le pont 05/2012【法国侨报5月刊法语】

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01 ECHANGE J’ai visité la Chine en octobre 2011 avec une vingtaine d’autres étudiants français. C’était pour ma part la première fois que je me rendais dans un pays asiatique. Combiens de temps êtes vous restés en Chine ? Nous y sommes restés environ 10 jours. Et où êtes-vous allés ? Quelle ville préférez- vous ? pourquoi ? Nous avons séjourné 5 jours à Beijing, puis nous sommes allés dans la province du Sichuan où nous avons visité Chengdu et ses alentours. Les deux villes étant très différentes, je n’ai pas de préférence car toutes les deux ont leurs charmes : Beijing est une ville cosmopolite marquée par une histoire multiséculaire, Chengdu est une ville moderne qui connaît un développement à vitesse accélérée. Toutes les deux valent le détour ! Y-a-t-il une ville que vous avez envie de visiter ? Pour quelle raison ? Je souhaiterais visiter Shanghai. J’ai pu lire beaucoup d’articles sur la ville, notamment suite à l’Exposition Universelle de 2010, ce qui m’a donné envie d’y aller et de découvrir une ville aux multiples visages, aux multiples cultures. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un volontaire ? J’ai un intérêt particulier pour la Chine, j’avais notamment fait un stage au sein de la Fondation Prospective et Fondation présidée par le Premier Ministre Jean- Pierre RAFFARIN. Cette fondation se donne notamment pour mission de mieux faire connaître la Chine aux décideurs français. Avant cette visite, connaissiez-vous déjà la Chine ou non ? Je connaissais la Chine au travers de ce que j’avais pu lire, entendre et voir : articles de presse, conférences et séminaires, reportages télévisés…La Chine est également un pays que nous étudions à l’école et à l’université. Si oui, quel domaine et pourquoi ? J’avais notamment pu appréhender la Chine en tant que grande puissance économique et véritable creuset culturel. Quel est le plus remarquable ? D’un point de vue européen, c’est la dimension économique qui intrigue (et parfois effraie !) le plus. Les habitants du Vieux Continent sont particulièrement impressionnés par la vitesse à laquelle le pays s’est développé et continue à croître. Après la visite, que pensez vous de la Chine et de sa population ? La Chine est un pays aux multiples richesses, qui sait entretenir chacune d’entre elles. A l’uniformisation, la Chine préfère l’unité dans la diversité. C’est l’une des principales leçons que je retiendrai de mon périple chinois. A quoi vous attendiez-vous avant votre séjour? Est-ce que votre visite a changé votre regard sur la Chine ? Je suis arrivée avec quelques clichés, certainement dus à l’image véhiculée par les médias français : un pays en plein essor qui écrase tout sur son passage. Si les grues sont effectivement partout dans le pays, si le fourmillement est incessant et les routes engorgées dès 6h du matin, la Chine est également un pays qui sait prendre son temps quand il est nécessaire de le prendre. Interview Euro Chine J’ai trouvé une certaine sérénité en Chine, à laquelle je ne m’attendais peut-être pas. Est-ce que la Chine vous a donné quelques surprises ? J’ai eu de belles surprises gastronomiques en effet ! Les plats que j’ai pu goûter étaient parfois particulièrement épicés, et je ne m’y attendais pas… Après cette visite, désirez- vous visiter la Chine à nouveau? Oui ! Concrètement, pour vous , quelle est la différence entre la Chine et la France ? Elles sont multiples, à commencer évidemment par la taille ! Les autres différences sont peut-être davantage d’ordre culturel. Que vous a apporté cette expérience en Chine ? Sans conteste une certaine ouverture d’esprit, ainsi que la preuve qu’on peut être un pays à la pointe de la modernité sans pour autant négliger son histoire, ses traditions. Quels conseils pouvez vous donner aux français qui feront les études et leur stage en Chine ? Profitez de cette expérience exceptionnelle, et surtout allez à la rencontre de la population : questionnez, expérimentez…bref, vivez cette aventure à 200%. Votre conclusion sur le voyage en Chine et votre expérience de volontaire. C’est une chance extraordinaire qui m’a été offerte, et m’a donné des envies d’ailleurs. Ce voyage marque donc le début de nombreuses découvertes à travers le monde. Présentation Bonjour, Je suis Olivia CHEN de l'association AJCF. On vous a envoyé mon article hier "les wenzhous vers une réussite sociale?" et je souhaiterai apporter une correction au niveau d'un nom. Au 4ème paragraphe, c'est GIULIO avec un seul "L" pas deux. C'est le 2ème Giulio Lucchini. J'espère que c'est encore possible. Au plaisir de collaborer avec vous. Cordialement, Olivia CHEN Le Pont : Régis, nous allons parler de