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RÉALISER LES PROMESSES DE L’AGRICULTURE

2014 – UNE ANNÉE EN REVUE

Renforcer le développement

agricole et rural dans les pays d’Afrique, des Caraïbes

et du Pacifique... ”

TEMPS FORTS 2014 3

Message du directeurPage 5

Une nouvelle stratégie de partenariatPage 7

Focus sur la nutritionPage 32

Focus sur 30 ans d’impact Page 33

RessourcesPage 34

TémoignagesPage 38

CHAPITRE 1 MARCHÉS ET CHAÎNES DE VALEUR • Révolutionner le financement des chaînes de

valeur agricoles• Renforcer les compétences en matière d’agro-

business et de chaînes de valeurPage 8

CHAPITRE 2TIC ET INNOVATIONS• Initiative AgriHack Talent, capitaliser sur

le succès• Mettre en valeur les innovations réussies• Tirer le meilleur parti des TICPage 13

CHAPITRE 3 GESTION DES CONNAISSANCES ET COMMUNICATION• Façonner un avenir meilleur• Des publications qui font la différence• Encourager une gestion des connaissances

efficace Page 20

CHAPITRE 4PROCESSUS POLITIQUES• Changement climatique et recherche de solutions• Petites îles, grandes idées• Sonder l’importance de l’agrobusinessPage 26

Table des matières

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L’utilisation des TIC est activement encouragée par le CTA, car ces technologies facilitent un accès direct aux informations sur les marchés.

À la CWA, le CTA et ses partenaires ont exploré les impacts du changement climatique sur la pêche et l’élevage.

Trois briefings du CTA sur le développement se sont penchés sur le potentiel de l’agrobusiness comme moteur de la croissance économique.

En 2014, le CTA a célébré activement l’Année internationale de l’agriculture familiale.

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Le CTA a activement contribué à mobiliser la communauté internationale sur des questions liées à la situation des petits exploitants agricoles, parmi lesquelles la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la résilience face au changement climatique et la transformation de l’agriculture de petite échelle en industrie viable. Le CTA a organisé une série d’activités dans le cadre de l’Année internationale de l’agriculture familiale. En publiant sur notre site internet des exemples de réussite issus des pays ACP, nous avons donné un aperçu des résultats de notre travail et de celui de nos partenaires sur la vie et le bien-être des petits producteurs agricoles. Deux numéros spéciaux des magazines du CTA, Spore et ICT4Ag, ont été consacrés à l’agriculture familiale. À l’occasion de notre 30e anniversaire, nous avons publié le livre Le CTA en action, qui présente un aperçu des interventions du CTA et de ses nombreux partenaires au cours des dix dernières années, et de leur impact pour les bénéficiaires.Nous avons également co-organisé la conférence Fin4Ag - Révolutionner le financement des chaînes de valeur agricoles. Accueillant, à Nairobi, au Kenya, 807 participants issus de 81 pays – dont un remarquable panel de ministres de l’Agricul-ture et des Finances, gouverneurs de banques centrales, experts en agriculture, producteurs agricoles et de représentants du secteur privé – ce fut la plus grande conférence jamais organisée sur le sujet. Le CTA a étroitement collaboré avec la Commission européenne, la FAO et la Banque mondiale à l’élaboration d’un cadre d’action commun visant à promouvoir une agriculture sensible aux enjeux nutritionnels. Cette collaboration a commencé au cours d’un événement organisé en novembre, à Rome, en marge de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2).Courant 2014, nous avons préparé des Plans d’action régionaux pour chacune des six régions ACP dans lesquelles nous prévoyons de déployer des activités. Ces plans nous aideront à recentrer notre travail sur les priorités de nos partenaires régionaux, à mobiliser des ressources supplémentaires et à améliorer encore notre impact sur le terrain.

Michael Hailu

RÉALISER LES PROMESSES DE L’AGRICULTUREPour les petits producteurs agricoles comme pour le CTA, 2014 aura été une année clé. C’était en effet l’Année internationale de l’agriculture familiale des Nations unies et l’Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire de l’Union africaine. C’était également l’année du 30e anniversaire du CTA.

MESSAGE DU DIRECTEUR

COORDINATION Stéphane GambierAnne Legroscollard

RÉDACTIONCharlie Pye-Smith

RELECTUREAnne Perrin

GRAPHISMEStéphanie Leroy

MISE EN PAGEFlame Design

TRADUCTIONACG sprl/CapStan

IMPRESSION Pure Impression

CTA 2015 – ISBN978-92-9081-582-2

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6 TEMPS FORTS 2014

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CHIFFRES CLÉS POUR 2014

Avec ses plans régionaux,

le CTA recentre son travail sur les

priorités de ses partenaires

régionaux, afin d’améliorer encore

son impact sur le terrain. »

65nouveaux

ouvrages imprimés et numériques

publiés

d’augmentation du nombre de personnes formées par le CTA et ses

partenaires au Web 2.0 et aux réseaux sociaux, dont 51 % entre 18 et 35 ans

et 40 % de femmes

59 %des participants au Concours YoBloCo 2014 (concours des

meilleurs blogs sur les jeunes et l’agriculture) ont trouvé un emploi

ou ont eu de nouvelles opportunités qui ont amélioré leur évolution professionnelle.

experts de haut niveau et hauts représentants ont participé à des Briefings

de Bruxelles et à des briefings continentaux et régionaux sur le développement.

abonnés à Spore, le magazine du CTA consacré au développement agricole et rural

hackathons ont été organisés dans six pays des Caraïbes, impliquant

plus de 150 jeunes Caribéens.

12,4 %13 900personnes/organisations abonnées aux

publications du CTA, dont 1 970 nouveaux abonnés en 2014

807personnes originaires de 81

pays présentes à la conférence internationale Fin4Ag à Nairobi,

au Kenya

TEMPS FORTS 2014 7

En 2014, le CTA a mis au point sa première stratégie de partenariat. «  En termes de stratégies, c’était un des chaînons man-quants  », explique Ibrahim Khadar, du

CTA. «  Les partenariats ont toujours été impor-tants pour nous, mais c’est la première fois que nous nous dotons d’une stratégie globale qui gui-dera nos relations avec tous nos partenaires. »

Depuis sa création, le CTA a travaillé avec plus de 200 partenaires, qui peuvent être classés en quatre catégories : les « partenaires stratégiques », notam-ment des organisations régionales jouissant d’une influence politique considérable ; les « partenaires de programmes », avec lesquels le CTA collabore dans le cadre de nombreuses activités conjointes ; les « partenaires de projets », auxquels le CTA s’associe pour des projets spécifiques ou des interventions ponctuelles ; et enfin les « amis du CTA », un club réunissant les anciens partenaires.

« Dans le passé, certains accords de partenariat étaient assez flous », se souvient Ibrahim Khadar. « La nouvelle stratégie et les orientations opéra-tionnelles internes vont nous permettre d’avoir des

UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE PARTENARIAT

relations bien plus claires avec nos partenaires, ce qui aidera le personnel du CTA à gérer les parte-nariats de manière plus efficace. »

Le nouveau modèle de partenariat permet au CTA d’affiner son approche régionale. Pour ce faire, le CTA identifie dans chaque région une série de thématiques prioritaires pour son intervention et les partenaires avec lesquels il doit s’associer pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Cette méthode permet au CTA d’atteindre ses objectifs stratégiques de façon plus importante, avec des ressources limitées.

Le personnel du CTA a également préparé — sur la base des travaux réalisés durant l’élaboration de sa stratégie de partenariat — des projets de Plans d’action régionaux qui orienteront les activités du Centre dans les années à venir. Les plans d’action définissent les priorités régionales sur lesquelles le Centre doit axer son interven-tion dans les six régions ACP. Ils seront décrits plus en détail lorsqu’ils seront pleinement opé-rationnels, dans le rapport annuel de l’année prochaine.

La stratégie de partenariat, de même que les stra-tégies de collecte de fonds et de coopération avec le secteur privé, apporteront un soutien essentiel aux Plans d’action régionaux.

PLANIFICATION STRATÉGIQUE

Le rapport annuel 2013 décrivait comment l’unité LME du CTA avait évalué l’impact de son soutien pour neuf partenaires de longue date, en ayant recours à son « cadre d’analyse des voies d’impact orientée sur la capacité » (CcIPA). En octobre 2014, le CTA a organisé à Rome, conjointement avec la FAO, une consultation d’experts qui a permis de partager les expériences en matière d’évaluation de programmes et d’impact. L’événement a rassemblé 36 participants, dont des représentants de 18 organisations impliquées dans les études CcIPA menées par le CTA. « La FAO s’est montrée très intéressée par le CcIPA, et nos partenaires ont confirmé que ce système d’évaluation fonctionne très bien », affirme Tarikua Woldetsadick, du CTA. Un protocole d’accord sera signé avec la FAO suite à ces échanges.

MESURER LE PROGRÈS, SAISIR LE CHANGEMENT

8 TEMPS FORTS 2014

CHAPITRE 1 MARCHÉS ET CHAÎNES DE VALEUR

La conférence annuelle du CTA - Fin4Ag  : Révolutionner le financement des chaînes de valeur agricoles a eu lieu à la Kenya School of Monetary Studies, à Nairobi, au

Kenya, en juillet 2014. Cette conférence, orga-nisée conjointement avec l’Association africaine du crédit rural et agricole (AFRACA), fut la plus importante jamais organisée sur le financement des chaînes de valeur agricoles, avec plus de 807 participants originaires de quelque 81 pays. Parmi eux se trouvaient de nombreux décideurs de premier plan, notamment des cadres supé-rieurs de banques centrales, qui ont promu avec

particulièrement pour les femmes. Un meilleur accès aux financements, en particulier pour les petits ex-ploitants, pourrait révolutionner l’agriculture africaine. En effet, dans les pays comme le Kenya, moins de 10 % des exploitants ont accès au crédit formel.

« Cette situation n’est pas acceptable », affirme Lamon Rutten du CTA. « Les producteurs sont prêts à devenir des acteurs économiques et à dépasser l’agriculture de subsistance. Mais il faut que les investissements augmentent pour que leurs activi-tés puissent être plus profitables, et les banques et institutions financières doivent considérer l’agriculture

La conférence annuelle 2014 du CTA sur le financement des chaînes de valeur agricoles fut la plus grande jamais organisée sur le sujet, et a suscité un grand intérêt dans plus de 81 pays. En 2014, le CTA a également collaboré avec d’autres organisations pour mettre au point des programmes de formation en agrobusiness et en développement de marchés.

succès les prêts aux exploitants agricoles dans d’autres parties du monde.

