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Les inégalités sociales de mortalité
au-delà de 65 ans
Thierry EggerickxCentre de recherche en démographie
Les inégalités sociales de mortalité
delà de 65 ans
Thierry EggerickxCentre de recherche en démographie-UCL
1. Introduction : l’évolution de la mortalité : les tendances de fond
2. Les inégalités sociales de mortalité
3. Les différences sociales de mortalité au
4. Inégalité sociale et spatiale de mortalité
1. Introduction : l’évolution de la mortalité : les tendances de fond
2. Les inégalités sociales de mortalité
3. Les différences sociales de mortalité au-delà de 65 ans ?
4. Inégalité sociale et spatiale de mortalité
1. L’évolution de la mortalité : les tendances de fond
vit aujourd’hui deux fois plus longtemps qu’il y a
ans : 40 ans en 1840, plus de 80 ans en 2016
différences d’espérance de vie entre les hommes et
femmes se résorbent progressivement : 7 ans
d’écart vers 1985, moins de 5 ans aujourd’hui
L’évolution de l’écart entre les espérances de vie masculine et L’évolution de l’écart entre les espérances de vie masculine et
féminine à la naissance
1. L’évolution de la mortalité : les tendances de fond
L’évolution de l’espérance de vie à la naissance en Belgique de 1840 à
e recul de la mortalité se décompose en plusieurs étapes avec une contribution spécifique de l’âge.
19e siècle, 90% des gains d’E0 est
attribué au recul de la mortalité des
enfants de 1 à 15 ans.
Durant la première moitié du 20e siècle,
toutes les âges de moins de 60 ans
20,4%
13,8%
1,3%
60%
80%
100%
Contribution (%) en années des classes d’âge à l’augmentation
toutes les âges de moins de 60 ans
contribuent à la progression de l’E0… mais
surtout les enfants de moins de 1 an.
1950 à 1985, les gains d’E0 sont
toujours largement liés au recul de la
mortalité infantile, mais contribution
importante des 30-59 ans et des 60 ans +
1985 à nos jours, la contribution des
ans et + est déterminante (> 60 %)
-5,7%
70,7%
-20%
0%
20%
40%
60%
1841-1904
décompose en plusieurs étapes avec une contribution spécifique de l’âge.
7,6%
15,9%
15,2%
19,0%
20,7%
4,8%6,6%
16,0%
2,1%10,0%
26,6%
Contribution (%) en années des classes d’âge à l’augmentation
de l’espérance de vie à la naissance
43,9%
34,7%41,9%
9,1%
27,3%
21,7% 7,8%
3,5%
3,5%
5,4%
21,8%
33,6%
1904-1934 1934-1954 1954-1984 1984-20140-1 1-14 15-29 30-59 60-74 75+
Une progression rapide de l’espérance de vie aux
L’évolution de l’espérance de vie à 65 ans et à 80 ans selon le sexe
17
19
21
23
Tot E65
Fe E65
Ho E65
Tot E80
Fe E80
Ho E80
3
5
7
9
11
13
15
1841
1845
1849
1853
1857
1861
1865
1869
1873
1877
1881
1885
1889
1893
1897
1901
1905
1909
1913
1917
1921
1925
1929
1933
1937
1941
1945
Ho E80
âges élevés
L’évolution de l’espérance de vie à 65 ans et à 80 ans selon le sexe
1945
1949
1953
1957
1961
1965
1969
1973
1977
1981
1985
1989
1993
1997
2001
2005
2009
2013
2. Les inégalités sociales de mortalité
2.1. L’identification de groupes sociaux
- Pourquoi ?
Différentes dimensions sont utilisées pour déterminerDifférentes dimensions sont utilisées pour déterminerle niveau d’instruction, le statut socio-professionnel,Mais elles peuvent avoir un rôle différent sur l’état
Niveau d’instruction attitudes de prévention,
Revenu, CSP et conditions de logement
déterminer le positionnement social des individusdéterminer le positionnement social des individusprofessionnel, les conditions de logement et le revenu
l’état de santé et la mortalité.
prévention, de recours et d’accès aux soins de santé
ressources matérielles
Comment ?
