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MÉMOIRE
Présenté par : Martin PERROT
Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durab les)
Caractérisation des pressions du bassin versant sur la qualité des eaux et des écosystèmes de la rade d’Hyères et de s es îles
Pour l’obtention du :
DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH
Cursus ingénieur agronome
et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE
Stage effectué du 08/03/2010 au 06/09/2010
A : EGIS EAU
12 bd Frédéric Sauvage 13316 MARSEILLE
Enseignant – responsable : Philippe MARTIN Maître de stage : Elodie GARIDOU
Soutenu le : 22/09/2010
Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement :
Patrick Michel, directeur du service développement durable d’EGIS
Eau à Montpellier pour m’avoir permis de réaliser ce stage,
Elodie Garidou, chef de projet en gestion intégrée des zones côtières
dans le service développement durable d’EGIS Eau à Montpellier, pour
son suivi et ses conseils et mon orientation au cours de mon stage,
Philippe Martin, enseignant chercheur à Agroparistech, pour son
suivi, ses conseils avisés et l’intérêt qu’il aura porté à mon stage et à
son déroulement,
Eric Malzieu et Laurent Montagner pour leur accueil chaleureux au
sein des locaux d’EGIS Eau à Marseille, et pour l’intérêt qu’ils auront
porté au bon déroulement de mon stage,
Ma famille, toujours là et à l’écoute dans les moments plus difficiles de
transition,
Julie, pour son soutien, son attention et sa présence à mes côtés.
Summary
A bay contract is a participative management tool in the area of coastal water management. It
intends to maintain or restore water quality through a series of programmed actions on coastal
waters and their drainage basins, to which both governmental and private-sector stakeholders
commit. As a part of the preliminary study to the Hyères islands bay contract, a diagnosis of the
quality of the bay’s coastal waters was achieved in order to determine the major challenges related
to the preservation of the quality of marine waters and ecosystems. As major water quality
degradation issues exist on the catchment area that feeds these coastal waters, specific focus was
made on the catchment area and the pressures it could put on marine waters and ecosystems.
This study was based on two complementary approaches. First an environmental diagnosis of the
catchment area was achieved in order to define the main mechanisms and sources of continental
water degradation. Water transfers from the catchment area to the coastal waters were also studied.
Given the nature of the agricultural activity, the relatively high urban and industrial discharge to
surface waters, the typically Mediterranean climatology and the complex topography, continental
water resources are highly vulnerable. Some efforts have been made over the past couple of years
to improve the situation, such as the renovation of many urban sewage water treatment systems and
the adaptation of farming methods. Although these efforts had a significant impact, surface waters
still show important signs of deterioration for many parameters such as pesticides or nutrients.
As a second phase of the analysis, quality of coastal water masses was studied in order to determine
the nature and localization of the main degradations. The quality of the water column, sediments,
biomass as well as the vitality of the main ecosystems were investigated using existing data. This
study revealed a globally high quality of the marine environment. Main physico-chemical
degradations were observed in harbors and near discharge points of marine outflow pipelines from
coastal cities’ sewage treatment plants. Bacterial contamination of a few bathing sites were also put
forth by this analysis. However they did not pose a major quality or sanitary issue.
The main degradations revealed on continental waters therefore do not seem to have a significant
impact on the quality of coastal waters and ecosystems. However the efficiency of the current
surveillance methods for specific organic pollutants such as pesticides can be discussed, and the
study of the state of contamination of coastal waters and sediments for the pollutants seems like an
important issue to consider for the preservation of coastal quality in the medium and long term.
The global diagnosis of the territory, which took into account other pressures than those solely linked
to the transfers from the catchment area, revealed that other threats exist and imply shorter term
challenges. Organization of the frequentation of coastal waters, improvement of harbor services and
reinforcement of the local environmental governance are some of the major challenges the Hyères
bay is faced with today in order to maintain the quality and diversity of its aquatic environment.
Key words: bay contract, integrated management of coastal areas, catchment area, drainage basin,
pressures on the marine environment, water quality preservation, water management.
Résumé
Dans le cadre de l’élaboration du dossier préalable pour le projet de contrat de baie des îles d’or, un
état des lieux de la qualité des masses d’eaux côtières de la rade d’Hyères, de ses îles et des secteurs
environnants, a permis de déterminer les principaux enjeux de maintien ou de reconquête de la
qualité des milieux aquatiques. Dans ce contexte d’évaluation des pressions sur le milieu marin, le
constat de fortes altérations des eaux continentales a posé la question des transferts de ces eaux
continentales vers le milieu marin et de leur impact sur sa qualité. Une attention particulière a ainsi
été portée sur le bassin versant et sur les pressions qu’il exerce sur les eaux et les écosystèmes
marins.
Une démarche en deux temps a été retenue pour cette étude. Une première étape de diagnostic
environnemental du bassin versant a d’abord permis d’appréhender les différents mécanismes et
sources de contamination de la ressource continentale ainsi que les processus de transfert vers le
milieu marin. L’importance relative de l’agriculture et des rejets urbains et industriels, couplée à une
climatologie typiquement méditerranéenne et une topographie complexe, favorisent la
contamination des eaux de surface et des eaux continentales. La prise en compte de cette
problématique a conduit depuis quelques années à une modification des pratiques en agriculture,
ainsi qu’une amélioration des infrastructures de traitement des eaux usées urbaines et industrielles.
Si ces efforts ont permis une amélioration partielle de la qualité des eaux, l’altération pour plusieurs
paramètres tels que les nutriments ou les pesticides persiste.
Une deuxième étape a ensuite consisté à étudier la qualité du milieu marin afin de déterminer la
nature et la localisation des principales altérations. Les compartiments suivants du milieu marin ont
été analysés à partir de données disponibles: la colonne d’eau, les sédiments, la matière vivante. La
vitalité des principales biocénoses a également été observée. Il est ressorti de cette analyse que
l’état du milieu marin est globalement très satisfaisant malgré quelques altérations physico-
chimiques généralisées aux espaces portuaires et aux points de rejets des émissaires en mer des
stations d’épuration littorales. Des pollutions microbiologiques des eaux de baignade liées à des
dysfonctionnements de réseaux de collecte des eaux usées ont également été mises en évidence sur
quelques sites de baignade mais ne représentent pas un enjeu qualitatif ou sanitaire majeur.
Les principales altérations constatées pour les eaux continentales ne semblent ainsi pas avoir de
répercussions significatives sur la qualité du milieu marin. L’efficacité des méthodes de surveillance
pour plusieurs polluants spécifiques peut également être discutée et l’étude de l’état de
contamination du milieu marin par certains polluants spécifiques du bassin versant semble être un
enjeu de maintien de la qualité des eaux et des écosystèmes à moyen et long terme.
Le diagnostic global du territoire a cependant fait ressortir que d’autres menaces, aux conséquences
plus immédiates, pèsent sur la qualité des masses d’eau côtières. L’organisation de la fréquentation
du plan d’eau, l’amélioration des infrastructures portuaires et le renforcement d’une véritable
gouvernance environnementale locale font partie des principaux enjeux de maintien de la richesse
écologique des milieux aquatiques de la rade d’Hyères et de ses îles.
Mots clés : contrat de baie, gestion intégrée des zones côtières, bassin versant, pressions sur le
milieu marin, préservation de la qualité des eaux, gestion de l’eau.
Table des matières
Introduction........................................................................................................................................1
I. Contexte, problématique et méthodologie ..................................................................................2
1. Le projet de contrat de baie des îles d’Or ................................................................................2
a) Localisation géographique ...................................................................................................2
b) La démarche de la communauté d’agglomération TPM.......................................................3
c) Les raisons du projet ............................................................................................................3
d) Une démarche non prioritaire pour les services de l’état .....................................................4
2. Les nécessités d’un diagnostic .................................................................................................7
a) Des pressions avérées..........................................................................................................7
b) Une compréhension et une hiérarchisation des pressions nécessaires à une échelle
cohérente ...................................................................................................................................7
3. Objectifs de stage ....................................................................................................................8
a) Missions de stage ................................................................................................................8
b) Ressources ..........................................................................................................................9
c) Problématique du mémoire de fin d’étude et méthodologie ...................................................9
II. Diagnostic environnemental du bassin versant .......................................................................... 11
1. Milieu physique ..................................................................................................................... 11
a) Géologie ............................................................................................................................ 11
b) Pédologie et couverture des sols ....................................................................................... 11
c) Hydrologie ......................................................................................................................... 12
2. Analyse des différentes sources de contamination des eaux continentales ............................ 16
a) Agriculture ........................................................................................................................ 16
b) Assainissement .................................................................................................................. 19
c) Installations à caractère industriel ..................................................................................... 24
d) Synthèse des apports anthropiques ................................................................................... 27
3. Etude de la qualité des eaux superficielles ............................................................................. 28
a) Bactériologie ..................................................................................................................... 29
b) Matières organiques et oxydables ..................................................................................... 29
c) Les nutriments ................................................................................................................... 29
d) Les pesticides .................................................................................................................... 30
e) Autres polluants ................................................................................................................ 30
f) Interprétation des données de qualité ............................................................................... 30
III. Etude de la qualité du milieu marin et détermination des sources potentielles d’altération des
eaux et des écosystèmes................................................................................................................... 31
1. Altérations microbiologiques ................................................................................................. 31
a) Qualité microbiologique des eaux ...................................................................................... 31
b) Détermination des sources d’altération potentielle : approche géographique................... 33
2. Altération physico-chimique .................................................................................................. 37
a) Qualité physico-chimique du milieu marin ......................................................................... 37
b) Détermination des sources d’altération potentielles : approche par substance en zone
portuaire ................................................................................................................................... 44
3. Vitalité des écosystèmes ....................................................................................................... 46
4. Discussion des méthodes de surveillance et de l’état du milieu marin ................................... 46
a) Suivi des pesticides ............................................................................................................ 47
b) Suivi des résidus médicamenteux ...................................................................................... 48
IV. Perspectives et enjeux de maintien de la qualité des masses d’eaux du territoire ................. 49
1. Maîtriser la fréquentation pour maintenir la qualité des milieux ........................................... 49
2. Sensibiliser les usagers et les professionnels pour mettre en œuvre un code de bonne
conduite ....................................................................................................................................... 49
3. Etablir une gouvernance pour articuler des démarches de manière cohérente et lisible ........ 50
Conclusion ........................................................................................................................................ 51
Bibliographie .................................................................................................................................... 52
ANNEXES .......................................................................................................................................... 56
Annexe 1 ....................................................................................................................................... 57
Annexe 2 ....................................................................................................................................... 59
Annexe 3 ....................................................................................................................................... 60
Annexe 4 ....................................................................................................................................... 62
Annexe 5 ....................................................................................................................................... 63
Annexe 6 ....................................................................................................................................... 64
Annexe 7 ....................................................................................................................................... 66
Annexe 8 ....................................................................................................................................... 67
ANNEXE CARTOGRAPHIQUE .............................................................................................................. 68
Table des illustrations
Figure 1: Localisation du site de projet (Source: Google Earth) ............................................................2
Figure 2 : Qualité des eaux de baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude (source: portail
gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr) ................................ 32
Figure 3 : Représentation des points de rejets d'assainissement collectif du réseau de Bormes-les-
mimosas / Le Lavandou..................................................................................................................... 35
Figure 4: Présentation des teneurs en E. Coli des eaux de baignade en marge des précipitations
(source: DDASS, Meteo France)......................................................................................................... 36
Tableau 1 : Synthèse de l'état des masses d'eau côtières et objectifs de bon état SDAGE DCE .............5
Tableau 2: Dimensions des principaux bassins versants..................................................................... 13
Tableau 3 : Situation de conformité des stations de plus de 2000 EH de la zone d'étude au
31/12/2009....................................................................................................................................... 21
Tableau 4: Flux polluants théoriques en sortie de STEP (en T/an) ...................................................... 22
Tableau 5: Flux polluants rejetés directement en mer par les STEP littorales en 2009 (en T/an) ........ 23
Tableau 6 : Charges polluantes théoriques des eaux de ruissellement de territoires artificialisés ...... 24
Tableau 7 : Estimation des rejets industriels de la zone d'étude (Source: données de calcul des
redevances 2007 de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse) ............................................... 25
Tableau 8: Pollution brute et nette des établissements de production de vins, liqueurs et spiritueux
sur la base des données de redevance 2007 de l'AERMC ................................................................... 26
Tableau 9: Comparaison des différents apports (industriels, pluviaux et d'assainissement) ............... 27
Tableau 10: Caractéristiques des postes de relevage du réseau d'assainissement de Bormes-les-
mimosas / Le Lavandou (Source : Dossier d’autorisation loi sur l’eau pour la construction de la
nouvelle station d’épuration du Batailler) ......................................................................................... 35
Tableau 11: Concentrations des principaux contaminants dans l'eau à la station RINBIO du Levant .. 38
Tableau 12: Caractéristiques des sédiments aux points de mesure du RCS DCE (Campagne 2006) ..... 39
Tableau 13 : Evolution des concentrations en cuivre dans les sédiments portuaires entre 1999 et
2009 ................................................................................................................................................. 40
Tableau 14: Caractérisation des stations RINBIO de la zone d’étude pour les campagnes 2000, 2003
et 2006 (Source : Ifremer) ................................................................................................................. 42
Tableau 15 : Tableau des hauteurs de pluie en fonction de la période de retour (Source : Meteo
France, station d’Hyères, observations 1977 à 2005) ....................................................................... 59
Tableau 16 : Pluviométrie mensuelle sur Hyères - Source Meteo France ........................................... 59
Tableau 17: Débits de crue sur le bassin versant du Maravenne (IPSeau, 1999) ................................. 60
Tableau 18: Débits caractéristiques d’étiages et d’écoulement moyen (IPSeau, 1999)....................... 60
Tableau 19 : Débits de crue sur le bassin versant du Gapeau (Banque Hydro) ................................. 60
Tableau 20: Débits d'étiages sur le bassin versant du Gapeau (Banque Hydro) .................................. 61
Tableau 21: Débits de crue sur le bassin versant du Roubaud (CEDRAT Développement, 2001) ......... 61
Tableau 22: Synthèse de l'état des cours d'eau et objectifs de bon état SDAGE DCE (SDAGE 2009) ... 64
Tableau 23: Synthèse de l'état des masses d'eau souterraines et objectifs de bon état - SDAGE DCE
(SDAGE 2009) ................................................................................................................................... 65
Tableau 24: Critères de classement de la qualité des eaux de baignades ........................................... 66
1
Introduction Les phénomènes d’intensification et de densification des activités humaines dont les espaces
littoraux sont la scène depuis quelques dizaines d’années ont entraîné leur fragilisation. Le
développement d’infrastructures portuaires et de l’urbanisation, la sur-fréquentation touristique et
la surexploitation des ressources naturelles ont provoqué la dégradation des espaces naturels
littoraux. Afin de répondre à ces problématiques, la gestion intégrée des zones côtières (GIZC)
constitue une démarche de développement durable adaptée à la spécificité des espaces littoraux.
Approche globale et systémique du territoire, elle prend en compte le contexte physique,
écologique, socio-économique et juridico-administratif dans le but de maintenir ou de restaurer
l’équilibre entre les activités humaines et les ressources naturelles.
EGIS Eau est une société du groupe EGIS qui appartient à la Caisse des Dépôts et Consignations.
Disposant d’une équipe de 300 ingénieurs et techniciens, EGIS Eau propose une large palette de
prestations dans le domaine de l’ingénierie de l’eau : la réalisation de guides, d’expertises, de
diagnostics, d’audits techniques et financiers, de schémas directeurs, d’études techniques, la maîtrise
d’ouvrage déléguée, l’assistance à maîtrise d’ouvrage, ou encore la conduite d’opérations.
L’entreprise repose sur cinq centres techniques et vingt directions régionales en France
métropolitaine et outre-mer.
Depuis plus de 20 ans, le service développement durable d’EGIS Eau Montpellier a développé son
expertise environnementale dans divers domaines tels que l’inventaire des ressources naturelles et
l’identification des enjeux environnementaux, les études d’impact sur l’environnement, la
planification et la gestion des territoires protégés, le développement de méthodes d’évaluation
environnementale et l’évaluation environnementale des politiques publiques. Forte d’une équipe
d’experts diversifiée, la société EGIS Eau s’impose dans le Sud de la France comme un des bureaux
d’étude les plus confirmés dans l’analyse des impacts de projets d’aménagement littoraux sur le
milieu marin et dans l’appui aux collectivités territoriales pour la gestion intégrée des zones côtières
(GIZC). C’est dans le cadre d’une étude confiée à EGIS Eau dans ce dernier domaine d’expertise que
s’est inscrit mon stage : l’élaboration du dossier préalable du contrat de baie des îles d’or.
La rade et les îles d’Hyères constituent un site d’une richesse écologique et paysagère
exceptionnelle, ce qui a induit un niveau conséquent de protection et de gestion par le biais de
différents outils tels que le Parc National de Port Cros, les sites Natura 2000 ou encore les sites du
Conservatoire du Littoral. Malgré l’existence de ces différents outils, de nombreuses pressions
s’exercent quotidiennement sur les milieux aquatiques de ce territoire, à la fois sur le continent et
sur le milieu marin. L’ensemble des gestionnaires du milieu naturel œuvrent ainsi pour la
préservation des écosystèmes mais n’agissent pas nécessairement pour le maintien ou l’amélioration
de la qualité des eaux. Afin de répondre de manière opérationnelle à la problématique d’altération
des masses d’eau du territoire, la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée
(CATPM) a initié le projet de Contrat de Baie des Iles d’Or. L’entreprise EGIS EAU a été mandatée par
TPM pour l’élaboration du dossier préalable de ce contrat de milieu.
Ce rapport vise à répondre à la question suivante : « Comment se caractérisent les pressions des
apports du bassin versant sur la qualité des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères ? ». Il est
structuré en quatre parties : une présentation du contexte de l’étude et de la problématique de
2
stage, un diagnostic environnemental du bassin versant, une étude de la qualité du milieu marin et
des liens pouvant être faits entre les altérations de ce milieu et les apports du bassin versant , et une
ouverture sur les enjeux plus globaux de maintien de la qualité des eaux sur ce territoire.
I. Contexte, problématique et méthodologie
1. Le projet de contrat de baie des îles d’Or
a) Localisation géographique
La rade d’Hyères se trouve sur la côte méditerranéenne française ,sur le littoral Varois.
Figure 1: Localisation du site de projet (Source: Google Earth)
Elle est délimitée à l’Ouest par le double tombolo de la presqu’île de Giens et à l’Est par le Cap Bénat.
Au Sud se trouvent les trois îles d’Hyères : Porquerolles, Port Cros et l’île du Levant. La zone d’étude
retenue dans le cadre de ce projet s’étend du Cap de Carqueiranne à l’Ouest sur la commune du
Pradet, au Cap Nègre à l’Est sur la commune du Lavandou. Au large le périmètre englobe les trois îles
et s’étend jusqu’à l’isobathe 100 m. Sur le continent, la zone retenue est le bassin hydrologique
délimité par les lignes de crête correspondantes au périmètre défini en mer.
Le périmètre d’étude du projet de contrat de baie des îles d’Or s’étend ainsi sur 20 communes du
département du Var. En amont, le périmètre prend en compte les bassins hydrographiques des
différents cours d’eau incluant ainsi 14 communes d’arrière-pays : Belgentier, Carnoules,
Collobrières, Cuers, La Crau, La Farlède, Méounes, Pierrefeu, Pignans, Puget-ville, Signes, Solliès-
Pont, Solliès-Toucas et Solliès-Ville1. Sur le littoral, 6 communes sont concernées : Le Pradet,
Carqueiranne, Hyères, La Londe-les-Maures, Bormes-les-mimosas et Le Lavandou.
1 Certains des affluents les plus en amont du bassin versant du Gapeau prennent leur source dans des espaces naturels inclus dans d’autres
communes que celles citées ici. Etant donnée l’absence d’enjeux sur ces territoires, ces dernières n’ont pas été retenues dans la zone
d’étude.
3
L’ensemble du périmètre est présenté sur la carte n1 de l’annexe cartographique.
b) La démarche de la communauté d’agglomération TPM
Forte de son expérience en tant que structure porteuse du contrat de baie de la rade de Toulon2, la
Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée a choisi d’initier une démarche
similaire sur la rade voisine d’Hyères et ses îles afin d’y préserver la qualité du milieu marin.
Le projet est lancé dès 2008 par la phase de pré-concertation, première véritable étape d’une
démarche de contrat de milieu (les étapes d’élaboration d’un contrat de milieu sont présentée en
annexe 1). Tous les acteurs du territoire potentiellement impliqués dans la reconquête de la qualité
de l’eau et des écosystèmes sont identifiés et réunis. Une réflexion collective est engagée afin de
déterminer les thématiques clés de la démarche, et de bâtir des bases favorables au lancement du
contrat de baie. Si cette étape a permis aux acteurs du bassin versant et du littoral de s’exprimer sur
les problématiques du territoire, elle n’a pas permis d’aboutir à un état-de-lieux diagnostic partagé.
Par ailleurs, ce sont essentiellement des acteurs volontaires qui ont participé à la phase de pré-
concertation. C’est pourquoi, cette première étape n’a pas permis d’aboutir à la production d’un
document technique justifiant la démarche.
En 2009, la deuxième étape débute : la phase de candidature. Elle consiste en l’élaboration du
dossier préalable qui doit être soumis à l’avis et à l’agrément provisoire du Comité de Bassin Rhône
Méditerranée. Ce dossier doit comporter :
- Un diagnostic de l’état de la baie et des objectifs à atteindre ;
- La liste des documents d’orientation et de programmation disponibles intéressant la baie et
son bassin versant ;
- Une première présentation des objectifs de préservation, restauration et usage retenus
pour la baie ;
- Une description des études complémentaires à réaliser ;
- La liste des opérations envisagées avec une estimation sommaire de leurs montants ;
- Une description de la ou les structures déjà existantes sur le bassin et qui pourraient
coordonner les actions prévues au contrat et lancer les études préalables (organismes de
coopération intercommunale : syndicats mixtes, syndicats intercommunaux, associations,
communauté locale de l'eau...) ;
- Le projet de composition du comité de baie.
L’élaboration de ce dossier est complexe et nécessite des compétences techniques et scientifiques
particulières. C’est pourquoi en août 2009, la communauté d’agglomération publie un appel d’offre
pour « Assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’élaboration du dossier préalable au Contrat de Baie
des Iles d’Or ».
L’entreprise EGIS EAU, structure dans laquelle j’ai réalisé mon stage de fin d’études, est retenue en
janvier 2010 pour réaliser cette étude, et dispose de 8 mois pour mener a bien cette commande.
c) Les raisons du projet
La rade d’Hyères et ses îles, ainsi que le double tombolo de la presqu’île de Giens forment un site
naturel exceptionnel tant par leur importante richesse écologique que par leur originalité géologique
2 Contrat de baie de la rade de Toulon
4
et géographique. Les milieux côtiers de ce territoire sont de ce fait très convoités pour leur intérêts
touristiques et économiques. Ils constituent néanmoins des écosystèmes fragiles, sensibles aux
pressions anthropiques (assainissement, plaisance, tourisme, pêche, apports diffus des bassins
versants…). Malgré une bonne qualité apparente du milieu marin, la fréquentation parfois
démesurée des espaces côtiers et des plans d’eau et la qualité médiocre des eaux continentales
constatée sur certains secteurs du bassin versant ont soulevé la question du maintien de la qualité
des eaux et des écosystèmes à court, moyen et long terme.
d) Une démarche non prioritaire pour les services de l’état
Depuis l’émergence du projet de contrat de baie en 2008, les principaux services de l’état et
partenaires financiers potentiels tels que l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse ont fait part
à plusieurs reprises de leur doute sur le bien fondé d’un tel outil sur ce territoire. Trois raisons
principales sont invoquées :
- Les masses d’eau côtières du projet sont de bonne qualité et ne sont pas prioritaires au
regard des objectifs du SDAGE pour 2015 ;
- Une multitude de démarches visant à préserver l’environnement exceptionnel de la rade
d’Hyères existent déjà sur ce territoire ;
- La situation politique du territoire ne favorisera pas nécessairement le succès d’une telle
démarche.
