le Centre (ces contributions ne figurent pas dans le tableau 3).

52 La Division accorde beaucoup d'attention à l'identification et au recrutement de candidats prometteurs: contacts et indications des membres du personnel, répertoire de consultants (la Division a une catégorie spéciale pour des missions d'essai) et établissement de listes de candidats (notamment agronomes, économistes et ingénieurs) pour les postes à pourvoir.

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Tableau 3: Crédits budgétaires, remboursements et dépenses du Centre d'investissement (1992/93-1998/99 en milliers de dollars E.-U.)

Exercice biennal/sous-programme

Crédits budgétaires

Dépenses(au titre du Prog.

ordinaire)

Remboursements IFI

Revenu PAM* Dépensestotales

1992-93

-PC FAO/Banque mondiale 6 752 6 596 19 788 26 384

-PSI 16 654 12 263 8 405 20 668

-Gestion du programme 2 553 2 546 2 546

Total 19 207 21 405 28 193 49 598

1994-95

-PC FAO/Banque mondiale 5 856 5 969 19 403 25 372

-PSI 9 894 9 247 8 620 17 867

-Gestion du programme 3 917 4 136 4 136

Total 25 959 19 352 28 023 47 375

1996-97

-PC FAO/Banque mondiale 5 504 6 110 19 265 25 375

-PSI 12 290 10 395 7 867 20 801

-Gestion du programme 3 341 3 149 3 149

Total 21 135 19 654 27 132 2 539 49 325

1998-99

-PC FAO/Banque mondiale 4 433 18 558

-PSI 11 898 9 242

-Gestion du programme 4 974

Total 21 305 27 800** 2 681** 51 786**

Note:* seulement à partir de son transfert à TCI en 1997;**estimation

276. Comme il ressort du tableau 3, les dépenses au titre du Programme ordinaire ont diminué de 8 pour cent entre 1992-93 et 1996-97 (passant de 21,4 millions de dollars E.-U. à 19,7 millions de dollars E.-U.), mais les recettes extrabudgétaires (remboursements des IFI et revenu PAM) ont augmenté de 5 pour cent, progressant de 28,2 millions de dollars E.-U. à 29,7 millions de dollars E.-U. pendant la période considérée. Les dépenses totales sont restées à peu près stationnaires. Au cours des trois exercices biennaux précédents, la part des ressources du Programme ordinaire a subi une contraction, passant de 43 pour cent en 1992-93 à 41 pour cent en 1994-95, puis à 40 pour cent en 1996-97 – selon les projections, cette part devrait rester stable en 1998-99 (41 pour cent).

III. RÉALISATIONS

A. Volume des opérations

277. Les travaux de TCI prennent avant tout la forme de missions d'appui aux activités d'investissement effectuées dans les pays membres. Au tableau 4, les missions accomplies pendant la période à l'étude sont réparties entre celles destinées aux institutions de financement et au PAM, et celles réalisées au titre de divers programmes de la FAO (PCT, PSSA, etc.). Il y a eu un accroissement très net du nombre des missions, pratiquement aussi nombreuses en 1998 qu'au cours de l'exercice biennal 1992-93. Cette progression a été particulièrement marquée pour les missions de soutien aux programmes FAO, qui en 1996-97 ont représenté 19 pour cent du nombre total de missions et 15 pour cent des prestations totales en semaines de travail, pour reculer à un

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peu plus de 10 pour cent en 1998. En termes de prestations totales en semaines de travail de fonctionnaires et de consultants, un léger fléchissement a été enregistré au cours des trois derniers exercices biennaux, révélateur d'une tendance à effectuer des missions à composition plus restreinte et/ou de plus courte durée. En 1998, la moyenne des semaines de travail par mission a été inférieure de moitié à celle enregistrée en 1992-93. Les données relatives à 1998 indiquent un renversement de tendance par rapport aux deux exercices précédents, laissant présager pour 1998-99 un retour des prestations en semaines de travail au niveau de 1992-93.

Tableau 4: Missions du Centre d'investissement en 1992-98 (nombre de missions et de prestations en semaines de travail)

1992-93 1994-95 1996-97 1998*

Nombre de

missions

Nombre de semaines

Nombre de

missions

Nombre de semaines

Nombre de

missions

Nombre de semaines

Nombre de

missions

Nombre desemaines

IFI/PAM 535 9 111 627 8 271 734 7 755 478 4 172

Programmes FAO 13 448 51 703 169 1 409 56 470

Total 548 9 559 678 8 974 903 9 164 534 4 642

Moyenne semaines par mission

17,4 13,2 10,2 8,7

* une seule année

278. Le tableau 5 présente de façon analogue les données relatives aux missions effectuées par TCI pour le compte des institutions internationales de financement et du PAM, ventilées par grandes catégories d'activité. Dans le cadre de la progression générale du nombre des missions, il y a eu un net accroissement des travaux non traditionnels de TCI, c'est-à-dire des activités d'évaluation des résultats des projets (rapports d'achèvement des projets ou rapports d'achèvement de la mise en œuvre des projets) et des autres catégories d'activité (évaluation/supervision, principalement) qui ont constitué respectivement 45 et 51 pour cent du total des missions effectuées en 1996-97 et en 1998. Cela dit, en termes de semaines de travail, ces missions ont absorbé moins de 20 pour cent du total, exception faite pour l'exercice 1996-97 (29 pour cent). Les missions relatives aux activités d'identification et de préparation de projets continuent notamment à représenter les deux tiers environ des prestations totales en semaines de travail. Ainsi, si TCI continue de participer à des missions d'évaluation/supervision, celles-ci n'absorbent qu'une part relativement peu importante des ressources en personnel de la Division. Pendant les trois derniers exercices biennaux, la part du Programme de coopération FAO/Banque mondiale et du PSI en termes de missions est restée stable, respectivement de 65 et 35 pour cent.

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Tableau 5: Missions du Centre d'investissement par type d'activités

1992-93 1994-95 1996-97 1998*

Nbre demiss.

%miss.

%sem. detravail

Nbre de miss.

% miss.

%sem. detravail

Nbre de miss.

%miss.

%sem. detravail

Nbre de miss.

%miss.

%sem. detravail

IFI et PAM:

Etudes sectorielles/ sous-sectorielles

39 7 8 39 6 5 59 8 8 39 8 20

Identification 99 19 16 78 12 12 71 10 11 40 8 10

Préparation 262 49 62 308 49 64 276 38 52 156 33 51

Rapport d'achèvement des projets

58 11 9 71 11 10 60 8 9 38 8 7

Autres (évaluation/ supervision)

77 14 8 131 21 8 286 37 20 205 43 12

Total 535 100 103 627 100 100 752 100 100 478 100 100

* Une seule année

279. Comme il ressort du tableau 6, la ventilation des travaux par tâche fait apparaître une prépondérance constante des activités traditionnelles au cours de ces dernières années, c'est-à-dire des études sectorielles et sous-sectorielles et de l'identification/préparation des projets. Dans les domaines d'activité non traditionnels, le tableau révèle un accroissement notable des tâches de supervision (qui relèvent des IFI) et une stabilité tendancielle des activités d'examen de l'achèvement des projets (qui incombent aux emprunteurs). La participation de TCI au programme PSSA de la FAO, qui est passée de 13 projets en 1994-95 à 74 en 1996-97, n'apparaît pas dans le tableau.

Tableau 6: Projets* et études du Centre d'investissement (nombre de tâches)

Exercice 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Etudes sous-sectorielles 17 8 18 16 17 27 35

Formulation de projets 118 120 130 111 137 147 145

Formulation de projets menée à bonne fin

43 53 48 47 32 32 40

Rapport d'achèvement des projets 41 40 42 38 45 33 38

Supervision 17 21 32 35 46 63 92

* La formulation de projets couvre leur identification et leur préparation; la formulation de projets menée à bonne fin se rapporte aux activités d'élaboration de projets achevées au sein de TCI , excluant généralement de ce fait celles qui ont été menées à bonne fin en dehors de TCI. Jusqu'en 1992-93, TCI assurait le suivi des projets FAO/PNUD d'assistance technique (35 et 21 respectivement en 1992 et 1993), mais cette activité a été abandonnée à la suite de la forte contraction des projets PNUD dans le Programme de terrain de la FAO et du repli des fonds d'investissement destinés au suivi.

280. Le fléchissement du nombre des projets dont TCI a achevé la formulation sous sa responsabilité exclusive (formulation de projets menée à bonne fin) en 1996-97 est le résultat de la récente évolution du rôle de TCI en termes de soutien des efforts nationaux dans le cadre du processus de formulation. Ces changements concernant aussi bien les types de services rendus et la façon dont ils sont assurés, que la nature des produits obtenus. Pour certains de ses programmes, notamment avec les banques régionales, le Centre demeure responsable de

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l'ensemble du processus de préparation d'études de faisabilité pour le compte des gouvernements. Ses travaux consistent toutefois essentiellement, surtout pour les programmes avec la Banque mondiale et le FIDA, à apporter un appui aux équipes nationales engagées dans une série d'activités visant à mobiliser des fonds en faveur du développement agricole et rural et à contribuer à une utilisation plus efficace des ressources existantes. Les missions effectuées par TCI à ce titre tendent à être de plus courte durée, avec une composition allégée mais plus spécialisée. Le fruit de ces travaux est bien moins souvent la publication, à Rome, d'un rapport officiel de TCI et se présente plutôt sous la forme d'une série de documents de travail préparés pour usage interne à l'intention d'un ministère de l'agriculture, d'une enquête socio-économique visant à assurer la participation des bénéficiaires à la conception du projet, ou d'actes d'un atelier national organisé pour dégager un consensus entre toutes les parties prenantes sur une stratégie sectorielle, sous-sectorielle ou de projet. Ces activités jouent un rôle catalyseur important pour la mobilisation de fonds en faveur du développement agricole et rural et l'amélioration de la qualité des investissements additionnels et des dépenses publiques effectuées. Elles favorisent également l'attachement national aux programmes et projets, et le renforcement des capacités locales et institutionnelles.

281. Concernant la répartition régionale des efforts de TCI, la région prioritaire pendant la période à l'étude est restée l'Afrique subsaharienne (voir tableau 7). Le resserrement des prêts agricoles de la Banque mondiale pour l'Afrique dans les années 90 ne s'est donc pas répercuté sur les travaux de TCI, grâce au renforcement de la collaboration avec la BAfD au cours de ces dernières années et à un niveau de participation élevé de TCI aux prêts agricoles de la Banque mondiale en faveur de l'Afrique. Les activités menées en Europe (principalement dans les pays en transition) ont été en progression constante à partir de 1993 quand une partie importante de l'aide financière a commencé à être destinée à l'Europe orientale. Les travaux en Asie ont dans l'ensemble fléchi depuis 1992-93, la collaboration avec la BAsD consistant principalement, chaque année, en des activités de préparation de divers projets de grande envergure. Il y a eu un accroissement notable des activités de TCI en Amérique latine et dans les Caraïbes, du fait notamment d'une progression des activités avec la Banque mondiale dans la région (du personnel de TCI est en détachement au Chili et au Costa Rica).

Tableau 7: Travaux du Centre d'investissement par région en 1991-98 (% de semaines de travail de fonctionnaires et de consultants)

Région 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Afrique subsaharienne 46 37 38 39 37 40 40

Asie 28 32 29 22 24 23 26

Amérique latine 13 13 14 22 20 21 18

Proche-Orient/Afrique du Nord 9 10 9 8 9 9 7

Europe 4 8 10 9 11 7 9

Total 100 100 100 100 100 100 100

B. Autres réalisations et services importants

282. L'appui au PSSA est devenu un élément important des activités de TCI: sa fonction principale a été de lancer le Programme spécial dans les pays intéressés, dans le cadre d'une mission exploratoire pour aider à préciser la portée générale des activités et définir les modalités de formulation au niveau national: dans certains cas, le personnel de TCI a joué un rôle important en apportant un soutien technique à la mise en œuvre du programme. La participation de la Division a démarré en 1994, avec six missions (Erythrée, Ethiopie, Kenya, Mauritanie, Sénégal et Zambie) pour un total de 34 semaines de travail de fonctionnaires. En 1997, TCI a travaillé à 55 projets du PSSA, pour un total de 249 semaines (personnel et consultants), soit 6 pour cent des

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prestations totales de la Division. En 1998, le nombre des semaines de travail a été inférieur de moitié environ.

283. Le renforcement des capacités des institutions et des personnels nationaux concernant les techniques de formulation de projets d'investissement, a pris une importance croissante pendant la période considérée. Outre qu'elles jouent un rôle accru en tant que source de conseils et de directives techniques aux équipes nationales, les missions de TCI consacrent également plus de temps et d'énergie à la formation pratique du personnel national de contrepartie. Il n'existe pas d'informations systématiques sur ce point, mais TCI estime qu'au moins 50 pour cent des projets auxquels il travaille (voire même 90 pour cent dans certains services) sont préparés de cette façon – tandis que dans le passé la préparation des projets incombait à TCI et à ses consultants. Le personnel national de contrepartie est parfois invité à accompagner une mission de TCI à Rome pour participer à la mise au point définitive d'un rapport, et pour se familiariser avec les opérations de la Division.

284. Ces dernières années, cette formation pratique a été dispensée par le personnel de TCI d'une façon plus structurée dans le cadre de l'assistance apportée à la formulation de projets. Il y a eu dans un certain nombre de cas, une intervention massive du personnel de TCI dans l'assistance, au titre des programmes de collaboration avec la Banque mondiale, le FIDA et dans une moindre mesure la BAsD et la BID, à la formation des équipes locales de formulation/mise en œuvre et autres parties prenantes, assistance qui comportait d'ordinaire l'élaboration de manuels de formation et de directives (par exemple Viet Nam, Argentine, Brésil, Colombie, République dominicaine, Equateur, Guatemala et Panama). L'importance de cette aide dépend toutefois très largement des capacités locales et de l'environnement dans chaque pays, ainsi que de l'importance (en termes de ressources) que lui accordent les institutions de financement au titre des accords de coopération avec TCI.

285. D'autres réalisations importantes de TCI à signaler sont les études et les directives techniques. Outre un certain nombre de directives importantes pour la préparation de projets d'investissement, des documents techniques portant sur des aspects clés de l'investissement agricole ont également été préparés, de même qu'une nouvelle série de publications spéciales visant à donner une grande diffusion à des exemples de travaux novateurs et de résultats intéressants obtenus par le personnel de TCI. Par ailleurs, le Centre a mis au point un logiciel spécialisé et préparé, à l'appui des cours de formation, des manuels pour l'analyse et la présentation de projets d'investissement agricole. Le bulletin du Centre, UPDATE, qui paraît trois fois par an, a été lancé en 1994 et est largement diffusé –institutions de financement coopérantes, Etats Membres et particuliers abonnés53.

C. Quelques tendances à signaler

286. Il y a eu une évolution sensible des activités du Centre d'investissement pendant la période considérée, dictée principalement par les changements introduits par les institutions de financement partenaires dans la conduite de leurs opérations, évolution qui s'est concrétisée par une plus grande diversité au niveau des travaux et par une modification notable des méthodes adoptées pour les accomplir. L'accent est toujours mis sur les premières étapes du cycle de projet

53 Documents techniques publiés: No.6: The Design of Agricultural Investment Projects: Lessons from Experience; No.7: Directives pour la conception et l'élaboration de projets d'investissement agricole; No.8: Financial Analysis in Agricultural Project Preparation; No.9: L'analyse sociologique dans la conception de projets d'investissement agricole; No.10: Agricultural Investment to Promote Improved Capture and Use of Rainfall and Dryland Farming; No.11: Guidelines for Planning Irrigation and Drainage Investment Projects. Publications hors série: No.1: Financial analysis of banking institutions; No.2: Improving rural financial markets for developing micro-enterprises; No.3: Irrigation water management briefs - 100 collected papers; No.4: Irrigation investment briefs - 14 collected papers; No.5: Recapitalization of soil productivity in Sub-Saharan Africa; No.6: Assessing the adoptability of improved crop production technologies by small farmers: the case of Lesotho; No.7: Lesotho: A note on the Machobane system; No.8: Formulation of an agricultural sector investment program (ASIP) for the mountain areas of Lesotho; No.9: Paraguay: Financial and economic implications of no-tillage and crop rotations compared to conventional cropping systems.

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(identification et préparation), mais avec un renforcement du travail en aval (supervision, rapports d'achèvement des projets ou rapports d'achèvement de la mise en œuvre des projets). Les principaux changements ont eu trait à la nature et aux modalités du soutien de TCI à la formulation de projets, avec une augmentation du nombre de missions, un raccourcissement de leur durée et un allégement de leur composition, et des réalisations directes sur le terrain de plus en plus nombreuses (voir encadré 1). Cela a eu des effets divers: augmentation de la pression exercée sur la direction pour le déploiement optimal du personnel et sur l'Unité administrative de soutien pour l'organisation des voyages et les arrangements administratifs; accroissement des frais généraux et des dépenses opérationnelles, lié à des affectations en plus grand nombre mais de portée restreinte; et surtout, responsabilité accrue de chaque membre du personnel et possibilités réduites d'appliquer le processus de révision interne de TCI.

Encadré 1. Services TCI de promotion de l'investissement – L'exemple de la Zambie (1998)

TCI a mené une série d'activités importantes en faveur de la Zambie, qui ont permis de modeler les programmes nationaux d'investissement et d'en améliorer les orientations et la qualité, et qui ont également joué un rôle significatif dans le renforcement des compétences nationales et des capacités institutionnelles. A savoir:

Travail conjoint avec le Coordonnateur national du PSSA pour la préparation d'une proposition nationale visant à financer l'intégration du Programme spécial dans le Programme national d'investissement dans le secteur agricole (ASIP), grâce à laquelle son prolongement serait financé par la Banque mondiale;

Formation d'une équipe nationale pour l'Initiative pour la fertilité des sols (IFS) et préparation conjointe d'une stratégie et d'un programme de travail initial, à financer dans le cadre du Programme ASIP;

Encadrement et assistance à une équipe de l'Université de Zambie, chargée par le Ministère de l'agriculture, de l'alimentation et des pêches (MAFF) d'effectuer un examen à mi-parcours du Programme ASIP; services de facilitation à l'occasion de l'atelier national; et assistance au MAFF pour la révision ultérieure des programmes de travail;

Elaboration de paramètres pour les études conduites à l'échelon national et pour une série d'ateliers devant permettre de tirer des leçons de l'expérience du Programme ASIP et de dégager un consensus concernant le champ d'application futur du programme avant d'entamer la formulation de la Phase II;

Supervision d'une équipe de consultants nationaux, bénéficiaire d'un financement au titre du PCT et chargée de réaliser des études techniques et socio-économiques, sur la base desquelles serait élaboré un projet de foresterie communautaire financé par la Banque africaine de développement; assistance pour la formulation de ce projet d'un montant de 6 millions de dollars E.-U.

287. Avec la diversification des travaux de TCI, la formation a pris de plus en plus d'importance puisqu'il s'agissait de tenir le personnel au courant des progrès dans les différents domaines de compétence. Cette formation, qui ne se limite pas aux aptitudes linguistiques, aux connaissances en informatique et aux compétences en gestion, a également été délivrée par le biais de nombreux séminaires et ateliers internes avec la participation d'experts extérieurs, de cadres supérieurs des institutions de financement et du personnel de TCI, pour informer et familiariser TCI (et les autres unités de la FAO invitées) avec les nouvelles approches, matières et procédures touchant le développement54 (voir tableau 8). TCI fait également appel à l'expertise d'anciens fonctionnaires de rang supérieur retraités, ainsi qu'à d'autres cadres ayant participé par le passé aux travaux de la Division, afin qu'ils contribuent à l'examen des rapports et fournissent des indications et des observations sur les documents et les rapports techniques.

54 Ces séminaires de formation internes sont systématiquement préparés et analysés (les évaluations fournies par les participants au sujet des séminaires indiquent un degré de satisfaction élevé); un plan d'évaluation des besoins en formation de TCI a été élaboré en décembre 1998. Dans le cas du personnel des institutions de financement, la formation est d'ordinaire organisée à l'occasion des voyages officiels au siège de la FAO pour d'autres affectations, afin de réaliser des économies sur les frais de voyage.

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Tableau 8: Temps consacré par le personnel de TCI à la formation

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Nombre de personnes 50 41 48 59 59 54 72

Semaines de travail 49,9 33,1 32,6 93,4 109,5 83,7 88,6

288. D'autres institutions des Nations Unies siégeant à Rome sont systématiquement invitées et participent aux principales activités de formation de TCI. Des fonctionnaires d'autres divisions de la FAO, du PAM et du FIDA ont ainsi participé aux deux ateliers TCI/Banque mondiale sur les nouvelles dispositions de la Banque concernant la préparation de projets (octobre 1997 et octobre 1998). Le personnel de TCI a de même participé activement à divers séminaires, ateliers et conférences organisés à l'extérieur (25 au total en 1997-98). Le Centre a également financé, conjointement avec la Banque mondiale et la Division du personnel de la FAO, la production de quatre cours d'autoformation sur bande vidéo portant sur les stratégies et les politiques de développement et de croissance en milieu rural, cours suivis par le personnel du Siège (TCI et autres) et des fonctionnaires en détachement.

289. Les récents changements apportés aux opérations de TCI ont mis en évidence la grande importance d'une bonne connaissance du pays visé et de certaines compétences spécialisées, notamment celles des analystes institutionnels et des sociologues, compétences rares au sein de TCI. Pour une utilisation plus efficace des effectifs, on a eu tendance à déployer le personnel sans tenir compte des cloisonnements entre PC et PSI, pour tirer parti de leurs spécialisations et de leur connaissance des pays. Cette façon de procéder semble avoir été accueillie favorablement par les institutions de financement partenaires et se traduit pour TCI par une plus grande souplesse dans l'utilisation du personnel.

290. L'intégration de TCI au sein de la FAO s'est accrue ces dernières années, avec un renforcement sensible de la collaboration entre le Centre et les unités techniques de la FAO: le personnel de la FAO détaché à TCI a représenté 203,6 semaines de travail en 1998, contre 70,7 en 1992 (voir tableau 2 plus haut). Pendant la période considérée, le principal collaborateur de TCI a été AGL, puis les divisions SDR et FOD (voir tableau 9). Il y a eu dernièrement un accroissement de la collaboration concernant les affaires juridiques, la recherche et la vulgarisation, la télédétection et le développement des statistiques. La collaboration avec les Bureaux régionaux et sous-régionaux s'est également renforcée, tandis que les travaux agronomiques relevant de AGP ont perdu du terrain. Cette tendance à une coopération accrue entre TCI et d'autres unités de la FAO s'est accompagnée d'un renforcement de la collaboration interinstitutions entre certaines unités et la Banque mondiale et d'autres institutions de financement, désireuses d'avoir un meilleur accès aux diverses capacités et expériences disponibles à la FAO. Pour TCI, une meilleure intégration signifie un élargissement de ses programmes de travail potentiels et l'exploitation de son accès privilégié aux unités techniques de la FAO. A l'échelle de la FAO, elle se traduit par une action plus pertinente en faveur des pays en développement, par le truchement des divers programmes de coopération.

Tableau 9: Détachements à partir de plusieurs divisions* de la FAO (en semaines de travail) 1992-98

AGL SDR FOD LEG AGA AGP TCO AGS ESS ESC RAP SAF SDA ESN FIR FII

154,55 83,75 56,00 49,15 36,40 34,68 34,05 29,90 26,26 24,80 23,20 23,00 22,20 21,40 14,18 13,20

* choix effectué sur la base du nombre de détachements effectués pendant la période considérée.

291. Cela étant, la collaboration interne au sein de la FAO constitue également un problème pour TCI, car il est souvent difficile pour les unités de la FAO de détacher du personnel employé

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à des travaux normatifs pour des affectations de longue durée (3-6 semaines). En outre, les frais que les autres divisions FAO imputent à TCI sont souvent supérieurs aux coûts de recrutement d'un consultant. Les crédits budgétaires limités alloués à TCI au titre du Programme ordinaire ne permettent pas de couvrir intégralement la différence de coût, notamment parce que certaines des activités conjointes réalisées avec d'autres unités de la FAO ne permettent pas un remboursement intégral des services fournis. Pour réduire ses coûts, TCI a par ailleurs fait bon usage des cadres associés et des fonds fiduciaires.

292. Des procédures de contrôle de la qualité du travail des missions sont mises en œuvre depuis longtemps au sein de la Division, avec notamment un mécanisme d'examen interne qui prévoit l'examen des rapports de mission (et autres) par le personnel de TCI et, au besoin, par des collègues appartenant à d'autres unités de la FAO. Ce processus d'examen interne a toujours été une condition préalable à la diffusion d'un rapport. Toutefois, ces dernières années, étant donné qu'une partie de plus en plus importante des travaux de TCI prend la forme de contributions (par exemple à un rapport d'identification ou de préparation), plutôt que de produits réalisés intégralement, la préparation des contributions des membres des missions de TCI, et même souvent leur mise au point définitive, se font désormais sur place, avec de ce fait des possibilités réduites d'examen au sein de TCI. La situation diffère selon les partenaires et le degré de responsabilité confié à TCI. Si cette tendance est tout à fait évidente dans la collaboration avec la Banque mondiale, en revanche la plupart des missions effectuées pour la BAfD et le FIDA sont encore sujettes au processus d'examen interne.

