clarté - mars 2009

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

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    • Les libéraux réélus, Québec Solidaire fait une percée .....p. 2

    • Débarrassons-nous immédiatement des conservateurs…..p 3

    • Le parti communiste en campagne pour l’assurance-

    emploi…………….………………………………………….p 3

    • Afghanistan, l'histoire que l'on ne raconte pas

    …………………………………………………….................p 4• D'une crise à l'autre : 1929-2008 ……………….................p 7

    • Les dirigeants israéliens sont des fascistes …………….....p 9

    • Le Canada doit dénoncer l'agression d'Israël à Gaza …..p10

    • La 10ième Rencontre Internationale des Partis Communistes

    et Ouvriers…….……………………….................................p 12 

    ClartéClartéClarté Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous!   M  a  r  s

       2   0   0   9 — 

      n  o    1

       2

     

    Sommaire : 

    Mettons finà l’apartheid israélien

    Sur l’Internet: www.pcq.communist-party.ca ht tp: / /pccpcq.blogspot .com , 

    Photo de la marche des chômeursdurant la crise des années 30

    Plus de 1,310,000 sans emploi au Canada,1,000,000 sans assurance-emploi

    Le Parti Communiste en campagne pour

    l’assurance-emploi

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    3-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Traduit de l’édition du 15-28 février 2009 de People’s Voice 

    En août dernier, le Comité cen-tral du Parti communiste du Ca-nada s’était réuni dans les jours

     précédents une campagne électo-rale fédérale déclenchée à l’im-

     proviste, qui a été perturbée àmi-parcours par le krach boursiermondial.

    Pour la première fois depuis quecette crise a éclaté, le CC s’estréuni à Toronto durant le week-end des 31 janvier-1er   février,dans une conjoncture politiqueayant fortement évolué au Cana-da et partout dans le monde. Finiles illusions sur le «succès» de la

     politique néolibérale capitaliste,tandis que l’intérêt de la classe

    ouvrière pour une alternative populaire et pour le socialismeest en hausse. Tous les membresdu CC conviennent que l'année àvenir en sera une de défis inten-ses pour la classe ouvrière, etd’opportunités extraordinaires

     pour construire le parti commu-niste.

    Le CC a adopté un vaste rapport politique analysant la situationinternationale, la résistance àtravers le Canada, et le travailentrepris pour renforcer les mou-vements de masse et pour cons-truire le parti communiste.

    Le chef du Parti, Miguel Figue-roa, a déclaré: «Cette réunion duComité central arrive à un mo-ment extrêmement critique dansla lutte pour la paix, pour lesemplois et les droits sociaux et

     politiques de la classe ouvrièreau Canada et à l'étranger. C’estégalement une réunion cruciale

     pour notre propre Parti, qui estconfrontée à d'énormes défisavec des ressources limitées,mais en même temps dans descirconstances qui offrent d'im-

     portantes possibilités pour lacroissance et le développementde notre Parti et du mouvementde riposte dans son ensemble.»

    Le rapport de Figueroa, présenté

    au nom du Comité exécutif cen-tral, a fourni une vaste gamme dedonnées sur la situation mon-diale. Par exemple, le 21 janvier,l'Organisation mondiale de laSanté a publié un rapport inquié-tant sur « La crise financière et lasanté mondiale », avertissant que« le monde risque de vivre la

     plus grave récession économiquedepuis les années 1930. Il estestimé que les récentes augmen-tations du coût de la nourriture etdu carburant ont fait basculer

     plus de 100 millions de person-nes dans la pauvreté. Le défiauquel le monde est maintenantconfronté est d'éviter que la criseéconomique ne dégénère encrise sociale et en crise de san-té .... Le manque de nourriture etla malnutrition qui s’en suit pré-dispose les individus à la mala-

    die et par conséquent agitcomme un cercle vicieux sur leralentissement économique. »

    Rejetant les arguments que la présente récession ne serait« seulement qu’une autre crisecyclique », le rapport de Figue-roa a souligné que «ce qui distin-gue la crise actuelle des précé-dentes sont les éléments qui ensont venus à jouer un rôle domi-nant dans le processus d'accumu-lation du Capital, en particulierle rôle des capitaux spéculatifs ".Bien que la spéculation ait tou-

     jours été une composante ducapitalisme, elle pénètre mainte-

    nant tous les aspects de l'écono-mie et la politique, non seule-ment les actions et les entrepri-ses, mais aussi les monnaies na-tionales, au point où les marchésfinanciers internationaux dictentles politiques économiques na-tionales.

    Malgré certaines divisions, noteFigueroa, «ce qui unit la classedirigeante, c'est le désir de sur-monter la crise au dépend de laclasse ouvrière - à la fois directe-ment par l'abaissement du coût(prix) de la main-d'oeuvre, la

     principale cible étant le mouve-ment ouvrier organisé ... et indi-

    rectement, par l'utilisation desdeniers publics (dont la majeure

     partie provient des poches destravailleurs-euses) pour prémunirles investisseurs contre les perteset renflouer les profits qui s’af-faissent. Les divergences entreles deux camps sont d’ordre tac-tique, elles ne portent pas surleurs politiques fondamentales.»

    Pour la classe ouvrière, a-t-ilconclu, « tout cela est inaccepta-

     ble. En ce qui concerne les soi-disant «stimulations» financées

     par les recettes publiques et / oudes déficits, la question n'est pasla «stimulation» en tant que telle,mais plutôt quels genres de sti-mulation, et quels intérêts ser-vent-ils? »

    Figueroa a souligné que le PCCest « parfaitement d'accord avecla position des communistes

    grecs, qui a été résumée dansleur intervention à la Réunioninternationale des partis commu-nistes et ouvriers tenue au coursdu mois de novembre dernier: «À notre avis, ce que la bourgeoi-sie considère une menace pourson économie et la stabilité poli-tique est un espoir pour les for-ces ouvrières et populaires, tantque les partis communistes et lesmouvements anti-impérialistesne perdent de vue le seul moyende s’en sortir ... Nous devrionsutiliser cette situation au maxi-mum dans le but de promouvoirle processus d'unité au sein de laclasse ouvrière, aussi bien que

    son alliance politique et socialeavec d'autres couches populai-res ... »

    Le rapport critique fortement latendance de certains dirigeantsouvriers et social-démocrates defaire des concessions plutôt quede se mobiliser pour une riposte

     plus forte. Figueroa souligne larécente déclaration du chef desTCA, Ken Lewenza, qui a indi-qué que son syndicat est prêt àrouvrir les conventions collecti-ves pour accepter des conces-sions sur les salaires et les condi-tions de travail parce que « nousne pouvons pas ignorer la situa-tion financière précaire de ces(auto) entreprises ». Sur une

    même note, chef du NPD JackLayton, prenant la parole à laChambre de commerce de To-ronto en janvier dernier, a décla-ré: "C'est ce courage de la popu-lation canadienne qui fait laforce de notre pays. Associonsce courage paisible avec de judi-cieux investissements pour l'ave-nir ... C'est ce type courage dontles travailleurs-euses auront be-soin pour accepter une réductionde salaire afin que vos amis àl'usine puissent conserver leursemplois. "

    Au contraire, dit Figueroa, « lestravailleurs-euses canadiens-nesdoivent suivre l’exemple donnérécemment par leurs frères etsœurs en Europe, où des millionssont sortis dans la rue en Grèce,en France, en Allemagne et ail-

    leurs, avec le même message:« Nous n'avons pas créé cette criseéconomique, et nous nous n’enferons pas les frais! »

    Avec la montée en flèche duchômage, le défi le plus immé-diat sera la lutte pour rétablirl'accès à l'assurance-emploi pourles deux-tiers des travailleurs-euses canadiens-nes qui en sont

     privés par une réglementationrestrictive et pour améliorer leniveau des prestations. Le Comi-té central a décidé de lancer unecampagne spéciale sur les ques-tions de l'emploi et de l'assu-

    rance-emploi, impliquant desactions publiques, des forums,des dépliants, et autres effortsvisant à approfondir la compré-hension de la crise capitaliste etles attaques sur les emplois et les

     programmes sociaux. Le Parti vaégalement apporter son soutientotal aux efforts du mouvementouvrier en vue d'améliorer l'assu-rance-emploi.

    Cette activité publique sera com- plétée par un renforcement dutravail d’éducation du Parti.L’afflux croissant de nouveauxmembres fait en sorte que la ma-

     jorité des communistes cana-diens-nes ont joint le Parti depuis

    le début des années 1990. Beau-coup sont issus des communau-tés immigrantes, apportant aveceux et elles de puissantes tradi-tions de lutte de classe et de lut-tes révolutionnaires de leur paysd’origine. Pour profiter pleine-ment des conditions plus favora-

     bles de recrutement, le CC in-siste qu’il est nécessaire d’ac-croître le travail pour aider àaméliorer le niveau d'activité etd'organisation des cellules, la

     base du PCC. Ces efforts aide-ront à renforcer et à construire laParti jusqu’à son 36ème congrèsqui est prévue en février 2010.

    Le secrétaire général de la Liguede la Jeunesse communiste, Jo-han Boyden a fait rapport au CCde l'activité de la LJC et du tra-vail des communistes parmi les

     jeunes partout au Canada. De- puis son congrès de refondationen 2007 a dit Boyden, la LJC avu le nombre de ses adhérents etson niveau général d'activitéaugmenter, et ses membres

     jouent un rôle important dansnombre d’organisations ouvriè-res et étudiantes.

    Le CC a également adopté plu-sieurs résolutions spéciales, in-cluant un appel à une pleine par-ticipation aux manifestationscontre la guerre en avril de cetteannée pour marquer le 60e anni-versaire de l'OTAN. Une autrerésolution salue le 90e anniver-

    saire de la grève générale deWinnipeg, qui a eu lieu en Mai-Juin 1919 et a eu un impact his-torique sur les mouvements ou-vrier et révolutionnaire au Cana-da.

    Les documents intégraux de laréunion du Comité central serontmis sur le site web du Parti com-muniste, www.communist-

     party.ca. Des copies impriméesseront disponibles au bureaucentral du PCC ainsi que qu’au-

     près des organisations provin-ciales et locales. 

    LE PARTI COMMUNISTE EN CAMPAGNE POUR L’ASSURANCE-EMPLOI

    Déclaration sur l'évolution dela situation au Parlement dif-fusée par le Comité exécutifcentral du Parti communistedu Canada le 2 décembre2008 :

    Le gouvernement fédéral conser-vateur, sous la direction du pre-mier ministre Stephen Harper,

    est sur le point de subir une cui-sante défaite, six semaines aprèsles élections générales du 14octobre. Les conservateurs méri-tent pleinement d'être destituésde leurs fonctions lundi prochainau cours du vote de nonconfiance. Le Parti communistedu Canada se joint au mouve-ment syndical et aux autres for-ces démocratiques pour lancerun appel à défaire ce gouverne-ment.

