l'Écho du merveilleux : revue bimensuelle / directeur : gaston … · 2017. 4. 6. ·...

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CINQUIÈME ANNÉE. N° 115 15 OCTOBRE 1901 LE NUMÉRO : 50 CENTIMES NOS PORTRAITS GRAPHOLOGIQUES Nous sommes Ueureux d'informer nos lecteurs que nous venonsée nous assurer la collaboration de Mme Fraya, pour dès portraits graphologiques qu'elle consent à donner spécialement pour noslecteursetjdbonnês— à un prix'très minime. •"Mous .n'avons pas à insister sur l'importance de la graphologie : on sait à quel point l'écriture traduit tous .les mouvements de l'âme avec ses alternatives de joie et de douleur, d'enthousiasme et désespérance]"'.' ..--'•:".'' Déplus;, elle nous apprend à, jeté?? un regard sur nos; défdiiis pour nous en corriger/lés pa- rents peuvent y 'trouver de précieuses indica- tions sur //.es..' goûtsy les aptitudes leurs enfants ; enfin* chacun peuty par elle; être r<in- ' soigné sur le degré de confiance à accorder à ses amis, à ses employés, à ses domestiques, etc. Or., pourïg, somme modique de1 fr. 50 (l'af- franchissement- en sus J, il sera fait une élude morale et intellectuelle de l'écriture qui nous seraadr'essèe. Lés portraits graphologiques seront envoyés . à chaque correspondant dans le délai de Huit jours. ,; ,. •- ' Prière d'adresser tous les envois à l'Adminis- tration de Z'Echo .Merveilleux,44, rue la . Tour d'Auvergne, Paris (IX*). MTIiOltfitSH EXPÉIKHALi Umproposition de M. AlMriJouîiet Nous ayons reçu de M. Albert. Jounet, directeur de la Résurrection, les deux lettres: suivantes : v Saint-Raphaël, le 3 octobre 1901; .'' MON CHER.CONFRÈRE,:, ..":': -'."- Je vous remets, ici, une petite Lettre-article, k vous adressée/Je vous serais obligé de l'insérer dans 'YEcho ' du Merveilleux, en raccompagnant, bien entendu, de toutes les réserves et toutes, lès observations que vous jugeriez utiles. Je serais heureux de voir l'idée, proposée par celte'' lettre^ article, discutée publiquement par vous et vos lecteurs." ' ' '-""'. ''..'. Merci d'avance etbienà vous. . - ALBERT JOUNET.: " MON CHER CONFRÈRE, Puisque vous avez trouvé la formule : Catholi- cisme expérimental, ne pensez-vous pas qu'on pourrait trancher, par des expériences, les discus- sions qui existent, ,sur le merveilleux, entre les catholiques, d'une part, et les spirîtes, les occul- tistes,' les théosophes et les libres penseurs, de l'autre? : '•'''< \ Voici comment se feraient ces expériences : On constituerait. autant de groupes qu'il y a de doctrines en discussion (soit : un groupe catho- lique;' un spirite ; un occultiste"; un'tliéb- , sophique ; un de libres-penseurs). Chacun de ces groupes serait invité à provoquer,

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Page 1: L'Écho du merveilleux : revue bimensuelle / directeur : Gaston … · 2017. 4. 6. · L'ÉCHO DU: MERVEILLEUX 383 en--.effet,--.commencer"par sortir du catholicisme. C'est, du moins,

CINQUIÈME ANNÉE. — N° 115 15 OCTOBRE 1901 LE NUMÉRO : 50 CENTIMES

NOS PORTRAITS GRAPHOLOGIQUES

Nous sommes Ueureux d'informer nos lecteursque nous venonséenous assurer la collaborationdeMme Fraya,pour dèsportraitsgraphologiquesqu'elle consent à donner — spécialement pournoslecteursetjdbonnês— à unprix'trèsminime.•"Mous .n'avons pas à insister sur l'importancede la graphologie : on sait à quel point l'écrituretraduit tous .les mouvements de l'âme avec sesalternativesdejoie et de douleur, d'enthousiasmeet dédésespérance]"'.' ..--'•:".''

Déplus;, ellenous apprend à, jeté?? un regardsur nos; défdiiis pour nous en corriger/lés pa-rents peuvent y 'trouver de précieuses indica-tions sur //.es..' goûtsy les aptitudes dé leursenfants ; enfin* chacun peuty par elle; être r<in-

' soigné sur le degréde confiance à accorder à sesamis, àses employés, à ses domestiques, etc.

Or., pourïg, somme modique de1 fr. 50 (l'af-franchissement-en susJ, il sera fait une élude

morale et intellectuelle de l'écriture qui nousseraadr'essèe.

Lés portraits graphologiques seront envoyés

.

à chaque correspondant dans le délai de Huitjours. ,;

,. •- '

Prière d'adresser tous les envois à l'Adminis-tration de Z'Echo dû .Merveilleux,44, rue dé la

.Tour d'Auvergne, Paris (IX*).

MTIiOltfitSH EXPÉIKHALi

Umproposition de M. AlMriJouîiet

Nous ayons reçu de M. Albert. Jounet, directeurde la Résurrection, les deux lettres: suivantes : v

Saint-Raphaël, le 3 octobre 1901; .''MON CHER.CONFRÈRE,:, ..":': -'."-

Je vous remets, ici, une petite Lettre-article, k

vous adressée/Je vous serais obligé de l'insérerdans 'YEcho ' du Merveilleux, en raccompagnant,bien entendu, de toutes les réserves et toutes, lès

observations que vous jugeriez utiles. Je seraisheureux de voir l'idée, proposée par celte'' lettre^article, discutée publiquement par vous et voslecteurs." '

' '-""'. ''..'.

Merci d'avance etbienà vous.

. -ALBERT JOUNET.: "

MON CHER CONFRÈRE,

Puisque vous avez trouvé la formule : Catholi-cisme expérimental, ne pensez-vous pas qu'onpourrait trancher, par des expériences, les discus-sions qui existent, ,sur le merveilleux, entre lescatholiques, d'une part, et les spirîtes, les occul-tistes,' les théosophes et les libres penseurs, del'autre?

:'•'''< \

Voici comment se feraient ces expériences :On constituerait. autant de groupes qu'il y a de

doctrines en discussion (soit : 1° un groupe catho-lique;' 2° un spirite ; 3° un occultiste"; 4° un'tliéb-

,

sophique ; 5° un de libres-penseurs).Chacun de ces groupes serait invité à provoquer,

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382 L'ÉCHO; DU;MERVEH.kEUX

par les nioyëns qu'il jugé efficaces et légitimes; àesfaits merveilleux (1);. Quand ce serait'possible, lesfaits' seraient produits dans le même sujet. Parexemple, un médium unique serait soumis succes-sivement à l'influence des procédés do la sciencelibre penseuse, de la théosophie, de l'occultisme,du spiritisme et, enfin, à l'influence de la prièrecatholique. On verrait alors :

'1° Quelle doctrine produit les faits les plus mer-veilleux et les plus purs.

-2" Quelle doctrine est plus puissante que les

autres (par exemple pour empêcher ces autresd'obtenir aucun fait merveilleux).

3° Quelle doctrine donne la meilleure explicationde tous les faits produits par toutes les doctrines.

Croyez, mon cher Confrère, à ma cordiale sym-pathie.

ALBERT JOUNET,

Directeur de la Résurrection.

Je suis, en effet, — et je la revendique commemienne — l'auteur de la formule : Catholicismeexpérimental.

Mais mon distingué confrère, Albert Jounet, n'asans doute pas lu les divers articles où j'ai exposéce que j'entends par cette formule, car, s'il lesavait lus, il ne m'aurait certainement pas fait la pro-position qu'il m'adresse dans les lettre s qu'on vientde lire.

.M. Jounet semble croire que, dans ma pensée, lecatholicisme.expérimentalconsiste à provoquer, aumoyen d'un médium et sous l'influence de prières,des manifestations de bons etprits — d'anges,par consèquejil.

M. Jounet, qui est catholique, peut il sérieuse-ment me prêter une semblable conception ! Maisde telles expériences, si elles n'étaient des sacri-lèges, seraient au moins de détestables parodies,auxquelles certainement aucun chrétien digne dece nom ne voudrait apporter son concours.

Non, le Catholicisme expérimental n'est pascela !

Si je voulais en donner une brève définition jedirais que, d'une façon générale, il diffère de ïa

(1) Pour éviter les tentations d'orgueil personnel, il faudraitque le groupe catholique employât, comme moyen de légitimeprovocation, des prières collectives, dites par tout le groupe etnon par un de ses membres.

méthode appliquée jusqu'à présent par, lesi catho-liques a l'étude des phénomènes merveilleux, enceci qu'au lieu d'expliquer les faits par les dogmes,il essaie de vérifier les dogmes par les faits.

Mais, s'il a la prétenlion d'innover quant à laméthode, il n'a pas l'outrecuidance de vouloir inno-ver, quanta la doctrine.

Or, ce serait—ouje me trompe fort— aller contretoutes les données de la doctrine, que de croirepossible 1 évocation à volonté, des anges, ou mêmeseulement des âmes des défunts.

Tous" les théologiens enseignent, en effet, que siles anges ou les âmes des défunts peuvent se mani-fester à nous, ce n'est qu'exceptionnellement, etpar une permission expresse do Dieu.

Alors, mo direz-vous, en quoi consiste doncvotre expth'imentalion ?

A faire les expériences possibles, sinon toujoursautorisées : à provoquer, par les moyens ordi-naires, des manifestations d'invisibles, et à scrupu-leusement analyser le caractère, les tendances, lescommunications, la psychologie de ces invisibles.

Cette élude, patiemment poursuivie, doit aboutirà un premier résultat : elle doit nous permettre,par la confrontation des observations.obtenues,.dedéfinir, dans leurs traits essentiels, les influencesévocables.

Il restera a comparer la définition, ainsi déduite,avec les diverses définitions que les autres doctrinesdonnent des intelligences de l'au-delà qui se mani-festent à notre appel.

Et si celte'définition correspond, par exemple, àla définition catholique, c'est-à-dire à la définitiondes « démons », dont l'essence est le mensonge,j'aurai le droit de dire que j'ai expérimentalementdémontré sur ce point particulier la' vérité de ladoctrine catholique...

On imagine, je l'espère, par ces quelques expli-cations, ce que nous entendons par Catholicismeexpérimental, et on comprend pourquoi il nousparaît impossible d'accepter la proposition deM. Albert Jounet.

Pour faire du Catholicisme expérimental à lamanière dont le propose notre confrère, il faudrait,

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L'ÉCHO DU: MERVEILLEUX 383

en--.effet,--.commencer" par sortir du catholicisme.C'est, du moins, notre impression.Mais si quelques-uns de nos lecteurs en ont une

autre et s'ils veulent bien nous la communiquer,nous serons heureux de leur ouvrir les, colonnes deYEcho. Car si nous avons pour habitude de défendrenos idées, nous avons pour principe de ne les jamaisimposer à personne.

GASTON MERY.

UN MAGICIENchez Camille Flammarion

Mon. article: sucM..Brto.l'aimable billet que voici: ~

.

Observatoire- de Juvisy.Mon:cher;confrère,,.. -'

Voudriez-vous venir,; un jour à votre choix, déjeunèr oudîner ici avec M, Broussay ?.";-". -."

o...AyBo..'ioutes.mes.:.sympM'hies,...''" "..;''.:':'.'.-';'-: •.''.''^ ^FLAMMARION."

;Npus npùsrendîmea,^ M,'Broussay et moi, à^ cetteamicale invitation.; -' ','•.

.'GamîJle'V.Mà*miafinon'.'''ê'st. un grand savant'et Mme"•F{ttihtû'jï:ri;pn, eàtrùh

:'grand: coeur; Tandis quev Tùii

étùdvé 'et scruXé'les profondeurs dùi ciel, l'autre essaied'apporter toi peu plus de bonheur vsur la terre. MmeCamille 'Flammarion est, en effet, comme chacun sait,•la/ présidentes-fondatrice: de: cette ;:oeuvre,;généreuse':La Paix et le Désarmement par lés femmes...

. _. ,

>^ou.SfJmaginëZffacilement quelles,heures, à la -fois

instructives, ;efc fpharmantes, --nous: ayons passées en.telle.çpmp£gpie>;,ï: '„,,-.'>.' ;^.'.;a,:. ,'..', .,.,':..:.' ,,-.

Mais ce n^ést pas la place ici de raconter ces ins-:tants inappréciables, ni de décrire 'cet Observatoirecle. Juvisy qui à unë si cUrieùse histoire et qui dresse.sa cPupdlè'dans-uù'si: délicieux décor; * :"

.: Iiraë faut me''bornera ce qui, directement,: peut

' intéresserTès'léctêurs deVEchô.'

En présence de: Camille, Flammarion.-. et de deuxjeunes savants,: qui sont ses collaborateurs dans ses

.travaux d'astronomie,M. Broussay tenta de refairelesexpériences dont le docteur Rozier et mpi-même,avons parlédans les deux derniersnuméros- de YEchodu Merveilleux.,; ..-,;^:,

.

,:-:-:^\De ces expériences — celle du mouchoir, et pelle du

questionnaire n& réussirent point. :-..-,-,;, Le mouchoirqui,devant le docteur Rozier et devantmoi, était devenu rigide comme s'il avait été congelé

par la force magnétique, et s'était tenu. clebbuf,cdmme

s'il avait obéi à la volonté de M. Broussay, s'affaissadevant M. Flammarion.

Les esprits-chiffres qui, d'une façon si surprenante,avaient répondu aux questions du docteur Rozier etaux miennes, ne répondirent absolument rien qued'incohérent aux questions qui leur furent posées enprésence de M. Flammarion.

Ces deux expériences sont donc à refaire. Les expé-riences manquéesne prouvent rien, ni pour ni contreles phénomènes observés précédemment. Elles sontcependant un indice en laveur de la sincérité del'expérimentateur...

Par contre, l'expérience de Yéhpllïtio-n réussit à,merveille et put être répétée plusieurs fois.

M. Camille Flammarion se montra forL intéressé ;il étudia le phénomène sous toutes ses faces, le faisantmême photographier, maïs se réservant d'y réfléchir

-avant d'en proposer une théorie quelconque.Les deux jeunes savants, infiniment moins circons-

pects, ne virent dans l'expérience de M. Broussayqu'une expérience des plus banale?, et, avec une par-faite assurance, presque avec dédain, en donnèrentl'explication suivante :

Selon eux, lorsque le goulot de la bouteille renver-sée est posé sur la paume de l'opérateur, le bouchagen'est pas hermétique. Il est assez complet pour quel'eau ne puisse passer et baver autour de l'orifice ;

il n'est pas assez parfait pour que l'air ne " puissepénétrer dans le flacon-; et il y pénètre en raison de lacapillarité.

L'un de nous fit alors observer que les globulesd'air, d'abord rares et à peine perceptibles à l'oeilaugmentaien! en nombre et en volume, à mesure quel'expérience se prolongeait, ce qui semblait anormal,la pression de l'air emprisonné dans la bouteille devant

' s'accroître en raison directe de la quantité et de lacontenance des bulles et, partant, s'opposer de plusen plus à la formalion-et à l'introduction de nouveauxglobules.'

Il nous fut répondu que la com'prcssibilité de l'airest si grande que l'apport des bulles dans la chambreà air, si nombreuses qu'elles fussent, devait être con-sidéré comme négligeable.

