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Signalé à l’attention de nos lecteurs : JURISPRUDENCE C.A.A. : Compétences des établissements (conseil scientifique/président) – Habilitation à diriger des recherches – Refus d’inscription fondé sur une délibération illégale du conseil scientifique – Annulation par voie de conséquence – Contrôle du juge sur la délibération du conseil scientifique .......................................................................................................... p. 12 C.E.: Sanction disciplinaire – Condamnation pénale – Faits isolés – Disproportion – Procédure disciplinaire – Composition du conseil de discipline...........................................p. 16 T.A. et C.A.A.: Personnel enseignant – Comportement contraire à la déontologie – Illégalité des mesures disciplinaires – Absence de préjudice réparable .................................p. 17 T.A.: Laïcité – Personnel de surveillance – Utilisation d’une classe comme lieu de prière – Sanction – Licenciement ..................................................................................................p. 19 T.G.I.: Lycée – E.P.S. – Responsabilité de l’État retenue (art. L. 911-4 du code de l’éducation, art. 1384 du code civil) .......................................................................................................p. 24 C.E.: Marché public de service – Article 30 du code des marchés publics – Liberté d’accès à la commande publique – Transparence des procédures – Égalité de traitement des candidats – Procédure adaptée – Pouvoir adjudicateur....................................................p. 26 C.E.D.H. : Établissements publics locaux d’enseignement – Élèves – Port de signes religieux .....................................................................................................p. 28 CONSULTATIONS Élection – Président d’université ......................................................................................... p. 32 LE POINT SUR… L’exception pédagogique: le respect du droit d’auteur et des droits voisins dans le cadre de l’enseignement et de la recherche .................................................................................. p. 34 Les pouvoirs du juge des référés dans les recours applicables aux contrats de la commande publique .................................................................................................. p. 38 ACTUALITÉS : Sélection de la LIJ TEXTES OFFICIELS Statut général des fonctionnaires ........................................................................................ p. 42 Personnels – Personnels enseignants.................................................................................... p. 44 Stage des étudiants dans les administrations et établissements publics de l’État...................... p. 46 Arrêté du 9 juillet 2009 modifiant l’arrêté du 18 août 1999 relatif aux modalités d’attribution du diplôme national du brevet ............................................................................................ p. 48 Voir sommaire détaillé page 4 N° 138 LETTRE MENSUELLE DE LA DIRECTION DES AFFAIRES JURIDIQUES DES MINISTÈRES DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE 22 e année – Nouvelle série Octobre 2009

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Page 1: LIJ n°138

Signalé à l’attention de nos lecteurs :JURISPRUDENCE• C.A.A. : Compétences des établissements (conseil scientifique/président) – Habilitation à

diriger des recherches – Refus d’inscription fondé sur une délibération illégale du conseilscientifique – Annulation par voie de conséquence – Contrôle du juge sur la délibération duconseil scientifique .......................................................................................................... p. 12

• C.E. : Sanction disciplinaire – Condamnation pénale – Faits isolés – Disproportion – Procédure disciplinaire – Composition du conseil de discipline...........................................p. 16

• T.A. et C.A.A. : Personnel enseignant – Comportement contraire à la déontologie – Illégalité des mesures disciplinaires – Absence de préjudice réparable .................................p. 17

• T.A.: Laïcité – Personnel de surveillance – Utilisation d’une classe comme lieu de prière– Sanction – Licenciement ..................................................................................................p. 19

• T.G.I. : Lycée – E.P.S. – Responsabilité de l’État retenue (art. L. 911-4 du code de l’éducation,art. 1384 du code civil) .......................................................................................................p. 24

• C.E. : Marché public de service – Article 30 du code des marchés publics – Liberté d’accèsà la commande publique – Transparence des procédures – Égalité de traitement des candidats – Procédure adaptée – Pouvoir adjudicateur....................................................p. 26

• C.E.D.H.: Établissements publics locaux d’enseignement – Élèves – Port de signes religieux .....................................................................................................p. 28

CONSULTATIONS• Élection – Président d’université ......................................................................................... p. 32

LE POINT SUR…• L’exception pédagogique: le respect du droit d’auteur et des droits voisins dans le cadre

de l’enseignement et de la recherche .................................................................................. p. 34

• Les pouvoirs du juge des référés dans les recours applicables aux contrats de la commande publique .................................................................................................. p. 38

ACTUALITÉS: Sélection de la LIJTEXTES OFFICIELS

• Statut général des fonctionnaires ........................................................................................ p. 42

• Personnels – Personnels enseignants.................................................................................... p. 44

• Stage des étudiants dans les administrations et établissements publics de l’État...................... p. 46

• Arrêté du 9 juillet 2009 modifiant l’arrêté du 18 août 1999 relatif aux modalités d’attribution du diplôme national du brevet ............................................................................................ p. 48

Voir sommaire détaillé page 4

N° 138LETTRE MENSUELLE DE LA DIRECTION DES AFFAIRES JURIDIQUES DES MINISTÈRES DEL’ÉDUCATION NATIONALE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE

22e année – Nouvelle série

Octobre 2009

Page 2: LIJ n°138

Rédaction LIJ :Ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la rechercheSecrétariat généralDirection des affaires juridiques142, rue du Bac – 75357 PARIS 07 SPTéléphone : 0155550537Fax : 0155551920

Directrice de la publication :Claire Landais

Rédacteurs en chef et adjoint :Isabelle RousselMonique EnnajouiJean-Edmond Pilven

Responsable de la coordination :Julius Coiffait

Secrétaire de rédaction :Françoise Bourgeois

Ont participé à ce numéro :Valérie BlaiseLionel BlaudeauHenriette Brun-LestelleDidier CharageatFrancis ContinPhilippe DhenninOdile FallopeOlivier FontanieuFlorence GayetMaryline JavoyOlivier LadaiqueRéjane LantignerMonique LecygneFrancine Leroyer-GravetGaëlle PapinSylvie RamondouSimon RiouMarie-Agnès Rivet-BonjeanIsabelle SarthouThomas ShearerJeanne StrauszFrancis TaillandierVirginie SimonVéronique Varoqueaux

Maquette, mise en page :HEXA Graphic

Édition et diffusion :Centre national de documentationpédagogique

Imprimeur :Imprimerie JOUVE1, rue du docteur Louis-Sauvé53100 MAYENNE

N° ISSN :1265-6739

Les articles figurant dans ce numérone peuvent être reproduits, même partiellement,

sans autorisation préalable.

En cas de reproduction autorisée,ladite reproduction devra comporter mention

de la source et de l’auteur.

Les chroniques publiées dans la revuen’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

La Lettre d’Information Juridiqueest imprimée sur un papier 100% recyclé.

Page 3: LIJ n°138

I l est des débats pourtant passionnés qu’un texte bien pensé sait apaiser, voire éteindre. Tel est le

cas du débat sur le port de signes religieux à l’école. Si les premières années qui ont suivi l’entrée

en vigueur de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de signes religieux par les élèves des éta-

blissements scolaires publics ont été marquées par quelques cas litigieux, le contentieux est aujour-

d’hui presque complètement tari, signe que le principe même de la loi est entré dans les mœurs et

que le dialogue qu’elle prévoit entre les familles et l’institution scolaire a produit son effet.

C’est dans ce contexte serein que la Cour européenne des droits de l’Homme a rendu, le 30 juin 2009,

les premières décisions, commentées dans cette livraison de la Lettre d’Information Juridique, confir-

mant la compatibilité de la loi du 15 mars 2004 (codifiée à l’article L. 141-5-1 du code de l’éduca-

tion) avec la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés

fondamentales, et, en particulier, avec l’article 9 de cette convention relatif à la liberté de pensée, de

conscience et de religion.

L’avenir juridique de la loi du 15 mars 2004 est ainsi entièrement dégagé… Il paraît en effet très douteux

que la question préalable de constitutionnalité prévue par la récente réforme de la Constitution trouve

en la matière un terrain d’expérimentation fertile.

Claire LANDAIS

Page 4: LIJ n°138

.............................................................................. p. 08

ENSEIGNEMENT SCOLAIRE.......................... p. 08

Enseignement du 1er degré

•Carte scolaire – Obligation de consultation dudépartementT.A., POITIERS, 28.05.2009, association «École etterritoire» et autres c/ Recteur de l’académie de Poitiers,n° 0801740

•Retrait d’emploi – Mesure d’organisation du service:motivation de la décision (non) – Comptabilisation desenfants de deux ans pour définir le nombre d’enseignants(non) – RatioT.A., PAU, 05.05.2009, association «École et territoire»et autres c/ Inspection académique des Hautes-Pyrénées,n° 0801308

Enseignement du 2nd degré

•Suppression d’un poste de conseiller principald’éducation en collège – Référé-suspension –Appréciation de la condition d’urgenceT.A., TOULOUSE, 18.06.2009, association « SOS Écoles demontagne » et autres c/ Recteur de l’académie deToulouse, n° 0902698

•Inscription – Carte scolaire – Dérogation – Collège –Section sportive natation – Rejet T.A., GRENOBLE, 19.05.2009, M. et Mme L. c/ Inspectionacadémique de l’Isère, n° 0804046

•Discipline – Exclusion définitive – Existence d’uneprocédure pénale – Faits justifiant également uneprocédure disciplinaireC.A.A., VERSAILLES, 02.07.2009, M. et Mme S.,n°08VE00432

•Discipline – Référé-suspension – Urgence (non)T.A., CLERMONT-FERRAND, 18.05.2009, M. et Mme P. c/ Recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, n° 0900982

EXAMENS ET CONCOURS ............................ p. 12

Réglementation

•Compétences des établissements (conseilscientifique/président) – Habilitation à diriger desrecherches – Refus d’inscription fondé sur unedélibération illégale du conseil scientifique – Annulationpar voie de conséquence – Contrôle du juge sur ladélibération du conseil scientifiqueC.A.A., BORDEAUX, 15.07.2009, Université de Pau c/ Mme S., n°08BX01339

PERSONNELS..................................................... p. 14

Questions communes aux personnels

•Aménagement des conditions de travail – Affectation surdeux postes – Intérêt du service (oui) – Atteinte aux droitset prérogatives (non) – Mesure d’ordre intérieur –Décision ne faisant pas griefT.A., AMIENS, 03.07.2009, Mme D. c/ Centre régional desœuvres universitaires et scolaires, n° 0700594

•Mutation – Prise en charge des frais de changement derésidence du conjoint – Détermination des ressourcespersonnelles du conjoint – DéductionsT.A., TOULOUSE, 31.03.2009, Mme J. c/ Recteur del’académie de Toulouse, n° 0502407

•Protection juridique – Poursuites pénales – Décision derelaxe – Refus du recteurT.A., GRENOBLE, 20.03.2009, M. X., n° 0501208

•Concession de logement par nécessité de service – Référémesures utiles (article L. 521-3 du code de justiceadministrative) – Expulsion d’un occupant sans titre dudomaine publicT.A., VERSAILLES, 07.07.2009, M. C., n° 0905954

•Sanction disciplinaire – Condamnation pénale – Faitsisolés – Disproportion – Procédure disciplinaire –Composition du conseil de disciplineC.E., 27.07.2009, Mlle. B., n° 313588

•Personnel enseignant – Comportement contraire à ladéontologie – Illégalité des mesures disciplinaires –Absence de préjudice réparableT.A., TOULOUSE, 30.06.2009, M. B., n° 0501781C.A.A., LYON, 15.07.2009, M. S., n°07LY02149

•Laïcité – Personnel de surveillance – Utilisation d’uneclasse comme lieu de prière – Sanction – LicenciementT.A., MELUN, 02.06.2009, M. A., n° 0703768

•E.P.L.E. – Contrat Emploi Consolidé (C.E.C.) – Non-renouvellement de l’engagement – Absence de versementde cotisations à l’assurance-chômage – Arrêt de travail –Non-respect de la procédure de contrôle médical –Dommages et intérêts – Personne morale responsableConseil de prud’hommes, ORANGE, 21.05.2007, Mme G. c/ Collège P. et Agent Judiciaire du Trésor n°F 07/00039, etC.A., NÎMES, chambre sociale, 13.01.2009, Collège P. c/ Mme G. et Agent Judiciaire du Trésor n° 59 R.T., RG: 07/02779

4 – LIJ 138 – octobre 2009

Page 5: LIJ n°138

Questions propres aux personnels de l’enseignement scolaire

•Transfert de compétences – Personnels techniciens,ouvriers et de serviceT.A., MONTPELLIER, 23.06.2009, Mme R., n° 0801636

RESPONSABILITÉ ............................................. p. 21

Questions générales

•Réparation de préjudices découlant d’une ruptureillégale d’un contrat d’apprentissage imputable à uneuniversitéT.A., MONTPELLIER, 06.07.2009, Mlle B. c/ UniversitéMontpellier-II, n° 0804299

•Personnel – Accident de service – Rejet de la demande deréparation complémentaireT.A., NICE, 29.05.2009, Mme X. c/ Ministre del’éducation nationale, n° 0703124

Accidents survenus ou causés aux élèves et aux étudiants

•École maternelle – Cour de récréation – Défautd’organisation du service non retenuT.A., STRASBOURG, 02.06.2009, M. X. c/ École maternelleet Rectorat de l’académie de Nancy-Metz, n° 0604668

•École maternelle – Cour de récréation – Responsabilitéde l’État retenue (art. L. 911-4 du code de l’éducation,art. 1384 du code civil)C.A., GRENOBLE, 12.05.2009, M. G. c/ Préfet des Hautes-Alpes, n° 07/01901

•Lycée – E.P.S. – Responsabilité de l’État retenue(art. L.911-4 du code de l’éducation, art. 1384 du code civil)T.G.I., SAINT-BRIEUC, 12.05.2009, M. D. c/ Préfet desCôtes d’Armor, n° 08/00309

•Personnel – Ouvrier d’entretien et d’accueil dans un lycée– Accident de service – Responsabilité pour faute de l’ÉtatT.A., LILLE, 01.07.2009, Consorts X., n° 0502817,n° 0802978

CONSTRUCTION ET MARCHÉS.................. p. 26

Passation des marchés

•Marché public de service – Article 30 du code desmarchés publics – Liberté d’accès à la commandepublique – Transparence des procédures – Égalité detraitement des candidats – Procédure adaptée – Pouvoiradjudicateur

C.E., 30.01.2009, Agence nationale pour l’emploi,n°290236 (cette décision sera publiée au Recueil Lebon)

PROCÉDURE CONTENTIEUSE ..................... p. 27

Recevabilité des requêtes

•Promotion dans le corps des directeurs de recherche duC.N.R.S. – Avis de la section compétente du Comiténational de la recherche scientifique – Caractèrepréparatoire – Acte ne faisant pas griefC.E., 29.06.2009, M. B., n° 320819

AUTRE JURISPRUDENCE ............................... p. 28

•Établissements publics locaux d’enseignement – Élèves –Port de signes religieuxC.E.D.H., 30.06.2009, A. c/ France, n° 43563/08;C.E.D.H., 30.06.2009, B. c/ France, n° 14308/08;C.E.D.H., 30.06.2009, G. c/ France, n° 18527/08;C.E.D.H., 30.06.2009, G. c/ France, n° 29134/08;C.E.D.H., 30.06.2009, S. c/ France, n° 25463/08;C.E.D.H., 30.06.2009, S. c/ France, n° 27561/08

CONSULTATIONS............................................ p. 30

•Communication de documents administratifs – Demandede communication du coût d’une campagne decommunicationLettre DAJ A3 n°09-0166 du 6 août 2006

•Communication de documents administratifs – Modalités– Paiement – Demandes abusivesLettre DAJ A3 n°09-197 du 11 septembre 2009

•Obligation scolaire – Demande d’autorisation d’absence– Motif légitimeLettre DAJ A1 n°09-244 du 24 juillet 2009

•Exonération – Responsabilité civile – Accueil conventionde stageLettre DAJ B1 n°09-246 du 30 juillet 2009

•Élection – Président d’universitéLettre DAJ B1 n°09-197 du 5 juin 2009

LE POINT SUR… .............................................. p. 34

•L’exception pédagogique: le respect du droit d’auteur etdes droits voisins dans le cadre de l’enseignement et de larechercheGaëlle PAPIN

LIJ 138 – octobre 2009 – 5

Page 6: LIJ n°138

•Les pouvoirs du juge des référés dans les recoursapplicables aux contrats de la commande publiqueOlivier FONTANIEU

Isabelle SARTHOU

ACTUALITÉSSélection de la LIJ ................................................... p. 42

TEXTES OFFICIELS

•Statut général des fonctionnairesLoi n° 2009-972 du 3 août 2009 relative à la mobilité etaux parcours professionnels dans la fonction publiqueJ.O.R.F. du 6 août 2009

•Emploi des auxiliaires de vie scolaireLoi n° 2009-972 du 3 août 2009 précitéeDécret n° 2009-993 du 20 août 2009 portant applicationdu dernier alinéa de l’article L 351-3 du code del’éducationJ.O.R.F. du 23 août 2009

•Études de santéLoi n° 2009-833 du 7 juillet 2009 portant création d’unepremière année commune aux études de santé etfacilitant la réorientation des étudiantsJ.O.R.F. du 8 juillet 2009

•Personnels – Personnels enseignantsDécret n° 2009-913 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 70-738 du 12 août 1970 relatifau statut particulier des conseillers principauxd’éducationDécret n° 2009-914 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 72-580 du 4 juillet 1972 relatifau statut particulier des professeurs agrégés del’enseignement du second degréDécret n° 2009-915 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 72-581 du 4 juillet 1972 relatifau statut particulier des professeurs certifiésDécret n° 2009-916 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 80-627 du 4 août 1980 relatifau statut particulier des professeurs d’éducation physiqueet sportiveDécret n° 2009-917 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 90-680 du 1er août 1990 relatifau statut particulier des professeurs des écolesDécret n° 2009-918 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 92-1189 du 6 novembre 1992relatif au statut particulier des professeurs de lycéeprofessionnelDécret n° 2009-919 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 2003-1260 du 23 décembre2003 fixant les dispositions statutaires applicables auxprofesseurs des écoles du corps de l’État créé pour laPolynésie françaiseJ.O.R.F. du 29 juillet 2009

•Directeurs de recherche – Régime indemnitaireDécret n° 2009-994 du 20 août 2009 modifiant le décretn° 2001-935 du 11 octobre 2001 instituant une prime demobilité pédagogique vers l’enseignement supérieur enfaveur des directeurs de rechercheArrêté du 20 août 2009 modifiant l’arrêté du 11 octobre2001 fixant le taux de la prime de mobilité pédagogiquevers l’enseignement supérieur instituée en faveur desdirecteurs de rechercheJ.O.R.F. du 23 août 2009

•Enseignement privé – Personnels – Personnelsenseignants – Nouvelle-Calédonie – Polynésie françaiseDécret n° 2009-920 du 28 juillet 2009 modifiant lesdispositions réglementaires du chapitre IV du titre Ier dulivre IX du code de l’éducation et portant extension deces dispositions à la Nouvelle-Calédonie et à laPolynésie FrançaiseJ.O.R.F. du 29 juillet 2009

•Stage des étudiants dans les administrations etétablissements publics de l’État- Décret n° 2009-885 du 21 juillet 2009 relatif auxmodalités d’accueil des étudiants de l’enseignementsupérieur en stage dans les administrations etétablissements publics de l’État ne présentant pas uncaractère industriel et commercialJ.O.R.F. du 23 juillet 2009- Circulaire du 23 juillet 2009 relative aux modalitésd’accueil des étudiants de l’enseignement supérieur enstage dans les administrations et établissements publicsde l’État ne présentant pas un caractère industriel etcommercialhttp://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2009/07/cir_29150.pdf

•Statut des enseignants-chercheursArrêté du 31 juillet 2009 approuvant le référentielnational d’équivalences horaires établi en application duII de l’article 7 du décret n° 84-431 du 6 juin 1984modifié fixant les dispositions statutaires communesapplicables aux enseignants-chercheurs et portant statutparticulier du corps des professeurs des universités et ducorps des maîtres de conférencesJ.O.R.F. du 14 août 2009

•Délégation de pouvoirs en matière de recrutement et degestion des enseignants-chercheursArrêté du 27 juillet 2009 modifiant l’arrêté du15 décembre 1997 portant délégation de pouvoirs enmatière de recrutement et de gestion des professeurs desuniversités et des maîtres de conférencesJ.O.R.F. du 4 août 2009

•Arrêté du 9 juillet 2009 modifiant l’arrêté du 18 août1999 relatif aux modalités d’attribution du diplômenational du brevetJ.O.R.F. du 25 juillet 2009

6 – LIJ 138 – octobre 2009

Page 7: LIJ n°138

•Délégation de signature – Pouvoirs du préfet –Ordonnateur secondaire – Prescription quadriennale –Service inter-académique des examens et des concours –Règlement de comptabilité – Recteur d’académie –Inspecteur d’académie – CHORUSArrêté du 3 juillet 2009 portant règlement decomptabilité pour la désignation des ordonnateurssecondaires et de leurs délégués en ce qui concerne leministère de l’éducation nationaleJ.O.R.F. du 22 juillet 2009

•Stages pour les étudiantsCirculaire n° 2009-109 du 20 août 2009 relative àl’organisation de stages pour les étudiants en master sedestinant aux métiers de l’enseignementB.O.E.N. n° 31 du 27 août 2009

LIJ 138 – octobre 2009 – 7

Page 8: LIJ n°138

ENSEIGNEMENT SCOLAIRE

Enseignement du 1er degré

•Carte scolaire – Obligation de consultation dudépartementT.A., POITIERS, 28.05.2009, association «École etterritoire » et autres c/ Recteur de l’académie dePoitiers, n° 0801740

Par une décision en date du 22 mai 2008, l’inspec-teur d’académie, directeur des services départemen-taux de l’éducation nationale de la Vienne a prononcéla « fermeture du poste unique implanté à l’écoleprimaire de M. ». L’association «École et territoire »,la commune de M. et un parent d’élève ont demandéau tribunal administratif de Poitiers, l’annulation decette décision. Celle-ci a été accordée au motif quele département de la Vienne n’avait pas été consultépar écrit.

«Considérant qu’aux termes de l’article D.213-29 du code de l’éducation :“L’harmonisation géographique des tempsscolaires étant un facteur déterminant pourl’organisation, la mise en œuvre et la qualitédes transports scolaires, le département,compétent en matière d’organisation et definancement du transport scolaire, estconsulté par écrit : […] 3°par l’inspecteurd’académie, directeur des servicesdépartementaux de l’éducation nationale, sura) les projets de création ou de suppressiond’écoles, de regroupements pédagogiquesintercommunaux ou d’établissements du 2nd

degré ; […]” ; qu’aux termes de l’article D.213-30 du même code : “[…]. Si au termed’un délai d’un mois, après qu’une demanded’avis prévue à l’article D. 213-29 lui a étéadressée, le département n’a pas faitconnaître son avis, celui-ci est réputéfavorable“.»

«Considérant que si, dans le dernier état deses écritures, le recteur de l’académie dePoitiers fait valoir que l’inspecteurd’académie de la Vienne a présenté à M. B.,président du conseil général de la Vienne et àM. C., vice-président, notamment le 23 avril2008, les mesures de carte scolaire et que cesdeux élus n’ont pas émis d’opposition auprojet de carte scolaire 2008, il est constantque le département de la Vienne n’a pas étéconsulté par écrit, par l’inspecteurd’académie de la Vienne, sur le projet defermeture de l’unique classe de l’école

primaire de M., contrairement auxdispositions précitées de l’article D. 213-29du code de l’éducation ; qu’il s’ensuit que lesrequérants sont fondés à soutenir que ladécision en date du 22 mai 2008 par laquellel’inspecteur d’académie de la Vienne aprononcé la suppression du poste uniqued’enseignant de l’école primaire de M. etainsi la suppression de ladite école, estintervenue à l’issue d’une procédureirrégulière et doit être annulée.»

•Retrait d’emploi – Mesure d’organisation duservice : motivation de la décision (non) –Comptabilisation des enfants de deux ans pourdéfinir le nombre d’enseignants (non) – RatioT.A., PAU, 05.05.2009, association «École etterritoire » et autres c/ Inspection académique desHautes-Pyrénées, n° 0801308

Par arrêté du 6 mai 2008, l’inspecteur d’académie,directeur des services départementaux de l’éducationnationale des Hautes-Pyrénées a prononcé la sup-pression d’un emploi d’enseignant dans l’école mater-nelle de Luz-Saint-Sauveur à compter de la rentréescolaire 2008. Cette décision est contestée par l’as-sociation « École et territoire », par la commune deLuz-Saint-Sauveur et par l’association de parentsd’élèves de l’école de Luz-Saint-Sauveur pour desmotifs de légalité externe et de légalité interne. Letribunal administratif de Pau a rejeté la requête, notam-ment pour les motifs suivants :

En ce qui concerne la légalité externe […]

« Considérant, en premier lieu, que par arrêtédu 6 mai 2008, l’inspecteur d’académie,directeur des services départementaux del’éducation nationale des Hautes-Pyrénées aprononcé la suppression d’un emploid’enseignant dans l’école maternelle de Luz-Saint-Sauveur à compter de la rentréescolaire 2008 ; que cette décision constitueune mesure d’organisation du service qui a lecaractère d’un acte réglementaire ; qu’elle n’adonc pas à être motivée en application desdispositions de la loi du 11 juillet 1979relative à la motivation des actesadministratifs et à l’amélioration des relationsentre l’administration et le public ; que, parsuite, le moyen tiré de la violation de l’article27 de la loi du 12 avril 2000 est inopérant[…].»

