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I m202.8 03MI

••<llf!'

Centre Régional pour l'Eau Potableet l'Assainissement à faible coût

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• jllti1: :

LA MICRO FINANCE ET

LE SECTEUR DE LE AU

ET DE L'ASSAINISSEMENT

EN AFRIQUE

LIBRARY IRCPO BOX 93190, 2509 AD THE HAGUP

Tftl.: +31 70 30 689 80Fax: +31 70 35 899 64

BARCODE: | £

'Zo z . S

PREMIÈRE EDITION 2003

REPRODUCTION, MÊME PARTIELLE, INTERDITE

SOUS QUELCONQUE SUPPORT QUE CE SOIT

S-ANS L'ACCORD ÉCRIT DU CREPA SIÈGE.

PHOTO CRÊPA

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. ' ) » •

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS 5INTRODUCTION 6CHAPITRE 1 : LE MICRO-FINANCEMENT DANS HUITETATS MEMBRES DU RESEAU CREPA .. .8I. DÉFINITION DE LA MICRO FINANCE 8II. SYSTÈMES DE MICRO-FINANCEMENT IDENTIFIÉS 811.1. Les tontines .811.2. Les Caisses d'épargne, de crédit et les mutuelles 911.3. Les projets d'appui aux petites et moyennes entrepriseset industries .11III. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DES STRUCTURESDE MICRO-FINANCE 12111.1. Le cadre juridique des structures de micro finance 13111.2. Cadre institutionnel 15111.2.1 Les organes de décision 15IV. LES ASPECTS FINANCIERS DES IMF 18IV.LLa formation du capital des mutuelles et caissesvillageoises d'épargne et de crédit 18IV.2. Le capital des ONG locales ou internationales .18IV.3. Le capital des projets d'appui aux petites etmoyennes entreprises 18CHAPITRE 2 : IMPACT DES INSTITUTIONSDE MICRO - FINANCEMENT DANS HUIT ETATSMEMBRES DU RESEAU CREPA ;. 20I. IMPACTS AU NIVEAU DES ETATS 20II. IMPACTS AU NIVEAU DES POPULATIONS BÉNÉFICIAIRES 2111.1. Les effets positifs sur les populations 2111.2. Les impacts négatifs sur les bénéficiaires 25CHAPITRE 3 : MECANISMES DE MICRO-FINANCEMENTDANS LE SECTEUR DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT 27I. MÉCANISMES DE MICRO FINANCEMENT IDENTIFIÉS 271.1. L'expérience du Burkina Faso 271.2. Le Projet "appui à l'abonnement " de la Côte d'Ivoire .281.3. Le cas du Mali 29

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II. MÉCANISMES DE MICRO-FINANCEMENT PROPOSÉSPAR LES ETATS DU RÉSEAU CREPA DANS LE SECTEURL'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT .• .3011.1. Les mécanismes proposés par le Bénin .3111.2. Le mécanisme du Burkina Faso .. .3211.3. Le mécanisme du CN Côte d'Ivoire 3311.4. Le cas du CREPA Mali 3411.5. Le mécanisme proposé par le Sénégal ,... .3411.6. Le mécanisme proposé par le Togo 36III. LES ATOUTS ET LES CONTRAINTES DES INSTITUTIONSDE MICRO FINANCE POUR LE SECTEUR DE L'EAU ETDE L'ASSAINISSEMENT .37IH.1. Les atouts . . . . . ;. . i . ...... .39

III.2, Les contraintes , 33CHAPITRE 4 : LES ALTERNATIVES DE FINANCEMENTDU SECTEUR DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT ;. .35I. LA NATURE DES FONDS POUR FINANCER L'AEPA 411.1. Les fonds spéciaux pour L'AEPA — 4 11.2. Les financements en joint-venture 411.3. Les financements directs des IMF 42II. SCHÉMA CONCEPTUEL DU MÉCANISME DE MICROFINANCEMENT ADOPTÉ 4211.1 L'analyse du schéma 44(1.1. Conditions d'application 46CONCLUSION 48Références Bibliograpliques .49

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AVANT PROPOS

( 'approvisionnement en eau potable et l'assainissement sont devenus depuis^/] quelques années une préoccupation internationale et nationale qui mobilise

~"<^—^ beaucoup d'énergie tant au niveau des gouvernements, des partenaires financiers,des chercheurs, que des populations des villes et des campagnes.

L'une des contraintes majeures liées à l'accès des populations à l'alimentation en eaupotable et à l'assainissement adéquats est d'ordre financier. Cependant, des initiatives fortintéressantes sont entreprises par les populations pour financer les actions de dévelop-pement de proximité d'autres secteurs, comme l'agriculture et la santé ; initiatives quipourraient être testées pour le secteur de l'eau et de l'assainissement.

Bien que le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût CREPAne soit pas une institution de micro finance, il a été amené à s'intéresser à cette problé-matique en raison des contraintes de financement auxquelles fait face particulièrement lesous secteur de l'assainissement, et qui inhibent toute action de développement. Dans lecadre de ses programmes de recherche action, le CREPA a mis en œuvre, avec la colla-boration de ses structures relais, des projets de démonstration où furent expérimentéscertains mécanismes financiers tant au Siège de l'institution au Burkina Faso, que dansles Centres Nationaux dans les Etats membres.

C'est dans l'objectif d'informer et d'échanger avec les ONG et autres promoteurs du sec-teur que le CREPA a initié ce projet de recherche pour identifier et analyser les expérien-ces réussies ou non dans les Etats membres en matière de micro financement. Pour cemanuel qui constitue un premier essai en la matière, nous osons espérer que ces expé-riences édifieront les promoteurs à la recherche d'un développement durable du secteur.Il pourra, au vu des différentes contributions et observations, être enrichi dans les pro-chaines éditions.

Le Directeur Générât

Cheick Tidiane Tandia

.. JB i 193

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Introduction

e développement anarchique

| des villes africaines a entraîné la

prolifération des quartiers spontanés

où habitent des populations pauvres,

dépourvues de services sociaux mini-

mums. L'absence et la rareté des ser-

vices urbains de base (écoles, centres

de santé, marché, système adéquat

d'assainissement, adduction d'eau,

etc.) découlant du caractère spontané

des quartiers posent des problèmes

de qualité de vie aux populations.

C'est pourquoi, dans sa recherche

permanente d'alternatives pour favori-

ser l'accès des populations défavori-

sées aux services sociaux de base, le

CREPA a initié la recherche-action

dans le domaine de la micro-finance,

afin d'identifier les possibilités de

financement pour le secteur de l'eau

et de l'assainissement. Cette étude

qui a porté sur huit (08) Etats memb-

res du CREPA, à savoir : le Bénin, lé

Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le

Congo, la Guinée, le Mali, le Sénégal

et le Togo avait pour objectif principal,

de faire l'état des lieux des mécanis-

imes de micro-finance-I

ment existant dans ces

différents pays et de pro-

poser des mécanismes

appropriés pour le sec-

teur de l'eau et de l'assai-

n i s s e m e n t .

Spécifiquement, l'étude

devrait :

- identifier les mécanis-

mes de micro-finance-

ment existant dans chaque Centre

National et ceux relatifs au secteur

de l'eau et de l'assainissement;

- analyser les mécanismes de

micro-financement sous les

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aspects institutionnel, technique,

socio- économique et financier;

- identifier les atouts et contraintes

pour le secteur de l'eau et de l'as-

sainissement;

- évaluer les impacts des institutions

de micro-financement sur les

bénéficiaires;

- identifier des mécanismes de

micro-financement pertinents,

applicables au secteur de l'eau et

de l'assainissement.

Pour atteindre ces objectifs, la démar-

che utilisée était basée pour l'essen-

tiel, sur la recherche documentaire,

les questionnaires, les interviews et

les focus groups. La collecte, le traite-

ment et l'analyse des données

recueillies ont permis d'aboutir à des

résultats pertinents qui sont exposés

dans le présent document.

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I- VCHAPITRE 1:

LE MICRO-FINANCEMENT DANS HUIT ETATS MEMBRESDU RESEAU CREPA .

I. Définition de la micro-finance

les termes utilisés pour définir|la micro-finance varient en fonc-

tion du contexte socio-économique,financier et technique. Ainsi, en seréférant aux différentes définitionsdonnées par les spécialistes, il y alieu de retenir certaines d'entre ellesqui renferment tous les aspectsimportants liés au concept.

La micro-finance est la source definancement mobilisée et épargnée,pour financer des secteurs tradi-tionnellement exclus (en raison deleur taille et du volume de leursactivités) du circuit des banquesclassiques et destinée à des popula-tions à faible revenu économique.

C'est aussi l'ensemble des; produitset services financiers destinés àsoutenir les activités, généralementignorées des statistiques écono-miques des pays en voie de déve-loppement.

Elle peut être désignée aussi sous levocable de banque de proximité,octroyant des prêts à des taux d'in-

térêt relativement moins élevés queceux des banques modernes, avecdes délais moyens de rembourse-ment de 1 à 24 mois.

II. Systèmes de micro-financementidentifiés

Les systèmes de micro-financementidentifiés par le réseau CREPA, peu-vent être classés en trois grandescatégories en fonction des similitu-des. Il s'agit d'abord, des systèmesclassiques ou traditionnels appeléstontines, des caisses villageoisesd'épargne et de crédit ou lesmutuelles d'épargne et de crédit, etenfin, des projets d'appui aux peti-tes et moyennes entreprises

11.1. Les tontines

La tontine, du nom de son inventeurItalien Tonti, est la forme la plusancienne de micro-financement, dontl'origine remonte vraisemblablementau XVII ème siècle. C'est un regrou-pement de personnes, générale-ment du même groupe d'âge, ayantdes activités économiques similairesou variées, qui décident volontaire-

flj

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ment de s'associer pour mettre encommun des ressources financièresdestinées à la consommation écono-mique. Son but principal est le ren-forcement de la solidarité sociale àtravers le financement des œuvressociales et culturelles. Le niveau del'épargne collectée ne permet pasd'investir dans des activités écono-miques rentables.

En tant que forme d'épargne nonstructurée ayant une faible capacitéfinancière, les tontines ne peuventpas être des alternatives de finan-cement des investissements dans lesecteur de l'eau et de l'assainisse-ment.

miques auxquels les banquesaccordent très peu d'intérêt.

Les caisses associatives, lesmutuelles, et les coopératives d'é-pargne et de crédit sont des instru-ments financiers décentralisés dontles modalités de création, d'organi-sation et de fonctionnement sontrégies par une loi régionale adoptéepar le Conseil des Ministres del'Union Economique et MonétaireOuest Africain (UEMOA) en décemb-re 1994. Il s'agit du " Projet de loiportant sur la réglementation desinstitutions mutualistes ou coopéra-tives d'épargne et de crédit ", dontles modalités d'application relèvent

\

FICHE SIGNAUTIQUE DES TONTINES, COTISATIONS

Organisation : TraditionnelleCapital :SansActivités : Activités sociales, mariage, projets sociaux, etc.Nature des crédit : Pas de crédit. Montant distribué à tour de rôle.

