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Objectif Bulletin de l’Union SUD Crédit Agricole Sommaire Page 1 : Edito Page 2 : Shakespeare en Aquitaine Page 3 : Bien mal acquis Page 4 : Alchimie Page 5 : Droit de décevoir Page 6 : Tronche de cake Page 7 : Normandie Le saviez vous ? Page 8 : Pan sur le bec du CA Page 9 : Faites voter ! Page 10 : Tout le monde Page 11 : Déteste la Loi Travaille Charente Périgord Page 12 : Revenu Universel Page 14 : No pasaran Page 15 : CETA dire Page 16 : Tarzoon Page 18 : Guadeloupe Page 20 : Chefaillon tête de ... Union SUD Crédit Agricole 144, boulevard de la Villette 75019 PARIS Tel : 06 30 85 81 94 Mail : [email protected] [email protected] www.sudcam.com n° 101 Novembre 2016 www.solidaires.org ELECTIONS : ET SI VOUS POUVIEZ CHANGER LES CHOSES Il est vrai qu’on entend parler des élections à tour de bras : USA, les pri- maires en France. On serait tenté de dire ras le bol. Et viennent à périodes régulières les élections dans votre entreprise. S’il est une élection qu’il ne faut pas rater, c’est bien celle-ci. La meilleure preuve, c’est que la quasi-totalité des dirigeants sont syn- diqués et font valoir leurs droits, les cadres votent massivement et font voter pour leur syndicat. Quel est votre intérêt ? Il est très important de se mobiliser dès le 1 er tour et le plus tôt possible pour éviter d’oublier. Seul le 1er tour compte pour établir la représentativité d’un syndicat. C’est de ce vote que découle la composition du CE, des DP, de votre équipe de négo au Crédit Agricole. Certains syndicats ont dis- paru au niveau national (UNSA et SNIACAM), deux autres vont bientôt disparaitre (CFTC et CGT). Nous ne serons plus que 4 syndicats autour de la table et seul SUDCAM représente une réelle opposition. Dans les caisses régionales aujourd’hui, le syndicat des cadres progresse de manière très importante. La très grande majorité des cadres votent, ils incitent les techniciens à faire voter pour eux, en utilisant par- fois le chantage, ils demandent aux agents d’application de ne pas voter. Le quorum n’est pas atteint au pre- mier tour et les syndicats qui défen- dent les agents d’application sont, de fait, moins représentatifs. Seul, le syndicat des cadres est bénéficiaire. Les conséquences sont plus impor- tantes que ce qu’on peut imaginer. En effet, le syndicat des cadres est surre- présenté par rapport à la population qu’il représente. Dans certaines CR, les cadres ont le secrétariat du CE et influent sur la politique sociale du CE. Or, il faut savoir que leur syndi- cat est catégoriel, qu’ils ne défendent que les intérêts des cadres. On le voit sur des dossiers tels que la retraite supplémentaire : alors que tout le monde avait le même taux de cotisa- tion, un accord vient d’être signé au niveau national, donnant un avantage plus important pour les cadres. Pour SUDCAM, c’est la mise en place d’une discrimination. Dans certaines CR, les cadres utilisent leur position hiérarchique pour faire voter pour leur syndicat : chantage à l’appréciation, on vous fait miroiter une promotion, qui dans les faits ne viendra jamais ou ne sera pas celle espérée. Dans d’autres CR, où SUD- CAM est très bien implanté, on réduit de manière considérable la période de vote (1 ,5 jour au lieu d’une semaine), pour favoriser des syndicats plus complaisants. Tous les mauvais coups sont permis. N’oublions pas que par ... /...

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Objectif Bulletin de l’Union SUD Crédit Agricole

Sommaire

Page 1 : Edito

Page 2 : Shakespeare enAquitaine

Page 3 : Bien mal acquis

Page 4 : Alchimie

Page 5 : Droit de décevoir

Page 6 : Tronche de cake

Page 7 : NormandieLe saviez vous ?

Page 8 : Pan sur le bec du CA

Page 9 : Faites voter !

Page 10 : Tout le monde

Page 11 : Déteste la Loi TravailleCharente Périgord

Page 12 : Revenu Universel

Page 14 : No pasaran

Page 15 : CETA dire

Page 16 : Tarzoon

Page 18 : Guadeloupe

Page 20 : Chefaillon tête de ...

Union SUD Crédit Agricole

144, boulevard de la Villette75019 PARIS

Tel : 06 30 85 81 94Mail : [email protected]@hotmail.fr

www.sudcam.com

n° 101Novembre 2016

www.solidaires.org

ELECTIONS : ET SI VOUSPOUVIEZ CHANGER LESCHOSESIl est vrai qu’on entend parler desélections à tour de bras : USA, les pri-maires en France. On serait tenté dedire ras le bol. Et viennent à périodesrégulières les élections dans votreentreprise. S’il est une élection qu’ilne faut pas rater, c’est bien celle-ci.La meilleure preuve, c’est que laquasi-totalité des dirigeants sont syn-diqués et font valoir leurs droits, lescadres votent massivement et fontvoter pour leur syndicat. Quel estvotre intérêt ?

Il est très important de se mobiliser

dès le 1er tour et le plus tôt possiblepour éviter d’oublier. Seul le 1er tourcompte pour établir la représentativitéd’un syndicat. C’est de ce vote quedécoule la composition du CE, desDP, de votre équipe de négo au CréditAgricole. Certains syndicats ont dis-paru au niveau national (UNSA etSNIACAM), deux autres vont bientôtdisparaitre (CFTC et CGT). Nous neserons plus que 4 syndicats autour dela table et seul SUDCAM représenteune réelle opposition.

Dans les caisses régionalesaujourd’hui, le syndicat des cadresprogresse de manière très importante.La très grande majorité des cadresvotent, ils incitent les techniciens àfaire voter pour eux, en utilisant par-fois le chantage, ils demandent auxagents d’application de ne pas voter.

Le quorum n’est pas atteint au pre-mier tour et les syndicats qui défen-dent les agents d’application sont, defait, moins représentatifs. Seul, lesyndicat des cadres est bénéficiaire.

Les conséquences sont plus impor-tantes que ce qu’on peut imaginer. Eneffet, le syndicat des cadres est surre-présenté par rapport à la populationqu’il représente. Dans certaines CR,les cadres ont le secrétariat du CE etinfluent sur la politique sociale duCE. Or, il faut savoir que leur syndi-cat est catégoriel, qu’ils ne défendentque les intérêts des cadres. On le voitsur des dossiers tels que la retraitesupplémentaire : alors que tout lemonde avait le même taux de cotisa-tion, un accord vient d’être signé auniveau national, donnant un avantageplus important pour les cadres. PourSUDCAM, c’est la mise en placed’une discrimination.

Dans certaines CR, les cadres utilisentleur position hiérarchique pour fairevoter pour leur syndicat : chantage àl’appréciation, on vous fait miroiterune promotion, qui dans les faits neviendra jamais ou ne sera pas celleespérée. Dans d’autres CR, où SUD-CAM est très bien implanté, on réduitde manière considérable la période devote (1 ,5 jour au lieu d’une semaine),pour favoriser des syndicats pluscomplaisants. Tous les mauvais coupssont permis. N’oublions pas que par

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Shakespeare en Aquitaine

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le passé, SUD a gagné sa représentativité devant les tri-bunaux, y compris pour les négociations nationales.Autant on peut comprendre que la direction nousassigne, autant lorsque c’est un autre syndicat, c’estdéloyal et lamentable : nous défendons les salariés.

Alors, lorsque vous serez appelé à voter dans votreentreprise, réfléchissez bien. Dans les entreprises oùles syndicats sont fortement implantés, les avancéessociales sont bien meilleures. Regardez qui vous met la

pression dans votre travail. Regardez qui défend lemieux les salariés et qui ose affronter la direction.Regardez qui ne négocie pas de recul social. Ensuite,votez dès le 1er tour. Mieux, rejoignez nos listes etsoyez acteurs dans la défense de tous. SUDCAM nebaissera jamais les bras et sera toujours à vos côtés n

To badge or not to badge…en Aquitaine.Rappelons ici qu’Hamlet c’est l’inspecteur du travail. Ila remonté les bretelles de la direction, après qu’il aconstaté que pleins de salariés étaient encore au boulotbien après l’heure. Il a donc constaté du travail déguisé etsommé la direction de se mettre en conformité avec lecode du travail, plus précisément, il s’appuie sur le coderural pour le cas présent. A savoir mettre en place un sys-tème de pointage pour que les heures sup non déclarées etgratis, ça n’existe plus.

Cependant on est en train de nous pondre un systèmecontroversé qui est loin de correspondre à ce qui étaitattendu : Le badgeage se ferait donc en passant par leSIRH, on devrait s’y connecter 4 fois par jour et on pour-rait forcer le badgeage en cas d’erreur. Voilà pour lesgrandes lignes.