votre recherche artistique et en particulier des photos que vous avez réalisées à Chengdu. Tout d’abord, pouvez-vous nous décrire votre parcours ? Comment et pourquoi vous intéressez-vous à la Chine maintenant ? Régis Bodinier : Je suis un créateur d’images – que ce soit en dessin, en peinture ou enphotographie – et un observateur attentif des régions que je visite. Après des études à l’école desBeaux-Arts, j’ai commencé ma « carrière » de photographe en tant que reporter en Norvège pour un magazine touristique. Aujourd’hui, j’ai pris une orientation différente. Je me consacre exclusivement à ma propre création. C’est une démarche exigeante mais artistiquement beaucoup plus libre. J’ai découvert l’Asie par le Japon et suis allé deux fois en Corée- du-Sud. Il me semblait naturel de continuer ma découverte de ce continent en visitant l’Empire du Milieu, d’autant que ma ville (Montpellier) est jumelée avec Chengdu. Je consacre beaucoup de temps à mes séries photographiques et la Chine, de par son immensité, sa richesse de culture et les ouvrages que j’ai lus est devenue à la fois un défi et une nécessité pour le contemplatif que je suis. Mon travail sur Chengdu est une première étape car je suis convaincu qu’il me faudra plusieurs années pour aboutir cette recherche sur le patrimoine et les traces du temps. Le Pont : Parlez-nous de ce que vous avez observé à Chengdu et des photographies que vous avez réalisées. Régis : Lorsque je suis arrivé dans la province du Sichuan, j’ai rapidement été captivé par ces empreintes du temps que l’on voit au sol, sur les murs et plus généralement autour de soi. Je suis ce qu’on appelle dans mon métier un « coloriste ». Or, dans ces photographies, le noir et blanc me permet de faire abstraction de ce que j’ai pu observer auparavant et de me consacrer à l’histoire, au patrimoine, à ces fameuses traces passées mais aussi présentes. Cet emploi du noir et blanc est donc une nouveauté pour moi et la découverte n’en est que plus passionnante. J’ai cherché à montrer les détails et les informations que les gens ne semblent plus voir. Pour un Français, se balader et contempler les quartiers chinois est une découverte de chaque instant. Aujourd’hui, on a peut-être trop tendance à vouloir photographier ce qui sort de l’ordinaire, ce qui est original. J’estime que la « banalité » d’un quotidien doit être observée en tant que trace de l’histoire car elle est aussi un témoignage de notre évolution et donc des transformations de notre monde. Tôt ou tard, beaucoup de personnes regrettent la disparition de leur patrimoine. Ces empreintes ne sont pas forcément « belles », mais elles font parties de l’histoire et de la culture. Elles me fascinent. Le Pont : Peut-on dire que vous observez le temps qui passe ? Par exemple, cette photographie d’une rue traditionnelle, où l’on voit, en arrière-plan, un immeuble moderne, offre un contraste saisissant. Je comprends ainsi votre expression : « voir les traces du passé qui sont encore notre présent ». Le Pont : Je pense aussi à ces photos de personnes qui calligraphient sur le sol. Tout cela semble éphémère. Les passants vont effacer les caractères sous leurs pas. Régis : éphémère est exactement le mot qui convient. Les Chinois ont une façon singulière de s’exprimer sur le sol et de calligraphier ce que le temps fera Sur les traces du temps Un artiste français en Chine disparaître en quelques minutes ou quelques heures. Grâce aux arrières plans, j’ai voulu photographier différentes générations, différents temps de vie mais aussi une foule de détails trop souvent ignorés comme les pavés, les feuillages, les murs… Bref, une contemplation de temps qui se côtoient. Le Pont : Pouvons-nous parler maintenant de votre projet artistique en Chine ? Que prévoyez-vous ? Régis : Ces photographies ne sont qu’un extrait d’une série que j’ai commencé à Chengdu et qui durera encore, j’en suis persuadé, plusieurs années. Je repars à Beijing dans quelques jours et il est probable que le noir et blanc cède le pas à la couleur car j’ai besoin de montrer ces sensations qui me submergent et me permettent de montrer une facette de la Chine dans toute la complexité qu’elle évoque dans les yeux du Français que je suis. J’ai encore tant de choses à contempler, de questions à poser et de photos à « exprimer ». ------ Régis Bodinier est membre du collectif d’artistes PAUSE. Vous pouvez retrouver sur son site Internet www.regisbodinier.com les oeuvres photographiques qu’il a réalisées en Asie, et particulièrement en Chine. 34 Avenue des Champs Elysées (Pacifica ECMD) 75008 Paris Tel: +33(0)9 50 71 89 11 Fax:+33(0)1 42 25 25 98 Mail:[email protected] Pub:[email protected] Quand avez-vous visité la Chine ? Etait-ce la première fois ?