IL me parut que cette réponse n'anéantissait pasl'objection.

Mais je me gardai bien, pauvre ignorant que jesuis, d'entamer une discussion scientifique âVéc". Tes

; collaborateurs deM. Flammarion, dont l'un^u moins,est agrégé és-sciencés physiques I '

Je laissai simplement entrevoir,qu'un point était,-du'.moinSjConslant, c'est que les phénomènes étaient liésâ la personne de M* Broussay, puisque ni M. Flam-

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384 L'ECHO DU MERVEILLEUX

marionnile docteur Rozier, ni moi-même, en refai-sant ce qu'avait fait M. Broussay, n'avions pu lesreproduire." ... -

. .

'

Les jeunes savants se firent forts, eux; de les répé-ter devant nous. : -

Et, de fait, ils l'essayèrent ; mais nous devons à lavérité de dire qu'ilsn'y parvinrent point,:eh,notre pré-s.ënce du moins. ...:: ;

-.;..'.-.-. ' '.-{ :

•Le problème-à nos yeux reste, donc entier.,f-y *^y-?\ ::. ,{-.-{; .--. &;&.:;<

^Le'-VènVet ses Légendes:

.{;{;,,;;i>:Ne rçessérez-vous pàslà4iaUt de bougonner:?._Quelplaisir l'ouragan: tro.uye-.t-il à donner.-,:.

Des .coups de poing dans les croisées ?

,.GeS:Vers ne sont pas de Rostand,:: c'est Vaequeriequiapostrophaitainsile ciel, àk cavalière,aubon temps .:

du romantisme, et par quelque vilain tempscomme

.

celui;d'aujourd'hui, où les-vents.venus de la Manche

.

s'amusaient àdécoiffer lesParisïennes imprudemmentaventurées dans;les rues,et à retourner les parapluies.Il est doux,-même sans l'abri d'un triplé paravent-rè-r

cpmmandépar'Delilleyd'écouterla tempête et d'insulter^aux vents, malicieux..;ministreS'de, la cplèredu Sei-gneur.:.{;:...: '-'...'.., .-

Ils ne furent pas toujours en fonctions. Quoique laplupart dés cosmogonies.f'àssentdu vent l'un des élé-ments primordiaux, d'après, toutes: les: légendes désmarins/les.vents n'ont pas toujours soufflé sur la mer.Ils étaient enfermés dans des îles très lointaines ou dehardis matelotsles allèrent chercher..pour {aider à lanavigation, qui ne pouvait s'effectuer qu'avec l'aide delamarée'et des rames., -{. ;

.La plus belle de ces légendes est celle ducapitainede vaisseau charitable qui recueille un naufragé surUn rocher, Les hommes vont se coucher ; le capitaineet le. naufragé causent dans Ja nuit silencieuse (car iln'y avait pas encore de Vents).

«Où allez-vous, capitaine? ;

.:

-.-—À.'Terre-Neuve,-s'il plaît à Dieu. '

—A Terre-Neuve ! Je né -vous vois ,pàs. encore.ar-

rivé i. '' ; • '.-

'.';

— J'arriverai avec lé temps, et j'espère faire bonnepêche. ':'.'

'

—. Ecoutez,.bon capitaine, renoncez à ce voyage;'ramenez-moi à Saint-Malo, et je vous apprendrai unbeau secret ».

. , , .Le bon; capitaine consent. Le{ naufragé lui dit..alors :"" .-.

« Tu as entendu parler des Vents, mon bon capi-taine? : y ;

— Oui ; j'ai même entendu dire que le Roi donne-rait son plus beau,vaisseau au marin qui pourrait lés:amener sur l'Océan.

-' ";'' '..

--Eh bien, c'est toi qui auras le beau vâissèaudu'Roi Tu- vas. partir pour; le pays -des ' Vents,"ëtil'S'te

:

suivront ; mais auparavant il faut quêje të: dévoile^môn'secret. Lorsque j'étais sûr- lé-rocher^ je

-më'se- ;

rais-bien sauvé tout seul si je'l'avais voulu, car -jesuis::un-saint puissant;mon-:ïïomèst: Clément.: Mais-;j'avvoulu;; savoir; si ;.tu; avais bon coeur. Puisque tu-

-

mas secouru, .il est juste-que je tô; {récompense;;.Approche ta bouche dé la mienne.- ;{'"

Le capitaine obéit;.. le saint lui souffla danslà(boùclie et lui dit :-: ."{

.V. -'-^ '"'.'"

— Depuis, que les. Vents sont"''Vënts, c'est moi quiles;gouverne, et lis m'obéissent. Quand;.tu seras en

.•leur présence, tu n'aurasqu'à les siffler, et ils t-'obéirontcomme,! moi. Tu les feras mOntëf à .ton Bord, etquand ils seront surTOoéàn,{tu auras le beau' vais-

.< -se'auduRôi. ' \ .:.''-';.Le capitaine remercia le saint, qui disparut aussi-

tôt IIpartit pourle paysdès'Véutsj''-ir:.fut;''ipngi'émp'$-''ài;'aller, éar. les marées n'étaient'pastà^et les matelots se lassaient. de tb,ujours'rameri'Enfin,

,

on arriva; Le capitaine descendît à terre, et quand if'fut en présence' dés 'Vents,' ildïf àuriofd^

-'. "' "{{.v:' '''-

.—^

Capitaine,,il- y a;longtempis que. Yoqs!ête,s..dàns ;

ce-pays, ainsi que vos matelots ';{j'ai.repu.{l'qrdre.;de;'vous amener ailleurs et je viens',vous phercher..'{'',..,;..

Nordhé voulait pas suivreJe,, capitaine, ; lise mit,en.,.colère,, et luiet fou,s

.

ses, matelq ts ;(les. autres.Vents),

:soufflèrent .sur^ lecapitaine^qp'ils %isàienty,sàutér,en.:;l'air comme une feuille morte. Le^.cap.itaine-s.e,convint

:

alors du pouvoir que{.lui ayàit dpUné saint{Clément : :11 {siffla

:de, toute sa. force,. Aussitôt les

;Vents. s;'apài-.'

sërent, devinrent doux comme des moutons et-le.-sui--virent à. bord. {.{{-{{.: ,',..., .,..;.-.{.,.;.V...;.:.r-;^'-,',;.,. '

Le navire;ne mit pas,longtemps,.à-.-se.-,.rendre enFrance, car les vents; soufflèrent .constamment sur les:voiles ; on marchait aussi,bien, de flot que de jusant,et les matelots étaient ;joliment-,{contenls,de n'avoir-,plus à tirer sur les :rames;..v{ •:.; •'.;->!--.o'---

.•.-:--'

A l'arrivée, les vents, se dispersèrent sur_

l:Oééan,'.où depuis, ils ont toujours soufflé,et:grâce à eux;lesmatelots-n'ont plus besoin.de ramer pour faire avan-cer les'vaisseaux. " v: ':''..;;,;', -:,;'"'- ''.-'••"

Lé Roi de {France, très content, de voir les ventssur la mer, fit appeler le capitaine et lui donna sonplus beau navire.

1 ' ;'"':'' ' : '"'..{j; -""{V—.Telle est la plus complète et la plus agréablement

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L'ÉCHO DU MERVEILLEUX 385

naïve, de. ces légendes, que rapporte M, Sébillot dansses Contes des marins. Dans une autre, les-vents nesont-pas désignés comme des personnages de chair etd'os..Le capitaine les enferme dans une outre, maisses matelots, imprudents comme ceux d'Ulysse, ou-vrent l'outre pour voir ce qu'elle contient. Les ventss'échappent, mettant le navire en pièces et se dis-persent sur l'Océan.

Saint Clément n'est pas le seul saint à qui l'on prête(à cause de ses vo3'ages)> de l'empire sur les vents;suint Valentin est invoqué en Basse Bretagne pourdonner bonne brise ; saint Antoine passe égalementpour commander aux venls et aux flots ; et saint Marcet sainte Marine, sans autre cause connue que sonnom.

Ce moyen de se faire obéir des vents que-donnesaint Clémentau capitaine (siffler),se retrouve dans lessuperstitions des marins de tous les pays. Sur lesnavires de la Baltique, quand le vent csl faible, on lesiffle d'un ton engageant; et pour "qu'il ne s'élève pastrop brusquement, entre chaque sifflade, les matefotslui disent quelques paroles de flatterie : « Arrivé,vieuxpère ; arrive, vieux garçon». Lès Annamites sifflentaussi pour appeler le vent, et pour faire tomber lesfruits des. arbres, criant après avoir sifflé « Esprit duventv fais tomber le fruit dans le sac de la bonnefemme ». Toutefois, ils sifflent très doucement, depeur de réveiller le Dragon qui sommeille derrière lesnuages. N >

Dans la Haute-Bretagne, quand il fait bonne briseet que' quelqu'un siffle, on le prie de se taire, et dene pas appeler le vent, de peur qu'il ne dégénère enouragan. En Basse-Bretagne, les marins ne sifflentjamais 'quand' le temps se gâte de crainte d'appeler l'o-

rage. MVW. Jones, rapporte que, clans le district deScarborough/ceux qui louent des bateaux de plaisanceempêchent leurs passagers do siffler; les vieux marinsen donnent le motif: « Nous ne sifflons jamais quequand le vent dort, et alors il accourt. »

Toute l'antiquité'a cru au pouvoir desTémpestairës.Dés fragments assyriens 'récemment déchiffrés con-tiennent des: charmés-pour'; commander aux septmauvais esprits- des tempêtes: Lès marins grecs' seservaient p6ur{i;nyô'quër lés' vents de -l'ormules:appe-lées Anémo-Kostaï. Il en existéëncbrë urié: composéepar Simonide. Sozornenâs: raconte qu'un empereur déConstantinople fit mettre à mort le philosophe So-potre parce qu'il.avàit lié l'es vents qui amenaient lesprovisionsà la capitale.

.

'

. ....D'après. Hérodote.une horrible tempête ayant fait

périr quatre cents;vaisseaux delaflpLte de Xereès, un' magicien perse lia aussitôt l'aiguillette à Eole et l'em--pécha de submerger le reste.{ Okûs raconte que le roi

de Suède Eric était un puissant magicien, si familieravec les démons qué.lè vent se mettait:à souffler ducôté où il tournait son chapeau. C'est pourquoi on lesurnomma : chapeau à. vent. Walter Scott (dans lePirate) rapporte cette tradition comme existant encoreà une époque assez lécente aux Shetland.

D'après Glanville, les habitants du Vin!andoffraientet vendaient le vent aux capitaines que le calmeretenait sur leurs rivages "Ils leur remettaient unepelote de fil avec trois noeuds ; le vent devenait plusfort à chaque noeud qu'ils défaisaient. 01aiis-(livre III,ch. XV) 'rapporte aussi cette tradition, en ajoutant.que le premier noeud défait procurait un vent doux etfavorable, le second, un vent plus'fort, le troisièmela tempête. La Martinière, dans son Voyage aux paysseptentrionaux; raconte à l'appui que lui et le capi-taine de son navire avaient prié un sorcier laponde leur vendre un vent qui les portât jusqu'au capNord

Le Lapon leur dit qu'il ne pouvait leur fournir devent que pour les conduire jusqu'à un promontoirqu'il leur nomma ; et il attacha à un coin de la voiledu mât de misaine un lambeau de toile de la longueurd'un tiers d'aune, auquel il fit trois noeuds. Quand if

se fut retiré, le capitaine défit le premier noeud', et ils'éleva un vent favorable; plus tard, on défit aussi lesecond qui donna un bon vent; mais quand on défitle troisième, il s'éleva une bourrasque furieuse.

On pourrait énumérer ainsi iongtemps de curieuseslégendes et d'étranges histoires de Tempestaires, maisj'ai grand peur que pendant ce temps le vent'ne cesseet qu'ainsi ce reportage n'ait plus aucune espèce d'ac-tualité.

GEORGE MALET.

HISTORIQUE DES APPARITIONS

' DE T-ILLY-SUR-SEULLES

Notre ami, M: le marquis ..de Lesptinasse-Langéac, publiera, dans le courant du moisprochain, un ouvrage qui est appelé à avoir ungrand, retentissement, et qui, s'intitulera :

« Historique des Apparitions de Tilly^sur-Seules. ».Ce titre, trop modeste,

.

promet infinimentmoins qu'il ne tient. L'ouvrage, dont nous avonseu le manuscrit entre les mains, est, en effet,beaucoup plus et beaucoup mieux qu'une simplehistorique.

Ecrit dans un style alerte et très coloré, il ne1raconte pas seulement les faits ; il les fouille, il

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386 L'ÉCHO DU MERVEILLEUX

les scrute, il les commente. Il soulèvera d'ar-dentespolémiques.:" Même id,- M. deLespinasse le sait, il trouverades contradicteurs. Mais nous attendrons lapublication du; livre pour engager la discussion.

Pour lé moment, nous tenons à dire seulementque r, « Historique des Apparitions de Tilly-sur-;Seules » contient une. foule de détails inédits — :

et que :mémê certains chapitres présenterontl'pvférêtr de-véritables rêvéIcdions.

- -,; >

Nous• donnons.aujourd'hui xm.. court'extrait;-çoncernan^Eduise Polinière, lapetite voyante.''Sfej?'àrMè;-'-ààw^.'ëM(3^wes-^ns:''<îè...nbs lectéurs-nousdèmdhdaxéhl desnouvellesdernièrement..:

-,{-. ;:-, .;{: I4OyiSE{pOLINIÈR)S;-.:.. ,.'.

-.Louise. Polinière est,...avec, Marie Martel- et PaulOuérard,. l'extatique que j'ai .observée avec le plusd'attention.-.:• -.-'...,;;.Gêtt.e,.jeune fille tient-une large.place dans l'histoire:des apparitions de Tilly ; elle passionna les foules,sut

., inspirer aux/uns, .etje suis du nombre,.une profondepitié,.aux aulres,,un,enthousiasine sans bornes. Aucontraire de ce qui se passe habituellement pour les.prédesLinéS-dontla. yiene,.doit être qu'un lo.ng calvaireâ parcourir, elle changea sa situaiionplus que modeste

:

Contre une adoption quila transforma en démoiselle,-et son-riche protecteur, dans l'exagération de son af-

{'ifeoli'on.pour cette petite étrangère, la fit traiter chez

.

lui aveo le: respect et la considération qu'il aurait pu^exiger pour;S.arpropre fille.

,, ,. ..,,:

Louiseétait servante (le,fermechez Madame Tra-vers, c'est assez dire qu'elle se livrait aux travauxgrossiers,etpénibles,. ., . -Les premiers renseignements quej'ai recueillis surson compte étaient bons, sa' maîtresse la considéraitcomme active et- travailleuse, d'un

:caractère un peu

.

brusqué peut-être!.:,.

* {Louise avait des notions très rudimentaires sur, les

questions religieuses, cependant elle remplissait exac-tement ses devoirs. .'"'"

Du fait de sa position obscure, elle était, au mo-ment' ou je l'ai connue, c'est-à-dire vers la find'avril 1896, humble et naïve ; c'était à cette époqueune petite paysanne vulgaire, sans aspirations, sansidéal. Avec ses .60 francs de, gages annuels, elle n'avaitpas de prétention à la coquetterie, mais ce sentimentse développa plus tard, lorsqu'elle comprit qu'elleétait, une personnalité dans Tilly,

J'aurais aimé constater chez l'enfant, au moment desa grande faveur, iesf mêmes vertus de simplicité,mais hélas-! avec le premier chapeau enrubanné arri-vèrent l'prgueil et le dédain.