� Les groupes sociaux sont identifiés à partir des
1991, 2001 et 2011, plus précisément à partir
conditions de logement (les dimensions).
� A chaque individu est attribué un score qui varie
des trois dimensions.des trois dimensions.
� Pour éviter les problèmes liés aux petits nombres
seront regroupés par quartile de score. Quatre
Groupe social défavorisé = 25% des scores
Groupe social intermédiaire bas = scores
Groupe social intermédiaire haut = scores
Groupe social favorisé = 25% des scores
des données des recensements de la population de
partir du niveau d’instruction, du statut d’activité, des
varie selon sa position sur chacune des composantes
nombres (décès) et les effets structurels, les individus
groupes seront distingués :
scores les plus bas
scores situés entre 25 et 50% les plus bas
scores situés entre 50 et 75% les plus hauts
scores les plus hauts
.2. Les différences sociales de mortalité en Belgique
Entre GS Favorisé (25%) et GS Défavorisé (25%)
E0 : 9,1 ans d’écart chez les hommes (73,9 / 83,0 ans
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
E0 : 12,8 ans d’écart chez les hommes (70,2 / 83,0 ans
Des inégalités importantes de mortalité selon les groupes sociaux en 2012
E0 : 12,8 ans d’écart chez les hommes (70,2 / 83,0 ans
L’amélioration de la longévité profite davantage aux catégories sociales les plus aisées… et les inégalités
sociales face à la mort ont augmenté entre 1992-1996 et 2012
Sexe Groupe social Gain d’E0
Hommes Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
Femmes Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
.2. Les différences sociales de mortalité en Belgique
Entre GS Favorisé (25%) et GS Défavorisé (25%) :
73,9 / 83,0 ans) et 6,6 ans chez les femmes (80,4 / 87,0 ans).
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
/ 83,0 ans) et 10,4 ans chez les femmes (76,6 / 87,0 ans) .
Des inégalités importantes de mortalité selon les groupes sociaux en 2012-2016
/ 83,0 ans) et 10,4 ans chez les femmes (76,6 / 87,0 ans) .
L’amélioration de la longévité profite davantage aux catégories sociales les plus aisées… et les inégalités
1996 et 2012-2016
Gain d’E0 2012-16/1992-96
+ 4,3 ans
+ 5,1 ans
+ 2,1 ans
+ 3,9 ans
L’indicateur multidimensionnel maximise les inégalités en termes de mortalité
54
56
58
60
Le positionnement des groupes sociaux (hommes) sur la courbe de l’évolution de l’espérance de vie masculine à 25 ans
40
42
44
46
48
50
52
194
6
194
9
195
2
195
5
195
8
196
1
196
4
196
7
197
0
197
3
197
6
197
9
198
2
198
5
198
8
199
1
199
4
199
7
200
0
Esp
éra
nce
de
vie
à 2
5 a
ns
GS déf (5%)
GS déf (25%)
1974
19961997
Sans diplôme
Dip. primaire
Dip. sec. inf
L’indicateur multidimensionnel maximise les inégalités en termes de mortalité
GS int bas
GS int haut
GS fav
2016
2028
2054
Dip. sec. sup..2021
Dip. sup.2044
Log 2èQ.Log 3èQ.
Log 4èQ.Propriétaire.
Le positionnement des groupes sociaux (hommes) sur la courbe de l’évolution de l’espérance de vie masculine à 25 ans
200
0
200
3
200
6
200
9
201
2
201
5
201
8
202
1
202
4
202
7
203
0
203
3
203
6
203
9
204
2
204
5
204
8
205
1
205
4
205
7
206
0
19961997
Dip. primaire 2003
Dip. sec. inf.2009
Log 1erQ.
Locataire.
1. Les inégalités sociales de mortalité concernentont-elles évolué ?
2 hypothèses : - elles persistent selon un processus d’accumulation d’effets/comportements bénéfiques ou nocifs au cours de la vie ;
3. Observe-t-on des différences sociales de mortalité au
- elles disparaissent progressivement «santé.
2. Quel est le rôle de l’état de santé ? A état de santé équivalent, les différences de mortalité entre les groupes sociaux subsistent-elles ?
