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Fonds structurels 2014-2020- Diagnostic territorial stratégique Eléments d’analyse - Rubrique n°1 du cadre de restitution de la circulaire du 16/07/2012 pour les territoires urbains

Fiche fonctionnement urbain en région Aquitaine – 1

FICHE

« Fonctionnement urbain de la Picardie »

Avec une superficie de 19 399 km², la région Picardie est la 14ème

région la plus étendue de France.

Elle est aussi, hors Ile-de-France, la onzième région la plus peuplée1.

Le développement économique de ses principaux pôles urbains et les différents choix de résidence

des ménages mettent en évidence une armature urbaine régionale composée de 31 aires urbaines en

2010 ainsi que 5 aires dont les pôles sont situés en Île-de-France, Champagne-Ardenne et Haute-

Normandie, mais qui étendent leur influence à l'intérieur du territoire picard2.

« Près de 1 400 000 Picards, c'est-à-dire 73 % de la population, vivent dans ces aires, que ce soit

dans les pôles ou les couronnes afférentes […] Cela représente presque 97 000 personnes de plus

qu'en 1999, où leur part ne s'élevait qu'à 70 % de la population. Malgré cela, ce pourcentage reste

sensiblement inférieur à celui observé sur l'ensemble du territoire métropolitain qui atteint 81 %. Le

phénomène de périurbanisation occupe une place prépondérante dans la région. En effet, la

structuration des grandes aires urbaines de Picardie montre à la fois la faiblesse des grands pôles

urbains et la force de leur périphérie»3.

En outre, ces aires urbaines établissent également entre elles, par les individus et les activités

présentes, des relations d’interdépendances qui s’expriment à différentes échelles géographiques.

Elles peuvent s’apprécier selon des intensités variées et sont constitutives de systèmes urbains4.

Pour caractériser ce fonctionnement en systèmes5, sept modalités

6 d’échanges ont été

sélectionnées7.

Elles traduisent trois dimensions auxquelles ces espaces urbains sont confrontés :

la société mobile et de loisirs constitue la première dimension. Les mobilités des personnes, par

la grande variété des motifs, des durées et des fréquences des déplacements, constituent un indi-

cateur incontournable pour analyser l’intégration territoriale à différentes échelles ;

la société de la connaissance et de l’information constitue la deuxième dimension. Elle peut

être caractérisée par un ensemble de flux propre aux nouvelles pratiques de communication et de

recherche comme les partenariats scientifiques qui se développent entre des institutions de

recherche et de développement. D’autres indicateurs, actuellement non disponibles, mériteraient

par la suite d’être intégrés à l’analyse ;

la troisième dimension concerne un des volets du fonctionnement économique des territoires

caractérisés, en l’espèce, par les relations entre le siège d’une entreprise et ses établissements.

1 Population : 1 911 157 habitants (INSEE – 2009)

2 Nouvelle définition et délimitation des AU par l’INSEE. 3 INSEE Picardie. Analyses n°59, 2011.

4 Synthèse DATAR « Les systèmes urbains français » - Géographie Cités - Mars 2012

http://www.territoires.gouv.fr/sites/default/files/travaux_en_l_10_synthese_susm.pdf

5 Fondé sur le zonage des aires urbaines INSEE de 1999

6 Cf. Annexe 1 « Tableau des indicateurs »

7 Synthèse DATAR « Les systèmes urbains français » - Géographie Cités - Mars 2012






A travers cette grille d’analyse, les échanges préférentiels8 et transversaux

9 entre les différentes aires

urbaines ont pu être appréciés10

. La caractérisation de ces relations met en évidence un

fonctionnement territorial en systèmes urbains qui s’exprime à trois échelles :

les systèmes urbains locaux (SUL) ;

les systèmes interurbains régionaux et interrégionaux (SIR) ;

les liens transversaux établis par ces systèmes en France.

Cette appréciation du fonctionnement des territoires urbains en systèmes constitue autant d’échelles

d’actions pour définir, au regard de leurs atouts et de leurs faiblesses, des trajectoires futures de

développement et de cohésion ; et déterminer des marges de progrès que les confédérations des

territoires ainsi caractérisées pourraient combler par les complémentarités qu’ils seraient en capacité

de définir et d’exercer collectivement.