    Contrairement aux déformationsmédiatiques émises par le bureaudu premier ministre, la crise ac-tuelle du gouvernement n’est pasdue à une quelconque conspira-tion concoctée au sein des bancsde l'opposition. Elle a plutôt pourcause l'arrogance et la vanité desconservateurs et leur stupéfianteindifférence à l'égard des crain-

    tes et des préoccupations destravailleuses/eurs alors que lacrise économique capitalistes'aggrave toujours plus et me-nace les emplois, les prestations,les rentes et la protection socialede millions de travailleuses/eurscanadiens.

    Jeudi dernier, la mise à jour éco-nomique présentée par le minis-tre des Finances, Jim Flaherty, adévoilé la nature anti-classe ou-vrière, de droite, favorable auxgrandes entreprises du gouverne-

    ment conservateur. Le mini- budget de Flaherty a provoquél'impasse actuelle en ignorantlamentablement les préoccupa-tions du peuple en refusant de

     prendre des mesures législativesde protection et de stimulationdes dépenses publiques. Au lieude cela, le gouvernement Harpera utilisé l'aggravation de la crise

    économique comme prétexte pour lancer une attaque frontaleopportuniste contre le secteur

     public par le biais de son plan devendre 3,4 milliards de dollarsen biens publics à ses amis, lesgrandes entreprises, en limitantles salaires fédéraux et en"suspendant" le droit de grèvedes employés fédéraux, en s'atta-quant à l'équité salariale enversles femmes et en annulant la Loisur le financement des partis,dont les grands partis politiques,

     particulièrement les partis de

    l'opposition, dépendent dans unelarge mesure.

    Attachés à leur ordre du jouréconomique et politique dedroite néo conservateur, lesconservateurs, avec une grandearrogance et croyant présomp-tueusement qu'ils pourraient sur-vivre à une autre série de

    "caquetage de basse-cour" parle-mentaire (comme cela a été dit)avec les partis d'opposition, lesconservateurs Harper ont décidéd'aller de l'avant comme s'ilsavaient la majorité au Parlement.Mais, comme notre parti l'a dé-claré immédiatement aprèsl 'élection d'octobre, les«conservateurs n'ont pas de man-dat pour imposer leur ordre du

     jour de droi te au pays».

    Comme résultat de ses politiqueset de ses actions opposées au

     peuple, le gouvernement Harpern'a pas seulement perdu la"confiance" de la majorité desdéputés de la Chambre. L'im-mense appui du mouvement syn-dical et des mouvements popu-laires pour la nouvelle coalitionlibérale-néo-démocrate montreque ce gouvernement a égale-ment perdu la confiance de la

    majorité de la population cana-dienne.

     Notre parti se félicite du refus par les partis de l'opposition dese laisser berner par les derniersreculs de Harper (il a proposé derenoncer à l'annulation du finan-cement des partis et à l'interdic-tion du droit de grève aux tra-vailleurs du gouvernement fédé-ral), et invite ces partis à tenirfermement à leur engagement dedéfaire ce gouvernement discré-dité (suite à la page 8 )

    DÉBARRASSONS-NOUS IMMÉDIATEMENT DES CONSERVATEURS DE HARPER!

    Luttons pour de nouvelles politiques au service des gens d'abord, pas des profits! 

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

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      4-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Par Kimball

    CariouComme les travailleurs-euses sont confrontés à une pro-fonde crise économique, desdemandes pour que soit apportéd’importantes améliorations durégime d'assurance-emploi sefont de plus en plus pressantes.Pendant de nombreuses années,les médias et les hommes politi-ques de droite ont répandu l'idéeque l'assurance-emploi c’était« la vie facile » pour les chô-meurs-euses, un «cadeau» àmême les taxes et des dépenses

     pour les gouvernements », un programme financé par lescontribuables qui encourage la« paresse » au détriment de l’o-

     béissance et de la fidélité à l’é-gard des employeurs. Malheu-reusement, il y a aussi eu des

    arguments provenant de certainsà gauche prétendant qu’il fallaitvoir dans l'assurance-chômageun moyen pour la classe diri-geante d’atténuer les luttes popu-laires.

    Mais la vérité est bien différente,et nous avons besoin de nousrappeler l'histoire du mouvementouvrier pour réfuter ces faussesidées.

    Presque tous les grands payscapitalistes ont adopté des systè-mes d'assurance-chômage audébut du 20e siècle. Les détailsvarient d'un pays à l'autre, mais

    l’existence de ces programmesest le reflet de la réalité qui veutque le capitalisme ne peut jamaisassurer le plein emploi. Les em-

     ployeurs ont actuellement besoind'une grande "armée de réservede chômeurs" pour faire baisserles salaires et pour limiter la ca-

     pacité des travailleurs-euses às'organiser en un puissant mou-vement syndical.

    En fait, le capitalisme lui-mêmegénère le chômage. En quelquesmots, chaque capitaliste (ou so-ciété) en concurrence contre lesautres s'efforce de maximiser ses

     profits en réduisant les coûts

    salariaux. Cela peut se faire en baissant les salaires, en cassantles syndicats, en allongeant la

     journée de travail, en accélérantla production, ou en investissant

    dans de nouvelles technologies pour économiser en coût demain-d'œuvre. Cette dernièretactique permet de réduire lamain-d'œuvre et d’envoyer destravailleurs-euses au chômage.Les capitalistes qui en tirentalors des profits relativement

     plus importants tirent avantagede cette situation pour continuerd’augmenter des investissementsde capitaux afin de réduire en-core davantage les coûts du tra-vail. Ceux qui ne parviennent

     pas à répondre à cette concur-rence sont acculés à la faillite,

     jetant par le fait même encore plus de travailleurs-euses dans

    «l’armée de réserve».

    En d'autres termes, le chômagen'est pas le résultat d’«imperfections» - il s'agit d'unecaractéristique permanente, fai-sant partie intégrante de notresystème économique.

    Malheureusement pour les pa-trons, les travailleurs-euses sansemploi refusent de simplement

     baisser les bras et de se laissertranquillement mourir de faim.Utilisant un large éventail demoyens - manifestations demasse, grèves, élections - lestravailleurs-euses ont toujours

    combattu, entre autres mesures, pour des journées de travail pluscourtes, de meilleurs salaires,

     pour le droit de s'organiser, pourl'assurance-chômage, et pour lacréation d’emplois.Cette lutte au cours des années1930 fut la plus critique l’his-toire de la classe ouvrière cana-dienne. Alors que la Grande Dé-

     pression empirait, il est estiméque le chômage au Canada affec-tait le cinquième de la main-d'œuvre. La réponse du gouver-nement conservateur de RB"Iron Heel" Bennett avait étéd’obliger des milliers d’hommescélibataires sans-emploi à vivre

    dans des camps de travail isolés.Payés seulement vingt cents par

     jour dans ces «camps d'escla-ves», les travailleurs formèrentl’Union des ouvriers des campsde secours, affiliée à la Ligued’Unité ouvrière dirigée par lescommunistes. Leur mouvements’inspirait de l'Union Soviétique,où l'exploitation capitaliste avaitété supprimée, et où les travail-leurs-euses avaient réalisé desavancées sociales de grande en-vergure.Au printemps de 1935, les mem-

     bres de l’UOCS se réunirent àVancouver, où les résidents ré-

     pondirent par de généreux appuisde solidarité et d'énormes ras-semblements. Les travailleursdécidèrent d’aller porter leursréclamations pour «du travail et

    des salaires» - des emplois et desrevenus pour vivre - directementau gouvernement fédéral. Le 3Juin des centaines sont montéssur des trains de marchandises

     pour commencer la fameuse« Grande marche sur Ottawa. »Comme les marcheurs gagnaienten nombre et en soutien plus ilsavançaient vers l’Est, les Conser-vateurs de Bennett et l'ensemblede la classe dirigeante étaientterrifiés, craignant une révolu-tion socialiste au Canada. LeMarche fut écrasée par une atta-que brutale de la police à Reginale 1er   juillet 1935, bien que lestravailleurs-euses sans emploi enOntario se soit rendus à Ottawa.Iron Heel" Bennett fut défait

     plus tard cette année-là, et legouvernement libéral de Mac-kenzie King a finalement étécontraint, par la pression de laclasse ouvrière, d’adopter l'assu-rance-chômage en 1940 ; le Ca-nada aura été le dernier paysoccidental à adopter un systèmed'assurance-chômage.Depuis lors, les termes du ré-gime d'assurance-chômage ontconstamment fait l'objet d'une

     bataille entre le mouvement ou-vrier et les patrons, au parlementcomme à l’extérieur du parle-

    ment. Pendant de nombreusesannées, il suffisait aux travail-leurs-euses d’être en emploi pen-dant 10 semaines pour être ad-missibles à 42 semaines de pres-tations d’assurance-chômage.Avec les modifications adoptéesen 1971, plus de 80 pour centdes Canadiens-nes sans emploiétaient admissibles aux presta-tions. Les prestations de 15 se-maines pour maladie et pourmaternité ont également été rem-

     portées cette année-là.Mais les exigences des em-

     ployeurs devinrent de plus en plus de pressantes durant lesannées 1970 et 80, au fur et àmesure que l'agenda « néo-libéral » prenait le dessus avecson lot d’attaques contre laclasse ouvrière. Le gouverne-

    ment fédéral a d’abord réduit, puis éliminé sa contribution fi-nancière à l'assurance-chômageen 1990. Les Conservateurs deMulroney ont sabré dans le pro-gramme, et cela fut suivi par denouvelles réductions sous le rè-gne des Libéraux de Chrétien etdu ministre des Finances PaulMartin en 1994 et en 1996,quand il a été rebaptisé« assurance-emploi ». Les modi-fications ont augmenté le tempsde travail nécessaire pour se qua-lifier, et les prestations furentréduites à l’actuel et misérabletaux de 55% des gains anté-

    rieurs. Aujourd'hui, environ letiers seulement des travailleurs-euses sans emploi sont admissi-

     bles à l'assurance-emploi, et en-core beaucoup moins dans plu-sieurs régions.La baisse des dépenses a entraînéune augmentation du surplus dela caisse d'assurance-emploiaprès 1994. L'excédent cumulés'élevait à $ 54 milliards en2007, tandis que des centaines demilliers de travailleurs sont dansl'incapacité de recevoir des pres-tations.En rejetant la demande du mou-vement ouvrier d'améliorer l'ac-cès et le niveau des prestationsd'assurance-emploi, le Premierministre Harper prend la même

     position que "Iron Heel" Bennettil y a plus de soixante-dix ans.

