le rÉchauffement per opÉratoire : analyse des pratiques …

40
ÉCOLE D'INFIRMIER(E)S ANESTHÉSISTES DIPLOMÉ(E)S D'ETAT LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques au sein du CHU de Poitiers Par Marion SAID Sous la Direction Docteur DUBOIS Marie-Cécile Médecin Anesthésiste Réanimateur – CHU de Poitiers Monsieur FOULONNEAU Stéphane Infirmier Anesthésiste Diplômé d'Etat- CHU de Poitiers Septembre 2020 UE9 : MÉMOIRE PROFESSIONNEL En vue de l'obtention du diplôme d’État d'Infirmier(e) Anesthésiste

Upload: others

Post on 18-Jun-2022

4 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

ÉCOLE D'INFIRMIER(E)S ANESTHÉSISTES DIPLOMÉ(E)S D'ETAT

LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE :

Analyse des pratiques au sein du CHU de Poitiers

Par

Marion SAID

Sous la Direction

Docteur DUBOIS Marie-Cécile

Médecin Anesthésiste Réanimateur – CHU de Poitiers

Monsieur FOULONNEAU Stéphane

Infirmier Anesthésiste Diplômé d'Etat- CHU de Poitiers

Septembre 2020

UE9 : MÉMOIRE PROFESSIONNEL

En vue de l'obtention du diplôme d’État d'Infirmier(e) Anesthésiste

Page 2: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

PRÉFET DE LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE Charte anti-plagiat de la Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de

la cohésion sociale Nouvelle-Aquitaine La Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale Nouvelle-Aquitaine délivre sous l’autorité du Préfet de région les diplômes du travail social et des auxiliaires médicaux et sous l’autorité du Ministre chargé des sports les diplômes du sport et de l’animation. Elle est également garante de la qualité des enseignements délivrés dans les dispositifs de formation préparant à l’obtention de ces diplômes. C’est dans le but de garantir la valeur des diplômes qu’elle délivre et la qualité des dispositifs de formation qu’elle évalue que les directives suivantes sont formulées à l’endroit des étudiants et stagiaires en formation. Article 1 : Tout étudiant et stagiaire s’engage à faire figurer et à signer sur chacun de ses travaux, deuxième de couverture, l’engagement suivant :

Je soussigné Marion SAID

atteste avoir pris connaissance de la charte anti-plagiat élaborée par la DRDJSCS Nouvelle-Aquitaine et de m’y être conformé.

et certifie que le mémoire/dossier présenté étant le fruit de mon travail personnel, il ne pourra être cité sans

respect des principes de cette charte

Fait à Poitiers Le 22/07/20 Suivi de la signature. Article 2 : « Le plagiat consiste à insérer dans tout travail, écrit ou oral, des formulations, phrases, passages, images en les faisant passer pour siens. Le plagiat est réalisé de la part de l’auteur du travail (devenu le plagiaire) par l’omission de la référence correcte aux textes ou aux idées d’autrui et à leur source »

1.

Article 3 : Tout étudiant, tout stagiaire s’engage à encadrer par des guillemets tout texte ou partie de texte emprunté(e) ; et à faire figurer explicitement dans l’ensemble de ses travaux les références des sources de cet emprunt. Ce référencement doit permettre au lecteur et correcteur de vérifier l’exactitude des informations rapportées par consultation des sources utilisées. Article 4 : Le plagiaire s’expose aux procédures disciplinaires prévues au règlement intérieur de l’établissement de formation. En application du Code de l’éducation

2 et du Code pénal

3, il s’expose également aux poursuites et peines

pénales que la DRDJSCS Nouvelle-Aquitaine est en droit d’engager. Cette exposition vaut également pour tout complice du délit. _____________ 1 Site Université de Genève http://www.unige.ch/ses/telecharger/unige/directive-PLAGIAT-19092011.pdf

2 Article L. 331-3 du Code de l’éducation : « les fraudes commises dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’acquisition d’un

diplôme délivré par l’Etat sont réprimées dans les conditions fixées par la loi du 23 décembre 1901 réprimant les fraudes dans les examens et concours publics ». 3 Articles 121-6 et 121-7 du Code pénal.

Page 3: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

REMERCIEMENTS

J'adresse mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m'ont apporté de l'aide et

du soutien durant ces deux années et dans la réalisation de ce travail de recherche, en

particulier :

Le Docteur Marie Cécile Dubois, Médecin Anesthésiste Réanimateur au CHU de

Poitiers, pour son aide précieuse, ses conseils éclairés et sa disponibilité. En tant que

Directeur de mémoire, elle m'a guidé dans l'orientation de mon travail et m’a apporté

les notions et visions nécessaires à la réalisation de ce travail de recherche.

Monsieur Stéphane Foulonneau, Infirmier Anesthésiste Diplômé d’État au CHU de

Poitiers, pour sa grande implication tout au long de la réalisation de ce mémoire, pour

ses conseils précieux et le temps qu'il m'a gentiment consacré.

L'équipe encadrante de l'école d'infirmier(e) anesthésiste

Les équipes ayant permis le recueil des données (IADE et SSPI)

Mon Mari, mon fils et ma petite sœur pour leurs soutiens indéfectibles ainsi que les

bénévoles de la Croix-Rouge française sans qui je ne serais pas là aujourd’hui.

Mes collègues de promotion. Merci pour ces beaux moments de camaraderie et

d'accompagnement tout au long de cette aventure qu'est la formation d'infirmier(e)

anesthésiste.

Page 4: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

GLOSSAIRE

AG: Anesthésie Générale

ASA: American Society of Anesthesiologists

ALR : Anesthésie Locorégionale

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CNIL : Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés

CPP : Comité de Protection des Personnes

CAP : Couverture à Air Pulsée

DL : Décubitus Latéral

DV : Décubitus Ventral

IADE : Infirmier(e) Anesthésiste Diplômé(e) d’État

IMC : Indice de Masse Corporelle

SFAR : Société Française d'Anesthésie Réanimation

SSPI : Salle de Surveillance Post Interventionnelle

RFE : Recommandations Formalisées d’Experts

Page 5: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

Sommaire

I. Introduction ................................................................................................................................1

II. Rappels : .....................................................................................................................................2

III. Objectifs de l’étude : ...............................................................................................................6

IV. Étude :.....................................................................................................................................7

V. Résultats .....................................................................................................................................9

VI. Analyse et discussion ............................................................................................................. 17

VII. Limites de l’étude .................................................................................................................. 20

VIII. Propositions et perspectives .................................................................................................. 21

IX. Conclusion............................................................................................................................. 23

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................................... 24

ANNEXES .......................................................................................................................................... 25

Page 6: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

1

I. Introduction

Mon premier stage dans le milieu de l’anesthésie fut une découverte et a suscité de

nombreuses interrogations face aux situations rencontrées. Le réchauffement per opératoire

des patients anesthésiés est utilisé quotidiennement par les différents professionnels mais

chacun y porte une attention différente. La réalisation de ce travail est parti de ce constat.

