cerveaupsycho mars 2009

Upload: yk-luk

Post on 14-Apr-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 7/30/2019 CerveauPsycho Mars 2009

    1/5

    Ouenousdisentnostatsd'me?Nousavons ousdestatsd'me, ntre ristesseetsrnit,ancuret_loie e vivre.Diffrentsdesmotions.estats e notreconscienceetde notreaffect efltentes races 'unpasslointain. pprendre les onnatreet lescomprendre stunedesvoies ers

    lapaix ntrieuret 'acceptatione soi.Christophe ndr

    (( f e m'aoercois_que .an se vouloir . e me'' I suismi s rf lchir urmavie. e em'enI suispa saperu,maisc'est insi. 'a i cruI qu e e ne aisaisuevoiret entendre,ueY je n'tais iend'autre, urant out cepar-cours oisii qu'un rflecteurd'images eues, ncran blanc oir la ralit projetait couleurs etlumiresau lieu d'ombres.Mais 'taisbien plus,sans e savoir. 'tais ussi'mequi sedrobe t serefuse, t cetteaction mme d'observer... Danscebrefpassagee sonmagnifique ivrede 'intran-quil l i t, Fernando Pessoa ous introduit aumonde des tats d'me. Mais le conceptd'tatsd'mea-t-il une utilit en dehorsde a ittratureLa question autd'tretudie. reud ui-mmenedisait-ilpas Lestatsd'mesont out ce dont nousprenonsconscience orsque nous nous extrayonsde nosautomatismesu quotidien, orsquenous sortonsde 'n agir et nous aissons ller observer equisepasse n nous.Lestats 'mesont 'choen nous

    @ Cerveau& Psycho N" 32

  • 7/30/2019 CerveauPsycho Mars 2009

    2/5

    decequenoussommes n rain devivre.C'est ussitout ce qui continuede tourner dans notre tteaprs uenousnoussommes it : Le conceptd'tat d'men'appartientpasau monde de a psychologiecien-tifique, l s'enracineluttdans a posie t e senscommun.Dans a ittrature cientifique,e erme eplus approchantest celui qu'utilise e neurologueAntonioDamasio, ui parlede).Mais orsqu'on stsimple-ment rrit ou agactatd'me), n apluttenviedes'carter equi nous rrite (parce u'onsentquecela aut mieux pour ne pasenvenimere conflit).La colre ousmetohorsde nous , alorsquenouspouvons ontrleret masquer otreagacement.Lestatsd'mesont ainsihabits ar desmo-tions< restesndedans ,sansa visibilit orpo-relleet comportementaleesmotions ortes uneprofonde ristesse ousplongedans a prostration

    29

  • 7/30/2019 CerveauPsycho Mars 2009

    3/5

    bour afler mieuxLa mditation de t pleine conscience u,antidote des tats d'me parasites.

    Lo mditotion 'estplus serve u domoinede lo spiri tuol i t u de lo phi losophie.Son introduction ons le chomp de lo psychologie cienti f ique st unepetite rvolution, notomment por le biois des techniques dites u de pleineconscience : il s'ogit d'opprendre oux polients risquesdpressifs u onxieuxlevsd'viter es ruminotions n mointenonteu r espritdons l ' instont rsent(sensotionsorporel les,espirotion, onsenvironnonts).eu peu,cet opprentis-soge permetd'observersesproprespenses gotives vec dovontoge de recu. ,de moinsse oire < piger , por elleset de pouvoir es < contester , commedonslo psychothropieognitive, loquelle o mditotion e pleineconscience stsouvenf ssocie.et 'immobilit, andisque e spleen e nousempchepas orcmentde continuer d'agir.Nos tatsd'mesont ainsi des sortesde cousinsvoluset civilissde nos motions, restes, lles,plus antiqueset plus rustiques ils sont pour ainsidire des motions subtiles, par opposition auxgrandesmotionslmentaires, ites.Or toutes es tudesmontrent que notre viemotionnelle e droule un niveaumotionnelplus souventdiscretqu'intense sous orme d'tatsd'meplus qued'motions ortes.Les ravauxsurle recueil de nos tats ntrieurssuggrent ussi- bonne nouvelle - que les tats d'me positifssont plus frquentsque les ngatifs(alors que lagamme des motions ngativesest plus large) :environ 75pour cent des tatsd'me sont pluttpositifset 25 pour cent plutt ngatifs sur untotal de 17000 prlvementsd'tatsd'me ns-tantans), i I'on se ie aux tudes u psychologueamricainDavid Watson.Ce derniera demanddes volontairesde vaquer leurs activitsquoti-diennes n secontentant e noter eurstats 'mede l'instant quand une petite alarme retentissaitdans eur poche. l a constat, n collectantcesmilliersde rapportsd'tats 'me,que a trame de

