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DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DÔME
Enquête publique relative à la demande d’autorisation
d’exploiter une installation de traitement de matériaux
et une station de transit de produits minéraux
sur la commune des Martres d'Artière
présentée par la société Granulats Vicat
Arrêté préfectoral n°18/01684 du 19 octobre 2018
Conclusions motivées
du commissaire enquêteur
Janvier 2019
Patrick Reynès
Commissaire enquêteur
4, rue de Bellevue, 63540 Romagnat
Demande d'autorisation d’exploiter - Granulats Vicat - commune Les Martres d’Artière (63) Janvier2019
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SOMMAIRE
1. OBJET DE L’ENQUETE .................................................................................................... 3
2. CARACTERISTIQUES DU PROJET ............................................................................... 3
2.1. LE PROJET ....................................................................................................................... 3
2.2. LES PRINCIPALES INCIDENCES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT .................................. 5
3. AVIS DES SERVICES CONSULTES ............................................................................... 9
4. DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE ............................................................................... 10
4.1. INFORMATION DU PUBLIC .............................................................................................. 10
4.2. PARTICIPATION DU PUBLIC A L’ENQUETE ....................................................................... 10
4.3. MODIFICATION DU PROJET EN COURS D’ENQUETE ......................................................... 10
5. ENTRETIEN AVEC LE MAIRE DES MARTRES D’ARTIERE ................................ 11
6. DELIBERATION DES CONSEILS MUNICIPAUX ..................................................... 12
7. EXAMEN DES OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR ................... 12
7.1. RESERVE N°1 DU CONSEIL MUNICIPAL DES MARTRES D’ARTIERE ................................ 12
7.2. RESERVE N°2 DU CONSEIL MUNICIPAL DES MARTRES D’ARTIERE ................................ 12
7.3. RESERVE N°1 DE L’AGENCE REGIONALE DE SANTE ....................................................... 13
7.4. RESERVE N°2 DE L’AGENCE REGIONALE DE SANTE ....................................................... 14
8. CONCLUSIONS MOTIVEES .......................................................................................... 16
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1. OBJET DE L’ENQUETE
Cette enquête publique s’inscrit dans le cadre d'une procédure de demande
d’autorisation préfectorale au titre des Installations Classées pour la Protection de
l’Environnement (ICPE).
Cette demande est présentée par la société Granulats Vicat pour poursuivre
l’exploitation d’une installation de traitement de matériaux et d’une station de transit de
produits minéraux toutes les deux existantes sur la commune des Martres d'Artière, dans le
département du Puy-de-Dôme.
2. CARACTERISTIQUES DU PROJET
2.1. LE PROJET
La société Granulats Vicat disposait d’une gravière associée à une installation de
traitement des matériaux extraits (concassage, criblage, lavage) ainsi qu’à une aire de transit
de produits minéraux sur la commune des Martres d’Artière, à 10 km au Nord-Est de
Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
L’exploitation de la gravière étant terminée, celle-ci est en cours de remise en état selon
le Plan d’Aménagement Global de la zone de carrières de Pont-du-Château/Martres-d’Artière.
Plans de localisation du projet et de l’emprise sollicitée
Afin de poursuivre la remise en état de l’ancienne gravière mais aussi le traitement à
proximité des matériaux provenant de la gravière voisine qu’elle exploite à Pont-du-Château,
la société Granulats Vicat souhaite continuer à utiliser l’installation de traitement des
matériaux existante.
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Dans le dossier présenté à l’enquête publique, le projet soumis à la présente demande
d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE couvre une surface totale de 204 183 m2 soit 20 ha
41 a 83 ca (voir plan ci-après) et consiste précisément à :
poursuivre l’exploitation de l’installation existante de traitement des matériaux,
les matériaux provenant de la gravière de Pont-du-Château et de la carrière de
roche massive de la société ETECC située à environ 75 km sur la commune de
Saint-Poncy (15).
