histoire et figures de la non-violence : depuis 1950

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Trombinoscope historique de la non-violence Depuis 1950 Étienne Godinot - 25.04.2016

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Trombinoscope historique de la non-violence

Depuis 1950

Étienne Godinot - 25.04.2016

Jean-Pierre Dardaud

Français né en 1950, compagnon de lutte de Rajagopal et d’Ekta Parishad depuis plus de 20 ans, ex-Président de Frères des Hommes et coordinateur de la campagne citoyenne internationale "Désarmer pour combattre la pauvreté ».

Membre fondateur de l’association JINOV International (Jeunesse, Initiatives, NOn-Violences), réseau coopératif d'initiatives solidaires et non-violentes de la jeunesse dans le monde. JINOV écrit "non-violences" au pluriel pour mettre en valeur la diversité des inspirations et des pratiques sociales, professionnelles et citoyennes non-violentes.

« Oser pratiquer de nouvelles articulations entre l’individuel et le collectif, le professionnel et le citoyen, le local et l’international. Oser promouvoir l’éco-développement et l’économie solidaire dans tous les domaines, sur tous les continents.Oser porter des engagements non-violents radicalement démocratiques. Oser priser le parler vrai, bousculer les clichés, secouer les cocotiers ».

Haytham Manna

Né en 19??, Syrien. Médecin, écrivain engagé depuis 30 ans en faveur des droits de l’homme dans le monde arabe. Créateur en 1998 et porte-parole de l’Arab Commission for Human Rights(ACHR). Porte-parole du National Coordination Committee for Democratic Change (Comité de coordination nationale pour un changement démocratique. Logo ci-dessous).

Ardent défenseur de la laïcité, oppose un triple refus  au confessionnalisme, à la violence, aux interventions étrangères. Dénonce à la fois le régime cruel de Bachar Al Assad et les groupes rebelles armés.

« Dès qu’on choisit l’option de la violence, on n’est plus maître de son destin. Quand on s’arme, on se rend dépendant d’un autre. Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons pas trouvé un seul cas où la violence avait été le moteur d’une transition démocratique . (…) Il y a au moins 50 000 non-Syriens dans le pays qui seraient capables de se battre encore dix ans au mépris de la population ».

Fernando Pereira

(1950-1985), photographe néerlandais d’origine portugaise, membre de l’organisation écologiste Greenpeace. Décédé le 10 juillet 1985 lors de l’explosion qui a coulé le Rainbow Warrior("Guerrier Arc-en-ciel"), bateau de Greenpeace, amarré à Auckland en Nouvelle-Zélande.

Cet homicide involontaire résulte d’un attentat commis par les services secrets français (DGSE), avec l’accord des plus hautes autorités de l’État, pour empêcher le bateau de protester contre

les essais nucléaires français à Mururoa. La France versera 7 millions de dollars de dommages-intérêts à la Nouvelle-Zélande et 8,16 millions de dollars d’indemnités àGreenpeace.

François Lhopiteau

Français né en 1950 ?, ex-animateur d’éducation populaire, fondateur en 1989 de l’IFMAN-Normandie (Institut de recherche et de Formation du Mouvement pour une Alternative Non-violente).

7 IFMAN (Bretagne, Lorraine, Méditerranée, Nord.Pas-de-Calais, Normandie, Rhône-Loire, Sud-Ouest) proposent leurs services en France. Ils accompagnent des équipes dans le secteur éducatif et culturel, médico-social, dans les associations, collectivités publiques, etc. et proposent des formations sur la régulation non-violente des conflits ou le développement des compétences relationnelles.

Formation (sanction éducative, stress et conflits au travail, réagir à l’agressivité, médiation, etc.), accompagnement d’équipe (régulation, analyse de pratique, groupe de parole).

Jean-Blaise Kenmogne et Kä Mana

J.-B. K. : pasteur et théologien camerounais, directeur du Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCré), écrivain.K.M. : philosophe et théologien congolais, écrivain.

Coordinateurs du livre Pour la voix africaine de la non-violence (Yaoundé, éd. CLE, 2009). Le CIPCré met en œuvre un programme d’éducation à la non-violence : formation d’animateurs et acteurs de la société civile, campagnes dans les communautés confessionnelles, etc.

« La violence actuelle en Afrique n’a rien de naturel. Elle est socialement et culturellement construite dans des intérêts matériels, ethniques et géopolitiques contre lesquels il est possible de lutter pour construire une société de non-violence. (…) La non-violence n’est pas seulement une attitude intérieure ou un comportement social, elles est aussi une option pour une nouveau type de culture et d’engagement pour la promotion de nouvelles valeurs d’humanité. »

Gary Slutkin

Né en 1950, médecin états-unien, spécialiste des maladies infectieuses à San Francisco. Dans le cadre de l’OMS, combat pendant 3 ans la tuberculose et le choléra en Somalie, puis pendant 7 ans d’autres maladies, dont le SIDA, dans plusieurs pays d’Afrique. Revenu aux États-Unis, observe de près la violence des armes, et constate, avec des cartes géographiques et des graphiques, qu'elle se comporte et se répand de manière similaire aux maladies contagieuses.

Pour enrayer la violence comme les épidémies, explique-t-il, il faut : - interrompre la transmission (détecter les premiers cas),- prévenir la propagation (trouver les personnes exposées),- créer une immunité du groupe en déplaçant les normes, par exemple en repensant l’éducation. Crée en 1995 une structure, CeaseFire ("Cessez le feu"), et un programme d’intervention, le Chicago Project for Violence Prevention. ../..

Gary Slutkin

En 2000, recrute dans les quartiers les plus dangereux des "interrupteurs de violence" sur trois critères (crédibles sociale-ment, dignes de confiance, accessibles) pour travailler auprès des bandes et des gangs, puis des agents sociaux de changement. L’action se développe dans les villes états-uniennes*, notamment à la demande de la Conférence des Maires des Etats-Unis, puis dans le monde entier **. Le film The Interrupters paraît en 2011.

« L’injustice est comme l’eau stagnante dans laquelle prolifère le choléra. Parfois, on n’arrive pas à la purifier assez vite. Si l’on ne peut pas supprimer l’injustice rapidement, alors il faut trouver une stratégie de contrôle de la violence, en attendant de trouver une solution de long terme. »

« Une nouvelle stratégie, une nouvel ensemble de méthodes, un nouveau type de travailleurs sociaux. »

* New-York, Baltimore, Kansas City, Chicago, New Orleans** Porto Rico, Honduras, Kenya, Irak.

Christian Delorme

Né en 1950, prêtre catholique français du diocèse de Lyon, surnommé "le curé des Minguettes". Participe à la lutte contre les nouvelles formes d’esclavage, l’ethnocide des Indiens de Guyane, la militarisation. Co-fondateur en 1973 de la revue Alternatives non-violentes. En 1975, occupe une église de Lyon avec des prostituées en lien avec le mouvement Le Nid. En 1891, entreprend avec le pasteur Jean Costil une grève de la faim de 29 jours contre les expulsions des immigrés de la 2ème

génération.

En 1983, coinitiateur de la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme dite "Marche des beurs". Engagé pour la liberté au Tibet. Artisan du dialogue interculturel et interreligieux avec l’islam.

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Christian Delorme

« De la non-violence, je n’ai jamais pu dissocier la théorie de la pratique. L’une et l’autre m’aident à ne pas désespérer puis à combattre. Je n’ai pas d’ennemis. Seulement des adversaires. Dont je souhaite la reconnaissance et non la destruction. En conflit larvé avec l’institution policière, je me réjouis de rencontrer personnellement des policiers,

d’entendre leur part de vérité. Pour un militant de choc, cela pourrait s’apparenter à je ne sais quelle trahison. En ce qui me concerne, il s’agit d’une attitude fondamentale … et de bon sens. »

François Marchand

Français né en 1950, ingénieur civil des Mines, Directeur grands projets dans une société de transports de voyageurs. Objecteur de conscience, membre du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) depuis 1974.

