intervention de claude goasguen au conseil de paris

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STATIONNEMENT M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. - Merci, Monsieur le Président. Mme BOILLOT a très bien expliqué notre position. Je voudrais simplement voir dans cette délibération, qui succède à la délibération générale, quelles en sont les lignes de force que vous essayez d’envelopper ? Vous dites que vous voulez faire une délibération sur la modernisation et la simplification. Soit. Vous ajoutez un peu d’habillage d’environnement relatif. Cela ne vous coûte pas cher, d’ailleurs, parce que vous savez très bien qu’au bout de quelques années, comme l’a dit Mme BOILLOT, finalement très peu de gens seront concernés mais cela fait bien de dire que c’est pour l’environnement. Mais alors vous rentrez dans un système avec cette délibération qui me paraît quand même extrêmement dangereux. D’abord, je ne sais pas pourquoi vous avez exclu le tertiaire. Qu’est-ce que vous a fait le tertiaire pour qu’il soit sorti systématiquement ? Je n’en fais pas l’énumération, d’abord parce que je n’ai pas le temps mais elle est quand même granguignolesque. En quoi l’emploi du tertiaire serait-il susceptible d’être enlevé des avantages que vous accordez à d’autres professions qui ne sont pas du tertiaire ? En quoi le fait de donner une exonération pour les artistes de la place du Tertre, métier respectable, serait-il plus soutenable que de ne pas donner l’exonération aux artistes de la place du Trocadéro ? Ce sont a priori les mêmes, mais c’est la place du Tertre. Vous rentrez dans un système que les Français ne connaissent que trop bien et qui a donné naissance à notre code fiscal, c’est-à-dire une série d’analyses ponctuelles qui aboutit à une multiplication d’exonérations, d’avantages divers et variés selon les localisations. On pense que la place du Tertre ne doit pas être très loin de la localisation de l’élu qui a demandé le maintien de l’avantage des artistes de la place du Tertre. Cela doit remonter certainement à très loin. D’ailleurs vous avez ajouté à la délibération un inventaire à la Prévert dont je recommande la lecture à tout le monde, qui est assez jolie, car c’est tout juste si vous n’avez pas dit : il y aura les commerces de tomates, les commerces d’abricots, les commerces... Tout cela n’est pas très sérieux. Vous savez très bien que tout cela va nous obliger à faire des contrôles permanents de plus en plus précis, de plus en plus aléatoires, c’est-à-dire que l’on va certainement recruter, on va enquiquiner. En fait, c’est tout le système que les Français détestent et qui sont en ce moment malheureusement une des implications les plus fortes d’un vote populiste. Arrêtez d’enquiquiner les gens avec une complexité de ce genre. ROLAND GARROS Mais la vérité n’est pas là. Elle n’est pas seulement dans un système qui me paraît obsolète et dangereux. Permettez-moi de vous dire que vos demandes d'études d'impact sont maintenant récurrentes cette demande et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas d’étude d’impact préalable à des délibérations de ce genre. Toutes les assemblées qui essayent d’avoir un système de rigueur d’analyse font, sur des sujets comme ceux-là qui concernent quand même des milliers et des dizaines de milliers de personnes, une étude d’impact. Or, des études d’impact, ici, on n’en a jamais vu. Il faudrait peut-être qu’un jour, avec le nombre d’administrateurs de qualité dont la Ville dispose, on ait de temps en temps une étude d’impact évolutif sur des décisions de ce genre. On ne l’a pas. Très bien. Mais l’étude en tout cas que vous avez faite, parce que celle-là n’est pas une étude d’impact mais une étude de gros sous, fait que vous passez en réalité le produit global de la redevance de staionnement de 60 millions d’euros à 120 millions d’euros. Evidemment, les mauvais esprits disent que vous devez avoir des difficultés financières, certes, et le Gouvernement y est pour beaucoup. Mais vous savez qu’il y a quand même un principe des finances publiques que vous avez l’air d’oublier, c’est que dans ce domaine, la revalorisation dans l’exploitation du domaine public, qui est votre droit, et la jurisprudence est constante là-dessus, quand la revalorisation est excessive par rapport au but recherché, on dit, et le droit administratif le dit, que la décision est entachée d’erreur manifeste d’appréciation.