exploiter une installation de concassage constituée d’un concasseur mobile à
mâchoires pour le traitement des matériaux bruts de démolition issus du BTP ou
des bétons recyclés en vue de leur recyclage sous la forme de produits finis
(graves) notamment pour des remblais routiers à raison d’une campagne de
1 semaine tous les 2 mois,
exploiter une aire de transit de produits minéraux ou de déchets non dangereux
inertes en augmentation de 8000 m2 à 60 000 m
2, soit 6 ha, destinée à stocker les
matériaux inertes de démolition issus du BTP, les matériaux bruts d’extraction
non traités ainsi que les matériaux d’extraction traités (régime Enregistrement -
rubrique 2517-1 de la nomenclature des ICPE),
mettre en œuvre une station service pour un volume annuel de Gasoil Non
Routier (GNR) distribué de 40 m3 destiné à alimenter en carburant les engins
utilisés sur le site (non classé - rubrique 1435 de la nomenclature des ICPE),
installer une citerne de 3 m3 de GNR associée à la station service avec une aire
étanche bétonnée équipée d’un séparateur à hydrocarbures (non classé - rubrique
4331 de la nomenclature des ICPE),
poursuivre la remise en état du site conformément au Plan d’Aménagement
Global de la zone de carrières de Pont-du-Château/Martres-d’Artière (voir plan
de remise en état ci-après) et impliquant son remblaiement avec les argiles de
décantation des eaux de lavage des granulats ainsi que les déchets inertes du
BTP non valorisables.
Emprise sollicitée au titre de la demande d’autorisation d’exploiter
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Concernant les installations de traitement des matériaux fixe et mobile le projet prévoit
une diminution de la puissance utilisée de 850 KW, autorisée par l’arrêté préfectoral
complémentaire n°15/00046 du 27 avril 2015, à 650 KW pour les activités à venir (régime
Autorisation - rubrique 2515-1-a de la nomenclature des ICPE).
Plan de la remise en état du
site après la fin d’activité
2.2. LES PRINCIPALES INCIDENCES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT
Le projet décrit précédemment représente une activité similaire à celle qui est pratiquée
sur le site aujourd’hui. Ses incidences sur l’environnement devraient donc être proches de
celles que l’on peut observer actuellement.
Les paysages
L’incidence de l’activité projetée n’aura que peu d’impact sur les paysages par
rapport à la situation actuelle à la hauteur près des tas de matériaux qui sera fluctuante. Les
installations de traitement des matériaux étant situées dans une zone décaissée de 5 à 6 m,
elles resteront très peu visibles. A terme, l’incidence visuelle du projet sera positive puisque le
site sera remblayé selon un principe de continuité topographique avec les terrains alentours et
il sera végétalisé avec des boisements, des prairies et des mares.
L’incidence de ce réaménagement sur les inondations de l’Allier sera également positive
car la zone dédiée au traitement des matériaux ne sera pas entièrement remblayée afin de
laisser une poche de stockage des eaux pour limiter les effets de crue.
Les facteurs écologiques du milieu
L’emprise du projet est située à proximité mais en dehors des ZNIEFF de type I et II
ainsi que des sites Natura 2000 associés à la rivière Allier. Elle est également en dehors des
réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques recensés au titre du Schéma Régional
de Cohérence Ecologique Auvergne.
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L’étude écologique réalisée dans le cadre de l’étude d’impact montre que les activités
envisagées n’auront qu’une très faible incidence sur ces espaces.
Ensuite, sur le site et dans sa proche périphérie, des enjeux de préservation des oiseaux
ont été mis en évidence :
enjeu modéré => Alouette lulu (zones herbacées parsemées d’arbres, de bosquets
ou de haies), Verdier d'Europe (zones arborées et arbustives, lisières, grandes
haies), Choucas des tours, Milan noir,
enjeu fort => Œdicnème criard (milieux cultivés autour du site), Petit gravelot
(zones herbacées parsemées d’arbres, de bosquets ou de haies).
La sensibilité des amphibiens dans les mares liées à l’exploitation est assez forte :
enjeu modéré => Alyte accoucheur, Crapaud calamite,
enjeu fort => Sonneur à ventre jaune.
Par contre, la sensibilité des mammifères terrestres est plutôt faible avec cependant un
enjeu modéré de préservation du Lapin de garenne sur les talus et milieux herbacés.