Evidemment, vous nous connaissez, nous on regarde lesinterlignes. Comment être sur que le chef ne viendra paste voir le soir pour te demander de badger un départ alorsque tu vas quand même rester en rendez-vous client oupour finir ton dossier ? C’est la première chose qui nousvient.

Dans l’esprit de l’inspecteur du travail, il faudrait uneconnexion automatique et à notre sens ça éviterait cettepossibilité de subir encore de la pression du chef pour nepas déclarer les heures sup. Nous ajouterons aussi qu’ilfaut que seule une tierce personne indépendante de la

voie hiérarchique et se situant au siège, puisse forcer lebadgeage, à la demande du salarié (moyennant justifica-tion).

Mais comme Hamlet, quand il s’agit de parler à la direc-tion, on pourrait s’adresser à un crâne...

La définition du temps de travail :

C’est le temps ou le salarié se trouve sous la subordination de l'employeur et al'obligation de répondre à ses instructions

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Bien mal acquis

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AVANTAGES INDIVIDUELS ACQUISLes avantages individuels acquis sont souvent le fer delance des syndicats pour défendre des avancées obtenuesparfois au prix du sang. Depuis longtemps, on entend direque ces avantages n’ont plus lieu d’être, qu’il faut vivreavec son temps. Pour rappel, ces avancées ont été obte-nues à des périodes où les entreprises étaient moinsimportantes qu’aujourd’hui, qu’elles gagnaient moinsd’argent.

Dans le même temps, ceux qui dénoncent les avantagesindividuels acquis des salariés, n’oublient pas de s’attri-buer quelques largesses. Ainsi, au Crédit Agricole, il y aquelques années, seuls le Directeur général et le Présidentbénéficiaient d’une voiture de fonction. Aujourd’hui,c’est l’ensemble des cadres de directions qui roulent auxfrais de la princesse. Regardez autour de vous les chefsd’entreprise : combien possèdent une belle voiture defonction, utilisée sans limite pour les besoins familiaux ?

Toujours au CA, lorsque CASA est entré en bourse en2002, les jetons de présence pour les 21 administrateursreprésentaient une somme de 137 204 € annuels.Aujourd’hui, ce montant a été augmenté lors de la der-nière AG CASA pour passer de 1 050 000 à 1 400 000 €.Peut-être que dans les futures négociations salariales, onpourrait demander d’indexer l’évolution des salaires surcelle des jetons de présence !!!

Les avantages individuels acquis ne sont pas définis dansle code du travail. La jurisprudence y inclut les salaires,les primes, certains jours de congés, éventuellement larémunération des temps de pause. Si une entreprise estcédée, lorsqu’elle fusionne, si un accord est dénoncé etqu’il n’y a pas de nouvel accord signé dans les 15 mois,ces avantages individuels acquis sont conservés.

Mais la loi travail, adulée par certains syndicats dits pro-gressistes, a mis fin aux avantages acquis dans son article8. La notion de “maintien des avantages individuelsacquis” est remplacée par : “maintien de la rémunérationperçue”, faisant la part belle aux employeurs. Sont ainsiexclus d’autres avantages tels que les jours de congés. Laloi n’impose pas aux employeurs de négocier des accordsde substitution. De plus, un accord pouvait être conclupour une durée indéterminée. La loi travail limite la duréedes accords à 5 ans, ce qui renforce le pouvoir de l’em-ployeur dans les négociations. La loi travail prend enréférence la rémunération perçue lors des 12 derniersmois : que se passe-t-il lorsque le salarié a été absent pen-dant tout ou partie de cette période ?

Beaucoup d’incertitudes subsistent. Un décret devrait

paraitre en décembre pour apporter des précisions.Comment peut-on défendre une loi qui réduit à ce pointles avantages des salariés, dans un contexte économiquemorose, sans réelles perspectives d’augmentation dessalaires ? Comment dans le même temps laisser certainsdirigeants pomper les ressources des entreprises en s’at-tribuant des largesses dont ils ne savent que faire, sansprendre des mesures visant à limiter ces abus ? Ce sontencore les salariés qui trinquent. Pour ceux qui croient ouveulent faire croire que cette loi relancera l’emploi oul’économie, ilest plus quetemps d’ou-vrir les yeux.Elle est faitepour le seulb é n é f i c ed’une classedominan te ,qui cherche às ’ e n r i c h i rencore plus.Elle est faitepour leMEDEF, quiavait promis1 milliond’emplois encontrepartie de réductions de charges. Pour rappel, legouvernement a accordé 41 Milliards d’euros de réduc-tion de charges aux entreprises (les plus grandes biensûr). Où sont les emplois promis ? Combien de temps va-t-on encore avaler des couleuvres ? Si on laisse faire, çasera bientôt la fin des 35 heures, la perte de jours decongés, l’aménagement de plages de travail plus larges audétriment de la vie familiale, le travail de nuit sans limiteni contreparties... Tout ça pour le seul profit de ceux quinous dirigent. Les MACRON, REBSAMEN, ELKHOMRI, soi-disant de gauche, ont fait des lois quemême un gouvernement libéral n’aurait pas osé faire. Quisera le prochain ? Qui sera complice ? Si vous ne souhai-tez pas agir, posez-vous la question : qui défend réelle-ment les salariés ?

Pour ceux qui croient que la grève ne sert à rien, les sala-riés du Crédit Agricole de Guadeloupe ont fait 31 jours degrève en juillet. Cette mobilisation a été suivie à 90 %.Tous les jours de grève ont été payés, l’accord dénoncéest maintenu, il n’y a pas d’impact sur les RTT. Cettegrève majeure n’a pas été médiatisée. Pourtant elle a étéun succès. Preuve que celui qui détient les médias détientle pouvoir.

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Alchimie

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Comment changer le plomb en or ? Cette énigme de l’alchimie continue d’être la grandeobsession des mages de la finance, leur objectif essentiel,et cela, malgré tous les méfaits déjà connus (subprimespar exemple), ou les dommages collatéraux encore occul-tés, mais il est vrai que ce ne sont pas vraiment ces sor-ciers qui en paient le réel prix.

Cette obsession a contaminé notre institution et après unpremier doigt mis dans l’engrenage fin 2015, nous voilàen train de nous faire happer le bras, avec une deuxièmeopération d’1,2 milliard d’€.

Les grands prophètes alchimistes considèrent que Leplomb, c’est le crédit, puisqu’il pèse dans les bilans ban-caires, eu égard notamment aux ratios réglementaires.L’or étant liquidité et réserves. Tout ceci se transformantcomme par magie, grâce à la titrisation, véritable pierrephilosophale.

Les formules sont diverses, “synthétique”, “true saleconsolidante” ou “déconsolidante”, elles vont crescendo,dans le risque et l’opacité.

L’opacité est une caractéristique ténue de ces opérations.Opacité par leurs complexités, opacité dans la traçabilité(surtout lorsqu’on rentre dans le déconsolidant), opacitédans la relation client, lequel n’est pas informé de la ces-sion de sa créance.

Est-ce cela la relation client ? Est-ce à cela que le CréditAgricole veut être associé ? Est-ce compatible au mutua-lisme ? Est-ce cela la BMdP ?

La première opération avait au moins l’avantage de resteren boucle dans l’institution, mais elle portait dés sa nais-sance le germe de la marchandisation du crédit immobi-lier. La seconde opération que vous nous présentez, s’ins-crit dans une logique d’ouverture directe sur le marché dela titrisation, vers l’extérieur, la troisième sera-t-elledéconsolidante ?

Un des risques inhérents à cette opération, le risque detaux, engendre une couverture swap. Allons-nous aussialimenter le casino des produits dérivés ?

La titrisation est un outil de désintermédiation, l’inversemême de la nature du métier de banquier. Vers quelmodèle de banque comptez-vous aller réellement ?

SUD n’est pas dans cette alchimie-là. Si la liquiditémanque, alors que les banques centrales n’en n’ontjamais autant produite, embauchez donc de la main d’œu-vre qui se chargera d’aller à la source, de fidéliser les

dépôts et les déposants, en usant de la plus grande trans-parence. Pour SUD, la pierre philosophale, c’est l’em-ploi. Et il est temps de changer le plomb de ces choixstratégiques (entre présence dans les paradis fiscaux,financements douteux, opérations de marché alambi-quées et opaques) en or, c'est-à-dire la confiance, celledes salariés et de nos clients.

Dernière réflexion, ce type d’opération nécessite uneinformatique de qualité. Permettez-nous d’y trouver unsujet d’inquiétude supplémentaire.

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Languedoc

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Le pouvoir de décevoir

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, chacun le sait… Les parcours de chacun sont émaillés d’évènements plusou moins rigolos.

