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Celebre l'Afrique et sa Diaspora

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Alors que le monde s’apprête à célébrer la Journée Mondiale de l’Afrique, une commémoration annuelle du 25 mai 1962, date de création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) devenue actuellement Union Africaine, l’équipe d’Exodus Magazine est très heureuse de vous présenter ce numéro du mois de mai. La Journée Mondiale de l’Afrique est une occasion de célébrer l’unité et le rapprochement des peuples africains mais aussi les réalisations africaines. Le mo-ment est donc parfaitement indiqué, chers lecteurs, pour partir à la rencontre d’hommes et de femmes exceptionnels, véritables modèles de réussite pour tout le continent. Pour les amoureux de la gastro-nomie, nous vous proposons le parcours de deux chefs qui ont inscrit leurs noms en lettre d’or sur la liste des meilleurs chefs du monde. Rougui Dia, chef franco-sénégalaise du pres-tigieux restaurant Petrossian à Paris et Marcus Samuels-son, qui est né en Ethiopie, a grandi en Suède et qui est au-jourd’hui Chef et copropriétaire de l’Aquavit Restaurant à New York et du Ci-House à Chicago.Dans ce numéro, nous vous ferons découvrir aussi des per-sonnalités d’origine Africaine telles que Kanya King, Directeur Général des MOBO Awards. King a joué un rôle important dans la promotion de la mu-sique et de la culture noires au Royaume-Uni; John Dabiri, un scientifi que nigérian basé en

Californie. Pour notre mosaïque culturelle, nous vibrerons au rythme du Festival annuel de Ghat au cœur du désert Libyen, un rendez-vous des Touaregs de Lybie, d’Algérie et du Niger, célèbre pour sa musique, ses danses et ses courses de cha-meaux. Au cœur de notre ru-brique actualités, le programme de bourses de leadership de la fondation Mo Ibrahim qui vise à soutenir la nouvelle généra-tion africaine dans le domaine du renforcement des capaci-tés. Une mention spéciale est faite au Centre du Riz pour l’Afrique, pour son rôle de pre-mier plan dans le lancement du Partenariat mondial de la science rizicole (GRiSP), qui vise à contribuer signifi cativement à la baisse des prix du riz et à la réduction de plus de 10 pour-cent, de la pauvreté au niveau mondial. Certains d’entre vous se demanderont pourquoi nous avons choisi de mettre le Tout Puissant Mazembe dans notre rubrique Zoom. Nous sommes encore fi ers de la performance de cette équipe de la Répu-blique démocratique du Congo, vice championne du Monde des clubs 2010. Il n’est pas trop tard pour célébrer une victoire historique.

Bonne lecture.

EDITO

Rédactrice en ChefNafi Ndiaye Diouf

RédacteursPatricia YumbaAlexandre TitibaNafi DioufOluoch Ogallo

Directeur créatifPierre Sauvalle

PublicitéPatricia YumbaKhoudia Diop

TraductionTranstrepMadior DialloMichael Delrieu

PhotosAfrica Rice AFP

ContactsNafi [email protected]@exodusmagazine.fr

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SOMMAIRE

Okike est un magazine littéraire ni-gérian créé en 1971 qui publie des auteurs reconnus ou émergents. Ce

magazine est aussi un recueil de nouvelles afri-caines publiées ces dix dernières années par plusieurs auteurs tels que Chinua Achebe,

Ossie Onuora Enekwe, Nadine Gordimer et Kole Omotoso. Ces nouvelles relatent la belle histoire et les faits sociaux qui ont contribué à façonner notre continent durant la décennie passée. Par ailleurs, chaque région du conti-nent est représentée dans cette sélection.

Ce roman est un classique africain et l’une des plus grandes œuvres afri-caines du siècle dernier. Et le blé

jaillira du Kenyan Ngugi wa Thiong’o est une fiction inspirée de la lutte menée pour l’in-dépendance (Uhuru) du Kenya. L’intrigue est construite autour de différents personnages

et se déroule dans un village kenyan. Les pro-tagonistes cherchent tout au long du roman à découvrir l’assassin de leur guide messia-nique. En narrant la vie de ces personnages complexes, l’auteur mêle à la fiction des faits historiques.

De Patricia YUMBA

« Les idées originales africaines » Okike et ses nouvelles publiées

ces dix dernières années

« Et le blé jaillira » De Ngugi wa Thiong’o

5BOOK REVIEW 5

06 ZOOMTout Puissant Mazembe

08 ACTUALITÉSLes Bourses de Leadership Mo Ibrahim

Africa Rice Center comment relever

urgemment les défis de la riziculture en Afrique

12 INTERVIEW DU MOISRougui DIA, , Chef au restaurant

Petrossian à Paris

14 À L’HONNEUR:Kanya King, Fondatrice des MOBO Awards

John Dabiri, un scientifique nigérian établi

en Californie.

Clara Lawson Ames, célèbre créatrice de mode de ré-

putation mondiale

Marcus Samuelsson, chef d’origine éthiopienne et de

renommée internationale

20 ILS CROIENT EN L’AFRIQUESir Richard Branson

22 MOSAÏQUE CULTURELLELe festival international de Ghat: au cœur du désert

de Libye.

24 QUOI DE NEUF EN AFRIQUE?- Innovation

- Le saviez-vous?

- Proverbes

30 VOYAGEMarrakech

ILS ONT CONQUIS LE MONDEBoris Kodjoe - Stella Mwangi

32 SITE DU PATRIMOINE DE L’UNESCOLa ville de pierre de Zanzibar

06-07

09

11

16

20

22-23

25

27

32

30

5REVUE LITTERAIRE 5

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ZOOM ZOOM 76 Tout Puissant Mazembe

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Mo IbrahimLes bourses de leadership Mo Ibrahim, soutien à la nouvelle génération africaine

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Ayant identifié un déficit d’opportu-nités offertes aux jeunes leaders du continent africain d’acquérir une ex-

périence critique au niveau décisionnel des institutions multilatérales, la Fondation Mo Ibrahim met en place un système de bourses en partenariat avec ces trois organisations, qui accueilleront chacune un boursier Ibra-him au sein de leurs équipes de direction. Les boursiers Ibrahim pourront par la suite continuer à jouer un rôle majeur dans la gou-vernance et le développement du continent africain.

