mots vi grandeur mesure

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Publication de l'A.P.M.E.P. (Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public) MOTS Réflexions sur quelques mots-clés à l'usage des instituteurs et des professeurs TOME VI GRANDEUR 0 o MESURE ) 10-18 0,000 000 000 000 000 .. 1 atto a 10 -15 0,000 000 000 000 001 femto f . 10-12 0,000 000 000 001 pico p 0,000 000 001 nano· n 10-9 0,000 001 ·10-s micro p. 10-3 0,001 milli rn 0,01 10-2 centi 0,1 10-1 déci d 100 10 10 1 déca da . 102 1 100 hecto h 1 000 10 3 kilo k 1 000 000 106 méga M 1 000 000 000 109 giga G 1012 téra T L 1 000 000 000 000 1 000 000 000 000 000 1015 peta p 1 .. 0 000 000 000 000 000 1018 exa E oo-- Brochure A.P.M.E.P. no 46 - 1982 c

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Page 1: Mots VI Grandeur Mesure

Publication de lAPMEP (Association des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public)

MOTS Reacuteflexions sur quelques mots-cleacutes

agrave lusage des instituteurs et des professeurs

TOME VI

GRANDEUR 0o MESURE

) 10-180000 000 000 000 000 1 atto a

10-150000 000 000 000 001 femto f 10-120000 000 000 001 pico p

0000 000 001 nanomiddot n10-9

0000 001 middot10-s micro p

10-30001 milli rn 001 10-2 centi 01 10-1 deacuteci d

100

10 101 deacuteca da 102

1

100 hecto h

1 000 103 kilo k ~ 1 000 000 106 meacutega M

1 000 000 000 109 giga G 1012 teacutera TL 1 000 000 000 000

1 000 000 000 000 000 1015 peta p

1 0 000 000 000 000 000 1018 exa E oo-shy

Brochure APMEP no 46 - 1982

c

Publication de lAPMEP middot (Association des Professeurs de Matheacutematiques

de lEnseignement Public) ndeg 46

MOTS

Reacuteflexions sur quelques mots-cleacutes agrave lusage des instituteurs

et des professeurs

TOME VI Brochure 1982

GRANDEBR - MESURE

Pour tout renseignement concernant lAPMEP

(Association des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public)

bull inscription (cotisation abonnement) bull publications (Bulletin de lAPMEP brochures en particulier les

collections ELEM-~TH ~t MOTS) bull fonctionnement (Reacutegionales Commissiumlons )

sadresser au ~ middot

Secreacutetariat de lAPMEP 13 rue du Jura lt75013 middotPARIS middot middot middot

middotTeacutel (1) 33_13405 middot

Quelques brochures ont deacutejagrave partiellement reacutepondu agrave ces attentes Dautres doivent suivre puisque la demande en est parvenue et nous attendons des ideacutees et des collaborateurs

middotLa brochure APMEP enfin nest pas louvrage quon se conshytente de lire chacun pour son propre compte Elle ne trouve sa raison decirctre que dans lexploitation commune Le lieu ideacuteal pour cette tacircche est le chantier reacuteunion de plusieurs enseignants en groupes heacuteteacuterogegravenes ougrave on cherche des problegravemes tireacutes soit de la pratique habituelle de la classe soit de situations pecirccheacutees dans les brochures ou ailleurs

De ces assembleacutees qui veulent surtout ne pas ecirctre doctes surgissent les ideacutees pour les brochures nouvelles

Maurice CARMAGNOLE

Pour se procurer les brochures APMEP on peut soit sadresser agrave la Reacutegionale APMEP soit eacutecrire agrave

A BLONDEL 154 avenue Marcel Cachin 92320 Chacirctillon-sous-Bagneux

2

Les brochures de lAPMEP

LAssociation des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public veut ecirctre une grande eacutequipe

La vie dune eacutequipe cest la libre circulation de linformation entre ses membres le droit qui appartient agrave chacun le devoir qui incombe agrave tous de rechercher et de poser des questions de proposer des reacuteponses de remettre en cause

Il eacutetait ineacuteluctable que leacutequipe ressenticirct le besoin deacutediter des broshychures et leur succegraves grandissant impose middotla neacutecessiteacute de poursuivre lœuvre entreprise en appelant constamment lattention des collegravegues sur la neacutecessiteacute dune collaboration permanente de tous

Nous avons besoin de redeacutefinir peacuteriodiquement nos orientations fonshydamentales et cest dans les chartes ou les textes dorientation que nous publions les mises agrave jour Ces sortes de brochures seraient des bibles sans le fait essentiel quelles ne preacutetendent pas deacutetenir la veacuteriteacute Elles nen doishyvent pas moins nourrir notre action

Il faut aussi assurer agrave nos collegravegues une information de base sur la matheacutematique elle-mecircme (vocabulaire theacuteories diverses )sur les reacutevoshylutions de notre eacutepoque (calculatrices microprocesseurs ) suries scienshyces de leacuteducation (didactique des disciplines eacutevaluation ) sur les mateacuteshyriaux pour la classe (manuels scolaires ) et naturellement deacutevelopper les thegravemes qui sen deacutegagent en tenant compte de la demande soit pour la satisfaire soit pour la compleacuteter soit pour la contester arguments agrave lappui

Nos brochures peacutenegravetrent dans les classes (ainsi les Aides Peacutedagogishyques) elles doivent y subir les feux de lexpeacuterimentation la plus large pour provoquer des deacutebats ou des recherches compleacutementaires

Leacutequipe doit aussi agrave ses membres la permanence de leacutechange cultushyrel Nous avons beaucoup agrave travailler pour faciliter laccegraves de tous les enseignants de matheacutematiques agrave une culture approfondie de la science quils ont agrave faire aimer Nous lavons dit dans la Charte de Caen Le maicirctre doit acqueacuterir des connaissances qui deacutepassent largement celles du niveau de son enseignement

La diversiteacute des formations initiales ne simplifie pas le problegraveme et nous rejetons loin de nous lideacutee de reacutediger des exposeacutes magistraux venant sajouter au nombre de ceux qui provoquegraverent parfois des nauseacutees agrave lacircge du lyceacutee ou mecircme de lUniversiteacute

Nous devons trouver ensemble la langage et la preacutesentation qui suscishyteront de la part de tous une curiositeacute active pour lHistoire des matheacutemashytiques pour la beauteacute dun tregraves grand nombre de reacutesultats ou de deacutemarshyches pour les jeux ou les paradoxes Le maicirctre doit avoir eu loccasion de poser et de reacutesoudre des problegravemes (Charte de Caen)

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

12

1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

13

par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

14

II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

15

bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

16

III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

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III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

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III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

27

III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

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IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

29

Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

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IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

33

vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

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V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

57

Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

63

En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

67

ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

68

delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

69

dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

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usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

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IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

83

X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

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bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

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dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

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X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

103

TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

104

expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

105

Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

106

bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

107

XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

108

comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

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bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

119

aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

120

Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

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e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

130

INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 2: Mots VI Grandeur Mesure

Publication de lAPMEP middot (Association des Professeurs de Matheacutematiques

de lEnseignement Public) ndeg 46

MOTS

Reacuteflexions sur quelques mots-cleacutes agrave lusage des instituteurs

et des professeurs

TOME VI Brochure 1982

GRANDEBR - MESURE

Pour tout renseignement concernant lAPMEP

(Association des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public)

bull inscription (cotisation abonnement) bull publications (Bulletin de lAPMEP brochures en particulier les

collections ELEM-~TH ~t MOTS) bull fonctionnement (Reacutegionales Commissiumlons )

sadresser au ~ middot

Secreacutetariat de lAPMEP 13 rue du Jura lt75013 middotPARIS middot middot middot

middotTeacutel (1) 33_13405 middot

Quelques brochures ont deacutejagrave partiellement reacutepondu agrave ces attentes Dautres doivent suivre puisque la demande en est parvenue et nous attendons des ideacutees et des collaborateurs

middotLa brochure APMEP enfin nest pas louvrage quon se conshytente de lire chacun pour son propre compte Elle ne trouve sa raison decirctre que dans lexploitation commune Le lieu ideacuteal pour cette tacircche est le chantier reacuteunion de plusieurs enseignants en groupes heacuteteacuterogegravenes ougrave on cherche des problegravemes tireacutes soit de la pratique habituelle de la classe soit de situations pecirccheacutees dans les brochures ou ailleurs

De ces assembleacutees qui veulent surtout ne pas ecirctre doctes surgissent les ideacutees pour les brochures nouvelles

Maurice CARMAGNOLE

Pour se procurer les brochures APMEP on peut soit sadresser agrave la Reacutegionale APMEP soit eacutecrire agrave

A BLONDEL 154 avenue Marcel Cachin 92320 Chacirctillon-sous-Bagneux

2

Les brochures de lAPMEP

LAssociation des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public veut ecirctre une grande eacutequipe

La vie dune eacutequipe cest la libre circulation de linformation entre ses membres le droit qui appartient agrave chacun le devoir qui incombe agrave tous de rechercher et de poser des questions de proposer des reacuteponses de remettre en cause

Il eacutetait ineacuteluctable que leacutequipe ressenticirct le besoin deacutediter des broshychures et leur succegraves grandissant impose middotla neacutecessiteacute de poursuivre lœuvre entreprise en appelant constamment lattention des collegravegues sur la neacutecessiteacute dune collaboration permanente de tous

Nous avons besoin de redeacutefinir peacuteriodiquement nos orientations fonshydamentales et cest dans les chartes ou les textes dorientation que nous publions les mises agrave jour Ces sortes de brochures seraient des bibles sans le fait essentiel quelles ne preacutetendent pas deacutetenir la veacuteriteacute Elles nen doishyvent pas moins nourrir notre action

Il faut aussi assurer agrave nos collegravegues une information de base sur la matheacutematique elle-mecircme (vocabulaire theacuteories diverses )sur les reacutevoshylutions de notre eacutepoque (calculatrices microprocesseurs ) suries scienshyces de leacuteducation (didactique des disciplines eacutevaluation ) sur les mateacuteshyriaux pour la classe (manuels scolaires ) et naturellement deacutevelopper les thegravemes qui sen deacutegagent en tenant compte de la demande soit pour la satisfaire soit pour la compleacuteter soit pour la contester arguments agrave lappui

Nos brochures peacutenegravetrent dans les classes (ainsi les Aides Peacutedagogishyques) elles doivent y subir les feux de lexpeacuterimentation la plus large pour provoquer des deacutebats ou des recherches compleacutementaires

Leacutequipe doit aussi agrave ses membres la permanence de leacutechange cultushyrel Nous avons beaucoup agrave travailler pour faciliter laccegraves de tous les enseignants de matheacutematiques agrave une culture approfondie de la science quils ont agrave faire aimer Nous lavons dit dans la Charte de Caen Le maicirctre doit acqueacuterir des connaissances qui deacutepassent largement celles du niveau de son enseignement

La diversiteacute des formations initiales ne simplifie pas le problegraveme et nous rejetons loin de nous lideacutee de reacutediger des exposeacutes magistraux venant sajouter au nombre de ceux qui provoquegraverent parfois des nauseacutees agrave lacircge du lyceacutee ou mecircme de lUniversiteacute

Nous devons trouver ensemble la langage et la preacutesentation qui suscishyteront de la part de tous une curiositeacute active pour lHistoire des matheacutemashytiques pour la beauteacute dun tregraves grand nombre de reacutesultats ou de deacutemarshyches pour les jeux ou les paradoxes Le maicirctre doit avoir eu loccasion de poser et de reacutesoudre des problegravemes (Charte de Caen)

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

12

1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

13

par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

24

III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

25

III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

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III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

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IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

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Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

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IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

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vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

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V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

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V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

57

Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

63

En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

67

ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

68

delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

69

dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

71

usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

77

IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

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bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

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dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

103

TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

104

expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

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comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

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aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

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Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

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e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

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INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 3: Mots VI Grandeur Mesure

Pour tout renseignement concernant lAPMEP

(Association des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public)

bull inscription (cotisation abonnement) bull publications (Bulletin de lAPMEP brochures en particulier les

collections ELEM-~TH ~t MOTS) bull fonctionnement (Reacutegionales Commissiumlons )

sadresser au ~ middot

Secreacutetariat de lAPMEP 13 rue du Jura lt75013 middotPARIS middot middot middot

middotTeacutel (1) 33_13405 middot

Quelques brochures ont deacutejagrave partiellement reacutepondu agrave ces attentes Dautres doivent suivre puisque la demande en est parvenue et nous attendons des ideacutees et des collaborateurs

middotLa brochure APMEP enfin nest pas louvrage quon se conshytente de lire chacun pour son propre compte Elle ne trouve sa raison decirctre que dans lexploitation commune Le lieu ideacuteal pour cette tacircche est le chantier reacuteunion de plusieurs enseignants en groupes heacuteteacuterogegravenes ougrave on cherche des problegravemes tireacutes soit de la pratique habituelle de la classe soit de situations pecirccheacutees dans les brochures ou ailleurs

De ces assembleacutees qui veulent surtout ne pas ecirctre doctes surgissent les ideacutees pour les brochures nouvelles

Maurice CARMAGNOLE

Pour se procurer les brochures APMEP on peut soit sadresser agrave la Reacutegionale APMEP soit eacutecrire agrave

A BLONDEL 154 avenue Marcel Cachin 92320 Chacirctillon-sous-Bagneux

2

Les brochures de lAPMEP

LAssociation des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public veut ecirctre une grande eacutequipe

La vie dune eacutequipe cest la libre circulation de linformation entre ses membres le droit qui appartient agrave chacun le devoir qui incombe agrave tous de rechercher et de poser des questions de proposer des reacuteponses de remettre en cause

Il eacutetait ineacuteluctable que leacutequipe ressenticirct le besoin deacutediter des broshychures et leur succegraves grandissant impose middotla neacutecessiteacute de poursuivre lœuvre entreprise en appelant constamment lattention des collegravegues sur la neacutecessiteacute dune collaboration permanente de tous

Nous avons besoin de redeacutefinir peacuteriodiquement nos orientations fonshydamentales et cest dans les chartes ou les textes dorientation que nous publions les mises agrave jour Ces sortes de brochures seraient des bibles sans le fait essentiel quelles ne preacutetendent pas deacutetenir la veacuteriteacute Elles nen doishyvent pas moins nourrir notre action

Il faut aussi assurer agrave nos collegravegues une information de base sur la matheacutematique elle-mecircme (vocabulaire theacuteories diverses )sur les reacutevoshylutions de notre eacutepoque (calculatrices microprocesseurs ) suries scienshyces de leacuteducation (didactique des disciplines eacutevaluation ) sur les mateacuteshyriaux pour la classe (manuels scolaires ) et naturellement deacutevelopper les thegravemes qui sen deacutegagent en tenant compte de la demande soit pour la satisfaire soit pour la compleacuteter soit pour la contester arguments agrave lappui

Nos brochures peacutenegravetrent dans les classes (ainsi les Aides Peacutedagogishyques) elles doivent y subir les feux de lexpeacuterimentation la plus large pour provoquer des deacutebats ou des recherches compleacutementaires

Leacutequipe doit aussi agrave ses membres la permanence de leacutechange cultushyrel Nous avons beaucoup agrave travailler pour faciliter laccegraves de tous les enseignants de matheacutematiques agrave une culture approfondie de la science quils ont agrave faire aimer Nous lavons dit dans la Charte de Caen Le maicirctre doit acqueacuterir des connaissances qui deacutepassent largement celles du niveau de son enseignement

La diversiteacute des formations initiales ne simplifie pas le problegraveme et nous rejetons loin de nous lideacutee de reacutediger des exposeacutes magistraux venant sajouter au nombre de ceux qui provoquegraverent parfois des nauseacutees agrave lacircge du lyceacutee ou mecircme de lUniversiteacute

Nous devons trouver ensemble la langage et la preacutesentation qui suscishyteront de la part de tous une curiositeacute active pour lHistoire des matheacutemashytiques pour la beauteacute dun tregraves grand nombre de reacutesultats ou de deacutemarshyches pour les jeux ou les paradoxes Le maicirctre doit avoir eu loccasion de poser et de reacutesoudre des problegravemes (Charte de Caen)

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

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1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

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par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

24

III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

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III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

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III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

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IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

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Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

30

IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

33

vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

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V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

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Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

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En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

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ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

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delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

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dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

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usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

77

IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

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bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

90

dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

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TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

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expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

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comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

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aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

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Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

122

e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

130

INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 4: Mots VI Grandeur Mesure

Quelques brochures ont deacutejagrave partiellement reacutepondu agrave ces attentes Dautres doivent suivre puisque la demande en est parvenue et nous attendons des ideacutees et des collaborateurs

middotLa brochure APMEP enfin nest pas louvrage quon se conshytente de lire chacun pour son propre compte Elle ne trouve sa raison decirctre que dans lexploitation commune Le lieu ideacuteal pour cette tacircche est le chantier reacuteunion de plusieurs enseignants en groupes heacuteteacuterogegravenes ougrave on cherche des problegravemes tireacutes soit de la pratique habituelle de la classe soit de situations pecirccheacutees dans les brochures ou ailleurs

De ces assembleacutees qui veulent surtout ne pas ecirctre doctes surgissent les ideacutees pour les brochures nouvelles

Maurice CARMAGNOLE

Pour se procurer les brochures APMEP on peut soit sadresser agrave la Reacutegionale APMEP soit eacutecrire agrave

A BLONDEL 154 avenue Marcel Cachin 92320 Chacirctillon-sous-Bagneux

2

Les brochures de lAPMEP

LAssociation des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public veut ecirctre une grande eacutequipe

La vie dune eacutequipe cest la libre circulation de linformation entre ses membres le droit qui appartient agrave chacun le devoir qui incombe agrave tous de rechercher et de poser des questions de proposer des reacuteponses de remettre en cause

Il eacutetait ineacuteluctable que leacutequipe ressenticirct le besoin deacutediter des broshychures et leur succegraves grandissant impose middotla neacutecessiteacute de poursuivre lœuvre entreprise en appelant constamment lattention des collegravegues sur la neacutecessiteacute dune collaboration permanente de tous

Nous avons besoin de redeacutefinir peacuteriodiquement nos orientations fonshydamentales et cest dans les chartes ou les textes dorientation que nous publions les mises agrave jour Ces sortes de brochures seraient des bibles sans le fait essentiel quelles ne preacutetendent pas deacutetenir la veacuteriteacute Elles nen doishyvent pas moins nourrir notre action

Il faut aussi assurer agrave nos collegravegues une information de base sur la matheacutematique elle-mecircme (vocabulaire theacuteories diverses )sur les reacutevoshylutions de notre eacutepoque (calculatrices microprocesseurs ) suries scienshyces de leacuteducation (didactique des disciplines eacutevaluation ) sur les mateacuteshyriaux pour la classe (manuels scolaires ) et naturellement deacutevelopper les thegravemes qui sen deacutegagent en tenant compte de la demande soit pour la satisfaire soit pour la compleacuteter soit pour la contester arguments agrave lappui

Nos brochures peacutenegravetrent dans les classes (ainsi les Aides Peacutedagogishyques) elles doivent y subir les feux de lexpeacuterimentation la plus large pour provoquer des deacutebats ou des recherches compleacutementaires

Leacutequipe doit aussi agrave ses membres la permanence de leacutechange cultushyrel Nous avons beaucoup agrave travailler pour faciliter laccegraves de tous les enseignants de matheacutematiques agrave une culture approfondie de la science quils ont agrave faire aimer Nous lavons dit dans la Charte de Caen Le maicirctre doit acqueacuterir des connaissances qui deacutepassent largement celles du niveau de son enseignement

La diversiteacute des formations initiales ne simplifie pas le problegraveme et nous rejetons loin de nous lideacutee de reacutediger des exposeacutes magistraux venant sajouter au nombre de ceux qui provoquegraverent parfois des nauseacutees agrave lacircge du lyceacutee ou mecircme de lUniversiteacute

Nous devons trouver ensemble la langage et la preacutesentation qui suscishyteront de la part de tous une curiositeacute active pour lHistoire des matheacutemashytiques pour la beauteacute dun tregraves grand nombre de reacutesultats ou de deacutemarshyches pour les jeux ou les paradoxes Le maicirctre doit avoir eu loccasion de poser et de reacutesoudre des problegravemes (Charte de Caen)

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

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1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

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par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

24

III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

25

III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

27

III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

28

IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

29

Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

30

IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

33

vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

35

V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

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Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

63

En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

67

ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

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delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

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dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

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usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

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IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

89

bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

90

dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

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TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

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expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

108

comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

119

aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

120

Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

122

e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

130

INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 5: Mots VI Grandeur Mesure

Les brochures de lAPMEP

LAssociation des Professeurs de Matheacutematiques de lEnseignement Public veut ecirctre une grande eacutequipe

La vie dune eacutequipe cest la libre circulation de linformation entre ses membres le droit qui appartient agrave chacun le devoir qui incombe agrave tous de rechercher et de poser des questions de proposer des reacuteponses de remettre en cause

Il eacutetait ineacuteluctable que leacutequipe ressenticirct le besoin deacutediter des broshychures et leur succegraves grandissant impose middotla neacutecessiteacute de poursuivre lœuvre entreprise en appelant constamment lattention des collegravegues sur la neacutecessiteacute dune collaboration permanente de tous

Nous avons besoin de redeacutefinir peacuteriodiquement nos orientations fonshydamentales et cest dans les chartes ou les textes dorientation que nous publions les mises agrave jour Ces sortes de brochures seraient des bibles sans le fait essentiel quelles ne preacutetendent pas deacutetenir la veacuteriteacute Elles nen doishyvent pas moins nourrir notre action

Il faut aussi assurer agrave nos collegravegues une information de base sur la matheacutematique elle-mecircme (vocabulaire theacuteories diverses )sur les reacutevoshylutions de notre eacutepoque (calculatrices microprocesseurs ) suries scienshyces de leacuteducation (didactique des disciplines eacutevaluation ) sur les mateacuteshyriaux pour la classe (manuels scolaires ) et naturellement deacutevelopper les thegravemes qui sen deacutegagent en tenant compte de la demande soit pour la satisfaire soit pour la compleacuteter soit pour la contester arguments agrave lappui

Nos brochures peacutenegravetrent dans les classes (ainsi les Aides Peacutedagogishyques) elles doivent y subir les feux de lexpeacuterimentation la plus large pour provoquer des deacutebats ou des recherches compleacutementaires

Leacutequipe doit aussi agrave ses membres la permanence de leacutechange cultushyrel Nous avons beaucoup agrave travailler pour faciliter laccegraves de tous les enseignants de matheacutematiques agrave une culture approfondie de la science quils ont agrave faire aimer Nous lavons dit dans la Charte de Caen Le maicirctre doit acqueacuterir des connaissances qui deacutepassent largement celles du niveau de son enseignement

La diversiteacute des formations initiales ne simplifie pas le problegraveme et nous rejetons loin de nous lideacutee de reacutediger des exposeacutes magistraux venant sajouter au nombre de ceux qui provoquegraverent parfois des nauseacutees agrave lacircge du lyceacutee ou mecircme de lUniversiteacute

Nous devons trouver ensemble la langage et la preacutesentation qui suscishyteront de la part de tous une curiositeacute active pour lHistoire des matheacutemashytiques pour la beauteacute dun tregraves grand nombre de reacutesultats ou de deacutemarshyches pour les jeux ou les paradoxes Le maicirctre doit avoir eu loccasion de poser et de reacutesoudre des problegravemes (Charte de Caen)

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

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1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

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par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

24

III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

25

III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

27

III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

28

IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

29

Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

30

IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

33

vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

35

V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

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Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

63

En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

67

ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

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delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

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dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

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usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

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IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

89

bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

90

dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

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TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

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expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

108

comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

119

aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

120

Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

122

e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

130

INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 6: Mots VI Grandeur Mesure

Collection MOTS

LAPMEP a penseacute aider les instituteurs et dautres enseignants dans leur enseignement de la matheacutematique en reacutedigeant les brochures MOTS

Il ne sagit pas agrave proprement parler dun lexique Cependant il sera loisible agrave chacun de ranger les rubriques par ordre alphabeacutetique Dautre part nous avons tenu compte des suggestions proposeacutees par la Commisshysion du Dictionnaire de lAPMEP dans son recueil de fiches La matheacutematique parleacutee par ceux qui leuseiguent

Il ne sagit pas non plus dunecodification autoritaire du vocabushylaire lAPMEP ne peut pas et ne veut pas codifier Comme dans le Dictionnaire de lAPMEP nous nous sommes neacuteanmoins enhardis agrave suggeacuterer une certaine harmonisation agrave exprimer notre penchant ou notre aversion pour certains termes Nous souhaitons ouvrir ainsi le deacutebat avec nos lecteurs

Enfin il ne sagit pas dun ouvrage de formation theacuteorique ou peacutedashygogique des maicirctres de leacutecole eacuteleacutementaire Nous pensons cependant quune reacuteflexion sur le vocabulaire si on la megravene assez loin deacutebouche sur le fond mecircme des notions matheacutematiques eacutevoqueacutees et sur leur introducshytion peacutedagogique eacuteventuelle Les formateurs (IDEN professeurs dEN animateurs des IREM) trouveront peut-ecirctre dans quelquesshyunes de ces rubriques un outil pour un travail en commun avec les collegraveshygues en formation initiale ou continue Mais nous espeacuterons surtout quelles seront lisibles et utilisables par les instituteurs isoleacutes

Pour se le procurer sadresser agrave M BLONDEL

154 avenue Marcel Cachin 93320 CHATILLON-SOUS-BAGNEUX

3

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

12

1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

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par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

24

III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

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III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

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III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

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IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

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Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

30

IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

31

IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

33

vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

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V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

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Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

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En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

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ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

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delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

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dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

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usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

77

IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

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bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

90

dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

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TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

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expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

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comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

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aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

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Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

122

e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

130

INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

131

fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

132

rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

133

Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

Page 7: Mots VI Grandeur Mesure

MOTS I contient EacuteGALITEacute EXEMPLE et CONTRE-EXEMPLE COUPLE RELATION BINAIRE NOMBRE NATUREL ENTIERS et RATIONNELS NOMBRE DEacuteCIMAL NOMBRE A VIRGULE FRACTION ENSEMBLES DE NOMBRES

MOTS II contient REPREacuteSENTATIONS GRAPHIQUES APPLIshyCATION FONCTION BIJECTION PARTITION EacuteQUIVAshyLENCE PARTAGES DIVISIBILITEacute DIVISION EUCLIshyDIENNE DIVISION

MOTS III contient NUMEacuteRATION OPERATION LOI DE COMPOSITION COMMUTATIVITEacute ASSOCIATIVITEacute DISTRIBUTIVITEacute EacuteLEacuteMENTS REMARQUABLES POUR UNE LOI DE COMPOSITION PROPRIEacuteTEacuteS DES OPEacuteRAshyTIONS CONGRUENCES ORDRE PROPRIEacuteTEacuteS DES RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE PREacuteshyORDRE COMPARAISON DES ORDRES USUELS DANS LE DICTIONNAIRE DANS N DANS D+

MOTS IV contient APPLICATIONS LINEacuteAIRES PROPORTIONshyNALITEacute OPEacuteRATEURS MULTIPLICATIFS POURCENshyTAGES EacuteCHELLES EacuteQUATIONmiddot INEacuteQUATION ENSEMBLE CARDINAL APPROXIMATION

MOTS V contient SEGMENT LONGUEUR SECTEUR ANGLE VQCABULAIRE DE LA GEacuteOMEacuteTRIE _SOLIDES PARALshy

LELE VERTICAL HORIZONTAL EXPOSANT PUISshySANCE Et un index terminologique des mots matheacutematiques figurant dans les cinq premiegraveres brochures

Introdugravection agrave MOTS VI Ce 6e tome a eacuteteacute reacutedigeacute par la mecircme eacutequipe que les preacuteceacutedents

Comme eux- et nous insistons sur ce point- il sadresse aux maicirctres et nullement aux eacutelegraveves middot middot

Il se particularise par le fait qu1il estconsacreacute agrave une seule rubrique intituleacutee Grandeur-Mesure

4

Jadis on trouvillt couramment dans les manuels de matheacutematiques des exercices mettant en jeu des longueurs des aires des volumes des masses des dureacutees des vitesses des deacutebits etc Ces exercices ont agrave peu pregraves disparu on peut le regretter

A juste titre on a reprocheacute agrave ces exercices leur cocircteacute souvent artificiel Il est indeacuteniable que leur aspect eacutetaitparfois fort eacuteloigneacute du veacutecu quotishydien En ce sens ils servaient dalibi agrave des exercices de calcul quon aurait pu preacutesenter plus simplement

Plus contestable eacutetait le fait que bien souvent lanalyse de la situashytion proposeacutee eacutetait neacutegligeacutee au profit de la recherche de mots inducteurs sur lesquels on fondait la traduction en langage matheacutematique

En revanche ces problegravemes permettaient denraciner les concepts matheacutematiques dans lexpeacuterience physique- au niveau eacuteleacutementaire tout au moins

Qui pourrait nier que le maniement des longueurs est eacutetroitement lieacute au maniement des nombres On peut preacutesenter les rationnels comme des classes deacutequivalence une telle preacutesentation a mecircme pu ecirctre en faveur pendant un certain temps mais ce nest pas une raison pour neacutegliger voire pour masquer le fait que les rationnels simposent degraves que lon pra-middot tique des mesures de longueurs

Nous pensons que des grandeurs physiques ont leur place dans 1enseignement des matheacutematiques Longueurs airesmiddot et volumes relegravevent de la geacuteomeacutetrie Pourquoiexcluremiddotmasses dureacutees vitesses deacutebits masses volumiques sous le vain preacutetexte quils relegravevent de la Physique A moins quon estime que les calculs mettant en jeu des grandeurs physiques posent des problegravemes deacutelicats quil est bien agreacuteable de confier au physishycien Ce serait dans ce cas chercher un refuge confortable dans une rigueur matheacutematique fallacieuse et glaceacutee Mais le confort serait-il alors pougraverleacutelegraveve ou pour le professeur middot

MOTS VI coin porte trois parties

bull Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

Partant de lexpeacuterience physique on preacutecise ici les relations quentreshytiennent les grandeurs et les nombres Ainsi se deacutegagent les notions de grandeurs de mecircme nature et de grandeurs mesurables

A son habitude la commission recense les usages examine les expressions courantes critique souvent deacuteconseille parfois Elle souhaite ainsi fournir au lecteur des informations suffisantes pour quil effectue ses choix en connaissance de cause

bull Les grandeurs entre elles Se reacutefeacuterant toujours agrave lexpeacuterience cette deuxiegraveme partie eacutetudie les

relations entre certaines grandeurs

5

Quotients et produits conduisent agrave preacuteciser lalgegravebre des grandeurs Apregraves quoi on effectue une incursion prudente dans les deacutelicates quesshytions dhomogeacuteneacuteiteacute et de dimension physique

bull Consideacuterations peacutedagogiq11es

Ce titre paraicirctra inhabituel aux fervents de nos MOTS Au risque de nous reacutepeacutetermiddot soulignons que conformeacutement agrave nos habitudes cette troishy

siegraveme partie ne dresse pas un catalogue de ce quil faut faire ou de ce quil ne faut pas faire

Tout au plus y trouvera-t-on - agrave la lumiegravere de ce qui preacutecegravede et avec toute la prudence qui simpose agrave propos de ces questions deacutelicates- une bregraveve analyse de certains usages et expressions

Les auteurs y formulent parfois des souhaits plus souvent des mises en garde contre des confusions toujours possibles rarement des condamshynations

Nous espeacuterons que cette brochure inteacuteressera un large public Les maicirctres de lEcole Eleacutementaire pourront y voir comment leur

enseignement agrave propos des grandeurs et des mesures se prolonge dans une perspective qui englobe sciences expeacuterimentales et matheacutematiques

Quant aux maicirctres du Second Degreacute - tant matheacutematiciens que physiciens - puisse cette brochure en un temps ougrave on parle beaucoup dinterdisciplinariteacute leur fournir loccasion deacutechanges dont les eacutelegraveves tireront profit

Au cours de leacutelaboration de cette brochure nous avons demandeacute agrave cinq professeurs de physique et chimie de lire notre projet Ils lont fait avec beaucoup dattention Nous avons tenu compte de leurs remarques Nous les remercions vivement de leur collaboration

Toutes les remarques critiques suggestions seront accueillies avec reconnaissance

Ecrire agrave Jacques LECOQ 16 rue du Plateau Fleuri 14000 CAEN

Juin 1982 La Commission MOTS

6

SOMMAIRE

PREMIEgraveRE PARTIE Grandeur et nombre mesures dune grandeur

1- Notion de grandeur 11

II - Intervention du nombre 15

III - Comparaison des grandeurs Addition Multiplication externe Mesure

III - 1 Un usage tregraves reacutepandu 17 III - 2 Comparaison des longueurs 17 III - 3 Addition des longueurs 18 III - 4 Une multiplication externe 19 III -- 5 Signification du mot mesure 19 III - 6 Proprieacuteteacutes des lois EB et reg et de la relation 20 III - 7 Des eacutecritures commodes 22 III - 8 Grandeurs mesurables 24 III - 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs

quentendre par a+ b 26

IV- Ce quon dit ou devrait dire

VI - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc 29 VI - 2 Deacutesignation des grandeurs 30 VI - 3 Des formulations incorrectes 31 VI - 4 Des formulations simples tregraves acceptables 32 VI - 5 Un langage normaliseacute 32

V - Rapports de grandeursmiddot bull 34

V-1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a 35 V-2 Proportionnaliteacute 36 V-3 Taux dincertitude 38 V-4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs 38 V-5 Ougrave le rapport de deux grandeurs

est indispensable 42

7

DEUXIEgraveME PARTIE Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacutees

VI - Quotients de grandeurs

VI - 1 Grandeur proportionnelle agrave une autre 45 VI - 2

VI- 3

VI - 4 Quotient de deux grandeurs 50 52VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI - 6

Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume 47 Un autre exemple quotient dun volume

Quelques exemples de quotients

par une masse 50

de deux grandeurs 55

VII - Produits de grandeurs

VII - 1 Un exemple travail dune force 59 VII- 2 Aire dun rectangle 62 VII - 3 Produit de deux grandeurs 63 VII - 4 Exemples de produits de deux grandeurs 63

VIII - Algegravebre des grandeurs

VIII - 1 Addition des grandeurs et multiplication externe 65

VIII - 2 Produits de grandeurs 66 VIII - 3 Sommes et produits 66 VIII - 4 Produits et quotients 67 VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses bull 69 VIII - 6 Algegravebre des grandeurs 71 VIII - 7 Grandeurs deacuteriveacutees uniteacutes deacuteriveacutees 72 VIII - 8 Exploitation linguistique 73 VIII - 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees 76

IX - Grandeurs discregravetes

IX- 1

IX- 2 Une population grandeur mesurable 78 79

79 IX - 3 Une population grandeur discregravete IX - 4 Exemples de quotients de deux populations IX - 5

IX- 6

Cardinal dun ensemble fini et mesure dune grandeur middot 78

Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient

Une grandeur employeacutee en chimie une population 80

la quantiteacute de matiegravere 82

8

X - Dimension physique Homogeacuteneacuteiteacute

X-1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativement agrave la longueur 84

X-2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes 86 X-3 Dimension des grandeurs dans un systegraveme

de dimensions de base 88 X-4 Equations aux dimensions 92 X-5 Exemples demplois du mot homogegravene 92 X-6 Constantes physiques 94 X-7 Coefficients numeacuteriques 96 X-8 Systegraveme international duniteacutes middot 98 X-9 Tableau et scheacutema 101

TROISIEgraveME PARTIE Consideacuterations peacutedagogiques

XI shy 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au egraveoegravege au lyceacutee la notion de grandeur 104

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure 104 XI shy 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien shy 106 XI shy 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des structures numeacuteriques 108 XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lenseignement de certaines notions matheacutematiques ~ 110

XI shy 2 Confusions entle grandeurs et mesures

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute 111 XI shy 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confondre grandeur et nombre middot 112 XI - 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre middot 112 XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees 114 XI shy 25 Le signe= etles grandeurs 116 XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee 117

9

XI - 3 Un enseignement difficile grandeurs deacuteriveacutees de deux autres middot

XI - 31 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees middot 118 XI - 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee 119 XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse 119 XI - 34 Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire 122 XI - 35 Confusions entre quotients et produits 123 XI- 36 Des complications de langage bien inutiles 124 XI - 37 A propos de reacutedaction 124 XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee 125

XI - 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute 126 Index terminologique 131

Le contenu des pages qui suivent est-il du domaine des matheacutematishyques ou de celui des sciences physiques

Les enseignants se posent peut-ecirctre une telle question mais elle est sans importance un eacutelegraveve est le mecircme enfant pendant lheure de matheacuteshymatique egravet pendant lheure de physique

Nous pensons que lenseignement des matheacutematiques doit contribuer agrave entraicircner les eacutelegraveves au moins pendant la scolariteacute obligatoire

- agrave utiliser et agrave preacuteciser le concept de grandeur -agrave relier aumoins sur quelques exemples usuels simples des granshy

deurs de natures diffeacuterentes

10

PREMIEgraveRE PARTIE

Grandeur et nombre Mesures dune grandeur

1 - NOTION DE GRANDEUR

Voici des phrases dun type courant Les arecirctes dun cube ont mecircme longueur Sur les autoroutes la vitesse des veacutehicules est limiteacutee Une telle intensiteacute ferait sauter les plombs Cette valise na pas un volume assez grand pour que je puisse y placer toutes mes affaires

Longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume sont des exemples de grandeurs physiques ou simplement grandeurs

1- 1 On peut parler dune intensiteacute eacutelectrique comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs courants indeacutependamment de la deacutefinishytion de lampegravere indeacutependamment de tout choix dune uniteacute dintenshysiteacute On peut parler dune longueur comme eacutetant un caractegravere commun agrave plusieurs segments indeacutependagravemment de la deacutefinitimi de la coudeacutee de la toise du megravetre On peut utiliser le compas pour reporter une lonshygueur On peut parler dun volume deau ou dessence sans avoir agrave lesprit ni le litre ni le gallon ni aucune autre uniteacute

11

Quand les eacuteconomistes expriment un budget un salaire en francs constants cest quils cherchent agrave atteindre non un nombre mais une grandeur quon pourrait appeler pouvoir dachat pouvoir deacutechange Exemple Laide aux familles dans lenseignement public ou priveacute eacutetait en 1964 de 600 millions de francs elle seacutelevait en 1974 agrave 1800 millions de francs elle a donc tripleacute en dix ans cette affirmation est certaineshyment incorrecte le nombre a tripleacute mais pas la grandeur aide aux familles en raison de ce quon appelle pudiquement leacuterosion moneacutetaire

I - 2 Comment donner un statut agrave la notion de grandeur

Partons de lexemple bien connu de la longueur des segments (1)

Dans un ens~mble de segments la relation qui a pour lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence (du moins si lon convient quun segment est superposable agrave lui-mecircme) Les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur f et lon dit de chacun des segments de cette classegrave que sa longueur est f Le lien verbal peut se dire a mecircme longueur que

Le mot longueur ne deacutesigne ni uri ensemble de points ni un nomshybre La phrase Soit un triangle eacutequilateacuteral ABC de cocircteacute a a la signifishycation suivante Soit un triangle dont les cocircteacutes [AB] [BC] [CA] sont des segments qui appartiennent agrave une mecircme classe agrave laquelle est assoshycieacutee la longueur a Autrement dit

longueur de [AB] = longueur de [BC] = longueur de [CA] = a

Si lon deacutesigne par MN comme il est dusage la longueur du segshyment [MN] on eacutecrit les eacutegaliteacutes

