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PHYSIQUE CELLULAIRE Introduction à la Neurobiologie -3- L’amont du potentiel d’action: « l’input » neuronal Jean-Pierre HENRY 18 Mars 2010

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  • PHYSIQUE CELLULAIREIntroduction à la Neurobiologie

    -3-L’amont du potentiel d’action: « l’input » neuronal

    Jean-Pierre HENRY 18 Mars 2010

  • Résumé du cours précédent

    • Le potentiel d’action est l’élément électrique de base:– Il est « quantique »– Il se propage sans affaiblissement

    • Il est engendré à partir du potentiel de repos pardépolarisation

    • Cette dépolarisation induit une ouverture des canauxNa+, suivie d’une ouverture de canaux K+, permettantla régénération du potentiel de repos

    • Ces canaux ont été purifiés et leur structure résolue àl’échelle atomique

    • Ils forment la famille des canaux dépendants dupotentiel (voltage-dependent), comprenant plus de140 membres

  • Comment est « physiologiquement »engendré un potentiel d’action?

    Origine de la modulation du potentiel de repos

  • Comment est « physiologiquement »engendré un potentiel d’action?

    • Il y a modulation du potentiel de repos de l’extrémitédendritique (potentiel synaptique)

    • Cette modulation se fait sous l’influence d’un élément« amont » qui représente « l’input »

    • Cet amont peut être la terminaison axonale d’unneurone: le neurone amont est présynaptique, l’avalpostsynaptique

    • Cet amont peut aussi être un organe sensoriel

  • Les deux types « d’input »

    Input sensoriel

    Input synaptique

  • La transmission synaptique

    La synapse chimique

  • La synapse chimique

    • La terminaison axonale du neurone amontlibère une molécule:neuromédiateur/neurotransmetteur

    • L’espace entre les deux neurones (fentesynaptique) est petit: ≈ 50 nm

    • La molécule se lie à un récepteur sur lamembrane du neurone aval (dendrite, corpscellulaire)

    • Le récepteur induit un changement dupotentiel de repos:– Dépolarisation: synapse excitatrice– Hyperpolarisation: synapse inhibitrice

  • Définition d’un neurotransmetteur

    • C’est un composé présent dans le neurone présynaptique et synthétisé par lui

    • Il est libéré au cours de la transmission• Appliqué sur le neurone post synaptique à une

    concentration équivalente, il produit les mêmes effetsque la stimulation électrique du neurone présynaptique

    • Il existe des mécanismes physiologiques permettantde l’extraire rapidement de le fente synaptique

  • Principaux neurotransmetteurs ducerveau des mammifères

    UbiquitaireAcide aminéAcide glutamique

    UbiquitaireAcide aminéglycine

    Acide aminé acide γ-aminobutyrique(GABA)

    PlaquettesIndolamineSérotonine (5-HT)

    Système sympathiqueCatécholamineNoradrénaline (NA)

    CatécholamineDopamine (DA)

    Jonctionneuromusculaire

    Acétylcholine (Ach)

    Présence hors ducerveau

    Famille chimiqueNeurotransmetteur

  • Neurotransmetteurs et communication cellulaire

    • Certaines molécules ne fonctionnent quecomme neurotransmetteurs (Ach)

    • Les acides aminés (Gly et Glu) sont descomposants des protéines

    • Certaines monoamines (NA, Adrénaline)fonctionnent comme des hormones: ellessont libérées comme des neurotransmetteurs,mais dans le flux sanguin, et les cellulescibles, portant les mêmes récepteurs sonteloignées

  • Peptides neuroactifs

    Pour ces composés, les 4 critères ne sont généralement pas remplis; ilspeuvent co-libérés avec les neurotransmetteurs classiques

  • Les récepteurs ionotropes

    « Ligand-gated channels »

  • Le récepteur de l’ACh de la jonctionneuromusculaire

    • La fibre nerveuse est équivalenteà un neurone: elle a un potentielde repos (- 90 mV) et elle estexcitable

    • On stimule le motoneurone et onenregistre la différence depotentiel au niveau de laterminaison synaptique

  • Potentiel d’action dans la fibre musculaire

    • La stimulation du nerf produit dans le muscle unedépolarisation: Excitatory Post Synaptic Potential,EPSP), jusqu’à - 20 mV

    • Cette dépolarisation induit un potentiel d’action(spike)