    Comme toujours, le Parti conser-vateur se tient avec les patrons,qui utilisent la faim et la pauvre-té comme un fouet pour frapperla classe ouvrière afin de la sou-mettre durant une époque decrise économique. Nous avons

     besoin de lutter en mobilisant ànouveau un puissant mouvementde masse, en exigeant des em-

     plois et des revenus suffisants pour tous, y compris l'assurance-emploi à 90% du salaire anté-rieur pendant toute la durée duchômage. 

    L'ASSURANCE-EMPLOI: CONQUISE DANS LA LUTTE 

    LES FEMMES SONT LARGUÉES DANS LE BUDGET 2009 

    Traduit de l’édition du 15-28 fé-vrier 2009 de People’s Voice

    Des informations provenant dela Coalition ad hoc pour l’égalitédes femmes et les droits humainsdémontrent clairement que le bud-get des Conservateurs du 27 jan-vier ne répond aucunement aux

     besoins des femmes. Divulguée par Kathleen Lahey, professeure

    en droit de l’Université Queen’s,cette analyse indique que les« femmes composent un plus de lamoitié de la population du Canadaet qu’elles demeurent les respon-sables directes des soins quoti-diens de la majorité des enfantsmineurs au pays ». Lahey souli-gne que « non seulement le Bud-get de 2009 n’arrive pas à ciblerles plus vulnérables, mais il sem-

     ble avoir été soigneusement conçuen vue d’exclure les femmes, au-tant que possible, des 64 milliardsde dollars de dépenses financées

     par un nouveau déficit et des ré-ductions d’impôts ».

    Par exemple, les programmesde dépenses d’infrastructure n’in-cluent aucune exigence en matièred’égalité des sexes. Seule une

     petite part de ces dépenses ira auxfemmes, puisque les emplois dansle secteur primaire, de la fabrica-tion et de la construction sontessentiellement occupés par des

    hommes. Aucune de ces dépensesd’infrastructure n’est assignée àde nouvelles garderies d’enfants,installations nécessaires aux fem-mes à faible revenu afin qu’elles

     puissent accéder à un travail ré-munéré, ou au financement decelles déjà en place.

    Tel qu’annoncé antérieure-ment, les impôts sur le revenu descorporations qui atteignent 6,3milliards de dollars en octobre2009 seront réduits à 4,2 milliardsde dollars en novembre 2010.Parmi les bénéficiaires de ces

    réductions se trouvent des chefsde direction, des directeurs et des

     propriétaires de grandes entrepri-ses qui, pour la plupart, sont deshommes.

    De même, le crédit d’impôt pour la rénovation domiciliaire de2,5 milliards de dollars est dispo-nible uniquement pour ceux qui

     possèdent une maison et qui ontun revenu suffisant pour dépenser

    10 000 $ sur des rénovations ad-missibles en 2009, leur permettantainsi d’obtenir un crédit d’impôtde 1 350 $. Étant donné que lesrevenus moyens des femmes(27 000 $) sont très inférieurs àceux des hommes (45 000 $), ce

     programme élargira donc le fosséentre les sexes.

    Les modifications mineuresannoncées à l’assurance-emploidans le budget ne sont disponiblesqu’aux travailleurs étant déjà ad-missibles à des prestations. De-

     puis 1996, ceux qui travaillent

    moins de 35 heures par semainese sont vus refuser des prestations,affectant ainsi plus les femmes quioccupent les emplois à temps par-tiel, saisonniers, contractuels et« hors marché ». Près de trois fois

     plus d’hommes que de femmesétaient admissibles à des presta-tions d’assurance-emploi au coursde la dernière période de réfé-rence.

    Les réductions d’impôts surle revenu des particuliers, quis’élèveront à 1 885 milliards dedollars en octobre 2009, augmen-tent l’exemption personnelle de220 $, c.-à-d. une réduction d’im-

     pôts de 33 $. Ce sont les contri- buables ayant un revenu imposa- ble d’au moins 10 320 $ en 2009qui bénéficieront de cette réduc-tion, excluant du coup 40 % detoutes les femmes déclarant desrevenus, puisque ceux-ci sont audépart trop faibles pour payer del’impôt. De même, l’allègement

    fiscal pour les catégories plusélevées offre moins de bénéficesaux femmes qui gagnent des reve-nus moyens inférieurs à chaqueniveau.

    L’assortiment des réductionsd’impôt sur le revenu des entrepri-ses, qui s’élève à près de 500 mil-lions de dollars annuellement(déduction pour amortissementaccéléré, augmentation de la li-

    mite pour les petites entreprises,crédits d’impôt pour explorationminière, réductions de tarifs doua-niers), va bénéficier aux femmes

     beaucoup moins qu’aux hommesqui possèdent près de 67 % desentreprises et des sociétés paractions.

    Pour de plus amples informa-tions, veuillez visiter le site :http://www.womensequality.ca ouhttp://www.egalitedesfemmes.ca. 

    Projet de construction de route pendant les années 30

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    Commentaire du Comité exécut if centr al duParti communiste du Ca- 

    nada, émis le 27 janvier2009

    Les positions politiques ontchangé depuis l'automne dernierà Ottawa, mais pas autant quel'ont déclaré la plupart des ana-lystes qui ont traité du budgetfédéral du 27 janvier. Cela n'est

     pas surprenant puisque les"consultations sur le budget" duministre des Finances, Jim Fla-herty, ont été menées presqueexclusivement auprès des gran-des entreprises et des «thinktanks» (centres de recherche, destratégie et de diffusion politi-

    que) de droite. Alors que la criseéconomique mondiale s'aggrave,ce budget accorde la priorité àdes mesures visant à tirer d'af-faire les banques et les autres

     prêteurs, ainsi qu'à donner desexemptions fiscales aux grandesentreprises, tout en ignorant les

     besoins urgents des travailleuses/eurs et des chômeuses/eurs. Cesmesures sont une preuve supplé-mentaire que le gouvernementminoritaire de Stephen Harperreste un outil de confiance de laclasse dirigeante et un ennemiacharné des travailleuses/eurs àtravers le Canada. Plus que ja-mais la classe ouvrière et lesautres forces démocratiques de-vront mener un grand combat

     pour chasser les conservateursdu pouvoir.

    Stephen Harper, Jim Flaherty etles membres du cabinet conser-vateur continuent d'être d'irré-ductibles partisans de l'idéologienéo-conservatrice. Les conser-vateurs au pouvoir ont été forcés

     par les événements de mettre en place un "ensemble de stimu-lants" qui, en combinaison avecla baisse des recettes publiques,se traduira par un déficit de 64milliards de dollars au cours desdeux prochaines années. Maisl'agenda d'extrême-droite des

    conservateurs sera maintenu, à peine caché par l'écran de fuméeque constituent les annonces dedépenses mineures dans des in-frastructures, qui visent à main-tenir l'emprise de Harper sur le

     pouvoir.

    La crise actuelle prouve que laréalité l'emporte sur les abstrac-tions de la théorie économique

     bourgeoise. Depuis plus de deuxdécennies, tous les gouverne-ments des grands pays capitalis-tes appliquent une stratégie dedéréglementations, de privatisa-tions, de coupures massives dansles dépenses sociales, d'allége-

    ments fiscaux pour les riches etles entreprises et d'augmentationdes dépenses militaires. Ils ontimposé ces politiques néolibéra-les à des États soi-disant «moinsdéveloppés». Telles sont lesmesures que préconise le«Consensus de Washington».Évidemment, si ces mesuresétaient efficaces, comme le pré-tendent les complices du sys-tème, le capitalisme serait déjàentré dans une phase supérieured'expansion, exempte de crises,et des retombées positives se

    seraient répandues du sommet dela pyramide jusqu'aux secteursinférieurs de la classe ouvrière.

    Mais soudain, comme l'avaient prévu les économistes les plusobjectifs ainsi que le Parti com-muniste (voir le numéro de  Peo-

     ple's Voice du 1er au 15 janvier2008), l'édifice s'est effondré.

     Non seulement les politiquesnéo-conservatrices sont incapa-

     bles d'apprivoiser le cycle de phases successives d'expansionet d'effondrement, inhérent aucapitalisme, mais, en fait, ellesrendent la phase d'effondrement

     beaucoup plus grave. On saitmaintenant que les gigantesques

     profits et que l'énorme crois-sance des actifs de ces dernièresannées n'ont, en fait, été que des

    spectres obtenus au moyen demanipulations financières, demarchés de logements et d'im-mobiliers chauffés à blanc et de«bulles» de spéculation et d'en-dettement sans précédent.

    Même avant le mois de septem- bre dernier, l'impact réel des politiques néo-conservatrices enAmérique du Nord était évidentà tout observateur attentif.L'écart entre riches et pauvres aatteint des niveaux stupéfiants,des dizaines de millions de tra-vailleuses/eurs ont été écrasées/és sous le poids des dettes, lesecteur manufacturier a été dé-vasté. En Europe des tendancessimilaires se sont développées.Aujourd'hui, alors que des mil-lions d'emplois disparaissent, lessecteurs qui ont prêché l'évangilenéo-conservateur sont à genouxdevant les anciens principes dukeynésianisme.

    Cette évolution des choses a faitnaître, chez les électrices/eurs,un puissant consensus affirmantqu'une relance économique estdésespérément nécessaire. Dans

     presque tous les grands payscapitalistes, les gouvernementsadoptent des politiques visant àéviter l'effondrement total aumoyen de dépenses de trillions

    de dollars consacrées à l'infras-tructure et au sauvetage. Dansune certaine mesure, cela est toutsimplement du rattrapage aprèsdes années de compressions bud-gétaires dans les écoles et leshôpitaux, d'abandon dans tousles domaines, qui vont des systè-mes d'égouts aux ponts qui tom-

     bent en ruine. Des gouverne-ments qui ont versé des milliardsde dollars dans l'expansion mili-taire, tout en réduisant les tauxd'imposition, comme les conser-vateurs de Harper, et les l ibérauxavant eux, répondent désormaisaux pressions du public en adop-tant la voie vers un déficit pour

     payer les coûts de certaines des priorités urgentes.

    Mais une analyse détaillée de cesdépens es s'impose. Le"stimulant" de Harper, desoixante-quatre milliards de dol-lars sur deux ans, semble trèsélevé alors qu'en fait il ne repré-sente que moins de 1,5% du pro-duit intérieur brut du Canada.Ce taux est bien inférieur aux2,5% prévus aux États-Unis etaux sommes nécessaires pourfaire redémarrer l'économie na-

    tionale qui esttombée en panne.Plus de la moitiédu déficit des

    conservateurs esttout simplementdû à un manqued'argent par rap-

     port aux recettes prévues, d'une part parce quel'économie a ra-lenti et d'autre

     part parce queHarper a, l'annéedernière, réduitles impôts d'unevaleur de 12 mil-liards de dollars.