Cette étude fait suite aux recommandations 2018 de la Société Française d’Anesthésie

Réanimation (SFAR) concernant la prévention de l’hypothermie. Celle-ci insiste sur la

nécessité d’effectuer un réchauffement per opératoire des patients anesthésiés. L’utilisation

de moyens de réchauffements per opératoire est connue de tous, les méthodes permettant

de lutter contre l’hypothermie per opératoire étant enseignées lors de nos deux années de

spécialisation1. Celle-ci comprend un enseignement théorique et pratique dispensé par les

différents professionnels. La physiopathologie de l’hypothermie per opératoire, l’impact des

thérapeutiques sur l’autorégulation thermique et les conséquences de cette hypothermie

pour le patient sont ainsi abordés à l’école. La mise en place des sondes thermométriques,

l’utilisation des réchauffeurs de perfusion et des réchauffeurs à air pulsé sont, eux, vus sur les

terrains de stage.

La mise en place de la couverture à air pulsé (CAP) est un geste courant dans les blocs

opératoires. Le CHU de Poitiers en a consommé 180602 pour l’année 2019. Il existe de

nombreux modèles de CAP en fonction des fournisseurs, des nouveautés étant par ailleurs

régulièrement apportées à ce système de réchauffement. Chaque modèle de CAP possède

des indications spécifiques et doit s’utiliser avec le moteur adéquat3. Actuellement, cinq

modèles sont référencés au sein de l’établissement. Le modèle le plus utilisé est le « haut de

corps » (9120 couvertures utilisées en 2019), les modèles « bas de corps » et « corps entier »

sont utilisé en quantité identique (3930 en 2019), enfin les couvertures « tube » (900) et les

dessous de corps (180) représentent une petite part de cette utilisation. Le coût annuel était,

pour l’année 2019, de 97228,8 €.

1 Unité d’enseignement 2.2 Physiologie intégrée et physiopathologie. Régulation de la température corporelle

2 Chiffre fournis par le gestionnaire en charge du matériel du CHU

3 Indications fournisseur

Page 7: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

2

II. Rappels :

1. Définition hypothermie :

D’après la Recommandation Formulée d’Expert (RFE) de la SFAR portant sur la prévention de

l’hypothermie per-opératoire, remise à jour en 2018, la normothermie se situe, par

convention, dans une fourchette entre 36.5°C et 37.5°C. Chaque individu aillant sa propre

valeur de référence et des variations qui lui sont propres. Cette définition s’applique à tout

individu sain, non anesthésié, ne prenant aucun traitement. La SFAR fixe un seuil de 36°C pour

l’hypothermie per opératoire.

L’hypothermie y est également définie avec des stades en fonction de sa sévérité :

Légère : individu présentant une température interne comprise entre 35,9°C et 35°C

Modérée : lorsque la température est comprise entre 34.9°C et 34° C

Sévère : lorsqu’elle est inférieure à 33,9°C.

2. Rappels physiologiques et physiopathologiques de la thermorégulation per

opératoire :

La régulation de la température interne est nécessaire face à la différence entre la

température externe (de l’environnement) et interne, nécessaire au bon fonctionnement de

l’organisme.

L’organisme régule sa température par l’activation de mécanismes relevant de l’homéostasie

en association avec la production de chaleur grâce aux mécanismes oxydatifs. Le système

nerveux autonome s’active en fonction de valeurs seuils, permettant l’élimination de la

chaleur (vasodilatation, sueur) ou au contraire en limitant les pertes (vasoconstriction,

frisson). Ce système repose sur un rythme nycthéméral (alternance veille sommeil) et la

variation de paramètres internes (glycémie, cycle hormonal) et variant en fonction de

l’activité physique (effort intense).

Le métabolisme oxydatif de chaque individu est régulé par l’évacuation cutanée de la chaleur

excédentaire.

Page 8: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

3

L’anesthésie, qu’elle soit générale ou neuro-axiale, va perturber cet équilibre et favoriser

l’hypothermie. Les agents anesthésiques modifient la réponse de l’organisme face à

l’agression thermique du fait de l’inhibition des réponses neuro-végétatives et de la

diminution des mécanismes oxydatifs. Ces effets sont majorés par l’exposition du corps nu à

l’environnement - froid, du bloc opératoire.

Cette hypothermie est classiquement décrite en 3 phases :

Figure 1 : schéma illustrant la variation thermique per opératoire 4

1. Une perte dite « rapide » due au phénomène de répartition de la chaleur dans les

différents compartiments.

2. Après cette première heure : perte « lente », celle-ci est alors de quelques dixièmes de

degrés par heure d’anesthésie.

3. La phase de « plateau » : une vasoconstriction musculaire et des phanères, la

température reste constante associée à une température périphérique qui diminue.

L’hypothermie est principalement liée à l’abolition des barrières physiologiques entre la partie

centrale et la partie périphérique ce qui crée un phénomène de redistribution interne. A cela

s’ajoute les pertes cutanées liées à la radiation thermique, principalement dans la deuxième

phase.

4 https://legazier.com/hypothermie-peroperatoire/

Page 9: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

4

Le schéma des chronobiologistes Aschoff

et Wever représente la répartition des

températures corporelles lorsque l’individu

se trouve dans une « zone froide » (à

gauche) ou dans une zone « à température

confortable » (à droite). Ce schéma permet

de bien se représenter les pertes par

répartition de la première phase de

l’anesthésie.

confortable

3. Facteurs de risques de l’hypothermie per opératoire :

La RFE de la SFAR pointe des facteurs de risque :

Liés au patient comme :

o un indice de masse corporel (IMC) bas,

o une dénutrition,

o la préexistence d’une pathologie (ASA>1) ou une pathologie altérant la

thermorégulation (polyneuropathie diabétique, hypothyroïdie),

o la consommation de médicaments sédatifs ou psychoactif

o l’hypothermie préopératoire.

Liés aux techniques médicales :

o Chirurgicales :

le type d’ouverture et sa taille,

la durée d’intervention,

l’utilisation de grande quantité de produit d’irrigation non réchauffée.

Figure 2 Répartition température corporelle selon modèle de Aschoff et Weber

Page 10: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

5

o Anesthésiques :

la durée d’anesthésie supérieure à 2 heures,

le type (AG ou neuro-axial),

l’administration d’une grande quantité de solutés non réchauffés ou de

transfusion,

certains hypnotiques et antalgiques peuvent abolir les réflexes de

thermorégulation.

