Discours d’accueil de SégolèneNeuville, Secrétaire d’Etat chargéedes personnes handicapées et de lalutte contre l’exclusion.

Madame la Secrétaire d’Etat, chargée despersonnes handicapées et de la Luttecontre l’exclusion, chère Ségolène Neuville,

Madame la Directrice générale de la Caisse nationalede Solidarité pour l’Autonomie, chère GenevièveGueydan,

Madame la sénatrice, présidente du CNCPH, chèreDominique Gillot, Monsieur le secrétaire général du Comité Intermi-nistériel du Handicap, cher Etienne Petitmengin,Madame la directrice adjointe du FIPHFP, chèreHélène Bérenguier, représentant notre ami, leprésident André Montané,Monsieur le directeur général de la Cohésion so-ciale, cher Jean-Philippe Vinquant,

Madame la présidente du jury des Trophées APAJH,chère Deza N’Guembock, Mesdames et messieursles élus,

Mesdames et messieurs les partenaires qui facili-tez financièrement l’organisation des Trophées, Mesdames et messieurs les artistes qui nousaccompagnez ce soir, Alex Goude et toute latroupe de Timéo, le groupe Mister O que nousavons déjà apprécié l’an dernier, Michel Fugain,

Joyce Jonathan, les Arcadian et tous les artistesAPAJH, sur scène aujourd’hui ou ayant participéaux sélections,Chère Louise Ekland qui pour la première fois vaanimer la soirée des Trophées,

Chères et chers amis.

C’est un grand honneur de vous recevoir, madamela ministre, une nouvelle fois, pour cette douzièmecérémonie des Trophées de l’APAJH, évènementplacé sous le haut patronage de monsieur FrançoisHollande, président de la République.Dans moins d’un mois, cela fera huit ans que jesuis président de la Fédération des APAJH, et c’esttoujours un honneur, un plaisir, d’accueillir les res-ponsables élus du pays.

Je sais votre emploi du temps très contraint et lemouvement APAJH tout entier vous remercie devotre présence ici ce soir parmi nous dès l’ouverture.

Votre présence marque la reconnaissance despouvoirs publics pour le travail, parfois, souventle combat, que, militants bénévoles, nous condui-sons depuis cinquante-quatre ans dans l’intérêtgénéral.Merci très sincèrement de votre présence.

Ce soir, 14 novembre, est jour de fête ici et de miseen valeur des initiatives positives. Nous avonsreçu 67 beaux dossiers et le travail du Jury ne futpas simple.

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Voici un an, le 13 novembre, la barbarie a frappénotre pays.Aux portes d’un stade, aux terrasses de cafés et derestaurants, au Bataclan, lieux de fête, de joie etde populations mêlées, la mort, l’horreur ont sévi.Parce qu’ils étaient jeunes ou moins jeunes, différentsou pas, heureux ou ayant envie d’être heureux, diverset rassemblés, ils ont été assassinés.La barbarie a frappé au cœur de Paris et à traversces vies fauchées, c’est la République, nos valeurs,la démocratie, que l’on veut assassiner.Souvenons-nous toujours !

Et ensemble, réunis, joyeux, partageons cetteenvie, cette volonté, cette fureur de vivre. De vivrelibres !

Aujourd’hui, comme les années précédentes, aucœur de Paris, nous sommes en pleine lumière.Nous sommes plus de 1400 participants dans cettebelle salle du Carrousel du Louvre, et comme lesannées précédentes, dans de multiples lieux duterritoire, dans des établissements, en direct, cettesoirée est suivie. Cette année, sur le site, TrophéesAPAJH, grâce à internet, nos amis parfois isolés ouloin, peuvent aussi suivre cette soirée en direct.Je ne peux les citer tous, mais à travers nos amis duTarn, regroupés au cinéma le Lido à Castres,j’adresse un salut amical et joyeux à toutes et tous.

La personne en situation de handicap, sa familledoivent bien souvent se battre pour que les ré-ponses s’organisent et que citoyen parmi les au-tres, elle mène sa vie la plus ordinaire possibleavec les accompagnements nécessaires.

Mais cela, et vous le savez bien, n’est pas si évidentque ça, même en cette fin d’année 2016, malgré lesavancées.Le triste épisode concernant cette jeune fille excluedu lycée Molière dans le 16ème arrondissement deParis en cette rentrée scolaire au seul et uniquemotif de son handicap est bien révélateurdes progrès à effectuer pour réaliser cettesociété inclusive pour laquelle, vous commenous, militons.

