février 2019 nuance€¦ · serge regruto, stephane kouyo, marie-hélène perrier, timothée...

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nuance Mensuel protestant réformé évangélique n° 292 février 2019 ÉGLISE Stérilité, science et foi SOCIÉTÉ Sentinelles MÉDITATION Soyez féconds et multipliez-vous L’Éthique du vivant

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nuance Mensuelprotestantréforméévangéliquen°

292

février 2019

ÉGLISE Stérilité, science et foi

SOCIÉTÉSentinelles

MÉDITATIONSoyez féconds et multipliez-vous

L’Éthique du vivant

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En images

1 Seminaire Unépréf de Janvier à Nîmes2 Tournefeuille, un poste d’évangélisation3 Voyage au Sénégal4 Noël sous les étoiles, Nîmes

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sommaire

nuance Mensuelprotestantréforméévangéliquen°

292

février 2019

ÉGLISEStérilité, science et foi

SOCIÉTÉSentinelles

MÉDITATIONSoyez féconds et multipliez-vous

L’Éthique du vivant

ACTUALITÉS NATIONALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

JEUNESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

DOSSIER

ÉGLISE Stérilité, science et foi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 SOCIÉTÉSentinelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

CULTUREL’image de Dieu dans les chimères . . . . . . . . .12

TÉMOIGNAGEInterruption de grossesse : acte subi ou volontaire ? . . . . . . . . . . . . . . . . 14

MÉDITATIONSoyez féconds et multipliez-vous . . . . . . . . . . 16

ANNONCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Alors que nous nous sentons souvent dépassés par les questions posées par la bioétique nous voulons dire notre reconnaissance à tous ceux qui, comme le docteur Petitjean, tra-vaillent dans la commission éthique protestante évangélique (CEPE) . Vous pourrez lire son article dans ce numéro mais nous voudrions déjà citer quelques lignes : « Parce que nous croyons que chaque individu a été créé à l’image de Dieu, nous avons une égale consi-dération pour tout être humain, quel que soit son génome. Parce que nous croyons que notre corps est un don de Dieu, nous croyons que nous n’en sommes pas les propriétaires mais les locataires. Ce qui veut dire que si nous avons une certaine liberté dans son usage, cette liberté ne peut s’exercer au détriment de notre dignité ou de celle des autres. Parce que nous croyons que l’Homme n’est pas Dieu, nous reconnaissons les limites de notre condi-tion humaine. Le Christ lui-même n’a pas voulu se soustraire aux faiblesses de la condition humaine, c’est pourquoi il a pu se faire proche des plus vulnérables. Cette notion théologique est donc porteuse d’une considération éthique pour tout être humain de sa conception à sa mort. Elle implique une dignité particulière de l’être humain et une capacité à agir sur la Création, au service des créatures en respectant les équilibres institués par le Créateur. La médecine est dans son rôle quand elle restaure ces capacités, elle en sort lorsqu’elle prétend les augmenter, les dépasser, ou trier ou éliminer des individus en fonction de leurs capacités ou incapacités ! Chaque être humain est unique aux yeux de Dieu et voulu ainsi par Lui. Nos enfants sont un don de Dieu et ne sauraient constituer un objet de manipulation. Vouloir soigner une maladie ne pose pas de problème éthique pour les évangéliques à condition que ces soins entrent dans une démarche respectueuse de l’identité de l’être humain et de sa dignité » . Merci Seigneur pour ta Parole… et pour la CEPE !Les travaux de cette commission sont consultables sur internet : www.commission-ethique.com

Pascal Gonzalez, Rédacteur en chef

ÉditorialPascal GONZALEZ Rédacteur en chef

Une commission éthique protestante évangélique pour nous servir !

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Crédits photos : Couverture : Embryo cleavage – cellule embryon © Mopic - N°fichier : 77929038 © licence Adobe Stock ; p.2 : mur d’images – Séminaire Unépréf © Pascal Gonzalez pour Nuance – Tournefeuille, Hte Garonne © Pete Mitchell - voyage au Sénégal © Stéphane Kouyo - Noël sous les étoiles © Rachel Landes pour ERE Nîmes ;p.5 : voyage au Sénégal © Stéphane Kouyo ; p.6 : lecture © photo collection privée Camille Luigi Calvot – Troupe AGAPE © Cécile Alméras pour AAPE Sud-Est ;p.8 et 9 : mariage © photos collection privée Camille Luigi Calvot ; p.10 et 11 : sentinelle optimisme © shutterstock_321921797 ; p.12 : Chimère Eglise ND de Jambville © Pierre Poschadel, travail personnel ; p. 15 : Teenagers pregnancy © Thinkstock ; p.16 et 17 : enfants et blés © photos collection privée Camille Luigi Calvot ; p. 18 : logo et affiche Grizac © Centre de Vacances le Gai Soleil – Affiche Essenciel © Jeunesse Unépréf; p.19 : réalisation montage verset Caroline Caston © Barcelona&co – photo chardons © Thomas Beudin ; p.20 : affiche Biennale 2019 © Atelier d’Iza creation – Alès ; Supplément : p.1 : affiche séminaire © Atelier d’Iza creation pour Unépréf.

est édité par l’association

Nuance Publications,2211 Route de Boisset 30140 Bagard

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Président et directeur de publication :Paul-Aimé Landes04 66 07 01 19

Gérard FinesJean-Luc Portalès (secrétaire)Josiane Cambon (trésorier)Pascal GonzalezPatrick Saint pierre

COMITÉ DE RÉDACTIONRédacteur en chefPascal Gonzalez06 95 03 07 14pascal .gonzalez5@wanadoo .fr

MembresSerge Regruto, Stephane Kouyo,Marie-Hélène Perrier, Timothée Calvot, Julie Rawls, Jean-Pierre Sorbier, Christine Regruto et Nina Pavan (relecture et corrections)et Sylvie Kosianski Perrier(secrétaire de rédaction)nuance .secretariat@unepref .com skosianski@gmail .com

PUBLICITÉJean-Luc Portalesjl .portales@wanadoo .fr04 66 52 87 44 (le soir)

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initiativesformation jinitiatives initiatives solidaires

ensemble

3 rue des Pins, 34000 Montpellier / Renseignements : 04 67 66 70 65 / www.initiatives.asso.fr

OUVERTUREFACULTÉ

DÉBUT 2018

INSTITUT SUPÉRIEUR TECHNIQUE EN TRAVAIL SOCIALFORMEZ-VOUS À L’ACTION SOCIALE ET MÉDICO-SOCIALE

FACULTÉ LIBRE D’ÉTUDES POLITIQUES ET EN ÉCONOMIE SOLIDAIREFORMEZ-VOUS À L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

CHEF DE PROJET EN ÉCONOMIE SOLIDAIRE (TITRE NIV. II RNCP* / NIV. 6 EUROPÉEN / BAC+4)EXPERT EN ÉCONOMIE SOLIDAIRE (TITRE NIV. I RNCP* / NIV. 7 EUROPÉEN / BAC+5)

DIRECTEUR : PHILIPPE GIRARDET

DIPLÔME D’ÉTAT DE MONITEUR-ÉDUCATEUR (DEME / NIVEAU 4)DIPLÔME D’ÉTAT D’ACCOMPAGNANT ÉDUCATIF ET SOCIAL (DEAES / NIVEAU 5)

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PUB_NUANCE_2017_Mise en page 1 05/10/2017 17:31 Page 1

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AFFAIRES DE PÉDOPHILIE ET ÉGLISES ÉVANGÉLIQUESNous sommes tous atterrés par les révélations récentes d’affaires de pédophilie dans l’Église Catholique. Nous compatissons pour les victimes de ces crimes abjects. Mais il se pourrait que beaucoup parmi nous ne se sentent guère concernés, parce que c’est l’Église voisine, habituellement très critiquée dans nos rangs. Nous aurions pourtant tort de ne pas prendre la chose plus au sérieux... relisez le discours du président du CNEF, Étienne LHERMENAULT, sur lencnef.org.

