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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°254 - Semaine du 28 novembre au 4 décembre 2014 LES MONDES APAISÉS DE JEAN-MICHEL FAUQUET, SANS TITRE, 2010, TIRAGE ARGENTIQUE ET HUILE SUR PAPIER, 50X60 CM/ JEAN-LOUIS LOSI / COURTESY GALERIE CLAUDE BERNARD / PARIS FAUQUET PP.4-5 Expo en vue Portes ouvertes Ce week-end à Gand, décorateurs et antiquaires ouvrent leurs portes. PP.10-11 La Bodson Gallery devient “Island”. Première avec Sébastien Bonin. PP.2-3 Chez Paris-Beijing, une vingtaine d’images renversantes de Li Wei. P.16 Photographie LI WEI/COURTESY GALERIE PARIS BEIJING

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Arts Libre du 28 novembre 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°254 - Semaine du 28 novembre au 4 décembre 2014

LESMONDES

APAISÉSDE

JEAN-MICHEL FAUQUET, SANS TITRE, 2010, TIRAGE ARGENTIQUE ET HUILE SUR PAPIER, 50X60 CM/ JEAN-LOUIS LOSI / COURTESY GALERIE CLAUDE BERNARD / PARIS

FAUQUETPP.4-5

Expo en vue Portes ouvertesCe week-end à Gand,décorateurs et antiquairesouvrent leurs portes. PP.10-11

La Bodson Gallery devient“Island”. Première avecSébastien Bonin. PP.2-3

Chez Paris-Beijing, unevingtaine d’imagesrenversantes de Li Wei. P.16

Photographie

LIWEI/COU

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2 L'actu SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Une île artistique en pleine villeh Désormais gérée par un quatuor,la Bodson Gallery devient “Island”et modifie totalement sonfonctionnement, son but et sonrapport aux artistes.Première avec Sébastien Bonin.

A CÔTÉ DES GALERIES BIEN ÉTABLIES fonctionnantavec professionnalisme comme des maisons de pro­duction, il existe, à Bruxelles tout particulièrement,une quantité d’initiatives privées, temporaires, éphé­mères, de tailles diverses, de la vitrine à l’espace in­dustriel squatté. Leur dynamisme est tel qu’il est diffi­cile de les suivre. Leur présence signifie surtout qu’àcôté des galeries qui se consacrent à la promotion ré­gulière de leurs artistes, il se manifeste, malgré lenombre croissant de ces enseignes de qualité bien éta­blie, des besoins autres. Beaucoup de plasticiens res­sentent la nécessité de se présenter parallèlement à cecircuit, soit parce qu’ils n’en font pas encore partie,soit parce qu’ils sont farouchement nomades et indé­pendants.

Rapidement reconnue par le milieu, les amateursd’art et les professionnels, la Bodson Gallery qui jus­qu’en 2014 participait à Art Brussels, a décidé d’arrê­ter ses activités sous la forme traditionnelle dès cemois de novembre. Le lieu d’exposition est préservémais son mode de fonctionnement, désormais, est to­talement modifié. Il se situe justement entre la ma­nière d’agir des petites structures auxquelles il est faitallusion et la programmation d’une galerie. Ils sontquatre, en association, pour animer cette structure“qui voudrait faire bouger les choses” comme le dit

Charles­Antoine Bodson “hors d’une stratégie habi­tuelle de galerie”. “Nous ne recherchons pas la rentabilitémais un autofinancement qui assure la continuité” et lesprotagonistes d’insister sur “la mise en action de va­leurs plus humanistes”.

Le lieu, qui résulte de la fusion de l’ancienne galerieBodson et de l’ex­espace parallèle Island, petite struc­ture de Matonge gérée par deux artistes, Sébastien Bo­nin et Brice Guilbert, conserve le nom Island. Il privi­légiera l’accueil de jeunes plasticiens sans qu’aucunne soit lié comme c’est souvent le cas dans une galerie.Le but, outre de fonctionner comme lieu d’expo, estaussi d’attirer spécialement le regard des profession­nels. L’expo de cet été “Des chevals” qui fut une sorted’avant­première avec l’intervention d’Anne­Cathe­rine Lacroix, la quatrième associée (voir A.L.29.08.14),a donné d’excellents résultats puisque trois jeunes ex­posants se retrouvent aujourd’hui dans d’autres gale­ries ! La programmation sera basée sur des expos d’ar­tistes choisis par la bande des quatre et sur des initiati­ves d’un autre type, notamment curatoriales, sur desévénements ­surprises au moment des Brussels ArtDays et de Art Brussels. Fin janvier, la thématique ar­tistique sera la sculpture.

La première expo qui donne le ton est un solo de Sé­bastien Bonin, un jeune photographe qui agit commeune peintre et qui présente ses travaux en continuitésur une seule ligne comme s’il s’agissait d’un film. Audépart de tirages argentiques réalisés dans le labo per­sonnel, par virages chromatiques, insertions d’imagesdans l’image, superpositions et autres interventions, ildonne à voir en première vision d’ensemble, une suitechromatique avec des dominantes monochromes.Des verts, des bleus des jaunes. Et une finale plus som­bre. On est pleinement dans l’interprétation picturale,dans la composition, dans la saturation colorée quin’efface cependant pas le motif paysager. Celui­ci pro­

Commentaire

Retourgagnant

Par Roger Pierre Turine

Nous vous en parlons par ailleurs, lavente, chez Cornette de Saint­Cyr, le18 novembre dernier, comportait unimportant volet consacré à des pièces,souventmaquettes ou réductions designaux, conçus un peu partout dans lemonde, par JacquesMoeschal.Ce coup de projecteur sur un artistedécédé il y a dix ans et dont on neparlait plus guère faute d’expositionsou de publications en vue, pouvait êtreà double tranchant. Un quitte ou dou­ble. Le pari était certes audacieux.SabineMund n’a pasmanqué sonaffaire. Elle avait, il est vrai, misbrillamment en exergue la vente et,surtout, le privilège d’avoir pu rassem­bler autant de pièces témoins, créantainsi un ensemble qui, l’une dansl’autre, monopolisait l’attention sur leparcours entier dumaître spatial.La sauce a pris, la vente aura été ungrand succès. Tout bénéfice avant toutpourMoeschal, dont l’aura, quelquepeu oubliée, a, d’un coup de baguettemagique, retrouvé belle santé.Ce qui revient aussi à dire que lesmaisons de ventes publiques peuventavoir un beau rôle à jouer, non seule­ment dans l’édification d’une vraiecote de valeur des artistes, mais aussidans le retour, plus oumoins inat­tendu, de ceux­ci sur le devant de lascène.Il nous est arrivé, et nousmaintenonsce que nous avons dit, de fustiger desventes tonitruantes célébrant desenchèresmillionnaires insupportables.Nous pensons à celles qui confèrent àl’art une valeur qui ne veut plus riendire. Une valeur financière qui sup­plante et obstrue la valeur d’art, pro­fonde, inimitable, d’uneœuvre. Et, quiplus est, parfois coup de poignard dansle dos de créateurs qui, leur vie durant,ont souffert de désaveux cinglants.Après, toutefois, le décès d’un artiste, iln’est pas trente­six solutions pour lapérennité de son art. Il faut une familleconsciente d’avoir àmaintenir, par uneprésence efficace, enmusée, dans lesinstitutions, en galeries, l’œuvre ducher disparu.Le biais de la fondation d’intérêt publicpeut être une variante utile : elle assu­rera cette sauvegarde au­delà d’une vied’héritiers. Et, bien sûr, les ventespubliques sont une troisième alterna­tive, pourvu qu’elles ne soient pointcoup dans l’eau ou sans lendemain.Il est affligeant que desœuvres et desartistes de renom et de qualité se per­dent dans la nuit des temps faute desuivi la mort venue !

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3L'actuSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Une île artistique en pleine villecure une autre unité à la démarche : toutes les photo­graphies sont prises à partir d’un jardin botaniquequelque part dans le monde. Exotisme du sujet et duregard.Claude LorentUSébastien Bonin, “Salon indien”. Island, 21 rue duMail,1050 Bruxelles. Jusqu’au 20 décembre. Dumercredi ausamedi de 14h à 18h.

Le quatuor

Charles-Antoine Bodson.Bruxellois né en 1975. Il selance dans les affaires avantd’ouvrir une premièregalerie, de la restructurer etde s’installer rue du Mail.Conjointement, il crée etgère SK8Room un lieu et deséditions artistiques surplanches de Skateboard. En2014, il invite Island à lerejoindre.Sébastien Bonin. Voirci-contre.Brice Guilbert. Français, néà Montpellier en 1979, il estdiplômé de La Cambre endessin. Artiste plasticien,auteur compositeur etproducteur, il a publié 3albums de chansons etexpose des dessins etphotos en relation avec desobjets. Cofondateur deIsland.Anne-Catherine Lacroix.Née à Namur en 1979,diplômée en sciences-po,elle vit et travaille à Bruxel-les. Elle poursuit une car-rière internationale dans lamode. Collectionneuse d’artcontemporain. En 2014, ellea co-curaté “Des chevals”.Vient de rejoindre Island.