� Un contrat au service du SDAGE
La Directive Européenne Cadre sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000 fixe comme objectif aux pays
membres d’atteindre le bon état écologique et chimique des eaux et des milieux aquatiques d’ici
2015, et de supprimer les substances dangereuses prioritaires avant 2023. En France ces objectifs
environnementaux ont été déclinés par bassin versant et intégrés aux Schémas Directeurs
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). Ces outils fixent, pour six ans, les grandes
orientations de la gestion des ressources en eau à l’échelle du bassin versant.
Adoptés en 1996, les premiers SDAGE ont été révisés et réorientés autour des objectifs et des
préconisations de la DCE. Le nouveau SDAGE du bassin Rhône Méditerranée et Corse, couvrant la
période 2009 – 2015, a été approuvé le 20 novembre 2009 par le Préfet coordonateur de bassin. Ce
document récapitule pour chaque masse d’eau (cours d’eau, nappe souterraine, masse d’eau
côtière,…) identifiée dans le cadre de la DCE, son état physico-chimique et écologique en 2009. En
cas de non-conformité de cet état avec les objectifs de qualité fixés par la DCE pour 2015, il associe à
la masse d’eau considérée un programme de mesure devant permettre l’atteinte de ce bon état.
Pour les masses d’eau dégradées présentant un mauvais état écologique et / ou physico-chimique,
les grandes orientations du SDAGE pour cette masse d’eau peuvent être déclinées à l’échelle d’un
périmètre plus cohérent (le plus souvent la masse d’eau et son bassin versant), par le biais de deux
outils majeurs :
- Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) : document de planification
- Le contrat de milieu : programme opérationnel qui fixe les modalités de réalisation des
études et des travaux nécessaires pour atteindre les objectifs de bon état. Ils prennent la
forme d’engagements moraux entre des maîtres d’ouvrage (syndicats intercommunaux,
5
communes,…) et des partenaires financiers (agence de l’eau, conseil général, conseil
régional,…). Contrairement au SAGE, il n’a pas de portée juridique.
En tant que programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau, et conformément à
l’article L212-1 du code de l’environnement, ces démarches doivent être compatibles ou rendues
compatibles avec les dispositions des SDAGE.
A l’échelle du bassin, les financements de contrats de milieu sont principalement assurés par les
Agences de l’Eau, mais également par les collectivités locales. Dans le but d’atteindre les objectifs
fixés par la DCE, ces financeurs se basent sur l’état des lieux du SDAGE et sur son programme de
mesures afin de définir des masses d’eau prioritaires en terme de financement d’ici 2015. L’état des
quatre masses d’eau côtières concernées par le périmètre du projet de contrat de baie tel qu’il a été
défini dans le SDAGE 2009 – 2015 sont présentés dans le tableau suivant.
Tableau 1 : Synthèse de l'état des masses d'eau côtières et objectifs de bon état SDAGE DCE
Code Nom Etat Ecologique Etat Chimique
Objectif Bon Etat Statuts 2009
Niveau de confiance
Objectif Bon Etat
2009 Niveau de confiance
Objectif Bon Etat
Rade de Toulon
FRDC07f Pointe du Gaou - Pointe Escampobariou
MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015
Rade d'Hyères - Iles du soleil FRDC07h Iles du Soleil MEN Bon 2 2015 Bon 1 2015 2015
FRDC07i Cap de l''Estérel - Cap de Brégançon
MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015
Littoral des Maures
FRDC07j Cap Bénat - Pointe des Issambres
MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015
Selon le SDAGE, les masses d’eau côtières du périmètre du projet de contrat de baie des îles d’Or
avaient un bon état écologique et chimique en 2009, et l’objectif de bon état a été fixé pour 2015. Le
bon état doit donc « simplement » être maintenu pour les années à venir.
La représentation des limites des masses d’eau DCE figure sur le carte n°2 de l’annexe
cartographique.
Ceci est une des raisons pour lesquelles les services de l’état et certains partenaires financiers
potentiels du contrat de baie ont jugé que ce secteur n’était pas prioritaire en terme
d’investissement, et que la mise en place d’un tel outil n’était pas nécessairement justifiée.
� Les démarches en cours sur le territoire
De nombreuses structures et démarches visant à préserver l’environnement exceptionnel de la Rade
d’Hyères existent déjà sur le territoire :
- Le Parc National de Port-Cros et son projet d’extension,
- Le Schéma Départemental de la Mer et du Littoral du Var (Conseil Général du Var),
- Les sites Natura 2000 en mer,
- Acquisitions du conservatoire du littoral et gestion du domaine public maritime,
- Opération Grand Site de la rade d’Hyères (DREAL PACA),
6
- Le Schéma de Cohérence Territorial Toulon Provence Méditerranée,
- Le projet « archipel exemplaire » de la ville d’Hyères.
Toutes ces démarches ont la capacité de traiter les problématiques inhérentes au milieu marin à une
échelle plus ou moins cohérente sur le territoire telles que la surfréquentation des plans d’eau et des
espaces côtiers terrestres, les atteintes mécaniques aux écosystèmes provoquées par la plaisance ou
la pêche, etc. Sur le milieu continental, les problématiques de pollution des eaux continentales sont
encadrées par un SAGE en élaboration pour le principal fleuve se jetant dans le secteur.
Face à l’existence de cette palette assez exhaustive d’outils sur le territoire, il est pertinent de se
questionner sur l’utilité d’ajouter une démarche supplémentaire.
� Des positions politiques variées
Face à ce mille-feuille de démarches environnementales, dont la plupart ont une portée
réglementaire, les élus sont souvent désemparés pour gérer leur territoire face au manque de
lisibilité et d’articulation entre les différentes démarches. Face aux pressions touristiques et
foncières, ces démarches semblent cependant indispensables sur un territoire comme celui-ci. Leur
superposition est néanmoins souvent vécue comme une surenchère à la protection, et une tendance
à la sanctuarisation du territoire.
Le périmètre du projet regroupe par ailleurs de nombreuses entités administratives : 20 communes,
4 communautés de communes, une communauté d’agglomération, 10 syndicats intercommunaux…
La communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée à l’origine de ce projet ne regroupe
que 4 des 20 communes de la zone d’étude (dont trois des six communes littorales), et ses
orientations environnementales ne font pas nécessairement l’unanimité auprès des autres
communes concernées par le projet. De plus, face à la mutation du paysage institutionnel français
liée à la réforme des collectivités locales, certaines communes autonomes sont réticentes à
participer à de tels projets intercommunaux opérés par des intercommunalités dominantes sur le
territoire.
Enfin, sur 20 communes incluses dans le périmètre du projet, 14 sont des communes d’arrière-pays
n’ayant pas de façade littorale. Malgré l’existence potentielle de phénomènes de pollution du milieu
marin trouvant leur origine sur leur territoire, il est très probable que l’intérêt de ces communes pour
un contrat de baie soit limité. D’autant plus que ce désintéressement pour les problématiques
quantitatives ou qualitatives de l’eau sur les communes avals a bien été mis en évidence sur ce
territoire lors de l’élaboration du SAGE Gapeau. Débuté il y’a 15 ans, le SAGE n’est toujours pas
abouti, et le syndicat mixte de bassin versant en charge de son élaboration souffre de conflits
politiques.
Contrairement à la majorité des démarches existantes sur le secteur, un contrat de baie n’a pas de
portée juridique mais constitue un véritable outil opérationnel et une source de financements
externes pour des projets de reconquête de la qualité des masses d’eau. En cela, il peut séduire les
différents élus. Cependant la première garantie de succès d’une telle démarche est une participation
active de l’ensemble des acteurs techniques et politiques. Le contexte politique du territoire semble
ainsi être un élément fragilisant pour ce type de projet.
7
2. Les nécessités d’un diagnostic
a) Des pressions avérées
Malgré le bon état déclaré par l’état-des-lieux du SDAGE, les masses d’eau côtières de la zone de
projet ne sont pas exemptes de pressions. L’état des masses d’eau annoncé dans le SDAGE repose
sur un état-des-lieux élaboré sur la base de réseaux de surveillance, réseaux d’acteurs locaux, dire
d’experts…. Etant donné l’échelle relativement fine selon laquelle les masses d’eau ont été définies
par la DCE, les informations disponibles pour certaines masses d’eau peuvent être très limitées voir
inexistantes. A contrario, des altérations constatées sur une proportion relativement réduite d’une
masse d’eau sont parfois masquées au profit d’un état général plus satisfaisant.
Sur la partie continentale du périmètre du projet de contrat de baie, le fleuve Gapeau et ses
affluents font l’objet d’un suivi qualitatif et quantitatif. Principal cours d’eau du territoire, son bassin
versant recouvre 14 des 20 communes du projet de contrat de baie et accueille l’essentiel des
activités agricoles et industrielles et une importante part des espaces urbains de la zone de projet. La
surveillance de ces masses d’eau de surface ont révélé un état physico-chimique et bactériologique
médiocre, particulièrement marqué à proximité de l’exutoire en mer du fleuve.
Sur la partie marine de la zone de projet , une importante contamination physico-chimique des ports
(commune à l’ensemble des ports du département) est observée depuis plusieurs années, des
secteurs de baignade semblent plus vulnérables et les atteintes mécaniques aux écosystèmes sont
récurrentes au regard de l’importante fréquentation du plan d’eau.
b) Une compréhension et une hiérarchisation des pressions nécessaires à une échelle
cohérente
Les connaissances portant sur la qualité des eaux du bassin versant de la zone d’étude sont limitées.
Pour les eaux superficielles, seul le Gapeau est suivi dans le cadre d’un réseau de surveillance et la
nature des transferts vers le milieu marin depuis les autres sous-bassins versants reste méconnue.
Un approfondissement des connaissances relatives aux sources de contamination des eaux
continentales et côtières sur l’ensemble du territoire est nécessaire pour définir des actions
d’amélioration de la qualité.
Le constat d’altérations sur les eaux continentales (Gapeau) qui se déversent dans la rade pousse à
croire que ces pressions se répercutent d’une manière ou d’une autre sur le milieu marin. La très
bonne qualité apparente de la rade d’Hyères ne reflète cependant pas une telle dynamique et les
principaux impacts constatés sur les écosystèmes semblent d’avantage résulter de l’usage du plan
d’eau dans le cadre de diverses activités inhérentes au milieu marin (plaisance, pêche,…). Souvent
cités commune une source importante de pression du milieu marin la part d’impact des apports du
bassin versant sur l’état des masses d’eau côtières devait ainsi être précisée au regard de
l’ensemble des sources d’impact potentielles.
Plusieurs diagnostics des activités et des usages pouvant avoir un impact sur la qualité des milieux
ont été entrepris dans le cadre des différentes démarches en cours sur le territoire citées
précédemment (Opération Grand Site (OGS), SAGE Gapeau, Parc National de Port Cros…). Ces études
s’attachent cependant à des pressions spécifiques sur des secteurs bien délimités (fréquentation
touristique sur la presqu’île de Giens pour l’OGS, aspects qualitatifs des eaux de surface et
continentales sur le Gapeau pour le SAGE Gapeau).
8
Afin de pouvoir juger de l’ensemble des pressions s’exerçant sur la rade d’Hyères et ses îles et
d’entreprendre des actions efficaces pour le maintien de la qualité de ces masses d’eau côtières, un
diagnostic à une échelle cohérente est nécessaire. La détermination d’un périmètre optimal d’action
pour ce contrat de baie, notamment sur le bassin versant, est une des priorités de la démarche
d’état-des-lieux.
3. Objectifs de stage
a) Missions de stage
Parmi les principales problématiques identifiées lors de la phase de pré-concertation s’est dessinée
une composante importante portant sur la « pression des activités du bassin versant sur la ressource
en eau », au sein de laquelle l’agriculture semblait jouer un rôle prépondérant. C’est en partie pour
pouvoir analyser cette pression particulière qu’EGIS EAU a créé ce stage. L’intitulé initial en était
donc : « Elaboration du dossier préalable des îles d’Or – Définition des apports telluriques ».
A ce stade il est important de noter que les problématiques identifiées sur un territoire lors d’une
phase de pré-concertation de contrat de milieu sont étroitement liées à la vision du territoire des
différents acteurs. Ces visions parfois subjectives, ne reflètent pas toujours la réalité de la situation
notamment en terme de hiérarchisation des enjeux. C’est là tout l’intérêt de la phase de diagnostic
de territoire par laquelle commence l’élaboration d’un dossier préalable : identifier les enjeux d’un
territoire sur la base d’une approche analytique objective et rigoureuse.
Ainsi, si une analyse plus poussée des pressions du bassin versant devait a priori constituer une
importante partie de mon travail, ma mission de stage était plus large : réaliser un état-des-lieux et
un diagnostic du territoire dans son ensemble sur la base de la question suivante.
« Quel est l’état des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères et des îles d’Or et comment se
caractérisent les éventuelles pressions qui s’exercent sur ce milieu marin? »
L’état-des-lieux diagnostic devait ainsi contenir :
- Une description du contexte réglementaire du contrat de baie en tenant compte des
évolutions les plus récentes,
- Une présentation des différentes démarches environnementales en place sur le territoire du
contrat de baie (emprise, état d’avancement ou projet d’évolution, opérateur, finalité, etc.),
- Une analyse du milieu physique terrestre et marin et un diagnostic des facteurs physiques
pouvant favoriser l’altération des masses d’eaux continentales et côtières,
- Une analyse des écosystèmes terrestres et marins (répartition, état de santé, évolution),
- Une analyse des activités terrestres et marines dans le but de déterminer les sources
d’altération potentielles des masses d’eau côtières,
- Une analyse de la qualité des eaux continentales et de l’état d’altération de la ressource, et
- Une analyse de la qualité du milieu marin (eaux, sédiments, matière vivante).
L’ensemble de ces éléments ont ensuite servi à alimenter la phase de diagnostic et de définition des
enjeux environnementaux relatifs à la préservation de la qualité des masses d’eau côtières de la
rade d’Hyères et de ses îles.
9
Ce deuxième travail consistait à déterminer les principaux enjeux de préservation de la qualité du
milieu marin. Les enjeux ont été abordés à deux échelles : une échelle globale, et l’échelle de la
masse d’eau et de son bassin versant correspondant.
b) Ressources
Conformément au marché passé avec TPM, seules des données existantes ont pu être utilisées pour
établir cet état-des-lieux diagnostic. Aucune investigation supplémentaire n’était prévue dans ce
contrat. Un des buts de l’élaboration de ce dossier préalable était justement de mettre évidence les
lacunes de connaissances et de définir les études à mettre en place pour les combler. Un important
travail de récolte de données a ainsi constitué la première phase de travail. La nature des données
utilisées est précisée au fur et à mesure du document.
Une importante phase de rencontre d’acteurs et d’entretiens a également eu lieu tout au long de
l’étude. Une rencontre en deux étapes a été privilégiée :
1) Rencontre avec les services de l’état concernés, les élus et responsables de services
techniques des communes et les autres acteurs institutionnels de la zone d’étude.
2) Les acteurs socioprofessionnels concernés par la question de la qualité des eaux et des
écosystèmes sur le territoire
La liste des acteurs rencontrés est présentée en annexe (Annexe 1).
c) Problématique du mémoire de fin d’étude et méthodologie
La problématique que j’ai souhaité développer dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude est la
suivante :
« Comment se caractérisent les pressions exercées par les apports du bassin versant sur la qualité
des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères et ses îles ?»
Deux approches complémentaires ont été choisies pour répondre à cette problématique :
- Etablir un diagnostic environnemental du bassin versant afin d’appréhender les différents
mécanismes de contamination des eaux continentales et de transfert aux eaux côtières ;
- Partir de l’étude de la qualité du milieu marin afin de déterminer la nature et la localisation
des principales altérations pour pouvoir mieux cibler la recherche des origines des pollutions
sur le bassin versant.
Le périmètre retenu pour le diagnostic environnemental est le bassin hydrologique délimité par les
lignes de crêtes. En effet après une première analyse sommaire du milieu physique, l’hypothèse a
été faite qu’aucun apport hydrogéologique aux eaux de surface pouvant avoir une origine externe
au bassin hydrologique ne pourrait impacter significativement les eaux de surface de la zone d’étude.
Les détails de cette hypothèse sont présentés dans le diagnostic du bassin versant.
Etant donné l’étendue du bassin versant ainsi considéré (plus de 800 km²), le temps imparti et les
données disponibles pour réaliser le diagnostic environnemental, le niveau de détail recherché pour
ce diagnostic était limité. Ses principaux objectifs étaient de :
10
- Comprendre les grands mécanismes physiques régissant les transferts du bassin versant vers
le milieu marin et favorisant l’altération des ressources en eau,
- Localiser les différentes sous-unités hydrologiques et caractériser leur sensibilité à des
dégradations de la qualité des eaux de surface,
- Analyser les grandes sources d’altération de la qualité des eaux de surface, et hiérarchiser
leur importance sur le territoire dans la mesure du possible,
- Analyser la qualité des eaux continentales pour comprendre dans quelle mesure les sources
d’altération impactent réellement la qualité de la ressource.
Les différents compartiments du milieu marin ont ensuite été investigués (colonne d’eau, sédiments,
matière vivante) et la vitalité des écosystèmes marins a également été étudiée. Cette analyse globale
a permis de définir l’ensemble des secteurs de la zone d’étude les plus fortement altérés. Une fois
ces secteurs définis, la phase préalable de diagnostic environnemental du bassin versant a servi à
établir les corrélations possibles entre les altérations constatées sur le milieu marin et les points
sensibles du bassin versant correspondant.
L’état du milieu marin tel qu’il est décrit par les différentes méthodes de surveillance en place sur la
zone d’étude a ensuite été discuté sur la base de deux aspects principaux :
- Les altérations du milieu attendues et non observées ou observées et non attendues au
regard du diagnostic environnemental du bassin versant effectué au préalable, et
- L’aptitude des méthodes de surveillance en place à juger du niveau d’altération du milieu
marin par rapport l’ensemble des altérations identifiées sur le bassin versant.
Enfin, les conclusions de l’analyse des pressions du bassin versant sur le milieu marin ont été
comparées aux conclusions plus générales de l’étude afin de comprendre l’importance de ces
pressions par rapport à l’ensemble des menaces pesant sur la rade d’Hyères et ses îles, et afin de
déterminer les enjeux réels de conservation des milieux sur le territoire.
11
II. Diagnostic environnemental du bassin versant
Afin de pouvoir appréhender l’impact du bassin versant sur le milieu marin, la détermination des
origines et des caractéristiques des pollutions des eaux continentales est nécessaire. C’est cette
étape préalable qui permettra par la suite d’associer à des altérations constatées sur le milieu marin,
des sources d’impact potentielles sur le bassin versant.
La compréhension des processus de contamination des eaux est une démarche complexe qui doit
s’appuyer sur :
• Une caractérisation du milieu physique pour identifier les facteurs qui favorisent les
transferts de polluants vers la ressource en eau ;
• Une caractérisation des pratiques et usages potentiellement polluants (agriculture,
assainissement, industries…) ;
• Une mesure de la pollution des eaux en différents contaminants.
1. Milieu physique
Trois domaines du milieu physique ont été investigués pour caractériser les transferts hydriques et
de polluants à l’échelle du bassin versant : la géologie, la pédologie et l’hydrologie.
a) Géologie
Le territoire de la zone d’étude se caractérise par trois grands ensembles géologiques3 :
• La Provence cristalline,à l’Est et au Nord de la zone d’étude dans le massif des Maures. Les
roches qui le constituent sont métamorphiques et cristallophylliennes. Ce socle se retrouve
également au niveau des trois îles d’Hyères.
• La Provence calcaire, à l’Ouest et au Nord-Ouest du périmètre d’étude, se caractérise par des
calcaires, des marnes et des dolomies.
• La dépression permienne, assure la transition entre ces deux grands ensembles. Elle est
représentée par une couverture sédimentaire de grès, d’arkoses, de pélites et d’argilites
rouges.
Cette géologie particulière se traduit par une topographie variée, caractérisée par deux massifs que
sont les Maures à l’Est (Provence Cristalline) et le plateau du massif de la Sainte Baume à l’Ouest
(Provence Calcaire). La dépression permienne marque une vaste zone de plaine entre ces deux
ensembles.
La disposition des différents ensembles par rapport à la zone d’étude est présentée sur la carte n°3
de l’annexe cartographique.
b) Pédologie et couverture des sols
Les différents sols du territoire ont été décrits à partir de la carte pédologique de Toulon au
1/100000. A l’image de la complexité géologique de la région, le secteur d’étude se caractérise par
une grande diversité de sols qui peuvent cependant être regroupés en trois grands ensembles.
3 BRGM
12
Associée à d’autres facteurs tels que les caractéristiques des pluies, la topographie et la nature du
couvert végétal, la nature de ces sols va conditionner les transferts hydriques à l’échelle du bassin
versant.
Les terrains du socle cristallin des Maures se caractérisent par une tranche d’altération du socle à
texture grossière d’une épaisseur d’un à deux mètres4. La perméabilité de ces terrains est
généralement médiocre et les réserves en eau extrêmement limitées. Des sols peu évolués, sableux
et peu humifères dominent sur les points hauts des Maures et ses pentes fortes. Ils sont occupés par
des peuplements forestiers à tendance alcaline. On retrouve ces terrains au niveau des bassins
versants du Maravenne, du Batailler, du Pellegrin et des îles. Les terrains alluviaux du Quaternaire,
présents en zone de plaine à proximité du littorale, se caractérisent par une forte hétérogénéité.
Leur épaisseur peut varier de quelques mètres à une vingtaine de mètres et ils sont en général
moyennement perméables.
Les zones de plaines du Gapeau se caractérisent par des terrains plus lourds limono-argilo-sableux, à
dominante d’argile de plusieurs mètres d’épaisseurs. La réserve hydrique de ces terrains est bien plus
élevée que celle des territoires des Maures, cependant leur perméabilité reste limitée. Les pentes
plus douces de ces zones de plaine les rendent propices à l’activité agricole, dominée sur l’ensemble
du bassin par la viticulture.
Enfin les terrains karstiques des massifs calcaires de l’Ouest et du Nord se caractérisent par des sols
généralement peu épais et perméables. Ils sont essentiellement occupés par des peuplements
forestiers caractéristiques des sols calcaires (taillis de chêne vert, pinèdes à Pin d’Alep, garrigues et
pelouses écorchées sur rocailles).