    Comme si cette baisse des futures

    recettes du gouvernement nesuffisait pas, les conservateursaccélèrent la réduction d'impôtsdes sociétés. Leur réduction"générale" d'impôts («across-the-

     board», pour tout le monde) nereprésente en réalité qu'une évo-lution vers un système d'impôts àtaux unique («flat tax», impôts àtaux proportionnel contrairementaux impôts progressifs), qui fa-vorise des personnes à haut reve-nu beaucoup plus que les person-nes à revenus faibles et moyens.

    Malgré les mots ronflants qu'ilcontient, le budget ne répond pasaux véritables besoins des mas-ses laborieuses. La moitié desdeux milliards de dollars promis

     pour le logement social seraconsacrée à la rénovation et nonà la construction de nouveauxlogements. Ce montant est infé-rieur à celui prévu dans le budget

     pour la vente de maisons et pourles rénovations. Dans l'essentiel,cette somme est en fait une sub-vention cachée au secteur immo-

     bilier et à l'industrie de la cons-truction. De plus, le budget n'arien fait pour les personnes quin'ont pas de maisons ou pour la

     protection des familles confron-tées à des saisies.

    Le budget ne contient rien en

    vue des programmes au niveaude tout le Canada de garde d'en-fants, d'amélioration des soins desanté ou de réduction du fardeaude la dette auxquels sontconfrontés les étudiantes/iants deniveau postsecondaire. Ce bud-get garde certaines des pires dis-

     posit ions du catastrophique«énoncé économique» de no-vembre dernier de Flaherty, ycompris l'attaque contre le droit àl'équité salariale pour les fem-mes, le plafond salarial imposé

     pour les travailleurs fédéraux etla vente à rabais à des grandesentreprises de biens publics pourune valeur de deux milliards de

    dollars.

    Loin d'aider les chômeurs, ce budget poursuit la guerre desconservateurs contre les pauvres.Il prolonge de cinq semaines des

     prestations d'assurance-emploi,mais ce changement est minime.Par contre, il maintient le délaid'attente, maintient les presta-tions à 55% seulement du salairetouché auparavant et ne permetl'accès à ces prestations de fa-mine qu'à environ un tiers deschômeuses/eurs, alors que leur

    nombre ne fait que grandir. Le budget alloue deux milliards dedollars à la reconversion destravailleuses/eurs sans emploi,mais cette somme ne représentequ'une infime fraction des 54milliards de dollars volés auxchômeuses/eurs au cours desannées par les réductions de

     prestations d'assurance-emploiimposées par les libéraux et lesconservateurs. Le salaire mini-mum fédéral n'a pas changé et le

     budget ne fait rien pour protégerou augmenter les pensions ou

     pour améliorer l'aide sociale.

    Les dépenses d'infrastructure

    sont chichement saupoudréesdans tout le pays. Au lieu d'unnouveau pacte pour les villes, le

     budget contient une "pillule em- poisonnée" constituée par desdispositions forçant les provinceset les municipalités à verser desfonds de contrepartie. Et parceque les gouvernements locauxont désespérément besoin d'ar-gent, parce qu'ils n'ont pas de

     pouvoirs d'imposition et ne re-çoivent pas d'appui suffisant desniveaux supérieurs de gouverne-ment, de nombreux projets prêtsà être mis en oeuvre seront misde côté.

    Le budget ne fait rien pour en-rayer les pertes d'entreprises ma-nufacturières et pour protéger lesemplois du secteur industriel. Ilne contient aucune loi contre lesfermetures d'usines qui feraienten sorte que l'appui financier dugouvernement aux entreprises neserait donné qu'en échange deleur engagement à maintenirouvertes leurs installations, sanslicenciements et sans réductionsde salaire. En dépit de l'énormedéficit, le budget n'a pas réduitl'écrasant budget militaire ou lesdépenses astronomiques consa-crées à la soi-disant "mission" enAfghanistan, discréditée auprès

    de l'opinion publique.Les affirmations selon lesquellesHarper serait à l'écoute de la

     population canadienne et com- prendrait la nécessité d'adopterde nouvelles politiques ont éténombreuses. Mais le budget du27 janvier ne fait rien pour luttercontre les très graves problèmesstructurels qui minent la vie so-ciale et économique du Canada :l'augmentation constante dunombre de chômeuses/eurs et decelui des sans-abri, l'écart gran-

    dissant du fossé entre les revenussupérieurs et inférieurs, la désin-dustrialisation, le caractère com-

     plètement inadéquat des pro-grammes sociaux, l'oppressionraciste contre les peuples autoch-tones, la destruction de l'environ-nement, la liquidation et la venteà rabais de la souveraineté cana-dienne. En essence, le budgetn'est qu'une manoeuvre politiquede sauvetage du parti conserva-teur.

    Les libéraux sous la direction deleur nouveau leader, MichaelIgnatieff, ont décidé d'appuyer ce

     budget dans l'espoir de retrouver

    leur position en tant que parti le plus favorisé par le grand capital.Cette décision met fin à la coali-tion libérale-néo-démocrate, surlaquelle des millions de person-nes des masses laborieuses fon-daient leurs espérances pourvaincre le gouvernement le plusréactionnaire, pro-capitaliste,militariste et vendu de l'histoirecanadienne.

    Mais alors que le Canada estconfronté à la plus profondecrise économique qui soit surve-nue depuis des générations, lemouvement syndical et les mou-vements démocratiques ne peu-

    vent accepter un tel résultat sansréagir. Nous lançons un appel àintensifier la lutte pour l'unité dela classe ouvrière et de ses alliésafin d'organiser des actions demasse pour chasser les conserva-teurs de Stephen Harper du pou-voir et pour que soient adoptéesdes politiques favorables au peu-

     ple si désespérément nécessairesen ce moment crucial.

    =30=

    Parti communiste du Canada -i n f o @ c p c - p c c . c a -www.communist-party.ca  Journal «People's Voice» :

    www.peoplesvoice.ca Ligue de la jeunesse commu-niste : www.ycl-ljc.ca SolidNet (réseau international de

     partis communistes et ouvriers :www.solidnet.org 

    Parti communiste du Québec(section du Parti communiste duCanada)3115, av. Appleton, app. 1, Mon-tréal (Québec) Canada H3S 1L6Bureau : (514) 737-7817 - Cellu-laire : (514) 212-3857 - Cour-riel : [email protected] 

    5-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Le budget fédéral : un écran de fumée

    Moins de taxe

    pour le riche,

    des miettes pourles travailleurs

    et

    pas de réeldéveloppementpour l’économie

    La même politiqueavant et après

    les élections

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

    6/12

     

    Elie Domota, leader et porte-parole du Collectif contre l’ex-ploitation outrancière(Lyannaj kont pwofitasyon-LKP), explique à Maguy Dayde Mediapart les raisons de lacolère guadeloupéenne

    18 février 2009

     Maguy Day, Mediapart

    Quelle est l’ampleur du mou-

    vement social en Guadeloupe ?

    Samedi, 65.000 personnes ontmanifesté à Pointe-à-Pitre et4000 à Basse-Terre. C’est la plusgrosse manifestation de l’histoirede la Guadeloupe avec 15%d’une population de 460.000habitants dans la rue. Imaginezsimplement une manifestationavec 10 millions de personnesdans les rues en métropole !Le malaise est réel et profond.En Guadeloupe, 100.000 person-nes vivent sous le seuil de pau-vreté, 120.000 personnes bénéfi-cient de la couverture médicaleuniverselle (CMU) faute de pou-voir être couvertes par le régimegénéral de sécurité sociale. Entant qu’agent de l’ANPE, jeconstate tous les jours que lasituation est très très difficile

     particulièrement dans les agglo-mérations urbaines, même si, ici,on ne meurt ni de froid ni defaim. Seuls les Guadeloupéensdans les campagnes qui possè-dent un petit lopin de terre, unechèvre ou un cochon s’en sor-tent. C’est une situation qui dure

    depuis longtemps, pas directe-ment liée à la crise, et qui au-

     jourd’hui est explosive.

    Qu’attendez-vous de la visitedu secrétaire d’Etat à l’outre-mer Yves Jégo qui vient d’arri-ver en Guadeloupe alors quel’île est en grève générale de-puis le 20 janvier ? 

    Si nous prenons acte qu’YvesJégo a débuté ses consultations

    avec le patronat et l’associationdes maires, nous n’avons tou-

     jours pas de réponses à nos re-vendications.Quoi qu’il en soit, je trouvedommage que, depuis la mi-décembre, les autorités préfecto-rales ne nous aient pas pris ausérieux. Le préfet a même refuséde nous recevoir, ce qui nous aconduits à appeler au mouve-ment de grève du 20 janvier. La

    seule réponse est venue du patro-nat et des élus qui nous ont dit :« La Guadeloupe va mal, repre-nez le travail ! » Aujourd’hui,ils se rendent finalement compteque la région est au bord duchaos social.

    Quelle a été la réponse du pa-tronat aux points de revendica-tion de votre plate-forme ?

    Les patrons ont donné dimancheune conférence de presse où ilsne répondent à aucune de nosrevendications. Ni celles immé-diates sur la revalorisation du

     pouvoir d’achat, des minimasociaux, de la baisse du tauxd’octroi de mer sur les biens de

     première nécessité, ni sur celles,à moyen terme, sur l’aménage-ment du territoire, la formation

     professionnelle et tous les au-tres sujets qui nécessitent desinvestigations plus poussées etdes négociations soutenues.Au contraire, ils ont dévoilétreize résolutions où il n’estquestion que d’exiger la réou-verture des commerces, des

    stations-service, de réprimer lesgrévistes, de demander à l’Etatd’assurer la sécurité des bienset de réclamer des exonérationsde charges, de taxes fiscales.

    Que pensez-vous des déclara-tions du président de région,Victorin Lurel (député duparti socialiste), sur la néces-sité de « donner au LKP cinq

     jours pour finir avec ce mou-vement ( faute de quoi) nous

    prendrons une décision politi-que » ?

    Ce qui l’intéresse, c’est de croi-ser le fer avec Yves Jégo mais iln’a jamais rencontré les autoritésde l’Etat en Guadeloupe. Or cegenre de guerre politique noussemble contre-productive auregard de la nécessité de défen-dre l’ensemble des droits de ceuxqui souffrent dans ce petit pays

    là. Si Victorin Lurel nous a faitun certain nombre de proposi-tions, elles ne sont pas opération-nelles sans l’accord de l’Etat.La baisse du taux d’octroi demer sur les biens de premièrenécessité doit être accompagnéed’une baisse de la TVA, ce quin’est pas le cas. Il faut que l’Etat,les collectivités et le patronat semettent d’accord avant de venirnous voir, mais comme personnene veut rien lâcher, on ne sait pas

     jusqu’où cela ira.

