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FRANCINE FILION PIERRE BOISSE
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JE RIS DANS MA TETE
10 contes émotivo-rationnelscahier à colorier
ILLUSTRATIONS: SIMON JODOIN
ce de Lucien Auger, PH.D.
CAER
FRANCINE FILION PIERRE BOISSEinstitut national de santé publique du Québec.4635, avenue Christophe-Colomb, bureau 200
Montréal (Québec) H2J3G8Tél.: (514) 597-0606
JE RIS DANS MA TÊTE
10 contes émotivo-rationnelscahier à colorier
ILLUSTRATIONS: SIMON JODOIN
Préface de Lucien Auger, PH.D.
CAER
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Pierre Boissé - Francine Filion - Simon Jodoin .
Tous droits réservés - 2e édition revue et corrigée
Bibliothèque nationale du Québec
Dépôt légal - 2e trimestre 1987
ISBN 2-9800908-0-8
FRANCINE FILION PIERRE BOISSÉ
JE RIS DANS MA TETE
10 contes émotivo-rationnelscahier à colorier
ILLUSTRATIONS: SIMON JODOIN
Préface de Lucien Auger, PH.D.
CAER
* Mise en page:
* Illustration:
* Graphisme:
Mireille Cloutier(514) 463-1205
Simon Jodoin(514) 645-7602
Louise Ricard
(514) 642-7966
Autre publication de Francine Filion
disponible à la même adresse:
"C'est dans la tête qu'on fume"
En vente à 1'adresse suivante:
"Je ris dans ma tête"
Centre d'animation émotivo-rationnelle
11 180 Notre-Dame Est
Montréal Est
H1B 2V9
Tél.: (514) 645-7602
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce cahier a été rendue possible grâce à
la collaboration de plusieurs personnes que nous tenons à
remercier.
Notre reconnaissance va tout d'abord à Lucien Auger qui,
par ses enseignements et ses corrections, a rendu ce tra-
vail réalisable.
Nous tenons aussi à remercier France Desruisseaux, Caroline
et Yves Jodoin pour leur collaboration à la réalisation
matérielle de ce cahier.
Enfin, nous tenons à signaler notre appréciation à
Micheline côté et Mireille Cloutier pour leur collaboration
à la réalisation de ce document.
Francine Filion
Pierre Boissé
PRÉFACE
Les personnes qui prennent contact avec la
démarche émotivo-rationnelle et qui commencent à l'utiliser
fructueusement pour la gestion de leur vie émotive deman-
dent souvent si cette même démarche peut être utilisée avec
des enfants. Je leur réponds toujours par l'affirmative,
en soulignant les inévitables adaptations à faire dans la
présentation.
Voici qu'arrive à point "Je ris dans ma tête"
qui constitue justement une adaptation, à mon avis fort
réussie, de la méthode émotivo-rationnelle pour des en-
fants. Sans rien sacrifier à la rigueur de la pensée, les
auteurs ont su se mettre à la portée des enfants, en utili-
sant des contes qui véhiculent cette même pensée d'une
façon qui retienne 1•attention et stimule la réflexion des
jeunes lecteurs ou auditeurs.
Quand on se souvient que les pensées irréalistes
qui viennent empoisonner la vie émotive des adultes pren-
nent forme bien tôt dans leur esprit d'enfant, on ne peut
que se réjouir de trouver dans ce cahier un instrument de
travail qui permette aux enfants de commencer déjà à se
mettre en tête des conceptions réalistes d'eux-mêmes et du
monde qui les entoure. On peut espérer qu'ils seront ainsi
moins portés à refaire les erreurs d'interprétation de leur
aines et qu'ils pourront dès lors, connaitre des vies plus
harmonieuses et exemptes d'émotions pénibles.
Je souhaite que ce premier outil destiné aux
enfants soit suivi de bien d'autres qui puissent aider une
nouvelle génération à vivre plus heureusement que celles
qui l'ont précédée. .
Lucien Auger, Ph.D.
Centre Interdisciplinaire de Montréal.
PRESENTATION AUX PARENTS, PROFESSEURS ET ANIMATEURS
II est facile de constater que la plupart des
humains possèdent une forte tendance à se rendre malheu-
reux. Toutes ces émotions désagréables sont causées par
des idées, qu'ils ont- en tête à l'occasion d'événements
frustrants. Ces idées n'apparaissent pas dans leur tête
par magie. Dès leur jeune.âge, les enfants apprennent
beaucoup d'idées qui leur sont suggérées par leur entou-
rage: les proches, l'école, la télévision, etc. Leur
capacité de distinguer les idées vraies des idées fausses
étant peu ou pas développée, ils acceptent et intègrent ces
idées, même si souvent elles sont fausses. Ce qui semble
déplorable, c'est qu'ils garderont et cultiveront ces idées
pour le reste de leur vie ou jusqu'à ce qu'ils fassent les
efforts nécessaires pour s'en débarrasser.
Partant de ces considérations, nous avons pensé
offrir aux enfants un outil plaisant. Ils pourront
l'utiliser seuls ou avec de l'aide. Notre but est de leur
permettre d'apprendre comment ils se créent eux-mêmes des
émotions et comment ils peuvent les modifier au besoin.
Ce cahier à colorier contient dix histoires.
Les personnages sont divers animaux vivant des émotions à
l'occasion de différentes situations. Il se veut être un
outil de divertissement où les enfants pourront lire ou se
faire raconter des contes agréables. Ils pourront aussi
regarder des images amusantes, colorier les dessins et même
en créer.
Ce cahier se veut aussi être un outil éducatif.
En comprenant l'histoire et en discutant avec leurs pro-
fesseurs, parents ou amis(es), les enfants apprendront le
mécanisme de fabrication de leurs émotions.
Dans le but de favoriser cette démarche éduca-
tive, une activité sous forme d'un court questionnaire a
été placée à la fin de chaque histoire. Elle permet aux
enfants d'approfondir leur compréhension et d'examiner
leurs propres réactions émotives à l'occasion d'événements
semblables. Elle les incite aussi à découvrir les moyens
pratiques et efficaces pouvant être utilisés pour se rendre
moins malheureux à l'occasion de ces événements.
Pour avoir plus d'information sur l'usage de ce
questionnaire, vous trouverez un guide d'utilisation dans
l'appendice 1 à la fin de ce cahier.
Cette démarche pédagogique auprès des enfants
s'inspire de la psychologie émotivo-rationnelle élaborée
par Albert Ellis, psychologue à New York et décrite par
Lucien Auger, psychologue à Montréal.
Si vous désirez parfaire vos connaissances dans
ce domaine, vous pouvez consulter certaines oeuvres énumé-
rées à 1'appendice 3.
Vos commentaires, critiques, demandes de ren-
seignements peuvent être adressés aux auteurs. Vous trou-
verez les coordonnées nécessaires en appendice.
En espérant que vos enfants sauront profiter de
ces histoires pour apprendre à se rendre plus heureux...
Pierre Boissé
Francine Filion
c
MOUFFI, IA MOUFETTE
Lorsque Mouffi la petite moufette décide de quitter
son terrier, elle rêve de plaisirs et d'aventures.
- "Je veux", se dit-elle, "me faire des amies qui m'aime-
ront; je ne m'ennuierai jamais et je serai toujours heu-
reuse . "
Ce jour-là, se promenant dans la forêt verte, Mouffi
est surprise par un petit ourson qui surgit derrière elle.
Apeurée, elle ajuste son tir et vise sa cible droit dans
l'oeil. L'ourson, offusqué, se sauve à toutes pattes.
- "Mais ne te sauve pas. Je m'excuse!", s'écrie Mouffi.
"J'ai eu peur et quand une moufette a peur, elle arrose.
Reviens, je veux que tu sois mon ami. Je vais te laver
avec du jus de tomate."
Mais l'ourson tout détrempé ne l'entend pas de cette
façon.
- "Si tu crois que je veux être l'ami d'un animal dégageant
13
y
une si mauvaise odeur", lui crie-t-il en continuant sa
course.
Mouffi, très triste, se promet bien de ne plus arro-
ser animal gui vive. Soudain, vient à passer près d'elle
un joli petit faon.
- "Bonjour", dit Mouffi, "je désire me faire un ami qui
m'aimera. Veux-tu jouer avec moi?"
- "Mais tu es bien trop petite", s'indigne le faon d'un
air hautain, "je ne joue qu'avec des amis de ma taille."
Il poursuit son chemin. Mouffi est bien désespérée.
Elle se couche sous un arbre. A ce moment, une mésange
s'installe sur une branche au-dessus d'elle.
- "Salut", dit-elle, "pourquoi pleures-tu?"
- "Je veux avoir un ami. Personne ne veux jouer avec
moi !", pleurniche Mouffi.
- "Moi, je veux bien", répond la mésange. "Viens, nous
allons jouer à qui vole le plus haut."
15
- "Mais je ne peux voler. J'ai quatre pattes pour courir
et je n'ai pas d'ailes comme toi!"
- "Alors adieu. Je ne peux être ton ami", dit la mésange
en s'envolant.
- "Pauvre de moi. Personne ne m'aime", gémit la petite
moufette !
Toute à sa peine, elle n'a pas encore vu un petit
vison la regardant curieusement. "Voilà ma chance", pense-
t-élle en l'apercevant. "Cet animal est de ma taille, il a
quatre pattes et ne semble pas voler. Si je ne l'arrose
pas, il deviendra sûrement mon ami."
- "Qu'est-ce que cet étrange animal?", s'exclamme le vison.
"Pourquoi es-tu habillée de la sorte? Le noir et le blanc
ne sont plus à la mode, voyons; regarde plutôt ma fourrure.
Elle est du dernier cri. De plus les queues ne se portent
plus à cette hauteur!"
- "C'en est assez!" Mouffi éclate en sanglots. "Je suis
un animal affreux", songe-t-elle. "Personne ne veut de
moi. D'ailleurs, qui voudrait d'une moufette petite, noire
18
/i~%SV»^l*
et blanche, à odeur désagréable et à haute queue, ne sa-
chant même pas voler! Je suis une mauvaise petite bête
puisque personne ne m'aime et j'ai absolument besoin d'être
aimée!"