Bio express

Né en 1977 à Ixelles, Sébastien Bonin est diplômé deLa Cambre en sérigraphie. Il pratique la photographieargentique. Dès 2011, il expose en groupe en Chine etaux rencontres d’Arles. Depuis, il expose régulièrementen France et en Belgique, ainsi qu’en Roumanie et à LosAngeles. Il vient de participer à “The Belgian Six” auPalais des Beaux-Arts de Bruxelles. En 2012, il estcofondateur avec Brice Guilbert de Island. Il fait partiedu quatuor du nouveau Island.

COUR

TESY

BODS

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ISTESébastien Bonin, vue partielle

de l’installation des photogra-phies du “Salon indien”, 2014,

espace Island, Bruxelles.A droite, “Chief Thundercloud”,

Chromogenic print, 2014,128 x 119 cm et “Rory Calhoun”,

Chromogenic print, 2014,128 x 116 cm.

COUR

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ISTE

COUR

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LLER

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ISTE

“Sébastien Bonin travaille en partie àl’aveuglette, manipulant instinctivement son

medium dans l’obscurité, se laissant dominer parlui, le malmenant parfois, laissant la trace du

processus visible”.Island

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4 L'actu SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Portrait “

Entre bricoleet angoisse

NOUS AVONS TROUVÉl’homme si attachant, pleind’empathie et de visions in­térieures, un portrait s’im­posait. Né à Lourdes en1950 dans un coin deFrance qui lui parut vitedésuet, Jean­Michel Fau­quet émigra, à 20 ans, auCanada. “Le Canada, c’étaitl’espoir d’un pays qui vousdonnait lesmoyens de vivre.”Rentré en France en 1982,établi à Paris, y travaillantdans l’administration, ilmit une part de ses nuits auservice d’un besoin inex­tinguible d’expression. “Jeneme voyais pasme trimbal­ler une caméra en bandou­lière. Habitant dans le quar­tier du Sentier, fertile en fa­bricants de cartons, j’ai optépour la récupération.” “De­puis, le carton irrigue mestravaux. Le carton et ce que jetrouvais sur ma route. Je mesuis mis à créer des motifs àpartir de riens. Je crois àl’économie de la production.”Ne sortant guère de Paris,œuvrant dans un atelierminuscule, son lieu de vie,il y pratique “un travaild’enfermement qui, par effetde dilation, induit un désir defuite.”

A la retraite depuis deuxans, Fauquet n’a pas changéd’option. Un travail noc­turne avec un éclairage. “Untravail photo­biographique”.Il a élargi son domaine

mental et, publié aux Editions Filigranes, son livre “Le grand séparateur”, une collaboration avecdes écrivains. “Je souhaitais une résonance. Et j’aime la singularité de l’écriture des autres.” Il a, depuis1988, une quinzaine de livres à son actif. Et son écriture, ce sont ses objets de cartons, les photosqu’il en tire et la peinture qui les recouvre d’indices accusés. “Dans les travaux, il y a un ou deuxpersonnages que je martyrise dans des espaces singuliers. Il y a aussi de faux personnages, des manne­quins parfois trouvés tels quels.Mon aventure photographique n’est pas vraiment une aventure du re­gard. J’officie dans un trop petit espace pour cela. C’est une photographie un peu anthropométrique.”

Eclairage rudimentaire, l’ouvrage de Fauquet s’apparente au jeu de construction : “A construire,on se reconstruit. Je crois que le travail artistique sert à ça. Pour ne pasmourir.” A l’entendre vider sontrop­plein d’amertume, de regrets délicatement déposés sur l’autel de la rencontre, on com­prend mieux la nécessité de ses mises en abîme. “J’opère mes tirages sur papier argentique avec untraitement particulier, puis je rehausse mes images à la peinture à l’huile. Et je traite le tout comme despièces uniques”.“Les conditions de construction, ce n’est pas rien. Cela demande une énergie ! C’est ingrat. Mais pour

moi la seule issue. Je peins à la lumière électrique et l’atelier du photographe a quelque chose de nauséa­bond. De plus, j’habite là­dedans !” L’homme est disert, agréable, modeste, heureux de bavarder : “Jesuis ému de me retrouver ici. Emu et honoré par l’invitation de Claude Bernard. C’est une galerie avecune histoire, que je lorgnais… de loin. L’homme qui la dirige est un prince ! Vous savez, on n’a pas enviede se confier à n’importe quel marchand. Après maintes expos en lieux institutionnels, il est bon de semontrer en galerie”.

“Le travail artistique, c’est essayer de faire échec à l’échec. Je suis comme le peintre face à sa toile blan­che. Et, dans l’atelier, il est écrit : “Mon Dieu, délivrez­nous du sujet”. Je vais vers ce qui nous taraude.”Roger Pierre Turine

JEAN

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h Jean­Michel Fauquet n’a pas son pareil pour troubler notre regard.

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5L'actuSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Fauquetamorce etcorse l’intrigue

JEAN­MICHEL FAUQUET A BEAU AVOIR été vu auxRencontres photographiques d’Arles en 2013, puis à laMaison Européenne de la Photographie, à Paris, il n’estpas à proprement parler un photographe ! Et pourcause : il est tout à la fois et en même temps façonneurd’objets souvent insolites, tireur de clichés des dits ob­jets et leur manipulateur et imprimeur sur papiers ba­rytés, enfin peintre qui recouvre d’huile les tirages desphotos de ses objets, le tout travaillé dans des lumièresqui troublent l’espace et l’entendement.

Claude Bernard n’a pas loupé l’aventure avec pareilpersonnage. Pour un coup d’essai, un coup de maîtrepour le galeriste et pour l’artiste : Jean­Michel Fauquet,l’âge de la retraite venu, se retrouve pour la premièrefois à la une d’une galerie avouant plus que pignon surrue, un gros demi­siècle de présence internationale.

La donne est fort simple mais pas pour autant évi­dente ! Une quarantaine de photos en noir et blanc ca­drées de noir, sous verre muséal, à peu près noirescomme leurs sujets, s’éclairent de touches et lumièresincidentes qui, soudain, électrisent la galerie. On nepeut pas ne pas y aller voir. Un mystère préoccupant en­veloppe l’ambiance, lui confère la stature d’antre auxmagies lointaines et barbares. Dès l’entrée en effet, sousvitrines, des objets de carton indiquent une présencequi n’est pas anodine. De quoi s’agit­il ? En fait, d’un peude tout sans caractéristique précise autre que “fait mainen carton déclassé”. Là un cône, ici des ailes, plus loinune tour. De ces petits objets anodins qui, soudain,parce que votre œil gambade des objets aux tableaux,prennent la dimension de références presque surréalis­tes. Avec Fauquet, on voyage en plein univers d’un non­dit qui se calfeutrerait sous l’apparence d’un objet iden­tifiable. D’un objet et de la mémoire ou du coup de se­monce que cet objet véhicule.

L’ensemble des tableaux génère l’ambiance, vous

plonge dedans. Les approcher de près, c’est autre choseencore ! A l’intrigue du pourquoi et du comment sejoint celle du pour qui. Ce qui corse l’aventure de la va­leur ajoutée d’une rencontre avec l’autre.

Fauquet ne façonne pas, ne photographie pas, nepeint pas pour le seul plaisir de faire quelque chose deses dix doigts. Automatiquement, vous ressentez dansces travaux des questionnements, des angoisses, des be­soins pressants d’aller au fond des choses. Voici, parexemple, un homme assis, sorte de grand inquisiteurqui, de loin, pourrait nous faire penser à l’Innocent IIIde Bacon et, de près, à un homme usé par le temps, dontl’un des yeux, balafré de blanc, inquiète pour deux.Dans ce tableau, comme dans les autres, la lumière

vient de l’intérieur et, nous ajouta l’artiste, “Je remarqueaprès coup qu’il y a, étonnamment, peu d’ombre, comme simes personnages étaient neutralisés.”

Fauquet s’interroge sur le démontage de notre épo­que. Sur le bric­à­brac qui la caractérise : ses imagessemblent se demander comment remettre ce monded’aplomb. Il use aussi de scènes quelque peu primitives :on ne sait trop à qui et à quoi on y a affaire.

“Dans mon travail – dit­il – il y a une espèce d’archéolo­gie de la mémoire. A la Renaissance, il y avait des templesde lamémoire… Je crée des objets et des images qui éveillentdes histoires chez celui qui les regarde.”

Au cœur de ces inquiétudes accumulées, une naturemorte, très dépouillée, apaise un peu l’alentour.Ailleurs, une grâce soudain passe avec une trilogie qui,pour “Sans Titre” comme le reste, serait un peu ses Mé­nines à lui. Tous ses objets intriguent, recèlent des am­biguïtés… “Il faut installer le trouble du regard. Ce ne sontpas des vérités, mais des propositions dont les visiteurs peu­vent s’emparer.” Il dit aussi : “Je peins plutôt des mondesapaisés.” Et alors que la plupart de ses tableaux sont nésd’objets de carton, un personnage plus récurrent re­vient sur le devant de la scène. Il s’agit du philosopheFrancis Cohen, son modèle le plus familier.