Cette aménité des premiers jours disparut commele reste, Louise avait ses têtes ; pour tout dire, elle

n'était pas toujours polie avec ceux qui voulaient l'étu-dier de près, réservant ses. faveurs et ses proposaimables pour ses admirateurs.

Bref, un an après sa première vision, elle était de-venue plutôt désagréable-.. Au physique, elle n'avaitreçu aucun des dons-de la nature, elle était laides sonvisage bronzé par le grand air était cependant éclairépar de grands yeux: noirsassez durs. Intelligente, etfine, elle entra si .bien dans son "rôley qu'elle,n'eut pasde-peine à grouper autour d'elle tout un cercle: d'ado-rateurs, que plus tard elle ' roula ^— qu'on: me passel'expression-—^ ou, pour mieux dire, èhV fut l'instru-ment du démon pour arriver-à ce résultât. :'{{:,{'•' J'ai appliqué, à Louise.comme,atix: autres,voyantes^les critères exigés-par la Mys jique^ j'ai trouvé la dissi^mulatiôn là où elle demande la sincérité;- la. désobéis-sance là où{ elle, réclame la vertu contraire, l'orgueil aulieu de Thumilité- et je; dois ajouter que-,sa piété,assez tiède au début dès apparitions,.devint de moinsen moins fervente.

,

' ,.;;;-.Un-jour de -fête-le doyen me disait': '.'.--

« Je ne comprends pas. Louise, "jadis elle venaitcommunier aux grandes; fêtes, depuis '''qu'elle* voit laSainte Vierge, elle sôirible s'éloigner dés 'Sacrements..» '

Non seulement Louise ne s'est pas affinée au con-tact dé l'apparition,' mais ses' vertus hâtives disparu-rent peu à peu. ''" ,'{{,'{ '-i;:v'::'': 'X -':;,::.:-,- :

Quelques mots sur; ses .anlêpédénts{{néi-'s.èiro'nt''-''pas'inutiles ; .peu de personnes connaissent les .détails quivont suivreijeles tiensi des soeurs de; l'école^ où Louise,fréquenta pendant plusieurs années, et de plusieurspersonnes absolument dignes d'ë foi qui habitent'Tillydepuis longtemps. '.,. !\„ {: !{;{';

La voyante, subit-elle la loi d'atavisme? Je seraistenté de le croire, sa mère estvune femme étrange,déséquilibrée. Je regrette de, ne

;

pouvoir en fournirune preuve certaine, mais je, ne.saurais insister surcertains détails'trop intimes. Son père .était en prisonà l'époque de sa' première vision, d'aucuns prétendentqu'il en était sorti, en tous cas, il ne vivait-pàs{avec safemme et nhabitait pas Tilly. M, Y,.. m'& raconté quecet homme, peu recommandable, passait dans le payspour sorcier ; ce renseignement m'a été confirmé parles soeurs de l'école, qui ont maintes fois entendu dire,parla soeur de. Louise, les prestiges diaboliques aux-quels il se. livrait. Elle racontait même qu'elle étaittellement effrayée, ,à certainsmoments, qu'elle s'enfer-mait dans sa chambre avec Louise à l'heure des incan-tations. ;

.

{ {".

Les deux filles de;

Polinière passèrent par l'écoledes soeurs et les bonnes religieuses ne m'en direntpas de mal, tout au contraire. « — Louise, me disaitMme X..., était travailleuse et obéissante, .mais;,,ne'pouvait supporter le moindre reproche-. ,» En.effet,j'avais appris qu'à, la, suite {dlpbserya.fions,;sévèresmais justes, l'enfant répondit : « Si c'est ainsi, je vaisme noyer. » Ce n'était pas une parole en l'air, elle

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L'ECHO DU MERVEILLEUX 387

essaya de mettre son projeta exécution, la premièrefois dans une mare qui se trouve derrière fécole ; la

;

Seconde, dans la S.eulles. On arriva à temps pour larepêcher.

Ribet nous affirme que l'idée de suicide.

chez-l'enfant est un signe manifeste d'obsession diabolique. ;

-, Il y a deux périodes, bien distinctes dans la.vie;

mystique de. Louise:Polinière : elle vit d?abord ai

Télatde veillé, ce ne fut qu'au boutde quelques mois ;

qu'elle fut saisie.par l'extasev; •"_-

Visionnaire, son attitude était- naturelle.; quand, .la;crise;extatique-s'empara de tout.son être,- elle devint;;forcée, souvent'.pénible à: contempler. Dans le pre-mier, cas, elle: joignait simplement les mains .pendant:,-làprière, plus tard, elle-resta lès bras- étendus-, dirigés;-vers la terre,'la paume:des-màins/tournée.en dedans,;;' Jamais'son. chapelet ne; put rester entre ses doigts, il';:-'tombait•'tbïïjdurs'n.à.vterre, tout-le inonde.

:a,, pu faire::

cette;observation; Mme Travers qui, mieux que toute;'autre,

:avait: constaté: len fait- s'empressait -.de; ,1e'

ramasser. - :,:,•,J'ai.vu le chapelet, de Marie-Martel, qui. .n'a jamais;;quitté ses mains pendant ses longues extases;tenir au:.boutde'ses. doigts:par,un miracle d'équilibre. "-,.

..Pendantles visions, il était facile de suivre les mou- ;

Vements.de: l'apparitron, elle sortait dé terre, habituel-,lemeht. Le.visage,de,Louise exprimait: alors l'étonne-ment et la curiosité, mais avec l'extase, lés yeux de la

,.voyante,se çonvulsèrenthorriblement,à tel point qu'on '

{ne voyait plus,que lèblariede l'oeiLEIle avait, suivant,

,1)expression réaliste de GastonMery, dés yeux de pois-;

-,{spn.:mort.;,Sa, tête se,renversait alors dans un fléchis-'sèment anormal &i il. semblaitpour l'observateur que ;l'apparition, qui devait se manifester devant elle se :

.

trouvait, au contraire, derrière la voyantè.'Gè rënvër-' sèment éteangë de ià tête avait tous les caractères de \

l'hystéro-épilèpsië. '

Louise pleurait toujours pendant ses extases et, mal-gré son sburirë,. des larmes abondantes coulaient sur'

,_.ses joues'brnnies;. {

«{Cornm,é elle est heureuse ! »'me disait un jourMadame D... attendrie par ces larmes de bonheur.

Ce chapelet qui s'échappait toujours des mains de 'là voyante,; pès poses extraordinaires, ces- larmesabondantes qui remplissaient les yeux hagards del'extatique alors qu'elle affirmait être en présence d'untableau calme et reposant,,tout cet ensemble inexpli-cable au premier abord n'avait fait que renforcer mes -

appréciations sur la valeur des apparitions dont Louiseétait favorisée. Eh 'ajoutant à ces preuvésphysiolo-giques les critères, d'ordre moral: l'absence derecueillement', la prière dite du bout des lèvres, sansconviction, sans élan," tantôt en français, tantôt enlatin, la banalité des interminables conversations

' mystiques, les longues périodes de silence, je ne pou-vais admettre qu'une apparition céleste, qui doit pro-

!| vbquer le ravissement et la ferveur de la piété, semanifestait à la voyante. La plupart des témoins

sérieux qui ont assisté aux fréquentes extases deLouise ne purent dissimuler leur étonnement et leursappréhensions.

-.'-Q-ian'd je vis Louise Polinière pour la première fois,

au printemps ,1896, fi pouvait être neuf heures du soir;la nuif était obscure et là scène n'était éclairée quepar quelques; cierges qui brûlaient dans le fossé âiipied dé l'ormeau.

Ce tableau avait une certaine- poésie, cette petitefille à genoux'devant une haie couverte de verdurenaissante qui frissonnait.aurspùffle d'un vent- léger,éclairée par la lueur falote des cierges, entourée d'une'centaine de personnes- attentives: qui. murmuraientquelques prières, la simplicité des décorations et dés-e^wofoque-la piété du public avait accrochés auxbranches des arbrisseaux,;ce paysage noyé.{dVmbré.s,tout cela avait un cachet mystérieux, saisissant.

J'observai attentivement-là -voyante et, après l'éva-nouissement de l'apparition, je lui demandai :

';— « Qu'as-tu vu?.

,•-— « Mais toujours là même chose, la SàinteiVierge;elle est habillée dé blanc avec une:ceinturé:bléue,.elleaune belle couronne sur la tête et dés fleurs sous lespieds;.elle a des perles de couleur: à sa; couronne,,mais il en manque une., » ' ---

Tout en reconduisant Louise chez elle, je'continuaimon- interrogatoire, les -réponses n'arrivaient pascomme je l'avais espéré ; elles étaient brèves,- peuexplicatives, je sentais que cette :euribsilé{nécessaire,le besoin de me renseigner lui était désagréable etqu'elle avait surtout le souci de rentrer chez elle pourse reposer.

.".'

Cette première impression fut mauvaise, je ne lecache pas, et je rentrai à f'Hôtel Saint-Françoisn'éprouvant en aucune façon cette émotion, ce saisis-sement que je croyais trouver ëii présence d'uri faitsurnaturel.....' ' -' ;-;---:

,

MARQUIS-, DE LESPINASSE-LANGEACV-

LES GRANDS VISIONNAIRES

Mesmer '

Voltaire avait dit,en parlant de la Religion : «Ecra-sons l'Infâme I.» et tous, sur ses traces, Diderot,d'Holbach, llelvétius, les savants, les encyclopédistes,les philosophes, avaientdétruit les croyances,: démoliles préjugés, abattu la foi, et croyaient ainsi pouvoirclore le XVIII? siècle par la négationde Dieu et le triom-phe absolu de l'esprit humain.

-Mais, au contraire, avant que le siècle fût fini, au

milieu du chaos' où grouillaient, pêle-mêle, les subli-mes idées et les raisonnements mesquins, étaientsoudainement apparus, pour épelèr à nouveau l'Etre'inconnu, des mystiques comme Saint-Martin, des

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388 L'ÉCHO DU; MERVEILLEUX

thaumaturges commeCagliostro et dés- savants dans le:genrede Mesmer, tant cet esprit humain que l'on vou-lait émanciper a besoin de merveilleux,-tant l'âmedésillusionnée a soif de mystère.

,Dans, ces nouvelles aspirations, qui- ne tendaient à

{rien moins qu'à s'emparer des forces cachées de lanature et à surprendre le secret même dé la Vie, nuln'entra plus avant que Mesmer : c'est lui qui, par laportée immense de ses; démonstrations et la nou-.veautéSsi suggestive de ses aperçus, pesa du plusgrand poids sur l'avenir, à ce point qu'aujourd'huiencore le magnétisme qu'il propagea et l'hypnotismequi en' découle, ont quelque Chose de troublant et defhys.tériéùx où semblent renversées toutes les lois du'monde physique et du monde moral.

,Mesmer était né, en 1734, à Ytznàng, près du lac, de

Constance, suivantles uns,,ou a'Weiler, près de Stéin,sur le Rhin, suivantles autres Toute sa-jeunesse semassa dans" l'étude des sciences, et c'est vers la méde-cine enfin qu'il dirigea ses facultés. 11 fétudia, avecpassion, à. Vienne,,en Autriche, et ne farda pas à éton-ner ses contemporains avec son étude intitulée : Deplanetarum inflexu, ou il établissait « que les corpscélestes, en vertu de la force qui produit leurs attrac-tions mutuelles, exercent une influence sur les corpsanimés, et en particulier, sur le système nerveux, parl'intermédiaire d'un fluide qui pénètre tous les corpset remplit l'univers »...

En appliquant ceprincipe, Mesmer traita ses ma-lades par l'électricité pt par les aimants minéraux ; il enobtint des cures merveilleuses; mais un savantjé-suite de Vienne, le -père Hell, soignant ses malades delà "même manière, se dit l'inventeur du procédé. Or,Mesmer supprima les aimants, et obtint des résultatsnon moins merveilleux avec le magnétisme animal.

Alors, commencèrent ses succès, mais que de diffi-cultés pour faire prévaloir son système 1 II en envoyaun rapport{détaillé à l'Académie des sciences deParis, à là Société royale de Londres et à laPaculté deBerlin. Les deux premières ne lui répondirent même.pas; et la troisième lui fit répondre, avec ironie, etdans te plus mauvais sens du mot, qu'il n'était qu'unvisionnaire.

: N'importe ! Mesmer avait foi dans sa. vision, et ilétait aussi convaincu de la valeur scientifique de son-hypothèse que de celles des lois astronomiques for-mulées et désormais inébranlables de Kepler et deNewton.'

-Ilfonda un hôpital à Vienne d'où samiommée,après

•maintes guérisons constatées par un grand nombre de^médecins, se répandit dans le monde entier; puis, deplus en plus célèbre, le £ouvernement français le fit

appeler à Paris, lui offrant une rente annuelle de20.000 livres pouf lui acheter son secret.Il refusa,maisun deses adeptesouvrit une souscription pour cetachat, et. elle rapporta — chiffre fantastique pourl'époque — 340 000 livres. Néanmoins, il ne livra que"ce qu'il voulut, et, pendant sept ans, le fameux baquet.dé Mesmer fut l'objet de l'enthousiasme effréné desuns aussi bien que de l'ironie incrédule des autres..

Les séances avaient lieu place Vendôme. Au;milieud'une grande salle, on.voyait une cuve remplied'eau sulfureuse, où des bouteilles étaient couchées e.nrayons.convergents,,les unes,,,le goulot tourné vers.lecentre, les autres en sens inverse. Autour de cette cuve,venaient, tous les jours, de nombreux malades. Unelongue corde, passée à travers les anneaux du cou-,vérole," enroulait'un à un les membres infirmes. De-plus, les malades se touchaient, soit par lés bras, soitpar les mains, soitpar les pieds, de façon ,à ce que lefluide circulât facilement de l'un à l'autre, et chacunse trouvait appuyé à une tringle de fer qui sortait ducouvercle de là cuve: Au bout d'un certain temps, unemusique douce, éthérée, lointaine, se faisait entendre;et les malades commençaient à.frémir de tous leursmembres; puis, la musique s'accentuanf, des choeursinvisibles s'élevaient, et, autour de la cuve, c'étaientalors des cris de douleur ou des cris, de joie. M.ais,soudain, tout s'apaisait. Un homme grave, yètu d'unelongue robe, tel un prêtre antique, s'avançait, majes-tueusement près des malades, et, avec une baguettemagique,.touchait les parties; douloureuses.dont lemal disparaissait comme par enchantement...

Pendant longtemps, pour-ces séances^ ce, fut de. lafrénésie, et autour, de la cuve merveilleuse, on vitjusqu'à Marie-Antoinette, la princesse de Lamballe,la duchesse de Ghaulne, et tant d'autres.

C'était le côté un peu théâtral, de la méthode em-ployée par Mesmer; mais, à côté, de cela,,il y. avaitle développement scientifique de ces hardis apho-rismes : ,

1° « La vie de l'homme est-une partie du mouve-ment universel. » { ,,,',.,

2° « Il n'y a qu'une santé, qu'une maladie, qu'unremède. »

Cependant, les savants de l'époque, quoique desguérisons nombreuses et indiscutables eussent étéopérées, ne vouaient pas reconnaître la portée delàdécouverte de Mesmer, et la lutte continua, âpre,tenace, infatigable,'entre le novateur que la renom-mée portait aux nues et les membres de la Société,royale de médecine qui ne

;

voulaient, à aucun prix,sortir de leur cou Lumière routine.