Alors qu'elle s'apprête à reprendre la route pour
regagner son terrier natal, notre petite moufette entend
fureter dans les broussailles. Intriguée, elle s'avance
pour connaître la source de ce bruit. Quelle n'est pas sa
surprise d'apercevoir une vieille moufette sortant diffici-
lement du bosquet.
- "Bonjour! Tu as l'air bien triste", s'exclame la vieille
moufette.
- "Oui", répond Mouffi. Elle raconte son départ du terrier
natal, son besoin d'avoir des amis et sa déception de ne
pas en trouver. "C'est pour cela que je suis triste",
poursuit Mouffi. "J'ai absolument besoin d'avoir des amis
et l'ourson, le faon, la mésange et le vison ne veulent pas
de moi."
20
/ / \)
- "As-tu réellement besoin d'avoir leur affection pour être
heureuse?"
- "Bien sûr, voyons donc!"
- "Ah oui! Tu ne connais ces animaux que depuis quelque
temps. Est-ce que tu étais malheureuse avant de les ren-
contrer?"
- "Mais non, je m'amusais seule et j'étais bien. Mais ce
serait bien plus agréable d'avoir des amis."
- "Un point pour toi! C'est vrai qu'il est très agréable
d'être aimé et d'avoir des amis. Mais est-il bien vrai que
tu as absolument besoin de ces amis-là pour être heureuse
et avoir du plaisir?"
- "Est-ce que tu veux dire que puisque j'ai déjà été heu-
reuse avant de les connaître, je peux encore l'être sans
l'affection de l'ourson, du faon, de la mésange et du vi-
son?"
22
o o
- "En effet. Et qu'arriverait-il si tu pensais ainsi?"
- "Je crois que je me sentirais bien mieux. Oui, je serais
une petite moufette plus heureuse."
- "Que feras-tu maintenant?" demande la vieille moufette
- "Je vais continuer ma route car je désire me faire d'au-
tres amis."
- "Et si tu n'en trouves pas?"
- "Je serai un peu triste mais je pourrai toujours être
heureuse en m'amusant à courir, arroser, me cacher et
cueillir des fleurs, n'est-ce pas?"
- "Et si quelqu'un t'appelle "bête puante"?"
- "Alors là, je lui prouverai qu'il à raison. Ha! Ha! Au
revoir!"
24
Réponds aux questions suivantes;
iDans cette histoireIiMouffi constate quelI d'autres animaux II ne veulent pas II d'elle comme amie.l
Elle se sentbien triste etmalheureuse.
2.
3. ISi tu as déjà vécu une situation semblable à celle de IiMouffi, dessine-la sur la feuille suivante. Si tu n'aslIpas vécu de situation semblable, imagine-la et dessine-llia. I
25
HISTOIRE DE
26
ISi tu fais cette activité avec d'autres amis(es), IIparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mime IIce que tu as dessiné. I
( Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?j
6. ^Aurait-il été possible de te sentir autrement?^/.
Comment aurais-tu fait?
7. Fout comme Mouffi, tu as peut-être la même idée fausse.
Remplace-la par une idée vraie. (J»our correction, voir
appendice 2)
27
RAPIDIN, LE CHEVAL DE COURSE
C'est la fête aujourd'hui dans la famille Hippique.
En effet, papa et maman reçoivent la parenté pour leur
présenter le dernier-né. Après le festin constitué par-
ticulièrement de la meilleure avoine, accompagnée de paille
et de fourrage, monsieur Hippique se lève pour prononcer
son discours.
- "Chers amis! Depuis plusieurs mois, nous attendions la
venue de notre rejeton. Je suis très fier de vous pré-
senter notre poulain que nous nommerons "Rapidin". Ce
prénom, vous vous en doutez bien, lui est donné afin d'an-
noncer 1'avenir qui 1'attend. Vous savez que sa mère et
moi, tous deux rapides champions, n'avons pas à rougir de
notre carrière de coureurs. Levons notre verre à la santé
du futur champion: "Rapidin"."
A partir de ce jour, Rapidin prépare son avenir.
Derrière son père et sa mère, on le voit s'entraînant.
Tantôt galoppànt, tantôt marchant, tantôt sautant. Rien
n'est négligé pour faire de Rapidin le champion tant at-
tendu. L'écurie où il demeure est toujours d'une propreté
impeccable. Sa mangeoire ne contient que les meilleures
29
/ \
£\*<r*
céréales. L'eau de son abreuvoir est changée régu-
lièrement. Rien n'est trop beau ni trop cher pour Rapidin
le futur champion. Enfin! Après quelques années, le jour
est arrivé où Rapidin peut faire ses preuves. A l'hippo-
drome, c'est le délire. Tous les parieurs ou presque
misent sur le grand favori. Rapidin est très fier de lui.
"Enfin", pense-t-il, pendant qu'il s'installe dans le box
de départ, "je vais gagner ma première course!"
- "Allez, champion", l'encourage son jockey, "nous ne
pouvons que gagner."
Dès le départ, Rapidin prend la tête du peloton. Au
début, il maintient sa vitesse. Mais après quelques cen-
taines de mètres, il ralentit. Vers la fin, désespéré, le
jockey réalise très bien la situation. Rapidin n'a pas
l'endurance des champions. Il termine la course bon der-
nier. Dans les gradins, c'est la stupéfaction. La plupart
des parieurs quittent en criant des injures. Sur le chemin
de l'écurie, Rapidin a le temps d'entendre:
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- "Tu parles d'un canasson! Un âne aurait mieux fait! Il
ne vaut pas l'avoine avec laquelle on le nourrit. Ce
n•est pas un cheval, c'est une tortue !"
"Je suis un cheval misérable", pense Rapidin. "J'ai tout
raté. Ils ont bien raison. Je suis moins qu'un cheval.
Je suis un bon à rien!"
A la suite de ce premier échec, on tente de faire gagner
Rapidin dans d'autres courses. Peine perdue!, il n'est
pas et ne sera jamais un grand coureur. Il est donc mis
en vente. Lors de l'encan, il est cédé pour quelques
centaines de dollars à une école de jockeys. A l'avenir,
il servira de cheval d'entrainement pour les stagiaires.
"Quelle dégringolade!", pense Rapidin durant son voyage
l'amenant à l'école. A son arrivée à l'écurie, on l'ins-
talle dans une stalle tout à côté d'un ancien champion:
"Victorio".
- "Bonjour le jeune", s'exclame-t-il, "je te souhaite la
bienvenue dans la maison. Tu verras comme c'est agréable
de vivre ici."
35
Trop triste pour parler, Rapidin garde le silence.
- "Mais voyons", insiste Victorio, "tù ne dis rien?
Alors, je me présente. Je suis Victorio, ancien champion
des pistes de course. Maintenant, je suis trop vieux pour
courir et on m'a vendu pour servir de monture aux étu-
diants débutants. Toi, tu es jeune et vigoureux; tu ser-
viras probablement pour les étudiants plus avancés, plus
habiles."
C'en est trop, Rapidin éclate en sanglots.
- "Que se passe-t-il?", questionne Victorio, inquiet.
Entre deux sanglots, Rapidin lui raconte les débuts
et la fin de sa carrière de coureur.
- "Et voilà", conclut-il, "je suis moins qu'un cheval. Je
suis un rien du tout."
- "Alors, tu peux être moins qu'un cheval?", questionne
Victorio.
36
ViC TO
- "Bien sûr, j'en suis la preuve. Regarde-moi, je ne vaux
rien!"
- "Moi!", s'amuse Victorio, "je ne vois qu'un cheval, ni
plus ni moins qu'un cheval. Regarde une carotte. Peut-
elle être plus carotte qu'une autre? Une grosse patate
est-elle plus patate qu'une petite patate? Une grosse
tomate gagnante du concours de tomates est-elle plus to-
mate que celle qui a perdu le concours?"
Rapidin hésite. Son nouvel ami Victorio est en
train de lui prouver qu'un cheval perdant est toujours un
cheval.
- "Regarde-moi", poursuit Victorio. "Je suis un vieux
cheval, ancien gagnant de courses. Aujourd'hui, suis-je
moins un cheval qu'au moment où j'étais champion?"
- "Non, mais toi tu as déjà gagné", rétorque Rapidin.
- "Oui, j'ai déjà été rapide coureur. Actuellement je
suis habile monture. Un jour, il peut arriver que je ne
sois plus très utile, mais je pourrai toujours être un
cheval heureux", explique Victorio.
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- "Tu veux dire que je peux être heureux même sans jamais
gagner de course?", interroge Rapidin.
- "Il n'y a pas de bon ou mauvais cheval. Il n'y a que des
chevaux qui réussissent quelquefois et qui échouent à
d'autres occasions. C'est "cheval", tout cela. Si tu te
dis que ce qui t1arrive est mauvais pour toi, tu te sen-
tiras triste."
- "Je crois avoir compris", déclare Rapidin, "une tomate
petite, grosse, gagnante ou perdante et même aplatie reste
une tomate. Une patate bouillie, pilée, frite ou rôtie est
toujours une patate. Alors un cheval gagnant, perdant,
jeune, vieux, boiteux ou fringant est toujours un cheval.
Vive la nature chevaline! Je peux être un cheval heureux
même si je ne gagne jamais de course!"
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RâDonds aux Questions sud.vantes:
iDans cette histoire, I / II pense alors qu'il \IRapidin ne gagne pas I l est un mauvais cheval,ylia course et est ven-l # un rien du tout.Idu à bas prix. I
1.
2. 'idée de Rapidin est fausse,
la remplacer:
Trouve une idée vraie pour
3. ISi tu as déjà vécu une situation semblable à celle de IIRapidin, dessine-la sur la feuille suivante. Si tu IIn'as pas vécu de situation semblable, imagine-la et IIdessine-la. - I
41
HISTOIRE DE
42
ISi tu fais cette activité avec d'autres amis(es),Iparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mimeIce que tu as dessiné.