IV. EFFETS ET IMPACT

293. L'évaluation de l'efficacité et de l'impact des travaux du Centre d'investissement présente quelques problèmes conceptuels, ajoutés à celui de ne pas disposer d'informations pertinentes. La tâche de TCI consiste pour l'essentiel à assurer des services, principalement une assistance pour la formulation de projets – l'obtention du résultat final est laissée aux organismes d'exécution partenaires, et d'ordinaire le rendement effectif du projet n'est pas évalué par TCI. A des fins pratiques, l'analyse effectuée dans la présente section, sera centrée sur deux "critères de réussite" clés, à savoir la contribution à la mobilisation d'investissements (objectif premier de TCI) et la contribution aux travaux en amont des institutions de financement partenaires (qui reflète la confiance des pays emprunteurs et des IFI dans la capacité technique de TCI/FAO).

A. Mobilisation d'investissements

294. Dans ce domaine, l'effet peut être évalué en fonction du volume des engagements d'investissement des institutions de financement en faveur du développement agricole et rural, canalisé vers des projets bénéficiant de l'appui de TCI. Pendant la période 1992-98, un tiers environ du total des engagements d'investissement des institutions multilatérales de financement ont été préparés avec un soutien important de TCI, soit 260 projets qui ont bénéficié d'un investissement extérieur de 11 569,1 millions de dollars E.-U. (voir tableau 10). Si l'on considère que les crédits budgétaires du Programme ordinaire de la FAO se chiffraient pendant la période considérée à quelque 70,7 millions de dollars E.-U., il s'agit là d'un effet remarquable de catalyse. Entre 1964, année du lancement du PC, et 1998, un total de 1 176 projets d'investissement préparés avec l'assistance de TCI ont été financés par les institutions de financement, pour des investissements totaux de 62,7 milliards de dollars E.-U., dont plus de 50 pour cent provenaient de fonds extérieurs (accordés pour la plupart à des conditions de faveur) et le reste de sources nationales.

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Tableau 10: Projets préparés avec une contribution importante de TCI et approuvés par les institutions de financement (investissement total et prêts extérieurs en millions de dollars E.-U.)

1992-93 1994-95 1996-97 1998*

Région Nb de projets

Invest.total

Prêtsext.

Nb de projets

Invest.total

Prêtsext.

Nb de projets

Invest.total

Prêtsext.

Nb de projets

Invest.total

Prêtsext.

Afrique subsaharienne 37 699,18 599,37 24 613,95 449,58 31 714,94 524,27 16 319,39 271,76

Amérique latine 18 1 440,95 919,34 12 2 281,57 1 319,9 16 1 644,29 1 115,49 10 1 183,78 842,20

Asie 8 819,06 452,09 11 1 417,73 781,55 21 2145,3 1 340,65 6 1 034,57 728,50

Proche-Orient /Afrique du Nord

9 977,53 641 5 1 036,95 468,9 5 399,64 137,17 5 360,83 232,58

Europe 2 413 243,9 3 125,6 103,1 13 410,62 278 8 168,03 119,15

Total 74 4 349,72 2 855,7 55 5 475,8 3 123,03 86 5 314,79 3 395,58 44 3 066,60 2 194,19

*une seule année

295. Pendant la période à l'étude, la part de TCI dans les prêts annuels de la Banque mondiale en faveur du développement agricole et rural a oscillé entre 30 et 47 pour cent en termes de financement (30-45 pour cent en nombre de projets). Les projets bénéficiant de l'assistance de TCI ont représenté aussi une part importante des prêts annuels des autres grandes institutions de financement partenaires œuvrant pour le développement agricole et rural: 30-50 pour cent pour le FIDA, et 20-100 pour cent pour la BafD. La contribution de TCI a été particulièrement importante dans les prêts des institutions de financement en faveur de l'Afrique subsaharienne, de l'Europe et de l'Amérique latine.

296. L'un des objectifs primordiaux du Centre d'investissement n'est pas seulement d'accroître l'investissement dans l'agriculture, mais aussi de l'accélérer et de l'améliorer. L'assistance de TCI facilite et active le travail d'identification et de préparation des projets effectué par les équipes nationales, et de ce fait leur évaluation et l'approbation des prêts par les institutions de financement. Le Centre a également consacré des efforts constants à l'amélioration de la qualité des projets présentés pour financement et il est souvent invité à participer à la supervision et à l'évaluation de l'achèvement des projets, dont les "leçons tirées" sont un élément important. S'il n'a pas été possible de traiter ici la question de la qualité technique des travaux de TCI, de nombreuses observations émanant des institutions de financement partenaires témoignent du rôle joué par TCI dans la mobilisation et l'amélioration de l'investissement dans l'agriculture (certains Services de TCI recueillent les observations des IFI au sujet des travaux accomplis par le Centre). La teneur de la plupart de ces commentaires peut être rendue efficacement par les exemples suivants: "… TCI a fourni des conseils indépendants lorsque la situation demandait une opinion extérieure sur la meilleure façon de procéder …" et encore (se référant à TCI): "La crédibilité des avis fournis aux clients de la Banque et autres parties prenantes est accrue lorsqu'ils émanent d'experts extérieurs."

B. Autres contributions importantes (renforcement des capacités, travail en amont)

297. On a vu plus haut le rôle joué par TCI dans la formation pratique des équipes nationales. Bien qu'un grand nombre de fonctionnaires nationaux de contrepartie aient bénéficié d'une telle formation, il est difficile toutefois de quantifier leur nombre exact, de même qu'il est impossible, en l'absence de données systématiques, d'évaluer les effets directs de cette formation sur le développement des capacités nationales. Un autre exemple d'une contribution positive au renforcement des capacités nationales au niveau institutionnel est le travail accompli en Chine, lorsque TCI/FAO a collaboré avec le PNUD et le FIDA pour la constitution d'un groupe de fonctionnaires dûment formés, qui ont assumé à partir de 1996 la responsabilité principale de la formulation de propositions d'investissement à l'intention du FIDA. Cependant, si le soutien à la formation est devenu un volet important des travaux de TCI, ce dernier n'a pas encore effectué un suivi systématique de ses activités dans ce domaine. Il y a notamment un manque d'informations

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sur certains aspects tels que la nature de la formation dispensée, la direction des missions, l'acceptation ou non des recommandations de TCI, et le degré de participation nationale.

298. Bien qu'il ne s'agisse pas de l'élément principal de son mandat, le rôle de TCI, en tant que source impartiale de conseils pour les travaux effectués en amont à l'appui des investissements, constitue un bon indicateur du degré de confiance des partenaires du Centre. TCI est devenu ces dernières années un partenaire institutionnel des institutions de financement et des pays, dans la planification et la préparation de politiques et d'études en faveur du développement agricole et rural. Pour ce qui concerne la Banque mondiale, si TCI intervient généralement une fois que celle-ci a fixé les grands paramètres d'une politique ou d'un programme agricole (c'est-à-dire principalement pour fournir les connaissances spécialisées nécessaires au processus de préparation des projets), il a récemment été invité à participer à la préparation de stratégies d'assistance (SAP) de la Banque mondiale en faveur de divers pays, notamment en Amérique latine. Concernant le FIDA, TCI a participé à l'élaboration d'une stratégie d'assistance en faveur de quatre pays en 1996-98; des contributions analogues ont été fournies à la BAsD (Laos et Viet Nam) et au PAM (trois études stratégiques nationales).

299. Elément peut-être tout aussi important, TCI a participé à l'examen des politiques agricoles au sein de la Banque mondiale. Il a été invité – avec d'autres unités de la FAO – à apporter une contribution aux documents stratégiques de la Banque mondiale, par exemple à Vision to Action (stratégie pour le crédit en faveur du développement agricole et rural) et à la Stratégie forestière de la Banque, et à prendre part à la préparation de directives Banque mondiale/FAO pour les activités en faveur de l'environnement. Les travaux se poursuivent dans le domaine de la vulgarisation, pour la mise au point d'une approche stratégique commune FAO/Banque mondiale destinée à redonner de la vigueur aux services de vulgarisation agricole, de recherche et d'enseignement: les activités sont menées, du côté de la Banque, par l'équipe thématique pour le savoir-faire agricole et les systèmes d'information et, au sein de la FAO, par SDRD avec le soutien de TCI, tandis qu'un atelier de rédaction mixte Banque mondiale/FAO a été organisé en octobre 1998 à Rome. Le Centre a également contribué, conjointement avec ESA, à la préparation de la nouvelle stratégie de la BAfD en faveur du développement rural (en 1998). Le personnel de TCI a également participé à certaines des 13 équipes thématiques constituées sous l'égide du Rural Sector Board de la Banque mondiale. A la suite de la dernière réorganisation de la Banque mondiale en 1997, certaines unités de la FAO ont instauré des liens directs avec le personnel des équipes respectives de la Banque mondiale (par exemple gestion durable des terres et des cultures, ressources animales), partiellement avec le concours de TCI.

300. Au début des années 90, le PSI a lancé des méthodologies novatrices pour les études participatives préalables à la préparation de projets, qui ont été adoptées en particulier par le FIDA, la Banque mondiale et la BAfD pour assurer l'attachement des communautés locales aux projets et leur durabilité. Plus récemment, le Centre a travaillé en collaboration active avec la Banque mondiale à la mise au point d'approches pour les Programmes d'investissement dans le secteur agricole en Afrique, actuellement conçus ou mis en œuvre dans une quinzaine de pays. Outre sa contribution à la formulation de programmes d'investissement dans le secteur agricole à l'intention d'un certain nombre de pays, TCI a également facilité la réalisation au Malawi d'un atelier de 3 jours financé par l'Union européenne, pour l'examen et le renforcement des activités de formulation de programmes d'investissement dans le secteur agricole menées dans divers pays (atelier auquel ont participé des représentants de 9 pays et de 10 organismes donateurs), et apporté une contribution importante à la préparation d'un guide d'information de la Banque mondiale sur les programmes d'investissement dans le secteur agricole (publié en septembre 1998).

301. Pour conclure, cette contribution de TCI aux activités en amont des institutions de financement a permis de renforcer la collaboration avec les unités techniques, de même que la coopération institutionnelle de la FAO avec les IFI. Les travaux dans des domaines spécifiques (par exemple Initiative pour la fertilité des sols, méthodes d'évaluation rurale participative, statistiques) sont menés en collaboration avec des unités techniques internes, pour aboutir à une coopération interinstitutions, et la participation du personnel technique de la FAO aux missions

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des institutions de financement a conduit à des projets d'assistance technique pour les unités concernées.

V. PROBLÈMES ET RECOMMANDATIONS

302. Pendant la période considérée, des changements importants ont été apportés aux activités de TCI. De nombreuses institutions de financement partenaires ont modifié leur façon de procéder et cette réorientation a eu un impact direct sur la nature de leurs interventions et sur leurs procédures. Au sein de la FAO, la réforme interne s'est traduite par une participation accrue de TCI à des activités opérationnelles de l'Organisation sans liens directs avec les travaux traditionnels du Centre dans le domaine de l'investissement. Pour FAO/TCI comme pour les institutions de financement partenaires, l'effritement progressif des ressources a rendu nécessaires la réalisation d'économies et une plus grande attention aux coûts. Les travaux de TCI ont ainsi été l'un des domaines de la FAO les plus directement exposés à la concurrence et les plus attentivement examinés à l'échelon international. La présente analyse révèle qu'en règle générale TCI s'est bien adapté à la situation, ajustant son modèle traditionnel de travail aux nouvelles façons de répondre à des besoins émergents. Toutefois, en regardant vers l'avenir, certains points méritent une certaine attention, compte tenu notamment de la nature particulière du rôle de TCI.

303. La nature particulière du rôle de TCI. Le rôle de TCI en tant qu'interlocuteur neutre entre les Etats Membres (emprunteurs) et les institutions de financement (prêteurs) est en soi complexe. Si les IFI partenaires détiennent les ressources financières, ont accès aux consultants extérieurs, et appliquent leurs propres politiques et critères pour le financement de projets d'investissement dans l'agriculture et le développement rural, les compétences techniques et l'expérience de la FAO peuvent constituer un complément précieux pour fournir des avis et guider les Etats Membres dans l'identification et la préparation de propositions judicieuses. De plus, en vertu des accords de partenariat entre les institutions de financement et TCI, les pays emprunteurs reçoivent une aide pour élaborer des propositions conformes aux procédures et aux critères de l'institution concernée, et améliorer ainsi l'efficacité du processus d'évaluation/approbation. TCI peut ainsi soutenir aussi bien les pays emprunteurs que les institutions de financement en conseillant et assistant les pays dans l'identification et la formulation de propositions d'investissement spécifiques pour financement par les IFI. Dans ce cas, l'assistance fournie peut avoir un effet de multiplication important, voire même un effet catalyseur si elle peut être liée à d'autres programmes de la FAO et projets d'assistance technique, au lieu de demeurer isolée. Cet engagement à plus long terme non seulement contribue au renforcement des capacités des équipes nationales et locales associées, mais remplit également un rôle spécial, souvent en association avec des experts nationaux, des consultants extérieurs spécialisés et le personnel technique de l'institution de financement concernée.

304. Pour les institutions de financement, le principal intérêt de la coopération avec TCI tiendrait essentiellement dans la valeur ajoutée que leur procure une telle coopération, qui vient des capacités techniques et professionnelles mises en jeu par TCI et de sa crédibilité en tant que conseiller neutre, étayée par la capacité institutionnelle de la FAO. Tels sont précisément les avantages généralement reconnus par la direction et le personnel des institutions de financement partenaires, qui constituent donc la base même de la collaboration future de FAO/TCI avec ces institutions. Le Centre d'investissement a prouvé sa capacité de s'adapter aux défis que suppose un tel rôle, notamment en resserrant les liens avec les unités techniques de la FAO. Néanmoins, il serait essentiel que TCI préserve ses propres capacités professionnelles, mais aussi qu'il continue à bénéficier du cadre institutionnel qui lui permet de fournir des services à valeur ajoutée. En effet, il faudra continuer à appuyer vigoureusement, à la FAO et dans les institutions de financement, les politiques générales favorisant un tel environnement propice entre les institutions coopérantes pour soutenir l'efficacité de TCI.

305. Focalisation sur les domaines thématiques. On s'accorde à reconnaître que TCI a les compétences voulues pour aider, par des moyens de plus en plus divers, les pays et les institutions de financement à identifier (notamment par des études sectorielles et sous-sectorielles) et préparer

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des propositions d'investissement. Toutefois, quelques éléments de préoccupation se dégagent de certaines expériences récentes de TCI. Il s'agit notamment de l'augmentation relative des missions effectuées par TCI pour la supervision, l'évaluation ou la préparation de rapports d'achèvement de la mise en œuvre de projets. Si une certaine diversité d'activités peut permettre au personnel TCI d'avoir une perspective globale du cycle de projet, celle-ci devrait toutefois être conciliée avec l'impératif de maintenir les atouts de TCI dans les domaines de l'identification et de la formulation de projets, des activités en amont et de la formation. De surcroît, pour ce type d'activité, les institutions de financement partenaires demandent souvent le renfort d'un ou de deux membres du personnel pour des missions conduites sous leur responsabilité, réduisant ainsi la capacité du Centre d'assurer les services institutionnels de TCI/FAO, élément important de la valeur ajoutée fournie par TCI. Cela relève souvent d'une mauvaise compréhension de la part de certains responsables d'activité des institutions de financement, de l'esprit des accords de coopération. Il convient de résoudre ce problème, comme cela semble avoir été fait récemment avec un succès croissant en prenant des mesures plus dynamiques, par exemple en informant les principaux partenaires des capacités de la FAO et en examinant avec les responsables d'activité des IFI le programme de travail annuel, sur la base des atouts reconnus de TCI. Il est recommandé de poursuivre cet effort, notamment pour: a) développer de nouveaux domaines "thématiques" au sein de TCI ou conjointement avec d'autres unités de la FAO, et obtenir du personnel concerné des institutions de financement qu'il les reconnaisse comme tels; et b) faire en sorte, dans toute la mesure possible que les programmes de coopération soient centrés sur ces domaines thématiques, en particulier pour le travail en amont.

306. Maintien de normes et pratiques optimales: TCI a toujours été conscient de la nécessité de se doter de normes et de procédures optimales pour ses travaux; il a fait preuve d'une grande vigilance dans ses mécanismes internes d'assurance de qualité comme pour le recrutement du personnel, la formation et l'organisation des carrières. Concernant l'assurance de qualité, la supervision habituellement assurée par les chefs de service (y compris l'examen des questions clés pendant les séances d'information qui précèdent et suivent les missions) a été remplacée par de rigoureux examens internes des rapports de mission, notamment pour les travaux d'identification et de préparation de projets. Ces mécanismes d'examen se sont par ailleurs révélés utiles pour faire participer d'autres fonctionnaires techniques de la FAO aux travaux de TCI. Toutefois, comme les fonctions de conseil et autres activités d'appui prennent de plus en plus d'importance, avec des missions de plus courte durée et un nombre réduit de rapports de type traditionnel, le respect des pratiques établies en matière d'assurance de qualité s'avère toujours plus difficile.

307. Il est recommandé que TCI continue à mettre en œuvre ses procédures internes d'assurance de qualité lorsque celles-ci restent nécessaires. Parallèlement, il devrait envisager la mise au point de nouveaux mécanismes pratiques pour le contrôle de la qualité de son travail de mission, pour lequel les mesures traditionnelles ne conviennent plus. Ces mesures pourraient comprendre une préparation plus systématique des missions et le suivi de leurs résultats en consultation avec les fonctionnaires des institutions de financement et des pays concernés, y compris l'évaluation de la formation. Les moyens de communication électronique pourraient être utilisés plus largement pour l'approbation des rapports dont la mise au point définitive est effectuée sur place. Le suivi pourrait déboucher sur des ateliers organisés au sein de TCI ou de préférence conjointement avec d'autres partenaires, pour tirer les leçons et procéder aux améliorations nécessaires.

308. TCI a également prêté une attention particulière à la qualité de ses effectifs: il a mis en place à cet effet ses propres normes et procédures pour l'identification et la sélection des candidats qualifiés, et a continué à accorder une grande importance à la formation du personnel aux nouvelles méthodologies et approches du développement, avec notamment la récente organisation d'ateliers de formation sur les procédures opérationnelles révisées des principales institutions de financement et les méthodes de travail correspondantes. Ainsi, conjointement avec les activités de formation, il serait important: a) de maintenir des normes de recrutement strictes; b) d'offrir des conditions de service compétitives pour retenir le personnel essentiel, en particulier les fonctionnaires expérimentés en mesure de diriger des missions à des niveaux suffisamment

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élevés; et c) de maintenir une gamme suffisante de compétences, correspondant aux aptitudes requises pour les travaux prioritaires.

309. Détachement du personnel technique de la FAO. La participation croissante du personnel d'autres unités techniques aux travaux de TCI et notamment aux missions a été un fait positif pour le Centre comme pour les unités concernées. Cette tendance a été accueillie très favorablement par les institutions partenaires de TCI, aboutissant dans certains cas à une collaboration directe entre les unités FAO et IFI concernées. Les principales contraintes semblent être la difficulté pour les unités techniques de mettre leur personnel en position de détachement pendant une période de temps relativement longue (souvent 3-6 semaines) et les coûts de détachement assez élevés pour TCI par rapport aux frais de recrutement d'un consultant. Dans le premier cas, il s'agit pour TCI de négocier avec l'unité concernée des accords qui soient mutuellement plus acceptables, tandis que dans le second, qui intéresse l'ensemble de la FAO, un nouveau mécanisme régissant les taux de remboursement a récemment été mis en place par la Direction. Il est recommandé que TCI suive la mise en place de ce nouveau régime pour en vérifier l'efficacité aux fins du détachement de personnel provenant d'unités techniques.

310. Soutien de TCI au PSSA. TCI a été étroitement associé ces dernières années à l'exécution du PSSA sur le terrain, ce qui a permis dans bien des cas d'établir les liens nécessaires entre le PSSA et les programmes et projets pertinents financés par les institutions de financement dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier. Si TCI est d'ordinaire remboursé pour le temps de travail consacré au Programme spécial, il semble que dans certains cas ce remboursement n'ait pas été intégral, en particulier lorsque les travaux effectués ont dépassé les prévisions initiales. Il est recommandé que TCI continue de fournir un soutien dynamique à la mise en œuvre du PSSA, mais compte tenu de la particularité de ses mécanismes de financement, il faudrait que ses activités dans ce domaine soient intégralement remboursées; par ailleurs, au niveau de TCI, une plus grande rigueur dans la prévision, la budgétisation et l'enregistrement des travaux accomplis au titre du PSSA serait nécessaire.

311. Suivi et tenue des registres. TCI a maintenu un système généralement efficace d'information de gestion sur ses activités opérationnelles. Toutefois, les récents changements dans la nature de ses opérations et dans ses modalités de travail rendent nécessaires une révision et une amélioration de ce système pour un suivi plus adéquat des activités nouvelles, par exemple de la formation et des conseils dispensés dans le cadre de missions de plus courte durée. Dans ce cas, le suivi devrait être centré sur certains éléments, tels que les principales modalités de travail, les produits clés et le rôle des contributions de TCI. En vertu du régime de partage des coûts de TCI, ces améliorations devraient intéresser également les aspects relatifs à la comptabilité. De plus, le système devrait répondre aux besoins d'information pour l'évaluation des avantages attendus et de l'efficacité des différentes activités de TCI par rapport à ses objectifs de programme. Par exemple, combien de projets ont été appuyés par TCI et de quelle façon, quel appui s'est révélé le plus utile et efficace en termes aussi bien d'investissements que de soutien à la formation, et combien de projets ont au bout du compte été évalués et approuvés pour financement par les IFI? Pour être utiles à des fins analytiques, ces informations devraient être étayées par des données quantitatives concernant le degré d'acceptation des conseils indépendants de TCI dans la conception finale des investissements approuvés. La direction de TCI est consciente de la nécessité d'améliorer son système d'information. Il est toutefois recommandé que TCI procède à une vérification approfondie du système d'information actuel et qu'il tienne compte des éléments indiqués plus haut pour le modifier ou pour élaborer un nouveau mécanisme.

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Annexe 1

RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS FORMULÉES PAR LES FONCTIONNAIRES D'INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES55

312. Le projet du présent rapport a été examiné par certains des fonctionnaires du FIDA et de la Banque mondiale de contrepartie du Centre d'investissement. Ils ont estimé que le rapport était bien rédigé et objectif de façon générale, mais qu'il tendait à être plus descriptif qu'analytique. Ils ont notamment formulé les critiques suivantes: a) l'examen aurait pu indiquer systématiquement les vues des partenaires du Centre d'investissement; et b) les recommandations pour l'avenir auraient pu porter sur des questions telles que les modalités du renforcement de l'appui de la Division du Centre d'investissement (TCI) à l'accroissement des capacités des pays en développement en matière de préparation d'avant-projets, et mentionner la possibilité que TCI émette des avis plus divers, qui ne soient plus limités à la préparation des projets, par exemple en aidant les pays à étudier les sources potentielles de croissance future, afin d'identifier les avant-projets susceptibles de bénéficier de financements de diverses institutions de développement.

313. Les auteurs de cet examen ont reconnu que la fonction principale de TCI est d'établir un lien entre donateurs et emprunteurs, tout en mettant à la disposition de ses partenaires la masse de ressources techniques de tous ordres disponibles à la FAO. Ils se sont en général félicités des contributions exceptionnelles de TCI dans ce domaine, et ont souligné en particulier l'importance du rôle d'"honnête courtier" de TCI. Ils ont aussi accueilli favorablement la tendance à une plus grande collaboration entre TCI et les autres unités techniques de la FAO, ainsi que les interactions plus directes entre les institutions financières internationales et les unités techniques de la FAO.

314. Hormis les points mentionnés plus haut au sujet des recommandations, ils ont soulevé d'autres questions qui, à leur avis, peuvent être importantes pour l'avenir de TCI, notamment les suivantes: a) il importe que TCI continue de se doter de nouveaux outils, y compris les modalités internes de ses opérations, afin de s'adapter parfaitement aux nouvelles demandes de prestation de ses services émanant des institutions financières internationales et des pays emprunteurs, en particulier pour renforcer la participation locale aux projets d'investissement; b) il risque d'y avoir un conflit entre, d'une part, le rôle d'honnête courtier de TCI et d'autre part, les arrangements de partage des coûts avec les institutions financières internationales qui risquent parfois de compromettre l'aptitude de TCI à jouer son rôle d'honnête courtier.

55 Ce résumé est fondé sur des observations formulées par MM. Y. Bouarfa (FIDA), G. Howe (FIDA) et A. Seth (Banque mondiale).

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Annexe 2

OBSERVATIONS DU CENTRE D'INVESTISSEMENT, APPROUVÉESPAR LE SOUS-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT TC

315. Le Centre d'investissement estime que le présent rapport donne une évaluation correcte, équitable et constructive de ses réalisations. Il souscrit aux principales recommandations et procédera à la mise en application de celles qui sont de son ressort. La direction de TCI s'efforcera notamment, au moment de la programmation de ses activités avec les institutions de financement coopérantes, de donner plus de relief aux activités en amont et aux domaines thématiques ayant un niveau de priorité élevé au sein de la FAO. Des mesures seront prises à l'échelon interne pour adapter les systèmes de promotion de la qualité aux nouvelles modalités de travail mises en évidence dans le rapport. On consacrera également des efforts à l'élaboration d'indicateurs plus pertinents pour une meilleure saisie et notification, par le système d'information de gestion, des informations sur les activités de plus en plus diversifiées auxquelles le personnel du Centre d'investissement se livre actuellement.

316. Le Centre d'investissement souscrit pleinement aux recommandations du rapport touchant la rémunération des services du personnel mis en position de détachement par d'autres divisions, ainsi que les améliorations à apporter aux modalités de soutien de la gestion.