Membre fondateur et Président de l'Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC) à sa création en 1984. Membre du Conseil d'orientation et trésorier de la revue "Alternatives Non-violentes". S’est beaucoup impliqué depuis 1995 dans la mise en place d'un volontariat pour la paix en France.

Fondateur en 2002 et co-président du fonds associatif Non-violence XXI qui contribue au financement des organisations non-violentes françaises.

Guy Boubault

Français né en 1950 ? , fondateur et directeur de Non-Violence Actualité (NVA).

Spécialisé dans la prévention des violences de proximité (famille, école, quartier, vie sociale et professionnelle…), NVA a pour objectif de répondre aux demandes des particuliers et des institutions, en recherche de documentation, d’outils, de contacts ou de formations, sur les compétences relationnelles et sociales : la communication, l'écoute, la gestion des conflits, la médiation, l'action non-violente, la coopération, etc.

NVA a une activité d’édition (revue, livres, dossiers, plaquettes, affiches, expositions, etc.) , de diffusion (DVD, jeux coopératifs, etc.) , de documentation (adresses- ressources), de formation.

Antonio Gutierrez Perez

Mexicain né en 19??, co-fondateur de la Sociedad civil de las Abejas de Acteal (Société civile les Abeilles d’Acteal). Cette organisation chrétienne non-violente a été créée en 1992 au Chiapas (Mexique) après l’arrestation injuste de 5 paysans par la police et des manifestations massives. Présente près de la ville de Chenalho, sur 6 communes où la majorité parle tzotzil, une autre partie tzeltal, elle lutte pour les droits des indigènes et la défense de leurs terres.

En 1994, Las Abejas se montre solidaire avec les objectifs de l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN : Armée zapatiste de libération nationale) "Travail, terre, logement, alimentation, santé, éducation, indépendance, liberté, démocratie, justice et paix", mais en refuse les méthodes d’action qui à cette date n’excluaient pas la violence.

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Las Abejas de Acteal

Le 22 décembre 1997, alors que 300 villageois prient dans l’église, 45 d’entre eux (dont 21 femmes, 14 enfants et un nourrisson) sont massacrés par des paramilitaires indigènes hostiles à l’EZLN, munis d’armes à feu et de machettes.

Depuis cette date, les membres de Las Abejas luttent contre l’impunité des commanditaires du massacre, pour leur autonomie, leurs droits, pour la défense de leurs terres et "pour la construction du bien-vivre."

« La non-violence est notre arme légitime pour construire un Mexique de respect, de justice, et de non-discrimination. »

Photos : - Mgr Samuel Ruiz aux obsèques des 45 victimes du massacre d’Acteal - Marche en mémoire des victimes et contre l’impunité des auteurs du massacre

François Vaillant

Français né en 1951, philosophe et théologien, ex-frère dominicain. Enseigne la philosophie de l’éducation à Marseille pendant 10 ans, puis chauffeur de taxi à Paris et responsable des projets à l’IFMAN Normandie.

Rédacteur en chef de la revue Alternatives non-violentes de 1989 à 2013. Cofondateur avec Yvan Gradis du Collectif de "déboulonneurs de publicité" qui combat de manière non-violente l’invasion publicitaire. Adversaire du fichage ADN des militants, et notamment de ceux qui utilisent la désobéissance civile.

« Alors que la paysage social continue de s’assombrir, que la passivité et la violence restent des impasses, la désobéissance éthique porte en elle les semences de la logique d’action non-violente collective, toujours opérante pour déjouer la répression et construire une société solidaire. »

François Roux

Né en 1951, avocat français. Défend les objecteurs de conscience, les militants antinucléaires à Tahiti, les paysans du Larzac et José Bové, les Kanaks en Nouvelle-Calédonie, les déboulonneurs de publicité, les faucheurs de plants OGM en plein champ. Soutient le fonds associatif Non-Violence XXI, membre du Conseil de la Fondation Un Monde Par Tous.

Défend aussi en 1999 des inculpés devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, Zacarias Moussaoui dans les attentats du 11 septembre 2001, puis l'ancien chef khmer rouge Kang Kek Ieu dit Duch.

« Je crois profondément à la justice pénale internationale. De la même manière qu'il y a des procureurs et des juges pour faire marcher cette justice, il faut aussi des avocats. Un médecin soigne tout le monde, un avocat défend tout le monde. En même temps, je trouve assez étrange d'avoir passé ma vie à défendre des gens qui étaient des désobéissants civils et de défendre aujourd'hui quelqu'un qui était dans l'obéissance servile. »

Jacques Sémelin

Français né en 1951, historien et politologue. Professeur à l’Institut d'études politiques de Paris et directeur de recherche au CNRS rattaché au Centre d'études et de recherches internationales (CERI).

Ses travaux s'attachent à la compréhension des génocides et des massacres au XXe siècle dans une approche pluridisciplinaire mêlant l'histoire, la psychologie sociale et la science politique. Dans ce registre, il a terminé en 2005 la rédaction de son maître ouvrage intitulé "Purifier et détruire".

Membre du comité de rédaction de Vingtième Siècle. Revue d'histoire. Dirige aussi l’encyclopédie électronique internationale des violences de masse, massviolence.org

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Jacques Sémelin

La place importante de la question de la non-violence dans ses recherches témoigne de son passé de militant dans les années 1970 (MAN, rédacteur en chef de la revue Alternatives non-violentes).

« Si la domination physique est un état de fait, la soumission politique est un état d’esprit. Tout l’enjeu d’une résistance

civile, c’est d’accroître le décalage, le fossé, entre l’état de fait et l’état d’esprit.Au final, l’enjeu est d’aller dans la rue, de basculer de la sphère publique imma-térielle ou confinée à l’espace ouvert . Un processus de résistance civile doit d’abord vaincre la peur. ».

Vandana Shiva

Née en 1952, Indienne, physicienne, épistémologue, écrivain, féministe, chercheuse et militante écologiste. Dirige la Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy. Prix Nobel alternatif en 1993, "pour avoir placé les femmes et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne". Partie seule à pied sur les chemins de l’Inde à la fin des années 1980, en quête de semences menacées par l’industrie, est revenue à la tête d’un cortège de 500 000 manifestants – paysans et militants – et d’un réseau de 120 banques de graines. Disciple de Gandhi, adepte de la résistance non-violente et de de la désobéissance civile.

« Pourquoi je garde mes propres semences , pourquoi je vais à l'encontre des lois qui disent que Monsanto a "inventé" des semences ? Parce que c'est un mensonge et que je ne vais pas coopérer avec ce mensonge. (…) Si nous ne menons pas ces campagnes de non-coopération, c'est nous qui disparaitrons comme les insectes pollinisateurs. Seule la démocratie peut nous permettre de sauver le système écologique et nous permettre de vivre. »

Christian Brunier

(1952-2004), Français membre du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN-Paris), engagé pour l’IRNC, Artisans de Paix (81-84), Stop Essais, l’Observatoire des transferts d’armements, Équipes de paix dans les Balkans, la Coordination française pour la Décennie internationale. L’un des initiateurs du 1er Salon international des initiatives de paix à Paris en juin 2004. Très apprécié pour sa bienveillance, son engagement, son dévouement et son goût du travail bien fait, tant dans l’animation des réunions que dans l’organisation des actions. Un "Fonds Christian Brunier pour l’action non-violente" a été constitué par Non-Violence XXI.

« Christian ne ménageait pas son énergie, ne calculait pas son temps ; il était au service des idées qu’il défendait. Pour cela, il a sacrifié sa santé, il a donné sa vie pour des projets au service de la paix entre les hommes ». Alain Refalo lors des obsèques de CB

Photo : CB en mars 2003 sur la péniche Alternat où il organisait les « lundis de la non-violence » avec le MAN.

Philippe Beck

Suisse né en 1952, mathématicien et informaticien, membre du Centre pour l’Action Non-violente (CENAC) de Lausanne. Plus de 30 ans d'activités bénévoles au profit des objecteurs de conscience, de familles du Quart-monde, du peuple sahraoui, du Nicaragua sandiniste, contre les OGM... Membre des Verts,Conseiller municipal à Morges, médiateur, coach certifié et formateur d'adultes au sein de FormAction dont il est cofondateur.