Le docteur Eslon, après s'être rangé du côté de

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L'ECHO DU MERVEILLEUX 389

Mesmer, publia son ouvrage : Observations sur le:magnétisme animal. \\fût "hué par; ses confrères, :et '

quelques années après;, pour 'enrayer définitivement le :

; courant, la faculté .'décréta-dé- faire signer ceci; àchacun de ses membres : ....:-"-.: : •

,« Aucuridocteur-ne se déclarera-partisan du magné- '

:tismé:animal, nipar sësiécrits, 'nipar sa pratique,,sonspeine d'être rayé du:tableau .des docteurs régents. » '

Mesmer quitta Paris et; la France, écoeuré, devant•cétentêtementde'savânts, "-^-llfaut pourtant en excep- :

ter Jussieù et quelques autres-^- qui, noiî seulement;

rejetaient sa doctrinëisàns i'ekûminer, mais :ne ;voù-

;

ïlaientinemë'pâs -eh; Constater :les:;effets- absolument ;

établis»::- : !• ' .*r.--:' ' ,'::X; '-> \--'V '::-'-yX':S .:>v:>:'-

/ ïl fallait laisser désormais au temps le soin de fairegermer uneidéeaussifécondo que celle de Mesmer,et de faire rayonner sa vision dans l'avenir; et c'estce qui ne manqua pas 'de se produire avec des adeptestels que Pùységuf, Durâhdde Gros, Bué,Durville, lebaron du Potèt, Rbuxël et le colonel de Rochas.

Sans expliquer les causes de ce principe indéniable,notre Directeur, Gaston Mery, en ce journal même,dans une série d'articles remarquables de logique ettout à fait lumineux dans l'exposé des faits, et qu'il aintitulés : Enquête sur le magnétisme, a montré com-bien il est vain qu'une certaine science, qui a desformules établies, dise aune doctrine inexpliquée .en-core, mais féconde en résultats acquis : « Tu ne pas-seras pas !»

Bien plus large et plus scientifique même que ceesprit étroit des médecins du xviiï* siècle était celuidu père Ls.cordâire, qui s'écria un-jour, à ce sujet,du haut- de la chaire de Notre-Dame ;: '

,« Les forces occultes et magnétiques, dont onaccuse le Christ de s'être emparé pour produire desmiracles, je.les nommerai sans crainte, et je: pourraism'en délivrer aisément, puisque la science ne lesreconnaît pas encore et même les proscrit. Toutefois,j'aime mieux obéir à ma conscience, qu'à la science.Vous invoquez donc les forces magnétiques. Eh bien !

j'y crois sincèrement, fermement ; je crois que leurseffets ont été constatés, quoique d'une manière quiestencore incomplète, et qui le sera probablement tou-jours, par des hommes instruits, sincères et mêmechrétiens ; je crois que ces phénomènes, dans la grandegénéralité des cas, sont purement naturels ; je croisque le secret n'en a jamais été perdu sur la-terre, qu'ils'est transmis d'âge en âge, qu'il a donné lieu à unefoule d'actions mystérieuses, dont la trace est facile àreconnaître,, et qu'aujourd'hui seulement il-a quittél'ombre des transmissions souterraines, parce que lesiècle présent a été marqué au front du signe de la

publicité. Je crois tout cela. Oui, par une préparation-divine contre l'orgueildu matérialisme;par uneinsultë '

à là science qui date du {plus "haut .qu'on1 puisseremonter, Diéii a voulu qu'il y ait "dans: la nature:désforces; irrégulières, irréductibles à des formules pré-cises; presque incontestables par l'es-prpcédésscientï-fiques. M'avoulu, afin,dé prouver aux hommes tran-quilles danstes ténèbres des sens, qu'en: dehors: mêmede là religiouil restait;en nous des lueurs d'un ordre.supérieurydes:demi-jours effrayants surte monde invi-sible, une sorte de cratère par où notrè'âme,- échappéeiùn moment -aux liens terriblesdu corps," svénvole rdaosdes espâces.qu''ellë-'n"e"'*.p'eut'-pas sonder,' dont'elle-ne-rapporte aucune

-mémoirer-mais qui- l'avertissent

assez que l'ordreprésent cacheun ordre futur-'déyantlequel le nôtre n'est.que néant. » ' ;'':-: .:;[. .'.-.;;:..

La parole puissante de-l'orateur,' ici, complète ;etformule, d'une manière admirable, l'idée'lumineusedu visionnaire; et il était bon,-ce semblé, ' de les rap-procher pour montrer combien-,: à une Certaine hau-teur, la religion et la science doivent se confondre:

L'esprit se nourrit de science, et la science se nour-rit de Dieu. '"'''

EM-ILE MARIOTTE. ' ".":

PMYSÎOGNQMONIE

-.M. MUleranâ

•'MINISTRE DU COMMERCE, ETC. ' " -.Lorsque---grâce à son intelligence pu aux événe-

ments r-un hpnnme se trouve, mis en vedette, on peutdire que c'en; està peu près fait de sa liberté. Le public,superficiel dans ses considérations, mais sévère dansses jugements, s'empare aussitôt de la nouvelle per-sonnalité, critiqué ses, actes et, despotiquement, luiindique l'attitude à prendre. Si cet homme s'occupede sociologie, de politique, de suite on le classe danstelle ou telle coterie.

..{

On lui colle une étiquette sur le dos, et, malheur àlui s'il ose, un jour, vouloir s'affranchir I Parce qu'unhomme aura —peutêtre accidentellement —mani-festé quelque prédilection pour une doctrine auda-cieuse, l'opinion publique, naïve et puérile, exigequ'il en devienne,à jamais l'apôtre fidèle et dévoué.Il serait plus sage de voir, au préalable, si le person-nage fut vraiment taillé pour jouer le rôle qui, uninstant, a pu sembler lui convenir ou lui plaire...

Car, c'est une vérité scientifique, que, dans la vie,tout individu évolue fatalement d'après'la loi de sontype, o'est-à-dire d'après une ligne morale particu-

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390 L'ECHO DU MERVEILLEUX

lière, résultant d'un certain tempérament psycho-physiologique en heurt direct et perpétuel avec l'àm-ibiance extérieure et les circonstances. Trop de gens,méconnaissant cette vérité, cherchent à se tromper, età tromper les autres, sur eux-mêmes. Il en est qui,à ce petit: jeu, sont relativement sincères. Et c'estpourquoi nous voyons tant de comédiens et si peu devrais artistes... Mais s'il est, parfois, assez faciie dese tromper soi-même sur son propre compte, il est,du moins, extrêmement difficile de tromper lèsautres sans qu'ils s'en aperçoivent. M. Millerand,peut-être, saurait en dire quelque chose.,.;

Les; foules prolétariennes,, dont il. a déçu-l'espoir,voyaient enfui une sorte demessie, préparateur, .dé : lafuture;: révolution ^sociale.Durant dès années — peut-être avec .bonne foi •—; M.Millerand< fit l'impossiblepour acquérir ou conservercette redoutable; réputa-tion. Mais dernièrement,alors qu'il né songeait point.à mal, la;Fortune, pleine demalice, le fit tomber dans-

un tel guet-apens, qu'il dut— pour en sortir sain etsauf —: accepter un por-tefeuille de ministre : Il enaccepta même plusieurs.Beaucoup estiment qu'il n'ya pas

.

de mal à ça- C'estpossible. Toutefois, au con-tact du maroquin ministé-riel, M. Millerand, du jourau lendemain, redevint ceque, dans l'âme, il. n'avaitamais cessé d'être : un bonbourgeois, plus ou moinsnanti. Et, depuis cet avatar, si son éloquence gardeun aspect socialiste, ses actes, du moins, laissententendre qu'ilestpartisan, non de la Révolution, maisde l'Evolution sociale, ce qui est bien différent. Cetteopinion, je pense, en vaut une autre. Mais, le proléta-riat n'est pas.de cet avis et maudit actuellement sonidole d'hier...

,

Il.n'y avait pourtant qu'à jeter- un coup d'oeil sur laphysionomie de M. Millerand pour se rendre comptequ'elle n'avaitrien, absolument rien,d'une figure apos-tolique. Or,.tout véritable socialiste, tout révolution-naire sincère, tient toujours, par certains côtés, del'Apôtre ou de l'Illuminé.' Or, M. Millerand n'a pas,

en vérité, le « physique de l'emploi ». 11 y, a tropdemollesse dans son visage. Les lignes en sont troponduleuses,-les angles trop doucement arrondis, leschairs trop florissantes... :

.Avec cette tête-là, on peut —- pour des raisonsintimes — adopter, passagèrement, les opinionsles plus avancées. Mais, à moins que la Fortuné netarde trop à intervenir, Ou que des intérêts personnels,n'y incitent énergiquement, on ne.fera-jamais rien desérieuxpour mettre la société en danger. Car, instinc-tivement, on appartient à; cette école socialiste vrai-ment élégante. — sinon'supérieure-— qui méprise lescapitalistes, abhorre le capital, mais déclare lés

t Revenus » tout 'à fait .di-

gnes de respect et, mêmed'amour.,.

Les caractères" de l'élé-phant,, du dogue et du. chats'affirment dans la physio-nomie de M. Millerand,L-éléphant-së révèle par lefront et les yeux. Le do-gue apparaît dans la cons -

traction osseuse •{très- pro -noncée de- la tête, mais lechat se manifeste par l'ex-pression, tranqu il leni en ténigmatique, de toute'-la

face. : : : 'M. Millerand est un mé-

ditatif instmetivo - raliona-liste. C'est bien, si vous vou-lez, une sorte de: rêveur,mais un rêveur matéria-liste, doué d'un" insatiableappétit de jouissances, etvisant surtout à la conquêtedes biens de ce monde parlés moyens les plus rapides.

La force remarquable du système osseux crânienindique tout de suite l'énorme-puissance dés instinctsde conservation, c'est-à-dire un extrême égoïsme.L'égoïsme sera toujours la dominante psychique deM. Millerand,.Il ignore absolumentce qu'on appellele besoin de se dévouer. Si les doctrines dont il peutse réclamer s'accordent avec ses intérêts personnels,tout ira bien. Sinon on peut tenir pour certain que,le cas échéant, il ne lâchera pas ceux-ci pour celles-là...

Le front, presque droit, large, assez haut, maisinsuffisamment découvert, ne manque ni de forée nide beauté. C'est même un front de; penseur. Les idéess'y pressent innombrables et variées. Les combinai-

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L'ECHO DU MERVEILLEUX "391

sons succèdent aux combinaisons. Mais, l'ambitionJatente,l'impérieux désir d'arrivervite, font que l'esprits'ingénie constamment à déformer les

;plus belles

conceptions, intellectuelles, pour en faire des opéra-tions médiocres, sans doute, mais avantageuses, parceque réalisables, peut-être, immédiatement. Les sour-cils, sont épais. Rehaussés vers l'angle temporal, fiss'affaissent cependant vers la fin de la paupière. Voilàle signé d'une énergie réelle,- tenace, mais relativementflegmatique. On règle minutieusement le plan théo-rique d'une entreprise. Mais, autant, que possible, onlaisse aux autres le soin de l'exécution pratique. C'estplus digne et moins fatigant,.,

Les yeux sont, à la fois,

songeurs et analytiques, trèsobservateurs, très attentifs,mais. dénués de chaleur etd?enthousiam.e,

Quant au nez, il est vrai-ment beau. La racine en estpuissante et ferme,'.l'arêtelarge et forte, les narines•amples, bien dessinées. Ce

nez révèle un.

grand sang-froid, un .calme indémon-table, le. goût de Tordre, unevéritable élégance, des apti-tudes artistiques — surfoutmusicales et littéraires —Une réelle, éloquence, desmanières affables, puis un•immense orgueil intime.

:La bouche, aux lèvres ré-

gulières et pleines, n'est pasmal non plus, quoique pro-fondément sensuelle, volup-tueuse et raffinée. Cette bou-che, câline, ironique et gour-mande, apprécie égalementle frisson du Baiser, les bonsjnots et les bons mets...

Le menton, assez proéminent, mais trop arrondi,annonce plus d'habileté que de force,. puis, aussi, laparesse de l'effort physique. Toutefois, sous- la chairabondante des joues, le maxillaire s'affirme puissantet presque carré. On saura bien, quand il le faudra,montrer les crocs, pour obtenir ce que Ton souhaite.L'arcade zygomatique est large, mais les pommettessont peu accentuées. Cela signifie que, pratique avanttout, on se servira des principes pour arriver aux hon-neurs...

Les rides horizontales du front, ténues, brisées ouobliques, assurent que l'existence de M. Millerand

sera mouvementée et changeante jusqu'à la fin. Desaccidents, peut-être dangereux, sont à redouter...:•

M. Millerand est un lymphatico-sanguin, légère-ment nerveux. Ce, tempérament paraît, être un desplusfavorables, car, avec une existence suffisammentcalme, on peut espérer vivre ^soixante-douze ousoixante-quinze ans, environ. Cependant,- à partirde la soixantaine, la santé tend à^se gâter. Il fautalors se défier des maladies de. coeur, du foie, desanévrismes, des embolies, desvarices et hémorroïdes,de la dyspepsie, de la gastrite, de l'hydropisie, etc.--:

A part cela, cette eomplexion, est•généralement

celle des veinards. Ce qui l'apportent,, en,venant aumonde, .sauront — sansgrande: peine ;—'•;• se frayer{passage à travers; la junglesociale et finiront- toujourspar s'y créer un gîte- én-

:viable: Quand: ils s'égarentparmi: les Maigres, ils sont,encore du -clan--. des Gras...

M. Delcassé

MINISTREDBS AFFAIRES ÉTRANGÈRES

On rencontre, par fois,des physionomies vraimentldéconcertantes par leurhétéroclite complexité;;; etqui livrent difficilement lemystère fugace des âmesqu'elles masquent. En gé-néral, elles expriment descaractères 1 elativemen t iris-tables, mais doués d'uneremarquable faculté d'adap-tation aux circonstances et

aux milieux les nl'ns -rlivi -rs-j. — - —La physionomie de M. Delcassé paraît être de

celles-là. Elle semble faite de pièces rapportées, maissi parfaitement juxtaposées et unies qu'elles finissentpar constituer un « tout » à peu près indivisible, si-non homogène.

Ce visage emprunte des traits à plusieurs animaux,savoir : la panihère, le lynx, le renard et... le coq !

La panthère s'affirme par la construction généralede la tête et du cou. Le lynx s'adjuge les yeux et lesoreilles. Le renardprend le menton et, légèrement, lenez. Enfin, le coq apparaît dans l'expression, un tan-tinet provocante, du visage...

Après cet exposé, on comprendra facilement

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.392. L'ÉCHO,DU,-MERyEILL^UX

pourquoi,la psychologiede M. Delcassé peut semblerbizarre et compliquée.

C'est un instinctif-impulsif, fortement mitigé derationaliste et d'imaginatif. Toutefois, la forme très« en boule » de la tête, révèle que l'instinct et lalogique tiennent le gouvernail de cette âme singu-lière. Quant au sentiment, on le relègue dans le trente-sixième dessous, et je vous prie de croire qu'if n'ensort pas souvent...