    Pourquoi les patrons guadelou-péens sont-ils sourds à vos re-vendications ?

     Nous avons les chefs d’entrepri-ses les plus réactionnaires deFrance.Une bonne frange du patronat

    local vient de métropole et sontdes arrières-petits-fils d’esclava-gistes qui pratiquent ouvertementla discrimination raciale à l’em-

     bauche. Malgré un taux de chô-mage de 40%, ils continuent defaire venir leur personnel de mé-tropole.L’économie de la Guadeloupeest organisée autour de l’import-distribution aux mains de quatrefamilles « béké » (descendants

    des colons blancs antillais), pa-rents entre eux, et tous descen-dants d’esclavagistes. La familleHayot (GBH) qui construit etexploite les hypermarchés sousl’enseigne Carrefour est la hui-tième fortune de France.Ces familles possèdent tout et

     pratiquent ouvertement une dis-crimination à l’embauche.Chaque année, environ 1000hectares de terres agricoles dis-

     paraissent au profit de hangarsou d’entrepôts pour ces grandsgroupes.De plus, la canne à sucre et la

     banane sont des produits d’ex- portation, loin de pouvoir rem- plir les besoins alimentaires de la population. La colonie est là pour servir la métropole. Lacanne à sucre n’est même pasraffinée sur l’île mais en métro-

     pole d’où elle est ensuite réexpé-diée et revendue aux Guadelou-

     péens.Les lois de défiscalisation etd’exonération, qui n’ont eu quedes conséquences négatives surl’emploi, ne sont ni plus nimoins qu’un blanchiment légald’argent. Sans compter les hôtelsqui ouvrent et qui ferment juste

     pour que les grosses fortunes puissent bénéficier de remises

    fiscales et qui ont coûté 1500emplois à la région en dix ans.Comble de l’absurde, il existe un

     projet de circuit automobile fi-nancé par le Qatar et les Emiratsarabes unis de construire un cir-cuit automobile sur un terrainagricole.Soyons sérieux. Plusieurs per-sonnalités politiques ont fait partde leur intention de relancer ledébat sur une assemblée unique,mais ce n’est pas le changementde statut de l’île qui réduira les

     problèmes des Guadeloupéens. Ilfaut remettre à plat les choixdésastreux qui ont été faits par le

     passé et qui ont consolidé lastructure coloniale de la Guade-loupe.  http://www.ptb.be/ 

    6-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Depuis la mi-janvier la Guade-loupe, une des colonies françaisesdes Caraïbes, est complètement

     paralysée. La Martinique a suivi

    au début de ce mois, quant à l’Îlede la Réunion, elle annonce unegrève générale le 5 mars prochain.Lors des manifestations des 5 et 9février en Martinique, des dizainesde milliers de personnes s’étaientrassemblées. Du jamais vu surcette petite île. Les bas salaires etl’augmentation du coût de la viesont à l’origine de cette révolteanticoloniale. Selon Michel Bran-chi, économiste et responsable du

     parti communiste de Martinique :« Les problèmes liés au coût de lavie découlent du passé colonial del’île. Depuis l’époque de l’escla-

    vage, la plupart des biens deconsommation sont importés. Au-

     jourd’hui encore, l’économie de laMartinique et de la Guadeloupeest dominée par huit familles, des-cendants des anciens négriers etcolonisateurs. »Source : France info, 14 février etL'Humanité, 10 févrierhttp://www.ptb.be/  

    Grève générale en Guadeloupe,

    Martinique et Île de la Réunion

    La Guadeloupe reste une colonie asservie à la métropole

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    http://www.ptb.be/http://www.ptb.be/http://www.pdffactory.com/http://www.pdffactory.com/http://www.ptb.be/http://www.ptb.be/

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    8-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Le Canada doit dénoncer l'agression d'Israël à Gaza

    Message du Parti communistedu Canada

    L'agression sauvage et criminelled'Israël à Gaza, qui a commencéle 26 décembre 2008, est en traind'infliger à la population d'atro-ces souffrances. Jusqu'ici plus de800 Palestiniennes/iens, pour la

     plupart des civils, ont été massa-crés et des milliers d'autres ontété blessés ou mutilés. Le bom-

     bardement constant de la ville deGaza et d'autres localités a en-gendré une catastrophe humaineaux proportions alarmantes.L'agression israélienne n'est riend'autre qu'un crime contre l'hu-manité.

    Pourtant, malgré la condamna-tion internationale croissante etla résolution explicite du Conseilde sécurité des Nations Unies

    exigeant un cessez-le-feu et leretrait immédiat des forces ter-restres israéliennes, le gouverne-ment Olmert a déclaré son inten-tion de poursuivre les destruc-tions et les massacres. Les diri-geants sionistes d'Israël font un

     pied-de-nez au monde, étantconvaincus que ses alliés impé-rialistes, entre autres le Canada,donneront à Israël l'entière liber-té d'action pour continuer sonagression.

    Cette attaque génocidaire doit

    cesser maintenant! Le Parti com-muniste exige du gouvernemen-tHarper qu'il cesse ses politiquesouvertement pro-israéliennes et

     prenne vraiment des mesures pour forcer un cessez-le-feu im-médiat et le retrait des troupesisraéliennes!

    Rien ne justifiecette agression 

    La machine de propagande israé-lienne, avec l'aide de ses alliésimpérialistes et des grandes en-treprises de l'étranger font circu-ler le mythe qu'Israël est victimed'attaques à la roquette non pro-voquées, tirées par des militants

    du Hamas deGaza, et prétendavoir le droit de

    chercher et dedétruire l'infras-t r u c t u r e"terroriste" entant que moyende "légitimedéfense".

    Rien n'est pluséloigné de lavérité. C'est lerégime israélienqui provoque le

     peuple palestinien depuis plu-sieurs décennies d'occupation.C'est l'État israélien qui a boucléla population palestinienne enl'enfermant dans une prison vir-

    tuelle et en lui refusant tout ac-cès au monde extérieur. Aucours des derniers mois, Israël aresserré le siège de Gaza en cou-

     pant sa population d’un millionet demi d'habitants de l'approvi-sionnement essentiel de nourri-ture, d'eau, de médicaments, decombustibles et d'autres produitsessentiels.

    Depuis 1948, l'État israélien aopprimé et persécuté le peuple

     palestinien, et a volé ses terres.Au cours des dernières années,

    cette puissance occupante aconstruit le "Mur de l'apar-theid" (déclaré illégal par laCour internationale de Justice),et a continué à bâtir et à étendreles colonies juives dans les terri-toires occupés.

    L'étranglement criminel de Gaza,conjointement avec l'occupationet l'oppression étouffante de laCisjordanie, est le plan adoptéintentionnellement par Israël

     pour résoudre le "problème pa-lestinien", et consiste à rendreinvivables les conditions socialeset économiques dans les territoi-res occupés. Le régime israélienespère briser l'Intifada et forcerle peuple palestinien à quitter

     pour toujours ce qui reste de sa patrie, cela étant essentiellement

    une politique raciste et génoci-daire. Dans de telles circonstan-ces, le peuple palestinien a entiè-rement le droit de résister à la

     puissance occupante par tous lesmoyens dont il dispose.

    Il faut mettre fin à la complici-té du Canada avec les crimesde guerre israéliens 

    Le rôle du gouvernement Harperdans cette tragédie est horrible etinacceptable. Sa position pro-israélienne a été résumée dansles déclarations du 28 décembredernier par le nouveau ministredes Affaires étrangères, La-

    wrence Cannon. Selon lui,«Israël a clairement le droit de sedéfendre contre les continuellesattaques à la roquette faites parles groupes militants palesti-niens. Ces attaques à la roquettedoivent cesser».

    Cette déclaration montre à nou-veau que la politique étrangèredes Conservateurs d’Harper mar-che au pas de l'impérialismeétats-unien et donne son pleinappui à la stratégie agressive etexpansionniste d'Israël dans la

    région. Sous la pression bienorganisée du lobby pro-sioniste,le gouvernement fédéral est enréalité en collusion avec cetteagression et est totalement indif-férent à ses conséquences sur le

     peuple palestinien et au dange-reux effet de déstabilisation pourla paix et la sécurité au Moyen-Orient dans son ensemble.

    Quelle devrait alors être la posi-tion du Canada? Le gouverne-ment devrait appuyer pleinementet sans équivoque l'exigence ducessez-le-feu immédiat, du re-trait des troupes israéliennes etde la levée du siège de Gaza. Etil devrait mettre en garde Israëlque le non-respect de cette exi-gence entraînera des mesuresimmédiates et globales, entre

    autres l'imposition de sanctionset la rupture des relations diplo-matiques.

    Pour une paix justeet durable 

    La tragédie actuelle à Gaza a pour cause les politiques colo-nialistes suivies de longue date

     par les gouvernements israélienssuccessifs. L'État d'Israël n'hésite

     pas à fouler aux pieds les droitsnationaux du peuple palestinienou la souveraineté des pays ara-

     bes voisins. Il a maintes foisviolé le droit international, et,avec l'aide et la protection de

    l'impérialisme états-unien, il arejeté des dizaines de résolutionsdes Nations Unies qui auraient

     pu servir de base à un règlement politique juste et durable duconflit au Moyen-Orient.

    La seule solution juste pouvantgarantir la paix véritable et dura-

     ble au Moyen-Orient doit néces-sairement comprendre :

    • la cessation de l'occupa-tion illégale par Israëlde tous les territoires, y

    compris Jérusalem-Est,saisis au cours de laguerre de 1967;

    - la création d'un Étatpalestinien viable et vé-ritablement indépen-dant;

    - la garantie du respectdu droit du retour detous les réfugiés palesti-niens, et

    - la reconnaissance et ledéveloppement de rela-tions pacifiques et decoopération avec tousles États du Moyen-Orient. 

    Il n'y a pas d'autre «feuille de

    route" qui permette une paix juste et durable dans la région.

    Afin de faire pression sur Israëlet ses alliés impérialistes pourqu'ils acceptent une paix juste, lemoment est venu pour que lemonde entier adopte des sanc-tions vastes et complètes sur le

     plan économique, politique etdiplomatique, ainsi qu'un

     boycottage total contre l'Étathors-la-loi d'Israël. Nous exhor-tons le mouvement syndical, lemouvement anti-guerre et toutesles personnes et les organisationsdu Canada qui appuient la paixet de justice, de s'unir en une

    vaste campagne d'action pourexiger «la paix maintenant!»autour de la demande d'un ces-sez-le-feu immédiat et le retraitde toutes les forces israéliennesde la bande de Gaza et du restedes territoires palestiniens oc-cupés.