Cette soirée des Trophées a pour ambition decontribuer à ces évolutions nécessaires en saluantceux qui ont osé, ceux qui ont réussi, avecl’environnement règlementaire actuel, avec lescontraintes économiques que nous connaissons.

Et si eux ont réussi, pourquoi pas d’autres !

Alors merci à tous ceux qui osent et entreprennentafin que l’inclusion renverse l’exclusion !

Et puis cette année 2016 est particulière pournous puisqu’elle marque les 40 ans de notreFédération née à Guéret en octobre 1976.

Nos anciens ont eu cette belle et courageuse volontéde travailler ensemble, fédérés, plutôt qu’épars !

Vincent Peillon, ancien ministre de l’Educationnationale, a élaboré la «Charte de la Laïcité àl’Ecole»

Belle et utile initiative !

A l’APAJH, nous avons apprécié vivement et estiméqu’elle devait être affichée dans les établissementset services que nous gérons.

Et pour cela, nous l’avons rendue totalementaccessible à tous les publics, tous les handicapsconfondus. Puis nous l’avons proposée à l’Education nationaleet elle est aujourd’hui, sous le double sceau,Education nationale – APAJH, affichée dans saforme accessible à tous, dans tous les établissementspubl ics d ’ense ignement . L’access ib i l i téuniverselle est un combat permanent, de tous lesinstants, de tous les lieux, sur tous les sujets.

La laïcité, valeur fondamentale de l’APAJH, valeurfondamentale de la République.

Et les évènements de cette année à Paris, à Nice et àSaint-Etienne du Rouvray nous l’ont encore rappeléde façon terrible.

Assassiner pour empêcher la liberté de pensée, laliberté d’expression.

La liberté n’a pas de prix et la laïcité la garantit.

Pendant des mois, le mouvement APAJH tout entier atravaillé sur cette question de la laïcité au quotidienet de sa mise en œuvre face à des intégrismesmilitants qui ont pour ambition d’imposer d’autresrègles de vie à la société républicaine organiséedémocratiquement. Notre Congrès de juin dernier, àGuéret dans la Creuse, a adopté à l’unanimité untexte clarifiant et fondant la pratique professionnelleà l’aune de cette valeur que nous partageons, la laïcité.

Vous avez été témoin de ce travail, physiquement, aucongrès de Paris en juin 2015 et en juin dernier à Guéret.Merci de votre présence lors de ces moments fonda-mentaux pour le mouvement associatif porté par descitoyens engagés et bénévoles.Votre présence encourage et légitime notre action.

Le sujet disait-on est difficile. Mais ce n’est pas parceque c’est difficile qu’il ne faut pas agir !

Aujourd’hui, ce texte existe, nous engage et nousoblige.Dans le plan de formation 2017 de notre organisation,des modules « Laïcité » sont proposés à nos 14 000collaborateurs.

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Notre monde, notre Europe vivent des momentsterribles avec des dictatures qui oppriment, pour-chassent et tuent. Certains n’ont d’autres choix quepartir, fuir, en laissant tout derrière eux. L’APAJH, mouvement citoyen s’est positionnéimmédiatement très clairement.

Oui, nous sommes disponibles pour accompagnertout réfugié, tout migrant en situation de handicap.La guerre tue, la guerre détruit et au moment oùl’homme blessé tend la main, nous détournerions leregard ou les rejetterions à la mer ?Impensable, indigne !Nous appartenons tous à la même humanité, au-delàde nos différences. Et cette main en notre directiontendue par notre frère en humanité, nous devons lasaisir et accompagner celui qui à terre souhaite aideet veut se relever.

Très dernièrement, au moment de l’évacuation de lajungle de Calais, sollicités par le ministère del’Intérieur, nous avons là aussi répondu présents.Et le mouvement APAJH est debout, solidaire, avecmoi, pour répondre à cette souffrance humaine.Fraternité et dignité. Respect et humanité.

J’ai honte quand j’entends un élu de notre Républiquedire sa fierté de n’avoir accueilli aucun migrant dansson département.Haine de l’autre, racisme et rejet de la différence.Honteux ! Indigne !

