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DINGUE DES DIABLES ! VEDRAN RUNJE UN CROATE RÉSIGNÉ CROATIE - BELGIQUE IL Y A DIX ANS, LE CAUCHEMAR BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS N°9 MAGAZINE GRATUIT MARDI 8 OCTOBRE 2013 “Je me sens libéré” EN VISITE À PORTO CHEZ Steven Defour

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Supplément DH du 8 octobre 2013 : RED

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DINGUE DES DIABLES !

VEDRANRUNJEUN CROATERÉSIGNÉ

CROATIE -BELGIQUE

IL Y A DIX ANS,LE CAUCHEMAR

BELGACOM,SPONSOR

DES DIABLESDEPUIS 20 ANS

N° 9MAGAZINE GRATUITMARDI 8 OCTOBRE 2013

“Je mesens

libéré”

EN VISITE À PORTO CHEZ

StevenDefour

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

“C’est à causede gars commeLukakuquej’ai prisma retraite.Je ne veux plusaffronterde tels joueurs !”L’ancien défenseur de LiverpoolJamie Carragher (35 ans)a beau détester Everton,il est sous le charmedu jeuneBelge

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

TICKETS :4,5 MILLIONS

DE DEMANDES !

Jeudi, ce sera la fin de la première phase de ventes

des tickets pour le Mondial. Celle-ci a

remporté un énorme succès : la Fifa a déjà reçu

plus de 4,5 millions de demandes ! Il faudra donc avoir beaucoup de chance

pour faire partie des heureux élus, qui seront désignés par tirage au

sort. L’enthousiasme du public brésilien est

important : 3,4 millions des demandes de billets

ont été introduites par des locaux. Le deuxième pays

le plus chaud à l’heure actuelle est… l’ennemi argentin, avec 223.000

demandes. Il faut préciser que pour l’instant, seuls les matches de groupe

sont fixés. Mais il est déjà possible d’acheter

des forfaits équipespour suivre n’importe

quelle nation.Y compris la Belgique…

LE CAIPIRINHA

J-247

AFP

Ü ÉDITO BENOÎTDELHAUTEUR

UN PORTO,TOUS POUR UN

C’était il y a dix ans, juste avant Croatie - Belgique.MarcWilmots, qui avait pris sa retraite internatio-nale neuf mois plus tôt, y croyait. Il avait préfacé larencontre dans les colonnes de laDH. Alors entraî-neur de Schalke, il s’était montré très optimiste :“Nous possédons les moyens de faire douter laCroatie. Cette génération Anthuenis me plaît. Ellea tout : de l’élégance, du talent, de la jeunesse. Elleest efficace offensivement et performante défen-sivement. Il y avait très longtemps que le footballbelge n’avait pas produit, au même moment,autant de très bons joueurs.”La seule erreur deMarcWilmots est d’avoir tenu cediscours… dix ans trop tôt. Car ce discours corres-pondmagnifiquement aux Diables actuels. Lenoyau est d’une richesse incroyable, sans doute ja-mais vue dans l’histoire du foot belge. Les Diablesont des solutions valables pour remplacer n’impor-te qui. C’est ce qui fait la différencemajeure parrapport aux dernières campagnes : à l’époque, unforfait d’un cadre était une catastrophe. Aujour-d’hui, il n’est qu’un simple contretemps.C’est un cliché, mais cette qualification – dont on nedoute pas qu’elle tombera dès vendredi à Zagreb –sera bien celle d’un groupe, comme le démontreparfaitement le cas Defour. Pas du tout utilisé enmatch à enjeu parWilmots pendant… un an (!), ilest sorti de sa boîte sous la pluie de Glasgow. Dequoi donner de l’espoir à toutes les autres doublu-res. Le Brésil est à la portée de tous.l

Ü SOMMAIRE2 La semaine diabolique y De Lukaku àHazard, retour sur l’actualité brûlante des Diables.

4 En visite chez un Diable yReportage à Porto chez Steven Defour.

12 Entretien y Vedran Runje,un Croate désabusé et fan des Diables.

14 Souvenirs endiablés y Il y a dix ans,Franky Vandendriessche a vécu un cauchemar…

SOM

MAI

RE

4D

LE TWEET“Congrats ZulteWaregemon fire. Petit hazardo propre

sur toi encore”Eden Hazard, premier supporter

de Thorgan, victorieuxdu Standard dimanche soir

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur-délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55.Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Didier BauweraertsMagazine gratuit avec la DH du 8 octobre 2013. Ne peut être vendu séparément.

2.500C’est le montant que pouvait

rapporter un pari de dix euros sur la sélection… d’Emile Mpenza en équipe nationale pour les matches contre la

Croatie et le pays de Galles. Mais Wilmots s’est abstenu.

BA

UW

ERA

ERT

S

LUNDI30 SEPTEMBRERomelu marque etfait pleurer les oignons

Opposé à Newcastle (3-2), Romelu Lukakulivre l’un des meilleurs matches de sa jeu-ne carrière. Il inscrit deux buts, délivre unassist, impressionne tous les observateurset affole même les réseaux sociaux. SurTwitter, voit le jour un nouveau hashtagdédié à Romelu : #Lukakufacts. L’esprit,c’est d’ironiser au sujet de la puissance dujeune Belge. Extraits : “Quand l’armée bel-ge manque de tanks, elle fait appel à Lu-kaku.”Ou encore : “Lukaku arrive à fairepleurer les oignons.”Ou enfin : “Chuck Nor-ris est fan de deux personnes : lui-même et…Lukaku.”

AP

MARDI1ER OCTOBRELa rougeimaginairede Witsel

Pas de bol pour Axel Witsel. Alorsqu’il était vraiment bien dans sonmatch, il est exclu par Deniz Ayte-kin, l’arbitre allemand de Zenit -Rapid Vienne (0-0). Une sanctionbeaucoup trop lourde pour ce ta-cle qui ne méritait assurémentpas plus que la jaune. Bon joueur,Witsel a préféré ne pas critiquercette décision après le match. Il asimplement confié son étonne-ment…

MERCREDI 2 OCTOBREJosé, c’est quoi ton problème avec De Bruyne ?Non repris la veille pour ledéplacement de Chelsea àBucarest, Kevin De Bruynedoit, pour le troisième jourde rang, s’entraîner avec lesEspoirs. Ce n’est pas tropdu goût du public belge, quise mobilise sur Facebook :un groupe intitulé, en an-glais, “José, c’est quoi tonproblème avec De Bruyne ?”voit ainsi le jour et il vientde dépasser les 58.000membres. Pas mal, mais nuldoute que Mourinho n’en aabsolument rien à cirer. PH

OT

O N

EWS

JEUDI 3 OCTOBREVertonghen en récupDepuis que son richissime propriétaire a retiré ses(grosses) billes du club, Anzhi n’est plus ce qu’ilétait. Tottenham en a profité pour s’offrir unebonne petite promenade de santé (0-2) dans leDaguestan avec, comme guide: Nacer Chadli,auteur du second but des Spurs. Dembélé est, luiaussi, en forme. Quant à Vertonghen, il avait étémis au repos et a tranquillement suivi le matchdepuis son canapé londonien... Finalement, il y aau moins un coach portugais qui aime les Belges.

VENDREDI4 OCTOBRELes Diables, têtes de série,oui, oui, oui !La Fifa est capable de tout, y compris d’inventerdes nouvelles règles. Pour le tirage du Mondial, onpouvait donc raisonnablement craindre qu’elletrouve des critères farfelus pour mettre la Belgi-que hors-jeu. Mais le comité exécutif n’a rien faitde tel : le seul critère pour les têtes de série auBrésil sera, comme pour 2010, le classement Fifa.Reste donc à la Belgique à rester dans le Top 8 (oule Top 7 si le Brésil est derrière elle) pour être pro-tégé lors du tirage, qui aura lieu le 6 décembre àCosta do Sauipe.

SAMEDI 5 OCTOBREHistorique :doublé pour Januzaj,à quand les Diables ?

On ne parlait que de ça ce week-end en PremierLeague. Adnan Januzaj a fêté de la meilleure desmanières sa première titularisation avecUnited :le Belgo-Albanais de 18 ans a inscrit deux trèsbeaux buts pour permettre aux Mancuniens des’imposer à Sunderland (1-2). DansMatch of TheDay, Roy Hodgson, le sélectionneur anglais, a con-fié qu’il suivait le dossier et qu’il le verrait bienporter le maillot anglais. Mais aujourd’hui, c’estbien la Belgique qui tient la corde. On parie com-bien qu’il sera sélectionné avec les Diables en no-vembre ?