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Chapitre Quatre

Evaluation des projets du PCT pour le contrôle de qualitédes produits alimentaires

I. INTRODUCTION

317. Le Programme de coopération technique (PCT) de la FAO est inscrit au budget ordinaire de l'Organisation et financé par les contributions obligatoires des Etats Membres. Les projets du PCT sont de durée limitée (ne dépassant pas 24 mois) et visent à répondre à des difficultés urgentes rencontrées par les pays en développement membres de la FAO. Ils sont censés avoir une action catalytique et se prolonger dans une action complémentaire significative de la part des gouvernements bénéficiaires. La plupart de ces projets ont un budget de l'ordre de 150 000 – 300 000 dollars E.-U.

318. Cette étude est la première des évaluations thématiques des projets du PCT proposées à la Conférence, à sa vingt-huitième session, au titre du Programme de travail et Budget 1996/97. L'idée était que les projets, regroupés par thème, soient évalués par le Service de l'évaluation, pour en tirer des leçons utiles aux fins de la conception future de projets similaires, analyser les résultats obtenus à l'échelon du projet, améliorer le rapport coût-efficacité et fournir une base pour l'établissement d'un compte rendu des activités. Le mécanisme de financement de ces activités, qui a été mis en place en 1996, prévoit une contribution de 500 dollars E.-U. par projet approuvé, versée sur un compte d'évaluation du PCT. Des fonds ont commencé à être accumulés sur ce compte en juillet 1996 et il a été décidé que les projets de contrôle des produits alimentaires, exécutés sous la supervision technique de la Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN), seraient un sujet d'étude approprié en 1997.

II. MÉTHODOLOGIE D'ÉVALUATION

319. L'évaluation a démarré par une étude préliminaire, effectuée par ESN. Des missions ont ensuite été prévues en Asie, Afrique, Europe, Amérique latine et Caraïbes. Il a été décidé que 19 des 22 projets mis en oeuvre seraient visités par ces missions composées d'experts extérieurs et/ou de responsables du Service de l'évaluation (14 projets ont été visités par des consultants extérieurs). Cinq rapports (Asie du Sud-Est; Asie du Nord; Amérique latine et Caraïbes; Europe de l'Est; Malte et Afrique) ont été préparés par ces missions.

320. Trois projets56 n'ont pas été visités pour des raisons d'éloignement et de coût. En revanche, ils ont fait l'objet d'études sommaires de la part du Service de l'évaluation, études qui ont ensuite été examinées et commentées par des responsables d'ESN.

III. PORTEFEUILLE DE PROJETS ET TYPOLOGIE

321. Les projets sélectionnés étaient ceux qui avaient été approuvés entre 1992 et 1995. Il s'agissait de 22 projets exécutés dans 19 pays57 de quatre régions – Europe (Estonie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne); Amérique latine et Caraïbes (Brésil, région des Caraïbes, Cuba, Mexique, Uruguay); Asie (Cambodge, République populaire démocratique de Corée, République démocratique populaire lao, Mongolie, Viet Nam); et Afrique (Botswana, Burkina Faso,

56 Brésil, Uruguay, Burkina Faso.57 Deux projets ont été réalisés à Cuba et en Zambie pour des raisons administratives (la durée maximale des projets du PCT avait été atteinte), mais il s'agissait en substance du même projet. Deux projets différents ont été mis en oeuvre en RPD de Corée.

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Tanzanie, Zambie). Aucun projet de contrôle de qualité des produits alimentaires n'avait été approuvé pendant la période considérée pour le Proche-Orient.

322. A des fins d'analyse, les projets ont été répartis en quatre catégories:

1. Amélioration du contrôle de qualité des produits alimentaires (avec consultant juridique);

2. Amélioration du contrôle de qualité des produits alimentaires (sans consultant juridique);

3. Projets axés sur le renforcement des laboratoires de contrôle;4. Projets traitant de questions spécifiques concernant le contrôle des aliments et les

normes alimentaires.

1. 2. 3. 4.

EstonieLettonieLituanieMaltePologne

BotswanaBurkina FasoCambodgeRPD de Corée (1)RDP laoMongolieViet NamZambie (2)

RPD de Corée (1)Tanzanie

BrésilRégion des CaraïbesCuba (2)MexiqueUruguay

323. Les projets appartenant aux catégories 1 et 2 présentent de grandes similitudes tenant au fait que des interventions visaient à renforcer l'administration du contrôle des denrées alimentaires, l'inspection des aliments et les laboratoires. Si dans les projets de la catégorie 2 des questions de droit peuvent avoir été abordées, en revanche dans ceux de la catégorie 1 il y a eu des interventions spécifiques dans ce domaine. Tous les projets de la catégorie 1 ont été conduits en Europe, dans des pays souhaitant adhérer à l'Union européenne et devant donc harmoniser leurs législations et réglementations alimentaires avec les directives européennes. Les consultants juridiques ont bénéficié de l'appui du Service droit et développement (LEGN). Les projets exécutés en Asie du Sud-Est ont comporté eux aussi la fourniture d'avis sur les questions juridiques, mais par le truchement du consultant pour l'administration du contrôle des aliments. L'un de ces projets a également bénéficié du soutien de LEGN.

324. Si la plupart des projets exécutés dans d'autres régions ont abordé aussi la question de l'amélioration générale de la qualité des produits alimentaires, en revanche ceux mis en oeuvre en Amérique latine et dans les Caraïbes ont eu un point de mire plus spécifique – de la détection des mycotoxines en Uruguay à la prévention du choléra dans les Caraïbes, en passant par la surveillance des résidus d'antibiotiques et d'hormones à Cuba. La principale différence entre ces projets et d'autres résidait dans le caractère plus spécialisé des consultations internationales.

325. On peut observer des différences régionales dans la typologie des projets, avec les projets européens dans la catégorie 1, les projets pour l'Asie et l'Afrique dans la catégorie 2 et ceux exécutés en Amérique latine dans la catégorie 4. Tous les pays d'Afrique et d'Asie bénéficiaires de l'aide étaient des pays à faible revenu, dotés de systèmes de contrôle des aliments rudimentaires et avec des besoins dans bien des domaines. Il a donc été estimé qu'une assistance étendue dans un certain nombre de secteurs était justifiée. Une logique similaire a été appliquée aux projets de la catégorie 1, tous les pays assistés cherchant (au moment de l'approbation du projet) à harmoniser leurs systèmes de contrôle des aliments avec ceux de l'Union européenne dans l'optique de leur éventuelle admission à cette dernière. En revanche, les pays d'Amérique latine avaient des systèmes de contrôle des produits alimentaires relativement plus développés et l'assistance souhaitée concernait des secteurs plus spécifiques.

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Tableau 1: Synthèse des scores composites attribués pour la conception et l'exécution

Bon Satisfaisant Insatisfaisant Total

Europe 5 5 0 10

Asie 7 3 2 12

Afrique 5 3 0 8

Amérique latine & Caraïbes

6 3 1 10

Total 23 14 3 40*

Pourcentage 58% 35% 7% 100%

* L'évaluation a porté en substance sur 20 projets. Chaque projet ayant obtenu un score distinct pour la conception et l'exécution, le total des scores est donc de 40.

IV. PERTINENCE ET CONCEPTION DES PROJETS

326. Le tableau 1 fait apparaître les scores que les missions ont attribués à la conception et à l'exécution des projets. Elles ont constaté que la grande majorité des projets répondaient à des besoins prioritaires de renforcement des systèmes de contrôle des denrées alimentaires. La FAO a acquis au fil des années une expérience considérable dans ce domaine, qui lui a permis de constituer un groupe de consultants internationaux expérimentés à affecter à des projets de contrôle des aliments. L'Organisation a donc un avantage comparatif certain dans l'exécution de ce type de projets.

327. L'assistance fournie au titre du PCT veut avoir des effets catalytiques et au moment de la formulation des projets il y avait de bonnes raisons de croire que les gouvernements bénéficiaires donneraient une suite aux projets. Les pays qui avaient demandé l'assistance du PCT avaient entrepris de réviser leurs structures administratives et de revoir le fondement juridique du contrôle des produits alimentaires; les recommandations des projets ont donc trouvé un auditoire bien disposé. Dans ce même effort, la formation pour l'inspection des aliments et le renforcement des laboratoires de contrôle pouvait aboutir à une amélioration des systèmes nationaux de contrôle des denrées alimentaires, à condition que cette formation soit appliquée et que l'équipement soit utilisé pour des recherches en laboratoire dont les résultats seraient exploités par le système national de contrôle des aliments. La fourniture de conseils d'experts dans ces domaines était donc une intervention de programme pertinente.

328. La plupart des projets présentaient une conception similaire, leur objectif étant de contribuer par des apports spécifiques au renforcement de certains éléments du système de contrôle des aliments (législation, administration, inspection, laboratoires). Dans certains cas, cette uniformité de conception était même excessive; il aurait été souhaitable pour certains projets d'établir un lien plus explicite entre les problèmes identifiés et la combinaison apports/réalisations choisie. Les projets des catégories 3 et 4 avaient généralement des objectifs mieux définis et une focalisation plus étroite.

329. Les projets comportaient l'apport de conseils (avec le soutien technique de la FAO), la fourniture d'équipements, l'octroi de bourses et l'organisation de voyages d'étude (voir tableaux 2 et 3). Les consultants avaient rédigé des rapports contenant des recommandations à l'intention des gouvernements bénéficiaires et avaient souvent organisé une formation sur place. Tous les projets, sauf un, avaient une composante Equipement et ils avaient tous une composante Bourses/Voyages d'étude. Les composantes Equipement représentaient entre 5 et 54 pour cent du budget des projets, avec une moyenne de 24 pour cent, et les bourses entre 5 et 40 pour cent, avec une moyenne de 14 pour cent. Ces composantes étaient inscrites au budget des projets, mais n'étaient pas définies de façon détaillée dans les projets des catégories 1 et 2. L'établissement définitif des

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listes relatives à l'équipement était généralement confié au consultant pour le laboratoire, mécanisme qui s'est avéré efficace dans la grande majorité des projets.

330. En règle générale, les voyages d'étude concernant l'administration et l'inspection ont été organisés dans la région. Cette stratégie s'est révélée judicieuse car il semble que les quelques voyages d'étude effectués dans des pays n'appartenant pas à la région du pays bénéficiaire n'aient eu qu'un intérêt limité. Un petit nombre de projets avaient prévu des voyages d'étude auprès de laboratoires et on trouvera des observations à ce sujet dans la section suivante.

V. EXÉCUTION DES PROJETS

331. La plupart des projets ont été exécutés dans les limites des budgets fixés, ou sans s'en écarter sensiblement, avec même dans bien des cas des dépenses inférieures au budget initial. Cinq projets ont enregistré des dépassements de coût, de l'ordre de 1 500 à 34 849 dollars E.-U., d'ordinaire pour la composante Personnel.

332. Les projets ont pour la plupart démarré dans les délais prévus, ou avec un retard raisonnable. Trois projets ont accusé un retard important. Dans l'un des cas, ce retard a été dû au désistement d'un consultant à la dernière minute pour des raisons personnelles et au délai nécessaire pour lui trouver un remplaçant. Dans un autre pays, le projet a été suspendu pendant un an à la demande du pays, par suite d'un remaniement au sein du gouvernement. Dans le troisième cas, des retards dans la réception de l'équipement ont rendu nécessaire une deuxième phase de projet, de courte durée, pour poursuivre les activités prévues à la conclusion de la limite de deux années imposée par le PCT.

333. Les tableaux 2 et 3 font apparaître les composantes budgétaires des projets, respectivement en valeur exprimée en dollars E.-U. et en pourcentage. Globalement, le principal poste de dépense des projets a été celui du Personnel, qui représentait environ deux fois celui de l'Equipement et près de trois fois celui des Bourses. Il y a toutefois eu des variations considérables au sein des projets. Il est intéressant de noter que les projets les plus réussis avaient une composante Personnel importante, tandis qu'à l'inverse un seul projet de ce type s'est révélé infructueux parmi les quatre projets ainsi classés. Sur les cinq projets comportant une composante Personnel international inférieure à 40 pour cent (soit la limite actuelle pour les projets du PCT récemment approuvés), un a été jugé bon, un autre satisfaisant et trois insatisfaisants58.

334. La qualité des consultants affectés aux projets de contrôle de qualité des produits alimentaires a été élevée dans la quasi-totalité des cas et leur contribution appréciée par les pays bénéficiaires. Une bonne démonstration en est la suite qui a été donnée aux rapports des consultants dans la plupart des pays, révélatrice d'une adhésion aux recommandations formulées. Cela prouve également que celles-ci étaient judicieuses et réalisables. La division technique ayant l'habitude de travailler avec des consultants spécialisés, les consultations ont été effectuées pour la plupart en temps voulu (à quelques exceptions près, relevées dans les rapports régionaux).

335. La composante Equipement des projets était en général modeste, entre 12 000 et 128 000 dollars E.-U. pour un projet spécifiquement axé sur le renforcement des laboratoires. Avec de tels montants, les possibilités d 'achat étaient relativement réduites, surtout pour l'équipement particulièrement perfectionné que les laboratoires désiraient souvent obtenir. L'importance de la composante Equipement était étroitement liée aux installations existantes. Ainsi par exemple, en Europe orientale où il y avait déjà abondance de laboratoires pour le contrôle des aliments, la composante Equipement des projets était moins importante, bien qu'appréciée par les pays bénéficiaires. Par contre, dans les pays d'Afrique et en RDP lao, un important soutien a été apporté aux laboratoires nationaux pour la réalisation d'études de base.

58 Le projet qualifié de bon avait une composante en experts internationaux très importante, mais ceux-ci avaient été fournis gratuitement par un donateur.

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Tableau 2: Composantes budgétaires (en dollars E.-U.)

Projet Personnel Soutien technique + Voyages de

service

Equipement Bourses Autres Total

Afrique 423 624 18 852 220 070 60 106 104 959 827 611

Asie et Pacifique 481 654 38 497 323 724 168 842 118 933 1 131 650

Amérique latine & Caraïbes

375 637 46 723 104 766 203 859 127 288 858 273

Europe 443 934 17 309 224 304 82 942 92 427 860 916

TOTAL 1 724 849 121 381 872 864 515 749 443 607 3 678 450

Tableau 3: Composantes budgétaires (en pourcentage)

Projet Personnel Soutien technique + Voyages de

service

Equipement Bourses Autres Total

Afrique 51.2 2.3 26.6 7.3 12.7 100.0

Asie et Pacifique 42.6 3.4 28.6 14.9 10.5 100.0

Amérique latine & Caraïbes

43.8 5.4 12.2 23.8 14.8 100.0

Europe 51.6 2.0 26.1 9.6 10.7 100.0

GRAND TOTAL 46.9 3.3 23.7 14.0 12.1 100.0

336. Dans deux cas au moins, les besoins en équipement ont été réévalués en cours de projet, avec des achats de fournitures et d'appareils plutôt que d'équipements nouveaux. L'utilité de la composante Equipement dans ces projets s'en est trouvée accrue. Dans quelques cas, il est apparu que l'équipement fourni était sous-utilisé, ou qu'il faisait double emploi avec l'équipement existant. Dans un projet, certains éléments de l'équipement livré ne correspondaient pas aux spécifications, et la notice relative à un appareil était rédigée dans une langue étrangère peu diffusée dans le pays. Toutefois, cela n'avait pas été signalé à la FAO pour correction. Il y a eu dans certains cas des retards considérables dans la commande et la réception de l'équipement.

337. La plupart des voyages d'étude ont eu lieu dans la région du pays bénéficiaire et cette stratégie s'est révélée judicieuse, surtout pour les voyages concernant l'administration et l'inspection. Des voyages d'étude particulièrement fructueux ont été organisés pour la Lettonie, la Pologne, Cuba, l'Uruguay et la Zambie. En général bien organisés, les voyages n'ont cependant pas toujours été pertinents, notamment ceux destinés au personnel de laboratoire. Dans ces cas, il conviendrait de vérifier que les connaissances acquises à l'étranger peuvent être appliquées dans le pays, c'est-à-dire que l'équipement et le matériel nécessaires sont disponibles sur place. Les voyages d'étude effectués auprès de laboratoires dans divers pays n'ont probablement pas la même efficacité qu'une expérience prolongée dans un seul laboratoire. Dans un des projets, l'organisation de cours de formation régionaux s'est révélée peu rentable. On peut se demander si des voyages d'étude doivent être "automatiquement" inclus dans tous les projets de contrôle de qualité des produits alimentaires; il faudrait, en particulier, comparer attentivement les coûts et les avantages des voyages d'étude effectués auprès de laboratoires aux possibilités offertes par une formation en cours d'emploi.

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Soutien technique

338. Tous les projets comportaient une affectation budgétaire pour les visites de soutien technique effectués par des fonctionnaires d'ESN provenant du siège de la FAO, visites qui ont toutes été effectuées. Un appui technique a été fourni par LEGN aux projets qui comportaient une composante juridique spécifique, le plus souvent par le biais d'observations sur les rapports, mais en Lettonie un fonctionnaire de LEGN a exercé avec beaucoup de compétence les fonctions de consultant juridique.

339. Les visites de soutien technique d'ESN ont été effectuées à mi-projet ou en fin de projet, et ont permis au responsable de cette Division de recueillir sur place des informations sur le projet. Elles ont été utiles pour rehausser le profil du projet du PCT dans le pays et parfois, pour résoudre des problèmes de mise en oeuvre. Dans un petit nombre de cas (notamment en Amérique latine), des fonctionnaires chargés du soutien technique ont participé aux activités de formation.

340. Pour l'avenir, on pourrait envisager un rôle plus actif des responsables d'ESN dans les projets, par exemple en tant que consultants principaux – et notamment du personnel du Bureau régional s'il est suffisamment qualifié. La contribution technique d'ESN aux projets en serait ainsi renforcée.

VI. RÉSULTATS

Par région

341. Le principal objectif de l'évaluation des projets du PCT pour le contrôle de qualité des produits alimentaires était de déterminer si les projets ont eu un impact positif et un bon rapport coût-efficacité. Le bilan général est positif. Les projets ont eu pour la plupart des effets catalytiques. A quelques exceptions près, les fonds ont été bien employés.

342. Le tableau 4 fait apparaître les scores composites attribués par les missions aux projets sur la base de leurs effets et de leur impact dans trois domaines: législation, laboratoires et inspection, et durabilité potentielle.

Tableau 4: Synthèse des scores composites attribués aux projets en fonction de leurs effets et impact sur la législation, les laboratoires et l'inspection, et la durabilité

Bon Satisfaisant Insatisfaisant Total

Europe 10 7 3 20

Asie 7 11 2 20

Afrique 6 7 0 13

Amérique latine & Caraïbes

5 4 1 10

Total 28 29 6 63*

Pourcentage 44% 46% 10% 100%

* Les 20 projets ont tous obtenus un score pour la durabilité, 12 pour la législation, 16 pour les laboratoires, 15 pour l'inspection, total = 63 scores.

343. Un classement général a été attribué aux projets dans chaque pays. Sur les 20 projets susmentionnés, 8 ont été jugés bons, 8 satisfaisants et 4 insatisfaisants.

344. Considérant l'échantillon dans sa globalité, les réalisations obtenues dans chaque domaine peuvent être synthétisées comme suit:

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345. Législation. Ce secteur a occupé une place particulièrement importante dans les projets réalisés en Europe, un peu moins dans ceux qui ont été mis en oeuvre en Asie, et moins encore en Afrique et en Amérique latine. Tous les pays européens, sauf un, étaient en phase de transition économique et les projets visaient à leur apporter une assistance spécialisée pour l'élaboration d'une nouvelle législation alimentaire, qui devait être en harmonisation avec les directives d'adhésion à l'Union européenne, objectif commun à tous les pays bénéficiaires de l'aide. Le passage de l'assistance de la FAO à l'adoption d'une législation ne s'est pas fait sans heurt, mais la contribution des consultants de la FAO s'est révélée utile dans la plupart des cas. En Europe, il semble que les conseils fournis par la FAO aient été largement suivis en Lettonie, où la législation alimentaire a été révisée de façon importante avec l'aide du projet, puis adoptée par le Parlement. Le principe de base des conseils fournis était que les lois devaient être simples et ne pas contenir d'éléments susceptibles d'être mieux pris en compte par des réglementations, celles-ci étant plus faciles à amender en cas de besoin.

346. En Asie du Sud-Est, l'assistance fournie en matière de législation a été moins profitable et s'est écartée du principe indiqué ci-dessus puisque les projets proposaient des législations plus détaillées et traitant de matières relevant en général davantage des réglementations. Les gouvernements ont fait peu de compte des avis donnés. Néanmoins, en Mongolie, l'assistance apportée au titre du projet a donné une impulsion à l'adoption de lois sur les denrées alimentaires, le contrôle de qualité des aliments, la normalisation et la protection des aliments contre la contamination chimique.

347. Bien peu a été fait dans ce domaine en Afrique et en Amérique latine. Deux exceptions ont été le Burkina Faso, avec une aide précieuse apportée à la préparation d'une législation alimentaire et de procédures pour l'adoption de réglementations, et le Mexique où des normes et des directives prototypes pour des procédures de certification des fruits et des légumes ont été élaborées.

348. Structures administratives. En Afrique, en Asie et en Europe, tous les projets, sauf deux (Tanzanie et RPD de Corée/deuxième projet), ont abordé la question. En revanche, aucun des projets destinés à l'Amérique latine et aux Caraïbes, à l'exception du Mexique, ne s'est penché sur les structures administratives.

349. En règle générale, les avis fournis dans ce domaine préconisaient essentiellement un renforcement des fonctions, à travers l'amélioration de la coordination et de la participation des parties intéressées. En Afrique notamment, les conseils des projets du PCT ont été suivis avec enthousiasme dans les trois pays (Botswana, Burkina Faso, Zambie) où cette composante figurait dans les projets et des changements ont été ou sont actuellement mis en oeuvre. Le système élaboré au Botswana est particulièrement digne d'éloges et pourrait servir de modèle pour des pays ayant un niveau de développement équivalent.

350. En Europe et en Asie, les projets ont eu moins d'impact (du moins jusqu'à présent) sur les structures administratives, sauf dans un pays où l 'Office responsable de l'innocuité des aliments a récemment été renforcé par le biais d'un redéploiement du personnel. Dans les autres pays d'Europe et d'Asie bénéficiaires de l'assistance, le système de contrôle des aliments se caractérise par une structure bureaucratique pléthorique et par le chevauchement. Il y a eu dans certains pays une amélioration sur le plan de l'efficacité, mais les exemples cités précédemment montrent qu'au niveau du renforcement de l'administration, les projets du PCT ont joué un rôle plus décisif en Afrique que dans d'autres régions.

351. Renforcement des laboratoires. La grande majorité des projets avait une composante pour l'achat d'équipement de laboratoire et pour la formation. La formation en laboratoire a le plus souvent été dispensée dans le pays, mais les projets prévoyaient dans certains cas des voyages d'étude à l'extérieur. Quelques projets (Cuba, RPD de Corée/deuxième projet, Tanzanie, Uruguay) avaient le renforcement des laboratoires pour objectif principal.

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352. Ces derniers projets ont eu des degrés de réussite divers, mais leur objectif était clair. Pour les projets concernant d'une façon plus générale le contrôle de qualité des produits alimentaires, la composante Laboratoires n'était pas l'élément principal de l'assistance fournie.

353. On a noté des différences considérables entre les pays en termes de niveau de performance des laboratoires. En Europe, le principal problème était l'existence d'un trop grand nombre de laboratoires, dotés pour la plupart de capacités limitées. Les projets ont recommandé la consolidation et le renforcement des programmes d'assurance de qualité. En Afrique et en Asie, avec quelques exceptions, les laboratoires étaient en nombre réduit et peu actifs dans l'analyse d'échantillons. Dans ces pays, la formation a fait une large place aux nouvelles techniques. Dans un cas au moins, la formation délivrée par le biais d'un voyage d'étude n'a pas été très utile, l'équipement utilisé pour la formation n'étant pas disponible dans le pays des stagiaires.

354. L'équipement acheté par les projets du PCT n'est resté inutilisé que dans un très petit nombre de cas. Les achats ont été le plus souvent judicieux. Dans deux pays, l'achat le plus important effectué au titre du budget Equipement a été un véhicule, destiné aux opérations de prélèvement et de transport d'échantillons.

355. Les projets qui visaient expressément à renforcer les capacités des laboratoires, ont atteint leur objectif de rendre ceux-ci en mesure d'effectuer des analyses spécifiques, même s'il ressort des rapports individuels que, dans un cas au moins, le contrôle de qualité des aliments n'en a pas forcément été amélioré pour autant.

356. Inspection des denrées alimentaires. La quasi-totalité des projets prévoyait une intervention dans ce domaine et là encore, les différences régionales quant aux problèmes rencontrés et à l'assistance offerte ont été considérables.

357. En Afrique, en Asie et dans la région des Caraïbes, les projets ont mis l'accent sur la formation touchant l'inspection des aliments, et notamment le système d'analyse des risques – points critiques pour leur maîtrise (HACCP). Dans certains pays, en particulier au Botswana et en Zambie, une suite a été donnée aux projets par le biais d'une formation complémentaire portant sur certains domaines pour lesquels des programmes avaient été mis au point au départ par les projets. Cela a été moins souvent le cas en Asie et dans la région des Caraïbes. En outre, dans ces régions, les sessions de formation conduites au titre des projets tendaient à être de plus courte durée que celles organisées dans les pays où il y a eu un suivi.