En ce qui concerne la légalité interne […]

« Considérant qu’aux termes de l’article L.113-1 du code de l’éducation, “les classes

8 – LIJ 138 – octobre 2009

Page 9: LIJ n°138

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enfantines ou les écoles maternelles sontouvertes, en milieu rural comme en milieuurbain, aux enfants qui n’ont pas atteint l’âgede la scolarité obligatoire”. Tout enfant doitpouvoir être accueilli, à l’âge de 3 ans, dansune école maternelle ou une classe enfantinele plus près possible de son domicile, si safamille en fait la demande. L’accueil desenfants de 2 ans est étendu en priorité dansles écoles situées dans un environnementsocial défavorisé, que ce soit dans les zonesurbaines, rurales ou de montagne et dans lesrégions d’outre-mer. […]»

«Considérant, en premier lieu, qu’il estconstant que pour prendre sa décision,l’inspecteur d’académie des Hautes-Pyrénéesn’a pas comptabilisé l’effectif prévisionneld’enfants de 2 ans ; qu’à supposer que cetteautorité doive également prendre en comptecet effectif pour définir le nombred’enseignants dans une école maternellesituée dans un environnement socialdéfavorisé, les requérants ne démontrent pasque l’école maternelle de Luz-Saint-Sauveurse situe dans un tel environnement ; que, parsuite, la décision attaquée n’est pas entachéed’erreur de droit […].»

«Considérant, en dernier lieu, qu’il ressortdes pièces du dossier que les effectifsprévisionnels d’enfants dont l’âge étaitcompris entre 3 et 5 ans à la rentrée scolaire2008 s’élevaient à 46 à l’école maternelle deLuz-Saint-Sauveur, soit un ratio de 15,3enfants par classe ; que ce ratio était inférieurà celui constaté dans les autres écolesmaternelles de la circonscription de Lourdes-Bagnères qui comptaient le même nombred’enseignants ; que la suppression d’un posted’enseignant dans cette école fait passer ceratio à 23 enfants par classe, lequel nedépasse pas celui constaté en général dansles autres écoles maternelles de cette mêmecirconscription ; que si les requérantessoutiennent qu’un déséquilibre dans lenombre d’enfants apparaîtra entre les deuxclasses restantes du fait du choix par lesélèves entre l’option bilingue et l’optionunilingue, elles ne justifient pas en tout étatde cause de la réalité de cette disparité ; qu’enoutre, si le programme d’activités extérieuresà l’école organisé au profit des seuls enfantsinscrits en grande section, qui étaient aunombre de 13, conduira à une augmentationde l’effectif de l’autre classe regroupant lesélèves inscrits en petite et moyenne sections,qui étaient au nombre de 32, cette situation

ne portera, au cours d’une année scolaire,que sur une durée totale de 23 jours,découpée en période maximale de 10 joursconsécutifs ; que l’école maternelle n’ayantpas pour mission d’assurer un service degarde d’enfants, les requérantes ne peuventutilement invoquer la circonstance qu’iln’existe pas de service de ce type àdisposition des parents d’enfants âgés dedeux ans, et que ces parents renonceront às’installer dans la commune de Luz-Saint-Sauveur ; qu’enfin, au regard des critèresdéfinis par les articles R. 211-1 et D. 211-9 ducode de l’éducation à partir desquelsl’inspecteur d’académie organise le servicepublic de l’enseignement élémentaire, lesrequérantes ne sauraient non plus invoquerutilement la circonstance que la décisionattaquée provoquera le licenciement d’unagent territorial spécialisé des écolesmaternelles ; que, par suite, ladite décisionn’est pas entachée d’erreur manifested’appréciation.»

Enseignement du 2nd degré

•Suppression d’un poste de conseiller principald’éducation en collège – Référé-suspension –Appréciation de la condition d’urgenceT.A., TOULOUSE, 18.06.2009, association «SOSÉcoles de montagne» et autres c/ Recteur del’académie de Toulouse, n° 0902698

Une association dont l’objet était de promouvoir etdéfendre les établissements publics scolaires en zonerurale, les représentants des parents d’élèves, des per-sonnels d’éducation et d’enseignement, des person-nels administratifs et techniques élus au conseild’administration d’un collège avaient saisi le juge desréférés en vue de faire suspendre, sur le fondement desdispositions de l’article L. 521-1 du code de justiceadministrative, l’exécution d’une décision notifiée parle chef d’établissement aux membres du conseil d’ad-ministration du collège, par laquelle le recteur de leuracadémie supprimait le poste de conseiller principald’éducation.

En ce qui concerne l’urgence, alors que les requé-rants soutenaient que la suppression allait générer desdifficultés graves et immédiates, notamment pour lesenfants, en créant des conditions d’encadrementnéfastes pour la prise en compte de leurs besoins par-ticuliers, que le collège accueillait des populationsscolaires socialement défavorisées dans un cantondes plus ruraux et comportait une SEGPA, le recteursoutenait principalement que la suppression ne mettaitpas en cause la sécurité dans l’établissement et quela suspension de la décision aurait conduit, alors que

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les effectifs ne le justifiaient pas, à soustraire un emploidans un autre établissement de l’académie aux besoinsplus importants.

Le juge a essentiellement pris en compte l’argumentde la sécurité dans l’établissement. Il considère eneffet «que le collège de S. a comporté un effectif de119 élèves en 2008 ; qu’en admettant même que ceteffectif atteigne 128 élèves à la rentrée 2009, ce quiest contesté en défense, la suppression du poste deconseiller principal d’éducation n’apparaît pas commeconduisant à compromettre les conditions de sécurité[…] dans des conditions de nature à justifier de l’ur-gence à suspendre l’exécution de la décision attaquée,dès lors notamment que les dimensions des locaux ducollège sont réduites, qu’aucun incident lié à l’insé-curité ou à un défaut de surveillance n’a eu lieu durantl’année scolaire écoulée et qu’il n’est pas établi quele principal et les autres personnels du collège neseraient pas en mesure d’encadrer suffisamment ceteffectif de taille réduite».

Le juge a en outre estimé que le moyen tiré de ce quele recteur commettrait une erreur de droit en suppri-mant le poste d’un personnel chargé de l’exécutiond’une mission spécifique définie réglementairementdevait être écarté, « la présence d’un conseiller prin-cipal d’éducation dans un collège n’étant pas uneobligation légale », pour décider que la demande desuspension devait être rejetée.

•Inscription – Carte scolaire – Dérogation –Collège – Section sportive natation – RejetT.A., GRENOBLE, 19.05.2009, M. et Mme L. c/Inspection académique de l’Isère, n° 0804046

Par arrêté du 26 juin 2008, l’inspecteur d’académie,directeur des services départementaux de l’éducationnationale de l’Isère, a refusé de faire droit à lademande de dérogation à la carte scolaire présentéepar M. et Mme L., en vue de l’inscription de leur filleen classe de 6e dans un collège disposant d’une sectionsportive «natation». La requête des parents est rejetéepour les motifs suivants :

«Considérant que, pour refuser la dérogationsollicitée, l’inspecteur d’académie s’est fondésur le motif tiré de ce que “les capacitésd’accueil ne permettent pas d’affecter unélève supplémentaire, compte tenu desaffectations déjà prononcées et des prioritésretenues” ; qu’ainsi, l’inspecteur d’académiede l’Isère, qui n’était tenu de préciser dans sadécision ni les capacités d’accueil du collègeL. en classe de 6e, ni le nombre d’élèveseffectivement affectés au sein de cesdivisions, a suffisamment précisé lesconsidérations de fait et de droit qui l’ont

conduit à prendre la décision attaquée, alorsmême que celle-ci ne fait pas expressémentréférence à l’article D. 211-11 du code del’éducation […].»

«Considérant qu’aux termes de l’article D.211-11 du même code : les collèges et leslycées accueillent les élèves résidant dansleur zone de desserte. L’inspecteurd’académie, directeur des servicesdépartementaux de l’éducation nationale,détermine pour chaque rentrée scolairel’effectif maximum d’élèves pouvant êtreaccueillis dans chaque établissement enfonction des installations et des moyens dontil dispose. Dans la limite des places restantdisponibles après l’inscription des élèvesrésidant dans la zone normale de desserted’un établissement, des élèves ne résidant pasdans cette zone peuvent y être inscrits surl’autorisation de l’inspecteur d’académie,directeur des services départementaux del’éducation nationale, dont relève cetétablissement. Lorsque les demandes dedérogation excèdent les possibilitésd’accueil, l’ordre de priorité de celles-ci estarrêté par l’inspecteur d’académie,conformément aux procédures d’affectationen vigueur. Toute dérogation concernant unélève résidant dans un département autre quecelui où se trouve l’établissement sollicité nepeut être accordée qu’après avis favorable del’inspecteur d’académie du département derésidence […].»

«Considérant que sur le fondement del’article D. 211-11 du code de l’éducationprécité l’inspecteur d’académie, directeur desservices départementaux de l’éducationnationale de l’Isère, a, dans sa note du11 avril 2008 diffusée auprès des directeursd’école et des inspecteurs de l’éducationnationale, fixé comme critères permettantl’octroi d’une dérogation au titre de la rentréescolaire 2008 : les élèves souffrant d’unhandicap, les élèves bénéficiant d’une priseen charge médicale importante à proximitéde l’établissement demandé, les boursiers aumérite, les boursiers sociaux, les élèves quidoivent suivre un parcours scolaireparticulier, les élèves dont un frère ou unesœur est scolarisé(e) dans l’établissementsouhaité et les élèves dont le domicile, enlimite de zone de desserte, est proche del’établissement souhaité ; que ces critères ontété également portés à la connaissance desparents par le formulaire de demande dedérogation, lequel a été rempli par M. et

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Mme L. ; que l’ordre de priorité invoqué parles requérants, qui classe au deuxième rangles parcours scolaires particuliers, n’était pascelui en vigueur à la date de la décisionattaquée, alors même qu’il figurait sur le siteInternet du service académique d’informationet d’orientation de Grenoble et sur le siteInternet de l’académie de Grenoble jusqu’au1er septembre 2008.»

«Considérant qu’il ressort des pièces dudossier que la jeune S. ne satisfaisait qu’aucritère tenant au suivi d’un parcoursparticulier, lequel correspondait auquatrième rang de l’ordre des priorités définipar l’inspecteur d’académie ; qu’il ressortégalement des pièces du dossier etnotamment du listing des élèves bénéficiairesd’une dérogation, que les 19 élèves qui ontbénéficié d’une dérogation remplissaient soitun critère mieux classé que celui du parcoursscolaire particulier, soit d’autres critèress’ajoutant à celui du parcours particulier ;que, dès lors, compte tenu de l’ordre depriorité ainsi défini, des places disponiblesdans le collège demandé et des motifsénoncés par les parents de S., l’inspecteurd’académie n’a pas méconnu le principed’égalité de traitement entre les usagers duservice public de l’enseignement en refusantla dérogation à la carte scolaire sollicitée.»

•Discipline – Exclusion définitive – Existence d’uneprocédure pénale – Faits justifiant également uneprocédure disciplinaireC.A.A., VERSAILLES, 02.07.2009, M. et Mme S.,n°08VE00432

Un collégien était accusé de faits graves, notammentd’actes de racket avec violence et intimidation à l’en-contre de ses camarades, qui avaient provoqué l’ou-verture d’une procédure pénale à son encontre. Lesparents de l’élève souhaitaient obtenir la suspensionde la procédure disciplinaire jusqu’à l’issue de la pro-cédure pénale. La cour administrative d’appel deVersailles vient de rappeler, en rejetant ce moyen,l’indépendance de ces deux procédures.

«Considérant […] qu’aux termes de l’article9 du décret du 18 décembre 1985 :“Lorsqu’un élève est traduit devant le conseilde discipline […] et fait l’objet de poursuitespénales en raison des mêmes faits, l’actiondisciplinaire peut, en cas de contestationsérieuse sur la matérialité de ces faits ou surleur imputation à l’élève en cause, êtresuspendue jusqu’à ce que la juridiction saisiese soit prononcée” ; qu’il résulte de ces

dispositions que l’administration n’était pastenue de suspendre la procédure disciplinaireen raison de l’existence de poursuitespénales ; qu’eu égard à l’indépendance desprocédures pénale et disciplinaire, ladécision en litige n’a pas porté atteinte à laprésomption d’innocence.»

«Considérant que si les requérants font valoirque les faits pour lesquels leur fils s’est vuinfliger une sanction définitive d’exclusion nesont pas établis au motif que les poursuites ontété initiées sur le fondement de six lettressemblables, que les faits reprochés ne sontétablis par aucun élément matériel dès lorsque le courrier des représentants desprofesseurs et assistants d’éducation au conseild’administration du collège ne fait que prendreacte de témoignages sans faire état d’indicesmatériels probants et que le juge du tribunalpour enfants de Nanterre a relaxé leur fils aubénéfice du doute des fins de la poursuite ;que, toutefois, si les faits constatés par le jugepénal et qui commandent nécessairement ledispositif d’un jugement ayant acquis force dechose jugée s’imposent à l’administrationcomme au juge administratif, la même autoriténe saurait s’attacher aux motifs d’un jugementde relaxe tirés de ce qu’un doute subsiste sur laréalité des faits reprochés; qu’il appartient àl’autorité administrative d’apprécier si les faitsétaient suffisamment établis, et dansl’affirmative, s’ils justifiaient l’applicationd’une sanction disciplinaire; qu’ainsi, lacirconstance que l’élève […] a été relaxé aubénéfice du doute par le juge pénal est sansinfluence sur la légalité de la décisionattaquée; qu’il ressort des pièces du dossierque les témoignages écrits et concordantsémanant de six élèves du collège, même s’ilsont été écrits, pour chacun d’eux, sur unefeuille revêtue du cachet de l’établissement,sont suffisamment circonstanciés et mettentnommément en cause [l’élève] et un autreélève; qu’ils sont corroborés par un courrierdes représentants des personnels du collège;qu’ainsi, la réalité des faits et leur imputabilitésont suffisamment établies ; qu’eu égard à leurgravité, ces faits justifiaient que le recteur del’académie de Versailles puisse, sanscommettre d’erreur manifeste d’appréciation,décider qu’il convenait de confirmer lasanction d’exclusion définitive de l’élèveprononcée par le conseil de discipline ducollège.»

N.B. : L’administration n’est pas tenue desuspendre la procédure disciplinaire dans

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l’attente de la solution retenue par le jugepénaL. Elle n’est pas non plus tenue par cettesolution lorsque le prévenu a été relaxé aubénéfice du doute. Le Conseil d’État a déjàeu l’occasion de se prononcer en ce sens àplusieurs reprises concernant les procéduresdisciplinaires à l’encontre des personnels(C.E., Ass, 27.05.1955, Dame KOWALEWSKI,Recueil Lebon, p. 297 et C.E., 11.05.1956,Sieur CHOMAT, Recueil Lebon, p. 200). Lamême solution a été posée par le jugeadministratif pour les procéduresdisciplinaires à l’encontre des élèves(C.A.A., LYON, 13.01.2004, n° 01LY02675 etC.A.A., VERSAILLES, 17.11.2005,n° 05VE01050).

•Discipline – Référé-suspension – Urgence (non)T.A., CLERMONT-FERRAND, 18.05.2009, M. etMme P. c/ Recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, n° 0900982

Après l’exclusion définitive de leur fils de son collègesuite à sa comparution devant le conseil de disciplinede l’établissement, confirmée par la commission aca-démique, M. et Mme P. ont demandé au juge desréférés d’ordonner la suspension de la décision durecteur prononçant l’exclusion. Le juge des référés aconsidéré que la condition d’urgence n’était pasremplie pour les raisons suivantes :

«Considérant que pour démontrer lecaractère urgent de la suspension demandée,M. et Mme P. se bornent à invoquer le fait quela période d’inscription en établissementscolaire pour l’année 2009-2010 va êtreouverte prochainement et qu’il importe queleur fils puisse réintégrer le collège S. dès larentrée de septembre 2009 ; qu’ilssoutiennent également que la solution derescolarisation de leur enfant au collège deM. ne peut être que temporaire dès lors qu’ilne parvient pas à s’intégrer dans son nouvelétablissement et fait l’objet d’incessantesrailleries tant dans l’enceinte du collège quedans le cadre de ses activités périscolaires ;que ces conditions ne lui permettraient pasde poursuivre ses études sereinement etmettent en péril son avenir scolaire. »

« Considérant que le fait que la périoded’inscription pour la rentrée 2009 approchen’est pas un argument suffisant et tangiblede nature à justifier la suspension de ladécision litigieuse ; qu’en outre, il ressortdes pièces du dossier que le fils desrequérants est désormais scolarisé à M., soità une distance plus proche de chez lui que

lorsqu’il était inscrit au collège S. alorsqu’aucun élément n’est apporté s’agissantde la nécessité pour lui d’être scolarisé dansun établissement plus éloigné de sondomicile ; qu’au surplus, à supposer mêmeque l’intégration du jeune P. soit difficile ausein de cet établissement du fait de railleriesdont il ferait l’objet de la part de sescamarades, la situation serait trèslogiquement identique voire pire dans lecollège où se sont déroulés les faits motivantla sanction attaquée ; qu’au regard de telsarguments, la condition d’urgence, qui doits’apprécier objectivement et globalement,n’est pas remplie ; qu’il en résulte que lademande de suspension doit être rejetée. »

EXAMENS ET CONCOURS

Réglementation

•Compétences des établissements (conseilscientifique/président) – Habilitation à dirigerdes recherches – Refus d’inscription fondé surune délibération illégale du conseil scientifique –Annulation par voie de conséquence – Contrôledu juge sur la délibération du conseil scientifiqueC.A.A., BORDEAUX, 15.07.2009, Université de Pauc/ Mme S., n°08BX01339

Aux termes du 3e alinéa de l’article L. 612-7 du codede l’éducation, dans sa rédaction applicable enjanvier 2006, « l’aptitude à diriger des recherches estsanctionnée par une habilitation délivrée dans desconditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’en-seignement supérieur».

L’arrêté ministériel du 23 novembre 1988 relatif àcette habilitation, dans sa version applicable àl’espèce, disposait, en son article 1er, que « l’habilita-tion à diriger des recherches sanctionne la recon-naissance du haut niveau scientifique du candidat,du caractère original de sa démarche dans le domainede la science, de son aptitude à maîtriser une stra-tégie de recherche dans un domaine scientifique outechnologique suffisamment large et de sa capacité àencadrer de jeunes chercheurs […]) ». L’article 3 decet arrêté précisait que : « Les candidats doivent êtretitulaires d’un diplôme de doctorat […]. Les demandesd’inscription sont examinées par le président ou ledirecteur de l’établissement, qui statue sur propositiondu conseil scientifique siégeant en formation restreinteaux personnalités habilitées à diriger des rechercheset après avis du directeur de recherches si le candidaten a un» et son article 4 que « le dossier de candi-dature comprend soit un ou plusieurs ouvrages publiés

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ou dactylographiés, soit un dossier de travaux, accom-pagnés d’une synthèse de l’activité scientifique ducandidat permettant de faire apparaître son expériencedans l’animation de la recherche». Son article 5 pré-voyait que « l’autorisation de se présenter devant le juryest accordée par le président ou le directeur de l’éta-blissement suivant la procédure ci-après. Le présidentou le directeur de l’établissement confie le soin d’exa-miner les travaux du candidat à au moins trois rap-porteurs […] ». Enfin, aux termes de son article 7, « lejury procède à un examen de la valeur du candidat,évalue sa capacité à concevoir, diriger, animer et coor-donner des activités de recherche et de valorisationet statue sur la délivrance de l’habilitation […] ».

Après avoir considéré « […] qu’il résulte des disposi-tions précitées de l’article 4 de l’arrêté du 23 novembre1988 que le président de l’établissement d’enseigne-ment supérieur concerné ne peut réserver une suitefavorable à une demande d’inscription en qualité decandidat à l’obtention du diplôme national de 3e cycled’habilitation à diriger des recherches que sur pro-position du conseil scientifique siégeant en formationrestreinte », la cour administrative d’appel deBordeaux, saisie de l’appel formé par une universitéopposée à un candidat à l’obtention du diplômenational de l’habilitation à diriger des recherches dontson président avait rejeté la demande d’inscription encette qualité, a annulé le jugement par lequel letribunal administratif de Pau avait prononcé l’annu-lation de ce refus d’inscription au motif d’une erreurmanifeste d’appréciation commise par cette autoritéadministrative.

Toutefois, saisie de l’ensemble du litige par l’effetdévolutif de l’appel, la cour a fait droit à la demande,formulée pour la première fois en appel par la requé-rante de première instance, d’annulation de la déli-bération du conseil scientifique de l’université encause, en retenant une erreur manifeste d’apprécia-tion et une erreur de droit :

«Considérant qu’il ressort des pièces dudossier que, pour se prononcerdéfavorablement sur la demanded’inscription de Mme S., le conseilscientifique siégeant en formation restreintes’est fondé sur l’insuffisance de sa productionscientifique et de son expérience en qualitéd’enseignante-chercheure et, en particulier,sur le nombre limité de publicationsscientifiques importantes et de co-encadrements de thèses au regard des critèresde haut niveau scientifique et de capacité àencadrer de jeunes chercheurs ; que,cependant, le caractère limité de l’activité deco-encadrement de thèses par l’intéressée nesaurait être pris en considération s’agissant

d’une demande d’inscription en qualité decandidat à l’obtention du diplômed’habilitation à diriger des recherches ; qu’ilressort des pièces du dossier que l’intéresséejustifie de recherches approfondies dans ledomaine du stockage du froid et des fluidesfrigoporteurs diphasiques et l’analysethermodynamique des systèmes, de lapublication de plusieurs études dans desrevues nationales comme internationalesainsi que de nombreuses communicationsdans des congrès nationaux commeinternationaux et participations à desconférences ; que le directeur de recherchesde Mme S. a émis un avis très favorable à sademande d’inscription en soulignant saparticipation importante aux activités dulaboratoire de thermodynamiqueénergétique, sa capacité à fédérer etcoordonner les autres chercheurs sur unthème, notamment sur celui qu’elle adéveloppé de recherche sur l’analysethermodynamique des systèmes pour lequelelle a eu la responsabilité d’organiser desconférences, en rappelant qu’elle estresponsable scientifique depuis 2003 d’unprogramme national d’une durée de trois ans ;que, dans ces conditions, et alors quel’examen de la demande d’inscription d’uncandidat à la délivrance de l’habilitation àdiriger des recherches n’a pas pour objet deporter une appréciation définitive sur lesmérites du candidat à l’obtention de cediplôme, laquelle incombe au jury visé àl’article 7 de l’arrêté du 23 novembre 1988,Mme S. est fondée à soutenir que ladélibération du conseil scientifique estentachée d’erreur de droit et d’erreurmanifeste d’appréciation et que la décisioncontestée du président de l’université rejetantsa candidature en se fondant sur laproposition défavorable du conseilscientifique est illégale par voie deconséquence.»

N.B. : L’habilitation à diriger des recherches,diplôme le plus élevé de l’enseignementsupérieur, sanctionne une activité derecherche importante et prolongée au-delàdu doctorat. Il permet notamment deprésenter sa candidature à un recrutementpar concours dans le corps des professeursdes universités.Sur le refus d’inscription d’un candidat, lacour administrative d’appel de Paris aconsidéré que le président d’une universiténe « saurait sérieusement soutenir que[l’absence de désignation des trois

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rapporteurs chargés de l’examen d’uncandidat, dont les avis étaient indispensablesà la poursuite du déroulement de l’examen]était justifiée par sa volonté d’associer, encontradiction manifeste avec les dispositionslégales et réglementaires en vigueur, lecandidat à l’organisation de ses épreuves etnotamment au choix des membres du jury»(C.A.A., PARIS, 17.03.2009, n°08PA00862).

PERSONNELS

Questions communes aux personnels

•Aménagement des conditions de travail –Affectation sur deux postes – Intérêt du service(oui) – Atteinte aux droits et prérogatives (non) –Mesure d’ordre intérieur – Décision ne faisantpas griefT.A., AMIENS, 03.07.2009, Mme D. c/ Centrerégional des œuvres universitaires et scolaires,n° 0700594

À l’occasion d’un litige opposant un fonctionnaire audirecteur du centre régional des œuvres universitaireset scolaires (CROUS) au sein duquel il était affecté,le tribunal administratif d’Amiens a rappelé que l’au-torité administrative compétente à l’égard d’un agentpeut valablement répartir son temps de travail enquotités égales entre deux affectations, sous la doubleréserve, traditionnelle en contentieux de la fonctionpublique, que, d’une part, l’emploi concomitant cor-responde au grade de l’intéressé et n’emporte aucunebaisse de traitement – en clair qu’il ne puisse s’agird’une sanction dont le prononcé requiert la mise enœuvre préalable de la procédure disciplinaire idoine– et, d’autre part, que cet aménagement soit motivéuniquement par l’intérêt du service.

Le tribunal a ainsi rejeté la demande d’annulationformée par l’agent :

«Considérant que par une lettre […] ledirecteur du centre régional des œuvresuniversitaires et scolaires (CROUS) […] ainformé Mme D. […] de ce qu’il l’affectait àmi-temps au service logistique en vue d’yoccuper les tâches d’accueil du public au seinde l’établissement, tout en conservant pourl’autre mi-temps son affectation antérieure audépartement des affaires financières ; qu’iln’est pas contesté que la nouvelle affectationde la requérante, telle qu’elle ressortait ducourrier […], correspondait à son grade etn’avait aucune incidence défavorable sur sontraitement ; qu’il ne ressort pas des pièces du

dossier que, même s’il est intervenu à la suited’un grief fait à Mme D. par le directeur duCROUS sur sa manière de servir, cechangement d’affectation ait été décidé à desfins étrangères au service ; que ce changementd’affectation, qui ne préjudicie pas auxgaranties de carrière de la requérante, n’aainsi ni le caractère d’une sanctiondisciplinaire déguisée, ni celui d’unemutation ; qu’elle constitue ainsi une mesured’ordre intérieur insusceptible de recours pourexcès de pouvoir ; que, dès lors, Mme D. n’estpas fondée à en demander l’annulation.»

N.B. : Le juge saisi d’un litige se rapportant àun changement d’affectation vérifie, dans lalimite des moyens dont il est saisi, qu’unetelle mesure ne constitue ni une sanctiondéguisée, ni une mutation entraînant undéclassement pour les agents qu’elle vise.S’agissant du déplacement d’office, décisionprise en considération de la personne, quiimplique, en conséquence, le respect de ladouble garantie de l’intervention préalablede la commission administrative paritairecompétente et de la consultation de sondossier par l’agent concerné en applicationde l’article 65 de la loi du 22 avril 1905, voirLIJ n° 133, du mois de mars 2009, p. 13.