Ce sujet est d’une importance capitale. Chaque année, les pays africains dépensent 35 milliards de dollars en importations de produits alimentaires, mais ce n’est ni une nécessité, ni une fatalité. Le potentiel inexploité du continent africain lui permettrait non seulement de satisfaire ses propres besoins, mais aussi de devenir un exportateur de premier plan vers d’autres parties du globe. Mais différents facteurs entravent sa croissance. Un des facteurs les plus importants est le manque d’accès au crédit, tout

RÉVOLUTIONNERLE FINANCEMENT

DES CHAÎNES DE VALEUR

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M. Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigeria, à la conférence Fin4Ag

Les discussions sur l’établissement de passerelles entre l’agriculture, les exploitants et le secteur financier se sont prolongées après les séances de la conférence Fin4Ag.

comme une activité économique qui vaut la peine d’être financée. »

Au cours de la conférence, quelque quarante sessions ont eu lieu autour de trois principaux thèmes : les outils pour révolutionner le financement de l’agriculture ; la création de politiques pour le financement des chaînes de valeur agricoles ; et les questions transversales en matière de financement des chaînes de valeur agricoles.

« Un des principaux messages qui ressortent de la conférence est que les financeurs doivent mieux comprendre l’agriculture et que les agricul-teurs doivent mieux comprendre le monde de la finance », a estimé Michael Hailu, directeur du CTA, lors de la cérémonie de clôture. « Il faut jeter des passerelles entre les deux secteurs et je pense que

cette conférence nous a montré comment le faire. »Theo de Jager, de la Confédération des syndicats agricoles d’Afrique australe (SACAU), a déclaré : « nous pouvons nous permettre d’être optimistes. » D’après lui, l’agriculture doit emprunter la voie des technologies de la communication. « Nous sommes passés du tambour au smartphone en l’espace de deux décennies » a-t-il affirmé. « Imaginez les résul-tats si nous faisions de même pour l’agriculture. »

Michael Hailu et Lamon Rutten ont tous deux souli-gné l’importance du retour d’information. De telles conférences coûtent très cher et font largement appel à l’argent du contribuable. Cela en vaut-il la peine ? Les participants ont-ils établi de nouveaux contacts, tiré de nouveaux enseignements, partagé des expériences, imaginé de nouveaux projets pour l’avenir ? Après la conférence, ils ont reçu des ques-

tionnaires afin de faire connaître leurs points de vue.La conférence a été officiellement clôturée par Felix Koskei, le ministre kenyan de l’Agriculture, du Bétail et de la Pêche. « Les pays ne réduisent pas leur dépendance à l’agriculture en sortant de l’agriculture, mais en améliorant son fonctionne-ment » a-t-il dit. Ce ne sera possible qu’à condition que les agriculteurs aient un meilleur accès à des prêts abordables. Il s’est dit convaincu que cette conférence a contribué à identifier les obstacles à une collaboration plus étroite entre agriculteurs et bailleurs de fonds. Pour un compte rendu de la conférence, voir le dossier de Spore : http://tinyurl.com/otg4gw5Et le rapport spécial post-conférence :http://tinyurl.com/q79n7rr

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#1 MARCHÉS ET CHAÎNES DE VALEUR

RENFORCER LES COMPÉTENCES EN MATIÈRE

D’AGROBUSINESS ET DE CHAÎNES DE VALEUR

La prospérité future des pays ACP dépend en grande partie du développement de chaînes de valeur et d’agrobusiness effi-caces. Actuellement, la plupart des pays

souffrent d’un manque de personnel formé, c’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes de valeur n‘atteignent pas leur potentiel.

«  Nous avons pris conscience du décalage important qui existe entre, d’un côté, les besoins de l’agrobusiness et du secteur privé en termes de capacités et de formation, et, de l’autre, l’offre actuelle des écoles de commerce et des univer-sités d’Afrique. C’est ce fossé que nous essayons maintenant de combler », explique Vincent Fautrel, du CTA.

Actuellement, de nombreux pays ACP manquent de personnel formé et disposant de compétences techniques et de gestion. Parmi les compétences de gestion figurent notamment la gestion d’entre-prise, la logistique, l’accès aux financements, la communication et le développement de réseau. Seules quelques universités et écoles de commerce offrent des cours pertinents, et ceux-ci ont généra-lement une portée assez limitée.

En 2013, l’Association des écoles de commerce afri-caines (AABS) et le CTA ont élaboré un programme de cours sur l’agrobusiness et le développement de marchés, en consultation avec le Réseau africain pour l’enseignement en agronomie, agroforesterie et ressources naturelles (ANAFE). Ce programme

a servi de base à deux Master Classes en gestion d’agrobusiness, organisées en 2014 conjointement par l’AABS et le CTA.

Ces cours, organisés sur trois jours, ont traité des nombreuses difficultés et opportunités du secteur agricole. Parmi les sujets abordés figuraient notam-ment la réflexion stratégique, les opportunités dans le secteur agroalimentaire et dans l’agrobusiness, la gestion du changement et l’innovation, la gestion des ressources humaines, la technologie au service de l’agriculture, la durabilité et le leadership. Les cours comprenaient des études de cas, des exer-cices de simulation, des ateliers, des présentations, des débats et discussions en groupes. Ils ont pu compter sur la contribution d’enseignants et de

10 TEMPS FORTS 2014

facilitateurs de différents pays ACP représentant le secteur privé, des associations de chaînes de valeur régionales et des universités. Des visites d’entreprises commerciales ont également été organisées.

Les retours d’information suite à la Master Class organisée en Afrique de l’Est ont été très positifs. « Tous les documents utilisés pour le cours conte-naient des informations très utiles pour assimiler les bonnes et mauvaises pratiques, et les différents niveaux auxquels elles s’appliquent », a ainsi estimé Stanley Mwangi, de l’organisation Farm Concern International Kenya. « Et les contacts concrets avec des industriels ont fait de ce cours une véritable Master Class. »

« Ce fut un cours très intéressant qui m’a ouvert les yeux sur de nombreuses choses », a confié Tabby Karanja-Lumumba, de l’Institut de recherche kenyan sur l’agriculture et l’élevage. « Je me sens désor-mais en mesure non seulement de travailler avec des entrepreneurs, mais aussi de réussir moi-même comme entrepreneur. » Le professeur Leif Sjobom, de l’IMD, une école de commerce suisse, a quant

à lui décrit le cours auquel il avait participé comme « une immersion profonde et très utile pendant trois jours dans l’agrobusiness africain ».

Le CTA envisage désormais de soutenir ce type de formation dans d’autres régions ACP. « Nous discutons également avec l’AABC de la possibilité de soutenir l’organisation de cours similaires pour des chaînes de valeur spécifiques », a ainsi indiqué Vincent Fautrel.

Il existe un décalage important entre les besoins de l’agrobusiness en termes de capacités et de formation, et l’offre des écoles de commerce. »

Entrepôt de marchandises à Dodomia, Tanzanie, Afrique de l’Est

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PETITS PRODUCTEURS ET CERTIFICATION

LE FINANCEMENT DES CHAÎNES DE VALEUR FAIT LES GROS TITRES

AMÉLIORER LES CHAÎNES DE VALEUR DES PRODUITS LAITIERS EN AFRIQUE

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En 2014, le CTA a commandé une étude sur l’impact des systèmes de certification sur les petits exploitants agricoles. Cette étude, réalisée par Michael Kuit et Yuca Waarts, de l’Université de Wageningen et intitulée « Petits exploitants agricoles, systèmes de certification et normes privées : le système est-il rentable ? », analyse 270 études d’impact de certification. Pour certains marchés, comme ceux du café et du cacao, les produits certifiés sont en passe de devenir la norme. Mais, avec cette normalisation de la certification, les primes sur les prix vont peu à peu disparaître. Les auteurs sont également arrivés à la conclusion que la certification pourrait s’avérer indispensable pour accéder à certains marchés.

La plus grande conférence internationale sur le financement des chaînes de valeur agricoles, organisée à Nairobi, au Kenya, a été largement couverte par les médias. Plus de 80 articles et reportages ont été diffusés par des journaux, chaînes de télévision et radios, avec plus des deux tiers de médias web. La couverture médiatique a été assurée à 45 % par des médias locaux, à 28 % par des médias africains, et à 12 % par des médias internationaux. Au cours de la conférence, des équipes de jeunes journalistes ont produit plus de 50 blogs, et quelque 850 tweets ont été envoyés pour promouvoir la conférence et ses conclusions.

En septembre 2014, plus de 80 participants ont participé à un atelier de quatre jours organisé à Nairobi, au Kenya, autour du thème des modèles commerciaux qui réussissent pour les chaînes de valeur des produits laitiers. L’atelier, organisé conjointement par le CTA, l’Institut international de recherche sur le bétail (IIRB) et l’Association laitière d’Afrique orientale et australe (ESADA), était centré sur trois thèmes : l’inclusion des petits exploitants dans les chaînes de valeur des produits laitiers en Afrique, les investissements du secteur privé dans l’industrie laitière africaine, et le rôle des femmes et l’Empowerment. « Nous avons également réfléchi au changement d’échelle des modèles commerciaux performants, et évalué quelles étaient les politiques requises », explique Vincent Fautrel, du CTA.

#1 MARCHÉS ET CHAÎNES DE VALEUR

12 TEMPS FORTS 2014

TEMPS FORTS 2014 13

CHAPITRE 2 TIC ET INNOVATIONS

En 2013, le CTA a organisé un « hackathon » pendant la conférence ICT4Ag à Kigali, au Rwanda. Cette initiative a inspiré de jeunes programmeurs informatiques à mettre au

point des applications répondant aux difficultés spécifiques des petits exploitants. Ce projet pilote eut un succès tel que le CTA a mis au point un programme complet, « AgriHack Talent », afin de favoriser l’engagement des jeunes dans l’agri-culture et de renforcer les capacités d’entrepre-neuriat en matière de TIC pour, en fin de compte, générer de l’emploi.

Parmi d’autres choses, l’expérience est-africaine a aidé une start-up à lancer ses services, elle a permis à tous les finalistes du concours d’acquérir des compétences d’entrepreneuriat, et renforcé les liens entre les TIC et l’agriculture.

Le concours régional avait pour objet de déve-lopper des applications TIC novatrices pour répondre aux difficultés essentielles rencontrées dans le secteur agricole caribéen. Le concours

Après le succès du « hackathon* » organisé au Rwanda en 2013, le CTA a organisé un événement similaire aux Caraïbes en 2014. Le Centre a également lancé un catalogue des innovations agricoles bénéficiant aux petits producteurs, ainsi qu’une initiative visant à s’assurer que les TIC conçues pour les petits producteurs ne s’arrêtent pas au stade de la conception.

En 2014, le CTA a organisé le deuxième concours AgriHack Talent dans les Caraïbes, en partenariat avec l’Institut caribéen de recherche et développe-ment agricole (CARDI), l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA), l’entreprise ConnectiMass, l’opérateur de télécommunications surinamais Telesur, le Caribbean Open Institute, et huit plateformes d’innovation dans les TIC. « Nous avons voulu capitaliser sur le succès de l’initiative est-africaine », se souvient Ken Lohento, du CTA.

