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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne Rapport d'étude Sylvie MAQUINGHEN Dr Marie-Ange GRONDIN Dr Bruno AUBLET-CUVELIER Pr Phyllis-Yvonne GLANDDIER Rapport d'étude Août 2003 Observatoire Régional de la Santé d'Auvergne 60 avenue de l'Union Soviétique 63057 CLERMONT-FERRAND Cedex 1 Tél. 04 73 98 75 50 Fax 04 73 98 75 51

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne

Rapport d'étude

Sylvie MAQUINGHEN Dr Marie-Ange GRONDIN

Dr Bruno AUBLET-CUVELIER Pr Phyllis-Yvonne GLANDDIER

Rapport d'étude Août 2003

Observatoire Régional de la Santé d'Auvergne 60 avenue de l'Union Soviétique

63057 CLERMONT-FERRAND Cedex 1 Tél. 04 73 98 75 50 Fax 04 73 98 75 51

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 2

SOMMAIRE

INTRODUCTION.................................................................................................................... 5

METHODE............................................................................................................................... 8

RESULTATS DE L’ENQUETE........................................................................................... 11

1. DESCRIPTION GENERALE DE LA POPULATION ENQUETEE....................... 12

1.1 L’ECHANTILLON........................................................................................................ 12

1.2 CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES .................................................................... 12

1.3 LA SITUATION PAR RAPPORT A L’EMPLOI................................................................... 13

1.4 LES SITUATIONS PARTICULIERES ............................................................................... 14

1.5 LES MOTIFS DE RECOURS AUX SOINS. ........................................................................ 15

1.6 LA CONSOMMATION DE TABAC.................................................................................. 16

2. LES PATIENTS ET L’ALCOOL................................................................................. 18

2.1 LA CONSOMMATION D’ALCOOL ................................................................................. 18

2.2 LES CONDUITES D’ALCOOLISATION ........................................................................... 19

2.2.1 Définition.......................................................................................................... 19

2.2.2 Les conduites d’alcoolisation au sein de l’échantillon .................................... 19

2.3 LA DEPENDANCE A L’ALCOOL ................................................................................... 21

2.3.1 Définition.......................................................................................................... 21

2.3.2 Les patients dépendants à l’alcool au sein de notre échantillon ..................... 21

2.4 LES PROFILS DE PATIENTS.......................................................................................... 22

2.4.1 Définition.......................................................................................................... 22

2.4.2 Les profils de patients au sein de notre échantillon......................................... 23

2.5 LES CONDUITES D’ALCOOLISATION VUES PAR LE MEDECIN GENERALISTE ................. 24

3. CARACTERISTIQUES DES PATIENTS SELON LEUR PROFIL « ALCOOL »26

3.1 SITUATION PAR RAPPORT A L’EMPLOI SELON LES PROFILS « ALCOOL » ..................... 26

3.2 SITUATIONS PARTICULIERES SELON LES PROFILS « ALCOOL » ................................... 27

3.3 L’« ETAT DE SANTE » SELON LES PROFILS « ALCOOL » ............................................. 28

3.4 LE RECOURS AUX SOINS SELON LES PROFILS « ALCOOL » .......................................... 30

3.5 LA CONSOMMATION DE TABAC SELON LES PROFILS « ALCOOL » ............................... 32

DISCUSSION ......................................................................................................................... 33

CONCLUSION....................................................................................................................... 37

BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................. 39

ANNEXES............................................................................................................................... 41

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 3

Cette étude a été réalisée à la demande et avec le financement de :

• la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) du Ministère

de l’Emploi et de la Solidarité ;

• l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) ;

• la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS).

Remerciements :

Nous adressons nos plus vifs remerciements à tous les médecins généralistes libéraux qui ont accepté de

consacrer du temps à remplir chaque questionnaire malgré une charge de travail importante.

Nous remercions aussi vivement les patients qui ont accepté de répondre à ce questionnaire.

Auteurs de l’étude :

Cette étude a été réalisée en Auvergne par l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) :

• analyse statistique et rédaction : Sylvie MAQUINGHEN, Marie-Ange GRONDIN, Phyllis-Yvonne

GLANDDIER, Bruno AUBLET-CUVELIER ;

• mise en place de l’enquête en Auvergne : Agnès MAIRE et Sylvie MAQUINGHEN ;

• saisie des questionnaires : Gaëlle RIQUOIR.

Une équipe projet a été mise en place par la DREES pour la conception de l’enquête. Elle était composée

de :

• Gérard BADEYAN, coordonnateur du programme (chef du bureau état de santé de la population,

DREES) ;

• Dr Laure COM-RUELLE, Sylvie DUMESNIL (Centre de Recherche, d’Etude et de Documentation

en Economie de la Santé) ;

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 4

• Moïsette CROSNIER-DAVID (statisticienne régionale à la Direction Régionale des Affaires

Sanitaires et Sociales du Centre) ;

• Dr Sylvain DALLY (Association Nationale de Prévention de l’Alcoolisme, Hôpital Fernand Widal,

Paris) ;

• Dr Gilles DEMIGNEUX (Union Régionale des Médecins Libéraux du Centre, Hôpital Sainte-

Anne) ;

• Danièle FONTAINE, Alain TRUGEON (Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de la

Santé, Paris) ;

• Sylvia GUYOT (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales des Yvelines, Ile-de-

France) ;

• Dr Dominique MARTIN (Direction Générale de la Santé, bureau SD6B : pratiques addictives) ;

• Dr Philippe MICHAUD (Centre Magellan, Genevilliers) ;

• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ;

• Christophe PALLE (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) ;

• Dr Claudine PARAYRE (Sous-direction de l’observation de la santé de l’assurance maladie) ;

• Dr Bruno PIERRE (Service d’alcoologie du Centre Hospitalier Spécialisé « Bon Sauveur », Saint-

Lô) ;

• Dr Hervé VILLET (Observatoire Régional de la Santé de Haute-Normandie) ;

L’enquête a été encadrée par un groupe de travail inter-ORS chargé de constituer le fichier national à

partir des données collectées dans les régions. Ce groupe a également eu en charge l’élaboration d’un

cadre commun d’analyse permettant d’assurer la comparabilité des principaux résultats entre régions.

Ce cadre a été fourni aux 26 équipes régionales.

Le groupe inter-ORS était constitué de :

• Danièle Fontaine, Karine Lapierre (Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de la Santé)

• Sylvie MAQUINGHEN (Observatoire Régional de la Santé d’Auvergne)

• Céline LECLERC (Observatoire Régional de la Santé du Centre)

• Angélique LEFEBVRE, Hervé VILLET (Observatoire Régional de la Santé de Haute-Normandie)

• Jean-François BONNE, Marielle PODIGUE, Ariski TALEB, Alain TRUGEON (Observatoire

Régional de la Santé de Picardie)

• Marielle AULAGNIER, Karim BEN DIANE (Observatoire Régional de la Santé de Provence-

Alpes-Côte-d’Azur)

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 5

Introduction

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 6

La consommation excessive de boissons alcoolisées demeure une préoccupation majeure de santé

publique. Bien que les ventes d’alcool diminuent régulièrement en France, elles restent parmi les plus

élevées d’Europe. Cette baisse des ventes s’accompagne d’une baisse de la consommation. Depuis le

milieu des années soixante, la consommation moyenne d’alcool par habitant en France est passée de 18

litres d’alcool pur à moins de 10,7 litres en 1999. Cette évolution va de pair avec une diminution

constante de la mortalité liée à la consommation excessive d’alcool.

Cependant, en 1998, selon les statistiques de l’INSERM, le nombre de décès directement liés à une

consommation excessive et régulière d’alcool s’est élevé à 23 000. Ces décès sont principalement liés à

des cirrhoses, des psychoses alcooliques et à des cancers des voies aéro-digestives supérieures, même si

cette dernière pathologie est aussi liée au tabac.

Outre les décès qui lui sont directement attribuables, l’alcool est également un facteur associé,

responsable dans les décès par traumatisme, par pathologie gastro-intestinale, par maladie cardio-

vasculaire, troubles mentaux ou maladie respiratoire. Globalement, on estime que le nombre de décès

attribuables à la consommation d’alcool serait de 45 000 décès par an, soit 10 % de l’ensemble des décès.

Parmi ces 45 000 décès, l’alcool est responsable de 16 000 décès par cancer, soit environ un décès par

cancer sur neuf. Un grand nombre de décès prématurés est imputable à l’alcool, plus de la moitié des

décès masculins liés à l’alcool ayant lieu avant 65 ans.

La mortalité liée à la consommation d’alcool touche différemment les hommes et les femmes, les hommes

ayant une mortalité 4 à 5 fois supérieure à celle des femmes, mais elle est également inégalement répartie

sur le territoire. Ainsi, il existe des disparités régionales, la France étant coupée en deux : un croissant de

surmortalité va de la Bretagne à l’Alsace en passant par le Nord-Pas-de-Calais.