•Mutation – Prise en charge des frais dechangement de résidence du conjoint –Détermination des ressources personnelles duconjoint – DéductionsT.A., TOULOUSE, 31.03.2009, Mme J. c/ Recteur del’académie de Toulouse, n° 0502407

Une institutrice avait obtenu sa mutation du départe-ment de Seine-et-Marne vers celui du Tarn. Elle avaitdemandé, sur le fondement de l’article 23 du décretn° 90-437 du 28 mai 1990 modifié, 2e alinéa, fixantles conditions et les modalités de règlement des fraisoccasionnés par les changements de résidence despersonnels civils sur le territoire métropolitain de laFrance lorsqu’ils sont à la charge des budgets de l’État,des établissements publics nationaux à caractère admi-nistratif et de certains organismes subventionnés, laprise en charge des frais de changement de résidencede son conjoint.

Lorsque le conjoint du fonctionnaire n’est pas unagent de l’État, un plafond de ressources person-nelles du conjoint seul, ou un plafond de ressourcespersonnelles du conjoint seul augmentées du traite-ment brut de l’agent muté, ne doit pas être dépassépour que l’agent puisse, aux termes du 1° de l’ar-ticle 23 précité, bénéficier de cette prise en charge.La requérante invoquait la circulaire interministérielle

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du 22 septembre 2000, prise pour l’application dudécret n° 2000-928 du 22 septembre 2000 ayantmodifié le décret précité du 28 mai 1990, qui disposeque « les ressources prises en compte sont, pour leconjoint, partenaire d’un PACS ou le concubin, cellesfigurant sur le dernier avis d’imposition ou cellesperçues pendant les douze mois civils précédant l’ins-tallation administrative de l’agent dans sa nouvellerésidence ». Elle entendait soustraire les déficits derevenus fonciers de son conjoint, tels qu’ils appa-raissaient sur son avis d’imposition, des ressources ducouple, entendues au sens de l’article 23 précité, afinde rester en dessous du seuil de trois fois et demie letraitement minimum de la fonction publique quiautorise la prise en charge des frais de déménage-ment du conjoint. Mais l’inspecteur d’académie, direc-teur des services départementaux de l’éducationnationale du Tarn, avait refusé cette prise en chargeau motif que la perte de revenus fonciers du conjointne pouvait être prise en compte dans l’appréciationdes ressources personnelles du conjoint au sens de l’ar-ticle 23 précité.

Le tribunal administratif de Toulouse, relevant parailleurs que Mme J. n’était, en tout état de cause, pasfondée à se prévaloir des dispositions de la circulairedu 22 septembre 2000 dénuée de portée réglementaire,a considéré que « les ressources personnelles prisesen compte au sens des dispositions précitées de l’ar-ticle 23 du décret du 28 mai 1990 doivent être enten-dues comme les revenus dont dispose le conjoint» etque « si la requérante soutient que l’administrationaurait dû tenir compte des revenus fonciers qui accu-saient un déficit […] pour déterminer les ressources per-sonnelles de son conjoint, toutefois elle n’établit pasque lesdits déficits fonciers proviennent d’un bienimmobilier appartenant en propre à ce dernier».

N.B. : Le juge s’en tient strictement auxtermes du décret et est conduit à préciser, lacirculaire mentionnant « les ressourcesfigurant sur le dernier avis d’imposition» etdisposant par ailleurs que les ressources duconjoint prises en compte « sont lesressources personnelles de toute natureperçues par le conjoint […] à l’exception desprestations familiales et des sommes verséesà titre de remboursement de frais», que lanotion de « ressources du conjoint» au sensde l’article 23 du décret du 28 mai 1990,peut être différente de celle de « revenu netimposable» autorisant des déductions, dèslors que l’avis d’imposition dont pourrait seprévaloir un agent n’établit pas que lesdéficits fonciers invoqués se rattachent à unbien personnel du conjoint, détenu enpropre.

•Protection juridique – Poursuites pénales –Décision de relaxe – Refus du recteurT.A., GRENOBLE, 20.03.2009, M. X, n° 0501208

Un gestionnaire qui exerçait les fonctions de coor-donnateur du groupement de commandes du dépar-tement a été poursuivi pénalement à propos de lapassation d’un marché public. Conformément à l’ar-ticle 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983, lerecteur de l’académie a accordé la protection juri-dique à l’intéressé. Toutefois, il a refusé de prendre encharge ses frais d’avocat au titre d’une procédure enindemnisation pour incarcération abusive et pour pré-judice moral qu’il a intentée après une décision derelaxe.

Après avoir rappelé les dispositions de l’article 11précité qui définissent le régime de la protection desfonctionnaires, le tribunal administratif a rejeté larequête de l’intéressé tendant à annuler le refus opposépar le recteur à sa demande de protection juridique.

«Considérant qu’il ressort de ces dispositionsque l’administration est tenue d’accorder saprotection à l’agent qui fait l’objet depoursuites pénales à l’occasion de faits quin’ont pas le caractère d’une fautepersonnelle ; que cette protection ne s’étendtoutefois pas aux actions engagées par l’agentaprès l’intervention d’une décision de relaxepour obtenir réparation des préjudices causéspar la détention provisoire ; qu’ainsi, M. Xn’est pas fondé à demander l’annulation desdécisions par lesquelles le recteur del’académie de Grenoble a refusé de prendreen charge les frais d’avocat en litige».

•Concession de logement par nécessité de service– Référé mesures utiles (article L. 521-3 du codede justice administrative) – Expulsion d’unoccupant sans titre du domaine publicT.A., VERSAILLES, 07.07.2009, M. C., n° 0905954

Aux termes de l’article L. 521-3 du code de justiceadministrative: «En cas d’urgence et sur simple requêtequi sera recevable même en l’absence de décisionadministrative préalable, le juge des référés peutordonner toutes autres mesures utiles sans faireobstacle à l’exécution d’aucune décision. »

Par ailleurs, l’article R. 99 du code du domaine del’État prévoit que « les concessions de logement parnécessité ou par utilité de service sont précaires etrévocables à tout moment dans les formes prévues àl’article R. 95 ; leur durée est strictement limitée àcelle pendant laquelle les intéressés occupent effec-tivement les emplois qui les justifient […]. Dans tousles cas où la concession vient à expiration pour

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quelque motif que ce soit, les intéressés doivent viderles lieux sans délai, sous peine de se voir appliquerles sanctions prévues à l’article R. 102. »

Un agent affecté dans une université et bénéficiantd’une concession de logement par nécessité deservice, qui avait fait l’objet d’une sanction de révo-cation par arrêté rectoral à l’issue de la procéduredisciplinaire engagée à son encontre, n’avait toute-fois pas libéré le logement au terme fixé par l’admi-nistration.

Statuant sur la requête formée par le président del’université sur le fondement de l’article L. 521-3 ducode de justice administrative, le juge des référés dutribunal administratif de Versailles a considéré qu’iltient de ces dispositions le pouvoir, en cas d’urgenceet d’utilité, d’ordonner l’expulsion des occupants sanstitre du domaine public.

«Considérant que le logement de fonctionindûment occupé par M. C. doit être libérédans les plus brefs délais afin de le mettre à ladisposition d’un nouveau gardien ; qu’enoutre, de par son comportement, M. C.trouble le fonctionnement normal del’université et la continuité du service public ;que, par suite, la libération de ce logementprésente à la fois un caractère d’urgence etd’utilité. »

«Considérant qu’il résulte de tout ce quiprécède que l’université […] est fondée àdemander l’expulsion de M. C. du logementqu’il occupe sans droit ni titre dans unbâtiment universitaire ; qu’il y a lieu, parsuite, d’enjoindre à M. C. de l’évacuer ; que,faute d’exécution dans un délai de quinzejours suivant la notification de la présenteordonnance, l’université […] pourra utilisertous les moyens de droit pour obtenir cetteévacuation, y compris le recours à la forcepublique ; qu’il n’appartient pas, enrevanche, au juge administratif d’autoriserladite université à placer les objets mobiliersappartenant à M. C. dans un garde-meubles. »

N.B. : Le référé mesures utiles peut être forméaux fins d’obtenir le prononcé d’injonctionsd’évacuation à l’encontre de tout occupantsans titre de tout local relevant du domainepublic affecté à l’enseignement supérieur.L’inexécution de ce type d’injonctionslégitimera ensuite le recours à la forcepublique pour obtenir la libération deslocaux en cause.

•Sanction disciplinaire – Condamnation pénale –Faits isolés – Disproportion – Procéduredisciplinaire – Composition du conseil dedisciplineC.E., 27.07.2009, Mlle B., n° 313588

Mlle B., professeure certifiée d’éducation musicale etde chant choral, a fait l’objet le 16 mars 2004 d’unesanction disciplinaire d’exclusion temporaire de sesfonctions pour une durée d’un an après avoir étéreconnue coupable d’un délit d’atteinte sexuellecommis en 1998 sur une mineure de quinze ans, sansviolence, contrainte, menace ou surprise.

Par un jugement du 7 avril 2006, le tribunal admi-nistratif de Versailles a annulé l’arrêté ministériel du16 mars 2004.

Débouté en appel, par un arrêt du 17 décembre 2007,le ministre de l’éducation nationale s’est pourvu encassation.

Le Conseil d’État, avant de régler l’affaire au fond, enapplication de l’article L. 821-2 du code de justiceadministrative, a annulé pour erreur de droit l’arrêtde la cour qui avait considéré qu’un changement inter-venu dans la composition du conseil de disciplineentachait d’irrégularité la procédure disciplinaireengagée à l’encontre de Mlle B.

En l’espèce, après avoir constaté à l’issue de la réunionde la commission administrative paritaire académiquecompétente à l’égard des professeurs certifiés siégeanten conseil de discipline, le 18 novembre 2003, pourémettre un avis sur les sanctions disciplinaires qui pou-vaient être prononcées à l’encontre de Mlle B., que nila totalité des sanctions définies à l’article 66 de la loin° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions sta-tutaires relatives à la fonction publique de l’État, nil’hypothèse consistant à ne pas prononcer de sanctionn’avaient été mises aux voix en application des dis-positions de l’article 8 du décret du 25 octobre 1984relatif à la procédure disciplinaire concernant les fonc-tionnaires de l’État, le recteur de l’académie deVersailles a de nouveau saisi le conseil de discipline,réuni le 22 janvier 2004, afin de poursuivre la déli-bération et mettre aux voix les propositions restantes.

Cependant, deux des membres qui avaient pris partau vote de la première séance étaient absents lors dela seconde.

Sur la question de savoir si les droits de la défenseavaient pu être ainsi méconnus, le Conseil d’État aconsidéré «que la circonstance que le conseil de dis-cipline convoqué le 22 janvier 2004 ait délibéré surles propositions de sanctions applicables qui n’avaientpas été soumises au vote lors de la séance du

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18 novembre 2003 ainsi que sur l’hypothèse d’uneabsence de sanction, alors que deux membres présentslors de la première séance n’ont pas pris part auxvotes de la seconde et que les propositions de sanctionqui avaient déjà été mises aux voix n’ont pas faitl’objet d’un nouveau vote, n’a pas été de nature àvicier la régularité de la procédure disciplinaire ; que,par suite, le ministre de l’éducation nationale est fondéà soutenir que c’est à tort que, par le jugement attaqué,le tribunal administratif de Versailles s’est fondé sur ceque les garanties de procédure disciplinaire avaient étéméconnues pour annuler l’arrêté du 16 mars 2004 ».

En revanche, en examinant, en raison de l’effet dévo-lutif de l’appel, les autres moyens soulevés par Mlle B.devant les juges du fond, le Conseil d’État a considéréque le moyen tiré du caractère disproportionné de lasanction disciplinaire, au regard des faits commis parla requérante, était fondé et il a annulé la décisionministérielle :

«Considérant que, lorsque les faits commispar un agent public donnent lieu à la fois àune action pénale et à des poursuitesdisciplinaires, l’administration peut seprononcer sur l’action disciplinaire sansattendre l’issue de la procédure pénale ; quesi elle décide néanmoins de différer sadécision en matière disciplinaire jusqu’à ceque le juge pénal ait statué, il lui incombe,dans le choix de la sanction qu’elle retient, detenir compte non seulement de la nature et dela gravité des faits répréhensibles mais ausside la situation d’ensemble de l’agent encause, à la date à laquelle la sanction estprononcée, compte tenu, le cas échéant, deséléments recueillis, des expertises ordonnéeset des constatations faites par le juge pénal. »

«Considérant qu’il ressort des pièces dudossier que si les faits reprochés à Mlle B.sont de nature à justifier une sanctiondisciplinaire, ils ont été commis en dehors detout cadre professionnel, à l’étranger durantles vacances scolaires d’été, à l’occasiond’une invitation de caractère privé ; que cesfaits isolés ont été reconnus par l’intéressée etont fait l’objet de sa part, durant la procédurepénale, de mesures et d’engagements denature à éviter toute réitération ; qu’à la suitedes expertises diligentées, le juge pénal aestimé qu’une reprise effective de sesfonctions par l’enseignante pouvait êtreautorisée ; que, dès lors, eu égard à lamanière de servir de l’intéressée, aux résultatsqu’elle a obtenus dans l‘exercice de sesfonctions et à sa situation, telle qu’elle seprésentait dans son ensemble à la date de la

décision contestée, la sanction retenue par leministre est manifestementdisproportionnée.»

N.B. : L’administration est libre d’engager despoursuites disciplinaires à l’encontre d’unagent sans avoir à attendre l’issue despoursuites pénales dont ce dernier peut faireéventuellement l’objet. La décisioncommentée précise en revanche que sil’administration décide d’attendre l’issue dela procédure pénale, elle sera tenue, dans lechoix de la sanction, de prendre en comptele temps écoulé depuis les faits – en l’espèce,il était de cinq années, soit particulièrementlong, ainsi que les appréciations du jugepénal, au-delà même de celles portant sur laseule matérialité des faits.

•Personnel enseignant – Comportement contraireà la déontologie – Illégalité des mesuresdisciplinaires – Absence de préjudice réparableT.A., TOULOUSE, 30.06.2009, M. B., n° 0501781

Le requérant, professeur des écoles, demandait autribunal administratif de condamner l’État à lui verserla somme totale de 153848,64 € en réparation despréjudices matériels et moraux et de troubles dansles conditions d’existence qu’il estimait avoir subispar les mesures de blâme, de suspension de fonctionet de mutation d’office qui lui avaient été infligéespar un même arrêté du 26 juin 1998 de l’inspecteurd’académie, directeur des services départementauxde l’éducation nationale du Var. Cet arrêté avait étéannulé par un jugement du 27 mai 2002, devenu défi-nitif, pour le motif tiré d’une illégalité externe s’agis-sant des décisions de blâme et de mutation d’office,que le tribunal requalifia d’ailleurs à l’époque desanction disciplinaire de déplacement d’office, et pourle motif d’une rétroactivité illégale s’agissant de lamesure de suspension de fonctions.

Le tribunal administratif a rejeté la requête.

Il a considéré « que M. B. fait valoir que les décisionsdu 26 juin 1998 lui infligeant un blâme et l’informantde ce qu’il serait affecté dans une nouvelle école à larentrée sont entachées d’erreur de fait en l’absence dedépôt de plainte à son égard ; qu’il résulte de l’ins-truction que si effectivement aucune plainte n’a étédéposée contre lui, la police municipale de […] aalerté la gendarmerie de ce que plusieurs personnessont venues spontanément leur relater des faits à sonsujet ; que ce dernier leur aurait proposé de posernues, moyennant financement, pour la prise de pho-tographies artistiques et que son insistance les auraitinquiétées eu égard à sa proximité avec des jeunesenfants par l’exercice de sa profession ; qu’ainsi et si

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M. B. est fondé à soutenir que la décision attaquéerepose sur un motif de fait illégal, il résulte de l’ins-truction que son attitude sollicitant pour la pose dephotographies nues des parents d’élèves ainsi que descollègues est déontologiquement répréhensible et celad’autant plus qu’il fait partie du personnel enseignanttenu à une certaine dignité professionnelle ; que dansces conditions, l’autre motif des décisions en litige, tirédu non-respect déontologique attaché à sa qualité defonctionnaire, doit être regardé comme justifiant à luiseul la sanction de blâme ainsi que celle de dépla-cement d’office ; qu’il suit de là que ces deux déci-sions étant justifiées au fond, M. B. n’est pas fondé àdemander la réparation causée par l’illégalité des déci-sions de blâme et de déplacement d’office.»

Le tribunal administratif a également considéré que « ladécision du même jour prononçant la suspension deses fonctions […] n’a été annulée par le tribunal admi-nistratif qu’en tant qu’elle avait une portée rétroac-tive ; que si M. B. fait valoir que cette décision nepouvait être prononcée en l’absence de sanctionpénale ou disciplinaire, il résulte de l’instructionqu’elle a été prise dans un but purement conservatoire;que dans ces conditions, en l’absence de préjudiceinvoqué par le requérant relatif à la rétroactivité illégalede cette mesure, M. B. n’est pas fondé à demander lacondamnation de l’État à lui réparer les préjudicesqu’il estime avoir subis par cette mesure».

C.A.A., LYON, 15.07.2009, M. S., n°07LY02149

Le requérant demandait l’annulation d’un jugement du27 juin 2007 du tribunal administratif de Lyon rejetantsa demande tendant à la condamnation de l’État à luipayer la somme de 12000 € en réparation du préju-dice causé par la mesure disciplinaire d’exclusiontemporaire de ses fonctions pour des faits de violenceverbale et physique suivie de menaces et intimida-tions à l’égard de plusieurs élèves.

La cour rejette sa requête après avoir considéré que «sila décision dont il s’agit était entachée d’un défaut demotivation, qui a motivé son annulation par jugementdu tribunal administratif de Lyon en date du 22 mai2003, elle était justifiée par le comportement fautif deM. S. ; qu’ainsi, elle n’est pas la cause des préjudicesdont il est demandé réparation, et n’est pas de natureà ouvrir à l’intéressé un droit à indemnité».

N.B. : Sur l’absence de conséquencesindemnitaires d’une décision entachée d’unvice de légalité externe lorsque lecomportement de l’intéressé est de nature àjustifier cette décision, le commissaire dugouvernement, M. STAHL, a été d’avis dansses conclusions sur la décision DEVILLERS

(C.E., 03.05.2004, DEVILLERS, n° 258399,

mentionnée aux tables du Recueil Lebon,p. 851 et 874), à propos de la jurisprudenceCARLIEZ en particulier (C.E., Section,19.06.1981, Mme CARLIEZ, n° 20.619,Recueil Lebon, p. 274, dont les conclusionsde M.GENEVOIX ont été publiées dans larevue A.J.D.A. n° 2 de février 1982, p. 103),que si « cette jurisprudence est parfoisprésentée comme purgeant, au stade ducontentieux indemnitaire, les effetsd’annulations prononcées pour des vices delégalité externe », il fallait apprécierdifféremment sa portée exacte en ce qu’elle« n’est pas de réserver un sort à part auxillégalités prononcées pour un vice delégalité externe » mais de « mesurer, de lafaçon la plus adéquate, le lien de causalitéentre l’illégalité et le préjudice subi ».En présence d’un recours indemnitaire fondésur l’illégalité fautive d’une décision, il n’estpas possible de s’en tenir à invoquerl’absence de préjudice au seul motif qu’ils’agirait d’un vice de légalité externe mais ily a lieu de s’interroger sur le lien de causalitéentre l’illégalité fautive et le préjudiceinvoqué, comme la jurisprudence DEVILLERS

conduit à le faire désormais. Dans cettedécision, le Conseil d’État a considéré eneffet que « dès lors que des illégalités sontfautives, elles sont comme telles et quellequ’en soit la nature susceptibles d’engager laresponsabilité de l’État dès lors qu’elles sontà l’origine des préjudices subis. Lacirconstance qu’en raison des motifs desannulations prononcées par le Conseil d’État,les autorités compétentes auraient pu, sans yêtre tenues, reprendre les mêmesdispositions que celles qu’elles avaientillégalement édictées, ne permet pas, à elleseule d’écarter l’existence d’un lien decausalité entre le préjudice évoqué etl’application d’une réglementation illégaledans la période précédant son annulation».Dans l’affaire jugée par le tribunaladministratif, il ne fait nul doute qu’il y avaitun lien direct de causalité entre laméconnaissance par le requérant de sesobligations déontologiques justifiant leblâme et la mutation d’office et lespréjudices invoqués de telle sorte qu’il nepouvait pas prétendre à être indemnisé, levice de légalité externe des mesuresdisciplinaires n’étant pas la cause despréjudices.Dans la seconde espèce également, lajustification de la mesure d’exclusion par lecomportement du professeur excluait undroit à réparation.

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•Laïcité – Personnel de surveillance – Utilisationd’une classe comme lieu de prière – Sanction –LicenciementT.A., MELUN, 02.06.2009, M. A., n° 0703768

Le tribunal administratif de Melun était appelé à se pro-noncer sur la légalité de la décision de licenciementdont un surveillant d’externat avait fait l’objet pouravoir eu, au sein de l’enceinte scolaire, un comporte-ment constitutif d’un grave manquement au principe delaïcité auquel sont astreints les agents du service public.

Après avoir relevé que « M. A. a été surpris, le21 décembre 2006, alors qu’il s’apprêtait à faire saprière dans la salle de classe en compagnie d’un élève;que, malgré une mise en garde, les faits se sont repro-duits le 8 février 2007 ; que l’intéressé a reconnu, lorsdu conseil de discipline, se livrer habituellement àses pratiques religieuses dans l’enceinte du lycée ; quece comportement, contraire au principe de laïcité quirégit l’enseignement public, constitue un manque-ment aux obligations professionnelles et une fautedisciplinaire d’une particulière gravité ; que, dès lors,la sanction du licenciement sans préavis ni indem-nité prise par le recteur n’est pas disproportionnéepar rapport aux faits reprochés ; que si M. A. soutientqu’il s’engage à modifier son comportement, cettecirconstance est sans incidence sur la légalité del’arrêté attaqué».

N.B. : Le fait pour un agent du service del’enseignement public de manifester dansl’exercice de ses fonctions ses croyancesreligieuses, notamment en portant un signedestiné à marquer son appartenance à unereligion, constitue un manquement à sesobligations ; les suites à donner à cemanquement, notamment sur le plandisciplinaire, doivent être appréciées parl’administration sous le contrôle du juge,compte tenu de la nature et du degré ducaractère ostentatoire de ce signe, commedes autres circonstances dans lesquelles lemanquement est constaté (C.E., 03.05.2000,n° 217017, au Recueil Lebon, p. 169).

•E.P.L.E. – Contrat emploi consolidé (C.E.C.) –Non-renouvellement de l’engagement – Absencede versement de cotisations à l’assurance-chômage – Arrêt de travail – Non-respect de laprocédure de contrôle médical – Dommages etintérêts – Personne morale responsableConseil de prud’hommes, ORANGE, 21.05.2007,Mme G. c/ Collège P. et Agent Judiciaire du Trésorn°F 07/00039, etC.A., NÎMES, chambre sociale, 13.01.2009,collège P. c/ Mme G. et Agent Judiciaire du Trésorn° 59 R.T., RG : 07/02779

La requérante a été recrutée en 1995 par le collègeP. en qualité d’ouvrier d’entretien et d’accueil parcontrat emploi solidarité (C.E.S.), renouvelé jusqu’en1998. Après une interruption d’un an, un nouvel enga-gement a été conclu jusqu’en juillet 2000, puisconverti en contrat emploi consolidé (C.E.C.) àcompter du 1er juillet 2000 qui a été renouveléjusqu’au 8 décembre 2002, date à laquelle Mme G.a cessé toute activité, après que l’employeur lui aitdemandé d’établir un document selon lequel elledevait solliciter le renouvellement de son C.E.C.,pourtant tacitement reconductible.

Par lettre du 21 janvier 2003, l’ASSEDIC a refusé deprendre en charge Mme G. et lui a demandé le certificatdu Centre national pour l’aménagement des structuresdes exploitations agricoles (C.N.A.S.E.A.) pour la périodedu 9 décembre 2000 au 8 décembre 2001. L’employeurn’ayant pas pu produire ce document, Mme G. s’estretrouvée sans travail et sans indemnisation.

La requérante a demandé la condamnation solidairedu collège et de l’agent judiciaire du Trésor public(A.J.T.) à des dommages et intérêts visant à indem-niser son préjudice résultant de l’inobservation desprescriptions légales (défaut de paiement de cotisationsà l’ASSEDIC et absence de visite médicale d’embaucheet de visite médicale de reprise, après une interrup-tion prolongée de travail pour motif médical).

Le juge a condamné le collège, en sa qualité d’em-ployeur, au versement des sommes de 20000 € au titredes dommages et intérêts pour préjudice lié au non-versement des cotisations ASSEDIC ayant privé larequérante de toute indemnité pendant 2 ans, 1000 €

pour non-respect des visites médicales d’embauche etde reprise de travail après une interruption prolongéeen congé de maladie.

Il a considéré notamment que«En l’espèce, Mme G.remplissait les conditions requises, son C.E.C. succé-dait à plusieurs C.E.S., elle avait 55 ans et 6 mois àla signature du C.E.C. En conséquence, comme pré-cédemment, lorsque Mme G. était sous le régime decontrat C.E.S., le collège P. avait l’obligation d’ad-hérer aux ASSEDIC ou éventuellement d’assurer leversement des allocations chômage à Mme G. en casde non-renouvellement de son contrat C.E.C.»

« Attendu qu’aux termes des dispositions de l’articleR. 241-48 [devenu l’article R. 4624-10] du code dutravail tout salarié fait l’objet d’un examen médicalavant l’embauchage ou au plus tard avant l’expira-tion de la période d’essai qui suit l’embauchage.Attendu que Mme G. n’a jamais passé de visitemédicale d’embauche, pourtant prévue dans soncontrat de travail, fait non contesté par le collège P.,l’employeur n’a donc pas respecté son obligation. »

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Le collège a interjeté appel de ce jugement.

