volume ii / כרך ב || הפאליאוגרפיה העברית / la paleographie hebraique

3
World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדות / הפאליאוגרפיה העבריתLA PALEOGRAPHIE HEBRAIQUE Author(s): COLETTE SIRAT and ק' סיראSource: Proceedings of the World Congress of Jewish Studies / דברי הקונגרס העולמי למדעי כרך דהיהדות,, VOLUME II / כרך ב1965 / תשכ"הpp. 173-174 Published by: World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדותStable URL: http://www.jstor.org/stable/23528229 . Accessed: 22/06/2014 08:59 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדותis collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Proceedings of the World Congress of Jewish Studies / דברי הקונגרס העולמי למדעי היהדותhttp://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.30 on Sun, 22 Jun 2014 08:59:59 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Upload: colette-sirat-and-

Post on 15-Jan-2017

220 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: VOLUME II / כרך ב || הפאליאוגרפיה העברית / LA PALEOGRAPHIE HEBRAIQUE

World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדות

/ הפאליאוגרפיה העברית LA PALEOGRAPHIE HEBRAIQUEAuthor(s): COLETTE SIRAT and ק' סיראSource: Proceedings of the World Congress of Jewish Studies / דברי הקונגרס העולמי למדעיכרך ב / VOLUME II ,היהדות, כרך דpp. 173-174 תשכ"ה / 1965Published by: World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדותStable URL: http://www.jstor.org/stable/23528229 .

Accessed: 22/06/2014 08:59

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

World Union of Jewish Studies / האיגוד העולמי למדעי היהדות is collaborating with JSTOR todigitize, preserve and extend access to Proceedings of the World Congress of Jewish Studies /דברי הקונגרס העולמי למדעי היהדות

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.73.30 on Sun, 22 Jun 2014 08:59:59 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: VOLUME II / כרך ב || הפאליאוגרפיה העברית / LA PALEOGRAPHIE HEBRAIQUE

LA PALEOGRAPHIE HEBRAÏQUE

COLETTE SIRAT

PARIS

Le projet que nous vous présentons aujourd'hui est le

fruit des difficultés que nous avons rencontrées dans

notre travail de bibliographes. En effet, Malachie

Beit-Arié et moi-même étions tous deux chargés, l'un

à Jérusalem et l'autre à Paris, de décrire des manuscrits

hébreux. L'analyse interne d'un manuscrit hébreu est

sinon facile du moins possible, car nous pouvions

utiliser les centaines de travaux de nos illustres maîtres.

Pour la description externe, il en est tout autrement.

Il n'existe que trois manuels de paléographie hébraïque,

et ils sont difficilement utilisables. Nos collègues

latinistes et hellénistes, bien au contraire, ont à leur

disposition une science déjà ancienne, puisqu'en 1681,

Mabillon fondait la paléographie latine et qu'en 1707,

Montfaucon écrivait sa Palacographia graeca; tandis

que la paléographie hébraïque, comme d'ailleurs les

autres paléographies orientales, est encore à construire.

Que signifie en fait, le mot: paléographie?

Jusqu'à notre époque, la paléographie avait été,

essentiellement, l'histoire des formes d'écritures. Mais,

depuis le début du siècle, la paléographie s'est étendue

à l'étude du support matériel de l'écriture1, mettant en

pratique la règle de Mabillon2: non ex sola scriptura,

neque ex uno characterismo sed ex omnibus simul...

pronuntiandum. Cette science du substrat de l'écriture,

c'est à dire du codex, pourrait être appelée codicologie

ou encore archéologie du livre3. Nous avons choisi

d'étendre la compréhension du mot: paléographie

plutôt que de choisir une autre dénomination quelle

qu'elle soit afin de sauvegarder l'unité de l'étude du

manuscrit; certes, notre programme de travail com

mence par la description du support matériel, il n'en

reste pas moins que notre but est l'étude du manuscrit

dans son ensemble, donc également celle des formes de

l'écriture, de la décoration etc...

De l'importance de la paléographie pour les sciences

historiques, je ne dirai que quelques mots4, car l'on

sait que toute la tradition hébraïque ou presque5 nous

a été conservée dans des manuscrits médiévaux et dans

les éditions ultérieures basées sur ces manuscrits. Ainsi

pour le Talmud, le plus ancien manuscrit complet

actuellement connu (Munich 95) est daté de 1395.