GILETS JAUNESAvec les gilets jaunes, nous sommes en présence d’un phénomène que personne n’a vu venir et surtout que personne ne semble capable d’endiguer faute de le cerner et donc de le comprendre. Outre son caractère protéiforme, ce mouvement populaire pourrait bien être d’abord le symptôme d’une « société brisée », comme l’a écrit le théologien Jacques Nussbaumer sur le blog Point Théo.

SÉOFIDu 22 au 24 mars 2019 Session d’Évaluation et d’Orientation pour Futurs Implanteurs d’Églises (SEOFi). Infos sur 1pour10000.fr. Trois jours pour :• Discerner ses dons par rapport aux exigences du ministère d’implanteur ou d’équipier, échanger avec des conseillers expérimentés ;• Se tester en termes de réactions, de façons d’être et de personnalité, par des tests psychologiques et des mises en situations ;Se mettre en route en réfléchissant, en groupe, au défi de l’implantation d’églises en abordant une étude de cas.

Du 2 au 11 février 2019, Lionel Jauvert et Bill John-son quitteront la France pour arriver au Sénégal dans un petit village à 150 km de Dakar, soit à quatre heures en voiture . Ce voyage sera le troi-sième dans le cadre du projet « Solidarité UNE-PREF-Sénégal » qui a pour but de proposer des formations courtes, réalisées par des enseignants francophones, pour des pasteurs sénégalais et ce, sur la demande de l’Institut Théologique de l’Afrique de l’Ouest . Ces pasteurs font partie d’une union d’églises presbytériennes, jeune, modeste de taille, mais en croissance et coura-geuse . Les pasteurs Jauvert et Johnson sont recon-naissants du soutien financier de l’union (grâce à une subvention votée au Synode national de Montauban, 2017) et de quelques églises locales, ainsi que du pilotage et de l’encouragement de la Coordination mission de l’union . Ils sollicitent vos prières pour les préparatifs du pasteur Jauvert (pour son cours sur les livres de sagesse de l’A .T, en particulier Ecclésiaste) ; pour des voyages sans incidents et pour une bonne écoute des pasteurs sénégalais .

SUITE À SON VOYAGE EN JUIN 2017 (LE PREMIER DU PROJET), CHARLES NICOLAS A REMARQUÉ :« Le décalage culturel ne me semble pas avoir été un obstacle […] le dialogue, les échanges, les interpellations permettent d’en trouver, peu à peu, les applications concrètes dans chaque situation rencontrée. J’ai été intéressé de constater que ces pasteurs attendaient moins des réponses toutes faites que des axes de réflexion majeurs à même de les aider ensuite dans leur propre réflexion, dans leur propre pratique. »

STÉPHANE KOUYO A ENSEIGNÉ LES PASTEURS SÉNÉ-GALAIS LORS DU DEUXIÈME VOYAGE EN FÉVRIER 2018Stéphane a une bonne connaissance du monde chrétien africain grâce à ses origines ivoiriennes, mais aussi par son travail avec l’association « Jeu-Tu-Il », pour ses actions en Guinée-Conakry . Favorablement impressionné de trouver cette union d’églises dont les pasteurs cherchent à être réformés et évangéliques, il écrivait : « Si les églises réformées sont plus communes dans les pays anglophones, c’est nettement plus rare en Afrique francophone, où l’on trouve plutôt des évangéliques baptistes, pentecôtistes et autres charismatiques… Les pasteurs ont bien ri quand je leur ai dit que j’étais content de voir « une espèce rare » !

National / International

Solidarité Unépref - Sénégal

Le Sénégal ne cesse de surprendre les visi-teurs occidentaux . Ses 16 millions d’habi-tants représentent 38 langues distinctes et la majorité d’entre eux arrive à parler le wolof, la langue commerciale . Pourtant, il n’y a que 100 chrétiens parmi le peuple wolof dans le pays . Quand les pasteurs des églises presby-tériennes sont ensemble, ils parlent 6 lan-gues différentes ! Le français reste la langue de l’éducation, mais chaque cours théolo-gique nécessite des nuances de vocabulaire entre leurs différentes langues maternelles lors des discussions animées . Entourés par 95 % de musulmans, ils veulent avancer dans la maîtrise de la Bible et son enseigne-ment afin de mieux partager l’Évangile .

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Actu jeunesse

Et si on lisait ?

WEEK-END SPORTIF 2019 AVEC AGAPÉLes 11 et 12 MaiVas-y prépare ton entraînement et ta choré avec ton groupe de jeunes ;-)Infos sur la page Facebook ou en appelant Joy au 0689778173§

AgendaAGAPÉ : TOUS EN SCÈNE !« La fausse histoire d’une vraie chorale ou l’inverse… »La troupe a fini sa préparation et s’est déjà lancée dans le marathon des spectacles le 8 décembre dernier, à St Hilaire de Brethmas, pour la fête de noël.Mais l’équipe d’encadrement continue de travailler pour l’organisation des prochaines prestations…• Prochains rdv prévus : lieux et horaires à confirmer auprès de votre communauté !23 Février à 20h30 à Aix-en-Provence, Espace Ughetti, route de Gardanne (ancienne salle des fêtes de Luynes).16 Mars à 20h30 à Nîmes,

11 Mai à Méjannes-le-Clap (durant le weekend sportif 2019) !!Et peut-être, nous l’espérons, le 1er Juin à St-Jean- de-Maruéjols pendant le synode national !

Éclairage jeunesse…

En 2018, si vous aviez lu des livres au lieu d’être devant les écrans, vous auriez pu lire environ 160 livres ! Et si vous décidiez de lire au moins 3 livres en ce début d’année (en plus de recommencer à lire votre Bible régulièrement) ? Vous pourriez même, après les avoir lus, en faire un résumé pour le groupe de jeunes ou pour votre église. En voici trois qui pourraient vous intéresser.

EXHORTATIONS AUX JEUNES CHRÉTIENS…Dans ce livre, John C. Ryle nous rappelle à quel point les années de la jeunesse sont importantes dans le développement spirituel du chrétien. Il exhorte les jeunes chrétiens à utiliser leur énergie pour rechercher la sagesse de Dieu et construire la fondation sur laquelle reposeront leur vie et leur famille. Il explique que leur jeune âge n’est pas quelque chose qui les empêche d’accomplir des choses incroyables pour la gloire de Dieu. Il les prévient toutefois de certains dangers particuliers qui les guettent et il leur donne des conseils sages qui les aideront à s’éloigner du péché et à mener une vie d’obéissance qui honore Dieu. « Je considère J. C. Ryle comme un homme de Dieu déterminé et passionné dans sa manière d’annoncer l’Évangile. Ses paroles empreintes de sagesse touchent encore aujourd’hui les cœurs bien disposés.