.1

II.2. Les Caisses d'épargne, decrédit et les mutuelles

L'existence de ces structures d'é-pargne et de crédit procède de lavolonté conjuguée des Etats et despopulations de créer des alternati-ves financières capables d'appuyeret de financer les secteurs écono-

de la souveraineté de chaque Etatmembre de l'UEMOA.

Ces systèmes de financementdécentralisés sont nés de la volon-té de ses membres qui ont décidéde s'associer et de mettre ensem-ble leurs propres ressources finan-cières, avec pour objectif principal le

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ET D£ CREDIT AGRICOLE MUTUELL FECECAM-BENIN

financement des activités de sesadhérents.Ces structures ont rapidementconnu un essor économique impor-tant dans la plupart des pays pion-niers.

A titre d'exemple, en Côte-d'lvoire, lenombre des caisses a été multipliépar 10 entre 1995 et 2001 et le nom-bre d'adhérents est passé de 60.000

FICHE SIGNALIT'QUE DES CAISSES VILLAGEOISESOU MUTUELLES D'EPARGNE'OREDIT

Organisation : un organe de gestion généralement composé-J'un Comité de crédit, d'une Assemblée générale, |d'un Conseil d'administration, d'un Comité de surveillance. ''<

Capital : apport des membres, subventions, emprunt extérieurActivités : commerce, artisanat services divers, etc.

à 350.000 durant lamême période, avecune épargne de plusde 30.000.000.000 FCFA.

Au Mali où le systèmeexiste depuis 10 ansde façon formelle, ondénombrait à la datedu 31 Décembre2000, 253.705 memb-

res affiliés aux réseaux de caissesmutuelles J'épargne et de créditavec des crédits d'un montant de30.20 J.000.000 F CFA octroyés àses membres, (source M.E.F, CASFDrapport d'activités 31/12/2001).

Les activités financées par ces sys-tèmes concernent entre autres lesservices, l'artisanat, le maraîchageet le commerce.

Nature des crédit : à court terme :|

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11.3. Les projets d'appui aux peti-tes et moyennes entreprises etindustries

Ces structures de financement sontmises en place dans le cadre dela lutte contre la pauvreté et pourla promotion de l'emploi par ledéveloppement du secteur privé. Cesont généralement des fonds (sub-ventions) octroyés par des partenairesfinanciers extérieurs avec la partici-pation des Etats bénéficiaires. Dansle cadre des programmes d'ajuste-ment structurel, ces fonds sont des-tinés au financement des projetsd'insertion socio-économique desjeunes diplômés, des défiâtes de laFonction Publique et des partantsvolontaires.

Les ressources mobilisées sont trèsimportantes compte tenu desdomaines d'activités et du nombreimportant de promoteurs. La dimen-sion politique et sociale de cesfonds leur assure une large cou-verture des territoires où se dérou-lent leurs interventions.

Les conditions de financement etles modes de gestion des fondsfont l'objet d'accord cadre (maxi-mum 5 ans) entre les bailleurs defonds et le gouvernement bénéfi-ciaire.

Les plafonds de financement varienten fonction de l'enveloppe financiè-re allouée au pays et de la duréedu projet. Le montant des prêts variede 1.000.000 à 10.000.000 FCFAsuivant la durée des projets. Quantaux taux d'intérêt, ils oscillent entre7% et 12%.A côté de ces trois (3) systèmes definancement, il existe d'autres fondsdestinés à l'amélioration des condi-tions et du cadre de vie des popu-lations défavorisées, dont certainesONG locales jouent le rôle d'inter-médiaires financiers. Ce sont desfonds spéciaux affectés aux servi-ces sociaux de base : écoles, santé,activités génératrices de revenus,construction et aménagement descaniveaux, adduction d'eau etbanques de céréales, etc.

Ces fonds sont gérés par desstructures créées par les Etats, enaccord avec les bailleurs de fondsou vice versa, et les activités finan-cées sont prévues dans le cadred'un programme de développementlocal.

Le CREPA peut exploiter ce cré-neau de financement en insérantses projets dans le cadre des pro-grammes de développement initiéspar les pays où les CentresNationaux opèrent.

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L'état des systèmes de microfinan-ce présenté par les CentresNationaux et dont la synthèse vient

finance, comme alternatives pour lefinancement de certains secteurs del'économie des pays en voie de déve-

FICHE SIGNAUTIQUE DES PROJETS D'APPUIAUX PME/PMI ET DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES

Organisation : Ministère de tutelle ; Directeur général ;Antenne, Comité de crédit et de surveillance.

Capital : Apport des Etats, subventions extérieures.Activités : PME/PMI ; services urbains de base

(assainissement, santé, écoles, etc.).Nature des crédit : A court et moyen terme

d'être faite, confirme l'existence d'al-ternatives financières pour le sec-teur de l'eau et de l'assainissement.Les structures organisées et expéri-mentées en matière de crédit et definancement d'infrastructures debase sont opérationnelles dans lespays.

L'analyse du cadre opérationnel(aspect technique, social, etc.) per-mettra d'identifier les atouts pour lesecteur et les contraintes qu'il fau-dra éliminer afin de faire bénéficierle secteur des financements requis.

III. Cadre juridique et institutionneldes structures de micro-finance

L'essor remarquable que sont en trainde prendre les institutions de micro-

loppement, a suscité un certainengouement de la part des autoritéspolitiques et financières qui ont entre-pris de faire en sorte que le secteur dela micro-finance soit mieux organisé etqu'il évolue dans un environnementjuridique et institutionnel bien défini. Acet effet, les Etats membres del'OHADA et plus particulièrementceux de l'Afrique de l'Ouest ont été àl'origine d'une proposition de loi inti-tulée " Projet de loi portant régle-mentation des institutions mutualis-tes ou coopératives d'épargne et decrédit " en décembre 1994. La plu-part des pays l'ont adopté et lestextes de mise en application exis-tent un peu partout. Il est toutefoisimportant de souligner que la créa-tion du cadre juridique des institu-tions de micro-finance bénéficie le

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plus souvent de l'appui financier ettechnique des institutions de finance-ment internationales (BanqueMondiale, Fonds Européen deDéveloppement, Systèmes deFinancement Décentralisés, Servicede la Coopération Allemande (DED),Agence Canadienne DéveloppementInternational (ACDI), etc.) et d'autresorganismes spécialisés dans la micro-finance .

Les réglementations sont adoptéesen fonction de la nature des acti-vités et du portefeuille financier desinstitutions de micro-finance à créer,

111.1. Le cadre juridique des struc-tures de micro-finance

informations relatives aux lois et règle-ments concernant les institutions demicro-finance. Dans tous ces pays,des lois organiques réglementant laprofession ont été votées ainsi queles modalités de fonctionnement etd'organisation de ces institutions. Letableau ci-après, donne les lois envigueur dans ces différents pays. Undéveloppement sera fait sur la loi d1:Sénégal, compte tenu du fait qu'il four-nit plus d'informations.

Au Sénégal, la loi N° 95-04 du 5Janvier 1995, s'applique seulementaux institutions mutualistes oucoopératives d'épargne et de crédit,à leur union, fédération et confédé-ration . Les groupements d'épargne

PAYS

Bénin

Côte d'Ivoire

Mali

Sénégal

Togo

Lois réglementant les IMF

Loi N° 97 -027 du 08 Août 97

Loi N° 96-5562 du 22 Juillet 96

Loi N° 94 -040 du 15 Août 94

Loi N° 95-04 du 05 Janvier 95

Loi N° 95-014 du 14 Juillet 95

Décrets d'application des textes

N° 97-37 du 22 Janvier 97

N° 94 - 302 du 20 Septembre 94

D'une manière générale, la quasi tota-lité des pays dispose d'un cadre juri-dique et institutionnel pour les insti-tutions de micro-finance. Il y a la loicréant le PARMEC en vigueur danstous les pays membres de l'UEMOA.Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d'Ivoire, le Mali, le Sénégal, et le Togosont des pays qui ont fourni des

et de crédit, à caractère coopératifou mutualiste sont exclus de cetteprésente loi (article 3 et 4). Lareconnaissance, l'agrément et lefonctionnement de ces institutionssont déterminés par la loi. Ces insti-tutions sont régies de manièregénérale par les principes de l'éco-nomie sociale et plus spécifique-

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Iment par les règles de fonctionne-ment des mutuelles et coopératives(article 11). Leur mise en place et fonc-tionnement ainsi que les mécanismeset modalités de contrôle et de sur-veillance sont fixés par décret. Lecontrôle se fait à 2 niveaux : uncontrôle externe et un contrôle interne.

Les avantages de ces organes sontnombreux. Ils permettent d'assurerle contrôle régulier des opérationscomptables, de vérifier le respectdes procédures et pratiques bancai-res conformément à la réglementa-tion de la Banque Centrale des Etatsde l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et dedonner des directives en cas de vio-lation des procédures de gestion.

Cependant, le non respect de laréglementation et des procéduresfinancière.; peuvent faire l'objet desanctions disciplinaire, pécuniaire etpénale.

Pour la mise en application des loiset des textes réglementaires desinstitutions de micro finance, les dif-férents pays ont créé des cellulestechniques rattachées le plus sou-vent aux Ministères des Financeset de l'Economie ou du Plan.

Ces cellules techniques ont pour mis-sion de renforcer la capacité tech-

nique des institutions de micro-finan-ce, de créer les conditions d'émer-gence de nouvelles sociétés, d'assu-rer le suivi et le contrôle des acti-vités, de coordonner et d'harmoniserles actions des différents interve-nants.

L'existence d'un cadre juridique desinstitutions de micro-finance (IMF)procure des avantages certains,puisqu'il permet de les doter d'unepersonnalité juridique garantissantl'exercice de la profession. Pour cesinstitutions, les avantages se situentà trois niveaux : technique, financieret économique.

- Sur le plan technique : les IMFbénéficient d'un appui en formationet information et de conseils en ges-tion des activités. Les missions assi-gnées aux cellules leurs permettentde réaliser des actions visant à ren-forcer les capacités opérationnellesdes IMF.

- Sur le plan financier : les IMF quirespectent les normes et les procé-dures de gestion bancaire peuventbénéficier des garanties ou de l'a-val des gouvernements leur permet-tant d'emprunter auprès desbanques classiques ou des institu-tions financières internationales. Desexonérations d'impôts et de taxes

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leurs sont accordées, dar elles sontassimilées à des sociétés d'utilitépublique à but non lucratif.

- Sur le plan économique : il s'agitdes gains (bénéfices) résultant desactivités soutenues par les IMFmalgré les conjonctures écono-miques. Le groupe cible, générale-ment actif dans le secteur informelaccroît sa participation sans calculdes risques financiers conjoncturels,(ignorance de l'inflation, taux d'inté-rêt et services financiers).

Cependant, ces avantages ne sontpas automatiquement liés à l'exis-tence des institutions de micro finan-ce car les contraintes d'applicationdes textes et des procéduresexcluent bon nombre d'IMF pour lesraisons suivantes:

- le bas niveau d'information et deformation des dirigeants des IMF;

- l'ignorance des textes et loisrégissant les institutions et lemanque de vulgarisation;

- l'analphabétisme des membresadhérents aux mutuelles ;

- le faible degré de sensibilisationdes organes de gestion par lescellules techniques (cas des cais-ses villageoises surtout);

- le manque de transparence, dûau fait que certaines

tions ou mutuelles contournentles procédures exigées enmatière de gestion comptable etfinancière.