Mais sur les quelques 50.000 manuscrits conservés

dans les bibliothèques publiques dans le monde, un dixième à peine est daté et moins encore parmi eux

portent des indications de lieu. Or, pour juger d'un

manuscrit, il est de la plus haute importance de savoir

de quel milieu culturel il provient. En effet, la copie

d'un texte est un acte historique qui a subi une évolution

dans le temps et dans l'espace.

Un scribe du Moyen-Age écrivait pour être lu, il

écrivait un livre lequel devait obéir à certaines règles

qui régissent encore, non pas les manuscrits modernes

mais les livres imprimés. Ecrire était un art, un métier

que l'on enseignait et qui, d'une part, tendait à conserver

les traditions anciennes, de l'autre, se pliait aux goûts

esthétiques des civilisations contemporaines.

Reportons-nous en arrière et imaginons un scribe du

XlIIe siècle à Paris, qui s'apprête à écrire une Bible.

Peut-être est-ce une commande, peut-être veut-il faire

un cadeau, peut-être désire-t-il la copier pour son usage

personnel et celui de ses enfants; mais avant même de

s'installer à son pupitre, il préparera le parchemin. Et

déjà ce premier choix nous donne une indication, car

le parchemin n'a été utilisé qu'en Occident et seulement

jusqu'à une certaine époque; et lorsque le papier a

remplacé le parchemin, le papier occidental est encore

différent du papier oriental. Le parchemin lui-même

présente nombre de variétés, car il peut provenir de

bêtes différentes et il peut avoir été traité selon divers

procédés. Quelle différence entre l'épais parchemin gris

qu'ont utilisé les scribes allemands du XlIIe siècle et le

superbe velin blanc, aussi doux que du papier chiffon,

que l'on trouve dans l'Italie du XVe siècle!

Notre scribe a donc choisi quelques peaux de par

chemin, il va maintenant découper les diplômes, et les

dimensions des folios seront choisies avec soin et selon

certaines règles: on ne trouve certains formats que dans

certains pays, à certaines époques. Puis, il réglera son

parchemin; notre scribe parisien du XIIIe siècle réglera

1. Cf. sur l'évolution de la paléographie latine l'excellent

article de M. T. J. Brown: Latin Paleography since

Traube, Transactions of the Cambridge Bibliografical Society,

vol. III, 5, 1963, p. 361-381.

2. Fort opportunément rappelée par M. T. J. Brown

loc. cit. p. 363.

3. Cf. A. Dain, Les Manuscrits, Paris, 1949, p. 71.

4. Cf. L'histoire et ses méthodes, Paris, Gallimard, 1961,

et en particulier l'article de M. Jean Mallon.

5. Les manuscrits de la Mer Morte nous ont rendu surtout

des textes bibliques.

173

This content downloaded from 62.122.73.30 on Sun, 22 Jun 2014 08:59:59 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: VOLUME II / כרך ב || הפאליאוגרפיה העברית / LA PALEOGRAPHIE HEBRAIQUE

174 COLETTE SIRAT

sans doute à la pointe sèche, ou à la mine de plomb,

mais sûrement il réglera folio par folio et non pas le

cahier tout entier; il ne pourra pas non plus régler à

l'encre, car l'usage de la réglure à l'encre ne s'est établi

qu'après le XIIIe siècle.

Comment réglera-t-il ? Le nombre de lignes dépend

certes de la longueur du texte, mais surtout de la re

présentation que se fait le scribe du livre tel qu'il doit

être. Il voit l'espace écrit occupant sur la page blanche

une certaine surface; ce texte, il le voit disposé en une,

deux ou trois colonnes. Et même si le texte se prolonge

et envahit les marges, il reste que le livre idéal configuré

par la réglure reste semblable à lui-même dans l'esprit

du scribe, car un scribe ne change pas sa réglure dans

un même ouvrage; le fait est si bien attesté qu'un

changement dans le nombre de lignes dénote presque

toujours un changement de main.

Ayant découpé les folios, réglé son parchemin, le

scribe va préparer l'encre, qui sera d'une certaine

couleur, puis enfin, il écrira; mais notre scribe parisien

prendra une plume d'oie, alors que son collègue oriental

aurait pris un calame. Et encore, avant de commencer,

il inscrira au début de son ouvrage une formule pieuse

et une autre peut-être à la fin, formules diverses et qui

ne sont pas les mêmes dans les différents pays. Lorsqu'il

écrira, il écrira peut-être directement sous la ligne ou

bien, influencé par l'écriture latine il écrira juste entre

les deux lignes. Bien sûr, la forme des lettres varie

elle aussi, mais l'histoire des formes de l'écriture n'a

pas la précision des critères matériels que nous venons

d'exposer, aussi ne sera-t-elle que la seconde étape de

notre travail et je ne voudrais pas m'y attarder. Veuillez

donc m'accorder que notre scribe a terminé son livre.