    • Le curare inhibe le récepteur et l’EPSP n’atteint plusle seuil

  • Nature des conductances ouvertes à unesynapse excitatrice

    • On excite le corps cellulairedu neurone amont

    • On mesure le courant entrantdans le neurone cible àpotentiel imposé (voltage-clamp)

    • On mesure aussi le potentielà courant imposé (current-clamp)

  • Nature des conductances ouvertes à unesynapse excitatrice

    • Pre: potentiel d’action duneurone amont

    • Le neurone est à son potentielde repos: - 55mV

    • La stimulation produit à - 55 mVun courant entrant (C2) et doncune dépolarisation (C1)

    • La dépolarisation n’amène pasla cellule au potentiel d’équilibredu Na+ 55 mV

    • Le courant est nul à 0 mV• Le récepteur est associé avec

    une conductance cationique,passant Na+ et K+

  • Le canal ionique associé avec lerécepteur à l’Ach, étude en patch-clamp

    • L’étude est faite en conformationcell-attached; la cellule est unecellule musculaire (grenouille)

    • L’enregistrement est fait à - 92mV en présence de 100 nMd’ACH

    • On voit un canal osciller entredeux états, ouvert (courantentrant) et fermé

    • La conductance élémentaire estde 30 pS

  • Dépendance vis à vis du potentiel

    • Le potentiel est varié depuis+ 70 mV jusqu’à - 70 mV

    • Comme la conductancemacroscopique, le courantest nul à 0 mV

    • On peut montrer que Na+ etK+ ont des perméabilitéséquivalentes

    • Le canal est imperméableaux anions

  • Canal unique et conductance macroscopique

    • On soumet la cellule à unpulse bref d’Ach (flèches),comme c’est le cas dansune stimulation dumotoneurone

    • Les différents récepteurss’ouvrent de manièresynchrone (canal 1 à 6)

    • Leur fermeture est aléatoire• La somme des canaux

    ouverts reproduit le courantentrant macroscopique

  • Résumé

  • Synapse inhibitrice: les récepteurs auGABA et à la glycine

    • Le dispositif expérimental est celui décritpour la synapse excitatrice

    • Une électrode est introduite dans lacellule amont; elle permet de dépolarisercelle-ci et de créer un potentiel d’action

    • Dans la cellule cible, on a 2 électrodes etun montage current-clamp

    • Au potentiel de repos (-55 mV), lastimulation hyperpolarise légérement

    • Le potentiel d’inversion (-60 mV) est lepotentiel de Nernst de Cl-

    • Le ligand (GABA ou glycine) ouvreune conductance Cl-

  • Comparaison des récepteurs ACh et GABA

    • Le récepteur activé parl’ACh (2 µM) de cellulemusculaire a son potentield’inversion à 0 mV

    • Le récepteur activé par leGABA (5 µM) de neuronede l’hippocampe de rats’inverse à - 60 mV

  • Principaux récepteurs ionotropes

  • Conclusions sur les récepteurs ionotropes

    • Il existe des canaux ioniques activés par des ligands(neurotransmetteurs) comme il existe des canauxioniques activés par le potentiel

    • Dans le système nerveux central, les principauxneurotransmetteurs excitateurs sont l’Ach et surtoutle Glutamate

    • Les neurotransmetteurs inhibiteurs sont la glycine etsurtout le GABA

  • Données moléculaires sur les récepteursionotropes

    1. Le(s) récepteur(s) de l’Ach2. Le(s) récepteur du Glutamate

  • Un système modèle: l’organe électriquede la torpille

    • L’organe électrique est équivalent à un muscle; ses cellules (électrocytes)sont empilées et innervées sur une face

    • A la stimulation nerveuse, décharges des cellules en série (50-100 V, 10 A)

  • Purification du récepteur de l’Ach detorpille

    • La purification a été faite à partir dela face innervée de l’organeélectrique

    • Protéine membranaire difficile àpurifiée

    • Test: liaison de l’α-bungarotoxine,un peptide du venin de serpents

    • Première purification d’un récepteurdans le laboratoire de Jean-PierreChangeux (1970)

    • Premier clonage Shosaku Numa(1983)

  • Organisation générale du récepteur AChR

    • Le récepteur est unhétéropentamère (α2βγδ)

    • Les sous-unités sonthomologues et il existedes homopentamères

    • Chaque sous-unité a 4segments trans-membranaires

    • Il y a 2 sites de liaison del’Ach, entre des sous-unités

    • Le canal est au centre

    (Karlin A (2002) Nature Rev Neurosc,3, 103)