Tout au long de l’exploitation du site et des travaux de remise en état, les activités
n’auront qu’une faible incidence sur les espèces à enjeux qui viennent d’être citées :
aucun effet sur les oiseaux des milieux arbustifs et arborés car ces milieux, très
peu représentés dans l’emprise, ne seront pas touchés,
travaux de remblaiement dans les zones herbacées et de jeunes plantations,
habitats de l’Alouette lulu et du Petit Gravelot, réalisés de façon progressive et
en dehors des périodes de nidification de ces espèces avec création d’une zone
de quiétude pour la nidification du Petit gravelot => impact faible,
comblement des mares en dehors de la période de reproduction des amphibiens
lors des travaux de remblaiement avec la conservation définitive de 3 mares puis
la conservation des autres mares le plus longtemps possible avant leur
déplacement au fur et à mesure de l’avancée du remblaiement => impact faible.
Afin de garantir l’efficacité de ces mesures visant un impact faible des activités sur les
espèces présentes sur le site, un suivi écologique de la plateforme sera réalisé par un expert
pendant toute la durée de son fonctionnement.
Enfin, au terme de l’activité de traitement des granulats, le site aura fait l’objet
d’une remise en état à vocation écologique permettant d’offrir des habitats variés pour
conserver les espèces identifiées et même augmenter la biodiversité, ce qui aura un impact
très positif sur l’écologie locale :
création de zones arbustives/arborées permettant de fournir des zones de
nidification et des postes de chant pour l’avifaune ainsi que des zones refuge
pour de nombreuses espèces de mammifères et d’amphibiens,
création de zones herbacées (prairies) pour la nidification des espèces d’oiseaux
des milieux ouverts, le nourrissage des oiseaux des milieux boisés ci-avant et le
développement de nombreux autres taxons (flore, insectes, mammifères),
création de réseaux de mares pour la préservation des amphibiens,
création de 3 hibernaculum (monticules de pierres, niches pierreuses en talus) à
proximité des réseaux de mares pour maintenir et favoriser la population de
reptiles sur le site.
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Les eaux superficielles
L’installation fixe de traitement des matériaux fonctionne en circuit fermé. Les eaux de
process pour le lavage des granulats sont entièrement recyclées et il n’y a aucun rejet vers le
milieu naturel. Les boues issues de cette opération de lavage sont décantées à l’aide d’un
floculant dans une cuve puis séchées dans des bassins prévues à cet effet. L’eau perdue par
évaporation est ensuite complétée dans le process par pompage dans le plan d’eau artificiel du
Brand situé à proximité. Cet apport représentant un faible volume et le plan d’eau étant en
communication directe avec la nappe de l’Allier, l’approvisionnement en eau de l’installation
de traitement ne saurait avoir une quelconque incidence sur cet étang.
Le concasseur mobile pour l’activité de recyclage des matériaux issus du BTP n’emploie
pas d’eau pour le traitement des matériaux. Il n’y a donc pas de prélèvement d’eau, ni de rejet
vers le milieu naturel.
Ensuite, de par la topographie relativement plane du secteur puis la nature alluviale et
agricole des terrains, les eaux pluviales ainsi que toute éventuelle pollution s’infiltrent
rapidement dans le sol. Le ruissellement est très faible et l’activité projetée ne peut avoir
d’impact sur les eaux superficielles.
Enfin, la station service et sa citerne seront installées en dehors du champ d’expansion
des crues de l’Allier et le floculant sera stocké en hauteur de façon à ce qu’il ne soit pas
entrainé par une inondation (cote de crue + 1 m). L’usage de ces éléments ne devrait donc
pas avoir d’incidence sur les eaux superficielles.
Sous-sol – eaux souterraines
Le ravitaillement des engins sur roues sera réalisé à la station service au droit d’une aire
étanche bétonnée équipée d’un séparateur à hydrocarbures. La cuve de 3 m3 de la station sera
non compartimentée mais intégrée dans un container relié à l’aire étanche et équipée d’un
pistolet automatique anti-débordement.
Le ravitaillement du concasseur mobile à mâchoires sera réalisé sur le site en bord à
bord, à l’aide d’une bâche amovible, d’une citerne sur remorque équipée d’un pistolet de
distribution à déclenchement manuel avec dispositif automatique de détection de trop plein.