Spécialisations : résolution non-violente des conflits, sanction éducative, médiation, coaching, écoute, gestion de situations violentes. Longue expérience du travail associatif et de la formation d'enseignant-e-s et d'éducateurs-trices à la gestion de conflits et de situations violentes, notamment dans les formations à l’intervention civile de paix pour les Brigades de Paix Internationales (BPI)

« La sanction éducative répond à une triple visée pédagogique : apprentissage de la règle, réparation envers l’éventuelle victime, et réflexion sur soi. »

Ken Butigan

États-unien né en 19??, docteur en histoire des religions, écrivain, militant depuis les années 1980 pour le désarmement nucléaire, la liberté du Timor oriental, en Irak, etc. De 1987 à 1990, coordinateur national de Pledge of Resistance, réseau de 100 000 personnes en 400 groupes locaux qui ont organisé une action non-violente pour la paix en Amérique centrale. Directeur du centre de formation et d’action non-violente Pace e Bene,fondé en 1989. Professeur à l’université DePaul et à l’université Loyola à Chicago. Cocréateur du programme Engage : Exploring Nonviolent Living.

« Ce massacre (de 28 personnes dont 20 enfants, par un jeune, le 14 décembre 2012 à l’école primaire Sandy Hook à Newtown), et cette année 12 autres fusillades aux Etats-Unis illustrent la culture de violence qui imprègne notre société. Nous devons travailler à l’ interdiction pure et simple des armes à feu. »

David Hartsough et Mel Duncan

D.H. : né en 19??, militant Quaker états-unien engagé dans la lutte antiségrégationniste (années 1960), pour la paix au Viet-Nam, l’arrêt de la prolifération nucléaire (années 1970), les missions d’intervention civile de paix au Kosovo (années 1990).

M.D. : États-unien né en 19??, constate en 1984 que les villages au Nicaragua ne sont pas attaqués par les Contras quand des étrangers y sont présents.

Se rencontrent en 1999 lors de l’appel de la Haye pour la paix. Créent en 2002 à Surajkund, en Inde, avec des représentants de 49 pays, l’organisation internationale Nonviolent Peaceforce (NP), qui envoie sa première équipe d’intervention civile de paix au Sri Lanka en automne 2003.

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David Hartsough et Mel Duncan

Nonviolent Peaceforce est une fédération de 94 organisations du monde entier. Son siège est à Bruxelles. Son but est de former une force de paix civile internationale non-armée, qui peut être envoyée dans les zones de conflits, à l’appel des groupes locaux, afin de protéger les acteurs des droits de l’homme, de s’interposer entre les belligérants, de permettre ensuite un dialogue entre eux en vue d’une résolution pacifique au conflit. NP, après être intervenu au Sri Lanka, est actuellement présent au Sud-Soudan, aux Philippines, et au Sud-Causase.

« Nous imaginons un monde dans lequel les stratégies non-violentes éprouvées seront reconnues comme une alternative viable pour la prévention et la résolution des conflits violents dans le monde entier. Notre principale stratégie pour atteindre cet objectif est la création d'un espace pour favoriser le dialogue ».

José Bové

Français né en 1953, figure du mouvement altermondialiste. Membre du Groupe de recherche et d’action non-violente de Bordeaux dans les années 1970. S’installe en 1976 dans une ferme du Larzac convoitée par l’armée. Éleveur au sein d'un GAEC d'élevage de brebis. Participe en 1987 à la fondation de la Confédération paysanne.

En 1995, participe dans le Pacifique à une opération menée par Greenpeace contre la reprise des essais nucléaires. Soutient les mouvements indépendantistes tahitiens et kanaks.

Pour dénoncer la "malbouffe", participe en août 1999 au démontage du restaurant McDonald's à Millau. En janvier 2001, en marge du Forum social mondial, mène une action anti-OGM au Brésil contre une unité de la société Monsanto.

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José Bové

Porte-parole de Via Campesina en 2004, défend le droit des peuples à la souveraineté alimentaire. Condamné à de multiples reprises pour ses actions d'arrachage illégal de plantations OGM en plein champ, au nom du droit et du devoir de désobéissance civile et du principe de précaution.

Député européen depuis juin 2009 (Europe Écologie Les Verts ), vice-président de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen. Se bat aujourd’hui contre les projets d’exploitation de gaz de schiste et d’aéroport à Notre-Dame des Landes.

« La désobéissance civique est le recours ultime quand le débat démocratique est bloqué. Elle doit être désintéressée, non-violente envers les personnes, transparente. Son auteur accepte bien sûr d’assumer les sanctions encourues. »

Thierry Nlandu

Né en 1954, citoyen du Congo-Zaïre, professeur de littérature anglo-américaine à la Faculté des Lettres de Kinshasa, porte-parole du Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo(CALCC), dramaturge et consultant en développement organisationnel.

Après la rencontre de Jean Goss, prend part en 1989 à la fondation du groupe Amos qui fait un travail de formation à la démocratie et à la non-violence, lutte contre le vol, l’infidélité, la corruption généralisée.

Le 16 février 1992, Amos organise la Marche des Chrétiens qui réunit à Kinshasa plus d’un million de personnes pour demander la reprise de la Conférence Nationale Souveraine chargée d’élaborer une nouvelle constitution et de ramener la démocratie. Elle est réprimée dans le sang par le régime de Mobutu.

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Thierry Nlandu

De 2000 à 2003, travaille au Law Group-Global Rights comme chargé du programme “Transition démocratique”.

Organise une nouvelle la marche le 16 février 2012, pour exprimer le rejet des résultats des élections du 28 novembre 2011, et exiger la démission du bureau de la Commission électorale après la réélection frauduleuse de Joseph Kabila .

Photos :

- La Marche des Chrétiens à Kisnshasa le 16 janvier 1992- La répression da la marche par la police de Mobutu

Élisabeth Maheu-Vaillant

Née Gille en 1954, Française, membre du MAN, formatrice à l’IFMAN Normandie, ex-professeur de mathématiques détachée à la prévention de l’incivilité et de la violence dans l’académie de Rouen, animatrice de formations sur la sanction éducative.

« Qu’il s’agisse d’éduquer les enfants, d’enseigner, d’animer la vie d’une association, de travailler en équipe, de co-élaborer des règles et des garanties ou d’améliorer le fonctionnement démocratique d’une institution; qu’il s’agisse de protester contre une injustice et d’entrer en résistance non-violente, ou bien encore d’intervenir en zone de conflit dans un rôle de tiers, nous avons besoin d’expérimenter des outils, de travailler sur nos postures, de nous exercer à contenir nos émotions et à mieux communiquer, (…) d’analyser les rapports de force en présence. La non-violence, cela s’apprend. »

Jacques Muller

Français né en 1954, ingénieur agronome INAPG, professeur d'économie générale et d'économie agricole et rurale durant plus de 25 ans, membre du MAN Mulhouse. Cofonde plusieurs associations de défense des droits de l'homme et de protection de l'environnement. Maire de Watwiller de 2001 à 2014, sénateur EELV du Haut-Rhin de 2007 à 2010. Renonce à son indemnité de maire par opposition au cumul des mandats. En avril 2007, assigne le ministère de l'Agriculture, au nom de la ville de Wattwiller, devant le tribunal administratif de Strasbourg, pour n'avoir pas pris les mesures nécessaire à l'établissement d'un périmètre de protection contre les OGM autour des cultures biologiques.

« L’exigence éthique de la non-violence en termes de pratiques politiques individuelles et collectives, dans le jeu politique au quotidien, me semble toujours globalement absente. (…) Les tenants de l’écologie politique ont une responsabilité toute particulière : (re)découvrir la non-violence à laquelle ils font référence, la (re)mettre en action. »

Jan Zielonka

Né en 1955, Polonais, docteur en sciences politiques, professeur d’université à Leiden, à Florence puis à Oxford. A beaucoup étudié la résistance non-violente polonaise, s’intéresse aux stratégies civiles de défense.