À travers ses propos vigoureux et profondément bibliques, ce ministre de la Parole nous rappelle le sérieux et l’urgence du message biblique. » – J. I. Packer. Lien source : https://maisonbible.fr/fr/55019-exhortations-aux-jeunes-chretiens-9782924773222.html

ÇA CHANGE TOUT !« Je m’appelle Jaquelle et j’ai 19 ans. J’aime les films, les sushis et le chocolat noir. Mais la chose la plus importante, la plus significative, la plus essentielle à savoir sur moi, c’est que mon but dans la vie est de suivre Jésus. Il est celui qui a transformé ma vie. Et c’est ce dont je parle dans mon livre. Ce livre est pour les ados et les jeunes qui veulent vivre une vie qui vaut le coup. Nous avons été nourris de toutes les bases de la foi mais nous voulons aller plus loin maintenant que nous sommes capables de digérer de la nourriture plus solide. Nous voulons saisir pleinement ce que signifie « suivre Jésus ». Ce livre t’aidera à voir que l’Évangile change tout : nos relations, notre gestion du temps, de l’argent, nos habitudes et bien plus. Il nous transforme et nous rend libres de vivre dans une obéissance joyeuse pour la gloire de Dieu, même pendant notre jeunesse ». Lien source : https://www.blfstore.com/A-17864-ca-change-tout.aspx

GÉNÉRATION SMARTPHONE ?Qui contrôle ? Vous ou votre smartphone ? En quelques années à peine, le smartphone est devenu une partie de nous, pleinement intégré à notre quotidien. Jamais déconnecté, toujours à portée de main, nous agitons maintenant une puissante baguette magique technologique que nous arrivons à peine à maîtriser. Cette révolution propose ainsi quelques énigmes. Toujours connectés, pourtant nous semblons de plus en plus éloignés les uns des autres. Toujours efficaces, pourtant nous n’avons jamais été plus distraits. S’inspirant des réflexions de nombreux penseurs, d’études publiées et de ses propres recherches, l’écrivain Tony Reinke identifie douze transformations que notre smartphone opère dans notre vie, pour le meilleur et pour le pire. « Informé. Juste. Sensible aux nuances. Théologiquement perspicace. Peu de gens auraient pu écrire ce livre. » John Piper, pasteur et fondateur de desiringGod.org et auteur de l’avant-propos. Lien source : https://maisonbible.fr/fr/55898-generation-smartphone--12-facons-dont-le-telephone-vous-transforme-9782358431248.html

Lieu du W-E : Centre Départemental d'Activités et de Loisirs

Espace Gard Découvertes 30430 Méjannes-le-Clap

Tél: 04.66.60.29.30 www.gard-decouvertes

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contributeurs rédactionnels…

dossier

L’Éthique du vivant

Que pouvons-nous dire en tant que chrétiens concernant

la bioéthique ?N’est-ce pas trop compliqué ?

Essayons d’y voir un peu plus clair.

Sentinelles Joël PetitjeanGynécologue obstétricien et membre de la commission d’éthique protestante .

L’image de Dieu dans les chimères Calum Mac Kellar Docteur en biologie,Directeur de recherche

[email protected]

[email protected]

Soyez féconds et multipliez-vousStéphane KouyoPasteur à Nîmes

[email protected]

Interruption de grossesse : acte subi ou volontaire ?Sandrine Peter Sage-femme

[email protected]

[email protected]

Stérilité, science et foiTimothée CalvotPasteur à Vauvert

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La stérilité, malédiction ou injustice ?L’Ancien Testament pose clairement que l’abondance d’enfants est une grâce de Dieu . En Exode, Dieu promet un pays où nulle femme n’avortera et ou aucune ne sera stérile – Ex 23 .26 ; Dt 7 .14 . Ailleurs la promesse d’une descendance qui prospère est signe de faveur divine – Gn 16 .10 ; 1S 7 .12 ; És 48 .19 – et le grand nombre d’enfants vécue comme une bé-nédiction – Ps 127 .3 .La stérilité aussi est présentée comme

venant de Dieu en quelques occasions . Le texte dit que Sarah et Anne avaient été rendues stériles par l’Éternel – Gn 16 .2 ; 1S 1 .5 . A-t-elle été permise par le Dieu souverain ou envoyée intentionnelle-ment… ? Toujours est-il qu’elles ne sont pas reprises lorsqu’elles posent sur Dieu la responsabilité de leur condition . Il est le Tout-Puissant et il peut les délivrer ou non de leurs peines . De la même manière, Job rendra Dieu responsable de ses tourments sans que Dieu y trouve quoi que ce soit à redire – Jb 42 .8 .Si nous ne pouvons pas garantir que

Dieu est à l’initiative de la stérilité, il est certainement bien placé pour y remédier et donc, un destinataire légitime de notre souffrance et de nos revendications : « Pourquoi permets-tu que cela dure ? » Or, si nous sommes libres de nous adres-ser à lui de la sorte, il reste aussi libre de répondre comme il l’entend et ne nous doit rien à ce propos .La stérilité est une conséquence de la pré-sence du péché dans le monde . Et si Dieu sait se servir du péché et de ses consé-quences pour tracer ses plans, nous for-ger à son image et accomplir son dessein

Stérilité, science et foi

Église

La stérilité des couples est un thème transversal de la Bible. Sarah était stérile, Rebecca était stérile, Rachel était stérile, la mère de Samson était stérile, Anne était stérile, Élisabeth était stérile. Cette série de portraits nous conduit donc de la Genèse aux évangiles et structure toute l’attente de la venue du Messie. Sa venue d’ailleurs – sans qu’il soit mention d’une quelconque stérilité chez Marie – sera encore plus miraculeuse que les grossesses des femmes que l’on vient de nommer et que Dieu a comblé jusque dans leur vieillesse.

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prévu avant les âges, il ne se réjouit pas de la présence du péché dans le monde et compte bien l’éradiquer lors de son retour sur la terre en Christ .Aussi rallions-nous à tous ces couples stériles (oui, parce que tout ne dépend pas des femmes), à leur souffrance . Gar-dons-nous de ressembler aux amis de Job et de justifier leur situation comme une sanction divine, et reconnaissons l’injus-tice qu’ils connaissent . Certains couples se « gardent » d’avoir trop d’enfants, d’autres n’en accueillent aucun : où est la justice ?

La science à la rescousseAujourd’hui, la science a dévoilé un cer-tain nombre des causes de la stérilité . Ovulation aléatoire, nidation impossible, spermatozoïdes faiblards ou sperme clairsemé… Et se pose la question de la légitimité du recours à des techniques qui favorisent la fécondation, voire qui l’accomplissent mécaniquement . Y a-t-il débat ? Oui, évidemment . Souvenons-nous que par le Christianisme, nous vivons une éthique de moyen et non de résultat . Au Diable la fin qui justifie le moyen, à Dieu le moyen qui témoigne de la fin . Aussi parmi toutes les techniques de Procréation Médicalement Assistées (PMA,) certains procédés vont à l’encontre de la vision chrétienne du monde . Des pratiques telles que la Gestation par/pour autrui (GPA) (1) ou la réduction embryon-naire ne peuvent être considérées comme acceptables (2) . Mais, envisagées avec sa-gesse, bien des techniques scientifiques peuvent tout-à-fait être reçues comme des grâces accordées qui luttent et repoussent les effets du péché sur nos corps et il n’y aurait – selon moi – pas plus de sagesse

à les mépriser qu’à refuser de boucler sa ceinture de sécurité sous prétexte de « s’en remettre uniquement à la protection divine » . Ayant dit cela, ces procédures sont parfois lourdes et humiliantes, et je comprends qu’on refuse de les vivre, même pour avoir un enfant de celui ou celle que l’on aime . L’adoption s’offre alors comme une solution qui comble le désir d’enfant et de faire une communauté de son foyer, à l’image de notre Dieu qui nous adopte dans sa famille pour nous sauver .