AFP

DIMANCHE6 OCTOBRE53 buts en 2013 : la Belgiquereine de Premier LeagueLes blessés s’accumulent et les nouvelles ne sontpas vraiment bonnes. Heureusement, Eden Ha-zard, lui, va bien : il a signé son retour et marquéavec Chelsea à Norwich (1-3). C’est déjà le 53e butinscrit par un joueur belge en 2013 en PremierLeague. Hormis l’Angleterre, qui s’approche des200 réalisations, aucune nation ne fait mieux.Na-tural Born Belgian Strikers. Bientôt une appella-tion d’origine contrôlée ?

AFP

2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

TICKETS :4,5 MILLIONS

DE DEMANDES !

Jeudi, ce sera la fin de la première phase de ventes

des tickets pour le Mondial. Celle-ci a

remporté un énorme succès : la Fifa a déjà reçu

plus de 4,5 millions de demandes ! Il faudra donc avoir beaucoup de chance

pour faire partie des heureux élus, qui seront désignés par tirage au

sort. L’enthousiasme du public brésilien est

important : 3,4 millions des demandes de billets

ont été introduites par des locaux. Le deuxième pays

le plus chaud à l’heure actuelle est… l’ennemi argentin, avec 223.000

demandes. Il faut préciser que pour l’instant, seuls les matches de groupe

sont fixés. Mais il est déjà possible d’acheter

des forfaits équipespour suivre n’importe

quelle nation.Y compris la Belgique…

LE CAIPIRINHA

J-247

AFP

D

LE TWEET“Congrats ZulteWaregemon fire. Petit hazardo propre

sur toi encore”Eden Hazard, premier supporter

de Thorgan, victorieuxdu Standard dimanche soir

2.500C’est le montant que pouvait

rapporter un pari de dix euros sur la sélection… d’Emile Mpenza en équipe nationale pour les matches contre la

Croatie et le pays de Galles. Mais Wilmots s’est abstenu.

JEUDI 3 OCTOBREVertonghen en récupDepuis que son richissime propriétaire a retiré ses(grosses) billes du club, Anzhi n’est plus ce qu’ilétait. Tottenham en a profité pour s’offrir unebonne petite promenade de santé (0-2) dans leDaguestan avec, comme guide: Nacer Chadli,auteur du second but des Spurs. Dembélé est, luiaussi, en forme. Quant à Vertonghen, il avait étémis au repos et a tranquillement suivi le matchdepuis son canapé londonien... Finalement, il y aau moins un coach portugais qui aime les Belges.

VENDREDI4 OCTOBRELes Diables, têtes de série,oui, oui, oui !La Fifa est capable de tout, y compris d’inventerdes nouvelles règles. Pour le tirage du Mondial, onpouvait donc raisonnablement craindre qu’elletrouve des critères farfelus pour mettre la Belgi-que hors-jeu. Mais le comité exécutif n’a rien faitde tel : le seul critère pour les têtes de série auBrésil sera, comme pour 2010, le classement Fifa.Reste donc à la Belgique à rester dans le Top 8 (oule Top 7 si le Brésil est derrière elle) pour être pro-tégé lors du tirage, qui aura lieu le 6 décembre àCosta do Sauipe.

SAMEDI 5 OCTOBREHistorique :doublé pour Januzaj,à quand les Diables ?

On ne parlait que de ça ce week-end en PremierLeague. Adnan Januzaj a fêté de la meilleure desmanières sa première titularisation avecUnited :le Belgo-Albanais de 18 ans a inscrit deux trèsbeaux buts pour permettre aux Mancuniens des’imposer à Sunderland (1-2). DansMatch of TheDay, Roy Hodgson, le sélectionneur anglais, a con-fié qu’il suivait le dossier et qu’il le verrait bienporter le maillot anglais. Mais aujourd’hui, c’estbien la Belgique qui tient la corde. On parie com-bien qu’il sera sélectionné avec les Diables en no-vembre ?

AFP

DIMANCHE6 OCTOBRE53 buts en 2013 : la Belgiquereine de Premier LeagueLes blessés s’accumulent et les nouvelles ne sontpas vraiment bonnes. Heureusement, Eden Ha-zard, lui, va bien : il a signé son retour et marquéavec Chelsea à Norwich (1-3). C’est déjà le 53e butinscrit par un joueur belge en 2013 en PremierLeague. Hormis l’Angleterre, qui s’approche des200 réalisations, aucune nation ne fait mieux.Na-tural Born Belgian Strikers. Bientôt une appella-tion d’origine contrôlée ?

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Steven Defour

“J’AIÉVACUÉTOUTEMARAGE”Certains voyaient en lui un bon réserviste, il a prouvéà Glasgow qu’il était bien plus que cela. Fort de sonnouveau statut en club, Steven Defour est en pleineconfiance et espère acquérir une nouvelle dimensionavec les Diables. Nous lui avons rendu visite chez lui,à Porto, où nous l’avons trouvé plus épanouique jamais. “Je suis simplement heureux,sur le terrain comme en dehors.Mais pour ça, j’ai bossé très dur pendant deux ans.”

ENVOYÉ SPÉCIAL AU PORTUGAL BENOÎT DELHAUTEURPHOTOS DIDIER BAUWERAERTS

Enfin. Steven Defour est enfin untitulaire à part entière à Porto etce n’est pas un hasard si, dans lemême temps, il est revenu dans

les grâces de Marc Wilmots.C’est vrai que la période d’adaptation

aura été assez longue : deux saisons, pourêtre précis. Pendant tout ce temps, StevenDefour a patienté. Il a eu du temps de jeumais pas suffisamment pour être unjoueur pleinement satisfait de son sort.

Depuis cet été et le départ d’un certainJoão Moutinho vers Monaco, tout a chan-gé. Defour est devenu un pion essentieldes Dragões. Il est mieux dans ses jambes,mieux dans sa tête. Ceux qui, en Belgique,l’avaient déjà enterré ont sans doute faitune grosse erreur.

Libéré, Steven Defour a accepté de nousrecevoir dans sa nouvelle ville d’adop-tion. Il nous a confié les moments diffici-les qu’il a traversés ces deux dernières sai-sons. “Seul, je nem’en serais pas sorti”, pré-cise-t-il.

C’est justement parce qu’il a été réser-viste plus souvent qu’à son goûtqu’aujourd’hui, il est le premier à savou-rer ce qui lui arrive. Mais il ne va sûre-ment pas se contenter de ça. Quand onest titulaire dans un club du Top 10 euro-péen, on a bien le droit d’être ambi-tieux… l

EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

lllSteven, comment jugez-vous votredébut de saison ? A priori, il doit répondrelargement à vos attentes…“Je vais effectivement très, très bien ! Pour l’ins-tant, j’aligne les bonnes prestations, semaine après semaine. Le seul regret de cette saison, c’est notre défaite de la semaine dernière contre l’Atletico Madrid. Je savais bien que Thibaut al-lait nous embêter…”

Quels sont vos objectifs cette saisonavec Porto ?“C’est de gagner le titre, la Coupe, d’aller loin en C1 et sur le plan personnel, d’être titulaire à cha-que rencontre. Désormais, j’ai une place fixe et cela me facilite grandement la tâche. Je suis le relais entre le médian défensif et le médian of-fensif. En perte de balle, je viens à côté du numé-

“Je peux très biendéfendre,mais j’aid’autres qualités.Mameilleure place,c’est celle denuméro huit”

ro 6 et en possession de balle, je viens en appui du 10. Être fixé, cela m’aide aussi à l’entraîne-ment tous les jours. La saison dernière, j’ai beaucoup bougé. J’ai joué toutes les places dans l’axe mais aussi à gauche et à droite…”

Parlons justement de vos deux premièressaisons ici : comment avez-vous vécuvotre temps de jeu plutôt limité ?“Ce n’était pas facile car dans mes clubs précé-dents, j’avais toujours été titulaire. Mais je sa-vais que Porto avait un plan pour moi, qu’il avait un but final. En Belgique, un transfert doit jouer directement et si ce n’est pas le cas, on le met dehors après quatre matches ! Ici, on te laisse t’adapter et quand tu es prêt, tu joues plus.”

Cette vision à long terme doit êtrerassurante…“Oui, mais attention, j’ai tout de même vécu des moments assez difficiles. S’asseoir sur le banc plusieurs fois de suite, ce n’est jamais agréable. D’autant que je savais que cela aurait une influence sur ma place en équipe nationale.”

On dit généralement que l’adaptation doitdurer une saison, pas deux…“C’est vrai que lors de la deuxième année à Porto, mon sort était encore plus dur à accep-ter. D’un autre côté, mon temps de jeu allait crescendo. J’ai tout de même disputé 25 mat-ches de championnat la saison dernière. C’était bon signe. Une chose est sûre : je n’ai ja-mais eu de regret, je n’ai jamais remis mon choix en question. Parce que je savais que Por-to est un grand club, qui sait où il va.”

