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Apports polluants par les stations d’épuration dans la lagune de Salses-Leucate Chapitre tiré du rapport ci-dessous Direction de l’Environnement et de l’Aménagement Littoral Laboratoire côtier de Sète Janvier 2002 Réseau de Suivi Lagunaire du Languedoc-Roussillon Bilan des résultats 2001 Volume I Etang de Canet St-Nazaire. Photo : Ifremer DEL/ST Rapport RSL-02/2002

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Page 1: RSL-01-14

Apports polluants par les stationsd’épuration dans la lagune

de Salses-LeucateChapitre tiré du rapport ci-dessous

Direction de l’Environnement et de l’Aménagement LittoralLaboratoire côtier de Sète

Janvier 2002

Réseau de Suivi Lagunairedu Languedoc-Roussillon

Bilan des résultats 2001

Volume I

Etang de Canet St-Nazaire. Photo : Ifremer DEL/ST

Rapport RSL-02/2002

Page 2: RSL-01-14

Sommaire général

1. Panorama régional du suivi

1. Grilles de lecture de l’eau2. Diagnostic du phytoplancton

2.1. De Canet-St Nazaire à Vendres

2.2. Du Bagnas au Médard

2.3. Conclusion

2. Etang de Canet ou de Saint-Nazaire

1. Introduction2. L'hydrosystème

2.1. Caractéristiques générales2.2. Fonctionnement hydraulique2.3. Les apports trophiques2.4. Le comblement

3. Suivi global de l’eutrophisation

3.1. Diagnostic de la colonne d'eau3.2. Diagnostic par le phytoplancton3.3. Les autres compartiments3.4. Conclusion

4. Les autres réseaux5. Conclusions et perspectives6. Références bibliographiques

3. La lagune de Salses-Leucate

1. Introduction2. L’hydrosystème

2.1. Caractéristiques générales2.2. Les apports trophiques

3. Suivi global3.1. Colonne d’eau3.2. Phytoplancton3.3. Les autres compartiments

4. Suivis particuliers4.1. Apports par les stations d'épuration

4.2. Pollution par le TBT5. Les autres réseaux

5.1. Le Réseau Microbiologique de 1999à 20015.2. Le Réseau Phytoplancton etphycotoxine (REPHY)5.3. Le Réseau National d'Observation

6. Conclusions7. Références bibliographiques

4. Etang de La Palme

1. Introduction2. L’hydrosystème

2.1. Caractéristiques générales2.2. Les apports

3. Suivi global3.1. Diagnostic de la colonne d’eau

3.2. Diagnostic par le phytoplancton3.3. Les autres compartiments3.4. Conclusion

4. Les autres réseaux5. Conclusion et perspectives 20026. Références bibliographiques

5. Etang de Bages Sigean

1. Introduction2. L’hydrosystème

2.1. La lagune

2.2. Les apports à la lagune3. Suivi global de l’eutrophisation

3.1. Les macrophytes

Page 3: RSL-01-14

sommaire général

3.2. Les sédiments3.3. La colonne d’eau3.4. Le phytoplancton3.5. Conclusion

4. Autres suivis ou réseaux de surveillance4.1. RNO4.2. REPHY

4.3. Inondation de 19995. Programme RSL 2002

5.1. Suivis particuliers5.2. Programme d’accompagnement

6. Conclusion7. Références bibliographiques

6. Le complexe des étangs de Campignol–Ayrolle et l’étang deGruissan

1. L’hydrosystème1.1. Les lagunes1.2. Les apports aux lagunes

2. Suivi global de l’eutrophisation2.1. Les macrophytes

2.2. Les sédiments2.3. La colonne d’eau2.4. Le phytoplancton

3. Conclusion et perspectives4. Références bibliographiques

7. L’étang de Vendres

1. Introduction2. L’hydrosystème

2.1. La lagune2.2. Les apports à la lagune

3. Suivi global de l’eutrophisation3.1. La colonne d’eau3.2. Les macrophytes3.3. Les sédiments3.4. Le phytoplancton

3.5. Conclusion4. Programme rsl 2002

4.1. Suivi annuel de la colonne d’eau etapplication de la grille de lecture de l’eau4.2. Diagnostic des macrophytes et dessédiments