5. ^Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?^
6. fAurait-il été possible de te sentir autrement?
s*—*-—•v^-*^ •Comment aurais-tu fait?
43
CROC-BUCHE, LE PETIT CASTOR ET BOUF-MIEL, L'OURSON
- "Croc-Bûche! Croc-Bûche!", appelle maman castor, "viens
nous aider."
-"Ah! non!", s'exclame, déçu, Bouf-Miel le petit ourson.
"Nous devons encore quitter nos jeux. Pourquoi travailles-
tu toujours comme cela?"
- "Tu le sais bien", répond Croc-Bûche. "L'été achève et
nous faisons des réserves de nourriture. A demain!"
Sur ces paroles, le petit castor quitte son ami
l'ourson. Il amasse des feuilles, des écorces, des
brindilles et les apporte dans sa maison comme provisions
pour l'hiver. Il est très fier de lui lorsqu'il réussit à
abattre le tremble à l'entrée de la forêt. Il travaille
ainsi jusqu'à la nuit. Le lendemain matin, lorsque Croc-
Bûche retrouve son ami, il est très content de pouvoir
jouer.
- "Viens, Bouf-Miel, j'ai deux belles heures pour m'amuser
avec toi !"
45
- "Ah! non!", s'exclame le petit ourson, "pas seulement
deux heures! C'est ennuyeux! Tu vas encore aller tra-
vailler!"
- "Profitons-en plutôt et cesse de me reprocher de tra-
vailler. J'aime cela, moi."
- "D'accord! Viens avec moi. J'ai trouvé un beau bosquet
rempli de bleuets. Allez, goûte!"
- "Hais voyons, Bouf-Miel, tu sais bien que je ne mange pas
de bleuets."
- "Ah! J'avais oublié. Alors, courons jusqu'à la rivière,
nous attraperons du poisson et nous compterons combien
chacun en mangera. D'accord?"
- "Là, j'en ai assez!", s'écrie Croc-Bûche. "Tu es un
méchant petit ourson, Bouf-Miel. Pourquoi ne te souviens-
tu jamais que je ne mange ni poissons, ni fraises, ni
framboises ni bleuets. Tu aimes le miel, moi je le dé-
teste. Je mange des arbres, moi!"
- "Mais ne te fâches pas", supplie l'ourson.
47
- "Oui, je me fâche. Tu es méchant. De plus, tu passes
ton temps à me reprocher mon travail. Eh bien!, Bouf-Miel
tu es un paresseux. Tu n'as pas le droit de ne rien faire.
On sait bien toi, tu vas dormir tout l'hiver. Mais moi je
vais continuer à travailler. Je me reposerai quelques
fois, mais je ne passerai pas mon temps à roupiller, moi!
Pourquoi joues-tu tout le temps et manges-tu autant? Tu
devrais travailler comme moi et continuer durant l'hiver!"
Bouf-Miel est consterné et bien malheureux. Son
meilleur ami le traite de méchant et de paresseux. "Et le
pire", pense Bouf-Miel, "c'est qu'il a raison. Je suis un
misérable ourson. C'est vrai que je passe mon temps à
manger et à m'amuser. Je travaille très peu. Il est exact
que je dormirai tout l'hiver. Je devrais travailler,
abattre des arbres, bâtir des huttes comme Croc-Bûche et sa
famille.
- "Je vais m'y mettre tout de suite", s'écrie-t-il très
fort.
- "Bravo!", se réjouit Croc-Bûche. "Viens, je vais te
montrer à abattre un arbre."
49
0
Quelle surprise pour papa et maman castor d'apercevoir le
petit ourson essayant d'abattre un arbre de ses dents.
- "Que se passe-t-il?", s'exclame le papa. "Tu veux nous
aider à construire notre maison?"
- "Pas du tout", répond Bouf-Miel. "Je veux devenir tra-
vaillant comme les castors. Je désire bâtir une hutte et
vivre éveillé cet hiver!"
- "Oui", ajoute Croc-Bûche. "Je lui ai fait comprendre
qu'il avait tort de s'amuser et de ne rien faire. Il a
décidé de faire un effort. Merveilleux, n'est-ce pas?"
Papa et maman castor éclatent de rire.
- "Alors Croc-Bûche", demande maman, "tu reproches à Bouf-
Miel d'être ce qu'il est? Tu le blâmes parce qu'il joue
beaucoup, dort l'hiver, mange du miel, des baies et du
poisson? Est-ce qu'il te viendrait à 1'idée de reprocher à
un castor de travailler, de manger des peupliers et de
construire une hutte?"
52
- "Mais non voyons.", dit Croc-Bûche, "je suis comme cela.
Est-ce que tu veux dire que s'il est impossible que je
dorme tout l'hiver comme un ourson, il est aussi impossible
que 1•ourson gruge des arbres avec ses dents comme un
castor?"
- "Exact. C'est comme si tu lui demandais de devenir une
moufette ou à toi de devenir un éléphant."
- "Fioul", dit Bouf-Miel avec soulagement. "Je ne peux
travailler comme les castors. .J'en suis bien content. Je
commençais à avoir mal aux dents."
- "Allez donc vous amuser maintenant", ajoute maman castor.
- "Est-ce que nous pouvons aller jouer avec le geai bleu?"
- "Bien sûr!", mais surtout, n'essayez pas de voler, vous
n'êtes pas des oiseaux!"
54
Rénonds aux Questions suivantes:
iDans cette histoire, I / Croc-Bûche penseICroc-Bûche s1aperçoitI /que Bouf-Miel est méchant'Igue Bouf-Miel ne tra-l l et paresseux et qu'il(vaille pas autant quel ^. devrait travaillerllui. I i autant que lui.
Croc-Bûche sesent alors fâ-,ché (hostile)
1. /Qu'en penses-tu: est-ce que c'est vrai que Bouf-Miel devrait
travailler autant que Croc-Bûche?
2.
3. ISi tu as déjà vécu une situation semblable à celle de IICroc-Bûche et Bouf-Miel, dessine-la sur la feuille sui-lIvante. Si tu n'as pas vécu de situation semblable, IIimagine-la et dessine-la. I
55
HISTOIRE DE
56
Isi tu fais cette activité avec d'autres amis(es),Iparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mimeIce que tu as dessiné.
5. ^Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?j
6. MVurait-il été possible de te sentir autrement?^.
Comment aurais-tu fait?
7.
57
LIONNET, LE PETIT LION
- "Allez les enfants", crie maman lion. "Venez ici. Papa
et moi avons à vous parler."
Intrigués, les petits lions s'approchent de l'arbre
sous lequel se tiennent les parents.
- "Que se passe-t-il?", demande l'ainé de la famille.
- "Que diriez-vous d'entreprendre un grand voyage?"
Les petits lions sont de plus en plus intrigués.
- "Voilà", continue la maman. "Ce matin, en allant à la
chasse, j'ai aperçu des humains cherchant des animaux pour
les emmener dans un jardin zoologique."
- "Tu n'as pas l'intention de..."
- "Un instant Lionnet", arrête le papa, "laisse-nous ter-
miner. Maman a donc vu ces hommes.. Elle est venue me
chercher et nous avons pris nos informations. Il s'agit
d'un bon endroit où nous sommes logés et nourris."
59
AGENCE
- "Mais, on ne peut pas partir", pleurniche Lionnet.
- "Ici", continue la maman, "il est de plus en plus dif-
ficile de vivre. Il y a de moins en moins de nourriture et
d'eau. De plus, les chasseurs s'approchent de plus en
plus. D'ici quelques temps, il n'existera plus de lions si
nous ne prenons pas de précautions. Nous avons donc décidé
de tenter l'aventure. Nous embarquons demain sur un bateau
partant pour le Canada. Nous devrions être à Québec dans
huit à dix jours."
- "Qu'est-ce que... le Canada?... Québec? Qu'est-ce que
c'est ce pays? Je croyais que nous irions dans un zoo en
Afrique! Mais ce pays! Je peux gager que les habitants
sont tous habillés et se décorent la tête avec des plumes.
C'est épouvantable! Jamais, je ne m'habituerai à vivre là-
bas. C'est une catastrophé!"
Malgré ses protestations, Lionnet se retrouve avec sa
famille sur le bateau en partance pour le Canada. C'est la
fête à bord sauf pour Lionnet. Tout au long de la traver-
sée, il pleure en se répétant qu'il ne veut pas aller au
Canada. Depuis plusieurs heures, chacun surveille l'ar-
rivée au port. Soudain, l'apparition d'un
61
grand château signale qu'on arrive à Québec. Lionnet
observe l'enthousiasme des autres voyageurs. A l'inté-
rieur de lui-même, il est bien malheureux. Il se laisse
diriger vers le train qui le mènera au parc zoologique.
Épuisé par le voyage et l'émotion, Lionnet s'endort avant
le départ du train. Il s'éveille soudain, réalisant qu'il
est dans les bras d'un gardien qui le dépose par terre.
Anxieusement, il commence à regarder autour de lui.
- "Mais", s'écrit-il, ''vous n'avez pas vu. C'est intolé-
rable! Il y a une clôture tout autour!"
- "Oui", répond le papa. "C'est tout à fait normal. Ce
parc sert pour la visite des humains désirant nous voir.
Comme nous avons l'habitude d'aimer la chair fraîche et
que les humains n'apprécient pas particulièrement se faire
dévorer, ils préfèrent se protéger par des clôtures."
- "Mais, papa, cela n'a pas de bon sens. On ne peut pas
accepter cela. Ils n'ont pas le droit de mettre des clô-
tures comme cela. C'est une vraie prison ici!"
64
- "Si tu allais faire un tour. Cela te fera probablement
du bien."
Très fâché, le petit lion part à la course pour
examiner les lieux. Aveuglé par la colère, il ne voit pas
tout de suite un jeune lion et sa famille qui l'observent.