La région Auvergne n’est toutefois pas épargnée par cette surmortalité. Le nombre moyen de décès

directement liés à la consommation d’alcool (cirrhose du foie, psychose alcoolique et cancer des voies

aéro-digestives supérieures) est estimé, en moyenne entre 1997 et 1999, à 574 décès par an. Sur la période

1997-99, pour le sexe masculin, l’Auvergne connaît une surmortalité pour certaines pathologies liées à la

consommation d’alcool telles que les décès par psychose alcoolique et alcoolisme (+ 50 % par rapport à la

moyenne française). L’Auvergne se situe, pour cette pathologie, au troisième rang des régions les plus

touchées. Pour les autres pathologies, la différence n’est pas significative. Les femmes ne sont pas

concernées par cette surmortalité. Au contraire, pour la cirrhose du foie, les auvergnates connaissent une

sous-mortalité significative par rapport à la moyenne française. Sur la période 1997-99, l’alcoolisme

(cirrhose du foie, psychose alcoolique) en Auvergne représente en moyenne 7,8 % des décès prématurés

(avant 65 ans) de sexe masculin et 4,7 % des décès prématurés féminins. La part des cancers des voies

aéro-digestives supérieures dans les décès prématurés est quant à elle en moyenne de 6,1 % pour les

hommes et 1,5 % pour les femmes.

Le problème de l’alcool reste une préoccupation importante en santé publique, tant au niveau national,

que régional ou local. Les données disponibles dans le domaine de la consommation d’alcool et de ses

conséquences sanitaires et sociales sont à la fois nombreuses et imprécises. En terme de morbidité ou de

recours aux soins, nos connaissances sont insuffisantes.

C’est dans ce contexte et dans le cadre de leurs missions que le ministère en charge de la santé et les

diverses institutions intervenant dans le domaine de la santé publique ont mis en place une enquête sur la

prévalence des problèmes d’alcool parmi les personnes ayant recours aux soins.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 7

L’enquête auprès des médecins généralistes a été menée par les Observatoires Régionaux de la Santé

(ORS) dans toutes les régions en octobre 2000. Cette étude a été réalisée en partenariat avec les Unions

Régionales des Médecins Libéraux (URML) et coordonnée au niveau national par la Direction de la

Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES).

Les principaux objectifs de cette enquête sont les suivants :

• mesurer la prévalence des comportements d’alcoolisation excessive dans la population consultant

les généralistes libéraux ;

• étudier le lien entre motifs de recours aux soins et consommation excessive d’alcool.

Ce document présente les résultats de cette enquête dans la région Auvergne, la DREES ayant en charge

l’analyse au niveau national.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 8

Méthode

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 9

Cette enquête transversale à visée descriptive a été menée sur deux jours au cours du mois

d’octobre 2000, auprès d’un échantillon représentatif de médecins généralistes libéraux.

90 médecins étaient nécessaires dans chaque région pour la réalisation de l’enquête. Ils ont été tirés au

sort à partir du fichier ADELI (Ministère de l’Emploi et de la Solidarité) selon trois critères de sondage :

1- la zone d’implantation :

- communes rurales et unités urbaines inférieures à 10 000 habitants

- unités urbaines de 10 000 à 100 000 habitants

- unités urbaines de 100 000 habitants et plus

2- l’ancienneté d’installation locale (sur l’année d’inscription à l’Ordre des médecins) :

- 1995-2000

- 1990-1994

- 1980-1989

- <1980

3- le sexe

Ces trois critères de sondage combinés définissent 24 strates numérotées de 1 à 24.

La DREES a fourni à chaque Observatoire Régional de la Santé une liste de 600 médecins répartis entre

les 24 strates. Les médecins ont été contactés personnellement par l’ORS. A chacun d’entre eux étaient

présentés les objectifs de l’enquête, la méthode ainsi que les conditions de respect de l’anonymat.

Les médecins ayant accepté de participer à l’enquête devaient remplir un questionnaire pour tous les

patients âgés de 16 ans et plus vus en consultation ou en visite sur deux jours. Les jours d’enquête de

chaque médecin ont été choisis en fonction du mois de naissance du médecin. L’enquête s’est déroulée au

cours de la semaine du 16 au 21 octobre 2000.

Les informations ont été recueillies grâce à un questionnaire rempli par le médecin, il ne s’agissait pas

d’un auto-questionnaire patient laissé en salle d’attente.

Le questionnaire comportait trois parties : une première partie composée de données socio-

démographiques, une seconde comportant des questions relatives à la consommation d’alcool et de tabac

et enfin une dernière partie composée de renseignements médicaux et de l’avis clinique du médecin sur

son patient. Au préalable, le médecin devait recueillir le consentement du patient pour sa participation à

l’enquête et l’informer sur les conditions de respect du secret médical.

Tous les résultats qui figurent dans ce document et qui sont représentés par des pourcentages ne sont pas

des résultats bruts mais redressés. Des redressements ont dû être calculés pour plusieurs raisons : la taille

de l’échantillon étant fixe d’une région à l’autre (90 médecins), le taux de sondage varie selon les régions.

Un premier coefficient de redressement a donc été conçu afin de permettre une exploitation nationale.

De plus, le poids des deux jours d’enquête dans l’activité du médecin variant en fonction de nombre total

de demi-journées d’activité et les premiers résultats ayant montré également un biais lié à la difficulté

d’inclure tous les patients en cas de forte activité, mais également lié à la difficulté de faire l’enquête lors

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 10

des visites, un dernier redressement a donc été effectué en prenant en compte les données fournies par la

CNAMTS sur l’activité moyenne des médecins de chaque région lors du mois d’octobre 2000.

Ces redressements ont pour objectif de fournir des résultats représentatifs d’une semaine d’activité

complète de tous les médecins généralistes de la région.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 11

Résultats de l’enquête

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 12

1. Description générale de la population enquêtée

1.1 L’échantillon

Parmi les 1 461 médecins généralistes libéraux que compte la région Auvergne, plus de 400 ont été

contactés et 100 ont accepté de participer à l’enquête. Parmi ces 100 médecins, 63 ont pu effectuer le

recueil d’information. Le taux brut de participation est donc de 63 %.

Chaque médecin a vu en moyenne 29 patients sur les deux jours de l’enquête. Pour 5,1 % d’entre eux

(donnée brute), il s’agissait d’un premier rendez-vous. Les consultations représentent une très grande

majorité des actes (79 % contre 21 % de visites).

Tableau 1 : La population enquêtée

Nombre de médecins participants

Nombre de patients enquêtés

Moyenne de patient par médecin pour les deux jours d’enquête

63

1 827

29

Nombre de patients ayant accepté de répondre

Nombre de patients n’ayant pas répondu par refus

Nombre de patients n’ayant pas répondu par incapacité

Pourcentage brut de questionnaires analysés

1 790

23

14

98,0 %

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne

Exploitation : OBRESA

Sur les 1 827 patients enquêtés, 23 ont refusé de répondre au questionnaire et 14 ont été dans l’incapacité

de le faire. Au total ce sont donc 1 790 questionnaires qui ont été exploités pour l’analyse, ce qui

correspond à un taux brut de réponse des patients de 98 %.

1.2 Caractéristiques démographiques

Durant les deux jours d’enquête, 754 hommes et 1 034 femmes de 16 ans et plus ont été vus en

consultation ou en visite par le médecin généraliste. Comme dans la population de 16 ans et plus

d’Auvergne, on retrouve dans la clientèle des médecins généralistes une prépondérance de femmes.

Tableau 2 : Répartition par sexe des patients enquêtés

Hommes Femmes Sexe Inconnu

Effectifs bruts

Pourcentages redressés

Intervalle de confiance

Age moyen

Limites de confiance

754

43,0

[40,0 ; 46,1]

56,6 ans

[54,6 ; 58,5]

1 034

56,9

[53,9 ; 59,8]

55,6 ans

[53,2 ; 58,1]

2

0,1

[0,0 ; 0,3]

71,8 ans

[59,3 ; 84,3]

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des

médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 13

Toutefois, cette proportion est plus importante dans la clientèle des médecins généralistes que dans la

population auvergnate de 16 ans et plus, 56,9 % dans notre échantillon contre 52,0 % dans la population

auvergnate (p=3×10-6).

Graphique 1 : Répartition des patients selon l’âge et le sexe

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Il est à noter que les patients dont le sexe était inconnu n’ont pas été inclus dans cette analyse.

Plus nombreuses que les hommes, les femmes vues en consultation ou en visite ont une moyenne d’âge

similaire à celle des hommes (55,6 ans contre 56,6 ans, différence non significative). La pyramide des

âges montre une prédominance des femmes quels que soient les groupes d’âge.

Tous sexes confondus, les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 19,3 % de notre échantillon

alors qu’elles ne représentaient que 11,4 % des 16 ans et plus au recensement de 1999 (p<10-5).

1.3 La situation par rapport à l’emploi

La situation par rapport à l’emploi (graphique 2) est le reflet de la composition par âge de l’échantillon.

En effet, 48,1 % des hommes et 43,3 % des femmes sont retraités. Les actifs ayant un emploi représentent

35,7 % de la clientèle des médecins généralistes. 34,5 % des hommes et 28,3 % des femmes déclarent

avoir un emploi stable tandis que près de 5,0 % des personnes vues au cours des deux jours d’enquête ont

un emploi précaire. Le chômage touche 2,7 % de la clientèle.

Plus de 40,0 % des patients interrogés sont ouvriers ou employés ; les cadres et professions intermédiaires

rassemblent 20,0 % des personnes interrogées. Les professions indépendantes (agriculteur exploitant,

artisan, commerçant, chef d’entreprise, profession libérale) représentent près de 21,0 % de l’échantillon.