5. Conclusion et perspectives6. Références bibliographiques.

8. Etang du Bagnas

1. Introduction2. L'étang du Bagnas

2.1. Les caractéristiques de l'étang2.2. Les apports

3. Suivi global de l’eutrophisation3.1. La colonne d'eau

3.2. Le phytoplancton3.3. Conclusion

4. Programme 20025. Conclusion6. Référence bibliographique

9. Etang de Thau

1. Introduction.1.1. Présentation générale de la lagune.1.2. Problématiques majeures sur lebassin de Thau

2. Le bassin de Thau2.1. Les caractéristiques du bassin deThau.2.2. Les apports

3. Suivi global de l’eutrophisation3.1. La colonne d'eau3.2. Le phytoplancton3.3. Les macrophytes et le compartimentsédimentaire3.4. Synthèse

4. Suivis particuliers4.1. Le TBT

5. Les autres réseaux5.1. Le réseau REMORA5.2. Le Réseau de Pathologie desMollusques (repamo)5.3. Le Réseau microbiologique (REMI).5.4. Le Réseau Phytoplancton etPhycotoxine (REPHY).

6. Aide à la gestion6.1. Présentation du modèlehydrodynamique6.2. Modèles biologiques

7. Actions 2002

Page 4: RSL-01-14

sommaire général

7.1. Le suivi global7.2. Les applicatifs pour l'aide à la gestion

8. Conclusions

9. Références bibliographiques10.Annexe

10. Le Canal du Rhône à Sète

1. Introduction2. Hydrologie générale3. Qualité des sédiments4. Qualité de l’eau

5. Phytoplancton6. Conclusion7. Références bibliographiques

11. Les étangs palavasiens

1. Introduction générale2. Etang d’Ingril

2.1. Introduction2.2. Sédiments2.3. Phytoplancton2.4. Macrophytes2.5. Potentialité biologique macrofaune2.6. Diagnostic complet2.7. Diagnostic de l’eau2.8. Conclusion

3. Etang de vic3.1. Introduction3.2. Sédiments3.3. Phytoplancton3.4. Macrophytes3.5. Potentialité biologique3.6. Diagnostic complet3.7. Diagnostic de l’eau3.8. Conclusion

4. Etang de Pierre Blanche4.1. Introduction4.2. Sédiments4.3. Phytoplancton4.4. Macrophytes4.5. Potentialité biologique4.6. Diagnostic complet4.7. Diagnostic de l’eau4.8. Conclusion

5. Etang de l’Arnel5.1. Introduction5.2. Sédiments5.3. Phytoplancton5.4. Macrophytes5.5. Potentialité biologique5.6. Diagnostic complet

5.7. Diagnostic de l’eau5.8. Conclusion

6. Etang du Prévost6.1. Introduction6.2. Sédiments6.3. Phytoplancton6.4. Macrophytes6.5. Potentialité biologique6.6. Diagnostic complet6.7. Diagnostic de l’eau6.8. Conclusion

7. Etang de Méjean-Pérols7.1. Introduction7.2. Sédiments7.3. Phytoplancton7.4. Macrophytes7.5. Potentialité biologique7.6. Diagnostic complet7.7. Diagnostic de l’eau7.8. Conclusion

8. Etang du Grec8.1. Introduction8.2. Sédiments8.3. Phytoplancton8.4. Macrophytes8.5. Potentialité biologique8.6. Diagnostic complet8.7. Diagnostic de l’eau8.8. Conclusion