Qu’est-ce qui fait que Porto est un si grandclub ?“C’est d’abord un club ultra professionnel. Tout est réglé dans le moindre détail. Mais le plus marquant, c’est sa culture de la victoire. Quel que soit l’adversaire ou la compétition, on a l’obligation de monter sur le terrain pour ga-gner, en imposant notre jeu. Cela met évidem-ment pas mal de pression. Mais le club opte pour des joueurs capables de l’assumer. Mal-gré tous les joueurs qui s’en vont chaque an-née, l’équipe reste à un très haut niveau. Porto achète à bas prix de bons joueurs… pour les transformer en très bons joueurs, qui se reven-dent à prix d’or.”

En vous faisant signer, Porto était doncconvaincu que vous aviez les épaules pourassumer cette pression ?“Oui. Porto avait bien étudié mon profil et vu beaucoup de mes matches. Son scouting est ex-cellent. C’est la clé de sa réussite. Le président a mis en place un système de fonctionnement qui a fait ses preuves et qui continuera à fonc-tionner pendant très longtemps.”

Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui,vous êtes titulaire fixe ? C’est suite au dé-part du coach, Vitor Pereira, pour un clubsaoudien ?“Entre autres, car son remplaçant, Paulo Fon-seca, me fait confiance. Mais c’est un ensemble de facteurs. Il y a aussi eu le départ de Moutin-ho, qui était incontournable à la même posi-

“En Belgique, un transfert doitjouer, sinon on le met dehors

après quatre matches.Ici, on prend le temps”

Defour a toujours senti la confiance de Porto

BA

UW

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S

tion que moi. Mais c’est aussi mon mérite : j’ai bossé très dur pour avoir cette chance.”

Dans quels domaines le football portugaisvous a-t-il fait avancer ?“La rivalité Benfica-Porto et la pression m’ont beaucoup fait progresser sur le plan mental. Je suis plus solide. J’ai bien sûr aussi évolué sur le plan technique. Et j’ai haussé ma vitesse d’exé-cution.”

Comment décririez-vous le championnatportugais ?“En Belgique, une équipe du sommet peut per-dre à peu près partout. Ici, c’est beaucoup moins le cas, l’écart de niveau est plus impor-tant. Et Porto ne peut surtout pas perdre un point dans une équipe de bas de classement ! C’est dans l’ADN du club. Le recrutement étant réalisé pour briller en Europe, il est en fait logi-que qu’au Portugal, le club soit au-dessus du lot.”

Vous avez encore un contrat icijusqu’en 2016, mais pensez-vous déjàà l’après-Porto ?“Pas du tout. Le passé m’a appris qu’il ne fal-lait pas voir trop loin. Plus jeune, j’avais fait des plans qui sont tombés à l’eau à cause de blessures ou de contretemps. À Genk, je me voyais bien rester deux ou trois ans en équipe première mais finalement je suis parti plus tôt. Ici, à Porto, je sais ce que j’ai. Je suis heureux, sur le terrain et en dehors. Pourquoi changer ça ? Je ne me pose pas d’autres questions.”

Venons-en aux Diables. Vous étiez titulai-re à Glasgow, où vous avez marqué un butet les esprits. Avec un peu de recul, queretenez-vous de cette soirée en Écosse ?“C’était un super souvenir. Si j’ai eu ma place dans le onze, c’est surtout grâce au travail que j’ai fait à Porto. Après, je pense avoir saisi ma chance à deux mains et j’ai marqué un but important. L’image de ma joie après le but résume tout : en cet instant, j’ai évacué toute la rage que j’avais en moi. J’étais libéré. C’était la récompense d’un travail intense pen-dant deux ans. J’ai dû avoir beaucoup de pa-tience...” lll

65C’est le pourcentage de temps de jeu

de Defour cette saison en championnat avec Porto.

Son temps de jeu en Liga Zon Sagresétait de 42 % en 2011-2012

et de 48 % en 2012-2013

7Le nombre de titularisations

de Defour cette saison avec Porto.La saison dernière,il avait dû attendre

le mois de décembrepour en comptabiliser autant

x Steven, relaxlors de l’interview,

dans une salledu centre

d’entraînementde Porto,

une véritableforteresse située

à une quinzainekilomètresdu centre.

(DIDIER BAUWERAERTS)

6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LAURA : “ICI, ON AUNE VIE NORMALE”Steven et sa compagneapprécient beaucoup ladouceur de la vie portugaise

À Porto, Steven Defour se sent visiblementcomme un bacalhão dans l’eau. “Je vis àPorto même, au bord de la mer. Il fait pres-que toujours beau, la vie est très agréable”,sourit-il.Laura Tropea, la charmante Liégeoise quipartage sa vie, confirme : “Vivre à quelquespas de la plage, quel bonheur ! Hormis le tra-fic, c’est une ville où il fait vraiment bon vivre.Il nous arrive souvent, avec Steven, de partirquelques heures pour découvrir les environs.On vient régulièrement dans le centre-ville eton n’a jamais le moindre problème. En fait,c’est plus facile ici qu’en Belgique…”Nous avons pu nous-même le constater.Après l’interview réalisée au club, Defournous a lui-même donné rendez-vous enplein centre, au bord du fleuve, dans lequartier très fréquenté où se trouvent lescélèbres caves de Porto. Alors que certainsDiables ont tendance à vivre reclus, Defoura l’avantage de pouvoir mener une vie plusou moins normale…D’autant qu’il a très vite maîtrisé le portu-gais, une langue peu évidente à compren-dre à l’audition. “Quand j’ai débarqué à Por-to, il y avait beaucoup de Sud-Américains, quine parlaient ni français ni anglais. Donc, il n’ya pas trop le choix : tu dois directementt’adapter, cela accélère l’intégration. Aujour-d’hui, me voilà avec une langue en plus !”,nous raconte-t-il sans avoir perdu ses poin-tes d’accent… liégeois.l

ro 6 et en possession de balle, je viens en appui du 10. Être fixé, cela m’aide aussi à l’entraîne-ment tous les jours. La saison dernière, j’ai beaucoup bougé. J’ai joué toutes les places dans l’axe mais aussi à gauche et à droite…”

Parlons justement de vos deux premièressaisons ici : comment avez-vous vécuvotre temps de jeu plutôt limité ?“Ce n’était pas facile car dans mes clubs précé-dents, j’avais toujours été titulaire. Mais je sa-vais que Porto avait un plan pour moi, qu’il avait un but final. En Belgique, un transfert doit jouer directement et si ce n’est pas le cas, on le met dehors après quatre matches ! Ici, on te laisse t’adapter et quand tu es prêt, tu joues plus.”

Cette vision à long terme doit êtrerassurante…“Oui, mais attention, j’ai tout de même vécu des moments assez difficiles. S’asseoir sur le banc plusieurs fois de suite, ce n’est jamais agréable. D’autant que je savais que cela aurait une influence sur ma place en équipe nationale.”

On dit généralement que l’adaptation doitdurer une saison, pas deux…“C’est vrai que lors de la deuxième année à Porto, mon sort était encore plus dur à accep-ter. D’un autre côté, mon temps de jeu allait crescendo. J’ai tout de même disputé 25 mat-ches de championnat la saison dernière. C’était bon signe. Une chose est sûre : je n’ai ja-mais eu de regret, je n’ai jamais remis mon choix en question. Parce que je savais que Por-to est un grand club, qui sait où il va.”

Qu’est-ce qui fait que Porto est un si grandclub ?“C’est d’abord un club ultra professionnel. Tout est réglé dans le moindre détail. Mais le plus marquant, c’est sa culture de la victoire. Quel que soit l’adversaire ou la compétition, on a l’obligation de monter sur le terrain pour ga-gner, en imposant notre jeu. Cela met évidem-ment pas mal de pression. Mais le club opte pour des joueurs capables de l’assumer. Mal-gré tous les joueurs qui s’en vont chaque an-née, l’équipe reste à un très haut niveau. Porto achète à bas prix de bons joueurs… pour les transformer en très bons joueurs, qui se reven-dent à prix d’or.”

En vous faisant signer, Porto était doncconvaincu que vous aviez les épaules pourassumer cette pression ?“Oui. Porto avait bien étudié mon profil et vu beaucoup de mes matches. Son scouting est ex-cellent. C’est la clé de sa réussite. Le président a mis en place un système de fonctionnement qui a fait ses preuves et qui continuera à fonc-tionner pendant très longtemps.”

Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui,vous êtes titulaire fixe ? C’est suite au dé-part du coach, Vitor Pereira, pour un clubsaoudien ?“Entre autres, car son remplaçant, Paulo Fon-seca, me fait confiance. Mais c’est un ensemble de facteurs. Il y a aussi eu le départ de Moutin-ho, qui était incontournable à la même posi-

“En Belgique, un transfert doitjouer, sinon on le met dehors

après quatre matches.Ici, on prend le temps”

Defour a toujours senti la confiance de Porto

BA

UW

ERA

ERT

S

tion que moi. Mais c’est aussi mon mérite : j’ai bossé très dur pour avoir cette chance.”

Dans quels domaines le football portugaisvous a-t-il fait avancer ?“La rivalité Benfica-Porto et la pression m’ont beaucoup fait progresser sur le plan mental. Je suis plus solide. J’ai bien sûr aussi évolué sur le plan technique. Et j’ai haussé ma vitesse d’exé-cution.”

Comment décririez-vous le championnatportugais ?“En Belgique, une équipe du sommet peut per-dre à peu près partout. Ici, c’est beaucoup moins le cas, l’écart de niveau est plus impor-tant. Et Porto ne peut surtout pas perdre un point dans une équipe de bas de classement ! C’est dans l’ADN du club. Le recrutement étant réalisé pour briller en Europe, il est en fait logi-que qu’au Portugal, le club soit au-dessus du lot.”

Vous avez encore un contrat icijusqu’en 2016, mais pensez-vous déjàà l’après-Porto ?“Pas du tout. Le passé m’a appris qu’il ne fal-lait pas voir trop loin. Plus jeune, j’avais fait des plans qui sont tombés à l’eau à cause de blessures ou de contretemps. À Genk, je me voyais bien rester deux ou trois ans en équipe première mais finalement je suis parti plus tôt. Ici, à Porto, je sais ce que j’ai. Je suis heureux, sur le terrain et en dehors. Pourquoi changer ça ? Je ne me pose pas d’autres questions.”

Venons-en aux Diables. Vous étiez titulai-re à Glasgow, où vous avez marqué un butet les esprits. Avec un peu de recul, queretenez-vous de cette soirée en Écosse ?“C’était un super souvenir. Si j’ai eu ma place dans le onze, c’est surtout grâce au travail que j’ai fait à Porto. Après, je pense avoir saisi ma chance à deux mains et j’ai marqué un but important. L’image de ma joie après le but résume tout : en cet instant, j’ai évacué toute la rage que j’avais en moi. J’étais libéré. C’était la récompense d’un travail intense pen-dant deux ans. J’ai dû avoir beaucoup de pa-tience...” lll

x Steven, relaxlors de l’interview,

dans une salledu centre

d’entraînementde Porto,

une véritableforteresse située

à une quinzainekilomètresdu centre.

(DIDIER BAUWERAERTS)

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lllComment fait-on pour rester patientquand on ne joue pas ?“Il faut absolument le soutien de sa famille et de ses proches. Sinon, tu ne t’en sors pas. Le faire tout seul, tout garder pour soi, ce n’est pas la bonne solution. Ce qui aide aussi, c’est de tra-vailler tous les jours de manière à ne rien avoir à se reprocher. Dans mon cas, j’ai aussi senti une vraie confiance de la part de mon club, elle m’a fait avancer.”

À Glasgow, personne ne s’attendaità vous voir dans l’équipe.Étiez-vous vous aussi surpris ?“Un peu, dans le sens où la base de l’équipe est plus ou moins définie. Mais je sentais que quel-que chose avait changé. Surtout dans ma tête. Étant titulaire à Porto, je me sentais beaucoup plus confiant en mes moyens. Quand tu joues dans ton club, cela fait une énorme différence. On se sent libéré. Il y a aussi une question de rythme. Cette fraîcheur que je ressens, tant men-tale que physique, elle s’est vue lors des entraî-nements des Diables.”

La saison dernière, vous aviez évoluédans un rôle de chien de garde contreles Pays-Bas et la Croatie. Cela ne vous a-t-ilpas desservi ? Car avant l’Écosse,vous sembliez cantonné à évolueruniquement dans ce rôle-là, et donc trèsoccasionnellement…“Défendre et me concentrer sur cet aspect du jeu, c’est une mission que je suis capable de remplir. Mais j’ai d’autres qualités offensives. En fait, j’ai été formé aux trois postes : 6, 8 et 10. Mais aujourd’hui, ma meilleure position est, se-lon moi, au numéro huit.”

À Hampden Park, le triangle avec Fellainiet Witsel a très bien fonctionné.Et pourtant, il était quelque part inédit…

“C’est vrai car au Standard, je jouais dans l’axe avec Marouane alors qu’Axel était décalé sur un côté, dans un 4-4-2. Après le départ de Maroua-ne, Axel est revenu dans l’axe et Igor (De Camar-go) occupait le poste de numéro dix… Mais ce n’est pas qu’une question de place. Le feeling est là.”

Quand vous étiez tous au Standard,imaginiez-vous à l’époque que vousvous retrouveriez dans des grands clubscomme Manchester United ou Porto ?“D’un côté, vu notre travail au Standard, on s’y attendait, oui. Mais il fallait encore y arriver ! Le parcours de tous les Diables actuels est à peu près identique. Notre particularité, à Axel, Ma-rouane et moi, c’est que nous avons percé très jeune et dans la même équipe. On peut être as-sez fier de notre parcours…”

Après votre Soulier d’Or, tous les projec-teurs étaient braqués sur vous, avant de sedéplacer vers Witsel. Ne plus être au centrede toutes les attentions vous a-t-il aidé ?

x Sous la doucheécossaise,

Steven Defour,titulaire surprisepour remplacer

numériquementEden Hazard, exulte :

il vient d’inscrireun but capital

pour les Diablesdans la course

au Brésil.(PHOTONEWS)

“Je ne vais jamaisfoutre le bordelet dire:il faut absolumentme faire jouer”

“En fait, tout est lié. Après mon Soulier d’Or, j’ai connu quelques blessures qui ont permis à Axel de prendre plus d’importance au Standard, de devenir un leader et de passer un nouveau cap. Nous ne sommes pas concurrents. Après mon re-tour, c’était plus facile. Car quand le Standard perdait, les regards se tournent généralement vers les grands joueurs belges. Ne plus être seul, avoir Axel à mes côtés dans ces moments-là, c’était bénéfique. C’était notamment plus facile pour faire face à la presse.”

“MON BUT ? ÊTRE TITULAIRE AU BRÉSIL !”Vendredi, c’est le match capital à Zagreb.Quelle serait votre réaction si vous ne jouezpas ?“Je serais déçu, comme à chaque fois que je dois m’asseoir sur le banc. Je pense avoir montré au sélectionneur que j’étais présent. Maintenant, c’est à lui de faire ses choix, aussi en fonction de l’adversaire. Mais je ne vais jamais foutre le bor-del en affirmant qu’il faut absolument me faire jouer. Regardez bien la liste des clubs dans les-quels jouent les Diables : la concurrence est tel-lement forte qu’être réserviste, cela peut arriver. Ce n’est pas une honte.”

Cette concurrence, elle se traduit commentau jour le jour ?“À l’entraînement, il y a énormément d’intensité. On met le pied. On se dispute aussi et on râle quand on perd. Cette mentalité de gagneur ne nous quitte pas un seul instant. Chaque match, que ce soit pour la qualification ou un simple démarquage à l’entraînement, on veut le ga-gner.”