Devant la cour d’appel de Nîmes, le collège a notam-ment soutenu que Mme G. ne pouvait bénéficierd’une indemnisation pour perte d’emploi puisqu’elleavait démissionné et qu’il n’était pas nécessaire desouscrire une assurance chômage pour elle car elleavait plus de 55 ans lors de la conclusion du premierC.E.C.

La cour a mis hors de cause l’A.J.T., réformant ainsile jugement, et a condamné le collège à payer à larequérante la somme de 5000 € pour l’absence d’or-ganisation de visites médicales dans le cadre duservice de santé au travail et a confirmé le jugementpour le surplus.

En effet, la cour a jugé que les dispositions du codedu travail relatives au contrat emploi consolidén’ont pas vocation à faire de l’État l’employeur despersonnels recrutés au moyen de ces conventionspar des établissements publics alors même qu’ilsprévoient que l’État prend en charge une partie ducoût afférent aux embauches effectuées en appli-cation de ces conventions : « Attendu qu’ainsi cestextes n’apportent aucune dérogation à la règleselon laquelle seul l’établissement public adminis-tratif local d’enseignement collège P. doté de lapersonnalité morale est l’employeur, même si lecontrat est régi par le droit privé ; Attendu que,contrairement à ce qu’a affirmé le jugement déféréen se fondant sur les paragraphes 2, 3 et 40 de l’ar-ticle L. 351-12 [devenu les articles L. 5424-1 à L.5424-5] du code du travail, conjugués avec ledécret du 9 décembre 1998 et l’article L. 322-4-8-1, si l’aide de l’État comprend les cotisations duespar l’employeur sur la rémunération pour l’assu-rance chômage, et si des notes ministérielles ont étéadressées au recteur d’académie, ces textes nepeuvent constituer une application de la stipula-tion pour autrui des articles 1121 et 1135 du codecivil ; Attendu qu’en effet les rapports existants entrele collège, établissement public, et l’État, déter-minés par un décret, complétés par des instruc-tions, et précisés par des conventions, nedémontrent pas que l’État aurait agi au profit desbénéficiaires des contrats de travail qui pourraientse prévaloir d’une stipulation pour autrui ; Attenduqu’également tous les textes précités n’édictent pasque l’État est habituellement substitué aux obliga-tions légales de l’employeur durant l’exécution ducontrat et ceci au sens de l’article L. 511-1, devenuL. 1411-6, du code du travail ; Attendu que dès lorsn’est pas fondée l’argumentation du collège,appelant, et de Mme G., intimée, en ce qu’ils ontmis en cause l’agent judiciaire du Trésor ; que lejugement doit être réformé de ce chef. »

Questions propres aux personnels de l’enseignement scolaire

•Transfert de compétences – Personnelstechniciens, ouvriers et de serviceT.A., MONTPELLIER, 23.06.2009, Mme R.,n° 0801636

Mme R., alors ouvrière d’entretien et d’accueil duministère de l’éducation nationale affectée au lycée[…] à compter du 1er septembre 2005, a demandé, parcourriers du 29 novembre 2007 adressé, pour l’un, aurecteur de l’académie de Montpellier et, pour l’autre,au président de la région Languedoc-Roussillon, sonintégration dans un cadre d’emplois de la fonctionpublique territoriale.

Sa demande a fait l’objet d’un refus implicite par lerecteur d’académie et d’un refus du président de larégion Languedoc-Roussillon, par décision du22 février 2008.

Après avoir considéré que la requête était dirigéecontre la décision du 22 février 2008 du président dela région Languedoc-Roussillon, le tribunal adminis-tratif a annulé cette décision en « considérant que lacirconstance que l’intéressée avait été affectée dansun lycée localisé sur un site qui abrite, en outre, uncollège, l’université de […] à travers l’U.F.R. STAPS etle centre d’entraînement en altitude de […] dépendantdu centre régional d’éducation populaire et sportive(CREPS) de Montpellier qui relève du ministère de lasanté, de la jeunesse, des sports et de la vie associa-tive, et que le poste qu’elle occupait avait été pris encharge budgétairement par ce dernier ministère, n’estpas de nature à modifier l’affectation de la requérante[…], arrêtée par la décision rectorale du 13 juillet2005 ; qu’il résulte des dispositions précitées de l’ar-ticle 84 de la loi du 13 août 2004 que la régionLanguedoc-Roussillon est devenue propriétaire et ala charge du fonctionnement du lycée d’État […] quia été transformé en établissement public local d’en-seignement ; que les fonctionnaires de l’État qui exer-çaient leurs fonctions dans cet établissement transféréà la région Languedoc-Roussillon, et dont faisait partieMme R., pouvaient opter soit pour le statut de fonc-tionnaire territorial, soit pour le maintien du statut defonctionnaire de l’État ; que la requérante réintégréedans ses fonctions à compter du 1er septembre 2005,disposait ainsi d’un délai de deux ans à compter dela date de publication du décret du 30 décembre2005 pour faire connaître son choix ; que, par courrieren date du 29 novembre 2007, elle a sollicité auprèsdu recteur de l’académie de Montpellier et du prési-dent de la région Languedoc-Roussillon le statut defonctionnaire territorial ; qu’en application des dis-positions précitées de l’article 109 de la loi du 13 août2004, la requérante devait être intégrée dans un des

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cadres d’emplois de la fonction publique territoriale ;que les modalités de transfert des personnels, telles quel’établissement par les services de l’État d’une listedes agents concernés que les conventions entre l’Étatet les collectivités territoriales ont pu définir, ne sau-raient faire obstacle à l’exercice du droit d’optionreconnu par la loi ; que, par suite, Mme R. est fondéeà soutenir qu’en refusant de faire suite à sa demanded’intégration dans la fonction publique territoriale, leprésident de la région Languedoc-Roussillon a commisune erreur de droit ; que, dès lors, la décision en datedu 22 février 2008 encourt l’annulation […] ».

Le tribunal a « enjoint à la région Languedoc-Roussillon de procéder à l’intégration de Mme R. dansledit cadre d’emplois dans le délai de deux mois àcompter de la date de notification du présentjugement, sans qu’il soit besoin d’ordonner uneastreinte».

RESPONSABILITÉ

Questions générales

•Réparation de préjudices découlant d’unerupture illégale d’un contrat d’apprentissageimputable à une universitéT.A., MONTPELLIER, 06.07.2009, Mlle B. c/Université Montpellier-II, n° 0804299

Aux termes des dispositions du code du travail appli-cables à l’espèce :

- article L. 115-1: «L’apprentissage concourt aux objec-tifs éducatifs de la nation. L’apprentissage est une formed’éducation alternée. Il a pour but de donner à desjeunes travailleurs, ayant satisfait à l’obligation scolaire,une formation générale, théorique et pratique, en vuede l’obtention d’une qualification professionnelle sanc-tionnée par un diplôme ou un titre à finalité profes-sionnelle enregistré au répertoire national descertifications professionnelles, dans les conditionsprévues à l’article L. 335-6 du code de l’éducation.L’apprentissage fait l’objet d’un contrat conclu entreun apprenti ou son représentant légal et un employeur.Il associe une formation dans une ou plusieurs entre-prises, fondée sur l’exercice d’une ou plusieurs acti-vités professionnelles en relation directe avec laqualification objet du contrat et, sous réserve des dis-positions de l’article L. 116-1-1, des enseignements dis-pensés pendant le temps de travail dans un centre deformation d’apprentis. Le contenu des relations conven-tionnelles qui lient l’employeur et la ou les entreprisesd’un État membre de la Communauté européenne sus-ceptibles d’accueillir temporairement l’apprenti est fixépar le décret mentionné à l’article L. 119-4» ;

- article L. 115-2 : «La durée du contrat d’apprentis-sage est au moins égale à celle du cycle de formationqui fait l’objet du contrat. Elle peut varier, sous réservedes dispositions de l’article L. 117-9, entre un et troisans ; elle est fixée dans les conditions prévues par ledécret mentionné à l’article L. 119-4, en fonction dutype de profession et du niveau de qualificationpréparés» ;

- article L. 117-17 (1er alinéa) : « Le contrat peut êtrerésilié par l’une ou l’autre des parties durant les deuxpremiers mois de l’apprentissage. Passé ce délai, larésiliation du contrat ne peut intervenir que sur accordexprès et bilatéral des cosignataires ou, à défaut, êtreprononcée par le conseil de prud’hommes en cas defaute grave ou de manquements répétés de l’une desparties à ses obligations ou en raison de l’inaptitudede l’apprenti à exercer le métier auquel il voulait sepréparer, constatée dans les conditions fixées par ledécret prévu à l’article L. 119-4.»

Une étudiante titulaire d’un contrat d’apprentissagepassé avec une entreprise le 1er septembre 2007 pourla durée du premier cycle des études supérieures – soitdeux ans – et inscrite, à ce titre, en première annéed’études au sein d’un institut universitaire de tech-nologie (I.U.T.) d’une université, n’avait pas obtenu lenombre de points nécessaires pour son admission enseconde année du cycle d’études. L’université l’avaitalors contrainte, en méconnaissance des dispositionsprécitées de l’article L. 117-17 du code du travailalors en vigueur, de rompre ce contrat d’apprentis-sage à compter de la rentrée universitaire suivante,contre sa volonté et celle de son employeur.

Le tribunal administratif de Montpellier a fait partiel-lement droit à sa demande de réparation par l’uni-versité des préjudices qu’elle affirmait résulter de cetterupture illégale de contrat d’apprentissage imputableà cet établissement :

«Considérant qu’il résulte des dispositionsprécitées [du code du travail] que le contratd’apprentissage est conclu pour la durée d’uncycle d’études et que la rupture dudit contrat,passé le délai de la période d’essai, ne peutintervenir que dans l’hypothèse d’un accordentre les parties ou d’une faute grave de l’unedes parties ; que, dès lors, le redoublement ausein du cycle d’études ne saurait constituerun motif de rupture unilatérale du contratd’apprentissage ; qu’en l’espèce, il résulte del’instruction que Mlle B., à l’instar de lasociété […], était opposée à la rupture duditcontrat, laquelle n’ayant été obtenue qu’à lademande expresse de l’université […] ; que,par suite, en imposant à Mlle B. de rompre lecontrat d’apprentissage qu’elle avait conclu

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avec la société […], l’université […] acommis une faute de nature à engager saresponsabilité ; que Mlle B. est donc fondée àdemander réparation du préjudice direct etcertain qui a pu résulter de l’application decette injonction illégale.»

En ce qui concerne le préjudice :

«Considérant que Mlle B. est fondée à solliciterla réparation du préjudice moral subi à raisonde l’illégalité de l’injonction de rupture ducontrat d’apprentissage; qu’il sera fait une justeappréciation dudit préjudice en lui accordant,à ce titre, une indemnité de 2000 €.»

En revanche, faute pour la requérante d’établir le liendirect de causalité entre, d’une part, certaines dépensesqu’elle avait exposées pour une inscription dans unautre établissement et les déplacements correspon-dants et, d’autre part, la rupture illégale de son contratd’apprentissage imputable à l’université, ses demandesindemnitaires à ces titres ont été rejetées.

N.B. : Les dispositions de l’article L. 117-17du code du travail figurent désormais dans lanouvelle partie législative de ce code, entréeen vigueur le 1er mai 2008 en vertu de la loin° 2008-67 du 21 janvier 2008 ratifiantl’ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007relative à la partie législative du code dutravail, sous plusieurs références : articlesL. 6222-18, L. 6222-22, L. 6222-20, L. 6222-39, L. 6222-21 et R. 6211-6.Les dispositions du 1er alinéa précité del’article L.117-7 ont ainsi été reprises àl’article L. 6222-18 de la nouvelle partielégislative du code du travail, aux termesduquel « le contrat d’apprentissage peut êtrerompu par l’une ou l’autre des parties durantles deux premiers mois de l’apprentissage.Passé ce délai, la rupture du contrat ne peutintervenir que sur accord écrit signé des deuxparties. À défaut, la rupture ne peut êtreprononcée que par le conseil deprud’hommes en cas de faute grave ou demanquements répétés de l’une des parties àses obligations ou en raison de l’inaptitudede l’apprenti à exercer le métier auquel ilvoulait se préparer».Aux termes du premier alinéa de l’articleL. 335-5 du code de l’éducation, « lesdiplômes ou les titres à finalitéprofessionnelle sont obtenus par les voiesscolaire et universitaire, par l’apprentissage,par la formation professionnelle continue ou,en tout ou en partie, par la validation desacquis de l’expérience ».

Aux termes de l’article L. 122-6 du code del’éducation, «comme il est dit aux articles L.6211-1 et L. 6211-2 du code du travail,l’apprentissage est une forme d’éducationalternée, qui concourt aux objectifs éducatifsde la nation».L’apprentissage est également un domaine decompétence des régions, ainsi que le rappellenotamment l’article L. 214-12 du même code,qui prévoit que « la région définit et met enœuvre la politique régionale d’apprentissageet de formation professionnelle des jeunes etdes adultes à la recherche d’un emploi oud’une nouvelle orientation professionnelle.Elle organise sur son territoire le réseau descentres et points d’information et de conseilsur la validation des acquis de l’expérience etcontribue à assurer l’assistance aux candidatsà la validation des acquis de l’expérience. Elleorganise des actions destinées à répondre auxbesoins d’apprentissage et de formation enfavorisant un accès équilibré des femmes etdes hommes aux différentes filières deformation. Elle veille en particulier à organiserdes formations permettant d’acquérir une desqualifications mentionnées à l’article L. 6314-1 du code du travail […] ».En vertu de l’article L. 6221-1 du code dutravail, « le contrat d’apprentissage est uncontrat de travail de type particulier concluentre un apprenti ou son représentant légal etun employeur. L’employeur s’engage, outrele versement d’un salaire, à assurer àl’apprenti une formation professionnellecomplète, dispensée pour partie enentreprise et pour partie en centre deformation d’apprentis ou sectiond’apprentissage. L’apprenti s’oblige, enretour, en vue de sa formation, à travaillerpour cet employeur, pendant la durée ducontrat, et à suivre cette formation».Bien qu’indissociable d’une formationdispensée notamment au seind’établissements d’enseignement supérieur,ce contrat demeure strictement conclu entredeux parties : l’employeur et l’apprenti sousstatut salarié.

•Personnel – Accident de service – Rejet de lademande de réparation complémentaireT.A., NICE, 29.05.2009, Mme X. c/ Ministre del’éducation nationale, n° 0703124

Un ouvrier d’entretien et d’accueil a été victime dedeux accidents reconnus imputables au service.

Statuant sur les conclusions de l’intéressé tendant àla condamnation de l’État (ministre de l’éducation

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nationale), à lui payer une provision indemnitaire de10 000 €, ensemble ses conclusions aux fins d’ex-pertise avant dire droit, le tribunal administratif a rejetésa demande au motif qu’il résulte des dispositions dudécret n° 2005-442 du 2 mai 2005, relatif à l’attri-bution de l’allocation temporaire d’invalidité aux fonc-tionnaires relevant de la fonction publique territorialeet de la fonction publique hospitalière, que celles-ci«ne font obstacle, ni à ce que le fonctionnaire qui aenduré, du fait de l’accident ou de la maladie, dessouffrances physiques ou morales et des préjudicesesthétiques ou d’agrément, obtienne de la collecti-vité qui l’emploie, même en l’absence de faute decelle-ci, une indemnité complémentaire réparant ceschefs de préjudice, distincts de l’atteinte à l’intégritéphysique, ni à ce qu’une action de droit communpouvant aboutir à la réparation intégrale de l’ensembledu dommage soit engagée contre la collectivité, dansle cas notamment où l’accident ou la maladie seraitimputable à une faute de nature à engager la res-ponsabilité de cette collectivité ou à l’état d’un ouvragepublic dont l’entretien incombait à celle-ci.»

« Considérant toutefois qu’en l’espèce il neressort pas de l’instruction et notamment desrapports d’expertise rédigés à la demande durectorat de l’académie de X, ni des certificatsmédicaux établis à la demande de Mme X,que celle-ci ait subi, du fait des deuxaccidents de service dont elle a été victime,des préjudices actuellement non réparés parle forfait de pension ; qu’en outre, si auxtermes de l’article R. 621-1 du code de justiceadministrative, “la juridiction peut, soitd’office, soit sur la demande des parties ou del’une d’elles, ordonner, avant dire droit, qu’ilsoit procédé à une expertise sur les pointsdéterminés par sa décision“, il ne luiappartient pas de suppléer la carence desparties dans l’administration de la preuve enordonnant une expertise ; que par suite, lesconclusions de la requérante tendant à lacondamnation de l’État (ministre del’éducation nationale) à lui payer la sommede 10000 € à titre de provision indemnitaireet celles formulées aux fins de voir ordonneravant dire droit une expertise médicale, nepeuvent qu’être rejetées.»

N.B. : En prenant en compte la possibilité pourun agent victime d’un accident du travaild’obtenir réparation des préjudices nonréparés par la règle du forfait de pension, letribunal a fait application de la jurisprudencedu Conseil d’État (Ass., 04.07.2003, RecueilLebon, p. 323) qui avait jugé :« Considérant qu’alors même qu’ellebénéficie, au titre de sa maladie

professionnelle, d’une pension et d’une renteviagère d’invalidité qui lui ont été accordéesdans les conditions prévues par lesarticles 30 et 31 du décret du 9 septembre1965, Mme X. conserve le droit de demanderau centre hospitalier de […], en l’absencemême d’une faute de cet établissementpublic, la réparation des souffrancesphysiques et morales et des préjudicesesthétiques et d’agrément pouvant résulterde sa maladie ; qu’en établissant que celle-citrouve son origine, comme elle le soutient,dans une faute de l’administration, elle peutprétendre, en outre, au versement d’uneindemnité réparant ses autres chefs depréjudice, dans la mesure où ils ne seraientpas entièrement réparés par le versement dela pension et de la rente viagèred’invalidité.»Le tribunal a toutefois jugé que cetteréparation n’était pas systématique et a rejetéla demande de la requérante en faisant valoirque les rapports d’expertise et les certificatsmédicaux ne faisaient pas état de préjudicesnon réparés par le forfait de pension.

Accidents survenus ou causés aux élèveset aux étudiants

•École maternelle – Cour de récréation – Défautd’organisation du service non retenuT.A., STRASBOURG, 02.06.2009, M. X. c/ Écolematernelle et Rectorat de l’académie de Nancy-Metz, n° 0604668

Un élève âgé de 5 ans a été blessé dans la cour d’uneécole maternelle alors qu’il utilisait une planche àroulettes à quatre roues mise à disposition des élèvesdurant la récréation.

Le tribunal a rejeté la requête indemnitaire du père del’élève au motif que :

«Considérant que le requérant soutient quel’État a commis une faute dans l’organisationdu service d’une part en raison du nombreinsuffisant d’instituteurs affectés à lasurveillance de la cour d’école et d’autre partde la dangerosité du matériel mis àdisposition des élèves ainsi que de l’absencede mise en garde de ces derniers ; qu’il résultede l’instruction que les élèves de deux classesde l’école maternelle étaient en récréationsous la surveillance de leurs institutrices ;qu’il n’est pas contesté que le nombre desurveillants correspondait à la normeréglementaire ; qu’il n’est pas démontré que

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la mise à disposition des élèves de matérielstels que des planches à quatre roues, dont ilest établi qu’elles étaient homologuées etdestinées à l’usage de jeunes enfants enintérieur comme en extérieur, justifiait lerenforcement de la surveillance, qui, audemeurant, n’aurait sans doute pas permis deprévenir l’accident compte tenu de la rapiditéde l’enchaînement des faits l’ayantoccasionné, ou aurait nécessité des mises engarde particulières des enfants ; qu’il s’ensuitque M. X n’est pas fondé à rechercher laresponsabilité de l’État sur le fondement dudéfaut d’organisation du service et que lesconclusions indemnitaires présentées doiventêtre rejetées.»

•École maternelle – Cour de récréation –Responsabilité de l’État retenue (art. L. 911-4 ducode de l’éducation, art. 1384 du code civil)C.A., GRENOBLE, 12.05.2009, M. G. c/ Préfet desHautes-Alpes, n° 07/01901

Une élève âgée de 5 ans a chuté d’un muret de 60centimètres de haut à proximité du portail de l’écolematernelle où elle était scolarisée et s’est violemmentcogné la tête sur le sol.

Statuant sur l’appel interjeté, par le père de l’élève, dujugement rendu le 14 février 2007 par le tribunal degrande instance de Gap qui l’avait débouté de sesdemandes, la cour d’appel de Grenoble a infirmécette décision aux motifs suivants :

«Attendu qu’en l’espèce il résulte de la déclarationd’accident que l’enfant X a bien chuté au sein del’établissement scolaire et qu’il n’est pas formelle-ment contesté que cette chute a eu lieu à l’occasionde sa montée sur un muret situé dans la cour […]. »

«Attendu que la directrice de l’établissement précisedans la déclaration que le maître n’a pas vu l’accidentse produire […]. »

« […] Attendu que la dangerosité de ce muret étaiten outre connue de l’équipe enseignante, Mme X,aide-éducatrice, attestant que les élèves montaientsur le mur de la cour de récréation, ce qui à ses yeuxétait dangereux, et que cependant les institutrices luiavaient déclaré de “laisser faire sinon on passerait larécréation à les faire descendre”.»

«Attendu que s’agissant d’enfants de maternelle quin’ont pas forcément conscience du danger, l’institu-trice présente dans la cour se doit d’exercer une sur-veillance active ; qu’en l’espèce la faute dans cettesurveillance est avérée, la maîtresse présente dans lacour, […], qui connaissait la dangerosité de ce muret,

ne s’étant pas mise en mesure au moment où l’acci-dent s’est produit d’en interdire l’accès ou d’enprévenir l’imminence en se plaçant notamment devantledit muret. »

N.B. : L’âge de l’enfant est régulièrement prisen compte dans les affaires d’accidentsscolaires, notamment lorsqu’il s’agit d’élèvesde maternelle. Dans une décision du4 décembre 2007, le tribunal de grandeinstance de Poitiers avait ainsi retenu laresponsabilité de l’État dans une affaire oùune élève de 4 ans avait fait une chute lorsd’un exercice de motricité organisé durantun cours de gymnastique, au motif que« l’âge de la victime, en l’espèce 4 ans,rendait prévisible l’imperfection de sadémarche et de son équilibre. Le bas âge del’enfant rendait également prévisible ladiscontinuité de sa concentration et sadistraction subséquente» (LIJ n° 123,mars 2008, p. 20).

•Lycée – E.P.S. – Responsabilité de l’État retenue(art. L. 911-4 du code de l’éducation, art. 1384 ducode civil)T.G.I., SAINT-BRIEUC, 12.05.2009, M. D. c/ Préfetdes Côtes d’Armor, n° 08/00309

Une élève de lycée s’était blessée pendant un coursd’éducation physique et sportive. Lors du cycle d’es-calade prévu au programme, alors qu’elle faisait unexercice appelé «grimper en tête», sur le mur d’es-calade du lycée, arrivée à la hauteur de la troisièmedégaine, elle inversait la corde à la hauteur du tronc,rendant inefficace l’assurance à cette hauteur, puis,arrivée à la 4e dégaine, elle ne parvenait pas à passerla corde dans l’attache et lâchait prise, chutant ainsid’une hauteur de 4 mètres.

Le tribunal a retenu la responsabilité de l’État au motifque «des éléments du dossier et du rapport d’accidentrédigé par [le] professeur d’éducation physique, ilressort que dans le cadre de ce cours d’escalade,activité sportive dangereuse, le professeur avait certespris le soin de vérifier le matériel utilisé qui présen-tait toutes les garanties de sécurité ainsi que derappeler les consignes de sécurité. Il appartenaitcependant à l’enseignant de pallier toute éventuelleerreur ou maladresse de l’élève, de vérifier que lesconsignes de sécurité avaient réellement été com-prises par celle-ci, et ce d’autant plus que l’élève avaitété autorisée à pratiquer une nouvelle technique, celle”de grimper en tête”.

Or, selon ses propres déclarations, il est démontréque [le professeur] n’a pas surveillé l’exercice avec suf-fisamment de vigilance puisque le corps de l’élève

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lui masquait la 3e dégaine, empêchant ainsi toutcontrôle sur la bonne exécution de la montée. Il estclair que si [le professeur] s’était positionné de manièreà bénéficier d’une visibilité sur chacune des dégaines,la sécurité de chacune d’entre elles aurait été assuréedu fait de l’intervention immédiate de l’enseignant encas d’erreur de l’élève, de sorte que celle-ci ne soitpas dans la situation particulièrement dangereuse dese retrouver à 4 mètres du sol sans parvenir à s’atta-cher à la 4e dégaine, en présence d’une dégaine n° 3ne remplissant nullement son rôle. En outre, loin derévéler la moindre prise de risque pouvant émanerd’une personne confirmée dans la pratique de cesport, l’erreur commise au 3e niveau, l’incapacité àgérer son stress et son épuisement au 4e niveaurévèlent au contraire l’inexpérience de l’élève, malgréle nombre d’heures enseignées, inexpérience que l’en-seignant ne pouvait méconnaître et qui aurait dû l’in-citer à redoubler de vigilance. Sa faute de négligenceest exclusivement à l’origine de l’accident en sorteque sa responsabilité est pleinement engagée sansque l’État français ne puisse invoquer le fait de lavictime.»

•Personnel – Ouvrier d’entretien et d’accueil dansun lycée – Accident de service – Responsabilitépour faute de l’ÉtatT.A., LILLE, 01.07.2009, Consorts X., n° 0502817,n° 0802978

Un ouvrier d’entretien et d’accueil dans un collège aété victime d’un accident de service. Il a fait une chutede plus de trois mètres alors qu’il effectuait des répa-rations sur un lanterneau situé sur le toit-terrasse del’établissement.

Il a introduit une action afin d’obtenir une indemnitécomplémentaire réparant les chefs de préjudice dis-tincts de l’atteinte à l’intégrité physique, en applica-tion de la jurisprudence du Conseil d’État (*voir N.B.)(Ass., n°04.07.2003, Recueil Lebon, p. 323).