- "Bonjour", lui crie le jeune lion. "Tu es un des nou-
veaux? On nous avait prévenus de votre arrivée..."
- "Oui, notre train arrive à peine. Tu. parles d'une mal-
chance. Quitter l'Afrique pour venir vivre ici, en prison!
C'est effroyable!"
- "Il me semble que tu exagères. Ne dramatises-tu pas la
situation?", lui demande son nouveau compagnon.
- "Et d'après toi, ce n'est pas un drame?", questionne
Lionnet perplexe.
- "Loin de là. Regarde aussi quels sont les avantages.
Depuis que nous sommes ici, je me suis bien amusé. Il y a
de la visite tous les jours. Nous sommes bien nourris
66
7/ | ï \
sans avoir à chasser. Les chasseurs n'étant pas autorisés
à nous poursuivre, nous sommes en sécurité."
- "Et tu ne t'ennuies jamais de l'Afrique, de la jungle,
de tes amis, de la chaleur?"
- "Bien sûr que notre pays est un beau pays. Il nous
manque beaucoup. Mais pourquoi continuer à pleurer. Je
préfère garder mes énergies et avoir du plaisir ici. C'est
déplaisant de changer de pays mais c'est loin d'être une
catastrophe!"
- "Ca va mieux", constate Lionnet. "Je n'avais pas pensé
à tous les avantages. Depuis mon départ d'Afrique, je
suis malheureux. Je m'aperçois que c'est parce que je
pensais que c'était épouvantable de partir."
- "Et si nous nous amusions maintenant? C'est plus plai-
sant que de pleurer n'est-ce pas?"
- "Oui, après tout, il est heureux que mes parents.n'aient
pas rencontré un vendeur d'igloo au Pôle Nord. Brrr!
Brrr!"
68
Réponds aux Questions suivantes:
iDans cette histoire,iLionnet veut resterlen Afrique mais sesIparents décident deI déménager au Canada.!
Lionet pense alors:"C'est une catastro-phe lorsque les évé-nements ne sont pascomme je le veux; ça
devrait être différent."]
Il se sentalors révolté.
1. f Qu'en penses-tu: est-il bien vrai que c'est une catastrophe
quand les événements ne se passent pas comme on le voudrait?
2. L'idée de Lionnet est fausse,
pour la remplacer:
Trouve une idée vraie
3. Isi tu as déjà vécu une situation semblable à celle de IILionnet, dessine-la sur la feuille suivante. Si tu IIn'as pas vécu de situation semblable, imagine-la et IIdessine-la. I
69
HISTOIRE DE
70
ISi tu fais cette activité avec d'autres amis(es),Iparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mimeIce que tu as dessiné.
5. ^Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?!
6. tAurait-il été possible de te sentir autrement?
Comment aurais-tu fait?
7.
71
LA FOURMI ET LA SAUTERELLE
Tain di dilam tant didilidilam. ..
Founnillette a l'habitude de chanter pour elle-même.
Personne ne l'entend, mais elle aime beaucoup travailler au
rythme de sa chanson. Soudain, des bruits étranges se font
entendre. Arrêtant son travail, la fourmi cherche à trou-
ver la cause de ce branle-bas.
- "Eh bien", pense-t-elle, "j'ai l'impression que nous
allons avoir un nouveau voisin."
En effet, dans les herbes folles bordant le terrain
des fourmis, Fourmillette voit qu'on a enlevé la pancarte
"A vendre". Une grande sauterelle est installée sur une
haute herbe et examine l'entourage. Sur la boite postale
est inscrit un nouveau nom: Madame Saute-d'humeur.
- "Bonjour Madame Saute-d'humeur, comment allez-vous?",
demandé Fourmillette.
73
\
- "Mais, qu'est-ce que... Qui es-tu, misérable petit in-
1 secte, pour venir me déranger?"
- "Mais, je suis votre voisine. Je me nomme Fourmillette.
Je venais me présenter et..."
- "Bon! Eh bien, c'est fait. Et ne t'avise plus de venir
me déranger. Je déteste avoir des fourmis dans les jambes.I
D'ailleurs, tu ne sais même pas sauter. Il faudrait que je
songe à faire venir les exterminateurs", poursuit la sau-
terelle.
IVoilà Fourmillette bien malheureuse. Elle retourne
lentement vers la fourmilière pour s'y cacher et ruminer
son chagrin. Pendant les jours qui suivent, Fourmillette
ne travaille plus. Elle se terre dans une galerie de laI
fourmilière et ne met plus le nez dehors. Inquiète de son
absence, la reine fourmi envoie ses lieutenants la cher-
cher.
- "Majesté, vous m'avez fait demander?", demande la four-
mi.
75
V
1"
•*-oOi<m
- "Oui, chère Founnillette. Depuis votre naissance, je
n'ai jamais eu à me plaindre de votre travail. Or, depuis
quelques jours, on m'informe que vous ne mangez plus, ne
dormez plus. Vous ne travaillez plus, ne ramassez plus de
nourriture..."
- "Ce n'est pas ma faute", réplique fourmillette. "C'est
la faute de la sauterelle!"
- "Voyez-vous ça!", s'exclame la reine. "Et pouvez-vous
m1expliquer? Vous a-t-elle frappée, vous a-t-elle bles-
sée? Qu'on fasse venir le médecin et l'armée!"
- "Mais non, mais non", l'arrête Fourmillette. "Je ne
suis pas blessée. C'est la faute de la sauterelle car
elle m'a fait de la peine."
- "Et comment la sauterelle aurait-elle pu te faire de la
peine?", questionne la reine.
- "Voilà", dit Fourmillette entre deux sanglots. "Je suis
allée dire bonjour à notre nouvelle voisine. En me voyant,
elle m'a traitée de petit insecte. Elle m'a
77
6
reproché de ne pas savoir sauter. Elle a même dit qu'elle
devrait faire venir les exterminateurs !"
- "Et alors?", demande la reine.
- "Alors", poursuit Fourmillette, "cela m'a fait beaucoup
de peine. Moi, je voulais juste lui dire bonjour. C'est
épouvantable d'agir ainsi. Depuis ce temps, je n'ai plus
le goût de travailler. Je ne serai plus jamais heureuse
et c'est bien de sa faute!"
- "Qu'on fasse venir mon ministre du bonheur", déclare
solennellement Sa Majesté la reine. "Je veux régler ce
problème immédiatement."
Après quelques instants d'attente, Fourmillette voit
arriver dans la salle le ministre du bonheur. Cheveux
blancs, lunettes, moustache et petite barbiche au menton,
il a vraiment le physique de l'emploi. Après avoir écouté
les doléances de Fourmillette, le ministre s'exclame:
- "Ainsi Fourmillette, tu affirmes que les paroles de la
sauterelle sont la cause de ta tristesse."
79
- "Oui, c'est évident, puisqu'elle a été méchante avec
moi", répond Fourmillette.
- "Regardons donc comment cela est possible. Que t'es-tu
dit lorsque la sauterelle t'a parlé?", questionne le mi-
nistre.
- "Je me suis dit qu'elle était méchante, que c'était
épouvantable de parler ainsi, alors que je voulais seule-
ment être gentille avec elle."
- "Est-ce que tu aurais pu te dire autre chose?"
- "Je ne comprends pas", dit Fourmillette. "Qu'est-ce que
j'aurais pu me dire?"
- "Si à ce moment, tu t'étais dit qu'il n'y avait là rien
de grave et que c'était peut-être déplaisant mais pas
épouvantable, comment te serais-tu sentie?"
- "Je me serais certainement fait moins de peine", dit
Fourmillette après quelques instants de réflexion.
81
- "Voilà, tu viens de le dire. C'est toi gui t'es fait de
la peine en te parlant comme tu l'as fait."
- "Mais alors, c'est formidable!", s'exclame Fourmillette.
-• "Et qu'est-ce qui est formidable?", questionne la reine
restée silencieuse pendant cet échange.
- "A partir de maintenant, je peux diminuer ma peine si je
le désire. Je n'ai qu'à changer ma façon de penser."
- "Voilà, tu as tout compris", conclut le ministre du
bonheur. "Si jamais tu rencontres encore la sauterelle
Saute-d'humeur, pour la dérider un peu, propose lui de
j ouer à saute-mouton !"
83
Réponds aux questions suivantes;
iDans cette histoire,!iFourmillette consta-lIte que la sauterelleIIne désire pas lui IIparler. I
1.
2.
3. Isi tu as déjà vécu une situation semblable à celle de IiFounnillette, dessine-la sur la feuille suivante. Si IItu n'as pas vécu de situation semblable, imagine-la et 1Idessine-la. I
85
HISTOIRE DE
86
Isi tu fais cette activité avec d'autres amis(es), IIparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mime IIce que tu as dessiné. I
5. f Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?^
6. ^Aurait-il été possible de te sentir autrement?^
Comment aurais-tu fait?
7. f ToutRempla
87
RONDO, L'HIRONDELLE
Crac!, Crac!, Boum!, Boum!, L'orage gronde autour du
nid dans lequel se trouve la famille A Tire d'Aile. Le
vent, la pluie, les éclairs, le tonnerre, tout y est. Les
animaux des marais et des bois se sont réfugiés dans leurs
habitats. Papa et maman hirondelle essaient de réconforter
et de protéger leurs rejetons dans le nid à l'intérieur de
la cabane. Rondo, la petite hirondelle est particulière-
ment impressionnée par tout ce tapage. Même bien protégée
sous l'aile de son papa, elle frissonne encore plus de peur
que de froid. Elle ose à peine regarder le spectable et
dès qu'un éclair traverse le ciel, elle ferme les yeux pour
ne pas le voir. Au petit matin, le calme revient. Le vent
cesse, la pluie diminue, le tonnerre s'éloigne et les
éclairs disparaissent. Tour à tour, papa et maman quittent
le nid pour chercher des insectes, excellent petit déjeûner
pour les petits après une nuit si mouvementée. En servant
le dessert de petits fruits, le papa hirondelle déclare:
- "Après le déjeûner, leçon de vol. Nous perfectionnerons
le vol plané et les virages. Maman vous aidera pendant que
je nettoierai le nid des suites de l'orage."