Votre but c’est quoi : aller au Brésil ou êtretitulaire au Brésil ?“Être titulaire au Mondial ! Je ne veux pas me contenter d’aller voir la Coupe du Monde. Je veux la jouer.” l

LAURA : “ICI,ON A UNE VIENORMALE”Steven et sa compagneapprécient beaucoupla douceurde la vie portugaise

À Porto, Steven Defour se sent visi-blement comme un bacalhão dansl’eau. “Je vis à Porto même, au bordde la mer. Il fait presque toujoursbeau, la vie est très agréable”, sou-rit-il.Laura Tropea, la charmante Lié-geoise qui partage sa vie, confirme :“Vivre à quelques pas de la plage,quel bonheur ! Hormis le trafic, c’estune ville où il fait vraiment bon vivre.Il nous arrive souvent, avec Steven,de partir quelques heures pour dé-

couvrir les environs. On vient régulière-ment dans le centre-ville et on n’a ja-mais le moindre problème. En fait, c’estplus facile ici qu’en Belgique…”Nous avons pu nous-mêmes le consta-ter. Après l’interview réalisée au club,Defour nous a lui-même donné ren-dez-vous en plein centre, au bord dufleuve, dans le quartier très fréquentéoù se trouvent les célèbres caves dePorto. Alors que certains Diables onttendance à vivre reclus, Defour al’avantage de pouvoir mener une vieplus ou moins normale…D’autant qu’il a très vite maîtrisé leportugais, une langue peu évidente àcomprendre à l’audition. “Quand j’aidébarqué à Porto, il y avait beaucoup deSud-Américains, qui ne parlaient nifrançais ni anglais. Donc, il n’y a pastrop le choix : tu dois directementt’adapter, cela accélère l’intégration.Aujourd’hui, me voilà avec une langueen plus !”, nous raconte-t-il sans avoirperdu ses pointes d’accent… lié-geois.l

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“Ce butà Glasgow,c’est la

récompensede deux ansde patience”

EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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x Sous la doucheécossaise,

Steven Defour,titulaire surprisepour remplacer

numériquementEden Hazard, exulte :

il vient d’inscrireun but capital

pour les Diablesdans la course

au Brésil.(PHOTONEWS)

“Ce butà Glasgow,c’est la

récompensede deux ansde patience”

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

“Je me souviens très bien decette photo, faite dans le ca-dre d’un reportage sur les Es-poirs de Genk. Je devais avoir16 ans, on avait une superéquipe. Il y a Bolat, Remacle,Ogunjimi, Poco, VanGoethem… Chacun a fait sonparcours depuis. Sinanm’amême rejoint à Porto ! Il vientde faire son premier matchavec l’équipe B. Il ne faut pasoublier qu’il n’a pas joué pen-dant près de deux ans, à cau-se de sa blessure et de sesautres soucis. Mais mainte-nant, il retrouve petit à petitses sensations.”(REPORTERS)

SONALBUMPHOTOS

Steven s’estvolontiersprêté au jeu encommentant,avec le sourire,les clichésde quelquesmoments fortsde sa carrière

Les débuts en Diable“Ça, c’est facile : c’était mon premier match avec les Diables, contre l’Arabiesaoudite enmatch amical. J’avais 18 ans. On avait gagné 2-1 et j’avais joué com-me deuxième attaquant ! C’était stressant. Tout à coup, je découvrais une autredimension, avec le niveau. Mais enmême temps, il y a eu le feuilleton demontransfert à l’Ajax. Tout le mondeme posait sans cesse des questions… Et en plus,je passais mes examens à l’école secondaire !” (PHOTO NEWS)

Le brassardau Standard

“La première chose que cela m’évoque cecliché, c’est qu’il date de la saison du titreavec Preud’homme. En début de saison,vu les départs de Conceição, de Sa Pintoet de Rapaic, la presse nous avait préditune 5e ou 6e place parce que l’équipe étaittrop jeune. La préparation avait été déli-cate mais lors des trois premières jour-nées, on avait mis quatre buts à chaquematch. On était partis… Preud’homme

m’avait donné le brassard, faisant demoile plus jeune capitaine de l’histoire du

Standard. C’était pour moi un immensehonneur car dans le vestiaire, il y avait desjoueurs comme Onyewu, Lukunku, Dem-

bélé…” (REPORTERS)

Les Espoirs de Genk

La malédiction“Je m’étais cassé le pied, trois jours seulement avant qu’Arsenal ne vien-ne jouer à Sclessin en Ligue des Champions. J’étais vraiment mal à cemoment-là. J’étais touché, car je voulais vraiment être sur le terrain. Çase voit sur la photo d’ailleurs… Après le Soulier d’Or, je n’ai malheureu-sement pas été épargné par les blessures.” (PHOTO NEWS)

“C’était aussi le jour du premier titre. Aprèsavoir découvert le terrain, Lucienm’appelledans le vestiaire du coach pour me dire : regar-de qui va te remettre ton Soulier d’Or… C’étaitZidane, à côté demonsieur Tapie ! Juste avant,j’étais en pleine concentration et tout à coup,voir un tel joueur… Je suis allé dire à Maroua-ne : Zidane est là ! Tout le monde était un peusous le choc. On a eu le temps de se reconcen-trer. Mais je me rappelle que les Anderlechtoisl’ont vu juste avant le coup d’envoi, ça les a en-core perturbés en première période. Zidanem’avait juste dit : continue comme ça…”(REPORTERS)

La fête“C’est juste après le deuxième titre. À chaque fois, on a fait une sa-crée fête ! C’était incroyable. Regardez, on voit que les tribunes sontencore remplies, en plus de tous les gens sur la pelouse… La secondefois, ça a été encore plus intense. Le premier, il y avait un soulage-ment général, c’était un sacre mérité. La saison suivante, la lutteavait été beaucoup plus serrée. Anderlecht était piqué dans son or-gueil car il disait qu’il avait unemeilleure différence de buts, qu’il fau-drait changer le règlement… Après ce match, on a entendu que la ca-pitale du foot belge était Liège. À l’époque, c’était un peu tout lemonde contre nous.” (REPORTERS)

La rivalité mauve­rouche“Lematch du premier ti-tre. La pression était trèsforte. Je me souviens queles joueurs d’Anderlechtfaisaient un très bon se-

cond tour et qu’ilsavaient dit qu’ils vou-

laient mettre une gifle auStandard, pour montrerqui était la meilleure

équipe…Mais on leur amontré qui était le

meilleur. Avec Boussou-fa, nous avions des duelstrès chauds. Boussoufaétait très fort. Si tu par-venais à le contrer, tu

avais déjà éliminé la moi-tié de l’équipe d’Ander-

lecht.”(REPORTERS)

Le flirt avec le Real“Un jour, un journaliste me téléphone et medit : tu es en première page de Marca. Ils écri-vent que si Xabi Alonso ne signe pas au RealMadrid, c’est toi qui iras là-bas ! Je n’étais pasau courant. Mais peu après, Lucien a dit à monmanager : dis à Steven de se tenir prêt car siça ne se fait pas avec Alonso, il doit prendrel’avion pour Madrid ! Le soir même, Alonso si-gnait.” (MARCA)

L’ambiance à Porto“Je me sens vraiment bien dans le vestiaire. C’est un groupe assez convivial.On ne se pose pas trop de questions, on s’amuse bien…” (AP)

La rencontreavec Zidane

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

La malédiction“Je m’étais cassé le pied, trois jours seulement avant qu’Arsenal ne vien-ne jouer à Sclessin en Ligue des Champions. J’étais vraiment mal à cemoment-là. J’étais touché, car je voulais vraiment être sur le terrain. Çase voit sur la photo d’ailleurs… Après le Soulier d’Or, je n’ai malheureu-sement pas été épargné par les blessures.” (PHOTO NEWS)

“C’était aussi le jour du premier titre. Aprèsavoir découvert le terrain, Lucienm’appelledans le vestiaire du coach pour me dire : regar-de qui va te remettre ton Soulier d’Or… C’étaitZidane, à côté demonsieur Tapie ! Juste avant,j’étais en pleine concentration et tout à coup,voir un tel joueur… Je suis allé dire à Maroua-ne : Zidane est là ! Tout le monde était un peusous le choc. On a eu le temps de se reconcen-trer. Mais je me rappelle que les Anderlechtoisl’ont vu juste avant le coup d’envoi, ça les a en-core perturbés en première période. Zidanem’avait juste dit : continue comme ça…”(REPORTERS)

La fête“C’est juste après le deuxième titre. À chaque fois, on a fait une sa-crée fête ! C’était incroyable. Regardez, on voit que les tribunes sontencore remplies, en plus de tous les gens sur la pelouse… La secondefois, ça a été encore plus intense. Le premier, il y avait un soulage-ment général, c’était un sacre mérité. La saison suivante, la lutteavait été beaucoup plus serrée. Anderlecht était piqué dans son or-gueil car il disait qu’il avait unemeilleure différence de buts, qu’il fau-drait changer le règlement… Après ce match, on a entendu que la ca-pitale du foot belge était Liège. À l’époque, c’était un peu tout lemonde contre nous.” (REPORTERS)

Le flirt avec le Real“Un jour, un journaliste me téléphone et medit : tu es en première page de Marca. Ils écri-vent que si Xabi Alonso ne signe pas au RealMadrid, c’est toi qui iras là-bas ! Je n’étais pasau courant. Mais peu après, Lucien a dit à monmanager : dis à Steven de se tenir prêt car siça ne se fait pas avec Alonso, il doit prendrel’avion pour Madrid ! Le soir même, Alonso si-gnait.” (MARCA)

L’ambiance à Porto“Je me sens vraiment bien dans le vestiaire. C’est un groupe assez convivial.On ne se pose pas trop de questions, on s’amuse bien…” (AP)

La rencontreavec Zidane

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“ICIENCROATIE,ONNESEFAIT

PLUSD’ILLUSION”

Usé par le mondedu football,Vedran Runje (37 ans)a pris sa retraite.Mais l’ancien gardiendu Standardet international croaten’en suit pas moinsde près sa sélection,en restant réaliste :“La première placedu groupe, c’est fini.Ce match contre les Belges,c’est une manièrepour nous de préparerles barrages”

ENTRETIEN BENOÎT DELHAUTEUR

Il y a trois ans, lors de la victoire croate àBruxelles (0-1), il était encore entre lesperches de la sélection à damier. Aujour-d’hui, Vedran Runje semble très loin de

tout ça : après Lens, qu’il a quitté en 2011, il n’aplus retrouvé de club et, à 37 ans, il a définiti-vement raccroché les crampons. “Cela faisait18 bonnes années que j’étais non-stop dans le mi-lieu du football. À la longue, c’était usant”, nousconfie-t-il. “La fatigue était davantage psycholo-gique que physique. Bien sûr que je veux un jourretrouver le monde du football pour y travailler.Et pourquoi pas dans un club belge ? Mais je doisêtre honnête : pour l’instant, je n’ai pas à 100 % latête au football. Cela viendra.”