  • Sélectivité de l’AChR

    • La cristallisation 3D et la résolutionatomique n’ont toujours pas étéréussies

    • Des protéines bactériennesvoisines ont été cristallisées

    • Les meilleures structures (4 Ä) ontété obtenues par cristallisation 2Det microscopie électronique

    • Dans cette représentation, le rougeindique les charges négatives et lebleu les positives

    • Cette distribution électrostatiqueexplique la sélectivité cationique

    (Unwin N (2005) J Mol Biol,346, 967)

  • Mécanisme de l’ouverture: le AChR, uneprotéine allostérique

    • Allostérie: théorie proposée en1964 par Monod, Wyman etChangeux pour expliquerl’action sur une enzyme d’unemolécule étrangère (nisubstrat, ni produit)

    • La protéine est un oligomère• Elle existe en différentes

    conformations• Le ligand allostérique I fait

    passer la protéine d’uneconformation à une autre

  • Mécanisme de l’ouverture: le AChR, uneprotéine allostérique

    • Structure modélisée d’unAChR homopentamérique

    • 5 sites de liaison identiquesentre les parties extra-cellulaires des sous-unités

    • A- une sous-unité; B-partieextra-cellulaire (2 sous-unités); C- protéine entièrede face; D- de profil,extérieur en haut

    (Taly et al (2009) Nature Drug Discov Rev,8, 733)

  • Mécanisme de l’ouverture: le AChR, uneprotéine allostérique

    • Le AChR est une protéine avec 2 conformations (ouverte etfermée)

    • Les agonistes (Ach, Nicotine) stabilisent la conformation ouverte• Les molécules qui stabilisent la conformation fermée

    (bungarotoxine) sans entrer dans le canal sont des antagonistes• Le curare bloque directement le canal

  • Les récepteurs ionotropes du glutamate

    Propriétés et structure

  • Propriétés des GluR

    • Les GluR sont les principaux récepteurs des synapsesactivatrices du cerveau

    • Activés, ils laissent passer les cations (Na+,K+,Ca2+)• Trop de glutamate tue: l’excitotoxicité (ischémie cérébrale): une

    entrée massive de Ca2+ par les GluR induit une mort cellulaire• Le patch-clamp a montré l’existence de 3 familles de GluR,

    chacune caractérisée par sa pharmacologie (ligands nonphysiologiques ouvrant le canal par liaison au site du Glu) et sacinétique

    • Les 3 familles comportent plusieurs membres• Les GluR sont des tétramères (homo ou hétéro); toutes les

    sous-unités sont apparentées (gènes différents, maishomologues); environ (5 à 600 acides aminés)

  • Le « scoop »: structure atomique de GluR

    (Sobolevsky et al (Dec2009) Nature,462, 745)

  • Structure GluR: 4 sous-unités identiques

    • Le GluR cristallisé est un homo-tétramère

    • Chaque sous-unité est composéede 3 domaines

    • Le domaine transmembranaire(TMD) est dans la membrane etson assemblage forme le canalionique

    • Dans l’espace extra-cellulaire setrouve d’abord le domaine liant leligand (glutamate) LBD

    • Puis le domaine amino-terminal(ATD)

  • La liaison du ligand module l’activité du canal

    • Le domaine de liaison du ligand (LBD) comporte une poche(clamshell) accueuillant le ligand

    • En présence du ligand, il y a un changement de conformationqui ouvre le canal

    (Madden DR, 2002, Nature Rev Neurosc, 3, 91)

  • L’ouverture du canal

    • La protéine est untétramère; les sous-unitéssont assemblées par desinteractions au niveau desdomaines ATD et LBD

    • La liaison du glutamate surle domaine LBD esttransmise au domaine TM(canal)

    • Protéine allostérique

    (Jin R et al (2009) EMBO J,28, 1812°

  • Le canal de GluR est semblable à un canal K+

    • On a superposé lastructure du canal de GluR(fermé) en bleu sur celled’un canal K+ fermé dont aenlevé le filtre de sélectivité(en gris)

    • En a, vue en coupe dans lamembrane, en b, vuedepuis le milieu extra-cellulaire, en c, hélicesinternes