1. L’échelle des systèmes urbains locaux (SUL)11 de la Picardie

La première échelle du

fonctionnement urbain de Picardie met

en lumière les relations de proximité

de ses aires urbaines. Ces relations

forment des systèmes urbains locaux

qui se caractérisent par les

interdépendances qu’une ou plusieurs

aires urbaines tissent avec leur

voisinage.

Les liens de proximité entres les aires

urbaines de Picardie sont structurés

suivant 4 systèmes urbains locaux

animés par autant d’aires urbaines qui

exercent une fonction de tête de

réseau, compte tenu de leur poids

économique notamment. Il s’agit

d’Amiens, de Compiègne, de Saint-

Quentin et de Beauvais.

Trois aires urbaines sont dans une situation particulière. Il s’agit de Laon, Soissons et Château-

Thierry qui échangent de manière préférentielle avec l’aire urbaine de Reims située en région

Champagne-Ardenne, et sont donc considérées comme faisant partie du système urbain local de

Reims.

8 Les relations préférentielles se définissent comme les échanges privilégiés qu’entretiennent deux aires urbaines entre elles. Un lien préférentiel

est alors identifié lorsque les échanges observés sur au moins 3 indicateurs sont supérieurs à ceux estimés par un modèle statistique gravitaire

qui permet de déterminer le volume théorique d’échanges que deux aires urbaines doivent entretenir au regard de leurs capacités d’émission et

de réception.

9 Une relation transversale est constatée lorsque les échanges réalisés entre deux aires urbaines sont supérieurs à un seuil national affecté à

chacun des sept indicateurs retenus et constatés sur au moins 3 des 7 indicateurs.

10 Cf. Annexe 3 – La France des réseaux en 4 cartes

11 Cf. Annexe 2 "Composition des SUL et population (INSEE 2006) »



a. Le système urbain local d’Amiens

L’aire urbaine d’Amiens entretient localement des relations d’interdépendances avec les aires

urbaines d’Abbeville et de Péronne12

. Elles forment un système urbain local qui regroupe 324 950

habitants en 2006.

La typologie des relations préférentielles constatées entre les aires urbaines de ce système urbain

local montre une prédominance des relations économiques (domicile-travail et sièges-établissements).

Ce système urbain local est impacté par la métropolisation. Cette métropolisation se définit comme le

processus par lequel une circulation accélérée au niveau mondial des personnes, des informations et

des marchandises s’accompagne d’une concentration des échanges dans un nombre limité de pôles

urbains. Ainsi, l’impact de ce processus sur les aires urbaines françaises a été évalué par l’étude de la

DATAR sur les systèmes urbains au travers de 14 indicateurs13

qui traduisent les 4 dimensions de la

métropolisation à savoir : la capacité d’un territoire à s’ouvrir à l’international ; la capacité à innover ; la

capacité à accumuler de la ressource ; et la capacité à être interconnecté au niveau national avec de

nombreux territoires.

Selon ce cadre, les aires urbaines du système sont impactées par le processus de métropolisation

selon les capacités suivantes, appréciées par rapport à une moyenne nationale14

.

12 Etude DATAR – Géographie-Cités, les systèmes urbains français, 2012. Relation entre aires urbaines appréciées par les méthodes de

centralités-dépendances appliquées aux « liens majeurs des flux préférentiels cumulés », « cumul des liens majeurs définis sur chacun des sept

indicateurs », « liens majeurs domicile-travail »

13 Cf. Annexe 1 « Tableau des indicateurs relatifs à la métropolisation des territoires »

14 Cf. Annexe 4 « Métropolisation des aires urbaines françaises »



b. Le système urbain local de Beauvais

L’aire urbaine de Beauvais entretient localement des relations d’interdépendances avec l’aire urbaine

de Gournay-en-Bray15

. Elles forment un système urbain local qui regroupe 115 019 habitants en

2006.

La typologie des relations préférentielles constatées entre les aires urbaines de Beauvais et Gournay-

en-Bray montre une prédominance économique.

Enfin, elles sont également impactées par le processus de métropolisation selon les capacités

suivantes, appréciées par rapport à une moyenne nationale16

.