« Une analyse de la résistance non-violente de Solidarnosc peut alimenter un débat enrichissant sur l’effet potentiel d’actions non-violentes dans différents conflits intérieurs ou internationaux. Nous sommes en face d’un des plus impressionnants exemples historiques d’action non-violente, alors qu’il n’existe pas de tradition non-violente en Pologne, ni d’analyse théorique sérieuse explorant la force potentielle de la lutte non-violente » Nov. 1985 à Strasbourg

Liu Xiaobo

Chinois né en 1955, professeur d’université, écrivain. Condamné à 11 années de prison pour avoir participé en 2008 à la rédaction de la Charte 08, signée par 333 personnes, qui réclame la démocratie et le respect des droits de l’homme en Chine. Prix Nobel de la paix 2010.

« La liberté, l’égalité et les droits de l’homme sont des valeurs universelles (…). Une "modernisation" qui s’éloigne de ces principes revient (…) à dégrader les rapports humains, à entraver la digne lutte des hommes contre le malheur. »

Maria Biedrawa

Née en 1956 en Autriche, éducatrice spécialisée, consultante et formatrice, membre de l’Arche de Jean Vanier, ex-présidente de la branche française du Mouvement International de la Réconciliation (MIR), diacre de paix. Animatrice de formations à la non-violence et dynamiques de réconciliation dans des situations post-conflit dans de nombreux pays d’Afrique.

« J’ai rencontré les réfugiés, les victimes de dictatures, en RDC et ailleurs, les enfants qui travaillent dans la mine pour le salaire d’un repas. Mais j’ai vu aussi des hommes et des femmes qui, dans les pires situations, révèlent le meilleur de l’humanité. J’ai vu plus que des méthodes. Je rencontre des gens qui s’opposent à la violence avec tout leur être. Au fil du temps, les mots que j’entends et que je lis me font comprendre pourquoi la non-violence africaine a une telle vitalité, une telle fraîcheur d’esprit »

Javier Sicilia

Né en 1956, poète, essayiste, romancier et journaliste catholique mexicain. En mars 2011 son fils Juan Francisco, 24 ans, est assassiné par la mafia, avec six autres personnes. Abandonne la poésie, et, sous la devise "On en a marre", prend la tête de diverses manifestations, exigeant l'arrêt du climat de violence au Mexique. La Marche pour la paix, de Cuernavaca à Mexico, du 5 au 8 mai 2011, dénonce la corruption, l'impunité et les gains du crime. Ellerassemble 80 000 personnes et reçoit l'appui du sous-commandant Marcos et un important soutien international. Fondateur du Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité

«Au milieu de cette guerre mal conçue, mal faite, mal dirigée, précipitant le pays en état d’urgence, vous avez été incapables –à cause de vos mesquineries, de vos bagarres et de vos

rivalités – de créer le consensus dont la nation a besoin. Il est temps de rendre sa dignité à notre nation. »

Marguerite Barankitse

Née en 1956, surnommée Maggy, enseignante burundaise tutsi. En octobre 1993, des miliciens tutsis assassinent sous ses yeux 72 Hutus dans l’évêché de Ruyigi. Sauve 25 enfants hutus d’un bâtiment en flammes.

Ouvre dans un bâtiment délabré la maison Shalom , puis crée l’Oasis de la paix et la Casa de la Pace pour les enfants traumatisés ou mutilés, sans distinction d’ethnies, de religions ou d’origine sociale, les éduque à la paix et au pardon.

« Celui qui tue est la première victime de son acte. On ne peut pas condamner un homme, seulement son acte. Toute vie est sacrée, même celle du criminel.Jamais le mal n’aura le dernier mot. La foi et l’amour déplacent les montagnes de la haine »

Nafez Assaily

Palestinien né en 1956, Musulman soufi. Éudes dans des écoles chrétiennes puis à l’université de Naplouse (anglais et sociologie), thèse à Washington. Famille expulsée par la colonie israélienne de Givat Arsina. Perd l'usage de l’oeil droit en 1990, suite à sa participation à un rassemblement de protestation devant mosquée Al Aqsa, contre la mort de Palestiniens la veille à cet endroit.

Créateur à Hébron de la Library on Wheels for Non-violence an Peace (LOWNP) ou bibliobus de la non-violence et de la Maison de la non-violence. Préconise l’alimentation en produits locaux pour développer l’économie palestinienne, la réconciliation dans les familles.

« Il n'y a pas d’autre choix pour les Palestiniens que la lutte non-violente ».

Yang Yoon-mo

Né en 1956, professeur et critique de cinéma sud-coréen, ancien président de l’Association coréenne des critiques de cinéma. 59 jours de prison et 71 jours de grève de la faim en 2011, grève de la faim de 42 jours en 2012, nouvelle grève de la faim en 2013 dans le cadre de la résistance non-violente à la création d’une immense base navale militaire à Gangjeon sur l’île volcanique de Jeju, à 85 km au sud de la péninsule coréenne.

Cette base destinée à abriter des sous-marins nucléaires américains, des destroyers et des porte-avions, serait un poste avancé pour la défense anti-missiles des États-Unis, et un élément d’une stratégie d’encerclement de la Chine. Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 94 % des 1900 habitants de Gangjeon se sont opposés au projet lors d’un référendum en 2007.

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Yang Yoon-mo et les résistants non-violents de Jeju

Depuis cette date, les villageois sont soutenus par de larges couches de la population sud-coréenne, par 125 ONG du pays et de nombreuses ONG à l’étranger.

L’évêque de Jeju, Peter Kang U-il, président de la Conférence des évêques catholiques de Corée (photo) , soutient la résistance. Joseph Takami Mitsuaki, archevêque de Nagasaki, en visite à Jeju, a exprimé en janvier 2013 le soutien de l’Église catholique du Japon. L’Église protestante et les Bouddhistes sont également mobilisés.

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Yang Yoon-moet les résistants non-violents de Jeju

Parmi les militants non-violents : Sung-Hee Choi, enseignante et artiste; Regina Pyon, représentante de l’organisation SPARK qui milite pour la réunification des 2 Corée; Shin Yong-In (professeur de droit qui appelle à la désobéissance civile); Wook-Sik Cheong, fondateur du Réseau pour la paix; Gil-Chun Koh, artiste.

Thomas d’Ansembourg

Né en 1957, thérapeute, auteur et conférencier belge. D’abord avocat, s’engage dans les années 1990 dans une association d’aide aux jeunes en difficulté, et prend conscience que la violence est une manifestation de besoins profonds insatisfaits. Se forme à la communication non-violente avec Marshall Rosenberg.

Par la connaissance de soi et la communication, les personnes prennent en compte leurs besoins et leurs limites en écoutant leurs instances internes (tripes, cœur, tête) et négocient ensuite avec les autres.

Analyse le bonheur et les pièges anti-bonheur, développe le concept d’ "intériorité citoyenne", capacité à aligner sa vie sur son élan vital.

Mazin Qumsiyeh

Palestinien né en 1957, chercheur en biologie et génétique, professeur aux Universités de Bethléem et de Birzeit, après avoir enseigné aux États-Unis. Président du Center for Rapprochment Between Peoples ("Centre pour le rapprochement entre les peuples"). Figure importante de la résistance populaire où il prend une part active et qu'il organise, collabore avec de nombreux mouvements de paix de la société civile.

Son livre Une histoire populaire de la résistance palestinienne synthétise d’innombrables informations provenant de sources variées et originales afin de présenter l’étude la plus complète de la résistance civile en Palestine.

« Un livre édifiant et fort, qui révèle la souffrance humaine provoquée par la destruction du peuple palestinien (… dont) les méthodes de résistance, basées sur la non-violence active, méritent d’être mieux connues de la communauté internationale. »

Mairead Maguire

Yazid Kherfi

Français d’ascendance algérienne né en 1958, délinquant "dur"de la cité du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (vols, braquages). Poursuivi par la police, fuit en Algérie, emprisonné durant 5 ans après son retour en France.