La remise en état du site implique son remblaiement préalable avec les argiles de
décantation des eaux de lavage des granulats ainsi que les déchets inertes du BTP non
valorisables.
Concernant les boues issues du lavage des granulats, elles sont décantées, à la fin du
process, à l’aide d’un floculant à base de polyacrylamide qui est un produit toxique. Un
système automatisé permet tout d’abord de doser le floculant au plus juste en fonction de la
teneur de l’eau en argile pour limiter son usage au maximum.
Ensuite, la présence de monomère d’acrylamide dans le produit commercialisé par le
fournisseur est garantie être inférieure à un taux de 0,1 % conformément à la circulaire du
22/08/2011. Enfin, les études récentes ont montré que le monomère résiduel est
biodégradable. Il est détruit en 6 jours en surface et en 30 jours en milieux aqueux. Il ne
s’accumule donc pas et, retenu prisonnier dans l’argile peu perméable, il ne peut pas
migrer non plus lorsque celle-ci a été utilisée pour le remblaiement du site.
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En l’état actuel des connaissances, nous pouvons donc retenir que l’usage d’un floculant
à base de polyacrylamide tel qu’il est conduit sur le site des Martres-d’Artière respecte les
enjeux environnementaux et ne devrait pas avoir d’incidence sur le sous-sol ni sur les eaux
souterraines.
Concernant les déchets inertes non valorisables issus du BTP, une procédure stricte
d’admission des matériaux de démolition sera mise en place pour garantir leur caractère
inerte et ainsi éviter les risques de pollution du sous-sol et des eaux souterraines suite au
remblaiement du site.
Compte tenu de l’ensemble de ces dispositions, l’incidence des activités projetées
sur le sous-sol et les eaux souterraines devrait être faible à nulle. Ces activités sont
d’ailleurs déjà en place aujourd’hui au titre de la présente autorisation d’exploiter et aucune
pollution des eaux de la nappe de l’Allier sous-jacente pouvant leur être imputée n’a été
relevée dans les échantillons prélevés en 2016 sur 3 piézomètres encadrant le site.
Poussières
Comme c’est le cas actuellement, l’envol de poussières sera réduit au minimum par une
limitation de la vitesse des camions sur le site puis par l’aspersion d’eau sur les pistes les jours
secs et ventés. L’usage d’eau dans l’installation de traitement fixe pour le lavage des granulats
puis l’aspersion d’eau sur le concasseur mobile permettent également de limiter l’envol des
poussières. Enfin, la localisation des installations de traitement des matériaux dans une zone
décaissée de 5 à 6 m par rapport à la topographie générale limite la dispersion des poussières
dans l’environnement.
Les mesures de retombées de poussières de l’activité actuelle réalisées en 2017 sur deux
points situés à proximité de l’habitation la plus proche au Nord et à l’angle Sud-Est du site ont
montré les valeurs respectives de 289 mg/m2/j et 112,5 mg/m
2/j.
Ces valeurs sont inférieures à la valeur guide de 500 mg/m2/j (Arrêté ministériel du
22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier
traitement des matériaux calcaires, modifié du 30 septembre 2016).
Des mesures d’empoussiérage pour le personnel ont été réalisées en septembre 2013 sur
plusieurs postes de travail. Les conditions de travail et la nature des matériaux n’ont pas
changé depuis 2013 et seront similaire dans les activités projetées.
En faisant référence au rapport de mesures d’empoussiérage de 2013 fourni dans son
annexe, l’étude d’impact précise que, pour le personnel, le risque par inhalation de la
poussière siliceuse est faible et qu’il n’entraîne pas de contre-indication quelque soit le poste
de travail.
Cette analyse reste cependant très confuse pour le non spécialiste car le rapport de
mesures d’empoussiérage de 2013 indique des concentrations en poussières inhalables et
alvéolaires alors que l’étude d’impact présente des valeurs guides sur les poussières PM10 et
PM2,5, ce qui empêche au novice toute comparaison à une référence.