89
- "Ouît-brit-ouît*", répondent en coeur les petites hi-
rondelles.
Seule Rondo se cache derrière ses frères et soeurs.
Elle voudrait bien passer inaperçue, mais les parents la
voient tout de même.
- "Alors Rondo", appelle la maman. "C'est à ton tour, tes
frères et soeurs se débrouillent très bien maintenant."
Toute tremblante, Rondo recule dans le fond du nid.
A ce moment, elle marche sur l'aile de son père.
- "Allons, Rondo, qu'attends-tu?"
- "Rien", hésite Rondo. "Je n'ai pas le goût."
- "Allons, allons, pourquoi as-tu peur?", questionne papa.
Mais, tu as la chair de poule, pardon, la chair d'hiron-
delle effrayée. A tes dernières leçons, tu volais très
bien. Je ne vois pas pourquoi tu crains la leçon d'aujour-
d'hui?"
* Traduction; "Oui papa oui !"
91
o
- "Je n'ai pas peur de voler", hésite Rondo.
- "Mais alors?", dit papa intrigué.
- "J'ai peur de l'orage", admet Rondo.
- "Peur de l'orage? Mais il est terminé!"
- "Oui, mais s'il revenait", s'alarme le petit. "Si le
vent le faisait tourner pour nous le ramener. Si les
éclairs me frappaient, si la pluie revenait et si le vent
recommençait, et si... et si...", hoquette Rondo.
- "Et après?", interroge le papa.
- "Si la tempête brisait la cabane, si elle tombait par
terre, je serais incapable de voir cela. J'en mourrais
certa inement."
- "Rien que cela?", répond le père.
- "Oh papa, ne ris pas de moi. J'ai peur, tu sais!"
93
- "Oui, oui, tu as même très peur et tu penses que cette
fois-ci, tu ne pourrais pas passer à travers une tempête.
Regardons cela ensemble. Est-il bien vrai que la tempête
viendra avec ce beau soleil?"
- "Peut-être pas, mais si...", rétorque Rondo.
- "Bon, alors. Si l'orage revenait, est-il bien vrai que
ce serait bien dangereux? On s'en est bien tiré cette
nuit", constate le papa.
- "Peut-être, mais si...", insiste Rondo. "Après tout,
quand quelqu'un a peur, il est normal qu'il ait tendance à
se tracasser..."
- "C'est vrai, mais rien ne t'oblige à le faire sans arrêt.
Est-ce que le fait de t1inquiéter continuellement empêchera
la tempête de revenir?"
- "Non, sûrement pas mais si..."
- "D'accord, mettons les choses au pire. L'orage brise la
cabane et tu te retrouves dans le vide. Est-il bien vrai
que tu ne pourrais rien faire?"
95
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à 6
- "Je pourrais... Ah! oui! c'est vrai! J'y pense, je
pourrais prendre mes ailes à mon cou et m'envoler!"
- "Voilà! Et toute la famille ferait comme toi et pren-
drait une bonne douche. Et après la pluie?", continue le
papa.
- "Après la pluie, le beau temps", conclut le petit oiseau
en s'envolant dans un virage vers sa maman.
- "Dis donc Rondo, à quoi est due cette soudaine explosion
d'énergie?" demande la maman.
- "C'est que je n'ai plus peur de l'orage. Je sais que
s'il revenait, je ne suis pas vraiment en danger et je
peux lui faire face."
Les hirondelles se posent sur une branche.
- "Mamani" s'exclame Rondo, "j'ai bien hâte à la leçon de
vol sous la pluie. Cela doit être amusant de virevolter
entre les gouttes!"
97
Réponds aux questions suivantes:
iDans cette histoire, IIRondo vient de passerllune nuit où l'orageIgrondait. . I
1.
2.
3. Isi tu as déjà vécu une situation semblable à celle deIRondo, dessine-la sûr la feuille suivante. Si tuIn'as pas vécu de situation semblable, imagine-la etIdessine-la.
99
HISTOIRE DE
100
iSi tu fais cette activité avec d'autres amis(es), IIparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mime I•ce que tu as dessiné. I
^Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?J
6. | Aurait-il été possible de te sentir autrement?^.
Comment aurais-tu fait?
7. f Tout
101
LE PETIT TIGRE PARESSEUX
- "J'ai faim, bon", pleure Tig-ron le petit tigre. "Je
veux boire, je veux manger."
D'un coup de patte, maman tigre repousse son reje-
ton.
- "Je veux manger. Je veux boire. J'ai faim, bon!"
- "Si tu veux manger, viens à la chasse avec nous. Tu
finiras bien par apprendre à te trouver de la nourriture
toi-même." .
- "Pourquoi devrais-je travailler si fort, quand tu as du
bon lait qui me convient très bien? Aller à la chasse
c'est bien trop difficile pour moi", gémit Tig-ron.
- "C'est terminé le lait pour toi. Tu es en âge de cher-
cher toi-même ta nourriture et tu en. as la capacité,
alors file!", dit la maman tigre.
- "Tu refuses", .s'indigne le tigron. "Il serait si fa-
cile pour toi de me donner à boire et tu refuses. C'est
103
trop injuste! Lés autres mamans donnent à boire à leurs
petits!"
- "Je comprends que tu trouves cela pénible, mais je ne
serai pas toujours là. Conserves tes énergies pour la
chasse. Demain, nous partons très tôt; Si tu chasses
avec nous, tu auras un gros morceau de viande."
- "C'est bien trop difficile", s'exclame le tigron-
"Quitter mon sommeil si bon dont j'ai tant besoin. Je
préfère me passer de dîner!"
Hais au fond de lui, Tig-ron espère que sa maman
aura pitié de lui et rapportera une patte de gazelle ou
de daim. Au petit matin, alors qu'il entend sa famille
partir, le petit tigre s'étire et se retourne pour dor-
mir. Son ventre lance des cris alarmants. Il a beau se
tourner sur le dos, sur le côté, se relever sur ses pat-
tes arrières, les gargouillements de la faim le tiennent
éveillé. Après trois longues heures de gymnastique invo-
lontaire et d'attente difficile pour notre tigron, sa
famille revient. Il les entend ronronner de
satisfaction. Inquiet, il ne perçoit aucune odeur de
104
E
nourriture. Il a beau tourner autour d'eux, il ne voit
aucun morceau de viande.
- "Allez", dit-il, "ne me faites pas languir comme ça. Où
avez-vous caché mon diner?"
- "Dans notre ventre", répond le papa.
- "Et moi", s'indigne le tigron. "Vous n'avez pas pensé
que j'avais faim!"
- "Tu as préféré dormir. Toi-même, tu l'as déclaré hier
soir. Tu pouvais venir à la chasse mais tu disais que
c'était trop difficile", lui répond papa tigre.
- "Ah bon! si c'est comme cela, je pars", affirme Tig-
ron d'une voix théâtrale, "et vous ne me reverrez plus."
Retenant mal les bruits de son estomac, la tête
haute, Tig-ron quitte donc sa famille et s'engage seul dans
la jungle. Soudain, une odeur de bonne chair le rejoint.
"Enfin", se dit-il. "Je vais leur prouver qu'on peut
manger sans s'acharner à travailler." Il s'élance vers
l'odeur perçue. Tout à sa faim et emporté
107
Q
par son élan, il se retrouve nez à nez ou plutôt nez à
derrière avec un énorme lion.
- "Petit impertinent", s'exclame le lion. "Venir déran-
ger le roi des animaux pendant son repas!"
- "J'ai faim", pleurniche Tig-ron.
- "Va à la chasse comme les autres. Tu es chanceux que
je sois occupé à mon dîner, sinon..."
Tig-Ron n'attend pas le reste. Il se sauve dans la
prairie espérant assouvir sa faim. Il découvre près d'un
arbre une maman girafe occupée à manger des feuilles.
Sous elle, un bébé girafe étire la tête pour boire le
lait maternel. "Voilà ma chance", pense le jeune tigre,
"cette maman ne me refusera pas son lait." Tout à sa
joie, Tig-ron n'a pas réalisé l'effort qu'il aurait à
faire pour rejoindre l'abreuvoir en question, il a beau
s'étirer, sauter, grimper sur une roche, rien à faire, il
ne peut rejoindre une mamelle de la girafe.
109
N
'Or
- "C'est trop difficile", constate-t-il. "Je vais trou-
ver un autre moyen."
II poursuit donc sa route. Au tournant d'un sentier,
quelle n'est pas sa surprise d'apercevoir un grand villa-
ge. Doucement, il s'approche d'un jeune tigre se tenant
à l'écart, se léchant les babines à la suite d'un excel-
lent repas qu'il vient de terminer.
- "Bonjour", dit Tig-ron. "J'ai faim. Je veux manger."
- "Rien de plus facile", répond son compagnon. J'ai
justement entendu mon patron dire qu'il cherchait un
jeune tigre. Veux-tu venir avec nous?"
- "Je veux bien, si je peux manger."
- "Tu mangeras tous les jours."
- "Je n'aurai pas à chasser?", interroge Tig-ron scepti-
que.
111
- "Aucunement. Notre maître s'occupe de cela pour nous."
"Mais, c'est le paradis", songe Tig-ron sans demander autre
chose. Après un bon repas, il s'endort en rêvant à la
belle vie qu'il vient de commencer: aucun effort à fournir
et de la nourriture en abondance. Au petit matin, alors
qu'il rêve encore, Tig-rron est réveillé par une voix
d'homme.
- "Allons les jeunes. Debout. Nous allons travailler!"
- "Travailler?", questionne Tig-ron tout en baillant.
"Mon copain m'avait dit que j'aurais de la nourriture sans
chasser!"
- "C'est vrai", répond l'homme. "Mais tu gagneras ta
nourriture en travaillant dans un cirque."