    Comité exécutif central duParti communiste du Canada,le 9 janvier 2009Parti communiste du Canada 

    L’intérieur de l’école après le bombardement

    (suite de la page 3)et de mettre en place une nou-velle majorité capable d'agir auParlement.

    La défaite des conservateurs deHarper constituera une impor-tante victoire pour les travailleu-ses/eurs de l'ensemble du Cana-da. Mais si un tel changement estune condition nécessaire pour unréel progrès pour répondre aux

     besoins pressants de la popula-tion, il n'est pas une conditionsuffisante pour assurer une véri-table nouvelle direction dans la

     politique du gouvernement. Unnouveau gouvernement de coali-tion serait très à l'écoute des

     pressions du public et ouvriraitde nouvelles portes permettantd'obtenir des politiques favora-

     bles au peuple can adi en.

    Le mouvement syndical, les peu- ples autochtones, la jeunesse etles étudiants, les femmes et d'au-tres mouvements et organisationsdu peuple devront intensifier leurmobilisation et recourir à desactions extra parlementaire pour

    exiger une action réelle et im-médiate de tout nouveau gou-

    vernement qui serait créé aprèsle vote de lundi.

    Le Parti communiste du Canadaest d'avis qu'un tel plan d'actioncontre la crise devrait inclure :

    * l'instauration de mesures de protection pour les travailleuses/eurs du Canada par l'adoptionimmédiate d'une législation surles fermetures d'usines pour met-tre fin à l'exode des emplois ma-nufacturiers;

    * des investissements publicsmassifs dans les secteurs de l'au-tomobile, de la foresterie et dans

    celui des autres industries manu-facturières vitales réalisés sur la

     base d'une équité financièrecomplète (pas de cadeaux auxentreprises), et des garanties trèssolides pour prévenir les licen-ciements, les suppressions d'em-

     plois, les réductions de salairesou de pension et l'exigence deréinvestissements dans l'écono-mie du pays;

    * L'extension de la couverture del'assurance emploi à toutes/tousles travailleuses/eurs pendant

    toute la durée de leur chômage(y compris l'élimination de la

     période d'attente) et avec des prestations fixées à 90% desgains antérieurs;un moratoire sur les expulsions,sur les saisies hypothécaires etsur les coupures de services telsque celui de l'électricité pourcause de chômage;

    * l'augmentation immédiate dusalaire minimum à 15 dollars del'heure et l'adoption de lois vi-sant à protéger et à améliorer lessalaires, les avantages sociaux etles pensions pour toutes/ous lestravailleuses/eurs, afin de contri-

     buer à l'augmentation des reve-nus et à la stimulation de laconsommation intérieure;

    * une action d'urgence pour amé-liorer les conditions sociales etéconomiques des peuples au-tochtones;

    * un programme d'investisse-ments publics massifs pour cons-truire des logements sociauxabordables, pour remettre en étatles infrastructures canadiennesdélabrées, pour protéger et re-constituer l'environnement et

     pour créer des emplois pour les jeunes et dans le domaine des

    arts;

    * une réforme fiscale progres-siste profonde pour l'adoptionsde mesures fondées sur la capa-cité de payer, entraînant la révo-cation de toutes les mesures d'al-lègement fiscal aux grandes en-treprises (exemptions ou reportsde paiement à tous les niveaux),et pour le transfert du fardeaufiscal des travailleuses/eurs auxgrandes entreprises et aux riches;

    * des mesures d'urgence pour protéger et étendre notre système public de soins de santé, d'éduca-tion et d'autres programmes so-ciaux, y compris la mise en placed'un système de garde d'enfantsfinancé et administré publique-

    ment, universel, de qualité etabordable, doté de normes stan-dard dans tout le Canada; et

    * le retrait immédiat du Canadade la désastreuse guerre d'occu-

     pation en Afghanistan, et uneréduction de 50% des dépensesmilitaires.

    à plus long terme, la sécurité etl'efficacité immédiate de cesmesures de lutte contre la criseexigeront à leur tour d'autres

    mesures de transformation visantà garantir les emplois, les reve-

    nus et les services pour le peuplecanadien, y compris :

    * la nationalisation démocratiquedes grandes banques, des compa-gnies d'assurances et d'autresinstitutions financières au Cana-da;

    * la nationalisation de l'industriede l'énergie pour garantir l'offreintérieure et pour fournir la basematérielle permettant la recons-truction économique de l'indus-trie canadienne et la création decentaines de milliers d'emplois;

    * le retrait immédiat du Canadade l'Accord de libre-échange

    nord-américain (ALÉNA), lacessation immédiate des négo-ciations en vue du «Partenariat

     pour la sécurité et la prospéri-té» (PSP) et l'adoption d'une

     politique commerciale beaucoup plus diversifiée, multilatérale etfondée sur le principe des avan-tages mutuels;E t* l'introduction d'un revenu an-nuel garanti (RAG) permettantde vivre, et d'une semaine detravail plus courte sans perte desalaire. 

    DÉBARRASSONS-NOUS IM-MÉDIATEMENT DES

    CONSERVATEURS DE HAR-PER! 

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

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    VICTOIRE ÉLECTORALEDU FMLN

    AU SALVADOR

    Le Front FarabundoMarti de libération nationale(FMLN) a terminé au premierrang lors des élections législati-ves au Salvador le 18 janvier

    dernier, augmentant les chancesque Mauricio Funes, le candidatdu mouvement progressiste, ga-gne l'élection présidentielle deMars. Cette victoire électorales’ajoute à toutes celles que lesforces de gauche obtiennent de

     plus en plus en Amérique latine.

    Le FMLN a obtenu 42,6%des voix le 18 janvier, en prenant35 sièges sur 84 à l'Assembléelégislative. Il s'agit d'une aug-mentation de 2,9% des votes ettrois sièges de plus par rapportaux élections législatives de

    Mars 2006. Un total de 943 936électeurs ont soutenu le FMLN,contre 624 635 il ya trois ans.

    Cependant, en dépit du

    déclin de l’appui qu’ont reçu les partis de la Droite, le FMLN n’a pas obtenu la majorité des siègesà l ’Assemblée.

    Ces résultats sont les meilleursdepuis l’accord de paix que leFMLN a signé en 1992. L'accorda mis fin à une longue guerrecivile pendant laquelle les mili-taires et les forces de droite, sou-tenus par les Etats-Unis ont per-

     pétré de nombreux massacrescontre les paysans, les syndicats,et divers représentants de l'oppo-sition. 

    Lettr e adressée au N ew-Yor kTimes par Albert Einstein etd'aut res (voir la l iste ci-dessous)au sujet de Begin et d'I srael.

    A l'éditeur du New-York Times New York, 2 Dec. 1948

    Parmi les phénomènes politiquesles plus inquiétants de notre épo-que, il y a dans l'Etat nouvelle-ment créé d'Israël, l'apparition du"Parti de la Liberté" (Tnuat Ha-herut),* un parti politique étroi-tement apparenté dans son orga-nisation, ses méthodes, sa philo-sophie politique et son appelsocial aux partis Nazi et fascis-tes.Il a été formé par les membres et

     partisans de l'ancien Irgun ZvaiLeumi, une organisation terro-riste d'Extrème-Droite et natio-naliste en Palestine.

    La visite actuelle de MenahemBegin, le chef de ce parti, auxEtats-Unis est évidemment cal-culée pour donner l'impressiond'un soutien américain à son

     parti lors des prochaines élec-tions israéliennes, et pour cimen-ter les liens politiques avec leséléments Sionistes conservateursaux Etats-Unis.Plusieurs Américains de réputa-tion nationale ont prêté leursnoms pour accueillir sa visite. Ilest inconcevable que ceux quis'opposent au fascisme dans lemonde entier, si correctementinformés quant au passé et aux

     perspectives politiques de M.

    Begin, puissent ajouter leursnoms et soutenir le mouvementqu'il représente.Avant que des dommages irrépa-rables ne soient faits par descontributions financières, desmanifestations publiques en sou-tien à Begin et avant de donnerl'impression en Palestine qu'unegrande partie de l'Amérique sou-tient des éléments fascistes enIsrael, le public américain doitêtre informé sur le passé et lesobjectifs de M. Begin et de sonmouvement.Les déclarations publiques du

     parti de Begin ne montrent r ienquant à leur caractère réel. Au-

     jourd'hui ils parlent de liberté, de

    d é m o c r a t i e e t d ' a n t i -impérialisme, alors que jusqu'àrécemment ils ont prêché ouver-tement la doctrine de l'Etat Fas-ciste.C'est dans ses actions que le partiterroriste trahit son véritablecaractère. De ses actions passéesnous pouvons juger ce qu'il

     pourrait faire à l'avenir.

    Attaque d'un village Arabe 

    Un exemple choquant fût leurcomportement dans le villageArabe de Deir Yassine Ce vil-lage, à l'écart des routes princi-

     pales et entouré par des terresJuives, n'avait pas pris part à laguerre et avait même combattudes bandes arabes qui voulaientutiliser comme base le village.Le 9 Avril, d'après le New-YorkTimes, des bandes de terroristes

    ont attaqué ce village paisible,qui n'était pas un objectif mili-taire dans le combat, ont tué la

     plupart de ses habitants - 240hommes, femmes et enfants - etont maintenu quelques uns en vie

     pour les faire défiler commecaptifs dans les rues de Jérusa-lem.La majeure partie de la commu-nauté juive a été horrifiée par cetacte,et l'Agence Juive a envoyéun télégramme d'excuses au RoiAbdullah de Trans-Jordanie.Mais les terroristes, loin d'avoirhonte de leurs actes, étaient fiersde ce massacre, l'ont largementannoncé et ont invité tous les

    correspondants étrangers pré-sents dans le pays à venir voir lestas de cadavres et les dégâts cau-sés à Deir Yassin.L'incident de Deir Yassin illustrele caractère et les actions du Par-ti de la Liberté. Au sein de lacommunauté juive, ils ont prêchéun mélange d'ultra-nationalisme,de mysticisme religieux et desupériorité raciale. Comme d'au-tres partis fascistes, ils ont étéutilisés pour casser les grèves etont eux-même encouragé la des-truction des syndicats libres.Dans leur Convention, ils ont

     proposé les syndicats de corpora-tion sur le modèle fasciste ita-

    lien.

