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Page 1 Geneva présent Fiche de révision Cours de HEC et Science Eco 1 er partie du Bachelor UNIGE © Véronika Kalouguina 20122013

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AIESEC Fiches d'Introduction à La Macroéconomie

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Page 1: AIESEC Fiches d'Introduction à La Macroéconomie

 

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Geneva  présent  

Fiche  de  révision  

Cours  de  HEC  et  Science  Eco  1er  partie  du  Bachelor  

UNIGE

©  Véronika  Kalouguina  2012-­‐2013

 

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Transparent 1 – Introduction

Données générales Les principales variables utilisées en macroéconomie sont les suivantes : - le PIB réel (déflaté) ou nominal - le taux de chômage - le taux d’inflation - le taux d’intérêt On utilise aussi la notion de stock et flux. Un flux est une variation d’une quantité sur un intervalle alors qu’un stock est une quantité mesurée à un moment donné. Par exemple, le PIB est un flux alors que le chômage est un stock,   – la richesse d’une personne est un stock, mais son revenu est un flux;  – le nombre de chômeurs est un stock, mais le nombre de personnes qui   perdent leur emploi est un flux; – la dette publique est un stock, mais le déficit est un flux.   .

L’Etat et son rôle Selon le premier théorème du bien-être, l’allocation du marché concurrentiel est Pareto optimale, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’améliorer la situation d’une personne sans endommager celle de l’autre. Cela revient à dire que l’équilibre de marché est efficace et qu’une intervention de l’Etat n’est pas souhaitable. Cependant, cette théorie a une faille, il faudrait qu’il n’y ait pas de lacune de marché, pas d’externalités et incertitude. De plus, l’allocation que propose le marché n’est pas forcément juste dans certaines situations l’intervention de l’Etat est donc nécessaire. Sa fonction peut être répartie en trois groupes :  - fonction d’allocation qui résout une allocation non optimale par le marché  - fonction de distribution qui résout une allocation injuste, inégale par le marché  - fonction de stabilisation qui résout le problème du chômage ou inflation   .  

Politiques de croissance

Elles sont modernes (19ème siècle). Il y a deux types de politiques :  - monétaire qui consiste à baisser, augmenter le taux d’intérêt.  - budgétaire ou politique de grands travaux, l’Etat s’engage à travers de vastes travaux à employer des gens afin de relancer l’économie et réduire le chômage.  

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.

Les différents cycles   Augmentation Baisse Conjoncturel CT < 3ans

Expansion  

Récession

Structurel LT > 3ans

Croissance  

Dépression

. Deux grandes écoles

Il y a deux visions de l’économie, celle des classiques et des Keynésiens :  - Classiques ou monétaristes (d’eau douce) : il existe un mécanisme d’autorégulation du marché, il n’y a nul besoin de l’intervention de l’Etat, celle-ci est même la cause de l’existence du chômage par exemple avec le salaire minimum. Mais cette vision développée par Léon Walras ne fonctionne que dans un cadre de concurrence pure et parfaite. Les économistes du real business cycle trouvent que les mesures des gouvernements sont contre-productives et qu'elles créent des distorsions. Les principaux économistes sont : Friedrich August von Hayek (Prix Nobel en 1974) et Prescott & Kydland (Prix Nobel en 2004), Milton Friedman (Prix Nobel en 1976).  - Keynésiens ou néoclassiques (d’eau salée) : ils préconisent une intervention de l’Etat, ils prennent en compte les lacunes du marché et comptent sur l’Etat pour les rétablir, réguler le marché.   .

Les modèles en macroéconomie Ils sont simplifiés et mettent en évidence les principales relations causales qui existent entre les variables économiques.   Le modèle a pour rôle de rendre les données exogènes :

 

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La variable exogène est extérieure au modèle, la variable endogène elle est expliquée et générée par le modèle.   On utilise la démarche scientifique avec une vérification empirique des modèles dans la réalité afin de constater ou non leur justesse.  

Transparent 2 – PIB

Données générales

Définitions :  Le PIB est la valeur au prix de marché de tous les biens et services finaux

produits à l’intérieur d’une économie pendant une période donnée. Cela implique le fait que les produits d’occasion ne sont pas comptabilisés puisqu’ils n’ont été produits qu’une fois. Il doit égaliser les revenus et les dépenses totales.  

Le PIN (Produit Interne Net) diffère par le fait que l’on déflate le PIB.   Le PIN est le Produit Intérieur Net il se calcule à partir du PIB auquel on soustrait les amortissements (ou investissement de remplacement).   Le PNN est le Produit National Net il s’agit du PIB moins les amortissements à quoi on ajoute le SBRF (Solde de la Balance des Revenus des Facteurs) (exportations – importations).   Le PNN au coût des facteurs ou Revenu National, cela revient à ajouter au PIB au prix du marché les subventions et à enlever les taxes.   Résumé numérique : PNN = PIB – amortissements + SBRF (X-M)  RN = prix du marché + subventions – taxes  PIN = PIB – amortissements  SBRF = revenu des facteurs de production provenant de l’étranger – revenu des facteurs de production versés à l’étranger .

Optique production Soit la somme des valeurs ajoutées.   .

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Optique revenu

Dans cette optique, le PIB est égal à la somme de la rémunération des facteurs de production – subventions à la production + impôts indirectes + amo.   .

Optique dépense PIB = Production = Consommation + Investissement + Dépenses Publiques +  Solde de la Balance Commerciale (= Exportations – Importations) On pourra l’écrire sous forme : Y ≡ C + I + G + X – M  

La production domestique est identique à la consommation des résidents plus la consommation nette des non-résidents. .

PIB nominal vs PIB réel

Le PIB nominal évalue la production en monnaie courante, c’est-à-dire qu’il se base sur les prix de l’année courante.   Le PIB réel évalue lui la production mais en monnaie constante c’est-à-dire qu’il se base sur des prix d’une année de référence. Pour passer du PIB nominal au PIB réel on utilise le déflateur, il se calcule comme suit :   PIB nominal x 100   PIB réel .

PIB et bien-être

C’est un indicateur assez incomplet, on peut lui reprocher de ne mesurer que quantativement la production des pays et non qualitativement.  

Ne figurent pas dans les calculs les productions domestiques, le travail au noir ou du bénévolat qui contribuent aux aussi à la société et son bien-être. On ne s’occupe pas non plus des externalités telles que celles d’une association créer de bénévoles ou d’impacts sur l’environnement de la production.

On prendra alors pour autre mesure du bien-être l’IDH créé par l’ONU, il comprend par tiers chacun des facteurs suivants :

- taux d’alphabétisation - l’espérance de vie à la naissance - PIB/hab. Ceci amène certains économistes à penser à une nouvelle façon de mesurer

la qualité de vie (e.g. Stiglitz: cf. sa vidéo + article) qui:

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- tient compte de la dépréciation du capital environnemental - se base sur le concept de "national" plutôt que d’ "intérieur" (plus

approprié dans un monde globalisé) - considère les inégalités de revenu (allant à la limite jusqu’aux idées de

John Rawls: le niveau de bien-être d’une société = le niveau de bien-être du plus faible)

- considère la valeur du loisir

Transparent 3 – L’IPC Données générales

L’IPC (Indice des Prix à la Consommation) est un panier de 200produits constitué par l’OFS afin de pouvoir suivre l’évolution des prix dans le temps par rapport à une période donnée.   Le taux d’inflation en pourcentage est donné par la variation annuelle de l’IPC est calculé de la façon suivante : Inflation = (IPCt – IPCt-1)  

IPCt-1 x 100   .

