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Adaptation des moyens d’enquête Adaptation des moyens d’enquête de la DGCCRF à l’évolution du de la DGCCRF à l’évolution du standard de preuve standard de preuve __________________________ __________________________ 21 novembre 2006 21 novembre 2006

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Page 1: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

Adaptation des moyens d’enquête Adaptation des moyens d’enquête de la DGCCRF à l’évolution du de la DGCCRF à l’évolution du

standard de preuve standard de preuve

____________________________________________________

21 novembre 200621 novembre 2006

Page 2: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

Deux exemples :

les échanges d’informations dans les oligopoles (I)

l’imposition de prix de revente dans les réseaux de distribution (II)

Renforcement des standards de preuve des PAC fixés par le Conseil de la Concurrence

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qui nécessiteront souvent la mise en œuvre de moyens d’investigations lourds, c’est-à-dire le recours aux visites et saisies : pouvoirs d’enquêtes de l’article L. 450-4 du Code de Commerce (III)

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I les échanges d’informations dans

les oligopoles (Téléphonie mobile 05-D-65 du 30

novembre 2005)

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- Les échanges informations entre concurrents ne sont pas illicites en soi.- Ils peuvent le devenir lorsque ces échanges se font :

sur un marché ayant une structure oligopolistique, c’est-à-dire un marché où les parts de marché sont détenues par un nombre peu élevé de concurrents et où l’entrée est difficile pour d’éventuels concurrents aussi efficaces (barrières à l’entrée).

 

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Si échanges d’informations entre les entreprises de ce marché : selon une périodicité rapprochée de manière systématique secrets d’affaires caractère sensible et précis concernent seulement les concurrents sans être mises à disposition des clients.

= atténuation du degré d’incertitude sur le marché = altération concurrence entre opérateurs (voir CJCE, 28 mai 1998, John Deere, affaire dite des

“ tracteurs anglais ”).

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Informations à disposition pour l’enquête téléphonie mobile :

parallélisme de comportement

-facturation des forfaits : paliers de 30 secondes après la 1ére minute indivisible ( 2000 à 2002 ) :

3 jugements TGI Nanterre ( Byg/SFR/Orange) fiches tarifaires publiques des 3 opérateurs tarifs publiés sur Internet pour les 3 opérateurs

-forfaits itinérance : tarifs identiques de 1€ la minute (paliers de 30 secondes après la 1ére minute indivisible) pour les appels depuis les DOM ou l’étranger

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Méthode d’enquête : Visite et saisie, pour rechercher des échanges d’informations

Faisceau d’indices découverts :

1) documents manuscrits traduisant l’existence d’un accord entre les trois opérateurs pour se répartir le marché (450-4)

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2) Échanges mensuels de 1997 à 2003 du nombre des 2) Échanges mensuels de 1997 à 2003 du nombre des ventes d’abonnements et du nombre de résiliationsventes d’abonnements et du nombre de résiliations

3) Informations commentées dans les 3) Informations commentées dans les conseils conseils d’administrationd’administration, et utilisées pour réaliser les parts , et utilisées pour réaliser les parts de marché prévues (450-4 et 3) de marché prévues (450-4 et 3)

4) CR internes : les trois ont privilégié une politique 4) CR internes : les trois ont privilégié une politique de baisse des coûts d’acquisition (commissions des de baisse des coûts d’acquisition (commissions des distributeurs, subventions des terminaux) (450-3) distributeurs, subventions des terminaux) (450-3)

5) Evolution similaire des prix des forfaits: 5,6% 5) Evolution similaire des prix des forfaits: 5,6% pour le prix de 25 forfaits, et baisse moyenne de pour le prix de 25 forfaits, et baisse moyenne de 10,9% sur le prix de 10 cartes prépayées (450-3) 10,9% sur le prix de 10 cartes prépayées (450-3)

Page 12: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

IIII

L’imposition de prix de revente dans les réseaux de distribution

(Parfums 06-D-04 du 13 mars 2006)

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Conseil 06-D-04 du 13 mars 2006 :

3 critères :

- Evocation du prix de vente public par le fournisseur- Existence d’un dispositif de police des prix- Application significative de ces prix par les

distributeurs

Méthode d’enquête : tirée expérience affaire Benetton 01-D-58 confirmée par CA Paris 7 mai 1992 ( réalité du prix imposé et police des prix) et 99-D-19 matériel médical destiné aux professionnels (respect des prix)

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1) Prix de vente public ou taux de remise

- Evocation n’implique pas négociation : (catalogues, factures, fiches produits, courriers entre les marques et les distributeurs faisant référence à un coefficient multiplicateur, reconnaissance par les représentants… )

- Nécessite la copie de ces pièces, les déclarations évoquant cette diffusion ainsi que l’importance de ces prix ( ou taux de remise maxi) dans la politique commerciale du fournisseur

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2) Police des prix

- Nécessité de prouver la mise en place d’une police des prix fondée sur un système de contrôle pouvant aller jusqu’à des pressions, menaces de rétorsions

déclaration des distributeurs : passage de représentants avec relevés de prix, remontées de prix vers le fournisseur

participation de distributeur à cette police (délation récompensée par un remise)

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constats de rappels à l’ordre

- Obtenir les courriers, circulaires et autres documents confirmant cette surveillance des prix