En théorie tout au moins, une banque se doit d’accompagner ses clients dans leur quotidien, dans leurs projets maisaussi et surtout dans tous les moments compliqués.

Par notre accueil, notre engagement, nos conseils, notre gentillesse, notre disponibilité, notre professionnalisme etnotre réactivité, nous allons conditionner, la relation bancaire pour des décennies (et accessoirement “votre” p’taind’IRC).

Mais faut pas se louper. Le client ne nous a jamais pardonné la moindre manœuvre ou la moindre défiance à son égard(cf. “votre” non moins fameuse attrition)

Les banquiers, tels les cordonniers seraient-ils les plus mal chaussés ? En clair, nous employés, serions-nous traitésaussi bien que nos clients ???

Nombre d’entre nous ont été surpris lors de leurs demandes d’accompagnement de leur chemin de vie (financementnotamment). Alors que les procédures s’allègent parfois pour certains segments de clientèle, elles semblent se com-plexifier toujours davantage pour le segment “ nos propres salariés”. Que dire des délais de traitements parfois ahu-rissants, de la foule de documents complémentaires nécessaires, de certaines “intrusions”, de certains refus et surtoutdes sur-garanties indispensables (cautions sur trois générations par exemple, lol).

Plus le temps passe, plus vous leur demandez davantage et plus ils ont le sentiment qu’ils n’appartiennent résolumentplus à la meute. Et comme l’affirmait le pré-sident du CHSCT lui-même, et comme si nulne l’avait remarqué : « une entreprise, c’estpas une famille ! ».

Vous avez voulu que vos salariés deviennentdes clients lambda. Dont acte. Alors, traitez-les comme des clients lambda ! pas mieux,mais surtout pas moins. Vous pouvez échafau-der tout ce que vous voulez, vous avez besoinde chacun d’entre nous avec nos qualités etnos faiblesses. Pour votre part, vous n’êtespas différents du commun des mortels.

Être la banque choisie et préférée des langue-dociens c’est pas mal mais qu’elle devînt labanque choisie et préférée de ses propres sala-riés, à notre humble avis, c’est pas gagné !!!Pourvu que la Direction ne se pose pas dequestions, elle risquerait du stress !!!N’oubliez pas que c’est toujours la premièreimpression qui compte… tout comme la pre-mière déception d’ailleurs…

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Tronche de cake

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Cédric Lambert & les otages du dum-ping socialC’est par le plus grand des hasards qu’un beau dimanche,ma femme et moi sommes tombés sur un carton conte-nant entre autres mes vieux livrets scolaires du collège etdu lycée. N’ayant finalement pas très envie de rangerquoi que ce soit, nous nous sommes amusés pendant deuxbonnes heures à lire mes bulletins.

Je ne sais pas quel genre d’élève vous étiez à l’école aucours de votre adolescence, mais les commentaires desprofs à mon égard ne laissaient guère de doute. En lesrelisant, j’avouais à ma femme que certains me sem-blaient objectivement justifiés “Elève moyen” “A descapacités, mais ne les exploite pas suffisamment”,“manque de sérieux et de rigueur”. D’autres étaient car-rément abusifs (même s’ils m’ont bien fait marrer) “a unetête de premier de la classe mais n’en est pas un !”. Enfin,certains m’ont foutu carrément enrogne et m’ont rappelé de mauvaissouvenirs “a fourni moins d’effortsce trimestre, doit suivre l’exemplede la tête de classe ”dixit ma prof defrançais de Seconde.

Je me souviens de cette prof. Elleavait instauré des rédactions libresqui ne devaient pas dépasser troispages. Telles étaient ses consignesqui d’ailleurs avaient été respectéesdans un premier temps. Mais c’étaitsans compter sur Cédric Lambertqui, en plus d’avoir une tête de pre-mier de la classe, l’était pour debon.

Le mec en faisait toujours des caisses au point de rendredeux copies double voire plus, d’accompagner ses écritsde citations, d’illustrations, de faire une page de présen-tation digne des plus grands calligraphes de la région,j’en passe et des meilleurs. Bref, au fur et à mesure dutemps, bien aidé par la prof qui n’avait pas hésité à met-tre en avant ses chefs d’œuvre devant la classe, les rédac-tions libres de ce con de Cédric Lambert sont devenues“LA référence”.

Toute la classe s’est alors mise à en faire au moins autantque ce fayot de Cédric Lambert pour les rédactions libres.Tous sauf moi et mon pote Momo qui avions décidé derésister coûte que coûte, n’hésitant pas à rappeler à notrechère prof que ses consignes initiales étaient de faire troispages et pas plus ! Momo, recrachant fièrement le cours

d’économie de la veille, lui avait d’ailleurs dit avec sesmots « Ce que vous faites avec l’autr’ fayot M’dame,c’est du dumping social !». « Exactement » j’avais dit,rajoutant « Et vous faites du reste de la classe sesotages ». La prof a dû se dire que nous n’avions pas tota-lement tort car elle ne m’avait pas trop saqué lors de mesrédactions libres, mais elle s’était quand même permisd’écrire sur mon bulletin le « doit suivre l’exemple de latête de classe » qui m’a rappelé ce mauvais souvenir(devenu désormais bon) lorsque je l’ai relu ce dimanche-là.

Quelques jours plus tard, de retour dans ma vie d’adultesalarié du Crédit Agricole, notre Directeur de groupenous a collé un challenge avec une tripotée d’objectifs entout sens à réaliser par semaine (prévoyance, assurance,

épargne, nouveaux clients).Vous voyez le genre j’imagine ?Carrément intenable pour mescollègues de l’agence et moi !Sauf qu’à la réunion hebdo, leDirecteur de Groupe lorsqu’il aprésenté les résultats n’a pasmanqué de souligner qu’unconseiller (arrivé depuis seule-ment quelques mois dansl’équipe) avait non seulementréussi à atteindre ces objectifsinsurmontables, mais qu’enplus il les avait dépassés…

« Bordel ! Un Cédric Lambert »me suis-je dit. Ça existe donc encore. Après m’être ren-cardé sur le loustic, j’ai appris que le mec restait les soirsjusque 20h, pour refourguer tant bien que mal des pro-duits d’épargne ou d’assurance à ses clients. Il se mur-mure même qu’il reste à l’agence les samedis après-midialors que celle-ci est pourtant fermée pour faire du pho-ning. Evidemment personne ne peut le saquer et il mangetoujours seul dans son coin les midis. Dés fois, il meferait presque de la peine l’imbécile.

La semaine prochaine, je me suis juré que j’irai lui parler.Je ne sais pas encore comment je vais m’adresser à luipour lui faire comprendre habilement qu’il fait lui aussi“du dumping social” en agissant comme il le fait ? Jecommencerai certainement par lui raconter l’histoire deCédric Lambert…

Viz’

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Normandie

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Egalité, vous avez dit égalité ?

Silence, on ferme !

Au CA Normandie, à fin décembre 2015, l’effectif est enmajorité féminin (62%). Par contre, les femmes sontsous-représentées chez les cadres (38%). Nous avonsembauché l'année dernière 112 femmes pour 43 hommes.La rémunération moyenne d’un homme est de 2 728€brut par mois alors qu’une femme gagne 2 273€ (soit20% de moins). L’accord local sur l’égalité profession-nelle prévoit de regarder les écarts de salaire entre leshommes et les femmes. Après l’application de cet accord,

la direction n’a détecté aucun écart de rémunération entreles hommes et les femmes. Bizarre quand même ? Le pro-blème, c’est que le monde du travail a été conçu par deshommes. Cela reste difficile de mener de front travail etvie privée. Car, dans notre pays, on évalue souvent la per-formance par rapport au temps passé dans l’entreprise etainsi, celles qui ont des responsabilités parentales sontsouvent pénalisées…

Les annonces de fermeture d’agences se multiplient : laSociété Générale a récemment indiqué vouloir fermerenviron 20% du nombre de ses agences d’ici 2020 alorsque BNP Paribas en a déjà supprimé un peu plus de 10%depuis 2012. Ce n’est pas la voie choisie par le CréditAgricole Normandie car il pense que le client veut trou-ver un conseiller quel que soit le point de contact :mobile, internet ou agence. Le slogan du CA Normandieconfirme cette approche : “le partenaire qui vous facilitela vie, proche de vous et innovant”. La première mesureannoncée suite à la Convention locale du 23 juin dernierserait de fermer l’agence entreprise de la ville de Flers etainsi détruire cette “sensation de proximité” entre leclient et sa banque. Les collègues de cette agence n’ontpas démérité puisqu’ils sont leaders sur leur marché

mais... Aux yeux de la direction, le potentiel est sur Caen.Certes, c'est une ville qui voit arriver de nouvelles entre-prises mais cela fait plus de 10 ans que nous n'arrivonspas à accroître nos parts de marchés. La direction préfèremécontenter des clients fidèles en contrepartie d’uneéventuelle percée sur le territoire Caennais. Quel seral’avenir des collègues concernés par cette éventuelle fer-meture ? Et après, ce sera le tour de qui ? Les agencesrurales qui manquent aussi de potentiel ? SUD condamnecette fermeture et demande à la direction d’arrêter ce pro-jet. Pour SUD, les agences restent indispensables à larelation client. Le numérique n’a pas pour but de se subs-tituer à l’agence mais de s’insérer dans les étapes du par-cours client !