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« le Pont », est un journal gratuit bilingue créé par par Monsieur YE xiongqiu, intellectuel, écrivain et Madame Qian Haifen, journaliste expérimentée en janvier 2012. ---- Qui sommes-nous ? L'équipe de la rédaction se compose d'intellectuels, d'écrivains, d’avocats, de designers et de journalistes. ---- Notre projet : Cette presse a pour but de bâtir un ''PONT'' culturel entre les émigrés chinois et les Français quel que soit leur âge. Pour cela, le Pont s'intéresse à la diaspora chinoise, à sa vie quotidienne, en France. ---- Où : A Paris, 3ème, 4ème, 10ème, 11ème, 13ème et 20 ème arrondissements. À Aubervilliers, c'est à dire là où vivent nombre de Chinois. Vous trouverez le Pont dans les supermarchés asiatiques dans les agences de voyages, dans les relais de voyageurs : restaurant, hôtel, magasins de détaxation et dans les écoles de langue chinois. Vous pouvez rejoindre le Pont sur son site internet : www.franceqw.com

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Page 1: Le Pont 05/2012【法国侨报5月刊法语】

01ECHANGE

J’ai visité la Chine en octobre 2011 avec une vingtaine d’autres étudiants français. C’était pour ma part la première fois que je me rendais dans un pays asiatique.

Combiens de temps êtes vous restés en Chine ? Nous y sommes restés environ 10 jours.

Et où êtes-vous allés ? Quelle ville préférez- vous ? pourquoi ?Nous avons séjourné 5 jours à Beijing, puis nous sommes allés dans la province du Sichuan où nous avons visité Chengdu et ses alentours. Les deux villes étant très différentes, je n’ai pas de préférence car toutes les deux ont leurs charmes : Beijing est une ville cosmopolite marquée par une histoire multiséculaire, Chengdu est une ville moderne qui connaît un développement à vitesse accélérée. Toutes les deux valent le détour !

Y-a-t-il une ville que vous avez envie de visiter ? Pour quelle raison ?Je souhaiterais visiter Shanghai. J’ai pu lire beaucoup d’articles sur la ville, notamment suite à l’Exposition Universelle de 2010, ce qui m’a donné envie d’y aller et de découvrir une ville aux multiples visages, aux multiples cultures.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un volontaire ?J’ai un intérêt particulier pour la Chine, j’avais notamment fait un stage au sein de la Fondation Prospective et Fondation présidée par le Premier Ministre Jean-Pierre RAFFARIN. Cette fondation se donne notamment pour mission de mieux faire

connaître la Chine aux décideurs français.

Avant cette visite, connaissiez-vous déjà la Chine ou non ?Je connaissais la Chine au travers de ce que j’avais pu lire, entendre et voir : articles de presse, conférences et séminaires, r epo r tages té l év i sés…La Ch ine es t également un pays que nous étudions à l’école et à l’université.

Si oui, quel domaine et pourquoi ?J’avais notamment pu appréhender la Chine en tant que grande puissance économique et véritable creuset culturel.

Quel est le plus remarquable ?D’un point de vue européen, c ’est la dimension économique qui intrigue (et parfois effraie !) le plus. Les habitants du Vieux Continent sont part icul ièrement impressionnés par la vitesse à laquelle le pays s’est développé et continue à croître.

Après la visite, que pensez vous de la Chine et de sa population ?La Chine est un pays aux multiples richesses, qui sait entretenir chacune d’entre elles. A l’uniformisation, la Chine préfère l’unité dans la diversité. C’est l’une des principales leçons que je retiendrai de mon périple chinois.

A quoi vous attendiez-vous avant votre séjour? Est-ce que votre visite a changé votre regard sur la Chine ?Je suis arrivée avec quelques clichés, certainement dus à l’image véhiculée par les médias français : un pays en plein essor qui écrase tout sur son passage. Si les grues sont effectivement partout dans le pays, si le fourmillement est incessant et les routes engorgées dès 6h du matin, la Chine est également un pays qui sait prendre son temps quand il est nécessaire de le prendre.

Interview Euro ChineJ’ai trouvé une certaine sérénité en Chine, à laquelle je ne m’attendais peut-être pas.