Malgré ces contraintes, la création,l'organisation et le fonctionnementdes IMF obéissent à des règles etprocédures indispensables pour ledémarrage de leurs activités.

III.2. Cadre institutionnel

Comme précédemment souligné, lesmodalités d'organisation et de fonc-tionnement des IMF sont laissées àl'appréciation de chaque Etat. Ellessont régies par des dispositionsréglementaires proches de cellesdes ONG, à quelques différencesprès. On y distingue deux structuresorganisationnelles :

III.2.1 Les organes de décision

Les principaux organes sont:

- l'Assemblée Générale, organesuprême qui regroupe tous lesmembres.Elle est l'organe qui dicte la poli-tique générale et élit les mem-bres du Conseil d'Administration;

- le Conseil d'Administration, dontle nombre des membres dépenddes institutions. Il est l'organe

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statutaire des décisions straté-giques de mise en œuvre de la

... politique définie par l'AssembléeGénérale;

- le Comité de Crédit: les memb-res sont élus en assembléegénérale, et se réunissent pério-

. diquement pour statuer sur lesdemandes de crédit;

- le Comité de Surveillance : IIcontrôle la gestion administrativeet financière des institutions etveille au bon fonctionnementdes structures et organes degestion.

111.2.2. Les structures de gestion

Ce sont généralement des structureslégères composées : d'un gérant etd'un caissier. Les agents de crédits,appelés également conseillers sontchargés des études et du suivi desdossiers soumis pour financement.En fonction de la nature des activi-tés et du volume des financementsdisponibles, chaque structure élabo-re ses propres conditions d'octroi deprêts et de suivi des crédits.

L'analyse des différentes institutionsde micro financement fait apparaîtredes similitudes quant aux modalitéset conditions d'octroi des prêts etdes procédures de suivi.

111.2.3. Les conditions d'octroi desprêts

Les insHutions de micro-finance sontcréées sur l'adhésion volontaire desmembres capables d'épargner pouraccéder au crédit. Les conditionsd'octroi de crédit se résument à :

- l'adhésion volontaire du membrepar le paiement d'un droit d'ad-hésion ;

- l'épargne minimum, représentant10 à 20% du crédit sollicité pen-dant 6 mois au moins;

- la présentation d'un dossier ren-table;

- l'existence d'une garantie ou unecaution morale d'un groupement(selon la nature du prêt et del'organisation) ;

- l'acceptation du suivi des projetsfinancés;

- l'appartenance à un groupementou à une coopérative.

Les différents services et produitsfinanciers qu'offrent les mutuelles etcaisses d'épargne et de crédit s'a-dressent généralement aux secteursde l'économie qui ne nécessitent pasde gros investissements. Les créditsoctroyés concernent pour l'essentiel :

- les crédits de campagne agrico-le : achat d'engrais, de semen-ce-s, frais de labour, achat debœufs de labour, etc. ;

- les crédits à caractère social :

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. * " - • • •

éducation, santé, eau potable;- les crédits pour la promotion de

l'emploi et la création des microentreprises;

- les crédits pour améliorer l'habi-tat, l'hygiène et l'assainissementde l'environnement.

L'étude, l'évaluation et le finance-ment des activités procèdent destratégies adaptées à chaque envi-ronnement.

Les approches de communicationutilisées par les institutions demicro-finance pour sensibiliser,informer et former leur clientèlesont basées sur des critères socio-économiques et techniques propresà chaque milieu.

III.2.4. Les stratégies d'interven-tion des IMF

Le souci permanent des institutionsde micro-finance est de veiller à ceque les crédits octroyés soient rem-boursés et que leurs activités et cellesdes bénéficiaires des crédits soientpérennes. Pour atteindre ces objec-tifs, elles procèdent à l'information et àla formation des bénéficiaires effectifset potentiels des crédits, de mêmequ'au suivi des projets financés à tra-vers les visites de terrain,L'information et la formation se font

par l'intermédiaire des séances d'ani-mation qui sont les moyens privilégiéspour atteindre les populations. Cesanimations sont généralement adres-sées aux groupements d'intérêts éco-nomiques, aux groupements de fem-mes et aux promoteurs privés.L'animation se déroule le plus souventselon un calendrier préétabli et ausiège social des demandeurs de cré-dit. Les agents d'animation sont dessociologues et des spécialistes enmicro-finance expérimentés. Au coursdes séances d'animation, qui sont desoccasions de formation et d'informa-tion sur les conditions d'octroi de cré-dit, les promoteurs exposent leursidées de projet individuel ou collectifet les difficultés qu'ils rencontrent pourle montage de ceux-ci.

Quant aux visites de projets, ellessont axées sur la sensibilisation desbénéficiaires de prêts par rapport àla nécessité du remboursement descrédits. Il arrive que les créditsalloués ne soient pas toujours affec-tés à l'objet principal du projet, d'oùla nécessité du renforcement desactions de suivi.

En définitive, le suivi des projetsfinancés, la formation en gestionfinancière et comptable et la sensi-bilisation des ' bénéficiaires desprêts, sont des stratégies d'interven- ^

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tion, qui permettent de garantir leremboursement des crédits et depérenniser les activités des mutuel-les et des bénéficiaires.

IV. Les aspects financiers desIMF

Les aspects fnanciers portent princi-palement sur la formation du capitalsocial des IMF. Celle-ci dépend desstatuts de l'institution à créer. Ainsi,le capital des mutuelles, des coopé-ratives et des caisses d'épargne etde crédit diffère de celui des ONG,et des projets d'appui aux petiteset moyennes entreprises.

IV.1. La formation du capital desmutuelles et caisses villageoisesd'épargne et de crédit

II provient de 3 sources :

- les fonds propres des actionnai-res (part sociale ou actions );

- l'épargne des adhérents;- les emprunts bancaires ou lignes

de crédits extérieurs.

IV.2. Le capital des ONG localesou internationales

Ce sont des ressources, générale-ment constituées des subventionsd'investissement destinées aux pro-

jets sociaux ayant des volets depromotion d'emploi et de soutienaux activités génératrices de reve-nus (essentiellement affectées auxprojets des femmes et des jeunes).

IV.3. Le capital des projets d'appuiaux petites et moyennes entre-prises

Les fonds sont mis à la dispositiondes Etats par les bailleurs de fondset gérés par des structures autono-mes placées sous la tutelle desMinistères des Finances , ou del'Emploi. Ces ressources ont pourobjet le financement des activitésentrant dans le cadre des pro-grammes de lutte contre la pauvretéet pour la promotion de l'emploi.

Le volume et la nature des activi-tés financées dépendent en grandepartie de la capacité financière dechaque institution et des conditionsd'éligibilité aux financements.

Vu le nombre de plus en plus crois-sant des institutions de micro -finan-ce et les demandes importantes fai-tes par les populations, il estindispensable de renforcer leurscapacités financières.

Le respect des procédures de ges-tion financière et le faible niveau

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technique des organes de décisionet des structures de gestion desinstitutions constituent des contrain-tes majeures qu'il faudra au pré-alable circonscrire et lever.

Les contraintes financières des IMFdécoulent :

- de l'insuffisance des ressourcesfinancières disponibles;

- des difficultés d'accès aux lignesde crédit extérieures par manquede capacité technique à gérerou à respecter les procéduresbancaires;

- des conditions rigoureuses d'oc-troi de prêts extérieurs;

- des cumuls d' arriérés de rem-boursement des crédits par lespromoteurs (entraînant la diminu-tion de la capacité financière desinstitutions de crédit) ;

- du plafonnement des lignes decrédit (les activités à fort tauxd'absorption financière ne sontpas financées).

Au delà de ces contraintes financiè-

res, il y a lieu de souligner de nomb-reux cas de faiblesses liéesnotamment :

- au manque de transparencedans la distribution des crédits(le copinage des membres duComité Administratif , desComités de Crédit et les affinitésparentales qui influent sur lesaccords de crédit);

- à la non transparence dans lagestion des fonds;

- au non respect des procéduresde gestion bancaire et compta-ble imposées par la BanqueCentrale des Etats de l'Afrique del'Ouest (BCEAO);

- à l'insuffisance des mesures desécurité (coffre-fort gardé dansdes bâtiments, absence de sys-tème d'alarme );

- au risque de détournement desfonds;

- au manque de professionnalis-me dans la gestion des crédits.

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CHAPITRE 2 :IMPACT DES INSTITUTIONS DE MICRO-FINANCEMENTDANS HUIT ETATS MEMBRES DU RESEAU CREPA..

rôle économique et le poidsfinancier de plus en plusirriDOrtants des institutions de

micro-finance au niveau des Etatsmembres du CREPA ne sont passans conséquences sur ces pays etmême sur la vie économique, socialeet culturelle des populations bénéfi-ciaires. Les résultats des études ont eneffet montré que l'injonction des activi-tés des IMF dans la vie écono-mique, financière et sociale a entraî-né des impacts positifs, tant auniveau global de l'économie qu'anniveau de l'amélioration des condi-tions de vie des populations. D'unemanière générale, les activités écono-miques créées ou développées, lacréation d'emploi, l'amélioration desconditions de vie sociale de la popu-lation (école, santé, habitat), l'aug-mentation du PIB, les revenusmonétaires engendrés, sont desimpacts concrets dus aux institutions

de micro-finance.#

I. Impacts au niveau des Etats

L'intérêt accordé au secteur de lamicro-finance par les autorités procèded'une volonté politique réelle d'appuyeret de prendre désormais en compte la

participation effective de" ces institu-tions à la vie économique et socialedes différents Etats. L'importance desressources financières mobilisées etles crédits injectés dans le circuit éco-nomique, les emplois générés, sont lapreuve matérielle que ces institutions,marginalisées au départ, peuventapporter leur contribution aussimoi ste soit-elle à l'essor économiquedes pays membres du CREPA. C'est.ainsi que, dans les pays' comme leBénin, le Burkina Faso, la Côte-d'Ivoire, le Mali, le Togo et le Sénégal,des performances économiques ontété enregistrées et ce, grâce à l'impor-tance et la place conquises par cesinstitutions de micro-finance au seindes économies.

En Côte d'Ivoire, 60% des bénéficiai-res ont pu créer un nouvel emploigrâce au financement de ces institu-tions ; 44% des bénéficiaires ont vuleur pouvoir d'achat s'accroître.

Au Burkina Faso, les IMF ont contri-bué pour 30% à la formation du P IB en1997 et fournit 16.58% des créditsnationaux. Leurs dépôts auprès desbanques nationales représentent 4 %du total des dépôts.

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Au Mali, selon le rapport d'activitésde la Cellule d'appui aux sociétés etmutuelles d'épargne et de crédit, à ladate du 31/12/2000, les réseaux descaisses et mutuelles d'épargne et decrédit disposaient d'un capital de991.433.000 F CFA, d'un dépôt encours de 11.916.628 000F CFAetd'un cumul de crédits octroyés de15.041.081 000 F CFA.Au Togo, les IMF ont par-ticipé pour 15% au volu- *me des financementsnationaux.