Et si rien ne marcheSi rien ne marche, si Dieu décide de ne pas intervenir, que doit-on comprendre ?D’abord que nous ne sommes pas moins un couple que les autres . Il est vrai, Bible en main, que l’enfantement est une composante essentielle du couple . Cette vocation lui fut adressée par Dieu dès la Création – Gn 1 .28 – Cependant, même sans enfant, un couple reflète le Dieu créateur par sa communion . Un couple reflète la merveilleuse relation de Christ et l’Église par le service mutuel . Un couple brille de l’agapé, cet amour qui choisit et rend l’autre aimable au sein d’un monde qui trompe et ment, prétendant que nous devons tous mériter d’être aimés .

Sans enfant, un couple peut toujours régner au nom de Dieu, remplir la terre d’adorateurs de Dieu par le témoignage, le ministère, le service du Royaume, cultiver la terre pour s’enrichir, enrichir l’autre et enrichir la Création pour la gloire de Dieu .Sans enfant, un couple n’est pas vide de sens . Mais peut-être peinons-nous en tant qu’Église à transmettre une vision du couple qui se comprend autrement ? Peut-être avons-nous de la difficulté à consi-dérer qu’un couple « stérile » trouve son sens ailleurs et s’épanouisse, profitant des opportunités, des libertés que sont celles d’un couple sans enfant ?

ThéofictionEnfin je vous laisse avec une théofiction personnelle : considérant que l’humanité a été créée homme et femme – sexuée – pour refléter le Créateur et que nous se-rons rendus, finalement, dans l’éternité, parfaitement capables de Le refléter, cer-tainement serons-nous encore homme et femme, puisque Dieu vit que cela était bon . Cela le sera encore . Et si nous sommes encore hommes et femmes, ne glorifierons-nous pas Dieu aussi par la sexualité ? Certes, il n’y aura plus de mariage « jusqu’à ce que la mort nous sépare » . Se peut-il qu’une autre forme d’union existe où la communion sexuelle puisse encore glorifier Dieu ? Et si com-munion sexuelle il y a, se peut-il que Dieu nous donne la joie d’élever des enfants et de fonder des familles, dans un monde sans péché ?À bon rêveur, salut !

Timothée CalvotPasteur à Vauvert

(1) La gestation pour autrui consiste à inséminer

une femme avec l’embryon d’un couple qui ne

peut porter la grossesse pour diverses raisons (sté-

rilité, homosexualité). Une fois né, l’enfant revient

au couple donneur.(2) Lors d’une Fécondation In Vitro (FIV), un

grand nombre d’ovules peuvent être fécondés

pour accroître les chances de grossesses. Plusieurs

embryons fécondés sont ensuite inséminés dans

l’utérus pour la nidification. Si plusieurs embryons

s’accrochent et se développent, on peut procéder

à une réduction embryonnaire qui « décroche-

ra » les quelques embryons surnuméraires de la

paroi. Aujourd’hui ce procédé peut être évité à la

demande du couple. Pas plus de deux embryons

seront alors inséminés dans l’utérus.

Église

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Nous voulons être des vigies !Le monde contemporain, par les choix politiques, économiques et sociaux qu’il propose - quand il ne les impose pas - interroge les chrétiens quant à la mise en adéquation de leur vie et de leur foi .Cela n’est pas nouveau mais la séculari-sation ambiante en rend parfois la prise de conscience plus difficile ! Mettre en lumière ces conflits potentiels, c’est pré-cisément le rôle que s’est fixé, comme d’autres, la Commission d’Éthique Protes-tante Évangélique .Deux sujets sont apparus prioritaires dans sa réflexion : le sort des migrants et la révi-sion des lois de bioéthique .

Vigilance éthiqueIl n’y a pas de crise migratoire mais une crise des politiques migratoires !Le sujet est complexe tant il est instru-mentalisé comme on peut le constater

dans plusieurs états européens ainsi qu’aux Etats-Unis, en témoigne la montée des populismes .Dans ces conditions, l’instauration d’une politique migratoire européenne est vouée à l’échec et les décisions locales ne suffisent pas à endiguer le phénomène . Le président de la Croix Rouge française a fixé 3 « lignes rouges » à ne pas franchir : L’accueil inconditionnel de toute per-

sonne en état de détresse . La non-participation des personnels des

associations s’occupant de migrants au recensement et à l’évaluation de la situa-tion administrative des personnes qu’ils prennent en charge . Assurer la continuité de l’accueil afin

d’éviter la rupture de la prise en charge et le renvoi des gens à la rue .Il revient au gouvernement d’assurer l’ordre public et la paix civile mais il doit le faire dans le respect des droits humains .

Les chrétiens sont appelés à s’associer à cette vigilance éthique et à participer à la recherche de solutions réalistes et dignes .

Désir et Droit2018 restera l’année des états généraux de la bioéthique !Cette vaste consultation démocratique a été impulsée par le CCNE .En ce qui concerne l’extension de l’Aide Médicale à la Procréation ( AMP), les protestants évangéliques sont particuliè-rement attachés au respect du mariage entre l’homme et la femme, socle de la vie sociale, cité dans le commandement « Honore ton père et ta mère » . Le mariage ne crée pas un droit à l’enfant, qui doit rester un don à accueillir et non un dû . L’AMP en tant que telle est pertinente tant qu’elle reste une aide médicale visant à rétablir la fécondité d’un couple stable, composé d’un homme et d’une femme, et

Sentinelles

Société

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“ Celui qui remue des pierres en sera

blessé… ”Ecc. 10, 9

qu’elle respecte le caractère humain de l’embryon . Nous souhaitons cependant que tout soit mis en œuvre pour éviter la création d’embryons surnuméraires et demandons à ce que ces techniques ne brisent pas les liens humains . Nous sommes en revanche opposés à la fabri-cation d’enfants pour répondre aux as-pirations d’adultes qui n’offrent pas ce cadre naturel . Nous considérons que l’état n’a pas à prendre en charge tous les désirs d’enfant et ainsi en faire porter le poids financier sur la collectivité, et ce d’autant plus qu’ils vont contre l’intérêt de l’enfant en le privant volontairement de père . Nous sommes donc opposés à la fabrica-tion d’enfants médicalement assistée et socialement instituée pour satisfaire le désir d’adultes qui ont fait un choix de vie personnel d’une sexualité naturellement inféconde . Comme le dit le philosophe Pierre Le Coz : « Le patient peut exprimer un désir mais un désir n’est pas un droit et tout droit s’accompagne du devoir de tracer les limites de son ressort » .

Des défis éthiquesLa médecine génomique pose des défis éthiques d’un autre ordre car l’avancée prodigieuse dans la connaissance et la maîtrise de techniques nouvelles soulève des préoccupations sans précédents, par la tentation de brevetage et la commerciali-sation du vivant ; par la possibilité d’amé-liorer le capital génétique dans une visée eugénique ; par la production et la destruc-tion d’embryons à des fins de recherche ; par la possibilité de sélectionner un bébé « à la carte », entrainant la discrimination et le rejet des enfants handicapés ; par la possibilité, lors de certaines manipu-lations génétiques, de modifier involon-tairement le génome par effet collatéral et de transmettre cette modification aux générations futures ; enfin d’ouvrir la porte au Trans-humanisme avec le fantasme du surhomme et, parallèlement, le regard négatif porté sur les plus faibles .