Les problèmes de l’IPC Biais de substitution : l’évolution des prix va affecter la composition du panier du consommateur type. L’indice surestime l’augmentation du coût de la vie en ne tenant pas compte de la capacité des consommateurs à substituer les biens.  

Introduction de nouveaux biens : ceci donne plus de choix aux consommateurs qui peuvent substituer la consommation de certaines biens avec des nouveaux biens, ce qui réduit leur coût de la vie (téléchargement de films sur internet ne fait pas partie de l’IPC, mais le ticket de cinéma oui). L’augmentation du coût de la vie est encore une fois surestimée.  

Amélioration de la qualité de biens : pour un même prix, le consommateur peut acheter des biens qui lui donnent une plus grande satisfaction ou qui sont plus performants. L’IPC surestime l’augmentation du coût de la vie en ignorant la qualité.  

N’est pas complet : il ne tient pas compte des primes d’assurance maladie, ni des impôts, des cotisations sociales, etc. (on y considère les seuls biens et services de consommation).  

Hétérogénéité des paniers de consommation : jeunes vs personnes âgés, pauvres vs riches, le panier de consommation moyen n’existe pas réellement.

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Telle est la limite du panier moyen, si la composition de la société change ou les prix des biens consommés par chaque groupe n’évoluent pas dans la même manière ce qui rend les comparaisons entre personnes difficiles (et encore plus entre pays !).  

Il est important de bien mesurer l’IPC puisqu’il est à la base d’un grand

nombre de décisions comme celle de la BNS par exemple qui se base dessus pour adopter une politique monétaire. Il sert aussi pour l’indexation des contrats ou impôts. Pour évaluer la rentabilité d’un investissement il est aussi nécessaire, en effet, le taux d’intérêt réel se calcule à partir du taux nominal moins le taux d’inflation.  

IPC vs déflateur du PIB

Les deux ont pour essence de quantifier l’inflation. Contrairement au déflateur, l’IPC s’occupe des biens consommés c’est-à-dire ceux qui sont aussi importés et non seulement produits sur place. Le déflateur ne prend en compte que l’évolution des prix des biens et services produits. On notera la seconde différence qui se trouve au niveau temporel, en effet, l’IPC a comme comparateur un panier fixe alors que le déflateur lui est un panier courant composé de bien majoritairement produits dans l’année.   On comparera ici les deux indices : Le déflateur du PIB est un indice Paasch :   ∑𝑝𝑡, 𝑞𝑡   ∑𝑝𝑏𝑎𝑠𝑒, 𝑞𝑡   Indices des Prix à la Consommation de Laspeyres :  

∑𝑝𝑡, 𝑞𝑏𝑎𝑠𝑒   ∑𝑝𝑏𝑎𝑠𝑒, 𝑞𝑏𝑎𝑠𝑒  

Deux autres mesures alternatives de l’évolution des prix sont l’Indice des  Prix à la Production (IPP) qui mesure l’évolution du coût d’un panier (fixe) de biens et services achetés par les producteurs (il sert à prédire l’évolution de  l’IPC) et l’Indice des Prix à l’Importation (IPI). .

Comparaisons

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Pour le pouvoir d’achat du salaire de 2000 en 2013, on fait le calcul suivant : salaire2000

2013 = salaire2000 x IPC2013   IPC2000      

Transparent 4 – La croissance Calculs

Pour calculer la variation du PIB2 = PIB2 – PIB2   Pour calculer le taux de croissance du PIB en % = VA – VD x 100   VD Pour calculer le taux de croissance annuel moyen : PIBn = PIB1 (1+�)n  

Où � = !"#$!"#!

!− 1  

La règle du 70 se calcule de la façon suivante : nombre d’années pour que la variable double = 70/(taux de croissance annuel de la variable).   .

Parité de pouvoir d’achat PPA

Pour pouvoir comparer deux PIB et avoir une idée du pouvoir d’achat, il vaut ajuster le PIB/tête au coût de la vie dans ces pays. Pour se faire, on construit un panier (comme pour l’IPC) identique afin de pouvoir en déduire un indice de PPA (Parité de Pouvoir d’Achat).  

Il y a cependant quelques critiques à faire à ce procédé. On tente d’harmoniser la consommation mondiale avec un seul panier identique à tous les pays mais ce panier en réalité ne peut exister car les consommations varient trop d’un pays à l’autre. Ce panier fait aussi face aux problèmes rencontrés par le panier de l’IPC (biais de substitution, changements de qualité, nouveaux biens et hétérogénéité de consommations entre les différentes couches de population). The Economist propose un indice alternatif, celui du BigMac, il utilise en effet les mêmes biens et services d’un pays à l’autre, ce qui permet une comparaison des prix.   .

Facteurs de production et productivité du travail

Le PIB est composé des facteurs de production : Y = A x F(L, K, H, N).  

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Où A représente les connaissances technologiques, L représente le nombre d’heure de travail, K représente le capital physique, H représente le capital humain (connaissances, expérience, formation) et N les ressources naturelles. On suppose que cette fonction de production est constante (homogène de degré 1). Cela veut dire que si l’on multiplie par 2 les inputs, on multipliera par deux la quantité produite. En ce qui concerne le facteur technologique (le A), il est en dehors de la parenthèse par conséquent, si on le multiplie lui seul par deux, on multipliera aussi la production par deux. Ce paramètre est souvent interprété par les économistes comme une mesure de productivité globale ou productivité multifactorielle. La productivité multifactorielle n’est pas directement observable; il s’agit d’une sorte de « reste » ou de « résidu », qui est évalué comme différence entre la variation en % du PIB et la somme des variations en % des facteurs de production considérés et qui nous donne une estimation de l’efficience totale des facteurs de production.   Pour obtenir la fonction de la productivité du travail, on multiplie cette fonction par 1/L. Soit : Y/L = A x F(1, K/L ,H/L, N/L).   .

Le rôle du gouvernement

Il faudrait promouvoir l’épargne plutôt que la consommation afin d’avoir un stock de capital plus élevé. Les IDE sont aussi importants car ils permettent un investissement dans le pays mais consomment les biens et services locaux.  

Le capital humain joue un rôle très important, il permet d’élargir les connaissances et de les mettre au profit des autres ce qui favorise le partage et créé une externalité positive. Cette notion a été vite comprise dans les pays en voie de développement qui mettent tout en œuvre afin d’augmenter le taux de scolarité et le niveau des travailleurs nous pouvons prendre en exemple le programme PROGRESA au Mexique (système de subventions). Cependant il est assez difficile pour un pays en développement de gérer cela, en effet, ils investissent dans les infrastructures pour l’éducation et subventionnent les familles mais dès l’obtention du diplôme, les jeunes partent travailler dans les pays développés où le salaire est plus élevé, on appelle cet effet le Brain-Drain.  

