livret drone it!
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Pourquoi cette expérimentation de ? Longtemps resté dans le domaine militaire, cet engin sans pilote est notamment
utilisé pour l’espionnage et le renseignement. Cependant, l’utilisation des drones se
démocratise depuis les années 1990 à travers un usage civil et artistique.
Depuis deux ans, l’arrivée du drone « clé en main » partiellement ou totalement a
révolutionné l’accès à ces technologies et ouvert la voie à une démocratisation de
son usage. Il délaisse donc son statut d’objet de fascination pour une nouvelle
accessibilité aux particuliers.
En 2012, les premières expérimentations sur des usages civils sont mises en place :
dénombrement d’éléphants, surveillance du feu, captation d’événements.
Fin 2012, conscient de ce changement, le Lab de L’Express s’interroge, à l’instar de
ses confrères américains (laboratoire du Nebraska : le « drone journalism lab ») sur
un possible usage du drone dans un cadre journalistique.
Nous voici maintenant en 2013. Alors que les usages du drone croissent, à travers
notamment le cinéma, l’art et le sport, l’exploitation va jusqu’à fonctionnaliser le
drone en livreur de bières, de pizzas et de sushis.
C’est dans ce cadre et ce contexte d’explosion d’utilisation du drone en 2013 et de
l’accessibilité de son usage que s’inscrit l’expérimentation de L’Express : comprendre
les enjeux de cette nouvelle technologie pour en faire l’expérience, accompagnée
des retours des expérimentateurs sur le terrain, afin de découvrir un nouveau genre
de journalisme.
Le drone journalisme est un concept qui grimpe et dont la légitimité se construit peu
à peu : "Drone It" est ainsi né avec la collaboration d'autres innovateurs:
HACKS/HACKERS et PARROT. L'Express.fr est un des 5 grands médias français
en ligne ; travailler sur les nouveaux modes de journalisme est dans notre ADN.
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Pour réaliser cette expérimentation, nous avons prêté à différents « profils/
métiers » un drone pour une durée de 3 mois . Il est intéressant de se questionner
sur les réelles possibilités de cet outil et sur ses limites.
Dans le dictionnaire du futur1, un dronaliste est un journaliste qui utilise un drone
pour effectuer ses reportages. « Outre un savoir-faire journalistique, le dronaliste doit
acquérir plusieurs compétences :
- une compétence caméraman-pilote : savoir piloter un drone par tous les
temps et être capable de lui faire prendre des images intéressantes et
exploitables
- une compétence de concepteur d’application : imaginer des applications qui
l’aideront à traiter les images prises par le drone »2
Si les drones peuvent enrichir le travail journalistique, deux écueils doivent être
évités :
- L’outil doit rester au service du journaliste et non l’inverse. Ceci est une
précision importante, car compte tenu de la technologie du drone, c’est un
véritable défi !
- L’enjeu et la problématique de la vie privée, qui ont souvent animé nos débats
car le drone fascine mais effraie aussi.
Nos débats et nos discussions ont aboutit à la présentation suivante, avec les
objectifs initiaux de chacun de nos expérimentateurs, leur façon de traiter
l’expérimentation, leurs retours et bilans.
1 Dicodufutur.org 2 Idem
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Le Lab de L'Express, pilote de l’expérimentation A l’initiative puis aux commandes de cette expérimentation, le Lab Innovation de l’Express a passé plusieurs mois à concevoir puis à réaliser ce projet.
Premier média français à s’être intéressé au concept de drone journalisme, le Lab voulait être au cœur de cette innovation pour mieux en dessiner les contours. Le rôle du Lab a été principalement d’angler les propos des expérimentateurs, de donner une direction cohérente à l’ensemble du projet et de maximiser la richesse des regards
Si les différences de profils des expérimentateurs étaient une véritable richesse, nous avons dû écouter au mieux les problématiques pour qu’ils se complètent.
Aussi, nous avons servi de relais à nos expérimentateurs en publiant de nombreux articles sur le blog de l’innovation (l’effet Jabberwocky) mais aussi en diffusant leurs images et vidéos, que vous retrouverez sur notre blog.