  • GluR, une organisation originale des sous-unités

    • Les 4 sous-unités sontassociées en 2 dimères

    • En a, vue en coupe• En b, vue en face au niveau

    ATD: on a un dimère A-B etun autre C-D

    • En c, au niveau LBD, on amaintenant des dimères A-Det B-C

    • En d, au niveau du canal,symétrie d’ordre 4

  • Transmission du changement deconformation depuis LBD jusqu’à TM

    • On voit en coupe 2 domaines LBD et les TM correspondants• Les hélices (cylindres) de LBD en violet correspondent à la

    conformation fermée du canal; en vert, déplacement induit parle glutamate: on tire sur les hélices M3, ce qui ouvre le canal

  • Les récepteurs métabotropes

    La notion de second messager la signalisation

  • Notions générales

    • Nous n’avons pas parlé des récepteurs à certainsneurotransmetteurs (monoamines, peptides)

    • Pour la majorité, les récepteurs correspondants nesont pas associés directement avec des canaux

    • Pendant leur activation (liaison du ligand), cesrécepteurs changent de conformation

    • Ce changement est perçu par une protéineintracellulaire (protéine G), qui le transmet à uneprotéine effectrice

    • Celle-ci va affecter (souvent indirectement) un canalionique, qui va modifier le potentiel synaptique local

  • Exemple de cascade de signalisation

    • Le récepteur de la sérotonineest activé par son ligand

    • Il transmet son activation à laprotéine G sur la faceintérieure de la membrane

    • A son tour, celle-ci active uneenzyme, l’adénylate cyclase

    • Son produit, l’AMP cyclique,active une protéine kinase

    • Cette dernière phosphoryleun canal K+

    • Le canal se ferme et induitune dépolarisation

    Kinase: enzyme qui introduit un groupe phosphate dans une protéine

  • Caractérisation biochimique des récepteursmétabotropes et des protéines G

    • Ces récepteurs sont desprotéines traversant lamembrane 7 fois

    • C’est une très grande famille(plus de 700 membres), ciblede la majorité des drogues

    • Elle n’est pas limitée ausystème nerveux

    • Les protéines G sontfaiblement liées à lamembrane

    • Il en existe plusieurs dizaines• Elles sont trimériques• La sous-unité α lie le GTP ou

    le GDP(Alberts et al, Molec Biol Cell)

  • Effet de l’activation du récepteur

    • L’activation du récepteurentraîne un changement deconformation

    • La protéine G diffuse sur lamembrane: sa rencontreavec le récepteur induit unchangement de conformation

    • Celui-ci permet la liaison duGTP, qui induit unedissociation des sous-unités

    • la sous-unité α liée au GTPpeut activer d’autresprotéines

  • Vue plus générale de la signalisation:l’horreur de la biologie

    • Un même récepteur peutactiver différentesprotéines G, qui peuventavoir des effets différents

    • Il faut arrêter l’activation dusystème: phosphorylationdu récepteur, hydrolyse duGTP par la sous-unité αelle-même

    (Rosenbaum et al (2009) Nature,459, 356)

  • Nouveaux « scoops »: structures derécepteurs à 7 hélices

    • Structure du récepteur β1-adrénergique de dinde• Passage de l’organisation postulée à la structure

    3D atomique• Depuis 2007, trois structures ont été décrites qui

    s’ajoutent à la rhodopsine

    (Warne et al (2008) Nature, 454, 486)

  • Les changements de conformation liés àl’activation

    • Changement deposition des hélicestrans-membranaires TM6 et 7 lors de l’activationdu récepteur β2-adrénergique

    • Le ligand est figuré envert clair; la formeactivée est en gris

    (Bokoch et al (2010) Nature, 463, 108)

  • Activation « sensorielle »

    Récepteurs olfactifsRécepteurs visuels

  • Récepteurs olfactifs

    • Sur les neurones, il y ade multiples récepteursà 7 hélices

    • Leur activation par unodorant active uneprotéine G, puis uneAMP-cyclase

    • L’AMPc formé ouvre uncanal cationique

    • L’entrée de Na+ permetla dépolarisation et lepotentiel d’action

  • Récepteur visuel(d’après S Picaud, INSERM U592, Institut de la vision)

    • Les récepteurs visuels (bâtonnet et cônes) tapissentle fond de l’œil

    • De manière surprenante, les neurones sensorielssont devant les récepteurs

    • Les récepteurs et les neurones sensoriels forment 3couches bien identifiables

  • Organisation des récepteurs

    • Les récepteurs (bâtonnets) sont photosensibles sur lesegment externe: augmentation de la surface, disques

    • La membrane des disques à une protéine majoritaire, larhodopsine, de la famille des récepteurs à 7 hélices