Le tribunal a retenu la responsabilité pour faute del’État au motif «qu’au moment où est survenu l’acci-dent, le requérant se trouvait sur le toit du collège où,à la demande du chef d’établissement, il vérifiait lebon fonctionnement d’une trappe de désenfumage etréparait le câble de cette dernière ; […] que s’il n’ap-paraît pas que les tâches qui avaient été données à M.X. excédaient, par elles-mêmes, les fonctions affé-rentes à son grade, il est constant qu’elles présen-taient manifestement un risque pour la sécurité del’agent, eu égard à la hauteur à laquelle se trouvait lelanterneau, à la relative ancienneté des installationset l’absence de tout dispositif anti-chute ; qu’il est éga-lement constant que M. X n’avait reçu aucuneconsigne pour se doter d’un équipement destiné àassurer sa propre sécurité et ne disposait ni d’un équi-

pement pour prévenir sa chute ou en limiter les effets,ni d’une formation à la sécurité appropriée ; que, dansces circonstances, l’ordre qui lui a été donné d’ef-fectuer la réparation susmentionnée est intervenu enméconnaissance des dispositions de l’article 8 dudécret du 30 août 1985 relatif aux établissementspublic locaux d’enseignement ; que par suite, la fautecommise par le chef d’établissement, agissant commereprésentant de l’État, est de nature à engager la res-ponsabilité de l’État».

Le tribunal a toutefois considéré «qu’il ne résulte pasde l’instruction que M. X, qui ne pouvait complète-ment ignorer les risques qu’il encourait, alors qu’ilétait fréquemment amené à effectuer des vérificationset des réparations sur les trappes de désenfumage, aitsignalé à l’administration les dangers de l’ouvrage oude l’installation ou ait demandé à bénéficier d’unappareillage destiné à assurer sa sécurité ; qu’alorsmême que l’agent assurait l’exécution d’un ordreémanant de son supérieur hiérarchique, cette obliga-tion ne l’empêchait pas de l’alerter sur les impératifsde sécurité qui doivent être pris en compte à l’occa-sion d’un travail de cette nature ; que l’agent a donccontribué à la survenance de l’accident dont il a étévictime en s’exposant sans équipement de protection ;qu’eu égard notamment à son grade et à l’ensembledes circonstances de l’espèce, une telle faute ne pourraexonérer l’État de la responsabilité qui lui incombequ’à concurrence de cinq pour cent des conséquencesdommageables de l’accident».

Statuant sur la responsabilité du département, letribunal a mis celui-ci hors de cause au motif que «M.X avait la qualité non d’un usager de l’ouvrage publicmais celle de participant à l’exécution d’un travailpublic ; qu’il lui appartient dès lors d’établir la fautequ’aurait commise le département qui assume lesobligations du propriétaire du collège, en applica-tion des dispositions de l’article L. 213-4 du code del’éducation ; que les travaux dont il s’agit n’avaientpas le caractère de travaux de grosse réparation ausens de l’article L. 213-2 du code de l’éducation etn’ont pas été accomplis sur demande du départe-ment ; qu’il ne résulte d’ailleurs pas de l’instructionque cette collectivité aurait été alertée des problèmesliés aux lanterneaux du collège ; qu’il n’apparaît pasque, malgré son ancienneté, l’ouvrage présentait desgaranties insuffisantes de solidité qui auraient néces-sité son remplacement, sa réparation ou, à tout lemoins, une signalisation du danger qu’il représen-tait ; qu’il ne résulte, par ailleurs, pas de l’instructionque les normes applicables à cet ouvrage imposaientde prévoir l’installation de dispositifs anti-chute ; qu’àce titre, la circonstance que, postérieurement à l’ac-cident, le département du Pas-de-Calais ait fait ins-taller des barres anti-chute sur le lanterneau incriminéainsi qu’une ligne de vie sur le toit, ne suffit pas, par

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elle-même, à révéler une faute de la collectivitémaître d’ouvrage ».

N.B. : (*) Dans cette décision, le Conseild’État a considéré : « Qu’alors même qu’ilbénéficie, au titre de sa maladieprofessionnelle, d’une pension et d’unerente viagère d’invalidité qui lui ont étéaccordées dans les conditions prévues parles articles 30 et 31 du décret du9 septembre 1965, le requérant conservele droit de demander au centre hospitalieruniversitaire de Montpellier, en l’absencemême d’une faute de cet établissementpublic, la réparation des souffrancesphysiques et morales et des préjudicesesthétique et d’agrément pouvant résulterde sa maladie ; qu’en établissant que celle-ci trouve son origine, comme il le soutient,dans une faute de l’administration, il peutprétendre, en outre, au versement d’uneindemnité réparant ses autres chefs depréjudice, dans la mesure où ils ne seraientpas entièrement réparés par le versementde la pension et de la rente viagèred’invalidité. »

CONSTRUCTION ET MARCHÉS

Passation des marchés

•Marché public de service – Article 30 du code desmarchés publics – Liberté d’accès à la commandepublique – Transparence des procédures – Égalitéde traitement des candidats – Procédure adaptée– Pouvoir adjudicateurC.E., 30.01.2009, Agence nationale pourl’emploi, n° 290236, (cette décision sera publiéeau Recueil Lebon)

À l’occasion d’un pourvoi en cassation présenté parl’Agence nationale pour l’emploi de l’Île-de-France,le Conseil d’État a précisé les règles applicables à lapassation des marchés publics de services entrantdans le champ de l’article 30 du code des marchéspublics. Cet article prévoit en effet que les marchéspublics de services qui ne sont pas mentionnés à l’ar-ticle 29 peuvent être passés, quel que soit leurmontant, selon une procédure adaptée, c’est-à-direselon des modalités qui sont librement fixées par lepouvoir adjudicateur en fonction de la nature et descaractéristiques du besoin à satisfaire, du nombre oude la localisation des opérateurs économiques sus-ceptibles d’y répondre ainsi que des circonstancesde l’achat. Il convient toutefois de noter que cetteliberté laissée au pouvoir adjudicateur implique le

respect des principes de liberté d’accès à lacommande publique, d’égalité de traitement des can-didats et de transparence des procédures, définis àl’article 1er du code des marchés publics :

« Considérant que, par des décisions endate du 22 novembre 2002, le directeurrégional Île-de-France de l’Agencenationale pour l’emploi (A.N.P.E.) a rejetéles demandes d’habilitation pour laréalisation de prestations en faveur del’emploi dans la région Île-de-France, quel’association Pacte (Promotion-Action-Transculturalité-Emploi) avait présentéesdans le cadre de la procédure d’appel à laconcurrence engagée par l’A.N.P.E. sur lefondement de l’article 30 du code desmarchés publics alors en vigueur ; quel’A.N.P.E se pourvoit en cassation contrel’arrêt par lequel la cour administratived’appel de Versailles a annulé le jugementdu tribunal administratif de Cergy-Pontoisequi avait rejeté la demande del’association Pacte tendant à l’annulationde ces décisions, et a fait droit à cettedemande. »

«Considérant que les marchés passés enapplication du code des marchés publics sontsoumis aux principes qui découlent del’exigence d’égal accès à la commandepublique et qui sont rappelés par le deuxièmealinéa du I de l’article 1er de ce code dans sarédaction issue du décret du 7 mars 2001,applicable en l’espèce, selon lequel : “Quelque soit leur montant, les marchés publicsrespectent les principes de liberté d’accès à lacommande publique, d’égalité de traitementdes candidats et de transparence desprocédures […]”. »

« Considérant qu’aux termes de l’article 30du même code des marchés publics : «Lesmarchés publics qui ont pour objet : […]4° […] des services de qualification etd’insertion professionnelles, sont soumis, ence qui concerne leur passation, aux seulesobligations relatives à la définition desprestations par référence à des normes,lorsqu’elles existent, ainsi qu’à l’envoi d’unavis d’attribution. […]” »

« Considérant que la cour administratived’appel de Versailles n’a pas commis d’erreurde droit en jugeant que les marchés de servicepassés par l’A.N.P.E. selon la procédure del’article 30 du code des marchés publicsétaient soumis, malgré leur spécificité, aux

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dispositions générales de l’article 1er du code,comme tous les contrats entrant dans lechamp d’application de celui-ci.»

« Considérant que, pour assurer le respectdes principes de liberté d’accès à lacommande publique, d’égalité detraitement des candidats et de transparencedes procédures, l’information appropriéedes candidats sur les critères d’attributiond’un marché public est nécessaire, dèsl’engagement de la procédure d’attributiondu marché, dans l’avis d’appel public à laconcurrence ou le cahier des charges tenu àla disposition des candidats ; que dans lecas où le pouvoir adjudicateur souhaiteretenir d’autres critères que celui du prix,l’information appropriée des candidats doitalors porter également sur les conditions demise en œuvre de ces critères ; qu’ilappartient au pouvoir adjudicateurd’indiquer les critères d’attribution dumarché et les conditions de leur mise enœuvre selon les modalités appropriées àl’objet, aux caractéristiques et au montantdu marché concerné. »

« Considérant qu’il résulte de ce quiprécède que la cour n’a pas commisd’erreur de droit en jugeant, par un arrêtsuffisamment motivé, que l’A.N.P.E. avaitméconnu les principes rappelés à l’article1er du code des marchés publics, fauted’avoir, dès l’engagement de la procédure,porté à la connaissance des candidats lescritères d’attribution des marchés qu’elle seproposait de conclure et les conditions deleur mise en œuvre, selon des modalitésappropriées à leur objet, leurscaractéristiques et leurs montants. »

«Considérant que la cour a pu, sansdénaturer les pièces du dossier, estimer quel’A.N.P.E. n’avait pas fait connaître auxcandidats les critères d’attribution du marché,dès lors que les cahiers des chargesspécifiques à chacune des prestations objetsde l’appel à la concurrence ne pouvaient êtreregardés comme suffisants pour assurer cetteinformation.»

«Considérant qu’il résulte de ce qui précèdeque l’A.N.P.E. n’est pas fondée à demanderl’annulation de l’arrêt attaqué ; que sesconclusions tendant à l’application desdispositions de l’article L. 761-1 du code dejustice administrative doivent, par voie deconséquence, être rejetées. »

PROCÉDURE CONTENTIEUSE

Recevabilité des requêtes

•Promotion dans le corps des directeurs derecherche du C.N.R.S. – Avis de la sectioncompétente du Comité national de la recherchescientifique – Caractère préparatoire – Acte nefaisant pas griefC.E., 29.06.2009, M. B., n° 320819

L’article 56 du décret n° 83-1260 du 30 décembre1983 fixant les dispositions statutaires communes auxcorps de fonctionnaires des établissements publics àcaractère scientifique et technologique prévoit notam-ment que « l’avancement du grade de directeur derecherche de 1re classe au grade de directeur derecherche de classe exceptionnelle et l’avancement du1er au 2e échelon de ce grade ont lieu exclusivementau choix. [Il est] décidé, chaque année, par le direc-teur général de l’établissement, après avis des ins-tances d’évaluation ».

Aux termes de l’article 14 du décret n° 84-1185 du27 décembre 1984 modifié relatif aux statuts parti-culiers de corps de fonctionnaires du Centre nationalde la recherche scientifique (C.N.R.S.) : «La section duComité national de la recherche scientifique compé-tente constitue l’instance d’évaluation prévue auxarticles 52 et 56 du décret du 30 décembre 1983[…]. »

L’avis de la section compétente du Comité national dela recherche scientifique placé auprès du C.N.R.S.n’est pas une décision susceptible de lier le conten-tieux au sens de l’article R. 421-1 du code de justiceadministrative. Partant, ne faisant pas grief, il ne peutfaire l’objet d’un recours en annulation.

Les conclusions dirigées contre l’avis de cette instancecollégiale étant irrecevables, la nature des autres actessur lesquels porte également le litige déterminera lejuge compétent pour statuer sur le recours en annu-lation.

A donc été partiellement rejetée la requête forméepar un agent de cet établissement public national àcaractère scientifique et technologique, en tantqu’elle tendait à l’annulation de la délibération del’instance susmentionnée – au motif de l’irrégularitésupposée des critères retenus pour une promotion àla classe exceptionnelle du corps des directeurs derecherche du C.N.R.S. Le jugement du surplus desconclusions de la requête, dirigé contre une décisionindividuelle du directeur général du C.N.R.S., a étéattribué au tribunal administratif dans le ressortduquel se trouve le lieu d’affectation du fonctionnairerequérant.

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«Considérant […] qu’en vertu desdispositions précitées [de l’article 56 dudécret du 30 décembre 1983 et de l’article 14du décret du 27 décembre 1984], si laconsultation des sections du Comité nationalde la recherche scientifique, qui ne sont pasinvesties pour leur application d’unecompétence nationale, est obligatoirepréalablement aux décisions du directeurgénéral du C.N.R.S. relatives à la promotionau grade de directeur de recherche de classeexceptionnelle, leur avis préparatoire à cesdécisions n’est pas une décisionadministrative faisant grief ; que la juridictioncompétente pour examiner le bien-fondé dela requête tendant à l’annulation de ladécision du directeur général du C.N.R.S.refusant de prononcer la promotion de M. B.est dès lors compétente pour statuer surl’existence, alléguée à l’appui de la demande,d’une irrégularité dans l’accomplissement decette formalité substantielle ; qu’il résulte dece qui précède, d’une part, que lesconclusions tendant à l’annulation de ladélibération [de la section compétente duComité national de la recherche scientifiqueplacé auprès du C.N.R.S.] sont irrecevables etdoivent, par suite, être rejetées, d’autre part,que la requête dirigée contre la décision dudirecteur général du C.N.R.S. a le caractèred’un recours pour excès de pouvoir contreune décision individuelle intéressant M. B.qui ne ressortit pas à la compétence duConseil d’État mais du tribunal administratifde Paris. »

N.B. : Aux termes de l’article R. 351-1 ducode de justice administrative, « lorsque leConseil d’État est saisi de conclusionsrelevant de la compétence d’une autrejuridiction administrative, et sous réserve desdispositions de l’article R. 351-4, le présidentde la section du contentieux, saisi par lasous-section chargée de l’instruction dudossier, règle la question de compétence etattribue, le cas échéant, le jugement de toutou partie de l’affaire à la juridiction qu’ildéclare compétente».L’article R. 312-12 de ce code précise que« tous les litiges d’ordre individuel, y comprisnotamment ceux relatifs aux questionspécuniaires, intéressant les fonctionnaires ouagents de l’État et des autres personnes oucollectivités publiques [...] relèvent dutribunal administratif dans le ressort duquelse trouve le lieu d’affectation dufonctionnaire ou agent que la décisionattaquée concerne ».

AUTRE JURISPRUDENCE

•Établissements publics locaux d’enseignement –Élèves – Port de signes religieuxC.E.D.H., 30.06.2009, A. c/ France, n° 43563/08 ;C.E.D.H., 30.06.2009, B. c/ France, n° 14308/08 ;C.E.D.H., 30.06.2009, G. c/ France, ° 18527/08 ; C.E.D.H., 30.06.2009, G. c/ France, ° 29134/08 ; C.E.D.H., 30.06.2009, S. c/ France, n° 25463/08 ;C.E.D.H., 30.06.2009, S. c/ France, n° 27561/08

Six requérants contestaient devant la Cour européennedes droits de l’Homme leur exclusion en raison duport, dans l’enceinte de leurs établissements, de signesostensibles d’appartenance religieuse (voile ou«keski», sous-turban porté par les Sikhs) sur le fon-dement des articles 9 (liberté de pensée, de conscienceet de religion), 6§1 (droit à un procès équitable dansun délai raisonnable), 14 (interdiction de la discrimi-nation) de la Convention européenne de sauvegardedes droits de l’Homme et des articles 2 du protocolen° 1 (droit à l’instruction) et 4 du protocole n° 7 (droitde ne pas être jugé ou puni deux fois).

La Cour a déclaré irrecevables ces requêtes. Elleprécise d’abord que l’interdiction faite aux élèves deporter un signe d’appartenance religieuse (article L.141-5-1 du code de l’éducation) constitue une res-triction à la liberté de manifester sa religion ou sesconvictions, au sens de l’article 9 de la Conventioneuropéenne de sauvegarde des droits de l’Homme etpoursuit des buts légitimes (la protection des droitset libertés d’autrui et de l’ordre public).

La Cour relève également que l’interdiction posée parla loi française trouve son fondement dans la sauve-garde du principe constitutionnel de laïcité qui estun objectif conforme aux valeurs sous-jacentes à laConvention et à la jurisprudence de la Cour. Elle validel’analyse des autorités françaises suivant laquelle leport permanent de couvre-chefs de substitution (typebonnet) traduit une tentative de contournement de laloi et constitue une manifestation ostensible d’appar-tenance religieuse. Sur les sanctions de l’exclusiondéfinitive prononcées, la Cour estime qu’elles ne sontpas disproportionnées, les élèves concernés ayantd’autres possibilités de poursuivre leur scolarité,notamment à distance.

Ainsi elle constate que cette ingérence des autoritésfrançaises dans l’exercice du droit à la vie privée a été«motivée uniquement par la sauvegarde du principeconstitutionnel de laïcité ».

Par ailleurs, la Cour rejette comme «manifestementmal fondée» la partie des requêtes qui invoquait uneviolation combinée de l’article 14, en précisant que

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les dispositions législatives litigieuses « poursuiventnotamment le but légitime de protection de l’ordreet des droits et libertés d’autrui» et « ont pour finalitéde préserver le caractère neutre et laïc des établisse-ments d’enseignement et s’appliquent à tout signereligieux ostensible».

D’autre part, sur l’article 6§1 et le caractère préten-dument inéquitable de la procédure d’exclusion, laCour relève que les décisions émises par les conseilsd’administration des établissements publics locauxd’enseignement ont été soumises aux contrôles « dutribunal administratif et de la cour administratived’appel».

Elle estime que le refus d’accorder l’aide juridiction-nelle pour un recours devant le Conseil d’État dansl’une des affaires, motivé par le souci légitime deréserver les deniers publics aux demandes ayant unechance d’aboutir et prononcé par un organe offrant

des garanties substantielles aux individus de nature àles préserver de l’arbitraire, n’a pas davantage constituéune violation de l’article 6§1.

Concernant le grief tiré de la durée de la procédure,la Cour le rejette pour non-épuisement des voies derecours internes, les requérants n’ayant pas engagéde recours en responsabilité de l’État français pourdysfonctionnement du service public de la justice.

Enfin, la Cour considère qu’aucune question distinctene se posait sous l’angle de l’article 2 du protocolen° 1 (droit à l’instruction) et que l’article 4 du proto-cole n° 7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois),relevant du seul domaine pénal, ne s’appliquait pas.

N.B. : Ces décisions confirment les arrêts D.et K. c/ France du 4 décembre 2008(C.E.D.H., 04.12.2008, D. et K., n° 27058/05et n°31645/04).

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•Communication de documents administratifs –Demande de communication du coût d’unecampagne de communicationLettre DAJ A3 n°09-0166 du 6 août 2006

La direction des affaires juridiques a été saisie par laCommission d’accès aux documents administratifs(CADA) de la demande présentée par un particulierqui souhaitait obtenir une copie des pièces mention-nant le coût total d’une publicité concernant lamutation des enseignants des 1er et 2nd degrés, parueen novembre 2008 dans le journal Le Progrès.

En application des articles 1 et 2 de la loi n° 78-753du 17 juillet 1978 modifiée qui fixe le régime généralde l’accès aux documents administratifs, les docu-ments produits ou reçus par l’État, dans le cadre desa mission de service public, sont communicables deplein droit à toute personne qui en fait la demande.

Selon la CADA, répondent en particulier à cette défi-nition les contrats – notamment les marchés publics– passés par les collectivités publiques (avisn° 20052295 du 9 juin 2005).

Toutefois, ce droit d’accès n’est pas absolu et doits’exercer sous réserve des dispositions du II de l’ar-ticle 6 qui prévoit notamment que :

« II. Ne sont communicables qu’à l’intéressé les docu-ments administratifs :dont la communication porterait atteinte à la protec-tion de la vie privée, au secret médical et au secreten matière commerciale et industrielle […].»

De manière générale, la CADA considère que le secreten matière commerciale et industrielle recouvre troiscatégories de données (avis du 9 juin 2005 précité) :

– le secret des procédés, qui recouvre les techniquesde fabrication ou le contenu des activités de recherche-développement des entreprises ;

– le secret des informations économiques et finan-cières, qui regroupe les informations qui ont trait à lasituation économique d’une entreprise, à sa santéfinancière ou à l’état de son crédit comme par exemplele chiffre d’affaires (avis n° 20084066 et n° 20070002),les documents comptables, les effectifs et générale-ment toutes les informations de nature à révéler leniveau d’activité ;

– le secret des stratégies commerciales, catégorie danslaquelle entrent les informations sur les prix et les pra-tiques commerciales telles que la liste des fournis-seurs, le montant des remises consenties, etc. À cetitre, la CADA considère de façon générale qu’enmatière de marchés publics, l’offre de prix détaillée

ou la décomposition du prix global forfaitaire de l’en-treprise retenue est en principe communicable dansla mesure où elle fait partie intégrante du marché oudu contrat et parce qu’elle reflète le coût du servicepublic (avis n° 20062848 du 11 juillet 2006, présidentde la Communauté de communes du Sénonais ; avisn° 20062880 du 11 juillet 2006, directrice du centrehospitalier Docteur Paul-Gache).

On doit déduire de ce qui précède que le seul prixd’une prestation réalisée pour le compte d’unepersonne publique dans l’exercice de sa mission deservice public n’est pas une information couverte parle secret industriel et commercial et que le ou lesdocuments qui mentionnent ce coût sont bien desdocuments administratifs communicables à toutepersonne qui en fait la demande.

•Communication de documents administratifs –Modalités – Paiement – Demandes abusivesLettre DAJ A3 n°09-197 du 11 septembre 2009

La direction des affaires juridiques a été saisie d’unedemande de précisions concernant les modalités decommunication des documents administratifs, leurpaiement éventuel et la détermination du caractèreabusif des demandes présentées.

– S’agissant des modalités de communication desdocuments administratifs, telles qu’elles sont prévuesà l’article 4 de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978modifiée et aux articles 34 et 35 du décret n° 2005-1755 du 30 décembre 2005 pris pour son application,elles sont subordonnées « au choix du demandeur etdans les limites des possibilités techniques de l’ad-ministration ».

La Commission d’accès aux documents administratifs(CADA), dans son avis n° 20090119 du 15 janvier2009, a rappelé que la communication s’exerçait,« soit par consultation gratuite sur place, soit, sousréserve que la reproduction ne nuise pas à la conser-vation du document, par la délivrance d’une copiesur un support identique à celui utilisé par l’admi-nistration ou compatible avec celui-ci et aux frais dudemandeur sans que ces frais puissent excéder le coûtde cette reproduction, soit enfin par courrier électro-nique et sans frais lorsque le document est disponiblesous forme électronique, en application de l’article 4de la loi du 17 juillet 1978».

En outre, la CADA, au regard du volume des docu-ments sollicités, a admis, dans son avis du 3 juillet2008 (n° 20082712 – président de la Communauté decommunes du Mirebellois), que l’administration étaitfondée « à échelonner dans le temps la communica-tion de documents volumineux (en l’espèce 160pages)» et a considéré que « le président de la com-

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munauté de communes était tenu de communiquer lescomptes rendus dans un délai d’un mois à compterde l’avis (rendu)».

– S’agissant de l’éventuel paiement par le demandeurde documents reprographiés, il repose sur les dispo-sitions de l’arrêté du 1er octobre 2001 relatif aux condi-tions de fixation et de détermination du montant desfrais de copie d’un document administratif, étantobservé que le paiement reste subordonné à l’exis-tence d’une régie de recettes.

L’absence de régie ne peut cependant être évoquéepour refuser de communiquer des documents repro-graphiés. C’est dans ce sens que la CADA s’était pro-noncée le 5 septembre 2002 à une demande d’avis(n° 20023667 – maire de Les Gonds) en estimant que« l’absence de régie de recettes ne saurait faire obstacleà l’application de cette loi (du 17 juillet 1978), lacommune n’étant jamais tenue de facturer les copiesau demandeur».

– Enfin, la notion de caractère abusif de demandes doitêtre appréciée au regard des dispositions du dernieralinéa de l’article 2 de la loi du 17 juillet 1978 précitéeprévoyant que « l’administration n’est pas tenue dedonner suite aux demandes abusives, en particulier parleur nombre, leur caractère répétitif ou systématique».

À cet égard, la CADA dans son avis rendu le11 octobre 2007 (n° 20073911 – maire de Anhiers)a rappelé les points suivants : « Une demande doitêtre regardée comme abusive lorsqu’elle a manifes-tement pour objet de perturber le fonctionnement duservice public. Est susceptible d’être regardée commeabusive une demande s’inscrivant dans une suite répé-titive de demandes, portant sur un nombre et unvolume importants de documents, que le service sol-licité est dans l’incapacité matérielle de traiter, ou unedemande portant sur des documents auxquels lerequérant a déjà eu accès. »

•Obligation scolaire – Demande d’autorisationd’absence – Motif légitimeLettre DAJ A1 n°09-244 du 24 juillet 2009

La direction des affaires juridiques a été consultée surla position à adopter face aux parents qui annoncentque leur enfant sera systématiquement absent une foisdans l’année pour les accompagner en vacances, endehors des périodes de congés scolaires.

Conformément au dernier alinéa de l’article R. 131-5 du code de l’éducation, « en cas d’absence prévi-sible, les personnes responsables de l’enfant eninforment préalablement le directeur de l’école ou lechef de l’établissement et en précisent le motif. S’il ya doute sérieux sur la légitimité du motif, le directeur

de l’école ou le chef de l’établissement invite les per-sonnes responsables de l’enfant à présenter unedemande d’autorisation d’absence qu’il transmet àl’inspecteur d’académie, directeur des services dépar-tementaux de l’éducation nationale ».

Les « motifs [d’absence] réputés légitimes » sonténoncés limitativement au deuxième alinéa de l’articleL. 131-8 du code de l’éducation.