Confession de foiParce que nous croyons que chaque individu a été créé à l’image de Dieu, nous voulons avoir une égale considération pour tout être humain quel que soit son génome .Parce que nous croyons que notre corps est un don de Dieu, nous n’en sommes pas les propriétaires mais seulement les usufruitiers .

Parce que nous croyons que l’Homme n’est pas Dieu, nous reconnaissons les limites de notre condition humaine, à l’image du Christ qui n’a pas cru bon de s’en départir aux heures les plus sombres de sa passion .

C’est pourquoi nous pensons qu’il faut : Refuser la création d’embryons pour la

recherche . Refuser la discrimination et le rejet des

enfants handicapés . Refuser toute manipulation génétique

transmissible et toute thérapie génique portant sur les chromosomes sexuels . Refuser toute volonté de créer un su-

rhomme .

Dieu est un libérateur d’avenir qui nous ouvre des chemins de liberté au-delà de tout déterminisme y compris génétique .Les développements actuels de l’intel-ligence artificielle (IA) et les rêves ou cauchemars qu’ils suscitent relancent le débat sur la manière de gérer les progrès techniques dans la société . Trois points de vigilance méritent d’être soulignés : Les dangers que les systèmes tech-

niques même anciens font courir à l’Homme . La manière dont l’évolution technique

fait des gagnants et des perdants, induit des injustices et accroît les inégalités . L’existence de rêves et d’utopies

qui masquent des réalités concrètes problématiques .

Keep control !Aucune innovation technique n’est dépourvue de risques comme l’Ecclé-siaste 10, 9 nous le rappelle avec hu-mour : « Celui qui remue des pierres en sera blessé, celui qui fend du bois court un risque . . . » L’innovation technique a déjà modifié lourdement le marché du travail en créant autant qu’elle détrui-sait de nombreux emplois et ce sont les emplois moyennement qualifiés qui dis-paraissent, accentuant les inégalités so-ciales . De la même manière, les outils de

communication accrue n’ont fait qu’aug-menter la solitude de l’individu .

Cette volonté de contrôle à tout prix se répercute sur les questions de fin de vie où divers mouvements souhaitent faire évoluer la loi dans le sens de la légalisa-tion de l’euthanasie et du suicide assisté . Ce mouvement est en fait inspiré par deux motivations différentes : un souci de compassion face à la souffrance d’un être humain, surtout si c’est un proche, d’une part, et la revendication à la liberté de mourir dans la dignité, d’autre part . Les lois actuelles semblent répondre dans la plupart des cas à la compassion grâce au développement des soins pal-liatifs et la possibilité d’accès à une séda-tion profonde terminale . Pour les autres, c’est un militantisme idéologique qui les anime . Pour les chrétiens, la vie est un don de Dieu et seul Dieu a le droit de la reprendre .

Une dépénalisation entraînerait une mise en cause grave de la dimension de solida-rité et de confiance entre les patients et le corps soignant qui deviendrait ainsi un facilitateur de mort ; par ailleurs, la place accordée à l’économie dans nos sociétés est telle qu’elle pourrait, dans un souci de rentabilité, faire renoncer aux soins pallia-tifs coûteux au profit de l’euthanasie . Cer-taines personnes plus fragiles pourraient percevoir une telle pression et exonérer leur famille et la société en estimant de leur devoir de partir et laisser la place . . .Voulons-nous devenir une société qui ne juge la valeur des personnes qu’à leur santé et à leur rentabilité, en acceptant d’éliminer les plus faibles ?Soyons plus que jamais des vigies vigilantes !

Joël Petitjean,Membre de la commission

d’éthique protestante

Dr Joël PetitjeanDocteur Joël Petitjean est Gynécologue obs-tétricien, aujourd’hui à la retraite, et membre de la commission d’éthique protestante évangélique. EPRE d’Allauch.

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dans les chimères

En 2016, des scientifiques américains sont informés que de nou-velles recherches pourraient être financées pour développer des embryons chimériques humains/non-humains . Ce sont des embryons formés à partir de combinaisons de cellules embryon-naires humaines et non-humaines . En effet, ces outils pourraient être utiles pour étudier le développement humain, la pathologie de la maladie et la transplantation d’organes .C’est le Royaume-Uni qui a été le premier pays au monde à léga-liser, en 2005, la création de telles entités embryonnaires mixtes humain/non-humain . Le Comité des sciences et de la technologie de la Chambre des Communes avait même indiqué que la société ne devrait pas éviter de placer des embryons humains dans des animaux à des fins de gestation . De fait, le Royaume-Uni est un cas unique en Europe, puisque de telles expériences dans des pays tels que l’Allemagne, la France, la Suisse et la Norvège sont interdites .Avec les recherches envisagées par les scientifiques britanniques et américains, il est maintenant possible de se demander si les embryons interspécifiques créés pourraient éventuellement don-ner naissance à des monstres chimériques, tels que le mythique Minotaure . Bien que cela soit peu probable, si les recherches com-binaient des cellules embryonnaires d’humains et de chimpanzés, la possibilité de voir naître un être vivant, un « humanzee », pourrait devenir une réalité. En fait, l’un des éthiciens travail-

lant sur ce projet aux États-Unis, David Resnik, en 2016, était caté-gorique sur le fait qu’il était déjà nécessaire de définir des règles claires concernant la recherche de chimères homme-souris .

Cependant, même si les embryons mélangés ne se développent guère, des dilemmes éthiques sont déjà présents pour les chrétiens qui croient qu’un embryon humain reflète l’image de Dieu et que cet embryon devrait être protégé dès son apparition . En effet, il est très difficile de savoir si ces embryons chimériques doivent être reconnus comme reflétant l’image de Dieu, ce qui leur confère aussi une valeur morale . La possibilité de reconnaître la valeur morale de ces embryons chimériques n’est possible que s’il existe des facteurs spécifiques pouvant servir à déterminer les frontières entre ces êtres (chimères) et ceux qui n’ont pas de valeur morale (animaux) . Jusqu’à présent, il existait une frontière indéniable entre l’homme et l’animal . La création de chimères humain/non-humain peut remettre en question cette frontière . Si des doutes ou des incertitudes existent dans un nombre significatif d’êtres chimériques, dès lors que l’image de Dieu n’est pas reconnue chez certains individus, le concept même de reconnaissance de l’image de Dieu est compromis et dès lors difficile à appliquer . En 2006, le bioéthicien chrétien Nicholas Tonti-Filippini (1956 - 2014) a sou-tenu que la création d’embryons humain/non-humain est un délit contre la conception chrétienne de la création des personnes . Pour lui, quand un scientifique mélange des cellules embryonnaires humaines et non-humaines, il commence à confondre l’identité de ce qui est ou n’est pas humain et ce qui est, ou ce qui n’est pas, fait à l’image de Dieu .De ce fait, la base fondamentale de l’ordre social tout entier serait remise en question, car une démarcation claire de la valeur morale absolue est essentielle pour la survie d’une société civilisée .