AB= BC =CA= a A la classe des segments tels que [AA] dont les extreacutemiteacutes sont

confondues est associeacutee la longueur appeleacutee longueur nulle

I - 3 Essayons deacutetendre ce qui preacutecegravede aux grandeurs physiques agrave lintensiteacute eacutelectrique par exemple

Envisageons dans un ensemble de courants eacutelectriques la relation qui a pour lien verbal provoque dr~ulant dans un mecircme conducteur ohmique (2) maintenu dans les mecircmes conditions et pendant une mecircme dureacutee le deacutegagement dune mecircme quantiteacute de chaleur que Cest une relation deacutequivalence les courants dune mecircme classe sont dits de mecircme intensiteacute sil ny a pas de deacutegagement de chaleur lintensiteacute est dite intensiteacute nulle

(1) Dans ce qui suit nous ne consideacuterons que des segments fermeacutes mais cela est sans incishydence sur notre propos car les quatre segments ayant les mecircmes extreacutemiteacutes A et B (agrave savoir [AB] ]AB[ [AB[ et ]AB]) ont aussi la mecircme longueur (voir SEGMENT-LONGUEUR MOTS V)

(2) Un conducteur est dit ohmique lorsque le seul effet du passage du courant est un deacutegashygement de chaleur

12

1 - 4 Malgreacute lapparence lanalogie entre les situations deacutecrites en 1 -- 2 et 1 - 3 nest que partielle

Quand on se propose de comparer deux objets physiques selon un de leurs aspects (tiges qugraveant agrave leurs longueurs reacutecipients quant agrave leurs volumes mobiles quant agrave leurs vitesses courants eacutelectriques quant agrave leurs intensiteacutes etc) cest-agrave-dire quand on se propose de deacutecider si on les place ou non dans une mecircme classe on se heurte agrave deux obstacles fondamentaux middot

1deg) Il faut quon sache en quoi consiste laspect indiqueacute ci-dessus autrement dit quor1 sache de quelle grandeur il sagit

Une telle connaissance de la grandeur est neacutecessairement lieacutee agrave un proceacutedeacute physique de comparaison cest-agrave-dire agrave un ensemble eacutetabli avec preacutecision et pouvant ecirctre pratiqueacute agrave volonteacute dactions dexpeacuterienshyces dobservations On ne peut comparer deux intervalles de temps quapregraves le choix dun tel proceacutedeacute cest-agrave-dire apregraves le choix dune cershytaine horloge aussi rudimentaire soit-elle Lexistence mecircme de cette horloge est un deacutebut de reacuteponse agrave leacutepineuse question quest-ce que le temps

Bien souvent se preacutesentent des proceacutedeacutes physiques de comparaison fort divers Ainsi pour deacuteclarer que deux courants eacutelectriques ont mecircme intensiteacute on peut comme en 1 - 3 faire appel au pheacutenomegravene effet calorifique du courant choix qui suppose deacutefinies preacutealablement leacutegaliteacute entre quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees Mais on peut aussi classer les courants selon linteraction de deux longs conducteurs parallegraveles parcourus (dans le mecircme sens ou non) pagraver le mecircme courant ce choix suppose preacutealablement deacutefinie leacutegaliteacute entre forces (1) Lexpeacuteshyrience montre que cette classification coiumlncide avec la preacuteceacutedente

On peut eacutegalement utiliser les effets chimiques du courant deux courants seraient dune mecircme classe (auraient mecircme intensiteacute) si travershysant pendant un mecircme temps telle cuve agrave eacutelectrolyse quil faudrait elle aussi choisir ils y produisaient les mecircmes effets chimiques qualitativeshyment et quantitativement cet autre choix supposerait deacutefinies leacutegaliteacute entre masses et leacutegaliteacute entre dureacutees (2) Lexpeacuterience montre que cette troisiegraveme classification (cette troisiegraveme deacutefinition de lintensiteacute) est indeacuteshypendante du choix de leacutelectrolyse et coiumlncide avec les deux classificashytions preacuteceacutedentes middot

2deg) Tout proceacutedeacute physique deacutevaluation est entacheacute dune incertishytude Dans un ensemble dobjets physiques deacutecrits matheacutematiquement

(1) Cest cette interaction qui est utiliseacutee pour la deacutefinition leacutegale de lampegravere lampegravere est deacutefini agrave partir du newton uniteacute de force (2) La deacutefinition leacutegale de lampegravere faisait appel jusque 1948 agrave leacutelectrolyse dune solushytion de nitrate dargent

13

par des segments des tiges par exemple on ne peut pas envisager la relashytion deacutequivalence de lien verbal a mecircme longueur que comme nous lavons fait en geacuteomeacutetrie (I ~ 2) un lien verbal utilisable serait du type a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves que Or la relation deacutefinie par un tel lien verbal nest pas transitive en effet si un objet A a mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet B et si lobjet Ba mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves quun objet C il se peut fort bien que A etC naient pas mecircme longueur agrave un centimegravetre pregraves

Cependant pour les besoins de laction on se comporte comme si lon eacutetait capable en premiegravere approximation de deacutefinir des classes deacutequivalence agrave limage de celles quon utilise en-matheacutematiques Le monde physique est complexe Leacutetudier cest neacutegliger certaines inforshymations tenues temporairement pour secondaires afin deacutelaborer un modegravele abstrait simple avec la perspective du deacutesaveu de lexpeacuterience lequel entraicircnerait la recherche dun nouveau modegravele serrant de plus pregraves la reacutealiteacute

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II - INTERVENTION DU NOMBRE II - 1 Le nombre intervient constamment agrave propos de grandeurs

Bien quon puisse envisager comme il vient decirctre dit une granshydeur indeacutependamment de toute uniteacute et de tout nombre le nombre simpose degraves quon veut eacutetudier les grandeurs

II-11 Il est solidement implanteacute dans la faccedilon dont on les deacutesigne habituellement par juxtaposition dun nombre et du nom dune uniteacute 3 centimegravetres 20 centimegravetres cubes 220 volts 25 kilowattheures ce quon eacutecrit 3 cm 20 cm 220 V 25 kWh

3 cm deacutesigne la longueur commune des segments cishycontre Cette longueur est aussi bien deacutesigneacutee par 30 mm et lon eacutecrit leacutegaliteacute (agrave propos dEGALITE voir MOTS-I)

3 cm= 30 mm

Une grandeur nest pas un nombre ni 3 ni 30 ne deacutesignent la lonshygueur des segments La phrase Laire de ce polygone est 15 est sansmiddot signification (alors que linformation contenue dans Le nombre de ses cocircteacutes est 6 est claire)

Cette faccedilon de deacutesigner les grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute reacutesulte dune activiteacute le mesurage qui consiste agrave comparer la grandeur agrave une grandeur quon a choisie comme uniteacute Non seulement le mesurage est un moyen de reacutealiser la classification eacutevoqueacutee au cours du chapitre I mais cest sans doute le moyen le plus utiliseacute

II - 12 Toutefois limperfection signaleacutee en I - 4 des proceacuteshydeacutes physiques deacutevaluation dune grandeur fait quun mesurage est neacutecessairement approximatif il convient donc de fournir une autre information appeleacutee incertitude sur la plus ou moins bonne qualiteacute du mesurage Un ordre ayant eacuteteacute deacutefini pour la grandeur en cause (voir III - 2) on cherche agrave estimer leacutecart entre leacutevaluation exacte (dont on postule lexistence) et leacutevaluation fournie par le mesurage

On peut exprimer cette incertitude de diverses faccedilons par exemple (voir APPROXIMATION MOTS IV) bull en donnant deux eacutevaluations lune par deacutefaut lautre par excegraves de la grandeur leacutepaisseur de cette lame est comprise entre 23 mm et 25 mm bull en disant leacutepaisseur de cette lame est 24 mm agrave 01 mm pregraves (avec le mecircme sens que ci-dessus)

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bull en disant simplement leacutepaisseur de cette lame est 24 mm cela sous-entend en principe que leacutepaisseur est comprisemiddot entre 235 mm et 245 mm (donc cette fois leacutevaluation est faite agrave 005 mm pregraves)

Sous ces trois formes lincertitude apparaicirct comme le maximum du module (voir III- 72) de lerreur que lon commet en adoptant leacutevashyluation 24 mm agrave savoir 01 mm dans les deux premiers cas et 005 mm dans le troisiegraveme

Toutefois on tend aujourdhui vers une interpreacutetation probabiliste de lincertitude on dit par exemple que leacutepaisseur est 24 mm plusmn 003 mm pour dire quil y a une probabiliteacute de 95 oo pour que cette eacutepaisseur soit comprise entre 237 mm et 243 mm

II - 2 Quels calculs faire avec les grandeurs

Entre grandeurs (longueurs vitesses intensiteacutes eacutelectriques volushymes etc) on peut deacutefinir des relations dineacutegaliteacute et des opeacuterations mais agrave condition dobserver certaines preacutecautions

Prenons lexemple de laddition quest-ce que a+ b

Dabord au cas ougrave a serait une longueur et bun volume parler de leur somme serait deacutenueacute de sens et a fortiori adopter leacutecriture a + b

Ensuite mecircme si a et b sont lune et lautre des longueurs il faut preacutealablement

1) avoir deacutefini la somme de deux longueurs gracircce agrave un protocole expeacuterimental bien adapteacute

2) disposer dun signe daddition particulier par exemple EB ou leacutegitimer lemploi du signe + jusque-lagrave reacuteserveacute agrave un autre usage (addishytion dans N ou dans un autre ensemble de nombres)

Alors seulement leacutecriture a + b devient licite Ce qui vient decirctre dit vaut naturellement pour a-b 2a alb axb a~b

Le chapitre III sera consacreacute agrave lanalyse des conditions dans lesshyquelles lineacutegaliteacute de deux grandeurs leur somme leur diffeacuterence peushyvent ecirctre envisageacutees On y verra aussi par quel processus le nombre intervient agrave propos des grandeurs et on reacutepondra agrave la question Questshyce quune grandeur uniteacute

On examinera au chapitre IV le langage usuel et le langage matheacuteshymatique adopteacutes pour deacutesigner des grandeurs agrave laide dun nombre et dune uniteacute

Le chapitre V traitera des cas ougrave le quotient de deux grandeurs est un nombre dans ce cas on lappellera rapport telle rapport de deux longueurs

Aux chapitres VI et VII les quotients et produits de grandeurs seront introduits dans leur geacuteneacuteraliteacute

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III - COMPARAISON DES GRANDEURS ADDITION MULTIPLICATION EXTERNE

MESURE

DI- 1 Un usage tregraves reacutepandu

Les longueurs de divers segments eacutetant deacutesigneacutees par a b c chacun sait donner une signification agrave bull la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur b ce quon eacutecrit a~b

bulllongueur somme des longueurs a et b eacutecrite a+ b ou b +a bull en particulier longueur somme de a et a dite double de a eacutecrite aussi

2 x a ou a x 2 ou 2a bull longueur 2a +a eacutecrite aussi a+ 2a ou 3 x a ou 3a et plus geacuteneacuteshyralement longueur produit de JI par a eacutecrite AgraveX a ou JIa ougrave Agrave est un nombre naturel ou non mai~ positif

Mais il ne faut pas perdre de vue que lemploi quon vient de faire des signes ~ middot + et x de la locution infeacuterieur ou eacutegal agrave et des mots somme et produit se distingue de lemploi quon en fait pour lordre laddition et la multiplication deacutefinis dans des ensembles de nombres

Analysons la deacutemarche qui aboutit agrave propos de longueurs aux notions dordre de somme et de produit par un nombre

lll - 2 Comparaison des longueurs

La comparaison des longueurs se fait agrave laide de repreacutesentants de celles-ci Deux longueurs a et b eacutetant donneacutees consideacuterons des demishydroites dorigines C1 C2 C3 et placcedilons sur elles les points A1 A2

A3 tels que [C1A1] [C2A2] [C3A3] aient pour longueur commune a puis les points B1 B2 B3 tels que [C1B1] [C2B2] [C3B3] aient pour longueur commune b

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Si [C1A1] est inclus dans [C1B1] alors [C2A2] est inclus dans [C2B2] [C3A3] dans [C3B3] etc On dit que la longueur a est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur middotb et on eacutecrit a(jJ middot

Si [C1B1] est inclus dans [C1A1] alors [C2B2] est inclus dans [C2A2] [C3B3] dans [C3A3] etc On dit que la longueur b est infeacuterieure ou eacutegale agrave la longueur a et on eacutecrit bfJ

Ainsi linclusion dans lensemble des segments permet de deacutefinir une relation dordre total dans lensemble des longueurs

III - 3 Addition des longueurs

La somme de deux longueurs a et b se deacutefinit agrave laide de repreacuteshysentants de celles-ci

Placcedilons sur une droite D1 des points E1o F1o 0 1 sur une droite D2 des points E2 F2 0 2 sur une droite D3 des points E3 F3 0 3 tels que F1 soit entre E1 et 0 1 que F 2soit entre E 2et 0 2 que F3 soit entre E3 et 0 3 que [E1F1] [E2F2] [E3F3] aient pour longueur commune a et que [F10 1] [F20 2] [F30 3] aient pour longueur commune b

Alors [E10 1] [E202] [E30 3] ont mecircme lonshygueur Cette longueur indeacutependante du choix d~s

middot segments repreacutesentacircnt les longueurs a et b est dite somme des longueurs a et b Deacutesignons-la par c

(Cest la somme des longueurs quainsi on deacutefinit non la somme des segments)

A tout couple de longueurs on peut de cette faccedilon faire corresshypondre une certaine longueur On est donc en preacutesence dune opeacuteration interne deacutefinie sur lensemble des longueurs On lappelle addition des longueurs middot

Elle est commutative et associative Adoptons (provisoirement) le signe EB pour noter cette opeacuteration Nous eacutecrivons donc leacutegaliteacute

affib=c

Les eacutegaliteacutes c 8 a = b et c 8 b =a sont deacuteclareacutees eacutequivalentes agrave a EB b = c elles deacutefinissent la soustraction des longueurs

On noteragrave que (provisoirement au moins) u 8 v nest deacutefini que si vcopy u

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III - 4 Une multiplication externe Capables de deacutefinir la somme de deux longueurs nous sommes

capables eacutegalement a eacutetant une longueur de deacutefinir de proche en proshyche agrave laide de sommes successives a EB a (a EB a) EB a etc une lonshygueur que nous appelons produit duri nombre naturel p par la lonshygueur a et que nous eacutecrivons (provisoirement) p a cest aussi la longueur dun segment obtenu en portant bout-agrave-bout sur une droite p segments de longueur a On conviendra que quel que soit a 1 a = a et que 0 a deacutesigne la longueur nulle

Lexpeacuterience nous conduit agrave admettre lexistence

bull dune longueur __ ~ ougrave q est un naturel non nul cest la lonshyq gueur dun segment tel que q segments de cette longueur-lagrave porteacutes bout-agrave-bout sur une droite donnent un segment de longueur a

bull dune longueur E_ a pour tout rationnel E_ cest la longueur q q

p ( ~ a) produit du naturel p par la longueur ~ acest aussi

lagrave longueur ~ (p a)

Enfin pour des raisons proprement matheacutematiques nous admetshytrons lexistence dune longueur Agrave a pour tout reacuteel positif Agrave

Envisager comme il vient decirctre fait le produit dun nombre posishytif quelconque par une longueur quelconque cest deacutefinir une opeacuteration externe au couple (a) ougrave Agrave est un reacuteel positif et a une longueur on associe une certaine longueur b quon note Agrave a ce qui permet deacutecrire leacutegaliteacute b = Agrave a

Autrement dit R+ eacutetant lensemble des reacuteels positifs etE lensemble des longueurs agrave tout eacuteleacutement du produit carteacutesien R+ xE on fait corresshypondre un certain eacuteleacutement de E (1)

III - 5 Signification du mot mesure

Etant donneacute deux longueurs a et b a neacutetant pas la longueur nulle nous admettrons quil existe un reacuteel positif Agrave tel que

b =Agrave a Ecrire cette eacutegaliteacute cest exprimer que la mesure de la longueur b

quand on prend la longueur a pour uniteacute est le nombre Agrave Ainsi se trouvent introduits deux mots mesure et uniteacute que nous emploierons constamment par la suite

(1) A et B deacutesignant deux ensembles rappelons que leacutecriture A x B quon lit A croix B deacutesigne le produit carteacutesien de A par B cest-agrave-dire lensemble des couples dont le preshymier terme est eacuteleacutement de A et dont le second est eacuteleacutement de B

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Une uniteacute de longueur nest rien dautre quune longueur arbitraishyrement choisie non nulle cependant Le mot mesure ne saurait ecirctre employeacute sans que le choix de cette uniteacute soit indiqueacute

Le lecteur reconnaicirctra dans lemploi de produits dun nombre par une longueur une attitude qui lui est tregraves familiegravere bull si a est le centimegravetre et si est le nombre 5 alors b est 5centimegravetres et lon eacutecrit b = 5 cm ou couramment b = 5 cm bull si a est le pied anglais (foot) et si b est laltitude du Mont-Blanc alors b = 15 767 ft ou couramment b = 15 767ft

rn - 6 Proprieacuteteacutes des opeacuterations Etgt et reg et de la relation ~

III - 61 Soient a et b des longueurs telles que par exemple a = 3 coudeacutee b = 5 coudeacutee

ce quon eacutecrit couramment a = 3 coudeacutees b = 5 coudeacutees

La longueur somme des longueurs a et b quon a noteacutee a Etgt b est selon la deacutefinition quon a donneacutee en III- 3 eacutegale agrave 8 coudeacutee ou 8 coudeacutees

Dune faccedilon geacuteneacuterale si a=01k et b=f3k

la somme a Etgt b est la longueur (01 + (3) k (01 k) Etgt ((3 k) = (01+(3) k

A cause de la ressemblance de leacutegaliteacute qui preacutecegravede avec celle qui traduit dans un ensemble de nombres la distributiviteacute de la multiplicashytion sur laddition [(3 x 5) + (4 x 5) = 7 x 5] et bien que trois opeacuterashytions interviennent et non deux on dit que lopeacuteration est distributive sur laddition dans R+

En particulier une uniteacute de longueur eacutetant choisie la mesure de la somme de deux longueurs est la somme des mesures de celles-ci

III- 62 De la mecircme faccedilon lopeacuteration est distributive sur laddition des longueurs Si Agrave deacutesigne un reacuteel positif quelconque

(Agrave a) Etgt (Agrave b) = Agrave (a Etgt b) Par exemple si les cocircteacutes dun rectangle ont pour longueurs a et

b le peacuterimegravetre seacutecrit aussi bien (2 a) Etgt (2 b) que 2 (a Etgt b)

III - 63 Dessinons bout-agrave-bout sur Une droite 6 segments dont la longueur commune est 5 centimegravetres Nous obtenons un segment dont la longueur est 30centimegravetres ce qui se traduit par leacutegaliteacute middot

6 (5 cm) = (6x5) cm

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La proprieacuteteacute appeleacutee pseudo-associativiteacute geacuteneacuteralise cette constatashytion agrave tout couple (Agravep) de reacuteels positifs et agrave toute longueur c

Agrave (Il c) = (Agrave x Il) c Cette proprieacuteteacute peut sinterpreacuteter autement

Soit a b c trois longueurs b et c neacutetant pas nulles appeshylons Agrave la mesure de a quand on prend b pour uniteacute et Il la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

a=Agraveblb = Il c a = Agrave (Il c)

la pseudo-associativiteacute exprime q11e a = (Agrave x Il) c

cest-agrave-dire que le nombre Agravell est la mesure de a quand on prend c pour uniteacute

Lagrave mesure de a quand on prend c pour uniteacute est le produit de la mesure de a quand on prend b pour uniteacute par la mesure de b quand on prend c pour uniteacute

Si lon deacutesigne par mesue la mesure de la longueur e quand on prend u pour uniteacute cet eacutenonceacute seacutecrit

mesca = mesba x mescb Cet eacutenonceacute est dun emploi bien connu Si b est le megravetre quon

eacutecrit rn et si c est le centimegravetre quon eacutecrit cm rn= 100 cm

pour une longueur a de 3 megravetres on eacutecrit 3 rn = 3 (100 cm) = (3 x 100) cm = 300 cm

ce quon raccourcit en 3 rn = 300 cm

Sous une autre forme eacutegalement bien connue les changements duniteacutes sexpriment ainsi si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul k la mesure dune grandeur au moyen de cette nouvelle uniteacute est le quotient par k de la mesure obtenue au moyen de lancienne Ce quon peut eacutecrire ainsi

meshba = mesba

Ou par raccourci Si lon multiplie luniteacute par un nombre non nul la mesure est diviseacutee par ce nombre Par exemple

1 meskm a = mesm a1000

III - 64 La relation dordre total noteacutee copy est compatible avec laddition et avec la multiplication par un reacuteel positif cest-agrave-dire que bull quelles que soient les longueurs a b c si acopyb alors (affic) copy (bffic) et reacuteciproquement

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bull quelles que soient les longueurs a et b et quel que soit le reacuteel stricteshyment positif a si acopyb alors (a a)copy (a b) et reacuteciproquement

III - 65 Une uniteacute de longueur eacutetant choisie lordre sur les mesures reproduit lordre sur les longueurs quelle que soit la lonshygueur non nulle k et quels que soient les reacuteels positifs a et 3 si (a k) copy (3 k) alors a~3 et reacuteciproquement

III - 7 Des eacutecritures commodes

III - 7 1 Les proprieacuteteacutes qui preacutecegravedent justifient

1deg) que lopeacuteration EB ait eacuteteacute appeleacutee addition et que a EB b ait eacuteteacute appeleacute somme de a et b

2deg) que lopeacuteration ait eacuteteacute appeleacutee multiplication (externe) et que a k ait eacuteteacute appeleacute produit de la longueur k par le nombre a

Elles invitent bull agrave noter par le mecircme signe + laddition dans lensemble des lonshygueurs que nous avons noteacutee provisoirement œ et laddition dans lensemble des reacuteels positifs bull agrave confondre de mecircme le signe e de la soustraction des longueurs (voir III - 3) et le signe - de la soustraction dans lensemble des reacuteels posishytifs bull agrave noter par le mecircme signe x que lon omet volontiers lopeacuteration externe que nous notions provisoirement et la multiplication dans lensemble des reacuteels positifs bull et agrave noter ~ ce que nous notions copy

Ces confusions de signes incorrectes strictement parlant sont sans inconveacutenient matheacutematique Et apparemment sans inconveacutenient peacutedashygogique mais en est-on jamais sucircr Elles ont le tregraves grand avantage de permettre la conduite des calculs exactement comme si les longueurs eacutetaient des nombres

Voyons sur un exemple ce que sont ces confusions et la commoditeacute qui en reacutesulte

Dans leacutecriture (2 + 3) x (a+ b) ougrave a et b sont des longueurs le premier signe + est celui de laddition dans R le signe x est mis pour le second signe + est celui de laddition dans lensemble des longueurs il est mis pour EtJ Conservant les signes provisoires on eacutecrishyrait (2+~) (a EB b)

Exploitant la possibiliteacute de calculer comme si EB eacutetait + comme si eacutetait x et comme si a et b eacutetaient des nombres on remplace cette eacutecriture par 2a + 2b + ( -J3)a + ( ~)b ougrave les trois signes +

middot sont mis pour EB et ougrave les quatre signes sont sous-entendus

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En reacutesumeacute gracircce agrave ces confusions de signes on utilise les mecircmes eacutecritures que si a et b deacutesignaient non deux longueurs mais leurs mesures avec une mecircme uniteacute (arbitraire)

Mais on ne perd pas de vue que par exemple dans 2a 2 est un nombre et que a nen est pas un

III- 72 Cependant cette commoditeacute deacutecriture serait comproshymise par la restriction signaleacutee agrave la fin de III - 3 agrave propos de la sousshytraction Faute de lever cette restriction on perdrait une grande part du beacuteneacutefice escompteacute et de plus on introduirait dans leacutetude des pheacutenomegraveshynes physiques des distinctions artificielles

Ainsi un ressort tendu ayant une longueur a eacutegale agrave PO si par une leacutegegravere modification de la tension on amegravene ce ressort agrave prendre une longueur b eacutegale soit agrave PA soit agrave PB la diffeacuterence b a ne pourrait exprimer la variation de longueur que dans le premier cas cessant decirctre deacutefinie dans le second elle devrait ecirctre remplaceacutee par a-b et il faushydrait mentionner explicitement dans chaquemiddot cas smiddotil sagit dun allongeshyment ou dun raccourcissement

p B 0 H A

Le moyen de se libeacuterer de ces contraintes consiste agrave introduire des longueurs positives et des longueurs neacutegatives gracircce agrave des conventions de signe On convient (1) de deacuteclarer positive la longueur du segment [OM] lorsque M est sur lune des demi-droites dorigine 0 de la deacuteclashyrer neacutegative lorsque M est sur lautre demi-droite et de deacuteclarer opposhyseacutees les longueurs de deux segments [OM] et [ON] lorsquils sont supershyposables et que Met N sont de part et dautre de 0 enfin on deacutefinit le module dune longueur e noteacute lfl comme eacutegal agrave e si e est positive et agrave son opposeacutee si e est neacutegative

III- 73 Gracircce agrave une telle convention lanalogie avec le calcul algeacutebrique devient complegravete et lon geacuteneacuteralise exactement comme on le fait dans lensemble des nombres reacuteels la relation dordre noteacutee ~ laddition et la soustraction deacutesormais deacutefinie dans tous les cas

(1) En fait une telle convention est rarement adopteacutee dans lusage eacuteleacutementaire pour les longueurs en revanche dautres grandeurs donnent lieu de faccedilon courante agrave une convenshytion de ce genre

- un instant origine eacutetant choisi auquel on attribue la date 0 les instants anteacuterieurs sont de dates neacutegatives les instants posteacuterieurs sont de dates positives

un sens eacutetant choisi ie long dune portion de circuit eacutelectrique on convient que les courants qui circulent dans ce sens ont une intensiteacute positive et que ceux qui circulent dans lautre sens ont une intensiteacute neacutegative

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Quant agrave la multiplication externe elle conserve le signe des lonshygueurs si le multiplicateur est un nombre positif elle change ce signe si le multiplicateur est un nombre neacutegatif Degraves lors une uniteacute de longueur (positive par deacutefinition) eacutetant choisie la mesure dune longueur positive est un nombre positif celle dune longueur neacutegative est un nombre neacutegatif Cest la mesure telle quelle vient decirctre deacutefinie de la longueur OM quon appelle couramment abscisse du point M lorigine eacutetant O Sur la figure si on adopte OH pour uniteacute de longueur labscisse de A est 3 cell de B est -2

On voit sans peine que ces conventions qui se sont imposeacutees de faccedilon naturelle dans le passeacute eacutetablissent un rigoureux paralleacutelisme entre les calculs sur les longueurs etles calculs une uniteacute eacutetant choisie sur les nombres qui les mesurent Le seui danger reacutepeacutetons-le serait de confonshydre nombres et longueur~ middot

lill _ 8 Grandeurs mesurables Ce qui vient decirctre dit de III - 1 agrave III - 7 agrave propos de longueurs

(ineacutegaliteacute somme de longueurs puis produit par un nombre) peut-il se reacutepeacuteter agrave propos dautres grandeurs

III- 81 Si on appelle grandeur tout caractegravere dun objet aux sens tregraves larges de ces deux mots susceptible de variations chez cet middotobjet ou dun objet agrave un autre les exemples de grandeurs sont nomshybreux la gentillesse lagressiviteacute lintelligence dune personne la poeacuteshysie dun texte la musicaliteacute dune meacutelodie

Pour aucune de cesgrandeurs onne saurait parler deacutegaliteacute On sait dire agrave loccasion que telle personne est plus gentille que telle autre qe faccedilon dailleurs subjective mais que serait leacutegaliteacute pour les gentillesshyses 7 middot

middot Un test dintelligence permet de dire que les scores obtenus par deux personnes agrave des moments deacutetermineacutes sont eacutegaux et de placer ceuxshyci au mecircme endroit dune certaine eacutechelle il ne permet de deacutefinir middotni leacutegaliteacute ni laddition des intelligences (et encore moins lintelligence elle-mecircme agrave moins de simaginer lintelligence comme eacutetant ce que repegravere le test)

On sait donner une signification agrave Ce mateacuteriau est aussi dur que cet autre La dureteacute donne la possibiliteacute degrave deacutefinir une eacutechelle(eacutechelle de Mohs pour les roches) ou un indice (indice de Brinell pour les meacutetaux) mais on ne saurait parler de la somme de deux dureteacutes

On sait reconnaicirctre que deux points sont au mecircme potentiel eacutelectrishyque (on dit la diffeacuterence de potentiel entre ces deux points est nulle) il ne passerait aucun courant dans un fil meacutetallique qui les joindrait Mais on ne sait pas deacutefinir la somme de deux potentiels

La dureteacute le potentiel eacutelectrique sont des grandeurs repeacuterables mais pas sommables

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III- 82 On a eacuteteacute capable

bull de deacutefinir leacutequivalence de deux segments (par superposabiliteacute) on les a dits repreacutesentants dune mecircme longueur oumiddotplus simplement de mecircme longueur

bull de deacutefinir dans lensemble des longueurs ainsi obtenu une relashytion dordre total qui permet de comparer deux longueurs

bull de deacutefinir dans ce mecircme ensemble une opeacuteration interne 1 addition des longueurs

bull de deacutefinir une opeacuteration externe la multiplication des longueurs par les reacuteels positifs

Legraves grandeurs pour lesquelles il en est ainsi possegravedent les proprieacuteteacutes deacutecrites en III - 6 Elles sont dites grandeurs mesurables

Le matheacutematicien et le physicien quand ils envisagent demiddot telles grandeurs abandonnent geacuteneacuteralement cette eacutepithegravete grandeur est soushyvent employeacute comme synonyme de grandeur mesurable (1)

Deacutefinir la somme de grandeurs (comme deacutefinir leacutegaliteacute voirl3 et 14) ne va pas de soi et pose des problegravemes dordre technique ou theacuteorishyque

Des moyens de reconnaicirctre leacutequivalence de cour~nts eacutelectriques de les dire repreacutesentants dune mecircme intensiteacute eacutelectrique ont eacuteteacute preacutesenshyteacutes en 13 et 14 On pourrait deacutefinir la somme de deux intensiteacutes i1 et i2 comme eacutetant celle dun courant qui produit dans un conducteur ohmique pendant une certaine dureacutee la quantiteacute de chaleur somme des quantiteacutes de chaleur fournies par les courants dintensiteacutes i1 et i2 cirshyculant successivement dans ce conducteur pendant cette dureacutee (ce qui suppose que lon ait deacutefini anteacuterieurement la somme de deux quantiteacutes de chaleur et leacutegaliteacute entre dureacutees) On pourrait aussi deacutefinir la somme de deux intensiteacutes comme eacutetant celle dun courant qui traversant une cuve agrave eacutelectrolyse pendant une certaine dureacutee y fait apparaicirctre une masse de telle substance qui soit la somme des masses quegrave font apparaicircshytre les courants dintensiteacutes i1 et i2 traversant la cuve successivement pendant cette mecircnie dureacutee (ce qui suppose deacutefinies la somme de decircux masses et leacutegaliteacute entre dureacuteegraves) middot middot middotmiddot

Lexpeacuterience montre que ces deux deacutefinitions ne coiumlncident pas Cest la seconde qui a eacuteteacute retenue (2) Alors (permettons-nous danticiper sur produit de deux grandeurs voir VII) agrave dureacutee eacutegale et dans un conducteur donneacute la quantiteacute de chaleur est fonction lineacuteaire du carreacute de lintensiteacute ainsi deacutefinie (effet Joule) middot

1) Puisque lensemble des nombres reacuteels positifs est muni dune relation dordre tatar dune addition et dune multiplication il peut ecirctre consideacutereacute comme un ensemble de granshydeurs Nous le consideacutererons en effet comme teLagrave partir de VIII- 42 mais nous mainshytiendrons pour linstant la distinction entre nombres et grandeumiddotrs

(2) Cette ~econde deacutefinition de la s~mme d~ deux intensiteacutes coiumlncide avec celle qui utilise linteractionmiddot de middotdeux longs conducteurs comme en I _ 4 middot

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III - 83 Le potentiel eacutelectrique nest pas une grandeur mesurable (car il est non sommable) mais la diffeacuterence de potentiel ou tension eacutelectrique est mesurable

De mecircme la tempeacuterature celle dont parle le meacuteteacuteorologue nest pas une grandeur mesurable (car elle est non sommable) mais la diffeacuteshyrence de tempeacuterature (on dit intervalle de tempeacuterature) est une granshydeur mesurable

On sait dire que deux eacuteveacutenements se produisent agrave un mecircme instant mais on ne donne pas de signification agrave somme de deux instants Par contre la dureacutee cest-agrave-dire le temps eacutecouleacute entre deux instants est une grandeur mesurable

III- 9 Retour agrave la question a et b eacutetant deux grandeurs quentendre par a + b

III - 9 1 Nous avons laisseacute en suspens la question souleveacutee en II - 2 a et b eacutetant deux grandeurs donneacutees arbitrairement quelles sont les preacutecautions agrave observer pour avoir le droit de les traiter comme nous lavons fait dans ce chapitre III cest-agrave-dire pour donner une signishyfication aux eacutecritures a~ b ou b ~a a+ b a= Agraveb ougrave Agrave est un nomshybre

middotVoici une premiegravere reacuteponse la condition est que a et b soient deux grandeurs de mecircme nature ou de mecircme espegravece (deux longueurs deux masses etc mais pas une longueur et une masse)

On dit de deux grandeurs quelles sont de mecircme nature pour dire quelles interviennent de faccedilon analogue dans un certain protocole expeacuteshyrimental ou si lon veut pour dire que lorsquun proceacutedeacute physique de comparaison (I - 4) est adapteacute agrave lune delles il lest aussi agrave lautre

Pour prendre un exemple tregraves simple peut-on deacuteclarer de mecircme nature le volume dun solide (son encombrement) et le volume dun reacutecishypient (sa contenance) Adoptons le protocole expeacuterimental suivant pour le solide le plonger dans leau dune eacuteprouvette et pour le reacutecishypient le remplir deau et verser celle-ci dans leacuteprouvette Dans les deux cas le niveau de leau seacutelegraveve les deacutenivellations permettent la comparaishyson de ce quil est donc licite dappeler dans les deux cas volume

On va voir (III - 92 et III - 93) quil convient de nuancer cette premiegravere reacuteponse

III- 92 Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles Dans la deacutefinition dune grandeur peut intervenir une direction dans lespace Ainsi si des voitures roulent agrave 40 kilomegravetres agrave lheure mais ont des trashyjectoires de directions diverses relativement agrave un obstacle les conseacuteshyquences pour la voiture dun choc sur cet obstacle peuvent aller de la simple eacuteraflure jusquagrave la deacuteformation grave On attribue agrave chacune de

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ces voitures un vecteur-vitesse dont la direction est celle de la trajectoire au moment du choc et dont le sens est celui du mouvement

C~s vecteurs-vitesses diffegraverent les uns des autres De plus si ~ et ~ sont deux dentre eux de directions distinctes il nexiste pas de reacuteel Agrave tel que ~ = Agrave ii bien quil paraisse normal de dire que ces vecteurs-vitesses sont des grandeurs de mecircme nature il nest pas posshysible de mesurer lun en prenant lautre pour uniteacute Ce que ces degraveux vecteurs-vitesses ont en commun cestleur module quon note v1 ou v2 (ici 40 kmh)

Autre exemple Si lon applique aux deux extreacutemiteacutes dun cacircble passant sur une poulie des forces h et situeacutees dans le plan de celle-ci ce cacircble se tend et les deux brins prennent lesmiddot directions des deux forshyces Supposons leacutequilibre reacutealiseacute mecircme dans ce cas ces directions sont en geacuteneacuteral distinctes quand elles le sont il nexiste

-+ -+pas de reacuteel Agrave tel que 11 = J2 cependant

on peut eacutetablir agrave laide dun dynamomegravetre (peson agrave ressort par exemshyple) quils ont mecircme module quon note 11 ou j 2 bull

-+ -+ Dune maniegravere geacuteneacuterale si on considegravere deux forces 11 et 12 non -+ -+

nulles il nest pas possible de trouver un reacuteel Agrave tel que 11 = Agrave12 sauf si -+ -+11 et 12 sont de mecircme direction par contre il est toujours possible de trouver un reacuteel Agrave (positif) tel que 11 = Agrave12 bull

Nous sommes ainsi ameneacutes agrave distinguer - les grandeurs dont la deacutefinition fait intervenir la direction telles

que vitesses acceacuteleacuterations forces champs magneacutetiques etc ces granshydeurs sont dites vectorielles

- les grandeurs dont la deacutefinition ne fait intervenir aucune direcshytion telles que longueurs masses eacutenergies etc ces grandeurs par opposition aux preacuteceacutedentes sont dites scalaires

Ce qui importe pour notre objet cest quagrave chaque grandeurmiddotvectoshyrielle peut ecirctre associeacutee une grandeur scalaire son module

Dans toute la suite nous exclurons de notre eacutetude les grandeurs vectorielles malgreacute leur grand inteacuterecirct en physique nous nous limiterons aux grandeurs scalaires

Lusage accepte quand le contexte permet deacuteviter la confusion lemploi des mots1orce vitesse etc pour deacutesigner soit la grandeur vecshytorielle soit la grandeur scalaire a~socieacutee

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III - 93 Une reacuteponse meilleure agrave la question poseacutee serait pourvu que a et b soient des grandeurs scalaires de mecircme nature on a le droit de les traiter suivant les proceacutedeacutes du chapitre III Cette reacuteponse peut ecirctre accepteacutee elle est cependant trop restrictive

Dira-t-on quune quantiteacute dechaleur et un travail sont de mecircme nature La reacuteponse qui ne va pas de soi serait volontiers neacutegative si ie travail se transforme facilement (trop facilement) egraven chaleur la transshyformation de chaleur en travail est loin decirctre aussi facile

On peut pourtant comparer par exemple le travail fourni par la middotmachine qui tire un train un jour dhiver et la quantiteacute de chaleur quelle fournit pour le chauffage de ce train On considegravere en effet avec de bonnes raisons que quantiteacute de chaleur et travail sont deux formes deux aspects dune mecircme grandeur leacutenergie Leacutenergie b neacutecessaire au egravehauffage du train est le tiers de leacutenergie a neacutecessaire agrave sa traction

b = j_ a 3

Bien eacutevidemment leacutecriture b lt a a une signific~tion et aussi leacutecriture a + b eacutenergie totale fournie par la machine

Nombreux sont les exemples de grandeurs qui tout en eacutetant disshysemblables en apparence et mecircme en reacutealiteacute sont cependant comparashybles les unes aux autres et mesurables avec une mecircme uniteacute comme le sont le travail et la chaleur dans lexemple ci-dessus

En reacutesumeacute 1deg) nous conserverons provisoirement lexpression grandeurs

(scalaires) de mecircme nature avec lassurance quelle entraicircne des eacutegalishyteacutes du type b = Agrave a

2deg) mais nous resterons conscients que de telles eacutegaliteacutes se relconshytrent aussi dans un cadre plus large

Cette neacutecessaire extension fera lobj~t du chapitre X ougrave seront introduites his grandeurs homogegravenes entre elles middot middotmiddot

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IV-middot CE QUON DIT ~

OU DEVRAIT DIRE

IV - 1 Emploi des mots longueur vitesse etc

L~s mots longueur vitesse intensiteacute eacutelectrique volume peuvent ecirctre employeacutes de diverses faccedilons

IV - 11 Ils peuvent concerner un objet physique deacutetermineacute

la longueur de cette route la vitesse de ce mobile agrave tel instant

Ils peuvent aussi ecirctre employeacutes indeacutependamment de tout objet physique