Il s’agit des motifs suivants : « maladie de l’enfant,maladie transmissible ou contagieuse d’un membre dela famille, réunion solennelle de famille, empêchementrésultant de la difficulté accidentelle des communi-cations, absence temporaire des personnes respon-sables lorsque les enfants les suivent. Les autres motifssont appréciés par l’inspecteur d’académie […]».

Il ressort de ces dispositions que des événementsimprévisibles, indépendants de la volonté des parents,ou des considérations d’intérêt général telles que laprotection de santé publique, sont seuls à pouvoirjustifier l’absence de l’enfant. L’«absence temporairedes personnes responsables de l’enfant » admise parle législateur comme un motif légitime ne peut êtreentendue que comme une absence de courte duréeet, en tout état de cause, exceptionnelle.

S’il revient à l’inspecteur d’académie d’apprécier aucas par cas le bien-fondé des demandes d’autorisationd’absence qui lui sont présentées par des parentsd’élèves, il est exclu que des demandes systématiquesde leur part puissent être favorablement accueillies.

•Exonération – Responsabilité civile – Accueilconvention de stageLettre DAJ B1 n°09-246 du 30 juillet 2009

Un président d’établissement d’enseignement supé-rieur a souhaité recueillir l’avis de la direction desaffaires juridiques pour savoir si une disposition pré-voyant une exonération de responsabilité civile dansun projet de convention de stage entre son établisse-ment, une administration et l’étudiant concerné, posaitproblème.

La définition des activités confiées au stagiaire enfonction des objectifs de formation, d’une part, et,d’autre part, les conditions dans lesquelles les res-ponsables du stage, l’un représentant l’établissementd’enseignement, l’autre, l’organisme d’accueil assurantl’encadrement du stagiaire, doivent figurer dans laconvention. En effet, l’article 2 du décret n° 2009-885 du 21 juillet 2009 relatif aux modalités d’accueildes étudiants de l’enseignement supérieur en stagedans les administrations et les établissements publicsde l’État ne présentant pas un caractère industriel etcommercial, décret qui vient d’être publié au Journal

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officiel du 23 juillet 2009, prévoit que ces clausesdoivent être précisées dans la convention.

S’agissant des accidents dont pourraient être victimesles stagiaires d’un institut universitaire de technologie(I.U.T.) à l’occasion des tâches qui leur sont confiéesou des trajets qu’ils effectuent pour se rendre sur lelieu d’exercice de celles-ci, les dispositions du a) du2°de l’article L. 412-8 du code de la sécurité socialesont applicables. Celles-ci établissent, en effet, queles étudiants bénéficient de la législation sur les acci-dents du travail «pour les accidents survenus au coursde cet enseignement (enseignement technique) ainsique par le fait ou à l’occasion des stages auxquels ildonne lieu». En conséquence, conformément aux dis-positions de l’article L. 431-1 du code de la sécuritésociale, la charge des prestations et indemnités accor-dées aux stagiaires dans ce cadre incombe aux caissesd’assurance-maladie. Dans la mesure où, conformé-ment à l’article 5 du décret du 21 juillet 2009 précité,les étudiants perçoivent désormais une gratificationégale à 12,5 % du plafond horaire de la sécuritésociale défini en application de l’article L. 242-4-1 ducode de la sécurité sociale pour tout stage dans uneadministration d’une durée supérieure à deux moisconsécutifs, la charge de la cotisation incombe à l’éta-blissement d’enseignement ou au recteur, en appli-cation des dispositions de l’article R. 412-4 du codede la sécurité sociale.

Certaines conditions, fixées par les articles D. 412-3et suivants du code de la sécurité sociale, doivent tou-tefois être remplies. Ainsi, l’étudiant doit être régu-lièrement inscrit dans l’un des établissements deformation énumérés aux articles D. 412-3 et D. 412-4 (tel est bien le cas d’un I.U.T.) et le stage, qui doitêtre effectué hors de cet établissement, doit figurerau programme de l’enseignement et être destiné à lemettre en pratique.

Dans le cas où l’étudiant effectuerait un stage qui nefigure pas au «programme de l’enseignement» et qui,par conséquent, ne présente pas un caractère obliga-toire, il pourrait encore bénéficier de la garantie desrisques liés aux accidents du travail prévue par l’ar-ticle L. 412-8, 2° f) du code de la sécurité sociale,sous réserve de la signature d’une convention tripar-tite, en application des articles D. 412-5-1 et D. 412-6 de ce même code.

S’agissant des dommages causés à des tiers par lesétudiants au cours de leur stage, obligatoire ou non,la responsabilité administrative de droit commun del’administration d’accueil se trouvera engagée, sauf sila faute commise par son auteur est une faute per-sonnelle détachable du service. À cet égard, les éta-blissements d’enseignement supérieur peuvent inviterles étudiants à s’assurer qu’ils bénéficient, à titre indi-

viduel, d’une assurance de responsabilité civile pourcouvrir les cas où ils seraient responsables d’undommage causé à un tiers sur le fondement desarticles 1382 et 1383 du code civil.

Dans le cas où une clause limitant ou excluant la res-ponsabilité de l’administration figure dans un contratadministratif, la juridiction administrative estimequ’elle perd toute portée en cas de faute lourde (C.E.,03.061960, ministre de la défense nationale c/ Sociéténationale des constructions aéronautiques du Nord,Recueil Lebon, p. 391 ; C.A.A., DOUAI, 18.12.2003,Centre national des ponts de secours c/ société BaudinChâteauneuf).

Même si l’on peut s’interroger sur la portée que lejuge accorderait à la clause d’exonération de res-ponsabilité civile de l’administration prévue dans laconvention en cause, en l’absence de faute lourde, ilsemble plus prudent d’éviter d’envoyer en stage unétudiant dans le cadre d’une convention prévoyantune telle disposition mais qui, en revanche, necomporte pas de clauses relatives à la définition desactivités confiées au stagiaire et aux conditions deson encadrement.

•Élection – Président d’universitéLettre DAJ B1 n°09-197 du 5 juin 2009

Un établissement d’enseignement supérieur a solli-cité l’avis de la direction des affaires juridiques sur lesconditions de participation du président d’universitéà l’élection de son successeur.

Le 1er alinéa de l’article L. 712-2 du code de l’édu-cation dispose que « le président d’université est éluà la majorité absolue des membres élus du conseild’administration parmi les enseignants-chercheurs,chercheurs, professeurs ou maîtres de conférences,associés ou invités, ou tous autres personnels assi-milés, sans condition de nationalité. Son mandat,d’une durée de quatre ans, expire à l’échéance dumandat des représentants élus des personnels duconseil d’administration. Il est renouvelable une fois».

Il ressort de ces dispositions que le président d’uni-versité précédemment en fonction ne peut participerau scrutin devant désigner son successeur que s’il estlui-même élu au conseil d’administration.

Si la question porte sur les modalités d’organisationde la séance du conseil d’administration au cours delaquelle ce scrutin doit être organisé, il convient dese reporter aux statuts de l’université qui devraientcomporter les dispositions applicables.

Par ailleurs, les 2e et 3e alinéas du IV de l’article 43de la loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux

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libertés et responsabilités des universités disposentque « lorsque la durée de leur mandat [de présidentd’université] restant à courir est supérieure à sixmois, les présidents en exercice à la date de l’élec-tion des membres du nouveau conseil d’adminis-tration restent en fonction jusqu’au terme de leurmandat. Ils proposent à l’approbation des membresélus du nouveau conseil d’administration la liste despersonnalités extérieures nommées conformémentau II de l’article L. 712-3 du code de l’éducation. Lenouveau conseil d’administration délibère sur lemaintien en exercice desdits présidents. Au termede leur mandat, de nouveaux présidents sont élusconformément à la présente loi, dont le mandatprendra fin avec celui des membres non étudiants du

conseil d’administration en fonction à la date del’élection de ces présidents. Le mandat des prési-dents en fonction à la date de l’élection du nouveauconseil d’administration peut être renouvelé unefois ».

Rien ne s’oppose, si les statuts n’en disposent pasautrement, à ce que le président assure la présidencede la séance. Si, comme le permettent les disposi-tions précitées du IV de l’article 43 de la loi du 10 août2007, il est également candidat, il apparaît préférableque la présidence de la séance soit confiée à uneautre personne, telle que, par exemple, le vice-prési-dent du conseil d’administration ou le doyen d’âge,dans le respect des statuts de l’établissement.

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Les droits de propriété intellectuelle ont vocation às’appliquer à toutes « les œuvres de l’esprit quelsqu’en soient le genre, la forme d’expression, le mériteou la destination», sous réserve qu’elles répondent àdes critères de concrétisation formelle et d’origina-lité. Conformément à l’article L. 123-1 du code de lapropriété intellectuelle (C.P.I.), ces droits persistent,pendant les soixante-dix années qui suivent celle dudécès de l’auteur, au bénéfice de ses ayants droit, etpeuvent être prorogés de la durée des deux guerresmondiales et d’une durée de trente ans si l’auteur, lecompositeur ou l’artiste concerné est mort pour laFrance, en vertu des articles L. 123-8 à L. 123-10 dumême code.

Les auteurs d’œuvres dérivées (traductions, adapta-tions, transformations ou arrangements d’œuvres del’esprit) se voient reconnaître la même protection(article L. 112-3 du C.P.I.).

Les œuvres de collaboration1 sont protégées pendantles soixante-dix années qui suivent le décès du dernierdes coauteurs. Dans le cas des œuvres audiovisuelles,l’année civile prise en considération est celle de lamort du dernier vivant des collaborateurs suivants :l’auteur du scénario, l’auteur du texte parlé, l’auteurdes compositions musicales avec ou sans paroles spé-cialement réalisées pour l’œuvre, le réalisateur prin-cipal (art. L. 123-2 du C.P.I.).

S’agissant des œuvres audiovisuelles, cinématogra-phiques et musicales, des droits voisins sont reconnusaux artistes-interprètes (art. L. 212-1 à L. 212-3 duC.P.I.), aux producteurs de phonogrammes (art. L.213-1 du C.P.I.) et aux producteurs de vidéogrammes(art. L. 215-1 du C.P.I.). Toutefois, « […] aucune dis-position [relative aux droits voisins] ne doit être inter-prétée de manière à limiter l’exercice du droit d’auteurpar ses titulaires» (art. L. 211-1 du C.P.I.).

Jusqu’à l’intervention de la loi n° 2006-961 du 1er août2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisinsdans la société de l’information (D.A.D.V.S.I.), prisepour la transposition de la directive 2001/29/CE duParlement européen et du Conseil du 22 mai 2001,l’utilisation d’œuvres protégées à des fins d’ensei-gnement et de recherche était soumise au droitcommun et devait donc, en principe, faire l’objetd’une autorisation de la part de l’auteur ou de sesayants droit et d’une rémunération au titre des droitsd’auteur.

La loi du 1er août 2006 précitée a institué une excep-tion (dite « exception pédagogique ») au droit d’ex-ploitation des auteurs. Cette exception, spécifiqueaux domaines de l’enseignement et de la recherche,est applicable depuis le 1er janvier 2009 (I). Dans cenouveau contexte légal, des accords ont été négociésavec les représentants des ayants droit, en vue de déli-miter précisément le cadre des usages autorisés (II).

I. L’évolution du cadre juridique de l’utilisationdes œuvres protégées dans les activitésd’enseignement et de recherche

Pour la période 2006-2008, le ministère de l’éduca-tion nationale, de l’enseignement supérieur et de larecherche avait passé, avec les représentants des titu-laires des droits d’auteur, cinq accords sectoriels (écrit,presse, arts visuels, musique et audiovisuel) valantautorisation pour l’utilisation des œuvres sur lesquellesles signataires de l’accord détenaient des droits etfixant une rémunération forfaitaire. Ces accords, arrivésà échéance le 1er janvier 2009, anticipaient l’entréeen vigueur, à cette date, des dispositions du e) du3°de l’article L. 122-5 du C.P.I.

Aux termes de ces dispositions, une fois l’œuvre divul-guée et sous réserve que soient indiqués clairementle nom de l’auteur et la source, l’auteur ne peut plusinterdire « la représentation ou la reproduction d’ex-traits d’œuvres, sous réserve des œuvres conçues à desfins pédagogiques, des partitions de musique et desœuvres réalisées pour une édition numérique del’écrit, à des fins exclusives d’illustration dans le cadrede l’enseignement et de la recherche, à l’exclusion detoute activité ludique ou récréative, dès lors que lepublic auquel cette représentation ou cette repro-duction est destinée est composé majoritairementd’élèves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs

L’EXCEPTION PÉDAGOGIQUE: LE RESPECT DU DROIT D’AUTEUR ET DES DROITS VOISINS

DANS LE CADRE DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE

1. L’article L. 113-2 du C.P.I. distingue notamment les œuvresde collaboration des œuvres collectives : « Est dite decollaboration l’œuvre à la création de laquelle ont concouruplusieurs personnes physiques. […] Est dite collective l’œuvrecréée sur l’initiative d’une personne physique ou morale quil’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom etdans laquelle la contribution personnelle des divers auteursparticipant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vueduquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer àchacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé. »

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directement concernés, que l’utilisation de cette repré-sentation ou cette reproduction ne donne lieu àaucune exploitation commerciale et qu’elle est com-pensée par une rémunération négociée sur une baseforfaitaire sans préjudice de la cession du droit dereproduction par reprographie mentionnée à l’articleL. 122-10».

De même, conformément à l’article L. 211-3, 3°, duC.P.I., « sous réserve d’éléments suffisants d’identifi-cation de la source», les bénéficiaires des droits voisinsne peuvent interdire « la communication au publicou la reproduction d’extraits d’objets protégés par undroit voisin, sous réserve des objets conçus à des finspédagogiques […] ».

Devant la nécessité pour les écoles et établisse-ments, soit de détenir des autorisations pour lesusages restant soumis au droit exclusif des auteurs,soit de prévoir une rémunération « négociée » pourles utilisations entrant dans le champ de l’excep-tion pédagogique, il a été convenu avec les repré-sentants des ayants droit des différents secteursartistiques de maintenir des dispositifs convention-nels.

II. Les accords négociés par le ministère del’éducation nationale et le ministère del’enseignement supérieur et de la rechercheavec les représentants des ayants droit desdifférents secteurs artistiques, à la suite del’entrée en vigueur de l’exceptionpédagogique

L’accord du 15 juin 2009, concernant les livres, lamusique imprimée, les publications périodiques etles œuvres des arts visuels, s’inscrit dans le pro-longement des trois premiers accords sectorielsconclus pour la période 2006-2008 et arrivés àéchéance le 1er janvier 2009, auxquels il apportede légers aménagements, pour tenir compte del’entrée en vigueur, depuis cette date, de l’exceptionau droit d’exploitation des auteurs, spécifique à l’en-seignement et à la recherche (dite « exception péda-gogique »). Cet accord, dont les effets sont limitésà l’année 2009, a été publié au Bulletin officiel del’éducation nationale et au Bulletin officiel de l’en-seignement supérieur et de la recherche le 17 sep-tembre 2009. Son caractère transitoire se justifiepar la poursuite des discussions avec les représen-tants des auteurs quant aux conditions de mise enœuvre des dispositions du e) du 3° de l’article L.122-5 du C.P.I.

Par ailleurs, les accords portant sur l’utilisation desœuvres cinématographiques et audiovisuelles et surl’utilisation des œuvres musicales sont en cours dereconduction.

1. Nature des utilisations autorisées2

1.1. Les utilisations les plus usuelles

1.1.1. Utilisation d’œuvres ou extraits d’œuvres protégéesdans la classe

L’accord sur les œuvres de l’écrit permet la représen-tation dans la classe, aux élèves ou aux étudiants, desextraits d’œuvres et des œuvres des arts visuels ainsique leurs reproductions numériques temporaires, exclu-sivement destinées à l’accomplissement des repré-sentations prévues dans le protocole. Pour les partitionsd’œuvres musicales, la représentation s’entend de laprésentation de reproductions graphiques desditesœuvres. Sont uniquement prévues les reproductionsnumériques graphiques temporaires exclusivementdestinées à la représentation en classe par projectioncollective. L’utilisation de reproductions numériquestemporaires des partitions d’œuvres musicales dispo-nibles uniquement à la location auprès des éditeursconcernés n’est en revanche pas autorisée.

L’accord sur l’utilisation des œuvres cinématogra-phiques et audiovisuelles autoriserait la représenta-tion d’œuvres intégrales diffusées par un service decommunication audiovisuelle hertzien ou numériquenon payant, ainsi que les reproductions temporairesexclusivement destinées à cette fin.

L’accord sur l’utilisation des œuvres musicales auto-riserait la représentation dans la classe, aux élèves ouaux étudiants, d’enregistrements musicaux, ainsi quela représentation dans la classe des œuvres musicalespar les élèves ou étudiants. Les reproductions tem-poraires d’œuvres et enregistrements musicaux exclu-sivement nécessaires aux utilisations prévues auprésent article seraient autorisées.

1.1.2. Utilisation d’œuvres des arts visuels ou d’extraitsd’œuvres dans les sujets d’examens et de concours

L’incorporation d’extraits d’œuvres ou d’œuvres desarts visuels, à l’exclusion des partitions d’œuvres musi-cales, est autorisée dans un sujet d’examen permet-tant l’obtention d’un diplôme, titre ou grade délivrédans le cadre du service public de l’enseignement oudans un sujet de concours d’accès à la fonctionpublique organisé par les ministères. Il en est de mêmepour les sujets des épreuves organisées dans les éta-blissements dans le cadre de l’évaluation des élèveset des étudiants.

2. La nature exacte des autorisations relatives à l’utilisation desœuvres cinématographiques et audiovisuelles et à l’utilisationdes œuvres musicales demeure suspendue au contenu desaccords actuellement en cours de renégociation.

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En outre, l’accord sur l’utilisation des œuvres musi-cales autorise la représentation d’œuvres musicalespar un candidat à un examen ou à un concours oudans le cadre des épreuves organisées dans les éta-blissements pour l’évaluation des élèves ou étu-diants.

1.1.3. Utilisation d’œuvres des arts visuels ou d’extraitsd’œuvres lors de colloques, conférences ou séminaires

L’utilisation d’œuvres des arts visuels ou d’extraitsd’œuvres est autorisée dans le cadre de colloques,conférences ou séminaires organisés à l’initiative etsous la responsabilité des établissements d’enseigne-ment supérieur ou de recherche, à la condition quele public soit majoritairement composé d’élèves, d’étu-diants, d’enseignants et de chercheurs directementconcernés.

1.2. Les utilisations en ligne

Les accords sur l’utilisation des œuvres audiovisuelleset cinématographiques d’une part, et sur l’utilisationdes œuvres musicales d’autre part, devraient, commel’accord du 15 juin 2009 sur les œuvres de l’écrit,désormais autoriser les utilisations en ligne.

La mise en ligne des travaux pédagogiques et/ou derecherche est autorisée uniquement sur l’intranet etl’extranet des établissements, à la seule destinationdes élèves, étudiants ou chercheurs qui y sont inscritset qui sont intéressés par ces travaux.

Est également autorisée la mise en ligne sur le réseauInternet des thèses, à l’exception des thèses incorpo-rant des œuvres ou extraits d’œuvres de musiqueimprimée, à la condition que l’auteur de la thèse n’aitpas conclu, avant la mise en ligne, un contrat d’édi-tion.

Sont autorisés par ailleurs l’archivage numérique auxfins exclusivement de conservation par des ensei-gnants ou des chercheurs de travaux pédagogiquesou de recherche contenant des extraits d’œuvres et desœuvres des arts visuels, ainsi que l’archivage numé-rique aux fins de conservation par les établissementsauxquels ces personnels sont rattachés.

Les utilisations admises incluent désormais lestockage numérique sans limite de durée, aux finsde conservation et de diffusion, des versions offi-cielles nativement numériques des thèses soute-nues contenant des extraits d’œuvres ou des œuvresprotégées, conformément aux arrêtés du 7 août2006 relatifs aux thèses, aux travaux présentés envue du doctorat et à la formation doctorale, sousréserve des autorisations de diffusion consentiespar l’auteur.

2. Les conditions d’utilisation des œuvres protégées àdes fins d’illustration des activités d’enseignement etde recherche

2.1. Des conditions générales inchangées

L’œuvre ou l’extrait d’œuvre utilisé doit être l’objetd’une mise en perspective pédagogique.

Les œuvres utilisées doivent avoir été acquises régu-lièrement. Les utilisations autorisées ne doivent donnerlieu, directement ou indirectement, à aucune exploi-tation commerciale.

L’auteur et le titre de l’œuvre, ainsi que l’éditeur, etéventuellement les artistes-interprètes, doivent êtrementionnés lors de son utilisation, sauf si l’identifi-cation de l’auteur ou de l’œuvre constitue l’objet d’unexercice pédagogique.

L’accord est sans effet sur les conditions contractuellesauxquelles est soumise l’acquisition des œuvres spé-cifiquement réalisées pour les besoins du servicepublic de l’enseignement et de la recherche. Il nepermet pas la distribution aux élèves, étudiants ouchercheurs de reproductions intégrales ou partiellesd’œuvres visées par lui. Il ne permet pas davantagela distribution de reproductions d’œuvres sur papier,celles-ci étant autorisées par des accords sur la repro-duction par reprographie.

Les utilisations autorisées ne doivent en aucun casconduire à la création de bases de données d’œuvreset autres objets protégés, ou d’extraits d’œuvres etautres objets protégés.

2.2. S’agissant des œuvres de l’écrit, le maintien deconditions particulières aux usages numériques

L’utilisation d’œuvres ou extraits d’œuvres édités sursupport numérique n’est pas possible sur le fonde-ment de l’accord concernant les œuvres de l’écrit,qui permet seulement que des œuvres ou extraitsd’œuvre soient numérisés et incorporés dans un travailpédagogique ou de recherche.

Toute mise en ligne de travaux pédagogiques ou derecherche intégrant des œuvres ou extraits d’œuvresprotégées doit faire l’objet d’une déclaration auprèsdes représentants des ayants droit. Cette déclarationconsiste à compléter le formulaire mis en ligne àl’adresse suivante : http://www.cfcopies.com/declara-tion-enseignement.

Il est rappelé que les travaux pédagogiques ou derecherche mis en ligne ne peuvent comporter plus de20 œuvres des arts visuels. Toute reproduction oureprésentation numérique de ces œuvres doit avoir

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sa définition limitée à 400 x 400 pixels et avoir unerésolution de 72 dpi.

Pour bénéficier de l’accord, les établissements doiventveiller à ce que les extraits d’œuvres protégéescontenus dans les travaux pédagogiques et derecherche ne puissent être référencés en tant que telspar les moteurs de recherche intranet, extranet etInternet. Ils doivent prendre les mesures techniquesrequises pour que les métadonnées descriptives nepuissent être indexées par les moteurs de recherche.

2.3. Le maintien de la définition des extraits autorisés

Pour les œuvres de musique imprimée : l’extrait nepeut excéder 20 % de l’œuvre concernée (paroleset/ou musique) par travail pédagogique ou derecherche, par classe et par an, dans la limitemaximale de 3 pages consécutives d’une mêmeœuvre ; pour les ouvrages de formation ou d’éduca-tion musicales et les méthodes instrumentales, l’extraitne peut excéder 5 % d’une même œuvre (paroleset/ou musique) par travail pédagogique ou derecherche, par classe et par an, dans la limitemaximale de 2 pages consécutives d’une mêmeœuvre.

Pour les publications périodiques imprimées : l’ex-trait peut s’entendre de la reprise intégrale d’un article,étant convenu qu’un même travail pédagogique ou derecherche ne peut inclure plus de deux articles d’unemême parution, sans excéder 10% de la pagination.

Pour les œuvres des arts visuels (arts graphiques,plastiques, photographiques, architecturaux, etc.) :la notion d’extrait étant inopérante, les utilisationsprévues par l’accord portent donc sur les œuvresdes arts visuels considérées dans leur forme inté-grale.

Pour les livres : 5 pages, par travail pédagogique ou derecherche, sans coupure, avec reproduction en inté-gralité des œuvres des arts visuels qui y figurent, dansla limite maximum de 20% de la pagination de l’ou-vrage ; dans le cas particulier d’un manuel scolaire,l’extrait ne peut excéder 4 pages consécutives, partravail pédagogique ou de recherche, dans la limite de5% de la pagination de l’ouvrage par classe et par an.

Pour les œuvres audiovisuelles et cinématogra-phiques : la longueur de l’extrait resterait limitée à sixminutes, et ne pourrait en tout état de cause excéderle dixième de la durée totale de l’œuvre intégrale. Encas d’utilisation de plusieurs extraits d’une mêmeœuvre audiovisuelle ou cinématographique, la duréetotale de ces extraits ne pourrait excéder 15% de ladurée totale de l’œuvre.

Pour les œuvres musicales : l’extrait continuerait des’entendre de l’utilisation partielle de l’enregistrementsonore d’une œuvre musicale, ou d’une vidéomu-sique, limitée à trente secondes, et en tout état decause inférieure au dixième de la durée totale del’œuvre intégrale. En cas d’utilisation de plusieursextraits d’une même œuvre, la durée totale de cesextraits ne pourrait excéder 15% de la durée totale del’œuvre.

Les utilisations conformes aux clauses des accordssont réputées autorisées sans que les établissementsou les personnels aient à effectuer de démarches par-ticulières. Les autres utilisations d’œuvres protégéesdoivent s’inscrire soit dans le cadre des exceptionsau droit d’auteur prévues au 3° de l’article L. 122-5du code de la propriété intellectuelle (courtes cita-tions, analyses, revues de presse) ou dans le cadred’un contrat (reproduction par reprographie), soit fairel’objet d’une autorisation spécifique.