Liés à l’environnement.

o La température de la salle d’intervention n’a pas prouvé son action sur

l’hypothermie péri opératoire. Pour autant plusieurs sociétés savantes

étrangères fixent des températures minimales au sein des blocs. Si cette

température descend en dessous d’un seuil, fixé par chaque centre, la mise en

place d’un réchauffement per opératoire est alors systématique.

4. Recommandations de la SFAR :

Ne seront citées ici que les recommandations aillant fait d’un objet d’accord fort de grade 1 et

2 :

« GRADE 1 :

Il est recommandé de lutter contre l’hypothermie per opératoire pour diminuer les

complications infectieuses, cardio-vasculaires et hémorragiques chez le patient

anesthésié.

Il est recommandé d’utiliser le réchauffement cutané actif pour diminuer les

complications de l’hypothermie chez le patient anesthésié.

Il est recommandé de réchauffer les fluides iv et produits sanguins labiles avec un

matériel dédié et toujours en association avec un réchauffement cutané actif, afin de

limiter la chute de la température chez le patient anesthésié.

Page 11: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

6

GRADE 2 :

Il est probablement recommandé de maintenir la température supérieure ou égale à

36.5°C afin de limiter les complications hémorragiques chez le patient anesthésié.

Il est probablement recommandé d’effectuer un réchauffement actif avant l’induction

de l’anesthésie pour prévenir l’hypothermie et/ou de diminuer la fréquence des

complications infectieuses

Il est probablement recommandé de privilégier le réchauffement actif cutané au

réchauffement passif par l’isolation cutanée avec des vêtements ou des couvertures

réfléchissantes pour maintenir la température chez le patient anesthésié. »

III. Objectifs de l’étude :

1. Objectif principal :

S’assurer d’un réchauffement per opératoire adapté selon les recommandations des

patients anesthésiés.

2. Objectifs secondaires :

Evaluer le pourcentage de temps de réchauffement per opératoire et ses

conséquences.

Vérifier l’efficacité des méthodes de réchauffement utilisées.

Comparer les groupes de patients hypothermes et normothermes à leur arrivée en

SSPI.

Observer :

le type de réchauffements utilisés et leurs techniques d’utilisations,

la réalisation de la traçabilité per-opératoire,

le temps et les motifs d’arrêts de la couverture en cours d’intervention.

Page 12: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

7

IV. Étude :

1. Type d’étude :

Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, réalisée sous la forme d’une évaluation des

pratiques professionnelles. Elle a été menée du 09 Novembre 2019 au 13 Mars 2020 au sein

du CHU de Poitiers.

2. Matériels et méthodes :

a. Critères d’inclusion :

Tout patient adulte, >18 ans, ayant nécessité une anesthésie au sein du CHU durant la

période étudiée.

b. Critères de non inclusion :

Patient mineur (âge inférieur à 18 ans) ;

Patient ayant nécessité l’utilisation de la circulation extra corporelle ;

Patient hypertherme à leur arrivée au bloc opératoire (température > 38°C) ;

Patient bénéficiant d’une Chimiothérapie Hyperthermique Intra-Péritonéale.

Secteur « Hors Bloc ».

Patient bénéficiant d’une surveillance anesthésique lors d’une anesthésie locale.

c. Traitement et recueil des données :

Nous avons utilisé le logiciel Excel pour le traitement des données recueillis grâce aux grilles

d’observation.

Une grille observationnelle, validée par mes directeurs de mémoires (annexe 3), a permis de

mettre en avant le monitorage de la température utilisé ainsi que le matériel de

réchauffement choisit. Certains facteurs de risque majorant l’hypothermie y sont également

détaillés.

Page 13: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

8

Un thermomètre infrarouge marque Thermofina ® (marque retenue par le CHU

pour l’utilisation en SSPI) a été utilisé pour la prise des températures avant

l’arrivée en salle d’opération et à l ’arrivée en SSPI (uniquement à partir du 20

Janvier 2020). Sinon, au bloc opératoire, utilisation des thermomètres digitaux

disponible et sonde thermométrique util isées au sein du CHU.

d. Méthode :

Les patients étaient vus en salle de pré-anesthésie des différents secteurs du bloc opératoire,

leur température était relevée avec le thermomètre infrarouge. La grille de recueil était

annexée au dossier d’anesthésie et en partie complétée par l’investigateur avec les

informations figurants sur le dossier d’anesthésie. La température relevée y était indiquée. En

salle d’intervention, le personnel présent indiquait les horaires, le type de réchauffement

utilisé ainsi que le monitorage effectué. Il reportait la température de la salle d’opération ainsi

que les relevés de température prise après induction et avant extubation. A l’arrivée en SSPI,

l’équipe infirmière notait la température et récupérait le document.

e. Outils statistiques :

Malgré 292 dossiers recueillis pour cette étude, aucun test n’a validé que la loi normale

pouvait s’appliquer, des tests de Mann Whitney ont donc été réalisés sur les données

quantitatives.

Des tests ANOVA ont été utilisés concernant les relevés de températures en fonction de

différents critères (IMC, sexe).

Pour l’analyse des données qualitatives, des groupes hypothermes et normothermes à

l’arrivée en SSPI, des tests exact de Fisher (utilisation des réchauffeurs de perfusion ; du type

d’anesthésie ; de la position opératoire ; du type de CAP utilisée et du type d’ouverture

chirurgicale) et des Khi2 (utilisation des méthodes de monitorages et comparaison des

groupes fonction du sexe) ont été réalisés en fonctions des critères d’utilisations de chacun

de ces tests.

Page 14: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

9

V. Résultats

Caractéristiques de la population étudiée

292 patients ont été inclus dans cette étude, 139 hommes et 153 femmes.

Certains facteurs de risque d’hypothermie ont pu être étudiés grâce aux relevés effectués :

Les facteurs liés au patient :

o Plus la population vieillie, plus les comorbidités sont élevées (ASA>1) La moyenne

d’âge des patients opérés est de 58,2 ans avec une médiane de 60 ans. La moitié des

patients est donc à risque de comorbidités.

o Les moyennes d’IMC sont assez proches (26,57 kg/m² chez les femmes contre 26,96

kg/m² pour les hommes) mais la répartition selon les catégories de la classification de

l’Organisation Mondiale de la Santé5 . varie selon le sexe. Un IMC bas (risque de

dénutrition) est un facteur reconnu comme plus à risque d’hypothermie.