Comptable dans une mission locale. En 1990, devient animateur puis directeur d'une Maison de Jeunes en quartier sensible, y travaille 10 ans. Animateur d'un Conseil Communal de Prévention de la Délinquance, obtient une Licence en Sciences de l'Éducation puis un DESS en Ingénierie de la Sécurité à l’Institut des Hautes Études de la Sécurité Intérieure .

Formateur, consultant en "prévention urbaine", conférencier, intervient devant des policiers, des assistantes sociales, des gardiens d'immeuble, etc.

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Yazid Kherfi

« Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus de leaders naturels autour d’eux, ils sont extrêmement seuls face aux sentiments d’injustice. Ni les pouvoirs publics, ni les acteurs de terrain ne veulent faire appel à ces leaders naturels et reconnaître comme partenaires ces « habitants experts ». Selon moi c’est une grave erreur. La violence est pour certains le seul moyen qu’ils savent utiliser. Les premières victimes de la violence sont les habitants de ces quartiers, les jeunes en particulier.

Il est donc important, dans un premier temps, de faire baisser le niveau de tension et de canaliser la colère vers des actions solidaires et non-violentes. Actuellement c’est un véritable gâchis, car ces jeunes ont des choses intelligentes à dire et des pistes pour diminuer l’état de violence dans ces quartiers ! Habitants et acteurs doivent travailler ensemble pour un mieux-vivre dans ces quartiers. »

John Dear

Né en 1959, jésuite états-unien. Auteur de 28 livres sur la paix et la non-violence, conférencier.

A travaillé dans des camps de réfugiés. A été arrêté plus de 75 fois et emprisonné plusieurs mois après des actes de désobéissance civile contre l'injustice, la guerre (en Irak, en Afghanistan), et les armes nucléaires (martelage de bombardiers F 15). Directeur exécutif du MIR-IFOR (International Fellowship of Reconciliation) aux États-Unis de 1998 à 2001. Mission de paix en Afghanistan en 2012-2013 avec Afghan Peace Volunteers

« Si, pour revenir à nos racines, nous voulons proclamer l'Évangile de la paix et suivre Jésus le non-violent, nous aurons des ennuis pas seulement avec le Pentagone, mais avec les autorités ecclésiastiques… »

Françoise Keller

Française née en 1960, ingénieure centralienne, coach et consultante basée à Lyon, 20 ans d’expérience de management, formatrice en communication non-violente dans les organisations, notamment les entreprises.

« Ce n'est pas l'économie qui est violente par nature, c’est l'homme qui est violent dans sa manière de mettre en oeuvre l'économie. Pourquoi et comment l’homme contribue-t-il à la violence de l’entreprise ? Comment l’aider à sortir de cette violence ? 1. Clarifier notre intention dans la vie. 2. Observer, diffuser l’information, communiquer. 3. Prendre conscience de nos émotions pour être reliés à nos besoins. 4. Faire le deuil, reconnaître que ce que j’ai fait jusqu’à maintenant ne va pas dans le sens de la vie .

Née en 1960 ?, philosophe française, directrice de recherche à l'Institut National de recherche Agronomique (INRA), directrice de séminaire à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) . Auteure de trois ouvrages fondateurs sur la question animale, consacre ses travaux à la condition animale dans les sociétés industrielles. Etudie le devoir de respect envers les animaux dans le bouddhisme, l’hindouisme, le jaïnisme et dans l’histoire de la pensée (Pythagore, Théophraste, Jeremy Bentham, Arthur Schopenhauer, Gandhi, etc.).Considère le végétarisme comme le fondement d’une éthique respectueuse de l’animal.

« Il faut savoir combien des moyens de projection et d'abjection ont été et sont encore mis en œuvre par les philosophes, par les prêtres, par les politiques, par les garants de la tradition comme par les défenseurs du progrès pour escamoter l’animal, d'autant plus présent dans l'homme que celui-ci veut faire l'ange. »

Florence Burgat

Christian Renoux

Français né en 1960, normalien, docteur en histoire, maître de conférences d'histoire moderne à l'université d'Orléans, où il enseigne aussi l'histoire des religions et l'histoire de la non-violence.

Coprésident du Mouvement International de la Réconciliation(MIR-IFOR) de 1994 à 2004. Depuis novembre 2000, président de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix (2001-2010), organisatrice du Salon international des initiatives de paix et devenue en avril 2011 la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix.

Celle-ci réunit 80 associations et a pour objectif de promouvoir l'éducation et la formation pour développer une culture de non-violence et de paix. Tous les ans, elle organise le Forum La non-violence à l'école . Depuis 2008, elle développe le Réseau École et Non-Violence.

Jenni Williams

Née en 1962, Zimbabwéenne métisse, militante des droits humains et fondatrice en 2002 avec d’autres (Magodonga Mahlangu, Taurai Nyamanhindi, etc.) de Women of Zimbabwe Arise (WOZA) ("Femmes du Zimbabwe, debout !"). Ce mouve-ment de 75 000 femmes et hommes appelle les citoyens à manifester pour la défense de leurs droits politiques, économi-ques et sociaux et proteste par la désobéissance civile contre le régime dictatorial du président Robert Mugabe.

Arrêtée plus de 40 fois, déclarée "prisonnier d’opinion" par Amnesty International. Titulaire du prix international des femmes de courage (International Women of Courage Award) en 2007 attribué par le gouvernement états-unien pour avoir donné "un exemple de courage et de leadership en travaillant pour le changement par des moyens pacifiques et non-violents."

« Nous avons peur, comme tout le monde... Ce qui nous donne la volonté de continuer, c’est que nous disons toute la vérité et que nous le faisons en vertu de notre autorité morale de mères de la nation. »

Jean-François Bernardini

Français et Corse né en 1963, fondateur avec son frère Alain du groupe de chant et musique I Muvrini (« Les petits mouflons », en corse) attaché à la défense de la langue et de la culture corses. Animateur de l’Association pour la Fondation de Corse, engagée dans la formation à une culture de non-violence.

« La non-violence ne juge pas et ne donne pas de leçon de morale. Elle est une écoute de la colère et de la souffrance. Elle cherche des réponses dignes, un espoir : se délivrer de l’impuissance, ne pas se soumettre à l’injustice, choisir des moyens intelligents et efficaces. Elle mise sur l’imagination et l’inventivité, la discipline, l’engagement de tous. (…)La Corse est aujourd’hui un pays qui naît dans un pays qui meurt, et la non-violence peut être au centre de cette marche-là ».

Alain Refalo

Français né en 1964, professeur des écoles à Colomiers (31), objecteur de conscience au service militaire et militant de la non-violence. Fondateur du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées, directeur de publication de la revue Alternatives non-violentes.

Initie en novembre 2008 le mouvement des enseignants-désobéisseurs de l'école primaire, opposés aux réformes initiées par le ministre de l'Éducation Nationale, Xavier Darcos, expliquant « qu'en conscience, ils refusent d'obéir ».

« Notre résistance veut impliquer indissociablement un programme de non-coopération qui s'oppose aux mesures qui nous semblent nocives pour l'avenir de nos écoles, et un programme constructif proposant les solutions susceptibles de préparer cet avenir. (…) Notre résistance n’a jamais pénalisé les élèves. Nous avons toujours eu à cœur de mettre en place des alternatives pédagogiques efficaces pour assurer la continuité et l’efficience du service public d’éducation. »

Benny Tai, Martin Lee, Chan Kin-man, Chu Yiu-ming, Joseph Zen

Benny Tai Yiu-ting (photo du haut), né en 1964, professeur de droit à l'Université de Hong Kong, homme politique. Initiateur en janvier 2013, du mouvement informel de désobéissance civile Occupy Central with Love and Peace qui s’est constitué autour d’une seule et unique revendication : des élections libres en 2017 pour désigner le successeur de Leung Chun-ying à la tête du gouvernement de la région administrative spéciale de Hong Kong. Occupy Central est soutenu par de nombreux mouvements démocratiques dans le monde, dont le National Democratic Institute (NDI) états-unien.