    ( Nous passonspeu de temps sousl'emprisede fortes cofres,maisbeaucoup sous cefle de I'agacement.Dnos journesconsisteen un climat motionnelassezempr, lutt complexe t mlang.Nouspassons eu de temps, inalement, ous 'emprisede fortes colres,et beaucoupplus sous celle denos agacements. lus de temps avecdu vague--l'mequedu vraidsespoir. lusde empsavec espetits racas uede grosses rises 'angoisse...Il existeune activit automatique de notre cer-veau, orsque nous ne nous en ( servons) pasvolontairement, orsque nous sommeso dans lalune >.Cette activit crbrale< par dfaut>,pro-bablementassocie nos tatsd'me.semblemobi-

    liser prfrentiellement ertaines gions cr-brales, telles que le cortex cingulaire postrieur(une des rgions corticales es plus anciennes t laplus connecteau < cerveau motionnel > lim-bique) et le cortex prfrontal mdian (une zoneassocie, ntre autres, la conscience e soi). Lestats d'me sont une forme d'expressionde laconsciencede soi. Et c'est sans doute pour celaqu'ils entretiennentun lien troit avecnotre senti-ment d'identit : traverseux,nous ne ragissonspas seulement l'vnementqui les a dclenchs,mais ceque cet vnement ignifie au regarddenotre vie. l y a ainsiune miseen perspective,neinscriptiondansnotre dentit,dansnotre biogra-phie : mestatsd'meme rappellent, arfoisvigou-reusement, e que tel vnement ignifiepour moi,en fonction desvnements ui m'ont construit.D'o I'importancede a mmoiredans estatsd'me. Il y a dans notre passdes empreintesprtes resurgir lessouvenirs ersonnelsc'estammoiredite autobiographique) ont des< objetsmentaux > complexes,stocks dans les rseauxcrbrauxsous forme d'tats d'me. Les fulgu-rancesdu souvenir mmortalises ar Proust ensont typiques quelquechosede confus merge, tpeu peu se rvletre un mlangede contenuscomplexes(sensoriels,motionnels,psycholo-giques...). estatsd'me ont qu e I'on se sou-vient de moments discrets,anonymes dans nosbiographies, I'ombre desgrandssouvenirs, esgrandsmoments mmorables.Ces nstantssonttout aussi rvlateurset essentiels our tisser latrame de cequ'a t notre existence. la rencontre de sestats d'me

  • 7/30/2019 CerveauPsycho Mars 2009

    4/5

    BibliographieC.An, nous risquonsde naviguer en permanenceentredeux cueils nous noyerdansnostatsd'me(la rumination) ou refuserde nous y pencher(lafuite, qui est ci une fuite de soi).Alors que,commetoujours, a voie suivre est celle du milieu: uneintrospection tranquille, mais conscientede seslimites. C'est pourquoi de nombreux thrapeutesencouragenteurspatients noter eurstatsd'meil en rsultede multiplesbnficeshrapeutiques,dmontrs ar diverses tudes, ui vont de 'amlio-

    ration de a santphysique a diminution destatsd'me ngatifs.Autre avantage e l'criturede soi:elle imite les ruminations, a principale