La topographie accidentée et la nature des sols a contraint le développement des activités
humaines sur les plaines côtières du territoire ainsi que sur les espaces de plaines de la dépression
permienne. Cette densification des activités anthropiques est observable sur la carte n°4 de
l'annexe cartographique (d'après Corine Land Cover). Cette occupation des sols joue un rôle
fondamental dans les transferts à l’échelle du bassin versant et vers le milieu marin.
c) Hydrologie
i. Précipitations
Le territoire se caractérise par un climat typique méditerranéen côtier. La pluviosité est assez faible
avec un cumul des précipitations s’établissant entre environ 600 et 900 mm/an sur la zone littorale.
Elle est inégalement répartie sur le territoire et influencée par le relief. Les précipitations totales les
plus faibles sont observées sur les îles avec environ 550 mm/an à Porquerolles, et les cumuls de pluie
les plus élevés sont observés au niveau des points les plus hauts des Maures avec 1000mm/an en
moyenne.
Les précipitations sont très irrégulières, et très inégalement réparties sur l’année. Les trois mois
d’été (juin, juillet et août) sont extrêmement secs, avec un pic de sécheresse au mois de juillet. Les
précipitations les plus importantes se manifestent souvent sous forme d’orages violents et sont
généralement observées à l’automne et en hiver avec des pics aux mois d’octobre et de janvier. Les
précipitations maximales sur de courtes durées sont une information fondamentale pour
comprendre et prévoir le comportement des bassins versants face à de violents épisodes orageux
4 IPSEAU, 1999
13
accompagnés de précipitations courtes et intenses. Le tableau de répartition des pluies en fonction
des périodes de retour est présenté en annexe (Annexe 2).
Ces précipitations maximales varient également fortement avec l’altitude. Les observations faites sur
le poste du Babaou (point haut de 440 m localisé dans les Maures à l’Est de la zone d’étude) entre
1967 et 1997 révèlent ainsi des pluies maximales horaires décennales et centennales de
respectivement 45 mm et 80 mm. Les pluies maximales journalières centennales varient par ailleurs
de 173 mm à Hyères, 190 mm à Bormes-le-Ruscas et 275 mm au Babaou. On notera que les pluies
intenses méditerranéennes se caractérisent par des noyaux orageux de taille réduite, pouvant passer
au travers des mailles des réseaux ponctuels d’observation. Les données fournies ci-avant ne sont
ainsi pas nécessairement représentatives d’événements particuliers plus locaux pouvant affecter des
sous-parties du bassin versant5.
Enfin la variabilité interannuelle est également très élevée, comme l’illustrent la pluviométrie des
années 2007, 2008 et 2009. (voir tableau de répartition des pluies en annexe (Annexe 2)).
Face à ces fortes précipitations la capacité maximale d’infiltration des sols est rapidement atteinte,
et d’autant plus sur les sols peu perméables qui dominent la zone d’étude, en dehors des massifs
karstiques. Associée à des reliefs prononcés, cette climatologie favorise le ruissellement et les
transferts rapides d’eaux excédentaires vers le réseau hydrographique.
ii. Délimitation des sous bassins versants
Le concept d’exutoire et de bassin hydrographique est un peu particulier à petite échelle en bordure
littorale. En fonction de la taille des cours d’eau considérés (fleuves, torrents, ruisseaux, vallons...),
les sous-bassins versants correspondants sont plus ou moins étendus et plus ou moins solidaires du
reste du réseau hydrographique. Les sous-bassins définis par le SDAGE sont généralement d’étendue
importante et forment des associations d’unités hydrographiques qui ne paraissent pas toujours
cohérentes à plus petite échelle. Ils ont néanmoins été conservés ici afin de maintenir une cohérence
entre l’étude de contrat de baie et la typologie du SDAGE. Les dimensions de ces bassins versants
sont présentées dans le tableau suivant. Ces bassins versants et les cours d’eau par lesquels ils sont
drainés sont également présentés sur la carte (carte 5) de l’annexe cartographique.
Tableau 2: Dimensions des principaux bassins versants
Bassin
versant
Surface du bassin
versant (km²)
Part de la surface du bassin
versant total
Linéaire du cours d’eau
principal (km)
Roubaud 61 7,5 % 8
Gapeau 550 67,8 % 42
Maravenne 115 14,2 % 17
Batailler 55 6,8 % 11
Porquerolles 13 1,6 % -
Port Cros 7 0,9 % -
Ile du Levant 10 1,2 % -
La zone d’étude se caractérise ainsi par des bassins versants très hétérogènes. Celui du fleuve
Gapeau couvre à lui seul presque 70 % du territoire. Les îles représentent des petits bassins versants
5 IPSEAU, 1999
14
isolés qui couvrent chacun moins de 2% du territoire. La superficie des bassins versants restants
(Batailler, Maravenne et Roubaud) est assez homogène.
iii. Hydrologie des espaces cristallins
L’imperméabilité des secteurs cristallins se caractérise par des ressources en eau locales et
discontinues qui peuvent exister au sein de structure particulières (fractures par exemple). Le massif
ne comporte pas réellement de nappes et la ressource en eau est en général très faible. Les
écoulements sont libres et pour la plupart de type fissural. Le relief marqué de ce massif favorise des
écoulements superficielles sous formes de ruisseaux et de torrents dans des vallons encaissés sur les
versants les plus abrupts. Sur les zones côtières ces reliefs laissent place à de courtes plaines ou
peuvent persister jusqu’au front de mer et s’exprimer sous formes de falaises plus ou moins
marquées comme c’est le cas sur certains secteurs des îles d’Hyères.
La faible perméabilité des espaces de massifs entraîne des transferts relativement rapides. Les pluies
orageuses peuvent y générer des crues torrentielles particulièrement violentes. Les réserves
hydriques limitées entraînent par ailleurs des assecs généralisés des cours d’eau au cours des
périodes estivales. On observe ainsi de grandes variations de débits de ces cours d’eau entre les
périodes de précipitations maximales et les périodes de précipitations minimales.
Les bassins versants du Maravenne et du Batailler, et en moindre mesure de Porquerolles, Port Cros
et de l’île du Levant sont caractéristiques de ce genre d’hydrologie. Les débits de crue et d’étiages
théoriques du Maravenne calculés lors d’une étude d’aménagement hydrologique en 19996 sont
présentés en annexe à titre indicatif (Annexe 3).
iv. Hydrologie des massifs calcaires
Les plateaux calcaires de l’Ouest alimentent le Gapeau par un réseau de cours d’eau de surface peu
dense et canalisé dans des vallons encaissés. Les ressources souterraines sont compartimentées dans
des aquifères karstiques plus ou moins dépendants les uns des autres et qui alimentent les eaux de
surface au niveau de nombreuses résurgences. Etant donné la complexité des aquifères karstiques, il
est possible que le bassin hydrologique du Gapeau ne corresponde pas avec le bassin
hydrogéologique qui alimente le fleuve. L’ensemble du secteur environnant susceptible d’alimenter
les karsts se caractérise cependant par une large domination d’espaces naturels forestiers et
l’absence de source immédiate de pollution. C’est pour cette raison que lors de la définition du
périmètre d’étude nous avons fait l’hypothèse que les eaux transmises aux eaux de surface du
Gapeau ne présentaient pas de risque de contamination. La très bonne qualité physico-chimique du
Gapeau sur son secteur karstique va dans le sens de cette hypothèse.
Le présence de ces terrains karstiques perméables permet un léger écrêtement des crues en amont
mais la conformation topographique entraîne néanmoins de sévères crues sur le Gapeau et ses
affluents.
v. Hydrologie de la plaine du Gapeau
Les zones de plaine de la dépression permienne abritent une ressource compartimentée dans un
matériel alluvial assez hétérogène constitué de graviers-sables, sables argileux et argiles franches. Les
6 Ipseau 1999
15
passes caillouteuses des niveaux plus grossiers canalisent le principal aquifère par rapport aux
niveaux plus fins et imperméables. Cet aquifère est rendu localement captive par un recouvrement
limono- sableux peu perméable en bordure littorale. Le temps de transfert de l’eau dans les sols sur
ce secteur de plaine a été estimé inférieur à 10 ans par le BRGM7.
Les eaux de surface sont représentées par de petits ruisseaux qui alimentent le fleuve Gapeau.
L’ensemble de ce secteur est alimenté par les espaces de massifs amonts (cristallin à l’Est et calcaire
à l’Ouest). Les crues du Gapeau sont généralement liées à des épisodes pluvieux étendus. Le bassin
versant du Gapeau se caractérise par des montées de crues très rapides, quasi simultanées aux
points amont et aval du bassin. Les bassins versants intermédiaires jouent ainsi un rôle très
important dans la formation des crues8. Elles peuvent être extrêmement violentes avec un débit de
crue décennal maximal instantané de 290 m3/s à la station avale du Gapeau de Sainte Eulalie. Les
débits de crue du Gapeau et de ses principaux affluents sont présentés en annexe (Annexe 3) à titre
indicatif. Aujourd’hui on estime la capacité de rétention des sols sur l’ensemble du bassin versant du
Gapeau à environ 13,5 millions de m3 soit une l’équivalent d’une pluie moyenne de 24 mm9.
vi. Hydrologie des secteurs d’Hyères et de Carqueiranne
La topographie de ces secteurs se caractérise par des reliefs assez élevés (jusqu’à 300 m pour les
points les plus hauts) séparés de la mer par de courtes plaines littorales. Sur le secteur Hyèrois, le
bassin est drainé par de nombreux petits cours d’eau dont le principal est le Roubaud. Etant donné la
surface des sous-bassins versants, les crues de ces cours d’eau sont soudaines et liées à des épisodes
orageux essentiellement localisés sur Hyères, Carqueiranne et La Crau. Les crues peuvent également
être importantes quoique limitées par la taille restreinte des bassins versants. Les débits de crue
théoriques calculés pour le bassin versant du Roubaud dans le cadre d’une étude de confortement
de cours d’eau10 sont présentés en annexe (Annexe 3).
Ce régime hydrologique influe fortement sur la qualité des eaux continentales et sur la dynamique
des apports au milieu marin. Ces aspects sont décrits dans la partie « étude de la qualité des eaux
superficielles » (28).
vii. Les zones humides du territoire
On notera enfin une particularité des espaces de plaine de la rade d’Hyères : la présence de marais et
de salins. Localisés en retrait immédiat du trait de côte, et isolés du reste du bassin versant par des
canaux de ceintures, leur hydrologie est essentiellement influencée les apports du milieu marin et
en moindre mesure par leur impluvium.
7 BRGM, 2005
8 Syndicat mixte de la Vallée du Gapeau – SCP, 2006
16
2. Analyse des différentes sources de contamination des eaux
continentales
a) Agriculture
i. Présentation de l’agriculture du territoire
Etant donné les caractéristiques géologiques et pédologiques du territoire, les espaces agricoles de la
zone d’étude se concentrent sur les zones de plaine. On observe ainsi une prédominance agricole sur
les terrains de la dépression permienne, prolongée par les plaines littorales d’Hyères et de La Londe-
les-Maures. Sur le socle cristallin des Maures, l’activité agricole est essentiellement présente en bord
de mer entre La Londes-les-Maures et le Cap de Brégançon, ainsi que de part et d’autre du lit du
Batailler et dans d’autres vallons, où les sols permettent une certaine forme d’agriculture. C’est enfin
également le cas sur Porquerolles où les quatre plaines de l’île accueillent une activité agricole
essentiellement focalisée sur la viticulture et le maraîchage.
L’activité agricole est dominée par la viticulture (prés de 80 % des surfaces cultivées11) caractérisée
par une forte implantation de l’AOC Côte de Provence. Les vignobles contribuent à l’identité
paysagère du secteur, notamment sur les communes littorales et sur l’île de Porquerolles.
La plaine Hyèroise ainsi que le secteur de La Crau se démarquent par une activité horticole et
maraîchère importante ; Plusieurs pépinières sont également implantées. La zone d’étude concentre
plus du quart des exploitations et des superficies légumières du Var, plus de la moitié des
exploitations horticoles et près du tiers des pépinières du département. La majorité de ces cultures
sont réalisées sous serre et hors-sol, permettant notamment une meilleure gestion de l’eau et des
intrants. Hyères est aujourd’hui considéré comme le plus grand centre horticole du Sud-Est de la
France.
Le parc d’oliveraies est en expansion sur le secteur avec 265 ha sur les communes du bassin versant
du Gapeau, essentiellement répartis sur les communes de Belgentier, Cuers et Puget-Ville.
L’élevage sur ce territoire est enfin très limité à l’exception d’un tourisme équestre en forte
progression.
Il résulte de ce type d’agriculture une taille moyenne des exploitations très faible (environ 7 ha)
caractéristique d’exploitations horticoles, maraîchères ou viticoles. Les surfaces agricoles par
activités et par commune au recensement général agricole 2000 sont récapitulées en annexe
(Annexe 4)
ii. Pratiques agricoles
Les méthodes de fertilisation et de protection phytosanitaire du maraîchage, de l’horticulture et de la
viticulture ont été étudiées sur certaines communes de la zone d’étude (Hyères, La Crau,
Carqueiranne, Le Pradet) dans le cadre de l’élaboration du programme d’actions de la zone
vulnérable aux nitrates12. Les conclusions de ce rapport sont relativement représentatives de
l’ensemble de la zone d’étude pour le maraîchage et l’horticulture puisque la quasi-totalité des
11
Surfaces cultivées sur l’ensemble des communes de la zone d’étude selon le recencesement général agricole
(RGA), 2000. 12
Chambre d’Agriculture du Var, 2006
17
exploitations destinées à ces activités sont localisées sur les communes de la zone vulnérable. Pour la
viticulture, qui domine le reste du territoire, des informations supplémentaires ont été obtenues
auprès du responsable de diffusion des bonnes pratiques en viticulture de la Chambre d’Agriculture
du Var.
Les méthodes de fertilisation et de protection phytosanitaire pour ces trois activités sont présentées
ici. On précisera que la démarche de synthèse par activité est complexe et d’un intérêt limité du fait
de la multitude des pratiques recensées sur le territoire.
Horticulture
Il est important de distinguer l’horticulture hors-sol de l’horticulture de pleine terre qui se
caractérisent par des pratiques culturales très différentes.
� Fertilisation
Les cultures hors-sol sont cultivées dans des bacs et la fertilisation se fait en majorité par
fertirrigation13. La solution de drainage peut ensuite être réutilisée moyennant une désinfection
préalable, faute de quoi, le recyclage peut entraîner une mortalité importante des plantes. En
l’absence de recyclage, les eaux de drainage sont généralement épandues sur des terrains non
cultivés ou rejetées directement dans des fossés d’évacuation. Le taux « d’économie » d’engrais par
les rosiéristes de la zone d’étude après installation de systèmes de recyclage a été estimé à 50 %.
Etant donné que la culture de fleurs est extrêmement consommatrice d’engrais azotés (environ 1700
unités d’azote par hectare et par an pour les roses et 2500 pour les gerbera), il paraît clair que
l’absence de recyclage en horticulture entraîne le rejet de quantités considérables d’azote dans le
milieu naturel. D’autre part, si la pratique de l’épandage est conseillée en absence de recyclage par
rapport à un rejet en fossé, l’absence d’analyses des solutions de drainage et de calcul de bilan azoté
est fréquente et conduit souvent à une surfertilisation des parcelles réceptrices.
En horticulture de pleine terre, il a été constaté que la fertilisation n’est pas une des considérations
majeures de production pour les horticulteurs et que les apports peuvent varier considérablement
d’une exploitation à une autre. La fertilisation n’est ainsi pas optimale, ce qui accroît les risques de
contamination des eaux de surface et souterraines. Une fumure excessive à la plantation a été
constatée pour certaines variétés et pourrait être réduite.
� Utilisation de pesticides
Le recours aux pesticides est fréquent en horticulture, qu’il s’agisse d’herbicides pour le désherbage
des cultures ou des espaces de passage, ou de produits phytosanitaires pour la protection des
cultures. Les produits utilisés sont variés et les techniques d’application également. On dénombre
environ 25 matières actives utilisées en traitements insecticides et 20 matières actives pour les
traitements fongicides. A titre indicatif, les traitements préventifs privilégiés chez les rosiéristes
impliquent une fréquence moyenne d’un traitement par semaine.
Concernant l’horticulture hors-sol, les sols des serres ont différentes couvertures plutôt
imperméables : bâches synthétiques, terre battue, béton. Ceci soulève la problématique des
possibilités de transfert de molécules à travers ces matériaux. Les transferts éventuels dans les
solutions de drainage ne sont pas abordés dans le diagnostic de la Chambre d’Agriculture.
13
Technique consistant à incorporer une solution fertilisante mère à l’eau d’irrigation afin d’apporter des
éléments fertilisants à la demande à la plante.
18
En horticulture de pleine terre, les produits phytosanitaires peuvent être entraînés par lessivage vers
les eaux souterraines.
Maraîchage
Les techniques culturales en maraîchage sont extrêmement variées sur la zone d’étude. Ceci est dû à
la variabilité des cultures et des rotations réalisées, au type d’exploitation et aux différences de
conception entre agriculteurs.
� Fertilisation
. Il ne semble pas que la fertilisation soit optimale et raisonnée pour l’ensemble des maraîchers. Des
apports de fond excessifs ont été constatés et sont susceptibles de favoriser le départ de nitrates
vers les nappes. La réduction de ces apports (en conservant une majorité d’apports sous forme
organique) et leur fractionnement ont ainsi été préconisés. Le développement d’une fertilisation
d’entretien régulière en tant que principale ressource des cultures a également été conseillée mais
nécessiterait la mise en place de systèmes plus complexes tels que la fertirrigation.
A titre indicatif les cultures de pastèque, de tomate et de courgette sont les cultures les plus
fertilisées avec respectivement 300 unités par hectare et par rotation pour la pastèque et 210 unités
par hectare et par rotation pour la tomate et la courgette. D’autre part, pour la majorité des cultures
la fertilisation d’entretien représente moins de 20 % des apports totaux en azote de la rotation.
� Utilisation de pesticides
Environ la moitié des cultures subissent un désherbage chimique à raison de 1,5 passage par an en
moyenne. Deux des matières actives les plus citées par les agriculteurs sont détectées dans les eaux
souterraines ou les eaux de surface : le linuron et le propyzamide. Le chlortal et le glyphosate sont
également présents dans les eaux du secteur. Concernant l’application de produits phytosanitaires, la
stratégie de traitement dominante est curative ce qui entraîne en théorie peu de traitements sur les
cultures.
Le risque de transfert vers les eaux est similaire à l’horticulture de pleine terre, même s’il est en
partie limité par une irrigation au goutte à goutte assez développée sur le secteur. Les matières
actives utilisées sont extrêmement nombreuses, cependant les plus utilisées ne sont pas toutes
retrouvées dans les eaux souterraines ou de surface.
Viticulture
La viticulture domine les surfaces agricoles de la zone d’étude aussi bien au niveau des communes
littorales que plus à l’intérieur du bassin versant.
� Fertilisation
La fertilisation est très limitée en viticulture et les apports annuels en azote sont d’environ 30 à 50
unités par hectare. La plupart de ces apports sont réalisés sous forme organo-minérale même si des
apports sous forme strictement minérale ou sous forme strictement organique existent également.
La viticulture ne peut pas être mise en cause dans la pollution d’origine azotée constatée en certains
secteurs de la zone d’étude.
� Utilisation de pesticides
19
De manière générale, le transfert des molécules vers les cours d’eau par ruissellement est favorisé
par les sols nus. Si le désherbage total est peu pratiqué sur le secteur, l’enherbement des vignes n’y
est également que très peu répandu.
A l’Est de la zone d’étude, les possibilités d’enherbement sont limitées par les faibles réserves
hydriques des contreforts des Maures. La compétition imposée à la vigne par le couvert végétal pour
l’accès à l’eau serait trop importante. Sur les plaines alluviales du Gapeau, les réserves hydriques plus
conséquentes rendent cette technique envisageable. Elle y reste cependant assez peu développée.
La technique intermédiaire d’enherbement hivernal est aujourd’hui préconisée pour réduire le
ruissellement et le lessivage des molécules.
Il semblerait que les viticulteurs optent en général pour un désherbage chimique dans les rangs au
pied des vignes. L’application des herbicides se fait généralement aux mois de février ou mars. Cette
technique est parfois associée à un désherbage mécanique de l’inter-rang chez les coopérateurs. Les
herbicides les plus fréquemment utilisés (glyphosate, diuron, aminotriazole), sont détectés dans les
eaux souterraines et les eaux de surface.
L’application de produits phytosanitaires se limite essentiellement aux fongicides de lutte contre le
mildiou et l’oïdium. En stratégie raisonnée, on compte environ cinq traitements pour chacun des
deux types de maladie. L’humidité apportée par la mer sur la frange littorale peut éventuellement
rendre les cultures plus vulnérables poussant certains agriculteurs à réaliser plus de traitements. En
stratégie préventive, les viticulteurs peuvent atteindre jusqu’à neuf traitements. Les traitements sont
appliqués aux mois de mai et de juin. L’utilisation de pesticides est limitée à la lutte contre le vers de
grappe et représente un traitement en moyenne par an appliqué au mois de juin.
On notera qu’aux pollutions diffuses des pesticides (par lessivage vers les nappes ou ruissellement
vers les cours d’eau) s’ajoutent des pollutions ponctuelles liées au déversement de pesticides lors du
remplissage ou du rinçage des pulvérisateurs par manque de précaution. Ce deuxième type de
pollution, valable pour l’ensemble des activités agricoles, peut représenter une part importante des
contaminations d’un territoire.
b) Assainissement
i. Assainissement collectif
Présentation du parc épuratoire
L’assainissement sur le territoire peut se scinder en deux grands ensembles :
� une zone littorale caractérisée par plusieurs installations de traitement de taille importante
adaptées à faire face à la forte affluence estivale, et
� une zone d’arrière-pays constituée de stations d’épuration réparties sur l’ensemble du bassin
versant du Gapeau et dont les effluents sont rejetés directement dans le Gapeau ou ses
affluents.
Le parc épuratoire des communes littorales regroupe sept stations qui assurent le traitement des
eaux usées de Carqueiranne au Lavandou14 en passant par les îles d’Hyères, totalisant une capacité
de traitement de près de 277 000 Equivalent Habitant (EH), soit 68 % du parc de la zone d’étude, et
14
La commune du Pradet est reliée à la station d’épuration intercommunale de Pouverel, encadrée par le contrat de baie
de la Rade de Toulon. L’assainissement collectif de la commune du Pradet ne sera pas pris en compte dans ce diagnsotic.
20
dont plus de 95% des effluents traités sont rejetés directement en mer par le biais d’émissaires. La
station du secteur d’Hyères – Carqueiranne est la plus importante en terme de capacité (122 000
EH), et viennent ensuite les stations de Bormes-les-Mimosas – Le Lavandou (90 000 EH), La Londe-
les-Maures (36 000 EH) et Le Lavandou – Rayol Canadel (17 000 EH). Deux stations de plus faible
capacité (< 5000 EH) assurent le traitement des eaux usées sur les îles de Porquerolles et de Port-
Cros tandis qu’une station privée de (6000 EH) assure le traitement des eaux usées d’un quartier
isolé sur les hauteurs de la commune de La Londe-les-Maures.
Les autres stations d’épuration se situent sur le bassin versant du Gapeau. Le parc épuratoire est
composé de 15 stations qui totalisent une capacité de traitement d’environ 129 000 EH, soit 32 % du
parc de la zone d’étude, répartie de manière assez hétérogène sur le territoire. La station de La Crau,
dont le rejet est le plus en aval sur le Gapeau, traite les effluents de l’ensemble des communes de la
Communauté de Communes de la Vallée du Gapeau et de La Crau, et représente 60 % de la capacité
de traitement du bassin versant. Les autres stations sont ensuite de petite taille (entre 150 et 5000
EH) mise à part pour la station de Cuers (17 500 EH) qui tourne néanmoins à 40 % de sa capacité.