Martin Lee Chu-Ming (photo du bas), avocat né en 1938, membre du Conseil législatif de la région administrative spéciale de Hong Kong, fondateur du Parti démocratique de Hong Kong, est cofondateur du mouvement Occupy Central. ../..

Benny Tai, Martin Lee, Chan Kin-man Chu Yiu-ming, Joseph Zen

Chan Kin-man (photo du haut), professeur de sociologie à la Chinese University of Hong Kong. Cofondateur du mouvement Occupy Central.

Chu Yiu-ming (photo du centre), né en 1944, pasteur baptiste de Hong Kong, défenseur des droits de l'homme. A notamment joué un rôle essentiel dans l'évacuation des dissidents de Tiananmen en 1989, où il s'était lui-même rendu la veille de la répression. Un des fondateurs du mouvement Occupy Centralpour le suffrage universel à Hong Kong pour l'élection du Chef de l'exécutif.

Joseph Zen Ze-kiun (photo du bas), né en 1932, cardinal chinois de l’Église catholique romaine, évêque émérite de Hong Kong depuis 2009. Favorable à la démocratie, un des principaux opposants au régime communiste chinois.

Voir le diaporama « Résistance civile contre les dictatures »

Txetx Etcheverry

Né en 1964 au Pays Basque. Cofondateur du mouvement non-violent basque les Démo, milite dans le mouvement altermondialiste basque Bizi ! impliqué dans les questions d'urgence climatique et écologique et promouvant l'action non-violente. Travaille dans ELA, un syndicat atypique existant au Pays Basque et doté d'une caisse de résistance lui permettant de mener et de gagner des grèves pouvant durer 3 ans...

"Mon choix de la non-violence s'est peu à peu construit sur des considérations d'efficacité, tirées de ma propre expérience de militant basque. J'ai pu toucher du doigt les limites de la violence organisée, la capacité du système à retourner cette arme contre ceux qui tentent de le combattre. (…) Les vraies stratégies gagnantes, tant par rapport à nos objectifs que par rapport à nos valeurs, démocratiques et progressistes, se situent dans le champ de l'action non-violente, de la désobéissance civile, du programme constructif."

Étienne Chomé

Belge né en 1965, chercheur à l'Université catholique de Louvain, auteur de la méthode C-R-I-T-E-R-E, fondateur et responsable de CommunicActions : cette école internationale, née dans le contexte multireligieux et pluriracial de l’île Maurice, se développe sur trois continents. Ses 100 animateurs enseignent cette méthode de gestion des conflits à des publics très divers : parents, professeurs, cadres, équipes de travail, jusqu’aux cités populaires, écoles de banlieue, prisons, etc.

« Les conflits de structures, de vécus et d’intérêts appellent chacun un remède spécifique, ce sont les 3 compétences avec lesquelles la méthode C-R-I-T-E-R-E apprend à jongler : - Cadre de droit : l’autorité ferme fait respecter les règles.- Communication vraie : l’intelligence émotionnelle respecte les personnes, la compréhension de leurs fondements améliore la qualité des relations.- Négociation efficace : l’intelligence rationnelle respecte les intérêts en jeu, la créativité invente des solutions gagnant-gagnant qui optimisent l’accord. »

Jawad Siyam

Né en 1969, enseignant et travailleur social palestinien, habite le quartier de Silwan dans Jérusalem-Est, dont les colons israéliens, prétextant le passé du lieu (« city of David") et les fouilles archéologiques, veulent chasser les habitants palestiniens. Il y a 250 000 Palestiniens à Jérusalem-Est et 50 000 à Silwan, dont 50 % de jeunes.

Fondateur et directeur du Wadi Hilweh Information Center,association culturelle (musique, danse, activités artistiques) qui défend dans la non-violence l’identité palestinienne ( information sur les violations des droits humains, conseil et assistance juridique). Organise des sit-in de protestation contre les arrestations.

« Nous avons été colonisés par les Romains, les Turcs, les Anglais, aujourd’hui par les Israéliens, mais nous gardons l’espoir. Nous n’avons pas le droit de perdre l’espoir. »

Rami Elhanan et Ghazi Briegeith

R.E. : Né en 19??, Israélien, graphiste à Jérusalem. En 1997, sa fille Smadar meurt dans un attentat-suicide causé par un kamikaze palestinien. Prend conscience avec sa femme que cet attentat est le résultat de l’occupation, décide de pardonner et adhère à l’association israélo-palestinienne de familles endeuillées Parents Circle. En septembre 2010, fait partie de l’équipage du catamaran Irene qui dénonce le blocus maritime de Gaza. (photo ci-contre)

G.B. : électricien palestinien vivant à Hébron. Son frère est tué en 2000 par une jeune soldat israélien à un poste de contrôle. Adhère à Parents Circle. « Il n’est pas besoin de s'aimer pour construire un pont entre les deux nations : il est besoin de respect », dit-il.

Les deux font aussi partie de l’association Forgiveness Project.

Ronit Avni

Née en 19??, citoyenne des États-Unis, du Canada et d’Israël. Fondatrice en 2003 et directrice générale de Just Vision, à Washington.

Cette organisation de sensibilisation et de soutien des Palestiniens et les Israéliens qui poursuivent "la liberté, la dignité, la sécurité et la paix par des moyens non-violents" demande la fin de l’occupation et de l’implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Elle crée des films-documentaires en hébreu, en arabe et en anglais (Home Front, Budrus, Encounter Point) et agit comme plaque tournante entre les divers acteurs et mouvements.

«Les changements dans le monde d'aujourd'hui commencent par le bas et sont menés finalement par les gouvernants : l’écologie, le féminisme, le mouvement des droits civiques, etc. Le conflit israélo-palestinien n'est pas différent. Les politiciens finiront par suivre, mais je m'inquiète de qui va diriger ».

Camille Joseph Gomis

Né en 1970, prêtre catholique sénégalais. Après 10 ans de sacerdoce et de responsabilités lourdes, suit en France des formations en management, géopolitique, médiation.

Créé en 2006 à Ziguinchor, en Casamance, l’association Génération Non-Violente. Ouvre en 2012 à Brin un Centre de recherche et de formation en gestion non-violente des conflitsqui voit passer plus de 1 000 personnes par an. Travaille à la mise en place d’une formation universitaire sur l’analyse de la situation sociopolitique et le développement durable àl’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest à Ziguinchor.

« Par le symbole du bracelet, nous voulons rappeler à l’homme et de manière permanente, que la force qui sort de sa main ne doit plus être une force destructrice, mais une force qui construit ».

Daoud Nassar

Né en 1970, Palestinien luthérien, master d‘administration d‘entreprise. Avec sa femme Jihan et leurs 3 enfants, fait vivre la Ferme de l‘Espérance encerclée de 5 colonies israéliennes illégales à Nahalin en Cisjordanie (9 km au sud-ouest de Bethléem). Muni de titres de propriété depuis 1916, résiste dans la non-violence à toutes les initiatives et menaces de démolition des constructions (abris pour animaux, réservoir d‘eau, toilettes sèches, Grotte de la paix, etc.), replante des oliviers pour remplacer ceux coupés par les colons israéliens.

Fondateur en 2000 et animateur du projet de paix "Tent of Nations" (Tente des nations), destiné à promouvoir la compréhension entre les peuples et les cultures. Des jeunes du monde entier sont hébergés sous des tentes.

« Nous refusons d‘être ennemis.»

Ziad Medoukh

Né en 1970, Palestinien, DEA en didactique de Français Langue Étrangère (FLE) de l'Université Stendhal à Grenoble, Docteur en sciences du langage de l’université Paris VIII. Responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza depuis 2006 et fondateur du Centre de la paix de cette université en 2007.

Conférencier infatigable sur Gaza et la Palestine, et sur l’oppression exercée sur la population par Israël, préconise la résistance non-violente et multiplie en France et en Europe les rencontres avec les associations et les réseaux de jeunes.