15

Etude DATAR – Géographie-Cités, les systèmes urbains français, 2012. Relation entre aires urbaines appréciées par les méthodes de






c. Le système urbain local de Compiègne

L’aire urbaine de Compiègne entretient localement des relations d’interdépendances avec les aires

urbaines de Noyon, Clermont, Senlis et Creil17

. Elles forment un système urbain local qui regroupe

273 808 habitants en 2006.

La typologie des relations préférentielles constatées entre les aires urbaines de ce système urbain

local montre une prédominance des relations économiques, à l’exception du lien entre Senlis et

Compiègne dominé par des relations résidentielles.

Enfin, toutes les aires urbaines de ce système urbain local sont impactées par le processus de

métropolisation selon les capacités suivantes, appréciées par rapport à une moyenne nationale18

.







d. Le système urbain local de Saint-Quentin

L’aire urbaine de Saint-Quentin entretient localement des relations d’interdépendances avec les aires

urbaines de Tergnier et Chauny19

. Elles forment un système urbain local qui regroupe 146 938

habitants en 2006.

La typologie des relations préférentielles constatées entre les aires urbaines du système local montre

une prédominance des relations économiques (domicile-travail et sièges-établissements).

Enfin, les aires urbaines de Saint Quentin et de Chauny sont impactées par le processus de

métropolisation selon les capacités suivantes, appréciées par rapport à une moyenne nationale






Enseignements concernant les systèmes urbains locaux

L’armature urbaine de Picardie est structurée par 4 systèmes urbains locaux au sein desquels

les territoires sont interdépendants.

Compte tenu des relations de proximité établies entre les aires urbaines de ces systèmes urbains

locaux, la mise en réseau de leurs complémentarités au travers de stratégies territoriales à conforter

ou à mettre en œuvre permettrait à ce système de répondre à deux enjeux en particulier :

leur développement territorial (croissance démographique, adaptation de ces systèmes urbains

locaux aux changements climatiques, préservation de leurs ressources naturelles, mobilités,

étalement et évasion urbaine vers les espaces périurbains et ruraux, logements, développement

économique, services à la population, cohésion sociale au regard de la situation de zones

urbaines infra communales les plus en difficulté…) ;

leur rayonnement national, européen voire mondial (potentiel d’attractivité, de compétitivité et de

croissance …).

Pour autant, le développement de ces territoires doit être apprécié au regard des

interdépendances importantes exercées avec la région Ile-de-France dans le cadre du « système

interurbain parisien » qui englobe 6 régions (cf. ci-après). La connexion préférentielle la plus forte à

cette échelle interrégionale est opérée notamment par l’aire urbaine d’Amiens qui joue ainsi un rôle de

« tête de pont » vis-à-vis de Paris.

Orientations pour la réalisation du volet urbain du diagnostic stratégique régional

Il est sollicité la présentation:

d’une vision stratégique souhaitée à ces systèmes au travers d’une grille précisant leurs atouts,

faiblesses, opportunités et menaces (Analyse AFOM) ;

de leurs dynamiques de périurbanisation au regard de l’évolution constatée entre les aires

urbaines INSEE 1999 et leur nouveau zonage publié le 18 octobre 2011 par l’INSEE ;

de l’état du partenariat existant entre des EPCI par exemple, les modes d’organisation de l’action

publique locale sur une base à la fois sectorielle et territoriale, les modalités d’association du

secteur privé et de la société civile ainsi que les capacités de l’ingénierie locale à générer,

conduire et à gérer des stratégies urbaines intégrées à cette échelle.



2. L’échelle des systèmes interurbains régionaux et interrégionaux

Il s’agit de la deuxième échelle du fonctionnement urbain de Picardie. Elle constitue une nouvelle

échelle d’action et de coordination potentielle des politiques territoriales de dimension régionale. Elle

repose sur les relations préférentielles établies entre les systèmes urbains locaux. Ces relations sont

constitutives de systèmes qualifiés d’interurbains, régionaux ou interrégionaux. Il en existe 26 en

France, hors prise en compte du système interrégional parisien, traité spécifiquement.