INITIATIVE AGRIHACK TALENT,

CAPITALISER SUR LE SUCCÈS

* Un « hackathon » est un événement où des développeurs se réunissent pour fa ire de la programmation informatique collaborative sur plusieurs jours. Le terme est un mot-valise constitué de « hack » (pirater) et « marathon ». (source : Wikipedia)

14 TEMPS FORTS 2014

visait également à favoriser la création d’entre-prises agricoles chez les jeunes. « La nécessité d’engager la jeunesse dans l’agriculture est incon-testable », a assuré le directeur du CTA, Michael Hailu. « Le fait d’encourager de jeunes innova-teurs en TIC à mettre au point des services pour l’agriculture y participe. Cela contribue également à améliorer l’image de l’agriculture, tout en offrant des opportunités de moderniser le secteur. »

« La phase initiale a vu la participation de huit plateformes TIC, avec des équipes de jeunes en compétition dans six pays des Caraïbes : la Barbade, la Dominique, la Jamaïque, Saint-Chris-tophe-et-Niévès, le Suriname et Trinité-et-Tobago. Les finalistes régionaux ont pu peaufiner leurs applications pendant les quatre premiers jours

de la 13e Semaine caribéenne de l’agriculture (CWA), organisée en octobre 2014 à Paramaribo, au Suriname.

Chacune des équipes a ensuite pu présenter ses produits à la CWA, avant que les gagnants ne soient annoncés, le dernier jour. C’est l’équipe jamaïcaine Node 420 qui a remporté le concours général avec une application très innovante qui, une fois opérationnelle, permettra aux agricul-teurs de mesurer l’humidité du sol, d’améliorer leur gestion de l’eau et d’augmenter leurs récoltes. Le deuxième prix est revenu à l’équipe CropGuard, de la Barbade, pour une application destinée à améliorer la sécurité alimentaire en aidant les agriculteurs à protéger leurs cultures grâce au diagnostic, suivi et contrôle des ravageurs. Le

troisième prix a été attribué à l’équipe UNICODE, du Suriname, et son application Agri-Kari conçue pour aider les agriculteurs à gérer leurs terres et vendre leurs produits.

« Les deux événements ont non seulement encou-ragé des équipes de jeunes à développer de nou-velles applications très intéressantes au service de l’agriculture, mais ils ont aussi permis à l’ensemble des participants d’acquérir des compétences de coaching et d’entrepreneuriat, y compris à ceux qui ne sont pas arrivés en finale », témoigne Ken Lohento. Nombre d’entre eux ont désormais une conception plus positive de l’agriculture. Comme l’a dit un jeune développeur : « L’agriculture, c’est cool... J’envisage désormais de me lancer dans des études d’agronomie. »

Les lauréats du Concours AgriHack Talent organisé dans les Caraïbes

Encourager de jeunes innovateurs en TIC à mettre au point des services pour l’agriculture contribue à améliorer l’image de l’agriculture, tout en offrant des opportunités de moderniser le secteur. »

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#2 TIC ET INNOVATIONS

TEMPS FORTS 2014 15

METTRE EN VALEUR LES INNOVATIONS

RÉUSSIESE

n 2013, le CTA a lancé un appel à pro-positions visant à mettre en valeur des innovations qui bénéficient d’ores et déjà à des petits producteurs de pays ACP, ou

qui peuvent potentiellement les aider à accroître leur productivité. Les réponses sont arrivées en masse : le Centre a reçu 251 propositions éma-nant de 49 pays et de sources très diverses, parmi lesquelles des producteurs agricoles, des chercheurs et enseignants, des collaborateurs d’ONG, des entrepreneurs et des représentants de ministères.

« Nous avons voulu montrer que des choses concrètes se produisent sur le terrain et changent réellement la vie des agriculteurs, mais qu’elles passent souvent inaperçues », explique Judith Ann Francis, du CTA. « Nous voulions célébrer ces réussites et les promouvoir largement. »

Le projet « CTA Top 20 des innovations agricoles pour les petits producteurs » a mis en valeur toute l’ingéniosité mise au service des producteurs agri-coles pour les aider à accroître leur productivité et leurs revenus. Mais choisir les vingt meilleurs n’a pas été chose aisée. J. A. Francis a d’abord fait une première sélection, avec Wim Andriesse, du bureau d’études néerlandais ARDConsult, pour passer de 251 à 72 propositions. Elle a ensuite chargé une équipe d’experts internationaux de sélectionner quarante candidats.

Les propositions ont ensuite été classées en catégories selon quatre types d’innovations : les innovations institutionnelles, soit des nouvelles manières de fournir des services ; les innovations de procédés, qui comprennent les améliorations dans les pratiques agricoles, la transformation et la commercialisation ; les innovations technologiques, qui concernent l’équipement et les machines agri-

coles ; et enfin les innovations sociales, qui couvrent des thèmes tels que la formation et l’Empowerment.

Dans la phase de présélection, cinq catégories d’interventions principales ont été retenues : les interventions de production, axées sur l’accroisse-ment de productivité ; les interventions de vulga-risation, visant à améliorer les services de conseil agricole ; les interventions post-récoltes, visant les techniques créant de la valeur ajoutée, le stockage, etc. ; les interventions sur l’expansion des oppor-tunités commerciales et de nouveaux produits ; et enfin les interventions sur la gestion de l’eau et des terres.

« Nous avons voulu associer au processus ceux qui en savent réellement le plus : les producteurs eux-mêmes », explique J. A. Francis. Pour ce faire, le CTA a invité des organisations de producteurs des pays ACP à demander à leurs membres de faire un classement

16 TEMPS FORTS 2014

#2 TIC ET INNOVATIONS

Cette pompe d’irrigation alimentée par l’énergie solaire fait partie du Top 20 des innovations du CTA.

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des quarante meilleures innovations. Grâce à leur aide, J. A. Francis et ses collègues ont pu choisir les vingt meilleures innovations. Parmi celles-ci figuraient, par exemple, des herbicides biologiques contre la jacinthe d’eau en Afrique de l’Ouest, un système de mesure pour contrôler les taux d’aflatoxine dans les arachides en Haïti, une application mobile pour aider les produc-teurs kenyans à se procurer du fourrage hydroponique, ou encore un système pour produire de l’alimentation animale à partir de ressources locales en Papouasie- Nouvelle-Guinée.

En octobre 2014, le CTA a organisé aux Pays-Bas un atelier d’écriture sur les innovations qui bénéfi-cient aux petits producteurs. Sur les 28 participants à l’atelier, 19 étaient auteurs d’innovations. Ceux-ci ont présenté leurs innovations, puis ont entendu les commentaires des autres participants et d’un panel d’experts venus de pays ACP et de l’UE. Puis, à partir de ces commentaires, ils ont pu retravailler leurs documents de présentation. Ce processus a permis de produire des fiches d’information, des af-fiches et des guides d’utilisation pour chacune des

vingt meilleures innovations. Au terme de l’atelier d’écriture, les innovateurs ont regagné leurs pays respectifs et continué à peaufiner leurs produits.

Le Top 20 des Innovations du CTA sera publié et diffusé largement dans le courant de l’année 2015. Il apportera un témoignage concret de l’existence de quelques actions remarquables, souvent trop peu reconnues, qui contribuent à améliorer le bien-être des petits producteurs agricoles dans les pays ACP.

TEMPS FORTS 2014 17

TIRER LE MEILLEUR PARTI DES TIC

La Conférence internationale ICT4Ag, co- organisée par le CTA à Kigali, au Rwanda, en novembre 2013, a apporté la confirma-tion du potentiel énorme qui existe pour

l’utilisation des TIC dans l’agriculture. Il est apparu clairement, cependant, que de nombreuses TIC ne dépassent pas la phase initiale de dévelop-pement, et que, souvent, celles qui y parviennent n’atteignent qu’un nombre limité de producteurs.

Début 2014, le CTA a lancé une nouvelle initia-tive pour répondre à ce problème. Cette initiative, baptisée « Le développement de modèles de fourniture viable de TIC pour l’agriculture », vise à permettre aux petits producteurs de profiter davantage de la révolution numérique. L’initiative prévoit l’organisation d’un ensemble d’activités, de la collecte d’informations sur les solutions TIC existantes à la cartographie des solutions le long des chaînes de valeur agricoles, en passant par le pilotage des applications sélectionnées.

En janvier 2014, le CTA a annoncé l’organisation d’un concours destiné à faciliter le développement de

solutions TIC dans les pays ACP. « Nous avons reçu 26 propositions de grande qualité axées sur plusieurs thèmes d’action différents, et nous avons attribué des bourses à cinq organisations pour les aider à développer leurs solutions TIC et à les appliquer à un échelon supérieur », explique Ben Addom, du CTA.

eLEAF Competence Centre, une entreprise néerlan-daise spécialisée dans les hautes technologies qui utilise des données quantitatives fiables sur l’eau et le couvert végétal pour encourager une utilisation durable des ressources en eau et augmenter la production alimentaire, utilise la bourse qui lui a été attribuée par le CTA pour renforcer ses services d’information par satellite au barrage d’irrigation de Gezira, au Soudan. Ce projet permettra de fournir des services de vulgarisation ciblés aux produc-teurs agricoles. Le RONGEAD, un réseau interna-tional basé en France et rassemblant des ONG, des techniciens, des institutions et des entreprises internationales, utilise la bourse du CTA pour déve-lopper ses systèmes d’informations sur les marchés en Afrique de l’Ouest par l’analyse de marché, la formation et le renforcement de capacités. ©

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Syecomp Business Services, un fournisseur privé de systèmes d’informations géographiques au Ghana, met à profit sa bourse pour étudier la faisabilité et explorer des modèles économiques pour l’adoption de la technologie géospatiale et la diffusion d’infor-mations agroclimatiques. L’Université des Indes occidentales, un institut de recherche public situé à Trinité-et-Tobago, utilise sa bourse pour agrandir et développer mFisheries, une suite d’applications web et mobiles à l’usage des pêcheries artisanales des Caraïbes.

Yam Pukri, une ONG située au Burkina Faso, utilise la bourse qui lui a été accordée par le CTA pour améliorer le suivi et la mise en œuvre de politiques agricoles au moyen de TIC. Cette initiative encoura-gera les petits producteurs à contribuer davantage aux processus d’élaboration de politiques agricoles et rurales.

Une des conditions d’attribution des bourses – qui vont de 49 000 à 100 000 euros – veut que les béné-ficiaires (petits producteurs agricoles, pêcheurs

artisanaux, etc.) bénéficient des services subven-tionnés pendant les quatorze mois du projet. « Nous pensons que le projet nous permettra de mieux comprendre quels modèles fonctionnent le mieux pour développer l’utilisation des TIC au service de l’agriculture », indique Ben Addom. En octobre 2014, une consultation d’experts a eu lieu à Rhenen, aux Pays-Bas, pour partager les leçons tirées de l’initiative avec l’ensemble des parties prenantes. À l’issue du projet, les cinq gagnants se rencontre-ront à nouveau pour un échange d’expériences.

Le CTA a lancé une nouvelle initiative début 2014. Intitulée « Développement de modèles de fourniture viable de TIC pour l’agriculture », elle vise à assurer que les petits producteurs profitent davantage de la révolution numérique. Elle prévoit l’organisation d’un ensemble d’activités, consistant notamment à trouver des informations sur les solutions TIC existantes.