« Aujourd'hui, vivre à Gaza, organiser sa vie, l'éducation des enfants, c'est déjà une forme de résistance non-violente, choisie spontanément par la population civile : 94 % des enfants sont scolarisés, ce qui témoigne de la force de résistance des familles palestiniennes. »

Musa Abu Maria

Palestinien né en 19??. Prisonnier politique de 1999 à 2003, torturé, hospitalisé à la suite de ces mauvais traitements. De nouveau arrêté en 2009, libéré grâce à l’action d’Amnesty International et des associations israéliennes de défense des droits humains. Coordonnateur de la résistance populaire en Cisjordanie.

Fondateur de Palestine Solidarity Project. Cette association, fondée en 2006 dans le village de Beit Ommar (Cisjordanie sud), s’oppose par l’action directe non-violente à l’occupation israélienne des terres palestiniennes.

« Nous croyons dans le concept de "fermeté" comme une forme de résistance. Pour beaucoup de communautés avec lesquelles nous travaillons, rester sur leurs terres face à l’intimidation, la violence, l’étranglement économique et les tentatives de déplacements forcés, c’ est un acte de résistance. »

Pinar Selek

Né en 1971, sociologue et romancière turque, militante du droit des femmes et de l’objection de conscience. En 1998, arrêtée et torturée par les policiers à la recherche de l'identité de Kurdes qu'elle a interrogés dans le cadre de recherches sociologiques sur les conséquences de la guerre civile. Accusée d'être responsable d'un attentat commis en juillet 1998 dans le marché aux épices d'Istanbul, reconnue innocente.

Organise une Rencontre des femmes pour la paix à Diyarbakir. En 2001, fonde avec d'autres l'association féministe Amargi("retour à la mère", mais aussi "liberté" en sumérien) qui s'engage dans les mobilisations contre les violences faites aux femmes, pour la paix et contre toutes les dominations. L'asso-ciation organise, en 2002, la Marche des femmes les unes vers les autres : des milliers de femmes convergent de toute la Turquie vers la ville de Konya. Exilée politique en Allemagne, puis en France, doctorante à l’université de Strasbourg.

Yonatan Shapira

Né en 1972 ?, Israélien, ex-officier de l’armée de l’air. En septembre 2003, fait partie des 27 pilotes de l’armée de l’air qui déclarent refuser d’effectuer des missions dans les territoires occupés. Licencié de l’armée. Dénonce les crimes de guerre israéliens *.

Fondateur, avec le Palestinien Souliman Khatib, de l’association israélo-palestinienne Combatants for Peace, qui mène une lutte non-violente contre l’occupation israélienne de la Palestine et pour une solution pacifique entre les 2 peuples. Appelle au boycott et aux sanctions internationales contre Israël, participe aux flottilles vers Gaza pour dénoncer le blocus maritime de cette zone palestinienne.

* En juillet 2002, pour tuer un dirigeant du Hamas à Gaza, un F 16 israélien largue une bombe et tue 14 personnes, dont 9 enfants. Lors de l’opération Plomb durci(22 jours de bombardements en déc. 2008 - janv. 2009), 1 400 Palestiniens sont tués. etc.

Étienne Raphaël et Dominique Legeard

E.R.: Français né en 1972. Diplômé de littérature moderne et d’une maîtrise de cinéma, réalisateur, scénariste, producteur, monteur. Rencontre les résistants non-violents palestiniens, les paysans du Larzac, voyage au cœur de la forêt primaire au Gabon, en ex-Yougoslavie, participe aux combats écologistes, contre les OGM ou le nucléaire. D.L. : Français né en 1960 (pseudonymes : Lidwine, Marcel de la Gare), dessinateur de bandes dessinées.Créateurs d’une bande dessinée de 240 pages sur la non-violence à paraître en 2017.

« La non-violence fait preuve d'imagination, elle est spectaculaire, pleines de rebondissements et de mouvements : en fait, elle contient tous les ingrédients pour un grand récit d'aventure, avec des personnages hauts en couleur, avec de l'action et même de l'humour. (…) L'instant neige est la métaphore de ce moment inattendu qui surprend chacun de nous quand, au petit matin, nous découvrons avec émerveillement que la neige est tombée pendant la nuit, bousculant toutes les prévisions de notre quotidien. »

Abdullah Abu Rahma

Né en 1973 ?, Palestinien, habitant de Bil’in, village de 1800 habitants en Cisjordanie privé de ses terres par la construction du mur.

Coordinateur du Comité Populaire de Bil'in contre le Mur de séparation et les Colonies. Depuis Janvier 2005, le village a organisé des manifestations non-violentes hebdomadaires tous les vendredis contre la construction du mur avec des Israéliens et des internationaux. Il a obtenu en 2007 de la Cour Suprême israélienne le déplacement du mur. Arrêté en décembre 2009 pour détention d’armes israéliennes usagées après avoir organisé une exposition de grenades utilisées contre les manifestants. 25 comités de résistance populaire ont adopté des méthodes d’action similaires.

« Notre seul ennemi est l’occupation (…) La non-violence est efficace. C’est quelque chose dont nous sommes fiers. Notre intifada est pacifique, est c’est pourquoi elle est forte ».

Leymah Gbowee

Née en 1972, travailleuse sociale libérienne, membre de l'Église luthérienne. Au Ghana, membre du Réseau Ouest Africain pour la consolidation de la paix (WANEP). Responsable de l'organisation du mouvement non-violent Women of Liberia Mass Action for Peace qui œuvre pour mettre un terme à la deuxième guerre civile libérienne en 2003 et conduit à l'élection au Liberia de la première femme présidente d'une nation africaine, Ellen Johnson Sirleaf.

En 2002, en tant que "combattante de la paix", est à l'origine d'une "grève du sexe" lors de laquelle les femmes de toutes les confessions religieuses se refusent aux hommes tant que les hostilités se poursuivent. Cette action oblige le dictateur sanguinaire Charles Taylor à les associer aux négociations de paix peu avant sa chute.

Co-prix Nobel de la paix 2011 pour avoir « mobilisé et organisé les femmes au-delà des lignes de division ethniques et religieuses pour mettre fin à une longue guerre au Liberia et assurer la participation des femmes aux élections. »

L’inconnu de la place Tian’anmen

Le 4 juin 1989 a lieu une violente répression exercée par le gouvernement chinois à l'encontre des manifestations pour la démocratie. Le lendemain, 5 juin, sur la place Tian’anmen, à Pékin, un inconnu bloque la progression d'une colonne d'au moins 17 chars du type 59 de l'Armée chinoise.

Les chars s'arrêtent devant lui, il leur fait signe de repartir. Le char de tête essaie à plusieurs reprises de contourner l'homme, mais celui-ci se place à nouveau sur sa route. Puis l'inconnu grimpe sur le dessus du char et a une brève conversation avec un membre d'équipage. Des témoins (ou des policiers en civil ?) éloignent l'homme et l’entraînent dans la foule. Les chars poursuivent alors leur progression.

La photographie de la scène, prise par Jeff Widener de l'Associated Press, est couramment utilisée pour symboliser le courage et la force de la non-violence face à la répression armée.

Xavier Renou

Français né en 197?, ancien collaborateur de Greenpeace. Crée en novembre 2006 le Collectif des désobéissants pour lutter contre l’arme nucléaire. Les stages de formation s’adressent aux militants de l’altermondialisme, de l’écologie, des droits de l’homme, etc. Ils exposent les fondements de la désobéissance civile et expliquent comment monter une action de A à Z : analyse de la situation, définition de l’objectif, répartition des tâches, transport, budget, contacts avec la presse, sécurité, attitude pendant l’interpellation et le procès, comment assumer la sanction, etc.

« L'article 2 de la déclaration des droits de l'homme de 1789 affirme le droit du citoyen à résister. La désobéissance civile ne s'improvise pas. Une formation est utile pour tous ceux qui se battent de manière non-violente pour changer le monde. Nos stages permettent aux participants d'éviter les bêtises, de mieux s'organiser et d‘être plus efficaces dans leur action. »

Srdja Popovic et Slobodan Djinovic

S.P. : Serbe né en 1973Anciens membres du mouvement de résistance de la jeunesse serbe Otpor ! ("Résistance !") qui a joué un rôle majeur dans le renversement de Slobodan Milosevic en octobre 2000, de même que la coalition des partis politiques d’opposition DOS et le CESIDavec ses milliers d’observateurs électoraux .