Si au niveau des Etats ouau niveau global des éco-nomies, les effets desinstitutions de micro-finance n'ont pas toujoursété perceptibles, ils l'ontpar contre été à l'échelleindividuelle, c'est-à-dire auniveau des populations bénéficiaires.

II. Impacts au niveau des popula-tions bénéficiaires *

L'amélioration des revenus écono-miques des bénéficiaires, leurs pos-sibilités d'accès aux servicessociaux de base (école, santé,éducation, activités socio culturelles),de leur cadre de vie et de l'environ-nement, etc. ont été rendues possi-bles grâce aux financements des

institutions de micro-finance. Demême, la création et l'implantationmassive des caisses et mutuellesd'épargne et de crédit dans lesconfins des villages et des périphé-ries urbaines, ont contribué à pro-mouvoir l'émergence de nouveauxacteurs économiques longtemps enmarge des économies nationales.Les effets produits par ces institutions

sur les populations sont de plusieursordres.

11.1. Les effets positifs sur lespopulations

Ils concernent les aspects suivants :

a) L'emploi direct

Les crédits octroyés servent à finan-cer des activités orientées générale-ment vers l'auto-emploi.

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Au Bénin, les IMF emploient 204gérants et 694 agents de crédit.

Au Burkina Faso, 21% des famillessont directement ou indirectementtouchées par les effets des sociétésde financement déreotralisées.

En Côte d'Ivoire. 6t»irues bénéficiai-res ont pu se créer un emploi rentablegrâce au financement des IMF.

Au Sénégal, il a été constaté que35,9% des emplois existants ont étéconsolidés par l'acquisition de finan-cements supplémentaires et 31,4% denouveaux emplois créés par les PME.Le niveau global de l'emploi dans lepays s'est accrue de 1,82 %.

Bien que ne disposant pas de statis-tiques sur l'emploi dans les autrespays, il est certain que l'accroisse-ment continu des bénéficiaires descrédits des mutuelles est une preuvede création d'emplois au niveau despays, puisque ces crédits sont suppo-

sés être investis dans des secteursrentables et qui leur rapportent desrevenus.

Par exemple au Mali, le nombre debénéficiaires de crédits à la date du31/12/2000 était 100.387 personnesdont 63.966 hommes, 33.868 fem-mes et 2.553 personnes morales(source Ministère de l'Economie etdes Finances, Cellule d'AppuiTechnique aux SFD).

b) L'augmentation du revenu écono-miqueEn Côte d'Ivoire, 44% des bénéfi-

ciaires ont vu leur pouvoir d'achats'accroître et 76,8% au Sénégal ontréalisé des bénéfices en investissantdans des secteurs productifs. AuBénin, 54 % des bénéficiaires ont vuleurs revenus augmenter et 44 % affir-ment que leur niveau de pauvreté adiminué.

c) L'accès aux services urbains debase est amélioré

Sur le plan de la santé, les possibili-tés d'acheter des médicaments géné-riques et de payer les soins de santéont sensiblement augmenté dans cer-tains pays.

Au Sénégal et en Côte d'Ivoire, 44,5%des bénéficiaires sont capables de

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payer les frais de consultation auniveau des centres de santé com-munautaires, en Côte d'Ivoire, 47%d'entre eux ont vu leurs conditionssanitaires s'améliorer contre 32 % auBénin.

d) L'éducation et la formation

Au Bénin, 25% des bénéficiairespayent pour l'éducation de leursenfants et en Côte d'Ivoire 40% d'ent-re eux affirment que leur niveau degestion s'est amélioré.

Au Sénégal, 49,5% des dépensesdes bénéficiaires sont affectées à l'a-chat de fournitures scolaires (princi-palement parles femmes) et 24,5%pour le paiement des frais de sco-larité.Seulement 3,6% sont utilisés pour lesfrais de l'enseignement professionnel(coûts élevés par rapport à l'enseigne-ment fondamental). Au Bénin, 70%des promoteurs ont reçu des forma-tions et assisté à des séances d'ani-mation.

e) L'accès à l'eau potable et l'assai-nissement

En Côte d'Ivoire 55% des bénéficiai-res utilisent les revenus des activitésfinancées par les institutions pours'approvisionner en eau potable, cecitémoigne de l'intérêt qu'elles accor-dent à l'amélioration de leurs condi-tions de vie (surtout la santé), 9%seulement d'entre eux au Sénégalsont branchés sur ie réseau d'adduc-tion d'eau.

f

f) L'habitat et l'assainissement

L'amélioration du cadre de viepasse par l'assainissement de l'ha-bitat et de l'environnernsnt immé-diat. Vu le coût élevé des terrainsurbains et de ia construction denouvelles maisons, 20% des béné-,ficiaires en Côte d'Ivoire ont nuaméliorer leur habitat par desactions d'entretien courant et 3.6%au Sénégal ont entrepris des amé-nagements internes (construction de1 à 2 pièces supplémentaires).

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Au Bénir 19% ont vu leur habitat s'a-méliorer «, race au financement acquis.

g) L'autononr, s financière

La capacité de gestion des bénéficiai-res, renforcée par le suivi et la forma-tion, a permis à un certain nombre debénéficiaires d'être mieux outillés pourgérer leurs.fonds. Ainsi, au Sénégal,79% des bénéficiaires estiment qu'ilssont financièrement autonomes.

Les femmes représentent le groupe leplus nombreux des bénéficiaires desfinancements des caisses villageoisesd'épargne et de crédit (86% auSénégrl contre 85% pour le Mali).Gêné lement ces femmes ont unedouble casquette : elles bénéficientdes prêts individuels et des finance-ments dans le cadre de leur groupe-ment, qui sont octroyés par rotation.

L'augmentation des revenus monétai-res crée d'autres besoins secondai-res. Le désir d'acquérir des moyensde communication et d'informationmodernes augmente chez certainescouches sociales. C'est ainsi qu' auSénégal, 5% des bénéficiaires ont pus'acheter un téléviseur et 6,4% unposte radio. L'achat de frigo, 6,4%, estsouvent destiné au commerce desproduits alimentaires (boissons loca-les, lait et autres^ et à la conservation

des vivres frais.

Du point de vue social, on constate unrenforcement des liens de solidaritépar te développement des groupe-ments féminins et la création desGroupements d'Intérêt Economique (GIE de Jeunes filles et garçons).L'intégration sociale, la caution soli-daire et morale des groupements sontdes valeurs traditionnelles qui se ren-forcent et se brisent en fonction descomportements et des attitudes despopulations.

La cohésion sociale créée par lamicro-finance est favorisée par la cau-tion solidaire et la participation finan-cière des groupes organisés pour lesdiverses activités de développementcommunautaire.

L'analyse des impacts positifs desinstitutions de micro-finance sur ledéveloppement des économies natio-nales et sur les conditions et le cadrede vie des populations a permis d'é-valuer les effets induits sur le plandes revenus économiques, .sur l'em-ploi, l'épargne locale, la santé, l'édu-cation, la formation, l'habitat, l'environ-nement et la cohésion sociale.

Toutefois, si les institutions de micro-finance ont eu des effets positifs dansles pays membres du CREPA et sur

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les bénéficiaires, il est aussi importantde souligner des effets pervers crééspar les financements de ces institu-tions. Ils s'agit là des aspects négatifsliés au développement de ces institu-tions et qui méritent d'être pris encompte pour une meilleure gestionfuture.

11.2. Les impacts négatifs sur lesbénéficiaires

Les difficultés se situent à plusieursniveaux :

- les taux d'intérêt des prêts appli-qués dans beaucoup de pays sontélevés (variant entre 15 et 25% auTogo, 16% à 20% en Côted'Ivoire, 10 à 13% au Mali) ;

- les taux d'apport personnel fixésentre 10 à 30% du montant solli-cité selon les types de crédit sonttrès élevés;

- le renforcement delà dépendan-ce financière des bénéficiaires (lecrédit est lourd à rembourser àcause des pénalités de retard deremboursement) ;

- l'appauvrissement des bénéficiai-res en fin de remboursement ducapital (dans le cas des activitésnon viables);la faible capacité des bénéficiai-res à épargner;la courte durée des prêts (court

terme ae i a ^4 mois);-levolume très bas des crédits ne

permet pas un développement desactivités (les crédits concernentgénéralement les fonds de roule-ment difficiles à maîtriser à causede l'inflation);les difficultés de communicationliées au niveau d'alphabétisation(les femmes surtout ) et à l'insuffi-sance de formation et d'informationde ia part des institutions de microfinance (méconnaissance desmécanismes de fonctionnementdes IMF);

- les conflits sociaux entre lesmembres des groupements ava-listes des prêts consentis;

- les problèmes créés au sein descouples (les femmes se cachentpour emprunter le plus souvent, etles époux refusent de leur accor-der des garanties ou d'avaliser lesprêts);

- les moyens limités de certainsbénéficiaires pour accéder auxservices urbains debase (adduc-tion d'eau, camion de vidange,construction de latrines ow fos-ses septiques) financés par lesinstitutions de micro finance.

L'analyse de l'ensemble des effets desIMF sur l'économie des Etats et sur lespopulations bénéficiaires montre qu'audelà de certaines contraintes, qui peu-

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vent limiter leur essor, ces institutionssont des outils précieux de dévelop-pement économique et social. De l'a-nalyse des aspects financiers, il res-sort que les ressources financières,malgré leur insuffisance, sont disponi-

bles et peuvent être mobilisées pouraccompagner les efforts de déve-loppement déployés dans le secteurde l'eau et de l'assainissement.

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CHAPITRE 3 :MECANISMES DE MICRO-FINANCEMENT DANS LE SECTEURDE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

I. Mécanismes de micro finance-ment identifiés

raditionnellement, les activitésI financées par les IMF concer-nent les secteurs productifs de

l'économie. Rarement, elles ont inves-ti leurs fonds dans le secteur de l'eauet de l'assainissement, domaine deservice public réservé à l'Etat.

Cependant, on assiste de plus en plusà des projets sociaux initiés à la basepar des communautés et des collecti-vités locales appuyés par des ONGinternationales et locales. Au sein de

ces projets, des volets liés auxservices urbains de base sontfinancés dans le secteur de l'approvi-sionnement en eau potable et de

l'assainissement. A cet effet, un cer-tain nombre de projets ont été expéri-mentés dans des pays comme leBurkina, la Côte d'Ivoire et le Mali.

Il s'agit là, d'exemples de mécanismesde micro-financement dans ces paysdans le secteur de l'eau et de l'assai-nissement.

1.1. L'expérience du Burkina Faso

II s'agit du projet de gestion desordures ménagères de Wogodogo,initie par le CREPA, avec l'appui del'Institut Africain de Gestion

™ Urbaine. Il est localisédaris la ville deOuagadougou, au quartierWogodogo, secteur 10,arrondissement deBaskuy. Le projet vise l'a-mélioration du cadre devie des populations à tra-vers la collecte des ordu-res ménagères. Trois (3)activités principales sontinitiées dans le cadre de

son exécution. Il s'agit :-delà collecte des ordures ména-

gères;-de la mise en place d'un systè-

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me de production de compost;- d'une activité d'épargne-crédit

permettant aux populationsd'acquérir des ouvrages d'assai-nissement et destockage/conservation d'eaupotable.