Avec un mouvement légitime sur le champ du socialet de l’international, nous sommes en train de travaillerà la réponse pertinente et utile à apporter auxpersonnes en situation de handicap échouées dansles camps de regroupement en Grèce. Leur expertisesur le social, la nôtre sur le handicap, assemblées,conjuguées au service de la souffrance humaine.Fût-elle étrangère !C’est notre ambition, notre obligation, notre fierté !Certains construisent des murs, nous des passerelles !

Je sais madame la ministre que nous partageons, nonpas un élan de pitié, mais une réaction d’humanité etde solidarité, fondée sur nos valeurs.

Ce lundi 14, démarre la semaine européenne pourl’Emploi des personnes handicapées. Nous connais-sons tous les chiffres. Ils ne sont pas bons pour lespersonnes en situation de handicap et l’exclusion lesfrappe encore plus que les autres. Alors agissons ! L’emploi accompagné est une réponse, conséquenceheureuse du rapport de Denis Piveteau et ressem-blant pour partie au dispositif PASSMO initié entreautres par l’APAJH et aujourd’hui malheureusementabandonné. Comme sur d’autres sujets, l’APAJHs’engagera avec détermination dans le cadre del’emploi accompagné. Vous pouvez compter madamela ministre sur notre capacité à porter et à dire lesaméliorations nécessaires afin que sur ce terrain,comme sur d’autres, l’exclusion recule. Et l’emploi,

pour ceux qui en ont les potentiels, avec les accom-pagnements nécessaires et pertinents, est facteurd’inclusion et de dignité citoyenne.

J’évoquais voici quelques minutes le rapportPiveteau et son immense ambition.Il aurait pu, comme d’autres rapports, être bruyammentsalué et sans fanfare archivé.Ce n’est pas le cas et nous nous en félicitons.Des situations difficiles de non-réponses ou deréponses inadaptées existent et nous le savons tous. Le besoin de création de places ou de réponses estconnu et reconnu.Mais les freins et les empêchements existent aussi.Dans de nombreux lieux aux responsables divers.En ce qui nous concerne, gestionnaire de près de 650établissements et services, avec le concours de nos14 000 salariés, sur l’ensemble du territoire, DOMcompris, à partir de notre journée nationale deréflexion du 16 décembre dernier, nous avons réfléchià l’évolution souvent nécessaire de nos établisse-ments et services pour répondre d’abord et toujoursaux besoins et attentes de la personne accompagnée.

Gestionnaires pour servir la femme ou l’homme ensituation de handicap, quel que soit leur âge,l’éthique et l’exigence doivent en permanence nousguider. Depuis donc décembre dernier, nous avonsabouti à une décision unanime de notre Congrès deGuéret et vous en avez été témoin, ce sont les « Dixengagements pour accompagner autrement lesparcours de vie et offrir une réponse pour tous ».Adaptons, si ce n’est déjà le cas, la totalité de nosservices et établissements aux attentes et besoinsdes personnes que nous accompagnons. Réalisons-lepartout, avec détermination !

Innovation, qualité, exemplarité doivent constituerla marque APAJH.

Et là, nous aurons dit, et fait ce que nous avons dit !Soyons force de mouvement et d’entraînement !Madame la ministre, c’est aussi cela l’APAJH.

Vous le savez, madame la ministre, beaucoup a étéfait, et beaucoup reste à faire.

Vous pouvez compter sur l’APAJH, ses militants, sescollaborateurs et les personnes en situation de handicappour, en partenariat avec vous, faire bouger les lignespour une société inclusive, cette société à laquellenous aspirons, faite d’égalité, de respect et de fraternité.

Mouvement de progrès, mouvement citoyen fondésur les valeurs de laïcité, de solidarité et de citoyen-neté, valeurs de la République, madame la ministre,nous demandons l’égalité républicaine, le droit.

Militants bénévoles, militants exigeants, militantsdebout, nous observons et participons au monde quinous entoure.Une force barbare essaye par la violence et lesassassinats d’imposer sa règle.Alors, démocrates, nous observons.Avec tristesse et inquiétude, nous avons suivi lacampagne électorale aux Etats-Unis.

Peur de l’autre, insultes, racisme, misogynie,homophobie, rejet de la différence, nous avons eudroit à tout.Et c’était tellement outrancier que nous l’avonspensé impossible !

Et mardi, l’impossible était devenu possible.

Le populisme abject l’a emporté !

Et si cela se réalisait aussi, ici ?

Et pourtant, madame la ministre, chers amis, cherscamarades, la différence, la diversité, l’autre,l’étranger, sont chance, atout, force !