Recouvertes de peinture à l’huile, de pigmentsavouant leurs noirs, Fauquet gratte aussi et l’huile coule.Il vibre quand il travaille et, s’il fabrique des ailes par­fois, c’est parce qu’il aime les histoires d’ailes comme ilcraint l’enfermement “qui empêche d’avancer”.Roger Pierre Turine

h Découverte à Paris d’un artiste toutterrain qui fustige l’indicible.

“… Un bon chasseur façonne lui-même ses appeaux. Et c’estainsi que naissent tant deformes étranges quin’entretiennent avec leur proieaucun rapport apparent, maistant d’affinités discrètes,savantes, subtiles et quicaptivent la lumière…”Stéphane Audeguy(dans le catalogue)

JEAN

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Jean-Michel Fauquet, sans titre, 2014, tirage argentique et huile sur papier, 100x 120 cm.En bas, 2008, 110 x 110 cm.

Infos pratiques

Galerie Claude Bernard, 7-9, rue des Beaux-Arts, Paris6e. Catalogue. Jusqu’au 27 décembre. Infos :www.claude-bernard.comParis en 1h22 avec Thalys : www.thalys.com

Bio express

Naissance dans unepetite ville françaisetrès XIXe. Il y décou-vre pourtant leLiving Theatre.1970 : Etats-Unis etCanada. S’y bâtit unemémoire d’entredeux mondes. An-nées 80 : atelier àParis. 2013 : Rencon-tres Photographi-ques d’Arles; 2014 :Maison Européennede la Photographie, àParis.

JEAN

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6 Les galeries SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

ABCHalinka Jakubowska. Sculptures. ‣ Jus-qu’au 27·12. Du Ma. au S. de 10h30 à12h30 et de 14h30 à 18h30 ou sur rdv.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert DumontLes Montagnes se déplacent. Peintures dePascale Corbeel. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J. auD. de 13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

AliceFake Heads & Escape Plans. Oeuvres del’Atelier Pica Pica.‣ Jusqu’au 19·12. DuMe.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

argos/Centre for Art & MediaI Do Not Know the Real Story Which Hap-pens There. Oeuvre du duo d’artistes rou-main Mona Vatamanu et Florin Tudor: ins-tallations, vidéos... ‣ Jusqu’au 20·12. DuMe. au D. de 11 à 18h.Silver Bliss #3: A Certain Love, A CertainIrony, A Certain Belgium. Oeuvres de JanBucquoy, Axel Claes, Jef Cornelis, Luc Go-byn, David Helbich, Jan Kempenaers, Jac-ques Lennep, Ria Pacqué, Jan Vromman etThierry Zéno. ‣ Jusqu’au 20·12.URue du Chantier 13 - 1000 Bruxelles -02 229 00 03 - www.argosarts.org

c-o-m-p-o-s-i-t-eDon’t cheatme out of the fullness ofmy ca-pacity !. Oeuvres d’Emmanuelle Lainé.‣ Jusqu’au 13·12. Du J. au S. de 14 à 18h.URue du Marché aux Porcs 10 - 1000 Bruxelles -www.c-o-m-p-o-s-i-t-e.com

Catherine BastideMaking Friends. Oeuvres de Nick Bastis.‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. au V. de 10 à18h30, le S. de 12 à 18h.Pride. Oeuvres d’Henrik Olai Kaarstein.‣ Jusqu’au 24·01.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71 - www.catherinebastide.com

ChampakaJean-Michel Arroyo. Expo-vente dédiée à lasérie “Buck Danny Classic”. ‣ Jusqu’au13·12. Du Me. au S. de 11 à 18h30, le D. de10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Etablissement d’en face projectsShi. Oeuvres de Shuzo Azuchi Gulliver etYuki Okumura.‣ Jusqu’au 07·12. DuMe. auD. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie 2016Carl-Anthony Jonckheere. Peintures récen-tes. ‣ Jusqu’au 20·12. Du J. au D. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016-mira.be

Galerie Harold t’KintWalter Leblanc. ‣ Jusqu’au 20·12. Du Me.au S. de 11 à 13h et de 14 à 18h ou sur rdv.URue Ernest Allard 31 - 1000 Bruxelles -0475 34 01 11

Gladstone GalleryDark Incandescence. Peintures et oeuvressur papier d’Elizabeth Peyton. ‣ Jusqu’au16·01. Du Ma. au S. de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryLa Force du noir et blanc. Oeuvres d’HenriMichaux, Christian Dotremont, Marcel-Louis Baugniet, Zéphir Busine, Lismonde,Berthe Dubail, Pierre Clarebout... ‣ Jus-qu’au 20·12. Du Me. au S. de 14 à 18h ousur rdv.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles - 02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

Huberty & Breyne Gallery(S.E.N.S.). Dans la foulée de la sortie del’ouvrage (S.E.N.S.) aux Editions Delcourt,la galerie expose planches originales, des-sins inédits, vidéo et sculptures de Marc-

Antoine Mathieu. ‣ Jusqu’au 04·01. DuMe. au S. de 11 à 18h, le D. de 11 à 17h.URue de Bodenbroeck 8 - 1000 Bruxelles -02 893 90 30 ou 0478 31 92 82www.hubertybreyne.com

J. Bastien-ArtAmor Fati. Peintures de Jan Van Mechelen.‣ Jusqu’au 08·01.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Keitelman GalleryNameless. Oeuvres de Claude Cortinovis.‣ Jusqu’au 17·01. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

La Grande Maison BlancheExposition collective. Peintures de Lau-rence Deletaille, photos de Vincent Eve-rarts, céramiques de Dauphine Scalbert et

sculptures d’Eric Smolinski. ‣ Jusqu’au21·12. Du V. au D. de 14h30 à 19h ou surrdv.URue de Spa 25 - 1000 Bruxelles -0476 24 36 30

Macadam GalleryMéta Morphoses. Dessins, peintures etsculptures de Johan Van Mullem. ‣ Jus-qu’au 14·12. Du Me. au D. de 10 à 17h ousur rdv.UPlace du Jeu de Balle 58 - 1000 Bruxelles -02 502 53 61 - http://macadamgallery.com

Maison d’Art Actuel des ChartreuxBrussels Background. Younes Baba-Alicombine les techniques, les objets du quoti-dien, les sons, la vidéo et la photographie etadresse des questions politiques, socialeset écologiques. ‣ Jusqu’au 20·12. Du J. auS. de 14 à 18h.URue des Chartreux 26-28 - 1000 Bruxelles -02 513 14 69 - www.maac.be

Meessen De ClercqHomo Ludens. Oeuvres d’Ignasi Aballí,Jordi Colomer, Lieven De Boeck, Hreinn Frid-finnsson, Filip Gilissen, Nicolás Lamas,Bruce Nauman, Sarah Ortmeyer, EvaristeRicher, Kelly Schacht, Maarten VandenEynde et Leon Vranken. ‣ Jusqu’au 06·12.Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MOTinternationalAtlas. Oeuvres de Nel Aerts, Kasper Bos-mans et Julien Meert. ‣ Jusqu’au 20·12. DuMa. au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryOyster. Oeuvres de Margaret Salmon.‣ Jusqu’au 06·12. Du Me. au S. de 11 à 18hou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxelles -0484 59 92 28www.officebaroque.com

Office d’Art contemporainMorphosis. Oeuvres de Manuel Alves Pe-reira. ‣ Jusqu’au 06·12. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue de Laeken 105 - 1000 Bruxelles -02 512 88 28www.officedartcontemporain.com

Patrick Derom GalleryPol Bury “Deluding Time”. L’expo proposeplus de 60 oeuvres datant de 1953 à 2004:sculptures, reliefs, collages, estampes et bi-joux, ainsi que du matériel documentaire(photos, catalogues d’expos, films...).‣ Jusqu’au 20·12. Du Ma. au S. de 10h30 à18h30.URue aux Laines 1 - 1000 Bruxelles -02 514 08 82www.patrickderomgallery.com

Pictures & Objects Arts GalleryJean-Paul Debattice (1943-2013). Photos.‣ Jusqu’au 30·11. Tous les jours de 10 à18h.URue Blaes 132 - 1000 Bruxelles

Pierre HalletPaper Masterpieces. Oeuvres d’AntoineMortier. ‣ Jusqu’au 14·12. Du Ma. au V.(fermé le Me.) de 14h30 à 18h30, le S. de11h30 à 18h30 et le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles - 02 512 25 23- www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GalleryThe Scent of Mimosa. Oeuvres de WernerMannaers. ‣ Jusqu’au 01·02. Du Ma. au V.de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h ou surrdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryPierre Célice. Peintures. ‣ Jusqu’au 31·12.Du J. au D. de 12 à 18h.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54www.facebook.com/schiller.art.gallery

SynthèseSkylines. Toiles et dessins deMadlen Herrs-tröm. ‣ Jusqu’au 20·12. Du J. au S. de14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryBefore They Pass Away. Le photographeJimmy Nelson entend garder trace de civili-sations en passe de disparaître aux quatrecoins du globe. ‣ Jusqu’au 07·02. Du Ma.au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeMauro Staccioli. Dessins et sculptures.‣ Jusqu’au 12·12. Du L. au V. de 14h30 à18h30, le S. sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles -02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriLa Bête au Bois Dormant. Peintures et bi-joux récents de Michèle Grosjean. ‣ Jus-qu’au 20·12. Les V. et S. de 14 à 18h ou surrdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianOver Drive. Oeuvres de Xavier Mary. ‣ Jus-qu’au 20·12. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Infiltrer la fonction du langage