Ainsi, la région Picardie est structurée par deux systèmes interurbains :

le système animé par Amiens, Saint-Quentin, Beauvais et Compiègne. Ce système se

déploie sur toute la région exception faite de sa partie orientale polarisée par Reims. Il est parmi

les moins centralisés en France et peut être caractérisé comme polycentrique. Amiens,

Compiègne et Beauvais concentrent ainsi par exemple le même nombre de liens préférentiels du

système (5), chacun de ces pôles entretenant des relations avec des petites villes de leur

proximité à l’échelle des systèmes urbains locaux précités. Un certain nombre de relations

horizontales se déploient par ailleurs entre ces pôles eux-mêmes. Les relations internes au

système sont peu spécialisées, dominées par l'importance de navettes et de liens économiques.

Des mobilités résidentielles et de loisirs spécifient mieux les liens entre Amiens et Compiègne, ou

encore Amiens et Saint-Quentin.

et le système monocentrique interrégional animé par Reims. Ce système interurbain est

très fortement polarisé par Reims (le 3ème

le plus polarisé à l’échelle des 26 systèmes français).

Il ne comprend qu’un seul système urbain local, comme résultante de cette attraction forte. On

retrouve ce cas de figure pour le système d’Auxerre et celui de Clermont-Ferrand, Outre sa

dimension interrégionale, ce système comporte aussi une dimension transfrontalière franco-belge

avec Charleville- Mézières et Sedan, dimension dont les échanges n’ont pas pu être analysés

dans le cadre de la présente méthode, mais qui est traitée par ailleurs.



Cette lecture du fonctionnement urbain traduit à la fois :

les fonctions et les complémentarités que les systèmes urbains locaux de Picardie exercent entre

eux pour constituer un système polycentrique de dimension régionale ;

et les interdépendances interrégionales constatées avec :

- la Champagne-Ardenne20

par les aires urbaines de Laon, Soissons et de Château-Thierry qui

font partie du système interurbain interrégional de Reims ;

- la Haute-Normandie21

par l’aire urbaine de Gournay-en-Bray qui fait partie du système

interurbain interrégional d’Amiens mais se situe en Haute-Normandie.

- l’Ile-de-France par les relations préférentielles entre les aires urbaines de cette région, et tout

particulièrement celles au Sud (Creil, Senlis, Compiègne) et celle de Paris (zone d’emplois de

Roissy notamment). Ce système interurbain parisien présente une configuration largement

transrégionale puisque 6 régions sont concernées par les liens. Le système regroupe 70

aires urbaines et 17 millions d’habitants.

Malgré la polarisation francilienne, il ressort comme le plus polycentrique de France, avec un

très faible degré de centralisation. Sa configuration manifeste la relative faiblesse des

échanges directs entre Paris et les autres aires urbaines du Bassin Parisien. En effet, l’aire

urbaine de Paris ne polarise que 16 liens sur 70 dont 10 avec les aires urbaines les plus

proches (dont 2 franciliennes ont été intégrées dans l’aire urbaine de Paris depuis la nouvelle

définition de l’INSEE en 2010).

20

Cf. Fiche régionale de la Champagne-Ardenne

21 Cf. Fiche régionale de la Haute-Normandie

Intensité de la relation au sein du système interurbain

« parisien », de dimension interrégionale



Une dissymétrie est-ouest apparaît entre une partie Ouest fortement connectée et une partie

Est où les échanges préférentiels majeurs sont très faibles avec les aires urbaines de

Champagne-Ardenne et de Bourgogne.

La nature des liens entre l’aire urbaine de Paris et les 10 aires urbaines les plus proches est

d’abord liée à la mobilité : navettes domicile-travail, migrations résidentielles et liens entre

résidence principale et résidence secondaire. C’est notamment le cas avec les villes

franciliennes de Nemours, Provins, Montereau-Fault-Yonne, mais aussi avec Chartres,

Beauvais, Compiègne. Les 6 autres aires urbaines connectées préférentiellement à Paris

sont les grandes villes régionales : Amiens, Rouen, Caen, Le Mans, Tours et Orléans. Les

liens mettent spécialement en jeu la connectivité à grande vitesse pour Le Mans et Tours, les

partenariats scientifiques avec Caen, et les liens économiques dans les secteurs innovants

pour Rouen et Orléans. Les mobilités des personnes (domicile-travail, résidentielles et

résidences secondaires) caractérisent le plus le lien avec Amiens.