L’étude d’impact conclue donc que la probabilité de retombées de poussières à
proximité des habitations sera faible et que le risque sanitaire lié aux poussières sera
négligeable pour les activités projetées qui seront similaires à celles d’aujourd’hui.
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Bruit
Les vents dominants dans la plaine de l’Allier proviennent du Nord et du Sud. De ce
fait, l’habitation la plus proche du site, présente à 145 m au Nord de ce dernier, ainsi que les
habitations voisines, sont donc plus ou moins localisées sous les vents dominants.
Cependant, la localisation des installations de traitement des matériaux dans une zone
décaissée de 5 à 6 m par rapport à la topographie générale limite la dispersion des principales
émissions sonores vers les habitations les plus proches.
Par ailleurs, la campagne de surveillance des émissions sonores réalisée en période
diurne le 7 décembre 2016 en lien avec l’activité du site montre des niveaux de bruits
conformes aux exigences réglementaires :
2 points de mesures sur le site avec des LAeq de 59,6 et 58 DB(A) inférieurs au
seuil réglementaire de 70 DB(A),
1 point de mesure au niveau de l’habitation la plus proche au Nord (zone à
émergence réglementée) avec une valeur d’émergence de 1,5 DB(A) inférieure à
la valeur réglementaire de 5 DB(A).
Compte tenu de ces éléments et du fait que l’activité future sera identique à l’activité
d’aujourd’hui, le projet ne devrait pas avoir d’incidence sur les émissions sonores par
rapport à la situation actuelle et les niveaux de bruit devraient rester en dessous des
seuils réglementaires.
3. AVIS DES SERVICES CONSULTES
Le dossier d’enquête publique était complété par les avis suivants :
Avis tacite de l’Autorité Environnementale traduisant une qualité de l’étude
d’impact suffisante et une prise en compte adéquate de l’environnement par le
projet au regard des enjeux environnementaux du secteur,
Avis de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité indiquant l’absence de
remarque à formuler dans la mesure où le projet n’affecte pas l’activité des AOP
et IGP concernées,
Avis favorable de l’ARS sous réserve de prise en compte des points suivants :
Compte tenu de l’existence d’un aquifère au droit du site, de l’utilisation,
pour la remise en état du site, des argiles issus du lavage des matériaux et
contenant de l’acrylamide toxique et cancérigène en lien avec le floculant
utilisé, il conviendra d’intégrer ce paramètre dans le suivi de la qualité
des eaux souterraines,
Compte tenu du danger potentiel de la silice cristalline sur la santé, le
pétitionnaire devra préciser le taux de silice cristalline contenu dans les
poussières. Si ce taux devait être supérieur à 10 %, une évaluation du
risque lié à l’inhalation de silice cristalline pour les populations riveraines
devra être conduite.
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4. DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE
4.1. INFORMATION DU PUBLIC
Le rapport d’enquête montre que l’information du public a été réalisée
conformément à la réglementation par affichage de l’avis d’enquête en mairie ainsi que par
sa publication dans deux journaux locaux de diffusion départementale, au moins 15 jours
avant le début de l’enquête puis dans les 8 premiers jours. Cet affichage a également été
effectué aux abords du site au format A2 sur fond jaune.
4.2. PARTICIPATION DU PUBLIC A L’ENQUETE
Malgré l’information du public présentée ci-avant, sa participation a été quasiment nulle
et n’a donné lieu à aucune observation, ni sur le registre, ni par courrier, ni à l’adresse
électronique mise à disposition par la préfecture du Puy-de-Dôme.
4.3. MODIFICATION DU PROJET EN COURS D’ENQUETE
La Communauté de Communes Riom Limagne et Volcans est en train de finaliser le
PLU intercommunal de l’ancienne communauté de communes Limagne d’Ennezat qui l’avait
initié et dont fait partie la commune des Martres d’Artière.
Pendant le déroulement de l’enquête, je me suis aperçu que la fraction de l’emprise
faisant l’objet de la demande d’autorisation et correspondant à une partie de la parcelle 26
n’était pas compatible avec le règlement du PLUi.