2,5%

4,4%

5,1%

6,7%

9,7%

7,7%

4,4%

6,3%

7,6%

8,2%

8,0%

10,8%

11,6%

7,1%

15% 10% 5% 0% 5% 10% 15%

16-24 ans

25-34 ans

35-44 ans

45-54 ans

55-64 ans

65-74 ans

75 ans et +

Effectifs proportionnels pour 100 personnes au total

Sexe Masculin Sexe Féminin

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 14

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Les situations particulières telles que le Revenu Minimum d’Insertion (RMI), l’allocation Adulte

Handicapé (AAH) ou la Couverture Maladie Universelle (CMU) sont, quant à elles, le reflet de la

précarité.

1.4 Les situations particulières

Parmi les patients enquêtés, pour l’ensemble des deux sexes, 9,8 % bénéficient d’au moins une des trois

situations particulières.

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

2,7 % des patients bénéficient du Revenu Minimum d’Insertion, 4,3 % de la Couverture Maladie

Universelle. 3,9 % des hommes vus en consultation ou en visite au cours des deux jours d’enquête

Graphique 2 : Situation par rapport à l'emploi des patients enquêtés

34,5

5,02,6

48,1

0,4

8,0

1,52,8

13,2

6,5

43,3

4,5

28,3

1,4

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

Emploi

stable

Emploi

précaire

Chômeur Retraité Au foyer Autre Ne sait

pas/Non

réponse

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Graphique 3 : Patients bénéficiaires du RMI, de l'AAH

ou de la CMU

2,7

3,9 3,8

2,7

2,0

4,8

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

RMI AAH CMU

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 15

touchent l’Allocation Adulte Handicapé contre 2,0 % des femmes (p = 0,02). Pour les bénéficiaires de la

CMU, aucune différence n’est observée entre les deux sexes.

Tableau 3 : Répartition des situations médicales particulières par sexe

Hommes Femmes Ensemble

Hospitalisation pour accident au cours des 12 derniers mois

Arrêt de travail au cours des 12 derniers mois

Invalidité ou longue maladie

ALD

5,8 %

9,9 %

15,8 %

35,6 %

2,5 %

5,7 %

8,1 %

26,4 %

3,9 %

7,5 %

11,4 %

30,4 %

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes

d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Les situations médicales particulières sont le reflet de problème de santé ou d’incapacité. Ainsi, 11,4 % de

la population enquêtée est en invalidité ou en longue maladie et plus de 30,0 % bénéficie de l’exonération

de ticket modérateur au titre d’une Affection de Longue Durée (ALD).

Par ailleurs, près de 8,0 % des patients ont eu au moins un arrêt de travail au cours des 12 derniers mois

précédents l’enquête et 3,9 % ont été hospitalisés en raison d’un accident (de route, de travail, de sport, au

domicile).

Les motifs de recours aux soins sont multiples, variés et difficiles à résumer. Pour cette étude, nous nous

sommes attachés aux dix principaux motifs de consultation ou de visite des patients enquêtés.

1.5 Les motifs de recours aux soins.

Le tableau 4 représente les dix principaux motifs de consultation ou de visite au cours des deux jours

d’enquête selon le sexe. La part des consultations ou des visites pour « abus ou dépendance à l’alcool » a

également été représentée. Plusieurs motifs pouvant être choisis pour un seul patient, il n’est pas anormal

d’avoir une somme des proportions de patients pour l’ensemble des motifs supérieure à 100 %.

L’hypertension artérielle est ainsi le premier motif de recours aux soins et cela quel que soit le sexe. Près

d’un homme sur quatre et d’une femme sur quatre ont été vus en consultation ou en visite pour de

l’hypertension artérielle.

Le deuxième motif de consultation est la maladie infectieuse avec près de 12,7 % des motifs pour les deux

sexes. Viennent ensuite les troubles métaboliques ou nutritionnels (10,7 % des patients) puis les

syndromes anxio-dépressifs (8,6 % des patients). Ces quatre motifs de recours au soin représentent plus de

40,0 % des diagnostics réalisés au cours de l’enquête.

Près de 10,0 % des femmes ont consulté leur médecin généraliste au cours des deux jours d’enquête pour

syndrome anxio-dépressif (7,4 % des hommes, différence non significative).

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 16

Tableau 4 : Répartition des 10 premiers motifs de recours aux soins selon le sexe

Hommes Femmes Ensemble

Hypertension artérielle

Maladie infectieuse

Trouble métabolique ou nutritionnel

Syndrome anxio-dépressif

Douleur rachis

Douleur appareil locomoteur

Prévention – Autre

Affection de l’appareil respiratoire

Autre pathologie digestive

Pathologie coronarienne

Abus ou dépendance à l’alcool

22,9 %

11,6 %

10,7 %

7,4 %

8,6 %

8,1 %

6,6 %

4,7 %

5,5 %

8,1 %

2,2 %

23,1 %

13,6 %

10,7 %

9,4 %

8,3 %

8,0 %

6,1 %

5,9 %

4,4 %

1,5 %

0,3 %

23,1 %

12,7 %

10,7 %

8,6 %

8,4 %

8,1 %

6,3 %

5,4 %

4,8 %

4,4 %

1,1 %

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

L’abus ou la dépendance à l’alcool est un motif de consultation ou de visite pour 2,2 % des hommes et

0,3 % des femmes (p<10-5).

L’abus ou la dépendance au tabac ne représente que 0,4 % des consultations ou des visites pour les deux

sexes confondus. Toutefois, le tabac est, avec l’alcool, un problème important en terme de santé publique.

1.6 La consommation de tabac.

Tableau 5 : Répartition des patients selon leurs habitudes tabagiques

Hommes Femmes Ensemble

Non-fumeur

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

211

29,0 %

[24,4 ; 33,7]

576

58,4 %

[50,4 ; 66,4]

787

45,7 %

[39,8 ; 51,7]

Ex-fumeur

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

247

31,9 %

[26,0 ; 36,9]

112

9,9 %

[7,6 ; 12,2]

359

19,4 %

[16,8 ; 21,9]

Fumeur occasionnel

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

60

7,9 %

[5,4 ; 10,5]

64

5,8 %

[4,4 ; 7,2]

124

6,7 %

[5,2 ; 8,2]

Fumeur régulier

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

193

24,7 %

[20,1 ; 29,3]

175

15,4 %

[11,9 ; 18,9]

368

19,4 %

[16,1 ; 22,7]

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Au cours de l’enquête, 45,7 % des patients, les deux sexes confondus, ont déclaré n’avoir jamais

consommé de tabac au cours de leur vie. Près de 20 % sont d’anciens fumeurs et 7,0 % des fumeurs

occasionnels. Un patient sur cinq confient être des fumeurs réguliers. La proportion de fumeurs réguliers

diffère selon le sexe : 24,7 % des hommes déclarent être fumeurs réguliers contre 15,4 % des femmes

(p<10-5).

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 17

Les hommes enquêtés ont déclaré consommer 15,4 cigarettes par jour contre 13,4 pour les

femmes (p<0,05).

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

Le graphique 4 nous montre une baisse de la proportion de fumeurs réguliers avec l’âge. Cela pourrait

notamment s’expliquer par un comportement différent des générations antérieures face au tabac.

Parmi les 16-24 ans, près d’une femme sur deux déclare fumer régulièrement. Cette proportion baisse

sensiblement chez les 25-34 ans (24,3 %), pour croître légèrement chez les 35-44 ans (29,3 %).

Pour les hommes, la part la plus importante de fumeurs réguliers se situe parmi les 25-34 ans. Cette part

diminue ensuite régulièrement avec l’âge.

A l’exception du groupe des 16-24 ans, la proportion de fumeurs réguliers est plus importante chez les

hommes que chez les femmes.

Graphique 4 : Proportion de patients consommateurs réguliers de tabac

par sexe et âge

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 18

2. Les patients et l’alcool

Les informations relatives au comportement du patient face à l’alcool ont été abordées sous plusieurs

aspects :

- Le questionnaire DETA (ou CAGE), proposé en 1973 par un psychiatre américain, comporte 4

questions (n°18a, 18b, 18c et 18d du questionnaire en annexe). A partir de deux réponses positives, la

probabilité d’une consommation excessive d’alcool, voire d’une alcoolo-dépendance, est très élevée.

Aussi, un score d’au moins deux réponses positives doit inciter à rechercher des problèmes liés à une

consommation excessive d’alcool.

- Les informations relatives à la consommation d’alcool déclarée par le patient ont été recueillies au

moyen des trois premières questions du questionnaire AUDIT (n°19a, 19b et 19c du questionnaire en

annexe). La totalité du questionnaire AUDIT (Alcool Use Disorders Identification Test), qui comporte

une dizaine de questions au total, a été développée sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la

Santé. En général, des scores élevés aux trois premiers items suggèrent une probable consommation

d’alcool.

- La question n°21a du questionnaire de l’enquête concerne l’impression clinique globale du

médecin en fonction de sa connaissance du patient, des données d’anamnèse et de son examen. Cet

avis clinique du médecin peut être en contradiction avec le score DETA du patient ou avec sa

consommation déclarée d’alcool.