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Intervention de Claude Goasguen Au Conseil de Paris

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  • STATIONNEMENT

    M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. - Merci, Monsieur le Prsident.

    Mme BOILLOT a trs bien expliqu notre position. Je voudrais simplement voir dans cette dlibration, qui succde la dlibration gnrale, quelles en sont les lignes de force que vous essayez denvelopper ?

    Vous dites que vous voulez faire une dlibration sur la modernisation et la simplification. Soit. Vous ajoutez un peu dhabillage denvironnement relatif. Cela ne vous cote pas cher, dailleurs, parce que vous savez trs bien quau bout de quelques annes, comme la dit Mme BOILLOT, finalement trs peu de gens seront concerns mais cela fait bien de dire que cest pour lenvironnement.

    Mais alors vous rentrez dans un systme avec cette dlibration qui me parat quand mme extrmement dangereux.

    Dabord, je ne sais pas pourquoi vous avez exclu le tertiaire. Quest-ce que vous a fait le tertiaire pour quil soit sorti systmatiquement ? Je nen fais pas lnumration, dabord parce que je nai pas le temps mais elle est quand mme granguignolesque. En quoi lemploi du tertiaire serait-il susceptible dtre enlev des avantages que vous accordez dautres professions qui ne sont pas du tertiaire ?

    En quoi le fait de donner une exonration pour les artistes de la place du Tertre, mtier respectable, serait-il plus soutenable que de ne pas donner lexonration aux artistes de la place du Trocadro ? Ce sont a priori les mmes, mais cest la place du Tertre.

    Vous rentrez dans un systme que les Franais ne connaissent que trop bien et qui a donn naissance notre code fiscal, cest--dire une srie danalyses ponctuelles qui aboutit une multiplication dexonrations, davantages divers et varis selon les localisations. On pense que la place du Tertre ne doit pas tre trs loin de la localisation de llu qui a demand le maintien de lavantage des artistes de la place du Tertre. Cela doit remonter certainement trs loin.

    Dailleurs vous avez ajout la dlibration un inventaire la Prvert dont je recommande la lecture tout le monde, qui est assez jolie, car cest tout juste si vous navez pas dit : il y aura les commerces de tomates, les commerces dabricots, les commerces... Tout cela nest pas trs srieux. Vous savez trs bien que tout cela va nous obliger faire des contrles permanents de plus en plus prcis, de plus en plus alatoires, cest--dire que lon va certainement recruter, on va enquiquiner. En fait, cest tout le systme que les Franais dtestent et qui sont en ce moment malheureusement une des implications les plus fortes dun vote populiste. Arrtez denquiquiner les gens avec une complexit de ce genre.

    ROLAND GARROS

    Mais la vrit nest pas l. Elle nest pas seulement dans un systme qui me parat obsolte et dangereux. Permettez-moi de vous dire que vos demandes d'tudes d'impact sont maintenant rcurrentes cette demande et je ne comprends pas quil ny ait pas dtude dimpact pralable des dlibrations de ce genre. Toutes les assembles qui essayent davoir un systme de rigueur danalyse font, sur des sujets comme ceux-l qui concernent quand mme des milliers et des dizaines de milliers de personnes, une tude dimpact.

    Or, des tudes dimpact, ici, on nen a jamais vu. Il faudrait peut-tre quun jour, avec le nombre dadministrateurs de qualit dont la Ville dispose, on ait de temps en temps une tude dimpact volutif sur des dcisions de ce genre. On ne la pas. Trs bien. Mais ltude en tout cas que vous avez faite, parce que celle-l nest pas une tude dimpact mais une tude de gros sous, fait que vous passez en ralit le produit global de la redevance de staionnement de 60 millions deuros 120 millions deuros.