5 https://www.euro.who.int/en/health-topics/disease-prevention/nutrition/a-healthy-lifestyle/body-mass-

index-bmi

Page 15: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

10

Concernant les facteurs médicaux :

o Concernant la chirurgie, nous avons relevé les types d’ouverture en raison de leur

implication dans les mécanismes de l’hypothermie. En effet, la laparotomie, du fait

de la mise en contact direct des viscères avec l’environnement froid et de

l’évaporation qui en résulte et la cœlioscopie avec l’utilisation de gaz froid sont des

techniques qui aggravent l’hypothermie, contrairement à l’ouverture périphérique

qui expose peu l’organisme au contact de substances froides dans des zones où les

échanges thermiques sont importants. Ces techniques à risque sont ici peu

représentées.

o Dans notre étude, nous avons analysé 283 anesthésies générales et 9

rachianesthésies. Aucun patient n’avait bénéficié d’une ALR ou d’une péridurale

obstétrique. Le circuit des patients ayant ce type d’anesthésie ne comprenant pas de

passage en SSPI, les documents n’ont pu être retrouvés.

o La durée de l’anesthésie est

un des facteurs à risque dans

l’hypothermie per opératoire.

Afin de pouvoir en analyser la

variation nous avons calculé

le temps de présence en salle

du patient. Celui-ci est

directement corrélé à la durée de la chirurgie et de l’anesthésie, ce facteur nous a

donc semblé plus pertinent pour comparer les patients entre eux. La durée

moyenne de présence du patient en salle est de 2h53 et la médiane est de 2h19

[0h38 ; 11h22]. Soit une durée assez courte.

58

125

87 20 2

moins de1h30

entre 1h30et 3h

entre 3h et6h

entre 6h et9h

entre 9h et12h

Durée de présence en salle

Page 16: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

11

o Les positions opératoires, dont

dépendent l’exposition au froid des

surfaces corporelles et celles

disponibles pour l’utilisation des

CAP, ont été étudiées. Le

réchauffement cutané actif a pour

objectif de diminuer l’effet de la

redistribution de la chaleur vers les

zones périphériques en augmentant la température dans ces zones. Les positions

telles que les bras en croix ou les deux bras le long du corps entrainent un

réchauffement parcellaire et non homogène des zones périphériques et diminuent

l’efficacité de la technique.

o Le relevé des températures des salles d’opération montre une moyenne de 20.4°C

[16°C; 24°C], proche de la médiane à 20.46°C. Ce qui respecte les recommandations

nationales qui recommandent une température de 20°C.

1. Résultat de l’objectif principal :

Les patients sont-ils réchauffés en per opératoire ?

Les résultats de cette étude sont variables selon la source d’information. Nous avons dû

consulter le logiciel DIANE afin de compléter des informations manquantes (horaires), selon

les informations du logiciel 12,37% des patients n’ont pas bénéficiés d’un réchauffement

peropératoire. Les équipes ont indiqué sur la grille « aucune CAP utilisé » dans 23,63%. Cette

différence traduit un problème de traçabilité, l’utilisation d’une saisie multiple qui valide un

ensemble d’acte peut expliquer cette différence. Ces chiffres restent faible mais ne sont pas

en accord avec les recommandations notamment chez ces patients ayant bénéficiés d’une

anesthésie générale dans la grande majorité.

133

7

93

25

28

5

bras en croix

1bras long du corps

2bras long du corps

DL

DV

assis

Position opératoire

Page 17: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

12

2. Résultats des objectifs secondaires :

a. Evaluer le pourcentage de temps de réchauffement per opératoire et ses

conséquences.

Les anesthésiques sont responsables de l’abolition des mécanismes de thermorégulation. La

durée d’anesthésie a été calculé à partir de l’injection du premier anesthésique utilisé pour

l’induction jusqu’à l’heure noté d’extubation ou de sortie de salle en cas de rachianesthésie.

Un temps d’anesthésie supérieur à 100% du temps de présence en salle indique que le

patient n’a pas été réveillé dans les suites immédiates de l’intervention et que l’extubation a

été réalisée en SSPI. 2,72% des patients ont dû être maintenu sous anesthésie dû fait d’une

hypothermie profonde ou incompatible avec l’état de santé du patient (antécédent de

coronaropathie).

La majorité des couvertures sont en place entre 76% et 100% du temps de présence en salle

avec une moyenne de 88,57% et une médiane de 91,38%. Nous avons mis en évidence que la

mise en place de la CAP est souvent effectuée dans les suites de l’induction. Celle-ci étant

ensuite retirée en fin de chirurgie.

Page 18: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

13

On constate une majorité d’utilisation

optimale de la CAP avec une durée

d’utilisation entre 75 et 100% du temps de

présence en salle. La moyenne de ce

temps d’utilisation des CAP est de 67,86%,

la médiane étant supérieur à 79,3%.

76,71% des anesthésies que nous avons étudiés ont un temps d’utilisation de la

CAP optimale (supérieure à 75% du temps passé en salle d’opération) . La

technique est donc correctement utilisée par les équipes qui mettent rapidement

le réchauffement en place.

b. Vérifier l’efficacité des méthodes de réchauffement utilisé e grâce aux

différents relevés des températures.

Les relevés de température des patients ont permis de constater la répartition en fonction

des stades d’hypothermie tels que définies par la RFE ou en normothermie. Cette répartition

montre la différence entre la température relevée avant l’entrée au bloc opératoire, celle à

l’issue du bloc à l’arrivée du patient en SSPI. 67,49% des patients arrivent en SSPI avec une

température inférieure à 36,5°C contre 54.14% avant leur entrée au bloc. Le nombre de

patients hypotherme augmente, malgré une utilisation optimale de la CAP.

Page 19: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

14

Les relevés ont permis de comparer les

températures à différents moments « clés »

de l’anesthésie. Les moyennes de chaque

groupe sont assez proches de 36,5°C [36,50 ;

36,94] donc supérieur au seuil de

l’hypothermie fixé par la SFAR à 36°C. Le test

ANOVA réalisé sur l’ensemble des groupes

montre portant une différence significative

entre eux (p =0.0017). Chaque groupe est

réparti différemment, le minimum le plus bas

étant en post induction avec une

température de 33,7°C soit une hypothermie

sévère

La mise en place du réchauffement per opératoire permet donc de maintenir la température

lors des différentes phases et de l’améliorer dans certaines situations comme les chirurgies de

longue durée ou l’association avec un réchauffeur de perfusion.

T°en

trée

salle

T°in

duct

ion

T°ex

tuba

tion

T°ar

rivé

e SSPI

33.0

33.5

34.0

34.5

35.0

35.5

36.0

36.5

37.0

37.5

38.0

38.5

39.0

39.5

40.0

Tem

pératu

re p

ati

en

t (°

C)

Page 20: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

15

c. Comparer les groupes de patients hypothermes et les normothermes à leur

arrivée en SSPI.

Sur les 17 critères analysés seuls 6 ont un

p<0.05, soit avec une différence

significativement différentes. Ils font tous

partie des facteurs de risque d’hypothermie.