De nombreux dysfonctionnements constatés sur ce parc épuratoire (stations et réseaux) au cours des
dix dernières années ont entraîné une certaine pression sur le milieu récepteur, constatée tant en
zone littorale que dans l’arrière pays. D’important efforts de mise en conformité des installations ont
été réalisés, d’abord sur les stations puis sur les réseaux.
Un état des lieux des caractéristiques et de l’état de l’ensemble des installations d’épuration et des
réseaux a été réalisé dans le cadre de cette étude. Ceci s’est fait dans la mesure des données
disponibles :
- Etude spécifique du parc épuratoire du Gapeau (SESAMA, 2008)
- Dossiers d’autorisation loi sur l’eau pour la construction des nouvelles stations d’épuration et
de la rénovation des réseaux d’Hyères Carqueiranne, de Bormes-les-Mimosas Le Lavandou et
de Notre-Dame de La Crau.,
- Rapports annuels communaux et entretiens avec les communes,
- Indications et données de l’agence de l’eau.
Les résultats de ces investigations techniques ne seront pas présentés ici, mais pourront être
détaillés plus spécifiquement lors de l’analyse des pressions sur le bassin versant. Le tableau suivant
récapitule l’état du parc épuratoire au moment de l’étude en avril 2010.
21
Tableau 3 : Situation de conformité des stations de plus de 2000 EH de la zone d'étude au 31/12/2009
Station Communes Conforme en
équipement et en performance
Conforme en équipement et non-conforme
en performance
Non-conforme en équipement au 31/12/2009
Almanarre Hyères - Carqueiranne x Les Bormettes La Londe-les-Maures x
Le Batailler Bormes-les-mimosas - Le Lavandou x
Cavalière Le Lavandou - Rayol Canadel x La Crau Communes de la CCVG et La Crau x
Pierrefeu village Pierrefeu-du-Var x
Cuers village Cuers x Collobrières Collobrières x Carnoules Carnoules x Puget-ville Puget-ville x Pignans Pignans x Signes Signes x
Porquerolles Hyères x
Le parc épuratoire est donc aujourd’hui globalement de bonne qualité. La quasi-totalité des
stations d’épuration sont conformes en équipement et en performances. Seules les stations de
Pierrefeu-du-Var et du Batailler constituent encore des points noirs sur la zone d’étude mais leur
mise en conformité est en cours et devrait être achevée d’ici la fin de l’année 2011.
Evaluation des rejets
Les tableaux suivants présentent les principaux flux polluants en sortie de station d’épuration sur le
bassin versant. On distinguera les installations « littorales » ayant des rejets directs en mer, des
installations « continentales » dont les rejets se font dans les cours d’eau du bassin versant.
Ces flux ont été estimés à partir des données moyennes 200715 issues du calcul des redevances et
des primes pour épuration de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Ces données sont
fournies à titre indicatif : elles sont calculées à partir d'un modèle standardisé et peuvent donc être
plus ou moins biaisées par rapport aux flux réels. Leur utilisation pour évaluer la pression exercée par
les différentes activités sur le milieu naturel doit donc faire l’objet d’une certaine prudence.
L’utilisation de ces données permet cependant de raisonner avec le même type de données pour
l’ensemble des stations du bassin versant.
En effet, des valeurs de rejet plus représentatives de la réalité existent au travers des systèmes
d’autosurveillance des STEP. Lorsque ce système est en place, les rejets sont analysés
quotidiennement. Les rejets annuels moyens sont donc basés sur des données non théoriques, qui
retranscrivent plus fidèlement la qualité des rejets. Aujourd’hui l’autosurveillance est en place sur la
plupart des stations mais reste récente. Seules les installations de Méounes-lès-Montrieux Village,
des hameaux de Laportanière et de Beauvais à Pierrefeu-du-Var, et de Ruol à Puget-Ville n’en sont
15
Dernière année disponible présentant des données uniformes pour l’ensemble des stations à l’instant des
calculs
22
pas équipées. Dans le cadre de cette étude, les données d’autosurveillance des années 2008 et 2009
n’ont pu être récupérées pour l’ensemble des stations.
Plus représentatives des rejets directs des STEP que les calculs théoriques de redevance, les données
d’autosurveillance 2009 permettent également de rendre compte des rejets directs en mer suite aux
derniers travaux réalisés sur les STEP.
En 2007, on pouvait ainsi assimiler la quantité de pollution organique rejetée quotidiennement par
les STEP à un rejet brut de:
� 32 475 EH pour les rejets directs en mer cumulés des stations d’Hyères –Carqueiranne (58 %
du rejet), de La Londe-les-Maures (15 % du rejet), de Bormes-les-mimosas - Le Lavandou (22 %
du rejet) et du Lavandou - Rayol Canadel (4 % du rejet) et Port-Cros (0,6 % du rejet).
� 12 561EH pour les rejets des autres stations du bassin versant dont les rejets ne se font pas
directement en mer et dont la station de La Crau représentait à elle seule plus de 40 % des
rejets.
Tableau 4: Flux polluants théoriques en sortie de STEP (en T/an)
Station MES MO Phosphore
Azote
réduit
Bormes-les-mimosas - Le Lavandou 42,8 187,6 9,8 126,5
Hyères - Carqueiranne - L'Almanarre 210,6 414,5 25,8 387,6
Hyères - Port-Cros 5,1 3,2 0,6 2,3
La Londes-les-Maures 36,1 137,2 1,3 85,6
Lavandou - Le Rayol Canadel 16,6 29,3 2,6 31,1
Total rejet direct en mer 311,2 771,9 40,1 633,0
Carnoules ancienne 20,5 15,1 1,4 4,0
Collobrières 1,4 2,7 0,4 0,5
Cuers 6,7 6,9 0,5 1,9
Hyères - Porquerolles 1,3 1,6 0,4 1,6
Notre Dame de La Crau 85,5 91,8 13,3 112,6
La Londes-les-Maures - Valcros 1,8 1,0 0,0 0,4
Meounes le Montrieux Village 2,8 1,8 0,3 1,2
Pierrefeu du Var 19,4 19,1 1,4 10,4
Pierrefeu - Hameau Laportanière 1,1 0,7 0,1 0,5
Pierrefeu - Hameau de Beauvais 0,0 0,2 0,0 0,1
Pignans 2,6 2,9 0,8 1,2
Puget Ville 69,3 43,9 3,1 11,6
Puget Ville Ruol 0,3 0,4 0,1 0,3
Signes 12,3 7,8 1,5 5,5
Signes - Parc d'activités 3,6 18,1 0,0 0,0
Total rejet continental 228,6 213,9 23,3 151,7
TOTAL 539,8 985,7 63,4 784,7
23
Le tableau suivant présente les quantités de polluants rejetées par les STEP littorales en 2009,
calculées à partir des données d’autosurveillance.
Tableau 5: Flux polluants rejetés directement en mer par les STEP littorales en 2009 (en T/an)
Station MO MES Azote réduit Phosphore
Bormes-les-mimosas - Le Lavandou 105,7 46,6 67,5 2,8
Hyères - Carqueiranne -
L'Almanarre 295,6 171,7 274,4 22,4
Hyères - Port-Cros 0,4 0,2 0,1 0,2
La Londe-les-Maures 17,2 8,4 13,4 0,9
Lavandou - Le Rayol Canadel 24,4 15,9 11,4 0,8
Total rejet direct en mer (en T/an) 443,2 242,9 366,8 27,0
Ces chiffres seront comparés par la suite aux apports évalués pour les autres sources de pollution
afin de hiérarchiser les sources de pollution sur le territoire.
ii. Assainissement non collectif
Plusieurs SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) ont été mis en place sur les
communes du bassin versant, afin de décrire en détail l’état de l’assainissement autonome sur le
territoire. La plupart de ces SPANC ne sont pas encore aboutis et il n’a pas été possible d’obtenir une
synthèse complète à l’échelle du bassin versant. Néanmoins, plusieurs projets de raccordement et
quelques données à échelle communale ont été relevés. On pourra globalement retenir qu’un
nombre important d’installations contrôlées jusqu’à aujourd’hui se sont révélées défectueuses
(jusqu’à un tiers sur le secteur d’Hyères Carqueiranne qui compte 3824 habitations en
assainissement autonome).
Au vu de l’analyse du milieu physique, les secteurs les plus sensibles à une importante pollution
diffuse du milieu sont les zones du territoire qui combinent un socle cristallin sur forte pente, là où
les sols sont peu épais. Ces propriétés du milieu limitent la capacité de filtration des sols et
favorisent une diffusion rapide des eaux usées vers le réseau hydrographique.
Les principaux secteurs concernés par ce type de conformation sont les zones urbanisées du versant
Ouest du Cap Bénat sur la commune de Bormes-les-mimosas, le village d’Heliopolis sur l’île du Levant
ainsi que les versants urbanisés des collines d’Hyères et de Carqueiranne.
iii. Assainissement pluvial
Les eaux de ruissellement urbaines sont issues des surfaces imperméabilisées des espaces urbanisés :
voiries, aires de stationnement, etc. Ces zones de ruissellement sont relativement étendues et
propices au dépôt de substances polluantes. Elles recueillent de la pollution atmosphérique et/ou de
la pollution routière pendant une certaine période sèche et accumulent des poussières et divers
hydrocarbures et métaux. Ces produits demeurent aisément mobilisables par lessivage lors
d’épisodes pluvieux. Les eaux chargées en contaminant ruissellent et transitent jusqu’aux cours
d’eau ou directement au milieu marin de manière diffuse ou localisée si elles sont drainées par un
réseau pluvial quelconque. Ils sont alors dilués ou adsorbés à la masse sédimentaire.
24
L’assainissement pluvial n’a pas encore fait l’objet de la même attention que l’assainissement des
eaux usées sur le territoire. Suite à la phase d’investigation d’état-de-lieux, il semblerait que
l’ensemble des réseaux de la zone d’étude soient séparatifs. Là où des schémas d’assainissement
pluviaux ont été initiés (à Hyères par exemple), les investigations de réseaux ont pu être en évidence
plusieurs types de dysfonctionnements comme notamment des infiltrations d’eaux usées liées à des
mauvais raccordements. Quelques projets de bassins de rétention sont en cours en aval du Gapeau
et sur le Maravenne mais ils visent d’avantage une régulation quantitative des flux pour faire face
aux problèmes d’inondation, qu’une gestion qualitative visant à améliorer la qualité des rejets en
mer. Dans une optique de stockage des eaux pluviales en aval des bassins versants et plus
particulièrement au niveau des zones urbaines de bord de mer, on notera que deux difficultés
majeures s’opposent à la mise en place de bassin de rétention sur ce type de territoire :
- Les surfaces requises sont extrêmement importantes et difficiles à mobiliser face à la
pression foncière ;
- La très faible altitude des plaines littorales limitent la capacité d’enterrement des bassins.
Le but de cette étude n’étant pas de réaliser un diagnostic approfondi des réseaux pluviaux du
territoire, mais de comprendre l’importance que peuvent avoir les rejets pluviaux sur le milieu marin,
une évaluation des rejets polluants à été réalisée en tenant compte de l’occupation des sols des
territoires artificialisés. Les résultats de cette modélisation sont présentés dans le tableau suivant
(Tableau 6). La démarche de modélisation est présentée en annexe (Annexe 5).
Tableau 6 : Charges polluantes théoriques des eaux de ruissellement de territoires artificialisés
Pollution annuelle véhiculée par les eaux de ruissellement
urbaines (en T/an)
MO MES NTK Pt Pb Zn HC
Tissu urbain continu 33,65 102,23 1,53 0,26 0,04 0,08 1,92
Tissu urbain discontinu 446,17 1355,46 20,33 3,39 0,51 1,02 25,41
Zones industrielles et commerciales 173,41 632,73 2,81 2,11 2,81 1,76 24,61
Réseaux routiers et ferroviaire et
espaces associés 6,68 44,51 0,18 0,18 0,22 0,18 1,78
Aéroports 8,21 54,72 0,22 0,22 0,27 0,22 2,19
TOTAL 668,12 2189,64 25,07 6,15 3,85 3,25 55,91
Ces résultats sont comparés par la suite aux autres apports anthropiques ainsi évalués.
c) Installations à caractère industriel
Les installations à caractère industriel ont été recensées à partir des données de calcul de redevance
de pollution de l’agence de l’eau, et de la base de donnée en ligne des ICPE.
L’activité industrielle sur la zone d’étude est dominée par les industries agricoles et alimentaires et
plus particulièrement par les activités de vinification. En 2007, plus d’une cinquantaine de caves et de
coopératives viticoles étaient ainsi répertoriées sur les communes de la zone d’étude par l’agence de
l’eau au titre du calcul des redevances des pollutions industrielles. L’industrie agro-alimentaire est
également présente sur le territoire au travers des moulins oléicoles et de leur activité de fabrication
de corps gras d’origine végétale.
25
Deux autres secteurs se démarquent également sur la zone d’étude en terme de nombre
d’infrastructures aux émissions polluantes à caractère industriel : l’activité hospitalière,
extrêmement importante à Hyères, et l’activité militaire.
Enfin, le paysage industriel de la zone d’étude compte quelques secteurs hétérogènes de type
blanchisserie, équarrissage ou construction.
Evaluation des apports globaux
Le tableau suivant récapitule sur la base des données de redevance 2007 de l’agence de l’eau, la
pollution produite par l’ensemble des établissements industriels de la zone d’étude. La pollution
nette, en règle générale, résulte du calcul de la quantité de pollution produite (pollution brute), à
laquelle on soustrait la quantité de pollution éliminée en interne par les propres dispositifs de
traitement de l’établissement industriel. Dans le tableau suivant, une distinction est faite entre les
installations reliées à un réseau d’assainissement collectif et les installations dont le rejet se fait
directement dans le milieu naturel (rejet d’effluent net après traitement ou non en interne).
En terme de part de pollution du milieu naturel imputable aux installations à caractère industriel on
retiendra donc les installations à rejet direct (les rejets des autres installations étant déjà
comptabilisés dans les rejets d’assainissement collectif).
Tableau 7 : Estimation des rejets industriels de la zone d'étude (Source: données de calcul des redevances
2007 de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse)
Matière
Organique
Matière en
suspension
Azote
réduit
Phosphore
total
Pollution totale annuelle 425,7 863,7 50,2 18,1
dont installations reliées au
réseau d'assainissement collectif 86,6 322,1 11,1 8,8
dont installations à rejet direct 339 541,6 39,1 9,3
i. Caves et effluents viticoles
En France les caves sont soumises à déclaration lorsque la production annuelle est comprise entre
500 et 20 000 hl, et à autorisation lorsque la production dépasse 20 000 hl par an. Lorsqu’elles sont
soumises à autorisation, les rejets d’effluents sont encadrés et la mise en place de systèmes de
traitement s’avère souvent nécessaire. La production de vin représente une part importante de
l’activité industrielle de la zone d’étude, cependant cette activité se fait au sein de structures variées,
allant de grosses caves coopératives à forte production aux petites caves particulières. Les rejets
d’effluents de ce deuxième type de structure ne sont pas soumis à réglementation. Ils sont
néanmoins susceptibles de représenter une part importante de la contamination des eaux
superficielles en contaminants physico-chimiques. C’est pourquoi l’agence de l’eau a établi, en 2002,
un contrat sur cinq ans avec les fédérations des caves particulières de la région PACA, dans le but de
promouvoir le traitement des effluents par la mise en place de systèmes d’épandage.
Le tableau suivant récapitule sur la base de ces données de redevance, la pollution produite par les
caves et distilleries de la zone d’étude en 2007.
26
Tableau 8: Pollution brute et nette des établissements de production de vins, liqueurs et spiritueux sur la
base des données de redevance 2007 de l'AERMC
Pollution (kg.j-1)
Matière en
suspension
Matière
organique
Phosphore
total Azote réduit
Type de rejet Brute Nette Brute Nette Brute Nette Brute Nette
Réseau d'assainissement 4439 109 7091 643 87 0 218 31
Rejets directs 576 149 2057 671 2 1 19 8
Total 5015 258 9147 1314 89 1 237 39
Total en T / an 1830 94 3339 480 32 0 87 14
Etant donné que la pollution des installations reliées au réseau d’assainissement est déjà
comptabilisée dans la partie assainissement, on retiendra comme valeurs de pollution nette du
milieu par les caves et distilleries les données de pollution nette des rejets directs soit : 54 T/an de
MES, 245 T/an de MO, 300 kg/an de phospore et 3 T/an d’azote réduit.
ii. Sites militaires
Hormis l’île du Levant, la zone d’étude compte deux zones d’activités militaires : la Base Aéronavale
d’Hyères et l’Atelier Industriel Aéronautique de Cuers – Pierrefeu. Ces sites génèrent une pollution
particulière, propre aux activités des différents ateliers aéronautiques. Les effluents des sites
industriels sont ainsi chargés en métaux (cadmium, chrome, aluminium), en matières inhibitrices et
en composés organo-halogénés (peintures d’avion).
L’AIA de Cuers Pierrefeu a longtemps été considérée comme une des sources supposées d’altération
des eaux du bassin versant du Gapeau en métaux lourds. Aujourd’hui, ces deux sites sont reliés à
une station d’épuration des eaux usées : la station de l’Almanarre pour la BAN d’Hyères et la
nouvelle station de l’AIA de Cuers pour l’atelier de Cuers – Pierrefeu.
Ces sites seront donc ici retenus comme source de pollution diffuse par contamination des eaux
pluviales. Les aires imperméabilisées sur ces sites sont vastes et les eaux de ruissellement sont
susceptibles de véhiculer d’importantes charges de micropolluants dan les eaux de surface.
Néanmoins, le caractère sensible et souvent confidentiel de ces sites a rendu difficile l’obtention
d’information concernant l’existence ou non de dispositifs de traitement de ces eaux de
ruissellement.
Le Centre d’Essai de Lancement de Missiles (CELM) de l’île du Levant constitue une source d’apports
plus directe au milieu marin en certains composés. Si des précautions sont prises dans la mesure du
possible pour récupérer les débris flottants issus des essais en mer, de nombreux résidus de munition
(douilles, débris de munitions plus gros calibre) sont néanmoins déversés dans le milieu marin
chaque année. Ces apports ne sont pas estimés.
Au vu des données très limitées disponibles pour ces sites, il n’a pas été possible de quantifier ces
apports en micropolluants dans le cadre de cette étude.
iii. Etablissements hospitaliers
Les établissements hospitaliers représentent enfin la troisième grande catégorie d’établissements à
caractère industriel sur la zone d’étude. Neuf des onze établissements identifiés sur le secteur sont
27
localisés à Hyères et sont raccordés au réseau d’assainissement. Parmi les deux autres installations, à
rejets directs, le Centre Hospitalier Spécialisé de Pierrefeu-du-Var possède sa propre installation
d’épuration et sera relié à la nouvelle station d’épuration de Pierrefeu Village d’ici la fin de l’année
2011. Il semblerait que le centre Jean Itard à Collobrières possède également un rejet direct en
milieu naturel. Les effluents de ces établissements contiennent entre autre des métaux et des
composés organo-halogénés.
On estime aujourd’hui qu’un certain nombre de micropolluants contenus dans les eaux usées
échappent au traitement des stations d’épuration. Certains résidus médicamenteux tels que les
antidépresseurs ou les bétabloquants en font partie. Présents à très faibles concentrations et sous
forme de mélanges complexes, l’écotoxicité de ces substances sur les organismes aquatiques reste
peu connue. Parfois assez rémanents, certains tendent à s’accumuler dans les organismes aquatiques
et peuvent engendrer des effets néfastes sur leur état de santé. Cette problématique sera abordée
dans la partie « Discussion des méthode de surveillance » (page 46).
On retiendra trois sources principales pour ce type de molécule sur le territoire : le rejet du centre
hospitalier de Pierrefeu-du-Var, le rejet du centre Jean Itard à Collobrières, et l’émissaire en mer
de la station d’épuration d’Hyères Carqueiranne dans le Golfe de Giens (station qui recueille la
quasi-totalité des effluents hospitaliers de la zone d’étude).
d) Synthèse des apports anthropiques
Du fait de la complexité des mécanismes de pollution diffuse identifiés sur ce territoire, qui
mériteraient une analyse plus approfondie, il a été jugé trop peu représentatif d’évaluer les apports
de cette activité par formulation théorique comme cela a été fait pour les autres sources de
contamination (industrie, assainissement, et rejets pluviaux).
Le tableau suivant présente la part des rejets de chacune de ces sources pour les principaux facteurs
d’altération (matière organique, azote, phosphore et matières en suspension).
Tableau 9: Comparaison des différents apports (industriels, pluviaux et d'assainissement)
Matière en
suspension Matière organique Phosphore Azote réduit
Quantité
(en T/an)
Part des
apports
totaux
Quantité
(en T/an)
Part des
apports
totaux
Quantité
(en T/an)
Part des
apports
totaux
Quantité
(en T/an)
Part des
apports
totaux
Rejets industriels 541,6 18,3 339,0 27,8 9,3 24,0 39,1 18,1
Pollution pluviale
issue des territoires
artificialisées
2189,6 74,0 668,1 54,7 6,2 15,9 25,1 11,6
Rejets
d'assainissement 228,6 7,7 213,9 17,5 23,3 60,1 151,7 70,3
TOTAL 2959,8
1221,0
38,8
215,9
Seuls les rejets en milieu continental ont été retenus pour l’assainissement (les rejets de STEP par
émissaire en mer n’ont pas été comptabilisés) afin de rendre compte des différentes pressions sur les
eaux continentales. On remarque donc que si la majorité des apports en matière organique semble
attribuable aux eaux de ruissellement sur les surfaces artificialisées du territoire, la grande majorité
28
des apports en nutriments semble due aux rejets d’assainissement (60 % des apports en phosphore
et en 70 % des apports en nitrate).
A ces apports s’ajoutent ceux de l’agriculture que l’on peut juger potentiellement importants pour
les apports de matière en suspension. Pour les nutriments on pourra juger que les apports sont
globalement faibles sur les secteurs du bassin versant là où la viticulture est dominante (soit
l’ensemble des espaces de plaine ou de vallée). Sur la commune de La Crau, et sur les plaines
littorales d’Hyères et de Carqueiranne, l’existence d’une importante activité maraîchère et horticole
est susceptible d’accroître considérablement les apports en nutriments aux eaux de surface et
souterraines selon les mécanismes décrits précédemment.
On notera enfin que l’essentiel des rejets d’assainissement et des rejets industriels sont localisés sur
le bassin versant du Gapeau. Sur les autres bassins versants, plus petits et essentiellement côtiers, la
part la plus importante de la contamination des eaux est donc susceptible d’être attribuable aux eaux
de ruissellement pluviales urbaines ainsi qu’à l’agriculture. Une analyse par sous-bassin versant a été
entamée afin de quantifier ces différences d’apport selon la même méthode que celle utilisée pour le
bassin versant global. Cette analyse n’a cependant pas pu être terminée à temps pour le présent
rapport.
Malgré les incertitudes liées à ces outils d’évaluation, ils fournissent des ordres de grandeurs et
constituent une première étape vers la hiérarchisation des enjeux d’action pour le reconquête de la
qualité des eaux du bassin versant.