En annonçant le programme, Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation, a déclaré : « Quiconque parcourt aujourd’hui le continent africain ne peut qu’être frappé par cette génération montante de nouveaux talents, dans le secteur privé comme dans la sphère politique, qui façonne l’avenir du continent. Ce nouveau programme propose à des candidats de choix l’expérience et la for-mation requises pour jouer un rôle de chef de file dans la marche de notre continent. »

Les boursiers seront sélectionnés par les

institutions en collaboration avec la Fon-dation Mo Ibrahim et bénéficieront d’une formation de 12 mois au sein de l’une des organisations participantes. Il s’agit de jeunes professionnels en début de carrière, cadres de moins de quarante ans ou moins de qua-rante-cinq pour les femmes avec enfants. Les participants doivent être ressortissants d’un pays africain, titulaire d’un Master, avec de 7

à 10 ans d’expérience professionnelle de bon niveau. Ils participeront aux travaux de ces institutions en vue de promouvoir le dévelop-pement économique du continent.S’exprimant au nom de la BAD, le président Donald Kaberuka a indiqué : « Les bourses du programme Ibrahim feront en sorte qu’il y ait un vivier croissant de futurs dirigeants africains ayant l’expérience et la capacité de construire de solides économies africaines. La Banque africaine de développement sera heureuse d’accueillir l’un des tout premiers boursiers Ibrahim. »Exprimant son soutien au nouveau pro-gramme, Abdoulie Janneh, secrétaire exécu-tif de la CEA, a déclaré, «Nous sommes fiers d’être l’un des premiers partenaires du nou-

veau programme de bourses Ibrahim. Nous partageons la détermination de Mo Ibrahim à susciter des dirigeants de très haute qualité en Afrique et à les exposer aux défis de l’in-tégration africaine. Ce programme est une autre étape vers un avenir meilleur pour nos populations. » A propos de la Fondation

Créée en 2006, la Fondation Mo Ibrahim vise à soutenir la bonne gouvernance et le leadership de haut niveau en Afrique. A cet effet, elle vise à:• Stimuler le débat sur la gouvernance • Fournir des critères permettant aux ci-toyens et aux gouvernements de mesurer les progrès accomplis en matière de gouvernance • Saluer la réussite en matière de leadership sur le continent africain et fournir aux diri-geants d’excellence les moyens de continuer à contribuer à l’avenir de leur continent à l’issue de leur mandat national ;• Conforter les futurs dirigeants du conti-nent africain.

Jeudi 7 avril 2011 - En partenariat avec trois institutions multilatérales de premier plan, la Fondation Mo Ibrahim a annoncé la mise en place du programme de Bourses de leadership Ibrahim. En collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Programme Ibrahim aidera à préparer la future génération de dirigeants africains en leur fournissant des opportunités uniques de formation au plus haut niveau.

ACTUALITES8

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Le défi est grand pour l’Afrique qui dépend beaucoup des importations de riz et demeure vulnérable aux crises alimentaires. Depuis 2007, AfricaRice n’a cessé de conseiller ses Etats membres à adopter des mesures poli-tiques clés visant à supporter le secteur ri-zicole. La mise en œuvre de ces mesures a contribué à accroître significativement la production du riz local dans plusieurs pays africains en 2008 et 2009. Le Conseil d’ad-ministration a félicité le directeur général d’AfricaRice Dr. Papa Abdoulaye Seck et l’ensemble du personnel pour avoir réussi un changement radical dans la croissance du Centre et pour les hauts niveaux de perfor-mance depuis 2007, notamment :•la réorientation de la vision et de la stratégie du Centre basées sur l’excellence scientifique et l’appropriation par les Etats membres ;•le triplement du volume des projets avec les partenaires nationaux ;•l’amélioration de l’adoption des techno-logies d’AfricaRice (culture des variétés de NERICA sur plus de 700 000 ha dans toute l’Afrique et des variétés Sahel d’AfricaRice sur plus de 80% de la vallée du fleuve Séné-gal) ;•le doublement du budget et des réserves du Centre ;•la multiplication par 10 des cotisations an-nuelles des Etats membres ;•la redynamisation de la structure de re-cherche alignée sur les thèmes du GRiSP ;•la décentralisation effective des activités de recherche ;•un important nouveau partenariat avec l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI), le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), les instituts de recherche avancée et les communautés économiques régionales ;•l’amélioration de la reconnaissance inter-nationale, y compris deux prix des nations unies ;•la notation « exceptionnelle » dans le sys-tème de mesure de la performance de la

Banque mondiale en 2010 ;•la transformation d’une organisation ré-gionale en une organisation panafricaine avec de nouveaux pays membres d’Afrique du centre, de l’est et du nord. Le Conseil d’administration s’est félicité des nouveaux axes de recherche d’AfricaRice, y compris le développement de nouvelles technolo-gies rizicoles résistantes au climat et les ap-proches innovatrices telles que l’approche de la chaîne de valeur axée sur le marché en cours d’adoption au Centre. AfricaRice développe un nouveau plan stratégique qui sera examiné par le Conseil d’administration dans les mois à venir.« Nous nous félicitons de voir un Centre en bonne santé et scientifi-quement vibrant », a déclaré le président du Conseil d’administration lors de son interac-tion avec le personnel et les partenaires pour la recherche et le développement. Avant de clôturer la réunion, le Conseil d’adminis-tration a approuvé le budget de fonctionne-ment pour 2011 et a pris des décisions clés sur la composition du Conseil. Il s’est réjoui d’avoir élu Dr. Peter Matlon comme le nou-veau président du Conseil d’administration et a exprimé sa gratitude au président sortant M. Getachew Engida pour ses contributions précieuses au Centre.

C’est dans un climat de convivialité que le Conseil d’administration a dit adieu à Dr. Kiyoaki Maruyama et l’a remercié pour ses loyaux services. Dr. Masa Iwanaga, un ex-pert japonais de renommée internationale et ancien Directeur général du Centre inter-national pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), a été choisi comme nouveau membre.

AfricaRice est une association intergouver-nementale de recherche de 24 pays membres africains. Il est aussi membre du Consortium de 15 Centres internationaux supporté par le GCRAI.

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AfricaRicePrend les devants de l’alliance de la recherche mondiale en vue de relever urgemment les dé-fis de la riziculture en Afrique

Préoccupé par la hausse des prix mon-diaux des denrées alimentaires et leurs implications graves pour l’Afrique, le

Conseil d’administration du Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) a approuvé le rôle principal du Centre pour le continent dans le Partenariat mondial de la science rizicole (GRiSP) nouvellement lancé, qui vise à contri-buer significativement à la baisse des prix du riz et à la réduction de plus de 10 pourcent de la pauvreté au niveau mondial.Le GRiSP, qui est le premier programme de recherche du nouveau Groupe consulta-tif pour la recherche agricole internationale

(GCRAI) à être approuvé, veut relever le défi de produire beaucoup plus de riz dans les an-nées à venir pour nourrir la population du monde avec moins de terres, d’eau et de main-d’œuvre, dans des systèmes de production plus résistants au changement climatique.

« En tant qu’un des principaux architectes du GRiSP, AfricaRice est engagé à supporter son but qui est de développer le potentiel de l’Afrique à produire plus de riz », a déclaré le Conseil d’administration à sa réunion qui vient de s’achever à la station régionale du Centre à St. Louis, Sénégal.

Director General Dr Papa Abdoulaye Seck (first row, second from left) with members of the Board of Trustees and staff of AfricaRice.

NEWS10

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Elle est jeune, dynamique et pleine d’avenir. Elle, c’est Rougui Dia, la Sénégalaise qui, à 29 ans, pilote le prestigieux restaurant parisien Petrossian. Sa vraie passion aujourd’hui, c’est de marier les cultures africaine, russe et française à travers la cuisine.

INTERVIEW DU MOIS 12

ROUGUI DIA, Chef au restaurant Petrossian

- D’où est née l’idée de vous spécialiser en art culinaire, et pouvez-vous nous résumer votre parcours ?J’ai grandi en France, et comme on mangeait tout le temps à la maison de la cuisine afri-caine moi je n’aimais pas trop rester dans la cuisine contrairement aux autres membres de la famille. Plus tard j’ai découvert que même sur ce plan on pouvait beaucoup partager avec les autres. En fait j’ai trouvé que c’était valo-risant. A un moment j’ai décidé de m’orien-ter. C’est ainsi que j’ai commencé à faire des diplômes dont un bac professionnel. Ensuite, j’ai fait différentes maisons jusqu’à devenir chef cuisinier aujourd’hui. - Etre chef cuisinier d’un prestigieux restau-rant en quoi c’est important pour vous ?C’est important parce que ça me permet de me donner des challenges pour pouvoir avan-cer et ça me permet de me motiver. Après en tant que chef, ou tout simplement on va se mettre d’autres pressions en tant que femme, en tant que noire dans le métier ça nous per-met d’avancer et voir que nos efforts sont ré-compensés aussi. - Vous êtes d’origine sénégalaise, actuellement chef cuisinier dans un restaurant de gastrono-mie française et de tradition russe, est ce que ce métissage se retrouve dans vos plats ?Pour l’intégration de tous ces plats, moi j’ai décidé en fait de faire la cuisine française spécialement. Ce n’est pas parce que je suis Noire que je vais faire des spécialités afri-caines comme le ‘’yassa’’ ou quoi que ce soit, tout de suite. Je voulais notamment démon-trer qu’on pouvait s’ouvrir à la culture fran-

çaise. Ma cuisine est alors essentiellement française même si par la suite on a des pro-duits d’un peu partout. On se donne l’occa-sion de découvrir d’autres cuisines, d’autres pays, d’autres cultures. La cuisine française est très reconnue, elle est très bonne mais, en même temps, on a des produits qui viennent d’Afrique, d’Inde et autres qui peuvent être mis en valeur. Avec ça on a un menu russe et là on va faire plusieurs petits plats. Ils m’ont montré com-ment ils mangeaient certains plats, et nous les avons adaptés à nos produits. C’est ce qui a fait le mélange de la Russie de l’Afrique et de la France. - En quoi consiste une journée d’une jeune femme chef cuisinier ? Une journée d’une chef cuisinier, c’est e fait de se lever tôt et d’être à la cuisine à partir de 9 heures du matin. Ensuite, c’est faire toute la mise en place, contrôler toutes les marchan-dises vérifier tout, voir si comment ça se passe pour les banquets, s’il y a des menus en ins-tance. En plus il faut faire des tests en même temps. Après on passe à l’étape du service. Comme je suis en pâtisserie aussi ça peut al-ler jusqu’à 15 heures. L’après-midi, s’il y a des courses à faire il faut les faire. Soit c’est moi-même qui les fais ou toute autre personne qui est dans le coin peut également s’en occuper. Après cela il faut penser peut être à la lecture ou à la famille, une manière de se régénérer un peu comme on en a besoin aussi. Le soir on revient faire la mise en place et faire la fer-meture vers les coups de 22 heures même plus tard pour la pâtisserie encore.

-Quel plat sénégalais aimez-vous manger le plus et lequel savez-vous préparer le mieux ? Je n’ai pas de plat préféré en fait. Quand je fais une année sans manger du riz au poisson sénégalais, et quand j’en trouve je dis que c’est super, c’est pareil pour le soupou kandia (ndlr : sauce gombo)... J’ai souvent tendance à faire du soupou kandia’’ ou du mafé (ndlr : sauce d’arachide), ce qu’on me reproche d’ailleurs.En fait, dans la brigade, je fais une fois le riz au poisson pour clôturer l’année pour dire aux clients et aux autres : « C’est aussi ça ma personnalité, c’est aussi ça ma culture, venez vers nous ! venez vers la cuisine africaine ! ».- Quels conseils donneriez-vous à un débutant en restauration pour ce qui est des pièges à éviter et des fautes à ne pas commettre ?

Pour un jeune qui vient de commencer je lui dirai exactement ce qu’on m’a dit aussi : « Est-ce que tu es sûr de faire de la cuisine ? ». Après, je lui dirai comme j’ai dit à certain c’est dur, ça va être vraiment très dur mais il faut y aller. C’est un métier où on apprend tous les jours. Ce n’est pas parce qu’on est chef qu’on s’ar-rête. Il faut continuer et persévérer. En vérité la réussite appartient à chaque personne. - Comment envisagez-vous l’avenir ?J’espère pouvoir ouvrir quelque chose comme une boîte à moi dans l’avenir.

Propos recueillis par Alexandre TITIBA

Rougui DIA, chef au restaurant Petrossian Paris

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Kanya King Fondatrice des MOBO Awards

La naissance et les débuts de KanyaNée d’un père ghanéen et d’une mère ir-landaise et élevée à Kilburn, un quartier

situé au nord-ouest de Londres, Kanya est issue d’une famille de neuf enfants dont elle est la fille cadette. En grandissant, elle se passionne pour la musique noire qui devient sa source d’inspiration. Kanya décide plus tard – alors qu’elle étudie la littérature anglaise au Golds-miths College de Londres – d’organiser ses propres spectacles musicaux afin de promouvoir et valori-ser la musique africaine. Des-tinée à évoluer dans le milieu de sa passion, Kanya décide en 1996 de se consacrer ex-clusivement à cette dernière alors qu’elle travaille comme documentaliste de télévision. Elle eut l’idée d’organiser une cérémonie de remise de récompenses qui serait une attraction pour les mar-chés de masse et dont le but consisterait à célébrer la mu-sique noire et la musique inspirée et influencée par les rythmes africains. Une fois son projet et son plan d’affaires pour les MOBO Awards fi-celés, Kanya King s’engage dans une campagne inlassable pour attirer les sponsors et l’intérêt des réseaux de télévision. Kanya King, l’entre-preneur Le désir impérieux de réussir pousse Kanya à prendre une hypothèque de second rang sur sa maison en vue de la collecte des fonds nécessaires au lancement de la première cérémonie des MOBO Awards. En plus du fi-nancement de sa télédiffusion, elle prend en charge toute la préparation de l’événement qu’elle organise en seulement six semaines. Cette organisation inclut la mobilisation d’une

équipe de production et l’obtention du soutien des sponsors ainsi que les démarches pour ga-rantir la participation de célébrités et s’assurer une audience! Le travail acharné de Kanya fi-nit par porter ses fruits. En effet, l’événement connaît un succès spectaculaire et est marqué par la présence de personnalités telles que Tony et Cherie Blair et de vedettes telles que Lionel Richie et Gabrielle. La cérémonie des MOBO Awards s’est par la suite positionnée comme

l’un des plus prestigieux événements audiovisuels et peut se targuer d’as-surer à chaque édition la présence d’invités de marque y compris des ve-dettes de premier ordre, des artistes légendaires et des chefs d’entreprise. Kanya est parvenue à prouver au monde en-tier que sa passion et son dévouement sont purs. D’ailleurs, son ardeur au travail a été valorisée

quelques années auparavant lorsque la Reine en personne l’a convié à se tenir aux côtés de JK Rowling et de Cherie Blair à Buckingham Palace à l’occasion de la célébration des œuvres exceptionnelles accomplies par les femmes bri-tanniques. Kanya est en outre l’un des mécènes du Horniman Museum. En accord avec l’am-bition des MOBO de faire la différence tout en favorisant l’émergence de sources d’inspira-tion, Kanya a accepté d’être membre du jury composé de cinq personnalités fortunées (les « Fortune 5 ») de la téléréalité de la chaîne ITV intitulée Fortune – A Million Pounds Giveaway (« Nous sommes riches et nous vous offrons un million de livres sterling »).

Directrice et fondatrice de MOBO (Music Of Black Origin), Kanya King est la pionnière de la cérémonie des MOBO Awards qui célèbre la musique d’origine noire. Son dévouement a contribué à donner à la musique noire sa popularité actuelle au Royaume-Uni.

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John Dabiri un scientifique nigérian établi en Californie

À l’HONNEUR 14

Des bourses d’études supérieures en bio-ingénierie offertes par le National De-fense Science and Engineering, le Bet-

ty and Gordon Moore Fellow et le Y.C. Fung Fellow lui permettent d’entrer à la Caltech. Grâce à l’encadrement du Professeur Morteza Gharib, Dabiri obtient un M.S. (master) en gé-nie aéronautique en juin 2003 puis un Ph. D. (doctorat) en bio-ingénierie avec l’aéronautique comme matière facultative en avril 2005. Il commence à enseigner à la Caltech à partir de mai 2005. En 2008, Dabiri reçoit une distinc-

tion de l’Office of Naval Research (bureau de la recherche navale) en tant que jeune chercheur dans le domaine de la propulsion biomimé-tique et le magazine Popular Science le classe parmi « les 10 scientifiques les plus brillants ». En 2009, ce jeune biophysicien est sélectionné pour recevoir une PECASE (première récom-pense présidentielle de carrière en science et technologie) et en 2010 il est récompensé par le prix MacArthur Fellow. John Daribi a donc fréquenté la Princeton Uni-versity où il a obtenu son B.S.E. (2001) puis la California Institute of Technology où il a ob-tenu son M.S. (2003) et son Ph. D. (2005) et où il enseigne actuellement le génie aéronautique et la bio-ingénierie en tant que maître de confé-rences. Daribi a par ailleurs publié des articles dans des revues telles que Nature, the Journal of Fluid Mechanics, the Journal of Experimen-tal Biology et PNAS.Prix d’honneur du livre scientifique décerné par l’association nationale de recherche scien-tifique Sigma Xi, Princeton University (2001)Prix John Marshall II Memorial de la recherche libre, Princeton University (2001) Finaliste avec distinction du prix Morgan W. McKinzie du mémoire de fin d’études, Prince-ton University (2001)B.S.E Thesis (mémoire de licence) – mention Très Bien avec distinction (A+), Princeton Uni-versity (2001)

Morgan W. McKinzie Senior Thesis Prize Fi-nalist with Distinction, Princeton University (2001) Grade of A with Distinction (A+), B.S.E. The-sis, Princeton University (2001)

Professeur de bio-ingénierie des laboratoires d’études supérieures en génie aéronautique du Caltech (Cali-fornia Institute of Technology), John Dabiri fait ses études à la Princeton University où il obtient en juin 2001 un B.S.E. (licence) en ingénierie mécanique et aérospatiale sanctionné par la mention summa cum laude (« Très Bien avec distinction»). 2001 un B.S.E. (licence) en ingénierie mécanique et aérospatiale sanctionné par la mention summa cum laude (« Très Bien avec distinction»).

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On dit que les meilleurs chefs cuisiniers au monde sont des hommes… À tort ou à raison ?En tout cas, un célèbre chef africain dont le nom est inscrit sur la liste des meilleurs cuisiniers du monde est une preuve vivante que cette affirmation est certainement vraie. D’après beaucoup de fins gourmets, sa cuisine est aussi interna-tionale que sa biographie. Le nom de ce chef, qui a réussi contre toute attente à exceller dans le milieu de la gastronomie, n’est autre que Marcus Samuelsson. Marcus est né en 1970 à Addis-Abeba en Éthiopie et a été élevé en Suède. Il est aujourd’hui un gros bonnet de la gastronomie et vit à New York.

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Samuelsson perd ses parents en 1973 alors qu’il n’est âgé que de trois ans suite à une épidémie de tuberculose qui fait

des ravages dans son Éthiopie natale. Marcus – de son vrai nom Kassahun Tsegie –

et sa sœur Fantaye trouvent alors refuge dans un hôpital de campagne suédois près d’Addis-Abeba où ils sont pris en charge par une infir-mière qui entreprend de les faire adopter par un couple suédois.

Ann Marie et Lennart Samuelsson, une auxi-liaire familiale et un géologue vivant à Göte-borg en Suède, adoptent Kassahun et Fantaye qu’ils rebaptisent Marcus et Linda Samuels-son. Marcus découvre très jeune sa passion pour la cuisine grâce à sa grand-mère maternelle, une cuisinière professionnelle; il réalise tout de suite qu’il est destiné à suivre les pas de cette dernière. Ainsi, le jeune Marcus choisit sans hésiter de faire carrière dans la restaution. Son premier emploi d’été dans une boulan-gerie locale est suivi par plusieurs expériences dans de petits restaurants. Passionné par ses études à l’institut culinaire de Göteborg, il assiste aux cours la journée et cuisine dans des restaurants chaque soir. Il réussit malgré cet emploi du temps chargé à se conformer à toutes les exigences de son programme d’étude et obtient son diplôme en un temps record. Après l’obtention de son diplôme, Marcus fait d’abord son apprentissage en Suisse puis en Autriche où il apprend à confectionner des viennoiseries. Il retourne en 1991 en Suisse où il passe pratiquement un an avant que le sort ne lui donne un coup de pouce: les portes du succès s’ouvrent à Marcus lorsqu’on lui pro-pose le poste de chef dans le très réputé restau-rant new-yorkais Aquavit. Håkan Swahn, le propriétaire du restaurant, a travaillé dur à New York pour asseoir l’identité de la cuisine scandinave aux États-Unis avant de sélectionner le jeune chef suédois pour un stage de huit mois dans son restaurant. Ce fut un immense honneur pour Marcus qui connaissait la réputation internationale de cet établissement. Samuelsson travaille aujourd’hui pour plusieurs restaurants, dont l’Aquavit de Stockholm en Suède. Il est égale-ment professeur invité à l’école de restauration et d’art culinaire de l’Université d’Umeå.

À 24 ans, Marcus devient chef principal de l’Aquavit et peu après le plus jeune chef à re-cevoir les trois étoiles décernées par la critique gastronomique du New York Times. En 2003, Marcus est désigné « Meilleur Chef de New York » par la Fondation James Beard. Cette même année, il ouvre un deuxième res-

taurant à New York, le Riingo, qui propose une cuisine américaine aux influences japonaises. En plus de sa carrière de chef internationale-ment reconnu, Marcus Samuelsson a gagné plusieurs récompenses en tant qu’auteur de livres de cuisine, aussi bien en anglais qu’en suédois. The Soul of New Cuisine (2006), son livre de cuisine qui s’inspire de la gastronomie afri-caine, reçoit le prix du « Meilleur livre de cui-sine internationale » décerné par la Fondation James Beard. Parmi les principaux titres pu-bliés par Samuelsson figurent Aquavit and the New Scandinavian Cuisine, En Smakresa (« un voyage au pays des saveurs ») et Street Food. Par ailleurs, Marcus a animé en 2005 l’émis-sion télévisée Inner Chef diffusée sur la chaîne américaine Discovery Channel. En 2008, il est apparu dans une autre émission (Urban Cui-sine) diffusée sur BET J/Centric. La carte de Marcus propose une harmonisation de tendances internationales et de recettes tra-ditionnelles suédoises, japonaises et africaines. Il est marié au mannequin Gate (Maya) Haile. Le 24 novembre 2009, Samuelsson a officié en tant que chef invité à la Maison Blanche à l’occasion du premier dîner officiel de la prési-dence de Barack Obama. Le dîner, organisé en l’honneur de l’Inde et de son premier ministre Manmohan Singh, fut servi à South Lawn (la grande pelouse sud) et le menu proposé fut en grande partie végétarien.

D’après certaines informations, Marcus a proposé une nourriture régionale équilibrée reflétant le meilleur de la cuisine américaine et aromatisée d’épices indiennes. Avec des légumes et de fines herbes en provenance du jardin potager de la Maison Blanche, Marcus a préparé plusieurs plats, dont une soupe à base de lentilles roses, des boulettes de pommes de terre grillées et des crevettes au curry vert.

Ajoutons en outre que Samuelsson est conseiller à l’Institut d’éducation culinaire de New York.

MARCUS SAMUELSSON

À l’HONNEUR16

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Par ailleurs, le Cambridge Executive Professional Entrepreneurial Award lui a été récemment décerné. Toutes

les collections présentées par Clara ont per-mis au meilleur de la créativité de s’exprimer et chacune de ces pièces de haute couture révèle un agencement délicat et recherché de l’étoffe utilisée: le somptueux Vlisco. Son sens aigu des affaires et son expertise en matière de mode ont permis à Clara de se positionner sur la scène mondiale des fins connaisseurs de la haute couture et de valo-

riser sa marque. En 2009, Clara a réussi le lancement de sa marque en organisant le Si-ren of Sahel 1 & 2, Discover the New Face of Africa (« Sirène du Sahel, une nouvelle image de l’Afrique », un événement de mode qui se déroule en deux parties, d’abord à Chicago puis à Washington DC. Fervent défenseur des valeurs culturelles, Clara est également la présidente et la fondatrice de l’Association de Soutien au Développement de l’Art Vesti-mentaire et du Textile Africain (ASDAVTA).

À l’HONNEUR18

CLARA LAWSON AMES

Originaire du Burkina Faso, un pays d’Afrique de l’Ouest, et formée en Europe, Clara Lawson Ames s’est engagée à promouvoir les nouveaux talents à la créativité incomparable du milieu de la mode. Les créations de cette styliste lui ont valu ces 20 dernières années plusieurs distinctions internationales dont le prestigieux African Diamond Award reçu à Sun City en Afrique du Sud et un trophée aux Bizz Africa Awards décerné par la Confédération mondiale des affaires à Dakar, Sénégal.

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Sir Richard BransonSir Richard Branson, aujourd’hui âgé de 59 ans, est un entrepreneur britannique connu grâce au groupe Virgin dont il est le fondateur. Cet homme qui a abandonné l’école à l’âge de 15 ans et n’est pas allé à l’université est aujourd’hui le patron de 50 000 employés dans 50 grandes industries, dont le transport, les médias et les finances.

ILS CROIENT EN L’AFRIQUE 20

D’après le classement Forbes des milliar-daires, Richard Bran-

son est la 212e personne la plus riche au monde, sa fortune étant estimée à environ 2,97 milliards £ (4 milliards US$).Sir Richard Branson a dit un jour « je suis persuadé que pro-mouvoir l’entreprenariat peut contribuer à dynamiser la crois-sance et à créer des emplois ». En accord avec ce principe, il s’est récemment engagé à stimu-ler l’esprit d’entreprise des Afri-cains à travers un certain nombre d’initiatives, dont le Branson Centre of Entrepreneurship

and Enterprise (centre Bran-son de l’entreprenariat) qu’il a créé au Zimbabwe. Le Branson Centre of Entrepreneurship De Johannesburg (Afrique du Sud) a été inauguré en 2006 par Sir Richard Branson et Virgin Unite, l’association caritative du groupe Virgin. Le centre de Jo-hannesburg sert de plateforme de lancement aux Sud-africains intrépides et entreprenants et les assiste dans leurs démarches pour créer des entreprises pros-pères. Le centre offre en outre aux entrepreneurs ambitieux la possibilité d’acquérir des com-pétences pratiques en affaires et

leur facilite l’accès à l’entreprise. Le Branson Centre emploie des accompagnateurs qui fournis-sent tous les conseils nécessaires aux entrepreneurs qui y trouvent également des mentors disposés à partager leur expérience et des opportunités de financement sus-ceptibles de les aider à développer leurs affaires. Le principe direc-teur du centre est de stimuler le meilleur de l’esprit, des pratiques et du potentiel d’entreprise. Les responsables s’intéressent davan-tage aux personnes qu’à leurs CV, car parfois, le sens des affaires est inné et ne dépend pas du nombre de diplômes. La vision du Bran-son Centre of Entrepreneurship

consiste à soutenir les entrepreneurs les plus prometteurs dans le cadre de leur développe-ment et de la création d’emplois au bénéfice des communautés financièrement défavori-sées d’Afrique du Sud. La mission du centre est de préparer les entrepreneurs émergents en leur offrant la possibilité d’acquérir des

compétences et d’accéder aux ressources in-dispensables et aux marchés et capitaux. Cette approche peut favoriser la création d’emplois au profit des communautés défavorisées. Le centre d’entreprenariat Branson a été témoin du développement de beaucoup d’entreprises qui, une fois leur financement obtenu, ont remarquablement prospéré. En quatre ans déjà, 4000 personnes ont assisté aux sessions de formation, près de 100 entreprises ont été incubées et 15 d’entre elles ont bénéficié de fonds de démarrage. Les entreprises incubées sont d’ordre varié; on compte des entreprises de TI, des créateurs de mode, des magazines ou encore des sociétés de commercialisation de jeux qui dotent les jeunes de compétences en informatique tout en leur garantissant un environnement sécurisé pour profiter des derniers jeux vidéos. Ces entreprises ont été responsables de la création d’emplois dans leurs collectivités locales et ont inspiré une nouvelle génération d’entrepreneurs. Stimu-lée par le succès obtenu à Johannesburg, la fondation Virgin Unite pense déjà à mettre en œuvre le projet de création de nouvelles écoles au Kenya, aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

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Le festival international de Ghat en plein cœur du désert de Libye

MOSAÏQUE CULTURELLE22 523

Cet amour de l’art explique peut-être la popula-rité du festival, dont l’organisation relève de la structure publique chargée du tourisme et de l’artisanat. Pour les Libyens, cette manifestation représente une bonne occasion de promouvoir et de révéler au monde la richesse et la diversi-té de leur héritage culturel. Chaque année, les Berbères et les Touaregs ainsi que tous leurs vi-siteurs se rendent à la ville antique de Ghat qui est considérée comme le centre du Sahara libyen. La ville de Ghat a été choisie pour accueillir le festival à cause de son emplacement stratégique. Jadis, cette cité était vivante, le commerce y était prospère et la nature clémente; sa végétation était dominée par la savane, ce qui faisait de Ghat un

paradis pour les chasseurs et les agriculteurs. Ainsi, le climat et la végétation de Ghat font partie des atouts favorisant le succès du festival. Les rythmes des représentations du festival in-teragissent avec les mélodies et les sons des ves-tiges du site et de la beauté naturelle dans une union harmonieuse qui magnifie la relation fu-sionnelle qui existe entre l’homme et la nature. Le festival de Ghat draine beaucoup de monde et constitue un événement plaisant autant pour les organisateurs que pour les participants qui ne laisse pas de place à l’ennui ou au désintérêt. Chaque moment de cette fête est une expérience culturelle qui vaut la peine d’être vécue. Joie et couleur sont les principales caractéristiques des

Le festival de Ghat est l’un des événements traditionnels les plus importants et les plus attractifs de Libye. Cette manifestation célèbre le mode de vie, la culture et l’histoire du désert.

représentations exécutées par les groupes folk-loriques qui participent aux soirées du festival. Des groupes venant de la Mauritanie, de l’Algé-rie et d’autres pays africains enrichissent le festi-val avec des spectacles musicaux et folkloriques traditionnels. Les participants expriment leur joie en dansant ou en chantant au rythme de la musique. Une autre attraction du festival est la course de chameaux. L’exposition artisanale est également intéressante en ce sens qu’elle raconte des civilisations vieilles de plusieurs siècles dont les pratiques sont toujours d’actualité. Chaque événement narre une légende ou une histoire encore vivace. Il semblerait que les organisateurs du festival maîtrisent réellement l’art de commu-

niquer et de célébrer l’histoire ancienne, mais toujours d’actualité de la Libye et de l’Afrique en général. C’est apparemment avec enthousiasme qu’ils s’évertuent à transmettre aux générations fu-tures un héritage du passé qui renaît toujours de ses cendres. À l’occasion du festival de Ghat, spectacles et ar-tefacts démontrent incontestablement que l’his-toire de l’humanité, dans toute sa splendeur, est un héritage universel.

Ce festival porte le même nom que la ville désertique qui l’accueille et qui est située au sud-ouest de la Libye. Il se

déroule normalement du 29 au 31 décembre. Bien que cette fête familiale très riche en cou-leurs et préparée dans les moindres détails ne dure que trois jours, elle attire de nombreux Berbères et surtout des Touaregs en provenance des quatre coins de la Libye et de l’Algérie et du Niger voisins. Le festival international ras-semble également de nombreuses autres natio-nalités qui, au-delà des différences culturelles, parlent un même langage, celui de l’art.

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Innovation en Afrique

Autodidacte originaire du Bur-kina Faso, Philippe Yoda a eu l’initiative de faire des re-

cherches sur la gestion des déchets, et plus précisément des sachets en matière plastique. Il est le fondateur de l’As-sociation pour l’Innovation et la Re-cherche Technologique Appropriée en Environnement (AIRTAE) dont un des objectifs est la vulgarisation du procédé qu’il a conçu et qui donne une seconde vie au plastique. Ce procédé a d’ailleurs été breveté à l’OAPI (Organisation Afri-caine de la Propriété Intellectuelle).

Tout commence par la collecte du plas-tique qui est ensuite trier, puis laver. L’épate suivante consiste à broyer le plastique avant de le fondre au gaz. La fonte est ensuite coulée dans des moules et transformée en différents objets tels que des tables basses, des bancs, des ta-bourets, des tuiles (pour remplacer les tôles), des carreaux ou pavés, des pan-neaux d’indication / signalisation rou-tière (dont les 100 premiers auront né-cessité 1,2 tonne de sachets plastiques), des loges de compteur d’eau, etc.