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#2 TIC ET INNOVATIONS

18 TEMPS FORTS 2014

LA JOURNÉE « PLUG & PLAY »LES JEUNES ET L’ÉCONOMIE VERTE

CÉLÉBRER L’AGRICULTURE FAMILIALE

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Le premier jour de la conférence Fin4Ag - Révolutionner le financement des chaînes de valeur agricoles, organisée à Nairobi, au Kenya, a été une journée « Plug & Play ». C’était la deuxième du genre, après une première édition organisée l’année précédente à l’occasion de la conférence ICT4Ag, à Kigali, au Rwanda. L’objectif de cette journée était de présenter un ensemble de TIC et de plateformes mobiles qui ont été mises au point pour favoriser l’accès au financement agricole. La journée a attiré plus de 250 participants qui ont pu découvrir 18 plateformes numériques recouvrant un large éventail de dispositifs pour le financement des petits producteurs agricoles.

En 2014, le CTA a collaboré avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le gouvernement du Niger et plusieurs organisations pour créer un programme visant à encourager les jeunes à s’engager dans l’entrepreneuriat « vert ». Dans le cadre de ce projet, le CTA a notamment permis à vingt jeunes d’assister à un forum international au Niger en marge duquel un événement était organisé pour leur permettre de présenter des projets d’entrepreneuriat écologique. Ken Lohento, du CTA, faisait partie du jury chargé de sélectionner les quinze meilleurs candidats, qui se sont vu attribuer une bourse pour développer leur projet. Ils ont ensuite bénéficié d’un atelier de formation de cinq jours sur la gestion d’entreprise, en octobre à Lomé, au Togo, et ils continueront d’être soutenus et conseillés. « Ce soutien vient compléter notre action de promotion des TIC pour l’entrepreneuriat agricole dans le cadre du programme AgriHack Talent », explique Ken Lohento.

L’année internationale de l’agriculture familiale a permis au CTA et à d’autres organisations d’attirer l’attention sur le rôle crucial de l’agriculture familiale dans les pays ACP et de mobiliser des partenariats pour promouvoir de meilleures politiques et davantage d’investissements. Au cours de l’année, le CTA a créé un dossier en ligne avec des essais sur l’accès au financement, les pratiques de gestion des connaissances, les TIC et l’intégration commerciale des chaînes de valeur. Les essais s’accompagnaient d’un ensemble d’histoires de terrain. « Ce fut un exercice d’un genre nouveau, et une façon intéressante de présenter le travail de nos partenaires », témoigne Minielle Tall, du CTA.

www.cta.int/fr/actualites/aiaf.html

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20 TEMPS FORTS 2014

CHAPITRE 3 GESTION DES CONNAISSANCES ET COMMUNICATION

Au cours des dix dernières années, le CTA a contribué à lancer un processus connu sous le nom de « modélisation participative en 3D » (MP3D), en parte-

nariat avec des communautés autochtones et locales de nombreux pays ACP. Ce processus a aidé des communautés locales à décrire les zones où elles vivent, mais aussi à influencer la manière dont sont prises les décisions relatives à l’utilisation des terres et aux régimes fonciers.

En novembre 2014, le CTA a fait partie d’un groupe d’organisations qui ont uni leurs efforts lors du 6e Congrès mondial des parcs, à Sydney,

Mandingalbay Yidingi ont notamment produit une modélisation d’une partie de leur territoire tradi-tionnel dans les tropiques humides du Queens-land. Cette maquette réalisée à l’échelle 1/10000 a été présentée lors d’un événement parallèle intitulé « Voix et choix : les risques et les valeurs du géo-référencement de connaissances tradi-tionnelles et locales », également co-organisé par le CTA. Cette présentation, organisée en marge du congrès, a attiré 120 participants. Le troisième événement du CTA s’intitulait « Gestion de la connaissance et technologies : la MP3D dans les zones terrestres et marines protégées ». Mesake Draniatu, du Réseau des zones marines

Des éléments présentés lors d’un important congrès ont montré que les sociétés autochtones ont tiré des bénéfices réels de la modélisation participative en 3D, dont le CTA a été précurseur il y a de nombreuses années. En 2014, l’impact de nos publications a été de nouveau mesuré. Dans le même temps, les programmes de gestion de connaissances du CTA sont devenus de plus en plus influents dans les pays ACP.

en Australie, pour promouvoir l’adoption d’outils et de méthodes TIC innovants pouvant contri-buer à répondre aux défis du développement et à accroître la résilience face au changement climatique. Parmi les partenaires figuraient le CTA, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Organisme de gestion des tropiques humides (WTMA), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Comité de coordination des peuples autoch-tones d’Afrique (IPACC).

Le CTA a co-organisé trois événements ayant trait à la MP3D lors du congrès. Des Aborigènes

FAÇONNER UN AVENIR MEILLEUR

TEMPS FORTS 2014 21

gérées localement aux Fidji, y a fait une présen-tation particulièrement intéressante de l’impact d’un exercice de modélisation participative en 3D à Levuka. « C’était une présentation pas-sionnante qui a fourni des preuves directes d’impact », affirme Giacomo Rambaldi, du CTA. « Nous avons pu voir lors de cette conférence l’intérêt énorme porté au procédé de MP3D, et les innombrables initiatives visant à respecter les connaissances et les cultures autochtones et traditionnelles. »

L’exercice de modélisation de onze jours organisé à Levuka en 2005 était consacré à l’île d’Ovalau,

où les communautés locales souffraient de la surexploitation de leurs stocks de poisson. Une maquette en 3D a été réalisée, représentant une population de 90 hommes et femmes issus de 27 villages avec ses forêts, ses routes, ses rivières, ses zones de pêche, ses sites culturels, etc. La maquette a ensuite été utilisée comme base pour la réalisation d’un plan de gestion de l’ensemble de l’île et de trois plans de gestion de districts. Chacun des 27 villages impliqués dans la modé-lisation dispose désormais de son propre plan de village. Ce processus a également permis la création de douze zones marines gérées locale-ment, dont huit sont des zones d’accès interdit

où la protection de la vie marine est totale. Ces zones « tabous » ont — comme le prévoyait le calendrier — été ouvertes à la pêche à l’hameçon et à la ligne cinq ans plus tard.

« Il existe désormais des preuves scientifiques de l’augmentation des prises de poisson grâce aux plans de gestion gérés par les communautés adoptés suite à l’exercice de modélisation », conclut Giacomo Rambaldi. La présence de la maquette à Levuka a rassemblé les habitants de l’île et a joué un rôle clé dans le processus qui a abouti au classement du village au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2013.

Participants insérant des données sur une carte en 3D de l’île d’Ovalau

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Le CTA a contribué à lancer la ‘modélisation participative en 3D’, en partenariat avec des communautés locales de nombreux pays ACP. Les communautés locales peuvent désormais décrire leurs territoires et influencer les décisions relatives à l’utilisation des terres et aux régimes fonciers. »

22 TEMPS FORTS 2014

DES PUBLICATIONS QUI FONT LA DIFFÉRENCE

À ses débuts, il y a un peu plus de trente ans, le CTA avait pour activité princi-pale la diffusion d’informations par le biais de livres, de manuels techniques

et du magazine Spore/Esporo. Aujourd’hui, il mène des programmes centrés sur les poli-tiques, les chaînes de valeur et les TIC, mais les publications demeurent au cœur de son activité. Chaque année, quelque 13 000 abon-nés – membres de la communauté du déve-loppement – ont la possibilité d’acquérir des exemplaires papier ou électroniques d’un large éventail de publications consacrées à de nombreux thèmes liés à l’agriculture dans les pays ACP.

Mais ces publications ont-elles réellement un impact ? En 2014, Murielle Vandreck, du CTA, a voulu en avoir le cœur net. Elle a donc demandé l’avis des abonnés par le biais d’un système d’évaluation sur le site CTA éditions. « Les résultats ont confirmé que bon nombre de nos publications ont des résultats très positifs », commente-t-elle.

Murielle Vandreck a reçu plus de 70 témoignages de lecteurs, dont certains indiquaient qu’ils avaient partagé les publications avec des collègues, des étudiants ou des amis. En voici un exemple carac-téristique : « Notre bureau est très occupé depuis l’arrivée de ce précieux document, et nous rece-vons chaque jour des étudiants qui viennent étudier le livre très en détail », a écrit le directeur d’une ONG béninoise en référence à un livre consacré aux chaînes de valeur, intitulé « Faire changer les chaînes - Équité entre les genres dans le dévelop-pement des chaînes de valeur ».

Un témoin camerounais a également expliqué avoir transmis le livre « Fabrication d’une farine de manioc de haute qualité » à un groupe de producteurs qui sont ensuite parvenus à obtenir une farine non odorante de bonne qualité, et se sont mis en quête de financements pour dévelop-per leurs capacités de transformation.

De nombreux lecteurs ont utilisé les publications pour se former. Par exemple, un producteur tan-zanien a expliqué que l’ouvrage « Que faire sans

vétérinaire » l’avait aidé à mieux soigner son bétail et ses volailles. « J’utilise aussi les informations contenues dans le livre pour former d’autres per-sonnes et pour aider mes voisins », a-t-il écrit. Une autre personne a utilisé une publication du CTA, « Agriculture et changement : produire davantage en s’adaptant à la variabilité des ressources » (en anglais uniquement) pour montrer à des produc-teurs ghanéens comment améliorer leurs récoltes en lessivant leurs sols à l’eau douce et à la chaux pour les rendre plus productifs.

#3 GESTION DES CONNAISSANCES ET COMMUNICATION

Chaque année, quelque 13 000 abonnés au service de diffusion des publications du CTA peuvent acquérir des exemplaires papier ou électroniques d’ouvrages consacrés à l’agriculture dans les pays ACP. »

TEMPS FORTS 2014 23

Plus d’un tiers des répondants ont apporté des témoignages sur des publications qui les ont aidés à prendre des décisions plus éclairées et parfois à créer de nouvelles entreprises. Par exemple, Pablo Rwanza, coordinateur de l’ASBL Vision Plus de Mumosho, dans la province du Sud-Kivu, en RDC, a utilisé des informations publiées dans Spore et dans des guides pra-tiques du CTA pour créer un élevage de poulets.

Un témoin burundais s’est inspiré de la publi-cation « L’élevage de canards » pour se lancer dans cette activité. « Maintenant, je n’ai plus de problème pour payer les frais d’inscription de mes enfants à l’école, et nous nous nourrissons en partie des œufs de canards », a-t-il écrit.

Un lecteur congolais s’est inspiré de la publication consacrée à l’huile de palme, « Le palmier à huile »,

pour créer une plantation villageoise de palmiers de 15 ha. Et en Zambie, le livre « Vers une terre plus verte », qui reprend des études de cas sur la conservation des sols et de l’eau, a aidé un expert technique à renforcer ses compétences analytiques et à former des producteurs à des pratiques telles que la culture en billon et l’agriculture de conservation. En résumé, les publications du CTA ont un réel impact sur le terrain.

Les guides pratiques du CTA sont largement diffusés dans les pays ACP.