Les ressources naturelles sont aussi une source d’inquiétude pour les

Etats. Il faut pouvoir combiner productivité et développement durable. Les ressources non-renouvelables sont essentielles et il faut les préserver. A cela est associé le souci de la « malédiction des ressources naturelles », c’est-à-dire

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que dans certains pays est présente une forte corruption associée à l’appropriation des rentes générées par l’exploitation des ressources naturelles.  

Le dernier facteur sur lequel l’Etat peut et doit intervenir pour garantir

une croissance durable est celui de la technologie. Cette connaissance technologique peut être encouragée par des subventions et patentes. Mais ici aussi se pose un problème, celui du monopole causé par ces brevets.  

D’autres politiques peuvent intervenir et sont nécessaires comme base

légale par exemple. Le respect de la propriété privée et plus généralement du droit et du système légal (the rule of law) encouragent l’investissement et la formation de connaissances technologiques. La stabilité de la politique et de la macroéconomie créé un climat favorisant les investissements pour lesquels une ouverture certaine de l’économie du pays est primordiale.   .

Produit marginal du capital Tout d’abord, on prendra note que la croissance économique n’est pas illimitée si elle et due à l’accumulation d’un seul facteur de production.   Le produit marginal du capital (PmK) est la quantité d=supplémentaire de production réalisé pour une augmentation d’une unité d’un facteur de production. Elle se calcule de la façon suivante :  - pour des données discrètes : PmK : �Y = AxF(K+�K, L, H, N) – AxF(K, L, H, N)  

�K �K - pour des petites variations : PmK : dY   dK Ce produit marginal du capital induit des rendements marginaux décroissants. Si l’on dispose cela sur un axe, l’axe des abscisses étant celui du capital et celui des ordonnées, celui du PIB (Y ou production), une accumulation du capital correspondra à un mouvement le long de la courbe alors qu’un progrès se résultera par un déplacement à droite de la courbe (en haut). Le modèle de croissance de Solow (Prix Nobel d’Economie 1987) explique que lors d’une accumulation d’un facteur de production à CT, la croissance va être très forte, à MT elle s’atténuera pour à LT s’annuler. Pour pallier à cet effet, il faut soit accumuler simultanément une autre forme de capital ou alors avoir un progrès continu. Cette connaissance implique le fait que les pays riches qui ont une importante accumulation du capital vont avoir une croissance qui a tendance à

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stagner alors que les pays en développement auront une croissance fulgurante. On appellera ce phénomène la convergence économique.   Le problème avec cette déduction est qu’elle n’est pas applicable puisqu’on n’observe pas de telle convergence, cela s’explique par le fait que les pays. On parlera alors de convergence conditionnelle, cela veut dire qu’elle est observable parmi les pays ayant un même mode de fonctionnement, une même politique, une même économie.   .

PmL décroissant et prévisions de Malthus

Comme tous les autres facteurs de production, le travail est aussi caractérisé par des rendements marginaux décroissants (si tous les autres inputs et la technologie restent constants, une augmentation du travail ne fait pas augmenter l’output dans le long terme). L’énorme progression démographique du début du 19ème siècle amène Thomas R. Malthus (1766-1834) à prévoir une progressive paupérisation de la population, étant le taux de croissance de la population mondiale bien plus élevé que l’augmentation des ressources.  

Les prévisions pessimistes de Malthus ont été retardées ponctuellement par la révolution industrielle et par la révolution verte (grande augmentation des ressources et des rendements agricoles). La productivité du travail n’a pas diminué, principalement grâce aux nouvelles technologies et a une meilleure organisation de la production qui ont freiné l’impact de la rareté en ressources naturelles mais à ce jour on se pose la question d’un développement durable.  

Concernant les ressources non-renouvelables, les économistes étaient optimiste car plus une ressource devient rare, plus elle devient chère. Cependant, la production qui vise toujours une croissance non seulement positive mais surtout la plus forte possible créant une course au rendement est un grand risque pour l’environnement qui est fortement négligé dans la plupart des cas. Une intervention étatique est alors nécessaire afin de ne pas compromettre la planète des générations futures.  

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Transparent 5 – Le chômage Loi d’Okun

Elle exprime la relation entre le taux de croissance et e chômage.

� taux de chômage = - 1 (%� PIB réel – 3%)   2

Cette formule induit que la variation du PIB doit être au moins de 3% afin d’éviter une hausse du chômage. Une croissance de 3% engendre une baisse de seulement 0,5% et non 1% du chômage. .

Définitions

Le taux de chômage naturel est le taux considéré comme « normal » dans une économie, c’est-à-dire le taux qui ne disparaît pas même dans le long terme. Il s’agit d’un taux de chômage moyen.  

Le taux de chômage conjoncturel indique les fluctuations annuelles autour du taux naturel. Il est associé avec les hauts et les bas du business cycle.  

Il est important de distinguer ces deux formes de chômage car pour les combattre il faudra mettre en place des politiques différentes (de longue période dans le premier cas et de court terme dans le deuxième).

  Pour le mesurer on fait les calculs suivants : Population active = Nbr de pers ayant un emploi + nbr de pers n’en ayant pas Taux de chômage = Nombre de personnes n’ayant pas d’emploi x 100   Population active Taux d’activité = Population active . x 100  

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Population en âge de travailler On notera qu’il existe un taux de sous-emploi c’est-à-dire des personnes qui travaillent à temps-partiel mais qui voudraient travailler à temps-plein.

Selon le Bureau International du Travail (BIT), un(e) chômeu-r(se) est une personne âgée de 15 à 74 ans qui: - n’a pas accompli d’activité lucrative (indépendante ou salariée) lors de la période considérée; - a cherché un travail lors des 4 semaines précédentes (quelle que soit l’intensité de cette recherche d’emploi); - est disponible pour une activité lucrative dans les deux semaines à venir.

En Suisse, un individu est officiellement considéré comme demandeur d’emploi/chômeur s’il est inscrit dans un ORP (Office Régional de Placement), ce qui ne donne pas forcement droit à une indemnité de chômage. Peut s’inscrire auprès d’un ORP toute personne: - inactive et à la recherche d’un emploi - employée à mi-temps et à la recherche d’un emploi à plein-temps - immédiatement disponible et apte à être placée - âgée de 14 ans révolus Le chômage frictionnel est en fait le chômage du au temps qu’il faut pour un chômeur de trouver du travail et être en contact avec un employeur. Pour simplifier, on dira que c’est quand le nombre de personnes la recherche d’un emploi > 1.   Le chômage structurel lui est dû à un salaire minimum trop haut qui perturbe le fonctionnement normal du marché et ne permet pas d’atteindre l’équilibre. Pour simplifie, on dira que c’est quand le nombre de chômeur > que le nombre d’emplois disponibles.  

Il y a quatre causes identifiées par les économistes du chômage structurel :  – la législation sur le salaire minimum. Mais contrairement aux idées reçues, cela n’est pas la cause principale, en effet, il ne touche qu’une certaine couche de la population, celle des revenus les plus bas et des moins qualifiés, mais ne marche pas pour les autres.  