Les températures à l’arrivée en SSPI sont

significativement différentes puisque c’est le

critère de différenciation des groupes. Celles

prisent avant extubation sont ici différentes

mais la valeur du p est supérieure à celle prise

en SSPI, la différence reste significative mais

elle est moins forte qu’en SSPI. La prise de

température entre ces deux moments se fait

dans un intervalle court (quelques minutes)

mais on constate une baisse de la

température entre ces prises.

La durée d’anesthésie (en heures) ou sa fraction ramenée au temps de présence en salle, de

même que la durée d’utilisation des CAP (en heure ou en fraction), le type de CAP ou

monitorage, ne sont pas significativement différents entre les deux groupes. Les moyens mis

en place pour diminuer la prévalence de l’hypothermie ne diffèrent pas non plus entre les

groupes.

Données analysées Résultat du test ;

p=

Temps d’anesthésie 0,988 Temps d’utilisation des CAP 0,107 Temps de présence en salle 0,614

Utilisation du Ranger 0,161 Température d’arrivée en SSPI <0,0001 Température avant extubation 0,028 Température après induction 0,182

Temps d’anesthésie par rapport temps de présence en salle

0,217

Temps d’utilisation de la CAP par rapport au temps de présence en salle

0,241

Age 0,511 IMC 0,010

Type de monitorage 0,451 Sexe 0,021

Type anesthésie 0,020 Position opératoire 0,702

Type de CAP 0,250 Type d’ouverture 0,025

Page 21: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

16

d. Observer le type de réchauffements uti lisés et leurs uti lisations, la

traçabilité per opératoire, ainsi que les motifs d’arrêts de la couverture en

cours d’intervention.

Concernant le type de couvertures utilisées, nous retrouvons une répartition différente à la

consommation annuelle du CHU. En effet la CAP la plus utilisée est le haut de corps qui

représente 42,46% des CAP consommées (vs 50,50% en 2019) suivie par le bas de corps avec

15,75% de la consommation (vs 21,76% en 2019). Dans de plus faibles proportions, le corps

entier était utilisé dans 8,56% des cas (vs 21,76% en 2019) de même que la couverture

tubulaire 2,74% (vs 4,98% en 2019). Les corps entiers restent à la marge de la consommation

générale avec 1,03% (vs 1% en 2019). Un petit nombre d’interventions soit 5,82% de l’étude

ont nécessité l’utilisation de plusieurs CAP en association ou en alternance.

L’arrêt du réchauffement en cours d’intervention concerne 26,84% des interventions

observées, cependant la fiabilité de ce relevé est discutable puisque 32,72% des dossiers sont

revenus sans réponses concernant cette partie. Les motifs de cet arrêt sont le changement de

position du patient dans 10,29% des cas, le champage pour 7,72% des cas. Ces motifs

d’interruption sont conjugués dans 3,31% des interventions. Le monitorage par sonde

thermométrique a justifié 2,94% de l’interruption du réchauffement avec une température du

patient jugé trop importante.

La traçabilité de l’utilisation des CAP se fait majoritairement par l’utilisation de la saisie

multiple dans le logiciel (74,40%) mais 48,24% de ces saisies sont incorrects. Ces résultats

sont à nuancer puisque 13,5% des dossiers n’ont pas été complétés.

La mise en place du réchauffeur de solutés est plus faible puisque seul 18,34% des patients en

ont bénéficiés. L’utilisation de ce dispositif et ses modalités d’utilisation ne sont pas détaillés

dans notre étude. Nous nous focalisons sur l’utilisation du réchauffement cutanée actif.

L’utilisation des moyens de monitorage de la température reste majoritaire car il a été

effectué pour 83,9% des cas mais 16,10% des patients sous anesthésie n’ont pas du tout vu

leur température vérifiée durant l’intervention.

Le thermomètre positionné en buccal reste la technique majoritairement utilisée (57,88%). La

prise de la température s’effectuant juste après l’induction et avant l’intubation, quel que soit

Page 22: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

17

la durée de l’intervention, ne permet pas d’adapter le réchauffement utilisé. Les

températures d’utilisation du moteur sont d’ailleurs peu modifiées en cours d’intervention

(2,73%).

VI. Analyse et discussion

Le CHU de Poitiers a réalisé 29061 interventions chirurgicales au cours de l’année 2019 selon

le logiciel DIANE. Dans le détail ce logiciel indique un nombre plus important d’anesthésies

soit 30446 AG, 873 rachianesthésies, 926 ALR, 1349 péridurales et 3404 anesthésies locales.

Avec des doublons puisque le logiciel recense 1405 « type d’anesthésie », ce qui repose le

problème de l’utilisation du logiciel. Le nombre de CAP utilisé pour cette période est de

18060. Si on compte une CAP par patient cela représente 53.74% des patients ayant bénéficié

d’un réchauffement par CAP parmi les patients ayants bénéficié d’une AG, ALR,

Rachianesthésie ou péridurale au sein de la structure. Les résultats dans cette étude sont bien

supérieurs puisque 76,37% des patients ont bénéficié d’un réchauffement peropératoire.

Néanmoins l’absence de résultats concernant les patients bénéficiant d’une ALR, ou d’une

péridurale obstétricale, peut expliquer cette différence ainsi que le faible nombre de patients

sous rachianesthésie dans notre étude. Ces chiffres certes très différent reflètent aussi une

réalité, les patients sous AG sont très majoritairement réchauffés, les autres types

d’anesthésie ne bénéficient pas de la même attention et l’utilisation des moyens de

réchauffement est très faible. Pourtant la RFE le rappelle, la physiopathologie de

l’hypothermie également, les anesthésies neuro-axiales entrainent aussi une baisse de la

température voir une hypothermie. Une étude similaire, centrée sur ce type d’anesthésie

permettrait de mieux en appréhender les répercussions.

60,62% des patients arrivent hypothermes (inférieur à 36°C) en SSPI et 2,72% ont dû être

maintenus sous anesthésie du fait d’une hypothermie profonde ou incompatible avec l’état

de santé du patient (antécédent de coronaropathie) dans l’objectif d’atteindre la

normothermie avant l’extubation du patient. Ce chiffre est très élevé en dépit de l’utilisation

optimale et importante du réchauffement per-opératoire.

Page 23: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

18

Nous faisons également le constat qu’un grand nombre de patients se présente au bloc

opératoire avec une température déjà basse (inférieur à 36.5°C), ce qui est un facteur de

risque supplémentaire d’hypothermie. D’après la RFE, « la dette thermique contractée

pendant la période péri-opératoire devra être restituée en rétablissant le gradient entre les 2

compartiments et en compensant les pertes cutanées ». Cette « dette thermique » étant déjà

présente chez 54,14% des patients avant leur entrée au bloc, la compensation de cette dette

pré-opératoire devrait s’ajouter à la perte de température liée à l’anesthésie et à

l’intervention. Lorsque la présence du patient en salle d’intervention est courte (inférieur à 1

heure 30) soit 19.86% des patients, l’efficacité du réchauffement per-opératoire ne

permettrait pas de compenser les pertes thermiques per-opératoire mais s’ajoutant à celles

pré opératoires.