2.1 La consommation d’alcool

Au cours des 12 derniers mois, la consommation journalière d’alcool a concerné près d’un patient sur

quatre.

Tableau 6 : Répartition des patients selon leurs habitudes de consommation

Au cours des 12 derniers mois : Hommes Femmes Ensemble

Combien de fois vous arrive-t-il de consommer de l’alcool ?

- Jamais - Une fois par mois au moins - Deux à quatre fois par mois - Deux à trois fois par semaine - Quatre à six fois par semaine - Tous les jours - Ne sais pas/Non réponse

12,9 %

12,2 %

16,6 %

10,7 %

3,5 %

43,0 %

1,1 %

38,6 %

28,6 %

15,3 %

4,8 %

1,4 %

10,6 %

0,7 %

27,5 %

21,5 %

15,9 %

7,3 %

2,3 %

24,6 %

0,9 %

Les jours où vous buvez de l’alcool, combien de verres consommez-vous ?

- Un ou deux - Trois ou quatre - Cinq ou six - Sept à neuf - Dix ou plus - Ne sais pas/Non réponse - Sans Objet

44,4 %

25,5 %

10,7 %

3,6 %

1,9 %

1,0 %

12,9 %

52,2 %

6,2 %

1,4 %

0,0 %

0,4 %

1,2 %

38,6 %

48,9 %

14,5 %

5,4 %

1,6 %

1,0 %

1,1 %

27,5 %

Combien de fois vous arrive-t-il de boire 6 verres ou davantage au cours d’une

même occasion ?

- Jamais - Moins d’une fois par mois - Une fois par mois - Une fois par semaine - Tous les jours ou presque - Ne sais pas/Non réponse

53,4 %

23,7 %

10,6 %

5,9 %

2,3 %

4,1 %

88,4 %

5,6 %

1,9 %

1,0 %

0,2 %

2,9 %

73,4 %

13,4 %

5,6 %

3,1 %

1,1 %

3,4 %

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 19

Cette consommation quotidienne concerne toutefois plus les hommes (43,0 %) que les femmes (10,6 %,

p<10-5)

Plus d’un patient sur quatre également déclare ne jamais consommer d’alcool. A l’inverse de la

consommation journalière, cette non-consommation d’alcool concerne davantage les femmes que les

hommes avec 38,6 % contre 12,9 % (p<10-5)

Au niveau de la quantité consommée, près d’un patient sur deux déclare consommer un à deux verres les

jours où ils boivent de l’alcool. Seul 1,0 % en consomme plus de dix.

Pour les consommateurs journaliers, plus de 50 % consomment un à deux verres, près de 26,0 % trois à

quatre verres et 2,3 % plus de 10 verres.

A partir de ces réponses et de celles fournies pour le questionnaire DETA, plusieurs profils ont pu être

définis.

2.2 Les conduites d’alcoolisation

2.2.1 Définition

La consommation d’alcool déclarée par le patient a été recueillie au moyen des trois premières questions

du questionnaire AUDIT. Parmi les usages à risque, deux types de comportements sont notés, les

consommations régulières excessives d’une part et les consommations ponctuelles élevées d’autre part.

Les différentes conduites d’alcoolisation définies sont les suivantes :

- Non-usage : le patient ne boit jamais d’alcool

- Usage non à risque :

• le patient ne boit pas tous les jours et ne boit jamais ou moins d’une fois par mois 6 verres ou

davantage au cours d’une même occasion ou bien

• le patient boit tous les jours moins de 5 verres pour les hommes et moins de 3 verres pour les

femmes et ne boit jamais ou moins d’une fois par mois 6 verres ou davantage au cours d’une

même occasion.

- Usage ponctuel à risque (ou usage nocif) :

• le patient ne boit pas tous les jours et consomme 6 verres ou davantage au cours d’une même

occasion une fois par mois ou plus ou bien

• le patient boit tous les jours moins de 5 verres pour les hommes et moins de 3 verres pour les

femmes et consomme 6 verres ou davantage au cours d’une même occasion une fois par mois

ou plus.

- Usage régulier à risque : le patient boit tous les jours 5 verres ou plus pour les hommes et 3

verres ou plus pour les femmes.

- Inclassable (NSP) : impossible de conclure en raison de données manquantes.

2.2.2 Les conduites d’alcoolisation au sein de l’échantillon

Plus d’un quart des patients interrogés déclare ne jamais consommer d’alcool ; le non usage concerne

davantage les femmes que les hommes (38,6 % contre 12,9 %, p<10-5). Près de 60 % des patients se

caractérise par un usage non à risque. L’usage à risque, qu’il soit ponctuel ou régulier, concerne une plus

forte proportion d’hommes que de femmes (p<10-5). En effet, 22,3 % des hommes déclarent abuser de

l’alcool occasionnellement ou régulièrement contre 3,8 % des femmes (p<10-5).

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 20

Tableau 7 : Répartition des patients selon leurs conduites d’alcoolisation

Hommes Femmes Ensemble

Non usage

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

97

12,9 %

[9,4 ; 16,3]

376

38,6 %

[31,8 ; 45,4]

473

27,5 %

[22,5 ; 32,5]

Usage non à risque

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

459

60,9 %

[55,5 ; 66,2]

591

54,5 %

[47,2 ; 61,7]

1 050

57,2 %

[51,6 ; 62,8]

Usage ponctuel à risque

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

88

11,4 %

[8,3 ; 14,3]

17

1,7 %

[0,8 ; 2,5]

105

5,8 %

[4,4 ; 7,3]

Usage régulier à risque

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

83

10,9 %

[7,8 ; 14,1]

22

2,1 %

[1,3 ; 3,0]

105

5,9 %

[4,3 ; 7,5]

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Près de 4 % des patients n’ont pu être classés en raison de la présence de non-réponses dans leur

questionnaire.

Graphique 5 : Répartition des conduites d’alcoolisation selon le sexe et l’âge

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation ORS

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation ORS

L’usage d’alcool à risque est proportionnellement plus important chez les hommes que chez les femmes.

Toutefois, l’usage ponctuel à risque concerne davantage les hommes jeunes âgés entre 16 et 34 ans tandis

Non-usage

0

10

20

30

40

50

60

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Usage non à risque

0

10

20

30

40

50

60

70

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Usage ponctuel à risque

0

5

10

15

20

25

30

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Usage régulier à risque

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 21

que l’usage régulier à risque concerne des hommes plus âgés (entre 35 et 64 ans). Plus de 18,0 % des

hommes âgés entre 35 et 44 ans sont classés parmi les usages réguliers à risque. L’usage ponctuel à risque

concerne 25,0 % des hommes âgés de 16 à 24 ans.

Globalement, quel que soit le sexe, plus de la moitié des classes d’âge a un usage non à risque.

Chez les femmes, l’usage ponctuel à risque concerne les jeunes avec près de 5 % des 16-24 ans qui ont ce

type de profil, tandis que l’usage régulier à risque est plus fréquent chez les femmes de 55-64 ans (près de

4 %)

2.3 La dépendance à l’alcool

2.3.1 Définition

La notion de « dépendance à l’alcool » a été définie à partir des informations collectées dans le

questionnaire. Le critère de dépendance a été retenu lorsqu’au moins une des éventualités était présente :

- réponse « oui » à la quatrième question du questionnaire DETA : « avez-vous déjà eu

besoin d’alcool le matin pour vous sentir en forme ? »,

- consommation quotidienne d’au moins sept verres d’alcool,

- réponse « oui » du médecin à la question : « existe-t-il des signes de dépendance

physique ? »

2.3.2 Les patients dépendants à l’alcool au sein de notre échantillon

Les données recueillies auprès des patients et de leur médecin révèlent que 7,5 % des patients enquêtés

sont dépendants à l’alcool, pour les deux sexes confondus.

Tableau 8 : Répartition des patients selon la dépendance à l’alcool

Hommes Femmes Ensemble

Patients non dépendants à l’alcool

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

627

82,5 %

[79,1 ; 86,0]

991

95,1 %

[92,5 ; 97,8]

1 618

89,7 %

[87,5 ; 91,9]

Patients dépendants à l’alcool

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

100

13,5 %

[10,3 ; 16,7]

26

3,0 %

[0,9 ; 5,0]

126

7,5 %

[5,7 ; 9,3]

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Une différence significative existe entre les hommes et les femmes : seulement 3,0 % des femmes sont

classées comme alcoolo-dépendantes contre plus de 13 % des hommes (p<10-5). La dépendance ou non-

dépendance n’a pu être déterminée pour 2,8 % de notre échantillon en raison des non-réponses à certaines

parties du questionnaire.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 22

Outre des différences selon le sexe, l’alcoolo-dépendance varie en fonction de l’âge (graphique 6).

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

En effet, la classe d’âge 55-64 ans a une plus forte proportion de patients alcoolo-dépendants que les

autres classes d’âge : ils sont 13,0 % pour les deux sexes confondus (22,6 % chez les hommes, 5,1 % chez

les femmes). Chez les 16-24 ans, 5 hommes sur 44 au total de ce groupe d’âge sont classés parmi les

alcoolo-dépendants.