Est-ce que la Chine vous a donné quelques surprises ?J’ai eu de belles surprises gastronomiques en effet ! Les plats que j’ai pu goûter étaient parfois particulièrement épicés, et je ne m’y attendais pas…

Après cette visite, désirez- vous visiter la Chine à nouveau?Oui !

Concrètement, pour vous , quelle est la différence entre la Chine et la France ?E l l e s s o n t m u l t i p l e s , à c o m m e n c e r évidemment par la tai l le ! Les autres différences sont peut-être davantage d’ordre culturel.

Que vous a apporté cette expérience en Chine ?Sans conteste une certaine ouverture d’esprit, ainsi que la preuve qu’on peut être un pays à la pointe de la modernité sans pour autant négliger son histoire, ses traditions.

Quels conseils pouvez vous donner aux français qui feront les études et leur stage en Chine ?Profi tez de cette expérience exceptionnelle, et surtout allez à la rencontre de la population : questionnez, expérimentez…bref, vivez cette aventure à 200%.

Votre conclusion sur le voyage en Chine et votre expérience de volontaire.C’est une chance extraordinaire qui m’a été offerte, et m’a donné des envies d’ailleurs. Ce voyage marque donc le début de nombreuses découvertes à travers le monde.

Présentation

Bonjour,

Je suis Olivia CHEN de l'association AJCF.

On vous a envoyé mon article hier "les

wenzhous vers une réussite sociale?" et je

souhaiterai apporter une correction au niveau

d'un nom.

Au 4ème paragraphe, c'est GIULIO avec

un seul "L" pas deux. C'est le 2ème Giulio

Lucchini.

J'espère que c'est encore possible.

Au plaisir de collaborer avec vous.

Cordialement,

Olivia CHEN

Le Pont : Régis, nous allons parler de votre recherche artistique et en particulier des photos que vous avez réalisées à Chengdu. Tout d’abord, pouvez-vous nous décrire votre parcours ? Comment et pourquoi vous intéressez-vous à la Chine maintenant ?Régis Bodinier : Je suis un créateur d’images – que ce soit en dessin, en peinture ou enphotographie – et un observateur attentif des régions que je visite. Après des études à l’école desBeaux-Arts, j’ai commencé ma « carrière » de photographe en tant que reporter en Norvège pour un magazine touristique. Aujourd’hui, j’ai pris une orientation différente. Je me consacre exclusivement à ma propre création. C’est une démarche exigeante mais artistiquement beaucoup plus libre. J’ai découvert l’Asie par le Japon et suis allé deux fois en Corée-du-Sud. Il me semblait naturel de continuer ma découverte de ce continent en visitant l’Empire du Milieu, d’autant que ma ville (Montpellier) est jumelée avec Chengdu. Je consacre beaucoup de temps à mes séries photographiques et la Chine, de par son immensité, sa richesse de culture et les ouvrages que j’ai lus est devenue à la fois un défi et une nécessité pour le contemplatif que je suis. Mon travail sur Chengdu est une première étape car je suis convaincu qu’il me faudra plusieurs années pour aboutir cette recherche sur le patrimoine et les traces du temps.

Le Pont : Parlez-nous de ce que vous avez observé à Chengdu et des photographies que vous avez réalisées.Régis : Lorsque je suis arrivé dans la province du Sichuan, j’ai rapidement été captivé par ces empreintes du temps que l’on voit au sol, sur les murs et plus généralement autour de soi. Je suis ce qu’on appelle dans mon métier un « coloriste ». Or, dans ces photographies, le noir et blanc me permet de faire abstraction de ce que j’ai pu observer auparavant et de me consacrer à l’histoire, au patrimoine, à ces fameuses traces passées mais aussi présentes. Cet emploi du noir et blanc est donc une nouveauté pour moi et la découverte n’en est que plus passionnante. J’ai cherché à montrer les détails et les informations que les gens ne semblent plus voir. Pour un Français, se balader et contempler les quartiers chinois est une découverte de chaque instant. Aujourd’hui, on a peut-être trop tendance à vouloir photographier ce qui sort de l’ordinaire, ce qui est original. J’estime que la « banalité » d’un quotidien doit être observée en tant que trace de l’histoire car elle est aussi un témoignage de notre évolution et donc des transformations de notre monde. Tôt ou tard, beaucoup de personnes regrettent la dispari t ion de leur patr imoine. Ces empreintes ne sont pas forcément « belles », mais elles font parties de l’histoire et de la culture. Elles me fascinent.