L’image de DieuHumaines/non-humaines

Le mot chimère, en tant que tel, a été défini par Homère, l’auteur semi-légendaire de l’Antiquité grecque, grâce aux récits mythologiques de l’Iliade et l’Odyssée. Il a indiqué que la chimère déchaînée « … était de race divine, non pas d’homme, avec la tête d’un lion, un derrière d’un serpent et ayant le corps d’une chèvre ». Aucune des parties de cette chimère n’était humaine. Oui mais voilà, maintenant, le terme « chimère » définit une catégorie qui inclut tous les êtres interspécifiques humains/non-humains.

Culture

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Les conséquences sociales résultant de la création d’êtres à la dignité incertaine ne doivent donc pas être sous-estimées . Supposons que l’apparition d’une chimère monstrueuse soit possible, telle celle décrite dans la mythologie, cette appari-tion pourrait engendrer un désordre ter-rifiant menaçant directement la société et l’humanité . Bien entendu, il pourrait être possible d’affirmer que la création de combinaisons humain/non-humain ne pose aucun pro-blème d’ordre éthique si toutes les espèces biologiques jouissaient librement de droits complets et égaux . Mais la société et les chrétiens notamment reconnaissent une valeur spéciale à l’Homme, et il est difficile d’évaluer à l’avance cette valeur spéciale . Par conséquent, les trois options suivantes peuvent être envisagées :1. Si ces entités sont créées avec un statut moral douteux, elles devraient bénéficier du doute quant à leur pleine valeur morale et à leur capacité à refléter l’image de Dieu tout en leur permettant de se développer jusqu’à terme . Il serait en effet éthique-ment inacceptable de tuer une entité qui aurait été créée à l’image de Dieu . 2. La société peut créer certains types de combinaisons humain/non-humain et les tuer avant qu’ils ne se développent à

un stade avancé, car le grand public ne peut pas encore faire face aux questions éthiques qu’ils posent . C’était la solution choisie par le Parlement britannique en 2008 . Mais dans ce cas, il existe également le risque de tuer, par préjugé, une entité vi-vante qui pourrait refléter l’image de Dieu .3. Enfin, la société peut aussi décider de ne pas créer certains types de combinai-sons humain/non-humain, car elle ne peut pas encore faire face aux conséquences éthiques et sociales et à l’instabilité qu’elle initie . En effet, dans certains cas, il semble qu’une réponse claire concernant la nature morale de certaines entités créées est pra-tiquement impossible à obtenir .En conclusion, tout en reconnaissant l’uti-lité potentielle de la recherche interspéci-fique, les chrétiens doivent s’interroger de manière urgente sur de telles expériences, de se poser la question de savoir si les fu-turs êtres interspécifiques humains/non-humains reflètent l’image de Dieu et s’ils ont une valeur morale intrinsèque .

Calum Mac KellarDocteur en biologie,

Directeur de recherche

Pour aller plus loin : https://www .youtube .com watch?v=RlEofvKLlVU

Dr Calum Mac Kellar Après avoir suivi une scolarité française à Marseille, des études supérieures au Royaume-Uni, et obtenu un doctorat de bio-logie en Allemagne, Dr Mac Kellar a travaillé pour la commission de bioéthique du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Il est actuellement Directeur de Recherche du Conseil Ecossais pour la Bioéthique Humaine.

LES PRÉCURSEURS DE LA BIOÉTHIQUE

De tout temps, l’imaginaire est peuplé de chimères, êtres mi-hommes-mi-animaux, dotées de pouvoirs extraordinaires, tel Pé-gase. De tout temps, l’homme a essayé d’être l’égal des Dieux tel Sisyphe ou encore d’avoir une approche plus scientifique en essayant de dompter l’énergie puis de comprendre la vie, créant une nouvelle discipline : la biolo-gie. Celle-ci a ses hérauts d’armes comme Koch et Pasteur. La machine était lancée, la course aux médicaments, la découverte des antibiotiques, la transplantation cardiaque, les valves cardiaques animales, la PMA et la GPA, corrélativement la réflexion en termes d’éthique, s’est développée.La bioéthique est une discipline de l’éthique développée dans les années 1960 dont le but ambitieux est de dicter les valeurs ou normes morales et culturelles. Elle est incontournable dans des domaines aussi variés que la procréation humaine, le prélè-vement d’organe, l’expérimentation à visée thérapeutique, l’euthanasie ou le droit des animaux par exemple. La bioéthique im-plique donc à des juristes, philosophes, biologistes, théologiens et généticiens entre autres de travailler ensemble. À cette longue liste, je rajoute volontiers les écrivains qui ont, à leur manière, apporté une contribution très importante, car ils étaient des précurseurs, même si quelque-fois leur voix se sont souvent perdues dans le désert. Pensons par exemple à H.G. Wells avec son roman de science-fiction, « L’île du docteur Moreau », ou au roman de Vercors, « Les ani-maux dénaturés ». Nous pouvons aussi citer un livre plus récent qui fait écho à un article du CPDH, « La servante écarlate ». Ces trois ouvrages exposent de manières différentes mais complémentaires, la nécessité d’avoir une réflexion approfondie sur nos capacités à jouer avec la vie.Jean-Pierre Sorbier

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Témoignage

Début 2001, je prends mes premières fonctions de « manager » dans une petite maternité de Lorraine, gérant également son service de pédiatrie et son Centre de Planification et d’Education Familiale . Le directeur m’annonce rapidement que ma première mission sera de répondre à une injonction de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation, à savoir la mise en place d’une activité d’orthogénie . Le sujet est épineux car, sur l’équipe de quatre médecins, un seul est prêt à participer à l’activité . Je n’étais pas convertie à l’époque, mais en tant que sage-femme, j’étais plus prompte à accompagner les « happy ends », à savoir la naissance d’un nouveau-né au milieu de deux parents aimants ! Mais, au plus profond de chacun de nous, n’est-ce pas naturellement ce que nous désirons, la vie plutôt que la mort ?

Dès qu’il est question d’avortement, surtout quand il est « volontaire », nous entendons deux clans se mobiliser, les « contre » qui condamnent femmes, méde-cins et toute personne intervenant dans le processus ; et les « pour » qui font de l’avortement une condition de la libéra-tion de la femme…Pour ma part, en tant que soignante, j’ai choisi d’accueillir, d’être en empathie avec

les femmes, les couples qui venaient pour « avorter » ; ces jeunes mineures qui se présentaient, souvent secrètement, seule ou avec le « petit » copain peu fier de la situation, celles qui paraissaient frivoles comme celles qui semblaient désœu-vrées, hésitantes ; ces jeunes femmes qui parlaient d’un « accident » de contra-ception, accident de rencontre, acci-dent tout court… . Et toutes celles qui ne disaient rien… .

Être « avec », car derrière tout avortement il y a une femme, un couple et une gros-sesse donc une vie potentiellement à naître… . Que faire quand cette grossesse se présente et qu’elle n’est pas désirée, qu’elle est « accidentelle », refusée, voire

niée ; il n’y a pas d’excuse à arrêter la vie, certes… on peut toujours trouver des solutions… toujours ? Mon expérience m’a montré que, pour ces femmes, il n’y avait pas de solutions, plus de solutions… trop tard !