Le derrière de la tête, vaste et proéminent, indiquede grands appétits, secondés par une redoutable forcede-combativité. Aveo cela, on n'est pas de ceux qui se

-laissent tondre. Les -scrupules n'empêchent pas dedormir. Les scrupules, d'ailleurs, — c'est connu — ne-sont, la plupart du temps, que de vulgaires préjugés.Alors, n'est-ce pas, pour tout homme de sens rassis,il n'y a qu'une chose à faire : s'asseoir dessus, et'carrément!

On doit, évidemment, dans la vie, se servir desrelations et des amis le plus qu'on peut, mais, enrevanche, il convient de les servir le moins pos-sible. Autrement, on n'y suffirait pas !...

Les temporaux, les pariétaux, en un mot, tout lehaut de la tête, par sa forme très bombée, exprimeune imagination vive et ardente, mais essentiellementpositive, matérialiste même. Il y a des instants derêveries, mais ces rêveries sont exclusivement ambi-tieuses. Il faut d'abord, coule que coûte, faire sonchemin. Après, on verra...

Le front, suffisamment incliné, massif, bossue etsolide, montre un instinctif besoin de perpétuelleactivité physique et mentale, puis un esprit fertile encombinaisons de toute sorte, très pénétrant, jamais à

-court de ressources, ni d'arguments. La mémoire estremarquable, principalement en ce qui concerne lesfaits, les personnes et les lieux. Celle des noms estbien plus faible, ainsi que celle des dates. L'intelli-gence est vigoureuse, très vaste, mais surtout analy-tique, logicienne: et douée d'une étonnante facultéd'assimilation.

;Lës: spurCils sont très particuliers. Epais ël bientracés, ils n'oiit qu'un défaut : celui de trop s'abaisservers l'angle, externe de l'oeil. Ils disent une énergieferme et tenace, il est vrai, mais saccadée. On veutavec force, mais on manque parfois d'empire sur soi-même, on a des mouvements d'impatience regretta-bles, on laisse, inconsciemment, échapper des paro-les qu'il- aurait mieux valu ne jamais prononcer. Ilsdisent encore une profonde impulsivité, une extrêmeardeur pour commencer l'exécution d'une entrepriseet, aussi, des colères froides devant les obstacles im-prévus. Ces sourcils sont dominateurs, autoritaires,

ennemis de la contradiction, assez rancuniers, trèsenclins à la jalousie dans les affections intimes.

Les yeux sont hardis, perçants, inquisiteurs, soup-çonneux. Ils scrutent, fouillent ou... déshabillent,selon les personnes et les circonstances. Ils ne voientpas très loin, mais ils voient à travers... La dissimu-lation ne les inquiète pas, ils la pénètrent. Une seulechose, l'absolue sincérité, pourrait le's induire enerreur. Et cela, parce qu'ils ne croient pas à la réalitéde cette chose chez autrui... Le nez, bien campé, droitëf fort, mais légèrement retroussé du bout, annonce dela finesse, de la défiance et de l'ingéniosité, mais il serévèle opportuniste avant tout. Avec un nez de cegenre, on passe, n'importecomment. Quand les portessont fermées, on s'introduit par les fenêtres et, s'ilarrive un accident, on finit toujours par retomber surses pieds. Mais, s'ii advient, par hasard, qu'on selaisse rosser, c'est alors surtout qu'on se dresse surses ergots pour crier bien haut que l'adversaire vientde recevoir une magistrale raclée. Et c'est ainsi que,battu et content, on triomphe néanmoins devant fes-populations ébahies...

Bien que la lèvre inférieure dépasse légèrementcelle d'en haut, la bouche, cependant, est plutôt bonne.£ans doute, elle aussi, affirme la puissance des ins-'tincts combatifs, mais elle révèle, également, des accèsde bonté impulsive. Cette bouche no fut pas toujoursessentiellement jouisseuse. Elle' connut des heuresaffectueuses sincèrement et très passionnées. Maisl'influence de certains milieux, traversés trop tôt,peut-être, la rendirent amère, désabusée et sensuelleexagérément. D'ailleurs, considérez ce pli rigide quidescend des narines à la lèvre supérieure. On leretrouve, plus ou moins accentué, sur le visage detout ambitieux dont les débuts furent modestes, sinonpénibles. Mais, ici, ce pli est tellement significatif qu'ilpourrait, à lui seul, je crois, établir le curriculumvilse de M. Delcassé, pour qui, certes, la vie ne futpas toujours rose.-Il y a, d'ans ce douloureux stig-mate, la particulière crisfcâliisatiori que laissent aprèselles les longues années de lutté angoissée.', Il y ai'ef-fort;âpre et constant, un peu rageur,.,d'une jeunesse^ardente — impatientedejouer.un rôle-—-q.uele Destinaurait condamnée pas mal de temps à piétiner surplacé...

.{

Le menton, solide et fin, un peu aigu, révèle dupenchant à l'esprit d'intrigue, de la curiosité, unehumeur généralement .affable, mais assez changeanteet, parfois, sujette aux brusqueries. Çë menton estaudacieux, fureteur, sceptique et suffisamment imper-tinent. Il a l'air .de vpuloir dire : «Surtout, n'essayezpas dé « me la faire » !

.

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L'ÉCHO: DU: MERVEILLEUX 393

Dans ce visage, où chaque trait s'arrondit relative-ment, lé maxillaire, au contraire, s'affirme carré, vio-lent et brutal. Lès -pommettes sont insignifiantes.Quant aux oreilles, elles indiquent de la rusé et de làdissimulation'. : .';

M.;-Delcassé est un bilièux-nerveux-sanguin. Lebilieux, cependant, l'emporte suries deux autres; Phy-siologiquément, cette complexion promet, en général,une bonne santé. Mais il est-rare qu'elle accorde plusàe-soixânte-dix ans d'existence. Elle prédispose, d'ail-leurs, aux maladies^ de-la peau,: éruptions, {etc., .puis,aux violents inaux dé dents, :aux cehaufféménts intes-tinaux, aux troubles digestifs^ -à l'induration de : cerrtaines

:glandes, aux migraines,; aux accidents ner-;

Véux^etC;^- '- !::'- yiyi'i :'."; -V-ii -i-i': .,:•"Mais, d'un autre -côté, c'est vraiment:une consti-

tution' de' combat:et 'qui;: souvent,;' force la*chahcë;

Ceux qui en sont dotésljprétendtat que : «:Lë Droitd'un être finit où;finit/sa puissance »....:• -.; •;.''-/,';::

-,; .-.-.:i;;'::GTÊN-IALIOUBOW••-.':•" :

LES E^XPliRIEKCÈSde la Société; Mentin Tournier

M; ;Tëgrâd; dbntile nom fait autorité dans le mondédès spiritéset'do.htnousavons, 'à diverses, reprises,inséré les communications, nous- envoie le comptérendu de: l'une des dernières séances de la « SociétéValenlin Tournier » de'Tours, -'Voici1 'cô'c'omptô rendu:Le El septembre-!étaient réunies chez moi neuf per-

sonnes, dont trois médiums à effets physiques dont leprincipal:producteur,est; M. Pinard;;en vue d'obtenir lesmanifestations de,l'au-delàque nous avons habituellementdans'nos réunions.,' '"'{,.'{ {

Les phénomèhes ont été nombreux et variés.Nous étant, assis autour d'un guéridon sur lequel j'avais

placé trois; boîtes-fermées, à Clef et contenant du papier etdes çrayonspdur obtenir de l'écriture directe .— ceci parceque nous avions,eu de l'écriture à la dernière séance--ainsi que deux sonnettes, j'ai réuni tout le monde parune ficelle de chanvre que chacun : tenait dans ses mains.Getteficellé apour but d'établir un courant circulaire etd'harmoniser les;fluides produits;par nous tous..,,

La lampe à essence qui nous éclairait a été fortementbaissée.

•Au bout de 10 minutes environ le guéridon, sans aucun

contact, bien entendu,puisqu'il était à Un-mètre de Chacunde nous, a glissé sur le parquet et fait entendre: un certainnombre de coups frappés comme si quelqu'un tapait avecun petit marteau ouiplutôt une règle.

Après demandé': « Qiii est fa ? i>-lia été répondu : « Tro-chu «par l'alphabet qui nous est habituel.

« Parlez », a-t-il été: dit. Pas de.rêponse; Or; un des nou-veaux venus ce soir à la séance, homme.savant et de la

haute société de Tours, nous a déclaré qu'avant dé venir, :

,il avait demandé que le général Trochu, son ancien.ami,vînt manifester sa préseoce. ..-,Puis la table s'est mise à- glisser, se balancer, frapperlé sol et les trois boîtes ont été lancées dans différentes

.directions. ''.-.

'*'Des chocs comme provenant de balles'élastiques ont "été

perçus par deux des: nouveaux venus qui ont eu.peur et;qui ont demandé la lumièrej, qui a été .faite,, ,{.;. { ;;:

Tous les objets ont été remis en place pendant le reposde quelques^minutes que nous avons, pris.-

L'obscurité ayant encore ;été faite, la plupart d'entre; nous Et moi-même- avons, reçu "sur ; la: têté^;lés épaules^:les mains des coups qu'on auraitdit être frappés -avec unerègle en ipis. On n'entendait,que.des cris, de cette-frayeur.joyeuse que produitun subit étonnementêt lé désir.qu'on ,{recommencé. .{'".

.

.'{ , '.,"'{[X:-, ''.Puis une sonnette: s'est élevée eh fatir en -tintant dans

différentes directions et à été misé dans la main dé l'apersonne qu'un des- nouveaux'venus avait- désignée.' La!ldeuxième sonnette s'est élevée et a tinté de la mêmes fa-çon. .: _, :- :. ,.-Puis il a été dit par frappements: « 'Salloc père avecAlphonse Goûtant ».' '""-..' ."''*

Ce soritié père et le beau-père de:'{M'.rSalloc. Mme; Sali•:loc a alors dit : «Parlez ». J-::;.

« Ma langue me faisait bien mal »,,a-t-il été frappé.Mme Saïlôc;'émue et pleurant, nous a alors,déclaré que

,

son père était mort d'un cancer à la langue, le cancer des.fumeurs.

Après cette manifestation nous avons donné dé la lumièreet nous-pensions ferminerjorsque les:nouveaux'Venus* quiprécisément avaient été très émotionhés au commencement;nous ont prié de recommencer. :

."'.- :..; ' ,-.-:;::Des coups violents sont frappés, -on.! a tapoté sur nia

demande « Au clair de la lune», quelques langues: de.-'feuont été vues par les médiums et' enfin il aété. frappé •«Bonsoir ». En donnant la' lumière: nous avons constatésur 1« parquet un belapport. .'

"C'était des branches dé chèvre-feuille ehboutohs et quel-ques fleurs demi-écloses^ comme 'onvoit lé chèvre-feuille

au printemps, fraîchement coupé; humide pour ainsi direde rosée. J'oubliais dédire que les médiums s'étaient Sentistoucher à la figure comme avec une plume' en s'écriant:« Oh me touche:à la figure ; c'est une odeur qu'on, rne faitsentir », — c'était le chèvre-feuille.

.; ; ,:, ,

a.Ont; signé le présent prqeès-yerba.1: M;, et Mme, Salloc r-

MM.Charlesét Gabriel Yelmoron.Mlle Cestoron — MM. X... '

et Pigot. " '" ' ' ' ' "::-: ''- ''-' -"''TËaBÀbi --''•

Au procèsrverbal qu'on vient de.-lire,,était jointeune lettre dont j'extrais le passage suivant : .-.-'

Depuis la séance du 21 septembre, les mêmes phéno-mènes, nôtamn ent lé 28 septembre, se sont reproduits;encore plus remarquables, et un des dbctéurs-médécïnéles plus renommés de TourSj le docteur ZiefrangJ' m'apermis de faire mention de son- nom, me disant qu'ilvoulait affirmer ce qu'il avait vu. : " -. .;

.';

1 II avait encerclé, selon son expression, le guéridon; ave<5

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394 L'ÉCHO DU MERVEILLEUX

ses mains et ses pieds. Les contacts, les mains le touchant,lés sonnettes, les boîtes, les tambourins partaient de des-sus la table qu'il tenait.

Tous ces phénomènes, observés par tant de per-sonnes dignes de foi, sontincontestablement très inté-ressants, et nous remercions M. Tegrad d'avoir bien-voulu nous en envoyer le récit,certifié, par les témoins.

Nous devons dire cependant, que ces phénomènes,dont M. Tegrad pense tirer argument en faveur de la'-théorie spiritiqué, nous semblent, au contraire, confir- {

mer lès Conclusions que nous Savons;été amenés àformuler, après l'analyse et la discussion de phéno-

,mènës{ analogues, 'contre: les doctrines des disciplesd'Âllan-Kàrdéc.

.: r

-.-.G; MV

-

Lé miracle du Père Jean

On connaîfle célèbre Père JeanIlitch Sêrguiefî, celui-làmême' auquel-Alexandre ÏII témoignaittant de vénérationet qui assista lé tsar de bonté et de paix.dans ses derniersmoments Nul' n'a-renom de plus dé sainteté, et son pas-sager à ; travers les bourgades russes est salué de grandscris d'allégresse et de foi.

Le 10 septembre dernier, le Père Jean inaugurait àKontehàngskoié, près de Novgorod, une église dédiée, aufameux héros:russe Souvarov. Une femme que, malgré safaiblesse insigne on avait voulu porter jusqu'à l'églisepour qu'elle pût recevoir la bénédiction du saint Pope,tomba sous le porche même de l'église, et là, semblacoinme morte.

L'office terminé, le Père Jéàh s'en fut à: l'école où. un rfpasJui; fut servi en compagniê-des généraux Muichlaiwsky etOrloff, du capitaine Dmitri Anichkoff, :du maire de Ghal-guine, de l'architecte Strogonotf, et, disent les journaux.,de plus de cinquante autres personnes.Li bruit se répanditdans la vilié de la présence du Père Jean à l'école, il vintjusqu'aux oreilles du malheureux,mari;d'Advotia

_-~- c'estle nom de la malade — et celui ci,.aidé d'amis, suivi detout un peuple, porta jusque sous les yeux'du Père Jeande Croristadt, lé corps inerte de sa femme, privé, affirmentles témoins — il vient d'en être cité quelques-uns plushaut T- de toute apparence de vie. Quand quatre hommesapportèrent Advotia à l'école, il y avait juste trois heures;qu'elle avait perdu toute connaissance, son .pouls ne bat-tait plus, et la vie elle-même semblait s'en être allée.

Le Père Jean s'approcha, à haute voix il fit une prière,demandant ail Dieu de miséricorde de.prendre pitié d'Ad-votia,; et se plaçant devant elle il lui commanda de luiobéir.

« Ouvre les yeux, Advotia ! Ouvre les yeux, ' Advotia ! »1 Par trois fois, le commandement fut répété, et à la troi-sième fois, lentement, comme avec effort, Advotia obéit etouvrit les yeux, , . .

« Sign'e{t6i, Advotia, dit le Père Jean. Signe-toi, Advo-tia. » Il répéta encore trois fois son commandement et àla troisième Advotia se signa.

« Lève-toi, Advotia », dit le' Père Jean. Et Advotia avecla même lenteur et comme la même peine, se leva. On eût

dit d'un cadavre tout droit, n'étaient les yeux qui pleu-raient.

« Marche, dit le Père Jean, marche, va et prie, je tebénis. » Et, étendant lés mains vers Advotia, il la bé it.