Globalement, après 65 ans, la part des alcoolo-dépendants diminue avec l’âge. A partir de 35 ans, quels

que soient les groupes d’âge, les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à se

révéler dépendants à l’alcool (p<0,05).

2.4 Les profils de patients

2.4.1 Définition

Les profils de patients ont été conçus à partir de la consommation d’alcool déclarée, de la notion de

dépendance à l’alcool, des réponses au questionnaire DETA et de l’avis clinique du médecin traitant.

Ainsi, trois profils ont pu être définis :

- Profil sans risque :

• le patient ne consomme jamais d’alcool (non-usage) ou

• a un usage non à risque et moins de deux réponses positives au questionnaire DETA et le

médecin n’a signalé aucun problème d’alcool et le patient n’est pas dépendant à l’alcool.

- Profil à risque sans dépendance : le patient n’est pas dépendant à l’alcool et le patient présente au

moins un de ces critères :

• il a un usage d’alcool ponctuel ou régulier ou

• il a au moins deux réponses positives au questionnaire DETA ou

• le médecin a signalé un problème d’alcool.

- Profil à risque avec dépendance : le patient est dépendant à l’alcool, quels que soient les autres

critères.

- Inclassable (NSP) : impossible de conclure en raison de données manquantes.

Graphique 6 : Répartition des patients dépendants à l'alcool

selon le sexe et l'âge

0

5

10

15

20

25

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 23

2.4.2 Les profils de patients au sein de notre échantillon

Parmi les trois types de profils définis, le plus fréquent est le profil sans risque avec 76,6 % de la

population enquêtée. (tableau 9)

Tableau 9 : Répartition des patients selon les profils de patients

Hommes Femmes Ensemble

Profil sans risque

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

442

59,4 %

[55,3 ; 64,6]

929

89,2 %

[85,5 ; 92,9]

1 371

76,6 %

[73,1 ; 80,1]

Profil à risque sans dépendance

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

161

19,2 %

[15,5 ; 22,9]

39

3,3 %

[1,9 ; 4,8]

200

10,2 %

[8,1 ; 12,2]

Profil à risque avec dépendance

- Effectifs bruts

- % redressés

- Intervalles de confiance

100

13,5 %

[10,3 ; 16,7]

26

2,9 %

[0,9 ; 5,0]

126

7,5 %

[5,7 ; 9,3]

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Le profil à risque sans dépendance compte 10,2 % de notre échantillon. Toutefois, ce profil touche

beaucoup plus d’hommes que de femmes, 19,2 % contre 3,3 % (p<10-5). Cela s’observe aussi parmi les

personnes ayant un profil à risque avec dépendance. Ce profil concerne 13,5 % d’hommes contre 2,9 % de

femmes (p<10-5), soit 7,5 % de la clientèle vu durant l’enquête par les médecins généralistes.

5,7 % des patients n’ont pu être classifiés du fait de non-réponses à certaines parties du questionnaire.

Si une différence s’observe entre les deux sexes, elle existe aussi en fonction de l’âge. La proportion de

patients ayant un profil à risque avec dépendance atteint son maximum chez les 55-64 ans. Globalement,

quel que soit le sexe, c’est entre 35 et 65 ans que les proportions sont les plus élevées.

Graphique 7 : Répartition des profils de patients selon l’âge et le sexe

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

Entre 35 et 65 ans, la proportion de patients ayant un profil à risque avec dépendance est en moyenne de

20 %. Elle diminue ensuite au-delà de 65 ans.

Profil à risque sans dépendance

0

5

10

15

20

25

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque avec dépendance

0

5

10

15

20

25

16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75 ans et +

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 24

Les différences entre les classes d’âge sont moindres pour le profil à risque sans dépendance. Toutefois,

les proportions les plus élevées se situent aux âges jeunes, entre 16 et 35 ans, avec en moyenne près d’un

quart de patient ayant ce type de profil.

La définition de ces différents profils grâce aux réponses des patients aux questionnaires DETA

(questions 18a à 18d) et « consommation d’alcool » (questions 19a à 19c) ne doit cependant pas nous faire

ôter de l’esprit le rôle du médecin généraliste dans le repérage des patients à risque.

2.5 Les conduites d’alcoolisation vues par le médecin généraliste

Le rôle du médecin généraliste dans le diagnostic d’une alcoolisation excessive est essentiel. La question

21a du questionnaire demandait au médecin : « le patient a-t-il un problème avec l’alcool ? ». Le guide au

remplissage remis au médecin précisait pour cette question : « La question 21a concerne votre impression

clinique globale en fonction de votre connaissance du patient, des données d'anamnèse et de votre

examen. Votre réponse à cette question peut bien entendu être en contradiction avec celles données par

votre patient dans la partie II du questionnaire. ». Croisée avec les profils des patients, cette question

nous permet de voir si certains comportements sont repérés par le médecin généraliste. Toutefois, l’avis

du médecin étant demandé en fin de questionnaire, les réponses des patients sur leurs habitudes de

consommation ont pu influencer son appréciation.

Tableau 10 : Perception d’un problème avec l’alcool par le médecin généraliste selon les différents

profils.

Problème avec l’alcool selon le médecin

Oui Non Ne sais pas/Non réponse

Profil sans risque

Effectifs bruts

% redressés

0

0,0 %

1 373

100 %

0

0,0 %

Profil à risque sans dépendance

Effectifs bruts

% redressés

67

33,5 %

128

63,7

5

2,8 %

Profil à risque avec dépendance

Effectifs bruts

% redressés

96

75,7 %

28

23,0 %

2

1,3 %

Inclassable

Effectifs bruts

% redressés

8

8,4 %

64

68,3 %

19

23,3

Ensemble

Effectifs bruts

% redressés

171

9,6 %

1 593

88,7 %

26

1,7 %

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

Sur l’ensemble de notre échantillon, 9,6 % des patients ont été répertoriés comme ayant un problème avec

l’alcool par le médecin généraliste.

Le croisement entre l’avis du médecin et les profils de patients définis précédemment nous montre que

plus de 75 % des personnes ayant un profil à risque avec dépendance sont repérées par le médecin

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 25

généraliste. D’autres questions posées au médecin permettaient de connaître son avis sur la présence ou

non de signes de dépendance physique mais aussi l’existence, passée ou présente, d’une prise en charge

de la consommation excessive d’alcool, soit en médecine générale, dans une structure spécialisée ou au

sein d’une association d’anciens buveurs (Q21c).

Le médecin déclare la présence de signes de dépendance physique pour près de 60 % des patients de ce

profil. 29 % des patients ayant ce profil suivent une prise en charge de la consommation excessive

d’alcool dans le cadre de la médecine générale et dans 23,0 % des cas elle lui a été proposée.

Toutefois, près d’un patient sur deux, présentant un profil à risque avec ou sans dépendance, n’a pas été

perçu comme ayant un problème avec l’alcool par le médecin.

Etant donnée la taille de l’échantillon enquêté et les faibles proportions observées de patients aux profils

à risque, les effectifs bruts sont très faibles (200 patients, les deux sexes confondus, ont un profil à risque

sans dépendance et 126 un profil à risque avec dépendance). Il est donc évident que lorsque nous

répartissons ces patients selon diverses variables telles que la situation par rapport à l’emploi, les

effectifs sont d’autant plus réduits. Aussi, les résultats obtenus sont-ils à interpréter avec réserve. Les

différences observées entre les profils de patients ne sont donc pas nécessairement statistiquement

significatives.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 26

3. Caractéristiques des patients selon leur profil « Alcool »

3.1 Situation par rapport à l’emploi selon les profils « alcool »

La répartition des situations par rapport à l’emploi diffère légèrement suivant les profils « alcool » des

patients.

Les retraités sont prédominants au sein des trois profils. Toutefois, la part des plus de 65 ans étant plus

faible pour le profil à risque sans dépendance, il est logique de constater une moindre part des retraités

dans ce profil.

Graphique 8 : Répartition des profils de patients selon la situation par rapport à l’emploi et au sexe.

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

Les personnes ayant un emploi précaire sont plus nombreuses parmi le profil à risque avec dépendance

(9,6 % les deux sexes confondus) que parmi le profil sans risque (4,0 % les deux sexes confondus)

(différence significative p = 0,004).

Les chômeurs sont également proportionnellement plus nombreux parmi les profils à risque. En effet,

alors que l’on recense 5,4 % de chômeurs, les deux sexes confondus parmi les profils à risque avec

dépendance, ils sont 2,4 % parmi les profils sans risque (différence non significative).

Profil sans risque

33,9

2,7

50,4

0,4

6,7

1,8

28,6

3,9

2,3

44,6

13,3

6,4

0,9

4,1

0

10

20

30

40

50

60

Emploi

stable

Emploi

précaire

Chômeur Retraité Au foyer Autre Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque sans dépendance

39,9

3,6

0,7

44,9

0,0

10,1

0,7

28,8

8,1

12,1

33,1

9,0

8,8

0,0

0

10

20

30

40

50

60

Emploi

stable

Emploi

précaire

Chômeur Retraité Au foyer Autre Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque avec dépendance

31,2

9,6

3,6

46,9

0,0

8,7

0,0

19,5

9,6 11,5

23,6

17,7

13,1

5,0

0

10

20

30

40

50

60

Emploi

stable

Emploi

précaire

Chômeur Retraité Au foyer Autre Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 27

3.2 Situations particulières selon les profils « alcool »

La proportion de personnes touchant les prestations telles que le RMI, l’AAH ou la CMU diffère suivant

les profils de patient.