Le Pont : Peut-on dire que vous observez le temps qui passe ? Par exemple, cette photographie d’une rue traditionnelle, où l’on voit, en arrière-plan, un immeuble moderne, offre un contraste saisissant. Je comprends ainsi votre expression : « voir les traces du passé qui sont encore notre présent ».

Le Pont : Je pense aussi à ces photos de personnes qui calligraphient sur le sol. Tout cela semble éphémère. Les passants vont effacer les caractères sous leurs pas.

Régis : éphémère est exactement le mot qui convient. Les Chinois ont une façon singulière de s’exprimer sur le sol et de calligraphier ce que le temps fera

Sur les traces du tempsUn artiste français en Chine

disparaître en quelques minutes ou quelques heures. Grâce aux arrières plans, j’ai voulu photographier différentes générations, différents temps de vie mais aussi une foule de détails trop souvent ignorés comme les pavés, les feuillages, les murs… Bref, une contemplation de temps qui se côtoient.

Le Pont : Pouvons-nous parler maintenant de votre projet artistique en Chine ? Que prévoyez-vous ?Régis : Ces photographies ne sont qu’un extrait d’une série que j’ai commencé à Chengdu et qui durera encore, j’en suis persuadé, plusieurs années. Je repars à Beijing dans quelques jours et il est probable que le noir et blanc cède le pas à la couleur car j’ai besoin de montrer ces sensations qui me submergent et me permettent de montrer une facette de la Chine dans toute la complexité qu’elle évoque dans les yeux du Français que je suis. J’ai encore tant de choses à contempler, de questions à poser et de photos à « exprimer ».------Régis Bodinier est membre du collectif d’artistes PAUSE. Vous pouvez retrouver sur son site Internet www.regisbodinier.com les oeuvres photographiques qu’il a réalisées en Asie, et particulièrement en Chine.

34 Avenue des Champs Elysées(Pacifica ECMD) 75008 Paris

Tel:

+33(0)9 50 71 89 11

Fax:+33(0)1 42 25 25 98 Mail:[email protected]:[email protected]

Quand avez-vous visité la Chine ? Etait-ce la première fois ?

Page 2: Le Pont 05/2012【法国侨报5月刊法语】

02 CULTURE 2012 年 5 月

Combien sont-ils? Quelle est leur culture? Pourquoi les connait-on si mal?Tant de questions que l'on peut se poser sur la population chinoise originaire de Wenzhou. Richard Beraha et une équipe de chercheurs ont mené l'enquête durant dix ans et nous livrent le fruit de leur recherche dans un ouvrage « La Chine à Paris ». Ce travail a amené une nouvelle interrogation « La migration chinoise originaire de Wenzhou est elle une chance pour France? ». Tel est l'intitulé de la rencontre-débat organisée par les auteurs du livre et les associations AJCF et APARI avec le soutien de la mairie du 20ème (Frédérique CALANDRA) et la participation de Mme Georges PAU-LANGEVIN, ministre délégué à la réussite scolaire.

« Les hommes n'ont pas de racines, les arbres en ont. Les hommes ont des pieds et ils se déplacent. », annonce Frédérique CALANDA, maire du 20ème. Ainsi débute la rencontre-débat « La migration chinoise originaire de Wenzhou, une chance pour France? », le samedi 19 mai 2012 au Carré Baudouin.Richard Beraha, spécial iste des pays émergents, coordinateur et auteur, Sacha Lin, président de l'association jeunes Chinois de France, Tamara Lui, rédactrice en chef du journal Tsingdao, présidente de l'association APARI s'appuient sur l'ouvrage « La Chine à Paris » et donnent un coup de fouet au dialogue social longtemps freiné par la peur de l'inconnu.

Le but?Faire connaître les Chinois de Wenzhou sous les aspects historiques, géographiques, culturels, économiques. Aussi, créer une médiation et surtout « briser les clichés et les

fantasmes qu'on a d'eux » comme l'énonce Sacha LIN. Une opinion qui reflète l'esprit de l'association AJCF.Le public de tout âge, culture et idéologie, parmi eux Georges PAU-LANGEVIN, ministre déléguée de l'Éducation nationale, découvrent ou redécouvrent des facettes des immigrés Wenzhous et s'enrichissent en anecdotes durant trois heures. Entre autres, la première vague d'immigration date depuis plus d'un siècle en France et qu'ils vivent dans la clandestinité même après l'obtention des papiers car « c'est une culture, une peur qui se transmet de génération en génération » d'après Richard Beraha.