Cela n’empêche pas l’ex-portier du Standardde suivre de près l’actualité du ballon rond enCroatie, où il est rentré. Au sujet de la sélec-tion, il est, comme de nombreux supporterscroates, résigné. Du moins dans la course à lapremière place du groupe. “Ici en Croatie, per-sonne ne se fait d’illusion. On est tous conscientsqu’on finira à la deuxième place du groupe. Mê-me si on bat la Belgique, ce qui est tout à fait dansnos cordes, vous ne perdrez pas chez vous contrele pays de Galles…”

Il ne faut toutefois pas espérer que Modricet les siens prendront le match de vendredi àla légère. Bien au contraire. “Ce sera plus unequestion de prestige que demathématique ou dequalification. On se prépare déjà pour les barra-

ges et battre une équipe aussi brillante que laBelgique pourrait servir dematch référenceà notre sélection. Il faut comprendrequ’ici, le public voue un véritable culte àl’équipe nationale. La pression populai-re est donc énorme, tout comme sonexigence de résultats. Voilà pourquoile climat est plutôt tendu autour de lasélection depuis cette défaite incroya-ble à domicile en juin contre l’Écosse.C’est clairement là que la Croatie aperdu sa qualification et c’est notreseul regret dans cette campagne. Carprendre un point à Belgrade était unbon résultat. Aujourd’hui, le coachest donc sous pression. À un point telque les médias cherchent des problè-mes là où il n’y en a pas. Le seulmoyen de calmer tout le monde, c’estde battre les Diables. Sinon…”

“BIZARRE, CE CLASSEMENTMONDIAL…”

Sinon la sélection des Balkans vi-vra sur un volcan au momentd’aborder les barrages du mois de

novembre. “Ce n’est pas une catastro-phe pour nous”, précise Runje. “À l’excep-tion de l’Euro 2008, pour lequel nousétions qualifiés directement, nous avonstoujours dû passer par les barrages. C’estpresque dans la tradition de la sélectioncroate. Vu notre niveau actuel, onmérited’aller au Brésil.”

x Ll’ancien Rouche a troqué ses gants et sescrampons pour un costume et une veste :“Psychologiquement, j’étais fatigué. J’avais besoinde distance. Mais un jour, je reviendrai dans le foot.Pourquoi pas dans un club belge ?” (PHOTONEWS)

“LE STANDARDDOIT ÊTRE CHAMPION CETTE SAISON”Runje n’oublie pas son ancien club, où il avait vules premiers pas de Witsel et Fellaini chez les grands…

Lors de sa dernière saison au Standard, Vedran Runje a côtoyé plusieurs Diables actuels :Witsel et Fellaini s’illustraient alors avec les Espoirs. “On voyait tout de suite qu’ils avaient unpotentiel exceptionnel. À 16 ans, ils tenaient déjà la dragée haute à certains joueurs des A àl’entraînement.”Parti durant l’été 2006, Runje n’aura donc pas connu la période glorieuse de deux titres dechampion. “Cela reste un gros regret. Car en 2006, on voulait déjà remporter ce titre. Mais ona parlé un peu trop vite, on a été trop confiants. Il y avait aussi eu beaucoup d’allées et venuesdans le club, ce qui ne nous avait pas facilité les choses. Malgré tout, je suis fier car j’ai le senti-ment d’avoir participé à la construction de l’équipe qui, ensuite, a été championne.”Le mois dernier, on a à nouveau parlé de Runje à Sclessin : Kawashima pouvait, à Ostende,battre son record d’invincibilité (724 minutes). Mais le Japonais a pris un but avant… “Ah!bon, j’ai toujours le record ?” s’amuse Runje, étonné. “Tant mieux ! Il faut dire que je n’avaispas beaucoup demérite. Avec des défenseurs comme Onyewu, Léonard, Deflandre, Sarr ouDragutinovic, on n’avait pas besoin de gardien !”Cette solidité, le Croate la retrouve dans le Standard actuel. “Dès que je peux, je regarde lesmatches des Rouches à la télé. Çame fait très plaisir de voir que pour le moment, le Standardécrase le championnat, il n’y a pas d’autre mot ! Ses supporters, très patients, méritent ces ré-sultats. Cela reste un club turbulent et après le changement d’entraîneur, tout le monde étaitsceptique. Mais aujourd’hui, malgré la défaite àWaregem, le Standard est en tête. Il doit êtrechampion cette saison !” l

Vedran RunjePays : CroatieDate de naissance : 10-02-1976Lieu de naissance : SplitTaille : 1,85 mPoste : (ex-) gardien

PARCOURS PRO

Ü 1993-1995 Trogir/Cro 70 m.Ü 1996-1998 Hajduk Split/Cro 23Ü 1998-2001 Standard/Bel 122Ü 2001-2004 Marseille/Fra 103Ü 2004-2006 Standard/Bel 83Ü 2006-2007 Besiktas/Tur 39Ü 2007-2011 Lens/Fra 148Ü 2006-2011 Croatie 22

PALMARÈS

Ü Coupe de Turquie (2007)Ü Champion de Ligue 2 française (2009)Ü Gardien de l’Annéeen Jupiler Pro League (1999, 2001, 2006)Ü Gardien de l’Annéeen Ligue 2 française (2009)

Ü C. V. EXPRESS

x Il y a trois ans, Runje était encore titulaireen sélection croate, qui était venue s’imposer 0-1

à Bruxelles face à Lukaku& Co. (PHOTONEWS)

VEDRAN RUNJE

Le bon classement de la Croatie (10e) devrait eneffet lui offrir un statut de tête de série pour lesbarrages. “Cela fait de très nombreuses années quenous sommes dans le Top 10 mondial. C’est le fruitd’un travail sur le long terme et la preuve de notreconstance. Je trouve d’ailleurs bizarre que la Belgi-que puisse, en seulement une année, passer de la 55e

à la 6e placemondiale…Même si c’est clair que lesDiables forment aujourd’hui une superbe équipe,dont la progression récente a été spectaculaire. Celadépendra aussi du facteur chancemais selonmoi,les Diables peuvent aller très loin à la Coupe duMonde. Parmi les joueurs qui m’impressionnent leplus, je citerais Eden Hazard, qui était déjà très ma-ture pour son âge à Lille, où je le suivais de près. De-puis, il a eu le mérite de progresser demanière conti-nue. Je suis aussi sous le charme de Lukaku, de Ben-teke et de Fellaini. Chapeau àWilmots d’avoir réussià former un collectif avec toutes ces vedettes. C’esttout sauf évident. Parviendra-t-il encore à le faireaprès le Mondial ? Ça, c’est une autre question. Maispour l’instant, il a fait du super boulot.”

L’ancien gardien est aussi, bien évidemment,charmé par Thibaut Courtois. “Quelle présence ! Jevois très souvent ses matches avec l’Atletico et il nese loupe quasiment jamais. Et quand on pense quesa doublure est le gardien titulaire de Liverpool… Cen’est pas un hasard. Quand j’étais en Belgique, j’aicôtoyé de très nombreux jeunes gardiens très talen-tueux. Mais bon, la Croatie n’a pas à se plaindre dece côté-là : elle a Pletikosa, qui ne joue qu’à Rostov,mais qui compte plus de 100 sélections. Il est bon,donc il n’y a aucune raison d’en changer. Son concur-rent, c’est le jeune Subasic. Qu’il soit titulaire àMo-naco, dans un club qui pourrait se payer n’importequel gardien aumonde, en dit assez sur son poten-tiel.”