Les inégalités sociales de mortalité concernent-elles aussi les personnes âgées… et comment
selon un processus d’accumulation d’effets/comportements bénéfiques ou nocifs au cours de la vie ;
des différences sociales de mortalité au-delà de 65 ans ?
elles disparaissent suite à un processus de sélection qui progressivement « élimine » les plus faibles/moins bonne
Quel est le rôle de l’état de santé ? A état de santé équivalent, les différences de mortalité entre
Au-delà de 65 ans, on observe des différences importantes d’espérances de vie entre les groupes
sociaux (2012-2016)
Entre GS favorisé (25%) et GS défavorisé (25%)
E65 : 4,2 ans d’écart chez les hommes
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
E : 7,0 ans d’écart chez les hommes
A 65 ans :
E65 : 7,0 ans d’écart chez les hommes
Entre GS favorisé (25%) et GS défavorisé (25%)
E80 : 1,8 ans d’écart chez les hommes
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
E80 : 3,4 ans d’écart chez les hommes
A 80 ans :
delà de 65 ans, on observe des différences importantes d’espérances de vie entre les groupes
éfavorisé (25%) :
: 4,2 ans d’écart chez les hommes (16,5 /20,7 ans) et 3,7 ans chez les femmes (20,3 / 24,0 ans).
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
: 7,0 ans d’écart chez les hommes (13,7 /20,7 ans) et 7,0 ans chez les femmes (17,0 /24,0 ans).: 7,0 ans d’écart chez les hommes (13,7 /20,7 ans) et 7,0 ans chez les femmes (17,0 /24,0 ans).
éfavorisé (25%) :
: 1,8 ans d’écart chez les hommes (7,5 /9,3 ans) et 2,3 ans chez les femmes (9,2 / 11,5 ans)
Entre GS favorisé (5%) et GS défavorisé (5%) :
: 3,4 ans d’écart chez les hommes (5,9 /9,3 ans) et 4,4 ans chez les femmes (7,1 /11,5 ans).
L’amélioration de l’espérance de vie profite davantage aux catégories sociales les plus aisées…
et les inégalités sociales face à la mort ont augmenté entre 1992
Sexe Groupe social
Hommes Défavorisé (5%)
Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
Femmes Défavorisé (5%)
Les ‘gains’ d’espérance de vie à 65 et à 80 ans entre 1992
Femmes Défavorisé (5%)
Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
Sexe Groupe social
Hommes Défavorisé (5%)
Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
Femmes Défavorisé (5%)
Défavorisé (25%)
Favorisé (25%)
L’amélioration de l’espérance de vie profite davantage aux catégories sociales les plus aisées…
et les inégalités sociales face à la mort ont augmenté entre 1992-1996 et 2012-2016
Gain d’E65 2012-16/1992-96
+ 1,2 an
+ 2,6 ans
+ 3,3 ans
+ 0,4 an
Les ‘gains’ d’espérance de vie à 65 et à 80 ans entre 1992-1996 et 2012-2016
+ 0,4 an
+ 1,9 an
+ 2,7 ans
Gain d’E80 2012-16/1992-96
+ 0,4 an
+ 1,4 an
+ 1,5 an
- 0,1 an
+ 1,1 an
+ 1,8 an
- 38% des personnes âgées de 65social défavorisé se déclarent engroupe social favorisé.
� A état de santé équivalent, les différences sociales de mortalité disparaissent
groupe social favorisé.
- Parmi les 65-79 ans se déclarantappartiennent au groupe socialgroupe social favorisé.
65-79 ans et appartenant au groupeen bonne santé, pour 67% parmi le
A état de santé équivalent, les différences sociales de mortalité disparaissent-elles ?
déclarant en mauvaise santé, 64%social défavorisé et seulement 3% au
L’espérance de vie à 65 ans varie sensiblement selonl’état de santé déclaré
� Tables de mortalité selon le groupe social et l’état de santé subjectif : 2002
Les différences d’espérance de vie à 65 ans et à 80 ans entre le GS favorisé et le
GS défavorisé selon l’état de santé déclaré au recensement de 2001
Etat de santé Hommes Femmes
Bon (très) 20,4 24,3
Moyen 16,2 20,7
Un mauvais état de santé efface les différencessociales de mortalité.