Idéalement il faudrait avoir lu Philip K Dick etLacan, une vraie gageure pour ce dernier, pouraborder l’exposition de Dora Garcia qui se basesur la lecture de ces deux auteurs. Si on neprésente pas Lacan, sans doute est­cenécessaire en deux mots pour Philip K Dick,sauf pour les amateurs de S.F. Cet américain estauteur de romans de science­fiction dontcertains ont été adaptés au cinéma. Angoisséperpétuel, nourrit aux amphétamines, puis auxdrogues, paranoïaque et sujets à dehallucinations, il verse aussi dans une sorte demysticisme étrange. Le cocktail entre cet auteurdevenu quasi mythique, Lacan inaccessible aucommun des mortels et Antonin Artaudprésent également dans l’exposition, fournitune matière visuelle à réflexion qui portedavantage sur l’écrit et le langage, leurstructure et les connexions mentales, que surl’image. Cette dernière, en notes, en dessinsmuraux, en lettres d’or, en installation avecinsertion littéraire, en film, devient l’incitantvisuel à entrer dans l’univers labyrinthique duconscient, de l’inconscient, de la pensée, del’écrit, du mental, avec lequel l’individu estconstamment confronté. Surtout s’il est auteur,

penseur, analyste. Ou angoissé de soi.L’artiste espagnole Dora Garcia (1965, vit àBarcelone) s’insinue dans ces entrelacs ettraduit ses lectures dont celle de “L’Angoisse”de Lacan en tentatives de compréhensionimagée. Au fur et à mesure de sa lecture, elle arempli un carnet de notes et de dessins. Elletraduit la pensée en graphiques, mots, tracesou s’interroge, consigne ses réflexions. Elleconstitue ainsi un volume parallèle à celui deLacan. Aussi épais. Aussi complexe à décrypter.Qui serait aussi une autre manière, enextrapolant, de poser la question de RolandBarthes à propos de la peinture : “Qu’est­ce quise passe, là ?”. Lui aussi se penchait sur lelangage. Une expo qui s’infiltre dans les dédalesde l’être, de la pensée et se demande pourquoi“Il y a un trou dans le réel” ? L’expo exerce unefascination de résistance face à l’interprétation.(C.L.)

UDora Garcia, “Philip k Dick and the vesicapiscis”. Galerie Michel Rein, 51A rue deWashington, 1050 Bruxelles. Jusqu’au20 décembre. Du jeudi au samedi de 10h à 18h.www.michelrein.com

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Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordinationrédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPMPress Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Ho-

dey. Rédacteur en chef: Francis Van deWoestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pier-re-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Pu-blicité:Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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7Les galeriesSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

Albert BaronianThe Secret Agent: Thinking of AllanSekula. Oeuvres d’Yvan Salomone. ‣ Jus-qu’au 20·12. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue de la Concorde 33 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Arthus GalleryFlower Portraits. Photos d’Edouard Jans-sens. ‣ Jusqu’au 29·11. Du Ma. au S. de 14à 18h.URue Simonis 33 - 1050 Bruxelles - 02 544 07 25- www.arthusgallery.com

Box GalerieIn the shadow of a doubt. Dessins et vidéosde David Mileikowsky.‣ Jusqu’au 13·12. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles - 02 537 95 55- www.boxgalerie.be

Delire GalleryGina Pane. ‣ Jusqu’au 13·12. Du J. au S. de13 à 18h ou sur rdv.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Didier DevillezVariations Kafka. Dessins d’Arié Mandel-baum. ‣ Jusqu’au 20·12. Du J. au S. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05 - www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandRougir. Sérigraphies de Françoise Petro-vitch (lavis et encres sur papier, sérigra-phies, wall drawings...). ‣ Jusqu’au 24·01.Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv, fermé du21·12 au 11·01.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsHélène de Gottal & Laurette Atrux-Tallau.Les deux artistes partagent certains outils(les épingles par exemple), certains mé-diums (le papier) ainsi qu’une pratique oùle labeur parfois fastidieux est au rendez-vous. ‣ Jusqu’au 18·12. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue Mignot Delstanche 51 - 1050 Bruxelles -0476 28 37 35 - www.estherverhaeghe.com

Fred LanzenbergStéphane Erouane Dumas. Peintures récen-tes. ‣ Jusqu’au 27·12. Du Ma. au V. de 14 à19h et le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d’YsHerbarium. Oeuvres d’Anya Belyat-Giuntaet Stéphanie le Grelle.‣ Jusqu’au 14·12. DuJ. au S. de 14 à 18h, le D. de 13 à 15h ou surrdv.URue de l’Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Hangar 18Why are the Roses so Pale ?. L’univers deRobin Mason est peuplé d’installations, dedessins, de gravures, d’eau-fortes, desculptures et de constructions en bois.‣ Jusqu’au 20·12. DuMa. au S. de 12 à 18h.UPlace du Châtelain 18 - 1050 Bruxelles -02 538 00 85 - www.h18.be

Une belle et bonne expositionà saluer chapeau bas !

Jeannine, Roger et Vital Leenaerts ont choisi de blanchir etnoircir leurs cimaises d’un seul coup d’œuvres ditesachromes et pas sans lumière pour autant.Que du belge et du bon à s’y mettre sous la dent et c’est àcroquer sans réserve. Les 14 artistes aux cimaises ont durépondant, qu’ils soient plus figuratifs ou plus abstraits oules deux de pair. Les pièces sont à conviction et lapromiscuité entre les unes et les autres, loin d’être uneentrave, conforte la qualité sans guère de faille del’ensemble.Le noir et le blanc qui illuminent, ce n’est plus à démontrer !Pas de Soulages ici, mais des gens de chez nous qui ont sufaire abstraction de l’illusion chromatique et privilégier laforce d’impact du noir et du blanc quand ils cheminent demèche. D’aucuns préféreront les épures mathématiques,voire trigonométriques, d’Albert Rubens (Tielt, 1944, illu.),qui fut Prix de la Jeune Peinture belge en 1972 et exposa, deconcert avec Walter Leblanc, aux Musées Royaux en 1986.D’autres iront plus sûrement vers Dotremont, Michaux ouLismonde, férus d’écritures. Mortier, Van Anderlecht, Busine,Dubail leur rappelleront une époque d’audaces avec lamatière et la ligne. Dans une ligne constructiviste, Baugniet,Clarebout, Coppieters t’Wallant, auront leurs adeptes. Là ou,plus inclassables, Heerbrant, Dierckx ou Schrobiltgen ontd’autres atouts à faire valoir.Difficile, dans pareil salon, de distinguer davantage l’un oul’autre, surtout quand l’architecture choisie les met, chacun,bien en valeur. Le plaisir du visiteur doit être total et il luirevient, en définitive, de faire ses choix à tête reposée, ensachant d’avance que la manne est de qualité. (R.P.T.)

UGroup 2 Gallery, 8, rue Blanche, 1000 Bruxelles. Jusqu’au20 décembre, du mercredi au samedi, de 14 à 18h. Infos :02.539.23.09

Pouvoirs du noir et blanc

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8 Les galeries SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

Le Salon d’Art

L’Empreinte vive. Peintures de GeorgesMeurant.‣ Jusqu’au 20·12. DuMa. au V. de14 à 18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à

‣ Jusqu’au 10·01.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxelles -02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Zedes Art GalleryGroup Exhibition. Oeuvres de Didier Ma-hieu, Romina Remmo et Julie Kern Donck.‣ Du 29·11 au 20·12. Du Me. au V. de 12 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

Antonio NardoneSimon Outers. ‣ Jusqu’au 06·12. Du Me.au V. de 14 à 18h et le S. de 15 à 19h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectOne Work Hides Another. Oeuvres de Za-chary Formwalt. ‣ Jusqu’au 06·12. Du J. auS. de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 ou 0494 62 43 13www.dt-project.com

FaiderRenaat Ivens. Oeuvres récentes. ‣ Jus-qu’au 21·12. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles - 02 538 71 18 -www.galeriefaider.be

Galerie Paris-BeijingHigh Place. Photographies de Li Wei por-tant un regard sur l’évolution et la moderni-sation de la Chine. ‣ Jusqu’au 10·01. DuMa. au S. de 11 à 19h.Turbid Landscapes. Peintures de Zhu Xinyu.

loczek, S. Rodriguez et J. Ruf. ‣ Jusqu’au20·12. Du J. au S. de 14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 ou 0479 95 07 10www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaMichael DeLucia. ‣ Jusqu’au 17·01. Du Ma.au V. de 10 à 18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsPippin Drysdale & Jonathan Keep. ‣ Jus-qu’au 20·12. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles - 02 640 26 55- www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenBlackout. Oeuvres de David Adamo, Wa-lead Beshty, Jürgen Drescher, Dan Graham,Mark Handforth, Sam Moyer, Torbjorn Ro-dland, Violette Banks... ‣ Jusqu’au 20·12.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Philippe Dubit. Dessins et pastels. ‣ Jus-qu’au 29·11. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxelles -0472 45 81 49www.xxlartonwaterloo503.com