Cette parcelle, intégrée dans l’emprise ICPE, est en effet située en secteur Ap où « sont
interdites toutes les occupations et utilisations du sol », ce qui n’est pas compatible avec
l’activité d’aire de transit de produit minéraux demandée dans ce secteur (voir plan ci-après).
Emprise ICPE et parcelle 26 Parcelle 26 et zonage PLUi
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Suite à ce constat, la société Granulats Vicat a transmis une demande de modification de
l’emprise ICPE par courrier à Monsieur Le Préfet du Puy-de-Dôme en date du 6 décembre
2018. La nouvelle emprise sollicitée est présentée ci-dessous.
Emprise ICPE modifiée sollicitée par la société Granulats Vicat
Cette modification du projet restant très mineure et sans incidence notable sur le projet
global ou ses impacts, elle n’a pas donné lieu à une suspension d’enquête au titre de l’article
L.123-14 du code de l’environnement.
5. ENTRETIEN AVEC LE MAIRE DES MARTRES D’ARTIERE
A l’issue de l’enquête publique, j’ai souhaité rencontrer Monsieur Le Maire des Martres
d’Artière au titre de sa participation au comité de suivi de l’activité des Granulats Vicat et de
sa connaissance des possibles problèmes ou nuisances qu’elle pourrait engendrer. Cet
entretien a eu lieu le 14 décembre 2018, jour de clôture de l’enquête.
De cette discussion, il ressort :
que l’activité actuelle des installations de traitement du granulat ne génère
pas de nuisance notable à part, peut-être, un peu de poussière l’été en période
sèche et venteuse mais pas de façon significative,
qu’aucune pollution notable des eaux souterraines n’a été relevée,
qu’aucun cas de silicose en lien avec l’émission de poussière et de silice
cristalline n’a été recensé depuis le début des activités de gravière sur ce site.
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6. DELIBERATION DES CONSEILS MUNICIPAUX
Conformément à la règlementation, les communes situées dans le rayon d’affichage de
2 km ont été invitées à donner leur avis sur la demande d’autorisation d’exploiter formulée par
la société Granulats Vicat.
Seuls, les Conseils Municipaux des communes des Martres d’Artière, de Chavaroux et
de Lussat ont donné leur avis par délibération.
Ces délibérations, prises dans le délai règlementaire débutant au démarrage de l'enquête
publique et expirant au plus tard 15 jours suivant sa clôture, soit le 29 décembre 2018,
expriment un avis favorable.
La délibération du Conseil Municipal des Martres d’Artière conditionne cependant son
avis favorable à la levée de plusieurs réserves qui sont analysées ci-après.
7. EXAMEN DES OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
En l’absence d’observation du public, j’ai jugé utile de questionner la société Granulats
Vicat, au travers du Procès Verbal de Synthèse des observations, sur quelques zones d’ombre
que j’ai relevé dans le dossier et qui font l’objet des réserves émises par le Conseil Municipal
des Martres d’Artière et l’Agence Régionale de Santé (ARS).
7.1. RESERVE N°1 DU CONSEIL MUNICIPAL DES MARTRES D’ARTIERE
Dans sa délibération, le Conseil Municipal des Martres d’Artière demande, en première
réserve, qu’une date de fin d’exploitation soit fixée.
La société Granulats Vicat indique très clairement le lien direct existant entre l’activité
d’extraction de la gravière exploitée à Pont-du-Château et le fonctionnement des installations
de traitement des matériaux des Martres d’Artière permettant de traiter les granulats à
proximité.
La fin d’activité d’extraction dans la gravière proche s’achève en 2028 et le traitement
des matériaux en 2029. Le temps de démonter les installations et de finalement remettre en
état la plateforme du site des Martres d’Artière, son activité devrait avoir cessé en 2032.
Dans le rapport d’enquête, j’ai cependant rappelé, comme l’indique la société Granulats
Vicat, que les installations de traitement de matériaux et les stations de transit de produits
minéraux n’ont pas l’obligation réglementaire d’indiquer une durée de fonctionnement. De ce
fait, cette date reste indicative et liée aux intérêts de l’entreprise en 2032.