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– les contrats implicites (afin d’éliminer les fluctuations du revenu, entreprises et travailleurs passent des contrats assurant un niveau de salaire mensuel, voire annuel, constant, indépendant des fluctuations économiques)  – le pouvoir de négociation des syndicats des travailleurs les salariés d’une entreprise qui ont une certaine ancienneté vs les jeunes travailleurs qui seraient prêts à faire le même travail à un salaire moindre.  – les salaires d’efficience en partie développé par Stiglitz. Les salaires plus élevé que le salaire d’équilibre, payés par les entreprises pour rendre les travailleurs plus productifs. Une baisse du salaire en présence d’un excès d’offre déterminerait une réduction de la masse salariale payée par l'entreprise, oui, mais ça pèserait négativement sur la productivité des travailleurs et donc sur les profits de la firme. Dans les pays les plus pauvres un salaire plus élevé permet aux travailleurs de mieux se nourrir et donc d’être plus productifs. Dans les pays développés des salaires élevés réduisent la rotation des travailleurs: plus le salaire est élevé plus le travailleur est incité à conserver son emploi. En sachant que la qualité moyenne de la main d’œuvre est fonction de la hauteur de la rémunération: si l’entreprise baisse ses salaires les meilleurs travailleurs chercheront un travail ailleurs (phénomène de la sélection adverse). Des salaires élevés accroissent la motivation des travailleurs: en payant des salaires élevés l’entreprise réduit les comportements de risque moral.   .

Salaire de réserve et marché du travail

Le salaire de réserve correspond au salaire (horaire) minimum que la personne demande pour participer au marché du travail. Pour tout salaire en-dessous du salaire de réserve l’offre de travail est nulle.   La courbe de la productivité marginale travail est décroissante, ce qui fera que les firmes vont embaucher jusqu’au moment où la Valeur de la Productivité marginale du Travail sera égale au prix x la productivité marginale du travail. Cela coïncide avec le salaire. Etant p le prix du bien final, la valeur du produit marginal du travail est donnée par: VPmL ≡ p · PmL. Cette valeur baisse avec le nombre de travailleurs employés par l’entreprise toute chose étant égale par ailleurs.  

En concurrence parfaite, une entreprise qui maximise ses profits emploie

un nombre de travailleurs tel que la PmL en valeur égalise le salaire nominal: VPmL = w (ou PmL = w/p)  

La fonction du VPmL coïncide avec la courbe de demande de travail ce qui mène à une fonction de demande décroissante. A noter qu’une firme qui emploie

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le travail en respectant la condition VPmL = w est aussi en train de produire jusqu’au point où p = Cm (condition de maximisation du profit).  

Transparent 6 – Marché financier Les institutions financières

On en distingue deux, les marchés financiers et les intermédiaires

financiers. Les deux permettent d’allouer le capital rare vers les investisseurs.  Les marchés financiers ont comme propriété de mettre directement les

épargnants avec les investisseurs, à l’inverse, les banques elles rémunèrent l’épargne à un taux d’intérêt mais reprête cet argent ailleurs. .

Les obligations

C’est une reconnaissance d’une dette d’une ets ou d’un Etat envers le porteur de l’obligation. Ce qui permet à l’ets d’emprunter sans passer par le marché financier.  

Il y a deux caractéristiques essentielles : - le terme de l’obligation - Le risque de signature (ou probabilité de non remboursement)

Ces deux caractéristiques vont déterminer l’intérêt fixe (ou historiquement le coupon) qui va être payé pour cet emprunt: les ‘‘junk bonds’’ (obligations très risquées) paient plus que les obligations de la Confédération et une obligation à 10 ans paie un intérêt plus élevé qu'une obligation à 1 an. Plus il y a de risque, plus le taux d’intérêt sera élevé.

Il y a deux marchés, le marché primaire et le marché secondaire, e marché

primaire, c’est l’ets qui émet son obligation mais sur le secondaire, on peut revendre des obligations que l’on ne veut plus. Le prix sur le marché secondaire dépendra du taux d’intérêt, du risque et de la demande. On a une relation inverse et son taux d’intérêt, plus le prix d’une obligation augmente, moindre sera son taux d’intérêt puisque le taux d’intérêt se base sur le prix.  

“Junk bond” (or “high-yield debt” : ou « obligation pourrie » en français, est l'appellation familière désignant aux États-Unis les obligations à haut risque, obligations qui sont classées comme « spéculatives » par les agences de notation,

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c’est-à-dire celles dont la notation financière est inférieure à l'investment grade.

On notera que pour les pays de l’€ il y a eu une convergence des taux d’intérêt.

Les actions

Une action est un titre de propriété partielle sur une entreprise donnant droit à une part correspondante des profits réalisés dans le futur et en principe aussi à un droit de vote à l’assemblée des actionnaires.  

Dans le cas d’une action, si l’ets connait des difficultés, on sera remboursée après les détenteurs d’obligations.

Informations dans les journaux: – Prix du jour et minimum et maximum de la journée et/ou sur l’année – Volume: la quantité d’actions qui ont été échangées lors de la session précédente – Changement du prix lors de la dernière séance – Dividend ratio: le montant des bénéfices qui ont été distribués aux actionnaires en pourcentage de la valeur de l’action (= rendement de l’action) – Price/Earning ratio (P/E) ou coût/bénéfice: le ratio entre le prix de l’action et les bénéfices totaux par action (= valeur de l’action). Historiquement une valeur de 15 est considérée normale. Si ce taux est plus élevé ceci veut dire que le marché s’attend une accélération des bénéfices et s’il est inférieur cela veut dire que le marché s’attend une baisse des bénéfices futurs.   .

Les intermédiaires financiers

Les banques prennent les dépôts des épargnants et les utilisent pour faire des prêts aux investisseurs. Elles paient des intérêts aux épargnants légèrement inférieurs à ceux qu’elles demandent aux emprunteurs (marge de gain pour la banque).   Les fonds mutuels eux vendent des parts au public et ensuite achètent un portefeuille de différents types d’actions et obligations. Ceci permet à des individus avec des budgets limités de diversifier leur portefeuille d’actifs financiers. .

Détermination du prix

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Première méthode d’évaluation des prix : analyse des fondamentaux, c’est-à-dire des nombreux déterminants sous-jacents les profits futurs de l’entreprise (type de secteur, degré de concurrence, travailleurs syndicalisés ou pas…).

Sous l’hypothèse d’efficience des marchés et d'agents rationnels, toutes les informations disponibles publiquement concernant les fondamentaux d’une entreprise sont déjà incorporées dans le prix des actions (une marge entre le prix de marché et la valeur suggérée par l’analyse des fondamentaux indique une opportunité de profit qui n’a pas été exploitée). Si les marchés sont efficients, à n’importe quel moment les prix des actions sont correctement valorisés (pas de surestimation ni de sous-estimation systématique). Conséquence : le prix des actifs ne varie qu’en réaction à des nouvelles informations imprévisibles concernant les fondamentaux ce qui implique le fait que l’évolution du prix des actions suivra un sentier aléatoire (random walk) (évolution dans le temps d’une variable imprévisible). .