IslandSalon Indien. Oeuvres de Sébastien Bonin.‣ Jusqu’au 20·12.URue du Mail 21 - 1050 Bruxelleswww.islandisland.be

Jozsa GalleryDread and Relief. Sculptures de Lucie Lan-zini. ‣ Jusqu’au 10·01. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Levy.DelvalBody By Body. ‣ Jusqu’au 10·01.Lying in a Field. Oeuvres d’Andy Meerow.‣ Jusqu’au 10·01.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -0484 96 66 47 - www.levydelval.com

Mazel GalerieExposition collective “Sur le papier”.Oeuvres de François Boisrond, MaikeFreess, Stéphane Pencréac’h, Vuk Vidor, Da-vor Vrankic, Benjamin SPaRK, Laurina Pa-perina, Lucien Gilson... ‣ Du 05 au 20·12et du 06 au 24·01. Du Ma. au S. de 11 à19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontThe Galerist. Oeuvres de C. Burget, P. Cle-mens, E. Dundic, T. Grootaers, G. Kondzot,L.A.A, Moolinex & AWL, C. Mitrentse, J. Po-

Caché – dévoilé

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9Les galeriesSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

V. de 12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURGalerie du BeffroiAu bout du fil. L’expo réunit une vingtainede créateurs utilisant le fil pour métamor-phoser une chaise d’église. Avec desoeuvres de Bilal Bahir, Fred Collin, MireilleLiénard, Géraldine Miesse, Gabriel Tapia...‣ Jusqu’au 04·01. Du Ma. au S. de 11 à18h, le D. de 12 à 18h, fermé les 25, 26·12,01 et 02·01.URue du Beffroi 13 - 5000 Namur - 081 24 64 33- www.ville.namur.be

ANVERS

ANVERSGalerie ZuidLaurent Lankmans. Dessins. ‣ Jusqu’au06·12. Du Me. au S. de 14 à 18h (le J. jus-qu’à 20h).UPacificatiestraat 34 - 2000 Anvers -03 248 84 83 ou 0474 645 650www.galeriezuid.be

NK GalleryNo Cash No Flash. Oeuvres d’Alexei Kos-troma. ‣ Jusqu’au 29·11. Du J. au S. de 12 à18h.UMuseumstraat 35 - 2000 Anvers - 03 237 98 22- www.nkgallery.be

Tim Van Laere GalleryUnguided Tours. Sculptures d’Henk Visch.‣ Jusqu’au 29·11. DuMa. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers - 03 257 14 17- www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GalleryThe Queen of Gaps. Oeuvres de Pietro Roc-casalva. ‣ Jusqu’au 20·12. Du Me. au S. de13 à 17h.Works on Paper I. Oeuvres de Michaël Bor-remans, Raoul De Keyser, Yun-Fei Ji, Kim Jo-nes, Mark Manders, Bart Stolle, Mircea Su-ciu, Patrick Van Caeckenbergh et Anne-MieVan Kerckhoven. ‣ Jusqu’au 20·12.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout - 03 216 16 26- www.zeno-x.com

FLANDRE OCCIDENTALE

KNOKKE-HEISTMaruani & Mercier GalleryLyle Ashton Harris. ‣ Jusqu’au 01·12. Du L.au S. de 11 à 18h.UKustlaan 124-126 - 8300 Knokke-Heist -0475 31 97 49 - www.maruani-mercier.com

OTEGEMDeweer GalleryIt was like so, but wasn’t. Sculptures etdessins de Michaël Aerts. ‣ Jusqu’au 14·12.Du Me. au D. (fermé le S.) de 14 à 18h ousur rdv.UTiegemstraat 6a - 8553 Otegem - 056 64 48 93- www.deweergallery.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTTatjana PietersIndian Shuffle. Oeuvres de Tamara VanSan.‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au D. de 14 à18h ou sur rdv.UNieuwevaart 124/001 - 9000 Gent -09 324 45 29 - www.tatjanapieters.com

Ma guerre en cartons. Dessins de Jean-PaulEmonds-Alt réalisés au fil des années surdes cartons de bocks, en regard d’archivesphotographiques de la guerre 14-18. ‣ Jus-qu’au 07·12.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles - 02 662 16 99 -www.galerieverhaeren.be

HAINAUTTOURNAIRasson Art GalleryOne More Time. Oeuvres de Kosta Kulund-zic, Eric Liot et Bernard Pras. ‣ Jusqu’au07·12. Du J. au D. de 14 à 18h3 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai - 0474 93 50 22- www.rassonartgallery.be

LIÈGELIÈGEEspace 251 NordImages volées. Peintures et objets dePierre Gérard.‣ Du05·12 au 14·02. DuMe.au S. de 14 à 18h, fermé du 20·12 au06·01.URue Vivegnis 251 - 4000 Liège - 04 227 10 95 -www.e2n.be

Monos Art GalleryMichael Kravagna & Armin Görhinger.Peintures et sculptures. ‣ Jusqu’au 02·12.Du J. au D. de 14h30 à 18h30 ou sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège - 0485 91 16 02- www.monosgallery.com

Quai4 GalerieRobin Vokaer. Peintures et sculptures.‣ Jusqu’au 20·12. Du J. au S. de 15 à 19h ousur rdv, le D. 07·12 de 11 à 17h.UQuai Churchill 4 - 4020 Liège - 0476 91 28 01 -www.quai4.be

Yoko Uhoda GalleryVois là... Photographies de Luc Vaiser.‣ Jusqu’au 07·12. Du J. au S. de 12 à 18h, leD. de 10 à 14h ou sur rdv.URue Forgeur 25 - 4000 Liège - 0478 91 05 53http://yoko-uhoda-gallery.com

STAVELOTTriangle bleuSuivez la vague du vent. Oeuvres de KrisFierens et Tinka Pittoors. ‣ Jusqu’au 28·12.Du J. au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMURJAMBESDétourPetites suites. Photographies de Jacky Le-couturier. ‣ Du 02·12 au 03·01. Du Ma. au

18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 - 1060 Bruxelles- 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarImaginations. Oeuvres de Ricard Aymar,Emmanuel Barcilon, Lance Letscher, HassanMusa, Max Neumann, Alberto Reguera,Chéri Samba, Michel Scarpa, Miroslav Ti-chy, Costas Tsoclis, Karl Waldmann... ‣ Jus-qu’au 29·11. Du Ma. au S. de 14 à 19h ousur rdv.Marion Sellenet. Sur le fil entre illustrationet arts plastiques, elle mène de front la con-ception d’images et la création d’oeuvresétranges entre la sculpture et le collage.‣ Du 04·12 au 03·01.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxelles -02 537 81 36 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachLucy + Jorge Orta. Dessin, sculpture, cou-ture, peinture, sérigraphie, photo, vidéo,intervention éphémère et performance il-lustrent leur travail sur les thèmes de l’éco-logie et des problèmes sociaux contempo-rains. ‣ Jusqu’au 20·12. Du J. au S. de 11 à13h et de 14 à 19h, le Me. sur rdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles - 02 502 78 24 -www.galerievaleriebach.com

ArtitudeEntrez dans la danse. Oeuvres de CatherineLambermont. ‣ Jusqu’au 06·12. Du J. au S.de 14 à 18h.URivoli Building #12 - Chaussée de Waterloo 690- 1180 Bruxelles - 02 641 14 12www.artitude.be

RossicontemporaryAu quotidien. Oeuvres de Barbara Cardone,Daniel Coves, Jean-Louis Micha, Simon Lau-reyns, Manu Engelen, Eléonore Gaillet...‣ Jusqu’au 03·01. Les J. et V. de 13 à 17h, leS. de 14 à 18h ou sur rdv.Scent of Abstract. Oeuvres d’Yves Ullens.‣ Jusqu’au 03·01.The Bridge. Oeuvres de David Delruelle.‣ Jusqu’au 03·01.URivoli Building - Chaussée de Waterloo 690 -1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieTwist in the Drama. Gravures de Véro Van-degh, Jean Cotton et Roby Comblain. ‣ Jus-qu’au 30·11. Du V. au D. de 11 à 19h.URue de l’Hospice communal 67 - 1170 Bruxelles- 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenArchives de 14-18 d’Albert Stevenart(1890-1980). ‣ Jusqu’au 07·12. Du Me.au S. de 14 à 18h, le D. de 10 à 13h.

Frédéric Fontenoy et Jean­MarcDe Pelsemaeker

Pour s’associer à la commémoration du bicentenaire de la mortdu Marquis de Sade (à Charenton, le 2 décembre 1814), EmilieDujat a réuni des œuvres du photographe français FrédéricFontenoy (qu’elle exposa en solo, en l’ex­galerie Libertine, voicideux ans) et du plasticien Jean­Marc De Pelsemaeker. De celui­ci,les phosphorescentes peintures acryliques et encres de Chine surbois ou plâtre révèlent une minutie vertigineuse. Un artiste dontles créations, en recherche de captation d’énergie, sont parfoisinspirées par des génies tels que Dürer ou les retables médiévaux :un univers enpreint de mystère. En noir et blanc, d’un érotismeinfiniment plus explicite (réservé donc à un public averti), lemonde troublant de Frédéric Fontenoy est ouvertement sadien;mais le regard (ou le clin d’œil) des sculpturales modèles et le rôlejoué par le photographe en personne dans certaines mises en pageconfèrent à ces images sulfureuses une pointe (aiiie, aiiie !)d’humour dont se serait régalé Alain Robbe­Grillet.Pour Emilie Dujat qui, depuis sept ans, montre à Bruxelles desœuvres d’art “sensuelles et sensorielles”, celles conviées ici“dialoguent en jeux d’ombres et de lumières, caché­dévoilé.”Cetteexpo sera complétée, du 5 décembre au 16 janvier, par“Design&Desire” qui abordera l’architecture d’intérieur du Désir :œuvres de Xavier Lust, Thierry Verbeeck, Annabel Fournier,Valérie Fontibus, etc, (Fr.M.)