358. En Europe, les activités d'inspection sont menées plus systématiquement que dans les autres régions bénéficiaires des projets. Les programmes de formation ont mis l'accent sur les procédures d'échantillonnage et l'établissement de priorités pour le prélèvement et l'analyse des échantillons. Ils ont été poursuivis dans tous les pays bénéficiaires de l'aide, à l'exception d'un seul.

359. Dans tous les pays, les inspecteurs doivent pouvoir disposer d'un manuel standard pour décider quels échantillons prélever et comment le faire. Bon nombre des pays assistés au titre du PCT en étaient dépourvus au moment du démarrage des projets. Dans certains pays (d'Asie, principalement), le projet a fourni des directives de la FAO sur ce point (Etudes FAO: Alimentation et Nutrition 14/5 – Manuels sur le contrôle de qualité des produits alimentaires. Inspection des produits alimentaires), tandis que des manuels ont été préparés dans la langue locale. Dans d'autres (en particulier en Afrique), les consultants FAO ont formulé des recommandations pour la préparation d'un manuel destiné aux responsables de l'inspection des aliments, mais celles-ci n'ont apparemment pas été mises en application.

VII. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

360. Il est évident que la FAO a une capacité technique considérable pour la mise en oeuvre de projets d'assistance technique visant à améliorer le contrôle de la qualité des produits alimentaires. Elle a réalisé, au titre du Programme ordinaire, un grand nombre de manuels et de publications

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utiles sur le sujet et établi au fil des années des contacts solides avec des experts internationaux auxquels elle peut faire appel pour des consultations.

361. Les projets du PCT sont par nature des petits projets et on ne doit donc pas en attendre qu'ils apportent une solution à tous les problèmes de contrôle des produits alimentaires d'un pays. Cependant, on peut raisonnablement escompter que le projet aura des effets catalytiques et qu'une suite lui sera donnée dans des domaines bien définis. Des efforts ont été faits, dans la plupart des cas, pour mettre en application les recommandations formulées par les consultants et les missions d'appui, ce qui aux termes du présent rapport constitue le suivi ou la suite donnée aux projets. Malheureusement, les projets du PCT n'ont été que rarement relayés par d'autres projets de contrôle de qualité des produits alimentaires, financés par des donateurs; le seul cas manifeste a été la Zambie.

362. Au vu du soutien important manifesté en faveur du Codex dans différentes instances de la FAO et du manque de suivi des projets, il est recommandé d'étudier s'il conviendrait d'établir un fonds fiduciaire pour aider les gouvernements à adopter les normes Codex par des moyens divers, afin d'assurer une meilleure suite aux projets du PCT en matière de contrôle de qualité des produits alimentaires.

363. Tous les projets étudiés ont fait appel à des consultants internationaux pour donner des avis aux gouvernements – touchant la législation, l'administration, l'inspection ou les laboratoires. La grande majorité de ces consultants se sont acquittés de leur fonction avec compétence et ont fait de précieuses suggestions. Aux fins du renforcement général d'un système de contrôle des denrées alimentaires, il est peu probable qu'un projet de ce type puisse être exécuté sans l'aide de consultants compétents. Les pays bénéficiaires préfèrent que les consultants aient une bonne connaissance des systèmes de contrôle des aliments (ou des lois alimentaires) auxquels ils pourraient vouloir se conformer. Cela réduit considérablement les possibilités de recrutement pour ces projets de consultants nationaux, ou de consultants internationaux ne possédant pas une expérience solide dans des pays dotés de programmes avancés.

364. Considérant l'échantillon de projets dans son ensemble, l'exécution et les résultats obtenus peuvent être jugés positifs et d'une façon générale il est recommandé que la FAO continue à l'avenir de mettre en oeuvre des projets de contrôle de qualité des produits alimentaires avec le financement du PCT, en accordant toutefois une place plus large à des projets traitant des aspects spécifiques du contrôle des aliments et moins importante à des projets à caractère général. Cela étant, l'évaluation a mis en évidence les secteurs dans lesquels quelques améliorations pourraient être apportées.

365. Les consultations portaient sur des sujets bien définis et avaient une raison d'être dans la quasi-totalité des cas (les quelques exceptions tenaient à la qualité du consultant plutôt qu'à la nécessité des services). On a toutefois observé, dans bon nombre de projets des catégories 1 et 2, un chevauchement des recommandations formulées, notamment au niveau des consultants pour l'administration du contrôle des produits alimentaires et pour l'inspection des aliments, voire parfois avec les rapports du consultant pour les laboratoires. Il est recommandé de réaliser des économies en unissant ces consultations dans certains cas, ou bien en remplaçant le consultant pour l'administration par un fonctionnaire technique d'ESN comme indiqué précédemment.

366. Des questions pratiques sont souvent à la base des décisions touchant l'organisation des visites de consultants. Cela dit, dans les projets PCT de contrôle des produits alimentaires, un échelonnement approprié des visites multiples effectuées dans les pays sur un même sujet est souhaitable. Dans certains pays, il y avait là matière à amélioration. Il est recommandé, lorsque cela est possible, d'adopter une approche "en équipe" pour les visites dans les pays, afin que les divers consultants se trouvent sur place au même moment. L'efficacité des consultations en serait ainsi renforcée, donnant peut-être lieu à des avis mieux coordonnés et moins répétitifs.

367. Bien que tous les participants aient apprécié la possibilité qui leur a été offerte d'étudier en dehors de leur pays et que certains voyages d'étude aient certainement été fructueux, il est

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néanmoins recommandé de faire preuve d'un plus grand discernement dans l'organisation de ces voyages. Certains des voyages d'étude touchant l'administration et l'inspection se sont sans aucun doute révélés très utiles, mais d'autres l'ont été beaucoup moins. Les quelques voyages d'étude effectués auprès de laboratoires ont donné des résultats encore plus contrastés. Si dans un pays, les connaissances ainsi acquises ont eu une application directe, en revanche les voyages d'étude organisés dans des laboratoires à l'intention de deux autres pays sont restés sans effet, soit parce que le personnel avait été muté soit parce que l'équipement n'était pas disponible pour mettre en pratique ce qui avait été appris. Les voyages d'étude ne devraient pas faire automatiquement partie des projets de contrôle de qualité des produits alimentaires; il est recommandé, en particulier pour les voyages d'étude auprès de laboratoires, d'analyser les besoins en formation de ce type au moment de l'évaluation du projet pour s'assurer que les méthodes apprises puissent être mises en application dans le pays bénéficiaire.

368. L'utilité de la formation en cours d'emploi a elle aussi été variable. Une suite prolongée a été parfois donnée au projet par le biais de cours complémentaires sur le même sujet, tandis que dans d'autres cas la formation dispensée est restée sans lendemain. La formation en cours d'emploi s'est avérée particulièrement efficace en Amérique latine et en Afrique. La suite donnée à la formation est très importante car elle permet au personnel chargé du contrôle des produits alimentaires, formé par le projet, d'étendre les connaissances ainsi acquises à d'autres services intervenant dans le contrôle des aliments (comme les Douanes, qui inspecteront probablement les importations, et la Police qui pourrait être appelée à repérer certains types d'infractions). Quelques projets seulement ont prévu la participation du secteur industriel, autre groupe cible potentiel pour le développement de systèmes de contrôle des aliments. Avec le budget limité dont disposent les projets du PCT, on peut se demander s'il y a lieu de donner suite à l'avenir à un projet régional de formation, visant de nombreux pays et sans suivi de la formation initiale.

369. L'équipement acheté au titre des projets est utilisé, aussi n'y a-t-il pas eu à cet égard de gaspillage des fonds. Toutefois, on peut se demander si l'équipement est toujours une priorité telle qu'il doive être un élément standard des projets du PCT pour le contrôle des produits alimentaires. Il est recommandé que les achats d'équipement prévus soient clairement justifiés au moment de l'évaluation initiale (comme cela était le cas pour les projets axés sur le renforcement des laboratoires) et que cette composante ait un objectif déclaré, par exemple celui de donner au laboratoire la capacité de détecter les mycotoxines). Il n'est pas certain que l'assistance limitée du PCT soit justifiée dans les cas où les résultats des analyses de laboratoire ne sont pas utilisés pour l'identification de problèmes ou lorsqu'ils sont utilisés dans un système opérationnel de contrôle des produits alimentaires. Dans de nombreux pays, il y a plus à gagner dans l'immédiat du renforcement de l'inspection visuelle et physique, que de celui des laboratoires.

370. Comme on l'a vu précédemment, certains projets se sont occupés du problème de l'absence d'un manuel destiné aux responsables de l'inspection des produits alimentaires, mais d'autres ne l'ont pas fait. Il est recommandé de donner une place plus importante à l'élaboration de matériels de vulgarisation concernant l'innocuité des aliments (d'affiches, par exemple) dans les langues locales.

371. Enfin, il existe un problème au niveau de la composante juridique des projets du PCT, mise en oeuvre principalement en Europe et en Asie. En Europe, les avis ont été concentrés sur l'harmonisation des lois avec celles de l'Union européenne. Les conseils fournis ont été en grande partie satisfaisants, quoique les pays aient procédé avec beaucoup de lenteur à la révision de leur législation alimentaire. En revanche, les lois proposées par les projets de la FAO en Asie du Sud-Est ont suscité des difficultés considérables. Dans les trois pays bénéficiaires, la législation tendait à traiter de façon trop détaillée de questions relevant plutôt des réglementations; d'autre part, les avant-projets ne prévoyaient aucune clause de sauvegarde ni aucune procédure de consultation pour l'élaboration des réglementations.

372. L'applicabilité universelle du Modèle de législation alimentaire de la FAO est discutable. Il est recommandé que la Division ESN et le Service droit et développement examinent le

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document et préparent au besoin des directives révisées pour l'élaboration de lois alimentaires nationales qui soient suffisamment générales pour être applicables à tout régime juridique. Préalablement à la publication de ces directives, il pourrait être utile d'organiser une consultation d'experts sur leur contenu.

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Annexe

OBSERVATIONS DE LA DIRECTION SUR L'ÉVALUATION DES PROJETSDU PCT POUR LE CONTRÔLE DE QUALITÉ DES

PRODUITS ALIMENTAIRES (DIVISION DE L'ALIMENTATIONET DE LA NUTRITION (ESN) ET

UNITÉ DU PROGRAMME DE COOPÉRATION TECHNIQUE (TCDT))

373. L'évaluation des projets du PCT sur une base thématique, qui démarre par le présent examen des projets pour le contrôle de qualité des produits alimentaires, est une étape importante aux fins d'une meilleure gestion du programme. Le rapport d'évaluation est précis et objectif. Les conclusions et les recommandations formulées sont équitables et ont affronté des points importants pour l'amélioration des projets futurs. Un certain nombre de points sensibles ont été soulevés pour action de la part de la direction.

374. Il est admis que les projets tendaient à avoir une conception excessivement uniforme et que des efforts plus soutenus sont nécessaires pour l'identification des problèmes spécifiques, en matière de contrôle des produits alimentaires, susceptibles d'être traités avec le meilleur profit, compte tenu du caractère limité des ressources du PCT disponibles. Tout en reconnaissant que la plupart des projets les plus fructueux ont été ceux qui avaient des objectifs précis touchant des aspects particuliers du contrôle de qualité des produits alimentaires, il est souligné que le financement de missions de formulation d'avant-projet, qui pourraient apporter des améliorations aux documents laissant à désirer préparés sur place, n'est envisagé d'ordinaire que dans des cas exceptionnels. Une plus grande souplesse pourrait toutefois au besoin être appliquée également au processus de formulation de projets.

375. Les domaines dans lesquels une amélioration du rapport coût-efficacité dans l'exécution de ces projets est possible ont été identifiés et seront examinés au moment de la conception de projets futurs. ESN a toutefois estimé que la proposition d'unir les consultations ne pouvait être généralisée en raison de différences importantes entre les pays du point de vue des conditions et des installations. Il est fait appel aux experts sur la base d'un plan de travail qui est soumis à un examen périodique au cours de l'exécution du projet. L'approche adoptée dans les projets du PCT est celle d'un renforcement point par point du contrôle de qualité des produits alimentaires, et ce essentiellement par le biais d'un examen du système de contrôle des aliments dans le pays et d'activités d'évaluation et de formation dans des domaines spécifiques, en évitant tout chevauchement. Dans bien des cas, les pays ne sont pas en mesure de recevoir au même moment un groupe d'experts.

376. Il a été pris note des recommandations relatives à la structure des apports, y compris le recours aux consultants internationaux, qui seront considérées s'il y a lieu au cas par cas.

377. Enfin, ESN estime que l'application du Modèle FAO/OMS de législation alimentaire a été très utile à de nombreux pays membres et qu'une révision de ce Modèle n'est pas justifiée.

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Chapitre Cinq

Approches participatives du développement à la FAO59

I. INTRODUCTION

378. Le terme "participation populaire" a fait son apparition dans les écrits sur le développement dans les années 70, devant l'échec de bien des activités d'aide au développement qui, conçues en dehors des pays bénéficiaires, n'avaient pu atteindre les objectifs de développement souhaités, notamment en ce qui concerne les groupes bénéficiaires défavorisés. Jusque-là, la stratégie conventionnelle en matière de projets avait une optique du développement axée sur le transfert de technologie visant à accroître la production et dont les avantages présumés devaient se répercuter à tous les échelons de la société. Il s'est toutefois avéré que les avantages du transfert de technologie, lorsqu'ils se matérialisaient, profitaient essentiellement aux moyens et aux gros producteurs et provoquaient fréquemment une marginalisation encore plus poussée des ruraux pauvres.

379. Simultanément, on s'est rendu compte que les populations des communautés rurales étaient rarement consultées quant aux objectifs des projets et n'étaient pas associées à leur mise en oeuvre. On présumait que les bénéficiaires adhéraient aux perceptions et aux objectifs des concepteurs de projets (habituellement extérieurs), ce qui n'était souvent pas le cas. Les résultats des projets fondés sur ces hypothèses étaient souvent décevants.

380. L'association de la FAO avec les approches participatives en matière de développement remonte au début des années 70, notamment à la Campagne mondiale contre la faim/Action pour le développement (CMCF/AD), au Programme de promotion des petits exploitants en Asie et à de nombreux autres projets de terrain visant à susciter une participation informée et délibérée des populations locales à toutes les phases du processus de développement. Dès 1975, l'objectif fixé pour la CMCF/AD était "d'encourager la participation des populations à leur propre développement, tout en provoquant une prise de conscience critique de ce que cette participation signifie". Le Programme de promotion des petits exploitants s'inspirait d'études prouvant que des organisations importantes, plus formelles (souvent gouvernementales) ne fournissaient pas de services efficaces aux petits agriculteurs, en particulier aux paysans les plus pauvres. Le Programme a organisé des milliers de petits groupes participatifs (de 8 à 15 personnes) autour d'activités économiques collectives, au Bangladesh, en Indonésie, en République populaire démocratique lao, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande.

381. La Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural (CMRADR) de 1979 a donné une forte impulsion au principe de la participation directe des populations au processus de développement. La Conférence a affirmé que "la participation des populations aux institutions et aux systèmes qui régissent leur existence constitue un droit de l'homme fondamental et est également essentielle pour rééquilibrer le pouvoir politique en faveur des groupes défavorisés et favoriser le développement social et économique". La CMRADR, dont l'influence s'est fait sentir par la suite sur bon nombre de programmes d'action, a notamment mis en relief l'importance du renforcement des capacités institutionnelles et logistiques des populations défavorisées à participer collectivement au développement rural.

382. Après la CMRADR, le mouvement en faveur de la participation populaire a pris une ampleur considérable dans les institutions d'aide au développement et les organisations internationales, dont la FAO. C'est à cette époque qu'ont été lancés plusieurs programmes participatifs financés par des donateurs, notamment le Programme de participation populaire au

59 Ce chapitre est structuré comme suit: I. Introduction; II. Organisation du travail en faveur de la participation au sein de la FAO; III. Projets de terrain participatifs; IV. Planification participative aux projets d'investissement; V. Produits normatifs; et VI. Conclusions et recommandations.

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développement agricole et rural par la promotion des organisations d'entraide (PPP), l'Action communautaire en faveur des femmes rurales les plus défavorisées (CADRW), le Programme des forêts au service des collectivités locales (FLCD), les programmes de communication en faveur du développement, le Programme forêt, arbres et communautés rurales et le Programme d'action pour le développement de la pêche artisanale. Tous ces programmes associaient les populations locales, par le biais des organisations communautaires, à la conception et à la mise en oeuvre des activités de développement et cherchaient délibérément à faire des plus pauvres d'entre les pauvres le principal groupe bénéficiaire. De la même façon, la CMCF/AD privilégiait de plus en plus la maîtrise locale des projets et les formes d'appui hors projet comme la formation au développement participatif pour les agents de terrain.

383. Les organes directeurs de la FAO ont toujours témoigné un vif intérêt pour la participation, à telle enseigne qu'en 1989 le Conseil a recommandé que le développement participatif soit intégré à toutes les politiques et à tous les programmes de développement de la FAO et que celle-ci élabore un Plan d'action pour la participation populaire. En 1991, la Conférence de la FAO a adopté un Plan d'action en sept points, contenant des propositions d'action destinées à la fois à l'Organisation et aux gouvernements et visant à:

sensibiliser le public au rôle de la participation populaire et des organisations populaires dans le développement agricole et rural;

créer des conditions juridiques et politiques favorables à la participation populaire; renforcer les capacités internes des organisations populaires rurales à l'échelon local et

national; décentraliser les pouvoirs de décision de l'Etat; promouvoir un dialogue et une collaboration plus étroits entre les gouvernements, les

organismes de développement et les organisations populaires; mettre en place des procédures et méthodes opérationnelles appropriées; et assurer le suivi et l'évaluation de la participation populaire.

384. Au cours des dernières années, portée par un intérêt croissant, la tendance à adopter des approches participatives en matière de développement a, sous l'effet de plusieurs facteurs, pris de l'ampleur. Les compressions de personnel dans la fonction publique et les politiques de décentralisation ont redéfini les responsabilités de l'Etat et du secteur privé, créant du même coup des situations de carences dans les institutions et les services et augmentant le rôle potentiel des communautés dans la prise de décision. Les acteurs de la société civile, de plus en plus nombreux, affirment leur présence. Les ONG qui, bien souvent, appliquent largement les approches participatives occupent de plus en plus les espaces laissés vides par le désengagement de l'Etat de son rôle de principal fournisseur de services de première ligne. Grâce aux nouvelles technologies de l'information, il est possible de faire circuler l'information plus rapidement et les possibilités offertes par les réseaux multiplient les demandes de participation, en particulier par le biais du courrier électronique et d'Internet, demandes qui devraient augmenter rapidement au cours des prochaines années. Dans ces conditions, on estime généralement que ni les donateurs, ni l'Etat ne peuvent agir unilatéralement pour planifier, coordonner ou diriger les activités de développement. Une consultation et une participation plus larges ne sont pas seulement souhaitables pour des raisons de principe, mais elles sont également essentielles sur le plan opérationnel.

385. La FAO s'est adaptée à cette tendance en faveur du développement participatif, comme en témoigne ce chapitre. En même temps, elle renforce ses relations avec les acteurs de la société civile dont la participation, soulignée dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, est essentielle pour atteindre les objectifs de la sécurité alimentaire. Une étude récente des politiques et des stratégies de coopération de la FAO avec les ONG et les autres organisations de la société civile formule des recommandations en ce sens.

386. Le présent chapitre met l'accent sur la participation de la FAO aux activités de développement menées au niveau communautaire, par opposition au travail qu'elle effectue sur la participation au sens plus large du terme dans le but de créer un cadre de politique générale favorable à la participation populaire. A des fins de comparaison et d'analyse, l'examen porte

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d'abord sur les projets de terrain, puis sur les produits du Programme ordinaire. Enfin, il présente un certain nombre de conclusions et de problèmes non encore résolus et formule des recommandations pour guider l'action future de la FAO dans ce domaine.

II. ORGANISATION DU TRAVAIL EN FAVEUR DE LA PARTICIPATION AU SEIN DE LA FAO

387. De nombreux services de la FAO appuient les approches participatives en matière de développement, même si celles-ci constituent le principal pôle d'activité du Service des institutions et de la participation rurale (SDAR) de la Division du développement rural (SDA). Celle-ci et la division qui l'a précédée ont joué un rôle important pour intégrer les questions de développement rural, d'équité et de participation aux activités de la FAO dès le milieu des années 70, d'abord à l'occasion de la CMRADR, puis avec le lancement dans le sillage de cette conférence d'un certain nombre de programmes d'action comportant de nombreux éléments de participation, comme les programmes CADRW et PPP. En 1989, cette division a également été chargée de présider à la préparation du document du Comité de l'agriculture sur la "participation populaire au développement agricole et rural" et à la rédaction du Plan d'action de la FAO pour la participation populaire de 1991. Le mandat du Service SDAR est d'analyser les causes de la pauvreté et de concevoir des politiques, stratégies et approches qui favorisent l'accès des ruraux pauvres à l'emploi, aux ressources et aux services. Le service s'attache principalement à renforcer les institutions rurales qui facilitent une participation active des ruraux, notamment des pauvres, au processus de développement. Il a encouragé la participation populaire au développement socio-économique essentiellement par le biais de projets pilotes visant à créer ou à renforcer des organisations populaires rurales autonomes et durables. Si SDAR est une source essentielle du travail normatif de la FAO dans le domaine des approches participatives, d'autres services de la FAO appuient ces approches à des degrés variables.

388. Les programmes participatifs pris en compte dans le présent examen sont les suivants:

Activité participative Service FAO responsable

Programme de participation populaire Service des institutions et de la participation rurale (SDAR), Division du développement rural (SDA)

Coopératives rurales agricoles action auprès des groupes marginalisés, décentralisation

Service des institutions et de la participation rurale (SDAR), Division du développement rural (SDA)

Foresterie communautaire Unité de foresterie communautaire (CFU), Division des politiques et de la planification forestières (FON)

Pêche artisanale Service de la technologie des pêches, Division des industries de la pêche (FII)

Nutrition participative Service des programmes de production, Division de l'alimentation et de la nutrition (ESN)

Coopératives laitières Service de la production animale, Division de la production et de la santé animales (AGA)

Associations d'utilisateurs des ressources hydriques Service des eaux – ressources, mise en valeur et aménagement, Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL) et Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)

Démonstrations en bloc de l'emploi des engrais Service des sols – ressources, aménagement et conservation, Division de la mise en valeur des terres et des eaux (AGL) et Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)

Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS)

Service de la protection des plantes, Division de la production végétale et de la protection des plantes (AGP)

Développement des systèmes agricoles Services de la gestion des exploitations et de l'économie de la

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Activité participative Service FAO responsable

production, Division des systèmes de soutien à l'agriculture (AGS)

Parité et développement Service des femmes dans le développement, Division de la femme et de la population (SDW)

Services vétérinaires Service de la santé animale, Division de la production et de la santé animales (AGA)

Vulgarisation et communication participatives Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication, Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation (SDR)

Planification participative des projets d'investissement

Centre d'investissement (TCI)

Programme spécial pour la sécurité alimentaire Nombreux services: rôle de chef de file pour la participation confié à la Division de l'analyse du développement agricole et économique (ESA)

Renforcement des capacités pour les ONG/organisations de la société civile

Nombreux services: rôle de chef de file confié à l'Unité pour la coopération avec le secteur privé et les ONG (TCDN) et au SDAR

389. Outre les initiatives à l'échelle de l'Organisation, l'intérêt pour la promotion de l'approche participative s'est également manifesté de façon informelle parmi les fonctionnaires de la FAO. Le meilleur exemple en est la création en 1989 d'un réseau informel de fonctionnaires de l'Organisation, le Réseau sur l'évaluation rurale participative (ERP). L'essor de ce réseau a été grandement facilité par l'emploi très répandu du courrier électronique à la FAO, qui a débuté à peu près à la même époque. Actuellement, quelque 150 fonctionnaires, à tous les échelons, participent à ce réseau (qui comprend également des fonctionnaires du FIDA et du PAM). Le réseau organise des séminaires à l'heure du déjeuner où des conférenciers invités parlent de questions liées au développement participatif. En raison de l'intérêt suscité grâce au réseau, deux stages de formation sur le thème de l'évaluation rurale participative ont été organisés en 1994 pour le personnel de la FAO. Quelque 25 fonctionnaires, provenant de différentes divisions, y ont participé.

III. PROJETS DE TERRAIN PARTICIPATIFS

390. Au cours des 25 dernières années, la FAO a mis en oeuvre des centaines de projets qui ont fait appel à des approches participatives, dont un certain nombre de projets de développement rural de grande envergure. Le présent examen porte uniquement sur ceux qui ont été mis en oeuvre au cours de la période 1992-98 avec l'appui direct des unités techniques de la FAO et à l'aide d'approches participatives. L'échantillon des projets de terrain participatifs de la FAO a été analysé en partant des questions suivantes:

pourquoi des approches participatives ont-elles été utilisées? quels ont été les principaux bénéficiaires ou groupes cibles des projets participatifs? quels sont les principaux domaines auxquels la participation a été appliquée? quelles sont les principales méthodes appliquées dans ces projets participatifs? quels ont été les résultats prévus et effectifs de ces projets participatifs?