Q u e l q u e s c h i f f r e s e t d o n n é e s c l é s développés dans l'ouvrage.Des spécialistes et intervenants apportent une idée plus précise sur cette migration. Selon Giulio Lucchini,géographe italien, les Wenzhous représentent la moitié de la population d'origine chinoise en France, soit environ 200000 personnes. La migration Wenzhou est une migration entrepreneuriale qui a injecté dans l'économie française sur une trentaine d'année plusieurs mil l iards d'euros. La majeur part ie de la valeur ajoutée de ces commerces de restauration ou d'import-export profite à l'économie française. Pourtant, d'après Giullio LUCCHINI, les chinois en situation irrégulière seraient encore 50000 au bas mots. Le spécialiste des religions, Junliang Pan précise également que le système de dons et de contre-dons lors d'heureux évènements est un échange à somme nulle et n'a pas pour objectif l'enrichissement mais la confiance, car comme le rappelle Richard BERAHA: « Sans confiance, on ne fait pas de business. ».

La réussite économique est visible mais 10 années de présence clandestine en plus de la barrière de la langue tuerait toute volonté d'intégration social chez n'importe quel individu normalement constitué. Frédérique CALANDRA,maire du XXe, a bien conscience de la chance pour la France de compter en son sein, des individus capable de nouer des liens économiques avec la 2ème puissance économique mondiale.

Place au débat avec salle. Les questions tournant autour de l'intégration et de la tradition ont su éclairer les esprits curieux. Le ressenti f inal est une soif d'apprendre et une envie d'ouverture aux autres de la part des Wenzhous qui pour la première fois émettent en tant que citoyens français le souhait et le désir d'intégrer pleinement la communauté française au sens de l'intérêt commun, seulement leur situation ne favorise pas un tel investissement personnel. Cependant, les ressources nécessaires à une meilleure intégration sociale sont bien présentes. Des représentants d'associations oeuvrant pour le lien social ont pu se rencontrer et tisser pour la première fois des liens avec les wenzhous, faute à l'absence de médiateurs sociaux et peut être aussi à quelques aprioris. Les participants, à défaut de questions, partageaient leurs visions très positives de leurs expériences avec les chinois. Plus tard, Martin SHI témoigne sur sa condition d'ancien clandestin et Patrick Huang, sur le succès social de son café-bar à Belleville. Enfin, Maryline et Olivier, membres de l'AJCF, nous évoquaient leur difficulté, étant plus jeunes, de ne pas être accompagné au niveau scolaire. Mais tous ont en commun, la certitude que leur

avenir serait la France. Malgré les difficultés rencontrés, ils sont aujourd'hui citoyens français.

La vision qui en ressort est la même pour tous: la solidarité. Comme l'affirme si bien Liweng Dong, fondateur de l'ex-association Hui Ji, « nous vivons tous sur la même planète, dans la même société, nous devrions tous partager ». Un rêve qui semble déjà se réaliser car ce jour-là, chaque personne a fait l'honneur de sa présence dans l'idée d'établir un dialogue et de s'instruire sur une culture qui sort de l'ombre.Grâce à cet événement et la volonté de s'affirmer, l'AJCF a eu l'opportunité de poser les premières briquessur un vaste chantier pour une construction solide entre différentes identités culturelles. Pari gagné.

Plus d'infos: http://www.lajcf.fr/Olivia CHEN

Les Wenzhous de France vers une réussite sociale?

Recette

火锅(huǒ guō)Pour 8 personnes. Préparation : 1 h. La cuisson se fait à table.

Fondue chinoise : Ingrédients• 300 g d e grosses crevettes (Remarque 1)• 300 g de foie de veau• 300 g de contre-filet de bœuf• 300 g de rognons de porc• 300 g de blanc (ou cuisse) de poulet• 300 g de filets de poisson• 8 œufs• 4 écheveaux de nouilles chinoises (ou 200g de vermicelles de soja) • 4 ciboules (ou 2 poireaux ou 8 échalotes) • 300 g de feuilles d'épinards • 300 g de feuilles de cresson de fontaine • 1 petite laitue• persil• sauce de soja et/ou nuoc mam • sel, poivre, moutarde, piment, jus de citron ou vinaigre, etc.• 4 litres de bouillon (ou eau)

Fondue chinoise : Préparation

1/ Décortiquez les crevettes. Rincez et égouttez.

2/ Découpez le foie de veau, le bœuf et les rognons de porc en très fines tranches. 3/ Découpez transversalement le blanc de poulet et les filets de poisson en lamelles. 4/ Laissez tremper les nouilles 15 mn dans de l'eau tiède, puis rincez et égouttez-les. Arrosez-les ensuite d'une cuillerée à soupe d'huile. 5/ Émincez les ciboules.6/ Déchirez les feuilles de laitue en lambeaux.7/ Arrangez tous les ingrédients de façon décorative dans différentes assiettes et les condiments dans différents raviers.