Evidemment nous avons aussi piloté le drone mais, après un crash du 4ème étage, un vol en pleine rédaction laissant pantois la rédaction, notre pilotage a plutôt été celui de l’expérimentation.
« 10% journaliste, 30% vidéo, 60% de pilotage : avec le drone journalisme, le journaliste exploite un nouveau regard, le vidéaste le valorise… mais rien n’est possible sans la compétence de pilotage. Les possibilités envisagées que nous allons vous présenter laissent entrevoir un avenir rayonnant pour le drone journalisme. »
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Drone et Journalisme
Avec Benjamin TURQUIER
Benjamin Turquier dirige le pôle vidéo Web du
groupe Express Roularta. Il aime les petits
objets télécommandés, encore plus s'ils volent
et filment.
Pourquoi le drone? Etre journaliste, c'est être curieux: il est logique de tester de nouvelles façons de filmer et de témoigner, grâce à ce que permettent les avancées technologiques Son objectif: Tester de nouvelles façons d'apporter de l'information en filmant différemment et montrer que le drone journalisme est capable de venir bousculer les lignes et les formes traditionnelles de reportages car le drone offre un tout nouveau un prisme d'observation Ses questions avant l’expérimentation: Peut-on trouver une utilité éditoriale à long terme? Quelles sont les limites que l’on peut trouver à l’utilisation du drone? Son retour d’expérimentation : Il n’y a pas nécessairement une nouvelle forme de journalisme qui émerge. I interroge donc la fonction de « dronaliste » mais a montré qu’il y avait un apport de l’outil ainsi qu’un besoin d’améliorer la qualité de captation.
Ses réalisations : http://bit.ly/drone-aux-bains-douches Contact : [email protected]
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L'aérophotographie par drones Avec Charles de COQUEREAUMONT
Charles est un plasticien de 58 ans, plutôt orienté
"volume", mais revenant aux deux dimensions, dessin,
photo, infographie et gravure... Passionné subitement de
cerf-volant, il s'intéresse aux vents et monte, entre autres,
des sculptures sur roulements. Habitant de Saint-Brieuc, le
fléau des "marées vertes" a contribué à son militantisme
indigné et à la pratique de photos aériennes par cerf-
volant.
Pourquoi le drone? L'idée d'utiliser un drone titille "Charlot" depuis plusieurs années, en complément du cerf-volant, mais aussi pour des opérations plus délicates. Certains aspects du travail militant se rapprochant de celui des journalistes, les nouvelles technologies y trouvent naturellement leur place, malgré les moyens souvent limités. Son objectif: témoigner, grâce au bel outil qu'est le drone, et avec quelques moyens de montage vidéo, de la beauté du site et d'expliquer, avec sa sensibilité, le scandale que représentent 40 ans de sinistre, de cynisme et d'inconséquence politique. Ses réalisations : découvrez les captations de Charlot ! http://bit.ly/captation-en-exterieur
Contact :[email protected]
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Technique de pilotage de drones Avec Eole WIND
Eole est photographe et un grand voyageur à l'esprit
pionnier. Ingénieur informaticien, il a également
participé à l'élaboration de rencontres entre
utilisateurs de la communauté Flickr et amateurs, ce
qui a abouti à de nombreuses sorties sur le thème de
la photographie.