391. Les projets de terrain participatifs de la FAO se divisent en deux grandes catégories: soit ils suivent une approche multidisciplinaire et globale du développement rural, soit ils sont concentrés sur une seule discipline. Les projets multidisciplinaires tentent de s'attaquer simultanément à divers problèmes identifiés par une communauté dans différents secteurs, comme l'éducation, la santé, la production agricole, et comprennent des activités visant de façon générale à permettre aux membres des communautés et aux groupes de se prendre en charge. Ces projets ne définissent pas au départ un champ d'action circonscrit, mais partent plutôt d'une large analyse des problèmes et des besoins de la communauté, en utilisant l'ERP ou d'autres outils d'évaluation participative. C'est à partir de l'évaluation qui est faite des besoins que les activités sont

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hiérarchisées et entreprises. Elles se concentrent souvent sur la production de revenus, mais peuvent également donner lieu à d'autres activités non génératrices de revenus. Le Programme de participation populaire (PPP) est un bon exemple de l'action de la FAO dans ce domaine, tout comme les projets dans des secteurs tels que la foresterie communautaire et le développement des systèmes agricoles.

392. Les projets monodisciplinaires partent d'une orientation sectorielle préétablie, comme la protection intégrée, et utilisent les techniques participatives pour mettre au point et implanter des pratiques améliorées ou perfectionner l'exécution des services fournis par un organisme gouvernemental précis. Les Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS) constituent un exemple de ce genre d'approche, qui s'applique également à des domaines comme les services vétérinaires, la pêche artisanale, les associations d'utilisateurs des ressources hydriques, la production laitière, etc. Si cette approche privilégie une discipline en particulier, d'autres besoins des communautés peuvent bénéficier des activités de suivi et d'amélioration. Il ne s'agit pas, au sens strict du terme, de projets monodisciplinaires, mais plutôt de projets qui se caractérisent en général par des prémisses préétablies et par des activités plus limitées que celles des projets multidisciplinaires.

Pourquoi des approches participatives ont-elles été utilisées?

393. Dans les projets multidisciplinaires, la participation constitue un moyen d'amener une communauté ou un sous-secteur d'une communauté à analyser ses problèmes et ses besoins et à élaborer et à mettre en oeuvre des solutions. Le projet et les institutions qui y collaborent, comme les organismes gouvernementaux ou les ONG, aident la communauté à entreprendre les activités qu'elle juge les plus importantes. Il s'agit peut-être du type de projet le plus participatif, dans la mesure où la prise de décision est confiée aux communautés et où les équipes de projet et autres acteurs "extérieurs" jouent un rôle de soutien plutôt qu'un rôle de direction.

394. Le souci de parvenir à une répartition plus équitable des services et des avantages a été à l'origine de bon nombre de projets multidisciplinaires. La participation à la prise de décision a été utilisée pour que les membres de la communauté, souvent tenus à l'écart, aient leur mot à dire dans l'analyse et la planification préalables à l'exécution des services. Une plus grande justice sociale, outre l'amélioration de la productivité et des revenus, était désormais considérée comme une condition nécessaire au développement rural. On estimait également que la participation était une condition préalable à la pérennité des interventions. Ainsi, les membres des communautés entreprendraient de plein gré les projets et activités présentant le plus d'intérêt à leurs yeux, avec garantie d'un choix judicieux du fait de la participation des bénéficiaires à l'identification et à la résolution des problèmes. Les activités seraient amorcées avec l'aide du projet et d'autres agents extérieurs, mais seraient poursuivies par la communauté elle-même lorsque cette aide extérieure aurait cessé.

395. Dans le cas du Programme de participation populaire (PPP), des petits groupes d'auto-assistance, constitués autour d'activités rémunératrices identifiées par les membres des groupes eux-mêmes et appuyés par des animateurs ayant reçu une formation spécialisée, ont servi de fondation pour la mise en place d'organisations populaires rurales plus importantes, plus participatives et plus durables. L'analyse communautaire participative a permis de recueillir les opinions des bénéficiaires potentiels, de dresser un tableau de la situation et des facteurs socio-économiques et de définir les domaines d'intervention, les types de groupes et les activités collectives.

396. Les projets multidisciplinaires de foresterie communautaire portent à la fois sur la gestion durable des forêts et sur le développement rural durable en partant du principe que l'existence des populations vivant à l'intérieur ou à proximité des forêts doit être améliorée si l'on veut protéger et gérer les forêts de façon appropriée. Les projets de foresterie communautaire encouragent en général la maîtrise et la gestion locales des ressources forestières et le renforcement des capacités institutionnelles à l'appui de cette gestion locale. Une participation accrue à la gestion des ressources peut prendre bien des formes, qui vont d'une plus grande participation des

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communautés dans les processus décisionnels gérés par les organismes forestiers de l'Etat à des actions de gestion forestière conjointes entre les communautés et les institutions forestières, les communautés bénéficiant de cette gestion améliorée.

397. Les projets de développement des systèmes agricoles (FSD) associent les agriculteurs au processus de recherche et de développement ainsi qu'à la conception et à la mise au point de solutions appropriées à leurs problèmes. Deux grands projets de terrain ont été mis en oeuvre au cours de la période prise en compte par l'examen: le Programme de gestion de la recherche agricole axée sur les exploitants (FARM), financé par le PNUD et le Programme sur les méthodes de recherche appliquée au niveau des exploitations (FARMESA), financé par le Gouvernement suédois. Les deux projets, qui portent sur la gestion durable des ressources, comportent un important volet participatif.

398. Les activités dans le domaine de la nutrition ont porté essentiellement sur la planification des interventions à faveur du développement, en utilisant la nutrition comme point de départ pour aborder les problèmes de développement de façon globale. La nutrition est prise comme un concept large englobant des domaines divers comme les soins de santé, l'approvisionnement en eau et la sécurité alimentaire des ménages. Les interventions participatives en matière de nutrition visent à renforcer la capacité locale à recueillir et analyser les informations puis, en fonction des résultats obtenus, à s'attaquer aux problèmes.

399. Dans les projets monodisciplinaires, la participation constitue un moyen pour parvenir à une fin, et non une fin en soi. La participation est utilisée de façon stratégique pour amener les populations à contribuer à une amélioration de la production et des services dans un domaine prédéterminé sur lequel le projet se concentre. Elle est considérée comme un élément essentiel pour parvenir aux améliorations recherchées. Parfois, la participation est essentiellement consultative alors que, dans d'autres cas, le projet vise à donner aux participants les moyens de prendre des décisions autonomes dans des domaines comme l'utilisation et la gestion des terres.

Encadré 1. Aux Philippines, la réforme agraire constitue un cadre propice pour améliorerle secteur agricole

Le projet "Communautés pour une réforme agraire durable - appui technique à la réforme agraire et au développement rural" (SARC-TSARRD), financé par le Gouvernement des Pays-Bas (GCP/PHI/042/NET) a été lancé en 1997 en faisant fond sur un projet FAO financé par l'Italie amorcé en 1990 et visant à mettre en place une assise institutionnelle solide pour une mise en oeuvre accélérée du Programme intégré de réforme agraire des Philippines.

Dans le but de faire des bénéficiaires de la réforme agraire des agriculteurs autonomes productifs et aptes à bénéficier de services d'appui plus poussés, le projet applique l'approche du Développement des systèmes agricoles (FSD), modifiée et adaptée aux conditions rurales des Philippines. L'Atelier consultatif de Barangay, dans le cadre duquel les communautés identifient et classent leurs besoins par ordre de priorité et définissent des domaines dans lesquels elles sont prêtes à apporter des contributions de contrepartie aux activités de développement, constitue un élément essentiel de cette approche. Parallèlement, les services administratifs locaux confirment la validité des propositions et donnent un premier feu vert à leur incorporation aux plans de développement municipaux et provinciaux, les représentants des autorités locales s'engagent à appuyer la mise en oeuvre des propositions spécifiques et des groupes d'ingénieurs sont chargés de préparer les dossiers techniques et les devis pour les projets d'infrastructure. Le système de suivi du projet suivant l'approche FSD incorporé au système de suivi trimestriel du Ministère de la réforme agraire porte sur des questions d'exhaustivité et de fiabilité des données et des méthodes participatives.

Le Ministère de la réforme agraire a adopté et institutionnalisé l'approche FSD dans toutes les communautés visées par la réforme. L'approche SARC-TSARRD-FSD est aujourd'hui appliquée dans d'autres projets du Ministère bénéficiant d'une aide étrangère, notamment le Projet de développement des communautés de la réforme agraire financé par la Banque mondiale, le Programme d'appui à la réforme des avoirs par la réforme agraire intégrée bénéficiant de l'aide du PNUD, le Programme de développement des communautés indigènes et le Projet d'appui aux infrastructures de la réforme agraire financé par le Japon.

400. Les Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS) visent à aider les agriculteurs et les vulgarisateurs à gérer les cultures de façon intégrée, à réduire l'utilisation des pesticides et les coûts qui y sont associés et à augmenter le rendement des cultures. Cette

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approche facilite également la prise de décision et la gestion par les agriculteurs et aide les vulgarisateurs à apporter un meilleur soutien à leurs efforts. La démarche doit être participative pour que les agriculteurs apprennent à analyser leurs cultures et à prendre des décisions de gestion pour s'adapter à l'évolution des conditions, dans le but de diminuer les problèmes provoqués par les ennemis des cultures et le recours aux pesticides.

401. Les projets de coopératives laitières organisent les petits agriculteurs en coopérative afin d'améliorer le ramassage et la transformation du lait. Les projets de services vétérinaires emploient la méthode participative pour aider les vétérinaires à mieux répondre aux besoins de leurs clients dans des pays où les services vétérinaires gouvernementaux sont faibles ou inexistants. Les projets d'association d'usagers de ressources en eau organisent des groupes pour améliorer la gestion des approvisionnements en eau d'irrigation, afin d'accroître les rendements des récoltes et, du même coup, la production alimentaire.

402. Les projets de pêche artisanale ont connu au fil des années une évolution: s'ils visaient au départ à introduire un matériel amélioré, afin d'augmenter les captures, ils se sont orientés vers une approche plus participative visant à analyser et à trouver des solutions aux problèmes. Un des principaux problèmes pris en compte par ces projets est l'absence de services de vulgarisation gouvernementaux efficaces, en mesure de fournir un appui aux communautés de pêcheurs artisanaux. Pour cette raison, les projets commencent par encourager une approche d'auto-assistance pour résoudre les problèmes et se concentrent sur la participation des membres des communautés à la formulation, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des projets du secteur des pêches.

Quels ont été les principaux bénéficiaires ou groupes cibles des projets participatifs?

403. Tous les projets participatifs appuyés par la FAO visaient les membres des communautés rurales agricoles. Toutefois, au sein de ces communautés, les groupes visés variaient d'un projet à l'autre. Les projets suivant une approche multidisciplinaire, comme le PPP, ont en général tenté de cibler les plus pauvres, dans le but d'assurer une répartition plus équitable des services et des avantages, même si certains projets intéressaient l'ensemble des communautés.

404. Les projets monodisciplinaires ont eu tendance à se concentrer sur les membres des communautés participant déjà directement à la production dans le secteur visé par le projet. Par exemple, les agriculteurs actifs étaient l'objet des projets agricoles, les membres des associations d'utilisateurs des ressources hydriques constituaient le groupe cible des projets qui se concentraient sur l'amélioration de la production et la gestion de l'eau d'irrigation et les vétérinaires (ou les techniciens vétérinaires) représentaient le groupe visé par les projets de santé animale. Les projets de pêche artisanale visaient ceux et celles qui étaient directement engagés dans la capture du poisson, la construction et la réparation des engins de pêche ou des bateaux, la transformation ou la commercialisation des produits de la pêche.

405. Certains projets ont été exécutés avec des groupes déjà constitués ou mis en place par le projet, dans le but d'améliorer les pratiques agricoles et les revenus. En outre, le PPP s'est efforcé de favoriser la création d'associations intergroupements destinées à fournir des services et un appui aux groupes d'agriculteurs et de créer des comités de coordination locaux rassemblant des représentants des groupes, l'administration et les dirigeants locaux. Dans ces projets, la création et la cohésion du groupe constituaient en soi un objectif important, ces groupes étant considérés comme d'importants éléments de base sur le plan social, capables de faire davantage entendre la voix des personnes marginalisées que lorsque ces dernières parlent à titre individuel.

406. Si tous les projets visaient les communautés rurales agricoles, on a fini par reconnaître que l'augmentation de la participation des villageois à la prise de décision impliquait des changements à d'autres échelons de la société, au-delà du village. Dans le cadre des projets multidisciplinaires, il est parfois compliqué et difficile d'identifier les autres parties prenantes importantes et de les amener à participer. Par exemple, afin d'atteindre les plus pauvres et les membres marginalisés d'une communauté, il faut mobiliser les chefs villageois. Plusieurs

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échelons de gouvernement peuvent être intéressés, aux niveaux municipal, régional et national. Différents ministères et organismes gouvernementaux pourront devoir être mobilisés et leur assistance coordonnée. Certains projets ont abordé cette question de façon très stratégique. Par exemple, les projets de nutrition participatifs ont associé toutes les parties prenantes, y compris les agents de développement des ONG ou des gouvernements, qui travaillent auprès des communautés locales afin de recueillir et d'analyser les données relatives à l'alimentation et à la nutrition et assurent la liaison avec d'autres agents et institutions de développement.

407. Il s'est en général avéré moins difficile de travailler à un échelon supérieur à la communauté dans le cadre des projets monodisciplinaires, dont l'action a tendance à se concentrer sur l'organisation gouvernementale intéressée, habituellement un service de vulgarisation, afin d'améliorer l'exécution des services. De nombreux projets ont eu pour rôle essentiel d'améliorer les compétences des agents de vulgarisation, afin qu'ils intègrent les méthodes participatives dans leur action et incitent les bénéficiaires à contribuer à la conception et à l'exécution des services de vulgarisation. De nombreux projets s'employaient à introduire les approches participatives dans les services de vulgarisation et à les institutionnaliser. Par exemple, le Projet foresterie et sécurité alimentaire dans la région Méditerranée et Proche-Orient a constaté que, traditionnellement, le rôle des services forestiers consistait à éloigner les populations des forêts et à sanctionner les contrevenants. Dans le cadre de ses efforts pour introduire des méthodologies participatives dans les services forestiers, le projet a notamment assuré le recyclage des fonctionnaires et s'est efforcé d'établir un climat de confiance entre les communautés et les services.

408. Pour favoriser les approches participatives ou l'adoption de méthodologies améliorées, certains projets ont tenté d'agir au niveau des réformes de politique générale. Dans certains cas, il s'agissait de sensibiliser les décideurs à la nécessité et aux avantages d'une réforme ou d'apporter l'assistance directe d'experts techniques pour élaborer de nouvelles politiques, à l'invitation du gouvernement. D'autres projets jugeaient plus facile d'intervenir là où existait déjà un cadre de politique générale favorable. Par exemple, le programme IPM/FFS en Indonésie a bénéficié d'un décret présidentiel promulgué en 1986 qui interdisait un nombre important de pesticides, supprimait systématiquement les subventions à ces produits et érigeait la protection intégrée en politique nationale. Aux Philippines, la politique agricole nationale encourageait la protection intégrée.

Quels sont les principaux domaines auxquels la participation a été appliquée?

409. Production et création de revenus. Presque tous les projets ont privilégié l'augmentation de la production et la création de revenus comme moyen d'améliorer l'existence des ruraux. Certains projets se sont concentrés sur l'amélioration de la production dans un secteur d'activité économique existant, alors que d'autres ont encouragé de nouvelles initiatives économiques. Par exemple, presque tous les projets de foresterie communautaire ont encouragé la production et les activités rémunératrices liées aux produits forestiers afin d'établir un lien entre l'environnement et le bien-être des populations. Les activités génératrices de revenus de ces projets portaient notamment sur l'amélioration de la production de bois de feu, la création de pépinières ou de plantations, l'apiculture, la production de champignons, l'artisanat et l'intégration des arbres aux systèmes agricoles. D'autres ont également entrepris des activités génératrices de revenus et de production en dehors du secteur forestier, par exemple, en encourageant une augmentation de la production agricole dans les champs et dans les potagers, l'élevage et la gestion des pâturages, la pêche durable et la bonification des terres par la fixation des dunes, afin d'améliorer la production des systèmes agricoles et des autres moyens d'existence des ruraux.

410. Epargne et crédit mutuels. Un certain nombre de projets ont favorisé des régimes d'épargne ou de crédit mutuels, afin de financer les activités de groupe. Les activités menées dans le cadre des projets PPP constituent une fois de plus un exemple de la façon dont cet outil peut être utilisé. Dans le cadre de ces projets, on s'est efforcé dans un premier temps de fournir au groupe participatif l'accès au crédit, afin de financer les activités communes, pour se rendre rapidement compte qu'il était plus efficace d'adopter une approche encourageant d'abord

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l'épargne. De cette manière, les activités choisies correspondraient davantage aux capacités et aux ressources du groupe, l'engagement du groupe serait plus fermement établi et son endettement diminué, augmentant ainsi les possibilités d'aboutir à une action durable. Le crédit mutuel a également été utilisé pour financer les activités de groupe, ce qui réduit les coûts à la fois pour les prêteurs et les emprunteurs. Afin d'encourager les prêts aux groupes d'agriculteurs, chaque projet a mis en place un fonds de garantie du crédit pour couvrir les pertes imputables au non-remboursement des prêts.

411. Formation participative. La FAO a promu la formation participative, comme moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité de la formation, en amenant les populations à analyser et à trouver des solutions à leurs propres problèmes. Si de nombreux projets ont adopté des approches participatives pour la formation, l'expérience peut-être la plus réussie et la plus connue est celle des Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée (IPM/FFS)60. Les agriculteurs et les vulgarisateurs participent à la conception et à la mise en oeuvre du programme et surveillent les effets des pratiques améliorées et de la formation. La participation est considérée comme un élément essentiel des programmes IPM/FFS, car les agriculteurs sont chargés de mener un processus permanent d'analyse et de prise de décision dans leurs propres champs.

412. L'essentiel de l'expérience acquise par la FAO dans le domaine des Ecoles pratiques d'agriculteurs pour la protection intégrée provient de projets portant sur les systèmes rizicoles en Asie du Sud-Est61. L'objectif de ces interventions est de faire de la protection intégrée une approche fondamentale et durable en matière de lutte contre les ravageurs dans les pays participants. L'accent est mis sur l'élaboration et la mise en oeuvre d'un programme d'apprentissage stratégique dans le cadre duquel des formateurs étrangers travaillent avec des formateurs nationaux qui, à leur tour, initient les vulgarisateurs de terrain au programme, ceux-ci travaillant par la suite auprès des agriculteurs. Les participants au programme travaillent dans les champs pour tester différentes approches et découvrir par eux-mêmes les avantages et les inconvénients des différentes techniques. Ils travaillent en équipe pour effectuer des observations et analyser les résultats de leurs expériences. Plutôt que d'écouter des exposés sur la lutte contre les ravageurs, ils se livrent à des expériences et font par eux-mêmes de nouvelles découvertes en gérant un champ pendant toute une campagne agricole. Bon nombre d'agents de vulgarisation n'ayant jamais cultivé un champ, ils apprennent à voir les choses dans l'optique de l'agriculteur et acquièrent une expérience concrète des techniques de protection intégrée et de la formation sur le terrain. Ces projets encouragent également un "apprentissage horizontal" grâce aux réunions périodiques et au dialogue entre les vulgarisateurs qui leur permettent de trouver des solutions aux problèmes et de confronter leurs pratiques et le programme s'en trouve renforcé.

413. Les projets de développement des systèmes agricoles ont également appliqué le modèle des écoles pratiques d'agriculture62 pour permettre aux agriculteurs et aux spécialistes de travailler ensemble à la conception de technologies appropriées, une formule qui permet d'aborder les problèmes de développement et d'accroître les capacités tant des spécialistes que des agriculteurs dans un développement à dimension humaine.

414. Dans plusieurs pays où le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) est en cours d'exécution, les membres des associations d'utilisateurs des ressources hydriques participent à une version modifiée des Ecoles pratiques d'agriculture pour la protection intégrée63. Le projet forme des spécialistes de l'irrigation, qui à leur tour doivent former des vulgarisateurs et, par la

60 Telle que la FAO l'a définie, la protection intégrée est l'intégration méthodique d'un certain nombre de techniques de lutte contre les ravageurs qui découragent le développement de populations de ravageurs et maintiennent l'emploi des pesticides et les autres interventions à des niveaux économiquement justifiés et sans danger pour la santé humaine et pour l'environnement. La protection intégrée encourage les agriculteurs à préserver l'équilibre écologique dans leurs champs et favorise une utilisation réduite des pesticides, la protection des insectes prédateurs des ravageurs des récoltes et les stratégies de gestion des cultures qui réduisent les pertes dues aux insectes nuisibles. 61 GCP/RAS/145/NET, GCP/RAS/146/AUL, GCP/RAS/147/SWI, UTF/INS/067/INS.62 Les Ecoles pratiques d'agriculture sont utilisées dans les projets FARM en Chine, aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam.

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suite, des agriculteurs. Si cette méthode a l'inconvénient de diminuer le contrôle sur le contenu du programme de formation dispensé aux bénéficiaires, le coût de ce programme en est sensiblement réduit. Une autre modification par rapport au modèle IPM/FFS est que la formation s'étale sur une période plus longue, habituellement deux à trois ans, alors que dans le cas des Ecoles pratiques pour la protection intégrée sa durée se limite à celle d'une campagne agricole. Le programme de formation porte sur plusieurs problèmes techniques et non sur un seul, la lutte contre les ravageurs. Ainsi, le même thème peut être repris au cours de plusieurs campagnes agricoles, selon la nature des problèmes identifiés par le groupe d'agriculteurs.

415. Renforcement des capacités des organisations de la société civile. Certains projets et programmes visent précisément à renforcer les capacités des organisations de la société civile, afin qu'elles puissent s'acquitter efficacement des nouvelles fonctions qui leur sont confiées à la fois dans le cadre du dialogue de politique générale et dans la fourniture de services. L'Unité de la coopération avec le secteur privé et les ONG (TCDN) a ouvert la voie à un partenariat avec SDAR, pour promouvoir les partenariats entre la FAO et les intervenants non gouvernementaux, et un certain nombre d'autres unités de la FAO sont également engagées dans des activités de ce genre. Un programme financé par une ONG en Asie du Sud aide les ONG centrales de cette sous-région à améliorer la qualité de la formation qu'elles dispensent dans le domaine de l'agriculture durable aux ONG locales et aux organisations communautaires. Un projet PCT au Sénégal, financé en partie par les fédérations d'agriculteurs sénégalais, aide ces organisations à mieux comprendre les politiques agricoles et à élaborer une stratégie d'agriculture durable fondée sur la logique de l'agriculture familiale.

416. Services de vulgarisation participatifs. Outre les Ecoles pratiques d'agriculteurs, certains projets de terrain ont fait appel à d'autres approches novatrices pour la vulgarisation. Par exemple, un projet en Afghanistan vise à améliorer les services de santé animale et à assurer l'autonomie financière des services vétérinaires, jusque-là fournis par l'Etat. Les vétérinaires et les techniciens qui, de fonctionnaires de l'Etat, sont devenus travailleurs indépendants, suivent des cours de recyclage afin d'axer davantage leur action sur la fourniture d'un service. L'amélioration des communications entre l'éleveur et le technicien en santé animale est un premier pas indispensable pour aider les fournisseurs de services vétérinaires à opérer cette transition. Ce projet a suscité un vif intérêt, puisqu'il couvre, à des degrés variables, 75 pour cent d'un pays où, dans les circonstances actuelles, les services vétérinaires seraient autrement absents.

Quelles sont les principales méthodes appliquées dans les projets participatifs?

417. Groupes. Pratiquement tous les projets ont utilisé les groupes comme moyen d'accroître la participation des populations rurales à la planification et à l'exécution des services. Les groupes présentent un certain nombre d'avantages: ils offrent notamment un forum où les participants peuvent exprimer leur point de vue et adopter des positions communes, qui peuvent être relayées aux décideurs. Ces positions sont plus fortes, car elles expriment la voix de plusieurs membres de la communauté et non la voix isolée d'un particulier. Souvent les groupes sont un moyen efficace de former les populations et de communiquer.

418. L'expérience de la FAO a montré que les groupes sont relativement faciles à constituer, à condition de fournir les incitations appropriées. Il est beaucoup plus difficile d'assurer leur pérennité à long terme, si une structure incitative n'est pas conservée. Les groupes ne doivent jamais cesser d'avoir une bonne raison de rester ensemble.

419. Certains projets ont travaillé avec des groupes déjà établis ou qui existaient de façon informelle autour d'un moyen de production économique. Pour de nombreux projets participatifs, les coopératives agricoles ont représenté un type de groupement important. Par exemple, les projets de coopératives laitières ont organisé les petits agriculteurs en coopérative, afin d'améliorer l'efficacité de la commercialisation et de la transformation du lait, la production et la commercialisation du fromage, ou les deux. A titre individuel, les petits producteurs laitiers ne

63 Cambodge, Guinée, Népal, Zambie, Ghana, Indonésie et RDP lao.

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produisent pas suffisamment pour justifier des investissements dans du matériel de transformation et, bien souvent, il n'existe pas de dispositifs pour effectuer en temps opportun le ramassage du lait, ce qui entraîne une perte de la valeur du produit. Le développement de coopératives a constitué un moyen de rassembler les agriculteurs et d'accroître collectivement leurs options en matière de commercialisation et de transformation.

420. Animateurs. Bien des projets utilisant les groupes ont eu recours à une personne de l'extérieur pour faciliter la constitution du groupe et l'aider à conduire ses activités. Par exemple, les projets PPP ont utilisé les animateurs de groupes pour encourager et faciliter la constitution de groupes et aider ces derniers à mener les activités de développement qu'ils avaient choisies. Les animateurs étaient habituellement des employés contractuels ou détachés, dont les salaires étaient payés grâce aux fonds du projet. Ils étaient recrutés par des organismes gouvernementaux ou par des ONG locales et bénéficiaient d'une formation à l'approche PPP, où ils avaient notamment appris à quel point il est important de remettre les pouvoirs de prise de décision entre les mains des populations locales. Les animateurs communautaires assumaient des fonctions similaires dans les pays d'Afrique francophone, mais à un échelon communautaire plus élevé.