9. Autres réseaux et suivis particuliers9.1. REPHY9.2. REMI9.3. Contaminants chimiques

10.Synthèse11.Références bibliographiques

12. Les étangs de l’Or, du Ponant et du Médard

1. Introduction1.1. Etang de l’Or1.2. L’étang du Ponant1.3. L’étang du Médard

2. Sédiments2.1. Etang de l’Or

2.2. Etangs du Ponant et du Médard3. Phytoplancton

3.1. Etang de l’Or3.2. Etangs du Ponant3.3. Etangs du Médard

4. Macrophytes

Page 5: RSL-01-14

sommaire général

4.1. Etang de l’Or4.2. Etangs du Ponant et du Médard

5. Potentialité biologique5.1. Etang de l’Or5.2. Etangs du Ponant et du Médard

6. Diagnostic de l’eau

6.1. Etang de l’Or6.2. Etang du Ponant6.3. Etang du Médard

7. Synthèse8. Références bibliographiques

13. Aide à la gestion des apports anthropiques dans le complexelagunaire palavasiens-Or.

1. Le principe d’un outil de gestion2. Un exemple dans quatre étangspalavasiens

3. Conclusion4. Référence bibliographique

14. Apports polluants par les stations d'épuration dans la lagune deSalses-Leucate

1. Introduction

2. Méthodologie

2.1. Estimation des flux

2.2. Impact sur les peuplements macrophytes au point de rejet

3. Qualité des effluents sortants

3.1. Qualité bactériologique

3.2. DBO5, DCO et MES

3.3. Phosphore total et azote Kjeldahl

4. Estimation des flux

4.1. Débits

4.3. DBO5, DCO et MES

4.4. Azote Kjeldahl et phosphore total

5. Diagnostic simplifié par les macrophytes aux alentours de la zone de rejet

6. Conclusions

7. Références bibliographiques

15. Pollution des étangs de Salses-Leucate, Thau et Prévost par letributylétain - Bilan 2001

1. Introduction1.1. Le contexte1.2. Programme du Réseau de SuiviLagunaire

2. Niveaux de contamination2.1. Méthodes2.2. Résultats et discussion

3. Indicateurs biologiques d'exposition autbt

3.1. Imposex3.2. Chambrage des huîtres

4. Conclusion5. Bibliographie

Page 6: RSL-01-14

sommaire général

16. Outil d'évaluation du niveau d'eutrophisation des milieux lagunaires

1. Introduction2. Le phytoplancton3. Les macrophytes4. La macrofaune benthique

5. Les sédiments6. Etat général issu du diagnostic del'eutrophisation7. Grille de qualité de l'eau

Page 7: RSL-01-14

321

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

1. Introduction

La quantification des apports trophiques, bactériologiques ou chimiques auxlagunes est une tâche ardue en raison du caractère généralement diffus dessources et du caractère torrentiel des cours d’eau sous le climat méditerranéen.Dans la lagune de Salses-Leucate, les principales stations d’épuration du bassinversant rejettent leur effluents directement dans la lagune ou très légèrement enamont, cette situation fournit une occasion unique d’évaluer et de quantifier cesapports d’origine domestique. Par ailleurs, la démarche de SAGE initiée sur lalagune et la succession des crises environnementales (contaminationbactériologique) ont favorisé la mise en place d’un suivi des apports polluantspar les principales STEP dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire.

Ce suivi vient, en appui au Contrat d'Etang, alimenter le volet IIC «Suivi de laqualité du milieu» et accompagner la mise en œuvre du volet Assainissement dece contrat. Au niveau régional, il constitue une démarche pilote qui pourrait êtreappliquée aux autres lagunes du Languedoc-Roussillon. A ce titre, un telledémarche est initiée pour l’étang de Bages-Sigean dans le cadre du programmeRSL 2002.

Les résultats attendus sont :

• la quantification des apports par les stations d'épuration à l'étang deSalses-Leucate,

• la hiérarchisation des contributions relatives de chaque station,

• l'évaluation de l'impact local sur le milieu lagunaire (peuplementsmacrophytes).

Les stations d'épuration retenues pour le suivi sont celles des communes deLeucate Village, Fitou, Salses-le-Château, St-Hippolyte et Le Barcarès(Tab. 14.1, Fig. 14.1). Les STEP des autres communes impliquées dans le Contratd'Etang n'ont pas été prises en compte en raison de leurs tailles modestes et deleurs éloignements (Treilles, Caves, Opoul) ou de leur mode de fonctionnement(Port-Leucate : bassin d'infiltration dans le cordon littoral sableux).

Le déroulement du suivi ainsi que les résultats (analyse et présentation) sontvalidés par un groupe de travail comprenant des représentants des exploitantsdes stations (SAUR, SAUTLEBAR et CGE), des SATESE de l'Aude et des P.O., de laMISE de l'Aude, de l'Agence de l'Eau, du SMNLR (Police de l'Eau), du Cépralmaret de l'Ifremer.

Les résultats présentés dans le présent chapitre courent d’août 2000 à septembre2001, ils présentent ainsi deux saisons estivales et une intersaison. Le reste desrésultats 2001 n‘est pas présenté car il a été décidé des modifications dans lastratégie d’acquisition de mesures (fréquence, paramètres, … ; cf partie6. Conclusions) à dater de septembre 2001.

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322

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Figure 14.1 : Localisation des stations d’épuration suivies et de leurs points de rejet.