Le degré de métropolisation des systèmes interurbains22

.

Au-delà de l’appréciation du degré de métropolisation à l’échelle des aires urbaines, un des apports

de l’étude réalisée pour la DATAR sur les systèmes urbains français réside dans la mesure d’un degré

de métropolisation à l’échelle des systèmes interurbains régionaux ou interrégionaux.

Plusieurs « groupes » ont ainsi été distingués au plan national :

Groupe 1 : système interurbain interrégional de Paris. Il comprend l’aire urbaine de Paris et 5

systèmes interurbains connectés préférentiellement à l’aire urbaine de Paris, dont celui de

Picardie, selon la méthode déployée dans l’étude sur les systèmes urbains.

Groupe 2 : système de Lyon –St Etienne-Grenoble (37 pts.)

Groupe 3: systèmes de Marseille-Aix-Toulon (28 pts), Toulouse (28 pts), Strasbourg (27 pts), Nice

(26 pts.)

Groupe 4 : systèmes de Bordeaux, Nantes-Saint-Nazaire, Lille (21 pts.)

Groupe 5 : systèmes de Rennes (18 pts.), Montpellier (17 pts.)

Groupe 6 : systèmes de Dijon-Besançon (15 pts.), Metz-Nancy (14pts.), Annecy-Chambéry

(13pts.), Poitiers (12pts.), Bayonne-Pau (11pts.), Brest (9pts.), Clermont-Ferrand (8pts.)

Groupe 7 : systèmes de Troyes (6pts.), Reims (4pts.), Limoges (3pts.), Auxerre (2pts.)

Le système interurbain polycentrique picard est considéré comme une des composantes

régionales de celui de Paris qui couvre une grande partie du Bassin parisien.

Cependant, son degré de métropolisation a pu être apprécié sans prendre en compte le

« poids » dans ce domaine de l’aire urbaine de Paris. Il ressort alors, avec 10 points, dans la

classe des systèmes faiblement dotés en capacités métropolitaines. Les valeurs pour lesquels le

système picard se positionne relativement bien sont celles liées aux destinations internationales

22

Cf. Annexe 1 « Tableau des indicateurs relatifs à la métropolisation des territoires »



accessibles (rôle de l’aéroport de Beauvais et proximité avec celui de Roissy-CDG), aux partenariats

scientifiques (rôle de l’Université de Picardie), et la part des emplois dans des établissements détenus

par un groupe étranger dans l’emploi total.

Quant au système interurbain animé par Reims, il figure dans le groupe des systèmes

interurbains les moins métropolisés. Les seules valeurs remarquables sur les 14 indicateurs,

concernent la part de pays étrangers investisseurs et le ratio d’étudiants ERASMUS dans les

établissements d’enseignement supérieur.



3. Les relations transversales interrégionales et nationales des systèmes urbains

locaux et de leurs systèmes interurbains régionaux et interrégionaux

Cette troisième et dernière échelle est l’une des plus stratégiques et des plus novatrices. Elle

exprime le rayonnement et le niveau d’interconnexion à l’échelle nationale de chacune des aires

urbaines, de leur système urbain local et de leur système interurbain régional ou interrégional. Cette

échelle s’apprécie par les relations transversales que ces systèmes entretiennent avec d’autres

territoires en France dans une, deux ou la totalité des trois dimensions énoncées précédemment à

savoir la société mobile et de loisirs, la société de la connaissance et de l’information et le

fonctionnement économique des territoires.

Les relations interrégionales et nationales du système interurbain d’Amiens

Le système interurbain d'Amiens est fortement relié à l'aire urbaine de Paris, et ceci pour quasiment

l'ensemble des villes du système.

L'ouverture vers d'autres systèmes reste faible et de courte portée, soit à l'intérieur de la région

Picardie vers Laon, soit vers la Région Nord Pas de Calais, vers Lille et Douai-Lens. Cette connexion

vers le Nord ne concerne de façon significative qu’Amiens et Saint-Quentin.