421. Groupes opérant sur place. Le problème d'"institutionnaliser" la planification participative a été abordé dans le cadre du projet FARM par la création de groupes opérant sur place sur chacun des 16 sites où le projet était exécuté. Une fois les communautés mobilisées et les plans établis, les communautés s'attendaient à voir leurs objectifs réalisés. Les groupes opérant sur place ont servi de catalyseur pour encourager la coopération entre les ministères actifs sur le terrain, les ONG et les communautés locales et garantir un suivi.

422. Analyse et planification participatives. De nombreux projets ont utilisé l'évaluation rurale participative (ERP) comme outil pour aider les communautés à analyser leurs problèmes et leurs besoins et pour amener les équipes de projet et les autorités à comprendre les besoins des communautés qui devaient bénéficier des interventions. Certains projets ont transposé les résultats de l'analyse à l'ensemble du cycle de planification participative. Par exemple, un projet de nutrition participatif en Zambie comportait une phase préparatoire de six mois, afin de mieux comprendre la situation nutritionnelle et l'insécurité alimentaire des ménages. Une ERP a été effectuée avec la population locale, afin de cerner les problèmes et de définir le projet principal. Ce dernier comportait une étude de référence sur la situation alimentaire et nutritionnelle, dont des données cliniques sur les carences en vitamine A et en fer. Des indicateurs ont été élaborés afin de suivre la situation et de déceler des changements dans le temps. Un système d'évaluation a été mis en place et comporte un élément de suivi-évaluation participatif.

423. Trois projets de pêche artisanale se sont concentrés sur les approches participatives pour la planification et la prise de décision64. Les principaux objectifs des projets comprenaient le renforcement des institutions pour la planification, l'exécution et le suivi des activités de développement intégré, la sensibilisation, à tous les échelons, à la nécessité, aux avantages et aux pratiques de l'aménagement des pêches et l'importance d'associer les communautés aux décisions d'aménagement, en renforçant les compétences en matière d'aménagement durable des pêches et de processus participatif. Pour atteindre ces objectifs, les projets ont entrepris les activités suivantes:

formation des vulgarisateurs gouvernementaux, des ONG et des villageois à l'aménagement des pêches et aux pratiques améliorées;

formation du personnel du ministère des pêches aux techniques d'évaluation rurale participative et à la planification, au suivi et à l'évaluation des microprojets;

formation des organisations de pêcheurs, comme les associations de développement villageois et les comités d'utilisateurs des points de débarquement, à l'élaboration et à l'exécution de microprojets; et

64 Les Projets d'aménagement intégré des pêcheries côtières dans la baie du Bengale, de développement intégré de la pêche artisanale en Afrique de l'Ouest et de développement de la zone côtière de Cendrawasih.

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promotion de la coopération régionale et des échanges portant sur le bilan des expériences menées.

Encadré 2. L'informatique au service de la planification participative

Les approches participatives sont essentielles pour l'action menée par la FAO dans les domaines de la planification et de la gestion foncières. Traditionnellement, la planification foncière se faisait avec la participation des populations intéressées mais, à partir des années 60, une approche plus expéditive et présumée plus efficace, faisant appel au jugement de techniciens pour trancher les questions de gestion foncière, a fait son apparition dans de nombreuses régions du monde.

L'avènement de l'informatique a joué un rôle fondamental dans le retour à des approches plus participatives qui permettent aux populations locales d'identifier les problèmes et de proposer des solutions. Au lieu de procéder à de longs levés géométriques et d'établir des cartes à la main, il est devenu possible de cartographier les délimitations des terrains, les schémas d'utilisation des terres, etc. et de les modifier pour parvenir à la configuration souhaitée. Ainsi peut-on désormais connaître et discuter le point de vue des différentes parties prenantes sur d'éventuels nouveaux schémas d'administration et d'utilisation des terres.

Le rôle de la FAO a consisté à faire la démonstration des possibilités d'emploi de ce type de planification dans les pays membres, à fournir des conseils objectifs sur des méthodes économiques et à former un personnel local aux techniques de planification et aux méthodes de planification participative. Cette méthodologie a été appliquée dans des projets de la FAO dans 16 pays au cours de la période 1992-98 et diffusée par le biais de plusieurs ateliers, dont trois organisés pour les pays d'Europe centrale et orientale (Riga, 1993; Bertinoro, Italie, 1997 et 1998).

Si ce type de planification de la gestion foncière est considéré d'application universelle, il n'est pas toujours utilisé avec succès. Les facteurs culturels, qui font obstacle au changement du statu quo, et l'incapacité de certaines institutions gouvernementales à accepter un exercice de planification participative, dont elles ont l'impression que les résultats échappent à leur contrôle, constituent les principales entraves à son application.

Quels ont été les résultats prévus et effectifs des projets participatifs?

- Attentes

424. Il est évident que l'action menée par la FAO dans le domaine des approches participatives est considérable du point de vue du nombre d'activités et de la couverture géographique et sectorielle des thèmes abordés. Les projets visaient les objectifs généraux suivants:

une amélioration durable de la condition économique des populations cibles; une augmentation soutenue des communications réciproques entre les fournisseurs de

services gouvernementaux et les communautés; une application constante de pratiques améliorées; et un renforcement des capacités d'auto-assistance à l'échelon local et le renforcement des

liens horizontaux et verticaux pour permettre une participation locale aux échelons supérieurs.

425. Le degré de réalisation des objectifs établis n'a pas fait l'objet d'une évaluation à grande échelle ou sur une période prolongée, en dehors des indications fournies ci-après. Si certains projets ont enregistré des résultats positifs pour ce qui est de l'application constante de pratiques améliorées et sur le plan des services, le bilan est toutefois inégal. Il faudrait recueillir davantage de données sur les effets à long terme. Toutefois, l'évaluation des avantages à long terme pour les bénéficiaires d'un projet représente une tâche complexe, exigeant des études approfondies: on ne peut mesurer la réussite qu'en examinant ce qui se passe dans la communauté et au sein de l'organisation une fois que l'appui au projet a pris fin ou bien il faut comparer l'impact d'un projet

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participatif à l'impact obtenu par des projets non participatifs, afin d'apprécier véritablement le rôle de la participation. Rares sont les projets équipés pour ce genre d'analyse.

426. Outre des retombées telles que l'amélioration du niveau de vie, de l'environnement, du niveau nutritionnel et autres indicateurs du bien-être, de nombreux projets considéraient également que la participation effective constituait en soi une preuve critique de succès. Les approches participatives sont jugées plus efficaces pour garantir la pérennité des interventions, même si elles coûtent parfois plus à court terme, car des participants actifs adhèrent plus rapidement et plus complètement au changement et parce qu'à long terme, le coût du changement peut en fait être inférieur. Certains projets visaient aussi à mettre en place des mécanismes permettant d'"institutionnaliser" la participation et la communication au sein des communautés et entre les communautés et l'Etat. Les incidences précises, bien que n'étant pas clairement indiquées par les projets, peuvent par déduction être établies comme suit:

de meilleures décisions sont prises car une gamme de connaissances est appliquée à des problèmes complexes, notamment le savoir local détenu par les membres de la communauté et le savoir "professionnel" des institutions et des experts de projet;

les compétences des responsables des différents secteurs d'une organisation ou d'une société sont renforcées, de sorte que les difficultés présentes et futures seront plus facilement réglées;

le partage des responsabilités et du pouvoir favorise l'esprit d'initiative et la motivation; différents sous-groupes ont la possibilité de promouvoir leurs intérêts particuliers dans le

développement; et le sentiment de maîtrise des résultats est renforcé chez les parties prenantes, ce qui

facilite le changement.

427. Parallèlement, il s'est avéré extrêmement difficile de pratiquer une gestion participative pour les raisons suivantes:

la gestion participative aboutit habituellement à une multiplication des différends; la gestion participative exige plus de transparence dans le processus de prise de décision; les gestionnaires doivent trouver un équilibre entre l'esprit de décision et la participation; la participation doit être gérée de façon stratégique pour être efficace; la participation est ressentie comme une érosion de l'autorité; et on accorde parfois plus d'importance à la participation en soi qu'à la qualité des décisions

et des résultats.

428. En raison de ces obstacles, l'adoption de méthodes participatives est une tâche complexe et longue, qui exige un travail de sensibilisation et de formation considérable. Dans certains cas, la réalité est telle que les décisions qui affectent le développement des communautés rurales continueront d'être prises à des fins politiques par des gens éloignés de ces communautés. La réussite de l'action de la FAO dans le domaine de la participation doit être mesurée à l'aune de ces critères.

429. Il existe plusieurs mesures importantes de la réussite à l'échelon institutionnel: la pérennisation des méthodologies et des approches de formation utilisées dans les projets, la mise en place et la viabilité à terme de groupes communautaires ou d'institutions (comme les réseaux de communication ou les établissements de formation) qui appuient les approches participatives, l'adoption de nouvelles pratiques agricoles. A plus long terme, les résultats escomptés des projets participatifs comprennent l'amélioration durable du niveau de vie des populations cibles, l'amélioration de l'environnement et la possibilité donnée aux bénéficiaires d'apporter des améliorations dans d'autres secteurs de leur existence.

- Données d'expérience préliminaires

430. Chaque fois qu'un changement positif a eu lieu, l'engagement institutionnel était fort et a constitué l'une des clés du succès. En revanche, de nombreux projets relativement réussis sur le terrain n'ont pu être mis en oeuvre ailleurs par manque d'appui. Le problème de l'élargissement de

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l'appui institutionnel aux approches participatives a donc fini par être considéré comme un problème prioritaire.

431. L'un des atouts du programme PPP a été la large place qu'il a faite à l'évaluation et aux enseignements tirés des projets précédents. Il a notamment procédé à six études d'évaluation rétrospective des projets qui ont été réalisées dans différents pays à l'aide de fonds du Programme ordinaire et portant sur la durabilité des groupes et des organisations qui les encadraient. La plupart des études ont été réalisées un an environ seulement après l'achèvement du projet. Les conclusions ont été, comme on pouvait s'y attendre, hétérogènes. Par exemple, en Sierra Leone, les groupes ont vu leur nombre d'adhérents augmenter dans la période qui a suivi immédiatement le projet et les groupes ont été considérés comme des moyens efficaces pour attirer l'aide au développement. Toutefois, la constitution de groupements de femmes et d'associations intergroupements a été lente et la capacité des groupes à se diversifier et à acquérir des aptitudes plus poussées en matière de planification et de gestion dans un climat économique difficile a été contestée. Au Ghana, si le projet a provoqué une prise de conscience appréciable et si différents particuliers et organisations en ont bénéficié, l'approche partant du haut pour la conception du volet crédit et l'absence d'activités rémunératrices pour de nombreux groupes ont abouti à des résultats décevants, tout en permettant de tirer d'importants enseignements pour des projets futurs.

432. En 1998, une étude post-projet à Sri Lanka a été réalisée six ans après l'achèvement du projet. Elle a révélé un certain nombre de réalisations encourageantes et durables dans différents villages, surtout en ce qui concerne la fourniture de crédit et le développement des micro-entreprises. Toutefois, les conseils de village ont pratiquement cessé de se réunir une fois le projet terminé et le nombre d'animateurs, de groupes et de membres des groupes a diminué de 50 pour cent dans les villages étudiés. Puisqu'il s'agit du cas exceptionnel d'une étude réalisée longtemps après l'achèvement du projet, il n'existe pas de point de repère pour évaluer le bilan de ce projet. Si ces statistiques peuvent être interprétées de façon négative, elles peuvent également être considérées sous un angle plus positif, car elles constituent la preuve de la durabilité à long terme des approches par petits groupes qui ont été adoptées. D'autres études post-projet comme celle-ci pourraient apporter enfin des réponses à certaines questions intéressantes, comme la validité à terme d'une approche globale du développement rural pour les projets participatifs et le comportement institutionnel en l'absence de mesures incitatives financées par le projet.

433. D'autres projets fournissent des indications sur les incidences probables à long terme de certaines interventions, à la fois sur le plan du bien-être et de la responsabilisation. Une évaluation du projet FARM 1997 a constaté que les agriculteurs estimaient que les connaissances en matière de planification et d'évaluation participative constituaient l'atout le plus précieux acquis grâce au projet. Les exercices de planification participative ont convaincu les communautés de la nécessité d'amener d'autres intervenants (Etat, ONG, secteur privé) à participer au processus de planification, bien que les différents participants n'aient pas tous accordé la même importance à cet aspect. Pour ce qui est du transfert de technologies, les exercices de planification participative ont permis aux agriculteurs de discuter des moyens de combiner les approches traditionnelles d'exploitation agricole aux nouvelles. Grâce à ces exercices, les agriculteurs ont également acquis une vision plus large du développement, allant au-delà des solutions biotechniques pour aborder les problèmes d'exploitation. Les besoins sociaux (santé, éducation, infrastructures) ont été considérés comme des problèmes à aborder en même temps que les problèmes d'exploitation agricole.

434. Le programme IPM/FFS est allé plus loin que bien d'autres projets en faisant systématiquement des processus d'évaluation et de suivi des processus participatifs, ce qui signifie que les agriculteurs et les formateurs eux-mêmes aident l'équipe de projet et les institutions à identifier les points forts et les points faibles des approches suivies et, ce faisant, acquièrent des connaissances importantes sur la façon d'évaluer et d'assurer le suivi des réussites, connaissances qui peuvent être appliquées à d'autres domaines d'intérêt pour les organisations et les communautés. En Indonésie, par exemple, pour établir les incidences de la formation, les agents de vulgarisation ont réalisé une évaluation participative qui a constaté qu'un an après la formation,

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le nombre d'applications de pesticides avait diminué de 57 pour cent et que les coûts totaux d'applications de pesticides par agriculteur avaient diminué en moyenne de 50 pour cent. Habituellement, les formateurs des Ecoles pratiques d'agriculteurs prévoient un test préalable à la formation pour évaluer les connaissances des agriculteurs, qui constitue un élément important pour définir les objectifs de la formation. Un test de connaissance post-formation est également organisé et les résultats des deux tests sont comparés pour évaluer l'impact de la formation sur les connaissances des agriculteurs. Les formateurs peuvent ensuite apporter des modifications pour améliorer la formation, si besoin est.

435. Les programmes IPM/FFS ont également été jugés très réussis du point de vue de leur incidence à long terme par des missions d'évaluation indépendantes. En tant que méthode de lutte contre les ravageurs, la protection intégrée a été considérée comme moins dangereuse pour l'environnement, moins nocive pour les humains et plus efficace, pour un coût moindre que les approches traditionnelles. Les données recueillies indiquent que l'approche FFS améliore les compétences des organisations de vulgarisation qui seront entretenues et utilisées une fois le projet terminé, si un cadre réglementaire favorable est instauré. A l'échelon de la communauté, les agriculteurs ont tendance à travailler de façon plus concertée après leur passage par les Ecoles pratiques et à appliquer leurs aptitudes analytiques à d'autres problèmes communautaires, en dehors de la lutte contre les ravageurs.

Encadré 3. Développement rural à Lempira Sur (Honduras)

La région de Lempira Sur au Honduras est considérée comme l'une des plus défavorisées du pays; elle se caractérise par la prévalence d'une agriculture de subsistance, des équipements collectifs rudimentaires et une pauvreté endémique. Un projet financé par les Pays-Bas (GCP/HON/018/NET), entrepris en 1994, portait sur les difficultés importantes auxquelles se heurte cette région, notamment la détérioration de l'environnement et de la base de produits agricoles, la dégradation du niveau de vie économique et social et l'isolement de la région, que ce soit vis-à-vis des institutions étatiques ou des marchés. Le projet a recours à un certain nombre d'outils participatifs, y compris l'identification des problèmes et la planification par les communautés, des réunions de groupe régulières et l'évaluation participative. Il s'est également fixé pour but de renforcer le rôle des femmes dans la planification et le développement communautaire.

En avril 1998, une mission d'évaluation a relevé des signes évidents d'une amélioration des conditions de vie des populations locales. La production agricole avait augmenté de 20 pour cent pour le maïs et de 80 pour cent pour les haricots, grâce à l'adoption de technologies plus efficaces, le stockage avait été nettement amélioré grâce à la construction de silos métalliques, les pratiques d'agriculture sur brûlis étaient nettement en recul, la fourniture des services gouvernementaux locaux s'était améliorée et l'épargne de la communauté avait augmenté.

Tout en constatant ces améliorations considérables, la mission d'évaluation avait indiqué qu'il fallait prolonger le projet au-delà de la période initiale de cinq ans pour consolider et améliorer ce bilan, notamment dans les hautes terres où la population indigène était plus importante. Le rapport d'évaluation prônait une plus grande participation des institutions locales et la poursuite des interventions pour préserver les ressources naturelles au cours d'une deuxième phase. Sur la base de ces recommandations, un deuxième projet de quatre ans a été approuvé et devait débuter en janvier 1999.

436. En résumé, de nombreux projets participatifs présentent un bilan positif, du moins pendant l'exécution et peu après65. Si les missions d'évaluation ont porté un jugement positif sur l'incidence probable à long terme de certaines interventions dans le cadre des projets, on manque toutefois d'informations sur l'impact à long terme réel. La FAO a procédé à certaines évaluations dans ce domaine (pour le programme PPP) mais, de toute évidence, une plus large place devrait être faite au suivi et à l'évaluation des effets et de l'impact des interventions à l'échelon du projet et par le biais d'évaluations des programmes. Il conviendrait, notamment, d'évaluer avec précision les coûts et les avantages des approches participatives.

65 Voir également le Rapport d'évaluation du Programme 1994-95, Chapitre Trois, "Développement de la foresterie communautaire", où les projets participatifs ont été jugés plus efficaces que les projets non participatifs sur le plan du développement.

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Données statistiques sur les projets de terrain

437. Dans le cadre du présent examen, les divisions techniques de la FAO ont été invitées à identifier les projets participatifs exécutés sous leur responsabilité au cours de la période 1992-98, en employant un système de classement en quatre catégories66.

438. Des 3 457 projets étudiés, 32 pour cent ont été classés dans la catégorie "faible ", et 5 pour cent dans la catégorie "élevé " (voir graphique 1).

439. Du point de vue des sources de financement, les fonds fiduciaires comptaient le pourcentage le plus élevé de projets participatifs (56,7 pour cent) par rapport au PNUD (49,6 pour cent) ou aux projets PCT (46 pour cent) (voir graphique 2). Du fait que les projets PCT résultent d'une demande formulée par un gouvernement et, dans bien des cas, comportent une aide d'urgence à propos de laquelle il peut être difficile de consulter les bénéficiaires, il n'est pas surprenant qu'ils présentent un pourcentage plus faible que les autres sources de financement. Les projets de fonds fiduciaires comptaient également le pourcentage le plus élevé de projets classés dans les catégories "considérable" et "élevé".

66 0 = nul. Le projet n'était pas conçu pour être participatif et/ou des agents extérieurs établissent la conception du projet sans consulter les bénéficiaires prévus.

1 = faible. Certains bénéficiaires sont consultés pour faire part de leurs problèmes et de leurs recommandations, mais les activités de développement sont définies et conçues par des agents de développement extérieurs.

2 = considérable. Un ensemble représentatif de bénéficiaires (hommes, femmes, jeunes, vieux, nantis, pauvres, etc.) exposent leurs problèmes et leurs recommandations et participent à la conception et au suivi des interventions de développement.

3 = élevé. En plus des critères ci-dessus, un ensemble représentatif de bénéficiaires a la maîtrise des décisions et de l'utilisation des ressources au plan local pour l'ensemble du projet, ou pour des composantes importantes du projet, et participent à l'évaluation du projet.

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440. Dans un classement par région, c'est en Amérique latine et aux Caraïbes que l'on retrouve le pourcentage le plus élevé de projets participatifs (57 pour cent), puis en Afrique (53 pour cent). Il s'agit là des deux seules régions où il y a eu davantage de projets jugés participatifs que de projets jugés non participatifs. Ces deux régions présentaient également les pourcentages les plus élevés de projets jugés "considérable" ou "élevé".

441. Le tableau ci-dessous indique les pourcentages de projets considérés participatifs dans les principaux programmes techniques intéressés. On se souviendra, en examinant ces données, que les divisions techniques oeuvrent dans des secteurs très différents et que le fait qu'une division ait un pourcentage plus élevé de projets participatifs en termes absolus ne traduit pas forcément son degré d'engagement en faveur des approches participatives. Le tableau indique que le pourcentage le plus élevé de projets participatifs a été relevé dans le programme La femme et la population, suivi par le Programme de développement rural (deux programmes relevant du Département du développement durable) et le Programme de politiques et planification forestières (qui comprend la foresterie communautaire), tandis que les pourcentages les plus bas ont été relevés dans le Programme d'information sur la pêche, le Programme de nutrition et le Programme des ressources naturelles.

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Programme Total des projets Pourcentage des projets participatifs

Considérable Elevé

2.1.1 Ressources naturelles 355 19,2 12,72.1.2 Cultures 706 33,4 14,32.1.3 Elevage 439 44,0 18,02.1.4 Systèmes de soutien à l'agriculture 316 35,1 7,9

2.2.1 Nutrition 158 22,8 4,42.2.4 Politiques de l'alimentation et de

l'agriculture33 30,3 21,2

2.3.1 Information sur la pêche 26 15,4 3,82.3.2 Ressources halieutiques et aquaculture 202 38,1 18,3

2.3.3 Exploitation et utilisation des pêches 74 35,1 17,6

2.3.4 Politique des pêches 47 51,1 6,4

2.4.1 Ressources forestières 266 40,2 6,42.4.2 Produits forestiers 35 45,7 2,92.4.3 Politique et planification forestières 135 48,1 20,7

2.5.1 Recherche, gestion des ressources naturelles et transfert de technologies

297 26,9 28,3

2.5.2 Femmes et population 53 32,1 47,22.5.3 Développement rural 174 22,4 47,73.2.2 Soutien à l'investissement.* 141 4,3 31,9Total 3 457 32,3 17,4

* porte uniquement sur la participation à des projets FAO, à l'exclusion des missions de préparation de projet pour les institutions de financement

IV. PLANIFICATION PARTICIPATIVE AUX PROJETS D'INVESTISSEMENT

442. Le Centre d'investissement (TCI) applique des approches participatives à l'identification et à la conception de projets d'investissement. En 1990, TCI a réalisé une étude67 qui concluait que bon nombre des problèmes rencontrés étaient le résultat d'erreurs de jugement au cours de l'identification et de la préévaluation des projets, souvent liées à un mauvais diagnostic des problèmes et à un optimisme excessif quant aux solutions potentielles. Des problèmes d'exécution sont survenus malgré l'adoption de procédures et de techniques traditionnelles d'analyse des projets au stade de la conception. TCI a par conséquent décidé d'accorder une plus large place à l'analyse sociologique dans ses activités et a publié des directives à cet effet68. En outre, les directives du Centre d'investissement pour la conception des projets69, révisées en 1995, recommandaient un travail de diagnostic plus poussé pour l'identification des projets, y compris,

67 The Design of Agricultural Investment Projects, Lessons from Experience, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 6, 1990.68 Sociological Analysis in Agricultural Investment Project Design, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 9, 1992.69 Guidelines for the Design of Agricultural Investment Projects, Centre d'investissement de la FAO, document technique No. 7, 1992 rév. 1995.

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dans la plupart des cas, une consultation des bénéficiaires prévus avant que le diagnostic ne puisse être considéré complet. Les directives recommandaient, en particulier, d'élargir l'éventail des contacts pris lors des visites sur les lieux et proposaient des modalités pour tirer le meilleur parti possible de ces visites.

443. Au cours des dernières années, le Centre d'investissement a perfectionné la méthodologie de participation, passant de l'évaluation rurale rapide à l'évaluation rurale participative (ERP) et à la planification participative. Le principal changement apporté à la façon dont le travail participatif est conduit par TCI est que l'ERP et la planification sont désormais réalisées par les gouvernements, TCI intervenant pour faciliter le processus. Le Centre a reconnu que la participation de l'Etat à l'ERP est indispensable pour que les conclusions de ce processus soient acceptées.

444. Les éléments d'appréciation recueillis semblent indiquer qu'une ERP bien exécutée améliore les chances de succès du projet (voir encadré ci-dessous). La participation de l'Etat au processus renforce le sentiment de responsabilité mutuelle entre le gouvernement et les bénéficiaires prévus et permet à toutes les parties intéressées de mieux comprendre ce que l'on attend de l'intervention.

Encadré 4. L'importance de la participation à la préparation des projets du

Centre d'investissement: un exemple venu d'Egypte

Dans le cadre d'un projet de lutte contre la pauvreté approuvé en 1998 pour le Gouvernorat de Sohag, probablement le plus pauvre d'Egypte, les études socio-économiques sur les systèmes de production conçues par TCI ont eu un retentissement important. Le projet, financé par la Banque mondiale, devait améliorer les revenus et l'accès au crédit des pauvres, des jeunes chômeurs et des femmes en milieu rural. Il visait également à accroître la capacité locale à planifier, cofinancer, exécuter et administrer des projets et services d'infrastructure rurale.