Pourquoi le drone? Toujours à la recherche de nouvelles approches de la prise de vue, Eole s'est vite rendu compte du grand nombre de possibilités qu'il y a dans le monde de l'aéro modélisme. Le drone peut apporter de nouveaux points de vue atypiques. Son objectif : Montrer qu'utiliser un drone est un véritable challenge technique et artistique et qu'il y a un véritable enjeu de reconnaissance des gens. Ses questions avant l’expérimentation: Quels nouveaux points de vue atypiques offre le drone? Le comportement des sujets photographiques est-il différent vu qu’avec un drone on n’altère moins l'environnement par sa présence? Son retour d’expérimentation : « Cette expérimentation arrive au bon moment. Elle m'a fait réaliser que nous nous trouvons au seuil d'une nouvelle ère : le coût attractif et la simplicité requise pour un Grand Publique grandissante vont nous permettre d'accéder à rapidement de nouvelles possibilités. Les drones de tous les jours sont en train de prendre leur envol. Pour ce qui est de l'aspect journalisme, il faudra peut-être attendre quelques générations d'appareils, mais l'utilité est bien présente. » Même si Eole juge qu’il faut de l’entrainement parce que le pilotage n’est « pas pour tout le monde », il perçoit dès ses premiers tests le côté « sociable » du drone. En outre, il faut selon lui prévoir des batteries supplémentaires et faire attention à la limitation du Wifi. « Les possibilités sont réelles » explique Eole, et il indique qu’il est préférable d’établir des plans de vols en fonction de l’environnement et du but. De plus, le mode « prise de vue pilier » est très pratique pour une photo simple à analyser. Pour de prochaines étapes, Eole envisage de se concentrer sur la gestion des cas de non retours et sur les législations complexes des lieux de vols. Par ailleurs, il faut d’après lui que les prennent l’habitude de voir ces objets pour éviter de mauvaises réactions.
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Ses réalisations : Retrouvez l’ensemble des photographies prises par Eole… http://bit.ly/photographies-droniques
…et ses vidéos ! http://bit.ly/drone-it
Contact : [email protected]
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Drone et patrim oine Avec Pierre-Philippe CORMERAIE
Pierre-Philippe est un grand passionné de l'innovation
et des réseaux sociaux. Directeur de l'innovation dans
un groupe bancaire, il est aussi blogueur, co-auteur des
"Vidéos du Succès", créateur de projets et coach.
Pourquoi le drone? Pierre-Philippe a vu en cette expérimentation une nouvelle occasion de voir la vie sous un angle totalement différent. Parce qu'il est important de prendre de la hauteur et que cela permet de mieux comprendre les choses de la vie, les gens, les enjeux. C'est également une belle opportunité de rester en prise directe avec les évolutions de la société Son objectif : Montrer que la rencontre du journalisme et des nouvelles technologies est à la fois une nécessaire conduite du changement et une formidable opportunité pour les journalistes qui s'en donnent les moyens, notamment dans le cadre du patrimoine français. Ses questions avant l’expérimentation: Quels freins vont se dresser sur mon chemin? Comment les contourner? Quelles limites vais-je dépasser? Qu'est-ce que l'on apporte de plus aux lecteurs qu’ils ne verront pas ailleurs? Son retour d’expérimentation : « Le drone est une solution d’avenir, un formidable outil pour filmer le patrimoine ». Pour PPC, le drone permet une redéfinition et une revalorisation des images (dans le cadre du patrimoine : fresques, châteaux, plafonds…). Pour filmer en mouvement de façon dynamique, le drone apporte une belle plus-value. Pour l’intérieur des monuments, c’est un accès privilégié aux détails inconnus au grand public et inaccessibles qu’offre le drone.
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Ses réalisations : Découvrez la chaîne YouTube « Drone Expérience » avec : Les premiers pas droniques de PPC : http://bit.ly/Drone-experience-premiers-pas Un vol en extérieur au dessus du château de Fontainebleau : http://bit.ly/Drone-experience-2 Une merveilleuse captation au dessus du jardin des Tuileries et du Louvre : http://bit.ly/Drone-experience-5-tuileries Un vol à l’intérieur du château de Fontainebleau, une nouvelle façon de découvrir les fresques, avec une interview spéciale du Directeur de la communication du château par rapport à l’expérience du drone : http://bit.ly/Drone-experience-interieur-fontainebleau
Contact : [email protected]
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Drone en extérieur: vers un drone militant? Avec Loïc SAINT-JALMES
Loïc est un entrepreneur ardéchois de 53 ans qui suit de
très près les progrès et évolutions technologiques. Très
concerné par le mouvement citoyen qui a vu le jour en
Ardèche contre l'exploration et l'exploitation des gaz de
schiste, il a commencé à monter des reportages de plus en
plus complets.