15 cm est unegrave longueur 70 kmlh est une vitesse excessive en ville

Dans ces exemples le mot longueur deacutesigne un eacuteleacutement dun ensemble lensemble des longueurs structureacute commeil a eacuteteacute dit plus haut par laddition la multiplication externe lordre Il en est de mecircme pour le mot vitesse

IV- 12 Mais ces-mecircmes mots peuvent aussi acceacuteder agrave un degreacute supeacuterieur dabstraction de mecircme quon dit la bonteacute le calme lhomoshytheacutetie on dit la longueur la vitesse le volume Ce langage est suscepshytible de deux interpreacutetations

bull Le concept de longueur employeacute agrave prppos de telle route particushyliegravere donne la longueur-de-la-route Du point de vue matheacutematique la longueur estune application par exemple dun ensemble de routes vers un ensemble de longueurs la vitesse est une application par exemshyple dun ensemble de veacutehicules en mouvement vers un ensemble de vitesshyses Si on note L et lJ ces applications

route x f longUgraveeur de la ~oUgravete x

auto y lJ v vitesse cie lauto y

ori eacutecrira alors f = r (x) v = ltU (y)

bull De mecircme middotque lhomme peut deacutesigner lespegravece humaine la lonshygueur pourrait deacutesigner lensemble des longueurs la vitesse lensemble des vitesses etc On eacutecrirait volontiers la Longueur la Vitesse middot cotnme on eacute_crit parfois lHomme

IV - 13 Il est agrave pegraveu pregraves impossible dans le langage courant de distinguer ces deux emplois (ceux de IV-- 11 et IV -12) intimement lieacutes et eacutegalement leacutegitimes

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Par contre bien que la confusion entre grandeur et mesure soit freacuteshyquente non seulement dans le langage usuel mais aussi heacutelas dans le langage matheacutematique il est important deacuteviter que les mots longueur vitesse etc soient employeacutes avec la signification de mesure

IV - 2 Deacutesignation des grandenrs

IV - 21 On a vu (III - 5) que la mesure dune grandeur b quand une uniteacute a est choisie est le nombre Agrave tel que

b =Agrave a

On peut deacutesigner cette grandeur aussi bien par b que par le produit Agravea quon eacutenonce en citant successivement le nombre Agrave et le nom a de luniteacute choisie

La longueur de ce segment est 3 centimegravetres Ce segment a pour longueur 3 centimegravetres Les formulations suivantes sont tout aussi acceptables

Ce segment est long de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres de longueur La Loire a 1000 kilomegravetres de long Cet enfant est acircgeacute de 8 ans Ce vin a 8 ans dacircge

IV - 22 On trouve dans les manuels des formes plus complishyqueacutees destineacutees peut-on supposer agrave attirer lattention sur le nombre Agrave

Si luniteacute de longueur est le centimegravetre la mesure de ce segment est 3 Si luniteacute est le centimegravetre la mesure de la longueur de ce segment

est 3 La mesure en centimegravetres de ce segment est 3

On peut reprocher agrave cette derniegravere formulation qui est tregraves employeacutee le risque decirctre interpreacuteteacutee comme suit par les enfants la mesure en centimegravetres est faite de centimegravetres juxtaposeacutes comme une bordure de trottoir est faite de pierres juxtaposeacutees Cette interpreacutetation risque de creacuteer la confusion entre le centimegravetre qui est une longueur et des segments de 1 centimegravetre de longueur

On devrait donc preacutefeacuterer lemploi du singulier la mesure en centishymegravetre de ce segment est 3 comme abreacuteviation de la mesure de ce segshyment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute est 3

On a parfois proposeacute dautres formulations Par exemple celle-ci la centimegravetre-mesure de ce segment est 3 Mais il faudrait dire la centimegravetre-agrave-la-seconde-par-seconde-mesure de lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur est 981 et lanneacutee-mesure de lacircge de cet enfant est 8

La notation mesab preacutesenteacutee en III- 63 est agrave la fois commode et complegravete

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IV - 3 Des formulations incorrectes

Le langage courant et le langage des manuels contiennent de nomshybreuses formes hybrides incorrectes ougrave sont confondues grandeur et mesure

IV- 31 Voici dabord des formulations raccourcies

Attention ce nest pas du 110 cest du 220 Pour cet appareil il faut des pellicules 24 x 36 La vitesse est limiteacutee agrave 50

De telles formulations sont un moindre mal le nom de luniteacute nest pas dit mais si on le cite tout est en ordre Du fait de lusage elles transmettent une information complegravete chacun sait quil sagit de 110 volts et 220 volts de 24 millimegravetres et 36 millimegravetres un panneau de limitation de vitesse indiquant 50 est agrave lire 50 kilomegravetres agrave lheure en France 50 miles per hour en Angleterre (agrave peu pregraves 80 kilomegravetres agrave lheure)

Certains corps de meacutetier utilisant toujours la mecircme uniteacute sousshyentendent geacuteneacuteralement le nom de celle-ci une planche de 20 une tocircle de 3 (1)

Il nest pas rare que le nom de luniteacute ne soit dit quen partie quand une revue technique eacutecrit des rails de 60 kilogrammes cest 60 kgm quil faut lire Chacun sait compleacuteter la locution 8 litres aux 100 middot

IV- 32 Les formulations donneacutees en IV- 22 sont lourdes et preacutesentent agrave lusage un danger lutilisateur raccourcit la mesure de la longueur de devient la longueur de Cest sans doute lorigine de phrases incorrectes tregraves employeacutees telles que

Si luniteacute est le centimegravetre la longueur de ce segment est 3

IV- 33 Lemploi pourtant fort naturel du verbe mesurer narrange rien

Ce segment mesure 3 centimegravetres Cette formulation est tregraves proche en effet de Ce segment a pour mesure 3 centimegravetres qui est une formushylation incorrecte

lylais qui osera refuser La Tour Eiffel mesure 320 megravetres

(1) Luniteacute est parfois perdue de vue Dans Il chausse du 45 luniteacute est le point Cette uniteacute de pointure est une uniteacute de longueur comprise entre 6 mm et 7 Ilm comme le montre le tableau ~uivant

Mesure en points 38 39 40 41 42 43 44 45

Mesure en centimegravetres 243 25 256 263 27 276 283 ~9

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IV- 34 Soit a la longueur en centimegravetres de ce segment Cette formulation est peut-ecirctre la plus pernicieuse la longueur en centimegravetres dun segment est-elle autre chose que la longueur de ce segment

Que preacutetend-on deacutesigner par a Ou bien une longueur et il faut enlever ce en centimegravetres ou bien un nombre et il faut dire Soit a la mesure de ce segment quand on prend le centimegravetre pour uniteacute de lonshygueur

Il y a lagrave une amorce de confusion pour ne pas dire une veacuteritable confusion entre longueur et mesure de cette longueur une certaine uniteacute eacutetant choisie

IV - 4 Des formulations simples tregraves acceptables

Les formulations les plus simples agrave condition quelles ne soient pas eacutequivoques sont les meilleures

Un carreacute de cocircteacute 3 centimegravetres cette formulation na jamais choshyqueacute personne et il faut sen feacuteliciter le cocircteacute est une longueur et 3 centishymegravetres est cette longueur

Un segment de 3 centimegravetres un jardin de 2 ares un bifteck de 100 grammes un bifteck de 8 francs un courant de 4 ampegraveres voilagrave qui est middot agrave la fois simple et correct si vous voulez la nature de la grandeur le nom de luniteacute vous renseigne si vous chegraverchez sa mesure avec cette uniteacute voyez le nombre middot

Terminons par les formulations suivantes

Ce segment est de 3 centimegravetres Ce segment a 3 centimegravetres la Loire a 1000 kilomegravetres cet enfant

a 8 ans middot Ce segment fait 3 centimegravetres vaut 3 centimegravetres Elles ne sont pas assez explicites pour que le puriste sache deacutecider

de leur correction Mais elles sont parfaitement claires et on ny confond pas grandeur et mesure Elles sont dun emploi tregraves freacutequent Qui reacuteussishyrait agrave les eacuteviter Qui oserait les bannir

IV- 5 Un langage normaliseacute

Il existe une orthographe et une syntaxe des symboles de grandeurs et duniteacutes Le lecteur qui souhaiterait une information plus deacutetailleacutee agrave leur propos la trouvera dans les publications de lAssociation franccedilaise de normalisation (1)

En particulier le simple bon sens commande deacuteviter dans leacutecrishyture deacutecimale des mesures de grandeurs les nombres qui comporteraient

(1) AFNOR tour Europe Ceacutedex7 -92080 PARIS LA DEacuteFENSE Voir en particulierles normes X02003 X02006 X02020

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une pleacutethore de zeacuteros soit agrave droite sil sagit dun nombre entier soit agrave gauche sil sagit dUgraven nombre deacutecimal Pour y parvegravenir on dispose de deux proceacutedeacutes

1deg) eacutecrire un tel nombre sous forme dun produit dont un facteur est une puissance de 10 dexposant positif dans le premier cas (exemshyple nombre dAvogadro IX- 61) neacutegatif dans le second (exemple constante de gravitation X- 61)

2deg) affecter dun preacutefixe le nom de luniteacute pour former une noushyvelle uniteacute mieux adapteacutee agrave la grandeur agrave mesurer On choisit habituelleshyment cette nouvelle uniteacute de telle sorte que la grandeur sexprime agrave laide dun nombre compris entre 01 et 1000

4

Ces preacutefixes sont preacutesenteacutes sur la couverture de la preacutesente brochure

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vmiddot- RAPPORTS DE GRANDEURS

A voir deacutefini des multiplications externes menant agrave des eacutegaliteacutes du type b = Agrave a ougrave a et b sont des grandeurs et Agrave un reacuteel cela pose une double question

-est-il possible si AgravefUuml de diviser b par pour obtenir a cestshyagrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ~=a

- est-il possible si a nest pas une grandeur nulle de diviser b par a cest-agrave-dire de deacuteclarer eacutequivalentes les eacutegaliteacutes

b=Agravea et ]_=Agrave a

La reacuteponse agrave la premiegravere de ces deux questions est simple Du fait de la pseudo-associativiteacute (III - 63)

_l b = _l (Agravea) = ( _l x Agrave) a = aAgrave Agrave Agrave

En conseacutequence si lon donne une signification agrave leacutecriture ~ ce

ne peut ecirctre que ~ b Autrement dit diviser une grandeur par un

reacuteel Agrave non nul est la mecircme chose que la multiplier par middot~

La seconde question introduit leacutecriture 1_ jamais rencontreacutee jus-a

quici Tant que a et b sont des grandeurs de mecircme nature (et mecircme eacuteventuellement dans des cas plus larges comme on la dit en III- 93)

aucune raison ne soppose agrave ce quon deacutesigne par]_ le nombre Agrave tel que a

b = Agrave a On peut lappeler quotient de b par a mais nous preacutefeacuterons lappeler rapport de b agrave a

Le preacutesent chapitre sera consacreacute agrave de tels rapports

Dans l~ cas ougrave a et b sont deux grandeurs quelconques leacutecriture ~

recevra une signification plus geacuteneacuterale au chapitre VI ougrave elle ne deacutesishygnera plus en geacuteneacuteral un nombre nous lappellerons quotient de b par a en eacutevitant de lappeler rapport Lusage ne respecte pas toujours cette distinction (voir par exemple VI - 66)

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V __ 1 Rapport dune grandeur b agrave une grandeur a

V - 11 On vient den donner la deacutefinition cest le nombre de

leacutegaliteacute b = a ougrave a nest pas une grandeur nulle on leacutecrit_ ou a

ba Dans ces conditions les eacutegaliteacutes ]_ = et b = a sont eacutequivashy

a lentes En particulier la mesure de b quand on prend a pour uniteacute est le rapport ]_ (voir III - 5) en effet que a soit pris pour uniteacute cela impUumlshy

a que quil nest pas la grandeur nulle

Cest bien la notion de rapportde deux grandeurs quon emploie dans des phrases telles que

- Cette table est trois fois plus longue que large - Le deacutebit moyen du Rhocircne agrave Beaucaire est cinq fois celui de la

Seine agrave Mantes - Lacceacuteleacuteration due agrave la pesanteur agrave 2600 kilomegravetres daltitude

est la moitieacute de ce quelle est au sol Le poids dun corps y est lui aussi la moitieacute de ce quil est au sol

On reconnaicirctra en 3 5 12 des rapports de deux grandeurs Il en est de mecircme pour le nombre 112 dans la moitieacute du parcours et pour le nombre 14 dans un quart dheure

V - 12 Rapports de grandeurs et rapports de mesures La grandeur a neacutetant pas nulle mesurons la grandeur ben prenant

a pour uniteacute soit sa mesure b = a

La grandeur k neacutetant pas nulle mesurons a et b en prenant k pour uniteacute soient a et 3 leurs mesures

a=ak b=3k

Puisque b =a b peut seacutecrire (a k) gracircce agrave la pseudo-associashytiviteacute de III - 63

b = (a) k

Cette eacutegaliteacute exprime que le nombre a est la mesure de b quand on prend k pour uniteacute mesure qui est 3 Ainsi a = 3

Puisque a nest pas la grandeur nulle le nombre a nest pas nul donc

Le rapport de la grandeur b agrave la grandeur non nulle a est eacutegal au

rapport 1 des mesures avec la mecircme uniteacute de b et a et cela quelle queCi

soit cette uniteacute

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V - 13 1reacutesute de ce qui preacutecegravede que le rapport de b agrave a peut prendreles formes suivantes

b (3k et Ji a ak a

Exemple a = 5 cm b = 3 cm

Le rapport ~ est un nombre qui peut seacutecrire indiffeacuteremment ~ ou

0 6 ou 30 ou 3 cm ou 30 mm ou mecircme 0bull03 m etc Les deux premiegraveres middot50 5 cm 50mm 50 mm

de ces eacutecritures sont eacutevidemment les plus maniables

Ainsi de mecircme quon peut remplacer leacutecriture ~ ~ ~ par ~on peut remplacer leacutecriture ~ par ~On a simplifieacute par la grandeur k

comme on simplifie par 5

Cette simplification traduit le fait que le rapport de deux grandeurs est indeacutependant du choix de luniteacute avec laquelle on les mesure

V- 14 Commoditeacute demploi de la notation 2 a

Bornons-nous agrave un exemple

Le produit des d~ux rapports ~ et ~ ougrave a b c sont des grandeurs

de mecircme nature b etc eacutetant distinctes de la grandeur nulle est eacutegal agrave L c

comme ce serait le cas si a b c eacutetaient des nombres En effet une uniteacute eacutetant choisie et a (3 Y eacutetant les mesures de a b c respectivement les

rapports ba et _ sont les nombres (3a et Ji leur produit est donc~ qui c Y Y

nest autre que L c

V - 15 En reacutesumeacute

1) Le rapport dune grandeur agrave une autre est la mesure de la preshymiegravere quand on prend la seconde pour uniteacute

2) Ce rapport est aussi le rapport de la mesure de la premiegravere agrave la mesure de la seconde avec la mecircme uniteacute quel que soit le choix de cette uniteacute

V - 2 Proportionnaliteacute

Exemple 1 Si les peacuterimegravetres de trois carreacutes ont pour longueurs Ptbull p 2 p 3 et si c11 c2 c3 sont les longueurs respectives de leurs cocircteacutes

Ct Cz c3 - =- =- = 025 Pt Pz P3

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Au deacutebut de la rubrique APPLICATIONS LINEacuteAIRES (MOTS IV) agrave propos du mecircme sujet nous avons adopteacute la mecircme eacutecriture Mais elle ne comportait que des nombres c1 c2 c3 deacutesignaient les mesures des cocircteacutes avec une certaine uniteacute et p1 p2 p3 les mesures des peacuterimegravetres avec cette

uniteacute Ici c1 nest pas un nombre p 1 non plus mais c1 est tin nombre Pt

On dit

La suite des longueurs c1 c2 c3 est proportionnelle agrave la suite des longueurs Ptgt p 2 p 3 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 025

Dune faccedilon geacuteneacuterale Etant donneacute des carreacutes les longueurs de leurs cocircteacutes sont proportionnelles aux longueurs de leurs peacuterimegravetres

Ou plus simplement leurs cocircteacutes sont proportionnels agrave leurs peacuterishymegravetres

On dit aussi bien leurs peacuterimegravetres sont proportionnels agrave leurs cocircteacutes

On se permet mecircme dalleacuteger encore par lemploi du singulier le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel agrave son cocircteacute Une telle formulation est dangereuse car elle masque le fait que ce cocircteacute doit ecirctre consideacutereacute comme une variable agrave deacutefaut de quoi elle serait incompreacutehensible Elle signifie que le peacuterimegravetre est une fonction lineacuteaire du cocircteacute x--+ 4x bull

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi bien agrave propos de granshydeurs de mecircme nature quagrave propos de nombres

Exemple 2 Si lon emploie pour la confection dun gacircteau pour 4 personnes une masse a de farine un volume v deau un nombre n dœufs et une masse b de sucre pour 10 personnes il faut une massemiddot a de farine un volume v deau n œufs et une masse b de sucre qui veacuterifient au moins approximativement

a v n b 10a=v-=li=li=4

La suite a v n b 10 qui comporte des nombres et des granshydeurs de natures diverses est dite proportionnelle agrave la suite a v n b 4 le coefficient de proportionnaliteacute eacutetant 25

Dans lexemple de mecircme type preacutesenteacute en IX- f de la rubrique PROPORTIONNAJITEacute (MOTS IV) on avait envisag~ des suites de nomshybres a v b et a v et b eacutetaient des mesures

Remarques

1) De leacutegaliteacute a = L peut-on deacuteduire leacutegaliteacute a = iL On ne a v middot v v

peut reacutepondre agrave cette question tant quon na pas donneacute une significashy

tion aux eacutecritures iL et agrave ougrave a et v dune part a et v dautre part ne v v sont pas de mecircme nature quand on donne celle de VI la reacuteponse est affirmative

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De toute faccedilon a et v sont des nombres mais l et a nen sont a v middot v v

pas Nous reparlerons incidemment del et a en X- 51 v v

2) Reacuteponse analogue agrave la question De leacutegaliteacute ccedilE_ = ~ middotmiddotmiddotmiddot middotmiddot middot middot a v peut-on deacuteduire av = av En VII nous preacutesenterons des produits de grandeurs

V - 3 Taux dincertitude

Voici un usage important en physique du rapport de deux granshydeurs

On sait que le mesurage dune grandeur est affecteacute dune incertishy tude (II- 12) On appelle taux dincertitude le rapport de lincertitude

au module de la grandeur elle-mecircme ou ce qui revient pratiquement au mecircme (1) le rapport de lincertitude agrave leacutevaluation du module obtenue par le mesurage

Ainsi si la reacutesistance dun conducteur est 937 ohms agrave 01 ohm pregraves

le taux dincertitude est ~317 soit agrave peu pregraves 0001

Naturellement si lon donne une interpreacutetation probabiliste de lincertitude le taux dincertitude doit ecirctre interpreacuteteacute de faccedilon analoshygue

V - 4 Autres exemples de rapports de deux grandeurs

V- 41 Un rendement sexprime par un nombre Celui dun moteur eacutelectrique est le rapport de leacutenergie meacutecanique quil fournit agrave leacutenergie eacutelectrique quil a fallu lui fournir Il est par exemple 095 Le rendement dun moteur thermique est de lordre de 13

V - 42 Titre dun alliage dune solution Si une masse m dune substance est contenue dans un meacutelange de

masse M le titre (2) de cette substance dans ce meacutelange est le rapport

~ Il est eacutevidemment compris entre 0 et 1 Un alliage dor et de cuivre

de titre 0835 contient 835 grammes dor par kilogramme dalliage Cette deacutefinition rend compte du fait quil y a proportionnaliteacute entre

les masses m1o m2 m3 bullbullbull dor et les masses dalliage correspondantes Mto M2 M3middotmiddotmiddot

(1) Cela revient pratiquement au mecircme parce quon suppose que lincertitude est petite devant le module de la grandeur si tel neacutetait pas le cas la qualiteacute du mesurage serait tregraves meacutediocre et ces notions deviendraient sans inteacuterecirct

(2) On dit parfois titre massique par opposition agrave titre volumique

38

V- 43 Echelle dune carte Si le segment de droite qui joint deux points dune carte a pour lonshy

gueur a et si le segment quil repreacutesente sur le terrain est horizontal et a

pour longueur b leacutechelle de la carte est le rapport ~

Si on lit 1 cm sur la carte repreacutesente 2 km sur le terrain ou

plus simplement 1 cm pour 2 km leacutechelle est le rapport J~ 1nombre qui peut seacutecrire On trouve parfois leacutecriture

200 000 1 cm 2 km dans laquelle on peut consideacuterer que le signe traduit le mot pour (ou ses eacutequivalents dans des langues eacutetrangegraveres) mais aussi quil est le signe habituel de la division

Les rouages dune montre se dessinent par exemple agrave leacutechelle 10

nombre quon eacutecrit aussi bien 1 cm ou mecircme 1 cmmm ce quon lit 1 mm

1 centimegravetre par millimegravetre

V - 44 Pente dune route La pente de la route [OM] est le rapport de la deacutenivellation qui est

la longueur du segment [PM] agrave la longueur du segment horizontal [OP] (1) Elle est par exemple 005 nombre quon lit souvent 5 0o On adopte aussi un langage consideacutereacute comme plus parlant analogue agrave celui quon vient de rencontrer agrave propos deacutechelle dune carte la pente

de cette route est 51c ou 5 cmm celle de cette voie ferreacutee est

6 mmm La pente des conduites deacutevacuation des eaux useacutees ne doit pas ecirctre infeacuterieure agrave 1 cmm

V- 45 Rapports trigonomeacutetriques Le rapport ~~ qui preacutecegravede

nest autre que la tangente de langle que fait la route avec un plan horishyzontal

Cet angle pourrait aussi bien ecirctre caracteacuteriseacute par son sinus ~~ ou

par son cosinus g~ Ces trois rapports sont appeleacutes rapports trigonoshy

meacutetriques de cet angle

PM(1) On deacutesigne parfois par pente dune route le rapport OM

39

V - 46 Le radian

La mesure des angles peut poser selon le type des angles consideacuteshyreacutes des problegravemes deacutelicats Nous nous bornerons aux cas simples de langle de secteur de langle de paires de demi-droites et de langle de rotations cineacutematiques (voir SECTEUR-ANGLE MOTS V)

On peut mesurer ces angles avec les uniteacutes usuelles degreacute grade tour (angle) droit mais aussi avec le radian

x

Soit des cercles concentriques et une demi-droite issue de leur centre commun 0 qui les coupe en A A A

Une autre demi-droite Ox occupe initialement la mecircme position puis tourne autour de 0 dans un certain sens elle sarrecircte en une posishytion quelconque ougrave elle coupe les cercles en M M M Soit f f f les longueurs des trajets quont deacutecrits les points dintersection de Ox avec ces cercles On sait que ces longueurs sont proportionnelles aux

longueurs r r r des rayons i f_ f sont donc un mecircme r r r

middot nombre a Ce nombre est la mesure de f quand on prend r pour uniteacute Il caracteacuterise langle dont a tourneacute Ox Dire que a = 03 ou a = 12 cest donner si on connaicirct le sens dans lequel a tourneacute la demi-droite Ox une information complegravete quant agrave la position sur laquelle elle sest arrecircteacutee et sur le nombre de fois (eacuteventuellement nul) ougrave elle est passeacutee par cette position auparavant

Pour preacuteciser cette caracteacuterisation en termes dangles on donne la deacutefinition suivante le radian est langle dont a tourneacute Ox lorsque Ma parcouru un arc de longueur r Ainsi langle dont a tourneacute Ox dans les exemples ci-dessus est langle 03 radian langle 12 radians

Cette deacutefinition est eacutequivalente agrave la suivante Le radian est langle des paires de demi-droites issues du centre dun cercle qui interceptent sur celui-ci un arc dont la longueur est celle du rayon du cercle

Leacutetymologie du mot radian (radius rayon) eacutevoque cette deacutefishynition

40

On visualisera facilement le radian un peu moins de 60deg Sur les figures ci-dessous la corde [AB] et larc AM ont mecircme longueur que le-rayon Langle AOM est 1 radian

Il est facile decirctre plus preacutecis si Ox a tourneacute dun tour Ma par~ couru le cercle en entier une seule fois parcours dont la longueur est 21rr le tour cest-agrave-dire 360deg est donc 21r radians 360deg est compris entre 628 radians et 629 radians et le radian est compris entre 57deg et 58deg

Langle plat est 1r radians Langle droit est radian soit environ

157 radian

Sur la quatriegraveme des figures ci-dessus larc AMN de mecircme lonshygueur que la diagonale [AC] du carreacute OADC est tel que AoN est Jiuml radian ou 1 414 radian un peu moins dun droit puisque le droit est 157 radian

Lun des inteacuterecircts du radian reacuteside dans la simpliciteacute de leacutegaliteacute f= ar ougrave fest la longueur dun arc de cercle de rayon r intercepteacute par

un secteur au centre dangle a radians dans cette eacutegaliteacute a est un nomshybre non un angle

La radian est dun usage commode en analyse en topographie en physique

V- 47 Le steacuteradian La deacutefinition de cette uniteacute dangle-solide est calqueacutee sur celle du radian

Soit une sphegravere de centre 0 et une portion S de cetie surface Les demi-droites issues de 0 et sappuyant sur le contour deS deacuteterminent sur des sphegraveres de centre 0 et de rayons r r r des surfaces geacuteomeacuteshytriquement semblables agrave S On sait que les aires a a a de celles-ci sont proportionnelles aux aires des sphegraveres donc aussi aux aires des carshyreacutes dont les cocircteacutes sont r r r Permettons-nous danticiper agrave propos de produits de longueurs (voir VII - 3) pour utiliser un reacutesultat bien connu les aires de ces carreacutes sont r2 r 2 r2

_ ~ a sont donc un m~me nombre cp Ce nombre est r2 r2 r2

dautant plus grand que la surfaces est vue de 0 sous un angle-solide plus grand Il est la mesure de laire a quand on prend pour uniteacute laire dun carreacute de cocircteacute r

Dire middotcp = 07 cest faire connaicirctre langle-solide sous lequel on voit du point 0 la surface S cet angle-solide est 0 7 steacuteradian

Par deacutefinition le steacuteradian est langle-solide sous lequel on voit du centre dune sphegravere une portion de celle-ci dont laire est celle dun carreacute ayant pour cocircteacute le rayon de la sphegravere

On sait que laire dune sphegravere de rayon rest 47rr2 un angle-solide est donc infeacuterieur ou eacutegal agrave 411 steacuteradians Langle-solide dun secteur triegravedre tri-rectangle (voir SOLIDE II- 1 MOTS V) est le huitiegraveme de 411 steacuteradians cest-agrave-dire 157 steacuteradian environ

V- 48 Lensoleillement de lAunis est de 2 200 heures par an Si enmiddot un lieu donneacute au cours dun intervalle de temps de dureacutee D le soleil na brilleacute en tout que pendant une dureacutee d lensoleillement moyen

pendant cet intervalle est le rapport g 2 200 heures par an est un nombre agrave peu pregraves eacutegal agrave ~ puisquun

an cest presque 8 800 heures

Le record dutilisation des Boeing appartient agrave la Swissair pour un appareil il est en moyenne de 137 heures par jour Il sagit lagrave encore dun rapport de deux dureacutees qui est 057 environ

V - 5 Ougrave le rapport de deux grandeurs est indispensable

Bornons-nous agrave trois exemples

V- 51 Lintensiteacute agrave un certain instant ou intensiteacute instantaneacutee

dun courant eacutelectrique alternatif peut seacutecrire lm cos 21r f ougrave lm est

lintensiteacute maximum (celle du courant agrave linstant-origine) et ougrave t et T sont des dureacutees T est la peacuteriode du courant et t est la dureacutee eacutecouleacutee depuis linstant-origine jusquagrave linstant envisageacute Lintensiteacute est foncshytion de t

Leacutecriture lm cos t leacutecriture lm cos 271 t seraient incompreacutehensibles car on ne saurait donner une signification au cosinus dune dureacutee Par

contre 271 f eacutetant un nombre on peut prendre son image par la foncshy

tion cosinus dont la source est R

Bien que les mots cosinus sinus deacutesignent des fonctions de source Ret de but R on dit que lintensiteacute dun tel courant est fonction sinusoiumlshydale du temps ou par raccourci que lintensiteacute est sinusoiumldale ou mecircme que le courant est sinusoiumldal

V- 52 Le calcul de ce que devient un capital placeacute agrave un taux donneacute fait eacutegalement intervenir le rapport de deux dureacutees

Si un capital ou un prix augmente de 15 OJo chaque anneacutee cest-agraveshydire sil est multiplieacute par 115 et sil est Cagrave une Ccedillate donneacutee au bout dune anneacutee il devient C x 115 de deux anneacutees (C x 115) x 115 soit C x (115)2 etc Au bout den anneacutees il est C x (115)n

Lexposant n nest pas une dureacutee il est la mesure de la dureacutee quand on prend lanneacutee pour uniteacute middot

Bien que lexpression fonction exponentielle deacutesigne une foncshytion dont la source est un ensemble de nombres on dit que le capital est une jonction exponentielle du temps

V- 53 Chacun connaicirct lattrape-nigaudsuivant ougrave se preacutesente un calcul analogue

Une feuille de neacutenuphar met une dureacutee d pour doubler son aire Si d est par exemple une journeacutee et sil faut agrave la feuille une semaine pour recouvrir leacutetang il lui faut 6 jours pour en recouvrir la moitieacute(et non 35)

Soit K laire de la feuille agrave un moment donneacute et A(x) son aire quand il sest eacutecouleacute une dureacutee x La fonction A est une fonction exposhynentielle

A(x) = K x 2d

Lexposant du nombre 2 est neacutecessairement un nombre Il ne saushyrait ecirctre par exemple une dureacutee Il est la mesure de la dureacutee x quand on prend d pour uniteacute

Aux dates 0 d 2d 3d lexposant ~ est 0 1 2 3 et la feuille a

pour aires K 2K 4K 8K

43

44

DEUXIEgraveME PARTIE

Les grandeurs entre elles Grandeurs deacuteriveacuteesmiddot

VI - QUOTIENTS DE GRANDEURS

VI -1 Grandeur proportionnelle agrave une autre

Quand une substance est homogegravene() si on en preacutelegraveve une partie de volume v0 llt1 masse in0 de cette partie ne deacutepend pas du choix de celle-ci Il en reacutesulte que si une partie a un volume v1 triple de v0 sa masse m1 est triple de m0 bull

Dune faccedilon geacuteneacuterale le rapport mo des mas~es de deux corps ml

dune mecircme substance homogegravene est eacutegal au rapport Vo de leurs valushy Vl

1mes ci-dessus ces deux rapports eacutetaient mo et Vo cest-agrave-dire - 3mo 3Vo 3

A partir de leacutegaliteacute mo = Vo on est tenteacute deacutecrire cette autre ml vl

eacutegaliteacute mo = ml mais on na donneacute aucune signification aux eacutecri-Vo Vl

(1) Le mot homogegravene a ici un sens tout autre que dans la locution grandeurs homogegraveshynes entre elles mentionneacutee agrave la fin de Ill et preacutesenteacutee en X middotmiddot

45

tures telles que mo ougrave figurent deux grandeurs de natures distinctes Vo

(voir la remarque fin de V - 2)

On peut cependant mettre en regarcL m0 et v0 m1 et v1 et mecircme consideacuterer plusieurs morceaux de la mecircme substance

mo ml m2 ma

Vo vl v2 Va

Le tableau ainsi obtenu possegravede la proprieacuteteacute suivante le rapport de deux termes de la premiegravere suite quels qlils soient est eacutegal au rapport des deux termes correspondants de la seconde

Cette proprieacuteteacute est analogue agravecelle que preacutesentent deux suites proshyportionnelles de nombres par exemple

6 18 9 2

4 12 6 43

A cause de cette analogie on dit que la suite des masses est proporshytionnelle agrave la suite des volumes ou que la suite des volumes est proporshytionnelle agrave la suite des masses ou que les deux suites sont proportionshynelles

De faccedilon abreacutegeacutee on dit que la masse dune substance homogegravene est proportionnelle agrave son volume ce qui signifie que la masse est foncshytion lineacuteaire du volume celui-ci eacutetant consideacutereacute comme une variable Reacuteciproquement le volume est fonction lineacuteaire de la masse

On a deacutejagrave employeacute un tel langage mais agrave propos de deux grandeurs de mecircme nature (V- 2) le peacuterimegravetre dun carreacute est proportionnel au cocircteacute de celui-ci

Avec les noqtbres des suites proportionnelles donneacutees plus haut on eacutecrit des eacutegaliteacutes

amp = 18 = 2 = _2_ = 1 5 4 12 6 43

Avec les cocircteacutes et peacuterimegravetres de carreacutes on eacutecrit aussi des eacutegaliteacutes

~ = c2 = ca = 025 P1 P2 Pa

middotLanalogie serait complegravete si les quotients mo m1 m2 v0 v1 v2

recevaient une deacutefinition et pouvaient ecirctre deacuteclareacutes eacutegaux Ils ne sont pas des nombres Peuvent-ils ecirctre consideacutereacutes comme des grandeurs Cette question est lobjet dece qui suit

46

VI - 2 Un exemple de quotient de deux grandeurs quotient dune masse par un volume

VI-- 21 Envisageons une opeacuteration noteacutee II] qui agrave tout couple constitueacute dune masse et dun volume non nul associe une certaine grandeur nouvelle dont on deacutecide quelle est

Proprieacuteteacute A proportionnelle agrave la masse cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la masse ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave volume consshytant on multiplie la masse Jtar un nombre alors elle est elle aussi mul- middot tiplieacutee par ce nombre

Proprieacuteteacute B inversement proportionnelle au volume ce qui signishyfie que si agrave masse constante on multiplie le volume par un nombre ncin nul elle est multiplieacutee par linverse de ce nombre

(Cette double deacutecision nest pas arbitraire elle est telle quagrave des morceaux dune mecircme substance homogegravene est associeacutee une valeur unishyque de cette grandeur)

Choisissons une masse et un volume tous deux non nuls m0 v0 car ils serviront bientocirct duniteacutes de masse et de volume Appelons Po la grandeur nouvelle associeacutee au couple (m0 v0)

Po = mo II Vo bull

Soit un corps de masse rn et de volume v Appelons p la granshydeur nouvelle associeacutee au couple (rn v)

p=m[Dv

La connaissance de m et de entraicircne celle de la mesure 01 dem0 rn quand on prend m0 pour uniteacute

rn= am0

La connaissance de v et de v0 entraicircne celle de la mesure 3 de v quand on prend v0 pour uniteacute

v = 3 v0

On peut alors dresser le tableau suivant

Masse Volume Grandeur nouvelle

(1) mo Vo Po

(2) rn Vo 01 Po

(3) mo v 173 Po

(4) rn v 01 d73

p0 c est-a- 1re p

47

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B

On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B

p = ~ (ex p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en

III - 63 agrave propos de longueurs et accepteacutee pour toute grandeur - ex

P - 73 Po

bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

p = ex( ~ p0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute

P = ~ Po

La grandeur p qui est m [TI v seacutecrit si lon se souvient que m = exm0 et v = 3v0 des deux faccedilons suivantes

p = (ex mo) III (3 Vo) P = ~ Po

ce qui permet de consideacuterer le nombre ~ comme la mesure de p

quand on prend Po cest-agrave-dire m 0 III v0 pour uniteacute

Si par exemple m0 est le gramme et v0 le centimegravetre cube (abreacuteshyviations g et cm3

) la grandeur f-tp relative par exemple agrave une pierre de 300 grammes et de 120 centimegravetres cubes seacutecrit de deux faccedilons

soit f-tp = (300 g) III (120 cm3 )

300soit p = (g [] cm3)p 120

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux eacutecritures m v m0 middot v0 g et cm3 et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe III et supposons quil soit celui de la division dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishy

tures a m 0 III 3 v0 et ~ (mu III v0) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration III est une division et que lamiddot nouvelle grandeur p est deacutefinie comme le quotient de la masse m par le volume v Et on convient de remplacer

leacutecriture m III v par leacutecriture m Ainsi v

P = ex m 0 = ~ x mo 3 Vo 3 Vo

f-tp = _1QQ_g__ = 25 _L 120 cm3 cm3

48

Ces conventions sont justifieacutees par la commoditeacute du calcul et du langage Comme celles de III - 7 elles sont sans inconveacutenient matheacuteshymatique Et sans inconveacutenient peacutedagogique La simpliciteacute des eacutecritures ne doit pas masquer la signification de celles-ci

VI - 22 Lorsque les masses m0 et m et les volumes v0 et v des lignes (1) et (4) du tableau ci-dessus sont relatifs agrave deux morceaux dune mecircme substance homogegravene on sait (VI- 1) que les suites (m0 m) et (v0 v) sont proportionnelles

Les nombres a et 3 des eacutegaliteacutes m = a m0 v = 3 v0

sont donc eacutegaux et la grandeur p attacheacutee agrave m et v (ligne 4) est eacutegale agrave la grandeur p0 attacheacutee agrave m0 et v0 (ligne 1)

Plus geacuteneacuteralement les eacutecritures mo m1 m2 de la fin de Vo V1 V2

VI - 1 ont reccedilu comme on le souhaitait une signification de plus elles deacutesignent la mecircme grandeur comme on le souhaitait eacutegalement

mo = ml = m2 = p Vo vl v2

La grandeur p qui est la mecircme pour tout morceau dune subsshytance homogegravene peut ecirctre consideacutereacutee comme attacheacutee agrave celle-ci

Il existe dans la langue franccedilaise un qualificatif qui sadapte tregraves bien agrave la situation une substance A est dite 3 fois plus dense quune autre B si agrave volume eacutegal la masse de A est triple de celle de B ou aussi bien si agrave masse eacutegale le volume de A est le tiers du volume de B La grandeur attacheacutee agrave A est triple de la grandeur attacheacutee agrave B

La grandeur p porterait avantageusement le nom de densiteacute() Elle a porteacute longtemps le nom de masse speacutecifique comme eacutetant un des caractegraveres de la substance envisageacutee Elle porte leacutegalement celui de masse volumique

Malgreacute ces deux locutions ougrave un qualificatif suit le mot masse elle nest pas une masse Peut-ecirctre atteacutenuerait-on cet inconveacutenient par lemploi dun trait dunion il serait sage deacutecrire masse-volumique comme on eacutecrit force-eacutelectromotrice grandeur qui nest pas une force

VI- 23 En deacutefinitive 1deg) Si un corps a une masse m et un volume v sa masse volumishy

que p est donneacutee par p = m v

(1) La densiteacute dune substance homogegravene solide ou liquide est par deacutefinition le rapport de deux masses celle dun certain volume de cette substance agrave celle dun mecircme volume deau prise agrave 4degC Elle est donc le rapport de la masse volumique de la substance agrave celle de leau prise agrave 4degC Cette derniegravere eacutetant lgcm la densiteacute dune substance est donc la mesure de sa masse volumique avec luniteacute gcm

49

On dit quon a diviseacute une masse par un volume

ft est la masse volumique de la substance qui le constitue sil est homogegravene sil ne lest pas ft est sa masse volumique moyenne

2deg) Si m a pour mesure a quand on prend m0 pour uniteacute et si v a pour mesure 3 quand on prend v0 pour uniteacute ft a pour mesure a middot m middot