Le Centre a formé une équipe de douze personnes (dont quatre femmes), composée de cadres de niveau intermédiaire provenant des organismes d'exécution, aux méthodes de l'ERP, avec formation pratique dans deux villages. Il a également contribué à la sélection de villages représentatifs de toute la gamme des systèmes d'exploitation et des conditions socio-économiques et en a tiré certaines conclusions pour la conception du projet, qui ont été présentées lors d'un atelier réunissant les parties prenantes et dont les résultats ont été transmis à l'équipe de formulation du projet.

Les études ont révélé que les priorités des femmes et des plus défavorisés ne correspondaient pas à celles des chefs villageois. Si ces derniers privilégiaient les améliorations aux équipements collectifs (téléphone, écoles secondaires, électrification, irrigation), l'élevage des petits animaux et les activités rémunératrices non agricoles constituaient les priorités pour les femmes et les paysans sans terre. Il a donc été convenu qu'il fallait déplacer le centre d'intérêt du projet pour qu'il corresponde aux besoins d'un éventail de la population plus large que celui qui avait été envisagé au départ.

445. Toutefois, les exercices d'ERP ne sont pas encore pleinement acceptés par les donateurs, les gouvernements et certains formulateurs de projets d'investissement, pour plusieurs raisons. Les exercices d'ERP représentent un coût supplémentaire dans la phase initiale, du point de vue du temps et des ressources financières. Le contrôle de la qualité est essentiel puisque les exercices d'ERP doivent être réalisés par des personnes qualifiées sous la surveillance d'une personne neutre et expérimentée pour prendre tout leur sens. Les approches participatives font également appel à des négociations complexes et à des arbitrages entre les objectifs concurrentiels. Fréquemment, un certain flou entoure le lien entre les résultats de l'ERP, d'une part, et les objectifs "techniques" du projet et les organismes intéressés, d'autre part. Dans une approche participative, les équipes de projet et les gouvernements doivent également renoncer à une part de contrôle, ce qui explique la réticence de certains gouvernements et de certains donateurs.

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446. Si le Centre d'investissement a préparé des projets en utilisant les approches participatives pour un certain nombre d'organismes de financement, dont la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et le Fonds d'équipement des Nations Unies, l'essentiel des projets préparés a été financé par le FIDA. Depuis 1992, une trentaine de projets ont été préparés par le Centre et approuvés par le FIDA (pour un montant total de 879,21 millions de dollars E.-U.), avec des équipes de préparation locales, des ateliers pour les parties prenantes et/ou des études participatives portant sur les systèmes de production ou les aspects socio-économiques.

V. PRODUITS NORMATIFS

447. Le travail normatif de la FAO dans le domaine de la participation, étroitement lié aux projets de terrain participatifs, peut également être classé dans deux grandes catégories: les produits visant à augmenter la base de connaissances en matière de méthodes participatives et les produits visant à l'élaboration de programmes et d'outils de formation.

Accroître les connaissances et la sensibilisation en matière de participation

448. Depuis que les activités de terrain du Programme de participation populaire ont pris fin, le travail du Service des institutions rurales et de la participation (SDAR) a consisté à tirer les leçons du PPP et des autres approches participatives et d'en faire la synthèse dans des manuels de formation et des publications destinés essentiellement aux agents de terrain70, qui ont fait l'objet d'une forte demande de la part des gouvernements et des ONG et sont aujourd'hui disponibles dans de nombreuses langues. Une conférence électronique organisée en octobre-novembre 1998 pour tirer les enseignements des expériences menées en matière de création, de gestion et de pérennisation des petits groupements d'agriculteurs, a réuni quelque 400 participants. Les résultats de cette conférence devraient être publiés au début de 1999.

449. SDAR mène actuellement un certain nombre d'autres activités qui favorisent une plus grande participation des pauvres et des groupes marginalisés de la société au développement rural, notamment les handicapés, les populations nomades et les communautés de migrants. Ces activités devraient aider les gouvernements à fournir des services plus efficaces à ces groupes, souvent laissés pour compte par les programmes gouvernementaux. SDAR a également collaboré avec d'autres unités techniques de la FAO et d'autres institutions des Nations Unies (PNUD, Banque mondiale) afin de promouvoir la participation à la gestion des ressources et dans d'autres domaines. SDAR analyse également d'autres thèmes connexes, dont la décentralisation et la réorganisation de l'Etat, les structures traditionnelles de gestion des villages, les coopératives agricoles71 et les stratégies de revenu pour les ménages ruraux.

450. L'Unité de foresterie communautaire (CFU) encourage la participation populaire dans les secteurs des forêts et de la gestion des ressources naturelles. L'action de la CFU est dans une large mesure appuyée et enrichie par les contributions du Programme arbres, forêts et communautés rurales (FTPP) que cette unité coordonne depuis 1987. Entre autres réalisations, le programme FTPP a mis en place un réseau mondial d'échange d'informations comptant 10 000 membres dans 125 pays; publié un bulletin pour partager l'information entre les membres et les non-membres; et créer un réseau d'animateurs régionaux et nationaux, afin de favoriser la gestion participative dans les régions.

451. L'Unité de foresterie communautaire prépare et diffuse également des publications portant sur les outils, les méthodes et le matériel de formation pour la participation. Depuis 1992, quelque 33 publications ont été produites, dont des guides pratiques, des monographies, des directives, des programmes audiovisuels, etc.

70 Participation in Practice: Lessons from the FAO People's Participation Programme, FAO, 1991; The Group Promoter's Resource Book, FAO, 1994; et The Group Enterprise Resource Book, FAO, 1995.71 Pour de plus amples renseignements sur l'action de SDAR dans le domaine des coopératives agricoles rurales, voir la section du présent rapport consacrée au renforcement des capacités par la formation.

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452. Un examen réalisé en 1994, tout en soulignant l'excellente qualité technique des publications72, s'interrogeait sur le public visé par les publications de l'unité. Dans bien des cas, les publications ont été jugées trop académiques dans leur ton et leur présentation et davantage adaptées à un public de haut niveau intellectuel comme les "cadres des organisations internationales de développement et des établissements d'enseignement supérieur, étudiants ou fonctionnaires formés à l'étranger" qu'au personnel de terrain ou aux employés de l'administration des pays en développement. Il a donc été décidé de privilégier les guides pratiques et le matériel didactique adapté au niveau du public visé. Si les manuels sont davantage conçus en fonction du personnel de terrain, ils ont encore tendance à s'adresser à des gens ayant fait des études supérieures et capables de lire en anglais, en espagnol ou en français.

453. Au cours de la période prise en compte, le centre d'intérêt du Service des femmes dans le développement en matière de participation est passé des activités rémunératrices intéressant uniquement les femmes à l'institutionnalisation des questions de parité au sein des services gouvernementaux. L'absence d'une méthode systématique pour recueillir et utiliser des microdonnées sur les rôles respectifs des deux sexes a constitué un problème fondamental.

454. Les outils de l'ERP semblaient offrir une solution à ce problème. Toutefois, même si l'ERP abordait les questions de parité, l'analyse des rôles respectifs des hommes et des femmes ne faisait pas partie intégrante de sa méthodologie. Grâce à un financement du Gouvernement norvégien, des projets destinés à appuyer les processus locaux de planification et à tester des moyens pour rendre l'ERP plus sensible aux spécificités de chaque sexe ont été mis en oeuvre en Namibie, au Népal et en Tanzanie. L'objectif de ces projets était d'améliorer les voies de communication entre les agriculteurs, les vulgarisateurs et les décideurs en utilisant des exercices de planification et de recherche participatives et des processus de consultation. En décembre 1997, un atelier organisé à Rome a tenté de tirer les enseignements de ces projets et d'autres projets et de mettre en place un cadre général qui servirait de guide aux planificateurs afin de faciliter, appuyer et accélérer le processus de participation des femmes et des hommes ruraux à la planification agricole.

455. Cet atelier s'est démarqué des autres dans la mesure où il a tiré parti des données d'expérience accumulées sur le terrain en invitant des agents de terrain de 11 projets à y participer. L'inclusion des problèmes de parité entre les sexes dans l'ERP n'a pas été considérée comme un problème habituellement insurmontable, à condition que les animateurs soient sensibles à ces problématiques et que certaines techniques de base soient appliquées pour permettre aux femmes d'exprimer leurs préoccupations. Il est plus difficile de s'assurer que les priorités des femmes sont prises en compte lorsqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour une planification à l'échelon communautaire, puisque les hommes tendent à occuper une place dominante. L'application à plus grande échelle des exercices d'ERP, en élargissant la base des informations pour garantir que les résultats seront pris en compte dans les exercices de planification agricole de plus vaste portée, a constitué une autre difficulté. Il faudra probablement, pour ce faire, mettre en place des programmes de formation ciblés sur différents échelons de l'administration.

456. La participation est un aspect fondamental du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) et des outils comme les associations d'utilisateurs des ressources en eau et le modèle FFS ont été utilisés pour mettre en oeuvre ce programme dans plusieurs pays. Des directives sur l'analyse des contraintes dans le cadre du Programme spécial ont été préparées et présentent une panoplie d'outils qui peuvent être utilisés par les équipes nationales. Toutefois, ces directives n'ont pas encore été appliquées pour plusieurs raisons, notamment le manque de ressources financières, l'absence d'une évaluation des besoins en formation à l'échelon des pays et des régions pour l'application de cette analyse des contraintes et peut-être en raison de leur complexité.

72 FAO, 1994. Joint Evaluation Report of the Forests, Trees and People Programme. Avril 1994, Rome, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

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457. Le Service de la gestion des exploitations et de l'économie de la production (AGSP) a mis au point des méthodes de diagnostic participatif liées à l'approche des systèmes d'exploitation. Il a publié un manuel traitant des méthodes à employer sur le terrain pour les systèmes agricoles intitulé "The Farming Systems Approach to Development and Appropriate Technology Generation73" qui décrit le rôle important de la participation dans l'approche des systèmes agricoles, notamment l'ERP, les essais dirigés par les agriculteurs, le travail en collaboration avec les groupes d'agriculteurs et l'évaluation participative conduite avec les producteurs agricoles.

458. Le manuel de formation intitulé "Participatory Assessment and Planning (PAP) Process for Community Planning and Natural Resource Management" représente un produit important du programme FARM. Ce manuel a pour but d'aider les formateurs à appliquer l'approche PAP sur le terrain dans les communautés villageoises. Cet ouvrage très pratique contient des conseils sur l'organisation et la planification de la formation et des directives détaillées sur les différents exercices participatifs qui peuvent être utilisés dans le cadre d'un atelier villageois. Quoiqu'un peu trop complexe pour certains formateurs villageois, il représente un excellent guide sur la façon de mener ce genre de formation et constitue donc un outil précieux.

459. Le Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication (SDRE) fournit des analyses, des renseignements et des avis sur la vulgarisation et sur les méthodes de communication rurale. Il a préparé une publication intitulée "Strategic Extension Campaign: A Participatory-Oriented Method of Agricultural Extension", s'appuyant sur les données d'expérience recueillies dans le cadre de six projets FAO exécutés au cours des années 80. L'approche comporte dix phases, allant de l'identification des problèmes et de l'évaluation des besoins jusqu'à l'évaluation de l'intervention en passant par son exécution. Les bénéficiaires cibles sont particulièrement impliqués aux stades de l'identification et de la conception des thèmes de vulgarisation. Une stratégie semblable à celle appliquée pour la vulgarisation est préconisée pour la communication au service du développement, documentée dans les études de cas 13 et 14 sur les communications au service du développement reposant sur les expériences menées aux Philippines. Ces documents sont utiles pour sensibiliser les décideurs à l'importance et à l'utilité des méthodes participatives, mais ne sont que d'une utilité limitée pour les agents de terrain chargés de conduire effectivement les consultations avec les bénéficiaires.

460. Les activités normatives du programme de nutrition participatif (Division de la nutrition, ESN) ont essentiellement consisté à introduire et tester certains concepts et méthodes, en s'inspirant des "Directives pour les projets de nutrition participatifs" rédigées en 1993. Toutefois, faute de ressources, on ne dispose pas de données sur les effets des interventions de nutrition participatives ou sur le volume, la qualité et l'efficacité de la formation dispensée par la suite à l'échelon des villages, ce qui entrave la poursuite du travail conceptuel dans ce domaine. Les projets actuellement en cours d'exécution devraient, espère-t-on, combler cette carence d'information.

Renforcement des capacités par la formation

461. Malgré l'importance fondamentale de la formation dans les projets de terrain et le besoin de matériel didactique et de guides pratiques dans le domaine des approches participatives, la mise au point de modules de formation ne fait pas objet d'efforts aussi importants que ceux engagés pour la mise au point des méthodologies. Toutefois, certains travaux intéressants sont menés dans ce domaine.

462. Par exemple, le Service des femmes dans le développement (SDWW) a mis au point le Manuel pratique pour le Programme d'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe (SEG). Ce programme est conçu comme un processus participatif qui accorde la priorité aux groupes défavorisés et fait de la compréhension des rôles spécifiques de chaque sexe la clé pour donner suite aux priorités des hommes et des femmes. Le manuel de terrain du programme se compose de modules permettant de comprendre les contextes du

73 Série Gestion des systèmes agricoles, No. 10.

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développement, l'analyse des moyens d'existence et les priorités des parties prenantes. Il représente un inventaire utile des méthodologies destinées à infléchir la planification en fonction des spécificités de chaque sexe, même si les outils ne sont pas nouveaux.

463. L'une des priorités du Département des pêches est de promouvoir l'adoption de normes de comportement responsable dans le secteur des pêches dans le cadre de ses efforts pour améliorer la gestion de ce secteur. Cela est particulièrement important pour une ressource partagée comme les ressources halieutiques, car les normes de comportement doivent être adoptées aux échelons local, régional et international pour avoir des effets bénéfiques sur l'ensemble du secteur. Le Département des pêches a mis au point un projet de formation pour aider les pays à introduire et à adopter des normes de comportement (code d'usages) par le biais de processus participatifs. Ce projet, TRAINFISH, a débuté au cours de l'été 1998 et mettra en place un réseau d'institutions de formation pour le secteur de la pêche, élaborera du matériel didactique et conduira des actions de formation. Un aspect fondamental de cette formation est que les apports et la participation des parties prenantes constitueront le point de départ pour l'élaboration et l'application de règlements à l'appui du code.

464. Le Département des pêches est également en train de mettre au point une série de cours de télé-enseignement pour promouvoir la gestion participative auprès des communautés de pêcheurs artisanaux. Ces cours sont conçus pour les fonctionnaires nationaux des pêches oeuvrant à l'échelon communautaire, pour les directeurs de points de débarquement ou les pêcheurs alphabétisés et intéressés et pour des consultants locaux ou nationaux, afin de les aider à établir des plans de participation et à mener d'autres activités participatives de développement communautaire. C'est la FAO qui produira les cours, qui seront ensuite mis à la disposition des institutions nationales intéressées qui assumeront la responsabilité de la formation du personnel et des autres intervenants intéressés.

465. Le cours portant sur l'application de la méthode de l'ERP à l'établissement de profils portuaires est le premier d'une série de cinq volumes. Elaboré au départ comme un programme de formation dans le cadre du Projet de développement intégré de la pêche artisanale en Guinée, il ne se contente pas d'impartir une connaissance théorique de l'ERP aux stagiaires, mais vise à aider ces derniers à appliquer les méthodes de l'ERP aux problèmes du secteur des pêches et à associer activement la communauté de pêcheurs à l'identification et à la résolution de ses propres problèmes. Le cours ne met pas l'accent sur l'ERP, mais plutôt sur l'élaboration d'un plan de développement participatif d'un point de débarquement en utilisant l'ERP comme outil. Ce cours, qui fait actuellement l'objet d'essais sur le terrain, devrait être finalisé dans un avenir proche.

466. Outre le matériel de formation du PPP sur les petits groupes mentionnés plus haut, le Service des institutions rurales et de la participation (SDAR) a récemment mis au point un manuel destiné aux formateurs qui travailleront auprès des coopératives agricoles rurales et de leurs sociétaires (ou qui formeront d'autres formateurs qui travailleront directement avec ces coopératives). Le manuel, intitulé "Développement des coopératives agricoles: manuel pour les formateurs" n'est pas conçu comme un ouvrage théorique, mais plutôt comme une source d'idées pour les animateurs et les spécialistes, afin de rendre les coopératives plus efficaces. Il vise à aider les coopératives à passer du statut d'organisations placées sous le patronage de l'Etat à celui d'organisations d'auto-assistance et traite des aspects économiques de la gestion d'une coopérative. La formation proposée dans le manuel s'appuie sur une analyse des conditions locales et sur les connaissances réclamées par les stagiaires.

467. Ce manuel défend l'idéal d'une coopérative véritable où les adhérents participent activement au fonctionnement et à la structure de l'organisation. Ce manuel pourrait être adapté et utilisé dans d'autres contextes participatifs, puisqu'il comprend des chapitres consacrés à la planification, à l'établissement de budgets, à la participation au sein des groupements et au suivi et à l'évaluation participatifs et qu'il aborde des questions soulevées dans un certain nombre d'autres secteurs.

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VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Constatations générales

468. L'action de la FAO en matière d'approches participatives de la vulgarisation présente un bilan particulièrement positif et a prouvé qu'un emploi stratégique des outils participatifs peut aboutir à des résultats intéressants dans des projets ayant des objectifs sectoriels (par exemple, le concept d'Ecoles pratiques d'agriculteurs, les cours de télé-enseignement). La FAO a apporté également des contributions importantes à l'ensemble des connaissances sur les approches participatives du développement (programme PPP, foresterie communautaire, etc.).

469. Il ressort du bilan de l'action de la FAO que les conditions suivantes sont nécessaires pour assurer la réussite et la pérennité des projets participatifs:

le cadre de politique générale et les institutions doivent être ouverts à une prise de décision décentralisée;

les bénéficiaires doivent être en mesure de constater que leur participation leur rapporte des avantages économiques et/ou sociaux permanents;

la formation et d'autres formes d'appui au renforcement des capacités institutionnelles, souvent dans des domaines variés, représentent un apport fondamental;

ces projets doivent aborder la question du renforcement des capacités des institutions et organisations participatives; et

les donateurs et les gouvernements doivent fournir les ressources supplémentaires, en temps et en argent, nécessaires pour couvrir les coûts de démarrage et les frais récurrents associés aux projets participatifs.

470. La difficulté consiste à identifier la méthode et les outils qui répondent à ces conditions de réussite. Ceci est d'autant plus vrai que la tendance à la réduction des effectifs dans la fonction publique, les carences de services qui en résultent, la participation croissante de la société civile et l'amélioration des moyens de communication auront une incidence sur l'utilité et la rentabilité de la méthodologie proposée.

471. On peut donc déduire de ce qui précède que les principaux domaines où le travail devra être poursuivi sont:

l'évaluation des coûts et avantages globaux des différentes approches en matière de développement participatif;

la définition des secteurs prioritaires où les approches participatives sont les plus indiquées pour régler les problèmes de sécurité alimentaire et de développement rural, en particulier lorsque les services ou les biens publics doivent être fournis par des organisations non étatiques ou des groupements d'agriculteurs;

la définition de modalités d'utilisation des méthodes participatives à une échelle large et intégrée, pour un coût acceptable, en accordant une attention particulière aux contextes institutionnels décentralisés; et

l'instauration d'un cadre de politique générale favorable aux approches participatives, notamment aux échelons provincial, régional et national.

472. Le Plan d'action de la FAO pour la participation populaire au développement rural n'a pas été mis au point dans une perspective intégrée qui aurait permis à la FAO et aux pays membres qui y adhèrent de se l'approprier. Aucune ressource budgétaire n'a été officiellement affectée à sa mise en oeuvre. Toutefois, les éléments du Plan ont été internalisés. La leçon à en tirer semble être la suivante: plutôt que d'essayer de mettre sur pied un autre plan institutionnel ambitieux pour la participation, il serait plus efficace d'exploiter et de renforcer l'intérêt et la dynamique manifestés dans les différentes unités et de favoriser l'élaboration d'une approche stratégique pour l'application des méthodes participatives au sein de la FAO. En outre, l'intérêt de ces méthodes participatives mériterait d'être souligné et spécifiquement reconnu dans les différentes stratégies horizontales décrites dans le Cadre stratégique de la FAO.

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473. Le thème de la participation suscite un intérêt considérable au sein de la FAO et parmi ses fonctionnaires. Si une coopération informelle entre les fonctionnaires de la FAO est tenue pour acquise, il conviendrait de forger des liens de collaboration plus formels entre les unités programmatiques, afin de renforcer la synergie et la complémentarité entre les différentes approches utilisées. SDAR pourrait à cet égard jouer un rôle de coordination et d'animation, notamment en ce qui concerne les enseignements à tirer des expériences passées et l'acquisition d'une expertise dans les principaux domaines traités.

Institutionnalisation des méthodes et approches participatives

474. La plupart des projets participatifs de la FAO font appel à la collaboration avec les institutions gouvernementales. Si l'action des pouvoirs publics et le rôle des fonctionnaires vont dans le même sens que les objectifs du projet, celui-ci peut alors aider l'Etat à se faire le champion d'une participation accrue et à se doter des capacités humaines nécessaires pour mettre en oeuvre des programmes participatifs. Lorsque la politique nationale appuie une intensification des activités participatives et de la décentralisation de la part des organismes gouvernementaux, les liens de collaboration qui peuvent être tissés avec un projet FAO peuvent aider un service gouvernemental à acquérir les aptitudes nécessaires à la gestion participative qui lui permettront d'appliquer la politique nationale.

475. Les nombreux pays, qui optent pour une plus grande décentralisation et un désengagement de l'Etat, adoptent des politiques plus favorables aux approches participatives. Dans une telle situation, l'insuffisance des connaissances et des compétences des institutions étatiques associées au projet peuvent limiter sa capacité à mettre en oeuvre des approches participatives. Ces connaissances et ces compétences semblent être indispensables dans trois domaines généraux: les agriculteurs doivent acquérir des aptitudes importantes en matière de résolution collective de problèmes et de développement des groupements pour avoir accès à des services de niveau supérieur; les agents de terrain ont besoin de méthodes participatives pour associer les parties prenantes à la prise de décision; et les cadres moyens et supérieurs ont besoin de principes et de pratiques de gestion afin de pouvoir intégrer les besoins et les aspirations des différentes parties prenantes dans les plans, programmes et activités de leur institution. La plupart des projets se sont jusqu'à présent concentrés uniquement sur la formation au niveau du terrain.

Facteur temps et coûts

476. Les projets participatifs sont plus complexes et exigent plus de temps que ceux qui ne favorisent pas activement la participation des populations. De par sa nature, une plus grande participation allonge les délais pour la prise de décisions. Le processus de décision collectif est souvent complexe et difficile.

477. Dans bien des situations, travailler en faveur de la participation est faire oeuvre de pionnier. De nouvelles compétences doivent habituellement être acquises soit dans les institutions qui entreprennent le travail participatif, soit dans les communautés elles-mêmes, soit dans les deux. Outre l'action à l'échelon communautaire, il faut fréquemment tenter d'établir un consensus, puisqu'il faut amener les institutions et les décideurs à prendre conscience des avantages de la participation.

478. Si le travail participatif est habituellement plus coûteux, la relation entre les coûts et les avantages économiques et sociaux de la participation a jusqu'à présent fait l'objet d'un travail d'analyse très limité. De nombreux défenseurs des programmes participatifs soutiennent que les projets de ce type sont plus susceptibles de donner des résultats durables et présentent à long terme un meilleur rapport coût/efficacité. Il serait souhaitable que cette thèse s'appuie sur des données plus concluantes que les éléments d'appréciation essentiellement anecdotaux dont on dispose jusqu'à présent.

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L'importance de la planification, du suivi et de l'évaluation

479. La planification participative constitue un aspect important du travail de la FAO dans le domaine des approches du développement participatives. Dans sa forme optimale, la planification participative consiste en une approche stratégique qui permet de décider quels seront les différents intervenants à chaque stade du projet et le pourquoi et le comment de leur participation. Elle devrait également comporter une analyse des besoins, aspirations et problèmes de la communauté ainsi que des institutions partenaires. A partir de ces données, les communautés, les équipes de projet et les organismes gouvernementaux peuvent ensemble élaborer une stratégie vis-à-vis de laquelle ils peuvent s'engager collectivement et qu'ils sont capables de mener à bien.

480. Une mauvaise planification des projets participatifs a abouti à des projets d'une conception excessivement complexe, à une mauvaise exécution de l'intervention et à une certaine confusion au sein de la communauté, des institutions partenaires et même de l'équipe du projet quant aux objectifs du projet. Cela est particulièrement vrai lorsqu'un projet vise des objectifs multiples dans plusieurs domaines techniques. De projets plus étroitement définis sont en général mieux compris et plus susceptibles d'atteindre leurs objectifs.

481. La conception du projet constitue une phase critique pour établir les fondements d'un projet participatif réussi. De plus en plus, la FAO fait de l'ERP une étape nécessaire au cours de la conception du projet et, plutôt que de conduire elle-même l'ERP, elle la fait exécuter par les institutions gouvernementales en se chargeant des rôles de facilitation et de formation. Il est également prouvé que l'utilisation des outils et méthodes de communication au service du développement facilite considérablement la participation des populations à la conception et à l'exécution d'un projet. Toutefois, en dehors des projets qui ont des objectifs participatifs spécifiques, les donateurs se montrent souvent réticents à financer cette phase d'analyse préalable. Il n'existe pas de mécanisme institutionnel pour établir la justification d'une préévaluation participative pour une proposition de projet et aucune ressource financière ordinaire pour la financer.