    Lors des dernières années deviolences sporadiques anti-Britanniques, l'IZL et le groupeStern ont inauguré le règne de laterreur parmi la communauté

     juive de Palestine. Des profes-seurs ont été battus pour s'êtreexprimés contre eux, des adultesont été abattus pour ne pas avoirlaissé leurs enfants les rejoindre.Par des méthodes de gangsters,des tabassages, des bris de fenê-tres et des vols largement répan-dus, les terroristes ont intimidé la

     population et ont exigé un lourdtribut.Les hommes du Parti de la Li-

     berté n'ont pas pris part aux ac-

    complissements constructifs enPalestine. Ils n'ont repris aucuneterre, n'ont construit aucune co-lonie et ont seulement amoindril'activité de la Défense Juive.Leurs efforts dans l'immigration,très divulgués, étaient minutieuxet consacrés principalement àfaire venir des compatriotes fas-cistes.

    Contradictions

    Les contradictions entre les affir-mations "en or" faites actuelle-ment par Begin et son Parti et lesrapports de leur performance

     passée en Palestine donnent l'im-

     pression d'un parti politique peuordinaire. C'est la marque indu- bitable d'un parti fasciste pourqui le terrorisme (contre les

    Juifs, les Arabes ainsi que lesBritanniques) et les fausses dé-clarations sont des moyens, etdont un "Etat Leader" est l'objec-tif.À la lumière des observations

     précédentes, il est impératif quela vérité au sujet de M. Begin etde son mouvement soit connuedans ce pays. Il est encore plustragique que la haute directiondu Sionisme américain ait refuséde faire campagne contre lesefforts de Begin, ou même d'ex-

     poser à ses propres éléments lesdangers pour Israel que repré-sente le soutien à Begin.Les soussignés prennent donc

    ces moyens pour présenter publi-quement quelques faits frappantsau sujet de Begin et de son partiet pour recommander à tous ceuxqui sont concernés de ne passoutenir cette dernière manifesta-tion du fascisme.

    ISIDORE ABRAMOWITZ,HANNAH ARENDT,ABRAHAM BRICK,RABBI JESSURUN CARDOZO,ALBERT EINSTEIN,HERMAN EISEN, M.D.,HAYIM FINEMAN,M. GALLEN, M.D.,H.H. HARRIS,ZELIG S. HARRIS,SIDNEY HOOK,FRED KARUSH,BRURIA KAUFMAN,IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAJSEL,

    SEYMOUR MELMAN,MYER D. MENDELSON, M.D.,HARRY M. ORLINSKY,SAMUEL PITLICK,FRITZ ROHRLICH,LOUIS P. ROCKER,RUTH SAGER,ITZHAK SANKOWSKY,I.J. SHOENBERG,SAMUEL SHUMAN,M. ZNGER,IRMA WOLPE,STEFAN WOLPE.

    *L'Herut est le précurseur du partiisraélien du Likud (conformément àl'idéologie de Vladimir Jabotinsky).Begin (un terroriste recherché) estdevenu plus tard le Premier Ministred'Israel (Likud) et sous son gouver-

    nement, des dizaines de milliers decivils libanais et palestiniens ont ététuées dans les années 80. Les suc-cesseurs de Menachem Begin auLikud (et en tant que premiers mi-nistres israéliens) dont Netanyahu etSharon sont responsables d'innom- brables autres décès de civils. Tandisque les auteurs mentionnent les ex-cuses de l'Agence Juive "envoyée auRoi Abdullah" qui n'est pas mêmePalestinien, des recherches posté-rieures démontrent la participationde la Hagannah et de l'Agence Juivedans le massacre de Deir Yassinainsi que la participation de l'AgenceJuive et du Fonds National Juif dansle nettoyage ethnique02/03/2008, Qumsiyeh http://www.qumsiyeh.org/  Traduction : MG pour ISM http://ism-france. 

    9-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    «Les dirigeants israéliens sont des fascistes» Albert Einstein 

    Bombardement de la bande de Gaza par l’armée Israëlienne

    Victime de l’agression d’Israël sur la bande de Gaza

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

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    10-CLARTÉ— Mars 2009— no 12 

    Afghanistan, l'histoire que l'on ne raconte pas 

    Barack Obama s’ est fait l ’ avo- cat de l’escalade militaire enAf ghanistan. Avant de sombrerplus pr ofondément dans ce

    bourbier, nous ferions biend’ apprendr e certai nes chosessur l ’ hi stoir e récente de l’ Af g- hani stan et sur l e rôle qu’ y ont

     jouéles Etat s-Uni s.

     Michael Parenti

    Moins d’un mois après l’atta-que du 11 septembre 2001 surle World Trade Center et lePentagone, les dirigeants états-uniens entreprirent une atta-que aérienne de grande am-pleur contre l’Afghanistan,pays supposé abriter OussamaBen Laden et son organisationterroriste Al-Qaida. Plus devingt années plus tôt, en 1980,les Etats-Unis étaient interve-nus pour s’opposer à une «invasion » soviétique de cepays. Même certains auteursprogressistes de renom, quifont habituellement preuved’opinions plus critiques àl'égard de la politique étran-gère des Etats-Unis, avaientqualifié de « bonne chose »l’intervention US contre legouvernement soutenu par lesSoviétiques. La vérité histori-que n’est pas si belle.

    8 décembre 2008

    Un peu d’histoire authentique 

    Depuis l’époque féodale, lemode de répartition des terres enAfghanistan était resté inchangé,avec plus de 75 % des terresattribuées à de grands propriétai-res terriens qui ne représentaientqu’à peine 3 % de la populationrurale. Au milieu des années1960, des éléments démocrati-ques révolutionnaires se rassem-

     blèrent pour former le Parti Dé-mocratique du Peuple (PDP). En1973, le Roi fut déposé mais legouvernement qui le remplaças’avéra autocratique, corrompuet impopulaire. Il fut à son tour

    renversé en 1978 lors d’une dé-monstration de masse en face du palais présidentiel après que l’ar-mée était intervenue aux côtésdes manifestants. Les officiersqui prirent le pouvoir invitèrentle PDP à constituer un nouveau

    gouvernement sous la directionde Noor Mohammed Taraki,

     poète et écrivain.

    C’est ainsi qu’un gouvernementde coalition de forces démocrati-ques nationales, sous directionmarxiste, arriva au pouvoir. « Ce

     fut un phénomène totalementlocal. Pas même la CIA ne lereprocha à l’URSS. » écrit Geor-ges Ryan, professeur émérite àl’Université de Winnipeg, quisupervisait à l’époque un projetde recherche agricole en Afgha-nistan.

    Le gouvernement Taraki légalisales syndicats, instaura le salaireminimum et l’impôt progressifsur le revenu, lança une campa-gne d’alphabétisation et des pro-grammes sociaux qui donnèrent

    à l’ensemble de la populationaccès aux soins de santé, au lo-gement et aux services publicsde base. Des coopératives de

     paysans s’organisèrent et des prix planchers furent imposés surles nourritures de base. Le gou-vernement poursuivit égalementla campagne d’émancipation desfemmes entreprise par le roi afinde les libérer de leurs liens desoumission tribale ancestrale. Ilinstaura également l’enseigne-ment public pour les filles et

     pour les enfants de toutes lestribus.

    Un reportage du San Francisco

    Chronicle du 17 novembre 2001faisait observer que, sous le ré-gime de Taraki, Kaboul avait été« une ville cosmopolite. Les ar-tistes et les hippies affluaientdans la capitale. Les femmesétudiaient l’agronomie, les

     sciences appliquées et l’adminis-tration des affaires à l’universitéde Kaboul. Des femmes oc-cupaient des postes gouverne-mentaux - dans les années 1980,

     sept femmes étaient membres du Parlement. Les femmes condui- saient des voitures, voyageaientet allaient à des rendez vous ; 50% des étudiants universitairesétaient des femmes. »

    Le gouvernement Taraki décidad’éradiquer la culture de l’o-

     pium : jusqu’alors, l’Afghanistan produisait plus de 70 % de l’o- pium nécessaire aux besoinsmondiaux en héroïne. Le gouver-

    nement annula aussi la dette detous les paysans et entreprit unegrande réforme agraire. Ryanestime que c’était « un gouverne-

    ment foncièrement populairedans lequel la population plaçaitbeaucoup d’espoir pour l’avenir.» Mais des oppositions surgirentde plusieurs milieux. Les sei-gneurs féodaux s’opposèrent à laréforme agraire qui restreignaitleurs privilèges tandis que leshommes des tribus et les mollahsfondamentalistes s’opposèrentvigoureusement aux mesuresgouvernementales pour l’égalitédes sexes et pour l’instructiondes femmes et des enfants. Acause de sa politique économi-que collectiviste et égalitaire, legouvernement Taraki s’exposaaussi à l’opposition des services

    de sécurité US. Peu après que lePDP eut accédé au pouvoir, laCIA, assistée par l’Arabie Saou-dite et les militaires pakistanais,lança une action de grande en-vergure en Afghanistan aux cô-tés des seigneurs féodaux dépos-sédés, des chefs de tribu réac-tionnaires, des mollahs et destrafiquants d’opium.

    Un personnage important au seindu gouvernement Taraki étaitHafizulla Amin dont beaucoup

     pensent qu’il avait été recruté parla CIA pendant ses années d’étu-des aux Etats-Unis. En septem-

     bre 1979, Amin s’empara du

     pouvoir à la faveur d’un coupd’Etat militaire. Il fit exécuterTaraki, mit un terme aux réfor-mes et assassina, emprisonna ouexila des milliers de partisans deTaraki tout en instaurant un étatislamique fondamentaliste. Au

     bout de deux mois, il fut renver-sé par un noyau de membres duPDP associés à des militaires.

    Il convient d’insister sur le faitque tout cela s’est passé avantl’intervention militaire soviéti-que. Zbigniew Brzezinski,conseiller à la Sécurité nationale,a publiquement admis - des moisavant que les troupes soviétiques

    n’envahissent le pays - que l’ad-ministration Carter avait versédes sommes énormes aux extré-mistes musulmans pour torpillerl’action du gouvernement réfor-mateur. Certaines de ces inter-ventions consistaient en attaques

    violentes de moudjahiddins(combattants de la guérilla isla-mique), soutenus par la CIA,contre des écoles et des ensei-gnants dans les zones rurales.

    A la fin de 1979, le gouverne-ment PDP, assailli de toutes

     parts, demanda à Moscou de luifournir un contingent de troupes

     pour contenir les moudjahiddinset les mercenaires étrangers, tousrecrutés, financés et équipés parla CIA. Les Soviétiques avaientdéjà soutenu des projets d’aideau développement des ressourcesminières, de l’enseignement, del’agriculture et de la santé publi-que. Le déploiement de troupesreprésentait un engagement

     beaucoup plus sérieux et politi-quement dangereux. Il fallut queKaboul s’y prenne à plusieursreprises avant que Moscou n’ac-cède à sa demande d’interven-tion militaire

    Jihad et taliban, façon CIA. 