Ces trois acteurs ont reçu des aides d’organisations états-uniennes (National Endowment for Democracy (NED), International Republican Institute (IRI), Agence américaine pour le développement international (USAID), etc.

Ils ont bénéficié des formations à l’action non-violente animées par Robert Halwey, proche collaborateur de Gene Sharp, dont les livres ont été traduits et diffusés en fiches sur Internet.

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Ivan Marovic , Stanko Lazarevicet Aleksandar Maric

Otpor ! tente ensuite de se transformer en parti politique qui essuie un fiasco électoral ( 60 000 voix) aux élections parlementaires.

Quand Otpor ! s’intègre dans le Parti Démocratique du président Boris Tadic en septembre 2004, Popovic et Dinovic s’en éloignent et créent en 2005 le Centre for Applied Non-Violent Actions and Strategies (CANVAS) qui organise des séminaires de formation à la lutte contre les fraudes électorales dans d'anciens satellites soviétiques.

D’autres leaders serbes d’Otpor !, Ivan Marovic, Stanko Lazarevic et Aleksandar Maric, créent le Center for Non-Violent Resistance. ../..

Photo du bas : Ivan Marovic

Les anciens leaders d’Otpor !

Ces organisations sont devenues des entreprises privées de consultants monnayant leurs compétences.

C’est ainsi que les méthodes non-violentes ont été "exportées" en Géorgie (chute de Chevardnadze), en Ukraine (organisation Pora, très active durant la "révolution orange"), en Biélorussie (organisation de défense des droits civiques ZUBR, opposée à Loukachenko), en Albanie, en Russie (opposition à Poutine), au Kirghizistan (renversement du président Akaïev), en Ouzbékistan (opposition à Karimov), au Liban, etc.

Les étudiants du Mouvement du 6 Avril en Égypte ont consulté Otpor ! et adopté ses méthodes lors de la révolution égyptienne de 2011. ../..

Photos : - Srdja Popovic et Slobodan Dinovic, - Logo du Mouvement du 6 avril inspiré de ceux d’Otpor ! et de Canvas

Les anciens leaders d’Otpor !

« L'essentiel du travail de CANVAS est plutôt de répandre dans le monde le message du "pouvoir du peuple" que de remporter des victoires contre tel ou tel dictateur. Notre prochaine mission sera de montrer qu'une lutte non-violente est outil puissant pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme ».

Resteront à vérifier à l’avenir la cohérence entre les moyens non-violents et les fins poursuivies, la déontologie de ces organismes de formation à l’action non-violente, l’ambition et le devenir politiques de leurs dirigeants…

Véronique Dudouet

Française née en 1977. Enfance au sein des communautés de l’Arche de Lanza del Vasto, études en science politique (IEP de Toulouse) et en résolution des conflits (Master et doctorat au Département de Peace studies de l’université de Bradford, Grande-Bretagne). Chercheuse principale et directrice de programme à la Fondation Berghof à Berlin (Allemagne) où elle travaille depuis 2005. Active dans plusieurs initiatives de solidarité internationale, notamment sur la Palestine (où elle a effectué plusieurs séjours de recherche et d’accompagnement civil).

Ses travaux de recherche actuels portent sur la transition de la lutte armée à la résistance civile, le rôle des acteurs tiers dans les mouvements non-violents, la gouvernance post-conflit, la méthodologie de "recherche action" participative, la négociation et la médiation dans les conflits politiques asymétriques.

Rachel Corrie

(1979-2003), militante états-unienne d’origine juive, volontaire du International Solidarity Movement (ISM). Morte le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza, durant la Seconde Intifada, écrasée par un bulldozer israélien alors qu'elle essaye avec d'autres membres de son organisation d'arrêter pacifiquement la démolition de la maison d'un médecin palestinien.

Des membres d'ISM présents sur les lieux lors des faits affirment que le conducteur du bulldozer a délibérément tué R.C. en l'écrasant deux fois avec son bulldozer. La jeune femme s'était placée face à l'engin, dans le but de se faire voir par le conducteur et ainsi l'inciter à ne pas poursuivre son chemin vers la démolition. Selon l’armée israélienne, le conducteur de l’engin ne l’aurait pas vue, car elle était dans un angle mort.

Jon(athan) Palais

Né en 1979. Milite à Greenpeace à partir de 2006 et avec l'association écologiste Bizi !, au Pays Basque, à partir de 2011. Participe au lancement des mouvements Alternatiba en 2013 et Action Non-Violente COP21 en 2015, deux dynamiques de mobilisation citoyenne contre le changement climatique, qui conjuguent la promotion des alternatives avec les actions non-violentes de résistance et d'opposition.« Notre génération doit relever en quelques années le défi le plus colossal qu’on ait jamais connu à l'échelle de toute l'histoire de l'humanité. Un tel défi ne pourra pas être relevé par des petits groupes de militants, mais par un mouvement citoyen de masse, à la fois radical et populaire, car c'est une transformation en profondeur de notre société qu'il faut réussir à faire très rapidement au niveau planétaire. (…) La stratégie de l'action non-violente est la mieux adaptée pour lancer le mouvement “à la Martin Luther King pour le climat” dont nous avons besoin aujourd'hui. »

Tawakkul Karman

Née en 1979, militante yéménite pour la défense des droits des femmes. Crée en 2005 le groupe de défense des droits humains Women Journalists Without Chains (Femmes journalistes sans chaînes), pour défendre la liberté de pensée et d'expression.

Dénonce l'interdiction par le ministère de l'Information de la création d'un journal et d'une radio, reçoit des menaces et des offres de corruption des autorités. De 2007 à 2010, participe ou appelle à des manifestations ou des sit-in sur la place de la Liberté à Sanaa, devant le bâtiment du gouvernement.

Co-prix Nobel de la paix 2011 en reconnaissance de « son travail dans la lutte non-violente pour la sécurité des femmes et pour les droits des femmes à la pleine participation dans le travail de consolidation de la paix au Yémen ».

« Leur cause est juste, mais ce n’est pas par la violence que les Syriens réussiront à faire tomber la dictature. »

Rima al Dali

Née en 1980, Syrienne, diplômée en droit de l'université d'Alep, travaille pour un Programme de développement de l’ONU, bénévole de la Croix Rouge.

Proteste en avril 2012 en robe rouge contre les violences en Syrie. Manifeste à nouveau pacifiquement à Damas en novembre 2012, avec Ru'a Ja'far, Kinda al-Za'our et Lubna al-Za'our. Habillées en robes de mariage blanches, elles portent trois bannières, l'une appelant à la fin de toutes les opérations militaires en Syrie, une autre avec les mots "la Syrie est pour nous tous", et une disant : « Nous sommes tous épuisés, nous voulons une autre solution». Emprisonnées.

“Les moyens utilisés pour parvenir à nos buts doivent être aussi purs que nos buts”

Manuel Cervera-Marzal

Français né en 1987, diplômé de Sciences Po Paris et docteur en science politique. Chercheur en science politique à l’Université Libre de Bruxelles et à l’Université Paris-Diderot. Dans le cadre de ses recherches sociologiques et philosophiques, s’intéresse tout particulièrement aux pensées de Thoreau, Gandhi et King, ainsi qu’aux théories de la démocratie et à la philosophie politique contemporaine. Membre du Comité de rédaction de la revue Alternatives non-violentes et de l’IRNC. Auteur de 4 livres.

« En substituant l’idée que "la fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la graine" à la maxime d’après laquelle "la fin justifie les moyens", Gandhi élabore une conception renouvelée et harmonieuse des rapports entre éthique et politique. En insistant sur le principe de responsabilité - qui exige de chacun qu’il désobéisse aux lois qu’il juge injustes - le Mahatma inaugure une idée de la citoyenneté conçue comme action politique et non comme statut juridique. »