-3 si on prend ~ pour uniteacute de masse volumique Vo

Par exemple m0 et v0 eacutetant respectivement le gramme et le centishymegravetre cube on creacutee agrave partir deux une uniteacute de masse volumique le gramme par centimegravetre cube cest la masse volumique dun corps de masse 1 gramme et de volume 1 centimegravetre cube On leacutecrit gcm3

bull

t Les suites ci-contre sont proportionnelshyles les quotients gcml kgdm3

tm3

m3 deacutesignent donc la mecircme uniteacute de masse volumique On leacutenonce gramme par censhy

timegravetre cube kilogramme par deacutecimegravetre cube tonne par megravetre cube La masse volumique de laluminium est aussi bien 27 gcml que 27 kgdm3 ou 27 tm3

bull

VI - 3 Un autre exemple quotient dun volume par une masse

Tout au long de VI - 2 on agraveurait aussi bien diviseacute des volumes par des masses que des masses par des volumes middot

Une pierre de 120 centimegravetres cubes a une masse de 300 grammes

Elle a un volume massique de j~g cm3g soit 04 cm~g Si cette

pierre est homogegravene tout morceau de masse 1 g a un volume de 04 cm3

bull

VI - 4 Quotient de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee Soit B lensemble des grandeurs (autres que la grandeur nulle) de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee On deacutesigne comme de coutume leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave

(1) En cegrave qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III 4 (2) cette preacutecaution eacuteie langage est rerieacuteiue riecirciessaire par les restrictions quon estpaifois obligeacute dapporter agrave la deacutefinition des opeacuterations restrictions quon mentionnera en VIII- 1

50

celles de VI- 21 on appelle cdle-ei quotient de a par b(I) on dit quon a diviseacute a par b et on eacutecrit

c = b

(Il peut se faire que c soit un nombre le quotient de a par b quon peut alors appeler rapport a eacuteteacute lobjet du chapitre V)

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs

deacutefinies par les quotients ~ et ~ sont de mecircme nature)

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme unishyteacutes puis simplifiant les eacutecritures comme en VI - 2 on eacutecrit successiveshyment a= ah b=(Jk ((J nest pas nul puisque b nest pas la granshydeur nulle)

c = = oth = x J_b (Jk (J k

ce qui exprime que la grandeur c a pour mesure a quand on prend7f

~ pour uniteacute

On eacutecrit aussi bien cette miteacute hlk On leacutenonce h park On dit quon a deacutefini une uniteacute deacuteriveacutee2) ou composeacutee agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave choisir un terme de la langue usuelle pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c ou agrave en creacuteer un

Remarque Pourqugraveoi leacutecriture ~ na-t-elle de signification que

si la grandeur b nest pas nulle Quadvient-il si variable et susceptishyble decirctre nulle elle lest effectivement

Prenons deux exemples

1deg) si avec un volume donneacute a de meacutetal on fait un fil dont laire

de la section est b on en obtient une longueur ~ dautant plus

grande que b est plus petite Mais si laire b est nulle on ne peut pas parshyler de longueur puisquil ny a pas de fil

(1) Par convention le quotient de deux grandeurs positives est positif on en deacuteduit que le quotient de deux grandeurs de signes contraires est neacutegatif et que le quotient de deux grandeurs neacutegatives est positif middot

(2) On se gardera de confondre le sens preacutesent de ladjectif deacuteriveacutee avec le sens qua cet adjectif dans fonction deacuteriveacutee dune fonction Sur ce second sens voir Xl - 14

2deg) la masse volumique dune substance homogegravene est ~ ougrave a et

b sont respectivement la masse et le volume dun eacutechantillon que nous allons dire non vide de cette substance Pour un eacutechantillon vide a est la masse nulle b est le volume nul mais on ne saurait parler de sa masse volumique puisquon ne saurait dire de quelle substance il sagit

Dune maniegravere plus matheacutematique la grandeur b neacutetant pas nulle

les eacutegaliteacutes ~ = e et a= be contiennent les mecircmes informations (le

produit be de deux grandeurs sera deacutefini en VII) Si b est nulle le proshyduit be lest aussi quelle que soit e

Dans le premier exemple la grandeur a nest pas nulle et leacutegaliteacute a = be est fausse Dans le second a est nulle et leacutegaliteacute est vraie quelle

que soit e Dans les deux cas leacutecriture ~ qui devrait deacutefinir e na

pas de signification

Le traitement des eacutecritures est formellement le mecircme que si les letshytres deacutesignaient des nombres

VI - 5 Usages du quotient de deux grandeurs

VI- 51 Proportionnaliteacute Le proceacutedeacute de deacutefinition dune granshydeur e comme quotient dune grandeur a par une autre b est particuliegravereshyment bien adapteacute agrave toute situation ougrave comme en VI - 22 a est proshyportionnelle agrave b

Dans la suite deacutegaliteacutes m m mmiddot_=_=~=p Vo Vt Vz

p apparaicirct comme coefficient de proportionnaliteacute de la suite (m0 m1 m2) agrave la suite (v0 v1 v2) Mais ce coefficient est une grandeur et non un nombre alors que les coefficients de proportionnaliteacute rencontreacutes au chapitre V eacutetaient des nombres

Ainsi le mot proportionnel semploie aussi aiseacutement avec des granshydeurs de natures distinctes quavec des grandeurs de mecircme nature et quavec des nombres La phrase y est proportionnel agrave x construite au singulier sinterpregravete ainsi

1deg) x et y sont deux variables deacutependant lune de lautre

2deg) cette deacutependance est expliciteacutee par y = Kx ougrave

bull si les variables x et y sont des nombres K est un nombre consshytant on est en preacutesence de 1 application lineacuteaire x _ Kx middot

bull si les variables x et y sont des grandeurs de mecircme nature ce qui eacutetait lobjet du chapitre V K est encore un nombre constant lapplicashytion x _ Kx est encore dite lineacuteaire

52

bull si les variables x et y sont des grandeurs de natures distinctes K est cette fois-ci une grandeur constante et leacutecriture Kx est celle dun produit de deux grandeurs objet de VII Par exemple pour cles morshyceaux daluminium le volume v eacutetant consideacutereacute comme variable la masse est limage de v par lapplication v (27 gcm3

) x v quon dit encore lineacuteaire middot

VI - 52 En labsence de proportionnaliteacute des moyennes Mecircme en labsence de proportionnaliteacute les quotients de grandeurs

preacutesentent de linteacuterecirct

Si un corps a une masse m et un volume v le quotient m est sa v

masse volumique moyenne le quotient Y est son volume massique m

moyen Leacutepithegravete rrioyen est inutile si le corps est homogegravene

Si un mobile a parcouru une distance a pendant une dureacutee b le

quotient ~ est sa vitesse moyenne leacutepithegravete est inutile si le mouveshy

ment est uniforme

VI- 53 Un quotient tregraves employeacute baz- ba1 relatif agrave une granshyz- 1

deur a fonction dune grandeur b Leacutetude d~un pheacutenomegravene physique comporte bien souvent la

recherche des grandeurs dont deacutepend une grandeur a pour eacutetudier le rocircle de chacune delles on les fixe toutes (autant quil est possible) agrave lexception de lune delles b puis on donnemiddot agrave b diffeacuterentes valeurs b1 bz b3 et on observe les valeurs a1 a2 a3 correspondantes que prend a

Pour fixer les ideacutees choisissons bz plus grand que b1bull La diffeacuterence bz- b1 (deacutefinie comme eacutetant la grandeur quil faut additionner agrave b1 pour obtenir bz) est appeleacutee accroissement que prend la variable b quand elle passe de b1 agrave bi

De trois choses lune

a

~middot+-------------~ az est plus grand que a1 leacutecart az- a1 se preacutesente comme une

augmentation

53

a

a

est plus petit que a1 leacutecartat+------ a2 se preacutesente comme une a1 a2

diminution

1 b0

Dans les trois cas a2 - a1 est appeleacute accroissement de a quand b passe de b1 agrave b2bull Cest en effet loccasion dutiliser les grandeurs neacutegatishyves vues en III- 72 et dadopter le mecircme langage que si a eacutetait foncshytion numeacuterique de b laccroissement a2 - a1 est positif dans le premier cas nul dans le second neacutegatif dans le troisiegraveme

Fixons bto donc aussi a1bull Le quotient ba2 -ab1 permet dappreacutecier 2- 1

la faccedilon dont se modifie a au voisinage de a1 quand b se modifie au voishysinage de bto et cela dautant mieux que lon choisit b2 plus proche de b1 (cest lagrave une ideacutee intuitive agrave laquelle leacutetude des pheacutenomegravenes physiques nous a habitueacutes)

Bien sucircr si a se mesure avec luniteacute h et b avec luniteacute k le quotient

ab2 - ab1 se mesure avec 1 uniteacute hlk quel que soit 1 eacutecart (non nul) entre 2- 1

b2 et bt La pression atmospheacuterique p 1 en un lieu donneacute agrave une date estt1

une information utile en meacuteteacuteorologie mais la faccedilon dont la pression se

modifie appreacutecieacutee par le quotient P2 - Pt ougrave p 2 est la valeur quelle t2- tl

prend agrave la date t2 est une information preacutecieuse ce quotient indique par son signe dans quel sens elle se modifie (elle augmente elle est stashytionnaire elle diminue) et par son module si elle se modifie lentement ou rapidement

La tempeacuterature au sein de leacutecorce terrestre deacutepend de la profonshydeur du point ougrave elle est observeacutee Soient 01 et 02 les tempeacuteratures en deux points dune mecircme verticale situeacutes agrave des distances et duz1 z2

54

_ _

sol quand les geacuteographes disent que le degreacute geacuteothermicircque est de 33 rn

pour les couches superficielles ils veulent dire que le quotient Zz- Z1

0z- 01 est 33 megravetres par kelvin

Le quotient ba2 - ab1 peut avoir une signification simple et recevoir - z- 1

un nom Par exemple sur une route rectiligne une voiture aux dates

et t2 a des vitesses et v2 le quotient Vz- v1 informe sur la t1 v1 tz- tl faccedilon dont se modifie la vitesse il est appeleacute acceacuteleacuteration moyenne entre t1 et t2bull Luniteacute hlk est ici par exemple le megravetre agrave la seconde par

seconde uniteacute quon peut eacutecrire ms et quon eacutecrit aussi ms2 1 bull

s Si une bobine est traverseacutee agrave la date t1 par un flux dinduction 4gt1 et

agrave la date t2 par un flux 4gt 2 (luniteacute leacutegale de flux magneacutetique est le

weber) le quotient - qi2 4gt 1 est la forceeacutelectromotrice moyenne tz tl

dont la bobine est le siegravege entre t1 et t2 luniteacute leacutegale de forceshyeacutelectromotrice est le weber par seconde cest-agrave-dire le volt (Le signe - placeacute devant le trait de fraction reacutesulte des conventions habituelles sur lorientation des champs eacutelectriques et magneacutetiques)

Revenons au quotient ba2 - ab1 relatif agrave une grandeur a fonction z- 1

dune autre b Sil se trouve que a est proportionnelle agrave b cest-agrave-dire que a est fonction lineacuteaire de b alors

a1 a2 a2 -a1 b1 - bz - bz- b1

et le quotient ~- ~ est eacutegal au coefficient de proportionnaliteacute de a agrave

b il est constant

Il est eacutegalement constant dans les cas ougrave la grandeur a sans ecirctre proportionnelle agrave b est telle que les accroissements quelle prend sont proportionnels aux accroissements correspondants de b Exemple lonshygueur dune tige meacutetallique fonction de sa tempeacuterature

Hormis ces cas le quotient ba2 - ab1 nest pas constant z- 1

On trouvera en XI - 14 une suite agrave ces consideacuterations

VI - 6 Quelques exemples de quotients de deux grandeurs

VI- 61 Citons dabord quelques exemples classiques outre ceux quon a deacutejagrave rencontreacutes (masse volumique volume massique vitesse acceacuteleacuteration) shy

55

La concentration dune solution est le quotient de la masse de la substance dissoute par le volume de la solution Elle est comme la masse volumique le quotient dune masse par un volume

Un deacutebit est le quotient dun volume par une dureacutee dans un autre contexte il peut ecirctre le quotient dune masse par une dureacutee Le premier est appeleacute deacutebit-volume le second deacutebit-masse

La pression exerceacutee par une force f agissant uniformeacutement sur une

surface daire a est L a

La puissance moyenne dun moteur qui fournit une eacutenergie E penshy

dant une dureacutee d est ~

La diffeacuterence de potentiel agrave un instant donneacute entre deux points dun circuit parcouru par un courant eacutelectrique continu dintensiteacute I est

~ ougrave P est la puissance libeacutereacutee entre ces deux points

Une vitesse angulaire est le quotient dun angle par une dureacutee On a appeleacute vitesse le quotient dune longueur par une dureacutee une vitesse angulaire nest donc pas une vitesse

Une vitesse areacuteolaire est le quotient dune aire par une dureacutee (elle nest donc pas une vitesse) La seconde loi de Kepler eacutenonce que le moushyvement dune planegravete autour du Soleil se fait agrave vitesse areacuteolaire consshytante

VI - 62 Cette voie ferreacutee est eacutequipeacutee de rails de 60 kgm Cette grandeur est une masse lineacuteique quotient dune masse par une lonshygueur On conccediloit que la masse lineacuteique est une caracteacuteristique imporshytante dun rail Et dune fibre textile lindustrie textile utilise le millishygramme par megravetre quelle appelle tex

VI - 63 Dun manuel de jardinage Arroser agrave raison de 2 fm2 bull

Ce qui est une longueur sur une surface de 1 m2 leau ainsi reacutepartie

aurait un volume de 2 litres donc une eacutepaisseur de ~ soit 1 m2

2 000 cm3 soit 2 mm 10 000 cm2

VI- 64 On parlerait aussi bien dun apport deau de 2 kgm 2

on diviserait une masse par une aire

On utilise un tel quotient dune masse par une aire quand on eacutenonce La production moyenne de ces vergers de noyers est dune tonne par hectare Cette tonne par hectare est 100 gm2

bull

On divise aussi une masse par une aire pour obtenir une masse surshyfacique grandeur utile agrave propos de feuilles de papier de plaques de tocircle de dalles de beacuteton

56

VI - 65 Le pouvoir isolant du freacuteon est tregraves bon 14 000 Vrrim

On sait que la tension (1) U middotneacutecessaire pour provoquer une eacutetinshycelle eacutelectrique agrave travers une couche dun isolant donneacute est au moins approximativement proportionnelle agrave leacutepaisseur e de celle-ci La phrase ci-dessus exprime que pour une couche de freacuteon eacutepaisse de 1 mm elle est 14 000 V

Cette proportionnaliteacute conduit agrave sinteacuteresser au quotient u quie

est une grandeur nouvelle appeleacutee champ eacutelectrique Tant que le champ eacutelectrique ne deacutepasse pas 14 000 Vmm le freacuteon est isolant

VI- 66 La lampe agrave vapeur de sodium est celle qui offre le meilshyleur rapport flux-lumineux 1 puissance consommeacutee de 92 agrave 120 lumens par watt Ce rapport nest que JO agrave 20 lumens par watt pour une lampe agrave incandescence

Phrases claires ougrave est introduit le quotient (improprement appeleacute ici rapport) dun flux lumineux par une puissance Cette nouvelle granshydeur porte le nom defficaciteacute lumineuse

VI- 67 Le pouvoir calorifique de lalcool agrave brucircler est 7 calories par gramme celui du benzegravene est 10 calories par gramme Ou mieux puisque les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec les uniteacutes deacutenergie respectivement 29 et 42 kilojoules pat gramme (2) (Pour joule et kiloshyjoule voir VII - 1)

Les kilojoules par gramme se lisent aussi sous la mention valeur eacutenergeacutetique sur les emballages des produits alimentaires (des pays ougrave les consommateurs ont pour souci de ne pas trop grossir) Yaourt X 23 kJg confiture Y 12 kJg

A propos de protection contre les radiations on utilise le joule par kilogramme quon appelle sievert et le rem 1 rem = 001 sievert

(l) Tension est synonyme de diffeacuterence de potentiel

(2) La calorie dont uuml est question ici est la millithermie cest la quantiteacute de chaleur (leacutenergie) quil faut fournir agrave 1 kilogramme deau pour eacutelever sa tempeacuterature dun degreacute (plus preacuteciseacutement pour la porter de 145degC agrave 155degC) On lappelle parfois calorieshykilogramme

La microthermie en est le 11 000 on lappelle parfois calorie-gramme Elles eacutetaient parfois appeleacutees assez curieusement grande calorie et petite calorie resshy

pectivement Elles sont souvent ce qui est plus gecircnant appeleacutees lune et lautre calorie il en reacutesulte des confusions lors de la lecture de certains textes mais aussi chez les auteurs de ceux-ci

Depuis 1978 ces uniteacutes ont cesseacute decirctre leacutegales les quantiteacutes de chaleur se mesurent avec la mecircme uniteacute que leacutenergie le joule (voir VII - 1) la microthermie est eacutegale agrave 4185 joules et la thermie agrave 4185 kilojoules

Le kilowattheure (voir VIII - 82) eacutetant 3 600 kilojoules la thermie est agrave peu pregraves 116 kilowattheure

57

Ces grandeurs quotients dune eacutenergie par une masse sont des eacutenergies massiques

VI- 68 Le pouvoir calorifique de ce sous-produit gazeux est inteacuteressant 9 000 kJimm Le pouvoir calorifique est ici le quotient dune eacutenergie par un volume il est une eacutenergie volumique La pression et la tempeacuterature du gaz sont supposeacutees constantes et donneacutees

VI - 69 Cette voiture consomme JO litres aux 100 Chacun connaicirct ce langage raccourci de 10 litres dessence pour 100 kilomegravetres de parcours On dirait aussi bien 01 flkm Le litre par kilomegravetre pour un carburant donneacute est une uniteacute dune grandeur souvent appeleacutee consommation

VI - 610 La nervositeacute dune voiture est le quotient de la puisshysance de son moteur par la masse de la voiture cest une puissance masshysique Elle est parfois appeleacutee improprement puissance agrave la tonne

VI- 611 Le kilogramme par heure peut servir agrave mesurer par exemple la capaciteacute de production de cuivre dans une cuve agrave eacutelectrolyse

La production dacide sulfurique dune usine de moyenne imporshytance est 500 tonnes par jour

La pollution atmospheacuterique par le plomb si on construit cette usine daccumulateurs sera de 43 kilogrammes par jour

On reconnaicirct ici la grandeur appeleacutee deacutebit-masse en VI- 61

VI - 612 Limportance du reacuteseau routier du reacuteseau ferreacute dun pays se mesure en kmlkm2

bull

VI- 613 On peut citer ici les grandeurs concernant les eacutechanges commerciaux Si le prix est une grandeur le prix surfacique en est une autre les phrases que voici nont pas la mecircme signification

Ce terrain coucircte 1 000 F Ce terrain coucircte 1 000 Flm 2

Les uniteacutes suivantes permettent agrave elles seules dimaginer ce qui fait lobjet de leacutechange

Flkg Fig Fit Flf Flm Flkm Flha Flm3 Flh FlkWh etc

Et aussi FIF uniteacute inutile qui aurait sa place au chapitre V La taxe locale est 015 franc par franc On a longtemps dit 15 centimes le franc On eacutecrit quelle est 15

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VII - PRODUITS DE GRANDEURS

La division dans un ensemble numeacuterique est proche parente de la multiplication En est-il de mecircme pour les divisions preacutesenteacutees en VI Autrement dit peut-on deacutefinir une grandeur comme produit de deux autres

La reacuteponse est a priori affirmative si on avait envisageacute dabord les grandeurs vitesse et dureacutee plutocirct que les grandeurs longueur et dureacutee on aurait sans doute deacutefini une grandeur nouvelle la longueur comme produit dune vitesse et dune dureacutee

Cest dailleurs exactement lattitude que lon a dans Leacutetoile la plus proche de nous Soleil excepteacute est situeacutee agrave 42 anneacutees de lumiegravere lanneacutee de lumiegravere est une longueur cest le produit dune vitesse celle de la lumiegravere (300 000 kms) par une dureacutee lanneacutee Lanneacutee de lumiegravere est agrave peu pregraves 910 12 km

Si un ami deacutedare Jhabite agrave dix minutes dici il agit de mecircme sous-entendant la vitesse agrave employer celle dun pieacuteton par exemple

VU - 1 Un exemple travail dune force

Le poids de lhorloge celui quon remonte chaque semaine est une piegravece de fonte de 5 kilogrammes Il exerce sur les rouages une force de 49 newtons (1) Quand cette piegravece de fonte descend de 2 megravetres cette force fournit aux rouages une certaine eacutenergie

La piegravece de fonte de lhorloge du beffroi dune part exerce une force plus grande parce quelle a une plus grande masse dautre part descend dune plus grande hauteur Pour ces deux raisons elle fournit une plus grande eacutenergie

Si leffet dune force est un deacuteplacement du corps sur lequel elle sexerce on dit quelle travaille cest-agrave-dire quelle fournit de leacutenergie

Cette eacuten~rgie est fonction de deux grandeurs de la force elle-mecircme et de la longueur du deacuteplacement Si le deacuteplacement est de mecircme direcshytion et de mecircme sens que la force on deacutecide que leacutenergie est

Proprieacuteteacute A) proportionnelle agrave la force cest-agrave-dire fonction lineacuteaire de la force ce qui signifie (voir VI - 1) que si agrave longueur consshytante de deacuteplacement on multiplie la force par un nombre alors leacutenershygie est elle aussi multiplieacutee par ce nombre middot

(1) Luniteacute leacutegale de force est le newton que le lecteur se repreacutesentera facilement sil retient que le poids dun corps de masse 1 kilogramme (cest-agrave-dire la force quexerce la pesanteur sur ce corps) est 981 newtons agrave peu pregraves 1 deacutecanewton (daN)

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Proprieacuteteacute B) proportionnelle agrave la longueur du deacuteplacement cestshyagrave-dire fonction lineacuteaire de la longueur ce qui signifie que si agrave force constante on multiplie la longueur par un nombre alors leacutenergie est eacutegalement multiplieacutee par ce nombre

On est en preacutesence dune opeacuteration qui agrave tout couple constitueacutemiddot dune force et dune longueur associe une eacutenergie Notons 18] cette opeacuteration Leacutenergie e associeacutee au couple (ji) est middot

e=J[8li Choisissons une force Jo et une longueur f0 non ~mlles (elles sershy

viront duniteacutes) Au couple (j0 fa) est associeacutee leacutenergie e0

eo =Jo 18] io La connaissance de J et Jo entraicircne celle de la mesure œ de J

quand on prend Jo pour uniteacute J = œJo

La connaissance de i et fa entraicircne celle de la mesure (3 de i quand on prend fa pour uniteacute

i = 3fo

On peut alors dresser le tableau suivant

force longueur eacutenergie

(1) Jo io eo

(2) J io œe0

(3) Jo i f3eo

(4) J i (œ(3)eo

On passe de la ligne (1) agrave la ligne (2) par utilisation de la proprieacuteteacute A On passe de la ligne (1) agrave la ligne (3) par utilisation de la proprieacuteteacute B On obtient la ligne (4)

bull ou bien en partant de (2) et en utilisant la proprieacuteteacute B e = (3(œe0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-associativiteacute deacutecrite en III- 63

e = (œ(3) eo bull ou bien en partant de (3) et en utilisant la proprieacuteteacute A

e = œ((3e0) ce qui donne gracircce agrave la pseudo-asociativiteacute e = (œ(3) eo

Ainsi e qui est J 18] i seacutecrit de deux faccedilons e = (œJo) l8l (f3fo) e = (œ(3)eo

60

ce qui permet de consideacuterer leuombre a3 comme la mesure de e quand on prend e0 cest-agrave-dire fo [81 f0 pour uniteacute

Si par exemple fo est le newton et f0 le megravetre (abreacuteviations N et rn) leacutenergie E fournie par la descente de la masse de fonte de notre horshyloge seacutecrit de deux faccedilons

soit E = (49 N) [81 (2 rn) soit E = ( 49 x 2)(N [81 rn)

Oublions les significations que nous avons donneacutees aux1eacutecrituresf

R f 0 R0 Net rn et supposons quelles deacutesignent des nombres oublions aussi la signification donneacutee au signe [81 et supposons quil soit celui de la multiplication dans lensemble des nombres positifs Alors les eacutecrishytures (af0) Qlt1 (3fo) et a3(f0 [81 fo) deacutesigneraient le mecircme nombre

Se fondant sur cette analogie on convient de dire que lopeacuteration [81 est une multiplication et que 1eacutenergie e est deacutefinie comme le produit

de la force f par la longueur f Et on convient de remplacer leacutecriture f [81 R par jxf ou fR ou fR

Ces conventions sont justifieacutees comme celles de III - 7 et VI - 21 par la cqmmoditeacute des calculs et du langage elles sont sans inconveacutenient matheacutematique

On eacutecrit donc e = afo X f3Ro = af3fofo E = 49 N x 2 rn = 98 N x rn = 98 Nm

En reacutesumeacute Une force f qui provoque un deacuteplacement de longueur Rdans sa propre direction et son propre sens fournit une eacutenergie e donshyneacutee par e = fR

On dit quon a multiplieacute une force par une longueur

Si f a pour mesure ci quand on prend fo pour uniteacute et si Ra pour mesure 3 quand on prend f0 pour uniteacute e a pour mesure a3 si on prend fo f0 pour uniteacute deacutenergie

Par exemple fo et f0 eacutetant respectivement le newton et le megravetre on creacutee agrave partir deux une uniteacute deacutenergie le newton x megravetre Cest leacutenershygie que fournit une force dun newton qui provoque un deacuteplacement dun megravetre la force et le deacuteplacement ayant mecircme direction et mecircme sens On leacutecrit Nxm ou Nm ou Nm (mais non pas mN voir VIII- 21)

On le lit newton-megravetre et surtout pas newton par megravetre qui serait le quotient dunemiddotforce par une longueur

Le newton x megravetre ou newton-megravetre porte un autre nom joule (abreacuteviation J) Cest une uniteacute deacutenergie quil est facile de se repreacutesenshyter eacutelevez dun megravetre un objet dun hectogramme (son poids est agrave peu pregraves 1 newton) vous lui aurez fourni une eacutenergie dun joule (sur la

61

Terre sur la Lune vous lui en auriez fourni le sixiegraveme environ) Lobjet restituera cette eacutenergie sil redescend et sarrecircte apregraves 1 megravetre de deacutenivellation middot

Un retour aux quotients de VI nous permet une parenthegravese la puissance dun moteur eacutetant deacutefinie comme quotient de leacutenergie quil fournit par le tempsmiddot quil lui faut pour la fournir la puissance du moteur de notre horloge est 98 Jsemaine soit

98 joules(7 x 24 x 3 600) secondes soit 000016 jougraveleseconde Ce joule par seconde est le watt Notre horloge est actionneacutee par un moteur de 016 milliwatt La descente dun second poids actionne le marteau de la sonnerie

VIl - 2 Aire dun rectangle

Soient a et bles longueurs des cocircteacutes dun rectangle et A son aire Si laissant lune de ces deux longueurs fixe on double ou triple lautre laire est doubleacutee ou tripleacutee Laire dun rectangle est proportionnelle agrave chacune demiddot ses dimensions

La deacutemarche suivie est la mecircme quen VII- 1 on rattache (sans que cela soit neacutecessaire voir VIII - 62) laire A au produit a x b et lon eacutecrit A= ab

Les calculs se conduisent de la mecircme faccedilon avec cette seule partishyculariteacute que les deux grandeurs dont on fait le produit sont de mecircme nature

Soit f0 une uniteacute de longueur et a et 3 les mesures respectives de a et b avec cette uniteacute

A = (af0) X (3f0) = (a3)(f0 X f0)

Par exemple si f0 est le centimegravetre (abreacuteviation cm) laire dun rectangle dont les cocircteacutes ont pour longueurs 3 cm et 5 cm est 3 cm x 5 cm Pour transformer cette eacutecriture on creacutee une uniteacute daire quon eacutecrit cm x cm et mecircme cm2

bull Ainsi naicirct le centimegravetre carreacute et naissent de la mecircme faccedilon le megravetre carreacute le pouce carreacute le pied carreacute

Le centimegravetre eacutetant 001 rn le centimegravetre carreacute aire dun rectangle dont les cocircteacutes mesurent 1 cm (rectangle carreacute donc) peut seacutecrire 001 rn x 001 rn soit toujours par la mecircme meacutethode de calcul 00001 m2

bull

Dans ce qui preacutecegravede a et b sont mesureacutes avec la mecircme uniteacute mais rien nempecircche de mesurer par exemple a en kilomegravetres et ben megravetres une route de 3 km dont lemprise est large de 8 rn occupe 3 km x 8 rn de terrain soit 24 kmm Cette uniteacute daire le kilomegravetre-megravetre ou aussibienlemegravetre-kilomegravetreseacutecrit 1 mx1 ooomiddotm ou 1 OOOmxm soit 1 000 m 2

bull

62

VII - 3 Produit de deux grandeurs

Soit A lensemble des grandeurs de mecircme nature quune grandeur donneacutee et B lensemble des grandeurs de mecircme nature quune autre grandeur donneacutee ensemble eacuteventuellement eacutegal agrave A On deacutesigne selon lusage leur produit carteacutesien (1) par A x B

Si au moins dans une partie de A x B (2) on peut associer agrave tout couple (ab) une grandeur c satisfaisant agrave des conditions analogues agrave celles de VII 1 on appelle celle-ci produit de a et b (3) on eacutecrit c=axb ou c=bxa on eacutecrit aussi c=ab c=ba on dit quon a multiplieacute a par b ou b par a

On deacutefinit ainsi une opeacuteration fonction de A x B vers lensemble C des grandeurs de mecircme nature que c (On deacuteclare en effet que lorsque a et a sont de mecircme nature et b et b eacutegalement les grandeurs deacutefinies par les produits a x b et a x b sont de mecircme nature) middot

Si la grandeur a ou la grandeur b est nulle la grandeur c 1est aussi

On choisit un eacuteleacutement h de A et un eacuteleacutement k de B comme uniteacutes puis usant largement de simplifications deacutecritures comme en VII -1 on eacutecrit successivement

a = ah b = (3k c =ab= (ah) x ((3k) = (ot3)(h x k)

ce qui exprime que la grandeur ca pour mesure ot3 quand on prend h x k pour uniteacute

On eacutenonce cette uniteacute en citant lun apregraves lautre les noms des deux uniteacutes h et k (ouk eth) on leacutecrit h x k ou hk ou hk On dit lagrave encore quon deacutefinit une uniteacute deacuteriveacutee (on dit aussi composeacutee) agrave partir de h et k

Il reste si on le juge utile agrave adopter un vocable pour deacutesigner les grandeurs de mecircme nature que c en le prenant dans la langue usuelle si elle en contient un qui convienne ou en le creacuteant

VU - 4 Exemples de produits de deux grandeurs

On a preacutesenteacute ci-dessus eacutenergie fournie par une force qui travaille et aire dun rectangle

La quantiteacute de mouvement agrave un instant donneacute dun corps de masse m et de vitesse v est le produit mv middot

La force qui agrave un instant donneacute communique agrave une masse m une acceacuteleacuteration Y (VI - 53) est mY

(1) En ce qui concerne le produit carteacutesien de deux ensembles voir la note de III - 4 (2) Mecircme remarque quen la note (2) de VI- 4 (p 50) (3) Convention analogue quant au signe de c agrave celle de VI 4

63

En meacutecanique on deacutefinit une action comme produit dune eacutenershygie et dune dureacutee (cf principe de Maupertuis dit de moindre action) On se gardera de confondre ce produit et le quotient dune eacutenergie par une dureacutee qui est une puissance

-+ Etant donneacutee une force f agissant sur un solide mobile autour

dune droite 6 orthogonale agrave sa direction on appelle moment de cette force par rapport agrave cette droite le produitjx OP ougrave OP est la longueur

-+ -+ qui seacutepare 6 du support de f (Sur les notations f etj voir III- 92)

tl-1-------J110

La quantiteacute deacutelectriciteacute qui franchit pendant une dureacutee d un point dun circuit eacutelectrique parcouru par un courant continu dintensiteacute 1 est Id

5 millimegravetres de pluie sur un champ dun hectare cest 50 megravetres cubes deau un volume a eacuteteacute obtenu ici comme produit dune longueur par une aire

Ce chantier de construction dune autoroute a neacutecessiteacute un deacuteplashycement de terres de 40 millions de megravetres-cubes x hectomegravetres Ce quon transformerait en 4 milliards de m3 x rn uniteacute quon eacutecrirait presque m4 bull Par souci de clarteacute on laisse transparaicirctre les grandeurs dont on fait le produit un volume et une longueur

m3Ces 40 millions de x hm sont 40 hm3 x hm ou bien 40 hm3 x 100 rn ou 4 000 hm3 x rn ou 4 km 3 x rn une montashygne de 4 km3 quon aurait deacuteplaceacutee dun megravetre

On mesure aussi un deacuteplacement de terres agrave laide de la tonneshyhectomegravetre ou de la tonne-kilomegravetre produit dune masse par une lonshygueur Un transport de marchandises un trafic ferroviaire sexpriment en tonnes-kilomegravetres

La loi de Mariotte seacutenonce ainsi la pression p et le volume v dune masse donneacutee dun gaz (dun gaz parfait preacutecisent les physiciens) maintenu agrave tempeacuterature fixe sont tels que le produit pv est constant middot

On mesure celui-ci par exemple agrave laide du bar x centimegravetre cube ou mieux en utilisant les uniteacutes leacutegales de pression et de volume agrave laide du pascal x megravetre cube On verra en X- 52 pourquoi on le mesure aussi en joules (le joule est luniteacute leacutegale deacutenergie)

64

VID - ALGEgraveBRE DES GRANDEURS

Les chapitres preacuteceacutedents ont mis en lumiegravere une analogie certaine entre les opeacuterations sur les grandeurs et les opeacuterations sur les reacuteels Essayons de la preacuteciser

VIII - 1 Addition des grandenrs et mnltiplication externe

Les proprieacuteteacutes de ces deux opeacuterations incitent agrave organiser en vectoshyriel sur R(l) lensemble des grande1mi de mecircme nature quune grandeur non nulle a donneacutee comme chacune de ces grandeurs peut seacutecrire Agravea ougrave Agrave est un reacuteel ce vectoriel est de dimension 1 (un vectoriel de dimenshysion 1 est souvent appeleacute droite vectorielle)

On se heurte ici agrave une difficulteacute pour certaines grandeurs ces opeacuteshyrations ne sont pas partout deacutefinies autrement dit ce ne sont pas des lois de composition Ainsi on ne peut parler de la somme des angles de secshyteurs 150deg et 240deg car 150 + 240 gt 360 de mecircme si 33 deg est un angle de secteur leacutecriture 33deg x 125 nen deacutesigne pas un Des remarques analogues sappliquent aux angles de paires de demi-droites ou de droishytes ainsi quaux angles solides (mais pas aux angles qui interviennent dans les mouvements de rotation)

Une difficulteacute du mecircme genre se preacutesente quand on cherche agrave orgashyniser en vectoriel sur R lensemble des grandeurs de toutes natures en effet laddition nest pas une loi de composition elle ne peut ecirctre deacutefishynie que par morceaux addition des longueurs addition des masses addition des eacutenergies etc (2)

En reacutesumeacute on peut dire que les grandeurs entrent dans un modegravele matheacutematique de vectoriel sur Rpourvu quon garde preacutesent agrave lesprit le fait que ce modegravele doit ecirctre restreint aux seules opeacuterations qui ont une signification physique

(1) On dit quun ensemble E est structureacute en vectoriel sur R (ou en R-vectoriel ou en espace vectoriel sur R) lorsque lon a deacutefini dansE 1deg) une addition associative commutative pourvue dun eacuteleacutement neutre et telle que tout eacuteleacutement de E ait un opposeacute 2deg) une multiplication externe qui agrave tout reacuteel Agrave et agrave tout eacuteleacutement x de E associe un eacuteleacuteshyment de E noteacute AgraveX

ces deux lois eacutetant telles que quels que soient les reacuteels Agrave et p et les eacuteleacutements u et v de E (Agrave+p)u = AgraveU+pu Agrave(u+v) = AgraveU+Agravev Agrave(pV) = (Agravep)v lu = u

(2) Tout au plus peut-on espeacuterer que certaines de ces additions partielles deviennent avec les progregraves de la science reacuteductibles les unes aux autres il neacutetait pas eacutevident au XVIIIbull siegravecle quon pourrait un jour additionner des quantiteacutes de chaleur et des eacutenergies cineacutetiques

65

Vlll -- 2~ Produits de grandeurs middot

VIII 21 Commutativiteacute de la multiplication des grandeurs

Reportons-nous agrave VII 1 travail dune force Aucune raison nimpose dassocier leacutenergie eau couple (jf) piutocirct quau couple (fJ) et leacutecriture e = if est aussi acceptable (et aussi employeacutee) que leacutecrishyture e = jf En particulier le joule est aussi bien le newton-megravetre que le megravetre-newton (comme symbole on ne conserve que Nm car mN se lit millinewton )

Ce qui preacutecegravede seacutetend agrave tout produit de deux grandeurs La multishyplication des grandeurs est commutative

VIII - 22 Associativiteacute de la multiplication des grandeurs

Partons de lexemple familier ougrave a b c sont les longueurs des arecircshytes dun paralleacuteleacutepipegravede rectangle on sait quon obtient le volume V de celui-ci en multipliant la longueur de nimporte quelle arecircte par laire dune face qui lui est perpendiculaire par exemple

V = a(bc) = (ab)c on eacutecrit sans parenthegraveses

V= abc

On objectera que dans cet exemple a b et c sont des grandeurs de mecircme nature sil nen est pas ainsi les eacutecritures (ab)c et a(bc) deacutesignegravent-elles la mecircme grandeur

Prenons lexemple de leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston (on suppose que pendant cette action la pression et latempeacuterashyture du gaz sont maintenues constantes) Les donneacutees du problegraveme sont la pressionp du gaz laireS du piston la longueur fde son deacuteplashycement On peut calculer dabord la force exerceacutee sur le piston pS et la multiplier ensuite par le deacuteplacement f pour obtenir leacutenergie e chershycheacutee

e = (pS)f

On eacutecrit aussi e = p(Sf)

cest-agrave-dire e=pv ougrave v est laccroissement Sf de volume du gaz

On eacutecrit plus simplement e = pSf

Ce qui preacutecegravede est vrai pour tout produit de grandeurs La multiplishycation des grandeurs est associative

VIII - 3 Sommes et produits

VIII- 31 Sommes de produits Il est souvent utile dadditionner des produits de deux grandeurs Par exemple une installation domestishyque deacutelecticiteacute utilise selon le nombre de lampes ou dappareils en

66

fonction des puissances P 1 P2 P3 bullbullbull respectivement pendant des dureacutees dlgt d2 d3 bullbullbull leacutenergie enregistreacutee par le compteuumlr pertdarit une journeacutee celle qui sera factureacutee est la somme eacutetendue agrave cette journeacutee des produits P 1d1 P2d2 P3d3 bullbullbullbull Si les puissances sont mesureacutees en kilowatts et les dureacutees en heures la somme de ces produits est comme chacun deux mesureacutee en kilowatts-heures

De mecircme que faut-il entendre par Le trafic marchandises de lagrave SNCF a eacuteteacute cette anneacutee de 68 milliards de tonnes-kilomegravetres Si une charge m 1 de 30 tonnes a eacuteteacute transporteacutee sur une distance f1 de 400 kilomegravetres ce transport intervient par le produit m1 f1 eacutegal agrave 12 000 tonnes-kilomegravetres Cest la somme de tels produits m1 f1 m2 f2

m3 f3 bullbullbull eacutetendue agrave lanneacutee qui est 68 milliards de tonnes-kilomegravetres

VIII - 32 Distributiviteacute de la multiplication sur laddition

Les eacutegaliteacutes suivantes relatives agrave des situations faciles agrave imaginer agrave propos de transports de marchandises illustrent la distributiviteacute de la multiplication des grandeurs sur laddition des grandeurs