L’épargne

S = (Y – T – C) + (T – G) = SP + SG = I A chaque moment dans une économie fermée, l’épargne privée finance l’investissement et l’éventuel déficit public: SP = I - SG = I + (G-T). L’investissement est nécessairement financé par l’épargne privée et publique. On déterminera le montant des investissements en égalisant le taux d’intérêt / demande / I(r) avec l’investissement privé et publique (qui sera une variable exogène) / offre / Sp(r) + Sg . L’épargne équivaut l’investissement.   .

Les politiques gouvernementales

Taxes sur le revenu : une baisse des impôts sur le revenu découlant des intérêts donne une incitation aux ménages à épargner plus. En effet, si le taux d’intérêt est plus élevé, on a plus tendance à épargner que s’il était abondamment taxé.  

Impôts sur l’investissement : une réduction de l’imposition des investissements en capital neuf (sous forme d’un crédit d’impôt, par exemple) fait déplacer la courbe de demande de fonds vers l’extérieur, le taux d’intérêt d’équilibre s’accroît et la quantité de fonds d’équilibre (et donc d’épargne) augmente. Cela crée une augmentation de la demande de fonds ce qui augmente le taux.  

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Politiques budgétaires : si G > T (r) déficit. Le cumul des déficits publics s’appelle dette publique. Quand le gouvernement finance la dépense publique par la dette, il emprunte des fonds pour couvrir son déficit et réduit les fonds prêtables disponibles pour financer les investissements du secteur privé (crowding-out ou éviction de l’épargne privée). Cela aura pour effet d’augmenter le taux d’intérêt et de diminuer la masse de fonds prêtables.  

Transparent 7 – La monnaie Généralités

Elle a essentiellement trois fonctions:  – réserve de valeur (la monnaie est un moyen pour transférer du pouvoir d’achat du présent à l’avenir).  – unité de compte (référence à l’aide de laquelle on mesure les transactions économiques).  – intermédiaire des échanges (moyen utilise pour acheter des biens et des services). Dans une économie de troc l’exchange exige la double coïncidence des besoins et les agents économiques peuvent réaliser seulement des transactions simples. La monnaie rend possibles des échanges plus indirects et réduit les couts des transactions.  

Les différents agrégats se partagent en 4 parties : M0 : Pièces et billets en circulation (on ne prend pas en compte l’argent situé dans les caisses des BC par ex.) et comptes de virement appelé base monétaire  M1 : M0 avec en plus les dépôts à vue, les chèques de voyages et les autres dépôts permettant l’émission de chèques  M2 : M1 avec en plus les accords de rachat au jour le jour, les eurodollars, les comptes de dépôt sur le marché monétaire, les actions en fonds mutuels sur le marché monétaire, les comptes d’épargne et autres comptes à termes rapprochés (compte épargne)  M3 : M2 avec en plus les dépôts à termes éloignés et les accords de rachat à terme   .

Les banques centrales

La BCE :  La banque centrale européenne (ECB), située à Francfort, en Allemagne, a

été créée le 1er juin 1998 par les 12 pays (17 aujourd’hui) européens constituants

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l’union monétaire européenne, c’est-à-dire par les 12 pays qui ont décidé d’adopter une monnaie unique et une politique monétaire commune. La ECB et l’ensemble des banques centrales des états membres de l’union européenne qui ont adopté l’euro constituent l’eurosystème. L’objectif principal de la ECB est de promouvoir la stabilité du système financier et des prix afin de garantir une croissance non inflationniste. La ECB est complétement indépendante du pouvoir politique.  

La Bank of England Reserve : La BER est la banque centrale du Royaume-Uni. Créée en 1694, elle a

obtenu l’indépendance dans la gestion du taux d’intérêt seulement en 1997. Comme pour la ECB, l’objectif principal de la Bank of England est de promouvoir la stabilité des prix, mais c’est le gouvernement qui définit concrètement cet objectif.  

La FED :  La Federal Reserve est la banque centrale des Etats Unis. Créée en 1914,

elle est gouvernée par sept gouverneurs (Board of Governors) tous nommés par le président des USA. .

Les différentes politiques

Il y a trois principales stratégies :  Les banques centrales gouvernent la quantité de monnaie fiduciaire en circulation dans le pays par des interventions sur le marché monétaire (open-market operations) qui consistent à racheter ou à vendre les obligations de l’Etat (ou d’autres actifs non monétaires) :  - si achat d’obligations auprès des banques commerciales, elle va les détenir et en contrepartie créditer les comtes de virement que les banques commerciales ont auprès de la BC, augmentation de l’offre de monnaie. - si vente d’obligations, réduction de l’offre de monnaie.

Les banques centrales contrôlent aussi les activités des banques commerciales, particulièrement l’émission de monnaie scripturale, par le moyen du taux d’escompte (taux directeur) et du coefficient des réserves obligatoires. L’ensemble des actifs et passifs d’une banque représentent la base monétaire appelée soit M0 soit H. La banque centrale échange avec les banques commerciales des billets (ou des avoirs en compte de virements) uniquement en contrepartie :  

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- d’or - de devises (monnaie étrangère) - de reconnaissances de dettes (la banque fait crédit)

La CB achète donc avec sa monnaie de l’or, des devises ou des titres (constitution de réserves). Elle ne fournit jamais aux banques commerciales de la monnaie sans contrepartie. En constituant des réserves, la CB se donne donc les moyens de récupérer ultérieurement la monnaie qu’elle a émise soit : - en vendant ses actifs (or ou devises) - en se faisant rembourser les crédits faits aux banques La constitution de réserves entraine une augmentation de l’offre de monnaie.  La dissolution de réserves entraine une diminution de l’offre de monnaie.   .

Mécanisme de multiplication de crédit

On calcule l’offre de monnaie totale avec la formule suivante :  

lim!→!

𝑛𝑏𝑟  𝑑𝑒  𝑡𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠  𝑟𝑎𝑐ℎ𝑒𝑡é𝑠 ∗ 1 − 𝑟 !!

!!!  

   

Le multiplicateur de crédit est défini comme le rapport entre la variation totale des crédits, �CR, et la variation initiale des réserves excédentaires, �iRE.  mc = �CR / �iRE  

Sous l’hypothèse qu’il n’y ait pas de ‘fuites’ du circuit du multiplicateur de crédit, c’est-à-dire que le secteur privé ne cherche pas à convertir une partie de la monnaie scripturale nouvellement créée en monnaie fiduciaire. Le multiplicateur de crédit est l’inverse du coefficient de réserves obligatoires (r): mc = 1 / r  

Dans l’exemple: r = 20% = 0.2 = 1/5 donc m = 5. Si r = 0.1, m = 10. Il y a plusieurs manières de démontrer que mc =1/r. La plus simple consiste à faire remarquer que �iRE = �RO. Or �RO=r· �DV=r· �CR.  Par conséquent, mc = �CR /(r· �CR)= 1 / r   En général: m = 1 H = MH ce qui correspond à la base monétaire émise par la BC   r Dans sa version complète (avec fuite), le multiplicateur de crédit devient: mc = �CR / �iRE = 1/(r+c-rc)   Preuve : �iRE = �RO + �Np  

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Parce que le processus s’arrête lorsque les mises en réserves obligatoires et les fuites ont épuisé les réserves excédentaires initiales. En remplaçant l’accroissement des réserves obligatoires et les demandes de conversion en numéraire par leur valeur respectives, on a : �iRE = r �DV + c �CR (car �RO = r �DV et = �Np = c �CR)  = r [(1-c) �CR] + c �CR (car �DV = (1-c) �CR) = �CR [c + r (1-c)] Dès lors: �CR / �iRE = 1/(r+c-rc)  