Je me suis convertie quatre ans après la mise en place de cette activité . Souhai-tant ardemment manifester l’amour de Dieu dans ma pratique professionnelle, je n’ai pas trouvé d’issue à ce dilemme : par amour, on peut dissuader une per-sonne à avorter parce qu’un enfant est un don de Dieu, parce qu’il est désobéis-sance de mettre fin à la vie… Par amour, on ne peut pas obliger une femme à vivre une grossesse non désirée, à porter un enfant vers qui elle n’a qu’un sentiment de rejet, rejet qui augmentera les risques de maltraitance vers ce bébé, l’obliger à le porter malgré tout pour le confier ensuite à l’adoption… . On peut prendre le pari qu’elle s’attachera à cet enfant, qu’elle l’aimera « par instinct »… mais j’ai vu les ravages d’un enfant non désiré : des enfants en pédiatrie, traumatisés, battus à morts, délaissés, abandonnés… des en-fants qui ne savent pas sourire, fixer un regard parce qu’ils n’ont pas rencontré le regard aimant d’une mère ou d’un père…

de grossesse : acte subi ou volontaire ?

“ Avant d’être façonné dans le ventre maternel, je te connaissais. Avant ta sortie du sein, je t’ai

consacré. ”Jr 1, 5

Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds et multipliez et remplissez la terre... Mais il y eut la chute et l’homme et la femme se prirent pour Dieu et décidèrent par eux-mêmes ce qui était bon pour eux…

Interruption

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Témoignage

Accompagner, comprendre, être avec, dans la véritéQuand les mouvements sociaux vont dans le sens de banaliser l’avortement, nous devons, en tant que chrétiens, infor-mer que l’avortement reste un acte de toute gravité . Nombreuses sont les expé-riences de dépression, de séparation de couples, de stérilités post IVG… . . Peut-on « volontairement » arrêter une grossesse ? Peut-on « volontairement » stopper la vie ? Peut-on « volontairement » se décla-rer incapables d’être mère ? Il n’est pas trop tard pour lever les tabous, faire de la prévention contre tous ces « accidents », ramer à contre-courant, en proclamant qu’une relation sexuelle n’est pas que synonyme de légèreté, jouis-sance et plaisir… La loi fondatrice de l’IVG en 1975, dite Simone Veil, promulguait « la femme enceinte que son état place en situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption volontaire de grossesse » . Cette notion de détresse a été abolie en 2014 dans la loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes…Nous sommes régulièrement informés des risques routiers, risques liés à l’alcool, à la pollution… Imaginez la réaction du public si nous mettions à l’écran, cette photo d’un embryon, âgé de 12 semaines, délai jusqu’auquel l’avortement peut être pratiqué : nous serions accusés d’évan-géliques accusateurs, rétrogrades… Il est

plus politiquement correct de faire passer le message que la vie démarre plus tard, que l’avortement ne met fin qu’à un amas de cellules… . Combien de femmes ai-je en-tendues me dire : « Je préfère faire ça rapi-dement car il n’y a pas encore de vie… . » .

Retrouver le temps de se poser sur cet acteL’an passé, 216 700 IVG ont été dénom-brées . Ce chiffre représente environ une IVG pour quatre naissances en France . La majorité des IVG se fait par prise mé-dicamenteuse, présentée comme plus simple, plus rapide, moins traumatisante qu’un curetage chirurgical . S’ajoute à cette simplification de méthode l’aboli-tion progressive de tout filtre qui pouvait permettre aux femmes, aux couples de se poser, de se donner du temps, de parta-ger leurs réflexions avec un professionnel . La loi va dans le sens de favoriser l’accès à l’avortement : non obligation pour les majeures à se rendre à un entretien psy-chosocial avant l’IVG, possibilité de secret pour les mineures, avec la non-obligation d’accord parental, suppression du délai de réflexion obligatoire avant l’IVG, possi-bilité aux sages-femmes de pratiquer les avortements médicamenteux… .Je ne pense pas qu’en simplifiant les dé-marches, en ne prenant plus ce temps de réflexion partagée couple/professionnels,

nous soyons dans une réponse adéquate aux couples qui viennent demander un avortement . Bien au contraire, nous pas-sons à côté de nombreux sauvetages de couples, et de vies… Et même en se voi-lant la face, en faisant « comme si » il ne s’était rien passé, on ne réduit pas pour autant la souffrance, la cicatrice ouverte au moment d’un avortement .

Un avortement est et restera un arrêt de vie, un échec, mais, sans oublier la loi de Dieu, il est important de ne pas oublier son pardon toujours offert…

Sandrine PeterTémoin et sage-femme

Sandrine PeterSage-femme pendant 20 ans en tant que sage-femme de « terrain » puis comme cadre sage-femme d’un pôle mère enfant en Lorraine, j’ai ensuite exercé pendant 8 ans en Alsace comme cadre de direc-tion dans un institut médico-éducatif pour jeunes déficients intellectuels où je me suis spécialisée dans la prise en charge des en-fants autistes. Appelée par l’ERE de la Grand Combe depuis septembre 2017, avec mon mari Jean-Yves et mon fils Rémi, je suis à la recherche d’un emploi.

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et multipliez-vousSoyez féconds

C’est dès le début de l’histoire de l’humanité que Dieu donne ce commandement qui est en même temps une promesse . Et pourtant malgré cela nous voyons dans la Bible, nombres d’histoires de stéri-lité . Dans certains cas, les femmes ont pu concevoir plus tard . Dans d’autres, elles sont restées stériles . Aussi comment comprendre cette parole quand on fait face soi-même au problème d’infertilité ?

Avoir des enfants, une bénédiction« Voici, des fils sont un héritage de l’Eternel, le fruit des entrailles est une récompense . Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse . Heureux l’homme qui en a rempli son carquois ! » (Ps 127 : 3-5a) . Dieu a béni la procréation . Il a même choisi ce moyen pour faire venir le Sau-veur jusqu’à nous, bien que ce soit par le biais d’une vierge (Ga 4 : 4-5) . Il y a aussi le fait que les enfants occupent une place toute spéciale dans le ministère de Jésus (Mt 18 : 16-17 ; Mc 10 : 13-16) . Et, en outre, la relation entre le croyant et Dieu est décrite sous les traits d’une relation parent-enfant : « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu . Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ . . . » (Ro 8 : 16-17) .

Aux temps bibliques, la procréation était valorisée . Peut-être même à un point qui approchait l’idolâtrie . En effet, ce qui accom-pagnait souvent le fait de ne pas avoir d’enfant étaient la honte, la jalousie, l’amertume, l’irritation, de la méchanceté, voire de la dépression . On constate cela avec plusieurs femmes de la Bible aux prises avec leur stérilité ou celle d’une autre (1 Sam 1 : 6, Gé 16 : 4-6, Gé 30 : 1-8) . À cette époque, être sans enfants pouvait paraître catastrophique parce que cela laissait les personnes sans la sécurité « sociale » que la progéniture constitue, et empêchait la lignée et le nom de se perpétuer .Toutefois, on peut dire que cette pression pour procréer était plutôt culturelle que théologique . En effet, on voit que la famille dans le Nouveau Testament est moins une famille « biologique » qu’une communauté construite à partir d’un lien spirituel . C’est une sorte d’adoption informelle, une espèce de mentorat . Le fait de se pré-occuper des autres vient en remplacement de l’aspect biologique . De plus, quand viendra la fin, on peut dire que tout le monde sera transformé en membre stérile du Royaume de Dieu (en ce qui concerne le fait de mettre des enfants au monde) . Il semble qu’au Ciel nous aurons un regard positif sur l’infertilité qui sera la norme (Mat 22 : 23-33) . Il y a donc une dimension prophétique dans la stérilité comme il y en a une dans le célibat .

« Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez... » Genèse 1 : 28

Méditation

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L’infertilité n’est pas le signe qu’on n’a pas trouvé grâce aux yeux de Dieu . Pas plus que la capacité de procréer n’est une béné-diction liée au fait « d’être un(e)bon(ne) chrétien(e) » . La plupart des femmes stériles de la Bible l’étaient sans que cela leur soit reproché par Dieu . C’était juste leur état . L’attitude positive à l’égard de la procréa-tion ne veut pas dire qu’être sans enfant soit un péché .

Que ta volonté soit faiteLa Bible montre clairement que Dieu est souverain . Il est celui qui ouvre et ferme les entrailles . Ainsi est-il dit qu’il avait rendu Anne stérile (1 Sam 1 : 5-6) . Bien que les enfants soient une bénédiction de Dieu, la capacité de les mettre au monde semble être soumise au mystère de sa providence . En effet, pour les deux matriarches Léa et Rachel est employée l’expression : « Dieu ouvrit ses entrailles » (Ge 29 : 31 et Ge 30 : 22) . Ni l’une ni l’autre ne peut être enceinte sans l’intervention de Dieu alors que, si Ra-chel était stérile dès le début, il ne semble pas que cela ait été le cas de Léa . Dans cette perspective (théologiquement et non biologiquement parlant), pourrions-nous alors dire que toutes les femmes, ou tous les couples sont « par nature » infertiles . Et c’est Dieu qui permet d’avoir ou non des enfants . En fait, Dieu a quelque chose à voir avec toute naissance parce que tous les aspects de la vie sont religieux (c’est-à-dire en rapport avec la volonté de Dieu et son projet), et sont reliés à son action ou inaction . Jacques illustre bien cette vérité dans sa recommandation à faire preuve d’humilité dans la vie : « Vous devriez dire, au contraire : si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela . » (Ja 4 : 15) .Cette providence de Dieu n’est pas une réa-lité sombre et inquiétante pour le croyant . En tant que Père, il a toujours sa propre

gloire et notre meilleur intérêt à cœur . Et il n’y a pas de conflit entre les deux . Bien qu’il ne soit pas sage de citer ce verset trop à la légère à des personnes en souffrance, il n’en demeure pas moins vrai que : « Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Ro 8 : 28) . Dieu est capable de sortir un bien de ce qui nous fait souffrir . Nous pouvons être sûrs qu’il ne se trompe jamais, ni ne commet d’erreur de jugement, et n’agit pas de façon capricieuse . Il peut donc arriver que ce ne soit pas la volonté de Dieu, sans que cela soit nécessairement lié à son péché per-sonnel, qu’un couple ait des enfants . Les couples infertiles ne devraient pas entrete-

nir en eux le sentiment d’être des personnes de seconde classe parce qu’ils ne peuvent pas concevoir . Dieu peut bien avoir d’autres bons projets pour eux . Notre capacité à faire des enfants ou non n’est pas notre identité, mais être des enfants de Dieu, là est notre identité . Si nous faisons confiance à Dieu et en son plan pour nos vies, nous pouvons l’imaginer nous répéter les mots qu’Elkana disait à Anne, sa femme, pour la consoler : « Pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas ? Et pourquoi ton cœur est-il si triste ? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils ? » (1 Sam 1 : 8) .

Stéphane KouyoPasteur à Nîmes

CHERCHER À ÊTRE UNE BÉNÉDICTION POUR LES COUPLES INFERTILESTout d’abord en faisant preuve de sensibilité : par le tact, la délicatesse que nous aurons à leur égard lors des occasions spé-ciales de la fêtes des mères et des pères par exemple; en évitant les questions qui peuvent renforcer la culpabilité (Pourquoi n’avez-vous toujours pas d’enfants ? Le problème vient de qui ? . . .), il y a des questions que seules des personnes proches peuvent s’autoriser à poser (mais toujours en ayant soin de le faire au bon moment) ; penser qu’ils n’ont pas leur mot à dire sur toutes les questions parents-enfants . . . Ensuite en priant pour eux : si vous les connaissez bien, demandez-leur comment prier pour eux de façon plus spécifique . Enfin en leur conservant notre amitié sincère : faisons attention de ne pas mettre de la distance parce qu’on aurait peur de les heurter par ‘’notre bonheur d’être parent . . .’’ ; en les soutenant concrètement dans les défis et les difficultés qu’ils rencontrent ; en étant toujours prêts à les exhorter à vivre toute situation dans une perspective de foi, car la souffrance peut parfois nous la faire abandonner . Stéphane Kouyo

Méditation

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Annonces / CommuniquésESSEN’ CIEL

Le prochain week-end Essen’Ciel : « Etre bien dans ses baskets », se déroulera à Anduze les 23 et 24 février pour le sec-teur Languedoc/Cévennes . Nous remet-tons à Notre Seigneur la préparation de ces journées . Que ces jeunes puissent découvrir ce Dieu merveilleux et appro-fondir leur foi .

INSCRIPTIONS ET RENSEIGNEMENTSHarriëtte Smit 06 14 23 61 02 hsmit .ere@gmail .com

ANNIVERSAIRE

Nous sommes heureux de vous annoncer que nous fêterons les 70 ans du centre de vacances « Le Gai Soleil » à Grizac lors du week-end des 29 et 30 juin 2019 . Vous êtes tous invités . Vous allez recevoir au prin-temps une information plus détaillée avec la possibilité de s’inscrire pour le week-end ou pour une journée . Nous vous commu-niquons aujourd’hui un « save the date », à caler sur vos agendas dès aujourd’hui, c’est important pour notre association .Si vous désirez nous aider pour l’organisa-tion, n’hésitez pas à nous contacter .

Si vous avez des photos sur Grizac, cela nous intéresse aussi . On peut récupérer les photos, les scanner et vous les rendre .En attendant, nous vous remercions de penser à tout cela et nous vous attendons à Grizac . Grizaquement vôtre !!!!! David HUGON - Président

ASSOCIATION CENTRE DE VACANCES DE GRIZAC « Le Gai Soleil »45 Avenue Marcel Cachin 30100 Alès Tél . et fax : 04 .66 .52 .22 .52 ou 06 32 13 98 56legaisoleil .grizac@orange .fr www.legaisoleil.org

PORTES OUVERTES

INDEX MONDIAL DE PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS 2019Cinq pays ont été désignés par l’Index Mon-dial de Persécution des Chrétiens 2019 comme les endroits du monde où les chrétiens sont le plus persécutés . Ce sont les 5 pays où la foi en Jésus-Christ coûte le plus cher ! Il s’agit de la Corée du Nord, de l’Afghanistan, de la Somalie, de la Libye et du Pakistan . Sensibilisez-vous avec ce que vivent les 215 millions de chrétiens persécutés dans le monde en suivant le lien, articles et vidéo sur : www .portesouvertes .fr

Samedi 29 et Dimanche 30 Juin 2019

1949-2019

Grizac ans

animations kermesse concert culte

Reservez La Date

Renseignements : www.legaisoleil.orgMail : [email protected], + Tél. : 06 32 13 98 56.

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19P.Crédit photo : © Thomas Beudin

Page 20: février 2019 nuance€¦ · Serge Regruto, Stephane Kouyo, Marie-Hélène Perrier, Timothée Calvot, Julie Rawls, Jean-Pierre Sorbier, Christine Regruto et Nina Pavan (relecture

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DÈS LE 28 AVRILLancement d’un événement artistique

dans notre Union d’églises !

Pour participer, renseignez-vous auprès de votre pasteur ou de Nelly Vos • 06 20 37 16 13 Union Nationale des Églises protestantes

réformées évangéliques de France