(30t + 20t) x 400 km = (30t x 400 km) + (20t x 400 km) 30t x (400 km + 200 km) = (30t x 400 km) + (30t x 200 km)

De faccedilon plus geacuteneacuterale si a1 a2 dune part blgt b2 dautre part sont des grandeurs de mecircme nature le produit de leurs sommes se deacuteveloppe ainsi

Vill - 4 Produits et quotients

VIII- 41 Nous avons signaleacute au deacutebut de VII gracircce agrave un exemshyple portant sur longueurs dureacutees et vitesses le lien qui existe entre les opeacuterations multiplication et ccedillivision On retrouverait aiseacutement ce lien dans dautres exemples

Dailleurs les proprieacuteteacutes qui nous ont servi en VI et VII agrave deacutefinir les quotients de grandeurs et les produits de grandeurs ne sont visiblement pas indeacutependantes Il suffit pour les ramener les unes aux autres dadmettre que b et c eacutetant des grandeurs non nulles les eacutecritures

a = be b = E_ c = E_ c b

contiennent des informations eacutequivalentes

Supposons par exemple que pendant une dureacutee d il se soit eacutecouleacute une masse m dun liquide occupant un volume v Si lon deacutesigne par D le

deacutebit-volume ~ de leacutecoulement et par p la masse volumique ~ du

liquide m = pv et v= Dd

donc m = p(Dd) (pD)d

67

ougrave pD sinterpregravete comme le deacutebit~masse ~ Ainsi

m xE= m v d d

De faccedilon geacuteneacuterale pourvu que b et c ne soient pas des grandeurs nulles

_xl_=_ b c c

A partir de lagrave tous les proceacutedeacutes de calcul habituels pour les fracshytions numeacuteriques seacutetendent aux fractions dont les termes sont des grandeurs

VIII - 42 Les nombres consideacutereacutes comme grandeurs Rien ne soppose dans ce qui preacutecegravede agrave ce que a etc soient des

grandeurs de mecircme nature degraves lors _est un nombre Voici un exemshy c

ple si une solution de masse m et de volume v contient une masse m 1

du corps dissous la concentration de la solution est -t_ (voirv

VI - 61) le volume massique de la solution est E et le produit des m 1

grandeurs concentration et volume massique est le nombre _ m

Nous voilagrave donc contraints - sous peine dintroduire des cas dexception dans nos eacutenonceacutes- daccepter les nombres parmi les granshydeurs Cela nabolit pas la distinction faite au deacutepart entre nombres et grandeurs mais la preacutecise les grandeurs ne sont pas toutes des nomshybres mais les nombres sont des grandeurs

Du mecircme coup sestompe la distinction entre les rapports de V et les quotients de VI ainsi quentre la multiplication externe de III et la multiplication (interne) de VII (on notera que la pseudoshyassociativiteacute de III - 63 est une veacuteritable associativiteacute au sens de VIII - 22) middot

VIII 43 Eleacutement neutre de la multiplication des grandeurs La multiplication des grandeurs admet un eacuteleacutement neutre puisshy

que quelle que soit la grandeur a 1 x a = a

cet eacuteleacutement est le nombre 1

VIII - 44 Paires deacuteleacutements inverses Il existe des paires de grandeurs dont le produit est eacutegal agrave 1 par

exemple la masse volumique et le volume massique dune substance homogegravene

De telles grandeurs sont dites inverses lune de lautre si a est lune

68

delles on deacutesigne lautre par__ ou encore par a-1 On pourra ramener a

les quotients aux produits comme on la fait au deacutebut du chapitre V

diviser par a cest multiplier par __ou par a-1bull a

Parmi les paires de grandeurs inverses figurent les paires duniteacutes inverses tels sont le gcm3 et le cm3 g Quand on mesure des grandeurs inverses avec les uniteacutes inverses correspondantes les mesures sont ellesshymecircmes deux nombres inverses lun de lautre On la remarqueacute degraves lexemple preacutesenteacute en VI- 3 une pierre de 120 cm3 et de 300 ga une masse volumique de 25 gcm3 et un volume massique de 04 cm 3g

VIII - 5 Exemples de paires de grandeurs inverses

VIII - 5 1 On deacutefinit la conductance dun conducteur comme

linverse ~ de sa reacutesistance R Les uniteacutes leacutegales de reacutesistance et de conshy

ductance sont respectivement lohm (0) et le siemens (S) Un conducteur de reacutesistance 200 n a une conductance de 0005 S

Inteacuterecirct de la grandeur reacutesistance un ensemble de conducteurs plashyceacutes en seacuterie a une reacutesistance eacutegale agrave la somme de leurs reacutesistances

Inteacuterecirct de la grandeur conductance un ensemble de conducteurs placeacutes en parallegravele a une conductance eacutegale agrave la somme de leurs conducshytances

La conductiviteacute dun meacutetal est de mecircme la grandeur inverse p

de la reacutesistiviteacute p de ce meacutetal (voir VIII - 96)

VIII- 52 Le rayon de courbure R dune route en un point dune partie non rectiligne de celle-ci est une longueur cest celle du rayon du cercle qui eacutepouse au mieux son traceacute

On appelle courbure de la route en ce point la grandeur ~ la

courbure et le rayon de courbure sont deux grandeurs inverses Dans les portions rectilignes du traceacute R nest pas deacutefini la courbure est dite nulle

VIII - 53 La distance middotfocale dune lentille est une longueur (1) Plus la distance focale dune lentille convergente est petite plus cette lentille est convergente

La vergence dune lentille est linverse de sa distance focale Leacutetude des lentilles minces montre quil est commode de consideacuterer la vergence des lentilles convergentes comme positive et celle des lentilles divergentes comme neacutegative ce qui conduit agrave dire que la distance focale

(1) Il faudrait donc dire longueur focale Lusage a consacreacute distance focale

69

dune lentille divergente est une longueur neacutegative (voir III - 7 2) La vergence dun systegraveme de lentilles minces accoleacutees est alors la somme de leurs vergences

La dioptrie est la vergence ~ dune lentille convergente dont la1 distance focale est 1 megravetre elle est linverse du megravetre Un verre de lunettes divergent correcteur de myopie de distance focale - 025 rn a une vergence de - 4 dioptries

VIII - 5 4 Freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique

Voici quelques phrases relatives agrave des pheacutenomegravenes peacuteriodiques Le balancier de cette horloge effectue 30 allers et retours par minute Ce moteur tourne agrave 4 500 tours par minute Le diapason qui donne le la3 vibre agrave 440 peacuteriodes par seconde Le courant alternatif distribueacute en France est agrave 50 peacuteriodes par seconde

ou 50 hertz Radio Z eacutemet sur 400 kilohertz

Employeacute agrave propos de pheacutenomegravenes peacuteriodiques le mot peacuteriode a deux significations

bull Il deacutesigne la plus courte des suites deacuteveacutenements dont la reacutepeacutetition constitue le pheacutenomegravene peacuteriodique la peacuteriode est laller-et-retour du balancier ou le tour de larbre moteur (ou pour la combustion de lessence dans le moteur dit agrave quatre temps la succession de deuxtours) ou une oscillation complegravete des tiges du diapason ou le passage du coushyrant dans un sens puis dans lautre dans le reacuteseau EDF comme dans 1antenne radio

bull middotLe mot peacuteriode deacutesigne aussi une dureacutee la dureacutee T de la peacuteriode ci-dessus deacutefinie La peacuteriode du courant alternatif distribueacute en France est 002 seconde

On appelle freacutequence dun pheacutenomegravene peacuteriodique le quotient ~

dun nombre n de peacuteriodes ougrave le mot peacuteriode a le premier des deux sens ci-dessus par une dureacutee la dureacutee totale d de ces n peacuteriodes-lagrave La freacuteshy

quence est donc _n_ cest-agrave-dire elle est linverse de la peacuteriode T middot nT T

Luniteacute leacutegale de freacutequence quon pourrait appeler le -par-seconde ccedilst le hertz (Hz)

Le diapason qui donne le la3 a une freacutequence de 440 Hz Le courant alternatif du secteur est de freacutequence 50 Hz Les ondes hertziennes de Radio Z ont pour freacutequence 400 kHz La freacutequence de la lumiegravere verte est 6 x 1014 Hz ou 600 teacuterahertz

(600 THz)

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VIII- 55 Nombre donde

On utilise linverse dune longueur pour deacutefinir la grandeur dite nombre donde dont une uniteacute est le 1par megravetre Le nombre donde est une grandeur qui nest pas un nombre Le nombre donde dune ondeshyradio dont la longueur donde est 1 deacutecimegravetre est 10 par megravetre Celui de la radiation de longueur donde 05 micromegravetre situeacutee dans la couleur verte du spectre visible est 2 x 106 par megravetre ou 2 x 106 m-1bull

VIII- 56 Etant donneacutee une uniteacute dune certaine grandeur il est toujours possible dimaginer luniteacute inverse de celle-ci Les exemples ougrave ces uniteacutes preacutesentent lune et lautre de linteacuterecirct ne sont pas rares Dans Du fil de fer de 40 rnkg et Des rails de 60 kgm les uniteacutes employeacutees toutes deux parlantes sont inverses lune de lautre La preshymiegravere sert agrave mesurer une longueur massique la seconde une masse lineacuteishyque (VI- 62)

Le kilogramme par heure (kgh) utiliseacute pour mesurer la egraveapaciteacute de production dune usine (VI- 611) a pour inverse lheure par kiloshygramme uniteacute de temps massique utilisable dans le mecircme contexte et agrave qui les cuisiniers ont su trouver un agraveutre rocircle chacun connaicirct le plaisant quart dheure par livre uniteacute dune grandeur qui caracteacuterise la reacutesisshytance agrave la cuisson dune viande et qui est faut-il croire la moitieacute de lheure par kilogramme

VHI - 6 Algegravebre des grandeurs (1)

VIII - 61 Faisons le point Gracircce agrave quelques preacutecautions de lanshygage nous avons pu en VIII- 1 faire entrer lensemble des grandeurs dans une structure de vectoriel sur R Puis de VIII- 2 agrave VIII- 4 nous avons reconnu diverses proprieacuteteacutes des produits deacutefinis sur ce vectoshyriel A la suite de ces constatations et sous les JUecircmes reacuteserves quen VIII - 1 nous pouvons dire agrave preacutesent que les grandeurs entrent dans le modegravele matheacutematique dune algegravebre sur R associative et commutative (2)

Du point de vue formel les regravegles de calcul de cette algegravebre des grandeurs sont analogues agrave celles du calcul portant sur les nombres

Cette analogie est expliciteacutee par le fait que dans la pratique des eacutealshyculs de lalgegravebre des grandeurs on utilise les signes du calcul numeacuterique

(1) Voir larticle de P Rougeacutee p 295 agrave 325 dans le Bulletin n 293 de lAPMEP (2) E est une algegravebre sur R signifie E est un vectoriel sur R [voir note (1) de VIII- 1] dans lequel est deacutefinie une loi de comshypositionmiddot interne habituellement noteacutee multiplicativement distributive sur laddition dans E et telle que pour tous eacuteleacutements a et 3 de R et tous eacuteleacutements x et y de E

(ax)(3y) = (a3)(xy)

On reconnaicirctra dans cette eacutegaliteacute des eacutegaliteacutes deacutejagrave eacutecrites par exemple celles de VII - 1 VII- 2 VII- 3 La multiplication quintroduit cette algegravebre est ici associative et comshymutative

71

usuel Cette attitude comporte un risque qui a deacutejagrave eacuteteacute signaleacute la confusion toujours renaissante entre les grandeurs et les nombres qui les mesurent Mais au prix de ce risque on dispose dune tregraves grande comshymoditeacute de repreacutesentation et de calcul deacutejagrave constateacutee agrave maintes reprises et que nous exploiterons encore nous y serons dailleurs pratiquement obligeacutes comme on le verra en VIII - 8 par des questions de vocabushylaire et de notation

On peut tirer profit de cette analogie pour eacutetendre aux grandeurs lemploi de symboles du calcul numeacuterique Par exemple si deux granshydeurs positives x et y sont telles que x2 =y on eacutecrit x= -JY ou x=y112 bull Les cocircteacutes dun carreacute daire a ont pour longueur -[a les arecirctes dun cube de volume v ont pour longueur VV

VIII - 62 A priori les grandeurs physiques de natures distinctes sont indeacutependantes les unes des autres Mecircme dans le cas ougrave des habitushydes bien ancreacutees nous poussent agrave consideacuterer des grandeurs cqmme lieacutees - par exemple les aires et les longueurs - cette indeacutependance affleure dans les ideacutees et le vocabulaire Laire dun terrain est souvent appreacuteshyhendeacutee sans reacutefeacuterence agrave ses dimensions dautant plus que le terrain nest pas toujours le trapegraveze des cours de geacuteomeacutetrie ou des campagnes apregraves remembrement Le journal eacutetait laire dun champ quun homme poushyvait labourer en une journeacutee (il neacutetait pas le mecircme partout car les tershyrains sont divers) Jusque dans les noms des uniteacutes agraires lemploi des preacutefixes hecto et centi est reacuteveacutelateur de cette indeacutependance un hectare est bien un hecto-are alors quun hectomegravetre carreacute nest pas un hecto-(megravetre carreacute) dans le premier cas on pense agrave laire alors que dans le second il sagit du carreacute dune longueur lhectomegravetre

De mecircme le gallon et de nombreuses autres uniteacutes de volume eacutetaient deacutefinis indeacutependamment des longueurs et le traitement diffeacuteshyrencieacute des preacutefixes deacutecimaux se retrouve entre litre hectolitre dune part et deacutecimegravetre cube centimegravetre cube dautre part

VIII - 63 Cependant faire de la physique cest justement eacutetablir des liens entre grandeurs construire expeacuterimentalement lalgegravebre des grandeurs Cette construction peut au moins en theacuteorie se poursuishyvre indeacutefiniment car rien ne limite les possibiliteacutes de composer les granshydeurs

Des problegravemes de vocabulaire et de notation se posent rapidement Cest agrave lalgegravebre des grandeurs elle-mecircme que lon sadresse pour tenter de reacutesoudre ces problegravemes (VIII- 8)

VID - 7 Grandeurs deacuteriveacutees Uniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 71 Geacuteneacuteralisant les quotients et produits des chapitres VI et VII on appelle grandeurs deacuteriveacutees de grandeurs donneacutees a b c

1deg) lesinyepes 1q 1b lie de ces grand~urs 2deg) tous les produits de ces grandeurs et de leurs inverses a2 ab

ab abc able a3bc

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Insistons sur le fait que rien dans cette deacutefinition oe permet de tenir certaines grandeurs pour fondamentales alors que dautres seraient secondaires si a = be on pegraveut consideacuterer agrave volonteacute que a est une grandeur deacuteriveacutee debet c ou que b est une grandeur deacuteriveacutee de a etc ou que c est une grandeur deacuteriveacutee de a et b Le sens du mot deacuteriveacutee ne peutmiddot ecirctre que relatif

VIII- 72 Soit par exemple d la grandeur able consideacutereacutee comme deacuteriveacutee de abc Si lon mesure a avec une uniteacute h b avec une uniteacute k c avec une uniteacute f la grandeur hkf est de mecircme nature que d On nest pas obligeacute de la prendre comme uniteacute pour mesurer d mais ce choix simpose souvent par sa commoditeacute Comme en VI - 4 et VII - 3 mais de faccedilon plus geacuteneacuterale on dit que cette uniteacute est une uniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes h k f

La lecture de revues scientifiques ou techniques mecircme de niveau modeste fournit en abondance des exemples de grandeurs et duniteacutes deacuteriveacutees

VIII - 8 Exploitation linguistique

Revenons au problegraveme eacutevoqueacute plus haut comment adapter le vocabulaire et les notations agrave la multipliciteacute des besoins Ce problegraveme a eacuteteacute reacutesolu empiriquement d~ diverses faccedilons

VIII- 81 Le moyen le plus immeacutediat consiste eacutevidemment agrave donner agrave chaque grandeur un nom particulier soit en speacutecialisant un mot de la langue courante (reacutesistance puissance) soit en creacuteant un mot nouveau (reacutesistiviteacute conductance) soit en reccedilourant agrave des locutions pas toujours claires mais consacreacutees par lusage (force-eacutelectromotrice quantiteacute deacutelectriciteacute quantiteacute de mouvement )

Les uniteacutes sont deacutesigneacutees par des noms bull dorigine ancienne (heure minute ) bull ou creacuteeacutes lors de linstitution du systegraveme meacutetrique (megravetre litre

gramme ) bull ou adopteacutes plus reacutecemment en meacutemoire dhommes de sciences (ohm

joule newton )

Mais ce nest pas systeacutematique on na pas creacuteeacute de vocable particushylier pour les uniteacutes de reacutesistiviteacute de quantiteacute de mouvement etc

VIII- 82 A partir des noms dun nombre restreint de grandeurs et duniteacutes on forme des locutions pour deacutesigner des grandeurs qui en deacuterivent (vitesse angulaire masse volumique masse lineacuteique (1) etc) et

(1) Le suffixe ique est en principe affecteacute agrave la deacutesignation dun quotient de deux granshydeurs il se place agrave la fin dumiddotmot qui deacutesigny la grandeur diviseur Exemple masse volushymique middot

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pour deacutesigner des uniteacutes deacuteriveacutees (tour par minute gramme par centimegraveshytre cube kilogramme par megravetre centimegravetre carreacute kilowattheure )

Ici encore le proceacutedeacute nest pas systeacutematique ce sont les besoins de chaque technique qui font loi On pourrait se passer du hertz ou de la dioptrie qui ne sont autres que 1s et 1m mais ils sont trop commoshydes pour les radioeacutelectriciens et les opticiens

Il arrive que des uniteacutes se fassent concurrence sans quapparaisse clairement laquelle est deacuteriveacutee des autres ainsi du joule deacuterive le joule par seconde uniteacute de puissance usuellement deacutenommeacutee watt mais le wattheure uniteacute deacutenergie deacuterive du watt et de lheure il est 3 600 joushyles Cest un de ses multiples le kilowattheure qui est utiliseacute pour la fac- turation deacutenergie

Les techniciens des centrales nucleacuteaires emploient le meacutegawatt-jour dont on voit quil est 24 000 kilowattheures il est agrave peu pregraves leacutenergie que produit la fission de 1 gramme duranium ou de plutonium

Le watt est le produit du volt par lampegravere Les eacutelectriciens emploient le kilovoltampegravere (kVA) pour exprimer une puissance appashyrente la puissance installeacutee dun alternateur par exemple afin de la disshytinguer dune puissance reacuteelle quils expriment en kilowatts (kW)

Signalons le rocircle de certaines eacutepithegravetes quand les techniciens emploient le kilowatt thermique et le kilowatt eacutelectrique ce nest que pour distinguer la puissance disponible agrave la chaudiegravere ou au cœur du reacuteacteur de la puissance disponible agrave lalternateur

Le joule est le coulomb x volt En physique des particules on utishylise leacutelectron-volt Le mot eacutelectron qui deacutesigne ordinairement une cershytaine particule deacutesigne ici une quantiteacute deacutelectriciteacute la charge de cette particule Leacutelectron-volt uniteacute deacutenergie est 624 x 1018 fois plus petit

1018que le joule puisque la charge de leacutelectron est 624 x fois plus petite que le coulomb leacutelectron-volt est 160 x 10-19 joule

VIII - 83 Lemploi des uniteacutes deacuteriveacutees (un peu particuliegraveres comme celles quon vient de citer ou classiques m2

m3 kmh m3s

kgs ) est tellement avantageux quon preacutefegravere souvent se contenter de celles-ci formeacutees suivant les regravegles preacutecises de lalgegravebre plutocirct que de sencombrer dune deacutenomination de la grandeur qui risquerait decirctre moins claire et moins expressive (1) Voici quelques exemples (1) Cette preacuteeacuteminence du nom de luniteacute sur celui de la grandeur se retrouve ailleurs 1deg) La diffeacuterence de potentiel entre deux points dun circuit eacutelectrique se mesure en volts Le mot voltage sest implanteacute synonyme de diffeacuterence de potentiel Le mot ampeacuterage est synonyme dintensiteacute eacutelectrique Les transporteurs parlent de tonnage et aussi de kiloshymeacutetrage les vendeurs de tissus de meacutetrages 2deg) A cocircteacute de mots tels que chronomegravetre dynamomegravetre altimegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer le temps les forces laltitude se sont creacuteeacutes des mots tels que wattshymegravetre ohmmegravetre ampegraveremegravetre qui deacutesignent des appareils agrave mesurer non les watts les ohms les ampegraveres mais bien les puissances les reacutesistances les intensiteacutes eacutelectriques auxshyquelles le watt lohm et lampegravere servent duniteacutes

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a) Cette culture a rapporteacute 43 quintaux agrave lhectare

b) Ce vignoble a rapporteacute 60 hectolitres agrave lhectare

c) La flexibiliteacute des ressorts de ce bogie est 113 millimegravetrepar kiloshynewton Ce 1 13 mmkN renseigne mieux le lecteur sur la nature de la grandeur envisageacutee que le mot flexibiliteacute (Rappel le newton est agrave peu pregraves la force quexerce la pesanteur sur une masse de 100 grammes)

d) La vapeur de la chaudiegravere atteint leacutelasticiteacute de 50 livres par pouce-carreacute Quest leacutelasticiteacute dont parle ce texte dateacute de 1829 Degraves quon sait que la livre est une uniteacute de force et que le pouce-carreacute est une uniteacute daire on voit quelle est le quotient dune force par une aire cest-agrave-dire une pression

VIII- 84 Il nest pas rare quune mecircme locution soit employeacutee pour deacutesigner des grandeurs distinctes sans que ce soit gecircnant les noms des uniteacutes empecircchant la confusion Exemples

a) Le pouvoir calorifique dun gaz combustible est exprimeacute en kiloshyjoules par gramme (VI- 67) en kilojoules par megravetre-cube (VI- 68) voire en kilojoules par mole (IX- 61)

b) La consommation de cette voiture est 8 litres aux 100 soit 008 fkm Mais de Paris agrave Lille la consommation a eacuteteacute de 20 litres

Sur le prospectus dun poste auto-radio la consommation est de 150 agrave 600 mA cest une intensiteacute eacutelectrique

c) En V - 48 cest un certain rapport qui a eacuteteacute appeleacute ensoleilleshyment mais dans la phrase Lensoleillement moyen sur un plan horishy

zontal en tel site de France est de 1 100 kWh lensoleillement est m 2 Xan

une puissance surjacique appeleacutee aussi eacuteclairement eacutenergeacutetique quoshytient dune puissance par une aire Si lon y exprime la puissance en kiloshywattheures par an cest que le kilowattheure est une uniteacute deacutenergie bien connue et que lanneacutee est adapteacutee pour le calcul dune moyenne au cycle des saisons Le lecteur veacuterifiera que cet ensoleillement moyen est 125Wm2 middotbull

VIII- 85 Les rapports eacutetudieacutes en V qui sont des nombres sont souvent interpreacuteteacutes comme des grandeurs deacuteriveacutees quotients de deux grandeurs de mecircme nature Le nom dune uniteacute par ailleurs inutile apporte lagrave encore une information consideacutereacutee comme plus claire que celle du seul nombre Exemples

a) Une canalisation de pente 15 mmm cette uniteacute le millimegravetre par megravetre nest autre que le nombre 0001 et 15 mmrn nest autre que le nombre 0015 rapport dune deacutenivellation agrave une certaine longueur (voir V - 44)

b) Un alliage de titre 835 gkg cette formulation parle mieacuteux que un alliage de titre 0835

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c) Un proceacutedeacute de fabrication de lacier qui utilise de la chaux agrave raishyson de 50 kgt On dirait aussi bien La masse de la chaux neacutecessaire est 5100 de celle de lacier fabriqueacute

d) Une centrale thermique dont la consommation speacutecifique est 25 thkWh une eacutenergie eacutelectrique de 1 kWh est obtenue par une comshybustion (de charbon de fuel )deacutegageant 25 thermies Luniteacute thershymie par kilowattheure eacutetant le nombre 116 (voir VI- 67 note) on

1kWh middot 1voit que le rendement de cette centrale est 2 th sOit 25 x 1 5 16 soit 034

Vill- 9 Autres exemples de grandeurs deacuteriveacutees VIII- 91 Lacceacuteleacuteration dun mobile dont la trajectoire est recshy

tiligne a eacuteteacute deacutefinie en VI - 53 Deux quotients interviennent le megravetre

agrave la seconde par seconde uniteacute dacceacuteleacuteration seacutecrit ms (mais pas s

mss) Il seacutecrit aussi rn et mecircme rn ou ms2 ou ms-2 On leacutenonce s x s s2

parfois megravetre par seconde carreacutee ce qui est moins parlant que megravetre agrave la seconde par seconde Cette seconde carreacutee nest guegravere plus surpreshynante que le centimegravetre carreacute

VIII- 92 Soit un corps de mass~ m supposeacute ponctuel et situeacute agrave une longueur f dune droite D En meacutecanique on utilise le moment dinertie de ce corps par rapport agrave D cest par deacutefinition le produit mf2bull Il se mesure par exemple en kgm2

VIII - 93 Il est utile de consideacuterer agrave la fois le deacutebit dun fluide dans une canalisation et laire de la section de celle-ci Le deacutebit-masse surjacique est le quotient de ce deacutebit par cette aire On peut le mesurer en kilogrammes par seconde et par megravetre carreacute Cette uniteacute seacutecrit

k~s ou dune faccedilon qui sinterpregravete aussi bien kg~m2 Elle ne

seacutecrit pas kgm2s ni kgsm2 eacutecritures eacutequivoques comme est 80 ~ 10eacutequivoque leacutecriture 80 10 5 Par analogie avec qui est

80 (10 x 5) on leacutecrit aussi kg(s x m2) ou kg(m2x s) ou kg s-1 m-2 bull

VIII- 94 On peut eacutegalement envisager le deacutebit-volume mesureacute par exemple en m3s le deacutebit-volume surjacique quotient de ce deacutebit

3par une aire se mesure en m s On nheacutesite pas agrave simplifier cette eacutecrishy

m2 ture par m2 pour la remplacer par ms mecircme eacutecriture que celle dune uniteacute de vitesse le megravetre par seconde Et celaavec la meilleure consshycience qui soit si une canalisation de section 1 m2 est parcourue par un

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fluide ayant en tout point une vitesse constante de 1 ms le deacutebitshyvolume est 1 m3s

VIII- 95 La capaciteacute thermique massique dune substance est la grandeur C deacutefinie par

Q =Cm() ougrave Q est la quantiteacute de chaleur neacutecessaire pour eacutelever de () la tempeacuterature dune masse m de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que Q est proportionnel agrave m ce qui paraicirct eacutevident et agrave ())

C qui est ~middot sexprime par exemple en joules par kilogramme et

par kelvin (JkgK)

Dapregraves la deacutefinition de la millithermie uniteacute non leacutegale deacutenergie (voir VI- 67) la capaciteacute thermique massique de leau est 1 mthkgK soit 418 kJkgK ou 418 JgK pour eacutelever la tempeacuteshyrature de leau il faut 418 joules par gramme et par kelvin()

VIII - 96 La reacutesistiviteacute dune substance est la grandeur p deacutefinie

parR =p 1 ougrave Rest la reacutesistance dun conducteur cylindrique de lonshys

gueur eet de sections constitueacute de cette substance (lexpeacuterience montre en effet que R est proportionnelle agrave eet inversement proportionnelle agrave s)

qui est Rs sexprime en ohm x megravetre carreacute middot cette uniteacute P e megravetre 2 nx m se nomme lohm x megravetre (0 x rn) gracircce agrave la simplification parrn

la grandeur rn (megravetre)

VIII- 97 La pollution par les fumeacutees est sur le territoire de cette commune miniegravere de 3 kg(are x mois) cest-agrave-dire de 30 g(m2 xmois) ou 1 gm2jour

VIII- 98 Les techniciens des eacutetudes de marcheacute dans leur froide objectiviteacute calculent le rendement moyen au megravetre carreacute celui du rayon hygiegravene et beauteacute dun hypermarcheacute est 21 000 francs par megravetre carreacute et par an

2Cette uniteacute seacutecrit Fm ou F~n ce qui sinterpregravete aussi bien

an rn ou F(rri2 x an)

(1) Le kelvin (K) est luniteacute leacutegale de tempeacuterature il est eacutegal au degreacute Celsius mais il a une autre deacutefinition theacuteorique

77

IX - GRANDEURS DISCREgraveTES

IX- 1 Cardinal dnn ensemble fini et mesnre dune grandeur

A la lecture deI- 2 on aura pu remarquer lanalogie suivante

1 - Dans un ensemble densembles finis la relation de lien verbal a autant deacuteleacutements que est une relation deacutequivalence les ensembles dune mecircme classe sont dits de mecircme cardinal Lensemble des cardishynaux (finis) a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication

2 - Dans un ensemble de segments la relation de lien verbal est superposable agrave est une relation deacutequivalence les segments dune mecircme classe sont dits de mecircme longueur Lensemble des longueurs a eacuteteacute muni dune relation dordre total dune addition et dune multiplication par les reacuteels positifs posseacutedant des proprieacuteteacutes qui ressemblent beaucoup agrave celles de la relation dordre total de laddition et de la multiplication dans un ensemble de nombres

Se permet-on en raison de cette analogie de consideacuterer un ensemshyble fini comme une grandeur et son cardinal comme la mesure de cette grandeur Oui au moins si les eacuteleacutements de lensemble ne sont pas trop heacuteteacuteroclites sans que ce soit lagrave une restriction dordre matheacutemashytique

IX - 2 Une population grandeur mesurable

Quand on dit que la population dune commune est 1 200 habishytants on ne sinteacuteresse agrave lensemble des personnes qui y sont domicilieacutees que par son cardinal on ne sinteacuteresse pas aux individus on les consishydegravere comme interchangeables quels que soient leurs sexes leurs nationashyliteacutes leurs professions

Le statisticien applique aussi bien le mot population agrave un ensemble de 250 000 moutons de 40 000 moteurs issus dune chaicircne de montage de 500 personnes interrogeacutees lors dun sondage de 3 millions deacutetoiles etc

Chacune de ces populations peut ecirctre consideacutereacutee comme une granshydeur mesurable Il suffit pour cela de choisir pour uniteacute selon le cas lhabitant le mouton le moteur etc et de consideacuterer le cardinal dun ensemble comme la mesure de cet ensemble

Ce cardinal est souvent appeleacute effectif de la populationmiddot

On deacutecide que la phrase Cette commune a une population p de 1 200 habitants construite de la mecircme faccedilon que Cette commune a une superficies de 1 800 hectares est agrave interpreacuteter de faccedilon comparashyble et on eacutecrit p = 1 200 habitants comme on eacutecrit s = 1 800 ha

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Adoptant le langage plus sophistiqueacute deacutejagrave rencontreacute on dirait La mesure de p quand on prend lhabitant pour uniteacute est 1 200 comme on dit La mesure de s quand on prend lhectare pour uniteacute est 1 800

IX - 3 Une populati9n grandeur discregravete

Les mesures des grandeurs rencontreacutees jusquici eacutetaient des eacuteleacuteshyments de R La mesure dune population cest-agrave-dire son effectif est eacuteleacutement deN on dit quune population est une grandeur discregravete

De ce fait certaines opeacuterations cessent decirctre partout deacutefinies Par exemple on ne peut parler du tiers dune population de 10 habitants Mais cela ne fait que prolonger les restrictions deacutejagrave rencontreacutees en VIII- 1 sans remettre en cause les proprieacuteteacutes fondamentales de lalgegraveshybre des grandeurs

Dailleurs ces nouvelles restrictions perdent toute importance prashytique degraves que leffectif est grand ce qui est le cas geacuteneacuteral en statistique On donne une signification par exemple au tiers de 2 000 habitants bien

que 2 ~OO ne soit pas un nombre entier et cela dautant plus volonshy

tiers quon se contente lors dun calcul dun reacutesultat final approcheacute On calcule sur les grandeurs discregravetes pourvu que leurs effectifs ne soient pas trop petits comme sur les autres grandeurs

Luniteacute de population (humaine) est lhabitant On peut aussi adopter comme uniteacute le million dhabitants la mesure est alors un deacutecishymal 2 300 000 habitants = 23 meacutegahabitants Les geacuteographes qui ont trouveacute commode le preacutefixe meacutega que leur ont enseigneacute les physiciens agrave propos du meacutegawatt ont en effet adopteacute le meacutegahabitant quils eacutecrishyvent Mh (agrave ne pas lire meacutegaheure) Les militaires qui preacuteparent notre avenir appreacutecient en meacutegamorts les possibiliteacutes meurtriegraveres de leurs engins

IX - 4 Exemples de quotients de deux populations

IX- 41 Le gaz rejeteacute dans latmosphegravere par une usine moderne de synthegravese de lacide sulfurique a une teneur en dioxyde de soufre de 200 ppm

Cest-agrave-dire de 200 particules par million le gaz rejeteacute contient sur 1 million de moleacutecules 200 moleacutecules de dioxyde de soufre

IX - 42 Une eacutetrange uniteacute le point

La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait voici une semaine de 36 oo Dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

La cote de populariteacute nest rien dautre que le rapport de deux populations celle des sujets qui ont reacutepondu par laffirmative quand on leur a demandeacute sils approuvaient laction du Grand Vizir agrave celle des

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sujets agrave qui on a poseacute la question Elle est un nombre compris entre 0 et 1 eacutegal ici agrave 036 mais quon exprime sous forme de pourcentage 36 OJo bull

Elle a diminueacute dun point il faut entendre quelle est mainteshynant 35 OJo

Il serait ambigu de dire quelle a diminueacute de 1 OJo cela pourrait signifier et mecircme devrait signifier quelle a diminueacute du centiegraveme de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 00036 donc quelle est devenue 03564 (Dans ce calcul 1 OJo a son rocircle habituel dopeacuterateur multiplicatif)

Passant de 36 OJo agrave 35 OJo la cote de populariteacute a diminueacute de 136 de ce quelle eacutetait cest-agrave-dire de 28 OJo

1 point cest le nombre 001 Parler du point plutocirct que de 1 OJo cela eacutevite lambiguiumlteacute ci-dessus mais il faudrait exprimer toushytes les cotes agrave laide de cette uniteacute La cote de populariteacute du Grand Vizir eacutetait 36 points dapregraves le sondage dhier elle a diminueacute dun point

Nous ne saurions recommander ce point qui sutiliserait agrave propos de tout pourcentage et serait vite envahissant

IX - 43 On utilise le quotient de deux populations en de nomshybreuses occasions Par exemple

Il y a dans ce pays 30 000 habitants par meacutedecin Il y a en France 04 voiture par habitant

IX - 5 Exemples de grandeurs deacuteriveacutees ougrave intervient une population

IX- 51 La densiteacute de population dun pays se calcule en divi~ sant sa population par sa superficie Une fois accepteacutee la population comme grandeacuteur la densiteacute de population est eacutegalement une grandeur cest le quotient dune population par une aire agrave savoir pour la commune du IX- 2

1 200 habitants soit 1 200 habitants ou 67 habitants par kilomegravetre carreacute 1 800 ha 18 km2

Deux becirctes au journal cest un peu trop deacuteclare un cultivateur Cest bien lagrave une densiteacute de population les becirctes sont des bovins et le journal dans son pays est le tiers de lhectare

IX 52 Sur le compte rendu dun examen meacutedical Globules rouges 46 Mmm3 La lettre M cest le preacutefixe meacutega 4 600 000 globules rouges par millimegravetre cube

IX- 53 Lintensiteacute de la circulation sur une route est le quotient dtine population (lensemble des veacutehicules franchissant un poste de comptagegrave) par une duree Elle segrave mesure par exemple en veacutehicules par heure Que le nombre de veacutehicules soit un naturel cela nempecircche pas

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de la consideacuterer quand elle nest pas trop petite comme susceptible de variations continues

Le deacutebit dun teacuteleski 800 skieursheure par exemple la freacutequence dapparition deacutetincelles eacutelectriques dans tel dispositif expeacuterimental deacuteclairs lors dun orage deacutetoiles filantes dans un ciel donneacute sont comme lintensiteacute de la circulation sur une route des quotients dune population par une dureacutee

On peut envisager pour un courant eacutelectrique continu le quotient dune population celle des eacutelectrons qui franchissent une section du conducteur par une dureacutee Ce quotient dont luniteacute pourrait ecirctre leacutelecshytron par seconde nest pas ce quon appelle intensiteacute lintensiteacute eacutelectrishyque est le quotient de la charge totale deacutelectriciteacute (que portent les eacutelecshytrons de lapopulation ci-dessus) par une dureacutee Le tregraves grand nombre des eacutelectrons qui dans les courants usuels franchissent une section du conducteur permet de la consideacuterer comme susceptible de variations continues chaque section dun conducteur parcouru par un courant continu dun microampegravere est traverseacutee chaque microseconde par 63 millions deacutelectrons

Les informaticiens emploient le baud ou bit par seconde comme uniteacute de rapiditeacute de transfert par exemple dun ordinateur vers un enreshygistreur bande magneacutetique ou disquette (le bit est un chiffre de la numeacuteshyration binaire 0 ou 1)

IX - 54 On divise une grandeur par une population en de nomshybreuses occasions middot

Puissance consommeacutee en 1975 sous toutes ses formes dans les pays deacuteveloppeacutes 156 kW hab dans les autres pays 09 kW hab

La vente darmes agrave des pays eacutetrangers se monte en France agrave 500 F(hab x an) Cest un record mondial

Le stock dexplosifs sur la planegravete eacutetait en 1980 de 15 thab (15 tonshynes deacutequivalent trinitrotoluegravene par habitant)

IX- 55 Voici des grandeurs ougrave une population intervient dans un produit

Le trafic annuel de la SNCF est de 45 milliards de voyageursshykilomegravetres

En additionnant les longueurs des parcours effectueacutes en un an par les voyageurs on obtient eacutevidemment une longueur 45 milliards de kilomegravetres (300 fois la distance de la Terre au Soleil) qui suffit agrave deacutecrire limportance du trafic Mais on preacutefegravere par comparaison avec lexpresshysion dun trafic marchandises en tonnes-kilomegravetres (VII - 4) lexprishymer en voyageurs-kilomegravetres

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Au cours de lanneacutee eacutecouleacutee cette compagnie daviation a mis sur lensemble de ses lignes 150 millions de siegraveges-kilomegravetres agrave la disposishytion des clients Formulation qui sinterpregravete de faccedilon comparable

Pour couvrir Paris-Lyon en 2 heures les trains agrave grande vitesse sils avaient eacuteteacute agrave turbines auraient consommeacute

02 kWhsiegravege-km eacutelectriques ils ne consomment que

012 kWhsiegravege-km Le kilowattheure par siegravege-kilomegravetre dont linterpreacutetation est aiseacutee est luniteacute dune grandeur dont linteacuterecirct est eacutevident

Le bilan des accidents de la route a eacuteteacute en France en 1978 de 12 137 tueacutes Voilagrave sans doute un renseignement Mais il est utile de le mettre face agrave labondance de la circulation

En 1978 il y a eu en France 46 tueacutes par milliard de veacutehiculesshykilomegravetres Au Japon 28 en Grande-Bretagne 26 aux USA 20 La seacutecuriteacute linseacutecuriteacute plutocirct sur la route peut sexprimer par de tels eacutenonceacutes

Autres informations agrave laide dune autre uniteacute Chemin de fer 044 vie humaine par milliard de voyageurs-kilomegravetres Avion 36 vies humaines par milliard de voyageurs-kilomegravetres Route plusieurs dizaines de vies humaines par milliard de voyageurs-

kilomegravetres

IX - 6 Une grandeur employeacutee en chimie la quantiteacute de matiegravere

IX- 61 Une quantiteacute de matiegravere cest une population de partishycules

Ces particules sont selon la matiegravere dont on parle des eacutelectrons des atomes de carbone des moleacutecules dazote des atomes dazote des moleacutecules deau des moleacutecules de saccharose des protons ou atomes dhydrogegravene ayant perdu leur eacutelectron etc