Fondue chinoise : Cuisson et dégustation

1/ Installez au milieu de la table un réchaud à fondue, ou un réchaud électrique ou à gaz (voir Remarque 5).2/ Mettez une grande casserole contenant la moitié du bouillon sur le réchaud et portez à ébullition. Le bouillon doit rester en état d'ébullition pendant tout le repas. Ajoutez-en dans la casserole à mesure que le niveau du liquide baisse. 3/ Disposez autour du réchaud toutes les assiettes et tous les raviers.4/ Distribuez à chaque convive un bol, une fourchette à fondue (ou à manche isolant), une cuiller et une paire de baguettes (ou une fourchette). 5/ Pour déguster, chaque convive, à l'aide de sa fourchette à fondue, prendra 1 ou 2 morceaux de n'importe quel mets, les trempera dans le bouillon pour les faire cuire le temps qui lui convient, les retirera et les mettra dans son bol, y versera le condiment qui lui plaît, puis les consommera à l'aide de ses baguettes (ou de sa fourchette). Il mangera la laitue et le persil avec ses doigts. Il pourra, de temps à autre, mettre un peu de bouillon dans son bol et le boire.6/ Vers la fin du repas, la maîtresse de maison de préférence mettra toutes les nouilles dans le bouillon et les laissera cuire 20 mn environ.

7/ Lorsque les nouilles seront cuites, chaque convive en mettra une partie dans son bol, l'arrosera de bouillon et les mangera. 8/ A la fin du repas, les convives pocheront les œufs dans la casserole, se partageront le reste du bouillon enrichi par la cuisson de tous les mets et le boiront après l'avoir assaisonné à leur goût.

Fondue chinoise : Remarques

1/ Dans la recette Fondue chinoise, les ingrédients ne sont donnés qu'à titre indicatif. Vous êtes absolument libre d'offrir toutes les denrées dont vous disposez pourvu qu'elles soient crues et fraîches. Il n'y a rien d'anormal si le poisson côtoie le bœuf ou si les fruits de mer coexistent avec le poulet. Cinq sortes d'ingrédients sont cependant considérés comme indispensables : bœuf, abats de porc ou de volaille, produit de mer, œufs et légumes.2/ Il n'y a non plus aucune limitation du

nombre de sauces ou de condiments à mettre sur la table. 3/ On a l'habitude d'accompagner le plat Fondue chinoise de Petits Pains papillons ou de Crêpes mandarin.4/ Le plat Fondue chinoise est facile à réaliser, d'autant plus que tous les ingrédients peuvent se préparer plusieurs heures à l'avance ou même la veille. Il est toujours une occasion de réunion agréable à condition, bien entendu, qu'il soit consommé selon la tradition, c'est-à-dire avec beaucoup de lenteur et en toute décontraction.5/ On peut trouver dans les magasins de produits asiatiques un ustensile spécialement conçu pour la fondue chinoise. C'est une sorte de pot à feu, appelé parfois hibachi, ayant un récipient en forme de moule à savarin traversé par un cylindre de chauffage. Celui-ci est prolongé d'une cheminée. Le couvercle, qui doit coiffer le récipient, a la forme d'une couronne. On peut chauffer le pot à feu au charbon ou à l'alcool.

Page 3: Le Pont 05/2012【法国侨报5月刊法语】

03CULTURE2012 年 5 月

汉Les Hans constituent le peup le ch ino is « historique », issu de l ’ a n c i e n n e e t h n i e Huaxia. Celle-ci prend le nom Han à l'époque de la dynastie Han, et ce nom perdure depuis. Elle constitue environ 92 % de la population chinoise.L e c o s t u m e traditionnelL’ethnie Han possède s o n c o s t u m e t radi t ionnel , nommé hanfu. Le hanfu est l’un des plus vieux costumes traditionnels du monde. Il est apparu à l’époque de l’Empereur Jaune. En 1644, les soldats mandchous envahissent l a C h i n e . L e s Mandchous donnent l’ordre aux Hans de se couper les cheveux en style mandchou, appelé anciennement ‘queue de rat’, et de ne plus por ter leur costume traditionnel. Cet ordre provoque la colère des Hans dans le pays, et ils se révoltent plusieurs fois. Tous les Hans qui ne veulent pas se couper les cheveux et changer de costume sont tués, soit environ 80 millions d’individus. En 1683, les soldats mandchous entrent dans Taïwan, et ils y font la même chose. Le hanfu disparaît ainsi de la Chine pendant presque 360 ans.Les symboles des HansLes symboles des Hans sont un dragon chinois et un phénix (fenghuang). Ils peuvent signifier respectivement yang et yin, ou bien homme et femme.