Il écrira un colophon, du moins dans un cas sur dix et la

formule employée sera celle usitée à son époque et

dans son pays. Peut-être la reliure du manuscrit est-elle

contemporaine, et alors elle sera très différente, suivant

le lieu d'origine. L'ensemble de ces caractéristiques matérielles:

parchemin, composition des cahiers, réglure, encre,

proportions de l'espace écrit dans la page etc...

compose la physionomie du manuscrit; cette phy

sionomie, nous pourrons la définir avec précision

lorsque nous aurons décrit les manuscrits hébreux

datés, lorsque nous saurons, par exemple, à quelle date

exacte, les scribes français ont abandonné la réglure à la

pointe sèche pour la réglure à la mine de plomb ; tous ces

détails matériels nous donneront les critères nécessaires à

la datation des manuscrits dépourvus de date.

Disons aussi que, si notre plan de travail a le mérite

de la nouveauté, du moins dans le domaine de la

paléographie, l'idée 'était dans l'air'. Il est certain que

les progrès techniques nous donnent maintenant la

possibilité d'ordonner des matériaux multiples. Il eût

été impossible de songer à ordonner la description de

tous les manuscrits hébreux datés sans l'aide d'une

machine à fiches perforées, à plus forte raison d'en trier

les lois de l'évolution de la fabrication des manuscrits. Notre programme de travail sera détaillé par M.

Beit-Arié dans quelques instants; je voudrais seulement

dire quelques mots sur la composition de notre équipe

et les savants qui nous ont aidés de leurs conseils. Les

travaux seront poursuivis à Jérusalem par M. Beit-Arié

sous la direction de M. le Professeur G. Scholem,

président de la Commission créée dans ce but par

l'Académie des Sciences et Humanités d'Israël. La

Commission comprend M. le Docteur Yoël, directeur

de la Bibliothèque nationale et universitaire à Jérusalem,

MM. les Professeurs Abramson et Schirmann. Je tiens

à remercier l'Académie des Sciences qui a bien voulu

agréer notre projet, alors qu'il était à peine esquissé et

nous a donné la possibilité de continuer nos travaux.

A Paris, le Comité de Paléographie hébraïque, placé sous le patronage du Centre National de la Recherche

scientifique est présidé par Mr. le Professeur G. Vajda,

les membres sont : Melle J. Vielliard, directrice honoraire

de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes,

Mademoiselle E. Brayer, directrice de l'I R H T, —

M. J. Glénisson, directeur de l'I R H T, — Mr. Jean

Mallon, — Mr. I. S. Revah, directeur d'Etudes de

l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Mr. le Professeur

A. Dupont-Sommer, membre de l'Institut, a bien voulu

accepter de rapporter le projet devant les commissions

du C N R S. Les secrétaires sont : Mademoiselle Annie

Genevois qui est chargée de l'étude des reliures pour

l'ensemble des manuscrits examinés, que ce soit en

France ou en Israël, et moi-même.

L'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, qui m'avait permis de prendre contact avec mes collègues

israéliens, a bien voulu mettre à la disposition du

Comité, Mademoiselle Genevois et moi-même et,

depuis le début de nos travaux, a constamment facilité

toutes nos tâches. Ce projet lui doit beaucoup.

Je voudrais exprimer notre profonde reconnaissance

envers les savants qui non seulement nous ont aidé de

leurs conseils, mais aussi ont collaboré activement

à l'élaboration du questionnaire, ainsi Mr. L.

Gilissen de Bruxelles dont la science et l'obligeance

nous ont été du plus grand secours, Mr. le Professeur

F. Wormald, Directeur de l'Institute of Historical

Research, à l'Université de Londres, Mr. le Professeur

T. J. Brown, du King's College à Londres, Mr. le

Professeur N. Ker, du Magdalen College d'Oxford,

MM. les Professeurs L. M. G. Délaissé et S. Stern

d'Ail Souls College à Oxford, Mr. le Professeur B.

Bischoff, de l'Université de Munich, Mr. le Professeur

Levi délia Vida de Rome. Le Dr. B. Narkiss a, depuis les premiers jours,

travaillé à nos côtés et il est l'auteur de toute la partie

qui concerne la décoration du manuscrit.

This content downloaded from 62.122.73.30 on Sun, 22 Jun 2014 08:59:59 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions