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DOSSIER PEDAGOGIQUE
FACE A FACEExposition collective dans le cadre du street art fest 2017
11 mai – 15 juillet
Seth Goin Monkey Bird RNST PetitePoissone Nesta Ekis Juin Srek, Greget Will Crew Caracha GROEK M4URomain Minotti SNEK Ink4art Bess
Vog – 10 avenue Aristide Briand – 38600 Fontaine – 0476276764 / Image : Seth
EVENEMENTS
> VERNISSAGES :
Vendredi 12 mai à 18h : vernissage de l'exposition collective « Face àFace ».
Du 7 au 25 juin : Grenoble street art festival. Vernissage des fresquesréalisées à Fontaine.
Vendredi 9 juin à 18h30 : Vernissage des fresques réalisées à FontaineRDV à 18h30 au Vog.
> CONFERENCE d'histoire de l'art
Jeudi 18 mai à 19h30 , par Fabrice Nesta
> SHOW CASE
Jeudi 8 juin à 19h30, performance musicale d’ AnneJulie Rollet et Anne laure Pigache .
> ATELIER d'écriture, avec la médiathèque Paul Eluard
Samedi 17 juin à 15h.
> RENCONTRE avec des artistes de l'exposition
Jeudi 29 juin à 18h30.
> VISITES COMMENTÉES AU VOG Du mercredi au samedi entre 14h et 19h.
Le Street art fest s'invite à Fontaine
L'exposition « Face à face » propose à seize artistes du Grenoble Street art fest d'ouvrir le bal en amont du festival, dans les murs duVog.Une exposition annonciatrice du thème qui illustrera les façades des 11 et 14 avenue Aristide Briand, à proximité du Vog, dès début Juin. Ces façades seront peintes par l'artiste Seth, un « globepainter » qui, dans son tour du monde pour peindre des personnages connectés à leur environnement, fera escale à Fontaine.
Qu'estce qu'un "face à face" aujourd'hui, alors que la notion de distance est presque abolie ? Grâce à la démocratisation d'internet et des dialogues en ligne, il est possible d'échanger très facilement et à tout moment avec des personnes qui sont éloignées de nous géographiquement.Les réseaux de transports, locaux ou encore aériens, se sont beaucoup développés et facilitent nos déplacements à l'échelle urbaine ou mondiale ?De multiples moyens sont mis à disposition pour mettre l'humain encontact avec ceux qui sont loin de lui. Mais, le paradoxe de notreépoque est qu'il est souvent difficile de rencontrer des personnes qui sont proches de nous, comme notre voisin.
Les seize artistes invités au Vog interrogeront cette idée sur une toile afin de nous offrir de se questionner, de réfléchir et de nous ouvrir à d'autres propositions sur ce sujet !
Artistes présents
Seth ou Julien Malland est né à Paris en 1972. Il se faitconnaître dans le mouvement graffiti parisien des années90, en se spécialisant dans la réalisation de personnages.À partir de 2003, il commence à parcourir le monde ets’ouvre ainsi à de nouvelles manières de vivre et depratiquer la création dans l’espace public. Il commencedès lors à représenter des personnages simples, souventenfantins, connectés d’une façon ou d’une autre auxenvironnements chaotiques dans lesquels ils sont peints.Témoin des conséquences de la globalisation, il célèbredans ces créations les traditions et créé ainsi une hybriditéculturelle entre technique d’expression moderne etreprésentation traditionnelle.Pendant le mois de juin, il va peindre les deux murs desimmeubles qui se trouvent près de l'arrêt tram A « lesfontainades le Vog ».
Goin, artiste urbain contemporain et combatif. Ilrésume à lui seul l’état d’esprit d’une générationen colère et désabusée par la corruption et lesinégalités qui gagnent sans cesse du terrain.Héritier du mouvement Dada au sens « du bonusage de révolte », Goin « tape sur tout ce qui ledérange » et invite le public à remettre enquestion toutes postures à tendancedogmatique. Une attitude ouvertementsubversive qui se traduit dans sa pratiqueartistique par un catalogue d’œuvres portant enlui les germes de la rébellion. Simples etefficaces les messages de Goin frappent forts etvisent justes, comme autant d’uppercutsassénés au public.