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Au CTA, le mois de novembre a été célébré comme le mois de la connais-sance, ou « #KNOWvember », avec des ateliers organisés avec de nombreux

partenaires issus de différentes régions ACP.  « #KNOWvember a été pour nous l’occasion de renforcer les capacités en matière de gestion de l’information, de la communication et des connaissances, et de continuer à apprendre les uns des autres », a indiqué Krishan Bhee-nick, du CTA, l’un des organisateurs.

Deux ateliers ont été organisés aux Pays-Bas autour de la création de formations courtes pour répondre aux besoins en gestion de connais-sances de deux publics différents engagés dans le développement agricole et rural. Le premier atelier s’adressait aux personnes impliquées de près dans la gestion de connaissances (chargés de communication, bibliothécaires, chargés de

ENCOURAGER UNE GESTION DES

CONNAISSANCES EFFICACEgestion de connaissances de nombreux parte-naires régionaux, etc.). Le second atelier était une introduction à la gestion de connaissances pour les cadres supérieurs d’institutions de recherche et de développement agricoles. Des consultants indépendants ont élaboré des projets de pro-grammes de cours, consulté le comité consulta-tif du CTA pour la gestion de connaissances, et retravaillé les programmes à partir des retours d’information.

« Il s’agissait d’ateliers pilotes visant à tester et peaufiner des programmes de cours que nous mettrons à la disposition du public sur notre site », explique K. Bheenick. « Nous voulons que les organisations régionales des pays ACP puissent bénéficier de tout le matériel préparé et des notes des facilitateurs. »

Les participants n’étaient pas là simplement pour

absorber les informations, ils ont activement pris part à la formation, et au terme de chaque journée ils ont donné leur avis sur le contenu du cours et sur les possibles améliorations. L’atelier de for-mation pilote intitulé « Introduction à la gestion de connaissances pour le développement agri-cole et rural » était consacré à l’élaboration d’un programme de cours de cinq jours. Les consul-tants l’ont cependant conçu de manière à ce qu’il puisse aussi être organisé en quatre jours, laissant ainsi un jour à consacrer à des questions relatives au contexte dans lequel évoluent les participants.

Le cours pilote de « Gestion de connaissances en développement agricole et rural pour les cadres supérieurs » a duré deux jours. Une session de deux heures spécifiquement conçue pour les directeurs généraux et les chefs de directions a également été conçue, qui pourrait être organisée en marge de rencontres et de conférences.

#3 GESTION DES CONNAISSANCES ET COMMUNICATION

24 TEMPS FORTS 2014

UN CATALOGUE HORS-LIGNESUR CLÉ USB

QUEL AVENIR POUR LES CENTRES DE RESSOURCES DOCUMENTAIRES ?

QUATRE NOUVEAUX TITRES DANS LA COLLECTION PRO-AGRO

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Parmi les 13 000 abonnés aux publications du CTA, de nombreuses personnes vivent dans des zones reculées où l’accès à internet est limité ou erratique. Pour ces personnes, télécharger les publications de CTA Éditions à partir du catalogue en ligne peut donc prendre un temps considérable, voire s’avérer impossible. Pour contourner ce problème, le CTA a créé un catalogue hors-ligne sur clé USB. « Ce sera comme une version miniature de CTA Éditions, qui contiendra toutes nos publications téléchargeables », explique Murielle Vandreck. Le catalogue hors-ligne a été préparé en 2014 et sera disponible pour les abonnés dès le début de l’année 2015.

En novembre 2014, 45 professionnels de disciplines différentes – chercheurs, spécialistes en vulgarisation, organisations régionales de producteurs, gestionnaires de systèmes d’informations, experts en apprentissage numérique et bibliothécaires – ont participé à une consultation d’experts sur l’avenir des centres de ressources documentaires dans les pays ACP, organisée par le CTA aux Pays-Bas. Ils ont évalué ensemble comment construire des réseaux d’institutions plus forts et mieux connectés, qui fonctionnent comme des centres de ressources documentaires agricoles.

Lancée en 2011 en collaboration avec ISF Cameroun, la collection Pro-Agro du CTA s’adresse aux producteurs, aux spécialistes en vulgarisation et aux communautés rurales. Les cinq premiers titres ont été consacrés aux bananes, aux pompes manuelles, à l’élevage des aulacodes, à la production de maïs et à la culture du bambou. En 2014, le CTA a publié quatre nouveaux titres, en anglais et en français, sur la production et la transformation de cacao, la fabrication artisanale de savons et de détergents, l’élevage des oies et la fabrication de fours et de séchoirs solaires.

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26 TEMPS FORTS 2014

CHAPITRE 4 PROCESSUS POLITIQUES

Le changement climatique a déjà un impact sur les récoltes dans de nombreuses par-ties du monde. Si les récoltes augmentent dans certaines zones, la plupart du temps,

elles diminuent. Le changement climatique a également un impact négatif sur la pêche en eaux douces et en mer, et il menace la sécurité alimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau : les producteurs modifient leurs pratiques agri-coles pour s’adapter au changement climatique

C’est le raisonnement qui sous-tend un nouveau projet du CTA, « Documentation de pratiques, d’outils ou de politiques éprouvés qui favorisent la résilience et aident les agriculteurs à faire face aux défis posés par le changement climatique ». Mi-2014, un appel à propositions a été lancé sur les sites internet du CTA et d’une série d’organisa-tions actives dans des pays ACP, parmi lesquels le site « Agriculture intelligente face au climat » de la FAO. Le CTA a reçu plus de 300 réponses, dont

En 2014, le CTA a promu des échanges d’expériences entre décideurs et autres acteurs des Caraïbes et du Pacifique. Il a soutenu une initiative visant à aider les producteurs à s’adapter au changement climatique via les politiques. Plusieurs événements, dont les Briefings de Bruxelles sur le développement, ont étudié le potentiel de l’agrobusiness comme moteur de croissance économique.

et accroître leur résilience au climat changeant depuis de nombreuses années.

« Quand on entend les gens parler du changement climatique, on se rend compte qu’ils se focalisent souvent sur les problèmes », indique Oluyede Ajayi, du CTA. « Mais qu’en est-il des solutions ? Il est très important de comprendre et d’inventorier les mesures que prennent les producteurs agri-coles pour s’adapter au changement climatique. »

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RECHERCHE DE SOLUTIONS

TEMPS FORTS 2014 27

230 apportaient des éléments concrets quant à l’existence d’activités qui aident les producteurs à faire face au changement climatique.

« Une fois que nous avons reçu les réponses, nous les avons classées en trois grandes catégories », explique O. Ajayi. « La majorité des réponses décrivait des pratiques aidant des producteurs à s’adapter au changement climatique, comme l’agriculture de conservation et l’agroforesterie, ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » Une deuxième catégorie de réponses décrivait l’utilisation de technologies de l’infor-

mation et de la communication (TIC) qui aident les producteurs à s’adapter au changement cli-matique ou à réduire leurs émissions. Les pro-positions restantes apportaient des informations sur des politiques de promotion d’une agriculture intelligente face au climat.

En plus d’une description des pratiques, des outils ou des politiques utilisés, les candidats étaient invités à fournir des informations sur le processus d’élaboration, le niveau d’efficacité et l’impact des pratiques adoptées. Parmi les participants à l’appel à propositions figuraient des chercheurs,

des organisations de producteurs, des organisa-tions de développement comme Oxfam et CARE, des organisations non gouvernementales et des représentants d’institutions internationales comme la FAO et la Banque mondiale.

Fin 2014, O. Ajayi et ses collègues étaient occupés à sélectionner 15 à 20 des meilleures propositions, qui se verront attribuer des bourses allant jusqu’à 20 000 euros pour leur permettre d’être mieux documentées. « Nous cherchons des exemples concrets de pratiques, d’outils et de politiques qui ont un impact réel et pouvent constituer des leçons pour une application à plus grande échelle dans différentes régions ACP », explique O. Ajayi.

Étant donné le grand nombre de réponses reçues, les propositions ont été évaluées en plusieurs étapes. Une première présélection de 98 propo-sitions a été effectuée en novembre 2014. Les 15 lauréats seront annoncés début 2015 et les attributions de bourses commenceront avec eux.

Quand on parle du changement climatique, il faut aussi évoquer les solutions. Il est important de comprendre les stratégies d’adaptation des producteurs. »

Une agricultrice nourrit du bétail avec des blocs de multinutriments, qui permettent de s’adapter à la sécheresse.

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28 TEMPS FORTS 2014

Le Programme de politique agricole intra-ACP, qui bénéficie du soutien du 10e Fonds européen de développement, a réalisé des progrès considérables en 2014. Le pro-

gramme est placé sous la direction technique conjointe du l’Institut interaméricain pour la coo-pération dans l’agriculture (IICA), du Secrétariat général de la communauté du Pacifique (SCP) et du CTA. « Notre rôle est d’apporter une valeur ajou-tée en faisant le lien entre les deux régions et en les aidant à échanger leurs expériences  », explique Samson Vilvil Fare, du CTA.

Les Caraïbes et le Pacifique se trouvent face aux mêmes défis et aux mêmes difficultés, et les deux régions ont tendance à être plus vulnérables aux chocs économiques et aux catastrophes naturelles que d’autres pays et d’autres régions. De nombreux États insulaires sont excessivement dépendants des importations de produits alimentaires. La majorité d’entre eux ont une variété limitée de ressources et souffrent des coûts élevés des transports et des com-munications. Les catastrophes naturelles constituent une source d’inquiétude particulière pour les petites

PETITES ÎLES, GRANDES IDÉES

îles, car celles-ci sont nombreuses à dépendre for-tement de l’agriculture et du tourisme, des secteurs susceptibles d’être dévastés en cas d‘événements climatiques extrêmes. En raison de leur taille réduite, de leur isolement et de la fragilité des écosystèmes insulaires, leur fameuse diversité biologique figure parmi les plus menacées de la planète.

Dans le courant de l’année 2014, tout comme en 2013, le CTA a apporté un soutien technique et financier qui a permis à de nombreux acteurs des Caraïbes et du Pacifique de participer à des conférences et des formations internationales. Par exemple, le CTA et le Bureau du Haut Représentant des Nations unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS) ont organisé ensemble une rencontre de haut niveau consacrée au « Renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petites économies insulaires », à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Cet événement était organisé en marge de la confé-rence IFPRI/2020, et il a alimenté la troisième Confé-

rence internationale sur les petits États insulaires en développement, qui s’est tenue aux Samoa en septembre 2014. Les orateurs de la conférence d’Addis-Abeba ont abordé les nouvelles opportu-nités commerciales pour les pays des Caraïbes et du Pacifique, le renforcement de la résilience par une meilleure compréhension de la vulnérabilité, les moyens de faire profiter les petits États insulaires en développement (PEID) de la mondialisation, la

#4 PROCESSUS POLITIQUES

De nombreux États insulaires sont excessivement dépendants des importations de produits alimentaires. La plupart ont peu de ressources et des coûts élevés des transports et communications. Les catastrophes naturelles constituent une source d’inquiétude pour les petites îles qui dépendent de l’agriculture et du tourisme. »

TEMPS FORTS 2014 29

nécessité de renforcer les liens entre les petits pro-ducteurs et les chaînes agro-industrielles, et enfin la possibilité pour les producteurs de fournir de la nour-riture aux établissements touristiques locaux. Le CTA a soutenu la participation de nombreux délégués.