Transparent 8 – Inflation Offre et demande de monnaie

On fait l’hypothèse que les prix sont complètement flexibles dans le LT mais rigides dans le CT. Dans le long terme le niveau général des prix (P) s’ajuste pour égaliser l’offre et la demande de monnaie, l’inverse du niveau général des prix (1/P) étant la valeur de la monnaie (M). (Rappel : P = quantité de monnaie qu’il faut pour acheter un panier de consommation type et 1/P = quantité de biens qu’on peut acheter avec une unité de monnaie.)   L’offre de monnaie est contrôlée par la banque centrale. Par la suite on fait l’hypothèse que ce contrôle est parfait, exogène (Ms =Mbarre ).   La demande elle à l’inverse déterminée par plusieurs facteurs, elle émane de l’ensemble des agents économiques, sauf la BC. Elle est due au taux d’intérêt réel noté r, quand celui-ci va augmenter, les agents sont moins enclins à détenir de la monnaie car il représente un certain coût d’opportunité. Plus les prix sont élevés, plus il faut de monnaie pour répondre et donc cela augmente la liquidité.

Soit Md = L(liquidité)(r-,P+,Y+) Md = L(r-,1/P-,Y+)  Au lieu de placer les prix, on va prendre la valeur de la monnaie et la

représenter par 1/P. On dit que la monnaie est neutre à LT, qu’elle n’impactera pas les valeurs

nominales. Selon un certain nombre d’économistes (par exemple Hume ou Friedman) les variables de l’économie réelle ne sont pas influencées dans le LT par des variations dans l’offre de monnaie. Par variables nominales on entend des variables mesurées en unités monétaires. Les variables réelles sont des variables mesurées en unités physiques. D’après la dichotomie classique les variables réelles et les variables nominales sont influencées par des forces différentes.

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Notamment, les variations dans l’offre de monnaie affectent exclusivement les variables nominales et elles n’ont aucun effet sur les variables réelles. On parle alors de neutralité de la monnaie (dans le meilleur des cas…). .

Taxe d’inflation

Quand le gouvernement couvre ses dépenses en imprimant de la monnaie (ou, mieux, en demandant à la Banque Centrale de le faire), on dit qu’il collecte une taxe d’inflation : quand les prix augmentent (suite à l’émission de la nouvelle monnaie), la valeur réelle des billets en circulation diminue ce qui revient à dire que l’inflation est un impôt prélevé sur la détention de monnaie (taxe sur les liquidités qui perdent de pouvoir d’achat avec la hausse des prix). On appelle aussi seigneuriage les recettes acquises par l’émission d’argent.   .

L’effet Fisher

Nous avons déjà eu l’occasion de voir que les décisions d’investissement sont prises sur la base du taux d’intérêt réel, qui est approximé par: r ≈ i - �e soit (taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation anticipé)  L’équation de Fisher montre que le taux d’intérêt réel et le taux d’inflation déterminent conjointement le taux d’intérêt nominal : i ≈ r + �e  Le taux d’intérêt est l’équilibre entre l’épargne et l’investissement. .

Les coûts de l’inflation anticipée vs non anticipée

Le coût en chaussures ou coût d’usure : visites fréquentes chez le banquier afin de réduire ou augmenter sa possession de monnaie.   Le coût en menu ou coût d’affichage : le temps consacré à mettre à jour les prix.   Mais ces coûts sont relativement inconséquents car ils sont anticipés. Distorsion des prix relatifs : les contrats et décisions ne sont pas prises en même temps donc les prix relatifs ne sont pas coordonnés. Les marchés ne sont plus en mesure d’allouer les ressources selon leur meilleur usage.   Distorsion dans les impôts : les gains en capital sont exagérés, on fait face à une progression à froid.   Taxation sur les intérêts nominaux de l’épargne : les intérêts sur l’épargne sont considérés comme un revenu et peuvent être plus lourdement taxés alors qu'ils ne représentent une simple compensation pour le taux d’inflation.  

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Incertitudes : il devient difficile de comparer des salaires et prix dans le temps voire même d’augmenter les salaires, de combien ?   Distribution de la richesse : la richesse est distribuée envers les débiteurs car la valeur du crédit est diminuée dans le temps.   .

Perdants vs gagnants

Perdants :  - Épargnants (prêteurs), dont le pouvoir d’achat diminue avec le temps  - Salariés et rentiers, dont la rémunération est fixée en termes nominaux et est indexée de manière irrégulière  - Contribuables, dont le salaire augmente pour maintenir le pouvoir d’achat et qui sont taxés sur les rendements nominaux, progression à froid.   Gagnants : - Débiteurs (emprunteurs), qui doivent rembourser une dette fixée en termes nominaux  - Propriétaires, qui sont endettés et qui en plus voient le prix de leur bien immobilier augmenter   .

Caveat emptor

Les économistes reconnaissent qu’à LT la politique monétaire affecte principalement l’inflation. Ils ajouteront que si des rigidités des prix et des salaires existent, en présence de chocs nominaux ou réels, c'est la production et l'emploi qui s’ajusteront. En particulier, dans un univers où le salaire nominal est rigide à la baisse, l’objectif d'inflation ne doit pas être fixé trop bas si l'on veut permettre aux prix relatifs - et notamment au salaire réel - de s'ajuster aux chocs. Un peu d'inflation peut ainsi mettre de l'huile dans les rouages de l'économie.   .

L’hyperinflation

Hyperinflation = inflation excédant le 50% par mois. Historiquement, tous les cas d’hyperinflation se sont produits en concomitance d'une croissance excessive de la masse monétaire. A l’origine ce sont les problèmes budgétaires, l’Etat n’a pas assez de recettes pour payer ses dépenses et commence à émettre de la monnaie, suscitant de ce fait une croissance rapide de la masse monétaire et, en conséquence, une hausse des prix. Cela aura pour effet une spirale négative, les recettes fiscales réelles diminuent en fonction de l’inflation (généralement les taxes sont collectées après

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que la dépense publique a été faite), l’Etat doit émettre davantage de monnaie, ce qui aggrave l’inflation et en conséquence le déficit public. Solution serait alors de baisser les dépenses et augmenter les recettes. La fin de l’hyperinflation est généralement une question d’ordre budgétaire. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui on soutient l’indépendance des banques centrales.

Transparent 9 – Economie Ouverte Les exportations nettes

Les exportations nettes sont les exportations – les importations, soit la balance commerciale. Cela peut être du tourisme, des résidents qui viennent en Suisse bénéficient des services ici donc les gens qui habitent loin bénéficient de services domestiques. Au contraire, quand on fait du tourisme en Grèce, ce tourisme sera considéré comme une importation de service en Suisse.     Il y a différents facteurs qui influencent les exportations : - le goût des consommateurs - le prix des biens dans le marché domestique et étranger - le taux de change auquel les consommateurs peuvent acheter de la monnaie étrangère afin de se procurer les produits sur un autre marché - le revenu des consommateurs dans le domestique et le reste du monde - le coût de transport - les politiques commerciales, barrières tarifaires et non tarifaires .