Les quantités de déchets plastiques trai-tées par Philippe Yoda et ses équipes restent encore modestes par rapport aux plus de 40 000 tonnes de plastique produites chaque année dans la capi-tale Ouagadougou. En 2004, l’AIRTAE

avait traité 10 tonnes de matière plas-tique, 47 tonnes en 2005 et 99 tonnes en 2007. L’activité est donc en pleine croissance…

L’Office National de l’Eau et de l’Assai-nissement (ONEA) a accordé à Philippe Yoda un marché pour la fabrication de loges de compteur en plastique. Il a également bénéficié du soutien de la Banque Régionale de Solidarité (BRS) qui lui a accordé un prêt d’environ 45 800 € (30 millions de F CFA). Le mon-tant est certes modeste, mais c’est déjà un bon début qui permet à cet inven-teur et son association de vivre de leurs efforts.

Philippe Yoda a été lauréat de la mé-daille d’or du Salon International de l’Innovation organisé par l’Organisa-tion Mondiale de la Propriété Intel-lectuelle (OMPI). En décembre 2008, lors de la 8e édition du Forum de la Recherche Scientifique et de l’Inno-vation Technologique (FRSIT), en ca-tégorie sénior, Philippe Yoda a reçu le prix du Président du Faso d’une valeur de 3 000 € (2 millions de F CFA) pour son procédé de valorisation des déchets plastiques. Il a aussi bénéficié du prix de l’Organisation Africaine de la Pro-priété Industrielle(OAPI) d’une valeur de 1 524 € (1 million de F CFA).

24 QUOI DE NEUF EN AFRIQUE?

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d ’ u n e mère alle-mande et d’un père ghanéen , Boris Fre-deric Cecil Tey -Natey O f u a t e y -K o d j o e , plus connu sous le nom de Boris Kod-joe, passe toute son enfance à V i e n n e .

Passionné de sport, Boris excelle dans le tennis dont il devient l’un des plus jeunes joueurs d’Autriche. D’ailleurs, c’est cette dis-cipline qui lui vaut une bourse sportive de la part de la Virginia Commonwealth Universi-ty (Richmond, État de Virginie). Boris obtient en 2006 sa licence en marketing. Alors qu’il poursuit ses études à Richmond, Boris est contacté par un représentant de l’agence de mannequins Ford de New York. Après l’ob-tention de son diplôme, il rejointl’agenc Ford à New York; sa carrière démarre en trombe lorsqu’il participe en sept mois à douze cam-pagnes, dont Ralph Lauren, Perry Ellis, Yves Saint-Laurent et Gap. Boris pose également pour de célèbres magazines tels que Vogue, GQ et Esquire, ce qui le propulse au rang des mannequins hommes les plus demandés. L’incroyable parcours de Boris est récompensé

d’un Supermodel Award lors de la campagne Automne ‘98. Bientôt repéré par Hollywood, Boris enchaîne avec le cinéma en jouant dans Love & Basketball de Spike Lee. Boris joue par la suite dans la série télévisée à succès Les liens du Sang et reçoit trois nominations aux NAACP Awards pour son interprétation. Il rencontre également lors du tournage de la série Nicole Ari Parker, celle qui deviendra sa femme. Cette série de 5 saisons est à ce jour le plus grand succès du petit écran pour une série afro-américaine et a été récompensée trois fois de suite par la NAACP (association nationale pour l’avancement des gens de couleur) aux NAACP Awards. Boris fait par ailleurs partie du casting de Brown Sugar où il donne la ré-plique à Taye Diggs et à Queen Latifah. Il réa-lise également et joue aux côtés de sa femme dans la sitcom Second Time Around produite par Paramount et UPN. En 2001, Boris est élu parmi les « 50 plus belles personnes du monde » par le magazine People. Boris joue en outre dans des films tels que The Gospel, Affaires de femme (de Tyler Perry) et Starship Troopers – Marauder. En avril 2008, Boris fait ses débuts à Broadway en interprétant le rôle de Brick dans l’adaptation du classique de Tennessee Williams La chatte sur un toit brulant. Il y donne la réplique au légendaire James Earl Jones et à Phylicia Rashad (de la sitcom The Bill Cosby Show). En septembre 2009, Boris joue aux côtés de Bruce Willis dans Clones, la superproduction de Disney.Boris et Nicole, sa charmante épouse, ont deux enfants, Sophie (3 ans) et Nicolas (18 mois). En septembre 2009, Boris joue aux côtés de Bruce Willis dans Clones, la super-production de Disney.Boris et Nicole, sa char-mante épouse, ont deux enfants, Sophie (3 ans) et Nicolas (18 mois).

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Jette le chanceux dans la rivière, il en ressortira avec

un poisson dans la bouche (Proverbe Arabe)

Si tu manques de calebasse, ne barre pas la route de

la fontaine (Proverbes Bamiléké)

Le monde est un pot à eau, quand on a bu, on le passe

à autrui pour qu’il boive aussi (Proverbe Bambara)

Ne repoussez pas du pied la pirogue qui vous a aidé à

traverser la rivière (proverbe Malgache)

Il faut aider ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes

(Proverbe Congolais).

Le Sud-Soudan est le plus jeune État africain; il sera offi ciellement érigé en nation le 9 juillet 2011.

L’Égypte est la première destination touristique d’Afrique. En 2007, ce pays a drainé près de 10 millions de visiteurs. L’Afrique du Sud, qui a compté environ 9 millions de visiteurs en 2007, suit de près l’Égypte (source: OMC).

Les décors d’un des sites de tournage de la pre-mière trilogie de la saga La guerre des étoiles si-tué dans le désert de Tunisie (la planète Tatouïne dans le fi lm) ont été remarquablement préservés. Les visiteurs peuvent même séjourner dans la maison de Luke Skywalker.

Le Soudan compte plus de pyramides que l’Égypte, mais ses 223 pyramides sont plus étroites et plus escarpées que celles de l’Égypte.

QUOI DE NEUF EN AFRIQUE?26 527

Proverbes africains

Le saviez-vous? Ils ont conquis le mondeBoris Kodjoe Profession: Acteur/mannequinDate et lieu de naissance : 8 mars 1973, à Vienne (Autriche)

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QUOI DE NEUF EN AFRIQUE?28 529

Stella Mwangi Elle est sans doute l’un des meilleurs auteurs-compositeurs kenyans, une étoile motante du rap.