Parmi les personnes dont le profil est défini sans risque, 5,6 % touche l’une des trois prestations citées

précédemment. Cette proportion est significativement plus élevée (p = 0,0000) parmi le profil à risque

avec dépendance. En effet, quel que soit le sexe, 20,1 % des patients ayant ce profil déclare bénéficier

d’au moins une de ces prestations. Ils ne sont plus que 7,7 % parmi le profil à risque sans dépendance.

Graphique 9 : Répartition des profils de patients selon les situations particulières et le sexe.

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

En analysant chaque prestation individuellement, nous remarquons que les RMistes sont

proportionnellement plus nombreux parmi les profils à risque avec dépendance que les profils sans risque.

Quel que soit le sexe, 10,6 % des profils à risque avec dépendance touchent le RMI contre 1,7 % des

profils sans risque (différence significative, p<10-5)

De même, les bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé sont proportionnellement plus nombreux

parmi les patients ayant un profil à risque avec dépendance que parmi ceux ayant un profil sans risque. La

Couverture Maladie Universelle concerne une part plus importante de patients ayant un profil à risque

avec dépendance que ceux ayant un profil à risque sans dépendance (11,9 % des profils à risque avec

dépendance contre 4,9 % des profils à risque sans dépendance, différence significative, p = 0,023)

Il est à noter que, quelles que soient les prestations, il n’y a pas de différences significatives entre le profil

sans risque et le profil à risque sans dépendance.

Profil sans risque

1,4

3,3

2,2

1,8

1,6

3,6

0

5

10

15

20

25

30

RMI AAH CMU

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque sans dépendance

0,0

3,5

2,6

6,0

2,9

14,8

0

5

10

15

20

25

30

RMI AAH CMU

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque avec dépendance

9,1

6,1

8,3

15,8

18,0

24,3

0

5

10

15

20

25

30

RMI AAH CMU

Pour 100 peersonnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 28

Comme pour les situations particulières, l’« état de santé » des patients enquêtés diffère selon les profils

définis.

3.3 L’« état de santé » selon les profils « alcool »

Les patients ayant été hospitalisés au cours des 12 derniers mois sont proportionnellement plus nombreux

parmi ceux ayant un profil à risque avec dépendance que parmi les deux autres profils. En effet, 12,4 %

(13,2 % des hommes et 9,4 % des femmes) des patients au profil à risque avec dépendance déclarent avoir

été hospitalisés au cours des 12 derniers mois contre respectivement 2,7 % et 4,8 % de ceux ayant un

profil sans risque et ceux ayant un profil à risque sans dépendance. (p<10-5 et p = 0,0125).

Graphique 10 : Répartition des profils de patients selon leur « état de santé » et le sexe.

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

La même tendance est observée pour la part de patients se déclarant en invalidité ou longue maladie ainsi

que pour ceux déclarant bénéficier d’une exonération du ticket modérateur au titre d’une affection de

longue durée.

Ainsi, près d’un patient sur deux ayant un profil à risque avec dépendance bénéficie d’une exonération du

ticket modérateur contre 31,5% de ceux ayant un profil à risque sans dépendance (p = 0,0054) et 28,5 %

de ceux ayant un profil sans risque (p = 0,0125).

Concernant les patients ayant eu un ou plusieurs arrêts de travail au cours des 12 derniers mois, la

différence n’est pas significative entre les deux profils à risque. Elle l’est par contre entre le profil sans

risque et les deux profils à risque, avec ou sans dépendance.

Profil sans risque

4,0 6,4

15,1

34,2

2,1

5,5 8,0

25,6

0

10

20

30

40

50

60

Hospitalisation au

cours des 12 derniers

mois

P lus d'un arrêt de

travail au cours des

12 derniers mois

Invalidité ou longue

maladie

Exonération du ticket

modérateur au titre

d'une ALD

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque sans dépendance

5,5

11,6

10,5

31,6

1,8

12,2

7,1

31,4

0

10

20

30

40

50

60

Hospitalisation au

cours des 12 derniers

mois

P lus d'un arrêt de

travail au cours des

12 derniers mois

Invalidité ou longue

maladie

Exonération du ticket

modérateur au titre

d'une ALD

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

Profil à risque avec dépendance

13,2

19,5

24,5

46,6

9,4

8,2

19,7

47,7

0

10

20

30

40

50

60

Hospitalisation au

cours des 12

derniers mois

P lus d'un arrêt de

travail au cours des

12 derniers mois

Invalidité ou longue

maladie

Exonération du

ticket modérateur

au titre d'une ALD

Pour 100 personnes

Hommes

Femmes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 29

Durant ces trois jours d’enquête, les motifs de recours aux soins n’ont pas été les mêmes pour les trois

profils définis.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 30

3.4 Le recours aux soins selon les profils « alcool »

Le graphique 11 présente les 10 motifs de recours aux soins les plus fréquemment cités par le médecin

généraliste pour les trois types de profils de patient.

Graphique 11 : Répartition des profils de patients selon leur recours aux soins et le sexe.

Source : Enquête Alcool auprès des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

Profil sans risque

3,6

5,8

8,5

8,3

8,9

1,5

9,6

14,0

24,3

6,0

4,9

8,1

8,3

7,6

8,5

9,8

20,0

13,1

40 30 20 10 0 10 20 30

Autre pa tho lo gie diges tive

Affec tio n de l'appare il res pira to ire

Do uleur appare il lo como teur

Do uleur rachis

Syndrome anxio -dépres s if

P a tho lo gie co ro narienne

Tro uble mé tabo lique o u nutritio nnel

Maladie infec tieus e

Hypertens io n a rtérie lle

Pour 100 personnes

Femmes

Hommes

Profil à risque avec dépendance

5,9

8,5

7,8

8,4

1,3

9,1

10,6

13,2

17,2

0,0

11,4

9,9

26,2

11,4

7,8

38,7

29,6

13,2

16,2

13,3

30 20 10 0 10 20 30 40

Ins omnie o u tro uble du s ommeil

Do uleur rachis

P a tho lo gie co ro narienne

Affec tio n cardio -vas cula ire - Autre

Abus o u dépendance aux ps ycho tro pes

Tro uble du compo rtement

Tro uble mé tabo lique o u nutritio nnel

Abus o u dépendance à l'a lco o l

Hypertens io n a rtérie lle

Syndrome anxio -dépres s if

Pour 100 personnes

Femmes

Hommes

Profil à risque sans dépendance

0,7

6,8

8,7

1,5

10,2

1,9

5,6

14,3

16,1

24,0

9,4

2,7

10,3

10,9

16,1

17,8

14,1

12,3

0,0

6,2

40 30 20 10 0 10 20 30

Tumeur maligne

(à l'exclus ion d e l'ORL et du d iges t if)

Prévent ion - Autre

Douleur rachis

Insomnie ou t roub le du sommeil

Patho log ie co ronarienne

ORL - Autre

Autre p atho log ie d iges t ive

Malad ie infect ieuse

Troub le métabo lique ou nutrit ionnel

Hypertens ion artérielle

Pour 100 personnes

Femmes

Hommes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 31

Pour les profils sans risque et à risque sans dépendance, les principaux motifs de recours aux soins sont

l’hypertension artérielle, les maladies infectieuses ou les troubles métaboliques ou nutritionnels et cela

pour les hommes comme pour les femmes.

Pour le profil à risque avec dépendance, les syndromes anxio-dépressifs, l’hypertension artérielle, l’abus

ou dépendance à l’alcool et les troubles métaboliques ou nutritionnels sont les motifs de recours aux soins

les plus fréquemment cités lors de ces deux jours d’enquête.

L’abus ou la dépendance à l’alcool est un motif de recours aux soins pour plus de 10 % des patients à

risque avec dépendance. Plus d’une femme sur trois ont consulté lors de ces deux jours pour un syndrome

anxio-dépressif. Ce motif ne concerne que 13,2% des hommes. Plus de 15 % des femmes consultent

également pour un abus ou une dépendance aux psychotropes.

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 32

3.5 La consommation de tabac selon les profils « alcool »

La répartition des personnes enquêtées selon leurs habitudes tabagiques diffère d’un profil de patients à

l’autre.

Graphique 12 : Répartition des profils de patients selon leurs habitudes tabagiques.

Source : Enquête Alcool auprès des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation OBRESA

La part des non-fumeurs est plus importante parmi le profil sans risque que parmi les profils à risque avec

ou sans dépendance (p<10-5). Ainsi, quel que soit le sexe, plus de 50 % des patients ayant un profil sans

risque se déclarent non-fumeur contre seulement 15,3 % des patients ayant un profil à risque avec

dépendance ou 20,2 % des patients ayant un profil à risque sans dépendance.

Près d’un patient sur trois ayant un profil à risque sans dépendance sont des fumeurs réguliers. Cette part

est moins élevée dans le profil sans risque (p<10-5). Aucune différence significative n’est observée entre le

profil à risque sans dépendance et le profil à risque avec dépendance quant à la part des fumeurs réguliers.