Flux de capitaux

Achat d’actifs étrangers de la part des résidents (= importation d’actifs étrangers) = exportation de capital  

Achat d’actifs domestiques de la part des étrangers (= exportation d’actifs domestiques) = importation de capital Définitions : - sorties nettes de capitaux (NCO = Net Capital Outflow) = (exportation de capitaux – importation de capitaux) = – solde de la Balance des Mouvements des Capitaux (BMC) = (exportation d’actifs domestiques – importation d’actifs

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étrangers).  Ceci nous donne la position d’engagement net du pays vers le RdM : si BMC >0 (et donc NCO < 0) alors le pays est endetté vers le RdM.   Il y a plusieurs facteurs qui influencent les flux de capitaux :  - le taux d’intérêt payé sur les actifs étrangers - le taux d’intérêt payé sur les actifs domestiques - les risques économiques ou politiques liés à la détention des actifs étrangers ou domestiques - le taux de change auquel les agents économiques peuvent échanger de la monnaie domestique pour acheter de la monnaie étrangère (au comptant et attendu) - les politiques gouvernementales influençant la détention d’actifs (impôts, contrôles, limites…)

Balance des paiements simplifiée

La Balance des Paiements (BP) récapitule les transferts et règlements des transactions économiques (biens et services, revenus des facteurs de production, mouvements de capitaux) réalisées pendant une année entre l’économie d’un pays (les résidents) et l’étranger (les non-résidents).

 Dans la suite nous allons faire l’hypothèse que le solde de la balance des

rémunérations des facteurs (SBRF) est égal à 0 et donc que la balance des transactions courantes coïncide avec la balance commerciale (BC ou NX). Les exportations nettes et les flux de capitaux sortants sont strictement liés. Toute opération dans la Balance Commerciale (BC) a une contrepartie dans la balance

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des mouvements de capitaux (BMC) donc qu’elle génère une variation du stock d’avoirs et d’engagements du pays vis-à-vis de l’étranger. Par exemple prenons un producteur de montres de la Chaux-de-Fond qui vends des montres à un grand distributeur américain. Ce dernier règle sa facture en tirant un chèque sur son compte à la Bank of America. Deux conséquences : - exportation = hausse de la BC (exportation de biens). - chèque en USD = hausse des avoirs de la Suisse vis-à-vis de l’étranger (importation d’un actif étranger). Par intuition, l’opération dans la BMC représente la forme spécifique du paiement fait ou reçu en contrepartie de l’importation ou de l’exportation d’un bien. Dans la même optique, une opération trouvant sa source dans la Balance des Mouvements de Capitaux (achat ou vente de titres sur le marché international), ne peut être financée que par un flux de biens équivalent et elle modifie donc la position courante du pays vis-à-vis de l'étranger (solde de la BC).  – Exemple : investissement direct à l’étranger financé par une exportation de biens (notre entreprise de la Chaux-de-Fond décide d’installer une unité de production à Boston et finance cette opération d’investissement avec ses recettes d'exportation). Deux conséquences : - opération d’investissement = hausse d'avoirs à l’étranger (exportation de capital). - exportations = hausse de la BC (exportation de biens). On notera que si, dans le premier exemple, l'exportation de biens était compensée parfaitement par des importations du même montant donc pas de variation dans la BMC de même, si, dans le deuxième exemple, l'investissement direct à l'étranger était financé par un emprunt en devises donc pas de variation dans la BC. Donc, pour une économie dans son ensemble, à chaque moment : BC = -BMC (ou NX = NCO) (Egalisation de flux : chaque transaction internationale comporte un échange ce qui veut dire que si on somme tous ces échanges, les NX doivent forcement égaliser les NCO) .

Production et dépense en économie ouverte

Comme nous avons pu le voir, dans une économie fermée il y a forcément égalité entre production et dépenses durant une année donnée cependant, dans

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une économie ouverte, une telle contrainte ne doit pas forcément se réaliser car :  – l’économie peut dépenser plus qu’elle ne produit en empruntant à l’étranger (importation de biens = emprunt) – l’économie peut dépenser moins qu’elle ne produit en prêtant à l’étranger (exportation de biens = prêt) .

Comptabilité nationale en économie ouverte

Nous savons qu’à chaque moment sur le marché des biens et des services le total des emplois doit égaliser le total des ressources.  Soit : PIB + M (= ressources) = C + I + G + X (= emplois ou dépenses)   En déplaçant M, on a : PIB = C + I + G + (X – M) = C + I + G + BC  Où nous obtenons : BC = PIB – (C + I + G) = PIB – absorption domestique  

Le solde de la balance commerciale est égal à la production nationale diminuée de l’absorption de cette production par des emplois domestiques. Si l’absorption dépasse le PIB il y a un déficit de la BC. Si Absorption < PIB alors surplus de la BC.

Comme on vient de voir, tout excès de la dépense interne sur la production

nationale se traduit dans un déficit de la BC (pays en développement, USA, Espagne, etc.); tout excès de la production interne sur la dépense nationale se traduit dans un excédent de la BC (Allemagne, Japon, Suisse, Chine, etc.).

Dit de manière différente, le pays a une BC positive s’il dégage une épargne nette (secteur privé et secteur public confondus) positive. En effet, en considérant explicitement les taxes dans l’équation précédente, à l’équilibre nous avons donc : BC = (PIB – C – T) – I + (T – G) = SP – I + SG = S – I  Où SP est l’épargne privée, SG est l’épargne publique et S l’épargne totale.   Nous avons BC + BMC = 0 donc que -BMC = SP – I + SG = S – I.  

Ceci implique que, si le pays dégage une épargne nationale nette, il exporte des capitaux (NCO > 0 et BMC < 0: flux sortant de capitaux net = position de créancier net), sa BC est positive et il accumule des créances sur l’étranger.

Au contraire, si le pays a un besoin net de financement (par exemple parce que le déficit de l’Etat dépasse le surplus de l’épargne privée sur l’investissement), il importe des capitaux (NCO < 0 et BMC > 0: flux entrant de capitaux = position de débiteur net), sa BC est en déficit et il s’endette vers l’étranger.

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Le taux de change nominal (théorie de la PPA)

Le taux de change nominal est le taux auquel un individu peut échanger la monnaie d’un pays contre celle d’un autre (prix relatif de deux monnaies).  On mesure le taux de change nominal de deux manières - à l’incertain («direct quotation ») soit le nombre d’unités de monnaie nationale par unité de devise étrangère (ex : 1 EUR équivaut à 1.20 CHF pour un résident suisse).  -au certain («indirect quotation ») soit le nombre d’unités de devise étrangère par unité de monnaie nationale (ex : 1 CHF équivaut à 0.83 EUR pour un résident suisse). Ce type de cotation est appliqué à Londres, à New-York et depuis la mise en place de la monnaie unique sur toutes les places de la zone Euro. Par définition l’expression "CHF/EUR" équivaut à la cotation au certain et vaut actuellement environ 0.83.  Nous noterons que le taux de change à l’incertain = 1 / taux de change au certain

On parle d’appréciation d’une monnaie quand on peut acheter plus d’unités de devises étrangères avec une unité de monnaie nationale (baisse du taux de change mesuré à l’incertain et hausse du taux de change au certain). On parle de dépréciation quand on peut acheter moins d’unités de devises avec une unité de monnaie nationale.  