Les eaux continentales (de surface et souterraines) sont donc soumises à d’importants apports
anthropiques susceptibles d’altérer leur qualité. Une étude de la qualité des eaux continentales a
donc été menée afin de juger de la pression de ces apports sur la ressource. Cette analyse est
présentée dans la partie suivante.
3. Etude de la qualité des eaux superficielles
Les données disponibles sur la qualité des masses d’eau terrestres de la zone d’étude, se limitent aux
cours d’eau du bassin versant du Gapeau ainsi qu’à la nappe alluviale des plaines littorales d’Hyères
et de Carqueiranne. L’état des masses d’eau continentales telles qu’il est défini par le SDAGE est
présentée en annexe (Annexe 6).
Les données de qualité disponibles pour le Gapeau et ses affluents proviennent essentiellement des
trois stations du réseau de contrôle de surveillance DCE en place sur le bassin. La station « 6200200
Gapeau à Hyères (Ste Eulalie) » est située en aval du bassin versant, à environ 3 km de l’exutoire en
mer du Gapeau. Elle fournit les résultats les plus représentatifs des apports du bassin versant de ce
fleuve au milieu marin.
Une étude menée de 2004 à 2005 par le Syndicat mixte du bassin versant du Gapeau16 sur la qualité
des eaux superficielles du Gapeau a permis de récolter des données ponctuelles sur 9 autres stations
réparties sur le bassin versant, en fonction des différentes activités identifiées pouvant occasionner
une dégradation de la qualité des eaux (rejets de station d’épuration, rejets diffus agricoles, rejets
industriels,…). Les principales conclusions de cette étude ont été actualisées à partir des données
brutes récoltées sur les trois stations du réseau de contrôle de surveillance.
16
Syndicat Mixte de la Vallée du Gapeau, ASCONIT Consultant, 2005
29
De manière générale, la qualité des eaux du Gapeau est médiocre et une forte altération en matières
organiques oxydables, matières azotées, nitrates, matières phosphorées, température, bactériologie
et produits phytosanitaires a pu être régulièrement constatée au cours des dix dernières années. Une
amélioration est observable pour certains paramètres depuis quelques années.
a) Bactériologie
Les eaux analysées sur la station la plus en avale du Gapeau présentent une très forte contamination
bactériologique, et la qualité est qualifiée de mauvaise selon le référentiel SEQ Eau17 pour ce
paramètre. L’hydrologie et les saisons semblent avoir une influence forte sur ce paramètre. Les
faibles débits et la chaleur des mois estivaux entraînent une décroissance rapide des colonies
bactériennes dans l’eau (très bonne qualité) tandis que les plus gros débits des mois d’hiver semblent
soutenir leur transfert sur des distances plus importantes (mauvaise qualité).
b) Matières organiques et oxydables
Une nette amélioration a été observée ces deux dernières années (2008 et 2009 : passage de qualité
mauvaise à qualité moyenne). Directement liées à la consommation d’oxygène dans le milieu, ces
matières sont principalement issues des rejets d’eau usées non traitées. Ceci peut s’expliquer par les
améliorations réalisées sur le bassin versant en terme d’installations d’assainissement collectif.
Etant donné sa taille et sa proximité avec la station de mesure, la mise à neuf de la station
d’épuration de La Crau semble avoir largement participé à l’amélioration de ce paramètre sur le
tronçon aval du Gapeau. La mise en eau de cette nouvelle station s’est faite en deux étapes : la
première file de traitement en novembre 2008 et la deuxième file en mars 2010. L’évolution de la
qualité du Gapeau en amont et en aval du rejet de la nouvelle station est suivie depuis 2008 et les
résultats obtenus par ce réseau de surveillance supplémentaire confirment une nette amélioration
de la qualité des eaux en aval du rejet de la STEP.
c) Les nutriments
Si les nitrates ont été déclassants en 2008 sur la station, les données brutes des mesures de 2009
semblent indiquer une légère amélioration. En effet les teneurs mesurées en nitrates atteignaient
encore des maximums de 30 mg / L (qualité médiocre) en août 2008 alors qu’elles se sont stabilisées
entre 5 et 12 mg / L (qualité bonne à moyenne) pour toutes les mesures 2009. Les matières azotées
hors nitrates présentent une tendance à la diminution sur 2008, et des teneurs franchement plus
faibles et stables sur 2009 (NH4+ entre 0 et 0,6 mg / L contre un maximum de 10,7 mg / L en 2007 et
NO2- entre 0,03 et 0,11 mg / L contre 4,8 mg / L en 2007). Concernant les matières phosphorées, les
teneurs en phosphates et en phosphore total sont en diminution depuis 2006 avec une nette
réduction depuis 2009 pour les phosphates (entre 0,2 et 1,3 mg / L soit une qualité bonne à médiocre
contre des pics de concentration montant à 3,8 et 4,2 mg / L soit une qualité mauvaise en 2008 et
2007). Le phosphore total s’est stabilisé entre 0,06 et 0,7 mg / L en 2009 (qualité bonne à médiocre).
Les faibles débits des mois estivaux entraînent un manque de dilution et une augmentation des
teneurs en matières organiques et oxydables, en azote et en phosphore, conférant à la station une
qualité d’eau médiocre à mauvaise. Ces conditions semblent cependant avoir un impact plus positif
sur la bactériologie, plus faible au mois d’août (très bonne qualité) qu’en novembre ou en janvier
(mauvaise qualité).
17
Le système d’évaluation de la qualité des eaux (SEQ Eau) permet d’évaluer la qualité de l’eau et son aptitude
à assurer certaines fonctionnalités : le maintien des équilibres biologiques, la production d’eau potable, les
loisirs et sports aquatiques.
30
d) Les pesticides
Les eaux du Gapeau restent contaminées par une grande variété de pesticides18. La détection
fréquente (> 10%) de terbuthylazine et simazine, et moins fréquente (<10%) de terbuméton,
pendiméthaline, napropamide, mettent en évidence l’origine viticole des contaminations observées.
L’usage de certaines de ces substances telles que la terbuthylazine et la simazine, est interdit en
France depuis un certain nombre d’année. Un rapport du CORPEP (Cellule d'Orientation Régionale
contre la Pollution des Eaux par les Pesticides) souligne le rôle de l’agriculture dans la pollution aux
pesticides en soulignant une détection fréquente de glyphosate (principal herbicide utilisé en
viticulture et horticulture), d’aminotriazole et de diuron, également très répandu en viticulture.
La détection fréquente d’oxadiazon, propoxur et pipéronil butoxyde semble néanmoins indiquer que
des transferts relativement importants liés aux zones non agricoles ont également lieu.
L’arboriculture et l’horticulture participent également à la diffusion d’un certain nombre de
molécules dans l’environnement (terbuméton, pendiméthaline, napropamide, pyrimicarbe,
méthidathion, diazinon, pyriméthanil, oxadixyl). Les pesticides liés aux grandes cultures sont peu
fréquemment détectés.
Les pesticides principaux sont le Diazinon, l’AMPA, le Glyphosate et le Diuron.
e) Autres polluants
Le Réal Martin est reconnu à l’échelle du SDAGE comme étant contaminé par deux hydrocarbures
aromatiques polycycliques : le Benzo(g,h,i)perylene et l’Indeno(1,2,3-cd)pyrene. Une certaine
contamination en métaux lourds a également été détectée plus en amont du bassin versant (arsenic,
cuivre et nickel sur le Réal Collobrier, un affluent du Réal Martin). Ces substances ne sont cependant
pas mentionnées sur le tronçon aval du Gapeau qui se rejette à la mer.
f) Interprétation des données de qualité
Les pressions exercées sur le Gapeau par les activités du bassin versant induisent une forte altération
de sa qualité sur son tronçon aval et à proximité de son exutoire en mer. Les importantes
améliorations de qualité constatées suite à la mise en conformité de la station de La Crau semble
indiquer que les rejets d’assainissement jouent un rôle prépondérant dans l’altération des eaux du
fleuve à proximité de l’exutoire en mer. L’achèvement de la mise en conformité du parc épuratoire
d’ici la fin de l’année 2011 laisse prévoir une amélioration supplémentaire des altérations aux
matières organiques et oxydables et aux nutriments. L’existence de sources de substances
prioritaires non clairement identifiées et d’une pollution importante aux pesticides indique tout de
même la nécessité de poursuivre l’amélioration des rejets et de la lutte contre les pollutions diffuses
sur ce bassin versant.
Malgré l’existence d’activités similaires sur les autres bassins versants, la qualité des eaux du Gapeau
ne peut être jugée représentative de celle des autres cours d’eau pour lesquels aucune donnée n’est
disponible. Les différences de superficie, et ou de caractéristiques physiques limitent en partie ce
type de rapprochement. De plus l’existence de nombreux rejets de stations d’épuration, absents sur
la majorité des autres bassins versants, constitue une pression régulière supplémentaire non
négligeable.
18
CORPEP PACA – BRGM, 2005
31
Par ailleurs, la qualité des eaux souterraines ne sera pas présentée dans le cadre de ce rapport dans
la mesure où les transferts entre ces aquifères et le milieu marin sont extrêmement limités. Les
données de qualité disponibles sur ce territoire concernent les aquifères du bas Gapeau et des
plaines littorales d’Hyères et de Carqueiranne. On retiendra que les aquifères des secteurs d’Hyères,
Carqueiranne et La Crau sont vulnérables aux altérations par les nitrates dans une mesure qui a valu
de classer ce secteur en zone vulnérable aux nitrates. La détection de pesticides dans ces ressources
souterraines a également poussé à définir des périmètres de protection sur deux des principaux
captages du secteur.
III. Etude de la qualité du milieu marin et détermination des sources
potentielles d’altération des eaux et des écosystèmes
L’étude de la qualité du milieu marin s’est ici basée sur les différents réseaux de surveillance
existants. La qualité a été abordée sous trois angles principaux :
- La qualité microbiologique des eaux ;
- La qualité physico-chimique des eaux, des sédiments et de la matière vivante ;
- La santé des écosystèmes.
Les secteurs présentant des dégradations avérées ont ensuite fait l’objet d’investigations plus
détaillées afin de déterminer les sources d’altération potentiellement attribuables à ces
dégradations. Toute altération du milieu marin en zone côtière n’étant pas nécessairement liée à des
apports du bassin versant, cette première étape a permis de déterminer, avec un niveau de
confiance plus ou moins élevé, la part des détériorations marines du territoire attribuable au bassin
versant.
1. Altérations microbiologiques
a) Qualité microbiologique des eaux
i. Qualité microbiologique des eaux de baignade
L’analyse de la qualité microbiologique des eaux de baignade a été réalisée à partir des résultats de
suivis qualitatifs réalisés annuellement par la DDASS au cours de la période estivale. La frange
littorale incluse dans le périmètre du projet regroupe 38 sites de contrôle, sur lesquels entre 10 et 20
prélèvements sont réalisés, entre début mai et fin septembre. Les résultats de ces analyses
permettent de suivre l’évolution de la qualité de l’eau de manière assez régulière le long du trait de
côte. Seule l’île du Levant ne fait pas l’objet de contrôles. Pour chaque saison, les sites sont classés en
fonction des résultats d’analyse obtenus sur l’ensemble de la saison. Les critères de classement des
eaux de baignade sont présentés en annexe (Annexe 7).
32
� Le pourcentage des différents classements annuels sur les 38 sites de baignade a été établi pour
les campagnes de prélèvement de 2001 à 2009 afin de visualiser la qualité globale des eaux de
baignades sur le territoire. Ils sont présentés dans le graphique suivant (: Qualité des eaux de
baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude
(source: portail gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr)Figure
2).
Cette première analyse montre une bonne qualité générale des eaux de baignades. Très peu de
secteurs sont classés en eau de qualité moyenne (0 en 2009 et 3 en 2008), et encore moins de sites
sont classés momentanément pollués (3 secteurs en 9 ans). Cependant si ces classements annuels
reflètent bien la tendance générale de la qualité des eaux, ils masquent également les variations liées
à des épisodes ponctuels de contamination des eaux.
Figure 2 : Qualité des eaux de baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude
(source: portail gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr)
� Une analyse plus fine à l’échelle des prélèvements entre 2006 et 2009, a ensuite été réalisée afin
de déterminer le pourcentage de prélèvements déclassants et la nature des pollutions observées.
Cette analyse révèle que les altérations observées sont, sans exception, toujours liées à des
contaminations microbiologiques ponctuelles du milieu, avec dépassement des normes de bonne
qualité pour les streptocoques fécaux et / ou pour les coliformes totaux dont le dépassement de la
valeur guide d’Escherichia Coli est fréquent. Certains secteurs plus vulnérables ont pu être mis en
évidence :
- Les sites de baignade localisés à proximité immédiate de l’embouchure du Batailler sur les
communes de Bormes-les-mimosas et du Lavandou.
- Le secteur du Ceinturon (sites Est et Ouest confondus) situé sur la commune d’Hyères, à
cheval sur l’exutoire en mer du Roubaud et en aval de l’embouchure du Gapeau par rapport
33
aux courants côtiers. Cinq fois classé de qualité moyenne depuis 2001, il a été deux fois le
lieu de fortes pollutions microbiologiques ponctuelles au cours des quatre dernières années.
- Les secteurs de Plage d’Argent et de Grand Plage à Porquerolles, ont connu une légère
baisse de la qualité des eaux en 2008 et 2009 avec un classement en eaux de moyenne
qualité pour le secteur de Grand Plage pour la saison 2008.
- Le secteur du Coupereau sur la côte de Carqueiranne.
Concernant les dégradations plus faibles et plus occasionnelles, il semble difficile de dégager des
tendances géographiques et temporelles précises. elles ont été observées au moins une fois sur tous
les sites de baignade depuis trois ans. Seuls les sites de l’île de Port-Cros montrent une qualité d’eau
exemplaire chaque année.
ii. Qualité phytoplanctonique des eaux
L’analyse du phytoplancton toxique s’est basée sur le Réseau de Surveillance Phytoplanctonique
(REPHY) créé par l’Ifremer en 1984 d’observer l’ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux
côtières et de surveiller plus particulièrement les espèces produisant des toxines dangereuses pour
les consommateurs de coquillages. Sur le périmètre étudié, il n’existe qu’un seul point de
surveillance localisé entre les îles de Port Cros et du Levant et les prélèvements qui y sont réalisés
portent sur la surveillance de l’eau. Trois espèces ont fait objet d’un suivi : Dinophysis (DSP), Pseudo-
Nitzschia (ASP) et Alexandrium (PSP).
Entre 2006 et 2008, 20 analyses ont été effectuées. Si plusieurs inflorescences ont été observées
pour Pseudo-Nitzschia, aucun dépassement des seuils de toxicité n’est à déclarer (pic maximal de
8200 cellules/L en juin 2008 pour une valeur seuil de 100 000 cellules/L au-delà de laquelle des
analyses de toxines sont réalisées sur des coquillages). Par ailleurs, aucune inflorescence de
Dinophysis n’a été mise en évidence et un seul prélèvement s’est révélé positif pour Alexandrium et
à une faible concentration.
b) Détermination des sources d’altération potentielle : approche géographique
Les résultats fournis par ces réseaux indiquent donc que le territoire marin concerné dans cette
étude ne fait pas état de dégradations phytoplanctoniques. Aucun phénomène de bloom algal
anormalement important pouvant être lié à un excès d’apports en nutriments depuis le bassin
versant n’a été mentionné. La détermination des sources potentielles d’altération sera donc ici
centrée sur les apports microbiologiques d’origine humaine pouvant impacter les zones de baignade.
i. Principaux facteurs d’altération
Les altérations microbiologiques recherchées au niveau des zones de baignade sont des
contaminations bactériologiques d’origine humaine ou animale. Elles peuvent avoir trois grandes
origines en zone littoral:
• des installations d’assainissement d’eaux résiduaires urbaines lors de dysfonctionnements
chroniques ou ponctuels,
• des rejets directs dans le milieu marin depuis des navires de plaisance,
• des apports diffus depuis le bassin versant lors d’événements climatiques particuliers.
Les sites de baignade les plus sensibles identifiés ci-avant ont donc été analysés afin de cerner le type
de source polluante pouvant les affecter. Trois de ces analyses sont présentées dans le présent
rapport : celles du secteur du Batailler, de Porquerolles et du Coupereau.
34
On notera que dans le cadre de la nouvelle directive baignade (Directive 2006/7/CE du 15 février
2006), des profils de vulnérabilité des secteurs de baignade doivent être établis par les collectivités
avant 2011. Leur but est justement la détermination des sources les plus sensibles d’altération des
zones de baignade. Seuls les profils d’Hyères et de La Londe-les-Maures ont pu être récupérés dans le
cadre de cette étude, les communes de Carqueiranne et du Lavandou n’ayant pas encore réalisé les
leurs. Si les réflexions menées dans le cadre de la présente étude ne sont pas aussi poussées que
peuvent l’être les diagnostics qui servent à l’élaboration des profils de vulnérabilité, ils fournissent
néanmoins une première indication de la sensibilité des secteurs.
ii. Embouchure du Batailler
La possibilité d’apports diffus depuis le bassin versant liés à autre chose que les installations
d’assainissement a été écartée ici. Les contaminations rencontrées sont en effet d’origine fécale et
l’activité agricole majoritaire (viticulture et maraîchage) fait appel à une fertilisation sous forme très
majoritairement minérale. Etant donné le caractère très ponctuel et massif des dépassements, une
pollution ayant pour origine les rejets des eaux usées de la plaisance a également été écartée.
Les communes du Lavandou et de Bormes-les-mimosas partagent une station d’assainissement
commune, la station du Batailler, qui traite l’intégralité des eaux usées de Bormes et 60 % des eaux
usées du Lavandou. Cette station construite en 1969 et étendue en 1993 possède un traitement en
trois filières : une filière biologique de type boue activée d’une capacité de 18 000 EH, et deux filières
physico-chimiques de capacités respectives 28 800 EH et 43 200 EH. L’essentiel du traitement des
eaux usées est ainsi réalisé par voie physico-chimique et a donc très peu d’action sur la pollution
dissoute. Cette station d’épuration ne respecte pas les normes de rejet fixées par la réglementation19
actuelle que ce soit en concentration ou en rendement.
Les effluents traités de la station du Batailler sont rejetés en mer par l’intermédiaire d’un émissaire
d’une longueur totale de 3 km qui se compose d’une partie terrestre, allant de la station à la plage du
Lavandou et d’une partie en mer, longue de 1200 m, au bout de laquelle se trouve un unique point
de rejet, à 20,5 m de profondeur. La buse de l’émissaire se situe au droit de la zone sensible. Les
courants mesurés à son niveau sont principalement orientés vers le Sud-Ouest (31% des
observations) et le Sud-Est (38 %). Les courants orientés vers les sites de baignade ne représentent
que 10 % des occurrences.
Enfin le réseau d’assainissement est de type séparatif et il est peu sensible aux eaux parasites
permanentes mais particulièrement vulnérable aux infiltrations d’eaux parasites pluviales. La surface
totale drainée par le réseau a été estimée à 17 ha, représentant 3 876 m3/j pour une pluie de retour
1 mois (22,8 mm/j), soit presque le volume d’effluents collectés par temps sec en moyenne saison.
Afin de faire face aux surcharges du réseau lors de grosses précipitations, ce réseau est équipé de 7
postes de refoulement ayant une conduite de trop plein permettant l’évacuation des eaux
excédentaires. Les caractéristiques de ces émissaires sont présentées dans le tableau suivant ( ).
19 Décret d’application de la loi sur l’eau du 22/12/1994
35
Tableau 10: Caractéristiques des postes de relevage du réseau d'assainissement de Bormes-les-mimosas / Le
Lavandou (Source : Dossier d’autorisation loi sur l’eau pour la construction de la nouvelle station d’épuration
du Batailler)
Nom Localisation Caractéristiques des conduites de surverse
Point de rejet Emissaire Pollution transitant
par le PR (DBO5)
Batailler PR Batailler Mer Oui > 600 kg/j
Catalanes PR Catalanes Le Batailler - > 600 kg/j
Gouron PR Gouron Port de Bormes Non > 600 kg/j
Fossette PR Fossettes Mer Oui 12 à 120 kg/j
Saint-Clair PR Saint-Clair Mer Oui 200 à 600 kg/j
Vieux Port PR Vieux Port Port du Lavandou Non 200 à 600 kg/j
La Vieille PR Vieille La Vieille Non 12 à 120 kg/j
Les premiers rejets par surverse sur le réseau, s’observent à partir de pluies de retour 2 mois soit
environ 30 mm pour une pluie de 12 heures.
L’ensemble de ces éléments sont représentés dans la figure ci-dessous
La non-conformité de la station d’épuration a parfois été mise en avant pour expliquer les altérations
constatées. Néanmoins, l’éloignement de l’émissaire en mer et la direction des courants dominants
semblent aller à l’encontre de cette explication. De plus le suivi de la qualité bactériologique des
Figure 3 : Représentation des points de rejets d'assainissement collectif du réseau de Bormes-les-mimosas / Le Lavandou
36
eaux réalisé dans le cadre de la définition de l’état zéro du milieu marin pour la construction de la
nouvelle station d’épuration du Batailler a indiqué une forte décroissance de la concentration
bactérienne aux abords du diffuseur de l’émissaire atteignant un quais bruit de fond à quelques
centaines de mètres de celui-ci.
Afin de déterminer les mécanismes d’altération de la ressource et les installations d’assainissement
mises en cause, les concentrations en E. Coli constatées sur la zone d’étude et les valeurs des
précipitations au cours de la période d’investigation 2009 ont été superposés sur le graphique ci-
après.
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5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
19/0
5/20
09
28/0
5/20
09
05/0
6/20
09
13/0
6/20
09
21/0
6/20
09
29/0
6/20
09
07/0
7/20
09
15/0
7/20
09
22/0
7/20
09
29/0
7/20
09
05/0
8/20
09
13/0
8/20
09
21/0
8/20
09
29/0
8/20
09
06/0
9/20
09
14/0
9/20
09
20/0
9/20
09
28/0
9/20
09
(nom
bre
/ m
L)
0,010,020,030,040,050,060,070,080,090,0100,0
(mm
)
Batailler centre Lavandou ville Précipitations
Figure 4: Présentation des teneurs en E. Coli des eaux de baignade en marge des précipitations
(source: DDASS, Meteo France)
Cette approche simpliste permet d’appréhender l’importance des épisodes de pollution en marge
des plus fortes précipitations. Les plus fortes contaminations sont observées suite à des épisodes
particulièrement intenses pouvant avoir engendré des rejets au niveau des déversoirs d’orage. La
sensibilité des réseaux aux infiltrations d’eaux pluviales et leur saturation lors d’épisodes pluvieux
intenses semblent donc ici être la cause principales des altérations observées.
Cette dynamique de contamination a été confirmée lors de l’entretien mené avec Mme Varay,
responsable du suivi de la qualité des eaux de baignade à la DDASS du Var.