Le plus important des deux est le dragon chinois. Contrairement au dragon occidental qui est mauvais, le dragon chinois symbolise la force, l’union, la sagesse et la noblesse. Certains Chinois (surtout les Hans) se nomment fièrement ‘descendants de dragons’.Le phénix (fenghuang) est le chef de tous les oiseaux. Il représente la paix, la renaissance, la responsabilité, la persévérance.

藏L e s T i b é t a i n s forment un peuple d'Asie vivant dans l ' a c t u e l l e r é g i o n autonome du Tibet et dans les provinces chinoises voisines. Ils composent une des 56 nat ional i tés de Chine. Environ 5 % des Tibétains vivent en exil.Le costume tibétain est le ref let direct d u c l i m a t e t d e l'environnement de la région. Le plateau tibétain est connu pour ses températures glaciales tout au long de l’année, ses puissantes tempêtes de sable, ses prairies et pâturages étendus. Le peuple tibétain s’est adapté à son environnement avec des vêtements chauds et isolants qui conviennent également à leur mode de vie itinérant.Le symbolique chuba tibétain est un long manteau qui est à la fois pratique et à la mode. Les chubas sont fabriqués à partir de peau de mouton, qui est durable et isolante. Le manteau est grand et ample avec des manches largement ouvertes qui peuvent être retroussées les jours de chaleur. La nuit, un chuba sans ceinture fait une couverture confortable pour un sommeil réparateur.

苗Avec une population de plus de sept millions d'habitants, les

Miao 苗 (Miáo) également appelés Hmongs forment l'une des plus importantes ethnies minoritaires de la Chine du Sud-Ouest. Ils sont principalement répartis dans les provinces du Guizhou, Yunnan, Hunan et Sichuan, ainsi que dans la région autonome zhuang du Guangxi; un petit nombre d'entre eux vivent sur l'île de Hainan, ainsi que dans la province du Guangdong et dans la province du Hubei en Chine du Sud-Ouest. La plupart des Miao vivent dans des communautés très unies.Habillement. Leur habillement comporte des caractéristiques distinctives qui varient d'un endroit à l'autre. Dans le nord-ouest du Guizhou et le nord-est du Yunnan, les hommes miao portent habituellement une veste de toile portant des dessins colorés, et ils drapent une couverture de laine ornée de motifs géométriques sur leurs épaules. Dans d'autres régions, les hommes portent une veste courte boutonnée à l'avant ou à gauche, un pantalon long avec une ceinture large et une longue écharpe noire. En hiver, les hommes portent habituellement des jambières supplémentaires en tissu, connues sous le nom de puttee. L'habillement des femmes change même de village en village. Dans l'ouest du Hunan et le nord-est du Guizhou, les femmes portent le pantalon e t u n e v e s t e b o u t o n n é e d u côté droit, avec des décorations brodées sur le col, les manches et les jambes du pantalon. Dans d'autres régions, e l l e s r e v ê t e n t une veste courte à h a u t c o l e t une jupe à pl is qu'elles portent longue ou à mi-jambes. Pour les occasions de fête, elles se parent de divers bijoux en argent.

Costume, couleur de la civilisation de la nation chinoiseDifferent qu’ en France, la Chine a 56 nations. Chaque nation a son propre culture dont le costume, la laugue.

Le 14 mai, le Festival du cinéma chinois en France commence à Paris. L’invite d’honneur chinois est la première star chinoise égérie de l’Oréal : GONG Li.

Gong Li ( 巩俐 , Gǒng Lì) est une actrice ,née le 31 décembre 1965 à Shenyang, dans la province du Liaoning, en Chine.Ancienne maîtresse du réalisateur Zhang Yimou, elle est apparue dans plusieurs de ses films jusqu'en 1995(année de leur séparation). Le Sorgho rouge a été son premier rôle en 1988, film qui a valu un « Ours d'Or » à Zhang Yimou.

Gong Li participa aussi à de nombreux films de Chen Kaige, comme Adieu ma concubine (1993), Palme d'or à Cannes et L'Empereur et l'assassin (1999). Elle participe aussi a de nombreux films américains, comme Mémoires d'une geisha (2005).

Magnifique de GONG Li en 360 degrés

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2012 年 5 月PUB