Par contre le différentiel social se maintient pour ceuxqui se déclarent en bon état de santé ou en état desanté moyen… avec toutefois un gradient selon l’étatde santé :
Moyen 16,2 20,7
Mauvais 10,2 14,2
Total 16,3 20,0
Tables de mortalité selon le groupe social et l’état de santé subjectif : 2002-2006
Les différences d’espérance de vie à 65 ans et à 80 ans entre le GS favorisé et le
GS défavorisé selon l’état de santé déclaré au recensement de 2001
Hier, comme aujourd’hui, il existe des différences
des régions, des arrondissements, des communes
2012-2016, l’écart d’espérance de vie à la naissance
les femmes.
4. Les différences sociales et spatiales de
Espérance de vie à la naissance de la population masculine
1992-1996
différences de mortalité à l’échelle des milieux de résidence,
communes… et ces différences ne se résorbent pas. En
naissance est de 6 ans chez les hommes et de 4 ans chez
et spatiales de mortalité au-delà de 65 ans ?
Espérance de vie à la naissance de la population masculine
2012-2016
� Il y a une relation entre le niveau de mortalité et les caractéristiques socioéconomiques de la population de chaque arrondissement
La relation entre l’espérance de vie masculine à la naissance et le revenu médian
à l’échelle des arrondissements
a une relation entre le niveau de mortalité et les caractéristiques socioéconomiques de la population de
La relation entre l’espérance de vie masculine à la naissance et le revenu médian
à l’échelle des arrondissements
� A groupe social équivalent, observe-t-on encore des différences de mortalité à l’échelle des
régions et des arrondissements ?
- A même groupe social, les espérances de vie à 65 et à 80 ans
- D’autres facteurs interviennent : l’environnement physique,
santé très différenciée spatialement…
Arrondissements 55-79 ans
Bruxelles 1,00Bruxelles 1,00
Charleroi 1,25
Mons 1,24
Soignies 1,15
Namur 1,10
Nivelles 0,98
Bruges 0,81
Gand 0,86
Ostende 0,86
on encore des différences de mortalité à l’échelle des
ans présentent encore des différences importantes.
physique, social et institutionnel, une offre et une qualité de service de
79 ans 80 ans et plus
1,001,00
1,23
1,21
1,11
1,15
1,07
0,95
0,94
0,90
En contrôlant le groupe social et l’état de santé déclaré, le risque de mourir au
fortement de la situation de ménage… et donc de l’isolement social/familial
� Aux âges élevés, la mortalité est aussi affectée par la situation de ménage
Situation de ménage
Couple
Autre
Cohabitant
Isolé célibataire
Isolé autre (veuf(ve)…)
Monoparental
En contrôlant le groupe social et l’état de santé déclaré, le risque de mourir au-delà de 65 ans dépend aussi
fortement de la situation de ménage… et donc de l’isolement social/familial
Aux âges élevés, la mortalité est aussi affectée par la situation de ménage
2002-2006
1,00
1,31
1,16
1,28
1,14
1,32
Demande versus offre de soins de santé en WallonieDemande versus offre de soins de santé en Wallonie
Rouge: Besoins > Offre
Jaune: Offre > Besoins
Conclusions
• Les inégalités sociales face à la mort, au-delàaugmenté aux cours des 25 dernières années,Néanmoins, l’importance du différentiel socialpartie l’hypothèse de sélection.
• L’état de santé capte une partie de l’effet des• L’état de santé capte une partie de l’effet dessupprime pas, tant au niveau des 65-79 ans quebon, plus faibles sont les inégalités sociales de
• Les différences spatiales de mortalité au-delàsocial : d’autres facteurs entrent donc en jeu pourphysique, l’environnement social et familial outransport, etc.
delà de 65 ans, subsistent, sont importantes et ontannées, tant du côté des femmes que des hommes.social tend à diminuer avec l’âge, ce qui validerait en
des inégalités sociales sur la mortalité, mais ne ledes inégalités sociales sur la mortalité, mais ne leque des 80 ans et plus. Moins l’état de santé est
de mortalité.
delà de 65 ans subsistent après contrôle du groupepour expliquer ces différences : l’environnementou encore l’offre en termes de soins de santé, de