Page 9: RSL-01-14

323

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Tableau 14.1 :Principales caractéristiques des stations suivies

Caractéristiques Leucate Village Fitou Le Barcarès St Hippolyte Salses le

Château

Exploitant Générale des Eaux Générale des Eaux SAUTLEBAR SAUR SAUR

Année de mise enservice

1972Extensions en 1986 1970 1989 Janvier 1995

Lagunage 19761ère tranche 19682ème tranche 1975

Capacité nominale(EH) 11 250 1 800 42 900 2 700 4 000

Filière detraitement Biologique Biologique Biologique Biologique Biologique

OuvragesBoues activéesClarificateurLagunage

Boues activéesClarificateurLagunage

Physico-chimiqueBiofiltrationLagunage

Boues activéesClarificateurLagunage

Boues activéesClarificateurLagunage

Autosurveillance Oui Non Oui Oui Oui

Milieu récepteur(distance étang) Etang Etang Etang Agouille Ventouse

(1900 m)Agouille Grosse(2000 m)

Actions en coursen vue d'uneamélioration dufonctionnement

2002 : travaux surtraitementsecondaire ettertiaire

2002 : travaux surréseaux

Travauxprogrammés en2003)

2002 : travaux surréseaux

2001-2002 : travauxsur réseaux

2. Méthodologie

2.1. Estimation des flux

Les méthodes de prélèvements des échantillons d’effluents (deux fois par mois),de mesure de débits, d’analyse d’échantillons et de calcul des flux sont lesmêmes que celles explicitées dans le rapport 2000 du RSL (Ifremer 2001). Lesparamètres mesurés sont également identiques à savoir :

• E. coli et entérocoques,

• DBO5 (demande biochimique en oxygène), DCO (demande chimique enoxygène) et MES (matières en suspension),

• Azote Kjeldahl,

• Phosphore total.

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324

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Des mesures des formes inorganiques dissoutes de l’azote et du phosphore ontété également conduites.

Le calcul de flux rejetés s’effectue en multipliant le débit mesuré par laconcentration du paramètre concerné. Cette méthode tend à surestimer le fluxréel sortant des stations d’épuration où les débits sont mesurés en amont dulagunage. Des calculs ont permis d’estimer que la perte par évaporations’échelonne entre 5 et 15% suivant la station et la saison. Il a été décidé par legroupe de travail de ne pas appliquer un facteur de correction aux flux estimésmais de tenir compte de cette perte par évaporation dans les interprétations. Lespertes par porosité du lagunage sont inquantifiables.

L’ensemble des résultats sont analysés en distinguant les périodes estivales (dejuin à septembre) de l’intersaison pour tenir compte des variations de population,et donc des charges traitées, entre ces deux périodes.

2.2. Impact sur les peuplements macrophytes au point de rejet

Un diagnostic simplifié par les macrophytes (Ifremer, 2001) est effectué danstrois zones concentriques autour du point de rejet :

• 0-20 mètres : proche rejet

• 20-50 mètres : zone périphérique

• > 50 mètres : zone de référence

Deux campagnes ont été réalisées, une au printemps (31 mai) et l’autre àl’automne (9 octobre) pour appréhender l’effet de la saison estivale.

3. Qualité des effluents sortants

3.1. Qualité bactériologique

Pour les deux paramètres caractérisant la qualité bactériologique des effluents,E.coli et entérocoques, il n’existe pas de normes réglementaires de rejet.Cependant, la Commission Locale de l'Eau du SAGE a préconisé des normes,symbolisées par des traits rouges dans les figures 14.3 et 14.4. A l’analyse desfluctuations saisonnières, deux groupes de stations se distinguent clairement :

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325

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

• les STEP de Barcarès, St Hippolyte et Salses dont les fluctuations deconcentrations sont réduites et ne dépassent pas un ordre de 3 log et dont lesvaleurs ne dépassent pas ou qu'exceptionnellement les normes préconisées parla Commmision Locale de l'Eau dans le cadre du SAGE.

• les STEP de Fitou et de Leucate Village où les concentrations, quelle quesoit la saison considérée, sont majoritairement très au-dessus des normespréconisées et les fluctuations très importantes. Si ce constat résulte trèscertainement de la localisation du point du prélèvement (en début de lagunage,c.a.d. sans que l’effluent n’ait pu subir de traitement tertiaire), il n'en demeurepas moins un indice de dysfonctionnement de la station et du traitementtertiaire (porosité du lagunage, pas de rejet identifié).

A J JS F JO M AN A SD M

Préconisations CLE

A J JS F JO M AN A SD M

Préconisations CLE

Figure 14.3 : Variationssaisonnières des concentrations enE. coli (échelle des ordonnéeslogarithmique dans les effluentsdes STEP suivies d’août 2000 àSeptembre 2001.

Figure 14.4 : Variationssaisonnières des concentrations enEnterocoques (échelle desordonnées logarithmique) dans leseffluents des STEP suivies d’août2000 à Septembre 2001.