Le FMI constate que les réformes de libéralisation du marché du travail ne provoquent pas d’amélioration de la pro-ductivité des facteurs. L’effet de ces réformes sur l’emploi ne peut donc pas être positif.

Si même les institutions internationales commencent à revenir sur ces prescriptions en termes de nécessaire flexibili-sation du marché du travail pour obtenir la baisse du chômage, peut-être pourra-t-on enfin considérer que le pleinemploi ne passe pas par les réformes de libéralisation du “marché du travail” ?

Puisqu’ils le disent...

Pyrénées Gascogne

LE SAVIEZ-VOUS ? N°9QUESTION DP SUD CAMPG

« …/… Pouvez-vous nous confirmer que la pré-sence des salariés aux AG est sous le mode duvolontariat ? »

REPONSE DE LA DIRECTION

« … / … La présence des Salariés est sous le modedu VOLONTARIAT ; elle ne donne donc pas lieu àdéclaration d’heures supplémentaires. »

NOUS VOUS CONFIRMONS QUE VOTRE PRÉSENCE LORS DES ASSEMBLÉESGÉNÉRALES N’EST PAS UNE OBLIGATION

è

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Pan sur le bec

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Dirigeants “effectifs” : le Conseil d'Étatdéboute le Crédit AgricolePour l’ACPR (l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), les présidents de conseil d’administration ne peu-vent plus être dirigeants “effectifs”. Le Conseil d’Etat lui donne raison en rejetant la requête de Crédit Agricole SA.

Le Crédit Agricole n'a pas obtenu gain de cause auprès du Conseil d'Etat sur un point qui lui tient particulièrement àcœur : pouvoir faire des présidents de conseil d'administration de caisses régionales des dirigeants “effectifs” auxyeux du gendarme bancaire. Selon nos informations, le Conseil d'Etat vient en effet de rejeter, en juin dernier, larequête de Crédit Agricole SA lui demandant d'annuler une nouvelle règle de gouvernance du superviseur bancairefrançais qui écarte les présidents de cette responsabilité de dirigeant “effectif”.

Pour la Banque verte, l'affaire est loin d'être anecdotique. « Les présidents de caisse voient dans cette décision durégulateur une restriction de leur capacité à agir. Ils sont affectés, car ils n'ont pas le sentiment d'avoir fauté », expli-quait aux “Echos” Dominique Lefebvre , président de la Fédération nationale du Crédit Agricole, au mois d'octobre2014, pour justifier la saisine du Conseil d'Etat. Avant d'ajouter : « Cette réforme de la gouvernance affaiblit larichesse de notre modèle mutualiste, qui associe le regard du banquier et celui de l'élu représentant les sociétaires ».

Le groupe mutualiste a d'ailleurs décidé qu'il n'en resterait pas là. « Nous allons explorer les voies de recours à

l'échelle européenne », a indiqué un responsable aux “Echos”.

Adapter les règles

Selon le Code monétaire et financier, les établissements de crédit doivent être dirigés par au moins deux dirigeants“effectifs”, et il revient au superviseur, l'ACPR, de ratifier leur nomination à cette fonction. Dans les groupes mutua-listes, ces deux postes clefs revenaient jusqu'en 2014 au directeur général, responsable de la gestion au quotidien, etau président du conseil d'administration. Mais, en juin 2014, l'ACPR a publié la nouvelle “position” qui a mis le feuaux poudres, afin d'adapter les règles de la gouvernance à la directive européenne CRD 4 et à son ordonnance de trans-position.

Le Conseil d'Etat vient donc de donner raison au gendarme bancaire, en s'appuyant sur la description du rôle d'un pré-sident de ¬conseil d'administration inscrite dans le Code du commerce, qui « ne peut être regardé comme assurant ladirection “effective” de l'établissement ».

SOURCE LES ECHOS

Ont participé à ce numéro 101 d‛Objectif SUD : Christian BRIAUD (SecrétaireNational), Peg Mafalda DURLIN (CR Aquitaine Gironde), Gérard FILOCHE (Inspecteur duTravail), Richard GÉRAUD Tarzoon (CR Aquitaine Gironde), Christophe Cooky LAGOGUÉ(CR Aquitaine Gironde), Denis MARION (CR Normandie), François VAZQUEZ (CR CharentePérigord), Geoffrey VIZOT (Lorraine), les militants anonymes de Languedoc et deGuadeloupe, Loïc FAUJOUR et Yann LINDINGRE (Dessinateurs), Jean-Louis DANFLOUS

(retraité SUD Aquitaine Gironde) ainsi que l‛équipe technique de BBORDEAUXORDEAUX n

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Faites voter !

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Tu P Eux Ou Tu Peux pA ? Toujours au rayon des vannes ringardes, je m’en vais vous réveiller les neurones pour la piqure de rappel sur les élec-tions TPE/ TPA. (Très Petites Entreprises – Très Petites Associations)

Bah oui c’est important oui, c’est même un peu essentiel pour notre survie en tant que syndicat !

En premier lieu, rappelons-nous les valeurs de notre syndicat Sud/Solidaires, nous luttons contre toutes les formes dediscriminations faites aux salarié-es, au sein du Crédit Agricole, de ses filiales, ses sous-traitants mais pas que : nosconseiller-es du salarié-es luttent chaque jour pour défendre les salariés-es des Très Petites Entreprises et Très PetitesAssociations qui n’ont que peu de moyens d’être défendus-es par un syndicat dans leur petite structure.

Ensuite ne serait-ce que pour nos propres besoins perso, là se joue la représentativité de Solidaires, et donc la mannede pépettes versées par l’AGFPN pour payer nos formations syndicales.

Bref, si l’on veut continuer à pratiquer un syndicalisme de transformation sociale, il nous faut convaincre, partir encampagne, battre le rappel pour faire voter Solidaires entre le 28 novembre et le 12 décembre prochain.

Le minimum syndical en l’occurrence, c’est de faire voter Sud/Solidaires à au moins une personne de son entourage :la nounou, notre coiffeur-coiffeuse préféré-e, le livreur-euse de pizza, le serveur-euse du troquet du coin etc… etc…Cela veut dire que chacun-e des 110 000 adhérents-es de SUD/Solidaires font voter effectivement au moins une per-sonne pour notre syndicat. Pour celles-ceux qui sont du réseau et attachés-ées aux objectifs commerciaux, on vousdemande du net et pas du brut...

Enfin pour celles-ceux qui veulent faire plus que le minimum syndical, on peut aussi distribuer avec des copains deson syndicat, de son Solidaires local, on peut aussi coller des affiches autour de chez soi. Ou toute autre action quipeut vous paraitre probante pour nous rapporter des voix : partager des trucs sur ses réseaux sociaux, aller voir lesvidéos de Solidaires et les partager (https://www.solidaires.org/-MEDIATHEQUE-), aller sur le Facebook des TPESolidaires pour y voir ce qui s’y passe et relayer toujours encore et partout !

On vous rappelle pour finir le lien à donner à tous ceux qui n’ont pas encore reçu leur courrier pour les élections :https://election-tpe.travail.gouv.fr/qui-peut-voter

Prêts ? Feu ! Faites voter !

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Tout le monde

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Toute la loi El Khomri est dans l’article 1Article 1 de la loi : « Les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de tra-vail » mais des limitations à ces libertés fondamentales peuvent être apportées « si elles sont justifiées... par les néces-sités du bon fonctionnement de l'entreprise ».

Tout le mal est là : c'est une coupure épistémologique, une rupture historique, philosophique, théorique, juridique etpratique avec cent ans de code du travail. El Khomri veut subordonner les droits des humains aux « nécessités du bonfonctionnement des entreprises ».

Or le code du travail a été créé en 1910 et est le produit d'une décision historique prise en 1906 après la catastrophede Courrières (Pas-de-Calais) : la création d'un ministère du Travail !

Il y avait eu 1099 morts dans le fond de la mine par un coup de grisou. Le patron avait exigé la reprise du travail aunom de la productivité sans attendre les recherches. Treize jours plus tard, on avait pourtant retrouvé quatorze survi-vants. Le choc dans l'opinion avait été tel que le ministère du Travail avait été créé pour qu'il puisse échapper auministère de l'Économie et que cela n'arrive plus jamais.

À partir de 1906, le droit du travail a été érigé en opposition aux exigences des entreprises et de l'économie. Pendantun siècle, on a adapté les entreprises aux droits des femmes et des hommes.