On pourrait choisir pour uniteacute de quantiteacute de matiegravere la particule cest-agrave-dire selon le cas latome la moleacutecule etc La mesure dune quantiteacute de matiegravere avec cette uniteacute serait le cardinal de lensemble de particules envisageacute de la mecircme faccedilon que la mesure dune population lhabitant eacutetant pris pour uniteacute est le cardinal de lensemble dhabitants envisageacute

Mais ces particules mecircme les plus lourdes ont une masse tregraves petite De mecircme que le geacuteographe quand il parle de grosses agglomeacuterashytions humaines emploie comme uniteacute de population le million dhabishytants (meacutegahabitant) plutocirct que lhabitant le chimiste emploie comme uniteacute de quantiteacute de matiegravere non la particule mais la mole (abreacuteviashytion mol) La mole est la quantiteacute de matiegravere dun systegraveme contenant autant dentiteacutes eacuteleacutementaires quil y a datomes dans 12 grammes de carshy

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bane 12 Lorsquon emploie la mole les entiteacutes eacuteleacutementaires doivent ecirctre speacutecifieacutees et peuvent ecirctre des atomes des moleacutecules des ions des eacutelectrons dautres particules ou des groupements speacutecifieacutes de telles parshyticules

Le nombre de particules dune mole appeleacute nombre dAvogadro est approximativement 6022 x 1023 bull Une mole de plomb cest 6022 x 1023 atomes de plomb une mole de dioxyde de carbone cest 6022 x 1023 moleacutecules C02bull A propos de la constante dAvogadro voir x- 34

IX - 62 On appelle masse molaire dun corps pur le quotient de la masse dun eacutechantillon de ce corps par la quantiteacute de matiegravere que conshytient celui-ci

La masse molaire de loxygegravene (di-atomique moleacuteegraveule 0 2) est 32 grammes par mole (32 g~mol-1) Celle de lozone (tri-atomique moleacutecule 0 3) est 48 grammes par mole Celle du saccharose dont la moleacutecule est constitueacutee de 45 atomes est 342 grammes par mole On vient de voir (IX- 61) que par deacutefinition de la mole la masse molaire de lisotope 12 du carbone est 12 grammes par mole

On disait autrefois latome-gramme de carbone pegravese 12 grammes la moleacutecule-gramme doxygegravene pegravese 32 grammes On eacutecrivait C = 12 0 2 = 32 ce qui nest guegravere explicite

IX - 63 On appelle volume molaire dun corps pur le quotient du volume dun eacutechantillon dece corps par la quantiteacute de matiegravere que contient celui-ci

Celui de loxygegravene de lhydrogegravene (mieux dun gaz parfait) est 224 dm3mol agrave oac et sous 1 atmosphegravere middot

IX- 64 La concentration molaire dun corps pur dans une solushytion est le quotient de la quantiteacute de matiegravere de ce corps par le volume de la solution qui le contient Les uniteacutes sont la mole par megravetre cube ou millimole par deacutecimegravetre cube la mole par litre etc

Cette fois la population (quantiteacute de matiegravere) apparaicirct dans le quotient en numeacuterateur alors que dans masse molaire et volume molaire elle apparaicirct en deacutenominateur

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X - DIMENSION PHYSIQUE HOMOGEacuteNEacuteITEacute

Les exemples donneacutes au cours des chapitres preacuteceacutedents du chapitre VIII en particulier conduisent agrave preacutefeacuterer agrave lexpression de mecircme nature que lexpression homogegravene agrave annonceacutee en III - 93

Il serait en effet gecircnant de deacuteclarer de mecircme nature des grandeurs aussi diverses que la vergence dun verre de lunettes (VIII - 53) la courbure dune route en lun de ses points (VIII - 5 2) la densiteacute dun reacuteseau routier (VI- 612) le nombre donde dune radiation hertshyzienne (VIII - 55)

Pourtant ces grandeurs ont en commun la proprieacuteteacute de pouvoir ecirctre mesureacutees avec luniteacute m-1 inverse du megravetre On dit quelles sont homoshygegravenes agrave linverse dune longueur()

Il convient agravepreacutesent de preacuteciser le sens de cette homogeacuteneacuteiteacute

X- 1 Dimension des grandeurs dorigine geacuteomeacutetrique relativeshyment agrave la longueur

La geacuteomeacutetrie euclidienne au moins agrave son origine est une theacuteorie physique scheacutematisant les aspects spatiaux du monde ougrave nous vivons Ses objets indeacutependants des dureacutees des masses des pressions des temshypeacuteratures peuvent ecirctre deacutecrits uniquement au moyen des longueurs les figures geacuteomeacutetriques sont donc un terrain favorable pour leacutetude des grandeurs qui deacutependent dune seule grandeur de base ici la lonshygueur

(1) On peut imaginer dautres grandeurs homogegravenes agrave linverse dune longueur Si un

solide de volume v est limiteacute par une surface daire a la grandeur_ qui peut-ecirctre mesushyv

reacutee avec luniteacute m2m3 cest-agrave-dire m-1 est homogegravene agrave linverse dune longueur Les reacuteactions chimiques dune substance avec le milieu ambiant sont dautant plus

rapides que av est plus grand on broie le charbon impropre agrave dautres usages et la poushydre obtenue en suspension dans lair est brucircleacutee dans des centrales thermiques comme un combustible gazeux une atmosphegravere de poussiegraveres peut ecirctre spontaneacutement explosive

Le refroidissement dun corps est lui aussi dautant plus rapide que av est plus grand puisque leacutechange de chaleur se fait par sa surface et que la chaleur abandonneacutee au milieu ambiant provient du corps dans la totaliteacute de son volume Les radiateurs appareils destineacutes agrave eacutevacuer de la chaleur sont conccedilus agrave volume donneacute v de meacutetal de faccedilon que a donc aussi av soit aussi grand que les contraintes de construction le permettent (ailettes de refroidissement etc)

La deacuteshydratation dun corps eacuteventuellement dun ecirctre vivant est dautant plus rapide que av est plus grand

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Attribuer aux lignes surfaces et solides respectivement les dimenshysions 1 2 et 3 est une ideacutee fort ancienne il est assez naturel deacutetendre lemploi de ces nombres aux grandeurs correspondantes longueurs aires et volumes Mais comment passer de lagrave aux autres grandeurs dorishygine geacuteomeacutetrique

Pour voir le rocircle joueacute par les nombres 1 2 3 envisageons un paralshyleacuteleacutepipegravede rectangle et appelons a b c les longueurs de ses arecirctes Soit u une longueur non nulle et a 3 Y les mesures de a b c quand on prend u pour uniteacute

Les longueurs des arecirctes seacutecrivent au 3u fU Laire ab de certaines faces seacutecrit (au)X(3u) soit (a3)u2 Le volume abc seacutecrit (au) x (3u) x (Yu) cest-agrave-dire (af3Y)u3

Autrement dit il existe des reacuteels tels que les longueurs des arecirctes les aires des faces et le volume soient les produits de ces reacuteels respectiveshyment par u u2 u3 Ce reacutesultat seacutetend agrave des longueurs des aires des volumes quelconques

Les deacuteplacements de terres envisageacutes en VII - 4 sont des produits dun volume quon peut eacutecrire p u3 par une longueur quon peut eacutecrire p u ougrave p et p sont des reacuteels ils sont donc des produits dun reacuteel par u4 bull

De mecircme les courbures les vergences etc qui seacutecrivent 1_ ou pu

l u-1 sont des produits de reacuteels par u-1bull p

Enfin les rapports de longueurs les rapports daires les rapports u0de vergences qui sont des reacuteels peuvent seacutecrire p x si

1on convient de poser u0 = 1 convention justifieacutee par le fait que

E_ = 1 u2 =1 uk =1 u u2 uk

quel que soit lentier k

Il semblerait donc naturel de dire que relativement aux longueurs la dimension des deacuteplacements de terres est 4 celle des courbures est - 1 celle des nombres est 0 comme on dit que celle des aires est 2

Toutefois les physiciens sexpriment plutocirct de la faccedilon suivante que nous adopterons

les deacuteplacements de terres sont de dimension U les volumes L3 les aires L2 legraves longueurs L les nombres Lo les courbures L-1

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Nous donnerons en X - 2 une signification agrave L Constatons aupashyravant sur deux nouveaux exemples la souplesse de la notation Ln

Appelons sensibiliteacute dune jauge le quotient de la deacutenivellation lue sur celle-ci par le volume du liquide qui a eacuteteacute ajouteacute au reacuteservoir jaugeacute ou qui en a eacuteteacute retireacute quotient dune longueur par un volume

elle se mesure en m cest-agrave-dir~ en m-2 elle a pour dimension L-2 3 rn

elle est donc linverse dune aire cette aire est celle de la surface libre du liquide si le reacuteservoir est un cylindre vertical

a b c deacutesignant les longueurs des cocircteacutes dun triangle ABC et p leur demi-somme (demi-peacuterimegravetre du triangle) trois radicaux R1 R2 R3 permettent dobtenir laire A du triangle le rayon r de son cercle insshy

Acirc cnt et t~ 2 a savOir =

Rl = PltP- a)(p- b)(p- c)v(p- a)(p b)Iuml- c)R2 shy

v(p-b)(p-c) BR3 = cp(p-a)

Si lon a oublieacute lequel de ces trois radicaux est 4 lequel est r

lequel est tg ~ il suffit de consideacuterer les dimensions des trois radicanshy

des elles sont respectivement L4 L2 et L0 celles de R1 R2et R3sont donc respectivement U Let L0bull

Cela ne deacutemontre pas bien entendu que ~4 = R1 r = R2

tg 1= R3 mais on peut rejeter avec assurance toute eacutegaliteacute telle que

A = R2 ougrave les deux membres nauraient pas la mecircme dimension Un tel deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute est un signe certain derreur dans leacutetablisseshyment deacutegaliteacutes et dans la meacutemorisatiqn de celles-ci

X - 2 La dimension ensemble de grandeurs homogegravenes

X 21 Soit g une grandeur non nulle on dit quune grandeur h est homogegravene agrave g sil existe un reacuteel Agrave tel que

h = Agraveg

On notera que cette eacutegaliteacute nest autre que celle que nous avons utishyliseacutee degraves III - 5 pour deacutefinir la mesure Agrave de h quand on prend g pour uniteacute et au chapitre V agravemiddot propos du rapport Agrave de la grandeur h agrave la grandeur g

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Toute grandeur homogegravene agrave g est donc eacutegalement homogegravene agrave toute grandeur non nulle homogegravene agrave g Lensemble G des grandeurs homogegravenes agrave g est appeleacute leur dimension

Si on exclut la grandeur nulle commune agrave toutes les dimensions lhomogeacuteneacuteiteacute permet de reacutealiser une partition de lensemble des granshydeurs Les classes de cette partition sont les dimensions chacune delles eacutetant priveacutee de la grandeur nulle middot

Le sens du mot dimension employeacute ici na plus quun lien assez lacircche avec le sens courant de ce mot et avec le sens de ce mot dans les espaces vectoriels Sil est neacutecessaire de preacuteciserle sens actuel on pourra dire dimension physique

X - 22 Appelons produit (1) dune dimension G par une dimenshysion G et notons GG lensemble des produits dun eacuteleacutement quelconshyque de G par un eacuteleacutement quelconque de G La nouvelle multiplication ainsi deacutefinie est eacutevidemment associative et commutative elle admet R pour eacuteleacutement neutre puisque le produit de toute grandeur par un reacuteel est une grandeur de mecircme dimension que la premiegravere

X- 23 On eacutecrit GG sous la forme G2 ainsi G2 est la dimension des grandeurs homogegravenes au carreacute g2 dun eacuteleacutement g non nul de G On eacutecrira de mecircme G2G = G3 G3G = G etc

Il suffit agrave preacutesent de convenir que G0 = R (quelle que soit la dimenshysion G) et que o-1 est la dimension des grandeurs homogegravenes agrave linverse dun eacuteleacutement de G pour que la regravegle habituelle du calcul des exposants GPGq = Qp+q reste applicable en toute geacuteneacuteraliteacute

Ce nest pas une nouveauteacute en soi dire dune grandeur quelle est de dimension GP ou dire quelle peut ecirctre mesureacutee avec luniteacute gP cest dire la mecircme chose mais on na plus besoin de faire reacutefeacuterence agrave une grandeur g particuliegravere jouant le rocircle duniteacute

Du mecircme coup se trouve mise en lumiegravere la singulariteacute du cas deR alors que pour une grandeur physique le choix de luniteacute est libre pour R la seule uniteacute concevable est 1

X- 24 Les reacutesultats eacutenonceacutes et les exemples donneacutes en X- 1 entrent eacutevidemment dans le cadre geacuteneacuteral qui vient decirctre traceacute quand on prend pour dimension de base la dimension L des longueurs

De mecircme si lon prend pour dimension de base la dimension T des dureacutees (quon a coutume dans ce contexte dappeler des temps) on obtient immeacutediatement que les peacuteriodes (homogegravenes agrave la secondes) sont de dimension T les freacutequences (homogegravenes agrave s-1) T-1

Il Il TOles nombres (rapports de dureacutees de freacutequences)

(1) On se gardera de confondre ce produit GO avec le produit carteacutesien G x G dont la deacutefinition a eacuteteacute rappeleacutee en III - 4 (note infrapaginale)

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X - 3 Dimension des grandeurs dans nn systegraveme de dimensions de base

X- 31 Jusquici le choix de la dimension de base L ou T simposait de lui-mecircme Mais la situation geacuteneacuterale est plus complexe

Par exemple on peut dire que les vitesses eacutetant homogegravenes agrave ms-1

sont de dimension LT-1bull De mecircme si lon introduit la dimension M des masses parmi les dimensions de base les masses volumiques eacutetant homogegravenes agrave gcm-3 sont de dimension ML-3 pareillement les volumes massiques inverses des masses volumiques sont de dimension M-1 L3bull

Mais ces trois exemples posent une question preacutejudicielle agrave quoi reconnaicirct-on quune dimension est une dimension de base Pourshyquoi L et T dans le premier cas M et L dans les deux autres

Sans essayer dentrer dans le deacutetail contentons-nous des ideacutees directrices suivantes

1) Il serait maladroit dinclure parmi les dimensions de base celles qui sont deacutejagrave lieacutees de faccedilon simple agrave dautres par exemple introduire la dimension des aires en sus de celle des longueurs

2) Par contre les dimensions de base doivent ecirctre en nombre suffishysant pour quon puisse deacuteterminer agrave partir delles toutes les autres dimensions au moins dans une branche donneacutee de la Physique Tet M seraient superflues en geacuteomeacutetrie (les faire figurer explicitement sous la forme T0 M0 alourdirait inutilement leacutecriture) mais elles sont indispenshysables en meacutecanique

3) Ces deux indications ne suffisent pas pour fixer le choix des dimensions de base On pourrait adopter la dimension V des vitesses parmi les dimensions de base (et il nest pas certain vu leacutevolution actuelle de la science que ce choix ne preacutevaudra pas quelque jour) et alors rejeter L (car les longueurs seraient de dimension VT) ou bien rejeshyter T (car les dureacutees seraient de dimension LV-1) Ces choix ont varieacute et varieront sans doute encore agrave la suite de consideacuterations theacuteoriques et aussi meacutetrologiques car la qualiteacute du mesurage dune grandeur deacutepend de la technique du moment

X- 32 En meacutecanique on adopte habituellement comme systegraveme de dimensions de base le systegraveme (MLT) Voici les dimenshysions des principales grandeurs pouvant seacutecrire agrave laide de MLT unishyquement On trouvera en X - 9 un tableau plus complet accompagneacute dun scheacutema

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Grandeur Uniteacute Dimension masse lineacuteique (VI-62) masse volumique (VI-2) volume massique (Vl-3) vitesse (VI-52) acceacuteleacuteration (VIII -91) middot force (VII-4) pression (VI-61) eacutenergie (VII -1) puissance (VI -61) middot moment dune force (VII-4)

kgm-1 kgm-3 kg-1m3 ms-1 ms-2

kgms-2

kgm-1s-2

kgm2s-2

kgm2s-3 kgm2s-2

ML-1 ML-3 M-1L3 LT-1

LT-2

MLT-2

ML-1T-2

MUT-2

MUT-3 MUT-2

X- 33 Dimension angle Une vitesse angulaire (VI- 61) est le quotient dun angle par une

dureacutee Si on veut exprimer sa dimension il est neacutecessaire dadjoindre langle au systegraveme de grandeurs de base de X - 32 Dans le systegraveme (M L T A) obtenu ougrave A deacutesigne la dimension angle les vitesses angushylaires ont pour dimension AT-1 (uniteacutes radian par seconde tour par minute )

Lacceacuteleacuteration angulaire deacutefinie comme quotient dun accroisseshyment de vitesse angulaire par une dureacutee est de dimension AT-2bull

Un fil de torsion ou une barre de torsion quon a fait tourner dun angle cp par rapport agrave sa position deacutequilibre est rappeleacute vers cette posishytion par un couple dont le moment At est proportionnel agrave cp On eacutecrit donc 1eacutegaliteacute Alt= Kcp qui deacutefinit la grandeur K appeleacutee raideur en torshysion Si lon mesure le moment dun couple (ou dune force voir VII - 4) en newtons-megravetres K se mesure en newtons-megravetres par radian ou en newtons-megravetres par degreacute Un moment eacutetant (comme le travail dune force) le produit dune force par une longueur a pour dimension MUT-2 Ka donc pour dimension MUT-2A-1 (1)

Les angles sont souvent deacuteclareacutes sans dimension ou homogegrave- middot nes aux nombres Une telle assertion nest pas soutenable elle entraicircshynerait entre autres conseacutequences que le choix de luniteacute dangle nest pas libre (voir la remarque finale de X - 23)

Elle se fonde sur lideacutee que langle est une grandeur geacuteomeacutetrique cest-agrave-dire ne deacutependant que des longueurs or cette ideacutee megravene au paradoxe suivant middot

(1) Leacutenergie E emmagasineacutee par la barre lorsque langle de torsion est ltP se calcule comme suit middot d

dE =Atmiddot Pd (dapregraves V- 46)ra

tpdtp K lltP2

Puisque Alt= Ktp dE= K -d et E = - -d ou encore E = - Ktpa ougrave P est rappeshyra middot 2 ra 2

Ions-le langle de torsion et ougrave a ~st la mesure de P quand on prend le radian pour uniteacute De toute faccedilon il est impossibl~ de ne pas laisser subsister dans cette eacutegaliteacute la grandeur radian soit explicitement soit dans a qui est la m~sure de P avec cette uniteacute

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bull dune part tout angle peut ecirctre deacutefini par lintermeacutediaire du rapshy port de deux longueurs (rapport flr de V - 46 rapport de longueurs deacutefinissant les sinus et cosinus des angles dun triangle rectangle)

bull dautre part ces longueurs ninterviennent que par leur rapport un angle est donc de dimension L 0

cest-agrave-dire quon na pas besoin des longueurs pour le deacutefinir

Cest pourquoi agrave moins de deacutenier agrave langle tout caractegravere physique et de confondre par exemple les vitesses angulaires et les freacutequences dans la dimension T-1 il est neacutecessaire dadopter comme nous lavons fait une dimension angle indeacutependante de la dimension L

Cela dit lassimilation des angles aux nombres pour ecirctre si largeshyment reacutepandue doit bien avoir quelque avantage pratique lequel

Dans leacutegaliteacute f = ar de V-46 qui exprime la longueur f dun arc de cercle de rayon r a est un nombre non un angle a est la mesure quand on prend le radian pour uniteacute de langle dont a tourneacute la demi-droite Ox de V -46 Si on appelle cp cet angle cp = a rad

On a donc

soit leacutegaliteacute entre nombres L = l_ r rad

soit leacutegaliteacute entre angles cp= Lrad r Dans un cas comme dans lautre le seul moyen de se deacutebarrasser du

symbole rad est de faire comme si le radian eacutetait le nombre 1

Cette simplification de leacutecriture cest-agrave-dire cette confusion entre un angle et sa mesure avec le radian est courante middoten analyse Elle a lavantage deacuteviter deacutecrire les rad dont seraient eacutemailleacutes les calculs mais il ne faudrait pas leacuteriger en dogme ni se dissimuler les eacutequivoques continuelles quelle middotrecouvre Quand dans un texte ou un exposeacute il est question de langle x il est geacuteneacuteralement impossible de deacutecider en labsence de contexte si x deacutesigne

effectivement un angle un angle mais avec linvitation agrave linterpreacuteter comme le rapport

de V-46 qui est la mesure de langle x quand on prend le radian

pour uniteacute un nombre preacutesumeacute repreacutesenter un certain angle langle

x radians (eacuteventuellement langle x degreacutes quand on dialogue avec cershytaines calculettes)

Chez lutilisateur averti cette jonglerie est si avantageuse quelle est devenue une seconde nature est-elle recommandable chez leacutelegraveve Ou du moins agrave quel niveau le devient-elle

X- 34 Autres dimensions de base Leacutetude des diverses branshyches de la physique rend utile voire neacutecessaire ladoption dautres

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dimensions de base Voici quelques-unes de celles-ci la premiegravere subit les mecircmes meacutesaventures que la dimension angle

Dimension angle solide On a deacutefini en V- 471a mesure dun angle solide luniteacute eacutetant le steacuteradian En physique du rayonnement on appelle intensiteacute eacutenergeacutetique le quotient dune puissance par un angle solide elle se mesure avec le watt par steacuteradian (W sr-1) il serait incorshyrect de la mesurer avec le watt Sa dimension est ML2T-3S-1si on appelle S la dimension des angles solides

On aurait pu consideacuterer (beaucoup plus naturellement que pour les angles) que la quantiteacute de matiegravere est un nombre on preacutefegravere en chi~ mie physique lui attribuer une dimension Q dont luniteacute est la mole (voir IX- 61) On distingue donc le nombre dAvogadro 6022x 1023 et la constante dAvogadro NA eacutegale agrave 6022x 1023mol-1 donc de dimension Q-1 De cette faccedilon les particules contenues dans une quantiteacute de matiegravere de q moles sont au nombre de NAq

La longueur f dune tige meacutetallique est fonction de sa tempeacuterashyture Soit f0 sa longueur agrave 0degC Lexpeacuterience montre que si on lui fait subir un accroissement 8 de tempeacuterature f- fo est proportionnel agrave f0 et (au moins dans un certain intervalle) agrave 8 ce qui se traduit par leacutegaliteacute

f-f0 = kf08

La grandeur k ainsi introduite ne deacutepend que de la substance constituant la tige on lappelle coefficient de dilatation lineacuteique de cette substance La longueur f seacutecrit fo(l + kB) il est neacutecessaire que kB soit un nombre puisquon ladditionne au nombre 1 les dimensions de k et 8 sont inverses Deacutesignons par e la dimension des grandeurs homogegravenes agrave 8 le coefficient de dilatation lineacuteique k est de dimension e-1

Un coefficient de dilatation lineacuteique se mesure avec linverse du kelshyvin (voir note de VIII - 95) qui ne porte pas de nom speacutecial On dit par exemple que le coefficient de dilatation lineacuteique du fer est 0000 012 par kelvin la longueur dune tige de fer augmente par kelvin des 12 millioniegravemes de ce quelle est agrave 0degC

Le lecteur sassurera que les capaciteacutes thermiques massiques (VIII- 95) sont de dimension L 2T-2e-1

Si on deacutesigne par I la dimension intensiteacute dun courant eacutelectrique les quantiteacutes deacutelectriciteacute sont de dimension TI les diffeacuterences de potentiel les forces-eacutelectromotrices homogegravenes

au quotient dune puissance par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-1

les reacutesistances eacutelectriques homogegravenes au quotient dune diffeacuterence de potentiel par une intensiteacute sont de dimension ML2T-3I-2

les reacutesistiviteacutes deacutefinies agrave partir des reacutesistances comme il a eacuteteacute dit en VIII- 96 ont pour dimension ML3T-3I-2

91

X - 4 Equations aux dimensions

Un systegraveme de dimensions de base eacutetant donneacute (ML T) par exemshyple et leacutecriture de la dimension dune grandeur eacutetant adopteacute~ par exemple LT-1 pour la vitesse on a coutume daller plus loin on eacutecrit des eacutegaliteacutes

Par exemple V deacutesignant lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une vitesse on eacutecrit

V= LT-1

Une telle eacutegaliteacute bien que nayant rien dune eacutequation (pour EQUAshyTION voir MOTS IV) est ordinairement appeleacutee eacutequation aux dimenshysions

Leacutequation aux dimensions de la grandeur force est F = ML T-2 ougrave F deacutesigne lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une force celle de leacutenergie estE = MUT-2 ougrave E est lensemble des grandeurs homogegravenes agrave une eacutenergie etc

Linteacuterecirct de telles eacutegaliteacutes deacutecoule des proprieacuteteacutes signaleacutees en X - 23 du fait que les produits quon eacutecrit se manient et se transforshyment suivant les regravegles familiegraveres on dispose dun moyen simple de reconnaicirctre lhomogeacuteneacuteiteacute de grandeurs dont les liens napparaissent pas a priori Quelques-uns des exemples donneacutes en X - 5 permetttront de le constater

Par ailleurs les eacutequations aux dimensions condensent les informashytions neacutecessaires aux problegravemes de changement deacutechelle

soit theacuteoriquement lors du passage dun systegraveme duniteacutes agrave un autre

soit de faccedilon plus concregravete lors de leacutetablissement de maquettes pour leacutetude de pheacutenomegravenes naturels comme lensablement dun littoshyral car si lon reproduit par exemple agrave leacutechelle de f100 les dimenshysions geacuteomeacutetriques il ne sensuit pas que les autres paramegravetres physhysiques - dureacutees masses volumiques des mateacuteriaux vitesses des coushyrants viscositeacute des fluides etc - sont reacuteduites agrave la mecircme eacutechelle une conception et une interpreacutetation correctes de la maquette ne pourront reacutesulter que dune analyse dimensionnelle des pheacutenomegravenes en jeu

X - 5 Exemples demplois du mot homogegravene

On a signaleacute au deacutebut du chapitre X diverses grandeurs homogegraveshynes agrave linverse dune longueur vergence courbure nombre donde densiteacute dun reacuteseau routier Chacune delles est homogegravene agrave chacune des autres Voici dautres exemples

X- 51 Un deacutebit-volume surfacique (VIII-94) quotient dun deacutebit-volume de dimension L3T-1 par une aire de dimension U est de dimension LT-1 la mecircme que celle dune vitesse Un deacutebit-volume surshyfacique est homogegravene agrave une vitesse

92

La concentration dune solution (VI-61) est homogegravene agrave une masse volumique lune et lautre quotients dune masse par un volume ont pour dimension ML-3bull Si on eacuteprouve le besoin de parler des quotients

~ et ~ rencontreacutes en V-2 agrave propos de confection de gacircteaux on dira

quils sont eux aussi homogegravenes agrave une masse volumique

X- 52 Leacutenergie fournie par un gaz agissant sur un piston a eacuteteacute exprimeacutee en VIII-22 comme produit dune force par une longueur ou aussi bien comme produit dune pression par un volume Ces deux proshyduits sont homogegravenes comme le montrent les eacutecritures MLT-2 x L et

L3ML -1T-2 x qui se transforment toutes deux en MUT-2bull

Le produitpv de la loi de Mariotte (VII-4) est lui aussi homogegravene agrave une eacutenergie on peut donc le mesurer avec le joule

X- 53 On deacutemontre que pour communiquer une vitesse v agrave un corps de masse m initialement au repos il faut lui fournir une eacutenergie

e dite eacutenergie cineacutetique donneacutee par leacutegaliteacute e = ~ mv2 bull Le produit

mv2 a pour dimension M(L T-1) 2 soit MVT-2 il est donc homogegravene agrave

une eacutenergie Le quotient J_ est homogegravene au carreacute dune vitesse m

On avait deacutejagrave envisageacute des quotients dune eacutenergie par une masse il sagissait (VI-67) de valeur eacutenergeacutetique daliments de pouvoir calorishyfique de combustibles Ces quotients sont homogegravenes au carreacute dune vitesse

La physique enseigne que lorsqu une particule de masse au repos m disparaicirct il apparaicirct neacutecessairement une eacutenergie e donneacutee par leacutegashyliteacute e = mc2 ougrave c est la ceacuteleacuteriteacute de la lumiegravere (1) On controcirclera

lhomogeacuteneacuteiteacute de cette eacutegaliteacute le quotient J_ dune eacutenergie par une m

masse on vient de le voir est homogegravene au carreacute dune vitesse

X- 54 On eacutecrit pour un point en mouvement rectiligne uniforshymeacutement varieacute

x(t) = i Y t2 + v0t + x0

ougrave Y est une acceacuteleacuteration v0 une vitesse x0 une longueur et t une dureacutee Les termes de cette somme ont pour dimensions respectivement L T-2 x T 2

LT-1 x T et L ils sont homogegravenes agrave une longueur on les additionne et la somme obtenue est la longueur x(t)

X- 55 On deacutefinit la moyenne arithmeacutetique a la moyenne geacuteoshymeacutetrique g et la moyenne harmonique h de deux nombres reacuteels m et n positifs (et pour h non nuls) par

(1) On emploie en principe le mot vitesse agrave propos du deacuteplacement dun objet mateacuteriel et le mot ceacuteleacuteriteacute agrave propos de la propagation dun eacutebranlement dune onde dun signal

93

a= m+n g=fiiiumlii 2 _ +__2 7iuml- m n

Si m et n sont non deux reacuteels mais deux grandeurs homogegravenes (sim et n neacutetaient pas homogegravenes la premiegravere et la troisiegraveme de ces eacutegashyliteacutes seraient incorrectes) alors a g et h sont des grandeurs eacutegaleshyment et elles sont homogegravenes agrave m et n

Si m et n sont des longueurs de segments des constructions geacuteoshymeacutetriques classiques permettent dobtenir les longueurs a g et h

X- 56 Un coefficient de proportionnaliteacute est ou bien un nombre (eacutechelle dune carte titre dun alliage) ou bien une grandeur non homogegravene agrave un nombre la longueur du

trajet parcouru par un point en mouvement uniforme est proportionshynelle agrave la dureacutee de ce trajet le coefficient de proportionnaliteacute est la vitesse de ce point

Il en est de mecircme du quotient ~ - ~ preacutesenteacute en VI-53 il est

homogegravene agrave un nombre quand la grandeur a est homogegravene agrave la granshydeur b non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

Par voie de conseacutequence si une grandeur y est fonction dune autremiddot x la fonction deacuteriveacutee de y par rapport agrave x (voir XI - 14) est

homogegravene agrave fmiddot Elle est donc homogegravene agrave un nombre lorsque y est

homogegravene agrave x et non homogegravene agrave un nombre dans les autres cas

X - 6 Constantes physiques

middotNous nous bornerons agrave deux exemples et montrerons que la preacuteshysence de telles constantes est neacutecessaire au sein de la physique

X - 61 Degraves le premier tiers du XVUC siegravecle le principe dinertie avait introduit entre les grandeurs force masse et acceacuteleacuteration une relation qui est demeureacutee classique f = mY

Ce principe seacutenonce ainsi soit un corps de masse m supposeacute ponctuel sil a un mouvement dacceacuteleacuteration Ymiddot cest quil est soumis agrave une force f (ou agrave des forces de reacutesultante f) lexpeacuterience montre que f est proportionnelle agrave m et agrave Y

Ecrire dembleacutee f = mY ceacutetait

1deg) deacuteclarer f homogegravene au produit mY ce qui seacutecrit f = exmY ougrave ex est un nombre

2deg) deacutecider de choisir ce nombre ex eacutegal agrave 1 On navait dailleurs aucune raison de le choisir autre que 1 pas plus quon nen avait dintrQduireen VI~21 un nombre 3 autre que 1 dans la deacutefinition p = 3 m de la masse volumique v

94

Lorsque Newton agrave la fin du XVIIbull siegravecle reconnut que deux corps supposeacutes ponctuels de masses m et m 1 et distants dune longueur d exerccedilaient lun sur lautre une force dattraction proportionnelle agrave m agrave m 1 et agrave linverse du carreacute de d lalternative suivante se preacutesentait

ou bien on adoptait leacutegaliteacute f = m 1

cest-agrave-dire quon renshy1

dait m homogegravene agrave mY donc ~ homogegravene agrave Y ces deux granshy

deurs eacutetant de dimensions ML -2 et L T-2 respectivement les trois dimenshysions M L T auraient eacuteteacute lieacutees par ML-2 = LT-2 cest-agrave-dire par MT2 = L3 lune des trois grandeurs masse temps et longueur aurait eacuteteacute deacuteriveacutee des deux autres ce qui naurait pas eacuteteacute sans inconveacutenients dordre meacutetrologique en particulier

ou bien on introduisait et cest ce quon a fait une constante aujourdhui noteacutee G

Cette constante G dite constante de gravitation est une grandeur au mecircme titre que J m m 1

d on veacuterifiera que sa dimension qui est

celle de 1 est M-1L3T-2 bull Elle est eacutegale agrave 667 I0-11kg-1m3s-2 bull mm

X- 62 La dimension dune grandeur deacutepend du choix des relashytions tenues pour fondamentales Ce qui preacutecegravede le confirme

Rien nempecirccherait en effet privileacutegiant la -loi dattraction de

poser f = m 1

eacutegaliteacute qui deacutefinirait la force comme grandeur

deacuteriveacutee des grandeurs masse et longueur La force aurait pour dimenshysion ltPL-2 bull Mais le principe dinertie seacutecrirait f = am Y ougrave l~ consshytante physique a ne serait plus un nombre elle serait une grandeur

physique dont on sassurera guelle ne serait autre que b donc de

dimension ML -3T2bull

X 63 De faccedilon analogue lorsque Planck au deacutebut du xxbull siegraveshycle formula la theacuteorie des quanta les notions deacutenergie et de freacutequence eacutetaient depuis longtemps classiques Toute eacutenergie rayonnante de freacuteshyquence v est eacutemise de faccedilon discontinue cest-agrave-dire sous forme de grains deacutenergie ou quanta leacutenergie W de chacun de ces quanta est proportionnelle agrave v Planck ne pouvait eacuteviter dintroduire une constante physique h

W = hv

Cette constante de Planck eacutegale agrave W a pour dimension MUT-1bull v

Elle est eacutegale agrave 662610-34 kgm2s-1 middot

La constante de Planck est un quantum daction (voir VII- 4)

95

X - 7 Coefficients numeacuteriques

xmiddot - 7 1 Certaines constantes physiques sont de dimension nulle elles figurent donc dans les eacutegaliteacutes sous forme de coefficients numeacuterishyques On retrouve agrave ce niveau un problegraveme analogue au preacuteceacutedent gracircce au choix des relations de base on pourra rendre certains de ces coefficients eacutegaux agrave 1 (cest-agrave-dire quon se dispensera de les eacutecrire) mais on ne peut espeacuterer obtenir cette simplification pour tous les coeffishycients agrave la fois

X- 72 Prenons lexemple des aires quelle relation de base va-tshyon adopter pour lier luniteacute de longueur et luniteacute daire Le choix trashyditionnel consiste agrave prendre pour uniteacute daire laire dun carreacute dont le cocircteacute est luniteacute de longueur mais on aurait pu aussi bien utiliser une autre figure le triangle par exemple

Mettons en regard la deacutefinition usuelle et celle qui utiliserait le triangle

Laire A dun rectangle ABCD est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur b du segment [BC] ce qui seacutecrit

A= Kab ougrave K est un nombre indeacutependant du choix du rectangle

On deacutecide de choisir K eacutegal agrave 1 dougrave leacutegaliteacute de deacutefinition de laire Laire A dun rectangle de cocircteacutes a et b est deacutefinie par

A= ab (1)

Laire A dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante b eacutetant la moitieacute de laire A

A = __ab2

Voilagrave une eacutegaliteacute qui contient

le coefficient numeacuterique agrave il Acircnest autre que le rapport -r-middot

On sait que si lon emploie leacutegaliteacute (1) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

Laire $ dun triangle ABC est proportionnelle agrave la longueur a du segment [AB] et agrave la longueur h de la hauteur [CH] de ce triangle ce qui seacutecrit middot

$ = Lah ougrave L est un nombre indeacutependant du choix du triangle

Si lon deacutecidait de choisir L eacutegal agrave 1 leacutegaliteacute de deacutefinition de laire serait Laire$ dun triangle de cocircteacute a et de hauteur corresponshydante h est deacutefinie par

$ = ah (2)

middot Laire $ dun rectangle de cocircteacutes a et h eacutetant double de laire $

$ 2 ah

Cette eacutegaliteacute contiendrait le

coefficient numeacuterique 2 qui ne

serait autre que le rapport ~

On sait que si lon emploie 1eacutegaliteacute (2) elle-mecircme pour deacutefinir luniteacute daire agrave partir de luniteacute de

96

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de A est le produit des mesures de a et b aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela invite agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (1)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire est deacutefinie par leacutegaliteacute (1) elle-mecircme dans laquelle a et b sont 1 cm Elle est donc le cm x cm eacutecriture quon raccourcit en cm2

elle est middot laire dun rectangle (carreacute) de

cocircteacute 1 cm

longueur preacutealablement choisie alors la mesure de Tgt est le produit des mesures de a et h aucun coefficient numeacuterique ne sintroshyduit Cela inviterait agrave lier effectishyvement les uniteacutes de longueur et daire par leacutegaliteacute (2)

Si luniteacute de longueur choisie est le centimegravetre luniteacute daire seshyrait deacutefinie par leacutegaliteacute (2) elleshymecircme dans laquelle a et h seshyraient 1 cm Elle serait donc le cm x cm eacutecriture quil serait licite de raccourcir en cm2

elle serait laire dun triangle dont un cocircteacute et la hauteur correspondante seraient 1 cm

Il serait tout agrave fait leacutegitime de choisir L = 1 cest K = 1 qui a preacuteshy

valu alors L = i Cest probablement plus commode mais ce neacutetait

pas une neacutecessiteacute middot

On peut penser quune uniteacute daire deacutefinie avec le triangle se serait appeleacutee centimegravetre-triangle et que pour deacutesigner la seconde puisshysance dun nombre x on aurait employeacute la locution x au triangle au lieu de x au carreacute

Tout se passe comme pour les changements duniteacutes eacutevoqueacutes en III _ 63 degraves linstant quon associe agrave luniteacute de longueur une uniteacute daire qui est la moitieacute de luniteacute habituelle les coefficients numeacuteriques figurant dans lexpression des aires sont multiplieacutes par 2

De faccedilon analogue si lon avait pris pour uniteacute daire laire du disque qui a pour rayon luniteacute de longueur - ce qui reviendrait agrave multishyplier par 1r luniteacute daire habituellement associeacutee agrave luniteacute de longueurshyles coefficients de toutes les expressions daires seraient diviseacutes par 1r laire du disque de rayon R serait R2 mais laire du rectangle de cocircteacutes

a b serait 1 ab etc 7r

X- 73 Voici un exemple du mecircme type concernant les angles A priori deux relations peuvent ecirctre tenues pour fondamentales

bull en geacuteomeacutetrie celle qui lie le rayon R dun cercle langle au centre cp et la longueurs de larc intercepteacute s = k1 R cp

bull en meacutecanique celle qui lie la vitesse angulaire w dun mouvement circulaire uniforme et sa freacutequence v v = k 2 w