Monkey Birds Crew, émane d’une belle amitié entre deux élèvesde l’école d’art visuel Créasud de Bordeaux. Témor, passionnéde design et grapheur à ses heures perdues, et Blow poète,amateur d’illustration et de graphisme.Blow, représente la communication du groupe : un oiseau denuit discret et adepte de la poésie et des philosophies artistiques.A l’instar du singe, Témor est un perfectionniste débrouillard lianthumour et esprit. Ils utilisent le collage et pochoir pour interpellerl’homme pressé en illustrant des animaux libérés en zone urbaine.Ils veulent relever l'oppression et les stéréotypes de notre société,en les affichant sur les murs.
RNST explore et s’amuse avec l’art urbaindepuis le milieu des années 1990 sousdiverses formes : graffiti, affiches, collages,pochoirs. Le discours et l’œuvre de RNSTest imprégné de deux constantes :provocation et romantisme. D’influencesmultiples, amateur de supports en tousgenres et surtout de récupération, sontravail de création est un lien direct entrela rue et l’atelier. L’actualité et l’espacepublic ne doivent pas nous échapper,c’est bien là que l’artiste vient sepositionner. Il pose des questions, dérangeet interroge. Il s’amuse à mêler deséléments à priori sans lien entre eux, qui,lorsqu’il les assemble, atteignent une touteautre dimension que leur premier niveaude lecture.
Petite Poissone, artiste grenobloise, écrit ses phrasesdans l’esprit graphique de celles qui vous accueillentau musée pour annoncer une exposition. Police decaractères, message et support urbain se conjuguentalors pour surprendre, détendre et faire sourire.L’artiste ne délivre que ses mots, qui flirtent avecl’absurde et créent un décalage avec le réel.Ensuite, elle choisit avec soin la surface qui vaaccueillir ses phrases pour qu'elles suscitent unerencontre esthétique et surprenante. Ses dessins peuvent aussi être associés ou non autexte, ils sont un support à l’état d’âme du passant.La figure du taureau revient souvent, c'est aussi unmoyen de la reconnaître.
Artiste autodidacte né en 1976, Nesta trace sespremières lettres en 1992 et réalise ses premières fresquesen 1995. Dès 1998, il est l'un des deux membresfondateurs du Collectif Force Urbaine, organisateurnotamment du Mois du Graff. Il enchaîne dès lors lesexpériences liées à la pratique de son art, fresquescollectives, murales démesurées et autres expositions.En 2004 il crée l’entité RockYourWorld, né de sarencontre avec Marianne, peintre et illustratrice. Depuis,le duo décline son art dans de multiples domaines.En 2009 il est cofondateur de WorkSpray, pourdévelopper ses activités de transmission et dedécoration graffiti. (Plus d'infos : www.ryworld.net).
Ekis, artiste grenoblois développe unepratique de la peinture murale, de l’affichageet de l’illustration depuis une dizained’années. Sa recherche picturale est baséesur la réappropriation des codes liés auxgraffitis, à la bande dessinée et aux arts visuelscontemporains. L’artiste travaille depuisplusieurs années au sein de l’associationContratak Prod avec l’objectif de promouvoirles cultures dites urbaines par le biais del’organisation d’événements (fresques,expositions, block party, etc.) et de stages detransmission auprès de jeunes publics (dansdes MJC, collèges, lycées).
Juin, artiste grenoblois âgé de 22 ans, dessine depuistoujours. Il découvre le street art et commence à tagger àl'âge de 14 ans avant de très vite passer au graff vandale.Plus tard, il s’orientera vers les fresques et les graffitis,nécessitant un temps de réalisation plus long. Il ne lesprépare pas à l'avance et ses gestes sont spontanés, cequi l'oblige à sortir du mouvement vandale qui demandeune certaine rapidité d'exécution et peut être un travail aupréalable. Artiste mobile, il s'inspire de ses nombreux voyages enAfrique noire, en Asie ou en Europe pour décliner sesthèmes sur les murs des villes ou sur des toiles.La ville, ses symétries, son architecture et la rapiditéd'exécution du geste sont pour lui une source d'inspirationau quotidien.
Le trio Srek, Greg & Will s’est intéressé augraffiti dans les années 90. Les artistes sesentent aussi à l’aise dans le dessin quedans le travail de lettrage, dans la puretradition « old school ». Ils s'intéressent auxsymboles quand ils peignent des animauxcolorés. L'aigle fait référence aux vanitésou le lion à la force et la puissance. Ils travaillent majoritairement dans la régiongrenobloise, ils se sont également illustrés àParis, Montpellier, Lyon mais également enAllemagne, Espagne et Slovénie.
