intérêt la bataille des autotests

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Intérêt ON à la peur contre les ventes d’autotests Covid. La polé- mique entre les laboratoires d’analyses biologiques et les phar- maciens passe mal auprès de l’opi- nion, et ce pour une raison simple: ses enjeux sont commerciaux. Dans le cas d’espèce, il ne s’agit même pas d’autoriser la distribution de ces dispo- sitifs médicaux à tout-va, mais auprès d’un maillon important de la chaîne de santé, et dont l’expertise peut diffici- lement être prise en défaut, l’officine en l’occurrence. Encore faut-il préciser que plusieurs pays sont allés beaucoup plus loin, autorisant ces tests dans les grandes surfaces! Que les laboratoires cherchent à défendre leur part de marché et une exclusivité, soit, mais qu’ils donnent l’impression de s’opposer, en usant de corporatisme, à un canal offrant plus de proximité et pouvant toucher un plus grand public, c’est discutable. Cette affaire n’est pas sans rappeler les résistances ayant marqué l’arrivée des premiers tests Covid au début de la pandémie. Alors que de nombreux pays se souciaient d’ouvrir le dépis- tage aux labos des villes pour soulager ceux du public, le processus avait peiné à aboutir au Maroc. Au mois de mars 2020, le laboratoire LIAB, fondé par feu le Pr Abdellah Benslimane, tente de faire bouger les lignes, se montrant prêt à recevoir les patients disposant d’une ordonnance. C’était sans comp- ter quelques jalousies «confraternelles» qui vont manoeuvrer en coulisses. Elles vont pousser le ministère de la Santé à commencer par rappeler le monopole pour le secteur public, et menacer de sanctionner tout écart (communiqué de presse du 16 mars 2020), avant de faire volte-face en août, débordé par la multiplication des cas. Cinq mois de perdus dans la bataille anti-Covid tout de même! C’est ce scénario qui semble se répéter pour les autotests. L’humeur des politiques de santé continue de s’exposer à la pression des lobbys et c’est regrettable. Un critère devrait pourtant primer sur tout le reste: l’inté- rêt de la population. o Mohamed BENABID LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC EDITORIAL N Dossier de presse: 19/91 - L’ ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - [email protected] Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com LUNDI 19 JUILLET 2021 NUMERO 6056 - PRIX MAROC: 7 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID version 2015 Voir page 2 Le CESE plaide pour une vraie indemnisation-chômage (Ph. Privée) Covid-19 La bataille des autotests • La Direction du médicament ordonne le retrait des kits des phar- macies • Le lobby des biologistes l’emporte sur les pharmaciens • Pourtant, le certificat d’enregistre- ment ne prévoit aucune restriction Voir pages 20 & 21 Voir page 4 Hamza Mudassir Le Cercle des Experts Le rachat par la Chine du premier fabricant de puces britannique n’a pas besoin d’un examen de sécu- rité, voici pourquoi CNT: Hamid Bentahar à la présidence Voir page 10 Lutte contre la contrefaçon: Le nouveau système coince Voir page 9 Retrouvez votre feuilleton de l’été Voir pages 18 & 19 E monde des affaires a les yeux rivés sur le projet de loi de finances 2022 qui doit comporter les premières mesures de la réforme de la fiscalité que le Parlement vient d’adopter. Cette loi-cadre, atten- due depuis deux ans, prévoit notam- ment la neutralité fiscale de la TVA, un IS progressif, en plus d’une mise en œuvre progressive des dispositions sur une période de 5 ans. L’autre innova- tion apportée concerne la simplification et l’intégration de la fiscalité des collec- tivités territoriales dans le Code général des impôts unifié. o Voir pages 6 & 7 Réforme de la fiscalité Les premières traces dans le PLF 2022 L

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Page 1: Intérêt La bataille des autotests

IntérêtON à la peur contre les ventes d’autotests Covid. La polé-mique entre les laboratoires

d’analyses biologiques et les phar-maciens passe mal auprès de l’opi-nion, et ce pour une raison simple: ses enjeux sont commerciaux. Dans le cas d’espèce, il ne s’agit même pas d’autoriser la distribution de ces dispo-sitifs médicaux à tout-va, mais auprès d’un maillon important de la chaîne de santé, et dont l’expertise peut diffici-lement être prise en défaut, l’officine en l’occurrence. Encore faut-il préciser que plusieurs pays sont allés beaucoup plus loin, autorisant ces tests dans les grandes surfaces!

Que les laboratoires cherchent à défendre leur part de marché et une exclusivité, soit, mais qu’ils donnent l’impression de s’opposer, en usant de corporatisme, à un canal offrant plus de proximité et pouvant toucher un plus grand public, c’est discutable.

Cette affaire n’est pas sans rappeler les résistances ayant marqué l’arrivée des premiers tests Covid au début de la pandémie. Alors que de nombreux pays se souciaient d’ouvrir le dépis-tage aux labos des villes pour soulager ceux du public, le processus avait peiné à aboutir au Maroc. Au mois de mars 2020, le laboratoire LIAB, fondé par feu le Pr Abdellah Benslimane, tente de faire bouger les lignes, se montrant prêt à recevoir les patients disposant d’une ordonnance. C’était sans comp-ter quelques jalousies «confraternelles» qui vont manoeuvrer en coulisses. Elles vont pousser le ministère de la Santé à commencer par rappeler le monopole pour le secteur public, et menacer de sanctionner tout écart (communiqué de presse du 16 mars 2020), avant de faire volte-face en août, débordé par la multiplication des cas. Cinq mois de perdus dans la bataille anti-Covid tout de même! C’est ce scénario qui semble se répéter pour les autotests. L’humeur des politiques de santé continue de s’exposer à la pression des lobbys et c’est regrettable. Un critère devrait pourtant primer sur tout le reste: l’inté-rêt de la population.o

Mohamed BENABID

LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC

Editorial

N

Dossier de presse: 19/91 - L’ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - [email protected] Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com

Système de Management de la Qualitécertifié ISO 9001 version 2008 parBUREAU VERITAS MAROCLU

NDI 1

9 JUI

LLET

2021

NUMERO 6056 - PRIX MAROC: 7 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID

version 2015

Voir page 2

Le CESE plaidepour une vraie

indemnisation-chômage

(Ph.

Privé

e)

Covid-19La bataille des autotests

• La Direction du médicament ordonne le retrait des kits des phar-macies• Le lobby des biologistes l’emporte sur les pharmaciens• Pourtant, le certificat d’enregistre-ment ne prévoit aucune restriction

Voir pages 20 & 21 Voir page 4Hamza Mudassir

Le Cercle des Experts

Le rachat par la Chine du premier fabricant de puces britannique n’a pas besoin d’un examen de sécu-

rité, voici pourquoi

■ CNT: Hamid Bentahar à la présidenceVoir page 10

■ Lutte contre la contrefaçon: Le nouveau système coinceVoir page 9

■ Retrouvez votre feuilleton de l’étéVoir pages 18 & 19

E monde des affaires a les yeux rivés sur le projet de loi de finances 2022 qui doit

comporter les premières mesures de la réforme de la fiscalité que le Parlement vient d’adopter. Cette loi-cadre, atten-due depuis deux ans, prévoit notam-ment la neutralité fiscale de la TVA,

un IS progressif, en plus d’une mise en œuvre progressive des dispositions sur une période de 5 ans. L’autre innova-tion apportée concerne la simplification et l’intégration de la fiscalité des collec-tivités territoriales dans le Code général des impôts unifié. o

Voir pages 6 & 7

Réforme de la fiscalitéLes premières traces dans le PLF 2022

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