97

Si lon accepte langle parmi les grandeurs fondamentales k1 et k2 sont homogegravenes agrave linverse dun angle et lon a k1 = rad-1 = tr-1 k2 ougrave tr est le tour Mais si lon considegravere que langle est sans dimension k1 et k2 sont des coefficients numeacuteriques Alors

bull si lon veut avoir k1 = 1 la bonne uniteacute est le radian mais

kz = _L211

bull si 1on veut avoir k2 = 1 la bonne uniteacute est le tour mais k1 = 211

Comm~ on le sait cest le premier choix qui preacutevaut en geacuteneacuteral Mais rien ne limpose et surtout qUelque choix quop fasse on ne peut empecircch~r le facteur21l ou son inverse dapparaicirctre dans certaines eacutegali-Ms middot

X- 8 Systegraveme international duniteacutes

X- 81 Coheacuterence dun systegraveme duniteacutes

Reprenons lexemple de VI- 2 La masse m dun corps son volume middotV et sa masse volumique p eacutetant lieacutes par leacutegaliteacute m = pv on a choisi une uniteacute m0 de masse une uniteacute v0 de volume et une uniteacute Po de masse volumique elles~mecircmes lieacutees par leacutegaliteacute m 0 = Po v0 bull On dit quun tel ensemble duniteacutes est coheacuterent Tels sont par exemple le gramme le centimegravetre culgte et le gramme par centimegravetre cube Tels sont aussi le gJamme le megravetre cube et le gramme par megravetre cube Ou bien le kilogramme le gallon et le kilogramme par gallon

Plus geacuteneacuteralement un systegraveme duniteacutes est dit coheacuterent lorsque 1expression des uniteacutes deacuteriveacutees au moyen des uniteacutes de base ne comshyporte aucun coefficient numeacuterique autre que 1 (que lon neacutecrit pas) Ce qui revient agrave dire que leacutecriture de luniteacute dune grandeur est calqueacutee sur leacutecriture de la dimension de cette grandeur

X- 82 Systegraveme international duniteacutes

En principe le systegraveme international duniteacutes (SI) leacutegal dans de nombreux pays est un systegraveme coheacuterent actuellement fondeacute sur les sept uniteacutes de base suivante$

Grandeur Nom de luniteacute Symbolegrave

Masse Longueur Dureacutee Tempeacuterature Intensiteacute eacutelectrique Quantiteacute de 1Ilatiegravere Intensiteacute lumineuse

kilogramme megravetre seconde kelvin ampegravere mole candela

kg rn s K A mol cd

98

Toutefois les problegravemes souleveacutes par les angles plans ou solides (voir X- 33 et X- 34) ont naturellement eu leur reacutepercussion sur le statut de leurs uniteacutes Pendant des deacutecennies le radian et le steacuteradian ont eacuteteacute classeacutes comme uniteacutes suppleacutementaires sans que soit trancheacutee la question de savoir sils sont des uniteacutes de base ou des uniteacutes deacuteriveacutees

Cest seulement lors de sa session de 1980 que le Comiteacute Internagravetioshynal des Poids et Mesures a deacutecideacute dinterpreacuteter la classe des uniteacutes supshypleacutementaires dans le systegraveme international comme une classe duniteacutes deacuteriveacutees sans dimension pour lesquelles la Confeacuterence Geacuteneacuterale des Poids et Mesures laissela liberteacute de les utiliser ou non dans les expresshysions des uniteacutes deacuteriveacutees du systegraveme international

En fait cette deacutecision masque le problegraveme plutocirct quelle ne le reacutesout Quest-ce quune uniteacute sans dimension sinon le nombre 1

(alors est-on pr~t agrave dire que le degreacute cest-agrave-dire ~ rad est le nombre

0017 453 ) Et comment peut-il exister des cas ougrave lon serait libre (pour ne pas dire obligeacute) dexpliciter ce 1 sous une forme non numeacuterishyque Encore faudrait-il savoir selon quel critegravere car ccedilomment choisir tantocirct rad (comme dans les vitesses angulaires) tantocirct rad-1 (comme dans la raideur en torsion) tantocirct sr ou sr-1 (notamment en photomeacuteshytrie) sans reacuteintroduire subrepticement les dimensions angle plan et angle solide quon se flattait deacutevacuer

A notre avis non seulement le radian et le steacuteradian sont des uniteacutes de base mais de plus eacutetant totalement indeacutependantes des autres ces uniteacutes sont indispensables (alors que la candela par exemple se ramegravene agrave une puissance par steacuteradian) bien entendu cela ne soppose pas agrave ce quon les sous-entende elles ou leurs puissances dans nombre de cas usuels Tout compte fait cette interpreacutetation aboutit aux mecircmes conseacutequences pratiques que celle du CIP M mais elle ne se heurte agrave aucune objection dordre theacuteorique Cest elle selon toute vraisemshyblance quil faudra finalement adopter si lon veut garder quelque souci de la coheacuterence

Les uniteacutes des autres grandeurs effectivement deacuteriveacutees des uniteacutes de base peuvent se former meacutecaniquement leur eacutecriture est calqueacutee sur celle de la dimension physique de la grandeur consideacutereacutee Exemples

luniteacute SI de vitesse est le megravetre par seconde (ms) luniteacute SI de reacutesistance eacutelectrique de dimension MUT-3I-2 (voir 34) peut seacutecrire kgm2s-3A-2

On saura de mecircme sur le tableau de X 9 obtenir par simple lecture des dimensions lexpression des uniteacutes SI des grandeurs qui y figurent

X 83 Cela ne fait pas obstacle agrave lemploi de noms et de symboshyles duniteacutes plus commodes consacreacutees par lusage et parfois diffeacuterenshycieacutes dans leur emploi

99

X

Ainsi luniteacute de reacutesistance eacutelectrique dont il vient decirctre question sappelle couramment ohm On a signaleacute de mecircme la dioptrie o (VIII- 53) le hertz Hz (VIIJ- 54) le newton N (VII- 4) le joule J (VII- 1) Le joule efle newton-megravetre Nm bien queacutegaux sont employeacutes de preacutefeacuterence le premier pour la mesure des eacutenergies le second pour la mesure des moments de forces

Les uniteacutes deacuteriveacutees agrave partir de celles-ci peuvent agrave leur tour recevoir des deacutesignations particuliegraveres ainsi luniteacute de puissance Js est couramshyment appeleacutee watt (W) et luniteacute de pression Nm2 est couramment appeleacutee pa~cal (Pa)

Les besoins pratiques ou speacutecifiques imposent souvent des uniteacutes non coheacuterentes (donc non SI) On a mentionneacute (VIII- 82) le kiloshywattheure et leacutelectron-volt comme uniteacutes deacutenergie citons aussi le parsec des astronomes comme uniteacute de longueur

X- 84 Enfin ces noms et symboles dUgraveniteacutes appartenant ou non au systegraveme international sont susceptibles decirctre affecteacutes des preacuteshyfixes deacutecimaux figurant sur la page de couverture de la preacutesente broshychure Exemples

Le kilowatt (kW) est 103 watts Le meacutegawatt (MW) est 106 watts Le gigawatt (GW) est 109 watts Le millimegravetre (mm) est w-3 megravetre Le micromegravetre (pm) est w-6 megravetre

100

X- 9 Nous rassemblons ici dans un tableau et un scheacutema assoshycieacutes les grandeurs rencontreacutees dans cette brochure et dont la dimension sexprime uniquement au moyen de M L T

Le tableau donne en regard de chacune des grandeurs sa dimenshysion et lindication du paragraphe auquel il convient de se reporter les grandeurs homogegravenes entre elles sont indiqueacutees par un mecircme numeacutero figurant entre parenthegraveses eacutecrit agrave gauche de la grandeur ce numeacutero signale celle de ces grandeurs qui figure sur le scheacutema

Le scheacutema traduit visuellement la dimension par reacutefeacuterence agrave un triegraveshydre dontles axes seraient gradueacutes en puissances de M L T

101

102

Grandeur Dimension Reacutefeacuterence

Acceacuteleacuteration LT-2 VIII- 91 (1) Action ML2T-1 VII -4

Aire L2 VII- 2 Concentration (4) ML-3 VI- 61 Constante de Planck (1) MUT-1 X-63

(2) Courbure L-1 VIII- 52 Deacutebit-masse MT-1 VI- 61 Deacutebit-masse surfacique ML-2T-1 VIII- 93 Deacutebit-volume L3T-1 VI- 61 Deacutebit-volume surfacique (8) LT-1 VIII- 94 Eclairement eacutenergeacutetique (6) MT-3 VIII- 84

(3) Energie MUT-2 VII -1 Energie massique UT-2 VI- 67 Energie volumique (5) ML-1T-2 VI- 68 Force MLT-2 VII -4 Freacutequence T-1 VIII- 54 G (constante de gravitation) M-1L3T-2 X-61 Jauge (sensibiliteacute dune) L-2 X-1 Longueur dimension de base L Longueur massique M-1L VIII- 56 Masse dimension de base M Masse lineacuteique ML-1 VI- 62 Masse surfacique ML-2 VI- 64

(4) Masse volumique ML-3 VI-2 Moment dune force (3) ML2T-2 VII -4 Moment dinertie MU VIII- 92 Nombre donde (2) L-1 VIII- 55

(5) Peacuteriode (7) Pression

T middot ML-1T-2

VIII- 54 VI- 61

Puissance MUT-3 VI- 61 Puissance massique UT-3 VI- 610

(6) Puissance surfacique MT-3 VIII- 84 Quantiteacute de mouvement MLT-1 VII -4 R dimension neutre X-22

(7) Temps dimension de base Temps massique

T M-1T VIII- 56

Travail dune force (3) MUT-2 VII -1 Vergence (2) L-1 VIII- 53

(8) Vitesse LT-1 VI_ 52 Vitesse areacuteolaire UT-1 VIII- 82 Volumemiddot L3 VIII- 22 Volume massique M-1L3 VI-- 3

103

TROISIEgraveME PARTIE

XI CONSIDEacuteRATIONS PEacuteDAGOGIQUES

XI- 1 Faut-il enseigner agrave leacutecole au collegravege au lyceacutee la notion de grandeur

Il y a beaucoup dinteacuterecirct agrave enseigner lanotion de grandeur et agrave la faire utiliser Nous pensons mecircme quil serait mauvais de ne pas lenseishygner

La geacuteomeacutetrie qui est une theacuteorie physique de lespace se precircte agrave des calculs sur certaines grandeurs longueur aire volume angle Les pheacutenomegravenes physiques sy precirctent constamment on ne saurait les eacutetushydier sans calculer sur les grandeurs noublions pas quune grande partie des matheacutematiques eacuteleacutementaires a eacuteteacute construite en reacuteponse agrave des proshyblegravemes poseacutes par le reacuteel

Il ne nous paraicirct pas sain que sous preacutetexte de preacuteserver linnoshycence matheacutematique des enfants on jette le discreacutedit sur laddition des kilomegravetres

Les Instructions peacutedagogiques pour le Cycle Moyen de lEcole Eleacuteshymentaire (1980) eacutecrivent explicitement deacutegager les notions de grandeur et de mesure dune grandeur

XI - 11 Reconnaicirctre et distinguer les grandeurs du monde qui nous entoure

Ce nest pas toujours simple Lhumaniteacute na deacutegageacute les notions de force deacutenergie dacceacuteleacuteration de masse quavec difficulteacute Certaines

104

expressions qui ont souhaitons-le disparu de lenseignement en sont le teacutemoignage une force vive neacutetait rien dautre quune eacutenergie En revanche lexpression force-eacutelectromotrice subsiste elle ne deacutesigne pourtant pas une force

A propos dun mecircme objet plusieurs grandeurs peuvent ecirctre envishysageacutees Le type de manipulation agrave laquelle on soumet cet objet permet de preacuteciser la grandeur dont il sagit ce qui conduit agrave un vocabugravelaire approprieacute

pour une feuille de papier la longueur de son bord ou peacuterimegravetre et laire de sa surface on suit le bord du bout du doigt on balaie la surshyface de la paume de la main

pour une portion de route sa longueur sil sagit de la parcourir son aire sil sagit de la goudronner langle quelle fait avec le plan horishyzontal ou bien sa pente sil sagit dy faire passer de lourds convois sa courbure (voir VIII - 52) sil sagit dy faire passer des veacutehicules rapishydes

Lexamen du vocabulaire courant et lusage du motpropre du mot eacutevocateur aident les eacutelegraveves agrave distinguer les grandeurs usuelles

pour les longueurs une tige plus longue ou plus courte quune autre une bande plus large ou plus eacutetroite quune autre une planche plus eacutepaisse ou plus mince quune autre un eacutetang profond de 3 megravetres une colonne haute de 10 megravetres

pour les aires un terrain plus vaste plus eacutetendu quun autre un fil plus gros quun autre de plus grande section

pour les volumes un objet plus gros quun autre ou mieux plus volumineux

pour les masses plus lourd que plus leacuteger que

pour les masses volumiques plus dense que

pour les intensiteacutes eacutelectriques plus intense que

Ces mots remplaceront avantageusement les mots passe-partout employeacutes dans le domaine numeacuterique plus gragravend que plus petit que supeacuterieur agrave infeacuterieur agrave Par contre certaines eacutepithegravetes consacreacutees par lusage nont aucun contenu qui ne soit dans grand et petit haute et basse tension haute et basse pression tension faible tension eacuteleveacutee masse volumique eacuteleveacutee tempeacuterature eacuteleveacutee

Il ny a pas lieu de craindre le vocabulaire de la vie courante quand il est net Et quand il ne lest pas cest-agrave-dire quand il contient des conshyfusions entre deux grandeurs il est bon de les faire deacutecouvrir

Par humour un personnage grand et maigre est deacuteclareacute long comme un jour sans pain Aux passages agrave niveau sur voie eacutelectrifieacutee les pancartes juxtaposent les mots de faccedilon inattendue Attention haute tension hauteur libre 55 rn

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Par tradition se maintiennent de nombreuses confusions Longueur et dureacutee en particulier ont un abondant vocabulaire commun une lonshygue route un long film (sagit-il dailleurs de la dureacutee de la projection ou de la longueur de la pellicule) Cest loin chez Grandmegravere -Dix minutes - Oui mais cest loin en kilomegravetres

La tradition est parfois abusive

Vitesse dobturation 150 de seconde Terrain agrave bacirctir de 500 megravetres avec 10 megravetres de fasade

La recherche des contenus possibles dune phrase gnimmaticaleshyment correcte mais eacutequivoque puis leacutelaboration dune reacutedaction non eacutequivoque aident agrave une bonne compreacutehension des grandeurs Exemshyples

Ce reacutecipient est plus grand que cet autre sagit-il de sa hauteur de sa plus grande dimension horizontale de son volume inteacuterieur ou capaciteacute de son volume exteacuterieur

La planegravete Saturne est grosse comme 95 Terres sagit-il devolushymes de diamegravetres de masses (1) Que le lecteur ne se pose pas cette question cela ne retire rien agrave leacutequivoque dune telle phrase

Il faut deacutenoncer certaines expressions publicitaires lexpression basse calorie employeacutee agrave propos dun produit alimentaire est propreshyment sans signification elle est une tregraves mauvaise traduction de de faishyble pouvoir eacutenergeacutetique

Il ne faut pas masquer lincompeacutetence ou linculture de celui qui transmet par voie de presse par exemple une information que lui-mecircme na pas comprise et quil deacuteforme La phrase La puissance de la censhytrale au charbon construite agrave Gardanne correspond agrave la consommation de Marseille pendant un an na aucune signification on ne saurait mecircme deviner linformation quelle preacutetend transmettre

XI - 12 Pourquoi le nombre quand il ne sert agrave rien

Exemple 1 Soient 0 et M deux points On appelle symeacutetrique de M par rapport agrave 0 le point M tel que 0 soit le milieu de [MM] cest-agrave-dire

middot le point M de la droite OM distinct de M tel que mes OM = mes OM

M M

0

(1) Le diamegravetre eacutequatorial de Saturne anneaux exclus est 94 fois celui de la Terre son volume est 745 foiscelui de la Terre (et non 943 car elle est sensiblement plus aplatie que la Terre) Sa masse est 95 fois celle de la Terre Les mots grosse comme signifiaient donc lourde comme

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bullbullbull

Pour construire M 1 1eacutelegraveve se reacutefeacuterant agrave cette deacutefinition utilise la

regravegle gradueacutee en centimegravetres obtient la mesure de [OM] 36 par exemshyple et utilise cette information pour placer le point M 1

en se servant agrave nouveau de la regravegle gradueacutee On deacutecouvre ensuite que le cercle centreacute en 0 et passant par M passe aussi par M 1

Soit Rien nest incorrect Mais agrave quoi a-t-il servi de parler de mesushyres surtout si leacutelegraveve accorde comme il est souhaitable une importance au choix de luniteacute La notion de longueur est seule utile

Dans leacutenonceacute ci-dessus la formulation longueur de OM = longueur de OM

aurait eacuteteacute preacutefeacuterable Degraves lors la regravegle gradueacutee est inutile le compas suffit puisque cest un appareil agrave reporter les longueurs

Exemple 2 Deux points A et B eacutetant donneacutes trouver les poirits M du plan

a) tels que MA = 5 b) tels que MA = MB

Si lon ne posait que la seconde question MA et MB pourraient ecirctre interpreacuteteacutes comme des deacutesignations de longueurs Mais la forme de la premiegravere question impose dinterpreacuteter MA comme une mesure (alors quil manque lindication de luniteacute choisie) degraves lors la seconde quesshytion fait intervenir inutilement les mesures des segments [MA] et [MB]

Exemple 3 Quel inteacuterecirct y a-t-il agrave dire Dans un triangle la mesure dun cocircteacute est infeacuterieure agrave la somme des mesures des deux autres

Cette formulation nest dailleurs pas complegravetemiddot puisquil manque lindication du choix de luniteacute de longueur dont on est tenteacute eacutevidemshyment de ne pas faire mention car leacutenonceacute est correct quel que soit ce choix

Il est bien plus simple de ne parler que de longueurs Dans un trianshygle un cocircteacute est plus court que la somme des deux autres Il faut bien sucircr que soit connue la somme de deux longueurs (voir III - 3) et quelle soit distingueacutee de la somme de deux nombres

Exemple 4 Etant donneacute un triangle ABC rectangle en A leacutegaliteacute de Pythagore

AB2 + AC2 = BC2

peut ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute de nombres auquel cas il faut interpreacuteter AB AC et BC comme des mesures et citer luniteacute de lonshygueur choisie pour aussitocirct dire que leacutegaliteacute est vraie quel que soit ce choix

Mais leacutegaliteacute de Pythagore peut aussi ecirctre consideacutereacutee comme une eacutegaliteacute daires les eacutecritures AB AC et BC deacutesignant alors des lonshygueurs Cette seconde interpreacutetation est agrave la fois plus simple et plus riche On trouvera dans Elem-Math VI une brochure de lAPMEP de nombreux dessins eacutevoquant cette eacutegaliteacute daires

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XI- 13 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs pour leacutetude des strucshytures numeacuteriques

Historiquement ce sont les problegravemes poseacutes par la pratique des grandeurs qui ont conduit lhumaniteacute agrave leacutelaboration des concepts de nombres rationnels et de nombres reacuteels Aujourdhui ces nombres ont acquis une existence autonome en matheacutematique et sont susceptibles de deacutefinitions totalement indeacutependantes de la mesure ou de toute reacutefeacuterence physique Mais il a fallu au bas mot une vingtaine de siegravecles agrave lhumashyniteacute pour deacutepasser cette approche physique et concevoir lautonomie des nombres

Il nen est pas moins vrai que linterpreacutetation des nombres comme rapports de grandeurs fait partie inteacutegrante du concept de nombre agrave notre avis lenseignement des nombres ne peut faire leacuteconomie de lenseignement de quelques grandeurs Mecircme si on nintroduit pas la construction des nombres comme reacuteponse agrave des problegravemes de mesurage il est indispensable selon nous daborder certains de ces problegravemes au cours de la construction des nombres

Voici quelques points de repegravere

Pour chaque grandeur il existe un intervalle pour lequel le lanshygage et le calcul correspondent directement agrave une reacutealiteacute sensible et agrave des manipulations dobjets Par exemple pour les longueurs cet intervalle va de quelques millimegravetres agrave quelques megravetres pour les masses de quelshyques grammes agrave quelques kilogrammes cet intervalle grandit avec lexpeacuterience du sujet eacuteventuellement avec son activiteacute professionnelle En dehors de cet intervalle les grandeurs sont plus facilement appreacutehenshydeacutees par lintermeacutediaire de leurs mesures agrave laide duniteacutes connues

Une eacutetape importante de la conceptualisation dune grandeur est la reconnaissance de linvariance de celle-ci au cours de diverses manishypulations

On dispose devant un enfant deux boules de pacircte agrave modeler identishyques et quil reconnaicirct comme telles on aplatit lune delles devant lui Avant lacircge de sept ans de nombreux enfants deacuteclarent que dans la galette obtenue il y a moins de pacircte agrave modeler que dans lautre boule on dit quils nont pas acquis la conservation de la masse Certaines activiteacutes permettent daider les enfants qui sont pregraves de lacqueacuterir et de rendre cette acquisition solide (Cf Aides peacutedagogiques pour le Cours Eleacutementaire publication de lAPMEP p 183-184)

Des difficulteacutes analogues se rencontrent dans lacquisition de linvariance dautres grandeurs

Les grandeurs que les enfants conceptualisent le plus rapidement sont dabord la longueur puis laire la masse la contenance

La manipulation des grandeurs conduit naturellement agrave chercher agrave exprimer une grandeur a en fonction dune autre b cest-agrave-dire

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comme en III agrave trouver un nombre tel que a = b agrave mesurer a quand on prend b pour uniteacute

Deux cas peuvent se preacutesenter

~ lassemblage de k objets de grandeur b fait obtenir un objet de grandeur a on eacutecrit a = kb ougrave k est un naturel middot

bull lassemblage de q objets de grandeur a donne la mecircme grandeur que lassemblage de p objets de grandeur b on eacutecrit qa = pb

Ces deux cas permettent dintroduire respectivement les nombres

rationnels kl E et _q_ bull q p

Dans un tel contexte les enfants sont ameneacutes agrave comparer agrave addishytionner et agrave soustraire les rationnels quils ont ainsi introduits Ils deacuteveshyloppent pour cela des meacutethodes artisanales parfois surprenantes dingeacuteshyniositeacute

Les grandeurs permettent eacutegalement dintroduire les produits de rationnels Voici deux scheacutemas dont lesreacutefeacuterences sont distinctes des grandeurs de mecircme nature dans le premier une grandeur produit de deux autres dans le second

a) Si a= i b et b= ~ c cest-agrave-dire si 3a=2b et 5b=4c

alors dune part a= ix~ c dautre part 15a=10b et 10b=8c

8 8donc 15a= Sc ce qui seacutecrit a= c et justifie leacutegaliteacute i x ~ = 5

15 1

b) Si a et b sont deux longueurs le rectangle dont les cocircteacutes ont pour

longueurs i a et ~ b permet de deacutefinir le produit des rationnels i et ~ et deacutecrire

lax ]_b= (lx 2)ab= 14ab middot 3 5 3 5 15

I

b

le rectangle de dimensions a et b a eacuteteacute partageacute en 15 petits rectangles de mecircme aire et le recshytangle de dimensions

J_a et lb a bien pour aire 14 fois celle dun de ces petits rectangles-lagrave 3 5

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Tout ceci sapplique eacutevidemment aux nombres deacutecimaux puisque ce sont des rationnels Leur particulariteacute et leur inteacuterecirct reacutesident en raishyson de notre systegraveme de numeacuteration de base dix dans la commoditeacute des calculs En retour on exploite cettegrave commoditeacute en choisissant un systegraveme deacutecimal duniteacutes

XI- 14 Inteacuterecirct de leacutetude des grandeurs dans lensegraveignement de certaines notions matheacutematiques

Le calcul litteacuteral trouve une utilisation mais aussi une reacutefeacuterence indeacuteniable dans le calcul des grandeurs par exemple dans le calcul des aires et volumes des surfaces et solides usuels

Leacutetude de certains concepts proprement matheacutematiques gagne agrave recevoir une interpreacutetation ou une illustration en termes de grandeurs surtout quand ces concepts sont eux-mecircmes dorigine physique

Voici agrave propos de la notion importante en matheacutematique de jonction deacuteriveacutee dune jonction donneacutee une situation physique simple quil serait domma~e de ne pas exploiter

Appelons june fonction dans R

Lorsque le quotient j(t)-j(3) a t 3

une limite en 3 cette limite est un nombre d qu on appelle le nombre deacuteriveacute en 3 de j

Exemple t 1---+ t2 + 5 (t2 +5) - (32 +5) shy

t-3 - t+3 La limite en 3 est 6 le nombre deacuteriveacute en 3 est 6

Interpreacutetons j de la faccedilon suivante qui fait intervenir des granshydeurs

Choisissons une uniteacute de dureacutee par exemple lheure un instant orishygine une uniteacute de longueur par exemple le kilomegravetre et une droite grashydueacutee de point-origine A figurant par exemple une route Un point est mobilesur cette droite de faccedilon quagrave tout instant t heures (test une variable reacuteelle) la position M du mcibile a pour abscisse j(t) Alors la longueur positive ou neacutegative AM est j(t)km

Appelons B la position du mobile agrave linstant 3 heures

th AM-~~ est le quotient dune longueur par une dureacutee donc eures - eures une vitesse appeleacutee vitesse moyenne du mobile entre les instants 3 heushyres et t heures Ce quotient seacutecrit

j(t)km - j(3)km ou j(t) - j(3) km t heures - 3 heures t - 3 -hshy

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La limite en 3 de f(t) - (3) eacutetant d (voir plus haut) ce quotient a t-

pour limite agrave linstant 3 heures d kmlh qui est une vitesse dite vitesse agrave linstant 3 heures du mobile

Lideacutee est la mecircme quen VI 53 on eacutetudie le mouvement au voisinage de linstant 3 heures de faccedilon de plus en plus fine

On peut calculer de mecircme la vitesse agrave nimporte quel instant cest sa mesure en kmh quon lit sur lindicateur de vitesse dune automoshybile

Ainsi une grandeur vitesse fonction de la grandeur temps peut ecirctre dite fonction deacuteriveacutee par rapport agrave la grandeur temps dune grandeur longueur elle-mecircme fonction du temps (1)

La vitesse dun point mobile agrave linstant 00 est la limite en 00 dun

quotient de la forme f(~) =f~~o) ougrave le numeacuterateur est une longueur et le

deacutenominateur une dureacutee ce quotient est la vitesse moyenne entre 00 et 0 middot

On approfondit ainsi lideacutee exprimeacutee en VI- 53

On peut mecircme deacutefinir la grandeur fonction deacuteriveacutee dune grandeur fonction de 0 (ou de toute autre grandeur variable) directement sans quil soit indispensable de recourir comme on la fait plus haut agrave des fonctions numeacuteriques

XI - 2 Confusions entre grandeur et mesure

Les confusions entre grandeur et mesure sont freacutequentes Elles prennent des aspects tregraves divers Elles sont pour les enfants une entrave agrave une bonne compreacutehension

XI - 21 Emplois divers du mot uniteacute

Le mot uniteacute lui-mecircme deacutesigne tantocirct un nombre tantocirct une granshydeur

Dans la phrase Les nombres 7 et 8 diffegraverent dune uniteacute il ne deacutesigne rien dautre que le nombre 1

Dans la phrase Le chiffre des uniteacutes de 53 est 3 si le mot uniteacute est employeacute cest pour que puisse ecirctre construite une phrase du mecircme modegravele que Le chiffre des dizaines est 5 Leacutegaliteacute suivante contient la mecircme information sans que soit utiliseacute le mot uniteacute

53 = (5 x 10) + (3 x 1)

Pour enseigner les nombres naturels aux enfants on utilise des jetons des bucircchettes le mot uniteacute dont on voudrait quil deacutesigne

(1) Il sagit ici dun emploi du mot deacuteriveacutee autre que celui quon en a fait au long de VI VII et VIII

Ill

encore le nombre 1 est interpreacuteteacute par les enfants (cest difficilement eacutevishytable) comme deacutesignant un jeton une bucircchette

Dans Depuis un an son cheptel a augmenteacute de 15 uniteacutes luniteacute cest le mouton la vache laitiegravere cest luniteacute dune grandeur quon a appeleacutee population (IX- 2)

Dans uniteacute de longueur uniteacute demiddot masse le rnot uniteacute employeacute depuis III- 5 deacutesigne une certaine longueur une certaine masse arbishytrairement choisies (non nulles)

XI - 22 Leacutecriture des calculs sur les grandeurs invite agrave confonshydre grandeur et nombre

On a vu en III - 7 que dans les calculs ougrave interviennent des granshydeurs et des nombres les signes quon emploie sont uniquement ceux des opeacuterationsmiddot deacutefinies dans des ensembles de nombres middot

Une telle attitude est pratiquement ineacutevitable On ladopte dailshyleurs agrave linteacuterieur mecircme des matheacutematiques par exemple agrave propos de laddition des vecteurs et de lopeacuteration externe quest la multiplication dun vecteur par un nombre

Les grandeurs se composent entre elles et avec les nombres selon des lois ayant les mecircmes proprieacuteteacutes que laddition et la multiplication deacutefinies dans N ou dans R ce nest pas par hasard si dans leacutevolution de la penseacutee humaine on a adopteacute un vocabulaire commun et des notashytions communes

Ce vocabulaire commun et ces notations communes sont une comshymoditeacute certaine Ils ne sont pas sans risque il est essentiel que leacutelegraveve distingue 5 + 2 = 7 de 5cm + 2cm = 7cm quil distingue 2a lorsshyque a est un nombre de 2a lorsque a est une longueur quil rejette des eacutecritures telles que 5 + 2 7cm ougrave est fausseacute le sens du signe = puisquun nombre ne saurait ecirctre eacutegal agrave une longueur

Il ne faudrait pas que la ressemblance que prennent dans leurs forshymes les calculs sur les nombres et les calculs sur les grandeurs pousse agrave middot brucircler les eacutetapes somme de deux grandeurs et produit dune granshydeur par un nombre

Lanalogie de structure entre ensembles de grandeurs et ensembles de nombres ne saurait reacutesulter de lutilisation deacutecritures analogues Ainsi il ne suffit pas deacutecrire dembleacutee 5cm + 2cm en regard de 5 + 2 pour faire comprendre laddition des longueurs des manipulashytions de baguettes de bandes de papier sont indispensables

Il est indispensable que les enfants expeacuterimentent sur des objets et construisent un modegravele matheacutematique lequel fonctionne comme un ensemble de nombres Cest cette analogie quon traduit par lutilisation des mecircmes signes

XI- 23 Exemples de confusions entre grandeur et nombre La confusion entre grandeur et nombre est le reflet de la difficulteacute avec

112

laquelle sest deacutegageacutee au cours des temps la notion de nombre tantocirct cardinal dun ensemble tantocirct mesure dune grandeur agrave laide dune uniteacute (1)

De nombreux maicirctres refusent des eacutecritures telles que 3 rn + 125 cm ils neacutecriraient pas que le peacuterimegravetre p dun rectangle dont les dimenshysions sont 3in et 125cm est 2 x (3m + 125cm) affirmant quon ne peut pas additionner des megravetres et des centimegravetres Nest-ce pas conshyfondre la somme de 2longueurs et la somme de deux nombres On peut eacutecrire la suite dauthentiques eacutegaliteacutes que voici

p = 2 x (3m + 125cm) p = 2 x (300cm + 125cm) p = 2 x 425cm p = 85m

Dans de nombreux manuels scolaires de physique et de matheacutematishyque dans la majoriteacute dentre eux peut-ecirctre on trouve des confusions entre grandeur et mesure Voici des exemples

Pour faire cet abat-jour en ficelle il faut 3 megravetres de ficelle Si on en fait plusieurs la longueur de ficelle est le triple du nombre dabatshyjour Une longueur ne saurait ecirctre un nombre

On choisit une uniteacute avec laquelle la masse volumique de leau est eacutegale agrave 1 phrase ougrave de faccedilon non eacutequivoque une grandeur est eacutegale agrave un nombre

On divise la masse dun eacutechantillon de cette substance par son volume Langage correct abondamment utiliseacute en VI Mais aussitocirct Le reacutesultat de lopeacuteration na de sens que si on preacutecise les uniteacutes Lopeacuteration dont il sagit est visiblement la division dans un ensemble de nombres la seconde phrase impose dinterpreacuteter la masse et le volume de la premiegravere comme des nombres

Le cercle trigonomeacutetrique cest un cercle de rayon 1 qui Le mot rayon (voir MOTS V VOCABULAIRE DE LA GEOMETRIE

p 7) deacutesigne selon le contexte bull soit tout segment qui joint le centre agrave un point du cercle bull soit la longueur commune de tels segments

(1) On trouvait dans les Instructions Officielles de 1945 destineacutees agrave lEcole Eleacutementaire lexpression nombres concrets On eacutecrivait 5 pommes + 3 pommes = 8 pommes ou 5p + 3p = 8p mais pas 5 + 3 = 8 Un nombre de megravetres eacutetait une longueur on

entraicircnait les enfants agrave eacutecrire Nombre de megravetres de tissu avec la signification Longueur du tissu

II faut condamner lexpression nombres concrets puisquelle est antinomique et se deacutebarrasser des seacutequelles quelle a laisseacutees Mais nos habitudes pegravesent beaucoup Les nombres ex-concrets qui nosent pas dire quils sont des grandeurs et non des nombres

middot transparaissent encore dans les Objectifs du Cycle Moyen (1980) ougrave on lit Calculer sur des nombres exprimant des mesures de longueur ou de masse On peut se demander ce que sont ces nombres Des mesures Mais alors on calculera sur eux comme sur tous les nomshybres Des grandeurs Cest bien plus probable ils sont bien plus probablement 500 megravetres et 2 kilomegravetres dont la somme est 25 kilomegravetres que 500 et 2 dont la somme qui est 502 est deacutenueacutee dinteacuterecirct dans le cas preacutesent

113

bull soit la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie middot middot

Il est ci-dessus employeacute avec ce troisiegraveme sens mais sans que soit dite luniteacute de longueur Il est vrai que le choix de celle-ci na pas dimportance pour lutilisation quon fera du cercle trigonomeacutetrique Ecrire un cercle de rayon 1 ce nest pas eacutecrire ce quon veut dire Un cercle dont le rayon est pris pour uniteacute de longueur

A et B deacutesignant des points la notation AB deacutesigne dans certains cas la longueur du segment [AB] dans dautres cas la mesure de cette longueur une longueur-uniteacute ayant eacuteteacute choisie

Cette double attitude souvent commode contribue agrave la confusion entre grandeur et mesure Elle impose de veiller agrave la coheacuterence des eacutecrishytures par exemple

dans MA + MB = 4 cm MA et MB deacutesignent des longueurs dans MA + MB = 4 MA et MB deacutesignent des nombres

Remarquons que leacutecriture MA + MB AB contientla mecircrrie information aussi bien lorsque MA MB et AB deacutesignent tous trois des longueurs que lorsquils deacutesignent tous trois des nombres (mesures de ces longueurs avec une mecircme uniteacute)

Certains preacuteconisent de reacuteserver la notation AB agrave la longueur et dutiliser pour la mesure avec une uniteacute explicitement dite les notations (un peu lourdes)

d(AB) -7

ou une fois les vecteurs introduits Il AB Ilmiddot

XI - 24 Retour agrave des formulations critiquables tregraves employeacutees

Des expressions souvent employeacutees telles que La masse en gramshymes de cet objet ont deacutejagrave eacuteteacute reconnues incorrectes et dangereuses (IV- 34) la masse en grammes dun objet est-elle autre chose que sa masse en kilogrammes Et autre chose que sa masse

La question poseacutee agrave leacutelegraveve Quelle est la masse de cet objet peut ecirctre assortie dun conseil Exprime ta reacutepdnse en choisissant le gramme pour uniteacute question et conseil sont ici correctement formu-middot leacutes Mais condenser ceux-ci en Quelle est la masse en grammes de cet objet cest conduire agrave des ideacutees fausses car cest induire une reacuteponse du type la masse en grammes est 225

Lors de la mise en eacutequation dun problegraveme si on eacutecrit par exemshyple Soit x la masse en grammes de cet objet x deacutesigne-t-il une masse ou un nombre Il est facile deacuteviter cette eacutequivoque si on veut que x soit un nombre on pourra eacutecrire middot

Luniteacute eacutetant le gramme soit x la mesure de la masse de cet objet

114

Ou plus simplement Soit x grammes la masse de cet objet

De nombreux manuels ont lattitude suivante Une planche de masse 400 grammes a pour volume 05 deacutecimegravetre cube calculer sa masse volumique p 1 deg) en grammes par deacutecimegravetre-cube 2deg) en kiloshygrammes par deacutecimegravetre-cube

Les reacuteponses induites par la forme de ces questions et dailleurs

donneacutees par le manuel lui-mecircme sont 1egravere reacuteponse p = 6deg~ = 800

2egraverne reacuteponse p == ~~ = 08

Ainsi p est tantocirct une grandeur tantocirct lun ou lautre de deux nomshybres

On ferait mieux de ne poser quune seule question Calculer la masse volumique p de cette planche laissant leacutelegraveve reacutepondre avec luniteacute de son choix on aboutirait agrave de vraies eacutegaliteacutes p = 800gdm3

p = 08kgdm3 bull

Remarque La confusion entre une grandeur et la mesure de celleshyci agrave laide dune certaine uniteacute se deacuteclenche souvent dans leacutecriture etla lecture de tableaux utiliseacutes tant en physique quen matheacutematique Le titre dune colonne est par exemple Longueur en centimegravetres alors quil faudrait

ou bien Mesure de la longuew~ luniteacute eacutetant le centimegravetre ou bien Longueur

Par exemple agrave propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles ces deux mots eacutetant interpreacuteteacutes comme longueurs on peut dresser le tableau suivant middot

peacuterimegravetre

(1) 16 cm 30 cm

diamegravetre

Sem 9middotcm

peacuterimegravetre diamegravetre

32 333

Mais comme il est fastidieux de reacutepeacuteter le nom de luniteacute tout au long dune colonne on en vient agrave leacutecrire dans le titre de la colonne

peacuterimegravetre diamegravetre peacuterimegravetre en cm en cm diamegravetre

16 5 32 30 9 333

(2)

U5

Ce tableau (qui ne contient plus que des nombres avec linconveacuteshynient qui en reacutesulte voir XI - 45) laisse entendre quune longueur en centimegravetres cest la mecircme chose que la mesure de cette longueur quand on prend le centimegravetre pour uniteacute

Certains manuels voulant eacuteviter cette longueur en centimegravetres eacutecrivent

(3)

peacuterimegravetre diamegravetre ~eacuterimegravetre (cm) (cm) diamegravetre

16 5 32 30 9 333

Cest certainement preacutefeacuterable Il suffirait dailleurs dun trait de fraction pour que leacutecriture porteacutee comme titre de la premiegravere colonne soit celle dune mesure peacuterimegravetre

cm

XI - 25 Le signe = et les grandeurs

Le signe = est utilisable dans des contextes varieacutes 3 + 2 = 5 39 = 3 x 13 2 x 5 = 3 + 7 1 dizaine = 10 1000 = 1 millier

--+- --+- -+AB+ BC =AC 1 rn = 100 cm 100 gr = 90deg 1 h = 60 min EnF = G etc

Il indique (voir EGALITE MOTS I) que deux eacutecritures deacutesignent le mecircme objet Mais il ne simpose comme tel que lentement dans nos classhyses

On peut soutenir que pour introduire la notion deacutegaliteacute et le signe = le contexte le plus favorable peacutedagogiquement est celui des nombres Mais certains enseignants vont plus loin ils refusent les eacutegalishyteacutes du type