    L’intervention militaire soviéti-que était une occasion en or pourla CIA de transformer une guerretribale en une guerre sainte, enun jihad islamique, destinée àexpulser les communistes sansdieu de l’Afghanistan. Au fil desans, les Etats-Unis et l’ArabieSaoudite dépensèrent environquarante milliards de dollars

     pour la guerre en Afghanistan.La CIA et ses alliés recrutèrent,équipèrent et entraînèrent envi-ron cent mille moudjahiddinsradicaux provenant de quarante

     pays musulmans, parmi lesquelsle Pakistan, l’Arabie Saoudite,l’Iran, l’Algérie et l’Afghanistan.Parmi ceux qui répondirent àl’appel, se trouvait un certainOussama Ben Laden et ses hom-mes.

    Au terme d’une guerre longue etinfructueuse, en février 1989, lesSoviétiques évacuèrent le pays.On croit généralement que legouvernement marxiste PDPs’effondra peu après le départdes Soviétiques. En réalité, il

    conserva suffisamment de sou-tien populaire pour combattretrois années encore, survivantainsi d’un an à l’Union Soviéti-que.

    En prenant le pouvoir en Afgha-nistan, les moudjahiddins se mi-

    rent à se battre entre eux. Ils ra-vagèrent les villes, terrorisèrentles populations, pillèrent, organi-sèrent des exécutions de masse,fermèrent les écoles, violèrentdes milliers de femmes et de

     jeunes filles et réduisirent enruines la moitié de Kaboul. En2001, Amnesty Internationalrapporte que les moudjahiddinsutilisaient les violences sexuellescomme « méthode d’intimidationdes populations vaincues etcomme récompense pour les

     soldats. » 

    Dirigeant le pays comme desgangsters à la recherche de reve-

    nus faciles et abondants, leschefs tribaux ordonnèrent aux paysans de planter des pavots.L’ISI pakistanaise, proche parte-naire junior de la CIA, installades centaines de laboratoiresd’extraction d’héroïne à traversl’Afghanistan. Deux ans aprèsl’arrivée de la CIA, la frontièrePakistan-Afghanistan était deve-nue la plus grosse productriced’héroïne au monde.

    Largement créés et financés parla CIA, les mercenaires moudja-hiddins acquirent leur autono-mie. Des centaines d’entre euxentrèrent ainsi en Algérie, enTchétchénie, au Kosovo et auCachemire pour entreprendre desactions terroristes au nom d’Al-lah et à l’encontre de ceux qu’ilsconsidéraient comme ayant cor-rompu l’Islam.

    En Afghanistan même, à partirde 1995, une branche extrémistede l’Islam sunnite, « les talibans», abondamment financée etconseillée par l’ISI et par la CIAavec le soutien des partis politi-ques islamiques pakistanais, sefraya un chemin vers le pouvoir,

    Un Moujahidin pointant un missile Stinger fabriqué au États-Unis près deGardez, Afghanistan, Dec. 1991. 

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  • 8/15/2019 Clarté - Mars 2009

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     prenant le contrôle de presque tout le pays et emmenant dans son sillage, àgrand renfort de menaces et de cadeaux,

     beaucoup de chefs tribaux.Les talibans s’engagèrent à mettre fin auxluttes entre factions et au banditisme quiétait la marque des moudjahiddins. Les

     personnes soupçonnées de meurtre oud’espionnage étaient exécutées tous lesmois dans les stades et celles qui étaientaccusées de vol avaient la main coupable

    tranchée. Les talibans condamnaient tou-tes les formes « d’immoralité », commele sexe avant le mariage, l’adultère etl’homosexualité. Ils mettaient aussi horsla loi la musique, les spectacles, les librai-ries, la littérature, l’éducation laïque etl’essentiel de la recherche scientifique.Les talibans instaurèrent un règne de ter-reur religieuse, imposant une interpréta-tion plus stricte encore de l’Islam quecelle du clergé de Kaboul. Tous les hom-mes devaient porter la barbe non taillée etles femmes devaient porter la burqa quiles couvre de la tête aux pieds, y comprisle visage. Ceux qui ne se soumettaient

     pas rapidement à ces contraintes sevoyaient rapidement et sévèrement sanc-tionnés par le Ministère de la vertu. Une

    femme qui quittait le domicile conjugalou accusait son époux de violences seretrouvait sévèrement fouettée par lesautorités religieuses. Les femmes étaientexclues de la vie sociale, privées de l’es-sentiel des soins médicaux, écartées detous les niveaux d’enseignement et detoutes les possibilités de travail à l’exté-rieur. Les femmes qui étaient jugées «immorales » étaient lapidées à mort ouenterrées vivantes.Rien de tout cela ne perturbait les diri-geants à Washington et ils s’accommo-daient fort bien des talibans. Et même,

     jusqu’en 1999, le gouvernement US aversé la totalité du salaire annuel de cha-que officiel du gouvernement taliban. Cen’est qu’à partir d’octobre 2001, quand le

     président George W. Bush a eu besoin derallier l’opinion publique derrière sa cam- pagne de bombardement de l’Afghanis-tan, qu’il a dénoncé l’oppression des fem-mes. Son épouse, Laura Bush, se méta-morphosa en une nuit en une féministeconvaincue pour émettre un discours dé-taillant certains des abus commis contreles femmes en Afghanistan.

    La seule chose positive que l’on peutmettre au crédit des talibans, c’est qu’ilsmirent un frein aux pillages, viols et cri-mes que les moudjahiddins avaient com-mis jusque-là de façon régulière. En2000, les autorités talibanes ont égale-ment éradiqué la culture du pavot danstous les territoires sous leur contrôle, uneaction presque complètement couronnéede succès selon le Programme de contrôledes drogues des Nations unies. Avec lerenversement des talibans et la réinstalla-tion à Kaboul, en décembre 2001, d’ungouvernement moudjahiddin choisi parles Occidentaux, la production d’opium arepris de plus belle en Afghanistan.Les années de guerre qui ont suivi ontcoûté des dizaines de milliers de viesafghanes. A côté de ceux qui ont été tués

     par les missiles de croisière, les bombar-diers furtifs, les bombes à fragmentationet les mines, il y a tous ceux qui conti-nuent à mourir de faim, de froid, de man-que d’abris et de manque d’eau potable.

    La sainte croisade pour le pétrole et legaz.

    Bien qu’ils prétendent combattre le terro-risme, les dirigeants US se sont trouvéd’autres raisons bien plus motivantes,mais bien moins avouables, pour s’enfon-cer plus encore dans le bourbier afghan.Cette région d’Asie centrale est riche engisements de gaz et de pétrole. Dix ans

    avant le 11 septembre, le Time magazinedu 18 Mars 1991 faisait savoir que lesélites politiques US y envisageaient une

     présence militaire. La découverte de vas-tes gisements de gaz et de pétrole au Ka-zakhstan et au Turkménistan constituaitl’appât, tandis que la dissolution de l’U-nion Soviétique ôtait l’obstacle majeur àla poursuite d’une politique d’interven-tion agressive dans cette partie du monde.

    Les compagnies pétrolières US ont acquisles droits sur 75 % environ de ces nouvel-les réserves. Exporter ce pétrole et ce gazde régions enclavées était un problèmemajeur. Les officiels US se sont opposésà l’utilisation des pipelines russes ou àl’accès direct au golfe Persique à travers

    l’Iran. Au lieu de cela, ces officiels et lescompagnies contractantes ont envisagédes voies alternatives à travers l’Azer-

     baïdjan et la Turquie vers la Méditerranéeou encore à travers la Chine vers le Paci-fique. La voie qui avait la préférenced’UNOCAL, une compagnie basée auxEtats-Unis, traversait l’Afghanistan et lePakistan vers l’océan Indien.

    Les tractations intensives qu’UNOCALmenait avec le régime taliban n’abouti-rent à rien, jusqu’à ce qu’en 1998 unecompagnie argentine ne fasse une offre

     plus avantageuse pour le pipeline. Laguerre de Bush contre les talibans mit finaux espoirs d’UNOCAL de participer àl’entreprise. Il est intéressant de remar-

    quer que les administrations Clinton et

    Bush n’ont jamais placé l ’Afghanistan surla liste officielle du département d’Etatdes pays accusés de financer le terro-risme, cela en dépit de la présence recon-nue d’Oussama Ben Laden comme hôtedu gouvernement taliban. Cette qualifica-tion d’ « état voyou » aurait rendu impos-sible, pour une compagnie US de pros-

     pection ou de reconstruction, la signatureavec Kaboul d’accords pour l’installationd’un pipeline vers les champs pétrolierset gaziers d’Asie centrale.

    En somme, bien avant les attaques du 11septembre, le gouvernement US avait

     préparé le terrain pour intervenir contreles talibans et installer un gouvernementcroupion à Kaboul ainsi qu’une présencemilitaire directe en Asie centrale. Lesattaques du 11 septembre ont fourni ledétonateur idéal, mobilisant l’opinion

     publique US et les alliés encore hésitantsà soutenir une intervention militaire.

    On peut être d’accord avec John Ryanlorsqu’il défend l’idée que, si Washingtonavait laissé tranquille le gouvernementTaraki en 1979, « il n’y aurait pas eu

    d’armée de moudjahiddins, pas d’inter-vention soviétique, pas de guerre de des-truction en Afghanistan, pas d’OussamaBen Laden et pas de tragédie du 11 sep-tembre. » Mais c’était trop demander àWashington que de laisser en paix ungouvernement de gauche progressiste quiorganisait la société en fonction des be-soins publics collectifs plutôt qu’en fonc-tion de l’accumulation privée.

    L’intervention US en Afghanistan ne

    s’est pas avérée très différente de cequ’elle avait été au Cambodge, en Ango-la, au Mozambique, en Ethiopie, au Nica-ragua, à Grenade, au Panama et ailleurs.Elle avait le même objectif de prévenirdes réformes sociales égalitaires et abou-tissait au même résultat : renverser desgouvernements favorables aux réformeséconomiques. Dans tous ces cas, les inter-ventions ont réinstallé au pouvoir deséléments rétrogrades, laissé une économieen ruine et détruit sans pitié un grandnombre de vies innocentes.

    La guerre contre l’Afghanistan, pays ap- pauvri et martyrisé par la guerre, continueà être présentée dans les cercles officielsUS comme une croisade chevaleresquecontre le terrorisme. Il n’en est rien, celaa été un moyen pour faire bien d’autreschoses : détruire un ordre social progres-siste, prendre le contrôle très bénéfiqued’une des dernières vastes réserves en-core intactes au monde d’une énergiefossile en voie d’épuisement et implanterdes bases militaires US dans une régionsupplémentaire.

    Face à tout cela, l’appel d’Obama pour le« changement » sonne creux.

    Traduit de l’anglais par Oscar Grosjean pour Investig’action.

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