Madame la Secrétaire d’Etat chargée des personneshandicapées et de la lutte contre l’exclusion, au nomdu mouvement APAJH tout entier, je vous remercie devotre présence ici ce soir et vous invite à merejoindre à cette tribune.

Jean-Louis GARCIAPrésident de la Fédération des APAJH

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Discours de Ségolène Neuville, Secré-taire d’Etat chargée des Personneshandicapées et de la Lutte contrel’exclusion

Monsieur le Président, cher Jean-Louis GARCIA,Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de m’avoir à nouveau invitée à laremise des trophées des APAJH. C’est toujours ungrand plaisir pour moi de venir vous voir et devous soutenir.

Aujourd’hui est une journée particulière. C’est lasoirée des APAJH, qui célèbre les belles initiativespour l’accessibilité de tous à tout, c’est-à-direl’accessibilité à la citoyenneté. Vous l’avez dit,c’est aussi la semaine européenne pour l’emploides personnes handicapées. L’emploi fait partieintégrante de la citoyenneté. L’accessibilité c’estrendre l’emploi accessible.

J’étais il y a une heure avec la ministre du travail,Myriam El Khomri, nous avons tenu à nous rendreensemble à l’inauguration de cette semaine pouraffirmer la mobilisation du Gouvernement au côtédu mouvement associatif.

Nous comptons à ce jour près de 480 000 travailleursen situation de handicap au chômage. Bien sûrc’est trop. Mais le nombre de personnes handicapéesqui ont un travail augmente également. Cela

s’explique par le fait que les personnes déclarentleur handicap plus facilement qu’elles ne le faisaientauparavant, et c’est une bonne chose, car celasignifie que le regard porté sur le handicap commenceà changer. Et il faut continuer à nous battre pourrendre le monde du travail accessible à celles etceux qui, au-delà de leur handicap, ont surtout descompétences à offrir.

Avec Myriam El Khomri, nous avons aussi souhaitéexpliquer que nous travaillons toutes les deux àfaire entrer les travailleurs handicapés dans ceque l’on appelle, dans le jargon des ministères, le« droit commun ». Cela veut dire que nous faisonsen sorte que ce qui est offert aux personnes va-lides, les personnes handicapées y aient droitaussi. Par exemple, pour les travailleurs en ESAT,le droit à disposer d’un compte personnel de for-mation. Il s’agit du compte qui a été créé par leGouvernement pour permettre aux personnes debénéficier d’heures de formation tout au long deleur vie professionnelle. Ou encore pour lestravailleurs en ESAT, la prime d’activité.Vous avez parlé dans votre discours, Monsieur lePrésident, de la lutte contre les discriminations.C’est un sujet très sérieux que vous avez raison derappeler. Ce que je crois, c’est que c’est aussi endéveloppant l’accès au droit commun que l’onparviendra à faire bouger les lignes et reculer lespréjugés.

Cependant, le droit commun ne fait pas tout. L’espritde la loi de 2005, qui est notre grande loi sur lehandicap, commande aussi de prévoir pour lespersonnes handicapées les aménagements leur 06

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permettant de vivre avec tout le monde, et commetout le monde.

C’est aussi pour cela, avec la ministre du travail,que nous avons fait reconnaître dans notre droitl’emploi accompagné et que nous faisons en sortede le développer.

L’emploi accompagné s’adresse aux travailleurshandicapés qui ont un projet professionneltourné vers le milieu ordinaire de travail ou quisouhaitent y conserver leur emploi. Sa spécificité,il la tient tout d’abord du fait qu’il ne connaît pasde limite dans le temps - contrairement aux pres-tations « classiques », qui durent aujourd’hui aumaximum six mois. Il a aussi pour particularité des’adresser, et à la personne handicapée, et à sonemployeur. Ce dernier est donc aussi aidé.

Vous le voyez, permettre aux travailleurs en situa-tion de handicap de trouver un emploi et de s’ymaintenir, cela demande de la constance et unevision sur le long terme. Ce qui est sûr, c’est quedes mesures comme la suppression du comptepénibilité ou la dégressivité des allocationschômages ne peuvent être que très défavorablesaux personnes handicapées. Tout au contraire, lasociété doit s’ouvrir à la différence.