Profil sans risque

35,9

30,8

9,1

17,6

6,7

62,1

8,8

5,2

13,5

10,4

0

10

20

30

40

50

60

70

Non fumeur Ex-fumeur Fumeur

occasionnel

Fumeur

régulier

Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Masculin

Féminin

Profil à risque sans dépendance

17,9

40,1

3,6

33,7

4,8

30,5

15,7

2,8

43,5

7,6

0

10

20

30

40

50

60

70

Non fumeur Ex-fumeur Fumeur

occasionnel

Fumeur

régulier

Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Masculin

Féminin

Profil à risque avec dépendance

14,9

27,4

9,6

44,5

3,6

16,9 21,5

7,9

41,4

12,3

0

10

20

30

40

50

60

70

Non fumeur Ex-fumeur Fumeur

occasionnel

Fumeur

régulier

Nsp/Nr

Pour 100 personnes

Masculin

Féminin

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 33

Discussion

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 34

En Auvergne, l'enquête en médecine générale a permis de mettre en évidence la prévalence des

comportements d'alcoolisation excessive auprès de la clientèle des médecins généralistes. Ainsi, 7,5 % des

patients enquêtés peuvent être définis comme ayant un profil à risque avec dépendance.

Une étude plus approfondie des différents profils montre l'influence du sexe et de l'âge. Plus de 13,5 %

des hommes ont un profil à risque avec dépendance contre 2,9 % des femmes.

Les modes de consommation étant en pleine mutation, l'analyse par âge reflète l'effet de génération sur la

consommation d'alcool des individus. Ainsi les jeunes sont plus souvent associés à un usage ponctuel à

risque et les plus de 35 ans à un usage régulier à risque.

Toutefois, cette étude n'a pas permis de toucher l'ensemble de la population générale. D'une part, sont

exclus les personnes n'ayant pas ou peu accès à la médecine générale pour leurs soins, comme les

personnes sans domicile fixe, les plus démunis ou les personnes en situation d'extrême précarité.

D'autre part, cette enquête un jour donné des personnes ayant recours au système de soins peut entraîner

une sur-représentation des patients ayant une fréquentation plus élevée du médecin. Il est également fort

probable que les patients atteints de pathologies chroniques ayant un rapport avec l'alcool soient dans ce

cas, ce qui entraînerait une sur-représentation des profils à risque.

La détection plus fine des profils à risque peut également être envisagée en raison de l'utilisation non pas

d'un mais de trois indicateurs (questionnaire DETA, consommation d'alcool déclarée, avis clinique du

médecin traitant) pour la définition de ces profils.

Cette enquête est une enquête transversale, un jour donné et sur les patients présents. Les résultats

subissent vraisemblablement l'influence de l'effet de génération, d'autant plus que des changements sont

constatés dans les modes de consommation de l'alcool, avec notamment une baisse régulière de la

consommation depuis quelques années.

Il n'est donc en aucun cas possible de déterminer, à partir de cette enquête, une prévalence des situations

d'alcoolisation dans la population générale.

Les données existantes en terme d'alcool sont à la fois nombreuses et insuffisantes. Seules la mortalité liée

à l'alcool ou la consommation d'alcool sont suivies régulièrement. Il existe tout de même des études sur la

morbidité liée à l'alcool mais, les différences d'échantillonnage, de définition des conduites alcooliques ou

de zones géographiques des études rendent les résultats difficilement comparables.

Dans l'étude du baromètre Santé 2000, 8,6 % des enquêtés de 12 à 75 ans sont classés comme étant ou

ayant été potentiellement dépendants à l'alcool. Cette dépendance a été mesurée à l'aide du questionnaire

DETA. De plus, ce risque de dépendance est 3 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

En 1991, une étude sur la prévalence du risque et des maladies liées à l'alcool dans la clientèle adulte du

généraliste estimait à 6,3 % la part des patients alcoolo-dépendants. Cette proportion différait en fonction

du sexe, 12,8 % pour les hommes et 2,2 % des femmes.

En 1998, une enquête sur l'alcoolisation excessive en Auvergne (enquête un jour donné), effectuée auprès

de patients d'au moins 16 ans de médecine générale relève 14,8 % de consultants ayant une alcoolisation

excessive. Les données ont été établies à partir du questionnaire DETA et du DSM IV. La dépendance à

l'alcool représente 4 % des patients et l'abus 7 %. 4 % des patients ont un score DETA ≥ 2 sans diagnostic

par le DSM IV. La méthode utilisée, différente de celle employée dans notre enquête, ne nous permet pas

de comparer les deux études. Toutefois, si nous regroupons le profil à risque avec dépendance et celui

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 35

sans dépendance, nous obtenons 17,7 % de patients ayant un profil à risque. Les résultats des deux

enquêtes semblent cohérents, malgré les différences de méthode.

L'application de cette enquête à l'ensemble des régions françaises nous permet de situer l'Auvergne par

rapport aux autres régions françaises.

Les cartes 1 représentent, pour le sexe masculin et le sexe féminin, les proportions de patients présentant

un profil à risque avec dépendance, standardisées1 sur la population française.

Cartes 1 : Patients présentant un profil à risque avec dépendance

Proportion standardisée - Pour 100 Hommes Proportion standardisée - Pour 100 Femmes

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA et FNORS

Cartes 2 : Patients présentant un profil sans risque

Proportion standardisée – Pour 100 Hommes Proportion standardisée – Pour 100 Femmes

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA et FNORS

1 Population de référence : un sixième des patients vus une semaine donnée par les médecins généralistes, répartis en tranches décennales avec comme première tranche les 16-24 ans et comme dernière tranche les 85 ans ou plus

> 2,92,0 - 2,9< 2,0

> 87,184,5 - 87,1< 84,5

> 12,37,7 - 12,3< 7,7

> 65,959,8 - 65,9< 59,8

France : 9,5 % France : 2,8 %

France : 64,0 % France : 85,1 %

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 36

Pour le sexe masculin, l’Auvergne est, avec le Nord-Pas-de-Calais, la région ayant l’une des proportions

standardisées de patients présentant un profil à risque avec dépendance les plus élevés. 12,8 % des

auvergnats (15,9 % dans le Pas-de-Calais) ont un profil à risque avec dépendance. Les proportions

standardisées les plus faibles se situent en Ile-de-France, en Aquitaine, en Limousin et en Corse.

Cette situation défavorable se retrouve pour le sexe féminin mais dans une moindre part. L’Auvergne

compte ainsi 3,2 % de femmes ayant un profil à risque avec dépendance et se situe au sixième rang des

régions françaises. Le Nord-Pas-de-Calais est la région ayant la proportion standardisée la plus élevée

(4,0 %). Les régions ayant les proportions standardisées les plus faibles sont l’Aquitaine, le Limousin et la

Franche-Comté.

Les cartes 2 représentent, pour le sexe masculin et le sexe féminin, les proportions de patients présentant

un profil sans risque, standardisées sur la population française.

La situation est moins défavorable à l’Auvergne, notamment pour le sexe féminin. Pour le sexe masculin,

l’Auvergne se situe dans la moyenne française, avec 59,8 % d’hommes ayant un profil sans risque. La

situation est plus favorable aux femmes qui occupent la quatrième place avec 88,9 % de patientes ayant

un profil sans risque.

Les auvergnates ont donc à la fois une très bonne situation au sein du profil sans risque et une situation

défavorable pour le profil à risque avec dépendance. Cela s’explique simplement par une proportion de

patientes ayant un profil à risque sans dépendance plus faible que l’ensemble de la France, puisque les

auvergnates se situent au vingt-quatrième rang, avec 3,4 % de patientes ayant ce profil, part inférieure à

celles observées dans les autres régions.

Page 37: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 37

Conclusion

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 38

Cette enquête transversale a permis de mesurer la prévalence des conduites d'alcoolisation auprès de la

clientèle de 16 ans et plus des médecins généralistes d'Auvergne.

17,7 % des patients ont un profil à risque avec ou sans dépendance. Cette proportion diffère

suivant le sexe. 6,2 % des femmes contre 32,7 % des hommes ont ce profil à risque.

13,5 % des hommes et 2,9 % des femmes ont un profil à risque avec dépendance.

Quel que soit le sexe, la proportion de patients ayant un profil à risque avec dépendance est plus

élevée après 35 ans, avec un maximum entre 55 et 64 ans.

L'usage ponctuel à risque est, quant à lui, prédominant chez les moins de 35 ans.

L'analyse des données socio-démographiques met en évidence une plus grande précarité des

patients ayant un profil à risque avec dépendance : une plus grande proportion de ces patients

bénéficie du RMI, de l'AAH ou de la CMU.

Les hospitalisations au cours des 12 derniers mois ont été plus fréquentes parmi les patients ayant

un profil à risque avec dépendance.

L'alcool est très rarement le premier motif de recours aux soins. L'abus ou la dépendance à

l'alcool ne représente que 2,2 % des motifs de consultations des hommes et 0,3 % de ceux des

femmes. Chez les patients ayant un profil à risque avec dépendance, les principaux motifs de recours

aux soins sont les syndromes anxio-dépressifs, l'hypertension artérielle, l'abus ou la dépendance à

l'alcool ou les troubles métaboliques ou nutritionnels.

Le patient ayant un profil à risque avec dépendance est beaucoup plus facilement repéré par le

médecin généraliste que celui ayant un profil à risque sans dépendance.