Hollande fait le contraire et appelle à « adapter les droits du travail aux besoins des entreprise ». Valls l'avaitclamé : « Ce ne sera pas une réformette mais une révolution ». C'est une contre-révolution en effet.

À rejeter en bloc.

Gérard FILOCHE

« Cette crise est singulièrement différente des crises précédentesElle dépend de circonstances radicalement nouvelles conditionnées par le fulgurant progrès des méthodes de pro-duction.Pour la production de la totalité des biens de consommation, seule une fraction de main d’œuvre disponible devientindispensable. Or, dans une économie libérale cette évidence conduit forcément à unchômage élevé. Ce même progrès technique qui pourrait libérer les hommes d’unegrande partie du travail nécessaire à leur vie, est le responsable de lacatastrophe actuelle.Pour supprimer ces inconvénients il faut, selon moi :1 une diminution légale du temps de travail pour supprimer le chômage2 Parallèlement la fixation d’un salaire minimum pour garantir le pou-

voir d’achat des masses en fonction des marchandises produites3 une vrai régulation des stocks de monnaie en circulation et du volume

du crédit4 une limitation des prix des marchandises qui, à cause des monopoles

ou des cartels , se dérobent de fait aux lois de la libre concurrence. »Albert Einstein à propos de la crise de 1929

Introduction du livre intitulé Einstein avait raison, il faut réduire le tempsde travail

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déteste la Loi Travaille

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Loi travailleNon cet article n’est pas et ne sera pas non plus un bilansur la loi travail.

Cet article se veut un encouragement à relancer lamachine.

Pourquoi me direz-vous ?

Bah ne serait-ce que parce que si on doit se manger tousles articles de cette loi, on va passer des nuits blanches àessayer de comprendre. On va passer de nuits blanches enpensant à tout ce que l’on a perdu aussi.

Ensuite c’est pas fini et ça ne fait que commencer, parceque ce combat est juste et que la population ne s’y est pastrompée.

C’est un combat juste et le million de personnes dans larue le 14 juin l’a prouvé.

C’est un combat juste parce que la répression policière, lepassage sous silence dans la presse, la place de laRépublique karcherisée ne nous feront pas renoncer à lut-ter.

Pour la première fois des mouvements spontanés commeles #onvautmieuxqueça, les « youtubers » se sont empa-rés du sujet avant même les syndicats. Une pétition deplus de 1 millions de personnes était forte de sens avantmême les premières manif et les premières grèves. Lapopulation a repris la “chose publique” la respublica, ledébat politique en main en passant des nuits debout.

Il y a eu ce frémissement que l’on n’attendait plus pourcertains d’entre nous. Et rien que pour cela, il ne faut pasen rester là.

Nombreux sont les militants-es qui me disent en cemoment, quand est-ce qu’on y retourne dans la rue ?

Alors que faire ? Ne pas risquer de se planter et en resterlà en se bouffant des primaires et des discours gerbantpendant les prochains mois ?

Vous comprenez aisément à mon discours que la balle estdans notre camp. Nous pouvons changer la donne. Nouspouvons encore redonner de l’élan à ce mouvement.

Et vous, êtes-vous prêts ?

Charente Périgord

ENQUÊTE CORSE :PERCO ou pas

PERCO ?

Nous ne sommes pas opposés à signer un accord sur le PERCO

dans la mesure où il n’est pas moins-disant que la loi.

La loi dit que l’employeur peut verser 2% du plafond annuel de la sécurité sociale, soit 760€, sous réserve d’une attri-bution uniforme à l’ensemble des salariés et sans que le salarié ne soit obligé d’alimenter son PERCO.

Sud signera un accord à 2% avec attribution uniforme et sans obligation de versement pour le salarié, comme le per-met la loi.

Le SNECA accepterait moins en montant, sans attribution uniforme et avec obligation de versement du salarié maisla direction refuse de signer avec le seul SNECA parce que c’est un syndicat catégoriel

Nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de la non signature d’un accord moins-disant parce qu’un syndi-cat de cadres n’a pas fait le nécessaire pour la reconnaissance de sa représentativité de TOUS les salariés !

La direction n’a pas d’argent pour nous, par contre elle en a trouvé pour aller en CORSE du 16 au 18 septembre auClub Med, dans le cadre des Managériales, en pension complète et avec activités à la carte s’il vous plaît !.. Un avionspécial au départ de Bergerac est spécialement affrété pour l’occasion, sans compter la logistique, bus…...et les inter-venants etc……

La direction préfère bichonner ses Managers plutôt que de rémunérer l’ensemble de ses salariés. Nous, c’est

l’inverse

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Solidaires

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Revenu d’existence, de base ou univer-sel. Quel fondement à un projet detransformation sociale ?Intervenant, Yannick Vanderborght (auteur avec P. VanParijs de “l’allocation universelle” édition la découverte).

Préambule : lors du dernier congrès, l’Union syndicale adécidé d'entamer la réflexion sur ces thèmes en vue ducongrès de 2017. La question d'inscrire, ou non, à nosrevendications ces projets (revenu d'existence de base ouuniversel...) nous impose de les confronter à nos revendi-cations actuelles car elles interrogent notre représentationcollective d'un projet de société plus juste, plus solidaire.Ce débat lors de ce conseil national était le premier surcette question. Dans un prochain conseil national, nousdonnerons la parole à un ou une intervenant-e qui s'op-pose à l'instauration de ce type de revenu ou d'allocation.

Définition : Par “allocation universelle”, nous entendonsici un revenu versé par une communauté politique à tousses membres, sur base individuelle, sans contrôle des res-sources ni exigence de contrepartie.

Au travers de ce débat, la question du fonctionnement denotre société est posée. Aujourd’hui, la question de lavaleur travail, son sens dans notre civilisation n’est passeulement un débat économique mais aussi philoso-phique. Alors le travail, émancipation ? Facteur d’inté-gration sociale ? Ou aliénation ?

Les interrogations sur le retour au plein emploi ou laréduction / partage du temps de travail traversent nospublications syndicales.

Un revenu inconditionnel permettra-t-il une meilleurerépartition des richesses, la réduction des inégalités ?Permettra-t-il aux plus fragiles de ne pas “tomber” encoreplus bas ?

Egalement, se pose la question du financement d’unetelle mesure. Face aux revendications, Solidaires s’inter-roge. Quel serait son impact sur l’inflation, sur lessalaires, sur le travail des femmes ?

Notre interlocuteur, favorable à l’instauration d’une allo-cation universelle, nous fait nous interroger :

« Pourquoi les syndicats se méfient-ils de l’allocation

universelle » ?

La méfiance que suscite l’allocation universelle en milieusyndical se nourrit principalement des craintes que :

1- les employeurs se saisissent de l’occasion pour bais-ser les salaires ou abolir le salaire minimum ;

2- un revenu disponible soit versé par l’autorité publique

plutôt que par l’entreprise, qui demeure le lieu oùs’exerce le plus naturellement leur influence ;

3- le pouvoir de négociation individuel soit renforcé parles options qu’ouvre l’allocation universelle ;

4- l’allocation universelle ne soit qu’un substitut intégralà l’ensemble des protections existantes ;

5- les travailleurs à temps plein, à contrats stables et rela-tivement bien payés, qui constituent souvent le noyaude leurs affiliés, se retrouvent financièrement perdants(ajustements fiscaux) ;

« Pourquoi l’allocation universelle devrait plaire aux

syndicats » ?

1- En donnant à chaque travailleur l’assurance d’en béné-ficier en tout temps, l’allocation universelle rend lasortie du marché du travail moins risquée. Le pouvoirde négociation de chacun s’en trouvera accru. Lesemployeurs seront incités à améliorer les conditions detravail et rendre les emplois plus attractifs.

2- Le partage du temps de travail objectif, auquel lagrande majorité des organisations syndicales euro-péennes disent adhérer, est facilité : qu’il opère par lebiais du temps partiel volontaire, de l’interruption decarrière ou de la réduction de la durée maximale de tra-vail, la perte de rémunération qu’il implique est amor-tie par l’existence d’un revenu disponible de droit.

3- Le pouvoir collectif des organisations syndicales sortrenforcé : il suffit de songer à la différence que repré-sente une allocation universelle significative, entermes de rapports de force, en cas de grève de longuedurée.