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3) Application significative des prix conseillés 2 moyens :

- Déclarations des distributeurs et/ou pièces établissant le respect des prix conseillés (05-D-07 armes et munitions)

- Observation directe des prix de détail :

nécessité de définir un échantillon représentatif (99-D-19 matériel médical destiné aux professionnels )

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nombre de relevés significatif (4300 dans 74 points de vente )

relevés de prix portant sur toute la zone de chalandise (22) : le panel retenu tient compte : - de la part de marché de chaque marque

de parfum (59 produits de 31 marques)- et de la répartition de la distribution

(grands magasins, indépendants, chaînes nationales )

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période courte de relevés pour éviter les distorsions trop importantes (fêtes par ex )

taux de respect des prix conseillés : au-dessus de 80%, pas d’examen de la dispersion des prix autour du PPI

le rapport indiquera la méthodologie suivie et la concertation avec le rapporteur (charte DGCCRF/Conseil)

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III

Visites et saisies : pouvoirs d’enquêtes de l’article L. 450-4 du Code de Commerce

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Pouvoirs d’enquêtes : les principes de base

Art L. 450-3

-locaux professionnels

- communication et copies de documents professionnels

- recueil d’informations

Art L.450-4

- tous lieux (professionnels ou privés)

- saisie de tous documents etde tous supports d’information (originaux)

MAIS exigences renforcées

Page 22: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

Exigences renforcées :Exigences renforcées :

1 - la décision d’enquête appartient au Ministre chargé 1 - la décision d’enquête appartient au Ministre chargé de l’économie ou au rapporteur général du Conseil de de l’économie ou au rapporteur général du Conseil de la Concurrence ou à la Commission européenne.la Concurrence ou à la Commission européenne.

2 - sa mise en œuvre est soumise à autorisation 2 - sa mise en œuvre est soumise à autorisation donnée par ordonnance d’un donnée par ordonnance d’un juge des libertés et de la détention près le TGI. près le TGI.

3 - l’ordonnance doit faire preuve par elle-même de 3 - l’ordonnance doit faire preuve par elle-même de sa régularité et doit donc être motivée à l’égard de sa régularité et doit donc être motivée à l’égard de chaque entreprise en se fondant sur des documents chaque entreprise en se fondant sur des documents obtenus de façon apparemment licite par obtenus de façon apparemment licite par l’administrationl’administration..

Page 23: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

4 – l’ordonnance doit désigner le chef de service 4 – l’ordonnance doit désigner le chef de service compétent et les officiers de police judiciaire qui compétent et les officiers de police judiciaire qui assistent aux opérationsassistent aux opérations

La visite et la saisie s’effectuent sous l’autorité et le La visite et la saisie s’effectuent sous l’autorité et le contrôle du juge qui les a autoriséescontrôle du juge qui les a autorisées

5 - l’ordonnance n’est susceptible que d’un 5 - l’ordonnance n’est susceptible que d’un pourvoi en pourvoi en cassation ( cassation ( Objectif : obtenir l’annulation des visites et saisies opérées )

6 – le déroulement des opérations peut faire l’objet 6 – le déroulement des opérations peut faire l’objet d’un recours auprès du juge qui les a autorisées ( d’un recours auprès du juge qui les a autorisées ( le recours vise à contester les conditions dans lesquelles se sont opérées les visites et saisies )

Page 24: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

• Les enquêteurs peuvent procéder :Les enquêteurs peuvent procéder :

à la pose de scellés sur tous les locaux à la pose de scellés sur tous les locaux commerciaux, documents et supports commerciaux, documents et supports d’informationd’information

à la saisie de tous documents et à la saisie de tous documents et supports supports d’informationd’information

à des « saisies informatiques »à des « saisies informatiques »

Page 25: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

Création d’un réseau spécifique (ISI)Création d’un réseau spécifique (ISI)

- Objectif du réseau : récupération de données - Objectif du réseau : récupération de données informatiques lors d'opérations de visite et de saisie.informatiques lors d'opérations de visite et de saisie.- - Utilisation d’ un logiciel spécifiqueUtilisation d’ un logiciel spécifique (EnCase) : (EnCase) : Schématiquement, il permet de constituer un réseau Schématiquement, il permet de constituer un réseau entre l'ordinateur visité et l'ordinateur de entre l'ordinateur visité et l'ordinateur de l'enquêteur. l'enquêteur. - Puis, sans modifier le contenu de l'ordinateur cible, il - Puis, sans modifier le contenu de l'ordinateur cible, il est alors possible de visualiser les fichiers, de réaliser est alors possible de visualiser les fichiers, de réaliser des recherches par "mots clés" et de saisir les des recherches par "mots clés" et de saisir les données pertinentes.données pertinentes.

Page 26: Commentaires de M. André Marie, chef du bureau des pratiques anti-concurrentielles, DGCCRF, France

Nos méthodes d’investigations sont Nos méthodes d’investigations sont validées par les JLD saisis de validées par les JLD saisis de contestations de déroulement des contestations de déroulement des opérations opérations

- JLD Tours 20 octobre 2005 Sita - JLD Tours 20 octobre 2005 Sita pourvoi en cassation (oui)pourvoi en cassation (oui)- JLD Lille 20 décembre 2005 GPL - JLD Lille 20 décembre 2005 GPL (définitif)(définitif)