Je crois que c’est aussi cela, le principe bien comprisd’une société qui s’ouvre à la différence. Ce n’est pas,comme on l’entend trop souvent, aux personneshandicapées de s’intégrer, mais à la société dans sonensemble de changer et de s’ouvrir.Pour y parvenir, le Gouvernement doit jouer son rôle.

C’est ce que nous avons fait par exemple avec lacréation des agendas d’accessibilité programmée,les Ad’AP. De quoi s’agit-il ? Notre objectif était derelancer les travaux de mise en accessibilité deslieux publics, en amenant les responsables à chiffreret à planifier ce qui doit être fait dans leurs locaux.

Et la réforme a porté ses fruits. En 2012, on estimaitque sur le million d’établissements recevant dupublic, 300 000 seulement étaient accessibles. Au1er septembre 2016, ils sont désormais 900 000 àêtre entrés dans la démarche ou à être déjàaccessibles et 560 000 qui ont programmé des travaux.Dans l’immense majorité des cas, ces travaux se-ront réalisés dans un délai de trois ans. Derrièreces travaux, ce sont des mairies, des commerces,des cabinets médicaux, des cinémas, des théâtres…qui s’ouvrent au plus grand nombre : les personnesqui ont un handicap moteur, mais aussi nos aînéset tous ceux qui peuvent avoir des problèmestemporaires pour marcher.

C’est aussi ce que nous avons fait en triplant lenombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire ;ils sont désormais 300 000 et je sais la ministre del’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem,déterminée à ce que ce mouvement s’amplifie encore.

Il me semble que c’est certainement la meilleureet la plus efficace des manières de faire reculer lesidées préconçues. En mélangeant les enfants dèsleur plus jeune âge, on s’assure en effet d’un avenirsans préjugés des personnes valides envers les personnesen situation de handicap, et inversement.

En attendant, une chose est certaine : le Gouver-nement ne peut, tout seul, inciter la société à s’ou-vrir. C’est grâce à la mobilisation de la sociétécivile et du secteur associatif que les choses peu-vent changer.

A l’APAJH, vous faites partie de ceux qui avancenten première ligne pour défendre l’idéal républicainde fraternité.

Vous avez fait le choix de recourir aux actions mili-tantes festives pour convaincre tout en valorisantles belles initiatives. C’est l’objectif de cette soiréeau cours de laquelle vont être mises à l’honneurdes actions intervenant dans des domaines aussivariés et essentiels que l’accessibilité universelle,l’école et la culture, la ville citoyenne et le servicepublic, le sport, et enfin l’entreprise citoyenne.

Je veux déjà saluer et féliciter toutes celles et tousceux qui ont été nominés.

Avant de connaître les projets qui ont été distinguéspar le jury 2016, je crois savoir, Monsieur le Président,que nous allons d’ores et déjà remettre le prix spécialdécerné à une personnalité ayant marqué cetteannée, une jeune femme pour laquelle j’ai uneadmiration sans limite !

J’en termine en vous disant Monsieur le Président,continuons ensemble, car il reste encore beaucoupà faire, mais le cap est le bon. Bravo à l’APAJH et àvous, Monsieur le Président, pour votre engage-ment sans faille.

Ségolène NEUVILLESecrétaire d’Etat chargée des Personnes

handicapées et de la Lutte contre l’exclusion14 novembre 2016

Remise du Trophée d’honneurà Marie-Amélie Le Fur, athlètetriple médaillée aux jeuxparalympiques 2016 à Rio

Madame la ministre, chères et chers amis,

J’ai ce redoutable privilège d’observer dans lemonde qui nous entoure et sur le champ qui est lenôtre ce qui à mon avis a marqué l’année et dedécerner le Trophée d’honneur de l’APAJH à la per-sonne ou l’organisation qui à mon sens le mériterait.

L’an dernier, malgré les avis et conseils que je suisallé chercher auprès d’amis et de camaradesAPAJH, je n’avais pas trouvé et donc, il n’y a pas eude Trophée d’honneur APAJH en 2015.

Le dernier attribué le fut le 17 novembre 2014 aufilm « De toutes nos Forces » et nous avionsaccueilli ici sur cette scène le réalisateur Nils Tavernieret l’acteur vedette, Fabien Héraud.

Et avec ce film, nous étions dans l’exploit sportif.

Je vous propose ce soir d’y rester et d’inviter ànous rejoindre sur scène l’immense athlète qu’estMarie-Amélie Le Fur, double médaille d’or aux Jeux

paralympiques de Rio en septembre dernier aprèsun premier titre paralympique à Londres en 2012.