Pourquoi le drone? Le drone permettant de réaliser des vues aériennes en complément d'un travail au sol, il représente une excellente piste pour capturer des instants de vie des paysages et ainsi compléter le travail au sol de Loïc. Les images de ses reportages sont ainsi enrichies par un nouveau type de photographies: celles réalisées par le drone. Son objectif: Montrer ce que peut apporter un drone dans une démarche militante. Ses questions avant l’expérimentation : Est-ce que l'information sort renforcée d'un reportage avec un drone? Quelle sera la réaction des gens? Les problèmes d’éthique se poseront-ils? Son retour d’expérimentation : « L'important avec le drone, c'est surtout d'avoir une bonne paire de chaussures ». En effet, après un périple dans la jungle ardéchoise que Loïc a dû braver pour retrouver son drone (4 jours après !), il est désormais apte à être un bon conseiller pour les futurs pilotes. La météo, la géographie du terrain, les capacités du drone et le pilotage par tablettes ont leurs limites : attention au vent qui peut déporter le drone, aux zones humides où il n’est pas facile de le récupérer en cas de crash, aux reflets sur la tablette en cas de soleil… Loïc a également mené l’expérience du pilotage sur un smartphone : plus pratique pour un pilotage "sportif", plus petit, il tient mieux dans les mains. « On a l'impression de faire plus corps avec la machine ; par contre, si la prise de vue vidéo ou photo est la priorité, je trouve la tablette plus facile d'utilisation. » conclut-il.
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Sur les différents tests que Loïc a pu effectuer, il juge que le drone est très utile : - Pour les photos ou vidéos de paysage : le drone permet de bons repérages d'une zone, comme par exemple les architectures des terrasses qui apparaissent bien et sont appréciées par les spécialistes (archéologues, ...). - Pour les photographies/vidéos de manifestation. Après avoir effectué des prises de vue sur un rassemblement, il juge que même ayant été un peu limité par le vent, les vues aériennes apportent une belle vision d'ensemble d'une manifestation. Sans être sûr que l'on puisse compter les manifestants, cela donne tout de même une bonne idée de la masse d'un rassemblement. Ses réalisations : Découvrez la chaine vidéo de Loïc avec toutes ses captations : http://bit.ly/chaine-video
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La vidéo du crash du drone dans le maquis ardéchois : http://bit.ly/crash-dans-le-maquis
L’ensemble des photographies prises avec le drone : http://bit.ly/gaz-de-schiste-photos
Contact : [email protected]
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La revue de presse de l’expérience : « Et si les journalistes, eux-aussi, utilisaient des drones ? », Le Monde, 28/03/13 http://bit.ly/le-monde-drones « le drone au service du journalisme », RFI, 06/04/13 http://bit.ly/rfi-drones
« La révolution des drones personnels », France Info, 08/04/13 http://bit.ly/YI8pZp « Les drones, ces objets volants à identifier », Télérama, 28/05/13 http://bit.ly/drones-telerama
« Le "drone journalisme" fait ses débuts dans les rédactions françaises », Le Quotidien, 08/06/13 http://bit.ly/drone-redactions
« Le drone débarque dans les médias », Le Républicain lorrain, 09/06/13 http://bit.ly/drones-medias
« Quand le drone journalisme atterrit dans les rédactions françaises », France 24, 09/06/13 http://bit.ly/drone-journalisme
Pour aller plus loin
Articles « Dronaliste » et « Dronadaire » sur http://Dicodufutur.org
Toute l’actualité des drones et du vol en immersion sur http://www.smartdrones.fr/, portail-blog lancé par Eric Dupin, fondateur de Presse Citron.
La Théorie du drone, Grégoire Chamayou, Ed. La Fabrique, avril 2013
Laboratoire de l’université du Nebraska, http://dronejournalismlab.org