CrewCaracha est une alliance d’amies qui aiment le dessin et quiont envie de réaliser des projets communs. Ces artistes produisentdes masques et des crânes provenant de civilisations différentes.Elles interrogent le passant sur les notions de vanité et de mort quisont inhérentes à notre époque. Crewcaracha essaye de mélanger au mieux le milieu urbain(avec ses collages) et mise en scène originale (avec ses photos).
Groek, artiste grenoblois est issu des BeauxArts. Il pratique l’arturbain sous plusieurs formes : à base de collages, graffitis,pochoirs, installations au scotch, tape art, stickers… Il alterneson travail entre art abstrait et personnages figuratifs, enconservant les couleurs acidulées qui lui confèrent ce côtéunique. ll fait ses premières armes dans la rue au travers dugraffiti. Il varie ensuite les techniques et les supports au gré deses envies et de ses découvertes. Il se construit une approcheartisanale, où le temps n’est pas compté, basée sur laspontanéité, l’intuition et l’expérimentation, en oppositiondirecte à son quotidien professionnel, où règne en maître outilsnumériques, contraintes temporelles et compromis.
M4u est né en 1975 et se décide à s'exprimer graphiquementqu'en 2012. Après des études d'art et d'architecture, desannées de travail en agence, ce besoin de s'extérioriser estdevenu incontournable. Il s'est naturellement tourné vers lespray et le découpage, technique précise et pointue qui vade pair avec certains aspects de sa personnalité. Sesinspirations sont diverses, allant de l'amour de la sensualitéféminine et du féminisme aux valeurs de respect et dematurité, aux revendications de rupture avec le systèmeactuel, tout en passant par son amour de la musique et decertains films ou séries cultes. Sa pratique du pochoir est enconstante évolution, afin de trouver une personnalitégraphique qui lui conviendra peutêtre un jour.
Romain Minotti, âgé de 44 ans, est originaire de la régiongrenobloise. Il s’illustre dans le street art à travers plusieurstypes de peintures : acrylique, ancre, bombe.Son travail est très diversifié : il réalise autant des pochoirsque des graffitis et des basreliefs à partir de matériauxvariés. Il a notamment réalisé une fresque en gobelets enhommage à l'architecte le Corbusier au centre culturel deFirminy (42).Romain Minotti est un artiste multi supports. Ses inspirationsviennent du quotidien. Les yeux sont un sujet qui lepassionne car il en peint partout ! Cet artiste est toujoursdans la recherche de l’originalité.
Snek est passionné par le dessin et la culture hiphop, il s'est donc tourné vers le graffiti pours'exprimer. Son style est très original, il mêle figureréaliste et calligraphie. Ses œuvres sont réaliséesau trait biseauté, argenté et doré quis’entremêlent au sujet principal, ce qui illumineses compositions, dynamise l’ensemble et donneà ses peintures un caractère prestigieux. Sessujets évoquent différents messages au gré deses humeurs et envies. L’une de ses œuvresmajeure, « larme de paix » visible à Grenoble, rueDoudartdeLagrée, a été effectuée lors duStreet art festival 2016 de Grenoble.
Ink4art, artiste Grenoblois commence le graffiti vers lafin des années 90. Depuis quelques années, il s'intéresseplus particulièrement à la calligraphie et sa déclinaisonurbaine : le calligraphiti. Les lettres qu'il utilise semblentvenir d’inspirations orientales ou hébraïques, mais ellessont liées aux alphabets asiatiques et gothiques. Ilréalise souvent ses calligraphies de manière abstraite etles laisse s’exprimer au travers des flux qu’ellesgénèrent. C'est l'effet visuel du mot qui l'intéresse.Parfois, il exprime ses idées ou des extraits du livre « Ladivine comédie » de Dante. Ses œuvres sonténigmatiques. Il les réalise sur différents supports : destoiles, des murs ou encore des feuilles de papier.
Bess est un artiste de 37 ans originaire de la région grenobloise, qui habite maintenant à Lyon. Depuis 1995, il exerce sa passion du graffiti.Graphiste de métier, il allie connaissances de l’outil informatique, de la culture urbaine et de l’art classique pour réaliser ses créations. Aujourd'hui, il se spécialise dans le portrait avec un style très reconnaissable. Il utilise toutes les techniques mises à sa disposition. Il représente des personnages qui font partie de la culture hiphop et des illustrations qui critiquent la société de consommation.