Nous représenterons le taux de change par la variable «e» qui représente la quantité de monnaie étrangère que l’on obtient pour une unité de monnaie domestique. Si e augmente cela veut dire qu’il y a une appréciation de la monnaie domestique. .

Le taux de change réel

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Le taux de change réel est le taux auquel un individu peut échanger les biens et les services domestiques avec ceux d’un autre pays (prix relatif des biens). Il dépend du taux de change nominal et des prix des biens dans les deux pays.   Taux de change réel = Taux de change nominal (e) x Prix des biens intérieurs (P)   Prix des biens à l’étranger (P*) Une dépréciation réelle de la monnaie (soit une baisse du taux de change réel) veut dire que les biens du pays domestique sont devenus moins chers et par conséquent que les consommateurs (domestiques et étrangers) demandent plus de biens domestiques et moins de biens étrangers. Donc les X du pays augmentent et les M baissent et en conséquence les exportations nettes (NX) augmentent elles aussi. .

La Parité de Pouvoir d’Achat (PPA)

 La théorie de la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) est l’explication la plus

simple et généralement acceptée des fluctuations du taux de change nominal dans le LT. Selon la PPA, une unité d’une devise achète la même quantité de biens dans tous les pays. Nous formerons l’hypothèse suivante : la loi du prix unique Cela veut dire que les forces d’arbitrage égalisent le prix d’un même bien vendu sur différents marchés. Si ceci est vrai pour tous les biens. Soit que P* = eP

PPA absolue : une devise doit avoir le même pouvoir d’achat dans tous les pays et le taux de change varie pour assurer que e = P*/P.    

PPA relative (moins contraignante que la PPA absolue) : le taux de change entre les devises de deux pays reflet le différentiel du niveau général des prix de ces deux pays soit : variation % de e = variation % de P* - variation % de P = (�* - �).  

Ce théorème a cependant des critiques :

- les biens ne sont pas tous échangés. Les biens non-échangeables (ils représentent une partie importante du PIB) ne sont pas pris en compte, cela induit le fait que la loi du prix unique pour ces biens n’est pas vérifiée  

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- les biens échangeables ne sont pas forcément des substituts parfaits (préférence nationale et biens non-homogènes), nous sommes en présence de structures de la dépense différentes et pas d’arbitrage possible  - entraves au libre-échange (barrières commerciales, coûts de transport…) là non plus, pas d’arbitrage   Indice BigMac : eth = PBM

CH/PBMUSD  

Si le taux de change observé dépasse le taux de change théorique alors on va s’attendre à une appréciation du CHF (dépréciation de l’USD). .

Le marché des changes

La PPA fournit une valeur de référence (long terme) vers laquelle on s'attend que le taux de change devrait tendre.

Cours de change : prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre monnaie. Comme tout autre prix, aussi le prix d’une monnaie est déterminé, dans le court terme, par la rencontre de la demande et de l’offre (soit les fluctuations au tour de la valeur de long terme déterminée par la PPA).

Exemple : achat-vente USD contre Euros (déterminants de l'O et de la D)

Offre USD = Demande Euros   Demande USD = Offre Euros  - Exp. européennes de B&S - Exp. européennes d’actifs - Interventions banque centrale (ventes USD →déplacement de la courbe)  

- Imp. européennes de B&S - Imp. européennes d’actifs - Interventions banque centrale (achats USD →déplacement  de la courbe)

Toute modification de l'offre ou de la demande de dollars américains aura un impact sur l'équilibre du marché des changes. Si par exemple le flux de capitaux européens vers les États-Unis devait augmenter à cause d'une variation dans les préférences des investisseurs, la courbe de demande se déplacerait vers la droite ce qui provoquerait une appréciation du $ par rapport à l'Euro (ce qui engendrait, par ailleurs, aussi une amélioration de la balance commerciale européenne : la balance des paiements est toujours à l'équilibre).

En réalité l'impact des chocs sur le taux de change d'équilibre dépend de la flexibilité du taux de change soit des régimes de change, l’ensemble des règles qui gouvernent le marché des changes.

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Deux régimes de change "extrêmes" (changes flottants et changes fixes) ainsi qu'une multitude d'autres possibilités intermédiaires (flottements administrés, bandes de fluctuations…). .

Régimes de change flottant

Sous un tel régime, les banques centrales n’interviennent jamais sur le marché des changes. La balance des comptes est toujours en équilibre (le taux de change s’adapte à toute variations de l’O et de la D de devise pour rétablir l’équilibre).  – Si déficit de la Balance alors dépréciation de la monnaie nationale  – Si surplus de la Balance alors appréciation de la monnaie nationale   .

Régimes de change fixes

Sous un tel régime de changes, les banques centrales interviennent constamment sur le marché pour garantir une certaine parité des cours, ce qui se traduit par une perte d’autonomie des banques centrales : la politique monétaire n’est plus un instrument d’intervention indépendant pour la banque centrale (l’offre de monnaie varie pour maintenir la valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes constante).   Exemples: - système d’étalon-or, 1879 – 1914: parité fixe en or - système d’étalon du change-or (BrettonWoods), 1946 – 1973 : parité fixe en dollars américain à son tour fixé en or - système monétaire européen, 1979 – 1999 : fluctuations admises dans un tunnel autour de la parité - dans beaucoup de pays, la monnaie nationale est ancrée par rapport à une autre monnaie. Le problème étant que le taux fixé par la CB peut ne pas coïncider avec le taux d'équilibre ce qui nécessite des interventions pour conserver la parité souhaitée. Prenons le cas du dollar Hong-Kongais s’il s’apprécie, il y a 3options pour éviter la dépréciation : - Interventions sur le marché des changes. La CB absorbe l'excédent de HKD en achetant sa monnaie en échange du $. Problème: les réserves de devises des CBs ne sont pas illimitées. - Interventions de politique monétaire finalisées à déplacer les courbes d'O et de D. Par exemple, si la CB augmente le taux d'intérêt domestique, la hausse de

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capitaux entrants ferait augmenter la demande de HKD (déplacement de la fonction de D versa la droite). - Contrôles des changes. Introduction de limites à l'achat de devises étrangères. Il existe plusieurs arguments à faveur de l'adoption d'un régime de change fixe (pas d'incertitude, stabilité, contrôle de l'inflation…), mais la fixation du taux de change comporte aussi des coûts tels que la perte d'indépendance de la politique monétaire, distorsions dus aux contrôles des changes. Ce dilemme est résumé dans un principe connu dans la littérature sous le nom de "Trilemme de Mundell" ou la «Trinité impossible ». Un pays ne peut pas simultanément avoir un taux de change fixe (et garantir ainsi la stabilité des interactions internationales), garantir la parfaite mobilité du capital (et promouvoir ainsi l'intégration et l'efficience des marchés financiers) et profiter d'une politique monétaire autonome (et gérer ainsi un instrument de politique économique de stabilisation).   Change fixe : Chine, taux de change fixe de la monnaie par rapport au dollar

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