Advotia sortit alors, sans lé secours de qui que ce soit,suivie de son mari et de sa famille en larmes,; tandis qu'àgenoux, la foule émue recevait la bénédiction du Pope.

PAUL HÉRADD.

GLOSSAIRE DE L'OCCULTISME

ET DE LA MAGIE

... ,

(Suite)

.:"''''. ,-:-^P{.,.-'-;{ :' :/,;'{;;;:-.:"

Palingénésie(suite).-—

«Le-P.Kirchef, qui tâchede rendre raison de cet admirable 'phénomène,* ditque la vertu séminale de Chaque1 mixte'est-Concentrée

-

dans, ses sels, et que, dès que la chaleur lès met enmouvement, ils s'élèvent aussitôt' et circulent commeun tourbillon"' dans un vaisseau "de verre; ces sels,dans cette suspension qui' les!-meten liberté de.-s'ar-ranger, prennent la même situationet forment la mêmefigure que la nature leur avait donnée primitivement:conservant le penchant à devenir ce qu'ils;,étaiént, ilsretournent à leur première: destination; et s'alignentcomme ils étaient dans la p]ante{vivante.'.'Ghà.qué''côr-

.

pusoule de sel rentrant dansla premièredestinationqu'il tenait de la nature, eeùxqyi'étaient àupleduela plante s'y arrangent ; de même ceux qui{compo-saient le haut dé la tige, les branchés, lés fèuillé'sét lesfleurs, reprennent leur premièreplacé'etforment ainsiune parfaite apparition de la{planté toute1{entière.;»

Nous avouons {ne pas .avoir bien saisi Tèxplieàtionfournie par. le savant jésuite Rirch'errmais {comme,d'un autre côté, nous savons pertinemment'qu'unmoderne alchimiste a essayé non sans 'succès de laPalingénésie, nous avons cru utile de fournir l'article'que vient de lire le lecteur, car l'un d'etix pourraitpeut-être faire des essais'dans cette voie.

Pantacle. -—-Sorte de talisman magique. Ce sontdes figures à la fois symboliques et synthétiques, quirenferment en elles une série d enseignements^ que

.l'Initié doit savoir développer et analyser dans tous sesdétails.; ..;-,-',,

Pour expliquer les. pantacles, on doit tout d'aborddécomposer la figure en ses' éléments, puis voir lasituation qu'occupent ces mêmes' éléments dans; la.figure, les uns par rapport aux autres,.enfin chercherla science de laquelle relève le Pantacle.

"Voici, par exemple, ce qu'Eliphàs Lévi dit pages 136dans ses Dogmes et Rituel de Haute Magie, Tome F1:-,

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L'ÉGHO DU MERVEILLEUX 395

en parlant du Triangle de Salomon : « Le ternaire esttracé dans l'espace par le point culminant du ciel, l'in-fini en hauteur, qui se rattache par deux lignes droiteset divergentes à l'Orient et à FOccident, Mais acetriangle visible, la raison compare un; autre triangle;invisible, qu'elle affirme être égal au premier;:; c'est

-celui qui a pour sommet la profondeur, et dont labase renversée est parallèle à la ligné horirontale qui;

- va de l'Orient à l'Occident. Ces deux triangles réunis

.en une seule figuré qui-est celle d'Une étoile à six

rayons, forme;le signe sacrédu Sceau dé Salomon,l'étoile.brillante du Macrocosme. »

Au sujet du même Pantacle, le même auteur nousdit dans le même livré pages 178.et 179 : « Par'acelse,ce novateur en Magie, qui a surpassé tous les autres 7

Initiés:par les succès ...de. réalisation, obtenus par. ' lui.seul,,-affirme ,que,to.ute!s.;lés figures {magiques-et tous

;

les signes cabalistiques des pàntacles auxquels obéis-sent lés esprits, se, réduisent à, deux, qui sont là syn-thèse de (.pus:lés;autres.: le.signe du Macrocosme Oudu sceau de Salomon et-celui,du,-;Microcosme,pluspuissant encore que le premier, c'est-à-dire le PBN-TAGRAistMB,,(voy.;çe,mot),.

.lV:: ;,.,.:,',Pa,rcheniin. -^ Nous.n'avons à parler ici que du

parchemin vierge qui sert.à faire lps pàntacles et lestalismans.;Onnpmme:/>ar;cAeOTW vierge, celui qui n'ajamais servi à aucun usage, celui qui ne comporte parconséquent aucune écriture sur,ses surfaces ; en ma-gie, ce terme a encore un sens plus restreint; il sert àdésigner le parchemin qui provient delà peau d'unebète n'ayant jamais engendré. On; le prépare d'une.manière, toute. spéciale;

:oa le travaille avec un cou leàu

de bois fabriqué luimème avec,un bois vierge, c'est-à-dire provenantde la poussé. dev.l.'année.

Parolesmagiques.—-

Sous ce terme, on'comprend;tout ce qui e,st prononcé, par la voix ou verbe humain .

.Çonjuratipiis, incarnations,imprécations.:

Suivant/que le Mage prononce avec plus ou moinsd'intensité, de fprce, les paroles magiques, elles ont

.

des résultatsplus ou moins,puissants.Pendu (corde de) Bien des personnes croientencore

de nos jours que la cordé de pendu est unportérveineun porte-bonheur, surtout pour les joueurs, elles con-sidèrent donc cette corde Comme un amulette.Bien des joueurs de Monte-Carfo portent sur euxde la corde de pendu, ce qui ne les empêche pasd'être toujours décavés."

Pentagramme. — Etoile à cinq pointes au sujetde laquelle Eliphas Lévi nous dit; page 93,' Tome II,de ses Dogni"s et rituel de haute magie : « Le Penta-gramme; qu'on appelle dans les Ecoles Guostiques,l'Etoile flàmbloyànté, est lé signe de la toute puis-sance et de l'autocratie intellectuelles. »

C'est l'étoile des Mages; c'est le.signe du Verbefait chair et suivant la direction de. ses rayons, cesymbole absolu en magie représente le bien ou le mal,l'ordre ou le désordre, l'agneau béni d'Ormuzd et desaint Jean ouïe boue maudit de Mendès.

Paraeélse proclame le Pentagrammé «le plus grandet le plus puissant dès signes ». (Voy. PANTÀGLE.)

Pérsèa. — Végétal sacré de l'Antique Egypte, Cetarbre, que quelques archéologues ont: confondu avecle pécher, lé saule ouïe sycomore était consacré âlsi.s,YAima Mater, la. Bonne Déesse. X

."

.Plutarque nous dit que parmi les plantes sacrées desEgyptiens, Te:Persea d'tsis doit être-principalementsanctifié « car son fruit ressemble au coeur;et sa feuilleàlalangue». "',..' ...;.;; "-:'{.

La beauté de cet arbre, qui est toujours vert (Perseasempervirens), la ressemblance de ses feuilles à unelangue et celle de son fruit à un coeur, l'avaient faitconsacrer également au Dieu du.silence, sur la têteduquel on le.voit- plus ordinairement que :su r' celled'aucune autre divinité. Sur les monuments figurés,le fruit du Pêrséa est représenté entr-ouyert pourfaire voir le noyau- et annoncer ainsi qu'il faut savoirconduire sa langue etconserver en son coeur le secretdes Mystères d'Isis et d'Osiris "et autres divinités del'Egypte ;: c'est pour ce motif qu'on voit quelquefoisle Persea sur latête rayonnante d'Harpocrate' (le Dieudusil^nce). ;.;',; .:

Ceux de nos lecteurs qui désireraient ; dé plusamples détails sur Je Persea les trouveraient-dans IsisDÉVOILÉE ou YÉgyptologie sacrée, l; vOÎ. in-T2. Paris,Perrin etCie, éditeurs, 2° édition.

Petpayaton.—Dans diverses parties de l'Inde etdans le Siam principalement, on désigne sous ceterme lès mauvais génies de l'atmosphère teri.estrev

PhUosophâle[Pierre): — Pierre servant a là fabri-cation de i'Ëlixir. de vie et à la .transiimtatioh fiesmétaux, -.-r-

Voy* TRANSMUTATION-., . .Philosophie hermê tique. — Voy. ALCHIMIE, HER-

MÉTISME, ART SACRÉ.:

' { ''.Philtreis. —Breuvages, boissons ou drogues pré

-

parés par un magicien'ou une-magicienne, par unsorcier ou une sorcière dans un but déterminé:, pourobtenir un résultât désiré,' principalement pour inspi-rer de l'amour en faveur d'une personne, ou pourcauser des maladies ou des calamités et même lamort. Il peut exister et il existe en effet des recettesvariées pour obtenir des filtres divers Les formu-laires dé magie, les secrets du Grand ou du PetitAlbert fournissentde très nombreuses formules ; maisil ne faut pas croire que le premier venu puisse lesutiliser et créer par sa seule volonté des philtres; -.-

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"396 L'ÉCHO DU MERVEILLEÙX-

Phrénologie. —=' La science et l'art de juger lecaractère et la capacité d'une personne par lès protu-.bérances ou bosses de son crâne ; d'où les noms dercranalogie, craninologie et cranoscopie donnés encoreà cette science,: dont Gall et Ipurzheim passent à justé.titré comme les 'créateurs. Avant eux, les physiolo-

.

gistes n'avaiëntjdu'moin.s dans ces. temps modernes-,que .des{idées -fort vagues sur l'art de juger les.hommes par la Phrénologie. Dans son cours de Phré-nologie (leçon ;ife, page 2) Le: matérialiste Broussaisdéfinit ainsi ce terme : « La Phrénologie est la Phy-siologie du "cerveau ;

voilà quelle doit être la véritable.acception dé

:G'é

.

mot ','. c'est {la rdéflmtip'n- adoptée.parGall et qu'on, aurait; dû conserver parce .qu'elle, estaussi exacte que rationnelle. Lorsque l'étude des fonc-

.

lions-, de Tenoéphale fut appelée Psychologie, on étu-diait la vie" indépendante dé;fôrgahismè.;.. Le.mot«J/u^v? (âme) présuppose, un moteur,,.une puissance quine v-sont,point accessibles, .à nos sens ; c'est le commentelle-quornodo-des phénomènes physiologiques; » -{

.'Aujourd'hui et même.depuis longtemps, noxiscon.-

nâissbns mieux que lés matérialistes, le quomodo et le.comment, ..non seulement .ries,phénomènes; physiolo-giques, mais même ..-psychiques-, .qui sont autrementdifficiles'à connaître et partant à étudier,- Voy. PSY-

CHISME;.,-' : ; { -,,.[',(Â. suivre.) {

:

JEAN DARLÈS.

WM ET LA

;.{v { o;.. XOnyiiouv.eau, liseur de perisées

tin soir; le jeune Modiano, de Salonique dit à son petitfrère: « Pense quelque, chose, donne-moi la main, approche-là de' ma tempe et je ferai ce que tu penseras. » Le{bambinpensa':''" Va nie chercher, là-bas, cette pomme que je cro-querai. »>

Cela fut exécuté'à la lettré. D'autres faits dé cegenre émerveillèreflt'sà famille et ses amis : le jeune Mo-diano était doué de{cette faculté' de lire dans la pensée.

Il vient d'arriver à Paris où il a été soumis, il y a quelquesjours, à dés expériences très intéressantes dans une séancedel'Ëcoledépsyçhdlôgie;présidée par le docteur Beri lion.

C'est le docteur Parez qui fut le conducteur du jeunehomme. Modiano réussit ce'qu'on lui demandait: il décou-vrit un ohjét. voie -^'qui'était une broché'—.au cou d'unedanie, et trouva, dànslà jaquette d'un prétendu assassin,uhéarme'homicide.^;- ; ' '"''"'*

Après cette expérience,,' on demanda à Modiano de direses impressions;

— Je ne saurais les. analyser, dit-il. Quand le docteurme conduisait par la pensée, je n'étais pas conduit du tout,et je cherchais à'l'aventure. Quand il me conduisait enm'abandonnantson bras près des tempes, je ne saurais pasexpliquer très:; bien l'impression que j'éprouvais, mais,.

sans me rendre compte pourquoi, j'allais vers le but, jeme "sentais moins livré à moi-même.

— Sentez-vous que c'est sa main qui vous conduit?,..Subissez-vous comme "une. sorte de poussée mécanique îDémêlez-vous dans un tressaillement plus ou moins sub-til l'approbation pu rimprobàtion rapide du geste que vous;esquissez et qui est lé reflet de votre pensée à„yoUs ? {

: — Peut-être, mais; c'est bien lointain, et bien incons-cient...

.

.',-•'

-".''' Qui veut gagner Ï0.O00' francs! .{On lit dans les journaux américains :

' M. D. Edson Smith, dëme'Urant à Sàntâ-Aria, Californie;offre 4 0.000 francs, pu "plus exactement, 2.000 dollars, àtoute -personne:capable de: reproduire, par àdrëssëyle phé-nomène d'écriture directe

; Sur: ardoises, dont il a étérécemment témoin-au.camp-meeting de Lily Bâle, N. J.

.

L'écriture se pro.duisit entre Jeux ardoises vissées, appar-tenant à M. Smith, et dont; il né s'est-dessaisi à aucunmoment. -Onze phrasés, signées- des noms de''onze'parentsdécèdes du consultants'y sont trouvées écrites en.six cou-leurs différentes, Ii est inutile; d'ajouter que: le médium,M. Keeler, ne connaissait point le visiteur.

.

; M. Smith,

ajoute ; que jusqu'à la fin d'octobre sonadresse sera : Box .233, Niagara; Palis, N. Y. ' '

' Prophéties extraordinaires d'une somnambule

On mande de.Rome aux Novidades : .-;•

-Il n'est bruit ici, en ce moment; que des prophéties peu

rassurantes d'unevoyantè italienne, Mlle Bellb,' à pro;pos.,;de '

l'avenir prochain de l'Italie.., --/ '- "' "•

Bile à dit«que les socialistes-ët'les anarchistes essaye-ront de détruire l'Italie par le fer et par le feu, mais queVictor-Emmanuel aura la gloire de rétablir l'ordre.

«Quand Léon XIII .mourra, le roi rendra Rome à sonsuccesseur et ira établir sa capitale à Naples. ; "

:

- ((Gênes,:Milan, Venise et-Libourne:seront yfiles lib{ré3,'

la Savoie et Nice tomberont au pouvoir:de 'l'Italie, laFrance ayant pour compensation les frontières du Rhin (5).'

«Un prince de la.branche des Capétiens régnera: enFrance, de par la volonté du peuple, anxieux,devoir seréaliser lé plus beau des programmes (?).- ;. - -

,-/'. r- '

« L'Allemagne sera divisée et la Russie voudra s'empa-rer de Constantinople; et la Norwège séparée de- la Suède,proclamera la République scientifique et sentimentale :(?).

« AvaDt cinquante ans, lès, Chinois, devenus:peuple

guerrier, essayeront d'envahir, l'Europe, mais un Tsarobéissant au Pape là sauvera ; le Pape sera déjà chef, del'Eglise universelle, les juifs, les protestants, les grecs-orthodoxes, etc.y's'éta-hf' soumis à. son autorité.

« Alors apparaîtra sur la terre l'anteçhrist, de racehébreuse, et que voudra convertir le prophète EJias{(?) ». ,,

Le journal ajoute que hombre d'italiens considèrentcomme articles de foi ces prophéties extraordinaires.