Le projet est géré par uneAssociation féminine appelé-Laguemyam.

Après l'évaluation de la premièrephase du projet (1995-1996), 28ménages ont bénéficié de prêts pourréaliser 35 ouvrages. Seuls 5 ména-ges ont remboursé leurs crédits. Pourla seconde phase, 18 ménages ontréalisé 20 ouvrages et le taux de rem-boursement s'est sensiblement amé-lioré grâce aux actions de sensibilisa-tion des animatrices du projet.

Les résultats timides enregistrés parle volet épargne crédit relèventplus, du faible niveau économiquedes poDulations, qui préfèrent inves-

tir dans les besoins prioritaires telsque la nourriture, l'eau potable, qued'entreprendre des activités jugéessecondaires et dont les coûts sont

difficilement supportables.

I.2. Le Projet "appui à l'abonnement" de la Côte d'Ivoire

Le CN CREPA de Côte d'Ivoire a initiéun projet intitulé " Projet d'appui à l'a-bonnement ". Ce projet a pour but dedéfinir de manière expérimentale, parl'approche participative, les voies etmoyens pour faciliter l'accès despopulations défavorisées à l'eau pota-ble. Le site du projet est le quartierWilliams-ville 2-Kennedy, dans laCommune d'Adjamé à Abidjan. Laparticipation financière était fixée à5.000 F CFA pour un coût total de20.000F CFA par branchement.

L'évaluation du projet faite par le CNCREPA a permis de se rendre comptequ'il y'a eu des effets positifs sur lesbénéficiaires surtout en ce qui concer-

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ne l'amélioration des conditions deyie et de santé de la population. Eneffet, grâce à ce projet, les dépensestes bénéficiaires en matière d'appro-visionnement en eau potable ontconsidérablement baissé de 44% et,le surplus dégagé leur permet de faireface à d'autres dépenses, telles lesdépenses de sdnté et d'hygiène.

Aussi, les bénéficiaires réaliserontdésormais un gain en terme de tempsdu fait de la réduction de temps dedéplacement pour s'approvisionneren eau potable. Enfin, 61% d'entreeux ont vu leur pouvoir d'achat s'a-méliorer suite au branchement surle réseau SODECI.

I.3. Le cas du Mali

II concerne la réalisation de puisardset la construction de mini égoutsdans trois (3) anciens quartiers trèspeuplés, où les problèmes d'assai-nissement se posent avec acuité.

Dans la Commune II du district de

Bamako, l'ONG AREM a réalisé despuisards avec l'appui financier deWorld-éducation et la construction desmini égouts grâce au financement del'Agence Française deDéveloppement (AFD). Les famillesbénéficiaires ont entièrement rem-boursé les fonds. Suite au succèsenregistré par le projet, d'autres expé-riences similaires ont été réalisées àBaco-Djicoroni et à BanconiFlabougou. Les 2 projets sont finan-cés dans le cadre du programme d'as-sainissement des tissus anciens dudistrict de Bamako.

Les différents partenaires impliquésdans le projet sont : l'Office Maliende l'Habitat (OMH), principal bailleurde fonds du projet, la CaisseNyésigiso, désignée pour la gestiondes fonds, le GIE Kénéyaso, lacoopérative Banju, pour la réalisa-tion des travaux et les famillesbénéficiaires.

Cette expérience n'a pas été uneréussite parce que les familles n'ontpas remboursé la totalité des coûtsdes ouvrages.

L'analyse des aspects institutionnels,socio-économiques, financiers ettechniques des IMF montre que leniveau de participation financière et levolume des crédits accordés au sec-

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teur de l'eau et ôç l'assainissementsont très limités. Les IMF y accordentpeu d'intérêt parce que généralement,les secteurs sociaux de développe-ment ne sont pas rentables du pointde vue économique et financier. LesInstitutions à vocation financière hési-tent à investir dans ces domaines etles populations très souvent refusentde respecter leurs engagementsfinanciers ( cas des expériences pilo-tes au Mali et au Burkina Faso).

Toutefois, en dépit de ces considéra-tions d'ordre financier et technique, lesecteur de l'eau et de l'assainisse-ment demeure un défi du développe-ment. C'est pourquoi, il est nécessai-re d'impliquer et de sensibiliser tousles acteurs du développement dansla recherche de solutions adaptéespour le financement de ce secteur.

DE REVENUS rPAOER

C'est d'ailleurs dans cette optique quele CREPA a initié la recherche-actior, afin d'explorer les opportunitésque la microfinance est suceptibled'offrir dans le secteur de l'eau et de

l'assainissement, et de favoriser l'ac-cès à faible coût des populationsdéfavorisées des milieux périurbainset ruraux à l'eau potable et à l'assai-nissement. Les Etats membres duCREPA qui ont eu des expériences enmatière de financement du secteur del'eau et de l'assainissement ont faitdes propositions en vue d'informer lespromoteurs.

II. Mécanismes de micro-finance-ment proposés par les Etats duréseau CREPA dans le secteur del'eau et de l'assainissement

L'un des objectifs spécifiques de larecherche sur la micro-finance, estde faire des propositions de méca-nismes de financement appropriéspour le secteur de l'eau et de l'as-sainissement.

Les Centre Nationaux du Bénin, duBurkina Faso, de la Côte d'Ivoire, duMali, du Sénégal et du Togo, ont pro-posé des mécanismes de finance-ment dans le secteur de l'AEPA, inspi-rés des systèmes en vigueur dans lespays, ou à partir de leurs propresexpériences.

Au cours des résultats exposés parles CN, des schémas avec desapproches différentes ont été pro-posés.

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11.1. Les mécanismes proposéspar le CN du Bénin

Le Bénin a proposé deux types decrédits pour financer l'AEPA.

* Mécanisme 1 :Le financement direct des ouvragespar les IMF

Les ouvrages sont directementfinancés par les IMF, qui se charge-ront du suivi et du remboursementdes crédits.

* Mécanisme 2:Les crédits - relais . Ce sont lespromoteurs qui sont les bénéficiai-res directs des prêts.

Ces deux mécanismes présentent desatouts et faiblesses

En ce qui concerne les atouts, on peutciter :

- l'expérience des IMF en matièrede gestion de crédit;

- la disponibilité des ressourcesfinancières;

- l'exigence de garanties pour lespromoteurs;

- l'identification des conditions deréussite technique;

- les mesures d'accompagnementdéfinies (IEC, appui logistique, et

appui technique du CREPA).

Quant aux faiblesses, elles sont dedeux ordres :

- la non précision du niveau de parti-cipation financière des populationsbénéficiaires;

- l'inexistence d'étude de faisabilitédes mécanismes à proposer.

II.2. Le mécanisme proposé par leCN du Burkina Faso

Le CN CREPA du Burkina Faso,propose deux alternatives de microfinancement dans le domaine del'AEPA. Il s'agit de :

La création d'un Fonds mis en placepar le CREPA pour financer lesouvrages AEPA au profit des popu-lations défavorisées et assurer laformation des entrepreneurs intéres-sés par le secteur.Le système va combiner le finan-cement des Activités Génératrices deRevenues et des activités d'assai-nissement.Il s'inspirera des modèles des IMFexistant dans le pays, et exigerades promoteurs une épargne préala-ble pour le financement de leurs pro-jets. En clair, tout promoteur béné-ficiant d'un crédit doit obligatoire-ment initier un projet d'ouvrageAEPA.

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Les garanties et les taux d'intérêtdoivent être incitatifs pour les béné-ficiaires (taux inférieur, à celui fixépar la BCEAO, qui est de 27%). ,

* La signature d'une conventionde partenariat

A travers cette convention, il estprévu de mettre à la dispositiond'une IMF identifiée par rapport àson expertise une ligne de créditde linée à financer les ouvragesd'eau et d'assainissement uniquementet à certaines conditions par le pro-moteur des ouvrages.

Les intérêts produits par les créditsseront affectés au paiement desservices delà structure intermédiai-re, à la rémunération du crédit initialet enfin à la constitution d'un fondsde subvention.

La réussite du mécanisme dépen-dra des conditions suivantes :

- faire le marketing des produitsCREPA (ouvrages d'eau et d'as-sainissement) auprès des popu-lations;

- intégrer le volet IEC à la promotiondes ouvrages AEPA;

- procéder à l'étude technique,socio-économique et environne-mentale.

Les mécanismes ainsi proposés, pré-sentent des avantages d'ordre institu-tionnel, technique et financier.

La création d'un fonds CREPA pourfinancer les ouvrages AEPA de typeIMF bénéficie de l'existence d'uncadre institutionnel et juridique opé-rationnel au Burkina et de l'expé-rience des IMF en matière de ges-tion de crédit.

L'idée de créer un fonds qui seradirectement géré par les IMF peutêtre un facteur de promotion desouvrages AEPA, car les IMF bénéfi-cient d'une audience sociale gran-dissante auprès des populations àfaibles revenus.

Le mécanisme basé sur le parte-nariat avec les IMF, organisationsopérationnelles, est une stratégie àencourager, car il permet à chaquestructure déjouer pleinement le rôlequi lui est dévolu.

Le CREPA peut mobiliser les fonds,apporter son expertise technique auxIMF, chargées d'étudier et de finan-cer les ouvrages AEPA et garantir leremboursement des crédits.Toutefois, le fonctionnement desmécanismes peut être entaché de fai-blesses causées par :

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- l'inexpérience du CREPA ennutière cte micro financement

- le faible Rapacité des bénéficiai-res à apporter des garanties soli-des pour les prêts..

11.3. Le mécanisme proposé par leCN de Côte d'Ivoire

L'expérience positive du " projet appuià l'f bonnement " peut être vulgarisédans le secteur de l'AEPA. Pour lamise en œuvre du projet d'appui àl'AEPA, un mécanisme en 7 étapes a

•/été proposé par le CN de la Côted'Ivoire:

1. Identification des bénéficiaires parle CN CREPA;

2. validation des activités jugées ren-tables ;

3. aval du CN CREPA au profit desbénéficiaires des prêts ;

4. constitution d'un fonds de réservesur les financements (bénéfices)pour financer les ouvrages AEPA(accès aux services) ;

5. gestion démocratique des fonds ;6.transformation des fonds ou capi-

tal de la future IMF à créer ;/.participation active des bénéfi-

ciaires comme membres de lasociété.

Le mécanisme ainsi proposé se pré-sente sous deux formes de finan-cement des ouvrages CREPA :

- un financement directementoctroyé par les institutions demicro-finance dans le cadre deleurs activités traditionnelles ;

- et un financement subsidiairegrâce à l'intervention du CREPA.

Les forces identifiées dans le méca-nisme se situent au niveau de :

- ''adoption d'une approche partici-pative avec les bénéficiaires ;

- la sensibilisation des populations ;- l'aval du CN CREPA.

Comme faiblesses on peut noter:- l'inexpérience du CN CREPA

dans le suivi des crédits dusystème des IMF (activité àvocation de rentabilité écono-mique et financière);

- la non précision de la garantiedu CREPA;

- le manque de précision sur lestatut de la future IMF que leCREPA veut créer (est-ce confor-me à son statut original ?).

Le mécanisme dé financementproposé par le CN CREPA, de Côted'Ivoire est une réponse aux préoc-cupations du CREPA en matière definancement des ouvrages.