Pour aller plus loin
A. L'origine du Street art Le street art ou le graffiti existe depuis la nuit des temps. A Pompéi, de nombreuses illustrations sur pierre ont été retrouvées, ainsi qu’à l’agora d’Athènes et dans la vallée des rois en Egypte. Ces inscriptions étaient présentes dans le monde entier et prenaient parfois une valeur historique significative, transmettant des messages politiques, religieux, sexuels ou personnels.
1. Les origines du Graffiti Le graffiti a débuté à Philadelphiedans les années 1960. Darryl A. McCray, surnommé Cornbread, en est leparrain. Il écrivait partout dans laville : « Cornbread loves Cynthia ». Ilétait tombé amoureux de Cynthia etavait du mal à lui exprimer sonamour, c'était donc une manière delui déclarer sa flamme. Puis il a écritcette phrase dans des endroits deplus en plus insolites et difficilementaccessibles, ce qui lui a valu l'intérêtde la presse et la célébrité.
Parallèlement, de nombreuses autres personnes qui venaient des quartiers pauvresde NewYork et de ses banlieues se sont mises à écrire leur nom un peu partoutdans la ville et dans des endroits de plus en plus difficiles d'accès. C'était unemanière de montrer leur existence car à l'époque de « l'american way of life », lespopulations les plus pauvres n'étaient pas ou peu représentées.Puis, en 1980, le graffiti vient faire face à la publicité qui est imposée aux yeux detous dans la rue.Les graffeurs veulent pouvoirs'exprimer librement et se rapproprierl'espace urbain. Entre NewYork etPhiladelphie, le nombre de voiesferrées augmente et il y a beaucoupde trains qui circulent entre les deuxvilles.Pour les graffeurs, écrire sur leswagons est un bon moyen de sefaire connaître et de diffuser leurmessage en dehors de leur ville. Leswagons deviennent un moyen decommuniquer et d'exprimer lesrivalités entre les villes. Le style d'écriture devient de plus en complexe dans la
réalisation.Le graffiti appartient à la culture dit « hiphop », qui vient de la rue, qui a sonpropre langage et ses codes. Elle se reconnaît par son style vestimentaire etl'écoute de la musique hiphop. Le style de vie dans les quartiers comme Harlemou le Bronx, est un marqueur essentiel de cette culture. Le hiphop est révélateurdes fonctionnements et des blocages de la société et de la force créative desarts de la rue.C'est en 1980, que le graffiti commence à envahir l'Europe et la France. En 1990 àParis, les rues, les trains et les wagons de métros sont recouverts de graffitis. Cen'est pas considéré comme un art mais plutôt comme du vandalisme. La culturedu graff américaine a été illustrée dans des livres, qui sont venus jusqu'en Francepour la diffuser.
2. Naissance du street art et démocratisation
Le street art apparaît lui aussi dans les années1970 à NewYork. Il se reconnaît par desinterventions sur les murs, de types différents :collage, peinture, stickers, affiches, etc. Les artistes issus du street art veulent signifier unmécontentement visàvis de la société, uneidée, un questionnement ou encore un nouveaupoint de vue. Ces œuvres viennent interroger lepassant, qui va compléter l'œuvre.Les « street artistes » intègrent leurs créations dansla rue, qu'ils considèrent comme un musée à cielouvert où ils peuvent toucher des personnes declasses sociales et d'âges assez variés. Le supportqui va accueillir la pièce n'est pas choisi auhasard, ils font un tout.
Souvent, il y a toute une partie du travail qui est réalisée en postproduction, dansun atelier. Lors de la réalisation de l'œuvre, aucun problème ne doit êtrerencontré. Elle doit être réalisée rapidement et il n'y a pas vraiment de marged'erreur. La réalisation va être vue par un grand nombre de passants, elle doitdonc être bien exécutée pour que le message qu'elle véhicule soitcompréhensible et percutant. Dans la rue, les artistes imposent leur point de vue, qui n'est pas toujours bienaccepté.Aujourd'hui, cette forme d'art tend à sedémocratiser. De nombreux festivals, muséesou galeries s'intéressent au street art et lefont, petit à petit, accepter à notre société.Le street art est comme tous les mouvementsartistiques, il vient se mettre en oppositionavec les codes artistiques passés et se faitreconnaître par les institutions.Le fait que les galeries s'intéressent au streetart, ne le dénature pas nécessairement.Elles permettent aux artistes d'avoir plus detemps pour réfléchir les œuvres. Ils ont l'opportunité d'approfondir leur production,sur le fond et la forme car ils sont rémunérés et n'ont plus besoin d'avoir un travail
Levalet, la grève, 2016, technique mixte.