À seulement 25 ans, Stella Mwangi connaît un succès fou et est en train de révolutionner le monde de la

musique en Norvège, mais également dans d’autres parties du monde. Plus connue sous le nom de STL, cette pas-sionnée de dessins animés (comme Johnny Bravo) qui a vu le jour en 1986, affirme avoir toujours voulu devenir musicienne. « J’ai eu très tôt l’intime conviction que ma destinée était d’évoluer sous les projecteurs. Je n’ai jamais été timide et j’ai toujours aimé attirer les regards sur moi. J’avais l’habitude de chanter devant ma famille et des amis », a confié Stella dans une récente interview. STL, qui est la troisième née d’une famille de quatre enfants, a ajouté qu’elle a fait part à sa famille de son souhait de devenir musicienne à l’âge de 11 ans.« Ils ont d’abord cru que je plaisantais, mais ont plus tard réalisé que j’étais sérieuse ». Ce qui est étonnant c’est que c’est à cet âge que Stella a écrit sa première chanson, Black Power.

D’après Stella, c’est pour des raisons poli-tiques que sa famille, qui vivait dans le district de Maragwa au Kenya, s’est exilée en Norvège où la chanteuse a pu parfaire ses talents mu-sicaux. « J’étais tellement accaparée par ma passion que je n’avais aucun temps à consacrer à ma vie sociale. Je rentrais tard à la maison et dormais très peu avant de me lever pour re-prendre de plus belle le travail. L’argent que j’avais mis de côté se révéla très utile puisqu’il me permit de financer mon premier album ». « Après avoir achevé mes études d’art culi-naire, j’ai travaillé d’arrache-pied pour ras-sembler les fonds qui ont rendu possible mon rêve. Je n’hésitais pas à travailler nuit et jour dans des hôtels et d’autres types d’établisse-ments parce que j’étais consciente qu’il me fallait beaucoup d’argent pour me faire un nom et signer avec une maison de disques. J’ai traversé de durs moments ».

Selon Stella, c’est son premier album, Living for the music, qui lui a ouvert les portes du succès. Deux titres de cet album ont été passés dans la téléréalité America Next Top Model et dans la série télé Merlose Place. D’autres chansons de STL ont également été passées dans des films tels que American Pie et Save the Last Dance et dans des séries comme Les Experts: Manhattan et Scrubs. « Pour moi, le plus important est que la mu-sique m’a permis de renouer avec mes racines kenyanes. Le fait que mes compatriotes appré-cient ma musique est une bénédiction. Je suis retournée pour la première fois au Kenya en 2005 pour y faire la promotion de ma mu-sique ». Stella soutient que 2011 sera l’année de STL. La jeune femme a déjà gagné le Melody Grand Prix en remportant le plus de votes (280 217) parmi les quatre finalistes; elle représentera donc la Norvège au concours de chanson de l’Eurovision. L’Eurovision se déroulera cette année à Düs-seldorf en Allemagne, les demi-finales étant programmées pour les 10 et 12 mai prochain et la finale pour la soirée du 14 mai. 43 pays ont déjà confirmé leur participation à ce concours. Stella a par ailleurs reçu de nombreuses autres récompenses, dont un Kissima Award, un Clops Award et un Jeermaan Award. Son conseil aux futurs musiciens? « La mu-sique est une industrie impitoyable; soyez prêts à travailler comme des bêtes de somme. Quand on veut quelque chose, on doit se battre pour l’obtenir. En ce qui me concerne, je peux vous affirmer que je n’ai pas peur de marcher dans la boue, car j’en ressors tou-jours propre, si je peux dire ». Ses rêves? « Me développer sur le plan musical et ouvrir un jour en Norvège un restaurant spécialiste de la nourriture kenyane ». Stella Mwangi est mariée à Mads Rieverfield.

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mètres environ. C’est à l’intérieur de ces murs que sont concentrés la plupart des haut-lieux touristiques. Economie fortement touristique L’économie de Marrakech repose essentielle-ment sur le commerce et l’artisanat mais sur-tout le tourisme qui attire quelque deux mil-lions de visiteurs chaque année. Ce secteur est revigoré par les activités de plus de quarante mille artisans de toutes sortes parmi lesquels des potiers, des dinandiers, des maroquiniers et autres. Parmi les lieux touristiques de haute facture figurent de nombreux musées dont les plus célèbres sont notamment le Musée de Mar-rakech, le Musée d’art islamique, le Musée Bert-Flint, le Musée Dar Si Saïd, le Maison Tiskiwin, la Maison de la Photographie de Marrakech, le Musée de l’art de vivre et la Fondation Dar Bellarj. L’aéroport Marrakech - Menara qui la des-sert est le deuxième plus important du royaume chérifien. Depuis les années 2000, elle s’oriente vers le tourisme de luxe, no-tamment grâce aux immenses investisse-ments européens. Le potentiel touristique est rehaussé par l’animation culturelle de la

ville. De grands événements s’y organisent régulièrement, et attirent du monde. Il s’agit entre autres du Festival des arts populaires de Marrakech, du Festival international du film de Marrakech, du Festival Awaln’art qui est une rencontre internationale des arts de rue de Marrakech, sans oublier le Festival Samaa des musiques sacrées, qui se déroule au mois de juillet. Marrakech, est une ville impériale grâce notamment à ses monuments, à sa situa-tion géographique privilégiée, à la douceur de vivre de sa palmeraie./.A VOIR La place Djamel El fna est le lieu incontour-nable de Marrakech : c’est un lieu vivant surtout lorsque la nuit commence à tomber. Ce haut-lieu touristique attire sans cesse plus d’un million de visiteurs venus pour assister aux spectacles animés par les charmeurs de serpents, les dresseurs de singes, les conteurs, les musiciens et d’autres artistes populairesLa mosquée Koutoubia est un édifice reli-gieux édifié au XIIe siècle à Marrakech et re-présentatif de l’art des Almohades Le jardin Majorelle est le jardin botanique touristique de Marrakech au Maroc du peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) créé en 1931.

Avec une population d’un peu plus d’un million d’habitants pour une superficie d’environ 230 km², Mar-

rakech s’est vu affubler de plusieurs noms tels que la Perle du Sud, Porte du Sud, Ville rouge ou encore Ville ocre. Voyage à travers une ville qui fait la fierté des Marocains… Fondée au milieu du XIè siècle au pied de l’Atlas par Youssef Ibn Tachfin, premier roi de la dynastie des Almoravides, Marrakech est aujourd’hui la quatrième plus grande ville du Maroc après Casablanca, Rabat et Fès. La ville est divisée en deux parties distinctes que sont la Médina, l’ancienne cité, et la ville nouvelle dont le centre ville se nomme Guéliz. La Médina présente un ensemble ar-chitectural et culturel qui a permis son ins-cription en 1985 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La Médina est entourée de remparts longs d’une vingtaine de kilomètres et hauts de 10

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PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO32

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