- "Mais c'est bien trop difficile", s'exclame Tig-ron.
- "Si tu penses manger sans faire d'effort, tu peux aller
ailleurs. Ici, on travaille!"
113
- "Non! non! non! Je reste. Je crois avoir, compris. Si
je veux avoir le plaisir de manger, il est nécessaire de
travailler et de faire des efforts pour gagner sa nourri-
ture d'une façon ou d'une autre. A la fin de la saison du
cirque, je retournerai chez moi. J'irai à la chasse avec
ma famille et je mangerai de la bonne chair fraîche. Gare à
vous antilopes, gazelles et daims, je reviens. Maintenant
j'ai compris."
114
Réponds aux questions suivantes:
iDans cette histoire, IiTig-ron refuse de II faire des efforts pourllavoir sa nourriture.
1.
L'idée de Tig-ron est fausse,
pour la remplacer:
Trouve une idée vraie
3. ISi tu as déjà vécu une situation semblable à celle deITig-ron, dessine-la sur la feuille suivante. Si tuIn1as pas vécu de situation semblable, imagine-la etIdessine-la.
116
HISTOIRE DE
117
Isi tu fais cette activité avec d'autres âmis(es), IIparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mime IIce que tu as dessiné. I
0Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?
6. f Aurait-il été possible de te sentir autrement?^.
Comment aurais-tu fait?
7.
118
LA TORTUE ET LE LIEVRE
- "Non! non! non!, je ne participerai pas à ce marathon.
Inutile d•insister."
- "Mais voyons, Bolide-de-Poil, ce serait amusant de
participer tous les deux!"
C'est ainsi que discutent depuis plusieurs minutes
les deux amis, la tortue Dos-Dur et Bolide-de-Poil, le
lièvre.
- "Ce que tu peux avoir la tête dure", continue le liè-
vre. ''Inscris-toi si tu le désires, mais laisse-moi
tranquille!"
- "Ce n'est pas ma tête qui est dure, c'est mon dos.
D'ailleurs, c'est mon nom, n'est-ce-pas?", s'amuse Dos-
Dur.
- "Dos-Dur, je n'ai pas le goût de rire! Inscris-toi et
partons. Je veux préparer ton entraînement."
119
A partir de ce jour, les efforts de nos deux amis
s'orientent vers la préparation du marathon. Bolide-de-
Poil, entraîneur, encourage Dos-Dur, le marathonien, dans
ses différents exercices.
- "Tu vas voir", encourage le lièvre, "tu ne t'entraines
pas pour rien."
Chaque jour, le programme comprend la course, de la
corde à danser, levée de poids, pattes de devant, pattes
de derrière, massages, pattes de derrières, pattes de
devant... Depuis quinze jours, Dos-Dur s'entraîne. Mal-
gré ses efforts constants, elle n'arrive pas à faire de
très grands progrès et Bolide-de-Poil s'impatiente.
- "Trente-deux, trente-trois, trente-quatre. Voyons
tortue! Mets-y de la bonne volonté. Tu as couru un
kilomètre en une heure quarante-trois minutes et trente-
quatre secondes. Tu as fait un gain extraordinaire de
six secondes depuis hier! Comment veux-tu gagner avec si
peu de progrès?"
- "C'est ridicule! Comment veux-tu qu'une tortue gagne
le marathon? Je préfère participer pour m'amuser. Tu es
121
bien plus rapide que moi. Toi, tu pourrais gagner le
marathon!"
- "Non, Dos-Dur! Il n'en est pas question. Je ne peux
pas gagner."
- "Et pourquoi, tu es si rapide?"
- "Oui mais je n'ai pas ton endurance. Je sais cela
depuis que je suis tout petit."
- "Qu'est-ce que tu me racontes là?"
- "Tous les enfants lièvres savent cela. Dès qu'ils
peuvent comprendre, les parents leur racontent l'histoire
de. leur ancêtre. Cela s'est passé lors d'une course; mon
ancêtre l'a perdue contre une tortue. Cette histoire a
été racontée par un Monsieur de Lafontaine. Il était
journaliste je crois, et il avait même intitulé son arti-
cle: "Rien ne sert de courir, il faut partir à point."
Depuis ce temps, aucun lièvre n'a participé à une course
ni même à un marathon", raconte Bolide-de-Poil.
- "Mais pourquoi? Cela ne prouve rien, dit Dos-Dur.
123
- "Oui. L'échec de mon ancêtre démontre que si un lièvre
ne peut même pas gagner une course contre une tortue, il
ne vaut pas la peine de s'inscrire à un marathon!"
- "Mais voyons", insiste la tortue.
- "Si tu avais eu le père que j'ai eu, tu comprendrais.
Après m'avoir raconté l'histoire de mon ancêtre, il m'a
défendu de participer à un marathon. Je sais maintenant
que j'en suis incapable."
- "Ca suffit", interrompt Dos-Dur la tortue. "D'accord,
ton ancêtre a perdu une course; d'accord ton père t'a dit
que tu ne pouvais gagner. Mais toi, qu'est-ce que tu
veux?"
- "J'aimerais bien participer au marathon avec toi."
- "Alors que vas-tu faire?"
- "Je peux essayer plutôt que de pleurnicher!", mais mon
père... mon passé...", s'inquiète Bolide-de-Poil.
125
- "Ton passé ne prouve rien, sauf qu'il arrive à des
lièvres de perdre une course."
- "D'accord, je m'inscris. Après tout, le pire qu'il
peut m'arriver, c'est de perdre le marathon."
A partir de ce jour, on voit Dos-Dur la tortue et
Bolide-de-Poil le lièvre s'entraîner à la course. Aucun
effort n'est évité. Après plusieurs mois, le jour est
enfin arrivé. A la iigne de départ, les deux amis s'en-
couragent.
- "Ne m'attends pas, Bolide-de-Poil. Poursuis ta course,
nous nous retrouverons. Tu as bien des chances d'arriver
avant moi."
Au son du pistolet, tous les marathoniens s'élan-
cent. Tortue lentement, lièvre rapidement, tous deux
espérant rejoindre le fil d'arrivée. Après plusieurs
heures, le lièvre franchit la ligne d'arrivée. En con-
sultant, les organisateurs, il apprend qu'il est le neu-
vième derrière un jaguar, quelques gazelles, une autruche
et plusieurs pumas. Surtout, il découvre qu'il a battu
son propre record. Installé sous un arbre, il attend sa
; 127
copine la tortue. Après un long sommeil, il aperçoit
Dos-Dur finissant courageusement le marathon.
- "Tu vois bien, dit cette dernière, tu as réussi. C'est
ça 1'important."
- "Et dire qu'il y a des grandes langues qui diront que
je n'ai pas gagné."
- "Cela n'a pas d'importance, car nous savons tous les
deux que nous sommes gagnants."
- "On fait une course jusqu'aux douches?", propose le
lièvre.
130
Réponds aux questions suivantes;
iLe père de Bolide-de- IiPoil lui a affirmé quelIles lièvres ne peuventIIplus participer à des IIcourses et les gagner.I
1.
Bolide-de-Poilse sent tristeet découragé.
2.
3.iSi tu as déjà vécu une situation semblable à celle deIBolide-de-poil, dessine-la sur la feuille suivante.ISi tu n'as pas vécu de situation semblable, imagine-lalet dessine-la.
132
HISTOIRE DE
133
ISi tu fais cette activité avec d'autres amis(es),Iparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mimeIce que tu as dessiné.
5. ^Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?^
6. |Aurait-il été possible de te sentir autrement?
^—v—v *vComment aurais-tu fait?
7. /Tout comme Bolide-de-Poil, tu as peut-être la même idée faus-
se. Remplace-la par une idée vraie. (Pour correction, voir
appendice 2)
134
COCO, LE PETIT SINGE
Et houp à gauche! Et houp à droite! Et houp en
haut! Et houp en bas! Youppi! Depuis des heures Coco le
singe et ses amis s'amusent en sautant d'une liane à
1'autre.
- "Regarde Lucien, comme je suis habile", s'écrie Coco
s'adressant au gardien du zoo. "Je suis plus habile que
Tarzan l1homme-singe."
- "Sûrement, Coco", répond le gardien, "mais que dirais-tu
d'un bon repas?"
Après une couple de cabrioles, Coco atterrit sur
l'épaule de son gardien.
- "D'accord, donne-moi mon souper."
Sans perdre une seconde, Coco pèle une banane et la
déguste avec plaisir.
135
9>
- "Une autre", réclame-t-il.
- "Oui et c'est la dernière", répond Lucien. "Et mainte-
nant, au dodo Monsieur Coco. Nous nous retrouverons de-
main."
Après une bonne nuit de sommeil, Coco est très heu-
reux de retrouver ses amis et son jeu favori. Lorsque les
visiteurs arrivent, il n'y a rien que Coco aime plus que de
les épater avec ses culbutes, ses acrobaties et ses pitre-
ries. Après quelques grimaces qu'il enseigne aux enfants
ravis d'essayer de l'imiter, Coco s'élance pour faire son
spectable. Et houp en haut!, et houp en bas!, houp à
gauche et houp à droite et... Soudain, Oh malheur! La
liane avec laquelle Coco se balançait se décroche du pla-
fond et "flac", Coco amerrit dans la cuve d'eau potable.
C'est l'éclat de rire général. Les enfants sont ravis.
Les parents s'amusent beaucoup.
- "Espèces de gardien anthropopithèque*, pithécantrope*!
Quel imbécile de ne pas avoir fixé les lianes solidement,
Traduction: noms donnés aux ancêtres de l'homme, ressem-
blant à un singe.
138
et on dit que l'homme descend du singe!", poursuit-il.
"Je refuse d'être de près ou de loin semblable à un être
humain! Cet idiot me fait tomber de cinq mètres. Voilà
que je suis tout mouillé, sans compter le risque de me
briser en petit morceaux!""