Banksy
« alimentaire ». Ils peuvent créer sur de nouveaux supports et appréhenderl'espace de la galerie, de manière originale. Avec l'aide ces institutions, les artistespeuvent acheter plus facilement du matériel pour créer librement dans la rue.Une des « peurs » induite par la démocratisation de ce mouvement est que lesinstitutions artistiques ne laissent pas beaucoup de place aux œuvres tropsubversives. C'est possible, mais cela dépend de la politique des galeristes, de leurconviction et de leur ouverture d'esprit.
B. Pop art et critique de la société
Les artistes utilisent l'art comme un moyen d'expression : ils veulent nous énoncer des idées et des points de vue qui peuvent être éloignés de notre cadre de vie. Certaines ont pour dessein de choquer ou de provoquer, pour dénoncer les failles d'un système ou faire réfléchir.Les artistes offrent une nouvelle vison de notre monde, ce qui permet de prendredu recul et d’ouvrir de nouveaux questionnements.
1. Entre pop art et street art
Le pop art apparaît dans les années 50. Cemouvement s'intéresse à la culture populaire de sontemps et à la foi que les personnes ont dans lesimages.Les artistes utilisent des objets et les codes duquotidien, pour questionner la société deconsommation. Les couleurs qu'ils utilisent sontsouvent vives et dissonantes. L'artiste Roy Lichtenstein peint des agrandissementsd'images de bandes dessinées qu'il choisit dans desmagazines. Il est fasciné par l'efficacité de cesreprésentations populaires où les objets et lespassions sont réduits à un essentiel accessible etanonyme.
Andy Warhol utilise le procédé sérigraphique quiconsiste à reporter mécaniquement une image surune toile en la réduisant à ses traits essentiels.Dépouillée de ses détails, la forme acquiert une plusgrande efficacité visuelle. Cette technique, issue del'industrie publicitaire pour laquelle Warhol a travaillé,lui permet d'approcher son idéal d'objectivité, selonlequel la perfection serait la reproduction à l'identique.Il a reproduit de nombreux portraits de personnalités,ou d'objets du quotidien.Dans le mouvement street art, les artistes s'inspirent euxaussi de la culture populaire, pour questionner et dénoncer la sociétécontemporaine. Banksy est le pseudonyme d'un artiste anglais né à Bristol en 1974.
Andy Warhol, Marilyn Monroe, 1967
Ses œuvres sont provocatrices et dénoncent la société de consommation, lecapitalisme et la condition humaine. L'artiste a créé des faux billets de banque anglais en utilisant l'image de laprincesse de Galles, Lady Diana, qui est morte lors d'un tragique accident devoiture. Sur le billet il a changé le « bank of England » en « Banksy of England ».Ensuite, il les a distribués lors d'un festival.Beaucoup de questions se sont posées sur la véracité de cet accident, certainesthéories laissent croire que ce serait en réalité un meurtre. L'artiste essaye de nousquestionner sur le monde médiatique, ses manipulations et ses différents points devue.
2.Les objets surdimensionnés des artistes Claes Oldenburg et van Bruggen :
Claes Oldenburg est né en 1928 àStockholm. Très jeune, il va vivre aux EtatsUnis. En 1975, il collabore avecl'historienne de l'art et la sculptriceCoosje van Bruggen qu'il épouse en1977. Elle décédera en 2009.Ensemble, ils réalisent des sculpturesmonumentales nommées « LargeScale project » ou « Monumenturbain ». Elles sont faites pourl'espace public : parcs, usines,places, rues etc. Ils veulent sortir dumusée pour démocratiser les œuvresd'art et toucher un nombre plusimportant de personnes.Ils surdimensionnent des objets quisont issus de notre quotidien etinterrogent l'idée de modernité etnotre rapport au « toujours plus » issusde notre société de consommation.Ils questionnent les valeurs depouvoir, de grandeur et depuissance.Dans leur travail, l'objet duquotidien, sans valeur marchande,
Dropped Ice Cream Cone, 2001, acier, plastique et balsa peint, H : 12,1 m, D : 5,8 m,Cologne (Allemagne), Centre commercial Neumarkt.