Les sources d’altérations du secteur du Coupereau à Hyères ont été diagnostiquées lors de
l’élaboration de ces profils. Les sources d’impact identifiées sont similaires à celles identifiées sur le
secteur du Batailler : déversoirs d’orage amonts et dysfonctionnements accidentels d’équipements
du réseau de collecte des eaux usées.
iii. Secteur de Porquerolles
Les secteurs de plage d’Argent et de Grand Plage à Porquerolles se sont caractérisés en 2008 et 2009
par des dépassements faibles mais réguliers des valeurs réglementaires en E. Coli. Le bassin versant
hydrologique correspondant à cette face de l’île accueille une urbanisation limitée et une agriculture
37
diversifiée dominée par des vignes et des vergers. Les effluents de la station d’épuration de l’île
(capacité 4000 EH en lagunage à haut rendement de performance) sont réutilisés pour l’arrosage
des vergers et les eaux excédentaires dirigées vers le principal cours d’eau de l’île, la Garonne, dont
l’exutoire se trouve au fond du port de plaisance. En cas de dysfonctionnement et d’apports excessifs
à la station les eaux sont redirigées vers une petite crique au Sud de l’île.
Le caractère régulier des apports semble indiquer une dynamique d’apport elle aussi régulière,
excluant ainsi une corrélation particulière avec la climatologie. Associé à une fertilisation a priori
limitée et essentiellement minérale, ceci limite les possibilités d’apports diffus en provenance du
bassin versant.
Les deux plages, localisées sur la face Nord de l’île sont cependant extrêmement fréquentées par les
plaisanciers en période estivale (un comptage aérien réalisé en 2008 a permis d’identifier plus de 800
navires aux mouillage sur ce secteur en période de pointe estivale). Le caractère régulier mais faible
des dépassements constatés pousse à croire qu’ils sont vraisemblablement liés aux rejets d’eaux
usées des navires dans le milieu marin.
Ce problème a ensuite été abordé lors de l’entretien réalisé à la DDASS du Var. S’il est clair que ces
rejets exercent une pression sur le milieu marin dans ce secteur, des investigations complémentaires
réalisées par la DDASS n’ont pas permis de mettre les deux phénomènes en corrélation directe. Le
bassin versant n’est en tout cas pas mis en cause.
iv. Secteur du Coupereau
Les contaminations constatées sur le secteur du Coupereau à Carqueiranne sont régulières et
peuvent dépasser les valeurs limites impératives de qualité. Ceci traduit une forme d’apports
réguliers qui ne semble pas liée au régime des précipitations.
Le secteur du Coupereau à Carqueiranne se caractérise par un grand nombre de cabanons20 en
retrait des plages. Construits sur des pentes assez fortes et sur des sols peu épais, ils ne possèdent le
plus souvent pas d’installations autonomes de traitement des eaux usées. La nature des sols et du
socle favorise une diffusion rapide vers le milieu marin localisé en contrebas. L’occupation des sols
du bassin versant amont est par ailleurs dominée par des espaces naturels forestiers n’indiquant pas
d’autres sources potentiels d’apports.
Les conclusions des investigations du SPANC ne sont pas encore disponibles et les profils de
vulnérabilité des zones de baignade n’ont pas encore été réalisés sur ce secteur, néanmoins les
rejets des secteurs bâtis en retrait de plage semblent être la principale source de contamination
bactériologique sur ce secteur.
2. Altération physico-chimique
a) Qualité physico-chimique du milieu marin
i. Qualité physico-chimique des eaux
Conformément à l’article 8 de la DCE, un programme de surveillance a été mis en place sur la façade
méditerranéenne sur les masses d’eau côtières et de transition, afin de dresser un tableau cohérent
20
Habitations côtières traditionnelles qui ont eu tendance à s’artificialiser et à se « durcifier » au cours des
dernières dizaines d’années.
38
et complet de l’état des eaux au sein du bassin Rhône Méditerranée. La première campagne de
contrôle de surveillance a eu lieu en 2006. Une des masses d’eau retenue dans le cadre du réseau de
contrôle de surveillance fait partie de la zone d’étude. Il s’agit de la masse d’eau DCE « Iles du soleil »
(FR DC 7 h), identifiée en tant que masse d’eau de typologie « sites côtiers rocheux non affectés par
des apports d’eau douce ». Le réseau de surveillance s’est prioritairement appuyé sur les réseaux
existants tels que le REPHY, le RINBIO ou le RSP, cependant de nouvelles stations de mesure DCE ont
été créées en complément.
Dans le cadre de la campagne DCE 2006, l’état chimique du milieu a été décrit à partir du réseau
d’intégrateurs biologiques (RINBIO). Ce réseau permet de caractériser l’état chimique des eaux par
concentration de contaminants dans la matière vivante (chair de moule) selon un principe de
bioaccumulation. Afin de pouvoir comparer les concentrations ainsi obtenues avec les normes de
qualité environnementales (NQE), définies à l’époque par la circulaire 2007/23 du 7 mai 2007 du
MEDAD et exprimées en concentration dans l’eau, les concentrations obtenues dans le biote ont été
converties en concentration équivalente dans l’eau. Les résultats obtenus sur la station de l’île du
Levant sont présentés dans le tableau suivant (Tableau 11).
Tableau 11: Concentrations des principaux contaminants dans l'eau à la station RINBIO du Levant
Substance Concentration
(µg/L) Substance
Concentration
(µg/L)
Anthracène 0,00071 4-para-nonylphenol 0,006157
Pentabromodiphényléther 0,000041 4-tert-octylphenol 0,002913
Cadmium 0,254569 Pentachlorobenzène 0,000924
C10-C13 Chloroalcanes 0,000045 Pentachlorophenol 0,004736
Chloropyrifos 0,001873 Benzo (a) pyrène 0,00004
Diethylhexylphtalate (DEHP) 0,007388 Benzo(b)fluo + Benzo(k)fluo 0,000009
Endosulfan 0,001231 Benzo(ghi) + Indéno(1,2,3) 0,000624
Fluoranthène 0,000041 Tributylétain 0,00012
Hexachlorobenzène 0,000026 1,2,4 Trichlorobenzène 0,018116
Hexachlorobutadiène 0,000924 Trifluraline 0,000783
SHCHs 0,002309 Aldrine 0,000004
Plomb 0,121568 Dieldrine 0,000024
Mercure 0,000148 Endrine 0,000035
Naphtalène 0,004861 Isodrine 0,000004
Nickel 0,957713 SDDTs 0,000016
Nonylphenols 0,061567
inférieur à la NQE supérieur à la NQE
On remarque que tous les paramètres ont des valeurs inférieures à la NQE excepté pour l’endosulfan
et le pentachlorobenzène. Ces dépassements sont cependant généralisés à l’ensemble des points de
prélèvements de la campagne et l’IFREMER précise que ces résultats ne sont pas significatifs. Cette
campagne a donc retenu un état physico-chimique excellent sur les masses d’eau côtières de ce
secteur.
ii. Qualité des sédiments
De par leur affinité pour le matériel particulaire, les éléments chimiques rejetés dans le milieu marin
ont tendance à s’accumuler dans la fraction fine des sédiments côtiers. Ces derniers constituent ainsi
un réservoir de contaminants dont les échanges avec la colonne d’eau vont dépendre des conditions
39
physico-chimiques du milieu. Ainsi, si la mesure d’un contaminant dans l’eau reste très ponctuelle,
l’analyse des sédiments permet au contraire de fournir une vision de la contamination chronique des
milieux. C’est dans cette optique que les sédiments sont utilisés dans différents programmes de
surveillance de la qualité du milieu marin.
On distinguera ici deux types de sédiments : les sédiments de la rade et ses îles et les sédiments
portuaires. Chaque type fait l’objet d’un suivi particulier.
� Sédiments de la rade
Dans le cadre du réseau de contrôle et de surveillance DCE présenté ci-avant, trois stations de
mesures ont été mises en place sur la zone d’étude afin d’évaluer la qualité de la macrofaune
benthique de substrat meuble. Ces stations ont été implantées à moins d’un mille des côtes et sur
des fonds situés entre 20 m et 30 m de profondeur à Porquerolles, au Levant et au Lavandou. La
qualité des sédiments a été caractérisée pour les paramètres suivants :
� Granulométrie
� Carbone organique total (COT)
� Azote Kjeldahl
� Phosphore total
Les résultats de la campagne sont fournis dans le tableau suivant (Tableau 12).
Tableau 12: Caractéristiques des sédiments aux points de mesure du RCS DCE (Campagne 2006)
Station
Fraction
fine
(<%63µm)
COT (% PS)
Azote
Kjeldahl
(mg/kg)
Phosphore
total
(mg/kg)
Qualité
sédiments
Le Levant 1,17 0,4 310 220 1
Porquerolles 10,72 1,2 860 230 4
Lavandou 3,07 0,4 320 320 1
Azote: ■ Teneur faible, ■ T. moyenne, ■ T. forte, ■ T. très forte.
Phosphore: ■ Teneur faible, ■ Teneur forte.
COT: ■ Enrichissement moyen, ■ E. fort, ■ E. très fort.
Fraction fine : ■ Sables purs, ■ Sables peu envasés, ■ Sables moyennement envasés, ■ Sédiment très envasés à
dominantes de sables, ■ Sédiment très envasés à dominantes de vases.
Il ressort de cette analyse que les sédiments du Levant et du Lavandou sont de très bonne qualité
pour l’ensemble des paramètres. Les sédiments de la station de Porquerolles en revanche ont été
jugés de qualité médiocre dû à un fort enrichissement en carbone organique total et une teneur
moyenne en azote. Les sables, peu envasés, ont été jugés de bonne qualité. On notera que les
analyses de sédiments ne portent pas sur les teneurs en métaux lourds ou en micro polluants
organiques.
� Sédiments portuaires
Le REPOM21, Réseau National de Surveillance des Ports Maritimes, a pour objectif l’évaluation et le
suivi de l’évolution de la qualité des eaux et des sédiments des bassins portuaires. Sur le secteur, les
21
DDTM VAR
40
ports de Saint-Pierre et de Porquerolles à Hyères, du Miramar à La-Londe-les-Maures, de la Favière à
Bormes-les-Mimosas et du Lavandou font part de ce réseau de surveillance.
Les sédiments sont analysés et caractérisés pour un grand nombre de paramètres tels que leurs
teneurs en carbone organique, en matière azotée et en matière phosphorée, en métaux lourds et en
composés organiques (hydrocarbures polyaromatiques, PCB, organo-stanniques). Les résultats
d’analyse sont comparés à des niveaux de référence, fournis par l’arrêté du 09/08/0622 relatif aux
taux de contamination des sédiments issus d’opérations de dragage. Deux valeurs N1 et N2 sont
fournies pour chaque contaminant afin d’apprécier l’incidence des opérations sur le milieu marin en
fonction des taux de contamination des sédiments. Ces niveaux permettent de définir si les
opérations doivent être soumises, le cas échéant, à déclaration ou à autorisation. Ils constituent une
première indication sur la qualité des sédiments portuaires analysés dans le cadre du REPOM. Les
tableaux de référence sont fournis en annexe (Annexe ). L’étude de la qualité des sédiments a été
réalisée à partir des résultats des analyses effectuées de 2000 à 2009.
Métaux lourds
Tous les ports contrôlés sur le périmètre d’étude présentent une contamination moyenne à forte
par le cuivre. Les concentrations mesurées varient fortement d’une année à l’autre et dépassent
souvent le niveau N2, de 90 mg/kg sec de sédiment. Le port de Saint-Pierre à Hyères fait état des
pollutions les plus marquées avec des concentrations moyennes parfois supérieures à 500 mg/kg.
Malgré une légère diminution observée en 2007 et en 2009 pour ce port, aucune tendance
particulière ne semble se dégager sur la totalité du périmètre, traduisant des apports soutenus
depuis 10 ans (Tableau 13).
Tableau 13 : Evolution des concentrations en cuivre dans les sédiments portuaires entre 1999 et 2009
Concentration en cuivre des sédiments
0
100
200
300
400
500
600
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Années
Con
cent
ratio
n (e
n m
g/kg
se
c)
HyèresPorquerollesLa LondeBormesLavandouN1N2
D’autres métaux lourds tels que l’arsenic (As), le mercure (Hg), le nickel (Ni), le plomb (Pb) ou encore
le zinc (Zn) ont été observés à des concentrations supérieures aux niveaux N1 et N2. Ces
22
Arrêté du 09/08/0622
relatif aux niveaux à prendre en compte lors d'une analyse de rejets dans les eaux de surface ou de
sédiments marins, estuariens ou extraits de cours d'eau ou canaux relevant respectivement des rubriques 2.2.3.0, 4.1.3.0 et
3.2.1.0 de la nomenclature annexée au décret n° 93-743 du 29 mars 1993.
41
contaminations se limitent le plus souvent à des zones bien définies au sein de certains ports
uniquement.
Le bassin central du port d’Hyères Saint-Pierre présente ainsi de fortes concentrations en Zn, Pb et
Hg et en moindre mesure, en Ni. La contamination en Zn s’étend aux autres bassins également, où
elle est toutefois moins élevée. Dans le bassin du port du Miramar à La Londe-les-Maures, les
analyses révèlent des concentrations en Pb et en Zn supérieures au niveau N1 et parfois même au
niveau N2. Cette pollution ne se retrouve pas dans les sédiments prélevés dans l’embouchure du
Maravenne indiquant a priori que ces apports ne proviennent pas du bassin versant. Une légère
contamination à l’As et au Ni est cependant observée sur les trois sites de contrôle. Enfin, le port du
Lavandou n’a fait état que de quelques contaminations légères en Ni et Pb au cours des dernières
années tandis que pour les ports de Porquerolles et de Bormes-les-Mimosas, le cuivre est le seul
élément observé à des taux supérieurs aux niveaux de référence.
Les molécules organiques
Selon les niveaux de référence fournis par l’arrêté du 09/08/2006, les résultats des analyses des
sédiments portuaires figurent tous en dessous du niveau N1, et ce pour l’ensemble des éléments.
Seul le bassin central du port d’Hyères fait état, comme pour les métaux lourds, d’une contamination
élevée en PCB (Poly Chloro Biphényls) sur ces dix dernières années cependant non renouvelée depuis
2003.
Notons que l’arrêté du 09/08/2006 ne fournit aucune valeur de référence pour les hydrocarbures
poly-aromatiques ni pour les organo-stanniques.
iii. Qualité de la matière vivante
Le Réseau Intégrateurs Biologiques (RINBIO) a pour objectifs d’évaluer les niveaux de contamination
chimique et radiologique dans chaque unité littorale du référentiel géographique du SDAGE du
bassin Rhône Méditerranée Corse. Ce réseau s’appuie sur la capacité des mollusques à accumuler les
micropolluants contenus dans l’eau jusqu’à atteindre un pseudo-équilibre avec le milieu. Des poches
ostréicoles remplies de moules Mytilus galloprovincialis sont immergées en mer, le long du littoral
méditerranéen. Ces stations de mesure sont placées dans des périmètres géographiques où l’on
considère que la concentration de la plupart des contaminants résulte de l’ensemble des apports
arrivant sur la zone. Ainsi, la prise en compte des principaux apports et l’appréciation de la direction
moyenne des courants côtiers permettent un positionnement homogène des différentes stations le
long du littoral. Les contaminants surveillés sont :
� Les métaux lourds : plomb (Pb), zinc (Zn), cadmium (Cd), mercure (Hg), cuivre (Cu), nickel (Ni),
chrome (Cr) et arsenic (As), et
� Les composés organiques : DDTs (DichloroDiphénylTrichloréthane et ses produits de
dégradation), PCBs (PolyChloroBiphényls, somme de 10 congénères), HAPs (Hydrocarbures
Aromatiques Polycycliques), HCHs (HexaChloroCycloHexane).
De la pointe de Carqueiranne au Cap Nègre, les campagnes de 2000 et de 2006 reposent sur les
résultats de respectivement 5, 8 et 6 stations de surveillance. Pour chaque campagne le classement
des niveaux de contamination des stations se fait par rapport aux concentrations moyennes
obtenues sur l’ensemble du réseau lors de cette campagne. L’unique observation des classes ne
traduit donc pas les tendances interannuelles observées à l’échelle du littoral méditerranéen.
42
Tableau 14: Caractérisation des stations RINBIO de la zone d’étude pour les campagnes 2000, 2003 et 2006
(Source : Ifremer23
)
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
Carqueiranne (22E)Giens (23A)Hyères Ouest (23D)Hyères est (23B)Porquerolles (23F)Port Cros (23C)Iles du Levant (23D)Lavandou (24A)
Cu Ni Cr AsPb Zn Cd Hg
20
00
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
2000
2003
2006
Carqueiranne (22E)Giens (23A)Hyères Ouest (23D)Hyères est (23B)Porquerolles (23F)Port Cros (23C)Iles du Levant (23D)Lavandou (24A)
DDT HCH PCB HAP
pas de donnéesbruit de fondniveau faibleniveau modéréniveau élevéniveau très élevé
Métaux lourds
Pour les métaux lourds, la contamination est faible. Elle dépend du mode de diffusion des polluants
(atmosphérique, aquatique), et des caractéristiques locales et globales du bassin versant. Les
concentrations observées sur ce secteur se situent généralement entre le bruit de fond (niveau de
contamination moyen du réseau) et des valeurs de contamination supranormales par rapport à cette
valeur moyenne, toutefois considérées comme faibles.
Les niveaux de plomb, de cadmium, de chrome, de cuivre, de mercure et de nickel présentent des
concentrations relativement stables d’une campagne sur l’autre et du même ordre de grandeur que
celles observées en Manche et en Atlantique. Les concentrations moyennes en Zinc de la
Méditerranée ont nettement diminué depuis 2000 mais sont tout de même supérieures aux valeurs
de la Manche et de l’Atlantique, notamment à cause de l’influence des apports atmosphériques du
Nord-Est de l’Europe. Enfin un pic de contamination modéré pour l’arsenic a été observé sur le
secteur de Giens en 2000, traduisant une tendance globale sur la côte entre Marseille et le Lavandou.
Cette tendance ne s’est pas répétée lors des campagnes suivantes. Fortement bio-accumulable,
l’arsenic se retrouve sous des formes organiques prédominantes et très peu toxiques pour l’homme.
Molécules organiques
Les molécules organiques ont un caractère généralement moins conservatif que les métaux lourds.
Cette propriété associée à la dispersion depuis les sources d’apport entraîne généralement
l’observation de concentrations plus élevées pour les prélèvements effectués directement sur la côte
(réseau RNO par exemple). Inversement, étant donné l’éloignement des zones homogènes des
stations RINBIO par rapport aux sources de pollution potentielles, les résultats extérieurs au bruit de
fond sont d’autant plus significatifs.
23
RINBIO, 2001, 2004, 2007
43
Concernant le DDT, une très forte contamination des secteurs de Giens, Hyères et du Lavandou a été
mise en évidence lors de la campagne de 2000. Cette tendance n’a pas été confirmée lors des deux
campagnes suivantes, qui ont fait état de niveaux ambiants à faibles sur l’ensemble du périmètre. Le
DDT étant interdit depuis 1972, ont peut penser qu’il s’agissait d’un épisode de pollution
accidentelle et non pas d’une utilisation irrégulière sur le bassin versant du Gapeau.
La présence de HCH au cours des campagnes de 2000 et 2003 reposait uniquement sur le dosage de
son isomère γ. Dans ces conditions, le niveau de contamination moyen mesuré à l’échelle du réseau
est très faible, et les valeurs obtenues sur le périmètre du contrat de baie égales à ce bruit de fond.
En 2006, l'extension de l’analyse aux dosages des isomères α et β, révèle une contamination
différente. Ces résultats montrent qu'il existe encore des sous-produits de fabrication du lindane
utilisés sur le bassin versant dont des pics observés à Giens, et en moindre mesure à Porquerolles et
au Lavandou.
Une contamination faible à modérée des eaux par certains HAPs a été révélée sur le secteur, avec
des pics de contamination de Fluoranthène à Hyères en 2000 et à Carqueiranne et Giens en 2003. Si
ce polluant était moins présent en 2006, le secteur Giens-Hyères a tout de même été marqué par des
pics relatifs d’autres composés. La présence de dérivés d’étain vers Port Cros indique notamment des
apports de TBT par la plaisance.
Enfin, la zone d’étude ne semble pas particulièrement contaminée par les PCBs dont les niveaux sont
faibles sur l’ensemble du périmètre.
iv. Qualité des milieux aux abords des émissaires en mer
La station de l’Almanarre (capacité 120 000 EH, communes d’Hyères et de Carqueiranne) rejette ses
effluents par un émissaire en mer dans le golfe de Giens. La qualité des sédiments à proximité du
point de rejet de l’émissaire en mer de la station de l’Almanarre a été mesurée dans le cadre du suivi
écologique de l’émissaire de 200924. Des analyses de pollution portant sur les métaux lourds, les
hydrocarbures totaux, les HAP ainsi que les PCB ont été réalisées et les résultats ont été comparé aux
niveaux N1 et N2 de contamination des sédiments de dragage définis par l’Arrêté du 9 août 2006.
Aucune pollution par les hydrocarbures totaux, HAPs ou PCBs n’a été mise en évidence sur le site.
Pour les métaux lourds tous les niveaux étaient du même ordre de grandeur que le bruit de fond
naturel. Seul une des stations à proximité immédiate du rejet présente une teneur en mercure
excessivement élevée (22,3 mg/kg avec N2 avec 0,8 mg/kg pour le mercure).
La station de La Londes-les-Maures (capacité 36 000 EH, commune de La Londe-les-Maures) rejette
ses effluents par un émissaire en mer dans la rade d’Hyères. La qualité chimique des eaux à proximité
du point de rejet de l’émissaire a été mesurée dans le cadre du suivi écologique de l’émissaire en
2007 et 200925. Concernant l’analyse de sédiments, les seuils de l’Arrêté du 9 août 2006 sont
dépassés pour le mercure (dépassement de N1 avec 0,6 mg/kg). Concernant les HAP et les PCB, les
seuils de détection sont rarement dépassés et les sédiments sont considérés comme non
contaminés.
24
Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement), 2009 25
Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement) 2007
Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement) 2009
44
La station du batailler (capacité 90 000 EH, communes de Bormes les mimosas et du Lavandou),
rejette ses effluents par un émissaire en mer dans la rade de Bormes. Les sédiments marins ont été
analysés à proximité de l’émissaire en mer de la station d’épuration du Batailler dans le cadre de la
définition de l’état zéro du milieu marin préalable à la construction de la nouvelle station26. Les
résultats obtenus ont été comparés aux valeurs de référence de différents réseaux existants (RLM,
RNO, Géode). Les prélèvements réalisés ne révèlent aucun problème relatif à la qualité physico-
chimique des sédiments pour chacun des paramètres mesurés : carbone organique total (COT),
matières azotées, métaux lourds, micropolluants organiques. Les sédiments sont considérés comme
non contaminés.
Pour l’ensemble de ces points de rejets, une zone d’influence bactériologique de plus de 100 m de
diamètre peut être observée, sans qu’elle n’ait une influence sur les eaux côtières.
Aucune donnée n’a pu être obtenue pour la station du Rayol Canadel qui rejette ses effluents dans
l’anse de Cavalière à proximité du Cap Nègre.
b) Détermination des sources d’altération potentielles : approche par substance en
zone portuaire
Les substances physico-chimiques analysées sont extrêmement nombreuses, tout comme les
différents usages pouvant en être à l’origine. De manière générale le milieu marin semble assez
faiblement contaminé en polluants physico-chimiques. Les altérations constatées dans la matière
vivante en milieu naturel semblent accidentelles et ne s’inscrivent pas dans des tendances à moyen
ou long terme. Elles semblent cependant traduire un rayonnement important de contamination du
milieu marin par les apports du bassin versant en cas d’une forte pollution de celui-ci. Les altérations
physico-chimiques « chroniques » sont ici observées sur l’ensemble des secteurs qui concentrent les
activités anthropiques : les zones portuaires et les exutoires des émissaires en mer.
