chapitre iv la croissance spatiale des villes : faubourgs ... · maisons et des rues ; ......
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Chapitre IV la croissance spatiale desvilles : faubourgs et banlieues au 19e siècle
Paul Signac, LeMoulin de lagalette(1863 –1935), 1884, Huilesur toile
texte d'accroche: Hugo, Les Misérables début dulivre 4 « Il y a quarante ans, le promeneur solitaire quis’aventurait dans les pays perdus de la Salpêtrière et quimontait par le boulevard jusque vers la barrière d’Italie,arrivait à des endroits où l’on eût pu dire que Parisdisparaissait. Ce n’était pas la solitude, il y avait despassants ; ce n’était pas la campagne, il y avait desmaisons et des rues ; ce n’était pas une ville, les ruesavaient des ornières comme les grandes routes etl’herbe y poussait ; ce n’était pas un village, les maisonsétaient trop hautes. Qu’était-ce donc ? C’était un lieuhabité où il n’y avait personne, c’était un lieu désert où ily avait quelqu’un ; c’était un boulevard de la grandeville, une rue de Paris, plus farouche la nuit qu’une forêt,plus morne le jour qu’un cimetière ».
Oeuvres de Raffaelli sur les chiffonniers etOeuvres de Raffaelli sur les chiffonniers etbohémiensbohémiens
B/ Les lieux du divertissement urbain
Pourquoi la partie de campagne est-elle un desrévélateurs possible de la complexité du lien decomplémentarité qui unit, dans l’ordre de l’imaginairecomme dans celui des pratiques sociales, la ville et sabanlieue ?
b/ Pourquoi ce goût pour la verte banlieue?
Alain Corbin« Mais c’est aussi en Angleterre, des le début du 19 siècle,que se développe une forme nouvelle de la peur inspiréepar la grande ville,gouffre, Leviathan ou se développent lespathologies urbaines. Le loisir revient a` fuir la ville, . Decette crainte de la ville nait ,également, l’idée d’organiserles loisirs de ceux qui s’y entassent. Le rivage devientl’image de la ville inversée, avec ses espaces ouverts, seséléments, vent, eau, ciel. L’expansion de la villégiaturevient de la prise de conscience de la pathologie urbaine »
Claude Monet (1840-1926)Train dans la campagneVers 1870Huile surtoileH. 50 ; L. 65 cmParis, musée d'Orsay
« A Londres, il n’est pas un seul habitant de la Cité quioutre sa maison d’affaires, n’ait, suivant ses moyens,un cottage ou un country-house : c’est là que le soir ilvient se retirer au sein de sa famille, et rafraîchir sespoumons, au milieu d’un air pur, des gaz méphitiquesqu’il a été obligé d’absorber pendant toute la journée.A six heures du soir, à la chute du jour, lorsque lescent mille becs de gaz qui éclairent les rues deLondres s’enflamment, vous jouissez d’un spectaclemagnifique; c’est le départ presque instantané de troisà quatre mille voitures: bogueys,landaws, calèches,gigs, équipages brillants, qui, par des chemins divers,se dirigent sur Hampstead, Paddington, Grenwich,Blackheath, lieux charmants semés d’une infinitéde petites maisons de campagne qui offrent à leurspropriétaires le plus agréable séjour »
A/ Pourquoi l'industrie s'installe-t-elle en banlieue ?
Paysage d'usines. Théophile Alexandre STEINLEN
3/ Des marges entre crainte et fascination
janvier 1830 Chabrol, préfet de la Seine à Charles X « Vos préfets de police laissent une centaine d'usinesencercler la capitale: Sire, c'est la corde qui vousétranglera un jour (…) Les barbares qui menacent notresociété sont dans les faubourgs de nos villesmanufacturières »Saint-Marc Girardin, député de la Creuse « Les barbaresqui menacent la société sont dans les faubourgs de nosvilles manufacturières, et non dans une lointaine Tartarie.»
A/ Les peurs sociales
Vincent Van Gogh, Les roulottes, campement de bohémiens auxenvirons d’Arles, 1888Huile sur toile — 45 × 51 cm© RMN (Grand Palais — Musée d’Orsay) — Hervé Lewandowski