7.2. RESERVE N°2 DU CONSEIL MUNICIPAL DES MARTRES D’ARTIERE
La localisation de l’emprise de l’aire de transit de 60 000 m2 (rubrique 2517-1) n’est pas
précisée dans le dossier d’enquête alors que la surface totale de l’emprise demandée pour
l’ICPE est de 204 183 m².
La commune des Martres-d’Artière demande donc au pétitionnaire de localiser les lieux
de stockage dans l’emprise sollicitée pour l’ICPE.
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La société Granulats Vicat indique donc, sur le plan ci-après, la localisation de l’emprise
de l’aire de transit de produits minéraux dont la surface sollicitée est de 60 000 m².
7.3. RESERVE N°1 DE L’AGENCE REGIONALE DE SANTE
L’ARS pointe du doigt les risques de pollution de l’aquifère présent au droit du site
par l’acrylamide contenu dans les argiles issues du lavage des granulats. Ces argiles,
utilisées pour le remblaiement du site, contiennent en effet ce produit toxique et cancérigène
qui leur a été transféré par le floculant ayant permis de les décanter suite au process de lavage.
La société Granulats Vicat précise que la nappe sous-jacente au site est la nappe
alluviale de l’Allier. En l’absence d’information plus complète, il est permis de penser que
cette nappe est une nappe libre dans les dépôts d’alluvions de cette rivière, donc
potentiellement vulnérable aux pollutions s’infiltrant depuis la surface.
Le pétitionnaire indique également que l’acrylamide emprisonnée dans les argiles
utilisées pour le remblaiement du site :
est présent en faible quantité,
ne peut migrer vers la nappe en raison du caractère peu perméable des argiles et
de sa dégradation rapide de 6 jours en surface ou de 4 à 30 jours en milieu
aqueux selon les conditions.
De ce fait, la société Granulats Vicat conclue à un risque sanitaire négligeable et il
paraît finalement assez cohérent qu’aucun suivi de l’acrylamide dans le suivi de la
qualité des eaux souterraine ne soit proposé, ni dans le dossier d’enquête, ni dans la
réponse du pétitionnaire.
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7.4. RESERVE N°2 DE L’AGENCE REGIONALE DE SANTE
L’ARS pointe du doigt le danger potentiel de la silice cristalline sur la santé et demande
au pétitionnaire de préciser son taux dans les poussières émises par son activité. Elle précise
que si ce taux devait être supérieur à 10 %, une évaluation du risque lié à l’inhalation de silice
cristalline pour les populations riveraines devra être conduite.
La société Granulats Vicat précise qu’il existe deux types de mesures des émissions de
poussières dans le cas qui nous concerne :
les mesures d’empoussiérage qui concernent le personnel,
les mesures de retombées atmosphériques totales dans l’environnement aussi
appelées mesures d’empoussièrement.
Concernant les mesures d’empoussiérage sur le personnel, bien qu’aucun référentiel de
valeurs guides ne soit fourni et que les résultats soient présentés sans unité, le tableau suivant,
transmis par la société Granulats Vicat, indique un risque faible pour la santé de ses
opérateurs de « Production » (Groupe d’Exposition Homogène n°1) vis-à-vis des
poussières alvéolaires, siliceuses et inhalables.
Le commissaire enquêteur n’étant pas un expert, je laisse le soin aux services de l’état
compétents sur cette thématique de valider ces résultats pour la suite de la procédure.
Par voie de conséquence, le risque sanitaire lié aux poussières pour les populations
riveraines, dont l’habitation la plus proches est déjà éloignée de 145 m du site, est encore
plus faible, notamment en ce qui concerne la silice cristalline pointée du doigt par l’ARS.
Les mesures de retombées atmosphériques totales dans l’environnement,
systématiquement très inférieures à 500 mg/m²/jour (voir résultats ci-après), viennent
confirmer cette interprétation.
Demande d'autorisation d’exploiter - Granulats Vicat - commune Les Martres d’Artière (63) Janvier2019
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Demande d'autorisation d’exploiter - Granulats Vicat - commune Les Martres d’Artière (63) Janvier2019
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8. CONCLUSIONS MOTIVEES
La présente demande d’autorisation est sollicitée par la société Granulats Vicat qui
souhaite poursuivre l’exploitation de l’installation de traitement des matériaux et de l’aire de
transit de produits minéraux sur son site des Martres d’Artière tout en continuant la remise en
état de cette ancienne gravière.