Marie-Amélie, je suis heureux et fier, au nom dumouvement APAJH tout entier, de vous remettreavec la ministre Ségolène Neuville, ce TrophéeAPAJH d’honneur.

Vous êtes une grande et belle personne, un exemplepour toutes et tous.

J’étais dans le stade à Rio, invité par nos amis dela Fédération Française de Sport Adapté lors duconcours de saut en longueur que vous avez remporté.

Premier saut, record du monde !

Vous voliez Marie-Amélie, et nous volions avecvous !

Vous nous avez rendu heureux.

Merci pour ce que vous faites, merci pour ce quevous êtes !

Jean-Louis GARCIAPrésident de la Fédération des APAJH

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Les lauréats

Trophée Accessibilité universelle

Trisomie 21 pour l’outil « C’est ma vie, je la choisis ! »qui permet aux personnes avec une déficienceintellectuelle d’élaborer un projet de vie.

Jean-Paul CHAMPEAUX, Responsable relations partenarialeset formation Trisomie 21 France et Thelma COUGNON, avecJean-Louis GARCIA, président de la Fédération des APAJH etDeza NGUEMBOCK, présidente du jury des Trophées.

Trophée Ecole et Culture

L’IUT Sud Toulon, pour Comm’Handi, une collaborationentre l’Université et l’ADAPEI du Var pour interfacesde communication personnalisées pour les enfantset adolescents en situation de polyhandicap.

Karine BARTALUCCI Linguiste et Patrick ABELLARD,Professeur à l’IUT de Toulon

Trophée Ville Citoyenne et servicepublic

Le Conseil départemental du Nord, pour le programmed’éducation à l’environnement « Nature etHandicap » qui met en collaboration des

personnes accompagnées par des établissementsavec des professionnels pour réaliser des projetsliés à l’environnement.

Christophe PAUL, Vice-président du Conseil départemental,chargé de l’Environnement et du développement durablede l’Eau et de l’Assainissement

Trophée Sport

Handi-Raid Sapeurs-Pompiers pour l’organisation deraids pour les personnes en situation de handicapsur la Saône et le Rhône.

Daniel BAUEUR, vice-président de Handi-Raid Sapeurs-Pompiers (73)

Trophée Entreprise citoyenne

Wheeliz, le premier site de location de véhiculesaménagés entre particuliers.

Charlotte de VILMORIN, présidente co-fondatrice deWheeliz

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Des artistes mobilisés aux côtés de l’APAJH

Michel Fugain et Dominique Fidanza

Joyce Jonathan

Arcadian

Timéo, le cirque universel

A l’occasion des 40 ans de la Fédération des APAJH,la 12è édition des Trophées avait pour thème lecirque. La troupe de la circomédie Timéo, soutenuedepuis le début par l’APAJH, actuellement au Casinode Paris, est venue présenter une partie de sonspectacle aux 1 400 spectateurs.

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En 2013, Alex Goude, alors animateur des Trophées APAJH, avait fait part de sa volonté de créer unspectacle mêlant handicap et arts du cirque pour prouver qu’être différent, c’est normal.

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Une exposition sur les arts du cirque

Afin de marquer le 40ème anniversaire de la Fédération, une exposition d'œuvres réalisées par les personnesaccompagnées par l’APAJH était présentée avant la cérémonie. Répondant au thème de la 12è édition desTrophées, cette exposition a fait la part belle aux arts du cirque. Le mouvement APAJH s’est mobilisé et aenvoyé 44 œuvres à la Fédération.

Discours d’Éricka Bareigts, Ministre des Outre-Mer

N’ayant pu participer à la cérémonie des Trophées,la ministre à transmis à Jean-Louis Garcia ce texte.

Mesdames et Messieurs,

Chers Amis,

Je ne peux malheureusement pas être parmi vous,ce soir, pour la remise du trophée APAJH de l’entreprisecitoyenne. Sachez que je le regrette sincèrement.

Je dois en effet rejoindre l’île de La Réunion carnous avons appris la disparition du sénateur PaulVERGES, qui fut, comme vous, comme toute l’as-semblée réunie ce soir, un citoyen passionnémentengagé au service de l’intérêt collectif. Il est doncnécessaire que la République rende un hommageparticulier à cet homme d’exception lors de sesfunérailles

Je tenais néanmoins à vous faire part des convictionsque nous partageons au sein de notre gouvernement.