En août 2014, le CTA a permis à des scientifiques des Caraïbes et du Pacifique de participer à une formation sur la gestion post-récolte à Brisbane, en Australie. Suite à la formation, ils ont participé à un important séminaire international sur l’horticulture.

En 2014, le Programme de politique agricole intra-ACP a aussi apporté son soutien pour que des techniciens de haut niveau du Pacifique puissent être présents à la 13e Semaine caribéenne de l’agriculture (CWA), qui s’est tenue à Paramaribo, au Suriname. Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Foresterie, des Pê-cheries et de la Biodiversité du Vanuatu, David Tosul Butulso, a représenté la communauté du Pacifique lors de cet événement, et il a discuté avec son homologue du Suriname des défis auxquels sa région fait face. Ils ont affirmé leur volonté de travailler ensemble.

Les délégués du Pacifique ont pu appréhender la manière dont s’organise la CWA, sur les plans technique et institutionnel. « Suite à cet événement, le Vanuatu a annoncé qu’il accueillerait en 2016 la première Semaine de l’agriculture du Pacifique, qui sera conçue sur base du modèle caribéen », rap-porte S. Vilvilfare. « Cette initiative montre clairement tout le bénéfice qu’il y a à faciliter les échanges d’expériences entre régions. » 

Grâce à ses activités liées à la nutrition, le CTA peut améliorer la situation alimentaire de la population même en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, comme le cyclone Pam au Vanuatu.

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30 TEMPS FORTS 2014

Les Briefings de Bruxelles sur le déve-loppement sont des rencontres de dia-logue politique de haut niveau centrées sur des questions de développement

rural dans les pays ACP. Depuis 2007, le CTA, la Commission européenne, le Groupe des États ACP et CONCORD ont organisé 39 Briefings. En 2014, le thème de l’agrobusi-ness et de son potentiel en tant que moteur de croissance économique a été abordé. Il s’agissait d’identifier, documenter et promou-voir des exemples réussis de développement durable d’entreprises agricoles et du secteur privé dans les pays ACP.

Le 37e Briefing de Bruxelles, consacré au « Renforcement de la résilience des petits États insulaires en développement (PEID) à travers le commerce et le développement de l’agro-industrie » s’est tenu en juillet dans le

SONDER L’IMPORTANCE DE L’AGROBUSINESS

cadre de l’Année des petits États insulaires en développement et de la Conférence de l’ONU sur les PEID organisée aux Samoa en 2014. Le Briefing a donné un aperçu des principaux dé-fis et opportunités pour le développement de l’agrobusiness dans les PEID. Ont également été discutées les bonnes pratiques agro-indus-trielles et les stratégies de développement, en particulier les partenariats innovants.

En novembre, le 39e Briefing de Bruxelles portait sur les « Systèmes alimentaires mondiaux et leur impact local : le rôle joué par l’agroalimen-taire et les partenariats de développement dans le développement de l’agriculture en Afrique ». Cet événement, centré sur le rôle des partena-riats public-privé, a identifié le problème des barrières au commerce au niveau régional. La nécessité de mettre en place des alliances stra-tégiques public-privé a été affirmée.

Le Briefing régional organisé à la Grenade était consacré au « Renforcement du commerce régional et des produits agroalimentaires caribéens », et a mis l’accent sur les liens entre agriculture et tourisme, au cœur des économies des îles des Caraïbes. Cet évé-nement organisé conjointement par l’IICA et le CTA consistait en des rencontres, des présentations, et une visite de terrain. Parmi les conclusions est apparue la nécessité d’accroître l’approvisionnement local dans l’industrie du tourisme.

« Pour les producteurs et les transformateurs agroalimentaires locaux, les 25 millions de touristes qui visitent les Caraïbes chaque année représentent une opportunité considérable d’approvisionner ce marché et de promouvoir le commerce régional », indique Isolina Boto, qui dirige le bureau du CTA à Bruxelles.

#4 PROCESSUS POLITIQUES

IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE BÉTAIL ET LE POISSON

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Lors de la 13e Semaine caribéenne de l’agriculture (CWA), le CTA, l’Institut caribéen de recherche et de développement agricoles (CARDI) et plusieurs autres organisations ont collaboré pour organiser un atelier de deux jours sur l’impact du changement climatique sur les petits ruminants et les pêcheries. « Aux Caraïbes, une bonne partie du travail que nous avons réalisé sur le thème du changement climatique lors des précédentes éditions de la CWA se focalisait sur l’impact du changement climatique sur les cultures », rappelle Oluyede Ajayi. « Cette année, nous avons décidé qu’il était temps d’examiner plus en détail l’impact du changement climatique sur d’autres parties du secteur de l’alimentation. » Les intervenants et les délégués ont identifié les problèmes clés et élaboré des recommandations politiques qui ont été présentées au Conseil des ministres à la fin de la semaine.

COMMENT LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AFFECTE LES PETITS PRODUCTEURS D’AFRIQUE

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Grâce à la présence de nombreux journalistes et au travail du CTA et de ses partenaires à la 13e CWA, au Suriname, les ateliers, rencontres et autres activités au programme ont bénéficié d’une bonne visibilité. Une première enquête a fait état d’environ 150 articles publiés sur le sujet au niveau international. Deux tiers de ces articles ont été écrits par des journalistes soutenus par le CTA. La couverture presse, télévision, radio et web a largement dépassé les frontières des Caraïbes pour arriver jusqu’aux États-Unis, en Europe et dans le Pacifique.

FAIRE DES VAGUES DANS LES CARAÏBES

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L’édition 2014 du Rapport annuel de l’AGRA sur l’état de l’agriculture en Afrique, un document préparé par un panel d’experts internationaux sur le changement climatique, était consacrée au « Changement climatique et aux petites exploitations agricoles en Afrique subsaharienne ». Ce rapport présente les dernières réflexions menées sur cette question essentielle et examine comment les changements rapides et aléatoires au niveau des précipitations et des températures menacent la production alimentaire et accroissent la vulnérabilité des petits producteurs africains. Oluyede Ajayi, du CTA, a co-signé le chapitre sur « Rendre possible l’adaptation aux variations et changements climatiques en Afrique subsaharienne » (en anglais uniquement).

TEMPS FORTS 2014 31

L’AGRICULTURE ET LA NUTRITION

FOCUS SUR LA NUTRITION

L’éradication de la faim est un des plus grands défis de notre temps. La malnutri-tion réduit le développement économique des nations d’au moins 8 %, et plus de deux

milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments. Dans le même temps, l’obésité constitue désormais un problème sanitaire très im-portant, particulièrement dans certains pays ACP.

Les interventions axées sur la nutrition, comme la fortification des aliments en vitamines et en minéraux, traitent les symptômes et les causes immédiates de la malnutrition, mais pas les causes profondes. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une approche ciblée. Nous devons aussi améliorer l’éducation à la nutrition. L’agriculture est l’un des secteurs les plus prometteurs pour contribuer à la mise en place d’interventions qui permettent d’améliorer les apports alimentaires et nutritifs des populations les plus démunies et vulnérables.

En novembre 2014, l’UE, la FAO, le Groupe de la Banque mondiale et le CTA ont lancé un

cadre d’action conjointe baptisé « Agriculture et nutrition : un avenir commun », lors de la deuxième Conférence internationale sur la nutri-tion. « Ce cadre vient renforcer notre intention de promouvoir l’agriculture en vue d’améliorer les productions nutritionnelles », a déclaré le directeur du CTA, Michael Hailu, au nom de tous les partenaires. « En entendant un message identique émanant des quatre organisations et en les voyant poursuivre les mêmes objectifs, les pays partenaires y verront plus clair et auront une plus grande confiance en notre engage-ment commun. » Selon Judith Ann Francis, du

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CTA : « Il faut que les secteurs de l’agriculture et de la santé s’écoutent et travaillent ensemble, et ce cadre d’action conjointe va nous aider à y parvenir. »

Le CTA et ses partenaires ont identifié trois prio-rités stratégiques : (i) accroître les ressources mobilisées et l’engagement politique pour ren-forcer le lien entre la nutrition et les systèmes alimentaires et agricoles ; (ii) renforcer les in-terventions d’ordre alimentaire et agricole qui ont fait leurs preuves en matière de nutrition à l’échelle nationale ; (iii) élargir les connaissances et les données factuelles en vue d’optimiser l’impact des systèmes alimentaires et agricoles sur la nutrition.

Étant donné sa réputation de fournisseur d’infor-mations fiable et d’assembleur d’expertise, le CTA aura un rôle important à jouer. Il s’est engagé à contribuer au renforcement de capacités, à la sensibilisation et à la diffusion de connaissances pour promouvoir une meilleure nutrition et une meilleure qualité de vie grâce à l’agriculture.

32 TEMPS FORTS 2014

«Pour ce 30e anniversaire, nous avons souhaité rendre hommage à nos partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, sans

qui notre travail n’aurait pas pu avoir les résul-tats et l’impact souhaités », a déclaré le directeur du CTA Michael Hailu lors de la fête organisée à Bruxelles en avril 2014. « Nous voudrions aussi saluer nos parents institutionnels – l’Union euro-péenne et le Groupe ACP – qui ont apporté le cadre légal, organisationnel et financier sur le-quel repose le CTA depuis 30 ans. »

À cette occasion, le CTA a publié le livre « Le CTA en action - Transformer la vie des communautés rurales », qui décrit plus de vingt projets et pro-grammes ayant bénéficié de son soutien au cours des dix dernières années. « Le CTA sait à quel point il est important de partager les exemples de réussite, pour que d’autres puissent s’en inspirer ou en tirer des enseignements », a commenté Michael Hailu à l’occasion du lancement du livre.

La création, le partage et la diffusion de connais-

30e ANNIVERSAIRE DU CTA

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FOCUS SUR 30 ANS D’IMPACT

sances sont au cœur de toutes les activités du CTA. C’est ce qui a inspiré la campagne « Savoir, c’est... ». En 2014, le CTA a publié 30 histoires témoignant que les connaissances ouvrent la voie à la transformation, à la sécurité alimentaire, à la prospérité, à la résilience et à la compétitivité (www.cta.int/fr/actualites/30ieme-anniversaire.html).

Le Centre a également produit une série de petites vidéos (www.cta.int/fr/category/30-years/videos.html). Nombre de ces vidéos font appa-raître des représentants d’organisations parte-

naires du CTA au cours des 30 dernières années.

Theo de Jager, président de la Confédérat ion des syndicats agr i -coles d’Afrique australe (SACAU), explique que la collaboration entre son organi-sation et le CTA a créé une plateforme de dialogue. « Le CTA nous a permis d’entrer dans une autre catégorie », dit-il dans la vi-déo. Jethro Greene, coordinateur en chef de CaFAN (le réseau des producteurs agricoles des Caraïbes), explique de son côté que le CTA a contribué au renforcement des capa-cités de ses membres.