Qui aura le dessus vendredi ? Courtois ou Ple-tikosa ? Depuis son fauteuil, à Split, Vedran Runjeappréciera d’un œil d’expert le duel à distance deces deux grands gardiens. l

ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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“LE STANDARDDOIT ÊTRE CHAMPION CETTE SAISON”Runje n’oublie pas son ancien club, où il avait vules premiers pas de Witsel et Fellaini chez les grands…

Lors de sa dernière saison au Standard, Vedran Runje a côtoyé plusieurs Diables actuels :Witsel et Fellaini s’illustraient alors avec les Espoirs. “On voyait tout de suite qu’ils avaient unpotentiel exceptionnel. À 16 ans, ils tenaient déjà la dragée haute à certains joueurs des A àl’entraînement.”Parti durant l’été 2006, Runje n’aura donc pas connu la période glorieuse de deux titres dechampion. “Cela reste un gros regret. Car en 2006, on voulait déjà remporter ce titre. Mais ona parlé un peu trop vite, on a été trop confiants. Il y avait aussi eu beaucoup d’allées et venuesdans le club, ce qui ne nous avait pas facilité les choses. Malgré tout, je suis fier car j’ai le senti-ment d’avoir participé à la construction de l’équipe qui, ensuite, a été championne.”Le mois dernier, on a à nouveau parlé de Runje à Sclessin : Kawashima pouvait, à Ostende,battre son record d’invincibilité (724 minutes). Mais le Japonais a pris un but avant… “Ah!bon, j’ai toujours le record ?” s’amuse Runje, étonné. “Tant mieux ! Il faut dire que je n’avaispas beaucoup demérite. Avec des défenseurs comme Onyewu, Léonard, Deflandre, Sarr ouDragutinovic, on n’avait pas besoin de gardien !”Cette solidité, le Croate la retrouve dans le Standard actuel. “Dès que je peux, je regarde lesmatches des Rouches à la télé. Çame fait très plaisir de voir que pour le moment, le Standardécrase le championnat, il n’y a pas d’autre mot ! Ses supporters, très patients, méritent ces ré-sultats. Cela reste un club turbulent et après le changement d’entraîneur, tout le monde étaitsceptique. Mais aujourd’hui, malgré la défaite àWaregem, le Standard est en tête. Il doit êtrechampion cette saison !” l

Vedran RunjePays : CroatieDate de naissance : 10-02-1976Lieu de naissance : SplitTaille : 1,85 mPoste : (ex-) gardien

PARCOURS PRO

Ü 1993-1995 Trogir/Cro 70 m.Ü 1996-1998 Hajduk Split/Cro 23Ü 1998-2001 Standard/Bel 122Ü 2001-2004 Marseille/Fra 103Ü 2004-2006 Standard/Bel 83Ü 2006-2007 Besiktas/Tur 39Ü 2007-2011 Lens/Fra 148Ü 2006-2011 Croatie 22

PALMARÈS

Ü Coupe de Turquie (2007)Ü Champion de Ligue 2 française (2009)Ü Gardien de l’Annéeen Jupiler Pro League (1999, 2001, 2006)Ü Gardien de l’Annéeen Ligue 2 française (2009)

Ü C. V. EXPRESS

x Il y a trois ans, Runje était encore titulaireen sélection croate, qui était venue s’imposer 0-1

à Bruxelles face à Lukaku& Co. (PHOTONEWS)

Le bon classement de la Croatie (10e) devrait eneffet lui offrir un statut de tête de série pour lesbarrages. “Cela fait de très nombreuses années quenous sommes dans le Top 10 mondial. C’est le fruitd’un travail sur le long terme et la preuve de notreconstance. Je trouve d’ailleurs bizarre que la Belgi-que puisse, en seulement une année, passer de la 55e

à la 6e placemondiale…Même si c’est clair que lesDiables forment aujourd’hui une superbe équipe,dont la progression récente a été spectaculaire. Celadépendra aussi du facteur chancemais selonmoi,les Diables peuvent aller très loin à la Coupe duMonde. Parmi les joueurs qui m’impressionnent leplus, je citerais Eden Hazard, qui était déjà très ma-ture pour son âge à Lille, où je le suivais de près. De-puis, il a eu le mérite de progresser demanière conti-nue. Je suis aussi sous le charme de Lukaku, de Ben-teke et de Fellaini. Chapeau àWilmots d’avoir réussià former un collectif avec toutes ces vedettes. C’esttout sauf évident. Parviendra-t-il encore à le faireaprès le Mondial ? Ça, c’est une autre question. Maispour l’instant, il a fait du super boulot.”

L’ancien gardien est aussi, bien évidemment,charmé par Thibaut Courtois. “Quelle présence ! Jevois très souvent ses matches avec l’Atletico et il nese loupe quasiment jamais. Et quand on pense quesa doublure est le gardien titulaire de Liverpool… Cen’est pas un hasard. Quand j’étais en Belgique, j’aicôtoyé de très nombreux jeunes gardiens très talen-tueux. Mais bon, la Croatie n’a pas à se plaindre dece côté-là : elle a Pletikosa, qui ne joue qu’à Rostov,mais qui compte plus de 100 sélections. Il est bon,donc il n’y a aucune raison d’en changer. Son concur-rent, c’est le jeune Subasic. Qu’il soit titulaire àMo-naco, dans un club qui pourrait se payer n’importequel gardien aumonde, en dit assez sur son poten-tiel.”

Qui aura le dessus vendredi ? Courtois ou Ple-tikosa ? Depuis son fauteuil, à Split, Vedran Runjeappréciera d’un œil d’expert le duel à distance deces deux grands gardiens. l

ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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CROATIE ­ BELGIQUE 4­0

Non, nous ne voulonspas jouer les oiseauxde mauvais augure.Si nous avons choisi

ce douloureux souvenir,c’est plutôt pour

conjurer le sort. Anti­hérosce soir­là, Franky

Vandendriessche racontecet épisode douloureux

ÉVOCATION ROMAIN VAN DER PLUYM

Il devait vivre un rêve. Quand il a reçu lachance, à 31 ans, de porter le maillot desDiables, Franky Vandendriessche était auxanges. Mais ce qui devait être l’apothéose

de sa carrière s’est finalement transformé encauchemar… Ce soir-là, tous les Diables ontsombré au stade Maksimir. Hélas! c’est la bou-lette de Franky Vandendriessche qui est restéedans la mémoire collective.

Le gardien rappelle le contexte : “Fred Her-poel était blessé, nous étions partis en Croatieavec deux gardiens : Geert De Vlieger, le numé-ro 1, et moi.” Au moment de rejoindre le grou-pe pour ce duel au sommet pour les qualifica-tions de l’Euro 2004, le gardien mouscronnoissavait qu’il serait potentiellement sur le ter-rain et s’y était donc préparé mentalement etphysiquement. “Geert De Vlieger était légère-ment touché, mais a poursuivi avec le groupe. Ledernier entraînement lui a prouvé qu’il n’étaitpas en possession de toutes ses capacités.”

C’est donc à 24 heures de la rencontre queVandendriessche – qui avait encaissé 50 buts àce moment de la saison avec Mouscron ! – a suqu’il serait entre les perches. Un peu faute demieux, la preuve : celui qui est appelé en der-nière seconde pour prendre place sur le bancest Yves Van Der Straeten, gardien vieillissantdu Lierse. “J’étais heureux en pensant que j’allaispouvoir défendre les couleurs demon pays, maisj’étais en pleinmilieu d’une saison loin d’être fa-meuse. Je manquais de confiance, mais je nemesuis pas laissé gagner par le stress ou la pressiondes fans croates.”

Malgré l’enthousiasme du gardien, c’est ladébandade dès la 9e minute de jeu. “Srna dé-borde sur son flanc droit. Il tente un centre, j’anti-cipe en avançant jusqu’àmon petit rectangle. Au

moment d’amorcer sa frappe, le ballon rebonditétrangement et il le touche de l’extérieur. Son cen-tre se transforme alors en tir au premier poteauet c’est but. Celui-là, il est pourma pomme ! Toutest question demalchance. Imaginez deux secon-des qu’il n’y a pas ce faux rebond et que je captele ballon aérien. Monmatch est lancé et on necourt pas après le score.”

Après ce but rapide, les Belges rentrent en-fin dans leur match. La réaction est timide,mais ils passent près de l’égalisation en fin demi-temps. “Ce n’est pas le job d’Olivier De Cockdemarquer, mais s’il avait pu la pousser au fond,la physionomie dumatch aurait été tout autre.”