482. On ne dispose que de très peu de données systématiques sur l'impact de la participation sur l'amélioration des résultats des projets, la réduction des coûts et la pérennisation des effets d'une intervention. Le suivi-évaluation doivent donc faire l'objet d'une attention plus poussée puisqu'ils représentent des outils essentiels pour améliorer de façon systématique les connaissances de la FAO en la matière. Dans un nombre très limité de cas, une évaluation a été réalisée plusieurs années après la fin des projets participatifs de manière à évaluer les effets à long terme. Ce n'est que dans des cas exceptionnels (par exemple, certains projets PPP) que des mécanismes de financement post-projet ont été mis en place pour soutenir l'action d'un projet après son achèvement.

L'importance de l'aspect économique

483. Lorsqu'on demande aux gens quels sont leurs besoins, la réponse est fréquemment un niveau de vie amélioré à court terme. Ceci amène souvent à centrer les projets participatifs sur les activités génératrices de revenus. Les projets qui ne prennent pas suffisamment en compte l'amélioration des revenus perdent rapidement la faveur des participants. A titre d'exemple, certains des premiers projets PPP étaient centrés sur la constitution de groupes, au détriment des activités économiques dans lesquelles ces groupes étaient engagés, ce qui a entraîné une perte d'intérêt de la part des participants.

484. L'épargne et le crédit collectifs peuvent représenter une composante des activités collectives génératrices de revenus. Le crédit mutuel peut représenter une source importante de capitaux pour financer les activités de groupe et peut représenter un coût et un risque moindres à la fois pour les prêteurs et pour les emprunteurs. Il doit toutefois être pratiqué avec prudence. Les premiers projets PPP ont eu tendance à abuser du crédit lorsqu'il était disponible. Les projets PPP suivants ont mis davantage l'accent sur la mobilisation de l'épargne et il a été établi que les groupements PPP les plus autonomes et les plus durables étaient ceux faisant preuve d'une

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discipline rigoureuse en matière d'épargne et n'ayant que peu ou pas recours au crédit extérieur. Il est parfois difficile d'établir des mécanismes de crédit, les banques n'ayant habituellement pas d'expérience dans ce genre de mécanismes. Elles hésitent à continuer à fournir du crédit sans la garantie offerte par le projet de sorte que la fin du projet marque également la fin du crédit. De surcroît, les perspectives de succès des activités génératrices de revenus dans lesquelles le projet propose d'investir doivent être analysées, sinon, les rendements risquent de ne pas être assez importants pour couvrir le remboursement des prêts.

L'importance de la formation

485. La formation constitue un facteur important pour accroître la capacité des communautés et des institutions. Outre la formation dispensée aux membres des communautés, la formation est tout aussi importante pour les fonctionnaires gouvernementaux, y compris les décideurs et les cadres, puisque les approches participatives représentent une nouveauté pour bon nombre de ces gens. La formation doit porter sur un vaste éventail de thèmes, selon la nature de l'activité entreprise. Le Programme de participation populaire a par exemple constaté que des connaissances commerciales élémentaires doivent être imparties aux gens qui, à l'échelon communautaire, essayaient d'entreprendre de nouvelles activités génératrices de revenus. L'Unité de foresterie communautaire a constaté des besoins de formation au niveau institutionnel, afin d'introduire la méthodologie participative et de renforcer les compétences en gestion participative. Souvent, les membres d'une équipe de projet sont recrutés en fonction de leurs compétences techniques dans un domaine spécifique et doivent être formés aux techniques qui leur permettront d'amener les populations à participer à la conception et à la mise en oeuvre d'activités à la gestion des projets et à la constitution de réseaux.

486. La mise en oeuvre des programmes de formation exige du matériel de formation et des stratégies. La FAO aborde ce problème de diverses façons. Certains projets élaborent leurs propres modules de formation sur le terrain par une méthode expérimentale. Certains programmes normatifs mettent au point des modules de formation qui peuvent servir de grilles pour une adaptation et un emploi sur le terrain. D'autres projets sont centrés sur la formation des formateurs, afin de créer un cadre de formateurs qualifiés (et donc d'animateurs) dans le pays, intégrés pour la plupart dans les institutions gouvernementales. Ces formateurs sont ensuite chargés d'exécuter des programmes de formation dans le pays à l'intention des agriculteurs ou des membres des communautés. Dans certains cas, les agriculteurs et les membres des communautés vont à leur tour former les communautés voisines.

487. Quel que soit le domaine ou le public visé, la formation atteint une efficacité maximale lorsque:

elle sensibilise à la nécessité de changer d'attitude; elle apporte les renseignements et les compétences dont les gens auront besoin pour

changer de comportement; elle se concentre sur l'application des compétences nouvellement acquises sur le terrain; elle est appliquée le plus tôt possible par les stagiaires; et elle s'appuie sur des instruments de communication au service du développement

appropriés.

488. Certains thèmes de formation spécifiques doivent encore être abordés, notamment le volet d'analyse économique de l'élaboration et de la gestion des projets communautaires, la gestion participative des projets, la gestion des groupes ainsi que les méthodes de conception et de mise en oeuvre de la formation participative.

L'emploi tactique des outils participatifs

489. Dans les projets IPM/FFS, la participation obéit à une tactique. En fonction des buts et objectifs du projet, l'équipe du projet et ses homologues gouvernementaux décident qui participera à l'exécution d'un projet IPM/FFS, selon quelles modalités et pendant combien de temps. De façon générale, les agriculteurs n'ont guère leur mot à dire dans le choix des cultures

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sur lesquelles le programme de protection intégrée sera centré, cette décision incombant au gouvernement, en fonction du potentiel économique de la culture et d'autres priorités stratégiques. En revanche, les agriculteurs participent pleinement aux décisions concernant la participation à la formation et la méthodologie suivie par l'école pratique. Ils effectuent eux-mêmes les observations dans le champ, travaillent en groupe pour analyser ces observations et prennent des décisions de gestion dans leurs propres champs une fois la formation achevée. L'emploi clairement défini de méthodes participatives à des fins spécifiques constitue l'un des principaux atouts de ces projets.

Publications FAO à l'appui des activités participatives

490. Les services du siège de la FAO et les équipes de projet de terrain mettent au point de nombreuses publications portant sur différents aspects de la participation. Il peut s'agir de rapports de conférences, de manuels pratiques, de monographies, de matériel didactique, de brochures et de matériel audiovisuel. Certaines publications sur les méthodes participatives semblent s'adresser à un public universitaire, ce qui ne répond pas aux besoins du terrain. On peut se demander si la FAO dispose d'un avantage comparatif par rapport aux établissements universitaires pour la production de ce genre de documents. Il faudrait également accroître la diffusion des connaissances et des meilleures pratiques en utilisant les moyens de communication électroniques disponibles.

Problèmes de gestion pour la FAO

491. De progrès appréciables ont été réalisés pour incorporer les approches participatives dans les activités de la FAO. Le réseau ERP, en particulier, a permis de rassembler les fonctionnaires de l'Organisation travaillant sur la participation dans différents secteurs et disciplines pour qu'ils mettent en commun leurs données et leur expérience dans certains domaines, et a permis à des membres individuels du réseau de collaborer sur des problèmes communs. Cette coopération est importante car elle renforce la dimension multidisciplinaire de l'application des différentes approches participatives à l'échelon communautaire, où les problèmes sont, par nature, intersectoriels. Compte tenu de la motivation des fonctionnaires intéressés, il a également constitué un moyen de coordination rentable.

492. Toutefois, si l'on songe qu'à l'avenir, il sera fait une plus large place à la participation dans l'ensemble des programmes et des activités de la FAO, il est de toute évidence indispensable de systématiser cette collaboration interne. Cela s'applique également à la nécessité pour la FAO de se tenir au courant des activités de ses partenaires internationaux pour le développement et de renforcer sa coopération avec eux. D'une part, les modalités informelles de collaboration devront être encore encouragées et renforcées, afin de favoriser la fécondation croisée des expériences et des connaissances et pour réduire les doubles emplois. La Division SDA, chargée de donner forme au mandat de l'Organisation dans ce domaine, peut jouer un rôle de facilitation précieux. A cet égard, l'initiative prise récemment par SDA, en collaboration avec le Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles (ESAF), de constituer un groupe de travail interdivisionnel informel pour renforcer le travail participatif à la FAO constitue un signe encourageant. D'autre part, il serait important que SDA joue un rôle plus actif en tant qu'unité chef de file dans ce domaine thématique. Outre l'aide qu'elle pourrait apporter aux mécanismes informels, la division devrait accroître sa capacité de promouvoir la mise au point d'un cadre intégré pour les activités très diverses de la FAO dans le domaine de la participation, y compris le travail de synthèse des différentes expériences menées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Organisation. De toute façon, SDA fournirait les services qui viendraient compléter ceux dispensés par d'autres unités de la FAO et favoriserait une plus grande cohérence dans les activités des différentes unités.

493. La mise au point de méthodes participatives repose de toute évidence sur le lien qui doit être établi entre les projets de terrain et le travail normatif et sur l'application optimale des résultats du Programme de terrain. Toutefois, le volume du Programme de terrain de la FAO a été considérablement réduit au cours des dernières années, ce qui diminue d'autant les possibilités

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d'expérience pratique dans ce domaine. Certes, la FAO doit apprendre à tirer parti des activités participatives financées et exécutées par d'autres organismes et forger des partenariats et des mécanismes de collaboration. Toutefois, il faut admettre que l'influence que la FAO peut exercer sur une activité risque de se heurter à des limites réelles si elle n'y apporte pas une participation financière.

Recommandations

494. La création de capacités pour les membres des communautés, les institutions partenaires et même pour le personnel de la FAO et des projets doit occuper une large place. Il faudrait, pour cela, prêter une attention accrue à la mise au point de modèles et de matériel didactiques correspondant à une approche systématique de la formation. Une attention particulière devrait être accordée à la formation à la gestion des projets participatifs des cadres de niveau intermédiaire, dans le but de renforcer les capacités participatives des organisations populaires rurales et des organismes gouvernementaux, notamment au point de jonction entre la communauté et les cadres moyens. La FAO devrait continuer à mettre au point des approches novatrices, comme les Ecoles pratiques d'agriculture et, s'il donne de bons résultats dans le secteur des pêches, l'enseignement à distance. SDRE devrait jouer un rôle plus actif dans ce domaine.

495. Les projets participatifs devraient faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation plus poussés, si l'on tient compte notamment de la contribution de la participation à la réussite d'un projet, des coûts et avantages de cette participation et de ses effets à long terme une fois le projet achevé. Il faudrait comparer les projets participatifs et les projets non participatifs, afin de préciser la contribution de la participation. De mécanismes de financement devraient être mis en place pour évaluer l'impact des projets après leur achèvement. Pour ce faire, une assistance spécifique des donateurs devrait être sollicitée.

496. Les activités de publication de la FAO devraient être davantage coordonnées pour réduire les chevauchements et combler les lacunes en matière de connaissances et de compétences à différents niveaux. L'adaptation de matériel pouvant répondre à un besoin intersectoriel pourrait, par exemple, faire l'objet d'un travail en commun. Une analyse intersectorielle des publications sur la participation produites par la FAO pourrait être réalisée et ses résultats diffusés, afin d'encourager la mise en commun de matériel entre les différents secteurs techniques.

497. La constitution d'équipes multisectorielles au Siège et dans les bureaux régionaux de la FAO devrait être encouragée, avec l'aide d'SDA et d'autres unités techniques, afin de traiter certaines des questions non encore résolues dans le domaine de la participation ou pour élaborer des méthodes participatives d'examen des problèmes d'une importance technique, sociale et/ou économique particulière. Par exemple, une approche multisectorielle serait efficace pour traiter de: l'évaluation post-projet, y compris l'analyse des coûts et avantages et la diffusion des meilleures pratiques; la coordination et la collaboration des services de publication, y compris l'examen par des experts évaluateurs; la conception de la formation et des projets. Si la FAO parvient à instaurer cette approche d'équipe, elle pourrait faire bénéficier les gouvernements des pays membres intéressés des résultats de cette expérience.

498. SDA devrait jouer un rôle de facilitation dans la mise au point d'approches multisectorielles et la synthèse du travail effectué dans l'ensemble de la FAO sur les approches participatives et devrait contribuer à établir quelles sont les pratiques les meilleures et les plus rentables. Ces données devraient être partagées avec d'autres organismes de développement.

499. La mise au point et l'application d'approches participatives dans le cadre des différentes stratégies horizontales proposées dans le Cadre stratégique de la FAO devraient également bénéficier d'une attention appropriée.

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Annexe 1

RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS DES ÉVALUATEURS-EXPERTS EXTERNES74

500. L'avant projet a été soumis par correspondance à un groupe d'évaluateurs-experts externes composé de cinq personnes. Les observations des différents évaluateurs-experts, très variées, ont porté sur un certain nombre de questions différentes. Si les évaluateurs-experts ont apprécié l'étendue et la portée de ce chapitre, l'un d'eux a souligné que le texte privilégiait l'aspect descriptif au détriment de l'aspect analytique, puisque les réalisations n'étaient pas mesurées par rapport aux politiques, objectifs ou buts des interventions. Si cette critique est fondée, son auteur a reconnu lui-même que l'objectif central de cet examen n'était pas de procéder à une évaluation en profondeur des résultats et de l'impact mais plutôt de fournir un panorama d'ensemble de l'emploi qui a été fait récemment des méthodes participatives à la FAO et que, de surcroît, la FAO ne s'était pas fixé d'objectifs précis dans ce domaine, qui permettraient une mesure et une évaluation systématiques des résultats par rapport à un objectif. Toutefois, on s'est efforcé d'étoffer la présentation des résultats des différentes activités chaque fois que possible. Un autre évaluateur a fait remarquer que la coordination du travail sur la participation au sein de la FAO semblait faible et qu'il faudrait fournir davantage de données spécifiques sur les raisons de cette situation.

501. D'autres observations ont porté sur la nécessité de mettre davantage en relief certaines tendances nouvelles qui rendent d'autant plus importante une participation plus directe des populations dans les activités de développement. Un certain nombre d'évaluateurs ont mentionné la nécessité de "passer à l'échelon supérieur", compte tenu du phénomène selon lequel les approches participatives fonctionnent bien à une échelle limitée, mais ne sont pas propagées au-delà d'un contexte strictement local. Il s'agit là d'une question importante qui doit être abordée au sein de la FAO. Enfin, certaines activités jugées "participatives" par les divisions techniques de la FAO ne l'étaient peut-être, de l'avis de certains évaluateurs, qu'au sens très large de ce terme. Certaines de ces activités n'ont pas été mentionnées dans la version finale.

502. Enfin, la plupart des évaluateurs-experts ont jugé que, dans leurs grandes lignes, les recommandations étaient saines et raisonnables.

74 Les évaluateurs-experts étaient: Warren Van Wicklin (Banque mondiale); Janice Jiggins (Université suédoise de sciences agricoles); Peter Oakley (consultant, Royaume-Uni); S. Khadka (FIDA); Tonci Tomic (consultant, Chili).

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Annexe 2

LA RÉPONSE DU DÉPARTEMENT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L'ÉVALUATION

503. Nous estimons que le document définit clairement ses objectifs et que sa structure couvre les aspects essentiels de l'action de la FAO dans le domaine des approches participatives.

504. Le document souligne les progrès importants réalisés dans l'intégration des approches participatives par les différents départements et programmes techniques et économiques de l'Organisation. Si ces progrès ne suffisent pas à faire face à l'augmentation de la demande et aux nouvelles réalités des pays en développement, ils constituent une base solide pour de nouvelles améliorations, comme le recommande le document.

505. Le texte se concentre sur les efforts engagés par la FAO pour promouvoir les activités de développement participatif à la base, mais néglige quelque peu l'action de la FAO pour promouvoir un cadre de politique générale favorable à la participation populaire. Il dresse un tableau général témoignant de la volonté de l'Organisation de promouvoir les approches participatives. Il aborde également les résultats et les impacts, avec des conclusions intéressantes concernant les impacts et les enseignements spécifiques tirés de la mise en oeuvre de programmes, projets et activités de développement rural par le biais d'une gestion participative et durable.

506. Le document fournit une analyse intéressante des approches participatives mises en oeuvre tant dans les activités normatives de l'Organisation que dans son Programme de terrain. Les liens entre ces deux niveaux sont évidents, mais on peut déplorer que les interactions entre ces deux types d'activités ne soient pas explicitement abordées. Nous savons pourtant qu'il y a eu des interactions importantes entre les unités techniques du Siège et entre le Siège et les unités décentralisées afin d'introduire et de promouvoir les approches participatives dans des programmes et projets interdisciplinaires et que des initiatives semblables ont été prises par les bureaux décentralisés dans la fourniture de conseils et de services opérationnels aux Etats membres. Si nous nous fions à notre propre expérience en la matière, le fait de ne pas avoir abordé ces expériences constitue une carence importante du présent examen.

507. Le Département du développement durable tient à signaler les expériences réussies menées par la FAO au niveau du Programme de terrain pour aider ses Etats Membres à définir des politiques et des programmes nationaux visant à promouvoir les approches participatives. Le cas du Mexique, où les services d'irrigation ont été transférés des pouvoirs publics aux associations d'utilisateurs, constitue un bon exemple qui prouve l'importance d'un cadre juridique et institutionnel favorable et de services bien coordonnés aux échelons national, régional, provincial et local pour promouvoir un processus participatif efficace à l'occasion du transfert de certaines responsabilités aux organisations communautaires. Ce cas illustre également l'apparition d'un certain nombre de nouvelles problématiques liées aux approches participatives, notamment en ce qui concerne la définition et la mise en oeuvre de nouvelles procédures permettant la participation des utilisateurs et, de façon générale, la responsabilité et la transparence dans la fourniture des services. Il souligne également l'importance des approches et méthodes participatives pour traiter des dossiers environnementaux et renforcer les capacités de résolution des conflits.

508. Nous sommes tout à fait d'accord pour souligner, comme cela a été fait, la nécessité d'une collaboration plus systématique entre les différentes unités techniques, y compris la promotion de la coopération avec les partenaires de la FAO pour le développement international. Plusieurs initiatives ont récemment été lancées à cet égard, dûment notées et avalisées dans le document et assorties de recommandations de suivi avec lesquelles nous sommes d'accord.

509. Les recommandations portent sur un vaste éventail de questions. Comme nous l'avons indiqué, nous voudrions souligner la nécessité d'élaborer une vision stratégique pour guider

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l'action future de la FAO dans le domaine de la participation, ainsi qu'un plan pour la mise en oeuvre de cette vision. C'est ce que SDAR a tenté de faire lorsqu'il a préparé sa proposition de projet technique à moyen terme pour les approches participatives, dans le but de promouvoir et de faciliter une collaboration interdivisionnelle dans ce domaine et de contribuer à l'exécution du mandat de l'Organisation et à la réalisation de ses objectifs de service.

510. Il a été fait mention de la nécessité de procéder à des examens et à des études en profondeur des résultats des projets participatifs, en se concentrant notamment sur les rapports coûts/avantages. A cet égard, SDAR incorpore dès à présent cette question dans ses propositions d'activités et de programmes qui seront exécutés en collaboration avec d'autres divisions techniques, avec les bureaux décentralisés et avec des partenaires extérieurs.

511. En conclusion, nous estimons que ce projet de document fournit des renseignements intéressants et utiles, qui constitueront une contribution importante à la préparation des nouvelles propositions programmatiques et à la promotion des approches et des méthodes participatives dans les programmes sectoriels et intersectoriels.

OBSERVATIONS DE LA DIRECTION

512. Le Directeur général se félicite de l'examen d'un sujet qu'il considère comme une priorité thématique pour l'Organisation. Il donne son aval aux recommandations en général et, en particulier, souscrit à celle qui demande que la participation soit intégrée dans les différentes priorités intersectorielles énoncées dans le Cadre stratégique.

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ABRÉVIATIONS

ACSAD Centre arabe pour l'étude des zones arides et des terres sèches

ADF Aménagement durable des forêts

AFMA Association des offices de commercialisation des produits alimentaires de l'Asie et du Pacifique

AG Département de l'agriculture

AGA Division de la production et de la santé animales

AGL Division de la mise en valeur des terres et des eaux

AGLS Service des sols - ressources, aménagement et conservation

AGP Division de la production végétale et de la protection des plantes

AGS Division des systèmes de soutien à l'agriculture

AGSE Sous-Division du génie agricole

AGSI Service des agro-industries et de gestion après récolte

AGSM Service de la commercialisation et des financements ruraux

AGSP Service de la gestion des exploitations et de l'économie de la production

AIEA Agence internationale de l'énergie atomique

APAN Réseau agroforestier pour l'Asie et le Pacifique

APRACA Association de crédit agricole et rural pour l'Asie et le Pacifique

Asdi Agence suédoise de coopération internationale au développement

ASIP Programmes d'investissement dans le secteur agricole

BAD Banque africaine de développement

BasD Banque asiatique de développement

BERD Banque européenne pour la reconstruction et le développement

BID Banque interaméricaine de développement

BIRD Banque internationale pour la reconstruction et le développement

CADRW Action communautaire en faveur des femmes rurales les plus défavorisées

CCAD Central American Commission for Environment and Development

CIAT Centre international d'agriculture tropicale

CIFOR Centre pour la recherche forestière internationale

CIGR Commission internationale du génie rural

CILSS Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel

CIP Centre international de la pomme de terre

CIP Commission internationale du peuplier

CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

CIRAF Centre international pour la recherche en agroforesterie

144

C 99/4

CMCF/AD Campagne mondiale contre la faim/Action pour le développement

CDD Commission du développement durable

CEE Commission économique pour l'Europe

CEF Commission européenne des forêts

CMRADR Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural

CNUED Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

CP Programme de coopération FAO/Banque mondiale

CRDI Centre de recherche pour le développement international

CTPD Coopération technique entre pays en développement

DSA Développement des systèmes agricoles

ESA Division de l'analyse du développement agricole et économique

ESAF Service de la sécurité alimentaire et de l'analyse des projets agricoles

ESC Division des produits et du commerce international

ESN Division de l'alimentation et de la nutrition

ERF Evaluation des ressources forestières

ESS Division de la statistique

FARM Programme de gestion de la recherche agricole axé sur les agriculteurs

FARMESA Programme sur les méthodes de recherche appliquée au niveau des exploitations

FEM Fonds pour l'environnement mondial

FENU Fonds d'équipement des Nations Unies

FI Département des pêches

FIDA Fonds international de développement agricole

FII Division des industries de la pêche

FIR Division des ressources halieutiques

FLCD Programme des forêts au service des collectivités locales

FO Département des forêts

FON Division des politiques et de la planification forestières

FOR Division des ressources forestières

FORIS Système d'information sur les ressources forestières

FORM Service de la mise en valeur des ressources forestières

FTPP Programme arbres, forêts et communautés rurales

GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale

GI Département des affaires générales et de l'information

GTID Groupe de travail interdépartemental

GTZ Office allemand de la coopération technique

ICIMOD Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes

145

C 99/4

IDA Association internationale de développement

IFF Forum intergouvernemental sur les forêts

IFI Institution financière internationale

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IFS Programme international d'approvisionnement en engrais

IGAD Autorité intergouvernementale sur le développement

IITA Institut international d'agriculture tropicale

ILRI Institution internationale de recherche zootechnique

INPhO Réseau d'information sur les opérations post-récolte

IPF Groupe intergouvernemental sur les forêts

IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques

IRRI Institut international de recherches sur le riz

ITC Centre de commerce international

ITFF Equipe de travail interorganisations sur les forêts

IUFRO Union internationale des instituts de recherches forestières

LEG Bureau juridique

LEGN Service droit et développement

OIBT Organisation internationale des bois tropicaux

OIJ Organisation internationale du jute

OIT Organisation internationale du travail

OMS Organisation mondiale de la santé

ONG Organisation non gouvernementale

ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

PAM Programme alimentaire mondial

PCT Programme de coopération technique

PFRDV Pays à faible revenu et à déficit vivrier

PI/EPA Protection intégrée/Ecole pratique d'agriculture

PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement

PPA Programme d'action spéciale pour la prévention des pertes de produits alimentaires

PPP Programme de participation populaire

PRA Evaluation rurale participative

PSI Programme de soutien à l'investissement

PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire

PTB Programme de travail et budget

RAF Bureau régional pour l'Afrique

RAP Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique

146

C 99/4

RLC Bureau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes

RNE Bureau régional pour le Proche-Orient

SACRED Programme de développement du crédit agricole

SADC Communauté du développement de l'Afrique australe

SAFR Bureau sous-régional pour l'Afrique australe et orientale

SDA Division du développement rural

SDAR Service des institutions rurales et de la participation

SDR Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation

SDRE Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication

SDW Division de la femme et de la population

SDWW Service des femmes dans le développement

SEAGA Programme d'analyse des questions socio-économique et des conditions spécifiques de chaque sexe

SICI Séminaire intergouvernemental sur les critères et indicateurs

SIG Système d'information géographique

SMA Sommet mondial de l'alimentation

SMIPR Système mondial d'information sur les plantes et les ravageurs

TCDN Unité de la coopération avec le secteur privé et les ONG

TCI Division du Centre d'investissement

TCIE Services du Programme de coopération FAO/Banque mondiale I

TCII Service du Programme de coopération FIDA/PNUD/FENU/PAM

TCIL Service du Programme de coopération FAO/Banque mondiale III

TCIP Service du Programme de coopération FAO/Banque mondiale II

TCIR Service des programmes de coopération avec les banques régionales/ sous-régionales/nationales de développement

TCIU Unité consultative pour les projets

TCO Division des opérations de terrain

TCOR Bureau des opérations spéciales de secours

USAID Agence des Etats-Unis pour le développement international

UE Union européenne

WOCCU Conseil mondial des coopératives d'épargne et de crédit

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