Et plus Coco se fâche, plus les visiteurs et les
autres singes rient. "Il va me ie payer cher", pense Coco
en se retirant tout dégoulinant dans le coin de sa cage. A
l'heure du repas, Lucien apporte la nourriture. Ignorant
l'incident, il est bien surpris d'apercevoir Coco boudant
dans un coin.
- "Alors Coco", interroge le gardien. "On ne joue plus"
Qu'est-ce que tu as?"
- "Ce que j'ai, ce que j'ai", s'étrangle presque Coco sous
l'effet de la colère. "Tu me demandes ce que j'ai? J'ai
failli me rompre les os et me fracasser la tête sur le sol.
Tu es un imbécile qui n'es pas capable de fixer correcte-
ment les lianes au plafond de la cage", s'exclame Coco en
tapant des deux pattes. "Je suis tombé dans le plat d'eau
et tout le monde a ri de moi et tu me demandes ce que
j'ai?"
141
- "Tu es très en colère?", interroge Lucien.
- "Si je suis en colère? Certainement que je suis en
colère. Tu aurais dû attacher solidement tous les jeux de
la cage. C'est terrible! C'est épouvantable de risquer ma
vie en jouant avec des lianes mal attachées. Il faut
absolument que tu trouves la solution parfaite. Je veux
être certain que cela n'arrivera plus jamais", crie Coco
hors de lui.
- "C'est vrai que les lianes pourraient être fixées plus
solidement", dit Lucien. Mais tu ne seras jamais absolu-
ment certain de leur solidité. Crois-tu que Tarzan dans
sa jungle est assuré que ses lianes ne céderont pas sous
son poids?"
- "Non, c'est peu probable", constate Coco. "Mais alors
je risque toujours de tomber sur le derrière et faire rire
de moi?"
- "Eh oui!" Toutefois, je vais m'appliquer pour que ce
risque soit tout tout petit. J'y verrai dans quelques
j ours."
143
- "Je veux que tu les répares aujourd'hui-même", s'impa-
tiente Coco. "C'est aujourd'hui que je veux faire des
pirouettes, pas demain."
- "Non, Je n'ai pas les équipements nécessaires; cela
prendra quelques jours avant de les recevoir de l'entre-
pôt."
Coco se rassoit pour bouder.
- "Ce n'est pas parce que tu dis que tes lianes doivent
être réparées tout de suite qu'elles le seront. Est-ce
que tu peux te procurer de nouvelles attaches plus solides
aujourd'hui-même?", demande Lucien.
- "Non", répond Coco plus calme, "mais ce n'est pas
agréable d'attendre et de risquer de se casser la margou-
lette en tombant!"
- "Tout à fait d'accord, mais dis-moi Coco, est-ce que
tout doit arriver tel que tu le désires?"
- "Tu veux dire que ce n'est pas parce que je le veux que
les choses arriveront?"
144
V I
- "En effet, il n'y a pas de magie là-dedans. Les ba-
guettes magiques ne sont efficaces que dans les contes de
fées. Je ne peux réparer en disant: "Liane, répare-toi!"
Alors, tu patientes?"
- "Bon, j'ai compris! Je vais donc faire des culbutes en
attendant."
Coco se retourne pour s'exécuter quand soudain:
"Patatras", notre ami se retrouve par terre.
- "Mais, que t'arrive-t-il encore?", demande Lucien.
- "J'ai glissé sur une pelure de banane", répond Coco.
- "Prends bien garde de ne pas abîmer ton joli minois!",
s'exclame Lucien tout en rigolant.
- "D'accord Lucien!"
146
Réponds aux questions suivantes:
iDans cette histoire,IICoco voit sa liane 'II cassée. I
II exige que celan'arrive plus jamaiset pense que son gar-dien devrait trouverune solution parfai-te à son problème.
Il se sentalors hostileet révolté.
1. XQu'en penses-tu: est-il bien vrai que les lianes ne dev-raient jamais se casser et que le gardien devrait trouverune solution parfaite à son problème?
2.
3. ISi tu as déjà vécu une situation semblable à celle deICoco, dessine-la sur la feuille suivante. Si tuIn'as pas vécu de situation semblable, imagine-la etIdessine-la.
147
HISTOIRE DE
148
iSi tu fais cette activité avec d'autres amis(es),Iparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mimeIce que tu as dessiné.
5. fComment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?^
Aurait-il été possible de te sentir autrement''
Comment aurais-tu fait?
149
ROUQUINE, L'ECUREUIL
- "Quatre cent vingt-cinq, quatre cent vingt-six, quatre
cent vingt-sept", compte Grisou, l'écureuil.
- "Brrr!, Brrr!, ce qu'il fait froid", pense Grisette, sa
copine "Dis donc Grisou", continue-t-ellé pour son ami,
"que dirais-tu de prendre un moment de repos? Nous avons
déjà une bonne- réserve de glands et de marrons."
- "D'accord, que suggères-tu?"
- "Allons rendre visite à Rouquine, ma cousine. Elle
habite tout près dans le vieux chêne du coin de la rue.
Nous pourrions aller casser la noix chez elle."
- "Bonne idée", s'exclame Grisou tout en se dirigeant vers
la demeure de Rouquine. "Faisons lui une surprise."
Pour une surprise, c'est une surprise. Mais con-
trairement à ce qu'ils attendaient, ce sont Grisou et
Grisette qui l'ont. Lorsque la porte s'ouvre, Grisou et
Grisette aperçoivent Rouquine, toute échevelée, traînant de
la patte et de la queue.
151
- "Mais que t'arrive-t-il, Rouquine?", s'exclame Grisette.
Pénétrant dans le logis, elle voit le plancher cou-
vert d'écaillés de toutes sortes. Sur la table, un pot de
beurre d'arachides vide côtoit un casse-noisettes brisé.
Curieuse, Grisette jette un coup d'oeil vers le garde-
manger: complètement vide!
- "Mais, Rouquine, que mangeras-tu durant la longue saison
blanche?", interroge Grisette. "Tu n'as fait aucune provi-
sion et l'automne avance. Déjà, les feuilles commencent à
tomber et les glands se font rares."
- "Ca.va mal", pleurniche Rouquine la cousine s'installant
dans le coin de la cuisine. "Ma vie est ennuyeuse et sans
plaisir. Depuis le départ de mes parents, je dois tout
faire seule: le ménage, le lavage, le repassage, le ramas-
sage, le cassage et j'enrage! La vie est donc difficile.
C'est trop injuste!"
153
\
Disant cela, Rouquine éclate en larmes.
- "Est-ce que ce sont des larmes de crocodile ou d'écu-
reuil roux?", demande Grisette.
- "Ne fais pas de farce; Grisette, Ce n'est pas drôle. Je
suis bien malheureuse, tu sais."
- "Bon d'accord, mais est-ce si pénible?"
- "Certain que c'est trop difficile! Tu ne sais pas ce
que c'est. Tu travailles avec Grisou et vous partagez les
tâches. Moi, je dois tout faire seule. C'est bien trop
fatigant!"
- "Désires-tu manger cet hiver?"
- "Bien oui", répond Rouquine.
- "Espères-tu qu'un gros camion d'approvisionnement te
déversera des réserves de nourriture pour l'hiver devant
ton arbre?"
155
- "Tu sais bien que cela n'arrivera pas."
- "Alors, tu crois peut-être que les noix tomberont du
ciel tout seul?"
- "C'est déjà arrivé!", dit Rouquine.
- "Ah oui!, pour t'assurer de la nourriture tout l'hiver?"
- "Non mais assez pour m'assurer une prune sur la tête!"
Grisou et Grisette pouffent de rire.
- "Que te reste-t-il à faire alors?", poursuit Grisette.
- "Je sais bien que je serais mieux de ramass.erma nour-
riture et de faire le ménage", répond Rouquine, "mais c'est
bien fatigant. Cela devrait être facile de se rendre plus
heureux. Regarde la marmotte. Elle ne travaille presque
pas. Elle dort tout l'hiver et ne s'éveille que lorsque la
nourriture est prête au printemps. Pourtant, elle est de
la même famille que nous les écureuils."
156
- "Mais qu'attends-tu pour te transformer en marmotte!
Allez. Abracadabra, que la cousine Rouquine devienne
Rougeotte la marmotte!"
- "Tu sais bien que c'est impossible", chigne Rouquine.
- "Mais que veux-tu exactement: être écureuil et avoir1
une vie de marmotte?"
- "Je sais bien qu'un écureuil ne peut vivre en marmotte",
répond tristement Rouquine.
Pendant les quelques instants qui suivent, nos trois
amis restent silencieux. Rouquine imagine les choix s'of-
frant à elle pour régler son problème.
- "Je vois", s'exclame-t-elle soudain. "Il est impossible
d'avoir des glands livrés par camion. Je ne peux non plus
vivre comme une marmotte et dormir tout l'hiver. Il ne me
reste donc qu'à faire des efforts pour me procurer ma
nourriture si je veux manger jusqu'au printemps."
157
Ill I
"Je pense que tu as raison!", dit Grisette.
- "Je serai probablement plus satisfaite et heureuse avec
un garde-manger et un ventre bien plein, n'est-ce pas?",
constate Rouquine.
- "Bon alors:
Avec nous amenons Grisou.
A trois, ramassons des noix.
Avec Grisette, remplissons la brouette.
Si Rouquine cesse d'être lambine,
Jusqu'au printemps, elle en aura sous la dent."
160
Réponds aux questions suivantes;
iDans cette histoire, IIRouquine n'a pas faitlIses réserves de nour-lIriture pour l'hiver.
1.
2.
3. Isi tu as déjà vécu une situation semblable à celle deiRouquine, dessine-la sur la feuille suivante. Si tuIn'as pas vécu de situation semblable, imagine-la etIdessine-la.
161
HISTOIRE DE
162
Isi tu fais cette activité avec d'autres amis(es), IIparent(s), professeur(s), gardien(ne), raconte et mime IIce que tu as dessiné. I
Comment t'es-tu senti(e) lors de cet événement?
6. f Aurait-il été possible de te sentir autrement?^
7. f'Saa.t comme Rouquine tu as peut-être la même idée fausse.