Force est de reconnaître que lacréation d'une IMF spécialisée dansle financement des ouvrages AEPAnécessite la disponibilité de fonds

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(subventions) spéciaux quand onsait que les IMF n'investissent quedans des secteurs économiquementrentables et à courte durée.

Au Mali, les expériences de micro-finance dans le secteur de l'AEPA sontcelles des ONG locales et des GIEappuyés par les bailleurs de fonds, àtravers la réalisation des programmesde développement urbain.

Les exemples de Bozola, projet pilotede construction de puisards et decaniveaux, ont été le seul cas de réus-site, les cas de Banconi Flabougou etde Baco-Djicoroni n'ont pas donné lesrésultats escomptés.

Les problèmes de recouvrement descoûts des investissements, les problè-mes de gestion et de communicationentre les différents partenaires sontentre autres difficultés qui ont entravéla réussite de ces projets.

En considérant ces cas d'échec, le CNCREPA Mali n'envisage pas pour l'ins-tant de s'investir financièrement dansce secteur. Cependant, il propose l'a-doption d'un schéma de partenariatentre les différents intervenants tech-niques et financiers dont l'objectif est

le renforcement et l'amélioration desactions au niveau du secteur del'eau et de l'assainissement.

-•.:.:. e mscaiiisme proposé pat

Le CREPA Sénégal envisage lacréation d'un fonds spécial destinéà financer les ouvrages dans ledomaine de l'AEPA.

Il s'agit de la mise en place d'unfonds appelé Fonds Communautairepour l'Approvisionnement en EauPotable pour l'Assainissement, appe-lé FOCAEPA

Le fonds sera géré par une struc-ture autonome du CREPA avec sonstaff composé d'un personnel quali-fié et expérimenté.Les groupes cibles du projet serontidentifiés parmi les groupes structu-rés ayant une expérience de colla-boration avec les ONG locales.Pour la réalisation des activités, unréseau de partenaires sera mis enplace, constitué du CREPA des ;

bailleurs de fonds, des élus 'ocaux, :des services déconcentrés Je l'Etat,des services techniques et desorganisations communautaires.

Le fonds CREPA sera alimenté audépart par le capital propre du

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CREPA, auquel s'ajouteront lescontributions des adhérents et lesintérêts produits par les prêts,consentis aux groupements.

Les conditions d'octroi seront subo -données à l'adhésion au fonds et àla prise de participation au capitalsocial.

Les ouvrages seront réalisés par leCREPA, afin «de s'assurer qu'ilsseront réalisés et à moindre coût. Levolet entretien sera confié aux GIEdes quartiers où seront réalisés; lesouvrages. Quant au suivi du rem-boursement des prêts, il sera arsurépar des comités mis en place par lesbénéficiaires et le CREPA.

Ce fonds sera créé pour la réali-sation d'une phase test du projet,son extension à d'autres localitésdépendra de sa réussite.Les avantages techniques et institu-tionnels des IMF sont des atouts quele mécanisme proposé peut exploiterpour la mise en place du fonc.s.L'engouement des populatic is défa-vorisées pour de telles initiatives esttoujours fort et cela, malgré le faitque les seules expériences connues,sont celles d'ONG ayant t es capa-cités financières assez importantes,pour réaliser de gros ouvrages,sans une forte participa iqn finan-

cière des populations (tau* variantentre 5 et 10% du coût des investisse-ments).

Le processus de mise en place dufonds proposé présente des atoutssocio-économiques, du fait que lesgroupements sont prêts à investirdans les secteurs eau v* assainis-sement, malgré la faiblesse deleurs revenus.

Les expériences, des ONG ENDA-RUPet ie projet REGEFOR attes-tent d' une positive volonté despopulations défavorisées de payerpour les ouvrages AEPA. Leurdegré d'implication sur le plan finan-cier (apport personnel) et de lagestion (comités de gestion) est unfacteur positif sur lequel le CNCREPA peut s'appuyer pour expéri-menter son projet.

L'une des faiblesses demeure l'insuffi-sance des .garanties exigées parles ba^leurs de fonds, surtoutlorsque ces fonds sont destinés àfinancer des investissementssociaux. La. pérennité des mécanis-mes dépend aussi de la garantie duremboursement des prêts.

Les problèmes de communicationentre différents partenaires impli-qués dans la gestion des projets

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sociaux, la mauvaise volonté despopulations pour le remboursementdes prêts, sont à l'origine de nom-breux cas d'échec.

Dans le mécanisme proposé, leCREPA joue le rôle essentiel debailleurs de fonds. L'inquiétude sesitue au niveau institutionnel. LeCREPA contrairement à ses missionstraditionnelles risque de se trans-former en une institution de micro-finance, vocation pourtant dévolue àdes spécialistes bien expérimentésdans le domaine.

On peut donc préconiser d'instituerune synergie entre différents parte-naires intervenant dans le secteurde l'eau et de l'assainissement oùchacun jouera le rôle qui est lesien.

Cette approche mérite une réflexionet pourquoi pas la création ou lerenforcement du cadre de concer-tation entre le CREPA et ses par-tenaires

11.6. Le mécanisme proposé parle Togo

Au Togo, la volonté des IMF et despopulations à investir dans le finan-cement 'du secteur de l'AEPA estmanifeste, mais aucune IMF n'est

prête à investir ses fonds, car l'évi-dence de rentabilité n'est pas toujoursprouvée.

C'est pourquoi le CN CREPA duTogo a proposé un mécanisme definancement basé sur le partenariatentre le CREPA/IMF et les popula-tions.Dans le fonctionnement du système,le CREPA joue le rôle de bailleursde fonds. Il met à la disposition desIMF les lignes de crédit pour lefinancement des ouvrages et desactivités génératrices de revenus etapporte une subvention d'appuitechnique pour les IMF (suivi, fraisdeformation, etc.).

Les IMF sont chargées de gérerles fonds affectés pour le finance-ment des ouvrages et d'assurer lerecouvrement auprès des commu-nautés.

La participation des populations estestimée entre 10 et 12% du coûttotal des ouvrages proposés.

L'analyse du schéma fait ressortirdes forces et des faiblesses.Les forces :

- le partenariat basé sur l'implicationd'IMF spécialisées dans la ges-tion des crédits (études, suivi);

- l'appui institutionnel du CREPA,

Q

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qui peut motiver les IMF àinvestir clans le secteur.

Qtlant aux faiblesses elles se situentsurtout au niveau :

- du taux d'apport personnel peuélevé exigé des populations ;

- de l'insuffisance de garantie pourle CREPA en cas de non rem-boursement des fonds octroyéspar le CREPA à titre de prêt ;

- de la non participation financièredes IMF à. l'exécution des projets.

L'analyse des différents mécanismesde financement proposés par les cen-tres nationaux, montre qu'il existe uncertain nombre d'atouts et descontraintes des institutions de microfinance pour le secteur de l'eau et del'assainissement. Ainsi, toute stratégiedu CREPA en la matière devrait cher-cher à exploiter au mieux ces atouts etlimiter, voir éliminer les contraintes.

III. Les atouts et (es contraintesdes institutions de micro financepour le secteur de l'eau et del'assainissement

111.1. Les atouts

III.1.1. Le cadre juridique et insti-tutionnel

L'existence de cadre législatif et.réglementaire dans la plupart des CM

CREPA est un gag« de sûreté pour lacréation des IMF. La création d'unepolice financière au Togo rassure lesinstitutions qui craignent le non rem-boursement des prêts. Au Burkina, ilexiste un réser.u des Institutions demicro finance tout comme au Mali etdans d'autres Pays abritant lesCentres Nationaux.

III.1.2. Les aspects techniques

Les cellules techniques de contrôle,de suivi c es procédures de créationet de ge ition des IMF, favorisent l'é-mergence et le développement dessociété;. Elles assurent la formationdes IMF et le suivi des activités. Lerespect des réglas du jeu leur procuredes avantages financiers et fiscauxdéjà évoqués dans l'analyse consa-crée au chapitre.

L'expérience des institutions en matiè-re de gestion de crédit et de mobilisa-tion des groupes et l'existence d'unmécanisme endogène de mobilisationdes ressources financières (tontines,cotisations) sont des atouts majeursque le CREPA peut exploiter dans lecadre de la collaboration technique etfinancière.Il existe également une volonté despartenaires au développement àfinancer les institutions de micro-financement dans le cadre des pro-

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grammes de lutte contre la pauvreté.

III.1.3. Les aspects socio-écono-miques

Les groupes cibles des IMF doiventavoir un ensemble de valeurs. Il s'agitentre autres de:

- la caution morale et la solidarité;- la cohésion sociale des groupe-

ments communautaires;- l'entraide communautaire;- la forte mobilisation autour des

projets sociaux;- la capacité à gérer les conflits

sociaux;- la participation active aux projets

de développement communautaire;- La volonté de payer des popula-

tions;Tout cela constitue un terrain fécondsur lequel il est envisageable de bâtirune structure solide.

Le CREPA peut s'inspirer des modè-les des ONG locales pour initier desactions de partenariat où chaque par-tie jouera le rôle qui lui est dévolu.

Le renforcement de la capacité finan-cière des groupes sociaux, habituésau système des micro- finance-ments, les mutations qualitatives surle plan de la santé, de la formationet l'éducation, sur l'environnement etl'habitat, attestent à coup sûr que

les conditions socio-économiquesont connu un réel progrès chez lesbénéficiaires enquêtes.

L'évaluation des conditions socio-économiques demeure un préalableà toute action de création de méca-nisme de micro financement dans lesecteur de l'AEPA.

La mise en place d'une structurede micro-finance, suppose que lesressources financières sont identi-fiées et peuvent être mobilisées àdes conditions favorables pourmener les activités.

III.1.4. Les aspects financiers.

Les mécanismes proposés par lesdifférents Centres Nationaux, ont laparticularité d'être fondés sur lamise en place d'un fonds AEPA,alimenté par les propres ressourcesfinancières dans un premier temps,par les apports des bénéficiairesdes services ensuite.La capacité de mobilisation desressources financières par leCREPA est évidente dans un sec-teur pour lequel l'institution a la maî-trise technique et une expertisescientifique confirmées. Toutefois, ilne faut pas oublier que toute actionde développement dans le domainede la micro-finance suppose uneétude de faisabilité technique,

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financière économique et sociale.La disponibilité des ressources finan-cières des IMF, l'existence de tauxd'intérêt concurrentiels sont desatouts favorables pour le secteur del'AEPA.

La joint-venture dans le financementdes ouvrages entre les IMF et leCREPA pourra s'établir à queldegré de participation ?

L'alternative financière proposée parle CREPA en matière de micro-financement de l'AEPA est certesune idée noble,1 cependant la com-plexité du système de micro-finance-ment exige une longue réflexionavec tous les partenaires impliquésdans le secteur.

La création d'une structure autono-me de micro-financement des ouvra-ges AEPA (cas des CentresNationaux du Sénégal, du Togo, duBurkina, de la Côte-d'lvoire) ou enjoint-venture (Bénin) doit prendre encompte deux (2) préalables.

L1 étude de faisabilité des mécanis-mes appropriés pour le secteur del'eau et de l'assainissement doit tenircompte des aspects socio-écono-mique, technique, financier, et envi-ronnemental .