Mais que réserve l’avenir ? Akiniwumi Adesina, ministre nigérian de l’Agriculture, affirme : « Le CTA va être un partenaire très important pour vérifier que les méthodes, les politiques et les arrangements institutionnels sont tous compris par l’ensemble des parties prenantes. »

TEMPS FORTS 2014 33

34 TEMPS FORTS 2014

BUDGET ET FINANCESTABLEAU 1 : BUDGET GLOBAL DU CTA POUR 2014 (EN MILLIERS D’EUROS)

REVENU MONTANT POURCENTAGE

Contribution du FED 16 059 98,8

Autres revenus 200 1,2

Total 16 259 100

AFFECTATION BUDGÉTAIRE

Titre I – Frais de personnel 5 116 31,5

Titre II – Frais de fonctionnement 1 340 8,2

Titre III – Frais liés aux programmes opérationnels* 9 803 60,3

TOTAL 16 259 100

* Voir le tableau 2 pour la ventilation des frais

Les ressources financières du CTA proviennent du Fonds européen de développement (FED), auquel contribuent tous les États membres de l’UE. Pour l’exercice 2014, les autorités de tutelle du Centre lui ont attribué un budget de 16 millions d’euros.

TABLEAU 2 : BUDGET DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS POUR 2014 (EN MILLIERS D’EUROS)

PROGRAMMES MONTANT POURCENTAGE

Programme Politiques, Marchés et TIC 5 392 55 0

Renforcement du processus politique du PDDAA (Afrique) 2 099 38,9

Optimisation des chaînes de valeur et amélioration de leur compétitivité 1 550 28,8

Promotion de l’utilisation des TIC pour optimiser les chaînes de valeur et améliorer les politiques et stratégies de DAR

1 350 25,0

Ressources de fonctionnement liées aux projets 393 7,3

Programme Gestion des connaissances et Communication 3 921 40,0

Communication, publication multimédia et diffusion pour le DAR 2 500 62,7

Renforcement des capacités de GCCI des institutions ACP 1 200 29,9

Ressources de fonctionnement liées aux projets 221 7,4

Unité Apprentissage, Suivi et Évaluation 490 5,0

Apprentissage, suivi et évaluation 430 87,8

Ressources de fonctionnement liées aux projets 60 12,2

TOTAL (POUR L’ENSEMBLE DES PROGRAMMES) 9 803 100

RESSOURCES

TEMPS FORTS 2014 35

PROGRAMME/UNITÉ Budget approuvé au 01/01/14

(1)

Budget révisé au 31/12/2014

(2)

Engagements réels au

31/12/14 (3)

Dépenses réelles

au 27/11/14 (4)

Montants reportés au 31/12/14

(5) = (2) - (3)

PROGRAMME 1 : POLITIQUES, MARCHÉS ET TIC (PMI)

Article 311 : Développer des politiques de développement agricole et rural durables, inclusives et efficaces dans les pays ACP

2 098 779 2 305 528 2 305 528 949 793 1 355 403

Article 313 : Optimisation des chaînes de valeur et amélioration de leur compétitivité

1 550 000 1 267 451 1 267 451 631 323 635 972

Article 314 : Encourager l’application des outils, méthodes et approches TIC pour le développement des chaînes de valeur et les politiques et stratégies RAD

1 350 000 1 350 948 1 350 948 507 746 843 202

Article 315 : Ressources de fonctionnement liées aux projets 393 000 474 227 474 227 255 591 218 636

TOTAL PMI 5 391 779 5 398 154 5 398 154 2 344 453 3 053 212

PROGRAMME 2 : GESTION DES CONNAISSANCES ET COMMUNICATION (KMC)

Article 321 : Communication, publications multimédias et diffusion pour le DAR

2 500 000 2 511 622 2 511 622 1 482 602 1 028 592

Article 323 : Renforcer les méthodologies, les compétences et les outils de gestion des connaissances

1 200 000 1 142 503 1 142 503 625 757 516 074

Article 324 : Ressources de fonctionnement liées aux projets 221 294 213 794 213 794 129 572 84 222

TOTAL KMC 3 921 294 3 867 919 3 867 919 2 237 931 1 628 889

UNITÉ APPRENTISSAGE, SUIVI ET ÉVALUATION (LME)

Article 331 : Apprentissage, suivi et évaluation 430 068 440 068 440 068 140 823 299 245

Article 332 : Ressources de fonctionnement liées aux projets 60 000 97 000 97 000 67 967 29 033

TOTAL LME 490 068 537 068 537 068 208 790 328 278

TOTAL GÉNÉRAL (PMI, KMC et LME) 9 803 141 9 803 141 9 803 141 4 791 174 5 010 379

TABLEAU 3 : APERÇU DU BUDGET 2014 : ENGAGEMENTS, DÉPENSES ET MONTANTS REPORTÉS

* Les chiffres sont extraits de Navision et peuvent être soumis à des ajustements comptables mineurs.

Remarques :

(1) Chiffres non audités et soumis à des ajustements comptables et d’audit de fin d’exercice. (2) Les dépenses de 2014 réalisées sur les montants reportés de 2013 ne sont pas indiquées. Les versements anticipés sont en revanche indiqués. (3) Les engagements reportés sur l’exercice suivant se basent sur les dépenses prévues.

36 TEMPS FORTS 2014

PROJETS NON FINANCÉS PAR LE FED Montant initial annoncé

Total des fonds reçus

Dépenses totales des années précédentes

Engagements2014

Dépenses (01/01/2014 –

31/12/14)

Solde (31/12/ 2014)

FIDA/PNUD – Diffusion des bonnes pratiques relatives à la création, à la gestion, à l’analyse et à la communication des informations géographiques (2010 – en cours)

25 700 25 703 14 837 10 866 10 709 157

FAO (par l’intermédiaire du FMRA pour l’EFARD) – Actions catalytiques contribuant à la recherche et à l’innovation agricoles pour obtenir des résultats en matière de développement, selon les définitions du Plan à moyen terme du FMRA 2014-2017 (2014 – en cours)

56 058 16 766 0 10 766 0 16 766

CAAST Net Plus (25 membres du consortium) Faire progresser la coopération entre l’ASS et l’UE en matière de recherche et d’innovation pour relever les défis mondiaux (2013 – en cours)

41 526 20 071 10 580 9 491 6 331 3 160

Contribution de COS-SIS à une consultation d’experts sur les systèmes d’innovation (2013 – en cours)

25 000 25 000 18 659 6 341 4 054 2 287

FARA – AG/Finales et cérémonie de remise des prix du 3e concours « Femmes et sciences » et « Jeunes professionnels et sciences » en Afrique (2013 – en cours)

18 000 17 979 7 800 10 179 6 566 3 613

PACENet Plus (16 membres du consortium) Pacific Europe Network for ST&I (2013 – en cours)

77 508 40 000 0 40 000 5 816 34 184

Programme politique UE-Intra ACP* (contrat de 2,1 millions d’euros – durée : 42 mois) (2013 – en cours)

2 100 000 671 903 105 409 566 494 375 124 191 370

AGRA – Contribution à la promotion du Web 2.0 et des réseaux sociaux

36 550 26 773 9 777 9 777 0

Contribution de la FIS au 3e concours « Femmes et sciences » et « Jeunes professionnels et sciences » en Afrique (2012–2014)

43 450 43 450 37 786 5 664 5 664 0

L’innovation en agriculture dans les zones sèches d’Afrique (AIDA) (2009 – en cours)

48 410 48 410 42 000 6 410 0 6 410

TOTAL 2 435 653 945 832 263 844 675 988 424 041 257 947

TABLEAU 4 : FONDS DE PROJETS SUPPLÉMENTAIRES

RESSOURCES

Le financement supplémentaire (hors FED) en 2014 peut être ventilé comme suit. Sont compris les fonds reçus en 2014 pour les projets démarrés cette année et ceux reportés des années précédentes.

TEMPS FORTS 2014 37

DirectionMichael Hailu, Directeur Deborah Kleinbussink, Assistante de Direction/Secrétaire du Conseil d’Administration

Bureau de BruxellesIsolina Boto, Responsable du bureau de Bruxelles

Programme Gestion des connaissances & Communication Thierry Doudet, Chef de programmeStéphane Gambier, Coord. de programme senior/CommunicationPaul Neate, Coord. de programme senior/CommunicationChris Addison, Coord. de programme senior/Gestion des connaissancesKrishan Bheenick, Coord. de programme senior/Gestion des connaissancesThérèse Burke, Coord. de programme/MarketingMurielle Vandreck, Coord. de programme/PublicationsThierry Lewyllie, Coord. de programme/WebAnne Legroscollard, Coord. de programme associée CommunicationBianca Beks, Coord. de programme associée PublicationsMirjam Bos, Assistante administrativeMerche Rodriguez, Assistante de projetEvelyne Kort-Nerincx, Assistante administrativeGabriela Gonçalves Bahre, Assistante traitement des donnéesHusna Yagoub, Assistante traitement des donnéesLidia Lamers, Assistante traitement des données

Programme Politiques, Marchés et TICLamon Rutten, Chef de programmeJudith Ann Francis, Coord. de programme senior/Politiques S&T

ORGANISATION INTERNE ET PERSONNEL*

Giacomo Rambaldi, Coord. de programme senior/TICYoussouf Camara, Coord. de programme senior/Politiques Ag & CVJuan Cheaz, Coord. de programme senior/Politiques Ag & CVOluyede Ajayi. Coord. de programme senior/Politiques DAR Vincent Fautrel, Coord. de programme senior/Dév. Filières Ag.Ken Lohento, Coord. de programme/TICBenjamin Addom, Coord. de programme/TICArmelle Degrave, Coord. de programme associéeAngeles Salvador, Assistante de projetEllen Mulder, Assistante de projetMarloes Pals, Assistante de projetMarion van Boven, Assistante de projetAssistant administratif & de projet (vacant)

Unité Apprentissage, Suivi et ÉvaluationIbrahim Khadar, Chef d’unitéChristine Webster, Coord. de programme senior/LMETarikua Woldetsadick, Coord. de programme associé/LMERaya Dekkers, Assistante administrative

Contrôle financierElisabeth Carrio, Contrôleur financier (par intérim)

Services générauxPascal Deleu, Responsable Ressources Humaines, Chef des Services généraux (par intérim)Christèle Coutureau, Adjointe Ressources HumainesJuma Lumumba, Responsable informatiqueLouis Kolkman, Technicien informatiqueSamir Lalout, Chef comptableSerge Adolph, Assistant comptable fournisseursMarco Van Maurik, Assistant comptable fournisseursBenjamin Moy, Assistant administratif

Adrianus Biemans, HuissierThomas Mendo-Essiane, Messager/ChauffeurManuela van Betuw, RéceptionnisteAssistant administratif RH (vacant)

Membres du personnel rattachés à des projets Yihenew Zewdie Lemma, Conseiller technique senior/Politiques & MarchésSamson Vilvil Fare, Coord. de programme associé/Politiques DARNawsheen Hosenally, Assistante ICT4AgAlberto Pallecchi, Assistant Web 2.0 & Média SociauxMinielle Tall, Coord. de programme associée Média & CommunicationMarion Girard Cisneros, Coord. de programme associée Gestion du Contenu Web

Stagiaires : Etienne Goffin, Eric Adrien, Silvana Summa, Alessia Virone, Margherita Gomarasca, Landry Fanou, Jonathan Pfund, Relebohile Mofolo, Marion Boulard, Mikaïla Issa Abramane, Laureene Reeves Ndagire, Ana Brindusescu, Jean-Claude Nduwimana, Hermann Tossou.