Les relations interrégionales et nationales du système interurbain de Reims

Les liens du système interurbain animé par Reims à l’échelle du territoire français s’observent

uniquement par les échanges entre Reims et les autres aires urbaines :

de l’espace régional, avec Troyes et Vitry (il est notable de remarquer l’absence de liens avec les

autres AU du Sud de la région, pour les variables observées) ;

plus éloigné mais circonscrit au nord-est, avec Lille, Strasbourg, Saint-Quentin, Metz, sauf avec

Lyon (lien pour lequel les flux principaux sont de même intensité que ceux avec les AU proches).

Le lien avec la région parisienne se fait non seulement par Reims mais aussi par les autres aires

urbaines comme Châlons-en-Champagne, Soissons ou encore Charleville-Mézières qui ont donc

établi des liens directs. La proximité géographique du système de Reims avec la région parisienne est

donc à prendre en compte car des flux de travail existent, facilités notamment par la liaison TGV.

Cependant, alors que cette proximité pourrait être facteur d’échanges privilégiés, les analyses qui ont

été faites pour délimiter un « système interurbain parisien » (à l’échelle du Bassin parisien) montrent

que le système interurbain de Reims ne peut pas être considéré dans son ensemble (donc au-delà du

seul lien Paris-Reims, fort) comme une composante de ce vaste ensemble, les liens étant trop faibles

et/ou pas assez diversifiés.



Trois enseignements peuvent être déduits de cette dernière échelle :

Le premier est de constater le lien fonctionnel relativement faible entre le système interurbain

d’Amiens et le système interurbain interrégional de Reims, Saint-Quentin jouant un rôle de liaison

vers les aires urbaines du sud-est de la Picardie (Laon, Soissons et Château-Thierry). Ces

dernières semblent dans la pratique des résidents et des entreprises beaucoup plus attirées par

l’appareil urbain rémois, ce qui s’explique aisément par la localisation, les distances-temps et le

réseau routier..

Le deuxième est de constater, au niveau national, le lien fonctionnel entre le système interurbain

polycentrique picard avec l’aire urbaine de Paris. Avec ceux animés par Rouen, Caen, Orléans-

Tours et Le Mans, ils forment un système interurbain parisien qui regroupe 70 aires urbaines et

17 millions d’habitants ;

Enfin, un troisième enseignement réside dans la relation constatée entre l’aire urbaine d’Amiens

et celle de Lille. L’intensité du lien, tant en flux principaux que préférentiels, est quasiment aussi

forte que celle établie avec Abbeville, Compiègne ou Saint-Quentin. Ce lien est presque équilibré

dans l’autre sens, le lien majeur de Lille vers Amiens étant de même grandeur mais le lien

préférentiel étant de moindre intensité.

La prise en considération de cette troisième échelle d’actions est stratégique car elle met en évidence

l’importance des stratégies interrégionales à développer et la fonction motrice que peuvent jouer les

systèmes urbains locaux et les systèmes interurbains, appréciés tant pour eux même que dans leur

relation à Paris, pour le développement de la région Picardie.



ANNEXES



ANNEXE 1 : TABLEAUX DES INDICATEURS UTILISES

Modalités d’échange pour caractériser les systèmes urbains français*

Indicateurs Mobilité &

Loisirs

Connaissance

& Information Economie

Domicile-Travail

INSEE (RGP 2006) ++ +

Migrations résidentielles

INSEE (RGP 2006) + +

Résidences principales-secondaires

(Fichiers des Logements par Communes, Filocom,

2009)

++ ++

Réseau Grande Vitesse (aérien et ferroviaire)

(OAG 2010) ++ ++

Réseaux de recherche PCRD

6ème PCRD (Cordis 2002-2006) + ++ +

Relations Sièges-Etablissements dans tous les

secteurs

Connaissance Locale de l’Appareil Productif, CLAP

2008)

+ ++

Relations Sièges-Etablissements dans les

secteurs innovants

(CLAP)

++ +

+ Indicateurs qui impactent le domaine concerné

++ Indicateurs qui impactent fortement le domaine concerné

* Indicateurs définis dans le cadre de l’étude pour la DATAR « Les systèmes urbains français » -

Géographie Cités - 2011



Indicateurs relatifs à la mesure du degré de métropolisation des aires urbaines *

Aspects de la

métropolisation

Indicateurs

Mobilité

&

Loisirs

Connaissance

& Information

Economie

Capacité

d’ouverture

internationale

Transport aérien:

- Nombre de destinations

internationales (OAG 2010)

++ +

Entreprises

- Nombre de têtes de groupe

françaises avec effectifs à l’étranger

(LIFI, 2008)

- Part de l’emploi dans des

établissements détenus par un

groupe étranger (LIFI, 2008)

- Nombre de pays étrangers

investisseurs ayant des parts dans

des établissements localisés en

France

+ ++

Recherche/Université

- Nombre de pays partenaires dans

les PCRD (CORDIS, 2002-06)

- Part des étudiants ERASMUS

entrants dans la population

scolarisée >18 ans, (SOCRATES,

2005-06)

++ ++ +

Institutions internationales

- Nombre d’organisations

internationales (source : MAE,

INSEE)

+ ++

Tourisme

- Nombre de chambres d’hôtel 4 *

(INSEE)

++ ++

Capacité

d’innovation

Créativité

- Part de l’emploi dans les KIS

(Knowledge Intensive Services)

(OCDE-Eurostat 2009, INSEE, 2007)

- Part de l’emploi dans les secteurs

High-Tech Manufacturing (OCDE-

Eurostat 2009, INSEE, 2007)

++ ++



Recherche dans les secteurs

innovants

- Nombre de partenariats

scientifiques dans les secteurs :

Nanotechnologies et nanosciences,

Biotechnologies, Recherche et

Innovation, Sciences de l’Information,

Sciences et technologies nouvelles et

émergentes (CORDIS, 2002-06)

++ ++

Capacité

d’accumulation

Richesse

- Total des salaires versés (CLAP,

2008)

+ ++

Emplois métropolitains

- Part des cadres des fonctions

métropolitaines (INSEE, 2007)

+ + ++

Capacité

d’interconnexion

nationale

Relations entre les systèmes

urbains

- Nombre de liens transversaux avec

les autres systèmes urbains de

proximité et avec Paris (phase 1)

++ ++ ++

+ Indicateurs qui impactent le domaine concerné

++ Indicateurs qui impactent fortement le domaine concerné

* Indicateurs définis dans le cadre de l’étude pour la DATAR « Les systèmes urbains français » -

Géographie Cités – 2011. Ces indicateurs ont été également mobilisés pour mesurer le degré de

métropolisation des systèmes interurbains régionaux et interrégionaux (dénommés SUP dans l’étude).



ANNEXE 2 : LES SYSTEMES URBAINS LOCAUX : AIRES URBAINES ET POPULATION

Système urbain local

d’Amiens

Aire urbaine Population (INSEE 2006)

Amiens 273 816

Abbeville 37 459

Péronne 13 675

Total 324 950

Système urbain local de

Saint-Quentin


Saint-Quentin 101 438

Tergnier 23 383

Chauny 22 117

Total 146 938


Compiègne


Compiègne 110 753

Noyon 22 553

Clermont 21 139

Senlis 17 381

Creil 101 982

Total 273 808


Beauvais


Beauvais 103 885

Gournay-en-Bray 11 134

Total 115 019

Aires urbaines de


Laon 51 011

Soissons 63 396

Château-Thierry 32 735

Total 147 142



ANNEXE 3 : LA FRANCE DES RESEAUX

Carte 1

Carte 2



Carte 2



Carte 3 : les liens principaux avec l’aire urbaine de Paris 23

23

Extrait du rapport technique de l’UMR Géographique Cités qui a conduit pour le compte de la DATAR l’étude sur « les systèmes urbains

français - Liens entre l’aire urbaine de Paris et les autres aires urbaines



Carte 4 : les liens principaux entre aires urbaines (hors Paris) 24

24

Extrait du rapport technique de l’UMR Géographique Cités qui a conduit pour le compte de la DATAR l’étude sur « les systèmes urbains

français ».



ANNEXE 4



Contact : Délégation Interministérielle à l’Aménagement du Territoire

et à l’Attractivité Régionale (DATAR)

Service « Prospective, Etudes, Observation territoriale et Evaluation »

Mission Métropoles

Fabien FERRAZZA, Chargé de mission Métropoles

Tél : 01.40.65.11.37 – [email protected]

mailto:[email protected]

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