1 rn= 100 cm

Ils refusent de ce fait soit le signe = lui-mecircme (alors quils lacceptent dans le conshy

texte des nombres et quil sagit bien sucircr du mecircme signe = ) soit plus probablement les grandeurs Si leacutelegraveve ne comprend pas

que 1 rn et lOO cm cest la mecircme chose cest quil na pas acquis la notion de longueur sil le comprend pourquoi lempecirccher de traduire cette phrase par une eacutegaliteacute lm = lOOcm laquelle de surcroicirct ne peut que consolider lacquisition de la notion de longueur

116

La formulation lm et lOO cm cest la mecircme chose est un camoushyflage de leacutegaliteacute agrave notre avis maladroit mais du moins correct

Par contre la formulation 1 rn eacutequivaut agrave lOO cm souvent employeacutee est inquieacutetante car elle eacutevoque non une eacutegaliteacute mais une eacutequivalence faudrait-il eacutecrire longueur de 1rn = longueur de lOO cm Non certainement 1 rn cest deacutejagrave une longueur lOO cm cen est une aussi et cest la mecircme

XI- 26 Une autre attitude deacutelibeacutereacutee

Quelques manuels considegraverent systeacutematiquement la longueur dun segment comme un nombre associeacute agrave ce segment Pour eux la longueur est une application de lensemble des segments vers lensemble des reacuteels positifs elle sidentifie agrave la mesure plus exactement agrave une certaine mesure obtenue avec une uniteacute qui devrait ecirctre explicitement dite

Ils eacutecrivent Quelle que soit la hauteur de leau dans le reacutecipient on obtient la masse en faisant le produit de cette hauteur par 40 On eacutecrit alors m = 40 x h

Quand agrave propos dun solide ils eacutecrivent = fl m v et fl sont

des nombres associeacutes agrave ce solide lun appeleacute masse lautre volume et le troisiegraveme masse volumique Bien sucircr ces nombres ne peuvent ecirctre arrecircshy

teacutes quapregraves un choix des uniteacutes et leacutegaliteacute de fl et nest acquise que

si les trois uniteacutes constituent un systegraveme coheacuterent (voir X - 8) Ces manuels renoncent deacutelibeacutereacutement agrave envisager les grandeurs comme susshyceptibles de calculs Tous les calculs quils preacutesentent ne portent que sur des nombres middot

Leur attitude paraicirct coheacuterente Elle ne lest pas

Leur expression longueur du segment [AB] ne signifie rien ils se devraient de dire longueur du segment [AB] quand on prend comme uniteacute (par exemple) le centimegravetre Pour eux en effet un segment a des longueurs diffeacuterentes selon luniteacute choisie et mecircme tout nombre strictement positif est une longueur possible pour ce segment En bref le mot longueur pour eux remplace notre mot mesure et ils nont pas de mot pour ce que nous appelons longueur

Reste agrave savoir et agrave expliquer agrave leurs eacutelegraveves ce quest une uniteacute de longueur

-Ce nest pas un nombre que voudrait dire longueur dun segshyment quand on prend 27 pour uniteacute

-Ce nest pas non plus une longueur puisque pour eux une lonshygueur est un nombre

- Serait-ce un segment Le centimegravetre serait-il un segment Si oui lequel Pourquoi plusieurs segments diffeacuterents (par exemple les quatre segments cocircteacutes dun carreacute) donnent-ils quand on prend chacun

117

deux comme segment-uniteacute le mecircme nombre-longueur et cela quel que soit le segment mesureacute Quont donc de commun tous ces segments diffeacuterents

Ils laissent heacutelas ces questions sans reacuteponses

Deacutecideacutement quand on expulse les grandeurs par la porte elles renshytrent par la fenecirctre

Enfin une fois employeacutes le gramme et le centimegravetre-cube lemploi du gcm3 comme uniteacute de masse volumique constitue un necours authentique au quotient de deux grandeurs

De toute faccedilon ces manuels devront accepter comme correcte la reacuteponse dun enfant qui deacuteclarerait que la salle de classe dont les dimensions sont 7 megravetres et 8 megravetres a une aire eacutegale agrave lacircge de son grand-pegravere

Consideacuterer ce que nous avons appeleacute grandeurs comme des nomshybres nous paraicirct une erreur

XI- 3 Un enseignement difficile Grandeurs deacuteriveacutees de deux autres

XI - 3 1 A quels moments de leur scolariteacute les enfants rencontrent-ils des exemples de grandeurs deacuteriveacutees

Relier entre elles des grandeurs par quotient ou par produit cela a constitueacute pendant des deacutecennies dans tous les cantons de France lessentiel de la substance des problegravemes de Certificat dEtudes Primaishyres et dentreacutee en Sixiegraveme

Que lactiviteacute matheacutematique proposeacutee aux eacutelegraveves se restreignicirct agrave cela ceacutetait bien sucircr critiquable Quelle ne comporte rien de cela ce le serait aussi Il faudrait que nos eacutelegraveves ne soient pas deacutesempareacutes face agrave des affirmations telles que A 90 kilomegravetres agrave lheure il ne faut que 4 secondes pour parcourir 100 megravetres

Les programmes de matheacutematiques de lEcole Eleacutementaire de Sixiegraveme de Cinquiegraveme ont reacuteguliegraverement comporteacute plusieurs grandeurs deacuteriveacutees aire et volume comme produits de longueurs deacutebit masse volumique vitesse En 1977 eacutetait proposeacutee une liaison avec la physique dont lenseignement au Collegravege eacutetait alors une nouveauteacute middot

Si lon veut aider les enfants agrave construire ces concepts il faut du concret il faut du veacutecu Un robinet une montre avec aiguille des seconshydes ou agrave affichage numeacuterique des verres pas forceacutement gradueacutes une cour ougrave faire la course une balance se trouvent partout

Il est sans doute important que la compreacutehension des quotients deacutebUcirc masse volumique vitesse soit degraves le deacutepart sainement et solideshyment eacutetablie ainsi que celle des produits correspondants par exemple volume comme produit dun deacutebit par une dureacutee

118

XI--- 32 Difficulteacute de la notion de grandeur deacuteriveacutee

La compreacutehension de la deacutefinition dune grandeur comme quotient ou comme produit de deux autres nest pas aiseacutee

Les enfants eacuteprouvent des difficulteacutes agrave propos des notions de vitesse de masse volumique et mecircme daire et de volume Les lyceacuteens rencontrent des difficulteacutes de mecircme nature agrave propos par exemple de la deacutefinition du moment dune force comme produit de celle-ci par une longueur (VII - 4) de la deacutefinition dun moment dinertie (VIII- 92)

Aux difficulteacutes conceptuelles propres agrave la notion de grandeur deacuterishyveacutee sajoutent des difficulteacutes reacutesultant des nombreuses incoheacuterences et incorrections de notre langage

Des affirmations telles que Un watt cest un joule pendant une seconde ou tout aussi mal telles que Un joule cest un watt pendant une seconde

ne sauraient informer

Il en est de mecircme des pseudo-eacutegaliteacutes du genre 1 kWh = 1000 W pendant 1 h

Linformation utile est donneacutee par des eacutenonceacutes tels que Si un moteur fonctionnant pendant 1 seconde fournit une eacutenergie

de 1 joule sa puissance moyenne pendant cette dureacutee est 1 watt Si un radiateur absorbe une puissance de 1000 watts la quantiteacute de

chaleur quil fournit en 1 heure est 1 kilowattheure

XI- 33 La vitesse est-elle une longueur La masse volumique est-elle une masse

Aux beaux temps du Certificat dEtudes on divisait une longueur par un nombre dheures (qui neacutetait quun nombreacute pas une dureacutee) et on trouvait une longueur 60 kilomegravetres distance parcourue pendant une heure et baptiseacutee vitesse Personne naurait trouveacute agrave redire agrave 60 km au lieu de 60 kmh

Ceacutetait escamoter la preacutesentation de la notion de vitesse et ceacutetait donner des ideacutees fausses Largument tenait souvent du dressage quand tu divises des kilomegravetres par des heures tu trouves des kilomegraveshytres

Lexpression vitesse horaire tregraves employeacutee est reacuteveacutelatrice elle induit la reacuteponse 60 kilomegravetres et non 60 kilomegravetres par heure qui ferait pleacuteonasme

La vitesse eacutetant le quotient dune longueur par une dureacutee pourquoi affubler le mot vitesse de leacutepithegravete horaire plutocirct que de leacutepithegravete kiloshymeacutetrique Il faut bannir cette vitesse horaire Laccepter ferait accepter

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aussi bien acceacuteleacuteration horaire puissance horaire expressions construishytes comme elle et vicieuses de la mecircme faccedilon (1)

Lexpression longueur horaire serait moins mauvaise Ou lexpresshysion longueur temporique middot

Longueur temporique Que le lecteur se rassure nous ne voulons pas lancer cette expression Mais quon y regarde bien la longueur temshyporique serait le quotient dune longueur par un temps (par une dureacutee) comme la masse volumique est le quotient dune masse par un volume

La masse volumique nest pas plus une masse que la vitesse nest une longueur on la dit en VI22 et on a signaleacute ce mauvais emploi dun adjectif qualificatif voir aussi XI38

Certains manuels de se de physique comme de matheacutematiques sont clairs et corrects La masse volumique dun corps est le quotient de sa masse par son volume

Ils ajoutent parfois Pour lui trouver un sens plus concret nous dirons aussi La masse volumique dun corps homogegravene repreacutesente la niasse de luniteacute de volume de ce corps Mais le verbe repreacutesenter qui a souvent un sens vague eacuteclaire-t-il les enfants Sils le comprennent comme ecirctre eacutegal agrave tout est agrave recommencer

Certaines formulations reflegravetent lembarras de lauteur La masse volumique nous donne la masse de luniteacute de volume

Dautres sont eacutequivoques La masse volumique cest la masse par uniteacute de volume Dans cette phrase le mot par eacutevoque une divishysion comme dans Ce voyage nous est revenu agrave 1230 F par personne Lideacutee est correcte mais la formulation est dangereuse En particulier le mot par risque decirctre interpreacuteteacute ainsi La masse volumishyque cest la masse diviseacutee par luniteacute de volume erreur eacutevidemment on divise la masse par le volume du corps non par un volume-uniteacute

Enfinde nombreux manuels eacutecrivent La masse volumique dun corps est la masse de luniteacute de volume de ce corps Que compendre Que la masse volumique est une masse Queacutetant la masse de luniteacute de volume laquelle est arbitraire comme toute uniteacute la masse volumique dun corps deacutependrait du choix de luniteacute de volume

Lincorrection dune telle deacutefinition est la mecircme que celle des forshymulations suivantes

La vitesse dun mobile est la distance quil parcourt pendant luniteacute de temps

Le deacutebit dune source est le volume deau quelle fournit pendant luniteacute de temps

(1) Voici une expression voisine la puissance unihoraire dun moteur Elle deacutesigne la puissance que peut fournir ce moteur pendant une heure de faccedilon ininterrompue sans que leacutechauffement de ses organes entraicircne une deacuteteacuterioration Comme toute puissance elle se mesure avec le watt ou avec lun de ses multiples

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Lacceacuteleacuteration dun mobile est laugmentation de sa vitesse pendant luniteacute de temps (cette augmentation est elle-mecircme une vitesse non une acceacuteleacuteration)

La puissance dun moteur est leacutenergie quilfournit pendant luniteacute de temps

Il faut bannir ces formulations aussi incorrectes et geacuteneacuteratrices dincompreacutehensions que le seraient les suivantes construites exactement de la mecircme faccedilon

La longueur est le volume dun fil dont la section est daire uniteacute Un des cocircteacutes dun rectangle est laire de celui-ci quand lautre est de

longueur uniteacute

Ou mecircme ces formulations relatives agrave des produits Le volume dun paveacute cest laire dune de ses faces quand la haushy

teur correspondante a pour longueur luniteacute Laire dun rectangle cest sa longueur quand sa largeur est luniteacute Leacutenergie fournie par un moteur cest sa puissance quand il trashy

vaille pendant une dureacutee uniteacute

Ou pourquoi pas leacutenergie fournie par un moteur cest la dureacutee pendant laquelle il travaille quand sa puissance est uniteacute

On bacirctirait des phrases (incorrectes) du mecircme modegravele pour chacun

des exemples de VI et de VII Si lon accepte que de la formule v = 1_ d on puisse extraire

La vitesse cest la longueur parcourue par uniteacute de temps il faut accepter aussi comme ni plus ni moins incorrecte la formulation

suivante issue de d = l v

La dureacutee du parcours cest la longueur parcowue par uniteacute de vitesse

Si cette derniegravere formulation nous paraicirct agrave peu pregravesincompreacutehensishyble faut-il attendre que la premiegravere soit claire pour nos eacutelegraveves

Seule linertie de nos habitudes nous fait accepter certaines dentre elles et refuser les autres Mais nos habitudes les enfants ne les ont pas Ils les prennent ou ne les prennent pas

Reacutesumons-nous 1deg) Quelle que soit la faccedilon dont on terminera la phrase commenshy

ceacutee par La masse volumique cest la masse de on obtiendra une mauvaise formulation middot

2deg) Il est indispensable de preacutesenter le quotient dune grandeur par une autre comme une troisiegraveme grandeur Il en est de mecircme du produit de deux grandeurs Cette preacutesentation nest peut-ecirctre pas facile mais leacuteviter est une sorte dabdication qui naide pas les eacutelegraveves et les conshyduit agrave des ideacutees fausses

121

XImiddot- 3A Des pseudo-eacutegaliteacutes agrave proscrire

Lorsque nous avons deacutefini le quotient et le produit de deux granshydeurs nous avons insisteacute sur le fait que leacutegaliteacute de deacutefinition sapplishyquait eacutegalement aux uniteacutes

Ainsi quand on a deacutefini (VI 2) la masse volumique p dune suostance comme le quotient de la masse m dun fragment de cette

substance par le volume v de celui-ci on a eacutecrit leacutegaliteacute p = eacutegaliteacute qui permet de dire que

fO)si m lg et si v= lcm3 alors p = lgcm3

2deg) si m = ag et si v = 3 cm3 n = ~ = E gcm3 bull

r 3cm3 3

Le gramme par centimegravetre cube est luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes gramme et centimegravetre cube de masse et de volume

Les manuels contiennent souvent des eacutecritures qui veulent ecirctre des eacutegaliteacutes entre grandeurs ougrave luniteacute de la grandeur deacuteriveacutee est autre que luniteacute deacuteriveacutee des uniteacutes des deux grandeurs initiales

On trouve par exemple leacutegaliteacute

p = 1000 m v accompagneacutee des informations suivantes

p en gcm3 m en kg v en cm3

bull

Essayons dinterpreacuteter ces informations (dont la forme a deacutejagrave eacuteteacute reconnue incorrecte et dangereuse en XI 24)

Si on deacutesignait par a la mesure de la masse dun corps quand on prend le kilogramme pour uniteacute par b la mesure de son volume quand on prend le centimegravetre cube pour uniteacute middot par c la mesure de sa masse volumique quand on prend le gramme par centimegravetre cube pour uniteacute leacutegaliteacute agrave eacutecrire ougrave interviendraient les trois nombres a b c serait tregraves correctement

c = 1000 _b

Mais une telle eacutegaliteacute nest pas une eacutegaliteacute entre grandeurs

Voici une eacutegaliteacute agrave rejeter de la mecircme faccedilon

f = __ vt36

qui au lieu de leacutegaliteacute f = vt donneraiUa longueur f parcourue par une voiture de vitesse v pendant une dureacutee t sous preacutetexte quon laccompagnerait des informations que voici

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e en megravetres v en kilomegravetres agrave lheuremiddot t en secondes

La confusion est plus complegravete encore quand choisissant t eacutegal agrave 1 seconde on eacutenonce La longueur en megravetres parcourue en 1 seconde sobtient en divisant la vitesse en kilomegravetres agrave lheure par 36 middot

De telles eacutegaliteacutes sont agrave abandonner elles nont pas plus droit agrave lexistence que nen aurait leacutegaliteacute A = I0-4ab qui donnerait laire A dun rectangle de dimensions a et b sous preacutetexte que les uniteacutes choishysies seraient le megravetre carreacute et le centimegravetre Les coefficients numeacuteriques quelles contiennent nont rien agrave voir avec ceux dont on a vu lorigine en X - 7 et qui eux figurent effectivement dans une eacutegaliteacute entre granshydeurs

XI- 35 Confusions entre quotients et produits

h et k middotdeacutesignant des uniteacutes de deux grandeurs la confusion entre les uniteacutes deacuteriveacutees hlk et hk estmiddot extrecircmement freacutequente et bien gecircnante

Elle provient peut-ecirctre de ce que le mot par semploie lors du calcul dun quotient et lors du calcul dun produit 12 par 4 cest parfois 3 parfois 48

Rappelons que hk se lit ~h par k et que hk se lit hk

Il faut dire o Ce moteur tourne agrave 3000 tours par minute et non pas

3000 tours-minutes o La vitesse de cette auto est 30 megravetres par seconde et non pas

30 megravetres-secondes

Il faut eacutecrire 3000 trmin et non 3000 tr~min 30ms et non 30ms

Limportance dun trafic se mesure en tonnes-kilomegravetres (VII-4) ou en voyageurs-kilomegravetres (IX- 55) et non en tonnes par kilomegravetre ou en voyageurs par kilomegravetre La tonne par kilomegravetre eacutegale au kiloshygramme par megravetre est une uniteacute de masse lineacuteique (voir VI 62) celle des cacircbles dune ligne eacutelectrique agrave haute tension est par exemple 2kgm ou 2tkm

De telles fautes de langage ou deacutecriture poussent bien sucircr agrave lafaute de fond Teacutemoin cette fiche intituleacutee Deacutebit destineacutee aux classes de Cinshyquiegraveme dun collegravege qui apregraves avoir parleacute dune fontaine qui fournit 5 m3 deau en 30minutes puis dun robinet qui fournit 2litres en 15 seconshydes eacutecrit sur cette lanceacutee Un fer eacutelectrique a deacutepenseacute 600 watts penshydant 3 heures combien deacutepense-t-il en une heure On dit que le deacutebit du fer eacutelectrique est de 200 watts par heure on eacutecrit deacutebit= 200 Wh La puissance peut eacutevidemment ecirctre consideacutereacutee comme un deacutebit deacutenershygie mais ce deacutebit est ici 600 joules par seconde cest-agrave-dire 600 watts agrave tout instant le fer consomme ces 600 watts

123

Si le wattheure uniteacute deacutenergie seacutecrivait toujours Wh comme il se doit et jamais W h cet eacutetrange quotient dune puissance par une dureacutee aurait peut-ecirctre eacuteteacute eacuteviteacute et lideacutee de deacutebit correctement utiliseacutee

XI- 36 Des complications de langage bien inutiles

La mesure de laire dun triangle est la moitieacute du produit de la mesure dun de ses cocircteacutes par la mesure de la hauteur correspondante (1)

Cette formulation est lourde mais on comprend les scrupules des enseignants qui ladoptent Elle nest correcte quagrave condition que les uniteacutes coheacuterentes de longueur et daire figurent dans le contexte ce qui rend encore plus lourd son emploi On peut craindre des raccourcis danshygereux en raison mecircme de cette lourdeur

Ne peut-on faire leacuteconomie de ces mots mesure Les enlever ce nest rien dautre que passer dune eacutegaliteacute entre nombres agrave une eacutegaliteacute entre grandeurs On aboutit en effet agrave

Laire dun triangle est la moitieacute du produit dun de ses cocircteacutes par la hauteur correspondante (2)

XI - 37 A propos de reacutedaction

Un cycliste parcourt 40 km en 2 h 30 min Quelle est sa vitesse moyenne Pour reacutediger la reacuteponse agrave cette question voici deux attitushydes toutes deux leacutegitimes

zere attitude Appelons v la mesure en kilomegravetre agrave lheure de cette vitesse

40v = v = 1625

Donc la vitesse du cycliste est 16 kmh

2e attitude Appelons w cette vitesse

w = 40 km w = 40 km w = 16 kmh2 h + 30 min 25 h

La vitesse du cycliste est 16 kmh

La seconde attitude se place reacutesolument dans le contexte de lalgegraveshybre des grandeurs les calculs ne sont faits que sur des grandeurs

La premiegravere attitude intercale entre le deacutebut de la reacutedaction ougrave les grandeurs interviennent et la fin ougrave on les retrouve neacutecessairement une phase de calcul purement numeacuterique

40 En tout cas leacutecriture Z = 16 kmh est inacceptable le5

signe = ne saurait ecirctre placeacute entre un nombre et une vitesse (voir EGALITE MOTS I)

(1) et (2) Dans ces phrases les mots c6teacutes et hauteur deacutesignent (voir TRIANGLE MOTS V) des longueurs de segments

124

La seconde attitude a lavantage de la simpliciteacute elle reacutesulte de la deacutefinition dune grandeur deacuteriveacutee Ladoptant on eacutecrit

Laire du rectangle est 3cm x 5cm soit 15cm2 bull

Le volume du paveacute est 3cm x 5cm x 4cm soit 60cm3 ce

volume est aussi 15 cm2 x 4cm

Leacutenergie consommeacutee par ce fer eacutelectrique en 3 heures demploi est 600W x 3h soit 1800Wh soit 18kWh

La puissance consommeacutee dans cette portion de circuit est 220 V x 2 A soit 440 W

A 5 litres par minute pendant 8 minutes cette fontaine fournit (5Rmin) x 8min soit 40 litres

Sur la bascule du creacutemier la masse le prix du kilognimnie et le prix

agrave pwer saffichent tregraves correctement de la faccedilon suivante 0275kg x 42Fkg = 1155 F

middot XI- 38 Une grammaire pas toujours assureacutee

a) Emploi des qualificatifs

Une masse volumique nest pas une masse un centimegravetre carreacute nest pas un centimegravetre Il y a lagrave des deacuterogations agrave lusage courant le rocircle dun qualificatif est dajouter une qualiteacute agrave lobjet deacutesigneacute par le substantif ce nest pas parce quune table est deacuteclareacutee blanche ou circushylaire quelle cesse decirctre une table De telles deacuterogations sont nombreushyses toutau long de VI et VII

Les langages professionnels utilisent souvent dautres qualificatifs puisquexistent le megravetre carreacute et le megravetre cube ils accolent une eacutepithegravete au mot megravetre pour mieux indiquer quon parle du megravetre Cest ainsi que sont employeacutes le megravetre courant le megravetre lineacuteique le megravetre lineacuteaire qui ne deacutesignent rien dautre que le megravetre et qui nont pas leur place en classe

Le diamegravetre dune sphegravere dun astre est vu dun point donneacute sous un certain angle appeleacute diamegravetre apparent Si bien que les astronomes parlent parfois du diamegravetre meacutetrique dun astre pour deacutesigner son diashymegravetre

b) Des pluriels difficiles

En aucun cas les symboles ne prennent la marque du pluriel On nabregravege pas 5 kilomegravetres en 5 kms mais en 5 km

En ce qui concerne les noms des uniteacutes les normes actuelles preacutecoshynisent ce qui suit

125

-------------

--------------

----------

Pour les uniteacutes obtenues par quotient du type hlk seul h prend la marque du pluriel

300 000 kilomegravetres par seconde

Pour les uniteacutes obtenues par produit on convient de faire porter le pluriel sur h et sur k

un trafic de 5000 tonnes-kilomegravetres

XI- 4 Inteacuterecirct des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute

On a dit en X ce quon appelle homogeacuteneacuteiteacute

Calculer sur les grandeurs preacutesente un grand inteacuterecirct Ja possibiliteacute de controcircler lhomogeacuteneacuteiteacute des sommes et des eacutegaliteacutes ougrave elles figurent

Tout deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute dans leacutecriture dune somme ou dune eacutegaliteacute est le signe certain dune erreur Les incorrections par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute se deacutetectent aiseacutement elles sont donc peu excusables

Bien sucircr si on conduit les calculs en les faisant porter non sur les grandeurs elles-mecircmes mais sur des mesures de celles-ci les erreurs par deacutefaut dhomogeacuteneacuteiteacute ne sauraient ecirctre visibles puisquil ne sagit alors que de calculs numeacuteriques Cest lagrave un inconveacutenient certain

Deacutecrivons ci-dessous quelques situations veacutecues banales ougrave se preacuteshysentent des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute on pourra se reporter eacutegaleshyment aux exemples de X-1 (fin) et X-5 middot middot

XI - 41 Les eacutecritures telles que 4 + 2 = 6cm middot 4 x 3 = 12kWh

critiqueacutees par ailleurs sont inacceptables car incoheacuterentes Les employer cest renoncer agrave enseigner aux enfants le rocircle du signe=

a2XI- 42 Leacutecriture a + ougrave a est une longueur (ou un volume ou une intensiteacute eacutelectrique ou toute autre grandeur non homoshygegravene agrave un nombre) est sans signification si un calcul la comporte il est certainement agrave reprendre

XI - 43 On eacutetudie en Sixiegraveme le peacuterimegravetre et laire dun carreacute comme fonctions de la longueur a du cocircteacute On repreacutesente graphiqueshyment ces deux fonctions par les dessins ci-dessous

16cm

16cm12an ------M---shy

1 1 1

9ccedilml1 1 1 1 1

1 1

lan 4cm

126

Si on preacutefegravere eacutetudier la mesure du peacuterimegravetre et la mesure de laire en fonction de la mesure x du cocircteacute les uniteacutes eacutetant le centimegravetre et le censhytimegravetre carreacute on obtient deux fonctions de R+ vers R+ dont void des repreacutesentations graphiques

o---4+---~ x

On peut alors ne faire quun seul dessin

lequel risque de suggeacuterer leacutenonceacute suivant Un carreacute de cocircteacute 4 a un peacuterimegravetre eacutegal agrave son aire

Cet eacutenonceacute na aucunsens Quavec un certain choix de luniteacute la mesure de a soit 4 cela ne saurait rendre eacutegales lalongueur 4a et laire a2

Cet eacutenonceacute peut ecirctre rectifieacute comme suit Lugraveniteacute de longueur eacutetant le centimegravetre et luniteacute dagraveire eacutetant le centimegravetre carreacute si la mesure du cocircteacute dun carreacute est 4 la mesure de son peacuterimegravetre est eacutegale agrave la mesure de son aire On peut mecircme ajouter La mesure de Jaire est plus

127

grande ou plus petite que celle du peacuterimegravetre selon que la mesure du cocircteacute est plus grande ou plus petite que 4 middot

Ces eacutenonceacutes corrects nont aucun inteacuterecirct

XI - 44 Voici deux suites proportionnelles

Mesure en megravetres de la longueur du fil 2 15 17 12

Mesure en grammes de la masse du fil 40 300 340 240 (A)

Un enfant suggegravere dadditionner les nombres 40 et 2 nombres de mecircme rang Pourquoi ne pas les additionner dailleurs puisquon addishytionnera 2 et 15 (pour obtenir le nombre 17 de la troisiegraveme colonne) Et pourquoi calculer 40 2 plutocirct que 40 + 2

Ce tableau est eacutevidemment correct mais on ny lit que des nomshybres il ne faut pas seacutetonner des difficulteacutes des enfants

Le tableau suivant paraicirct preacutefeacuterable

Longueur du fil 2m 15m 17m 12m 100m

Masse du fil 40g 300g 340g 240g 2kg (B)

Ce quon lit dans ce tableau (B) ce sont des grandeurs et lon nest pas tenteacute dadditionner la longueur et la masse porteacutees dans une mecircme colonne Dans (A) le coefficient de proportionnaliteacute de la seconde suite agrave la premiegraveie est le nombre 20 dans (B) cest une granshydeur quon exprime tout naturellement par 20gm et dont on voit deacutejagrave quelle nest ni une longueur ni une masse

Le tableau (B) laisse en outre leacutelegraveve libre de prolonger les deux suishytes en utilisant des uniteacutes de longueur et demiddotmasse de son choix- ce qui ne change rien au coefficient de proportionnaliteacute celui-ci seacutecrit aussi bien 002kgm grandeur lue dans la qerniegravere colonne de (B) que 20gm

XI - 45 A propos de peacuterimegravetres et de diamegravetres de cercles de n~mbreux manuels preacutesentent plutocirct que les tableaux de XI - 24 le tableau ci-dessous middot middot middot middot

(4)

Mesure a Mesure b du peacuterimegravetre du diamegravetre Rapport ~

en centimegravetres en centimegravetres

16 5 32 30 9 333

128

Ce tableau est correctement reacutedigeacute en outre il reacutepond au souci deacuteviter la reacutepeacutetition des noms des uniteacutes fastidieUse si le nombre de lignes est iinportant Mais il ne contient que des nombres et toutecirc consi~ deacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute disparaicirct

Face agrave des deacutebutants mieugravex Val1tne pas perdre dinformation dans les deux premiegraveres colonnes Notie preacutefeacuterence va au tagravebleau (f) de XI - 24 il aide les enfants agrave distinguer les longueurs porteacutees dans les deux colonnes de gauche des rapports quon en a tireacutes et quon a porteacutes dans la colonne de droite

En outre le langage agrave adopter est plus simple Le peacuterimegravetre dun cercle est proportionnel agraveson diamegravetre Avec le tableau (4) ci-dessus il faudrait dire Quand on prend le centimegravetre pour uniteacute la mesure du peacuterimegravetre dun cercle est proportionnelle agrave la mesure de son diamegravetre

Enfin ce qui est inteacuteressant cest le rapport des deux longueurs Que le peacuterimegravetre dun cercle soit mesureacute en coudeacutees et son diamegravetre en millimegravetres cela nempecircche pas le peacuterimegravetre decirctre une longueur le diashymegravetre den ecirctre une autre et le rapport de lun agrave lautre decirctre 1r Le rapshyport de la mesure du peacuterimegravetre en coudeacutees agrave celle du diamegravetre ~n willi~ megravetres est lui aussi commun agrave tous les cercles mais il nest pas 1r

XI - 46 Un eacutelegravev~ de 3e eacutecrit (figure ci-desso~s)

AH = HBHC Il se trompe certainement la longueur AH ne saushyrait ecirctre eacutegale au produit des longueurs HB et HC qui est une aire

Mais si dans son manuel AH HB et HC deacutesignent des nombres il ne saurait deacuteceler son erreur Si de plus AH HB et HC sont sans quil en soit averti tantocirct des nombres tantocirct des longueurs la situation est eacutevidemment pire middot middot middot

XI - 4 7 Un peu plus acircgeacute ce mecircme eacutelegraveve distinguera-t-illa consshytante que contient la deacutefinition dune homotheacutetie qui est un rapport cest-agrave-dire un nombre de la constante que contient la deacutefinition dune inversion dite puissance dinversion qui est homogegravene agrave une aire

XI- 48 Quand agrave propos de longueur dun cercle de rayon R et daire dun disque de rayon R eacutegalement des bacheliers deacuteclarent amuseacutes ou amers quils ont toujours confondu 2 1rR et 1rR2 (cela nest pas rare) cest quils ne voient dans R quun nombre on ne les a

129

pas ameneacutes agrave voir enR une longueur en R2 une aire Une simple consishydeacuteration dhomogeacuteneacuteiteacute interdit quon confonde 27lR et JlR2 bull

Dans 2 11 R et 11 R2 211 et 11 sont des nombres ce nest donc pas par des consideacuterations dhomogeacuteneacuteiteacute quon saura les placer correcteshyment Mais le rocircle de coefficient numeacuterique quils ont devant R et devant R2 se meacutemorise facilement gracircce aux dessins ci-dessous

Le peacuterimegravetre de lhexagone reacutegulier inscrit est 6R celui du cercle est un peu plus grand 2 11 R

Laire R2 est celle du carreacute de cocircteacute R hachureacute ci-dessus celle du disque est plus petite que son quadruple mais plus grande que son doushyble elle est 11 R2bull

La notion dhomogeacuteneacuteiteacute est fort importante dans leacutetude du monde physique Elle serait inconnue agrave qui naccepterait pas la notion de grandeur

Le nombre est partout preacutesent dans notre modegravele du monde les grandeurs eacutegalement

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INDEX TERMINOLOGIQUE

Les nombres renvoient aux pages de la preacutesente brochure Le signe signale la ou les pages ougrave on trouvera des indications plus ou moins complegravetes sur le sens du mot consideacutereacute

abscisse 24 acceacuteleacuteration 35 - 55 - 76 - 89 acceacuteleacuteration angulaire 89 accroissement 53 action 64 addition (des grandeurs) 18 - 65 aire 15 - 42- 43 - 62 - 85 - 96 algegravebre 71 ampeacuterage 74 ampegravere 13 - 98 angle 40 - 65 - 89 - 90 - 97 - 99 angle au centre 97 angle solide 41 - 91 - 99 anneacutee de lumiegravere 59 arc 40 associativiteacute 66 associativiteacute (pseudo-) 21 - 60 atome-gramme 83 Avogadro (nombre d- constante d-)

83 - 91 base (dimension de-) 88 baud 81 bit 81 calorie 57 candela 98 capaciteacute thermique massique 77 - 91 cardinal 78 champ eacutelectrique 57 changement duniteacute 21 coefficient de dilatation lineacuteique 91 coefficient de proportionnaliteacute 52 coefficient numeacuterique 96 commutativiteacute 66 comparaison (de longueurs) 17 composeacutee (uniteacute-) 51 - 63 concentration 56 - 68 concentration molaire 83 conductance 69 conductiviteacute 69 consommation 58 - 75 consommation speacutecifique 76 constante (physique) 94 constante de gravitation 95 constante de Planck 95 cosinus 43

courant eacutelectrique voir intensiteacute eacutelectrique

courbure 69 - 85 courbure (rayon de-) 69 date 43 deacutebit 56 - 58 - 76 - 81 degreacute geacuteotltermique 55 demi-droite 40 dense densiteacute 49 densiteacute de population 80 deacuteriveacutee (grandeur- uniteacute-) 51 - 63 shy

72- 73 - 119 deacuteriveacutee (fonction-) 110 diamegravetre 115 - 125 diffeacuterence de potentiel 26 - 56 - 91 dimension (dune grandeur) 84 - 87 dimension (dun vectoriel) 65 dioptrie 70 - 74 - 100 direction 27 discregravete (grandeur-) 79 distance focale 69 distributiviteacute 20 - 67 division (des grandeurs) 48 droite vectorielle 65 dureacutee 13 - 25 - 42 - 59 - 98 eacutechelle 39 eacuteclairement eacutenergeacutetique 75 effectif 78 efficaciteacute lumineuse 57 eacutegaliteacute 15 - 116 - 126 eacutelasticiteacute 7 5 eacutelectrolyse 13 - 58 eacutelectron-volt 74 - 100 eacutenergie 27 - 28 - 57 - 59 - 89 - 92 eacutenergie volumique 58 ensoleillement 42 - 75 eacutequation aux dimensions 92 espegravece (grandeurs de mecircme-) 26 eacutevaluation 15 exponentielle (fonction-) 43 externe (opeacuteration-) 19 flexibiliteacute 7 5 flux 55 force 5 - 27 - 59 - 63 - 89 - 92 force-eacutelectromotrice 49 - 55 - 91

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fraction 68 francs constants 12 freacutequence 70 - 81 - 87 gallon 72 grandeur passim hertz 70 - 74 - 100 homogegravenes (grandeurs-)

homogeacuteneacuteiteacute 28 - 84 - 86 - 92 - 93 126

homogegravene (substance-) 45 - 50 homotheacutetie 129 incertitude 15 inscrit (cercle-) 86 instant 26 - 42 intensiteacute eacutelectrique 11 - 12 - 25 - 29 shy

42- 91 - 98 intensiteacute eacutenergeacutetique 91 intensiteacute lumineuse 98 intensiteacute de la circulation 80 invariance 108 inverses (grandeurs-) 68 inversion 129 joule 61 joule (effet-) 25 journal 72 kelvin 98 Kepler (loi de-) 56 kilomeacutetrage 74 kilovoltampegravere 74 kilowatt 74 kilowattheure 74- 100 lentille 69 lineacuteaire 46 - 52 longueur 11 - 12 - 16 - 29 - 59 - 85 - 98 longueur massique 71 longueur neacutegative 23 Mariotte (loi de-) 64 masse 27 - 45 - 98 masse lineacuteique 56 - 71 - 89 masse molaire 83 masse speacutecifique 49 masse surfacique 56 masse volumique 49 - 89 mesurable (grandeur-) 25 mesurage 15 mesure 19 et passim mesurer 31 meacutetrage 74 module 23 - 27 mole 82- 98 moleacutecule-gramme 83 moment (dune force) 64 - 89

moment dinertie 76 mouvement circulaire uniforme 97 mouvement rectiligne uniforme 93 moyen moyenne 53 moyenne (arithmeacutetique geacuteomeacutetrique

harmonique) 93 multiplication (des grandeurs) 61 multiplication externe 19 nature (gandeurs de mecircme-) 26 - 84 nervositeacute 58 neutre (eacuteleacutement-) 68 newton 59 - 100 nombre 68 - 87 et passim nombre donde 71 nulle (longueur- grandeur-) 12- 34- 51 ohm 69- 100 ohmique (conducteur-) 12 opeacuteration 51 ordre total (relation d-) 18 paralleacuteleacutepipegravede 85 particule 82 pascal lOO pente 39 - 75 peacuterimegravetre 115 peacuteriode peacuteriodique 70 - 87 poids 35 - 59middot Poids et Mesures (Comiteacute International

des-) 99 point 79 population 78 potentiel eacutelectrique 26 pourcentage 80 pouvoir calorifique 57 - 58 - 75 pouvoir isolant 57 pression 56 - 89 prix surfacique 58 produit (de grandeurs) 17- 19- 61 - 63

middot produgraveit carteacutesien 19 - 50 proportionnaliteacute proportionnel 37 shy

46- 52- 59 puissance 56 - 62 - 89 puissance massique 58 puissance surfacique 75 Pythagore (eacutegaliteacute de-) 107 quantiteacute de chaleur 12 - 25 - 28 - 57 quantiteacute deacutelectriciteacute 64 - 91 quantiteacute de matiegravere 82 - 91 - 98 quantiteacute de mouvement 63 quotient (de grandeurs) 34- 48 - 50 radian 40 - 89 - 99 radical 86 raideur en torsion 89

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rapport (de grandeurs) 34 - 35 ratkmnel (nombre-) 110 rem 57 rendement 38 rendement moyen au megravetre carreacute 77 repeacuterable (grandeur-) 24 reacutesistance 69 - 91 reacutesistiviteacute 77 - 91 scalaire (grandeur-) 26 segment 12 sensibiliteacute 86 siemens 69 sievert 57 sinus sinusoiumldal 43 sommable (grandeur-) 24 somme (de grandeurs) 17 soustraction (des grandeurs) 18 sphegravere 42 steacuteradian 42 - 99 superposable 12 - 78 systegraveme (de grandeurs) 88 - 98 tangente 39 taux 43 taux dincertitude 38 tempeacuterature 26 - 98 temps massique 71

tension eacutelectrique 26 - 57 tex 56 titre 38 - 75 tonnage 74 torsion 89 transitive (relation-) 14 travail 28 triegravedre 42 trigonomeacutetrique (rapport-) 39 uniteacute 19 - 111 et passim valeur eacutenergeacutetique 57 vecteur 114 vecteur vitesse 27

1vectoriel 65 vectorielle (grandeur-) 27 vergence 69 - 85 vitesse 11 - 27- 29- 59- 89- 111 vitesse angulaire 56 - 89 vitesse areacuteolaire 56 voltage 74 volume 11 - 16 - 26 - 29 - 45 - 85 volume massique 50 - 68 - 89 volume molaire 83 watt 62- 100 wattheure 74

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Ndeg ISBN 2-902680-23-6

Imprimerie VAUDREY- LYON Ndeg deacutedition 24754

Deacutepocirct leacutegal Novembre 1982

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