Près d'un tiers des patients ayant un profil à risque avec dépendance suivent une prise en charge

en médecine générale et dans 23 % des cas elle lui a été proposée.

La place du médecin généraliste dans le repérage et la prise en charge du patient à risque, avec ou sans

dépendance est essentielle. L'association d'outils tels que le questionnaire DETA, au sens clinique du

médecin généraliste peut lui permettre de diagnostiquer les patients ayant un problème avec l'alcool et

ainsi d'intervenir, soit par de la prévention sur les risques pour la santé, lorsque le patient est repéré "tôt",

soit d'agir par une prise en charge adéquate.

Page 39: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 39

Bibliographie

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 40

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 41

Annexes

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 42

• Questionnaire de l’enquête

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 43

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Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 44

• Caractéristiques socio-démographiques des patients enquêtés

� Répartition par sexe des patients enquêtés

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

16-24 ans

25-34 ans

35-44 ans

45-54 ans

55-64 ans

65-74 ans

75 ans et +

Total

2,5

4,4

5,1

7,1

6,7

9,7

7,7

43,1

4,4

6,3

7,6

8,2

8,0

10,8

11,6

56,9

6,9

10,6

12,6

15,4

14,7

20,5

19,3

100,0

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des

médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

� Répartition par sexe des enquêtés suivant leur emploi

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

Agriculteurs

Artisan, commerçant

Professions libérales

Cadre, professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employé

Ouvrier

Sans profession

Sans réponse

Total

11,0

10,9

2,1

9,6

14,7

18,2

25,6

5,2

2,7

100,0

9,8

6,8

1,9

5,2

10,6

28,2

9,9

22,0

5,7

100,0

10,3

8,5

2,0

7,1

12,4

23,9

16,7

14,7

4,4

100,0

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins

généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

� Répartition par sexe des situations familiales

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

Seul sans enfants

Seul avec enfants

En couple, sans enfants

En couple, avec enfants

Avec autre membre de sa famille, sans enfants

Avec autre membre de sa famille, avec enfants

En collectivité, sans enfants

En couple et avec autre membre de sa famille, sans enfants

En couple et avec autre membre de sa famille, avec enfants

Sans réponse

Total

18,1

1,0

54,5

16,8

6,2

0,6

0,7

1,3

0,0

0,7

100,0

26,4

3,9

38,0

20,2

6,2

2,2

1,3

1,2

0,1

0,5

100,0

22,8

2,7

5,1

18,7

6,2

1,5

1,0

1,2

0,1

0,6

100,0

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Page 45: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 45

� Répartition des patients suivant le sexe et le lieu de domicile

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

Stable

Précaire

Sans réponse

Total

97,9

1,5

0,6

100,0

98,1

0,8

1,1

100,0

98,0

1,1

0,9

100,0

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des

médecins généralistes d’Auvergne Exploitation : OBRESA

• Problèmes avec l’alcool perçus par le médecin généraliste et prise en charge selon les différents

profils définis

� Répartition des patients selon l’avis du médecin (Question Q21b)

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

Profil à risque avec dépendance

Existe-t-il des signes de dépendance ?

Oui

Non

Sans objet

Sans réponse

Profil à risque sans dépendance

Existe-t-il des signes de dépendance ?

Oui

Non

Sans objet

Sans réponse

59,7

21,4

18,1

0,8

0,0

38,0

62,0

0,0

55,7

4,3

40,1

0,0

0,0

28,8

71,2

0,0

58,8

17,6

23,0

0,6

0,0

36,3

63,7

0,0

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes

d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Page 46: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 46

� Répartition des patients selon le profil et selon la prise en charge de la consommation excessive

d’alcool proposée par le médecin (Questions Q21c1, Q21c2 et Q21c3)

Profil à risque avec dépendance

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

En médecine générale

Non ou le médecin ne sait pas

Passée

En cours

Proposée

Passée et en cours

Passée et proposée

Sans objet

Par une structure spécialisée

Non ou le médecin ne sait pas

Passée

En cours

Proposée

Passée et en cours

Passée et proposée

Sans objet

En association d’anciens buveurs

Non ou le médecin ne sait pas

Passée

En cours

Proposée

Passée et proposée

Sans objet

9,3

17,9

32,5

24,8

3,8

0,9

10,8

48,5

14,1

6,4

18,2

0,0

2,0

10,8

66,3

2,9

1,9

18,1

0,0

10,8

2,9

9,1

17,7

18,0

5,0

10,1

37,2

24,0

2,9

18,4

12,5

5,0

0,0

37,2

48,3

0,0

0,0

9,6

5,0

37,2

7,9

15,3

29,2

23,3

4,0

3,0

16,7

43,0

11,6

9,1

16,9

1,1

1,6

16,7

62,2

2,3

1,5

16,2

1,1

16,7

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes

d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Page 47: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 47

Profil à risque sans dépendance

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

En médecine générale

Non ou le médecin ne sait pas

Passée

En cours

Proposée

Passée et en cours

Sans objet

Par une structure spécialisée

Non ou le médecin ne sait pas

Passée

En cours

Proposée

Sans objet

En association d’anciens buveurs

Non ou le médecin ne sait pas

Proposée

Sans objet

12,1

6,3

7,6

16,1

0,8

57,1

36,6

2,7

0,9

2,8

57,1

40,0

3,9

57,1

7,4

16,3

8,2

0,0

0,0

68,1

26,2

2,8

0,0

2,9

68,1

31,9

0,0

68,1

11,3

8,2

7,7

13,1

0,6

59,1

34,6

2,7

0,7

2,8

59,1

37,7

3,2

59,1

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes

d’Auvergne Exploitation : OBRESA

Page 48: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 48

Les résultats par profil dans les régions françaises

• Sexe Masculin - Proportions standardisées pour 100 hommes.

DEPARTEMENT/REGION Sans risque A risque sans

dépendance

A risque avec

dépendance

ALSACE 63,0 18,4 11,0

AQUITAINE 62,0 27,7 6,1

AUVERGNE 59,8 20,4 12,8

BASSE-NORMANDIE 59,8 23,4 9,3

BOURGOGNE 60,8 20,8 10,1

BRETAGNE 55,5 28,1 10,5

CENTRE 64,4 22,4 7,8

CHAMPAGNE-ARDENNE 66,7 17,8 9,4

CORSE 68,7 16,0 5,7

FRANCHE-COMTE 64,2 21,2 10,3

GUADELOUPE 62,4 17,8 12,4

GUYANE 62,4 20,4 12,6

HAUTE-NORMANDIE 66,7 19,3 10,6

ILE-DE-FRANCE 69,1 18,6 6,5

LANGUEDOC-ROUSSILLON 61,9 20,4 11,1

LIMOUSIN 64,6 21,5 7,7

LORRAINE 67,6 17,7 9,1

MARTINIQUE 55,8 20,3 15,0

MIDI-PYRENEES 64,1 21,1 8,7

NORD - PAS-DE-CALAIS 61,7 19,0 15,9

PAYS DE LA LOIRE 58,7 27,1 9,0

PICARDIE 66,8 19,1 10,6

POITOU-CHARENTES 65,1 20,6 11,4

PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR 62,5 21,1 8,4

REUNION 53,0 25,5 18,6

RHONE-ALPES 66,0 20,4 7,7

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne

Exploitation : OBRESA et FNORS

Page 49: Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins ...• Marie-Claude MOUQUET (Bureau de l’état de santé de la population, DREES) ; • Christophe PALLE (Observatoire Français

Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d'Auvergne 49

• Sexe Féminin – Proportions standardisées pour 100 femmes.

DEPARTEMENT/REGION Sans risque A risque sans

dépendance

A risque avec

dépendance

ALSACE 86,0 5,1 2,1

AQUITAINE 88,0 4,7 1,2

AUVERGNE 88,9 3,4 3,1

BASSE-NORMANDIE 84,7 5,8 2,7

BOURGOGNE 83,4 4,9 2,1

BRETAGNE 83,2 7,8 3,3

CENTRE 90,0 4,1 2,0

CHAMPAGNE-ARDENNE 84,9 4,0 3,2

CORSE 84,5 4,0 2,0

FRANCHE-COMTE 87,6 4,6 1,4

GUADELOUPE 84,5 4,4 2,9

GUYANE 87,2 2,3 2,3

HAUTE-NORMANDIE 88,3 4,8 3,1

ILE-DE-FRANCE 82,0 6,4 3,6

LANGUEDOC-ROUSSILLON 83,0 6,0 3,1

LIMOUSIN 89,5 3,9 1,7

LORRAINE 84,8 4,6 2,7

MARTINIQUE 84,9 3,3 3,0

MIDI-PYRENEES 83,0 7,0 2,5

NORD - PAS-DE-CALAIS 84,9 7,7 4,0

PAYS DE LA LOIRE 85,8 4,7 2,2

PICARDIE 87,5 4,9 2,9

POITOU-CHARENTES 90,6 4,1 3,1

PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR 81,2 6,1 2,7

REUNION 87,3 4,2 3,2

RHONE-ALPES 87,3 5,3 2,7

Source : Enquête Alcool auprès de la clientèle des médecins généralistes d’Auvergne

Exploitation : OBRESA et FNORS