III.2. Les contraintes

Sur le plan juridique et institutionnel,on note l'absence de police de recou-vrement sauf au Togo. Les insuffisan-ces de contrôle des structures de suiviet de tutelle font que les Institutions nerespectent pas souvent les règles dujeu. Le laxisme dans la gestion entraî-ne des coups bas et des financementssans garanties. Le manque deréseaux dans certains pays, et la nonfonctionnalité dénotent d'un manquede coordination et de synergie d'ac-tion.

Sur le plan socio-culturel, l'insuffisan-ce de formation et d'information desbénéficiaires, font que ces derniersrefusent de respecter leurs engage-ments, arguant le fait que c'est l'ar-gent des projets, d'où le refus de rem-boursement des crédits. On a puconstater l'insuffisance de l'implicationet de sensibilisation des leaders reli-gieux et traditionnels et la non prise encompte de l'aspect genre dans la ges-tion des micro-projets.

Les contraintes financières sont com-munes à toutes les institutions. Il s'agitdes problèmes de recouvrement, de lacourte durée de remboursement desprêts, des montants élevés d'apportspersonnels, des taux d'intérêt élevés,de la lourdeur dans le processus dedécaissement des prêts et des mon-tants limités des crédits octroyés.

Pour renforcer les différents aspects

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au bénéfice du secteur de l'AEPA, il estindispensable de prendre en comptecertaines conditions, à savoir :

- créer un cadre de concertation desacteurs de l'AEPA;

- encourager la généralisation destaxes d'assainissement sur l'eaupotable au niveau local;

- affecter ces fonds pour financerl'AEPA sous le contrôle de la tutel-le technique;

- généraliser l'implication des lea-ders communautaires dans lerecouvrement des fonds allouésaux bénéficiaires;

- veiller au degré de participationdes groupes cibles;

- renforcer le niveau de formationet d'éducation des bénéficiaires;

- rechercher les capacités tech-niques requises pour l'exécutiondes projets;

- requérir l'aval ou l'accord despartenaires potentiels;

- tenir compte des garanties finan-cières requises;

- développer des stratégies depérennisation des mécanismes etles plans de développement(extension géographique).

Les différents mécanismes demicro-financement proposés par lesCentres Nationaux présentent dessimilitudes et des divergences tantdans l'approche qu'au niveau desstatuts à créer.

Suite à l'analyse des différents méca-nismes de financement proposés parles Centres Nationaux CREPA, onpeut conclure que le CREPA disposed'une vision en la matière, qu'il faudraclarifier tout en définissant ses objec-tifs et ses stratégies de mise enœuvre, en tenant compte des diffé-rents atouts et contraintes.

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CHAPITRE 4 :LES ALTERNATIVES DE FINANCEMENT DU CREPA DANSLE SECTEUR DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

I. La nature des fonds pour financerl'AEPA

our les besoins de l'analyse, onpeut regrouper les mécanismes

en trois (3) catégories suivant la natu-re des fonds à créer.

Le spécificité fondamentale pour,lacréation d'un mécanisme appropriépour le financement des ouvrage^AEPA repose sur la nature desfonds.

A ce niveau, les Centres Nationauxont pro^Dsé des modèles différentsinspirés' de leur propre approche oudes expériences des institutions exis-tantes dans les pays.

1.1. Les fonds spéciauxpour L'AEPA

II s'agit de mettre en place des res-sources financières mobilisées par leCREPA et mises auprès des parte-naires traditionnels ou d'autresbailleurs intéressés par les program-mes de l'AEPA. Les pays ayant optépour ce choix sont : la Côte-d'lvoire,le Sénégal, le Burkina Faso et leTogo.

L'avantage, est qu'il permet uneautonomie financière" du CREPA, etune capacité endogène à financerles activités. Les inconvénients sesituent au niveau du fonctionnementet de la gestion des fonds. LeCREPA n'étant pas une institution demicro finance, il n'apporte pas d'ex-pertise en la matière. Par consé-quent, la pérennisation du mécanis-me n'est pas certaine.

I.2. Les financementsjoint-venture

en

L'approche partenariat du CREPAavec les IMF existantes présente desavantages certains, en ce sens que,ces dernières peuvent lui apporter leurexpertise en matière de gestion et desuivi de crédit et favoriser également lamobilisatiêi des groupes cibles habi-tués à leur système.

Les aspects négatifs découlent delànature des garanties à apporter et sur-tout de la capacité financière desbénéficiaires à faire des échéances-complexes (deux services de la dette :activités économiques et sociales).Le degré de risque financier doitêtre supporté au prorata des parts

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de chaque partie, car les IMF ontun objectif de rentabilité écono-mique qu'elles défendent.Le Burkina et le Bénin ont propo-sé des mécanismes basés sur lepartenariat technique et financierentre le CREPA et les IMF,Les subventions d'appui institution-nel que le CREPA se propose de leurapporter sont-elles des garanties pourfinancer les ouvrages CREPA?Le préalable se situe au niveau del'évaluation de la rentabilité pour lesIMF. .

1.3. Les financements directsdes IMF

Pour les Centres Nationaux du Maliet du Bénin, toute structure œuvrantpour la promotion des ouvrages d'ap-provisionnement en eau potable et-assainissement ne doit pas se sub-stituer aux IMF qui ont à charge definancer les activités de développe-ment.

Il s'agit de créer un partenariat où le rôlede chaque intervenant sera clarifié.

Le CREPA, dans ses missions tra-ditionnelles doit apporter son assis-tance technique sur le plan desétudes, de la formation et de l'appuiinstitutionnel, même si ce voletentraîne des coûts financiers qu'il

doit subventionner ou contribuer àleur prise en charge.

Il appartient au CREPA de dynami-ser ses rapports avec les IMF etles motiver afin qu'elles participent àdes niveaux importants, au finance-ment des ouvrages de l'AEPA.

L'avantage, est que les IMF ontune capacité de mobilisation desgroupements et des associationscommunautaires et une expérienceconfirmée en matière de gestion decrédit.

Il faut préciser qu'au delà des résul-tats positifs acquis en matière derecherche sur le micro financement,le CREPA a adopté le schéma definancement des ouvrages AEPArecommandé lors de l'atelier de resti-tution afin de le vulgariser auprès despartenaires et intervenants du secteur.-

II. Schéma conceptuel du mécanis-me de micro financement adopté

Le schéma conceptuel du mécanismede micro financement du secteur del'AEPA est le résultat d'un travail derecherche effectué dans huit (08)Centres Nationaux du CREPA dans lecadre de la-phase IV (2000- 2005) deson programme de recherche.

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(Niveau tie vie jM lieu

Standing

GinancemenEndogène

kut - Idéal - ObjectifGestion durable des ouvrages

GouvernementsServices Techniques

Organismes InternationauxBailleurs

ONG-Association sPrivés

MECANISME CREPA POUR LE FINANCEMENT DU SECTEUR DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

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La synthèse des différents mécanismesde micro financement proposés par lesCentres Nationaux du C"REPA a permisl'adoption d'un mécanisme typique definancement des ouvrages AEPA,

Vu la spécificité des IMF, dont l'objetsocial demeure la recherche de profitpar le financement des activités géné-ratrices de revenus, il sera questionde tenir compte de la sauvegarde deleurs intérêts dans le schéma definancement proposé.

Les différento ouvrages d'AEPA neprésentent pas les mêmes intérêtspour les partenaires et promoteurs.La typologie permet de distinguerdeux catégories d'ouvrages : il s'agitdes ouvrages rentables, qui génèrentdes revenus (exemple : les bornesfontaines, les WC collectifs...) et lesouvrages qui procurent des avantagesnon économiques (exemple : les latri-nes individuelles, les réseaux d'é-gouts à faible diamètre...).

Il existe à côté de ces deux groupes,des ouvrages de type individuel, etdes ouvrages de type collectif, dont lefinancement dépend de la taille desmodules.

Dans le mécanisme proposé, le rôle etles avantages de chaque intervenantseront précisés ainsi que ceux des

bénéficiaires des services ou investis-sements.

Le schéma de ce mécanisme seprésente comme suit :

11.1. Analyse du schéma

Les Promoteurs (les partenaires finan-ciers et techniques et les intervenantsdans le secteur de l'AEPA.) mobilisentles ressources financières et les met-tent à la disposition des IMF.Les Institutions de micro-financement(bailleurs de fonds étrangers, Etats,SFD, Collectivités locales, privés),assurent le rôle d'intermédiaires finan-ciers et suivent le remboursement desprêts consentis au nom des promo-teurs aux bénéficiaires des ouvrages.

Les IMF : financent les ouvrages col-lectifs rentables qui présentent desgaranties, et les ouvrages collectifsnon rentables subventionnés par lespromoteurs. Les ouvrages individuelssont cofinancés par les IMF et lesbénéficiaires (apport symbolique etmotivant des bénéficiaires). En plusdu financement des ouvrages, ellesassurent le suivi de l'exécution desprojets et garantissent le recouvre-ment des crédits..

Les bénéficiaires : apportent unecontribution financière en plus des

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garanties (apport personnel) pourbénéficier des prêts. Le rembourse-ment des crédits passe par les IMF,qui jouent le rôle d'intermédiairesfinanciers entre les promoteurs et lesbénéficiaires des ouvrages.Pour le succès de l'opération, les pro-moteurs apportent leur concours tech-nique aux bénéficiaires par la forma-tion, la sensibilisation et l'étude tech-nique des dossiers. Les ouvrages col-lectifs sont subventionnés la plupartdu temps, car ils ne sont pas écono-miquement rentables.

En retour, les bénéficiaires apportentdes garanties juridiques par la signa-ture des contrats, s'engagent à entre-tenir les ouvrages.(collectifs surtout)et à sensibiliser les utilisateurs pour lebon usage des installations. Lesbénéficiaires individuels sont égale-ment tenus de veiller au respect desconditions d'hygiène et d'assainisse-ment de leur localité (en s'abonnantaux services publics ou privés d'assai-nissement; exemple : le conditionne-ment et la collecte des orduresménagères).Le présent schéma retrace l'enchevê-trement des rapports entre les diffé-rents partenaires et les rôles quechaque partie est amené à jouer afinde réaliser les projets.Dans un premier temps il s'agit de cla-rifier le rôle des promoteurs, véritables

maîtres d'œuvre des ouvrages AEPA.

Le rôle des promoteurs des ouvragesd'AEPA, est d'identifier les partenairesfinanciers, de rechercher et de mobili-ser les ressources financières néces-saires au financement des activités. '

Les fonds collectés peuvent êtresoient des prêts avec des intérêtsbonifiés, soient des subventionsaccordées aux promoteurs actifs dansle domaine de l'AEPA.

D'autres partenaires peuvent se cons-tituer en garant des prêts octroyés auxinstitutions de micro financement.

Pour les ouvrages collectifs non renta-bles, il serait envisageable de prévoirdes subventions d'investissement afinde satisfaire les bénéficiaires aux res-sources financières limitées (la majori-té des populations défavorisées).

Dans le mécanisme de mobilisationdes ressources au niveau local, despropositions peuvent être faites en cequi concerne l'utilisation des taxes surl'assainissement perçues par lesservices chargés de la gestion del'eau et de l'assainissement.