UGalerie Emilie Dujat, 69, rue Defacqz, 1060 Bruxelles. Jusqu’au24 décembre 2014 (sur rendez­vous). Infos : 0475. 833.167.www.galeriemiliedujat.com

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

Cachet

Chez Mes Beaussant­Lefèvre à Paris, on propo­sait ce 19 novembre dans une vente variée, unintéressant cachet chinois. Le catalogue le dé­crivait comme “cachet de forme carrée ennéphrite céladon surmonté de deux dragons croi­sés. Au revers, l’inscription en zhuanshu (ChunOu Zhai), “bureau de labourage au printemps”.Chine, époque Qianlong (1736­1795). H. :8,3 cm”. On l’attendait autour des 400000 à500000 €, mais la dispute a été homérique etfinalement, avec les frais, le lot a été adjugé à1625000 €. 77 % des lots ont été vendus. Leproduit final de la vacation fut de 2372662 €.

1625000 €

BEAU

SSAN

T-LEFÈVR

E

ChiparusCette sculpturehaute de 66 cmavec son socle fi­gurant une char­mante danseuseArt déco sansdoute de l’année1928 est évi­demment uneœuvre de Deme­ter HaralmabChiparus (1886­1947). Elle étaità vendre chezMe Besch à Can­nes le 2 novem­bre. Le marteauest tombé pourelle à 91 700 €,frais compris. Laveille, dans lamême maison,on vendait desvins rares et le

plus haut prix est revenu à une suite de douzeflacons de Lafite Rothschild de 1950, à l’étatde neuf. On leur donna 10580 €.

91700 €

PUYS

EGUR

l Promenade

Portes ou vertes à Gand

h Les antiquaires, décorateurs etrestaurateurs gantois unissentleurs forces sur deux week­ends.Le premier c’est maintenant.

SOUS LE NOM DE “GANDA XXI”, la manifes­tation célèbre cette année­ci son trente­cin­quième anniversaire. C’est à une promenade àtravers la ville, ses vieilles rues, entre ses bellesmaisons et ses hôtels de maîtres comme celuiqui appartenait aux barons Dons de Lovende­ghem (un couple vient de restaurer à grandsfrais pour le bonheur de tout le voisinage), queles organisateurs vous convient.

Gand est une ville merveilleuse. Elle possèdele plus bel opéra de tout le royaume et ses ri­chesses patrimoniales sont immenses. Y pas­ser une journée ou un week­end avec commepôle d’attraction les dix­huit galeries d’artsanciens et modernes accessibles sans con­trainte est donc une aubaine pour les ama­teurs. On fera la même chose au Sablon, àBruxelles, en cette fin novembre et Anversprendra le relais dans une dizaine de jours.

La promenade pourra commencer par unevisite à l’atelier de restauration de tableauxanciens de Bart Verbeke. Il a commencé sa car­rière en 1981 et profite donc d’une expé­rience très enviable tant sur les maîtres primi­tifs que sur les artistes modernes ou contem­porains. Son site internet (bartverbeke.com)montre à l’envi l’éclectisme de cet artisan ta­lentueux.

VANGE

LE

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11Le marchéSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Promenade

Portes ou vertes à Gand

Puis on ira sur la Burgstraat à plusieurs re­prises; à commencer par une visite chez Jean­Pierre De Keer. Là ce sont les tableaux de la se­conde moitié du XIXe siècle et du premier tiersdu XXe siècle qui dominent. Les petits maîtresà petits prix ornent les cimaises de cette gale­rie qui aime autant les peintres belges quefrançais et hollandais.

Joos Coppens pour sa part défend les arts

orientaux et expose des sculptures figurantBouddha ou d’autres divinités entre l’Inde etla Chine, de même que certains bronzes chi­nois et des meubles de cet empire qui rayonneà nouveau sur le plan commercial, mais aussidans le monde de l’art contemporain.

Jan Muller et sa petite famille se sont instal­lés dans un hôtel de maître d’époque LouisXVI au 24 de cette même rue, récemment res­tauré lui aussi. Les lieux sont superbes et lesarts anciens défendus par le maître de maisonse marient parfaitement avec le cadre. Les ta­bleaux flamands entre 1500 et 1880 abon­dent entre les sculptures ou les cabinets an­versois à panneaux peints. Il ne manque quedes albâtres de Malines.

Jean­Marie Van Gele est pour sa part installésur le Drabstraat et il affectionne l’art d’êtremarchand comme on le concevait il y a trenteou quarante ans. Sa maison est remplie dechoses diverses, de toutes époques et c’est unendroit idéal pour les chineurs.

En suivant la liste des participants, PierreVan Damme aligne ses objets Arts déco surcette magnifique rue qu’est Onderbergen.Monique Heyvaert est située à quelques pasde Van Damme et se partage entre bijoux, ar­genterie du XIXe siècle, effets de décoration etsculptures contemporaines.

Chez les De Pauw­Muller, mère et fille tra­vaillent de concert dans le monde un peu aus­tère de la Haute­Epoque. Meubles et objetssculptés sont par nature imposants et donc enimposent. Les éléments de retables braban­çons répondent à des statues monumentalescomme celle d’un saint homme tenu à bout debras par les deux responsables de cette galeriesise sur la rue des Jacobins. Les adresses et in­fos se trouvent chez tous les exposants à tra­vers une plaquette.Philippe FarcyU Infos : Les 28, 29 et 30 novembre. Puis les 5, 6et 7 décembre. De 10h30 à 18h. Entrées libres.

JANMUL

LER

Chez Jan Muller, on pourra sans doute acquérir cette œuvrede Van Helmont figurant une “Tentation de saint Antoine”, à l’huile sur toile(56 x 38 cm). En bas, chez Van Gele, on verra cette amusante toile de notableset d’un militaire écoutant un discours, peinte par Jonas vers 1900.

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12 Le marché SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Art belge et Designchez Cornette de Saint­Cyr

NOUS VOUS AVIONS PARLÉ ICI DE L’EXPO et de lavente prévue autour d’une trentaine de pièces de Jac­ques Moeschal (1913­2004). Réunie à l’initiative deSabine Mund, qui sut partager largement son enthou­siasme pour l’œuvre de l’architecte et sculpteurbruxellois, la dispersion ne pouvait être qu’un succès.

Elle le fut, puisqu’à une ou deux exceptions près, lestrois dizaines de pièces ont été allouées au­delà del’estimation haute. Quelque peu oublié depuis sa mortil y a dix ans, l’homme fort de nos meilleurs signaléti­ques, a resurgi de sa tombe pour faire valoir son aura.

A ce niveau­là, les salles de ventes ont du bon et

même du meilleur : elles parviennent à revaloriser desdestins bêtement confinés en un purgatoire injuste !

Jacques Moeschal ne bénéficia toutefois pas de l’en­chère la plus élevée, celle­ci étant revenue à un autregrand disparu, Pol Bury (1922­2005), par ailleurs ex­posé jusqu’au 20 décembre en la galerie de PatrickDerom, au Sablon. La “Fontaine à six coupelles super­posées, acier inoxydable et moteur électrique” conçuepar Bury en 1985 a été acquise bien au­delà de l’esti­mation haute, à 160000 euros, frais compris.

Si le montant total de la vente a été arrêté à1407312 euros, frais compris, certaines des pièces of­fertes ont valu de belles satisfactions.

De Jacques Moeschal, “Mexico”, le signal symboledes Jeux Olympiques de 1968, en acier corten et enprovenance du jardin du sculpteur, fut acquis à 60000euros, frais compris, alors qu’il avait été évalué entre30 et 40000 euros.

D’autres témoins du talent de Moeschal ont égale­

ment fait de jolis prix. Autre vedette de la vente, JulesWabbes (1919­1974) et ses meubles. Ainsi d’une sus­pension modèle nid d’abeilles, de 1959, et d’une tableà manger, de 1970, l’un et l’autre acquis 60000 eurospièce.

De beaux prix ont également salué les travaux de JoDelahaut (1911­1992). Sa plus grosse enchère : unehuile sur toile intitulée “Rythme N° 1”, de 1964, par­tie pour 32 500 euros, tandis que son “Aire rougefoncé”, huile sur toile sans date, s’est envolée à 19375euros.

Vous l’aurez constaté à la nomenclature, les prix,pour élevés qu’ils soient, n’ont aucune commune me­sure avec ceux des enchères internationales, devenusoutrageusement imbéciles.