« Allocation universelle et féminisme »

Relativement aux hommes, les femmes sortiraient massi-vement gagnantes de l’instauration d’une allocation uni-verselle. En effet, comme le taux de participation desfemmes au marché du travail et leur salaire horairemoyen sont inférieurs à ceux des hommes, tout impactdirect ou indirect sur les revenus ne peut que leur bénéfi-cier. La facilitation du travail à temps partiel et de l’inter-ruption de carrière ouvre des possibilités que les femmesont, en moyenne, une probabilité plus forte de saisir queles hommes. Il n’est pas étonnant que l’allocation univer-selle soit défendue dans une perspective explicitementféministe. Mais ce sont précisément ces possibilités nou-velles et le fait que les femmes en feront, dans l’immédiat

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Solidaires

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en tout cas, un usage plus étendu que les hommes qui sus-citent par ailleurs craintes et réticences. Ne réduiront-elles pas la pression en faveur de mesures visant à égali-ser la situation des femmes et des hommes sur le marchédu travail ? Le fait que les femmes en usent en moyenneplus que les hommes ne renforcera-t-il pas la discrimina-tion statistique à leur égard, les employeurs les percevant,plus encore que dans le passé, comme moins susceptiblesque les hommes d’occuper durablement une fonction àtemps plein.

Comme le souligne Yannick Vanderborght, « le Revenude Base Inconditionnel vient fournir un socle de sécuritééconomique inconditionnel, se substituant partiellementaux allocations existantes, mais pas totalement. Il estparfaitement compatible avec le maintien de prestationsplus ciblées, de certaines prestations d’assurance, et biensûr de services universels comme la santé et l’éducation.Historiquement, l’assurance sociale à un défaut majeur,elle est liée au statut de travailleur. » Egalement le sys-tème exclut par ignorance certains bénéficiaires, mais abesoin d’identifier et de contrôler ces derniers. La com-plexification des “offres” sont un frein aux ayant droit. Lastigmatisation, un risque d’exclusion.

On peut évidemment se demander ce qui, dans le

contexte actuel, peut expliquer ce regain d’intérêt ?

Il y a les profondes transformations que subit le marchédu travail, avec une disparition des emplois faiblementqualifiés, le rôle croissant joué par la technologie, et lacroissance des emplois atypiques. Il y a évidemment lerôle de révélateur qu’a joué la crise de 2008, qui a faitrevenir au cœur des discussions politiques la question dela pauvreté et des inégalités. Une génération de penseurset d’activistes s’est détournée du marxisme et de l’idéeque le salut viendrait de la propriété collective desmoyens de production, sans pour autant se rallier à lavieille rengaine de la croissance économique maximalecomme remède à tous nos maux.

Faire mieux et autrement

Garantir des principes d’égalité et de liberté. Etablir uneconception de la justice distributive qui vise à garantir unégal respect pour tous. Pour notre intervenant, le RBI,c’est donc bien plus qu’un instrument de lutte contre lapauvreté : c’est un instrument de liberté. « Si l’aspectlibéral de cette proposition est clair, il faut bien compren-dre son aspect égalitariste : ce qui nous préoccupe c’estd’égaliser les chances, les opportunités de poursuivre saconception de la vie bonne. »

Et si offrir une telle garantie de revenu enfermait les indi-vidus dans une dangereuse passivité, contribuant par làmême à détériorer l’un de nos biens les plus précieux,notre capital humain ? Quelques éléments de réponsenous sont donnés :

- L’universalité du revenu garantit en fait un subside àl’emploi, car elle permet de combler (en tout ou partie)la trappe de l’inactivité générée par les limites des dis-positifs actuels, insuffisants pour accompagner les per-sonnes qui entrent sur le marché du travail. On peutréduire la profondeur de la trappe par d’autres méca-nismes, mais aucun ne présente la simplicité et la soli-dité du revenu garanti.

- Un RBI ne facilite pas seulement l’accès à l’activité ausens restreint de l’emploi salarié. Il est aussi un soutienaux activités “autonomes”, auto-générées, aux initia-tives individuelles, à la formation, ainsi qu’aux coopé-ratives. La garantie d’un revenu stable, même modeste,pourrait donner une impulsion à ces nouvelles formesd’emploi, plus libres et plus flexibles.

- Le RBI, de façon complémentaire, est aussi un subsideà la réduction volontaire du temps de travail.

Les sources du scepticisme syndical (une “vie bonne” estune “vie laborieuse” = éthique “travailliste”, confusionentre RBI et version extrême qui vise à supprimer toute lasécurité sociale, effet de dépression des salaires..) s’atté-nuent.

Pourquoi, défendre cette proposition ?

Aujourd’hui nous interprétons différemment le rôle quedoivent jouer les syndicats :

- ils réalisent l’importance de représenter l’ensemble dela population active, y compris ceux qui ont des emploisatypiques ;

- ils relativisent l’importance à accorder à l’idée de l’em-ploi à temps plein stable pour tous pour toute la vie ;

- ils réalisent que le RBI reconnaît pleinement le « carac-tère social de la production » : la richesse ne dérive pasdu seul effort individuel du travailleur (pas plus que decelui du capitaliste) ; nous héritons de savoirs faire, detechnologies, de patrimoines. En un sens, le RBI peut-être vu comme un “dividende” qui reconnaît ce carac-tère social de la production.

SUD CAM doit s’emparer de ce thème et débattre. Quecomprend le revenu de base ? Il couvre l’essentiel, maisl’essentiel c’est quoi ? Boursicoter, est-ce du travail ?Modifiera-t-il la prise de risque du banquier ? Permettra-t-il un soutien aux entreprises en redressement judi-ciaire ? Evitera-t-il le surendettement ? Modifiera-t-il nosmétiers sur les thèmes du crédit ou de l’épargne ? Quesera notre vision du client ? Nos métiers sont au cœur dudébat, notre point de vue doit éclairer la réflexion.

Cooky

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No pasaran

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Ras le front...Je suis pleine de mauvais jeux de mots parfois alors jecommencerai par vous dire qu’il y a du neuf sur le Frontces jours-ci.

Il y a tout d’abord l’étonnant silence du Front pendant leprintemps dernier au moment du mouvement social sur laloi Travail. C’est typique d’ailleurs de leur stratégie àdeux balles.

Comme on oscille en France entre un Front nationalaccents faussement “social” dans le Nord de la France etun Front National ultra libéral dans le Sud, il est difficilepour la tête du parti de pratiquer ce grand écart perma-nent. Le Front de Marine, la facade polissée et dédiaboli-sée qui parle aux petites gens en leur promettant protec-torat de leur emploi, plus de social pour les Français desouche etc, a du mal à cohabiter avec la face plusrugueuse de Marion aux accents ultra libéral.

Donc, quand il y a un grand mouvement social en Francela stratégie du Front c’est de faire silence radio et d’atten-dre que ça se passe. Si le mouvement est gagnant commeen 95, le front se félicite de ce mouvement ouvrier, de cesmasses laborieuses qui ont su contrer “l’establishement”.Quand le mouvement social n’est pas victorieux ilretourne la veste côté ultra libéral : mais qui sont ces nan-tis, ces petits bourgeois bureaucrates syndicalistes quiveulent prendre en otage notre belle France ?

On le sait, le Front n’est pas à l’aise quand il faut parlersocial, parce qu’il va dans le sens du vent pour ne pasfroisser le peuple et surfer sur l’air du temps.

Par contre on le voit ressurgir derrière les burkinis.Quand le gouvernement s’empare du sujet (et les médiasaussi) pour ne pas parler d’autres choses, le voilà à nou-veau à l’aise pour surfer sur la vague du racisme ambiant.

Pareil pour les réfugiés qui viennent islamiser nos fils noscompagnes, on pense à l’affiche de Ménard, tout à faitgerbante : Attention ils arrivent les migrants ! Vous note-

rez au passage tout le jeu de ces immondespoliticards et des médias qui utilisent plusvolontiers le mot “migrants” que “réfugiés”. Çadonne moins l’idée que c’est des refugiés deguerre et c’est donc plus facile de médire des-sus. Mais pauvre France ! Que dire de cetégoïsme chronique ? A-t-on tant que ça lamémoire courte dans notre pays pour oublier,ce que c’est que de fuir la guerre, les bombar-dements, la mort certaine des siens, de sesenfants sous une pluie de bombesquotidiennes

Mon beau père m’a raconté une expérience quil’a marqué quand il était à la tête de la CCASde Gironde (les activités sociales, le CEd’EDF). Ils recevaient tous les ans des enfantspalestiniens ou aussi de l’ex-yougoslavie dansleur centre de vacances pendant l’été : la pre-

mière cause d’étonnement de ces enfants c’était d’enten-dre le chant des oiseaux.

Pourtant, si on veut moins faire dans l’émotion, si onoublie que c’est une question d’honneur d’accueillir ceuxqui fuient la guerre, ne serait-ce que parce qu’on a vécudans ce pays l’occupation, les rapts, les bombardements,si on veut juste regarder froidement ce que ces gens venusd’autres pays nous ont apporté, la liste de nos illustres“immigrés” est longue :

Guillaume Appolinaire, Serge Gainsbourg, PabloPicasso, Leon Gambetta, Raymond Kopa, Tony Parker,Karl Lagerfeld, Marie Curie ne sont que quelques nomsparmis les 1200 tirés du Dictionnaire des étrangers quiont fait la France (sous la direction de Pascal Ory avec lacollaboration de Marie-Claude Blanc-Chaléard, RobertLaffont, coll.Bouquins, 956 p.)