Gaëlle PAPIN

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Sur son site Internet, dans le dossier thématique qu’ilconsacre à la procédure de référé précontractuel, leConseil d’État rappelle qu’« introduit en droit françaispar les lois n° 92-10 du 4 janvier 1992 et n° 93-1416du 29 décembre 1993, le référé précontractuel trouvenotamment son origine dans la nécessité de trans-poser les directives dites “Recours”, n° 89/655 CEE du21 décembre 1989 pour les marchés des secteurs tra-ditionnels et n° 92-13 du 25 février 1992 concernantles marchés des secteurs de l’eau, de l’énergie, destransports et des télécommunications. Les contratspour lesquels une consultation sera engagée à partirdu 1er décembre 2009 seront soumis au régime duréféré précontractuel dans sa version issue de l’or-donnance n° 2009-515 du 7 mai 2009 prise pour latransposition de la nouvelle directive “Recours”,n° 2007/66/CE du 11 décembre 2007 ».

L’ordonnance n° 2009-515 du 7 mai 2009 relativeaux procédures de recours applicables aux contrats dela commande publique, publiée au Journal officieldu 8 mai 2009, a en effet pour objet de transposer endroit interne la directive 2007/66/CE du Parlementeuropéen et du Conseil du 11 décembre 2007 qui amodifié de précédentes directives du Conseil de 1989(89/665/CEE) et de 1992 (92/13/CEE) en ce quiconcerne l’amélioration de l’efficacité des procéduresde recours en matière de passation des marchéspublics.

Ce texte a modifié le code de justice administrative,en remplaçant les articles L. 551-1 et L. 551-2 ducode de justice administrative, relatifs au référé enmatière de passation de contrats et marchés, et eninsérant, d’une part, les articles L. 551-1 à L. 551-12relatifs au référé précontractuel et, d’autre part, lesarticles L. 551-13 à L. 551-23 régissant le référécontractueL. Ses dispositions sont applicables auxcontrats pour lesquels une consultation est engagéeà partir du 1er décembre 2009.

Dans son chapitre II, l’ordonnance du 7 mai 2009fixe, par ailleurs, le régime juridique du référé pré-contractuel et du référé contractuel devant le jugejudiciaire pour certains contrats de droit privé relevantde la commande publique.

Les nouvelles dispositions retiennent la notion decontrat et, excepté au 2e alinéa l’article L. 551-10 ducode susmentionné, le terme « marché » n’est plus

utilisé. On assiste à un regroupement, sous la déno-mination de « contrats administratifs », de tous lescontrats de la commande publique passés par lespouvoirs adjudicateurs ou les entités adjudicatricesayant pour objet l’exécution de travaux, la livraisonde fournitures et la prestation de services « avec unecontrepartie économique constituée par un prix ouun droit d’exploitation, ou la délégation d’un servicepublic ». L’objectif de ce texte est à l’évidence detenter de tarir la jurisprudence relative à la qualifica-tion d’opérations qui n’étaient pas regardées dansnotre droit national comme des marchés publics oudes conventions de délégation de service public maisqui relevaient pourtant de l’article L. 551-1 du codede justice administrative.

Comme le souligne le Conseil d’État sur son site, « leréféré précontractuel le plus couramment utiliséconcerne les marchés publics et les délégations deservice public, quel qu’en soit le montant. D’autrescontrats, tels que les contrats de partenariat, sont éga-lement inclus dans le champ d’application de la pro-cédure. Le juge des référés peut également être saisipour les marchés passés dans les secteurs de l’eau, del’énergie, des transports et des télécommunicationspar des établissements publics industriels et com-merciaux de l’État et des grandes entreprises du secteurpublic».

Cette précision étant apportée, on soulignera le ren-forcement des recours en matière contractuelle, mani-festé par l’institution du référé contractuelsusmentionné aux côtés du référé précontractuel.

Ces deux recours ont un objet commun : sanctionnerles manquements aux obligations de publicité et demise en concurrence, qui est expressément mentionnéà l’article L. 551-1 pour le référé précontractuel – lejuge des référés étant saisi « en cas de manquementaux obligations de publicité et de mise en concur-rence auxquelles est soumise la passation par lespouvoirs adjudicateurs » des contrats administratifsvisés et se trouve précisé à l’article L. 551-14 s’agis-sant du référé contractuel – les personnes ayant intérêtà agir doivent notamment établir qu’elles sont « sus-ceptibles d’être lésées par des manquements aux obli-gations de publicité et de mise en concurrence ».

Le référé précontractuel est donc ouvert aux sociétéscandidates à l’obtention du contrat ainsi qu’aux entre-

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LES POUVOIRS DU JUGE DES RÉFÉRÉS DANS LES RECOURS APPLICABLES

AUX CONTRATS DE LA COMMANDE PUBLIQUE

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prises dont la candidature a été évincée par la viola-tion des obligations de publicité et de mise en concur-rence, ce qui exclut les sociétés qui n’étaient passusceptibles de passer le contrat litigieux. Une entre-prise ne peut toutefois invoquer un manquement auxobligations de publicité et de concurrence qui ne luiporte pas préjudice. À cet égard, on rappelle que lejuge des référés précontractuels doit rechercher si l’en-treprise qui le saisit se prévaut de manquements qui,eu égard au stade de la procédure auquel ils se rap-portent, sont susceptibles de l’avoir lésée (ou risquentde la léser) en avantageant directement ou indirecte-ment une entreprise concurrente (C.E., Section,03.10.2008, Syndicat mixte intercommunal de réali-sation et de gestion pour l’élimination des orduresménagères du secteur Est de la Sarthe, n° 305420).

Cette voie de recours n’est ouverte que jusqu’à la pas-sation du contrat. Une fois le contrat conclu, l’actionsera irrecevable. Il sera toutefois rappelé ici que lesconcurrents évincés de la conclusion d’un contratadministratif ne se trouvent pas pour autant démunis,la juridiction administrative leur ayant reconnu la pos-sibilité de saisir le juge du contrat d’un recours depleine juridiction aux fins de contester la validité duditcontrat, ou de certaines de ses clauses qui en sontdivisibles, en assortissant leur demande de conclu-sions indemnitaires. Un tel recours sera utilementaccompagné d’une demande tendant à ce que le jugedes référés ordonne, à titre conservatoire, la suspen-sion de l’exécution du contrat (C.E., Assemblée,16.07.2007, société Tropic Travaux Signalisation,n° 291545, publié au Recueil Lebon, p. 360 avec lesconclusions de Didier CASAS).

I. Le nouveau référé précontractuel

Seront évoqués ici les seuls recours dirigés contre lescontrats passés par les pouvoirs adjudicateurs et nonpas ceux passés par les entités adjudicatrices qui sontdes pouvoirs adjudicateurs particuliers exerçant desactivités d’opérateurs de réseau (production, transportou distribution d’électricité, gaz, chaleur, eau, etc.).

S’agissant des pouvoirs du juge des référés, aux termesde l’article L. 551-2 du code de justice administra-tive, « le juge peut ordonner à l’auteur du manquementde se conformer à ses obligations et suspendre l’exé-cution de toute décision qui se rapporte à la passa-tion du contrat, sauf s’il estime, en considération del’ensemble des intérêts susceptibles d’être lésés etnotamment de l’intérêt public, que les conséquencesnégatives de ces mesures pourraient l’emporter surleurs avantages. Il peut, en outre, annuler les déci-sions qui se rapportent à la passation du contrat etsupprimer les clauses ou prescriptions destinées àfigurer dans le contrat et qui méconnaissent lesditesobligations».

Le juge pourra donc ordonner, suspendre, annuler.En ce qui concerne la suspension, elle porte non passur la passation du contrat mais seulement sur « l’exé-cution de toute décision qui se rapporte à la passa-tion du contrat». L’article L. 551-4 du code de justiceadministrative précise désormais que la saisine dutribunal administratif a pour effet d’empêcher la signa-ture du contrat jusqu’à la notification à la collectivitépublique de la décision juridictionnelle. Quant aupouvoir d’annulation dont dispose le juge des référésprécontractuels, il porte sur « les décisions [qui ontpu déjà être prises bien que le contrat n’ait pas étésigné et] qui se rapportent à la passation du contrat»et « les clauses ou prescriptions destinées à figurerdans le contrat et qui méconnaissent lesdites [obli-gations de publicité et de mise en concurrence] ».

Surtout, le juge des référés dispose désormais d’unpouvoir d’appréciation dans la mise en œuvre de cespouvoirs, au regard des résultats d’un bilan coûts-avantages mettant en balance l’intérêt du demandeur,d’une part, et « l’ensemble des intérêts susceptiblesd’être lésés et notamment de l’intérêt public», d’autrepart, de manière à ce que les conséquences négativesdes mesures qu’il est susceptible de prescrire ne l’em-portent pas sur leurs avantages.

Le 4 de l’article 2 de la directive 89/665/CEE sus-mentionnée du 21 décembre 1989 autorisait d’ac-corder une telle capacité d’appréciation lors de latransposition : «Article 2 / (…) / 4. Les États membrespeuvent prévoir que, lorsque l’instance responsableexamine s’il y a lieu de prendre des mesures provi-soires, celle-ci peut tenir compte des conséquencesprobables de ces mesures pour tous les intérêts sus-ceptibles d’être lésés, ainsi que l’intérêt public, etdécider de ne pas accorder ces mesures lorsque desconséquences négatives pourraient dépasser leurs avan-tages. Une décision de ne pas accorder des mesuresprovisoires ne porte pas préjudice aux autres droitsrevendiqués par la personne requérant ces mesures».

On notera, par ailleurs, que, dès avant la transposi-tion opérée par l’ordonnance du 7 mai 2009, le jugedes référés précontractuels a pu considérer qu’il n’avaitpas l’obligation d’user de ses pouvoirs (d’annuler oususpendre) dès qu’il constate un manquement à uneobligation de publicité ou de mise en concurrence(T.A., PARIS, 08.12.2005, n° 05018719).

Enfin, le juge des référés précontractuels a déjà eul’occasion d’aller au-delà de ce qui lui était strictementdemandé : « Sur la mise en œuvre des pouvoirsconférés au juge des référés précontractuels par l’ar-ticle L. 551-1 du code de justice administrative :

“Considérant que le juge des référés précontractuelss’est vu conférer par les dispositions précitées de l’ar-

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ticle L. 551-1 du code de justice administrative lepouvoir d’adresser des injonctions à l’administration,de suspendre la passation du contrat ou l’exécutionde toute décision qui s’y rapporte, d’annuler ces déci-sions et de supprimer des clauses ou prescriptionsdestinées à figurer dans le contrat ; que, dès lors qu’ilest régulièrement saisi, il dispose – sans toutefoispouvoir faire obstacle à la faculté, pour l’auteur dumanquement, de renoncer à passer le contrat – del’intégralité des pouvoirs qui lui sont ainsi conféréspour mettre fin, s’il en constate l’existence, aux man-quements de l’administration à ses obligations depublicité et de mise en concurrence ; qu’ainsi, euégard à la nature du vice entachant la procédure depassation du contrat litigieux, il y a lieu, dans les cir-constances de l’espèce, et sans qu’y fasse obstacle lacirconstance que la Fédération des œuvres laïquesde l’Oise se borne à demander la suspension de la pro-cédure, de prononcer l’annulation de cette dernière” »(C.E., 20.10.2006, commune d’Andeville, n° 289234,publié au Recueil Lebon, p. 434).

Le Conseil d’État a rapidement confirmé cette inter-prétation des dispositions de l’article L. 551-1 sus-mentionné, rejetant le pourvoi en cassation formé parle département de l’Isère contre l’ordonnance parlaquelle le juge des référés précontractuels du tribunaladministratif de Grenoble, saisi par une société dontla candidature n’avait pas été retenue, avait annulé laprocédure de passation du marché public de construc-tion litigieux et enjoint au département, s’il décidaitde passer un tel marché, de recommencer intégrale-ment la procédure de passation : « Qu’ainsi le jugedes référés du tribunal a pu, sans entacher l’ordon-nance attaquée d’une erreur de droit, décider, euégard à la nature du vice entachant la procédure depassation du contrat litigieux, qu’il y avait lieu, dansles circonstances de l’espèce, et sans qu’y fasseobstacle la circonstance que la société P.L. Favier seborne à demander la suspension de la procédure, deprononcer l’annulation de cette dernière » (C.E.,06.04.2007, département de l’Isère, n° 298584, men-tionné aux tables du Recueil Lebon, p. 745 et 938).

II. La création d’un référé contractuel

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, s’agissantdu référé contractuel, il ne suffit pas que le contrat aitété conclu pour que le juge des référés contractuelssuccède, en quelque sorte, au juge des référés pré-contractuels.

Il s’agit d’offrir une voie de recours à une entrepriseintéressée par le contrat mais qui n’aura pas agi au titredu référé précontractuel ou qui serait confrontée aurefus du pouvoir adjudicateur ou de l’entité adjudi-catrice de respecter la suspension prononcée en appli-cation des articles L. 551-4 ou L. 551-9 du code de

justice administrative ou de se conformer aux dispo-sitifs et motifs d’une ordonnance rendue sur leur fon-dement.

La nature et l’organisation de ce recours sont définiesaux articles L. 551-13 à L. 551-16 du code susmen-tionné.

Le référé contractuel institué par l’ordonnance du7 mai 2009 (articles L. 551-13 à L. 551-23 du code dejustice administrative) permet d’obtenir du juge desréférés qu’il prononce la nullité du contrat lors-qu’aucune des mesures de publicité requises pour sapassation n’a été prise ou lorsqu’a été omise une publi-cation au Journal officiel de l’Union européenne dansle cas où une telle publication était nécessaire.

Le juge pourra prononcer la nullité du contrat mêmelorsqu’il aura été signé :– avant l’expiration du délai imposé entre l’envoi dela décision d’attribution du marché aux entreprisesayant candidaté ou présenté une offre et la signaturedu marché ;– ou alors que le juge des référés précontractuels étaitencore saisi ou n’avait pas encore notifié sa décisionà la collectivité publique, à condition cependant quel’entreprise ait été effectivement privée de son droitd’exercer un recours précontractuel et que des man-quements aux règles de publicité et de mise en concur-rence aient compromis ses chances d’obtenir lecontrat.

Ce nouveau juge des référés peut, tout d’abord, sus-pendre le contrat sauf, hypothèse déjà rencontrée dansle cadre du référé précontractuel, si « les conséquencesnégatives de cette mesure pourraient l’emporter sur sesavantages» (article L. 551-17 du C.J.A.).

Il peut ensuite prononcer la nullité du contrat dans lescas suivants, à condition que cette annulation ne seheurte pas à « une raison impérieuse d’intérêtgénéral»1 :

1. aucune des mesures de publicité requises pour lapassation du contrat n’a été prise, ou la publicationau Journal officiel de l’Union européenne dans le casoù une telle publication est prescrite a été omise ;

2. les modalités de remise en concurrence prévuespour la passation des contrats fondés sur un accord-

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1. Article L. 551-19 du code de justice administrative : «Cetteraison ne peut être constituée par la prise en compte d’unintérêt économique que si la nullité du contrat entraîne desconséquences disproportionnées et que l’intérêt économiqueatteint n’est pas directement lié au contrat, ou si le contratporte sur une délégation de service public. »

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cadre (article 76 du code des marchés publics) ou unsystème d’acquisition dynamique (article 78 du mêmecode) ont été méconnues ;

3. le contrat a été signé avant l’expiration du délaiexigé [de 10 jours] après l’envoi de la décision d’at-tribution aux opérateurs économiques ayant présentéune candidature ou une offre (article 80 du code desmarchés publics) ;

4. le contrat a été signé pendant la suspension prévueà l’article L. 551-4 du code de justice administrative(en cas de référé précontractuel, le contrat passé parun pouvoir adjudicateur ne peut être signé à compterde la saisine du juge jusqu’à la date de notificationde l’ordonnance de référé) ou à l’article L. 551-9 dumême code (s’agissant d’un contrat passé par uneentité adjudicatrice).

Dans les cas 3 et 4, deux conditions doivent êtreremplies : «La méconnaissance [des obligations men-tionnées dans chacune des situations visées] a privéle demandeur de son droit d’exercer le recours prévupar les articles L. 551-1 et L. 551-5 du code de justiceadministrative et les obligations de publicité et demise en concurrence auxquelles la passation ducontrat est soumise ont été méconnues d’une manièreaffectant les chances de l’auteur du recours d’obtenirle contrat.»

Dans les quatre cas précités, en présence « d’uneraison impérieuse d’intérêt général», le juge des référés« peut sanctionner le manquement soit par la résilia-tion du contrat, soit par la réduction de sa durée, soitpar une pénalité financière2 imposée au pouvoir adju-dicateur ou à l’entité adjudicatrice ».

En tout état de cause, dans les deux derniers cas, le jugedispose à l’égard du contrat de la totalité des pouvoirsde sanction qui ont déjà été envisagés, à savoir :«Prononcer la nullité du contrat, le résilier, en réduirela durée ou imposer une pénalité financière.»

Olivier FONTANIEU

Isabelle SARTHOU

2. Article L. 551-22 du même code : « Le montant des pénalitésfinancières prévues aux articles L. 551-19 et L. 551-20 tientcompte de manière proportionnée de leur objet dissuasif, sanspouvoir excéder 20% du montant hors taxes du contrat. Lemontant de ces pénalités est versé au Trésor public. »

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TEXTES OFFICIELS

• Statut général des fonctionnairesLoi n° 2009-972 du 3 août 2009 relative à lamobilité et aux parcours professionnels dans lafonction publiqueJ.O.R.F. du 6 août 2009

La loi du 3 août 2009 apporte un certain nombre demodifications importantes notamment aux titres I àIV du statut général des fonctionnaires de l’État et descollectivités territoriales, qui assouplissent les condi-tions d’emploi dans les administrations publiques envue de favoriser, en particulier, la mobilité des agents,qu’il s’agisse de la mobilité entre les différents corpsou cadres d’emplois ou entre différentes fonctionspubliques mais aussi de celle des personnels régis parle statut général des militaires. La loi comporte à cettefin, pour les fonctionnaires relevant des titres III et IVainsi que pour les militaires, des dispositions com-parables à celles applicables aux fonctionnaires del’État, dont il sera plus particulièrement question dansles développements qui suivent.

La loi prévoit d’abord que tous les corps et cadresd’emplois, à l’exclusion des corps qui comportent desattributions d’ordre juridictionnel, sont accessiblesnon seulement par la voie du détachement comme lestatut général le prévoyait précédemment, mais aussipar la voie de l’intégration, que celle-ci soit consé-cutive à un détachement ou qu’elle intervienne direc-tement, le législateur levant ainsi tout obstacle pouvantrésulter des statuts particuliers. Il est précisé notam-ment que le détachement ou l’intégration directe s’ef-fectue entre corps et cadres d’emplois appartenant àla même catégorie et de niveau comparable, appréciéau regard des conditions de recrutement ou de lanature des missions et, lorsqu’un corps ne relève pasd’une catégorie, entre corps et cadres d’emplois deniveau comparable (art. 1 et 2).

La loi renforce la possibilité pour les agents de béné-ficier d’une mesure statutaire de mobilité. Elle prévoitque, hormis les cas où ces mesures sont de droit, uneadministration ne peut s’opposer à la demande del’un de ses fonctionnaires tendant, avec l’accord duservice, de l’organisme public ou privé d’accueil, àêtre placé en détachement, en disponibilité ou enposition hors cadres ou à être intégré directementdans une autre administration qu’en raison des néces-sités du service ou, le cas échéant, d’un avis d’in-compatibilité rendu par la commission de déontologieau titre du I de l’article 87 de la loi n° 93-122 du29 janvier 1993 relative à la prévention de la cor-ruption et à la transparence de la vie économique etdes procédures publiques (art. 4). En outre, elle prévoitque le mécanisme de l’intégration directe a vocationà bénéficier en priorité, en complément du détache-

ment et de la mise à disposition, aux fonctionnairesséparés pour des raisons professionnelles de leurconjoint ou du partenaire avec lequel ils sont liés parun pacte civil de solidarité ainsi qu’à certains fonc-tionnaires atteints d’un handicap, si les possibilitésde mutation sont insuffisantes dans leur corps et danstoute la mesure compatibles avec les nécessités defonctionnement du service, compte tenu de leur situa-tion particulière (art. 2).

La loi s’attache aussi à favoriser le déroulement de lacarrière du fonctionnaire qui accomplit une mobilité,en prévoyant que l’agent qui réintègre son corps aprèsune période de détachement ainsi que celui qui intègrele corps dans lequel il était détaché peut conserver lebénéfice des mesures d’avancement d’échelon et degrade qui ont pu être prononcées à son égard aussi biendans son corps de détachement que dans son corpsd’origine, si elles lui sont plus favorables (art. 5).

La modification de l’article 19 de la loi n° 84-16 du11 janvier 1984 portant dispositions statutaires rela-tives à la fonction publique de l’État, en même tempsqu’elle répond à une exigence du droit communau-taire, s’inscrit dans la même démarche. Ce texte estainsi modifié afin de prendre en compte, pour l’accèsaux concours internes, les services accomplis dansune administration, un organisme ou un établisse-ment d’un État membre de la Communauté euro-péenne ou d’un État partie à l’accord sur l’Espaceéconomique européen autres que la France, dont lesmissions sont comparables à celles des administra-tions et des établissements publics dans lesquels lesfonctionnaires civils exercent leurs fonctions en France(art. 26).

Diverses dispositions de la loi concernent par ailleursles fonctionnaires appartenant à une administration ouà un établissement public de l’État qui fait l’objetd’une restructuration. Il est ainsi introduit une clausede sauvegarde du niveau de rémunération du fonc-tionnaire conduit, pour ce motif, à exercer ses fonc-tions dans un autre emploi de la fonction publique del’État, de la fonction publique territoriale ou de lafonction publique hospitalière (art. 6). Sont en outreinsérées dans la loi du 11 janvier 1984 diverses dis-positions prévoyant que dans un tel cas le fonction-naire peut être placé en situation de réorientationprofessionnelle dès lors que son emploi est susceptibled’être supprimé et bénéficier ainsi notamment d’unprojet personnalisé d’évolution professionnelle destinéà faciliter son affectation dans un emploi correspon-dant à son grade ou à lui permettre d’accéder à unautre corps ou cadre d’emplois de niveau au moinséquivalent et qu’il peut alors être tenu de suivre desactions d’orientation, de formation, d’évaluation etde validation des acquis de l’expérience profession-nelle. Les nouvelles dispositions législatives font par

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ailleurs figurer les fonctionnaires placés en situationde réorientation professionnelle au nombre des agentsbénéficiaires d’une priorité au mouvement dans lecadre de l’article 60 de la loi du 11 janvier 1984,pour les emplois correspondant à leur projet person-nalisé d’évolution professionnelle (art. 7).

La loi généralise, à titre expérimental, le dispositif del’occupation de fractions d’emplois en temps partagéqui avait été créé par la loi n° 2007-148 du 2 février2007 et qui prévoyait la possibilité de nommer desfonctionnaires de l’État dans des emplois permanentsà temps non complet cumulés dès lors que l’un d’entreeux relève d’un service situé en zone de revitalisationrurale. La loi prévoit que pour une durée de cinq ansà compter de sa promulgation, les fonctionnaires del’État peuvent être nommés dans des emplois perma-nents à temps non complet cumulés relevant des admi-nistrations de l’État, des collectivités territoriales, desétablissements publics en relevant ainsi que des éta-blissements publics hospitaliers et elle abroge paral-lèlement les dispositions de l’article 72-1 de la loi du11 janvier 1984 issues de la loi du 2 février 2007.Un décret en Conseil d’État précisera le régime appli-cable à ces nominations, qui ne peuvent intervenirque si les besoins du service le justifient et sous réservede l’accord des fonctionnaires concernés (art. 14).

Dans le prolongement des règles récemment intro-duites à l’article 55 bis de la loi du 11 janvier 1984,dont les dispositions sont par ailleurs reconduitesjusqu’en 2011, le législateur a par ailleurs décidé quela notation serait d’une manière générale suppriméedans la fonction publique de l’État à compter du1er janvier 2012, date à compter de laquelle l’appré-ciation de la valeur professionnelle des fonctionnairesde l’État devra s’effectuer au moyen d’un entretienprofessionnel annuel, par dérogation aux dispositionsde l’article 17 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983portant droits et obligations des fonctionnaires, lesstatuts particuliers conservant cependant la possibilitéde maintenir un système de notation (art. 35).

Diverses dispositions de la loi portent aussi sur lerecrutement des agents contractuels.

Ainsi, la loi apporte un tempérament à la règle, poséepar l’article 3 de la loi du 11 janvier 1984, selonlaquelle les remplacements de fonctionnaires doiventêtre assurés par d’autres fonctionnaires, en prévoyantque des agents non titulaires peuvent être recrutéspour assurer le remplacement momentané de fonc-tionnaires autorisés à exercer leurs fonctions à tempspartiel ou indisponibles en raison notamment decertains congés ou pour faire face temporairement etpour une durée maximale d’un an à la vacance d’unemploi qui ne peut être immédiatement pourvu (art.20).

La loi permet en outre aux employeurs publics, dontles administrations de l’État et les établissementspublics de l’État, d’avoir recours à des salariés recrutéspar des entreprises de travail temporaire régies parles dispositions des articles L. 1251-1 et suivants ducode du travail, que la loi complète d’ailleurs à cettefin, pour effectuer des tâches non durables, dénom-mées missions, pour assurer le remplacement momen-tané de fonctionnaires dans des cas limitativementénumérés, dont les cas mentionnés ci-dessus, ainsiqu’en cas de vacance temporaire d’un emploi qui nepeut être immédiatement pourvu dans les conditionsprévues par la loi, d’accroissement temporaire de l’ac-tivité ou de besoin occasionnel ou saisonnier. La duréemaximale du contrat varie, selon les cas, de neuf à dix-huit mois, voire à vingt-quatre mois lorsque la missionest exécutée à l’étranger et il est prévu que si lapersonne morale de droit public continue à employerun salarié d’une entreprise de travail temporaire aprèsla fin de la mission sans avoir conclu avec lui uncontrat ou sans nouveau contrat de mise à disposition,ce salarié est réputé lié à cette personne morale parun contrat à durée déterminée d’une durée de troisans. La loi prévoit en outre que c’est le juge admi-nistratif qui est compétent pour connaître des litigesrelatifs à une mission d’intérim opposant le salarié etla personne publique utilisatrice gérant un servicepublic administratif (art. 21).