1. Le handicap est au centre de notre action. Rendre la vie des personnes en situation dehandicap meilleure ou du moins de l’améliorerest un objectif prioritaire qui sous-tend toutesnos politiques publiques. Cela est vrai pour moi,en tant que Ministre des Outre-mer, mais aussipour l’ensemble de mes collègues du gouvernement.

C’est pourquoi nous avons voulu que le handi-cap soit systématiquement pris en compte dansles textes de loi : il ne peut constituer un voletde notre action, il doit guider notre action. Pourtous les projets de loi, toutes les études d’im-pact doivent s’intéresser

2. Les avancées en faveur des personnes en situationde handicap ne concernent pas uniquement cesdernières mais bien tous les Français. D’une part,ces progrès honorent notre idéal républicain quise trouve ainsi chaque jour davantage concrétisé.

D’autre part, elles bénéficient à chacun d’entrenous. L’accessibilité des lieux publics par exem-ple ne peut pas être vue comme un progrès neconcernant que les personnes en situation dehandicap. En effet, 12 millions de Français sontconcernés : au-delà de nos concitoyens en situa-tion de handicap, les personnes âgées, maladesou accidentées, les femmes enceintes ou les fa-

milles avec des poussettes bénéficieront direc-tement d’une mise aux normes des lieux publics.

Fort de ce constat, le gouvernement a mené unepolitique déterminée afin de faciliter la vie despersonnes en situation de handicap. Je ne peux,faute de temps, vous présenter toutes les avan-cées. Permettez-moi d’en retenir quelques unes :- 28 000 agents de vie scolaire (AVS) qui accompa-gnent les enfants en situation de handicap sontpassées en CDI.

- 8000 nouveaux accompagnants sur contrat aidéont été recrutés.

- 700 places d’accueil en maternelle ont été crééespour les jeunes élèves autistes.

- La loi de refondation de l’école de la République– la loi Peillon – du 8 juillet 2013 rend le principed’inclusivité obligatoire : l’école doit être ouverteà tous les élèves, quelque soit leur état de santéet de handicap.

- Des avancées concrètes ont déjà été obtenues :110 unités d’enseignement actuellement instal-lées dans des établissements médico-sociaux ontété transférées vers des écoles « ordinaires ».

Au-delà de l’action de l’Etat, nous devons mobi-liser l’ensemble de la société autour des sujetsliés au handicap.

C’est ce que fait le gouvernement qui s’est engagéà, d’une part, recruter 1000 ambassadeurs de l’ac-cessibilité dans le cadre du service civique et, d’au-tre part, à proposer un accompagnement par laCaisse des dépôts et consignations et Bpifrance auprofit des collectivités locales et entreprises dansle financement de leurs travaux d’accessibilité.

La remise des trophées APAJH de ce soir participepleinement à cette dynamique de rassemblement.Elle reconnaît les mérites d’organisations soli-daires et citoyennes. Elle distingue également lesbonnes pratiques d’acteurs publics et privés.

En effet, les entreprises peuvent contribuer à laréalisation d’une société plus équitable et harmo-nieuse. Par leurs efforts de recherche et d’innova-tion, elles peuvent concourir à de grandes avancéespour les personnes en situation de handicap.

C’est le cas des trois sociétés qui sont nomméesce soir. Elles permettent toutes les trois degrandes avancées :- Wheel Share permet ainsi de géolocaliser leslieux accessibles pour les personnes avec défi-cience motrice ou sensorielle.

- Mediapost promeut une meilleure connaissancedu handicap et un climat « handi-accueillant » ausein du monde de l’entreprise.

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- Wheeliz offre la possibilité de louer des voituresaménagées entre particuliers.

Ces trois entreprises contribuent, à leur manière,à faciliter la vie des personnes en situation dehandicap.

Je félicite par avance chaleureusement la sociétéqui recevra le trophée de l’entreprise citoyenne.Cependant, permettez-moi également de féliciter

les autres entreprises nommées ce soir dans la ca-tégorie « Entreprises citoyennes ». Vous aveztoutes les trois montré votre engagement à ren-dre notre pays plus juste, plus solidaire et plusuni. Je veux donc vous adresser mes plus sincèresremerciements et saluer votre bel engagement.

Éricka Bareigts, Ministre des Outre-Mer

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