Mafalda

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CETA dire

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Le TAFTA nouveau est arrivé, pour cecru là on l’a appelé CETA. TAFTA : Transatlantic Free Trade agreement : accord de libre échange

Transatlantique

CETA : Canada-EU Trade Agreement (en français Accord Économique etCommercial Global (AÉCG).

Comment passer par la fenêtre quand on te ferme la

porte ?

Voilà comment les gars s’y prennent face à la montée del’inquiétude dans l’opinion publique sur la négociationdu TAFTA. En effet, le Parlement français a voté plu-sieurs résolutions très critiques à l’égard du projet. Prèsde 2000 collectivités locales en Europe se sont déclarées“hors TAFTA ” Plus de 3,44 millions d’Européen-ne-sont demandé l’arrêt des négociations.

Donc on nous a annoncé officiellement que tout allaitbien Madame la Marquise, vous pouvez vous rendormirsur vos deux oreilles, on laisse tomber le TAFTA.

Or le traité UE-Canada comporte des dispositions iden-tiques à celles prévues dans le TAFTA. Et s’il est ratifié,cet accord ouvrira la voie au TAFTA. En gros on prend lemême cépage et on le plante ailleurs, et il y a fort à parierque le retour en bouche sera aussi amer.

Les négociateurs canadiens et européens en maître dechai du libéralisme œuvrent pour la minimisation des dif-férences réglementaires entre les deux parties. Pourl’heure, chaque pays définit encore ses normes ou règles :il s’agit là de choix sociétaux qui résultent d’une histoirecommune et souvent d’un débat public long et complexe.Il peut s’agir des normes régissant la taille des pare-chocsautomobiles et l’inflammabilité des textiles, mais égale-ment des réglementations sanitaires, sociales ou environ-nementales concernant le niveau de pesticides tolérabledans un aliment, l’interdiction d’organismes génétique-ment modifiés dans l’alimentation humaine, la composi-tion chimique des produits cosmétiques, la consomma-tion électrique maximale des appareils électroménagers,le niveau de pollution tolérable pour chaque modèle devoiture, des obligations légales des entreprises vis-à-visdes travailleurs-euses ou encore des modalités de com-mercialisation d’un bien (âge légal des consommateursou limites de publicité dans le domaine des tabacs etalcools, usage d’appellations d’origine, protection desdonnées personnelles des acheteurs en ligne...).

Pour ce nouveau cru CETA comme pour l’ancienTAFTA, le but de la fermentation est d’éviter toute règle-

mentation qui empêcherait les multinationales de fairetoujours plus de profits, de bénéfices, de pépettes, deflouzes ou encore de blés !

Pour exemple on vous citera l’exemple actuel dans lacatégorie les multinationales contre la santé publique :

Le cigarettier Philip Morris exige de l’Uruguay le paie-ment d’une compensation de 25 millions de dollars suiteà la décision de l’État sud-américain de mettre en placeune politique anti-tabagisme, à savoir l’inscription obli-gatoire d’avertissements de santé sur les paquets de ciga-rettes.

On vous le dit le cru CETA promet d’être aussi malembouché que le cru TAFTA.

Pour plus d’information sur le CETA/TAFTA vous pou-vez télécharger la brochure d’ATTAC sur le lien suivant :

https://france.attac.org/IMG/pdf/guide_ceta.pdf

Mafalda

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Tarzoon

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Tchou Tchou et lanceur d’alertes ! Oui, je suis encore dans le train. Oui, j’ai tenté la méthode jusqu’à présent infaillible contre la page blanche. J’ai doncacheté la presse à la gare, Le Monde, Le Diplo, Siné-Mensuel, Les Echos, Frou Frou magazine, mais voilà ! zéro ins-piration. Y a bien quelques sujets évoqués dans ces références de l’info, mais rien de consistant, rien de transcendant,rien qui m’excite en fait, oui, même dans Frou Frou magazine.

Pour tout vous dire, je crois que c’est parce que je suis en 2ème classe. Naaannnn, Ce n’est pas fait pour moi la 2ème

classe. C’est sobre, banal, normal, étriqué même ! Prochain coup, je reprendrai des billets en 1ère mieux ! en 1ère pro !Là y a de l’hétéroclite, du facétieux, du portrait, de la tête de patron, de quoi allumer mon esprit révolutionnaire, dequoi au moins introduire un sujet (si j’ose dire) et surfer sur l’imagination.

En attendant ! Que dalle !

Alors, désabusé, je regarde par la fenêtre défiler lepaysage à la vitesse du TGV. Cela me rappelle letemps des Michelines, parce qu’avec les travaux dela nouvelle voie rapide censée nous amener à unBordeaux-Paris en 2 heures, il trainaille quandmême le bolide ! Il se hâte lentement ! Té ! En des-cendant à Bordeaux faudra que je regarde s’ils ontinversé le logo du TGV sur la loco, afin de collerdavantage à la réalité. Vous ne voyez pas de quoi jeparle ? Vous n’avez jamais remarqué ? Vous necomprenez pas ? Bon ! OK ! je vous livre la solu-tion dès la fin de l’article.

Je me rends compte que lorsque je parle deMichelines, les plus jeunes ne connaissent proba-blement pas à quoi je fais référence. Il ne s’agit pasde femmes au prénom désuet, mais d’un train sorti de l’ingénierie radieuse et imaginative des ingénieurs français desannées folles. Ils avaient inventé l’omnibus ferroviaire en associant en un seul volume, un wagon, une locomotive etson chauffeur dans une tourelle.

Perso je vous parle des toutes dernières encore en service lors de mes jeunes années. N’empêche que c’était vache-ment bien la Micheline, c’était le bus ferroviaire, l’autorail Michelin, mieux que les bus Macron. Faut dire qu’àl’époque on avait davantage le temps, on courait moins comme des malades, on déambulait, on flânait. Le temps detravail tapait pourtant à 42 heures sans RTT, mais le rythme était celui de la Micheline, pas du TGV plein pot lesmanettes. Pas d’accident dû à la vitesse, pas de burn out, pas d’horaire fantaisiste, de retard ou de contrariété, les trainspartaient à l’heure et arrivaient à l’heure, tranquilles, avec une logistique assurée.

Allez, vous me croyez, vous ne me croyez pas mais il est 20h03 et le contrôleur annonce un retard de 10 minutes dûau dysfonctionnement des aiguillages électroniques. Comme la nuit est tombée et n’ayant aucune référence par rap-port au soleil, je me demande si on n’est pas dans le mauvais sens et de retour sur Paris.

Bon ! je fais certainement mon vieux con nostalgique, mais ça n’empêche ! Y a du vrai ! Il y a certaines choses quiétaient mieux avant ! Et quand je parle du temps de travail, j’ai la conviction que ça l’était ! Et je peux vous en fairela démonstration scientifique !

Vous l’aurez voulu, C’est parti !

La méthodologie repose sur la démonstration par l’exemple.

Pas n’importe quel exemple, mais l’indubitable, l’incontestable, le véridique, l’officiel, j’ai nommé : mon voisin.

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même sa mère a honte

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Pas mon voisin mitoyen, retraité fan de football, ni le rescapé des camps de concentration serbes (1992) d’à côté, maismon voisin d’en face, le dénommé “Alerte”, eu égard à cette expression qu’il reprend régulièrement.

Mon voisin est retraité depuis un bon bout de temps, c’est un pêcheur, chasseur, cueilleur, écologiste, car les écolos,ils n’y connaissent rien à la nature. Sauf moi bien sûr, vu que pour lui je suis aussi le voisin d’en face, donc une réfé-rence et quelque peu écolo de surcroit.

Ne voyez pas dans mes commentaires plus de malignité que cela, nous nous entendons fort bien, nous échangeonsdes graines de légumes bios et de fleurs non transgéniques, avec sa compagne ils me permettent d’éviter de m’abon-ner à Nexecur, eu égard à la surveillance qu’ils effectuent sur mon territoire, qui plus est, surveillance armée d’un bitube de 12 réservé d’ordinaire aux sangliers. Et ne vous y trompez pas, car je peux vous dire que mon brave voisin

d’en face, à la saison des champignons, me ramènedès lors que sa cueillette est bonne, des saladiers decèpes ou de girolles, nettoyés et lavés qui n’ont plusqu’à être jetés dans la poêle.

Petit aparté : j’ai acquis le respect durable de toutmon voisinage sur un coup d’éclat et d’anthologie,le 5 mai 1996, mais, promis juré craché, je vousraconterai cela, la veille de mon départ à la retraite.Mon humilité ou ma fierté (au choix) m’obligeant àattendre ce moment-là.