“IL Y AVAIT DES DISPUTES ET DES TENSIONSDANS LE GROUPE, MAIS J’ASSUME”

La pause permet de remettre les esprits enplace. “JackyMunaron, l’entraîneur des gardiens,m’a pris à part et m’a dit d’oublier.” Ces bonnesintentions ne suffisent pas : les Croates tuentle match dès la reprise, via une tête de Prso.“Là, tout était fini pour nous. Nous avons baisséles bras, lamotivation nous a abandonnés. Il fautdire que l’équipe ne tournait pas bien à l’époque,il y avait des disputes, des tensions. Quand les ré-sultats ne suivent pas, ce n’est jamais la fête dansle vestiaire.”

L’équipe locale alourdira encore la marquepar deux fois. À chaque fois, Franky Vanden-driessche se retrouve impuissant face à un ad-versaire esseulé. “Il y avait des problèmes demarquage sur ces buts. Après lematch, tout lemonde était déçu, dégoûté de ce que nous avionsmontré. D’un point de vue personnel, je n’avaisrien àme reprocher sur les trois derniers buts. Jeme savais coupable sur le premier et j’ai assu-mé…”l

x Jacky Munaron, l’entraîneur des gardiens,tente de consoler Franky Vandendriessche,

qui vient de prendre quatre buts pour sa première(et dernière) cap en équipe nationale. (REPORTERS)

LES DIABLES N’AIMENT PAS LE DAMIERLa Croatie est un adversairequi a toujours mis les Belges en difficultés

Il s’agira du septième duel entre la Belgique et la Croatie. Le bilan des Dia-bles est plutôt maigre : ils n’ont pris que 27,78 % En deux déplacements àZagreb, les Belges ont à chaque fois été battus, avec une différence de butsde 5-0 en faveur des Croates.Voici leurs six duels précédents :

02-09-2000 Bruxelles qualif. CM 0-0

06-10-2001 Zagreb qualif. CM 1-0 75e Boksic

29-03-2003 Zagreb qualif. Euro 4-0 9e Srna, 53e Prso, 70e Maric, 76e Leko

10-09-2003 Bruxelles qualif. Euro 2-1 35e et 43e Sonck, 36e Simic

03-03-2010 Bruxelles amical 0-1 63e Krancjar

11-09-2012 Bruxelles qualif. CM 1-1 6e Perisic, 45e Gillet

LA FICHE TECHNIQUE29/3/2003Croatie ­ Belgique 4­0CROATIE Stipe Pletikosa (Hajduk Split);Dario Simic (Milan AC-Ita),Robert Kovac (FC Bayern Munich-All),Josip Simunic (Hertha BSC Berlin-All);Dario Srna (NK Hajduk Split),Giovanni Rosso (Maccabi Haïfa-Isr)puis 46e Jerko Leko (Dynamo Kiev-Ukr),Igor Tudor (FC Juventus-Ita)puis 77e Niko Kovac (FC Bayern Munich-All),Milan Rapaic (NK Hajduk Split),Boris Zivkovic (capt-Bayer 04 Leverkusen-All);Dado Prso (AS Monaco-Fra)puis 70e Mario Stanic (Chelsea FC-Ang),Tomislav Maric (VfL Wolfsburg-All).Sélectionneur : Otto Baric

BELGIQUE Francky Vandendriessche (ExcelsiorMouscron/1re sélection);Olivier De Cock (Club Bruges KV/4 sélections) puis57e Eric Deflandre (Olympique Lyonnais-Fra/43),Joos Valgaeren (Celtic FC Glasgow-Eco/17) puis 67e

Jelle Van Damme (Ajax Amsterdam-P-B/1),Daniel Van Buyten (Olympique de Marseille-Fra/15),Peter Van Der Heyden (Club Bruges/9);Gaëtan Englebert (Club Bruges KV/7)puis 54e Walter Baseggio (SC Anderlecht/15),Timmy Simons (Club Bruges KV/22),Thomas Buffel (SC Feyenoord-P-Bl/4),Bart Goor (capt-Hertha BSC Berlin-All/48);Wesley Sonck (RC Genk/22),Emile Mpenza (FC Schalke 04-All/39).Sélectionneur : Aimé Anthuenis (6).

ARBITRE :M. Herbert Fandel (All).AVERTISSEMENTS : De Cock, Rosso,Srna, Deflandre.LES BUTS : 9e Srna (1-0), 53e Prso (2-0),68e Maric (3-0), 76e Leko (4-0).ASSISTANCE : 20.000.

x L’équipe belge quia pris l’eau à Zagreb,c’est celle-là.Et pourtant, à l’époque,il paraît qu’ils avaientfière allure…De gauche à droite, enhaut : Van Der Heyden,Van Buyten, Simons,Valgaeren,Vandendriessche.En bas : E. Mpenza,De Cock, Englebert,Sonck, Buffel et Goor.(REPORTERS)

Le cauchemarde Franky

xOlivier De Cockaux prises avec Milan

Rapaic: le duel avaitlargement tournéen faveur du futur

Standardman.(REPORTERS)

29M

ARS

2003

SOUVENIRS ENDIABLÉS BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

14 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 15

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LES DIABLES N’AIMENT PAS LE DAMIERLa Croatie est un adversairequi a toujours mis les Belges en difficultés

Il s’agira du septième duel entre la Belgique et la Croatie. Le bilan des Dia-bles est plutôt maigre : ils n’ont pris que 27,78 % En deux déplacements àZagreb, les Belges ont à chaque fois été battus, avec une différence de butsde 5-0 en faveur des Croates.Voici leurs six duels précédents :

02-09-2000 Bruxelles qualif. CM 0-0

06-10-2001 Zagreb qualif. CM 1-0 75e Boksic

29-03-2003 Zagreb qualif. Euro 4-0 9e Srna, 53e Prso, 70e Maric, 76e Leko

10-09-2003 Bruxelles qualif. Euro 2-1 35e et 43e Sonck, 36e Simic

03-03-2010 Bruxelles amical 0-1 63e Krancjar

11-09-2012 Bruxelles qualif. CM 1-1 6e Perisic, 45e Gillet

LA FICHE TECHNIQUE29/3/2003Croatie ­ Belgique 4­0CROATIE Stipe Pletikosa (Hajduk Split);Dario Simic (Milan AC-Ita),Robert Kovac (FC Bayern Munich-All),Josip Simunic (Hertha BSC Berlin-All);Dario Srna (NK Hajduk Split),Giovanni Rosso (Maccabi Haïfa-Isr)puis 46e Jerko Leko (Dynamo Kiev-Ukr),Igor Tudor (FC Juventus-Ita)puis 77e Niko Kovac (FC Bayern Munich-All),Milan Rapaic (NK Hajduk Split),Boris Zivkovic (capt-Bayer 04 Leverkusen-All);Dado Prso (AS Monaco-Fra)puis 70e Mario Stanic (Chelsea FC-Ang),Tomislav Maric (VfL Wolfsburg-All).Sélectionneur : Otto Baric

BELGIQUE Francky Vandendriessche (ExcelsiorMouscron/1re sélection);Olivier De Cock (Club Bruges KV/4 sélections) puis57e Eric Deflandre (Olympique Lyonnais-Fra/43),Joos Valgaeren (Celtic FC Glasgow-Eco/17) puis 67e

Jelle Van Damme (Ajax Amsterdam-P-B/1),Daniel Van Buyten (Olympique de Marseille-Fra/15),Peter Van Der Heyden (Club Bruges/9);Gaëtan Englebert (Club Bruges KV/7)puis 54e Walter Baseggio (SC Anderlecht/15),Timmy Simons (Club Bruges KV/22),Thomas Buffel (SC Feyenoord-P-Bl/4),Bart Goor (capt-Hertha BSC Berlin-All/48);Wesley Sonck (RC Genk/22),Emile Mpenza (FC Schalke 04-All/39).Sélectionneur : Aimé Anthuenis (6).

ARBITRE :M. Herbert Fandel (All).AVERTISSEMENTS : De Cock, Rosso,Srna, Deflandre.LES BUTS : 9e Srna (1-0), 53e Prso (2-0),68e Maric (3-0), 76e Leko (4-0).ASSISTANCE : 20.000.

x L’équipe belge quia pris l’eau à Zagreb,c’est celle-là.Et pourtant, à l’époque,il paraît qu’ils avaientfière allure…De gauche à droite, enhaut : Van Der Heyden,Van Buyten, Simons,Valgaeren,Vandendriessche.En bas : E. Mpenza,De Cock, Englebert,Sonck, Buffel et Goor.(REPORTERS)

xOlivier De Cockaux prises avec Milan

Rapaic: le duel avaitlargement tournéen faveur du futur

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