    Evidemment, les mauvais esprits disent que vous devez avoir des difficults financires, certes, et le Gouvernement y est pour beaucoup. Mais vous savez quil y a quand mme un principe des finances publiques que vous avez lair doublier, cest que dans ce domaine, la revalorisation dans lexploitation du domaine public, qui est votre droit, et la jurisprudence est constante l-dessus, quand la revalorisation est excessive par rapport au but recherch, on dit, et le droit administratif le dit, que la dcision est entache derreur manifeste dapprciation.

  • Permettez-moi de vous dire que doubler ainsi le prix du stationnement et avoir une telle complexit dans les distributions de "ssame", comme vous dites, aux uns et aux autres est une mauvaise dcision. Non seulement vous ne modernisez pas, mais vous rendrez plus complexe, vous excluez des gens qui sont tout aussi responsables que dautres et qui rapportent tout autant, sinon plus, fiscalement la Ville de Paris.

    Puis vous essayez de nous camoufler tout cela dans un bain denvironnement, alors quen ralit vous avez besoin de faire des gros sous supplmentaires. Aprs la taxe de sjour, vous avez augment de manire drastique les prix du stationnement. Ce sont des mthodes qui namnent pas trs loin et qui provoquent des contestations aigus, vous le savez trs bien, dans tous les arrondissements de Paris et de la part des contribuables parisiens.

    Noubliez pas que vous aviez promis de ne pas augmenter les impts, les taxes. Je ne sais pas si ladjoint aux Finances est l, mais il nous a dit dans la Commission que les taxes ntaient pas des impts ; cest la dfinition de la Cour des comptes. Il parat quil est la Cour des comptes. Jai limpression, moi, que les taxes et les impts, cest la mme chose mais je dois sans doute ne pas tre suffisamment comptent pour le dire.

    M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

    Je vais citer Bertrand DELANO, moi, parce que tout l'heure vous avez fait une rflexion M. CONTASSOT et j'avais l'impression que Bertrand DELANO tait, comme les serres dAuteuil, un site class et quil fallait demander la permission maintenant pour en parler !

    Mais je voudrais dire quand mme que, de ce point de vue, vous aviez vot, nous avions vot l'unanimit le 25 mars 2013 cette tude dont on parle et que Mme Sgolne ROYAL a reprise. En ralit, la norme tait respecte.

    M. LAURET est toujours en retard d'une guerre. Il na pas trs bien compris, en ralit, que le groupe Socialiste avait chang de position hier, mais il faudra lui dire. Il y a un problme d'information interne dans votre groupe puisque j'ai l'impression, en lcoutant

    M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. - quil tait trs hostile la modification que vous avez apporte juste titre.

    Mais quel pataqus avant d'y arriver, pour adopter simplement quelque chose qui tait dans la norme !

    Mme Sgolne ROYAL fait faire un rapport ; vous trouvez que les conclusions ce rapport ne sont pas valables ; vous allez courir auprs du Premier ministre qui est en pleine priode de crise, pour d'autres raisons sans doute, et qui pique une crise supplmentaire ; la F.F.T. nous dit : "Mais c'est terrible, ce que vous allez faire ! C'est des guerres, les Jeux Olympiques eux-mmes sont engags."

    Je vous signale dailleurs que Roland Garros nest pas en comptabilit sur les Jeux Olympiques, car le C.I.O. lui-mme a considr que la norme actuelle de Roland Garros tait suffisante pour les Jeux Olympiques, contrairement ce que vous affirmez dans votre lettre. Je tiens mes sources du C.I.O.

    M. Claude GOASGUEN, maire du 16e arrondissement. - Alors, pourquoi ce dchanement, alors que, finalement, vous avez dcid de faire un amendement qui nous va trs bien.

    Ah, je sais bien que quelquefois les chapeaux sont difficiles avaler !

    Madame HIDALGO, bonne digestion !

    Je vous flicite quand mme d'avoir retrouv la norme et de vous tre spare d'un Premier Ministre qui me parat un peu nerveux.

    Essayez de donner quelques conseils M. LAURET sur ladaptation du systme !