Bref, c’est souvent que l’on discute entre voisins.D’autant que “Alerte”, fin gourmet, vient régulière-ment picorer mon muscat de Hambourg qui trône surma clôture proche de l’entrée de la maison, aprèsavoir pensé à sa dame, qui préfère les grappes de

Moissac qui se trouvent en bordure aussi, mais coté entrée du garage. On discute de tout, mais souvent on se retrouvesur le sujet du travail : « Ho putain les jeunes je vous plains » effectivement, pour lui je suis jeune. « Parce que …...des malades hein ? Vous bossez comme des cons là hein ! Alerte ! hein ! Parce que moi j’ai connu les 42 heures àl’usine, mais bon c’était pas comme maintenant ! On avait le casse-croute à 10 heures et là, on y était tous ! Mêmele contremaitre ! Véridique hé ! D’ailleurs c’était le premier à ouvrir le pâté ! Officiel hé ! Et les cons ils faisaientpas long feu, parce que là quand y en avait un …..Alerte ! On lui faisait comprendre qu’il allait pas nous casser lesBip longtemps ! Mais on était tous ensemble hé ! C’est pas comme maintenant ! Et l’après-midi y avait des pauses,

alors 42 heures ouais, mais pas comme vous là, les 35 travaillées53. Je le vois avec mes fils là ! Ils me racontent comment ça sepasse et vous dans les banques, c’est pire encore, parce que là y ades cons quand même ! Et un paquet, ! hein ? Alerte ! hé ?!»

Voilà ce qui s’appelle une démonstration par l’exemple, INDUBI-TABLEMENT !

A l’arrivée, le train avait 20 minutes de retard, mais nous étionsbien à Bordeaux. Quant au logo sur la loco, il n’avait pas changéde sens. Alors pour finir, 1 endroit, 2 envers, et 3 zou ! Capito ?

TARZ00N

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GUADELOUPE

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ET MAINTENANT ?Le CREDIT AGRICOLE DE GUADELOUPE a connu la plus longue grève de son histoire en juillet dernier.

Elle s’est caractérisée par une volonté farouche de la Direction et du Président de nuire délibérément au per-

sonnel par des actes durant le conflit qui laisseront des traces :

• Assignation de 17 agents dont 15 syndicalistes porteurs du mouvement et condamnation visant tout le personnel

• Présence de nombreux vigiles (60) avant même le 1er jour de grève, alors qu’il n’a jamais existé de menace phy-sique

• Fuite en voiture alors que les DS attendent en salle le relevé de situation

• Prélèvement annoncé de 12 jours de grève alors qu’il s’agissait d’un point à négocier

• Mensonges publics : prétendue colle dans les serrures ; pressions sur les collègues pour obliger à reprendre le tra-vail; salaire d’entrée annoncé à 2.000€ pour décrédibiliser notre revendication principale

• 3 courriers de harcèlement pour inciter à la reprise du travail

• Désactivation de tous les badges pour empêcher l’accès à l’entreprise, même aux délégués syndicaux et autres élusdont la circulation au sein de l’entreprise ne doit être entravé.

• Puis accès contrôlés à l’entrée, surveillance constante par des vigiles allant même jusqu’à les bloquer de façon mus-clée bien des fois.

Au sortir de cette grande grève, tous s’interrogent sur “l’après” ». Quels seront les réactions et les comporte-

ments des 2 parties.

Le redémarrage de l’activité montre déjà de grandes inquiétudes pour l’avenir. La direction générale, et tout particu-lièrement le DGA prennent leur revanche.

Ce triste sire n’a pas digéré le résultat de la grève de juillet, et se fait déjà menaçant.

En Comité d’Entreprise, face au refus des élus de rendre les avis sur les dossiers d’organisation, alors même que cessujets doivent être abordés dans les négociations commençant le 20 septembre, ce DGA fait déjà savoir que « de toutesles façons les dossiers sont ficelés, qu’il n’est pas question d’y revenir ».

De plus, lors de réunions dans le cadre professionnel, il fait monter la pression envers les collaborateurs présents,notamment les grévistes.

Pourrons-nous négocier avec lui ? Bien évidemment NON. Sa présence n’est pas la bienvenue, et que l’on ne nousraconte pas que la direction choisit sa délégation.

Ça suffit ! Cela fait suffisamment longtemps que NOIREAU œuvre pour la destruction du dialogue social, et pour ladestruction de la CR elle-même. Disons qu’il a fait son temps, et que c’est le moment qu’il aille ailleurs exercer ses“talents”.

Après que le DG a annoncé que tous les projets de la CR étaient suspendus, les anciens dossiers de réorganisationreviennent tels quels et les chantiers en cours avant la grève sont remis sur le tapis.

Nous exigeons un langage clair, qui prenne en compte le développement de l’entreprise, et les exigences des salariés.Les difficultés récurrentes qui existent en matière d’effectifs, d’organisation, de conditions de travail ont été pour unegrande part dans la grève. Le temps est venu de les résoudre, en bonne harmonie, pour que l’entreprise soit remobi-lisée afin de poursuivre sa progression.

UGTG CAM

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Nous ne reprendrons pas “comme avant”, comme s’il ne s’était rien passé à la Caisse Régionale.

Nous sommes tout autant interpellés par le rôle affligeant et pitoyable du président durant cette période qui apparaîtbien en réalité dans son équation personnelle et de l’utilisation de sa position pour en tirer avantages personnels.

La création de 2 sociétés en Côte d’Ivoire (SIAPA et SIPRAT), avec d’autres administrateurs de la Caisse Régionaleet d’un grand chef d’entreprise locale du bâtiment pour concurrencer la banane locale en est la première illustration.

Comment ont-ils financé ces opérations ?

Comment expliquer que ces mêmes personnes bénéficient des largesses de la Caisse Régionale, en dehors des normesbancaires classiques ?

Comment et pourquoi la direction générale et le directeur financieracceptent t’ils de fermer les yeux ?

Ce même président, qui se dit guadeloupéen, est celui qui a pousséà durcir la grève. C’est aujourd’hui lui qui organise non pas sonmaintien au pouvoir à la CR, mais sa mainmise sur celle-ci aprèsson départ. Atteint par la limite d’âge, il tente de modifier la consti-tution du Conseil d’Administration de la Caisse Régionale pour yfaire entrer 3 administrateurs supplémentaires, bien sûr à sa botte,et en même temps en faire disparaître 3 autres considérés commefrondeurs ou encore trop proches du personnel.

Ainsi, au prochain vote pour la présidence, son dauphin et associéLAFORTUNE serait assuré d’être élu, et ainsi, lui garantirait ainsile contrôle de la CR.

Kanmarad nou paka asepté sa.

Les salariés ne sont pas les pions que l’on croit, et nous l’avons largement prouvé en ce mémorable mois de juillet.La dynamique qui s’est créée perdure, et la suspension de conflit est une paix armée que nous leur conseillons d’oreset déjà de ne point troubler….

Nos principales revendications portent sur l’organisation de la Caisse Régionale, et nous sommes prêts à mener

au bout ces justes revendications.

Si l’ensemble des services est désorganisé aujourd’hui, à qui la faute ?

Les départs en retraite n’ont pas été suivis de décisions propres à optimiser les organisations. Les recrutements effec-tués n’ont eu pour but que de pallier les carences créées par la Direction elle-même.

Des services importants comme la communication, le marketing sont en totale déshérence, sans anticipation desbesoins et des difficultés qui ont immanquablement suivi.

Et que dire d’un service de production comme MPF, où les agents ne font que servir de bouche-trous pour faire faceaux besoins de la clientèle et sans pouvoir mener à bien leurs missions premières.

Le fiduciaire, pourtant un service de base, n’a plus ni queue ni tête. Ceci ne fait qu’aggraver la relation à la clientèledéjà écœurée par une tarification excessive.

Quant à la DRH… ni twop a di

Nos négociateurs sont prêts à proposer des solutions pérennes, issues de l’analyse et des témoignages recueillis sur leterrain. L’union syndicale qui s’est constituée va porter jusqu’au bout et avec détermination ces projets pour faireaboutir nos revendications.

Nous sommes observés tant par les instances du Groupe que le monde bancaire local, et disposons déjà des soutiensdes centrales syndicales afin que nos voix soient entendues.

Gageons que la Gouvernance a mis à profit le temps écoulé depuis la grève pour revoir sa copie, et pris consciencede l’urgence à prendre des décisions efficientes.

Collègues, restez à l’écoute de l’union syndicale pour lui porter votre soutien immédiat !

Nou pé ké fè déyè, ansam ansam nou ja lité ansam ansam nou ké lité.

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Chefaillon tête de ...

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FAITES LE TEST !

Paru dans SINÉ mensuel avec l’aimable autorisation de Yann LINDINGRE