Concernant les contaminations constatées aux abords des émissaires en mer des stations
d’épuration, elles sont souvent limitées et réduites aux abords immédiats des exutoires. La recherche
de sources potentielles sur le bassin versant pour les principales substances est vaine, d’autant plus
qu’elles ne sont pas particulièrement caractéristiques d’une activité particulière et que la multitude
et la diversité des apports aux stations d’épuration rendrait cette tâche extrêmement complexe voir
inutile. L’amélioration des rejets de stations d’épuration doit passer par une amélioration des
processus de traitement.
La détermination des sources de pollution physico-chimique se limitera donc ici aux altérations
constatées dans les secteurs portuaires de la zone d’étude.
L’importante contamination des bassins portuaires en métaux lourds semble avant tout liée à
l’activité portuaire elle-même.
Les propriétés du cuivre possèdent de nombreux domaines d’application, et en font un élément très
répandu dans notre environnement. Sur le littoral, on le retrouve principalement dans les peintures
antisalissures utilisées sur les navires de plaisance. Il agit sur le développement embryonnaire des
bivalves et le phytoplancton. Comme pour le cuivre, le zinc est utilisé dans les peintures anti-
26
Etudes préliminaires : reconnaissances pour la définition de l’état zéro du milieu marin – STEP du Batailler – In Vivo 2007
45
salissures et dans certains produits phytosanitaires, cependant sa qualité d’oligo-élément et sa faible
toxicité pour les organismes vivant n’en font pas un polluant prioritaire.
Présent dans certains carburants, le plomb est également courant dans les ports. Des fuites
d’hydrocarbures liées à la conception des moteurs des navires ou à un manque de précaution lors du
ravitaillement des bateaux, sont souvent à l’origine de ces teneurs plus élevées en plomb. Plus
écotoxique sous forme organique, il inhibe la croissance du phytoplancton.
Si la plaisance est vraisemblablement à l’origine des fortes contaminations des ports en métaux
lourds, les aménagements du bassin versant sont néanmoins directement mis en cause dans ce
processus de contamination des ports. En effet les aires de carénage des bateaux sont la principale
source de contamination en substances antisalissures lorsque elles ne sont pas équipées de
dispositifs de traitement des eaux de ruissellement (décanteur, déshuileur). D’autre part les eaux
pluviales des quais sont le plus souvent non collectées et ruissellent directement dans les bassins
portuaires. Les dépôts de carburant et autres substances sur les voiries portuaires peuvent ainsi être
une source supplémentaire d’apport.
Enfin, les ports sont parfois localisés à l’exutoire de certains cours d’eau. C’est le cas du port du
Maravenne à La Londes-les-Maures situé justement à l’embouchure du Maravenne, du port d’Hyères
St-Pierre dans lequel se jette un petit ruisseau temporaire qui draine une partie de la plaine côtière
hyèroise, le port de Porquerolles dans lequel se jette le principal cours d’eau de l’île et le port de
Carqueiranne dans lequel se jette le Grand Vallat qui draine toute la vallée agricole de Carqueiranne.
En fonction des processus de contamination des eaux plus en amont, ces apports sont susceptibles
d’enrichir les sédiments portuaires en contaminants.
Dans le port du Maravenne, la contamination en cuivre n’a ainsi pas uniquement été attribuée aux
activités portuaires, mais également à l’activité viticole bien développée sur la plaine littorale de La
Londes-les-Maures que draine le Maravenne. Lors de l’entretien avec la DDTM du Var, il a été
mentionné qu’une démarche devait être initiée avec les viticulteurs du secteur afin de limiter ces
apports au milieu marin. Cependant aucun renseignement supplémentaire n’a pu être obtenu
concernant le détail des actions envisagées et l’avancement du projet.
Les surfaces très limitées de culture de vigne présentes sur le bassin versant de la Garonne
n’expliquent pas a priori les fortes contaminations en cuivre observées dans le port de Porquerolles.
Dans le port Saint-Pierre de Hyères, le bassin central dans lequel se jette le Palyvestre se dénote des
autres bassins par une contamination particulièrement élevée en métaux lourds et la seule
contamination élevée en PCB des ports de la zone d’étude. Le bassin versant de ce cours d’eau se
caractérise par la présence de nombreuses sources potentielles de contamination : trois sociétés de
carénage de bateaux rejetant leurs eaux usées directement dans le ruisseau et la base aéronavale
d’Hyères (aussi aéroport d’Hyères Toulon) qui longe le cours d’eau sur plusieurs centaines de mètres
et dont les eaux pluviales sont en partie rejetées dans ce cours d’eau. L’entretien avec le responsable
des installations classées du Commandant en Chef des Armées pour la Méditerranée a révélé qu’une
contamination chronique de ce cours d’eau avait bien été constatée. Des mesures en entrée et en
sortie du cours d’eau (hydrocarbures, DBO, DCO, métaux, Ph, MES, COT, N), et sur le réseau d’eaux
pluviales de la base aéronavale (MES, DCO, COT, N, Hg, Al, Pb, Zn, Fe, Cr, Cu, Ni), réalisées
régulièrement par le laboratoire d’analyse et de surveillance des équipements militaires, aurait
46
permis de mieux caractériser les pressions des différentes installations sur le cours d’eau et ses
apports au bassin portuaire. Néanmoins ces données n’ont pu être récupérées.
Enfin, le port de Carqueiranne, qui ne fait pas l’objet d’un suivi dans le cadre du réseau REPOM,
s’illustre aussi par cette problématique d’apports directs du bassin versant au bassin portuaire. Les
apports de matériel particulaire par le Grand Vallat causent un envasement du port tel qu’il nécessite
un dragage d’entretien annuel. Si les analyses de qualité des sédiments préalables aux dragages
effectuées pour les années passées n’ont pu être récupérées, il a tout de même été mentionné lors
de l’entretien avec la directrice des services techniques de la mairie de Carqueiranne que l’état de
contamination des sédiments pour l’année 2010 avait nécessité une élimination par filière
spécialisée.
3. Vitalité des écosystèmes
La baie des îles d’Or se caractérise par une richesse écologique marine reconnue mondialement, où
se côtoient quatre grandes biocénoses : herbier de posidonies, roches infralittorales à algues
photophiles, coralligène, fonds meubles du circallittoral. L’état de vitalité de ces biocénoses est
essentiellement apprécié par l’analyse des superficies recouvertes par ces biocénoses et de leur
évolution au cours du temps.
De manière générale, les pressions constatées sur ces biocénoses sont d’ordre mécanique et dues à
l’action de la plaisance et des outils de pêche professionnelle sur les fonds marins. L’herbier de
posidonie est par exemple impacté par l’arrachement ou le raclement provoqués par la pêche aux
arts traînants (essentiellement représentés dans le Var par le gangui, outil de pêche traditionnel) et
les ancres des mouillages (mouillages forains de plaisanciers et unités de fort tonnage).
Le développement des espèces envahissantes compétitives Caulerpa Taxifolia et Caulerpa Racemosa
peut également être cité comme une des pressions majeures sur l’herbier de posidonie.
Ces aspects sont indépendants des apports du bassin versant traités dans le cadre de ce rapport. Leur
importance au regard des différentes pressions et du maintien de la qualité du milieu marin sera
cependant rappelée dans le dernier chapitre et en conclusion.
4. Discussion des méthodes de surveillance et de l’état du milieu marin
Suite à l’analyse de l’état des masses d’eau côtières, il semble que les pressions sur le milieu marin
des apports du bassin versant sont relativement limitées. Au niveau bactériologique, les altérations
constatées ne représentent pas un enjeu sanitaire majeur, et même sur les secteurs identifiés
comme étant plus sensibles, la qualité globale saisonnière reste satisfaisante. Les altérations des
eaux continentales du Gapeau en matières organiques et en nutriments n’entraînent à première vue
pas d’altérations néfastes des eaux côtières de type eutrophisation. Le milieu marin semble apte à
recevoir ces apports et ils jouent même très probablement un rôle important sur la base de la chaîne
alimentaire de la rade.
Néanmoins, face à l’importante utilisation de pesticides sur le bassin versant et à l’existence
d’activités génératrices de micro-polluants minéraux et organiques, et au vu desdes différentes
méthodes de surveillance, plusieurs objections peuvent être faites quant à la qualité du milieu marin
affichée par ces réseaux.
47
a) Suivi des pesticides
Comme nous l’avons vu précédemment le suivi des molécules chimiques dans le milieu marin est
assuré sur les sédiments portuaires au niveau du réseau REPOM, dans la matière vivante selon la
méthodologie RINBIO et au niveau des sédiments de la baie par le réseau de contrôle de surveillance
dans le réseau de contrôle et de surveillance DCE.
Le diagnostic environnemental du bassin versant a fait ressortir une sensibilité des eaux de surface à
la contamination par les pesticides d’origine agricole et non agricole. Le suivi qualitatif des eaux du
Gapeau à proximité de l’exutoire en mer a confirmé ce type de contamination pour ce bassin versant,
indiquant ainsi des transferts certains de pesticides vers le milieu marin. Les campagnes de
surveillance réalisées dans le cadre des différents réseaux n’ont cependant pas dénoté de
contaminations particulières, excepté de manière très ponctuelle et pour des molécules non
représentatives des usages pratiqués sur le bassin versant. Plusieurs explications peuvent être
envisagées pour expliquer ce constat.
i. Caractéristiques spécifiques des produits phytosanitaires
La première est relative aux caractéristiques spécifiques des produits phytosanitaires. Initialement
appliqués en très faible quantité à l’échelle de la parcelle, les quantités transférées en dehors de la
parcelle dépasse rarement 1 % des quantités appliquées. A très faible concentration, leur détection
dans les eaux de surface continentales est complexe. Cependant, même a très faible concentration,
leur présence peut s’avérer préoccupante et souvent, la contamination d’un échantillon est confirmé
pour un simple constat de dépassement du seuil de quantification analytique. Leur dilution dans un
compartiment beaucoup plus vaste et renouvelé comme une rade accroît cette problématique
d’identification. A cet aspect s’ajoute le caractère non conservatif des molécules, qui peuvent
évoluer rapidement en divers métabolites après leur application initiale. Enfin les transferts sont
souvent aléatoires dans l’espace et dans le temps, et des mesures ponctuelles ne fournissent pas
nécessairement une image représentatives des dynamiques de transferts à l’échelle du bassin
versant.
ii. Limites des mesures par bioaccumulation dans la matière vivante
La deuxième concerne le principe de suivi dans la matière vivante du réseau RINBIO. Plusieurs des
principaux pesticides employés et décelés dans les eaux de surface du bassin versant ne font pas
l’objet d’un suivi en milieu marin. Le glyphosate et le terbuthylazine (interdit en France le 30/06/04)
ne sont pas inscrits à l’annexe X des substances prioritaires de la DCE. Leur présence dans la chair de
moule des différentes stations n’est donc pas analysée. Par ailleurs, les propriétés physiques du
Diuron et de la Simazine ne se prêtent pas à une analyse par bioaccumulation. Ces molécules ne
peuvent donc pas être mesurées dans la matière vivante. Si de nouveaux protocoles devaient être
développés pour tester ces substances au cours de la campagne d’investigation 2009 (résultats non
publiés au moment de l’étude), les données des années précédentes ne permettaient pas encore
d’appréhender l’état de contamination du milieu marin par ces molécules.
iii. Insuffisances des investigations sédimentaires en place
De par leur caractère généralement hydrophobe, les pesticides généralement possèdent une forte
affinité pour le matériel particulaire et s’adsorbent facilement aux particules de sol et de sédiments.
Ils alimentent ainsi la fraction fine des sédiments côtiers et peuvent être transitoirement remobilisés
dans la colonne d’eau dans des conditions physico-chimiques du milieu particulières (pH, salinité). Si
48
le réseau RINBIO donne une bonne image de l’état de contamination de la colonne d’eau sur le long
terme, des analyses directs de sédiments permettent de mieux juger de l’état de contamination. Les
analyses sédimentaires effectuées dans le cadre du réseau REPOM et du réseau de contrôle de
surveillance sont insuffisantes puisqu’elles ne portent pas sur les molécules organiques de type
pesticide.
Etant donné que les exutoires de plusieurs des cours d’eau de la zone d’étude se trouvent à
l’intérieur ou à proximité immédiate des ports, il semblerait pertinent d’étendre les analyses REPOM
de ces ports aux produits phytosanitaires afin d’obtenir un premier aperçu de l’état de
contamination des sédiments portuaires. Dans cette optique, les ports cités précédemment pour leur
position en exutoire de cours d’eau semblent pertinents.
Il ne semble pas pertinent d’étendre les analyses sédimentaires de la station de suivi de contrôle de
surveillance DCE aux produits phytosanitaires étant donné l’éloignement des principaux apports
fluviaux par rapport à cette station. La masse d’eau couverte par cette station de surveillance est en
effet identifiée en tant que masse d’eau de typologie « sites côtiers rocheux non affectés par des
apports d’eau douce ». Il semblerait plus pertinent d’établir des analyses dans la zone d’influence
des différents fleuves.
b) Suivi des résidus médicamenteux
L'impact à long terme des résidus médicamenteux sur les biocénoses benthiques et les peuplements
pélagiques reste assez mal connu aujourd'hui mais des effets d’accumulation dans les organismes
aquatiques ont d'ores et déjà pu être constatés27. Nombre de ces substances chimiques ne sont pas
dégradées par les installations d'assainissement traditionnelles, qui en deviennent des vecteurs de
dispersion dans le milieu naturel. L'existence de nombreux établissements hospitaliers sur Hyères,
reliés au réseau d'assainissement de la commune, soulève les questions suivantes:
- Comment se caractérisent les apports de substances médicamenteuses de ces
établissements à la station d'épuration d'Hyères - Carqueiranne (quantité en comparaison à
des moyennes par taille de ville par exemple)?
- Quelle est la part de ces apports transmise au milieu marin ?
La prise en compte de cette problématique est extrêmement récente mais fait l’objet d’une attention
particulière des spécialistes de la santé et de l’environnement. Un colloque réalisé par l’ONEMA en
2009 à Paris a permis de poser les bases du problème pour faire évoluer les connaissances et
contribuer à la mise en place d’un plan interministériel sur les résidus des médicaments dans l’eau.
Une des principales conclusions de cette rencontre à été le manque d’outils de surveillance.
Dans le contexte d’un cadrage national visant à identifier les besoins en terme de surveillance, et à
évaluer la présence et l’impact des résidus de produits pharmaceutiques sur le milieu marin, il
semblerait que le Golfe de Giens et les établissements hospitaliers d’Hyères constituent un bon site
d’étude.
27
Synthèse de l’état de contamination chimique du Golfe de Marseille, Ifremer, 2007
49
IV. Perspectives et enjeux de maintien de la qualité des masses
d’eaux du territoire
A la suite de cette phase de caractérisation des pressions sur le milieu marin, cette partie vise à
replacer ces pressions dans le cadre global de l’étude et à éclairer les enjeux de maintien de la qualité
des eaux et des écosystèmes côtiers de la rade d’Hyères au regard des conclusions tirées sur
l’ensemble de l’état-des-lieux diagnostic du dossier préalable de contrat de baie.
Les pressions avérées sur le plan d’eau, menacent à plus court terme la vitalité des écosystèmes de la
rade et sa richesse écologique. Trois enjeux majeurs de préservation des milieux marins se dessinent
aujourd’hui sur ce territoire.
1. Maîtriser la fréquentation pour maintenir la qualité des milieux
La fréquentation touristique, aujourd’hui considérable sur ce territoire, progresse régulièrement
depuis les années 1980. En mer, les plans d’eau de la rade d’Hyères, du Golfe de Giens et de la rade
de Bormes constitue des espaces uniques pour la plaisance et de nombreuses activités nautiques. A
titre d’exemple, ce sont des pics à plus de 12 000 visiteurs quotidiens qui ont été enregistrés sur l’île
de Porquerolles en 2009 alors que plus de 800 navires au mouillage étaient recensés. A ces niveaux
de fréquentation, et en l’absence d’une gestion adaptée, la détérioration des milieux naturels est
inévitable.
� Une forte pression des mouillages forains des herbiers de Posidonie exceptionnels
L’herbier de la rade et des îles d’Hyères est le l’herbier de Posidonie le plus vaste d’Europe. Le
secteur le plus atteint aujourd’hui est la face Nord de Porquerolles où la concentration massive de
mouillages forains et l’absence d’organisation de ces mouillages a détruit l’herbier sur de vastes
surfaces. Le report récent de la fréquentation plaisancière sur d’autres secteurs de la rade d’Hyères
et du Golfe de Giens menace d’autres secteurs de l’herbier d’altérations similaires. Le récif frangeant
de la Madrague de Giens, biocénose rare et remarquable, est vulnérable à ce phénomène.
� Le littoral d’Hyères : un équilibre écologique et une richesse paysagère menacés par la
surfréquentation
La fréquentation croissante du littoral d’Hyères s’est traduite par la mise en place d’infrastructures
d’accueil et d’activités, souvent au détriment des espaces naturels et des paysages : parkings en bord
de mer, durcissement des campings, urbanisation résidentielle ou commerciale, ports à sec… Sur
d’autres secteurs, les structures d’accueil de base sont inexistantes (route du sel) ou inadaptées
(Porquerolles), provoquant une fréquentation anarchique des espaces naturels et leur
détériorations.
Une meilleure maîtrise de la fréquentation des sites les plus attractifs du littoral est aujourd’hui
nécessaire pour faire face aux menaces qui pèsent sur l’équilibre et la richesse des espaces
littoraux naturels, moteur de l’économie locale
2. Sensibiliser les usagers et les professionnels pour mettre en œuvre un
code de bonne conduite
La diversité des activités et des usages du plan d’eau, et l’importance de la fréquentation, multiplient
les sources de pression et amplifient leurs impacts sur le milieu marin.
50
Les mouillages forains de la plaisance détériorent l'herbier alors que les actions mécaniques exercées
par la pêche aux arts traînants tels que le gangui le fragilisent également. La pêche de loisir pratiquée
par les plaisanciers, les chasseurs sous-marins ou les usagers du bord de mer, est susceptible de
constituer, à terme, une sérieuse pression sur la ressource halieutique au regard de l'importance de
la fréquentation du plan d'eau et des prélèvements réalisés en parallèle par la pêche professionnelle.
L'ensemble des activités de loisirs semblent par ailleurs être une des principales source de
macrodéchets sur le secteur.
A terre, le non respect des itinéraires de marche conseillers entraîne le piétinement de certains
espaces naturels vulnérables. L’accumulation de déchets et de déjections humaines en retrait des
sites de baignade est aussi fréquente sur de nombreux secteurs.
La sensibilisation des usagers au respect des espaces naturels terrestres et marins est une
démarche indispensable pour assurer la préservation et la valorisation de la richesse écologique et
paysagère du territoire.
3. Etablir une gouvernance pour articuler des démarches de manière
cohérente et lisible
Conjointement les démarches environnementales en cours sur le territoire sont susceptibles de
remédier à plusieurs des problématiques identifiées sur le territoire : fréquentation, réglementation
et organisation des usages du plan d’eau, etc.
De manière générale, la manque de volonté politique, le manque de concertation et de
communication entre les différents porteurs de projets ou encore les inadéquations d'échelle entre
les leviers d'actions et les enjeux, fragilisent et freinent l’organisation d’un développement durable
des espaces littoraux. Aujourd’hui il existe un véritable risque d’absence d’action globale à court et
moyen terme sur ce territoire.
La prise de décision et le déroulement d’actions en faveur de la protection et de la valorisation des
milieux naturels à une échelle spatiale et temporelle cohérente, dépendra de la capacité des
différents acteurs du territoire à interagir et à coordonner leurs démarches et leurs intérêts.
51
Conclusion
Si le diagnostic du territoire a révélé qu’il n’existait pas de corrélation évidente entre les altérations
relativement importantes constatées sur les masses d’eau principales du bassin versant et l’état des
eaux et des écosystèmes du milieu marin, il n’en est pas moins que la préservation de la ressource
continentale est un enjeu à part entière et un des objectifs prioritaire du SDAGE sur ce territoire.
Suite à l’amélioration des installations d’assainissement et de collecte des eaux usées, il semble que
la prise en compte de l’assainissement pluvial et la diffusion des bonnes pratiques en agriculture au-
delà de la zone vulnérable aux nitrates et sur l’ensemble du bassin versant sera la clé de
l‘amélioration des eaux souterraines et de surface.
Face aux objectifs de bon état des masses d’eaux côtières fixés par la DCE pour 2015, la rade
d’Hyères n’apparaît pas comme une zone d’action prioritaire en terme de reconquête de la qualité
des masses d’eau face à d’autres secteurs côtiers plus dégradés. Néanmoins dans une optique de
maintien de la qualité, ce site écologique exceptionnel mérite une attention particulière. Victime de
son attractivité et cible d’une intensification et d’une densification des activités humaines, liées au
tourisme et à l’expansion de l’agglomération Toulonnaise, son avenir dépend des engagements pour
sa préservation qui pourront être concrétisés rapidement. Les exemples d’espaces littoraux
méditerranéens sur lesquels ces enjeux de gestion intégrée des zones côtières n’ont pas été pris en
compte ne manquent pas, et de nombreux espaces remarquables ont été perdus de manière
irréversible. Le littoral Varois, dont la première richesse repose sur ses espaces naturels dominants,
est aujourd’hui vulnérable à un sort similaire. Dans un contexte de volonté politique forte affichée
par la CATPM pour ce projet de contrat de baie, ce dernier pourrait être une occasion unique de
fédérer l’ensemble des acteurs de la rade d’Hyères autour d’un programme d’action partenarial et
d’une démarche d’excellence environnementale.