Ce projet est bénéfique pour l’économie du secteur ainsi que pour l’emploi local
puisque cela pérennise 5 postes de salariés.
Il est également utile à la société au sens large puisque l’usage des granulats est
indispensable pour les remblais et les enrobés routiers ainsi que pour la réalisation des bétons
destinés à la construction. Il contribue donc au développement du territoire Est-Clermontois.
Par ailleurs, l’étude d’impact et les différents échanges avec l’entreprise ont montré,
dans l’analyse ci-avant, une large prise en compte de l’environnement permettant de réduire
les impacts de l’activité à un niveau faible :
peu d’impact sur les paysages par rapport à la situation actuelle pendant la
période d’activité puis impact positif après la remise en état en bois et praires
parsemées de mares,
impact faible à nul sur les espèces à enjeux de préservation inventoriées sur le
site (avifaune, batraciens) tout au long de l’activité par le choix de méthodes
d’exploitation respectueuses et adaptées,
impact positif sur l’écologie locale après la remise en état du site qui permettra
d’offrir des habitats variés (zones arborées, prairies, mares et hibernaculum)
pour conserver les espèces identifiées et augmenter la biodiversité,
aucun impact sur les eaux superficielles car l’activité ne génère aucun rejet en
surface et, en cas d’inondation, la future station service et sa citerne ainsi que le
stockage de floculant seront installés au-dessus de la cote de crue,
impact faible à nul de l’activité sur le sous-sol et les eaux souterraines en lien
avec les hydrocarbures utilisés sur la station service et par les engins à moteur
thermique grâce à des méthodes d’exploitation adaptées (aire et bâche étanche,
séparateur à hydrocarbures, pistolet automatique anti-débordement ...),
impact faible à nul de la remise en état du site sur le sous-sol et les eaux
souterraines grâce à la mise en place d’une procédure stricte d’admission des
matériaux de démolition pour en vérifier le caractère inerte,
impact à priori nul de la remise en état du site sur le sous-sol et les eaux
souterraines en lien avec l’acrylamide issue du floculant et contenue dans les
argiles de remblaiement, ce produit toxique ne pouvant quasiment pas migrer
dans les argiles et se dégradant entre 6 et 30 jours selon les conditions,
risque faible pour la santé du personnel de la société Granulats Vicat sur le site
des Martres d’Artière vis-à-vis des poussières alvéolaires, siliceuses et inhalables
selon le tableau de mesures et d’évaluation du risque fourni par l’entreprise,
risque sanitaire encore plus faible lié aux poussières pour les populations
riveraines, dont l’habitation la plus proches est déjà éloignée de 145 m du site, ce
qui est confirmé par les mesures de retombées atmosphériques totales dans
l’environnement systématiquement très inférieures à 500 mg/m²/jour,
Aucune incidence des émissions sonores sur les populations riveraines par
rapport à la situation actuelle car l’activité reste la même. Les niveaux de bruit
devraient par ailleurs rester en dessous des seuils réglementaires comme c’est
déjà le cas aujourd’hui.
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Compte tenu de l’utilité de ce projet pour le développement du territoire, de l’absence
d’impact notable sur l’environnement, ce que confirme le maire des Martres d’Artière,
notamment en matière de nuisance, de pollution du milieu et de problème sanitaire lié aux
poussières, compte tenu de l’avis favorable de l’Autorité Environnementale, de l’Institut
National de l’Origine et de la Qualité, de l’Agence Régionale de Santé, des Conseils
Municipaux des Martres d’Artière, de Chavaroux et de Lussat puis compte tenu de l’absence
d’observation ou de plainte du public, malgré sa bonne information, j’émet un :
AVIS FAVORABLE
à la demande d’autorisation présenté par la société Granulats Vicat pour continuer
l’exploitation d’une installation de traitement de matériaux et d’une station de transit de
produits minéraux sur la commune des Martres d'Artière
Patrick Reynès
Commissaire enquêteur
le 23 janvier 2019