Membres du personnel ayant quitté le CTA en 2014Andrew Shepherd, Lan Lee, Gerdien van Binsbergen, Babette Meijers, Sunita Millon.

TEMPS FORTS 2014 37

* Au 31 décembre 2014

«Suite à une campagne nationale organisée récemment dans notre pays [le Cameroun] pour lutter contre les emballages en plastique non-biodégradables, j’ai le plaisir de vous en-voyer un guide sur la gestion des déchets solides dans les

foyers. En réalité, ce guide a été conçu et écrit sur base de connaissances acquises au fil des années à la lecture régulière de Spore. »

Kamsyu T. Claude, Bamenda Up-Station, Cameroun

« Je peux dire sans hésiter que le fait d’avoir participé à une formation de renforcement de capacités du CTA et à plusieurs conférences et rencontres parrainées par le CTA, m’a donné l’opportunité de voir et de comprendre le travail d’autres personnes, et m’a permis en fin de compte d’accéder à des postes internationaux, d’abord celui de responsable de programme au Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et ensuite celui de Secrétaire exécutif de l’ANAFE. J’essaie de promouvoir l’ascension d’autres jeunes femmes africaines dès que j’en ai l’occasion, et c’est à ce titre que je veux remercier le CTA d’avoir fait de moi une leader féminine africaine qui ne cessera jamais d’être reconnaissante du soutien dont elle a bénéficié. »

Dr Yaye Aissetou, Secrétaire exécutif, ANAFE, Kenya

« Notre site, démarré avec l’appui du CTA, est efficace pour la diffusion et la valorisation d’informations agricoles et donc pour le développement des chaînes de valeur au Niger et en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les points d’information villageois sont devenus de vrais centres de négoce et de com-mercialisation des produits agricoles. L’appui du CTA a donné une vraie dynamique de développement agricole. Le RECA est devenu une véritable plateforme d’information agricole et un levier pour l’agriculture du Niger. Le site a plus de 600 visites par jour et envoie 3 à 5 notes par semaine à plus de 1 600 professionnels du secteur rural au Niger et en Afrique de l’Ouest. »

Youssouf Elmoctar, Secrétaire général, RECA, Niger

« Je voudrais témoigner au sujet des programmes de formation au Web 2.0 proposés par le CTA, dont j’ai pu bénéficier. C’est avec grand plaisir que j’annonce à toute la communauté web2fordev ma sélection comme Ambassadeur régional NetSquared 2015 pour l’Afrique de l’Est. Les compé-tences en Web 2.0 acquises lors du programme de formation régional orga-nisé par le CTA en Ouganda en 2011 et lors d’une formation en collaboration innovante pour le développement proposée par l’UNITAR (pour laquelle le CTA a parrainé ma participation), m’ont considérablement aidé à déposer une candidature de qualité, qui a finalement prévalu sur les autres. Je remercie le CTA de nous donner les compétences en Web 2.0 qui nous permettent de soumettre des candidatures de qualité. »

Robert Kibaya

« Je suis très heureux de vous écrire et je tiens avant tout à vous féliciter et à vous remercier pour ce que vous faites pour l’agriculture dans les pays ACP à travers Spore et les diverses publications du CTA. (…) Grâce à vous, le souci d’améliorer et de réinventer l’agriculture africaine trouve une réponse. Lecteur assidu de votre magazine, c’est toujours avec un grand plaisir et intérêt que je le lis. J’en tire énormément pour moi et ma petite communauté estudiantine. Pour moi Spore et les diverses publications du CTA sont indispensables et incontournables. Je suis convaincu qu’un appui du CTA à travers la documen-tation, la sensibilisation et les sessions de formation sur le web 2.0, l’utilisation des TIC dans l’agriculture, la valeur ajoutée des produits agricoles rendent le secteur agricole congolais de plus en plus attractif pour les jeunes et stimulent leur intérêt pour l’agriculture car ils ont une vision réaliste de l’agriculture et ils voient les différentes opportunités de réussite qu’elle offre. »

Arsène Birindwa, République démocratique du Congo

TÉMOIGNAGES

38 TEMPS FORTS 2014

JanvierLe CTA organise une formation sur le Web 2.0 et les réseaux sociaux en Namibie. Le Centre parraine la participation de l’ensemble des participants à cette formation. Sur 20 participants, 13 sont des femmes.

FévrierLe CTA organise à Bruxelles la première réunion du Comité mondial de direction pour le Programme de politique agricole intra-ACP en collaboration avec le Secrétariat  ACP. Le projet  intra-ACP réunit entrepreneurs agricoles, producteurs, experts et représentants du secteur public des Caraïbes et du Pacifique, afin d’échanger sur l’augmentation des profits pour les petits producteurs et les communautés rurales, notamment les femmes et les jeunes.

AvrilLe CTA organise une rencontre d’experts sur le thème « Réaliser le potentiel de l’agriculture pour la transformation de l’Afrique  », qui rassemble 197  personnes. Elle est suivie de la célébration des 30  années du CTA au service des communautés rurales des pays ACP.

Avril74 demi-finalistes du 2e Concours audiovisuel de sciences et d’agriculture des Caraïbes organisé par le CTA/CCST et ses partenaires, sur le thème « Ajouter de la valeur aux produits alimentaires locaux pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle », sont formés à la vidéo et conseillés en matière d’agriculture, de science et de technologie.

Mai Le CTA et REDD forment 30  acteurs ruraux d’Afrique de l’Ouest et centrale à L’identification et l’inventaire des produits de qualité selon le pays d’origine par les acteurs ruraux. Les stagiaires, originaires de 6  pays (Gambie, Ghana, Nigeria, Rwanda et Sierra Leone), représentent, entre autres, des organisations de producteurs, le secteur privé et les ministères de l’Agriculture.

Juillet La conférence internationale  Fin4Ag, coorganisée par le CTA, rassemble plus de 800  bailleurs de fonds, producteurs, législateurs et experts en financement agricole du monde entier, afin de trouver de nouvelles manières de stimuler le financement pour les petits producteurs. Il s’agit de la plus grande conférence jamais organisée sur le sujet.

JuinLe CTA collabore avec l’Organisation internationale de la Francophonie, le gouverne-ment du Niger et d’autres organisations sur un programme pour encourager les jeunes à s’impliquer dans l’entrepreneuriat écologique.

Juillet Le CTA participe à la conférence « Données ou-vertes mondiales pour l’agriculture et la nutri-tion » (GODAN), qui vise à montrer l’importance des données ouvertes dans le domaine agricole dans les pays en développement.

JuilletLe CTA, le CE, la Secrétariat ACP et CONCORD organisent un Briefing de Bruxelles sur : « Commerce et développement agroali-mentaire dans les petits États insulaires en développement (PEID).» Le Briefing donne un aperçu des principaux défis et opportunités du développement agroalimentaire dans les PEID et examine certaines meilleures pratiques agroalimentaires dans les ACP ainsi que, notamment, les partenariats innovants.

TEMPS FORTS

AoûtLe CTA se joint à des organisations de producteurs régionales et d’autres partenaires pour soutenir l’Année internationale de l’agriculture familiale. Il publie notamment un numéro spécial de Spore  : Agriculture familiale : le début d’une renaissance.

OctobreLe CTA rejoint, une nouvelle fois, ses partenaires pour soutenir la Semaine caribéenne de l’agriculture (CWA), organisée à Paramaribo par le gouvernement du Suriname. Il organise avec ses partenaires, plusieurs événements sur des thèmes comme le renforcement des TIC dans les chaînes de valeur, la gestion des ravageurs dans le contexte du changement climatique, l’engagement des jeunes dans les chaînes de valeur, l’établissement d’un lien et d’un équilibre entre l’alimentation et la sécurité alimentaire et les politiques régionales de la pêche. Les ateliers servent à préparer des recommandations politiques.

AoûtLe CTA et le WWF organisent et financent la formation des Saramacas du Suriname à la gestion et à la communication participatives de l’information géographique. Les Saramacas ont créé une carte de leur territoire en 3D pour renforcer leur pouvoir de négociation sur le partage des bénéfices des services environnementaux.

SeptembreLe CTA rejoint l’Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face au climat, en s’engageant à promouvoir le partage de connaissances sur les pratiques efficaces d’agriculture intelligente face au climat dans les pays ACP.

SeptembreLe CTA prend des engagements concrets lors de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), annonçant notamment de nouveaux partenariats avec l’Organisation du secteur privé des îles du Pacifique (PIPSO), le CGIAR et le Secrétariat de la Communauté du Pacifique.

OctobreLe CTA et ses partenaires organisent le second concours AgriHack Talent dans les Caraïbes. Environ 150  jeunes informaticiens participent au concours. Ce concours a pour objet de développer des applications TIC innovantes répondant aux principales difficultés rencontrées dans le secteur agricole caribéen.

NovembreLe CTA, la CE, la FAO et la Banque mondiale lancent un cadre d’action conjointe sur l’agriculture et la nutrition. L’initiative vise à coordonner leurs actions afin de promouvoir l’agriculture comme facteur d’amélioration de la nutrition dans leurs pays d’intervention.

NovembreLe CTA célèbre ce «  mois de la connaissance » avec des ateliers pour ses partenaires des ACP. Il s’agit de formations courtes en gestion des connaissances pour des publics actifs dans le développement agricole et rural, comme les chargés de communication et les cadres supérieurs d’institutions de recherche et de développement agricoles.

DécembreUn nouvel accord mondial sur le changement climatique est discuté lors de la COP20. Le CTA et ses partenaires cherchent à établir des arrangements formels pour aborder les questions agricoles lors des prochaines négociations. Le CTA, nouveau membre clé de l’Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face au changement climatique, coorganise un séminaire avec CARE International et le CCAFS sur le thème : « Relever le défi – Six questions face au changement climatique et à la sécurité alimentaire. »

TEMPS FORTS

Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) est une institution

internationale conjointe des Etats du Groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et de

l’Union européenne (UE). Il intervient dans les pays ACP pour améliorer la sécurité

alimentaire et nutritionnelle, accroître la prospérité dans les zones rurales et garantir

une bonne gestion des ressources naturelles. Il facilite l’accès à l’information et aux

connaissances, favorise l’élaboration des politiques agricoles dans la concertation et

renforce les capacités des institutions et communautés concernées.

Le CTA opère dans le cadre de l’Accord de Cotonou et est financé par l’UE.

© CTA 2015

> Pour plus d’informations sur le CTA, visitez : www.cta.int

Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale ACP-UE (CTA)

P.O. Box 380 - 6700 AJ Wageningen,Pays-Bas - www.cta.int

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