Ces fonds peuvent constituer desapports importants et du coup, rassu-rer les bailleurs de fonds étrangers et

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les institutions qui hésitent à financerle secteur de l'assainissement, jugénon rentable pour la plupart du temps.Les ressources ainsi collectées,seront mises à la disposition des insti-tutions de micro-financement qui,dans un second temps seront char-gées de financer les ouvrages collec-tifs ou individuels.

Elles bénéficieront également de l'ap-pui technique des promoteurs dans lemontage des dossiers et au niveaude la réalisation et du suivi.

Les ouvrages rentables seront finan-cés sous réserve que les bénéficiairesremplissent les conditions fixées parles institutions.

Ces institutions, en plus du finance-ment des ouvrages, doivent veiller à lagarantie du remboursement des prêtsoctroyés aux bénéficiaires, les sensi-biliser et les suivre afin de s'assurerque les fonds reçus ont été effective-ment investis dans l'objet du projet.

Elles jouent également le rôle d'inter-médiaires financiers entre les promo-teurs et les bénéficiaires. Elles rassu-rent, à travers leurs expertises et leursexpériences en matière de gestion decrédit, les promoteurs quant à lagarantie du remboursement des cré-dits et à la réalisation des ouvrages

financés.

Quant aux bénéficiaires, qu'ils soientdes individus, des sociétés privées,des groupements d'associations oudes collectivités, ils doivent respecterles conditions de financement fixéespar l'institution de financement. Defaçon générale, ces conditions pas-sent par la constitution d'une épargnepréalable (apport symbolique qui tra-duit l'intérêt et la motivation des béné-ficiaires), la présentation d'une cau-tion morale à travers l'aval d'un grou-pement (GIE par exemple), et lasignature d'un contrat de prêt garan-tissant juridiquement l'engagement dubénéficiaire.

En plus des garanties matérielles, lesbénéficiaires sont tenus de signer descontrats d'entretien des ouvrages etde mener des campagnes de sensibi-lisation à l'endroit des usagers (bonusage, entretien et hygiène de l'envi-ronnement).

11.1. Conditions d'application

Pour garantir le succès de l'opération,certaines conditions sont nécessairesà savoir :

- la sensibilisation, la formation etl'information des bénéficiaires desouvrages. Ces tâches sont imputa-

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blés aux promoteurs aussi bienqu'à l'institution chargée d'octroyerles crédits;la pression morale du groupesocial, qui est en même temps legarant moral et solidaire du béné-ficiaire. Ces valeurs socio-culturel-les jouent un rôle important dansnos sociétés traditionnelles et peu-vent renforcer la cohésion socialeet éviter l'humiliation;

la motivation des structures derecouvrement, soit par le verse-ment d'une indemnité, soit par l'oc-troi de ristournes perçues sur lemontant des recouvrements (par-tage des intérêts );

le renforcement et la consolidationdu partenariat (développer unréseau des partenaires de i'AEPA ;techniques, financiers, collectivi-tés, Etats et bénéficiaires);

l'initiation et et le développementdes stratégies efficaces de recou-vrement des prêts afin de garantirla pérennité du mécanisme (autofinancement, continuité, develop-pement et extension géogra-phique);

la mise en place d'une police derecouvrement en cas de nécessitéou à défaut le recours aux services

des auxiliaires de justice.

Le mécanisme proposé est déjà enexpérimentation dans certains étatsmembres du CREPA, qui ont dans lecadre de la recherche action, élaborédes projets en cours d'exécutionactuellement (cas du Bénin, duBurkina Faso, de la Côte d'Ivoire, duMali, du Sénégal, et du Togo) ou enphase de conception.

Le CREPA, en tant que promoteur desouvrages AEPA, espère qu'à traversce schéma présenté, le mécanismede financement de l'AEPA proposésuscitera un intérêt particulier chez lespromoteurs qui œuvrent pour l'accèsdes populations défavorisées auxouvrages de l'eau et de l'assainisse-ment à faible coût.

Le mécanisme ainsi proposé sera uti-lisé comme manuel technique, quipeut être expérimenté par les diffé-rents partenaires opérant dans le sec-teur de I'AEPA, qu'il s'agisse desbailleurs de fonds, des collectivitésdécentralisées, des organismes non- .gouvernementaux nationaux et inter-nationaux, des promoteurs privés, etdes individus.

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CONCLUSION

La synthèse des résultats de recher-che sur la micro-finance nous a per-mis d'analyser et de clarifier succinc-tement les différents points d'intérêtretenus, à savoir :

- la notion de micro-finance : défini-tions et typologie ;

- les mécanismes de micro-finance-ment en vigueur dans les CentresNationaux CREPA et au CREPASiège ;

- les atouts et contraintes pour lesecteur de l'eau et de l'assainisse-ment;

- les effets de la micro finance sur lebien être des bénéficiaires;

- les mécanismes proposés par leCREPA dans le secteur de l'eau etde l'assainissement.

Il convient, qu'en plus du processusde capitalisation, qui demeure l'objec-tif fondamental de cette étude, leCREPA associe l'ensemble de sespartenaires à une réflexion approfon-die sur son approche de la micro-finance qu'il compte expérimenteraprès la validation des résultats de larecherche.

L'intérêt particulier que représententles IMF pour les économies despays en voie de développement a

été démontré tout au long de lasynthèse des résultats des travauxde recherche.

Leur apport inestimable, tant sur leplan financier qu'économique, prou-ve que les IMF ont un rôle impor-tant à jouer dans les politiques dedéveloppement économique despays ayant vulgarisé les systèmesde financement décentralisés.

Le CREPA-Siège, en initiant les tra-vaux de recherche dans ce secteurfinancier, a voulu approfondir sesconnaissances dans le domaine eten même temps étudier les possi-bilités d'expérimentation pour lesecteur de l'AEPA.

Les résultats acquis donnent desinformations pertinentes sur tous Itsaspects liés à la micro finance et,constituent un maillon essentiel de lachaîne de capitalisation de l'en-semble des résultats de la recher-che phase IV du CREPA

Nous espérons, qu'en plus desrecommandations formulées aucours de l'atelier régional de resti-tution, les suggestions pourrontcompléter la dynamique insufflée àla recherche CREPA.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût ( CREPA) - BENIN,Les mécanismes de microfinancement au Bénin : Etat des lieux et propositions de méca-nismes adaptables pour le secteur de l'eau et de l'assainissment. Févirier 2002,81 p.

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût( CREPA) - BUR-KINA FASO, Les systèmes de microfinancement au Burkina Faso : Etat des lieux, et;proposition de mécanismes au secteur de l'AEPA. Rapport final, avril 2002, 27 p. •

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût( CREPA) - CONGO-Brazzaville, Les mécanismes de microfinancement au Congo. Mars 2002,44 p.

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D'IVOIRE, Microfinancement appliqué à l'alimentation en eau potable et à l'assainis-,sèment. Rapport d'état des lieux. Février 2002,16 p.

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût ( CREPA) - GUI-,NEE-Conakry, Etat des leiux des systèmes de microfinancement communautaire enGuinée. Rapport final. Mars 2002,45 p.

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût ( CREPA) - MALI,Etude sur l'état des lieux des mécanismes de microfinancement au Mali et leurs rela-tions avec le secteur de l'AEPA. Mars 2002,27 p.

. • • • • • •

- Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût( CREPA) - SENE-GAL, La microfinance dans le secteur de l'approvisionnement en eau potable et de l'as-sainissement au Sénégal. Rapport d'état des lieux. Mars 2002,75 p.

- Centré Régionar pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût ( CREPA) - TOGO,Etude de microfinancement pour la vulgarisation des techniques de l'AEPA. Rapportfinal. Février 2002,19 p.

- Le rapport de synthèse des résultats sur la micro finance : document de l'atelier de ras 4titution. CREPA, 2002. *

Les rapports d'étude : du Bénin, du Burkina-Faso, du Congo, de la Côte d'Ivoire, de laGuinée, du Mali, du Sénégal et du Togo. CREPA, 200211. ^Ël i fe É H ^ V À '

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ABREVIATIONS

Agence Canadienne pour le Développement International:PA : f l Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

Agence Française de DéveloppementAssociation pour la Réhabilitation de l'Environnement au MaliCentres NationauxCentre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coûtBanque Centrale des Etats de l'Afrique de l'OuestDéveloppement International Desjardins (Canada)

8ED : i l Service de la Coopération AllemandeFonds Européen de DéveloppementInstitution de Micro financement

MH :M Office Malien de l'HabitatOffice National de l'eau et d'Assainissement

^ Office National de l'Assainissement du Sénégal>MS ÊÊ Organisation Mondiale de la Santé|FD : i H Systèmes de Financement DécentralisésIJEMCw Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.|HAD)H Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droits des Affaires

Projet d'Appui à la Micro Entreprise Rurale: Programme d'Appui à la Réglementation sur les Mutuellesd'Epargne et de Crédit

|EF ;, JH Ministère de l'Economie et des Finances

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Les Institutions de Micro Financement (IMF) connaissent un essorremarquable comme alternative pour le financement de certains'secteurs de l'économie des pays en voie de développement.

Traditionnellement, les activités des institutions relèvent des secteursproductifs de l'économie. Rarement, elles investissent leurs fonds danslé secteur de l'eau et de l'assainissement, domaine de service publicréservé à l'Etat.

Rompant aveci cette tradition, le Centre Régional pour l'Eau Potable etl'Assainissement à faible coût (CREPA), dans sa cherche permanented'alternatives pour favoriser l'accès des populations défavorisées auxservices sociaux de base a initié !a recherche -.action dans le domainedf la micro finance.Cette étMde, menée dans huit (08) pays membres, du Réseau CREPA(Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Congo, Guinée Conakry, Sénégal,Togo), a pour but d'identifier les possibilités de financement pour le sec-teur de, l'eau et de l'assainissement. *!•

L'état des systèmes de micro finance présenté par les CentresNationaux CREPA, confirme l'existence d'alternatives financières pour lesecteur de l'eau et de l'assainissement. Les modalités d'organisation etde fonctionnement des IMF sont laissées à l'appréciation de chaque Etatdont le souci permanent est de veiller à ce que les crédits octroyéssoient pérennes. Pour atteindre ces objectifs, les IMF procèdent à l'in-formation et à la formation des bénéficiaires effectifs et potentiels descrédits, de même qu'au suivi des projet^ financés, à travers: les visitesde terrain. ' ;> ' • ,• ,"

II ressort de la recherche-action que les institutions de micro finance-ment ont un impact positif sur la vie économique, sociale et culturelledes populations bénéficiaires. Les résultats des études, ainsi que lespropositions de mécanismes de micro financement pour le secteur par-ticulier de l'eau et de l'assainissement faites par chaque Etat, sont conte-nus dans le présent manuel.

le Centre Régional pour l'eau Potable etl'Assainissement à faible coût (CREPA)

03 BP 7112 Ouagadougou 03 Burkina fasoTél. : (226) 36 62 10/11- Fax (226) 36 62 08 I

E-mail : [email protected] - Site web : www.reseaucrepa.org

Impression IAG - Tél. 31 44 87