Remplace-la par une idée vraie. (Pour correction, voir
appendice 2)
163
APPENDICE 1
Utilisation du questionnaire
Le but de ce questionnaire est double: 1. aider l'en-
fant à mieux comprendre le mécanisme de fabrication d'une
émotion. 2. le rendre plus habile à faire la démarche
nécessaire pour diminuer les émotions désagréables.
Tout d'abord, l'histoire que l'enfant vient de lire est
résumée en séparant très distinctement
1'événementprincipal
L'événement ne cause jamais l'émotion. C'est l'idée que
l'animal se fait lors de l'événement qui déterminera son
émotion. L'événement est décrit dans un rectangles, les
idées dans un nuage et les émotions dans un ovale.
L'utilisation de ces symboles permet à l'utilisateur de
savoir à quel dés trois niveaux les questions réfèrent.
ex. la question 1 étant entourée d'un Xnuagej, concerne
l'idée. *"•*»••
Voyons une à une chacune des questions afin d'identifier
leur objectif pédagogique respectif.
164
Question 1: Dans cette première question, il est demandé
à l'enfant de dire ce qu'il pense des idées de l'animal.
Le but de cette étape est de faire découvrir la fausseté
ou 1'irréalisme des idées causant les émotions du person-
nage.
Question 2: Durant cette deuxième étape, on apprend à
l'enfant que l'idée première du personnage de l'histoire
est fausse ou irréaliste. Il lui est alors demandé de
trouver l'idée vraie, réaliste de remplacement. Pour
bien vérifier la vraisemblance, le réalisme de l'idée de
remplacement, vous pouvez consulter l'appendice 2.
Question 3: Ici, l'enfant est invité à chercher dans son
vécu des événements semblables à ceux racontés dans
l'histoire. Il pourra décrire sa propre histoire par un
dessin. Il pourra ainsi se sentir personnellement con-
cerné dans cette démarche.
Question 4: Cette question est un complément à la précé-
dente. Elle permet à l'enfant de s'exprimer sur l'événe-
ment vécu. En observant les autres, cette activité
aidera celui ou celle qui a de la difficulté, à découvrir
un événement semblable dans sa vie personnelle.
Question 5: Cette question a pour but de faire découvrir
à l'enfant ses émotions et son language intérieur.
Celui-ci pourra se traduire par des phrases comme:
"J'étais fâché, triste, malheureux" etc.
"Je me sentais niaiseux, mal à l'aise" etc.
165
L'animateur(trice) aura avantagé à tenir compte du voca-
bulaire à la mode que les enfants utilisent pour exprimer
leurs émotions. Certains enfants peuvent avoir de la
difficulté à identifier leurs émotions et à trouver les
mots appropriés. Dans ce cas, l'animateur(trice) peut
aider l'enfant en utilisant des questions comme par
exemple: "Etais-tu fâché?" "Etais-tu mal dans ta peau?"
Question 6: Cette étape vise à faire réaliser à l'enfant
que s'il change son idée fausse par une idée vraie, il
pourrait être moins malheureux. Nous invitons l'anima-
teur (trice) à être ici très perspicace et de vérifier la
vérité, le réalisme de l'idée de remplacement. Il ne
s'agit pas ici de faire de la pensée positive mais bien
de la pensée réaliste. Certaines pensées positives sont
fausses et pourraient engendrer autant d'émotions désa-
gréables que la pensée originale de l'enfant. De plus,
elle n'apprendrait pas à l'enfant à avoir des idées
vraies et réalistes.
Ex: Dans l'histoire de Rapidin, une pensée positive
pourrait être: "Allons Rapidin, essaie encore car quand
on veut, on peut gagner une course". Cette idée, quoique
positive est fausse et irréaliste car Rapidin a avantage
à tenir compte de la force des autres et de ses propres
limites. Il ne s'agit pas de vouloir réussir une chose
pour automatiquement y arriver. L'idée réaliste de
remplacement pourrait être: "II est vrai que j'ai perdu
une course et même plusieurs. Cela ne fait pas de moi un
mauvais cheval et un rien du tout, mais un cheval égal
aux autres chevaux et ayant moins d'aptitudes que d'au-
tres pour gagner des courses".
166
Dans cette sixième question, 1'animateur(trice) peut être
tenté de faire passer ses propres idées, valeurs. Atten-
tion l Ces valeurs ne sont pas nécessairement vraies,
réalistes. Encore une fois, l'enfant ne gagnerait pas
beaucoup à remplacer une idée fausse par une autre idée
fausse.
Question 7: Enfin, dans cette dernière étape, on demande
à 1'enfant de remplacer, ses idées fausses par des idées
vraies, réalistes tout comme il a appris à le faire pour
les animaux. Encore ici, on peut vérifier si les idées
émises sont vraies, réalistes en consultant l'appen-
dice 2.
167
APPENDICE 2
Idées vraies
1. Il est vrai que Mouffi préfère avoir des amis. Mais
même si elle désire être aimée par l'ourson, le
faon, la mésange et le vison, elle n'a pas besoin de
l'affection de ces amis-là pour être heureuse.
2. Rapidin aurait aimé gagner la course mais le fait de
l'avoir perdu ne fait pas de lui un mauvais cheval
et un rien du tout. Cela fait de lui un cheval,
égal aux autres, qui a perdu une course.
3. Croc-Bûche est un castor agissant en castor. Bouf-
Miel est un ourson agissant en ourson. Chacun agit
à sa façon et ne peut faire autrement. Il a le
droit d'agir ainsi. Il pense à son avantage d'agir
ainsi.
4. Lionnet aurait préféré demeurer en Afrique. Le fait
de déménager peut être difficile et possiblement
déplaisant. - Mais, ce n'est sûrement pas une catas-
trophe. D'autre part., il peut y avoir des avantages
à déménager.
5. La sauterelle a utilisé un ton hautain pour s'adres-
ser à Fourmillette. Elle a été pour Fourmillette
une occasion de se faire des idées. La sauterelle
n'est pas la cause de la peine de la fourmi. C'est
Fourmillette qui cause sa propre peine avec ses
idées.
168
6. Ce n'est pas parce qu'un orage peut être dangereux
que Rondo est obligé de s'énerver. Après avoir
pris les précautions pour se protéger, il n'est pas
nécessaire qu'elle se fasse peur sans arrêt.
7. Bien sûr, Tig-ron trouve difficile de faire des
efforts pour trouver sa nourriture. Mais sans
effort, on sait aussi que Tig-ron met moins de
chance de son côté de trouver à manger.
8. Ce n'est pas parce que son père a dit qu'il était
incapable de gagner que cela est vrai. Ce qui est
vrai, c'est qu'il est possible de gagner et qu'il
est possible de perdre. Ce n'est pas parce, que son
ancêtre a perdu dans le passé que Bolide-de-Poil
échouera dans le présent.
9. Ce n'est pas parce que Coco prétend que les lianes
ne devraient pas casser, qu'elles ne casseront pas.
Ce n'est pas parce qu'il exige une solution par-
faite, qu'elle arrivera puisque les solutions par-
faites n'existent pas. Même si il préférerait que
les lianes soient réparées immédiatement, elles ne
le seront pas nécessairement. Les événements sont
comme ils sont.
10. Si Rouquine désire être heureuse elle a avantage à
faire elle-même des efforts pour obtenir ce qu'elle
désire: le bonheur.
169
APPENDICE 3
Pour compléter vos connaissances sur 1'approche
émotivo-rationnelle voici certains livres en français de
Lucien Auger, aux Éditions de l'homme. CI.M.:
* S'aider soi-même (1974)
* Vaincre ses peurs (1977)
* L'amour, de l'exigence à la préférence (1979)
* S'aider soi-même davantage (1979)
* Penser heureux (1981)
* Se guérir de la sottise (1982)
* Élever des enfants sans perdre la boule (1983)
et de Lucien Auger, Aux éditions du CI.M.:
* Changer, une psychothérapie à la maison (1984)
Autres publications
Burns, Dr. David. "Etre bien dans sa peau". Editions
Héritage-Amérique, version anglaise, 1980, version fran-
çaise 1985.
Houle, Gisèle; Houde, Robert; Raymond, Jacques; Vachon,
Yves. "Enseigner sans perdre les pédales". EHF, 1987.
170
Si vous désirez participer aux ateliers ADER, pou-
vant vous permettre de mieux comprendre l'approche émoti-
vo-rationnelle, adressez-vous aux.endroits suivants:
Centre d'animation émotivo-rationnelle11 180 est, Notre-DameMontréal-Est, QuébecH1B 2V9Tél.: (514) 645-7602
Ateliers de développement émotivo-rationnelCI.M. (Centre interdisciplinaire de Montréal)5055, ave GatineauMontréal, QuébecH3V 1Z4Tél.: (514) 735-6595
171
Filion, Franciner~Pterre
Je ris dans ma tête: 10 contesecrh
Ce cahier comprend 10 contes inspirés des prin-
cipes émotivo-rationnels. Présentés dans un cahier à
colorier, ces contes et les activités qui y sont propo-
sées ont pour but d'apprendre aux enfants à se rendre
plus heureux.
AU SOMMAIRE
1. Mouffi, la moufette
2. Rapidin, le cheval de course
3. Croc-Bûche, le petit castor et Bouf-miel, l'ourson
4. Lionnet, le petit lion
5. La fourmi et la sauterelle
6. Rorido, l'hirondelle
7. Le petit tigre paresseux
8. La tortue et le lièvre
9* Coco, le petit singe
10. Rouquine, l'écureuil
LES AUTEURS
Francine Filion et Pierre Boissé sont des psy-
chothérapeutes ayant reçu leur formation de M. Lucien
Auger, Ph.D., psychologue, au Centre Interdisciplinaire
de Montréal. Tous deux partagent leurs activités entre
l'animation de groupes, l'écriture, les études et la
relation d'aide individuelle.
ISSN 2-9aOQ908-0-8