Le législateur a par ailleurs complété les règles régis-sant les transferts de contrats. Dans le prolongementdes dispositions de l’article L. 1224-3 du code dutravail (issues de l’article 20 de la loi n° 2005-843 du26 juillet 2005 portant diverses mesures de transpo-sition du droit communautaire à la fonction publique),que la nouvelle loi modifie légèrement, un article 14ter, inséré dans la loi du 13 juillet 1983, vient fixer lesrègles applicables en cas de transfert de l’activité d’unepersonne morale de droit public à une autre personnepublique dans le cadre d’un service public adminis-tratif. Un article L. 1224-3-1, inséré dans le code dutravail, fixe pour sa part le régime applicable à lareprise des contrats lorsque l’activité d’une personnemorale de droit public est reprise par une personnemorale de droit privé ou par un organisme de droitpublic gérant un service public industriel et com-mercial (art. 23, 24 et 25).

D’autres dispositions législatives constituent plus par-ticulièrement des mesures d’adaptation ou de sim-plification.

La loi du 3 août 2009 élargit les possibilités offertesde déroger à certaines dispositions du statut général,dans le cadre de la procédure de l’article 10 de la loidu 11 janvier 1984, en ajoutant que les dérogationspeuvent également concerner les statuts particuliersde corps interministériels ou communs à plusieurs

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départements ministériels ou établissements publics del’État, s’agissant des dispositions qui ne correspon-draient pas aux besoins propres à l’organisation de lagestion de ces corps (art. 19).

Dans un autre domaine, il convient aussi de signalerl’introduction d’une disposition potentiellementporteuse de changements importants dans les pra-tiques administratives, avec la possibilité ouverte d’unegestion dématérialisée du dossier du fonctionnaire,dans des conditions qui devront être fixées par décreten Conseil d’État pris après avis de la commissioninformatique et libertés, sous réserve de présenter lesgaranties prévues par l’article 18 de la loi du 13 juillet1983 (art. 29).

En matière de cumul d’activités, un assouplissementest apporté aux règles prévoyant la possibilité pourles fonctionnaires et les agents non titulaires de droitpublic, notamment qui occupent un emploi à tempsnon complet ou exercent des fonctions impliquantun service à temps incomplet, d’exercer à titre pro-fessionnel une activité privée lucrative, puisque cettefaculté est désormais ouverte à la condition que leuractivité principale n’excède pas 70 % de la duréelégale ou réglementaire du travail des agents publicsà temps complet, contre la moitié de cette mêmedurée antérieurement. Dans le même sens, la duréemaximale de la période de dérogation à l’interdictiond’exercer une activité professionnelle privée dont peutbénéficier le fonctionnaire au titre de la création oude la reprise d’une entreprise est portée à deux ans,avec toujours une possibilité de prolongation pourune durée maximale d’un an (art. 34).

Au titre des mesures de simplification, la loi prévoitpar ailleurs que peuvent être adoptées par décretsimple les dispositions des statuts particuliers qui nefont que reprendre des dispositions statutairescommunes à plusieurs corps de fonctionnaires (art.31).

La loi complète par ailleurs les règles de déontologieapplicables aux agents publics s’agissant notammentdes cas de saisine de la commission de déontologieprévue par l’article 87 de la loi du 29 janvier 1993(art. 17).

Enfin, il a été décidé d’inscrire dans la loi l’indemnitédite de garantie individuelle de pouvoir d’achat quiavait été créée par le décret n° 2008-539 du 6 juin2008 en faveur de certains fonctionnaires et agentscontractuels dont le traitement indiciaire brut a pro-gressé moins vite que l’inflation pendant une périodede référence pluriannuelle (art. 41).

• Emploi des auxiliaires de vie scolaireLoi n° 2009-972 du 3 août 2009 précitée

Décret n° 2009-993 du 20 août 2009 portantapplication du dernier alinéa de l’article L 351-3du code de l’éducationJ.O.R.F. du 23 août 2009

L’article 44 de la loi du 3 août 2009 a modifié l’ar-ticle L. 351-3 du code de l’éducation en vue d’assurerla continuité de l’accompagnement individuel desélèves handicapés, notamment lorsque le contrat desagents recrutés dans ces fonctions par l’État ou lesétablissements publics locaux d’enseignement ne peutplus légalement être renouvelé, en permettant pourcela de faire appel à des associations ayant concluune convention avec l’État. Le décret du 20 août 2009précise les conditions dans lesquelles les associationspeuvent recruter les agents considérés et conclure àcette fin des conventions avec l’État, ainsi que lesmodalités de calcul de la subvention qui leur est alorsattribuée.

• Études de santéLoi n° 2009-833 du 7 juillet 2009 portantcréation d’une première année commune auxétudes de santé et facilitant la réorientation desétudiantsJ.O.R.F. du 8 juillet 2009

La loi n° 2009-833 du 7 juillet 2009 portant créationd’une première année commune aux études de santéet facilitant la réorientation des étudiants a été publiéeau Journal officiel du 8 juillet 2009.

Elle a pour objet de mettre en place à compter del’année universitaire 2010-2011 une première annéecommune aux études de médecine, de pharmacie,d’odontologie et de sage-femme. Elle modifie l’articleL. 631-1 du code de l’éducation et renvoie à des dis-positions réglementaires l’organisation de cettepremière année, le nombre et les modalités d’admis-sion des étudiants dans chaque filière. Elle autorise lesuniversités disposant de plusieurs unités de formationet de recherche de santé à répartir le numerus claususentre chacune d’elles pour répondre à des besoinsd’organisation et d’amélioration de la pédagogie. Elleprévoit également la mise en place d’une réorienta-tion des étudiants à l’issue du premier ou du secondsemestre au plus tard à compter de la rentrée univer-sitaire 2012-2013. Elle précise enfin certaines condi-tions permettant l’accès en deuxième ou en troisièmeannée des études de santé.

• Personnels – Personnels enseignantsDécret n° 2009-913 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 70-738 du 12 août1970 relatif au statut particulier des conseillersprincipaux d’éducationDécret n° 2009-914 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 72-580 du 4 juillet

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1972 relatif au statut particulier des professeursagrégés de l’enseignement du 2nd degréDécret n° 2009-915 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 72-581 du 4 juillet1972 relatif au statut particulier des professeurscertifiésDécret n° 2009-916 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 80-627 du 4 août 1980relatif au statut particulier des professeursd’éducation physique et sportiveDécret n° 2009-917 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 90-680 du 1er août1990 relatif au statut particulier des professeursdes écolesDécret n° 2009-918 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 92-1189 du6 novembre 1992 relatif au statut particulier desprofesseurs de lycée professionnelDécret n° 2009-919 du 28 juillet 2009 portantmodification du décret n° 2003-1260 du23 décembre 2003 fixant les dispositionsstatutaires applicables aux professeurs des écolesdu corps de l’État créé pour la Polynésie françaiseJ.O.R.F. du 29 juillet 2009

Les décrets précités opèrent une réforme des conditionsde recrutement dans les corps enseignants en pré-voyant notamment l’exigence d’un master ou un titreou diplôme reconnu équivalent par le ministre chargéde l’éducation pour se présenter aux concours externes,outre les autres conditions qui doivent être rempliesconformément aux statuts particuliers de chaque corps.Sauf pour l’accès au corps des professeurs agrégés, lescandidats justifiant, à la date de clôture des registresd’inscription, qu’ils sont inscrits en dernière annéed’études en vue de l’obtention d’un master ou d’un titreou diplôme jugé équivalent par le ministre chargé del’éducation pourront cependant également se présenterà ces concours. Dans ce dernier cas, ceux qui nepourront justifier de la possession du titre ou diplômerequis lors de la rentrée scolaire suivant leur réussiteau concours garderont le bénéfice du concours jusqu’àla rentrée scolaire suivante. Pour l’accès au corps desprofesseurs d’éducation physique et sportive, les can-didats au concours doivent, en outre, comme anté-rieurement, justifier de la licence en sciences ettechniques des activités physiques et sportives ou d’untitre ou diplôme reconnu équivalent.

Toutefois, une période transitoire est prévue au titrede la session 2010 des concours, un master ou untitre ou diplôme reconnu équivalent par le ministrechargé de l’éducation n’étant pas exigé.

S’agissant des concours internes, à titre transitoire etjusqu’à la session 2015 incluse, les conditions dediplôme exigées des candidats recrutés antérieure-ment à la date d’entrée en vigueur des décrets sus-

mentionnés restent celles qui leur étaient applicablesavant cette date.

Au cours de leur stage, les professeurs stagiaires,nommés à compter de la rentrée scolaire 2010, béné-ficieront d’une formation dispensée, dans le cadredes orientations définies par l’État, sous la formed’actions organisées à l’université, d’un tutorat ainsique, le cas échéant, d’autres types d’actions d’ac-compagnement, les modalités du stage et les condi-tions de son évaluation étant définies par arrêtéministériel.

La modification de la condition de diplôme men-tionnée ci-dessus est étendue au détachement, lesstatuts particuliers visés ci-dessus prévoyant que lediplôme requis est celui exigé pour le concoursexterne.

Pour les professeurs des écoles du corps de l’État créépour la Polynésie française, les anciennes conditionsde diplôme, de stage et de détachement demeurent.

• Directeurs de recherche – Régime indemnitaireDécret n° 2009-994 du 20 août 2009 modifiant ledécret n° 2001-935 du 11 octobre 2001 instituantune prime de mobilité pédagogique versl’enseignement supérieur en faveur des directeursde rechercheArrêté du 20 août 2009 modifiant l’arrêté du11 octobre 2001 fixant le taux de la prime demobilité pédagogique vers l’enseignementsupérieur instituée en faveur des directeurs derechercheJ.O.R.F. du 23 août 2009

Le décret n° 2009-994 du 20 août 2009 modifiant ledécret n° 2001-935 du 11 octobre 2001 instituantune prime de mobilité pédagogique vers l’enseigne-ment supérieur en faveur des directeurs de rechercheet l’arrêté du 20 août 2009 modifiant l’arrêté du11 octobre 2001 fixant le taux de la prime de mobilitépédagogique vers l’enseignement supérieur instituéeen faveur des directeurs de recherche ont été publiésau Journal officiel du 23 août 2009.

L’article 1er du décret du 11 octobre 2001 est modifiéafin de supprimer l’obligation faite aux directeurs derecherche d’assurer un tiers des enseignements quileur sont confiés afin de bénéficier de la prime demobilité pédagogique, en 1er ou en 2nd cycle.

L’article 1er de l’arrêté du 11 octobre 2001 est modifiéet le taux de la prime de mobilité pédagogique estaugmenté.

Ces deux textes entrent en vigueur le 1er septembre2009.

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• Enseignement privé – Personnels – Personnelsenseignants – Nouvelle-Calédonie – PolynésiefrançaiseDécret n° 2009-920 du 28 juillet 2009 modifiantles dispositions réglementaires du chapitre IV dutitre Ier du livre IX du code de l’éducation etportant extension de ces dispositions à laNouvelle-Calédonie et à la Polynésie françaiseJ.O.R.F. du 29 juillet 2009

1. Le décret du 28 juillet 2009 a essentiellement pourobjet de transposer aux maîtres contractuels des éta-blissements d’enseignement privés, les dispositionsde quatre décrets du même jour modifiant le statut desprofesseurs des écoles de l’enseignement public etcelui des professeurs du 2nd degré de l’enseignementpublic. Désormais, aux termes des articles 3 et 5 dudécret, le diplôme exigé pour se présenter auxconcours externes des 1er et 2nd degrés de l’ensei-gnement privé sous contrat est le master au lieu de lalicence.

Toutefois, les candidats peuvent se présenter auxconcours externes en justifiant de leur inscription enannée de master ; leur nomination étant reportée à lasession suivante sous réserve qu’ils obtiennent cediplôme pour bénéficier d’un contrat provisoire. Lescandidats admis effectuent un stage d’une durée d’unan.

2. Le décret du 28 juillet 2009 introduit des disposi-tions spécifiques en ce qui concerne la compositiondes jurys de concours de recrutement.

Les candidats aux concours de recrutement de pro-fesseurs des écoles et les candidats aux concours cor-respondant à ceux du 2nd degré de l’enseignementpublic subissent les mêmes épreuves.

Toutefois, ces candidats subissent ces épreuves devantle jury correspondant de l’enseignement public, auquelil est adjoint des représentants des établissementsd’enseignement privés associés à l’État par contrat etayant les titres pour enseigner.

3. Le chapitre II du décret du 29 juillet 2009 intitulé« Dispositions transitoires et finales» dans lesquellesil est précisé à l’article 11 que les maîtres qui ontobtenu un contrat provisoire à la date du 1er octobre2009 et qui n’ont pas accompli la totalité de leur stagecomplètent et valident ce dernier dans les conditionsen vigueur au moment de l’obtention de leur contratprovisoire.

Ce texte est applicable dans les départements et ter-ritoires de l’outre-mer dans les conditions prévues parl’article 12 du décret.

L’article 14 du décret du 28 juillet 2009 dispose queles dispositions de ce décret entrent en vigueur au1er octobre 2009 à l’exception de certains articlesqu’il énumère.

• Stage des étudiants dans les administrations etétablissements publics de l’État- Décret n° 2009-885 du 21 juillet 2009 relatifaux modalités d’accueil des étudiants del’enseignement supérieur en stage dans lesadministrations et établissements publics de l’Étatne présentant pas un caractère industriel etcommercialJ.O.R.F. du 23 juillet 2009- Circulaire du 23 juillet 2009 relative auxmodalités d’accueil des étudiants del’enseignement supérieur en stage dans lesadministrations et établissements publics de l’Étatne présentant pas un caractère industriel etcommercialhttp://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2009/07/cir_29150.pdf

Le décret n° 2009-885 relatif aux modalités d’accueildes étudiants de l’enseignement supérieur en stagedans les administrations et établissements publics del’État ne présentant pas un caractère industriel et com-mercial a été publié au Journal officiel du 23 juillet2009.

Il a pour objet d’étendre aux stages effectués par lesétudiants dans les administrations et les établissementspublics à caractère administratif les dispositions appli-cables aux stages effectués dans les entreprises, misesen place par l’article 9 de la loi n° 2006-396 du31 mars 2006 pour l’égalité des chances et ses textesd’application et, notamment, l’établissement d’uneconvention tripartite et le versement d’une gratifica-tion aux stagiaires par l’organisme d’accueil.

Le versement de la gratification est prévu dès lors quela durée du stage est supérieure à deux mois consé-cutifs dans les conditions fixées à l’article 5 du décretdu 21 juillet 2009. La durée totale du stage ne peutexcéder six mois sauf s’ils sont intégrés à un cursuspédagogique prévoyant une durée de stage supérieure.L’article 2 du décret du 21 juillet 2009 précise les dis-positions que la convention de stage doit contenir et,notamment, les activités confiées au stagiaire, la duréedu stage, la durée du travail, les modalités d’enca-drement du stagiaire, le montant de la gratifications’il y a lieu et le régime de protection sociale.

Le remboursement des trajets pour se rendre sur lelieu de stage peut être pris en charge par l’organismed’accueiL. Le stagiaire peut également bénéficier dudécret n° 2006-781 du 3 juillet 2006 fixant les condi-tions et les modalités de règlement des frais occa-

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sionnés par les déplacements temporaires des per-sonnels civils de l’État.

• Statut des enseignants-chercheursArrêté du 31 juillet 2009 approuvant le référentielnational d’équivalences horaires établi enapplication du II de l’article 7 du décret n° 84-431 du 6 juin 1984 modifié fixant les dispositionsstatutaires communes applicables auxenseignants-chercheurs et portant statutparticulier du corps des professeurs desuniversités et du corps des maîtres de conférencesJ.O.R.F. du 14 août 2009

L’arrêté du 31 juillet 2009 approuvant le référentielnational d’équivalences horaires établi en applicationdu II de l’article 7 du décret n° 84-431 du 6 juin 1984modifié fixant les dispositions statutaires communesapplicables aux enseignants-chercheurs et portantstatut particulier du corps des professeurs des uni-versités et du corps des maîtres de conférences a étépublié au Journal officiel du 14 août 2009.

Il comprend en annexe la proposition de référentielétabli en application du II de l’article 7 du décretn° 84-431 du 6 juin 1984 précité et entre en vigueurle 1er septembre 2009. Le référentiel effectue unerépartition des activités à prendre en compte en troisgrandes catégories :

– la catégorie des activités pédagogiques quicomprend l’innovation pédagogique, l’encadrementd’étudiants (en formation initiale, continue, dans lecadre de l’apprentissage et de la validation des acquisde l’expérience) et la responsabilité de structures oude missions pédagogiques ;

– la catégorie des activités d’animation, d’encadre-ment ou de valorisation de la recherche qui comprendla direction de structure, l’exploitation ou la gestiond’un équipement scientifique, l’animation de projetscientifique, la valorisation ;

– la catégorie des «autres » activités ou des activitésmixtes : « responsabilité d’une structure ou au seind’une structure », « activités de communication, dediffusion des résultats de la recherche ou de culturescientifique et technique et d’échanges sciences etsociété», «missions d’information scientifique et tech-nique, de conservation et d’enrichissement des col-lections et archives confiées aux établissements ouactivités documentaires » et, enfin, « missions d’ex-pertises».

• Délégation de pouvoirs en matière derecrutement et de gestion des enseignants-chercheursArrêté du 27 juillet 2009 modifiant l’arrêté du

15 décembre 1997 portant délégation depouvoirs en matière de recrutement et de gestiondes professeurs des universités et des maîtres deconférencesJ.O.R.F. du 4 août 2009, p. 12978

L’arrêté du 27 juillet 2009 modifiant l’arrêté du15 décembre 1997 portant délégation de pouvoirs enmatière de recrutement et de gestion des professeursdes universités et des maîtres de conférences a étépublié au Journal officiel du 4 août 2009.

Il a pour objet d’étendre les pouvoirs transférés auxchefs d’établissement et prend effet à compter du1er septembre 2009. Ainsi, outre les pouvoirs précé-demment délégués, les chefs des établissements définisà l’article 2 de l’arrêté sont désormais compétentspour prononcer :– la titularisation ou la prolongation de stage desmaîtres de conférences ;– la délégation prévue à l’article 11 du décret n° 84-431 du 6 juin 1984 ;– la mutation des maîtres de conférences et des pro-fesseurs des universités ;– le changement de discipline des maîtres de confé-rences et des professeurs des universités ;– le détachement et la réintégration après détache-ment ;– la mise à disposition ;– la mise en disponibilité et la réintégration aprèsmise en disponibilité ;– l’avancement d’échelon ;– l’avancement de grade ;– le classement dans le corps ;– l’ouverture du droit à l’attribution de l’indemnitéd’éloignement en application des dispositions desdécrets n° 53-1266 du 22 décembre 1953 et n° 96-1026 du 26 novembre 1996 ;– l’octroi des crédits d’heures des titulaires de mandatsélectifs prévus par le code général des collectivitésterritoriales ;– l’octroi du congé de présence parentale prévu parl’article 40 bis de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 ;– l’octroi du congé parental prévu par l’article 54 dela loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 ;– l’octroi des congés prévus aux articles 17, 19 bis et22 du décret n° 94-874 du 7 octobre 1994 ;– l’octroi des congés prévus aux articles 18, 19, 20,21, 21 bis, 23 et 24-2°du décret du 7 octobre 1994précité et réintégration après ces congés ;– l’octroi des congés de maladie et de longue maladieprévus aux articles 24 et 24 bis du décret du 7 octobre1994 précité ;– la suspension prévue à l’article 30 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 ;– les actes pris pour l’application des sanctions dis-ciplinaires prononcées par le conseil d’administra-tion ou le Conseil national de l’enseignement supérieur

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et de la recherche, à l’exception de la mise à la retraited’office et de la révocation ;– le recul de limite d’âge prévu par l’article 4 de laloi du 18 août 1936 ;– la prolongation d’activité prévue par l’article 1-1de la loi n° 84-834 du 13 septembre 1984 relative àla limite d’âge des fonctionnaires ;– le maintien en fonctions jusqu’à la fin de l’année uni-versitaire et le maintien en activité en surnombre prévuà l’article L. 952-10 du code de l’éducation.

• Arrêté du 9 juillet 2009 modifiant l’arrêté18 août 1999 relatif aux modalités d’attributiondu diplôme national du brevetJ.O.R.F. du 25 juillet 2009

L’arrêté du 9 juillet 2009 a été pris en application del’article L. 332-6 du code de l’éducation, issu de la loid’orientation et de programme pour l’avenir de l’école.

L’article 2 de l’arrêté prévoit que, outre les notesobtenues à l’examen et les notes obtenues en coursde formation, sont désormais pris en compte pourl’attribution du diplôme national du brevet, d’unepart, la maîtrise du socle commun de connaissanceset de compétences, d’autre part, un oral d’histoire desarts, et, enfin, une note de vie scolaire.

La note obtenue à l’oral d’histoire des arts est affectéed’un coefficient 2.

L’article 4 crée une mention « langue régionale »pouvant être inscrite sur le diplôme national du brevet.Cette mention est délivrée aux élèves ayant obtenu,pour la langue régionale concernée, la validation duniveau A2 du cadre européen commun de référencepour les langues (C.E.C.R.L.). Les langues régionalesconcernées sont les suivantes: basque, breton, catalan,corse, créole, gallo, occitan-langue d’oc, languesrégionales d’Alsace, langues régionales des paysmosellans, langues mélanésiennes et tahitien.L’enseignement de ces langues correspond à deuxheures hebdomadaires durant toute l’année scolaire.

L’article 6 prévoit que les sujets d’examen et lesbarèmes de correction sont élaborés par une com-mission nationale, et non plus académique, et fixéspar le ministre chargé de l’éducation, et non plus parle recteur d’académie.

Selon l’article 7, toute fraude ou tentative de fraudependant les épreuves n’entraîne plus l’exclusionimmédiate du candidat. La fraude ou la tentative defraude est constatée dans un procès-verbal et lecandidat est autorisé à continuer à subir les épreuvesjusqu’à ce qu’il soit statué sur son cas. Cette procé-dure rejoint celle applicable pour les épreuves dubaccalauréat.

Les dispositions de l’arrêté du 9 juillet 2009 entre-ront en vigueur pour la session 2011 du diplômenational du brevet, à l’exception des dispositions rela-tives à la mention « langue régionale », ainsi que desdispositions relatives à l’élaboration des sujets et desbarèmes de correction et de celles relatives à la fraudequi entreront en vigueur dès la session 2010.

L’oral d’histoire des arts fait l’objet d’une expérimen-tation dans tous les collèges durant l’année scolaire2009-2010.

• Délégation de signature – Pouvoirs du préfet –Ordonnateur secondaire – Prescriptionquadriennale – Service inter- académique desexamens et des concours – Règlement decomptabilité – Recteur d’académie – Inspecteurd’académie – CHORUSArrêté du 3 juillet 2009 portant règlement decomptabilité pour la désignation desordonnateurs secondaires et de leurs délégués ence qui concerne le ministère de l’éducationnationaleJ.O.R.F. du 22 juillet 2009

L’évolution de l’organisation du circuit de la dépenseau niveau déconcentré, lié notamment au déploie-ment de CHORUS, a justifié l’adoption de l’arrêté du3 juillet 2009 qui abroge celui du 7 janvier 2003portant règlement de comptabilité pour la désigna-tion des ordonnateurs secondaires et de leursdélégués en ce qui concerne le budget de la jeunesseet de l’enseignement scolaire et le budget de l’en-seignement supérieur (article 6 du décret du 3 juillet2009).

L’arrêté du 7 janvier 2003 avait donné la possibilitéaux ordonnateurs secondaires délégués de bénéficierd’une compétence générale par délégation de signa-ture du préfet de région et du préfet de département.

L’arrêté du 3 juillet 2009, qui le remplace et qu’ilconvient désormais de viser, comporte quatre modi-fications.

Il prévoit, en premier lieu, le recentrage du texte surles dépenses du ministère de l’éducation nationale, entenant compte de l’évolution des périmètres ministé-riels. La mention des ministères chargés de la jeunesseet des sports et de l’équipement est supprimée, cesderniers n’intervenant plus dans le champ desdépenses de l’éducation nationale.

Le nouvel arrêté précise, en deuxième lieu, l’appli-cation de ces dispositions comptables aux collecti-vités d’outre-mer (COM) instituées par la révisionconstitutionnelle du 28 mars 2003 et à la Nouvelle-Calédonie (article 3).

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En troisième lieu, les possibilités de subdélégation designature des chefs de service déconcentrés aux« agents placés sous leur autorité », auparavant res-treintes aux fonctionnaires de catégorie A, sont désor-mais étendues aux fonctionnaires de toute catégorie(articles 1er, 2, 3, 4).

En dernier lieu, tenant compte de l’évolution de l’or-ganisation de la chaîne de la dépense dans les aca-démies, l’arrêté permet la mutualisation de certainesdépenses académiques au profit d’une inspection aca-démique ou du rectorat par la signature de délégationsde gestion, telles que pour la gestion des bourses du2nd degré.

• Stages pour les étudiantsCirculaire n° 2009-109 du 20 août 2009 relative àl’organisation de stages pour les étudiants enmaster se destinant aux métiers del’enseignementB.O.E.N. n° 31 du 27 août 2009

Dans le prolongement de la réforme des conditionsde recrutement dans les corps enseignants, la circu-laire du 20 août 2009 précise les conditions dans les-quelles les étudiants se destinant aux métiers del’enseignement peuvent accomplir des stages dans lesécoles primaires et dans les établissements publicsd’enseignement du 2nd degré. Deux types de stagessont proposés aux étudiants inscrits aux préparationsdes concours à l’université, d’une part, les stages d’ob-servation et de pratique accompagnée et, d’autre part,le stage en responsabilité, ce dernier donnant lieu àrétribution. L’accueil du stagiaire est subordonné à laconclusion d’une convention de stage entre le sta-giaire, son établissement de formation et l’école oul’établissement où il accomplit son stage, qui doitcomporter les mentions figurant dans les conventions-types de stage annexées à la circulaire.

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