' Une terrible vérificationDu Light : - ' ..,-,,{'En août 1899, je recevais du Dr Max Muchlenbruch dé

Oakland, Caiif'prnie, une brochure de prophéties dont l'une,<

rappertée dans le PMlosophical Journal, du 7 juillet 1898,-débutait comme:suit:,

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L'ÉCHO DU MERVEILLEUX 397

«Je vois la Maison Blanche drapée en noir. Un nuage,noir plane sur le président-William Mac Kinley.., »

Eu novembre 1900, je reçus une autre brochure dontj'extrais ce qui suit; écrit lé 28 juillet 1900 :

« Il y a trois assassinats en existence ; un pour le prési-dent Mac Kinley,. uh; pour..,, un pour... N.éànmpins),céJuiqui est projeté pour lé président Mac Kinley semble commes'il allait avoir lieu; sa vie est en danger, jusqu'en novem-bre 1901. »

La première édition de prophéties, écrites le 10 juin 1898,disait aussi :

« Le roi d'Italie disparaîtra très promptement et mys-térieusement. Où; dirait un-assassinat.:»

.

' ; ; -'Ges .extraits sont, je cro'i's;sufQsànt3.pour :prouverque :1e,

Dpl{ax Much-tenbruch.ppssèdedesfàc^au premier rang des psychométristës. X- -'}- '-:: V:..,,,-: ';;;- ;': : G;-B. RIGHMONDV •: :-;:-

V ,,.Mademoiselle Virginie. Louvet- :: ., v.

•; Npûs avpns.rè.ç.u la lettrérsuivante;:-;:: •'•''•:; {-Xi-:-'-.:'.,:•:-' «Paris, lé 10: octobréf90f;

;,,;{ «-Monsieur'le Directeur,: : : ::,:'::;;;,-::>« Puisque vous vous intéressés aux guérisons qu'obtient

par sou traitement' « merveilleux: » Mlle: V.: Louv.èf, vous

ne serez peut-être pas fâché d'apprendre ceci':« Une de mes parentes, Mme R...; atteinte, d'une sorte

.de paralysie'-des jambes, qui avait résisté à la science deplusieurs docteurs, a été complètement guérie à la suited'une quinzaine de jours à peine du traitement deMlle Louvet. La guérison s'est maintenue, elle est aujour-d'hui tout à fait complète, et c'est presque peur moi undevoir de reconnaissance à l'égard de cette bonne demoi-selle que de vous en informer.

« E. RotJYiïii.

« 370, rue Saint-Honorô. »

La vie d'une possédée

RAPPORTS MERVEILLEUX DE MADAME GANTIANILLEB**AVEC LE MONDE SURNATUREL, PAR M. L'ABBÉ J. G.TllOREY, PHÛTRE DU DlOCftS*: DE SENS.

CHAPITRE DOUZIÈME [suite)Le lendemain plusieurs de ces âmes vinrent nous re-

mercier,cntre autres celle de Charles !X,auquel sa fai-blesse avait coûté bien cher; et celle de la Dubarry donlje me rappelle ces quelques mots : — « Nous sommeslà-haut un certain nombre: Magdeleine, Marie Egyp-tienne, Louise, moi et beaucoup d'aulres encore;certes, nous ne sommes ni les moins heureuses ni lesmoins aimées. » — Quelle gloire pour celui qui disaitjadis : « Les femmes perdues vous précéderont dansle royaume des cieux. »

Du reste, j'étais habitué depuis longtemps à cespreuves delà bonté de;,Dieu, et.delà puissance deMarie. En voici encore quelques exemples : Un jeune

' homme de Mont-,Sainf-Sulpice avait. accepté de Can-tiamlle'quelques, billets: de .loterie,.'en faveur,.d'unechapelle dédiée^{Notre-Dame de la Bonne-Mort (1)

(1) Chapelle jérigée à Çhailley, canton.-de Brienou-rArckèi-'vécue (Yonne);: ;"°:- ;;;: c- ; :

*' '- :

« Quand .vous, mourrez,' lui avait-elle dit,: cela: vous,,portera bonheur. ». Et peu de temps après, ce pauvre :

jeune homme se suicida. Entre -le coup dont il ;Sefrappa et son derniersoupir, il put encore se rappeler

:

et invoquer Notre-Dame de la Bonne-^Mort.- «-Ma-bonne mère, venez m'aider à mourir:! ,»- s'étàitr-il

:

écrié ; et cette parole l'avait sauvé. Quelques .jours ;

après, sorti du purgatoire, grâce. au dévouement,de;:Càntianillé, il venait lui-même me raconter ce que, je:;viens de .dire, ;

-•' .'-.."•X}-^.:.

.

'-"•; -'':: X-•Une jeûne femme de'Mi'gennes;:morte saris côhfès-i-

:.sion,;:me-disait : un autreJqUr r ^{vAu^moment- dé'?

!.mo.urir,,je-me suisrappelée qu'une-'de.mes.;amiés-,:qU:i;.:;.fallait en classe auprès de' Mme;G..^m'avait, répété {.

autrefois:cette' parole1' d e1Whiaîtressé^ ; «'Mes enfantsv;,;à l'heure 'deVotre mort, ' priez: bien : là' » sainte; ViërgèV"'jet elle vous' sauvera; Jelui ai donc;dit :;!.rr-.Ma;bonne;::{mère,"jele prie comme -Mme- G... dit; qu'il {fàut;te ;jiprier:.. —Et;j'ai étesauvéè...;,»;{,;{;,,{;,;{;

;

.'{ { ,.{,;,' Une autre jeune fille,-.élève; de'; Càtitiàiiille;;{avait:fait une mort .'efttayàntè'.''',Plusi'eùr^{''''foi's,'''-âvàn't clé 1.

rendre1 le dernier soupir, -elle .'.avait : réclamé son '!

ancienne maîtresse et son '-confesseur. dé- la pension,;;.,quoiqu'elle se fût confessée à; un, autre prêtre-::et;eût;communié peu auparavant. « -Lé bon Dieu he.peut pas';,me laisser mourir ainsi, disait-elle ; il faut queMmeC... vienne, et qu'elle amène M. B.

.Je ne peux

pas mourir sans les voir... » Paroles qui devinrenteffrayantes par la suite, car elle mourut- avant leurarrivée, le village qu'elle habitait étant trop loind'Auxerre. Ganlianille n'avait jamais cherché depuisà connaître son sort, tant elle craignait de la savoirmalheureuse. Elle ne pensait donc jamais à elle en •

priant pour les âmes du purgatoire.Aussi cette pauvre enfant ne fut-elle délivrée qu'au

moment on le bon Dieu envoya le petit Charles nousrévéler sa présence en ce lieu d'expiation. Je l'apprisaussitôl à Cantianillc. Quelle ne fut pas sa joiel... Ellen'attendit pas un instant pour la retirer des flammes,et, quelques jours après, celte heureuse âme vintme remercier, comme tant d'autres, de ma coopéra- 'lion à sa délivrance.

Mais ce qui m'avait le plus touché, c'était le salutde plusieurs hommes que j'avais le tort de considérercomme damnés. Voltaire !... Combien de fois avais-jeexercé contre lui, même du haut de la chaire,, ma

,verve de rhéloricien 1 Un jour, la pensée me vint dtdemander à Cantianille où il était. Elle ne me, réponditpas. Je la regardai et quelle ne fut pas ma sur-prise de voir sur son visage transfiguré je ne sais,'quoi du sourire de Voltaire ! Sourire transfiguré lui-même, et dépouillé de ce qu'il avait autrefois de sar-donique. — « Eh bien 1 oui, c'est vrai, me dit-il; tune t'attendais pas à voir Voltaire arriver du ciel. Tu,enas tant dit contre moi!..... Cependant, je suis réel-.lement au ciel. J'ai demandéun prêtre,.à ma,dernière,heure, mais sans pouvoir l'obtenir; et j'ai été.sauvé.,par mon repentir et mon Eecours à. Marie.! J'étais; anjpurgatoire"pour, douze .mille'ans,{c!est{ ta .'soeur,-,qui'.m'en a tiré lé jour dé sa bonne 'première communion;,(lell juillet 1865). .»7 { ,:

{ .:,--!: /'':X-XXyuX.:

.

ï^e voyant sauvévj'étais encouragé à lé:questionner...,; « Et Jean-Jacques, lui dis-je? » --Mais déjà; ce. n'è-...

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398 L'ÉCHO DU MERVEILLEUX

tait plus lui ; je compris que je mè trouvais en facede ce dernier. En effet, c'était lui. 11 me dit aussiqu'il était au- ciel, après avoir échappé, grâce à Gan-tianillé,à quinze mille ans dé purgatoire. Un autrenom venait encore errer sur mes lèvres, un homme,dont bien des fois j'avais déplcré la fin, Lamennais!!Et lui aussi, comme lès deux précédents, vint me,répondre à son tour, et me raconter qu'à sa dernièreheure il avait invoqué Marié et détesté ses fautes;!...M ari^ l'àvâit sauvé de l'enfer et Gantianille l'avait tirédu purgatoire, où il devait rester dix-huit mille ans 1

Quoi 1 lui dis-je, plus longtemps que Voltaire .et queJean-Jacques?.?-* « J'étais,prôtre,»:, me réponditTil 1

.{'•" J'aurais voulu en terminant ce chapitre, dire com'bien d'âmes ont du ainsi leur, délivrance à Gan tianille.Je viens -,donc de, :1e,; demander à Notre-Seigneur.'Voici sa, réponse : «Tu diras seulement qu'elle en adélivré plusieurs"trillions. Quant au nombre exact età la proportion des élus et des: damnés, je te l'apprendrai plus tard, lorsque tu écriras sous ma dictée, tonlivre iLe çielet l'enfer tels qu'ils sont Qu'il te.suftisè.de savoir, pour le moment, que le jour où elle a com-mencé,à souffrir de,la s.orfepour les âmes du.purga-toire, il y en avait en ce lieu le double de ce

.

qu'il yavait eii enfer.

CHAPITRE TREIZIÈME

>Revênons à GantianiUe Nous Pavons laissée au moment Où le petit Charles ayant conquis et rendu ledernier pacte, avait échappé lui-mAm'e avec Marie etGhrysostome à: l'empire des démons. Cependant ellen'était pas encore délivrée complètement, niles troisanges non plus. Mais Dieu nous avait dit et fait direque sa perte ayant commencé par quinze jours pasrses chez lé-prêtre ,qui l'avait livrée, il fallait, pourachever sa délivrance;qu'elle passât quinze jours avecmoi. Dieu voulait du reste, pendant ce laps dé temps,achever dé me révéler ses désirs.

"'.'- J'eus,donc recours à M. D... qui avait montré déjàtant de zèle pour la délivrance:de GantianiUe. Je lui

1demandai s'il ne connaissait.pas une maison, commu-nauté oii autre, bh nous pourrions passer ensemble lesquinze jours fixés. 11 nous offrit sa maison dé cam-pagne, et nous nous empres âmes de l'accepter.

Mais Dieu voulat qu'avàmt notre ;départ tous lesliens de GantianiUe fussent rompus ! Ils nous promitdonc; non pas de, rendre les photographies dont nousavons déjà parlé, et qui restaient au pouvoir, desdémons, mais de les effacer si elle voulait se donneraùlantde- fois cinquante coups de discipline. Elle yconsentit. Que n'aurait-elle pas fait pour- sortir de samalheureuse position!,.

Pendant six jours elle acheta donc, au prix de deuxcent cinquante coups de discipline, le bonheur devoireffacer chaque,jour cinq de ces photographies, Ellese résigna même à. d'autres douleurs, bien plus vio-lentes encore. Dieu permit aux démons d'entrer enelle et d'y rester, non pas pour l'agiter comme pen-dant les exorcismes, mais pour la faire cruellementsouffrir. De douze, le nombre de ces démons s'élevajusqu'à cent. Elle portait donc constamment en elle cesimpitoyables bourreaux, sans que rien, ,dans son

,

extérieur,trahît;jamais;ses souffrances. Elle ne. pouvaitacheter quelques heures de répit qu'au;prix de nom-

breux coups de discipline... Cent pour chaquedémon 1... C'était donc quelquefois de plusieurs mil-liers de coups qu'il lui fallait se frapper ainsi : heu-reusement que 1 la bonté-de Dieu lui épargnait unegrande partie|de ce supplice. Quand elle en avait reçudouze, quinze ou dix-huit cents, if la tenait quitte dureste, elles démons s'enfuyaient pour quatre ou cinqheures. ."'-,"' ' ' 'V '" ' ' -

Tout cela se passait pendant l'oclave de la- Fête-Dieu, et nous dévions partir le lundi -suivant; lende-main de.la fête du Sacré;Coeur. J'étais fatigué" etpresque malade; quelquefois-même je crachais lesang. Aussi; mes excellents supérieurss'empressèrent-ils de m'accofder'les quinze bu vingt jours deVacâncesque je leur demandai..." « Reposez-vous bien; » medisait-on. Je;ne m'y engageai pas avécsërment, et-jé:fis bien..." Quelles vacances-!...

GantianiUe ayant confié la direction de son pension-nat à sa fille, jeune personne sur laquelle une telleresponsabilité pouvait peser sans danger. Nous par-fîmes lé lundi 26 juin; avec mes' parents, qui nousaccompagnèrent, jusqu'à Laroche-, Jafin de nous pro-téger autant que possible contre là critique. Nousallions d'abord à Paris, pour nous diriger ensuite VersR..... où nous attendait la plus affectueuse hospita-lité. '''.{

Malgré la ragé des démons, notre voyage fut des;;plus heureux-. Depuis quinze ou vingt jours, ils în'a-;vaient menaré plusieurs fois que'si, pendant la route,je quittais CaUtiânillé un. seul instant, ils la feraientdisparaître. Mais, d'après l'ordre dé pi>u, je lui'avâisdonné la ceinture que je portais Cominé; tértiairedeSaint-Dominique, et celte ceinture la protégea. Du

..reste, à Auxérre,.j'avais déjà employé ce moyen pourqu'elle ne fût plustrarisportée aux réunions'delà so'4ciété, ' ';'" ." .'

-

Nous arrivâmes{donc tranquillement, à Paris, oùles membres de l'association commencerent à nous

: Iràqùer avec une persévérance que rien n'àpu encorelasser jusqu'ici. .- -

{''{-,.Le lèndemain, j'allai dire la messe à {Nétrer.Dâme

des Victoires, à cetautel où.,;vingt-cinq "ans aupara-vant, la Sainte Vierge m'avait montré ppur la; pre-mière fois à celle que j'amenais alors à.ses{piêçls!,..Avec quelle ferveur nous priâmes l'un et l'autre!Canfianille surtout, car elle y. reçut encore les,plusgrandes faveurs..,.. Elle s'était placée pendant mamesse précisément où elle était jadis quand la SainteVierge lui apparut..... Elle là:' vit {de nouveau; plusaffectueuse que jamais. Et'cëtte bonne Mère lui ayantrappelé ses prédictions d'autrefois et; montre la îrièr^'veilleuse puissance qui les ayait, réalisées, lui exposade nouveau les desseinsdé fon divin Fils,,et ce qu'il

^attendait d'elle pour l'avenir!... ".: {{

Le:soir, nous arrivâmes a;B,.... où nous fûmes re-çus avec cette bonté que la vraie piété donne toujours'.Près de la maison de M. D..... se trouve une trèsjolie,chapelle et un parcmagmfiqué;Nousallons doncjouir de tous lés agréments de la campagne en même

: temps que de la plus aimable;société. '_

\

Dés le soir même nous commençâmes les prières 1

,

qui devaient ouvrir notre quinzaine ; mais GantianiUe'.. e„ut à passer auparavant un moment bien pénible. De-:

p~uis l'apparition des trois anges et dès personnages

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L'ÉCHO DU MERVEILLEUX 39&

célestes, j'avais écrit plusieurs fois à M. D... pourl'instruire de ces prodiges.