La majorité des interventions recensées impliquent une présence en salle inférieur à trois

heures (62,67%). Le réchauffement mis en place, même s’il était utilisé de façon optimale,

compenserait les pertes liées à l’intervention mais ne permettrait pas l’obtention d’une

normothermie à l’arrivée en SSPI. Ce qui permettrait d’expliquer l’augmentation du nombre

de patients hypothermes entre leur arrivée au bloc opératoire (54,14%) et celle en SSPI

(67,49%). De plus, 26,84% des CAP ont été stoppées durant l’intervention portant leurs

durées d’utilisation à moins de 75% du temps de présence en salle pour 39,86% des patients.

Lors de la comparaison des groupes patients hypothermes et normothermes, le type de CAP,

sa durée d’utilisation (optimale ou non), de même que l’utilisation d’un réchauffeur de

solutés, ne ressortent pas comme étant significativement différents d’un groupe à l’autre.

Nous pouvons donc nous interroger sur l’amélioration du réchauffement per-opératoire.

Le thermomètre, utilisé en prise buccale, est le moyen de monitorage de la température

utilisé en majorité (57,88%). L’utilisation de ce type de monitorage se rapproche du nombre

d’intervention avec une présence en salle inférieur à trois heures (62,67%) et ne justifiant pas,

pour les professionnels, l’utilisation d’un monitorage, plus invasif, comme une sonde

thermométrique. L’utilisation du monitorage invasif, plus précis, se retrouve plus dans les

chirurgies de longues durées.

Page 24: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

19

Dans l’étude 16,10% des patients ne sont pas monitorés durant leur intervention, ce chiffre

est en corrélation avec le nombre d’intervention où le patient reste moins d’1h30 en salle

d’intervention (19,86%).

L’utilisation des moyens de monitorage est dépendante de nombreuses variables. Leurs

techniques d’utilisation rendent leurs interprétations moins fiables. Le type de monitorage ne

ressort pas comme significativement différent d’un groupe à l’autre. Ceci nous interroge sur

son utilisation faite par les équipes.

La traçabilité des moyens de réchauffement s’effectue en majorité (74,40%) par la saisie

multiple mise en place dans le logiciel institutionnel pour l’intubation et l’extubation. Mais

l’importance des saisies incorrectes (48,24%) remettent en question cette utilisation de la

saisie multiple. En effet, très pratique et moins chronophage pour la traçabilité, elle n’est pas

corrigée de façon systématique, concernant les horaires mais également l’utilisation réelle du

matériel. Ce que la différence entre le nombre de CAP utilisée (76,37%) et celle validée

(87,63%) confirme dans l’analyse de l’objectif principale de notre étude.

Page 25: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

20

VII. Limites de l’étude

Plusieurs biais ont pu être relevés :

L’utilisation de différents matériels pour le recueil des températures notamment avec

la mise en place de thermomètres de marques différentes entre les différents services

(bloc opératoire et SSPI). Lorsque le thermomètre est utilisé en buccale ou une

axillaire, la correction de la température obtenue ne se fait pas de façon homogène

(de 0.5° à 1°C) en fonction du personnel présent. La prise de températures de façon

différentes : prise axillaire en SSPI jusqu’au 19/01/2020, positionnement buccal ou

sonde thermométrique œsophagienne ou rectal en per opératoire, thermomètre

infrarouge avec mesure niveau temporal en pré opératoire et en SSPI à partir du

20/01/2020.

Recueil des informations sur la grille par le personnel mettant en place les

techniques .La présence du questionnaire pouvant modifier les pratiques par la

présence de la grille et la focalisation sur cette technique qu’elle entraine. Le

remplissage de la grille peut être influencé en fonction de ce que le personnel pense

devoir remplir.

Les données non notées sur la fiche de recueil ont été récupérées à postériori dans le

logiciel DIANE lorsque l’information est présente. Concernant la saisie multiple, les

horaires indiqués sont considérés comme non conforme à la réalité notamment les

heures de mise et arrêt de la CAP du fait d’une chronologie pré déterminée par

l’ordinateur avec des horaires parfois identiques à la seconde près avec d’autres actes

(extubation, sortie vers SSPI). Les données non indiquées dans le logiciel (type de

couverture, température réglée, arrêt temporaire) ne sont pas notées dans le fichier.

Inclusion des patients dépendant du planning des investigateurs. De ce fait on note

une distribution non homogène dans les différentes spécialités chirurgicales. Ainsi que

l’absence de données dans certaines spécialités (obstétrique), ou dans certaines

pratiques (cœlioscopie thoracique).

Page 26: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

21

VIII. Propositions et perspectives

Suite à cette étude, le constat est que de nombreux patients arrivent au bloc opératoire avec

une température déjà basse. Elle confirme également l’étude réalisée par la SFAR et publiée

en 2019 concernant la prévalence de l’hypothermie à l’arrivée en SSPI6. Cette étude préconise

l’utilisation d’un réchauffement pré opératoire, celui-ci permettant de combler la dette

thermique préexistante en limitant les pertes par redistribution responsables de la première

phase de perte thermique.

Nous proposons donc un protocole de réchauffement pré opératoire applicable au sein des

différents blocs opératoires (en nous inspirant du protocole institutionnel de l’établissement7):

Lors de la consultation d’anesthésie le patient serait informé que sa température sera

prise à son arrivé au bloc et que, si besoin, il sera réchauffé afin de limiter le risque

d’hypothermie. Une plaquette explicative est proposée en annexe (5), celle-ci peut

être rajoutée aux documents fournies au patients et/ou affichée dans les services

(salles d’attente des consultations d’anesthésie, SAS d’attente au bloc opératoire…)

L’aide-soignant de l’accueil du bloc prendrait la température du patient à son arrivée

avec un thermomètre infrarouge au niveau de la tempe du patient.

Si cette température se situe en dessous de 37°C, le réchauffement est mis en place

dès les secteurs de pré-anesthésie. La couverture ainsi utilisée suit le patient jusqu’au

bloc et peut être utilisé pour poursuivre le réchauffement au cours de l’intervention,

ce qui n’entrainera pas de surcoût de CAP pour la structure.

Il sera alors nécessaire de modifier le protocole d’accueil du patient au bloc opératoire de

2016, une proposition de cette modification est en annexe 6. De plus un arbre décisionnel

est proposé (annexe 7), il pourrait être affiché dans la zone d’accueil des différents blocs.

Le coût de ce protocole est donc celui de l’achat de nouveau moteur de CAP, ou la

négociation de nouveaux moteurs en prêt comme cela se fait actuellement avec la

société prestataire (ce qui n’impliquerait aucun surcout).