52
Bibliographie
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Compte-rendu de la quatrième campagne de
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Arrêté en date du 21 septembre 2006
approuvant le programme d'action à mettre
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contre la pollution par les nitrates d'origine
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Préfecture du Var 2006
Arrêté prén°99-365 portant délimitation des
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Préfecture de la région
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Diagnostic de l'émissaire de la STEP de La
Londe-les-Maures
Ville de La Londe les
Maures Coplan Conseil Environement 2005
Suivi écologique 2009 du milieu marin autour
du rejet de la STEP de La Londe-les-Maures VEOLIA
Morancy Conseil
Environnement 2009
RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux
basée sur l'utilisation de stations artificielles
de moules en Méditerranée: résultats de la
campagne 2000
AERMC IFREMER 2001
RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux
basée sur l'utilisation de stations artificielles
de moules en Méditerranée: résultats de la
AERMC IFREMER 2004
54
campagne 2003
RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux
basée sur l'utilisation de stations artificielles
de moules en Méditerranée: résultats de la
campagne 2006
AERMC IFREMER 2007
Suivi écologique autour du point de rejet de
la STEP de La Londe-les-Maures VEOLIA
Morancy Conseil
Environnement 2007
Données de qualité des eaux de baignade DDASS Var 2000 - 2009
Profils de vulnérabilité des eaux de baignade
de la commune d'Hyères TPM 2009
Définition de l'état zéro du milieu marin -
STEP du Batailler
SIVOM Bormes-Le
Lavandou-La Londe IN VIVO EVIRONNEMENT
Suivi écologique du milieu marin autour du
point de rejet de la STEP d'Hyères VEOLIA
Morancy Conseil
Environnement 2009
Directive Cadre Eau - Mise en œuvre du
Contrôle de surveillance - Résultats de la
campagne 2006
AERMC IFREMER 2007
Suivi de l'impact des mouillages forains sur
l'herbier à Posidonia oceanica dans le Parc
National de Port-Cros
Parc National de Port-Cros GIS POSIDONIE 2004
Qualité des eaux de baignades du Var 2009 Ministère de la santé et des
sports 2010
Qualité des eaux de baignades du Var 2005 -
2008
Ministère de la santé et des
sports 2009
Données REPOM eaux & sédiments - Bormes,
Hyères, La Londe, Lavandou, Porquerolles DDTM VAR 2008
Etudes préliminaires: reconnaissances pour
la définition de l'état zéro du milieu marin -
STEP du Batailler
AERMC
AERMC, In Vivo
environnement, SIVOM
Bormes la Londe Lavandou
2008
Evaluation DCE janvier 2010 - Eléments de
qualité: phytoplancton - Agence de l'eau:
Rhône Méditerranée Corse
IFREMER 2010
Evaluation de la qualité des zones de
production conchylicole IFREMER 2009
Projets et documents d’orientation
Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année
SDAGE Rhône Méditerranée Comité de bassin Rhône
Méditerranée 2009
55
Réglementaire
Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année
Circulaire n°91-73 du 13 mai 1991 relative à
l'amélioration de la qualité des eaux
littorales et à la participation de l'Etat aux
contrats de baie
1991
Circulaire du 30 janvier 2004 relative aux
contrats de rivière et de baie 2004
Lettre circulaire du Prefet Coordonnateur du
bassin Rhône Méditerranée aux Prefets de
département du 4 mai 2004
2004
Ressources internet
http://infoterre.brgm.fr
http://apgiens.com
http://www.hydro.eaufrance.fr
http://www.ifremer.fr
http://www.var.pref.gouv.fr
http://aspic.interieur.gouv.fr
http://www.ades.eaufrance.fr
http://www.documentation.eaufrance.fr
http://www.gesteau.eaufrance.fr
http://www.var.equipement.gouv.fr
http://www.portcrosparcnational.fr
http://eaurmc.fr
http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr
http://paca.ecologie.gouv.fr
http://www.drire.gouv.fr/paca
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr
56
ANNEXES
57
Annexe 1
Liste des acteurs rencontrés lors de la phase d’état des lieux
Organisme Personne, fonction Date
Agence Régionale de Santé Provence Alpes
Côte d’Azur
Avenue Lazare Carnot
83076 Toulon 04 94 09 84 00
Caroline VARAY, service Santé et
Environnement
06/05/2010
Ministère de la Défense
BP 909
83 800 Toulon Armées
04 94 02 14 98
Gérard BRESSON, ingénieur
subdivisionnaire chef du bureau
Environnement Région maritime
de Méditerranée
06/05/2010
Parc National de Port-Cros
Castel Sainte Claire
83418 Hyères cedex
04 94 12 82 30
Nicolas GERARDIN, chargé de
mission “Périmètre Optimal”
Alain BARCELO, responsable
scientifique et Pelagos France
07/05/2010
Conseil Régional Provence Alpes Côte
d’Azur
27, place Jules Guesde,
13 481 Marseille Cedex 20
04 91 57 50 57,
Gilles GIORGETTI, service Mer 10/05/2010
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et
Corse
Immeuble le Noailles
62, La Canebière
13001 Marseille
04 96 11 36 36
Yannick GALVIN, responsable de
l’Unité territoriale Littoral
Provence et Corse
Valéry PATEY, Unité Littoral
Pierre BOISSERY
10/05/2010
Agence d’Urbanisme de l’Aire Toulonnaise
Parc technopôle Var Matin
293, route de la Seyne-sur-mer
83 190 Ollioules
Claire MIGNET, chargée d’études 19/05/2010
Direction Départementale des Territoires
et de la Mer
244, boulevard infanterie de la Marine
BP501 83 041 - Toulon cedex
04 94 46 83 83
Jean DALLEST, responsable du
Service Eaux et Milieux
Aquatiques
Sylvie CANAL, SEMA, chargée de
mission Pollutions diffuses
19/05/2010
Conservatoire de l’Espaces Littoral et des
Rivages Lacustres
Bastide Beaumanoir
3 rue Marcel Arnaud
13 100 Aix en Provence
04 42 91 64 10
Richard BARETY, chargé de
mission Gestion, Aménagement,
Restauration
21/05/2010
Direction Régionale de l’Environnement, Nathalie QUELIN, chargée de 27/05/2010
58
de l’Aménagement et du Logement PACA
Le Tholonet
Allée Louis Philibert
BP120
04 42 66 66 00
mission Milieux Marins et
Littoraux
Martine GENDRE, chargée de
Mission Natura 2000.
Ville d’Hyères
Centre technique municipal
Chemin du Roubaud
83 400 Hyères
04 94 00 78 78
Jacques BRUNO, responsable
Service Eaux Littoral Propreté
Sébastien MARRO, service Eaux
28/05/2010
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et
Corse (RV téléphonique)
Immeuble le Noailles
62, La Canebière
13001 Marseille
04 96 11 36 36
Michel Roux, Responsable des
pollutions diffuses
Faitiah El Messaoudi,
Responsable des rejets industriels
en zone littorale
04/06/2010
Chambre d’agriculture du Var (RV
téléphonique)
Thierry SAVIO, responsable
viticulture raisonnée
08/06/2010
Communauté de Communes de la Vallée
du Gapeau
Chemin Ferrages
83210 Solliès-Pont
04 94 33 78 84
Manuel BEDROSSIAN, 10/06/2010
Direction Départementale des Territoires
et de la Mer
244 Avenue de l'Infanterie de Marine
BP 563
83 054 Toulon cedex
04 94 46 92 19
Guillaume SELLIER, directeur
départemental adjoint délégué à
la Mer et au Littoral
Agnès ROSSOT-DARMET,
responsable de l’environnement
marin à la Délégation Mer et
Littoral
10/06/2010
Ports Toulon Provence
La Rode, Immeuble le vecteur
83 000 Toulon
04 83 24 30 33
Didier VANACK, directeur du
développement
Maryline CUESTA, chargée de
mission Environnement
18/06/2010
Ville d’Hyères
Avenue Joseph Clotis
83 400 Hyères
Hôtel de Ville
Denis BELLON
28/06/2010
Prud’homie de pêche des Salins Jean CANALE, premier
prud’homme de pêche des Salins
28/06/2010
Chambre de Commerce et d’industrie du
Var
Patrick REYGADES, responsable
de l’antenne d’Hyères
29/06/2010
Direction Générale de l’Armement
Centre d’Essai de Lancement des Missiles
Yves MOYA-NARANJO, chef du
bureau Environnement
08/07/2010
Fédération Française d’Etudes et de Sports
Sous-Marins
Patrick DESPINOY, président du
Comité départemental du Var
08/07/2010
Direction des services techniques de la
commune de Carqueiranne
Nathalie Gastaud, Directrice des
services techniques
30/08/2010
59
Annexe 2
Données pluviométriques
Tableau 15 : Tableau des hauteurs de pluie en fonction de la période de retour
(Source : Meteo France, station d’Hyères, observations 1977 à 2005)
Hauteurs de pluie en fonction de la durée
0.5 h 1 h 1.5 h 2 6 12
Pé
rio
de
de
re
tou
r
7j 2,2 2,3 2,3 2,3 2,4 2,5
15j 3,7 4,5 5,1 5,5 7,6 9,2
1 mois 5,7 7,4 8,6 9,5 14,3 18,5
2 mois 8,1 10,6 12,4 13,9 21,3 27,9
3 mois 9,5 12,5 14,7 16,6 25,8 34,1
6 mois 12,7 17,1 20,3 22,9 36,5 48,9
1 an 16,3 22,1 26,3 29,9 48,3 65,3
2 ans 20,7 27,8 33,0 37,4 59,7 80,3
5 ans 23,3 31,6 37,7 42,8 69,3 93,9
10 ans 27,6 37,2 44,4 50,3 80,9 109,2
20 ans 31,8 42,8 50,9 57,6 92,2 124,0
30 ans 34,3 46,1 54,8 61,9 98,8 132,8
50 ans 37,3 50,0 59,3 67,0 106,6 142,9
100 ans 41,4 55,4 65,7 74,2 117,8 157,7
Tableau 16 : Pluviométrie mensuelle sur Hyères - Source Meteo France
Station de Hyères
0
50
100
150
200
250
J F M A M J J A S O N D
Pré
cipi
tatio
ns (m
m)
1971 - 2000 2007 2008 2009
60
Annexe 3
Données hydrologiques
Tableau 17: Débits de crue sur le bassin versant du Maravenne (IPSeau, 1999)
Cours d’eau Section Débit de crue décennal (m3/s) Débit de crue centennal (m3/s)
Hydrogeomodi28
INPG entreprise Hydrogeomod
i
INPG
entreprise
Maravenne Débouché
mer 80,5 140 190 247
Maravenne RN 98 35,5 66 84 116
Pansard RN 98 45,9 85 108 149
Tableau 18: Débits caractéristiques d’étiages et d’écoulement moyen (IPSeau, 1999)
Cours d’eau Section Débit observé en étiage
marqué Juillet 1999
(en L/s)
QMNA 2
(L/s)
QMNA 5
(L/s)
Qm
(L/s)
Maravenne Débouché
mer
- 10 5 510
Maravenne RN 98 1 7 2 280
Pansard RN 98 0,01 0 0 210
Tableau 19 : Débits de crue sur le bassin versant du Gapeau29 (Banque Hydro)
Cours
d’eau
Section Débit de crue décennal
(m3/s)
Débit de crue
cinquantennal (m3/s)
QJ QIX QJ QIX
Gapeau Solliès-Pont 63
[55;77]
91
[80;110]
92
[79;110]
130
[110;160]
Gapeau Hyères (Sainte-Eulalie) 170
[150;210]
290
[250;340]
260
[180;260]
420
[300;410]
Réal
Martin
La Crau (Decapris) 96
[84;120]
170
[150;200]
140
[120;180]
240
[210;290]
Réal
Collobrier
Collobrières (Village) 20
[16;29]
33
[27;48]
- -
Réal Pierrefeu-du-Var (Pont 40 72 60 110
28 L’état des aléas du plan d’exposition aux risques d’inondations réalisé par HYDROGEOMODI en 1993, et l’expertise hydraulique du
Pansard et du Maravenne réalisée par INPG Entreprise SA en 1997, sont deux études qui ont visées à chiffrer les débits de crues de ces
cours d’eau.
29 QJ : Débit journalier au jour J ;
QIX : Débit maximal instantané mensuel ;
Les valeurs entre crochets représentent les bornes de l'intervalle de confiance dans lequel la valeur exacte du paramètre
estimé a 95% de chance de se trouver.
61
Collobrier de fer) [33;54] [60;96] [49;83] [88;150]
Tableau 20: Débits d'étiages sur le bassin versant du Gapeau30 (Banque Hydro)
Cours
d’eau
Section Fréquence VCN3 (m3/s) VCN10
(m3/s)
QMNA
(m3/s)
Gapeau Solliès-Pont
Biennale 0.041
[0.035;0.048]
0.047
[0.041;0.054]
0.079
[0.069;0.090]
Quinquennale
sèche
0.026
[0.021;0.030]
0.031
[0.026;0.036]
0.053
[0.045;0.061]
Gapeau
Hyères
(Sainte-
Eulalie)
Biennale 0.210
[0.190;0.240]
0.220
[0.190;0.250]
0.280
[0.240;0.320]
Quinquennale
sèche
0.130
[0.093;0.150]
0.130
[0.091;0.160]
0.150
[0.093;0.190]
Réal
Martin
La Crau
(Decapris)
Biennale 0.080
[0.062;0.100]
0.098
[0.079;0.120]
0.160
[0.130;0.190]
Quinquennale
sèche
0.036
[0.026;0.047]
0.050
[0.038;0.063]
0.088
[0.068;0.110]
Réal
Collobrier
Collobrières
(Village)
Biennale 0.001
[0.001;0.002]
0.001
[0.001;0.002]
0.003
[0.002;0.006]
Quinquennale
sèche
0.001
[0.001;0.001]
0.001
[0.000;0.001]
0.001
[0.000;0.001]
Réal
Collobrier
Pierrefeu-
du-Var
(Pont de
fer)
Biennale 0.002
[0.001;0.002]
0.002
[0.001;0.003]
0.002
[0.001;0.004]
Quinquennale
sèche
0.001
[0.000;0.001]
0.001
[0.000;0.001]
0.001
[0.000;0.001]
Tableau 21: Débits de crue sur le bassin versant du Roubaud (CEDRAT Développement, 2001)
Cours d’eau Section Débit de crue
décennal
(m3/s)
Débit de crue
trentennal
(m3/s)
Débit de crue
centennal
(m3/s)
Roubaud Exutoire en mer 42 77 108
30
VCN3 : débit minimal moyen sur 3 jours consécutifs ;
VCN10 : débit minimal moyen sur 10 jours consécutifs ;
QMNA5 : débit mensuel minimal annuel ;
Les valeurs entre crochets représentent les bornes de l'intervalle de confiance dans lequel la valeur exacte du paramètre
estimé a 95% de chance de se trouver.
62
Annexe 4
Chiffres clés de l’activité agricole sur la zone d’étude (RGA 2000)
Communes Superficie
totale (ha)
Superficie
agricole
utilisée
communale
(ha)
SAU / ST Nombre
d'exploitation
Taille
moyenne des
exploitations
Superficies agricoles
Grandes
cultures Vignes
Légumes frais
et pommes
de terre
Fleurs et
plantes
ornementales
Oliviers
Belgentier 1 338 55 4,1% 40 1,38 0 1 0 0 46
Bormes-les-Mimosas 9726 700 7,2% 72 9,72 0 419 5
Carnoules 2 549 290 11,4% 55 5,27 0 151 0 4 19
Carqueiranne 1448 157 10,8% 81 1,94 0 16 9 90
Collobrières 11 268 721 6,4% 83 8,69 0 255 0 8
La Crau 3 787 1 210 32,0% 201 6,02 782 32 102 8
Cuers 5 053 1 181 23,4% 235 5,03 0 844 c 4 65
La Farlède 831 162 19,5% 50 3,24 0 22 4 12 3
Hyères 13 238 1 875 14,2% 417 4,50 51 480 157 216 23
Le Lavandou 2966 46 1,6% 23 2,00 0 25 9
La Londe-les-Maures 7932 1302 16,4% 105 12,40 19 1005 7 51
Méounes-lès-
Montrieux 4 092 459 11,2% 23 19,96 21 0 0 14
Pierrefeu-du-Var 5 836 1 673 28,7% 145 11,54 0 2365 0 6
Pignans 3 487 441 12,6% 71 6,21 0 329 0 8
Le Pradet 997 94 9,4% 34 2,76 0 66 4 4
Puget-Ville 3 683 1 351 36,7% 163 8,29 0 1127 0 1 34
Signes 13 310 604 4,5% 21 28,76 56 35 0 4
Solliès-Pont 1 773 318 17,9% 112 2,84 92 11 8 6
Solliès-Toucas 3 009 36 1,2% 19 1,89 0 6 0 0 17
Solliès-Ville 1 410 144 10,2% 20 7,20 0 4 0 3 4
TOTAL 97 732 12 819 13,1% 1 970 7,48 126 8045 224 509 265
VAR 597 254 85 214 14,3% 7 417 11,49
% 16,4% 15,0% 26,6%
63
Annexe 5
Méthode d’évaluation de la pollution pluviale issue des territoires artificialisés
L’évaluation de la pollution pluviale issue du ruissellement des surfaces imperméabilisées du
territoire s’est faite sur la base d’une analyse de l’occupation des sols du bassin versant à parti des
données Corine Land Cover 2006.
Quatre typologies d’occupation des sols ont été retenus : Tissu urbain continu (code CLC 111), Tissu
urbain discontinu (code CLC 112), Zones industrielles (code CLC 121), Réseaux routiers et ferroviaires
(code CLC 122), Aéroports (code CLC 124).
Les coefficients de dispersion et d’imperméabilisation suivants ont ensuite été appliqués aux surfaces
de chaque type de sol afin de calculer les apports totaux.
Ces coefficients, choisis pour leur représentativité de bassins versants méditerranéens, proviennent
de :
- Etang de Berre, étude de la pollution apportée par les eaux pluviales – Agence de l’eau RMC
– SIEE – 194
- Bilan des apports toxiques et trophiques dans les étangs du Narbonnais – Ministère de
l’Agriculture – BRL Ingénierie – 1996
- G. Cadic et P. Savary - ENGREF
La matière organique a ensuite été obtenue selon la formule : MO = (2*DBO5 + DCO) / 3
Signification des sigles :
MES = matière en suspension
MO = matière organique
DBO5 = demande biologique en oxygène
DCO = demande chimique en oxygène
NTK = azote réduit (azote organique + azote ammoniacal)
Pt = phosphore total
Pb = plomb
Zn = zinc
HC = hydrocarbures
Pollution diffuse et pluviale par paramètre (kg/ha/an) Coefficient
d'imperméabilisation
(%)
Classe de
CLC Libellé DBO5 DCO MES NTK Pt Pb Zn HC
111
Tissu urbain
continu 80 630 800 12 3 0,3 0,6 15 0,8
112
Tissu urbain
discontinu 80 630 800 12 3 0,3 0,6 15 0,4
121
Zones
industrielles et
commerciales
55 630 900 4 1 4 2,5 35 0,8
122
Réseaux routiers
et ferroviaire et
espaces associés
50 350 1000 4 1 5 4 40 0,8
124 Aéroports 50 350 1000 4 1 5 4 40 0,8
64
Annexe 6
Etat DCE / SDAGE des masses d’eau continentales de la zone d’étude
Tableau 22: Synthèse de l'état des cours d'eau et objectifs de bon état SDAGE DCE (SDAGE 2009)
Code Nom
Etat Ecologique Etat Chimique Objectif
Bon
Etat
Motifs du
report Statuts 2009
Niveau
de
Confiance
Objectif
Bon
état
2009
Niveau
de
Confiance
Objectif
Bon
état
Bassin versant du Roubaud
FRDR11445 Ruisseau le roubaud MEN Moyen Faible 2027 Pas de
données 2015 2027
nutriments
et/ou
pesticides
Bassin versant du Gapeau
FRDR113 Le Réal Martin et le Réal
Collobrier MEN Bon Faible 2015 Médiocre Fort 2021 2021
substances
prioritaires
FRDR114a Le Gapeau de la source
au rau de Vigne Fer MEN Bon Fort 2015 Bon Faible 2015 2015
FRDR114b Le Gapeau du rau de
Vigne Fer à la mer MEN Mauvais Faible 2021 Bon Faible 2015 2021
pesticides,
nutriments
FRDR10365 Ruisseau de la malière MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR10523 Ruisseau le petit réal MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR10586 Rivière le meige pan MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR10593 Vallon des routes MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR10831 Ruisseau le naï MEN Moyen Faible 2015 Pas de
données 2015 2015
FRDR10934 Ruisseau le merlançon MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR10982 Réal rimauresq MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR11009 Vallon des borrels MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR11341 Ruisseau le farembert MEN Moyen Faible 2027 Pas de
données 2015 2027
nutriments
et/ou
pesticides,
morphologie
FRDR11527 Ruisseau du latay MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR11586 Ruisseau de carnoules MEN Moyen Faible 2015 Pas de
données 2015 2015
Bassin versant du Maravenne
FRDR112 Le Maravenne MEN Moyen Faible 2021 Bon Moyen 2015 2021 manque de
connaissances
FRDR10642 Torrent le pansard MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015
FRDR11242 Vallon de tamary MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015
Bassin versant du Batailler
FRDR10932 Rivière le batailler MEN Moyen Faible 2027 Bon Moyen 2015 2027 morphologie
65
Tableau 23: Synthèse de l'état des masses d'eau souterraines et objectifs de bon état - SDAGE DCE
(SDAGE 2009)
Code Secteur
Etat quantitatif Etat chimique Objectif
Bon
Etat
Motif du
report
2009
Objectif
Bon
Etat
2009 Tendance
Objectif
Bon
Etat
Paramètres
FR_DO_609
FR_DO_609 Socle Massif de
l''Estérel, des Maures et Iles
d''Hyères
Bon 2015 Bon A la baisse 2015 2015
FR_DO_343 FR_DO_343 Alluvions du
Gapeau
Pas
bon 2015 Pas bon A la baisse 2021 2021
Pesticides,
nitrates
FR_DO_514 FR_DO_514 Domaine marno-
calcaire de la région de Toulon Bon 2015 Bon A la baisse 2015 2015
66
Annexe 7
Tableau 24: Critères de classement de la qualité des eaux de baignades
A Les eaux de bonne qualité B Les eaux de qualité moyenne
Au moins 80% des résultats en Escherichia coli sont
inférieurs ou égaux au nombre guide;
Au moins 95% des résultats en Escherichia coli sont
inférieurs ou égaux au nombre impératif;
Au moins 90 % des résultats en streptocoques
fécaux sont inférieurs ou égaux aux nombres guides ;
Au moins 95% des résultats en Coliformes totaux
sont inférieurs ou égaux au nombre impératif;
Au moins 80% des résultats en Coliformes totaux
sont inférieurs ou égaux au nombre guide;
Au moins 95% des résultats en sont inférieurs ou
égaux aux seuils impératifs pour les huiles minérales,
les phénols et les mousses.
Au moins 95% des prélèvements respectent le
nombre impératif pour les Escherichia coli, et les
Coliformes totaux ;
Au moins 95% des résultats sont inférieurs ou égaux
aux seuils impératifs pour les huiles minérales, les
phénols et les mousses ;
Les conditions relatives aux nombres guides n'étant
pas, en tout ou en partie, vérifiées.
Les eaux classées en catégorie A ou B sont conformes aux normes européennes
C Les eaux pouvant être polluées momentanément D Les eaux de mauvaise qualité
La fréquence de dépassement des limites impératives
est comprise entre 5% et 33,3%.
Si moins de 20 prélèvements sont effectués pendant
toute la saison sur un point, un seul dépassement des
nombres impératifs sur un seul paramètre suffit pour
entraîner le classement de la plage en catégorie C.
Les conditions relatives au nombre impératif sont
dépassées au moins une fois sur trois.
Toutes les zones classées en catégorie D une année,
doivent être interdites à la baignade l'année suivante.
Les eaux classées en catégorie C ou D ne sont pas conformes aux normes européennes
67
Annexe 8
Tableaux de références pour la contamination des sédiments de dragage de l’arrêté du 09/08/2006
68
ANNEXE CARTOGRAPHIQUE
69
Carte 1: Périmètre de la zone d'étude et limites communales
(Source fond de plan IGN: CG83)
70
Carte 2 : Limites DCE des masses d'eau côtières et des bassins versants de la zone d'étude
(Source des données: Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse)
71
Carte 3 : Ensembles géologiques de la zone d'étude
(source du modèle numérique de terrain: CG83)
72
Carte 4 : Carte d'occupation des sols du bassin versant de la zone d'étude
(Source des données: Corine Land Cover 2006)
73
Carte 5: Sous bassins versants de la zone d’étude et réseau hydrographique (Source : MNT CG83, Cours d’eau AERMC)