Barcarès

St HippolyteLeucate Village

SalsesFitou

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Ces deux paramètres sont fortement corrélés (Pearson-r = 0,80; p < 0,001) detelle sorte qu'il a été décidé de ne plus suivre le paramètre "entérocoque",fortement redondant avec E. coli en terme d'information fournie.

3.2. DBO5, DCO et MES

Les concentrations mesurées pour ces trois paramètres varient considérablementen fonction de la station considérée et de la saison. D’une manière générale, lesfortes valeurs sont observées en période estivale (Figs. 14.5-7). Seuls leseffluents de la station de Fitou peuvent montrer des fortes valeurs tout au long del’année, résultats des fluctuations erratiques de la qualité de ses effluents. Pourles trois paramètres conjugués, c’est la station de St Hippolyte qui présententl’effluent le plus constant en qualité ainsi que les plus faibles concentrations enmoyenne.

A J JS F JO M AN A SD M

Norme arrêté 22 décembre 1994

A J JS F JO M AN A SD M

Norme arrêté 22 décembre 1994

Figure 14.5 : Variationssaisonnières de DBO5 dans leseffluents des STEP suivies d’août2000 à Septembre 2001.

Figure 14.6 : Variationssaisonnières de DCO dans leseffluents des STEP suivies d’août2000 à Septembre 2001.

Barcarès

St HippolyteLeucate Village

SalsesFitou

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327

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

A J JS F JO M AN A SD M

Norme arrêté 22 décembre 1994 : 150 mg/l

Pour ces 3 paramètres, les effluents sortant des stations suivies respectentglobalement les normes à l’exception de quelques dépassements ponctuels, maisautorisés dans une certaine mesure par la réglementation. Les dépassements ontmajoritairement lieu au cours de la saison estivale. Ce sont les effluents desstations de Fitou, Le Barcarès et Salses qui présentent la plus grande occurrencede dépassements. A noter que pour toutes les stations, les concentrationsobservées en MES sont toutes largement au-dessous de la norme réglementairede 150 mg l-1.

3.3. Phosphore total et azote Kjeldahl

L'étang de Salses-Leucate n'étant pas classé zone sensible, aucune normen'existe pour l'azote et le phosphore.

Si les concentrations en phosphore total présentent des fluctuations saisonnièresmarquées pour la presque totalité des stations, les fluctuations des concentrationsen azote total apparaissent plus erratiques. Pour le phosphore, l’allure du schémasaisonnier est clairement bimodal avec deux périodes de fortes valeurs àl’automne et en fin de printemps (Fig.14.8), schéma à vraisemblablement mettreen relation avec le régime des pluies. Seule la station du Barcarès se démarqueavec des concentrations en phosphore total relativement stables et faibles tout aulong de l’année, illustrant la conséquence du traitement physico-chimique.

Concernant l’azote Kjeldahl (Fig.14.9), les effluents issus des stations deBarcarès et St Hippolyte présentent des concentrations passablement stables etbasses tout au long de la période de suivi.

Figure 14.7 : Variationssaisonnières de MES dans leseffluents des STEP suivies d’août2000 à Septembre 2001.

Barcarès

St HippolyteLeucate Village

SalsesFitou

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

A J JS F JO M AN A SD M

A J JS F JO M AN A SD M

4. Estimation des flux

Pour l'ensemble des paramètres, les résultats sont présentés sous deux formes :

• d'histogramme, avec indication de ce que représente, en équivalenthabitant1, le flux total apporté par les 5 stations suivies,

1 Un EH (Equivalent Habitant) représente de façon théorique la «pollution» journalière généréepar un individu. En terme de volume d'eau utilisée (et donc potentiellement polluée), 1 EH estusuellement associé à 150 litres par jour.

Figure 14.8 : Variationssaisonnières des concentrations enphosphore total dans les effluentsdes STEP suivies d’août 2000 àSeptembre 2001.

Figure 14.9 : Variationssaisonnières des concentrations enazote Kjeldahl dans les effluentsdes STEP suivies d’août 2000 àSeptembre 2001.

Correspondances EH• 1 EH = 150 l/j• 1 EH = 1010 E. Coli/j• 1 EH = 60 g DBO5/j• 1 EH = 120 g DCO/j• 1 EH = 90 g MES/j• 1 EH = 15g N/j• 1 EH = 4g P/j

Barcarès

St HippolyteLeucate Village

SalsesFitou

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329

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

• de diagramme secteur représentant la contribution relative de chaque stationau flux total. L'intérêt de cette représentation est de mettre en évidence unéventuel dysfonctionnement des stations : en fonctionnement normal, lahiérarchie des stations en fonction de leur importance (charge nominale) doitêtre respectée (le diagramme secteur doit donc être semblable à celui desdébits).