On ose croire que cette vente d’art belge aura saluéla qualité d’artistes demeurés plus confidentiels,parce que peut­être aussi plus authentiques.Roger Pierre Turine

XAVIER

HUFKEN

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Streling Ruby,“SCALE (5167)”,2014, une œuvreexposée par XavierHufkens à MiamiBasel.

h La dispersion autour d’une trentainede pièces de Jacques Moeschal fut unsuccès.

l Vente publique

Grands classiquesfrançais à l’honneur

EVELYNE ET ALAIN MOREL de Westgaveront encore travaillé comme des fous pourconstruire cette nouvelle vacation quiaura lieu demain à 13h. On passera sur les180 premiers lots qui concernent les car­tes postales, les chromos et autres imagespieuses. Le premier volume qui sort del’ordinaire est celui de Domenico Amicid’après Charles Werner. Il est consacré

aux vues du siège de Rome en 1849.Douze vues gravées scandent le texte bro­ché et l’estimation tourne entre 200 et250 €. Au n°195, on trouvera deuxfeuillets contenant huit plans et vues devilles, dont Namur et Lessines et des plansde Philippeville à Chimay (60 à 80 €). Plusloin il y aura sept planches gravées par Jac­ques Callot (1592­1635) figurant “LesSept péchés capitaux”. Le lot (tout est en­cadré) est annoncé entre 300 et 400 €.Puis il sera loisible d’emporter neufplan­ches de “Caprices” gravés par Stefanodella Bella (1610­1664). On pourrait aussis’en aller avec douze portraits gravés depapes anciens (100 à 125 €) ou avec unesuite de gravures de Salvator Rosa conser­vées dans deux volumes publiés à Amster­dam vers 1660. Ici, il faudrait aligner 300à 400 €.

Les estampes japonaises fournissent unbel aperçu de la production locale enquinze lots estimés entre 50 et 500 € se­lon les planches. Au rayon des dessins, ons’arrêtera sur un album de huit feuillesexécutées par Mlle C. Delecourt en 1847(125 à 150 €). Puis il y aura cette suite dedix planches de Benjamin Rabier (1864­1939), illustrateur et bédéiste de talent.Les feuilles sont évaluées entre 200 et350 €.Ph. Fy.UExposition ce vendredi de 10 h à 19h30,48 avenue des Grenadiers, 1050 Ixelles.Catalogue visible sur biblioroom.com. Onpeut suivre la vente en direct surliveauctioneers.com

MOR

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Cette estampe japonaise montrant un acteurconversant avec une dame (vers 1800) est an-noncée entre 200 et 300 € chez Morel.

h Chez Morel, on vendra 552 lots demain en la salle Laetitia.L’éclectisme est de mise.

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13Le marchéSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Salon

Vagues d’art contemporainà Miamih Fidèle à la foire depuis la premièreédition, Xavier Hufkens a établi unerelation de confiance avec les grandscollectionneurs américains.

PARTICIPANT DE LA PREMIÈRE HEURE à MiamiBeach Basel, Xavier Hufkens considère que cetévénement du marché “fait partie du top cinq desplus importantes foires d’art contemporain aumonde, avec les Frieze, Bâle et l’Armory show”. Ras­semblant des galeries du monde entier, comptantsur la participation des enseignes parmi les plusréputées, implantée au cœur d’une région où sesont installés quantité de collectionneurs, la foireattire le gratin du marché de l’art dans une am­biance aussi festive qu’effervescente. “Chaque foirea son public spécifique, nous dit Xavier Hufkens, àMiami on rencontre essentiellement celui de l’Est desÉtats­Unis et de l’Amérique du Sud. Les grands collec­tionneurs du Brésil, du Mexique, même du Chili, tantles privés que les officiels, font le déplacement”. Font­ils confiance à une galerie bruxelloise où ils ne sontjamais rendus ? “Certains croisent la galerie dansd’autres foires, mais le plus important est d’être pré­sent chaque année à Miami, c’est alors qu’une con­fiance s’établit avec les collectionneurs. Je n’adaptepas ce que jemontre à l’endroit où jeme déplace, à Pa­ris, à Londres ou àMiami. Je tiens la ligne dema gale­rie et j’y défends mes artistes. En 27 ans de métier jepense que j’ai acquis un droit de liberté. Je montre ceque j’aime et ce que je défends à longueur d’année, pasce que les gens aiment voir ou attendent de voir. C’està moi de les amener aux œuvres présentées”. Quant àsavoir si les collectionneurs belges se déplacent etachètent à Miami, il nuance : “Certains sont pré­

sents. En général ce sont de grands voyageurs mais ilsne font pas tous les mêmes foires. J’ai l’avantage qu’ilsfréquentent la galerie tout au long de l’année. Cepen­dant à la foire, il n’y a pas le stress, la pression dutemps et du travail, l’ambiance est plus décontractée,on prend plus de temps pour des rencontres person­nelles. Oui, cela favorise des achats”. Cette fois, il seprésente avec des œuvres de David Altmejd, Ha­rold Ancart, Richard Artschwager, Michel Fran­çois, Evan Holloway, Jonathan Horowitz, ThomasHouseago, Robert Mapplethorpe, Malcolm Morley,Sterling Ruby et Lesley Vance.

Cette année, huit galeries de Belgique partici­pent à la foire. Une telle présence pour un petitpays favorise une réputation et rejaillit sur l’en­semble du marché belge. La galerie Rodolphe Jans­sen montrera des œuvres de David Adamo, DavideBalula, Sean Landers, Thomas Lerooy, ChrisMartin, Adam McEwen, Marlo Pascual etGert&Uwe Tobias. Elle développe en plus deuxprojets spécifiques avec l’artiste Sam Moyer : uneexpo de sa nouvelle série en tissus teints et marbreau M Building ainsi qu’une œuvre monumentale

en béton et marbre pour la section Public. Cesdeux projets sont réalisés en collaboration avec sagalerie new­yorkaise Rachel Uffner. La galerieMeessen De Clercq mise sur le trio Lieven DeBoeck, Nicolás Lamas et José Maria Sicilia et à tra­vers eux le projet pose la problématique de la me­sure du monde car les artistes établissent des ana­logies entre grandeurs mesurables et formes. Par­ticipera également la galerie Zeno X d’Anvers avecentre autres les deux vedettes que sont Tuymanset Borremans.

La galerie Obadia a sélectionné des œuvres deJean Dewasne, Joris van de Moortel, Martin Barré,Shirley Jaffe, Joana Vasconcelos, Andres Serrano etJessica Stockholder. Mot International montreratrois artistes dans la section film, Elizabeth Price,Clunie Reid et Laure Prouvost qui occupera aussi lestand avec “How To Make Monney Religiously”.Gladstone sera présente ainsi qu’Almine Rech quiréunit une quinzaine de plasticiens dont Ugo Ron­dinone, Joël Shapiro, John McCracken… et John Ar­mleder qui expose en ce moment à Bruxelles.Claude Lorent

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La “Fontaine à six coupelles superposées, acier inoxyda-ble et moteur électrique” conçue par Bury en 1985 a étéacquise bien au-delà de l’estimation haute, à 160000euros, frais compris.

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14 Le marché SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

LES AMATEURS D’ARTS ANCIENS n’ont pas dit leur dernier mot à voir les résul­tats de la récente vente qui eut lieu chez Vanderkindere les 18 et 19 novembre.Stéphane Nicais était aux anges, de même que Thierry van Ophem qui avaitamené une bonne partie des lots de tableaux religieux et mythologiques, mis àl’encan. La qualité était bien présente et le public de même. “Cela faisait long­temps que nous n’avions plus vu un public aussi dynamique et autant demarchands,postés en fond de salle”, nous disait Serge Hutry qui tenait le marteau. Plus de 550lots étaient à prendre et avec 85% de numéros vendus, cela ressembla à un suc­cès d’envergure. Depuis cet automne, le chiffre d’affaires de VDK tourne chaquemois autour des 720000 €, cela montre bien que le potentiel d’achat est grandet que les amateurs sont sur le qui­vive. La dernière vente de dessins anciens enoctobre passé avait été de ce point de vue, remarquable.

Le premier très bon résultat tomba dès le lot 13. Il était occupé par un panneaudu XVIe siècle attribué à un peintre malinois, Crispin Van Den Broek. Le pan­neau de 124 x 81 cm figurait “Le Jugement dernier”. Annoncé et lancé à 700 €, ila été poussé jusqu’à 8000€, hors frais (22 %). Trois lots plus loin, ce fut le bon­heur total pour le déposant qui avait confié une toile française du XVIIe siècle fi­gurant “Vénus et Adonis”. La composition de 78 x 147 cm devait sans doute ser­vir de décor plafonnant et on entama les enchères à 1500 € un peu au­delà desestimations hautes. Il fallut quatre minutes au sieur Hutry pour régler l’affaire à31000 € (plus les frais), ce qui n’est pas anodin. Il n’y a plus qu’à attribuer le lotet tout le monde sera content. Sans doute est­ce un marchand étranger qui aacheté ce lot.