6 Alfonsi P, Bekka S, Aegerter P, Prevalence of Hypothermia on Admission to Recovery Room Remains High Despite a Large Use of Forced-Air Warming Devices: Findings of a Non-Randomized Observational Multicenter and Pragmatic Study on Perioperative Hypothermia Prevalence in France. SFAR Research Network investigators. 2019 Dec 23 doi: 10.1371/journal.pone.0226038. eCollection 2019 7 Protocole institutionnel du CHU de Poitiers : « Accueil du patient au bloc opératoire »

Page 27: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

22

L’utilisation d’un monitorage commun, par le thermomètre infrarouge, permettrait

également de ne plus avoir de décalage de température. Selon le travail d’intérêt

professionnel de V. Morin en 2011 ce type de thermomètre « s’avère être plus performant

que les méthodes axillaires et buccales, mais toutefois moins que les températures rectale et

œsophagienne ». De plus, c’est une mesure simple, rapide, non invasive, sa facilité

d’utilisation permettrait une utilisation plus large du monitorage, par exemple, auprès des

patients conscients ou ayant bénéficié d’un masque laryngé (engendrant une difficulté

d’introduction du thermomètre en intrabuccale). Cette mesure ne nécessitant pas l’utilisation

de protection plastique jetable est donc également plus écologique.

L’objet ne nécessite pas d’entretien particulier et n’entre pas en contact avec le patient. Le

seul coût reste l’achat et le renouvellement des piles. Ainsi avoir ce type de thermomètre

dans chaque salle d’opération, ainsi qu’au niveau de l’accueil des blocs, permettrait un

monitorage plus aisé de la température. L’achat de ce matériel, d’un total de 928,2 euros,

impliquerait un coût de 3,2 centimes par intervention8 la première année.

La mise en place de formations internes est également envisageable : la formation des

professionnels utilisant déjà les CAP afin de diminuer les mauvaises utilisations et limiter les

arrêts en cours d’intervention, limitant de ce fait l’efficacité de la technique, mais également

la formation à l’utilisation du nouveau matériel (thermomètre) et, dans le cadre de la mise en

place du nouveau protocole, former les équipes concernées sur le choix des CAP en fonction

du type de chirurgie, leur mise en place et l’utilisation des moteurs.

Cette étude n’a pas pu relever les complications liées à l’hypothermie :

Le risque de majoration des saignements,

Le nombre d’infections post opératoire,

Les difficultés de cicatrisation.

La réalisation d’une étude complémentaire serait alors nécessaire avec une modification des

pratiques. En effet l’évaluation des saignements per opératoire varie d’un secteur chirurgical

à l’autre (pesée plus complète des compresses, relevé régulier des saignements per et post

opératoire), il n’existe pas actuellement de suivi institutionnel des infections post opératoires,

ni de suivi de la cicatrisation (hors protocole de certains services).

8 23,8€ TTC par thermomètre (prix fournis par référent matériel) x 39(nombre de salles+ SAS d’accueil)/nombre

d’intervention (29000)

Page 28: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

23

IX. Conclusion

Le taux de réchauffement per opératoire au sein du CHU de Poitiers, tous blocs confondus,

est assez haut puisque la moyenne est de 67,86% des patients pris en charge durant cette

étude.

Malgré cela, le taux de patients hypothermes à leur arrivée en SSPI est de 67,49%.

L’importance des patients ayant une faible température avant le bloc (54,14%) peut expliquer

en partie ce résultat. Car de fait la durée moyenne d’intervention est relativement courte. La

compensation de la dette thermique pré opératoire, s’ajoutant aux pertes liées à

l’intervention, ne peut être effectuée sur une durée aussi restreinte.

Dans notre étude 12,37% des patients n’ont pas été réchauffés. Le monitorage de la

température n’a pas été effectué pour 16,10% des interventions.

La modification des pratiques professionnelles, en accord avec les nouvelles

recommandations de la SFAR, pourrait permettre de diminuer la prévalence de l’hypothermie

post-opératoire.

Page 29: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

24

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Alfonsi P, Bekka S, Aegerter P, Prevalence of Hypothermia on Admission to Recovery Room Remains High Despite a Large Use of Forced-Air Warming Devices: Findings of a Non-Randomized Observational Multicenter and Pragmatic Study on Perioperative Hypothermia Prevalence in France. SFAR Research Network investigators. 2019 Dec 23 doi: 10.1371/journal.pone.0226038. eCollection 2019

Alfonsi P., Espitalier F., Bonnet MP, Bekka S., Brocker L., Garnier F., Louis M., Macquer I., Pilloy P., Hallynck C., Camus Y. Prévention de l’hypothermie peropératoire accidentelle au bloc opératoire chez l’adulte. RFE SFAR 2018

Bekka SB, Aegerter P, Saidji NY, Alfonsi P. Enquête Hypothermie. Enquête sur la prévalence de l’hypothermie périopératoire en France, les facteurs de risque et les moyens de prévention. SFAR Le Congrès Paris 2016 ; p. R-025.

Madrid E, Urrutia G, Roqué i Figuls M, Pardo-Hernandez H, Campos JM, Paniagua P, Maestre L, Alonso-Coello P. Active body surface warming system for preventing complication caused by inadvertent perioperative hypothermia in adults (Review). Cochrane Database Syst Rev 2016; 4: CD009016. 2-

Torossian A, Braüer A, Höcker J, Bein B, Wulf H, Horn EP. Preventing inadvertent perioperative hypothermia. Dtsch Arztebl Int 2015; 112: 166-72.

Morin V. Comparaison de différents thermomètres. TIP 2011

Galvao CM, Marck PB, Sawada NO, Clark AM. A systematic review of the effectiveness of cutaneous warming systems to prevent hypothermia. J Clin Nurs 2009; 18: 627-36.