Banksy
est reproduit de manière gigantesque, idéalisé et stéréotypé, comme ce cornetde glace renversé. Il a été réalisé dans la ville de Cologne, à la demande d'uncentre commercial sur lequel il est placé. Cette sculpture se situe en face d'unvendeur de glace très populaire.Le cornet est lisse et sans défaut. La taille de l'objet donne au spectateur uneimpression d'étrangeté car il le reconnaît. Mais il peut le voir comme quelquechose d'inutile et d'encombrant. Alors que dans la publicité, il est plutôt représentécomme quelque chose d'indispensable au bonheur.Ils ont décidé de placer cette sculpture sur le toit du centre commercial pour faireréférence aux dômes des architectures environnantes, mais aussi, ils ont choisi uncône car dans le nom de la ville Cologne, on retrouve les lettres qui composent lemot cône. Cette sculpture fait appel à notre imaginaire. Nous sommes invités à deviner à quiappartient cette glace et la raison pour laquelle elle est renversée.
EN CLASSE
1/ Enrichir son vocabulaire artistique
• Graffiti : c'est un mot ou un assemblage de lettres très sophistiquées mélangeant les formes et les couleurs.
• Affiche : les affiches sont réalisées sur du papier. Elles peuvent être peintes,
dessinées, sérigraphiées ou des photos peuvent être imprimées. Elles sont de formats différents et sont collées dans la rue à l'aide colle liquide et de rouleau.
• Sticker : le mot sticker est un mot anglais qui signifie « autocollant ». Ils sont
réalisés à l'avance sur du papier autocollant. Leur taille est assez petite.
• Pochoir : découpage qui fait apparaître dans un vide l'espace de l'objet à colorier que l'on remplit de peinture avec de grosses brosses tenues verticalement ou avec des bombes de peintures.
• Peinture murale : forme de graffiti, on peut même dire que c'est son héritière la plus proche. Simplement ce ne sont pas des lettres qui sont représentées mais plutôt une réalité narrative (illustration, dessin, peinture ) qui va interpeller le spectateur.
• Collage : Regroupe les différentes techniques (sticker, affiche) qui consistent à se
servir de la colle.
• Sculpture monumentale :œuvre en 3 dimensions de grande taille et/ou (d'autre part, inutile) par le fait qu'elle est intégrée à l'architecture d'un monument. Parfois, le terme désigne un troisième concept plus général pour désigner une œuvre d'une importance particulière.
2/ Suggestions d'ateliers :
• Une nouvelle cour : aller se balader dans la cour avec les enfants.Regarder les éléments qui sont présents, comme les arbres, les bancs, etc.Donner un plan de la cour à chaque enfant et leur demander de dessinerdes objets qu'ils aimeraient bien rajouter, de dessiner autour des arbres oudes bancs.Ensuite, regarder ce qu'ils ont fait et leur faire réaliser un plan commun de lacour avec les éléments ou dessins qu'ils aimeraient ajouter.Si c'est possible, prendre des craies et demander aux enfants de dessiner surle sol de la cour ce qu'ils ont réalisé sur le plan.> Il est aussi possible de fabriquer des pochoirs. Choisir des images simples etles imprimer sur une feuille un peu rigide. Ensuite, découper le contour àl'aide d'un cutter et aller dans la cour remplir la forme à la craie.
• Mon affiche : donner aux enfants une feuille de même taille. Leurdemander ou leur faire imaginer leur environnement idéal. Puis découperdans des magazines ou imprimer des images qui correspondent à leursdésirs. Ensuite, les assembler sur la feuille sans les coller. Il ne faut pas qu'il yest de blanc.Prendre une photo de chaque enfant et l'imprimer pour qu'il s'intègre à sacomposition et / ou leur demander d'écrire leur nom sur autre feuille en ledécorant, pour que lui aussi être intégré au collage.Une fois que tous les éléments sont mis en place sur la feuille, vous pouvezcoller.Prendre un temps où les élèves présentent simplement leur travail. Quelle estleur univers idéal ? Pourquoi ?
Ouvert depuis 2005, Le VOG, centre d'art contemporain de la Ville de Fontaine,expose aujourd'hui des artistes aux pratiques et aux horizons différents. Il serevendique tant dans des supports d'aide à la jeune création artistique que dansl'accueil d'artistes confirmés. Le VOG a ainsi une activité de soutien à la création,à la recherche, à la diffusion, à la médiation et à l'édition de catalogues. Il est,depuis 2011, membre de l'association d.c.a. (association de développement descentres d'art).Le VOG, lieu incontournable de l'agglomération grenobloise, accueille plus de6000 visiteurs par an.
Centre d’Art Contemporainde la Ville de Fontaine
10, av Aristide Briand 38 600 FontaineTel : 04 76 27 67 64
Contact : pauline.morgana@villefontaine.fr Blog : http://www.levogfontaine.eu