4.1. Débits

Les valeurs présentées concernent majoritairement des valeurs de débits entrantdans la station à l’exception du Barcarès (sortie lagunage), Salses et St Hippolyte(entrée lagunage) depuis le mois d‘avril 2001. Ils sont présentés à titre indicatifet comparatif entre les stations. En moyenne, entre période estivale et enautomne-hiver, les débits traités sont diminués par deux à 3 fois pour les 5 STEPsuivies, reflétant parfaitement les variations de populations raccordées et doncles charges entrantes. Trois groupes de stations se distinguent en fonction desdébits mesurés : Barcarès, la plus importante ; Leucate Village et Salses, et enfinSt Hippolyte et Fitou.

Les débits sortants correspondent à la hiérarchie observée pour lescapacités nominales.

Débit (EH)

47 768 EH

19 370 EH

43 319 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

Barcarès

Fitou

Leucate

Salses

St Hippolyte

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

Figure 14.10 : Moyennes etécart-types saisonniers desdébits et contribution relativeau débit total des STEP suivies.

Page 16: RSL-01-14

330

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

4.2. E. coli

Le flux total en E. coli oscille entre 157 et 264 EH. Entre l’été 2000 et l’été 2001,il y une diminution du flux total émis par l’ensemble des stations. Ce sont lesstations de Fitou et Leucate qui contribuent à la quasi totalité du flux estimé.Cette situation résulte évidemment directement de la localisation du point deprélèvement (du lagunage) et des fortes concentrations mesurées. Cependant, cesont également les deux stations qui possèdent des lagunages poreux et qui ontété identifiées comme sources potentielles de contamination des eaux de lalagune (Le Bec et al., 1997; Ladouche et al., 1999).

0

100

200

300

400

500

E. coli (EH)

264 EH

240 EH

157 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

Barcarès

Fitou

Leucate

Salses

St Hippolyte

4.3. DBO5, DCO et MES

Concernant la DCO et la DBO5, les flux sortants moyens journaliers, au total descinq stations, sont 3 et près de 6 fois plus importants en été qu’en hiver pourrespectivement la DCO et la DBO5. Cet accroissement est principalement le fait dela station de Barcarès qui est le plus gros contributaire avec environ 80 % du fluxapporté à l'étang, et qui détermine les différences interannuelles. Les fluxapportés à l'étang sont importants, particulièrement en période estivale, avec à

Figure 14.11 : Flux d’E. colipar période (moyenne + écart-type) et contribution relative dechaque station au flux total(diagramme en secteur).L’absence d’histogramme nesignifie pas que le flux est nulmais qu’il est inférieur à 1 EH.

Page 17: RSL-01-14

331

Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

titre d'exemple un flux journalier moyen supérieur à 7 000 EH pour la saisonestivale 2001.

DBO 5 (EH)

1906 EH

417 EH

2373 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500Barcarès

Fitou

Leucate

Salses

St Hippolyte

DCO (EH)

5420 EH

2052 EH

7133 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

Barcarès

Fitou

Leucate

Salses

St Hippolyte

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

Figure 14.12 : Flux de DBO5 et DCO par période (moyenne + écart-type), et contribution relative dechaque station au flux total (diagramme en secteur).

Comme pour les deux paramètres précédents, les flux moyens journaliers enMES sont 6 à 7 fois plus importants en été qu’en hiver, différentielprincipalement du à l'accroissement des flux rejetés par la STEP de Barcarès enété. Si la contribution relative au flux total reflète bien, en période estivale,l'importance de chaque STEP, la hiérarchie est bouleversée en automne-hiver.Pour cette période, les contributions des STEP de Salses-le-Château et de StHippolyte sont très importantes proportionnellement aux charges traitées, signevraisemblable d'un dysfonctionnement du lagunage. L’augmentation delacontribution relative de la station de Barcarès entre l’été 2000 et 2001 estprincipalement due à des évolutions de concentrations (et non de débits) qui ontaugmenté dans les effluents de cette station et diminué dans les autres.