Page 30: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

25

ANNEXES

Annexe 1 : Déclaration CNIL

I

Annexe 2 : Tableau de consommation des CAP au CHU

II

Annexe 3 : Courrier adressé aux MAR et IADE

III

Annexe 4 : Grille d’observation

IV

Annexe 5 : Plaquette explicative

V

Annexe 6: Proposition de modification du protocole d’accueil des patients au bloc

opératoire

VI

Annexe 7 : Arbre décisionnel mise en place CPA à l’accueil au bloc opératoire VII

Page 31: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

I

ANNEXE 1

Page 32: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

II

ANNEXE 2

Moyenne Annuelle 2019 de consommation en couverture et matelas au CHU de Poitiers

Nature Quantité annuelle

Couverture Adulte standard 3930

Couverture tube 900

Couverture Bas de corps 3930

Couverture Haut de corps 9120

Matelas 180

Total 18060

Page 33: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

III

ANNEXE 3

Page 34: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

IV

ANNEXE 4

Page 35: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

V

ANNEXE 5

Page 36: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

VI

Annexe 6 : Proposition de protocole d’accueil du patient au bloc opératoire

Qui

(Personnes responsables)

Fait Quoi Et

(Enchainement des actions)

Comment

(Support

pour la

réalisation)

Vérifier l’identité du

patient brancardé

Vérifier l’identité du patient s’il est

conscient

Patient

inconscient =

vérification

auprès équipe

qui le transfert

Accueil programmé au bloc opératoire Accueil au bloc d’urgence

Contrôler l’identité

du patient (si

autonome)

Contrôle

l’identité

(si lucide)

Pas d’identité = création dossier « patient inconnu »

Prise de la température

Mise en place de la couverture adaptée à la chirurgie,

Début du réchauffement

Transférer le patient sur

la table d’opération en

appliquant les bonnes

pratiques (respect de

l’intimité, etc…)

Réaliser une évaluation préopératoire

d’anesthésie et valider transfert patient

vers la salle de bloc opératoire

Transférer le patient sur la table

d’opération en appliquant les bonnes

pratiques (respect de l’intimité), ou si

risque vital, transférer le patient sur la

table dans le bloc

Remettre la CAP sur le patient

Expliquer au patient qu’il est emmené en salle d’opération,

le rassurer si besoin

Installer le patient en salle d’opération,

Rebrancher le réchauffement et le remettre en route

Vérifier l’installation du patient

PRISE EN CHARGE DU PATIENT AU BLOC OPÉRATOIRE

Questionner le patient sur la connaissance de l’intitulé de l’intervention

+

Demander (si nécessaire) le coté à opérer et vérifier la réalisation du marquage (hors BU)

Thermomètre

infrarouge

CAP + moteur

Arbre décisionnel

AS d’accueil

AS/IDE

+

MAR/IADE

AS et/ou IDE

AS/IDE

+

MAR/IADE

MAR

AS

AS

AS

AS

IDE+IADE

MAR+CHIRURGIEN

Oralement

+ présence

bracelet+

vérification

du

bracelet

Question orale+

bracelet patient+ dossier+

programmation ou OPERA (urgence)

Oralement

Oralement

+dossier

Page 37: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

VII

ANNEXE 7

Page 38: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …
Page 39: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

Ecole d’Infirmier(e)s Anesthésistes Diplômé(e)s d’Etat

UE 7 - MEMOIRE PROFESSIONNEL

En vue de l’obtention du diplôme d'Etat d'infirmier anesthésiste

2018-2020

LE RÉCHAUFFEMENT PER-OPÉRATOIRE : ANALYSE DES PRATIQUES AU SEIN

DU CHU DE POITIERS

Contexte : Suite à la publication de la RFE de la SFAR en 2018 concernant la prévention de

l’hypothermie per-opératoire, nous avons effectué une évaluation des pratiques professionnelles

concernant l’utilisation des couvertures à air pulsée(CAP) au bloc opératoire au sein du CHU de

POITIERS.

Matériel et Méthode : Une grille d’observation permettant le recueil des informations permettant

d’analyser les facteurs de risque d’hypothermie, l’âge, l’IMC, le type d’anesthésie, l’ouverture

chirurgicale ont ainsi été relevés de même que la durée de présence en salle, de l’anesthésie et

d’utilisation des CAP. Le type de CAP, ses modalités d’utilisations, la traçabilité ainsi que le

monitorage de la température ont été analysés. Les différents relevés ont permis d’observer la

cinétique de la température et de comparer l’efficacité du réchauffement per-opératoire en

comparant les groupes de patient hypothermes vs normothermes à l’arrivée en SSPI.

Résultats : 67,86% des 292 patients inclus dans cette étude ont bénéficiés d’un réchauffement

per-opératoire par CAP. L’utilisation de cette technique est optimale avec une médiane d’utilisation

de 91,38% du temps de présence en salle du patient. Néanmoins 60,8% des patients arrivent

hypothermes en SSPI. 54,14% des patients sont hypothermes avant leur entrée en salle d’opération.

La majorité des interventions relevées sont de courtes et moyennes durées (moins de 3h), le

réchauffement per-opératoire effectué ne permet pas de compenser la dette thermique cumulée

entre le pré et le per opératoire.

Conclusion : La modification des pratiques professionnelles concernant le réchauffement per-

opératoire semble nécessaire afin de mettre en place le réchauffement pré-opératoire des patients

comme le propose la RFE de la SFAR. Cette évolution des pratiques devrait s’accompagner d’une

modification du matériel de monitorage et de la formation des professionnels impliqués.

Mots clés : réchauffement per-opératoire ; hypothermie per opératoire ; analyse des pratiques

Auteur : SAID Marion

Directeur de mémoire : Docteur DUBOIS M.C

Page 40: LE RÉCHAUFFEMENT PER OPÉRATOIRE : Analyse des pratiques …

Ecole d’Infirmier(e)s Anesthésistes Diplômé(e)s d’Etat

PROFESSIONAL DISSERTATION

To obtain the National Diploma in Anaesthetic Nursing

2018-2020

PER-OPERATIVE WARMING:

Evaluation of professional practices in Poitiers university hospital.

Context: Following the publication of the French Anesthesiology Society Recommendation in

2018 concerning the prevention of per-operative hypothermia, we carried out an evaluation of

professional practices concerning the use of pulsed air blankets (PAB) in the operating room within

the Poitiers University Hospital.

Method: A questionnaire allowing data collection was used to analyze risk factors for

hypothermia. Age, BMI, type of anesthesia and surgical opening were noted as well as the time in the

operating room, anesthesia duration and use of PAB. Types of the PAB, its methods of use

traceability as well as temperature monitoring were analyzed. The different readings made it

possible to observe the kinetics of the temperature and to compare the efficiency of intraoperative

warming by comparing hypothermic vs normothermic patients on arrival in the Post-Operative

Room.

Results: 67.86% of the 292 patients included in this study underwent intraoperative

warming by PAB. This technique is optimal because the median of use is 91.38% of the patient's time

in the operating room. Nevertheless, 60.8% of patients arrive hypothermic in the Post-Operative

Room. 54.14% of patients are hypothermic before entering the operating room. The majority of

interventions were of short and medium duration (less than 3 hours), therefore the per-operative

warming carried out does not allow for the compensation of the thermal debt accumulation between

preoperative and intraoperative periods.

Conclusion: The modification of professional practices concerning intraoperative warming

seems necessary in order to set up the preoperative warming of patients as proposed by the the

French Anesthesiology Society Recommendation. This evolution of practices should be accompanied

by a modification of the monitoring equipment and training of the professionals involved

Keywords : Per-opérative warming; per-operative hypothermia; evaluation of professional practices

Author: SAID Marion

Supervisor: DUBOIS M.C, MD