    • Un pigment, le rétinaldehyde, est lié à la lysine 296

    Lys296Lys296

    Segment externe: disques

    Segment interne:mitochondries

    Noyau

    Terminaisonsynaptique

  • Effet de la lumière sur les récepteurs

    • Le précurseur durétinaldéhyde est la vitamine

    • Le rétinaldéhyde est lié parune base de Schiff sur unelysine

    • A l’obscurité, il est sous laforme 11-cis

    • A la lumière, il s’isomériseen trans

    • Ce changement induit unchangement deconformation de la protéine

    • La structure atomique des 2conformations a été résoluerécemment

    All-trans-retinaldehyde

    11-cis-retinaldehyde

    CHO1

    2

    34

    5

    6

    7

    89

    10

    11

    1213

    14

    15

    12

    1

    2

    34

    5

    6

    7

    89

    10

    11

    1314

    15CHO

    CH 2 OH1

    2

    34

    5

    6

    7

    8 9 10

    11

    12 13 14

    15

    All-trans-retinol (vitamin A)

  • Surprise: pas de potentiel d’action dansles récepteurs

    • L’illumination du récepteur neproduit pas un potentiel d’actiondans les cellules réceptrices

    • Ces cellules sont « dépolarisées »à l’obscurité (- 30 mV)

    • A la lumière, elles se polarisent à- 70 mV

    • Ce n’est que deux cellules plusloin (neurones ganglionnaires) qu’apparaît un potentiel d’action

    • Ce potentiel d’action transmetl’information au cerveau

  • La cascade de signalisation visuelle

    • La rhodopsine activéeactive une protéine G, latransducine

    • La sous-unité α, liée auGTP, active unephosphodiestérase quiclive le GMP cyclique

    • Le cGMP est requis par uncanal cationique; sonhydrolyse ferme le canal

    • Cette fermeture polarise lacellule

  • Le comportement paradoxal desrécepteurs rétiniens

    • A l’obscurité, la rhodopsineinactive conduit à uneouverture de canaux Na+ et àune libération forte deneurotransmetteur

    • La lumière ferme ces canauxet hyperpolarise la cellule

    • La libération deneurotransmetteur estinhibée

  • Les récepteurs visuels, un exemple « bizarre »

    • L’entrée du signal ne produit pas un signal positif,mais l’inhibition d’un signal positif

    • C’est une solution coûteuse: la dépolarisation àl’obscurité tend à diminuer le gradient ionique, d’oùune dépense énergétique (ATP, oxygène)

    • La transduction visuelle est lente• La cascade amplifie énormément le signal:

    – Une rhodopsine activée peut activer plusieurs transducines(protéine G)

    – Une phosphodiestérase hydrolyse de nombreux cGMP

  • La cascade est un amplificateur

    Une molécule de rhodopsine absorbe un photon

    500 molécules de transducinesont activées

    500 molécules de phosphodiestérase sontactivées

    105 molécules de cGMP sonthydrolysées

    250 canaux Na+ sont fermés

    La membrane s’hyperpolarise de 1 mV

    106 ions Na+/s ne rentrent pasdans la cellule

    (d’après Alberts, Molec Biol Cell)

  • Pour terminer: une idée folle

    • A partir d’une algue verte,une protéine, « channelrhodopsine-2 » a été isolée

    • C’est un canal cationiqueassocié avec le cis-rétinal

    • L’illumination ouvre le canal• Pourquoi ne pas exprimer

    cette protéine dans lesneurones ganglionnaires,capables de potentield’action?

  • Expression de channel rhodopsin-2 dansdes rétines sans récepteurs

    • La protéine est couplée à la GFP: les cellules vertesexpriment ChR2; l’expérience est faite sur des rétines desouris sans récepteurs

    • On mesure le courant et le potentiel dans ces cellules, àdifférentes illuminations

    • Des potentiels d’actions sont visibles (fig E)(Bi et al (2006) Neuron, 50, 23)

  • Message final

    • Les potentiels d’actions sont engendrés après unemodification du potentiel de repos synaptique

    • Celle-ci peut être produite par une entrée sensorielleou un neurotransmetteur

    • Les récepteurs aux neurotransmetteurs peuventouvrir directement un canal ionique ou être coupléspar des seconds messagers

    • Dans ce second cas, le couplage est plus lent, mais ilpermet des effets beaucoup plus diversifiés

    • Il peut aussi y avoir une amplification importante