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

MES (EH)

3276 EH

597 EH

3884 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

Barcarès

Fitou

Leucate

Salses

St Hippolyte

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

4.4. Azote Kjeldahl et phosphore total

En été, les flux estimés d'azote rejetés à l'étang atteignent presque 7 000 EH en2000 et 5 000 EH en 2001, et sont 3 fois supérieurs à ceux estimés pour lapériode automne-hiver. La contribution relative des différentes STEP suit lahiérarchie établie en fonction des capacités nominales, avec la STEP de Barcarèscomme le plus gros contributaire.

Pour le phosphore, le flux total rejeté est important (3 000 - 4 500 EH) et nediminue que de 25 % entre l'été et l'automne-hiver. Cette faible différence estdue à l'augmentation des flux moyens issus des stations de St Hippolyte, Fitou etSalses-le-Château, qui doublent presque à l'automne-hiver bien que les débitsvarient peu (voir plus haut). Cette augmentation du phosphore total dansl'effluent sortant pourrait être imputable à la présence d'eaux parasites(hypothèse à vérifier). Egalement, la contribution réduite, en regard de sacapacité nominale, de la station de Barcarès illustre bien l’efficacité dutraitement physico-chimique évoqué précédemment. Il en résulte unecontribution équivalente des cinq STEP au flux total au cours de l’intersaisonmalgré leur différence de capacité.

Figure 14.13 : Flux de MESpar période (moyenne + écart-type), et contribution relativede chaque station au flux total(diagramme en secteur).

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Phosphore total (EH)

3972 EH

2936 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

BarcarèsFitouLeucateSalsesSt Hippolyte

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4555 EH

Azote Kjeldhal (EH)

6897 EH

1591 EH

4946 EH

Eté 2000 Eté 2001Intersaison

BarcarèsFitouLeucateSalsesSt Hippolyte

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

10000

Figure 14.14 : Flux en phosphore total et azote Kjeldahl par période (moyenne + écart-type), etcontribution relative de chaque station au flux total (diagramme en secteur).

L'étang de Salses-Leucate a été épargné de l'eutrophisation, principalement enraison des faibles apports naturels en phosphore par le bassin versant (naturekarstique, peu de ruissellement), cet élément étant vraisemblablement leprincipal facteur limitant la production phytoplanctonique et le développementd'algues opportunistes (ulves, chaetomorphes, …). Etant donné l'importance desflux de phosphore issus des STEP, il y a un risque potentiel d'eutrophisation dumilieu via cette source.

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

5. Diagnostic simplifié par les macrophytes auxalentours de la zone de rejet

Tableau 14.2 : Résultats 2001 du diagnostic simplifié par les macrophytes dans les différenteszones aux alentours du rejet ou de l'émissaire de rejet. Comparaison avec le diagnostic 2000.Les états noirs correspondent à un taux de couverture végétale < 5% interdisant l'établissementd'un diagnostic. Les cases blanches indiquent l'absence de diagnostic.

Recouvrementtotal (%)

Recouvrementclimax (%)

Nombred'espèce Diagnostic 2000

Station Zone

Mai Oct. Mai Oct. Mai Oct. Mai Oct. Oct.

Barcarès < 20 m 60 40 10 1 11 13

20-50 m 65 30 30 4 10 6

>50 m 30 33 15 10 6 6

St Hippolyte < 20 m 25 5 < 5 1 5 7

(agouille Ventouse) 20-50 m 65 50 50 5 6 4

>50 m 90 50 80 10 4 7

Salses < 20 m 100 100 0 0 2 1

(agouille Grosse) 20-50 m 100 95 < 5 < 5 11 3

>50 m 90 95 < 5 < 5 4 3

Fitou < 20 m 10 100 <5 10 2 320-50 m 85 100 25 30 4 4>50 m 85 100 80 95 4 4

Légende : Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais

Dans toutes les stations diagnostiquées, l'impact du rejet ou des eaux véhiculantle rejet (agouille) sur les peuplements macrophytes est avéré (Tab. 14.2), aucunétat bleu ou vert n'est observé en proche rejet, et exceptionnellement dans lazone 20-50 m (St Hippolyte). L'étendue de la zone impactée et l'intensité de ladégradation varie d'une station à l'autre mais quelques tendances générales sedessinent en fonction des caractéristiques des STEP suivies et de la zone de rejet :

• L'étendue de la zone impactée est d'autant plus grande que les flux émissont importants, c'est le cas pour Barcarès et Salses qui ont les plus fortescapacités nominales, et où une dégradation des peuplements est observée au-delà de la zone des 50 m. Concernant Salses, le caractère confiné de la zone dedébouché de l'agouille Grosse (au fond de l'anse de la Roquette) tend àfavoriser l'extension de cet impact mais également son intensité.