  • 7/30/2019 CerveauPsycho Mars 2009

    5/5

    _qodp

    te auprsde femmesayant un cancerdu sein, estaient enues onsulteren moyen-ne deux mois aprs es < non-ruminatrices>.Ellespensaient out le temps la boule qu'ellesavaientsenti dans e sein,mais n'allaientpas pour autantconsulter, t continuaientuste se airedu souci.Le rle psychotoxiquedes ruminations com-mence tre largementmis en videncedans denombreusespathologies psychiques, elles ladpression,'anxit,a boulimie, esaddictions.C'estpourquoi les rflexionssur les tatsd'meintressent es psychothrapeutes,ans a mesureo les capacits e rgulation de ces luctuationspsychologiquesdiscrtespourraient bien treimpliquesdans a prventiondes echutes pres-sives t anxieuses. ertains ravaux endent mon-trer que I'amorage pt d'tats d'me ngatifs(et eur rumination) partir d'vnementse vieanodins pourrait tre annonciateur de rechutesdans e cadrede a dpression. t d'autressuggrentqu'une meilleureperceptionet une rgulationplusefficacede ces tats d'me par des techniquesdepsychothrapie, ar exemple a thrapie cognitiveassocie a mditation de pleineconscience, imi-nueraient e risquede ces currences. ette ech-nique permetnotamment d'apprendreau patientviter es ruminations (voir I'encadrage20).Le but de ces approchespsychothrapeutiquesn'estpasde supprimer estatsd'me,mais d'enlimiter les drapages. e pas avoir d'tats d'mereviendrait mettre son humanit entre paren-thses.Mfions-nousde ceuxqui dclarent nepasavoird'tats 'me> ! D'ailleurs, 'est mpossible.

    Tout juste peut-on les rprimer, es dissimuler,les refuser.Mais on dnie alors sapropre humani-@Cerveau& Psycho N" 32

    t, en seprivant de ce qu'ellenous apporte peut-trede meilleur : l'intriorit. L encore, espotes,crivains t philosophes ousont montr a voie.Toutau ong de ses lbres ettres un eunepote,Rainer-MariaRilke abordemagnifiquemente rleprcieux,vital mme sesyeux, que nos tatsd'mepeuventouer dansnos existences.ans aHuitimeLettre, l parle son eunecorrespondantde a tristesse: Si notre egard ortaitau-del eslimitesde a connaissance,t mmeplus oin que ehalo de nos pressentiments,eut-trerecueille-rions-nous avecplus de confianceencorenos tris-tessesuenos oies. . . ] De grce, emandez-voussi ces grandes ristesses 'ont pas travers e pro-fond devous-mme, i ellesn'ont paschang eau-coup de choses n vous,si quelquepoint de votretre ne s'y estpasprofondment ransform.>[a moissondes instants heureux

    Nos efforts versdavantage 'quilibre intrieurncessitentdonc acceptationet discernementenvers ostatsd'mengatifs.Mais aussiattentionet efforts envers espositifs lestudessur Ie senti-mentd'avoir unevie heureusemontrentquecesen-timent est i une fiquenceet une rptitiondepetits tats d'me agrables, des bouffes de< petitsbonheurs>,plutt qu' de grandsmouve-mentsmotionnels, e forts moments de succs ud'accomplissement. 'est e tissude nos nstantsdebonne humeur qui composea trame de notre bon-heur: moment pass vecun proche,baladedansun bel endroit, lecture stimulante, musique quinous ouche... Japprentissagee a srnit asse

    2. Lestatsd'mes'orgonisenlutour ecinqmotionsives lopeur,edgot,o colre,lo histesset o oie.ll spuisenteur nergiede 'motionenlrole.mois 'iendentetsepropogentommedes onds ons'eou.llsontunospect iffus. uconfluenles rondesmotionspporoissentdes entimenlsixtes,telles'envie,'oversionou o nostolgie.

    Iinsipar I'accueilde tous nos tatsd'me33