Puis on donna encore 12000 € (sur une base de 5000 à 7000 €), pour un petitpanneau attribué à Joos Van Cleve (1485­1540), figurant une “Adoration desMages”. Joli succès encore pour une “Assomption” issue d’un atelier espagnol duXVIIe siècle que l’on estimait entre 1500 et 2500 €. Le dernier enchérisseur ac­cepta 5000 €, plus les frais bien sûr. Enfin, on aurait pu espérer plus que les4600€ obtenus pour une “Montée au Calvaire”, fort bien rendue picturalementet donnée à Frans Francken II (1481­1642). Le panneau mesurait 80 x 105 cm. Ily a eu plein d’autres belles surprises que l’on peut constater sur le site :www.vanderkindere.com.Ph. Fy.

h Diverses successions ont permis à la salle uccloise devendre avec facilité des choses difficiles.

Ce grand panneau de 124 x 91 cm, d’un peintre malinois figurant “Le Jugement dernier”s’est vendu à 8000 € sur une base de 600 €.

VANOP

HEM

l Vente publique

Hergé en hyper­vedette

IL Y A DE CES VENTES qui restent dans les mé­moires et ce sera sans doute le cas ce dimanche30 novembre près des Casernes à Etterbeek.Dans ses nouveaux espaces, “Banque Dessinée”mettra en vente une planche recto­verso à lamine de plomb de l’épisode “Les Bijoux de laCastafiore”. Elle est estimée entre 300000 et350000 €. Nous sommes en 1963 et Hergé pro­pose ici une double planche, les 13 et 14, traitéesavec vigueur et netteté. C’est du pur bonheur caron sent l’artiste en pleine création. D’ailleurs lesdifférences avec les planches définitives, misesen couleurs sont nombreuses. Ce serait mêmeun jeu de les trouver. Les planches préparatoiresatteignant ce degré de qualité sont rares bien en­tendu. L’estimation est très haute mais les prix

obtenus récemment chez Artcurial permettentd’imaginer le meilleur pour nos compatriotes etle déposant qui fait œuvre de nationalisme enconfiant ses planches à des compatriotes. Parmiles autres lots rares, il y aura l’unique exemplaired’une sculpture en plâtre polychrome de Tintinet Milou signée Jean­Marie Pigeon (35000 à40000€). Puis il y aura également une planche àl’encre de Chine de l’épisode “Côtes de Nuits etroses de Picardie” de Corto Maltese, par HugoPratt. Le héros de Pratt se trouve sur la Sommeen pleine guerre 14­18. Cette page est annoncéeentre 26000 et 30000 €. Buck Danny est luiaussi présent avec une planche pour “SOS sou­coupes volantes” de 1957. L’art de Victor Hubi­non attirera sans doute les amateurs et son tra­vail est attendu entre 16000 et 18000 €. Onn’en dit pas plus. Foncez aux Casernes. Expo cejour et demain. Vente à partir de 11h dimanche.Ph. Fy.U Infos : Avenue des Casernes, 39­41, 1040Bruxelles. Tél :02.646.91.38;www.banquedessinee.be

BANQ

UEDE

SSINÉE

Ces deux planches d’Hergé pour “Les Bijoux de la Castafiore” vont sans doutefaire 300000 € aux Casernes ce dimanche.

h Banque Dessinée propose ce30 novembre 700 lots dont deuxplanches d’Hergé.

VDK en pleine forme

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15Le marchéSEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l L’objet de ka semaine

Thésée, le derniertableau de PJC François ?A LA FOIRE DE “PAN­AMSTERDAM”, chez lejeune et enthousiaste Robert Schreuder dont laboutique se trouve sur la Nieuwe Spiegelstraatdans la même ville, on peut voir cet intéressanttableau de Pierre­Joseph­Célestin François.L’artiste est né à Namur en 1759 et il décéda àBruxelles, quasi centenaire, en 1851. En fait, safamille était carolo et il travailla à Charleroipour apprendre son art car son père avait quittéNamur pour devenir directeur de la fabrique detabac du vicomte Desandrouin Celui­ci étaitsire de Lodelinsart et de Villers­sur­Lesse, entreautres, et il sera plus tard le premier mécène dujeune peintre, dessinateur et graveur. A Charle­roi, PJCF fut l’élève de Pierre­Balthasard DeBlock, originaire d’Anvers. Lui il envoya le jeunehomme en 1770 à Anvers chez le meilleurpeintre de sa génération, André­Corneille Lens.Comme son maître, il partit pour Rome; ce futle 26 octobre; il y arriva le 9 décembre. Il y restaquatre ans grâce à Desandrouin et en revintavec une peinture influencée par Annibale Car­rache et le Dominiquin. Il adora Raphaël. En1789, il redescendit à Rome et y retrouva le ducd’Arenberg (Louis­Engelbert) qui était un par­tenaire d’affaires de Desandrouin, notammentaux mines d’Anzin près de Valenciennes, avecles princes de Croÿ. Quand il reviendra à

Bruxelles en 1792, le duc lui donnera un loge­ment dans son palais du petit Sablon. Une car­rière exceptionnelle commença.

Le panneau mesure 47 x 60 cm. Ce n’est pasun chef­d’œuvre pictural, mais l’artiste déjàvieux, y déploie son affection pour l’antique.Surtout PJCF va devenir aveugle, comme Gé­rard de Lairesse avant lui, en ce mois d’octo­bre 1839.

Or, on peut lire sur la pierre où s’appuie Thé­sée : “Dessiné d’apres Jos. h..C..rayert, dit, L’herculede Lyon, à l’academie Rle de Bruxelles, enMars 1821, par François 1r Prof et peint par lememe en 8bre 1839”. A l’arrière du panneau, onlit par ailleurs : “Thesée, saisit, avec transportl’epée de dessous la pierre qui la couvroit. met :d’Ovide”. Met : cela signifie “Métamorphoses”.Thésée va donc aller combattre le minotauredans le dédale, en Crète, et en sortira vain­queur, s’y retrouvant grâce au fil qu’Ariane luidonna pour ne pas se perdre dans le labyrinthe.

Octobre 1839 ? Sans doute est­ce le derniertableau du maître de Charleroi. Rien que pourcela, ce tableau est majeur. Et émouvant, non ?Ph. Fy.UPrix : 6800 euros. Pan­Amsterdam dure jusqu’àce dimanche. Tél. de l’antiquaire :0031.(0)6.24.28.95.50. [email protected].

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Tableau de Pierre-Joseph-Célestin François, 47 x 60 cm, chez Robert Schreuder.

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16 L'actu SEMAINE DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2014 ARTS LIBRE

l Photographie

L’apesanteurselon Li Wei

LA GALERIE PARIS BEIJING EXPOSE ence moment une vingtaine de photogra­phies de Li Wei, un artiste chinois mon­dialement célèbre pour ses images évo­quant l’apesanteur. Le grand tirage pré­senté en bonne place dès l’entrée montreune paire de jambes en suspension au­dessus du vide. C’est­là une annonce onne peut plus directe de ce qui attend levisiteur. Suivent des clichés plus éton­nants les uns que les autres où on le voit,lui, dans des positions et surtout dansdes situations particulièrement délicates.Il s’envole par la fenêtre d’un buildingqui surplombe la ville, fait l’équilibriste àla pointe d’un lampadaire public ouvient se planter – tête première, tel un

obus­ dans le pare­brise d’un 4x4. On levoit aussi au sommet d’un gratte­ciel re­cevoir un coup de pied qui le projettedans le vide ou encore dans une chutevertigineuse à l’intérieur d’un pylône.

Passé l’étonnement, le premier réflexeface à ses photographies est de cherchercomment “cela” est possible. Autrementdit chercher l’artifice qui explique ce quel’œil refuse de croire. Peine perdue bienévidemment et surtout, fort heureuse­ment. La véracité de l’image résiste audoute et même à la certitude “qu’il y a untruc”. Cependant, comme dans la presti­digitation, on s’émerveille tout en sa­chant que c’est irrationnel. Ceci mêmeaprès avoir visionné les vidéos des “ma­king of” le montrant accroché à des câ­bles que des grutiers dirigent avec unedextérité peu commune. Des câbles quiseront effacés plus tard par la magie dePhotoshop.

Étonnant ce film tourné lors de joutesfluviales à Sète et où on le voit flotter au­

dessus des embarcations, comme éjectépar la lance de son adversaire. Certes,quand on y réfléchit, c’est bien peu dechose comparé à la débauche d’effetsspéciaux du moindre film d’action hol­lywoodien. À cette aune en effet, les “per­formances” de Li Wei sont du domainede l’artisanat. Cependant, filmées de lasorte, elles apparaissent pour ce qu’ellessont réellement. À savoir des séances deprises de vues, des shootings comme ondit dans le métier, dont la finalité estl’image. Ce sont plus des performances

au sens “exploit” du terme qu’au sens ar­tistique. Ce que corroborent la technicitémise en œuvre et le peu de développe­ment de l’action uniquement dirigéevers son enregistrement photographi­que. À voir le résultat final en galerie, onaurait tort de s’en plaindre.Jean-Marc BodsonUBruxelles, Galerie Paris­Beijing, rue del’Hôtel des Monnaies, 66. Jusqu’au10 janvier 2015, du mardi au samedi, de11h à 19h. Infos :www.galerieparisbeijing.com

h Chez Paris Beijing, unevingtaine d’images du célèbreartiste chinois.

29 levels of freedom, 040-01, Beijing, 2003.

LIWEI/COU

RTESYGA

LERIEPA

RISBE

IJING