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

• L'effet de la période estivale, au cours de laquelle les flux émis sontmultipliés de plusieurs ordres, est net. Pour toutes les zones de rejetdiagnostiquées, est constatée une dégradation de l'état des peuplements entremai et octobre, aussi bien au niveau des zones de proche rejet que lespériphériques (> 50 m). Au niveau des peuplements de macrophytes, cettedégradation se caractérise par une diminution du pourcentage des espècesclimax aux profits d'espèces opportunistes (Cladophora, Chaetomorpha, …),et dans certains cas, d'une diminution du nombre d'espèces présentes.

En comparaison au diagnostic effectué en octobre 2000, les états observés en2001 sont soit similaires soit plus dégradés. Cependant, il est impossible, à cestade, de conclure à une tendance à long terme à la dégradation des zones derejet, des effets dus aux variations hydroclimatiques interannuelles ne sont pas àécarter.

6. Conclusions

Au terme de cette première année de suivi, les conclusions suivantes peuventêtre émises :

• Les mesures et la méthodologie mises en place répondent bien àl’objectif visé. Notamment, les résultats obtenus peuvent servir de référence etpermettront de visualiser les améliorations induites par les travaux réalisés surles STEP, en terme de qualité de l’effluent sortant et des flux émis.

• Les apports moyens journaliers sont en moyenne trois à cinq foisplus importants en été qu'en hiver. C'est la conséquence logique del’augmentation de la population sur les communes concernées. Mais d’unpoint de vue écologique, c’est également à cette période que le milieurécepteur, c’est à dire l’étang, est le plus sensible à ces apports (faiblerenouvellement des eaux, fortes températures, forte production primaire).

• Les flux estimés sont importants (de 2 000 à 7 000 EH), notammentpour l'azote et le phosphore corroborant le risque d'eutrophisation évoquédans le diagnostic écologique (Cépralmar, 2000).

• Pour certains paramètres (E. coli, phosphore), les flux observés ne sontpas liés aux débits et mettent en évidence des dysfonctionnements decertaines stations (inefficacité du lagunage, eaux parasites…).

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Apports polluants par les stations d'épuration janvier 2002

Enfin, ces premiers résultats confirment la pertinence et la nécessité depoursuivre les démarches engagées sur l'ensemble des stations d'épurationprésentes sur le périmètre du SAGE.

En 2002, un modèle hydrodynamique sera implanté sur le site de Salses-Leucate. Les flux estimés au cours de ce suivi pourront être utilisés commevariable forçante, et, leurs dispersion et dilution pourront être simulées.

Contenu du suivi particulier 2002Suite aux résultats, il a été décidé de poursuivre le suivi mais avec de quelquesmodifications :

• Le paramètre "entérocoques" est abandonné ne fournissant pasd'informations supplémentaires pertinentes par rapport à E. coli.

• Les résultats de l'autosurveillance seront utilisés lorsque faire se peut.Cette décision a été prise à la suite de tests comparatifs entre les données dusuivi RSL (prélèvements ponctuels) et ceux de l'autosurveillance(prélèvements moyens 24 h). Il en est résulté aucune différence significativeentre les résultats d'analyse avec les deux types d'échantillonnage, à l’exceptiondes paramètres DBO et DCO pour la station de Salses ;

• Le passage à une fréquence mensuelle. Un certain nombre de simulationa été effectué (suppression de la première ou la seconde ou aléatoirement l’unedes deux dates de prélèvement) montrant peu de sensibilité des valeursmoyennes vis-à-vis de la fréquence de mesure.

Pour l'impact sur le milieu, deux campagnes de diagnostic des macrophytesseront effectuées à l’identique de celles menées en 2001.

7. Références bibliographiques

Ifremer, 2001. Rapport RSL 2000. 76 p. + annexe.

Ladouche B, Le Bec C., Aquilina L., Bakalowicz M., Souchu P., Doerfliger Net S. Anus, 1999. Recherche de l'origine de la contamination bactériologique del'étang de Salses-Leucate. Rapp. BRGM/RP-50003-FR, 64 p.

Le Bec C., Carreras A. et M.A.. Comps, 1997. Lagune de Salses-Leucate. 3.Variabilité de la contamination bactériologique. Rapp. Int. Ifremer DEL/ST 97-14, 30 p.

Cépralmar, 2000. Bilan et diagnostic écologique de l'étang de Salses-Leucate.Rapport pour le contrat d'étang. Volet IIB, 109 p.