Il était bien loin d'y croire, la délivrance des troisanges lui semblait contraire à l'éternité de l'enferQuant aux personnages que j'appelais Notre-Seigneur,la Sainte Vierge et sainte Magdelôine, il les prenaitpour des anges de ténèbres transformés en anges delumière. Avant doncie commencer les prières, ibmeprit à part quelques instants pour me renouveler cesobjections; Le démrm en profita' pour dire à Ganliarnille : « Tu vois bien qu'il ne croit pas; et il necroira pas, jesaurai bien ; l'en empêcher. Il n'ira pasjusqu'au bout, et- tu né-'seras,-".pas- délivrée...... Pré-diction qui dev ;it être déjouée parle dévouement decet excellentprêtre, mais qui m'en bouleversa pasmoins Gantianili.e,; Nous fîmes, le soir quelques exor-cismes Ossian vint, insolent comme toujours, se-,mesurer de nouveau avec celui qu'il; appelait.....D---.- le lutteur; et après .maintes résistances, il luiredit que Dieu voulait cette quinzaine ; que.lui et lessiens né seraient complètement vaincus qu'à la der-nière he,ure,et qu'ils étaient tout disposés,à se dé-fendre vigoureusement jusque-là^

Le lendemain, il revint, encore, et après lui le petitCharles, M. D..., qui ne croyait pas de ce dernier ceque je lui en avais dit, le reçut comme un démonavec les adjurations: ordinaires. Mais ce bon petitange se* mit à, verser des larmes et à protester d'unemanière, si, touchante,: en joignant les mains, qu'iln'était, pas un démon, qu'il aimait bien le petit bonDieu,et .sa petite mère,

.

qu'il,avait pris des pactes desa:petite:ma'rainé pour les re.ndfe.-Jt son petit parrainet qu'il voulait être, délivré. En un mot, il racontason histoire et celle, de ses deux frères avec un accentsi,humble, si doux et si touchant, que le petit grandMonsieur (comme il appehiit M. D... dans son lam-gage enfantin). n*eut;pas le courage de continuer lesexprcismes. Je lui: racontai de nouveau tout ce quis'était„passé;:â;../Vuxerre ; toutes, les..remarques ,quej'avais faites sur ces trois anges, tous les servicesqu'ils m'avaient rendus, et il commença & étudier sè-riëuséméh.tçetteinérveille.

A partir de ce moment, nous vîmes tous les joursquelques' démons; Dieu les envoyait, non "pas pour,rendre dés pactes, puisqu'ils n'en avaient plus, maispour révéler à M. D:.. cé{ qu'il ayait fait pour luicomme'''pour'mpi, et i'oeuvre à laquelle nous devionstravailler'de çonéert. ,{"':- ;;. .{{{.Aussi,,[^.{"0,,. exorcisant, un jour Samson, selon

toutes les prescriptions du rituel : ;<Imbécile, lui dit

ce {dernier, est ce que c'est pour cela que ton Dieum'envoie? fu veux savoir quand je m'emirai'?•' (C'estune dés premières questiens'que d'après le; rituel, ondoit faire au démon pendant'iés exorcismes). Je te l'aidit, dans quinze jours, pas avant. Ce; que ton Dieuveut?{G'est que je réponde à l'esquesiions, bon gré,mal gré. Démandé donc, monstre.... Qu'est-ce que tuyeux savoir?... » Et,il fut contraint de raconter denouveau ce que j'ai dit précédemment dé Caintianilleet de moi et d'ajouter une foule de choses analoguesconcernant M. D.

,Puis il ajouta de lui-même, avec

,un orgueil indescriptible,que GantianiUe ne serait pasdélivrée, que M. D .. ne rav irait pas, etc., touteschoses qu'il avait démenties auparavant; mais qu'il nenous affirma pas moins avec la plus sotte assurance.

Une autre fois, M. D..., me croyant dans l'erreur,voulait le forcer d'en convenir — « Tu as perdu cebon prêtre, lui disait-il. » Et il cherchait à le lui prou-ver par une foule de citations. — « Ah ! je le voudraisbien, nous le voudrions bien tous, l'avoir penlucomme tu le dis, 1 avoir entraîné dans l'erreur ou lepéché ! ». Et il prolesta de nouveau que si j'avais com-mis ou si je commettais à; l'avenir un seul péché mor-tel, je deviendrais un instrument impropre aux des-seins du bon Dieu. Puis il prouva, que les textes citéscomme, preuve ne pouvaient réellement rien contrémoi. M D... insista néanmoins,,et au point que Sam-son finit par lé croire convaincu de mes prétenduségarements. Il prit alors un air et un accent de joieaffreux..''

..';:'

« Vraiment s'écria-t-il, vraiment: tu pensés-:ceque tu dis? Vraiment, tu crois ce prêtre perdu? Oh !

je te remercié, te voilà de' mes amis ! Tu vas", nousaider! Tu vas: l'empêcher de continuer àsauVer Gan-tianiUe. Ôh ! que tu me rends heureux ! Aussi heureuxqu'on peut l'être en enfer. Je vais dire aux autres quetu es avec nous. »

Ces paroles étaient accompagnées d'un regardflamboyant que je ne saurais dépeindre.

-''. Samson, cependant, ne porta pas sa joie jusqu'en.enfer ; M D ..la fit évanouir aussitôt par sa protesta-

tion de répondre en tout aux desseins du bon Dieu dèsqu'il les connaîtrait sûrement. Par la suite,; les autres'démons confirmèrent une à une toutes ces vérités etrépondirent à toutes les objections; je vois encoreLucifer déroulant un jour aM.{D.,. les, desseins

:de

Dieu ; son ton;.était'-«aime et même empreint d'une: certainenoblesse ; sa paroïelènte ét.ses gestes dignes;

On le sentait comprimé par une puissance qui'.ielaissait cependant par intervalle.manifester, dans unmouvement ou un regard, sa fureur concentrée, et lemodéraitensuite maigre lui. Quand; il.e.ut fini d'exposer•ainsi le plan de Dieu et son ;tripmphe{ sor{ l'enfer, ilajouta :« C'est, lui, c'est tonDieu.inl'âme qui: me forcéà te dire tout cela, Iles.tlà,à-.tes f;ôtes; etpourpreuvedelà vérité de ce que je te dis,;il-me force à tombera,{genoux devant toi. » Et;malgré;..'lui;'.--lentement,îltomba à genoux avecune fierté qui. montrait sa révoltéjusque dans son obéissance,

; :'. •-,

Quelle scène solennelle !... Deux prêtres en présencedé Dieu et de Satan ! et Satan forcé par Dieu de.leurtransmettre de* ordres destinés' à ruiner sonempifé !

Mais le témoignage des démonsn'étaitjamais aùsdifrappant que lorsqu'ilsvenaient; pour lapremièrefois,dans le corps deCantânille. Aussi, le bon Dieu avait-ilréservé cettepreuveàM. -D.'..- -;>"''

Nous avions vu, à Auxerre, dix;démons, nu plutôtsept démons et: les trois anges ; il nous en restaitencore quatre à Voir : Gédëon, Joab; Holophèrne.etAbsalon. Un jour, nous les fîmes,venir toùsles quatrel'un après l'autre, et M. D... put cqnst'-iter quelle ter-reur et quelle rage ils éprouvaient en nous reconnais-sant à nos signes. En arrivant, ces. démons étalaienttout leur orgueuil. On aurait'dit dés géants en face depygméès qu'ils, vont écraser. Mais quand nous leurdisions : «Regarde, nous connais tu ? » tout à Oupleurs yeux devenaient hagards, leur poitrine haletante^leur visage pâle dé terreur. « C'est toi î's'écriâiéril ils.,C'est lui I monstres, infâmes, 'scélérats ! Nous voici

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AOQ L'ECHO DUMERVEILLEUX

devant.vous 1,»: Et nous; les forcions à confirmer parleur attestation celle de tous les autres. Quelquefoisnous commencions.par leur demander si on parlait enenfer de-quelque grande, oeuvre de Dieu ; ce que lesdémons en pensaient, etc. Etalors ils nous racontaient,sans nous,connaître, les desseins de: Dieu; la terreurdes démons : et toute notre histoire à nous-mêmes.Mais ensuite, quelle {n'était pas{leur rage, quand ils-reconnaissaient parinos titrés qu'ils avaient toutraconté à ceuxmêmes dont ils parlaient. Quellesscènes

.

indescriptibles t .{; ;

.Qu'on se figure un démon dans le corps de Gantia-

niUe, avec son caractère, son accent, sa physionomie{propres ; puis, tout à: coup, dans une seconde, unsouffle dé mes lèvres remplaçant ce démon -par unautre.tout:différent de-caractère,.de, physionomie etmême,de son de voix.,; je; le répète, ces tiansforma-

;tionssqnt:inimaginabjés:pp]ur^uelqu'un quine les àpas vues.:,{;{-:;{{-';''....;;'{;{{' ';-'•{ -'--.

.....Les trois

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petits, angés:yenàient.aussi; tous 1es jours,Marie et {Chfysbs'tqme.plus ;rârement, mais le ..petitCharles à chaque anstant.' «C'est moi .qui fais les

^commissionsdu;petit bon Dieu ,»,disàit-il, et.il conti-'

nuait à nous révéler tout ce que GantianiUe auraityourri;nous cacher, et àfaire à sa. place tout ce .qu'ellerefusait dé faire e]le-même. Les démons s'opposaientde;toutes leurs forces à ce qu'elle assistât à la messechaque matincomme le bon Dieu le lui avait, ordonné.Pendantia nuit, ils la faisaient,cruellement souffrirpourlui.'arracher la-promesse qu'elle n'y assisterait pas etlui ôfêr d'avancé la force, et le courage de. se lever,Aussi, .nous.disait-elle tous les matins :: «, Je n'irai

-'pa's|-{laîs.âè%m;è.i.;'jèv''n',e.''ve.ux pas y, aller! » :

'•'.', ;-:'::,,:'- (A suivre). -.'"-'

{ -ANIMISME, 'ÈT.'SPIRITIBMB.;— D'une étude du prôfes-;séurMoutoùnier paruedans.laJîévue Spirite sur les

Cornières. -séahcW d'Eusapia Pâlaàiho, à,Gênes, nousdétachons le judicieux passage, suivant :

:... Lorsqu'il y; a onze ans; Alexandre Aksakoff posa ledilemrneeritre « ranimismé.etle.Spiritisme» et démontraavec une. grande .lucidité; dans son- livre fait de main demaître, l'existence d'une entité" autonome, intelligente etactive; dans les manifestations purement animiques, per-sonne n'aurait pu s'attendre à ceque le premier terme: dudilemme aurait été .controversé et -Critiqué

.de mille

manières, sous mille transformations diverses par ceux-'là qui s'effraient- du. second. Que sont, en-vérité, toutesles hypothèses ou lés {théories, comme on; les appelle,inventées..depuis, dix ans pour ramenerles phénomènesrhédianimiques à des manifestations de l'âme humaine,sinon dgs formes et des effets divers de l'hypothèse ani-mique, tant conspués, quand on lès compare à l'ouvraged\ft,k8akpfî.;.{{{: ,".{.;;

De faction musculaire inconsciente des assistants (miseen avant, un demi-siècle avant Faraday) jusqu'à la projec-tion de l'activité protoplaBmiqué, ou à l'émanation tempo-raire de' l'habileté du corps du médium, imaginée par

;Lodge,;{de:ladoctrine,psychiatrede Lombrosp à,la psycho-phy'siologie{d'Ochorovyiçz ; :de l'extériorisation admise par

de Rochas à l'ésopsychisme ;' de l'automatisme de PierreJanet au dédoublement de la.personnalité d'Alfred Binet,ce fut-une suite, une alternative, un débordement d'expli-cations, ayant pour but' l'élimination de la personnalitéextérieure.., ''•.;-,-

Le procédé était logique et conforme auxsàins principesdelà philosophie scientifique laquelle, comme le déclaréLodge, nous:apprend à épuiser la possibilité.:de.tout ce- quia été observé, avant dé demander l'aide de l'inConnù.

Mais ce principe; inattaquable en théorie, peut conduire àdes résultats erronés quand on' retend trop loin, dans unchamprdonhéde recherches.Vallati a; cité, à ce sujet, unecurieuse apostille de Galilée publiée: récemment dans ,lé.troisième volume de l'édition nationale de ses asuvrès :

.'-,« L'ambré; le,diamànt etd'aûtpes substances très denses:étant chauffées, attirent les corps légers et c'est pourquoiilgattirept l'air en se refroidissant et l'air établit un cou-rant pour les corpuscules.» .'- '

Ainsi donc, la volonté dé réduire un fait physiquenonencore;expliqué parmi.lés lois physiques, connues, à cetteépoque, a fait commettre une erreur à lin observateur et àun penseur aussi prudent et aussi positif que l'était Gali-lée. Si quelqu'un lui eût dit- que;dans cette attraction del'ambre se trouvait le germe d^îine nouvelle branche descience et la manifestation la plus: rùdimentaire d'uneénergie, «l'électricité' », inconnue auparavant, il eût;pro-bablement répondu : il est inutile d'avoir-recours; à l'in-connu. Gatitée connaissait une formé d'énergie que là phy-sique moderne étudie à la fois avec l'énergie électrique délaquelle un rapport étroit, intime avec toute autre nouvelledécouverte résultent de nouveaux argumenta à l'appui.: Quand il se: fut convaincu que vraiment l'explicationqu'il avait: donnée ! sur le phénomène de l'ambre n7avaitpas de-signification, ni de fondpmènt, il aurait pu porterson attention sur les analogies que l'attraction de l'am-bre pour les corps légers présentent avec l'attraction del'aimant pour la limaille dé fer. Arrivé a ce point, il eût4rès probablement écarté la première hypothèse; et aurait,admis que l'attraction de

:l'ambre /est un phénomène

magnétique;,

v {

; Et il se serait trompé, parce qu'elle est au contraire unphénomène électrique. De -même, çeuxrlà nepoiirraiënt-ilsfeetromper qui,pour éviter à toutprix la nécessité de nou-vellés entités,insisteraientavec une prédilection trop mar-quée;siir l'hypothèse animique,-alors même que{celle-ci semontrerait insuffisante pour expliquertoutes les nianifés^tatipns mëdiànimiques?

-':'''-

.Ne pourrait-il advenir que, comme les phénomènes"élec-

triques et rnagnétiques sont entre eux en étroite relationet nous paraissent souvent inséparables, la même chosese produisît entre|les{ phénomènes psychiques: et les phé-npmènes spirites? Et prenpns garde qu'un -seul: fait .nonexplicable par l'hypothèse animique et explicable parl'hypothèse spirite, né suffise à conférer à celle-ci le degréd'àdaptation scientifique qui a été jusqu'à présent nié avectarit d'énergie : absolument comme la découverte d'unphénomène tout à fait secondaire de la polarisation de làlumière a été suffisante à Fresnel. pour, écarter la théorieNe-wtoniëiine de l'émission et adopter la théorie ondula-toire... .'•.' .,_, -,

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